Le Conflit (15) Norvège (15)

Naturellement de nombreux destroyers vont être commandés et construits, les Fleet Destroyer pouvant aussi bien escorter des grosses unités qu’attaquer les lignes de communication ennemies au canon et à la torpille.

Durant le second conflit mondial la Royal Navy va construire huit type Q, huit type R, huit type S, huit type T, huit type U, huit type V, huit type W, huit type Z, six type Ca (sur huit commandés et mis sur cale), huit type Ch, quatre type Co (deux abandonnés sur cale et deux annulés), huit type Cr et quatre Ce (quatre annulés et non baptisés). Certains navires dès leur mise en service ou peu après sont transférés à des marines étrangères moins par altruisme et générosité qu’en raison d’une pénurie de main d’œuvre.

Le HMS Queenborough

Un mot d’abord sur les huit type Q. En septembre 1948 quatre sont en achèvement à flot et quatre encore sur cale. Ces huit navires sont baptisés HMS Queenborough (mis en service le 25 septembre 1949), Quadrant (5 septembre 1949), Quail (27 octobre 1949), Quality (8 février 1950), Quentin (17 septembre 1950), Quiberon (8 janvier 1951), Quickmatch (12 mars 1951) et Quilliam (7 mai 1951).

Ces huit destroyers forment la 23th Destroyer Flottilla. Celle-ci est envoyée en Méditerranée pour opérer contre l’Italie essentiellement.

Cette flottille va vite être amputée de trois navires, le Queenborough ralliant l’Australie en février 1952, les Quadrant et Quilliam la marine canadienne, opérant dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Les cinq autres vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, certaines unités étant coulées dans la Mare Nostrum.

Les unités survivantes vont être transformées en frégates ASM pour contrer les sous-marins rapides qui pouvaient facilement distancer les escorteurs du second conflit mondial mais ceci est une autre histoire.

Les destroyers type Q 2ème série sont baptisés HMS Valhalla (mis en service en septembre 1951), Valkyrie (septembre 1951), Valorous (septembre 1951), Vanessa (décembre 1951), Vanity (mars 1952), Vanoc (mars 1952), Vanquish (juillet 1952) et Vectis (juillet 1952).

Formant la 24ème flottille de destroyers, elle est déployée en mer du Nord pour opérer aussi bien en escorte de convois (escorte directe ou groupes de couverture), en escorte de grandes unités ou en missions autonomes comme l’attaque des lignes de communication au canon et à la torpille.

Quatre destroyers de ce type sont perdus durant le conflit, le Valhalla est victime d’une mine magnétique au large de Narvik le 14 septembre 1952, le Valorous coule suite à une collision avec un transport de troupes le 8 juin 1953, le Vanessa est coulé par un chasseur-bombardier allemand le 12 juin 1953 alors que le Vectis est torpillé par le U-189 lors de l’opération BOREALIS le 11 octobre 1953.

Les survivants sont utilisés comme destroyers jusqu’à leur désarmement survenu en 1964 (Valkyrie), 1965 (Vanity Vanoc) et 1966 (Vanquisher) et leur démolition, le projet de les transformer en frégates ayant été abandonné pour des raisons techniques et budgétaires.

Le HMS Rotherham

Les huit destroyers type R sont mis en service en 1951 et 1952. Les HMS Rotherham et Racehorse sont mis en service en décembre 1951, les HMS Raider Rapid Redoubt en janvier 1952, les HMS Relentless Rocket Roebuck en février 1952.

Formant la 25th Destroyer Flottilla ils sont déployés en mer du Nord. Deux d’entre-eux sont perdus, le Rotherham victime de l’aviation allemande au large de Tromso le 14 octobre 1952 et le Roebuck victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 janvier 1954.

Les six autres connaissent des sorts différents, les Racehorse et Raider sont transformés en frégates ASM, les Rapid et Redoubt sont transférés au Pakistan après l’indépendance du pays issu de l’empire des Indes alors que les Relentless et Rocket sont transférées à l’Egypte.

HMS Saumarez

Les huit destroyers type S sont mis en service entre février et juillet 1952 soit un rythme plutôt soutenu. Le HMS Saumarez est mis en service en février, les HMS Savage Scorpion Scourge Serapis en mars, le HMS Shark en mai, le HMS Success en juin et le HMS Swift en juillet.

Formant la 26ème flottille de destroyers elle opère en Méditerranée basculant dans l’Océan Indien en juillet 1953, une flottille amputée de deux navires, le Savage victime de vedettes lance-torpilles italiennes en janvier 1953 et le Swift coulé par l’aviation allemande en mars 1953.

Les six autres vont participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER avant de rester stationnés à Singapour jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante, les navires ayant été modernisés entre-temps.

Le Saumarez et le Scorpion sont revendus à la marine birmane, les Scourge Serapis Shark Success proposés à des pays étrangers (Thaïlande, Inde et Phillipines) sont finalement démolis à Singapour n’ayant donc jamais revu la métropole depuis leur construction.

Le HMS Teazer

Les huit destroyers type T sont mis en service entre septembre et décembre 1952, le HMS Teazer et le HMS Termagant sont mis en service en septembre, le HMS Tenancious et Troubridge en octobre, les HMS Terpsichore et Tumult en novembre et enfin les HMS Tuscan et Tyrian en décembre.

Formant la 27th Destroyer Flottilla, ils vont opérer en mer du Nord et en Arctique ne subissant aucune perte. Si le Teazer et le Tenancious sont désarmés en 1964 et 1965 toujours en destroyers, les six autres désarmés entre 1967 et 1970 étaient à l’époque des frégates anti-sous-marines.

Logiquement les huit destroyers type U forment la 28ème flottille de destroyers opérant en mer du Nord de leur admission au service actif à la fin du conflit. A noter que dès le neuvage deux unités sont transférées à la marine néerlandaise en exil.

Le HMS Grenville

Le HMS Grenville est mis en service en décembre 1951 tout comme le HMNLS Van Galen qui n’est autre que le futur ex-Ulster. Les HMS Ulysses et Undaunted sont mis en service en mars 1952 un mois après le HMNLS Isaac Swers qui aurait du être mis en service sous le nom de HMS Undine.

Le HMS Ursa est mis en service en juillet 1952, le HMS Urchin en septembre et le HMS Urania en octobre 1952.

Sept des huit destroyers de ce type survivent au conflit, le HMS Grenville étant coulé en juin 1952 lors d’un combat antisurface contre des Zerstörer allemands qui assuraient la couverture d’un convoi côtier, couverture non repérée par le destroyer qui avait été détaché avec son sister-ship HMS Ursa pour faire un mauvais sort au convoi. Si le Ursa n’est que légèrement endommagé, le Grenville est coulé après avoir encaissé une torpille et une volée d’obus de 127mm.

Les deux destroyers néerlandais sont cédés après guerre à la Koninklijke Marine. Les cinq destroyers encore en service au sein de la marine britannique auraient du être transformés en frégates mais sont finalement modernisés comme destroyers et désarmés entre 1969 et 1971.

Le HMS Verulam

Les huit destroyers de type V sont mis en service en 1953 pour former la 29th DF. Les HMS Venus et Vigilant sont mis en service en mars 1953, les HMS Verulam et Valentine en avril 1953, les HMS Virago et Hardy en mai, le HMS Vixen en juillet et le HMS Volage en août.

Cette unité va opérer en Méditerranée et en Adriatique à une époque où l’Italie est sur le point de basculer. Elle va opérer jusqu’à l’été 1954 mais son envoi dans l’Océan Indien est annulé car le besoin ne se faisait pas ou plus sentir. La flottille va rester en Méditerranée jusqu’en 1962 avant de rallier la Métropole, les navires étant désarmés entre 1964 et 1966.

La situation des huit destroyers type W est similaire puisque sur les huit construits deux vont immédiatement passer sous pavillon étranger en l’occurrence le pavillon de la jeune (1947) marine sud-africaine. Néanmoins pour calmer les afrikaners les plus extrémistes la marine britannique doit accepter que ces deux destroyers soient détachés aux Antipodes.

Les deux destroyers en question sont feu les HMS Wessex et Whelp qui après quelques jours sous pavillon britannique deviennent en décembre 1952 les HMSAS Transvaal et Rhodesia.

Le HMS Wager

Les autres type W sont mis en service en septembre 1952 (HMS Kempenfelt Wager), en novembre 1952 (HMS Wakeful), en janvier 1953 (HMS Whirlwind), en février 1953 (HMS Wizard) et en mars 1953 (HMS Wrangler). Ces six destroyers forment la 29th Destroyer Flottilla.

Déployée en Méditerranée elle participe à différentes opérations jusqu’à la fin de la guerre en Europe, poussant jusqu’au mois de juin.

Elle bascule ensuite dans l’Océan Indien pour relever certaines unités engagées et participer au retour des forces alliées dans tous les territoires jadis occupés par les japonais. Ces destroyers sont succinctement modernisés puis désarmés au milieu des années soixante et démolis.

Les huit destroyer type Z vont former au sein de la Home Fleet la 30ème flottille de destroyers. Pour des raisons industrielles ces navires vont être mis en service dès 1950/51. Deux d’entre-eux vont rallier la marine norvégienne dès leur mise en service, les Zephyr et Zealous mis en service en septembre 1950 sous les noms respectifs de Gyller et Aeger le second étant d’ailleurs coulé durant le conflit.

Le HMS Zebra

Les HMS Myngs et Zambesi sont mis en service en mars 1951, le HMS Zebra en juin, le HMS Zenith en juillet, le HMS Zest en octobre et enfin le HMS Zodiac en novembre 1951.

Outre l’Aeger, le Myngs est coulé par des vedettes lance-torpilles allemandes le 14 août 1952 au large de Narvik alors qu’il venait de couvrir un nouveau raid commando contre une batterie côtière en construction.

Une torpille arrache sa proue et après l’échec d’une prise en remorque par son sister-ship Zodiac le commandant prend la décision de saborder le navire ce qui lui sera reproché au cours d’une enquête de commandement, enquête vite classée pour des raisons politiques.

La flottille reste en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit en Europe, subit une période de travaux avant de passer trois mois en Méditerranée de juin à septembre 1954 puis dans l’Océan Indien et dans le Pacifique d’octobre 1954 à décembre 1956.

Rentrés en métropole les cinq destroyers sont transformés en frégates rapides (travaux menés de 1957 à 1959) ce qui permet de prolonger leur carrière jusqu’en 1969 date à laquelle ces frégates sont désarmées et démolies.

Les classes suivantes forment une nouvelle classe C divisé en sous-classes (Ca, Ch,Co, Cr et Ce), ces classes ne seront que partiellement construites en raison de besoins couverts et de la fin proche du conflit.

Sur les huit unités type Ca prévues seulement six sont achevées, les deux destroyers abandonnés sur cale étant les Cassandra et Carysfort.

Le HMS Caprice est mis en service en janvier 1953, le HMS Caesar en janvier 1953, le HMS Cavendish en février 1953, le HMS Cambrian en mars 1953, le HMS Carron en avril 1953 tout comme le HMS Cavalier.

Formant la 31st Destroyer Flottilla, elle opère sous l’autorité de la Home Fleet jusqu’à la fin du conflit en Europe, participant notamment à l’opération BOREALIS. Sortant indemne de la guerre en Europe, ces six destroyers rallient l’Asie du Sud-Est pour opérer sous l’autorité de la British Eastern Fleet.

Ils vont rester sur zone jusqu’en 1957 avant de rentrer en métropole pour être modernisés avant un séjour en Méditerranée de 1959 à 1962 date de leur retour au sein de la Home Fleet où ils vont opérer jusqu’en 1964/65 date de leur désarmement.

Les huit destroyers de type Ch sont en revanche tout achevés, formant la 32th Destroyer Flottilla elle aussi placée sous l’autorité de la Home Fleet.

Le HMS Chaplet

Le HMS Chaplet est mis en service en juin 1953 en compagnie du HMS Chequers, les HMS Charity et Chieftain en août 1953, les HMS Chevron et Childers en septembre 1953, les HMS Cheviot et Chilvarous en octobre 1953.

Ces destroyers sortent tous indemnes du second conflit mondial et restent en service jusqu’au milieu des années soixante, étant désarmés entre 1965 et 1967. Tous sont démolis à l’exception des Charity et Chieftain qui sont revendus à la marine mexicaine après modernisation.

Sur les huit type Co, quatre seulement seront achevés, deux seront abandonnés sur cale (et donc démantelés) et deux annulés avant leur mise sur cale.

Cela ne laisse donc que quatre navires qui sont mis en service après la fin de la guerre en Europe en l’occurrence en juin 1954 (Comus Concord) et en juillet 1954 (Contest Consort).

Le Cockade et le Constance sont demantelés sur cale, les Comet et Cossack sont abandonnés le 30 novembre 1953 avant toute construction.

Formant la 34th DF avec les quatre destroyers type Ce, ces destroyers vont opérer dans la Home Fleet jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante. Ils sont proposés à des marines étrangères mais ne trouve aucun acquéreur et sont donc tous démolis.

Les huit type Cr sont eux tous achevés. La 33rd Destroyer Flottilla est déployée en mer du Nord avec deux unités de la marine canadienne, les HCMS Crescent et Crusader sont mis en service en avril 1953, les HMS Croziers et Crystal en juin 1953, le HMS Crispin en juillet 1953, le HMS Creole en août 1953, le HMS Cromwell en septembre 1953 et enfin le HMS Crown en novembre 1953.

Ils vont participer aux derniers combats en Europe avant de passer dans l’Océan Indien à l’été 1954 trop tard pour participer aux grandes opérations mais à temps pour assurer des missions de pacification.

Ils restent déployés dans la région jusqu’en septembre 1958 (sauf les destroyers canadiens) avant de rallier la Méditerranée pour un déploiement qui s’achève en octobre 1967 quand ils sont retirés du service à leur retour en métropole. Ils sont ensuite démolis.

Les destroyers type Ce ne vont être que quatre, les quatre derniers étant annulés avant même la mise sur cale essentiellement pour des raisons de planification industrielle.

Les quatre navires construits sont les HMS Centaurus Celt Celi et Ceolis, des navires mis en service respectivement en septembre, octobre, novembre et novembre 1954 soit donc après la fin du conflit. Ils vont opérer en compagnie de la 34th DF et vont connaître un sort identique.

Les destroyers de la marine britannique qui ont participé à la Campagne de Norvège (1948) et qui y ont survécu vont continuer à attaquer les navires allemands et surtout à escorter cuirassés et porte-avions.

Naturellement tous ne seront pas là pour participer à BOREALIS ou pour goûter au retour de la paix en Europe.

Le HMS Jervis

Le 10 octobre 1951 le HMS Jervis couvre un raid commando dans la région de Stavanger, un raid destiné à évacuer plusieurs scientifiques norvégiens de haut niveau dont le double-jeu avait été découvert par les allemands et leurs alliés, les tristement célèbres « Quisling».

L’opération terminée, le destroyer se replie mais tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote. Six torpilles sont lancées, deux sont détruites par l’artillerie légère du destroyer, une tombe au fond, un se perd dans la nuit mais deux frappent le destroyer qui coupé en deux coule rapidement. Maigre consolation pour les survivants, les scientifiques sont parvenus en Grande-Bretagne et les vedettes responsables ont été détruites le lendemain par les Bristol Beaufighter du Coastal Command.

Le HMS Eclipse

Le 8 novembre 1951 le destroyer HMS Eclipse appareille de Newcastle pour retrouver un convoi à protéger en direction de Scapa Flow. Le temps est magnifique mais se dégrade au bout de quelques heures. Le brouillard tombe et dans ces moments les collisions sont nombreuses.

Le destroyer balayant la mer à la recherche des navires protégés voit avec horreur l’étrave du pétrolier Esso King émerger à tribord. Rien ne peut empêcher la collision, l’étrave du pétrolier coupant le destroyer en deux. Si l’avant coule rapidement l’arrière émerge permettant aux marins d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le 17 juin 1952 à lieu la Bataille du Cap Nord le grand affrontement dans cette zone. De nombreux navires sont coulés comme par le HMS Pakenham coulé alors qu’il protégeait le cuirassé King George V. Il encaisse une torpille et des obus de 127mm qui lui sont fatales. Au cours de la même bataille le HMS Fearless est surpris par le croiseur de bataille Oldenburg qui le fusille avec son artillerie secondaire (canons de 105mm).

Le 17 juillet 1952 le HMS Opportune est victime d’une mine allemande au large des Lofoten. Une brèche de 8m sur 4m s’ouvre immédiatement. Les avaries semble d’abord sous contrôle mais une alerte aérienne empêche de prendre le navire en remorque.

L’attaque passée, le destroyer est sur le point de chavirer. Impossible de le prendre en remorque tant la situation est dégradée.

La mort dans l’âme le commandant doit ordonner l’évacuation des derniers survivants avant qu’un autre navire ne l’achève avec une torpille et une floppée d’obus de moyens calibres.

Le 8 août 1952 le destroyer HMS Fury est victime d’une mine magnétique allemande. Sérieusement endommagé, on espère néanmoins le sauver mais la menace de l’aviation allemande entraine son évacuation avant que d’autres navires britanniques ne l’achève pour éviter qu’il ne soit récupéré par les allemands.

Le HMS Jupiter est coulé le 11 octobre 1953 par une batterie côtière remuante lors de l’opération BOREALIS. Cette batterie qui couvrait Narvik était restée silencieuse et mieux camouflée que ces consœurs avait échappé aux missions de reconnaissance et étonnamment à la résistance norvégienne.

Cette batterie disposait de deux canons de 127mm et de deux canons de 150mm issus de Zerstörer désarmés ou immobilisés en Norvège et qui ne pouvaient rentrer en Allemagne pour être totalement remis en état.

Le destroyer britannique se met en position pour tirer mais avant même d’ouvrir le feu il est visé par les canons allemands selon un tir «inconfortablement précis» selon le témoignage d’un survivant.

Il est touché par six obus de moyen calibre. Désemparé, il chavire et coule rapidement en laissant fort peu de survivants.

En ce qui concerne les sous-marins la marine britannique à des ambitions modestes à la différence de l’ennemi allemand. Il faut dire que les besoins et les objectifs de la RN sont différents de la Kriegsmarine.

HMS Amphion

Le WEP (War Emergency Programm) finance la commande de trente-deux sous-marins, seize type S et seize type A (plus connus sous le nom de Classe Amphion). Tous ces navires vont être construits mais si les Amphion ont tous été construits comme prévus, les seize type S deviendront finalement huit type S et huit type V.

Douze d’entre-eux sont mis en service avant la fin de la guerre et quatre une fois le second conflit mondial terminé. Les unités dès leur mise en service sont envoyées dans l’Océan Indien (les quatre unités mises en service après guerre resteront en mer du Nord).

Trois unités sont mises en service en 1952 (le HMS Amphion le 8 octobre, le HMS Astute le 30 octobre et le HMS Auriga le 12 novembre), cinq unités en 1953 (HMS Aurochs le 1er février, le HMS Alcide le 9 février, le HMS Aidernay le 21 février, le HMS Alliance le 6 juillet et le HMS Ambush le 9 septembre) et quatre unités avant la capitulation japonaise en l’occurence le HMS Anchorite le 14 février 1954, le HMS Andrew le 21 février 1954, les HMS Affray et Aeneas le 30 mars 1954.

Ces douze sous-marins forment deux flottilles de six submersibles, les 10thet 12th Submarine Flottilla.

Les quatre unités arrivées trop tard sont le HMS Alaric le 15 octobre 1954, le HMS Artemis le 3 mars 1955, le HMS Artful le 12 mars 1955 et le HMS Acheron le 8 août 1955.

Ces sous-marins performants sont modernisés au milieu des années soixante et seront désarmés entre 1974 et 1980.

Les seize sous-marins type S sont finalement achevés en huit type S et huit type V. Les huit type S sont baptisés du nom de sous-marins coulés durant le conflit en l’occurence les HMS Tarpon Swordfish Spearfish Umpire Sunfish Satyr Unbroken et Unison.

A noter que les quatre derniers ont d’abord été baptisés P-191, P-192, P-193 et P-194 avant d’être rebaptisés.

Ces huit sous-marins sont mis en service en juin 1950 et octobre 1951. Ils forment une nouvelle flottille, la 13th Submarine Flottilla qui est envoyée en Méditerranée en un seul bloc à la fin de l’année 1951 (NdA plus d’informations dans le tome suivant). Ces sous-marins sont désarmés au milieu des années soixante.

Les huit sous-marins type V sont une évolution du type S. Ils sont baptisés HMS Venturer Viking Velt Vampire Vox Vigourous Virtus et Visigoth.

Mis en service entre septembre 1952 et août 1953, ils forment la 14th Submarine Flottilla qui va opérer en mer du Nord sous autorité de la Home Fleet.

Deux unités sont perdues, le HMS Venturer perdu le 14 août 1953 alors qu’il venait de déposer des commandos et des armes pour la résistance norvégienne.

Surpris en surface par un hydravion allemand, il plonge en urgence mais le Bv138 peut larguer trois charges de profondeur qui sont fatales au submersible britannique. La seconde unité détruite est le HMS Visigoth qui à été visiblement victime d’une mine en baie d’Heligoland entre le 5 et le 10 février 1954. Les autres sous-marins type V vont être désarmés entre 1966 et 1969.

Le programme de guerre va aussi prévoir la commande de navires légers d’escorte, des destroyers légers type Hunt et des frégates type River.

Un Hunt type IV

En ce qui concerne les Hunt, douze type IV avaient été commandés dès l’ouverture des hostilités puis intégrés avec seize unités supplémentaires au WEP. Cela porte le total des navires commandés à vingt-huit mais quatre sont rapidement rétrocédés à la marine sud-africaine réduisant le nombre de navires à vingt-quatre.

Ultérieurement deux unités seront transférées dès leur neuvage à la marine norvégienne en exil, une unité sera transférée à la marine australienne et plus précisément à son entité déployée en Méditerranée après la perte du HMAS Lake Bathurst le 7 septembre 1953. Après guerre deux Hunt IV seront transférés à la marine danoise.

Les Hunt de la marine britannique vont former de nouvelles flottilles, quatre flottilles recevant les désignation de 40th 41th 42ndet 43rd Destroyer Flottilla. Les deux premières vont opérer en mer du Nord, la troisième en Manche et la dernière en Méditerranée. A noter que la 43rd DF ne va recevoir finalement que quatre navires, deux destroyers filant sous les couleurs norvégiennes

Les quatre premiers navires sont mis en service à la fin de l’année 1949 respectivement le 7 août (HMS Andromache Answer Antagonist Antaeus) et vont former le cœur de la 40th DF.

Les quatre unités suivantes sont attribuées à l’Afrique du Sud, unités baptisées du nom de batailles de l’histoire sud-africaine à savoir le HMSAS Mogersfontein Stormberg Kambula Ulundi, des navires mis en service respectivement le 27 octobre 1949 pour les deux premiers et le 21 février 1950 pour les deux derniers.

Pas moins de dix Hunt IV sont mis en service dans la marine britannique en 1950. Les HMS Anzac et Aphrodite mis en service respectivement le 30 mars et le 4 avril 1950 complètent la 40ème flottille de destroyers.

Les HMS Approach et Arcadian mis en service les 15 et 30 mai 1950 respectivement activent la 43ème flottille de destroyers et ne vont pas tarder à rallier la Méditerranée même si ils arriveront trop tard pour participer à la phase active de la Campagne de Grèce (NdA as usual plus de détails dans le Tome 14).

Les HMS Ardent et Agosy mis en service respectivement les 8 juillet et 12 août 1950 permettent l’activation de la 41ème flottille de destroyers. En revanche les HMS Atlantis et Admirable mis en service respectivement les 30 septembre et 12 octobre 1950 vont rallier la 43ème flottille.

Les HMS Asperity et Austere mis en service les 14 novembre et 9 décembre 1950 vont eux rallier la 41ème flottille.

Les unités suivantes mises en service les 20 et 27 mai 1951 devaient permettre l’activation de la 42ème flottille déployée en Manche mais finalement ces deux unités vont être transférées à la marine norvégienne en exil devenant les HMNoS Spleiner et Draug.

Les deux dernières unités mises en service en 1951 au sein de la Royal Navy sont les HMS Adversary et Awake qui vont permettre de compléter l’équipement de la 43ème flottille, ces navires étant mis en service respectivement le 9 septembre et le 30 octobre 1951.

Les six derniers Hunt IV de la marine britannique sont mis en service en 1952. Les deux premiers baptisés HMS Aztec et Abelard sont mis en service respectivement le 4 janvier et le 12 février et vont rejoindre la 41ème flottille elle aussi déployée en mer du Nord.

Les HMS Asgard et Agate mis en service respectivement les 3 mars et 4 avril 1952 vont permettre l’activation de la 42ème flottille de destroyers, flottille réduite à seulement quatre unités avec l’arrivée des HMS Agressor et Agile mis en service respectivement les 30 mai et 6 juin 1952.

Ces unités vont opérer à la fois en escorte de convois mais aussi en soutien aux opérations littorales que ce soit lors de raids menés contre la navigation allemande que lors des raids commandos, les Hunt couvrant souvent les raids commandos.

Sur les seize Hunt IV déployés au sein de la Home Fleet quatre vont être coulés par les allemands, le HMS Andromache est victime de l’aviation allemande au large de Narvik le 14 mars 1951 (trois bombes de 250kg), l’Antagonist saute sur une mine le 8 février 1952 au large des Lofoten, l’Aztec est torpillé par un sous-marin allemand en mer du Nord le 10 octobre 1953 alors que son sister-ship Austere est lui aussi victime d’une anguille en baie d’Héligoland le 17 février 1954.

Les autres Hunt IV seront retirés du service dans l’immédiat après guerre en raison de leur usure et de l’impossibilité de les transformer pour les adapter à une nouvelle forme de guerre.

Aux côtés des destroyers de type Hunt IV des frégates de classe River supplémentaires sont commandées, seize exemplaires dans le cadre du WEP, seize exemplaires à l’automne 1949.

En revanche une commande de trente-deux exemplaires envisagée en juin 1951 est finalement annulée pour des raisons militaires (besoins couverts) et industrielles (limite de l’outil industriel britannique). Cela porte les unités de classe River à un total de 64 exemplaires pour la marine britannique.

la frégate Annan de classe River

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1948 sont baptisées HMS Evenlode Fal Findhom From Glenarm Halladale Helforde Helmsdale Inver Lagan Lachy Lossie Mean Monnow Moune et Mayola.

Les HMS Evenlode Fal Findhom et From sont mises en service en décembre 1949 permettant l’activation d’une 10th Escort Flottilla qui déployée en mer du Nord va couvrir les convois arctiques à destination de l’URSS.

Les HMS Glenarm Halldale Helforde et Helmsdale mises en service en mars 1950 permettent l’activation d’une 12th EF qui basée à Devonport va assurer des escortes transatlantiques et transmanches notamment durant la période où l’Allemagne occupe le Benelux et le Nord-Est de la France.

Les HMS Inver, Lagan, Lachy et Lossie mises en service en juin 1950 vont compléter l’équipement de la 10th EF alors que les HMS Meon Monnow Moune et Moyola mises en service en septembre 1950 vont compléter l’équipement de la 12th EF.

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1949 sont baptisées HMS Nadder Nene Ozani Parret Plym Ribble Shiel Taff Tary Tees Terne Torridge Towy Ush Windrush et Wye.

Les HMS Nadder Nene Ozanu et Parret mises en service en avril 1951 activent la 14th EF stationnée ) Devonport alors que les HMS Plym Ribble Shiel et Taff activent une 16th EF déployée en mer du Nord, les trois premières étant mises en service en septembre 1951, la quatrième en novembre de la même année.

La 14th EF complète ses moyens avec les HMS Tarry Tees Terne et Torridge mises en service respectivement en novembre 1951, février 1952, février 1952 et juin 1952.

la 16th complète ses moyens avec les HMS Towy Ush Windrush et Wye mises en service respectivement en juin 1952 pour la première, juillet 1952 pour la seconde, août 1952 pour la troisième et août 1952 pour la quatrième.

NdA : pour des raisons de commodité, j’aborderai la question des pertes liées à la guerre des convois dans la partie consacrée à la Campagne de France pour les convois transatlantiques et dans le Tome consacré au Front Russe pour ce qui est des pertes liées aux convois arctiques. Il n’est pas impossible qu’il y ait parfois des redites mais je préfère la répétition à l’omission.

Des navires légers vont également être commandés en l’occurrence trente-six dragueurs de mines océaniques type Algerine et vingt-quatre dragueurs de mines côtiers type Bangor soit un total de soixante navires commandés dans le cadre du WEP. Trente-deux vedettes lance-torpilles et quarante-huit vedettes dites de sureté sont également commandées.

Ces premières commandes seront suivies également d’autres pendant le conflit portant le total à quatre-vingt seize dragueurs de mines (seize Algerine et vingt Bangor), à cent-trente deux vedettes lance-torpilles et quatre-vingt seize vedettes de sureté.

Des navires de soutien vont également être commandés dans le cadre du programme de guerre aussi bien pour la Royal Navy que pour la Royal Fleet Auxiliary (RFA).

Ce sont quatre navires-ateliers, deux mouilleurs de mines, deux bâtiments-base d’aviation, quatre pétroliers de 15000 tonnes type Dale, six pétroliers-caboteurs type Ranger, quatre cargos rapides et huit cargos lents.

Pologne et Pays Neutres (117) Turquie (7)

FORCES ARMEES TURQUES (1) : ARMEE DE TERRE

Une histoire militaire de l’Empire ottoman

L’acmé de la puissance militaire ottomane c’est le Siège de Vienne (1683), l’avancée maximale de la Sublime Porte en Europe, une armée de 100000 hommes composés de contingents musulmans (turcs, balkaniques, criméens et caucasiens) mais aussi de chrétiens (moldaves, valaques, transylvains et hongrois).

Le siège dure sept semaines, Vienne résiste mais l’arrivée d’une armée de secours la sauve de la chute, une armée dirigée par Charles de Lorraine et le roi de Pologne Jean III Sobieski.

Hussard ailé

Une première attaque de la coalition chrétienne (Sainte Ligue) est repoussée par les janissaires mais la charge de 20000 hussards polonais (les fameux hussards ailés) bouscule la cavalerie ottomane, le coup de grâce étant donné par une sortie de la garnison de Vienne. 15000 ottomans restent sur le terrain ainsi que toute leur artillerie. Début du recul des ottomans, l’empire entrant dans une phase de déclin, déclin qui se révélera impossible à contrer.

Bien entendu l’armée ottomane n’est pas née du jour au lendemain, elle est née, à évolué avant de disparaître dans les convulsions du premier conflit mondial. On peut diviser l’histoire de l’armée ottomane en cinq grandes périodes, un découpage totalement arbitraire bien entendu.

-Les bases (1299-1451)

-La période classique (1451-1606)

-La période des réformes militaires (1606-1826)

-La période moderne (1826-1861)

-Le déclin et la décadence (1861-1918)

Issu du monde de la steppe, l’armée ottomane à d’abord été essentiellement une armée composée de cavaliers et d’archers aussi redoutables que les mongols.

Longtemps les ottomans mènent des raids et des coups de main mais très vite doivent intégrer le concept de la bataille rangée. Ils utilisent des barricades et des retranchements.

Plus tard le réduit central sera renforcé par de l’artillerie et des chariots enchainés le Wagenburg (mur de chariot), l’infanterie devant et au centre, la cavalerie sur les ailes. Ils apprennent également la polieurcetique (guerre de siège). On assiste également à une utilisation croissante de mercenaires.

La puissance ottomane permet de tenir à l’ouest face aux habsbourgs et à Venise et à l’est contre la Perse des safavides. La guerre n’est pas le seul outil utilisé par les ottomans, la diplomatie étant également utilisée quand la guerre ne suffisait pas, ne suffisait plus.

Janissaires

L’empire ottoman met très tôt sur pied une armée de métier, une armée permanente soldée avec de la cavalerie et de l’infanterie, les noyaux durs étant composés des janissaires et des timariotes.

Les cavaliers ou timariotes sont titulaires d’une dotation en revenus fiscaux tirée de terres agricoles ou timar. Cela lui permet de financer son entrainement et ses campagnes. Ils sont équipés de casques et de côtes de maille mais aussi de lances et de masses d’armes.

Affectés dans les provinces, ils peuvent embarrquer sur les navires de la marine ottomane. Les fils peuvent hériter du timar. Le corps des timariotes décline à la fin du 16ème et au début du 17ème siècle.

Ils sont vites assoviés à de l’infanterie ou yaya mais ces derniers sont vite remplacés par les célèbres janissaires.

Aux côtés des timariotes on trouvait des unités de cavalerie retribuées par le sultan, les müsellems, des unités essentiellement composées de mercenaires étrangers.

Les sujets libres du Sultan forment des corps auxiliaires ou azab avec fantassins et cavaliers qui servent souvent comme éclaireurs. La cavalerie légère ou akinji déployée aux frontières mènent régulièrement des razzias en territoire autonome.

Cette cavalerie légère irrégulière non payée vivait donc sur le pays notamment sur le pays ennemi en menant des raids. En bataille rangée, ils harcelaient l’ennemi avec leur arc. Ils pouvaient également couvrir la retraite des unités amies. Les akinji disparaissent à la fin du 16ème siècle remplacés par d’autres irrégulières, les Deli et les Bashi-Bozouk.

Le corps le plus célèbre de l’armée ottomane est celui des janissaires (du turc yaniceri «nouvelle troupe») créé vers 1370. Il remplace les yaya qui n’ont pas donné satisfaction. Ils sont issus du devsirme, des chretiens enlevés enfants convertis de force à l’islam.

Coupés de la société ils forment un état dans l’état ce qui va poser de plus en plus de problèmes, la dernière levée étant datée de 1751.

Initialement c’est une avant-garde, une unité d’élite utilisant la fronde, l’arc, le sabre, la masse d’armes, la hache et la lance avant de passer également aux armes à feu ce qui entraine la création d’unités spécialisées : canonniers, train d’artillerie, armuriers, bombardiers et sapeurs-mineurs.

Les effectifs des janissaires passent entre la fin du 13ème et la fin du 15ème siècle de 3000 à 13000 hommes répartis en 196 sections très autonomes. Les janissaires sont 35000 en 1598, 70000 en 1683 et 100000 au 18ème siècle, le trésor ottoman peinant à suivre ce qui explique qu’une partie des janissaires sont davantage commerçants que militaires.

Ce corps d’élite (ou prétendu tel, l’augmentation constante des effectifs pas forcément compatible avec l’élitisme militaire), corporatiste voit sa discipline se relâcher. Les mutineries sont fréquentes, plusieurs sultans sont déposés et assasinés.

Après un premier échec en 1807, le corps qui se révolte à nouveau en 1826 est dissous, ses survivants massacrés, la dernière trace des janissaires étant enregistré à Alger en 1830 lors du débarquement du corps expéditionnaire du général Marmont.

En 1622 Osman II veut lever de nouvelles unités baptisées seklan. Non seulement il est renversé et assassiné par les janissaires mais en plus les nouveaux venus se taillent rapidement une sinistre réputation sur le modèle des écorcheurs de notre guerre de Cent Ans.

Les selkhan disparaissent dès 1718 soir un siècle avant les janissaires. L’arc est l’arme traditionnelle des janissaires, arcs complétés par des arbalètes utilisées depuis les forteresses. A cela s’ajoute des épées, des lances, des boucliers. Ils ont le monopole de l’arme à feu d’abord l’arquebuse puis le mousquet.

Les premiers fantassins ottomans disposant d’armes à feu sont les Peyade Topçu (littéralement «artillerie à pied» avec un pendant monté les Süvari Topçu Neferi («soldat artilleur monté») et d’autres unités comme les bombardiers (Humbaraci) lançant des projectiles explosifs appelés khimbara.

Ces derniers sont les premiers soldats de ce type en Europe voir dans le monde. Ils voient le jour au 16ème siècle, disparaissant en 1826 en même que toute l’ancienne armée ottomane.

Le corps des Humbaraci est officiellement créé en 1729 par Claude Alexandre de Bonneval qui créé également une école de humbara. En 1731 on compte un peu plus de 600 soldats répartis en équipes de 25 détachés aux différentes armées. Les humbara se repartissent en ceux lançant des projectiles à la main (Humbara-i dist) et ceux lançant des projectiles via une machine (Humbara-i Kebir).

Jusqu’au 18ème siècle, l’artillerie ottomane se maintient au niveau des européens. L’empire ottoman rate le virage du canon léger à tir rapide (où est donc le Gribeauval turc ?) et même de manière plus anecdotique la baïonnette.

Qu’es-ce qui à fait la puissance de l’armée ottomane ? Son nombre, la qualité de ses troupes d’élite et une bonne organisation notamment une bonne logistique, des dépôts ayant été mis en place sur la route en direction de la frontière.

Ce qui l’à fait décliner ? Un empire trop vaste à défendre, un poids financier trop important et un refus obstiné de toute réforme de la part des janissaires notamment.

A la période classique, on trouve les troupes régulières ou kapikulu («esclaves de la Porte») avec six «Divisions de Cavalerie» ou Kapikulu süvarileri (sipahis de la porte, Silahkdars, Sag Ulufeciler, Sol Ulfeciler, Sug Garipler et Sol Garipler).

Au côté des unités montées on trouve des «Divisions d’infanterie» avec les janissaires, les Solaklar (fantassins de droite), les Sakalar (fantassins de gauche), les Asceni (novices), les Topçu (tirailleurs), les Top Arabracilari (canonniers), les Cebeci (armuriers), les Humbaraci et les Legimci (mineurs).

On trouve également les divisions de garde à savoir les Botanci («jardiniers» gardes du serail de Topkapi) et les Baltadji («hommes à la hache» = gardes royaux).

Qui dit troupes régulières dit (ou pas) troupes irrégulières ou Yerlikulu (Azabs, Bachi-Bouzouks, Seklans, Tüfenkci, Icareli _artillerie_ ,Müsellem _génie_ , Serhat Kulu, Deliler _une cavalerie légère d’origine balkanique_ , Gönullü, Besli, Timarli Siphari ou timariotes, Akinci)

A la fin du 15ème siècle, l’armée ottomane regroupe environ 50000 cavaliers, 12000 fantassins et plusieurs milliers de janissaires.

A la fin du 18ème siècle alors que la Sublime Porte s’est enfoncé dans un déclin duquel elle ne sortira pas, Selim III tente de moderniser l’armée et pour cela fait appel à des conseillers militaires étrangers notamment français. Un certain capitaine Bonaparte fût pressenti mais retenu à Paris par le soulèvement royaliste de Vendémiaire il ne vit jamais les murailles de Constantinople.

En 1826 le corps des janissaires est supprimé à l’issue d’un nouveau soulèvement écrasé dans le sang, les sipahis disparaissent également. C’est la mise en place d’une nouvelle organisation militaire ou nizâm-i djedid.

C’est l’occasion pour Mahmoud II de créer enfin une armée moderne c’est-à-dire une armée organisée et équipée à l’européenne. Se méfiant de la France alliée du pacha d’Egypte Mehmet Ali, il confie cette tâche aux britanniques, aux prussiens et aux russes.

Le seraskir commande une armée dont l’uniforme allie l’Europe et l’Asie, le bleu de prusse pour l’uniforme et le fez comme couvre-chef. Les sujets ottomans doivent effecctuer cinq ans de service dans l’active et sept ans dans la réserve.

En 1834 une Ecole de guerre est créée (avec un enseignement inspiré de celui délivré à Saint-Cyr) suivie en 1838 d’une Ecole de Santé militaire. La même année un Conseil Militaire est créé pour coordonner la politique de défense ottomane. Un an plus tôt une Ecole d’Artillerie avait été créée.

En 1839 un corps de gendarmerie est créé sous le nom de Asâkir-i Muntazâma-i Hâssa. Le nom de Jandarma est adopté en 1879. En 1930 ce corps intègre l’armée même si depuis 1909 il dépendait du ministère de la Guerre.

En 1843 le sultan Abdulaziz réforme l’armée qui se rapproche du modèle occidental avec une armée d’active ou nizam et une armée de réserve ou redif, les sujets de la Sublime Porte passant comme nous le savons cinq ans dans la première et sept ans dans la seconde.

Ce firman met sur pied cinq armées permanentes : une armée pour la défense de Constantinople, une armée pour la défense de la Thrace orientale (Pachalik de Silistra), une armée pour la défense de la Roumélie, une armée pour la défense de l’Anatolie et une armée pour la défense des provinces arabes. Une 6ème armée est créée en 1848 pour assurer la défense de la Mésopotamie (eyalet de Bagdad).

Au moment de la guerre de Crimée l’armée ottomane est organisée en six corps d’armées (Ordous) commandé par un Muchir. Chaque corps d’armée comprend deux divisions à trois régiments d’infanterie, quatre régiments de cavalerie et un régiment d’artillerie.

Chaque régiment d’infanterie comprend quatre bataillons ce qui représente au moins sur le papier 3256 hommes.

Chaque régiment de cavalerie comprend six escadrons, les 1er et 6ème escadrons sont des escadrons de chasseurs ou de hussards alors que les quatre autres sont des escadrons de lanciers, les premiers servant pour l’éclairage, le flanquement le harcèlement, les seconds pour la charge et pour le choc.

A ces six escadrons s’ajoutent un état-major et une compagnie hors rang soit un total de 934 hommes (sachant que les six escadrons représentent 720 hommes).

Les régiments d’artillerie regroupent pas moins de onze batteries (3 à cheval et 8 à pied) avec un total de soixante-quatre pièces de campagne et quatre obusiers de montagne, le tout servit par 1765 hommes.

Au final chaque ordou comprend 21445 hommes et 68 canons. A cela il faut ajouter des garnisons et des unités du génie.

Au total on trouve trente-six régiments d’infanterie (100 800 hommes), vingt-quatre régiments de cavalerie (17280 hommes), six régiments d’artillerie (7800 hommes) et 40000 hommes pour les garnisons et les corps spéciaux.

En théorie le redif est organisé comme le nizam. A cela peuvent s’ajouter des corps auxiliaires comme la gendarmerie musulmane (zalties), les Tatars de la Dobroudja et les Bachi-Bouzouks.

En 1853 l’armée ottomane comprend 480000 hommes sur le papier. Les meilleures troupes sont 123000 hommes de l’armée d’active et notamment les douze bataillons de chasseurs (Sishaneci) armés du fusil français Minier tirant la balle du même nom.

En 1869 nouvelle réforme avec désormais quatre ans de service actif (nizâniye), six ans en réserve (redif) et huit ans dans la garde territoriale (Mustahfhiz). Les sujets non-musulmans en sont examptés en échange du paiement d’une taxe appelée bedel.

Les réformes successives peinent à produire les fruits espérés, les officiers formés au nouveau standard sont peu nombreux. L’organisation est très approximative, la corruption et la prévarication généralisée.

La guerre de Crimée terminée, la démobilisation sera menée en dépit du bon sens, gaspillant une expérience douloureusement acquise. De plus les milices tribales armées pour le conflit se garderont bien de rendre les armes distribuées ce qui constitue un facteur de désordre.

Vers 1870 l’armée ottomane compte 210000 hommes du nizâmiye, 190000 hommes du redif et 300000 hommes au sein du mustahfhiz.

En temps de paix l’armée ottomane comprend sept corps d’armée (NdA l’armée ottomane change souvent d’organisation non ?).

On trouve la garde impériale à Constantinople, le corps du Danube à Choumen, le corps d’armée de Roumélie à Monastir (Bitola), le corps d’armée d’Anatolie à Erzurum, le corps d’armée de Syrie à Damas, le corps d’armée d’Irak à Bagdad et le corps d’armée d’Arabie au Yémen.

En 1875 les Balkans se soulèvent. L’armée ottomane n’intervient pas directement en raison de graves problèmes financiers (la Sublime Porte connait une nouvelle banqueroute). La répression féroce est menée par les tcherkesses et les bachi-bouzouks.

Dans la foulée une nouvelle guerre russo-ottomane (1876-1878) se termine ô surprise par une nouvelle défaite de la Sublime Porte qui doit reconnaître une large autonomie, une quasi-indépendance de la Bulgarie (il faudra attendre 1908 pour cela). Le sultan Abdülaziz est renversé et retrouvé mort dans des conditions suspectes.

En 1877 l’Armée du Danube comprend cinq corps d’armée (état-major à Vidin, Roussé, Tutrakan, Silistre et Tulcea). Cela représente un total de 120 bataillons d’infanterie dont 30 de chasseurs, 64 escadrons de cavalerie régulière, 68 batteries d’artillerie à six pièces soit un total de 100000 réguliers et 400 plus canons 20000 hommes en réserve. A cela s’ajoute 50000 irréguliers.

Le Corps d’Armée de Bosnie-Herzégovine comprend 20000 hommes et 30 canons, le Corps d’Armée d’Albanie comprend 10000 hommes et 30 canons.

A Varna sont débarqués 9000 égyptiens (20000 sont attendus), 4000 tunisiens et tripolitains. En réalité l’Egypte renoncera à envoyer les renforts prévus, la Régence de Tunis enverra seulement quelques volontaires, la régence de Tripoli envoie un régiment d’infanterie, un régiment de cavalerie et un bataillon de chasseurs. Le Cherif de la Mecque envoie 4000 volontaires.

La Mustahfhiz doit mobiliser pour l’Armée du Danube 90 bataillons de 600 hommes (54000 hommes) et potentiellement 150000 «volontaires».

L’Armée d’Arménie comprend 90 bataillons d’infanterie dont 20 de chasseurs à pied, 18 escadrons de cavalerie, 23 batteries d’artillerie à six pièces (70000 hommes, 5000 chevaux et 138 canons) plus les garnisons des forteresses de Kars, de Trebizonde, de Batoumi, d’Erzurum et de Beyazit.

A l’issue du conflit une nouvelle organisation militaire est mise en place avec un service actif (nizâm) de quatre ans pour l’infanterie et de cinq ans pour la cavalerie et l’artillerie, deux ans en disponibilité (ichtiat), deux bans (convocations) dans le redif d’une durée de trois ans chacun et de huit ans de Mustahfhiz soit une durée totale de vingt ans pour l’infanterie et de vingt et un pour la cavalerie et l’artillerie.

Des conseilleurs prussiens arrivent pour réorganiser à nouveau l’armée ottomane, l’Ecole de Guerre étant réorganisée sur le modèle de la Kriegsakademie.

En 1891 une nouvelle unité de cavalerie est créée sur le modèle des cosaques russes. Les Hamidies recrutés chez les kurdes pour maintenir l’ordre sur les frontières et réprimer l’agitation arménienne.

Peu à peu l’armée se constitue une élite moderniste et nationaliste. C’est l’acte de naissance du mouvement Jeune-turc.

Les effectifs du temps de paix sont d’environ 100000 hommes auxquels il faut ajouter une gendarmerie. Le contingent annuel de conscrits censé être de 37000 hommes tombe à 11000 hommes pour des raisons budgétaires.

En temps de guerre les effectifs doivent passer à 350 à 400000 hommes avec 41 régiments turcs, 2 régiments bosniaques, 41 bataillons de chasseurs, 8 bataillons de garde-frontières, 26 régiments de cavalerie, 8 régiments d’artillerie de campagne, huit régiments d’artillerie de forteresse, deux régiments du génie et deux régiments d’ouvriers d’administration.

Un bataillon doit théoriquement aligner 1000 hommes mais en pratique les effectifs dépassent rarement 800 à 850. L’escadron de cavalerie censé regrouper 750 chevaux en aligne souvent dix fois moins. Seule l’artillerie est à effectifs à peu près complet.

En 1897 les ottomans remportent une guerre contre les grecs récupérant une partie de la Thessalie.

L’armée (re)devient un élément majeur de la vie politique ottomane avec la révolution de 1908 et la répression de la contre-révolution de 1909.

Les problèmes financiers sont constants. Il faut attendre 1884 pour qu’un budget prévisionnel soit mis en place. Le versement des soldes est très irrégulier, la corruption reste constante tout comme le détournement de fonds. Les officiers doivent davantage leur avancement à la faveur du sultan et de la cour qu’à leur compétence. De nombreuses mutineries ont lieu notamment aux périphéries de l’empire.

En 1908 au moment de la Révolution Jeune Turque l’armée ottomane est organisée en une 1ère Armée pour défendre Constantinople, le Bosphore et l’Asie Mineure, une 2ème Armée à Edirne, une 3ème Armée en Roumélie occidentale, une 4ème Armée dans le Caucase.

Les Jeunes-turcs n’ont pas plus de réussite dans leur volonté de réforme et de modernisation. En 1909 les sujets non-musulmans sont appelés pour la première fois et le service militaire en pays chaud (Yemen et Arabie notamment) est réduit de trois à deux ans.

Cette mobilisation des non-musulmans connait son épreuve du feu durant les deux guerres balkaniques. En dépit des vexations passés les kurdes comme les arméniens se montrent loyaux ce qui démonte le principal argument des organisateurs du génocide arménien.

Quand les guerres balkaniques commencent l’armée ottomane est organisée de la façon suivante :

-1ère Armée (Thrace) : 1er Corps d’Armée (1ère, 2ème et 3ème Divisions), 2ème Corps d’Armée (4ème, 5ème et 6ème Divisions), 3ème Corps d’Armée (7ème, 8ème et 9ème DI) et 4ème Corps d’Armée (10ème, 11ème et 12ème Divisions).

-2ème Armée (Balkans) : 5ème Corps d’Armée (13ème, 14ème et 15ème Divisions), 6ème Corps d’Armée (16ème, 17ème et 18ème DI) auxquelles s’ajoutent trois divisions en réseve d’armée les 22ème, 23ème et 24ème divisions.

-3ème Armée (Caucause) : 9ème Corps d’Armée (28ème et 29ème divisions), 10ème Corps d’Armée (30ème, 31ème et 32ème divisions) et 11ème Corps d’Armée (33ème et 34ème DI).

-4ème Armée (Mésopotamie) : 12ème Corps d’Armée (35ème et 36ème Divisions), 13ème Corps d’Armée (37ème et 38ème Divisions), 8ème Corps d’Armée (déployé en Syrie : 25ème, 26ème et 27ème Divisions) et le 14ème Corps d’Armée (Arabie ottomane et Yémen 39ème, 40ème 41ème et 43ème Divisions).

Le 12 mai 1914 la loi de recrutement abolit les divisions de réserve, les réservistes devant effectuer leurs périodes d’entrainement au sein des unités d’active. Cette réforme est à peine ébauchée quand le premier conflit mondial éclate.

Quand la première guerre mondiale éclate l’armée ottomane est loin d’être prête. Elle doit digérer les guerres balkaniques et doit faire face à d’insolubles problèmes financiers. En théorie elle peut aligner 36 divisions répartis en treize corps d’armée plus deux divisions indépendantes.

Les stocks de munitions sont faibles, on manque de cadres compétents en raisons des nombreux soubressauts politiques, on manque d’armes modernes, de chevaux, on manque de tout.

Cela n’empêche les ottomans d’attaquer dans le Caucase mais après quelques succès très vite l’offensive tourne au désastre. Même chose pour l’attaque mener contre le canal de Suez.

Durant la première campagne, les ottomans engagent la 2ème armée, la 3ème armée, l’armée islamique du Caucase et une armée azerbaïjanaise.

Durant la deuxième (campagne de Sinaï et de Palestine) on trouve sous le commandement du Djemal Pacha la 4ème armée ottomane avec notamment le 8ème Corps d’Armée du général Friedrich Kress von Kressenstein (oui un allemand pourquoi) qui comprend les 8ème, 10ème, 23ème, 25ème et 27ème DI mais aussi neuf batteries d’artillerie de campagne et une batterie d’obusiers de 150mm.

A noter que durant tout le conflit les pertes ottomanes seront supérieures en terme de maladie et de désertion qu’au combat comme si même à l’ère de la guerre industrielle, l’armée ottomane était restée bloquée à l’ère de Soliman le Magnifique.

La seule exception c’est la campagne des Dardanelles mais là les ottomans étaient en défensive ce qui facilitait le soutien logistique, le ravitaillement et les évacuations sanitaires. Au plus fort de la bataille les ottomans déploient 17 divisions dont la 19ème division commandée par le colonel Mustapha Kemal qui va refaire parler de lui.

En 1915/16 les troupes ottomanes participent à la déportation des arméniens, profitant de la situation pour voler, violer et piller.

En février 1916 les russes attaquent dans le Caucase. Les ottomans sont sérieusement bousculés et devront attendre les Révolutions Russes pour reprendre les territoires perdues puis conquérir une bonne partie du Caucase, entrant à Bakou en septembre 1918. Ai-je besoin de préciser qu’il s’agit d’une victoire sans lendemain ?

Les combats en Syrie, en Irak et en Palestine sont plus disputés. Les ottomans remportent une bataille à Kut-El-Amaea (décembre 1915-avril 1916).

Des troupes ottomanes sont également déployées en Europe aux côtés des allemands, trois corps d’armée (6ème, 15ème et 20ème CA), des unités qui seront rapatriées au pays en 1917 quand la situation allait devenir vraiment dramatique pour la Sublime Porte.

Au printemps 1917 les britanniques attaquent à Gaza. En dépit de l’usage de chars et de gaz de combat cette offensive est repoussée. Parallèlement une offensive est ménée en Perse par le 13ème Corps d’Armée mais c’est un échec. Là encore c’est moins la résistance perse que les épidémies qui poussent les chefs ottomans à se replier.

Bagdad tombe en mars 1917 et en décembre 1917 après la chute de Jérusalem un ordre de retraite général est lancé. En 1918 la supériorité aérienne totale des alliés aggrave la situation morale des troupes ottomanes. La Syrie est abandonnée à la fin du mois d’octobre pour se concentrer sur la défense du plateau anatolien, défense qui devient bientôt sans objet en raison de l’Armistice de Moudros signé le 30 octobre 1918.

Aux côtés des unités militaires on trouve également des unités de travailleurs (anila tuburu) avec six bataillons en 1914, trente en 1915. en 1916 les 28 bataillons survivants sur les 33 existants sont réorganisés en 17 bataillons à effectifs pleins ce qui donne une idée à effectifs pleins.

Une organisation spéciale est également mise en place pour le renseignement et le sabotage.

Au total sur 2.6 millions d’hommes qui ont été mobilisés, 325000 hommes sont morts, 400000 blessés, 202000 faits prisonniers et 1 million ont déserte. Il ne restait que 323000 sous les drapeaux au moment de l’Armistice.

L’armistice ne signifie pas la fin des combats. Ils se poursuivent sur tout le territoire de l’empire ottoman. Nombre de soldats ottomans vont rallier Mustapha Kemal par nationalisme.

Pologne et Pays Neutres (115) Turquie (5)

Les grands personnages de l’histoire turque

Skanderbeg (Georges Castriote dit) (Croia 6 mai 1405 Lezhe 17 janvier 1468)

Seigneur albanais, il est un héros national de l’Albanie pour sa résistance à l’empire ottoman. Son père devant payer un tribu aux ottomans et livrer ses fils en otage. En 1413, Georges et ses trois frères sont envoyés à la cour de Mehmet 1er. Il suit les cours de l’Ecole Militaire avec le futur Mourad II. Il s’illustre à la tête des armées ottomanes contres les byzantins, les perses et les syriens.

A la mort de son père Georges Castriote pense lui succéder mais le sultan préfère nommer un gouverneur à Croia. Il déclare son indépendance le 28 novembre 1443 hissant son drapeau rouge à aigle noir.

Surnommé Iskander Bey («Roi Alexandre» en référence à Alexandre le Grand) par les ottomans il forme la ligue de Lezhe en 1444, l’emportant à Touvioll le 29 juin 1444. Il repousse les armées de Mehmet II en 1450, 1466 et 1467. Il meurt en 1468 et ces successeurs vont résister jusqu’en 1480.

Mehmed II Fatih (Edirne 30 mars 1432 Gebze 3 mai 1481)

Septième sultan ottoman, il règne d’août 1444 à septembre 1446 et du 3 février 1451 au 3 mai 1481. 4ème fils de Mourad II, il prend le titre de Kaiser-i Rum (empereur des romains) après la prise de Constantinople le 29 mai 1453.

Prince cultivé, il est donc rentré dans l’histoire comme le conquérant de Constantinople ce qui lui vaut le surnom de fatih (victorieux). Ayant eut sept épouses, il eut une fille et quatre fils.

Son premier règne est agité ce qui oblige Mourad II à reprendre le pouvoir et à le conserver jusqu’à sa mort. Au printemps 1948 il participe à une campagne contre Skanderbeg.

Son deuxième avènement se fait dans un climat peu sur et peu serein. Il inaugure le don de joyeux avènement aux janissaires ce qui allait transformer ces soldats d’élite en unité politique sur le modèle des prétoriens romains. Il renouvèle les traités de paix avec Venise et la Hongrie. Dès le début il veut s’emparer de Constantinople. Il va ensuite conquérir la Serbie et la Bosnie.

Il échoue à conquérir l’Albanie en 1466 et 1467 en raison de la résistance de Skanderbeg. Ce dernier meurt de maladie en 1468 mais ses partisans vont tenir jusqu’en 1480.

En 1459/60, il conquiert le despotat de Morée puis l’empire de Trebizonde. En 1475 ses armées s’emparent des colonies génoises de Crimée. Il s’empare d’Otrante le 12 août 1480, la prise de cette ville stratégique entrainant le massacre de 12000 personnes.

Il meurt dans une campagne vers l’Orient vraisemblablement empoisonné.

Soliman le Magnifique (Trebizonde 6 novembre 1494 Szigetivar 6 septembre 1566)

Dixième sultan ottoman du 30 septembre 1520 au 6 septembre 1566, son règne marque l’apogée de la puissance ottomane, la Sublime Porte connait un âge d’or tant sur le plan militaire que politique, culturel ou économique.

Rompant avec une tradition séculaire, il épouse une fille de son harem, la troublante Roxelane qui devint Hürrem Sultan. Son fils Selim II lui succède à sa mort.

Au cours de ces études à Constantinople, il se lit d’amitié avec Pazgali Ibrahim Pacha, un esclave qui devint son plus proche conseiller.

Seul fils survivant il n’eut pas à s’imposer et à éliminer ses frères (l’empire ottoman n’à jamais mis en place de règle de succession claire). Il se lance dans une série de conquêtes en Europe après avoir réprimé la révolte du gouverneur ottoman de Damas (1521).

Il s’empare de Belgrade en août 1521 faisant mieux que son arrière grand-père Mehmet II qui avait échoué à prendre la capitale serbe. Il s’empare de Rhodes mais autorise les chevaliers à rallier Malte.

En Europe centrale les ottomans écrasent l’armée hongroise à Mohacs le 29 août 1526, Louis II Jagellon roi de Hongrie est tué. Buda tombe en 1541 (elle sera reprise par les habsbourgs en 1686). Il échoue cependant à s’emparer de Vienne mais s’empare de la Moldavie.

Il combat la Perse en 1534 et en 1548/49. Un traité est signé en 1554, Soliman s’emparant de Bagdad, de la Mésopotamie, des embouchures du Tigre et de l’Euphrate ce qui lui donne un accès au Golfe Persique puis à l’Océan Indien. La marine ottomane en disputant aux portugais le contrôle. En 1564 il soutien le sultanat d’Aceh contre les lusitaniens.

En 1535 les troupes de Charles Quint défait les ottomans à Tunis. La guerre contre Venise reprend en 1536. C’est l’époque de l’alliance avec le Roi Très Chrétien François 1er. En 1538, le corsaire barbaresque Barberousse défait la marine espagnole à Preveza, les chrétiens devront attendre Lepante en 1571 pour prendre leur revanche. L’AFN devient ottomane et sert de base de piraterie. Il échoue à Malte lors d’un siège de plusieurs mois (18 mai au 8 septembre 1565).

Si en occident il est surtout connu comme le magnifique en Turquie il est surtout connu comme le législateur.

Mahmoud II (Palais de Topkapi, Constantinople 20 juillet 1784 Constantinople 1er juillet 1839)

Sultan et calife du 28 juillet 1808 au 1er juillet 1839, il reprend les réformes de Selim III, il lance l’ère des Tanzimat. Il supprime l’ordre des Janissaires en 1826 puis créé une nouvelle armée sur le modèle européen. Cela lui vaut le surnom de «Pierre le Grand de Turquie». Il perd cependant le contrôle de l’Egypte et de la Grèce.

Menacée par son démi-frère et prédécesseur Moustapha IV, il échappe e peu à l’assassinat ordonné par Moustapha IV à la différence de Selim III.

En juin 1826 Mahmoud créé le corps des eskinci qui doit remplacer les janissaires. Ces derniers se révoltent le 15 juin. Le corps des artilleurs bombarde les casernes, les survivants sont traqués et exécutés. L’élimination des janissaires est officiellement appelé Heureux événement. Il confie la modernisation de l’armée de terre aux prussiens et de la marine aux britanniques.

Abdülhamid II (Constantinople 21 septembre 1842 – 10 février 1918)

Trente-quatrième sultan ottoman et vingt-septième calife, il règne du 31 août 1876 au 27 avril 1909 et promulgue la première et seule constitution ottomane, constitution qu’il suspend dès 1878 après la désastreuse guerre contre les russes (guerre qui allait aboutir à l’indépendance de la Bulgarie).

Fils de Abdülmécid 1er de Tirinüjgan Kadinefendi, c’est un prince cultivé qui se rend en 1867 avec son oncle le sultan Abdulaziz à Paris, Londres et Vienne. Héritier de Mourad V, il le remplace car ce dernier est instable mentalement. A son avènement il est vu comme un libéral.

Très vite son règne prend un tournant autoritaire avec notamment le massacre d’arméniens et son opposition au mouvement sioniste. Il est d’ailleurs victime d’un attentat le 21 juillet 1905, attentat mené par l’anarchiste Edouard Joris, un belge au service des arméniens. Il y à 26 morts mais le sultan est indemne.

En juin 1908 l’armée se mutine à Salonique, mutinerie qui s’étend en Macédoine. Les troupes envoyées pour réprimer ce soulèvement fraternisent avec les révoltés. Sous pression il doit rétablir la constitution (24 juillet) mais perd tout pouvoir effectif. Il renoue avec ses mânes libérales entre abolissant l’espionnage et la censure, ordonne la libération des prisonniers politiques.

Après l’échec d’une contre-révolution monarchique en avril 1909 il est déployé et exilé à Salonique remplacé par son demi-frère Mehmed V. C’est le dernier souverain ottoman absolu, sa volonté de sauver l’empire ottoman se heurte à des problèmes qui semblent insolubles. En 1912 il est autorisé à revenir à Constantinople.

Mehmet VI (Constantinople 14 janvier 1861 San Remo 16 mai 1926)

36ème et dernier sultan ottoman (3 juillet 1918 au 1er novembre 1922), il est également calife de l’Islam. Il est prétendant au trône de Turquie du 19 novembre 1922 au 16 mai 1926.

Il succède à son frère Mehmet V dans un contexte trouble et signe l’armistice de Moudros le 30 octobre 1918. Il coopère avec les alliés et châtie les leaders Jeunes-turcs condamnés à mort par contumace, le parlement étant dissous le 22 décembre 1918.

Le 8 juillet 1919 il casse le grade de général de Mustapha Kemal. Il ordonne de ne plus lui obéir ce qui fait que deux pouvoirs concurrents se font face. De nouvelles élections sont organisées mais le 11 avril 1920 le sultan dissous l’assemblée. Le 23 avril, une Grande Assemblée Nationale est élue.

Une nouvelle armée est mise sur pied mais cette armée du calife se désintègre suite à la signature du traité de Sévres le 10 août 1920 qui fait perdre à Mehmet ses derniers soutiens.

Le sultanat est abolit le 1er novembre 1922. Le 17, Mehmet VI quitte Constantinople à bord du cuirassé HMS Malaya. Il se réfugie à Malte. Son cousin est élu au califat puis s’installe à San Remo en mai 1923. Il est enterré à Damas.

Djemal Pacha (Mytilène 6 mai 1872 Tbilissi 21 juillet 1922)

Militaire et homme politique ottoman, il est l’un des membres du triumvirat qui domine l’empire ottoman jusqu’à sa chute. Il dirige l’attaque ottomane contre le canal de Suez en 1915. Après cet échec il gouverne la Syrie ottomane.

Impliqué dans les génocides arméniens, assyriens et grec pontique, il s’exile en Afghanistan où il participe à la réorganisation de l’armée afghane. Il se rend ensuite en URSS où il est assassiné par les arméniens dans le cadre de l’opération Némésis.

Diplômé de l’école militaire de Kuleli en 1890 et de l’académie militaire de Constantinople en 1893, il rejoint les jeunes-turcs en 1905. En 1909 il est envoyé en Cilicie pour calmer le jeu après le massacre de 30000 arméniens, sinistre prologue du génocide. En 1911 il est gouverneur de Bagdad.

Il participe à la première guerre balkaniques avant de jouer un rôle majeur dans la révolution du 23 janvier 1913. Il est ministre de la Marine en 1914.

Il tente une alliance avec la France mais échoue. Les Trois Pachas décident de choisir le camp des Empires Centraux.

Ses relations avec les juifs sont ambigües et les nationalistes arabes connaissent le poids de sa férule au point qu’il est surnommé le boucher. A noter que sa responsabilité dans le génocide arménien est discutée par les historiens.

A la fin de la guerre il s’enfuit en Allemagne puis en Suisse. Condamné à mort par coutumace lors d’un procès qui à eu lieu du 28 avril au 5 juillet. Il est assassiné à Tbilissi par trois activistes arméniens.

Talaat Pacha (Kardjali 1er septembre 1874 Berlin 15 mars 1921)

Homme d’Etat ottoman, il termine grand vizir. C’est l’un des leaders du mouvement jeune-turc. C’est aussi le grand ordonnateur du génocide arménien. Condamné à mort par contumace, il est assassiné par des arméniens à Berlin.

Diplômé du collège d’Edirne, il est arrêté en 1893 mais relâché en 1895. Député après la révolution jeune-turque, il est ministre de l’Intérieur puis ministres des Postes. Depuis 1903 il est franc-maçon.

Ses positions politiques se radicalisent, il devient de plus en plus nationaliste et est favorable à l’idéologie panturquiste. Il forme le trio des Pachas qui domine la Turquie de 1908 à 1918.

Grand Vizir en 1917, il démissionne le 14 octobre 1918. Il est condamné à mort par contumace le 5 juillet 1919. Il est assassiné par Soghomon Tehlirian un rescapé du génocide arménien qui sera ensuite acquitté. Il est enterré à Berlin puis à Istanbul.

Mustapha Kemal Pacha (Salonique 19 mai 1881 Istanbul 10 novembre 1938)

Militaire et homme d’état turc, il est fondateur et premier président de la République de Turquie (29 octobre 1923 au 10 novembre 1938) après avoir été président de la Grande Assemblée Nationale de Turquie (24 avril 1920 au 29 octobre 1923). Il est premier ministre de Turquie du 3 mai 1920 au 21 janvier 1921).

Il suit des cours à l’école coranique puis à l’école laïque privée Sensi Efendi en 1886. Sa scolarité est turbulente et difficile. Il est diplômé du collège militaire de Salonique en 1896. Il est ensuite à l’Ecole des Cadets de Monastir où il hérite du surnom de Kemal (parfait) pour ses prouesses en maths. Il sort en 1899 2ème de sa promotion. Il entre le 13 mars 1899 à l’Ecole de Guerre d’Istanbul d’où il sort en 1902 avec le grade de lieutenant.

Diplômé de l’Académie Militaire le 11 janvier 1905, il s’inscrit dans le mouvement libéral et réformateur qui cherche à stopper le déclin de l’empire ottoman. Il créé un mouvement baptisé Patrie et Liberté. Il participe en spectateur à la Révolution Jeune-Turque car sceptique sur les chances de réussite du coup de force. Il est affecté à l’Etat-Major d’Istanbul en 1911.

Il participe à la guerre contre l’Italie dans la future Libye puis aux guerres balkaniques. Il s’illustre aux Dardanelles durant le premier conflit mondial («Je ne vous demande pas de combattre mais de mourir»).

Il aurait pu devenir Ministre de la Guerre mais Talaat Pacha devenu Grand Vizir met son veto car il n’à pas apprécié les critiques de Mustapha Kemal sur sa politique. Il dirige le 16ème CA puis la 2ème Armée dans le Caucase. Il est ensuite appelé en Syrie pour juguler l’avancée britannique mais le paludisme le met rapidement sur la touche. Il s’oppose à l’influence allemande.

De retour en Syrie en août 1918 il tente d’enrayer le déclin ottoman mais sans succès. Il décide d’abandonner la Syrie pour défendre l’Anatolie. Recevant le commandement de toutes les troupes ottomanes il refuse l’Armistice de Moudros mais il est au début très isolé.

Relevé par le Sultan le 8 juillet 1919, il organise un contre-pouvoir qui va peu à peu profiter de la dégradation de l’image du sultan. La signature du traité de Sèvres le 10 août 1920 est le point de bascule, l’armée du calife se désintègre très vite. Il repousse les arméniens, est soutenu par les soviétiques, Lenine et Trotski envoyant Frounze pour l’épauler. Les kurdes sont vite matés, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne abandonnent vite le pays.

Les grecs s’obstinent ce qui aboutit à la guerre gréco-turque se terminant l’armistice de Mudanya le 11 octobre 1922, un triomphe turque et un désastre grec.

Il imprime très vite sa marque sur la Turquie avec une idéologie nationaliste, étatiste, laïque, la République Française servant de modèle. Un véritable culte de la personnalité se développe tout comme une lutte contre les minorités ethniques dans le but d’unifier le pays.

Très vite le régime devient très autoritaire avec un parti unique et une répression de toute forme d’opposition notamment suite au Complot de Smyrne en juillet 1926.

Il mène une politique de grands travaux financés sans capitaux étrangers pour éviter toute dépendance.

Il refuse tout antisémitisme en accueillant par exemple 150 universitaires juifs ayant perdu leur poste en Allemagne.

Le 24 novembre 1934 il reçoit le patronyme d’Atatürk «Turc ancètre» et «Turc père».

Il meurt le 10 novembre 1938 à 9.05 d’une cirrhose au palais de Dolmabahce. Il est enterré au musée ethnographique d’Ankara le 21 novembre 1938 puis au Antbakir.

Ismail Enver (Enver Pacha) (Constantinople 22 novembre 1881 – République soviétique populaire de Boukhara 4 août 1922)

Militaire et homme politique turc, c’est l’un des chefs de la Révolution Jeune-Turque. Ministre de la Guerre pendant le premier conflit mondial c’est l’un des instigateurs du génocide arménien.

Selon certaines sources il serait issu d’une famille gagaouze convertie à l’islam au 19ème siècle en Crimée. Il effectue une partie de ses études en Allemagne et ne tarde pas à choisir la carrière des armes.

Affecté en Macédoine en 1902 il rejoint les jeunes-turcs en 1906 et organise le soulèvement de juillet 1908. Il joue un rôle clé dans l’écrasement de la contre-révolution d’avril 1909. Attaché militaire à Berlin, il renforce les liens entre Berlin et Constantinople.

En 1911 il épouse Nadjré petite fille du sultan Abdulmejid et nièce du sultan Mehmed V. En 1911/12 il dirige la guérilla en Tripolitaine contre les italiens en utilisant son expérience dans la répression contre les maquisards grecs et bulgares.

Il participe aux guerres balkaniques reprenant la forteresse d’Andrinople (Edirne). Après le coup d’état de 1913, il fonde un triumvirat, le triumvirat des Trois Pachas avec Talaat Pacha et Djemal Pacha. Ils obtiennent les pleins pouvoirs ,dispersant le parlement, arrêtant les opposants dont certains sont pendus.

Nationaliste, il se fait le chantre du panturquisme qui souhaite regrouper tous les turcophones dans un seul état.

Son action durant le premier conflit mondial est plus contrastée avec des échecs en Egypte (offensive contre le canal de Suez) et dans le Caucase contre les russes. Il autorise Talaat Pacha à réaliser le génocide arménien.

Il démissionne et s’enfuit en Allemagne (2 novembre 1918). Il rejoint ensuite l’Asie centrale où il est d’abord allié des bolcheviks avant de les combattre. Il est tué le 4 août 1922 dans des circonstances peu claires.

Ismet Inonü (Smyrne 24 septembre 1884 Ankara 25 décembre 1973)

Militaire et homme politique turc, il est le Milli Sef (Chef national). Il poursuit d’abord l’autoritarisme de Mustapha Kemal avant de tenter une timide ouverture démocratique, ouverture fermée en 1947 et qui ne sera réouvert que par son successeur Celâl Bayar qui le remplace en mai 1950, le compagnon d’arme d’Ataturk ayant du démissionner pour raisons de santé.

Artilleur de formation, il intègre le mouvement Jeune-Turc en 1909, opérant au Yemen, dans les Balkans, en Palestine et contre les russes durant les derniers conflits de l’empire ottoman. Il participe à la guerre d’indépendance turque puis à la guerre gréco-turque .

Ministre des Affaires Etrangères en 1922, il dirige la délégation turque qui négocie le traité de Lausanne (1923). Il est premier ministre du 30 octobre 1923 au 8 novembre 1924 et du 4 mars 1925 au 25 octobre 1937.

Les relations avec Ataturk se dégradent rapidement, les idées d’Inonu étant jugées trop étatistes pour l’économie et trop passives sur le plan de la politique étrangère.

Elu à la mort d’Ataturk, il poursuit la politique autoritaire de créateur de la république turque mais se montre un peu plus souple probablement parce qu’il n’à pas le charisme de Mustapha Kemal.

Sur le plan de la politique étrangère il décide de maintenir la Turquie dans une position de neutralité, le souvenir de l’empire ottoman ayant sombré dans le premier conflit mondial étant dans tous les esprits. Les alliés comme l’Axe tentent d’amadouer la Turquie mais Ankara se contentant de prendre sans (trop) donner.

Démissionnant pour raisons de santé en mai 1950, il est mis en résidence surveillée suite au coup d’état de 1960 mais il n’est pas inquiété jusqu’à sa mort treize ans plus tard.

Pologne et Pays Neutres (112) Turquie (2)

CHRONOLOGIE

Chronologie générale

-1081 : mise en place du sultanat de Roum ayant pour capitale Nicée (1081-1097) puis Iconiun (1097-1307)

1299 : Naissance du beylicat ottoman, cette date correspondant à la prise de la ville de Mocadène (aujourd’hui Bilecik) par Osman 1er

-1307 : Fin du sultanat de Roum

1347 : Conquête de Gallipoli par les ottomans qui prennent ainsi pied en Europe

1363 : naissance du sultanat ottoman

1369 : Edirne (Andrinople) devient la capitale du sultanat ottoman en remplacement de la ville de Bursa

1403-1413 : Interrègne ottoman (Fetret Derri). Période de lutte dynastique entre les descendants de Bayazet 1er. Mehmed 1er finit par triompher sur ses frères

-1430 : Thessalonique tombe aux mains des ottomans

Mehmed II entrant à Constantinople

-1453 (29 mai) : Après cinquante trois jours de siège (6 avril au 29 mai) Constantinople tombe aux mains des ottomans. Mehmet II prend le titre de Kayser-i-Rûm (empereur romain).

1459 : Suite à la chute de Smederevo, la Serbie est annexée.

1461 : Chute de Trebizonde et fin de l’empire byzantin du même nom

1517 : Conquête de l’Egypte. Fin du sultanat mamelouk. Les sultans ottomans deviennent califes

1521 : Prise de Belgrade

Soliman le Magnifique

1566 : Mort de Soliman le Magnifique

1570 : Conquête de Chypre

1648-1656 : «Sultanat des femmes» période où les sultants jeunes et inexpérimentés gouvernent sous l’influence de leurs mère, le pouvoir du Harem Impérial est dominant.

1669 : Conquête de la Crète

1683 : Siège de Vienne. Les troupes ottomanes sont écrasées par l’armée de Jean III Sobieski et de Charles de Lorraine

1699 (26 janvier) : Traité de Karlowitz. Premier traité défavorable aux ottomans

1718 (21 juillet) : Traité de Passarowitz

1718 (21 juillet) : Début d’une ère de réformes appelée Ere des Tulipes. Elle prend fin le 28 septembre 1730.

1739 (18 septembre) : Traité de Belgrade. Les ottomans perdent Azov mais récupèrent Belgrade et d’autres territoires au détriment de l’Autriche.

1774 : Traité de Kutchuk-Kaïnardji

Janissaires

1807 : Révolte des janissaires. Destitution de Selim III remplacée par Mustafa IV. Selim III est assassiné en 1808

1826 (16 juin) : Le sultan Mahmoud II décide de supprimer le corps des janissaires. Sur 200000 hommes de ce corps jadis pilier de l’Empire, 120000 sont massacrés par l’armée régulière et la population civile.

1829 : l’empire ottoman reconnaît l’indépendance de la Grèce

1839 (3 novembre) : Edit de réforme. Début de l’époque de réforme dit époque du Tanzimat

1875 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’administration de l’île de Chypre

1876 (23 novembre) : Première constitution. Elle est supprimée par le sultan Abdülhamid II deux ans plus tard

1878 : l’Autriche-Hongrie occupe la Bosnie-Herzégovine qu’elle annexera en 1908.

1882 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’Egypte

1894-1896 : massacres hamidiens. C’est la «répétition» du génocide arménien de 1915/16. Les massacres sont menés par les kurdes. Ils cessent en octobre 1896 suite à la menace d’une intervention anglo-russe.

1908 (24 juillet) : Les Jeunes Turcs s’emparent du pouvoir pour tenter d’enrayer le déclin de la Sublime Porte

1909 (14 au 27 avril) : Massacres de Cilicie par des milices, des détenus de droit commun libérés et même des troupes régulières venues à l’origine pour mettre fin aux massacres

1909 (13 avril) : Tentative de contre-révolution contre les Jeunes Turcs. La garnison de Constantinople se soulève. Les troupes venues de Macédoine écrasent la rébellion dans le sang, pénétrant dans la capitale ottomane le 24 avril 1909.

1909 (août) : Révision constitutionnelle qui dépose le nouveau sultan Mehmet V au pouvoir depuis le 27 avril 1909

1911 : guerre italo-turque. L’empire ottoman perd la Libye qui devient une colonie italienne

1912-1913 : Guerres Balkaniques

1913 (23 janvier) : Coup d’Etat d’Enver Pacha

1914 : L’empire ottoman s’engage dans le premier conflit mondial aux côtés des Empires Centraux

1914 (5 novembre) : suite à l’entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés des empires centraux, la Grande-Bretagne annexe Chypre et l’Egypte.

1915 (avril) : Début du génocide arménien. Dans la nuit du 24 au 25 avril, des intellectuels arméniens sont massacrés à Constantinople. Le génocide arménien prend fin en juillet 1916.

1916-1923 : génocide greco-pontique

1918 (30 octobre) : Armistice de Moudros

1918 (13 novembre) : Les français et les britanniques occupent Constantinople. Cette occupation prend fin le 23 septembre 1923.

1920 (23 avril) : La Grande Assemblée Nationale de Turquie est créée à Ankara

1920 (10 août) : Traité de Sèvres. Ce traité qui dépèce l’empire ottoman ne sera jamais appliqué

1921 (13 octobre) : Traité signé entre la Turquie kémaliste et les républiques soviétiques de la Transcaucasie

1922 : Abolition du sultanat. Mehmed VI quitte le pays à bord du cuirassé britannique HMS Malaya

1923 (24 juillet) : Traité de Lausanne qui entre en vigueur le 6 août 1924

1923 (29 octobre) : Proclamation de la République de Turquie

1924 ( 3 mars) : abolition du califat. Le sultan et sa famille déjà en exil sont déclarées persona non grata en Turquie.

1925 : traité d’amitié turco-soviétique

1925 : les kurdes se révoltent

1930 : nouvelle révolte kurde

1932 (juillet) : La Turquie est admise à la SDN

1936 (20 juin) : Convention concernant le régime des détroits dite Convention de Montreux déterminant l’exercice de la libre circulation dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore

1937 : nouvelle revolte kurde

1937 (8 juillet) : Traité de Sa’dabad. La Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan coordonnent leur action contre les kurdes.

1938 (2 septembre) : Constitution de la République autonome de Hatay qui sera annexée par la Turquie le 2 juin 1939

Mustapha Kemal Ataturk

1938 (10 novembre) : Mort de Mustafa Kemal Ataturk. Il est remplacé par Ismet Inönu

Pologne et Pays Neutres (95) Pologne (7)

FORCES ARMEES POLONAISES (1) : ARMEE DE TERRE

Une histoire militaire de la Pologne

Aux temps jadis

Parmi les premiers grands événements de l’histoire militaire de la Pologne figure la Bataille de Legnica survenue le 9 avril 1241 (NdA date incertaine) entre les polonais alliés aux chevaliers teutoniques face aux mongols.

C’est une déroute pour les troupes chrétiennes mais fort heureusement pour le reste de l’Europe les mongols mettent cap au sud-est renoncent à avancer plus à l’ouest. A noter que sur le plan tactique cette bataille montre la vulnérabilité de la cavalerie lourde aux archers, une leçon qui ne pas comprise par certains suivez mon regard.

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Représentation de l’Armée polono-lituanienne

La République des Deux Nations disposait naturellement d’une armée composée de plusieurs unités comme les Wojsko Kriarciane (unités régulières soldées), les Wojsko Komputowe (unités semi-régulières créées pour la durée d’une guerre qui sont intégrées en 1652 avec les premières dans une nouvelle armée permanente), la Pospolite Ruzzenie (levée en masse de la Szlachta), les Piechota lanowa et les Piechota wyzbraniecka (unités de paysans recrutés).

On trouve également des cosaques enregistrés (troupes formées par des cosaques utilisées surtout à l’infanterie, rarement à la cavalerie avec des tabors recrutés jusqu’en 1699), la Garde Royale, des Mercenaires et des armées privées dépendant des grands féodaux.

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La Guerre Nordique de Sept Ans à lieu de 1563 à 1570. La Suède est opposée à une coalition dano-polono-lübeckoise, l’élément déclencheur étant un contentieux dano-suédois depuis la fin de l’Union de Kalmar. Je cite ce conflit pour information car les troupes polonaises ne sont pas engagées !

De 1605 à 1618 les polonais affrontent les russes, de 1600 à 1629 les polonais affrontent les suédois et de 1620 à 1621 les ottomans.

Durant ce dernier conflit les ottomans défont les polonais la bataille de Tutoia (17 septembre au 7 octobre 1620), les polonais subissant de lourdes pertes.

L’année suivante une imposante armée ottomane (100 à 250000 hommes selon les sources !) repart en campagne avec premier objectif la conquête de l’Ukraine et pour les plus ambitieux d’atteindre la mer Baltique en détruisant la République des Deux-Nations !

Cette campagne sera un échec avec une défaite contre les polonais et les cosaques zaporogues à Khotin (2 septembre au 9 octobre 1621).

En 1633/34 11 à 30000 polonais et alliés affrontent 55000 ottomans et alliés dans une nouvelle guerre polono-ottomane.

De 1654 à 1667 les polonais et les russes s’affrontent, conflit se terminant par une victoire russe. A l’origine du conflit une révolte de cosaques contre la Pologne, révolte soutenue par la Russie.

En juillet 1654, 41000 russes envahissent la République des Deux-Nations. Les villes de Bely et de Dorogobsy sont prises, Smolensk assiégée. C’est ensuite la bataille de Chklow (12 août 1654) et de Szepielewicze (24 et 25 août 1654), les russes l’emportant à chaque fois. En revanche la bataille de Ochmatow (janvier/février 1655) se termine par un résultat indécis à la différence de la bataille de Jaehkiv qui est une victoire polono-tatare.

La Première Guerre du Nord à lieu de 1655 à 1660 opposant la Suède à la République des Deux-Nations.

En juillet 1655 l’Armée suédoise envahit la Pologne-Lituanie depuis la Poméranie suédoise à l’ouest et par la Livonie au nord. C’est 13650 hommes et 72 canons d’un côté, 21200 de l’autre. En face les polono-lituaniens n’alignent que 14000 hommes. Une partie de la noblesse polonaise rallie le roi de Suède après la bataille d’Ujscee le 25 juillet 1655. En août 1655, le Grand-Duché de Lituanie se place sous la protection suédoise, le 8 septembre 1655 Varsovie est occupée.

Les suédois sont victorieux à Zarnow le 16 septembre et Wojnicz le 3 octobre. Jean II Casimir est capturé et exilé en Silésie. Cracovie capitule le 19 octobre et le lendemain un traité est signé à Kedainiei, la Lituanie est unie à la Suède, la majorité de l’armée polonaise se rendant à la Suède.

Très vite l’occupation suédoise suscite une violente opposition en Pologne, entrainant une guerilla et en réponse une répression sanglante. A la bataille de Golab en février 1656, 11000 suédois défont 2400 polonais. Les suédois sont défaits à Zamosc puis le 7 avril 1656 à Warka.

Les suédo-brandebourgeeois l’emporte à Varsovie (28 au 30 juillet 1656), Jean II Casimir se retire à Lublin. La victoire polonaise à Leczyca le 4 octobre 1656 est sans lendemain.

De 1672 à 1676 les polonais affrontent les ottomans perdant à cette occasion la Podolie. Les polonais l’emporte à Khotin le 11 novembre 1673, une victoire remportée par le Hetman (chef de l’armée) Jean Sobieski. En revanche la bataille de Jouravno (25 septembre au 14 octobre 1676) se termine par une victoire ottomane.

De 1683 à 1699 c’est la Grande Guerre Turque, un conflit opposant le Saint-Empire Romain Germanique à l’Empire ottoman. La Maison d’Autriche n’est pas seule pouvant compter également sur l’aide de la Pologne (NdA bah oui sinon je parlerai pas de ce conflit), des Etats Pontificaux, de Venise, de Gênes, de la Toscane, de la Savoie, de l’Espagne et du Portugal, le tout formant la Sainte Ligue.

When the wing hussar arrive !

Le climax, l’apogée de ce conflit c’est naturellement le siège de Vienne et l’intervention décisive de l’armée du roi de Pologne Jean III Sobieski qui dégage la capitale du Saint-Empire. C’est surtout le début du déclin irrémédiable de la Sublime Porte.

Les 150000 hommes de l’armée ottomane franchissent la frontière le 29 juin. L’armée de Charles V de Lorraine (beau-frère de Léopold 1er) est battue le 2 juillet, la cour impériale quittant Vienne le 7 juillet pour Linz puis Passau. Vienne est assiégée à partir du 14 juillet 1683.

L’armée coalisée arrive sous les murs de Vienne le 3 septembre alors que la capitale autrichienne chancèle. Les 75000 hommes de Sobieski franchissent le Danube s’installent sur les hauteurs de Kahlenberg et de Leopoldsberg.

Les polonais et les impériaux attaquent le 12 septembre 1683, la cavalerie polonaise et notamment ses fameux hussards ailés (When the winged hussars arrive comme chante Sabaton) s’illustre mettant les ottomans en déroute. 15000 turcs sont tués, dix fois moins pour les coalisés.

La menace écartée, Léopold 1er est de retour à Vienne, ne pardonant pas à Jean III Sobieski d’être entré le premier dans sa ville.

Après un temps d’hésitation, les coalisés se lancent à la poursuite des ottomans, remportant une nouvelle victoire à Parkany le 9 octobre. La ville hongroise d’Esztergon tombe le 25 octobre suivie d’une ultime victoire le 1er novembre. L’armée polonaise se replie. Le 25 décembre 1683, Kara Mustafa et étranglé sur ordre du sultan. A noter que les polonais ne participent pas à la suite du conflit.

Ce conflit se termine par le Traité de Karlowitz (26 janvier 1699), traité qui voit la Pologne récupérer la Podolie perdue en 1672.

La Grande Guerre du Nord (1700-1721)

La Pologne ne participe pas officiellement mais va être un enjeu de la lutte entre la Suède et la Saxe dont l’électeur est également roi de Pologne (1700-1709).

Après avoir neutralisé la Russie, Charles XII se tourne vers la Saxe et la Pologne d’Auguste II. La Pologne-Lituanie est envahie le 18 juillet 1701 quand l’armée du dernier roi de Suède impérialiste franchit la rivière Dagauva.

En 1702 la Suède affronte les troupes de l’hetman de Lituanie Michal Serwacy Wisniowicki et s’empare de Wilno au mois d’avril. L’armée saxo-polonaise est écrasée le 19 juillet 1702 à Kliszow à 50km au nord de Varsovie.

Auguste II se replie sur Sandormiez pendant que les suédois occupent Cracovie puis Varsovie. Le roi de Pologne n’à d’autre choix que de se retirer en Saxe. Charles XII fait élire comme nous l’avons vu un nouveau roi Stanislas Leczynskiy.

L’armée saxonne est à nouveau vaincue à Fraustadt (Wschowa) près de la frontière avec la Silésie, cette défaite entrainant le Traité de Altranstadt (24 septembre 1706). Auguste II reconnaît Stanislas comme roi de Pologne.

Charles quitte la Saxe en août 1707, laissant en Pologne 24000 homms pour aller avec 35000 hommes combattre en Russie. La suite est connue, Poltava tout ça tout ça. En 1710 l’armée suédoise se retire de Pologne direction la Poméranie. La mort de Charles XII entraine la division de la coalition, les différents protagonistes se disputant nombre de territoires, la menace russe étant un moteur majeur des négociations.

La guerre russo-polonaise (1792)

Du 18 mai au 27 juillet 1792 les polonais et les russes s’affrontent pour l’ultime épisode des guerres polono-russes, ce conflit aboutissant au deuxième partage de la Pologne, la République des Deux-Nations entrant en phase de décomposition et d’agonie. Le résultat du conflit était pour ainsi dire écrit d’avance, Saint-Pétersbourg engageant 106000 hommes, Varsovie 37000.

Les russes sont organisées en deux armées, l’Armée de Kakhavsky dispose de 64000 hommes répartis en quatre corps d’armée, l’Armée de Kretchetnikov comprend lui 38000 hommes avec quatre corps d’armée dont celui de la confédération de Targowice.

En face les polono-lituaniens peuvent en théorie aligner 48000 polonais et 15000 lituaniens mais en réalité seulement 37000 hommes sont engagés.

Le 14 juin 1792 les russes l’emporte à Boruszhowice, 5000 russes défaisant 1800 polono-lituaniens, ces derniers prennant leur revanche à Zielence (15357 polonais contre 11000 russes) le 18 juin 1792.

Les polonais l’emporte à nouveau à Dubienka le 18 juillet 1792, engageant 5000 hommes contre 18000 russes. Les russes l’emporte à Zelva (4 et 5 juillet 1792) après avoir engagé 6500 hommes contre 7000 polonais.

Les polonais l’emporte à Kzemien le 24 juillet 1792 après avoir engagé 12000 hommes contre 4500 russes. Les polonais remportent une ultime bataille le 26 juillet 1792 (Nda lieu inconnu)

Les unités de volontaires polonais au service de la France

Le 9 janvier 1797 deux légions polonaises sont créées pour intégrer l’Armée de la république lombarde, chaque légion comprenant trois bataillons à six compagnies de 125 hommes auxquelles on ajoute trois compagnies d’artillerie. Les effectifs atteignent très vite 5000 hommes.

Ces unités combattent en Italie et répriment de nombreuses révoltes bien loin de leur espoir de combattre pour libérer leur patrie. En mai 1798 les polonais occupent Rome. La même année les effectifs atteignent 10000 hommes, les polonais combattant les anglais dans le Royaume de Naples.

En 1799 les pertes sont particulièrement sévères, les polonais se retrouvant en première ligne, les meilleures troupes se trouvant en Egypte. Les polonais participent aux batailles de Novi et de Zurich.

Le 10 février 1800 les survivants des légions polonaises d’Italie sont réorganisées à Marseille sous la forme de la Légion italique censée aligner 9000 hommes mais les effectifs vont atteindre péniblement 5000 hommes.

Le 8 septembre 1799 est créée la Légion du Danube composée d’un état-major, d’unités d’artillerie, de quatre bataillons d’infanterie et d’un régiment de uhlans à quatre escadrons. Elle combat en Bavière et participe à la bataille de Hohenlinden (3 décembre 1800).

En 1801 les polonais sont envoyés dans le Royaume d’Etrurie et de Toscane. Le moral est très bas car ces soldats veulent combattre les partageurs de la Pologne et non réprimer les révoltes.

Le 21 décembre 1800 les légions polonaises sont dissoutes et transformées en trois demi-brigades, la légion polonaise d’Italie forme le gros des 1ère et 2ème demi-brigades étrangères, la Légion du Danube formant la 3ème demi-brigade étrangère. Ces unités intègrent ensuite l’armée française sous la forme des 113ème et 114ème demi-brigades de ligne.

Après l’Italie les polonais vont combattre aux Antilles à Saint-Domingue en 1802/03. 4000 polonais vont y mourir, 400 restant sur l’île, d’autres se sont dispersés dans les Caraïbes, 700 retournant en France.

En 1805 les polonais stationnés en Italie forment la 1ère légion polonaise et en 1806 les légions de Dombrowski et du Danube sont réduites à un régiment d’infanterie et de cavalerie, combattant en Italie.

Toujours en 1806, une Légion du Nord est formée, légion qui est bientôt accompagnée par une division polonaise à trois régiments. Les troupes dans cette unité sont cependant de piètre qualité. Une 2ème légion du Nord est mise sur pied le 23 septembre 1806 mais elle fusionne avec la première dès mars 1807.

En juin 1807 la Légion du Nord composée de quatre régiments d’infanterie et de trois régiments de cavalerie est à Varsovie, Kalisz et Cracovie.

La division polonaise (trois régiments d’infanterie et de trois régiments de chasseurs de Posen) est avec le 8ème Corps d’Armée du général Mortier participe à la bataille de Friedland (14 juin 1807). En mars 1808 la Légion du Nord est versée dans l’armée du Duché de Varsovie.

Le 5 avril 1807 une légion polacco-italienne est créée avec un régiment de lanciers et trois régiments d’infanterie.

Légion de la Vistule

Elle passe au service de la Westphalie en octobre 1807 puis à nouveau au service de la France en mars 1808. le 29 mars 1808 l’unité devient la Légion de la Vistule, le régiment de lanciers comprend quatre escadrons soit 47 officiers et 1171 hommes. Les trois régiments d’infanterie comprennent 140 hommes par compagnie, 840 par bataillons, 1680 par régiment, 5040 pour trois régiments. A la mi-1808 les effectifs sont passés à 6000 hommes.

Après la victoire de Wagram on tente de mettre sur pied une légion avec les prisonniers de guerre polonais de l’armée autrichienne mais faute d’effectifs suffisants elle fusionne avec la Légion de la Vistule. Cette dernière combat en Espagne puis s’illustre en Russie, en Allemagne et en France, 96000 polono-lituaniens participant à la campagne de Russie en 1812.

Quand la Grande Armée repasse le Niémen à la suite de la retraite, la légion sur la Vistule ne compte plus que 1500 hommes sur les 7000 du départ. Les polonais se sont illustrés à la bataille de la Moskova, à Winkowo et sur la Bérézina qui contrairement à ce qu’on pense souvent est une victoire française et non un désastre. En 1813 les polonais participent à la bataille de Leipzig et en 1814 à la campagne de France. Des polonais sont encore là sur l’île d’Elbe et pendant les Cent-Jours.

Parmi ces polonais figure le 1er régiment de chevau-légers lanciers polonais de la Garde impériale, une unité créée le 6 avril 1807 et dissoute le 1er octobre 1815. Elle combat en Espagne, s’illustrant sur le col de la Somossiera, en Autriche (1809), en Espagne (1810/11), en Russie (1812), en Allemagne (1813), en France (1814) avant d’accompagner Napoléon dans son exil sur l’île d’Elbe puis lors de l’aventure des Cent Jours.

Les guerres de la 4ème coalition (1806/07)

Unité de l’armée du Duché de Varsovie

Cette guerre qui à la Prusse et la Pologne pour théâtre aboutità la création du Duché de Varsovie, un compromis entre le maintien de la domination étrangère sur la Pologne et la renaissance d’un véritable royaume de Pologne, un compromis qui ne satisfait guère les polonais, les plus optimistes y voyant une première étape.

Ce sont les victoires françaises de Saalfeld (10 octobre 1806), Iena et Auerstaedt (14 octobre) _Berlin tombant le 27 octobre 1806_ , Eylau le 8 février 1807 et Friedland le 14 juin 1807, ces combats aboutissant à la paix de Tilsit et à une éphémère alliance franco-russe.

Pologne et Pays Neutres (75) Suède (10)

Armes de l’infanterie

Pistolet

Pistol m/40 & m/40b : 100000 exemplaires du pistolet finlandais Lahti L-35 produit sous licence.

Pistolets mitrailleurs

MP-18

Suomi KP/-31

Kpist m/37 : version produite sous licence de 35000 exemplaires du pistolet mitrailleur finlandais Suomi KP/-31

Carl Gustav M-45

Kpist m/45 : pour compléter le pistolet mitrailleur finlandais la Suède va mettre au point un pistolet mitrailleur moderne, le Carl Gustav, une arme produite à 300000 exemplaires entre 1945 et 2007.

Cette arme qui à été produite sous licence en Egypte et qui à aussi été utilisée par les américains est une arme qui s’est inspirée des MP-40, des Sten et des différents modèles de pistolets mitrailleurs soviétiques.

Le Carl Gustaf M-45 est une arme de conception et de fabrication suédoise pesant 3.35kg à vide (4.2kg chargée) mesurant 808mm (550mm crosse repliée) avec un canon de 212mm de long. Il tire la cartouche 9x19mm Parabellum à une distance maximale de 250mm et une cadence de tir maximale de 600 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par un chargeur de 36 cartouches.

MP-35

-Kpist m/39 : désignation suédoise du pistolet mitrailleur allemand MP-35

Fusils

Fusil suédois Mauser modèle 1938

-Swedish Mauser

Sous cette désignation de Mauser suédois se trouve en réalité toute une famille de fusils de type Mauser utilisée par l’Armen aux côtés d’autres fusils plus (Automatgevär m/42) ou moins (Karabiner 98K) modernes.

Inspiré du Mauser modèle 1893 cette arme se distingue par son calibre (6.5mm) et une construction plus robuste avec des matériaux de très haute qualité.

Après des essais menés par un modèle 1892, le premier modèle mis en service est la Carabine modèle 1894 produite à 127000 exemplaires de 1898 à 1918 puis sporadiquement jusqu’en 1932 date à laquelle la production cesse complètement.

Elle est suivie par un fusil modèle 1896 produit à 535000 exemplaires, un fusil raccourci modèle 1938 produit à 143230 exemplaires (NdA par raccourci j’entends non pas une nouvelle version type carabine mais un fusil dont l’encombrement s’éloigne des fusils à répétition de la fin du 19ème siècle pour celui des fusils mis au point dans les années trente comme notre MAS 36) et enfin un fusil de sniper modèle 1941.

Ces différents modèles sont toujours en service en septembre 1948 aux côtés des armes citées plus haut. Les unités d’active cessent de les utiliser au début des années soixante mais certaines unités de réserve vont l’utiliser jusqu’en 1983. Le modèle 1938 est encore aujourd’hui l’arme de parade et de cérémonie de la Garde Royale suédoise.

Le fusil pèse 4kg et la carabine 3.4kg. Les dimensions varient également en fonction du modèle avec une longueur totale de 1260m pour le m/96 mais de 1120mm pour le m/38 et de 950mm pour le m/94.

Même chose pour le canon qui mesure 739mm pour le modèle 1896, 610mm pour le modèle 1938 et 450mm pour le modèle 1894. Les différents modèles tirent la cartouche suédoise standard (6.5x55mm) à une distance maximale de 600 à 800m sachant que l’alimentation se fait par des chargeurs de cinq coups.

Karabiner 98K

Automatgevär m/42

Automatgevär m/42

L’Automatgevär m/42 (fusil automatique modèle 1942) est un fusil automatique de conception et de fabrication suédoise destiné à remplacé les Swedish Mauser mais qui en raison de problèmes de mise au point ne le fit que partiellement. En effet avec seulement 30000 exemplaires produits on peut difficilement le considérer comme le fusil standard de l’infanterie suédoise.

En septembre 1948 les 30000 fusils sont en service mais la production à été suspendue le temps de trouver (ou pas) une solution sur les problèmes techniques. La production reprend en septembre 1949 avec une version modifiée baptisée Automatgevär m/42B qui sera produite à 45000 exemplaires jusqu’en mars 1955 quand elle cesse définitivement. Ces armes seront remplacées par un fusil d’assaut d’origine allemande.

Outre la Suède ce fusil va être utilisé en petit nombre par le Danemark, l’Irak, l’Egypte et la Norvège.

L’Automatgevär m/42 est un fusil de conception et de fabrication suédoise pèse 4.71kg mesurant 1214mm de long dont 622mm pour le canon permettant le tir d’une cartouche de 6.5x55mm à une distance maximale de 500 à 800m, l’alimentation se faisant par des chargeurs de 10 cartouches.

Fusils mitrailleurs

-M1918 Browning Automatic Rifle (BAR)

-Kulsprutegevär m/1940

Le Kulsprutegevär m/40 (Kg m/40) est un fusil automatique lourd pouvant être considéré comme un fusil mitrailleur. Comparable au FG-42, ce fusil à été produit en petit nombre pour l’Allemagne qui ne l’utilisa guère pour des raisons obscurces.

La production est lancée à partir du 22 novembre 1933 pour cette arme disposant d’un double système d’emprunt de gaz et d’une double gachette.

Cette arme est mise en service à la fin des années trente produite à un nombre appréciable (les sources incertaines varient entre 25000 et 57000 exemplaires !). Elle est utilisée comme fusil mitrailleur aux côtés du Browning Automatic Rifle (BAR).

Le Kulsprutegevär m/40 est fusil lourd/fusil mitrailleur de conception et de fabrication suédoise pesant 8.5kg, mesurant 1257mm de long (685mm pour le canon), tirant la cartouche suédoise standard (6.5x55mm) à une distance maximale de 2000m à raison de 480 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des chargeurs de 20 coups.

Mitrailleuses

-Kulspruta m/1914 : De 1914 à 1930 la Suède à produit sous licence 1300 mitrailleuses austro-hongroises Schwarzlose en calibre 6.5x55mm. Certaines étaient toujours en service en septembre 1948 mais pas au sein des unités d’infanterie.

Kulspruta m/36 désignation suédoise de la mitrailleuse moyenne américaine à refroidissement par eau Browning M1917 en calibre 8x63mm, les mitrailleuses de ce type produites en 6.5mm portant la désignation de Kulspruta m/14-29.

Kulspruta m/42

Sous cette désignation figure une version modifiée de la Browning M1919A6, une mitrailleuse tirant d’abord la cartouche suédoise standard (6.5x55mm) puis une cartouche plus lourde (8x63mm) en attendant la nouvelle cartouche standard du monde occidental (7.62x51mm). Après un premier modèle, un deuxième modèle plus léger à été produit sous la désignation de Ksp m/42B.

Cette mitrailleuse moderne à été produite de 1937 à 1947 à 15700 exemplaires pour armer aussi bien l’infanterie, que la cavalerie ou l’artillerie (défense antiaérienne rapprochée des batteries). Elle est restée en service jusqu’en 1962 quand elle à été remplacée par une mitrailleuse plus moderne.

La Kulspruta m/42 est une mitrailleuse moyenne pesant 16kg, mesurant 1351mm de long, disposant d’un canon de 607mm. Fonctionnant par court recul, elle peut tirer 600 à 720 coups par minute sachant que la portée maximale se faisant de 1800 à 2000m avec pour alimentation un système de bandes.

Mortiers

Granatkastare m/40

-Le mortier léger standard de l’Armen est le GRANATKASTARE m/40, une arme de conception et de fabrication suédoise mise en service en 1941.

Servie par trois hommes (chef de pièce, tireur et pourvoyeur), il était d’un calibre inhabituel pour un mortier (47mm). Disposant d’un tube de 669mm, il pesait 11.7kg pouvait tirer un projectile à une distance comprise entre 100 et 480m.

Granatkastare m/29

-Le mortier medium standard de l’armée suédoise durant le second conflit mondial était le GRANATKASTARE m/29, un mortier de type Stokes-Brandt bien modifié par la firme suédoise Tampella.

Cette arme était servie par cinq hommes, pesait 61kg en ordre de combat, disposait d’un tube de 994mm d’un diamètre standard de 81.4mm tirant un projectile de 3.25kg à une distance comprise entre 100 et 2650m à raison de 12 à 18 coups par minute, l’arme pointant en site de +40° à +90° et en azimut de 8° à 12°.

Granatkastare m/41

-Le mortier lourd standard de l’armée suédoise est le GRANATKASTARE m/41, un mortier de conception et de fabrication suédoise, un produit de la firme Tampella. Mis en service en 1941, il à été produit à 596 exemplaires.

Servit par huit hommes, d’un calibre de 120mm, il pesait 269kg en position de combat mais 625kg en configuration transport (avec un affût à deux roues), disposant d’un tube de 1890mm permettant le tir d’un projectile de 12.5kg à une distance comprise entre 600 et 5300m à raison de dix à huit coups par minute sachant que l’arme peut pointer en site de +45° à +85° et en azimut sur 35°

Pologne et Pays Neutres (37) Portugal (17)

Marine

Une histoire navale du Portugal : entre grandes découvertes et batailles navales

Quand l’histoire navale portugaise commence-t-elle ? On peut citer l’année 1180 quand à lieu une bataille de la Reconquista en 1180 au large du Cap Espichel une escadre lusitanienne commandée par le chevalier Fuas Roupinho défait une escadre musulmane.

Ce chevalier lance en 1181 et 1182 deux raids pour s’emparer de Ceuta, décédant au cours de la deuxième tentative. Il faudra attendre 1414/15 pour que la ville tombe aux mains des portugais (avant de passer sous souveraineté espagnole).

Si la majorité des batailles de la Reconquista sont terrestres, la marine portugaise joue un rôle capitale en sécurisant les côtes et en ravitaillant les troupes. Elle participe à la prise des villes d’Alcacer do Sal, de Silves et de Faro. Elle combat également la Castille lors d’incursions menées par cette dernière dans les terres portugaises.

Par la suite elle va naturellement être engagée dans la croisade menée par les portugais contre l’Afrique du Nord avant que les monarques lusitaniens ne préfèrent les grandes découvertes moins risquées _tout est relatif_ et plus lucratives _tout est relatif_ (bis).

Le 12 décembre 1317 le roi Denis organise la marine portugaise en faisant de Manuel Pessanha, un génois (Emmanuel Pessagno de son vrai nom) le premier amiral du royaume. Cette date est considérée aujourd’hui comme la date de création officielle de la marine portugaise qui à célébré son 700ème anniversaire le 12 décembre 2017.

En 1321 la marine portugaise attaque des ports musulmans d’Afrique du Nord. Entre 1336 et 1341, les portugais posent les jalons de l’expansion en direction notamment des Canaries (qui seront finalement conquises et colonisées par l’Espagne).

Durant la guerre de succession portugaise de 1383 à 1385, la marine portugaise combat son homologue castillane. Une campagne navale portugaise est menée en Galice pour s’emparer de villes côtières mais aussi détruire la base du Ferrol d’où sont partis les navires castillans assiégeant Lisbonne.

La marine portugaise va ensuite participer aux explorations et à la constitution de l’empire colonial portugais en direction de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.

Henri le Navigateur

Le patron de cette exploration c’est naturellement Henri le Navigateur (1394-1460), un infant qui en dépit de son surnom n’à jamais navigué !

En 1419 les portugais découvrent l’île de Madère puis en 1427 découvrent les Açores. En 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

Après la mort de Dom Henrique l’exploration se poursuit avec la découverte du cap de Bonne Espérance en 1488 que son découvreur Bartolomeu Dias avait baptisé «Cap des Tempêtes». Dix ans plus tard Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut (1498) et en 1500 Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui va devenir le joyau du premier empire colonial portugais.

Entre 1519 et 1521 un navigateur portugais Fernand de Magellan est le premier à tenter une circumnavigation (tour du monde). Je dis bien tenter puisqu’il est mort aux Philippines dans une querelle entre roitelets locaux.

La mise en place de l’empire colonial n’est ni une sinécure ni une partie de plaisir notamment dans l’Océan Indien où les ottomans s’opposent aux portugais directement ou via des royaumes clients.

En 1509 la bataille de Diu voit une escadre portugaise commandée par Francisco de Almeida remporte une victoire contre les ottomans et les musulmans d’Inde asseyant définitivement l’emprise lusitanienne dans la région.

Les navigateurs portugais se rendent également en Chine (1517), à Formose et au Japon où ils sont les premiers européens à s’y rendre. Ils découvrent ce qui se révélera ultérieurement (mais on le sait pas encore) l’Australie (1522). Les portugais détruisent une escadre ottomane à l’entrée de la mer Rouge en 1542 et la même année se rendent jusqu’en Californie. Dès 1520 des navigateurs portugais se rendent dans ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. En 1588 ils explorent la baie d’Hudson.

Entre-temps en 1520 le roi Manuel 1er organise la flotte portugaise en trois flottes permanentes : une flotte côtière pour les patrouilles le long du littoral, une flotte des îles basées aux Açores pour protéger les îles lusitaniennes et la flotte des détroits qui opérait dans la zone du détroit de Gibraltar pour sécuriser les lignes de communications en direction de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord.

Si les deux premières flottes possédaient majoritairement des navires à voile, la flotte des détroits était essentiellement composée de navires à rames (galères et fustes). Cette organisation va rester en place jusqu’au début du 19ème siècle. Aux côtés de ces flottes, des groupes occasionnels ont également été mis sur pied.

En 1535 le gallion Botafogo armé de 366 canons et d’un belier participe à l’expédition de Tunis en 1535. En 1567 une escadre portugaise expulse les français installés en baie de Guanabara (Brésil).

En 1580 Philippe II devient Philippe 1er de Portugal. Le Portugal reste en théorie un royaume indépendant mais en réalité la patrie de Camoes est unie à celle de Cervantes. La marine portugaise reste opérationnelle mais les portugais ont eu la désagréable sensation que la défense de leurs possessions coloniales à été sacrifiée au profit de la défense de l’empire espagnol. Cela jouera clairement dans la révolte de 1640.

C’est ainsi qu’en 1588 l’Invincible Armada est composée en partie de navires portugais avec leur fleuron, le navire-amiral Sao Martinho , un escadron de neuf galions renforcé d’un galion venant de Toscane et de deux zabras ainsi qu’un escadron de quatre galères soit un total de seize navires et de plus de 5800 marins.

Cette Union Iberique à aussi un impact sur l’empire colonial portugais qui est attaqué par les anglais, les français et les néerlandais, trois ennemis de l’Espagne. La marine portugaise à aussi mené des missions de luttre contre la piraterie en Méditerranée et dans l’Océan Indien.

En 1618 le premier régiment d’infanterie de marine est créé. C’est le Terço da Armada da Coroa de Portugal qui est l’une des plus anciennes unités de ce type. Ce «Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal» n’est pas né de rien puisque dès 1585 des unités d’infanterie et d’artillerie sont mises sur pied.

En 1625 une flotte portugaise dirigée par Rui Freire de Andrade expulse les anglo-néerlandais du détroit d’Ormuz ce qui permet aux portugais de reprendre le contrôle du golfe Persique. La même année la ville de Salvador de Bahia tombée aux mains des néerlandais en 1624 est reprise par une force luso-espagnole de 52 navires et 12000 marins dont l’infanterie de marine portugaise.

Le 1er décembre 1640 le Portugal se révolte et doit se battre contre les espagnols pour que l’indépendance passe de l’idée à la réalité. La marine portugaise est du côté des révoltés.

Elle parvient à défendre les colonies portugaises et même à reconquérir certains territoires tombés aux mains des néerlandais.

Elle participe quelques années plus tard à la Guerre de Succession d’Espagne (1700-1714) aux côtés des anglais. Un escadron de huit navires de ligne est ainsi envoyé au large de Gibraltar en 1705 alors que le rocher est assiégé par une armée franco-espagnole.

Cet escadron participe notamment à la bataille de Cabrita Point (21 mars 1705 35 navires anglo-luso-néerlandais contre 18 navires franco-espagnols. Pertes inconnues mais les franco-espagnols perdent cinq navires _2 détruits et 3 capturés_ ).

En 1716 à la demande du pape, le Portugal accepte de soutenir Venise dans sa défense contre l’avancée ottomane. Le 19 juillet 1717 une flotte luso-malto-vénitienne dirigée par l’amira-comte de Rio Grande défait la marine ottomane au large du cap Matapan.

De 1762 à 1777, les forces navales portugaises sont également engagées dans la défense du Brésil lors de différents conflits et autres querelles frontalières avec l’Espagne.

A la fin du 18ème siècle, le secrétaire d’Etat à la marine D. Martinho de Melo e Castro réorganise totalement la marine portugaise avec la création d’une académie royale d’enseignes (Academia Real dos Guardas-Marinhas) en 1792. La même année les trois régiments navals (deux d’infanterie et un d’artillerie) sont réorganisés et fusionnés au sein d’une Brigada Real de Marinha (Brigade Royale de Marine) qui dispose de plus de 5000 hommes.

La marine portugaise participe aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Une escadre de cinq navires de ligne, deux frégates, deux brigantines et un navire-hôpital est envoyé en Grande-Bretagne pour patrouiller dans La Manche et empêcher la France de se montrer trop remuante.

A la fin du siècle la marine portugaise possède 13 navires de ligne, 16 frégates, trois corvettes, 17 bricks et huit navires de soutien. A cela s’ajoute les moyens déployés en permanence aux Indes à savoir un navire de ligne et six frégates.

En 1798 la marine portugaise est engagée aux côtés des anglais contre la France, des navires lusitaniens opérant au large de l’Egypte et lors du Siège de Malte.

En 1807 le général Junot envahit le royaume de Portugal. Suivant un vieux plan le prince-régent Jean (futur Jean VI) décide d’évacuer la famille royale, la couronne et les élites en direction du Brésil pour se mettre à l’abri de ceux que ses ennemis ont baptisé «l’ogre corse».

Le 29 novembre 1807 la famille royale, le gouvernement et 15000 fonctionnaires et militaires (avec leurs familles) quittent le Portugal direction le Brésil. La flotte concernée comprend huit navires de ligne, cinq frégates et cinq navires plus petits. Elle arrive à Bahia le 22 décembre 1807 et enfin à Rio de Janeiro le 8 mars 1808.

En janvier 1809 le Portugal envahit la Guyane Française, une véritable opération amphibie menée par une flottille portugaise, 550 fantassins de marine lusitaniens, 700 fusiliers brésiliens et une frégate britannique.

La marine portugaise combat également en Asie (campagne antipiraterie depuis la colonie de Macau entre novembre 1809 et février 1810).

Après le retour de la paix suite à la fin des guerres napoléoniennes la marine portugaise est engagée dans une guerre civile opposant libéraux et conservateurs, les premiers défendant les droits de Marie II les seconds ceux de Michel 1er, oncle et mari (sic) de la précédente que l’histoire à retenu sous le nom de Michel 1er l’Usurpateur. C’est aussi à cette époque que le Brésil s’émancipe et se sépare du Portugal, devenant un empire.

C’est ainsi que la marine brésilienne est composée essentiellement d’hommes et de navires issus de la marine portugaise et qui avaient choisit de suivre le futur Pierre 1er.

Cela explique peut être pourquoi bien plus tard la marine auriverde aura elle aussi une prompention à la mutinerie et au coup d’état.

L’indépendance du Brésil ne se fait pas sans heurts, une guerre est nécessaire. Si l’essentiel des engagements est terrestre il y à quelques batailles navales opposants navires portugais et brésiliens donc quasiment des combats fratricides.

En 1825 quand le Portugal reconnaît officiellement l’indépendance de son ancien colonie sud-américaine, l’Académie Royale d’Aspirants se divisee en deux, une pour le Brésil et une pour le Portugal.

La guerre civile portugaise (1828-1834) est essentiellement un conflit terrestre mais il y à tout de même des batailles navales en partie en raison du fait qu’initialement seules les Açores restent fidèles à la reine légitime ce qui impose une reconquête du Portugal continental. Autre problème la marine reste fidèle à l’usurpateur (sic) ce qui impose aux libéraux la lourde tâche de construire une nouvelle marine.

En 1829 la marine migueliste tente de reprendre le contrôle de l’île de Terceira dans l’archipel des Açores mais elle est battue lors de la Bataille de Praia de Vitoria. Celle-ci à lieu le 11 août 1829 quand les miguelistes tentent de s’emparer de la capitale de l’île de Terceira. Après une défense énergique des libéraux, la flotte migueliste est repoussée. Désormais les libéraux disposaient d’une solide base de départ pour reconquérir le Portugal continental.

Enfin presque puisque les miguelistes vont maintenir le blocus de l’île jusqu’en 1831. Une flotte française est envoyée au Portugal pour bloquer Lisbonne et chatouiller les arrières de la flotte migueliste. Elle mouille à l’embouchure du Tage le 11 juillet 1831 avec une nette supériorité puisqu’aux six navires de ligne, trois frégates, trois corvettes et quatre bricks, les forces fidèles à Michel 1er ne disposent que d’un navire de ligne, de quatre frégates et de deux corvettes qui plus est en sous-effectifs.

En juillet 1832 Pierre est parvenu à rassembler une flotte de 60 navires sous le commandement de George Rose Sartorius qui débarque 7500 hommes à Mindelo. La petite armée rallie Porto où elle est bientôt assiégée par l’armée migueliste. Le siège allait durer un an avec plusieurs tentatives libérales pour biser le siège mais sans succès.

Le 20 juin 1833 une partie de cette armée quitte Porto à bord des navires commandés par un autre anglais Charles Napier (qui à succédé à Sartorius) direction l’Algarve pour prendre les forces miguelistes à revers. Sur le chemin du retour, la flotte libérale affronte la flotte migueliste.

C’est la Bataille du Cap St Vincent qui à lieu le 5 juillet 1833. Les libéraux alignent trois frégates, une corvette, un brick et plusieurs navires auxiliaires contre trois vaisseaux de lignes, une frégate, trois corvettes, un chebec et deux bricks.

Les deux flottes se sont mutuellement repérés dès le 3 juillet mais nous sommes à l’époque de la voile et les manœuvres sont dépendantes des éléments. Cela aurait pu aller plus vite avec la présence de navires à vapeur mais ces derniers fuient le camp libéral le 4 juillet. Il faudra donc combattre à l’ancienne.

La bataille se termine par une victoire des libéraux (30 morts et 60 blessés) sur les miguelistes qui ont perdus six navires capturés, 200 à 300 hommes tués ou blessés.

Les libéraux prennent l’initiative et montent à l’abordage, la décision se fera à l’ancienne au corps à corps, les libéraux capturant trois vaisseaux de ligne, une frégate et une corvette dont les équipages se rallient. Un sixième navire va ensuite faire défection et rejoindre le camp libéral. Le reste de la flotte migueliste se replie sur Lisbonne. Pierre fait de Napier le vicomte du cap Saint-Vincent. Peu après la flotte fût décimée par le cholera.

En raison de l’instabilité de la monarchie portugaise la marine du royaume est largement délaissée durant le reste du siècle. D’une marine océanique la marine portugaise devient une marine tout juste capable de patrouiller dans les eaux littorales. Autant dire que pour protéger ou étendre les colonies on repassera…… .

Dans les années 1830 les premiers bâtiments à vapeur entrent en service mais on produit encore des navires de ligne à voile (le Vasco de Gama armé de 80 canons est mis en service en 1841) et des frégates à voile (la dernière de ce type, la Dom Fernando II e Gloria est construite aux Indes en 1845).

A la fin des années 1850 la marine portugaise remplace ses dernières unités à voile par des unités à vapeur (ou mixtes), des corvettes à propulsion mixte opérant en haute-mer et des canonnières pour la défense des côtes et des colonies.

En 1880 la marine lusitanienne comprend une corvette blindée, six corvettes, treize canonnières, trois navires-école et quatre navires de soutien. Cette marine est cependant trop faible pour faire autre chose que de la figuration ce qui explique qu’en 1890 Lisbonne doit céder devant l’ultimatum britannique qui enterre le rêve d’un empire colonial allant de l’Atlantique à l’Océan Indien, rêve qui avait été amorcé grâce à une série d’expéditions qui faisait que l’Afrique était de moins en moins une terra incognita.

La marine portugaise veille également à maintenir une garde vigilante en Europe en construisant de solides défenses côtières pour protéger les principales villes du pays à savoir Lisbonne et Porto. En 1876 la marine royale portugaise met en service le monitor Vasco da Gama, son premier navire blindé pensé pour être utilisé comme batterie flottante en liaison avec des batteries côtières, des torpilleurs et même des sous-marins.

Le croiseur Alfonso de Albuquerque

Justement le premier torpilleur est mis en service en 1882 suivit deux ans plus tard d’une corvette, l’Alfonso de Albuquerque, le premier croiseur sans protection (c’est-à-dire sans blindage). En 1889 un prototype de sous-marin, le Fontes du nom de son inventeur est presenté mais n’aboutit pas.

Tout comme la marine française plus tard si son homologue lusitanienne s’interesse au sous-marin c’est dans une stratégie du faible au fort, un moyen de contrebalancer une infériorité quantitative et qualitative.

En 1896 le ministre de la marine Jacinto Candida da Silva fait voter un programme naval d’urgence, une conséquence de l’ultimatum britannique de 1890 qui avait conduit nombre de portugais à participer à la souscription nationale ouverte pour offrir à la marine un croiseur. Le programme en question prévoir la construction de quatre croiseurs protégés qui doivent remplacer les corvettes à propulsion mixtes comme navires majeurs de la marine portugaise.

En 1901 le vénérable monitor Vasco da Gama est reconstruit sous la forme d’un croiseur cuirassé et en 1907 un premier sous-marin est commandé.

Faute de guerres majeures, la marine portugaise ne participe qu’à des opérations de police coloniale, des opérations de «pacification» où un navire bien armé transporte dans des territoires mal connus des troupes pour maintenir la souveraineté portugaise. Des canonnières fluviales sont construites pour opérer aux côtés d’unités d’infanterie.

La principale opération de ce type est la campagne de pacification de la région de Barué dans le centre du Mozambique, territoire traversé par la rivière Pungwe. C’est une véritable opération combinée qui voit l’engagement des croiseurs Sao Gabriel et Sao Rafael mais aussi des canonnières Chainmite et Liberal qui vont appuyer les canonnières fluviales de la flottilles du Zambezi, cette dernière étant renforcée par des navires marchands réquisitionnés, navires qui assurent le transport d’unités d’infanterie et d’artillerie appartenant à l’Armée de Terre mais aussi des unités d’infanterie de marine ainsi que des unités composées comme on disait à l’époque «d’indigènes».

Au début du vingtième siècle la Ligue Navale Portugaise un organisme d’influence et de propagande lance une série d’études pour réformer et rééquiper la marine portugaise qui dispose durant les dernières années de la Monarchie de six croiseurs, quatre torpilleurs, une canonnière-torpilleur, treize canonnières plus des navires de soutien. Un sous-marin est également en construction.

Le 10 octobre 1910 la monarchie des Bragance est renversée, la république proclamée. Celle-ci à de grands projets pour la marine avec pas moins de trois cuirassés type dreadnought, troi croiseurs, douze destroyers et six sous-marins.

Hélas pour les marines lusitaniens le projet déposé au parlement en 1912 se heurte à un problème majeur : le manque d’argent. Peu à peu l’instabilité politique provoque une nouvelle période de crise pour la marine portugaise qui semble ne jamais pouvoir sortir de la décrépitude qui est la sienne depuis trop d’années. A la fin des années 1920 la marine portugaise n’existe que sur le papier tant l’état matériel des navires est préoccupant.

La marine portugaise est donc clairement dans l’incapacité de défendre efficacement les colonies portugaises contre les attaques menées par les allemands sur le continent africain. En août 1914 le poste de Mazuia (Mozambique portugais) est attaqué, la garnison massacrée. Le sergent Eduardo Rodrigues da Costa de la marine portugais est le premier mort lusitanien du conflit.

D’autres attaques sont menées dans le sud de l’Angola depuis le Sud-Ouest Africain allemand. Le gouvernement portugais décide d’envoyer des renforts, un bataillon expéditionnaire commandé par le Lieutenant-Commander Afonso Cerqueira est envoyé en Angola en novembre 1914.

Avant même la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal (mars 1916), des combats opposent les deux pays sur le continent africain.

Le 23 février 1916 trente-huit navires allemands sont saisis dans le port de Lisbonne suivis d’autres dans les ports de Porto, de Setubal, de Horta et de Ponta Delgada aux Açores, de Funchal (Madère), de Sao Vicente (Cap Vert), de Luanda (Angola), de Beira et de Lourenço Marques (Mozambique) et de Mormugao (Indes portugaises). Au total de sont soixante-douze navires allemands et austro-hongrois qui sont saisis. Le 9 mars 1916 l’Allemange déclare la guerre au Portugal suivie par son allié austro-hongrois deux jours plus tard.

Quand le premier conflit mondial éclate, la marine portugaise dispose de cinq croiseurs, d’un aviso, d’un destroyer, d’un sous-marin, de douze canonnières, de sept canonnières fluviales, de quatre torpilleurs, de deux navires-écoles et de sept autres navires armés.

Durant le conflit les marins lusitaniens ont reçu deux destroyers, trois sous-marins et trois canonnières auxquels il fallait ajouter les navires réquisitionnés (paquebots, cargos, chalutiers, remorqueurs) pour permettre à la marine portugaise de dispose de trois croiseurs auxiliaires, d’un navire-hôpital, de quatre navires de transports et de vingt chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et dragueurs de mines. Toujours durant le conflit une aéronavale est créée avec des hydravions.

Au Mozambique on trouvait le croiseur Adamastor et la canonnière Chaimite auxquels il faut ajouter des canonnières fluviales et d’autres petits navires de la Flottille du Zambezi.

En mai 1916 le croiseur et la canonnière bombardent les positions ennemis dans l’embouchure de la Rovuma et débarquent des troupes pour s’emparer des fortifications allemandes de l’île de Namaca.

En revanche le débarquement sur la rive nord est repoussé par des troupes allemandes bien retranchées, les mitrailleuses teutonnes provoquant de lourdes pertes chez les portugais. Il faudra attendre trois mois de plus pour que la zone soit occupée par les lusitaniens.

Au printemps 1918 le croiseur Sao Gabriel assure la défense du Cap pendant quatre jours et s’illustre en engageant un U-Boot.

Outre Lisbonne la marine portugaise surveillait attentivement le port cap-verdien de Sao Vincente qui était l’interface des cables télégraphiques sous-marins connectant l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. C’était aussi une station de charbonnage vitale.

Dès 1914 la marine portugaise à envoyé une force d’infanterie de marine ainsi que les canonnières Beira et Ibo. Ultérieurement la canonnière Bengo ainsi que barrages anti-sous-marins et des batteries côtières. A plusieurs reprises des attaques de sous-marins allemands sont repoussés.

Les ports de Leixões, Horta, Ponta Delgada, Funchal ainsi que la côte de l’Algarve sont également surveillés et défendus surtout après que Ponta Delgada et Funchal aient été bombardés par les U-Boat.

Le 14 octobre 1918 le chalutier armé Augusto de Castilho commandé par le lieutenant Carvalho Araujo surprend le croiseur sous-marin U-139 qui attaquait le paquebot San Miguel.

Ce dernier naviguait entre Funchal et Ponta Delgada avec 209 passagers à bord, le chalutier armé (un canon de 65mm et un canon de 47mm) assurant l’escorte. En dépit d’une infériorité manifeste (le U-139 disposait de torpilles et de deux canons de 150mm) le navire portugais couvrit la fuite du paquebot, coulant après un combat inégal (le capitaine et nombre de marins ont été tués).

La marine portugaise fût également chargée de transporter des troupes en France (56000 hommes), en Angola (15000) et au Mozambique (17000) sans oublier les personnels envoyés sur de plus petits territoires. Cela ne se fit pas sans pertes pour la marine marchande lusitanienne qui perdit 115 navires sous les coups des sous-marins allemands.

Le destroyer Douro après la seconde guerre mondiale avec une marque de coque permanente

En dépit de la fin du premier conflit mondial, le Portugal continue de construire des navires neufs avec notamment les destroyers de classe Douro et les canonnières de classe Beira. Le pays à également reçu six torpilleurs austro-hongrois type F mais seulement quatre ont été mis en service aux côtés de deux sloops britanniques de classe Arabis qui sont mis en service comme croiseurs.

Durant la période 1919-1939 la marine portugaise entame à Alfeite sur la rive sud de l’estuaire du Tage la construction d’une base navale moderne pour remplacer l’Arsenal de Lisbonne et différentes installations dispersées dans la région. La base aéronavale de Lisbonne installée à Bon Sucesso est transférée à Montijo.

La base d’Alfeite commence à être utilisée en 1924 mais il faudra attendre 1936 pour que l’Ecole Navale y soit transférée et un an de plus pour que l’Arsenal d’Alfeite soit prêt à construire ses premiers navires. Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 1955.

Croiseur Adamastor

Pour faire face à la piraterie endémique en mer de Chine les portugais renforcent les moyens navals déployés à Macau, les croiseurs Republica et Adamastor sont envoyés sur place pour renforcer les moyens navals déjà présents en l’occurrence les canonnières Macau et Patria. Une base aéronavale est même mise sur pied à Taipa avec des Fairey III. Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise en 1937 entraine un nouveau renforcement des moyens navals et aériens avec des hydravions Hawker Osprey.

La marine portugaise est aussi engagée dans des opérations de police notamment à Madère où le 4 avril 1931 la garnison se rebelle contre le gouvernement de la dictature nationale. Cette révolte faisait partie d’un mouvement national mais ailleurs les rébellions ont été étouffés dans l’oeuf.

En dépit d’une situation matérielle déplorable, la marine portugaise à pu mobiliser une flottile ad hoc pour reprendre le contrôle de l’île. Cette flottille est composée du ravitailleur d’hydravions Cubango, de deux croiseurs auxiliaires, de deux transports, de quatre chalutiers mais aussi du croiseur Vasco da Gama, d’un destroyer et de trois canonnières. Quatre hydravions CAMS 37 sont également de la partie.

La petite escadre quitte Lisbonne le 24 avril et l’opération est lancée le 26. Les rebelles capitulent le 2 mai. Cette réussite va pousser le gouvernement à enfin investir dans une marine digne de ce nom alors que le Portugal doit défendre non seulement des îles et des colonies outre-mer.

Le but est de créer une marine basée sur des destroyers en Europe et des avisos dans les colonies, le tout soutenu par une force de frappe composée de deux croiseurs, un transport d’hydravions, des sous-marins, des navires de soutien et une aéronavale. Comme souvent à peine la moitié du programme sera réalisé.

De 1933 à 1939 vingt-deux nouveaux navires sont acquis comme des destroyers de classe Vouga (ou Douro selon les sources), des sous-marins de classe Delfim (Delfim Espadarte Golfinho), des avisos de classe Afonso de Albuquerque, Golçalo Velho et Pedro Nunes.

La construction des croiseurs fût abandonnée et le transport d’hydravions fût bien mis sur cale mais la construction stoppée au profit d’autres projets jugés plus importants.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Marinha de Guerra dispose de six destroyers, sept avisos, trois sous-marins, trois torpilleurs, cinq canonnières, deux canonnières fluviales, trois patrouilleurs, deux dragueurs de mines, deux navires hydrographiques, deux navires de soutien et deux navires d’entrainement. L’aéronavale dispose d’une quarantaine d’appareils stationnés à Lisbonne, Aveiro et Macau, les hydravions pouvant opérer depuis les avisos de classe Alfonso de Albuquerque.

Durant ce court conflit la marine portugaise mène des patrouilles de neutralité, ses navires ainsi que les navires marchands lusitaniens portant des marques de neutralité pour éviter les attaques ce qui ne sera pas toujours le cas.

Les défenses côtières sont renforcées, des troupes supplémentaires envoyées aux Açores et à Madère notamment pour renforcer les défenses et éviter que ces territoires soient capturés par les alliés comme par l’Axe.

Le conflit terminé la marine portugaise soit relancer un programme de construction navale pour remplacer les navires les plus anciens et augmenter ses capacités. Salazar ne se montre pas d’un enthousiasme débordant en raison d’une grande méfiance que le dictateur portugais affiche vis à vis des militaires. Des navires seront bien construits mais ce ne sera pas le grand programme naval caressé par certains marins lusitaniens qui révèrent de cuirassés et de porte-avions (sic).

En septembre 1948 la marine lusitanienne affiche le visage suivant :

-Un croiseur léger navire-amiral le Vasco da Gama mis en service en septembre 1945. Inspiré des Arethusa britanniques sa construction à été aussi lente que pénible en raison du manque d’expérience des chantiers portugais qui pourtant bénéficièrent de l’aide de la firme Vickers qui dépêcha sur place des ingénieurs et des ouvriers expérimentés. Il semble que par fierté les lusitaniens avaient parfois du mal à accepter les solutions proposées par les britanniques.

C’était un élégant navire aux superstructures resserées avec une cheminée unique, un armement composé de six canons de 152mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, une DCA légère.

-Ce croiseur est accompagné d’une flotte de destroyers plutôt moderne. On trouve cinq destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo) et quatre destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) dérivés des précédents.

-Six torpilleurs légers qui reprennent les noms de torpilleurs cédés au titre des dommages de guerre par l’Autriche-Hongrie (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

avisos Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

Dès le début du second conflit mondial la marine portugaise montre les dents en menant des patrouilles de neutralité pour protéger les eaux territoriales portugaises. Les navires étrangers étaient monitorés comme dirait maintenant par les destroyers, les patrouilleurs mais aussi les hydravions de l’aéronavale.

De nouvelles batteries côtières sont construites dont l’action est relayée par des filets et des champs de mines. Quelques navires et sous-marins alliés et allemands ont été victimes des mines et des batteries côtières. Quelques navires portugais sont également coulés soit par accident ou au cours d’incidents qui dégénèrent pas pour des raisons politiques.

A la fin du conflit la marine portugaise à encore fière allure même si les navires intensivement utilisés sont usés.

Certains navires sont rapidement désarmés mais très vite des navires neufs en partie financés par les américains vont arriver, ces derniers cédant également des navires de seconde main pour faire la soudure. Ce sera la même chose pour l’aéronavale.

Pologne et Pays Neutres (11) Espagne (11)

Armes et Véhicules

Armes de l’infanterie (1) : armes individuelles

Pistolets et Revolvers

-L’armée espagnole à utilisé le Bergmann-Bayard modèle 1903 adopté par l’armée espagnole en 1905. Les 3000 exemplaires sont commandés en 1908 fabriqués en Belgique et livrés entre 1908 et 1910. Ce Pistola Bergmann de 9mm modelo 1908 pesait 1.02kg, mesurait 254mm de long (dont 101mm pour le canon), tirant à 100m la cartouche espagnole standard (9x23mm Largo) sachant que l’alimentation se faisait par des chargeurs contenant six à dix cartouches.

-Pistolets Ruby

-Pistolets Beretta M-1923 et M-1934

-Revolver Nagant modèle 1895

-L’armée espagnole à utilisé également plusieurs modèles de pistolets de conception nationale. Outre le Ruby mentionné plus haut on trouve également plusieurs modèles Astra.

Pistolet Ruby

L’Astra modelo 400 apparu en 1921 et produit à environ 106000 exemplaires était un pistolet de 1.14kg mesurant 225mm de long (dont 150mm pour le canon) et étant alimenté par des chargeurs droits de huit coups. Si cette arme tire la cartouche espagnole standard (9x23mm Largo), le modelo 600 tirait la cartouche 9x19mm Parabellum, la cartouche standard de l’armée allemande.

Si la majeure partie des pistolets fabriqués ont été utilisés par l’Allemagne, quelques exemplaires se sont retrouvés dans les rangs espagnols avec une bande rouge sur la crosse pour éviter les incidents liées à une erreur de munitions. Ce modèle pesait 1.08kg mesurait 205mm de long dont 135mm pour le canon, son alimentation se faisait toujours par des chargeurs de huit coups.

L’Astra modelo 900 était une copie du Mauser C-96. 35076 exemplaires ont été produits, cette arme pesant 1.275kg, mesurait 308mm de long (dont 160mm pour le canon), tirant soit la cartouche 7.63x25mm Mauser ou 9x23mm Largo à une portée maximale de 100m avec des chargeurs de 10 ou 20 coups.

-Le JO.LO.AR était un pistolet semi-automatique destiné normalement aux missions de police mais qui fût également utilisé pour des missions militaires durant la guerre d’Espagne. C’était une arme disponible en plusieurs calibres comme le 6.35x16mm (.25 ACP), le 7.65x17mm (.32 ACP), le 9x17mm (.380ACP), le 9x23mm Largo ou encore pour un contrat péruvien le 11.43x25mm (.45ACP)

Pistolets mitrailleurs

MP-28

-MP-28

-MP-35

-MP-40 (quelques exemplaires fournis par les allemands + copie pirate)

Suomi KP-31

-Suomi KP-31

Star

-L’armée espagnole va également utiliser un pistolet mitrailleur de conception nationale, le Star model Z45, une arme fortement inspirée du MP-40 (mais qui n’est pas une simple copie).

Cette arme pèse 3.5kg à vide (et 4.54kg chargée), mesure crosse déployée 850mm (mais 610mm quand la crosse est rentrée) avec un canon de 210mm. Tirant la cartouche espagnole 9x23mm Largo, elle était alimentée par des chargeurs de 30 coups tout en sachant que la portée maximale était de 100 à 200m et la cadence de tir de 450 coups par minute.

-Après leur victoire du printemps 1939 les franquistes vont mettre la main sur une partie du stock d’armes de feu l’armée républicaine et notamment quelques exemplaires d’un pistolet mitrailleur de conception catalane, le Labora-Fontberrat M-1938, une arme pesant 4.38kg à vide, mesurant 806mm de long (dont 202mm pour le canon), tirant la cartouche de 9x23mm Largo via des chargeurs de 36 cartouches sachant que la cadence de tir était de 750 coups par minute.

Fusils

-Mannlicher modèle 1888

-Mosin-Nagant modèle 1891

-Mauser modèle 1893 («Spanish Mauser»)

-Mauser Gewehr modèle 1895

-Mauser Geweher modèle 1898

-Karabiner 98K

-ZB vzor 1924 (achetés par l’URSS pour les républicains)

-En plus de ces différents modèles d’autres armes plus anciennes ont également utilisées comme le Remington Rolling Block Rifle, un fusil produit de 1867 à 1918 dans de nombreux calibres, les armes acquises par l’Espagne l’étant en calibre .43 Spanish (11.15x58mmR). C’était un fusil pesant 4.20kg mesurant 1280mm à 1350mm de long selon les modèles avec un canon de 910 à 950mm.

L’Ejercito de Tierra à utilisé cette arme de 1869 à 1893 dans ses unités de première ligne et ensuite dans la réserve. Les quelques fusils utilisés ont visiblement été récupérés par les milices républicaines lors du pillage des casernes insurgées mais sans que cela soit sur. Quelques témoignages attestent de son utilisation par les franquistes mais visiblement dans la fièvre du champ de bataille.

Le Fucile Tigre (Fusil Tigre) était une copie basque espagnole produite à Eibar de 1915 à 1898 de la carabine Winchester modèle 1892. Cette arme de 2.9kg mesurant 995mm de long (dont 552mm pour le canon) était normalement réservée à des missions de police mais elle fût brièvement utilisée militairement parlant sur le champ de bataille de la guerre d’Espagne.

Armes de l’infanterie (2) : armes collectives

Fusils mitrailleurs

Fusil mitrailleur Hotchkiss modèle 1922

-Fusil mitrailleur Hotchkiss modèle 1922 (3000 exemplaires en 7x57mm)

-Fusil mitrailleur Madsen modèle 1922

Soldats tchecoslovaques servant un fusil mitrailleur ZB vz.26

-ZB vz.26 et sa copie espagnole le Fucile Ametrallador Oviedo

-Fusil mitrailleur Degtyarev DP modèle 1927

Mitrailleuses

-Schwarzlose M.7

– sMG-08

-Maxim M1910

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

-Hotchkiss modèle 1914

-Ckm wz.30a (copie pirate polonaise de la Browning M1917A1)

-Mitrailleuses lourdes de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 et Breda modèle 1931 (ce dernier modèle est la version produite sous licence de la Hotchkiss)

-Les espagnols ont également mis au point une mitrailleuse de conception nationale, l’Alfa M-44.

Développée durant la Pax Armada, elle avait pour base technique le fusil mitrailleur ZB vz.26 et devait remplacer les Hotchkiss modèle 1914 encore en service. Tout comme le fusil mitrailleur tchécoslovaque, elle utilisait le 7.92x57mm Mauser. Cette mitrailleuse qui fût ensuite rechambrée en 7.62mm à été exportée en Egypte.

Cette arme pesait 13kg, mesurait 1450mm de long (dont 750mm pour le seul canon), fonctionnant par emprunt de gaz avec une alimentation par bandes et une cadence de tir de 780 coups par minute.

Mortiers

Soldats français maniant un mortier de 81mm. Comme le dira un chasseur alpin anonyme engagé en Norvège « Vous ne pouvez pas savoir ce que c’est la guerre sans avoir été pris sous un tir de mortiers. L’enfer c’est une partie de rigolade à côté ».

-Mortier de 81mm modèle 1942 (évolution du Brandt modèle 1927-31)

Mitteleuropa Balkans (206) Grèce (50)

Les avions de l’Elleniki Vassiliki Aeroporia (5) : entrainement

Avro 504

L’Avro 504 est un biplan monomoteur polyvalent de conception et de fabrication britannique ayant effectué son premier vol en 1913. Mis en service en 1914 il va devenir un véritable couteau suisse volant puisqu’il fût utilisé pour la chasse, le bombardement, la reconnaissance, l’entrainement, l’exploration…… .

Produit jusqu’au début des années trente, il en sortit près de 12000 exemplaires d’usines britanniques, japonaises et danoises sans côté la copie soviétique.

On trouve l’Avro 504A pour la reconnaissance, l’Avro 504B destiné au Royal Naval Air Service (RNAS) (l’aéronavale soviétique), le monoplace Avro 504C disposant d’une plus grande autonomie, l’Avro 504D monoplace destiné au Royal Flying Corps (RFC), l’Avro 504E disposant d’un moteur plus puissant ou encore l’Avro 504F qui était un modèle C remotorisé.

Si l’Avro 504G était un modèle B modifié pour l’entrainement au tir, l’Avro 504H était un modèle C modifié pour tester une catapulte à avion alors que l’Avro 504J était destiné à l’entrainement. L’Avro 504K était la version la plus construite, une version capable de recevoir plusieurs modèles de moteurs.

Si l’Avro 504K Mk II était un Avro 504N modifié, l’Avro 504L était un Avro 504K muni de flotteurs, l’Avro 504M étant un modèle K modifié. L’Avro 504N était une version d’entrainement, l’une des plus produites alors que le Avro 504O était la version flotteurs du précédent modèle.

L’Avro 504P était un biplace côte à côté alors que l’Avro 504Q était un modèle N modifié pour une expédition polaire. On trouve également l’Avro 504R Gosport, l’Avro 504S un modèle R remotorisé construit sous licence au Japon.

Au final ce biplan robuste et fiable à été utilisé en Afrique du Sud, en Allemagne, en Argentine, en Australie, en Belgique, au Brésil, en Chine, au Canada, au Chili, à Cuba, au Danemark, aux Etats-Unis, en Finlande, en Grèce, au Guatemala, en Inde, au Japon, au Mexique, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, au Portugal, en Suède, en Thaïlande, et en URSS.

La Grèce à acquis six Avro 504N utilisés d’abord par la marine puis par l’armée de l’air. Ils étaient toujours en service en septembre 1939 mais disparaissent durant la Pax Armada. Leur sort final exact est inconnu.

Caractéristiques Techniques

Type : biplan biplace monomoteur polyvalent

Masse à vide 498kg en charge 702kg maximale au décollage 815kg

Dimensions : envergure 10.97m longueur 8.97m hauteur 3.18m

Motorisation :Gnome Monosoupape 9 cylindres rotatif refroidi par air 110ch

Performances : vitesse maximale 152km/h plafond opérationnel 4875m distance franchissable 402km

Armement : une mitrailleuse Lewis de 7.7mm

Avro 621

L’Avro 621 Tutor est le successeur de l’Avro 504 comme avion d’entrainement de base de la RAF. Il effectue son premier vol le 26 juin 1926 et est mis en service en 1932. 606 exemplaires ont été produits pour la Grande-Bretagne et pour l’exportation.

L’appareil à été utilisé par l’Afrique du Sud, l’Allemagne (appareils polonais fabriqués sous licence sous le nom de PWS-18 capturés), le Canada, la Chine (qui à également utilisé des Avro 626), la Grèce, l’Irlande (qui à également utilisé des 626), l’Irak et la Pologne.

La Grèce à choisit l’Avro 621 en 1936 au détriment dans un premier temps du DH.82A Tiger Moth qui sera finalement acquis. Après 29 appareils livrés directement par Avro, la Grèce va produire 60 appareils sous licence avant d’acheter comme nous le verrons ensuite 21 appareils.

Les appareils étaient toujours en service en septembre 1948 et vont subir de lourdes pertes non pas au combat mais sur les terrains d’écolage où ils ont servit à leur corps défendant de leurres. Quelques appareils ont échappé au feu de l’ennemi mais n’ont pas été réutilisés ultérieurement, les pilotes grecs étant formés par les britanniques en Egypte.

Caractéristiques Techniques

Type : biplan biplace monomoteur d’entrainement initial

Masse maximale 1115kg

Dimensions : envergure 10.36m largeur 8.4m hauteur 2.92m

Motorisation : un moteur Armstrong Siddeley Lynx 7 cylindres en étoile refroidit par air de 240ch

Performances : vitesse maximale 196km/h plafond opérationnel 4935m distance franchissable 402km

Armement : aucun

Avro 626

L’Avro 626 est une version que l’on peut qualifier de “low-cost” de l’Avro 621 Tutor. Ayant effectué son premier vol en 1930, il est essentiellement vendu à l’exportation mais deux des 198 exemplaires sont livrés pour évaluation à la RAF.

Ces appareils sont retirés du service en septembre 1943. L’un des deux est détruit par un bombardement allemand en septembre 1949 et le second oublié dans un hangar est retrouvé en 1964, remis en état de vol et fait aujourd’hui les délices des amateurs de démonstration d’avions anciens.

L’appareil à connu un grand succès à l’exportation puisqu’il à été vendu en Argentine, au Chili, en Grèce, au Portugal, en Autriche, en Belgique, au Brésil, au Canada, en Chine, en Tchécoslovaquie (un appareil reçu, la crise de Munich à l’automne 1938 empêchant la construction sous licence), l’Egypte, l’Estonie, l’Irlande, la Lituanie, la Nouvelle-Zélande, le Danemark, Hong Kong, l’Espagne républicaine.

Caractéristiques Techniques de l’Avro 626

Type : biplace d’entrainement

Masse : à vide 801kg en charge 1247kg

Dimensions : longueur 8.08m envergure 10.36m hauteur 2.92m

Motorisation : un moteur radial Armstrong Siddeley Lynx de 210ch

Performances : vitesse maximale 180 km/h vitesse de croisière 153 km/h distance franchissable 386km plafond opérationnel 4511m.

Armement : aucun

Morane-Saulnier MS-230

Le Morane-Saulnier MS-230 est un biplace d’entrainement monoplan parasol de conception et de fabrication française qui effectua son premier vol en février 1929. Appareil stable et robuste, il était parfaitement adapté à l’entrainement.

L’appareil à été exporté en Suisse, en Portugal, en Belgique, au Brésil, en Roumanie et en Grèce, l’Elleniki Vassiliki Aeroporia se portant acquéreur de 25 appareils toujours en service en septembre 1948. La majorité des appareils à été détruite durant la Campagne de Grèce, quelques appareils étant capturés par l’ennemi mais pas réutilisés par lui.

Caractéristiques Techniques

Type : biplace d’entrainement monoplan parasol

Masse à vide 820kg en charge 1150kg

Dimensions : envergure 10.70m longueur 6.95m hauteur 2.75m

Motorisation : un moteur 9 cylindres en étoile refroidit par air Salmson 9ABd de 230ch

Performances : vitesse maximale 205km/h distance franchissable 482km plafond opérationnel 4630m

Armement : aucun

De Havilland DH.82 Tiger Moth

De Havilland DH.82 Tiger Moth

Dérivé du De Havilland DH.60 Gispy Moth, le DH.82 est conçu en réponse à l’Air Ministry Specification 13/31 demandant un avion d’entrainement initial. Le prototype ce de biplan d’entrainement effectue son premier vol le 26 octobre 1931.

Après avoir commandé 35 appareils type Tiger Moth Mk I (DH-82 pour son constructeur), la RAF poursuit ses acquisitions par la commande de 50 Tiger Moth Mk II (DH-82A), les premiers appareils entrant en service en février 1932.

Le Tiger Moth va devenir le principal avion d’entrainement initial de la RAF et des forces aériennes du Commonwealth. Produit jusqu’en septembre 1946, le Tiger Moth (DH-82, DH-82A, DH-82B ou Tiger Moth Mk III, DH-82C ou Tiger Moth Mk IV) était toujours en service en septembre 1948 avec pas moins de 2700 appareils produits (1800 pour la RAF, 300 pour la RCAF et la RCN, 300 pour la RAAF et RAN, 150 pour la RNZAF et 150 pour la RSAF)

A ces 2700 appareils produits s’ajoutent ceux exportés hors Commonwealth comme la Belgique, le Brésil (20 appareils), le Danemark (16 appareils), l’Egypte (12 appareils), la Finlande (16 appareils), la Grèce (12 appareils), l’Inde britannique (48 appareils), l’Iran (120 appareils), les Pays-Bas (64 appareils), la Norvège (8 appareils), la Pologne libre (16 appareils), le Portugal (12 appareils), la Rhodésie (8 appareils), l’Espagne (24 appareils), la Rhodésie du Sud (8 appareils), la Suède (24 appareils), la Thaïlande (8 appareils), l’Uruguay (8 appareils) et la Yougoslavie (16 appareils) soit un total de 488 appareils.

La Grèce à reçu ses douze appareils en 1944 pour moderniser sa flotte école composée essentiellement de vénérables Bréguet 19 et Potez 25. Ces appareils ne sont pas engagés au combat et peu avant l’opération CAESAR ils rallient la Crète par voie maritime puis l’Egypte de la même façon pour former de nouveaux pilotes à l’abri des bombes. Leur bonne action terminée, les appareils sont ferraillés quittant le service en toute discrétion.

Caractéristiques Techniques du De Havilland DH-82A Tiger Moth II

Type : avion d’entrainement initial

Masse : à vide 506kg en charge 828kg

Dimensions : longueur 7.34m envergure 8.94m hauteur 2.68m

Motorisation : un moteur De Havilland Gipsy Major de 130ch

Performances : vitesse maximale 175 km/h à 300m distance franchissable 486km plafond opérationnel 4145m

Armement : jusqu’à huit bombes de 20 livres (environ 9kg)

Airspeed AS.10 Oxford

Airspeed AS.10 Oxford

Tous les pilotes commencent leur formation sur des avions légers monomoteurs mais ceux destinés ou se destinant aux unités de reconnaissance, de transport et de bombardement doivent passer par un entrainement sur multimoteur pour se familiariser avec des caractéristiques de vol différentes.

Si parfois des avions bimoteurs déclassés sont utilisés, on use également d’avions spécifiquement conçu pour ce rôle et la RAF n’échappe pas à cette règle, mettant en service pour cette mission l’Airspeed AS.10 Oxford.

Pour répondre l’exigence opérationnelle n°42 (Operational Requirement 42), l’Air Ministry lança un appel d’offres (Specification T.23/36) le 10 juillet 1936.

La firme proposa une version militarisée de son Airspeed AS.6 Envoy, le prototype de ce monoplan à aile basse ayant lieu le 19 juin 1937.

L’urgence du besoin explique une commande précoce de 136 appareils, les commandes finales portant le nombre total d’Oxford avant guerre à 3500 appareils, 1500 Mk I avec une tourelle, 800 Mk II sans tourelle mais avec double commande, 600 Mk III (un Mk I amélioré) et 600 Mk IV (des Mk II améliorés), la production se poursuivant à bonne cadence durant les premières années du second conflit mondial.

Les appareils furent utilisés en Grande-Bretagne mais également dans les centres d’entrainement au Canada, en Afrique du Sud, en Inde et en Australie.

Outre l’entrainement l’appareil fût utilisé pour le remorquage de cibles, la liaison, les évacuations sanitaires et le transport léger.

Outre la RAF l’appareil à été vendu à l’Australie, au Canada, à la Nouvelle-Zélande, à l’Afrique du Sud _tous dans le cadre du programme d’entrainement et de formation du Commonwealth, la Belgique, la Grèce, l’Iran, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l’Espagne, la Yougoslavie et la Turquie.

Les Oxford ont formés pilotes et navigateurs destinés principalement aux unités de bombardement et jusqu’au déclenchement du second conflit mondial. Après la perte de plusieurs appareils, la Grèce décida de replier les bimoteurs survivants (huit ou dix selon les sources) en Crète pour continuer leur travail de formation qui se poursuivit finalement en Egypte. Le dernier vol d’un Oxford eut lieu en septembre 1954 depuis Athènes avant que les appareils ne soient interdits de vol en mars 1955 puis envoyés à la ferraille sans autre forme de procès.

Caractéristiques Techniques de l’Airspeed AS.10 Oxford

Type : bimoteur d’entrainement

Masse : à vide 2419kg en charge 3409kg

Dimensions : longueur 10.52m envergure 16.26m hauteur 3.38m

Motorisation : deux moteurs radiaux Armstong Siddeley Cheetah X de 350ch chacun

Performances : vitesse maximale 309 km/h à 2440m Endurance 5h30 Plafond opérationnel 7180m

Armement : mitrailleuses Vickers K en tourelle dorsale, 16 bombes d’entrainement de 5kg peuvent être emportées à l’extérieur

Equipage : trois hommes

Avia BH-33E-SHS

L’Avia BH-33E était un chasseur biplan monomoteur monoplace de conception et de fabrication tchécoslovaque. Issu du BH-21J, il effectue son vol inaugural le 21 octobre 1927.

Il va être utilisé par l’armée de l’air tchécoslovaque (également par la Slovaquie après son indépendance) mais aussi par la Belgique (trois exemplaires, le projet d’une production sous licence n’aboutissant pas), l’URSS (trois exemplaires acquis pour évaluation), l’Espagne, la Pologne (où il va être produit sous licence sous la désignation de P.W.S.A) et la Yougoslavie.

La production globale tourne autour de 110 exemplaires.

Après un unique prototype désigné BH-33, on trouve deux autres prototypes désignés BH-33-1, le BH-33E avec un fuselage redéssiné, le BH-33E-SHS destiné à la Yougoslavie (vingt-deux exemplaires), le BH-33L produit à 80 exemplaires avec un moteur plus puissant et un unique BH-33H/BH-133.

La Yougoslavie à acquis vingt-deux exemplaires dont cinq ont été revendus à la Grèce en 1935. Ces appareils étaient toujours en service au début des années quarante en l’occurrence trois au sein du 81ème groupe de bombardement et trois autres à l’Ecole d’entrainement. Ils sont retirés du service en 1945 et démolis.

Les cinq appareils vendus à la Grèce ont été brièvement utilisés comme chasseurs avant d’être rapidement employés pour l’entrainement et ce jusqu’en mars 1946 quand après un accident mortel les appareils sont retirés du service et démolis.

Caractéristiques Techniques de l’Avia BH-33L

Type : biplan monomoteur monoplace de chasse

Masse à vide 1117kg en charge 1560kg

Dimensions : longueur 7.22m envergure 8.90m hauteur 3.13m

Motorisation : un moteur Skoda L de 580ch

Performances : vitesse maximale 298km/h vitesse de croisière 280km/h distance franchissable 450km plafond opérationnel 8000m

Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm Vickers et deux mitrailleuses de 7.92mm vz.28

Bréguet 19

Effectuant son vol inaugural en mars 1922, le Bréguet 19 était un biplan biplace monomoteur utilisé pour la reconnaissance, le bombardement léger et les raids d’exploration à une époque où l’aviation avait encore pas mal de chose à découvrir sur elle même.

Environ 2700 exemplaires ont été produits pour la France et pour l’exportation.

Le Bréguet 19 est le successeur désigné du Bréguet 14 qui avait fait merveille durant le premier conflit mondial. Il est commandé en série par l’Aéronautique Militaire (le service aéronautique de l’armée de terre française) en septembre 1923. La production en série est lancée pour la France et pour l’export en 1924. Plus de 2000 ont été produits en France et le reste en Espagne, au Japon, en Belgique et en Yougoslavie.

L’appareil va être utilisé par la France, par l’Espagne au cours de la guerre qui ensanglanta le pays de 1936 à 1939, la Grèce (neuf exemplaires), l’Argentine (25 exemplaires), la Belgique (152 exemplaires dont 146 produits sous licence), la Bolivie (dix exemplaires engagés dans la guerre du Chaco contre le Paraguay), le Brésil (cinq exemplaires), la Chine (incertain), l’Etat indépendant de Croatie, l’Italie (un appareil acquis pour des tests), le Japon, l’Iran (deux exemplaires), la Pologne (250 exemplaires), la Roumanie (158 exemplaires), l’URSS (un appareil pour essais), la Turquie (70 appareils), la Grande-Bretagne (un appareil pour essais), l’Uruguay, le Venezuela et donc la Yougoslavie ce qui nous intéresse ici.

Les Bréguet 19 grecs furent à la fois utilisés pour la reconnaissance et l’entrainement. En 1941 il restait encore neuf appareils d’opérationnels mais pour encore peu de temps. La date exacte de retrait est inconnue mais ce qui est certain c’est qu’en septembre 1948 ils n’étaient plus en service.

Des appareils ont bien été capturés par les allemands mais il s’agissait d’épaves irrécupérables ce qui semble indiquer qu’ils ont efficacement servit de leurres pour détourner l’attention des bombardiers ennemis.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br 19 A.2

Type : bombardier léger et avion de reconnaissance biplan biplace monomoteur

Masse à vide 1387kg maximale au décollage 2500kg

Dimensions : longueur 9.61m envergure 14.83m hauteur 3.69m

Un moteur en lligne Lorraine 12Ed Courlis de 450ch

Performances : vitesse maximale 214km/h distance franchissable 800km plafond opérationnel 7200m

Armement : une mitrailleuse de 7.7mm Vickers fixe tirant vers l’avant et deux mitrailleuses Lewis de 7.7mm à l’arrière, bombes légères

Potez 25

Au Salon de l’Aéronautique en 1924, la firme Potez présenta un sesquiplan biplace d’observation (A2) dérivé du Potez 24 avec un train fixe, de construction mixte (bois et métal) aux ailes entoilés et motorisé par un Lorraine 12Eb.

L’avion répondait à une demande de l’Aéronautique militaire pour un biplace pouvant mener des missions d’observation et de bombardement léger.

Le premier prototype décolla début 1925 suivit rapidement d’un deuxième prototype. Les essais satisfaisants permirent de lancer rapidement la production en série pour l’Aéronautique Militaire puis pour l’exportation.

C’est ainsi que 2450 appareils furent produits pour l’Aéronautique Militaire et l’Aéronavale et plus de 1500 pour l’export avec des licences de production accordées au Portugal, à la Yougoslavie et à la Roumanie.

Remplaçant les Breguet 19, le Potez entré en service courant 1927 fût peu à peu supplanté par des avions plus «modernes» en l’occurrence le Breguet 270 et le Potez 390 et il fallut attendre l’arrivée des avions de la série ANF-Les Mureaux (110 à 119) pour que le petit biplan commence à quitter la scène pour les coulisses.

En septembre 1939, le Potez 25 est encore en service mais uniquement pour les liaisons et l’entrainement et si 177 appareils sont dénombrés à la fin du mois de juin 1940, six mois plus tard, début 1941, plus aucun appareil de ce type n’est en service en métropole. Quelques exemplaires sont encore déployés dans l’Empire (Potez 25 TOE) mais leur carrière n’est guère plus longue.

En 1931 Athènes achète 24 Potez 25A2 sans moteurs, la Grèce possédant un stock d’Hispano-Suiza 12JB mais comme ces moteurs sont plus lourds que les moteurs initialement embarqués, il faudra lester la queue de l’appareil.

Ces avions vont tourner par lots de cinq à la Scholi Ikaron pour économiser leur potentiel ce qui explique qu’ils étaient encore en service en 1941 et même en 1948 même si leur guerre sera courte puisque les quatre appareils en service en juillet 1949 furent détruits à l’aube par des bombardements aériens allemands.

Caractéristiques Techniques du Potez 25

Type : Sesquiplan biplace d’observation et de bombardement léger (A2)

Poids : à vide 1530kg (1551kg pour la version TOE _Théâtre d’Opérations Extérieures_) maximal 2150kg (2238kg)

Dimensions : Envergure 14m (plan supérieur) Longueur 9.10m Hauteur 3.50m

Motorisation : Un Lorraine-Dietrich 12Eb 12 cylindres en ligne refroidit par eau et développant 450ch

Performances : vitesse maximale 207 km/h (202 km/h pour la version TOE) à 2000m Vitesse de croisière 170 km/h (180 km/h pour la version TOE) Autonomie maximale 760km (750km pour la version TOE) Plafond pratique 6700m (5800m pour la version TOE)

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.92mm dans le fuselage tirant vers l’avant, un jumelage de mitrailleuses de 7.92mm en tourelle arrière et une mitrailleuse de même calibre tirant vers le bas à travers une trappe dans le fuselage. Quatre bombes de 50kg sous les ailes et quatre sous le fuselage

FIN

Mitteleuropa Balkans (199) Grèce (43)

Le temps de le renaissance (1950-1954)

Initialement c’est en Crète que l’armée de l’air grecque devait être reconstituée mais devant la vulnérabilité de la grande île et surtout sa saturation, décision est prise d’envoyer pilotes, apprentis-pilotes, mécaniciens et apprentis-mécaniciens en Egypte pour former de nouvelles unités de combat.

Le gouvernement grec à initialement de grandes ambitions mais très vite la réalité le rattrape et le pousse à revoir ses projets à la baisse.

Il était ainsi prévu initialement six squadrons de chasse, six de bombardement, quatre de reconnaissance et deux transport soit dix-huit unités et potentiellement presque 400 appareils.

En réalité seulement quatre squadrons de chasse, trois de bombardement, deux de reconnaissance et un de transport soit dix squadrons.

Bristol Beaufighter

Bristol Beaufighter

Deux squadrons vont voler sur Hawker Fury II, un sur Arsenal VG-40 et le dernier sur bimoteurs, des Bristol Beaufighter.

Les trois squadrons de bombardement vont être équipés de bimoteurs en l’occurence pour deux d’entre-eux des Bristol Beaumont tandis que le troisième allait voler sur des North American B-25 Mitchell.

Les deux squadrons de reconnaissance allaient voler sur Bloch MB-176 alors que le squadron de transport allait sans surprise utiliser des Douglas C-47 Skytrain.

La montée en puissance va être assez rapide et la majorité des unités sont opérationnelles au printemps 1951. Dans un premier temps elles vont opérer depuis la Crète avant de gagner progressivement la Grèce continentale.

Les unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance ainsi reconstituées vont former deux escadres, la 1ère Escadre grecque composée de deux squadrons de chasse, un squadron de bombardement et un squadron de reconnaissance alors que la 2ème Escadre grecque comprenait deux squadrons de chasse, deux squadrons de bombardement, un squadron de reconnaissance et le squadron de transport.

Hawker Fury II

La 1ère Escadre grecque disposait des 21. et 23. Mira Dioxes équipées respectivement d’Hawker Fury II et d’Arsenal VG-40, du 31. Mira Vonvardismon volant sur Bristol Beaumont et du 41. Mira Stratiokis Synergassias volant sur Bloch MB-176.

La 2ème Escadre grecque disposait des 22. et 24. Mira Dioxes volant respectivement sur Hawker Fury II et Bristol Beaufighter, des 33. et 35. Mira Vonvardismon volant respectivement sur Bristol Beaumont et North American B-25, le 43. Mira Stratiokis Synergassias volant sur Bloch MB-176 et 44. Metaforikí Moíra sur Douglas C-47 Skytrain

Contrairement aux opérations de 1949/1950 les unités grecques et les unités alliées étaient pleinement intégrées sous un commandement unique. Les moyens aériens sont particulièrement conséquents avec des unités aériennes grecques, yougoslaves, australiennes, sud-africaines, et britanniques.

Outre les unités grecques que nous venons de voir, les alliés vont déployer des moyens aériens importants probablement dans l’espoir d’obtenir comme en 1918 une percée décisive et raccourcir sensiblement la durée du conflit.

C’est ainsi que la Royal Canadian Air Force (RCAF) va déployer deux wings au sein d’une entité baptisée Canadian Air Force in Balkans (CAFB) en l’occurence la 3ème escadre canadienne (un squadron de Hawker Tempest, un squadron de Supermarine Spitfire Mk V, un squadron de Bristol Beaufighter Mk IF) et la 1ère escadre composite canadienne (un squadron de Lockheed Hudson, un squadron de Hawker Tempest et un squadron de Bristol Beaufighter).

On trouve toujours le 3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW) décrit plus haut et qui dispose toujours des mêmes modèles d’appareils mais aussi le South African Mediterranean Aviation Wing avec quatre squadrons de chasse (deux volant sur Spitfire, un sur P-40 et le quatrième sur Beaufighter), trois squadrons de bombardement (un de Vickers Wellington, un de Bristol Beaufighter et un de Martin B-26 Marauder), un squadron de reconnaissance (De Havilland Mosquito) et un squadron de transport (C-47).

La Yougoslavie déploie également des moyens importants avec quatre groupe de chasse volant sur Arsenal VG-40, un groupe de chasse lourde volant sur Bréguet Br700C2, un groupe de chasse lourde volant sur De Havilland Hornet, trois groupes de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest, un groupe de bombardement volant sur Bristol Beaumont, deux groupes de reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et un squadron de transport volant sur C-47.

Les britanniques vont eux déployer deux squadrons de chasse volant sur Supermarine Spitfire Mk IX, deux squadrons de bombardement volant sur Bristol Beaumont, un squadron de reconnaissance volant sur Mosquito et un squadron de transport volant sur C-47.

Ces moyens aériens importants sont dispersés entre la Crète et le Péloponnèse mais aussi différentes îles aux mains des alliés ce qui tempère un peu la supériorité théorique des unités aériennes alliées.

Ces unités vont d’abord amollir le dispositif ennemi en menant des opérations de harcèlement alternant entre opérations massives et brutales et opérations plus diluées dans le temps. A cela s’ajoutait un gros travail de reconnaissance et de renseignement pour améliorer les cartes de la région et surtout trouver le ou les points faibles de l’ennemi.

Les unités grecques sont en pointe dans ces opérations. Elles mènent aussi bien des missions de reconnaissance que de chasse ou de bombardement pendant que son unité de transport participe au sein d’un pool interallié aux nombreux transports imposés par la guerre moderne qu’il s’agisse de transporter des hommes et d’évacuer des blessés, de déposer des pièces détachées, des munitions ou du carburant, des vivres ou des médicaments.

En raison des capacités limitées du transport aérien, le C-47 était surtout utilisé pour le transport urgent, le transport normal se faisant pas voie maritime.

La Crète était cependant la plaque tournante du trafic maritime allié, des convois venus de France, d’Afrique du Nord ou de Grande-Bretagne déposaient des quantités colossales de marchandises avant que des avions ou des caboteurs n’effectuent des rotations quotidiennes ou peu s’en faut en direction du Péloponnèse.

Avec la libération des ports le dispositif évolua, la Crète cessant d’être une étape obligée. En ce qui concerne le transport aérien si les C-47 grecs n’ont jamais largué de parachutistes ils ont réalisé des largages logistiques pour soutenir aussi bien des unités traditionnelles en pointe que des unités commandos nomadisant derrière les lignes ennemies.

En ce qui concerne la chasse, les unités grecques vont tenter d’obtenir la supériorité aérienne pour permettre à l’offensive terrestre de se dérouler dans les meilleures conditions possibles, bref réduire le plus possible la friction chère à ce bon vieux Claus.

Les chasseurs grecs et alliés vont couvrir les troupes au sol, escorter les bombardiers mais également mener des missions de chasse libre loin derrière le front pour par exemple paralyser les organes de commandement ou perturber la montée des renforts vers le front.

Très vite les alliés obtiennent une supériorité aérienne totale, les avions ennemis se font discrets et tous les chasseurs sont davantage chasseurs-bombardiers que chasseurs de supériorité aérienne.

Les bombardiers sont employés à la fois pour l’appui-feu des troupes au sol (essentiellement en pratiquant le carpet bombing) mais aussi à un niveau stratégique en attaquant l’arrière, les dépôts, les voies de communication….. .

Les avions de reconnaissance assurent des missions de reconnaissance dites opératives. Elles opèrent pas vraiment en soutien direct des troupes au sol ni pour la manœuvre stratégique d’ensemble mais pour l’espace intermédiaire. Ils pouvaient parfois opérer en soutien des troupes au sol en larguant des fusées éclairantes pour le combat de nuit ou des fumigènes pour masquer la manœuvre en cours.

L’équipement des unités grecques évolue mais à la marge avec de nouveaux Fury II, des Arsenal VG-52 à la place des Arsenal VG-40 (le VG-52 est une évolution du VG-40), des Hornet à la place des Beaufighter, de nouveaux Beaumont, de nouveaux B-25, de nouveaux Bloch MB-176 et de nouveaux C-47. Il s’agit à la fois d’appareils remplaçant ceux perdus au combat ou par accident mais aussi des appareils destinés à remplacer ceux réformés car usés par une utilisation intensive.

Les unités aériennes grecques vont combattre jusqu’en Yougoslavie, terminant la guerre en Slovénie tout comme leurs homologues terriens. Tout comme les unités de l’AGL, les différents squadrons de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport vont rallier la Grèce et participer chacun à leur niveau à la guerre civile grecque.

Ce n’est qu’à partir de 1960 qu’avec l’aide massive des américains, l’armée de l’air royale grecque va définitivement tourner la page du second conflit mondial et entrer dans l’ère moderne avec notamment l’acquisition de chasseurs et de bombardiers à réaction.