Le Conflit (157) Europe Occidentale (122)

Des combats violents et impitoyables

En théorie les alliés auraient pu foncer sur Berlin dès le début du mois de mars. Certains historiens estiment qu’un raid motomécanique (avec une forte couverture aérienne) décidé en direction de la ville à l’ours aurait destabilisé les allemands et aurait pu faciliter la prise de la ville avec nettement moins de pertes.

Bien entendu c’est faire fi de la fatigue opérationnelle, des problèmes logistiques et des hésitations des soldats qui bien logiquement, bien humainement hésitent à prendre des risques. «Ce serait trop con de mourir maintenant» est un leitmotiv qu’on entendait beaucoup dans les popotes.

Avant la bataille de Berlin proprement dite, il faut détruire les différentes armées couvrant les approches de la capitale.

Les britanniques s’occupent de la 16.Armee. Ils attaquent le 7 mars 1954. Après une brève et violente préparation d’artillerie, l’infanterie couverte par des unités motomécaniques passent à l’assaut, pensant affronter des unités démotivées, se rendant après un baroud d’honneur.

La 1st Army (UK) se heurte au contraire à des unités qui combattent sans esprit de recul, sachant parfaitement qu’ils n’ont aucune chance de l’emporter. Ils sont désespérés dans le bon sens du terme si l’on peut dire : ils vont combattre sans esprit de recul en cherchant à emporter avec eux le plus de soldats alliés avec eux.

Si les britanniques connaissent de lourdes pertes _pertes d’autant plus sensibles que le réservoir humain de nos «amis» anglais est encore plus tendu que celui des français_ mais finissent par l’emporter le 14 mars 1954.

Les débris de la 16ème Armée allemande se replient tant bien que mal sur le Festung Berlin avec quelques véhicules et quelques pièces d’artillerie.

Ces «renforts» n’en sont pas vraiment : non seulement les véhicules ont peu de carburant mais en plus les pièces d’artillerie manquent d’obus. Quant aux troupes elles sont souvent épuisés, démotivées voir blessées. Le haut-commandement allemand ordonnera aux troupes de rester sur place et de ne pas se replier, estimant le repli plus néfaste qu’autre chose.

Au sud, les français attaquent deux jours plus tard le 9 mars 1954. Les grandes unités allemandes de la 8.Armee sont submergées le 17 mars 1954.

Comme les britanniques, les français se hatent lentement ce qui explique que la ville de Berlin n’à été encerclé officiellement le 22 mars 1954.

Les alliés auraient pu attaquer tout de suite mais ils préfèrent consolider et étanchéifier l’anneau dans l’espoir de faire tomber la ville sans y pénétrer. Ils ne vont pas tarder à se rendre compte de leur erreur et vont comprendre rapidement qu’ils vont devoir rentrer dans Berlin.

Parallèlement la 1ère Armée Canadienne, les 3ème et 6ème Armée françaises repoussent quelques timides tentatives allemandes venues de l’est. L’Heeresgruppe Oder-Neisse bien qu’assaillit par les soviétiques tente d’alléger la pression sur Berlin mais sans succès si vraiment ils pensaient changer la donne.

Du 22 au 30 mars 1954 à lieu la phase 1 de la Bataille de Berlin à savoir une phase de siège où les différentes unités concernées par cette bataille _1st Army (UK) 2nd Army (UK) 1ère et 4ème Armée Françaises_ ont pour mission de corseter la ville et de repousser les rares tentatives allemandes de briser l’étau allié.

La phase 2 de la Bataille de Berlin commence vraiment le 1er avril 1954. Les alliés doivent la mort dans l’âme se lancer dans une terrible bataille urbaine. Ils bénéficient certes de l’expérience des batailles précédentes mais ce combat est détesté et redouté par les combattants des deux bords.

Pas étonnant que les allemands baptisent cette guerre du fort peu flatteur surnom de ratkrieg (guerre des rats).

Les combats sont violents, impitoyables, on se bat à portée de crachat pour reprendre une formule d’un troupier anonyme.

Les divisions alliées bénéficient cependant d’un atout de poids : elles peuvent être relevées par des unités fraiches ce que ne se priveront pas de faire les alliés comme nous le verrons. En revanche les allemands doivent se battre jusqu’au bout.

Il était initialement prévu de relever les armées en un seul bloc mais cela se révélera impossible pour des raisons de tempo opérationnel. Les divisions d’infanterie vont passer d’une armée à l’autre.

En clair les 1ère et 4ème Armée restent les armées de la prise de Berlin mais les divisions relevées passe sous commandement soit de l’ABL (cas des divisions de la 1ère Armée) soit de la 2ème Armée dite Armée Franco-Polonaise (cas des divisions de la 4ème Armée).

La 1ère Armée (FR) engage tous ses moyens mais toutes les divisions ne sont pas entamées de la même façon.

C’est ainsi que la 4ème DI très entamée est relevée par la 68ème DI alors que la 24ème DI va rester en ligne jusqu’au bout, ayant subit moins de pertes. La 4ème DI est d’abord placée en réserve d’armée puis transférée à l’ABL, la 1ère DI belge étant en réserve d’armée.

La 9ème DIM et la 1ère DINA subissent des pertes suffisamment sensibles pour être relevées respectivement par la 5ème DIC et la 7ème DINA. Elles sont placées en réserve d’armée puis relevées par les 2ème et 3ème DI belges.

En dépit des espoirs belges, les combats pour Berlin se termineront avant l’engagement des troupes de l’ABL.

La 4ème Armée (FR) engage elle aussi tous ses moyens sans regarder à la dépense même si tout est relatif.

La 22ème DI après les premiers combats doit être relevée par la 4ème DIC, la 53ème DI reste elle en ligne jusqu’à la fin de la bataille de Berlin même si de l’aveu même de son commandant elle à terminé à l’os (elle sera d’ailleurs dissoute à l’été 1953).

La 45ème DI combat jusqu’à sa relève par la 2ème DINA en dépit des réserves de certains officiers sur l’engagement des troupes nord-africaines en milieu urbain. La 2ème DLIT elle reste en ligne jusqu’à la fin de la bataille de Berlin.

La 6ème DINA est relevée par la 52ème DI alors que la 8ème DINA est relevée par la 3ème DIP issue de la 2ème Armée.

Si les combats s’étaient prolongés pour Berlin _scénario peu probable mais possible_ d’autres divisions de la 2ème armée auraient été engagées que ce soit la 40ème DI, la 7ème DIP et la 27ème DIAlp.

En revanche côté britannique, les divisions fonctionnent en circuit fermé faute de relève avec d’autres armées.

Au sein de la 1st Army (UK), la 52nd Lowland Infantry Division est relevée par la 4th ID, la 44th Home Counties Division par la 2nd ID alors que la 48th South Middland Division relève la 3rd ID. Les autres divisions restent en ligne tout comme les deux divisions blindées qui ne sont pas engagées en bloc mais fragmentées en groupements pour mener horrisco referens du soutien d’infanterie.

Au sein de la 2nd Army (UK), la 51st Highland Division va relever la 49th West Ridding Infantry Division, la 54th East Anglian Infantry Division va remplacer la 42nd East Lancashire alors que la 38th (Welsh) Infantry Division va remplacer au combat la 5th Infantry Division. Les autres divisions restent en ligne.

Les alliés vont utiliser leur puissance de feu supérieure pour tenter d’écraser les allemands. Ils vont engager côté français des canons de 194, de 220 et de 280mm, des obusiers de 203mm et des canons de 240mm pour les britanniques.

Le déploiement de l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) est étudié mais les alliés y ont renoncé probablement parce que les infrastructures ferroviaires allemandes sont trop endommagées et que la priorité allait au ravitaillement des troupes. De plus l’espoir de faire tomber rapidement la ville rendait illusoire le déploiement de pièces aussi lourdes.

Ces canons lourds et super-lourds sont utilisés à la fois en tir indirect mais aussi en tir direct contre des objectifs durcis.

En dépit de la présence de l’artillerie et de l’aviation, le gros du travail doit être réalisé par l’infanterie.

Les français n’utilisent plus les groupes, les sections, les compagnies en bloc. Le combat urbain est une guerre de caporaux, de sergents imposant des sous-officiers qualifiés, compétents et charismatiques. Les unités traditionnelles sont remplacées par des groupes d’assaut et des groupes d’appui.

Le groupe d’assaut est composé de fantassins, de sapeurs, d’opérateurs radios et d’éclaireurs avancés avec un équipement bien différent des groupes de combat du début de la guerre : armes automatiques à profusion, lance-roquettes portables, charges portatives, fusils de précision, pistolets mitrailleurs, grenades, outils et armes blanches diverses et variées.

L’assaut se faisait au pas de course avec le reste de l’unité en couverture. C’était bref et brutal : on lance quelques grenades ou on tire au lance-roquettes portable, on pénétre, on nettoie les pièces puis on attend l’arrivée des groupes d’appui.

Appelés également groupe de sécurisation, ils comprennent toujours autant d’armes automatiques, des armes légères antichars et des mortiers pour contrer une possible contre-attaque.

Le transport se fait si possible sous blindage avec des VBI modèle 1950 mais aussi des véhicules de transport protégé généralement des camions sommairement blindés.

Les premiers véhicules blindés de combat engagés sont les chasseurs de chars et les canons d’assaut pour coller à l’infanterie. Après plusieurs jours de répugnance les chars de combat des 1er et 2ème CCB sont engagés dans le centre ville de Berlin subissant de lourdes pertes au point qu’un cavalier anonyme à dit «Heureusement que la guerre touche à sa fin parce qu’à ce rythme avec de telles pertes il va falloir du temps pour reconstituer une cavalerie blindée digne de ce nom».

Exemple typique : le GBCC-501 (Groupement des Bataillons de Chars de Combat 501) composé de trois BCC de chars lourds équipés d’ARL-44. Le 71ème BCC est ainsi dissous après avoir perdu 25 de ses 34 chars lourds (même si une partie sera récupérée) alors que les 73ème et 75ème BCC doivent former un bataillon de marche avec 28 chars lourds. C’est le BCC Berlin qui va rester déployé dans la ville à l’ours jusqu’en 1995 avec les différents chars de combat ayant équipé l’armée française notamment l’AMX-90 Villeneuve.

Les pertes sont causées par quelques canons antichars embusqués _essentiellement des 75 et de 88mm_ , les Panzerfaust, les Panzerschreck mais aussi des équipés antichars suicides.

Ce dernier cas est épineux. Aucune trace n’à été trouvé dans les archives allemandes de commandos suicides dédiés. Il semble qu’il s’agissait d’initiatives individuelles, de fidèles du régime qui n’acceptaient pas de vivre dans une Allemagne vaincue.

D’autres historiens émettent l’hypothèse qu’il s’agissait d’unités de casseurs de chars qui cherchaient à survivre mais qui n’étaient pas forcément en mesure de le faire.

Les autres unités motomécaniques françaises subissent également des pertes assez lourdes mais très vite elles s’adaptent pour survivre à la guerre urbaine. C’est ainsi qu’on verra les chars français terminer la guerre à Berlin couvert de sacs de sable et barbelés pour augmenter leur protection face aux différentes armes antichars allemandes.

De leur côté les britanniques sont moins à l’aise en zone urbaine. Leur dispositif, leur articulation tactique est moins souple. Comme le dira en privé le général Villeneuve «C’est pas pour rien que le système D est français».

Entre français et britanniques c’est la course pour la prise des différents monuments et autres bâtiments officiels allemands.

Les britanniques tirent les premiers en s’emparant du Reichstag incendié et inoccupé depuis 1934, les français ripostant en occupant la Nouvelle Chancellerie espérant y trouver les leaders allemands Himmler et Heydrich sans succès comme nous le verrons.

Les français s’emparent après de violents combats de la Postdamer Platz alors que l’Alexander Platz est occupée par les britanniques.

Comme un symbole la porte de Brandebourg est prise par des unités britanniques et françaises. On aurait voulu en faire un acte de propagande qu’on ne se saurait pas pris autrement.

Les britanniques marquent un point de plus en s’emparant du Ministère de l’Air ce à quoi les français répliquent en portant à la corbeille de la mariée l’aéroport de Tempelhof.

Pour couronner le tout, les différentes unités alliées se retrouvent sur la célèbre avenue Unter den Linden («avenue sous les tilleuls»).

L’aviation alliée est également engagée. Elle ne rencontre et pour cause aucune résistance, les pertes étant causées par les ultimes canons de DCA déployés au sein de la Festung Berlin et par des accidents causés par le stress, le mauvais temps et la fatigue des combats.

Toutes les unités ne peuvent être engagées notamment pour des raisons logistiques et parce que tout simplement le plus est souvent l’ennemi du bien.

La 2ème EC «Corse» est ainsi engagée en couverture de la 1ère Armée avec ses Arsenal VG-52, ses Farman F.275 Frelon mais aussi les premiers Bloch Ouragan, le premier chasseur à réaction français utilisé ici davantage pour des questions de prestige et de test que pour un impact sur les opérations faute d’une menace allemande digne de ce nom.

La 7ème EC «Provence» assure la couverture de la 4ème Armée avec ses Arsenal VG-52 Phenix et des Bréguet Br700bis, les Farman F.275 Frelon de l’unité arrivant trop tard pour combattre.

Deux autres escadres peuvent être engagées, la 19ème EC «Alsace» qui couvre les 3ème et 6ème Armée alors que la 21ème EC/1ère EC Polonaise couvre la 2ème Armée. La 26ème ECN assure une couverture globale dans l’ensemble du dispostif.

Des unités d’attaque, d’assaut et de bombardement sont également engagées même si l’usage de l’aviation en zone urbaine pose d’épineux problèmes.

On trouve par exemple la 40ème EBp volant désormais sur des chasseurs-bombardiers Arsenal VG-52, la 37ème EBLg volant sur B-25 Mitchell, la 62ème EBLg volant sur Martin B-26 Marauder, les 38ème et 47ème EBM volant respectivement sur Lioré et Olivier Léo 458bis/ter et Amiot 371 Berry.

Même la 15ème EBL est engagée mais les quelques «bombardements en tapis» ont fait plus de mal que de bien et l’unité va se préparer à un redéploiement en Extrême Orient mais quand le Japon capitulera, l’unité était toujours en Europe, seuls quelques éléments avancés étant arrivés en Chine pour préparer l’arrivée des Consolidated modèle 33F Géant II.

En revanche les unités de reconnaissance jouent un rôle capitale que ce soit la 14ème ERS volant sur Amiot 372, la 39ème ERT volant sur Bloch MB-176bis, la 47ème ERT avec ses Bloch MB-176bis, ses Dewoitine D-720, ses ANF-123bis Criquet II et ANF-125 ainsi que les GR Cracovie et Poznan volant sur Bloch MB-176bis.

Le 16 avril 1954 les allemands proposent une trève. La réponse du général Villeneuve est explicite «Et puis quoi encore ?». Les alliés renouvellent leur exigence d’une capitulation sans condition. «On à déjà essayé l’armistice il y à trente-six ans et franchement cela n’à pas été une réussite».

Pour capituler il faudrait capturer Heydrich ou Himmler les deux têtes pensantes du régime mais ils sont introuvables. Un vide politique qui va provoquer une situation ubuesque : les alliés n’ont personne avec qui signer un acte de capitulation.

C’est finalement le ministre de l’intérieur du Reich, Arthur Seyss-Inquart qui signe la capitulation allemande le 21 avril 1954.

Pourtant les livres d’histoire ont retenu la date du 30 avril 1954. Comment expliquer ces neuf jours de différence ? Problèmes de transmission, refus de capituler de certaines unités, crainte d’une intoxication alliée….. .

Le 8 mai 1954, les dernières troupes allemandes capitulent en Courlande mais on ignore encore tout du sort final de Heinrich Himmler et Reynard Heydrich. Le mystère est éclairci en novembre 1954 (en dépit de certains complotistes et de certains historiens sensationnalistes).

Himmler s’est suicidé le 17 avril 1954 en faisant exploser une grenade. Son corps à été enterré à la hâte dans le jardin de la Chancellerie et retrouvé par hasard par des sapeurs anglais qui sécurisaient le bâtiment pour une éventuelle réutilisation ultérieure.

Heydrich lui à été tué par un bombardement aérien le 20 avril 1954 alors qu’il tentait de quitter Berlin à bord d’un Fieseler Fi-156 Storch dans l’espoir dis-t-on de rallier la Poche de Courlande pour continuer la lutte. On ne saura jamais ce qu’aurait donné la présence de l’«homme au cœur de fer» à la tête des forces armées de Courlande.

Le 15 mai 1954 l’ancienne capitale allemande est divisée en trois secteurs d’occupation : anglais au nord, français au sud-ouest et américains au sud-est. Les soviétiques sont exclus du partage, les alliés occidentaux s’étant unis pour exclure Moscou du partage du gâteau.

Une Commission Militaire Interalliée gère la ville. Elle est composée d’officiers français, britanniques et américains. La priorité c’est d’abord de déminer la ville, d’évacuer les corps et les épaves des véhicules.

Berlin va rester sous gestion militaire jusqu’au 1er janvier 1956 quand une administration civile toujours occidentale prend le relais. Le 1er septembre 1960 la ville devient la capitale de l’Etat Libre de Prusse.

Ce FreieStaat Prussen est l’un des Nouveaux Pays Allemands qui succèdent à l’Allemagne unifiée. Ces états sont mis en place progressivement entre 1955 et 1960 : Prusse, Saxe Bavière, Hanovre, Confédération du Rhin.

Chaque Pays Allemand à son protecteur : la Prusse est protégée par les Etats-Unis, la Saxe est protégée par la France, la Bavière par les Etats-Unis, le Hanovre par la Grande-Bretagne et la Confédération du Rhin par la France.

Chaque état possède une petite armée pour appuyer les troupes d’occupation françaises, britanniques, américaines mais aussi belges, néerlandaises et canadiennes. Les troupes canadiennes sont ainsi déployées en Saxe avec les français, les néerlandais et les belges dans le Hanovre britannique.

Ces Nouveaux Pays Allemands vont progressivement se rapprocher jusqu’à se réunifier en 1995 ce qui met fin à la Pax Francia selon certains observateurs et historiens.

Le Conflit (156) Europe Occidentale (121)

Garnison de Berlin

Pour défendre le Festung Berlin, les allemands disposent encore de quelques divisions d’infanterie, de quelques moyens motomécaniques et surtout d’un agrégat composite de S.S, de Jeunesses Hitlériennes, de marins et d’aviateurs sans bateaux et avions sans compter le Volksturm cette milice à l’efficacité nulle en zone ouverte et relative en zone urbaine surtout si cette «milice du peuple» est encadrée par des troupes régulières.

On trouve également des volontaires étrangers qui vont se battre jusqu’au bout avec acharnement sachant parfaitement qu’ils n’ont aucune clément à attendre de la part des soldats alliés et encore ce ne sont pas les soviétiques qui eux étaient décidés à ne pas faire de quartier (enfin plus que les soldats occidentaux).

Pour le dispositif global on trouve d’abord un anneau extérieur avec des divisions d’infanterie plus ou moins affaiblies, quelques unités motomécaniques qui vont épuiser les dernières réserves de carburant et quelques pièces d’artillerie généralement des 88 antichars et antiaériens et quelques rares pièces lourdes de 105 et de 150mm.

Cet anneau doit user les premières colonnes d’assaut, en gros limer les crocs de l’ennemi et les rendre moins puissants pour que la garnison de la forteresse de Berlin puisse repousser l’ennemi.

Es-ce simplement possible ? Si cette garnison peut compter sur des troupes efficaces et motivées, si le combat urbain réduit le fossé entre l’assaillant et l’assaillit, si les armes automatiques sont nombreuses, rien ne dit que les soldats alliés ne vont pas l’emporter d’autant que les combats urbains ne sont pas une découverte pour les soldats français et britanniques.

Après cette longue introduction, voici l’ordre de bataille des troupes allemandes combattant à Berlin et pour Berlin :

-La 16.Armee couvre Berlin à l’ouest et au nord-ouest, faisant donc face aux britanniques avec trois corps d’armée mais composés de divisions qui n’ont de divisions que le nom.

Le 7.AK comprend la 2.PzD et la 262.ID, le 5.AK comprend les 26 et 91.ID alors que le 9.AK comprend les 16 et 59.ID.

-La 8.Armee couvre le sud et le sud-est c’est-à-dire qu’elle fait fasse aux troupes françaises. Elle comprend deux corps d’armée, le 25.AK qui dispose de la 131.PanzerBrigade et de la 273.ID alors que le 23.AK qui comprend la 8.VolksgrenadierDivision et la 354.ID.

Notons l’absence de toute unité de la S.S pour la simple et bonne raison que le duo Himmler/Heydrich à concentré ses unités les plus fidèles sur le front de l’est pour faire face aux russes.

La garnison de Berlin comprend un ensemble d’unités hétéroclites, souvent de faible valeur militaire.

1.Flak Division qui regroupe toutes les pièces de DCA défendant Berlin, elles sont servies par des artilleurs de l’armée de terre, de l’armée de l’air, de la Luftwaffe avec souvent des femmes et des enfants.

InfanterieRegiment «Gross Berlin» : régiment de garde et de parade créé en septembre 1951 devenu en octobre 1952 une véritable unité de combat pour défendre la capitale allemande.

-Deux bataillons de la Feldgendarmerie

-Deux bataillons du génie

-Trente-deux bataillons du Volksturm aux capacités et à l’équipement hétéroclite

-3.Schutzen Division

-17.S.S Grenadier Division Galician n°1

Ces deux dernières divisions sont en réalité de grosses brigades, leurs capacités comme leurs motivations sont donc sujettes à caution.

On trouve également des unités d’artillerie et du génie ainsi quelques Kampfgruppe regroupant les derniers blindés (chars de combat, chasseurs de chars et canons d’assaut).

Les chiffres sont incertains mais la plupart des historiens s’accordent sur une force blindée hétéroclite composée de 8 Panzer III à canon de 50mm _très usés car utilisés pour l’entrainement et la formation_ , 12 Panzer IV Ausf G, 8 Panzer V Panther Ausf G, 6 Panzer VI Tigre, 4 Panzer VI Tigre II soit 38 chars de combat auxquelles il faut ajouter des chasseurs de chars en l’occurence quatre Marder III, quatre Jagdpanther, deux JadgTiger et des canons d’assaut (6 Stug III et 6 Stug IV) soit 22 chasseurs de chars/canons d’assaut. Autant dire fort peu de choses….. .

Le Conflit (62) Europe Occidentale (28)

La Campagne de Belgique (1) : batailles aux frontières

La première phase de la Campagne de Belgique (1949) est une phase de combats à la frontière belgo-allemande, frontière couverte par des fortifications, la Position Fortifiée de Liège (PFL), des fortifications plus ou moins anciennes, modernisées durant l’entre-deux-guerre avec la construction de nouveaux ouvrages comme l’imposant fort d’Eben-Emael. Cette PFL est couverte au sud par la Position Fortifiée de Namur et au nord par la Position Fortifiée d’Anvers.

Initialement les belges ne voulaient pas défendre les Ardennes, les chasseurs ardennais devant couvrir des destructions pour gêner les mouvements allemands avant de se replier mais l’insistance des français et peut être des doutes sur une telle stratégie _rappelons qu’un obstacle ou une destruction non battue par les feux ne sert à rien_ ont provoqué un changement majeur : désormais les Ardennes seront défendues avec l’aide d’unités françaises placées sous commandement belge.

Ces unités comme nous le verrons par la suite seront la 18ème Division d’Infanterie (18ème DI), la 3ème Brigade de Spahis, le 3ème GRCA (chars légers Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes) et la 16ème BCC (quarante-cinq chars légers Renault R-40), les autres unités du 3ème Corps d’Armée (3ème CA) restant en France prêts à pénétrer en Belgique (Nda récit des combats dans la partie (3)).

Tout comme en 1914 la défense de la Belgique repose sur des lignes fortifiées qui offrent un «triangle de fer» Liège-Anvers-Namur. La plupart de ces ouvrages étaient déjà là en 1914 et avaient offert une magnifique résistance aux troupes du Kaiser.

Si certains ouvrages avaient été modernisés a minima d’autres trop endommagés par les combats ou jugés inutiles n’avaient pas été remis en état et/ou modernisés.

Quelques ouvrages modernes avaient vu le jour dont le splendide fort d’Eben-Emael qui dominait de toute sa masse le canal Albert.

Les lignes fortifiées belges ont un rôle crucial dans la stratégie générale de Bruxelles : bloquer le plus longtemps possible les troupes allemandes pour donner le temps aux alliés d’arriver dans de bonnes conditions mais aussi appuyer les unités de manœuvres par leurs feux (sans oublier naturellement le soutien moral).

Je ne vais pas ici me lancer dans un panorama exhaustif des fortifications frontalières belges mais il semble quand même important d’effectuer une présentation a minima.

-Position Fortifiée de Liège (PFL) : construite entre 1888 et 1891 elle se compose initialement de douze forts en béton armé situé à 7km du centre-ville de l’ancienne capitale de la principauté épiscopale de Liège. A cette occasion la citadelle de Liège et le fort de la Chartreuse sont déclassés mais intégrés dans le schéma général.

Ces forts sont ceux de Barchon, d’Evegnée, du Fleron, de Chaudfontaine, d’Embourg, de Boncelles, de Flemalle, d’Hollogne, de Lancin, de Lantin, de Liers et du Pontice.

Tous sont attaqués par les allemands en août 1914, le fort d’Hollogne étant d’ailleurs tellement endommagé qu’il ne sera pas concerné par les travaux de modernisation décidés dans les années trente.

En effet durant la période 1919-39 des travaux importants sont menés pour moderniser ces forts avec le remplacement de l’armement obsolète, l’amélioration des locaux vie, le renforcement de la protection des zones sensibles…… .

Moderniser ne suffisant pas des forts neufs sont construits à l’écart de cette première ligne fortifiée comme le fort d’Eben-Emael pour couvrir le canal Albert et empêcher une nouvelle invasion allemande par ce qu’on appelle «la trouée du Limbourg», le fort d’Aubin-Neufchâteau, le fort de Battice ou le fort de Tancremont (appelé également fort Pepinster).

Ces nouveaux forts reprennent grosso modo le schéma des forts du XIXème siècle ce qui est un choix très conservateur par rapport à celui fait par exemple en France pour la ligne Maginot.

A noter que deux autres forts devaient être construits mais n’ont jamais vu le jour : le fort des Waides et le fort de Sougé-Remouchamps.

Durant la Pax Armada des travaux complémentaires ont été entrepris pour renforcer notamment la défense rapprochée de certains forts pour éviter une attaque surprise de type coup de main. Ces travaux ont été menés en liaison avec la construction de P.O à la frontière et d’une ligne antichar, la ligne KW (voir ci-après)

-Position Fortifiée de Namur (PFN) : Cette position est contemporaine de celle de Liège à savoir la fin du 19ème siècle (1888-1891). Elle se compose de neuf forts situés soit sur la rive gauche (Fort de Cognelée, Fort de Marchavelette, Fort de St Heribert, Fort de Malonne, Fort de Suarlée, Fort de l’Emires) ou sur la rive droite de la Meuse (Fort de Maizeret, Fort d’Andoy, Fort de Dave).

Ces forts ont été attaqués durant le premier conflit mondial avec la douloureuse chance que la chute de Liège avait libéré des moyens côté allemand et que les troupes du Kaiser avaient appris de leurs échecs.

Durant les années trente certains ouvrages ont été modernisés (les forts de Cognelée et de l’Empires sont restés si l’on peut dire dans leur jus), les travaux étant semblables à ceux menés à Liège avec le remplacement de l’armement obsolète par un armement moderne, l’amélioration des locaux-vie, l’augmentation de la protection.

Durant la Pax Armada des travaux sont menés mais les projets de construire de nouveaux forts comme au nord à Liège n’aboutissent pas.

De septembre 1948 à mai 1949 de nouveaux travaux sont menés avec le renforcement de la protection antiaérienne et antichar et la construction de petits ouvrages pour entraver les mouvements de l’infanterie allemande et rendre plus difficile et plus sanglante l’approche.

-Ligne Fortifiée d’Anvers : Les forts ont été construits entre 1859 et 1914, deux lignes de forts représentant 95km de circonférence. C’était la théorie du réduit national où le gouvernement belge espérait résister le temps qu’arrive l’aide alliée aka britannique.

En 1914 les allemands ont attaqué les forts avec les pièces les plus lourdes de leur arsenal (305 et 420mm), ces canons tirant des obus qui ne laissaient aucune chance aux forts anversois qui révélèrent les limites de la fortification. Néanmoins ce siège retint 150000 hommes loin de la Marne.

Après guerre les fortifications sont pour beaucoup déclassées mais certaines sont modernisées moins pour refaire d’Anvers une place-forte inexpugnable que pour permettre à l’armée en campagne d’y trouver un appui et une protection.

Comme pour les autres forts belges, les forts d’Anvers sont pour certains rénovés avec une protection améliorée, des locaux-vie plus moderne, un armement régénéré par le remplacement des armes obsolètes par des armes modernes. Signe qui traduit un changement de rôle : les pièces longue portée sont remplacés par des armes ayant une plus courte portée mais étant mieux adaptées à l’appui de l’infanterie.

Durant la période comprise entre septembre 1948 et mai 1949 de petits ouvrages supplémentaires ont été construits, un fossé antichar inondable aménagé….. .

-Ligne KW et postes d’alerte :

La Ligne KW est aménagée en 1939 et surtout en 1948/49 suivant le cours de la Dyle allant globalement d’Anvers à la frontière française en passant par Namur. Elle comprend plus de 400 bunkers.

Plus précisément elle part du fort de Koningshooikt (position fortifiée d’Anvers), passe par Lierre,Louvain, Wavre, Gembloux et Rhisnes où elle fait sa jonction avec la position fortifiée de Namur.

Elle était comparable à notre ligne Doumer ou la ligne Chauvineau avec des blockhaus tactiques couvrant un fossé antichar, des obstacles antichars (tétraedres) et antipersonnelles (barrières Cointet).

C’est sur cette ligne que les troupes alliées devaient se déployer pour soutenir les troupes belges à un délai de huit à dix jours.

Cette ligne KW est le cœur de la stratégie de défense belge en septembre 1948 avec également des éléments avancés sur la frontière même. Il s’agissait de prévenir le franchissement de la frontière plus que pour résister fermement même si certains «observateurs» ne se sont pas contentés de signaler l’invasion allemande.

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Le plan général de l’offensive à l’ouest est donc grosso modo une redite du plan Schlieffen à savoir une offensive en Belgique, un mouvement tournant pour prendre à revers les troupes alliées qui n’hésiteront pas à pénétrer en Belgique comme en 1914.

Plusieurs plans vont être envisagés donc prévoyant le largage sur la ligne Liège-Namur-Charleroi de trois divisions parachutistes pour déstabiliser le dispositif belge et faciliter l’avancée du corps de bataille que ce soit des divisions d’infanterie ou des divisions blindées.

Ce plan est rejeté car jugé trop audacieux. Les Fallschirmjäger vont être engagés mais uniquement dans un assaut contre le fort d’Eben-Emael sous la forme d’un Kampfgruppe Granit issu de la 5. Fliegerdivision engagée aux Pays-Bas.

Une fois ce fort neutralisé les allemands espèrent déborder le dispositif belge et foncer dans la profondeur du territoire belge avant l’arrivée des alliés qui ont besoin selon des calculs d’avant-guerre de huit à dix jours pour être sereinement en place et ne pas avoir à combattre pour se mettre en position sur la ligne KW.

Cela ne va pas se passer comme ça puisque le raid sur Eben-Emael est un semi-échec ou une demi réussite. Les troupes belges mises en alerte vont résister pied à pied en dépit d’une infériorité manifeste en terme de puissance de feu.

Les raisons de cette résistance sont multiples : volonté d’imiter les ainés de 1914, discours galvanisant de Léopold III mais aussi comme nous le savons les premières exactions allemandes qui rendent fou de rage les soldats et civils belges. Il y à aussi la promesse de l’intervention alliée, les premières unités françaises et britanniques recevant un accueil délirant sur les routes du plat-pays.

Pour frapper la Belgique, l’Allemagne va engager pas moins de cinq armées, douze corps d’armées (dont un S.S) et un Panzerkorps soit un total de trente-cinq divisions d’infanterie et quatre divisions blindées dont une S.S.

En face les moyens belges sont nettement moins importants ce qui aurait du rendre la campagne facile mais bien entendu à la guerre ce n’est jamais aussi simple que cela. De plus toutes les divisions ne sont pas engagées en même temps pour à la fois ménager un outil militaire pas extensible à l’infini et parce que la logistique allemande fonctionne toujours à flux tendu et connait de nombreux goulots d’étranglements.

La bataille des frontières commence aux premières heures du 10 mai 1949 quand des planeurs DFS-230 remorqués par des Heinkel He-111 s’approchent du fort d’Eben-Emael pour se poser sur le toit du fort qui domine de toute sa puissance le canal Albert et trois ponts vitaux pour la future offensive allemande.

L’approche des planeurs est bien signalée mais dans un premier temps comme sidérés les belges ne réagissent pas. Ils se reprennent assez rapidement et si douze planeurs se posent sur le toit de la forteresse, quatre sont abattus par la DCA belge même si lucides les artilleurs antiaériens d’outre-quievrain reconnaitront qu’il s’agissait davantage de chance que d’autre chose.

Les parachutistes allemandes neutralisent plusieurs coupoles amoindrissant la capacité de résistance du fort mais ne parviennent pas à le neutraliser complètement. Se repliant sur le toit ils en sont chassés par le tir de l’artillerie du 7ème Corps d’Armée puis par une contre-attaque de la 5ème DI.

Les paras allemands doivent se replier sur les ponts du canal Albert, deux d’entre-eux sautent (Kane Vroenhoven) mais un est capturé intact (Weldwezelt) ce qui permettra aux allemands de franchir la voie d’eau mais de manière moins confortable que si ils avaient pu neutraliser totalement la forteresse et si ils avaient pu s’emparer des trois ponts intacts.

Plus au sud des parachutistes allemands sont largués sur Aubin-Neufchauteau, Battice et Tancremont mais ils sont dispersés et sont quasiment tous anéantis par de vigoureuses contre-attaques des garnisons et des troupes de couverture.

Clairement l’assaut aéroporté est un échec. Si certains l’attribue au manque de moyens engagés d’autres estiment que les parachutistes seuls ne peuvent faire basculer le sort d’une campagne à eux seuls.

Dans la foulée de ces largages de parachutistes les bombardiers allemands escortés par la chasse se lancent dans une série de raids sur les aérodromes belges mais aussi français dans l’espoir de neutraliser au sol les aviations ennemis ou du moins de provoquer une telle pagaille que leur intervention serait aussi tardive qu’inefficace.

Là encore les résultats sont decevants surtout à la hauteur des moyens et des espoirs engagés. Non seulement les pertes d’avions au sol sont assez faibles mais en plus des avions sont en vol ou décollent et surprennent bombardiers et chasseurs allemands, en abattant certains.

Après l’aviation le «dieu de la guerre» entre en action en l’occurence l’artillerie sous la forme de pièces lourdes qui tentent de neutraliser les postes d’observation frontaliers, les lignes fortifiées de campagne, de couper les lignes de communication, de frapper les infrastructures routières et ferroviaires pour géner au maximum les mouvements des troupes belges.

L’artillerie en question est celle de la Heeres-Artillerie qu’il s’agisse de canons de 150mm, de 170mm, de 210mm mais aussi de lance-roquettes multiples (Nebelwerfer) et de pièces lourdes sur voie ferrée (280mm).

Cette préparation d’artillerie ressemble à celle du premier conflit mondial même si à la différence de celle qui ne fût pas la Der des ders la préparation d’artillerie est plus ciblée en visant des cibles particulières plutôt que tout vouloir écraser sous un déluge de feu.

Les troupes belges sont soumises à un déluge de feu qui provoquent des dégâts qu’ils soient physiques ou psychologiques. Certains craquent mais d’autres tiennent bon.

Comme le dira le caporal Edouard Demorel «J’ai tellement eu peur sous ce bombardement d’artillerie ! Mon dieu ! J’ai cru mourir un nombre incalculable de fois ! Quand le bombardement à cessé j’ai vu que j’étais encore en vie. Cela m’à vacciné contre le désespoir et contre toute tentative téméraire. Je n’avais qu’une hâte ! Que les allemands arrivent pour que je règle quelques contentieux familiaux avec eux».

Très vite les allemands passent à l’assaut. Pas une offensive massive mais des coups de sonde pour neutraliser les postes d’observation et les postes d’alerte situés sur la frontière.

A la différence de la France il n’y à pas vraiment de maisons fortes avec des moyens non-négligeables mais plutôt de simples bunkers, de simples blockhaus qui à part donner l’alerte ne permettent pas de faire grand chose. On trouve également des tourelles monoplaces dans des encuvements avec des mitrailleuses.

Selon les endroits de la frontière le comportement de ces unités frontalières et variables. Certains se rendent immédiatement sans la moindre résistance, d’autres préviennent le haut-commandement, tiraille avant de se replier (certains vont piéger l’accès à leur poste provoquant un certain nombre de pertes) alors que certains décident de combattre jusqu’à la mort, les allemands devant neutraliser certains blockhaus et certaines tourelles démontables au lance-roquettes, au lance-flammes ou au canon antichar.

La réaction des allemands sera également variable. Certaines brutes ne vont pas hésiter à exécuter sommairement un prisonnier de guerre alors que d’autres plus «chevaleresques» rendront les honneurs militaires à des prisonniers ou même à des corps de braves.

Cette résistance était tout simplement symbolique mais le symbole en temps de guerre est capital que ce soit pour le moral des troupes, le moral de l’arrière ou pour des questions de politique (confere le Luxembourg qui veilla à ne pas rééditer l’erreur de 1914 où les troupes allemandes ne connurent aucune opposition).

Les premiers combats majeurs de la Campagne de Belgique (1949) ont lieu dans le nord du pays opposant les 5ème et 7ème Corps d’Armée belges aux deux corps d’armée de la 5ème Armée allemande (6.AK 12.ID 13.ID 1.S.S Division Leibstandarte Adolf Hitler et 7.AK _27.ID 30.ID et 2. S.S Division Deutschland) soit quatre divisions belges contre six divisions allemandes.

En apparence les allemands doivent l’emporter facilement mais rien ne va se passer comme prévu, les belges se montrant bien plus mordants qu’espéré et côté allemand toute les divisions ne s’illustrent pas notamment les divisions S.S. Comme le dira un combattant de la Division Deutschland «Heureusement que nous avions un bon service de propagande pour masquer nos déficiences».

Comme expliquer un tel écart ? Les raisons sont multiples mais il y à un manque de motivation pour le combat, un niveau général médiocre, la Heer ne faisant rien pour aider ces divisions à devenir meilleures.

Avec le temps la sélection naturelle fera son œuvre et les divisions S.S verront leur niveau global s’améliorer.

Le 4ème Corps d’Armée belge est engagé à la marge pour épauler le 6ème CA et surtout éviter que les allemands ne prennent à revers le dispositif belge avec les conséquences que l’on imagine, aucun soldat n’aimant combattre en sachant que l’ennemi est devant et derrière.

Les combats sont âpres et violents, on ne se fait aucun cadeau notamment lors des combats rapprochés, les duels à l’arme blanche et à la grenade sont légions. On signale ainsi plusieurs charges belges à la baïonnette et plusieurs échanges de grenades d’un camp à l’autre !

Très vite le haut-commandement belge prend la décision de déployer la 1ère Division d’Infanterie (BEL) pour couvrir Anvers en vue d’une éventuelle évacuation ou pour éviter un effondrement trop rapide de la partie septentrionale du dispositif.

Cette division va bénéficier très vite du soutien de la 68ème Division d’Infanterie (FRA) qui va rallier Anvers par la mer (NdA dans le plan Dyle-Breda cette division devait rallier Breda), ces deux divisions vont donner du fil à retorde aux unités allemandes mais nous y reviendront.

La division française quitte Dunkerque à bord de ferrys transmanches réquisitionnés escortés par l’Escadre Légère du Nord (ELN) le 11 mai 1949 et parvient à Anvers le lendemain 12 mai. Son arrivée sera saluée par les allemands qui bombardent le port mais fort heureusement les pertes parmi les fantassins français sont limités. Ces deux division vont former le 1er Corps d’Armée Belgo-Français (1er CABF) à l’existence éphémère.

De son côté la 12ème Armée allemande bouscule le 3ème Corps d’Armée qui bénéficie très vite du renfort de la 14ème Division d’Infanterie (BEL) issue de la Réserve Stratégique.

Les belges parviennent à transférer leurs divisions jusqu’au front avec relativement peu de pertes ce qui est une véritable gageure quand on sait que très vite la Luftwaffe à dominé le ciel belge (hors zone où étaient déployées les unités franco-anglaises) et qui à provoqué une série de limogeage parmi les hautes sphères de l’armée de l’air allemande toujours pas en odeur de sainteté auprès du duo Himmler/Heydrich guerre civile passée oblige.

Plus au sud le 8ème Corps d’Armée Belge est engagé par les 9. et 11.ArmeeKorps (4ème Armée allemande) et sérieusement bousculé ce qui oblige le haut-commandement belge à engager le 1er Corps de Cavalerie (BEL) qui doit néanmoins se partager entre les 3ème et 8ème CA.

Il restait alors au haut-commandement belge deux divisions mais celles-ci se déploient dès le 12 mai pour couvrir Bruxelles (16ème et 18ème DI).

En clair dès cette époque la Belgique n’à plus aucune réserve opérationnelle disponible. Certes des jeunes conscrits sont mobilisés, certes des vétérans de l’armée reprennent du service mais il faudrait plusieurs semaines pour que ces unités soient opérationnelles avec un résultat pour le moins incertains.

Très vite d’ailleurs le gouvernement belge avec l’accord du roi Léopold III et du gouvernement français prend la décision de transférer les recrues en France pour anticiper une reconstitution d’une armée belge moins sur le territoire national qu’en France.

Voilà pourquoi les belges attendent avec impatience l’arrivée des alliés, des français et des britanniques.

Dès le premier jour le gouvernement belge solicite l’aide des alliés. Signe qui ne trompe pas, la demande belge transmise à 06.15 est acceptée à 07.30 par le président du conseil, le ministre de la Guerre et le général Villeneuve.

Ce dernier préssentait que l’offensive allemande était imminente, les informations recueillies allaient toutes dans le même sens.

Le «Général Tornade» qui devait se rendre aux Etats-Unis pour discuter avec des officiels américains avaient ainsi obtenu le report de ce voyage «Tant pis dira-t-il à sa femme Agnès nous prendront le Normandie une autre fois».

Il avait donc fait préciser les ordres de marche, avaient demandé à toutes les unités d’être capables de «décaler» le plus vite possible «Dans la journée de l’offensive allemande si cela était possible».

Les différentes unités firent des prodiges pour accéder aux demandes du généralissime. On vit même des permissionnaires renoncer à deux jours de perm pour être là «avec les copains». Inutile de préciser que jamais le prédécesseur de Villeneuve n’aurait obtenu un tel dévouement.

Si aujourd’hui on déploie très vite une division d’infanterie, à l’époque c’est plus compliqué, il faut plusieurs jours pour la transporter à bord de camions et surtout à bord de trains. Outre le temps incompressible, il faut compter sur la possibilité que les infrastructures soient bombardées par l’aviation.

Il faut donc gagner du temps et pour cela envoyer en avant des unités conçues pour aller le plus vite possible : des unités motomécaniques.

Pas surprenant que les premières unités alliées à franchir la frontière belge sont côté français les GRCA (Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) et les GRDI (Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie) en attendant les Divisions Légères Mécaniques (DLM), des unités qui n’ont rien à envier aux Panzerdivisionen qu’aligne le camp adverse.

Les GRCA et les GRDI disposaient de chars légers, d’automitrailleuses puissantes (AMP) et de fusiliers motocyclistes.

Ces unités devaient éclairer et flanquer, ouvrir la voie aux Grandes Unités mais en théorie ne devaient pas combattre en l’absence des DI ou des DLM. Bien entendu ça c’est dans la théorie parce que dans la pratique ce sera différent.

En théorie les unités motomécaniques françaises et britanniques doivent rallier en trois ou quatre jours maximum la ligne KW pour soutenir les unités belges et freiner les unités allemandes toujours dans l’optique de gagner du temps pour permettre aux DI et aux DIM de s’installer sans avoir à combattre en même temps.

Ces mouvements vont se faire sous une solide couverture aérienne, les unités de la Luftwaffe persuadés de faire de jolis cartons sur les chars, les véhicules de dragons portés et autres automitrailleuses puissantes vont avoir la désagréable surprise de tomber sur une aviation alliée mordante.

A cela s’ajoute une DCA qui si elle ne possède pas l’aura historique de la Flak est tout sauf à prendre à la légère.

Selon un processus imaginé avant-guerre et rodé par différentes exercices sur carte, les différentes unités du GA n°1 vont «décaler». Certaines unités vont cependant rester initialement en France au grand dam des principaux concernés qui regrettaient de ne pas participer à la «grande bagarre».

Les différents GRCA et GRDI vont former des groupements occasionnels prenant le nom du commandant du GRCA.

C’est ainsi que les unités du 1er Corps d’Armée (FRA) vont former le Groupement Marchand du nom du commandant du 1er GRCA. Ce dernier comprenait douze chars légers AMX-42, seize automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.

A cela s’ajoute les 5ème et 27ème GRDI qui disposent pour le premier de chars légers Hotchkisss H-39 et des automitrailleuses puissantes et pour le second de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes. En revanche le 12ème GRDI reste en «réserve».

Ce groupement occasionnel bénéficie de l’aide du GAO-501 qui comprend comme les autres Groupements Aériens d’Observation des bimoteurs de reconnaissance tactique (en l’occurrence ici huit Bloch MB-175), des triplaces de travaille Dewoitine D-720 (douze appareils) et quinze petits monomoteurs à aile haute et train fixe ANF-Les Mureaux ANF-123.

Les Bloch MB-175 décollent en premier pour ouvrir la voie et repérer les grandes axes de progression, les Dewoitine D-720 doivent eux assurer davantage la coordination air-sol alors que les ANF-123 sont mis à la disposition du groupement Marchand pour lui permettre d’avoir un coup d’avance en repérant par exemple précocement l’ennemi.

La couverture aérienne est assurée par les Bloch MB-157 et les Lockheed H-322 Eclair de la 8ème Escadre de Chasse (8ème EC). En revanche les unités de bombardement et d’assaut sont conservées à l’écart, le haut-commandement allié voulant en savoir plus avant de lancer des attaques aériennes.

Les divisions d’infanterie de ce corps (25ème DIM et 21ème DI) suivent, la première par la route grâce à une motorisation totale et la seconde par la route et par la voie ferrée ce qui peut entrainer un découplage relançant l’idée de créer avant-guerre des corps d’armée entièrement motorisés vus par ces partisans comme le prolongement des Corps de Cavalerie et des Corps Cuirassés mais ceci est une autre histoire.

Au même moment le 18ème Corps d’Armée (FRA) franchit la frontière belge, le 18ème GRCA formant le Groupement Terrachini avec les 2ème, 68ème et 59ème GRDI qui doivent couvrir respectivement les 9ème Division d’Infanterie Motorisées, 60ème DI et 68ème DI, cette dernière comme on l’à vu ralliant Anvers par bateau mais son GRDI probablement pour des raisons logistiques prenant le chemin de la Belgique par la route sans qu’il soit question du moins pour l’instant de l’envoyer dans le grand port belge.

L’équipement de ce groupement est hétéroclite avec des AMX-42 (18ème GRCA), des Hotchkisss H-39 (2ème et 68ème GRDI) et des AMX-44 (59ème GRDI) mais uniquement des AM modèle 1940P sans oublier les différents modèles de motos side-cars utilisés par les fusiliers motocyclistes sans compter les véhicules légers pour remorquer les armes lourdes.

Le groupement Terrachini bénéficie lui aussi de «jumelles aéroportées» avec le GAO-518 qui dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123. Ces trente-cinq appareils vont être utilisés de manière nettement plus offensive puisque leur commandant le commandant Vatrillier va mener des missions de reconnaissance armée sur tout ce qui était allemand.

En ce qui concerne les divisions d’infanterie là encore risque élevé de découplage puisqu’on trouve une division d’infanterie motorisée (la 9ème DIM) et une division de type Nord-Est (60ème DI).

Le BEF engage lui aussi ses unités motorisées pour gagner le plus de temps possible et permettre aux divisions d’infanterie de se déployer le plus sereinement possible. Ces unités motorisées en question étant deux régiments de cavalerie qui ont depuis très longtemps abandonné le cheval pour des autos blindées, des canons portés et de l’infanterie portée, ces deux régiments ressemblant aux GRDI français.

Le 2ème GRCA forme le cœur du Groupement Pellosi avec ces douze AMX-44, ses seize AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes. Ce groupement intègre également les 7ème et 92ème GRDI qui disposant du même équipement permet au colonel Pellosi de disposer un équipement homogène.

Les deux divisions de ce corps d’armée ne tardent pas à se mettre en route, deux solides divisions d’actives, la 1ère DIM et la 2ème DINA (Division d’Infanterie Nord-Africaine).

Sur le plan aérien le groupement Pellosi bénéficie du soutien du GAO-502 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et des chasseurs Arsenal VG-33 de la 2ème EC.

Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.

Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P), ces deux groupements assurant normalement l’éclairage de la 1ère Division Marocaine et de la 15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM).

Pour voir plus loin le groupement Montanier peut compter sur le GAO-520 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et comme une intervention de la Luftwaffe est toujours possible sur celle de la 2ème Escadre de Chasse et de ses Arsenal VG-33 (sans oublier le Lockheed H-322).

Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) n’est pas immédiatement engagé pour éviter de surcharger et d’engorger le réseau routier et ferroviaire belge. Il va ainsi se mettre en mouvement que le 13 mai 1949 (J+3) pour être en place le 21 mai 1949.

Une fois engagé il va former le Groupement Dutilleux avec le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B), ces deux dernières entités assurant en temps normal l’éclairage de la 12ème DIM et de la 5ème DINA.

Ce groupement va être couvert par le GAO-520 (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par les Dewoitine D-520 de la 3ème Escadre de Chasse enfin engagée après plusieurs jours en retrait.

Le 3ème GRCA est lui engagée dans les Ardennes et placé sous commandement belge, ses Hotchkiss H-39 et ses AM modèle 1940P étant très appréciés des chasseurs ardennais qui ne sont pas aussi bien équipés en chars.

Ce groupement de reconnaissance de corps d’armée s’engage dans les sous-bois ardennais avec la 3ème brigade de spahis (qui se déplace à cheval mais combat à pied tels les dragons d’autrefois), le 30ème GRDI (chars légers FCM-42 et AM modèle 1940) et la 18ème DI. On trouve également le 16ème BCC (16ème Bataillon de Chars de Combat) qui dispose de quarante-cinq Renault R-40. Les autres unités du 3ème Corps reste en France.

Le GAO-503 est engagé au dessus des Ardennes avec ses huit Bloch MB-175, ses douze Dewoitine D-720 et ses quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 tout comme la 1ère Escadre de Chasse avec ses Arsenal VG-33 et ses Bréguet Br700C2.

Le 4ème GRCA est lui aussi engagé en Belgique mais reste sous commandement français. Cette unité d’éclairage du 4ème Corps d’Armée (FRA) forme le cœur du Groupement Moustier avec ses H-39 (qui remplacent les AMX-44 qui se font attendre), ses AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes.

Son action est relayée et renforcée par le 24ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) et le 94ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) qui normalement doit flanquer et éclairer respectivement la 22ème DI et la 4ème DINA.

Il bénéficie du soutien du GAO-504 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et de la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).

A la base du Groupement Degravier figure le 21ème GRCA qui dispose encore de son matériel de mobilisation (H-39 et AMD-178B) à défaut du matériel prévu (AMX-44 et AM modèle 1940P). Ce groupement intègre également les 9ème et 66ème GRDI qui disposent pour le premier de H-39 et de AMD-178 alors que le second dispose d’AMX-42 et d’AM modèle 1940P. Ces deux GRDI doivent couvrir l’engagement des 61ème et 53ème DI.

Le Groupement Degravier est couvert par le GAO-521 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).

Dans la foulée des différents groupements le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) décale pour atteindre le plus vite possible la Dyle voir la Meuse et ainsi affronter les allemands le plus loin possible de la ligne KW où doivent se déployer les troupes alliées.

La première unité à prendre la route est le 35ème GRCA qui dispose de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte AMD-178B et de fusiliers motocyclistes. Il est suivit par le 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S doit couvrir l’engagement des deux DLM et si besoin appuyer les troupes belges en repli.

En dépit des progrès techniques, l’envoi de chars par la route est impossible sur d’aussi grandes distances. Si les chars et les canons d’assaut vont prendre place sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues vont logiquement prendre la route.

La 1ère DLM répartit ses moyens sur trois colonnes mêlant automitrailleuses puissantes du 6ème Régiment de Cuirassiers, Voitures de Dragons Portés (VDP), véhicules antiaériens et antichars (des Laffly W15 disposant soit d’un canon antichar de 47mm ou d’un bitube de 25mm)

La 5ème DLM va faire pareille que son ainée, les chars et les canons d’assaut sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues (VDP, chasseurs de chars, VDAA _Véhicules de Défense Anti-Aérienne_ , automitrailleuses puissantes du 11ème Régiment de Cuirassiers) prenant la route sous la forme de trois colonnes.

Le haut-commandement allié craint un embouteillage sur les routes belges voir des attaques aériennes et va donc veiller à protéger ces mouvements du mieux possible. On déploie des unités de DCA, des unités de chasse et surtout on donne de strictes consignes de camouflage et de dispersion pour échapper aux avions de reconnaissance et de bombardement à la Balkenkreuz.

Cette crainte explique probablement pourquoi le 2ème Corps de Cavalerie et le 1er Corps d’Armée Cuirassé sont préservés dans le nord de la France et pas engagés en Belgique.

Les mouvements des divisions d’infanterie vont se faire par la route et par voie ferrée. On étudiera même l’utilisation des voies fluviales avant d’y renoncer probablement pour des raisons techniques.

Si les DIM disposant de leurs propres moyens de transport pouvaient rallier plus vite le front, les DI type Nord-Est devaient être véhicules par les groupements du train de Corps d’Armée et par la voie ferrée.
Pour ne pas alourdir inutilement le récit je ne vais pas détailler le mouvement de chaque division mais en général les régiments d’infanterie partaient séparément, chaque régiment de la division (ou demi-brigade quand il s’agissait de chasseurs à pied) partant sur une colonne, l’artillerie étant également séparée.

Si les organes de commandement se trouvaient au milieu, les unités de soutien fermaient la marche avec généralement un détachement d’infanterie ad hoc pour protéger des éléments aussi précieux pour la résilience de la division.

Des mouvements aussi amples ne peuvent échapper aux allemands qui vont tenter de les contrer en engageant leur aviation contre les gares, les gares de triage, les aiguillages. Ils vont également tenter d’attaquer les colonnes en mouvement.

Ces opérations d’interdiction vont rencontrer quelques succès mais dans l’ensemble cette phase critique du mouvement allié s’est passé presque comme les planificateurs de Vincennes l’avait prévu.

C’est ainsi que des divisions d’infanterie parties de leurs garnisons et/ou de leurs bases avancées le 11 mai 1949 vont être en position dès le 17 mai soit à J+6 ce qui constitue un prodige.

Les alliés annoncent au gouvernement belge le 17 au soir qu’une solide position de repli peut accueillir les troupes belges mais à condition que les unités soient en mesure de combattre, le général Villeneuve refusant que ces hommes accueille des trainards et des fuyards qui font souvent plus de mal que de bien.

Voilà pourquoi les soldats belges isolés sont regroupés à l’arrière du front et fonction de leur état seront soit intégrés à des unités qui manquaient d’hommes ou évacués vers la France et la Grande-Bretagne en vue de préparer la reconstitution et la régénération d’une armée belge qui à passablement souffert des premiers combats.

Alors que le Corps de Cavalerie et certains groupements occasionnels vont combattre le Panzerkorps et d’autres unités allemandes les DI et les DIM vont pouvoir s’installer et préparer un solide comité d’accueil aux allemands qui vont apprendre que la conquête de la Belgique ne sera pas une partie de plaisir (NdA la suite dans la partie «d’une ville à l’autre mais jusqu’à quand)

Le Conflit (36) Europe Occidentale (2)

EN GUISE D’INTRODUCTION……

Situation géopolitique et militaire en mai 1949

Le 10 mai 1949 l’Allemagne déclenche l’opération FALL GELB (plan Jaune), l’offensive tant attendue et tant redoutée à l’ouest.

Pour les allemands c’est l’ Entscheidungsschlacht (la bataille décisive parfois appelée Vernichtungssclacht bataille d’anéantissement) qui doit décider du sort de la guerre alors les économies modernes sont bien trop résilientes pour cela.

Très vite les allemands vont se rendre compte que cela va être bien plus compliqué que prévu mais jusqu’au bout Himmler et Heydrich vont espérer une victoire militaire telle que les alliés seront forcés de signer la paix.

Quelle est la situation militaire en mai 1949 ? Si on devait emprunter une métaphore sportive on pourrait dire que les allemands mènent aux points.

Que s’est-il passé depuis septembre 1948 ? comment résumer rapidement les huit premiers mois de guerre ?

Carte résumant les débarquements alliés et allemands à l’automne 1948

Pour le moment les alliés comptent davantage de défaites que de victoires avec une défaite en Norvège, une victoire éphémère en Sardaigne dans le cadre de l’opération SCIPION, une nouvelle défaite en Méditerranée dans le cadre de l’opération MERKUR avec la perte de la Corse, la reconquête par les germano-italiens de la Sardaigne et seule lueur d’espoir le sanglant échec italien à Malte, la conquête de l’île-forteresse aurait sans aucun doute bouleversé le cours de la guerre et pourquoi pas dissuader les français de lancer leur future opération BAYARD contre la Libye.

Lueur d’espoir pour les alliés l’échec de l’opération CAESAR, une offensive italienne contre la Grèce, la dernière tentative de Mussolini de mener une «guerre parallèle».

Attaquant le 5 mai 1949 sans prévenir son allié allemand (qui en conçu une vive et légitime irritation mais Rome se défendit en disant que l’opération WESERÜBUNG avait été déclenchée sans que l’Italie soit au courant), l’Italie se heurte à une vive résistance qui nécessitera à l’été une intervention allemande dans le cadre de l’opération MARITSA, une intervention qui n’était pas prévue dans les plans opérationnels initiaux des allemands…. .


Encore que on imagine mal Berlin laisser le flanc méridional de sa future opération BARBAROSSA à la merci moins d’une attaque grecque que d’une attaque franco-britannique depuis la Grèce, les militaires allemands se souvenant parfaitement que c’est en Macédoine qu’à commencé la fin des Empires Centraux avec l’offensive du Vardar.

Résumer l’opération MARITSA à une opération de secours d’un allié en déconfiture est donc a minima un raccourci au maximum une vision erronée de l’histoire.

Après cette longue introduction faisons le point sur les territoires conquis/occupés/dominés _rayez les mentions inutiles_:

Dessin représentant la base sous-marine allemande de Trondheim

-La Norvège et le Danemark sont occupés par les allemands et peu à peu transformés en véritables forteresses et bases opérationnelles. Les deux pays se couvrent de casernes, d’aérodromes, de bases navales et sous-marines, de fortifications diverses et variées.

-La Corse est tombée aux mains des allemands et des italiens. Rome espère en faire un tremplin pour une offensive majeure dans le sud de la France, certains plans italiens retrouvés en 1980 dans une masse d’archives non classée imaginait un débarquement amphibie dans le Golfe du Lion combiné à une offensive frontale dans les Alpes le tout en liaison avec une offensive allemande dans le nord-est ! Autant dire un plan grandiose, un délice d’officier d’état-major mais un plan qui semble totalement chimérique et hors de portée de l’Axe tant par les moyens demandés que par les relations difficiles entre Berlin et Rome.

En réalité l’île de Beauté va très vite poser plus de problèmes qu’apporter de solution à l’Axe avec des infrastructures déjà médiocres (et encore il y eu des travaux entre 1940 et 1948 !) mais ravagées par l’opération MERKUR, une population hostile, une résistance vigoureuse sans compter les alliés qui maintiennent la pression sur l’île par des raids aériens, des bombardements navals et des opérations commandos.

-La Sardaigne avait été brièvement occupée par les français à l’automne 1948. l’espoir d’en faire une base de départ pour envahir la Sicile s’éteignit bien vite devant la nécessité de ne pas trop dégarnir le front du Nord-Est ou le front alpin.

De plus les infrastructures tout comme les mentalités militaires n’étaient pas prêtes avant plusieurs mois pour une opération amphibie de grand style. L’opération MERKUR se chargea de chasser les français de la deuxième plus grande île de la Méditerranée.

Division Folgore. Date et lieu inconnue

-Malte aurait pu devenir italienne mais il aurait fallu pour cela selon les allemands que les italiens se montrent à la hauteur. Ce jugement est naturellement injuste, les paras de la division Folgore et les fantassins volants de la 83ème division d’infanterie ont fait preuve d’un grand héroïsme tout comme la Regia Marina qui subit de lourdes pertes en tentant d’amener sur l’île les renforts indispensables à la conquête de l’île-forteresse.

-Sur le front occidental, la situation est calme avec tout de même quelques duels d’artillerie, des coups de main menés de part et d’autre mais rien de comparable à une guerre ouverte.

-En revanche dans les Balkans, le territoire grec est secoué par de violents combats entre troupes hellènes et troupes italiennes, la promenade militaire promise au fante italien par la propagande du régime s’évanouissant comme le mirage du désert.

-Des territoires sont également occupés par les alliés mais pour éviter une conquête par l’Axe, des territoires danois à savoir l’Islande et les Iles Féroé.

Le Conflit (2) Norvège (2)

TOME 13 VOLUME 1 : FEU SUR LA NORVEGE !

En guise d’avant-propos une explication méthodologique

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce plan Z

Pourquoi commencer un conflit en 1948 ? Avec le recul je me dis que c’était un poil trop tardif mais si j’ai choisit cette date c’est parce que j’ai toujours été fasciné par le fameux Plan Z, le plan d’expansion de la Kriegsmarine, un plan gigantesque voir irréaliste, un plan qui devait s’achever en 1948.

Georg Elser. L’auteur de l’attentat qui à coûté la vie à Hitler bouleversant l’histoire comme jamais

Pour «affaiblir» l’Allemagne je fais tuer Hitler en novembre 1939 (un attentat qui historiquement à échoué) puis je met en place un triumvirat Himmler/Borman/Goering en sachant que cela ne peut durer.

Après la mort de l’ancien Kaiser rappelé comme marionnette en 1941 c’est son fils le Kronprinz qui est renversé en 1943 ce qui entraine une guerre civile jusqu’en 1945, guerre civile qui aboutit à la mort de Borman et de Goering, laissant le duo Himmler/Heydrich qui relance le réarmement de l’Allemagne qui à continué depuis 1939 mais à été perturbé par des rivalités, des rancœurs et par une organisation anarchique, organisation anarchique qu’à tenté de simplifier Albert Speer mais avec des résultats décevants par rapports aux efforts du ReichKommissar.

La guerre n’est qu’une question de temps. Reste à savoir quand peut-elle éclater ? J’ai décidé de maintenir 1948 et l’automne comme un début en miroir du second conflit mondial «officiel».

Il fallait décider l’endroit où la deuxième conflagration mondiale allait débuter. Je pouvais exclure la Méditerranée puisqu’il faudrait imaginer une Italie prennant l’initiative des hostilités. Le front occidental ? Cela me paraissait peu subtil, frapper du fort au fort.

En revanche choisir une solution périphérique me semblait plus intéressante. Comme les Balkans ne me semblait pas utile pour une stratégie allemande globale du moins pas immédiatement il restait la Scandinavie et plus précisément la Norvège pour obtenir une fenêtre sur le large et surtout rendre inexpugnable la Baltique aux marines françaises et britanniques, en faire un sanctuaire allemande même si la RKKF, la marine soviétique était nettement plus forte qu’historiquement.

Pour ce qui est du sort de la Campagne de Norvège (1948) (NdA c’est le nom officiel inscrit notamment sur les drapeaux des régiments et des divisions engagées) il me semblait peu ou pas crédible que les alliés triomphent à la fois pour des raisons logistiques mais aussi parce que si l’Allemagne peut engager des moyens très importants la France et la Grande-Bretagne ne peuvent se permettre au moins politiquement de dégarnir le front occidental, le lieu de la potentielle/possible/probable bataille décisive.

Il était donc écrit que la Norvège allait succomber mais après de rudes combats. Restait à savoir si comme historiquement le pays des fjords allait rester à l’écart des grandes offensives où si il allait jouer un rôle important.

Après avoir un peu hésité j’ai choisit de réaliser une opération stratégique, une opération baptisée BOREALIS exécutée en octobre 1953 à une époque où le sort final de la guerre ne fait guère de doutes au moins en Europe.

Cela ne veut pas dire qu’entre-temps les alliés se sont tournés les pouces en mer du Nord. Bien au contraire ils ont maintenu les allemands sous pression avec des bombardements aériens et navals, une campagne sous-marine et des raids commandos avec le soutien d’une résistance bien structurée. Cela à non seulement usé le dispositif allemand mais surtout à obligé Berlin à maintenir des forces très importantes qui vont faire défaut ailleurs.

Voilà le cadre général dans lequel les opérations du Théâtre de Scandinavie vont se dérouler.

Pologne et Pays Neutres (94) Pologne (6)

De la guerre de Pologne à la Seconde Guerre Mondiale, des heures sombres pour la nation polonaise

Guerre de Pologne ou Guerre de Trois Mois ?

Parlons d’abord un peu historiographie. En France, le conflit qui éclate le 1er septembre 1939 et s’achève le 15 décembre 1939 est appelée Guerre de Pologne car en dépit du fait qu’il y eut des affrontements à l’ouest (la tristement célèbre «offensive» de la Sarre), en mer et dans les airs, l’essentiel des combats ont eu lieu sur le territoire polonais.

Les historiens anglo-saxons préfèrent parler non pas de Poland War ou de Polish War mais de Three Month’s War ou guerre de trois mois, certains persifleurs estimant que l’expression Guerre de Pologne était trop française pour être acceptable……. .

Le 1er septembre 1939 à l’aube l’Allemagne envahit la Pologne sans déclaration de guerre. Deux jours plus tard, la France et la Grande-Bretagne déjouant tous les prévisions d’Hitler déclarent la guerre à l’Allemagne. Es-ce le début d’une nouvelle guerre mondiale ? c’est ce que tout le monde croit mais en réalité ce conflit ne va durer que trois mois.

Georg Elser

Par quel miracle ? Des négociations ? Un miracle ? Non plus simple que cela un attentat commis parce ce qu’on appelerait aujourd’hui un «loup solitaire» à savoir Georg Elser qui estime qu’en tuant Hitler il mettra fin à la guerre.

Alors que la Pologne à depuis longtemps succombé aux coups de boutoirs germano-soviétiques, une bombe souffle la Bürgerbraükeller le 9 novembre 1939 alors qu’Hitler célébrait avec ses compares le seizième anniversaire de l’échec du putsch. Les secours relèvent quinze morts dont Hitler. L’auteur est arrêté à la frontière française, torturé, jugé et exécuté le 4 janvier 1940.

Entre-temps l’ancien kaiser Guillaume II est rappelé de son exil néerlandais pour offrir un visage présentable aux véritables maitres du pays à savoir un triumvirat Himmler/Goering/Borman.

Le 15 décembre 1939 Guillaume II annonce la suspension immédiate des hostilités. La France et la Grande-Bretagne acceptent la suspension des combats mais restent prudents.

Reste à trancher le cas de la Pologne. Guillaume II propose la réunion d’une conférence internationale pour trancher.

Cette conférence organisée à Coblence est pipée dès le début car Paris comme Londres ont exigé l’évacuation du territoire polonaise de septembre 1939 et son occupation par des troupes de pays neutres. Berlin refuse et Moscou ne daigne même pas répondre.

Suite à l’échec de la «Comédie de Coblence» (27-30 décembre 1939), la France et la Grande-Bretagne reconnaissent le gouvernement polonais en exil installé à Nantes le lendemain 31 décembre 1939.

Revenons quelques mois en arrière pour parler du conflit connu dans l’histoire sous le nom de Guerre de Pologne.

Fantassins polonais en 1939

L’armée polonaise aligne trente-neuf divisions d’infanterie (trente d’active et neuf de réserve) et seize brigades, 880 chars et 400 avions soit 950000 hommes.

Les allemands alignent soixante divisions et six brigades, 9000 canons, 2750 chars et 2315 avions soit 1.5 million d’hommes. A cela s’ajoute des unités slovaques (51306 hommes).

Les soviétiques vont eux aligner trente-trois divisions, onze brigades, 4959 canons, 4736 chars et 3300 avions soit 466516 hommes.

Du 1er au 5 septembre 1939 c’est la Bataille des Frontières. Le cuirassé Schleswig Holstein bombarde Dantzig mais la Westerplatte va résister jusqu’au 7 septembre 1939.

Car oui les polonais résistent motivés parce qu’ils défendent leur pays et que les français ne tarderont pas à lancer une offensive majeure sur le front occidental. On connait la suite, la timide que dis-je la pusilanime offensive en Sarre lancée le 7 septembre est très vite arrêtée.

Le 1er septembre la ville de Wielun est écrasée sous les bombes de la Luftwaffe et la ville libre de Dantzig est annexée.

Dès le 2 septembre 1939 les troupes allemandes venues de Poméranie ont atteint la vistule et occupent une bonne partie du corridor de Dantzig.

Parallèlement on assiste dès le début aux prémices de ce qui allait se passer durant la Pax Armada et durant le second conflit mondial à savoir des massacres de civils commis soit par des troupes combattantes ou par des civils armés. C’est notamment le cas le 3 septembre quand 1000 allemands ethniques accusés d’avoir tiré sur les troupes polonaises sont massacrées à Bydgoszcz.

Toujours le 3 septembre 1939 jour de la déclaration de guerre alliée, la 3ème Armée Allemande basée en Prusse orientale attaque. Le lendemain elles font leur jonction avec les unités venant de Poméranie obligeant les polonais à faire sauter les ponts sur la Vistule.

Au sud du front la 14ème Armée allemande attaque dans les Carpates. Après trois jours de combats intenses, l’armée du général List prend la direction de Cracovie qui tombera le 6 sans combats. Le même jour les forces polonaises se replient sur les rives de la Narew, de la Vistule et de la San.

Au nord c’est Gdynia qui est ciblée. Les polonais vont résister sur la presqu’île de Hel jusqu’au 1er octobre ! Le 7 septembre 1939, la garnison de la Westerplatte se rend et les troupes polonaises présentes sur la Narew doivent de se redéployer sur les rives du Bug. La ville de Tarnow tombe.

Le 8 septembre 1939 la ville de Ramdon tombe aux mains des allemands.

Le 10 septembre 1939 Varsovie est bombardée par l’aviation allemande. Le 12 la ville de Bialystok tombe. Le 13 les allemands franchissent le Vistule au sud de Varsovie. Le 14 les villes de Gdynia et de Brest-Litovsk tombent aux mains des allemands. Le 15, Przemysl est prise.

Le même jour, les troupes polonaises reçoivent l’ordre de se replier sur la frontière roumaine et d’attendre l’arrivée des alliés (sic). Le lendemain 16 septembre la capitale polonaise est entièrement encerclée par les allemands.

Les polonais pensent tenir encore mais le 17 septembre 1939 l’offensive soviétique fait passer leur situation de grave à désespérée. Les troupes polonaises vont progressivement se replier sur la Roumanie dans l’espoir d’échapper à la captivité de continuer le combat. Le lendemain le gouvernement se réfugie en Roumanie avant de passer en France.

Le 19 septembre 1939 les troupes allemandes et soviétiques font leur jonction du côté de Brest (Litovsk). Le même jour Wilno (Vilnius) tombe aux mains des soviétiques. Lwow capitule 22.

Le 28 septembre 1939 après trois semaines de siège la capitale Varsovie tombe aux mains des allemands. Deux jours plus tard un gouvernement polonais en exil est formé.

Le 1er octobre 1939 comme nous l’avons vu la courageuse garnison polonaise de la presqu’île de Hel capitule. Le 5 octobre, quatre jours après leur entrée officielle, les allemands organisent à Varsovie un défilé de la victoire.

Le conflit se termine le 6 octobre (même si certains soldats polonais vont lutter jusqu’au 10) et deux jours plus tard, l’Allemagne organise sa part du gateau polonais. Une partie est annexée au Reich et le reste forme le Gouvernement Général.

Les territoires annexés par l’Allemagne sont la Haute Silésie, la Prusse occidentale, la Poméranie, Poznan, Ciechanow, une partie de Lodz et la ville libre de Dantzig. Ces territoires forment trois Reichsgaue (Reichsgau Danzig Westpreussen dont le siège administratif est situé à Dantzig, Reichsgaue Wartheland dont le siège administratif est situé à Posen et enfin le Reichsgau Auslandorganisation der NSDAP).

Le gouvernement général lui est divisé en quatre districts : Cracovie, Lublin, Radom et Varsovie.

Le 1er novembre 1939 ce sera au tour de l’URSS d’annexer officiellement sa part du gâteau polonais. Ces territoires seront durant le second conflit mondial récupérés par les allemands qui après avoir envisagé de créer une nouvelle entité administrative vont les rattacher au gouvernement général.

A l’issue du second conflit mondial _oui je sais j’anticipe_ les annexions soviétiques de 1939 seront entérinées, la frontière polono-soviétique étant déportée vers l’ouest sur la ligne Curzon et en compensation la frontière entre la Pologne et les Nouveaux Pays Allemands est portée sur l’Oder et la Neisse là où les troupes alliées et soviétiques ont fait leur jonction au printemps 1945.

Le bilan lourd avec côté polonais 66300 tués et 133700 blessés (auxquels on peut ajouter selon les sources 680 à 911000 prisonniers) contre 16660 tués ou disparus et 32000 blessés côté allemand, 737 tués et 1125 blessés côté soviétique et 30 morts et 46 blessés côtés slovaque.

Ailleurs le conflit est plus limité avec quels combats aériens, des combats sur et sous la mer et quelques combats terrestres.

S.S Athenia

Le 3 septembre 1939 le paquebot S.S Athenia pris pour un croiseur auxiliaire est torpillé au large de l’Irlande par le U-30. 112 personnes perdent la vie dont 28 américains.

Le lendemain 4 septembre 1939, quinze bombardiers bimoteurs Bristol Blenheim attaquent les navires de guerre allemands au dessus de Wilhemshaven et de Brunsbüttel. Sept appareils sont abattus pour des résultats plus que médiocre car les trois bombes qui touchent n’explosent pas.

Du 7 septembre au 17 octobre 1939, la France lance une offensive en Sarre. Le début d’une attaque pouvant sauver la Pologne ?

Hélas pour Varsovie non car il s’agit davantage d’une reconnaissance armée, d’une reconnaissance en force. Les allemands se replient sans réellement combattre laissant les mines ralentir les français.

Dès le 18 septembre le général Gamelin ordonne l’arrêt de l’offensive, les troupes se retranchant sur place. Cette décision est contestée par nombre de généraux qui voient là une occasion en or de mettre l’Allemagne en difficulté. On peut dire que la leçon sera retenue pour plus tard…… .

Trois jours plus tard le 21 septembre le général Gamelin ordonne l’évacuation de la Sarre et le repli des troupes françaises sur la ligne Maginot.

Cette évacuation méthodique s’achève le 17 octobre 1939 avec quelques incidents contre des troupes allemandes qui tentent de profiter de la situation pour envahir le pays mais ils sont repoussés par les ouvrages de la ligne Maginot et par l’artillerie placée en couverture.

Gunther Prien

Le 13 octobre 1939 le sous-marin U-47 du commandant Gunther Prien pénètre dans la rade foraine de Scapa Flow. Il torpille le cuirassé HMS Royal Oak dont le naufrage entraine la mort de 868 officiers, officiers mariniers et marins.

Le 13 décembre 1939 à lieu la Bataille du rio de la Plata entre le cuirassé de poche Admiral Graf Spee et trois croiseurs britanniques, le lourd Exeter et les légers Achilles et Leander. Le cuirassé allemand sérieusement endommagé se réfugie à Montévideo.

Deux jours plus tard le conflit est suspendu, suspension actée le lendemain par les alliés. Les allemands demandent un laisser-passé pour ramener le cuirassé au pays.

Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee se saborde à Montevideo le 17 décembre 1939

Paris et Londres refusent exigeant un désarmement sur place. Face au refus allemand d’un tel geste, le commandant Langsdorff décide de saborder le navire le 17. Trois jours plus tard il est retrouvé suicidé dans sa chambre d’hôtel à Buenos Aires, son corps allongé sur le pavillon geste symbolique si il en est.

Le 30 novembre 1939 alors que le conflit semble rentrer en sommeil après la mort d’Hitler, une nouvelle poussée de fièvre surgit en Finlande quand les troupes soviétiques envahissent leur petit voisin occidental dont la résistance fait l’admiration militaire.

A la promenade militaire espérée par les soviétiques (les troupes de la RKKA avait reçu explicitement l’ordre de ne pas franchir la frontière suédoise !) va succéder une guerre d’usure qui imposera à Moscou un effort considérable de plus de cinq mois pour venir à bout de la petite Finlande.

La guerre c’est aussi du renseignement, des coups tordus et dans ce domaine si les anglais sont doués, les allemands ne sont pas non plus des amateurs. Le 9 novembre 1939 deux officiers de renseignement britannique Sigismund Payne Best et Richard Henry Stevens sont enlevés à Venlo (Pays-Bas) par des agents allemands qui s’étaient fait passés par des officiers antinazis voulant renverser Hitler.

Alors que les agents britanniques sont envoyés en Allemagne, leurs agresseurs apprennent la mort d’Hitler dans l’attentat du putsch de la Brasserie. Profitant d’un moment de flottement («Nos gars étaient vraiment bouleversés par cette annonce» dira l’un des officiers britanniques), les deux officiers britanniques parviennent à s’évader et à rallier la France puis la Grande-Bretagne. Ils peuvent prévenir à temps que leurs contacts sont tous grillés ce qui limitera les dégâts.

La Pologne dans la Pax Armada : gouvernement en exil et territoire occupé démantelé martyrisé

Suite à la reconnaissance du gouvernement polonais en exil par les alliés, une nation polonaise se réorganise officiellement sur le territoire français et officieusement et clandestinement sur le territoire polonais.

L’opéra Graslin accueille les session d’un parlement polonais en exil composé d’élus ayant réussit à s’échapper du pays à l’automne 1939 et d’élus de la communauté polonaise en France.

Le château des Ducs de Bretagne accueille le gouvernement polonais en exil dirigé par le président Władysław Raczkiewicz et par le premier ministre et ministre de la défense Władysław Sikorski alors que les ministères s’installent dans des immeubles de l’Ile Feydeau qui sont considérés come un territoire polonais.

Une armée polonaise est reconstituée soutenue financièrement par la France même si le gouvernement polonais en exil essayera de trouver des ressources autonomes pour ne pas être trop dépendant de Paris et de Londres. Parmi ses ressources les royalties payées pour chaque fusil antichar modèle 1942, une copie du fusil antichar polonais wz.35.

En Pologne qu’elle soit annexée ou sous le joug du gouvernement général, la répression est féroce et impitoyable contre toute forme réelle ou supposée d’opposition. Il s’agit de briser tout net toute possibilité de soulèvement et toute possibilité de renaissance de la nation polonaise.

Le 23 novembre 1939 les juifs polonais sont contraints de vivre dans des ghettos et de porter l’étoile jaune. Curieusement le gouvernement en exil ne proteste pas ce qui s’explique pour certains par la profond antisémitisme d’une partie de la population polonaise et surtout de ses élites qui ont mené à des degrés divers une politique de polonisation ouvertement tournée contre les juifs.

Si côté soviétique la répression est immédiatement brutale et sans compromis, côté allemand on tente d’abord le jeu de la carotte et du baton mais le succès est mitigé ce qui explique très vite une répression teutone nettement plus brutale.

Selon les chiffres admis par la majorité des historiens, la répression durant cette période 1939-1948 à fait 750000 morts sans compter les disparus et les blessés succombant aux mauvais traitements.

Les arrestations massives, les expérimentations médicales et les travaux forcés provoquent des pertes terribles dans une population affaiblie par les maladies et la sous-nutrition. Cela atteindra un tel point qu’à partir de 1945 l’Allemagne lévera un peu le pied non pas pour des raisons humanitaires mais pour éviter une révolte des plus désespérés et donner un pretexte aux occidentaux pour attaquer à nouveau.

La Pologne dans le second conflit mondial et ses suites immédiates

Le territoire polonais occupé par l’Allemagne et l’URSS va littéralement souffrir le martyr. Une répression féroce doit empêcher toute renaissance du sentiment national polonais. Les élites encore présentes sont persécutées, victimes de brimades et de vexations diverses et variées.

Des camps d’internement puis des camps d’extermination sont construits en Pologne dans le but comme le dise les nazis de « régler définitivement la question juive ». Les nazis espèrent ainsi éliminer tous les juifs d’Europe mais n’y parviendront que très partiellement.

En Pologne occupée une résistance intérieure s’organise avec des filières de renseignement, d’évasion de prisonniers et de pilotes alliés abattus, des unités de sabotage. Cette résistance est divisée entre communistes et nationalistes ce qui va nuire à la « qualité » des opérations.

Le territoire polonais n’est pas épargné par les combats, les soviétiques ne faisant pas dans la dentelle pendant que les allemands s’accrochent au terrain comme des damnés pour retarder l’inéluctable.

Les villes sont ravagées par les combats et les bombardements qu’il soit d’artillerie ou d’aviation, la population civile est victime d’exactions venant aussi bien des allemands que des soviétiques, les viols, les exécutions sommaires et les exactions diverses se comptant par milliers.

La fin de la guerre ne marque pas la fin des malheurs pour la Pologne qui connait une insécurité terrible liée à l’action de certains résistants qui pour des raisons politiques ou matérielles continuaient leur actions.

La Pologne libérée par l’Armée Rouge doit normalement bénéficier d’élections libres mais très vite le gouvernement polonais de Nantes comprend que Staline n’à aucunement l’intention de rétablir la démocratie et que les alliés occidentaux n’ont pas l’intention de risquer une nouvelle guerre pour permettre à Varsovie d’obtenir ce qu’elle souhaite.

La suite est connue : la Pologne va devenir une « démocratie populaire » et le gouvernement polonais en exil qui s’installe à Londres en 1957 va rester une vitrine symbolique qui n’est calculée par personnne car ne dérangeant personne.

Mitteleuropa Balkans (211) Slovaquie (5)

Le protectorat de Bohême-Moravie

C’est le 16 mars qu’Hitler proclame le Protectorat de Bohème-Moravie. Le président Hacha et le gouvernement restent en place mais c’est uniquement pour la galerie, la réalité du pouvoir appartenant au Reichsprotektor in Böhmen und Mähren, Konstantin von Neurath très vite supplanté par son second Reinhard Heydrich «l’homme au cœur de fer» disait Hitler.

Konstantin von Neurath

Il devient chancelier du Reich le 24 avril 1943 mais garde un œil sur le protectorat où il n’hésite pas à se rendre en visite, échappant à plusieurs attentats dont certains ne venait pas forcément de la Résistance Tchécoslovaque si vous voyez ce que je veux dire.

Le protectorat c’est 56600 km² et 7.3 millions d’habitants.

Suite à la fin de la guerre de Pologne, le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres espère reconstituer le pays quitte à devoir consentir à de sérieux sacrifices territoriaux vis à vis de l’Allemagne mais très vite doit déchanter. Les tchécoslovaques comprennent qu’il faudra attendre un nouveau conflit et espérer une victoire des franco-britanniques.

Dans un premier temps les allemands cherchent à gagner «les cœurs et les esprits» en ménageant le peuple tchèque et en s’attaquant aux exilés politiques allemands anti-nazis ou encore aux élites intellectuelles mais très vite la répression se durcit notamment après les manifestations du 28 octobre 1939 célébrant le 21ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la Tchécoslovaquie.

Les universités sont fermées, les intellectuels emprisonnés ou condamnés à l’exil. Face aux premiers mouvements de résistance armée, des opérations de ratissage sont menées par les allemands et leurs collaborateurs tchèques.

Le protectorat possède une petite armée qui sera graduellement renforcée mais juste ce qu’il faut pour lutter contre la résistance et surtout pas pour devenir le bras armée d’une éventuelle révolte armée contre l’Allemagne.

La répression ne cesse de se durcir jusqu’à la guerre civile où la Bohème-Moravie est le théâtre d’une féroce lutte d’influence entre les trois triumvirs (Goering, Borman et Himmler) mais solidement tenue en main par Heydrich la région reste fidèle au duo Himmler/Heydrich.

Cette répression est assouplie après 1945 mais reste ferme mais plus discrète ce qui la rend plus efficace. La résistance tchécoslovaque est décapitée et ne représentera plus qu’une menace résiduelle jusqu’à la fin du second conflit mondial.

Durant le second conflit mondial la région sera sérieusement bombardée par les aviations alliées qui visaient les industries d’armement qui tournaient à plein régime pour l’Allemagne.

La région est occupée au printemps 1954 par les soviétiques qui ne vont pas tarder à faire basculer la Tchécoslovaquie dans leur escarcelle par un savant mélange de pressions politiques et de pressions militaires. Les occidentaux laisseront faire ne voulant pas risquer un nouveau conflit pour la Tchécoslovaquie. Qui à dit que l’histoire ne repassait jamais les plats ?

La Slovaquie indépendante (indépendante vraiment ?)

Un certain Jozef Tiso

La figure centrale de l’Etat slovaque est Jozef Tiso (Bytca 13 octobre 1887 Bratislava 18 avril 1956), un prêtre catholique et professeur de théologie qui se lança en politique devenant député du parlement tchécoslovaque (1925-1939), ministre de la Santé et des Sports de 1927 à 1929 avant de devenir président du gouvernement autonome slovaque du 7 octobre 1938 au 9 mars 1939.

Parlant tchèque, slovaque et allemand, il est couramment appelé Monseigneur alors qu’il n’à jamais été archevêque et encore moins cardinal. Durant le premier conflit mondial il était aumonier militaire dans l’armée austro-hongroise.

En 1938 le père Andrej Hlinka fondateur du parti du peuple slovaque meurt. Joezf Tiso le remplace et va faire de ce parti le parti unique du nouvel état slovaque. Il devient le Parti populaire slovaque de Hlinka-Parti de l’unité nationale slovaque (Hlinkova slovenská ľudová strana – Strana slovenskej národnej jednoty, HSĽS-SSNJ) qui doit pour des raisons politico-diplomatique tolérer le Deutsche Partei et le Magyar Part qui représentent respectivement les minorités allemandes et hongroises.

Le régime de Tiso est un régiment «clérico-fasciste», autoritaire, nationaliste et antisémite mais pas spécifiquement nazi. Le président slovaque doit cependant tenir compte des plus extrémistes représentés par le chancelier Vojteck Tuka.

A la fin du conflit il s’enfuit en Autriche où il se cache. Découvert et arrêté, il est livré au gouvernement tchécoslovaque qui le juge en compagnie des leaders collaborationistes. Il est exécuté le 18 avril 1956 à Bratislava.

Le Parti du Peuple Slovaque

Andrej Hlinka

L’Etat slovaque étant un régime autoritaire il s’appuie sur un parti unique, le arti populaire slovaque de Hlinka-Parti de l’unité nationale slovaque (Hlinkova slovenská ľudová strana – Strana slovenskej národnej jednoty, HSĽS-SSNJ).

Ce parti à une longue histoire puisqu’il à vu le jour en 1913 alors que la Slovaquie n’était qu’un élément de l’empire austro-hongrois. Il est créé par un prêtre, le père Andrej Hlinka le 29 juillet 1913 dans un contexte de réveil des nationalités de la Double-Monarchie qui n’en peuvent plus de la dualité austro-hongroise et souhaiterait l’émergence d’un véritable empire confédéral et multinational.

Durant la première guerre mondiale le parti reste fidèle aux Habsbourgs pour éviter tout prétexte à Vienne pour agir contre les slovaques. A la fin du conflit le parti d’Hlinka se rallie à l’idée d’un état tchéco-slovaque qui allait devenir tchécoslovaque. Le parti intègre le deuxième conseil national slovaque qui entre octobre 1918 et janvier 1919va beaucoup aider dans la consolidation du nouvel état.

Le 17 octobre 1925 le parti du peuple slovaque devient le Parti du Peuple Slovaque Hlinka pour le distinguer du parti populaire tchécoslovaque.

C’est le premier parti de Slovaquie et jusqu’en 1938 c’est un parti respectueux des usages démocratiques. Son programme est certes fondamentalement chrétien et opposé au libéralisme mais le parti reste loyal à Prague et ne montre aucune volonté indépendantiste.

De 1927 à 1929 il est présent au gouvernement tchécoslovaque avec deux ministres dont Jozef Tiso mais quitte le gouvernement après le procès pour haute-trahison d’un de ses membres, Vojtech Tuka.

A partir du milieu des années trente le parti se radicalise. En août 1938 Andrej Hlinka meurt à l’âge de 74 ans, son poste restant vacant même si officieusement Jozef Tiso, vice-président dirigeant le parti. Cette situation baroque cesse en octobre 1939 quand celui qu’on appelle Monseigneur devient président du parti.

Durant la période de crise que connait la Tchécoslovaquie le parti participe aux manifestations anti-allemandes et refuse de suivre le parti des Sudètes dans la voie de la radicalité. Cela change clairement après les accords de Munich.

Jozef Tiso devient premier ministre de la Slovaquie autonome dans un contexte où le parti se déchire enttre la majorité conservatrice et l’aile radicale qui lorgne davantage vers le fascisme.

Les radicaux peuvent s’appuyer sur la Garde Hlinka (Hlinkova Garda)et sur les comités nationaux slovaques (Slovenské Národné Výbory).

Le 8 novembre 1938 après le premier arbitrage de Vienne tous les partis politiques slovaques sauf les sociaux-démocrates et les communistes sont absorbés par le parti Hlinka du peuple slovaque. Le parti national slovaque rejoint le parti le 15 décembre 1938.

Le nouveau parti devient clairement autoritaire et antisémite, obtenant 97.3% des votes et sur lesquels on trouve 72% issus du parti Hlinka du peuple slovaque.

Le 31 janvier 1939 tous les autres partis sont interdits à l’exception comme on l’à vu des partis allemands et hongrois.

Tiso est déposé par les tchécoslovaques suite à une volonté indépendantiste mais ce ne sera que pour peu de temps puisque poussé par les allemands il va déclarer l’indépendance de la Slovaquie dont il va devenir le dirigeant jusqu’à la fin du second conflit mondial. Le duel entre radicaux et conservateurs va se poursuivre jusqu’en 1954. Le parti disparaît dans les soubressauts du second conflit mondial.

Nombre de membres du parti seront poursuivis après guerre, les plus compromis étant condamnés à mort ou à de lourdes pertes de prison. De nombreux membres choisissent la voie d’un exil plus ou moins dorée en Amérique du Sud.

Comme tous les partis, le parti Hlinka du peuple slovaque possède un service d’ordre qui allez par la suite devenir une véritable force paramilitaire. Cela remonte aux origines mêmes du parti puisqu’en 1923 Andrej Hlinka et Vojtech Tuka mettent sur pied une milice appelée Rodobranna mais suite à plusieurs incidents elle est interdite par le gouvernement tchécoslovaque dès le 30 août 1923.

Elle est recrée en 1929 et de nouveau interdite. Elle renait en 1938 à l’époque des Sudètes. Le 8 octobre elle prend le nom de Garde Hlinka en l’honneur du charismatique fondateur du parti dont elle défend les intérêts avant de défendre ceux de l’Etat slovaque.

Suite à un décret du 29 octobre 1938 elle est la seule force paramilitaire autorisée sur le territoire slovaque. Composée des éléments les plus radicaux du parti Hlinka du Peuple Slovaque, elle traque sans répit les juifs, les communistes, les opposants politiques de gauche comme de droite.

Si le 1er Régiment «Andrej Hlinka» (en réalité de la taille d’un bataillon) est davantage destiné à la parade et à la propagande l’autre unité à un rôle plus opérationnel. Il s’agit du Groupe d’intervention d’urgence de la Garde Hlinka soit en version originale : Pohotovostné Oddiely Hlinkovey (POHG), un groupe de choc formé et entrainé par la Waffen S.S.

Le POHG considérée comme l’élément le plus extrémiste du parti dispose lui aussi de ses radicaux regroupés au sein du Nas Boj (Notre lutte).

Ce groupuscule à la différence du POHG restera fidèle à ses idées jusqu’à la fin du conflit et même après guerre ceux ayant échappé aux prisons tchécoslovaques finissant en Amérique du Sud comme mercenaires, hommes de main et autres tortionnaires pour les régimens militaires et autoritaires présents dans le sous-continent sud-américain.

A noter qu’au printemps 1953 le régime Tiso envisagea de transformer la Garde Hlinka en une véritable unité militaire rattachée à la Waffen S.S mais ce projet n’à connu qu’un début d’exécution et l’unité n’à jamais été engagée au combat. Le parti et ses organisations satellites ont été interdites dès la fin du conflit par le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres.

Une indépendance corsetée

Comme nous l’avons vu plus haut la Slovaquie à déclaré son indépendance dans un contexte particulier fait de volonté propre mais aussi de pression allemand.

Jusqu’au 21 juillet 1939 la Slovaquie porte le nom d’Etat Slovaque puis après cette date qui correspond à l’adoption de la constitution de Première République Slovaque. Les deux termes sont cependant utilisés sans distinction.

Au printemps 1939 les allemands décident de régler définitivement le problème tchécoslovaque et se pose donc la question de l’avenir de la Slovaquie.

En dépit des demandes hongroises d’annexion (Bratislava était l’ancienne Presbourg, capitale du royaume de Hongrie quand Buda était occupée par les ottomans), Berlin décide d’en faire un état satellite du Reich et une base de départ pour de futures opérations militaires.

Le 13 mars 1939 Tiso est convoqué à Berlin. Si la Slovaquie ne proclame pas son indépendance, il se moquera du sort des slovaques. En clair il laissera les polonais et les hongrois occuper les territoires qu’ils revendiquent. Tiso demande au moins pour la forme et la galerie un vote du parlement slovaque ce qu’Hitler accepte. Le parlement dans les conditions que l’on sait accepte et l’indépendance est proclamée.

Cela n’est pas du goût des hongrois qui le 23 mars 1939 passent à l’attaque. C’est le début de la guerre hungaro-slovaque qui allait durer jusqu’au 4 avril.

Le 22 mars 1939, une commission slovaquo-hongroise fixe la frontière commune entre les deux états pendant que les derniers soldats tchécoslovaques se retirent en Bohème-Moravie.

La Hongrie estimant qu’il n’y à plus aucune force militaire en Slovaquie envahit son petit voisin le 23. Il faut dire que dès le 15 une partie de la Slovaquie avait été occupée par les hongrois qui n’ayant vu aucune réaction décidèrent de pousser leur avantage plus loin.

Les forces slovaques sont d’abord surprises mais elles contre-attaquent le 24 mars soutenues par les troupes tchèques encore présentes en Slovaquie. Les combats sont cependant essentiellement aériens. Les bombardements hongrois causant des pertes civiles, ils n’améliorent pas la popularité de Budapest dans la région. Une trêve est négociée le 24 mais les combats vont continuer jusqu’au 31.

Comme un traité de protection à été signé entre l’Allemagne et la Slovaquie, le chef du nouvel état slovaque, Jozef Tiso demande une assistance en armes et matériel de la part de son protecteur qui refuse mais propose une intervention militaire allemande directe. Cette fois c’est le chef slovaque qui refuse de crainte que les alliés occidentaux ne prennent le parti de la Hongrie et ne décident d’entrer vraiment en guerre.

Au début du mois d’avril les deux pays entament des négociations qui s’achèvent par la signature d’un traité à Budapest le 4 avril.

La Hongrie reçoit un territoire dans l’est de la Slovaquie, un territoire de 1697km² peuplés de 69930 habitants, territoire où il n’y avait aucune population hongroise.

A l’automne la Slovaquie va être le seul état de l’Axe à participer à la Guerre de Pologne. Elle engage un premier groupe composé de six bataillons d’infanterie, deux bataillons d’artillerie et une compagnie du génie mais aussi un deuxième groupe qui comprend deux bataillons comprenant de la cavalerie et des unités motocyclistes ainsi que neuf batteries d’artillerie motorisée. Les unités slovaques se comportent honorablement.

Parmi les symboles de cette souveraineté limitée figure la Zone de Protection Allemande en Slovaquie, une partie de l’ouest de la Slovaquie dont la création survient le 23 mars 1939.

Ce jour là l’Allemagne et la Slovaquie signe un traité. Un traité d’amitié, d’assistance et de coopération ? Non que neni un traité de protection qui confirme à ceux qui n’y croyait pas que la Slovaquie de Joezf Tiso est un état satellite de l’Allemagne rien de plus.

Cette Schutzzone est officiellement créée le 28 août 1939 par un traité additionnel signé à Presburg pardon Bratislava. Dans cette zone les allemands décident de tout et peuvent utiliser cette zone comme base de départ pour l’invasion de la Pologne. La création de cette zone s’explique par la présence d’usines d’armements et d’importants dépôts d’armes de feu l’armée tchécoslovaque.

Autre limite à la souveraineté slovaque : en février 1940 les allemands obtiennent un remaniement ministeriel en menaçant de retirer leur garantie.

Entre-temps suite à sa participation à la guerre de Pologne, la 1ère République Slovaque à pu récupérer des territoires anciennement polonais.

Le 6 décembre 1940 la Slovaquie signe un traité de commerce et de navigation avec l’URSS.

La Slovaquie de Jozef Tiso est un état autoritaire, nationaliste et antisémite. Celui qui se fait appeler Monseigneur est le chef de l’Etat. Il s’appuie sur une assemblée ou Diète élue pour cinq ans et sur un conseil d’Etat qui fait office de Sénat. J’ai bien entendu pas besoin de préciser que ces deux assemblées n’ont que des pouvoirs très limités.

Les députés sont élus pour cinq ans (des élections ont eu lieu en 1940, 1945 et 1950, les prochaines prévues en 1955 n’ont naturellement jamais eu lieu), les membres du Conseil d’Etat étant nommés par le président. Le gouvernement se compose de huit ministres.

Sur le plan administratif le pays est divisé en six comtés ou zuppy (Bratislava, Nitra, Trencin, Tatra, Saris-Zemplin et Hron), 58 districts et 2659 municipalités. La capitale Bratislava est aussi la plus grande ville du pays avec 140000 habitants.

La Slovaquie est en 1939 peuplée de 2.6 millions d’habitants, 85% se déclarant slovaques 4.8% allemands, 2.9% tchèques, 2.6% ruthènes, 2.1% hongrois, 1.1% juifs et 0.9% roms. Les catholiques représentent trois quarts des habitants, le reste se répartissant entre luthériens et orthodoxes.

A la différence de la Bohème-Moravie, la Slovaquie reste encore très rurale avec 50% de la population vivant à la campagne.

Durant la Pax Armada le régime slovaque hésite entre brusques pousées autoritaires et relative libéralisation.

Ce n’est pas complètement certain faute d’archives indiscutables mais il semble que des contacts ont été liés avec le gouvernement tchécoslovaque à Londres en vue pourquoi pas de reconstituer la Tchécoslovaquie à condition que les allemands acceptent d’abandonner leur protectorat sur la Bohême-Moravie.

Edouard Benes qui selon un historien contemporain tchèque «n’à rien appris et n’à rien oublié» refuse tout autre projet qu’une Tchécoslovaquie unitaire avec quelques concession cosmétiques (comme l’intitulé «République de Tchéco-Slovaquie» ou symboliquement une partie du parlement se réunissant à Bratislava) fit capoter tout rapprochement.

Le régime slovaque contraint et forcé soutien l’Allemagne dans le second conflit mondial, proposant même l’envoi de troupes sur le front de l’ouest mais Berlin décline préférant réserver les unités slovaques à des combats en Europe centrale et orientale. Elle aurait pu participer à l’opération MARITSA mais va finalement participer à la «croisade antibolchévique», l’opération BARBAROSSA.

La petite armée slovaque va être engagée au combat sur le front russe aux côtés des allemands dans le cadre de l’opération BARBAROSSA.

Dans un premier temps elle se comporte honorablement mais très vite comme tous les contingents alliés les désertions se multiplient au fur et à mesure que la démotivation gagne les rangs. Les allemands retirent l’unité du front au printemps 1953 alors que le cours de la guerre ne fait plus guère de doute.

Une rébellion éclate en octobre 1953, les nationalistes et les communistes slovaques (très) provisoirement unis espèrent s’imposer aux alliés pour maintenir une Slovaquie indépendante mais l’Armée Rouge occupe le pays puis la Bohême-Moravie, les alliés occidentaux très afférés en Allemagne laissant Moscou faire ce qu’elle souhaite à l’est de l’Oder, de la Neisse, des Monts Métallifères même si officiellement rien n’est décidé.

La Tchécoslovaquie renait bien sous la forme d’une République (la Troisième République Tchécoslovaque) mais très vite les communistes vont prendre le pas sur les démocrates aboutissant au basculement de la Tchécoslovaquie dans le camp communiste et ce pour une trentaine d’années mais ceci est une autre histoire.

Mitteleuropa Balkans (184) Grèce (28)

L’armée grecque dans le second conflit mondial (1) (1948-1950)

Situation générale de l’armée grecque à l’automne 1948

Comme nous l’avons vu plus haut, l’armée grecque est réduite à dix divisions d’infanterie et une division de cavalerie en temps de paix.

Au début du second conflit mondial, les uniformes et l’armée grecque comment dire……

Si la division de cavalerie est indépendante ce n’est pas le cas de toutes les divisions d’infanterie puisque huit d’entre-elles sont regroupées deux par deux au sein de corps d’armée, deux restant indépendantes auxquelles il faut ajouter une brigade dispersée sur les îles de la mer Egée.

Au cours des années trente, l’armée grecque découvre timidement la motorisation et la mécanisation avec notamment la motorisation partielle de la cavalerie et l’acquisition de 135 chars légers Hotchkiss H-39 qui vont former trois bataillons.

Hotchkiss H-39 préservé dans un musée

Il semble que la Grèce à étudié la possibilité de créer une division légère mécanique sur le modèle français mais l’étude faite par la MMFG dissuada les grecs qui estimèrent ne pas avoir les moyens nécessaires pour une telle unité ou alors cela aurait été au détriment du reste de l’armée.

L’infanterie reçoit de nouvelles armes automatiques, renforce ses moyens d’appui, l’artillerie abandonne ses pièces antédiluviennes mais beaucoup de canons datant du premier conflit mondial sont encore en service. Comme souvent les projets sont là, les besoins correctement identifiés mais les budgets manquent.

On tente d’améliorer les infrastructures (routes, ponts) mais là encore les moyens et la volonté manquent. De toute façon le relief grec rend les choses assez compliquées.

La Ligne Metaxas

La Ligne Metaxas est renforcée mais nous sommes loin de la Ligne Maginot plutôt d’une ligne tactique capable de protéger le déploiement d’unités de campagne, de ralentir l’ennemi mais guère plus.

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent le Danemark et la Norvège, déclenchant le second conflit mondial. Athènes se déclare en état de non-bélligerance ce qui offre plus de libertés qu’un statut de neutralité.

Mobilisation et préparation

Cet état de non-bélligerance ne signifie pas faiblesse et passivité. Si le gouvernement de Paul 1er exclu la mobilisation générale pour ne pas s’attirer les foudres italiennes, des réservistes sont rappelés, certains proposant volontairement leurs services. La Ligne Metaxas est renforcée avec champs de mines, barbelés et quelques blockhaus.

Des incidents aériens, terrestres et navals ont lieu avec l’Italie menaçant de dégénérer en conflit ouvert. Pour y faire face Athènes décrète le 30 octobre 1948 la mobilisation générale. Celle-ci se passe mal, dans une grande confusion ce qui fit dire à certains officiers grecs que si les italiens avaient attaqué à ce moment là ils seraient rentrés sans difficultés à Athènes. Il faudra près de deux mois pour que l’armée de terre grecque parviennent au format prévu par le schéma de mobilisation.

L’armée royale héllène va ainsi aligner un total de dix-huit divisions d’infanterie, deux divisions de cavalerie, trois bataillons de chars légers équipés de Hotchkiss H-39, un régiment de volontaires du Dodécanèse, un régiment de volontaires issu de la diaspora grecque, une garde nationale, la gendarmerie et différents groupes d’autodéfense et de défense passive à l’utilité militaire douteuse mais qui libéraient l’armée de taches secondaires.

Au 1er janvier 1949, l’armée de terre grecque affiche le visage suivant:

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère division de cavalerie, 1er bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée :

1ère Division d’Infanterie (1er régiment d’evzones, 4ème et 5ème régiments d’infanterie, une compagnie de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 1er régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

4ème Division d’Infanterie (8ème, 11ème et 35ème RI, une compagnie de cavalerie entièrement montée, 1er et 2ème escadrons du 4ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, deux compagnies du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie (la Grèce continue de posséder des unités montées importantes faute de pouvoir motoriser/mécaniser ses forces), de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire :

2ème Division d’Infanterie (1er, 3ème et 7ème RI, une compagnie de cavalerie montée, 1er et 2ème escadrons du 2ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne, une compagnie antichar, une compagnie du génie)

5ème Division d’Infanterie (14ème, 43ème et 44ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 5ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée :

6ème Division d’Infanterie (16ème, 17ème et 18ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées_ , 1er et 2ème escadrons du 6ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

8ème Division d’Infanterie (10ème, 15ème et 24ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 8ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème division de cavalerie, 2ème et 3ème bataillon de chars légers (Hotchkiss H-39), un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

4ème Corps d’Armée :

3ème Division d’Infanterie (2ème régiment d’evzones, 6ème et 12ème régiments d’infanterie, une compagnie d’autos blindées, 1er et 2ème escadrons du 3ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

9ème Division d’Infanterie (3ème régiment d’evzones, 25ème et 26ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 9ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée

7ème Division d’Infanterie (2ème régiment crétois, 19ème et 20ème RI, une compagnie montée, 1er et 2ème escadrons du 7ème régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

10ème Division d’Infanterie (4ème régiment d’evzones, 29ème et 30ème RI, une compagnie mixte de cavalerie _deux pelotons montés et un peloton d’autos blindés_ , une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar, une compagnie du génie)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

RESERVE GENERALE

La mobilisation permet de lever huit divisions d’infanterie supplémentaires portant le total à dix-huit DI. Ces divisions sont placées en réserve de commandement à la fois pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais aussi pour leur permettre de monter en puissance et de ne pas recevoir le premier choc.

De cette réserve générale dépendant également la brigade de l’Archipel et deux régiments de volontaires, un régiment de grecs du Dodécanèse et un régiment de grecs issus de la diaspora, certains malgré le conflit venant d’Australie et d’Afrique du Sud.

Ces huit divisions d’infanterie ne dépendaient pas de Corps d’Armée et quand il sera question de les engager elles seront soit placées sous l’autorité des cinq corps d’armée existants ou remplaceront les divisions d’active.

Ces divisions sont moins expérimentées, moins entrainées et moins bien équipées que les unités d’active. Malgré une mobilisation complète de l’économie grecque, malgré une aide alliée plus importante que les grecs l’ont longtemps admis, ces divisions sont clairement de faible niveau et si leur enthousiasme et leur agressivité peut compenser certaines lacunes, elle ne peut pas remplacer un entrainement solide, un encadrement fiable et un bon armement.

La 11ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (13ème, 50ème et 66ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 11ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 12ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (9ème, 22ème et 27ème RI), un peloton monté pour la reconnaissance et l’éclairage, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 12ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 13ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (2ème, 23ème et 28ème RI), un escadron de cavalerie, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux escadrons du 13ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 14ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (31ème RI, 3ème régiment crétois _appelé également 37ème régiment d’infanterie_ et 42ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 14ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 15ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (32ème, 45ème et 49ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 15ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 16ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (33ème, 46ème et 51ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 16ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 17ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (34ème, 47ème et 52ème RI), un escadron mixte de cavalerie (deux pelotons montés et un peloton d’autos blindées), une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 17ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

La 18ème Division d’Infanterie comprend trois régiments d’infanterie (36ème, 48ème et 53ème RI), un peloton monté, une compagnie antichar et antiaérienne, deux escadrons du 18ème régiment d’artillerie et une compagnie du génie.

-Le troisième escadron des huit régiments d’artillerie est censé formé des groupements d’appui mais le manque de pièces fait que sur les huit escadrons seuls cinq sont équipés de pièces (11,12,15, 17 et 18), les trois autres (13, 14 et 16) sont des unités de papier. Leurs servants seront dispersés en fonction des besoins.

UNITES PARAMILITAIRES

Suite à la mobilisation une garde nationale est créée avec des hommes trop âgés pour le service des armes, des femmes et même des enfants ! Considérés comme des francs-tireurs ils seront souvent sommairement passés par les armes par les italiens et les allemands.

Cela aura le don d’enrager les troupes grecques et on verra certains soldats allemands et italiens tués après avoir été torturés avec un message qui était une liste d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés.

Aux côtés de cette garde nationale qui à défaut d’avoir une véritable valeur militaire soulageait l’armée de nombre de missions secondaires on trouvait également la gendarmerie hellénique et des unités de défense passive.

*

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A l’annonce de la mobilisation générale les grecs espéraient que les alliés allaient proposer le déploiement d’unités dans le pays pour renforcer les positions de l’armée grecque et dissuader définitivement Rome d’attaque la Grèce. Les plus enthousiastes imaginaient une offensive combinée en direction de l’Albanie pour récupérer l’Epire du Nord.

Très vite Paris et Londres font comprendre que leur assistance ne peut être pour le moment que matérielle. Des convois protégés par la Mediterranean Fleet et la 6ème Escadre Légère vont transporter au Pirée des armes en grande quantité.

Quelques conseillers font très discrètement le voyage pour évaluer les capacités réelles de l’armée grecque et tout aussi discrètement anticiper le déploiement de divisions dès que cela sera ordonné par le pouvoir politique.

L’hiver 1948-49 est marqué par des incidents de frontière mais aucune attaque d’ampleur. Tout juste notons sur la frontière avec l’Albanie des duels d’artillerie et quelques échanges de coups de feu entre patrouilles. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert, c’est que ni Athènes ni Rome n’y ont encore intérêt.

Combat !

Le 5 mai 1949 sur feu la frontière greco-albanaise des dizaines de canons ouvrent le feu depuis l’Albanie sur le territoire grec. C’est tout sauf une surprise car depuis six semaines les troupes grecques ont constaté de nombreux mouvements de troupes, l’aménagement de dépôts et de casernements, la réfection de routes, le renforcement de ponts. Ces informations sont confirmés par les agents grecs infiltrés en Albanie et jusque dans les ports italiens.

Athènes informe les alliés qui annoncent préparer un corps expéditionnaire pour soutenir le plus vite possible leur futur allié grec. Ils annoncent un renforcement des bombardements aériens et des actions de leurs marines respectives pour géner le plus possible l’offensive italienne. Une façon de consoler les grecs sur le fait que le corps expéditionnaire allié ne pourra être là au mieux avant quinze jours.

Pour l’opération CAESAR, les italiens font engager le Groupe d’Armées d’Albanie qui comprend deux armées, la 3ème Armée (6ème CA 15ème et 18ème DI, 8ème CA avec la 20ème DI et la 1ère Division d’Infanterie Alpine) et la 8ème Armée (9ème CA avec les 23ème et 28ème DI, 11ème CA avec les 29ème et 30ème DI). A cela s’ajoute la 49ème DI et la Division Blindée «Littorio» placées en réserve stratégique.

Le plan italien est simple, basique. L’attaque principale aura lieu en Epire avec une diversion en Macédoine. Comme à la guerre la première victime est le plan (Clausewitz), les italiens se réservent le droit de changer le fusil d’épaule. En clair si l’offensive principale échoue mais que la diversion s’annonce plus prometteuse, rien n’interdit de modifier l’axe de la poussée principale.

Ensuite rien ne semble avoir été décidé ? Les italiens voulaient-ils aller jusqu’à Athènes et Thessalonique ? Occuper la totalité de la Grèce ? Comme aucun acteur de l’offensive n’à laissé de mémoire et que les archives n’ont pas été réellement exploitées on ne peut que se perdre en conjectures.

Ce qui est certain c’est que très vite les italiens vont se rendre compte que cela va être tout sauf une partie de plaisir. Loin de s’effondrer l’armée grecque résiste fermement et même dans certains secteurs contre-attaque.

Dès le 12 mai 1949 devant les pertes conséquentes liées aux combats et à la météo les italiens suspendent leur offensive en Epire. En Macédoine l’offensive est relancée le 17 mai 1949 mais là encore c’est un échec.

Certains généraux italiens reprochent le non-engagement de la Division Blindée Littorio ce à quoi d’autres répondre que sans le contrôle des points hauts et de certaines zones clés, engager des chars même face à une armée mal équipée dans ce domaine cela ne sert à rien.

Devant la farouche résistance grecque, les alliés accélèrent l’envoi du Corps Expéditionnaire Allié en Grèce (CEAG) une pale copie du Groupe d’Armées d’Orient.

Il faut dire que les temps sont différents, le tempo opérationnel bien plus rapide. On n’à plus plusieurs mois pour déployer les divisions, les entrainer et les faire monter en ligne.

Placé sous commandement français, le CEAG comprend tout de même quatre divisions d’infanterie, une brigade de montagne, une brigade blindée indépendante, deux bataillons de chars, deux GRDI, un régiment de cavalerie, un régiment d’artillerie lourde. Cela va constituer un précieux renfort et un précieux support à l’armée grecque.

La France va envoyer la 1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) reconstituée après la Campagne de Norvège où elle avait été engagée en division de marche avec des éléments de la 11ème DLI qui elle n’à pas été reconstituée. A cette division s’ajoute la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) qui à combattu en Sardaigne et la 86ème DIA, une autre division légère qui elle n’à pas connu le combat.

A cela s’ajoute un régiment motorisé, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC), deux Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème et 86ème GRDI) et deux bataillons de chars, les 66ème et 68ème BCC, le premier qui à combattu en Sardaigne à remplacé ses R-35 par des R-40 plus modernes alors que le second à conservé ses R-35 en attendant l’arrivée de chars légers plus modernes.

Renault R-40, une évolution du R-35

La Pologne ou plutôt le gouvernement polonais en exil à envoyé sa brigade de montagne qui s’était illustrée elle aussi en Norvège.

Char médian A-27M Cromwell
Char lourd Churchill

De leur côté les britanniques vont envoyer la 7th Infantry Division venu d’Egypte, la 4th Independent Armoured Brigade venu de Palestine avec ses Cromwell et ses Churchill et un régiment d’artillerie lourde équipée de canons de 5.5 pouces.

BL 5.5 Inch Medium Gun

Ce dispositif est probablement en deca des attentes grecques mais tout de même c’est l’envoi d’unités expérimentées, bien entrainées et motivées pour aider la Grèce à tenir. Ensuite il sera toujours temps d’envoyer plus de troupes si les autres fronts en laisse la possibilité.

C’est un euphémisme de dire qu’à Berlin le déclenchement de l’opération CAESAR à été mal vécue d’autant que Rome à fait preuve d’une discretion toute florentine vis à vis de son alliée ce qui pouvait être considérée comme une réponse du berger à la bergère.

Encore une fois et on ne le répétera pas assez l’opération MARITSA (et non MARITA comme on le trouve écrit dans de trop nombreux livres) n’à jamais été conçue comme une opération destinée à sauver Mussolini de la débacle de ses troupes en Grèce. Cette opération à été planifiée de longue date mais son exécution reportée à plusieurs reprises en raison d’urgences sur d’autres fronts ou tout simplement d’hésitations politico-militaires.

Il semble que c’est l’envoi de troupes alliées en Grèce qui à poussé Himmler et Heydrich à ordonner l’exécution de MARITSA, la crainte étant de se voir reproduire le front de Macédoine du premier conflit mondial.

La Yougoslavie est en première ligne mais nul doute que la Grèce suivra bientôt. Belgrade propose une défense commune du Vardar macédonien mais Athènes refuse arguant à juste titre que son armée doit être réorganisée et rééquipée en vue d’une prochaine offensive aux côtés des alliés.

Tout en dressant des plans de guerre pour une attaque à l’automne 1949 voir au plus tard au printemps prochain, la Grèce réorganise son dispositif.

Signe de confiance, les alliés acceptent de placer leurs unités directement sous commandement grec sans chercher à créer une armée autonome, le CEAG étant une coquille vide plus symbolique que réelle et certains officiers français d’y voir un coup de Jarnac de la Perfide Albion. Comme le dira un lieutenant français anonyme «C’est pas parce que nous sommes alliés contre les fridolins et les ritals que je vais oublier Trafalgar, Waterloo et Azincourt ! Faudrait pas déconner non plus !»

Quand les allemands déclenchent l’opération MARITSA contre la Yougoslavie, les troupes alliées sont organisées de la façon suivante :

ARMEE D’EPIRE

Unités d’armée : 1ère brigade de cavalerie grecque qui intègre dès des éléments de la 1ère division de cavalerie et le 1er bataillon de chars légers, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC) un régiment d’artillerie lourde, un régiment d’artillerie antiaérienne

1er Corps d’Armée : 1ère Division d’Infanterie et 1ère Division Légère d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, d’un escadron d’artillerie et d’une compagnie du génie.

2ème Corps dit Corps d’Armée d’Epire : 5ème et 11ème Divisions d’Infanterie avec comme réserve immédiate le 68ème BCC, deux escadrons d’artillerie et une compagnie de transport.

3ème Corps d’Armée : 6ème et 8ème Division d’Infanterie avec comme réserve immédiate un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

ARMEE DE MACEDOINE

Unités d’armée : 2ème brigade de cavalerie (éléments montés et un groupement de chars issus des 2ème et 3ème bataillons de chars légers, un régiment d’artillerie lourde grec, un régiment d’artillerie lourde macédonienne

4ème Corps d’Armée : 3ème Division d’Infanterie Grecque et 7ème Division d’Infanterie britannique

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

5ème Corps d’Armée : 7ème Division d’Infanterie, 10ème Division d’Infanterie et 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA)

Le Corps d’Armée dispose en réserve immédiate d’un bataillon de cavalerie, de deux escadrons d’artillerie issus des Régiments d’Artillerie Divisionnaires (RAD) et d’une compagnie de transport.

6ème Corps d’Armée : 12ème et 14ème DI, 86ème DIA avec comme réserve immédiate un

Groupement Blindé Perotin composé des 82ème et 86ème GRDI ainsi que du 68ème BCC.

ARMEE D’ATTIQUE

Cette armée est mise sur pied au début du mois de juin mais c’est une création batarde avec à la fois des unités en cours de reconstitution et des unités de réserve.

Le 7ème Corps d’Armée regroupe les divisions en cours de reconstitution à savoir les 2ème, 4ème et 9ème DI. Devant la dégradation rapide de la situation, le gouvernement grec prendra la décision d’évacuer ces divisions en cours de reconstitution vers la Crète pour permettre de préserver l’avenir à défaut de sauver le présent.

Le 8ème Corps d’Armée comprend la brigade de montagne polonaise, la 4th Independent Armoured Brigade britannique et la 13ème Division d’Infanterie. Les unités de Corps d’Armée sont limitées avec une compagnie de cavalerie grecque, deux escadrons d’artillerie grecs et une compagnie du génie.

ARMEE DU PELOPONNESE

9ème Corps d’Armée : 15ème et 17ème DI

10ème Corps d’Armée : 16ème et 18ème DI

En face les italiens ont reconstitué leur dispositif en renplumant les divisions malmenées par l’opération CAESAR de jeunes recrues pas toujours motivées et/ou entrainées mais aussi en déployant de nouvelles unités.

C’est ainsi que les 42ème et 48ème DI traversent non sans mal l’Adriatique pour rallier l’Albanie, les convois étant victimes de l’aviation et de sous-marins mais au grand soulagement des amiraux italiens le corps de bataillon franco-anglais resta à l’écart probablement par crainte de l’aviation ennemie dans une zone où le ciel était très disputé. Cela nous donne in fine le dispositif suivant :

TROISIEME ARMEE ITALIENNE :

6ème Corps d’Armée : 15ème et 42ème DI

8ème Corps d’Armée : 20ème DI et 1ère Division Alpine

HUITIEME ARMEE ITALIENNE :

9ème Corps d’Armée : 23ème et 48ème DI

11ème Corps d’Armée : 29ème et 30ème DI

RESERVE D’ARMEE

-18ème Division d’Infanterie

-28ème Division d’Infanterie

-49ème Division d’Infanterie

-Division Blindée Littorio

La Campagne de Yougoslavie va durer plus de deux mois. L’armée de Pierre II résiste pied à pied, regrettant que les alliés n’aient pas engagé de troupes au sol. Certes les marines alliées opéraient en Adriatique avec leurs unités légères, certes des missions de bombardement visaient les troupes italiennes et allemandes mais cela n’était pas aussi tangible qu’une ou plusieurs divisions d’infanterie voir de cavalerie.

Il semble que les alliés ont envisagé de passer en Yougoslavie au début du mois de septembre mais à cette date la situation des armées yougoslaves était pour ainsi dire désespérée.

Tout juste pouvaient-ils couvrir le repli en Grèce des unités yougoslaves qui quand elles étaient encore organisées combattaient aux côtés des alliés alors que les trainards et les isolés étaient rapidement évacués sur le Péloponnèse puis en Crète pour reconstitution d’une armée digne de ce nom.

La Campagne de Grèce proprement dite commence le 25 septembre 1949. Es-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses depuis juillet. Non bien sur ils ont tenté avec les alliés de faire remonter le niveau de leurs unités de combat, d’améliorer la coordination interarmes, la coopération avec les alliés….. .

Sur le plan opérationnel, le front albanais est marqué par des duels d’artillerie et par des coups de main pour maintenir l’ennemi sous pression. Des reconnaissance en force sont également menées mais rien qui ne ressemble à une offensive grande style.

Les grecs et leurs alliés doivent opérer contre les italiens et les allemands, des moyens nettement plus élevés car non seulement les unités sont plus expérimentées mais aussi plus puissantes, l’Allemagne engageant ses Panzerdivisionen.

Pour la campagne de Yougoslavie les allemands avaient déployé douze divisions :

-Trois divisions blindées : 1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen

-Une division d’infanterie de montagne la 1. Gebirgjäger Division

-Une division parachutiste la 3. Fallschitmjäger Division

-Sept divisions d’infanterie les 3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division.

Toutes ces divisions ne vont pas participer à la Campagne de Grèce puisqu’il faut occuper une partie de la Yougoslavie, nettoyer le territoire des soldats yougoslaves isolés…… . Le dispositif allemand est totalement réorganisé, la 12ème Armée qui s’occupe de «pacifier» la Yougoslavie pendant qu’une 15ème Armée s’occupe de la Grèce.

La 12ème Armée allemande dispose de la 1. Panzerdivision, la 1. Gebirgjäger Division, les 3., 9 et 35.ID (InfanterieDivision) alors que la 15ème Armée allemande va disposer des moyens suivants :

35ème Corps Blindé (35. Panzerkorps) : 5. et 12. Panzerdivisionen, 5. Leichte Division

18ème Corps de Montagne (18. GebirgsKorps) : 2. et 4. Gebirgjäger Division

30ème Corps d’Armée (30. ArmeeKorps) : 3. Fallschitmjäger Division et 14. InfanterieDivision

31ème Corps d’Armée (31. ArmeeKorps) : 25. et 31. InfanterieDivision

32ème Corps d’Armée (32. ArmeeKorps) : 72. et 25. InfanterieDivision

Les combats sont extraordinairement violents. Les grecs ne lâchent pas un pouce de terrain, survoltés par un patriotisme incandescent mais aussi par les premières exactions italiennes et allemandes contre la population civile.

Tout comme certains ouvrages de la Ligne Maginot, des ouvrages de la Ligne Metaxas vont continuer à combattre même encerclés, certains se rendant après l’épuisement des munitions ou d’autres combattant jusqu’à la mort.

En dépit de moyens militairement importants, les alliés doivent peu à peu céder du terrain. La ville de Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 après de violents de combat en périphérie et même en ville. Des soldats grecs et alliés parviennent à évacuer au nez à la barbe de l’ennemi.

La ville de Larissa tombe le 5 décembre 1949 et la capitale Athènes le 17 janvier 1950 après de violents combats qui ruinent la ville qu’elle soit ancienne ou moderne.

Ces combats ont lessivé les grecs qui commencent à manquer d’hommes et de munitions. Le gouvernement grec hésite entre deux stratégies : un combat total sans esprit de recul ou la volonté de préserver l’avenir en évacuant vers la Crète des hommes pour reconstituer des divisions.

Les alliés appuient cette stratégie en envoyant en Crète des stocks importants d’armes et de munitions en faisant comprendre aux grecs que cela permettrait de reconstituer une armée réduite mais bien entrainée et bien équipée.

Le 24 janvier 1950 les troupes de l’Axe lancent une offensive qui doit mettre fin à cette campagne de Grèce. C’est un échec, le coup de main du Brandeburger Regiment pour s’emparer du pont franchissant le canal de Corinthe échoue, le pont sautant bloquant net l’avance allemande.

Des combats violents ont lieu durant tout le moins de février mais concernent moins la Grèce continentale que les îles, les deux adversaires cherchant à s’emparer du plus de terres émergées possible. Certains ont comparé ces combats à une version insulaire et méditerranéenne de la «course à la mer» du premier conflit mondial quand après leur échec sur la Marne les allemands ont tenté de couper les britanniques des ports par lesquels il faisait parvenir renforts et matériel.

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île de Céphalonie, de l’île d’Eubée mais aussi des Cyclades. Les alliés ne disputent pas toujours la conquête, essayant de ne pas gaspiller des moyens limités.

Des renforts grecs et alliés arrivent. Côté grec la 2ème Division d’Infanterie reconstituée en Crète passe non sans mal dans le Péloponnèse, défendant la péninsule aux côtés des divisions alliées comme les 1ère et 2ème divisions australiennes (qui ne tarderont pas à rallier le Pacifique) ou encore la 6ème division d’infanterie canadienne.

En face l’Axe est dans un dilemme puisqu’il souhaite neutraliser la menace alliée mais sans trop engager de moyens alors que s’annonce l’opération BARBAROSSA.

Comme nous le savons la Campagne de Grèce se termine à la mi-mars après la bataille navale du Golfe de Zanthe. Entre-temps l’opération CATAPULT à permis à partir du 5 février 1950 la conquête du Dodécanèse par trois divisions alliées à savoir la 3ème division sud-africaine, la 87ème DIA française et la 66ème DI britannique.

Le front grec au printemps 1950

A l’époque le dispositif allié en Grèce est le suivant :

-1ère Division Légère d’Infanterie (1ère DLI) déployée sur l’île de Zakynthos aux côtés de la brigade de montagne polonaise

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) : défend la ville de Patras aux côtés du 2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-La 86ème Division d’Infanterie d’Afrique (86ème DIA) est en réserve stratégique en Crète pour reconstitution après avoir été durement malmenée et avoir durement malmené l’ennemi

-Les 66ème et 68ème BCC forment un bataillon de marche composé de Renault R-35 et R-40 qui est placé sous commandement britannique avec la 4ème brigade blindée indépendante britannique qui à perdu de sa superbe. Les chars grecs Hotchkiss H-39 forment un autre bataillon de marche.

-La 7ème division d’infanterie britannique à été rapatriée en Egypte pour reconstitution

-Le secteur Patras-Corinthe est couvert par des divisions grecques et alliées avec la 2ème division d’infanterie, la 6ème division d’infanterie canadienne, les 3ème, 10ème, 13ème et 14ème DI grecques.

Les alliés vont parvenir à conserver le Péloponnèse jusqu’à la fin du conflit. L’Axe aurait bien aimé neutraliser cette douloureuse épine dans son flanc mais les moyens nécessaires étaient toujours nécessaires ailleurs. C’est donc cette presqu’île qui va servir de base de départ à la reconquête de la Grèce.

Mitteleuropa Balkans (103) Roumanie (33)

Autos blindées

Avant-Propos

Un mot caractérise le parc d’autos blindées de l’armée royale roumaine durant le second conflit mondial : disparatre. De nombreux micro-parcs, des véhicules pas toujours adaptés et quelques modèles efficaces mais hélas disponibles en trop faible nombre. Comme dans d’autres domaines de nombreux véhicules soviétiques capturés vont être réutilisés ce qui aggravera encore les problèmes logistiques.

TNSPE

Ce véhicule blindé de conception et de fabrication roumaine n’est pas à proprement parlé une auto blindée de reconnaissance mais plutôt un véhicule de maintien de l’ordre pouvant éventuellement mener des missions militaires à condition que l’opposition ne soit pas trop importante.

Utilisant un châssis de camion Praga TN, ce véhicule est armé d’une mitrailleuse de 7.92mm et d’un canon à eau très utile pour le maintien de l’ordre moins pour les opérations militaires. De quatre à sept exemplaires auraient été fabriqués et utilisés pour le maintien de l’ordre à Bucarest, leur sort final est inconnu mais ce qui est sur c’est qu’aucun véhicule n’à survécu au second conflit mondial.

Austin-Putilov

L’Austin-Putilov est une vieille auto blindée de conception et de fabrication britannique produite durant le premier conflit mondial, première guerre où des engins automobiles ont été employés même si très vite sur le front occidental la mise en place d’un double réseau de 700km de tranchées de la Suisse à la mer du Nord empêcha leur utilisation.

Ce fût différent sur le front de l’est où la géographie permettait l’utilisation de véhicules automobiles, véhicules également utilisés dans la guerre civile russe et dans les différents conflits qui suivent la fin de la der des ders.

La Russie à commandé des autos blindées Austin avant d’en produire quelques exemplaires au pays, des véhicules devenus des Austin-Putilov ou Austin-Kegresse quand elles étaient transformées en véhicules semi-chenillés.

Au début du premier conflit mondial la Russie des Romanov décida de mettre sur pied des unités d’autos blindées mais faute de capacités industrielles suffisantes elle se tourne vers la Grande-Bretagne pour produire les autos blindées nécessaires. C’est Austin qui remporta le contrat au détriment de Armstrong Whitworth, Renault et Sheffield-Simplex.

Une première commande de quarante-huit véhicules est passée suivit par soixante exemplaires en mars 1915 et soixante autres le 25 août 1916. Une ultime version baptisée Austin modèle 1918 est commandée mais aucun véhicule n’est livré en raison des événements de Russie.

Entre-temps en 1916 décision est prise de produire une auto blindée en Russie. Soixante châssis sont commandés à Austin qui devaient recevoir une caisse blindée chez Putilovski à Saint-Pétersbourg. Les véhicules blindés devaient être produits à partir de juillet 1917 mais la Révolution de février fracasse tout. Les premiers véhicules sont finalement produits en mars 1918 mais seulement trente-trois exemplaires sont produits auxquels il faut ajouter douze autos blindées semi-chenillées. La production s’arrrête en mars 1920 suite au manque de pièces et de matériaux.

Sur le plan opérationnel les autos blindées furent utilsiées au sein de «pelotons de mitrailleuses automobiles», les premières unités (numérotées de 5 à 12) disposant de trois voitures, quatre voitures d’état-major, un camion, un camion-atelier, un camion citerne et quatre motos, les effectifs étant de quatre officiers avec quarante-cinq ou quarante-six hommes.

Les autres pelotons (13 à 24, 26 à 28 et 30 à 36) disposaient de seulement deux véhicules type Austin mais disposaient également d’une auto blindée Garford-Putilov armée d’un canon, une voiture d’état-major, un camion et une moto. Les pelotons numérotés 5 à 12 disposaient d’une autre Garford-Putilov. Au combat ces pelotons étaient rattachés à des divisions et des régiments.

A la mi-1916 ces pelotons furent regroupés en douze bataillons d’autos blindées rattachés à différentes armées. Chacun de ces bataillons étant formés de deux à cinq pelotons qui sont rebaptisés en sections gardant leur ancien numéro.

En 1921 la RKKA disposait de seize Austin de première série, quinze de deuxième série, soixante-dix huit de troisième série ainsi que les autos blindées produites chez Putilov. Les «britanniques» sont retirées du service en 1931, les Putilov en 1933.

Ces autos blindées furent également utilisées par les britanniques (seize autos blindées initialement prévues pour la Russie), le Japon, la Pologne (vingt autos blindées capturées), la Finlande (deux capturées), l’Estone (deux capturées), la Lettonie (un exemplaire), la Mongolie (quatre exemplaires), l’Allemagne (quatre véhicules utilisés par un corps franc), l’Autriche, la Bulgarie et donc la Roumanie.

L’armée roumaine disposait en septembre 1939 de quatre exemplaires d’abord utilisées au sein de la cavalerie pour des missions de reconnaissance. En septembre 1943 elles sont transférées à la gendarmerie pour des missions de sécurité intérieure et assurent toujours cette mission en septembre 1948.

Assurant des missions d’escorte entre l’arrière et le front ces véhicules sont appréciés pour leur fiabilité même si le manque de pièces détachées est de plus en plus difficilement compensée par le travail des mécaniciens. En mars 1952 il n’en reste plus que deux exemplaires, exemplaires qui sont détruits lors d’un bombardement aérien sur Bucarest (opération Rache bombardement de la Luftwaffe le 18 octobre 1953) et ferraillées après guerre.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5.3 tonnes

Dimensions : longueur 4.9m largeur 2.03m hauteur 2.84m

Motorisation : un moteur Austin de 50ch

Performances : vitesse maximale 56km/h distance franchissable 201km

Protection : 3 à 6mm

Armement : deux mitrailleuses (Maxim ou Hotchkiss)

Equipage : 4 ou 5 hommes

Autos blindées Peugeot

En septembre 1948 l’armée roumaine possède deux vénérables autos blindées de marque Peugeot, des autos blindées développées dans l’urgence des premières semaines du premier conflit mondial.

Si les autos blindées ultérieures pouvaient disposer d’un canon et d’une mitrailleuse, l’auto blindée Peugeot fût déclinée en deux versions, une version armée avec une mitrailleuse (une Hotchkiss de 8mm modèle 1914) et une version appelée autocannon disposant d’un canon de 37mm Hotchkiss datant de…..1887.

120 exemplaires conçus par l’installation d’une caisse blindée sur un châssis de Peugeot type 153 sont d’abord produits suivis de 150 exemplaires sur le chassis type 146 puis sur le type 148 portant la production à 270 exemplaires.

Inutiles en première ligne, ces autos blindées furent utilisées par la France pour patrouiller sur l’arrière du front. En 1918 il n’en restait plus que 28 exemplaires au sein de l’armée française. 18 véhicules furent cédés à la Pologne et participèrent à la guerre russo-polonaise de 1920, servant dans l’armée polonaise jusqu’au début des années trente avant de terminer leur carrière dans la police et de faire ainsi le coup de feu contre les allemands en septembre 1939.

Quatre exemplaires furent également livrés à la Yougoslavie et bien qu’obsolètes ces véhicules étaient toujours en service en 1949 quand l’Allemagne déclenche l’opération MARITSA, l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce pour sécuriser le flanc sud de la future opération BARBAROSSA, les quatre véhicules étant détruits au combat (un par mine, un par un canon antichar italien, un par accident et le quatrième par un tir d’artillerie).

La Roumanie disposait en septembre 1939 de deux véhicules utilisées par l’armée roumaine mais en septembre 1942 elles sont retirées du service et stockées. Elles sont finalement remises en état avec un nouveau moteur et un nouvel armement (deux mitrailleuses tchèques de 7.92mm) pour assurer la protection des déplacements du Conducator, le maréchal Antonescu. Ces deux véhicules ont disparu dans la tourmente du second conflit mondial et leur sort final est inconnu.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5 tonnes

Dimensions : longueur 4.8m largeur 1.8m hauteur 2.8m

Motorisation : un moteur essence de 40ch à 2500 tours par minute, suspension 4×2

Performances : vitesse maximale 40km/h sur route distance franchissable 140km

Armement : une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm (version mitrailleuse) ou un canon de 37mm Hotchkiss M1887 (version autocanon)

Equipage : 3 ou 4 hommes

OA vz.27

L’Obrněný automobil vzor 27 est une auto blindée de conception et de fabrication tchécoslovaque utilisée d’abord par les forces armées de Prague (1929) mais aussi par l’Allemagne, la Slovaquie et la Roumanie. Quinze exemplaires plus un prototype ont été produits et son utilisateur principal fût au final la Roumanie comme nous le verrons ultérieurement.

Cette auto blindée est un pur véhicule militaire avec un chassis conçu pour les opérations militaires. Elle se distingue par deux postes de conduite pour permettre de se replier rapidement en cas de contact avec l’ennemi.

Cette auto blindée se révela robuste et facile à entretenir mais son poids et son coût étaient des défauts importants. Six véhicules équipèrent le régiment blindé tchèque tandis que les neuf autres étaient utilisés par la cavalerie.

Au milieu des années trente, trois véhicules supplémentaires furent envoyés au 1er régiment blindé portant le nombre à neuf alors que les 2ème et 3ème régiments disposaient de trois véhicules chacun.

Ces véhicules furent employés dans des opérations de maintien de l’ordre contre le parti pro-nazi des Sudètes qui voulaient rattacher leur région à l’Allemagne.

Après les désastreux accords de Munich, un peloton fût envoyé en Slovaquie et en Ruthenie pour contrer les attaques frontalières menées par les hongrois et les polonais. L’un d’eux se réfugia en Roumanie et les véhicules furent récupérés par l’armée roumaine qui reçut ultérieurement les neuf véhicules capturés par les allemands et ce en dépit des demandes slovaques qui au moment de leur indépendance avaient récupéré trois véhicules.

Les douze autos blindées roumaines furent utilisées par la cavalerie au sein de divisions mixtes, l’équivalent sur les bords du Danube de nos divisions «pétrole-picotin».

Appréciées par leurs nouveaux utilisateurs qui les avaient répartis en deux compagnies de six véhicules (une au sein de la 1ère division de cavalerie et l’autre au sein de la 3ème), elles sont modernisées durant la Pax Armada pour compenser la production trop lente d’une auto blindée de conception roumaine. Son moteur est changé, l’armement est modifié (un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle, une fusil mitrailleur de 7.92mm en caisse) et différentes autres modifications de détail sont menées.

En dépit des travaux ce véhicule était clairement dépassé quand débute le second conflit mondial mais cela n’empêchera pas cette auto blindée de faire le coup de feu, d’éclairer, de flanquer, de freiner les troupes soviétiques lors des combats de l’été 1950.

Deux véhicules sont détruits par des canons antichars de 45mm réduisant le parc à dix puis très vite à six puisque quatre autres véhicules sont détruits dans des combats de plus en plus violents (deux par mine, un par un tir de barrage soviétique et le quatrième par une auto blindée soviétique).

Les six véhicules sont alors retirés du front et utilisés pour des missions de sécurité à Odessa et dans sa région. Ils patrouillaient, assuraient des escortes et appuyaient les forces de sécurité.

En septembre 1953 quand les VDV (parachutistes soviétiques) sautent sur la grande ville du sud de l’Ukraine, il ne restait plus que deux véhicules opérationnels, véhicules détruits au cours des violents combats entre troupes roumaines et soviétiques.

Caracteristiques Techniques

Poids : 6.6 tonnes

Dimensions : longueur 5.35m largeur 1.95m hauteur 2.66m

Motorisation : un moteur essence Skoda de 60ch transmission 4×2

Performances : vitesse maximale 35km/h distance franchissable 250km sur route

Blindage : 3 à 5.5mm

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm Schwarzlose MG vz.07/24 en tourelle et un fusil mitrailleur ZB vz.26 en caisse

Equipage : cinq hommes

OA vz.30

L’Obrněný automobil vzor 30 est une autre auto blindée de conception et de fabrication tchècoslovaque utilisée par l’armée roumaine. Elle à également été employée par l’Allemagne, la Slovaquie et la Hongrie.

51 exemplaires ont été produits, 24 étant saisis par les allemands lors de l’occupation de la Bohème-Moravie en mars 1939, 16 par la Slovaquie quand celle-ci déclaré son indépendance, 9 par la Roumanie (véhicules tchèques internés pour échapper à l’occupation hongroise de l’Ukraine subcarpathique) et 2 exemplaires par la Hongrie.

Cette auto blindée est composée d’un chassis de camion Tatra 6×4 sur lequel on à installé une caisse blindée avec un armement composé d’une mitrailleuse de caisse et d’une autre en tourelle.

L’armée tchécoslovaque passe commande de 51 exemplaires en mars 1933 pour des livraisons en décembre mais Tatra prend énormément de retard et les six premiers exemplaires ne sont livrés mars 1934 suivis par seize en février et le reliquat en juillet 1934.

Cette auto blindée connait de sérieux problèmes techniques notamment au niveau du moteur ce qui empêchait l’équipage de profiter pleinement des capacités d’un chassis à roues indépendantes offrant des performances tout terrain remarquable. Le blindage était très faible et les fusils mitrailleurs ne pouvaient tirer longtemps sans s’échauffer.

Ces autos blindées étaient regroupés en pelotons de trois véhicules intégrées aux compagnies de reconnaissance des quatre Divisions Mobiles de l’armée tchèque, le reliquat formant des pelotons déployés dans les zones frontalières et qui durent donc s’employer contre les menées séparatistes du parti des Sudètes qui par les accords de Munich obtint le rattachement de la région à l’Allemagne.

Après ces accords deux compagnies furent envoyées en Slovaquie et en Ruthenie pour défendre le territoire contres les apétits polonais et hongrois.

Ces unités couvrent l’évacuation par l’infanterie tchécoslovaque du sud de la Slovaquie rattaché à la Hongrie.

Au printemps 1939 dix véhicules sont revendus à la Gendarmerie et deux compagnies qui combattent contre les hongrois en Ukraine subcarpathique doivent donc se réfugier en Slovaquie et en Roumanie ce qui explique l’utilisation de cette auto blindée par ces pays.

Les allemands ont réutilisé ces engins comme engins de propagande radio et de police, la Hongrie n’à rien fait de ces deux véhicules alors que la Slovaquie et la Roumanie ont utilisé ce véhicule de manière plus opérationnelle, les véhicules roumains servant à des opérations de maintien de l’ordre sur le territoire national et ne seront employés au combat qu’au printemps 1953 à un moment où l’Armée Royale Roumaine faisait feu de tout bois. Il restait alors quatre véhicules qui sont tous détruits.

Caracteristiques Techniques

Poids : 2.78 tonnes

Dimensions : longueur 4.02m largeur 1.52m hauteur 2.02m

Motorisation : un moteur Tatra de 32ch

Performances : vitesse maximale 60km/h distance franchissable 300km

Blindage : 3 à 6mm

Armement : deux fusils mitrailleurs ZB vz.26 de 7.92mm

Equipage : 3 hommes

Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Les premières automitrailleuses allemandes étaient des véhicules lourds et encombrants dont la puissance n’était pas toujours efficiente. Il fallait donc imaginer des autos blindées plus légères, plus compactes.

Au début des années trente apparait la Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 221, un véhicule 4×4 entièrement neuf et non dévellopé à partir d’un chassis civil. Cette automitrailleuse n’est armée que d’une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle biplace.

Rapidement une version améliorée baptisées Sdkfz 222 est mise au point, cette version se distinguant par un armement nettement plus puissant avec un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm.

Ces véhicules de reconnaissance furent déclinés en une version de commandement (Sdkfz 233), une version radio (Sdkfz 260 et 261) et une version de transport de troupes (Sdkfz 247) avec une simple mitrailleuse sous bouclier, l’habitacle pouvant abriter cinq hommes.

La version Sdkfz 222 est exportée en Chine (douze exemplaires sont vendus à la fin des années trente. Certains exemplaires reçurent des armes plus puissantes comme un canon antichar de 47mm sous bouclier en remplacement de la tourelle) mais aussi en Bulgarie et en Roumanie qui vont récupèrer des véhicules neufs mais aussi d’anciens véhicules allemands reconditionnés.

L’Armata Regala Romana reçoit un premier lot de 46 exemplaires en 1945. Ces véhicules étaient prêts dès 1943 mais la guerre civile allemande avait incité Bucarest à retarder la livraison pour éviter d’être dans le mauvais camp.

A ces quarante-six exemplaires neufs vont s’ajouter en septembre 1947 cinquante-quatre exemplaires de seconde main reconditionnés avec un armement plus puissant en l’occurence un canon tchèque de 37mm en lieu et place du canon de 20mm d’origine.

Cela porte la flotte roumaine à 100 exemplaires mais ce n’est pas finit puisque la Roumanie va encore recevoir soixante-douze exemplaires d’une version améliorée baptisée Sdkfz 222B.

A ces cent soixante-douze exemplaires vont s’ajouter trente-six exemplaires d’une version de commandement équipée de deux mitrailleuses de 7.92mm en lieu et place de l’armement original, une superstructure prenant la place de la tourelle pour offrir de la place nécessaire aux lourds équipements radios.

Cette version baptisée Sdkfz 223 n’est pas vraiment appréciée par les roumains qui vont transformer une partie du parc en Sdkfz 222 avec une tourelle armée d’un canon de 20mm ou d’une mitrailleuse de 13.2mm associée à une mitrailleuse de 7.92mm. Les chiffres sont incertains mais il semble que seize des trente-six véhicules ont été ainsi transformés pour mener une guerre plus active.

Ces véhicules vont être utilisés par la cavalerie mais aussi par la division blindée. Elles vont mener les missions classiques de la cavalerie légère à savoir l’éclairage, le flanquement et le harcèlement.

A plusieurs reprises ces autos blindées allemandes vont être engagées pour contrer une percée soviétique ou pour rassurer des unités d’infanterie qui pouvaient être rapidement sujettes à des crises de panique quand les Frontoviki donnaient l’assaut aux cris de Houraaaaaaaaaaaaaaah.

Les pertes sont évidemment très lourdes et en septembre 1953 quand la Roumanie bascule il ne restait que cinquante-quatre véhicules tout type confondu, véhicules qui furent réutilisés contre les allemands et les hongrois, leur présence provoquant parfois surprises et quiproquos dans les rangs germano-magyars.

Une fois le conflit terminé les véhicules encore en état sont soit utilisés pour l’entrainement ou au sein des unités de police pour mâter une agitation communiste de plus en plus remuante. Les derniers Leichte Panzerspähwagen sont retirées du service en octobre 1959 et en 2020 deux d’entre-elles peuvent être admirées au musée de la guerre de Bucarest.

Caractéristiques Techniques du Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Type : automitrailleuse légère

Poids : 4.8 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 4.80m largeur : 1.95m hauteur (grille pare-grenades incluse) : 2m

Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km

Rayon d’action tout-terrain : 180 km

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Autoblinda AB-40/41/43

Ces autos blindées 4×4 sont les armoured car les plus nombreuses en service dans l’armée de terre italienne en septembre 1948.

Produites jusqu’à la fin du conflit à environ 1050 exemplaires, elles vont combattre en Italie, en Afrique du Nord, en Afrique orientale, dans les Balkans et sur le front russe. Trois modèles vont être mis au point pour équiper les unités de reconnaissance du Regio Esercito Italiano.

Le premier modèle est l’AB-40 disposant de deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 alors que les deux suivants baptisés AB-41 et 43 sont armés d’un canon de 20mm et de deux mitrailleuses de 8mm.

A l’origine de ces autos blindées figure une demande du ministère de la guerre italien en date de 1937 pour une auto blindée capable à la fois d’éclairer les futures divisions cuirassées mais également de mener des missions de police coloniale. Deux prototypes sont commandés, un dans chaque version.

L’AB-40 va entrer en service au printemps 1941. Par rapport au prototype, l’AB-40 dispose d’une caisse avant redessinée, d’un blindage de plancher plus épais, d’une ventilation améliorée, de pneumatiques de meilleure qualité.

L’AB-40 est produite de 1941 à 1944 à raison de 425 exemplaires. Elle est suivie par l’AB-41 produite entre 1945 et 1948 à 340 exemplaires, l’AB-43 étant produite à 295 exemplaires de 1948 à 1953.

A noter que certaines AB-40 ont été modifiées en AB-41 avec le même armement mais il s’agissait le plus souvent du prélèvement de la tourelle sur des AB-41 dont le chassis était hors service plutôt qu’une véritable modernisation.

Le chassis de ces autos blindées fût utilisé pour le véhicule blindé léger SPA-Viberti AS-42 ainsi que pour un projet d’auto blindée AB-44 disposant d’un canon de 47mm qui ne dépassa pas le stade du projet pour des raisons obscures.

Généralement les autos blindées italiennes formaient des compagnies ou des groupes de reconnaissance disposant de trois ou quatre pelotons disposant chacun de 3 ou 4 véhicules soit en théorie 9 à 16 véhicules généralement renforcées par des motocyclistes mais cela représentait peu de chose par rapport aux autres pays.

Les trois divisions de cavalerie et les trois divisions cuirassées disposaient de moyens plus importants avec un bataillon d’éclairage disposant de trois compagnies à quatre pelotons de quatre autos blindées soit sur le papier 48 autos blindées sans compter les véhicules du commandement de compagnie et du commandant de bataillon soit 52 autos blindées sur le papier.

Présentes sur tous les théâtres d’opération dans lesquels fût engagée l’Italie, ces autos blindées ne déméritèrent pas. Elle effectua aussi bien des missions d’éclairage que de police coloniale, traquant également les partisans dans les Balkans et sur le front russe.

Si elles pouvaient tenir tête à certaines autos blindées, elles étaient plus en difficulté face à la puissance automitrailleuse Panhard modèle 1940P même si plus véloces et plus petites, elles pouvaient parfois jouer sur ses qualités face à la puissante AMP.

Cette auto blindée à également été utilisée par l’Allemagne et par la Hongrie qui récupéra auprès de Berlin des autoblinda saisies par les allemands lors du basculement italien d’avril 1953. L’ENR à également utilisé ces véhicules au combat moins pour de l’éclairage que traquer les partisans.

La Roumanie à également utilisé six véhicules livrés par Himmler au Conducator pour renforcer sa protection alors que sa politique était de plus en plus critiquée. Elles n’ont jamais été engagées au combat, se contentant de patrouiller dans les rues de Bucarest ou assurant l’escorte de convois transportant le maréchal Antonescu et son gouvernement lors de tournées d’inspection dans le pays, tournées de plus en plus rares tant le dictateur roumain avait conscience de son impopularité.

Sur les six véhicules livrés au printemps 1953 après la défection italienne, quatre furent détruits en quelques semaines.

Une première est détruite le 17 mai 1953 à Cluj-Napoca quand la caserne que venait de visiter le Conducator est attaquée par des chasseurs bombardiers britanniques Hawker Tempest suivit d’une seconde le 23 mai 1953 par des commandos britanniques en mission de sabotage (certains ont parlé d’une tentative d’assassinat du dictateur roumain mais aucun document n’est encore venu étayer cette thèse, les documents de cette période étant classifiés jusqu’en 2054).

Le troisième est victime d’un accident avec un camion allemand et la quatrième est détruite par un autre bombardement aérien allié mais sur Bucarest cette fois. Les deux derniers véhicules sont saisis par le nouveau gouvernement communiste qui décident de ne pas les réutiliser et va les envoyer à la ferraille peu après la fin de la guerre.

Caracteristiques Techniques

Type : auto blindée de reconnaissance

Poids : 7.52 tonnes

Dimensions : longueur 5.21m largeur 1.93m hauteur 2.48m

Motorisation : un moteur essence SPA l6 de 88ch

Performances : vitesse maximale 78 km/h distance franchissable 400km

Blindage : 18mm maximum

Armement : (AB-40) deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 en tourelle (AB-41 et 43) un canon de 20mm Breda et une mitrailleuse Breda de 8mm en tourelle et une mitrailleuse de 8mm dans l’arrière de la caisse. Le canon de 20mm dispose de 456 coups alors que les mitrailleuses disposent de 1992 coups. Equipage : quatre hommes (chef de char, tireur, deux conducteurs)

Mitteleuropa Balkans (45) Bulgarie (9)

La Bulgarie dans le second conflit mondial

Le 5 septembre 1948 éclate le second conflit mondial quand l’Allemagne déclenche l’opération WESERÜBUNG, l’invasion du Danemark et de la Norvège officiellement pour protéger Copenhague et Oslo d’une attaque franco-britannique (sic).

La Bulgarie liée à l’Allemagne par le pacte tripartite se contente de prendre note du conflit tout en informant Berlin qu’elle se tient prêt à toute éventualité. Berlin se contente de prendre bonne note de la décision bulgare.

Boris III, tsar de Bulgarie de 1918 à 1951

Si Boris III avait pu conserver la Bulgarie neutre durant la guerre de Pologne, le tsar au pouvoir depuis près de 30 ans maintenant est conscient que ce sera plus difficile pour ce conflit qui allait durer.

Pour l’opération MARITSA (invasion de la Yougoslavie), la Bulgarie n’intervient pas directement mais son territoire est ouvert aux troupes allemandes ce qui favorise l’avancée de la Wehrmacht même si selon certains historiens cette décision de non-intervention prise par Sofia à été une bénédiction pour Belgrade puisque cela à permis aux troupes yougoslaves de se replier sans panique direction la Macédoine et éviter une déroute militaire qui aurait également mis en danger la Grèce.

Les troupes bulgares vont entrer en Yougoslavie uniquement pour occuper la Macédoine puis le nord de la Grèce. Il y à quelques combats avec les alliés mais on ne peut pas dire que les troupes bulgares fassent des merveilles.

La Macédoine est occupée par les armées bulgares qui très vite font face à des mouvements de résistance qui avant d’être structurés étaient un mélange détonant de bandits de grand chemin, de soldats egarés et de jeunes garçons trop jeunes pour s’engager ou êtres appelés.

Surpris les bulgares réagissent avec férocité. Les crimes de guerre sont nombreux, les civils payant un lourd tribu à la soldatesque bulgare. Cela va permettre à Sofia de maintenir un certain ordre dans cette région qui doit être clairement annexée à la Bulgarie une fois le conflit terminé.

Ce projet ne verra jamais le jour car comme durant le premier conflit mondial la Bulgarie va se retrouver en avril 1954 dans le camp des vaincus.

Le 17 juin 1950 la campagne de Grèce s’achève après la bataille navale du Golfe de Zanthe. Si l’Axe occupe le nord de la Grèce, le Péloponnèse, la Crète et de nombreuses îles restent aux mains des alliés.

Les allemands auraient voulu achever cette campagne mais il n’y eut jamais assez de troupes pour réaliser une offensive décisive. La presqu’ile péloponnésienne va rester une épine dans le pied de l’Axe, servant de base de départ à des opérations navales et aériennes gênant considérablement l’Axe et favorisant l’action des maquisards royalistes et des partisans communistes.

Faute de troupes suffisantes les alliés mènent une guerre d’usure. Les bulgares déploient des troupes nombreuses en Macédoine et dans le nord de la Grèce pour tenir le front en liaison avec quelques troupes allemandes.

Des fortifications sont dressées pour user l’ennemi en cas d’offensive, des blockhaus sont construits par des prisonniers de guerre et des travailleurs forcés. Nul doute que les plus lucides des officiers bulgares savaient que cela ne saurait que ralentir les alliés en cas d’offensive majeure.

La situation se dégrade à partir de 1952. Les services secrets alliés parviennent enfin à coordonner leurs actions et leurs efforts pour encadrer et soutenir les maquisards et les partisans qui mènent des opérations de renseignement, d’exfiltration des pilotes abattus et d’attaque des lignes de communication ennemies.

Il s’agit de préparer les futures offensives «majeures» lancées dans les Balkans pour donner notamment des gages aux soviétiques et sans le dire éviter que Moscou ne prennent ses aises dans cette région.

Carte de la Grèce automne 1952. En rouge les territoires dominés par l’Axe et en bleu ceux dominés par les alliés. Les Cyclades seront rapidement évacuées par les allemands peu après le début de l’opération ANVIL alors que l’île de Céphalonie sera conservée le plus longtemps possible pour rester une menace constante sur le flanc des alliés qui ne la neutraliseront qu’au printemps 1953.

A l’automne 1952 les alliés lancent l’opération ANVIL (enclume) qui bousculent les troupes de l’Axe en Grèce, libérant Athènes en décembre 1952 et l’ensemble de la Grèce ou peu s’en faut en février 1953, laissant un pays dévasté où va régner une quasi-famine en partie compensée par le largage de vivres par les alliés.

Le 19 mai 1953 les alliés lancent l’opération SLEDGEHAMMER. Les bulgares encaissent le choc de deux armées britanniques, une armée grecque et une armée yougoslave.

Siméon II en 2017

Les soldats de Simeon II se montrent à la hauteur, réhabilitant la réputation martiale des troupes bulgares. Les alliés ne s’y trompent pas et engagent davantage de moyens qu’initialement prévu ce qui montre que les bulgares ont combattu bravement et n’ont cédé qu’une fois le point de rupture atteint.

A l’été 1953 le front suit le tracé d’une ligne reliant Durres, centre de la Macédoine et frontière bulgaro-grecque.

En novembre 1953 les alliés repassent à l’attaque (opération SWORD). Le front germano-bulgare est enfoncé et doivent reculer pour ne pas être débordés.

Les hongrois doivent même être engagés dans une zone considérée comme bulgare ce qui irrite profondément Sofia qui ne fait rien pour aider les troupes hongroises en dépit d’une situation militaire très difficile pour l’Axe qui recule sur tous les fronts.

La situation militaire devient clairement critique début 1954. les troupes soviétiques envahissent le territoire bulgare le 9 janvier et huit jours plus tard le 17 janvier, un coup d’état crypto-communiste chasse Simeon II et son gouvernement au profit d’un gouvernement républicain qui déclare la guerre à l’Allemagne le 21 janvier 1954.

Les troupes bulgares se retournent contre leurs anciens alliés allemands ce qui provoque parfois des drames quand des soldats bulgares sont désarmés et froidement abattus par les allemands rapidement mis au courant de ce qu’on peut clairement qualifier de trahison.

Le nouveau gouvernement bulgare reprend la main sur son armée, l’épurant d’éléments jugés peu fiables. La nouvelle armée maintient la pression sur les allemands mais ses attaques manquent de mordant.

Es-ce pour cela que les soviétiques refusent la proposition bulgare d’attaquer la Yougoslavie et de couper l’herbe sous le pied des alliés ? Cela est clairement un motif d’explication sans compter que ce grand paranoïaque de Josef Staline se méfiait de cet alliés de la dernière heure.

Parachutiste canadien lors d’un entrainement en Grande-Bretagne. Il porte pour cela la même tenue que les troupes aéroportées britanniques alors que la tenue des paras Canucks est plus proche de celle des Etats-Unis.

Les alliés peuvent lancer l’opération WELCOME en larguant la brigade parachutiste canadienne sur Belgrade pour favoriser l’action des maquisards royalistes qui reprennent la capitale et permettre le rétablissement du royaume de Yougoslavie même si à l’époque personne ne peut savoir ce que cela n’est que temporaire.

Les troupes bulgares se replient sur le pays et vont être désarmées sans ménagement par les troupes soviétiques qui occupent le pays et vont y rester jusqu’au début des années soixante le temps qu’une nouvelle armée bulgare ne soit mise en place, une armée sure politiquement, la Bulgarie devenant le plus fidèle allié de Moscou au sein du bloc des «Démocraties Populaires».

La Bulgarie va également participer à l’opération BARBAROSSA. Enfin participer c’est vite dit car le tsar Boris III est très réticent à engager des troupes sur le front russe. Certes une partie de son armée veut en découdre avec les bolchéviques mais pour beaucoup de bulgares l’URSS communiste reste la Russie éternelle, la «Troisième Rome», protectrice des slaves et des orthodoxes.

L’armée bulgare va engager des moyens très limités qui ne vont pas faire preuve d’un zèle extraordinaire au point qu’un colonel allemand dira désabusé «On aurait du laisser les bulgares combattre aux côtés des russes cela aurait été moins hypocrite» Sans commentaire…… .

Les bulgares vont combattre sur les rives de la mer Noire, opérant sous commandement allemand en Crimée puis sur les côtes de la mer Noire, participant de manière secondaire à l’opération FRIEDRICH, en fixant des troupes soviétiques pour empêcher ces dernières de renforcer le front visé par l’offensive stratégique de l’Axe du printemps 1951.

Ces troupes doivent brutalement battre en retraite en direction de la Crimée avant d’être évacués par voie maritime en direction de la Bulgarie suscitant le courroux des allemands.

Pour se faire pardonner les bulgares décident d’engager davantage de forces en Macédoine et sur le front grec ce qui permet aux allemands de transférer plusieurs divisions sur le front russe ce qui fait qu’au final les allemands vont être plutôt gagnants.

En ce qui concerne la question juive, la Bulgarie à des lois discriminatoires vis à vis de la communauté juive et va organiser l’envoi de certains d’entre-eux en Palestine mandataire.

Durant le second conflit mondial, la volonté allemande de déporter les juifs bulgares dans le Gouvernement Général se heurte à une fin de non recevoir de la part de Boris III.

Pour certains c’est ce refus qui à poussé le duo Himmler/Heydrich à éliminer le tsar bulgare dans un accident d’avion encore nimbé de mystère soixante-neuf ans plus tard.

La seconde guerre mondiale pour la Bulgarie c’est également une guerre navale et une guerre aérienne.

La petite marine bulgare qui à bénéficié de quelques modestes renforcement durant la Pax Armada n’à pas les moyens de contrer la flotte soviétique de la mer Noire.

Elle va donc choisir la stratégie du faible au fort en harcelant l’ennemi par des unités légères et en escortant des convois en tentant d’échapper aux mines, aux sous-marins et aux unités de surface soviétique mais si la RKKF fût bien en peine de maintenir une pression constante sur les ports bulgares et roumaines d’où partaient des convois ravitaillant notamment la Crimée.

A la fin du conflit nombre de navires ont été coulés et les unités restantes vont se saborder pour ne pas tomber aux mains des soviétiques.

L’armée de l’air bulgare va elle appuyer les troupes au sol et devoir défendre l’espace aérien du pays contre les bombardements alliés, les franco-britanniques visant notamment la gare de triage de Sofia, des ponts sur le Danube et différentes industries stratégiques. Manquant d’appareils modernes, les pilotes bulgares vont tenter de faire le maximum avec ce qu’ils avaient.

En septembre 1955 la monarchie est officiellement abolie et la république proclamée. Les communistes sont encore dans l’ombre mais vont peu à peu prendre le pouvoir éliminant peu à peu leurs alliés selon une tactique baptisée «tactique du salami».

Un traité de paix est signé en mai 1956. Il est plutôt modéré pour Sofia qui peut conserver la Dobroudja du Sud mais doit renoncer à ses réclamations sur la Grèce et la Yougoslavie.

Des indemnités doivent également être payés ce qui va permettre à la Grèce et à la Yougoslavie de se reconstruire même si Athènes comme Belgrade ont jugé le prix payé par Sofia très insuffisant par rapport aux dégâts. Ils ne parviendront pas non plus à obtenir l’extradiction d’officiers clairement impliqués dans des crimes de guerre.

Pour éviter de nouveaux problèmes, des échanges de population plus ou moins forcés sont organisés. C’est ainsi que 150000 bulgares de Thrace sont expulsés en direction de la Bulgarie.