Mitteleuropa Balkans (117) Yougoslavie (5)

La Yougoslavie dans le second conflit mondial

La Yougoslavie en guerre : une courte mais héroïque résistance

Situation politique et militaire de la Yougoslavie en septembre 1948

Le 5 septembre 1948 ce que de nombreuses personnes redoutaient se produit : l’Europe bascule dans la guerre.

Cette fois tout le monde est certain, cette guerre n’allait pas durer trois mois mais partait pour plusieurs années, presque six pour être exact avec à la clé des dizaines de millions de morts et des milliards de francs, de dollars et de livres sterling de dégats.

La Yougoslavie est dans une situation très inconfortable. Elle n’est ni pro-alliée (malgré l’accord le 14 septembre 1945) ni pro-Axe, elle cherche une troisième voie en maintenant une forme de neutralité.

Neutralité ne veut pas dire faiblesse puisque dès le 30 août 1948 le gouvernement de Pierre II ordonne la mobilisation générale officiellement pour préserver «la paix et la neutralité dans la région».

Cette mobilisation se passe bien. Le plan rédigé en 1930 et révise à plusieurs reprises (la dernière fois en 1947 avec l’influence de la MMFY) est bien exécuté. Il y à des incidents dans quelques régions mais dans l’ensemble les croates et les slovènes acceptent de rejoindre les casernes et de renforcer l’armée royale yougoslave.

En septembre 1948 le roi Pierre II est officiellement au pouvoir depuis six ans, sa majorité et la fin de la régence de son oncle Paul. Ce dernier à quitté le pays en septembre 1943 et partage sa vie entre la Grande-Bretagne, la France (Riviera) et l’Amérique du Sud.

Paul de Yougoslavie

Il rejoint le pays en août 1948 pour offrir ses services. Il est nommé officiellement inspecteur général des forces armées yougoslaves et en pratique il est le commandant en chef de l’armée yougoslave ce qui est critiqué par une partie de l’opinion qui estime que le jeune roi (25 ans) devait imiter son grand père Pierre 1er en 1914 oubliant à cette occasion que le roi serbe déjà âgé avait confié le rôle effectif à son fils Alexandre.

Ce choix n’est pas forcément heureux moins en raison d’une éventuelle l’incompétence de l’ancien régent (ce n’est pas Napoléon mais ce n’est pas un ignare en matière militaire) que parce qu’il ne s’entend pas avec le commandant en chef officiel, le général Dusan Simovic, ancien premier ministre. Il y aura donc comme on dit de la friture sur la ligne, une mésentente sur la stratégie à suivre.

Dusan Simovic

La mobilisation se passe bien comme nous l’avons vu. Il y à néanmoins des lacunes sur le plan de l’équipement notamment en matière de chars et d’armes automatiques.

Renault R-35. Avec le Hotchkiss H-39 il était le char majeur de l’armée yougoslave

L’armée de terre yougoslave aligne à sa mobilisation vingt-huit divisions d’infanterie, deux divisions d’infanterie de montagne, trois divisions de cavalerie et une brigade mécanisée regroupant une bonne partie des chars de l’armée royale yougoslave. On trouvait également des unités de forteresse, de garde-frontières, d’artillerie et de génie.

Rogozarski IK-3

L’armée de l’air yougoslave dispose d’environ 500 appareils plus ou moins modernes de différents origines (françaises, britanniques, italiennes, allemandes et même yougoslaves).

Le conducteur de flottille Dubrovnil

La marine yougoslave est une Green Water Navy, une marine essentiellement composée d’unités légères (destroyers, torpilleurs, vedettes lance-torpilles), de quelques sous-marins, une marine à l’équipement assez ancien, les moyens ayant manqué pour renforcer une marine qui aurait de toute façon du affronter une marine italienne puissante.

Sur le plan stratégique l’armée yougoslave souhaite conserver l’intégrité totale du territoire national mais il s’agit plus d’un vœux pieux qu’autre chose. Elle à cependant aménagé des positions fortifiés aux frontières pour freiner l’assaillant qu’il soit italien, allemand, hongrois voir roumain ou bulgare.

Contrairement à ce qu’à écrit la propagande à l’époque il ne s’agit par d’une «Ligne Maginot Slave» mais d’une série de positions tactiques avec blockhaus de campagne disposant de canons et de mitrailleuses, de tranchées, de barbelés et de champ de mines.

Ces dispositifs seront renforcés jusqu’en juillet 1949, les yougoslaves informés par des officiers amis des leçons tirées de la campagne de France ayant compris l’importance de la profondeur du dispositif pour casser l’énergie cinétique des offensives blindées. Ils manqueront néanmoins de temps pour appliquer ce retour d’expérience et surtout manqueront d’une ou plusieurs unités motomécaniques pour contre-attaquer et éviter de s’enfermer dans une défensive stérile.

Les yougoslaves tentent de s’entendre avec la Grèce et souhaite le déploiement de troupes grecques dans le Vardar Macédonien. Athènes décline estimant ne pas avoir suffisamment de troupes pour une telle mission. Elle est de toute façon engagée contre les italiens qui ont attaqué depuis l’Albanie dans l’espoir de mener une guerre parallèle.

Belgrade n’à pas plus de succès avec les alliés occidentaux. Ces derniers sont fortement engagés sur le front français et ne peuvent guère divertir de troupes pour une véritable aventure militaire car sans le dire trop ouvertement Paris et Londres doutent des capacités de la Jugoslovenska vojska pour résister suffisamment longtemps pour permettre l’arrivée dans le sud de la Serbie de troupes capables de soutenir les divisions yougoslaves encore opérationnelles.

Le gouvernement de Belgrade comprend très vite qu’il sera seul face au minimum à une offensive italienne ou au pire face à une offensive combinée germano-italo-hongroise (voir pire).

Quand l’Axe attaque la Yougoslavie (opération MARITSA) l’ordre de bataille de l’armée de terre yougoslave est le suivant (NdA il s’agit d’une version simplifiée, la version détaillée sera présentée dans la partie concernant l’armée de terre).

En 1949 l’armée yougoslave était toujours équipée à la française, les projets de changement d’équipement n’ayant pas aboutit faute de temps, faute de moyens et peut être faute de volonté ou de scepticisme sur l’utilité de changer l’uniforme alors qu’il y à bien d’autres priorités comme la modernisation de l’armement individuel, de l’artillerie et des armes collectives de l’infanterie.

La Jugoslovenska vosjka déploie ses forces en groupes d’armées, armées et divisions, l’échelon corps d’armée n’existant pas essentiellement parce que l’armée yougoslave manque d’officiers compétents pour faire fonctionner à la fois des états-majors de groupes d’armées, d’armées et de corps d’armées.

Le 1er Groupe d’Armées couvre la frontière avec l’Italie et celle avec l’Autriche. C’est elle qui à priori va recevoir le choc principal même si certains officiers yougoslaves estiment qu’il ne faut pas écarter un assaut par la Hongrie pour ainsi foncer rapidement sur Belgrade et déstabiliser tout le pays.

Il comprend la 1ère Armée disposant de la 1ère, de la 7ème et de la 10ème DI ainsi que la 2ème Armée qui aligne la 17ème, la 24ème et la 30ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 1ère division de cavalerie et la 1ère division de montagne.

Le 2ème Groupe d’Armées couvre la frontière avec la Hongrie. Son rôle est donc crucial pour protéger la capitale Belgrade.

Il comprend la 4ème Armée disposant de trois divisions d’infanterie (27ème, 40ème et 42ème DI) alors que la 7ème Armée dispose des 32ème, 36ème et 38ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 3ème division de cavalerie et la 2ème division de montagne.

Le 3ème Groupe d’Armées couvre le sud du pays contre une éventuelle offensive italienne depuis l’Albanie que Rome a occupé puis annexé au printemps 1939.

Elle comprend la 3ème Armée qui dispose de trois divisions d’infanterie (13ème, 15ème et 25ème DI) alors que la 8ème Armée (ex-3ème Armée territoriale) comprend les 5èmes, 20ème et 46ème DI. A cela s’ajoute des unités d’appui, de soutien ainsi qu’une division d’infanterie en réserve générale, la 22ème DI.

La 5ème Armée indépendante couvre la frontière que la Yougoslavie partage avec la Roumanie et la Bulgarie. Elle aligne les 8ème, 9ème, 34ème et 50ème DI ainsi que la 2ème division de cavalerie.

La 6ème Armée indépendante déployée à cheval sur la Serbie et la Bosnie Herzegovine doit servir de réserve opérationnelle immédiate pour se porter à l’aide de l’un des groupes. Elle comprend trois divisions d’infanterie (3ème, 49ème et 14ème DI) plus trois régiments indépendants de cavalerie (49ème, 75ème et 94ème régiments) ainsi que des unités d’appui et de soutien

La Réserve Stratégique comprend les deux dernières divisions d’infanterie (4ème et 6ème DI) ainsi que la 1ère brigade mécanisée.

Sur le papier ces moyens sont importants mais ils ne doivent pas faire illusions. Les divisions d’infanterie yougoslave manquent souvent d’entrainement et l’armement pourrait être meilleur même si il n’est pas aussi obsolète que raconté.

Cela s’ajoute la question nationale. Malgré une politique de promotion des nationalités aux postes de responsabilités, le gouvernement yougoslave qui a du mal à se débarrasser de son tropisme serbe craint une défaillance des unités croates et slovènes.

Ce qui est certain c’est qu’en l’absence d’une garantie ferme des alliés occidentaux peu de généraux yougoslaves se pensent capables de repousser une attaque combinée de l’Allemagne, de l’Italie voir de la Hongrie.

Les plus optimistes espèrent tenir suffisamment longtemps pour que Paris et Londres revenant sur leur répugnance initiale ne se décident à voler au secours des yougoslaves.

La Yougoslavie au combat

Face à ce déploiement imposant sur le papier, l’Axe germano-italo-hongrois décide de mobiliser des moyens conséquents. Il s’agit d’aller vite et de neutraliser la péninsule balkanique, d’en faire une zone sous total contrôle de l’Axe pour éviter que les alliés n’utilisent ce territoire pour frapper le flanc de la future opération BARBAROSSA.

Il faut en effet le répéter encore et toujours : l’opération MARITSA n’à pas été décidé en urgence pour sauver Mussolini de sa débâcle militaire grecque mais était prévue et planifiée par les allemands.

Panzerkampfwagen Panzer IV

Les allemands ne déploient pas moins de douze divisions, trois divisions blindées (1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen), une division d’infanterie de montagne (1. Gebirgjäger Division), une division parachutiste (3. Fallschitmjäger Division) et sept divisions d’infanterie (3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division).

Les italiens déploient six divisions dépendant de la 2ème Armée, armée disposant de deux corps d’armées à deux divisions, les deux dernières divisions dépendant directement de l’Armée comme réserve stratégique.

C’est ainsi que le 5ème Corps d’Armée dispose de la 3ème division alpine «Julia» et la 5ème DI «Cosseria» alors que le 7ème Corps d’Armée dispose de la 14ème DI «Isonzo» et la 17ème DI «Pavia». La 47ème DI «Bari» ainsi que la 48ème DI «Taro» sont en réserve d’armée.

Enfin les hongrois sont de la partie avec leur 3ème Armée qui aligne pas moins de neuf divisions d’infanterie réparties en trois corps d’armée. Le 1er Corps d’Armée comprend les 16ème, 21ème et 25ème DI, le 2ème CA engerbe les 17ème, 22ème et 26ème DI alors que le 3ème CA à sous son commandement les 18ème, 24ème et 27ème DI.

Potentiellement ce sont donc 21 divisions ennemies qui vont attaquer un nombre inférieur de Grandes Unités (G.U) yougoslaves. De plus les allemands vont mobiliser trois divisions blindées, un type d’unité que ne possède pas l’armée de terre yougoslave, la brigade mécanisée était bien plus faible qu’une Panzerdivision.

Les yougoslaves vont choisir une défense élastique s’appuyant sur les coupures humides, les obstacles offerts par le relief et des lignes fortifiées aménagées durant la Pax Armada.

Les Tcheniks vont commencer dès l’opération Maritsa à mener des opérations de guérilla, tuant par exemple dans l’œuf certaines mutineries dans des unités croates et slovènes. Leur harcèlement va ressusciter la peur du franc-tireur chez les troupes allemandes pour le plus grand malheur des populations civiles qui paieront lourdement les attaques qui ont été magnifiées par la propagande mais dont l’impact militaire a été limité.

Le 7 juillet 1949 4h45 l’opération MARITSA est déclenchée. Les allemands sont les premiers à attaquer avec un barrage d’artillerie comme durant le premier conflit mondial et des frappes aériennes.

Fallschirmjager

Les parachutistes de la 3. Fallschirmajger sont largués non en bloc (par exemple sur Zagreb) mais par petits paquets pour tenter déstabiliser le dispositif yougoslave avec des résultats contrastés montrant encore une fois que le largage de parachutistes est très aléatoire.

Les troupes yougoslaves encaissent même si il y a des mouvements de panique et de découragement devant une telle puissance de feu. Il y a quelques cas de mutineries et de refus de combattre mais dans l’ensemble le haut-commandement yougoslave (à majorité serbe) est agréablement surpris par la résistance et la résilience des unités de recrutement slovène ou croate.

Difficile de connaitre la ou les causes de cette résistance. Nul doute que la politique libérale de Pierre II et auparavant du régent Paul ont permis à une partie des slovènes et des croates d’avoir envie de se battre pour un pays qui pour beaucoup leur paraissait étranger.

Les italiens attaquent quelques heures plus tard mais pour le Jour J de l’opération MARITSA ils se contentent de reconnaissances armées auxquelles les yougoslaves ripostent de manière féroce.

Les hongrois vont attaquer le 8 juillet 1949 ce qui aurait pu compliquer la tâche des yougoslaves mais les troupes magyares ne montrent guère d’ardeur au combat, étant probablement persuadés que leur offensive serait une promenade militaire.

Les combats sont violents à terre comme en l’air même si très vite l’armée de l’air yougoslave va perdre le contrôle de l’espace aérien au profit de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica. Elle parviendra à tenir plus longtemps face à la MKHL (armée de l’air hongroise).

En dépit d’un grand courage, les troupes yougoslaves doivent rapidement se replier sur les montagnes de Bosnie mais cette retraite est méthodique.

Les grandes villes tombent les unes après les autres, Lubjana tombe dès le 10, Zagreb le 14 et dès le lendemain des oustachis proclament l’indépendance de la Croatie. Cette déclaration va accélérer la désagrégation des unités de recrutement croate au point que les dernières unités venant de cette région seront désarmées.

Certaines unités croates cacheront soigneusement leur origine pour ne pas être désarmées et continuer la lutte.

Le 16 juillet une partie de la marine yougoslave se mutine. Certains navires parviennent à quitter les ports de Split et de Kotor pour rallier la Crète puis l’Egypte.

Le 17 juillet Belgrade tombe aux mains des hongrois. La ville à été dévastée par de nombreuses attaques aériennes menées par les allemands.

Les combats perdent en intensité. Non seulement les allemands, les italiens et les hongrois doivent retrouver leur second souffle mais en plus la logistique peine à suivre. De leur côté les yougoslaves sont au bord de l’effondrement.

L’invasion italo-germano-hongroise se poursuit de manière inexorable, les yougoslaves continuant de se battre. Le 9 août les troupes hongroises et bulgares font leur jonction.

Les bulgares n’ont pas participé directement à l’opération MARITSA mais vont occuper la partie bulgarophone de la Macédoine.

Les allemands de leur côté se sont arrêtés dans le sud de la Serbie, les italiens opérant au Monténégro qu’ils considèrent comme leur pré-carré.

Les dernières troupes yougoslaves passent en Grèce à l’automne 1949 mais déjà dans les territoires occupés par les italiens, les allemands, les hongrois et les bulgares des mouvements de résistance plus ou moins spontanées commencent à tendre des embuscades voir à attaquer des personnels isolés (voir la partie «résistance et collaboration»).

D’autres vont faire le choix de la collaboration, opérant aux côtés des allemands, des italiens, des hongrois et des bulgares pour participer aux sinistres opérations de nettoyage avec son lot de massacres et d’exactions.

Les troupes yougoslaves épuisées vont rallier la Crète puis l’Egypte pour permettre la reconstitution d’une véritable armée capable de participer à la libération de l’ancien Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

22-Armée de terre : armement et matériel (102) ordre de bataille (36)

Les troupes alliées : un bref aperçu

Préambule

Dans cette partie, je vais aborder dans les grandes lignes (sauf exceptions) le rôle des forces étrangères dans le dispositif français essentiellement en Europe occidentale mais parfois dans certaines contrées exotiques et éloignées.

Je vais successivement aborder la place du Corps Expéditionnaire Britannique (British Expeditionnary Force), de l’armée néerlandaise, de l’armée belge, d’unités tchècoslovaques et de l’Armée Polonaise en France.

Si je détaillerai le plus possible l’APF, les autres parties seront plus succinctes et la question sera largement étudié dans les chapitres correspondant aux différents pays.

British Expeditionnary Force (BEF)

-Le BEF première version : 1939

Comme vous le savez, la Grande Bretagne à déclaré la guerre à l’Allemagne en même temps que la France suite à des accords de défense passés avec la Pologne.

Ces accords prévoyant le déploiement de forces armées sur le continent, l’armée britannique arrive en France avec tout d’abord cinq divisions d’active puis avec l’aide de la conscription rétablie pour l’occasion six grandes unités supplémentaires sont envoyées en France.

La British Expéditionnary Force (BEF) est cependant loin d’être opérationnelle, son commandant, le général Lord Gort n’arrivant au Mans que le 14 septembre, ville qui deviens son état-major jusqu’au 22 septembre quand il s’installe à Arras.

Avec une hâte toute britannique, les deux premiers corps d’armée s’installent en octobre suivis d’un troisième corps en novembre alors que le conflit à pris une tournure étrange après l’assassinat du chancelier Hitler le 9 novembre 1939 dans le célèbre Attentat de la Brasserie.

Suite à la fin du conflit décrété unilatéralement par le Kaiser Guillaume II, deux écoles s’opposent en Grande Bretagne : ceux partisan d’un retour immédiat des soldats britanniques au pays et ceux partisan d’un maintien d’une force conséquente sur le continent pour dissuader l’Allemagne d’attaquer à nouveau en Europe.

Finalement, le BEF va rester sur le pied de guerre jusqu’au 1er juin 1940 même si dans le cadre de cas bien particuliers, des soldats ont regagné leur pays.

Au total, ce sont pas moins de treize divisions d’infanterie plus des unités blindées qui vont être déployées en France :

-Cinq Divisions d’active : 1st Infantry Division 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 4th Infantry Division et 5th Infantry Division

-Cinq divisions issues de la mobilisation : 42nd « East Lancashire Division », 44th «Home Counties Division», 48th « South Midland Division » 50th «Northumbrian Division» et 51th «Highland Division»

-Trois divisions de travailleurs : 12th «Eastern Division» , 23rd «Northern Division» et 46th «North Midland Division »

A ces divisions d’infanterie ou assimilées s’ajoute une division blindée, la 1st Armoured Division qui dispose de deux brigades blindées à trois régiments de chars plus des unités de soutien.

Au niveau du quartier général du BEF, on trouve un Royal Tank Corps qui dispose des moyens suivants :

-La 1st Armoured Brigade avec trois régiments de chars

-La 1st Cavalry Brigade

-La 2nd Cavalry Brigade

-Cinq régiments de reconnaissance issus de la cavalerie

-L’artillerie britannique déploie en France sept régiments d’artillerie légère, neuf régiments d’artillerie moyenne, trois régiments d’artillerie lourde, trois régiments d’artillerie super lourde et enfin deux régiments et deux batteries antichars.

-La défense antiaérienne est assurée par cinq brigade dont une fournie par la RAF auxquelles s’ajoute une brigade de projecteurs.

-Le génie royal déploie plusieurs compagnies notamment des unités comparables aux unités Z françaises

-On trouve également sept bataillons de pionniers et six bataillons de mitrailleurs

-Le BEF deuxième version (1948)

Suite à la démobilisation, la quasi-totalité des unités britanniques rentrent en Grande Bretagne à l’exception de la 1st Infantry Division qui reste déployée dans la région de Lille suite à un accord entre Paris et Londres. C’est la première fois depuis 1815 que des troupes britanniques sont stationnées de manière permanente en France.

La présence d’une division britannique dans le nord de la France va permettre un déploiement plus aisé des troupes britanniques, la 1ère division étant tout autant une division de combat qu’une unité de travailleurs, aménageant dès le mois d’août les installations nécessaires au transfert sur le continent des nombreuses divisions britanniques.

Le BEF nouvelle version est nettement plus musclé avec douze divisions déployées au sein du Groupe d’Armée n°1 comme son devancier mais auxquelles s’ajoutent quatre divisions placées sous contrôle opérationnel français, divisions regroupées en deux corps d’armée, le 4th British Corps déployé au sein de la 3ème armée et le 5th British Corps déployé au sein de la 4ème armée.

-L’Etat-major du BEF est installé à Lille et dispose d’unités qui lui sont directement rattachées en l’occurrence une réserve conséquente d’artillerie (six régiments d’artillerie légère, quatre régiments d’artillerie de campagne et quatre régiments d’artillerie lourde), des unités antiaériennes et antichar (cinq brigades AA et trois régiments antichars), deux régiments de cavalerie pour la reconnaissance et diverses unités de soutien.

-Les unités de combat sont réparties en cinq corps d’armée pour l’infanterie et un corps d’armée blindé regroupant les deux divisions blindées, corps blindé pouvant pourquoi pas opérer avec les CAC et les CC français.

-1st British Corps : trois divisions d’infanterie : 1st Infantry Division 1st Canadian Infantry Division et 44th «Home Counties Division»

-2nd British Corps : trois divisions d’infanterie : 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division et 48th « South Midland Division

-3rd British Corps : trois divisions d’infanterie : 4th Infantry Division 6th Infantry Division et 50th «Northumbrian Division

-La 46th Nort Midland Division est une division de travailleurs mais aussitôt transformée en division d’infanterie ce qui explique qu’elle est en réserve, ne devant rejoindre le front qu’une fois bien entrainée.

-1st British Armoured Corps avec la 1st Armoured Division et la 2nd Armoured Division

-4th British Corps (3ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 51th Highland Division et la 48th Northumberland Division

-5th British Corps (4ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 5th Infantry Division et d’une division territoriale, la 42nd East Lancashire Division.

Six autres divisions furent déployées dans le Sud-Est de l’Angleterre à la fois pour défendre le territoire national mais également renforcer le dispositif allié sur le continent.

Armée néerlandaise

En 1939, l’armée néerlandaise est loin d’être la plus puissante d’Europe. Si La Haye est une puissance coloniale avec les Indes Néerlandaises, elle est loin sans faut une puissance militaire de premier plan, n’ayant plus participé à un conflit majeur depuis les années 1830 et sa volonté d’empêcher l’indépendance du futur royaume de Belgique.

Quand éclate la guerre de Pologne, l’armée néerlandaise comporte 270000 hommes répartis en quatre corps d’armée soit un total de huit divisions d’infanterie de ligne (numérotées 1 à 8), une unité de cavalerie baptisée une division légère (1ère division légère) et quatre divisions de réserve (A, B, G et Peel) auxquelles on peur ajouter une brigade du génie et une brigade de défense contre avions plus des positions fortifiées.

En dépit de sa neutralité, les Pays Bas décident de moderniser leur outil militaire surtout après qu’un officier antinazi ait transmis à l’attaché militaire néerlandais à Berlin, des documents prouvant que les Pays Bas devaient être envahis contrairement au premier conflit mondial.

Si le développement de la marine est le plus spectaculaire (Elle à envoyé aux Indes Néerlandaises deux croiseurs de bataille, un porte-avions légers de type Colossus, deux croiseurs légers, six destroyers, six sous-marins plus un train d’escadre laissant à Den Helder un croiseur léger, huit destroyers, douze torpilleurs légers, six sous-marins et des navires de soutien) et que l’armée de l’air aligne des chasseurs et des bombardiers performants, l’armée de terre se modernise également.

Les huit divisions d’infanterie sont mieux équipées en matière de moyens de transport sans pour autant être totalement motorisées comme les DIM françaises ou les Infantry Division britanniques.

char léger modèle 1935 M.39 dit Hotchkis H-39, principal char de l'armée néerlandaise en 1948

char léger modèle 1935 M.39 dit Hotchkis H-39, principal char de l’armée néerlandaise en 1948

La division légère, l’unique unité de cavalerie est motorisée avec à la fois des véhicules de conception nationale mais également des chars français en l’occurence des Hotchkiss H-39 à raison 90 exemplaires répartis en deux bataillons de trente-deux véhicules, le reste étant stocké.

Les seize Renault R-40 livrés aux Pays Bas vont servir à mettre au point un char néerlandais, le gevechtstank modèle 1944 à canon de 47mm, char produit à vingt-quatre exemplaires qui irons renforcer les forces déployées aux Indes Néerlandaises en compagnies de leurs cousins français.

Quand aux fortifications, elles sont renforcées pour permettre aux néerlandais d’user les pointes allemandes, de canaliser leur avancée et de tenir en attendant l’arrivée de renforts français et britanniques.
Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, les Pays Bas réaffirment leur neutralité tout en assurant la mobilisation générale pour aligner en métropole un total de douze divisions d’infanterie, une division de cavalerie et diverses d’unités d’artillerie, du génie et de soutien.

En toute discrétion cependant, des officiers de liaison rejoignent les différents état-majors alliés notamment celui du général Villeneuve à Vincennes ou celui des forces britanniques du Sud-Est à Douvres.

Armée Belge

La fraternité d’armes franco-belge scellée durant le premier conflit mondial fût confirmée après celle qui aurait du être la «Der des ders» par un traité défensif en 1920 qui intégrait la Belgique au système défensif français.

A l’époque, la stratégie belge est une stratégie de défense totale qui prévoit de défendre la totalité du territoire, défense s’appuyant notamment sur une série de fortifications allant de l’abri de campagne aux puissants forts de Liège, d’Anvers et de Namur, forts de 1914 modernisés ou construction neuves comme le fort d’Eben Emael.

Craignant d’être engagée dans un conflit dont elle ne veut pas, la Belgique de Léopold III déclare unilatéralement sa neutralité au grand dam de la France qui perd là une option stratégique de premier plan et à la grande satisfaction de l’Allemagne qui divise là ses adversaires potentiels.

La guerre de Pologne s’achève sans que la Belgique n’ait été attaqués et certains de se féliciter du choix belge de la neutralité qui avait préservé le pays d’une nouvelle invasion.

Cette position triomphaliste fût brusquement refroidie quand le gouvernement néerlandais transmis par des voix encore aujourd’hui inconnues le plan d’attaque allemand à l’ouest (Fall Gelb Plan Jaune) prévoyant une redite de la manœuvre Schlieffen.

Ce plan suscita un débat passionné entre «neutralistes» et «engagistes», les premiers défendant la position du roi et les seconds voulant revenir à celle défendue par le père du roi actuel, le roi chevalier Albert 1er à savoir celle d’une alliance avec la France.

Sans renier la neutralité imposée en 1936, la Belgique se rapproche de la France, une neutralité bienveillante vis à vis des alliés avec l’envoi d’observateurs aux manœuvres de l’autre pays, l’échange d’officiers, la transmission de plans et d’informations.

Le général Villeneuve aurait aimé organiser de véritables manœuvres franco-belges pour préparer le plan Dyle-Breda mais cela fût impossible, Bruxelles craignant de provoquer le courroux de Berlin et précipiter une nouvelle invasion comme en 1914.

Au moment où éclate la guerre de Pologne, la Belgique mobilise et aligne une armée très importante par rapport à sa population soit 600000 hommes pour une population de dix huit millions d’habitants.

L’armée de terre aligne ainsi un total de vingt-deux divisions : dix-huit divisions d’infanterie, deux de cavalerie et deux de chasseurs ardennais.

Les unités de combat sont réparties entre sept corps d’armée, le 5ème installé sur la Position Fortifiée d’Anvers avec les 13ème et 17ème DI, le 4ème (12ème et 15ème DI), le 2ème (9ème et 6ème DI), le Corps de Cavalerie (14ème DI et 1ère DI) et le 1er Corps d’Armée (4ème et 7ème DI) sur le Canal Albert.

Si la 18ème DI est chargée de la défense des canaux frontières dans une optique de retardement, la Position Fortifiée de Liège est défendue par le 3ème CA (3ème et 2ème DI), la Position Fortifiée de Namur l’est par le 7ème Corps d’Armée composée de la 2ème division de chasseurs ardennais et la 8ème division d’infanterie.

La défense de la «Position Avancée» au sud de la Meuse et de l’Amblève est assurée par le Groupement K composé de la 1ère Division de Cavalerie et la 1ère Division de chasseurs ardennais.

Enfin, en réserve de GQG, nous trouvons la 2ème division de cavalerie, la 11ème division d’infanterie et le 6ème CA qui dispose de la 5ème, de la 10ème et de la 16ème DI.

Le niveau matériel est relativement bon. L’artillerie n’à rien à envier à celles de ses voisins mais elle manque de pièces antiaériennes. Les chars belges ne sont que de petits blindés mal protégés, bien inférieurs à leurs homologues français.

Suivant une politique semblable à celle de son voisin néerlandais, la Belgique continue son effort de modernisation de ses unités militaires en tentant d’effacer les lacunes aperçues en 1939/40 qu’il s’agisse de l’entrainement de l’infanterie, de la DCA et des chars.

Pour la défense contre-avions, elle reçoit des canons de 90mm Schneider modèle 1939 et commande d’autres Bofors de 40mm pour la défense des armées en campagne.

Char T-13

Char T-13

En ce qui concerne les chars, elle décide de commander des blindés plus puissants et se tourne vers la France pour remplacer ses ACG-1 et ses chasseurs de chars T-13 et T-15 en commandant soixante-quatre Renault R-40 répartis entre les deux divisions de cavalerie (1ère et 2ème divisions) à raisons de deux bataillons de douze par division soit un total de quarante-huit chars en ligne plus seize en réserve.

Obtenant la licence de fabrication, l’usine Cockerill produisit un dérivé belge du Renault R-40, un char plus rapide car combinant la suspension Christie à la caisse du R-40 avec un canon de 47mm de la Fonderie Royale de Canon. Baptisé T-17, ce véhicule est produit à soixante-quatre exemplaires pour compléter les R-40.

Quand la tension devient extrême en Europe, la Belgique mobilise discrètement puis de manière plus visible à partir de la fin du mois d’août et le 5 septembre 1948, la Belgique rallie officiellement le camp allié par échange d’officiers de liaison suscitant la protestation écrite de Berlin.

Sur le plan du dispositif, il est semblable à celui de 1939 à la différence que les chasseurs ardennais sont regroupés dans les Ardennes en un corps d’armée autonome et que le Corps de Cavalerie regroupe les deux divisions de cavalerie, corps placé en arrière du front en soutien des sept autres corps d’armée déployés à la frontière.

22-Armée de terre : armement et matériel (38)

Panhard AMD 178

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée "Pan Pan" à cause du bruit de son moteur deux temps

Panhard AMD-178 affectueusement surnommée « Pan Pan » à cause du bruit de son moteur deux temps

Genèse d’une surdouée

En avril 1923, la cavalerie avait lancé le programme AMC n°1 (AutoMitrailleuse de Cavalerie n°1) qui demandait une voiture de 4 tonnes à quatre hommes avec inverseur de marche blindée à 12mm, pouvant circuler sur route à 55 km/h.

Ce programme ne donna naissance à aucun véhicule et va muter en une AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) selon la nouvelle nomenclature de décembre 1931 : Découverte, Reconnaissance et Combat.

Un nouveau programme est donc lancé le 22 décembre 1931 pour une automitrailleuse de découverte d’un poids maximal de 4.7 tonnes avec une tourelle monoplace AVIS disposant d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm, pouvant circuler à 70 km/h sur route et pouvant manoeuvrer en tout chemin.

Ce programme est modifié le 9 décembre 1932 avec une tourelle biplace APX-3 armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Panhard propose son modèle 178, Renault une voiture baptisée VZ, Berliet propose sa VUB et enfin Latil propose également un projet. Le projet Renault reste à l’état de prototype, Latil parce que sa voiture ne peut sortir de route alors qu’il dispose de quatre roues motrices et Berliet parce que son modèle est trop lourd.

Sorti en octobre 1933, le prototype Panhard va être intensivement testé en métropole et au Maroc à partir du début de 1934. Il est adopté en janvier 1935, l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle/type 178 devenant l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle 1935 ou plus simplement «AMD 35».

Production

La première commande de série est passée dès le 1er janvier avec quinze exemplaires suivit d’une deuxième le 29 avril 1935 pour quinze nouveaux exemplaires. Les commandes successives portent le nombre de véhicules commandés au 1er septembre 1939 à 557 exemplaires en différentes versions (8 en modèle colonial pour l’Indochine, 24 PC et 128 AFN laissant 397 en modèle métropolitain).

La production est perturbée par les mouvements sociaux du printemps 1936 mais aussi par un schéma de production complexe.

En effet, Panhard n’assure que la fabrication du moteur et l’assemblage final. Les carcasses blindées sont fournies par différents aciéristes à l’usine de la rue d’Ivry où la société Panhard & Levassor y installe les roues, la suspension, le moteur, la boite de vitesse, direction et tous les équipements et accessoires.

Les tourelles sont fournies par différents fournisseurs, l’installation de l’armement et la peinture sont du ressort de l’Atelier de Construction de Rueil (ARL) qui fournit des tourelles complètes à Panhard qui assure le montage final et la présentation en recette.

Ce système compliqué mais logique explique donc une partie des retards de production, Panhard fabriquant plus vite les caisses que n’arrivent les tourelles. C’est ainsi qu’au 1er septembre 1939, sur 557 véhicules commandés, seulement 217 ont été livrées à l’armée soit un retard de soixante-treize voitures mais huit mois plus tard sur une commande globale de 657 exemplaires, il se trouve avec 38 voitures d’avance sur les prévisions.

Le retard est progressivement comblé : il en manque 68 le 31 mai 1940 mais seulement 38 au 30 juin 1940, le 657ème exemplaire de série sortant le 1er août 1940, cent exemplaires supplémentaires ayant été commandés le 15 novembre 1939.

Des marchés de guerre sont passés peu avant la fin de la guerre de Pologne avec un objectif de soixante exemplaires par mois. Les premiers véhicules de cette commande sortent en septembre 1940 avec vingt-cinq exemplaires portant le total de véhicules produits à 682.

Trente-cinq exemplaires sortent de la chaine de montage en octobre 1940, quarante en novembre, quarante-cinq en décembre, cinquante en janvier, février et mars 1941, cinquante-cinq en avril, mai et juin 1941 avant d’atteindre les soixante exemplaires peu avant la fin de la production de «Pan Pan» à savoir en juillet et août 1941, l’AMP Panhard modèle 201 prenant le relais dès le mois de septembre.
Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Unités équipées

Cette automitrailleuse de découverte _dernière exemplaire de ce type avec la Gendron-Somua AM 39_ va équiper les régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques, des régiments d’automitrailleuses des Divisions de Cavalerie (futurs régiments de découverte de non moins futures DLM) ainsi que des GRDI motorisés.

Suite à la décision du général Gamelin de ne pas poursuivre dans la voie des véhicules trop faiblement blindés (27 février 1940), «Pan Pan» va peu à peu céder la place à sa grande sœur, l’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) AM modèle 1940 P ou AM 40 P.

Sa carrière n’est pas pour autant terminée puisqu’elle va servir à la motorisation des GRDI montés en Afrique du Nord, au Levant ainsi qu’en métropole au profit des trois groupe de reconnaissance rattachés aux DIAlp. Il va aussi servir au Groupement Motorisé de Corse (GMC) avec huit exemplaires.

Elle va continuer à servir également en Indochine au sein du Groupement Mécanisé Colonial (future 2ème DLC) ainsi qu’au sein de deux escadrons indépendants.

Les autres véhicules vont être stockés précieusement et vont équiper des GRCA et des GRDI de mobilisation en attendant que suffisamment d’AM 40 P ne sortent des chaines de Panhard pour les équiper.

Situation au printemps 1940

Au 1er juin 1940, les unités suivantes sont équipées de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 :

-Le 6ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 1ère DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 8ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 2ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 12ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 3ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

Les trois régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques disposent donc de 144 véhicules.

L’AMD 35 est également en service au sein des deux Divisions de Cavalerie appelées à être transformées en Divisions Légères Mécaniques. A l’époque où nous parlons, un total de 80 voitures sont en service.

Au sein de la 2ème Division de Cavalerie, le 2ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

Au sein de la 3ème Division de Cavalerie, le 3ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

L’AMD modèle 1935 équipe également les Groupes de Reconnaissance de Division d’Infanterie ou GRDI plus précisément les sept GRDI motorisés qui sont les 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème GRDI.

Chaque GRDI motorisé dispose d’un escadron de découverte à quatre pelotons de trois véhicules soit douze AMD auxquelles s’ajoutent un véhicule pour le commandant de l’escadron soit un total de treize véhicules par GRDI, le total pour les sept GRDI étant donc de 91 véhicules.

Le total de véhicules en ligne est donc de 315 véhicules sur un total disponible de 374 véhicules à la mi-mai, laissant un reliquat de 59 véhicules utilisés pour l’instruction à Saumur (cinq) à Gien (cinq) ou stockés pour un usage ultérieur (49 exemplaires).

Évolution ultérieure  

La production de la voiture spéciale modèle 178 cesse à la fin du mois d’août 1941 mais ce n’est pas la fin de sa carrière opérationnelle, loin de là même.

Elle va d’abord compléter l’équipement des GRDI motorisés existants qui passe à quatre pelotons de quatre véhicules soit un total de dix-sept AMD dans le groupe d’escadrons de découverte de ses sept GRDI soit un total de 119 véhicules.

Elle va ensuite équiper les GRDI rattachés aux Divisions d’Infanterie Alpine en l’occurence le 22ème GRDI rattaché à la 30ème DIAlp de Nice qui va donc aligner dix sept AMD 35. Il est suivit par le 20ème GRDI (27ème DIAlp de Grenoble ) et par le 23ème GRDI (31ème DIAlp de Montpelier).

Cela porte le nombre de GRDI motorisés à dix qui alignent un total de de 170 automitrailleuses de ce type.

En septembre 1940, la 2ème Division de Cavalerie devient la 4ème DLM. Comme ses trois devancières, elle reçoit un régiment de découverte, le 5ème régiment de cuirassiers qui hérite des AMD mises en œuvre par le 2ème groupe d’automitrailleuses. Il reçoit ultérieurement d’autres véhicules pour compléter ses rangs à 48 véhicules.

Quand l’année 1940 se termine, le nombre de véhicules en ligne atteint le chiffre de 402 véhicules en ligne plus 59 véhicules en réserve et instruction auxquels s’ajoutent six mois de production en l’occurence 25 véhicules des commandes du temps de paix et de la guerre de Pologne et 145 exemplaires des commandes de guerre soit un total de véhicules en service, disponibles ou produits de 631 exemplaires

Les GRDI d’Afrique du Nord et du Levant entament début 1941 leur motorisation sur le schéma d’un groupe d’escadrons de découverte à quatre pelotons de quatre voitures soit un total de dix-sept véhicules qui appartiennent tous au type AFN.

Le 80ème GRDI affecté à la 1ère Division Marocaine est le premier à recevoir ses dix-sept véhicules en janvier 1941 en même temps que le 81ème GRDI affecté à la 81ème Division d’Infanterie d’Afrique.

En février 1941, les 82ème et 83ème GRDI reçoivent leurs véhicules, ces groupes étant affectés respectivement à la 82ème et à la 83ème DIA.

En mars 1941, le 42ème GRDI rattaché à la 84ème DIA reçoit ses automitrailleuses modèle 1935 en même temps que le 87ème GRDI rattaché à la 87ème DIA.

En avril 1941, le 182ème GRDI rattaché à la 182ème DIA reçoit ses automitrailleuses de découverte modèle 1935 en même temps que le 191ème GRDI rattaché à la 191ème DIA.

En mai 1941, les 32 automitrailleuses AMD modèle 1935 type Colonies sont officiellement mises en service en Indochine au sein de deux escadrons officiellement de seize véhicules mais dans la pratique de douze, laissant huit véhicules en réserve. Ces véhicules avaient été produits au printemps 1940 mais conservés en métropole au cas où et ce n’est que lorsque la situation s’est stabilisée en Europe qu’elles sont envoyées en Indochine.

Le 7 juin 1941, la 3ème Division de Cavalerie est officiellement transformée en 5ème Division Légère Mécanique. Elle dispose comme les autres d’un régiment de découverte en l’occurence le 11ème régiment de cuirassiers qui récupère les AMD du 3ème GAM plus des véhicules neufs pour faire nombre en l’occurence 48 véhicules.

Au 1er juillet 1941, on trouve cinq régiments de découverte, dix-huit GRDI motorisés et deux escadrons indépendants équipés de cette automitrailleuse soit un total de 578 véhicules en ligne plus 104 en réserve immédiate/instruction auxquels s’ajoute les véhicules produits en six mois et non encore pris en compte par les unités. En retirant 144 véhicules mis en service, on trouve en parc 171 véhicules.

Sur les 275 véhicules encore disponibles à cette date, une grande partie va servir à équiper les unités à motoriser notamment dans l’Empire où le blindage jugé trop faible pour la métropole est largement suffisant pour contrer les menaces internes à l’Empire.

En septembre 1941 alors que la production de l’AMD modèle 1935 est terminée, le 2ème Régiment Etranger Cavalerie (2ème REC) est entièrement motorisé et déployé dans le Sud marocain en appui du 3ème REI.

Organisé comme un régiment de découverte, il dispose de deux groupes d’escadrons avec pour chacun un escadron de 21 automitrailleuses soit 42 AMD en service.

En octobre 1941, décision est prise d’affecter les voitures PC aux GRDI en plus des régiments de découverte déjà équipés soit en ligne un total de 25 véhicules PC, nombre ultérieurement doublé pour permettre à son adjoint de commander lui aussi sous blindage.. .

En novembre et décembre 1941, le 2ème régiment de chasseurs d’Afrique reçoit ses 42 AMD 178 auxquelles s’ajoute une voiture PC pour le commandant du régiment,

Il est suivit en février et mars 1942 par le 3ème régiment de chasseurs d’Afrique, le 5ème régiment de chasseurs d’Afrique fermant la marche en étant équipée en septembre/octobre 1942.

Il faut ensuite attendre juin 1943 pour qu’une nouvelle unité soit équipée de cette remarquable automitrailleuse. Il s’agit du 8ème groupement d’automitrailleuses qui reçoit vingt AMD 178 à canon de 47mm dans une tourelle biplace, ces vingt véhicules étant répartis en quatre pelotons de cinq véhicules.

Entre mars et juin 1944, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique est entièrement motorisé avec deux groupes d’escadrons à quatre escadrons à trois pelotons de quatre AMD plus trois véhicules de volant, un véhicule pour le commandant d’escadron et un véhicule PC pour le chef de corps soit un total de 56 véhicules, un gros régiment déployé au Maroc pour par exemple participer à l’occupation du Maroc espagnol.

En 1945, deux nouvelles unités du niveau divisionnaire sont créées au sein de l’armée française en l’occurence la 1ère Division Légère de Cavalerie en Tunisie et le Groupement Mécanisé Colonial qui allait être rebaptisée 2ème Division Légère de Cavalerie.

Alors qu’à l’origine il était prévu que le régiment de découverte de la 1ère DLC soit équipé d’AMD modèle 1935, au final seul le 1er régiment de cavalerie indochinoise reçut ses 42 AMD et ses deux véhicules PC.

Situation en août 1948

Peu avant la mobilisation générale et le début de la seconde conflagration mondiale, la situation de la flotte de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 est la suivante :

-Les sept GRDI motorisés existant en septembre 1939 l’ont remplacé par l’AM 40 P tout comme les régiments de découverte des cinq premières DLM, les régiments de découverte des 6ème, 7ème et 8ème DLM ayant été créées avec des AM 40 P.

-Les GRDI rattachés aux DIAlp disposent encore de cette automitrailleuse, il s’agit en l’occurence les 20ème, 22ème et 23ème GRDI qui disposent donc de dix-neuf véhicules chacun

-Les huit GRDI déployés en Afrique du Nord et au Levant disposent toujours de l’AMD modèle 1935  soit un total de 152 véhicules, chaque GRDI disposant de dix-neuf véhicules (dix-sept AMD et deux AMD PC)

-Le 2ème REC dispose toujours de ses 42 AMD auxquelles il faut désormais ajouter deux voitures PC soit un total de 44 véhicules.

-Les 1er 2ème, 3ème et 5ème régiments de chasseurs d’Afrique disposent eux aussi de 44 AMD (42 AMD et 2 AMD PC sauf le 1er RCA plus gros)

-Le 8ème groupe d’automitrailleuses dispose de vingt AMD et deux AMD PC

-La 2ème Division Légère de Cavalerie (ex-GMC) dispose toujours d’un régiment de découverte, le 1er RCI qui dispose de 44 véhicules.

-Les deux escadrons indépendants déployés en Indochine disposent toujours de leurs 32 AMD.

Avant mobilisation, le nombre d’AMD modèle 1935 en ligne est donc de 439 sur un total de 1237 véhicules produits, laissant théoriquement un reliquat substantiel de 798 mais sur ce total il faut en retirer 48 utilisés pour l’instruction et les tests, 75 réformés car trop usées ou trop endommagées suite à des accidents ou des incidents de tir et 24 cédées au Portugal soit un total de 147 véhicules.

Il reste donc en réserve, disponibles pour équiper des unités de mobilisation 651 véhicules stockés dans différents dépôts de France, dépôts brutalement vidés par la mobilisation.

A noter qu’en septembre 1940, Panhard proposa la réalisation d’une famille complète de véhicules à partir du chassis de l’AMD modèle 1935 avec une version chasseur de char à canon de 47mm, une version PC, une version TSF, une version avec mortier de 60mm, une version antiaérienne (mitrailleuse de 13.2mm), dépannage, véhicule du génie mais l’armée ne donna pas suite à un concept révolutionnaire pour l’époque que Panhard allait développer après guerre avec sa célébrissime AML.

Caractéristiques Techniques de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935

Poids en ordre de combat : 8200kg

Dimensions : longueur 4.79m largeur hors tout 2.01m hauteur sans tourelle 1.65m (2.31m avec tourelle)

Motorisation : moteur Panhard SK 4F 11 bis développant 105ch à 2200 tours/min

Performances : vitesse maximale sur route 72 km/h moyenne 47 km/h Autonomie : 300km sur route avec 140 litres d’essence

Blindage : 20mm maximum

Armement : tourelle biplace APX-2 ou monoplace APX-5 avec un canon de 25mm SA 35 alimenté à 150 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches. La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne

Les modèle 178 équipés d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 disposent d’une tourelle Renault-Restany avec 84 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches.  La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne.

Equipage : chef de voiture et tireur en tourelle, conducteur et inverseur en caisse

22-Armée de terre : armement et matériel (26)

Hotchkiss H-35

Quand naissent les années trente, le char léger standard est le Renault FT, un char ayant déjà une quinzaine d’années d’existence. Comme nous l’avons vu plus haut, le programme de remplacement à été lancé en août 1933 et modifié en mai 1934.

Le prototype de la firme de Levallois est testé intensivement de janvier à septembre 1935 avant d’être adopté en novembre 1935 sous le nom de char léger modèle 1935 H.

Il va ainsi être livré à la cavalerie à partir de juillet 1936 et jusqu’en 1938 pour accélérer la constitution des DLM faute d’une production suffisante de Somua S-35. Ce n’est que dans un second temps que l’infanterie va recevoir le H-35.

En septembre 1939, le Hotchkiss H-35 équipe des unités de l’infanterie et de la cavalerie  sachant que sa production à été stoppée à 400 exemplaires en raison de nombreuses insuffisances techniques notamment un moteur asmathique (rapport de 7.5 ch par tonne, loin des 10 ch par tonne exigées par les autorités militaires) et des performances médiocres en tout terrain, la vitesse sur route ayant été privilégiée à tout autre considération.

Quand éclate la guerre de Pologne, le char léger Hotchkiss modèle 1935 H équipe deux BCC de l’infanterie ainsi que trois DLM où il complète le Somua S-35 faute de mieux. A noter que le Conseil Consultatif de l’Armement avait demandé de ne pas mettre en service ces chars en attendant la disponibilité d’une version nettement améliorée, le H-39.

-Le 13ème BCC est mis sur pied par le centre mobilisateur 505 de Vannes. Il dispose de 45 chars type H-35 remplacés en mars 1942 par des H-39 toujours en service en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial.

-Le 38ème BCC est mis sur pied par le centre mobilisateur 509 installé à Maubeuge puis à Meucon et disposant comme le 13ème BCC de 45 Hotchkiss H-35. Il est dissous en août 1940 et son matériel stocké même si sa réutilisation est improbable.

A ces 90 chars s’ajoutent sept chars en dépôts, en école ainsi qu’un char à la disposition de l’ERGM de Gien portant le total à 98 chars.

La cavalerie à elle reçut 292 chars Hotchkiss H-35 pour équiper ses trois DLM, faute de mieux, le petit blindé étant tout sauf adapté à la mission de ces divisions.

La 1ère DLM dispose ainsi de 92 Hotchkiss H-35 répartis à part égale entre le 4ème régiment de cuirassiers et le 18ème régiment de dragons à raison de deux escadrons de vingt-trois blindés.

La 2ème DLM dispose également de 92 Hotchkiss H-35 répartis à part égale entre le 13ème et le 29ème régiment de dragons.

Les trois divisions de cavalerie disposent également chacune d’un escadron équipé de Hotchkiss H-35 soit 48 chars auxquels s’ajoute un escadron de la 3ème DLM (vingt-trois chars) ainsi qu’un escadron du 1er régiment de chasseurs d’Afrique à seize chars soit un total de 271 chars en ligne au printemps 1940 laissant vingt et un en réserve et en dépôts.

En additionant la cavalerie et l’infanterie on aboutit à un total de 390 chars, le solde de dix chars ayant apparemment été retourné chez le constructeur pour servir de banc d’essais, de véhicule d’expérimentation, deux H-35 ayant apparemment servis à valider les solutions techniques choisis pour transformer un vilain petit canard en magnifique cygne.

A partir de l’été 1940, le Somua S-40 commence à sortir des chaines de production permettant à la cavalérie d’homogénéiser l’équipement de ses DLM qui font disparaître peu à peu les différentes divisions de cavalerie. Les derniers H-35 des quatre DLM à équipement mixte quittent le service actif  en juillet 1942 quand la 3ème DLM achève son rééquipement avec le S-40.

Le H-35 quitte progressivement la cavalerie pour rejoindre les dépôts même si il est encore en service au sein du 1er RCA au Maroc, seule unité de cavalerie encore équipée de ce char décidément pas né sous une bonne étoile quand éclate le second conflit mondial et qui au cours du conflit le remplacera par quelques S-40.

Caractéristiques du char léger modèle 1935 H

Poids total : 10.6 tonnes

Dimensions : longueur totale 4.22m largeur totale 1.85m hauteur totale : 2.133m (1.38m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 75ch à 2700 tours/minute

Vitesse maximale : 27.8 km/h  Pente : 75% sur sol dur  Autonomie : 130km (réservoir de 180 litres)

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 37mm SA modèle 1918 alimenté à cent obus et une mitrailleuse MAC 31 alimentée à 2400 cartouches

Equipage : un chef de char en tourelle, un mécanicien-pilote en caisse

Hotchkiss H-39

char léger modèle 1935 M.39 dit Hotchkis H-39

char léger modèle 1935H  M.39 dit Hotchkiss H-39

Comme nous venons de le voir, le H-35 à été un échec technique, la faute notamment à un moteur insuffisamment puissant. La firme Hotchkiss qui avait anticipé sur le programme aurait pu ne jamais s’en relever mais au final, elle développa un nouveau char léger, dérivé du H-35 dont il reprenait la ligne générale mais avec de sérieuses modifications.

Un moteur plus puissant (120ch au lieu de 75) lui donnait le rapport poids/puissance réclamé par l’infanterie (en l’occurence 10 ch/tonne), un canon de 37mm SA modèle 1938 lui donnait une véritable capacité antichar (à partir du 480ème exemplaire de série, monté en rattrapage par la suite) et une queue passe-tranchée lui donnait une aisance en terrain difficile.

Les essais du prototype sont menés en 1937/38 et c’est fin 1938 qu’il est adopté sous le nom de char léger modèle 1935 H M. 39. Comme son devancier, il va équiper l’infanterie et la cavalerie et comme son ainé raté, si il est adapté aux demandes de l’infanterie, il l’est beaucoup moins à celles de la cavalerie mais faute de mieux…….. .

Au printemps 1940, il équipe six bataillons de 45 chars, bataillons de chars de combat qui sont intégrés aux trois premières divisions cuirassées :

-Les 25ème BCC et 26ème BCC sont intégrés à la 1ère Division Cuirassée

-Les 14ème et 27ème BCC sont intégrés à la 2ème Division Cuirassée

-Le 42ème et le 45ème BCC sont intégrés à la 3ème Division Cuirassée.

Ces six bataillons alignent donc un total de 270 chars Hotchkiss H-39. Deux autres bataillons sont ensuite équipées de ce char pour former une demi-brigade blindée de la 4ème Division Cuirassée en l’occurence le 19ème BCC qui troque ses D2 contre des H-39 et le 44ème BCC qui troque ses Renault R-35 contre d’autres H-39 les deux bataillons étant transformés entre mars et septembre 1941, portant le total de chars en ligne à 360 chars.

Des BCC non endivisionnés reçoivent également ce petit char biplace comme le 13ème BCC mis sur pied avec le H-35 et qui reçoit des H-39 en mars 1942 et le 22ème BCC remplace ses Renault R-35 par des Hotchkiss H-39 en septembre 1942.

Si les BCC des quatre premières divisions cuirassées remplacent leurs Hotchkiss H-39 par des Renault G1, les 13ème et 22ème BCC conservent leurs H-39 quand éclate le second conflit mondial, ce char pouvant très bien assurer le soutien de l’infanterie. L’infanterie va disposer au total de 450 chars plus 225 chars en réserve.

La cavalerie va également disposer de Hotchkiss H-39 au sein de la 3ème DLM (140 chars utilisés comme AMR), au sein des deux divisions de cavalerie restant en l’occurence les 2ème et 3ème Divisions de Cavalerie (32 chars) et au sein des GRDI en l’occurence les 2ème et 5ème GRDI mis sur pied à la mobilisation sans automitrailleuses et qui reçoivent donc des H-39 au printemps 1940 avec quinze puis vingt chars de ce type.

Suite à la démobilisation, les GRDI préservés sont tous motorisés, le Hotchkiss H-39 va ainsi équiper d’abord les GRDI type monté puis remplacer les AMR 33 et 35 au sein des GRDI motorisés, équipant au final les  2ème, 5ème, 15ème, 18ème, 23ème, 32ème, 71ème, 74ème et 93ème GRDI soit un total de 180 chars, toujours en service en septembre 1948. La cavalerie va disposer de 352 chars en ligne plus 176 en stock et dans les écoles.

En septembre 1945, douze chars sont sortis des stocks pour équiper le Groupement Motorisé de Corse auxquels s’ajoutent un nombre équivalent de véhicules en volant de fonctionnement réduisant le stock et le parc en école à 152.

Le H-39 à également été exporté d’abord à dose homéopathique, trois à la Pologne et deux à la Turquie puis de manière plus massive avec deux bataillons pour l’armée polonaise libre (90 chars), trois bataillons à la Grèce (135 chars), deux pour les Pays Bas (90 chars) deux à la Yougoslavie (90 chars) et 32 pour la Grande Bretagne qui les utilisa pour perfectionner ses chars Cruiser.

Au final le Hotchkiss H-39 va être produit à 1640 exemplaires jusqu’en mai 1947 quand la chaine de montage fermée mais pour peu de temps car dès le mois de septembre 1947, elle va à nouveau fabriquer ce char à faible cadence (huit chars par mois) pour permettre un équipement rapide des GRDI/GRCA de mobilisation, la cadence passant à douze chars par mois dès le mois de juin 1948.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1935 H M. 39

Poids total : 12 tonnes

Dimensions : longueur totale 4.22m largeur totale 1.85m hauteur totale : 2.133m (1.38m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 120ch à 2800 tours/minute

Vitesse maximale : 36.5 km/h  Pente : 75% sur sol dur  Autonomie : environ 150km (réservoir de 207 litres)

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 37mm SA18 alimenté à cent obus et une mitrailleuse MAC 31 alimentée à 2400 cartouches. Le canon de 37mm SA modèle 1938 remplace le SA modèle 1918 à partir du 480ème char environ avant d’être installé en rattrapage sur les autres.

Equipage : un chef de char en tourelle, un mécanicien-pilote en caisse

22-Armée de terre : armement et matériel (11)

Canon de 105mm de montagne modèle 1919 et 1928

Ces deux canons _quasiment identiques_ équipent les Régiments d’Artillerie de Montagne réorganisés en 1943 sous la forme d’un RAM type 1943 avec trois groupes à deux batteries de 75mm et un groupe de trois batteries à quatre canons de 105mm modèle 1919 ou 1928.

Ces canons vont équiper un total de cinq régiments d’artillerie de montagne soit cinq groupes et donc quinze batteries et soixante canons de 105mm modèle 1919 ou 1928.

En dépit de projets, ces canons sont donc toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques des canons de montagne modèle 1919 et 1928

Calibre : 105mm Poids total 750kg Poids de l’obus 12kg Portée effective 7850m Pointage en site : 0 à +40° Pointage en azimut : 9°

Obusier de 105C modèle 1935B

obusier de 105C modèle 1935B

obusier de 105C modèle 1935B

Cet obusier léger développé par l’établissement de Bourges à mis fin à un débat de plus de trente ans sur l’opportunité de doter les divisions d’un obusier léger et puissant.

Les projets ont été nombreux pour combler cette lacune notamment en 1912 quand Schneider parallèlement à son canon de 105L proposera  un obusier de 105C qui bien que donnant satisfaction ne sera pas adopté sous le prétexte qu’on fera du tir courbe avec le canon de 75.

Ce choix essentiellement financier se fracassera sur les réalités du terrible conflit qui éclate en août 1914. Plus grave, il va créer une véritable lacune capacitaire pour nos armées entre le canon de 75mm modèle 1897 et les canons de 155C Schneider et Saint Chamond dont la puissance se payait par une mobilité réduite et un obus de 43kg difficile à manier.

En 1924, les régiments d’artillerie divisionnaire (un par division d’infanterie) adoptent la structure qui sera la leur jusqu’à la mobilisation de septembre 1939 (et qui redeviendra la leur après la démobilisation un an plus tard) avec trois groupes de 75 et deux groupes de 155C.

L’idée d’un obusier léger ressurgit mais là encore, rien ne se passe et il faut attendre 1932 pour qu’enfin la situation bouge. A l’époque, le seul matériel existant en France est un obusier de la firme Schneider fabriqué pour le Japon (voir ci-après).

L’adoption directe de ce matériel aurait été possible mais comme dans d’autres pays, il faut ménager la susceptibilité des arsenaux d’Etat et l’établissement de Bourges est chargé de donner la réplique à la firme du Creusot.

Fin 1932 donc, l’Établissement de Bourges (ABS) est chargé de développer un obusier léger pour enfin mettre fin à une lacune vieille de près de vingt ans.

Le dévellopement initial est rapide et le prototype est présenté en mai 1934, le nouvel obusier reprenant l’affût biflèche de 75 modèle 1897/33 qui avait été comme son nom l’indique étudié pour moderniser le vénérable «75» mais à part quelques pièces confinés dans les casemates de la ligne Maginot, cet affût n’avait pas été généralisé.

Le 18 octobre 1934 après des essais intensifs, le conseil consultatif de l’armement décide de……ne pas choisir en préconisant de commander les deux modèles en dépit du fait que sur un certain nombre d’aspects, la pièce de Bourges était supérieure à celle du Creusot.

C’est ainsi que la première commande passée le 17 janvier 1935 prévoit l’acquisition de 84 pièces répartis entre 36 matériels Schneider et 48 de Bourges bien que ce dernier n’ait été officiellement adopté que le 4 mai 1935 sous le nom de matériel de 105C modèle 1935B.

Quand éclate la guerre de Pologne, le total des pièces commandées s’établit pour Bourges à 768 pièces soit de quoi équiper 64 groupes et 32 régiments d’artillerie. Sur ce total, 16 groupes ont été équipés soit un total théorique de 192 pièces en ligne plus un petit nombre en réserve pour l’instruction et pour servir de volant de réserve.

Quatre Régiments d’Artillerie Lourde Divisionnaire motorisés sont ainsi équipés en septembre 1939 suivit d’un cinquième au printemps 1940  en l’occurence le 215ème RALD (1ère DIM), le 216ème RALD (25ème DIM), le 225ème RALD (12ème DIM) et le 230ème RALD (9ème DIM), le 201ème RALD de la 15ème DIM recevant un groupe en avril 1940 puis un second en juin 1940.

Quatre groupes équipés également les régiments d’artillerie des Divisions Légère Mécanique et des Divisions de Cavalerie, en l’occurence un groupe au 71ème RA (2ème DLM), un groupe au 72ème RA (3ème DC), un groupe au 73ème RA (2ème DC) et enfin un quatrième au 74ème RA (1ère DLM). Les autres régiments d’artillerie des DC et des DLM recevront avant juillet le groupe de 105C prévu.

Trois groupes tractés par véhicule motorisé équipent le 309ème RATTT qui après avoir été rattaché à la Réserve Générale rallie la 2ème DCr avec seulement deux groupes, l’un de ses groupes ralliant le 319ème RATTT de nouvelle création, le régiment d’artillerie de la 3ème DCr  qui dispose d’un deuxième groupe équipé de 105C modèle 1934S.

On trouve également treize groupes à traction hippomobile au sein des DI, DINA et DIC  en l’occurence sept RALD (le 204ème de la 14ème DI, le 208ème de la 11ème DI, le 212ème de la 43ème DI, le 228ème de la 13ème DI, le 256ème de la 31ème DI et le 261ème de la 42ème DI), quatre RALNA (le 220ème rattaché à la 3ème DINA, le 233ème à la 4ème DINA, le 240ème à la 2ème DINA et le 254ème à la 1ère DINA) et deux RALC, le 201ème rattaché à la 1ère DIC et le 212ème rattaché à la 4ème DIC.

En juin 1940, la situation n’à pas beaucoup évolué et le haut commandement suspend le rééquipement des groupes pour entamer le plus discrètement possible, le processus de démobilisation.

C’est ainsi que ce n’est qu’à partir de septembre 1940 que le rééquipement des RAD d’active _les seuls maintenus en ligne_ reprend. La production n’ayant pas cessé, ce processus est relativement rapide et on peut considérer que les seize RAD équipés sont totalement équipés de canons de 105 courant juin 1941.

Pourquoi seulement seize RAD (à deux groupes soit un total de trois batteries soit 96 batteries et 384 canons) alors qu’il en existe dix-huit RAD (dix-sept pour les DI et un pour la 31ème DIAlp).

Tout simplement parce que pour des raisons de cohérence, les 11ème et 42ème RAD appartenant respectivement à la 5ème et à la 3ème DIM disposaient d’un groupe équipé d’obusiers de 105C modèle 1934S. trois nouveaux groupes sont commandés pour homogénéiser l’équipement de ces deux régiments ainsi que le 319ème RATTT qui renvoie ses 105C modèle 1935B dans un dépôt.

Les Régiments d’Artillerie Divisionnaire ne sont pas les seuls à recevoir le nouveau petit bijou de l’artillerie française, les RANA et les RAC (de métropole) reçoivent également ce canon en l’occurence comme les RAD, deux groupes à trois batteries de quatre groupe soit un total de seize groupes, quarante-huit batteries et 192 pièces.

Les RATTT rattachés aux DCr, DC et aux DLM sont en septembre 1940 au nombre de huit. Un neuvième s’ajoute avec la création de la 4ème DCr. Si les régiments d’artillerie des DLM et des Divisions de Cavalerie ne disposent que d’un seul groupe de 105C, les Divisions Cuirassées disposent de deux groupes.

En juillet 1948, on trouve donc au total huit DLM à huit RADLM et huit groupes de 12 canons de 105C  modèle 1935B soit un total de 96 pièces, les quatre premières divisions cuirassées disposaient elles de huit groupes de douze pièces, deux équipés de 105C modèle 1934S et six équipés de 105C modèle 1935B jusqu’à leur transformation en RAAP.

Certains de ces canons vont équiper le 78ème RATTT de la 1ère DLC avec trois groupes de douze pièces répartis en trois batteries de quatre pièces.

A la mobilisation, les RALD sont remis sur pied avec pour équipement le 105C modèle 1935B dont la production à continué à cadence réduite pour approvisionner les stocks.

On trouvait donc en octobre 1948, une fois la mobilisation achevée un total de quarante-trois RALD soit quatre-vingt six groupes à douze canons soit un total de 1032 canons de 105C, l’immense majorité étant des modèle 1935B à savoir quatre-vingt deux groupes soit un total  984 canons, seuls les 211ème et 242ème RALD conservant leurs pièces Schneider.

L’obusier de Bourges équipe également les régiments d’artillerie coloniale qui en métropole sont organisés de la même façon que les RAD. Ils disposent donc de dix groupes à trente batteries soit cent vingt canons de ce type. Ce nombre augmente avec la mobilisation et la création de trois RALC à deux groupes de trois batteries de quatre canons soit vingt-quatre pièces supplémentaires.

Les Régiments d’Artillerie Nord-Africain ne sont pas en reste. Au nombre de quatre avant mobilisation, ils disposent de huit groupes à trois batteries de quatre pièces soit un total de 96 obusiers de 105C modèle 1935 qui forment des RALNA.

Six nouveaux RANA sont mis sur pied à la mobilisation avec leur double RALNA mais  seuls quatre adoptent la pièce de Bourges, soit huit groupes et quatre-vingt seize pièces, les deux autres mis sur pied dans l’Empire étant équipé de la pièce Schneider.

Au final, ce sont pas moins de 1392 obusiers de 105C modèle 1935B qui sont en service en octobre 1948 plus un nombre non négligeable de pièces dans les écoles et dans les parcs.

Caractéristiques Techniques de l’obusier de 105C modèle 1935B

Calibre : 105mm Longueur totale de la pièces en batterie 4.00m Longueur du canon 1.76m Poids total en batterie 1725kg (Poids avec l’avant-train 2800kg) Poids de l’obus : 15.85kg Cadence de tir : 5 à 6 coups/minute Portée : 10400m Pointage en site : -8° à +50° Pointage en azimut sur 60°  

Equipe de pièce : huit hommes (un chef de pièce, un pointeur, un tireur, un chargeur, deux pourvoyeurs, un artificier et un auxiliaire.

Obusier de 105C modèle 1934S

Après plus de trente ans d’atermoiements, la décision est enfin prise en 1934 pour doter l’artillerie divisionnaire d’un obusier léger et puissant. A l’époque, seul Schneider produit en France une arme de ce type, une arme qu’elle exporte déjà au Japon.

L’armée française est intéressé par ce modèle alors connu sous les noms d’obusier de 105 S BC 11km ou de canon de 105 court de campagne Schneider sur affût biflêche. La firme du Creusot propose de mettre à disposition son canon pour essais.

L’acquisition de ce matériel aurait été possible rapidement mais comme souvent il faut ménager la susceptibilité des arsenaux d’Etat qui travaillent sur un canon équivalent. Les deux pièces vont finalement être commandé en série, l’obusier de Schneider devenant le matériel de 105 C (Court) modèle 1934 S (Schneider).

Dans un premier temps, l’obusier Schneider ne va être commandé qu’à 72 exemplaires, une première commande de 36 exemplaires soit trois groupes passée le 17 janvier 1935 et livrée en mars 1936 et une seconde passée le 23 mai 1936 pour une seconde commande de 36 exemplaires et livrée en juin 1938.

Un groupe est cédé à la Turquie réduisant le nombre de pièces disponibles à soixante réparties en cinq groupes. Si le 305ème RATTT de la 1ère DCr aligne deux groupes, les autres régiments ne disposent que d’un groupe en l’occurence le 211ème RALD de la 5ème DIM, le 242ème RALD de la 3ème DIM et le 319ème RATTT de la 3ème Dcr (qui dispose d’un deuxième groupe équipé de l’obusier de Bourges).

La démobilisation achevée, l’armée décide de reprendre la fabrication de cet obusier pour compléter les régiments déjà équipé de cette pièce. Trois nouveaux groupes soit 36 exemplaires sont commandés le 5 octobre 1940 et livrés en juin 1941, un groupe complétant le 11ème RAD de la 5ème DIM, le 42èmeRAD de la 3ème DIM et le 319ème RATTT qui remplace ses 1935B par des 1934S.

En septembre 1941, décision est prise d’équiper les régiments de l’Empire avec cet obusier jugé plus adapté que celui de Bourges. Il va équiper les RAC de l’Empire et les Régiments d’Artillerie d’Afrique ainsi que deux RANA mobilisés en Afrique du Nord soit un total de dix-neuf groupes.

Pour les équiper, l’armée passe commande de 228 pièces entre octobre 1941 et janvier 1945 pour équiper dans un premier temps les Régiments d’Artillerie Colonial type Empire (neuf groupes) avant d’équiper les huit groupes des Régiments d’Artillerie d’Afrique puis enfin les deux groupes des RANA de mobilisation.

Caractéristiques Techniques de l’obusier de 105C modèle 1934S

Calibre : 105mm Longueur totale de la pièces en batterie 5.00m Longueur du canon 2.09m (19.9 calibres) Poids total en batterie 1722kg Poids de l’obus : inconnu  Cadence de tir : 7 coups/minute Portée : 11100m Pointage en site : -5° à +43° Pointage en azimut sur 40°  Equipe de pièce : sept hommes (un chef de pièce,un pointeur, un tireur, un chargeur, deux pourvoyeurs et un artificier)

21-Armée de terre (55)

Régiments maintenus après la démobilisation

Tout comme les autres unités de l’armée de terre, l’artillerie réduit drastiquement la voilure au cours de la démobilisation qui s’étend de juin à septembre 1940.

Dans un premier temps, les RALD sont dissous et les RAD regroupent comme avant août 1939 trois  groupes de 75mm et deux batteries lourdes de 105 ou de 155mm, la batterie antichar devenant indépendante.

Certains régiments de mobilisation sont maintenus notamment pour dôtés les DIA d’un régiment d’artillerie moderne, les derniers canons de 65mm antédéluviens étant remplacés par des canons de 75mm.

Canon de 65mm modèle 1906

Canon de 65mm modèle 1906

Des régiments hippomobiles deviennent motorisés notamment ceux des trois divisions de cavalerie qui sont transformées en Division Légère Mécanique.

L’artillerie antiaérienne connait un grand dévellopement, chaque division d’infanterie disposant d’une batterie antiaérienne autonome.

Ainsi au 1er octobre 1940, l’artillerie française à le visage suivant :

Régiments d’artillerie divisionnaire

-Le 1er Régiment d’Artillerie Divisionnaire d’Auxonne est intégré à la 15ème DIM

-Le 4ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Colmar est intégré à la 14ème DI

-Le 8ème  Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Nancy est intégré à la 11ème DI

-Le 10ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire  de Rennes est intégré à la 19ème DI

-Le 11ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire du Vernon est intégré à la  5ème DIM

-Le 12ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire d’Haguenau est intégré à la 43ème DI.

-Le 15ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Douai est intégré à la 1ère DIM

-Le 16ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Clermont-Ferrand est intégré à la 25ème DIM

-Le 24ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Tarbes est intégré à la 36ème DI

-Le 25ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Châlons-sur-Marne est intégré à la 12ème DIM

-Le 28ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Chaumont est intégré à la 13ème DI

-Le 30ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire d’Orléans est intégré à la 9ème DIM

-Le 32ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire  de Paris est intégré à la 10ème DI

-Le 35ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire  d’Issoire est intégré à la 21ème DI

-Le 41ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire d’Angoulême est intégré à la 23ème DI
-Le 42ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de La Fère est intégré à la 3ème DIM

-Le 56ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Montpelier est le régiment d’artillerie de la 31ème DIAlp

-Le 61ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire de Metz est intégré à la 42ème DI

Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs

-Le 101ème RALT est mis sur pied par le CMA 1 de Douai et affecté au 1er Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérénnisé après la démobilisation

-Le 120ème RALT est mis sur pied par le CMA 60 d’Epinal et affecté au 20ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérénnisé après la démobilisation

Ces deux régiments intègrent la réserve générale et doivent en temps de guerre mettre sur pied trois nouveaux RALT.

Le 119ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs est créé en septembre 1948 avec deux groupes de 105L modèle 1936 et deux groupes de 155L GPF-T pour équiper le 1er CAC. Le 122ème RALT créé peu après et disposant des même armes équipant le 2ème CAC.

Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile

-114ème RALH mis sur pied par le CMA 14 et affecté au 24ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérénnisé après la démobilisation.

-116ème RALH mis sur pied par le CMA 13 et affecté au 13ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérénnisé après la démobilisation

-118ème RALH mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 18ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérénnisé après la démobilisation

-149ème RALH : ce régiment est mis sur pied avec deux groupes du 147ème RALH et envoyé au Levant. Il est maintenu après la démobilisation.

A l’exception du dernier régiment nommé, les trois RALH maintenus en ligne rejoignent la réserve générale et doivent en temps de guerre mettre sur pied trois nouveaux RALH.

Régiments d’Artillerie de Montagne

-Le 92ème Régiment d’Artillerie de Montagne est déployé en Corse avec d’abord deux groupes légers puis avec avec deux groupes de 75mm (1er à Bastia et 2ème à Bonifaccio) et deux équipés de canons de 155C (3ème à Ajaccio et 4ème à Porto-Vecchio)

-Le 93ème Régiment d’Artillerie de Montagne de Grenoble est le régiment d’artillerie de la 27ème Division d’Infanterie Alpine

-Le 94ème Régiment d’Artillerie de Montagne de Nice est le régiment d’artillerie de la 29ème DIAlp

Régiments d’artillerie tout-terrain tractés

-Le 71ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Fontainebleau est le régiment d’artillerie de la 2ème DLM

-Le 72ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Paris est le régiment d’artillerie de la 3ème Division de Cavalerie qui devient la 5ème DLM.

-Le 73ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Luneville est le régiment d’artillerie de la 2ème Division de Cavalerie qui devient la 4ème DLM.

-Le 74ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Verdun est le régiment d’artillerie de la 1ère DLM

-Le 75ème régiment d’artillerie tout-terrain tracté  de Lyon est le régiment d’artillerie de la 1ère Division de Cavalerie qui devient la 3ème DLM.

-305ème régiment d’artillerie tractée tout terrain de Besançon ultérieurement intégré à la 1ère DCr

-309ème régiment d’artillerie tractée tout terrain de Strasbourg ultérieurement intégré à la 2ème Dcr.

-Le 319ème régiment d’artillerie tout-terrain tracté est mis sur pied par le CMA 7/40 et affecté à la 3ème Division Cuirassée de réserve.

-Le 322ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée est mis sur pied par le CMA 303 du Vernon et affecté à la 4ème Division Cuirassée de réserve.

21-Armée de terre (51)

-Le 268ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 20 de Nancy et affecté à la 70ème DI en même temps que le régiment-mère, le 68ème RAD.

-Le 281ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 20 et par des éléments du 285ème Régiment d’Artillerie Lourde d’Armée et affecté à la 7ème DINA.

-Le 282ème Régiment d’Artillerie Lourde Nord-Africain est mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire et affecté à la 8ème DI en compagnie du régiment-mère, le 82ème DI.

-Le 285ème Régiment d’Artillerie Lourde d’Armée est mis sur pied en septembre 1939 par le CMA d’Afrique n°1 mais dissous en mars 1940.

-Le 286ème Régiment d’Artillerie Lourde d’Armée est formée par le CMA d’Afrique 2/16 et affecté à la 86ème DIA.

-Le 287ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est formé par le CMA 16 de Castres et affecté à la 87ème DIA.

-Le 289ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est formé par le CMA 35 de Draguignan et affecté à la 68ème DI.

-Le 291ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est formé par le CMA 35 ainsi que par des éléments du 262ème RALA et affecté à la 44ème DI qui disposait du 91ème RAD.
-Le 293ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 34 de Grenoble et affecté à la 64ème Division d’Infanterie qui disposait déjà du 93ème RAM.

-Le 294ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 35 de Draguignan et affecté à la 29ème Division d’Infanterie Alpine, complétant le 94ème RAM.

-Le 296ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 35 de
Draguignan et affecté à la 65ème DI, complétant le 96ème RAM

-Le 297ème Régiment d’Artillerie Lourde de Division est mis sur pied par le CMA 35/29 et affecté à la 17ème DI.

Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs

-Le 101ème RALT est mis sur pied par le CMA 1 de Douai et affecté au 1er Corps d’Armée

-Le 102ème RALT est mis sur pied par le CMA 302 de La Fère et affecté au 2ème Corps d’Armée

-Le 104ème RALT est mis sur pied par le CMA 8 e Dijon et affecté au 5ème Corps d’Armée

-Le 120ème RALT est mis sur pied par le CMA 60 d’Epinal et affecté au 20ème Corps d’Armée

-Le 123ème RALT est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 23ème Corps d’Armée

-Le 124ème RALT est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 24ème Corps d’Armée

Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile

-110ème RALHC (Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile Colonial) mis sur pied par le CMA 31/29 est affecté au 10ème Corps d’Armée

-111ème RALHC (Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile Colonial) mis sur pied par le CMA 31 est affecté au 11ème Corps d’Armée

-114ème RALH mis sur pied par le CMA 14 et affecté au 24ème Corps d’Armée

-116ème RALH mis sur pied par le CMA 13 et affecté au 13ème Corps d’Armée

-118ème RALH mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 18ème Corps d’Armée

-121ème RALH mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 9ème Corps d’Armée

-141ème RALH mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 6ème Corps d’Armée

-142ème RALH mis sur pied par le CMA 3 de Caen et affecté au 20ème Corps d’Armée

-143ème RALH mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 42ème Corps d’Armée de Forteresse

-144ème RALH mis sur pied par le CMA 25 de Bourges et affecté au 43ème Corps d’Armée de Forteresse

-145ème RALH mis sur pied par le CMA 404 de Chartres et affecté au 18ème Corps d’Armée

-147ème RALH mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire et affecté au 45ème Corps d’Armée de Forteresse

-149ème RALH : ce régiment est mis sur pied avec deux groupes du 147ème RALH et envoyé au Levant.

Régiments d’Artillerie de Montagne

-Le 92ème Régiment d’Artillerie de Montagne est déployé en Corse avec d’abord deux groupes légers

-Le 93ème Régiment d’Artillerie de Montagne de Grenoble est le régiment d’artillerie de la 27ème Division d’Infanterie Alpine avant d’être transféré à la 64ème DI, le 58ème RAD le remplaçant.

-Le 94ème Régiment d’Artillerie de Montagne de Nice est le régiment d’artillerie de la 29ème DIAlp

-Le 96ème Régiment d’Artillerie de Montagne est mis sur pied par le CMA 215 de Saint Laurent du Var et affecté à la 65ème DI.

Régiments d’artillerie  tout-terrain tractés

-Le 71ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Fontainebleau est le régiment d’artillerie de la 2ème DLM

-Le 72ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Paris est le régiment d’artillerie de la 3ème Division de Cavalerie

-Le 73ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Luneville est le régiment d’artillerie de la 2ème Division de Cavalerie

-Le 74ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée de Verdun est le régiment d’artillerie de la 1ère DLM

-Le 75ème régiment d’artillerie tout-terrain tracté  de Lyon est le régiment d’artillerie de la 1ère Division de Cavalerie

-Le 309ème régiment d’artillerie tout-terrain tracté est mis sur pied par le CMA 7/40 et affecté à la 3ème Division Cuirassée de réserve.

-Le 322ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée est mis sur pied par le CMA 303 du Vernon et affecté à la 4ème Division Cuirassée de réserve.