Pologne et Pays Neutres (81) Suède (16)

Marine (Marinen/Svenska Marinen)

Histoire de la marine suédoise : généralités

La marine suédoise (Svenska Marinen/Marinen) est officiellement créée le 7 juin 1522 quand Gustave 1er Vasa le nouveau roi de Suède achète des navires à la ville hanséatique de Lübeck, la marine suédoise portant alors le nom de Kungliga flottan. Tout comme la marine britannique, la marine suédoise fait précéder ses navires d’une marque, le HMS qui signifie en suédois Hennes Majestäts Skepp (HMS).

Cela ne signifie pas bien sur que l’histoire navale militaire suédoise n’à commencé qu’au 16ème siècle. Elle commence dès le 9ème siècle avec les levées ou leidang des levées d’hommes libres pour mener des raids en Europe occidentale. Ce système va durer jusqu’au 14ème siècle quand devenu obsolète il est remplacé par une taxe finançant la défense du royaume.

En 1427, des navires suédois sous l’autorité de l’Union de Kalmar combattent des navires de la Ligue Hanséatique lors de la Bataille d’Öresund.

En 1756 est créée la Skargardsflottan ou flotte archipélagique. Appelée aussi marine de l’armée ou Armens Flotta elle est chargée de la protection des côtes et du transport des troupes en cas de combat notamment en Finlande. Elle dispose de galères, de prams, de canonnières et de frégates archipélagiques. Elle peut être considérée comme l’ancètre de l’artillerie côtière.

Elle va participer à la guerre de Sept Ans, à la guerre russo-suédoise de 1788 à 1790, à la guerre de Finlande de 1808/09 et à la guerre suédo-norvégienne en 1814.

En 1790 elle compte 285 navires (320 officiers, 675 sous-officiers et 6000 marins auxquels il faut ajouter les troupes transportées soit environ 17000 hommes). En 1823, elle fusione avec la flotte de haute mer, elle est brièvement recréée sous une autre forme de 1866 à 1873 avant de définitivement disparaître.

En 1878 est créé une administration du matériel naval destinée à gérer les commandes de matériel pour la marine suédoise.

En 1884 l’Etat-Major de la marine est créé sous le nom d’Etat-Major de la Flotte (Flottas Stab) devenant Etat-Major Naval le 31 décembre 1907. Il s’appuie sur des districts navals qui remplacent les bases navales comme entité de base de la marine suédoise.

Le 1er janvier 1902 est créée l’unité spéciale d’artillerie côtière ou Kustartilleriet devenue en 2000 l’unité amphibie ou en version originale Svenska amfibiekaren. Cette unité opère aux côtés de la flotte ou Flottan.

Cette unité est issue de la fusion entre l’artillerie archipélagique (créée en 1866), le Régiment de Marine et des unités d’artillerie.

L’artillerie côtière est organisée en plusieurs régiments avec le KA-1 Vaxholm Coastal Artillery Regiment (1902-2000), le KA-2 Karlskrona Coastal Artillery Regiment (1902-2000), le KA-3 Gotland Coastal Artillery Regiment (1937-2000), le KA-4 Alvsbörg Coastal Artillery Regiment (1942-2000) et le KA-5 Härmösand Coastal Artillery Regiment.

Ces régiments étaient organisés en quatre compagnies avec une compagnie fixe, une compagnie antiaérienne fixe, une compagnie mobile et une compagnie de mines, de transmissions et de navires de service.

De nombreuses batteries côtières vont être construites à la fin des années trente et durant la Pax Armada avant de dissuader un débarquement qu’il soit soviétique ou allemand (NdA voir plus bas)

En 1902 un corps médical naval est créé.

Le premier sous-marin suédois à été préservé

En 1904 la marine suédoise met en service son premier sous-marin ou plutôt son premier torpilleur submersible baptisé Hajen. En 1918 la première division de sous-marins est créée (1. Undervattensbatsdivisionen) et en 1934 la force sous-marine est organisée en un département sous-marin (Ubatsavdelningen) avec trois puis à terme cinq divisions (Ubatsdivisionen) numérotées 1, 2, 3, 7 et 12.

Entre-temps la Suède à adapté son outil militaire avec l’Acte de Défense de 1925 qui réduit fortement les moyens militaires suédois, la marine voyant sa flotte réduite par le non remplacement des navires anciens tandis que l’artillerie côtière perd un régiment tandis que trois forteresses sont transformées en dépôt. Cette situation va perdurer jusqu’à l’Acte de Défense de 1936 où la Suède entame le réarmement.

En 1936 le commandement de la marine est mis sur pied (en suédois Chifen of marinen).

A partir de 1937 les défenses côtières suédoises sont sérieusement renforcées. Sous le nom générique de Skane/Per Albin Line, elle comprend 500km de fortifications légères pour protéger les côtes sud contre une invasion étrangère, Stockholm pensant plutôt à l’Allemagne et à l’URSS qu’à ses voisins norvégiens et finlandais. Elle va de l’Halland à la Blekinge en passant par la Skane.

En première ligne on trouve des bunkers en concrète sur le rivage avec des mitrailleuses et des canons légers. En deuxième ligne on trouve de l’infanterie dans des abris (K24 et 48, le nombre désignant le nombre de soldats protégés) situés à 300m en arrière, abris accompagnés d’obstacles (mines, barbelés).

Quand le second conflit mondial se termine l’artillerie côtière comprend 1063 éléments fortifiés (abris exclus) avec des bunkers armés de mitrailleuses et de canons légers mais aussi et surtout des tourelles d’artillerie.

Si jadis on aimait en Suède le gros et le lourd à cette époque on préfère des pièces médianes tirant à un rythme soutenu pour compenser des calibres inférieurs.

7.5cm tornpjäs m/47

Si après guerre des canons de 120mm ont été mis en service, pour la période qui nous intéresse il n’y avait que des canons de 75mm (7.5cm tornpjäs m/47) et de 105mm (10.5cm tornautomatjäs m/50), le premier modèle étant disponible à raison de trente tourelles regroupées en dix groupes de trois alors que pour le second c’était douze tourelles en trois groupes de quatre.

10.5cm tornautomatjäs m/50

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Armée de l’Air

Blason de la Svenska Flygvapnet

Historique

Après avoir évalué le plus léger que l’air la Suède s’intéresse à l’aviation militaire au début de la décennie 1910. Un premier vol militaire à lieu à Stockholm en 1912. Parallèlement la marine s’y intéresse également en ouvrant une Ecole de pilotage à Vaxholm.

A noter qu’au sein de l’armée de terre, c’est l’arme des Transmissions qui pilote l’acclimatation de l’avion en Suède.

Dès 1913 les aviateurs suédois s’installent à Malmen près de Linköping.

Le 1er juillet 1926 l’armée de l’air suédoise est créée par fusion de l’Aviation de l’Armée de Terre et de celle de la marine.

Longtemps la Svenska Flygvapnet à été sous-équipée, sous-entrainée et sans but réel. Il faudra attendre l’Acte de Défense du 11 juin 1936 pour qu’enfin les aviateurs suédois se voient fixer un but et des missions. En 1937 la firme Saab est mise sur pied pour permettre à la Suède de produire ses propres avions et trouver une certaine autonomie.

Au moment de la guerre de Pologne l’armée de l’air suédoise dispose de moyens limités d’autant plus limités si on les comparent avec l’étendue du territoire suédois (1572km du nord au sud et 499km d’est à l’ouest).

En septembre 1939 le Junkers Ju-86 est le principal bombardier de l’armée de l’air suédoise

On trouve 40 bombardiers moyens (majoritairement des Junkers Ju-86), 30 bombardiers légers (majoritairement des Hawker Hart), 50 chasseurs (majoritairement des Gloster Gladiator), 50 avions de reconnaissance (majoritairement des Fokker C.V) et dix avions torpilleurs. Autant dire que si le personnel était de qualité et bien entrainé, l’équipement était obsolète ou du moins périmé.

Gloster Gladiator

Tout en restant neutre durant ce conflit la Suède va participer à la Guerre d’Hiver entre la Finlande et l’URSS sous la forme d’un corps de volontaire, des unités terrestres mais aussi le 19ème régiment, une unité composée de douze chasseurs Gloster Gladiator, de huit bombardiers Hawker Hart, de trois avions de transport et donc de 250 hommes.

Hawker Hart

L’unité connue sous le nom de 5ème régiment d’aviation par les finlandais est opérationnel en janvier 1940. Il va combattre jusqu’à la fin du conflit et va acquérir une expérience précieuse pour la modernisation de la Svenska Flygvapnet durant la Pax Armada.

De nombreuses unités vont être créées, des avions acquis à l’étranger et produits au pays grâce aux efforts de la firme Saab.

En septembre 1948 la Svenska Flygvapnet aligne huit divisions de chasse, quatre divisions de bombardement et d’attaque, quatre divisions de reconnaissance, une division de coopération navale et de torpillage et une division d’entrainement et de transport soit un total de dix-huit divisions et quasiment 700 appareils de tous type soit une force de combat plus que respectable.

Durant le conflit le nombre d’unités augmente pour sécuriser toujours davantage le pays contre les potentielles incursions venant de l’Axe et des alliés. Des incidents opposent la chasse suédoise à des avions de reconnaissance et des bombardiers. Des appareils abattus et des pilotes tués et capturés.

Les pilotes capturés sont internés dans des camps que certains vont comparer à des camps de vacances où il est plus facile de ne pas s’évader que le contraire ! Les pilotes alliés restaient souvent en Suède même si certains furent évadés par des sous-marins qui s’étaient glissés en mer Baltique pour une évacuation rapide.

Les pilotes allemands étaient confiés à la Croix Rouge mais regagnaient souvent l’Allemagne pour reprendre le combat. En ce qui concerne les autres nationalités il n’y eut aucune politique cohérente c’était un peu au cas par cas.

Des suédois qu’ils soient déjà pilotes ou non vont quitter la Suède neutraliste pour s’engager selon leurs convictions politiques et idéologiques.

280 suédois se sont engagés dans la Waffen S.S au sein de la Division Nordland (certains ont obtenu non sans mal leur transfert dans la Luftwaffe) tandis que 742 suédois ont choisit le camp opposé et la Légion Etrangère, certains opérant comme fantassins tandis que d’autres étant transférés à l’Armée de l’Air et servant comme pilote.

Le plus célèbre d’entre-eux est Wilhem Livnsson de père allemand et de mère suédoise. Il déserta de la Svenska Flygvapnet pour rejoindre la Légion Etrangère. D’abord simple fantassin il demande son transfert dans l’Armée de l’Air ce qui est rapidement accepté. Il remportera vingt-sept victoires entre mars 1949 et octobre 1953 date de sa mort au combat.

A la fin du second conflit mondial la Svenska Flygvapnet alignait douze divisions de chasse, six divisions de bombardement, deux divisions d’attaque, deux divisions de reconnaissance à longue distance, quatre divisions de reconnaissance tactique, une division de coopération navale, une division de torpillage, une division de transport et de liaison, une division d’entrainement soit un total de 30 divisions et un nombre d’avions dépassant le millier !

C’est naturellement l’apogée de la puissance aérienne suédoise qui va sensiblement décroitre suite au retour de la paix. Sans la guerre froide cela aurait été encore plus important mais finalement après la démobilisation l’armée de l’air suédoise va disposer de six divisions de chasse, quatre de bombardement, trois de reconnaissance, deux d’aviation navale, une de transport et une d’entrainement soit dix-sept divisions et environ 600 appareils modernes qu’ils soient suédois ou étrangers.