Le Conflit (8) Norvège (8)

Des combats violents qui ne préjugent rien de bon pour la suite

Sur mer on se bat !

Quand le conflit éclate en Norvège les surfaciers rêvent d’une nouvelle bataille du Jutland, d’un affrontement décisif. Divulgachage : elle n’aura pas lieu. Il y aura des affrontements mais très localisés, très limités loin d’une redite de l’affrontement titanesque des 31 mai et 1er juin 1916.

On assistera essentiellement à des duels entre croiseurs et destroyers avec parfois l’engagement d’un porte-avions et de cuirassés.

Le 5 septembre 1948 la marine allemande tente un coup de main amphibie sur la capitale danoise dans l’espoir de surprendre le roi et le gouvernement.

Le Skjold

Ce raid échoue sous les tirs précis des cuirassés garde-côtes Skjold et Iver Hvitfeldt qui endommagent légèrement les deux croiseurs engagés. Dans la journée du 5, à plusieurs reprises des échanges de tir ont lieu mais sans réels dommages.

L’engagement de cuirassés aurait pu être possible pour neutraliser ces cuirassés garde-côtes mais les allemands préfèrent envoyer leur aviation le lendemain. Puisque la marine à échoué, peut être que l’aviation fera mieux….. .

Le Skjold est châtié le premier. Visé par des Dornier Do-217 il encaisse par moins de six bombes de 500kg qui le transforme en une annexe de l’enfer. Il chavire et sombre dans le port de Copenhague, l’épave étant relevée après guerre et démolie.

Son sister-ship est endommagé alors qu’il avait décidé de rallier la Suède pour y être interné. Le 11 septembre 1951 il appareille clandestinement de Suède dans l’espoir de rallier la Grande-Bretagne mais surpris par un sous-marin allemand, il est torpillé et envoyé par le fond.

En 2022 cette idée paraît complètement folle mais comme le disait un survivant «C’était tellement dingue de vouloir appareiller en pleine nuit d’un port suédois, de franchir des détroits minés que les allemands ne pouvaient imaginer que nous tenterions le coup ! Foutus sous-marins toujours là pour gâcher la fête !».

Le 7 septembre 1948 le dragueur de mines ex-torpilleur Narhvalen est surpris par des S-Boot. Il encaisse une torpille qui le casse en deux, le navire coulant rapidement, les quelques survivants déclarant après guerre que les vedettes ont mitraillé les naufragés.

Le croiseur danois Niels Juel

Le croiseur léger Niels Juel endommagé le 6 septembre 1948 par une bombe de 250kg met cap sur la Grande-Bretagne. Lent et sans escorte ses chances de survie étaient nulles ou presque. Et pourtant le 7 septembre 1948 à l’aube il arrive à Rosyth acclamé par tous les navires britanniques et français présents au port.

Non seulement les marins au poste de bande lancent un triple hourrah mais en plus toutes les cloches des navires et les canons de salut ont retentit provoquant un début de frayeur chez les habitants qui pensaient que les allemands avaient débarqué !

La raison de cet accueil ? Durant son transit le croiseur à surpris en surface le U-44 qui à été éperonné par le navire danois qui en retire un surnom tout trouvé : Iron Niels (le Niels de fer). Ce sera cependant la fin de sa carrière puisqu’il deviendra à Rosyth le navire-amiral statique du Danish Naval Group (DNG), lieu de travail mais aussi de cérémonies.

La veille le 6 septembre 1948 le croiseur-éclaireur Tordenskjold est victime d’une mine…..danoise ayant rompu ses amarres.

Une brèche de 30m est ouverte au milieu du navire et très rapidement l’avant se détache au niveau du bloc-passerelle du croiseur emportant dans les flots de la Baltique une partie de l’équipage. L’arrière reste à flot de longues minutes permettant aux marins d’évacuer et de rallier la terre.

Dérivant vers les côtes suédoises, elle est prise en charge par un remorqueur suédois qui le ramène à Goteborg. La coque est inspectée, les corps au nombre de 44 sont identifiés et inhumés en Suède. Elle est ensuite remorquée au large et détruite par l’artillerie côtière suédoise.

Le même jour les torpilleurs Storen et Sohunden sont sabordés dans le port de Copenhague dans l’espoir de l’embouteiller. Cette opération n’à pas le succès escompté, les navires relevés par les allemands seront envoyés à la feraille sans autre forme de procès. Leurs sister-ship Springeren et Havoinen survivent, se réfugient en Grande-Bretagne mais pour eux la guerre est déjà terminée.

Les marines alliées et allemandes vont également s’affronter en mer du Nord mais au grand désappointement des surfaciers il n’y aura pas de revanche de la bataille du Jutland mais des affrontements confus et aléatoires comme si la Kriegsmarine, la Royal Navy et la Royale craignaient une bataille trop violente qui aurait provoqué des pertes telles qu’elles seraient impossibles à combler.

Au risque d’être basique, d’être simple perdre un navire ce n’est pas simplement un tas de métal ce sont aussi des hommes blessés, tués, traumatisés. Une chose qui est plus difficile à remplacer.

Le porte-avions Painlevé

Le 17 septembre 1948 les porte-avions HMS Malta et Painlevé lancent une opération majeure sur la capitale norvégienne visant notamment l’aérodrome d’Oslo-Fornebru où de nombreux appareils de transport sont détruits, la piste en dur est très endommagée et si des appareils sont abattus par la DCA et la chasse l’opération est véritable succès.

Schéma de la classe Malta

Dans l’après midi la Lufwaffe réagit lançant un raid de répresaille qui coûte aux alliés le destroyer HMS Encounter et le torpilleur d’escadre Le Temeraire.

Le cuirassé Lorraine est endommagé par deux bombes de 250kg mais le vétéran (trente-deux ans de carrière) à le cuir tanné par les années même si son allure n’à plus rien à voir avec l’origine.

Le 19 septembre 1948 la petite escadre française composée du porte-avions Painlevé, des torpilleurs d’escadre Intrepide Cimeterre Arquebuse et du cuirrassé Lorraine naviguent au large de Trondheim, préparant une opération contre la ville où les allemands sont solidement retranchés.

Alors que le porte-avions préparait l’opération d’énormes gerbes d’eau signale l’arrivée de grosses unités. Encore aujourd’hui on ignore comment l’arrivée du cuirassé Hidenburg et du croiseur lourd Tegetthoff à pu passer inaperçue.

Ce n’est de toute façon pas le moment pour se poser une telle question cette fois c’est la survie d’une escadre qui est en jeu car naturellement l’aviation voir les sous-marins allemands ne vont pas tarder à faire leur apparition.

Le porte-avions se replie vers le sud pour lancer ses avions de combat et pour gagner du temps le cuirassé Lorraine va s’il on peut dire se sacrifier pour protéger le porte-avions, justifiant pleinement son rôle d’escorteur.

Il n’est pas seul car si le Cimeterre couvre le porte-avions, les deux autres torpilleurs vont tenter de soutenir le cuirassé.

Le combat est confus, le temps se dégradant rapidement avec des grains et un brouillard qui donne des allures crépusculaires au combat qui va hélas être fatal au sister-ship des Bretagne et Provence.

Le cuirassé allemand va encaisser trois obus de 340mm et huit obus de 130mm qui vont le mettre hors service pour quelques temps mais sa vengeance va être terrible puisqu’il va placer trois obus de 406mm dans le cuirassé français qui va également encaisser trois obus de 203mm du Tegetthoff et des obus de moindre calibre.

Après une demi-heure de combat le cuirassé français commence à s’incliner. Les deux navires allemands conscients de la présence d’un porte-avions, craignant une attaque aérienne préfèrent se replier en profitant d’un grain.

Quand les avions du Painlevé apparaissent enfin ils ne trouvent plus que l’Intrepide légèrement endommagé après avoir coulé au canon et à la torpille le Z.5 Paul Jacobi, son sister-ship Arquebuse ayant été coulé par le Tegetthoff. Les survivants sont récupérés par le torpilleur puis transportés en Grande-Bretagne en attendant une nouvelle affectation.

De leur côté les navires allemands vont rallier Trondheim pour penser leurs plaies en attendant une remise en état en Allemagne. L’Hidenburg est clairement hors de combat car si la coque et l’appareil propulsif sont en état, l’armement à subit de sérieuses avaries, les tourelles II et IV sont à remplacer, une bonne partie de l’artillerie secondaire doit également être changée.

De son côté le Tegetthoff à été moins soumis au feu du cuirassé et n’à encaissé qu’un obus de 340mm mais une floppée d’obus de 130mm et une torpille de l’Arquebuse, victoire posthume de notre torpilleur d’escadre qui comme on disait jadis «à bien mérité de la patrie».

Si le croiseur lourd continuera le combat durant la Campagne de Norvège mais subira des travaux importants à Kiel entre novembre 1948 et mars 1949, le cuirassé lui restera mouillé à Trondheim jusqu’au 7 novembre 1948 quand il peut enfin rallier l’Allemagne pour des travaux de remise en état de modernisation qui vont durer jusqu’en juillet 1949.

Le 23 septembre 1948 un nouvel affrontement naval oppose dans le sud du pays la Royale et la Kriegsmarine.

Le cuirassé Normandie est sérieusement endommagé par les obus de 406mm du Von der Tann, le sister-ship de l’Alsace encaissant cinq obus de 406mm et quatre obus de 203mm de l’Amiral Reuter.

Si le croiseur lourd n’est que légèrement endommagé le cuirassé est sérieusement endommagé après avoir encaissé six obus de 380mm et vingt-quatre obus de 130mm. Ramené en Allemagne, il est réparé et remis en service en juin……1950.

Le porte-avions Painlevé est lui aussi endommagé par un obus de 203mm mais les deux navires français parviennent à se replier sur la Grande-Bretagne.

Si pour le cuirassé la guerre est terminée (il sera ramené en France en septembre 1952 transformé en ponton et utilisé jusqu’en 1975 quand il est démoli) le porte-avions sera rapidement réparé et pourra à nouveau participer aux combats de la Campagne de Norvège (1948).

HMS Glasgow, l’un des dix croiseurs de classe Town

Le 25 septembre 1948 le croiseur léger HMS Glasgow pilonne les troupes allemandes dans la région de Trondheim, ses canons de 6 pouces tirant 120 coups avant de rompre le combat. Au cours du repli il tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote allemandes. Encaissant trois torpilles, il se casse en deux ne laissant que fort peu de survivants.

KMS Z.20 Karl Gaster

Toujours le 25 septembre 1948 le Zerstörer Z.20 Karl Gaster en patrouille «recherche et destruction» est surpris par deux destroyers de classe Tribal, les HMS Tartar et Bedouin émergeant du brouillard.

HMS Tartar

Deux torpilles frappent le destroyer allemand qui est ensuite martyrisé par les obus de 120mm des destroyers de Sa Majesté, le navire coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Le lendemain c’est le KMS Z.25 qui est coulé au large de Narvik par le contre-torpilleur Du Chayla alors que ce dernier assurait l’appui-feu des troupes alliées dans la région.

Le «French Superdestroyer» véritable petit croiseur (huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles) tire le premier désemparant le destroyer allemand par une salve complète (huit obus de 130mm).

Le Z.25 parvient à placer deux obus de 150mm sur le contre-torpilleur qui est endommagé mais peut achever son adversaire avec deux torpilles.

Le contre-torpilleur Du Chayla parvient à rallier Rosyth pour réparations, reprenant le combat en Norvège quelques jours plus tard.

Le 30 septembre 1948 le croiseur léger HMS Birmingham est endommagé par une torpille lancée par une S-Boote.

Il arrache une partie de la proue ce qui lui impose un retour en Grande-Bretagne pour une remise en état complète qui va l’immobiliser jusqu’en juin 1949 en raison de dégâts provoqués par un bombardement allemand sur Rosyth ce qui impose des travaux initialement non prévus.

Le même jour le HMS Belfast est légèrement endommagé par une batterie côtière allemande, des canons de 150mm installés du côté de Trondheim sur d’anciennes installations de la marine norvégienne, les prémices des fortifications qui vont protéger la Norvège d’une invasion alliée.

Deux obus de 150mm touchent le navire, le premier met hors service la tourelle I de 152mm et le second touche le navire au niveau de la cheminée avant. Le navire doit se replier pour des réparations rapides avant de reprendre le combat.

Le 5 octobre 1948 dans un échange confus le croiseur léger HMS Edinburgh est légèrement endommagé par un obus de 127mm visiblement tiré par un Zerstörer. Le navire peut cependant continuer la lutte. A noter que le destroyer allemand n’à jamais pu être identifié avec certitude.

Le 7 octobre 1948 le cuirassé HMS Centurion est endommagé par une mine larguée la veille par des avions allemands. Il est sérieusement endommagé tandis que son escorteur le HMS Firedrake à été coulé par une autre mine.

Il est pris en remorque par un pétrolier ce qui ne manque pas de sel. Une alerte aérienne oblige le pétrolier à abandonner l’infortuné navire qui privé de propulsion est un véritable corps mort.

L’aviation allemande se jette sur cette cible très appétissante. Le cuirassé se défend comme un beau diable mais ne pouvant pas manœuvrer son sort est scellé en dépit de l’intervention d’autres navires et de l’aviation alliée. Le cuirassé est touché par quatre bombes et deux torpilles qui sont six projectiles de trop.

Trois jours plus tard une autre mine touche le destroyer HMS Matabele qui coupe en deux sombre en quelques minutes pour la partie avant, plus lentement pour la partie arrière permettant à nombre de marins d’échapper à une mort certaine.

Sous la mer on se bat !

Si les sous-marins norvégiens et danois ne vont pas être engagés car trop anciens ou trop faibles militairement parlant, d’autres «torpilleurs submersibles» vont transformer la mer du Nord en zone de combat tridimensionnelle puisqu’on se battait dans les airs, sur mer mais aussi sous la mer.

Des sous-marins allemands sont engagés pour éclairer et couvrir les différents groupes occasionnels envoyés à l’assaut des ports norvégiens.

De leur côté les alliés vont également engager des sous-marins comme sonnette pour repérer et attaquer la flotte allemande en attendant de surprendre la flotte allemande. D’autres missions ne vont pas tarder à émerger comme la récupération de pilotes abattus ou l’évacuation d’hommes isolés.

La marine danoise va souffrir de l’action des U-Boot perdant plusieurs navires sous les coups de torpilles qui connaissaient pourtant de sérieux problèmes de fiabilité.

Le destroyer Lollandest coulé le 7 septembre 1948 par le U-82 alors qu’il accompagnait le croiseur-éclaireur Herluf Trolle. Deux torpilles sont suffisantes pour l’envoyer ad patres et lui permettre de rejoindre Neptune.

Six marins vont survivre à ce naufrage et rejoindre la Grande-Bretagne dans des conditions dantesques, devenant des héros nationaux au pays, étant décorés par le roi Frédéric IX de l’ordre du mérite et de l’ordre du Danebrog. Ils vont entrer dans l’histoire comme étant « Les Six (de seks) »

C’est le quartier maitre Jens Jensen, les matelots Hans Nielsen et Poul Hansen, le second maitre Jesper Sorensen, le lieutenant Morten Larsen et le quartier maitre Jens Andersen.

Ils se réengageront dans la marine danoise reconstituée puis dans les commandos. Comme le dira le quartier maitre Jen Jensen «Après ce que nous avions vécu nous étions comme accro à l’adrénaline et nous voulions que cela cogne, que cela tabasse, s’ennuyer sur un navire au poste de propreté ou à faire le planton non merci.»

Quatre survivent au conflit (ils sont enterrés côte à côte dans le même cimetière, une promesse faite au cours d’une mission), deux d’entre-eux (Jens Jensen et Jesper Sorensen) engagés aux côtés de la Résistance seront capturés par les allemands, torturés et exécutés. Leurs cendres reposent dans deux urnes scellées aux côtés de leurs quatre camarades.

Les marines alliées et allemandes doivent aussi admettre que les sous-mariniers ont peut être raison quand ils disent fiers comme artabans qu’il n’existe que deux type de navires : les sous-marins et leurs cibles.

Le Casabianca, un sous-marin de 1500 tonnes type Pascal

Le 6 septembre 1948 le sous-marin Casabianca coule le croiseur lourd Blücher littéralement exécuté par quatre torpilles de 550mm qui ne le lui laisse aucune chance. Le 9 septembre 1948 le «1500 tonnes» pourtant en fin de carrière coule le destroyer Z.7 Hermann Schoemann avec deux torpilles.

Il est cependant sérieusement endommagé et doit rallier la France où malgré son état et son âge il va être réparé pour être engagé à nouveau au combat plus pour des raisons politiques que des raisons vraiment militaires.

Il s’en sort cependant mieux que les sept submersibles français perdus durant la Campagne de Norvège (1948). Successivement sont coulés L’Espoir le 10 septembre 1948 par le U-106, Le Centaure le 13 septembre 1948 victime d’une mine dans le détroit du Skagerrak, l’Ile de France victime d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 (21 septembre 1948) au large de Bergen, l’Ile d’Yeu disparu dans des circonstances inconnues entre le 23 et le 30 septembre 1948 (comme l’épave n’à jamais été retrouvée impossible d’en savoir plus).

Le sous-marin Nouvelle Calédonie n’aura jamais l’occasion de visiter le territoire éponyme puisque le 2 octobre 1948 il est surpris en surface par un Arado Ar198 en patrouille ASM au large de Kristiansand, une charge de profondeur l’envoyant par le fond.

Ces cinq premiers sous-marins qui appartenaient à la 5ème Escadre sont accompagnés dans leur trépas par deux des trois (!) sous-marins de l’Escadre Légère du Nord en l’occurrence le Fructidor victime de charges de profondeur d’un patrouilleur allemand en baie d’Heligoland le 3 octobre 1948, son sister-ship Brumaire disparaissant sous les coups d’un hydravion allemand au large des côtes danoises.

Le contre-torpilleur Bugeaud s’en sort bien car le 17 septembre 1948 il est sérieusement endommagé par une torpille du U-106 qui arrache sa proue sur 4m.

Fort heureusement le temps est clément et le navire peut rallier à petite vitesse sérieusement escorté un port britannique pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest, remise en état qui va l’éloigner des champs de bataille jusqu’en février 1949, cette remise en état étant l’occasion d’une modernisation et d’un renforcement de certaines capacités militaires comme la DCA.

Le 21 septembre 1948 le destroyer Z.29 est torpillé par le sous-marin britannique HMS Talisman au large de Trondheim, deux torpilles envoyant le Zerstörer par le fond.

Le 30 septembre 1948 le porte-avions HMS Malta échappe de peu à la correctionnelle en encaissant une torpille du U-81 qui parvient à échapper aux destroyers qui le grenade copieusement alors qu’il opérait au large de Bodo.

Il est mis hors service mais parvient à rallier Scapa Flow pour des réparations provisoires avant de rallier Rosyth pour une remise en état complète qui va l’éloigner des opérations jusqu’à la fin de l’année.

Le HMS Jaguar

Le 2 octobre 1948 le destroyer HMS Jaguar est torpillé par un sous-marin allemand alors qu’il couvrait un convoi de renforts au profit du CEFAN. Deux torpilles du U-109 vont l’envoyer par le fond.

Le 7 octobre 1948 le croiseur léger HMS Nigeria est sérieusement endommagé par une torpille d’un U-Boot, toujours ce satané U-109. Il parvient miraculeusement à rallier la Grande-Bretagne pour remise en état et modernisation, le navire ne retournant au combat qu’en septembre 1949.

Le HMS Nigeria

Le 28 octobre 1948 c’est le croiseur léger HMS Minotaur qui est endommagé par une anguille lancée cette fois par le U-180, les dégâts sont limités car il ne va passer «que» deux mois en réparations, étant à nouveau disponible le 12 décembre 1948.

Ces sous-marins s’en sorte mieux que d’autres qui sont victimes d’escorteurs, d’hydravions ou de sous-marins.

Outre les sous-marins engagés dès le début dans l’opération Weserübung, d’autres submersibles vont être engagés ultérieurement en l’occurrence les U-30 U-32 (Type VIIA), U-55 U-73 U-83 (type VIIB) U-81 (type VIIC) U-107 (type IXB) U-127 U-160 U-179 (type IXC) soit dix submersibles supplémentaires.

Sur les vingt-trois sous-marins allemands engagés dans le campagne de Norvège, huit sont coulés, deux sont victimes de mines (U-30 le 4 octobre 1948 U-55 le 21 octobre 1948) de l’aviation (U-100 le 17 octobre 1948 U-127 le 8 octobre 1948 U-180 le 2 novembre 1948 par un Short Sunderland), par des navires de surface (U-44 abordage par le Niels Juel le 6 septembre 1948 U-107 le 19 septembre 1948 et U-130 le 27 septembre 1948)

Les sous-marins britanniques sont engagés aux côtés de leurs homologues français. Quatre d’entre-eux sont coulés, le premier c’est le HMS Tarpon qui en patrouille à l’orée du Skagerrak est surpris le 10 septembre 1948 par un sous-marin allemand qui place trois torpilles ne laissant aucune chance au submersible britannique.

Le HMS Spearfish est coulé le 13 septembre 1948 quand après avoir détruit un pétrolier et le paquebot Postdam au large de Bergen. Alors qu’il venait de faire surface pour se replier plus rapidement il est surpris par un Blohm & Voss Bv138 qui place deux charges de profondeur qui sont fatales au sous-marin de type S.

Le HMS Swordfish est détruit le 21 septembre 1948 quand en patrouille en surface il fait détonner une mine magnétique mouillée pour protéger les accès au port de Bergen. Comme souvent sur un sous-marin il n’y à aucun survivant.

Le HMS Umpire est détruit le 30 septembre 1948 par les charges de profondeur d’un escorteur allemand alors qu’il venait de détruire un cargo.

Le Conflit (7) Norvège (7)

Grande-Bretagne

Royal Navy

La marine de Sa Majesté va effectuer un effort très important non seulement parce que la mer du Nord fait partie de la zone de responsabilité britannique mais surtout parce que les bases navales britanniques sont plus proches que les bases françaises.

Des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins vont combattre leurs homologues allemands avec le soutien des avions du Coastal Command qui dépendaient de la RAF et non de la Royal Navy.

La marine britannique à plusieurs objectifs dont le premier était d’empêcher le passage dans l’Atlantique de grosses unités lancées dans une guerre de course. Secondairement elle devait intercepter les groupes d’invasion de la Norvège voir remporter une nouvelle bataille du Jutland.

En ce qui concerne les cuirassés de nombreuses unités sont à la mer ou en alerte à Rosyth sur la côte orientale de la Grande-Bretagne ou au mouillage à Scapa Flow dans les Orcades. Un certain nombre d’unités sont en entretien car même si depuis le début de l’été 1948 la guerre est plus proche il y à des impératifs techniques qui ne peuvent être repoussés.

Le HMS Howe en 1943

-Dans les Orcades on trouve par exemple les cuirassés HMS Howe Royal Oak Iron Duke et Centurion

-En alerte à Rosyth nous trouvons les HMS Lion Conqueror

-En mer nous trouvons le HMS Thunderer

-En travaux nous trouvons le HMS King George V qui achève un grand carénage, son sister-ship le HMS Anson qui lui est en grand carénage alors que le HMS Vanguard est lui en entretien à flot donc disponible à plus court terme.

Le HMS Hermes en 1920

Des porte-avions sont également engagés. Passons rapidement sur le HMS Commander Edwin Dunning, l’ancien HMS Hermes utilisé comme porte-avions école en Manche et qui après avoir couvert le convoi en Manche va transporter en Norvège les chasseurs de la RAF.

La couverture aérienne du dispositf allié va être assuré par deux porte-avions français comme nous l’avons vu mais aussi et surtout par des porte-avions britanniques.

Le HMS Formidable

Le HMS Formidable est à la mer et dès l’annonce de l’attaque allemande va lancer des opérations de recherche. Le HMS Victorious est entretien à flot et ne sera pas disponible immédiatement pour frapper la Norvège.

Le HMS Malta à l’entrainement en mer d’Irlande interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes est à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain.

Des croiseurs sont également employés et employables. Dans le domaine des croiseurs lourds si le HMS Cornwallis ne sera disponible qu’à la fin du moins de septembre, le HMS Blake appareille le jour même pendant que l’Albemarle se ravitaille en carburant et en munitions à Rosyth.

Le HMS Danae

Le croiseur léger HMS Danae couvre en Manche les convois du CEFAN en transit en direction de la Norvège en compagnie de l’ORP Dragon en liaison avec l’ELN française.

Le HMS Southampton

Si le HMS Southampton ne sera disponible qu’au début du mois d’octobre, le Manchester fin octobre et le Sheffield au début du mois de novembre leurs sister-ship HMS Glasgow et Belfort sont à la mer prêts à sauter à la gorge des allemands. En revanche les HMS Birmingham et Gloucester sont à quai.

Si le HMS Edimburgh est en exercice à la mer, le Liverpool et le Newcastle vont appareiller pour des patrouilles anti-raiders.

Le HMS Bermuda doit être disponible le 1er octobre 1948. Le HMS Trinidad est immobilisé pour travaux, devant être disponible à la mi-septembre ou au début octobre.

Les HMS Kenya et Gambia doit participer à la lutte anti-raiders alors que le HMS Nigeria est disponible tout comme le Swiftsure. Le HMS Minotaur escorte un convoi amenant en Europe les troupes canadiennes.

Le HMS Superb doit opérer en escorteur de convois pour amener en Norvège les troupes du corps expéditionnaire allié. Le HMS Vigilant est à quai en alerte à Rosyth.

Aux côtés de ces croiseurs légers conventionnels (c’est à dire à canons de 152mm) on trouve des croiseurs légers antiaériens principalement destinés à protéger les porte-avions (d’autres opèrent en voltigeurs).

Le HMS Naïad

Le HMS Naiad opère ainsi avec le HMS Formidable pour répérer les avions avec son radar, assurer une protection antiaérienne et coordonner les opérations avec la chasse. Le HMS Euryalus appareille seul car son protégé le Victorious est provisoirement indisponible. Le HMS Sirius est disponible à la différence de l’Illustrious mais n’appareille pas immédiatement.

Le HMS Argonaut va suivre comme son ombre le porte-avions Malta en attendant de retour son véritable protégé le HMS Hermes. Il va donc laisser la protection du porte-avions lourd Malta au seul HMS Charybdis. Le HMS Scylla est immobilisé à quai pour avarie.

Le HMS Bellona est disponible prêt à appareiller. Le HMS Diadem qui participe à un exercice à la mer mais cet exercice est interrompu par le conflit. Avant d’être engagé le croiseur léger antiaérien doit se ravitailler en carburant, vivres et munitions.

Des destroyers sont également engagés pour protéger les grandes unités que ce soit les porte-avions ou les cuirassés :

Le HMS Amazon accompagne le porte-avions léger HMS Commander Edwin Denning (ex-Hermes)

Le HMS Electra

-Les HMS Electra et Esk opère avec le porte-avions Formidable. Les HMS Echo et Escort doivent protéger le Victorious dès que celui-ci sera disponible.

Les HMS Eclipse et Encounter protègent le Malta, les HMS Fury et Foxhound protègent son sister-ship Hermes.

Les HMS Fearless et Forester escortent le cuirassé Iron Duke, les HMS Fame et Fortune protègent le Royal Oak, les HMS Firedrake et Foresight protègent le Centurion.

Les HMS Onslow et Offa assurent la protection du Lion, les HMS Opportune et Orwell protègent le Thunderer, les HMS Obdurate et Obediente assurent l’escorte du Temeraire, les HMS Onslaugh et Oribi protègent le Conqueror, les HMS Petard et Porcupine protègent le Vanguard, les HMS Pathfinder et Penn protègent le Howe, les HMS Pakenham et Paladin protègent le King George V alors que les HMS Pantera et Padridge sont disponibles à la différence de l’Anson.

Des sous-marins vont également être engagés en mer du Nord dans des rôles similaires à ceux de la marine française. Pour éviter les attaques fratricides, des zones précises de patrouille ont été établies entre les sous-marins britanniques et français.

Quand les premières bombes allemandes tombent sur Oslo et Trondheim, Narvik et Bergen, tous les sous-marins britanniques ne sont naturellement pas disponibles, certains sont à la mer pour entrainement, d’autres à quai attendant que le temps passe tandis que d’autres étaient immobilisés pour carénage ou pour une avarie que l’équipage et les ouvriers des bases concernées s’employaient à réparer au plus vite.

Parmi les sous-marins en service dans la force sous-marine britannique on trouve quatre sous-marins mouilleurs de mines, les HMS Grampus (N56) ,Narwhal (N45), Rorqual (N74) et Seal (N37).

Le premier est immobilisé pour un grand carénage qui même en précipitant les choses ne pourra pas se terminer avant la fin du mois d’octobre. Le second est lui aussi stationné à Chatham mais opérationnel, il appareillera d’ailleurs le 7 pour mouiller les accès aux ports allemands de la mer du Nord.

Le troisième est à quai à Chatham et le dernier est à l’entrainement. L’entrainement est immédiatement interrompu et le sous-marin mouilleur de mines rallie Chatham pour débarquer ses mines d’entrainement, charger des mines opérationnelles, se ravitailler et recevoir les ordres pour sa première et peut être sa dernière mission de guerre.

Le HMS Triton

La 1st Submarine Flottilla stationnée à Rosyth comprend huit sous-marins océaniques de type T, les HMS Triton Trident Tarpon Triad Talisman Tempest Travelller et Turbulent.

Le Triton et le Triad sont immobilisés pour grand carénage (disponibilité prévue respectivement pour début octobre et mi-septembre), le Trident à l’entrainement rentre immédiatement à la base pour préparer dans les meilleures conditions possibles sa première patrouille de guerre.

Le Tarpon et le Tempest sont à quai tout comme le Traveller et le Turubulent. Seul le Talisman vient d’appareiller pour une patrouille de routine qui se transforme en patrouille de guerre.

HMS Unity

La 2nd Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth comprend elle huit sous-marins type U en l’occurence les HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted et Union.

Le Undine est immobilisé pour un carénage qui doit s’achever en octobre alors que celui de l’Una doit s’achever fin septembre, l’Unity est à quai en compagnie de l’Unbeaten.

L’Ursula voit son entrainement annulé remplacé par un retour express à Rosyth. Son sister-ship Umpire est en patrouille tout comme l’Undaunted qui vient de relever l’Union qqui rallie Rosyth pour réparations et ravitaillement.

HMS Swordfish

La 7th Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth (bis) comprend elle huit sous-marins de type S _des sous-marins comparables à nos sous-marins de 600 tonnes_ HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safaris Scorcher et Scotsman.

Deux d’entre-eux sont à la mer en l’occurence le Swordfish et le Shark qui viens de relever le Seawolf qui va donc avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir repartir en patrouille. Les Sturgeon et Syrtis sont immobilisés par un grand carénage dont l’achèvement n’est pas prévu avant le moi d’octobre. Le Safaris, le Scorcher et le Scotsman sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le dernier nommé étant immobilisé par une avarie.

HMS Seahorse

La 11th Submarine Flottilla stationnée à Chatham comprend elle aussi huit sous-marins type S, les HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil et Spearfish.

Si le premier nommé est immobilisé pour un grand carénage qui doit normalement s’achever à la fin du mois d’octobre, le Starfish à l’entrainement passe en un clin d’oeil en patrouille de guerre, recevant l’ordre d’attaquer tout navire de guerre ou sous-marin allemand.

Le Snapper est de retour de patrouille et devra donc comme le Seawolf attendre un peu avant de courir sus à l’ennemi. Le Sahib, le Sea Devil et le Saracen sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le second étant immobilisé par une avarie mécanique. Même situation pour le Spearfish lui aussi en avarie.

Le Scythian faisait une escale discrète à Den Helder, la grande base métropolitaine de la Koninklijke Marine, la marine royale néerlandaise après un exercice où «officiellement» _les guillemets sont importants_ La Haye n’à en aucun cas pris part. Il doit rentrer à Chatham pour se ravitailler et partir au combat.

Des navires légers doivent aussi être engagés notamment dans des missions d’escorte et pour cela la Royal Navy tout comme la Royale sont nettement mieux équipés qu’en septembre 1939.

Il faut néanmoins tempérer cette information par le fait que l’équipement et l’entrainement même poussé ne remplace par l’expérience du conflit.

Dans ce domaine les britanniques possèdent des sloops (équivalent de nos avisos), des corvettes, des frégates et des destroyers légers, un panel de moyens adaptés aux missions d’escorte, de patrouille et de combat.

Dans le domaine des sloops on trouve cinq unités de classe Kingfisher (Kingfisher et Puffin à Devonport, Kittawake Sheldrake et Widgeon à Faslane), les trois unités de classe Bittern (Bittern Enchantress et Stork à Chatham), le Pelican de classe Egret et surtout les unités de Classe Black Swan et Improved Black Swan.

A Devonport on trouve le HMS Flamingo (en réparations), le Erne le Lapwing et le Magpie (A la mer), le Wild Goose (en ravitaillement), les Wren Lark Pleasant Medpole et Chanticleer (à quai), le Crane (à la mer), le Kitte et le Woodcock (entretien à flot), le Peacock et le Sparrow escortent un convoi transmanche, le Starling est en patrouille en Manche, l’Amethyst est en avarie de propulsion.

Les autres Black Swan sont stationnés à Faslane et à Harwich, ils vont donc être engagés qu’indirectement dans la Campagne de Norvège.

En ce qui concerne les corvettes de classe Flower on trouve plusieurs flottilles d’escorte. Si les 1stet 5th Escort Flottilla stationnées à Portland et Douvres ne sont pas directement concernées par la campagne qui nous intéresse, la 3rd Escort Flottilla stationnée à Chatham sur la côte orientale de la Grande-Bretagne va être pleinement engagée dans la dite campagne.

Quand éclate le second conflit mondial, trois unités de la 3rd EF sont à la mer (Aconite Asphodel Bergamot), deux sont indisponibles à quai pour entretien et avarie (Balsam Alisma) et trois sont à quai (Aster Azalea Bittersweet)

La 5th Escort Flottilla (5th EF) stationnée à Douvres, la 7th Escort Flottilla (7th EF), la 9th Escort Flottilla (9th EF) _toutes deux stationnées à Faslane_ ne sont pas engagées en Norvège mais plutôt pour l’escorte de convois transatlantiques. Même chose pour la 11th EF basée à Portland.

Les frégates de classe River sont réparties en quatre flottilles d’escorte, la 2nd EF basée à Devonport, la 4th EF à Faslane, la 6th EF à Gibraltar et la 8th EF aux Bermudes.

Seules les deux premières vont être engagées en Norvège pour escorte les convois transportant les troupes du CEFAN puis les convois de ravitaillement et hélas les navires évacuant les troupes qu’elles soient françaises, britanniques, polonaises, canadiennes et norvégiennes.

La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) basée à Devonport comprend huit unités, deux indisponibles (Barn Ettrick), quatre à quai (Ballindery Dart Itchen Exe) et deux en mer (Chelmer Derg)

La 4th Escort Flottilla (4th EF) basée à Faslane comprend huit unités, une unité à la mer (Rebble), des unités indisponibles (Kale Nith Rothen) et les autres à quai (Spey Ness Jade).

Les destroyers légers de type Hunt sont également engagés en Norvège à la fois pour escorter des navires que pour combattre les unités légères allemandes.

Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I

La 11th Destroyer Flottilla (11th DF) stationnée en temps de paix à Portsmouth va être engagée dans les eaux scandinaves même si tous les navires n’étaient pas disponibles au 5 septembre 1948.

Si le HMS Atherstone est immobilisé pour un carénage tout comme le Cleveland, le Berkeley à l’entrainement interrompt son exercice pour se ravitailler et être engagé au combat. L’Eglinton se ravitaille pour être engagé au combat. En revanche les HMS Cattistock et Exemoor sont à quai attendant l’ordre d’engagement.

La 13th DF stationnée à Gibraltar et la 17th DF stationnée à Malte ne sont naturellement pas engagées tout comme la 14th DF elle aussi stationnée à Portsmouth, la 15th DF stationnée à Devonport et la 20th DF stationnée à Portland.

La 16th DF stationnée en temps de paix à Portsmouth va elle connaître le combat en Norvège. Au 5 septembre 1948, trois unités sont à quai (Zetland Chiddingfold Croome), deux immobilisées pour un grand carénage qui doit s’achever fin septembre (Tetcott) et en octobre (Cowdray), ne laissant que l’unique Southwold à la mer pour entrainement, le navire ralliant son port d’attache pour se ravitailler.

Des dragueurs de mines sont également employés d’abord pour protéger les ports et les bases britanniques puis les accès aux ports norvégiens.

Des dragueurs de la 1st Minesweeping Flottilla basée à Rosyth et la 8th Minesweeping Flottilla basée à Chatham vont être engagés en mer du Nord contre une arme au rapport coût/efficacité imparable.

Des navires de soutien vont également être engagés qu’il s’agit d’unités de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) ou de la Royal Navy.

On trouve d’abord des pétroliers comme les Cairndale War Brahim War Sepoy Appleleaf et Brambleleaf Black Ranger stationnés à Rosyth tout comme les War Krishna Blue Ranger et Celerol mouillés à Scapa Flow ou encore les Cedardale Eaglesdale Prestol Green Ranger et Rapidol stationnés à Chatham.

La citerne à eau Freshpond stationnée à Rosyth pourrait rallier la Norvège pour ravitailler navires et troupes déployées. On trouve également à Rosyth le cargo rapide Fort Beauharnais, un transport de produits pétroliers le Petrella et un transport de charges le RFA Bacchus. En revanche le navire-hôpital RFA Maine (IV) est stationné à Chatham.

On trouve également les ravitailleurs de sous-marins HMS Forth Medway Hazard Shearwater mais aussi le ravitailleur de destroyers HMS Woolwich.

Les mouilleurs de mines vont également avoir un rôle à jouer. Si les unités de classe Linnet vont se contenter de mouiller des champs de mines défensifs pour protéger les accès aux ports et bases navales en revanche deux unités de classe Abdiel (Abdiel à Chatham et Latonna à Rosyth) vont être engagées en Norvège comme mouilleur de mines et comme transport de troupes rapide.

HMS Albatross ex-HMAS Albatross

Le ravitailleur d’hydravions HMAS Albatros alors en travaux va être transformé en navire-atelier, son homologue Pegasus ne quittant plus Scapa Flow. Le Manela lui va rallier la Norvège comme bâtiment de soutien. Même chose pour le HMS Unicorn qui sert de transport d’avions avant de devenir un porte-avions conventionnel au moment de l’évacuation des troupes alliées de Norvège.

La Fleet Air Arm (FAA) est naturellement engagée en Norvège avec les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (1stet 3rd Seaplane Group) mais aussi les groupes aériens des porte-avions envoyés dans les eaux norvégiennes.

Supermarine Seafire

A bord du HMS Formidable on trouve le 3rd Carrier Air Group (deux squadrons de chasse numérotées 806 et 808 volant sur Seafire Mk VII, deux squadrons de bombardement-torpillage numérotés 809 et 811 avec des Fairey Barracuda et deux squadrons de bombardement en piqué numérotés 813 et 815 avec des Douglas Dauntless).

Comme le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé en Norvège, son groupe aérien, le 5th CAG va d’abord resté l’arme au pied, en profitant pour peaufiner son entrainement et sa préparation.

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Ce groupe aérien est composé de deux squadrons de chasse (812 et 814 avec des Seafire), deux squadrons de bombardement-torpillage (817 et 819 avec des Barracuda) et deux squadrons de bombardement en piqué (821 et 823 avec des Dauntless)

Le HMS Malta était comme nous l’avons vu à l’entrainement en mer d’Irlande. Il interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.

Douglas Dauntless

A son bord se trouvait le 7th CAG composé de quatre squadrons de chasse (818 820 822 et 824 volant sur Seafire Mk V), de deux squadrons de bombardement-torpillage (825 et 827 volant sur Fairey Barracuda), un squadron de reconnaissance le squadron 826 volant sur Blackburn Buccaneer et deux squadrons de bombardement en piqué, les squadrons 829 et 831 volant sur Douglas Dauntless.

Enfin son sister-ship le HMS Hermes à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain avec à son bord le 11th Carrier Air Group (11th CAG) composé lui aussi de quatre squadrons de chasse volant sur Seafire (squadrons 838 840 842 et 844), de deux squadrons de bombardement-torpillage volant sur Fairey Barracuda (squadrons 841 et 843), deux squadrons de bombardement en piqué volant sur Douglas Dauntless (squadrons 845 et 847) et un squadron Blackburn Buccaneer de reconnaissance (squadron 846).

La marine britannique va également combattre au sol en engageant la 1st Naval Brigade-Royal Marines Light Infantry, une brigade de combat composée d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, d’une compagnie de soutien logistique, d’une compagnie de transmissions, de trois bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’appui disposant de mortiers lourds, de mitrailleuses, de canons antichars et d’éclaireurs les fameux Royal Marines Scout.

Au 5 septembre 1948 cette brigade n’est pas complètement opérationnelle avec le 1er bataillon totalement opérationnel, le 3ème bataillon à 75% et le 5ème bataillon qui n’existe encore que sur le papier, le bataillon d’appui étant opérationnel à 60%.

Après avoir envisagé d’attendre, la brigade va être engagée au fur et à mesure des disponibilités, les hommes de la 1ère brigade navale mettant le pied dans la porte pour faciliter le débarquement des unités de l’armée de terre.

Royal Air Force (RAF)

Dès l’annonce de l’agression allemande contre une puissance neutre l’armée de l’air britannique va jeter tout son poids dans la bataille.

C’est d’abord le Coastal Command qui fait décoller avions de patrouille maritime et hydravions pour retrouver les groupes occasionnels allemands en vue de les attaquer directement ou de guider les navires de surface et les sous-marins qu’ils soient britanniques ou français.

On raconte ainsi mais c’est peut être une légende que des équipages écossais du Coastal Command ignoraient volontairement les navires de la Royal Navy au profit de ceux de la Royale au nom de la Auld Alliance !

Vickers Wellington Mk II

Pour le front qui nous concerne le Coastal Command peut engager les gros quadrimoteurs Consolidated Privateer du squadron 132, les bimoteurs Vickers Wellington des squadron 206 et 220, les bimoteurs Blackburn Buccaneer du squadron 608 ou encore les Lockheed Hudson du squadron 269.

Bristol Beaufort

On trouve également les bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort du squadron 131, les chasseur-bombardiers Bristol Beaufighter du squadron 133, les hydravions Consolidated Catalina des squadrons 209 et 212 ou encore les Short Sunderland du squadron 210.

A cela s’ajoute les moyens du Bomber Command. Même si le commandement du bombardement était dans une optique tout ou rien avec une offensive de bombardement stratégique sur l’Allemagne elle ne peut se dérober à des missions plus tactiques.

En liaison avec l’Armée de l’Air, les bombardiers moyens et lourd de la RAF vont être engagés contre les ports allemands, les infrastructures de transport mais aussi les villes danoises et norvégiennes aux mains des allemands.

Des unités de chasseur-bombardiers vont opérer rapidement depuis le territoire norvégien aux côtés d’unités de chasse fournies par le Fighter Command. Ce dernier fût d’abord réticent craignant de priver le territoire britannique d’une couverture aérienne efficace contre une aviation allemande que l’on ne sous-estimait pas (voir même dont on surestimait les capacités en raison d’une habile propagande).

En ce qui concerne le Bomber Command, ce dernier rassemblait en Métropole pas moins de huit wings (escadres) de bombardement lourd :

Avro Lancaster

-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82

-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114

-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58

-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102

-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226

-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139

Short Stirling

-13th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) : squadron 150 609 218

-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613

Tous ces unités ne vont pas opérer en même temps, les britanniques comme les français sachant parfaitement que le conflit qui débute allait être un combat à mort et non une guerre où tout pouvait se terminer par un accord à l’amiable.

Aux côtés de ses escadres de bombardement lourd on trouve des escadres de bombardiers moyens, des Medium Bomber Wings. Signe qui ne trompe pas on n’en trouve que quatre :

-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115

-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148

-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215

Martin Baltimore

-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57

Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.

Si les HBW et les MBW opéraient depuis la Grande-Bretagne en revanche les squadrons détachés en Norvège fournis par les Tactical Air Wing (TAW) vont opérer depuis le sol norvégien, généralement des terrains sommairement aménagés voir des lacs gelés, les principaux aérodromes ayant été soit pris par les allemands ou tellement bombardés qu’ils étaient totalement hors service.

Hawker Typhoon

Deux squadrons de Hawker Typhoon vont ainsi opérer depuis le sol de la Norvège, les Squadrons 12 et 15 fournis respectivement par les 1stet 5th TAW.

En ce qui concerne la chasse on trouve le squadron 601 équipé de De Havilland Mosquito F. Mk IV, le squadron 66 volant sur des «chasseurs de reconnaissance», des Supermarine Spitfire Mk VII, le squadron 72 volant sur Spitfire Mk VIII et le squadron 603 sur Spitfire Mk V.

Supermarine Spitfire Mk V

Si l’Army Cooperation Command n’engage pas d’unités en Norvège, le Transport Command va participer à des missions de transport de troupes, de transport de matériel et d’évacuation de blessés. Pour cela le commandement du transport aérien bénéficie des unités suivantes :

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

British Army

La British Army est davantage en retrait que ces homologues de l’air et de mer pour la simple et bonne raison que son rôle est différent et surtout limité.

Si la RAF peut s’engager dans une campagne de longue haleine avec ses bombardiers, si la RN peut rendre la vie impossible à la navigation allemande entre l’Allemagne et ses conquêtes l’armée de terre n’à pas ce luxe.

Pour montrer aux landser de quel bois les tommies se chauffent le gouvernement britannique met au pot les unités suivantes :

-52nd (Lowland) Infantry Division

-53rd (Welsh) Infantry Division

Char médian A-27M Cromwell

-5th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et Valentine II, un bataillon de chars lourds Churchill)

-Un régiment antichar équipé de canons de 17 livres (24 pièces) fourni par le 1st Royal Artillery Support Group. Ultérieurement des éléments du 3rd RSAG viendront en renfort de leurs collègues du 1st RSAG.

-Des unités de DCA fournies par la 1st Anti-Aircraft Division et du génie.

-A cela s’ajoute la Task Force Vimy, l’élément précurseur de la 2nd Canadian Division qui ne fût finalement pas engagée, les alliés estimant que cela serait un gaspillage de moyens.