Le Conflit (104) Europe Occidentale (70)

Réserve Générale : Artillerie, Génie et Train

Au sein de la Réserve Générale, on trouve pour l’armée de terre française des unités d’artillerie, du génie et du train.

La réorganisation liée au redéploiement sur la Seine à également touché la RG avec la dissolution de certains régiments, la réaffectation d’autres (notamment pour offrir aux forces armées des lance-roquettes multiples), le rééquipement d’autres (surtout quand les modèles sont retirés du service car obsolètes)…. .

Si sur le plan matériel il n’y à guère de problèmes au niveau de l’approvisionement (au delà de délais liés à la réorganisation du tissu industriel) en revanche pour la ressource humaine c’est plus compliqué suite aux pertes.

Néanmoins ces régiments bénéficient dans un premier temps d’artilleurs issus de régiments dissous notamment ceux des divisions qui ne sont pas reconstituées ou qui ont été dissoutes.

En ce qui concerne le génie, les brigades présentes originellement sont remplacées par quatre brigades multirôles capables de construire mais aussi de détruire.

En ce qui concerne le train, les groupements de transport sont regroupés et réorganisés avec l’intégration de moyens de dépannage et de protection pour en faire des unités autonomes.

Commençons d’abord par l’artillerie lourde qui dépend de l’armée et du corps d’armée. Trois types de régiments sont mis sur pied :

-Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (de Corps d’Armée) : trois groupes à trois batteries de quatre ou six pièces soit 36 ou 54 canons ou obusiers de 105, de 155 et de 194mm.

-Régiment d’Artillerie Lourde Portée (RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces soit 24 canons ou obusiers d’un calibre supérieur à 194mm et inférieur ou égal à 280mm.

-Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (RALVF) : deux régiments regroupant des canons de 240mm, de 320mm et de 400mm,les autres pièces étant retirées du service et ferraillées.

Au moment de l’opération NIBELUNGEN, la Réserve Générale affiche le visage suivant. Tous ces régiments dépendent de l’état-major de la RG mais le déclenchement de l’offensive allemande entrainera naturellement le débloquage de moyens pour renforcer les moyens d’appui-feu des divisions de première ligne.

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) : ddeux groupes de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de canons de 155mm GPF-T.

-184ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée (184ème RALT) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 194 GPF-T (NdA en remplacement des 194 sur affût Rimailho)

-185ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée (185ème RALT) : trois groupes à trois batteries de six canons de 155 GPF-T

-191ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (191ème RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces de 220L modèle 1950S

-Le 194ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (194ème RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces de 220L modèle 1950S

-196ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (196ème RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces de 220L modèle 1950S

-Le 171ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (171ème RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces soit 24 mortiers de 280mm Schneider TR

-Le 174ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (174ème RALP) : trois groupes à deux batteries de quatre pièces de 220L modèle 1950S

-351ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (351ème RALT) : trois groupes à trois batteries de six 105L modèle 1936S

-356ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (356ème RALT) : trois groupes à trois batteries de six 105L modèle 1936S

-357ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (357ème RALT) : trois groupes de trois batteries de six canons de 105L modèle 1941T

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (364ème RALP) : trois groupes de trois batteries de six canons de 155L GPF-T.

-370ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (370ème RAVLF) : entretien et aménagement des voies nécessaires.

-372ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (372ème RALVF) : 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915, 2ème groupe avec huit canons de 320mm et 3ème groupe avec huit canons de 240mm TAZ modèle 1944.

-374ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (374ème RALVF) : 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915, 2ème groupe avec huit canons de 320mm et 3ème groupe avec huit canons de 240mm TAZ modèle 1944.

-402ème Régiment Autonome Antichar (402ème RAAC) : trois groupes à trois batteries (deux de huit canons de 47mm et une de six 75mm) soit un total de 66 canons antichars


-403ème Régiment Autonome Antichar (403ème RAAC) : trois groupes à trois batteries (deux de huit canons de 47mm et une de six 75mm) soit un total de 66 canons antichars

-405ème Régiment Autonome Antichar (405ème RAAC) : trois groupes à trois batteries (deux de huit canons de 47mm et une de six 75mm) soit un total de 66 canons antichars

-406ème Régiment Autonome Antichar (406ème RAAC) : trois groupes à trois batteries (deux de huit canons de 47mm et une de six 75mm) soit un total de 66 canons antichars

A ces différents régiments s’ajoutent les régiments issus des corps d’armées qui ont été dissous suite à la réorganisation du dispositif allié sur la Seine. Du moins les régiments qui ont survécu au grand big-bang organisationnel entamé à la fin de la Campagne de France (1949).

-105ème RALH (2ème CA) : dissous et non reconstitué

-102ème RALT (3ème CA) : trois groupes de trois batteries de six pièces (un groupe de 155 GPF-T et deux groupes de 105L modèle 1936S)

-111ème RALCT (111ème Régiment d’Artillerie Lourde Colonial à Tracteur) (ex-111ème RALCH) (4ème CA) : trois groupes de trois batteries de six 155L modèle 1945S

-113ème RALH (10ème CA) : dissous et non reconstitué

-114ème RALH (11ème CA) : dissous et non reconstitué

-141ème RALH (15ème CA) : doit être à terme transformé en RALT avec deux groupes de trois batteries de six 105L modèle 1941T et un groupe de trois batteries de six 155L modèle 1945S.

-106ème RALH (19ème CA) : dissous et non reconstitué

-104ème RALT (20ème CA) : trois groupes de trois batteries de six pièces (deux groupes de 155L GPF-T et un groupe de 105L modèle 1936S)

-109ème RALH (21ème CA) : doit être à terme transformé en RALT avec trois groupes de trois batteries de six 105L modèle 1936S

-180ème RALT (22ème CA) : trois groupes à trois batteries de six 105L modèle 1941T

-116ème RALH (27ème CA) : doit être à terme transformé en RALT. trois groupes à trois batteries de six 105L modèle 1936S

-145ème RALH (32ème CA) : doit être à terme transformé en RALT. Trois groupes à trois batteries de six pièces (deux groupes de 105L modèle 1941T et un groupe de 155L modèle 1945S).

A ces habitués s’ajoutent bientôt de nouveaux venus, des unités lance-fusées très vite rebaptisées Unités de Lance-Roquettes Multiples. Initialement on trouvait quatre puis huit bataillon indépendants mais au moment de l’opération AVALANCHE, on trouvera quatre régiments à quatre groupes de trois batteries de six lanceurs soit une force 288 lanceurs. Une force modeste mais qui va peu à peu augmenter.

Ces bataillons reçoivent des numéros très élevés probablement pour faire croire à l’ennemi que de nombreuses autres unités existaient mais il est peu probable que cela ait dupé les allemands. Il existe bien les 700, 701,702,703,704,705,706 et 707ème bataillons de lance-roquettes multiples mais on serait bien en peine de trouver un 500ème, un 227ème ou un 115ème bataillon….. .

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Si l’artillerie est le volet le plus connu de la Réserve Générale, ce n’est pas le seul avec également des moyens non négligeables issus de l’autre «arme savante» à savoir le génie. Ces moyens sont les suivants :

-La Brigade des chemins de fer de Versailles dispose du 5ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Versailles et le 15ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Toul.

-La Brigade des télégraphistes de Paris dispose du 8ème régiment de sapeurs-télégraphistes à Versailles, le 18ème à Nancy, le 28ème à Montpellier et le 38ème à Montargis.

On trouve également sept régiments de réserve générale, des régiments de sapeurs-mineurs, le 1er stationné à Strasbourg, le 2ème à Metz, le 3ème à Arras, le 4ème à Grenoble, le 6ème à Angers, le 7ème à Avignon et le 10ème à Besançon.

Ces unités ont largement combattu durant la Campagne de France subissant des pertes non négligeables. Ils n’ont donc ménagé ni leur peine, ni leur sang ni leur sueur pour aménager et détruire, creuser et combler.

A l’issue de la Campagne de France (1949) le génie doit réorganiser ces moyens en vue de la future contre-offensive générale.

Après des hésitations, des débats et des querelles décision est prise de mettre sur pied quatre brigades du génie, des brigades polyvalentes pouvant s’occuper de tout le spectre des missions du génie. Seule exception le 7ème régiment du génie reste à Avignon

En ce qui concerne les ressources humaines, les régiments du génie sont remplumés par les bataillons du génie issus là encore des divisions dissoutes.

-La 1ère Brigade du Génie comprend le 5ème régiment du génie, le 8ème régiment du génie et le 10ème régiment du génie.

-La 2ème Brigade du Génie comprend le 1er, le 15ème et le 18ème régiment du génie

-La 3ème Brigade du Génie comprend les 2ème, 3ème et 28ème régiment du génie

-La 4ème Brigade du Génie comprend les 4ème, 6ème et 38ème régiment du génie

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Après la mobilisation des Groupements de Transport du Train (GTT) ont été chargés de transporter troupes et matériel entre l’arrière et le front à l’aide de camions routiers et de camions tout-chemin.

Ils sont au nombre de trente-quatre, les dix-sept d’origine et ceux issus du dédoublement des premiers nommés. Ces nouveaux groupes portent le numéro de leur région d’origine augmenté de cent. Cela nous donne la situation suivante :

-La 1ère région militaire correspond à la Province d’Ile de France (Paris) et met sur pied les 1er et 101ème groupements de transport du train

-La 2ème région militaire correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) et met sur pied les 2ème et 102ème groupements de transport du train

-La 3ème région militaire correspond à la Province de Normandie (Rouen) et met sur pied les 3ème et 103ème groupements de transport du train

-La 4ème région militaire correspond à la Province de Bretagne (Nantes) et met sur pied les 4ème et 104ème groupements de transport du train

-La 5ème région militaire correspond à la Province du Poitou (Poitiers) et met sur pied les 5ème et 105ème groupements de transport du train

-La 6ème région militaire correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) et met sur pied les 6ème et 106ème groupements de transport du train

-La 7ème région militaire correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) et met sur pied les 7ème et 107ème groupements de transport du train

-La 8ème région militaire correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) et met sur pied les 8ème et 108ème groupements de transport du train

-La 9ème région militaire correspond à la Province de Provence (Marseille) et met sur pied les 9ème et 109ème groupements de transport du train

-La 10ème région militaire correspond à la Province Alpine (Grenoble) et met sur pied les 10ème et 110ème groupements de transport du train

-La 11ème région militaire correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) et met sur pied les 11ème et 111ème groupements de transport du train

-La 12ème région militaire correspond à la Province de Bourgogne (Dijon) et met sur pied les 12ème et 112ème groupements de transport du train

-La 13ème région militaire correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) et met sur pied les 13ème et 113ème groupements de transport du train

-La 14ème région militaire correspond à la Province du Val de Loire (Tours) et met sur pied les 14ème et 114ème groupements de transport du train

-La 15ème région militaire correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) et met sur pied les 15ème et 115ème groupements de transport du train

-La 16ème région militaire correspond à la Province d’Alsace (Strasbourg) et met sur pied les 16ème et 116ème groupements de transport du train

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) et met sur pied les 17ème et 117ème groupements de transport du train

Tous les groupes ne peuvent être préservés faute de moyens matériels et de moyens humains. De plus certains groupes sont renvoyés vers l’arrière pour soutenir les unités défendant les frontières alpines et méridionales.

Ces nouveaux GTT sont organisés de la façon suivante :

-Un Etat-Major

-Un groupe de protection

-Un groupe de soutien logistique

-Quatre groupes de transport.

A l’issue de ce nouveau big-bang organisationnel, l’organisation des GTT est la suivante :

-Groupements de Transport du Train affectés au front : 1er,2ème, 3ème,4ème, 5ème,6ème, 7ème,12ème, 13ème, 14ème, 15ème, 16ème, 17ème, 101ème, 103ème, 105ème, 106ème, et 112ème GTT.

-Groupements de Transport du Train affectés hors zone des armées : 8ème, 9ème, 10ème, 11ème, 109ème et 110ème GTT.

Le Conflit (76) Europe Occidentale (42)

La 7ème Armée qui avait son flanc occidental couvert par la Mer du Nord est la première à se replier mais un repli en combattant. Ce n’est pas le 601ème Régiment de Pionniers (601ème RP) qui dira le contraire.

Les pionniers étaient dans l’armée française des unités de travailleurs armés, pour certain une infanterie de seconde zone à laquelle on ne pouvait pas confier des missions trop compliquées.

«A part la sécurité d’un dépôt et creuser des trous les pionniers sont des incapables» dira un officier français anonyme.

Le 601ème RP reçoit pour mission avec le 1er GRCA de couvrir le port de Calais pour évacuer ce qui est évacuable puis pour couvrir les sabotages des fortifications et des installations portuaires.

Les pionniers vont tenir la ville du 17 au 21 juillet, se faisant tuer sur place même si les allemands vont éviter un combat urbain préférant utiliser l’artillerie et l’aviation pour anéantir la ville et ses défenseurs. Le 1er GRCA mène quelques contre-attaque pour alléger la pression. Ces deux unités sont anéanties mais seront après moultes hésitations reconstituées au sein d’un nouveau 1er CA.

Parmi les unités évacuées depuis Calais on trouve l’état-major du 1er CA en direction de l’Angleterre, état-major qui va participer à la renaissance de l’armée française.

Le 101ème RALT parvient à se replier vers la Somme non sans mal, certaines pièces surprises par l’aviation en plein jour étant détruites les servants tués. Cela vaudra à son chef de corps une mémorable algarade du général Villeneuve «Depuis quand Monsieur on déplace ses pièces de jour quand le ciel est dominé par l’ennemi ! Ressaisissez-vous ou je vous renvoie à l’Ecole d’Artillerie pour réapprendre les bases de votre métier !». Par la suite la consigne est passée de déplacer de tels convois de nuit pour limiter leur vulnérabilité (ce qui va poser d’autres problèmes entre tirs fratricides et difficultés à se mouvoir une fois le soleil couché).

Comme nous l’avons vu la 21ème DI avait été placée en couverture de la 25ème DIM défendant Dunkerque. Quand la cité de Jean Bart tombe la 21ème Division d’Infanterie couvre le repli des éléments de la 25ème DIM créant des groupement occasionnels adaptés aux besoins du moment.

La division parvient avec son 27ème GRDI à se replier sur la Somme. Avec le 101ème RALT ils vont se placer sous l’autorité du 18ème CA qui à conservé son 618ème RP qui va effectuer un travail de romain pour fortifier les rives de la Somme en compagnie d’autres unités du génie et des unités de travailleurs (au sein desquelles on parlait beaucoup la langue de Cervantès).

Le 18ème GRCA à couvert le repli des unités du 18ème Corps d’Armée (18ème CA) mais n’à pu éviter la destruction du 115ème RALH dont les survivants sont renvoyés dans le Sud-Ouest hors de portée des combats pour être reconstitué sous la forme d’un RALT suivant la décision du 1er octobre 1948 de ne créer que des régiments d’artillerie automobile.

La 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) et le 68ème GRDI sont toujours là sur la Somme mais le 2ème GRDI et la 60ème DI très affaiblis sont retirés du front pour être reconstitués en Bretagne.

Cela veut dire que le 18ème CA va comprendre sur La Somme le 618ème RP, le 18ème GRCA, le 101ème RALT, le 27ème GRDI, la 21ème DI, le 68ème GRDI, la 9ème DIM.

Le 14ème Corps d’Armée (14ème CA) à souffert mais parvient à conserver l’essentiel de ses moyens de combat et peur se replier en bon ordre sur la Somme. Néanmoins le 614ème RP est détruit et le 14ème GRCA sérieusement affaiblit par les combats pour Abbeville qui tombe le 6 août 1949 jour où les troupes alliées sont en plein repli sur la Somme, repli effectif et complet deux jours plus tard.

Le 125ème RALT parvient lui à se replier en bon ordre, ses pièces de 105mm (105L modèle 1941T) et de 155mm ( 155 GPF-T) et qui depuis la rive sud de la Somme vont empêcher les allemands de border trop vite cette rivière qui décidément symbolise la violence de la guerre avec deux batailles homériques en l’espace de trente ans. Ce régiment va recevoir le renfort du 190ème RALT qui dispose de quatre groupes de 220mm court modèle 1916.

Le 6ème GRDI est mené avec l’allant qui sied à la cavalerie, avec une témérité que n’aurait pas renier un Murat ou un Lassale aux temps glorieux de la Grande Armée. Voilà pourquoi il ne possède plus que 60% de ses capacités ce qui en fait certes une unité affaiblie mais si il ne fait guère de doutes que l’expérience accumulée compense au moins en partie les pertes matérielles et humaines.

La 3ème Division d’Infanterie Motorisée (3ème DIM) dispose encore de sérieuses capacités, certaines mauvaises langues estimant que cette unité au sein de laquelle avait servit le colonel Villeneuve n’à pas été engagée dans les secteurs les plus chauds. Inutile de préciser qu’une telle remarque adressée aux soldats de l’unité concernée déclenchait une bagarre homérique au grand dam des tenanciers de bars et de l’unité de gendarmerie du coin.

Le 28ème GRDI à été engagé pour éclairer/flanquer/couvrir la 24ème DI. Ces deux unités conservent néanmoins l’essentiel de leurs capacités et peuvent s’installer sur La Somme sans trop de problèmes, attendant la soldatesque allemande de pied ferme.

D’autres unités dépendaient de la 7ème Armée, des unités qui pour beaucoup avaient combattu en Belgique ce qui nécessitait un rééquipement et une régénération avant un éventuel réengagement en première ligne.

Le 12ème GRDI qui éclairait la 4ème DI sont maintenus au sud de la Somme et ne participent donc pas aux premiers combats sur la terre de France. Ces unités vont avoir l’occasion de se rattraper sous l’autorité du 1er CAC lors de la bataille qui à rendu célèbre ce Corps Cuirassé.

En revanche le 59ème GRDI et la 68ème DI très affaiblis voir pour ainsi dire détruits par les combats en Belgique sont en cours de reconstitution dans le Sud-Ouest et vont intégrer le futur 1er CA de la 1ère Armée quand les alliés vont tenir fermement la rive méridionale de La Seine c’est-à-dire après l’opération HUBERTUS.

Suite à la décision d’intégrer les GRDI aux DI, le 59ème GRDI devient le 68ème GRC (68ème Groupement de Reconnaissance au Contact) au sein de la 68ème DI.

Le 364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) issu de la Réserve Générale à été placé sous l’autorité du 1er CA pour renforcer sa puissance de feu et couvrir Calais et Dunkerque notamment.

Les hommes sont évacués vers l’Angleterre mais toutes les pièces (105L modèle 1936S et 155 GPF-T) doivent être sabotées. Certaines pièces incomplètement sabotées seront récupérées par les allemands, remises en état et réutilisées notamment pour la défense côtière.

Le 401ème Régiment d’Artillerie Anti-Char (401ème RAAC) débloqué de la Réserve Générale est déployé en soutien de la 7ème Armée pour créer des «kill zone» pour détruire le plus de chars possibles.

Ce régiment parvient à se replier vers la Somme en conservant toutes ses pièces ! Si ça ce n’est pas une gageure je ne sais pas ce que sait hein….. . De nouvelles Positions Anti-Chars de Campagne (PACC) sont aménagées sur la rive sud de La Somme pour accueillir les allemands avec chaleur.

Que deviennent les autres unités dépendant de la 7ème Armée ? Comme pour celles des Corps d’Armée certaines sont totalement détruites, d’autres sont affaiblies et d’autres conservent l’essentiel de leurs capacités et peuvent continuer à combattre notamment sur la Somme.

Les deux régiments de pionniers (407ème et 417ème) s’illustrent moins que le 614ème RP mais ne déméritent pas. Comme toute unité de l’ombre, ces deux régiments sont rarement mis en valeur par les communiqués du quartier général.

Ce qui est certain c’est que les pertes imposent la dissolution du 417ème pour recompléter les forces du 407ème régiment de pionniers qui sur la Somme va creuser encore et toujours pour permettre aux troupes de première ligne de s’installer au mieux. Il leur fallut parfois faire le coup de feu qui entrainera le renforcement de leur armement avec plus d’armes automatiques, quelques mortiers et même des LRP (Lance-Roquettes Portables).

En ce qui concerne les bataillons de chars nous avons vu que le 43ème BCC à été virtuellement éliminé par les combats pour la défense de Dunkerque. Les autres s’en sortent un peu mieux que ce soit le 7ème, le 17ème et le 32ème BCC.

Le 7ème BCC disposait le 22 juin 1949 de trente-deux FCM-42. Quand il se replie sur la Somme il n’y à plus que douze chars légers ce qui entraine sa mise en réserve d’armée.

Le 17ème BCC lui disposait de vingt-quatre Renault R-40 au 22 juin 1949. Après de durs combats, l’unité est virtuellement dissoute puisqu’aucun char de l’unité ne parvient à passer La Somme. En revanche la plupart des hommes de l’unité peuvent rallier une zone sous contrôle allié pour reprendre ultérieurement le combat.

Le 32ème BCC disposait le 22 juin 1949 de 28 FCM-42. Seuls douze chars peuvent repasser la Somme, les autres ayant été détruits ou sabotés même si certains véhicules ont été récupérés par les allemands (ces derniers vont les utiliser pour le maintien de l’ordre et la lutte anti-partisans). Le bataillon reste en ligne avec seize chars.

En ce qui concerne le 7ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (7ème GAAC) les pertes en matériel ont été lourdes. Si le personnel à pu être évacué vers l’Angleterre depuis Calais et Dunkerque l’essentiel des canons à été laissé sur place plus ou moins bien sabotés. Le 7ème GAAC est virtuellement dissous, le personnel renvoyé en France devant intégrer de nouvelles unités de DCA.

Couvrant le flanc oriental de la 7ème Armée nous trouvons nos amis britanniques (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) qui eux aussi ont souffert des combats menés sur le sol de France.

Si certains ont pu penser que les britanniques ne voulaient pas s’éloigner des ports pour pouvoir se carapater dès que possible très vite les autorités militaires britanniques ont fait preuve de fermeté en montrant qu’il était hors de question d’abandonner un allié qui joue sa survie. Bon on est pas obligés de les croire sur parole hein……… .

Les Tommies vont combattre avec une vigueur et une énergie comparable à leurs ainés du premier conflit mondial. Malgré cette vigueur les villes qui devaient être défendues par les britanniques tombent les unes après les autres.

C’est ainsi que Valenciennes tombe dès le 15 juillet 1949 mais les allemands ne peuvent immédiatement déboucher. Voilà pourquoi Lens et ses mines, Lens et ses corons vont tenir jusqu’au 18 juillet 1949. Cela laissera le temps aux alliés de préparer quelques sympathiques comités d’accueils pour l’armée allemande.

Le 19 le 1st British Armoured Corps lance une contre-offensive mais mal coordonnée avec l’aviation, l’artillerie et plus important avec les français elle échoue dans son objectif de reprendre la ville de Lens. On raconte que les échanges téléphoniques entre le général Villeneuve et le général Brooke ont été particulièrement tendus (alors que les deux hommes ont une estime réciproque).

Encore aujourd’hui on se demande pourquoi une telle action si mal conçue. Faute de preuve les historiens en sont réduits aux conjectures.

Cela surprend néanmoins les allemands qui doivent stopper leur avance pour réorganiser leur dispositif. Voilà pourquoi Douai va tenir jusqu’au 21 et Arras jusqu’au 23 juillet 1949.

Comme la nouvelle ligne d’arrêt est la Somme les britanniques ont pour mission de tenir Amiens le plus longtemps possible. Au général Villeneuve, le général Hancock commandant du BEF lui promet de tenir une semaine. En réalité le BEF va tenir jusqu’au 8 août quand il reçoit l’ordre de se replier au sud de la Somme. Reste encore à savoir si les allemands ont mis le paquet pour détruire le corps expéditionnaire britannique.

Dans le domaine des unités d’appui, le BEF perd un régiment d’artillerie légère virtuellement anéantit (cela veut dire que le matériel à été perdu mais comme les hommes ont pour leur majorité pu rejoindre les zones sous contrôle allié la perte est minime).

En revanche le régiment d’artillerie de campagne et le régiment d’artillerie lourde ne sont qu’affaiblis, ayant pu évacuer quelques pièces qui par un feu précis va couvrir le repli des troupes de mêlée et dissuader les allemands ne se montrés trop pressants.

La brigade antiaérienne est elle aussi affaiblie mais parvient à sauver une partie de ses pièces (qui vont parfois tirer contre terre) et surtout son personnel qui ne tarde pas à recevoir de nouveaux canons pour reprendre le combat.

C’est plus compliqué pour les deux régiments antichars qui ayant subit de lourdes pertes doivent fusionner en un régiment de marche, une mesure provisoire en attendant que le temps et les moyens permettent la reconstitution de deux régiments à effectifs pleins.

Le régiment de cavalerie est toujours là, à subit des pertes mais à montré sa valeur ce qui est d’autant plus important dans une armée où l’arme montée n’à pas la même aura que l’infanterie (avant la première guerre mondiale les meilleurs officiers sortis de Sandhurst choisissait l’infanterie et non la cavalerie à la différence par exemple de la France).

En ce qui concerne les unités de mêlée, le 1st British Corps est toujours là mais la 44th «Home Counties» Division à relevé la 1st Infantry Division affaiblie par les durs combats pour la défense de Lille. En revanche la 1st Canadian Division est toujours là, ayant montré aux allemands que les jeunes canucks étaient dignes de leurs ainés de Vimy et de Passchendaele.

Si le 2nd British Corps (2nd et 3rd Infantry Division) est toujours en réserve (mais pouvant être engagé à court préavis), le 1er Corps d’Armée Canadien est toujours là avec ses 2ème et 3ème divisions canadiennes.

Le 3rd British Corps est toujours en ligne mais sa composition évolue avec la 6th Infantry Division et la 46th «North Middland» Division, la 50th Northumberland Division étant placée en repos. Le 1st British Armoured Corps est toujours là avec ses deux divisions blindées et leurs unités d’appui, deux divisions ayant souffert des combats mais surtout sur le plan matériel.

Que deviens la 1ère Armée après les rudes combats de la première phase de la Bataille de France ? (notamment ceux pour la ville de Saint Quentin).

Le 401ème Régiment de Pionniers est toujours là mais est clairement affaiblit. Cet affaiblissement est «compensé» par la récupération de soldats isolés, de permissionnaires ne parvenant pas à rejoindre leur unité. Cette situation va perdurer jusqu’à l’automne 1949 quand la situation sera normalisée.

Le 1er BCC (Bataillon de Chars de Combat) ne possédait plus que dix-huit Renault R-40 le 22 juin 1949 (date de lancement de l’opération TIGER). Après de rudes combats le nombre de chars est tombé à huit ce qui explique que le bataillon est placé en réserve d’armée en attendant de recevoir de nouveaux chars et surtout de permettre aux hommes de récupérer de la dureté des combats.

Le 11ème BCC placé en réserve d’armée à la mi-juin est en cours de transformation sur R-40. Il va pouvoir être réengagé sur la Somme au début du mois d’août.

Le 24ème BCC possédait trente-deux FCM-42 le 22 juin 1949 mais sur la Somme il n’en restera plus que dix-huit véhicules.

Le 34ème BCC alignait lui quarante FCM-42 après l’arrivée de chars issus des immenses stocks accumulés durant la Pax Armada. Quand il se replie sur la Somme, le bataillon ne possèdait plus que vingt-huit chars légers.

Le 1er Groupement Anti-Aérien de Campagne (1er GAAC) est toujours là mais avec désormais deux batteries mixtes de campagne qui avec leurs canons de 37 et de 75mm vont tirer contre-avions mais aussi contre-terre le 37mm contre l’infanterie et les véhicules légers, le 75mm contre les chars peu de Panzer résistants à un obus de ce calibre.

Le 402ème Régiment d’Artillerie Anti-Char (402ème RAAC) est affecté à la 1ère Armée et va dispatcher ses moyens entre les différents corps d’armée sachant que le régiment disposait de douze batteries (six de 47mm et six de 75mm).

Le 2ème Corps d’Armée (2ème CA) qui avait été placé au repos à la fin du mois de juin après avoir été relevé par le 1er Corps d’Armée polonais relève le 19ème CA. Les effectifs et les équipements ont été dans la mesure du possible recomplétés.

Ce corps d’armée comprend le 602ème RP (602ème Régiment de Pionniers), le 2ème GRCA (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P), le 105ème RALH (qui doit à terme devenir un régiment d’artillerie lourde à tracteurs), le 191ème RALT (issu de la Réserve Générale avec quatre groupes de 220C), le 7ème GRDI (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P), la 1ère DIM, le 92ème GRDI (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P) et la 2ème DINA.

Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) est toujours là avec le 620ème Régiment de Pionniers, le 20ème GRCA (seize Hotchkiss H-39 et douze AM modèle 1940P), le 104ème RALT (deux groupes de 105L et un groupe de 155L), le 3ème GRDI (seize AMX-42 et dix-huit AM modèle 1940P), la 12ème DIM, le 95ème GRDI (douze Hotchkiss H-39 et dix-huit AMD-178D) et la 5ème DINA.

Le 1er Corps d’Armée Polonais (1er CAPol) à combattu durement sur la terre de France même si les combats n’ont pas été aussi médiatisés que ceux pour Reims. Qui dit violents combats dit pertes.

Les deux groupements _antichars et antiaériens_ doivent être regroupés en un groupement de marche. En revanche le Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (GRCA) est toujours là avec des autos blindées Daimler Armoured Car en attendant potentiellement des chars légers.

Le 1er Bataillon du 1er Régiment du Génie Polonais est toujours là pour aménager et détruire.

Le 301ème Régiment d’Artillerie Lourde Polonaise est toujours là avec deux groupes de 155mm et le groupe de 194mm fournit par le 302ème RALPol.

En ce qui concerne les unités de mêlée on trouve le 5ème GRDI Pol avec douze Daimler Dingo et huit AMX-42 qui flanquent/éclairent/appui la 5ème Division d’Infanterie Polonaise (5ème DIP) mais aussi le 6ème GRDI Pol avec le même équipement qui flanque/éclaire/appui la 1ère Division de Grenadiers de la Garde (1ère DGG).

En revanche le 19ème Corps d’Armée (19ème CA) est placé en repos. Oh ce n’est pas les vacances mais au moins les soldats éprouvés par les combats au nord de la Somme ne sont pas en première ligne.

On trouve un 619ème RP très affaiblit, un 19ème GRCA lui aussi très affaiblit avec seulement huit AMX-42, dix AM modèle 1940P et un escadron de motocycliste, le 106ème RALH (qui ne possède plus qu’un groupe de 105L et un groupe de 155L modèle 1945S), le 4ème GRDI (dix FCM-42 et huit AM modèle 1940P), la 15ème DIM, le 80ème GRDI (douze Hotchkiss H-39 et douze AM modèle 1940P) et la 1ère Division Marocaine (1ère DM).

Le Conflit (72) Europe Occidentale (38)

Réserve Générale

Artillerie

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) disposant de deux groupes de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de canons de 155L GPF-T.

Ce régiment est déployé en soutien du 1er Corps d’Armée (1er CA) participe à la défense de Dunkerque. Les hommes seront évacués in extremis avant la chute de la cité de Jean Bart mais les pièces devront être sabotées (certaines seront remises en état par les allemands).

-17ème Régiment Léger d’Artillerie (17ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939. Ce régiment à été déployé en Corse où il perdu l’essentiel de son matériel. Il est donc en cours de reconstitution dans le sud de la France.

-34ème Régiment Léger d’Artillerie (34ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939. Ce régiment était toujours en réserve à la fin du mois de juin.

-43ème Régiment Léger d’Artillerie (43ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939. Suite à l’attaque allemande de l’opération TIGER, le régiment reçoit l’ordre de se déployer à Verdun et de tenir cette ville hautement symbolique.

-184ème régiment d’artillerie lourde tractée (184ème RALT) : trois groupes de deux batteries de 194GPF montés sur affût chenillé Rimailho. Affecté à la 3ème Armée et plus précisément au 24ème CA.

-185ème régiment d’artillerie lourde tractée (185ème RALT) qui dispose de quatre groupes de canons de 155 GPF/GPF-T. Conservé en Réserve Générale.

-188ème régiment d’artillerie lourde tractée (188ème RALT) : quatre groupes de canons de 155 GPF, ce régiment étant affecté à la 4ème Armée plus précisément au 25ème Corps d’Armée (25ème CA)

-Le 190ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée (190ème RALT) est équipé de 4 groupes de 220C16 et est affecté à la 7ème Armée plus précisément au 18ème CA.

-Le 191ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée (191ème RALT) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16. Il est affecté à la 1ère Armée plus précisément le 2ème CA.

-Le 192ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée (192ème RALT) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16. Il est conservé en Réserve Générale.

-Le 194ème Régiment d’Artillerie Lourde (194ème RAL) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16. Il est affecté à la 2ème Armée plus précisément au 5ème CA.

-Le 195ème Régiment d’Artillerie Lourde (195ème RAL) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16. Il est affecté à la 6ème Armée plus précisément au 28ème CA.

-196ème régiment d’artillerie lourde tractée (196ème RALT) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16. Il est conservé en Réserve Générale.

-Le 197ème Régiment d’Artillerie Lourde (197ème RAL) dispose lui aussi de 4 groupes de 220C16 et est conservé en Réserve Générale.

-Le 171ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance (171ème RALGP) dispose de deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR. Il est conservé en Réserve Générale.

-Le 172ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance (172ème RALGP) dispose de deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR. Il est conservé en Réserve Générale.

-Le 173ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance (173ème RALGP) dispose de trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917. Il est conservé en Réserve Générale.

-Le 174ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance (174ème RALGP) dispose de trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917. Il est conservé en Réserve Générale.

-351ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (351ème RALP) dispose de trois groupes de canons de 105L modèle 1936S. Il est affecté à la 8ème Armée plus précisément au 10ème CA.

-355ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (355ème RALP) disposant de trois groupes de trois batteries de quatre canons de 105L modèle 1941T. Il est conservé en Réserve Générale.

-356ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (356ème RALP) disposant de deux groupes de canons de 105L modèle 1941T et un groupe de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard. Ce régiment est affecté à la 9ème Armée plus précisément au 4ème Corps d’Armée.

-357ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (357ème RALP) disposant de trois groupes de canons de 105L modèle 1941T. Il est conservé en Réserve Générale.

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (364ème RALP) disposant de trois groupes de canons de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard.Il est conservé en Réserve Générale.

-370ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (370ème RAVLF) : entretien et aménagement des voies nécessaires au déploiement. Cette unité s’est divisée en détachements rattachés à chaque régiment d’artillerie lourde sur voie ferrée.

-371ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée : 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915 en deux batteries de quatre pièces, 2ème groupe disposant de huit canons de 340mm modèle 1912 en deux batteries de quatre pièces et un 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces. Ce régiment est affecté à la 3ème Armée.

-372ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (372ème RALVF) : 1er groupe équipé de huit obusiers de 400mm modèle 1915 répartis en deux batteries, 2ème groupe équipé de sept canons de 340mm modèle 1912 répartis en deux batteries de deux pièces et une batterie de trois pièces, 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces. Ce régiment est affecté à la 6ème Armée.

-373ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (373ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944. Ce régiment est conservé en Réserve Générale pour une future offensive contre l’Allemagne.

-374ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (374ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944. Ce régiment est affecté au GA n°3 pour couvrir la Ligne Maginot Alpine et empêcher les italiens de forcer les Alpes.

-401ème Régiment Autonome Antichar (401ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Il est affecté à la 7ème Armée et non détaché aux différents corps d’armée pour faire masse.

-402ème Régiment Autonome Antichar (402ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Il est affecté à la 1ère Armée et non détaché aux différents corps d’armée pour faire masse.

-403ème Régiment Autonome Antichar (403ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Ce régiment est affecté à la 3ème Armée et non détaché aux différents corps d’armée pour faire masse.

-404ème Régiment Autonome Antichar (404ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Ce régiment est affecté à la 6ème Armée et non détaché aux différents corps d’armée pour faire massee.

-405ème Régiment Autonome Antichar (405ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Il est conservé en Réserve Générale.

-406ème Régiment Autonome Antichar (406ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm). Il est conservé en Réserve Générale.

Bataillons de chars de Quartier Général

La Réserve Générale comprend également huit bataillons de chars de combat équipés de B-1ter, ultime évolution de la famille B-1 même si l’ARL-44 doit beaucoup aux différentes déclinaisons du B-1.

Ces bataillons ont été créé pour offrir au commandant en chef de l’armée de terre, une réserve de puissance utilisable selon sa seule volonté pour par exemple soutenir une division d’infanterie en phase défensive, renforcer une DLM ou obtenir la percée tant recherchée durant le premier conflit mondial.

Le 70ème BCC est créé en juin 1941, le 71ème BCC en septembre 1941, le 72ème BCC en janvier 1942, le 73ème BCC en avril 1942, le 74ème BCC en juillet 1942, le 75ème BCC en octobre 1942, le 76ème BCC en janvier 1943 et le 77ème BCC en juin 1943.

Ces bataillons vont chacun disposer de 34 B1ter, répartis selon le même modèle que les BCC équipés de chars lourds. On arrive un total de 272 chars en ligne auxquels s’ajoutent 136 chars de réserve dont certains seront ultérieurement détourellés pour remplacer des B1Bis utilisés sans tourelle pour le dépannage.

Les huit bataillons de quartier général étaient encore équipés de B1ter en septembre 1948 bien que leur rééquipement en ARL-44 avait été sérieusement envisagé puis repoussé ultérieurement jusqu’à ce que la guerre paralyse provisoirement tout rééquipement majeur sauf après engagement au combat.

En juin 1949 cette masse reste encore sous les ordres du commandant en chef de l’armée de terre sous la forme de deux groupements blindés, le 1er groupement disposant des 70ème, 72ème, 74ème et 76ème, le 2ème groupement disposant des 71ème, 73ème, 75ème et 77ème BCC.

Après le déclenchement de l’offensive allemande, ces groupements vont être déployés en soutien du GA n°1 et du GA n°2.

Génie

-La Brigade des chemins de fer de Versailles dispose du 5ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Versailles et le 15ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Toul. Le premier va entretenir le réseau attribué au GA n°1 et le second au réseau attribué au GA n°2.

-La Brigade des télégraphistes de Paris dispose du 8ème régiment de sapeurs-télégraphistes à Versailles, le 18ème à Nancy, le 28ème à Montpellier et le 38ème à Montargis.

On trouve également sept régiments de réserve générale, des régiments de sapeurs-mineurs, le 1er stationné à Strasbourg, le 2ème à Metz, le 3ème à Arras, le 4ème à Grenoble, le 6ème à Angers, le 7ème à Avignon et le 10ème à Besançon. Ces régiments vont être en première ligne pour aménager des lignes de défense, construire des ponts, réaliser des coupures et des destructions.

Ces différents régiments vont être chargés de travaux d’infrastructures pour maintenir ou remettre en état routes, ponts, voies de chemins de fer mais vont aussi être chargés de maintenir en état les réseaux de communication et de saboter tout ce qui pouvait être saboté pour ralentir l’ennemi.

Avec les régiments de pionniers, ils vont également aménager de nombreuses positions fortifiées de campagne souvent aidés par des civils qui ne voulaient ou ne pouvaient évacuer.

Train

En ce qui concerne les unités de soutien outre les unités endivisionnées on trouve dans chaque région militaire (au nombre de 17) un groupement de transport du train pouvant en quatre ou cinq rotations transporter une DI à l’aide camions routiers et de camions tout-chemin. Ces groupements qui portent le numéro de leur région militaire se dédoublent à la mobilisation, les nouveaux groupes créés portant le numéro de leur corps d’origine augmenté de cent.

Cela nous donne la situation suivante :

-La 1ère région militaire correspond à la Province d’Ile de France (Paris) et met sur pied les 1er et 101ème groupements de transport du train

-La 2ème région militaire correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) et met sur pied les 2ème et 102ème groupements de transport du train

-La 3ème région militaire correspond à la Province de Normandie (Rouen) et met sur pied les 3ème et 103ème groupements de transport du train

-La 4ème région militaire correspond à la Province de Bretagne (Nantes) et met sur pied les 4ème et 104ème groupements de transport du train

-La 5ème région militaire correspond à la Province du Poitou (Poitiers) et met sur pied les 5ème et 105ème groupements de transport du train

-La 6ème région militaire correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) et met sur pied les 6ème et 106ème groupements de transport du train

-La 7ème région militaire correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) et met sur pied les 7ème et 107ème groupements de transport du train

-La 8ème région militaire correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) et met sur pied les 8ème et 108ème groupements de transport du train

-La 9ème région militaire correspond à la Province de Provence (Marseille) et met sur pied les 9ème et 109ème groupements de transport du train

-La 10ème région militaire correspond à la Province Alpine (Grenoble) et met sur pied les 10ème et 110ème groupements de transport du train

-La 11ème région militaire correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) et met sur pied les 11ème et 111ème groupements de transport du train

-La 12ème région militaire correspond à la Province de Bourgogne (Dijon) et met sur pied les 12ème et 112ème groupements de transport du train

-La 13ème région militaire correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) et met sur pied les 13ème et 113ème groupements de transport du train

-La 14ème région militaire correspond à la Province du Val de Loire (Tours) et met sur pied les 14ème et 114ème groupements de transport du train

-La 15ème région militaire correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) et met sur pied les 15ème et 115ème groupements de transport du train

-La 16ème région militaire correspond à la Province d’Alsace (Strasbourg) et met sur pied les 16ème et 116ème groupements de transport du train

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) et met sur pied les 17ème et 117ème groupements de transport du train

Le Conflit (47) Europe Occidentale (13)

Réserve Générale

Dans cette partie je vais parler des régiments d’artillerie et des unités du génie qui ne sont pas affectés à des corps d’armée mais à la disposition du général Ganelon, chef d’état-major de l’armée de terre et vu par certains comme une simple «créature» du général Villeneuve.

Ces régiments forment donc une «réserve de feu» destinée soit à renforcer les unités d’artillerie de corps d’armée (Artillerie Lourde de Corps d’Armée ALCA) ou de former le poing d’une offensive majeure contre l’Allemagne ou l’Italie (voir scénario catastrophe l’Espagne).

Après la mobilisation, la Réserve Générale comprend les régiments suivants :

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) disposant de deux groupes de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de canons de 155mm GPF-T.

-17ème Régiment Léger d’Artillerie (17ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-34ème Régiment Léger d’Artillerie (34ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-43ème Régiment Léger d’Artillerie (43ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-184ème régiment d’artillerie lourde tractée : il dispose de trois groupes de deux batteries de 194GPF montés sur affût chenillé Rimailho.

-185ème régiment d’artillerie lourde tractée : quatre groupes de canons de 155 GPF/GPF-T

-188ème régiment d’artillerie lourde tractée : quatre groupes de canons de 155 GPF.

-190ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-191ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 16

-Le 192ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 194ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 195ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-196ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 197ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 171ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR.

-Le 172ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR.

-Le 173ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917

-Le 174ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917

-351ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (351ème RALP) :trois groupes équipés de canons de 105L modèle 1936S

-355ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (355ème RALP) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 105L modèle 1941T

-356ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (356ème RALP) : deux groupes de canons de 105L modèle 1941T et un groupe de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard

-357ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (357ème RALP) : trois groupes de canons de 105L modèle 1941T

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (364ème RALP) : trois groupes de canons de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard.

-370ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (370ème RAVLF) : entretien et aménagement des voies nécessaires.

-371ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (371ème RALVF : 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915 en deux batteries de quatre pièces, 2ème groupe disposant de huit canons de 340mm modèle 1912 en deux batteries de quatre pièces et un 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces.

-372ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (372ème RALVF) : 1er groupe équipé de huit obusiers de 400mm modèle 1915 répartis en deux batteries, 2ème groupe équipé de sept canons de 340mm modèle 1912 répartis en deux batteries de deux pièces et une batterie de trois pièces, 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces.

-373ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (373ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944

-374ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (374ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944

-401ème Régiment Autonome Antichar (401ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-402ème Régiment Autonome Antichar (402ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-403ème Régiment Autonome Antichar (403ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-404ème Régiment Autonome Antichar (404ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-405ème Régiment Autonome Antichar (405ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-406ème Régiment Autonome Antichar (406ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

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La Réserve Générale comprend également huit bataillons de chars de combat équipés de B-1ter, ultime évolution de la famille B-1.

Ces bataillons ont été créé pour offrir au commandant en chef de l’armée de terre, une réserve de puissance utilisable selon sa seule volonté pour par exemple soutenir une division d’infanterie en phase défensive, renforcer une DLM ou obtenir la percée tant recherchée durant le premier conflit mondial.

Le 70ème BCC est créé en juin 1941, le 71ème BCC en septembre 1941, le 72ème BCC en janvier 1942, le 73ème BCC en avril 1942, le 74ème BCC en juillet 1942, le 75ème BCC en octobre 1942, le 76ème BCC en janvier 1943 et le 77ème BCC en juin 1943.

Ces bataillons vont chacun disposer de 34 B1ter, répartis selon le même modèle que les BCC équipés de chars lourds. On arrive un total de 272 chars en ligne auxquels s’ajoutent 136 chars de réserve dont certains seront ultérieurement détourellés pour remplacer des B1bis utilisés sans tourelle pour le dépannage.

Les huit bataillons de quartier général étaient encore équipés de B1ter en septembre 1948 bien que leur rééquipement en ARL-44 avait été sérieusement envisagé puis repoussé ultérieurement jusqu’à ce que la guerre paralyse provisoirement tout rééquipement majeur sauf après engagement au combat.

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La Réserve Générale comprend également des unités du génie, des unités qui complètent les unités endivisionnées :

-La Brigade des chemins de fer de Versailles dispose du 5ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Versailles et le 15ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Toul.

-La Brigade des télégraphistes de Paris dispose du 8ème régiment de sapeurs-télégraphistes à Versailles, le 18ème à Nancy, le 28ème à Montpellier et le 38ème à Montargis.

On trouve également sept régiments de réserve générale, des régiments de sapeurs-mineurs, le 1er stationné à Strasbourg, le 2ème à Metz, le 3ème à Arras, le 4ème à Grenoble, le 6ème à Angers, le 7ème à Avignon et le 10ème à Besançon.

En ce qui concerne les unités de soutien outre les unités endivisionnées on trouve dans chaque région militaire (au nombre de 17) un groupement de transport du train pouvant en quatre ou cinq rotations transporter une DI à l’aide camions routiers et de camions tout-chemin. Ces groupements qui portent le numéro de leur région militaire se dédoublent à la mobilisation, les nouveaux groupes créés portant le numéro de leur corps d’origine augmenté de cent.

Cela nous donne la situation suivante :

-La 1ère région militaire correspond à la Province d’Ile de France (Paris) et met sur pied les 1er et 101ème groupements de transport du train

-La 2ème région militaire correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) et met sur pied les 2ème et 102ème groupements de transport du train

-La 3ème région militaire correspond à la Province de Normandie (Rouen) et met sur pied les 3ème et 103ème groupements de transport du train

-La 4ème région militaire correspond à la Province de Bretagne (Nantes) et met sur pied les 4ème et 104ème groupements de transport du train

-La 5ème région militaire correspond à la Province du Poitou (Poitiers) et met sur pied les 5ème et 105ème groupements de transport du train

-La 6ème région militaire correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) et met sur pied les 6ème et 106ème groupements de transport du train

-La 7ème région militaire correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) et met sur pied les 7ème et 107ème groupements de transport du train

-La 8ème région militaire correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) et met sur pied les 8ème et 108ème groupements de transport du train

-La 9ème région militaire correspond à la Province de Provence (Marseille) et met sur pied les 9ème et 109ème groupements de transport du train

-La 10ème région militaire correspond à la Province Alpine (Grenoble) et met sur pied les 10ème et 110ème groupements de transport du train

-La 11ème région militaire correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) et met sur pied les 11ème et 111ème groupements de transport du train

-La 12ème région militaire correspond à la Province de Bourgogne (Dijon) et met sur pied les 12ème et 112ème groupements de transport du train

-La 13ème région militaire correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) et met sur pied les 13ème et 113ème groupements de transport du train

-La 14ème région militaire correspond à la Province du Val de Loire (Tours) et met sur pied les 14ème et 114ème groupements de transport du train

-La 15ème région militaire correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) et met sur pied les 15ème et 115ème groupements de transport du train

-La 16ème région militaire correspond à la Province d’Alsace (Strasbourg) et met sur pied les 16ème et 116ème groupements de transport du train

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) et met sur pied les 17ème et 117ème groupements de transport du train

Mitteleuropa Balkans (212) Slovaquie (6)

ARMEE DE TERRE SLOVAQUE

Une histoire militaire des tchèques et des slovaques

Si l’armée tchécoslovaque voit le jour en 1918 cela ne signifie pas que l’histoire martiale des tchèques et des slovaques à commencé à la fin du premier conflit mondial, elle est bien plus ancienne. Comme je manque de sources ce sera forcément un balayage très grossier.

Armée Noire

Les armées permanentes apparaissent à la fin du Moyen-Age. Parmi les pionniers nous trouvons la France de l’universelle aragne (Louis XI) et la Hongrie de Mathias Corvin et son Armée Noire car portant des armures sombres.

Cette armée à l’existence éphémère (1458-1494) comprenait à l’origine 6 à 8000 mercenaires puis 15 à 2000, les effectifs maximum étant atteint en 1485 avec 20000 cavaliers et 8000 fantassins. Elle était composée essentiellement de tchèques, d’allemands, de serbes, de polonais et de hongrois.

Armée du Saint-Empire

L’Armée du Saint-Empire en version originale Reichsheer voit le jour en 1422 et disparaît en 1803 quand le Saint Empire Romain Germanique disparaît au profit de l’Empire d’Autriche. Elle est composée de contingents du Saint-Empire dont la mobilisation doit être votée par la Diète Impériale. A noter que l’empereur possédait sa propre armée (Kaiserliche Armee).

En 1681 le Cercle d’Autriche qui incluait la Bohème devait fournir 2522 cavaliers et 5507 fantassins.

La mobilisation de cette armée est difficile car les Etats membres de l’Empire qui depuis la paix de Westphalie (1648) peuvent lever leurs propres unités renaclent à les laisser à l’empire et quand c’était le cas les unités étaient de piètre qualité.

En 1702 à la Diète de Ratisbonne dans le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne le projet d’une armée impériale permanente est rejettée.

Armée commune, armées territoriales autrichiennes et hongroises

Armée territoriale hongroise en 1918

Jusqu’à l’implosion de l’Autriche-Hongrie il n’existait pas d’unités tchèques ou d’unités slovaques spécifiques probablement pour éviter qu’ils ne servent de creuset à une révolte nationale. Les tchèques et les slovaques servaient donc dans l’armée commune ou dans les armées territoriales de Transleithanie et de Cisleithanie.

La Gemeinsanne Armee (Armée Commune) voit le jour le 15 mars 1867 suite au compromis austro-hongrois. Elle est aussi connue après sa disparition sous le nom de KüK Armee et de Csaszari es kiralyi hadsereg.

Les tchèques et les slovaques font partie sans nul doute des 57 régiments allemands pour les premiers et des 45 régiments hongrois pour les seconds. Même topo au sein des 15 régiments de dragons impériaux et royaux, des 16 régiments de hussards impériaux et royaux et des 11 régiments de uhlans impériaux et royaux.

En juin 1914 l’armée commune c’est seize corps d’armée, quarante-neuf divisions d’infanterie représentant 76 brigades d’infanterie et 14 brigades de montagne, huit divisions de cavalerie soit seize brigades montées.

L’armée commune c’est un total de 102 régiments d’infanterie à quatre bataillons chacun, quatre régiments bosniens à quatre bataillons, quatre régiments de fusiliers du Tyrol à quatre bataillons chacun, trente deux bataillons de fusiliers et un bataillon de fusiliers bosniens.

L’artillerie c’est quarante-deux régiments d’artillerie de campagne, onze régiments d’obusiers de campagne, onze bataillons d’artillerie hippomobile, quatorze bataillons d’obusiers lourds, onze régiments d’artillerie de montagne, six régiments d’artillerie de forteresse, huit puis dix bataillons indépendants d’artillerie de forteresse.

La langue de commandement est l’allemand mais comme les régiments sont rarement pour ne pas dire jamais homogènes les officiers et surtout les sous-officiers doivent connaître les langues des hommes du rang.

On trouve également des tchèques et des slovaques au sein de l’armée territoriale hongroise ou Honved ainsi que dans l’armée territoriale impériale-royale autrichienne (K.k Landwehr).

L’armée royale hongroise complétait l’armée commune. En dépit de son caractère territorial elle était mieux équipée que l’armée commune pour la simple et bonne raison que si les hongrois étaient réticents à financer la Gemeinsanne Armee en revanche l’armée territoriale succédané d’une armée hongroise indépendante c’était différent…… .

Cette armée s’appuie sur six districts dont deux nous concernent plus particulèrement, le troisième district qui couvre la région de Kosice et le quatrième qui couvre la région de Bratislava.

Elle comprend deux divisions d’infanterie à deux brigades chacune, deux divisions de cavalerie à deux brigades chacune, douze brigades indépendantes d’infanterie ce qui représente au total trente-deux régiments d’infanterie, dix régiments de hussards, huit régiments d’artillerie de campagne et un bataillon d’artillerie hippomobile.

A Kassa sont stationnées la 77ème brigade indépendante d’infanterie ainsi que la 24ème brigade de cavalerie de la 11ème division de cavalerie et le 3ème régiment d’artillerie. A Pozsony (Presbourg/Bratislava) est stationnée la 73ème brigade d’infanterie.

Les légions tchécoslovaques

Sous ce terme figure différentes unités composées de volontaires et d’anciens prisonniers de guerre qui ont combattu aux côtés des alliés que ce soit sur le front français, sur le front italien et surtout sur le front russe. Leur but ultime est d’obtenir un Etat Tchéco-Slovaque. Les effectifs ne sont pas négligeables puisqu’on tourne autour de 100000 hommes.

La Légion tchécoslovaque en Russie

Commençons par la plus importante, la légion tchécoslovaque en Russie. Le 5 août 1914 la Stavka autorise la création d’une unité composée de tchèques et de slovaques vivant dans l’Empire russe, cette unité étant appelée les Compagnons Tchèques soit en version originale Ceska Druzina.

L’unité est opérationnelle en octobre 1914 et rattachée à la 3ème Armée. Elle est utilisée comme unité de choc en menant des patrouilles, en capturant des prisonniers pour interrogatoires et au nettoyage des tranchées.

Pour augmenter les effectifs de l’unité, la Russie autorise le recrutement dans les camps de prisonniers avant de finalement rétropédaler du moins officiellement car localement c’était une tout autre histoire.

Début 1916 la Druzina devient le 1er régiment de fusiliers tchéco-slovaque. Toujours en 1916 deux autres régiments sont créés permettant la mise sur pied d’une Brigade de fusiliers Tchéco-Slovaques soit en version originale Ceskoslovenska strelecka brigada. Cette unité se distingue durant l’offensive Kerensky au cours de la Bataille de Zborov (1er-2 juillet 1917).

La brigade tchéco-slovaque est ici engagée pour la première fois en unité constituée. Elle parvient à percer le dispositif germano-autrichien mais si ce succès à été militairement limitée en revanche sur le plan politique, diplomatique et de propagande les bénéfices ont été énormes.

C’est cet événement qui permet officiellement le recrutement des tchèques et des slovaques au sein des camps de prisonniers. Un quatrième régiment s’ajoute à la brigade, brigade qui devient la 1ère Division du Corps Tchécoslovaque en Russie (Ceskoslovensky sbor na Rusi) aussi connue sous le nom de Ceskoslovenska legie (Légion Etrangère). Une deuxième division à quatre régiments est créé en octobre 1917 portant les effectifs en 1918 à environ 40000 hommes.

En novembre 2017 à lieu la Révolution d’Octobre. Le président du Conseil National Tchécoslovaque Tomas Masaryk présent en Russie décide d’évacuer la Légion Tchécoslovaque de Russie pour qu’elle continue à combattre en France. L’évacuation doit se faire depuis Vladivostok ce qui impose de traverser toute la Russie !

Les bolchéviques donnent leur accord en février 1918 mais le 18 février les allemands lancent l’opération FAUSTCHLAG, l’ultime offensive à l’est, une véritable promenade de santé. Les tchécoslovaques doivent combattre les allemands pour évacuer.

Un accord est trouvé avec le gouvernement bolchévique le 25 mars 1918 mais doivent céder une partie de leurs armes. Des tensions réciproques se font jour, les partisans de Lénine soupçonnant les tchécoslovaques d’aider les Blancs alors que les tchécoslovaques soupçonnent les bolcheviques d’envoyer des communistes tchèques pour semer la zizanie. En mai 1918 ils traversent la Russie entre Penza et Vladivostok.

Le 14 mai 1918 ont lieu à Tchelyabinsk des affrontements entre tchécoslovaques qui allaient vers l’est et anciens prisonniers de guerre magyars qui allaient vers l’ouest. Trortsky ordonne le désarmement des légionnaires tchéco-slovaques mais ces derniers refusent et vont tailler leur chemin à coup de fusil, parvennant à contrôler Vladivostok à la fin du mois de juin.

A la mi-juillet ils contrôlent la portion Samara-Irkutsk du Transsibérien. En septembre tous les bolcheviques ont été chassés du Transsibérien. Approchant Iekaterinbourg, ils provoquent indirectement l’exécution de la famille impériale.

Les alliés interviennent à Vladivostok pour permettre l’évacuation des tchèques et des slovaques non sans arrières pensées. 70000 japonais, 829 britanniques, 1400 italiens, 5002 américains et 107 français.

Les victoires tchécoslovaques vont clairement contribuer à la reconnaissance d’un Etat Tchéco-Slovaque indépendant même si on peut se demander si il y avait une autre alternative.

La première guerre mondiale étant en passe de se terminer, la Légion Tchécoslovaque va participer officiellement à la guerre civile russe aux côtés des Blancs avec des effectifs qui sont passés à 61000 hommes.

Le 28 octobre 1918 l’indépendance tchécoslovaque est officiellement proclamée à Prague ce qui donne envie aux légionnaires de rentrer au pays. Ils sont d’autant plus impatients que le 18 novembre 1918 le gouvernement provisoire de toutes les russies à été renversé par l’amiral Kolchak.

Durant l’hiver 1918/1919 ils défendent le Transsibérien vital pour le ravitaillement des armées blanches. Cette mission est menée par les tchécoslovaques appuyés par d’anciens prisonniers de guerre polonais, roumains et yougoslaves.

Le 14 novembre 1919 Omsk la capitale de l’amiral Kolchak tombe aux mains des bolcheviques. C’est alors une fuite éperdue vers l’est de tous ceux qui ont à craindre des nouvelles autorités. Les tchécoslovaques sont neutres, refusant de protéger l’amiral Kolchak et le livrant même aux SR (Socialistes Révolutionnaires).

Un armistice est signé entre les tchécoslovaques et la 5ème armée Rouge le 7 février 1920. les tchèques et les slovaques peuvent rallier Vladivostok en laissant l’or impérial. Le même jour l’amiral Kolchak est exécuté.

Les tchécoslovaques sont enfin évacués entre mars et septembre 1920. Au total 67739 personnes sont évacuées dont 56455 soldats, 3004 officiers, 6714 civils 1716 femmes 717 enfants 1935 étrangers et 198 autres. Ces hommes vont former le cœur de la nouvelle Armée Tchécoslovaque. 4112 tchécoslovaques ont été tués (première guerre mondiale et guerre civile russe) sans compter les disparus et les déserteurs.

Légion Tchécoslovaque en France

Les tchèques et les slovaques souhaitent s’engager le font au travers de la Légion Etrangère. Le 31 août 1914, la 1ère compagnie du 2ème Régiment Etranger d’Infanterie est créée à Bayonne avec essentiellement des tchèques. Elle se distingue à Arras en 1915 mais suite à de lourdes pertes elle est dissoute et les effectifs dispersés.

De nouvelles unités sont créées par un décret du gouvernement français le 19 décembre 1917. En janvier 1918 le 21ème régiment de fusiliers tchécoslovaque voit le jour à Cognac avec d’anciens prisonniers de guerre et des volontaires venus des Etats-Unis. En mai le 22ème régiment est créé, ces deux régiments intégrant la 53ème division d’infanterie qui va combattre d’abord en Haute-Alsace puis en Champagne et en Argonne. Au total 650 tchéco-slovaques sont morts au combat sous uniforme français.

Légion Tchécoslovaque en Italie

Les tchèques et les slovaques ont aussi combattu sur le front italien. En janvier 1918 le quartier général de la 6ème Armée donne son accord pour créer des escadrons de reconnaissance en recrutant parmi les prisonniers de guerre slaves et plus généralement tchèques et slovaques. Ce sont les Esploratori Cecoslovacchi (Explorateurs Tchécoslovaques).

Ces escadrons d’éclaireurs sont regroupés en septembre 1918 au sein du 39ème régiment de la Légion Tchécoslovaque d’Italie.

Entre-temps (avril/mai 1918), cinq régiments sont créés le 31ème RI à Pérouse, le 32ème RI à Assisi, le 33ème RI à Foligno, le 34ème RI à Spaleto et le 35ème RI formé en octobre 1918.

Les unités forment deux divisions, la VI. Division avec les 31ème, 32ème et 35ème alors que la VII. Division avec les 33ème, 34ème et 39ème RI soit un total de 25000 hommes.

Les unités tchécoslovaques vont combattre sur la Piave mais sont en réserve lors de la bataille de Vittorio Veneto.

Le 8 décembre 1918 Tomas Masaryk, le roi Victor-Emmanuel III, le président du conseil Orlando et le commandant en chef Armando Diaz passent en revue les unités tchécoslovaques avant leur rapatriement qui à lieu en 1919, l’unité ralliant la Slovaquie pour combattre les hongrois dans un après-guerre aussi trouble qu’incertain.

En juillet 1919 le général Pellé à la tête d’une mission militaire française remplace le général Piccione. Cette mission doit organiser l’armée tchécoslovaque en combinant unités locales et unités ayant combattu à l’étranger.

Ces unités vont se montrer instables et source de troubles, combattant les socialistes, les allemands des Sudètes et les juifs. Ils dégradent les monuments habsbourgeois et réclament la dictature de Masaryk.

Dominions (80) Australie (24)

ROYAL AUSTRALIAN AIR FORCE (RAAF)

Historique

Les prémices : l’Australian Flying Corps (AFC)

L’avion apparaît en 1903 après le premier vol des frères Orville et Wilbur Wright à Kitty Hawk (Caroline du Nord) et très vite les militaires se disent que ce drôle d’engin pourrait jouer son rôle et notamment voir de l’autre côté de la colline et dissiper ce que Clausewitz à appelé le «brouillard de guerre».

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Dominions (45) Afrique du Sud (10)

L’Armée sud-africaine dans le premier conflit mondial

Prelude

Louis_Botha_statue

statue de Louis Botha

Quand le premier conflit mondial éclate, le général Louis Botha, premier ministre sud-africain et ancien combattant boer de la deuxième guerre anglo-boer décide de se ranger du côté des britanniques au grand dam des boers les plus nationalistes qui ont du mal à digérer l’idée de se battre aux côtés de ceux les ayant vaincus douze ans plus tôt dans les conditions que l’on sait.

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Dominions (22) Canada (22)

L’armée canadienne dans le premier conflit mondial

Quand le premier conflit mondial éclate, le Canada n’aligne que 3110 hommes au sein de la milice d’active permanente. Impossible de l’engager en Europe alors que le Canada s’est déclaré en état de guerre avec l’Allemagne dès le 5 août 1914.

Comme la conscription est une bombe politique (acceptable par les anglophones, repoussoir absolu pour les francophones), le gouvernement conservateur décide de faire confiance au volontariat. Comme dans tous les pays les premiers jours voient les volontaires se précipiter aux bureaux de recrutement.

Un premier contingent de 30000 hommes est envoyé dès le mois d’octobre en France après avoir été entraîné au camp de Valcartier à Québec.

Avec le seul volontariat, cinq divisions vont être mises sur pied mais devant les pertes, la conscription devra être mise sur pied en 1917, une mesure globalement acceptée au Canada anglophone mais particulièrement impopulaire au Québec d’autant que les officiers anglophones n’hésitaient pas à mépriser, houspiller leurs soldats francophones.

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Membres du corps expéditionnaire canadien dans la province d’Alberta en 1914

Ces volontaires forment le Canadian Expeditionnary Force (CFE) pendant que la Permanent Active Militia (PAM) devient la Permanente Force (PF), la NPAM conservant son nom.

Tout comme les autres dominions, le premier conflit mondial est un révélateur de l’identité nationale canadienne. Pas étonnant quand un pays perd 10% de ses mobilisés dans un conflit qui concernait davantage l’ancienne métropole coloniale que le Canada lui même.

Aux soldats s’ajoutent 3000 canadiennes qui servent comme infirmières. En ce qui concerne les minorités, il faudra attendre 1916 pour que les Noirs soient autorisés à s’engager, les amérindiens pouvant le faire dès 1915.

Le baptême du feu des troupes canadiennes à lieu lors de la bataille de Neuve-Chapelle où ils doivent couvrir l’avancée de la 1ère Armée britannique mais cette dernière peine à percer.

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Les soldats canadiens ne vont pas tarder à connaitre l’horreur des tranchées

Les troupes canadiennes comprennent très vite qu’un bombardement d’artillerie aussi massif et prolongé soit-il ne peut pas forcément venir à bout d’un réseau de tranchées et de barbelées. Les assauts frontaux vont être aussi coûteux qu’inefficaces mais avant l’apparition du char y-avait-il une réelle alternative ?

En avril 1915, la 1ère division canadienne est envoyée en renfort en Belgique sur le saillant d’Ypres et à son corps défendant va être témoin de la première utilisation avérée des gaz de combat.

Le 22 avril 1915 après la préparation d’artillerie, 160 tonnes de dichlore sont lâchées sur les lignes alliées, entraînant un mouvement de panique, péniblement contenu. Le 24 avril 1915 les canadiens sont clairement visés subissant des pertes épouvantablement lourdes avec 6000 hommes hors de combat dont 2000 morts. Les canucks par leur résistance acharnée vont acquérir une réputation de durs à cuir.

Le pire était cependant à venir avec les combats sur la Somme. Les alliés avaient prévu d’attaquer sur tous les fronts. L’attaque allemande sur Verdun lancée le 21 février 1916 bouscule les plans alliés et l’offensive britannique n’est lancée que le 1er juillet 1916.

Les français espèrent que cette attaque va soulager la pression allemande à Verdun mais lors du premier jour de l’offensive, 57550 hommes sont mis hors de combat.

Le régiment royal de Terre-Neuve (qui à l’époque n’appartenait pas à la confédération canadienne) fût anéanti dès les premières heures de l’offensive (801 soldats tués et blessés _respectivement 255 morts 386 blessés et 91 disparus_sur 865).

Du 3 septembre au 18 novembre 1916, le 22ème régiment d’infanterie (composé de canadiens francophones) intégré à la 4ème division canadienne est engagé, s’emparant du village de Courcellete qu’ils conservent en dépit de violentes contre-attaques allemandes. Quand s’achève la bataille de la Somme, 24029 soldats canadiens ont été tués et blessés.

En 1917 les français décident d’attaquer dans l’Aisne dans la région du Chemin des Dames. Pour attirer ailleurs les réserves allemandes, les britanniques doivent lancer une attaque de diversion dans la région d’Arras.

Vimy_Memorial

Monument de la crète de Vimy. Ce monument fût sévèrement endommagé pendant le second conflit mondial. Repris par les canadiens, les combats furent d’une violence rarement vue sur le front occidental, un prisonnier allemand racontant que les soldats canadiens étaient comme « possédés » lors des combats pour ce monument

Le Corps Canadien doit s’emparer d’une crête dont le nom est devenu dans la mythologie militaire canadienne l’égal de la Marne ou de Verdun pour nous : Vimy. L’attaque commence le 9 avril 1917 après une minutieuse préparation.

Au barrage massif et indistinct qui à vite montré ses limites les canadiens préfèrent un barrage roulant qui avance au rythme des troupes pour protéger leur progression. De plus chaque soldat apprend la composition de son secteur pour éviter les mauvaises surprises. Les quatre divisions s’emparent de la crête en fin de journée non sans pertes (3598 tués, 10602 blessés sur 30000 hommes engagés).

La même année un autre lieu fait son entrée dans la mythologie et la martyrologie canadienne, un village des Flandres belges appelé Passchendaele. Appelée officiellement troisième bataille d’Ypres, elle à lieu de juillet à novembre 1917.

C’est la conséquence de la bataille de Vimy. Le maréchal Haig souhaite couper les lignes de chemin de fer allemandes et détruire les bases sous-marines allemandes implantées sur la côte belge. Le 30 octobre, le Corps canadien relève le corps d’armée australo-néo zélandais qui avait subit de lourdes pertes.

Le général Currie proteste estimant qu’une attaque dans un secteur aussi boueux est une folie et n’aura que pour conséquence que des pertes abominablement lourdes mais Butcher Haig n’y entend rien. Le général Currie doit s’incliner mais prévient que les canadiens vont subir des pertes très lourdes soit 16000 hommes. Il aura tort puisqu’il n’y aura que 15654 soldats mis hors de combat.

Le barrage d’artillerie massif met non seulement la puce à l’oreille des allemands mais en plus les cratères d’obus se remplissent d’eau. Les canadiens toujours appuyés par les australiens et les néo-zélandais subissent de lourdes pertes pour une avancée dérisoire avec 100000 hommes hors de combat toutes unités confondues ! Le village de Passchendaele est finalement pris le 6 novembre 1917 après l’envoi de nombreux renforts.

L’armée canadienne participe également à l’offensive des 100 jours au printemps et à l’été 1918, une succession d’attaques sur l’ensemble du front, une version archaïque de l’art opératif. Au lieu d’une seule attaque massive on multiplie les attaques pour fragiliser le front, pour empêcher l’ennemi de déplacer ses réserves jusqu’à aboutir à la percée que l’on recherche depuis la fin de 1914.

Les canadiens attaquent la région d’Amiens en compagnie de troupes françaises, britanniques et australiennes le 8 août 1918, le fameux «jour noir de l’armée allemande» selon Ludendorff. Après une puissante préparation d’artillerie et l’assaut de 420 chars, les fantassins montent à l’assaut, 10000 canucks faisant partie des troupes d’assaut.

Le premier jour les unités canadiennes engagées entre Hougues et Villers-Bretonneux ont avancé de 13 kilomètres contre 11 pour les australiens, 8 pour les français et 3 pour les britanniques. Côté allemand, 27000 hommes ont été tués, blessés et faits prisonniers, 400 canons, des centaines de mortiers et de mitrailleuses sont capturés. A lui seul le Corps canadien à fait 5033 prisonniers mais pour la perte de 4000 hommes.

Une fois la percée à Amiens acquise, les troupes canadiennes sont de retour dans la région d’Arras avec pour objectif de percer la ligne Hindenburg. Entre le 26 août et le 2 septembre, le Corps Canadien multiplie les attaques vers le canal du Nord. La percée ne sera acquise que le 27 septembre et le 11 octobre les canadiens remportent un succès décisif lors de la bataille de Cambrai.

Les troupes canadiennes marchent vers Mons, une avancée qui n’est pas un chemin pavé de roses avec la perte de 46000 hommes. Le dernier soldat canadien tombé au champ d’honneur George Lawrence Price est tué seulement deux minutes avant l’entrée en vigueur de l’armistice de Rethondes qui devient effectif le 11 novembre 1918 à 11h.

D’une guerre à l’autre : évolution et réforme d’une jeune armée

La Canadian Expeditionnary Force (CEF) ne survit pas au premier conflit mondial. Il est dissous après l’Armistice. La milice d’active et la milice de réserve est réorganisée suite au rapport du comité Otter. On préserve l’histoire et les traditions mais la numérotation des régiments est totalement bouleversée.

Quelques régiments échappent à ce nettoyage par le vide. On trouve le 1er régiment de hussards (1st Hussars), le 22ème régiment royal (Royal 22nd Regiment) issu du 22nd (Canadien Français) Battalion,CEF), le 48ème régiment de highlanders du Canada (48th Highlanders of Canada issu du 48th Battalion [Highlanders]), un corps de mitrailleurs est également créé succédant à un corps créé au sein de la CEF.

En 1936, la Non-Permanent Active Militia (NPAM) voit la création de six bataillon de chars, bataillons issus de la transformation de bataillons d’infanterie. La même année, le corps des mitrailleurs est dissous, les unités d’infanterie réorganisées avec trois types d’unité : fusilier ou rifle, mitrailleur ou machine gun, chars ou tank.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, le Canada annonce sa volonté de mettre sur pied un corps expéditionnaire destiné à combattre en France mais ce nouveau CEF n’aura qu’une existence éphémère, le conflit se terminant le 15 décembre 1939.

Des soldats canadiens ont rallié la France pour préparer l’arrivée de troupes en masse (plusieurs divisions) mais ces travaux se révéleront initialement inutiles.

En novembre 1940, la milice permanente devient la Canadian Army, la NPAM devenant la Canadian Army (Reserve). En 1944 elle reçoit le qualificatif de royal même si il était souvent omi.

Entre 1940 et 1948, la Canadian Army va moderniser ses forces, tirant les leçons de la courte guerre de Pologne qui à révélé un grand nombre de faiblesses en terme d’équipement et d’entrainement.

La division fait sa réapparition mais selon une forme étrange. Si deux divisions blindées sont créés en temps de paix, les divisions d’infanterie sont des squelettes, des unités fantômes qui ne sont activées que pour des manœuvres. Des plans de mobilisation sont dressés en comptant sur de nombreux volontaires comme en 1914.

Les divisions canadiennes sont organisées selon le même modèle que les divisions britanniques, leur équipement est semblable. Au contact des américains et des français, les structures évolueront, les canadiens se montrant plus souple dans l’assimilation du retour d’expérience du conflit.

A l’été 1948 il devient évident que le conflit est proche, que c’est une question de semaines voir de mois pour que le monde s’embrase à nouveau. Le 7 juillet 1948 décision est prise d’activer les 1st et 2nd Canadian Division.

En dépit de cette précaution les deux divisions sont loin d’être opérationnelles quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948. Le personnel entraîné manque tout comme les armes et l’équipement.

Au début du mois d’août on étudie la possibilité de lever deux autres divisions blindées. C’est en théorie faisable mais il faudra attendre le 7 septembre 1948 pour que la décision de créer les 3rd et 4th Canadian Armoured Division.

D’autres unités indépendantes sont également levées (artillerie, génie, services) tandis qu’on prépare la levée de nouvelles divisions d’infanterie en profitant d’un fort volontariat dans toutes les couches de la société qu’il s’agisse des anglophones impatient de défendre l’Empire, de francophones voulant prouver aux « angliches » qu’ils sont aussi canadiens qu’eux, des métis, des améridiens et des noirs qui espèrent une amélioration de leur situation une fois le conflit terminé.

Dominions (5) Canada (5)

Le XIXème Siècle Canadien (1867-1914)

Dominion Canada

Dominion et expansion : «la frontière» canadienne

En 1861, l’Amérique du Nord Britannique compte 3.2 millions d’habitants. L’idée d’autonomie fait son chemin alors que l’idée d’une nation canadienne émerge peu à peu peut être en raison de la guerre de Sécession qui vient d’éclater aux Etats-Unis.

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Grande Bretagne (76) Armée de terre (1)

ARMEE DE TERRE (BRITISH ARMY)

Avant-Propos

L’armée de terre britannique ou British Army est la composante terre des forces armées britanniques placée sous le commandement du War Office remplacé en 1964 par le Ministry of Defence.

Longtemps connu sous le simple nom d’Army, l’armée de terre se dote d’une force de réserve en 1908 appelée Territorial Army ce qui fait que l’armée d’active sera désormais connu sous le nom de Regular Army.

Armée d’un territoire insulaire, l’armée de terre britannique à été rarement l’armée dominante en terme d’effectifs par rapport à la toute puissante Royal Navy.

Il fallait une menace continentale pour que l’armée de terre britannique devienne une armée importante en termes d’effectifs. Ce fût le cas au début du 18ème pour lutter contre Louis XIV, au 19ème siècle contre Napoléon et au 20ème siècle pour les deux guerres mondiales.

Depuis 1954 et la fin du second conflit mondial, les effectifs sont plus importants avec notamment le déploiement permanent de troupes sur le Continent.

Une brève histoire

Prémices

C’est seulement en 1660 que l’armée de terre britannique devient une armée permanente. Jusque là on utilisait des systèmes de milices. A chaque menace le Parlement devait voter des crédits pour lever des troupes ce qui était l’occasion de négociations interminables entre le roi et le parlement.

A cela s’ajoutait la crainte que la monarchie devienne absolutiste, crainte qui fût à l’origine d’une guerre civile qui permis à la Grande Bretagne de connaître sa première et seule expérience républicaine.

Elle fût déployée sur le continent au cours du 18ème siècle pour s’opposer à l’expansionisme français et pour maintenir l’équilibre des puissances sur le continent, l’alpha et l’omega de la politique étrangère britannique. Cet engagement sur le continent répondait au fait que les monarques anglais jusqu’à Victoria étaient prince de Hanovre.

Au 19ème siècle, elle va participer à la lutte contre Napoléon même si l’apport de Londres à été bien davantage financier qu’humain.

Armée de volontaires, la British Army participe également à la conquête du premier Empire colonial du monde.

A noter que si dans l’armée française la cavalerie est considérée comme l’arme la plus prestigieuse attirant les meilleurs officiers, dans l’armée britannique c’est l’infanterie qui attire les meilleurs officiers. Si elle participe à la guerre de Crimée, l’armée de terre britannique va rester une armée de taille réduite jusqu’au premier conflit mondial.

La British Army dans le premier conflit mondial

La Grande-Bretagne est entrainée dans le premier conflit mondial par le jeu des alliances mais surtout pas l’invasion de la Belgique neutre par les troupes allemandes.

Non seulement Londres est garante de cette neutralité depuis 1839 mais en plus la prise d’Anvers par les allemands serait un coup terrible pour la Grande-Bretagne un pistolet pointé sur la poitrine de l’Angleterre (ce qui explique le refus farouche de voir le drapeau français flotter à Anvers).

Quand le premier conflit mondial éclate, la British Army est un corps de volontaires destiné principalement aux guerres coloniales. De 1899 à 1902 elle avait affronté les Boers, montrant les déficiences en matière d’équipement, de commandement et d’entrainement.

En 1907/08, un état-major est créé et les unités de combat sont regroupées au sein de sept divisions à but expéditionnaire alors que la défense du territoire doit être assurée par une force territoriale, une Territorial Army composée de quatorze brigades de cavalerie et de quatorze divisions, ces unités qui remplacent la milice devant si besoin renforcer les unités régulières.

Fantassin britannique du Worcestershire Regiment en 1916

Fantassin britannique du Worcestershire Regiment en 1916

En août 1914, l’armée de terre britannique aligne 247432 hommes répartis en soixante-douze régiments d’infanterie (quatre de Garde et soixante-huit de «ligne»), trente et un régiments de cavalerie, d’artillerie et de soutien. La moitié est stationnée outre-mer.

Six divisions d’infanterie et une division de cavalerie sont envoyées sur le continent en soutien de l’armée française aux moyens nettement plus importants.

Au cours du conflit, six divisions régulières, quatorze divisions territoriales, trente-six divisions de la «Kitchener’s Army» et six divisions diverses dont la Naval Division formée de Royal Marines, division déployée très rapidement à Anvers pour empêcher les troupes de Von Kluck de s’emparer de ce port.

Durant le conflit les structures évoluent ainsi que la part des différentes armes, la part de l’infanterie et de la cavalerie se réduisant au profit notamment du génie dont la part double en quatre ans.

L’enthousiasme patriotique explique que l’armée britannique n’eut aucun mal à lever de nouvelles unités retardant une conscription qui devint nécessaire après que les lourdes pertes sur la Somme n’aient douché l’enthousiasme des volontaires.

Mitrailleuse Vickers servie en atmosphère toxique lors de la bataille de la Somme (1916)

Mitrailleuse Vickers servie en atmosphère toxique lors de la bataille de la Somme (1916)

La conscription est imposée aux hommes célibataires en janvier 1916 et quatre mois plus tard, tous les hommes âgés de 18 à 41 ans y sont astreints.

A noter que l’Irlande n’ait pas concernée, l’île frondeuse étant un véritable chaudron prêt à bouillir et que de nombreux volontaires venant de la verte Erin se sont engagés pour combattre dans l’armée britannique ce qui explique en partie pourquoi les révoltés de Paques 1916 furent d’abord vus comme des traitres plutôt que comme des héros.

Comme dans tous les pays belligérants, les femmes jouèrent un rôle important à l’arrière, remplaçant dans de nombreux métiers les hommes partis au front.

Durant les premiers mois du conflit, le BEF sur le Front de l’Ouest joua un rôle modeste mais à la auteur des moyens engagés. Si son rôle fût anecdotique dans l’arrêt de la progression allemande, il fût plus important dans la course à la mer qui le vit engager dans les Flandres. Les pertes furent importantes au point qu’on peut considérer que l’armée de volontaires pré-premier conflit mondial est morte à Ypres.

Après une série d’offensives limitées au printemps 1915, l’automne voit le lancement d’une offensive en Artois avec l’utilisation de gaz de combat en réponse à la première utilisation allemande le 22 avril 1915 à Ypres (d’où le nom d’ypérite donné au gaz moutarde). L’échec de cette offensive entraine le remplacement du Field Marshal French par le Général Haig.

En 1916 alors que les combats font rage à Verdun où l’armée allemande cherche à attirer l’armée française dans une bataille d’attrition, les britanniques s’attaquent à la Somme en lançant une offensive majeure le 1er juillet.

Ce jour est resté dans les mémoires comme le jour le plus sanglant de l’histoire de l’armée britannique avec 19000 morts et 40000 blessés pour des gains insignifiant. Ce fût le début de cinq mois de combats qui causèrent la perte de 420000 hommes (tués et blessés).

L’année 1917 marquée par des offensives à Arras (côté britannique) et en Champagne (Chemin des Dames) pour les français ne voient pas l’offensive décisive capable d’achever un conflit qui entrait dans sa quatrième année.

En 1916 sont engagés les premiers tank, les premiers chars de combat qui en petits paquets montrent leur efficacité mais il est certain qu’un engagement massif aurait été nettement plus efficace.

L’année 1918 commence mal pour l’armée britannique quand Ludendorff lance l’opération Michel, son offensive de la dernière chance. Elle tombe sur la 5ème armée britannique et le corps expéditionnaire portugais provoquant une brèche comblée par l’envoi de quarante divisions françaises. L’offensive allemande est finalement stoppée sur la Marne en juin et permet aux français d’imposer Foch comme généralissime des forces armées alliées.

Le 8 août 1918, la 4ème armée britannique attaque dans la région d’Amiens. C’est le début de l’offensive de 100 jours, une série d’offensives échelonnées pour empêcher les allemands de déplacer facilement les réserves jusqu’à un point menacé du front.

Le conflit s’achève par la signature le 8 novembre 1918 de l’armistice qui entre en vigueur le 11 novembre à 11.00.

Prisonniers de l'IRA escortés par des soldats britanniques après l'échec du soulèvement de Pâques déclenché le 24 avril 1916.

Prisonniers de l’IRA escortés par des soldats britanniques après l’échec du soulèvement de Pâques déclenché le 24 avril 1916.

Le Front Occidental ne fût pas le seul front sur lequel fût engagée l’armée britannique. On trouve également l’Irlande secoué par des troubles entamées à Paques 1916, les 1600 rebelles de l’IRA devant faire face à 18/20000 hommes, chiffre brièvement porté à 50000 hommes.

Après l’échec de l’opération aux Dardanelles et à Gallipoli en 1915, les alliés décident de s’engager dans les Balkans. Si l’Armée d’Orient fût composée essentiellement de troupes françaises, serbes, russes et grecques, les britanniques furent également engagées contre la Bulgarie qui signa l’armistice le 30 septembre 1918.

Des divisions britanniques sont également engagées en Italie pour soutenir en compagnie de troupes françaises l’armée italienne durement éprouvée par la bataille de Caporetto le 24 octobre 1917. L’arrivée de troupes alliées permet de stabiliser le front sur la Piave puis de participer à l’offensive décisive lancée contre la ville de Veneto (ultérieurement Vittorio Veneto). Un armistice est signé dès le 3 novembre 1918.

Soldats britanniques à Tsingtao en 1914, le comptoir allemand pris par les anglais et les japonais

Soldats britanniques à Tsingtao en 1914, le comptoir allemand pris par les anglais et les japonais

Hors d’Europe,les britanniques participèrent à la prise du port allemand de Tsingtao en soutien des troupes japonaises mais également aux opérations contre l’Afrique orientale allemande dont les dernières troupes ne se rendirent que le 25 novembre 1918 !

Un mot également sur la terrible campagne de Gallipoli, une opération stratégiquement bien pensée mais menée de manière désastreuse.

Après des opérations navales infructueuses en octobre 1914 et en mars 1915, les alliés débarquent dans la péninsule de Gallipoli sur un terrain favorable à la défense où s’illustre un certain Mustapha Kemal, le futur Attaturk. Après neuf mois de lutte, les alliés évacuent la région en janvier 1916.

mortier Stokes mis en oeuvre au Moyen-Orient par l'armée de terre britannique

mortier Stokes mis en oeuvre au Moyen-Orient par l’armée de terre britannique

L’armée britannique (essentiellement composée de troupes indiennes) fût également engagée en Mésopotamie dans l’actuel Irak, un territoire sous contrôle de l’Empire Ottoman et si Bagdad fût prise en mars 1917 ce ne fût pas sans difficultés avec notamment la défaite de Kut-al-Amara où 13000 britanniques et indiens durent se rendrent après un siège de cinq mois (décembre 1915-avril 1916). Citons également des campagnes menées dans le Sinai et dans le Caucase sans oublier les opérations de police coloniale.

De Rethondes à Coblence (1918-1939)

Comme toutes les armées, les effectifs de la British Army sont sensiblement réduits. Les pertes du premier conflit mondial (période 4 août 1914-30 septembre 1919) s’élèvent 573507 tués (au combat, des suites de leurs blessures ou de causes diverses), 254176 prisonniers et disparus sans oublier les blessés (1643469).

Comme pour les troupes françaises, l’armistice du 11 novembre 1918 ne marque pas la fin de la guerre pour les troupes britanniques qui vont être engagées dans la guerre civile russe en soutien des forces Blanches, en Afghanistan en mai 1919, dans le Somaliland en 1920 sans oublier la guerre anglo-irlandaise (21 janvier 1919-11 juillet 1921). De 1920 à 1929, une British Army on the Rhine (BAOR) marque le retour de troupes britanniques en Allemagne.

En dépit de tentatives de digérer l’expérience du premier conflit mondial (avec notamment l’Experimental Mechanized Force en 1927/28), l’armée britannique connait des temps difficiles, le budget de la défense passant de 766 millions de livres en 1919/20 à seulement 102 millions en 1932.

L’absence de réelle menace extérieure explique en grande partie l’absence d’investissements massifs dans la Défense. A cela s’ajoute un contexte économique compliqué.

Faible budget, répugnance à investir, voilà pourquoi face à la montée de l’Allemagne nazie, les autorités britanniques préféraient une politiquement d’apaisement (apeasment policy), espérant que les concessions allaient calmer Hitler.

Néanmoins à partir du milieu des années trente, les investissements militaires reprennent pour permettre à l’armée britannique de faire face à un conflit que certains considèrent comme inévitable à court terme.

Depuis 1929, un processus de mécanisation était en cours au sein de l’armée britannique, processus qui s’acheva au cours de la guerre de Pologne, les seuls régiments montés restant étant ceux de la Garde.

Le déclenchement de la guerre de Pologne voit l’engagement sur le continent d’un corps expéditionnaire britannique, la British Expeditionary Force (BEF). Placé sous le commandement de Lord Gort, il dépend du Groupe d’Armées n°1.

Il est déployé dans la région de Lille entre la 7ème armée placée à l’ouest et la 1ère armée à l’est avec une force de combat qui aurait du à terme être composée de treize divisions, cinq d’active (1st Infantry Division 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 4th Infantry Division et 5th Infantry Division), cinq issues de la mobilisation (42nd « East Lancashire Division », 44th «Home Counties Division», 48th « South Midland Division » 50th «Northumbrian Division» et 51th «Highland Division» ) et trois divisions de travailleurs, les 12th «Eastern Division» , 23rd «Northern Division» et 46th «North Midland Division ». Seules les divisions d’active ont été à temps déployées sur le continent.

A ces divisions d’infanterie ou assimilées s’ajoute une division blindée, la 1st Armoured Division qui dispose de deux brigades blindées à trois régiments de chars plus des unités de soutien.

On trouve également la 1st Armoured Brigade à trois régiments de chars ainsi que les 1st et 2nd Cavalry Brigade qui sont des unités mécanisées et non des unités montées sans oublier cinq régiments de reconnaissance.

-L’artillerie britannique déploie en France sept régiments d’artillerie légère, neuf régiments d’artillerie moyenne, trois régiments d’artillerie lourde, trois régiments d’artillerie super lourde et enfin deux régiments et deux batteries antichars.

-La défense antiaérienne est assurée par cinq brigade dont une fournie par la RAF auxquelles s’ajoute une brigade de projecteurs.

-Le génie royal déploie plusieurs compagnies notamment des unités comparables aux unités Z françaises (guerre chimiques)

-On trouve également sept bataillons de pionniers et six bataillons de mitrailleurs

Cette force de combat non négligeable n’aura pas à s’employer durant le court conflit qui s’ouvre le 1er septembre 1939. L’assassinat d’Hitler le 9 novembre 1939 ouvre une période d’incertitude qui inquiète Londres. Le retour de Guillaume II pour donner une façade présentable au triumvirat Borman-Goering-Himmler rassure un peu les autorités britanniques.

Le conflit est suspendu le 15 décembre 1939 mais il faut attendre l’échec de la conférence de Coblence (27-30 décembre 1939) pour que le BEF commence à rentrer de France.

Rentre-t-il au complet ? Non car la 1st Infantry Division va rester déployée dans la région de Lille pour permettre notamment une montée en puissance plus rapide des forces britanniques sur le continent.

Elle va s’entrainer régulièrement avec des unités françaises, permettant un fructueux échange d’informations et va apporter sa contribution aux travaux de fortifications de la frontière.

La British Army et la Pax Armada

Comme pour l’armée de terre française, la British Army réduit considérablement la voilure avec la démobilisation.

En Métropole, les différents commandements regroupent neuf divisions d’infanterie d’active, les divisions de mobilisation étant dissoutes. A cela s’ajoute huit divisions de réserve de la Territorial Army même si ces divisions sont loin d’être sur le pied de guerre.

A cela s’ajoute des unités de cavalerie et de chars, une division blindée, quatre brigades de cavalerie et sept brigades blindées sans oublier des unités d’artillerie et du génie.

Au Moyen-Orient, les moyens sont plus modestes avec deux divisions d’infanterie et une division blindée, les autres territoires disposant de moyens limités à des bataillons ou des régiments indépendants.

Dans l’Empire des Indes, il n’y à pas à proprement parlé d’unités britanniques. La défense repose sur l’Indian Army de recrutement local, les unités britanniques n’étant là que pour un déploiement temporaire.

Sur le plan des structures comme sur le plan matériel, les choses évoluent de manière importante, tout le monde prennant conscience que l’ogre allemand n’est pas totalement rassasié.

Des réformes de structures sont mises en place. Si les divisions d’infanterie évoluent peu, les unités de cavalerie et de chars subissent des modifications importantes, le Royal Tank Corps disposant en septembre 1948 de quatre divisions blindées et de six brigades blindées indépendantes, ces dernières étant plus destinées au soutien de l’infanterie que les premières.

L’artillerie et le génie restent composées de régiment tout comme les unités de transmission et de transport.

En ce qui concerne l’armement, l’infanterie voit sa puissance de feu augmenter avec l’introduction de pistolets mitrailleurs en grand nombre (même si le fusil reste l’arme de base). La grenade à fusil d’origine française fait également son apparition au sein de l’infanterie de sa Majesté.

Comme pour les structures ce sont les unités de chars qui connaissent le plus grand renouvellement en terme de matériel, les chars (trop) légers et (trop) faiblement armés sont remplacés par des chars mieux armés, mieux protégés et plus rapides.

La British Expeditionary Force (BEF) repart en guerre (septembre 1948)

A partir de l’été 1948 les tensions en Europe deviennent telles que l’ouverture du conflit est imminente, une question de semaines et de mois plutôt que d’années.

Dès le mois de juillet, discrètement, les autorités militaires britanniques et françaises mettent en place des équipes de liaison pour faciliter le transfert sur le continent d’un BEF musclé sans compter que d’autres divisions vont être intégrées à des Corps d’Armée français.

La 1st Infantry Division installée à Lille reçoit l’ordre de préparer les futurs cantonements des troupes britanniques, de préparer l’accès aux cantonements avec des panneaux indicateurs anglais et également d’écrire des guides pour éviter les problèmes avec la population locale.

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Grace à la mobilisation, de nouvelles divisions sont mises sur pied. Le nouveau BEF destiné à être déployé au sein du Groupe d’Armées n°1 va se composer de douze divisions, dix divisions d’infanterie motorisées et deux divisions blindées, ces derniers disposant de chars lourds Churchill, de chars moyens Cromwell et de chars légers de reconnaissance.

Ces divisions sont regroupées en trois corps d’armée (1st 2nd 3rd British Corps), les deux divisions blindées formant un corps d’armée blindé (1st British Armoured Corps).

Cette puissante force occupe un secteur situé entre la 7ème et la 1ère armée française entre Armentières et Condé sur l’Escaut.

A ces douze divisions formant un corps autonome au sein du GA n°1 s’ajoute quatre divisions en deux corps d’armée destinées à renforcer les 3ème et 4ème armée déployées au sein du GA n°2 face à l’Allemagne.

Le 4th British Corps déployé au sein de la 3ème Armée est encadré par les 23ème et 24ème Corps d’Armée. Il se compose de deux divisions de mobilisation, les 51th Highland Division et 48th Northumberland Division.

Le 5th British Corps déployé au sein de la 4ème Armée dispose d’une division d’active, la 5th Infantry Division et une division de mobilisation, la 42th East Lancashire Division.

-L’Etat-major du BEF est installé à Lille et dispose d’unités qui lui sont directement rattachées en l’occurence une réserve conséquente d’artillerie (représentée par les 1st & 2nd RASG), des unités antiaériennes et antichar (quatre brigades AA et trois régiments antichars), deux régiments de cavalerie pour la reconnaissance et diverses unités de soutien.

1st British Corps : trois divisions d’infanterie : 1st Infantry Division 1st Canadian Infantry Division et 44th «Home Counties Division»

2nd British Corps : trois divisions d’infanterie : 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division et 49th South Midland Division

3rd British Corps : trois divisions d’infanterie : 4th Infantry Division 6th Infantry Division et 50th «Northumbrian Division

-La 46th Nort Midland Division est une division de travailleurs mais aussitôt transformée en division d’infanterie ce qui explique qu’elle est en réserve, ne devant rejoindre le front qu’une fois bien entrainée.

1st British Armoured Corps avec la 1st Armoured Division et la 2nd Armoured Division

4th British Corps (3ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 51th Highland Division et la 48th Northumberland Division

5th British Corps (4ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 5th Infantry Division et d’une division territoriale, la 42nd East Lancashire Division.

Seize divisions britanniques sont donc déployées en Europe continentale auxquelles il faut ajouter six divisions déployées dans le Sud-Est de l’Angleterre à la fois pour défendre le territoire national mais également renforcer le dispositif allié sur le continent (43rd [Wessex] Infantry Division 47th [London] Infantry Division 49th (West Riding) Infantry Division 54th [East Anglian] Infantry Division 59th [Straffordshire] Infantry Division et 61st Infantry Division).

Cela porte le chiffre à vingt-deux divisions auxquelles il faut ajouter six divisions déployées en Ecosse, quatre divisions de mobilisation (15th [Scotish] Infantry Division 12th (Eastern) Infantry Division 38th [Welsh] Infantry Division 45th Infantry Division) plus deux divisions destinées à être engagées en Norvège (52nd Lowland Infantry Division 53rd [Welsh] Infantry Division)

-Le dispositif à été renforcé en Méditerranée avec le déploiement de deux divisions d’infanterie sur l’île de Malte (18th Infantry Divison 56th Infantry Division) plus trois divisions en Egypte et en Moyen-Orient (7th Infantry Division 8th Infantry Divison 66th Infantry Division), des divisions des Dominions devant les renforcer à moyen terme (deux ou trois divisions australiennes, une division néo-zélandaise).

-Enfin en Asie du Sud-Est, des troupes sont déployées à la fin de 1948, poursuivant une amélioration du dispositif allié dans la région.

En Inde, deux divisions britanniques sont déployées en novembre 1948 (76th et 77th) mais début 1949, la 76th Infantry Division est redéployée en Malaisie où elle retrouve deux divisions déployées depuis 1945 (70th & 71st Infantry Division).

L’essentiel de la défense est assurée par la Royal Indian Army qui dispose en septembre 1939 de deux divisions d’infanterie, de cinq brigades de cavalerie et de régiments d’artillerie, cette force connaissant une certaine croissance avec la levée de deux nouvelles divisions d’infanterie, la mécanisation des unités de cavalerie pour former des Independent Armoured Brigade.

-Ailleurs dans les autres territoires sous souveraineté britannique, les effectifs sont modestes dépassant rarement le bataillon ou le régiment.