Le Conflit (184) Balkans (18) 2ème partie

17 mars 1950 une date devenue aussi célèbre que le 31 mai 1916. Clairement la Bataille du Golfe de Zanthe est le «Jutland Méditerranéen» car les deux marines ont subit des pertes sensibles mais surtout par la suite la Regia Marina restera au port sauf à de rares exceptions, traumatisée par cette sortie massive et peu à peu immobilisée par un manque chronique de carburant.

Les combats commencent en réalité la veille quand les premiers sous-marins italiens sont repérés alors qu’ils tentaient de repérer les navires ennemies pour anticiper leur arrivée et surtout pour affaiblir la flotte ennemie avant le contact direct.

Le Perla est le premier à mordre la poussière le 15 mars 1950. Il est surpris par un Supermarine Walrus du squadron 202 basé à Malte. L’hydravion britannique allait faire demi-tour après la fin d’une patrouille maritime quand il repère au radar un périscope. Il passe aussitôt à l’attaque, larguant trois charges de profondeur. Aussitôt un sinistre bouillonnement et une tache huileuse qui ne signifiait qu’une chose : la destruction d’un sous-marin et la mort de son équipage.

Le Volfranio est victime de navires de surface le 16 mars 1950, le contre-torpilleur Albatros qui s’était lancé dans une mission en voltigeur surprend le sous-marin en surface. Il ouvre aussitôt le feu, un obus de 130mm perfore le kiosque empêchant le sous-marin de plonger.

Le commandant italien prend la décision de combattre en surface avec le canon de 100mm sur le pont. Un obus touche l’Albatros mais les dégâts sont limités. La riposte du contre-torpilleur est foudroyante. Six obus de 130mm envoient le sous-marin par le fond, une poignée de survivants étant récupérée par les français.

Le Capitano Tarantini est le troisième sous-marin italien à mordre la poussière à la veille de la bataille. Il est victime des torpilles du Vendémiaire. Après plusieurs heures de traque, le sous-marin français parvient à se placer en bonne position, à lancer quatre torpilles. Si une anguille tombe au fond, les trois autres font mouche ne laissant aucune chance au sous-marin italien.

Ces premiers affrontements privent le haut-commandement italien d’informations supplémentaires car la destruction des trois submersibles est significative : l’ennemi est là et surtout la destruction du Volframo par l’Albatros prouve qu’une force de surface «significative» est déjà là.

Des reconnaissances aériennes sont menées par la Regia Aeronautica mais son impact est limité en raison de problèmes de coordination et de coopération avec la Regia Marina et il ne faut compter sur la Luftwaffe qui entre le soutien de ses troupes et l’éclairage des navires italiens à vite choisie. Des avions allemands interviendront bien dans la bataille mais de manière trop limitée pour avoir un impact digne de ce nom.

De leur côté les sous-marins alliés se sont également déployés dans une vaste zone pour former une sorte de barrage qui doit en théorie empêcher la flotte italienne à pénétrer en mer Egée. Plusieurs attaques sont menées mais aucune ne se termine par la destruction de navires italiens.

Les dix-sept submersibles français et britanniques vont ensuite pister de loin les navires italiens avant de recevoir l’ordre une fois la bataille engagée de rester à proximité des bases italiennes pour si besoin achever des éclopés tentant cahin caha de rentrer dans son port pour réparer.

Là encore les résultats seront décevant, nombre de sous-marins devant abandonner leur mission pour revenir vers le Peloponnèse et la Crète pour se ravitailler et quand certains reviendront en position la bataille sera terminée, les navires italiens échappés.

Certains n’y parviendront jamais. Trois sous-marins alliés sont ainsi perdus. Le sous-marin mouilleur de mines HMS Porpoise est victime le 17 mars 1950 par l’explosion d’une mine qu’il devait mouiller devant Tarente.

Le Porquerolles est perdu entre le 14 et le 18 mars 1950 (cause inconnue car l’épave n’à jamais été retrouvée) alors que le Tromelin à été surpris par un hydravion italien qui après avoir coulé le sous-marin français s’écrasa en mer visiblement suite à une panne mécanique.

Le 17 mars 1950 la marine italienne à donc perdu plusieurs sous-marins et peut penser que l’ennemi l’attend de pied ferme. Pourtant à bord des navires le moral est bon. Pour la première fois depuis le début du conflit, la Regia Marina va engager des forces massives, en gros faire tapis comme on dit au poker.

Le déploiement tactique est classique. Derrière les sous-marins encore présents, on trouve les croiseurs légers et les croiseurs lourds qui doivent ratisser la zone la plus large possible tout en se soutenant mutuellement pour éviter un isolement fatal.

Les cuirassés sont loin derrière pour profiter de la portée supérieure de leur artillerie principale et les deux porte-avions qui doivent à la fois couvrir les «gros», offrir une capacité de reconnaissance et une capacité de frappe à longue distance.

De leur côté les alliés ont choisit un dispositif semblable avec les sous-marins et les croiseurs accompagnés de contre-torpilleur qui doivent ratisser la Mer Ionienne à la recherche de la flotte italienne pour les attirer vers des groupements lourds intégrant cuirassés et porte-avions dans un ensemble plus cohérent que les italiens qui avaient séparé «gros» et «ponts plats». A noter que des contre-torpilleurs et des croiseurs sont présents pour assurer la protection rapprochée des porte-avions.

C’est ainsi qu’on trouve tout d’abord le Groupe Ouest placé sous commandement britannique avec comme navire-amiral le HMS Hawke qui prend sous son commandement, le croiseur lourd français Suffren, les croiseurs légers Jean de Vienne et De Grasse ainsi que les contre-torpilleurs Albatros et L’Audacieux.

Le Groupe Centre placé sous commandement français avec comme navire-amiral le croiseur lourd Saint Louis accompagné d’un autre croiseur lourd français le Charles Martel, du croiseur léger Guichen et des contre-torpilleurs Gerfaut et Volta.

Le Groupe Est placé sous commandement britannique avec le HMS Raleigh, un croiseur lourd accompagné de deux croiseurs légers, les HMS Uganda et Gambetta et de deux contre-torpilleurs, les Chevalier-Paul et Maillé-Brezé.

En arrière encore on trouve quatre porte-avions qui sont accompagnés de destroyers, de croiseurs et de contre-torpilleurs mais aussi des cuirassés. Certains officiers se montrent sceptiques sur l’idée de combiner cuirassés et porte-avions. Eh oui encore….. .

Trois groupes de combat ont été mis sur pied, des groupes baptisés MERCURE PLATINE et ACIER qui se répartissent les cuirassés, les porte-avions et autres navires de combat. Si les groupes Mercure et Acier sont en première ligne, le groupe Platine se tenant en retrait pour se porter en soutien de l’un des deux groupes.

Le Groupe Mercure comprend les cuirassés Flandre (navire-amiral), Nelson et Prince of Wales , le porte-avions Ark Royal, le croiseur léger antiaérien Bonaventure plus des torpilleurs d’escadre et des destroyers.

Le Groupe Acier comprend les cuirassés Barham, Valiant et Bretagne, les porte-avions Indomitable et Commandant Teste, le croiseur léger antiaérien Hermione, le contre-torpilleur Le Fantasque, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Le Groupe Platine comprend lui les cuirassés Bourgogne et Provence, le porte-avions Joffre, le croiseur léger Newfoundland, des destroyers et des torpilleurs d’escadre.

Quand on voit le déploiement de moyens côté allié on peut se demander si les italiens avaient une chance de l’emporter.

Bien entendu à l’époque les italiens ne savaient pas qu’ils auraient des forces bien supérieures en face et qui si ils avaient été mis au courant, nul doute que ce plan audacieux aurait vite été rangé dans un tiroir pour être ressorti uniquement par les historiens et les amateurs d’uchronie.

Alors que le soleil se lève les combats vont se déclencher mais rien ne va se passer comme prévu comme c’est souvent le cas au combat où la première victime c’est le plan.

Les italiens espéraient utiliser leurs croiseurs pour attirer la flotte ennemie à portée des canons des cuirassés pour trancher le nœud gordien. Et les deux porte-avions dans tout ça ? Bah ils sont censés achever les éclopés ennemis.

En réalité la détection par un sous-marin italien de nombreux navires alliés, le haut-commandement hésite à engager ses forces. Après tout on ne pourrait pas lui reprocher d’éviter un massacre….. .

Finalement la marine italienne choisit de s’engager à fond dans cette bataille. Les deux porte-avions italiens se mettent face au vent pour lancer en une vague (!) quasiment tous leurs avions de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage.

Leur objectif : les croiseurs et les contre-torpilleurs ennemis pour crever les yeux de l’ennemi et faciliter l’engagement des cuirassés.

En réalité rien ne va se passer comme prévu. Manquant d’expérience, les pilotes italiens se perdent, les chasseurs perdent de vue les avions torpilleurs, les avions torpilleurs perdant la vue des bombardiers en piqué. Bien vite, c’est «chacun fait ce qu’il peut».

Le moindre navire ennemi va être attaqué mais certains vont être plus frappés que d’autres, les alliés perdant plusieurs navires légers mais surtout le porte-avions Joffre qui est visé par des bombardiers en piqué et des avions torpilleurs enfin ceux qui ne ce sont pas perdus, qui n’ont pas fini au fond de la Méditerranée faute de carburant voir qui n’ont pas succombé à la chasse ou la DCA ennemie.

Le premier porte-avions français construit comme tel (le Béarn était un cuirassé transformé) est surpris et malgré une DCA déchainée, encaisse deux bombes et deux torpilles. Le navire reste à flot rongé par les incendies.

Par chance une bonne partie du groupe aérien avait décollé pour frapper la flotte italienne ce qui limite les pertes immédates. D’ailleurs dans un premier temps les incendies et les avaries sont maitrisées ce qui rend les marins français optimistes.

Malheureusement peu de temps après une voie d’eau s’ouvre suivit d’une deuxième qui rend la situation désespérée. Les pilotes revenant de leurs frappes doivent se détourner vers le Commandant Teste quand ils le peuvent, certains se posant sur l’eau faute de carburant.

Le Joffre finit par sombrer en fin de matinée. Autant dire que sa perte sera soigneusement étudiée pour les futurs porte-avions afin d’améliorer la protection et éviter une perte après «seulement» deux bombes et deux torpilles.

Le porte-avions Joffre n’est pas le seul navire à être perdu sous les coups des avions embarqués italiens.

C’est ainsi que le torpilleur d’escadre Lancier encaisse une bombe de 500kg. Explosant sur une plate-forme lance-torpilles, il est coupé en deux, coulant rapidement.

Même chose pour le HMS Garland qui encaisse une bombe de 250kg qui provoque l’explosion des grenades ASM. Par sympathie les torpilles explosent également ce qui ne laisse aucune chance de survie au destroyer type G. Hélas fort peu de marins survivent à cette apocalypse.

Le contre-torpilleur Albatros est lui aussi victime de bombardiers en piqué italiens. Non seulement les appareils larguent leurs projectiles mais l’un d’eux désemparé par la DCA s’y écrase. Le contre-torpilleur explose et disparaît dans une gigantesque boule de feu. Quelques survivants seront récupérés par le croiseur léger De Grasse qui limita les dégâts en revendiquant la destruction de six appareils ennemis (trois accordés).

D’autres navires sont endommagés mais peuvent rester en ligne que ce soit le Chevalier Paul (une bombe), le HMS Hawke (éclats de bombe) ou encore le iHMS Raleigh (une bombe qui détruit la catapulte).

Les frappes aériennes franco-britanniques vont provoquer de sérieux dégâts parmi la flotte italienne qu’ils soient directs ou indirects.

A la différence des italiens, les franco-britanniques vont garder une partie de leurs moyens aériens pour protéger la flotte contre une intervention aérienne qu’elle soit italienne ou allemande.

Le cuirassé Impero est touché par les Douglas Dauntless du HMS Ark Royal qui placent trois bombes de 454kg. Le navire de ligne italienne est sérieusement endommagé mais toujours à flot et son artillerie principale possède encore six de ses neuf canons de 381mm, la tourelle II ayant été détruite par une bombe perforante imposant également le noyage des soutes.

Le cuirassé Francesco Caracciolo est endommagé par une torpille lancée par un Latécoère Laté 299-5 mais échappe à plusieurs bombes. Ce ne sera que partie remise.

Le porte-avions Italia est endommagé par deux bombes de 250kg largués par les Loire-Nieuport LN-420 du Joffre mais les équipes de lutte contre les avaries parviennent à limiter les dégâts et le porte-avions reste opérationnel pouvant récupérer ses appareils pour les réarmer et les renvoyer au combat.

Son sister-ship Don Juan de Austria à moins de chance, étant sérieusement endommagé par trois bombes.

Il reste à flot mais est dans l’impossibilité de récupérer, de réarmer et de renvoyer ses avions. Il reçoit l’ordre de servir de leurre pour les alliés ce qui n’à pas du plaire beaucoup à l’équipage qui avait le sentiment d’aller au sacrifice pour pas grande chose.

D’autres unités plus légères sont coulées ou suffisamment endommagées pour perdre une bonne si ce n’est toute capacité opérationnelle.

Le cacciatorpidiniere Lampo est surpris par un Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste qui place une bombe de 250kg qui coupe le navire en deux.

Le Castelfidardo est touché par une bombe de 250kg qui l’endommage sérieusement mais pas mortellement, son commandant espérant pouvoir le ramener dans un port pour au moins sauver son équipage.

Naviguant à six nœuds, l’anabase se termine mal car une voie d’eau s’ouvre entrainant le naufrage du navire.

Le Calafini encaisse lui une torpille et une bombe, ayant été pris pour un croiseur lourd (sic) ! Avec un tel traitement difficile de survivre. Le navire perd d’abord sa proue puis sa poupe avant que l’élément central ne finisse par sombrer. Cela à néanmoins permis à de nombreux marins de survivre.

Le Libeccio encaisse deux bombes de Fairey Barracuda venus du HMS Indomitable qui ne lui laisse aucune chance. Les marins italiens ont l’amère consolation d’avoir abattu trois avions britanniques, les pilotes se trouvant avec les marins transalpins. Après un temps de méfiance, les marins et les pilotes vont se serrer les coudes le temps qu’ils soient récupérés par des navires italiens, les marins rejoignant l’Italie et un hôpital, les pilotes un camp de prisonnier.

Le Lanciere est le dernier cacciatorpidiniere italien à succomber sous les bombes et les torpilles françaises et britanniques encaissant deux bombes de 227kg largués par des Fairey Barracuda.

Ironie de l’histoire, le torpilleur d’escadre Lancier de la marine nationale à aussi été coulé et lui aussi par l’aviation !

D’autres navires italiens sont endommagés mais peuvent rester en ligne avec des capacités militaires crédibles. Le croiseur léger antiaérien Etna perd une tourelle de 135mm (tourelle II supérieure avant) et le Tireno encaisse une torpille qui emporte une partie de l’étrave mais des travaux d’urgence permettent au croiseur léger de rester en ligne.

Les deux adversaires sont groggys. Tels deux boxeurs qui se rendent coup pour coup, les italiens et les franco-britanniques hésitent sur la tactique à suivre. Continuer ou se replier ? Attaquer à fond ou de manière mesurée ?

Les deux commandements doivent déjà rameuter leurs troupes, faire le point et décider quels ordres donner.

Après l’aviation, les croiseurs et les contre-torpilleurs vont s’affronter pendant que les cuirassés vont se préparer à donner le coup de grâce. L’aviation embarquée doit être réarmée pour être engagée si besoin à nouveau. Quant aux sous-marins ils doivent davantage servir de capteur de renseignement et doivent achever les éclopés.

Chaque groupe de combat vont s’affronter en début d’après midi (grosso modo de 13.15 à 15.45), trois affrontements séparés, les trois groupes étant trop occupés pour se porter mutuellement assistance comme ce qui était initialement prévu et envisagé.

Paradoxalement cette phase commence par l’intervention de l’aviation embarquée franco-britannique, l’aviation embarquée italienne étant trop affaiblie pour intervenir de manière durable, seulement quelques avions décollant de l’Italia mais sont vite balayés par les D-790, les Bloch MB-159 et les Seafire Mk V.

Le Francesco Carraciolo encaisse quatre bombes mais seulement deux explosent. Le cuirassé italien est sérieusement endommagé mais il conserve des capacités militaires. De toute façon les italiens ont choisit de combattre jusqu’au bout.

Le croiseur lourd Gorizia est sérieusement endommagé par trois bombes. Son maintien à flot tient même selon les survivants du miracle. Autant dire que sa capacité militaire est réduite à néant.

Les alliés vont courir à la curée pour envoyer par le fond ce navire de premier rang. C’est le contre-torpilleur L’Audacieux qui repère le croiseur italien fumant à 8 nœuds au radar. Il ouvre aussitôt le feu au canon de 130mm encadrant le navire mais n’ayant visiblement aucun coup au but malgré les revendications ultérieures de l’équipage.

Le croiseur léger De Grasse est le premier à vraiment toucher le Gorizia. Deux obus de 152mm détruisent la passerelle décimant les officiers du navire (du moins ceux encore en vie). Le Jean de Vienne tente de viser le croiseur lourd italiens mais il est pris pour cible par le Luigi Cadorna qui tente de sauver son navire-amiral. Deux obus de 152mm italiens endommagent le croiseur léger qui doit se replier pour éteindre les incendies avant de revenir en ligne.

Le croiseur lourd Suffren est également engagé touchant dès la première salve l’Armando Diaz qui se tient prudement à distance.

Le HMS Hawke rentre ensuite dans la partie pour soutenir les navires français. S’en suivent des affrontements confus et contradictoires ce qui explique que le récit de cette bataille est parfois difficile et que certains livres se contredisent.

Le Gorizia est le premier à succomber. Après les deux obus de 152mm du De Grasse, le croiseur lourd transalpin encaisse deux obus de 203mm du HMS Hawke pendant que des obus de 130mm de l’Audacieux, de 152mm du De Grasse et de 203mm du Suffren encadrent un navire devenue une épave fumante et flottante. Le navire est achevé par une torpille lancée par l’Audacieux.

Le Luigi Cadorna qui avait arrosé d’obus les navires alliés, endommageant plusieurs reçoit très vite la monnaie de sa pièce. Il est littéralement matraqué par les croiseurs et le contre-torpilleur du Groupe Ouest, encaissant selon les études les plus précises huit obus de 152mm, six de 203mm, sept de 130mm et enfin pour terminer le tout une torpille.

Autant dire que l’épave retrouvée en 1965 n’était pas vraiment un spot de plongée agréable (sans compter que mine de rien il s’agit d’une tombe de guerre).

Les autres navires italiens sont plus à la fête si l’on peut dire puisqu’ils survivent à cette bataille, le commandant de l’Armando Diaz (touché par deux obus de 130mm et un de 152mm) plus ancien officier dans le grade le plus élevé prenant la décision de se replier non pas vers les autres groupes de croiseurs mais vers les cuirassés.

Les navires alliés plus ou moins endommagés gardent leur distance craignant une attaque à la torpille, crainte d’autant plus forte que les navires usés et endommagés ne répondraient pas forcément bien à des ordres brutaux et à des manœuvres brutales. Décision est prise de lancer quelques bordées pour maintenir la pression sur les italiens.

De toute façon les cuirassés arrivent et les croiseurs doivent soutenir leur tir en empêchant par exemple les cuirassés ennemis d’engager leur artillerie secondaire contre les navires de lignes amis.

La situation semble de prime abord meilleure pour les italiens du Groupe Centre qui sont les premiers à ouvrir le feu. Le contre-torpilleur Gerfaut est désemparé par les obus du Luigi di Savoia Duca Degli Abruzzi, l’unité de classe Aigle encaissant très vite quatre obus de 152mm entrainant une multitude d’incendies et d’explosions qui vont provoquer le naufrage du navire.

Le Gerfaut est vite vengé par le Volta qui à très vite répéré le croiseur léger italien. Il se met en position pour lancer ses torpilles mais le croiseur italien repère cette manœuvre et place deux obus de 152mm sur le puissant contre-torpilleur (huit canons de 130mm !).

Il en faut plus pour le sister-ship de l’infortuné Mogador qui lance ses torpilles (six au total) et ouvre le feu de toute son artillerie. Deux torpilles frappent le croiseur léger qui doit stopper et cesser son tir.

Comme le dira plus tard le directeur de tir du Guichen «Ce fût comme tirer des rats dans un tonneau». C’est bien simple tous les obus ou presque vont au but que ce soit ceux les obus de 130mm du Volta, les obus de 152mm du Guichen et même deux obus de 203mm du Charles Martel. Le croiseur léger italien qui n’à pas démérité coule rapidement mais signe qui ne trompe les quelques survivants seront très bien traités sur les navires ont ils vont trouver refuge.

Les italiens ne possèdent plus que trois croiseurs au sein du Groupe Centre, deux lourds (Ragusa Napoli) et un léger (Scipione Africano). Tous vont être endommagés mais aucun ne va sombrer, se repliant sur les cuirassés italiens avant de tenter tant bien que mal de rejoindre un port sur en évitant les mines, les avions et les sous-marins.

Le Ragusa encaisse deux obus de 203mm du Saint Louis et deux obus de 152mm du Guichen mais leur impact est limité, le navire restant capable de se mouveoir et restant capable d’utiliser une bonne partie de son artillerie dont la précision va calmer les témérités des français puisqu’un obus de 203mm frrappe le Charles Martel et un autre le Saint-Louis.

Le Napoli est touché par deux obus de 152mm du Guichen et un obus de 203mm du Charles Martel. Il doit se replier sur Brindisi, y parvenant non sans recevoir une torpille du HMS Upholder ce qui va entrainer son immobilisation pour réparations jusqu’à la fin de l’année

Le Scipione Africano va encaisser lui seulement un obus de 130mm du Volta qui va entrainer la destruction de la tourelle III de 135mm mais rien de plus. Autant dire à comparer aux autres des broutilles.

Reste enfin l’affrontements entre les deux groupes orientaux qui protègent les flancs de leurs dispositifs militaires respectifs.

Numériquement parlant les alliés ont la supériorité numérique avec cinq navires contre trois mais côté allié on trouve on trouve deux contre-torpilleurs, deux croiseurs légers et un croiseur lourd alors que côté italien on trouve un croiseur lourd et deux croiseurs légers ce qui peut faire la différence (ou pas).

Les affrontements sont confus, le temps se dégradant au moment où les premiers coups de canons sont échangés et malgré la présence de radars, les coups au but sont peu nombreux. Cela explique peut être pourquoi aucun navire n’est coulé.

Le Bolzano est endommagé par un obus de 203mm du HMS Raleigh et par deux obus de 130mm du Maillé-Brézé mais reste opérationnel pour la fin de la bataille.

Le Gabriele d’Annunzio encaisse un obus de 152mm du HMS Uganda et un autre du Gambetta mais les dégâts sont très limités.

Le Tireno lui est touché par quatre obus de 130mm et deux obus de 152mm qui ravagent les superstructures ce qui oblige le navire à se replier vers un port pour être réparé.

De l’autre côté quelle situation ? Le Chevalier Paul endommagé par l’aviation embarquée italienne encaisse un obus de 152mm l’obligeant lui aussi à quitter la «ligne de front» pour rallier la Crète afin d’être réparé. Pour lui la Bataille du Golfe de Zanthe est terminé, les réparations nécessitant six semaines avant que le navire soit à nouveau opérationnel.

Le Maillé-Brézé est touché par les éclats d’un obus de 203mm qui l’oblige à larguer toutes ses grenades ASM pour éviter une explosion dévastatrice qui aurait pu rappeler le sort de son devancier de classe Vauquelin victime de l’explosion d’une torpille à Toulon en 1940.

Le HMS Uganda est touché par deux obus de 152mm du Gabriele d’Annunzio ce qui détruit la tourelle III et impose le noyage des soutes. Résultat le croiseur léger de classe Crown Colony voit sa batterie réduite à six tubes de 152mm avec un stock de munitions amputé grosso modo d’un tiers.

Le Gambetta est touché par un obus de 203mm qui détruit son hangar hydravion et la catapulte, déclenchant un incendie qui est heureusement vite maitrisé.

Le croiseur lourd HMS Raleigh encaisse deux obus de 152mm et un obus de 203mm mais le croiseur de classe Admiral à la peau épaisse et les dégâts sont in fine limités.

Enfin le troisième Acte ! Les gros, les puissants, les cuirassés vont entrer en action. Depuis le début de la bataille ils ne se sont pas tournés les pouces. Ils se sont préparés vérifiant le matériel, cherchant des pistes au radar ou à la télémétrie, préparant également la lutte contre les incendies, les avaries et préparant l’infirmerie à recevoir d’éventuels blessés.

Ils ont également lancé leurs hydravions qu’il s’agisse côté britannique Supermarine Walrus et côté français des Dewoitine HD-731. Ces appareils vont tenter de répérer les navires italiens, informer leurs navires porteurs de leur position mais aussi récupérer des naufragés soit directement (les pilotes devant être attachés sur les ailes) ou en guidant des navires sur d’infortunés marins et aviateurs.

La force de combat principale alliée se trouvait au début en trois groupes comme nous l’avons vu plus haut. Suite à l’engagement des croiseurs et des contre-torpilleurs, décision est prise de modifier cette organisation.

Les cuirassés vont opérer en deux colonnes, les porte-avions et leur escorte devant couvrir ces deux colonnes, assurer leur éclairage et leur appui. Les croiseurs et les contre-torpilleurs vont couvrir les flancs.

La colonne occidentale comprend dans l’ordre le cuirassé français Flandre, les cuirassés britanniques HMS Nelson et HMS Prince of Wales et enfin le cuirassé Provence qui bien qu’endommagé par l’aviation italienne était toujours là bien décidé à venger son protégé.

La colonne orientale comprend les cuirassés britanniques HMS Barham et HMS Valiant ainsi que les cuirassés français Bourgogne et Bretagne, ce dernier ayant été détaché du porte-avions Commandant Teste pour augmenter la puissance de feu de l’escadre alliée.

En face les italiens sont également en ligne avec d’avant en arrière le Francesco Caracciolo, le Littorio, l’Impero et le Caio Duilio.

Les italiens vont tenter de barrer le T à des forces adversaires largement supérieures. De leur côté les alliés qui savent leurs forces supérieures veulent tenter une prise en tenaille.

En clair la colonne occidentale doit mettre cap à gauche et la colonne orientale doit mettre cap à droite, les cuirassés devant alors détruire les cuirassés ennemis en ne laissant personne passer.

Rien ne va se passer comme prévu, le bel ordonancement imaginer dans les état-majors va voler en éclat dès les premiers échanges de tir.

Dans une météo compliquée _vent, grains_ les différents cuirassés tentent de porter un coup décisif.

Cela commence mal pour les alliés. Le cuirassé Flandre encaisse très vite deux obus de 406mm qui le prive d’une bonne partie de sa capacité offensive. Il ne se laisse pas faire mais son tir est très imprécis. Il encaisse trois autres obus de 381mm venant de l’Impero. Le navire finit par couler après de longues heures d’agonie, le navire sombrant au sud de la Crète.

Le Francesco Caracciolo déjà endommagé par des bombes est sérieusement endommagé par des obus de 203mm du Saint Louis. Le navire va-t-il coulé ? Eh bien non ! L’explosion de l’Impero va le sauver in extremis.

Le sister-ship du Littorio est très vite pris pour cible par de nombreux cuirassés. Déjà endommagé par trois bombes de 454kg, il va encaisser successivement un obus de 406mm du HMS Nelson, un obus de 381mm du Valiant, deux obus de 356mm du Prince of Wales, un obus de 406mm du Nelson et deux obus de 381mm du Valiant.

Ravagé, le «35000 tonnes» chavire puis avant de sombrer explose, des débris s’élévant à plusieurs centaines de mètre, certains retombant sur les cuirassés alliés ! Fort peu de survivants sont ainsi récupérés et beaucoup gravement blessés décéderont à bord des navires alliés.

Les autres cuirassés italiens échappent à la destruction en se réfugiant derrière un grain. Malgré le radar équipant les cuirassés, ils vont s’échapper et rallier les ports italiens pour être réparés.

En revanche le Don Juan de Austria n’aura pas cette chance. Ne pouvant plus mettre en œuvre ses avions, il servait de leurre pour attirer des navires ennemis. A son corps défendant, il va parfaitement réussir.

Le Suffren est le premier à le repérer au radar. A 12000m, il ouvre le feu avec son artillerie principale, plaçant dès la première salve quatre obus de 203mm, provoquant une série d’incendies qui vont attirer d’autres navires à la curée. Le HMS Newfoundland place trois obus de 152mm et le HMS Bonaventure six obus de 133mm. Ravagé, le navire commence à s’incliner sur tribord.

Le tir est suspendu quand il devient évident que les italiens évacuent le navire. Les rescapés sont récupérés et le Quintino Sella s’éloigne rapidement. Les alliés chevaleresquement s’abstiennent de tirer, permettant au destroyer de s’éloigner vers un port sur.

L’épave du porte-avions est finalement achevé par les torpilles du croiseur léger De Grasse, le «8000 tonnes» plaçant trois torpilles qui vont achever l’agonie du porte-avions italien.

Le croiseur léger antiaérien Etna succombe lui aussi. Il est victime des croiseurs français et britanniques. Il se défend courageusement mais est victime des obus de 152mm du Jean de Vienne et de 203mm du HMS Hawke _respectivement quatre et six obus_ . Le navire disparaît dans une gigantesque gerbe de feu et de flammes, ne laissant guère de chance à ses marins.

Les navires qui survivent à la bataille sont tous plus ou moins endommagés et surtout particulièrement usés. Cela explique pourquoi les opérations navales dans les semaines qui vont suivre vont être assez timides.

Seuls les sous-marins vont être pleinement engagés pour maintenir la pression sur les lignes de communication de l’Axe en attaquant au canon et à la torpille. Ils vont également mener des coups de main en soutenant des commandos.

Les différents pôles d’entretien _Alexandrie, Bizerte, La Sude et Chypre pour les alliés_ sont surchargés pour réparer des navires sérieusement endommagés et remettre en état de combattre les navires usés par les opérations.

Voilà pourquoi certains travaux non urgents vont être remis à plus tard pour permettre aux navires de reprendre la mer au cas où les italiens voudraient remettre ça ce qui très vite apparaissait de moins en mois probable.

Le Conflit (180) Balkans (14)

La Campagne de Grèce se sont aussi des combats sur mer. Les alliés devant protéger les flancs de leur dispositif et leurs lignes de communication menacées par la Regia Marina, la Luftwaffe et la Regia Aeronautica .

En face les marines et les aviations alliées font ce qu’elles peuvent pour protéger les convois transportant renforts et surtout ravitaillement en vivres, armes, carburant et munitions.

Cela entraine de furieux combats aériens (voir ci-après) mais aussi des affrontements navals qui forment une sorte de prologue à la Bataille du Golfe du Zanthe.

Le 7 février 1950, les italiens tentent de déborder le dispositif allié en débarquant sur la côte occidentale sur la rive sud du Golfe de Patras.

C’est un débarquement tactique avec fort peu de troupes en l’occurrence le Bataillon San Marco et un régiment de la 1ère DIAlp. Encore aujourd’hui cette opération est nimbée de mystère et semble être davantage une initiative locale qu’une volonté venant d’en haut.

Le transport se fait par de petits caboteurs et des plate-formes motorisées, le tout appuyé et protégé par des navires italiens.

On trouve ainsi le croiseur léger (classe Navigatori) le Muzzio Atendolo mais aussi des destroyers pardon des cacciatorpidiniere en l’occurence les Lampo et Baleno mais aussi des navires plus légers d’escorte et d’appui notamment des vedettes MAS et des torpilleurs d’escorte Ariete et Impetuoso.

A cette escorte rapprochée va s’ajouter un groupe de couverture pour intercepter une éventuelle flotte alliée voulant faire mauvais sort aux troupes à débarquer.

Etrangement aucun cuirassé n’est déployé ce qui fait dire que cette opération n’était pas vraiment une priorité pour le haut-commandement italien, tout au juste une tentative pour «voir».

Le navire-amiral du groupe de couverture est donc le croiseur lourd Gorizia. Il est accompagné par le croiseur léger Luigi di Savoia Duca Degli Abrruzzi, le croiseur éclaireur Giulio Germanico les cacciatorpidiniere Artigliere et Geniere ainsi que les sous-marins Acciaoio Ondina et Zoea.

En face les marines grecques, britanniques et françaises montent une garde attentive pour éviter la chute de la ville de Patras. Véritable plaque tournante du dispositif allié, sa chute entrainerait des conséquences catastrophiques pouvant pourquoi aller jusqu’à la chute du Péloponnèse.

Si une Escadre de la Mediterranée Orientale à été mise en place, c’est un simple état-major sous commandement grec qui prend en charge les navires en fonction d’une mission précise. Un groupement tactique de la Mer Ionienne et un groupement de la Mer Egée relaye l’action de l’ESCMEDO.

Le tout est placé sous le contrôle de l’amiral grec Kanakalis, un geste plus politique que militaire, certains officiers français et britanniques ne cachant pas leurs réticences et leur scepticisme à voir les grecs commander autant de navires eux qui ont davantage l’habitude de la frugalité que de l’abondance.

En réalité l’amiral Kanakalis fera preuve d’intrasigeance sur le respect des forces grecques mais conscient de ses qualités comme de ses limites, elle acceptera les conseils d’officiers d’état-major français, britanniques et australiens à condition que les formes soient mises naturellement.

Ce 7 février 1950 le temps est maussade, la mer formée. Autant dire que les marins à bord des navires n’ont pas la partie facile. Certains rêvent d’un combat pour ne plus penser à l’odeur de mazout, au bruit infernal des vagues frappant les coques en fer, du vomi de collègues aux estomacs plus fragiles. Justement quelques navires alliés sont déployés ce jour à l’entrée du Golfe de Patras….. .

Comme côté italien on ne trouve aucun cuirassé qui se réservent pour la grande bataille où on espère anéantir l’autre et changer radicalement le rapport de force dans le bassin oriental de la Méditerranée.

De plus deux jours plus tôt les alliés ont déclenché l’opération CATAPULT pour s’emparer du Dodécanèse, un archipel grec mais sous domination italienne depuis 1912.

Le navire-amiral allié est le croiseur léger grec Elli et commande des navires grecs, britanniques et français (NdA l’Australian Mediterranean Squadron assure lui la couverture du flanc oriental du dispositif alliés avec une bonne partie de la marine grecque).

La Royale déploie le croiseur lourd Suffren, le croiseur léger De Grasse les contre-torpilleurs Albatros Le Fantasque Volta Mogador alors que la Royal Navy déploie le porte-avions HMS Ark Royal, ses destroyers d’escorte Galland et Garland, le croiseur lourd HMS Hawke et le croiseur léger Uganda.

A l’aube le 7 février 1950, le groupe d’assaut s’approche à proximité du cap Araxos. Le croiseur léger et les destroyers ouvrent le feu pour neutraliser les batteries côtières. Ces dernières ripostent avec un tir d’une précision «inconfortable» selon un marin italien. Plus grave pour les italiens, les batteries avertissent les navires et l’aviation alliée de ce qui se passe.

Les différents navires marchent au son du canon, courant sus à l’ennemi pendant que le porte-avions britannique se met en position pour lancer chasseurs de couverture (Supermarine Seafire), et avions d’éclairage (Blackburn Buccaneer) en attendant pourquoi pas des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et bombardiers en piqué Douglas Dauntless.

Les navires grecs sont bien décidés à tirer les premiers. Alors que les premiers fantassins commencent à prendre pied sur les rives pour neutraliser les garnisons des batteries côtières (réduites au silence par l’artillerie navale), des gerbes d’eau apparaissent, encadrant les navires italiens.

Sans perdre de temps le haut commandement italien décide d’annuler le débarquement. Il ne fait cependant rien pour récupérer les troupes déjà à terre ! Ces dernières vont se débrouiller et parvenir à rallier les lignes amies non sans mal et non sans une colère légitime.

Pourquoi une telle précipitation ? Tout simplement parce que dès les premières gerbes, le croiseur léger Muzio Atendolo est encadré par le destroyer grec Aetos, le croiseur léger HMS Uganda et le contre-torpilleur Volta.

Quelques minutes plus tard, un, deux puis trois obus touchent le croiseur léger italien qui mal au point va devenir une annexe de l’enfer suite à l’arrivée de deux torpilles grecques. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

L’escadre italienne se replie vers le nord. Les alliés hésitent alors. Poursuite or not poursuite ? Ils choisissent la poursuitent tout en solicitant l’arrivée de renforts.

Cette décision ne fait pas l’unanimité tant on craint un massacre orchestré par l’aviation qu’elle soit italienne ou allemande.

Les deux escadres se jaugent, s’observent. De temps à autre une salve ou deux partent des navires sans que l’on cherche visiblement à porter le coup de grâce.

Le lendemain 8 février 1950, la petite escadre alliée (qui n’à toujours pas reçu les renforts demandés _en clair c’était faites avec les moyens à votre disposition_) arrivent au large de Corfou tout juste évacuée par les grecs et en passe d’être occupée par les italiens.

De 07.15 à 07.35 un violent bombardement secoue l’île. Les canons de 203mm, de 152mm, de 130mm ouvrent le feu pour détruire tout ce qu’il y à détruire en réalité donc peu de choses _quelques troupes, quelques canons pour défendre l’île_.

L’escadre décide de se replier quand des navires italiens sont signalés. Des tirs confus sont échangés de part et d’autre. Le contre-torpilleur Mogador sérieusement touché par plusieurs obus italiens doit être abandonné par son équipage puis achevé par l’artillerie et les torpilles de son sister-ship Volta.

La petite escadre franco-greco-britannique consciente d’avoir eut beaucoup de chance décide de se replier à grande vitesse direction la Crète. En dépit d’une ombrelle protectrice fournie par l’Ark Royal puis par les aviations alliées, plusieurs attaques aériennes sont signalées mais heureusement sans danger.

La perte du Mogador est bruyament célébrée par la propagande fasciste ce qui permet de faire oublier celle du Muzzio Atendolo.

Cet affrontement dit «Bataille de Patras-Corfou» est une véritable répétition de la Bataille du Golfe de Zanthe autrement plus meurtrière pour les deux camps mais surtout pour les italiens qui vont connaître un véritable carnage.

D’autres navires italiens ont été victimes d’une marine grecque qui en dépit de moyens limités va remporter quelques beaux succès.

C’est le cas du croiseur léger Emmanuele Pessano victime au large de l’île de Zant(h)e le 18 décembre 1949 de l’action combinée de deux vedettes lance-torpilles et du destroyer Hydra, les trois navires agissant à la japonaise en lançant toutes leurs torpilles avant d’ouvrir le feu avec toute leur artillerie. Le croiseur léger coule en quelques minutes en ne laissant que fort peu de survivants.

Le destroyer Alpino est coulé au large de Céphalonie le 2 janvier 1950 par le destroyer grec Vasilefs Giorgios qui l’envoie par le fond avec ses torpilles et son artillerie.

Le vieux torpilleur transformé en escorteur Giuseppe Le Farina est coulé le 9 janvier 1950 alors qu’il protégeait deux caboteurs ravitaillant les troupes italiennes présentes sur l’île de Céphalonie. Le destroyer Leos détruit l’escorteur puis exécute littéralement les deux caboteurs qui n’avaient aucune chance.

L’escorteur Canopo est coulé le 11 janvier 1950 par des vedettes lance-torpilles grecques. Alors qu’il opérait au large des côtes du Peloponnèse, il est littéralement exécuté par trois torpilles sur les six lancées.

Le sous-marin Agostino Barbarigo est coulé le 7 février 1950 par les charges de profondeur du destroyer Vasilissa Olga.

La marine grecque connait également des pertes, des navires sont plus ou moins sévèrement endommagés.

C’est notamment le cas du croiseur de bataille Salamis qui est endommagé une première fois le 17 septembre 1949 par un bombardier italien, un Savoia-Marchetti SM-79 qui place deux bombes de 250kg. Les dégâts sont limités à la différence du 12 décembre 1949 où le sous-marin italien Ondina place deux torpilles qui heureusement ne frappent aucun endroit vital.

Le 4 mars 1950, l’aviation allemande surprend le croiseur de bataille dont l’efficacité en terme de bombardement littoral était très apprécié côté allié et nettement moins du côté de l’Axe. Des Junkers Ju-188 du Kpfg-44 et des Heinkel He-179 du Kpfg-40 (venus d’Allemagne !) frappent le fleuron de la marine grecque.

La Luftwaffe endommage sérieusement le croiseur de bataille avec pas moins de six bombes. Il se replie tant bien que mal sur l’Egypte pour de longues réparations jusqu’en janvier 1952. Sa survie est un véritable miracle

L’ancien cuirassé Kilkis depuis longtemps désarmé est torpillé le 14 janvier 1950 par le sous-marin italien Ondina (encore lui) alors qu’on le remorquait vers La Crète pour continuer à servir de batterie flottante dans le port de La Sude.

Son sister-ship Lemnos réduit au simple rôle de ponton finit dans le port de Thessalonique sous les bombes allemandes le 5 octobre 1949. Il servira durant la guerre à supporter des câbles destinés à empêcher les chasseurs-bombardiers à voler à très basse altitude.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff est endommagé par l’aviation allemande alors qu’il couvrait l’évacuation de Thessalonique le 21 novembre 1949. Il parvient à se replier vers le sud probablement parce que les allemands étaient persuadés d’avoir coulé leur cible.

Le destroyer Vasilissa Olga ne survit pas à la Campagne de Grèce. Surpris par des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 (IV./Kpfg-42) au large de Corinthe le 12 mars 1950, il encaisse deux bombes de 250kg. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 4 janvier 1950 l’escorteur Evzone (ex-torpilleur Panthir) est victime de l’explosion de ses grenades ASM, une explosion visiblement accidentelle.

Les vedettes lance-torpilles subissent des pertes non négligeables puisqu’il n’en restait plus que neuf à la fin de la Campagne de Grèce. Elles seront remplacées par seize Fairmile D britanniques.

Les MPE-1 et 3 sont victimes de l’aviation, la première sombrant le 4 octobre 1949 sous les coups des roquettes d’un Focke-Wulf Fw-190 alors que la seconde à été coulée par un avion italien le 7 juillet 1949 au large de Corfou.

Les MPE-5 et 6 sont victimes respectivement les 20 janvier et 8 février 1950 de leurs homologues italiennes. La MPE-11 est victime d’un incendie lié à un bombardement d’artillerie sur Salamis le 5 janvier 1950. Les MPE-15 et 16 ont été victimes de destroyers italiens.

Les vedettes survivantes (MPE-2/4/7/8/9/10/12/13/14) vont être comme nous l’avons vu remplacés par des Fairmile D livrées entre juin et septembre 1951. Au total trente-six vedettes ont été livrées à la marine grecque, vingt-quatre étant au final détruites (douze par l’aviation, deux par mines, six par des vedettes lance-torpilles ennemies et quatre suite à des accidents).

Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti à été coulé par l’aviation allemande au large d’Athènes le 14 novembre 1949 alors qu’il tentait de rallier la Crète pour servir de navire de soutien à La Sude.

Le bourreau du navire auxiliaire sont des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188 qui placent trois bombes. L’incendie devient rapidement incontrôlable et aggravé par l’explosion des torpilles qui entraine le naufrage rapide du navire.

Le cargo Herkules coule des suites de l’explosion d’une mine italienne le 14 octobre 1949 au large de Céphalonie. Le navire se coupe en deux et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Côté allié les pertes sont plus faibles mais elles sont souvent marquantes. C’est le cas le 17 janvier 1950 quand le croiseur léger HMS Kenya est coulé par des bombardiers allemands alors qu’il venait de pilonner le port du Pirée, détruisant plusieurs embarcations qui auraient pu être utiles pour transporter des troupes par exemple pour contourner l’isthme de Corinthe et son canal.

Le croiseur léger s’éloigne à grande vitesse en espérant se mettre à l’abri à travers un grain mais une brève éclaircie permet à des Ju-188 de retrouver le croiseur.

Deux d’entre-eux sont abattus mais trois autres parviennent à larguer deux bombes de 500kg. Le navire cassé en deux coule rapidement.

Il à moins de chance que le Ronar’ch, un contre-torpilleur français déployé à proximité du canal de Corinthe et qui en bombardant la rive nord au moment du raid des brandebourgeois va jouer un rôle capital dans l’échec du coup de main. Il est endommagé à plusieurs reprises par l’aviation allemande mais jamais sérieusement.

La marine grecque opère aussi dans le ciel. En septembre 1948 elle dispose de deux escadrons d’hydravions de patrouille maritime (un volant sur Supermarine Walrus et un autre volant sur Arado Ar198), de deux squadrons d’hydravions de bombardement-torpillage (un volant sur Bloch MB-481 et un volant sur Heinkel He-115) et d’une escadrille mixte d’avions disposant de douze Avro Anson Mk I, de huit Bristol Beaufort et de six Grumman G-36A. On trouvait également six Dornier Do-22 hors rang.

En mai 1949 il ne restait plus que neuf exemplaires Avro Anson en service et cinq à la fin de la Campagne de Grèce, les quatre appareils ayant été victimes de la DCA (deux) et de la chasse (deux).

Les cinq survivants vont être utilisés pour l’entrainement et la liaison en Crète jusqu’en septembre 1952 quand suite à des avaries ils sont interdits de vol puis envoyés à la ferraille.

La Grèce à reçu au total seize Bristol Beaufort même si seulement huit étaient en ligne, les huit autres étaient en réserve.

En mai 1949 il ne restait plus que douze, deux ayant été perdus suite à des accidents et deux autres réformés suite à une inspection ayant révélé des problèmes structuraux rendant le vol dangereux surtout quand vous devez voler à très basse altitude pour larguer votre projectile.

Sur les douze appareils en ligne, quatre vont être détruits par l’aviation italienne, deux vont être abattus par la DCA…..grecque. Les quatre derniers vont rallier l’Egypte où ils vont être utilisés jusqu’à leur remplacement par le Bristol Beaumont.

A la fin du conflit il restait un appareil qui est symboliquement repeint aux couleurs de la Grèce pour lui permettre d’ouvrir le défilé aérienne célèbrant le 25 mai 1954 la libération du pays. Il à été préservé dans un musée mais à été détruit par un attentat à la bombe d’extrême gauche en 1980.

Aucun Grumman G-36A ne va survivre à la Campagne de Grèce, deux étant détruits au sol et les quatre derniers en vol, deux sous les coups de la DCA ennemie et deux par la chasse italienne.

Les six hydravions Dornier Do-22 hors rang sont tous détruits, un abattu par la DCA italienne le 14 octobre 1949 au sud de l’Albanie, un autre victime de la chasse transalpine le 5 novembre 1949 sur la côte épirotes, un détruit au mouillage par un bombardement naval italien le 17 juillet 1949 près de Corfou, deux abattus par la chasse allemande près d’Athènes les 21 et 27 septembre 1949 et le dernier qui se crasha à l’amerrissage alors qu’il venait d’arriver en Crète.

En ce qui concerne les Supermarine Walrus, vingt-huit exemplaires sont en service en mai 1949 mais seulement huit parviennent en Crète. A cela s’ajoute quatre appareils capturés par les allemands et deux par les italiens. En mauvais état ils sont rapidement feraillés mais selon certains sources, un appareil aurait servit à des opérations clandestines allemandes.

Le reliquat soit quatorze appareils à été perdu sous les coups de la DCA (quatre), de la chasse (six) et de causes diverses généralement accidentelles (quatre).

En ce qui concerne les Arado Ar198 sur les seize appareils disponibles, il n’en restait plus que quatre à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils n’ont pas été réutilisés par la suite en raison de craintes de tirs fratricides et du manque de pièces détachées. Les douze autres appareils ont été perdus sous les coups de la DCA (six), de la chasse (quatre) et au mouillage (deux).

24 Bloch MB-481 étaient disponibles au début de la guerre, seize en ligne et huit en réserve. Un Bloch MB-481 est abattu dès le 4 juillet 1948 par un chasseur italien soit avant même le début de la guerre.

Il ne reste plus que neuf unités en service à l’automne 1949 et enfin quatre exemplaires à la fin de la Campagne de Grèce. Ces appareils seront rachetés par la France et cannibalisés pour leur propre flotte de MB-481 et de MB-483.

Les appareils perdus (dix-neuf donc) l’ont été sous les coups de l’aviation (sept par les italiens cinq par les allemands), de la DCA (quatre _deux par les italiens et deux par les allemands_) et trois suite à des causes diverses et variées.

Enfin ce qui concerne les Heinkel He-115, ils étaient au nombre de 20 exemplaires avec douze neuf et huit reconditionnés. Il restait quinze exemplaires en mai 1949 (trois abattus par l’aviation et deux par la DCA italienne) et cinq à la fin, les dix exemplaires ayant été victimes de la DCA (six) et de l’aviation (quatre). Ces appareils comme les Arado Ar198 ne sont pas réutilisés et ce pour les mêmes raisons.

*
**

Le Conflit (172) Balkans (6)

NdA : ordre de bataille de l’armée de terre au 1er janvier 1949

-1ère Division de Cavalerie

-1er Bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un régiment d’artillerie antiaérienne

-Un état-major

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie issus des RAD (Régiments d’Artillerie Divisionnaires)

-Une compagnie de transport

-1er DI (HL)

-4ème DI (HL)

-Un état-major

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie issus des RAD

-Une compagnie de transport

-2ème DI (HL)

-5ème DI (HL)

-Un état-major

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie issus des RAD

-Une compagnie de transport

-6ème DI (HL)

-8ème DI (HL)

-2ème Division de Cavalerie

-2ème et 3ème bataillons de chars légers (Hotchkiss H-39)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un régiment d’artillerie antiaérien

-Un état-major

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie issus des RAD

-Une compagnie de transport

-3ème DI (HL)

-9ème DI (HL)

-Un état-major

-Un bataillon de cavalerie

-Deux escadrons d’artillerie issus des RAD

-Une compagnie de transport

-7ème DI (HL)

-10ème DI (HL)

-11ème DI

-12ème DI

-13ème DI

-14ème DI

-15ème DI

-16ème DI

-17ème DI

-18ème DI

-Groupement d’Appui-Feu avec le 3ème escadron des RAD des 11ème, 12ème, 15ème, 17ème et 18ème DI, les autres RAD étant des «régiments-papiers».

-Brigade l’Archipel

-Régiment des volontaires du Dodécanèse (NdA à l’époque possession italienne)

-Régiment des volontaires de la Diaspora

-Garde Nationale

-Gendarmerie Hellenique

-Unités de défense passive

*
**

-21.Mira Dioxes : Grumman G-36A

-22.Mira Dioxes : Grumman G-36A

-23.Mira Dioxes : Curtiss H-81

-24.Mira Dioxes : Bloch MB-151

-25.Mira Dioxes : Hawker Hurricane Mk II

-26.Mira Dioxes : Curtiss H-81

-27.Mira Dioxes : Hawker Hurricane Mk II

-31.Mira Vomvardismon : douze Potez 633 et quatre Potez 637

-32.Mira Vomvardismon : douze Bristol Blenheim

-33.Mira Vomvardismon : douze Lioré et Olivier Léo 451

-34.Mira Vomvardismon : douze Potez 633 et quatre Potez 637

-35.Mira Vomvardismon : douze Lioré et Olivier Léo 451

-41. Mira Stratiokis Synergassias : 16 Henschel Hs-126K6

-42. Mira Stratiokis Synergassias : 16 Henschel Hs-126K6

-43. Mira Stratiokis Synergassias : 16 Henschel Hs-126K6

-44. Mira Stratiokis Synergassias : 16 Henschel Hs-126K6

*
**

-Cuirassé Salamis

-Croiseurs légers Elli et Lemnos

-1ère flottille de destroyers : destroyers de classe Kontouriotis

-2ème flottille de destroyers : destroyers de classe Vasilefs Georgios

-3ème flottille de destroyers : destroyers de classe Aetos

-4ème flottille : vedettes lance-torpilles

-5ème flottille : vedettes lance-torpilles

-Bataillon d’hoplites de la mer

-Six sous-marins placés hors rang

-Navire-atelier Hifaistos

-Ravitailleur de sous-marins Amphitriti

-Pétrolier Prometheus

-Citerne Avia

-Remorqueurs

-voilier-école Arès

-Deux escadrilles d’hydravions de patrouille maritime (une de Supermarine Walrus et une volant sur Arado Ar198)

-Deux escadrilles d’hydravions torpilleurs (une volant sur Bloch MB-481 et une seconde sur Heinkel He-115)

-Une escadrille mixte d’avions disposant de douze Avro Anson Mk I, de huit Bristol Beaufort et de six Grumman G-36A.

-Batteries côtières lourdes disposant de canons de 120 et de 152mm

-Batteries côtières de 75 et de 100mm

Le Conflit (66) Europe Occidentale (32)

Si l’essentiel des combats sont naturellement terrestres, des combats aériens et navals ont lieu même si leur impact n’est pas aussi important que les combats terrestres.

L’Aéronautique Militaire Belge qui dépend de l’armée de terre va disputer le contrôle de l’espace aérien national aux avions à Balkenkreuz jusqu’au 15 mai. Par la suite la présence des avions à la cocarde noir-jaune-rouge se fera épisodique mois faute de volonté que de matériel.

D’ailleurs très vite les pilotes sans montures (qui étaient légion faute de réserve d’appareils) furent évacués vers la Grande-Bretagne, certains intégrant la RAF pour combattre sur des avions britanniques en attendant de voler à nouveau sur des appareils français ou britanniques mais avec des cocardes belges.

Par la suite les rares avions belges encore en vol usaient de tactiques leur évitant une confrontation directe avec la Luftwaffe, en opérant de nuit ou par mauvais temps ce qui augmentait le risque d’accidents et de méprise.

A la fin de la Campagne de Belgique fort peu d’appareils de l’AMB ont survécu mais l’expérience accumulée est inestimable. Les pilotes, les navigateurs et les rampants qui participeront à la renaissance de l’AMB sauront en faire bon usage.

Le 10 mai 1949 vingt-huit Morane-Saulnier MS-410 sont disponibles auxquels il faut ajouter quatre appareils en maintenance profonde. Autant le dire tout de suite ces quatre appareils sont déjà hors course.

Le premier jour de Fall Gelb, neuf appareils sont détruits au sol auxquels il faut ajouter trois appareils tellement endommagés que les belges préfèrent les cannibaliser pour récupérer des pièces ce qui est éloquent et significatif.

Sur les seize appareils survivants, douze sont détruits au combat jusqu’à la capitulation belge, la répartition variant selon les écrits mais la majorité d’entre-eux donnant huit appareils abattus en combat aérien et quatre par la Flak. Les quatre survivants repliés à Caen seront détruits par la Luftwaffe lors du bombardement de l’aérodrome de Caen-Carpiquet lors de l’opération HUBERTUS.

Vingt-quatre Hawker Hurricane Mk IV volent sous les cocardes belges un certain 10 mai 1949. douze sont détruits au sol. Six appareils sont abattus durant la campagne de Belgique, les six derniers réfugiés en Grande-Bretagne participent à la défense locale avant de terminer leur carrière en servant de chasseur d’entrainement à Caen.

Vingt-huit Supermarine Spitfire Mk V sont disponibles le 10 mai 1949 mais la flotte tombe très vite à dix-huit puisque dix appareils sont détruits au sol lors des bombardements préliminaires de la Luftwaffe.

Comme il ne restait que huit appareils à la capitulation belge cela signifie que dix autres ont été détruits (six en combat aérien et quatre par la Flak), laissant huit appareils qui comme les Hurricane vont être utilisés pour la défense locale puis pour l’entrainement.

Si la chasse belge est essentiellement équipée d’avions étrangers elle peut se targuer de posséder un chasseur de conception nationale, le Renard R-36M.

Seize exemplaires sont ainsi en service mai 1949 mais dès le premier jour huit sont perdus (six au sol et deux lors d’une collision suite à un décollage en catastrophe). Les huit appareils restant auraient abattu un Me-109, quatre He-111, deux Ju-52 et deux Do-217.

Aucun appareil n’à survécu à la Campagne de Belgique, cinq étant perdus en combat aérien, un abattu par la DCA belge, un détruit au sol par l’artillerie de campagne allemande et le dernier incendié par son pilote lors de la chute de la poche d’Ostende.

L’aviation militaire belge possède également des chasseurs bimoteurs Bréguet Br700C2. Sur les seize exemplaires disponibles le 10 mai 1949, deux sont détruits au sol par les bombardements préliminaires de la Luftwaffe. Les autres décollent pour combattre l’aviation allemande subissant des pertes sensibles puisqu’il ne reste que six appareils quand les troupes belges capitulent. Cela signifie que huit appareils ont été perdus au combat (quatre abattus par la Flak et quatre par l’aviation allemande).

Le Caproni Ca-313 est un petit bimoteur de conception et de fabrication italienne utilisé pour la reconnaissance, l’observation et l’attaque. Vingt-huit exemplaires sont disponibles quand les allemands déclenchent FALL GELB.

Douze appareils sont détruits au sol par la Luftwaffe. Douze appareils vont être détruits durant la Campagne de Belgique, deux au sol par un bombardement, quatre par la Flak et six par l’aviation allemande.

Le Renard R-40 était un petit monomoteur de conception et de fabrication belge utilisé pour l’attaque (R-40A) et pour la reconnaissance et l’observation (R-40B). Le 10 mai on trouvait douze R-40A et trente R-40B. Après les combats du premier jour la flotte tombe à huit R-40A et vingt-quatre R-40B essentiellement suite aux attaques préliminaires de l’aviation allemande.

Quand la Belgique capitule le 27 juin 1949 il reste quatre R-40A et vingt R-40B mais la majeure partie est capturée par les allemands qui vont les réutiliser pour l’entrainement et pour la lutte anti-guerilla en URSS et dans les Balkans. Ce qui est certain c’est qu’aucun R-40 n’à survécu au second conflit mondial.

Le bombardier en piqué français Loire-Nieuport LN-430 équipe l’Aéronautique Militaire Belge à raison de seize exemplaires en septembre 1948, douze étant disponibles au mois de mai.

Six appareils sont détruits au sol par les bombardements de la Luftwaffe. Six sont donc encore opérationnels, quatre étant perdus durant la Campagne de Belgique (un abattu par la Flak le 12 mai, un autre abattu par la chasse le même jour, deux sont victimes de la chasse allemande les 17 mai et 2 juin) ce qui laisse deux appareils opérationnels mais trop usés pour être réutilisés. Servant de leurres à Caen, ils sont détruits lors de l’opération HUBERTUS.

Dans le domaine du bombardement, la Belgique à acquis seize Douglas DB-7. Douze appareils sont encore là en mai 1949. Après la perte de quatre avions lors de l’assaut des aérodromes. Huit autres appareils sont détruits durant les combats, un au sol, quatre par la Flak et trois par la chasse. Il restait donc deux appareils qui vont être réutilisés par l’entrainement.

Pour compléter ses DB-7 la Belgique à choisit le Lioré et Olivier Léo 451 commandé à quarante-huit exemplaires. 44 avions sont encore là le 10 mai 1949, certains en attaquant les colonnes allemandes sans ordre provoquant selon les mots d’un des pilotes «un beau bordel chez les boches».

Parallèlement douze appareils sont détruits au sol (huit totalement et quatre irréparables ce qui revient au même). Il restait douze appareils quand la Belgique capitule. Huit sont conservés pour entrainement en attendant l’arrivée des Léo 458.

Le Renard R-31B était un avion de reconnaissance de conception et de fabrication belge totalement dépassé en mai 1949. Si certains avaient rejoint le Congo belge d’autres étaient encore déployés en métropole en l’occurrence quinze exemplaires. Cinq appareils sont détruits au sol et huit autres seront perdus au combat (quatre par la Flak et quatre par la chasse), les deux survivants servant en France pour l’entrainement jusqu’en 1951 quand trop usés ils sont ferraillés.

Le Dewoitine D-720 est un «triplace de travail» que la Belgique choisit pour compléter ses propres avions de reconnaissance et d’observation. Trente exemplaires sont disponibles le 10 mai 1949, dix avions étant détruits au sol réduisant la flotte à vingt avions. Le 27 juin 1949, il n’en reste plus que neuf ce qui signifie que onze avions ont été détruits au combat (deux détruits au sol par l’artillerie de la Heer, cinq par la Flak et quatre par la chasse).

Le Bréguet Br694 comme son nom l’indique est un rejeton d’une famille nombreuse celle du «690» à savoir un triplace de reconnaissance. Trente exemplaires sont disponibles le 10 mai 1949 mais dix avions sont détruits au sol, réduisant la flotte à vingt. Douze appareils sont détruits au cours des combats (quatre par la Flak et huit par la chasse).

En ce qui concerne les victoires belges les chiffres sont contestés ou plutôt font l’objet de querelles d’historiens. Mis à part le Renard R-36M dont on connait avec certitude les victoires (un Me-109, quatre He-111, deux Ju-52 et deux Do-217), pour les autres chasseurs les travaux sont plus lacunaires, plus incertains.

A cela il faut ajouter qu’au dessus de la Belgique des chasseurs français et britanniques ont combattu prélevant leur part de chasseurs, de bombardiers, d’avions de reconnaissance et de transport à la Balkenkreuz.

Le plus simple est donc de parler des pertes allemandes au dessus de la Belgique sans faire de différences entre les différentes unités aériennes et de DCA alliées.

Commençons par la XIII.Fliegerkorps appelé également FliegerKorps Nederland (Corps Aérien Pays-Bas). Cela signifie qu’avant de combattre au dessus du territoire belge, le 13ème Corps Aérien à combattu au dessus des Pays-Bas. Qui dit combat dits bien évidemment pertes et aucun type d’ unité n’est épargnée.

Le 10 mai au matin cette unité occasionnelle va engager 162 chasseurs monomoteurs (54 Me-109F, 27 Me-109G, 54 Me-109H et 27 Fw-190G), 72 chasseurs lourds bimoteurs (54 Me-110G et 18 Me-210), 108 bombardiers moyens (27 Do-217 et 81 He-111), 54 bombardiers en piqué Ju-87D, 27 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 54 avions d’appui rapprochés Henschel Hs-129, 27 avions de reconnaissance Ju-188, 27 Ju-52/3m et 18 Me-323 pour le transport soit un total de 549 appareils.

La chasse néerlandaise à abattu six Fw-190 (quatre Fw-190G et deux Fw-190D), huit Me-109 (trois Me-109F, deux Me-109G et trois Me-109H), huit Heinkel He-111, six Dornier Do-217, deux Hs-129, deux Ju-188, deux Me-323 et trois Ju-52/3m soit un total de 37 appareils.

A cela s’ajoute des pertes causées par la DCA (deux Me-109H, un Fw-190D, un Me-110G, un Me-210G, un Do-217 et deux Ju-52/3m) et par les accidents inévitables surtout en temps de guerre à savoir deux Me-109G, deux Fw-190G, un Ju-188 et un He-111.

Au total le FliegerKorps Nederland à perdu quarante-neuf appareils au dessus des Pays-Bas en attendant les pertes au dessus de la Belgique sont élevées mais pas catastrophiques.

Quand la Belgique capitule, le XIII.Fliegerkorps opère au dessus de la France mais à entre le 1er le 27 juin à perdu huit Me-109 (quatre Me-109G, deux Me-109F et deux Me-109H), quatre Fw-190G, deux Do-217, deux Ju-188, deux He-111 et deux Ju-52/3m soit vingt appareils abattus par la chasse sans compter les pertes causées par la DCA (six Fw-190D, quatre Ju-87D, deux Hs-129, un He-111 deux Do-217 soit quinze appareils) et par les accidents (deux Me-109G, deux Fw-190G, un He-111, un Do-217, un Ju-188 soit sept appareils).

Cela signifie que le 27 juin 1949 le FliegerKorps Nederland à perdu 91 appareils soit 16.58% de pertes même si des appareils neufs ont remplacé une partie des appareils perdus avec parfois aux commandes des pilotes fraichement macaronés.

Le XIV.Fliegerkorps (parfois appelé FliegerKorps Flamisch « Corps Aérien Flamand») dispose le 10 mai 1949 de 162 chasseurs monomoteurs (54 Me-109F, 54 Fw-190E et 54 Fw-190G), de 54 chasseurs lourds bimoteurs (18 Me-110B, 18 Me-110G et 18 Me-210B), de 108 bombardiers médians (54 Dornier Do-217, 27 Ju-188, 27 He-111), 81 chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190D, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance et d’observation (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 63 avions de transport (27 Ju-90, 12 Fw-200 et 24 Me-323) soit un total de 558 appareils prêts à être engagés.

A la fin de la Campagne de Belgique (1949) le 14ème Corps Aérien à perdu douze Me-109F, neuf Fw-190E, six Fw-190G, six Me-110B, quatre Me-110G, deux Me-210B, six Do-217, quatre Ju-188, huit He-111, huit Ju-87B, dix Ju-87D, quatre Fw-189, dix Fi-156, quatre Ju-90, quatre Fw-200 et six Me-323 soit 103 appareils perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à différents accidents parfois causés par des avaries de combat soit un taux de perte de 18.46% même si comme pour le FliegerKorps Nederland des appareils de remplacement sont arrivés.

Enfin le dernier XV.FliegerKorps (appelé parfois FliegerKorps Belgium) aligne 162 chasseurs monomoteurs (135 Me-109F et 27 Fw-190A), 54 chasseurs lourds bimoteurs Me-110D, 108 bombardiers médians (27 He-111 et 81 Do-217), 81 chasseurs-bombardiers Fw-190D, 27 avions d’appui rapproché Henschel Hs-129, 18 bombardiers lourds quadrimoteurs Heinkel He-179, 54 bombardiers en piqué (27 Ju-87B et 27 Ju-87D), 36 avions de reconnaissance (12 Fw-189 et 24 Fi-156) et 27 Ju-52/3m de transport soit un total de 567 appareils de différents types.

Ce corps aérien subit des pertes très élevées car les combats dans le sud de la Belgique et le nord de la France sont violents, les avions à la Balkenkreuz devant faire face aux GRAVIA des armées engagées en Belgique mais aussi aux unités déployées en France qui cherche à protéger la future base de repli.

C’est ainsi que la chasse, la DCA et les accidents rayent des registres 36 Me-109F, 12 Fw-190A, 18 Me-110D, 8 He-111, 24 Do-217, 24 Fw-190D, 8 Hs-129, 4 He-179, 12 Ju-87B, 8 Ju-87D, 4 Fw-189, 10 Fi-156 et 12 Ju-52/3m soit un total de 180 appareils et un taux de perte de 39.21% presque 40%, une véritable saignée partiellement compensée par l’arrivée de nouveaux appareils et de nouveaux pilotes même si les écoles de formation peinent à fournir suffisamment de pilotes, de navigateurs, de mitrailleurs, d’opérateurs radios et même de rampants (mécaniciens, armuriers…….).

Au total sur les 1674 appareils engagés par les allemands au dessus des Pays-Bas, de la Belgique et du nord de la France, 374 ont été perdus sous les coups de la chasse, de la DCA et suite à des accidents ce qui représente un taux de perte de 23.88%, un taux important mais pas la saignée que l’on présente parfois.

Et de l’autre côté comment cela s’est passé ? Plus mal car les français et les britanniques ont subit des pertes importantes. Non seulement parce que les alliés ont perdu mais aussi parce que très vite la Luftwaffe à prit le contrôle du ciel belge, mettant au supplice les unités de chasse et surtout les unités de bombardement, d’attaque et de reconnaissance.

Commençons par l’Armée de l’Air qui comme nous le savons va déployer des GRAVIA (Groupement d’Aviation d’Armée) en soutien de la 7ème (GRAVIA-VIIA), de la 1ère (GRAVIA-IA), de la 9ème (GRAVIA-IXA) et même de la 2ème Armée (GRAVIA-IIA). Certes cette dernière reste en France pour verrouiller le massif ardennais et la Meuse tout en se préparant à recueillir les unités de la 9ème Armée mais son aviation n’hésite pas à opérer au dessus du Luxembourg qu’il soit belge ou qu’il appartient au Grand-Duché.

Le Groupement d’Aviation de la 7ème Armée (GRAVIA-VIIA) dispose de 81 chasseurs monomoteurs Bloch MB-157, 27 chasseurs bimoteurs Lockheed H-322 Eclair, 54 avions d’assaut (27 Bréguet Br691 et 27 Br693), 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 bombardiers médians Lioré et Olivier Léo 451 et 36 bimoteurs de reconnaissance Bloch MB-176 soit un total de 252 appareils auxquels il faut ajouter les avions des deux GAO soit 8 Bloch MB-175, 8 Bloch MB-176, 24 Dewoitine D-720 et 30 ANF-Les Mureaux ANF-123.

Cela donne un total de 322 appareils (81 Bloch MB-157, 27 bimoteurs Lockheed H-322 Eclair, 27 Bréguet Br691, 27 Bréguet Br693, de 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451, 44 Bloch MB-176 8 Bloch MB-175, 24 Dewoitine D-720 et 30 ANF-Les Mureaux ANF-123).

Après six semaines de durs combats le GRAVIA-VIIA à perdu toutes causes confondues 18 Bloch MB-157, 6 Lockheed H-322 Eclair, 10 Bréguet Br691, 9 Bréguet Br693, 12 Loire-Nieuport LN-430, 10 Lioré et Olivier Léo 451, 12 Bloch MB-176, 4 Bloch MB-175, 10 D-720 et 12 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 103 appareils sur 322 (32%).

Le Groupement d’Aviation de la 1ere Armée (GRAVIA-IA) dispose au total de 492 appareils en comptant ceux du GRAVIA (387 appareils) et ceux des trois GAO des corps d’armée de la 1ère Armée (105 appareils).

On trouve 162 chasseurs monomoteurs (81 Arsenal VG-33 et 81 Dewoitine D-520), 54 chasseurs lourds (27 Lockheed H-322 et 27 Bréguet Br700C2), 54 avions d’assaut (27 Bréguet Br695 et 27 Bréguet Br693), 54 bombardiers en piqué Bréguet Br698, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451, 60 avions de reconnaissance et d’observation (52 Bloch MB-176 et 8 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplans d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

A l’issue de la Campagne de Belgique, le GRAVIA-IA à perdu toutes causes confondues 16 Arsenal VG-33, 18 Dewoitine D-520, 8 Lockheed H-322, 9 Bréguet Br700C2, 11 Bréguet Br695, 8 Bréguet Br693, 20 Bréguet Br698, 12 Lioré et Olivier Léo 451, 12 Bloch MB-176, 4 Bloch MB-175, 18 Dewoitine D-720 et 24 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total 160 appareils sur 492 en ligne (32.52%).

Le Groupement d’Aviation de la 9ème Armée (GRAVIA-IXA) dispose au total de 330 appareils répartis entre les 225 appareils du groupement d’aviation stricto sensu et les 105 appareils des trois GAO de la 9ème Armée.

Ces 330 avions sont répartis entre 81 chasseurs monomoteurs Arsenal VG-33, 27 chasseurs lourds Bréguet Br700C2, 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 avions d’assaut (neuf Bréguet Br691 et 18 Bréguet Br693), 27 Lioré et Olivier Léo 451, 60 avions de reconnaissance (44 Bloch MB-176 et 16 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplaces d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

Il perd 18 Arsenal VG-33, 9 Bréguet Br700C2, 12 Loire-Nieuport LN-430, quatre Bréguet Br691, huit Bréguet Br693, 10 Lioré et Olivier Léo 451, 9 Bloch MB-176, 6 Bloch MB-175, 12 Dewoitine D-720 et 17 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 105 appareils sur 330 (31.8%).

Le Groupement d’Aviation de la 2ème Armée (GRAVIA-IIA) dispose au total de 330 appareils (225 pour le GRAVIA, les autres pour les GAO) répartis entre 81 chasseurs monomoteurs Curtiss H-81, 27 chasseurs lourds Lockheed H-322 Eclair, 81 bombardiers horizontaux (54 Douglas DB-7D et 27 Amiot 351), 60 avions de reconnaissance (52 Bloch MB-176 et 8 Bloch MB-175), 36 triplaces de travail Dewoitine D-720 et 45 biplaces d’observation ANF-Les Mureaux ANF-123.

Ce groupement va perdre 12 Curtiss H-81, 10 Lockheed H-322 Eclair, 16 Douglas DB-7D, 14 Amiot 351, 8 Bloch MB-176, 2 Bloch MB-175, 10 Dewoitine D-720 et 14 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 86 appareils sur 330 avions engagés (26%).

La Royal Air Force (RAF) engage sur le continent et donc en Belgique son Advanced Air Strike Force (AASF) pour soutenir son corps expéditionnaire engagé outre-quiévrain.

Cette force comprend sept squadrons de chasse représentant 140 appareils répartis entre 20 Supermarine Spitfire Mk IX, 100 Supermarine Spitfire Mk V et 20 Bristol Beaufighter Mk IF mais aussi quatre squadrons de chasse bombardement soit 80 appareils (40 Hawker Typhoon, 20 De Havilland Mosquito et 20 Bristol Beaufighter).

On trouve également 80 bombardiers horizontaux (60 Vickers Wellington et 20 Martin 187 Baltimore), 60 avions de reconnaissance et de coopération (20 De Havilland Mosquito et 40 Westland Lysander), les avions de transport n’étant pas déployés depuis la France mais multipliant les rotations entre la Grande-Bretagne et le continent.

L’AASF comprend au total 360 appareils de combat ce qui correspond grosso modo à un Groupement d’Aviation.

Les britanniques connaissent des pertes puisque 32 Spitfire (20 Mk V et 12 Mk IX), 8 Bristol Beaufighter Mk IF, 13 Hawker Typhoon, 8 De Havilland Mosquito, 8 Bristol Beaufighter FB Mk IV, 16 Vickers Wellington, 8 Martin 187 Baltimore, 8 De Havilland Mosquito de reconnaissance et 18 Westland Lysander soit un total de 119 appareils sur 330 et un taux de perte 33.05% hors avions de transport.

Les combats aériens, les combats terrestres, la Campagne de Belgique c’est aussi des combats navals même si leur ampleur à été très limitée faute de combattants, le Corps Naval Belge (CNB) étant une marine modeste tandis que les allemands n’ont pas engagé d’unités majeures qui restèrent en Norvège ou à proximité immédiate.

Rappelons que la marine belge possédait en mai 1949 un croiseur-éclaireur le Léopold 1er, quatre torpilleurs Genk Liège Bruxelles et Zeebrugge, seize vedettes lance-torpilles (V-1 à V-16), trois patrouilleurs-dragueurs (A-1 A-2 et A-4), un pétrolier (le Wallonie), un cargo le Flaminsch, le transport côtier Yser, des chalutiers réquisitionnés et une flottille aéronavale (quatre Supermarine Walrus et six Latécoère Laté 298).

Le navire-amiral du CNB, la croiseur-éclaireur Léopold 1er est endommagé le 7 juin 1949. Ce jour là il couvrait une évacuation d’Ostende, des civils mais aussi des troupes qui devaient se préparer à reprendre la lutte.

Après avoir stoppé une unité blindée avec ses canons de 133mm il est la cible de l’aviation allemande qui va lancer trois attaques. Si les deux premières ne provoquent que des dégâts limités, la troisième est nettement plus meurtrière, deux bombes touchant le navire, la première détruit la tourelle I de 133mm et la deuxième ravage l’espace compris entre les deux cheminées. Le navire se replie sur la Grande-Bretagne où il sera immobilisé pour réparations jusqu’au mois de novembre 1949.

-Deux torpilleurs légers sont coulés durant la Campagne de Belgique (1949) à savoir le Zeebrugge et le Bruxelles.

Le premier est victime le 21 mai 1949 de l’action de chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 qui le surprennent alors qu’il venait de protéger un transport de troupes britanniques d’une attaque de S-Boote.

Douze appareils chacun armé d’une bombe de 250kg foncent sur le navire belge qui s’éloigne à grande vitesse en manœuvrant de manière énergique pour échapper aux avions allemands. Il ouvre le feu de toute sa DCA. Trois avions sont abattus, quatre larguent leurs bombes pendant que les autres mitraillent le navire pour neutraliser la DCA.

Une bombe touche l’affût simple supérieur avant, provoquant de terribles dégâts puisque la passerelle est touchée. Une deuxième bombe explose sur la plage arrière entrainant la détonation des grenades anti-sous-marines.

Le navire n’est plus qu’un corps mort. Les survivants évacuent sous le mitraillage des avions allemands avant que ceux-ci ne s’éloignent pourchassés par des chasseurs français qui avaient entendu l’appel de détresse du torpilleur.

Ces appareils vont rester le plus longtemps possible sur zone pour couvrir l’arrivée des secours et leurs pilotes seront décorés par le roi des belges Léopold III de l’Ordre de Léopold.

Le torpilleur lui finit par chavirer sur tribord et couler au fond de la mer du nord. L’épave redécouverte en 1977 est classée tombe de guerre.

Huit jours plus tard c’est le Bruxelles qui est coulé. Le 29 mai 1949 alors qu’il opérait au large de la Dunkerque, il est surpris au crépuscule par quatre vedettes lance-torpilles S-Boot allemandes.

Une torpille endommage le navire à la proue mais une deuxième explose en plein milieu privant le navire d’énergie et coupant la coque en deux.

Si l’arrière coule rapidement, l’avant flotte pendant près d’une demi-heure permettant aux marins belges d’évacuer sur des bâtiments alliés parvenus à la rescousse.

Les deux parties du torpilleur reposent à environ 150m l’une de l’autre à une profondeur qui le rend en théorie accessible aux plongeurs mais comme l’épave est classé tombe de guerre (war grave) la plongée y est interdite sauf autorisation exceptionnelle.

-Sur les trois patrouilleurs-dragueurs disponibles en mai 1949 (A-1 A-2 A-4) seuls les deux premiers survivent, le patrouilleur-dragueur A-4 est coulé par une mine allemande le 21 mai 1949, mine qu’il tentait de désamorcer.

-Six vedettes lance-torpilles sont coulées durant la Campagne de Belgique, dix navires disponibles se replient sur la Normandie opérant aux côtés des unités canadiennes.

Les V-1 et V-12 sont victimes de l’aviation allemande respectivement les 12 et 18 mai, les V-3 et V-8 sont coulées par des S-Boot (15 et 19 mai), la V-5 est victime d’une méprise d’une batterie côtière belge au large d’Ostende (25 mai) et la V-4 est coulé suite à une collision avec un cargo le 23 mai.

-Le pétrolier Wallonie survit au conflit mais sera torpillé en mer du Nord par un sous-marin allemand le 4 octobre 1952.

-Le cargo Flamisch est coulé par l’aviation allemande le 15 mai 1949. Le 14 mai, il arrive à Anvers et charge plusieurs centaines de tonnes de munitions afin de les mettre à l’abri des griffes allemandes.

La Luftwaffe ne lui en laisse pas l’occasion. Le lendemain 15 mai, à l’aube, il est attaqué par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Non escorté (le navire prévu avait été victime d’une avarie qui avait retardé son appareillage), il est une proie facile, sa DCA étant limitée et se retrouve rapidement à court de munitions.

Trois bombes touchent le cargo qui explose en une gigantesque boule de feu, l’explosion étant parait-il entendue jusqu’en Angleterre. Il coule immédiatement en ne laissant aucun survivant.

A ce jour l’épave n’à jamais été retrouvé, certains chercheurs émettant l’hypothèse que le navire à été pulverisé et qu’à défaut de coque on ne trouve que des éléments dispersés au fond de la mer du Nord.

Sur les quatre Walrus en service en mai 1949, trois sont perdus avec deux abattus par la chasse allemande, un autre est détruit à son mouillage par l’artillerie allemande alors que le dernier va survivre au conflit.

Quatre Latécoère Laté 298 sont également perdus sur les six en service, deux étant perdus lors d’une collision en vol, un autre est abattu par la chasse allemande et le quatrième est abattu par la Flak. Les deux derniers réfugiés en France seront finalement ferraillés.

Le Conflit (60) Europe Occidentale (26)

La Belgique comme en 1914 !

Rappel (1) : ordre de bataille de la Belgique

Armée de Terre

NdA : liste des corps d’armées selon leur position du nord au sud, des Pays-Bas à la France

-Un état-major

-Réserve stratégique : Quatre Divisions d’Infanterie placées hors rang au sein de la réserve stratégique : 1ère, 14ème, 16ème et 18ème DI, 9ème Corps d’Armée (9ème CA) dit Corps de Cavalerie : 1ère et 2ème Divisions de Cavalerie (divisions dites «pétrole-picotin»)

-2ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) et 7ème Division d’Infanterie (7ème DI)

-4ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 2ème Division d’Infanterie (2ème DI) et 3ème Division d’Infanterie (3ème DI)

-5ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 12ème Division d’Infanterie (12ème DI) et 15ème Division d’Infanterie (15ème dI)

-7ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 5ème Division d’Infanterie (5ème DI) et 10ème Division d’Infanterie (10ème DI)

-3ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 9ème Division d’Infanterie (9ème DI) et 11ème Division d’Infanterie (11ème DI)

-8ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 6ème Division d’Infanterie (6ème DI) et 8ème Division d’Infanterie (8ème DI)

-6ème Corps d’Armée : unités d’appui et de soutien, 13ème Division d’Infanterie (13ème DI) et 17ème Division d’Infanterie (17ème DI)

-1er Corps d’Armée des Ardennes (1er CAA) : unités d’appui et de soutien, 1ère Division de Chasseurs Ardennais et 2ème Division de Chasseurs Ardennais

Aviation de l’Armée de Terre

-Un état-major

-1er régiment (chasse) : un groupe de seize Morane-Saulnier MS-410, deux groupes de seize Hawker Hurricane et un groupe de seize Renard R-36M soit un total de soixante-quatre chasseurs

-2ème régiment (chasse) : un groupe de seize Morane-Saulnier MS-410, deux groupes de seize Supermarine Spitfire et un groupe de seize Bréguet Br700C2 soit un totale de soixante-quatre chasseurs.

-3ème régiment (bombardement) : un groupe de seize bombardiers légers Douglas DB-7 et trois groupes de seize Lioré et Olivier Léo 451 soit un total de soixante-quatre appareils

-4ème régiment (attaque) : deux groupes de seize Caproni Ca.313, un groupe de seize Renard R-40A et un groupe de Loire-Nieuport LN-430 soit un total de soixante-quatre appareils.

-5ème régiment (reconnaissance) : deux groupes de seize Bréguet Br694, un groupe de seize Renard R-31B et un groupe de seize Renard R-40B soit un total de soixante-quatre appareils

-6ème régiment (observation et coopération) : deux groupes de seize Renard R-40B et deux groupes de seize Dewoitine D-720 soit un total de soixante-quatre appareils.

-Des avions d’entrainements

-Des avions de transport fournis à la demande par la Sabena

Corps Naval Belge

-Un état major implanté à Ostende

-Le croiseur-éclaireur Léopold 1er hors rang et navire-amiral du CNB

-La 1ère flottille de torpilleurs : torpilleurs légers Genk Liège Bruxelles Zeebrugge

-2ème et 3ème flottilles de torpilleurs : huit vedettes lance-torpilles chacune, la première disposant des V-1 V-3 V-5 V-7 V-9 V-11 V-13 V-15 et la seconde des V-2 V-4 V-6 V-8 V-10 V-12 V-14 et V-16.

-4ème groupe de patrouilleurs-dragueurs : patrouilleurs-dragueurs A-1, A-2 et A-4.

-Groupe de soutien : pétrolier Wallonie cargo Flaminsch Transport côtier Yser, châlutiers réquisitionnés

-Flottillle Aéronavale : quatre Supermarine Walrus et six Latécoère Laté 298

Rappel (2) : unités terrestres alliées engagées en Belgique

En vertu de la manœuvre AUSTERLITZ, les unités alliées du Groupe d’Armées n°1 entrent en Belgique pour une toujours risquée bataille de rencontre avec les unités allemandes.

On espère que les belges vont tenir suffisamment longtemps pour éviter que les DI n’aient à combattre pour s’installer sur la ligne prévue à savoir la rivière Dyle (même si secrètement le général Villeneuve espérait atteindre pourquoi pas la frontière belge!) et attendre de pied ferme le hun/fridolin/boche.

Si la 2ème Armée reste en France, les autres unités (7ème Armée, BEF, 1ère Armée et 9ème Armée) passant en Belgique, couvert par les unités motomécaniques.

7ème Armée

Zone de responsabilité : Dunkerque-Armentières

-407ème, 417ème, 427ème et 437ème régiments de pionniers

-7ème et 17ème compagnies de garde de QG

-Groupement de Bataillons de Chars de Combat n°507 (GBCC n°507) : 7ème BCC (45 FCM-42), 17ème BCC : (45 Renault R-40) 32ème BCC (45 FCM-42) et 43ème BCC (45 Renault R-40)

-Parc des engins blindés n°7

-Différentes unités du génie, des transmissions et du train avec trois compagnies hippomobiles et des compagnies de transport équipés de camions, d’autos et d’autocars; des unités d’intendance et de santé ainsi que des unités de gendarmerie pour maintenir l’ordre dans les arrières et gérer les éventuels prisonniers.

-7ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (7ème GAAC) organisé en un état-major, une batterie hors rang pour le soutien logistique, deux batteries de 75mm équipés de canons de 75mm contre-avions modèle 1944 et deux batteries de 37mm équipés de canons de 37mm Schneider modèle 1941

-1er Corps d’Armée (1er CA) : 601ème régiment de pionniers, 1er GRCA (douze AMX-42, seize automitrailleuses AM modèle 1940P + fusiliers motocyclistes), 101ème RALT (deux groupes de
105L modèle 1936S et un groupe de 155 GPF-T), unités du génie et de soutien

-5ème GRDI : vingt Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-25ème Division d’Infanterie Motorisée (25ème DIM) 

-12ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (12ème GRDI) : vingt Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-27ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (27ème GRDI) : vingt FCM-42 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

18ème Corps d’Armée (18ème CA) : 618ème régiment de pionniers, 18ème GRCA (douze AMX-42, dix-huit AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 115ème RALH (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155L modèle 1917S), unités du génie et de soutien.

-2ème GRDI : vingt Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) 

-68ème GRDI : vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P

-60ème Division d’Infanterie (60ème DI) :

-59ème GRDI : vingt chars légers AMX-44 et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI) 

British Expeditionnary Force (BEF)

-Etat-major implanté à Lille

-Deux régiments d’artillerie légère

-Deux régiments d’artillerie de campagne

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Deux brigades antiaériennes

-Trois régiments antichars

-Deux régiments de cavalerie

-1st British Corps : 1st Infantry Division, 1st Canadian (Infantry) Division et 44th «Home Counties» Division

-2nd British Corps : 2nd Infantry Division, 3rd Infantry Division et 48th «South Middland» Division

-3rd British Corps : 4th Infantry Division, 6th Infantry Division 50th «Northumberland» Division et 46th North Middland Division (en réserve)

-1st British Armoured Corps : 1st Armoured Division (UK) et 2nd Armoured Division (UK)

1ère Armée

Secteur opérationnel : Condé sur l’Escaut à Fourmies

-401ème, 411ème et 421ème régiments de pionniers

-1ère et 11ème compagnies de garde de QG

-Groupement de Bataillons de Chars de Combat n°501 (GBCC n°501) : 1er BCC  (45 Renault R-40) 11ème BCC (45 Renault R-35 mod), 24ème BCC (45 FCM-42) et 34ème BCC (45 FCM-42)

-Parc des engins blindés n°1

-Des unités du génie, de transmissions et de soutien logistique

-1er Groupement Anti-Aérien de Campagne (1er GAAC) organisé comme les autres en un Etat-Major, une Batterie Hors-Rang pour le soutien logistique, deux batteries de 75mm équipées de canons de 75mm contre-avions modèle 1944 et deux batteries de 37mm équipés de canons de 37mm Schneider modèle 1941

-2ème Corps d’Armée (20ème CA) : 602ème régiment de pionniers, 2ème GRCA ( 20 AMX-44 et seize AM modèle 1940P), 105ème RALH (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155L modèle 1918), différentes unités du génie et de soutien.

-7ème GRDI (vingt chars légers AMX-44 et et vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P)

-1ère Division d’Infanterie Motorisée (1ère DIM) 

-92ème GRDI (vingt AMX-44 et vingt-huit AM modèle 1940P)

-2ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (2ème DINA) 

-19ème Corps d’Armée (19ème CA) : 619ème Régiment de Pionniers, 19ème GRCA ( 20 AMX-42, 16 automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes), 106ème RALH (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de canons de 155L modèle 1945S) et unité du génie et de soutien

-4ème GRDI (vingt chars légers FCM-42 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM) 

-80ème GRDI (vingt chars légers Hotchkiss H-39 et ving-huit AM modèle 1940P)

-1ère Division Marocaine (1ère DM) 

-20ème Corps d’Armée (20ème CA) : 620ème Régiment de Pionniers, 20ème GRCA (vingt Hotchkiss H-39 et vingt-huit AM modèle 1940P), 104ème RALT (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm GPF-T) et unité du génie et de soutien.

-3ème GRDI (vingt chars légers AMX-42 et vingt-huit automitrailleuses modèle 1940P)

-12ème Division d’Infanterie Motorisée (12ème DIM) 

-95ème GRDI (vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit AMD-178B)

-5ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (5ème DINA) 

9ème Armée

NdA Secteur opérationnel : Fourmies-Sedan

-402ème 403ème 445ème et 481ème régiments de pionniers

-9ème et 19ème compagnies de garde de quartier général

-Groupement de Bataillons de Chars de Combat n°509 (GBCC-509) : 5ème BCC  (45 légers Renault R-35 mod.), 16ème BCC  (45 Renault R-40), 29ème BCC  (45 Renault R-40) et 39ème BCC  (45 Renault R-40)

-La 3ème brigade de spahis est rattaché directement à l’état-major de la 9ème armée mais peut être mis à disposition pour emploi à l’un des trois corps d’armée.

-102ème Division d’Infanterie de Forteresse

-Unités du génie, des transmissions, de soutien

-9ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (9ème GAAC) organisé en un état-major, une batterie hors-rang pour le soutien logistique, deux batteries de 75mm équipées de canons de 75mm contre-avions modèle 1944 et deux batteries de 37mm équipés de canons de 37mm Schneider modèle 1941

-3ème Corps d’Armée (3ème CA) : 3ème GRCA (vingt Hotchkiss H-39, vingt-huit AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 102ème RALA/T (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm GPF-T), 361ème RALP (deux groupes de 105L modèle 1936S et un groupe de 155mm GPF-T), différentes unités du génie et de soutien.

-1er GRDI : (vingt FCM-42 et vingt-huit AM modèle 1940P)

-5ème Division d’Infanterie Motorisée (5ème DIM) :

-30ème GRDI (vingt FCM-42 et vingt-huit automitrailleuses modèle 1940P)

-18ème Division d’Infanterie (18ème DI) 

-4ème Corps d’Armée (4ème CA) : 604ème Régiment de Pionniers (604ème RP), 4ème GRCA (vingt Hotchkiss H-39, vingt-huit automitrailleuses AM modèle 1940P sans oublier des fusiliers motocyclistes), 111ème RALCH (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 1155L modèle 1945S) et des unités du génie et de soutien.

-94ème GRDI : (vingt chars légers AMX-42 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P).

-4ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (4ème DINA) 

-24ème GRDI : (vingt chars légers AMX-42 et vingt-huit automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P)

-22ème Division d’Infanterie (22ème DI) :

21ème Corps d’Armée (21ème CA) : 621ème Régiment de Pionniers, 21ème GRCA (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses AMD-178), 109ème RALH (deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155L modèle 1918) plus différentes unités du génie et de soutien.

-66ème GRDI (vingt chars légers AMX-42 et vingt-huit AM modèle 1940P)

-53ème Division d’Infanterie (53ème DI) :

-9ème GRDI (vingt chars légers Hotchkiss H-39 et vingt-huit AMD-178)

-61ème Division d’Infanterie (61ème DI)

Rappel (3) : unités aériennes alliées engagées en Belgique

France

-Groupement d’Aviation de la 7ème Armée (GRAVIA-VIIA) : 8ème Escadre de Chasse  (81 Bloch MB-157 et 27 Lockheed H-322 Eclair), GBA I/35 et II/35 (Bréguet Br691 pour le premier et Bréguet Br693 pour le second), GBp I/40 (Loire-Nieuport LN-430), GBM II/12 (Lioré et Olivier Léo 451) et GR I/35 (Bloch MB-176)

-GAO n°501 (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-GAO n°518 (Huit Bloch MB-176 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-Groupement d’Aviation de la 1ere Armée (GRAVIA-IA) : 2ème Escadre de Chasse (81 Arsenal VG-33 et 27 Lockheed H-322), 3ème Escadre de Chasse (81 Dewoitine D-520 et 27 Bréguet Br700C2), GBA II/35 et II/51 (équipés respectivement de Bréguet Br695 et de Bréguet Br693), GBp I/42 et GBp II/42 (Bréguet Br698), GBM II/12 (Lioré et Olivier Léo 451) et le GR II/35 (Bloch MB-176)

-GAO n°502 : (Huit Bloch MB-176 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-GAO n°519 : (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-GAO n°520 : (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-Groupement d’Aviation de la 9ème Armée (GRAVIA-IXA) : 1ère Escadre de Chasse : (81 Arsenal VG-33 et 27 Bréguet Br700C2), le GBp II/40 (Loire-Nieuport LN-430), le GBA I/51 (Bréguet Br691 et 693), le GBM III/12 (Lioré et Olivier Léo 451) et le GR III/35 (Bloch MB-176)

-GAO n°503 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-GAO n°504 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

-GAO n°521 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123)

Royal Air Force (RAF)

L’Armée de l’Air britannique déploie des moyens non négligeables d’abord dépendant directement de l’état-major présent en Grande-Bretagne avant de dépendre d’une force spécifique l’Advanced Air Strike Force (AASF). Cette force occasionnelle comprend les éléments suivants :

-9th Medium Bomber Wing (9th MBW) : squadrons 9, 99, 215 (Vickers Wellington) et 57 (Martin 187 Baltimore).

-9th Tactical Air Wing (9th TAW) : squadron 35 (Hawker Typhoon), squadron 88 (De Havilland Mosquito), squadron 40 (Hawker Typhoon), squadron 616 (Bristol Beaufighter)

-17th Fighter Wing : squadron 1 (Supermarine Spitfire Mk IX) squadron 23 (Bristol Beaufighter Mk IF), le squadron 67 (Supermarine Spitfire Mk V), le squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk V), squadron 146 (Supermarine Spitfire Mk V), le squadron 213 (Supermarine Spitfire Mk V) et le squadron 602 (Spitfire Mk V).

-Unités de coopération : squadron 59 volant (Westland Lysander) squadron 245 (De Havilland Mosquito), squadron 2 (Westland Lysander)

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

Le Conflit (24) Norvège (24)

Etats-Unis (1) Aviation Embarquée

Grumman F8F-1 Bearcat

-Carrier Air Group Thirty-One (CAG-31) Ce groupe aérien est embarqué sur un porte-avions léger de classe Independence, le USS Cowpens (CV-31). Ce groupe aérien se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss SB2C Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman Avenger.

Curtiss SB2C Helldiver

Carrier Air Group Thirty-Four (CAG-34) Ce groupe aérien embarqué sur le USS Block Island (CV-34) se composait de deux flottilles de chasse volant sur Grumman F8F Bearcat, une flottille de bombardement en piqué volant sur Curtiss Helldiver et une flottille de bombardement-torpillage volant sur Grumman Avenger.

Etats-Unis (2) : United States Armies Air Forces (USAAF)

Si les américains ont engagé des moyens importants dans le Pacifique ils ne négligent pas le front européen et ont déployé des moyens aériens importants pour d’abord mener une offensive stratégique sur l’Allemagne en attendant l’appui aux forces américaines engagées dans la libération du nord de la France, du Benelux avant de porter la guerre sur le territoire allemand, sur le Vaterland.

Initialement une seule force aérienne était prévue en l’occurence la 8th Air Force mais devant l’importance des moyens et pour des questions de souplesse tactique, une 9th Air Force est créée pour les opérations tactiques, la 8ème armée aérienne se réservant les opérations stratégiques.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire les 8th AF et 9th AF ne sont pas que des forces de bombardement, elles regroupent des wings (escadres) de bombardement, d’attaque au sol, de reconnaissance, de chasse et même de transport.

Pour l’opération BOREALIS, la 8th AF va mener quelques opérations sur les grandes villes norvégiennes en liaison avec le Bomber Command et la 56ème Escadre de Bombardement mais va surtout laisser la 9th AF assurer l’appui-feu des troupes au sol qui sont rappelons là essentiellement américaines.

Quand les alliés débarquent en Norvège, les forces aériennes américaines en Europe (United States Air Force in Europe USAFE) alignent les moyens suivants :

8th Air Force (8ème Armée Aérienne)

-Etat-major

Lockheed P-38 Ligthning de l’USAAF

-65th Fighter Wing :55th 78th 339th 361th Fighter Group (Lockhee P-38 Lightning) 288 appareils

66th Fighter Wing :364th 4th 56th 355th Fighter Group (North American P-51 Mustang) 384 appareils

67th Fighter Wing : 20th 352nd 356th 359th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

Boeing B-17 Flying Fortress

1st Combat Bombardement Wing (1st CBW) :91st 381st 398th Combat Bombardement Group (Boeing B-17 Flying Fortress) 216 appareils

40th Combat Bombardement Wing (40th CBW) :482nd 92nd 305th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

41st Combat Bombardement Wing (41st CBW) : 303rd 306th 379th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

Consolidated B-24 Giant

94th Combat Bombardement Wing (94th CBW) :351st 384th 401th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

10th Photo Reconnaissance Wing :10th 101th et 111th Photo Reconnaissance Group équipés respectivement de Lockheed F.7, de North American F.6 et de North American F.6. 192 appareils (64 F.7 et 128 F.6)

Curtiss C-46 Commando

50th Troop Carrier Wing :439th Troop Carrier Group (Curtiss C-46 Commando) 440th 441st 442nd Troop Carrier Group (Douglas C-47 Skytrain) 360 appareils (288 C-47 et 72 C-46)

9th Air Force (9ème Armée Aérienne)

Etat-major

70th Fighter Wing :48th 367th 371th 474th Fighter Group (Republic P-47 Thunderbolt) 384 appareils

71st Fighter Wing : 365th 366th 368th 370th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

Bell P-39 Airacobra

84th Fighter Wing : 50th 404th 405th 406th Fighter Group (Bell P-39 Airacobra) 384 appareils

101th Fighter Wing : 354th 358th 362th 373th Fighter Group (Northrop B-61 Black Widow) 288 appareils

North American B-25 Mitchell

2nd Combat Bombardement Wing :389th 445th 453th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

14th Combat Bombardement Wing :44th 392th 491th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

20th Combat Bombardement Wing : 93th 446th 448th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

-95th Combat Bombardement Wing :458th 466th 467th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

97th Combat Attack Wing :397th 409th 410th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

98th Combat Attack Wing :322nd 323rd 349th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

99th Combat Attack Wing :344th 391st 394th Attack Group (Douglas A-26 Invader) 192 appareils

Unités canadiennes

1st Canadian Naval Air Group (1st CNAG) Groupe aérien embarqué sur le HMCS Bonaventure composé de douze Hawker Sea Fury, six Fairey Barracuda et quatre Loire-Nieuport LN-425.

Handley-Page B. Mk III

1st Canadian Bombardement Wing (1st CBW) regroupant trois squadrons de seize Handley Page HP.57 Halifax (squadrons 402 404 406)

1st Canadian Reconnaissance Wing (1st CRW) regroupant trois squadrons de De Havilland Mosquito (squadrons 409 411 413)

1st Canadian Maritime Patrol (1st CMP) regroupant deux squadrons de Vickers Wellington (squadrons 408 et 410) et un squadron de Consolidated Privateer (squadron 412)

Unités néo-zélandaises

Pour l’opération BOREALIS, la Royal New Zealand Air Force (RNZAF) est de la partie avec le 5th New Zealand Tactical Wing qui comprend les unités suivantes :

Supermarine Spitfire Mk XIV de la RAF

N°32 Squadron (squadron 442) : Supermarine Spitfire Mk XIV

N°34 Squadron (squadron 444) : Supermarine Spitfire Mk XIV

N°33 Squadron (squadron 443) : De Havilland DH.103 Hornet

N°35 Squadron (squadron 445) : Bristol Beaumont

Ai-je besoin de le présenter ?

N°36 Squadron (squadron 446) : De Havilland Mosquito

N°37 Squadron (squadron 447) Consolidated Catalina

Unités norvégiennes

N°455 Squadron (Norge) : Appelé également 1er escadron de chasse norvégien, il vole sur Hawker Fury II

Martin B-26 Marauder

N°456 Squadron (Norge) : Appelé également 2ème escadron de bombardement norvégien, il vole sur Martin B-26 Marauder

N°457 Squadron (Norge) : Appelé également 3ème escadron de chasse norvégien, il vole lui aussi sur Hawker Fury II.

N°458 Squadron (Norge) : Appelé également 4ème escadron de reconnaissance norvégien, il vole sur De Havilland Mosquito

N°459 Squadron (Norge) : Appelé également 5ème escadron de transport norvégien, il vole sur Douglas C-47 Skytrain.

Short Sunderland

N°460 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 740 du Naval Air Group volant sur Short Sunderland

N°461 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 732 du Naval Air Group volant sur Consolidated Catalina

N°462 Squadron (Norge) : anciennement eskvadron 736 du Naval Air Group volant sur Vickers Wellington

-N°463 Squadron (Norge) : Supermarine Walrus

Unités danoises

Supermarine Spitfire Mk IX

N°464 Squadron (Danish) : Supermarine Spitfire Mk IX

N°465 Squadron (Danish) : Bristol Beaumont Mk IIID

Le Conflit (11) Norvège (11)

Que faire ?

En guise d’avant-propos

Très vite les gouvernements norvégiens et danois en exil souhaitent reconstituer une armée (on parle un temps d’une armée dano-norvégienne avant que le projet pour des raisons politiques ne tombe à l’eau) pour reconquérir les pays occupés.

Très vite les alliés et la réalité douchent l’enthousiasme de Frederic IX et de Haakon VII. Les deux armées seront des armées réduites, des apports négligeables à la merci des alliés. Ces derniers vont d’ailleurs longtemps renâcler à reprendre pied en Scandinavie comme nous le verrons ultérieurement.

La renaissance militaire de la Norvège

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne.

C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont être progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

Daimler Dingo

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées Daimler Dingo et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie portée, un bataillon d’artillerie (canons-obusiers de 25 livres), un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

M-24 Chaffee

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

Canon de 17 livres en action

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-4 Sherman

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands. Ils vont aussi jouer un rôle clé dans l’encadrement et le soutien de la Résistance Norvégienne.

Après quelques essais sous pavillon britannique, le HMS Zealous est devenu le HMNoS Aeger

La marine norvégienne qui à réussit à évacuer un certain nombre de ces navires va bénéficier de l’aide britannique sous la forme de navires modernes avec deux destroyer type Z, des navires neufs les HMS Zealous et Zephyr rebaptisés Aeger et Gyller, deux Hunt IV du programme de guerre rebaptisés Sleipner et Draug, quatre chalutiers armés mais surtout deux sous-marins type U, les HMS Ursula et Unbeaten respectivement rebaptisés Ula et Urred.

En ce qui concerne l’aviation elle bénéficie d’une priorité supérieure à celle de l’armée de terre puisque dès le 4 septembre 1949 est créé le Norwegian Air Wing [Royal Air Force] (NAW[RAF]) regroupant plusieurs squadrons composés de pilotes norvégiens dont certains ont un temps combattu au sein de la RAF.

La mise sur pied du wing aérien norvégien à d’ailleurs été assez compliquée puisque les britanniques auraient bien aimé intégrer les pilotes norvégiens au sein d’unités britanniques et ainsi compenser une relative pénurie de pilotes (très vite les britanniques vont connaître une pénurie en terme d’effectifs les obligeant à faire des choix drastiques).

Supermarine Spitfire

Ce wing va se composer d’un squadron de chasse équipé de Supermarine Spitfire, d’un squadron de chasse-bombardement équipé de Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipé de Martin B-26 Marauder, un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito et un squadron de transport équipé de Douglas C-47.

Ces unités sont placées sous le commandement nominal de la Norvège mais en pratique ils sont placés sous le commandement opérationnel de la Grande-Bretagne.

Ces squadrons sont d’abord connus sous leur seul désignation norvégienne avant d’adopter des numéros dans la tranche des 400 en l’occurence de 455 à 459.

C’est ainsi que le 1er escadron de chasse norvégien est également connu sous la désignation de n°455 Squadron (Norge), le 3ème escadron de chasse norvégien est aussi le n°457 Squadron (Norge), le 2ème escadron de bombardement norvégien est aussi connu sous la désignation de n°456 Squadron (Norge), le 4ème escadron de reconnaissance norvégien est aussi connu sous la désignation de n°458 Squadron (Norge) alors que le 5ème escadron de transport norvégien est aussi connu sous la désignation de n°459 Squadron (Norge).

Martin B-26 Marauder

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Spitfire et des Tempest par des Fury II (ce qui facilitait la formation, l’entrainement et la logistique), l’arrivée de nouveaux Martin B-26 Marauder et de nouveaux Mosquito, les C-47 eux restant en service.

Le 4 septembre 1953 la Royal Norwegian Air Force (RNoAF) ou en version originale Luftforsvaret est mise sur pied d’abord à titre provisoire même si dès mars 1954 la fusion du NAW[RAF) et du Naval Air Group est annoncée comme durable.

Voilà pourquoi le 1er squadron de patrouille maritime ou eskvadron 740 équipé de Short Sunderland devient également le n°460 Squadron (Norge), le 2ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 732 équipé de Consolidated Catalina devient également le n°461 Squadron (Norge), le 3ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 736 équipé de Vickers Wellington devient également le n°462 Squadron (Norge), les Supermarine Walrus formant un 4ème squadron également connu sous la désignation du n°463 Squadron (Norge).

En ce qui concerne l’entrainement, une école norvégienne est mise sur pied à Toronto (Canada) loin des bombes allemandes, un centre d’entrainement formant pilotes, navigateurs, opérateurs radios et rampants qui ensuite ralliaient les îles britanniques pour intégrer des unités opérationnelles.

La renaissance militaire du Danemark

Le gouvernement danois en exil va lui aussi se consacrer à la reconstitution d’une armée avec des moyens bien plus réduits que son grand voisin septentrional. Plus encore que l’armée norvégienne en exil, l’armée danoise en exil va être essentiellement un outil politique pour défendre l’idée que le Danemark à été libéré par les danois, véritable fiction qui ne trompait que ceux qui voulaient être trompés.

La Nye Danske Haerens (NDH) (Nouvelle Armée Danoise) est une armée de taille réduite mais bien équipée et bien entrainée même si elle va être sous-employée au point que certains danois demanderont leur transfert au SOE (Special Operations Executive) _les services spéciaux britanniques_ ou aux unités commandos plutôt que d’attendre un hypothétique signe des alliés.

Celle-ci va se composer d’un état-major, d’un bataillon logistique, de deux brigades mobiles, d’un régiment de chars et quelques unités indépendantes d’artillerie et du génie. Le tout représentant environ 20000 hommes :

-Un bataillon logistique organisé en un état-major, une compagnie de maintenance, une compagnie de soutien sanitaire et trois compagnies de transport.

M-7 Priest

-Deux brigades mobiles organisées en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux régiments d’infanterie mécanisée (Half-track M-3), un bataillon de chars M-4 Sherman, un régiment d’artillerie autoportée (M-7 Priest), un bataillon de soutien logistique et un bataillon du génie.

-Un régiment indépendant de chars, le Régiment des Dragons du Jutland organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman (trois pelotons de quatre chars plus deux chars pour le commandant de l’escadron et son adjoint soit un total pour trois escadrons de 42 chars, le total passant à 44 pour l’ensemble du régiment)

Canon-obusier de 25 livres

-Un régiment d’artillerie de campagne organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre canons soit un total de 36 canons-obusiers de 25 livres.

-Un bataillon du génie

Vickers Wellington

En ce qui concerne l’aviation des projets ambitieux sont étudiés mais très vite il faut en rabattre avec la création de seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX (N°464 Squadron {Danish]) alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont (N°465 Squadron {Danish]).

En ce qui concerne la marine la situation est semblable à celle de son homologue norvégienne avec la conservation d’un certain nombre de navires en service en septembre 1948 et la cession de quelques unités par les britanniques

C’est ainsi que le Danish Naval Group (DNG) va se composer du navire-amiral statique (sic) Niels Juel, du croiseur léger Herluf Trolle, des destroyers Zealand et Bonrholm, des sous-marins Havmanden et Havhesten et de quelques navires cédés par les britanniques à savoir de deux corvettes de classe Flower et huit vedettes lance-torpilles type Fairmile C pour former une petite escadrille.

Supermarine Walrus

Placé sous l’autorité de la Royal Navy, le DNG qui reçut ultérieurement un pétrolier-caboteur, un cargo et quelques hydravions Supermarine Walrus pour l’éclairage et les patrouilles anti-sous-marines va opérer en mer du Nord, sur le Dogger Bank voir au large des côtes norvégiennes.

Pologne et Pays Neutres (110) Pologne (22)

Autres navires

Patrouilleurs

ORP Komendant Pilsduski

Comme nous l’avons vu à propose de l’historique de la marine polonaise, les premiers navires sont naturellement des navires de seconde main qu’il s’agisse de torpilleurs allemands ou de patrouilleurs russes comme les ORP Komendant Pilsduski et ORP General Haller, deux des quatre unités de classe Filin, les deux autres étant acquis par la marine finlandaise.

Ces deux navires sont toujours en service en septembre 1939 et vont donc participer à la guerre de Pologne. Si le General Haller est coulé et irrécupérable, son sister-ship va être relevé par les allemands, réparé et remis en service comme patrouilleur et releveur de torpilleurs sous le nom de Heisternest. Il est définitivement désarmé en octobre 1945 puis envoyé à la ferraille, son acier étant refondu pour alimenter l’industrie de guerre allemande.

Il s’agissait de navires de 342 tonnes, mesurant 50m de long pour 7m de large et 2.9m de tirant d’eau, une vitesse maximale de 15 nœuds, un armement composé de deux canons de 76mm (deux de 75mm pour le General Haller), de quatre mitrailleuses (deux pour le General Haller) et de trente mines en mission de mouillage de mines. L’équipage pouvait varier de 48 à 63 hommes.

Navires fluviaux

-Les monitors de rivière Warezawa Horodyszcze Pinsk et Torun sont navires de 110 tonnes (126.5 tonnes à pleine charge) armés en septembre 1939 d’un canon de 100mm, de deux canons de 75mm et de quatre mitrailleuses.

-Les monitors de rivière Krakow et Wilno disposaient de trois obusiers de 100mm, deux mitrailleuses de 7.92mm et deux mitrailleuses de 13.2mm antiaériennes.

-Les canonnières Zuchwata Zawzieta Zaradna étaient armées d’un obusier de 100mm, d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Les vedettes à moteur étaient généralement armées d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Le CKU Nieuchaiytny était armé d’un canon de 40mm Bofors, d’un canon de 37mm Puteaux et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

-Le cutter KU-30 est armé d’un affût double de 13.2mm

-La KU-6 disposait d’un canon de 37mm

Mouilleur de mines ORP Gryf

L’ORP Gryf (Griffon) est un mouilleur de mines hauturier de conception et de construction française puisqu’il à été construit aux chantiers navals Augustin Normand du Havre. Mis en service le 27 février 1938, il participe à la guerre de Pologne au cours de laquelle il est coulé par l’aviation à Hel le 3 septembre 1939. Son épave est relevée et démolie.

C’était un navire de 2227 tonnes, mesurant 103m de long pour 13.06m de large et 3.60m de tirant d’eau, une propulsion diesel (deux diesels Sulzer de 3000ch) lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 20 nœuds et de franchir 9500 miles nautiques à 14 nœuds.

L’armement se composait de six canons de 120mm Bofors wz.34/36 (deux tourelles doubles et deux affûts simples), deux affûts doubles de 40mm, deux affûts doubles de 13.2mm et jusqu’à 600 mines.

L’équipage se composait de 162 officiers et marins auxquels pouvaient s’ajouter 60 passagers.

Dragueurs de mines classe Jaskolka

ORP Jaskolka

Ces six dragueurs de mines mis en service en 1935 (Jaskolka Mewa Rybitwa), en 1936 (Czajka) et en 1939 (Czapla Zuraw) remplacent les dragueurs de mines type FM hérités de la Kaiserliche Marine arrivés à bout de potentiel.

Le Jaskolka est coulé le 14 septembre 1939, le Czajka capturé par les allemands est remis en service sous la désignation de TFA-11. Il est sabordé à Gdynia en 1954 mais relevé par les soviétiques, remis en état comme patrouilleur pour la marine polonaise et ce jusqu’en 1966 quand le navire est désarmé et démoli.

Le Mewa est coulé le 3 septembre 1939 mais en eaux peu profondes ce qui explique que le dragueur de mines est relevé par les allemands puis remis en état en service d’abord sous le nom de Putzig puis sous celui moins glamour de TFA-9. Servant de récupérateur de torpilles, il est coulé lors d’un bombardement aérien sur Gotenhafen (Gdynia) en 1952. Relevé après guerre le navire est démoli.

Le Rybitwa coulé lui aussi le 3 septembre 1939 est relevé par les allemands. Baptisé Rischoft puis TFA-8, il survit au conflit étant récupéré par les soviétiques en 1954. Il est utilisé comme patrouilleur et dragueur de mines jusqu’en 1970 quand il est désarmé et démoli.

Le Czapla est coulé le 14 septembre 1939 et le Zuraw capturé en octobre 1939 est coulé pendant le second conflit mondial même si la date exacte est inconnue.

Ces navires déplaçaient 183 tonnes, mesuraient 45m de long pour 5.5m de large, étaient propulsés par deux moteurs diesels de 520ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 17.5 nœuds.

Servis par trentre hommes, ils étaient armés d’un canon de 75mm, de deux mitrailleuses, de vingt mines ou de vingt grenades ASM.

Dragueurs de mines type Hunt

Le HMS Aberdare à continué sa carrière sous pavillon polonais sous le nom moins glamour M.1

Les quatre-vingt huit dragueurs de mines (minesweeping sloop) de type Hunt sont construits entre 1916 et 1919. Ils peuvent être répartis en deux groupes (Belvoir et Aberdare) mais en septembre 1939 seulement vingt-trois navires sont encore en service.

Huit dragueurs de mines de type Hunt (Aberdare Albury Camberley Dorking Elgin Fermoy Goole et Huntley) sont transférés à la marine polonaise libre où ils deviennent les M.1 à M.8. Ce sont les seuls Hunt encore en service en septembre 1948.

Stationnés à Scapa Flow ils forment la 1st Polish Minesweeping Flottilla et assurent avec d’autres la protection de ce mouillage de la Home Fleet.

Ces navires vont rester en service jusqu’à la fin du conflit pour six d’entre-eux, l’ex-Aberdare étant perdu par l’explosion d’une mine qu’il cherchait à désamorcer (17 mars 1952) alors que l’ex-Elgin est victime d’un échouage à l’entrée de Rosyth le 14 janvier 1953 avant d’être cassé en deux par une tempête. Les M.2, M.3, M.4, M.6, M.7 et M.8 ralliant la Pologne à la fin de la guerre servant dans la marine polonaise jusqu’à leur désarmement en 1969 et leur vente à la démolition.

Ces navires déplaçaient 721 tonnes, mesuraient 70.4m de long pour 8.5m de large et 2.4m de tirant d’eau, un appareil propulsif composé de deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrow développant 1800ch entrainant deux hélices. La vitesse maximale était de 16 nœuds, la distance franchissable 1500 miles nautiques à 10 nœuds. Ils étaient armés d’un canon de 4 pouces (102mm) à l’avant, un canon à tir rapides de douze livres à l’arrière et deux mitrailleuses de 7.7mm. L’équipage se composait de 74 officiers et marins

Aéronavale

-Lublin R-VIII

Le Lublin R-VIII est à l’origine un avion de bombardement et de reconnaissance ayant effectué son premier vol en mars 1928 pour une mise en service en 1930.

Produit à seulement six exemplaires, il est utilisé par l’armée de l’air polonaise de 1930 à 1932, ils sont transférés à la marine après avoir reçus des flotteurs.

Ils deviennent des appareils d’entrainement en 1938. Son retrait prévu n’à pas eu le temps de s’accomplir avant l’attaque allemande. Ils sont détruits à Hel le 8 septembre 1939 par les Stukas.

Cet appareil pesait 2457kg à vide, 4300kg en charge et 5000kg au maximum pour 11.12m de long, 17m d’envergure et 4.5m de haut.

Motorisé par un moteur en ligne Lorraine-Dietrich 18Kd de 740ch au décollage (649ch en service courant) entrainant une hélice tripale de 4.4m de diamètre, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 220km/h au niveau de la mer, voler à 195km/h en vitesse de croisière, franchir 1490km et voler à une altitude maximale de 5700m. L’armement se composait d’une mitrailleuse Vickers E fixe tirant vers l’avant, de deux mitrailleuses Lewis et de 300kg de bombes (1000kg en version terrestre).

-Lublin R-XIII

Le Lublin R-XIII est à l’origine un avion de coopération destiné à l’armée de l’air polonaise qui avait pour cela émis un appel d’offres en 1937. Il à été produit à 273 exemplaires de 1932 à 1938.

En 1931 un R.XVI version d’entrainement du R.XIII reçoit à titre d’essais des flotteurs. Les tests sont positifs et la marine commande trois appareils baptisés R.XIIIbis/hydro suivis de dix autres baptisés R.XIIIter/hydro qui est la variante hydravion du R.XIIID. Enfin en 1934 la marine achète six R-XIIIG livrés en avril 1935, tous les R-XIII pouvant recevoir soit un train terrestre ou des flotteurs.

En 1939 onze R.XIII sont disponibles, un appareil menant un bombardement de nuit sur Dantzig le 7 septembre 1939 en cherchant en vain le cuirassé Schleswig Holstein. Le 8 septembre les R-XIII sont détruits par l’aviation allemande lors du bombardement de Hell.

Le R.XIII pesait 891kg à vide et 1330kg en charge, mesurant 8.2m de long pour 13.25m d’envergure et 2.76m de haut, disposant d’un moteur Wright Whirlwind J-5 de 220ch entrainant une hélice bipale. Il pouvait voler à 177km/h, franchir 600km, voler à 4100m d’altitude avec un armement composé d’une mitrailleuse de 7.7mm.

-CANT Z.506 Airone

-Six hydravions CANT Z.506 Airone commandés mais un seul à été livré avant l’invasion allemande, les cinq autres étant rachetés par l’Italie. L’unique appareil qui n’était pas totalement opérationnel en septembre 1939 est détruit par un bombardement aérien allemand (d’autres sources disent qu’il à été incendié par les pilotes polonais avant l’évacuation de la base aéronavale de Puck)

-RWD-14

-RWD-17

-Supermarine Walrus

-Supermarine Sea Otter

Le Supermarine Sea Otter fait partie de ces avions qui ont connu un développement difficile et chaotique. Et pourtant il s’agissait d’un descendant en ligne directe du Supermarine Walrus _qu’il était censé remplacer_ ce qui aurait du accélérer son développement.

L’appareil dont l’aspect extérieur est identique au Walrus _un biplan amphibie à coque_ effectue son premier vol le 28 août 1938 mais ne va être mis en service qu’au printemps 1949 !

Dix ans de développement ! Si cela est courant de nos jours pour un appareil de très haute technologie, à l’époque c’est une véritable hérésie. Les raisons de ce retard sont multiples : problèmes techniques, hésitations des officiels, surcharge de la firme Supermarine…… .

Le projet faillit même être abandonné au profit de l’achat d’hydravions américains ou français mais finalement la Fleet Air Arm (FAA) passe enfin commande de l’appareil en septembre 1947 mais les premiers appareils ne sont mis en service qu’au printemps 1949, le Supermarine Walrus quittant les unités de première ligne fin 1951.

La Pologne reçoit huit Supermarine Sea Otter en mars 1951 en remplacement des Walrus. A la différence des Walrus ces hydravions sont neufs. Ils opèrent depuis la terre, les croiseurs polonais ne possédant pas de catapulte pour les mettre en œuvre en haute-mer.

Les Sea Otter sont d’abord déployés depuis Chatham en mer du Nord avec parfois des détachements à Rosyth et à Scapa Flow. Ils mènent des missions de patrouille anti-sous-marine, de reconnaissance et de sauvetage aérien en mer.

Deux appareils sont perdus, un qui s’écrase en Norvège en mars 1951 et un second abattu par la DCA allemande lors de l’opération BOREALIS. Les six autres rallient la Pologne au printemps 1955, servant jusqu’en 1959. Les appareils sont promptement envoyés à la ferraille.

Le Sea Otter est un hydravion de reconnaissance multiplace biplan à coque et hélice propulsive pesant 3093kg à vide et 4545kg en charge, mesurant 12.16m de long, 14.02m d’envergure et 4.61m de haut. Propulsé par un moteur radial Bristol Mercury XXXI de 1250ch, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 315km/h, franchir 1111km et 5180m comme plafond opérationnel. Il était armé de trois mitrailleuses de 7.7mm et quatre bombes de 110kg ou des charges de profondeur

-Lockheed Hudson

-Bristol Beaufort

-Blackburn Buccaneer

Bristol Beaumont

Infanterie de Marine

Une compagnie d’infanterie de marine est créée en septembre 1940 pour d’abord défendre l’état-major installé à Devonport dans des blockhaus construits à la périphérie de la ville.

Unité de sécurité et de parade, elle se compose d’un peloton de commandement et de transmissions, de trois pelotons à trois sections de fusiliers et d’un peloton d’armes lourdes (mortiers, mitrailleuses).

Très vite un usage plus offensif est envisagé et réalisé, l’unité passant du statut d’unité de sécurité peu valorisée à une unité commando bien plus mise en valeur notamment par la propagande.

Durant le second conflit mondial, la Spotka Piechota Morska va mener des raids sur les côtes belges et néerlandaises pour du renseignement, des coups de main ou l’évacuation d’agents et de pilotes abattus.

FIN

Pologne et Pays Neutres (107) Pologne (19)

Organisation

Ordre de Bataille de la marine polonaise au 1er septembre

-Commandement Naval

Le Commandement Naval installé à Varsovie commande tous les navires de la marine polonaise, les bases mais aussi la petite aéronavale.

-Flottille de destroyers

-Flottilles sous-marine

-Flottille fluviale

Le gros des unités de la Flotylla Rzeczna Marynarki Wojennej est déployée sur les rivières Pina, Pripyat et Strumien mais au moment de la guerre de Pologne un détachement est installé à Vistule.

-Navire d’état-major ORP (Okret Rzeczypospolitej Polskiej _Navire de la République de Pologne) Admiral Sierpinek, un vapeur à roue à aubes blindé

-Vedettes motorisées de liaison S1 et S2

-Vedettes rapides n°5

-La flottille fluviale dispose ensuite de trois groupes de combat disposant de différents bâtiments :

1er Groupe : monitors de rivière Krakow et Wilna, cannonières Zuchwala et Zaradna, cotres (Kuter Uzbrojony KU) KU-16, KU-17,KU-18, KU-19 et KU-21, bâtiment-caserne K-20, bâtiment de défense contre-avions ORP General Sikorsky et la vedette rapide n°1.

2ème Groupe : monitors de rivière Warszawa et Horodyszcze, cotres KU-22, KU-24,KU-25, KU-26, bâtiment-caserne K-8, Bâtiment de défense contre-avions ORP Hetman Ehodkiewicz, vedette rapide n°2

3ème Groupe : monitors de rivière Pinsk et Torun, cotres KU-7, KU-23,KU-27, KU-28 et KU-29, bâtiment-caserne K-10, mouilleur de mines ORP General Szeptycki et la vedette rapide n°3.

Unités de soutien : mouilleur de mines ORP Matwa, dragueur de mines de rivière T-1, T-2 et T-3 (type T-5), T-4, T-5, T-6 et T-7 -type T-1), cotres de liaison KM-14 et 15, base radio flottante K2, vedette P-3, deux pelotons de transmission et de reconnaissance, cutters armés KU-1, KU-2 et KU-3, remorqueur Neptune, navire-hôpital General Sosnkowski, dépôts de munitions flottant K-12 et K-13, dépôt de carburant flottant K-14, K-15 et K-25, cantine K-17, vaisseau de réparations K-7, vaisseau de soutien aux plongeurs K-7, barraques flottantes K-9 et K-30.

hydravion R-17W

L’Escadre aérienne fluviale dispose de bâtiments de soutien à savoir le bâtiment-caserne K-4, la vedette P-4, la vedette rapide n°7 et trois hydravions R-17W

-La Base Navale de Pinsk dispose du remorqueur ORP Kilinski, des vedettes motorisées P-1 et P-2 et quinze vaisseaux divers.

-Commandement de la Défense Côtière

La défense côtière est assurée par le Ladowa Obrona Wybrzeza (LOW), un commandement qui regroupe différentes unités :

Détachement indépendant de Wejherowo (1er régiment de fusiliers de marine, bataillon de défense nationale «Puck»)

Détachement indépendant de Redlowo (2ème régiment de fusiliers de marine, 1er bataillon d’infanterie de réserve)

Détachement indépendant de Kartuzy (Bataillons de défense nationale «Gdynia II» et «Kartuzy»)

Bataillon de défense nationale «Gdynia I»

Région fortifiée de Hel (4ème bataillon du corps de défense des frontières et garnison de la Westerplatte)

-Des éléments épars issus des gardes frontières

-La DCA est assurée par les 1er et 2ème bataillons aériens disposant chacun de quatorze canons de 75mm wz.22/24 et 14 canons de 40mm wz.38.

-Aviation navale

Lublin R-VIII en version terrestre

La marine polonaise possèe une petite aéronavale, la Morski Dywizjon Lotniczzy qui dispose de deux squadrons d’hydravions basés à Puck, ces deux squadrons disposant de dix-sept hydravions Lublin (six R-VIII et neuf R-XIII), trois avions de liaison (un RWD-14 et deux RWD-17) et un hydravion CANT Z-506 Airone sur les six commandés, les cinq autres étant finalement rachetés par l’Italie.

Marine polonaise libre

-Un état-major

Etat-major installé à Devonport

-Force navale de combat

Regroupe les navires de combat de surface

-Force sous-marine

Regroupe comme son nom l’indique les sous-marins polonais

-Détachement aérien de la marine

Quelques pilotes ayant réussi à s’échapper de Pologne, un détachement aérien de la marine est mis sur pied.

le roi George VI (1936-1952) passant en revue une unité de Supermarine Walrus

De la taille d’un escadron c’est une unité composite avec deux hydravions Supermarine Walrus, quatre Lockheed Hudson et quatre Bristol Beaufort, ces appareils étant des appareils de seconde main ayant appartenus à la FAA mais qui ont été reconditionnés avant transfert.

Ce détachement va devenir ultérieurement escadron avec des moyens plus importants à savoir huit Supermarine Sea Otter, huit Blackburn Buccaneer et huit Bristol Beaumont.

Ultérieurement pour des raisons logistiques, les hydravions et les avions terrestres sont divisés en deux unités séparées.

Compagnie d’infanterie de marine

Cette compagnie est d’abord chargée de défendre l’état-major installé à Devonport dans des blockhaus construits à la périphérie de la ville. Peu à peu elle va se transformer en unité de raid pour opérer sur les côtes de l’Europe occupée. Elle va s’illustrer jusqu’à la fin du conflit avant de rallier la Pologne où elle est dissoute par les autorités communistes qui n’ont pas confiance dans ces hommes.

Pologne et Pays Neutres (49) Irlande (10)

Corps Aérien (An tAerchór)

Historique

En septembre 1948 l’Irlande ne possède pas d’armée de l’air indépendante mais un corps aérien ou An tAerchór. Ce corps aérien à pour origine le service aérien de l’armée nationale qui réalisa sa première mission durant les négociations du traité anglo-irlandais quand un Martinsyde type A Mark II fût mis en alerte sur l’aéroport de Croydon pour permettre à Michaels Collins de rentrer rapidement en Irlande en cas d’échec des négociations.

Martinsyde Buzzard

Le service aéronautique est officiellement mis sur pied en juillet 1922, les appareils mis en service étant issus des surplus britanniques. Elle comprend à la fin de l’année dix avions à savoir six chasseurs Bristol F2B et quatre Martinsyde F4. Les effectifs sont de 400 hommes. Le Corps Aérien est mis sur pied en 1924 quand l’armée nationale est remplacée par les forces de défense.

Gloster Gladiator

En 1938 quatre chasseurs Gloster Gladiator furent livrés. Huit autres commandés furent bloqués un temps par la guerre de Pologne avant qu’au final les appareils soient livrés. D’autres appareils furent par la suite acquis comme seize Avro Anson Mk I de bombardement léger et de patrouille maritime, trois hydravions Supermarine Walrus, six Westland Lysander de coopération et de liaison et des appareils d’entrainement (Avro 621, Avro 626, Miles Master et Magister, DH.84 Dragon).

Certains Hawker Hurricane ont été préservés jusqu’à aujourd’hui en état de vol

Durant la Pax Armada l’aviation irlandaise fût réorganisée et rééquipée. Si les Hawker Hind de seconde main furent utilisés pour l’entrainement, les seize Hawker Hurricane vont compléter et peu à peu supplanter des Gloster Gladiator usés et clairement dépassés. Des Lockheed Hudson sont également acquis.

En septembre 1948 l’ An tAerchór dispose de deux squadrons de chasse, le N°1 Squadron volant sur Hawker Hurricane Mk II et le N°3 Squadron volant sur Gloster Gladiator. Ils sont associés avec le N°2 Squadron de bombardement disposant de douze Avro Anson et de huit Lockheed Hudson. Ces derniers vont par la suite former le N°4 Squadron pour des raisons logistiques.

A ces quatre squadrons de combat s’ajoute un squadron d’hydravion, le N°5 Squadron disposant de trois Supermarine Walrus et de trois Bréguet Br790 cédés par la France, un squadron de coopération le N°6 Squadron volant sur six Westland Lysander. Un squadron d’entrainement non numéroté regroupe les appareils d’entrainement.

Dès le début du second conflit mondial le corps aérien irlandais va mettre l’île en état de défense avec des ballons captifs destinés à protéger les villes des bombardements en liaison avec l’artillerie antiaérienne lourde, deux compagnies protégeant Cork et Dublin.

Durant le conflit d’autres canons antiaériennes seront acquis pour renforcer le dispositif, renforcement qui devint très vite inutile, les bombardements aériens allemands se faisant de plus en plus rare en raison de besoins plus urgents et probablement parce que cela était politiquement contre-productif.

Il y eut quelques interceptions de bombardiers allemands (selon les sources quatre à sept appareils abattus) et d’avions alliés égarés mais à part cela peu d’opérations à mener.

En fait les pilotes irlandais les plus actifs furent ceux qui s’engagèrent dans l’Armée de l’Air voir dans la RAF, certains combattant au sein de la RCAF (Royal Canadian Air Force) ou de l’USAAF.

Le meilleur as irlandais de la guerre fût Rory MacEllroy engagé dans l’Armée de l’Air qui aux commandes de son Arsenal VG-40 remportant vingt-sept victoires. Rentré en Irlande, il devint commandant du corps aérien irlandais en 1965 la faisant passer à la propulsion à réaction.

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Hawker Hurricane et des Gloster Gladiator par des Supermarine Sptifire, les Avro Anson et les Lysander par des Dewoitine D-720 français de seconde main, les Lockheed Hudson par des Bristol Beaufighter. En revanche les hydravions ne sont pas remplacés.

Organisation

Un état-major

Un commandement de l’entrainement et de la logistique

Spitfire Mk V

N°1 Squadron : seize Hawker Hurricane puis douze Supermarine Spitfire

N°2 Squadron : douze Avro Anson puis douze Dewoitine D-720

N°3 Squadron : douze Gloster Gladiator puis douze Supermarine Spitfire

Bristol Beaufighter

N°4 Squadron : huit Lockheed Hudson puis six Bristol Beaufighter

N°5 Squadron : trois Supermarine Walrus et trois Bréguet Br790

N°6 Squadron : six Westland Lysander puis six Dewoitine D-720

Squadron d’entrainement : Avro 621 Avro 626 Hawker Hind De Havilland DH.84 Dragon Miles Master et Magister

Unité de ballons de barrage

Avions et hydravions en service

Chasse

-Gloster Gladiator

-Hawker Hurricane

-Supermarine Spitfire

Bombardement

Des Avro Anson sont encore en état de vol de nos jours

-Avro Anson

-Lockheed Hudson

-Bristol Beaufighter

Reconnaissance et coopération

-Westland Lysander

Dewoitine D-720

-Dewoitine D-720

-Supermarine Walrus

-Bréguet 790

Entrainement

Avro 621

-Avro 621

-Avro 626

-Hawker Hind

-Miles Master

-Miles Magister