Pologne et Pays Neutres (117) Turquie (7)

FORCES ARMEES TURQUES (1) : ARMEE DE TERRE

Une histoire militaire de l’Empire ottoman

L’acmé de la puissance militaire ottomane c’est le Siège de Vienne (1683), l’avancée maximale de la Sublime Porte en Europe, une armée de 100000 hommes composés de contingents musulmans (turcs, balkaniques, criméens et caucasiens) mais aussi de chrétiens (moldaves, valaques, transylvains et hongrois).

Le siège dure sept semaines, Vienne résiste mais l’arrivée d’une armée de secours la sauve de la chute, une armée dirigée par Charles de Lorraine et le roi de Pologne Jean III Sobieski.

Hussard ailé

Une première attaque de la coalition chrétienne (Sainte Ligue) est repoussée par les janissaires mais la charge de 20000 hussards polonais (les fameux hussards ailés) bouscule la cavalerie ottomane, le coup de grâce étant donné par une sortie de la garnison de Vienne. 15000 ottomans restent sur le terrain ainsi que toute leur artillerie. Début du recul des ottomans, l’empire entrant dans une phase de déclin, déclin qui se révélera impossible à contrer.

Bien entendu l’armée ottomane n’est pas née du jour au lendemain, elle est née, à évolué avant de disparaître dans les convulsions du premier conflit mondial. On peut diviser l’histoire de l’armée ottomane en cinq grandes périodes, un découpage totalement arbitraire bien entendu.

-Les bases (1299-1451)

-La période classique (1451-1606)

-La période des réformes militaires (1606-1826)

-La période moderne (1826-1861)

-Le déclin et la décadence (1861-1918)

Issu du monde de la steppe, l’armée ottomane à d’abord été essentiellement une armée composée de cavaliers et d’archers aussi redoutables que les mongols.

Longtemps les ottomans mènent des raids et des coups de main mais très vite doivent intégrer le concept de la bataille rangée. Ils utilisent des barricades et des retranchements.

Plus tard le réduit central sera renforcé par de l’artillerie et des chariots enchainés le Wagenburg (mur de chariot), l’infanterie devant et au centre, la cavalerie sur les ailes. Ils apprennent également la polieurcetique (guerre de siège). On assiste également à une utilisation croissante de mercenaires.

La puissance ottomane permet de tenir à l’ouest face aux habsbourgs et à Venise et à l’est contre la Perse des safavides. La guerre n’est pas le seul outil utilisé par les ottomans, la diplomatie étant également utilisée quand la guerre ne suffisait pas, ne suffisait plus.

Janissaires

L’empire ottoman met très tôt sur pied une armée de métier, une armée permanente soldée avec de la cavalerie et de l’infanterie, les noyaux durs étant composés des janissaires et des timariotes.

Les cavaliers ou timariotes sont titulaires d’une dotation en revenus fiscaux tirée de terres agricoles ou timar. Cela lui permet de financer son entrainement et ses campagnes. Ils sont équipés de casques et de côtes de maille mais aussi de lances et de masses d’armes.

Affectés dans les provinces, ils peuvent embarrquer sur les navires de la marine ottomane. Les fils peuvent hériter du timar. Le corps des timariotes décline à la fin du 16ème et au début du 17ème siècle.

Ils sont vites assoviés à de l’infanterie ou yaya mais ces derniers sont vite remplacés par les célèbres janissaires.

Aux côtés des timariotes on trouvait des unités de cavalerie retribuées par le sultan, les müsellems, des unités essentiellement composées de mercenaires étrangers.

Les sujets libres du Sultan forment des corps auxiliaires ou azab avec fantassins et cavaliers qui servent souvent comme éclaireurs. La cavalerie légère ou akinji déployée aux frontières mènent régulièrement des razzias en territoire autonome.

Cette cavalerie légère irrégulière non payée vivait donc sur le pays notamment sur le pays ennemi en menant des raids. En bataille rangée, ils harcelaient l’ennemi avec leur arc. Ils pouvaient également couvrir la retraite des unités amies. Les akinji disparaissent à la fin du 16ème siècle remplacés par d’autres irrégulières, les Deli et les Bashi-Bozouk.

Le corps le plus célèbre de l’armée ottomane est celui des janissaires (du turc yaniceri «nouvelle troupe») créé vers 1370. Il remplace les yaya qui n’ont pas donné satisfaction. Ils sont issus du devsirme, des chretiens enlevés enfants convertis de force à l’islam.

Coupés de la société ils forment un état dans l’état ce qui va poser de plus en plus de problèmes, la dernière levée étant datée de 1751.

Initialement c’est une avant-garde, une unité d’élite utilisant la fronde, l’arc, le sabre, la masse d’armes, la hache et la lance avant de passer également aux armes à feu ce qui entraine la création d’unités spécialisées : canonniers, train d’artillerie, armuriers, bombardiers et sapeurs-mineurs.

Les effectifs des janissaires passent entre la fin du 13ème et la fin du 15ème siècle de 3000 à 13000 hommes répartis en 196 sections très autonomes. Les janissaires sont 35000 en 1598, 70000 en 1683 et 100000 au 18ème siècle, le trésor ottoman peinant à suivre ce qui explique qu’une partie des janissaires sont davantage commerçants que militaires.

Ce corps d’élite (ou prétendu tel, l’augmentation constante des effectifs pas forcément compatible avec l’élitisme militaire), corporatiste voit sa discipline se relâcher. Les mutineries sont fréquentes, plusieurs sultans sont déposés et assasinés.

Après un premier échec en 1807, le corps qui se révolte à nouveau en 1826 est dissous, ses survivants massacrés, la dernière trace des janissaires étant enregistré à Alger en 1830 lors du débarquement du corps expéditionnaire du général Marmont.

En 1622 Osman II veut lever de nouvelles unités baptisées seklan. Non seulement il est renversé et assassiné par les janissaires mais en plus les nouveaux venus se taillent rapidement une sinistre réputation sur le modèle des écorcheurs de notre guerre de Cent Ans.

Les selkhan disparaissent dès 1718 soir un siècle avant les janissaires. L’arc est l’arme traditionnelle des janissaires, arcs complétés par des arbalètes utilisées depuis les forteresses. A cela s’ajoute des épées, des lances, des boucliers. Ils ont le monopole de l’arme à feu d’abord l’arquebuse puis le mousquet.

Les premiers fantassins ottomans disposant d’armes à feu sont les Peyade Topçu (littéralement «artillerie à pied» avec un pendant monté les Süvari Topçu Neferi («soldat artilleur monté») et d’autres unités comme les bombardiers (Humbaraci) lançant des projectiles explosifs appelés khimbara.

Ces derniers sont les premiers soldats de ce type en Europe voir dans le monde. Ils voient le jour au 16ème siècle, disparaissant en 1826 en même que toute l’ancienne armée ottomane.

Le corps des Humbaraci est officiellement créé en 1729 par Claude Alexandre de Bonneval qui créé également une école de humbara. En 1731 on compte un peu plus de 600 soldats répartis en équipes de 25 détachés aux différentes armées. Les humbara se repartissent en ceux lançant des projectiles à la main (Humbara-i dist) et ceux lançant des projectiles via une machine (Humbara-i Kebir).

Jusqu’au 18ème siècle, l’artillerie ottomane se maintient au niveau des européens. L’empire ottoman rate le virage du canon léger à tir rapide (où est donc le Gribeauval turc ?) et même de manière plus anecdotique la baïonnette.

Qu’es-ce qui à fait la puissance de l’armée ottomane ? Son nombre, la qualité de ses troupes d’élite et une bonne organisation notamment une bonne logistique, des dépôts ayant été mis en place sur la route en direction de la frontière.

Ce qui l’à fait décliner ? Un empire trop vaste à défendre, un poids financier trop important et un refus obstiné de toute réforme de la part des janissaires notamment.

A la période classique, on trouve les troupes régulières ou kapikulu («esclaves de la Porte») avec six «Divisions de Cavalerie» ou Kapikulu süvarileri (sipahis de la porte, Silahkdars, Sag Ulufeciler, Sol Ulfeciler, Sug Garipler et Sol Garipler).

Au côté des unités montées on trouve des «Divisions d’infanterie» avec les janissaires, les Solaklar (fantassins de droite), les Sakalar (fantassins de gauche), les Asceni (novices), les Topçu (tirailleurs), les Top Arabracilari (canonniers), les Cebeci (armuriers), les Humbaraci et les Legimci (mineurs).

On trouve également les divisions de garde à savoir les Botanci («jardiniers» gardes du serail de Topkapi) et les Baltadji («hommes à la hache» = gardes royaux).

Qui dit troupes régulières dit (ou pas) troupes irrégulières ou Yerlikulu (Azabs, Bachi-Bouzouks, Seklans, Tüfenkci, Icareli _artillerie_ ,Müsellem _génie_ , Serhat Kulu, Deliler _une cavalerie légère d’origine balkanique_ , Gönullü, Besli, Timarli Siphari ou timariotes, Akinci)

A la fin du 15ème siècle, l’armée ottomane regroupe environ 50000 cavaliers, 12000 fantassins et plusieurs milliers de janissaires.

A la fin du 18ème siècle alors que la Sublime Porte s’est enfoncé dans un déclin duquel elle ne sortira pas, Selim III tente de moderniser l’armée et pour cela fait appel à des conseillers militaires étrangers notamment français. Un certain capitaine Bonaparte fût pressenti mais retenu à Paris par le soulèvement royaliste de Vendémiaire il ne vit jamais les murailles de Constantinople.

En 1826 le corps des janissaires est supprimé à l’issue d’un nouveau soulèvement écrasé dans le sang, les sipahis disparaissent également. C’est la mise en place d’une nouvelle organisation militaire ou nizâm-i djedid.

C’est l’occasion pour Mahmoud II de créer enfin une armée moderne c’est-à-dire une armée organisée et équipée à l’européenne. Se méfiant de la France alliée du pacha d’Egypte Mehmet Ali, il confie cette tâche aux britanniques, aux prussiens et aux russes.

Le seraskir commande une armée dont l’uniforme allie l’Europe et l’Asie, le bleu de prusse pour l’uniforme et le fez comme couvre-chef. Les sujets ottomans doivent effecctuer cinq ans de service dans l’active et sept ans dans la réserve.

En 1834 une Ecole de guerre est créée (avec un enseignement inspiré de celui délivré à Saint-Cyr) suivie en 1838 d’une Ecole de Santé militaire. La même année un Conseil Militaire est créé pour coordonner la politique de défense ottomane. Un an plus tôt une Ecole d’Artillerie avait été créée.

En 1839 un corps de gendarmerie est créé sous le nom de Asâkir-i Muntazâma-i Hâssa. Le nom de Jandarma est adopté en 1879. En 1930 ce corps intègre l’armée même si depuis 1909 il dépendait du ministère de la Guerre.

En 1843 le sultan Abdulaziz réforme l’armée qui se rapproche du modèle occidental avec une armée d’active ou nizam et une armée de réserve ou redif, les sujets de la Sublime Porte passant comme nous le savons cinq ans dans la première et sept ans dans la seconde.

Ce firman met sur pied cinq armées permanentes : une armée pour la défense de Constantinople, une armée pour la défense de la Thrace orientale (Pachalik de Silistra), une armée pour la défense de la Roumélie, une armée pour la défense de l’Anatolie et une armée pour la défense des provinces arabes. Une 6ème armée est créée en 1848 pour assurer la défense de la Mésopotamie (eyalet de Bagdad).

Au moment de la guerre de Crimée l’armée ottomane est organisée en six corps d’armées (Ordous) commandé par un Muchir. Chaque corps d’armée comprend deux divisions à trois régiments d’infanterie, quatre régiments de cavalerie et un régiment d’artillerie.

Chaque régiment d’infanterie comprend quatre bataillons ce qui représente au moins sur le papier 3256 hommes.

Chaque régiment de cavalerie comprend six escadrons, les 1er et 6ème escadrons sont des escadrons de chasseurs ou de hussards alors que les quatre autres sont des escadrons de lanciers, les premiers servant pour l’éclairage, le flanquement le harcèlement, les seconds pour la charge et pour le choc.

A ces six escadrons s’ajoutent un état-major et une compagnie hors rang soit un total de 934 hommes (sachant que les six escadrons représentent 720 hommes).

Les régiments d’artillerie regroupent pas moins de onze batteries (3 à cheval et 8 à pied) avec un total de soixante-quatre pièces de campagne et quatre obusiers de montagne, le tout servit par 1765 hommes.

Au final chaque ordou comprend 21445 hommes et 68 canons. A cela il faut ajouter des garnisons et des unités du génie.

Au total on trouve trente-six régiments d’infanterie (100 800 hommes), vingt-quatre régiments de cavalerie (17280 hommes), six régiments d’artillerie (7800 hommes) et 40000 hommes pour les garnisons et les corps spéciaux.

En théorie le redif est organisé comme le nizam. A cela peuvent s’ajouter des corps auxiliaires comme la gendarmerie musulmane (zalties), les Tatars de la Dobroudja et les Bachi-Bouzouks.

En 1853 l’armée ottomane comprend 480000 hommes sur le papier. Les meilleures troupes sont 123000 hommes de l’armée d’active et notamment les douze bataillons de chasseurs (Sishaneci) armés du fusil français Minier tirant la balle du même nom.

En 1869 nouvelle réforme avec désormais quatre ans de service actif (nizâniye), six ans en réserve (redif) et huit ans dans la garde territoriale (Mustahfhiz). Les sujets non-musulmans en sont examptés en échange du paiement d’une taxe appelée bedel.

Les réformes successives peinent à produire les fruits espérés, les officiers formés au nouveau standard sont peu nombreux. L’organisation est très approximative, la corruption et la prévarication généralisée.

La guerre de Crimée terminée, la démobilisation sera menée en dépit du bon sens, gaspillant une expérience douloureusement acquise. De plus les milices tribales armées pour le conflit se garderont bien de rendre les armes distribuées ce qui constitue un facteur de désordre.

Vers 1870 l’armée ottomane compte 210000 hommes du nizâmiye, 190000 hommes du redif et 300000 hommes au sein du mustahfhiz.

En temps de paix l’armée ottomane comprend sept corps d’armée (NdA l’armée ottomane change souvent d’organisation non ?).

On trouve la garde impériale à Constantinople, le corps du Danube à Choumen, le corps d’armée de Roumélie à Monastir (Bitola), le corps d’armée d’Anatolie à Erzurum, le corps d’armée de Syrie à Damas, le corps d’armée d’Irak à Bagdad et le corps d’armée d’Arabie au Yémen.

En 1875 les Balkans se soulèvent. L’armée ottomane n’intervient pas directement en raison de graves problèmes financiers (la Sublime Porte connait une nouvelle banqueroute). La répression féroce est menée par les tcherkesses et les bachi-bouzouks.

Dans la foulée une nouvelle guerre russo-ottomane (1876-1878) se termine ô surprise par une nouvelle défaite de la Sublime Porte qui doit reconnaître une large autonomie, une quasi-indépendance de la Bulgarie (il faudra attendre 1908 pour cela). Le sultan Abdülaziz est renversé et retrouvé mort dans des conditions suspectes.

En 1877 l’Armée du Danube comprend cinq corps d’armée (état-major à Vidin, Roussé, Tutrakan, Silistre et Tulcea). Cela représente un total de 120 bataillons d’infanterie dont 30 de chasseurs, 64 escadrons de cavalerie régulière, 68 batteries d’artillerie à six pièces soit un total de 100000 réguliers et 400 plus canons 20000 hommes en réserve. A cela s’ajoute 50000 irréguliers.

Le Corps d’Armée de Bosnie-Herzégovine comprend 20000 hommes et 30 canons, le Corps d’Armée d’Albanie comprend 10000 hommes et 30 canons.

A Varna sont débarqués 9000 égyptiens (20000 sont attendus), 4000 tunisiens et tripolitains. En réalité l’Egypte renoncera à envoyer les renforts prévus, la Régence de Tunis enverra seulement quelques volontaires, la régence de Tripoli envoie un régiment d’infanterie, un régiment de cavalerie et un bataillon de chasseurs. Le Cherif de la Mecque envoie 4000 volontaires.

La Mustahfhiz doit mobiliser pour l’Armée du Danube 90 bataillons de 600 hommes (54000 hommes) et potentiellement 150000 «volontaires».

L’Armée d’Arménie comprend 90 bataillons d’infanterie dont 20 de chasseurs à pied, 18 escadrons de cavalerie, 23 batteries d’artillerie à six pièces (70000 hommes, 5000 chevaux et 138 canons) plus les garnisons des forteresses de Kars, de Trebizonde, de Batoumi, d’Erzurum et de Beyazit.

A l’issue du conflit une nouvelle organisation militaire est mise en place avec un service actif (nizâm) de quatre ans pour l’infanterie et de cinq ans pour la cavalerie et l’artillerie, deux ans en disponibilité (ichtiat), deux bans (convocations) dans le redif d’une durée de trois ans chacun et de huit ans de Mustahfhiz soit une durée totale de vingt ans pour l’infanterie et de vingt et un pour la cavalerie et l’artillerie.

Des conseilleurs prussiens arrivent pour réorganiser à nouveau l’armée ottomane, l’Ecole de Guerre étant réorganisée sur le modèle de la Kriegsakademie.

En 1891 une nouvelle unité de cavalerie est créée sur le modèle des cosaques russes. Les Hamidies recrutés chez les kurdes pour maintenir l’ordre sur les frontières et réprimer l’agitation arménienne.

Peu à peu l’armée se constitue une élite moderniste et nationaliste. C’est l’acte de naissance du mouvement Jeune-turc.

Les effectifs du temps de paix sont d’environ 100000 hommes auxquels il faut ajouter une gendarmerie. Le contingent annuel de conscrits censé être de 37000 hommes tombe à 11000 hommes pour des raisons budgétaires.

En temps de guerre les effectifs doivent passer à 350 à 400000 hommes avec 41 régiments turcs, 2 régiments bosniaques, 41 bataillons de chasseurs, 8 bataillons de garde-frontières, 26 régiments de cavalerie, 8 régiments d’artillerie de campagne, huit régiments d’artillerie de forteresse, deux régiments du génie et deux régiments d’ouvriers d’administration.

Un bataillon doit théoriquement aligner 1000 hommes mais en pratique les effectifs dépassent rarement 800 à 850. L’escadron de cavalerie censé regrouper 750 chevaux en aligne souvent dix fois moins. Seule l’artillerie est à effectifs à peu près complet.

En 1897 les ottomans remportent une guerre contre les grecs récupérant une partie de la Thessalie.

L’armée (re)devient un élément majeur de la vie politique ottomane avec la révolution de 1908 et la répression de la contre-révolution de 1909.

Les problèmes financiers sont constants. Il faut attendre 1884 pour qu’un budget prévisionnel soit mis en place. Le versement des soldes est très irrégulier, la corruption reste constante tout comme le détournement de fonds. Les officiers doivent davantage leur avancement à la faveur du sultan et de la cour qu’à leur compétence. De nombreuses mutineries ont lieu notamment aux périphéries de l’empire.

En 1908 au moment de la Révolution Jeune Turque l’armée ottomane est organisée en une 1ère Armée pour défendre Constantinople, le Bosphore et l’Asie Mineure, une 2ème Armée à Edirne, une 3ème Armée en Roumélie occidentale, une 4ème Armée dans le Caucase.

Les Jeunes-turcs n’ont pas plus de réussite dans leur volonté de réforme et de modernisation. En 1909 les sujets non-musulmans sont appelés pour la première fois et le service militaire en pays chaud (Yemen et Arabie notamment) est réduit de trois à deux ans.

Cette mobilisation des non-musulmans connait son épreuve du feu durant les deux guerres balkaniques. En dépit des vexations passés les kurdes comme les arméniens se montrent loyaux ce qui démonte le principal argument des organisateurs du génocide arménien.

Quand les guerres balkaniques commencent l’armée ottomane est organisée de la façon suivante :

-1ère Armée (Thrace) : 1er Corps d’Armée (1ère, 2ème et 3ème Divisions), 2ème Corps d’Armée (4ème, 5ème et 6ème Divisions), 3ème Corps d’Armée (7ème, 8ème et 9ème DI) et 4ème Corps d’Armée (10ème, 11ème et 12ème Divisions).

-2ème Armée (Balkans) : 5ème Corps d’Armée (13ème, 14ème et 15ème Divisions), 6ème Corps d’Armée (16ème, 17ème et 18ème DI) auxquelles s’ajoutent trois divisions en réseve d’armée les 22ème, 23ème et 24ème divisions.

-3ème Armée (Caucause) : 9ème Corps d’Armée (28ème et 29ème divisions), 10ème Corps d’Armée (30ème, 31ème et 32ème divisions) et 11ème Corps d’Armée (33ème et 34ème DI).

-4ème Armée (Mésopotamie) : 12ème Corps d’Armée (35ème et 36ème Divisions), 13ème Corps d’Armée (37ème et 38ème Divisions), 8ème Corps d’Armée (déployé en Syrie : 25ème, 26ème et 27ème Divisions) et le 14ème Corps d’Armée (Arabie ottomane et Yémen 39ème, 40ème 41ème et 43ème Divisions).

Le 12 mai 1914 la loi de recrutement abolit les divisions de réserve, les réservistes devant effectuer leurs périodes d’entrainement au sein des unités d’active. Cette réforme est à peine ébauchée quand le premier conflit mondial éclate.

Quand la première guerre mondiale éclate l’armée ottomane est loin d’être prête. Elle doit digérer les guerres balkaniques et doit faire face à d’insolubles problèmes financiers. En théorie elle peut aligner 36 divisions répartis en treize corps d’armée plus deux divisions indépendantes.

Les stocks de munitions sont faibles, on manque de cadres compétents en raisons des nombreux soubressauts politiques, on manque d’armes modernes, de chevaux, on manque de tout.

Cela n’empêche les ottomans d’attaquer dans le Caucase mais après quelques succès très vite l’offensive tourne au désastre. Même chose pour l’attaque mener contre le canal de Suez.

Durant la première campagne, les ottomans engagent la 2ème armée, la 3ème armée, l’armée islamique du Caucase et une armée azerbaïjanaise.

Durant la deuxième (campagne de Sinaï et de Palestine) on trouve sous le commandement du Djemal Pacha la 4ème armée ottomane avec notamment le 8ème Corps d’Armée du général Friedrich Kress von Kressenstein (oui un allemand pourquoi) qui comprend les 8ème, 10ème, 23ème, 25ème et 27ème DI mais aussi neuf batteries d’artillerie de campagne et une batterie d’obusiers de 150mm.

A noter que durant tout le conflit les pertes ottomanes seront supérieures en terme de maladie et de désertion qu’au combat comme si même à l’ère de la guerre industrielle, l’armée ottomane était restée bloquée à l’ère de Soliman le Magnifique.

La seule exception c’est la campagne des Dardanelles mais là les ottomans étaient en défensive ce qui facilitait le soutien logistique, le ravitaillement et les évacuations sanitaires. Au plus fort de la bataille les ottomans déploient 17 divisions dont la 19ème division commandée par le colonel Mustapha Kemal qui va refaire parler de lui.

En 1915/16 les troupes ottomanes participent à la déportation des arméniens, profitant de la situation pour voler, violer et piller.

En février 1916 les russes attaquent dans le Caucase. Les ottomans sont sérieusement bousculés et devront attendre les Révolutions Russes pour reprendre les territoires perdues puis conquérir une bonne partie du Caucase, entrant à Bakou en septembre 1918. Ai-je besoin de préciser qu’il s’agit d’une victoire sans lendemain ?

Les combats en Syrie, en Irak et en Palestine sont plus disputés. Les ottomans remportent une bataille à Kut-El-Amaea (décembre 1915-avril 1916).

Des troupes ottomanes sont également déployées en Europe aux côtés des allemands, trois corps d’armée (6ème, 15ème et 20ème CA), des unités qui seront rapatriées au pays en 1917 quand la situation allait devenir vraiment dramatique pour la Sublime Porte.

Au printemps 1917 les britanniques attaquent à Gaza. En dépit de l’usage de chars et de gaz de combat cette offensive est repoussée. Parallèlement une offensive est ménée en Perse par le 13ème Corps d’Armée mais c’est un échec. Là encore c’est moins la résistance perse que les épidémies qui poussent les chefs ottomans à se replier.

Bagdad tombe en mars 1917 et en décembre 1917 après la chute de Jérusalem un ordre de retraite général est lancé. En 1918 la supériorité aérienne totale des alliés aggrave la situation morale des troupes ottomanes. La Syrie est abandonnée à la fin du mois d’octobre pour se concentrer sur la défense du plateau anatolien, défense qui devient bientôt sans objet en raison de l’Armistice de Moudros signé le 30 octobre 1918.

Aux côtés des unités militaires on trouve également des unités de travailleurs (anila tuburu) avec six bataillons en 1914, trente en 1915. en 1916 les 28 bataillons survivants sur les 33 existants sont réorganisés en 17 bataillons à effectifs pleins ce qui donne une idée à effectifs pleins.

Une organisation spéciale est également mise en place pour le renseignement et le sabotage.

Au total sur 2.6 millions d’hommes qui ont été mobilisés, 325000 hommes sont morts, 400000 blessés, 202000 faits prisonniers et 1 million ont déserte. Il ne restait que 323000 sous les drapeaux au moment de l’Armistice.

L’armistice ne signifie pas la fin des combats. Ils se poursuivent sur tout le territoire de l’empire ottoman. Nombre de soldats ottomans vont rallier Mustapha Kemal par nationalisme.

Pologne et Pays Neutres (46) Irlande (7)

Une histoire militaire de l’Irlande (3) : première guerre mondiale, indépendance et guerre civile

Soldat britannique de la première guerre mondiale

Durant le premier conflit mondial en dépit des débats sur la nécessité ou non de soutenir George V, les irlandais ont fait leur part avec 206000 hommes engagés ce qui est tout sauf un chiffre insignifiant.

58000 étaient déjà enrolés quand la guerre éclate (21000 réguliers, 18000 réservistes, 12000 appartenant à la réserve spéciale, 5000 marins et 2000 officiers). 130000 volontaires vont rejoindre les rangs de l’armée britannique durant le conflit (NdA j’ignore la raison de l’écart obtenu entre le chiffre total des engagés et le chiffre de 188000 obtenu). Les principaux régions pourvoyeuses sont l’Ulster, le Leinster et le Munster, les autres régions étant plus en retrait.

Les unités irlandaises sont regroupées au sein de trois divisions, les 10th 16thet 36th (Irish) Division, la première s’illustrant à Gallipoli, les deux autres sur la Somme. Les lourdes pertes font chuter les recrutements sans compter la condamnation de la guerre par l’Eglise Catholique en juillet 1915.

Pour ne rien arranger les irlandais les Paddies comme les appellent avec mépris avec les britanniques sont rudement traités (pour ne pas dire maltraités) par leurs officiers britanniques.

Certes les républicains étaient opposés à tout soutien à la Grande-Bretagne mais même les irlandais partisans du Home Rule et bien disposés vis à vis de George V sont écœurés et exaspérés. Un chiffre peut traduire ce sentiment : un soldat britannique sur 3000 sera fusillé après un passage par la cour martiale, chiffre qui tombe à un pour 600 pour les irlandais sachant que vingt-six fusillés seront ultérieurement pardonnés.

La situation est tellement tendue que la conscription ne sera étendue en irlande qu’en 1918 mais avec un apport plus symbolique que réel.

Les allemands tentent de soutenir l’IRA mais c’est un échec que ce soit la livraison d’armes pour le soulèvement de Pâques ou la levée d’une brigade irlandaise parmi les prisonniers irlandais en Allemagne, une brigade qui se limitera à cinquante-cinq hommes.

Au début du conflit les nouvelles recrues rejoignent les nouveaux bataillons au sein des huit régiments basés en Irlande. Les bataillons rejoignent ensuite les trois divisions citées plus haut.

Les huit régiments professionnels déployés en Irlande disposaient chacun de leur propre zone de recrutement.

On trouve le Royal Irish Regiment, le Royal Inniskilling Fusiliers, le Royal Irish Rifles, le Princess Victoria’s Royal Irish Fusiliers, le Connaugh Rangers, le Prince of Wale’s Leinster Regiment (Royal Canadian), le Royal Dublin Fusiliers et le Royal Munster Fusiliers.

Ces régiments sont affectés non pas aux divisions que je vais présenter par la suite mais à d’autres divisions de l’armée britannique (1ère, 6ème, 14ème, 24ème, 27ème, 29ème, 30ème, 31ème, 34ème,50ème, 57ème et 66ème division d’infanterie).

Après le début de la guerre ces régiments lèvent et entrainent des bataillons de service destinées aux trois divisions irlandaises.

Aux huit régiments d’infanterie s’ajoutent quatre régiments de cavalerie (4th [Royal Irish] Dragoon Guards, 5th [Royal Irish] Lancers, le 6th [Inshiskilling] Dragoons et le 8th [King Royal Irish] Hussars), un régiment d’infanterie régulier (The Irish Guards), deux régiments de cavalerie de la Special Reserve (North et South Irish Horse), deux unités de la Territorial Force (Liverpool Irish et London Irish Rifles)

A noter que la 16ème division est surtout composée de Volontaires Irlandais alors que la 36ème division est plus composée de d’hommes issues de l’UVF (Ulster Volunteers Force).

La 10ème division est créée en août 1914. Elle combat à Gallipoli, Salonique et en Palestine. La 16ème division mise sur pied en septembre 1914 n’est déployée en France qu’à partir de décembre 1915. Elle combat jusqu’au printemps 1918 quand elle est détruite par l’offensive allemande. Elle est reconstituée en juin, redéployée sur le continent en France mais n’à désormais d’irlandais que le nom.

La 36ème division ancienne Ulster Division est elle aussi mise sur pied en septembre 1914. Elle passe sur le continent en octobre 1915, combattant sur la Somme en 1916, à Messine, Ypres Courtrai avant d’être détruite en mars 1918 puis reconstituée mais perdant son caractère irlandais et même unioniste.

Quand le premier conflit mondial se termine, 27405 irlandais ont été tués soit un taux de 14% similaire au reste de l’armée britannique ce qui tendrai à démonter la légende des irlandais «chair à canon» de l’empire britannique.

De nombreux irlandais démobilisés vont émigrer hors d’Irlande, d’autres vont reprendre du service aussi bien au sein de l’armée du nouvel Etat libre qu’au sein d’unités de sinistre réputation : les Black & Tans et les Auxiliaries Auxies»). D’autres vont rejoindre une nouvelle police armée, l’Ulster Special Constabulary.

A la fin du premier conflit mondial sur les huit régiments disponibles en 1914 il n’en restait plus que cinq (a noter que certains ont changé de nom) : Royal Dublin Fusiliers, Royal Munster Fusiliers, le Connaugh Rangers, le Leinster Regiment et le Royal Irish Regiment. Ces régiments qui ont souffert de la guerre vont être dissous ou amalgamés après la création de l’Etat libre d’Irlande.

C’est ainsi que le 4th (Royal Irish) Dragoon Guards est amalgamé avec 7th Dragoon Guards (Princess Royal’s) pour former le 4th/7th Dragoon Guards. Même chose pour le 5th [Royal Irish] Lancers qui amalgamé avec le 16th The Queen’s Lancers va former le 16th/5th Lancers. Quand au 6th [Inshiskilling] Dragoons il s’amalgame avec l 5th (Princess Charlotte of Wale’s) Dragoon Guards pour former le 5th/6th Dragoons.

Le Connaugh Rangers est le résultat des 88th Regiment of Foot et du 94th Regiment of Foot, le premier formant le 1er bataillon, le 2ème régiment le 2ème bataillon du nouveau régiment. Stationné à Galway le régiment est dissous le 31 juillet 1922.

Le Prince of Wales ‘s Leinster Regiment (Royal Canadian) lui aussi avait été créé en 1881 par amalgamation du 100th Regiment of Foot (Prince of Wales ‘s Royal Canadian) et du 109th Regiment of Foot (Bombay Infantry), deux régiments levés respectivement en 1858 et 1853. Il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Dublin Fusiliers est issu de l’amalgamation du Royal Bombay Fusiliers et du Royal Madras Fusiliers avec des unités de milice de Dublin et de Kildare, le régiment possédant deux bataillons d’active et deux bataillons de milice. Il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Inniskilling Fusiliers connait un sort légèrement différent puisqu’il survit après 1922. Il est créé en 1881 par l’amalgamation du 27th (Inniskilling) Régiment of Foot et le 108th Regiment of Foot. Après le 31 juillet 1922 le 2ème bataillon va être préservé au sein de l’armée britannique aux côtés du 2nd Bataillon Royal Irish Fusiliers, du 89th Foot et du 108th Foot.

Le Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s) est issu de l’amalgamation du 97th (Prince of Wales ‘s Irish) Regiment of Foot et du 89th (Princess Victoria ‘s) Regiment of Foot. Il devient en 1920 le Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s).

Le Royal Irish Regiment est né en 1684 prennant son nom actuel en 1881 après avoir été successivement baptisé Earl’s of Granard ‘s régiment of Foot, Royal Regiment of Foot of Ireland, le 18th (The Royal Irish) Regiment of Foot.

Le Royal Munster Fusiliers est issus de la fusion du 101st Regiment of Foot (Royal Bengal Fusiliers) et du 104th Regiment of Foot (Bengal Fusiliers). Composé lui aussi de deux bataillons d’active et de deux bataillons de milice, il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Ulster Rifles est l’ancien Royal Irish Rifles (changement de nom en date du 1er janvier 1921) qui à été créé en 1881 par l’amalgamation du 83rd (County of Dublin) Regiment of Foot et du 86th (Royal County Down) Regiment of Foot.

Une histoire militaire de l’Irlande (4) : Etat libre et république, Etat d’urgence et second conflit mondial

Soldats de la National Army à bord d’un navire durant la guerre civile irlandaise

L’Etat libre d’Irlande met en place son Armée Nationale dont le cœur est formé à la fois par des vétérans de l’armée britannique (qui ont représenté jusqu’à 20% des officiers et 50% des sous-officiers, l’immense majorité des vétérans expérimentés) et par d’anciens membres de l’IRA. Leur commandant en chef est un certain Michaels Collins jusqu’à sa mort en août 1922.

Les effectifs autorisés par le Dail sont de 35000 en juillet 1922 et de 58000 en mai 1923, cette augmentation d’effectifs étant rendue nécessaire par la guerre civile irlandaise opposant pro et anti-traité alors qu’il était initialement envisagé une armée réduite de 4000 hommes.

Cette An t Arm Naisiunta va exister jusqu’au 1er octobre 1924 quand va être remplacée par les forces de défense (Oglaigh na h Eireann).

Les armes sont fournies par les britanniques que ce soit les armes légères, les armes automatiques, de l’artillerie, des autos blindées et même des avions.

La guerre civile irlandaise se termine le 24 mai 1923 quand les anti-traités déposent les armes. Il faut réduire les effectifs pour des raisons politiques, sécuritaires et économiques. Cela ne se fait pas sans mal puisqu’en mars 1924 on assistera à un mouvement d’humeur, une quasi-mutinerie.

Le 3 août 1923 le parlement irlandais vote le Defense Forces Act qui décide la mise en place pour le 1er octobre 1924 de Forces de défense.

Initialement l’armée nationale était organisée comme l’était l’IRA avec des divisions et des brigades mais en janvier 1923 elle est totalement réorganisée avec neuf commandements territoriaux et des corps spécialisés.

Les neuf commandements territoriaux sont Dublin, Athlone, Donegal, Claremorris, Limerick, Kerry, Waterford, Cork et Curragh.

Les corps spécialisés sont le Corps des autos blindées, le corps d’artillerie, le corps des ingénieurs de l’armée, le corps des travailleurs, le corps de maintenance, de réparation et de protection ferroviaire, le corps de sauvetage, le corps des transmissions de l’armée, le corps de transport, le corps de police militaire et le service aéronautique.

QF 18 Pounder Mk IV

En ce qui concerne l’armement on compte pour l’infanterie des pistolets Webley, des pistolets mitrailleurs Thompson, des fusils Lee-Enfield, de mitrailleuses Hotchkiss modèle 1909, Lewis et Vickers. L’artillerie n’à reçu que neuf canons de 18 livres, deux d’entre-eux devant tirer sur le tribunal de Dublin occupé par les anti-traités.

Les véhicules blindés sont treize autos blindées Rolls Royce, sept autos blindées Peerless et soixante-quatre Lancia.

Les avions sont de plusieurs modèles : un Martinsyde type A Mk2, six Avro 504K, un SE.5a, huit Bristol F2B, quatre Martinsyde F.4 et huit De Havilland DH.9

Après le retour à la paix l’armée est donc réorganisée, ses effectifs grandement réduits mais cette réduction est compensée par la mise en place d’une réserve. Enfin une réserve il y eut plusieurs organisations successives.

En mai 1927 c’est la Classe A Reserve avec des sous-officiers et des hommes du rang soit 5000 hommes bien entrainés.

En janvier 1928 est mise en place la Classe B Reserve, les personnes concernées subissant un entrainement initial de trois mois plus un mois par an. L’engagement minimal est de 6 ans. Elle va compter 3600 hommes mais elle va cesser d’exister en 1934.

A l’automne 1929 est mise sur pied la Volunteer Reserve Force (Force Volontaire de Réserve) mais cette force à une existence éphémère puisqu’elle disparaît en 1935.

En mars 1934 est mise sur pied une Volunteer Force avec des régiments territoriaux (Régiments de Oriel, de Leinster, de Dublin, d’Ormond, de Thomond, Connacht, Breffni, Tyrconnell, Uisneach et Desmond) plus le Régiment Pearse du nom du leader de l’insurrection de 1916 fusillé par les britanniques. Cette réserve comprend trois échelons (deux premiers échelons entrainés et un troisième composé de spécialistes civils).

Enfin en septembre 1948 au moment du second conflit mondial est mis sur pied une Local Security Force (LSF) avec 44870 hommes divisés entre un échelon A qui intervient en soutien de l’armée et un echelon B qui intervient en soutien de la police.

Si l’Etat libre d’Irlande reste neutre durant toute la période qui nous intéresse cela ne veut pas dire que les irlandais ne se battent pas quelque part et je ne fais pas ici allusion à leur réputation de bagarreur. Non je parle par exemple de la guerre d’Espagne où l’on trouve des irlandais engagés aussi bien du côté républicain que du côté nationaliste.

Côté républicain on trouve par exemple la Colonne Connolly. Portant le nom du leader républicain irlandais fusillé par les britanniques après l’échec du soulèvement de Pâques, la Colùn Ui Chonghaile regroupait des républicains irlandais de tendance socialiste qui ont combattu aux sein des brigades internationales.

De la taille d’une compagnie, elle était intégrée au sein du bataillon américain «Abraham Lincoln» qui lui même dépendait de la 15ème brigade internationale. 145 se sont engagés au début mais 61 ne sont pas rentrés au moment de la dissolution des Brigades Internationales en septembre 1938.

Dans le camp d’en face on compte une Brigade irlandaise ou en version originale Briogaid na hEireann. Mise sur pied par Eoin O’Duffy, elle ne va pas compter plus de 700 hommes.

Sa mise sur pied est d’abord politique. Les carlistes (catholiques traditionnels, partisan d’une restauration de la monarchie) sollicitent les catholiques irlandais pour les aider dans un conflit qu’ils considèrent comme étant une croisade contre le communisme et l’athéisme.

Cette demande est appuyée par Franco du moins tant que ce dernier aura besoin de s’assurer du soutien des carlistes. Une fois ceci fait il se montrera nettement moins enthousiaste sur l’utilité d’une telle unité.

Fin 1936 7000 volontaires qui étaient loin d’être des partisans enthousiastes du leader «fasciste» irlandais se sont presentés mais seulement 700 parviendront non sans mal en Espagne entre l’opposition du gouvernement irlandais et les réticences du généralissime.

Basés à Caceres, ces volontaires étrangers sont rattachés à la Légion sous le nom de 15ème bataillon, un bataillon à quatre compagnies. Très vite ils se font remarquer par leur excès liés à une consommation excessive de boissons alcoolisées. Cela leur est beaucoup reproché par leurs supérieurs espagnols.

Le seul engagement de la «brigade irlandaise» est la Bataille de Jarama (19 février 1937) enfin engagement c’est vite puisqu’après un duel fratricide avec des phalangistes venus des Canaries (deux irlandais et neuf canariens tués) la seule attaque tourne à la farce quand les irlandais refusent d’avancer.

En janvier 1937 600 autres volontaires tentent de rallier l’Espagne mais ils sont bloqués à Galway suite au vote d’une loi interdisant à tout citoyen irlandais de s’engager dans ce conflit. La brigade retourne en Irlande en juin 1937 mais certains retenteront leur chance en indiviuel.

Les Forces de Défense sont mobilisées durant la guerre de Pologne. Elles bénéficient durant la Pax Armada d’une modernisation de leurs moyens avec l’acquisition d’armes plus modernes, la petite armée irlandaise disposant même de quelques chars légers. Plus anecdotique l’équipement évolue avec un nouvel uniforme et un nouveau casque.

Soldats irlandais au début des années quarante. On comprend pourquoi un nouveau casque à été introduit durant la Pax Armada.

L’uniforme d’un vert gris assez proche du feldgrau est remplacé par un vert un peu plus clair et le casque qui ressemblait beaucoup au Stalhem allemand est remplacé par un casque que certains ont décrit comme le fils illégitime du casque anglais et du casque Adrian.

Au moment de la mobilisation l’armée de terre irlandaise dispose de huit brigades réparties sur tout le territoire national.

Pour améliorer la réactivité des troupes il est décidé de créer deux divisions regroupant chacune trois brigades laissant deux brigades indépendantes.

C’est ainsi que la 1ère division (QG Cork) regroupe la 1ère brigade (10ème, 13ème et 21ème bataillons), la 3ème brigade (4ème, 19ème et 31ème bataillons) et la 7ème brigade (9ème, 12ème et 15ème bataillons).

La 2ème division (QG Dublin) regroupe la 2ème brigade (2ème, 5ème et 11ème bataillons), la 4ème brigade (6ème, 8ème et 20ème bataillons) et la 6ème brigade (7ème, 18ème et 22ème bataillons).

Les deux brigades indépendantes sont la 5ème (3ème, 16ème et 25ème bataillons) alors que la 8ème brigade possède les 1er et 23ème bataillons.

On trouve également trois bataillons de garnison et la défense côtière.

Au printemps 1949 les divisions sont réorganisées tous comme les brigades. L’un de leur bataillon devient une colonne mobile (colúin shochorraithe) c’est à dire un groupement motorisé avec quelques chars légers, des autos blindées et de l’infanterie portée sur camion.

En cas de débarquement amphibie ou aéroporté ennemi ces colonnes mobiles doivent se porter au devant de l’ennemi et soutenir les défenses côtières ou les défenses des aéroports. Il semble qu’un temps on envisagea de regrouper les différents colonnes mobiles en un groupement motorisé pour faire masse mais cela ne se fit pas probablement pour des raisons de coût.

L’armée irlandaise va passer le second conflit mondial à se préparer à une guerre qu’elle ne souhaite, renforçant ses défenses côtières et frontalières, multipliant exercices et patrouilles, modernisant son armement avec l’aide discrète des alliés.

Quand le second conflit mondial se termine l’armée irlandaise n’à certes pas combattu du moins pas directement mais se trouve plus forte qu’en 1948.

Un temps le débat court sur l’utilité de maintenir la neutralité et de passer à une alliance avec d’autres pays d’Europe mais ce débat est vite enterré par la Statue du Commandeur aka Eamon de Valera.

La République d’Irlande va donc rester neutre ce qui ne l’empêchera une fois admise au sein des Nationes Unies en 1962 de participer sous casque bleu à des opérations dites de maintien de la paix.

On sait aujourd’hui après la déclassification des archives qu’en cas de nouvelle guerre contre l’URSS et les alliés, la verte Erin aurait pu servir de refuge en cas d’invasion de tout le continent. En revanche on ne connait pas le détail de la coopération prévue entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Irlande.

Mitteleuropa Balkans (184) Grèce (28)

L’armée grecque dans le second conflit mondial (1) (1948-1950)

Situation générale de l’armée grecque à l’automne 1948

Comme nous l’avons vu plus haut, l’armée grecque est réduite à dix divisions d’infanterie et une division de cavalerie en temps de paix.

Au début du second conflit mondial, les uniformes et l’armée grecque comment dire……

Si la division de cavalerie est indépendante ce n’est pas le cas de toutes les divisions d’infanterie puisque huit d’entre-elles sont regroupées deux par deux au sein de corps d’armée, deux restant indépendantes auxquelles il faut ajouter une brigade dispersée sur les îles de la mer Egée.

Au cours des années trente, l’armée grecque découvre timidement la motorisation et la mécanisation avec notamment la motorisation partielle de la cavalerie et l’acquisition de 135 chars légers Hotchkiss H-39 qui vont former trois bataillons.

Hotchkiss H-39 préservé dans un musée

Il semble que la Grèce à étudié la possibilité de créer une division légère mécanique sur le modèle français mais l’étude faite par la MMFG dissuada les grecs qui estimèrent ne pas avoir les moyens nécessaires pour une telle unité ou alors cela aurait été au détriment du reste de l’armée.

L’infanterie reçoit de nouvelles armes automatiques, renforce ses moyens d’appui, l’artillerie abandonne ses pièces antédiluviennes mais beaucoup de canons datant du premier conflit mondial sont encore en service. Comme souvent les projets sont là, les besoins correctement identifiés mais les budgets manquent.

On tente d’améliorer les infrastructures (routes, ponts) mais là encore les moyens et la volonté manquent. De toute façon le relief grec rend les choses assez compliquées.

La Ligne Metaxas

La Ligne Metaxas est renforcée mais nous sommes loin de la Ligne Maginot plutôt d’une ligne tactique capable de protéger le déploiement d’unités de campagne, de ralentir l’ennemi mais guère plus.

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent le Danemark et la Norvège, déclenchant le second conflit mondial. Athènes se déclare en état de non-bélligerance ce qui offre plus de libertés qu’un statut de neutralité.

Mobilisation et préparation

Cet état de non-bélligerance ne signifie pas faiblesse et passivité. Si le gouvernement de Paul 1er exclu la mobilisation générale pour ne pas s’attirer les foudres italiennes, des réservistes sont rappelés, certains proposant volontairement leurs services. La Ligne Metaxas est renforcée avec champs de mines, barbelés et quelques blockhaus.

Des incidents aériens, terrestres et navals ont lieu avec l’Italie menaçant de dégénérer en conflit ouvert. Pour y faire face Athènes décrète le 30 octobre 1948 la mobilisation générale. Celle-ci se passe mal, dans une grande confusion ce qui fit dire à certains officiers grecs que si les italiens avaient attaqué à ce moment là ils seraient rentrés sans difficultés à Athènes. Il faudra près de deux mois pour que l’armée de terre grecque parviennent au format prévu par le schéma de mobilisation.

L’armée royale héllène va ainsi aligner un total de dix-huit divisions d’infanterie, deux divisions de cavalerie, trois bataillons de chars légers équipés de Hotchkiss H-39, un régiment de volontaires du Dodécanèse, un régiment de volontaires issu de la diaspora grecque, une garde nationale, la gendarmerie et différents groupes d’autodéfense et de défense passive à l’utilité militaire douteuse mais qui libéraient l’armée de taches secondaires.

Au 1er janvier 1949, l’armée de terre grecque affiche le visage suivant:

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère division de cavalerie, 1er bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée :

1ère Division d’Infanterie (1er régiment d’evzones, 4ème et 5ème régiments d’infanterie, une compagnie de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 1er régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

4ème Division d’Infanterie (8ème, 11ème et 35ème RI, une compagnie de cavalerie entièrement montée, 1er et 2ème escadrons du 4ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie (la Grèce continue de posséder des unités montées importantes faute de pouvoir motoriser/mécaniser ses forces), de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire :

2ème Division d’Infanterie (1er, 3ème et 7ème RI, une compagnie de cavalerie montée, 1er et 2ème escadrons du 2ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne, une compagnie antichar, une compagnie du génie)

5ème Division d’Infanterie (14ème, 43ème et 44ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 5ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée :

6ème Division d’Infanterie (16ème, 17ème et 18ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 6ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

8ème Division d’Infanterie (10ème, 15ème et 24ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 8ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème division de cavalerie, 2ème et 3ème bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

4ème Corps d’Armée :

3ème Division d’Infanterie (2ème régiment d’evzones, 6ème et 12ème régiments d’infanterie, une compagnie d’autos blindées, 1er et 2ème escadrons du 3ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

9ème Division d’Infanterie (3ème régiment d’evzones, 25ème et 26ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 9ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée

7ème Division d’Infanterie (2ème régiment crétois, 19ème et 20ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 7ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

10ème Division d’Infanterie (4ème régiment d’evzones, 29ème et 30ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindés_ , une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

RESERVE GENERALE

La mobilisation permet de lever huit divisions d’infanterie supplémentaires portant le total à dix-huit DI. Ces divisions sont placées en réserve de commandement à la fois pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais aussi pour leur permettre de monter en puissance et de ne pas recevoir le premier choc.

De cette réserve générale dépendant également la brigade de l’Archipel et deux régiments de volontaires, un régiment de grecs du Dodécanèse et un régiment de grecs issus de la diaspora, certains malgré le conflit venant d’Australie et d’Afrique du Sud.

Ces huit divisions d’infanterie ne dépendaient pas de Corps d’Armée et quand il sera question de les engager elles seront soit placées sous l’autorité des cinq corps d’armée existants ou remplaceront les divisions d’active.

Ces divisions sont moins expérimentées, moins entrainées et moins bien équipées que les unités d’active. Malgré une mobilisation complète de l’économie grecque, malgré une aide alliée plus importante que les grecs l’ont longtemps admis, ces divisions sont clairement de faible niveau et si leur enthousiasme et leur agressivité peut compenser certaines lacunes, elle ne peut pas remplacer un entrainement solide, un encadrement fiable et un bon armement.

La 11ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (13ème, 50ème et 66ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 11ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 12ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (9ème, 22ème et 27ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 12ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 13ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (2ème, 23ème et 28ème RI), un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux escadrons du 13ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 14ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (31ème RI, 3ème régiment crétois _appelé également 37ème régiment d’infanterie_ et 42ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 14ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 15ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (32ème, 45ème et 49ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 15ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 16ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (33ème, 46ème et 51ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 16ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 17ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (34ème, 47ème et 52ème RI), un escadron mixte de cavalerie (deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées), une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 17ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 18ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (36ème, 48ème et 53ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 18ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

-Le troisième escadron des huit régiments d’artillerie est censé formé des groupements d’appui mais le manque de pièces fait que sur les huit escadrons seuls cinq sont équipés de pièces (11,12,15, 17 et 18), les trois autres (13, 14 et 16) sont des unités de papier. Leurs servants seront dispersés en fonction des besoins.

UNITES PARAMILITAIRES

Suite à la mobilisation une garde nationale est créée avec des hommes trop âgés pour le service des armes, des femmes et même des enfants ! Considérés comme des francs-tireurs ils seront souvent sommairement passés par les armes par les italiens et les allemands.

Cela aura le don d’enrager les troupes grecques et on verra certains soldats allemands et italiens tués après avoir été torturés avec un message qui était une liste d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés.

Aux côtés de cette garde nationale qui à défaut d’avoir une véritable valeur militaire soulageait l’armée de nombre de missions secondaires on trouvait également la gendarmerie hellénique et des unités de défense passive.

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A l’annonce de la mobilisation générale les grecs espéraient que les alliés allaient proposer le déploiement d’unités dans le pays pour renforcer les positions de l’armée grecque et dissuader définitivement Rome d’attaque la Grèce. Les plus enthousiastes imaginaient une offensive combinée en direction de l’Albanie pour récupérer l’Epire du Nord.

Très vite Paris et Londres font comprendre que leur assistance ne peut être pour le moment que matérielle. Des convois protégés par la Mediterranean Fleet et la 6ème Escadre Légère vont transporter au Pirée des armes en grande quantité.

Quelques conseillers font très discrètement le voyage pour évaluer les capacités réelles de l’armée grecque et tout aussi discrètement anticiper le déploiement de divisions dès que cela sera ordonné par le pouvoir politique.

L’hiver 1948-49 est marqué par des incidents de frontière mais aucune attaque d’ampleur. Tout juste notons sur la frontière avec l’Albanie des duels d’artillerie et quelques échanges de coups de feu entre patrouilles. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert, c’est que ni Athènes ni Rome n’y ont encore intérêt.

Combat !

Le 5 mai 1949 sur feu la frontière greco-albanaise des dizaines de canons ouvrent le feu depuis l’Albanie sur le territoire grec. C’est tout sauf une surprise car depuis six semaines les troupes grecques ont constaté de nombreux mouvements de troupes, l’aménagement de dépôts et de casernements, la réfection de routes, le renforcement de ponts. Ces informations sont confirmés par les agents grecs infiltrés en Albanie et jusque dans les ports italiens.

Athènes informe les alliés qui annoncent préparer un corps expéditionnaire pour soutenir le plus vite possible leur futur allié grec. Ils annoncent un renforcement des bombardements aériens et des actions de leurs marines respectives pour géner le plus possible l’offensive italienne. Une façon de consoler les grecs sur le fait que le corps expéditionnaire allié ne pourra être là au mieux avant quinze jours.

Pour l’opération CAESAR, les italiens font engager le Groupe d’Armées d’Albanie qui comprend deux armées, la 3ème Armée (6ème CA 15ème et 18ème DI, 8ème CA avec la 20ème DI et la 1ère Division d’Infanterie Alpine) et la 8ème Armée (9ème CA avec les 23ème et 28ème DI, 11ème CA avec les 29ème et 30ème DI). A cela s’ajoute la 49ème DI et la Division Blindée «Littorio» placées en réserve stratégique.

Le plan italien est simple, basique. L’attaque principale aura lieu en Epire avec une diversion en Macédoine. Comme à la guerre la première victime est le plan (Clausewitz), les italiens se réservent le droit de changer le fusil d’épaule. En clair si l’offensive principale échoue mais que la diversion s’annonce plus prometteuse, rien n’interdit de modifier l’axe de la poussée principale.

Ensuite rien ne semble avoir été décidé ? Les italiens voulaient-ils aller jusqu’à Athènes et Thessalonique ? Occuper la totalité de la Grèce ? Comme aucun acteur de l’offensive n’à laissé de mémoire et que les archives n’ont pas été réellement exploitées on ne peut que se perdre en conjectures.

Ce qui est certain c’est que très vite les italiens vont se rendre compte que cela va être tout sauf une partie de plaisir. Loin de s’effondrer l’armée grecque résiste fermement et même dans certains secteurs contre-attaque.

Dès le 12 mai 1949 devant les pertes conséquentes liées aux combats et à la météo les italiens suspendent leur offensive en Epire. En Macédoine l’offensive est relancée le 17 mai 1949 mais là encore c’est un échec.

Certains généraux italiens reprochent le non-engagement de la Division Blindée Littorio ce à quoi d’autres répondre que sans le contrôle des points hauts et de certaines zones clés, engager des chars même face à une armée mal équipée dans ce domaine cela ne sert à rien.

Devant la farouche résistance grecque, les alliés accélèrent l’envoi du Corps Expéditionnaire Allié en Grèce (CEAG) une pale copie du Groupe d’Armées d’Orient.

Il faut dire que les temps sont différents, le tempo opérationnel bien plus rapide. On n’à plus plusieurs mois pour déployer les divisions, les entrainer et les faire monter en ligne.

Placé sous commandement français, le CEAG comprend tout de même quatre divisions d’infanterie, une brigade de montagne, une brigade blindée indépendante, deux bataillons de chars, deux GRDI, un régiment de cavalerie, un régiment d’artillerie lourde. Cela va constituer un précieux renfort et un précieux support à l’armée grecque.

La France va envoyer la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) reconstituée après la Campagne de Norvège où elle avait été engagée en division de marche avec des éléments de la 11ème DLI qui elle n’à pas été reconstituée. A cette division s’ajoute la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) qui à combattu en Sardaigne et la 86ème DIA, une autre division légère qui elle n’à pas connu le combat.

A cela s’ajoute un régiment motorisé, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC), deux Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème et 86ème GRDI) et deux bataillons de chars, les 66ème et 68ème BCC, le premier qui à combattu en Sardaigne à remplacé ses R-35 par des R-40 plus modernes alors que le second à conservé ses R-35 en attendant l’arrivée de chars légers plus modernes.

Renault R-40, une évolution du R-35

La Pologne ou plutôt le gouvernement polonais en exil à envoyé sa brigade de montagne qui s’était illustrée elle aussi en Norvège.

Char médian A-27M Cromwell
Char lourd Churchill

De leur côté les britanniques vont envoyer la 7th Infantry Division venu d’Egypte, la 4th Independent Armoured Brigade venu de Palestine avec ses Cromwell et ses Churchill et un régiment d’artillerie lourde équipée de canons de 5.5 pouces.

BL 5.5 Inch Medium Gun

Ce dispositif est probablement en deca des attentes grecques mais tout de même c’est l’envoi d’unités expérimentées, bien entrainées et motivées pour aider la Grèce à tenir. Ensuite il sera toujours temps d’envoyer plus de troupes si les autres fronts en laisse la possibilité.

C’est un euphémisme de dire qu’à Berlin le déclenchement de l’opération CAESAR à été mal vécue d’autant que Rome à fait preuve d’une discretion toute florentine vis à vis de son alliée ce qui pouvait être considérée comme une réponse du berger à la bergère.

Encore une fois et on ne le répétera pas assez l’opération MARITSA (et non MARITA comme on le trouve écrit dans de trop nombreux livres) n’à jamais été conçue comme une opération destinée à sauver Mussolini de la débacle de ses troupes en Grèce. Cette opération à été planifiée de longue date mais son exécution reportée à plusieurs reprises en raison d’urgences sur d’autres fronts ou tout simplement d’hésitations politico-militaires.

Il semble que c’est l’envoi de troupes alliées en Grèce qui à poussé Himmler et Heydrich à ordonner l’exécution de MARITSA, la crainte étant de se voir reproduire le front de Macédoine du premier conflit mondial.

La Yougoslavie est en première ligne mais nul doute que la Grèce suivra bientôt. Belgrade propose une défense commune du Vardar macédonien mais Athènes refuse arguant à juste titre que son armée doit être réorganisée et rééquipée en vue d’une prochaine offensive aux côtés des alliés.

Tout en dressant des plans de guerre pour une attaque à l’automne 1949 voir au plus tard au printemps prochain, la Grèce réorganise son dispositif.

Signe de confiance, les alliés acceptent de placer leurs unités directement sous commandement grec sans chercher à créer une armée autonome, le CEAG étant une coquille vide plus symbolique que réelle et certains officiers français d’y voir un coup de Jarnac de la Perfide Albion. Comme le dira un lieutenant français anonyme «C’est pas parce que nous sommes alliés contre les fridolins et les ritals que je vais oublier Trafalgar, Waterloo et Azincourt ! Faudrait pas déconner non plus !»

Quand les allemands déclenchent l’opération MARITSA contre la Yougoslavie, les troupes alliées sont organisées de la façon suivante :

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère brigade de cavalerie grecque qui intègre dès des éléments de la 1ère division de cavalerie et le 1er bataillon de chars légers, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC) un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée : 1ère Division d’Infanterie et 1ère Division Légère d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, d’un escadron d’artillerie et d’une compagnie du génie.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire : 5ème et 11ème Divisions d’Infanterie avec comme réserve immédiate le 68ème BCC, deux escadrons d’artillerie et une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée : 6ème et 8ème Division d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème brigade de cavalerie (éléments montés et un groupement de chars issus des 2ème et 3ème bataillons de chars légers, un régiment d’artillerie lourde grec, un régiment d’artillerie lourde macédonienne

4ème Corps d’Armée : 3ème Division d’Infanterie Grecque et 7ème Division d’Infanterie britannique

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée : 7ème Division d’Infanterie, 10ème Division d’Infanterie et 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

6ème Corps d’Armée : 12ème et 14ème DI, 86ème DIA avec comme réserve immédiate un

Groupement Blindé Perotin composé des 82ème et 86ème GRDI ainsi que du 68ème BCC.

ARMEE D’ATTIQUE

Cette armée est mise sur pied au début du mois de juin mais c’est une création batarde avec à la fois des unités en cours de reconstitution et des unités de réserve.

Le 7ème Corps d’Armée regroupe les divisions en cours de reconstitution à savoir les 2ème, 4ème et 9ème DI. Devant la dégradation rapide de la situation, le gouvernement grec prendra la décision d’évacuer ces divisions en cours de reconstitution vers la Crète pour permettre de préserver l’avenir à défaut de sauver le présent.

Le 8ème Corps d’Armée comprend la brigade de montagne polonaise, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et la 13ème Division d’Infanterie. Les unités de Corps d’Armée sont limitées avec une compagnie de cavalerie grecque, deux escadrons d’artillerie grecs et une compagnie du génie.

ARMEE DU PELOPONNESE

9ème Corps d’Armée : 15ème et 17ème DI

10ème Corps d’Armée : 16ème et 18ème DI

En face les italiens ont reconstitué leur dispositif en renplumant les divisions malmenées par l’opération CAESAR de jeunes recrues pas toujours motivées et/ou entrainées mais aussi en déployant de nouvelles unités.

C’est ainsi que les 42ème et 48ème DI traversent non sans mal l’Adriatique pour rallier l’Albanie, les convois étant victimes de l’aviation et de sous-marins mais au grand soulagement des amiraux italiens le corps de bataillon franco-anglais resta à l’écart probablement par crainte de l’aviation ennemie dans une zone où le ciel était très disputé. Cela nous donne in fine le dispositif suivant :

TROISIEME ARMEE ITALIENNE :

6ème Corps d’Armée : 15ème et 42ème DI

8ème Corps d’Armée : 20ème DI et 1ère Division Alpine

HUITIEME ARMEE ITALIENNE :

9ème Corps d’Armée : 23ème et 48ème DI

11ème Corps d’Armée : 29ème et 30ème DI

RESERVE D’ARMEE

-18ème Division d’Infanterie

-28ème Division d’Infanterie

-49ème Division d’Infanterie

-Division Blindée Littorio

La Campagne de Yougoslavie va durer plus de deux mois. L’armée de Pierre II résiste pied à pied, regrettant que les alliés n’aient pas engagé de troupes au sol. Certes les marines alliées opéraient en Adriatique avec leurs unités légères, certes des missions de bombardement visaient les troupes italiennes et allemandes mais cela n’était pas aussi tangible qu’une ou plusieurs divisions d’infanterie voir de cavalerie.

Il semble que les alliés ont envisagé de passer en Yougoslavie au début du mois de septembre mais à cette date la situation des armées yougoslaves était pour ainsi dire désespérée.

Tout juste pouvaient-ils couvrir le repli en Grèce des unités yougoslaves qui quand elles étaient encore organisées combattaient aux côtés des alliés alors que les trainards et les isolés étaient rapidement évacués sur le Péloponnèse puis en Crète pour reconstitution d’une armée digne de ce nom.

La Campagne de Grèce proprement dite commence le 25 septembre 1949. Es-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses depuis juillet. Non bien sur ils ont tenté avec les alliés de faire remonter le niveau de leurs unités de combat, d’améliorer la coordination interarmes, la coopération avec les alliés….. .

Sur le plan opérationnel, le front albanais est marqué par des duels d’artillerie et par des coups de main pour maintenir l’ennemi sous pression. Des reconnaissance en force sont également menées mais rien qui ne ressemble à une offensive grande style.

Les grecs et leurs alliés doivent opérer contre les italiens et les allemands, des moyens nettement plus élevés car non seulement les unités sont plus expérimentées mais aussi plus puissantes, l’Allemagne engageant ses Panzerdivisionen.

Pour la campagne de Yougoslavie les allemands avaient déployé douze divisions :

-Trois divisions blindées : 1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen

-Une division d’infanterie de montagne la 1. Gebirgjäger Division

-Une division parachutiste la 3. Fallschitmjäger Division

-Sept divisions d’infanterie les 3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division.

Toutes ces divisions ne vont pas participer à la Campagne de Grèce puisqu’il faut occuper une partie de la Yougoslavie, nettoyer le territoire des soldats yougoslaves isolés…… . Le dispositif allemand est totalement réorganisé, la 12ème Armée qui s’occupe de «pacifier» la Yougoslavie pendant qu’une 15ème Armée s’occupe de la Grèce.

La 12ème Armée allemande dispose de la 1. Panzerdivision, la 1. Gebirgjäger Division, les 3., 9 et 35.ID (InfanterieDivision) alors que la 15ème Armée allemande va disposer des moyens suivants :

35ème Corps Blindé (35. Panzerkorps) : 5. et 12. Panzerdivisionen, 5. Leichte Division

18ème Corps de Montagne (18. GebirgsKorps) : 2. et 4. Gebirgjäger Division

30ème Corps d’Armée (30. ArmeeKorps) : 3. Fallschitmjäger Division et 14. InfanterieDivision

31ème Corps d’Armée (31. ArmeeKorps) : 25. et 31. InfanterieDivision

32ème Corps d’Armée (32. ArmeeKorps) : 72. et 25. InfanterieDivision

Les combats sont extraordinairement violents. Les grecs ne lâchent pas un pouce de terrain, survoltés par un patriotisme incandescent mais aussi par les premières exactions italiennes et allemandes contre la population civile.

Tout comme certains ouvrages de la Ligne Maginot, des ouvrages de la Ligne Metaxas vont continuer à combattre même encerclés, certains se rendant après l’épuisement des munitions ou d’autres combattant jusqu’à la mort.

En dépit de moyens militairement importants, les alliés doivent peu à peu céder du terrain. La ville de Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 après de violents de combat en périphérie et même en ville. Des soldats grecs et alliés parviennent à évacuer au nez à la barbe de l’ennemi.

La ville de Larissa tombe le 5 décembre 1949 et la capitale Athènes le 17 janvier 1950 après de violents combats qui ruinent la ville qu’elle soit ancienne ou moderne.

Ces combats ont lessivé les grecs qui commencent à manquer d’hommes et de munitions. Le gouvernement grec hésite entre deux stratégies : un combat total sans esprit de recul ou la volonté de préserver l’avenir en évacuant vers la Crète des hommes pour reconstituer des divisions.

Les alliés appuient cette stratégie en envoyant en Crète des stocks importants d’armes et de munitions en faisant comprendre aux grecs que cela permettrait de reconstituer une armée réduite mais bien entrainée et bien équipée.

Le 24 janvier 1950 les troupes de l’Axe lancent une offensive qui doit mettre fin à cette campagne de Grèce. C’est un échec, le coup de main du Brandeburger Regiment pour s’emparer du pont franchissant le canal de Corinthe échoue, le pont sautant bloquant net l’avance allemande.

Des combats violents ont lieu durant tout le moins de février mais concernent moins la Grèce continentale que les îles, les deux adversaires cherchant à s’emparer du plus de terres émergées possible. Certains ont comparé ces combats à une version insulaire et méditerranéenne de la «course à la mer» du premier conflit mondial quand après leur échec sur la Marne les allemands ont tenté de couper les britanniques des ports par lesquels il faisait parvenir renforts et matériel.

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île de Céphalonie, de l’île d’Eubée mais aussi des Cyclades. Les alliés ne disputent pas toujours la conquête, essayant de ne pas gaspiller des moyens limités.

Des renforts grecs et alliés arrivent. Côté grec la 2ème Division d’Infanterie reconstituée en Crète passe non sans mal dans le Péloponnèse, défendant la péninsule aux côtés des divisions alliées comme les 1ère et 2ème divisions australiennes (qui ne tarderont pas à rallier le Pacifique) ou encore la 6ème division d’infanterie canadienne.

En face l’Axe est dans un dilemme puisqu’il souhaite neutraliser la menace alliée mais sans trop engager de moyens alors que s’annonce l’opération BARBAROSSA.

Comme nous le savons la Campagne de Grèce se termine à la mi-mars après la bataille navale du Golfe de Zanthe. Entre-temps l’opération CATAPULT à permis à partir du 5 février 1950 la conquête du Dodécanèse par trois divisions alliées à savoir la 3ème division sud-africaine, la 87ème DIA française et la 66ème DI britannique.

Le front grec au printemps 1950

A l’époque le dispositif allié en Grèce est le suivant :

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) déployée sur l’île de Zakynthos aux côtés de la brigade de montagne polonaise

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) : défend la ville de Patras aux côtés du 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-La 86ème Division d’Infanterie d’Afrique (86ème DIA) est en réserve stratégique en Crète pour reconstitution après avoir été durement malmenée et avoir durement malmené l’ennemi

-Les 66ème et 68ème BCC forment un bataillon de marche composé de Renault R-35 et R-40 qui est placé sous commandement britannique avec la 4ème brigade blindée indépendante britannique qui à perdu de sa superbe. Les chars grecs Hotchkiss H-39 forment un autre bataillon de marche.

-La 7ème division d’infanterie britannique à été rapatriée en Egypte pour reconstitution

-Le secteur Patras-Corinthe est couvert par des divisions grecques et alliées avec la 2ème division d’infanterie, la 6ème division d’infanterie canadienne, les 3ème, 10ème, 13ème et 14ème DI grecques.

Les alliés vont parvenir à conserver le Péloponnèse jusqu’à la fin du conflit. L’Axe aurait bien aimé neutraliser cette douloureuse épine dans son flanc mais les moyens nécessaires étaient toujours nécessaires ailleurs. C’est donc cette presqu’île qui va servir de base de départ à la reconquête de la Grèce.

Mitteleuropa Balkans (170) Grèce (14)

La Grèce dans le second conflit mondial

Mobilisation et préparation

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent la Norvège et le Danemark dans le cadre de l’opération Weserübung. C’est le début du second conflit mondial, un conflit que l’on redoutait mais que l’on pressentait depuis longtemps tant les tensions ne cessaient de croitre en Europe.

La seule chose qui surpris les plus lucides fut que les allemands attaquèrent des pays neutres et non un pays avec lequel ils avaient de vrais différents politiques et diplomatiques. Cela était la preuve que ce conflit n’allait pas être un conflit de gentlemen.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Scandinavie, la Grèce se déclare en état de non-belligérance, un statut différent de la neutralité. D’ailleurs pour bien montrer sa détermination Athènes ordonne le rappel de réservistes mais se garde pour le moment de décréter la mobilisation générale probablement pour ne pas provoquer Rome.

La Ligne Metaxas à été renforcée à la mobilisation mais est loin d’être une assurance tout risque

Des précautions sont prises aux frontières notamment à la frontière avec l’Albanie, des champs de mines sont posés en mer, la Ligne Metaxas renforcée.

Le 30 octobre 1948 après de nouveaux incidents en Epire, Athènes ordonne la mobilisation générale, un processus qui va se dérouler dans une relative confusion, le gouvernement grec n’ayant pas mis à jour le processus de mobilisation depuis 1917 et ce en dépit des propositions de la MMFG. Si en Yougoslavie la MMFY est parvenu à imposer son processus de mobilisation, en Grèce ce ne fût pas possible probablement pour des raisons de fierté nationale.

Comme le reconnaitra un général grec «Si les italiens avaient attaqué à ce moment là je ne sais pas si nous aurions été capables de réagir».

Les divisions les plus modernes vont être concentrées contre l’Albanie italienne, le reste du territoire étant couvert par des unités moins bien équipées et moins bien entrainées. L’économie du pays est entièrement mobilisée pour la guerre, on réquisitionne tout ce qui est réquisitionnable, on mobilise les femmes et même les enfants.

On voit les villes se couvrir de sacs de sable, des abris antiaériens sont créés, les villes aux frontières deviennent des mini-forteresses. «Les italiens auront peut être le dessus mais il leur faudra payer le prix du sang» diras un lieutenant grec devenu après guerre une célébrité de la littérature, le lieutenant Elftherios Onassis.

Dans les airs une aviation grecque équipée d’avions obsolètes et d’avions plus modernes (même si tout est relatif) tente de protéger le ciel héllène des bombardiers ou des avions de reconnaissance italiens.

Plusieurs appareils sont abattus, d’autres s’écrasent accidentellement. En mer la marine grecque tente de sécuriser l’important trafic côtier contre la menace italienne. Elle tente également de bloquer les îles du Dodécanèse mais sans une totale réussite.

L’hiver et le printemps se passe sans que les combats annoncés comme imminents se produisent probablement parce que les italiens ont fort à faire face à des alliés qui contrairement à 1939 quand la guerre de Pologne paraissait être la guerre avec un grand G se montrent très agressif pour forcer l’Italie au combat.

Rome va-t-elle laisser Athènes tranquille ? La logique et le bon sens militaire l’aurait commandé mais ce n’est pas le choix que va faire Mussolini.

C’est la guerre !

Le gouvernement grec n’était pas naïf et savait que cette non-bélligérance ne pouvait durer éternellement d’autant que l’Italie était rapidement entrée en guerre suite au harcèlement franco-britannique.

Comme nous l’avons vu la mobilisation générale avait été décrétée le 30 octobre 1948 mais n’avait été effective que deux mois plus tard !

Les renseignements auguraient d’une attaque italienne iminente mais rien ne se produit et on commence à démobiliser certains soldats. C’est alors que l’attaque italienne tant attendue se produisit.

Le 5 mai 1949 à l’aube, les italiens lancent l’opération CAESAR, l’invasion de la Grèce depuis l’Albanie.

Pour cette opération qui est censée redorer le blason italien et montrer aux allemands que Rome peut mener une guerre parallèle, le Regio Esercito mobilise les moyens du Groupe d’Armées d’Albanie.

Ce groupement comprend les 3ème et 8ème Armées avec quatre corps d’armées, les 6ème (15ème DI «Bergamo» et 18ème DI «Messina»), 8ème (20ème DI «Friuli» 1ère DI Alpine «Taurinense»), 9ème ( 23ème DI «Ferrara» et 28ème DI «Aosta») et 11ème Corps d’Armée (29ème DI «Piemonte» et 30ème DI «Sabauda»).

A ces huit divisions vont s’ajouter la 49ème DI «Parma» censée assurer la défense de l’ancien royaume de Zog 1er mais aussi la division blindée Littorio. Cette force est jugée suffisante pour si ce n’est vaincre la Grèce mais au moins lui donner une bonne leçon.

Le plan italien est simple : attaque principale en Epire pour fixer le maximum de troupes grecques avec une diversion en Macédoine, une poussée vers Thessalonique. Ensuite en fonction des premiers résultats («Au combat, la première victime est le plan» dixit Clausewitz) les italiens aviseront.

Aux troupes au sol s’ajoutent des avions en nombre (250 à 400 selon les sources) et un rôle important pour la marine chargée de couper les lignes de communication et de couvrir les convois ravitaillant les troupes italiennes depuis la péninsule italique.

Tout cela aurait marché si tout cela avait bien planifié et bien coordonné. Or non seulement les plans avaient été improvisés mais les différentes armées s’entendaient très mal.

Par exemple une information recueillie par un avion de la Regia Aeronautica devait remonter toute la chaine hiérarchique avant d’être transmise à une autre armée qu’il s’agisse de l’armée de terre ou de la marine. Autant dire qu’elle était souvent périmée et de peu d’utilité.

Les carences en armes et en munitions sont importantes et encore un effort important à été fait depuis septembre 1948, la décision d’attaquer la Grèce ayant été prise visiblement dès le mois de décembre même si en l’absence d’archives on ne peut que se limiter à des hypothèses.

En face les forces armées grecques étaient composées de troupes motivées, bien entrainées et bien équipées (à l’échelle grecque cela va sans dire).

Soldats grecques au début de la Pax Armada

Une Armée d’Epire est mise sur pied à la mobilisation générale avec trois corps d’armée à deux divisions d’infanterie (1er Corps d’Armée, 2ème Corps d’Armée dit Corps d’Armée d’Epire et 3ème Corps d’Armée) plus une division de cavalerie et un bataillon de chars équipés de Hotchkiss H-39.

Le Hotchkiss H-39

En Macédoine on trouve une Armée de Macédoine qui disposait de deux corps d’armée à deux divisions d’infanterie (4ème et 5ème Corps d’Armée), une division de cavalerie et deux bataillons de Hotchkiss H-39.

Les italiens font donc face à dix divisons d’infanterie, deux divisions de cavalerie et les trois bataillons de chars légers.

Les combats sont rudes, d’autant plus difficiles que dans les montagnes épirotes le temps même au printemps peut être très froid et très humide. Dès le 12 mai l’offensive menée en Epire est stoppée par les italiens qui le 17 mai relancent l’offensive en Macédoine avec plus de succès mais cela n’est pas mirobolant non plus.

Dans les airs la Regia Aeronautica à acquis une fragile maitrise de l’air moins en raison de ses propres performances que parce que les grecs préfèrent ménager leur outil aérien pour protéger Athènes et Thessalonique.

En mer la Regia Marina se bat moins contre la marine grecque que contre les alliés qui à l’annonce du déclenchement de l’opération CAESAR ont décide l’envoi de troupes venus d’Afrique du Nord et du Levant. Ces unités ne vont cependant débarquer qu’à la fin du mois de juin après que les marines alliées ont du forcer le passage face aux cuirassés et croiseurs italiens.

Les grecs contre-attaquent le 21 mai et bousculent les italiens en Epire mais se heurtent en Macédoine à une rude résistance. Les troupes de la 8ème Armée doivent cependant se replier pour ne pas être coupé par une potentielle offensive grecque en direction du nord-est.

L’attaque grecque s’arrêtent à la mi-juin quand les troupes italiennes ont été ramenées à la frontière albanaise.

Il est alors prévu une nouvelle attaque à l’automne pour occuper l’Epire du Nord et le rattacher à la «mère-patrie» grecque.

Cette attaque doit être menée par les grecs soutenus par des troupes françaises, britanniques et polonaises même si Paris et Londres sont réticents à soutenir l’expansionisme grec.

L’attaque germano-italo-hongroise lancée le 7 juillet 1949 (opération MARITSA) ne leur en laissera pas la possibilité.

Les trois semaines entre la fin de l’attaque grecque et l’offensive allemande ont permis aux grecs de reposer leurs troupes, de réorganiser leur dispositif alors qu’en face les 3ème et 8ème armées italiennes ont reçu l’ordre de rester sur la défensive le temps que des renforts viennent d’Italie et que surtout la 2ème armée italienne venue de Vénétie n’écrase l’armée yougoslave.

Rien ne se passera comme prévu, les yougoslaves résistant farouchement (mais regretteront le refus grec et le refus alliés de déployer des troupes dans le Vardar macédonien) obligeant l’Axe à s’employer même si à terme personne ne se fait d’illusions.

Le général Villeneuve dans ses mémoires reconnaitra l’apport des yougoslaves dans la stratégie alliée «Sans la résistance acharnée des soldats de Pierre II dignes descendants de leurs ainés du premier conflit mondial nous aurions eu bien du mal à tenir le Péloponnèse.»

Les yougoslaves vont résister jusqu’au début de l’automne 1949. Est-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses durant deux mois ? Non bien sur, ils ont maintenus les forces italiennes en Albanie sous pression par une série d’attaques locales, des bombardements aériens et d’artillerie brefs mais intenses avec des attaques qui ressemblaient à des coups de main prolongés.

Ils sont soutenus par les alliés qui réalisent des opérations commandos en Albanie pour géner l’arrière et semer la discorde chez l’ennemi.

Enfin à partir du 25 septembre 1949 les combats sont clairement engagés en Grèce avec les italiens depuis l’Albanie et la Macédoine, l’Allemagne depuis la Macédoine et la Bulgarie. A noter que les bulgares affairés à occuper le Vardar macédonien ne participent pas aux premières opérations de la Campagne de Grèce.

Côté italien les divisions qui ont survécu à la guerre italo-grecque ou opération CAESAR sont remplumés par de jeunes recrues mais aussi par l’envoi de nouvelles unités. On trouve deux divisions d’infanterie, les 42ème DI «Bari» et 48ème DI «Taro» mais surtout trois divisions de cavalerie, la 1ère division de cavalerie «Eugenio di Savoia», 2ème division de cavalerie «Emanuele Filiberto Teste di Fero» et 3ème Division de cavalerie «Principe Amedeo Duca d’Aosta».

Soldats italiens en Yougoslavie

Si les deux divisions d’infanterie vont rallier directement l’Albanie à travers l’Adriatique (non sans que l’aviation et les sous-marins alliés ne prélèvent leur part), les divisions de cavalerie vont opérer en Yougoslavie en soutien de la 2ème armée.

Ces divisions montées vont se montrer efficaces en terrain bouleversé pouvant tourner le dispositif grec et frapper l’arrière et la logistique.

Les combats sont tous aussi violents qu’en Yougoslavie et les soldats grecs vont preuve d’un courage extraordinaire. Néanmoins l’épuisement guète les forces alliées qui prennent rapidement la décision de se replier vers le sud.

Signe qui ne trompe pas l’envoi de renforts est stoppé et quelques unités en cours de transfert vont rallier la Crète plutôt que la Grèce continentale. De son côté le gouvernement grec prépare en toute discrétion l’évacuation du personnel d’unités ne pouvant plus opérer en unités constituées.

Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 suivit de Larissa le 5 décembre 1949. Les grecs et les alliés utilisent à merveille les possibilités du terrain, une défense élastique alternant défense ferme et contre-attaques brutales. Malgré ces efforts, Athènes tombe le 17 janvier 1950.

De violents combats ont lieu en ville, les quartiers modernes tout comme l’Acropole sont sérieusement endommagés.

Le 24 janvier 1950 les germano-italiens tentent une offensive surprise pour s’emparer du Péloponnèse mais c’est un échec. Les greco-britannico-français les attendent de pied ferme, repoussant un coup de main mené par les Brandebourgeois. Le pont franchissant le Canal de Corinthe saute.

Les deux adversaires sont fatigués. Les alliés n’ont pas des moyens illimités et l’Axe notamment les allemands ont davantage l’oeil rivé vers les steppes russes. Le front corinthien est bloqué mais les deux camps s’emparent d’îles et d’archipels.

Situation globale du front grec au printemps 1950

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île d’Eubée et de l’île de Céphalonie sans réels combats, les alliés préférant se replier sur le continent. Les alliés en revanche échouent à conserver les Cyclades qui sont prises par les allemands dans la foulée de leur échec devant Corinthe.

Le 17 mars 1950 la bataille navale du Golfe de Zanthe marque la fin officielle de la Campagne de Grèce. Malgré plusieurs projets jamais l’Axe ne parviendra à chasser les alliés de la Grèce continentale. Le Péloponnèse va servir de tête de pont pour opérer en Adriatique et dans les Balkans avec des attaques aériennes, sous-marines et navales.

Résistance et collaboration

Le gouvernement grec à évacué la capitale grecque le 9 janvier 1950 direction la Crète et Héraklion la principale ville de la grande île.

D’autres auraient préféré la Palestine ou l’Egypte pour des raisons de sécurité mais le roi Paul 1er à été inflexible sur ce point : il ne quittera jamais le sol grec. C’est le début de la légende du «Roi-Soldat» objet encore aujourd’hui en Crète d’un véritable culte de la part des anciens combattants et de nombreux grecs patriotes qu’ils soient monarchistes ou républicains.

« Le roi-soldat »

L’île devient une forteresse flottante avec des bases navales, des bases aériennes, des casernements. De nombreux grecs voulant continuer le combat s’y réfugient ce qui posera des problèmes en terme de sécurité, d’insalubrité et de ravitaillement.

En Grèce continentale, un gouvernement collaborateur s’installe à Athènes mais ce gouvernement dirigé par un obscur colonel, le colonel Soriotis n’aura jamais la moindre once de légitimité. Cela s’explique à la fois par la présence en Crète du roi et du gouvernement mais aussi par les exactions menées par les allemands dès la conquête.

Une Force de Sécurité (δύναμη ασφαλείας dýnami asfaleías) est rapidement mise sur pied, une force auxiliaire qui se distinguera rapidement par sa férocité et son inefficacité.

Côté militaire, la défense de la Grèce est assuré par les italiens, les allemands et les bulgares. Les italiens déploiement une Esercito italiano in Grecia avec six divisions d’infanterie d’abord dispersées sur tout le territoire grec.

On trouve ainsi initialement la 23ème DI «Ferraro» à Thessalonique, la 28ème DI «Aoste» à Athènes, le 9ème Corps d’Armée dans l’isthme de Corinthe avec les 42ème DI «Bari» et 48ème «Taro», l’Eubée est occupée par la 29ème DI «Piemonte» alors que la côte occidentale de la Grèce est défendue par la 30ème DI «Sabaudo».

Les allemands déploient des troupes au sein de l’Heeresgruppe E (Groupe d’Armées E) qui dirige les unités allemandes déployées dans les Balkans et la Grèce au travers de la 11ème armée déployée en Serbie (quatre divisions d’infanterie, une division blindée) et de la 15ème armée déployée dans le nord de la Grèce et la région d’Athènes (quatre divisions d’infanterie, une division de montagne, une division parachutiste et deux divisions blindées).

De leur côté les bulgares vont déployer les 4ème et 5ème Armées avec pour la première quatre divisions d’infanterie (2ème DI, 4ème DI, 6ème et 11ème DI), la 1ère division de cavalerie et la 1ère brigade de chasseurs plus destinée aux opérations anti-guerilla.

De son côté la 5ème Armée dispose de quatre divisions d’infanterie (1ère, 3ème, 5ème et 8ème DI), la 2ème division de cavalerie, la 11ème brigade blindée et la 2ème brigade de chasseurs.

Après des mois de frictions et de mésentente cordiale, le dispositif est réorganisé. Désormais le Heeresgruppe E à sous son autorité toutes les troupes de l’Axe mais cet effort louable de coordination se heurtera à une profonde défiance entre italiens, allemands et bulgares, simplement unis par la défiance que leur inspire le gouvernement de Soriotis et leur refus de créer une armée grecque pour combattre les alliés.

Géographiquement le dispositif est simplifié avec les bulgares au nord et au nord-est, les italiens au nord et au nord-ouest et les allemands au centre occupant notamment la région d’Athènes et l’Eubée. Des divisions sont transférées par voie aérienne et maritime ce qui permet aux avions et aux sous-marins alliés de remporter de beaux succès mais également de subir de lourdes pertes.

En Grèce occupée une résistance se développe rapidement. Comme souvent les premiers groupes sont soit composés de troupes isolées ne pouvant ou ne voulant évacuer, d’hommes trop jeunes pour combattre ou de simples civils ulcérés de voir leur patrie occupée par des étrangers.

Très vite la résistance va se structurer avec des groupes royalistes, des groupes républicains et des groupes communistes. Comme en Yougoslavie, les groupes s’allient parfois et se combattent souvent. Face à cette résistance les italiens, les allemands et les bulgares vont multiplier les tristement célèbres opérations de nettoyage avec leur cortège d’exactions.

Comme chez le voisin yougoslave, les alliés et le gouvernement grec vont tenter de coordonner leur action avec des groupes mais ce ne fût toujours pas avec succès.

Libération et guerre civile

Carte du front grec peu avant le déclenchement de l’opération ANVIL

Très vite le gouvernement en exil grec s’est préoccupé de reconstituer un outil militaire crédible pour peser sur les décisions alliées. Plus facile à dire qu’à faire car si les grecs possèdent les hommes et un peu d’argent, ils sont dépendant pour l’équipement militaire. Du matériel à bien été évacué sur la Crète mais c’est très insuffisant pour récréer une armée capable de faire autre chose que de la figuration.

Faute de place en Crète, c’est en Egypte et secondairement en Libye que l’Armée Grecque de Libération (Ελληνικός Απελευθερωτικός Στρατός Ellinikós Apeleftherotikós Stratós) va être créée, une armée équipée par les alliés qu’ils soient français, britanniques ou américains.

Cette montée en puissance va être plus rapide que son homologue yougoslave. Il y à bien entendu des tiraillements entre royalistes et crypto-républicains, entre libéraux et métaxistes mais dans l’ensemble tout le monde tire dans le même sens dans le seul objectif de libérer le territoire. Autre différence par rapport à la Yougoslavie, la Grèce n’est pas un état multinational où les nationalités coexistent tant bien que mal. Forcément cela aide pour reconstruire une armée digne de ce nom.

Les principaux problèmes concerneront l’argent et l’équipement car les hommes sont présents, des hommes expérimentés, aguerris par les combats qui vont encadrer des jeunes grecs qui brûlent d’en découdre.

L’AGL est opérationnelle à l’automne 1951. Elle se compose de trois corps d’armées à deux divisions. Si le 1er Corps d’Armée «Thessalie» et le 2ème Corps d’Armée «Macedoine» sont composés de deux divisions d’infanterie chacune (1ère et 4ème pour le premier, 2ème et 5ème pour le deuxième), le 3ème Corps d’Armée «Epire» comprend la 3ème division d’infanterie et surtout la 1ère division blindée.

A ces six divisions de première ligne vont s’ajouter trois divisions légères d’infanterie (initialement de sécurité mais leur nom à été changé pour éviter la confusion avec la force de sécurité du gouvernement collaborationniste), les 6ème et 7ème DLI et la 14ème DI, la première défendant avec les alliés le Dodécannèse, la seconde protégeait la Crète et notamment les institutions alors que la troisième défendait l’île de Zakynthos en relève de la 1ère DLI et de la brigade de montagne polonaise

Des bataillons d’evzones sont également recréés en vue de mener des raids dans la profondeur du dispositif ennemi mais aussi pour encadrer la résistance. Douze bataillons sont prévus mais faute de moyens et de temps seulement huit d’entre-eux seront mis sur pied.

A leur mission de combat s’ajoutera la lutte contre les communistes dans la guerre civile aux côtés des divisions légères d’infanterie et d’unités alliées en attendant le retour des divisions de combat citées plus haut.

On trouve également une unité commando, le célèbre Bataillon Sacré, unité qui reprend le nom de la célèbre unité thébaine.

Cette unité est créé avec l’aide des britanniques. Opérationnelle à la fin de l’année 1950, elle va opérer dans les îles grecques mais aussi en Italie pour des missions de renseignement, de recherche et de destruction.

Les Thébains vont jouer un rôle clé dans la libération du pays, opérant en pointe du dispositif allié pour des missions de destruction de cibles stratégiques.

Ils participent par exemple aux côtés de commandos français, britanniques et yougoslaves au Raid sur Thessalonique qui va alimenter la certitude de l’Axe dans l’idée que l’offensive venue du Péloponnèse n’était qu’une attaque de diversion. Quand le haut-commandement s’en rendra compte il sera trop tard pour faire avorter la première offensive majeure sur le front des Balkans.

Celle-ci n’est lancée que le 21 septembre 1952 soit deux ans et demi après la fin officielle de la Campagne de Grèce. Pourquoi un tel délai qui désespérait les gouvernements grecs et yougoslaves ?

Plusieurs facteurs sont entrés en ligne de compte notamment le fait que ce front était secondaire par rapport au front occidental et que la géographie rendait peu probable une offensive, une percée décisive.

A ceux qui rétorquaient que l’offensive menée dans le Vardar à l’automne 1918 avait été la seule décisive de tout le conflit les détracteurs répondaient qu’elle avait été menée face à un adversaire bulgare épuisé et mal soutenu par ses alliés ce qui n’était pas le cas ici.

Cela ne veut pas dire que les bélligérants ce sont tournés les pouces non. Il y eut des attaques locales, des opérations commandos pour maintenir la pression sur l’ennemi. Rien cependant qui ressemblait à une offensive à but stratégique.

Le 21 septembre 1952 enfin les alliés lancent l’opération ANVIL (enclume). Il s’agit de donner de l’air à la péninsule du Péloponnèse et s’offrir de nouvelles perspectives stratégiques. Le plan est simple : on fixe l’ennemi sur l’isthme de Corinthe, on traverse le golfe de Patras _plus facile à dire qu’à faire_ et on file soit vers le nord ou vers le nord-est.

Les combats sont violents entre les troupes alliées et les troupes germano-italiennes. Peu à peu la supériorité numérique, une meilleure puissance de feu et une meilleure coordination permet aux alliés d’avancer, de reconquérir également l’île de Céphalonie.

Après de violents de combats, Athènes est libérée le 17 décembre 1952. Les alliés laissent les grecs entrer les premiers dans la ville et c’est un détachement du bataillon sacré qui hisse le drapeau grec sur les ruines de l’Acropole. Ce drapeau n’est pas une simple étoffe de tissu, c’est le drapeau qui flottait sur la ville lors de sa prise par les allemands en 1950 et qu’un evzone avait dérobé au nez et à la barbe des troupes ennemies.

De son côté les troupes de l’Axe vont évacuer à la même époque les Cyclades harcelés par les unités aériennes et navales alliées. Ils décident de résister en Eubée mais sont vite débordés.

L’Axe tente de tenir le plus longtemps possible mais les allemands doivent tenir compte de la démoralisation puis du basculement des troupes italiennes.

Cela explique pourquoi la majorité du territoire grec est libéré à la fin du mois de février 1953. Quelques unités parviennent à pénétrer en Macédoine et en Albanie mais sont trop faibles pour s’y maintenir.

En dépit des réticences yougoslaves, les unités grecques poursuivent leurs missions de combat en Yougoslavie. Il faut une rencontre personnelle entre Paul 1er et Pierre II pour que la Yougoslavie soit rassurée : la Grèce ne cherche qu’à récupérer son territoire de septembre 1948 et n’à aucune réclamation territoriale vis à vis de la Yougoslavie.

Une fois engagée en Yougoslavie, l’Armée Grecque de Libération va être rebaptisée 1ère Armée Grecque. Les mêmes unités restent en ligne mais les pertes sont compensées par du personnel issu de la résistance royaliste voir républicaine. En revanche la résistance communiste refuse avec énergie d’intégrer l’armée grecque, estimant qu’elle ne vaut pas mieux que les forces de sécurité de Soriotis.

Les divisions grecques vont combattre essentiellement en Albanie, au Monténégro puis en Croatie, terminant la guerre en Slovénie. La 1ère Armée Grecque laissant le reste du front aux britanniques et aux sud-africains là encore pour rassurer des yougoslaves aussi inquiets que suspicieux.

Une fois le second conflit mondial terminé, l’armée grecque rentre au pays où elle ne va pas tarder à opérer contre la résistance communiste bien décidée à imiter ses frères yougoslaves qui tenteront de les aider quand ils le pourront.

Les grecs vont engager dans cette guerre civile principalement leurs deux DLI et leurs bataillons d’evzones. Après avoir tâtonné, les grecs parviendront à trouver une bonne stratégie en tenant le terrain avec la gendarmerie et des unités paramilitaires et en confiant aux deux DLI et aux evzones des missions d’intervention.

La Grèce est dans un état cataclysmique avec une famine biblique et une guerre civile. Les pertes ont été lourdes chez les civils comme les militaires. En 1958 les royalistes bien soutenus par les alliés occidentaux vont l’emporter permettant à la monarchie de survivre contrairement à la royauté yougoslave.

Mitteleuropa Balkans (164) Grèce (8)

D’une dynastie à l’autre : les rois grecs

Quel roi pour la Grèce ?

L’époque ne peut admettre autre chose qu’une monarchie, une république est impensable. Les patriotes grecs en sont rapidement conscients et cherchent un prince pouvant devenir roi de Grèce.

Plus facile à dire qu’à faire. Au début les grecs sont circonspects à l’idée d’élire un prince étranger comme roi mais au final avec la division entre factions, un roi étranger placé au dessus des partis ressemble à la solution la plus saine.

De nombreux candidats sont approchés ou sollicitent les grecs pour devenir roi. Le choix est délicat car il faut tenir compte des intérêts français, britanniques, autrichiens et russes.

Parmi les candidats on trouve Jérome Bonaparte, Eugène de Beauharnais ou encore le Duc de Nemours, fils du Duc d’Orléans. Le futur Pierre 1er du Brésil est bien approché mais par un envoyé grec qui est rapidement désavoué par les indépendantistes héllènes.

Les grecs proposent à la Grande-Bretagne d’établir un protectorat mais les autorités britanniques refusent car ils ont trop d’intérêts économiques dans l’empire ottoman.

D’autres candidats sont envisagés que ce soir Charles de Bavière frère cadet du roi Louis 1er ou encore Jean de Saxe (candidat de la France) ou encore Frédéric des Pays-Bas (candidat de la Grande-Bretagne).

Il s’en fallut de peu pour que Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha ne s’installe sur le trône des héllènes plutôt que celui des belges

Leopold de Saxe-Cobourg-Gotha, gendre de Guillaume IV de Grande-Bretagne accepte la couronne grecque le 28 février 1830. Il s’inquiète des tergiversations du leader grec Kapodistrias qu’il connait pourtant depuis les guerres napoléoniennes. De plus le Sénat grec lui impose un certain nombre de conditions sans compter que la question des frontières empoisonne les négociations entre les leaders grecs et le futur Léopold 1er de Belgique. Il finit par renoncer le 21 janvier 1830.

Débute alors une longue période de flottement entre rivalités entre grecs et désintérêt des grandes puissances.

Les grecs se prennent à rêver de retrouver un descendant des Paléologues, la dynastie au pouvoir en 1453 au moment de la chute de Constantinople mais cette recherche va rester infructueuse si tant est qu’elle était vraiment sérieuse.

Le Duc de Nemours est à nouveau approché mais le jeune duc de 25 ans ne peut accepter l’offre car le protocole de Londres du 22 mars 1829 interdit qu’un membre d’une famille régnant sur un état protecteur de la Grèce n’y règne.

Après l’étude des candidatures de Paul de Wurtemberg et de Frédéric des Pays-Bas c’est finalement Othon de Bavière, fils cadet de Louis 1er qui allait être choisit par les grecs.

Le 9 octobre 1831 Ioannis Kapodistrias est assassiné. Le gouvernement se divise entrainant une nouvelle période de troubles et d’incertitudes.

La cinquième assemblée nationale grecque réunie à Nauplie en mars 1832 met en place une nouvelle constitution.

L’assemblée confirme le comte Augustinos Kapodistrias comme chef du gouvernement grec jusqu’à l’arrivée du roi. Cette dernière décision provoque une nouvelle guerre civile et pour éviter de subir le même sort que son frère il préfère s’exiler le 7 avril 1832. Il est remplacé par Kolettis à la tête d’un gouvernement mixte.

En janvier 1832 les grandes puissances avaient donné leur accord pour confier la couronne de Grèce à Othon de Wittelsbach. Le protocole du 26 avril 1832 et le traité de Londres du 7 mai 1832 fait de la Grèce devient un Royaume avec Othon de Bavière avec sa descendance ou celle de ses frères Luitpold et Adalbert. Les deux couronnes de Bavière et de Grèce ne seront jamais réunies sur la même tête. Une régence doit être mise en place et perdurer jusqu’au 1er juin 1835.

Les frontières sont corrigées par le traité de Constantinople le 21 juillet 1832. Elle est portée sur la ligne Arda-Volos en passant par la chaine des monts Othrys jusqu’au mont Velouchi et en coupant en deux la vallée de l’Aspropolano. L’empire ottoman qui réclamait l’Eubée en guise de compensation vont seulement recevoir 40 millions de piastres de la part du gouvernement grec.

La Grèce n’obtient pas des îles de la mer Egée mais Samos reçoit une large autonomie. La Crète reste dans le giron de l’Egypte de Mehmet Ali désormais en guerre contre l’empire ottoman.

Othon de Wittelsbach arrive à Nauplie le 30 janvier 1833. Il débarque le 6 février 1833, l’accueil de la population grecque est très chaleureux. Une fois la régence est installée et la constitution abandonnée. Le 28 août 1834 Athènes devient la capitale du royaume de Grèce.

Othon 1er

Othon 1er

Othon de Wittelsbach (Salzbourg 1er juin 1816 Bamberg 26 juillet 1867) est le premier roi de Grèce. Il est le fils de Louis 1er et se marie en 1836 avec Amélie d’Oldenbourg mais ce mariage va rester sterile ce qui causera sa perte.

Autoritaire et absolutiste il semble animé des meilleures intentions du monde mais le contexte est compliqué entre les problèmes financiers (endettement auprès des grandes puissances) et difficultés à s’imposer dans une région marquée par la Question d’Orient ce qui génère un certain nombre de crises diplomatiques, la marine britannique faisant même en 1850 le blocus des ports grecs !

Obligé d’accorder une constitution en 1843 il continue à mener une politique très autoritaire. Ne pouvant avoir un héritier orthodoxe, refusant de se convertir tout comme son frère et héritier Luitpold, Othon 1er est condamné. Suite à un soulèvement militaire, il doit s’exiler le 23 octobre 1862 en Bavière où il meurt moins de cinq ans plus tard.

Georges 1er

Guillaume de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg le 24 décembre 1845 à Copenhague et mort à Thessalonique le 18 mars 1913 assassiné par l’anarchiste Alexandros Schinas, Georges 1er est donc le deuxième roi de Grèce.

C’est le fils de Christian IX de Danemark et de Louise de Hesse-Cassel. Marié à Olga Constantinovna de Russie. De cette union sont nés cinq fils (Constantin, Georges, Nicolas, André et Christophe) et trois filles (Alexandra, Marie et Olga).

Le prince Guillaume de Danemark est élu roi des Héllènes le 30 mars 1863. Averti de l’expérience malheureuse de son prédécesseur il veille à ne pas commettre les mêmes erreurs. Il cherche à devenir plus grec que les grecs.

La situation est particulièrement complexe avec la division de la scène politique grecque, des problèmes financiers importants et une agitation nationaliste avec la «Grande Idée» qui veut ramener dans un même état tous les grecs dispersés entre différents états.

Sous son règne les îles ioniennes (1864), la Thessalie (1880), la Macédoine, l’Epire et la Crète (1913) intègrent le royaume de Grèce.

Le règne de Georges 1er n’est pas qu’un long fleuve tranquille puisqu’en 1885 le pays subit un nouveau blocus britannique et en 1897 la guerre contre l’empire ottoman tourne à la déroute pour les grecs.

Constantin 1er

Né à Athènes le 2 août 1868 et mort à Palerme le 11 janvier 1923 il est le deuxième roi de la maison d’Oldenbourg, succédant à son père Georges 1er après son assassinat. Il est le premier à porter le titre de Diadoque de Grèce, titre équivalent à celui du Dauphin en France ou de Prince de Galles en Grande-Bretagne.

Après une formation militaire en Grèce et en Allemagne, il est placé à la tête des armées grecques et sert donc de bouc émissaire pour l’opinion grecque qui lui reproche la défaite grecque durant la guerre greco-ottomane de 1897. Il devient si impopulaire qu’il doit démissioner de ses fonctions après le Coup de Goudi (1909). Il quitte la Grèce et ne rentre qu’en 1911 grâce au premier ministre Elefthérios Venizelos.

Sa réputation militaire est restaurée durant les deux guerres balkaniques. Il devient tellement populaire que son père songe à abdiquer mais il est assassiné avant d’avoir rendu cette décision publique.

Durant la première guerre mondiale, le désaccord avec son premier ministre Venizelos provoque le Schisme National (Ethnikos Dikhasmos). Le roi pousse son premier ministre à la démission en 1915 mais deux ans plus tard il abdique après que les alliés eurent menacés de bombarder Athènes laissant sa place à son deuxième fils Alexandre qui devient Alexandre 1er de Grèce.

Constantin 1er s’exil en Suisse et semble devoir y rester. La mort accidentelle d’Alexandre 1er, la défaite de Venizelos et un plebiscite contesté permet son retour au pouvoir.

Un nouveau désastre militaire lors de la guerre greco-turque (1919-1922) provoque la Grande Catastrophe et une nouvelle abdication. Son fils ainé Georges II lui succède mais comme nous le verrons pour peu de temps.

Marié à Sophie de Prusse, il à eut trois fils tous devenus rois (Alexandre Georges et Paul) et trois filles (Hélène, Irène et Catherine).

Alexandre 1er

Né au Palais de Tatoï près d’Athènes le 1er août 1893 et décédé au même endroit le 25 octobre 1920, il est roi des hellènes du 10 juin 1917 au 25 octobre 1920. Il succède à son père suite à son abdication et à la renonciation de son frère ainé Georges.

Roi sans pouvoir, les venizélistes contrôlant tous les leviers, bien soutenus par les alliés qui comme nous le savons avaient voulu bombarder Athènes pour imposer l’entrée en guerre de la Grèce aux côtés de l’Entente.

Il réalise un mariage d’amour avec Aspasia Marios, une fille de famille phanariote certes riche et respectée mais jugée inférieure pour un roi de Grèce. De cette union inégale est née une fille Alexandra qui après reconnaissance du mariage de ses parents allait devenir reine de Yougoslavie en épousant Pierre II.

Mordu par un singe domestique à la jambe et au ventre, il succombe des suites d’une scepticémie à l’âge de vingt-sept ans.

Georges II

Roi des Héllènes et Prince de Danemark il est né au palais de Tatoï le 19 juillet 1890 et mort au palais royal d’Athènes le 1er avril 1947. Il est roi des Héllènes de 1922 à 1924 et de 1935 à 1947. Il est diadoque de Grèce du 19 décembre 1920 au 27 septembre 1922.

Fils de Constantin 1er et de Sophie de Prusse, il épouse Elisabeth de Roumanie (fille de Ferdinand 1er et de Marie de Saxe-Cobourg-Gotha) le 27 février 1921 mais ce mariage est sans descendance, le roi et la reine se séparant le 6 juillet 1935. C’est son frère Paul qui lui succède.

En décembre 1923 les républicains remportent une victoire électorale éclatante dans la foulée de la déroute militaire contre les troupes de Mustapha Kemal. Il abdique et part en exil. Le 3 novembre 1935 suite à un référendum au minimum controversé il revient au pouvoir. Il soutien le coup d’état qui porte Metaxas au pouvoir (régime du 4 août 1936).

Après la mort de Metaxas, Georges II reprend la main, continuant de faire confiance à des généraux pour diriger le pays même si le héraut du metaxisme n’était plus militaire à l’époque de son coup d’état. C’est un clair désaveux pour la classe politique grecque unanimement discréditée qu’elle soit royaliste ou républicaine.

Après avoir maintenu la Grèce neutre durant la guerre de Pologne, Georges II se rapproche à pas comptés des alliés cherchant à obtenir le maximum en veillant à ne pas aggraver des relations tendues avec l’Italie.

Paul 1er

Roi des Héllènes et prince de Danemark, il est né au palais de Tatoï le 14 décembre 1901 et mort des suites d’un cancer à Athènes le 6 mars 1964. Troisième et dernier fils de Constantin 1er et de Sophie de Prusse (qui telle Marie-Joséphe de Saxe donna trois rois à son pays d’adoption), il règne de 1947 à 1964.

Il connait un premier exil entre 1909 et 1911 et de 1917 à 1920. Il s’exile à nouveau en 1923 quand la République est proclamée. Il vit en Roumanie, en Grande-Bretagne et en Italie.

Georges II est restauré en 1935. Comme il n’à pas d’enfant, son frère Paul est diadoque de Grèce.

Fiancé à Frederica de Hanovre en 1935, il se marie l’année suivante. De cette union sont nées deux filles (Sophie et Irène) et un fils le futur Constantin II qui allait devenir le dernier roi de Grèce en 1964.

De 1935 à 1947 en position de diadoque il veille à ne pas critiquer ouvertement la politique de son frère mais joue de son influence avec des gestes plus éloquents qu’un simple discours.

Il tente ainsi de rapprocher la Grèce de l’Italie et de l’Allemagne, faisant craindre aux alliés occidentaux que le futur roi des hellènes ne fasse basculer Athènes dans le camp de l’Axe. Cette crainte était née dès son mariage avec Frederika de Hanovre.

C’est mal connaître Paul 1er qui après un énergique rappel de son frère devient un loyal sujet du roi des héllènes.

Les alliés sont cependant méfiants mais sont vite rassurés par les positions du nouveau roi qui tente un retour à la démocratie parlementaire, un retour timide, la classe politique grecque incorrigible montrant tout autant son incompétence (sauf rares exceptions) que son arrogance et sa corruption.

Durant le second conflit mondial, à l’instar d’un Pierre II de Yougoslavie, il symbolise la résistance grecque à l’Allemagne et à l’Italie. Il s’installe en Crète à Heraklion avec le gouvernement grec en exil, refusant la proposition alliée d’un gouvernement implanté en Palestine, en Egypte ou en Tunisie.

Dès que les combats le permettront il se rendra en Grèce pour soutenir le moral des troupes, visitant les premières lignes, remontant le moral, s’inquiétant sincèrement du sort des soldats. Il n’hésite pas à tancer un général qui selon lui méprisait ses soldats.

Tout cela lui valu le surnom de «Roi-Soldat» (βασιλιάς στρατιώτης vasiliás stratiótis). Blessé lors d’un bombardement aérien allemand sa popularité est à son comble ce qui semble augurer d’un avenir radieux pour la monarchie grecque. C’est bien simple les soldats en première ligne le considérait comme leur «frère de sang».

Comme le dira un soldat anonyme «Si mon roi est capable de verser son sang pour libérer notre patrie, qui suis-je moi simple paysan pour refuser de faire mon devoir ?».

Se réinstallant à Athènes dès le printemps 1953 (en dépit des craintes du gouvernement) il règne dans un contexte que certains n’hésitent pas à considérer comme apocalyptique avec une famine biblique doublée d’une guerre civile entre royalistes et communistes, guerre civile débutée en 1955 et qui se termine en 1958 par la victoire des royalistes à la différence de la Yougoslavie.

Quand il meurt en 1964 il à permis la reconstitution du pays mais les incertitudes politiques rendent l’avenir du pays pas aussi serein qu’espéré. En 1973 un coup d’état militaire renversera la monarchie et établira définitivement la république même si à l’époque on ne le sait pas encore.

Mitteleuropa Balkans (146) Yougoslavie (34)

Autos blindées

Autos blindées Peugeot

Les premières autos blindées apparaissent au début du vingtième siècle. C’est dans les colonies où la mobilité est essentielle que des véhicules automobiles armées de mitrailleuses voit le jour. Les premières sont de simples véhicules de tourisme disposant d’une mitrailleuse mais le blindage ne tarde pas à faire son apparition.

Durant le premier conflit mondial l’utilisation sera limitée sur le front de l’ouest guerre de tranchées oblige mais plus important sur le front de l’est où le terrain s’y prêtait nettement mieux.

La France se dota d’autos blindées mais aussi d’autocanons surnommés «torpilleurs à roulette» car armées d’un canon de 37 ou de 47mm de marine.

Parmi ces véhicules figure des véhicules de la firme Peugeot. Elles combinaient un châssis de camion et une caisse blindée.

La Yougoslavie récupère quatre de ces autos blindées à la fin du conflit. Déjà déclassées à l’époque, elles sont pourtant encore en service en 1949 !

Engagées au combat elles sont toutes détruites. La première saute sur une mine antichar allemande, la seconde est détruite par un canon antichar italien de 47mm, la troisième est victime d’un accident, tombant dans un ravin en Bosnie-Herzegovine et la dernière lors de la destruction d’une caserne de Sarajevo par l’artillerie allemande.

L’Auto blindée Peugeot était une auto blindée de conception et de fabrication française pesant 5 tonnes, mesurant 4.8m de long pour 1.8m de large et une hauteur de 2.8m. Motorisée par un moteur essence de 40ch elle pouvait atteindre la vitesse 40km/h sur route et franchir 140km. Elle était armée d’une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm puis ultérieurement par une mitrailleuse de 7.92mm alimentée à 2000 coups.

Panhard AMD-178

Affectueusement surnommée «Pan Pan» en raison du bruit de son moteur deux temps, l’automitrailleuse de découverte modèle 1935 était une auto blindée 4×4 de conception et de fabrication française, une voiture véloce et maniable armée d’un canon de 25mm puis d’un canon de 47mm.

Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Cette automitrailleuse de découverte _dernière exemplaire de ce type avec la Gendron-Somua AM 39_ va équiper les régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques, des régiments d’automitrailleuses des Divisions de Cavalerie (futurs régiments de découverte de non moins futures DLM) ainsi que des GRDI motorisés.

Suite à la décision du général Gamelin de ne pas poursuivre dans la voie des véhicules trop faiblement blindés (27 février 1940), «Pan Pan» va peu à peu céder la place à sa grande soeur, l’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) AM modèle 1940 P ou AM 40 P.

Sa carrière n’est pas pour autant terminée puisqu’elle va servir à la motorisation des GRDI montés en Afrique du Nord, au Levant ainsi qu’en métropole au profit des trois groupe de reconnaissance rattachés aux DIAlp. Il va aussi servir au Groupement Motorisé de Corse (GMC) avec huit exemplaires.

Elle va continuer à servir également en Indochine au sein du Groupement Mécanisé Colonial (future 2ème DLC) ainsi qu’au sein de deux escadrons indépendants.

Les autres véhicules vont être stockés précieusement et vont équiper des GRCA et des GRDI de mobilisation en attendant que suffisamment d’AM 40 P ne sortent des chaines de Panhard pour les équiper.

Durant la Pax Armada la Yougoslavie cherche à renforcer ses moyens militaires et notamment dans les domaines de la mécanisation et de la motorisation. Elle souhaite notamment acquérir des autos blindées modernes et se tourne vers la France.

Elle évalue l’AM modèle 1940 et l’AMD modèle 1935 marquant sa préférence pour la seconde mais se montre désappointée quand la France annonce que la production à cessé. Comme les demandes sont modestes, le gouvernement français autorise la cession de «Pan Pan» stockés ainsi que des soixante-six Gendron-Somua AM.39.

Ces autos blindées vont équiper les seize divisions d’infanterie et la brigade mécanisée.

Les premières disposaient d’un bataillon de cavalerie organisé en deux escadrons montés, un escadron cycliste et un peloton d’autos blindées qui aurait du devenir escadron mais le temps comme les moyens de ne le permis pas, chaque peloton disposant de cinq véhicules (quatre du rang et un pour le chef de peloton).

La brigade mécanisée elle disposait d’une compagnie de reconnaissance motorisée organisée en un peloton de commandement et de soutien et trois pelotons de cinq véhicules plus un véhicule pour le commandant de compagnie et son adjoint.

Cela nous donne un besoin de 97 véhicules. Outre trente-sept Gendron-Somua AM.39 on trouve soixante Panhard AMD modèle 1935, des véhicules sortis des stocks et entièrement remis en état.

Associés ultérieurement à d’autres véhicules livrés comme volant de fonctionnement ce soint quatre-vingt quatre Panhard AMD 178 qui ont été livrées à la Yougoslavie.

Ces véhicules vont naturellement participer à la Campagne de Yougoslavie en assurant moins de pures missions de reconnaissance que des missions d’écrans et de couverture. Parfois ces autos blindées assuraient l’appui de l’infanterie, mission pour laquelle elles n’étaient absolument pas conçus mais comme on dit à la guerre comme à la guerre.

Les pertes ont été lourdes et sur soixante-douze véhicules en ligne après mobilisation, quarante ont été détruits, vingt-deux capturées par les italiens et les allemands, les premiers les réutilisant après les avoir réarmés avec un canon de 20mm Breda pour des missions d’escorte de convois et de patrouille alors que les seconds les ont envoyés en Allemagne pour l’entrainement.

Comme d’autres «Pan Pan» ont été capturées durant la Campagne de France, des unités d’éclairage ont été mises ou remises sur pied avec ces véhicules en attendant la disponibilité d’auto blindées made in germany.

Les dix derniers véhicules sont parvenus jusqu’en Grèce puis ont été transférées en Palestine puis en Egypte, six véhicules encore en état servant d’élément blindé de protection pour le roi et la famille royale. Deux de ces véhicules ont été préservés jusqu’à nos jours. En revanche les véhicules utilisés par les allemands et les italiens ont tous été détruits.

L’Automitrailleuse de Découverte modèle 1935 était une auto blindée de conception et de fabrication française pesant 8200kg en ordre de combat, mesurant 4.79m de long pour 2.01m de large et 2.31m de haut. Motorisée par un moteur Panhard de 105ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h sur route et de 47km/h en tout terrain sachant que l’autonomie sur route était de 300km.

Le blindage maximal était de 20mm et l’armement était composé d’un canon de 25mm semi-automatique modèle 1935 alimenté par 150 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 avec 3750 cartouches. Une mitrailleuse de rechange est embarquée, mitrailleuse qui est souvent utilisée comme arme antiaérienne.

L’équipage se compose d’un chef de voiture et d’un tireur en tourelle, d’un onducteur et d’un inverseur en caisse

AM Gendron-Somua modèle 1939

Cette automitrailleuse est la dernière AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) avant que le général Gamelin décide d’abandonner ce concept en raison d’un blindage trop faible.

Cette automitrailleuse à une longue histoire, étant à l’origine une AutoMitrailleuse de Reconnaissance (AMR) à trois roues. Le premier prototype à une stabilité insuffisante mais le second est meilleur.

Son inventeur, M. Gendron n’ayant pas les moyens d’assurer l’industrialisation, Somua reprend les bases du projet mais avec quatre roues, le prototype étant présenté en décembre 1937 et testé jusqu’en août 1938.

Il est adopté en septembre 1939 sous le nom d’AM Gendron-Somua modèle 1939. Elle va être produite à seulement 150 exemplaires livrées entre août 1940 et juin 1941. Elles vont être utilisées dans l’Empire et pour la sécurité intérieure en métropole au profit de la gendarmerie mais pas comme AMD au sein des GRDI.

Un peloton de douze est envoyée en Martinique alors secouée par des mouvements autonomistes/indépendandistes, deux pelotons de douze voitures étant envoyé au Levant, un au Liban et un en Syrie, ces trois pelotons soit 36 véhicules étant mis en œuvre par la gendarmerie.

La compagnie montée saharienne devient une unité motorisée avec deux pelotons de douze voitures soit 24 AM 39 Gendron Somua.

Le groupe spécial blindé de Satory dispose de vingt-quatre véhicules

Au total 84 véhicules sont en ligne, les autres véhicules étant stockés. Vingt d’entre-eux sont livrés à la Yougoslavie pour équiper quatre pelotons de cavalerie et ainsi offrir une capacité de reconnaissance et d’éclairage.

Ces véhicules vont participer à la Campagne de Yougoslavie au cours de laquelle ils sont tous détruits, leur faible blindage ne leur laissant aucune chance contre un ennemi bien équipé en armement antichar.

L’AM Gendron-Somua modèle 1939 était une automitrailleuse de découverte de conception et de fabrication française pesant 6300kg en ordre de combat, mesurant 3.74m de long 2.05m de large et 2m de haut.

Propulsée par un moteur Somua de 75ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 69km/h sur route et franchir toujours sur route 340km. Elle était «protégée» par un blindage de 15mm d’épaisseur maximum.

L’armement était identique à celle des Panhard mais la tourelle armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse MAC de 7.5mm était monoplace puisque l’équipage se composait de seulement deux hommes.

M-8 Greyhound

A l’automne 1940, l’US Army s’interrogea sur les conflits futurs et notamment l’emploi des chars de combat. Elle identifia le besoin d’un véhicule de reconnaissance rapide et bien armé pour éclairer les unités de char. Après avoir hésité entre un châssis chenillé, un châssis mixte et un châssis à roues, l’US Army sélectionna en septembre 1943 le projet de Ford.

Baptisé à l’origine T22, il fût officiellement adopté en mars 1944 sous le nom de M8 Light Armored Car, son surnom «Greyhound» ayant été attribuée officiellement en mai 1950 sans que l’origine du nom (lévrier) ne soit connu avec exactitude.

Il s’agissait d’un véhicule 6×6, rapide (90 km/h sur route), bien protégé et armé d’un canon de 37mm qui constituait un bon compromis pour un véhicule de reconnaissance, permettant de détruire quasiment tous ses homologues adverses mais qui n’était pas trop puissant pour ne pas pousser les équipages à engager inconsidérément le combat.

Les premiers véhicules de série sont mis en service à l’été 1944. Toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en avril 1950, le M-8 Greyhound est l’automitrailleuse standard des forces armées américaines, étant utilisée par l’US Army mais également par les Marines.

La production cesse en janvier 1953, lui succédant une automitrailleuse 8×8, la M-17. La M-8 reste en service jusqu’à la fin du conflit, étant définitivement remplacée par la M-17 en 1957 dans les unités d’active, la réserve la conservant jusqu’au milieu des années soixante.

La seule variante de la M-8 fût un véhicule de transport blindé, la M-20 Armored Utility Car utilisé le transport logistique et le transport de troupes.

La M-20 disposait d’une caisse plus haute, sans tourelle avec pour tout armement une mitrailleuse de 12.7mm sous bouclier.

Le véhicule à été utilisé pendant et après la guerre par l’Arabie Saoudite, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, Chypre, Colombie, Corée, Ethiopie, Grèce, Guatemala, Haïti, Iran, Italie, Jamaïque, Madagascar, Mexique, Niger, Norvège, Paraguay, Pérou, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Chine, Thaïlande, Turquie, Venezuela, Vietnam et Yougoslavie.

La Yougoslavie va recevoir des M-8 Greyhound dans le cadre de la reconstitution de ses forces armées.

La division d’infanterie type 1950 tout comme la 1ère division blindée disposent d’un bataillon de reconnaissance organisé en une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de chars légers M-24 Chaffee et deux compagnies de M-8 Greyhound.

Ces compagnies sont organisées en un peloton de commandement et de soutien, un peloton de transmission et trois pelotons de cinq Greyhound soit un total de quinze véhicules de rang plus deux véhicules hors rang (celui du commandant de compagnie et de son adjoint) soit un total de 17 véhicules par compagnie. Ces cinq bataillons de reconnaissance regroupe ainsi un total 170 véhicules.

A cela s’ajoute au sein des deux régiments de chars de la 1ère division blindée un escadron d’éclairage et d’appui qui dispose de deux pelotons de cinq Greyhound, un peloton de chasseurs de chars M-10 et un peloton de commandement et de soutien. Enfin pour termine on trouve au sein de chaque escadron de chars un peloton d’éclairage de huit M-8 Greyhound. Cela nous donne respective 20 et 48 véhicules.

L’armée yougoslave va donc recevoir 238 Greyhound pour équiper ses unités de combat plus quelques exemplaires pour l’entrainement à l’arrière.

Ces véhicules vont se comportement honorablement mais sans briller. Dès le printemps 1955, les premières M-17 arrivent pour remplacer leurs ainées, remplacement achevé au début des années soixante, Washington ayant honoré son contrat en dépit du renversement de la monarchie peut être dans l’espoir de circonvenir les nouveaux maitres de Belgrade qui pour des raisons de propagande relégueront rapidement les M-17 à la réserve pour des véhicules idéologiquement plus présentables.

La M-8 Greyhound était une auto blindée de conception et de fabrication américaine pesant 7.940 tonnes en ordre de combat, mesurant 5m de long pour 2.54m de large et 2.248m de haut. Motorisée par un moteur essence Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale de 90km/h sur route mais de seulement 48km/h en tout terrain, l’autonomie étant de 640km.

Protégée par un blindage de 3 à 19mm, elle était armée d’un canon de 37mm M6 avec 80 obus, d’une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm Browning M1919A4 avec 1500 cartouches et d’une mitrailleuse antiaérienne de 12.7mm avec 400 cartouches

En ce qui concerne l’équipage il était composé de quatre hommes avec un chef de char, un canonnier/chargeur, un pilote et copilote/radio.

AM modèle 1940P

Automitrailleuse Puissante modèle 1940

Le 3 mai 1938, l’armée de terre lance un programme d’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) pour aboutir à un véhicule de reconnaissance rapide, bien protégé et bien armé.

La rapidité est une caractéristique commune avec les AMD mais leur blindage est nettement plus important avec 40mm (identique aux chars légers de l’époque) tout comme l’armement avec un canon de 37mm semi-automatique modèle 1938, le nouveau canon standard des chars légers.

L’AMP va remplacer à la fois l’AMR et l’AMD suite à la décision prise le 27 février 1940 par le général Gamelin de cesser la production des véhicules de combat peu blindés, signant l’arrêt de mort de la Gendron-Somua et de la voiture spéciale modèle 178.

Le programme demande une voiture de 7 tonnes en ordre de marche, blindée à 40mm, armée d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse, pouvant circuler en tout-terrain (25 à 40 km/h) et sur route de 80 à 100 km/h.

Bucciali et Laffly sont consultés mais ne dépassent pas le stade de l’avant projet, laissant Gendron et Panhard continuer même si la première firme n’ayant pas les reins solides, elle laissa Panhard poursuivre seul le dévellopement d’une AMP qui devait désormais avoir un blindage de 60mm et un canon de 47mm comme les chars légers appelés à remplacer les AMR à mitrailleuses.

Le prototype de la Panhard 201 est présenté au printemps 1940, une première commande de 600 exemplaires étant passée le 1er mai 1940 mais la production ne commence qu’en septembre, la Panhard AM 40 P remplaçant alors son ainée «Pan Pan» sur les chaines de montage.

Une première commande de 600 exemplaires est honorée en septembre 1942 suivit d’une deuxième passée en septembre 1941 et qui est honorée en avril 1944. Ces véhicules vont armer les GRDI et les régiments de découverte des DLM.

A l’issue des 1200 AMP standard la production passe aux versions spécialisées, la version poste de commandement, la version dépannage et la version appui-rapproché avec un obusier court de 75mm inspiré de l’obusier de montagne modèle 1942.

328 AMP-Support, 43 AMP-PC et 82 AMP-D (Dépannage) sont ainsi commandées, véhicules livrés entre septembre 1944 et novembre 1945. A noter qu’une version antiaérienne avec un bitube de 25mm et une version porte-mortier de 120mm n’ont pas été produites en série.

Après ces 1643 véhicules produits, la production va continuer à rythme réduit (quinze par mois de décembre 1945 à juillet 1948) soit un total de 480 véhicules produits, les 2/3 soit 320 véhicules étant en version AMP, 100 en version AMP-S, 30 en version PC et 30 en version dépannage.

La production va dès août 1948 reprendre à plus grande échelle, 30 et parfois même 40 véhicules par mois, montée en puissance facilitée par l’ouverture d’une deuxième chaine de montage chez Delaunay-Belville et par la commande massive d’acier à blindage en Grande Bretagne et aux Etats-Unis.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, on trouve un total de 1356 véhicules en ligne plus 671 véhicules de réserve donc beaucoup vont rejoindre les unités de mobilisation.

Comme nous l’avons vu plus haut à propos de l’AMD modèle 1935, la Yougoslavie à évalué l’AM modèle 1940P pour équiper ses unités de reconnaissance avant de préférer probablement pour des raisons de coût la célèbre «Pan Pan».

Ce n’était que pour mieux y revenir à la fin du conflit quand pour équiper ses deux Divisions Légères d’Infanterie (DLI) la France va céder de quoi créer deux compagnies d’autos blindées soit un total de vingt-huit véhicules en AM modèle 1940P plus six AMP-SUPPORT (trois par compagnie), deux AMP-PC (une compagnie) et quatre AMP-D (deux compagnies) soit un total de 40 véhicules.

Ces blindés arrivent trop tard pour réellement combattre. Elles sont maintenues en service après guerre mais en 1957 les deux DLI sont dissoutes. Est-ce la fin de leur carrière yougoslave non car les véhicules vont former un régiment de cavalerie indépendants qui vont utiliser ces véhicules jusqu’en 1966 quand l’usure et le manque de pièces à entrainer leur retrait du service actif.

L’AM modèle 1940P était une automitrailleuse biplace de conception et de fabrication française pesant 9750kgg en ordre de bataille, mesurant 4.45m de long pour 2m de large et une hauteur de 1.80m.

Motorisé par un moteur Panhard de 92ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 80 à 100km/h sur route et de 25 à 40km/h en tout terrain avec une autonomie de 400km sur route.

Protégée par un blindage maximum de 60mm, cette auto blindée disposait d’une tourelle monoplace où le chef de char/tireur disposait d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 avec 90 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3500 cartouches.

Autres véhicules

M-3 Scout Car

Le véhicule blindé léger M-3 connu par son constructeur comme la White Scout Car était le véhicule léger à tout faire de l’US Army avant l’apparition de la jeep. Conçu comme un petit véhicule de reconnaissance destiné à la cavalerie, il allait être utilisé également pour des missions de patrouille, de commandement, d’ambulance et de traction d’armes lourdes.

Après la production de 64 M-3, l’US Army décide de commander une version améliorée baptisée M3A1. Celle ci disposait d’une coque plus longue et plus large lui permettant d’embarquer jusqu’à sept fantassins.

Après la production de 8500 M-3A1 de septembre 1940 à octobre 1948, une version M-3A2 lui succède sur les chaines de montage.

Le moteur est plus puissant, le blindage renforcé et le véhicule peut recevoir une véritable tourelle armée de deux mitrailleuses de 12.7mm, faisant d’elle une véritable auto-blindée. Au final ce sont 20000 véhicules qui sont produits jusqu’en décembre 1953 quand la production s’arrête.

Ce véhicule va être utilisé sur tous les théâtre d’opérations du Pacifique à la Norvège en passant par l’Europe du Nord-Ouest et la Méditerranée. Outre l’US Army, le véhicule à été livré à la Chine, à l’URSS, à la Grande-Bretagne, à la Belgique, la République Dominicaine, l’Australie, le Brésil, le Cambodge, le Canada, le Chili, la Colombie, la Grèce, le Liban, le Laos, le Mexique, la Norvège, les Philippines, le Portugal, le Vietnam et la Yougoslavie.

La Yougoslavie à acquis ce véhicule pour la liaison générale, l’évacuation sanitaire, le remorquage de remorques ou de canons légers et surtout pour la reconnaissance et la conduite de tir au sein de l’artillerie.

C’est ainsi que chaque régiment d’artillerie yougoslave possédait une batterie de reconnaissance et de conduite de tir avec un peloton de huit M-3 Scout Car pour abriter des observateurs d’artillerie.

Véhicule fiable et robuste, il fût très apprécié de ses équipages. Il à combattu dans les Balkans principalement donc au profit de l’artillerie mais quelques «voitures d’éclairage» ont été également utilisées pour la sécurisation des arrières et l’escorte de convois dans des zones où pouvaient se trouver des éléments ennemis isolés, éléments qui militairement ne posaient pas de problèmes mais qui générait une vraie insécurité.

Ces véhicules sont restés en service dans l’armée de terre yougoslave jusqu’à la fin des années soixante. Le nombre livré est incertain variant selon les sources de 98 à 124 sans que l’on sache l’origine de cette différence.

La M-3 Scout Car était un véhicule blindé leger de conception et de fabrication américaine pesant 4 tonnes, mesurant 5.6m de long pour 2m de large et une hauteur de 2m. Motorisée par un moteur diesel Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale sur route de 89km/h et parcourir toujours sur route 403km.

Son blindage variait selon les endroits de 6 à 13mm, son armement pouvant comporter une une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2 et deux mitrailleuses Browning M1919A4 de 7.62mm. Son équipage était composé d’un conducteur et de sept hommes qu’il s’agisse de fantassins, d’observateurs d’artillerie ou de servants d’armes lourdes.

M-3 Half-Track

A la fin du premier conflit mondial les différentes armées se heurtent à un problème. Les véhicules à roues sont rapides sur route mais lents et patauds en terrain bouleversé alors que les véhicules chenillés qui se déplacent avec aisance en terrain difficile tout est relatif sont à la peine sur les routes.

Une solution idéale semble être de combiner roues et chenilles. C’est l’acte de naissance des semi-chenillés ou half-track dans la langue de Shakespeare. Toutes les armées ou presque vont s’équiper de ses véhicules pour le transport de troupes, le transport logistique, le soutien et parfois pour le combat.

A l’usage on découvrira qu’il s’agit d’une fausse bonne idée et l’après seconde guerre mondiale vera la disparition des semi-chenillés au profit de véhicules chenillés et de véhicules à roues, les deux catégories ayant connu de spectaculaires progrès.

L’un si ce n’est le plus célèbre des semi-chenillés est le M-3 Halftrack, un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine. Ce n’était pas le premier à équiper l’US Army puisque le M-2 conçu initialement comme tracteur d’artillerie et comme véhicule de reconnaissance de cavalerie l’avait précédé. Le M-3 à été conçu dès l’origine comme transport de troupes.

Il disposait d’une seule porte d’accès et des sièges pour douze hommes. Cinq sont installés dans le compartiment arrière sur les parois et trois dans la cabine. Généralement, les fantassins sont à l’arrière, la cabine accueillant le conducteur, un mitrailleur et le chef de groupe.

Standardisé début 1942 après la résolution de nombreuses maladies de jeunesse, le M-3 est produit pour équiper les divisions blindées et les divisions d’infanterie mais aussi les Marines.

Toujours en production en septembre 1948, le M-3 est remplacé sur les chaines de montage par le M-3A1 en mars 1949 puis par le M-3A2 en juin 1952 et enfin le M-3A3 en septembre 1953.

Les différences entre les variantes concernant le moteur (plus puissant), un blindage renforcé et une maintenance rendue plus aisée, le RETEX permettant au fabriquant d’améliorer quasiment en continu le véhicule.

La production cesse en mars 1955, le véhicule restant en service jusqu’en mars 1962 quand il est définitivement remplacé par un nouveau battlefield taxi, un taxi du champ de bataille, le M-113. Au total 44000 véhicules ont été produits.

Outre la variante de base utilisée pour le transport de troupes et le soutien logistique, le M3 à été décliné en de nombreuses variantes spécialisées comme commandement et contrôle, porte-mortier, antichar, antiaérien, génie, dépannage, évacuation sanitaire….. .

Outre les forces armées américaines, le M-3 à été utilisé par la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, la Tchécoslovaquie, le Danemark, la République Dominicaine, la France, l’Allemagne (après guerre), la Grèce, l’Italie (après guerre mais également avec l’armée co-belligérante), l’Inde, le Japon (après guerre), le Liban, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, les Phillipines, le Portugal, la Pologne, l’URSS, la Turquie, la Grande-Bretagne et la Yougoslavie.

La Yougoslavie s’intéresse au M-3 avant le second conflit mondial mais probablement échaudée par les problèmes mécaniques elle préfère commander en masse des camions pour l’infanterie portée de la brigade mécanisée.

Quand il s’agit de reconstituer ses forces, le gouvernement yougoslave choisit ce semi-chenillé plutôt que des chenillés intégraux comme l’ont fait les français et les britanniques dans leurs unités motomécaniques.

Ces véhicules vont équiper l’infanterie portée de la 1ère division blindée mais aussi les divisions d’infanterie. L’artillerie va utiliser certains de ses véhicules pour le remorquage de pièces d’artillerie aux côtés de camions, le génie pour différents travaux de force. Le nombre exact de véhicules livré est incertain mais il est probablement supérieur à 500 exemplaires.

Ces véhicules sont restés en service dans l’armée yougoslave jusqu’au début des années soixante-dix date à laquelle ils sont remplacés par des véhicules chenillés. Pas impossible cependant que certains véhicules soient restés dans les dépôts au cas où.

Le M-3 Half-track était un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine pesant 9.047 tonnes, mesurant 6.17m de long pour 1.95m de large et 2.26m de haut. Motorisé par un moteur White 160Ax de 147ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h sur route et franchir 320km. Il était généralement armé d’une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm et une mitrailleuse de 7.62mm Browning M1919A4 et son équipage se composait d’un conducteur et de douze passagers (généralement un mitrailleur et onze fantassins dont le chef de groupe)

Miscellanées

-Avant le second conflit mondial, l’armée royale yougoslave était partiellement motorisée, motorisation qui reposait sur des camions acquis aux Etats-Unis auprès des firmes GMC, Dodge et Chevrolet.

-Après sa reconstitution en Afrique du Nord, la nouvelle armée yougoslave à reçu de nombreux camions, des camionnettes et bien entendu l’immortelle, la célébrissime Jeep utilisée aussi bien pour des missions logistique que de combat.

Mitteleuropa Balkans (116) Yougoslavie (4)

Les monarques yougoslaves

Pierre 1er

Pierre 1er (Belgrade 11 juillet (29 juin calendrier julien) 1844-16 août 1921) peut se targuer d’être le dernier roi de Serbie (15 juin 1903-1er décembre 1918) et le premier des trois rois de Yougoslavie (1er décembre 1918-16 août 1921). Ayant vécu une partie de sa vie en exil, il participe à la guerre de 1870 (après avoir été formé à Saint Cyr et à l’Ecole Militaire de Metz) au sein de la Légion Etrangère, à la Commune de Paris (sans que l’on sache les détails de son action) puis au soulèvement de la Bosnie-Herzégovine (1875-1877).

Il s’est marié en 1883 à la princesse Zorka du Monténégro (fille de Nicolas 1er) qui lui donna cinq enfants (dont trois seulement arriveront à l’âge adulte) dont le prince Alexandre futur Alexandre 1er de Yougoslavie.

A la mort de son père en 1885, il devient le chef de la maison Karadjordjevic, les rivaux de la maison Obrenovic. Après le coup d’état et le meurtre d’Alexandre 1er Obrenovic en mai 1903 il devient roi de Serbie à l’âge de 59 ans.

Il est couronné le 21 septembre 1904. Si le meurtre d’Alexandre, de son épouse et de sa famille choque, les répercussions pratiques sont faibles.

Roi libéral et modéré, il incarne la nation serbe durant le premier conflit mondial même si en pratique c’est son fils Alexandre qui gérait les affaires courante en qualité de régent. Sur le plan de la politique étrangère il rompt avec l’usage de son prédecesseur, s’éloignant de l’Autriche-Hongrie pour se rapprocher de la Russie. Il engage la Serbie dans les deux guerres balkaniques ce qui permet à la Serbir d’augmenter substantiellement sa superficie en direction du sud.

Son règne jusqu’en 1914 est vu comme un âge d’or avec une liberté quasiment totale ce qui contrastait avec les états voisins. Il fût vu comme le champion de l’idée yougo-slave.

Déjà malade en 1914, il n’hésite cependant pas à visiter les tranchées pour soutenir le moral de son armée. Après l’anabase du peuple serbe, il se réfugie à Corfou où il reste jusqu’en juillet 1919 date à laquelle il rentre à Belgrade. Il meurt deux ans plus tard à l’âge de 77 ans. Il est enterré dans l’Eglise Saint George près de Topola dans le centre de la Serbie.

Alexandre 1er

Alexandre II de Serbie puis Alexandre 1er de Yougoslavie (Cetinje 16 décembre 1888 Marseille 9 octobre 1934) est le deuxième monarque à régné sur le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Deuxième fils de Pierre 1er (1844-1921), roi de Serbie de 1903 à 1918 puis roi des serbes, croates et slovènes (1918-1921).

Il est le troisième enfant du «Roi Libérateur» après sa sœur ainée Hélène née en 1884 et son frère Georges né en 1886 mais qui est exclu de la succession en 1909 pour avoir battu à mort son valet de chambre (Il entrera en conflit avec son cadet sera emprisonné en 1925, libéré par son neveu mais devant de nouvelles manigances il sera exilé et ne retrouvera la Yougoslavie qu’en 1972 peu avant sa mort).

Le 8 juin 1922, il épouse la princesse Marie de Roumanie qui lui donne trois enfants, trois fils le futur Pierre II né le 6 septembre 1923, son frère Tomislav Karadjordjevic né le 19 janvier 1928 et le cadet Andrej né non pas à Belgrade comme ses ainés mais à Bled en Slovénie le 28 juin 1929.

Il participe aux deux guerres balkaniques, participation dont il retire un certain prestige ce qui explique peut être pourquoi son père déjà âgé en 1914 (70 ans) lui confie la régence alors que la guerre s’annonce chaque jour plus menaçante.

La Serbie est occupée en 1915 mais Belgrade est parvenu non sans mal à exfiltrer soldats et civils permettant de continuer une lutte qui rendit Alexandre très populaire en France.

Le 1er décembre 1918 le royaume des Serbes, Croates et Slovènes voit officiellement le jour. Pierre 1er est officiellement le roi mais en pratique âgé et malade la régence d’Alexandre se poursuit et ne prends fin que le 16 août 1921 date à laquelle la mort de son père fait de lui le deuxième roi du nouvel état sous le nom d’Alexandre 1er.

Roi volontaire et autoritaire, il est bien décidé à imposer si besoin par la force l’idée yougoslave et lutter contre les forces centrifuges qui bien des années plus tard allaient renvoyer la Yougoslavie dans les livres d’histoire aux côtés d’autres états comme l’Autriche-Hongrie. Il n’en pas été toujours ainsi, le début de son règne voyant un respect du régime parlementaire.

L’élément déclencheur de ce basculement autoritaire est l’attentat du 14 juin 1928 contre le leader croate (mais favorable à l’idée yougoslave) Stjepan Radic. C’est d’ailleurs le successeur de ce dernier Vladko Macek qui allait le conduire à mener une politique plus autoritaire.

En 1929 il rebaptise son royaume Yougoslavie. C’est tout sauf du gadget. Il s’agit clairement de montrer aux serbes, aux slovènes et surtout aux turbulents croates que désormais on est yougoslave un point c’est tout. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il devient officiellement Alexandre 1er de Yougoslavie et abandonne son nom de règne originel à savoir Alexandre II de Serbie.

Cette politique digne d’un despote éclairé lui attire de sérieuses inimités de la part de mouvement extrémistes comme les oustachis croates ou la VMRO macédonienne.

Pour ces organisations, Alexandre 1er est un tyran et le tuer devient un acte légitime pour libérer les autres peuples yougo-slaves de la tyrannie serbe, les autres nationalités du royaume d’Alexandre 1er considérant de plus en plus la Yougoslavie alexandrine comme une Serbie plus étendue.

Plusieurs attentats sont déjoues mais hélas pour le roi de Yougoslavie l’un d’eux va réussir. Nous sommes le 9 octobre 1934 à Marseille où le roi de Yougoslavie à débarqué du destroyer Dubrovnik pour une visite officielle en France. Il est accueillit dans le Vieux Port par le ministre de la marine François Pietri puis va être accompagné par le ministre des affaires étrangères Louis Barthou.

Cette visite à Marseille est la première étape d’un voyage officiel destiné à renforcer les liens entre la France et la Yougoslavie alors que de sombres nuages s’amoncèlent à l’horizon, nuages mussoliniens et hitlériens.

Il est victime des tirs de Vlado Tchernozemski, un tueur de la VROM travaillant pour l’organisation Oustachi dirigé par Ante Pavelic.

Le service d’ordre en dessous du tout riposte n’importe comment et si Louis Barthou succombe tout comme le roi de Yougoslavie (qui aurait parait-il dit comme derniers mots «gardez-moi la Yougoslavie» même si ces mots sont probablement apocryphes) le ministre des Affaires Etrangères français à été victime d’une balle d’un policier français. Le tueur grièvement blessé succombe dans la soirée.

Les obsèques du premier vrai roi de Yougoslavie ont lieu à Belgrade le 17 octobre 1934 en présence du président Albert Lebrun et du maréchal Pétain.

Son fils Pierre II âgé de onze ans lui succède sous la régence de son oncle, le prince Paul.

Pierre II

Pierre II passionné d’aviation en tenue de pilote aux cotés du général Montgomery et de Winston Churchill

Pierre II (Belgrade 6 septembre 1923 Los Angeles 3 novembre 1970) est le fils ainé d’Alexandre 1er et de Marie de Roumanie. Prince héritier dès sa naissance, il devient roi à la mort de son père même si trop jeune pour régner effectivement il est chapeauté par son oncle Paul.

A sa majorité en septembre 1942 il prends seul les reines du pouvoir. Il poursuit la politique de désescalade de son oncle pour éviter l’implosion de la Yougoslavie. En octobre 1944 il épouse Alexandra de Grèce qui lui donnera un fils prénommé Alexandre.

Quand le second conflit mondial éclate il va bientôt fêter ses vingt-cinq ans. Il prononce un discours qui se termine par ses mots «Je suis serbe je suis croate je suis slovène je suis bosniaque je suis monténégrin je suis macédonien mais surtout je suis yougoslave. Des barbares sont à nos portes ils veulent détruire notre pays. Je sais que tout le monde fera son devoir comme je fais le mien. Puisse Dieu nous apporter son aide».

Selon certains historiens ce discours à eu un profond impact sur les non-serbes qui auraient pu être tentés de ne pas avoir envie de mourir pour Belgrade. Certes il y eut des désertions et des mutineries notamment chez les croates mais dans l’ensemble le haut-commandement de l’armée majoritairement serbe à été visiblement agréablement surpris par la résilience et la discipline des troupes d’origine slovène ou croate.

Après la submersion de la Yougoslavie, Pierre II, son épouse, son jeune fils Alexandre et son gouvernement se réfugient en Palestine, s’installant d’abord à Jerusalem puis au Caire où un gouvernement en exil yougoslave doit gérer la reconstitution d’une armée pour libérer le pays en liaison avec les alliés.

A la fin du conflit il rentre à Belgrade (14 mai 1954). Le Royaume de Yougoslavie est reconstitué, les traitres châtiés et une série de réformes politiques mises en place dans l’espoir d’éviter une submersion communiste.

Hélas pour Pierre II les communistes relancent la guérilla doublé d’un harcèlement politique. Le risque de troubles généralisés devient-tel que le fils d’Alexandre 1er lassé des querelles politiques préfère abdiquer le 17 juin 1958 au profit de son fils Alexandre qui devient Alexandre III de Yougoslavie (le II à été sauté pour éviter la confusion avec son grand-père Alexandre II de Serbie et Alexandre 1er de Yougoslavie).

Ce dernier va régner quelques semaines puisque le 17 octobre 1958 un coup d’état communiste renverse la monarchie yougoslave. La famille royale doit s’exiler aux Etats-Unis pendant qu’une république populaire est proclamée à Belgrade.

Pierre II s’installe en Californie. Amer et désabusé, il sombre dans l’alcoolisme et meurt d’une cirhose du foie. Enterré à Los Angeles, son corps à finalement été raméne en Serbie en 2006 et inhumé aux côtés de son père dans la crypte des Karadjordjevic.

Politique intérieure : miscellanées

Comme nous l’avons vu plus haut, Alexandre 1er à tenté de faire des yougoslaves après avoir créé la Yougoslavie un peu si il avait suivit cette phrase prétée à Massimo d’Azeglio, un des penseurs du Risorgimento «L’Italie est faite, il reste à faire les italiens».

Par inclination personnelle il choisit une méthode autoritaire en profitant de l’attentat du 20 juin 1928 ayant coûté la vie au chef du Parti Paysan Croate, Stjepan Radic. Il supprime les regions historiques au profit de régions administratives baptisées banovinas.

Carte des banovinas du royaume de Yougoslavie

Il emprisonne tout opposant à sa politique, interdit les partis basés sur l’ethnie, la religion ou la nation, met en place une cour de sureté de l’Etat ainsi qu’une législation d’exception.

Cette politique apaise temporairement la situation mais va lui coûter la vie lors d’un attentat mené à Marseille le 9 octobre 1934 avec un tueur de la VMRO aidé par le mouvement oustachis et par l’Italie fasciste.

Il est remplacé par son fils Pierre II âgé de seulement onze ans sous la régence de son oncle le Prince Paul. Ce dernier va reprendre la politique de son cousin défunt (il est le fils d’Arsen de Serbie, frère de Pierre 1er de Serbie puis de Yougoslavie) mais en se montrant plus habile et moins autoritaire.

Contrairement à ce qu’aurait pu laisser penser son action diplomatique à la fin des années trente en direction de l’Axe il est plus démocrate que le roi assassiné à Marseille.

Comme le dira un historien yougoslave «Paul de Yougoslavie aurait été un grand roi mais il restera à jamais un incompris».

Le fait qu’il n’est jamais rédigé ses mémoires et que ses papiers personnels ne sont toujours pas accessibles aux historiens fait qu’il est difficile de se faire une idée précise de ses idées et de son action.

Certains sont moins élogieux et estiment qu’il manquait de caractère et de force de travail pour faire un grand roi.

Dans un geste d’apaisement, le régent avec l’accord de son neveu relâche un peu l’emprise sur les partis et les opposants au régime alexandrin. Une amnistie libère de nombreux prisonniers qui pour beaucoup préfèrent s’exiler plutôt que de tendre la main au régent qui semble vouloir sincèrement le bien du royaume.

Quand éclate la guerre de Pologne la Yougoslavie sous l’autorité de Pierre II fils d’Alexandre 1er est au bord du gouffre.

On craint même un effondrement du pays et une nouvelle implosion comme vingt ans plus tôt avec l’Autriche-Hongrie. Nul doute qu’une invasion étrangère qu’elle soit italienne, allemande ou d’un des pays voisins aurait provoqué la fin du jeune royaume.

Le retour d’une paix fragile en Europe est vue comme un signe du destin. Ce qu’on pourrait appeler des hommes de bonne volonté tentent de réformer le royaume en évitant les écueils nationalistes non sans quelques prometteurs résultats.

La Yougoslavie n’est pas devenu la Suisse des Balkans, il y à toujours des tiraillements entre les nationalités mais mis à part d’indécrottables nationalistes du genre borné et buté (qui pour beaucoup se retrouveront dans le camp de l’Axe) la plupart des partis politiques veulent vraiment donner leur chance à l’idée yougoslave.

La vie politique yougoslave se sont aussi des élections. Les élections à l’Assemblée Constituante organisées en 1920 aboutissent à l’émergence de trois partis : le parti Démocratique, le Parti Populaire Radical et le Parti Communiste même si ce dernier sera vite interdit.

Les premières vraies élections législatives yougoslaves ont lieu le 18 mars 1923 avec la victoire du Parti Populaire Radical qui remporte à nouveau les élections organisées le 8 février 1925 et le 11 septembre 1927.

De nouvelles élections sont organisées le 5 mai 1935 avec la victoire du Parti National Yougoslave puis le 11 décembre 1938 avec la victoire de l’Union Radicale Yougoslave.

Les élections suivantes ont lieu en septembre 1941, en septembre 1944 et en septembre 1947, A chaque fois ce sont des coalitions organisées autour du Parti Démocratique, un parti de centre-droit qui va dominer la vie politique yougoslave jusqu’au second conflit mondial.

Politique étrangère : miscellanées

Au début des années soixante les communistes au pouvoir depuis 1958 envisagèrent de s’unir avec l’Albanie et la Bulgarie dans une fédération balkanique capable de faire bloc. Ce projet n’aura aucune suite tout comme un projet de janvier 1920 qui prévoyait le démantèlement de la Principauté d’Albanie entre l’Italie, la Yougoslavie et la Grèce.

Dans un premier temps les relations italo-yougoslaves sont tendues, Rome revendiquant des territoires appartenant au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Néanmoins avec le temps la situation s’apaise et s’améliore avec la signature en 1924 d’un traité qui démantèle l’Etat libre de Fiume, la ville intégrant le Royaume d’Italie alors que la future Yougoslavie récupère l’arrière pays majoritairement slavophone.

Dans ces années vingt encore incertaines les nouveaux pays de la région souhaitent se prémunir contre une politique étrangère revancharde venant moins de la Russie que de la Hongrie qui suite aux traités soldant le premier conflit mondial est passé du statut de grande puissance à celui d’une puissance de seconde zone.

Le 14 août 1920 un accord d’assistance est signé entre la Tchécoslovaquie, la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes pour se protéger contre une attaque hongroise, Budapest n’ayant jamais pleinement admis le traité de Trianon signé le 4 mai précédent.

Cette alliance est renforcée par des accords bilatéraux entre la Roumanie et la Tchécoslovaquie (23 avril 1921), entre la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (7 juin 1921) et entre le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la Tchécoslovaquie (31 août 1921). La Petite Entente entend garantir, par la force si besoin, les traités de paix.

Cette alliance est cependant imparfaite et incomplète puisque ne prenant pas en compte les autres menaces que ce soit l’URSS (vis à vis de la Roumanie), l’Italie (vis à vis de la Yougoslavie) ou encore l’Allemagne et la Pologne (vis à vis de la Tchécoslovaquie).

Suite aux accords de Locarno, la France signe des alliances militaires avec Prague (16 octobre 1925), avec Bucarest (10 juin 1926) et Belgrade (novembre 1926).

En 1934 la Yougoslavie signe un accord commercial avec l’Albanie et la même année le 9 février la Yougoslavie signe le Pacte Balkanique avec la Grèce, la Turquie, la Roumanie à Athènes pour maintenir le status quo dans une région qui méritait plus que jamais son surnom de «Poudrière des Balkans» tant les contentieux et les sources de conflit étaient nombreux.

Ce traité était également tourné contre une Bulgarie vaincue durant le premier conflit mondial et dont on redoutait un retour en force pour recréer une Grande Bulgarie qui avait brièvement existé après le traité de San Stefano en 1878 et que Sofia cherchait à recréer. Il s’agissait d’un véritable letmotiv de sa politique étrangère.

Ce pacte avait comme la Petite Entente de sérieuses limites, la principale étant le refus de l’Italie, de l’Albanie, de la Bulgarie, de la Hongrie et de l’URSS de signer ce texte. Le traité est enregistré par la Société des Nations (SDN) le 1er octobre 1934.

A peine quatre ans après la signature de ce pacte les signataires négocièrent le retour de la Bulgarie dans le concert des nations en signant l’Accord de Salonique.

Cet accord signé dans la même ville que l’armistice qui sortit Sofia de la guerre annula les clauses des traités de Neuilly-sur-Seine et de Lausanne, traités qui sanctionnaient les défaites bulgares et ottomanes. Il permettait surtout à la Bulgarie de réarmer officiellement, chose qu’elle avait commencé clandestinement depuis longtemps.

Ce pacte littéralement vidé de sa substance par l’accord de Salonique devint une coquille vide. Il y eut bien quelques tentatives de le faire revivre mais sans succès.

Le 25 mars 1937 la Yougoslavie signe un accord avec l’Italie, un accord qui affaiblit la Petite Entente même si Belgrade n’intègre pas vraiment la sphère d’influence italienne, refusant par exemple de soutenir l’invasion italienne de l’Albanie mais refuse aussi de condamner l’annexion du royaume de Zog 1er ce qui lui reproche les autres signataires du Pacte Balkanique.

Dans l’ensemble la Yougoslavie essaye de garder une politique équilibrée puisque tout en obtenant un prêt de 600 millions de francs auprès d’une banque française pour acheter du matériel militaire elle fournit bauxite et cuivre à l’industrie militaire allemande.

Suite aux renoncements français de la fin des années trente, ces pays vont davantage se tourner vers l’Allemagne.

Nul doute que si la guerre de Pologne était devenu un conflit mondial nul doute que cette région aurait durablement échappé aux alliés. Son arrêt brutal en décembre 1939 permet à Paris et à Londres de remettre l’ouvrage sur le métier.

Plus facile à dire qu’à faire puisque si la réputation dégringole par l’ascenseur, elle remonte par l’escalier. Il faudra du temps, de la patience, du doigté et un soupçon de chance pour rendre la région moins hostile aux alliés.

Lioré et Olivier LéO 451 de l’armée de l’air. C’était le bombardier yougoslave le plus moderne en service en 1949

Le 14 septembre 1945 un accord de coopération et d’assistance militaire est signé entre Paris et Belgrade. C’est le début d’une coopération politique et militaire limitée mais réelle. Du matériel militaire moderne (Lioré et Olivier Léo 451, chars légers Renault R-35 et Hotchkiss H-39) est fournit à un tarif préférentiel, livraisons qui s’accompagnent d’une assistance militaire.

Le Hotchkiss H-39

La Mission Militaire Française en Yougoslavie (MMFY) arrive le 21 octobre 1945 sous l’autorité du général Gamelin, l’ancien généralissime des armées françaises devant transmettre les nouvelles idées militaires françaises à l’armée yougoslave, renouant avec l’immédiat après guerre quand tous les pays avides de savoir réclamaient des missions militaires françaises.

Accompagné de 156 officiers et sous-officiers _certains jeunes officiers sortis des écoles et d’autres plus en fin de carrière_ il va participer à la réorganisation de l’armée yougoslave même si le temps et les moyens manqueront pour réaliser les projets prévus.

Cette MMFY va également servir d’officine de renseignement, recueillant infos véridiques et bruits de couloir qui alimentaient les rapports des attachés militaires de l’ambassade de France à Belgrade.

L’action de cette mission n’est pas appréciée par tout le monde et plusieurs attentats seront déjoués par la police yougoslave. La MMFY tentera de pousser à la réalisation de plans militaires communs entre Paris et Belgrade mais cette politique d’influence se heurtera au refus du gouvernement de Pierre II soucieux de ne pas donner de prétexte à l’Italie ou à l’Allemagne.

La MMFY quitte la Yougoslavie le 27 août 1948 et rentre en France. Néanmoins son action depuis 1945 sera précieuse et à sans nul doute renforcé les capacités de l’armée yougoslave.

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Reconnaissance et Coopération

Fokker C.V

Fokker C.V-E Norvège 4

Un Fokker C.V-E norvégien

Le Fokker C.V est un biplan monomoteur biplace de conception néerlandaise apparu en 1924 qui à connu un grand succès à l’export en raison de son efficacité, de sa simplicité d’utilisation et de son adaptabilité avec de nombreuses versions ce qui permettait à une armée de l’air couvrir un spectre assez large de missions avec peu d’appareils. Près de 955 appareils ont été produits en différentes variantes.

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Artillerie lourde

Canon de 107mm M1910

107-mm gun M1910

Ce canon de 107mm apparu en 1910 est une co-création de l’usine Putilov et de l’usine Schneider qui au début du vingtième siècle devint un investisseur important dans l’entreprise russe. Les cerveaux russes et français permirent le développement d’un canon de 107mm destiné à remplacer les canons de 107 et de 152mm les plus anciens.

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Avions

Chasseurs

Bristol Bulldog

Bristol Bulldog 8

Volant pour la première fois le 17 mai 1927, le Bristol Bulldog était un biplan monoplace de chasse mis en service dans la Royal Air Force (RAF) en 1929 et retiré du service en 1937 (remplacé par le Gloster Gauntlet) sans avoir été engagé au combat sous les couleurs britanniques.

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