Italie (10) Géopolitique & R.I (1)

GEOPOLITIQUE DE L’ITALIE

Réflexions géopolitiques

Si la Méditerranée n’est plus le cœur du monde depuis le 15ème siècle elle reste une zone stratégique pour le commerce, pour la circulation des hommes et des marchandises.

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Italie (7) Histoire (6)

Italie unie Italie unitaire ? (1870-1919)

Politique intérieure et politique extérieure la difficile naissance d’une nation

Cavour

Cavour

En décédant, Cavour aurait murmuré «L’Italie est faite». Elle est faite sur le plan politique même si certains esprits chagrins vont rappeler que des populations italophones étaient toujours sous domination étrangère.

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Grande Bretagne (102) Armée de l’Air (13)

Ordre de Bataille de la Royal Air Force (RAF) en septembre 1948

Avant-Propos

L’ordre de bataille de l’armée de l’air britannique répond au schéma mis en place à partir de 1936 avec les fameux Command, ces entités administrativo-opérationnelles censées gérées les unités aussi bien pour les ressources humaines, le matériel, les appareils mais également leur commandement au combat.

Dans la pratique, on verra une forme de dissocation notamment outre-mer où l’éloignement rendait le contrôle de la Métropole moins important.

A l’annonce des premiers bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark, un Tactical Command (Norway) est mis sur pied dès le 7 septembre pour prendre sous sa coupe toutes les unités engagées au dessus de la Norvège depuis la Grande-Bretagne et depuis quelques rares terrains encore sous le contrôle allié.

Un autre commandement ad hoc, un autre commandement de circonstance est également mis sur pied en septembre 1948 à savoir une nouvelle Advanced Air Strike Force (AASF) déployée sur le continent pour soutenir la British Expeditionnary Force (BEF).

Etat-Major General RAF

Fighter Command

Métropole

En septembre 1948, sept wing de quatre squadron sont déployés en Grande-Bretagne même soit un total de 756 chasseurs. Ce nombre va augmenter avec la mobilisation de réservistes, l’activation de nouvelles unités et l’arrivée progressive de squadrons issus du Commonwealth, les premiers arrivés étant naturellement les canadiens.

L’arrivée des australiens et des néo-zélandais étant plus tardive à la fois en raison de la distance à parcourir entre les antipodes et la métropole mais également en raison de la crainte d’une action japonaise en Asie du Sud-Est.

Sur les sept wing de chasse métropolitain, cinq couvrent l’Angleterre et les Pays de Galles (deux Sud-Est, un Sud-Ouest, un Centre et un Nord-Middland) les deux autres couvrant l’Irlande du Nord et l’Ecosse.

A ces wing de monomoteurs s’ajoutent des wing de chasseurs lourds bimoteurs, deux des quatre sont stationnés en Métropole.

1st Fighter Wing

Supermarine Spitfire Mk V

Supermarine Spitfire Mk V

-Zone de responsabilité : Ecosse un squadron détaché en Irlande du Nord

– Squadron 602 : Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 603 (Auxiliary) : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 504 : Supermarine Spitfire Mk II (squadron détaché en Ulster)

-Squadron 79 : Supermarine Spitfire Mk II

2nd Fighter Wing

Zone de responsabilité : Angleterre (Nord-Middland)

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk V

Supermarine Spitfire Mk VIII

Supermarine Spitfire Mk VIII

-Squadron 72 : Supermarine Spitfire Mk VIII

-Squadron 111 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 213 : Supermarine Spitfire Mk V

3rd Fighter Wing

Zone de responsabilité : Central-England

-Squadron 609 (Auxiliary) Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 612 (Auxilary) Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 46 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 73 : Supermarine Spitfire Mk V

4th Fighter Wing

Zone de responsabilité : Sud-Est de l’Angleterre

Squadron 19 : Supermarine Spitfire Mk VI

Squadron 66 : Supermarine Spitfire Mk VII

-Squadron 85 : Supermarine Spitfire Mk V

Squadron 611 : Supermarine Spitfire Mk V

5th Fighter Wing

Zone de responsabilité : Sud-Est de l’Angleterre

-Squadron 87: Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 64 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 67 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 74 : Supermarine Spitfire Mk VIII

6th Figther Wing

Zone de responsabilité: Sud-Ouest de l’Angleterre et Pays de Galles

-Squadron 17 Supermarine Spitfire Mk VII

-Squadron 56 Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 51 Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 501 Supermarine Spitfire Mk V

7th Fighter Wing

-Zone de responsabilité : Sud de l’Angleterre

Squadron 3 Supermarine Spitfire Mk VIII

Squadron 32 Supermarine Spitfire Mk V

Squadron 99 Supermarine Spitfire Mk V

Squadron 1 Supermarine Spitfire Mk V

NdA Les squadrons 605 et 615 deviennent des squadron d’active, quittant le giron de la Royal Air Auxiliary Force et par la même occasion la Métropole pour les cieux d’outre-mer.

8th Figther Wing (Multimoteur)

Bristol Beaufighter Mk IF

Bristol Beaufighter Mk IF

-Squadron 23 : Bristol Beaufighter Mk IF

-Squadron 25 : Bristol Beaufighter Mk IF

-Squadron 600 : Bristol Beaufighter Mk IF

-9th Fighter Wing (Multimoteur)

De Havilland Mosquito

De Havilland Mosquito F. Mk IV

-Squadron 64 : De Havilland Mosquito F. Mk IV

-Squadron 29 : De Havilland Mosquito F. Mk IV

-Squadron 601 : De Havilland Mosquito F. Mk IV

Méditerranée

Bien que la France soit chargée du commandement des forces alliées en Méditerranée, la RAF ne néglige pas ce théâtre d’opérations, la protection de Malte et de l’Egypte, du détroit de Sicile et du canal de Suez imposant la présence d’unités de chasse.

En septembre 1948, le Mediteranean Command (RAF) dispose de deux wing en Méditerranée (un en Egypte avec un squadron détaché en Palestine et un au Soudan, un wing à Malte avec un squadron détaché à Chypre) équipés dans l’ensemble d’appareis moins modernes que les Spitfire de métropole mais jugés suffisant pour affronter la chasse italienne.

10th Fighter Wing (Egypte)

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk V

Hawker Hurricane Mk II

Hawker Hurricane Mk II préservé en vol aujourd’hui

-Squadron 80 : Hawker Hurricane Mk II (détaché au Soudan)

-Squadron 112 : Curtiss Kittyhawk (détaché en Palestine)

11th Fighter Wing (Malte)

-Squadron 72 : Supermarine Spitfire Mk V

-Squadron 43 : Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 605 (détaché à Chypre) : Supermarine Spitfire Mk II

-Squadron 615 : Supermarine Spitfire Mk II

12th Fighter Wing (multimoteurs)

-Squadron 30 : Bristol Beaufighter Mk IIF

-Squadron 67 : Bristol Beaufighter Mk IIF

-Squadron 604 : Bristol Beaufighter Mk IIF

Moyen-Orient et Inde

L’Océan Indien est une zone stratégique pour l’Empire britannique. Outre la présence de l’Empire des Indes, le joyau de l’Empire, c’est une voie de passage obligée pour les convois allant vers l’Extrême-Orient ou l’Océanie ou en venant avec notamment les troupes des dominions océaniens.

Un wing de chasse est donc déployé dans une région très vaste au point que les squadron sont très autonomes, bien plus que les squadron de métropole.

Le 13th Fighter Wing dispose de quatre squadron :

Curtiss Tomahawk

Curtiss Tomahawk

-Squadron 94 stationné à Aden avec des Curtiss Tomahawk

-Squadron 68 déployé en Inde avec des Curtiss Kittyhawk

-Squadron 69 déployé en Inde avec des Curtiss Kittyhawk

-Squadron 71 déployé en Birmanie avec Hawker Hurricane Mk II

Extrême-Orient

Allié avec le Japon suite à un traité signé en 1902, Londres abandonne cette alliance qui lui permettait de concentrer sa flotte en Europe contre l’Allemagne en 1922 lors du traité de Washington.

Face aux revendications japonais sur ses colonies et sur ses richesses, Londres n’à d’autre choix que de renforcer ses moyens pour si ce n’est d’empêcher la conquête de ses colonies que de rendre leur conquête indigeste.

Les renforcements les plus visibles concernent les moyens navals (trois cuirassés, deux porte-avions) et aériens avec des unités de chasse et d’attaque bien équipées.

En septembre 1948, la Royal Air Force déploie les unités de chasse suivante :

14th Fighter Wing (Malaisie)

-Squadron 86 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 89 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 91 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 268 (détaché à Hong-Kong) : Hawker Hurricane Mk II

15th Fighter Wing (Singapour)

-Squadron 95 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 96 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 109 : Hawker Hurricane Mk II

-Squadron 117 (détaché à Alor Setar pour couvrir la base navale et faire peser une menace sur la Thaïlande toute proche) Hawker Hurricane Mk II

16th Fighter Wing (multimoteurs)

-Squadron 92 : Bristol Beaufighter Mk IF

-Squadron 93 : Bristol Beaufighter Mk IF

-Squadron 118 : Bristol Beaufighter Mk IF

Grande-Bretagne (64) Fleet Air Arm (4)

Tactiques et stratégie

Considérations générales

Quand le second conflit mondial, la Royal Navy dispose de treize porte-avions, onze porte-avions d’escadre et deux porte-avions légers.

La répartition de ces navires aux capacités encore imparfaitement reconnues trahit les priorités de la Royal Navy.

Avec six porte-avions (trois Illustrious et trois Malta soit théoriquement 348 appareils), la Home Fleet dispose du plus grand nombre de ponts plats.

Cette situation s’explique à la fois par son statut métropolitain qui en fait la flotte la plus prestigieuse (ce qui ne fût pas toujours le cas, la Mediterranean Fleet lui disputant longtemps ce statut) mais également par la puissance nouvelle de la Kriegsmarine et de ces quatre porte-avions (deux porte-avions d’escadre et deux porte-avions légers).

En cas de nouvelle bataille du Jutland, les Illustrious et les Malta disputeront au Graf Zeppelin et aux trois autres porte-avions allemands la suprématie aérienne

En cas de nouvelle bataille du Jutland, les Illustrious et les Malta disputeront au Graf Zeppelin et aux trois autres porte-avions allemands la suprématie aérienne

Souhaitant ou redoutant une nouvelle bataille du Jutland, les amiraux britanniques avaient intégré la présence des porte-avions dans leur stratégie générale pour couvrir la flotte et ralentir la ligne de bataille allemande, les escadres brito-françaises et allemandes étant composées de cuirassés rapides.

La Mediterranean Fleet ne dispose que de trois porte-avions paradoxalement plus que la France qui est la nation dominante de la Mare Nostrum. Ces trois porte-avions ont des rôles différents en fonction de leur stationnement.

Le HMS Ark Royal premier porte-avions moderne (ou digne de ce nom) de la Royal Navy stationné à Malte à pour mission de couvrir l’ile forteresse contre les bombardements italiens et plus généralement de participer à la couverture des convois passant par le détroit de Sicile qu’il s’agisse des convois ravitaillant le Moyen-Orient (Egypte, Chypre, Levant) ou l’Extrême-Orient, le passage par la Méditerranée leur évitant l’éreintant passage par le Cap de Bonne Espérance.

Les HMS Indomitable et Furious stationnés à Alexandrie ont un rôle plus lié au corps de bataille de la Mediterranean Fleet (1st Battle Squadron) composé de trois divisions de cuirassés, la 6th Battleship Division avec les vénérables cuirassés Nelson et Rodney, la 7th Battleship Division qui met en oeuvre les modernes Prince of Wales et Duke of York alors que la 8th Battleship Division dispose des Barham et Valiant.

Ils doivent assurer la couverture aérienne, l’éclairage de la flotte et comme leurs homologues de la Home Fleet doivent ralentir la ligne de bataille italienne qui pourrait également être attaquée par les deux porte-avions français, le Joffre basé à Toulon et le Commandant Teste à Mers-El-Kébir.

Ils pourraient également être engagés dans la couverture de convois, d’opérations de bombardement sur les côtes libyennes ou du Dodécanèse voir le transport d’avions en direction de Malte.

Le stationnement de deux porte-avions à Singapour au sein de la British Eastern Fleet nous parait être aujourd’hui une évidence mais à l’époque ce fût l’occasion de vifs débats.

Si l’envoi des vétérans Queen Elizabeth Warspite Malaya était acquise, l’envoi de deux porte-avions pour en assurer éclairage, appui et protection fût l’objet de débats, certains ne voyant pas l’utilité de disperser la flotte de ponts plats.

Ces deux porte-avions doivent appuyer les cuirassés, en assurer l’éclairage en liaison avec les hydravions des cuirassés et des croiseurs, l’appui avec les bombardiers en piqué et les avions torpilleurs et la couverture avec leurs chasseurs Seafire.

La construction de porte-avions d’escadre prennant du temps, émergea comme on l’à vu l’idée de porte-avions économiques, quasi-consommables pouvant être construits par des chantiers habitués à construires cargos et pétroliers.

Après la commande de deux porte-avions par la France, la Royal Navy sauta également le pas en passant commande des Colossus et Glory.

Ces deux navires furent déployés respectivement à Freetown et Aden étaient chargés en temps de guerre de couvrir les convois passant dans leurs zones de responsabilité, le premier couvrant les convois Liverpool-Freetown-Le Cap (avec des branches vers Casablanca et Dakar) alors que le second couvrait l’Océan Indien et le passage en Méditerranée des convois venus d’Océanie et d’Extrême-Orient et inversement, convois transportant des marchandises, du pétrole mais également des troupes venues d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

La menace était ici le sous-marin mais également le raider soit un croiseur auxiliaire ou un véritable navire de guerre, le porte-avions guidant sur sa cible les croiseurs voir les cuirassés qui pourraient être engagés dans cette mission.

Tactiques

Bien qu’ayant inventé le porte-avions, la Royal Navy ne se montra guère inventive dans le domaine tactique la faute à un sous-investissement lié à un manque d’intérêt, un manque de débouchés pour les brillants officiers et un manque de croyance dans ce navire.

Grâce à un investissement nettement plus important dans la période 1939/48 (six porte-avions en service en septembre 1939 dont certains dépassés et obsolètes, treize ponts plats opérationnels en septembre 1948), la Royal Navy pu prendre en compte le facteur porte-avions dans sa stratégie.

Sur le plan tactique, impossible d’imaginer le porte-avions au coeur de la stratégie navale comme de nos jours. L’Aircraft Carrier est un auxiliaire destiné à appuyer les cuirassés véritables capital ship.

Le porte-avions est en premier lieu une plate-forme de reconnaissance. Pas étonnant que le premier porte-avions britannique à pont continu fût baptisé Argus, le gardien aux 100 yeux de la mythologie grecque (c’est aussi un rappel de la bataille du Jutland dont les résultats mitigés étaient en partie lié à un manque de renseignement sur la flotte allemande).

Pourtant à la différence des américains qui développèrent le concept de Scout Bomber (à la fois bombardier en piqué et avion de reconnaissance ce qui permettait de mener des attaques d’opportunité), les britanniques tardèrent à disposer d’un avion de reconnaissance.

Oh certes il y avait bien les Fairey Swordfish et Albacore officiellement TSR (Torpedo Scout Reconnaissance) mais ils étaient bien davantage des avions torpilleurs que des éclaireurs.

Ce manque fût compensé par la présence de bombardiers en piqué Doublas SBD Dauntless et comblé par la mise en service sur certains porte-avions de Blackburn Buccaneer, des bimoteurs de reconnaissance inspirés des CAO-600 français.

Une fois la flotte ennemie repérée, il faut la ralentir pour permettre aux cuirassés amis de la rattraper et de la détruire.

Là encore, la Fleet Air Arm fait preuve de classicisme avec l’emploi de bombardiers en piqué pour amoindrir les défenses et d’avions-torpilleurs qui doivent porter le coup de grace, l’estocade avant que n’entre en jeu les canons des cuirassés.

L’avion étant vu comme une menace, il faut aussi couvrir la flotte et protéger les avions d’attaque, les chasseurs sont très présents sur les ponts des porte-avions. Certes, on pense qu’une escadre disposant d’une solide DCA peut tenir dans des eaux où l’ennemi à acquis le contrôle des cieux (ce que la campagne de Norvège se chargera de démentir) mais la présence d’un porte-avions est un plus indéniable.

Grumman Martlet Mk I

Grumman Martlet Mk I

Outre l’escorte des avions d’attaque ainsi que la riposte à un raid ennemi, les chasseurs embarqués sur les porte-avions britanniques (Grumman Martlet mais surtout Supermarine Seafire) effectuent des Combat Air Patrol (CAP), des patrouilles ou des patrouilles doubles (deux ou quatre avions) qui surveillent un secteur précis pour anticiper une attaque ennemie ou abattre des éclaireurs.

Grande-Bretagne (9) Royal Navy (1)

UNE BREVE HISTOIRE DE LA ROYAL NAVY

Avant-Propos

Encore aujourd’hui, la Royal Navy est la fierté du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Certes elle n’est plus que l’ombre de la flotte du premier conflit mondial aux somptueuses escadres de cuirassés mais elle représente encore une force avec laquelle il faut compter.

Si dès le 9ème siècle, il existe des forces navales, si les Tudors sont les premiers monarques à se préoccuper de constituer une puissante marine de guerre (tout en gardant un œil sur des possessions continentales comme Calais redevenu français uniquement en 1558), la Royal Navy voit officiellement le jour en 1660 au moment de la restauration des Stuarts avec Charles II, le fils du roi martyr Charles 1er.

Charles II de Grande-Bretagne

Charles II de Grande-Bretagne

En 1707, elle intègre les navires de la Royal Scots Navy, les navires de la marine écossaise bien que depuis 1603 et l’union personnelle des deux royaumes, les deux marines opéraient ensemble.

Elle va rapidement s’opposer aux différentes marines européennes, d’abord la marine espagnole défaite en 1588 (Invincible Armada,un nom ironique attribué par les anglais) puis la marine des Provinces Unies et la marine royale française.

Composée de navires performants,manœuvrés par des marins compétents et des chefs énergiques et choisis sur des critères de compétence (à la différence de la France où les critères de noblesse provoquaient parfois la nomination d’incompétents notoires ou d’amiraux trop vieux pour être efficaces), elle va s’imposer au 18ème comme la première marine mondiale même si au cours de plusieurs conflits, elle subit des pertes non négligeables.

Durant la guerre de Sept Ans (1756-63), elle impose sa supériorité sur les marines françaises et espagnoles ce qui n’empêche pas les échecs comme celui de l’amiral Byng lors de la bataille de Minorque, échec qu’il paiera de sa vie.

La France prit néanmoins sa revanche durant la guerre d’indépendance américaine. La splendide marine de Louis XVI l’une des plus belles de l’histoire de la France (avec celle de Napoléon III et celle du second conflit mondial) infligea une série de défaites qui obligèrent la Grande-Bretagne à renoncer à ramener dans le giron impérial les treize colonies insurgées.

La Révolution Française entraine une totale désorganisation de la marine française, les officiers nobles émigrent, les équipages peuvent élire leurs officiers _rarement une bonne chose, la démagogie et l’idéologie prenant le pas sur la discipline et la compétence_,se montrent revendicatifs et prompts à crier à la trahison.

La Royal Navy devient une marine supérieure à tout ce que les pays européens peuvent lui opposer, la compétence, de bons navires, l’expérience des marins et des officiers sans oublier une politique continue rend cet outil redoutable.

Voilà pourquoi Napoléon maitre en Europe ne pourra jamais faire défiler ses grognards de la garde sur White Hall ou devant Buckingham Palace, la défaite de Trafalgar le 21 octobre 1805 scellant les espoirs de la France impériale de contester la supériorité de la Royal Navy sur les mers même si des corsaires causèrent des pertes au commerce britannique.

Cette puissance colossale permet à la Grande-Bretagne d’étendre son emprise coloniale, annonçant le Britannia rules the waves, cette puissance permet à Londres de maintenir une armée de terre réduite, les risques d’invasion étaient nuls. La guerre de 1812 contre les Etats-Unis marque la dernière utilisation majeure des corsaires pour augmenter la puissance de la marine britannique.

Sans rival, la Royal Navy établit une véritable Pax Britannica, marquant le début d’une domination mondial qui allait perturber jusqu’au premier conflit mondial.

Pax Britannica

Jusqu’au premier conflit mondial, il n’y eut guère de conflits majeurs dans laquelle s’illustrèrent les navires portant fièrement la White Ensign.

Bataille de Navarin (1827)

Bataille de Navarin (1827)

Il y eut bien la bataille de Navarin en 1827 mais cette bataille opposa la France, la Russie et la Grande-Bretagne à la Turquie mais en dehors de cette bataille, l’essentiel des opérations furent des missions de police coloniale et de diplomatie de la canonnière, une escadre chargée de mettre la pression au sens propre comme au figuré en bombardant des places fortes comme celles des Barbaresques en Afrique du Nord ou la Chine durant les deux guerres de l’Opium.

Bataille de Sinope qui ouvre la guerre de Crimée

Bataille de Sinope qui ouvre la guerre de Crimée

La guerre de Crimée s’ouvrit bien sur la bataille navale de Sinope mais cette bataille opposa la Russie à la Turquie. Quand aux bombardements en Baltique, ils n’eurent que peu d’influence sur les opérations à terre, l’apport essentiel de ce conflit qui marqua le retour de la France au premier plan fût l’intégration de nouvelles technologies comme les obus explosifs Paixan qui allaient ringardiser les coques en bois ainsi que la propulsion à vapeur qui ouvrait de nombreuses possibilités.

Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, une rivalité navale oppose la France et la Grande-Bretagne. La marine française revitalisée par Napoléon III et un grand ingénieur comme Dupuy de Lôme mis en service le premier cuirassé _La Gloire_ et de nombreux torpilleurs, obligeant la Royal Navy à réagir en construisant des cuirassés (appelés cuirassés à coque en fer pour les distinguer des futures pré-dreadnought) et à inventer le Torpedo Boat Destroyer rapidement connu sous le simple nom de destroyer (destructeur).

Conquêtes coloniales et expansion navales sont plus jamais étroitement liées. L’importance de Gibraltar augmente encore avec l’ouverture du canal de Suez en 1869, économisant l’épuisant contournement par le cap de Bonne Espérance.

Les britanniques sont les premiers à ma connaissance à comprendre la relative inutilité des empires immenses mais l’importance de contrôler les passages obligés, les détroits.

Ce n’est pas un hasard si ils refusent avec la dernière énergie de rendre Gibraltar revendiquée par l’Espagne ou si ils s’installent au Cap de Bonne Espérance, à Aden, à l’entrée du détroit d’Ormuz et à Singapour.

Quand ils ne peuvent pas s’installer sur un passage obligé, ils font tout pour empêcher qu’une puissance rivale ne le contrôle.

C’est ainsi qu’ils empêchent les russes de démanteler l’empire ottoman pour reconstituer l’empire byzantin ce qui aurait donné le contrôle à la marine tsariste du détroit du Bosphore et des Dardannelles.

Si ils appuient la France durant les crises de Tanger et d’Agadir c’est à la fois suite à l’Entente Cordiale mais également pour empêcher l’Allemagne de s’installer en face de Gibraltar. Même situation en Tunisie où ils appuient les revendications françaises pour empêcher l’Italie de contrôler les deux rives du détroit de Sicile qui sépare le bassin méditerranéen en deux.

Si la vapeur apparait dès les années 1820, les machines à vapeur ne sont pas encore suffisamment fiables pour les voyages au long cours.

Résultat, la vapeur est utilisée au combat, la voile servant pour le transit et les voyages à longue distance. Les navires sont soit des constructions neuves ou des conversions. Les coques en acier s’imposent peu à peu, la course entre le boulet et la cuirasse reprenant avec toujours plus de vigueur.

The Two power standard et la rivalité avec l’Allemagne wilhelhmienne

La merveilleuse marine de Napoléon III n’est hélas d’aucune utilité durant la guerre de 1870 ce qui va discréditer l’idée de la puissance navale en France, la jeune Ecole vouant un culte au sous-marin et au torpilleur (jugé plus “républicain) et dénigrant le cuirassé (vu comme “réactionnaire”), la trop fameuse flotte d’échantillon voyant la Royale se doter de cuirassés périmés dès la construction, des navires comme le Hoche sûrement plus dangereux pour leurs utilisateurs que pour l’ennemi.

La Royal Navy ne connait pas ce problème. Le Naval Defence Act de 1889 impose le concept de “two power standard” à savoir que la Royal Navy doit être aussi puissante que les deux marines qui la suivent à savoir la France et la Russie.

Comme il est impossible que les deux marines regroupent toutes leurs forces en Europe, cela revient en pratique à une supériorité très nette dans les eaux européennes. Sur le plan pratique, ce sont dix cuirassés et trente-huit croiseurs qui sont financés. Un autre programme est proposé en 1894 mais Gladstone échoue à convaincre les Communes de le financer.

Le contexte géopolitique ne tarde pas à évoluer en défaveur de Londres. En 1893, une alliance formelle unie la France et la Russie renforçant les inquiétudes de l’opinion publique.

Et si seulement il y avait que cela car au même moment l’Allemagne de Guillaume II entame la création à marche forcée d’une puissante marine océanique, les Etats-Unis et le Japon faisant de même.

Amiral Fisher

Amiral Fisher

Cette course aux armements navals devient couteuse pour la Grande-Bretagne et en 1904, l’amiral Fisher est nommé First Sea Lord pour faire des économies, le budget de la Royal Navy ayant été baissé, un comble au pays de Nelson !

Avec énergie, le bouillant Fisher réforma la Royal Navy, mettant à la casse des navires obsolètes (too old to figth too slow to run _trop vieux pour combattre, trop lents pour fuir_ 154 navires dont 17 cuirassés sont ainsi rayés des registres) et obtenant la construction de nombreux cuirassés dont deux innovations, le dreadnought et le croiseur de bataille.

Le premier est l’application du concept all big gun battleship, le cuirassé avec une artillerie à calibre unique ce qui devait améliorer la puissance des navires mais également faciliter la conduite de tir ainsi que le stockage des munitions.

Le HMS Dreadnought

Le HMS Dreadnought

Si le HMS Dreadnought est le premier navire de ce type à entrer en service, il s’en fallut de peu pour qu’il soit américain.

Le HMS Invincible, premier croiseur de bataille de l'histoire

Le HMS Invincible, premier croiseur de bataille de l’histoire

Le croiseur de bataille est une création issue de l’imagination fertile de Fisher (speed is armour) qui comme tous les observateurs mondiaux avait vu la vitesse des cuirassés japonais surclassés les navires russes, oubliant un peu vite que la malheureuse escadre était partie de Baltique, avait contourné le cap de Bonne Espérance avant de rejoindre la zones des opérations avec des navires usés, des équipages en état de quasi-mutinerie.

Le Battlecruiser était né, un navire qui disposait d’une artillerie aussi puissante que celle d’un cuirassé mais sans véritable protection, sa vitesse supérieure devant lui permettre d’éclairer la flotte, de si nécessaire attaquer les premiers navires ennemis mais jamais l’amiral Fisher avait envisagé que ces croiseurs de bataille combattent dans la ligne de bataille.

Une course aux armements dantesque oppose Berlin à Londres. A une construction chez l’un répond une construction chez l’autre, l’armement augmentant, les allemands passant du 280 au 305 puis au 380mm, les britanniques du 305 au 343 puis au 381mm.

La supériorité britannique ne sera jamais vraiment remise en cause en raison des limites financières de l’Allemagne qui devait entretenir une importante armée de terre. De plus les alliances avec le Japon (1902) et la France (1904) permettait aux britanniques de concentrer leurs moyens en mer du Nord, une situation fort différente de celle prévalant à la fin du 19ème siècle.

Les dominions apportent également leur contribution, une marine canadienne et une marine australienne voyant le jour en 1911.

Si la marine allemande ne peut sérieusement remettre en cause la supériorité de la marine britannique, c’est un adversaire à prendre au sérieux avec des navires bien armés, bien protégés et servis par des équipages compétents, les canonniers allemands ayant remporté de nombreux concours de tir avant guerre en s’appuyant sur leur compétence mais également sur des optiques de haut niveau et un système de conduite de tir performant.

Ainsi quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy dispose de 74 navires de ligne avec 64 cuirassés (dont 40 pré-dreadnought à la valeur militaire douteuse) et 10 croiseurs de bataille, la Kaiserliche Machine ne disposant que de 46 navires de ligne avec 39 cuirassés (dont 22 pré-dreadnought) et 7 croiseurs de bataille.

Outre les cuirassés et les croiseurs de bataille, la Royal Navy s’équipe de sous-marins, des torpilleurs submersibles qui ne tardèrent à faire preuve de leur efficacité au détriment des navires de la White Ensign et surtout ceux portant le Red Ensign à savoir la marine marchande.

23-Armée de terre Ligne Maginot (3)

La ligne Mareth et les autres fortifications tunisiennes

Bunker de la ligne Mareth de nos jours

Bunker de la ligne Mareth de nos jours

En 1881, le traité du Bardo établit le protectorat français sur la Tunisie que convoitait également l’Italie. Si la France à obtenu gain de cause, c’est en partie avec le soutien britannique, Londres ne voulant surtout pas qu’un même pays ne puisse contrôler les deux rives du détroit de Sicile qui sépare les deux bassins de la Méditerranée.

La priorité est donnée à la protection de Bizerte, une protection essentiellement orientée vers la mer et un raid d’une flotte ennemi contre cette position stratégique, les défenses terrestres étant pour ainsi dire inexistantes.

L’arrivée au pouvoir de Mussolini comme ailleurs en Europe rend la position de la Tunisie difficile à la merci à la fois d’un débarquement amphibie depuis la Sicile et le sud de la péninsule et une attaque depuis la Tripolitaine.

C’est à partir de 1928 que l’état-major se préoccupe d’organiser les défenses de la Tunisie avec quatre points : l’organisation défensive de Bizerte, l’organisation antiaérienne de Tunis, l’organisation défensive du Sud-tunisien et l’organisation de barrages défensifs, l’essentiel des ressources devant aller à la protection de Bizerte.

Les travaux commencent dès 1930 en ce qui concerne la défense du golfe de Tunis mais il faudra attendre 1935 pour que soient timidement commencés les premiers travaux dans le Sud-tunisien, alors même que le réchauffement des relations entre Rome et Paris ajourne un temps la question de la protection de la frontière tuniso-libyenne.

Cette embellie ne dure pas longtemps car en octobre 1935, l’Italie envahit l’Ethiopie mettant fin à cette lune de miel entre la France et l’Italie. Dès le mois de décembre, les travaux reprennent, aiguillonnés par le ministre de la Marine préoccupé par la nécessité de défendre Bizerte.

Le 30 décembre 1935, le ministre de la Guerre prescrit d’achever les travaux en Tunisie mais pour cela n’affecte que 400000 francs pour la main d’oeuvre militaire et un million pour le matériel. Les travaux se limitent donc à achever la position de Bizerte, à réaliser un centre de résistance pour barrage de route à la hauteur de l’oued Zigzaou et à organiser un môl de résistance dans le massif de Matmatas.

La défense antichar est améliorée à partir de juin 1936 avec l’envoi pour les défenses tunisiennes de 40 canons de 25mm avec 6000 coups et de plate-formes Arbel pour le tir de 75mm tous azimuts mais cet envoi ne résout pas la question de la défense du sud Tunisien délaissée en raison de budgets faméliques.

Le 6 juillet 1936, un nouveau programme de travaux est décidé et immédiatement entrepris mais le 12 août 1936, les travaux concernant le Sud-Tunisien sont suspendus. Il faut attendre le 4 septembre pour qu’à la suite d’une réunion rassemblant le général Hanotte _commandant supérieur des troupes de Tunisie_, le général Georges et le général Huré _inspecteur du génie_ que décision est prise de reprendre les travaux pour achever au plus tôt les fortifications de la ligne Mareth et de Bizerte.

La priorité est donc encore et toujours donnée à la protection de Bizerte et de Tunis avec la réalisation de barrages défensifs.

Le projet approuvé en janvier 1931 et se limite au stockage du matériel destiné à la réalisation de défenses pour barrer la route de Bizerte à des forces ennemies ayant débarqué dans le Golfe de Tunis et pour barrer la route de Tunis à des forces ayant débarqué dans le golfe d’Hammamet.

La défense terrestre de Bizerte avait été longtemps négligée, seuls existaient deux forts installés au Kébir et à Remel. Dès 1930, les études sont menées et la solution adoptée est de construire une ligne de blockaus barrant l’isthme de Remel pour interdire l’accès à Bizerte à des troupes ayant débarqué à l’est. Ces blockaus sont uniquement armés de mitrailleuses, négligeant la défense antichar, la menace des blindés italiens étant réduite.

Dès 1931-32 cette position est étendue à l’oued Gareck (au sud du lac de Bizerte) pour protéger l’Arsenal de Sidi-Abdallah en interdisant l’accès entre les montagnes du Djebel Mansour, le lac et le réduit fortifié de Metline-Zebib qui lui protège les batteries de la marine notamment les deux tourelles doubles de 340mm.

En janvier 1933, l’armée et la marine forme une commission mixte d’études pour étudier la défense du Secteur Fortifié de Bizerte.

Le 31 août 1933, l’armée de terre donne son accord sur les projets présentés qui prévoient de couronner tous les sommets de petits ouvrages dominant le lac de Bizerte, le tout organisés en cinq môles de résistance répartis en trois sous-secteurs (est, sud et ouest).

L’ensemble représente environ soixante-dix blocs (mitrailleuses ou FM), observatoires, postes optiques ou PC destinés à être occupés par des troupes disposant d’un armement de campagne, le tout réalisé par la MOM. A noter qu’aucune défense anticher n’est prévue.

La défense du Golfe de Tunis et de Sousse est assurée dans le sous-secteur de Tunis par une ligne de neuf points d’appui équipés de canons antichars de 47mm et de mitrailleuses qui sont destinés à interdire les débarquements sur les plages entre La Marsa et Hamman Lif, de part et d’autre de Tunis.

Dans le sous-secteur d’Hammamet, on ne trouve que six groupes de mitrailleuses plus des installations pour l’artillerie de position (quatre canons de 75mm fournis par la 2ème batterie du 162ème RAA) alors que dans le sous-secteur de Sousse, on trouve des groupes de mitrailleuses et des installations pour l’artillerie de position (deux canons de 75mm fournis par la 2ème batterie du 162ème RAA).

La défense du secteur de Sfax est assurée par des groupes de mitrailleuses et par des installations pour l’artillerie de position.

Alors que les travaux concernant les défenses du Nord de la Tunisie battent leur plein, ceux concernant le Sud-Tunisien n’ont pas commencé. Alors que la menace est évidente, les autorités françaises tergiversent alors que dès juillet 1931, le général Naullin inspecteur en AFN attire l’attention sur la vulnérabilité de la frontière entre la Tunisie et la Tripolitaine.

Il envisage une défense de Gabès, une fortification de campagne et non une position fortifiée permanente. Il envisage également de combattre dans les monts Matmatas pour user un ennemi opérant dans la plaine de Gabès.

En 1933, le général Georges succède au général Naullin. Il reprend l’idée de tenir la ligne Toujane-Mareth pour arrêter un adversaire progressant vers Gabès. Le Commandement Supérieur des Troupes de Tunisie entreprend une étude plus détaillée, le commandant Rime-Bruneau, étant chargé à partir du 7 décembre 1933 de coordonner les travaux.

La position est longue de 25km entre la mer et une petite colline, suivant le cours du Zigzaou, le seul obstacle naturel utilisable comme défense. Aucun réalisation n’est menée en 1934 en raison du manque de crédits et en 1935, le rechauffement des relations franco-italiennes empêche toute construction de fortifications.

Il faut attendre la fin 1935 pour que les travaux commencent, des travaux modestes. La ville de Gabès est ceinturée par une série de dix blockhaus d’infanterie et d’un observatoire, trois autres blockaus assurant la défense des plages.
Cette ligne de défense protège la ville mais laisse la possibilité pour un adversaire manoeuvrier de la contourner par l’ouest.

Le lieutenant-colonel Rime-Bruneau est convaincu que pour que la ligne soit efficace, il faut l’accrocher aux monts Matmatas ce qui double sa longueur (55km), le flanc oriental étant couvert par la mer, le flanc occidental par un relief tourmenté où la manœuvre est difficile, le Zigzaou moyennant quelques aménagements pouvant servir d’obstacle naturel.

Cette position bientôt connue sous le nom de Ligne Mareth se compose de points d’appui composés de petits blocs, de postes de commandement, d’épaulements d’armes automatiques ou antichars et de boyaux de liaison répartis entre une ligne principale de résistance (LPR) formée d’ouvrages se flanquant mutuellement et à 1550/2000m en arrière de celle-ci, une ligne d’arrêt avec des ouvrages battant les intervalles de la LPR.

On compte vingt-huit points d’appui sur la LPR (P1 à P28) et vingt et un sur la ligne d’arrêt (A1 à A20 + un A12bis) soit un total de 45 blockaus d’infanterie, 28 PC et huit casemates à canon.

Tout le long de la position, un obstacle antichar est réalisé avec près de l’embouchure du Zigzaou une inondation défensive, l’utilisation du Zigzaou en obstacle antichar avec l’aménagement des berges et dans la plaine, on trouve des rails antichars comme dans le Nord-Est.

Cette position comparable à des défenses de campagne est solide surtout face aux moyens déployés à l’époque par l’Italie mais elle à l’inconvénient de laisser 150km à la merci d’une offensive italienne venue de Tripolitaine.

A la fin des années trente, les forces d’Afrique du Nord commandés par le général Nogues envisagent de livrer bataille en Tripolitaine. Le lieutenant colonel Rime-Bruneau _le père de la ligne Mareth_ propose de verrouiller les deux axes menant à la Tripolitaine en transformant en point d’appui, les oasis de Ben Gardane er de Tataouine. Les travaux lancés durant la guerre de Pologne ne seront achevés qu’en 1942.

Comme en métropole, la tentation est grande de réaliser un front continu. Rime-Bruneau propose donc de prolonger la ligne Mareth au-delà des Matmatas pour se reprendre sur le grand Erg orientale afin d’éviter que la position soit tournée par l’ouest. Rime-Bruneau craint qu’un ennemi résolu s’empare du défilé de Ksar el Hallouf pour franchir le Dahar pour déboucher dans le dos de la ligne principale. Ces travaux vont être menés dans le cadre des travaux CEZF avec des ouvrages indépendants entourés de champs de mines et de barbelés.

18-Bases et arsenaux (8)

I-Base navale de Bizerte

Plan général du site de Bizerte

Plan général du site de Bizerte

Un site idéal

«Ce lac vaut à lui seul, la possession de la Tunisie toute entière…. Oui messieurs, si la France s’est installée en Tunisie c’est pour posséder Bizerte……» . Cette phrase prononcée par Jules Ferry le 23 avril 1887 explique plus qu’un long discours que la France à pour Bizerte les yeux de Chimène.

Il est cependant difficile d’imaginer que c’est uniquement pour Bizerte que la France s’est installé en Tunisie. Une fois le protectorat français sur la Tunisie imposé par le traité du Bardo de 1881, la question d’un point d’appui bien équipé, un pendant à la base navale de Toulon pour contrôler le détroit de Sicile, une voie d’eau stratégique entre les deux bassins de la Méditerranée.

Le site de Bizerte est un site merveilleusement propice avec une vaste étendue d’eau qui pouvaient être aisément reliée à la haute-mer ce qui permet à la marine de mettre la flotte à l’abri des obus d’une escadre ennemie.

Néanmoins, les travaux ne commencent pas immédiatement pour des raisons diplomatiques : ne pas mécontenter l’Angleterre qui n’était guère emballée que la France installe une base à proximité de Malte. Voilà pourquoi la Marine évacue Bizerte le 18 mars 1884.

Des travaux sont cependant menés. Un canal reliant le lac à la mer est creusé entre octobre 1886 et mars 1892. C’est à partir de 1897 que les travaux pour un véritable point d’appui à Bizerte commencent.

La crise de Fachoda en 1898 montre l’inquiétante faiblesse des points d’appui de la marine pour la défense de l’Empire et d’une simple base d’opérations, Bizerte devient une véritable base navale avec la construction de l’Arsenal de Sidi-Abdallah au fond du lac et donc à l’abri des obus d’une flotte ennemie.

Les travaux vont être menés régulièrement durant l’entre-deux-guerre mais il faudra attendre la décennie 1940 pour assister à de véritables travaux de modernisation, faisant de Bizerte l’une des bases navales les plus modernes de la marine nationale en compagnie de Cam-Ranh, un modèle qui aurait sans doute inspiré les projets de modernisation de Brest et de Toulon sans le déclenchement du second conflit mondial à l’automne 1948.

Description du site

Le Goulet

C’est la portion allongée du lac de Bizerte, une sorte de sas de 8km de long sur 300m de large relié à la mer par un canal artificiel d’un kilomètre de long (240m de large et 15m de profondeur en 1948) qui remplaçait un isthme séparant le lac de la mer.

C’est la partie opérationnelle de la base navale de Bizerte. Les rives sont aménagées pour pouvoir accueillir de nombreux navires pour les ravitailler en carburant, en munitions et en charges diverses.

Ces dépôts sont profondément enterrés pour les protéger des tirs de la flotte et nouveauté de l’aviation qui réduit l’utilité d’isoler la flotte sur le lac. Les dépôts implantés à 3km des rives du goulet et des tunnels passent sous l’ensemble «Sidi Ahmed/Karouba». Les travaux lancés en septembre 1940 sont achevés en septembre 1945.

La Nouvelle Rade

Jusque là, les navires étaient mouillés au milieu du lac quand ils n’étaient pas en travaux à Sidi-Abdallah ou quand ils ne se ravitaillaient pas dans le Goulet. Pour rationaliser l’espace, on décide de construire à proximité de l’Arsenal de  Sidi Abdallah des kilomètres de quai et des digues pour créer un vrai mouillage comparable à la Rade-Abri à Brest.

Les travaux commencés en juin 1944 sont achevés en mars 1948 même si un budget moins important que prévu à obligé la marine à revoir à la baisse le projet d’origine qui ne permis d’accueillir que des croiseurs et des contre-torpilleurs, les cuirassés et les porte-avions devant continuer à mouiller au milieu du lac. Les sous-marins restent mouillés dans la baie Ponty où les installations sont améliorées avec des dépôts rationalisés et mieux protégés des coups ennemis.

L’Arsenal de Sidi-Abdallah

Plan de l'Arsenal de Sidi-Abdallah en 1935/36 avant les travaux d'expansion

Plan de l’Arsenal de Sidi-Abdallah en 1935/36 avant les travaux d’expansion

Cet Arsenal est construit à la fin du 19ème siècle au fond du lac de Bizerte hors de portée de l’artillerie navale de l’époque. Bien équipé, il dispose en septembre 1939 de quatre bassins, deux de 250m (formes n°1 et 2) et deux de 120m (formes n°3 et n°4).

La priorité est d’agrandir les bassins, la marine voulant pouvoir caréner des contre-torpilleurs et des croiseurs légers dans les formes n°3 et 4, des cuirassés, des croiseurs lourds et des porte-avions dans les formes n°1 et 2.

Les travaux sont menés parallèlement sur les quatre bassins sans que leur utilisation ne cesse. Entamés en janvier 1941, ils sont achevés en mars 1944. Outre l’extension, les pompes des bassins sont changées et protégées dans un blockhaus. Les grues alors présentes sont remplacées par des grues plus puissantes.

Les ateliers, les fonderies et les stocks sont totalement réorganisés pour améliorer l’efficacité de l’Arsenal qui assure les travaux aussi bien sur les unités de la 6ème Escadre Légère mais également au profit d’unités basées à Toulon que ce soit pour des raisons accidentelles (échouage du Strasbourg et de l’Alsace) ou de saturation de l’Arsenal de Toulon.

Les fortifications

En septembre 1939, les défenses maritimes du secteur de Bizerte peuvent être considérées comme très correctes surtout si on les compare à celles de Cherbourg, de Brest ou encore de Toulon. La raison est simple : la menace italienne sur Bizerte en particulier et sur la Tunisie en général.

L’ensemble du dispositif représente 11 batteries et 54 canons (trois batteries d’artillerie principale avec deux tourelles doubles de 340mm et 8 canons de 240mm; six batteries d’artillerie secondaire de 164 et de 75mm et deux batteries d’artillerie légère de 75mm) et à ce dispositif s’ajoute huit batteries d’artillerie antiaérienne et 8 sections de mitrailleuses de 13.2mm.

Ce dispositif est réparti de la façon suivante :

-Roumadia (rive sud) 4 canons de 240mm

-Rara (rive nord) 4 canons de 240mm

-El Metline : 4 canons de 340mm en deux tourelles doubles

-Cap Bizerte (rive nord) : 4 canons de 164mm et 2 canons de 75mm

-Djebel Soumeur (rive nord) : 4 canons de 164mm et 2 canons de 75mm

-Cap Zebib (rive sud) 3 canons de 164mm et 2 canons de 75mm

-Chreck ben Chabane (rive sud) 4 canons de 164mm et 2 canons de 75mm

-Remel Djebel Chabane (rive sud) 3 canons de 164mm semi-mobile

-El Euch (rive nord) 4 canons de 164mm

-Batterie de la Maison Cotonnière 4 canons de 75mm

-Batterie du Coudia 4 canons de 75mm

Entre 1940 et 1948, ces batteries sont modernisées avec réfection de la maçonnerie, installation de groupes électrogènes…….. .

Si les canons de 164, de 240 et de 340mm sont maintenus, les canons de 75mm sont remplacés par douze canons de 90mm modèle 1939 soit six affûts doubles sous masque  et sur plate-forme rotative.

Les huit batteries antiaériennes disposent en septembre 1939 des moyens suivants :

-Batterie n°1 à Ben Negro équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°2 à Djebel Abiod équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°3 à Ras Chabaa équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°4 à Sidi Yahia équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°5 à Oued Guenine équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°6 à Mergazine équipée de 4 canons de 75mm modèle 1922

-Batterie n°7 à Sidi-Zid équipée de 4 canons de 90mm modèle 1932

-Batterie n°8 à Remel équipée de 4 canons de 90mm modèle 1932

A ces trente-deux canons s’ajoutent huit sections de mitrailleuses de 13.2mm pour la défense antiaérienne à basse altitude. Une est déployée entre Ben Negro et le goulet, deux en baie Ponty, une à Sidi-Zid, deux à Sidi-Yahia et deux autres à Sidi-Abdallah.

Entre 1940 et 1948, les canons de 75mm sont progressivement remplacés par des canons de 90mm plus performants ce qui porte avec les canons de défense côtière à un total de quatre quatre pièces qui à la mobilisation seront complétés par des pièces de l’armée de terre.

Les mitrailleuses de 13.2mm sont remplacées par des canons de 25mm plus performants, rendant Bizerte non pas invulnérables aux raids aériens mais une pierre coriace à détruire pour une aviation ennemie (sous entendue italienne).
La défense terrestre à longtemps été négligée mais les menaces italiennes et les rodomontades mussoliniennes menacent la Tunisie et notamment Bizerte qui reçoit la priorité en termes de crédits et de moyens. Ces défenses se composent de simples blockhaus équipés de mitrailleuses de fusils-mitrailleurs sans réelles défenses antichars.

Ces défenses antichars sont réalisées entre 1944 et 1947 avec la construction de quinze blockaus antichars (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM). En temps de guerre, des blockaus de campagne, des tranchées et des champs de mines seront creusées/installées.

Un bataillon de fusiliers marins est chargée de la défense des principales installations de Bizerte en liaison en cas d’invasion italienne avec les unités de l’armée de terre notamment le 4ème régiment de tirailleurs tunisiens dont c’est la mission principale pour ne pas dire exclusive.

Navires basés à Bizerte en septembre 1948

Nouvelle Rade

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin _navire-amiral de la 6ème Escadre Légère_

-Croiseur léger La Galissonnière

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Croiseur léger La Marseillaise

-Contre-torpilleur Vauquelin (7ème DCT)

-Contre-torpilleur Chevalier Paul (7ème DCT)

-Contre-torpilleur Tartu (7ème DCT)

-Contre-torpilleur Mogador (11ème DCT)

-Contre-torpilleur Volta (11ème DCT)

-Contre-torpilleur Hoche (11ème DCT)

-Torpilleurs légers  L’Alsacien Le Breton Le Corse et Le Tunisien (3ème DT)

-Pétrolier La Mayenne

-Pétrolier Mékong

-Transport littoral Golo

-Navire hydrographe Pelican

-Cargo rapide Oran

-aviso-dragueurs Chamois Gazelle Surprise et Rageot de La Touche (5ème DEL)

-aviso-dragueurs La Joyeuse La Furieuse La Malicieuse et l’Enseigne Bisson (8ème DEL)

-Chalutiers armés L’Ajacienne et La Bônoise

-Chasseurs de sous-marins CH-15 CH-16 CH-51 et CH-52

-Vedettes lance-torpilles VTB 40 42 44 46 et 48 (2ème ELM)

-Vedettes lance-torpilles VTB 29 30 31 32 33 34  (5ème ELM)

Site de Karouba

-Ravitailleur d’hydravions L’Engageante et Sans Pareil

-Aviso (utilisés comme auxiliaires) Tahure et Epinal

Arsenal de Sidi-Abdallah

-Remorqueur de haute-mer Belier

-Remorqueur de 1000ch Tebessa

-Remorqueurs de 600ch Kairouan et Sousse

-Remorqueurs de 750ch Garance et Genièvre

-Gabares L’Antée  La Puissante La Servante et La Mordante

Baie Ponty

-Sous-marins Phenix Ventôse Frimaire Prairial (9ème DSM)

-Sous-marins Aber Wrach Ile de Batz Tromelin (10ème DSM)

-Sous-marins Ile de Molêne Clipperton et Porquerolles (11ème DSM)

-Sous-marins Vendémiaire Nivôse Floréal Messidor (17ème DSM)

-Sous-marins Turquoise Saphir Nautilus Rubis (20ème DSM)

17-Aviation navale (51)

Lioré et Olivier H-43

Lioré et Olivier H-43 sur une catapulte du Commandant Teste

Lioré et Olivier H-43 sur une catapulte du Commandant Teste

A une époque où l’industrie aéronautique française est encore largement artisanale, il est difficile pour la marine (comme pour l’armée de l’air) de confier la construction d’un appareil à un seul constructeur. D’où l’habitude de commander un appareil qui n’avait pourtant pas triomphé au concours pour lequel il avait postulé.

Comme ce fût le cas avec le Loire 70 _qui avait perdu face au Bréguet Bizerte_, le Loire 130 vit également son concurrent, le Lioré et Olivier H43 être produit en série et comme le Loire 70, cet appareil ne connu pas le succès escompté par son constructeur.

Le Lioré et Olivier H-43 effectua son premier vol le 4 décembre 1934 mais la mise au point fût tellement longue et les modifications tellement nombreuses que ce n’est qu’en juillet 1939 que l’appareil pu entrer en service. 20 exemplaires étant commandés par la marine, exemplaires qui équipèrent deux unités.

-Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, l’escadrille E-7 est équipée de six hydravions d’exploration Loire 70.

Cet appareil qui connait d’importants problèmes techniques est interdit de vol le 12 février 1940 après deux accidents. L’escadrille est faute de mieux rééquipée avec huit Lioré et Olivier H43 à l’origine prévue pour l’escadrille 3S5.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-7 intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Karouba (hors ceux rattachés aux croiseurs de la 6ème EL) et un mois plus tard en octobre 1940, l’escadrille E-7 devient escadrille 8E.

En juin 1941, l’escadrille 8E est transformée sur Bréguet Br790, recevant douze hydravions pour remplacer six Lioré et Olivier H43, appareils qui sont aussitôt feraillés qui ne seront pas regrettés par leurs équipages.

-En septembre 1939, l’escadrille 3S1 est basée à Hyères-Le Palyvestre avec pour équipement des Gourdou-Lesseure (deux GL.810, trois GL.811, neuf GL.812 et deux GL.813) qui n’étaient plus de première jeunesse. Elle ne tarde pas à se redéployer à Saint Mandrier pour assurer la protection des approches maritimes de Toulon.
A l’issue de la guerre de Pologne, l’escadrille est transformée sur Lioré et Olivier H43, un hydravion monoplan bi-flotteur à l’esthétique et à l’aérodynamisme douteux mais il n’y à pas de meilleur appareil disponible pour le moment.

A partir du 15 septembre 1940, l’escadrille 3S1 intègre la 2ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés dans la région de Toulon, la 3S1 retrouvant à cette occasion son ancienne base de Hyères-Le Palyvestre. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille 3S1 devient l’escadrille 2R.

Le 12 juin 1941, le personnel de l’escadrille 2R rallie Les Mureaux où ils prennent en charge douze Consolidated PBY-2 Catalina qui vont avantageusement remplacer les H43 qui sont retirés du service et feraillés.

Caractéristiques Techniques du Lioré et Olivier H-43

Type : hydravion triplace de surveillance

Poids : à vide 1760kg en charge 3375kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 11.00m Hauteur 3.85m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 9Vb de 650ch

Performances : vitesse maximale 222 km/h distance franchissable 850km plafond opérationnel 6200m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm

Bréguet Br790

Bréguet Br790

Bréguet Br790

En 1937, la marine nationale lança un programme pour un hydravion de patrouille côtière. La firme Bréguet proposa le Br790 Nautilus, un hydravion à coque à hélice propulsive, une configuration identique à celle du Loire 130 que le nouvel appareil doit remplacer pour les unités à terre.

Deux prototypes sont commandés en 1938 et le premier d’entre-eux effectue son premier vol à l’été 1939 à Biscarosse, le second modifié avec un fuselage allongé 30cm participant aux essais officiels en février 1940.

Une première commande est passée par la marine en août 1940 pour 54 appareils qui sont livrés entre octobre 1940 et mars 1941.

Une deuxième commande est passée en juin 1942, les vingt-sept appareils livrés entre septembre et décembre 1942 servant à constituer un volant de fonctionnement tout comme une troisième commande en juin 1945 avec vingt-sept appareils qui sont livrés entre septembre et décembre de la même année.

Une dernière commande est passée en septembre 1946 pour vingt-quatre appareils, douze devant être mis en ligne et douze alimentant le parc de réserve, les  appareils en question étant livrés entre octobre 1946 et avril 1947.

Quand la guerre éclate en septembre 1948, Bréguet venait de recevoir une nouvelle commande de 45 appareils pour anticiper sur les futures pertes.
-L’Escadrille 8R basée à Karouba au sein de la 8ème FH est la première unité à recevoir le nouvel hydravion de surveillance. Elle reçoit ses six premiers appareils le 13 décembre 1940 suivis des six autres le 15 janvier 1941.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

-L’Escadrille 8E reçoit le Bréguet Br790 en juin 1941, les douze hydravions remplaçant six Lioré et Olivier H43.

Ces appareils vont opérer principalement au profit de la 6ème Escadre Légère, étant les yeux des croiseurs Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise sans oublier au profit des autres unités. Ils menaient des missions de surveillance ainsi que de nombreux exercices en solitaire ou avec les unités de la 6ème EL.

L’escadrille 8E est toujours équipée de cet appareil le 31 août 1948, trois appareils de l’unité étant des appareils de remplacement venus de métropole. Ils vont participer à des missions de surveillance au large de la Tunisie.

-L’Escadrille 3R basée à Lanvéoc-Poulmic remplace ses Loire 130 par huit Bréguet Br790 en juillet 1941.

Les Bréguet Br790 sont toujours en service en août 1948, l’unité ayant perdu deux appareils par accident, appareils remplacés, l’escadrille 3R disposant de huit appareils le 31 août 1948, nombre porté à partir du 5 septembre à douze appareils par apport d’appareils neufs et de réservistes.

L’escadrille 3R va mener des patrouilles permanentes dans le Golfe de Gascogne pour couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.

-L’Escadrille 6R  basée sur l’Etang de Berre et équipée de douze Loire 130 est transformée en août 1943 sur douze Bréguet Br790

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

-L’Escadrille 1R basée à Cherbourg-Querqueville avec pour équipement huit Loire 130. Quand elle est transformée sur dix Bréguet Br790 en septembre 1943, elle ne disposait plus que de six Loire 130.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si trois des dix appareils de l’unité ont remplacé des appareils accidentés et trop endommagés pour être réparés à un coup raisonnable.

Le 1er septembre 1948, l’unité reçoit l’ordre de maintenir des patrouilles permanentes au large de Cherbourg et de l’estuaire de la Seine. Ce dispositif est maintenu en raison du conflit en mer du Nord qui pourrait déborder en Manche.
-L’Escadrille 23E est créée en septembre 1947 sur la base d’Aspretto au sein de la nouvelle 12ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les appareils de ce type basés sur l’île de Beauté. Cette nouvelle escadrille est équipée de douze Bréguet Br790.

Quand les tensions deviennent palpables en Europe, Marine Corse décide de disperser ses forces pour réduite leur vulnérabilité. C’est ainsi qu’une partie de l’escadrille 23E reçoit l’ordre de rallier Porto-Vecchio sur la côte orientale de l’île pour mieux surveiller la mer Tyrrhénienne et désengorger Aspretto.

Six hydravions arrivent le 3 septembre mais les installations sont encore loin d’être opérationnelles bien que l’équipage du ravitailleur Sans Reproches plus des unités du génie de l’armée de terre y mettaient tout leur coeur.

Cela n’empêche pas les Bréguet Br790 de mener des patrouilles intensives avec la menace potentielle de la chasse italienne à partir du 5 septembre 1948.

Au 5 septembre 1948, la marine nationale à reçu 132 appareils et 45 sont encore en commande. Un total de 66 appareils ont été mis en ligne et 14 perdus lors d’exercices. Cela laisse un stock de 52 appareils.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br790 Nautilus

Type : hydravion triplace de surveillance côtière

Poids : à vide 2700kg en charge 3600kg

Dimensions : Envergure 17.00m Longueur 13.00m Hauteur 4.00m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xirs 12 cylindres de 720ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 310 km/h à 2100m distance franchissable 900km plafond opérationnel 6000m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes avec 800 cartouches chacune, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière avec 950 cartouches. Deux bombes de 75kg sous les ailes.

17-Aviation navale (17)

Escadrille 6R

En septembre 1939, existe la flottille F1H rattachée au transport d’hydravions Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R.

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement.

A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 7R

La Section de Surveillance des Antilles devient le 17 septembre l’escadrille 8S2. Basée à Fort de France, elle est équipée d’un Gourdou-Leseurre GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Chargés de la protection des Antilles contre les sous-marins et contre les raiders, elle reste pendant de nombreuses années la seule unité de l’aéronavale dans la région.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Potez 452 attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Potez 452

Potez 452

Courant 1943, les Potez 452 des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des sept appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

Escadrille 8R

Le 1er septembre 1939, l’escadrille 4S1 est l’escadrille d’active de surveillance de la 4ème région maritime (Premar IV). Basée à Karouba, elle est équipée de neuf CAMS 55.2 et trois CAMS 55.10.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés à Karouba prêt de Bizerte avant de devenir l’escadrille 8R en octobre 1940 avec toujours des CAMS 55 en service.

Le 13 décembre 1940, les six premiers Bréguet Br790 destinés à la 8R arrivent à l’hydrobase des Mureaux pour être pris en charge par leurs équipages. Durant un mois, ils forment leurs équipages et leurs collègues encore sans «montures», les six autres Bréguet n’arrivant aux Mureaux qu’à la mi-janvier.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

Escadrille 9R

En septembre 1939, la Section de Surveillance de Tahiti basée à Fare-Ute prêt de Papeete devient l’escadrille 8S5 mais son équipement ne bouge pas avec un CAMS 37.11 et de deux CAMS 55.1.

Véritable escadrille de souveraineté, elle devient en septembre 1940, l’escadrille 9R ne dispose plus à la fin de 1941 que de deux CAMS 55.1, le CAMS 37.11 ayant été réformé.

Les CAMS 55.1 sont remplacés en 1942 par quatre Latécoère 298 utilisés comme hydravions de surveillance et non comme hydravions torpilleurs. Ces appareils ayant appartenu à la 2T avant sa transformation sur CAO-700M sont toujours en service le 31 août 1948.

Escadrille 10R

L’escadrille 8S4 est activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 réquisitionné, une mesure transitoire en attendant l’arrivée en unité de six Loire 130 prévus par le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrivent en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.

En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

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D-Missions et tactiques

Couvrir et appuyer la flotte

La mission de l’Aviation Navale est d’assurer la couverture aérienne des différentes flottes et d’assurer son appui :

-Les groupes aériens embarqués doivent couvrir et appuyer le corps de bataille. Les chasseurs D-790, D-795 et MB-159M doivent protéger les cuirassés et les croiseurs de bataille des avions-torpilleurs et des bombardiers en piqué ennemis alors que les avions-torpilleurs et les bombardiers en piqué amis doivent amoindrir, ralentir le corps de bataille eadverse en particulier si notre corps de bataille est inférieur à celui de l’ennemi.

Les avions d’observation embarqués doivent repérer et pister les navires ennemis. Ils peuvent attaquer des cibles aux défenses limitées dans des missions de reconnaissance armée.

Latécoère Laté 299

Latécoère Laté 299

La menace sous-marine doit également être prise en compte ce qui explique que les avions-torpilleurs Laté 299 puis 299-5 sont régulièrement utilisés pour des patrouilles ASM qui à défaut d’être une assurance tout risque rendent difficile que l’écran des torpilleurs soit dépassé.

Il n’est donc pas (encore ?) question de confier le cœur du dispositif tactique aux porte-avions qui sont vus comme des auxiliaires brillants mais des auxiliaires tout de même.

-Les escadrilles d’hydravions basés à terre ont pour principale mission la reconnaissance stratégique et la lutte ASM.

L’envoi de troupes d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire en Métropole rend nécessaire l’organisation de convois entre les ports de l’AOF, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie et ceux du sud de la France, convois qui doivent bénéficier d’une couverture aérienne permanente. La présence d’un hydravion étant jugé comme suffisante pour contrarier la poursuite du convoi par un sous-marin.

-Les escadrilles d’hydravions torpilleurs doivent assurer à la fois des patrouilles ASM mais également des missions offensives contre la navigation ennemie.

-Les escadrilles d’avions basés à terre doivent assurer différentes missions. Elles doivent assurer la protection des côtes, des bases de la marine mais également mener des opérations offensives en bénéficiant du fait que les bases nord-africaines sont hors d’atteinte d’une menace terrestre italienne.

Les escadrilles de chasse basées à terre ont pour mission première de protéger les bases navales de la marine avec ou sans le soutien des unités de l’armée de l’air dont la mission première est la protection active du territoire en traquant les bombardiers allemands et italiens qui ne manqueront d’attaquer le territoire national.

Cela n’exclut pas des missions d’escorte de bombardiers et des avions-torpilleurs basés à terre notamment lors des raids dans des régions où la menace de la Regia Aeronautica voir de la Luftwafe est prégnante.

Les avions de patrouille maritime auront deux missions différentes. Les CAO-700M, puissants quadrimoteurs seront chargés de mener une veille permanente dans les zones sensibles comme le Golfe de Gascogne, le détroit de Sicile……. .

Ils pourront mener aussi des missions de lutte ASM en chargeant leurs soutes de grenades ASM aéroportées, leur efficacité dans cette mission ne pouvant qu’être décuplée par la mise au point d’un détecteur acoustique aéroporté.

Les Bloch MB-175T seront chargées de missions de reconnaissance armée. Armés de bombes et de roquettes, ces bimoteurs meneront des missions de patrouille, de maraude prêts à intervenir contre la navigation ennemie qu’elle soit militaire ou civile.

Les bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456 seront chargés de missions d’attaque planifiées, décollant par exemple suite à la découverte d’un convoi par un hydravion ou un avion de patrouille maritime CAO-700M et Bloch MB-175T.

Cas particuliers

Quand la France entre en guerre en septembre 1948, l’emploi de l’aviation navale est réglé par un texte daté de septembre 1944.

Il à été rédigé par le CV Sanguinetti qui après avoir commandé l’escadrille 4C basée à Sidi-Ahmed de 1942 à 1944 et avoir effectué un passage par l’EMG, commandera la 10ème flottille d’hydravions à Arzew de 1946 à 1948, prenant ensuite le commandement du porte-avions Joffre à Toulon au moment de la déclaration de guerre.

Ce document indique les axes généraux de l’action de l’Aviation Navale qu’elle soit basée à terre ou embarquée puis des exemples, des pistes d’actions plus précises en fonction des théâtres d’opérations.

-En Manche et en mer du Nord, les unités de la CNAN pourraient empêcher un déploiement massif de la Kriegsmarine en mer du Nord, d’appuyer l’ELN, les marines belges, néerlandaises et britanniques.

-Dans l’Atlantique, l’absence de menace navale majeure pousserait les unités de la CAAN à nettoyer le Golfe de Gascogne d’un éventuel déploiement de sous-marins allemands voir espagnols (même si le CV Sanguinetti estime cette hypothèse peu vraisemblable) et de couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.

Des missions plus offensives seront également possibles notamment pour les groupes aériens des porte-avions Painlevé et Henriette de France qui pourraient dissuader l’Espagne de nous attaquer mais plus vraisemblablement, ces porte-avions soient passeront en Méditerranée ou renforceront la Home Fleet en mer du Nord.

-En Méditerranée, les CNMAN et CSMAN auront fort à faire tant la menace de la Regia Marina est jugée prégnante.

Se rappelant de l’expérience de la guerre de Pologne, le CV Sanguinetti estime que l’Italie ne déclenchera pas la guerre ce qui permet d’envisager une phase défensive durant laquelle la répartition des rôles sera la suivante :

Les escadrilles basées à terre qu’il s’agisse d’hydravions et d’avions seront chargées de couvrir les convois entre la métropole, l’Afrique du Nord et le Levant, couverture contre les sous-marins et les navires de surface.

Les groupes aériens embarqués du Joffre et du Commandant Teste auront aussi leur rôle à jouer en assurant au sein de groupes de combat la couverture éloignée des convois en empêchant les cuirassés et surtout les croiseurs de la Regia Marina d’arriver à portée de tir.

En phase offensive, les unités basés à terre assureront la traque de la navigation italienne, des navires de guerre mais également des missions de mouillage de mines. Ils appuieront également les navires de surface mais également les sous-marins.

-Le CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) aura une mission essentiellement défensive pour couvrir la navigation allant et venant des mandats syriens et libanais. Ils opéreront également en coopération avec la Mediteranean Fleet basée à Alexandrie. Une attitude plus offensive est bien entendue possible notamment contre le Dodécanèse.

-Le CAGAN (Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale) aura pour principale mission de couvrir les Caraïbes contre la menace des sous-marins et des raiders, menant des patrouilles avec et sans l’appui des navires de surface. Ils opéreront en collaboration avec les avions et hydravions basés à Dakar.

-Le CAEFAN (Commandement de l’Afrique Equatoriale Française de l’Aviation Navale) aura pour principale mission la lutte contre les sous-marins et les raiders de surface. La présence de forces navales italiennes non négligeables en mer Rouge devrait voir de possibles affrontements entre la marine italienne et l’aviation navale dans la région.

-Le CPAN (Commandement Pacifique de l’Aviation Navale) aura essentiellement des missions de souveraineté, les menaces contre la Nouvelle Calédonie et la Polynésie semblant réduites.

-Le CIAN (Commandement Indochine de l’Aviation Navale) aura fort à faire tant la menace japonaise contre l’Indochine est évidente.

Si le groupe aérien de l’Alienor d’Aquitaine aura pour principale mission de couvrir les FNEO (un croiseur lourd, un croiseur léger, quatre torpilleurs légers),  les avions et hydravions basés à terre auront pour mission de rendre inconfortable à la marine japonaise le Golfe du Tonkin et les côtes de l’Annam et de la Cochinchine.