Le Conflit (205) Balkans (39)

Les grecs reprennent le combat le 20 octobre 1952, le 3ème Corps d’Armée attaquant en Thessalie en ménageant la surprise sur son véritable axe d’avancée : plein nord direction l’Albanie ? Vers l’est et Athènes ? A cela s’ajoute les frictions entre allemands et italiens, les premiers reprochant aux seconds de ne pas tout faire, les seconds reprochant aux premiers de ne pas les aider. Ambiance….

Les grecs utilisent une stratégie classique avec une épée _le 3ème CA_ et deux boucliers destinés à protéger ses flancs _1er et 2ème CA_ . L’Armée Grecque Libre (AGL) continue de donner le la alors que les deux armées britanniques fixaient les troupes allemandes, les italiens ayant déjà fort à faire face aux grecs.

Jusqu’au début du mois de novembre, les italiens résistent bien, ils souffrent de pertes sensibles mais pour une raison qu’on ignore il n’y à aucun découragement, aucune panique.

Cela ne peut durer, l’absence de renforts et les mauvaises nouvelles venues d’Italie agissant comme un poison, un acide lent.

Le 31 octobre 1952, la ville de Leucade est prise par la 1ère DI (H), la 23ème DI italienne est détruite, ses éléments se repliant tant bien que mal vers le nord en profitant du relatif état de fatigue des troupes grecques.

Le 4 novembre 1952 les italiens évacuent l’île de Céphalonie qui est aussitôt occupée par un détachement de la 14ème DI, une DLI grecque.

Le 10 novembre 1952, le 2ème CA échoue à s’emparer de Lamia solidement tenue par les allemands et pour cause : il s’agit de ménager un corridor de sortie pour la garnison du Festung Athènes. Ce n’est que partie remise. La ville ne tombera que le 1er décembre après de violents combats nécessitant l’engagement d’unités de la 8ème Armée au grand dam des grecs.

Pendant ce temps la 10ème armée britannique ressert peu à peu son emprise sur Athènes, multipliant les coups de sonde, les coups de main, espérant faire tomber la ville comme un fruit mur.

Malheureusement pour eux les allemands et les collabos grecs vont solidement tenir la ville, multipliant les exactions.

La capitale grecque est violement bombardée par l’aviation et secondairement par la marine, les combats aériens sont violents, les allemands ayant peu à couvrir avec tout de même un certain nombre d’appareils notamment de chasseurs.

Le temps joue naturellement pour les alliés. Les allemands l’ont parfaitement compris et profitant de la présence de l’île d’Eubée à proximité exfiltre des spécialistes précieux, du matériel. Des grecs compromis tentent de leur chance mais les allemands ne font rien pour faciliter leur fuite.

Mieux même certains tentent de négocier avec les britanniques un repli sans combat en échange des soriotistes. Bien que cette proposition soit tentante, les britannico-sud africains refusent et exigent la rédition pure et simple.

Plusieurs assauts sont menés par les grecs par le nord-est pour couper les allemands d’un possible repli, les britanniques et les sud-africains par l’ouest et au sud. Les allemands résistent pied à pied mais doivent plier.

Une bonne partie des troupes se replient en bon ordre mais en laissant une bonne partie de leurs armes lourdes qui sont inévacuables faute de moyens et tout simplement parce le ciel est dominé par les alliés. Il y eut bien des tentatives mais la réaction de l’aviation alliée à été tellement vigoureuse que très vite les allemands y ont renoncé.

La capitale grecque encerclée depuis le 15 décembre 1952 tombe officiellement deux jours plus tard. Symboliquement c’est le Bataillon Sacré qui est la première unité alliée à entrer à Athènes.

On imagine l’émotion de ces hommes qui pour certains combattaient non-stop depuis le printemps 1949. Dans une ville détruite à 80%, les commandos grecs traversent une ville ravagée, une ville ruinée et meurtrie.

«C’était absolument atroce. Des bâtiments incendiés et écroulés, des corps pendus, d’autres en état de décomposition avancée. L’odeur un mélange de chair brûlée et d’essence était absolument insoutenable. J’ai vu des durs de durs vomir tripes et boyaux, fondre en larmes comme des gosses tant l’émotion est forte» (lieutenant Solfakis, 1ère compagnie du Bataillon Sacré).

Le caporal Staknikalis porte lui précieusement un drapeau grec mais pas n’importe lequel celui qui flottait au sommet de l’Acropole, drapeau qui avait été évacué au nez et à la barbe des allemands par un evzone. Ce drapeau est hissé à nouveau le 17 décembre 1952 marquant une étape clé dans la libération du territoire grec même si il reste beaucoup de chose à faire.

Les allemands et les italiens se sont repliés en bon ordre pendant que les bulgares ont renforcé leurs positions pour faire face à une offensive alliée prochaine. De nouvelles unités arrivent, des fortifications sont construites, des champs de mines posés.

De leur côté les alliés réorganisent leur dispositif même si il n’y à pas de véritable relève de divisions, les changements se faisant à flux tendu, les blessés et les morts étant remplacés par de jeunes recrues voir de soldats transférées d’autres unités pour injecter de l’expérience ou un nouvel état d’esprit.

L’année 1952 se termine par une stabilisation du front selon une ligne approximative Ioanina-Larissa même si ce n’était pas une simple ligne droite. De plus Corfou étant encore tenue par les italiens même si c’était plus symbolique que réellement menaçant. Même l’île d’Eubée est encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

Les alliés reprennent leur offensive dès les premiers jours de janvier, bousculant sérieusement les italiens démotivés par l’annonce du débarquement à Tarente en Italie péninsulaire.

En revanche face aux allemands et bulgares, les britannico-sud africains sont moins à la noce à la fois en raison d’une résistance acharnée de l’Axe mais aussi en raison de problèmes tactiques et d’une entente relative entre Londres et Pretoria.

Corfou est évacuée le 19 janvier 1953 et symboliquement occupé par le Bataillon des Hoplites de la Mer puis par un détachement de la 1ère DI (H). De son côté l’île d’Eubée est occupée par le 15ème CA (UK) dès le 5 janvier 1953.

Les alliés ayant leurs flancs assurés ils peuvent avancer davantage vers le nord en étant certains qu’il n’y aurait pas de risque de déstabilisation de leur dispositif.

Les villes tombent après de violents combats même si il y à peu de combats urbains stricto sensu à la fois parce que les villes sont peu étendues et parce que les italiens, les allemands et les bulgares n’ont pas les moyens de s’user dans des combats mortifères. De plus les alliés ont une expérience de cette forme de guerre, des tactiques et des moyens pour éviter de s’y consumer.

Ioannina tombe le 17 janvier, Larissa le 19, Kozari le 22, Veloia le 30, Thessalonique le 7 février, Lemnos le 12 février (même si l’île est occupée sans combats un peu comme Corfou), Serres le 15, Cavalla le 17, Xanthi le 21 et Alexandropoulis le 24 février 1953.

A chaque fois le territoire est déminé, des routes et des ponts reconstruits. C’est davantage destiné aux opérations militaires qu’aux civils mais cela aide à l’acheminement d’une aide humanitaire vitale en raison d’un territoire ravagé par les combats, la météo et les épidémies.

A la fin du mois de février, le territoire grec est quasi entièrement libéré. Il reste quelques poches tenues par les bulgares, les italiens et les allemands, des positions clés pour éviter que le front ne s’effondre totalement même si les allemands comme les bulgares doutent de la volonté italienne de continuer la lutte. Leurs doutes seront confirmées suite au basculement italien du mois de mars qui nécessitera une totale réorganisation du Heeresgruppe E.

Le Conflit (187) Balkans (21)

-La défense du Péloponnèse et de l’isthme de Corinthe est assuré par deux divisions d’infanterie australiennes (1st and 2nd Australian (Infantry) Division) même si ces divisions doivent rallier le Pacifique pour faire face aux japonais. Elles ne sont donc pas en première ligne mais pas totalement en réserve non plus. A cela s’ajoute la 2ème DI (HL) reconstituée tant bien que mal en Crète et la 6th Canadian (Infantry) Division.

Dès la mi-avril, seules la 2ème DI (HL) et la 6th Canadian (Infantry) Division tiennent l’isthme avec la crainte que cela ne suffise pas si les italiens et les allemands se décident à attaquer.

-L’île de Zakynthos est protégée par la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) et la Brigade de Montagne polonaise. Ces deux prestigieuses unités doivent être remplacées à terme par la 14ème DI (HL) qui contrairement à ce qu’indique sa désignation est une DLI identiques aux 6ème et 7ème DLI (HL).

-La 82ème DIA et le 2ème REC assurent la défense de Patras

-La 86ème DIA est en réserve stratégique en Crète

-Un Groupement de Marche regroupe les unités motomécaniques pour faire à une éventuelle percée ennemie (même si le Péloponnèse ne ressemble pas aux steppes russes ou au désert libyen). Il regroupe ce qu’il reste des 66ème et 68ème BCC français, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et un bataillon de marche grec disposant de Hotchkiss H-39.

-La 7th Infantry Division (UK) à été renvoyée en Egypte pour être reconstituée, ayant subit de lourdes pertes durant la Campagne.

-A cela s’ajoute naturellement des divisions grecques en l’occurence les 3ème, 10ème, 15ème et 14ème DI (HL).

-Ces différentes divisions sont toutes placées sous commandement grec, une évidente marque de confiance. Cela nous donne le dispositif provisoire suivant :

-1ère et 2ème Divisions d’Infanterie australiennes (1st and 2nd Australian Infantry Division). Celles-ci doivent rallier le Pacifique à l’été mais les alliés ont demandé à Canberra de reporter leur retour pour faire à une éventuelle offensive allemande. Finalement à l’été les deux divisions australiennes vont rentrer au pays.

Il fût question de renvoyer des divisions australiennes dans les Balkans mais pour des raisons militaires et politiques cela ne fût pas possible.

-Groupement Motomécanique de Marche : Il regroupe ce qu’il reste des 66ème et 68ème BCC français, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et un bataillon grec disposant de Hotchkiss H-39.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème DI (HL)

-6ème Division d’Infanterie Canadienne

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-82ème DIA

-3ème DI (HL)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-10ème DI (HL)

-14ème DI (HL)

-15ème DI (HL)

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Des unités aériennes étrangères sont également déployées. Si les unités canadiennes, australiennes et britanniques doivent rester sur place, les unités françaises vont retourner au Levant et en Afrique du Nord pour d’autres opérations.

En ce qui concerne les unités grecques et yougoslaves elles sont à reconstituer, les deux armées de l’air peuvent donc être considérées comme virtuellement «détruites» en attendant leur reconstitution.

Cependant pour maintenir les pilotes grecs et yougoslaves dans le bain, on verra certains être détachés au sein des unités alliés pour relever des pilotes britanniques, canadiens et australiens et permettre à ces derniers de souffler. Cela permettait aux pilotes hellènes et yougoslaves de rester au contact des opérations et de développer un véritable esprit de coopération.

On trouve la Canadian Air Force in Balkans (CAFB), le 3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW) (qui va donc rester à la différence des unités terrestres, un geste éminemment politique et diplomatique) et la British Tactical Air Force (BTAF).

A la fin du mois de mai arrive également en Méditerranée le South African Méditerranean Air Group (SAMAG) qui doit soutenir les divisions sud-africaines envoyées sur ce théâtre d’opérations plutôt qu’en Europe, le gouvernement sud-africain ayant fait comprendre à Londres que cela serait trop pour les afrikaners les plus extrémistes. La Méditerranée était donc un bon compromis…. . Ce SAMAG comprend les unités suivantes :

-Quatre squadrons de chasse : N°2 (Supermarine Spitfire) n°5 (Curtiss P-40) n°13 (Supermarine Spitfire) n°14 (Bristol Beaufighter)

-Trois squadrons de bombardement : N°7 (Vickers Wellington) n°9 (Bristol Beaufighter) et n°17 (Martin B-26 Marauder)

-Un squadron de reconnaissance : n°4 (De Havilland Mosquito)

-Un squadron de transport : n°11 (Douglas C-47 Skytrain)

Cette grosse escadre (qui deviendra d’ailleurs le South African Mediterranean Air Wing [SAMAW] en septembre 1951) s’installe d’abord en Crète pour couvrir la grande île et le Dodécanèse franchement conquis.

Cette unité va rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, son équipement évoluant que partiellement, les Spitfire et les P-40 restant en service mais dans des versions naturellement améliorées (Mk IX au lieu des Mk V pour les premiers et des P-40F au lieu des P-40D), le Beaufighter est remplacé par le Hornet (hiver 1951/52), le Wellington par le Beaumont (printemps 1953), les Marauder, Mosquito et les Skytrain par des appareils neufs et/ou plus modernes.

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Les navires de surface déjà engagés durant la Campagne de Grèce sont toujours là. Quelques navires issus du programme de guerre vont arriver en Méditerranée mais ne vont pas forcément opérer dans les eaux grecques du moins pas en permanence, le bassin occidental étant également une zone d’action importante pour l’effort de guerre allié. A cela s’ajoute des navires qui avaient combattu par exemple en Mer du Nord et qui changeaient de zone opérationnelle après des réparations comme une volonté de tourner la page.

Le porte-avions à montré qui en douterait encore de son caractère indispensable. Voilà pourquoi trois porte-avions légers de classe Majestic vont rejoindre la Méditerranée permettant aux alliés de confirmer leur domination quantitative et qualitative.

C’est ainsi que le 20 février 1950, le HMS Terrific à été mis en service en Grande-Bretagne mais il faudra attendre le 4 avril pour qu’il arrive à Alexandrie pour renforcer la Mediterranean Fleet.

Avec son groupe aérien réduit, il va néanmoins se montrer très utile pour couvrir des convois, appuyer des opérations commandos our disputer au dessus des îles grecques la suprématie aérienne de l’Axe.

En juin 1951, les croiseurs lourds HMS Marlborough et Blenheim arrivent en Méditerranée. Ils vont combattre dans les deux bassins de la Méditerranée.

Dès la mi-juillet 1950, le HMS Newcastle arrive dans les eaux grecques pour remplacer le HMS Kenya perdu quelques mois plus tôt. Il va opérer en Méditerranée jusqu’en septembre 1952.

Ce n’est pas le seul croiseur léger britannique à rejoindre la Méditerranée puisque le HMS Vigilant arrive sur zone en juin 1950. Il va y opérer jusqu’en octobre 1951 avant de passer dans l’Océan Indien, revenant dans la Mare Nostrum en novembre 1953.

Son action est démultipliée par la présence du HMS Manchester qui après presque deux années de patrouilles anti-raiders et des escortes de convois va s’engager en Méditerranée opérant dans le bassin oriental de la Mare Nostrum, arrivant sur zone en septembre 1950.

Il faudra attendre 1952 et 1953 pour voir de nouveaux destroyers britanniques rejoindre la Mare Nostrum mais très vite de nouveaux sous-marins arrivent sur place avec les sous-marins HMS Tarpon Spearfish Satyr et Unison qui sont mis en service entre juin 1950 et octobre 1951.

La France envoie également des navires modernes en Méditerranée, le plus impressionant étant sans contestation possible le cuirassé Languedoc, l’avant-dernier navire de ligne construit par la France.

Mis en service en avril 1951, il arrive dans la Mare Nostrum et va opérer aussi bien dans le bassin occidental que le bassin oriental de la Méditerranée en profitant de l’affaiblissement de la marine italienne. Ce rutilant navire de 51000 tonnes aux neuf canons de 406mm va davantage servir de canonnière que de navire de combat et ce jusqu’au basculement italien.

En octobre 1951 son sister-ship Moselle arrive également en Méditerranée pour parfaire sa préparation. Il va opérer essentiellement dans le bassin occidental avec quelques incursions dans le bassin oriental et ce jusqu’en juillet 1952 quand il va rallier la Mer du Nord.

En avril 1953 le cuirassé Alsace au chômage technique depuis le basculement italien retourne dans les eaux grecques, faisant régulièrement tonner ses canons de 406mm pour appuyer les troupes au sol.

Suite à la perte du Joffre, la marine française décide d’envoyer un porte-avions léger similaire à l’Alienor d’Aquitaine et à l’Henriette de France. C’est le Guillaume le Conquérant qui arrive en Méditerranée au mois de février 1951.

Sans qu’il y est une séparation étanche, le Commandant Teste opérait davantage dans le bassin occidental pendant que le Guillaume le Conquérant opérait davantage dans les eaux grecques, relayant notamment l’Ark Royal et l’Indomitable.

En mars 1950 le croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau réparé après ses avaries de la Campagne de Norvège et modernisé arrive à Bizerte mais trop tard pour participer au «Jutland Méditerranée». Il va opérer en mer Egée pour couvrir des convois, accompagner des opérations commandos et ce jusqu’en avril 1952.

Le contre-torpilleur Ronarc’h qui s’était illustré dans la défense de l’isthme de Corinthe va continuer sa carrière en menant essentiellement des missions de recherche et de destruction en mer Egée notamment en visant des convois.

Des contre-torpilleurs devenus escorteurs d’escadre vont rallier la Méditerranée. En ce qui concerne la Méditerranée orientale, on trouve le Duperré et le Kersaint déployés dans les eaux grecques en décembre 1950 et septembre 1951. Les trois autres seront davantage destinés à opérer dans le bassin occidental (Forbin Surcouf Bouvet).

La France envoie également en mer Egée la 1ère DER (1ère Division d’Escorteurs Rapides) qui disposait des escorteurs rapides Bourrasque Fougueux Frondeur et Orage. Ils vont assurer des missions d’escorte et d’appui aux opérations commandos.

La France va également envoyer quelques sous-marins pour compenser les pertes mais aussi le transfert de deux submersibles à la marine grecque (Ventose Messidor) mais cela se fera sur la durée avec l’Amazone (février 1951), le Doris (juin 1952), le Pasteur (août 1952), l’Ajax (décembre 1953) et le Fresnel (juin 1954), ce dernier arrivant donc alors que le conflit est terminé.

Ce sont également des navires légers qui arrivent en Méditerranée orientale notamment des vedettes lance-torpilles comme des unités canadiennes, une flottille de huit navires arrivant à Patras pour disputer aux MAS le contrôle de l’accès à l’Adriatique.

Les néo-zélandais vont également déployer en septembre 1950 seize vedettes lance-torpilles de type Fairmile C (MTB-1 à MTB-16), deux flottilles déployées dans le Peloponnèse jusqu’en mai 1952 quand les huit survivantes rallient Lampedusa avec leur bâtiment-base HMNZS Tui.

En ce qui concerne les navires de soutien, citons par exemple côté français le pétrolier-ravitailleur Durance ou le navire-atelier Hephaïstos.

A cela s’ajoute les navires grecs et yougoslaves. Certains esprits pragmatiques proposèrent de créer une flotte commune pour faire poids mais la méfiance et les habitudes nationales étaient trop fortes pour que ce projet audacieux voit le jour. De toute façon les navires hellènes et yougoslaves doivent pour la plupart être remis en état avant toute opération majeure.

Le Conflit (186) Balkans (20)

-En Scandinavie, la Norvège et le Danemark sont devenus des forteresses, des Festung au profit des allemands. Des bases aériennes, des bases navales, des casernes sont construites, des navires vont et viennent pour notamment s’attaquer aux convois ravitaillant l’URSS en armes, en munitions, pièces détachées, fournitures diverses et variées.

-Sur le front occidental, le front à été gélé depuis l’échec de l’opération NIBELUNGEN. Les allemands se sont mis en position défensive sur La Seine et les contreforts du Morvan jusqu’à la frontière suisse. Les alliés eux préparent la future opération AVALANCHE qui va être déclenchée au mois de juin.

-En Asie-Pacifique, la guerre à éclaté au mois de mars. Les japonais progressent partout et remportent de nombreuses victoires mais pour un prix bien plus élevé qu’escompté. En effet les alliés résistent bien mieux que prévu par les japonais.

Cela n’empêche pas Tokyo de s’emparer de Hong Kong, de Wake, des Philippines, de l’Indochine en attendant de conquérir complètement la Malaisie et les Indes Néerlandaises.

Malgré leurs tentatives ultérieures notamment vis à vis de la Nouvelle-Calédonie ils n’iront guère plus loin et se rendront vite compte que conquérir un empire aussi vaste impose également de sérieuses servitudes défensives.

-Les alliés français et britanniques font comprendre aux gouvernements grecs et yougoslaves que le front balkanique est et restera un front secondaire et un front de «déception», la priorité étant donnée logiquement au front occidental.

-Les gouvernements grecs et yougoslaves installés respectivement à Héraklion et à Jerusalem (puis au Caire) sont conscients mais espéraient une reprise plus rapide des combats majeurs sur le front balkanique.

-Outre la naturelle priorité à un front plus proche, les alliés vont être très vite excédés par les querelles politiques et pichrocolines qui minent l’effort de guerre de ces deux gouvernements.

Certes la personnalité du roi Paul 1er va vite calmer les diviseurs mais côté yougoslave en dépit des efforts du prince Paul et de Pierre II, la division va être patente, une division non seulement politique mais aussi par nationalité. Autant dire rien qui ne donne envie à Paris et à Londres d’en faire plus pour ce front.
-Ces querelles ont un clair impact sur la remontée en puissance des forces armées grecques et surtout yougoslaves.

Si l’Armée Grecque Libre va être opérationnelle dès l’automne 1951, l’armée royale yougoslave libre ne le sera que bien plus tard en raison de ces «foutues querelles de nationalité» qui pousseront certains à démissionner pour soit travailler dans les SR en soutien des maquis voir à s’engager dans la Légion Etrangère.

Le Conflit (179) Balkans (13)

«Malheur aux vaincus !» aurait hurlé Brennus lors de la chute de Rome en 390 a.C. Nul doute que les grecs se savaient davantage dans la position des romains que des gaulois.

Dès l’invasion de la Yougoslavie, la Grèce se sait menacée par les italiens _qui n’ont pas digéré lors de la défaite_ par les allemands et secondairement par les bulgares qui peuvent rêver à un retour sur les rives de la Mer Egée.

Les yougoslaves avaient espéré une intervention grecque dans le Vardar macédonien par exemple pour créer une zone inexpugnable mais les grecs ont vite faite comprendre à Belgrade qu’ils n’en avaient ni les moyens ni la volonté.

Néanmoins pour ne pas désespérer Belgrade (comme jadis il ne fallait pas désespérer Billancourt), des opérations aériennes sont menées pour soulager les troupes yougoslaves.

Cependant comme je l’ai mentionné plus haut, pas certain que Belgrade aurait aimé in fine des troupes grecques dans des zones potentiellement annexables par la Grèce.

On le verra d’ailleurs quand la 1ère Armée Grecque au cours de la contre-offensive alliée pénétrera en Macédoine. Pour dissiper tout malentendu il faudra une rencontre entre Paul 1er et Pierre II, le «Roi Soldat» jura à son «frère» que la Grèce n’avait aucunement l’intention d’annexer des territoires yougoslaves.

Les unités de bombardement sont mises à contribution et subissent des pertes assez sévères mais parfois leur intervention à stoppé l’avancée des troupes ennemies et peut être plus important à permis d’éviter une panique au sein des troupes au sol.

Les grecs soutenus par les franco-britanniques sont confiants dans leur capacité à tenir le plus longtemps possible.

Certains à Athènes pensent que si le front tient le plus longtemps les alliés pourraient être tentés d’envoyer d’autres unités pour libérer la Grèce voir pour avancer en Bulgarie, en Yougoslavie et en Albanie.

Initialement seules les troupes allemandes et italiennes devaient participer à l’offensive, Berlin comme Rome doutant de la capacité des bulgares à mener une offensive en bonne et due forme. A cela s’ajoutait la crainte que la présence de troupes bulgares ne poussent les unités héllènes à être encore plus motivées donc dures à battre.

Finalement les bulgares vont être engagés en raison d’une résistance alliée plus importante que prévue.

Le plan est simple : les italiens attaquent depuis l’Albanie et couvrent le flanc occidental du dispositif de l’Axe, les allemands avancent au centre et les bulgares doivent avancer pour occuper le nord de la Grèce voir certaines îles.

En face les alliés sont dans l’expectative : où l’ennemi va-t-il attaquer ? La seule certitude c’est l’improbabilité d’un assaut par la mer par exemple un débarquement dans le Péloponnèse par l’est ou par l’ouest. En revanche l’assaut principal peut très bien venir des italiens, des allemands voir des bulgares.

On date généralement le début de la Campagne de Grèce au 25 septembre 1949 mais cette date ne fait pas l’unanimité chez les historiens.

Cette date correspond aux premières frappes aériennes et aux premiers combats sur le sol grec mais entre des troupes yougoslaves en retraite et des unités allemandes qui épuisées doivent attendre l’arrivée du reste du dispositif et surtout d’une logistique toujours trop faible surtout dans un territoire aussi pauvre en infrastructures qui plus est ravagées par les combats et les sabotages.

Cela explique pourquoi la chasse alliée va longtemps disputer le contrôle du ciel aux unités aériennes allemandes, italiennes et bulgares.

L’aviation alliée va également mener des missions de chasse-bombardement, les Hawker Tempest britanniques et canadiens notamment attaquant les troupes ennemies à la bombe et à la roquette.

Les chasseurs quand ils ne devaient pas lutter contre les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance ennemis mitraillaient les troupes au sol moins les unités au contact que la logistique aggravant les difficultés dans un secteur où l’Axe n’à jamais brillé sans compter que le terrain et les infrastructures n’étaient pas au niveau d’une guerre moderne gourmande en carburant, munitions, pièces détachées et fournitures diverses et variées.

D’autres historiens retiennent la date du 4 octobre 1949 qui elle au moins ne suscite aucun débat et pour cause ce sont les bulgares qui attaquent sans avoir prévenu leurs alliés !

Es-ce un succès des armées de Boris III ? Hélas non l’avancée est timide pour ne pas dire pusilanime et les grecs leur réserve un comité d’accueil musclé. Les grecs bloquent l’avancée bulgare à l’ouest de Xanthi et vont même contre-attaquer ! Certaines unités découvriront après guerre qu’ils avaient franchit la frontière bulgare.

Hélas pour Athènes le 6 octobre 1949 les allemands attaquent depuis la Macédoine yougoslave ce qui oblige les troupes grecques à devoir se replier sur Serrès puis sur Kavala pour éviter d’être tournés par les allemands.

Heureusement pour les grecs, les allemands ne peuvent engager tous leurs moyens en raison d’un terrain contraint et d’une logistique anémique.

Il est décidé de faire porter l’effort sur les trois corps d’armée en ligne (18ème Corps de Montagne ou XVIII.Gebirgskorps, 31ème Corps d’Armée ou XXXI.AK et 32ème Corps d’Armée ou XXXII.AK) mais de manière successive, un corps avançant (ou tentant de le faire) pendant que les deux autres fixent les troupes ennemies.

Quant au 35.PzK (35ème Corps Blindé) il reste en arrière en attendant la percée qui ne viendra jamais vraiment envoyant aux oubliettes la possibilité d’une offensive blindée de grand style. Les Panzermann frustrés tenteront de renouer avec les folles chevauchées de la cavalerie de jadis dans les steppes russes.

Ils interviendront bien sur mais souvent par petits paquets, formant le cœur de Kampfgruppe pour s’emparer d’un objectif mineur et non d’une cible stratégique.

Les combats sont violents et impitoyables. Dès les premiers jours on signale les premières exactions de la soldatesque teutone sur les civils grecs (qui prennaient souvent les armes pour aider leurs soldats) et les premiers crimes de guerre sur des prisonniers abattus ou laissés sans soins, sans eau, sans nourriture.

Difficile de savoir si tout cela était délibéré. C’est qui est certain en revanche c’est que ceux qui espéraient que ces exactions allaient provoquer l’effondrement du pays et de son armée ont du vite revoir leurs plans.

Résultat la ville de Thessalonique ne tombe que le 30 novembre 1949 ! De l’aveu même des grecs c’est un miracle mais cela se fait au prix d’une ville détruite à 72% et un port ravagé, encombré d’épaves diverses et variées.

Symboliquement ce sont les bulgares qui rentrent les premiers dans la grande ville du nord mais quand on demande à un officier allemand de liaison la part du boulot réalisée par les troupes de Sofia il répond «10%». Ambiance….. .

Quand à la ville de Thessalonique elle sera (très) partiellement reconstruite par les bulgares peuplées de colons bulgares, le port lui aussi en partie dégagé dans l’espoir d’en faire une potentielle base navale bulgare puis dans l’après guerre la vitrine portuaire et industrielle d’une nouvelle Bulgarie. On connait la suite…. .

Non ? Bah en réalité le port ne va accueillir qu’une poussière navale incapable de faire autre chose que sécuriser les approches immédiates du port. Ce dernier sera fortifié mais comme le montrera l’opération THUNDERBOLT, ces défenses seront loin d’être infranchissables.

Par la suite les allemands demandent aux bulgares d’occuper le nord-est de la Grèce et le maximum d’îles à proximité plutôt que de leur confier une avancée vers le sud par exemple en direction d’Athènes. C’est ainsi qu’ils s’emparent de Lemnos le 5 décembre 1949 et de l’île de Samothrace le 7 décembre 1949.

A chaque fois pas de véritables combats mais plutôt quelques escarmouches symboliques avant que les troupes grecques n’évacuent cahin caha en direction du sud après avoir saboté le maximum d’installations et après avoir laissé des «cadeaux souvenirs» (αναμνηστικά δώρα/anamnistiká dóra) sous la forme de mines et de pièges explosifs qui vont engendrer une véritable psychose chez les unités en garnison dans ces îles qui pensaient avoir tiré le gros lot en évitant les combats les plus durs.

Les italiens attaquent eux le 6 octobre 1949 mais ne sont pas plus heureux que cinq mois plus tôt lors de l’opération CAESAR. Les troupes sont pourtant reposées, des renforts sont arrivés, les leçons tirées mais c’est comme si les italiens jouaient systématiquement de malchance.

Plusieurs attaques sont menées (6, 10 et 15 octobre 1949) mais il faut attendre la quatrième le 19 octobre 1949 pour qu’enfin les italiens avancent en territoire grec en profitant essentiellement de l’épuisement des unités qui pour beaucoup étaient déjà là au mois de mai.

Certes de jeunes recrues étaient arrivées pour recompléter les unités mais si la fatigue physique avait été atténuée, la fatigue mentale était toujours là et bien là.

Le premier objectif, la ville de Ioanina tombe aux mains des troupes transalpines le 24 octobre 1949 en l’occurence des unités de la 3ème Armée, la 15ème DI italienne se voyant attribuer les lauriers de cette conquête ô combien importante notamment pour le moral du fante italien.

A cette époque les allemands et les bulgares sont encore loin d’avoir pris Thessalonique ce qui fait que les italiens étaient en avance sur leurs alliés mais hélas pour la gloire des armes de Rome les troupes italiennes étaient dans l’incapacité de poursuivre leur avancée vers Larissa qui ne va tomber que le 5 décembre 1949 et encore avec le concours des troupes allemandes qui s’étaient entre-temps emparés de Thessalonique.

Etonnamment ou pas les italiens ne s’intéressent pas à Corfou qui va rester aux mains des grecs jusqu’en février 1950.

Ce choix peut s’expliquer par la difficulté d’y prendre pied et sur le fait que la Regia Marina montait une garde vigilante pour empêcher l’île de servir de forteresse refuge ou de point d’appui pour un futur assaut en direction par exemple de l’Albanie dans une logique de combat à front renversé.

Quelques coups de main sont bien menés mais il s’agit de timides piqures d’épingle qui ne changent pas grand chose à la situation.

Les allemands tentent une première offensive contre Athènes le 12 décembre 1949 mais les grecs comme les français à Verdun en 1916 leur hurlent «δεν περνάμε !» (On ne passe pas !) et repoussent un premier assaut non sans subir de lourdes pertes, des pertes quasiment impossibles à compenser malgré une mobilisation totale de la population grecque.

Les allemands et les italiens vont prendre leur temps, préparant soigneusement une nouvelle offensive accumulant non sans mal en raison d’infrastructures déficientes et/ou détruites les quantités incroyables de munitions, de carburant, de vivres, de pièces détachées nécessaires pour une offensive en bonne et due forme.

La Luftwaffe redéploie ses unités sur des aérodromes en plus ou moins bon état. Les aviations alliées qui avaient pu reprendre un peu du poil de la bête ces derniers jours doivent à nouveau s’employer face à des unités allemands qui vont pouvoir durer davantage au dessus de l’Attique et du Peloponnèse.

Les allemands mènent plusieurs coups de main pour tester le dispositif allié. De leur côté les italiens fixent les troupes grecques et alliées encore déployées sur la rive nord du Golfe de Patras. La ville elle même située sur la rive sud est copieusement bombardée par l’aviation ou par l’artillerie de marine, devenant un champ de ruine. L’aviation grecque et alliée intervient pour calmer les ardeurs des artilleurs italiens qu’ils soient terriens ou marins.

Aux assauts directs l’Axe préfère le contournement et l’infiltration. La raison n’est pas difficile à cerner : éviter de coûteux assauts frontaux _depuis le premier conflit mondial on sait que ce n’est pas une bonne tactique_ et espérer appuyer le levier qui fera s’écrouler tout le dispositif ennemi.

L’année 1949 se termine par un front se situant sur la rive nord du Golfe de Patras et au nord d’Athènes à environ 180km de la capitale grecque, les allemands étant passés par le célèbre détroit des Thermopyles où les grecs se sont accrochés le plus longtemps possible avant de décrocher.

Comme le dira un soldat grec anonyme «Impossible de ne pas se battre ici ! Sans ça les âmes des fiers guerriers spartiates nous auraient maudits à jamais !».

Entre-temps l’Axe s’est emparé de différentes îles que ce soit l’île d’Eubée pour les allemands (20-21 décembre 1949) où les grecs mènent d’habiles combats retardateurs alors que les italiens se sont emparés de l’île de Céphalonie le 23 janvier 1950 mais vont échouer à s’emparer de l’île de Zanthe (ou Zante) qui va rester jusqu’au bout sous contrôle allié.

Les fêtes de fin d’année sont plus calmes (NdA oui je sais les grecs sont orthodoxes donc ils ne sont pas concernés mais vous avez compris le truc) avec des combats aériens quelques duels d’artillerie mais dans l’ensemble les deux bêtes lèchent leurs plaies en attendant de se sauter à nouveau mutuellement à la gorge.

Symboliquement le premier obus de l’année 1950 est tiré par un canon grec qui tire une salve de douze obus entre 23.59 et 00.01 avant que d’autres canons alliés ne tirent. Les allemands se contentent de quelques tirs pour montrer qu’ils sont là mais ne cherchent pas à faire taire les canons alliés. Ce n’était que partie remise….. .

Quand l’année 1950 commence les alliés savent qu’il leur saura très dur de résister à une offensive germano-italienne décidée. Les grecs pressent Paris et Londres d’envoyer davantage de troupes pour éloigner le front de la capitale mais les franco-britanniques font comprendre aux grecs que le front balkanique n’est pas prioritaire par rapport au front occidental.

Clairement la ville d’Athènes est condamnée. Le gouvernement grec et le roi décident d’évacuer la capitale direction la Crète et Heraklion. C’est chose faite le 9 janvier 1950 dans le plus grand secret au point que les habitants d’Athènes ne l’apprendront pas avant la chute de la ville.

On presse alors Paul 1er de quitter le territoire grec pour l’Egypte, les anglais lui propose même une splendide villa à côté d’Alexandrie.

Le roi grec est furieux. Devant l’ambassadeur de Grande-Bretagne, il se coupe la paume de la main avec une dague qui ne le quittait jamais et macule de son sang le sol de la Crète. «Ecoutez moi bien monsieur l’ambassadeur ! Je ne quitterai jamais le sol grec ! Jamais !». Les britanniques n’insisteront pas ayant compris que le roi grec était du genre obtus et obstiné.

Dès que les combats le permettront il se rendra en Grèce pour soutenir le moral des troupes, visitant les premières lignes, remontant le moral, s’inquiétant sincèrement du sort des soldats. Il n’hésite pas à tancer un général qui selon lui méprisait ses soldats et notamment leurs besoins essentiels : nourriture, soins, repos.

Tout cela lui valu le surnom de «Roi-Soldat» (βασιλιάς στρατιώτης vasiliás stratiótis). Blessé lors d’un bombardement aérien allemand sa popularité est à son comble ce qui semble augurer d’un avenir radieux pour la monarchie grecque. C’est bien simple les soldats en première ligne le considère comme leur «frère de sang».

Comme le dira un soldat anonyme «Si mon roi est capable de verser son sang pour libérer notre patrie, qui suis-je moi simple paysan pour refuser de faire mon devoir ?».

Entre-temps les allemands ont repris leur assaut en direction d’Athènes, les combats sont violents, furieux et impitoyables.

Un premier assaut échoue le 6 janvier 1950 mais le deuxième le lendemain permet de percer le front. Les grecs et les alliés résistent le plus longtemps possible pour permettre d’évacuer le maximum d’hommes, de matériel mais aussi de civils qui fuient la soldatesque allemande dont ils connaissent ou redoutent la brutalité.

Le 13 janvier 1950, le croiseur lourd HMS Drake bombarde l’île d’Eubée où les allemands préparaient visiblement un assaut de type commando sur Athènes. Ce bombardement est un succès _les allemands ne tenteront pas un tel assaut pour déstabiliser le dispositif allié_ mais il entraine une riposte de l’aviation allemande.

Le HMS Drake le sait et se replie rapidement vers le sud dans l’espoir d’échapper à toute riposte. Le temps se dégrade avec des grains réguliers ce qui rassure les marins britanniques.

Hélas pour eux, une brusque éclaircie le révèle à des bombardiers allemands, des Junkers Ju-188 qui passent à l’attaque. Malgré une DCA rageuse, ils placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur lourd qui parvient néanmoins à se replier. Il en est quitte pour six mois de réparations jusqu’en juillet 1950, revenant donc à une date où la Campagne de Grèce était terminée tout comme l’engagement du croiseur de classe Admiral dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Résultat la capitale Athènes ne va tomber que le 17 janvier 1950. La ville est ravagée. Des photos mémorables sont prises notamment de nuit où l’Acropole se détache d’une ville ravagée par les incendies provoqués par l’artillerie, l’aviation mais aussi les sabotages et les pillages.

Après cette prise compliquée, les allemands tentent de prendre les alliés de vitesse. Pour cela ils sortent une carte magique, le Brandeburger Regiment, une unité commando spécialisée dans les raids et les coups tordus, l’équivalent pour la Heer du Bataillon Valkyrie de la S.S.

L’objectif c’est la prise du pont qui traverse le canal de Corinthe. Si cet ouvrage est pris intact, non seulement les allemands pourront occuper le Péloponnèse et de là viser la Crète (une opération IKARUS est déjà prévue avec d’abord des frappes aériennes en attendant soit un assaut aéroporté ou un assaut amphibie voir les deux même si Berlin doute de la capacité de la marine italienne à assurer sa part du boulot) mais aussi pourront couper la retraite des alliés.

Seulement voilà les alliés connaissent parfaitement l’importance de cet ouvrage. Il est donc solidement protégé avec des blockhaus, des champs de mines, des barbelés, de nombreux canons antichars et antiaériens.

Mieux même des troupes fraiches essentiellement canadiennes et australiennes montent une garde vigilante. Ce n’est pas la même chose de combattre des troupes reposées brûlant d’en découdre que d’affronter des unités fatiguées, démotivées et en retraite.

Le 24 janvier 1950 à l’aube, les Brandebourgeois déposés à distance par des planeurs et déguisés en soldats grecs tentent de s’emparer du pont mais se trompant dans le code du jour, ils déclenchent une terrible fusillade sur la rive nord du canal.

En dépit du fait que des troupes grecques, britanniques et françaises soient encore sur la rive nord, le pont saute immédiatement. C’est un cuisant échec pour les brandebourgeois qui perdent 32 hommes sur 68 engagés, les 36 autres parvenant non sans mal à regagner les lignes allemandes.

Si pour les alliés la situation est compliquée, pour les allemands la situation est dramatique. En effet il faut soit monter une offensive en bonne et due forme ou alors confier aux italiens une tentative de débordement par le golfe de Patras. Autant dire deux possibilités aux chances de réussite assez réduites….. .

Si l’Axe hésite sur la marche à suivre, les alliés eux ont plus de certitudes : il faut absolument tenir le Péloponnèse.

En contrôlant cette immense presqu’île de 21379 kilomètres carrés ils s’offrent à peu de frais un «porte-avions incoulable» (pour reprendre une expression attribuée à Mussolini) et surtout maintiennent la pression sur la Grèce occupée et sur les accès à l’Adriatique.

La presqu’île se transforme en une forteresse avec lignes fortifiées, aérodromes, dépôts de toute sorte. Un travail de titan sur un sol aussi pauvre qu’ingrat. C’est bien simple il faut quasiment tout importer.

Le trafic en direction des ports du Péloponnèse quintuple en quelques jours. Les aviations de l’Axe tentent de s’y opposer, remportent quelques beau succès mais la réaction des aviations alliées est énergique et plutôt efficace. Quant aux sous-marins italiens leur impact est assez limité moins faute de moyens qu’en raison d’une stratégie largement perfectible.

La Crète devient une base arrière vitale pour l’effort de guerre allié. On trouve quelques bases opérationnelles qu’elles soient aériennes (Maleme Heraklion Kestell notamment) ou navales comme La Sude mais surtout des dépôts logistiques, des centres de regroupement où dans un premier temps les troupes dispersées retrouvent leurs camarades ou se reposent en attendant un transfert vers l’Egypte pour réentrainement et rééquipement.

Généralement des convois amènent d’Egypte et de Libye (occupée par les alliés depuis l’été 1949 et le succès de l’opération BAYARD) du carburant, des pièces détachées, des munitions, des vivres et tout ce qui est nécessaire à une armée moderne c’est-à-dire motorisée.

Ensuite des caboteurs isolés (pour les plus rapides) ou en convois (pour les plus lents) rallient le Peloponnèse où des ports de campagne ont été aménagés.

Leurs capacités sont bien plus limités qu’un port comme Le Pirée ou Patras mais les alliés n’ont pas le choix, le premier étant aux mains des allemands et le second sous le menace constante de l’aviation ennemie qu’elle soit italienne ou allemande.

Le transbordement se faisait essentiellement de nuit même si parfois le jour était bien avancé que les navires étaient toujours au mouillage pour débarquer leur précieux chargement.

Cela attirait parfois l’aviation ennemie qui réalisa quelques beaux cartons mais au prix de lourdes pertes face à une DCA puisante et une chasse alliée mordante.

Une fois vidés les navires reprenaient la mer direction la Crète où ils étaient promptement rechargés pour une nouvelle rotation. Certains étaient transformés en navires hôpitaux pour évacuer vers la Crète les blessés et les malades, le haut-commandement allié voulant éviter à tout prix qu’une épidémie n’éclate sur cette presqu’île surpeuplée.

Alors que les alliés ont l’oeil rivé sur l’isthme de Corinthe (qui devient l’une des zones les plus minées du monde) ils hésitent sur la conduite à tenir concernant les Cyclades. Certains sont partisans d’un effort conséquent pour conserver ses îles mais d’autres estiment que cela apporterait davantage de problèmes que de solutions.

Cette hésitation est fatale à l’effort de guerre allié. Les petites garnisons grecques font ce qu’elles peuvent tout comme l’appui allié assuré par l’aviation et la marine.

Les allemands finissent par s’en emparer mais pour un prix jugé excessif à Berlin. Ces îles ne seront d’ailleurs d’aucun avantage pour l’Axe mais une servitude supplémentaire en imposant une dispersion des forces.

Le 2 février 1950 un nouveau gouvernement grec est créé à Athènes. Dirigé par le colonel Soriotis, il est immédiatement rejeté par une bonne partie de la population grecque.

Ancien protégé de Metaxas mais viré de l’armée pour alcoolisme et corruption, le colonel Soriotis y voit ici la chance de sa vie.

Hélas pour lui il n’aura qu’un rôle très limité les allemands lui faisant comprendre qu’il n’est qu’un gouvernement fantôche de plus.

Le 9 février 1950 le gouvernement grec légitime installé à Heraklion annonce qu’un conseil de guerre s’est réuni et à condamné à mort le colonel Soriotis par contumace pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison. La justice n’aura pas le temps de s’exercer car le colonel Soriotis sera tué par un bombardement aérien allié sur Athènes le 17 mars 1952.

Pour protéger son «pouvoir» il dispose d’une Force de Sécurité aussi féroce qu’inefficace qui se distinguera davantage par les tortures, les viols et les exactions que par la répression des différents mouvements de résistance.

Les italiens comme les allemands ne confieront d’ailleurs à la FS que des missions de garde statique pas trop exigeantes. Même des missions de nettoyage semblaient hors de leur portée.

Revenons aux opérations militaires. Après trois semaines de pause (24 janvier-14 février 1950) au cours desquelles les combats se sont limitées à des escarmouches et des duels d’artillerie _davantage pour maintenir la pression sur l’ennemi que pour obtenir un quelconque avantage_, des combats aériens et quelques affrontements navals, l’Axe reprend l’initiative en lançant l’opération MARTELLO/HAMMER (Marteau).

Lancée le 14 février 1950 elle doit combiner une diversion bulgare (qui fait vite pschit ce qui ne va pas améliorer les relations militaires entre allemands et bulgares), une fixation allemande dans l’isthme de Corinthe et une traversée du Golfe de Patras par trois divisions italiennes (23ème DI, 1ère DIAlp et 30ème DI).

C’est un plan complexe qui rappelle une certaine opération….ANVIL que les alliés lanceront en 1952 avec le succès que l’ont sait. Quand on voit que ces deux opérations sont pour ainsi dire des décalques, on à du mal à comprendre pourquoi le haut-commandement de l’Axe aura du mal à percevoir les axes de progression alliés.

Les allemands remplissent leur part du contrat en parvenant par endroit à franchir l’isthme et le canal mais les ponts mis en place pour faire passer renforts et matériel lourd sont systématiquement détruits par une artillerie alliée diablement efficace et une aviation alliée qui n’hésite à prendre tous les risques pour empêcher les chars de passer.

Résultat : les allemands ne parviennent pas à réunir une «masse critique» pour déstabiliser un dispositif allié qui s’est organisé en profondeur pour absorber le traumatisme d’une percée, ayant parfaitement intégré les leçons de la Campagne de France, les troupes alliées déployées sur le front grec utilisant comme à l’ouest la tactique du herisson pour séparer les chars de leur infanterie d’accompagnement.

De leur côté les italiens ont semble-t-il plus de succès mais l’exploitation est d’une désespérante lenteur ce qui permet aux unités alliées de se resaissir et de contre-attaquer.

Il semble admis aujourd’hui que les alliés étaient prêts à laisser les allemands avancer (en comptant sur le fait que l’isthme rendait difficile une exploitation rapide) mais que les assauts italiens devaient être impitoyablement châtiés.

Cette première tentative (14-19 février 1950) est suivit d’une seconde (22-25 février) et d’une troisième qui menée du 28 février au 3 mars semble prometteuse.

Hélas pour l’Axe et heureusement pour les alliés les têtes de pont italiennes et allemandes chétives et malingres vont être peu à peu réduites, forçant troupes transalpines et d’outre-Rhin à repasser pour les premiers le Golfe de Patras et pour les seconds le canal de Corinthe.

L’opération MARTEAU est considérée comme terminée le 8 mars 1950 une fois les derniers points de résistance germano-italiens brisés et nettoyés.

Les deux camps se replient sur leurs positions et se préparent à un nouveau round tels deux boxeurs groggys mais qui ne veulent surtout pas jeter l’éponge.

A cette époque aucun belligérant ne pense que la Campagne de Grèce touche à sa fin. Il faut dire que la décision ne va pas se faire sur terre ou dans les airs mais sur mer (NdA voir la partie consacrée à la Bataille du Golfe de Zant(h)e).

Le Conflit (173) Balkans (7)

Depuis le début du second conflit mondial en septembre 1948, les tensions entre Rome et Athènes ont repris de plus belle avec des incidents de frontière qu’ils soient terrestres, aériens et mêmes navals. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert c’est que les deux pays ne sont pas prêts à se sauter à la gorge.

Le plan italien est simple : une offensive principale en Epire à l’ouest de la chaine du Pinde et une diversion en Macédoine.

Les objectifs finaux de l’armée italienne sont incertains. Rome avait-elle l’ambition de conquérir la Grèce ? C’est peu probable car les moyens engagés sont tout de même limités, que le terrain est difficile et que les franco-britanniques pourraient être tentés de profiter d’un engagement massif des italiens pour par exemple reprendre la Sardaigne, s’emparer de l’ASI voir pire prendre pied en Sicile et en Italie péninsulaire. Crainte justifiée car les alliés mènent la vie dure aux italiens en Méditerranée occidentale en attendant une déclaration de guerre italienne pour passer à la vitesse supérieure.

Non clairement le but de l’opération CAESAR est de donner une bonne leçon aux grecs voir de s’emparer de territoires supplémentaires, un glacis protecteur pour protéger l’Albanie.

Ce qui conforte cette hypothèse c’est les axes de progression : au nord vers Thessalonique et au sud un mouvement envellopant qui doit permettre de longer le Pinde puis de prendre Larissa par le sud.

Les manœuvres italiennes commencent à la fin du mois d’avril. On rassemble troupes, matériel, munitions. On refait des routes, on aménage des aérodromes et des bases supplémentaires.

Tout cela n’échappe ni aux alliés ni aux grecs qui mènent quelques coups de main et disposent d’agents infiltrés en Albanie mais aussi en Italie péninsulaire qui abreuvent Athènes de rapports. Autant dire que pour l’effet de surprise on repassera….. .

Des frappes aériennes sont menées sur des cibles importantes. Cela entraine des combats aériens mais les grecs veulent conserver une partie de leurs moyens pour protéger Athènes, Larissa et Thessalonique. La Regia Aeronautica maitrise le ciel mais les plus lucides savent que c’est une domination trompeuse.

L’artillerie prend le relais à partir du 3 mai 1949 avec des frappes «massives». Massive à l’échelle italienne ce qui est bien peu par rapport aux démonstrations de feu sur le front de l’est avec des milliers de bouches à feu.

En face l’artillerie grecque riposte mais réserve une partie de ses forces pour repousser l’ennemi quand celui-ci attaquera vraiment.

C’est d’autant plus nécessaires que l’on sait l’artillerie grecque faible en terme de quantité, une partie des pièces des RAD (Régiments d’Artillerie Divisionnaire) servant d’artillerie de corps d’armée pour compenser l’absence d’une artillerie lourde en terme de qualité et de quantité.

L’attaque est initialement prévue le 4 mais le temps est tellement mauvais (pluie, vent) que l’assaut est retardé en attendant que la météo soit plus clémente. Certes le mauvais temps pourrait faciliter l’assaut italien mais un trop mauvais temps est tout aussi nocif pour l’attaquant comme pour le défenseur.

Les fante italiens attaquent le 5 mai 1949 à l’aube. Dès le début le troupier italien sent que la promenade militaire promise par la propagande est à jeter à la poubelle.

Les grecs attendent les italiens de pied ferme. Ils connaissent parfaitement le terrain et depuis septembre 1948 de nombreux blockhaus ont été construits, des tranchées creusées, des barbelés installés, des mines posées.

Par endroit des percées sont obtenues mais comme durant le premier conflit mondial, l’exploitation tarde permettant aux grecs de rétablir un front cohérent et continu.

Les corps d’armées italiens possèdent certes des compagnies de chars mais soit des chars sont dispersés en duos au profit de l’infanterie ou sont tellement peu protégés que même une arme antichar improvisée (comme les fameux cocktails molotovs) pour en venir à bout.

Certains officiers italiens vont amèrement regretter que la division blindée Littorio soit déployée si loin du front pour exploiter les percées. A cette hypothèse certains vont répondre qu’engager une division blindée dans un col sans contrôler les hauteurs c’est un non-sens militaire.

Les grecs plient mais ne rompent pas sur le front thessalien. Ils encaissent, encaissent puis contre-attaquent le 9 mai 1949 pour reprendre une partie du territoire perdu. En face les italiens s’accrochent. Les combats sont violents et impitoyables, on se bagarre à courte distance, à l’arme blanche et à la grenade.

Sur le front macédonien qui devait faire office de diversion, la situation est un peu meilleure, les italiens espèrent basculer leur effort de la Thessalie vers la Macédoine mais ils vont très vite déchanter car les grecs contre-attaquent également sur le front.

De plus pour ne rien arranger la logistique ne suit pas rendant difficile par exemple le déplacement d’une division d’un secteur à l’autre et je ne parle même pas de la réaction des grecs notamment l’engagement de leurs unités de bombardement.

Les italiens sont sérieusement bousculés. L’offensive en Thessalie est suspendue le 12 mai 1949 alors qu’à cette époque les italiens sont pratiquement revenus sur leurs positions de départ.

La Regia Aeronautica mène une offensive massive dans l’espoir de casser les reins ennemis mais elle se heurte à un surprenant effort de l’armée de l’air grecque qui délaisse un temps la protection d’Athènes et de Thessalonique.

La Regia Marina fait preuve d’une grande timidité. Au lieu d’engager ses forces massivement pour casser le dispositif grec, elle se contente de quelques timides bombardements des côtes, de quelques frappes aériennes depuis son porte-avions. Encore aujourd’hui cette attitude reste incompréhensible pour les historiens et devrait le rester sauf découverte de nouveaux documents.

Le 17 mai 1949 les italiens relancent leur attaque en Macédoine. Plusieurs percées sont obtenues mais encore une fois l’exploitation tarde et les grecs peuvent reprendre le terrain perdu.

L’opération CAESAR est officiellement terminée le 21 mai 1949. C’est clairement un échec italien et une victoire grecque.

Non seulement les italiens n’ont gagné aucun territoire mais sans une compréhensible prudence des généraux grecs ils auraient pu perdre une partie de l’Albanie italienne !

Cela à également pour conséquence de décrédibiliser aux yeux des allemands l’armée italienne en particulier et l’Italie en général.

Il va falloir que les allemands s’emploient pour neutraliser la Yougoslavie et la Grèce avant que les alliés ne déploient des troupes pour rendre la neutralisation de la Yougoslavie et de la Grèce trop difficile.

Les alliés décident d’ailleurs d’envoyer des troupes au début du mois de juin. Jusqu’ici ils n’avaient envoyé que des armes, des munitions et des «conseillers» pour remonter le niveau des unités grecques.

Cette aide est appréciée par Athènes tout comme les frappes aériennes, les démonstrations de force navales et des opérations commandos pour titiller le dispositif italien mais elle n’est pas aussi concrète que l’envoi de plusieurs divisions.

Il semble que Paris et Londres aient eu des doutes sur la capacité des grecs à tenir. Les victoires contre les italiens finissent de convaincre de l’utilitée d’envoyer plusieurs divisions pour permettre aux grecs de tenir voir de tendre la main aux yougoslaves dont l’attitude est toujours ambiguë géographie complexe oblige.

Les premiers éléments arrivent à la mi-juin et à la fin du mois plusieurs divisions français, britanniques et une brigade polonaise sont là prêts à repousser une nouvelle offensive italienne ou plus vraisemblablement une offensive combinée germano-italienne.

Les grecs sont plus ambitieux. Ils proposent aux alliés de contre-attaquer en direction de l’Albanie pour rattacher à la mère-patrie l’Epire du Nord mais l’opération Maritsa déclenchée le 7 juillet 1949 va bouleverser les plans grecs.

Cela ne veut pas dire que les grecs vont se tourner les pouces et attendre passivement l’arrivée des italiens et des allemands.

Ils réorganisent leurs unités, remplument des unités affaiblies, entrainent des soldats trop jeunes en mai 1949. Ils tentent de remettre en état fortifications, routes, ponts…… .

Ils maintiennent les italiens sous pressions avec quelques attaques aériennes et surtout des bombardements d’artillerie.

Quelques coups de main sont menés ce qui fait que les avant-postes italiens sont régulièrement assaillis mais les grecs ne se maintiennent pas préférant tout détruire. Parallèlement les alliés mènent des opérations commandos en liaison avec les grecs.

Après deux mois de combat la Yougoslavie finit par succomber. Sans le dire vraiment Belgrade n’à pas apprécié que les alliés comme les grecs aient refusé de déployer des troupes sur leur territoire.

On peut cependant se poser la question si Belgrade aurait accepté la présence de soldats grecs en Macédoine, des régions où on pouvait trouver des populations hellénophones…… .

Le 25 septembre 1949 les dernières unités yougoslaves quittent leur territoire pour se replier sur la Grèce. La Campagne de Yougoslavie se termine, la Campagne de Grèce débute mais avant d’en parler il faut revenir quelques mois en arrière….. .

L’opération CAESAR ce sont aussi des combats sur mer. Le 12 mai 1949 le sous-marin Katsonis est victime des charges de profondeur d’un hydravion italien en mer Egée. Comme c’est souvent le cas avec les sous-marins, il n’y à aucun survivant.

Les combats navals vont se poursuivre puisque le Protefs est perdu après le 7 juin 1949. La cause exacte est inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée malgré plusieurs campagnes de recherche.

En surface, les deux marines restent étrangement prudentes. Cela peut se comprendre pour les grecs qui n’ont que des moyens limités et impossible à remplacer rapidement mais pour les italiens s’est moins admissible. Il faut peut être y voir la crainte de devoir combattre les marines grecques, britanniques et françaises.

Le Conflit (144) Europe Occidentale (109)

ECLIPSE : RIDEAU SUR LA GUERRE A L’OUEST

Situation militaire des alliés au moment de l’opération ECLIPSE (17 mars 1953)

Avant de franchir le Rhin en ce dix-septième jour du troisième mois de l’année 1953, les alliés ont du s’employer pour déboucher en Allemagne depuis la Belgique pour s’emparer de la rive gauche du Rhin et obtenir de solides bases de départ.

Après guerre certains ont reproché une lenteur dans le processus opérationnel. Le général Villeneuve le reconnaît à demi-mot dans ses Mémoires mais pour ajouter aussitôt qu’il est facile de réécrire l’histoire en utilisant des informations que les acteurs n’avaient pas à l’époque.

«Chasseur dans l’âme je me méfie triplement d’une bête blessée surtout si elle doit défendre son terrier» disait-il bien volontiers aux plus optimistes.

Sur le plan militaire, la question n’est pas de savoir si les alliés vont remporter la guerre mais plutôt quand. Sur le front occidental, ils sont à deux doigts de pénétrer dans le Vaterland, en Scandinavie, les alliés se préparent non sans hésitations à reprendre pied au Danemark et en Norvège.

En Italie, les alliés ont conquis la Sardaigne et la Sicile avant de prendre pied dans le sud de la péninsule (opération SKYLOCK), rendant difficile le maintien du régime fasciste dans la guerre.

Dans les Balkans, les alliés se préparent à lancer une opération majeure (opération SLEDGEHAMMER) pour exploiter la totale libération de la Grèce et foncer dans les Balkans pour prendre le flanc du dispositif allemand engagé en Russie et secondairement pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’occident. Eh oui on pense déjà à l’après guerre…… .

Sur le plan plus strictement militaire, le dispositif allié ne change pas avec au nord le 21ème Groupe d’Armées britannique présent en Belgique et surtout dans le sud des Pays-Bas, au centre le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) qui se déploie à l’est de Maastricht au Luxembourg et sur la quelques territoires allemandes et au sud le 1er Groupe d’Armées US qui à son flanc oriental couvert par les Alpes et l’Armée du même nom qui maintien la pression sur une Italie en pleine déliquescence politique et militaire, Strasbourg étant la limite de l’AOR du groupe d’armées US.

Le plan général des opérations adopté en décembre 1952 au cours du conseil interallié de Londres prévoit deux axes majeurs d’avancée, au nord pour bloquer le maximum de troupes en Scandinavie et empêcher leur redéploiement vers l’Europe ce qui peut paraître étonnant quand on souhaite reconquérir un territoire aussi contraint que le Danemark (pas assez montagneux) et la Norvège (qui l’est beaucoup trop).

Au sud les américains doivent s’occuper de la Bavière pour empêcher un potentiel réduit alpin où les jusqu’aux-boutistes du régime pourraient tenter de résister ce qui imposerait des combats aussi violents qu’impitoyables. Des rumeurs d’une base secrète ne cessent d’arriver aux oreilles des alliés sans que l’on sache si c’est uniquement de la propagande ou si il y à un truc….. .

Au centre les français doivent pousser les allemands devant avec tout de même l’espoir de s’emparer de Berlin comme Napoléon 147 ans plus tôt.

Bien entendu il s’agit d’un plan global, pour les opérations détaillés il faudra attendre encore un peu…. .

Situation militaire des allemands au moment de l’opération ECLIPSE

Côté allemand la situation est quasiment désespérée même si officiellement tout est sous contrôle alors que pourtant les forces armées allemandes reculent sur tous les fronts. Bien entendu selon la propagande ces replis ne sont que «des tactiques pour endormir l’ennemi avant de le foudroyer avec de nouvelles armes miracles».

Sur le front occidental donc le front suite le cours du Rhin au Pays-Bas puis la frontière allemande (sauf quelques arpents du Vaterland occupés par les unités avancées alliées) avant de reprendre le cours du Rhin jusqu’à la frontière suisse.

La Scandinavie est ciblée par des opérations aériennes, navales et aéronavales pour maintenir sous pression le dispositif militaire allemand et préparer une future opération amphibie, la future opération BOREALIS.

Dans les Balkans les allemands sont dans une situation périlleuse car ils sont aidés, assistés par des alliés passablement démotivés que sont les italiens et les bulgares.

Sur le front russe après l’échec de l’opération CITADELLE/ZITADEL, les allemands sont clairement sur la défensive et vont tenter d’échanger de l’espace contre du temps.

Sur le plan plus strictement militaire, le régime se méfie de plus en plus de l’armée régulière et tente de dévelloper l’ordre noir, la Waffen S.S jugé plus sure et plus fidèle au régime.

Au niveau de l’équipement de nouvelles armes plus modernes, plus puissantes sont mises en service et si unitairement elles sont souvent plus performantes que les armées alliées et soviétiques elles ne peuvent être disponibles en nombre suffisant pour faire basculer le cours de la guerre.

Le Conflit (120) Europe Occidentale (85)

Ordre de Bataille allié (5) : Royal Air Force (RAF) et Royal Canadian Air Force (RCAF)

Advanced Air Strike Force (AASF)

Les unités d’origines sont toujours là mais elles vont être rejointes par des unités venues de Grande-Bretagne, l’impossibilité pour les allemands de débarquer dans les îles britanniques permettant à Londres de renforcer ses moyens aériens sur le continent européen.

-9th Medium Bomber Wing (9th MBW) : squadron 9 (Bristol Beaumont) squadron 57 (Martin 187 Baltimore), squadron 99 (Bristol Beaumont) et squadron 215 (Vickers Wellington)

-11th Medium Bomber Wing (11th MBW) : squadron 115 (Bristol Beaumont), squadron 148 (Bristol Beaumont) et squadron 149 (Bristol Beaumont)

-9th Tactical Air Wing (9th TAW) : squadron 35 (Hawker Fury II), squadron 88 (De Havilland Mosquito), squadron 40 (Hawker Typhoon) squadron 616 (Bristol Beaufighter)

-17th Fighter Wing (17th FW) : squadron 1 (Supermarine Spitfire Mk XII), squadron 23 (De Havilland Hornet), squadron 67 (Supermarine Spitfire Mk IX) et squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk IX)

-18th Fighter Wing (18th FW) : squadron 146 (Supermarine Spitfire Mk IX), squadron 213 (Supermarine Spitfire Mk XII), squadron 79 (Hawker Fury II), squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX) et squadron 602 (Hawker Fury II).

-Unités hors rang : squadron 59 (Westland Lysander), squadron 25 (De Havilland Mosquito) et squadron 2 (Westland Lysander)

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

Canadian Air Component in France (CACF)

Si les canadiens ont combattu durant la Campagne de France (1949) ils n’ont pas eu la chance de posséder un appui aérien national, la RCAF tardant à s’installer sur le continent. Ce n’est qu’au printemps 1950 que les premiers squadrons de la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF) arrivent sur notre territoire, participant à la riposte alliée lors de l’opération NIBELUNGEN.

Cette dernière terminée, le CACF peut se déployer sereinement en France, occupant de nombreux aérodromes et terrains tactiques de Normandie avec des bases arrières en Bretagne.

-5th Canadian Fighter Wing (5th CFW) : squadron 32 (Supermarine Spitfire), squadron 34 (Supermarine Spitfire), squadron 36 (Supermarine Spitfire) et squadron 38 (Bristol Beaufighter)

-6th Canadian Fighter Wing (6th CFW) : squadron 40 (Supermarine Spitfire), squadron 42 (Supermarine Spitfire), squadron 44 (Supermarine Spitfire) et squadron 46 (Bristol Beaufighter)

-7th Canadian Fighter Wing (7th CFW) : squadron 48 (Hawker Typhoon), squadron 50 (Hawker Typhoon), squadron 52 (Hawker Tempest) et squadron 95 (Hawker Tempest)

-2nd Canadian Bomber Wing (2nd CBW) : squadron 45 (Vickers Wellington), squadron 47 (Bristol Bollingbroke), squadron 49 (Vickers Wellington)

-4th Canadian Bomber Wing (4th CBW) : squadron 51 (Bristol Bollingbroke), squadron 53 (Vickers Wellington), squadron 55 (Vickers Wellington)

-3rd Canadian Reconnaisance Wing (3rd CRW) : squadron 57 (De Havilland Mosquito), squadron 59 (De Havilland Mosquito) et squadron 61 (Dewoitine D-720C)

-2nd Canadian Transport Wing (2nd CTW) : squadron 63 (Douglas C-47 Skytrain), squadron 65 (Douglas C-47 Skytrain) et squadron 67 (Douglas C-54 Skymaster)

Ordre de Bataille allié (6) : United States Air Forces in Europe (USAFE)

En guise d’avant-propos

Dès le début les américains prévoient d’envoyer d’importantes forces aériennes pour appuyer leurs troupes au sol mais aussi pour participer à la campagne de bombardements stratégiques contre l’Allemagne.

Les premières unités sont déployées en Grande-Bretagne au sein d’une 8th Air Force qui doit initialement regrouper tous les moyens aériens déployés en Europe mais devant la masse d’unités de chasse, de reconnaissance et de bombardement il faut très vite répartir les unités entre la 8ème Force Aérienne essentiellement tournée vers le bombardement stratégique et la 9th Air Force qui à un objectif, un but tactique en appui direct des forces au sol.

Quand les alliés déclenchent l’opération AVALANCHE le 18 juin 1951, les américains n’ont pas déployé toutes les unités prévues. On estime que 65% des unités prévues sont en Europe, en Grande-Bretagne et sur le continent.

8th Air Force

Cette 8ème Force Aérienne regroupe donc les unités à vocation stratégique. Comme le front français à une solidité incertaine, l’USAAF à décidé de baser ses bombardiers lourds, ses unités de chasse de reconnaissance en Grande-Bretagne, les îles britanniques devenant un gigantesque porte-avions incoulable. En juin 1951, cette grande force dispose des moyens suivants :

-Un Etat-Major

-65th Fighter Wing :

55th 78th 339th 361th Fighter Group (Lockheed P-38)

-67th Fighter Wing :

20th 352nd 356th 359th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

-1st Combat Bombardement Wing (1st CBW) :

91st 381st 398th Combat Bombardement Group (Boeing B-17 Flying Fortress) 216 appareils

-94th Combat Bombardement Wing (94th CBW) :

351st 384th 401th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

-50th Troop Carrier Wing :

439th Troop Carrier Group (Curtiss C-46 Commando) 440th 441st 442nd Troop Carrier Group (Douglas C-47 Skytrain) 360 appareils (288 C-47 et 72 C-46)

Total : 1464 appareils

9th Air Force

Si les forces de la 8th Air Force rallient la Grande-Bretagne pour leur immense majorité, la 9th Air Force doit elle gagner le continent et plus précisément la France ce qui ne va pas sans poser de problèmes avec des aérodromes pour certains saturés ce qui ne peut que poser des problèmes de sécurité.

De nouveaux terrains sont aménagés mais il faudra souvent jongler entre aérodromes en durs et terrains sommairement aménagés. Heureusement à l’époque les appareils ne sont pas trop exigeants et se contentent de peu….. .

Au moment où est declenché AVALANCHE, la 9ème Force Aérienne comprend les unités suivantes :

-Un Etat-major

-70th Fighter Wing :

48th 367th 371th 474th Fighter Group (Republic P-47 Thunderbolt) 384 appareils

-84th Fighter Wing :

50th 404th 405th 406th Fighter Group (Bell P-39 Airacobra) 384 appareils

-2nd Combat Bombardement Wing :

389th 445th 453th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

-20th Combat Bombardement Wing :

93th 446th 448th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

-97th Combat Attack Wing :

397th 409th 410th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

-98th Combat Attack Wing :

322nd 323rd 349th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

-99th Combat Attack Wing :

344th 391st 394th Attack Group (Douglas A-26 Invader) 192 appareils

Total : 2112 appareils

NdA les autres unités vont progressivement arriver mais ce n’est qu’au moment de BOREALIS en octobre 1953 que l’USAFE à atteignera l’apogée de sa puissance.

Ordre de Bataille allié (7) : autres unités aériennes alliées

Aéronautique Militaire Belge Libre (AMBL)

Dès la fin de la Campagne de Belgique et dès la certitude que la capitulation des troupes belges le 27 juin 1949 n’annonçait pas celle du gouvernement s’est posée la question de la reconstitution des forces armées belges, un outil forcément dépendant du bon vouloir allié et limité par le contexte et les circonstances.

Si quelques officiers ont voulu profiter de la situation pour créer une armée de l’air indépendante, la majorité préféra conserver une armée de l’air semi-autonome dépendant de l’armée de terre.

Un temps on pensa appeler cette nouvelle entité Forces Aériennes Belges Libres (FABL) avant de choisir un nom plus consensuel à savoir celui d’Aeronautique Militaire Belge Libre (AMBL).

L’AMBL voit officiellement le jour le 27 février 1950 sur la base aérienne de Caen-Carpiquet, une cérémonie symbolique car la montée en puissance de la force aérienne belge se faisait loin des bombes allemandes sur la base aérienne de Montoir de Bretagne près de Saint-Nazaire.

Cette force aérienne est une grosse escadre avec quatre squadrons de chasse, un squadron de bombardement, un squadron de reconnaissance et un squadron de transport. A cela s’ajoute une unité d’entrainement qui dispose d’abord d’appareils ayant survécu à cette ordalie que fût la Campagne de Belgique.

A noter que ces unités disposaient d’une double désignation, une désignation belge et française et une désignation dite Commonwealth dans la série des 400.

Le général Villeneuve dira ainsi sous forme de boutade à un général belge «Donc maintenant c’est George VI votre roi ?» ce qui parait-il à peu fait rire le général en question et que cela à quasiment déclenché un incident diplomatique. Comme le dira le «Général Tornade» à un journaliste du «Plat pays» : «Visiblement on peut rire de tout mais pas avec tout le monde».

Au moment du déclenchement d’Avalanche, les forces aériennes belges comprennent les unités et les moyens suivants :

-Escadron de Chasse n°1/N°448 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-39

-Escadron de Bombardement n°2/n°449 (Belgian) Squadron : Lioré et Olivier Léo 458ter

-Escadron de Chasse n°3/N°450 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-39

-Escadron de Reconnaissance n°4/n°451 (Belgian) Squadron : Bloch MB-176bis

-Escadron de Chasse n°5/n°452 (Belgian) Squadron : Bréguet Br700bis

-Escadron de Transport n°6/N°453 (Belgian) Squadron : Douglas C-47 Skytrain

-Escadron de Chasse-bombardement n°7/N°454 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-40.

-Belgian Training Unit (BTU) : deux Bréguet Br694, douze North American T-6 et huit Dewoitine D-720

1ère Escadre Aérienne Néerlandaise (1. Nederlandische luchtvleugel)

Pour l’opération AVALANCHE, les alliés mobilisent de nouvelles unités notamment des unités néerlandaises. Ceux-ci ont formé en février 1950 l’Escadre Néerlandaise en Grande-Bretagne ce qui donnait en version originale : Nederlandse Vleugel in Groot-Brittannië.

Une fois sur le continent, elle prend le nom de 1ère Escadre Aérienne Néerlandaise ou 1. Nederlandische luchtvleugel. Elle comprend les unités suivantes :


-N°434 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°436 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°438 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°440 Squadron (NL) : Bristol Beaufighter Mk IVF

-N°435 Squadron (NL) : North American B-25 Mitchell

-N°437 Squadron (NL) : North American B-25 Mitchell

-N°439 Squadron (NL) : De Havilland Mosquito

-N°441 Squadron (NL) : Douglas C-47 Skytrain.

Aviation Polonaise en France (Polskie Siły Powietrzne we Francji)

Comme nous l’avons vu plus haut à l’origine les unités aériennes polonaises en France se composaient de deux escadres de chasse, d’une escadre de bombardement et de deux groupes de reconnaissance indépendants.

Les pertes de la Campagne de France (1949) ont imposé la dissolution d’une escadre de chasse et le transfert de groupes de chasse à l’escadre survivante. Cela nous donne le panorama suivant :

-21ème Escadre de Chasse/1ère Escadre de Chasse Polonaise : GC I/21 «Varsovie», GC II/21 «Szczecin» (ex-GC II/23), GC III/21 «Wilno» (ex-GC-IV/23) et GC IV/21 «Lublin», quatre groupes alignant au total 108 Supermarine Spitfire Mk IX.

-37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) : GB I/37 «Poméranie», GB II/37 «Silésie» et GB III/37 «Grande Pologne» volant initialement sur 81 Douglas DB-7, appareils remplacés progressivement par des Douglas A-20 Havoc. En juin 1951, le 1er et le 2ème groupe ont terminé leur transformation, le 3ème groupe attendant encore.

-GR «Cracovie» : douze Bloch MB-176

-GR «Poznan» : douze Bloch MB-176

Unités aériennes tchécoslovaques

-22ème Escadre de Chasse (1ère Escadre de Chasse Tchècoslovaque) : GC I/22 «Cechy», GC II/22 «Rus», GC III/22 «Karpathy» soit 81 Supermarine Spitfire Mk IX

-50ème Escadre de Bombardement Moyen (50ème EBM) : GB I/50 «Praha» GB II/50 «Bracislava» et GB III/50 «Liberec» 81 Amiot 351 (en attendant les 371)

-GR I/51 «Tatras» : douze Bloch MB-176

-GR II/51 «Vitava» : douze Bloch MB-176

Le Conflit (114) Europe Occidentale (80)

Ordre de Bataille allié (1) : Groupe d’Armées n°1

NdA l’organisation est la même que celle au moment de l’opération NIBELUNGEN à la différence que la 3ème Armée Française après sa relève par les troupes américaines est passé sous le commandement du GA n°1.

Pour le schéma voici la légende : GR = Groupe de reconnaissance P = Pionniers AL = Artillerie Lourde EACA = Elément Aérien de Corps d’Armée, LRM = Lance-Roquettes Multiples G = Génie GRAVIA = Groupement d’Aviation d’Armée GAAC = Groupement Antiaérien de Campagne GBCC = Groupement des Bataillons de Chars de Combat ATK = Artillerie Antichar AA= Artillerie Antiaérienne

Armée Canadienne en France (ACF)

En dépit de la volonté britannique de placer sous le commandement de Londres toutes les troupes de Commonwealth, les canadiens encouragés par les français ont accepté la proposition du général Villeneuve de tenir une portion sensible du front à savoir l’estuaire de la Seine. La composition de l’ACF/CAF (Canadian Army in France) est la même qu’un an plus tôt :

-Un état-major implanté d’abord à Salisbury puis à Orléans

-1er Corps d’Armée Canadien (1er CACAN) :

-Un état-major

-Unités du génie et de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers Tetrach II et autos blindées Daimler Armoured Car)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de BL 5.5 Inch Medium Gun

-Un bataillon de lance-roquettes multiples équipé de lance-roquettes multiples Land Matress

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-3ème Division Canadienne (3rd Canadian (Infantry) Division)

-2ème Corps d’Armée Canadien (2ème CACAN)

-Un état-major

-Unités du génie et de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers Tetrach II et autos blindées Daimler Armoured Car)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de BL 4.5 Inch Medium Field Gun

-Un bataillon de lance-roquettes multiples Land Matress

-Un bataillon de pontonniers

-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

-3ème Corps d’Armée Canadien (3ème CACAN)

-Un état-major

-Unités du génie et de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers Tetrach II et autos blindées Daimler Dingo)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de BL 4.5 Inch Medium Field Gun et de BL 5.5 Inch Medium Gun

-Un bataillon de lance-roquettes multiples Land Matress

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Blindée Canadienne (1st Canadian Armoured Division) disposant de chars moyens M-4 Sherman et de chars lourds Churchill

-2ème Division Blindée Canadienne (2nd Canadian Armoured Division) disposant de chars moyens M-4 Sherman et de chars lourds Churchill.

1ère Armée Française

Cette 1ère Armée couvre donc le flanc oriental de l’ACF/CAF et doit jouer un rôle capital soit en cas de nouvelle tentative allemande de franchissement ou lorsque l’offensive avec un grand O sera lancée. Elle à donc bénéficié de la priorité pour l’arrivée de renforts et de matériels modernes.

-Un état-major implanté à Dreux

-Unités dépendant directement de la 1ère Armée

-GRAVIA-IA (Groupement d’Aviation de la 1ère Armée) :

Etat-major chargé comme nous le savons de prendre sous son contrôle les unités de chasse, de chasse lourde, d’attaque, de bombardement en piqué, de bombardement et de reconnaissance destinées à la couverture, à l’éclairage et à l’appui de la 1ère Armée. A l’usage on essayera dans la mesure du possible de confier aux mêmes unités aériennes le soutien des unités terrestres pour créer des automatismes entre appuyant et appuyés.

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 1ère Armée (GAAC-IA) :

Ce Groupement six batteries polyvalentes avec pour chacune d’entre-elles huit canons de 75mm modèle 1944 et douze canons de 37mm modèle 1950 soit un total de cent vingt pièces pour l’ensemble du GAAC.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 501 :

71ème, 73ème et 75ème BCC disposant chacun de trente-quatre ARL-44 soit un total de 102 chars lourds.

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA : seize chars légers AMX-44, seize automitrailleuses AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) : deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155mm équipé de canons de 155 GPF-T (Grande Puissance Filloux-Touzard)

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501): remplace le GAO-501 mais comme le GRAVIA-IA il est un simple état-major qui prend son autorité des avions essentiellement de reconnaissance et d’observation mais on verra des chasseurs et des avions d’attaque passer sous son contrôle.

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA) : douze chars légers AMX-44, douze AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT) deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155L GPF-T

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) :

-1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

-5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-17ème Corps d’Armée (17ème CA)

-617ème Régiment de Pionniers

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA) : douze AMX-44, douze AM modèle 19940P et un escadron de fusiliers motocyclistes

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (143ème RALT) (ex-143ème RALH) avec deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S (NdA pièce initialement hippomobile mais devenue ensuite automobile)

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Elément Aérien de Corps d’Armée 517 (EACA-517)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM)

-3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC)

-24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

Le Conflit (99) Europe Occidentale (65)

1ère Armée Britannique

Comme nous l’avons vu plus haut les britanniques devaient remettre sur pied, réorganiser leur armée avant de pouvoir jouer un rôle militaire crédible. En théorie il était prévu la mise sur pied du British Expeditionnaries Armies Group (BEAG) mais en pratique le BEAG restera une coquille vide, les deux armées britanniques n’étant pas en ligne en même temps.

En effet si la 1st Army (UK) est très vite remontée en ligne, en étant capable de faire face à l’opération NIBELUNGEN, la 2nd Army (UK) était en Réserve Stratégique y compris quand l’opération AVALANCHE sera déclenchée.

Théoriquement l’Armée Canadienne en France (ACF) était placée sous commandement britannique mais comme nous le savons elle à été placée à gauche de la 1ère Armée Française, couvrant l’estuaire de la Seine et une partie du cours du fleuve.

Cette première armée britannique est censée aligner quatre corps d’armée, trois corps d’armée à trois divisions d’infanterie et un corps d’armée blindé à deux divisions blindées soit un total de onze divisions mais au moment de NIBELUNGEN, seuls deux corps d’armée à trois divisions d’infanterie et un corps d’armée blindé à deux divisions sont opérationnels.

Tout comme l’Armée Canadienne en France (ACF) mais à la différence des Armées Françaises, le corps blindé britannique, le 1st British Armoured Corps (1st BAC) tient un secteur du front avec à sa gauche le 1st British Corps et à sa droite le 2nd British Corps. Ce choix est compréhensible mais certains estiment que cela est une mauvaise idée, le corps blindé étant jugé plus adapté pour percer et contre-attaquer plutôt que pour défendre.

1st British Corps (1st BC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-1st Infantry Division (1st ID)

-4th Infantry Division (4th ID)

-52nd Lowland Infantry Division

1st British Armoured Corps (1st BAC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et de soutien logistique

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un régiment antiaérien

-1st Armoured Division (UK)

-2nd Armoured Division (UK)

2nd British Corps (2nd BC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-44th «Home Counties» Division

-50th Northumberland Division

-2nd Infantry Division (2nd ID)

3rd British Corps

Ce corps d’armée est créé en février 1950 dans la région d’Orléans. Il est donc encore dans l’enfance quand les allemands déclenchent l’opération NIBELUNGEN. Il n’aura pas à intervenir, les allemands échouant rapidement à prendre le dessus sur les troupes alliées.

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-3rd Infantry Division

-48th «South Middland» Division

-6th Infantry Division (6th ID)

2ème Armée Française

Cette armée déployée à l’est de la 1ère Armée Britannique couvre également Paris avec un unique corps d’armée ce qui est jugé suffisant alors que le dispositif allemand s’est allégé, opération BARBAROSSA oblige.

Cette armée dispose de trois Corps d’Armée, deux couvrant l’est du dispositif de la 1ère Armée Britannique et un corps d’armée couvrant Paris.

En réalité cette armée dispose de quatre corps d’armée puisqu’un corps d’armée polonais est placé en Réserve d’Armée sachant qu’un autre corps d’armée polonais est en ligne au moment de NIBELUNGEN.

-Un état-major

-Unités dépendant directement de la 2ème Armée

-GRAVIA-IIA (Groupement d’Aviation de la 2ème Armée)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 2ème Armée :

Reconstitué après la Campagne de France (1949) il va comprendre six batteries permettant d’affecter deux batteries à chaque corps d’armée, une batterie légère avec douze canons de 37mm et une batterie lourde avec huit canons de 75mm. Certes cela ne permet pas de dresser un barrage infranchissable mais cela peut compléter les unités de DCA des unités de combat.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 502 :

70ème et 72ème BCC disposant chacun de trente-quatre chars lourds ARL-44 à canon de 90mm.

-3ème Corps d’Armée Polonais (3ème CAPol) :

10ème Division Blindée (10ème DB) et 7ème Division d’Infanterie Polonaise (7ème DIP).

-5ème Corps d’Armée (5ème CA)

-Un Etat-Major

-605ème Régiment de Pionniers

-5ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (5ème GRCA) : douze chars légers FCM-42, douze AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes

-110ème RALT (ex-110ème RALCH) : deux groupes de 105mm (un groupe de 105L modèle 1941T, un groupe de 105L modèle 1936S) et deux groupes de 155mm (155L modèle 1945S).

-Elément Aérien de Corps d’Armée 505 (EACA-505): remplace le GAO-505 mais comme le GRAVIA-IIA il est un simple état-major qui prend son autorité des avions essentiellement de reconnaissance et d’observation mais on verra des chasseurs et des avions d’attaque passer sous son contrôle.

-3ème Division d’Infanterie Motorisée (3ème DIM)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-3ème Groupement de Reconnaissance au Contact (3ème GRC) : douze FCM-42, douze AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes

-603ème Bataillon Antichar Divisionnaire (603ème BACD) (douze canons de 75mm et vingt-quatre canons de 47mm)

-603ème Bataillon Anti-Aérien Divisionnaire (603ème BDAA) (trente-six canons de 37mm)

-42ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire (42ème RAD) avec deux groupes de 105C modèle 1935B et deux groupes de 155C modèle 1946S.

-Trois Régiments d’Infanterie de Ligne : 51ème, 67ème et 91ème RI

-3ème bataillon de canons d’assaut (issu du 29ème BCC) disposant de canons d’assaut modèle 1949H

-3ème bataillon de chasseurs de chars (issu du 29ème BCC) disposant de chasseurs de chars modèle 1950

-16ème Bataillon du Génie

-23ème Division d’Infanterie (23ème DI)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-23ème Groupement de Reconnaissance au Contact (23ème GRC) disposant de seize Hotchkiss H-39, de seize automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et d’un escadron de fusiliers motocyclistes

-623ème Bataillon Divisionnaire Antichar (623ème BDAC) (douze canons dee 75mm et vingt-quatre canons de 47mm)

-623ème Bataillon Anti-Aérien Divisionnaire (623ème BAAD) (trente-six canons de 37mm)

-41ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire (41ème RAD) avec deux groupes d’obusiers de 105C modèle 1935B et deux groupes de canons de 105C modèle 1946S.

-Trois régiments d’infanterie de ligne : 32ème, 107ème et 126ème RI

-23ème Bataillon de Canons d’assaut (issu du 39ème BCC) disposant de canons d’assaut modèle 1949R

-23ème Bataillon de Chasseurs de Chars (issu 39ème BCC) disposant de chasseurs de chars modèle 1950.

-118ème Bataillon du Génie

-7ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (7ème DINA)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-7ème Groupement de Reconnaissance au Contact Nord-Africain (7ème GRCNA) disposant de douze Hotchkiss H-39, seize automitrailleuses puissantes modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes

-7ème Bataillon Antichar Nord-Africain (7ème BANA) (douze canons de 75mm et vingt-quatre canons de 47mm)

-7ème Bataillon de Défense Antiaérienne Nord-Africaine (7ème BDAANA) (trente-six canons de 37mm)

-81ème Régiment d’Artillerie Nord-Africain (81ème RANA) avec deux groupes de 105mm (105C modèle 1935B) et un groupe de 155mm (155C modèle 146S) (NdA un deuxième groupe était en cours de création au moment de l’opération NIBELUNGEN).

-Trois régiments de tirailleurs : 5ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens (5ème RTS), 12ème Régiment de Tirailleurs Algériens (12ème RTA) et 16ème Régiment de Tirailleurs Algériens (16ème RTA)

-7ème Bataillon Mixte Nord-Africain de canons d’assaut et de chasseurs de chars avec deux escadrons de canons d’assaut (canons d’assaut modèle 1949H) et deux escadrons de chasseurs de chars (chasseurs de chars modèle 1950). (issu du 2ème BCC)

-100ème Bataillon du Génie.

-1er Corps d’Armée Polonais (1er CAPol)

-Un état-major de corps d’armée

-Un groupement de soutien logistique

-Un groupement antichar disposant de seize canons de 47mm Puteaux modèle 1937 et de douze canons de 75mm TAZ modèle 1939

-Un groupement antiaérien disposant de vingt-quatre canons de 40mm Bofors


-Un Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (GRCA) disposant de douze AMX-44, de douze autos blindées Daimler Armoured Car et de fusiliers motocyclistes.

-1er Régiment d’Artillerie Lourde Polonais (1er RALPol) disposant de deux groupes de 155L GPF-T et de deux groupes de 194 GPF-T.

-2ème Division d’Infanterie Polonaise (2ème DIP)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-2ème Groupement de Reconnaissance au Contact Polonais (2ème GRCPol) disposant de douze AMX-42, douze Daimler Dingo et des fusiliers motocyclistes

-602ème bataillon divisionnaire antichar polonais (douze canons de 75mm et seize canons de 47mm)

-602ème bataillon de défense antiaérien polonais (vingt-quatre canons de 37mm)

-2ème Régiment d’Artillerie Polonais (2ème RAPol) avec deux groupes de 105mm et deux groupes de 155mm.

-Trois régiments d’infanterie : 4ème, 5ème et 6ème RIP (appelés également 1er, 2ème et 3ème régiments de chasseurs)

-2ème bataillon de chasseurs de chars disposant de M-10 Tank Destroyer

-81ème Bataillon du Génie

-3ème Division d’Infanterie Polonaise (3ème DIP)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-3ème Groupement de Reconnaissance au Contact Polonais (2ème GRCPol) disposant de douze AMX-42, douze Daimler Dingo et des fusiliers motocyclistes

-6033ème bataillon divisionnaire antichar polonais (douze canons de 75mm et douze canons de 47mm)

-603ème bataillon anti-aérien divisionnaire polonais (douze canons de 20mm et douze canons de 40mm)

-3ème Régiment d’Artillerie Polonais (3ème RAPol) avec deux groupes de 105mm et deux groupes de 155mm.

-Trois régiments d’infanterie : 7ème, 8ème et 9ème Régiments d’Infanterie Polonaise

-3ème bataillon de chasseurs de chars polonais disposant de M-10 Tank Destroyer

-103ème Bataillon du Génie

-6ème Corps d’Armée (6ème CA)

Ce 6ème CA à une mission cruciale puisqu’avec ses trois divisions et ses unités d’appui il couvre Paris qui forme une poche au nord de la Seine. A cela s’ajoute une Garnison de Paris qui assure la défende de la capitale stricto sensu, les limites de son AOR épousant le tracé de la dernière enceinte couvrant Paris, l’enceinte dite de Thiers construite en 1840 alors qu’Adolphe Thiers était président du conseil de Louis Philippe 1er et que de nouvelles tensions avec Londres laissait craindre un nouveau conflit.

A l’époque naturellement cette enceinte à disparu mais il n’y à aucune construction. Résultat dès le début du conflit des tranchées et des blockhaus sont construits, des constructions vues d’abord comme inutiles mais qui allaient devenir diablement importants par la suite.

-606ème Régiment de Pionniers (606ème RP)

-6ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (6ème GRCA) : seize FCM-42, seize AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.

-118ème Régiment d’Artilerie Lourde à Tracteur (118ème RALT) (ex-118ème RALH) reconstitué avec deux groupes de 105L modèle 1936S et un groupe de 155L modèle 1945S (NdA un deuxième groupe est en cours de constitution au moment de NIBELUNGEN)

-Unités de génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 506 (EACA-506)

-1ère Division d’Infanterie Coloniale (1ère DIC)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-1er Groupement de Reconnaisance au Contact Colonial (1er GRCCol) disposant de seize AMX-44, seize AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.

-601ème Bataillon Divisionnaire Antichar Colonial (huit canons de 75mm et seize canons de 47mm)

-601ème Bataillon Anti-Aérien Divisionnaire Colonial (vingt-quatre canons de 37mm)

-1er Régiment d’Artillerie Coloniale (1er RAC) avec deux groupes d’obusiers de 105C modèle 1935B et deux groupes de canons de 155C modèle 1946S.

-Trois régiments d’infanterie : un régiment d’infanterie coloniale (3ème RIC) et deux régiments de tirailleurs sénégalais (12ème et 14ème RTS).

-1er Bataillon mixte de canons d’assaut et de chasseurs de chars colonial (issu du 10ème BCC) avec deux escadrons de canons d’assaut modèle 1949R et deux escadrons de chasseurs de chars modèle 1950.

-35ème Bataillon du Génie

-3ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (3ème DINA)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-3ème Groupement de Reconnaisance au Contact Nord-Africain (3ème GRCNA) disposant de seize FCM-42, de seize AM modèle 1940 et d’un escadron de fusiliers motocyclistes.

-603ème Bataillon Divisionnaire Antichar Nord-Africain (huit canons de 75mm et seize canons de 47mm)

-603ème Bataillon de Défense Antiaérienne Nord-Africain (vingt-quatre canons de 37mm)

-20ème Régiment d’Artillerie Nord-Africain (20ème RANA) avec deux groupes de 105C modèle 1935B et deux groupes de 155C modèle 1946S.

-Trois régiments d’infanterie : 14ème et 15ème régiments de tirailleurs algériens (14ème et 15ème RTA) et le 12ème régiment de zouaves.

-3ème bataillon mixte de canons d’assaut et de chasseurs de chars disposant de deux escadrons de canons d’assaut modèle 1949H et deux escadrons de chasseurs de chars modèle 1950

-37ème Bataillon du Génie

-55ème Division d’Infanterie (55ème DI)

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-55ème Groupement de Reconnaisance au Contact (55ème GRC) : douze AMX-44, douze AM modèle 1940P et un escadron de reconnaisance au contact.

-655ème Bataillon Divisionnaire AntiChar (douze canons de 75mm et vingt-quatre de 47mm)

-655ème Bataillon Anti-Aérien Divisionnaire (trente-six canons de 37mm)

-45ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire (45ème RAD) : deux groupes de 105C modèle 1935 et deux groupes de 155C modèle 1946S

-Trois régiments d’infanterie : 213ème, 295ème et 331ème Régiments d’Infanterie de ligne

-55ème Bataillon de Canons d’Assaut disposant de canons d’assaut modèle 1949H

-55ème Bataillon de Chasseurs de Chars disposant chasseurs de chars modèle 1950

-28ème Bataillon du Génie

-Garnison de Paris

Si le 6ème Corps d’Armée (6ème CA) couvre les approches de Paris, les alliés sont bien décidés à tenir la ville avec une garnison qui constitue une unité spécifique. C’est aussi un habile jeu de propagande puisque cela signifie que la ville est toujours sous contrôle allié.

La structure de commandement est fournie par 31ème Corps d’Armée (31ème CA) qui n’est pas réorganisé après HUBERTUS. Cela signifie que les troupes de la Garnison de Paris pourraient former un 31ème CA mais nous en sommes loin.

La Garnison de Paris comprend donc différentes unités de combat, d’appui, de soutien mais aussi de sécurité.

Au moment de l’opération NIBELUNGEN, la Garnison de Paris comprend les moyens suivants :

-Un état-major

-Un groupement de soutien logistique

-42ème Demi-Brigade de Mitrailleurs Coloniaux (42ème DBMC)

-148ème RIF

-160ème RAP : un groupe disposant de canons de 155C

-31ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (31ème GRCA) : douze chars légers AMX-42, douze AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes. A noter que les chars légers devaient être remplacés par des canons d’assaut mais cela ne s’est pas réalisé au moment de l’ultime attaque allemande majeure avant l’opération AVALANCHE.

-144ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (144ème RALT) (ex-144ème RALH) avec deux groupes de 105L modèle 1941T et un groupe de 155L modèle 1945S.

-1er Régiment de Paris : régiment fournit par la Garde Républicaine et qui assure le maintien de l’ordre à Paris.

Les deux divisions qui suivent ont été affaiblies par les combats de la Campagne de France ce qui explique le choix de ces divisions pour tenir Paris sans que l’on sache si ces divisions seront réorganisées sur le nouveau modèle .

-76ème GRDI : douze AMX-44 et douze AMD

-6ème Division d’Infanterie Coloniale (6ème DIC) : un état-major divisionnaire, des unités de soutien, deux régiments d’infanterie (5ème RIC et 19ème RTS), un régiment d’artillerie coloniale (14ème RAC), 606ème Batterie Mixte Antichar et Antiaérienne, 102ème Bataillon du Génie.

-3ème GRDI : douze AMX-42, douze AM modèle 1940P

-12ème Division d’Infanterie Motorisée (12ème DIM) : un état-major divisionnaire, des unités de soutien, deux régiments d’infanterie (106ème RI et 8ème régiment de zouaves), un régiment d’artillerie divisionnaire (25ème RAD), 612ème Batterie Mixte Antichar et Antiaérienne, 19ème Bataillon du Génie.

Le Conflit (91) Europe Occidentale (57)

Et les gros dans tout cela ? L’état des grandes unités motomécaniques françaises au moment d’HUBERTUS

Le 10 mai 1949 les forces motomécaniques françaises avaient fière allure avec six divisions cuirassées et huit divisions légères mécaniques rien que pour le territoire métropolitain. Toutes mises à part la 6ème DLM étaient concentrées dans le Nord-Est. Toutes prêtes à foncer en Allemagne.

Quatre mois plus tard hélas les «gros frères» (Divisions Cuirassées) et les «lévriers» (DLM) n’ont pu trainer leurs chenilles sur le sol allemand mais ont combattu bravement dans les plaines belges et sur la terre de France.

Ils ont subit de lourdes pertes mais ont acquis une expérience inestimable et surtout ont bien limé les crocs des différents Panzerkorps.

Au moment de l’opération HUBERTUS, les unités motomécaniques françaises sont regroupés en deux grands ensembles, le 1er Corps de Cavalerie Motomécanique (1er CCM) qui regroupe ce qu’il reste du 3ème C.C et du 2ème CAC et le 2ème Corps de Cavalerie Motomécanique (2ème CCM) issu de la fusion des 1er et 2ème Corps de Cavalerie.

Ces deux CCM sont des unités de marche qui doivent céder la place à de nouvelles entitées une fois le front stabilisé à une date encore incertaine. Déjà dans les bureaux d’état-major, on multiplie les notes, on se déchire sur les noms, sur la composition, disputes qui paraissent futiles quand le sort de la France est en jeu.

A noter que pour une raison de propagande le 1er CAC est restée indépendant et n’à pas intégré l’un des deux CCM.

Justement à quoi ressemble les unités motomécaniques au moment de l’opération HUBERTUS:

-1er Corps de Cavalerie Motomécanique (1er CCM) :

Le 1er CCM regroupe comme nous le savons les restes du 3ème C.C et du 2ème CAC qui après avoir combattu à l’est se sont repliés au sud de La Seine, occupant une position à cheval entre les GA n°1 et GA n°2 pour pouvoir être engagé rapidement à l’ouest et à l’est de Paris en fonction de la menace. Il est placé sous l’autorité directe du chef d’état-major de l’armée de terre.

Les deux GRCA (37ème et 39ème GRCA) ont été dissous de facto faute de véhicules et en raison du manque d’hommes.

Comme le 1er CCM ne peut agir sans unité d’éclairage, décision est prise de recréer un groupement de marche d’éclairage avec des personnels issus des deux GRCA. Il prend le nom «provisoire» de 76ème GRCA (37+39) avec douze AMX-42 et douze AM modèle 1940P.

Le 122ème RALT est choisit comme régiment d’appui pour le 1er CCM, le 339ème RATTT étant provisoirement mis en sommeil.

La 2ème Division Cuirassée est reconstituée sur un modèle allégée avec moins de chars, moins d’infanterie et moins d’artillerie. Il ne dispose plus que de deux bataillons de chars moyens (14ème 27ème BCC), un bataillon de chars lourds (8ème BCC) et un bataillon de chasseurs portés (6ème BCP) sans oublier un régiment d’artillerie le 309ème RAAP réduit à deux groupes, un régiment d’éclairage, le 9ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadres, des unités d’appui et de soutien.

Cela signifie donc que les 15ème BCC et 17ème BCP ont été dissous, une dissolution à titre provisoire mais on sait que parfois le provisoire peut durer.

La 4ème Division Cuirassée dispose elle de deux bataillons de chars moyens (19ème 44ème BCC), un bataillon de chars lourds (46ème BCC) , deux bataillons de chasseurs portés (11ème 12ème BCP), un régiment d’artillerie le 322ème RAAP réduit à deux groupes au lieu de trois, un régiment de découverte le 12ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadrons, des unités d’appui et de soutien.

Cela signifie donc que le 47ème BCC à été dissous là aussi à titre provisoire.

La 6ème Division Cuirassée dispose d’un bataillon de chars moyens (57ème BCC), d’un bataillon de chars lourds (54ème BCC), de deux bataillons de chasseurs portés (14ème 18ème BCP), un régiment d’artillerie le 349ème RAAP réduit à deux groupes, un régiment de découverte le 14ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadrons, des unités d’appui et de soutien.

Cela signifie donc que les 55ème et 56ème BCC ont été dissous là aussi à titre provisoire.

Cet affaiblissement s’explique par les pertes mais aussi par la volonté de préparer la renaissance de l’armée dès que les teutons se lasseront. Le personnel des unités dissoutes quand elles ne sont pas affectées à de nouvelles unités sont chargées de préparer la nouvelle génération des «lévriers» (surnom attribués aux hommes des DLM) et des «gros frères» (surnom attribué aux Divisions Cuirassés, surnom dont ces hommes sont particulièrement fiers car faisant référence aux cuirassiers de la Grande Armée).

La 2ème DLM est reformée sur un modèle réduit avec un régiment de découverte le 8ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadrons au lieu de trois, un régiment de chars (13ème Régiment de Dragons) et un régiment de dragons portés le 6ème RDP, un régiment d’artillerie le 71ème RADLM réduit à deux groupes, des unités de soutien.

Cela signifie donc que le 1er RDP et le 29ème Régiment de Dragons sont dissous.

La 4ème DLM est reformée avec un régiment de découverte le 5ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadrons au lieu de trois, un régiment de chars (18ème Régiment de Chasseurs à Cheval) et un régiment de dragons portés le 3ème RDP, un régiment d’artillerie le 73ème RADLM à deux groupes au lieu de trois, des unités d’appui et de soutien.

Cela signifie donc que le 8ème Régiment de Dragons et le 7ème RDP sont dissous.

La 8ème DLM est reformée avec un régiment de découverte le 3ème Régiment de Cuirassiers réduit à deux escadrons au lieu de trois, un régiment de chars (2ème Régiment de Hussards) et un régiment de dragons portés le 14ème RDP, un régiment d’artillerie le 77ème RADLM à deux groupes au lieu de trois, des unités d’appui et de soutien.

Cela signfie donc que le 3ème Régiment de Chasseurs à Cheval et le 13ème Régiment de Dragons Portés ont été dissous.

-2ème Corps de Cavalerie Motomécanique (2ème CCM)

Ce 2ème CCM est issu de la fusion des 1er et 2ème Corps de Cavalerie qui ont été successivement engagés en Belgique puis en France subissant des pertes assez sensibles.

Le 635ème RP (1er C.C/35ème CA) est dissous, ces éléments ralliant le 636ème RP (2ème C.C/36ème CA) qui avait été réduit à un seul bataillon. Avec l’arrivée des hommes de feu le 635ème RP le régiment repasse à deux bataillons.

Les deux GRCA ont survécu mais sont affaiblis. Ils vont former le 71ème GRCA (35 + 36) avec des Hotchkiss H-39 (douze), des AMX-42 (huit) et seize AM modèle 1940P. Comme pour le 1er CCM ce groupement est un groupement de marche qui doit donc normalement disparaître au moment de la reconstitution des unités dès que le tempo des opérations le permettra.

Les 329ème et 359ème RATTT sont maintenus avec leurs deux groupes de 105mm après qu’on eut envisagé de les regrouper en un seul régiment.

Les 1ère et 5ème DLM ont été reconstituées sous un modèle allégé après son engagement en Belgique. Modèle allégé et modifié en essayant de tirer les leçons des premières opérations.

C’est ainsi que le régiment de découverte jadis un régiment sur roues devient un régiment mixte avec des AM modèle 1940P et les FCM-44 qui appartenaient auparavant aux groupes de reconnaissance des BLM. Ce choix ne fait pas l’unanimité, certains craignant qu’on associe les inconvénients de deux types de véhicules plutôt que les avantages. Les deux régiments en question étant le 6ème Régiment de Cuirassiers pour la 1ère DLM et le 11ème Régiment de Cuirassiers pour la 5ème DLM.

Les BLM sont réorganisées avec toujours un régiment de chars aux effectifs souvent allégés que ce soit le 4ème Régiment de Cuirassiers ou le 18ème Régiment de Dragons, des dragons portés qui perdent leurs chars légers pour devenir de véritables fantassins portés que ce soit le 4ème ou le 15ème RDP, , l’escadron de canons d’assaut est toujours là mais les escadrons antiaériens et antichars sont fusionnés. A noter que les W15TCC à canons de 47mm sont remplacés par des W17TCC à canon de 75mm. Le 74ème RADLM est toujours là.

Même chose pour la 5ème DLM avec ses deux régiments de chars (6ème Régiment de Dragons 4ème Régiment de Hussards), ses deux régiments de dragons portés (2ème et 8ème RDP) sans oublier du 72ème RADLM

Les 3ème et 7ème DLM subissent des changements légèrement différents en raison d’un engagement plus tardif et de décisions antérieures au conflit.

Le régiment de découverte regroupe automitrailleuses puissantes et chars légers des groupes de reconnaissance, les deux régiments de dragons portés sont réduits à deux bataillons sans chars légers, le régiment d’artillerie n’aligne plus que deux groupes de 75mm en raison du manque d’obusiers de 105mm.

Les escadrons de canons d’assaut, antichars et antiaériens restent indépendants mais sont affaiblis pour la 3ème alors que la 7ème DLM dispose d’escadrons de canons d’assaut indépendants et des escadrons mixtes antichars/antiaériens.

A noter que la 7ème DLM passe sur Somua S-45 en remplacement des S-40 (NdA le personnel avait commencé sa formation en août 1948 mais le déclenchement du conflit avait entrainé une suspension de la transformation pour des raisons évidentes).

Contrairement donc aux Divisions Cuirassées, les DLM n’ont pas dissous d’unités ce qui signifie qu’on trouve toujours au sein de la 3ème DLM le 1er Régiment de Hussards comme régiment de découverte, les 1er et 8ème Régiments de Chasseurs à Cheval comme régiments de chars, les 5ème et 19ème RDP comme régiments de dragons portés et le 75ème RADLM comme régiment d’artillerie divisionnaire.

La 7ème DLM dispose toujours du 1er Régiment de Cuirassiers comme régiment de découverte, les 3ème RH et 5ème RD comme régiments de chars, les 11ème et 12ème RDP comme régiments de dragons portés et enfin le 76ème RADLM comme régiment d’artillerie divisionnaire.

1er Corps d’Armée Cuirassé (1er CAC)

Après son engagement en Champagne, le 1er CAC s’est replié vers le sud en couvrant le repli général des troupes alliés. Il à été assez sérieusement affaiblit et pourtant il n’à pas été amalgamé avec les DLM pour une raison probablement de propagande. Inutile de préciser que cette décision à été mal vue par les autres «chevalier du moteur» et que pour le 1er CAC cela contribua à augmenter leur confiance en eux voir leur orgueil.

Au moment où l’opération HUBERTUS est lancée, le 1er Corps d’Armée Cuirassé dispose des moyens et des capacités suivantes :

-Le 638ème Régiment de Pionniers (638ème RP) à subit des pertes assez sensibles mais reste une unité opérationnelle, menant comme toujours un indispensable travail de l’ombre pour aménager les routes, des protections pour les chars. A l’occasion ils faisaient le coup de feu contre l’ennemi ce qui imposa le renforcement de leur armement non sans quelques officiers imbéciles ne trouvent cet armement trop important !

-Le 38ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (38ème GRCA) entre en guerre avec des Hotchkiss H-39 et des automitrailleuses de découverte, équipement provisoire puisque les projets prévoyaient des AMX-42 et des AMP. Le rééquipement va se faire à la mi-juin et début octobre l’unité dispose de douze AMX-42 et de douze AM modèle 1940P.

-Le 119ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (119ème RALT) à été réduit à un groupe de 105mm et un groupe de 155mm en raison de la pertes de plusieurs pièces plus ou moins bien sabotées, ces canons étant copieusement photographiés par les allemands.

A noter que le personnel en surnombre est renvoyé à l’arrière pour soit former de nouveaux RALT (depuis le 1er octobre 1948 tous les RAL doivent devenir des RALA _Régiments d’Artillerie Lourde Automobile_ ou des RALT) ou pour recompléter des régiments qui sont en déficit de personnel pour servir leurs pièces.

-La 1ère Division Cuirassée disposait à l’origine de 71 FCM-42 (quarante-cinq pour le régiment de découverte et vingt-six pour les deux groupes de reconnaissance), de 90 Renault G-1R et de 68 ARL-44 soit un total de 229 chars.

A l’issue du repli sur La Seine on procède à une première réorganisation mais une réorganisation qui faute de temps se fait à minima.

A rebours d’une volonté d’autonomisation des Brigades Cuirassées, ces dernières perdent leurs GR qui sont regroupés sous l’autorité du 7ème Régiment de Cuirassiers pour en partie compenser les pertes puisqu’au moment d’Hubertus on ne compte plus que 49 FCM-42 (trois escadrons de quinze, un char pour chaque chef d’escadron et un char pour le chef de corps). Le régiment de découverte conserve ses fusiliers motocyclistes mais perd ses chasseurs portés.

Le 25ème BCC n’aligne plus que vingt-huit Renault G-1R, le 26ème BCC vingt-quatre Renault G-1R, le 28ème BCC vingt ARL-44 et le 37ème BCC vingt-huit ARL-44 soit un total de 100 chars pour un maximum théorique de 158.

Les chasseurs portés sont toujours là sur leurs Lorraine 39L et ne subissent guère d’autres modifications que la récupération des chasseurs portés jadis intégrés au sein du régiment de découverte.

Certes l’expérience des combats à montré l’intérêt de posséder une petite unité d’infanterie au sein d’une unité de reconnaissance (pour occuper un village commandant un pont, un gué ou un passage obligé) mais ce RETEX est balayé par la nécessité de remplumer des unités d’infanterie qui ont souffert.

Le groupe de canons d’assaut est toujours là et si il était question à l’origine de remplacer les canons d’assaut par des canons automoteurs, le RETEX à provoqué un intense débat qui pourrait permettre de sauver les cousins français du Sturmgeschütz.

Les escadrons antichars et antiaériens fusionnent mais leur équipement ne change pas à savoir des Lorraine 39L disposant soit un d’un canon antichar de 47mm ou d’un bitube de 25mm sous bouclier.

Cela s’explique par le débat concernant le canon d’assaut et la possibilité d’intégrer un véhicule polyvalent canon d’assaut/chasseur de chars et le fait que l’automoteur antiaérien de 37mm jugé plus efficace contre des avions allemands mieux protégés n’est pas encore prêt essentiellement pour des questions d’évacuation des fumées dans une tourelle fermée.

-Le 305ème Régiment d’Artillerie AutoPortée (305ème RAAP) dispose toujours d’obusiers automoteurs de 105mm qui ont fait preuve de leur efficacité tant sur le plan de la puissance que de la réactivité. Deux groupes sont encore présent, le troisième groupe étant placé en réserve, devant recevoir de nouveaux Renault R 40 Au 105 B légèrement améliorés par rapport au modèle d’origine (blindage plus épais, moteur plus puissant notamment).

La 1ère Division Cuirassée n’aligne donc plus que 149 chars sur les 229 présents à l’origine.

-La 3ème Division Cuirassée est réorganisée selon un modèle identique mais ces moyens sont plus faibles. Par exemple le 10ème Régiment de Cuirassiers son régiment de découverte ne dispose plus que de deux escadrons de chars légers FCM-42 soit trente chars auxquels il faut ajouter les chars des commandants et celui du chef de corps soit un total de trente-trois chars et malgré la récupération des chars des GR.

Le 42ème BCC aligne trente Renault G-1R au lieu de quarante-cinq, le 45ème BCC vingt-deux au lieu de quarante-cinq, le 41ème BCC vingt ARL-44 alors que le 49ème BCC aligne vingt-quatre ARL-44 soit un total de 96 chars de combat au lieu de 158.

Les deux bataillons de chasseurs portés sont toujours là, leurs effectifs remplumés par la récupération de l’escadron présent initialement au sein du régiment de découverte.

L’escadron de canons d’assaut est quasiment à plein effectif et si les escadrons antichars et antiaériens ont été matériellement et humainement affaiblis ils n’ont pas été fusionnés.

Le 319ème RAAP est toujours là et possède même ses trois groupes de Renault R 40 Au 105 B, le 1er Groupe ayant même reçu des véhicules neufs.

La 3ème Division Cuirassée ne dispose plus que de 129 chars sur 229 !

-La 5ème Division Cuirassée dispose d’un régiment de découverte le 13ème Régiment de Cuirassiers avec trois escadrons de douze FCM-42 soit trente-six chars légers auxquels il faut ajouter trois chars dit de commandement soit trente-neuf chars au lieu de soixante et onze au total au début de la Campagne de France (quarante-cinq pour le RD, vingt-six pour les GR pour rappel).

A cela s’ajoute les chars de combat en l’occurrence soixante-douze Renault G-1R (trente-deux pour le 51ème BCC et quarante pour le 53ème BCC) et cinquante ARL-44 (trente pour le 50ème BCC et vingt pour le 52ème BCC) soit un total de 122 chars sur un maximum théorique de 158.

Les deux bataillons de chasseurs portés ont été remplumés par les hommes de l’escadron (dissous) du régiment de découverte.

L’escadron de canon d’assaut de chaque brigade cuirassée est toujours là tout comme les escadrons antichars et antiaériens qui sont maintenus sous une forme indépendante.

Le 339ème RAAP dispose de deux groupes de Renault R 40 Au 105 B.

La 5ème Division Cuirassée dispose de 161 chars sur 229.

Au final donc le 1er CAC dispose de 439 chars au sein des trois divisions cuirassées (sur un maximum théorique de 687) plus douze chars légers pour le 38ème GRCA.

Et les anglais dans tout cela ? Le BEF en réserve

Officiellement les français et les britanniques sont unis pour bouter les allemands hors de France et du Benelux.

Officieusement et malgré une certaine anglophilie du «Général Tornade» on assiste à des tiraillements entre français et britanniques, moins en première ligne où les Furieux comprennent que les Tommies sont dignes de leurs ainés du premier conflit mondial que dans les états-majors et dans le monde politique.

En gros les français reprochent aux britanniques de penser davantage à évacuer qu’à combattre ce qui est très injuste d’autant que deux corps d’armée ont été placés sous commandement français bien loin des ports pouvant leur permettre de retrouver la mère patrie.

Côté britannique on estime que l’on confie aux troupes du Commonwealth des missions périlleuses sans qu’elles en aient les moyens.

Il y à donc parfois des aigreurs, des moments de tension entre Paris et Londres mais cela ne dure jamais longtemps.

Même le placement du BEF en Réserve Stratégique est globalement accepté par les français, les britanniques annonçant à leurs alliés que l’aviation et la marine assureront un appui massif et que les troupes au sol les moins entamées pourront vite monter en ligne pour soutenir les unités françaises en première ligne.

Justement au moment d’HUBERTUS à quoi ressemble la British Expeditionnary Force (BEF) (qui doit devenir à terme le British Expeditionnaries Armies Group BEAG ou dans la langue de Molière «Groupe d’Armées Expéditionnaires Britanniques»).

Après avoir combattu sur La Seine et après avoir été évacué vers l’ouest et le sud, les hommes et le matériel sont regroupés loin du front dans différents camps pour repos, régénération et préparation à de futurs combats sans que l’on sache si ils seront défensifs (repousser une tentative allemande) ou offensifs (contre-offensive générale).

Signe de la fraternité d’arme franco-britannique certains Tommies se porteront volontaires pour servir aux côtés de leurs frères français en première ligne.

D’autres n’hésiteront pas à déserter pour s’engager dans la Légion Etrangère ! Si avec ça cela ne torpille pas cette volonté britannique de ne pas combattre et d’utiliser le «sang français» je sais pas ce qu’il faut. Bon vous me direz certains britanniques accusaient le général Villeneuve de trop ménager le «sang français» au profit du «sang britannique» ce qui était tout aussi idiot.

A la mi-septembre, les Tommies se regroupent dans les camps situés dans la région d’Orléans. Il faut regrouper les hommes par unités (certaines unités ont pratiqué l’amalgame en récupérant tous les hommes disponibles), faire le point sur l’armement disponible et sur les manques. Bref réorganiser et rééquiper.

Très vite le général Villeneuve demande au général Hancock, commandant du BEF de conserver une division immédiatement disponible au cas où….. .

La brigade antiaérienne qui avait perdu l’essentiel de son matériel est regroupé à Orléans, récupérant de nouvelles pièces (canons de 40 et de 94mm). L’unité va très vite faire mouvement vers le nord pour renforcer le nouveau limes séparant la civilisation de la barbarie.

Les deux régiments antichars d’origine avaient fini par former un régiment antichar de marche. A l’arrière les deux régiments antichars sont recréés avec de nouveaux canons antichars, toujours des 6 pouces (très efficaces contre les Panzer III et IV) et des 17 pouces (qui ne laissaient aucune chance même au Tigre).

Le régiment de cavalerie est reconstitué mais il n’est pas encore opérationnel quand les allemands déclenchent HUBERTUS.

La 44th «Home Counties» Division à conservé jusqu’au bout sa cohésion opérationnelle. Repliée sur le Cotentin, elle est désignée par le général Hancock comme ready reserve division. En clair elle sera la première division britannique à être engagée si les allemands ne laissent pas le temps aux britanniques de réorganiser leurs forces armées.

La 1st Canadian Division est elle hors service. De quasiment tous les combats depuis le 10 mai elle à besoin d’une sérieuse remise à niveau en attendant d’intégrer une Armée Canadienne en France distincte du BEF mais restant sous commandement britannique.

Même chose pour les 2nd et 3rd Canadian Division qui ont été très entamées par les combats à Rouen et au Havre. Les survivants sont évacués sur la Grande-Bretagne et pour eux la Campagne de France c’est fini.

Les deux divisions du 2nd British Corps (2nd & 3rd Infantry Division) avaient mises en réserve au sud de la Somme. Elles sont ultérieurement remontées en ligne, combattant jusqu’à La Seine, traversant le fleuve non sans mal pour rejoindre la zone de regroupement et ainsi se préparer à reprendre la lutte.

Le 3rd British Corps (3rd BC) à lui souffert des combats puisque la 50th Northumberland Division s’est littéralement désintégrée en combattant à Rouen et au Havre. La division est virtuellement dissoute et à cette époque se pose clairement la question de savoir si elle doit être reconstituée.

La 6th Infantry Division à combattu jusqu’au bout avant de franchir le fleuve dans la nuit du 26 au 27 septembre, quelques volontaires acceptant de se sacrifier pour donner le change aux allemands qui réagissent férocement mais trop tardivement pour empêcher le dit franchissement.

La 46th North Middland Division qui avait bénéficié d’une période de repos au sud de La Somme est à nouveau engagée mais parvient à combattre en ordre jusqu’à ce que les nécessités de l’évacuation impose une séparation des hommes.

Enfin le 1st British Armoured Corps (1st BAC) à subit des pertes sensibles notamment en ce qui concerne la 1st Armoured Division (UK) qui à laissé beaucoup de plumes, des grosses plumes puisqu’il s’il s’agissait essentiellement de chars Cromwell et Churchill difficilement évacuables.

Dans la mesure du possible les véhicules étaient soigneusement sabotés mais ce n’était pas toujours possible et si les films de propagande allemands ont montré un certain nombre de ces chars paradant en Allemagne, peu ont été revus par la suite avec la Balkenkreuz faute de pièces détachées.

Comme à chaque fois dans ces moments là, les hommes sont prioritaires sur les véhicules mais on verra tout de même quelques chars être évacués sur la rive sud de La Seine. La plupart nécessitant une sérieuse remise en état ils seront soit réformés pour être utilisés comme réservoir de pièces détachées ou seront utilisés pour l’entrainement, cédant la place à des véhicules neufs.

Au final seules trois divisions britanniques (44th «Home Counties» Division, 6th Infantry Division et 46th North Middland) seront considérées comme employables en cas de besoin. Elles sont d’ailleurs regroupées sous l’autorité d’un 1st British Corps (1st BC) (Provisionnal) (1ère Corps d’Armée Britannique Provisoire).