Mitteleuropa Balkans (184) Grèce (28)

L’armée grecque dans le second conflit mondial (1) (1948-1950)

Situation générale de l’armée grecque à l’automne 1948

Comme nous l’avons vu plus haut, l’armée grecque est réduite à dix divisions d’infanterie et une division de cavalerie en temps de paix.

Au début du second conflit mondial, les uniformes et l’armée grecque comment dire……

Si la division de cavalerie est indépendante ce n’est pas le cas de toutes les divisions d’infanterie puisque huit d’entre-elles sont regroupées deux par deux au sein de corps d’armée, deux restant indépendantes auxquelles il faut ajouter une brigade dispersée sur les îles de la mer Egée.

Au cours des années trente, l’armée grecque découvre timidement la motorisation et la mécanisation avec notamment la motorisation partielle de la cavalerie et l’acquisition de 135 chars légers Hotchkiss H-39 qui vont former trois bataillons.

Hotchkiss H-39 préservé dans un musée

Il semble que la Grèce à étudié la possibilité de créer une division légère mécanique sur le modèle français mais l’étude faite par la MMFG dissuada les grecs qui estimèrent ne pas avoir les moyens nécessaires pour une telle unité ou alors cela aurait été au détriment du reste de l’armée.

L’infanterie reçoit de nouvelles armes automatiques, renforce ses moyens d’appui, l’artillerie abandonne ses pièces antédiluviennes mais beaucoup de canons datant du premier conflit mondial sont encore en service. Comme souvent les projets sont là, les besoins correctement identifiés mais les budgets manquent.

On tente d’améliorer les infrastructures (routes, ponts) mais là encore les moyens et la volonté manquent. De toute façon le relief grec rend les choses assez compliquées.

La Ligne Metaxas

La Ligne Metaxas est renforcée mais nous sommes loin de la Ligne Maginot plutôt d’une ligne tactique capable de protéger le déploiement d’unités de campagne, de ralentir l’ennemi mais guère plus.

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent le Danemark et la Norvège, déclenchant le second conflit mondial. Athènes se déclare en état de non-bélligerance ce qui offre plus de libertés qu’un statut de neutralité.

Mobilisation et préparation

Cet état de non-bélligerance ne signifie pas faiblesse et passivité. Si le gouvernement de Paul 1er exclu la mobilisation générale pour ne pas s’attirer les foudres italiennes, des réservistes sont rappelés, certains proposant volontairement leurs services. La Ligne Metaxas est renforcée avec champs de mines, barbelés et quelques blockhaus.

Des incidents aériens, terrestres et navals ont lieu avec l’Italie menaçant de dégénérer en conflit ouvert. Pour y faire face Athènes décrète le 30 octobre 1948 la mobilisation générale. Celle-ci se passe mal, dans une grande confusion ce qui fit dire à certains officiers grecs que si les italiens avaient attaqué à ce moment là ils seraient rentrés sans difficultés à Athènes. Il faudra près de deux mois pour que l’armée de terre grecque parviennent au format prévu par le schéma de mobilisation.

L’armée royale héllène va ainsi aligner un total de dix-huit divisions d’infanterie, deux divisions de cavalerie, trois bataillons de chars légers équipés de Hotchkiss H-39, un régiment de volontaires du Dodécanèse, un régiment de volontaires issu de la diaspora grecque, une garde nationale, la gendarmerie et différents groupes d’autodéfense et de défense passive à l’utilité militaire douteuse mais qui libéraient l’armée de taches secondaires.

Au 1er janvier 1949, l’armée de terre grecque affiche le visage suivant:

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère division de cavalerie, 1er bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée :

1ère Division d’Infanterie (1er régiment d’evzones, 4ème et 5ème régiments d’infanterie, une compagnie de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 1er régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

4ème Division d’Infanterie (8ème, 11ème et 35ème RI, une compagnie de cavalerie entièrement montée, 1er et 2ème escadrons du 4ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie (la Grèce continue de posséder des unités montées importantes faute de pouvoir motoriser/mécaniser ses forces), de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire :

2ème Division d’Infanterie (1er, 3ème et 7ème RI, une compagnie de cavalerie montée, 1er et 2ème escadrons du 2ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne, une compagnie antichar, une compagnie du génie)

5ème Division d’Infanterie (14ème, 43ème et 44ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 5ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée :

6ème Division d’Infanterie (16ème, 17ème et 18ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 6ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

8ème Division d’Infanterie (10ème, 15ème et 24ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 8ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème division de cavalerie, 2ème et 3ème bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

4ème Corps d’Armée :

3ème Division d’Infanterie (2ème régiment d’evzones, 6ème et 12ème régiments d’infanterie, une compagnie d’autos blindées, 1er et 2ème escadrons du 3ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

9ème Division d’Infanterie (3ème régiment d’evzones, 25ème et 26ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 9ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée

7ème Division d’Infanterie (2ème régiment crétois, 19ème et 20ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 7ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

10ème Division d’Infanterie (4ème régiment d’evzones, 29ème et 30ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindés_ , une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

RESERVE GENERALE

La mobilisation permet de lever huit divisions d’infanterie supplémentaires portant le total à dix-huit DI. Ces divisions sont placées en réserve de commandement à la fois pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais aussi pour leur permettre de monter en puissance et de ne pas recevoir le premier choc.

De cette réserve générale dépendant également la brigade de l’Archipel et deux régiments de volontaires, un régiment de grecs du Dodécanèse et un régiment de grecs issus de la diaspora, certains malgré le conflit venant d’Australie et d’Afrique du Sud.

Ces huit divisions d’infanterie ne dépendaient pas de Corps d’Armée et quand il sera question de les engager elles seront soit placées sous l’autorité des cinq corps d’armée existants ou remplaceront les divisions d’active.

Ces divisions sont moins expérimentées, moins entrainées et moins bien équipées que les unités d’active. Malgré une mobilisation complète de l’économie grecque, malgré une aide alliée plus importante que les grecs l’ont longtemps admis, ces divisions sont clairement de faible niveau et si leur enthousiasme et leur agressivité peut compenser certaines lacunes, elle ne peut pas remplacer un entrainement solide, un encadrement fiable et un bon armement.

La 11ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (13ème, 50ème et 66ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 11ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 12ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (9ème, 22ème et 27ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 12ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 13ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (2ème, 23ème et 28ème RI), un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux escadrons du 13ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 14ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (31ème RI, 3ème régiment crétois _appelé également 37ème régiment d’infanterie_ et 42ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 14ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 15ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (32ème, 45ème et 49ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 15ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 16ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (33ème, 46ème et 51ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 16ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 17ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (34ème, 47ème et 52ème RI), un escadron mixte de cavalerie (deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées), une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 17ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 18ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (36ème, 48ème et 53ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 18ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

-Le troisième escadron des huit régiments d’artillerie est censé formé des groupements d’appui mais le manque de pièces fait que sur les huit escadrons seuls cinq sont équipés de pièces (11,12,15, 17 et 18), les trois autres (13, 14 et 16) sont des unités de papier. Leurs servants seront dispersés en fonction des besoins.

UNITES PARAMILITAIRES

Suite à la mobilisation une garde nationale est créée avec des hommes trop âgés pour le service des armes, des femmes et même des enfants ! Considérés comme des francs-tireurs ils seront souvent sommairement passés par les armes par les italiens et les allemands.

Cela aura le don d’enrager les troupes grecques et on verra certains soldats allemands et italiens tués après avoir été torturés avec un message qui était une liste d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés.

Aux côtés de cette garde nationale qui à défaut d’avoir une véritable valeur militaire soulageait l’armée de nombre de missions secondaires on trouvait également la gendarmerie hellénique et des unités de défense passive.

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A l’annonce de la mobilisation générale les grecs espéraient que les alliés allaient proposer le déploiement d’unités dans le pays pour renforcer les positions de l’armée grecque et dissuader définitivement Rome d’attaque la Grèce. Les plus enthousiastes imaginaient une offensive combinée en direction de l’Albanie pour récupérer l’Epire du Nord.

Très vite Paris et Londres font comprendre que leur assistance ne peut être pour le moment que matérielle. Des convois protégés par la Mediterranean Fleet et la 6ème Escadre Légère vont transporter au Pirée des armes en grande quantité.

Quelques conseillers font très discrètement le voyage pour évaluer les capacités réelles de l’armée grecque et tout aussi discrètement anticiper le déploiement de divisions dès que cela sera ordonné par le pouvoir politique.

L’hiver 1948-49 est marqué par des incidents de frontière mais aucune attaque d’ampleur. Tout juste notons sur la frontière avec l’Albanie des duels d’artillerie et quelques échanges de coups de feu entre patrouilles. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert, c’est que ni Athènes ni Rome n’y ont encore intérêt.

Combat !

Le 5 mai 1949 sur feu la frontière greco-albanaise des dizaines de canons ouvrent le feu depuis l’Albanie sur le territoire grec. C’est tout sauf une surprise car depuis six semaines les troupes grecques ont constaté de nombreux mouvements de troupes, l’aménagement de dépôts et de casernements, la réfection de routes, le renforcement de ponts. Ces informations sont confirmés par les agents grecs infiltrés en Albanie et jusque dans les ports italiens.

Athènes informe les alliés qui annoncent préparer un corps expéditionnaire pour soutenir le plus vite possible leur futur allié grec. Ils annoncent un renforcement des bombardements aériens et des actions de leurs marines respectives pour géner le plus possible l’offensive italienne. Une façon de consoler les grecs sur le fait que le corps expéditionnaire allié ne pourra être là au mieux avant quinze jours.

Pour l’opération CAESAR, les italiens font engager le Groupe d’Armées d’Albanie qui comprend deux armées, la 3ème Armée (6ème CA 15ème et 18ème DI, 8ème CA avec la 20ème DI et la 1ère Division d’Infanterie Alpine) et la 8ème Armée (9ème CA avec les 23ème et 28ème DI, 11ème CA avec les 29ème et 30ème DI). A cela s’ajoute la 49ème DI et la Division Blindée «Littorio» placées en réserve stratégique.

Le plan italien est simple, basique. L’attaque principale aura lieu en Epire avec une diversion en Macédoine. Comme à la guerre la première victime est le plan (Clausewitz), les italiens se réservent le droit de changer le fusil d’épaule. En clair si l’offensive principale échoue mais que la diversion s’annonce plus prometteuse, rien n’interdit de modifier l’axe de la poussée principale.

Ensuite rien ne semble avoir été décidé ? Les italiens voulaient-ils aller jusqu’à Athènes et Thessalonique ? Occuper la totalité de la Grèce ? Comme aucun acteur de l’offensive n’à laissé de mémoire et que les archives n’ont pas été réellement exploitées on ne peut que se perdre en conjectures.

Ce qui est certain c’est que très vite les italiens vont se rendre compte que cela va être tout sauf une partie de plaisir. Loin de s’effondrer l’armée grecque résiste fermement et même dans certains secteurs contre-attaque.

Dès le 12 mai 1949 devant les pertes conséquentes liées aux combats et à la météo les italiens suspendent leur offensive en Epire. En Macédoine l’offensive est relancée le 17 mai 1949 mais là encore c’est un échec.

Certains généraux italiens reprochent le non-engagement de la Division Blindée Littorio ce à quoi d’autres répondre que sans le contrôle des points hauts et de certaines zones clés, engager des chars même face à une armée mal équipée dans ce domaine cela ne sert à rien.

Devant la farouche résistance grecque, les alliés accélèrent l’envoi du Corps Expéditionnaire Allié en Grèce (CEAG) une pale copie du Groupe d’Armées d’Orient.

Il faut dire que les temps sont différents, le tempo opérationnel bien plus rapide. On n’à plus plusieurs mois pour déployer les divisions, les entrainer et les faire monter en ligne.

Placé sous commandement français, le CEAG comprend tout de même quatre divisions d’infanterie, une brigade de montagne, une brigade blindée indépendante, deux bataillons de chars, deux GRDI, un régiment de cavalerie, un régiment d’artillerie lourde. Cela va constituer un précieux renfort et un précieux support à l’armée grecque.

La France va envoyer la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) reconstituée après la Campagne de Norvège où elle avait été engagée en division de marche avec des éléments de la 11ème DLI qui elle n’à pas été reconstituée. A cette division s’ajoute la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) qui à combattu en Sardaigne et la 86ème DIA, une autre division légère qui elle n’à pas connu le combat.

A cela s’ajoute un régiment motorisé, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC), deux Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème et 86ème GRDI) et deux bataillons de chars, les 66ème et 68ème BCC, le premier qui à combattu en Sardaigne à remplacé ses R-35 par des R-40 plus modernes alors que le second à conservé ses R-35 en attendant l’arrivée de chars légers plus modernes.

Renault R-40, une évolution du R-35

La Pologne ou plutôt le gouvernement polonais en exil à envoyé sa brigade de montagne qui s’était illustrée elle aussi en Norvège.

Char médian A-27M Cromwell
Char lourd Churchill

De leur côté les britanniques vont envoyer la 7th Infantry Division venu d’Egypte, la 4th Independent Armoured Brigade venu de Palestine avec ses Cromwell et ses Churchill et un régiment d’artillerie lourde équipée de canons de 5.5 pouces.

BL 5.5 Inch Medium Gun

Ce dispositif est probablement en deca des attentes grecques mais tout de même c’est l’envoi d’unités expérimentées, bien entrainées et motivées pour aider la Grèce à tenir. Ensuite il sera toujours temps d’envoyer plus de troupes si les autres fronts en laisse la possibilité.

C’est un euphémisme de dire qu’à Berlin le déclenchement de l’opération CAESAR à été mal vécue d’autant que Rome à fait preuve d’une discretion toute florentine vis à vis de son alliée ce qui pouvait être considérée comme une réponse du berger à la bergère.

Encore une fois et on ne le répétera pas assez l’opération MARITSA (et non MARITA comme on le trouve écrit dans de trop nombreux livres) n’à jamais été conçue comme une opération destinée à sauver Mussolini de la débacle de ses troupes en Grèce. Cette opération à été planifiée de longue date mais son exécution reportée à plusieurs reprises en raison d’urgences sur d’autres fronts ou tout simplement d’hésitations politico-militaires.

Il semble que c’est l’envoi de troupes alliées en Grèce qui à poussé Himmler et Heydrich à ordonner l’exécution de MARITSA, la crainte étant de se voir reproduire le front de Macédoine du premier conflit mondial.

La Yougoslavie est en première ligne mais nul doute que la Grèce suivra bientôt. Belgrade propose une défense commune du Vardar macédonien mais Athènes refuse arguant à juste titre que son armée doit être réorganisée et rééquipée en vue d’une prochaine offensive aux côtés des alliés.

Tout en dressant des plans de guerre pour une attaque à l’automne 1949 voir au plus tard au printemps prochain, la Grèce réorganise son dispositif.

Signe de confiance, les alliés acceptent de placer leurs unités directement sous commandement grec sans chercher à créer une armée autonome, le CEAG étant une coquille vide plus symbolique que réelle et certains officiers français d’y voir un coup de Jarnac de la Perfide Albion. Comme le dira un lieutenant français anonyme «C’est pas parce que nous sommes alliés contre les fridolins et les ritals que je vais oublier Trafalgar, Waterloo et Azincourt ! Faudrait pas déconner non plus !»

Quand les allemands déclenchent l’opération MARITSA contre la Yougoslavie, les troupes alliées sont organisées de la façon suivante :

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère brigade de cavalerie grecque qui intègre dès des éléments de la 1ère division de cavalerie et le 1er bataillon de chars légers, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC) un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée : 1ère Division d’Infanterie et 1ère Division Légère d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, d’un escadron d’artillerie et d’une compagnie du génie.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire : 5ème et 11ème Divisions d’Infanterie avec comme réserve immédiate le 68ème BCC, deux escadrons d’artillerie et une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée : 6ème et 8ème Division d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème brigade de cavalerie (éléments montés et un groupement de chars issus des 2ème et 3ème bataillons de chars légers, un régiment d’artillerie lourde grec, un régiment d’artillerie lourde macédonienne

4ème Corps d’Armée : 3ème Division d’Infanterie Grecque et 7ème Division d’Infanterie britannique

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée : 7ème Division d’Infanterie, 10ème Division d’Infanterie et 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

6ème Corps d’Armée : 12ème et 14ème DI, 86ème DIA avec comme réserve immédiate un

Groupement Blindé Perotin composé des 82ème et 86ème GRDI ainsi que du 68ème BCC.

ARMEE D’ATTIQUE

Cette armée est mise sur pied au début du mois de juin mais c’est une création batarde avec à la fois des unités en cours de reconstitution et des unités de réserve.

Le 7ème Corps d’Armée regroupe les divisions en cours de reconstitution à savoir les 2ème, 4ème et 9ème DI. Devant la dégradation rapide de la situation, le gouvernement grec prendra la décision d’évacuer ces divisions en cours de reconstitution vers la Crète pour permettre de préserver l’avenir à défaut de sauver le présent.

Le 8ème Corps d’Armée comprend la brigade de montagne polonaise, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et la 13ème Division d’Infanterie. Les unités de Corps d’Armée sont limitées avec une compagnie de cavalerie grecque, deux escadrons d’artillerie grecs et une compagnie du génie.

ARMEE DU PELOPONNESE

9ème Corps d’Armée : 15ème et 17ème DI

10ème Corps d’Armée : 16ème et 18ème DI

En face les italiens ont reconstitué leur dispositif en renplumant les divisions malmenées par l’opération CAESAR de jeunes recrues pas toujours motivées et/ou entrainées mais aussi en déployant de nouvelles unités.

C’est ainsi que les 42ème et 48ème DI traversent non sans mal l’Adriatique pour rallier l’Albanie, les convois étant victimes de l’aviation et de sous-marins mais au grand soulagement des amiraux italiens le corps de bataillon franco-anglais resta à l’écart probablement par crainte de l’aviation ennemie dans une zone où le ciel était très disputé. Cela nous donne in fine le dispositif suivant :

TROISIEME ARMEE ITALIENNE :

6ème Corps d’Armée : 15ème et 42ème DI

8ème Corps d’Armée : 20ème DI et 1ère Division Alpine

HUITIEME ARMEE ITALIENNE :

9ème Corps d’Armée : 23ème et 48ème DI

11ème Corps d’Armée : 29ème et 30ème DI

RESERVE D’ARMEE

-18ème Division d’Infanterie

-28ème Division d’Infanterie

-49ème Division d’Infanterie

-Division Blindée Littorio

La Campagne de Yougoslavie va durer plus de deux mois. L’armée de Pierre II résiste pied à pied, regrettant que les alliés n’aient pas engagé de troupes au sol. Certes les marines alliées opéraient en Adriatique avec leurs unités légères, certes des missions de bombardement visaient les troupes italiennes et allemandes mais cela n’était pas aussi tangible qu’une ou plusieurs divisions d’infanterie voir de cavalerie.

Il semble que les alliés ont envisagé de passer en Yougoslavie au début du mois de septembre mais à cette date la situation des armées yougoslaves était pour ainsi dire désespérée.

Tout juste pouvaient-ils couvrir le repli en Grèce des unités yougoslaves qui quand elles étaient encore organisées combattaient aux côtés des alliés alors que les trainards et les isolés étaient rapidement évacués sur le Péloponnèse puis en Crète pour reconstitution d’une armée digne de ce nom.

La Campagne de Grèce proprement dite commence le 25 septembre 1949. Es-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses depuis juillet. Non bien sur ils ont tenté avec les alliés de faire remonter le niveau de leurs unités de combat, d’améliorer la coordination interarmes, la coopération avec les alliés….. .

Sur le plan opérationnel, le front albanais est marqué par des duels d’artillerie et par des coups de main pour maintenir l’ennemi sous pression. Des reconnaissance en force sont également menées mais rien qui ne ressemble à une offensive grande style.

Les grecs et leurs alliés doivent opérer contre les italiens et les allemands, des moyens nettement plus élevés car non seulement les unités sont plus expérimentées mais aussi plus puissantes, l’Allemagne engageant ses Panzerdivisionen.

Pour la campagne de Yougoslavie les allemands avaient déployé douze divisions :

-Trois divisions blindées : 1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen

-Une division d’infanterie de montagne la 1. Gebirgjäger Division

-Une division parachutiste la 3. Fallschitmjäger Division

-Sept divisions d’infanterie les 3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division.

Toutes ces divisions ne vont pas participer à la Campagne de Grèce puisqu’il faut occuper une partie de la Yougoslavie, nettoyer le territoire des soldats yougoslaves isolés…… . Le dispositif allemand est totalement réorganisé, la 12ème Armée qui s’occupe de «pacifier» la Yougoslavie pendant qu’une 15ème Armée s’occupe de la Grèce.

La 12ème Armée allemande dispose de la 1. Panzerdivision, la 1. Gebirgjäger Division, les 3., 9 et 35.ID (InfanterieDivision) alors que la 15ème Armée allemande va disposer des moyens suivants :

35ème Corps Blindé (35. Panzerkorps) : 5. et 12. Panzerdivisionen, 5. Leichte Division

18ème Corps de Montagne (18. GebirgsKorps) : 2. et 4. Gebirgjäger Division

30ème Corps d’Armée (30. ArmeeKorps) : 3. Fallschitmjäger Division et 14. InfanterieDivision

31ème Corps d’Armée (31. ArmeeKorps) : 25. et 31. InfanterieDivision

32ème Corps d’Armée (32. ArmeeKorps) : 72. et 25. InfanterieDivision

Les combats sont extraordinairement violents. Les grecs ne lâchent pas un pouce de terrain, survoltés par un patriotisme incandescent mais aussi par les premières exactions italiennes et allemandes contre la population civile.

Tout comme certains ouvrages de la Ligne Maginot, des ouvrages de la Ligne Metaxas vont continuer à combattre même encerclés, certains se rendant après l’épuisement des munitions ou d’autres combattant jusqu’à la mort.

En dépit de moyens militairement importants, les alliés doivent peu à peu céder du terrain. La ville de Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 après de violents de combat en périphérie et même en ville. Des soldats grecs et alliés parviennent à évacuer au nez à la barbe de l’ennemi.

La ville de Larissa tombe le 5 décembre 1949 et la capitale Athènes le 17 janvier 1950 après de violents combats qui ruinent la ville qu’elle soit ancienne ou moderne.

Ces combats ont lessivé les grecs qui commencent à manquer d’hommes et de munitions. Le gouvernement grec hésite entre deux stratégies : un combat total sans esprit de recul ou la volonté de préserver l’avenir en évacuant vers la Crète des hommes pour reconstituer des divisions.

Les alliés appuient cette stratégie en envoyant en Crète des stocks importants d’armes et de munitions en faisant comprendre aux grecs que cela permettrait de reconstituer une armée réduite mais bien entrainée et bien équipée.

Le 24 janvier 1950 les troupes de l’Axe lancent une offensive qui doit mettre fin à cette campagne de Grèce. C’est un échec, le coup de main du Brandeburger Regiment pour s’emparer du pont franchissant le canal de Corinthe échoue, le pont sautant bloquant net l’avance allemande.

Des combats violents ont lieu durant tout le moins de février mais concernent moins la Grèce continentale que les îles, les deux adversaires cherchant à s’emparer du plus de terres émergées possible. Certains ont comparé ces combats à une version insulaire et méditerranéenne de la «course à la mer» du premier conflit mondial quand après leur échec sur la Marne les allemands ont tenté de couper les britanniques des ports par lesquels il faisait parvenir renforts et matériel.

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île de Céphalonie, de l’île d’Eubée mais aussi des Cyclades. Les alliés ne disputent pas toujours la conquête, essayant de ne pas gaspiller des moyens limités.

Des renforts grecs et alliés arrivent. Côté grec la 2ème Division d’Infanterie reconstituée en Crète passe non sans mal dans le Péloponnèse, défendant la péninsule aux côtés des divisions alliées comme les 1ère et 2ème divisions australiennes (qui ne tarderont pas à rallier le Pacifique) ou encore la 6ème division d’infanterie canadienne.

En face l’Axe est dans un dilemme puisqu’il souhaite neutraliser la menace alliée mais sans trop engager de moyens alors que s’annonce l’opération BARBAROSSA.

Comme nous le savons la Campagne de Grèce se termine à la mi-mars après la bataille navale du Golfe de Zanthe. Entre-temps l’opération CATAPULT à permis à partir du 5 février 1950 la conquête du Dodécanèse par trois divisions alliées à savoir la 3ème division sud-africaine, la 87ème DIA française et la 66ème DI britannique.

Le front grec au printemps 1950

A l’époque le dispositif allié en Grèce est le suivant :

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) déployée sur l’île de Zakynthos aux côtés de la brigade de montagne polonaise

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) : défend la ville de Patras aux côtés du 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-La 86ème Division d’Infanterie d’Afrique (86ème DIA) est en réserve stratégique en Crète pour reconstitution après avoir été durement malmenée et avoir durement malmené l’ennemi

-Les 66ème et 68ème BCC forment un bataillon de marche composé de Renault R-35 et R-40 qui est placé sous commandement britannique avec la 4ème brigade blindée indépendante britannique qui à perdu de sa superbe. Les chars grecs Hotchkiss H-39 forment un autre bataillon de marche.

-La 7ème division d’infanterie britannique à été rapatriée en Egypte pour reconstitution

-Le secteur Patras-Corinthe est couvert par des divisions grecques et alliées avec la 2ème division d’infanterie, la 6ème division d’infanterie canadienne, les 3ème, 10ème, 13ème et 14ème DI grecques.

Les alliés vont parvenir à conserver le Péloponnèse jusqu’à la fin du conflit. L’Axe aurait bien aimé neutraliser cette douloureuse épine dans son flanc mais les moyens nécessaires étaient toujours nécessaires ailleurs. C’est donc cette presqu’île qui va servir de base de départ à la reconquête de la Grèce.

Dominions (102) Nouvelle-Zélande (13)

Artillerie

Artillerie de campagne

L’armée néo-zélandaise restera équipée uniquement de pièces d’origine britannique jusqu’au milieu du second conflit mondial quand quelques obusiers américains de 203mm furent livrés aux kiwis.

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Dominions (77) Australie (21)

Artillerie

Artillerie de campagne

L’armée de terre australienne est quasi-exclusivement équipée de pièces d’artillerie sol-sol britanniques, les rares exceptions étant américaines notamment avec l’obusier de 203mm M-1 mais aussi le canon de 155mm M-1 Long Tom.

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Grande Bretagne (81) Armée de terre (6)

Armement de l’armée britannique (2) Artillerie de campagne

Avant-Propos

Si les premiers canons anglais apparaissent à la bataille de Crécy (1346), il faut attendre le 26 mai 1716 pour que le roi George 1er établisse les premières compagnies régulières d’artillerie.

Auparavant les unités d’artillerie duraient le temps d’une campagne avant d’être dispersées une fois celle-ci terminée. Quatre ans plus tard en 1720, le terme Royal Artillery est utilisé pour la première fois.

Les institutions se mettent progressivement en place, l’Académie Royale Militaire (Royal Military Academy) est créée en 1741 pour former les officiers des unités d’artillerie et du génie.

Les unités augmentent régulièrement, unités formées en Angleterre mais également aux Indes et en Irlande, les unités stationnées en Irlande formant jusqu’en 1801 un corps autonome la Royal Irish Artillery.

A l’époque un unique Royal Artillery Regiment regroupe toutes les unités d’artillerie en une multitude de compagnies. Sous le commandement du Board of Ordnance jusqu’en 1855, le régiment d’artillerie passe ensuite sous le contrôle du War Office comme le reste de l’armée.

En 1859, la School of Gunnery est créée à Shoeburyness (Essex) avant qu’en 1862 le régiment n’absorbe l’artillerie de la British East India Company (21 batteries à cheval et 48 batteries à pied) portant la puissance de l’artillerie britannique à 29 batteries à cheval, 73 batteries à pied et 88 batteries lourdes soit un total de 190 batteries.

Le 1er juillet 1899, la Royal Artillery est divisée en trois groupes, la Royal Horse Artillery (artillerie royale à cheval) avec 21 batteries et la Royal Field Artillery (artillerie royale à pied) avec 95 batteries formant un premier groupe, le deuxième groupe dénomé Royal Garrison Artillery composé de 91 compagnies regroupe l’artillerie côtière, l’artillerie de montagne, l’artillerie de siège et l’artillerie lourde alors que le troisième groupe simplement dénommé Royal Artillery s’assure du ravitaillement des deux groupes pré-cités. Cette division perdurera jusqu’en 1924.

Un temps dénommés Royal Artillery Brigade, les grandes unités d’artillerie sont rebaptisées Royal Artillery Regiment en 1938.

En septembre 1939, l’artillerie de campagne britannique est intégrée aux divisions d’infanterie et aux divisions blindées avec pour les DI trois régiments à trois batteries de huit pièces soit un total de soixante-douze pièces par Infantry Division. Les Armoured Division et les Independent Armoured Brigade disposent elles d’un régiment d’artillerie.

Des régiments d’artillerie de campagne sont également intégrés au sein de l’équivalent britannique de la Réserve Générale.

Sur le plan de l’équipement, on trouve en septembre 1939 des pièces de 18 livres héritées du premier conflit mondial, canons progressivement remplacées par des obusiers de 25 livres qui équipe tous les régiments d’artillerie endivisionnés.

Au sein de la Réserve Générale, des canons plus lourds sont utilisés pour permettre de frapper des cibles ennemies à longue distance.

Ordnance QF 18 Pounder

QF 18 Pounder Mk IV

QF 18 Pounder Mk IV

Quand éclate la guerre de Pologne, le Ordnance QF 18 Pounder est le canon standard de l’artillerie de campagne britannique, le QF 25 Pounder étant au stade des premières livraisons.

A l’origine de ce canon de 84mm figure une leçon de la guerre des Boers montrant la vétusté de l’artillerie britannique et la nécessité de s’équiper d’un canon plus moderne.

Pour remplacer le Ordnance BL (Breach Loader) 15 Pounder (76.2mm), les britanniques achètent des canons allemands d’un calibre approchant, officiellement adoptés sous le de QF 15 Pounder (1901).

Après un appel à projets auprès de différents manufacturiers, les autorités britanniques poussèrent les candidats retenus à s’unir pour créer un canon à partir des meilleurs éléments en l’occurence le canon d’Armstrong Whitworth, le mécanisme de recul de Vickers, le système de visée, de hausse d’approvisionnement de la Royal Ordnance Factory.

Les premiers canons rentrent en service en 1904 avec un canon Mk I sur affût Mk I, un canon Mk II succédant au premier modèle deux ans plus tard.

Pièce majeure de l’arsenal britannique durant le premier conflit mondial, le canon de 18 livres va être ainsi utilisé comme canon antiaérien, cette utilisation ne dépassant pas le conflit, les canons convertis redevenant en 1919 des canons de campagne.

Après les affûts Mk I* et Mk II, un affût Mark III apparait en 1916 avec le canon Mk IV, cet affût permettant de pointer le canon jusqu’à +30° avec une portée qui passe de 5966 à 8500m.

Le premier conflit mondial se termine avec la production de 9908 canons et de 6926 affûts; les principaux canons de 18 livres étant des Mk IV sur affût Mk IV, des modèles plus anciens étant encore en service.

Avec la réduction des budgets dans l’immédiat après guerre et la faible probabilité d’un conflit majeur avant les dix prochaines années, investir dans le matériel militaire était de l’ordre du superflus.

Les canons de 18 livres restent en service mais évoluent pour rester au niveau. Un affût Mk V permettant de pointer le canon à +37.5° apparait en 1925. Un modèle de canon automoteur (le Birsch Gun) est expérimenté mais sans suite immédiate.

Quand éclate la guerre de Pologne, le canon de 18 livres est en voie de retrait, les unités d’active disposant largement de canons de 25 livres, seules les unités de la Territorial Army étant encore équipées de ces canons.

Les derniers canons de 18 livres sont retirés du service courant 1942, certains canons étant stockés. En septembre 1948, des canons sont ressortis des stocks pour l’instruction et l’équipement préliminaire des unités de mobilisation.

Ce canon qui à servit de base au 75mm M.1917 américain (un 18 livres rechambré au 75mm français) à été exporté en Finlande au moment de la guerre d’Hiver (les pièces sont arrivées après la paix de mars 1940 mais l’artillerie finlandaise dispose toujours de ces canons en septembre 1948), en Irlande et au Canada.

Caracteristiques Techniques du QF 18 Pounder

Calibre : 84mm Poids de l’affût : 1218kg (affût MkV 1327kg) Poids du canon 457kg Poids du caisson 711kg Poids du projectile : 10kg Longueur : 2.90m Largeur : 1.91m

Hausse : -5° à +16° (Mk I et II) +30° (Mk III) +37° (Mk IV et V) Pointage latéral : 4.5° à droite et à gauche (Mk I à IV) 25° de chaque côté (Mk V)

Cadence de tir : 20 coups/minute en théorie, 4 coups/minute en tir soutenu Portée maximale : 5966m (Mk I et II) 7100m, 8500m (Mk IV et V) 10100m avec des obus explosifs spéciaux

Equipe de pièce : 6 à 10 hommes

Ordnance QF 25 Pounder

QF 25 Pounder en action

QF 25 Pounder en action

La période séparant le premier conflit mondial et la guerre de Pologne est marqué par un sous-investisment dans le domaine militaire en raison de problèmes économiques, de choix budgétaires, le pacifisme et les surplus militaires.

L’artillerie britannique n’échappa pas à cette situation et du faire durer ses Ordnance QF 18 Pounder au maximum.

Néanmoins le remplacement du QF 18 Pounder ainsi que de l’obusier de 4.5 pouces devenait nécessaire et des projets sont lancés.

Là encore le manque de fonds ralentit considérablement les travaux et pour gagner du temps on abandonne l’idée de créer une pièce en partant de zéro au profit d’une pièce nouvelle dans son essence mais s’appuyant sur le QF 18 Pounder notamment l’affût Mk IV qui va équiper les premières pièces du type Ordnance QF 25 Pounder.

Cet affût reçoit néanmoins une plate-forme permettant au canon-obusier britannique de pouvoir pivoter sur 360° ce qui être utile quand il s’agit de passer rapidement d’une cible à l’autre.

Quand éclate la guerre de Pologne, les canons de 25 livres commencent à être livrés mais la majorité des Field Artillery Regiment sont encore équipés de canons de 18 livres.

Peu à peu le canon remplace son prédecesseur au sein des régiments organisés d’abord en deux batteries de douze pièces puis en trois batteries de huit pièces soit vingt-quatre canons par régiment et soixante-douze pour la Division d’infanterie, la Division Blindée ne disposant que d’un régiment d’artillerie de campagne.

Après un Mk I qui reprennait en grande partie l’affût du 18 Pounder, un Mk II entre en production au printemps 1942 au moment où le Ordnance QF 18 Pounder tire sa révérence. Ce dernier modèle combine le canon-obusier de 25 livres et un nouvel affût qui ne doit au canon de 18 livres.

Le MkII reste en production jusqu’en 1945 quand une version MkIII entre en production, cette version se différençiant du MkII par la présence d’un frein de bouche.

Quand au Mk IV (appelé également Mk I Short), c’est une version allégée et démontable en plusieurs fardeaux produite uniquement en Australie pour permettre son emploi en terrain difficile comme la jungle.

Outre l’Australie (qui disposait également de Mk I et II), le canon-obusier à été exporté au Canada (qui à ensuite décidé de le produire sous licence), en Afrique du Sud, en Irlande et au Portugal.

Caracteristiques Techniques du Ordnance QF 25 Pounder

Calibre : 25 livres (environ 88mm, 87.6mm pour être précis) Longueur totale : 5.53m Longueur du tube : 31 calibres (2.715m) Poids total : 1800kg Poids du projectile 11.340kg (obus explosifs, fumigènes, éclairants, chimiques) Pointage en site : -5° à +40° Pointage en azimut : 8° de part et de l’autre de l’axe sur affût, 360° avec la plate-forme rotative Portée maximale 12253m Cadence de tir : 6 à 8 coups/minute Equipe de pièce : 6 hommes en temps normal 4 en cas d’urgence.

Ordnance QF 4.5-inch howitzer

QF 4.5 Inch Howitzer avec un train pneumatique pour faciliter sa traction automobile

QF 4.5 Inch Howitzer avec un train pneumatique pour faciliter sa traction automobile

La guerre des Boers (1899-1902) fût une révélation pour les britanniques : leur artillerie était en voie de déclassement. Les afrikaners équipés d’une artillerie sortie des forges Krupp avait à plusieurs reprises donné une leçon de chose à l’artillerie de Sa Majesté.

Avec pragmatisme, les britanniques prirent le problème à bras le corps. Un comité sous les ordres du général George Marshall (qui avait commandé l’artillerie britannique en Afrique du Sud) étudia différentes propositions après avoir évolué des canons et des obusiers Krupp capturés ou achetés en toute discretion.

Le comité recommanda l’acquisition à la fois d’un canon et d’un obusier. Le premier besoin fût comblé par le QF 18 Pounder et le second par le Ordnance QF 4.5-Inch Howitzer en français obusier de 114mm.

Trois candidats proposèrent leurs produits, la Coventry Ordnance Works _un consortium de différents fabricants_ , Armstrong et Vickers. C’est le premier candidat qui l’emporta et les premiers obusiers furent mis en service en 1908.

Naturellement le canon fût engagé dans le premier conflit mondial avec un rapport moyen d’une batterie pour trois batteries équipées de canons de 18 livres. Durant ce conflit qui aurait du être la Der des Ders, le corps expéditionnaire portugais et la Russie utilisèrent également cet obusier.

Exporté également en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande,en Afrique du Sud, en Irlande et en Finlande, cet obusier évolua assez peu durant la période 1919-1939, les seuls modifications importantes concernant l’adaptation au remorquage automobile (affût, pneumatiques…..).

Cet obusier est retiré du service en 1944 après que les stocks de munitions se soient retrouvés sous le seuil d’alerte. A cela s’ajoute l’usure des tubes et des affûts. Comme le 18 Pounder, il est remplacé par des canon-obusiers Ordnance QF 25 Pounder.

Caracteristiques Techniques du Ordnance QF 4.5 Inch Howitzer

Calibre : 4.5 Inch (114mm)

Poids : (canon) 441kg (total) 1370kg (projectile) 16kg

Dimensions : longueur totale 2.7m longueur du canon 1.78m longueur du tube 1.5m (13 calibres) largeur 2.03m

Elevation : -5° à +45° en site et sur 3° de part et d’autre de l’axe en azimut

Cadence de tir : 4 coups/minute

Portée maximale : 6700m

Equipe de pièce : six hommes

Ordnance BL 60 Pounder

Canon de 60 livres en action au Proche-Orient durant le premier conflit mondial

Canon de 60 livres en action au Proche-Orient durant le premier conflit mondial

Comme nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises, la guerre des Boers fût très riche d’enseignement pour l’armée britannique et notamment pour son artillerie.

Après avoir révélé les lacunes de l’artillerie de campagne, ce conflit “colonial” montra également l’intérêt de disposer de canons lourds mais mobiles permettant de lancer à la plus grande distance possible un obus suffisamment puissant pour permettre de détruire des abris renforcés.

En 1900, le commandant de l’artillerie en Afrique du Sud demanda un canon d’un poids raisonnable (4 tonnes) pouvant lancer à 10000 yards (9126m) l’obus le plus lourd possible.

Les tests commencèrent rapidement mais suite à des hésitations sur le calibre, ce n’est qu’en 1908 que l’Ordnance BL (Breech Loading _chargement par la bouche puis obus séparé en deux éléments_) 60 Pounder fût mis en service ce qui explique en partie pourquoi seulement 41 canons étaient disponibles en août 1914 dont 28 en Europe.

Quand le premier conflit mondial se termine, 1773 canons et 1397 affûts ont été produits. Ce puissant canon équipant 74 batteries sur le front occidental, trois en Italie, onze dans les Balkans, sept en Palestine et quatre en Mésopotamie, deux batteries canadiennes étant également actives sur le front occidental.

Naturellement plusieurs modèles de ce canon de 127mm vont être produits, les évolutions initiales répondant au besoin de produire plus vite en simplifiant certains composants ce qui paradoxalement augmenta le poids de la pièce. Il fallut attendre plusieurs mois pour que le BL 60 Pounder soit à la fois “léger” et facile à produire par une industrie qui ne manquait pas de travail.

Utilisé également par l’Afrique du Sud, l’Australie et les Etats-Unis (uniquement pour évaluation), ce canon conçu dès l’origine pour être soit tracté par des chevaux ou par des véhicules motorisés était toujours en service en septembre 1939.

Il est peu à peu remplacé le BL 4.5 Inch Medium Gun et le BL 5.5 Inch Medium Gun à partir de 1943, les dernières pièces sont retirées du service actif en juin 1944, certaines étant encore utilisées pour l’entrainement quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 60 Pounder

Calibre : 127mm

Longueur du tube : 4.04 ou 4.67m selon les versions

Poids total : 4470kg Poids du projectile : 27 puis 25kg

Elevation en site : -5° à +21.5° puis -4° à +35°

Champ de tir azimutal : 4° de chaque côté de l’axe

Portée maximale : 9400 puis 11200 et enfin 14200m

Cadence de tir : deux coups/minute

Equipe de pièce : dix hommes

Ordnance BL 4.5 Inch Medium Gun

BL 4.5 Inch Medium Field Gun

BL 4.5 Inch Medium Field Gun

Si le 25 Pounder faisait parfaitement l’affaire pour appuyer les divisions de manœuvre (infanterie et chars), il fallait un canon plus puissant pour équiper les régiments de l’équivalent britannique de la Reserve Générale, un canon destiné traditionnellement à contre-battre l’artillerie ennemie.

En septembre 1939 c’est le BL 60 Pounder qui assurait cette mission mais ce canon était en voie d’obsolescence avec des stocks d’obus de plus en plus faibles. Un nouveau canon medium était nécessaire.

Pour le remplacer, les britanniques travaillèrent sur un nouveau canon d’un calibre de 4.5 Inch soit 114mm. Pour gagner du temps, le Mk I apparu en 1938 combinait un nouveau canon avec l’affût du 60 Pounder avant que le Mk II n’entraine l’introduction d’un nouvel affût, les seuls Mk I encore utilisés en septembre 1948 l’étant pour l’instruction.

Ce canon équipait des unités de la Réserve Générale qui voit officiellement le jour en septembre 1946 avec les quatre Royal Artillery Support Group (RASG) tous stationnés en Grande-Bretagne avec des régiments d’artillerie medium, lourde et super-lourde (sur voie ferrée).

Chaque RASG dispose de six régiments médians soit vingt-quatre régiments. Sur ces vingt-quatre régiments, douze sont équipés de canons de 4.5 Inch soit un total de 288 canons en ligne,128 pièces étant stockées comme volant de fonctionnement.

Hors d’Europe, ce canon est aussi utilisé avec trois régiments au Moyen-Orient, un régiment au Proche-Orient et deux régiments en Malaisie soit un total de six régiments et de 144 pièces, portant le nombre de pièces en ligne à 432 canons.

Des projets de pièce automotrice sont étudiés mais n’ont pas encore débouchés en septembre 1948.

Comme pour les projets concernant le 25 Pounder il faudra attendre le succès des automoteurs allemands et français pour que les artilleurs britanniques se rallient (enfin) au concept de Self-Propelled Gun (SPG).

A l’export ce canon va équiper l’artillerie des Dominions et assimilés comme l’Inde, l’Australie, le Canada et l’Afrique du Sud.

Caracteristiques Techniques du Ordnance QF 4.5 Inch Medium Gun

Calibre : 114mm

Poids total : 5842kg Poids du projectile : 25kg

Longueur du tube : 4.69m (41 calibres)

Elevation : de 0° à +42° pour le Mk I, de -5° à +45° pour le Mk II

Portée maximale : 18000m

Cadence de tir : nc

Equipe de pièce : 10 hommes

Ordnance B.L 5.5 Inch Medium Gun

BL 5.5 Inch Medium Gun

BL 5.5 Inch Medium Gun

En janvier 1939 est lancé un appel d’offres pour remplacer les obusiers de 152mm, les 6 Inch 26 cwt Howitzer. C’est l’acte de naissance du Ordnance B.L 5.5 Inch Medium Gun, un canon de 140mm.

Les premières pièces prototypes apparaissent au printemps 1941. Les essais sont menés sans précipitation, le canon connaissant quelques problèmes de mise au point notamment de surchauffe et de problèmes d’étanchéité de la culasse. Les problèmes ne sont résolus qu’au début de 1942.

La production est lancée dans le courant de l’année, les premières unités étant équipées alors que 1942 touche à sa fin.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, huit régiments medium des RASG sont équipés de canons de 5.5 Inch soit un total de 192 pièces auxquelles s’ajoutent quatre régiments déployés au Moyen-Orient (un) au Proche-Orient(un) et en Malaisie (deux) soit 96 canons.

Le parc en ligne est donc de 288 pièces plus 144 en stock, la production continuant à cadence réduite pour maintenir le stock à un niveau décent. Naturellement, la production va s’accélérer dès septembre 1948. Ce canon à été exporté en Australie, au Canada, en Inde, Portugal, Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 5.5 Inch

Calibre : 5.5 Inch (140mm)

Poids total : 6190kg Poids du projectile : un obus explosif de 37kg et un obus explosif de 45.5kg

Longueur du tube : 4.19m (30 calibres) Largeur 2.54m

Elevation : -5° à +45°

Champ de tir azimutal : 30° de part et d’autre de l’axe

Cadence de tir : deux coups/minute

Portée maximale : 14813 à 16550m selon les projectiles

Equipe de pièce : 10 hommes

Ordnance 6 Inch 26cwT Howitzer

BL 6 Inch 26 cwt Howitzer

BL 6 Inch 26 cwt Howitzer

Cet obusier de 152mm à été conçu durant le premier conflit mondial pour remplacer des armes plus anciennes surclassées par des canons allemands.

Comme souvent en temps de guerre, le dévellopement est très rapide, les premières études étant lancées en janvier 1915, les premiers tirs d’essais sont menés en juillet 1915 et les premiers canons arrivent sur le front occidental à la fin de l’année.

Ce canon est d’abord tracté par des chevaux puis par des camions de 3 tons et va servir durant le premier conflit mondial,la période 1919-1939,la guerre de Pologne et les premières années de la Pax Armada jusqu’à son remplacement en 1942/43 par le Ordnance BL 5.5 Inch Medium Gun.

Quelques canons restent en service pour l’instruction jusqu’en juin 1945 quand il est déclaré obsolète, les derniers canons pardon les derniers obusiers étant feraillés moins cinq exemplaires conservés pour la mémoire.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 152mm

Poids total : 3693kg Poids du tube 1295kg Poids de l’obus explosif : 45kg pour le premier conflit mondial 39kg pour les versions ultérieures

Longueur totale : 6.58m Longueur du canon 2.21m largeur : 2.08m

Elevation : 0° à +45° Champ de tir axial : 4° à gauche et à droite

Cadence de tir : 2 coups/minute Portée maximale : 8700 puis 11400m

Equipe de pièce : dix hommes

Ordnance BL 6 Inch Gun Mk XIX & Mk XX

BL 6 Inch Mk XIX

BL 6 Inch Mk XIX

Ce canon de six pouces (152.6mm souvent réduit en 152mm) apparaît en 1916. Depuis le début du conflit, l’artillerie britannique utilisait d’anciennes pièces navales plus ou moins adaptées au rôle de pièce terrestre.

Face à des problèmes de poids et de mobilité, l’artillerie britannique demande un nouveau canon de même calibre plus léger et plus mobile. C’est l’acte de naissance du Ordnance BL 6 Inch Gun Mk XIX qui utilise l’affût et le mécanisme de freinage de l’obusier Ordnance BL 8 Inch Howitzer Mk 6.

310 exemplaires sont construits dont 108 sont encore présents à la fin du premier conflit mondial sur le front occidental, le Mk VII qu’il était censé remplacé étant encore présent en novembre 1918.

Toujours en service en septembre 1939, ce canon va être peu à peu remplacé par le Ordnance BL 6 Inch Gun Mk XX, une version actualisée du précédent, quatre régiments déployés en Métropole disposant de pièces de ce modèles, trois de Mk XX et une de Mk XIX même si le rééquipement de cette dernière ne devrait pas tarder.

Pour la suite, l’artillerie britannique envisage l’acquisition de canons de 155mm qu’ils soient américains (Long Tom) ou français (Grande Puissance Filloux).

Ce canon à été exporté en petit nombre au Brésil,en Afrique du Sud _pour un rôle voisin la défense côtière_ et aux Etats-Unis pour évaluation.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 6 Inch Mk XIX

Calibre : 6 Inch (152.6mm)

Poids : (canon) 4684kg (total) 10340kg (projectile) 45kg

Longueur du canon : 35 calibres soit 5.341m

Elevation : 0° à +38°

Champ de tir azimutal : 4° de part et d’autre de l’axe

Portée maximale : 15100, 16300 ou 17140m en fonction des charges utilisées

Cadence de tir : nc

Equipe de pièce : nc