Bataille de l’Atlantique : convois vs meutes de loups
Généralités
Type IX
Durant le premier conflit mondial, les différentes marines ont découvert l’efficacité du sous-marin pour couper les lignes de communication ennemies. Même si les allemands ont perdu, les pertes ont été telles que cela ne pouvait que provoquer une prise de conscience durable chez les alliés.
En réalité une fois le conflit terminé, les amiraux pensent surtout cuirassés et secondairement porte-avions plutôt qu’escorteurs et convois.
Cela s’explique à la fois par la nécessité de faire des choix, la nécessité de disposer de la marine la plus puissante possible et également l’absence dans la pensée militaire occidentale du concept de RETEX (Retour d’Expérience).
En clair un conflit est vu comme un épiphénomène et non comme un socle sur lequel on peut battir une pensée cohérente.
Quand éclate la guerre de Pologne, les principales marines possèdent certes des escorteurs mais il n’y à pas vraiment de stratégie arrêtée pour protéger les futurs convois traversant l’Atlantique ou la Méditerranée. Même chose pour les détecteurs, si les britanniques possèdent un Asdic, les français sont gravement démunis (alors qu’ils avaient toutes les «briques technologiques» au sortir du premier conflit mondial) dans ce domaine.
Durant la Pax Armada la situation change radicalement. L’augmentation sensible des budgets permet de constituer un corps de bataille mais aussi d’augmenter les capacités en terme d’escorteurs.
Le sloop HMS Black Swan (U-57)
Les britanniques construisent des sloops, des corvettes, des frégates et des destroyers légers, les français des corvettes, des avisos dragueurs mais aussi des torpilleurs légers pouvant être utilisés aussi bien pour l’attaque légère que pour la protection et l’escorte.
Le Commandant Rivière photographié après guerre
On envisage sérieusement le concept de convois mais en septembre 1948 aucun document officiel n’est mis sur pied. Il faudra attendre les premières pertes pour retrouver les réflexes durement appris durant le premier conflit mondial.
Short Sunderland survolant un convoi
On regroupe les navires en convois plus ou moins importants. Comme jadis il y avait les partisans de l’ordre mince et de l’ordre profond (la ligne ou la colonne), il y avait des partisans des petits convois et les partisans des grands convois.
Chaque configuration avait ses avantages et ses inconvénients et dans l’ensemble les alliés vont refuser de choisir. A cela s’ajoute des convois particuliers, des convois rapides généralement pour le transport des troupes avec des paquebots transformés.
À l’escorte rapprochée vont s’ajouter des groupes de soutien ayant pour mission de renforcer l’escorte voir d’attaquer des groupes, des meutes de sous-marins pour les empêcher d’approcher à portée de torpille des cargos, pétroliers et autres navires de charge.
Si parfois les sous-marins alliés furent utilisés pour traquer leurs congénères, il n’y à pas d’utilisation généralisée probablement par crainte de tirs fratricides. En revanche l’aviation joua un rôle capital avec des avions et des hydravions pour traquer les sous-marins mais aussi les corsaires.
Le croiseur auxiliaire Atlantis sous une fausse identité
Les corsaires ? Oui les corsaires ! Evidemment il s’agit pas de navires à voile mais des cuirassés, des croiseurs de bataille et des croiseurs lourds lancés tels des enfants perdus pour frapper à mort le trafic commercial allié notamment dans des zones où les navires naviguent en solitaire.
Il y eut également des croiseurs auxiliaires ou en anglais Armed Merchant Carrier (AMC) voir en allemand Hilfkreuzer.
Huit de ces navires vont être lancés notamment en Océan Indien et dans le Pacifique en bénéficiant d’un soutien limité des japonais qui hésitaient entre deux attitudes : apprécier l’aide de l’allié allemand et inquiétude de voir Berlin pénétrer dans un pré-carré.
En effet les allemands vont relancer la guerre de course, une tactique normalement abolie en 1856 mais utilisée durant le premier conflit mondial déjà par les allemands avec des résultats spectaculaires mais au final peu signifiant.
En combinant attaques massives de sous-marins et raids de corsaires, les allemands ont espéré pouvoir mettre les alliés à genoux. En réalité cette stratégie n’aura qu’un impact limité ou plutôt un impact important mais sur une courte durée.
Dès que les Etats-Unis vont entrer en guerre en mars 1950, l’arrivée de l’US Navy augmente les capacités d’escorte des convois ce qui est d’autant plus appréciable qu’il va bientôt falloir couvrir les convois à destination de l’URSS pour soutenir Staline dans sa guerre à mort contre l’Allemagne nazie.
De plus les chantiers navals américains vont permettre un remplacement accéléré des navires perdus. Si à certaines périodes, les U-Boot vont couler plus de bateaux que les chantiers vont en construire, dans l’ensemble la menace d’une rupture de charge n’à jamais vraiment inquiété les dirigeants alliés.
La plupart des historiens s’accordent sur le calendrier suivant pour parler de la Bataille de l’Atlantique :
-Phase 1 : de septembre 1948 à mai 1949, les sous-marins allemands dominent même si leur action est entravée par la nécessité de participer à des missions de couverture et de reconnaissance en mer du Nord. En face les alliés tentent de riposter, les débuts sont poussifs faute d’un cadre tactique et de règles précises.
-Phase 2 : juin-décembre 1949 : les alliés redressent la tête, les convois sont bien protégés, l’aviation se montre accrocheuse et agressive et les U-Boot souffrent sous les coups des escorteurs, des avions et des hydravions.
-Phase 3 : janvier-juin 1950 : les allemands décident de s’éloigner des convois transatlantiques en se déployant non sans mal au large des Etats-Unis dans l’espoir de surprendre les navires avant leur intégration en convois. Ils remportent de beaux succès en particulier en raison de problèmes de coordination et de sécurisation aux Etats-Unis bien qu’entre septembre 1948 et mars 1950 l’US Navy menait des Neutrality Patrol (patrouilles de neutralité).
-Phase 4 : juillet 1950-mai 1951 : les alliés remportent de belles victoires, ils doivent affronter des corsaires et des meutes de sous-marins. Des batailles homériques ont lieu mais les sous-marins perdent peu à peu du terrain.
En vue de l’opération AVALANCHE, les convois sont interrompus pour permettre aux navires d’escorte de mener d’autres missions. Cela permet aux U-Boot de souffler et aux chantiers américains de continuer à produire par dizaines cargos et pétroliers.
-Phase 5 : juillet 1951-septembre 1952. C’est le point de bascule. Les convois reprennent pour alimenter la progression des troupes alliées à travers la France du Nord et du Nord-Est en attendant le Benelux et l’Allemagne. C’est clairement le chant du cygne de l’U-Bootwaffe qui peine à rallier l’Atlantique même en contournant les îles britanniques.
Des avions et des hydravions mordent les jarets des U-Boot, des champs de mines sont mouillés, les bases bombardées, des raids commandos menés.
-Phase 6 : octobre 1952-avril 1954 : la menace des sous-marins allemands devient non pas résiduelle mais secondaire. L’Atlantique devient quasiment pour les U-Boot une terra incognita ce qui leur permet néanmoins de concentrer leurs moyens en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.
Avec l’invasion alliée de l’Allemagne, la situation s’empire, les bases sont assiégées, bombardées quasiment quotidienement rendant difficile l’entretien des navires, leur ravitaillement et le repos de l’équipage.
Quelques sous-marins vont opérer jusqu’à la fin de la guerre même si leur impact sera fort limité surtout après l’opération BOREALIS qui prive les sous-marins de ses bases norvégiennes.
Quant aux bases allemandes, elles constituent longtemps des Festung mais leur impact est moins fort qu’espéré par les allemands et craint par les alliés.
A la fin du conflit les sous-marins survivants sont partagés entre les vainqueurs pour être rapidement inspectés avant d’être démolis ou coulés comme cibles.
Le second conflit mondial terminé, les alliés occidentaux vont tenter cette fois de tirer les leçons du conflit. On cherche à mettre au point des sous-marins plus rapides en plongée, plus autonomes (ce qui ne sera possible qu’avec la propulsion nucléaire).
Lance-roquettes ASM de 375mm
En face il s’agit de disposer d’escorteurs endurants, plus rapides et surtout disposant de capteurs de meilleur qualité. A cela s’ajoute le développement de nouvelles armes qui vont progressivement remplacer les grenades ASM. Si les lance-roquettes et lance-fusées sont apparues durant le conflit, le missile anti-sous-marin ne va apparaître qu’à la fin des années cinquante pour frapper un sous-marin à une distance inconnue jusqu’ici.
Sur le plan aérien, les avions de patrouille maritime vont peu à peu remplacer les hydravions tandis qu’un nouveau venu pointe déjà le bout de son nez à savoir l’hélicoptère qui va devenir indispensable pour le combat naval.
Phase 1 : franchissement et sécurisation ça cogne fort !
Préparatifs et diversion
Un mois avant le jour J, les alliés préparent vraiment l’opération AVALANCHE, les troupes commencent leurs mouvements (quasi exclusivement de nuit), les dépôts sont établis, les chemins sont préparés, la batelerie et les pontons rassemblés le plus discrètement possible en espérant que les allemands regardent ailleurs.
Les travaux sont herculéens, on ne compte plus les kilomètres de voie ferrée, de route, les ponts doublés, triplés ou renforcés, les dépôts aménagés. Les pièces d’artillerie rallient leurs positions aux côtés de pièces leurres.
Au 30 mai 1951 l’essentiel des troupes prévues pour cette opération majeure est en place. Les unités de Réserve Stratégique rallient les zones d’attente sauf celles qui sont appelées à jouer un rôle majeur dans la phase 1 de l’opération AVALANCHE.
C’est ensuite la phase de préparation avec l’engagement d’unités aériennes et d’unités d’artillerie lourde pour comme dit le général Villeneuve en privé «attendrir le fridolin».
Les premières frappes aériennes liées directement à l’opération AVALANCHE ont lieu dans la nuit du 3 au 4 juin 1951. Il s’agit d’isoler les troupes allemandes de leur hinterland.
On espère ainsi faciliter le franchissement de La Seine, la sécurisation des têtes de pont et surtout l’exploitation qui doit être menée par deux corps blindés français et un corps blindé britannique.
Sont visées les ponts, les routes, les voies de chemin de fer, les gares de triages, les gares de voyageur, les casernes….. .
Les opérations sont menées de jour et de nuit. Les résultats sont médiocres en dépit des efforts de planification et bien entendu du courage des pilotes. Il faut aussi ajouter que la Luftwaffe bien que très engagée à l’est conservait des moyens non négligeables à l’ouest ne serais-ce pour protéger le glacis qui lui même protégeait le Vaterland.
Néanmoins l’impact des attaques aériennes fait l’effet d’un acide à effet lent. Je m’explique, la destruction des infrastructures rendait difficile le ravitaillement des unités de première ligne mais aussi l’envoi rapide de renforts.
Plus que jamais la guerre moderne est une question de vitesse, plus vous allez vite et plus l’ennemi sera dans l’incapacité de rétablir un front ou du moins un dispositif cohérent.
Du 3 au 10 juin 1951, les frappes sont régulières mais leur intensité ne surprend pas les allemands qui se demandent alors si ils ne se sont pas trompés et si les alliés (les allemands ont fait prisonnier des pilotes canadiens, français et britanniques) n’ont mené qu’une opération aérienne de longue durée pour user le Heeresgruppe D en vue d’une opération qui ne serait déclenchée qu’à moyen terme.
Dès le 11 juin ils se rendent compte de leur erreur. Les opérations aériennes sont nettement plus intenses et certaines unités de bombardement venues de Grande-Bretagne abandonnent un temps la destruction de l’industrie et des villes allemandes au profit de bombardement sur le sol de France. Si on ignore la réaction des pilotes britanniques et du Commonwealth, nul doute que les pilotes français n’ont pas décollé de gaïeté de ccoeur en sachant qu’ils allaient bombarder des villes de France.
A cela s’ajoute à partir du 12 des tirs d’artillerie qui ressemblent d’abord à des tirs de réglage avant d’être des tirs nettement plus soutenus sans pour autant être aussi puissants et vigoureux qu’à l’aube d’une attaque massive.
Si dans les état-majors on se perd en conjectures, sur le front les Westkampfer («combattants de l’ouest») les plus expérimentés sont convaincus que la Grande Explication est pour bientôt.
En profitant de la grande autonomie laissée aux officiers subalternes et aux sous-officiers, l’armée allemande permet aux unités qui le souhaite de prendre des mesures de précaution comme par exemple évacuer rapidement les avant-poste sur le front pour se replier sur la deuxième ligne dans l’espoir que l’artillerie ennemie se concentre sur les AP en oubliant l’arrière.
Es-ce efficace comme tactique ? Probablement pas autant qu’espéré pour la simple et bonne raison que les alliés se sont déjà retrouvés dans la situation d’attendre l’assaut ennemi.
BL 4.5 Inch Medium Field Gun
L’intensité des tirs d’artillerie est très variable. Tant que la préparation est limitée à quelques salves de pièces lourdes et super lourdes les allemands ne s’inquiètent pas mais quand les canons de 105 et de 155mm des corps d’armée français, les canons de 4.5 et de 5.5 pouces des corps d’armée britanniques et du Commonwealth ouvrent le feu l’inquiétude monte d’un cran.
L’inquiétude atteint un tel niveau que les unités de première ligne réclament un tir de contre-préparation mais le haut-commandement refuse de dilapider une ressource d’autant plus limitée que le ravitaillement est difficile et que les usines situées en Allemagne si elles tournent à plein régime doivent d’abord alimenter un front de l’est très gourmand en munitions.
Dans la nuit du 16 au 17 juin 1951 quelques infiltrations d’éléments ennemis sont signalées côté allemand. Officiellement selon la propagande du Reich, les unités ennemies ont été repoussées avec de lourdes pertes de leur côté.
Qu’en est-il réellement ? Outre l’infiltration de commandos pour semer la discorde chez l’ennemi, des sapeurs du génie ont franchit La Seine pour tenter de supprimer des pièges et de préparer quelques passages qu’il sera toujours temps d’élargir.
Ces opérations rencontrent un succès variable en fonction des secteurs. A cela s’ajoute le fait que certains secteurs sont marqués comme faussement déminés pour tromper l’ennemi mais hélas trois hélas cela provoquera de terribles confusions.
La journée du 17 juin 1951 est marqué par de violentes attaques aériennes alliées et quelques attaques aériennes allemandes même si les raids sur les aérodromes ont provoqué des pertes et surtout une belle confusion. On signale également quelques duels d’artillerie dans le secteur du GA n°1 mais aussi du GA n°2 pour maintenir les allemands dans un total état d’incertitude.
Comme à chaque fois ces diversions remportent un succès médiocre. Les allemands ont repéré les barges plus ou moins camouflées, des pontons motorisés, des éléments de ponts pour franchir la Seine. Ils sont convaincus que l’effort principal allié sera mené entre Paris et la Manche et non entre Paris et le lac Léman.
La nuit du 17 au 18 juin 1951 c’est clairement une veillée d’arme. Peu de soldats dorment cette nuit là. Il faut dire que les premières opérations vont commencer à l’aube en profitant d’un soleil qui se lève très tôt (05h09).
Dès minuit, les hommes se préparent au combat. Le matériel est vérifié et vérifié à nouveau. Des hommes prient, d’autres écrivent une dernière lettre confiée au vaguemestre.
Les derniers ordres sont également donnés, les consignes en cas d’imprévus même si on sait qu’à la guerre la première victime est le plan…. .
Obusier de 400mm modèle 1916, la plus puissante pièce de l’ALVF en service
A 00.30, les premières salves d’artillerie partent du camp allié en direction du camp allemand. Ce sont les canons lourds sur voie ferrée qui font les basses avant d’être relayé par des canons plus légers venant de la Réserve Stratégique, les canons de l’artillerie de corps d’armée préservant leurs tubes et leurs munitions pour une autre phase de la préparation celle précédant l’engagement des fantassins.
La préparation à été orchestrée comme une symphonie, chaque batterie ayant une liste de cibles à traiter à une période donnée. Ordre est donnée de ménager les pièces et rares sont les batteries qui font tirer en même temps toutes leurs pièces.
De toute façon en cas de besoin des pièces de réserve ont été accumulées à l’arrière du front pour remplacer des pièces usées et/ou détruites.
Les obus tirés sont à la fois des explosifs mais aussi des fumigènes et des éclairants pour provoquer une belle pagaille chez les allemands qui se terrent dans leurs abris en attendant de pouvoir riposter.
Et l’artillerie allemande dans tout ça ? Elle tente de riposter et contrebattre l’artillerie alliée avec des résultats décevants, les artilleurs allemands manquant d’informations sur l’origine des tirs (les radars de contrebatterie n’existent pas encore et la destruction des transmissions gênent l’afflux des informations).
Pour ne rien arranger côté allemand l’aviation alliée va relayer l’action des artilleurs en prolongeant leur action. Les infrastructures sont systématiquement matraquées, les ponts, les routes, les voies ferrées sont visées pour «encager» les unités allemandes et empêcher l’arrivée des renforts allemands qui vont devoir faire mouvement sous un ciel disputé.
L’artillerie alliée ouvrent le feu de manière continue ou peu s’en faut de 00.30 à 02.30 avant une pause jusqu’à 03.30 quand l’artillerie et l’aviation combinent leur puissance de feu pour faire baisser la tête aux allemands et couvrir l’engagement des premières unités alliées et contrairement à ce qu’on pouvait penser ne sont pas engagées sur la Seine….. .
Diversion vous avez dit diversion
Opération AVALANCHE
Dans le domaine de la diversion/déception les maitres sont clairement les russes avec le concept de déception appelé maskirovka que l’ont peut traduire par déception et tromperie. Il s’agit de camoufler les préparatifs à l’ennemi mais aussi lui montrer ce qu’on veut qu’il sache. Reste à savoir si l’ennemi va mordre à l’hameçon.
Dès le début de la planification des diversions sont prévues. Moultes opérations sont envisagées, étudiées et pour beaucoup abandonnées.
Finalement deux diversions vont être menées : des raids courts et brutaux sur les côtes du Nord et de la Picardie et surtout une offensive baptisée GLACIATION menée depuis la Poche de Paris avec les unités défendant la capitale et le 6ème Corps d’Armée qui couvre la capitale face au 25.AK allemand.
Plusieurs raids amphibies vont être menés par les Royal Marines britanniques, les fusiliers marins commandos français et plus étonnant la Demi-Brigade de Marche des Chasseurs Pyrenéens, des montagnards qui débarquent sur les plages de la Manche pour des raids cours et brutaux.
A l’aube du 18 juin 1951, des navires français et britanniques approchent de l’estuaire de la Somme.
Le HMS Southampton
Sous l’autorité du croiseur léger HMS Southampton nous trouvons le contre-torpilleur pardon l’escorteur d’escadre Dupetit-Thouars, le destroyer polonais ORP Warszawa, les torpilleurs légers Le Parisien et Le Provencal, les destroyers légers HMS Exemoor et Derwent qui couvrent le mouilleur de mines HMS Abdiel et des navires amphibies transportant les troupes d’assaut.
Le tout est accompagné par les sous-marins La Praya et Ile de Ré chargé de faire écran vers le nord pour le premier et vers le sud pour le second mais aussi par un dispositif aérien composé des hydravions Bréguet Br790 de l’escadrille 1R, des hydravions Potez-CAMS 143 de la 5E, des avions Bloch MB-175T de l’escadrille 1B ainsi que des chasseurs Arsenal VG-36 et Farman F.275 Frelon de la 2ème Escadre de Chasse.
Le croiseur léger, l’escorteur d’escadre et le destroyer polonais mènent un bombardement court et violent mélant obus explosifs et fumigènes.
Profitant de la confusion créé par le bombardement, l’Abdiel met à l’eau les troupes d’assaut dans des chalands de débarquement pendant que d’autres navires amphibies au tirant d’eau plus faible avancent dans l’estuaire du fleuve picard.
De petits groupes de combat débarquent à Abbeville pour semer la discorde chez l’ennemi. Ces groupes sont composés de Royal Marines Commandos, de fusiliers-marins commandos et plus étonnant de chasseurs pyrénéens qui trouvent enfin l’occasion d’en découdre eux qui se morfondaient dans leurs belles montagnes.
En dépit des consignes données aux abbevillois de rester chez eux (ce n’est qu’un raid pas la libération attendue depuis presque deux ans), des civils accueillent chaleureusement soldats français et britanniques. Certains tommies vont ainsi repartir au pays avec du maroilles, des bouteilles d’alcool local que certains soldats britanniques ont trouvé plus fait pour récurer les cuivres que pour soulager des gosiers assoiffés.
Sur le plan militaire, les soldats français et britanniques ont pour mission de neutraliser le port et les défenses côtières mais aussi toutes les unités allemandes présentes sur les côtes, des unités généralement de seconde zone, loin des meilleures logiquement déployées sur le front.
Après une journée de combat, les soldats français et britanniques rembarquent direction Douvres où ils parviennent sans encombre dans la soirée.
Deux autres opérations sont menées dans la phase I de l’opération AVALANCHE, un raid sur Dieppe le 20 juin 1951 et un autre contre Boulogne le 23 juin 1951.
Le premier voit le port normand être sérieusement endommagé mais au prix de pertes sérieuses pour les unités d’assaut. Plusieurs navires sont légèrement endommagés mais cela aurait pu être pire, l’aviation britannique déployée dans le sud du pays se mettant en quatre pour empêcher la Luftwaffe de faire un sort aux navires d’assaut (les mêmes que pour le raid sur Abbeville) et aux troupes embarqués.
Le raid sur Boulogne est lui un raid réduit mené uniquement par les Royal Marines Commandos qui déposés par des vedettes lance-torpilles (débarrassées de leurs anguilles) vont tenter de saboter des navires allemands. Attendus de pied ferme, ils sont violement repoussés ce qui poussera le haut-commandement allié à abandonner des raids plus ambitieux contre Zeebruge ou le Helder au grand dam des belges et des néerlandais qui espéraient y participer avec leurs forces aériennes, navales et terrestres.
En dépit de la bravoure des soldats alliés ces opérations n’ont donc pas eu un impact démentiel sur le cours des combats menés depuis le 18 juin 1951. De l’utilité et des limites des diversions…… .
Alors que les fusiliers marins commandos, les Royal Marines et les chasseurs pyrenéens opèrent sur les côtes de la Manche, des soldats français sont engagés depuis la Poche de Paris.
Deux corps d’armée sont engagés, les 6ème et 31ème CA (ex-Garnison de Paris) regroupés sous l’autorité de la 8ème Armée réactivée pour l’occasion, une réactivation normalement temporaire et éphémère.
Cette 8ème armée nouvelle version comprend les éléments suivants :
-6ème Corps d’Armée (6ème CA) :
606ème régiment de pionniers, 6ème GRCA (FCM-42, AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 118ème RALT (deux groupes de 105mm et deux groupes de 155mm équipés respectivement 105L modèle 1936S et 155L modèle 1945S), EACA-506, 1ère DIC, 3ème DINA, 55ème DI. Ce corps d’armée reçoit les renforts du 346ème RALC (24 canons de 105mm et 12 canons de 155mm) et du 184ème RALT (36 canons de 194L GPF-T).
-31ème Corps d’Armée (31ème CA) :
42ème Demi-Brigade de Mitrailleurs Coloniaux (42ème DBMC), 148ème RIF, 160ème RAP, 31ème GRCA (AMX-42, AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 144ème RALT (deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S), 6ème DIC et 12ème DIM.
Ces deux corps d’armée doivent fixer puis déborder le 25.ArmeeKorps (25.AK) et faciliter la progression tant du GA n°1 et du GA n°2. Ensuite il sera toujours temps d’envisager une autre opération probablement sous le contrôle de l’un des GA.
Comme nous le savons rien ne va se passer comme prévu. En dépit d’une supériorité écrasante, les deux corps d’armée vont faire preuve d’une prudence telle que le général Villeneuve envisagera de relever ses commandants avant d’y renoncer probablement pour des raisons de moral et de propagande.
Avec un art consommé du combat défensif, les troupes du général Grecht commandant le 25.AK et les troupes qui lui sont rattachés pour l’occasion vont empêcher tout débouché allié depuis Paris et éviter le scénario catastrophe de deux Groupes d’Armées séparées et ne pouvant se soutenir mutuellement en cas de besoin.
Nul doute qu’un tel scénario aurait changé le cours de la guerre. Certains pensent que la guerre aurait pu être racccourcie de plusieurs mois mais ce ne sont que des hypothèses qui ne prennent pas en compte nombre de paramètres.
De toute façon il devient évident que le sort de la guerre ne va pas se jouer depuis la Poche de Paris mais depuis la Seine voir depuis le Morvan mais là encore tout ne va pas se passer comme prévu.
La marine de Sa Majesté va effectuer un effort très important non seulement parce que la mer du Nord fait partie de la zone de responsabilité britannique mais surtout parce que les bases navales britanniques sont plus proches que les bases françaises.
Des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs, des destroyers et des sous-marins vont combattre leurs homologues allemands avec le soutien des avions du Coastal Command qui dépendaient de la RAF et non de la Royal Navy.
La marine britannique à plusieurs objectifs dont le premier était d’empêcher le passage dans l’Atlantique de grosses unités lancées dans une guerre de course. Secondairement elle devait intercepter les groupes d’invasion de la Norvège voir remporter une nouvelle bataille du Jutland.
En ce qui concerne les cuirassés de nombreuses unités sont à la mer ou en alerte à Rosyth sur la côte orientale de la Grande-Bretagne ou au mouillage à Scapa Flow dans les Orcades. Un certain nombre d’unités sont en entretien car même si depuis le début de l’été 1948 la guerre est plus proche il y à des impératifs techniques qui ne peuvent être repoussés.
Le HMS Howe en 1943
-Dans les Orcades on trouve par exemple les cuirassés HMS Howe Royal Oak Iron Duke et Centurion
-En alerte à Rosyth nous trouvons les HMS Lion Conqueror
-En mer nous trouvons le HMS Thunderer
-En travaux nous trouvons le HMS King George V qui achève un grand carénage, son sister-ship le HMS Anson qui lui est en grand carénage alors que le HMS Vanguard est lui en entretien à flot donc disponible à plus court terme.
Le HMS Hermes en 1920
Des porte-avions sont également engagés. Passons rapidement sur le HMS Commander Edwin Dunning, l’ancien HMS Hermes utilisé comme porte-avions école en Manche et qui après avoir couvert le convoi en Manche va transporter en Norvège les chasseurs de la RAF.
La couverture aérienne du dispositf allié va être assuré par deux porte-avions français comme nous l’avons vu mais aussi et surtout par des porte-avions britanniques.
Le HMS Formidable
Le HMS Formidable est à la mer et dès l’annonce de l’attaque allemande va lancer des opérations de recherche. Le HMS Victorious est entretien à flot et ne sera pas disponible immédiatement pour frapper la Norvège.
Le HMS Malta à l’entrainement en mer d’Irlande interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.
Enfin son sister-ship le HMS Hermes est à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain.
Des croiseurs sont également employés et employables. Dans le domaine des croiseurs lourds si le HMS Cornwallis ne sera disponible qu’à la fin du moins de septembre, le HMS Blake appareille le jour même pendant que l’Albemarle se ravitaille en carburant et en munitions à Rosyth.
Le HMS Danae
Le croiseur léger HMS Danae couvre en Manche les convois du CEFAN en transit en direction de la Norvège en compagnie de l’ORP Dragon en liaison avec l’ELN française.
Le HMS Southampton
Si le HMS Southampton ne sera disponible qu’au début du mois d’octobre, le Manchester fin octobre et le Sheffield au début du mois de novembre leurs sister-ship HMS Glasgow et Belfort sont à la mer prêts à sauter à la gorge des allemands. En revanche les HMS Birmingham et Gloucester sont à quai.
Si le HMS Edimburgh est en exercice à la mer, le Liverpool et le Newcastle vont appareiller pour des patrouilles anti-raiders.
Le HMS Bermuda doit être disponible le 1er octobre 1948. Le HMS Trinidad est immobilisé pour travaux, devant être disponible à la mi-septembre ou au début octobre.
Les HMS Kenya et Gambia doit participer à la lutte anti-raiders alors que le HMS Nigeria est disponible tout comme le Swiftsure. Le HMS Minotaur escorte un convoi amenant en Europe les troupes canadiennes.
Le HMS Superb doit opérer en escorteur de convois pour amener en Norvège les troupes du corps expéditionnaire allié. Le HMS Vigilant est à quai en alerte à Rosyth.
Aux côtés de ces croiseurs légers conventionnels (c’est à dire à canons de 152mm) on trouve des croiseurs légers antiaériens principalement destinés à protéger les porte-avions (d’autres opèrent en voltigeurs).
Le HMS Naïad
Le HMS Naiad opère ainsi avec le HMS Formidable pour répérer les avions avec son radar, assurer une protection antiaérienne et coordonner les opérations avec la chasse. Le HMS Euryalus appareille seul car son protégé le Victorious est provisoirement indisponible. Le HMS Sirius est disponible à la différence de l’Illustrious mais n’appareille pas immédiatement.
Le HMS Argonaut va suivre comme son ombre le porte-avions Malta en attendant de retour son véritable protégé le HMS Hermes. Il va donc laisser la protection du porte-avions lourd Malta au seul HMS Charybdis. Le HMS Scylla est immobilisé à quai pour avarie.
Le HMS Bellona est disponible prêt à appareiller. Le HMS Diadem qui participe à un exercice à la mer mais cet exercice est interrompu par le conflit. Avant d’être engagé le croiseur léger antiaérien doit se ravitailler en carburant, vivres et munitions.
Des destroyers sont également engagés pour protéger les grandes unités que ce soit les porte-avions ou les cuirassés :
–Le HMS Amazon accompagne le porte-avions léger HMS Commander Edwin Denning (ex-Hermes)
Le HMS Electra
-Les HMS Electra et Esk opère avec le porte-avions Formidable. Les HMS Echo et Escort doivent protéger le Victorious dès que celui-ci sera disponible.
–Les HMS Eclipse et Encounter protègent le Malta, les HMS Fury et Foxhound protègent son sister-ship Hermes.
–Les HMS Fearless et Forester escortent le cuirassé Iron Duke, les HMS Fame et Fortune protègent le Royal Oak, les HMS Firedrake et Foresight protègent le Centurion.
–Les HMS Onslow et Offa assurent la protection du Lion, les HMS Opportune et Orwell protègent le Thunderer, les HMS Obdurate et Obediente assurent l’escorte du Temeraire, les HMS Onslaugh et Oribi protègent le Conqueror, les HMS Petard et Porcupine protègent le Vanguard, les HMS Pathfinder et Penn protègent le Howe, les HMS Pakenham et Paladin protègent le King George V alors que les HMS Pantera et Padridge sont disponibles à la différence de l’Anson.
Des sous-marins vont également être engagés en mer du Nord dans des rôles similaires à ceux de la marine française. Pour éviter les attaques fratricides, des zones précises de patrouille ont été établies entre les sous-marins britanniques et français.
Quand les premières bombes allemandes tombent sur Oslo et Trondheim, Narvik et Bergen, tous les sous-marins britanniques ne sont naturellement pas disponibles, certains sont à la mer pour entrainement, d’autres à quai attendant que le temps passe tandis que d’autres étaient immobilisés pour carénage ou pour une avarie que l’équipage et les ouvriers des bases concernées s’employaient à réparer au plus vite.
Parmi les sous-marins en service dans la force sous-marine britannique on trouve quatre sous-marins mouilleurs de mines, les HMS Grampus (N56) ,Narwhal (N45), Rorqual (N74) et Seal (N37).
Le premier est immobilisé pour un grand carénage qui même en précipitant les choses ne pourra pas se terminer avant la fin du mois d’octobre. Le second est lui aussi stationné à Chatham mais opérationnel, il appareillera d’ailleurs le 7 pour mouiller les accès aux ports allemands de la mer du Nord.
Le troisième est à quai à Chatham et le dernier est à l’entrainement. L’entrainement est immédiatement interrompu et le sous-marin mouilleur de mines rallie Chatham pour débarquer ses mines d’entrainement, charger des mines opérationnelles, se ravitailler et recevoir les ordres pour sa première et peut être sa dernière mission de guerre.
Le HMS Triton
La 1st Submarine Flottilla stationnée à Rosyth comprend huit sous-marins océaniques de type T, les HMS Triton Trident Tarpon Triad Talisman Tempest Travelller et Turbulent.
Le Triton et le Triad sont immobilisés pour grand carénage (disponibilité prévue respectivement pour début octobre et mi-septembre), le Trident à l’entrainement rentre immédiatement à la base pour préparer dans les meilleures conditions possibles sa première patrouille de guerre.
Le Tarpon et le Tempest sont à quai tout comme le Traveller et le Turubulent. Seul le Talisman vient d’appareiller pour une patrouille de routine qui se transforme en patrouille de guerre.
HMS Unity
La 2nd Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth comprend elle huit sous-marins type U en l’occurence les HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted et Union.
Le Undine est immobilisé pour un carénage qui doit s’achever en octobre alors que celui de l’Una doit s’achever fin septembre, l’Unity est à quai en compagnie de l’Unbeaten.
L’Ursula voit son entrainement annulé remplacé par un retour express à Rosyth. Son sister-ship Umpire est en patrouille tout comme l’Undaunted qui vient de relever l’Union qqui rallie Rosyth pour réparations et ravitaillement.
HMS Swordfish
La 7th Submarine Flottilla elle aussi basée à Rosyth (bis) comprend elle huit sous-marins de type S _des sous-marins comparables à nos sous-marins de 600 tonnes_ HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safaris Scorcher et Scotsman.
Deux d’entre-eux sont à la mer en l’occurence le Swordfish et le Shark qui viens de relever le Seawolf qui va donc avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir repartir en patrouille. Les Sturgeon et Syrtis sont immobilisés par un grand carénage dont l’achèvement n’est pas prévu avant le moi d’octobre. Le Safaris, le Scorcher et le Scotsman sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le dernier nommé étant immobilisé par une avarie.
HMS Seahorse
La 11th Submarine Flottilla stationnée à Chatham comprend elle aussi huit sous-marins type S, les HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil et Spearfish.
Si le premier nommé est immobilisé pour un grand carénage qui doit normalement s’achever à la fin du mois d’octobre, le Starfish à l’entrainement passe en un clin d’oeil en patrouille de guerre, recevant l’ordre d’attaquer tout navire de guerre ou sous-marin allemand.
Le Snapper est de retour de patrouille et devra donc comme le Seawolf attendre un peu avant de courir sus à l’ennemi. Le Sahib, le Sea Devil et le Saracen sont à quai mais seuls les deux premiers sont opérationnels, le second étant immobilisé par une avarie mécanique. Même situation pour le Spearfish lui aussi en avarie.
Le Scythian faisait une escale discrète à Den Helder, la grande base métropolitaine de la Koninklijke Marine, la marine royale néerlandaise après un exercice où «officiellement» _les guillemets sont importants_ La Haye n’à en aucun cas pris part. Il doit rentrer à Chatham pour se ravitailler et partir au combat.
Des navires légers doivent aussi être engagés notamment dans des missions d’escorte et pour cela la Royal Navy tout comme la Royale sont nettement mieux équipés qu’en septembre 1939.
Il faut néanmoins tempérer cette information par le fait que l’équipement et l’entrainement même poussé ne remplace par l’expérience du conflit.
Dans ce domaine les britanniques possèdent des sloops (équivalent de nos avisos), des corvettes, des frégates et des destroyers légers, un panel de moyens adaptés aux missions d’escorte, de patrouille et de combat.
Dans le domaine des sloops on trouve cinq unités de classe Kingfisher (Kingfisher et Puffin à Devonport, Kittawake Sheldrake et Widgeon à Faslane), les trois unités de classe Bittern (Bittern Enchantress et Stork à Chatham), le Pelican de classe Egret et surtout les unités de Classe Black Swan et Improved Black Swan.
A Devonport on trouve le HMS Flamingo (en réparations), le Erne le Lapwing et le Magpie (A la mer), le Wild Goose (en ravitaillement), les Wren Lark Pleasant Medpole et Chanticleer (à quai), le Crane (à la mer), le Kitte et le Woodcock (entretien à flot), le Peacock et le Sparrow escortent un convoi transmanche, le Starling est en patrouille en Manche, l’Amethyst est en avarie de propulsion.
Les autres Black Swan sont stationnés à Faslane et à Harwich, ils vont donc être engagés qu’indirectement dans la Campagne de Norvège.
En ce qui concerne les corvettes de classe Flower on trouve plusieurs flottilles d’escorte. Si les 1stet 5th Escort Flottilla stationnées à Portland et Douvres ne sont pas directement concernées par la campagne qui nous intéresse, la 3rd Escort Flottilla stationnée à Chatham sur la côte orientale de la Grande-Bretagne va être pleinement engagée dans la dite campagne.
Quand éclate le second conflit mondial, trois unités de la 3rd EF sont à la mer (Aconite Asphodel Bergamot), deux sont indisponibles à quai pour entretien et avarie (Balsam Alisma) et trois sont à quai (Aster Azalea Bittersweet)
La 5th Escort Flottilla (5th EF) stationnée à Douvres, la 7th Escort Flottilla (7th EF), la 9th Escort Flottilla (9th EF) _toutes deux stationnées à Faslane_ ne sont pas engagées en Norvège mais plutôt pour l’escorte de convois transatlantiques. Même chose pour la 11th EF basée à Portland.
Les frégates de classe River sont réparties en quatre flottilles d’escorte, la 2nd EF basée à Devonport, la 4th EF à Faslane, la 6th EF à Gibraltar et la 8th EF aux Bermudes.
Seules les deux premières vont être engagées en Norvège pour escorte les convois transportant les troupes du CEFAN puis les convois de ravitaillement et hélas les navires évacuant les troupes qu’elles soient françaises, britanniques, polonaises, canadiennes et norvégiennes.
La 2nd Escort Flottilla (2nd EF) basée à Devonport comprend huit unités, deux indisponibles (Barn Ettrick), quatre à quai (Ballindery Dart Itchen Exe) et deux en mer (Chelmer Derg)
La 4th Escort Flottilla (4th EF) basée à Faslane comprend huit unités, une unité à la mer (Rebble), des unités indisponibles (Kale Nith Rothen) et les autres à quai (Spey Ness Jade).
Les destroyers légers de type Hunt sont également engagés en Norvège à la fois pour escorter des navires que pour combattre les unités légères allemandes.
Le HMS Albrighton (L-12) type Hunt I
La 11th Destroyer Flottilla (11th DF) stationnée en temps de paix à Portsmouth va être engagée dans les eaux scandinaves même si tous les navires n’étaient pas disponibles au 5 septembre 1948.
Si le HMS Atherstone est immobilisé pour un carénage tout comme le Cleveland, le Berkeley à l’entrainement interrompt son exercice pour se ravitailler et être engagé au combat. L’Eglinton se ravitaille pour être engagé au combat. En revanche les HMS Cattistock et Exemoor sont à quai attendant l’ordre d’engagement.
La 13th DF stationnée à Gibraltar et la 17th DF stationnée à Malte ne sont naturellement pas engagées tout comme la 14th DF elle aussi stationnée à Portsmouth, la 15th DF stationnée à Devonport et la 20th DF stationnée à Portland.
La 16th DF stationnée en temps de paix à Portsmouth va elle connaître le combat en Norvège. Au 5 septembre 1948, trois unités sont à quai (Zetland Chiddingfold Croome), deux immobilisées pour un grand carénage qui doit s’achever fin septembre (Tetcott) et en octobre (Cowdray), ne laissant que l’unique Southwold à la mer pour entrainement, le navire ralliant son port d’attache pour se ravitailler.
Des dragueurs de mines sont également employés d’abord pour protéger les ports et les bases britanniques puis les accès aux ports norvégiens.
Des dragueurs de la 1st Minesweeping Flottilla basée à Rosyth et la 8th Minesweeping Flottilla basée à Chatham vont être engagés en mer du Nord contre une arme au rapport coût/efficacité imparable.
Des navires de soutien vont également être engagés qu’il s’agit d’unités de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) ou de la Royal Navy.
On trouve d’abord des pétroliers comme les Cairndale War Brahim War SepoyAppleleaf et Brambleleaf Black Ranger stationnés à Rosyth tout comme les War Krishna Blue Ranger et Celerol mouillés à Scapa Flow ou encore les Cedardale Eaglesdale Prestol Green Ranger et Rapidol stationnés à Chatham.
La citerne à eau Freshpond stationnée à Rosyth pourrait rallier la Norvège pour ravitailler navires et troupes déployées. On trouve également à Rosyth le cargo rapide Fort Beauharnais, un transport de produits pétroliers le Petrella et un transport de charges le RFA Bacchus. En revanche le navire-hôpital RFA Maine (IV) est stationné à Chatham.
On trouve également les ravitailleurs de sous-marins HMS Forth Medway Hazard Shearwater mais aussi le ravitailleur de destroyers HMS Woolwich.
Les mouilleurs de mines vont également avoir un rôle à jouer. Si les unités de classe Linnet vont se contenter de mouiller des champs de mines défensifs pour protéger les accès aux ports et bases navales en revanche deux unités de classe Abdiel (Abdiel à Chatham et Latonna à Rosyth) vont être engagées en Norvège comme mouilleur de mines et comme transport de troupes rapide.
HMS Albatross ex-HMAS Albatross
Le ravitailleur d’hydravions HMAS Albatros alors en travaux va être transformé en navire-atelier, son homologue Pegasus ne quittant plus Scapa Flow. Le Manela lui va rallier la Norvège comme bâtiment de soutien. Même chose pour le HMS Unicorn qui sert de transport d’avions avant de devenir un porte-avions conventionnel au moment de l’évacuation des troupes alliées de Norvège.
La Fleet Air Arm (FAA) est naturellement engagée en Norvège avec les hydravions embarqués sur les croiseurs et les cuirassés (1stet 3rd Seaplane Group) mais aussi les groupes aériens des porte-avions envoyés dans les eaux norvégiennes.
Supermarine Seafire
A bord du HMS Formidable on trouve le 3rd Carrier Air Group (deux squadrons de chasse numérotées 806 et 808 volant sur Seafire Mk VII, deux squadrons de bombardement-torpillage numérotés 809 et 811 avec des Fairey Barracuda et deux squadrons de bombardement en piqué numérotés 813 et 815 avec des Douglas Dauntless).
Comme le HMS Victorious n’est pas immédiatement engagé en Norvège, son groupe aérien, le 5th CAG va d’abord resté l’arme au pied, en profitant pour peaufiner son entrainement et sa préparation.
Fairey Barracuda « Ugly but effective »
Ce groupe aérien est composé de deux squadrons de chasse (812 et 814 avec des Seafire), deux squadrons de bombardement-torpillage (817 et 819 avec des Barracuda) et deux squadrons de bombardement en piqué (821 et 823 avec des Dauntless)
Le HMS Malta était comme nous l’avons vu à l’entrainement en mer d’Irlande. Il interrompt son exercice pour rallier Faslane pour ravitaillement puis appareiller le 8 septembre 1948 pour Scapa Flow avant de nouvelles opérations.
Douglas Dauntless
A son bord se trouvait le 7th CAG composé de quatre squadrons de chasse (818 820 822 et 824 volant sur Seafire Mk V), de deux squadrons de bombardement-torpillage (825 et 827 volant sur Fairey Barracuda), un squadron de reconnaissance le squadron 826 volant sur Blackburn Buccaneer et deux squadrons de bombardement en piqué, les squadrons 829 et 831 volant sur Douglas Dauntless.
Enfin son sister-ship le HMS Hermes à quai à Faslane. Il va appareiller le lendemain avec à son bord le 11th Carrier Air Group (11th CAG) composé lui aussi de quatre squadrons de chasse volant sur Seafire (squadrons 838 840 842 et 844), de deux squadrons de bombardement-torpillage volant sur Fairey Barracuda (squadrons 841 et 843), deux squadrons de bombardement en piqué volant sur Douglas Dauntless (squadrons 845 et 847) et un squadron Blackburn Buccaneer de reconnaissance (squadron 846).
La marine britannique va également combattre au sol en engageant la 1st Naval Brigade-Royal Marines Light Infantry, une brigade de combat composée d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de soutien, d’une compagnie de soutien logistique, d’une compagnie de transmissions, de trois bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’appui disposant de mortiers lourds, de mitrailleuses, de canons antichars et d’éclaireurs les fameux Royal Marines Scout.
Au 5 septembre 1948 cette brigade n’est pas complètement opérationnelle avec le 1er bataillon totalement opérationnel, le 3ème bataillon à 75% et le 5ème bataillon qui n’existe encore que sur le papier, le bataillon d’appui étant opérationnel à 60%.
Après avoir envisagé d’attendre, la brigade va être engagée au fur et à mesure des disponibilités, les hommes de la 1ère brigade navale mettant le pied dans la porte pour faciliter le débarquement des unités de l’armée de terre.
Royal Air Force (RAF)
Dès l’annonce de l’agression allemande contre une puissance neutre l’armée de l’air britannique va jeter tout son poids dans la bataille.
C’est d’abord le Coastal Command qui fait décoller avions de patrouille maritime et hydravions pour retrouver les groupes occasionnels allemands en vue de les attaquer directement ou de guider les navires de surface et les sous-marins qu’ils soient britanniques ou français.
On raconte ainsi mais c’est peut être une légende que des équipages écossais du Coastal Command ignoraient volontairement les navires de la Royal Navy au profit de ceux de la Royale au nom de la Auld Alliance !
Vickers Wellington Mk II
Pour le front qui nous concerne le Coastal Command peut engager les gros quadrimoteurs Consolidated Privateer du squadron 132, les bimoteurs Vickers Wellington des squadron 206 et 220, les bimoteurs Blackburn Buccaneer du squadron 608 ou encore les Lockheed Hudson du squadron 269.
Bristol Beaufort
On trouve également les bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort du squadron 131, les chasseur-bombardiers Bristol Beaufighter du squadron 133, les hydravions Consolidated Catalina des squadrons 209 et 212 ou encore les Short Sunderland du squadron 210.
A cela s’ajoute les moyens du Bomber Command. Même si le commandement du bombardement était dans une optique tout ou rien avec une offensive de bombardement stratégique sur l’Allemagne elle ne peut se dérober à des missions plus tactiques.
En liaison avec l’Armée de l’Air, les bombardiers moyens et lourd de la RAF vont être engagés contre les ports allemands, les infrastructures de transport mais aussi les villes danoises et norvégiennes aux mains des allemands.
Des unités de chasseur-bombardiers vont opérer rapidement depuis le territoire norvégien aux côtés d’unités de chasse fournies par le Fighter Command. Ce dernier fût d’abord réticent craignant de priver le territoire britannique d’une couverture aérienne efficace contre une aviation allemande que l’on ne sous-estimait pas (voir même dont on surestimait les capacités en raison d’une habile propagande).
En ce qui concerne le Bomber Command, ce dernier rassemblait en Métropole pas moins de huit wings (escadres) de bombardement lourd :
Avro Lancaster
-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82
-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114
-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58
-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102
-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226
-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139
-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613
Tous ces unités ne vont pas opérer en même temps, les britanniques comme les français sachant parfaitement que le conflit qui débute allait être un combat à mort et non une guerre où tout pouvait se terminer par un accord à l’amiable.
Aux côtés de ses escadres de bombardement lourd on trouve des escadres de bombardiers moyens, des Medium Bomber Wings. Signe qui ne trompe pas on n’en trouve que quatre :
-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115
-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148
-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215
Martin Baltimore
-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57
Si les bombardiers lourds frappaient généralement les infrastructures et les ports, les bombardiers médians intervenaient davantage en soutien des troupes sur le champ de bataille. C’était bien entendu en théorie, en pratique les frontières étaient particulièrement floues.
Si les HBW et les MBW opéraient depuis la Grande-Bretagne en revanche les squadrons détachés en Norvège fournis par les Tactical Air Wing (TAW) vont opérer depuis le sol norvégien, généralement des terrains sommairement aménagés voir des lacs gelés, les principaux aérodromes ayant été soit pris par les allemands ou tellement bombardés qu’ils étaient totalement hors service.
Hawker Typhoon
Deux squadrons de Hawker Typhoon vont ainsi opérer depuis le sol de la Norvège, les Squadrons 12 et 15 fournis respectivement par les 1stet 5th TAW.
En ce qui concerne la chasse on trouve le squadron 601 équipé de De Havilland Mosquito F. Mk IV, le squadron 66 volant sur des «chasseurs de reconnaissance», des Supermarine Spitfire Mk VII, le squadron 72 volant sur Spitfire Mk VIII et le squadron 603 sur Spitfire Mk V.
Supermarine Spitfire Mk V
Si l’Army Cooperation Command n’engage pas d’unités en Norvège, le Transport Command va participer à des missions de transport de troupes, de transport de matériel et d’évacuation de blessés. Pour cela le commandement du transport aérien bénéficie des unités suivantes :
-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)
-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)
British Army
La British Army est davantage en retrait que ces homologues de l’air et de mer pour la simple et bonne raison que son rôle est différent et surtout limité.
Si la RAF peut s’engager dans une campagne de longue haleine avec ses bombardiers, si la RN peut rendre la vie impossible à la navigation allemande entre l’Allemagne et ses conquêtes l’armée de terre n’à pas ce luxe.
Pour montrer aux landser de quel bois les tommies se chauffent le gouvernement britannique met au pot les unités suivantes :
-52nd (Lowland) Infantry Division
-53rd (Welsh) Infantry Division
Char médian A-27M Cromwell
-5th Independent Armoured Brigade (deux régiments de chars moyens Cromwell et Valentine II, un bataillon de chars lourds Churchill)
-Un régiment antichar équipé de canons de 17 livres (24 pièces) fourni par le 1st Royal Artillery Support Group. Ultérieurement des éléments du 3rd RSAG viendront en renfort de leurs collègues du 1st RSAG.
-Des unités de DCA fournies par la 1st Anti-Aircraft Division et du génie.
-A cela s’ajoute la Task Force Vimy, l’élément précurseur de la 2nd Canadian Division qui ne fût finalement pas engagée, les alliés estimant que cela serait un gaspillage de moyens.
En septembre 1954 quand le Japon capitule, la situation de la marine australienne est plutôt enviable avec certes des pertes mais une position plutôt enviable avec des moyens encore modernes.
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les forces légères, les flottilles d’escorte furent globalement négligées durant la période 1919-1939 la faute à un manque d’intérêt et à des budgets contraints qui obligeaient les amiraux à faire des choix souvent douloureux.
Néanmoins en septembre 1939 les marines européennes disposent toutes de navires légers plus ou moins bien adaptés à la mission d’escorte qu’il s’agisse de sloops pour les anglais, des aviso-dragueurs et des avisos pour la France, des torpilleurs légers pour notre marine nationale…. .
Côté américain la situation est moins nette. La flotte de destroyers à été modernisée, de nombreux flush-decker sont en réserve mais il manque des navires légers pour escorter des convois, tactiques qui laisse sceptiques beaucoup d’amiraux de l’US Navy alors construire des navires pour protéger ces formations…… .
Néanmoins la réalité rattrape les américains qui construisent des PCC et des PCE, équipant leurs dragueurs de mines d’armes ASM pour en faire des escorteurs de fortune. De plus en cas de guerre, ils prévoient d’utiliser des destroyers voir de réarmer des flush-decker en les modifiant avec un Asdic, une propulsion diminuée pour augmenter l’endurance au détriment de la vitesse, un armement ASM important….. .
Cette situation fait cependant pale figure face aux corvettes et destroyers légers britanniques ainsi qu’aux corvettes et torpilleurs légers français.
Les PCE ayant montré leurs limites en haute-mer et la flotte de flush-decker vieillissant, les américains se rendent à l’évidence qu’il manque un navire médian entre le PCE et le destroyer d’escadre, un navire chargé d’escorter des convois de navires marchands à travers l’Atlantique et le Pacifique.
Il doit être grand, pas forcément rapide mais endurant, une artillerie antisurface pour détruire des sous-marins _qui en l’absence de radar privilégient l’attaque au canon en surface_ , une DCA légère et des grenades ASM en abondance.
D’abord appelé Destroyer Light (DL), il devient Destroyer Escort (DE) pour éviter la confusion avec un projet de Destroyer Leader, de grands destroyers de 3500-4000 tonnes destinés à mener des flottilles de torpilleurs, projet qui n’aboutira pas avant guerre car le BuShip estime qu’il ferait doublon avec les Atlanta conçu comme conducteur de flottille.
Un destroyer léger type Hunt de la Royal Navy, le HMS Aldenham (L-22)
Après avoir envisagé la fabrication sous licence des River ou des Hunt britanniques, les américains choisissent un projet indigène, un navire de 1300 tonnes, filant à 23 nœuds avec un armement composé de deux canons de 127mm (ou 3 de 76mm ou 4 de 100/102mm, les américains envisageant de produire pour des marines étrangères), une DCA légère (Bofors de 40mm Oerlikon de 20mm) et un important stock de grenades ASM.
Un temps l’embarquement de tubes lance-torpilles est envisagé mais au final on y renonce.
Seize navires sont commandés en octobre 1945 (DE-1 à DE-16) stationnés dans l’Atlantique à Norfolk, Charleston et Mayport (respectivement huit, quatre et quatre).
Trente-deux nouveaux exemplaires (DE-17 à DE-48) sont commandés en septembre 1948 mais en dépit d’une mise sur cale précipitée, aucun n’est en service le 21 mars 1950.
Le programme de guerre prévoit une commande supplémentaire de soixante-quatre exemplaires (DE-49 à DE-112) suivit de deux nouvelles commandes de soixante-quatre exemplaires portant le total des DE à construire à 240 exemplaires, certains DE étant adaptés à d’autres missions que l’escorte de convois.
Si les seize premiers navires portent des noms d’îles américaines tout comme les trente-deux commandés en septembre 1948, les DE du programme de guerre porteront des noms de marins tués au début ou au cours du conflit.
Carrière opérationnelle
Ces nouveaux venus dans le domaine militaires sont baptisés du nom d’îles des Etats-Unis, des îles situées aux Etats-Unis ou dans les colonies américaines.
Les seize premiers navires commandés en octobre 1945 sont mis sur cale au printemps 1946 et mis en service à l’automne 1947, ces navires étant tous stationnés sur la côte est.
Sont stationnés à Norfolk huit navires, les USS Adak (DE-1) Afognak (DE-2) Aiktak (DE-3) Alameda Island (DE-9) San Pedro Rock (DE-11) Favallon Island (DE-13) Staten Island (DE-15) Victoria Island (DE-16).
Sont stationnés à Charleston quatre navires, les USS Adugak (DE-4) Bayless (DE-6) Bogeslof (DE-7) Sugarloaf (DE-8)
Sont stationnés à Mayport quatre navires, les USS Aghiyuk (DE-5) Hog Island (DE-10) Sears Rock (DE-12) Jersey Island (DE-14)
Sur ces seize navires mis en service avant le début du conflit et employés durant tout le conflit dans l’Atlantique, six sont détruits, deux par les sous-marins allemands (Hog Island Sears Rock), deux lors d’une collision avec des cargos qu’ils escortaient (Afognak Jersey Island), un suite à un incendie accidentel à Halifax (Sugarloaf) et le dernier par l’aviation allemande au large de la Norvège alors qu’il participait à l’opération Borealis (Aghiyuk).
Les dix survivants sont utilisés par l’US Navy jusqu’en en 1957 puis désarmés. Quatre sont démolis ou coulés comme cible dans les années soixante (Aiktak, Alameda Island, Adugak Bogeslof) et les six autres transférés aux gardes-côtes pour servir de patrouilleur de souveraineté (San Pedro Rock, Favallon Island,Staten Island,Victoria Islans Bayless) jusqu’au milieu des années soixante-dix, étant remplacés par des cutter spécialement conçus pour ce rôle.
Quand la guerre éclate en septembre 1948 en Europe, les américains accélèrent leur réarmement et passent commande de trente-deux destroyers d’escorte supplémentaires, navires immatriculés DE-17 à DE-48 et principalement destinés à opérer dans l’Atlantique même si au final des DE seront engagés dans le Pacifique.
Devant l’urgence de la situation, les DE sont mis sur cale dès le début de 1949 mais en dépit d’une construction précipitée, aucun n’est en service en mars 1950 quand le Japon attaque. Les premiers sont mis en service en juin et les derniers en mars 1951, vingt-quatre étant engagés dans l’Atlantique et huit dans le Pacifique.
Huit navires sont mis en service en juin 1950 à savoir les USS Amak (DE-17) Biorka (DE-19), Besboro (DE-22) Aziak (DE-24) Ryer Island (DE-27) Merriott Island (DE-29) Anacapa (DE-31) et Begg Rock (DE-32) et déployés dans l’Atlantique puis en mer du Nord, trois étant coulés durant le conflit (Amak Ryer Island et Merriott Island), les cinq autres étant utilisés par l’US Navy jusqu’en 1957 avant d’être désarmés et placés sous cocon pour un éventuel réarmement.
Deux d’entre-eux, les USS Begg Rock et Aziak sont utilisés pour l’entrainement des réservistes de 1962 à 1967 puis comme navires d’expérimentation jusqu’à ce que l’usure ne les envoient à la casse en 1975 pour le premier, en 1982 pour le second. Les trois autres DE sont démolis dans les années soixante-dix.
Huit autres navires sont mis en service en septembre 1950 à savoir les USS Andreanof (DE-18) Beehive (DE-20) Bolrof (DE-21) Attu (DE-23) Chipps Island (DE-25) Roe Island (DE-26) Andrus Island (DE-28) et Woodward Island (DE-30).
Ces huit destroyers d’escorte sont envoyés dans le Pacifique où si les besoins d’escorte sont moindres, ils ne sont pas inexistants. Deux sont coulés durant le conflit (Andreanof Woodward Island), un tellement endommagé qu’il ne sera pas réparé et sabordé après guerre au large d’Okinawa (Chipps Island), les cinq autres étant désarmés en 1956 et mis sous cocon à Bremerton.
Le Beehive est transféré en 1964 aux forces d’autodéfenses japonaises récemment reconstituées en compagnie du Bolrof et de l’Attu, ces navires étant utilisés jusqu’en 1974 quand ils sont rendus aux Etats-Unis et démolis. Les Roe Island et Andrus Island devaient être transférés à l’Irak mais au dernier moment le projet tombe à l’eau.
Huit navires sont mis en service en janvier 1951 pour opérer dans l’Atlantique, les USS Caladesi Island (DE-33) Cayo Costa (DE-34) Santa Rosa Island (DE-35) Hutchinson Island (DE-36) Avoa Island (DE-37) Appledore (DE-38) Badger’s (DE-39) et Bustine (DE-40).
Sur ces huit navires, deux sont coulés par les sous-marins allemands (Caladesi Island Avoa Island), les six autres survivant au conflit. Trois sont transférés au Chili (Cayo Costa Santa Rosa Island Hutchinson Island) et les trois derniers après avoir été utilisés pour l’entrainement pour les réservistes sont désarmés en 1973 et démolis.
Les huit derniers affectés dans l’Atlantique sont mis en service en mars 1951, ces navires étant baptisés USS North Island (DE-41) Monasha Key (DE-42) Siesta Key (DE-43) St George Island (DE-44) Avery Island (DE-45) Allen Island (DE-46) Ayers (DE-47) et Black Rocks (DE-48).
Deux sont coulés lors de l’escorte de convois, un dans l’Atlantique (Black Rocks) et le second lors de l’opération Borealis (Siesta Key).
Les autres survivent au conflit, sont utilisés par l’US Navy jusqu’en 1960 puis transférés à des marines étrangères, trois à l’Italie (North Island, St George Island Avery Island et trois à l’Allemagne (Monasha Key, Allen Island Ayers) qui en dépit de réticences profondes notamment côté français avaient été autorisée à reconstituer des forces armées pour faire face à la menace soviétique.
Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 12000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 24 nœuds distance franchissable 4500 miles nautiques à 12 nœuds
Canons de 127mm à bord d’un destroyer type Fletcher
Armement : deux canons de 127mm en affûts simples (un avant un arrière) quatre canons de 40mm Bofors en affûts doubles, dix canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux grenadeurs de sillage, huit mortiers. Ultérieurement s’ajouteront un lance-roquettes ASM appelé Herisson (Hedgehog en V.O) et une plate-forme triple lance-torpilles de 533mm
En 1914, le sous-marin ou plutôt le torpilleur submersible est un vecteur militaire aux performances encore inconnues. Certains officiers se demandent si il ne s’agit pas d’un gadget sans grande valeur militaire.
La destruction dès le mois d’août 1914 de trois croiseurs cuirassés britanniques se charge de montrer aux sceptiques que le sous-marin à sa place dans toute marine majeure.
Après l’attaque de navires militaires, les U-Boot s’attaquent aux navires marchands qui subissent des pertes abominables.
Face à cette menace d’un nouveau genre, on essaye, on teste plusieurs parades. Les bateaux-pièges ou Q-Ship marchent un temps mais leurs résultats ne sont pas aussi bons qu’espérés. La mise en place de corridors protégés par des champs de mines est une solution imparfaite, impossible de couvrir la mer de champs de mines.
Au final la seule parade est la navigation en convois protégés par des navires spécialisés dans la lutte contre les submersibles, des navires sans moyens de détection électroniques mais armés de grenades anti-sous-marines ou charges de profondeur.
Une terrible guerre d’usure à lieu dans l’Atlantique entre les convois et les sous-marins allemands qui sont à deux doigts d’asphyxier totalement la Grande-Bretagne mais qui entrainent les Etats-Unis dans le conflit suite au choix de la guerre sous-marine à outrance quand la Hochseeflot se montre incapable de menacer réellement l’emprise de la Grand Fleet sur les mers et notamment la mer du Nord.
Qui dit nouvelle guerre dit nouveaux navires. Les premiers escorteurs voient le jour, des navires appelées sloops ou canonnières pour la Royal Navy, avisos pour la marine française.
Malheureusement durant la période 1919-1939, la lutte anti-sous-marine n’est pas au cœur des préoccupations des amiraux britanniques. En partie par manque d’intérêt mais aussi en raisons de choix budgétaires fort contraints et d’une difficulté à prévoir le bon modèle d’escorteur.
En effet comment trouver un modèle unique d’escorteur quand il faut un navire affrontant les sous-marins et les éléments déchainés dans l’Atlantique Nord, des mines, des vedettes lance-torpilles et des sous-marins en Méditerranée, des grandes unités de surface sur les autres océans sans oublier l’aviation basée à terre.
Impossible donc de produite un unique modèle d’escorteur, il faut du sur-mesure, des navires adaptés aux menaces potentielles même si l’adage veut qu’une marine participe à un conflit avec des navires conçus pour un autre genre de confrontation.
En septembre 1939, la Royal Navy dispose de peu de navires d’escorte à savoir des chalutiers armés et trente-huit sloops répartis en différents modèles.
Si certaines marines disposent de torpilleurs faisant la jonction entre les navires d’escorte et les destroyers, la marine britannique ne dispose pas encore de ce type de navires en septembre 1939, la mise en service des Hunt étant postérieure.
Durant la Pax Armada, la Royal Navy va augmenter et renouveler ses forces d’escorte en construisant différents modèles de navires légers.
De nouveaux modèles de chalutiers armés sont construits pour disposer à peu de frais de patrouilleurs et de navires de présence notamment outre-mer où les menaces sont moindres.
Les différentes classes de sloops sont remplacées par les sloops de classe Black Swan plus modernes et plus efficaces, ces sloops étant complétées par deux nouveaux modèles d’escorteur, les corvettes de classe Flower (commandé en premier par la…..France) et par des frégates de classe River, les corvettes bien qu’efficaces ayant montré leurs limites.
Les navires légers ce sont également les dragueurs de mines et si aujourd’hui leur armement est léger, à l’époque, un dragueur de mine océanique était doté d’un armement important pour lui permettre de servir d’escorteur d’urgence.
Quand le second conflit mondial éclate, la marine britannique dispose d’une solide force d’escorte qui va mener la vie dure aux sous-marins, avions et vedettes lance-torpilles ennemies.
Chalutiers armés
Chalutiers armés classe Isles
En septembre 1939, la Royal Navy dispose de quinze chalutiers armés répartis entre quatre chalutiers armés polyvalents, huit chalutiers ASM et trois chalutiers dragueurs. Ces navires anciens et usés vont être remplacés par vingt-quatre chalutiers de classe Isles, seize en version ASM et huit en version dragage de mines.
Ces navires sont construits dans des chantiers habitués à construire des chalutiers pour la pêche hauturière mais incapables de construire de vrais navires militaires. De plus cela avait l’avantage de libérer les grands chantiers qui ne manquaient pas de travail.
Les seize premiers (Ailsa Craig, Annet, Anticosti, Arran, Baffin, Balta, Bardsey, Benbecula, Bern, Biggal, Blackbird, Bressay, Brora, Bruray Bryher et Burra) spécialisés dans la lutte ASM sont mis en service entre 1942 et 1944.
Armés d’un canon de 3 pouces (76mm) pour six d’entre-eux et d’un canon de 4 pouces (102mm) pour les autres, de deux affûts quadruples de 12.7mm et de vingt-quatre grenades ASM, ils sont déployés au sein d’une 1st Escort Flottilla déployée à Chatham et d’une second, la 2nd Escort Flottilla stationnée à Douvres pour opérer en Manche et en mer du Nord.
Ces navires sont redéployés en 1946/47 outre-mer, la 1st Escort Flottilla devenue la 10th Patrol Flottilla quitte Chatham pour les Bermudes alors que la 2nd Escort Flottilla devenue la 11th Patrol Flottilla quitte Douvres pour Freetown.
En septembre 1943, huit autres chalutiers armés type Isles sont commandés en version dragueurs de mines et mis en service en 1945 au sein d’une 9th Minesweeping Flottilla déployée à Gibraltar, ces navires (Bute Cailiff Caldy Campobello Copinsay Crowlin Cumbrae et Damsay) sont armés d’un canon de 4 pouces (102mm), de six canons de 20mm Oerlikon, de quatre mitrailleuses de 7.7mm et à la place des grenades ASM, des équipements de dragage de mines.
Caracteristiques Techniques de la classe Isles
Déplacement : standard 545 tonnes pleine charge 750 tonnes Dimensions : longueur 44.20m largeur 8.40m tirant d’eau en charge 4.80m
Motorisation : machine à vapeur à triple détente dévellopant 850ch et entrainant une hélice
Performances : vitesse maximale 12 noeuds
Armement : (version ASM) un canon de 3 pouces ou de 4 pouces, deux affûts quadruples de 12.7mm et vingt-quatre grenades ASM (version dragueur de mines) un canon de 4 pouces (102mm), six canons de 20mm, quatre mitrailleuses de 7.7mm, des équipements de dragage de mines.
Equipage : 40 hommes
Chalutiers armés classe Tree
En juin 1945, seize nouveaux chalutiers armés sont commandés. Outre les missions de combat (patrouille, lutte ASM), ils doivent servir de navire d’entrainement pour la réserve, formant un réservoir de marins de réserve entrainés pouvant être rapidement mobilisés.
Ces navires (Dochet Earraid Eday Egilsay Ensay Eriskay Fara Farne Fetlar Fiaray Filla Flatholm Flint Flotta Foula Foulness) sont mis en service en 1946/47.
Les Dochet Earraid Egilsay Eday sont affectés à la Royal Naval Reserve et stationnés à Belfast en Ulster pour servir principalement de navires d’entrainement.
Les douze autres sont répartis au sein d’une 12th Escort Flottilla (Ensay Fara Fetlar Filla Flotta Foulness) stationnée à Rosyth et la 13th Escort Flottila ( Eriskay Farne Fiaray Flatholm Flint Foula) stationnée à Faslane, ces deux flottilles étant chargées de la protection rapprochée des accès à ces deux bases.
Caracteristiques Techniques de la classe Tree
Déplacement : standard 555 tonnes pleine charge 760 tonnes Dimensions : longueur 45.50m largeur 8.40m tirant d’eau en charge 4.80m
Motorisation : machine à vapeur à triple détente dévellopant 850ch et entrainant une hélice
Performances : vitesse maximale 11 noeuds
Armement : un canon de 4 pouces (102mm), six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, quatre mitrailleuses de 7.7mm et vingt-quatre grenades ASM
Equipage : 40 hommes
Sloops
Avant-propos
Du temps de la marine à voile, le sloop était un petit navire à voile, rapide, maniable et légèrement armé souvent utilisé pour la protection du trafic commercial contre la piraterie et les corsaires.
Comme le terme frégate, le terme sloop fût repris pour désigner de nouveaux navires légèrement armés pour protéger les convois. C’est l’équivalent de l’aviso pour notre marine nationale.
En septembre 1939, on trouve un sloop type 24, deux classe Bridgewater, quatre classe Hastings, huit classe Shoreham, huit classe Grimsby, neuf classe Kingfisher, trois classe Bittern,trois classe Egret et huit classe Black Swan.
Entre septembre 1939 et septembre 1948, la flotte évolue, les sloops les plus anciens (type 24, Bridgewater Hastings et Shoreham) sont désarmés, démolis ou mis en réserve avec des réarmements périodiques pour essais et instruction.
Néanmoins en septembre 1948, tous ces navires sont définitivement désarmés pour libérer des équipages et récupérer de l’acier en les démolissant.
Les Grimsby, Kingfisher, Bittern, Egret et Black Swan sont toujours en service soit un total de trente et un navires.
Un seul modèle est commandé, la classe Black Swan mod., des navires plus longs et plus larges pour améliorer la stabilité. La DCA est renforcée.
Dix-sept navires sont commandés en mars 1941, mis sur cale courant 1941 et mis en service en 1943/44, portant la flotte de sloop à quarante-huit navires. La commande de huit autres envisagée en 1945 est abandonnée au profit de frégates de classe River supplémentaires.
Sloops type 24
Dans le cadre du programme d’urgence de 1916, la marine britannique passe commande de vingt-quatre sloops type 24 (en référence au nombre de navires commandés). Seulement vingt-deux navires furent achevés, ces navires portant les noms de célèbres pur-sang vainqueur des courses d’Epsom, l’équivalent britannique du prix d’Amérique.
Ces navires utilisables comme escorteurs et comme dragueurs de mines ne connurent qu’une carrière fort courte comme beaucoup de constructions de guerre.
En septembre 1939, il ne reste plus qu’un navire en service au sein de la Royal Navy, le HMS Herald (ex-Merry Hampton) qui sert depuis février 1923 comme navire auxiliaire à Singapour. Il est désarmé (machines à bout) en septembre 1947 et démoli.
Deux navires sont utilisés par la Royal Naval Reserve, le HMS Flying Fox et HMS Eaglet (ex-Sir Bevis) mais ils sont désarmés respectivement en mai 1945 et juin 1946.
La Royal Australian Navy (RAN) à récupéré en décembre 1924 le HMS Silvio devenu le HMAS Moresby, toujours utilisé comme navire-atelier en septembre 1948.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 1341 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 81.53m longueur entre perpendiculaires 79m largeur 11m tirant d’eau 3.20m
Propulsion : machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières cylindriques dévellopant 2500ch et alimentant une hélice
Performances : vitesse maximale 17 noeuds
Armement : deux canons de 4 pouces (102mm) et trente-neuf charges de profondeur
Equipage : 82 officiers et marins
Sloops classe Bridgewater
Pour remplacer les sloops de classe Flower, la Royal Navy décide de construire un nouveau modèle de sloop, la classe Bridgewater, deux navires étant construits dans le cadre du programme naval de 1927 (1927 Naval Build Programm)
HMS Bridgewater
-Le HMS Bridgewater (L01/U01) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 19 septembre 1927 lancé le 14 septembre 1928 et mis en service le 14 mars 1929.
HMS Sandwitch
-Le HMS Sandwitch (L12/U12) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 19 septembre 1927 lancé le 9 février 1928 et mis en service le 23 mars 1929.
Déployés d’abord en Extrême-Orient (China Station), les deux sister-ships se séparent ensuite, le Bridgewater est redéployé au Cap pendant que le Sandwich reste déployé en Extrême-Orient.
En septembre 1939, le Sandwich est redéployé à Freetown pour couvrir l’Atlantique Sud jusqu’en juin 1940 quand il retourne à Hong Kong.
Le Bridgewater est désarmé le 14 juin 1945 et maintenu comme ponton au Cap. Il y était toujours en septembre 1948 tandis que le Sandwich est désarmé le 4 janvier 1946 à Hong Kong, servant lui aussi comme ponton, les deux pontons recevant des pièces de DCA pour renforcer la protection des ports où ils sont mouillés.
Caractéristiques Techniques de la classe Bridgewater
Déplacement : standard 1062 tonnes pleine charge 1600 tonnes
Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières Amirauté dévellopant 2000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 17 noeuds
Armement : deux canons de 4 pouces (102mm), deux affûts quadruples de 12.7mm Vickers. Ils embarquent également des grenades ASM.
Equipage : 96 officiers et marins
Sloops classe Hastings
Les cinq sloops de classe Hastings (appelés également Folkestone) succèdent aux Bridgewater. Quatre navires ont été construits pour la Royal Navy et un cinquième pour la Royal Indian Navy.
Ces navires sont conçus initialement comme dragueurs de mines vont être utilisés comme navires polyvalents, patrouilleurs, escorteurs et dragueurs de mines.
HMS Hastings
-Le HMS Hastings (L27) est mis sur cale au His Majesty Dockyard Devonport le 29 juillet 1929 lancé le 10 avril 1930 et mis en service le 26 novembre 1930.
Il est déployé dans le Golfe Persique et en mer Rouge jusqu’en 1937 quand il retourne en métropole pour servir au sein du Fishery Protection Squadron pour assurer la police des pêches.
Quand éclate la guerre de Pologne, il est immobilisé pour carénage, recevant un Asdic pour lui permettre de mener des opérations de lutte anti-sous-marine.
Disponible au printemps 1940, il est redéployé à Rosyth jusqu’à son désarmement survenu le 14 mars 1946. Mis en réserve, son réarmement est étudié en septembre 1948 mais devant son mauvais état matériel, le réarmement n’aura jamais lieu.
-Le HMS Folkestone (L22/U22) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson Ltd de Wallsend-on-tyne le 21 mai 1929 lancé le 12 février 1930 et mis en service le 25 juin 1930.
Déployé en Métropole durant toute sa carrière, il est victime d’un échouage dans les Hebrides le 14 mai 1944. Gravement endommagé, il est désarmé le 21 juin et démoli.
-Le HMS Penzance (L28) est mis sur cale au His Majesty Dockyard de Devonport le 29 juillet 1929 lancé le 10 avril 1930 et mis en service le 15 janvier 1931.
Après seize ans de carrière, le Penzance est désarmé le 15 janvier 1947. En bon état en septembre 1948, il pourrait être réarmé si le besoin se fait sentir.
HMS Scarborough
-Le HMS Scarborough (L25) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 28 mai 1929 lancé le 14 mars 1930 et mis en service le 31 juillet 1930.
Il est stationné aux Bermudes, dépendant du North America & West Indies Squadron, effectuant de nombreuses opérations de représentation au profit des autorités.
A partir de mai 1939, il est déployé comme auxiliaire à Ceylan, étant réarmé comme patrouilleur en septembre 1942, servant jusqu’en septembre 1947 date à laquelle il est désarmé et mis en réserve.
HMIS Hindustan
-Le HMIS Hindustan est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 4 septembre 1929 lancé le 12 mai 1930 et mis en service le 10 octobre 1930.
A la différence de ces quatre sister-ships l’Hindustan est toujours en service en septembre 1948, ayant Calcutta pour base.
Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières Amirauté dévellopant 2000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 16 noeuds
Armement : deux canons de 4 pouces, quatre canons 3-Pounder de salut, des grenades ASM. Durant la Pax Armada, un ou deux affûts quadruples de 12.7mm s’ajoutent