Le Conflit (211) Balkans (45)

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-4th Independent Armoured Brigade

-1st South African (Infantry) Division

-2nd South African (Infantry) Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-7th Armoured Division [UK]

-66th Infantry Division [UK]

-Un Etat-Major

-Un groupement de soutien logistique

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-3rd South African (Infantry) Division

-6th Armoured Division [South African]

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-56th Infantry Division

-7th Infantry Division

-Un Etat-Major

-Unités de soutien logistique et de transmission

-Un régiment d’artillerie lourde

-53rd (Welsh) Infantry Division

-12th Infantry Division (12th ID)

-Squadron 33 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 41 : Supermarine Spitfire Mk XIV

-Squadron 14 : Hawker Fury II

-Squadron 166 : Handley-Page Halifax

-Squadron 135 : Bristol Beaufighter

-Squadron 208 : Westland Lysander

-Squadron 248 : De Havilland Mosquito

-Squadron 217 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 : Short Sunderland

-Squadron 229 : Consolidated Catalina

-N°22 Squadron : Hawker Fury II

-N°24 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°26 Squadron : North American P-51 Mustang

-N°28 Squadron : North American B-25 Mitchell

-N°18 Squadron : Handley-Page Halifax B.Mk III

-N°12 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°13 Squadron : Short Sunderland

-N°33 Squadron : Douglas C-47 Dakota

-Squadron 26 : Hawker Tempest

-Squadron 28 : Supermarine Spitfire Mk IX

-Squadron 30 : De Havilland Hornet

-Squadron 39 : Blackburn Buccaneer

-Squadron 41 : Hawker Tempest

-Squadron 43 : Bristol Beaufighter FB Mk III

-N°2 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°5 Squadron : Curtiss P-40F

-N°13 Squadron : Supermarine Spitfire Mk XIV

-N°14 Squadron : De Havilland Hornet

-N°7 Squadron : Vickers Wellington même si l’unité à entamé sa tranformation sur Bristol Beaumont et c’est sur cet appareil que l’unité va être engagé su Sledgehammer.

-N°9 Squadron : Bristol Beaufighter

-N°17 Squadron : Martin B-26 Marauder

-N°4 Squadron : De Havilland Mosquito

-N°11 Squadron : Douglas C-47 Skytrain

Après avoir participé à la Campagne de Grèce, Paris à du choisir ses engagements et le front balkanique est passé à un niveau très secondaire. Voilà pourquoi à part la marine, l’engagement français à été longtemps limité au prestigieux mais numériquement très limité Corps Franc des Balkans (CFB).

Avec l’évolution favorable des combats sur le front occidental, Paris accepte de renvoyer de nouvelles unités sur le front balkanique notamment et surtout des moyens aériens, les unités terrestres libérées étant surtout destinées à la reconquête de l’Asie du Sud-Est.

En janvier 1953 arrive en Grèce la 19ème Escadre de Reconnaissance Tactique (19ème ERT), une entitée créée durant la guerre avec un équipement mixte (Bloch MB-176, Dewoitine D-720 et ANF-123).

Cette escadre va servir de «réservoir de forces» pour créer des unités ad hoc et cela ne va pas changer au dessus des Balkans à la différence de l’équipement avec des Amiot 372 de reconnaissance opérative, des Dewoitine D-720 et les premiers ANF-125, évolution de l’ANF-123.

Des groupements opérationnels de reconnaissance (GOR) vont été créés pour une mission particulière ou pour soutenir telle ou telle unité.

En juillet 1953 la 15ème Escadre de Chasse (15ème EC) arrive dans les Balkans avec ses Arsenal VG-52 Phenix et ses Farman F.275 Frelon en compagnie de la 32ème EBLg, cette escadre étant équipée de Bloch Guyenne plus connus sous le nom de North American B-25 Mitchell.

Ce déploiement sera de courte durée car dès février 1954 la Gascogne va rallier l’Extrême-Orient alors que la 32ème Escadre ne se déploiera en Indochine qu’à l’été 1954, participant à quelques opérations au dessus de la Chine mais rien de bien saillant.

Le Conflit (204) Balkans (38)

A l’aube, les evzones des 1er et 8ème bataillons prennent pied sur les rives des Golfes de Patras et de Corinthe. Ils doivent neutraliser les sonnettes déployées sur les rives pour faciliter le débarquement de l’infanterie grecque.

Embarqués sur des canots pneumatiques et des vedettes motorisées, les fantassins légers grecs tentent de surprendre les fante italiens. Selon les secteurs la réussite est variable, certains postes sont neutralisés à l’arme blanche et à la grenade, d’autres se défendent et rejettent à l’eau les evzones.

L’espoir de voir ces bataillons tenir quelques heures pour éviter un affrontement majeur dès le franchissement s’évanouit très vite.

Les alliés déclenchent sur les coups de 06.30 un terrifiant tir de barrage mêlant pièces d’artillerie lourde, pièces d’artillerie de campagne, lance-roquettes multiples et même canons antiaériens lourds en tir direct.

Les italiens courbent l’échine même si ici et là des cas de panique et de désertion sont signalés. Cela n’entame pas vraiment la combativité des troupes italiennes qui sont bien décidé à empêcher les grecs de libérer leur pays.

L’artillerie alliée pilonne le front de 06.30 à 09.15 sans discontinuer rendant justice aux logisticiens qui avaient prévu des stocks très abondants de munitions là où certains opérationnels pensaient qu’ils exagéraient alors qu’ils sont souvent les premiers à réclamer toujours plus de munitions !

Sous la protection de l’artillerie de campagne et des canons antiaériens lourds (l’artillerie lourde à allongé son tir), les fantassins grecs commencent à franchir le Golfe sur des embarcations rapides.

Ces ομάδες διέλευσης (omádes diélefsis) (groupes de franchissement) comprennent des fantassins de ligne, des evzones, des sapeurs, des observateurs d’artillerie et des sapeurs-transmetteurs.

Pour laisser les italiens dans l’incertitude, les différentes divisions vont toutes franchir en même temps les golfes mais avec un léger décalage pour également empêcher une division d’aider sa voisine.

Pour ne rien arranger la Force Ouest va bombarder la rive du Golfe de Patras et l’île de Céphalonie et simuler un débarquement soit sur l’île voisine de celle de Zakynthos ou alors sur la rive occidentale de la Grèce.

C’est la 1ère DI (H) qui ouvre le bal sur les coups de 09.30 en profitant d’un barrage d’artillerie flash et de l’usage de roquettes fumigènes. Les alliés espèrent beaucoup de ces écrans fumigènes à la fois pour un impact militaire (empêcher les troupes ennemies de repousser la traversée) et psychologique (créer une panique).

Les soldats hellènes retrouvent certains avant-postes occupés par les evzones du 1er bataillon qui s’accrochaient comme des diables sur la rive appuyés par l’artillerie et l’aviation en résistant aux contre-attaques de la 23ème division d’infanterie appuyés par des chars P-26. Fort heureusement les blindés italiens se coordonnent très mal avec l’infanterie ce qui sauve la mise des evzones.

Dire que les grecs étaient motivés était un doux euphémisme. Voilà plus de deux ans qu’ils attendaient cela, libérer leur territoire.

En face les italiens résistent espérant l’intervention de la 20ème DI venue d’Albanie voir de la Division Blindée «Littorio» mais ces deux divisions sont laissées sans ordre, devant se débrouiller par elles mêmes ce qui est tout sauf une bonne idée.

A la fin de la journée, les grecs sont solidement accrochés sur la rive nord du Golfe de Patras mais la situation est jugée toujours trop instable pour permettre la construction des ponts flottants destinés à favoriser le passage des véhicules, du matériel et de l’artillerie pour faciliter l’avancée de la division grecque.

Parallèlement donc les autres divisions grecques passent à l’action bien décidées à faire aussi bien que la 1ère DI. La 4ème DI (H) entame son franchissement à 10.15 avec l’appui de l’artillerie. Ne disposant pas de la présence d’evzones, ils doivent combattre dès qu’ils ont mis le pied sur la rive nord.

Les affrontements sont violents, se faisant au pistolet, au couteau et à la grenade plutôt qu’à l’arme longue ! La 28ème DI italienne réagit avec vigueur et jusqu’au lendemain matin peut espérer renvoyer les grecs chez eux.

Malheureusement pour l’Aosta, le repli de la 23ème DI l’oblige à se replier pour ne pas être attaquée de face et sur les côtés. Le repli se fait en bon ordre en profitant de la fatigue des troupes grecques.

Le 23 septembre 1952 les italiens tentent une nouvelle et ultime contre-attaque mais elle est durement chatiée par l’aviation et par l’artillerie dont une partie à passé le golfe de Patras pour augmenter sa portée.

Pourtant les transalpins avaient engagé l’artillerie, l’aviation et même des chars de la division Littorio. Les italiens se replient en bon ordre, les grecs ne les poursuivant en dépit de la volonté de certaines unités qu’il faut freiner pour des questions de «cohérence tactique».

Les grecs soutenus par le génie britannique lancent dès le 24 les premiers ponts flottants pour faciliter l’arrivée du carburant, des munitions et du matériel sans oublier bien entendu le reste des 1ère et 4ème DI (H) qui peuvent passer plus tranquillement le Golfe de Patras.

En fin de matinée, les deux divisions d’infanterie du 2ème corps d’armée grec franchissent à leur retour le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe (même si dans les rapports de bataille, le Golfe de Patras s’étend jusqu’à l’isthme de Corinthe). Ils bénéficient de l’aide du 8ème bataillon d’evzones qui se sont emparés de la majorité des avant-postes.

Certains vont même réussir à atteindre la Ligne Principale de Résistance (LPR) mais ils sont rapidement repoussés par l’infanterie italienne qui fait preuve d’un mordant qui surprend des alliés persuadés que les italiens informés de la situation en Italie ne pouvaient que mener un simple baroud d’honneur avant de se rendre.

Reste à savoir pourquoi se battent-ils encore ? Solidarité de groupe ? Peur de décevoir les copains ? Répression et représaille en direction des familles ? Cynisme et désespoir ? Probablement un mélange de tout cela.

La 2ème DI grecque se heurte à la 29ème DI considérée comme la plus solide des divisions italiennes en Grèce.

Il lui faut pas moins de quatre assauts pour déborder le dispositif italien qui se replie en bon ordre en profitant de l’affaiblissement de la division grecque que reçoit comme une bénédiction l’intégration du 8ème bataillon d’evzones pour compenser les pertes au grand dam des fantassins légers grecs qui aimaient leur autonomie d’action.

La 5ème DI grecque est moins en difficulté face à la 30ème DI. Utilisant des tactiques plus hétérodoxes et moins classiques que sa consoeur, elle prend très vite le contrôle d’une tête de pont solide et quasiment impossible à réduire sauf en mettant des moyens que les italiens ne possédaient plus si tant est qu’ils les ont possédé un jour sur le front grec.

Les italiens contre-attaquent néanmoins le 22 et le 23 septembre. Les grecs se content de repousser sans avancer vers l’avant en utilisant une puissance de feu largement supérieure. Les italiens comprenant qu’ils n’auront ni gain de cause ni renforts allemands décident de se replier sur une nouvelle ligne de défense.

Le 24 septembre, les ponts flottants sont mis en place mais dans le secteur du 2ème Corps d’Armée, le mauvais temps et visiblement des problèmes de construction entrainent plusieurs ruptures. On soupçonne un temps un sabotage avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un manque d’expérience de jeunes pontonniers.

Le 26 septembre 1952, les deux têtes de ponts forment un bloc unique impossible à réduire sauf à mobiliser toute l’armée italienne. Les grecs décident de réorganiser leur dispositif avant d’entamer l’exploitation qui doit être menée notamment par le 3ème CA qui s’impatientait sur la rive sud du Golfe de Patras.

De toute façon les grecs devaient attendre que les britanniques et les sud-africains percent et s’ébrouent sur une zone nettement plus difficile que deux golfes larges et profonds ce qui laisse songeur.

Initialement l’axe principal de l’offensive alliée devait avoir lieu dans l’isthme de Corinthe en laissant aux grecs le soin de tenir le Golfe de Patras et le Golfe de Corinthe.

Pour des raisons politiques on transféra l’axe principal côté grec en laissant aux britanniques et aux sud-africains le soin de fixer les troupes germano-italiennes pour empêcher un transfert de forces vers l’ouest.

Quand les grecs attaquent le 21 septembre 1952, les unités du Commonwealth fixent les 47ème et 48ème DI qui tiennent solidement l’isthme. La zone est fortifiée et minée, les fante ayant travaillé d’arrache pied pour tenir le plus longtemps possible.

En ce qui concerne la 8ème Armée britannique, on compte en première ligne la 1ère division d’infanterie sud-africaine (1st SAAC), la 66th ID (13th AC), la 3ème division d’infanterie sud-africaine (2nd SAAC) et la 56th ID (14th AC), les autres unités (respectivement 2ème division d’infanterie sud-africaine, 4th Independent Armoured Brigade pour le premier corps d’amée sud-africain, 7th Armoured Division pour le 13ème corps d’armée, 6ème division blindée sud-africaine pour le 2ème corps d’armée sud-africain, 7ème division d’infanterie pour le 14ème corps d’armée) sont placés en arrière.

Pour faire face à toute éventualité, le 15ème Corps d’Armée (53rd Welsh Division et 12th Infantry Division) est placé en réserve générale, son engagement par exemple pour envahir l’île d’Eubée étant du domaine du possible.

Avec de tels moyens nul doute que les britannico-sud africains ont du regretter de ne pas avoir eu le premier rôle, probablement persuadés qu’ils auraient pu emporter facilement le dispositif ennemi bien plus facilement en tout cas que les grecs.

On retrouve le même débat qu’il y avait vu à propos de l’opération AVALANCHE sur le front occidental, certains officiers planificateurs militant pour un axe principal entre Paris et le lac Léman plutôt qu’entre Paris et l’estuaire de la Seine.

Du 21 au 24 septembre les unités du Commonwealth multiplient les coups de sonde contre les italiens qui résistent bien mieux que prévu. C’est d’ailleurs une désagréable surprise pour les état-majors alliés : les italiens se battent bien et sont loin de céder au désespoir.

Les combats sont violents entre unités de choc des deux camps, l’artillerie du Commonwealth et l’artillerie italienne se rendant coup pour coup. Dans les airs l’aviation italienne tente de disputer la maitrise du ciel aux britanniques et autres unités du Commonwealth mais doit très vite courber l’échine. A cela s’ajoute l’engagement d’unités aériennes de la Luftwaffe qui couvrent l’arrivée de renforts allemands.

Le 25 septembre 1952, les troupes des deux armées reçoivent l’ordre d’enfin avancer. Les italiens qui savent devoir se replier combattent de manière vigoureuse et profite de la désespérante lenteur des troupes britannico-sud africaines pour ne pas être trop «agressées». Le repli se fait par étapes avec quelques vigoureuses contre-attaques pour obliger les troupes du Commonwealth à baisser la tête et ce malgré un solide appui aérien et un appui-feu naval.

Il faut attendre le 28 septembre pour qu’enfin les 8th et 10th Army soient en mesure de véritablement avancer.

Le 1er octobre 1952, les sud-africains du 1st South African Army Corps prennent contact avec les grecs du 2ème Corps d’Armée. Le front occupe les rives nord des golfes de Patras et de Corinthe ainsi que le plan, n’étant qu’à 90km d’Athènes. Le plus dur est-il fait ? Humm pas vraiment.

Du 1er au 15 octobre 1952 le front balkanique est calme au moins à terre. Dans les airs et sur mer (voir la partie concernée) c’est moins le cas, les deux camps ayant néanmoins des objectifs différents : s’emparer du contrôle total de l’espace aérien pour les alliés et retarder l’inéluctable pour l’Axe.

En ce qui concerne les combats sur mer, les alliés sont totalement dominants, les navires de l’Axe étant rarissimes et surtout incapables de renverser la vapeur d’une domination absolue depuis au moins le printemps 1950 et une certaine bataille du Golfe de Zanthe.

Le front terrestre n’est pas non plus totalement congelé. On assiste à des duels d’artillerie et à des coups de main où on cherche à maintenir l’ennemi sous pression. Quelques raids sont menés par les evzones et signe qui ne trompent pas des prisonniers sont sommairement exécutés des deux côtés. Pour la «guerre de Gentleman» on repassera.

Le dispositif allié est réorganisé pour préparer à terme l’engagement des troupes yougoslaves dont la montée en puissance est d’une lenteur désespérante.

D’ouest en est, on trouve d’abord l’Armée Grecque Libre (AGL) qui aligne ses trois corps d’arrmée avec le 3ème CA qui s’insère entre les 1er et 2ème CA pour la simple raison qu’il dispose de l’unique division blindée grecque qui doit être la pointe de diamant du dispositif hellène.

Ensuite on trouve la 8th Army [UK] qui comprend tout d’abord le 1er Corps d’Armée sud-africain (1ère et 2ème divisions sud-africaines, 4th Independent Armoured Brigade) et le 13th Army Corps britannique (66ème division d’infanterie et 7ème division blindée).

Enfin on trouve la 10th Army [UK] qui comprend le 2ème Corps d’Armée sud-africain (3ème division d’infanterie sud-africaine et 6ème division blindée sud-africaine) et le 14ème Corps d’Armée (56ème et 7ème division d’infanterie).

A noter que le 15ème corps d’armée (53ème division galloise et 12ème division d’infanterie) est placé sous le commandement direct du Groupe d’Armées Allié des Balkans (GAAB) pour des opérations non liées directement à la libération de la Grèce. Le fait qu’il s’entraine intensivement aux opérations amphibies semble indiquer qu’on à des projets importants pour lui….. .

Très vite l’état-major du GAAB installé à Heraklion renonce à un coûteux combat frontal dans l’Attique pour un débordement du dispositif en Thessalie, une sorte de coup de faux version balkanique.

On essaye de déborder également à l’est. Le 15th Army Corps [UK] tente de débarquer le 16 octobre sur l’île d’Eubée mais échoue devant se replier sur le continent ! Heureusement pour les alliés et malheureusement pour l’Axe ce sera la dernière défaite alliée sur le front balkanique.

En janvier 1953 le 15ème Corps d’Armée débarque sur l’île d’Eubée suite à la chute d’Athènes mais ne rencontre que fort peu de résistance, les allemands se contentant de quelques combats retardateurs pour donner le change.

Le corps d’armée britannique reste sur l’île même si il sait qu’à terme il va devoir abandonner cette garnison plutôt agréable, l’île ayant été relativement épargnée par la guerre et la population se montrant accueillante.

Reste également la question des Cyclades. Les allemands hésitent ? Les conserver ou les abandonner ? La pression alliée rendant l’évacuation compliquée pour ne pas dire impossible.

En dépit de l’action des aviations et marines alliées, des troupes allemandes et des collaborateurs grecs parviennent à rallier la Grèce occupée pour renforcer les unités déployées, nombre d’entre-eux formant la garnison du Festung Athens.

Les Cyclades sont évacuées en novembre 1952. Les grecs manquant de troupes, ces îles ne vont pas être toutes occupées mais vont servir de bases aux unités de choc alliées qui pouvaient à la fois dissuader l’Axe d’une action militaire et permettre à ces soldats d’élite de se reposer.

C’est ainsi que la Bataillon Sacré s’installe à Amorgos, le Corps Franc des Balkans (CFB) à Anafi, le Bataillon des Hoplites de la Mer à Andros, le Bataillon d’infanterie de marine yougoslave à Folégrandros, le Special Boat Service (SBS) à Ios, le Special Air Service (SAS) à Kéa alors que le 10ème commando interallié est réparti entre les îles de Kimolos, Polyaigos, Milo et Sifnos.

Naturellement ces casernements sont des bases arrières, très vite ces soldats d’élite vont rallier le continent pour de nouvelles opérations de combat.

Le Conflit (186) Balkans (20)

-En Scandinavie, la Norvège et le Danemark sont devenus des forteresses, des Festung au profit des allemands. Des bases aériennes, des bases navales, des casernes sont construites, des navires vont et viennent pour notamment s’attaquer aux convois ravitaillant l’URSS en armes, en munitions, pièces détachées, fournitures diverses et variées.

-Sur le front occidental, le front à été gélé depuis l’échec de l’opération NIBELUNGEN. Les allemands se sont mis en position défensive sur La Seine et les contreforts du Morvan jusqu’à la frontière suisse. Les alliés eux préparent la future opération AVALANCHE qui va être déclenchée au mois de juin.

-En Asie-Pacifique, la guerre à éclaté au mois de mars. Les japonais progressent partout et remportent de nombreuses victoires mais pour un prix bien plus élevé qu’escompté. En effet les alliés résistent bien mieux que prévu par les japonais.

Cela n’empêche pas Tokyo de s’emparer de Hong Kong, de Wake, des Philippines, de l’Indochine en attendant de conquérir complètement la Malaisie et les Indes Néerlandaises.

Malgré leurs tentatives ultérieures notamment vis à vis de la Nouvelle-Calédonie ils n’iront guère plus loin et se rendront vite compte que conquérir un empire aussi vaste impose également de sérieuses servitudes défensives.

-Les alliés français et britanniques font comprendre aux gouvernements grecs et yougoslaves que le front balkanique est et restera un front secondaire et un front de «déception», la priorité étant donnée logiquement au front occidental.

-Les gouvernements grecs et yougoslaves installés respectivement à Héraklion et à Jerusalem (puis au Caire) sont conscients mais espéraient une reprise plus rapide des combats majeurs sur le front balkanique.

-Outre la naturelle priorité à un front plus proche, les alliés vont être très vite excédés par les querelles politiques et pichrocolines qui minent l’effort de guerre de ces deux gouvernements.

Certes la personnalité du roi Paul 1er va vite calmer les diviseurs mais côté yougoslave en dépit des efforts du prince Paul et de Pierre II, la division va être patente, une division non seulement politique mais aussi par nationalité. Autant dire rien qui ne donne envie à Paris et à Londres d’en faire plus pour ce front.
-Ces querelles ont un clair impact sur la remontée en puissance des forces armées grecques et surtout yougoslaves.

Si l’Armée Grecque Libre va être opérationnelle dès l’automne 1951, l’armée royale yougoslave libre ne le sera que bien plus tard en raison de ces «foutues querelles de nationalité» qui pousseront certains à démissionner pour soit travailler dans les SR en soutien des maquis voir à s’engager dans la Légion Etrangère.

Le Conflit (179) Balkans (13)

«Malheur aux vaincus !» aurait hurlé Brennus lors de la chute de Rome en 390 a.C. Nul doute que les grecs se savaient davantage dans la position des romains que des gaulois.

Dès l’invasion de la Yougoslavie, la Grèce se sait menacée par les italiens _qui n’ont pas digéré lors de la défaite_ par les allemands et secondairement par les bulgares qui peuvent rêver à un retour sur les rives de la Mer Egée.

Les yougoslaves avaient espéré une intervention grecque dans le Vardar macédonien par exemple pour créer une zone inexpugnable mais les grecs ont vite faite comprendre à Belgrade qu’ils n’en avaient ni les moyens ni la volonté.

Néanmoins pour ne pas désespérer Belgrade (comme jadis il ne fallait pas désespérer Billancourt), des opérations aériennes sont menées pour soulager les troupes yougoslaves.

Cependant comme je l’ai mentionné plus haut, pas certain que Belgrade aurait aimé in fine des troupes grecques dans des zones potentiellement annexables par la Grèce.

On le verra d’ailleurs quand la 1ère Armée Grecque au cours de la contre-offensive alliée pénétrera en Macédoine. Pour dissiper tout malentendu il faudra une rencontre entre Paul 1er et Pierre II, le «Roi Soldat» jura à son «frère» que la Grèce n’avait aucunement l’intention d’annexer des territoires yougoslaves.

Les unités de bombardement sont mises à contribution et subissent des pertes assez sévères mais parfois leur intervention à stoppé l’avancée des troupes ennemies et peut être plus important à permis d’éviter une panique au sein des troupes au sol.

Les grecs soutenus par les franco-britanniques sont confiants dans leur capacité à tenir le plus longtemps possible.

Certains à Athènes pensent que si le front tient le plus longtemps les alliés pourraient être tentés d’envoyer d’autres unités pour libérer la Grèce voir pour avancer en Bulgarie, en Yougoslavie et en Albanie.

Initialement seules les troupes allemandes et italiennes devaient participer à l’offensive, Berlin comme Rome doutant de la capacité des bulgares à mener une offensive en bonne et due forme. A cela s’ajoutait la crainte que la présence de troupes bulgares ne poussent les unités héllènes à être encore plus motivées donc dures à battre.

Finalement les bulgares vont être engagés en raison d’une résistance alliée plus importante que prévue.

Le plan est simple : les italiens attaquent depuis l’Albanie et couvrent le flanc occidental du dispositif de l’Axe, les allemands avancent au centre et les bulgares doivent avancer pour occuper le nord de la Grèce voir certaines îles.

En face les alliés sont dans l’expectative : où l’ennemi va-t-il attaquer ? La seule certitude c’est l’improbabilité d’un assaut par la mer par exemple un débarquement dans le Péloponnèse par l’est ou par l’ouest. En revanche l’assaut principal peut très bien venir des italiens, des allemands voir des bulgares.

On date généralement le début de la Campagne de Grèce au 25 septembre 1949 mais cette date ne fait pas l’unanimité chez les historiens.

Cette date correspond aux premières frappes aériennes et aux premiers combats sur le sol grec mais entre des troupes yougoslaves en retraite et des unités allemandes qui épuisées doivent attendre l’arrivée du reste du dispositif et surtout d’une logistique toujours trop faible surtout dans un territoire aussi pauvre en infrastructures qui plus est ravagées par les combats et les sabotages.

Cela explique pourquoi la chasse alliée va longtemps disputer le contrôle du ciel aux unités aériennes allemandes, italiennes et bulgares.

L’aviation alliée va également mener des missions de chasse-bombardement, les Hawker Tempest britanniques et canadiens notamment attaquant les troupes ennemies à la bombe et à la roquette.

Les chasseurs quand ils ne devaient pas lutter contre les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance ennemis mitraillaient les troupes au sol moins les unités au contact que la logistique aggravant les difficultés dans un secteur où l’Axe n’à jamais brillé sans compter que le terrain et les infrastructures n’étaient pas au niveau d’une guerre moderne gourmande en carburant, munitions, pièces détachées et fournitures diverses et variées.

D’autres historiens retiennent la date du 4 octobre 1949 qui elle au moins ne suscite aucun débat et pour cause ce sont les bulgares qui attaquent sans avoir prévenu leurs alliés !

Es-ce un succès des armées de Boris III ? Hélas non l’avancée est timide pour ne pas dire pusilanime et les grecs leur réserve un comité d’accueil musclé. Les grecs bloquent l’avancée bulgare à l’ouest de Xanthi et vont même contre-attaquer ! Certaines unités découvriront après guerre qu’ils avaient franchit la frontière bulgare.

Hélas pour Athènes le 6 octobre 1949 les allemands attaquent depuis la Macédoine yougoslave ce qui oblige les troupes grecques à devoir se replier sur Serrès puis sur Kavala pour éviter d’être tournés par les allemands.

Heureusement pour les grecs, les allemands ne peuvent engager tous leurs moyens en raison d’un terrain contraint et d’une logistique anémique.

Il est décidé de faire porter l’effort sur les trois corps d’armée en ligne (18ème Corps de Montagne ou XVIII.Gebirgskorps, 31ème Corps d’Armée ou XXXI.AK et 32ème Corps d’Armée ou XXXII.AK) mais de manière successive, un corps avançant (ou tentant de le faire) pendant que les deux autres fixent les troupes ennemies.

Quant au 35.PzK (35ème Corps Blindé) il reste en arrière en attendant la percée qui ne viendra jamais vraiment envoyant aux oubliettes la possibilité d’une offensive blindée de grand style. Les Panzermann frustrés tenteront de renouer avec les folles chevauchées de la cavalerie de jadis dans les steppes russes.

Ils interviendront bien sur mais souvent par petits paquets, formant le cœur de Kampfgruppe pour s’emparer d’un objectif mineur et non d’une cible stratégique.

Les combats sont violents et impitoyables. Dès les premiers jours on signale les premières exactions de la soldatesque teutone sur les civils grecs (qui prennaient souvent les armes pour aider leurs soldats) et les premiers crimes de guerre sur des prisonniers abattus ou laissés sans soins, sans eau, sans nourriture.

Difficile de savoir si tout cela était délibéré. C’est qui est certain en revanche c’est que ceux qui espéraient que ces exactions allaient provoquer l’effondrement du pays et de son armée ont du vite revoir leurs plans.

Résultat la ville de Thessalonique ne tombe que le 30 novembre 1949 ! De l’aveu même des grecs c’est un miracle mais cela se fait au prix d’une ville détruite à 72% et un port ravagé, encombré d’épaves diverses et variées.

Symboliquement ce sont les bulgares qui rentrent les premiers dans la grande ville du nord mais quand on demande à un officier allemand de liaison la part du boulot réalisée par les troupes de Sofia il répond «10%». Ambiance….. .

Quand à la ville de Thessalonique elle sera (très) partiellement reconstruite par les bulgares peuplées de colons bulgares, le port lui aussi en partie dégagé dans l’espoir d’en faire une potentielle base navale bulgare puis dans l’après guerre la vitrine portuaire et industrielle d’une nouvelle Bulgarie. On connait la suite…. .

Non ? Bah en réalité le port ne va accueillir qu’une poussière navale incapable de faire autre chose que sécuriser les approches immédiates du port. Ce dernier sera fortifié mais comme le montrera l’opération THUNDERBOLT, ces défenses seront loin d’être infranchissables.

Par la suite les allemands demandent aux bulgares d’occuper le nord-est de la Grèce et le maximum d’îles à proximité plutôt que de leur confier une avancée vers le sud par exemple en direction d’Athènes. C’est ainsi qu’ils s’emparent de Lemnos le 5 décembre 1949 et de l’île de Samothrace le 7 décembre 1949.

A chaque fois pas de véritables combats mais plutôt quelques escarmouches symboliques avant que les troupes grecques n’évacuent cahin caha en direction du sud après avoir saboté le maximum d’installations et après avoir laissé des «cadeaux souvenirs» (αναμνηστικά δώρα/anamnistiká dóra) sous la forme de mines et de pièges explosifs qui vont engendrer une véritable psychose chez les unités en garnison dans ces îles qui pensaient avoir tiré le gros lot en évitant les combats les plus durs.

Les italiens attaquent eux le 6 octobre 1949 mais ne sont pas plus heureux que cinq mois plus tôt lors de l’opération CAESAR. Les troupes sont pourtant reposées, des renforts sont arrivés, les leçons tirées mais c’est comme si les italiens jouaient systématiquement de malchance.

Plusieurs attaques sont menées (6, 10 et 15 octobre 1949) mais il faut attendre la quatrième le 19 octobre 1949 pour qu’enfin les italiens avancent en territoire grec en profitant essentiellement de l’épuisement des unités qui pour beaucoup étaient déjà là au mois de mai.

Certes de jeunes recrues étaient arrivées pour recompléter les unités mais si la fatigue physique avait été atténuée, la fatigue mentale était toujours là et bien là.

Le premier objectif, la ville de Ioanina tombe aux mains des troupes transalpines le 24 octobre 1949 en l’occurence des unités de la 3ème Armée, la 15ème DI italienne se voyant attribuer les lauriers de cette conquête ô combien importante notamment pour le moral du fante italien.

A cette époque les allemands et les bulgares sont encore loin d’avoir pris Thessalonique ce qui fait que les italiens étaient en avance sur leurs alliés mais hélas pour la gloire des armes de Rome les troupes italiennes étaient dans l’incapacité de poursuivre leur avancée vers Larissa qui ne va tomber que le 5 décembre 1949 et encore avec le concours des troupes allemandes qui s’étaient entre-temps emparés de Thessalonique.

Etonnamment ou pas les italiens ne s’intéressent pas à Corfou qui va rester aux mains des grecs jusqu’en février 1950.

Ce choix peut s’expliquer par la difficulté d’y prendre pied et sur le fait que la Regia Marina montait une garde vigilante pour empêcher l’île de servir de forteresse refuge ou de point d’appui pour un futur assaut en direction par exemple de l’Albanie dans une logique de combat à front renversé.

Quelques coups de main sont bien menés mais il s’agit de timides piqures d’épingle qui ne changent pas grand chose à la situation.

Les allemands tentent une première offensive contre Athènes le 12 décembre 1949 mais les grecs comme les français à Verdun en 1916 leur hurlent «δεν περνάμε !» (On ne passe pas !) et repoussent un premier assaut non sans subir de lourdes pertes, des pertes quasiment impossibles à compenser malgré une mobilisation totale de la population grecque.

Les allemands et les italiens vont prendre leur temps, préparant soigneusement une nouvelle offensive accumulant non sans mal en raison d’infrastructures déficientes et/ou détruites les quantités incroyables de munitions, de carburant, de vivres, de pièces détachées nécessaires pour une offensive en bonne et due forme.

La Luftwaffe redéploie ses unités sur des aérodromes en plus ou moins bon état. Les aviations alliées qui avaient pu reprendre un peu du poil de la bête ces derniers jours doivent à nouveau s’employer face à des unités allemands qui vont pouvoir durer davantage au dessus de l’Attique et du Peloponnèse.

Les allemands mènent plusieurs coups de main pour tester le dispositif allié. De leur côté les italiens fixent les troupes grecques et alliées encore déployées sur la rive nord du Golfe de Patras. La ville elle même située sur la rive sud est copieusement bombardée par l’aviation ou par l’artillerie de marine, devenant un champ de ruine. L’aviation grecque et alliée intervient pour calmer les ardeurs des artilleurs italiens qu’ils soient terriens ou marins.

Aux assauts directs l’Axe préfère le contournement et l’infiltration. La raison n’est pas difficile à cerner : éviter de coûteux assauts frontaux _depuis le premier conflit mondial on sait que ce n’est pas une bonne tactique_ et espérer appuyer le levier qui fera s’écrouler tout le dispositif ennemi.

L’année 1949 se termine par un front se situant sur la rive nord du Golfe de Patras et au nord d’Athènes à environ 180km de la capitale grecque, les allemands étant passés par le célèbre détroit des Thermopyles où les grecs se sont accrochés le plus longtemps possible avant de décrocher.

Comme le dira un soldat grec anonyme «Impossible de ne pas se battre ici ! Sans ça les âmes des fiers guerriers spartiates nous auraient maudits à jamais !».

Entre-temps l’Axe s’est emparé de différentes îles que ce soit l’île d’Eubée pour les allemands (20-21 décembre 1949) où les grecs mènent d’habiles combats retardateurs alors que les italiens se sont emparés de l’île de Céphalonie le 23 janvier 1950 mais vont échouer à s’emparer de l’île de Zanthe (ou Zante) qui va rester jusqu’au bout sous contrôle allié.

Les fêtes de fin d’année sont plus calmes (NdA oui je sais les grecs sont orthodoxes donc ils ne sont pas concernés mais vous avez compris le truc) avec des combats aériens quelques duels d’artillerie mais dans l’ensemble les deux bêtes lèchent leurs plaies en attendant de se sauter à nouveau mutuellement à la gorge.

Symboliquement le premier obus de l’année 1950 est tiré par un canon grec qui tire une salve de douze obus entre 23.59 et 00.01 avant que d’autres canons alliés ne tirent. Les allemands se contentent de quelques tirs pour montrer qu’ils sont là mais ne cherchent pas à faire taire les canons alliés. Ce n’était que partie remise….. .

Quand l’année 1950 commence les alliés savent qu’il leur saura très dur de résister à une offensive germano-italienne décidée. Les grecs pressent Paris et Londres d’envoyer davantage de troupes pour éloigner le front de la capitale mais les franco-britanniques font comprendre aux grecs que le front balkanique n’est pas prioritaire par rapport au front occidental.

Clairement la ville d’Athènes est condamnée. Le gouvernement grec et le roi décident d’évacuer la capitale direction la Crète et Heraklion. C’est chose faite le 9 janvier 1950 dans le plus grand secret au point que les habitants d’Athènes ne l’apprendront pas avant la chute de la ville.

On presse alors Paul 1er de quitter le territoire grec pour l’Egypte, les anglais lui propose même une splendide villa à côté d’Alexandrie.

Le roi grec est furieux. Devant l’ambassadeur de Grande-Bretagne, il se coupe la paume de la main avec une dague qui ne le quittait jamais et macule de son sang le sol de la Crète. «Ecoutez moi bien monsieur l’ambassadeur ! Je ne quitterai jamais le sol grec ! Jamais !». Les britanniques n’insisteront pas ayant compris que le roi grec était du genre obtus et obstiné.

Dès que les combats le permettront il se rendra en Grèce pour soutenir le moral des troupes, visitant les premières lignes, remontant le moral, s’inquiétant sincèrement du sort des soldats. Il n’hésite pas à tancer un général qui selon lui méprisait ses soldats et notamment leurs besoins essentiels : nourriture, soins, repos.

Tout cela lui valu le surnom de «Roi-Soldat» (βασιλιάς στρατιώτης vasiliás stratiótis). Blessé lors d’un bombardement aérien allemand sa popularité est à son comble ce qui semble augurer d’un avenir radieux pour la monarchie grecque. C’est bien simple les soldats en première ligne le considère comme leur «frère de sang».

Comme le dira un soldat anonyme «Si mon roi est capable de verser son sang pour libérer notre patrie, qui suis-je moi simple paysan pour refuser de faire mon devoir ?».

Entre-temps les allemands ont repris leur assaut en direction d’Athènes, les combats sont violents, furieux et impitoyables.

Un premier assaut échoue le 6 janvier 1950 mais le deuxième le lendemain permet de percer le front. Les grecs et les alliés résistent le plus longtemps possible pour permettre d’évacuer le maximum d’hommes, de matériel mais aussi de civils qui fuient la soldatesque allemande dont ils connaissent ou redoutent la brutalité.

Le 13 janvier 1950, le croiseur lourd HMS Drake bombarde l’île d’Eubée où les allemands préparaient visiblement un assaut de type commando sur Athènes. Ce bombardement est un succès _les allemands ne tenteront pas un tel assaut pour déstabiliser le dispositif allié_ mais il entraine une riposte de l’aviation allemande.

Le HMS Drake le sait et se replie rapidement vers le sud dans l’espoir d’échapper à toute riposte. Le temps se dégrade avec des grains réguliers ce qui rassure les marins britanniques.

Hélas pour eux, une brusque éclaircie le révèle à des bombardiers allemands, des Junkers Ju-188 qui passent à l’attaque. Malgré une DCA rageuse, ils placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur lourd qui parvient néanmoins à se replier. Il en est quitte pour six mois de réparations jusqu’en juillet 1950, revenant donc à une date où la Campagne de Grèce était terminée tout comme l’engagement du croiseur de classe Admiral dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Résultat la capitale Athènes ne va tomber que le 17 janvier 1950. La ville est ravagée. Des photos mémorables sont prises notamment de nuit où l’Acropole se détache d’une ville ravagée par les incendies provoqués par l’artillerie, l’aviation mais aussi les sabotages et les pillages.

Après cette prise compliquée, les allemands tentent de prendre les alliés de vitesse. Pour cela ils sortent une carte magique, le Brandeburger Regiment, une unité commando spécialisée dans les raids et les coups tordus, l’équivalent pour la Heer du Bataillon Valkyrie de la S.S.

L’objectif c’est la prise du pont qui traverse le canal de Corinthe. Si cet ouvrage est pris intact, non seulement les allemands pourront occuper le Péloponnèse et de là viser la Crète (une opération IKARUS est déjà prévue avec d’abord des frappes aériennes en attendant soit un assaut aéroporté ou un assaut amphibie voir les deux même si Berlin doute de la capacité de la marine italienne à assurer sa part du boulot) mais aussi pourront couper la retraite des alliés.

Seulement voilà les alliés connaissent parfaitement l’importance de cet ouvrage. Il est donc solidement protégé avec des blockhaus, des champs de mines, des barbelés, de nombreux canons antichars et antiaériens.

Mieux même des troupes fraiches essentiellement canadiennes et australiennes montent une garde vigilante. Ce n’est pas la même chose de combattre des troupes reposées brûlant d’en découdre que d’affronter des unités fatiguées, démotivées et en retraite.

Le 24 janvier 1950 à l’aube, les Brandebourgeois déposés à distance par des planeurs et déguisés en soldats grecs tentent de s’emparer du pont mais se trompant dans le code du jour, ils déclenchent une terrible fusillade sur la rive nord du canal.

En dépit du fait que des troupes grecques, britanniques et françaises soient encore sur la rive nord, le pont saute immédiatement. C’est un cuisant échec pour les brandebourgeois qui perdent 32 hommes sur 68 engagés, les 36 autres parvenant non sans mal à regagner les lignes allemandes.

Si pour les alliés la situation est compliquée, pour les allemands la situation est dramatique. En effet il faut soit monter une offensive en bonne et due forme ou alors confier aux italiens une tentative de débordement par le golfe de Patras. Autant dire deux possibilités aux chances de réussite assez réduites….. .

Si l’Axe hésite sur la marche à suivre, les alliés eux ont plus de certitudes : il faut absolument tenir le Péloponnèse.

En contrôlant cette immense presqu’île de 21379 kilomètres carrés ils s’offrent à peu de frais un «porte-avions incoulable» (pour reprendre une expression attribuée à Mussolini) et surtout maintiennent la pression sur la Grèce occupée et sur les accès à l’Adriatique.

La presqu’île se transforme en une forteresse avec lignes fortifiées, aérodromes, dépôts de toute sorte. Un travail de titan sur un sol aussi pauvre qu’ingrat. C’est bien simple il faut quasiment tout importer.

Le trafic en direction des ports du Péloponnèse quintuple en quelques jours. Les aviations de l’Axe tentent de s’y opposer, remportent quelques beau succès mais la réaction des aviations alliées est énergique et plutôt efficace. Quant aux sous-marins italiens leur impact est assez limité moins faute de moyens qu’en raison d’une stratégie largement perfectible.

La Crète devient une base arrière vitale pour l’effort de guerre allié. On trouve quelques bases opérationnelles qu’elles soient aériennes (Maleme Heraklion Kestell notamment) ou navales comme La Sude mais surtout des dépôts logistiques, des centres de regroupement où dans un premier temps les troupes dispersées retrouvent leurs camarades ou se reposent en attendant un transfert vers l’Egypte pour réentrainement et rééquipement.

Généralement des convois amènent d’Egypte et de Libye (occupée par les alliés depuis l’été 1949 et le succès de l’opération BAYARD) du carburant, des pièces détachées, des munitions, des vivres et tout ce qui est nécessaire à une armée moderne c’est-à-dire motorisée.

Ensuite des caboteurs isolés (pour les plus rapides) ou en convois (pour les plus lents) rallient le Peloponnèse où des ports de campagne ont été aménagés.

Leurs capacités sont bien plus limités qu’un port comme Le Pirée ou Patras mais les alliés n’ont pas le choix, le premier étant aux mains des allemands et le second sous le menace constante de l’aviation ennemie qu’elle soit italienne ou allemande.

Le transbordement se faisait essentiellement de nuit même si parfois le jour était bien avancé que les navires étaient toujours au mouillage pour débarquer leur précieux chargement.

Cela attirait parfois l’aviation ennemie qui réalisa quelques beaux cartons mais au prix de lourdes pertes face à une DCA puisante et une chasse alliée mordante.

Une fois vidés les navires reprenaient la mer direction la Crète où ils étaient promptement rechargés pour une nouvelle rotation. Certains étaient transformés en navires hôpitaux pour évacuer vers la Crète les blessés et les malades, le haut-commandement allié voulant éviter à tout prix qu’une épidémie n’éclate sur cette presqu’île surpeuplée.

Alors que les alliés ont l’oeil rivé sur l’isthme de Corinthe (qui devient l’une des zones les plus minées du monde) ils hésitent sur la conduite à tenir concernant les Cyclades. Certains sont partisans d’un effort conséquent pour conserver ses îles mais d’autres estiment que cela apporterait davantage de problèmes que de solutions.

Cette hésitation est fatale à l’effort de guerre allié. Les petites garnisons grecques font ce qu’elles peuvent tout comme l’appui allié assuré par l’aviation et la marine.

Les allemands finissent par s’en emparer mais pour un prix jugé excessif à Berlin. Ces îles ne seront d’ailleurs d’aucun avantage pour l’Axe mais une servitude supplémentaire en imposant une dispersion des forces.

Le 2 février 1950 un nouveau gouvernement grec est créé à Athènes. Dirigé par le colonel Soriotis, il est immédiatement rejeté par une bonne partie de la population grecque.

Ancien protégé de Metaxas mais viré de l’armée pour alcoolisme et corruption, le colonel Soriotis y voit ici la chance de sa vie.

Hélas pour lui il n’aura qu’un rôle très limité les allemands lui faisant comprendre qu’il n’est qu’un gouvernement fantôche de plus.

Le 9 février 1950 le gouvernement grec légitime installé à Heraklion annonce qu’un conseil de guerre s’est réuni et à condamné à mort le colonel Soriotis par contumace pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison. La justice n’aura pas le temps de s’exercer car le colonel Soriotis sera tué par un bombardement aérien allié sur Athènes le 17 mars 1952.

Pour protéger son «pouvoir» il dispose d’une Force de Sécurité aussi féroce qu’inefficace qui se distinguera davantage par les tortures, les viols et les exactions que par la répression des différents mouvements de résistance.

Les italiens comme les allemands ne confieront d’ailleurs à la FS que des missions de garde statique pas trop exigeantes. Même des missions de nettoyage semblaient hors de leur portée.

Revenons aux opérations militaires. Après trois semaines de pause (24 janvier-14 février 1950) au cours desquelles les combats se sont limitées à des escarmouches et des duels d’artillerie _davantage pour maintenir la pression sur l’ennemi que pour obtenir un quelconque avantage_, des combats aériens et quelques affrontements navals, l’Axe reprend l’initiative en lançant l’opération MARTELLO/HAMMER (Marteau).

Lancée le 14 février 1950 elle doit combiner une diversion bulgare (qui fait vite pschit ce qui ne va pas améliorer les relations militaires entre allemands et bulgares), une fixation allemande dans l’isthme de Corinthe et une traversée du Golfe de Patras par trois divisions italiennes (23ème DI, 1ère DIAlp et 30ème DI).

C’est un plan complexe qui rappelle une certaine opération….ANVIL que les alliés lanceront en 1952 avec le succès que l’ont sait. Quand on voit que ces deux opérations sont pour ainsi dire des décalques, on à du mal à comprendre pourquoi le haut-commandement de l’Axe aura du mal à percevoir les axes de progression alliés.

Les allemands remplissent leur part du contrat en parvenant par endroit à franchir l’isthme et le canal mais les ponts mis en place pour faire passer renforts et matériel lourd sont systématiquement détruits par une artillerie alliée diablement efficace et une aviation alliée qui n’hésite à prendre tous les risques pour empêcher les chars de passer.

Résultat : les allemands ne parviennent pas à réunir une «masse critique» pour déstabiliser un dispositif allié qui s’est organisé en profondeur pour absorber le traumatisme d’une percée, ayant parfaitement intégré les leçons de la Campagne de France, les troupes alliées déployées sur le front grec utilisant comme à l’ouest la tactique du herisson pour séparer les chars de leur infanterie d’accompagnement.

De leur côté les italiens ont semble-t-il plus de succès mais l’exploitation est d’une désespérante lenteur ce qui permet aux unités alliées de se resaissir et de contre-attaquer.

Il semble admis aujourd’hui que les alliés étaient prêts à laisser les allemands avancer (en comptant sur le fait que l’isthme rendait difficile une exploitation rapide) mais que les assauts italiens devaient être impitoyablement châtiés.

Cette première tentative (14-19 février 1950) est suivit d’une seconde (22-25 février) et d’une troisième qui menée du 28 février au 3 mars semble prometteuse.

Hélas pour l’Axe et heureusement pour les alliés les têtes de pont italiennes et allemandes chétives et malingres vont être peu à peu réduites, forçant troupes transalpines et d’outre-Rhin à repasser pour les premiers le Golfe de Patras et pour les seconds le canal de Corinthe.

L’opération MARTEAU est considérée comme terminée le 8 mars 1950 une fois les derniers points de résistance germano-italiens brisés et nettoyés.

Les deux camps se replient sur leurs positions et se préparent à un nouveau round tels deux boxeurs groggys mais qui ne veulent surtout pas jeter l’éponge.

A cette époque aucun belligérant ne pense que la Campagne de Grèce touche à sa fin. Il faut dire que la décision ne va pas se faire sur terre ou dans les airs mais sur mer (NdA voir la partie consacrée à la Bataille du Golfe de Zant(h)e).

Le Conflit (173) Balkans (7)

Depuis le début du second conflit mondial en septembre 1948, les tensions entre Rome et Athènes ont repris de plus belle avec des incidents de frontière qu’ils soient terrestres, aériens et mêmes navals. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert c’est que les deux pays ne sont pas prêts à se sauter à la gorge.

Le plan italien est simple : une offensive principale en Epire à l’ouest de la chaine du Pinde et une diversion en Macédoine.

Les objectifs finaux de l’armée italienne sont incertains. Rome avait-elle l’ambition de conquérir la Grèce ? C’est peu probable car les moyens engagés sont tout de même limités, que le terrain est difficile et que les franco-britanniques pourraient être tentés de profiter d’un engagement massif des italiens pour par exemple reprendre la Sardaigne, s’emparer de l’ASI voir pire prendre pied en Sicile et en Italie péninsulaire. Crainte justifiée car les alliés mènent la vie dure aux italiens en Méditerranée occidentale en attendant une déclaration de guerre italienne pour passer à la vitesse supérieure.

Non clairement le but de l’opération CAESAR est de donner une bonne leçon aux grecs voir de s’emparer de territoires supplémentaires, un glacis protecteur pour protéger l’Albanie.

Ce qui conforte cette hypothèse c’est les axes de progression : au nord vers Thessalonique et au sud un mouvement envellopant qui doit permettre de longer le Pinde puis de prendre Larissa par le sud.

Les manœuvres italiennes commencent à la fin du mois d’avril. On rassemble troupes, matériel, munitions. On refait des routes, on aménage des aérodromes et des bases supplémentaires.

Tout cela n’échappe ni aux alliés ni aux grecs qui mènent quelques coups de main et disposent d’agents infiltrés en Albanie mais aussi en Italie péninsulaire qui abreuvent Athènes de rapports. Autant dire que pour l’effet de surprise on repassera….. .

Des frappes aériennes sont menées sur des cibles importantes. Cela entraine des combats aériens mais les grecs veulent conserver une partie de leurs moyens pour protéger Athènes, Larissa et Thessalonique. La Regia Aeronautica maitrise le ciel mais les plus lucides savent que c’est une domination trompeuse.

L’artillerie prend le relais à partir du 3 mai 1949 avec des frappes «massives». Massive à l’échelle italienne ce qui est bien peu par rapport aux démonstrations de feu sur le front de l’est avec des milliers de bouches à feu.

En face l’artillerie grecque riposte mais réserve une partie de ses forces pour repousser l’ennemi quand celui-ci attaquera vraiment.

C’est d’autant plus nécessaires que l’on sait l’artillerie grecque faible en terme de quantité, une partie des pièces des RAD (Régiments d’Artillerie Divisionnaire) servant d’artillerie de corps d’armée pour compenser l’absence d’une artillerie lourde en terme de qualité et de quantité.

L’attaque est initialement prévue le 4 mais le temps est tellement mauvais (pluie, vent) que l’assaut est retardé en attendant que la météo soit plus clémente. Certes le mauvais temps pourrait faciliter l’assaut italien mais un trop mauvais temps est tout aussi nocif pour l’attaquant comme pour le défenseur.

Les fante italiens attaquent le 5 mai 1949 à l’aube. Dès le début le troupier italien sent que la promenade militaire promise par la propagande est à jeter à la poubelle.

Les grecs attendent les italiens de pied ferme. Ils connaissent parfaitement le terrain et depuis septembre 1948 de nombreux blockhaus ont été construits, des tranchées creusées, des barbelés installés, des mines posées.

Par endroit des percées sont obtenues mais comme durant le premier conflit mondial, l’exploitation tarde permettant aux grecs de rétablir un front cohérent et continu.

Les corps d’armées italiens possèdent certes des compagnies de chars mais soit des chars sont dispersés en duos au profit de l’infanterie ou sont tellement peu protégés que même une arme antichar improvisée (comme les fameux cocktails molotovs) pour en venir à bout.

Certains officiers italiens vont amèrement regretter que la division blindée Littorio soit déployée si loin du front pour exploiter les percées. A cette hypothèse certains vont répondre qu’engager une division blindée dans un col sans contrôler les hauteurs c’est un non-sens militaire.

Les grecs plient mais ne rompent pas sur le front thessalien. Ils encaissent, encaissent puis contre-attaquent le 9 mai 1949 pour reprendre une partie du territoire perdu. En face les italiens s’accrochent. Les combats sont violents et impitoyables, on se bagarre à courte distance, à l’arme blanche et à la grenade.

Sur le front macédonien qui devait faire office de diversion, la situation est un peu meilleure, les italiens espèrent basculer leur effort de la Thessalie vers la Macédoine mais ils vont très vite déchanter car les grecs contre-attaquent également sur le front.

De plus pour ne rien arranger la logistique ne suit pas rendant difficile par exemple le déplacement d’une division d’un secteur à l’autre et je ne parle même pas de la réaction des grecs notamment l’engagement de leurs unités de bombardement.

Les italiens sont sérieusement bousculés. L’offensive en Thessalie est suspendue le 12 mai 1949 alors qu’à cette époque les italiens sont pratiquement revenus sur leurs positions de départ.

La Regia Aeronautica mène une offensive massive dans l’espoir de casser les reins ennemis mais elle se heurte à un surprenant effort de l’armée de l’air grecque qui délaisse un temps la protection d’Athènes et de Thessalonique.

La Regia Marina fait preuve d’une grande timidité. Au lieu d’engager ses forces massivement pour casser le dispositif grec, elle se contente de quelques timides bombardements des côtes, de quelques frappes aériennes depuis son porte-avions. Encore aujourd’hui cette attitude reste incompréhensible pour les historiens et devrait le rester sauf découverte de nouveaux documents.

Le 17 mai 1949 les italiens relancent leur attaque en Macédoine. Plusieurs percées sont obtenues mais encore une fois l’exploitation tarde et les grecs peuvent reprendre le terrain perdu.

L’opération CAESAR est officiellement terminée le 21 mai 1949. C’est clairement un échec italien et une victoire grecque.

Non seulement les italiens n’ont gagné aucun territoire mais sans une compréhensible prudence des généraux grecs ils auraient pu perdre une partie de l’Albanie italienne !

Cela à également pour conséquence de décrédibiliser aux yeux des allemands l’armée italienne en particulier et l’Italie en général.

Il va falloir que les allemands s’emploient pour neutraliser la Yougoslavie et la Grèce avant que les alliés ne déploient des troupes pour rendre la neutralisation de la Yougoslavie et de la Grèce trop difficile.

Les alliés décident d’ailleurs d’envoyer des troupes au début du mois de juin. Jusqu’ici ils n’avaient envoyé que des armes, des munitions et des «conseillers» pour remonter le niveau des unités grecques.

Cette aide est appréciée par Athènes tout comme les frappes aériennes, les démonstrations de force navales et des opérations commandos pour titiller le dispositif italien mais elle n’est pas aussi concrète que l’envoi de plusieurs divisions.

Il semble que Paris et Londres aient eu des doutes sur la capacité des grecs à tenir. Les victoires contre les italiens finissent de convaincre de l’utilitée d’envoyer plusieurs divisions pour permettre aux grecs de tenir voir de tendre la main aux yougoslaves dont l’attitude est toujours ambiguë géographie complexe oblige.

Les premiers éléments arrivent à la mi-juin et à la fin du mois plusieurs divisions français, britanniques et une brigade polonaise sont là prêts à repousser une nouvelle offensive italienne ou plus vraisemblablement une offensive combinée germano-italienne.

Les grecs sont plus ambitieux. Ils proposent aux alliés de contre-attaquer en direction de l’Albanie pour rattacher à la mère-patrie l’Epire du Nord mais l’opération Maritsa déclenchée le 7 juillet 1949 va bouleverser les plans grecs.

Cela ne veut pas dire que les grecs vont se tourner les pouces et attendre passivement l’arrivée des italiens et des allemands.

Ils réorganisent leurs unités, remplument des unités affaiblies, entrainent des soldats trop jeunes en mai 1949. Ils tentent de remettre en état fortifications, routes, ponts…… .

Ils maintiennent les italiens sous pressions avec quelques attaques aériennes et surtout des bombardements d’artillerie.

Quelques coups de main sont menés ce qui fait que les avant-postes italiens sont régulièrement assaillis mais les grecs ne se maintiennent pas préférant tout détruire. Parallèlement les alliés mènent des opérations commandos en liaison avec les grecs.

Après deux mois de combat la Yougoslavie finit par succomber. Sans le dire vraiment Belgrade n’à pas apprécié que les alliés comme les grecs aient refusé de déployer des troupes sur leur territoire.

On peut cependant se poser la question si Belgrade aurait accepté la présence de soldats grecs en Macédoine, des régions où on pouvait trouver des populations hellénophones…… .

Le 25 septembre 1949 les dernières unités yougoslaves quittent leur territoire pour se replier sur la Grèce. La Campagne de Yougoslavie se termine, la Campagne de Grèce débute mais avant d’en parler il faut revenir quelques mois en arrière….. .

L’opération CAESAR ce sont aussi des combats sur mer. Le 12 mai 1949 le sous-marin Katsonis est victime des charges de profondeur d’un hydravion italien en mer Egée. Comme c’est souvent le cas avec les sous-marins, il n’y à aucun survivant.

Les combats navals vont se poursuivre puisque le Protefs est perdu après le 7 juin 1949. La cause exacte est inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée malgré plusieurs campagnes de recherche.

En surface, les deux marines restent étrangement prudentes. Cela peut se comprendre pour les grecs qui n’ont que des moyens limités et impossible à remplacer rapidement mais pour les italiens s’est moins admissible. Il faut peut être y voir la crainte de devoir combattre les marines grecques, britanniques et françaises.

Le Conflit (148) Europe Occidentale (113)

Situation des forces aériennes alliées au moment de l’opération ECLIPSE

Avant-propos

Pour l’opération ECLIPSE les alliés vont disposer d’une supériorité aérienne évidente tant sur le plan qualitatif que quantitatif encore que le second l’emporte davantage que le premier.

En effet certains appareils allemands comme le Messerschmitt Me-309 sont intrinséquement ce qui se fait de mieux en matière de chasseur monomoteur à piston.

Heureusement pour les alliés, la production est insuffisante pour remplacer tous les Me-109 en ligne et certains appareils sont produits avec des matériaux de mauvaise qualité et par des ouvriers inexpérimentés ce qui fait que nombre de chasseurs ne peuvent être utilisés qu’avec moultes précautions.

Certains Experten refuseront même de voler à bord d’avions qui apparaissent clairement comme dangereux.

Dans un état totalitaire, une telle rébellion ne peut rester impunie sauf qu’à cette époque de la guerre s’en prendre à un as à plusieurs dizaines voir centaines de victoires c’est impossible pour des questions de moral et de propagande.

Sur le plan quantitatif, les alliés vont opérer avec bien plus d’appareils mais cela pourrait se retourner contre eux avec la tant redoutée «thrombose opérationnelle» qui peut se doubler d’une «thrombose logistique».

En ce qui concerne l’équipement, la France utilise de plus en plus d’Arsenal VG-52 Phenix qui doit devenir le chasseur monomoteur standard même si certaines unités vont conserver d’autres modèles jusqu’à la fin du conflit.

Dans le domaine de la chasse lourde, deux modèles vont cohabiter, le Farman F.275 Frelon et les Bréguet Br700bis/ter (qui ne se différencient qu’à la marge) même si il apparaît évident que le premier va surclasser le second.

C’est dans le domaine de l’attaque que les changements sont les plus importants. Peu à peu les bombardiers en piqué vont être retirés du service et remplacés par des chasseurs-bombardiers.

Si le Bréguet Br698 à été depuis longtemps renvoyé dans les dépôts, le Loire-Nieuport LN-435 fait de la résistance même si c’est un combat d’arrière garde. On trouve encore des bombardiers d’assaut, le Bréguet Br697 ayant remplacé les modèles plus anciens.

Pour le bombardement horizontal, on trouve plusieurs modèles du plus léger au plus lourd. En dépit d’une volonté d’aller vers le concept d’un bombardier unique, il fallait continuer à utiliser plusieurs modèles.

On trouve ainsi des B-25 et des B-26 américains (plus connu sous le nom de Bloch Guyenne et Loire-Nieuport Voltigeur), des Amiot 371 Berry (qui ont finit par remplacer tous les Amiot 351, 354 et 356), des Lioré et Olivier Léo 458ter, des Consolidated modèle 32F et 33F (plus connus sous leurs désignations américains B-24 Giant et B-32 Dominator) et des Amiot 374 Berry II.

Pour la reconnaissance, l’observation et la coopération, même situation avec des Bloch MB-176bis/ter, des Amiot 372 en remplacement des Bloch MB-178 (et qui doit à terme remplacer les MB-176), des Dewoitine D-720 dans des variantes améliorées et enfin des ANF-123bis et ter ainsi que quelques ANF-125 mais qui vont dans leur ensemble arriver trop tard pour opérer en Europe, connaissant davantage les cieux d’insulinde et d’Extrême-Orient que les cieux européens.

Dans le domaine du transport, pas de changements, les appareils en service depuis le début de la guerre sont toujours là. Des projets de «gros porteurs» sont à l’étude mais on sait déjà à cette époque qu’ils ne pourront pas être prêts avant la fin du conflit.
Aux côtés des français on trouve également les anglo-saxons, les belges, les néerlandais, les polonais, les tchécoslovaques, les américains qui voient aussi leur équipement évoluer mais dans l’ensemble de manière moins profonde qu’en France.

Forces Aériennes Françaises du Rhin (FAFR)

Sous ce nom un peu barbare figure un commandement destiné à coller au plus près des combats au sol au risque selon certains aviateurs de revenir à une époque où l’armée de l’air devait se placer sous la coupe de l’armée de terre.

Le général Villeneuve doit rassurer les aviateurs en leur disant que ce commandement est strictement temporaire et n’est destiné qu’à gérer au mieux les unités de chasse, d’attaque, de bombardement et de reconnaissance engagées au dessus de l’Allemagne en appui du Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R).

Un état-major est ainsi installé à Metz, certains officiers qui y sont affectés vont retrouver non sans émotions la base où ils avaient débuté la guerre quasiment quatre ans plus tôt.

Il dépend de l’état-major des GAF-R, prend sous son autorité les unités de combat, d’éclairage et de soutien qui pour leur ravitaillement et leur préparation continue de dépendre de l’Etat-Major de l’Armée de l’Air et sa chaine de commandement dite de temps de paix avec les différents commandements qui se récentrent donc sur le soutien logistique et la préparation opérationnelle.

Pour ménager un outil qui attend ses limites, toutes les unités disponibles sur le front occidental ne sont pas en ligne, certaines restant en réserve pour se tenir prêt à des opérations sur une zone différente par exemple en Méditerranée, dans les Balkans ou encore en Extrême-Orient.

Dans la partie qui va suivre je vais d’abord lister les unités qui vont participer aux premiers combats de l’opération ECLIPSE (c’est à dire les opérations préparatoires CREPUSCULE et MAGELLAN) puis celles qui sont si l’on peut dire en réserve.

Chasse et Chasse de Nuit

Quatre escadres de chasse sont déployées en couverture, soutien et appui des troupes au sol, les autres sont en réserve.

-2ème Escadre de Chasse «Corse» : GC I/2 «Balagne» GC II/2 «Monte Cito» GC III/2 «Cap Corse» volant sur Arsenal VG-52 Phenix GC IV/2 «Alta Rocca» sur Farman F.275 Frelon.

-3ème Escadre de Chasse «Lorraine» : GC I/3 «Nancy» GC II/3 «Luneville» GC III/3 «Metz» volant sur Arsenal VG-52 Phenix GC IV/3 «Epinal» volant sur Farman F.275 Frelon

-7ème Escadre de Chasse «Provence» : GC I/7 «Luberon» GC II/7 «Camargue» et GC III/7 «Comtat» volant sur Arsenal VG-52 Phenix. Le GC IV/7 «Queyras» vole lui sur Bréguet Br700bis.

-9ème Escadre de Chasse : «Berry» : GC I/9 «Bourges» GC II/9 «Chateauroux» GC III/9 «Vierzon» volant sur Arsenal VG-52 Phenix alors que le GC IV/9 «Sologne» vole sur Farman F.275 Frelon

-19ème Escadre de Chasse «Alsace» : GC I/19 «Strasbourg» GC II/19 «Mulhouse» GC III/19 «Colmar» vole sur des Arsenal VG-52 Phenix alors que le GC IV/19 «Haguenau» vole sur Bréguet Br700bis.

-21ème Escadre de Chasse/1ère Escadre de Chasse Polonaise : GC I/21 «Varsovie» GC II/21 «Szcezin» GC III/21 «Wilno» et GC IV/21 «Lublin» volant sur Supermarine Spitfire Mk IX (en attendant des Arsenal VG-52 Phenix)

-25ème Escadre de Chasse de Nuit «Bourgogne» : GC I/25 «Dijon» GC II/25 «Beaune» et GC III/25 «Autun» volant sur Hanriot NC-600bis

-26ème Escadre de Chasse de Nuit «Hainaut» : GC I/26 «Valenciennes» GC II/26 «Maubeuge» et GC III/26 «Condé» volant sur Hanriot NC-600bis

Attaque et Bombardement

-35ème Escadre de Bombardement d’Assaut (35ème EBA) : GBA I/35 GBA II/35 et GBA III/35 tous volant désormais sur Bréguet Br697.

-40ème Escadre de Bombardement en Piqué (40ème EBp) : GB I/40 GB II/40 et GB III/40 volant sur Loire-Nieuport LN-435 pour les deux premiers, sur Arsenal VG-52 Phenix pour le troisième qui devient donc une unité de chasse-bombardement. Les deux autres doivent suivre d’ici l’été 1953 si le tempo des opérations et le rythme des fabrications le permet bien entendu.

-32ème Escadre de Bombardement Léger (32ème EBLg) : GB I/32 GB II/32 et GB III/32 : Bloch Guyenne (North American B-25 Mitchell)

-62ème Escadre de Bombardement Léger (62ème EBLg) : GB I/62 GB II/62 et GB III/63 volant sur Loire-Nieuport Voltigeur (Martin B-26 Marauder)

-37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) : GB I/37 «Poméranie» GB II/37 «Silésie» et GB III/37 «Grande Pologne» volant sur Douglas A-20 Havoc

-21ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) : GB I/21 GB II/21 et GB III/21 volant sur Amiot 371 Berry

-38ème Escadre de Bombardement Médian (38ème EBM) : GB I/38 GB II/38 et GB III/38 volant sur Lioré et Olivier Léo 458bis et ter

-47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) : GB I/47 GB II/47 et GB III/47 volant sur Amiot 371 Berry

NdA les 15ème et 17ème Escadre de Bombardement Lourd restent sous contrôle direct de l’Etat-Major de l’Armée de l’Air mais détachent parfois des moyens au profit du GAF-R.

Reconnaisance Observation et Transport

En ce qui concerne la reconnaissance, la coopération, l’observation et le transport, les unités suivantes sont engagées au profit du Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) :

-14ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (14ème ERS) : Les trois groupes volent désormais sur Amiot 372, les Bloch MB-178 encore en état sont conservés en réserve au cas ou…. .

-33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) : GR I/33 : Bloch MB-176bis GR II/33 toujours en sommeil GR III/33 Bloch MB-176bis GR IV/33 : Bloch MB-176bis

-39ème Escadre de Reconnaissance Tactique (39ème ERT) : GR I/39 : toujours en sommeil GR II/39 : Bloch MB-176bis GR III/39 : Bloch MB-176bis GR IV/39 : Bloch MB-176bis

-19ème Escadre de Reconnaissance Tactique (19ème ERT) :

-GR I/19, IV/19 et VII/19 : Bloch MB-176bis

-GR II/19 V/19 et VIII/19 : Dewoitine D-720

-GR III/19 VI/19 et IX/19 : ANF-Les Mureaux ANF-123 Criquet

-47ème Escadre de Reconnaissance Tactique (47ème ERT)

-GR I/47 IV/47 et VII/47 : Bloch MB-176bis

-GR II/47 V/47 et VIII/47 : Dewoitine D-720

-GR III/47 VI/47 et IX/47 : ANF-Les Mureaux ANF-123bis Criquet II

-GR Cracovie et GR Poznan volant sur Bloch MB-176

-1ère Escadre de Transport Militaire (1ère ETM)

-GTM I/1 : 36 Douglas DC-3 Transporteur

-GTM II/1 : 36 Bloch MB-165bis

-GTM III/1 : 18 Bloch MB-161 et 18 Dewoitine D-720F de transport

-GTM IV/1 : 36 Douglas DC-3 Transporteur

-Escadre Spéciale de Transport (EST)

Créée en mars 1952 pour assurer le transport de personnalités mais aussi pour soutenir des opérations clandestines.

-GTM I/3 : 8 Bloch MB-164 et 8 Dewoitine D-720F

-GTM II/3 : 24 Dewoitine D-720F

-GTM III/3 : 24 ANF-Les Mureaux ANF-123bis Criquet II

British Tactical Air Force (BTAF)

Sous ce nouveau c’est tout simplement l’ancienne Advanced Air Strike Force (AASF) qui assure l’appui des troupes britanniques. Tout comme les forces françaises, une partie des unités sont mises en réserve (voir ci-après). Pour l’opération ECLIPSE et surtout la phase préliminaire, la BTAF comprend les unités suivantes :

-9th Medium Bomber Wing (9th MBW) :

squadron 9, 57,99 et 215 tous équipés de Bristol Beaumont

-9th Tactical Air Wing (9th TAW) :

squadron 35 (Hawker Fury II), squadron 88 (De Havilland Mosquito), squadron 40 (Hawker Fury II) et squadron 616 (Bristol Beaufighter)

-18th Fighter Wing (18th FW) :

squadron 146 (Supermarine Spitfire Mk XIV), squadron 213 (Supermarine Spitfire Mk XIV), squadron 79 (Hawker Fury II), squadron 41 (Hawker Fury II), squadron 602 (Hawker Fury II)

-Unités hors rang :

squadron 59 (Bristol Buccaneer), squadron 25 (De Havilland Mosquito) et squadron 2 (Westland Lysander)

-1st Tactical Transport Wing (1st TTW) :

squadron 254 (Vickers Valetta) squadron 255 (Douglas DC-3), squadron 256 (Avro York)

Canadian Air Force in Europe (CAFE)

Sous ce nom figure l’ancien Canadian Air Component in France (CACF), ce changement s’expliquant par le fait que tout simplement les canucks ne combattent pas plus dans le ciel de France mais dans le ciel de ce qui n’est pas encore le Benelux.

-5th Canadian Fighter Wing (5th CFW) :

squadron 32 34 et 36 volant désormais sur Hawker Fury II, squadron 38 volant désormais sur De Havilland Hornet

-7th Canadian Fighter Wing (7th CFW) :

squadron 48 et 50 (Hawker Typhoon) squadron 52 et 95 (Hawker Tempest)

-4th Canadian Bomber Wing (4th CBW) :

squadron 51 53 et 55 volant désormais sur Amiot 371 Berry

-3rd Canadian Reconnaissance Wing (3rd CRW) :

squadron 57 et 59 volant sur De Havilland Mosquito squadron 61 volant sur Dewoitine D-720C

-2nd Canadian Transport Wing (2nd CTW) :

squadron 63 et 65 volant sur Douglas C-47 Skytrain squadron 67 volant sur Douglas C-54 Skymaster

9th Air Force

Cette 9ème Force Aérienne à pris du muscle depuis les combats précédents. Des unités nouvelles arrivent et des unités issues de la 8th Air Force sont également détachées pour de courtes durées, la 8ème Force Aérienne ayant pour mission principale des bombardements stratégiques sur l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et d’autres territoires occupés par la soldatesque nazie.

Néanmoins en dépit de l’augmentation du nombre d’unités toutes ne sont pas en ligne essentiellement pour des questions de logistique.

Pour l’opération ECLIPSE et surtout pour les opérations préparatoires, la 9th Air Force affiche le visage suivant :

-Un Etat-major

-71st Fighter Wing :

365th 366th 368th 370th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk)

-84th Fighter Wing :

50th 404th 405th 406th Fighter Group (Bell P-39 Airacobra)

-66th Fighter Wing :

364th 4th 56th 355th Fighter Group (North American P-51 Mustang) Détaché de la 8th Air Force

-101th Fighter Wing :

354th 358th 362th 373th Fighter Group (Northrop P-61 Black Widow)

-1st Combat Bombardement Wing (1st CBW) :

91st 381st 398th Combat Bombardement Group (Boeing B-17 Flying Fortress) Détaché de la 8th Air Force

-14th Combat Bombardement Wing :

44th 392th 491th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell)

-95th Combat Bombardement Wing :

458th 466th 467th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder)

-98th Combat Attack Wing :

322nd 323rd 349th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) appareils

-99th Combat Attack Wing :

344th 391st 394th Attack Group (Douglas A-26 Invader)

439th Troop Carrier Group (Curtiss C-46 Commando) détaché du 50th Transport Carrier Wing

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En ce qui concerne les unités en réserve on trouve toujours la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT) dont l’utilité est plus que discutable alors que la Luftwaffe peine déjà à empêcher les alliés à pénétrer sur le Vaterland alors menacer les villes et les usines du territoire ennemi….. .

On aurait pu imaginer une suppression complète comme les ERC mais c’était politiquement impossible. Finalement décision est prise de conserver quelques batteries autour de Paris et de protéger les principales villes frontalières que sont Dunkerque, Lille, Metz, Nancy, Strasbourg et Sedan sans oublier les villes qui par leur position pourraient être menacés par les italiens, les espagnols n’étant plus considérés comme une menace même potentielle.

C’est ainsi que seules les batteries de Marseille, Nice et Port Vendres sont maintenues loin du front.

L’Armée Belge Libre étant en réserve, les unités aériennes belges et néerlandaises le sont aussi même si leur remontée en première ligne est iminente.

Pour ce qui est des unités de chasse, les escadres suivantes sont en réserve :

-4ème Escadre de Chasse «Normandie» : GC I/4 «Le Havre» GC II/4 «Caen» GC III/4 «Rouen» volant sur Bloch MB-159 GC IV/4 «Cherbourg» volant désormais sur Farman F.275 Frelon

-5ème Escadre de Chasse «Champagne» : GC I/5 «Reims» GC II/5 «Troyes» GC III/5 «Sens» volant sur Arsenal VG-52 Phenix GC IV/4 «St Dizier» volant sur Farman F.275 Frelon.

-15ème Escadre de Chasse «Gascogne» : GC I/15 «Quercy» GC II/15 «Armagnac» GC III/15 «Medoc» volant sur Arsenal VG-40 GC IV/15 «Bearn» volant sur Bréguet Br700C2 en attendant l’arrivée de Bréguet Br700bis ou ter.

-18ème Escadre de Chasse «Alpes» : GC I/18 «Dauphinois» GC II/18 «Queyras» GC III/18 «Verdon» volant sur Bloch MB-159 GC IV/18 «Briançonnais» volant sur Bréguet Br700bis

-22ème Escadre de Chasse/1ère Escadre de Chasse Tchécoslovaque : GC I/22 «Cechy» GC II/22 «Rus» et GC III/22 «Karpathy» volant sur Supermarine Spitfire Mk IX

-24ème Escadre de Chasse de Nuit «Artois» : GC I/24 «Arras» GC II/24 «Lens» et GC III/24 «Bethune» volant sur Hanriot NC-600bis

-17th Fighter Wing (17th FW) (RAF) : squadron 1 (Supermarine Spitfire Mk XIV), squadron 23 (De Havilland Hornet), squadron 67 (Supermarine Spitfire Mk XIV) squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk XII)

-6th Canadian Fighter Wing (6th CFW) : squadron 40 42 et 44 volant sur Hawker Fury II, squadron 46 volant sur De Havilland Hornet.

-70th Fighter Wing : 48th 367th 371th 474th Fighter Group (Republic P-47 Thunderbolt) 384 appareils

En ce qui concerne les unités d’assaut, d’attaque et de bombardement, les escadres suivantes sont en réserve :

-51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) : GBA I/51 GBA II/51 et GBA III/51 volant tous sur Bréguet Br697.

-42ème Escadre de Bombardement en Piqué (42ème EBp) : GB I/42 II/42 et III/42 volant sur Loire-Nieuport LN-435. Cette mise en réserve de cette escadre doit permettre la transformation de l’escadre en unité de chasse-bombardement avec non pas des Arsenal VG-52 Phenix mais des Bloch MB-159 parmi les derniers appareils produits. L’unité doit être opérationnelle d’ici l’été ou l’automne

-31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) : GB I/31 GB II/31 et GB III/31 volant sur Lioré et Olivier Léo 458bis et ter

-34ème Escadre de Bombardement Médian (34ème EBM) : GB I/34 GB II/34 et GB III/34 volant sur Amiot 371 Berry

-50ème Escadre de Bombardement Médian (50ème EBM)/1ère Escadre de Bombardement Tchécoslovaque : -GB I/50 «Praha» (Prague), GB II/50 «Bracislava» et GB III/50 «Liberec»

-11th Medium Bomber Wing (11th MBW) (RAF) : squadron 115 148 et 149 tous équipés de Bristol Beaumont

-2nd Canadian Bomber Wing (2nd CBW) : squadron 45 47 et 49 volant désormais sur Amiot 371 Berry

-2nd Combat Bombardement Wing (2nd CBW) (Etats-Unis) : 389th 445th 453th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell)

-20th Combat Bombardement Wing : 93th 446th 448th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder)

-97th Combat Attack Wing : 397th 409th 410th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt)

-35ème Escadre de Reconnaissance Tactique (35ème ERT) : GR I/35 : Bloch MB-176 GR II/35 : Bloch MB-176bis GR III/35 : Bloch MB-176 GR IV/35 : toujours en sommeil

-55ème Escadre de Reconnaissance Tactique (55ème ERT) : GR I/55 : Bloch MB-176bis GR II/55 : Bloch MB-176 GR III/55 : Bloch MB-176bis et GR IV/55 : Bloch MB-176bis

-GR I/51 et GR II/51 : Bloch MB-176 (tchécoslovaques)

-2ème Escadre de Transport Militaire (2ème ETM)

-GTM I/2 : 36 Douglas DC-3 Transporteur

-GTM II/2 : 18 SO-30P, 18 Douglas DC-3 Transporteur

-GTM III/2 : 36 Bloch MB-165bis

-GTM IV/2 : 36 SO-30P

-3rd Tactical Transport Wing (3rd TTW) : squadron 257 (Vickers Valetta), squadron 258 (Handley-Page Hasting) et squadron 259 (Vickers VC-1)

Le Conflit (137) Europe Occidentale (102)

Phase 3 : opération ARCHANGE (7 décembre 1951) : enfin la percée ?

Quelles opérations aéroportées pour la reconquête ?

Si l’opération ARCHANGE est la première opération aéroportée majeure en Europe, elle aurait pu être précédée d’autres puisque plusieurs projets ont été étudiés dans le cadre d’une manœuvre d’ensemble. Rendons à César ce qui est à César ce sont les français qui ont réalisé la première opération aéroportée alliée en sautant près de Dijon pour couvrir le repli du GA n°2.

Rappelons rapidement que l’Option A ne prévoyait pas d’opération aéroportée stricto sensu mais que la volonté de foncer le plus vite possible en se moquant de la sureté des flancs rendrait possible le déclenchement de sauts tactiques pour déstabiliser, fragmenter le dispositif allemand et favoriser la percée ultérieure.

Même chose pour l’option B qui prévoyait un double percée et un encerclement sur la Somme (NdA tiens tiens) des troupes allemandes. Nul doute qu’un tapis de troupes aéroportées sur cette rivière symbolisant la violence de la guerre aurait pu faciliter une telle opération surtout pour déborder la ligne fortifiée WOLFGANG.

Seule l’option C prévoyait une véritable opération aéroportée au nord de Paris. Il s’agissait de «sauter» la ligne fortifiée ALARIC (voir pour les plus gourmands la ligne ATTILA), de dégager Paris pour éviter une sorte d’«opération kamikaze» contre la capitale pour déstabiliser les alliés.

Comme nous le savons c’est l’option D qui à été retenue, option qui ne prévoit pas d’opération aéroportée majeure, laissant les paras français, britanniques et américains l’arme au pied au grand dam de ces derniers même si il est évident que ce n’était que partie remise….. .

Après la stabilisation du front sur la Somme les alliés sont bien décidé à forcer le destin en allant beaucoup plus vite. La question est de savoir comment et ça c’est tout sauf évident, six mois de durs combats avec une supériorité numérique, tout cela avait rendu les alliés prudents peut être trop.

L’audace est à l’ordre du jour voilà pourquoi au PC ATLANTIDE II cela phosphore sévère parmi les «grosses têtes» de l’état-major. Plusieurs options pour faire sauter le verrou sont envisagées :

-Un débarquement amphibie au nord de la Somme, une tête de pont solide, inexpugnable d’où partiraient des unités motomécaniques en direction du Rhin pendant que le reste du front maintiendrait les troupes allemandes sous pression en les grignotant.

-Une percée sur plusieurs zones du front avant l’introduction d’unités motomécaniques _probablement françaises_ pour que les pinces se referment le plus à l’est possible pour encercler le gros des forces armées allemandes. Ironie de l’histoire c’est un modus operandi très allemand.

-Une opération aéroportée majeure impliquant plusieurs divisions parachutistes pour créer une sorte de tapis sur lequel passeraient des unités motomécaniques puis des unités d’infanterie.

C’est ce dernier scénario qui va être choisit pour enfin engager la 1ère Armée Aéroportée Alliée y compris la 11ème DP qui avait été engagé avec le succès mitigé que l’ont sait.

En réalité seules la 11ème DP, les 82nd et 101st Airborne Division vont être engagées au grand dam des britanniques qui ne vont pas participer à la fête.

Le plan est simple : un largage à 20km au nord de la ligne WOLFGANG, la création de corridors au profit des unités motomécaniques alliées (françaises, britanniques et canadiennes) qui vont être chargées de tronçonner le dispositif allemand sans se préoccuper des flancs, laissant aux unités de ligne le soin de tout nettoyer.

L’objectif est de border non pas la ligne GOTHIC mais la ligne WAGNER qui suit la frontière belge avant de se connecter au Westwall (la ligne Siegfried) en revanche la percée n’est pas envisagée probablement pour éviter la déception d’objectifs trop grand non remplis. En revanche si une opportunité se présente…… .

Archange est déclenchée !

Le 3 décembre 1951 l’aviation alliée lance une série de raids aériens pour bloquer l’arrivée potentielle de renforts.

Les bombardiers, bombardiers en piqué et chasseurs-bombardiers qu’ils soient français, canadiens, belges, néerlandais, britanniques et américains se lancent dans une série de bombardements. Ils s’occupent principalement du front et de ses arrières immédiats.

Les bombardiers bimoteurs et quelques bombardiers quadrimoteurs mènent des opérations sur des cibles de grande taille avec notamment la pratique du carpet bombing dont l’efficacité est largement surestimée par les état-major.

Comme le dira un troupier anonyme «le carpet bombing est plus dangereux pour nous que pour l’ennemi. Faut dire que nos aviateurs et la précision ça fait deux». Les principaux intéressés apprécieront…… .

Les chasseurs-bombardiers eux même plutôt des opérations à la bombe légère et à la roquette. Ils visent des convois automobiles plus ou moins camouflés, des positions d’artillerie, des postes de commandement, des bunkers….. .

Les frappes aériennes sont particulièrement efficaces. Il faut dire que les officiers d’état-major ont bien calculé leur coup, ont tiré les leçons des opérations précédentes. De plus les aviateurs ont bénéficié de l’aide d’éclaireurs avancés voir d’éléments infiltrés derrière les lignes ennemies.

Après deux jours d’intenses opérations (3-4 décembre 1951), les alliés ont clairement pris le dessus et les allemands ne sont guère en mesure de s’opposer à une opération aéroportée d’envergure.

Il faut dire que tous les moyens de transport alliés vont être engagés qu’ils soient français, britanniques, américains ou même canadiens et belges. Toutes les autres opérations de transport sont d’ailleurs mis en sommeil comme les convois transatlantiques avaient été stoppés pour l’opération AVALANCHE.

L’opération aéroportée est d’abord prévue le 5 décembre 1951 à l’aube mais le mauvais temps va clouer les appareils de transport et de combat sur leurs aérodromes.

Pour éviter que les allemands ne relèvent trop la tête l’artillerie lourde alliée est chargée de maintenir les allemands sous pression.

L’opération est reportée de 24 puis de 48h. Elle est finalement déclenchée le 7 décembre 1951 à l’aube. Le largage est nocturne mais se passe dans l’ensemble plutôt bien. Dans la nuit des éclaireurs ont été largués pour installer des balises de guidage.

La première vague est larguée sur les coups de 04.45. La zone de largage ou Drop Zone est située à 20km au nord de la ligne WOLFGANG. Il y à une relative dispersion mais les allemands assommés ne sont pas en mesure de mener une contre-attaque décidée.

Pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les différentes divisions sont engagées dans cette première vague, les français sautent en premier suivis des américains.

Selon la légende pour définir l’ordre de largage des différents régiments français, on organisa des combats de boxe anglaise entre les meilleurs puncheurs de chaque régiment. Voilà pourquoi le 3ème RCP va être largué en premier suivit du 4ème RCP, le 1er RCP fermant la marche.

Côté américain, la 82nd Airborne comprend quatre régiments d’infanterie, trois régiments parachutistes (504ème, 505ème et 507ème RIP) et un régiment d’infanterie aérotransporté par planeur (325ème) alors que la 101st Airborne comprend trois régiments d’infanterie aéroportée (501ème, 502ème et 506ème) et un régiment d’infanterie aérotransporté (327ème).

La deuxième vague est larguée à 07.30 alors que le jour commence à pointer le bout de son nez. Il est plus difficile que le premier mais la résistance allemande cesse rapidement.

La troisième vague est larguée à 11.30 avec notamment les armes lourdes. Des planeurs sont chargés de déposer les pièces d’artillerie du 8ème RAP et les chars légers M-24 Chaffee utilisés par les parachutistes français. Bien entendu des planeurs américains font pareil pour déposer des obusiers de 105mm légers et des M-24 Chaffee.

Ce saut aéroporté est considéré comme un modèle du genre : concentration des largages, faible dispersion, faible résistance au sol. «On n’à pas fait mieux jusqu’à l’apparition de l’hélicoptère» dira un officier planificateur.

Le haut-commandement allié ne perd pas de temps. Dès le lendemain 8 décembre, l’artillerie des corps d’armée en ligne ouvre un feu nourri et ciblé. Je vais peut être me répéter mais le temps des barrages interminables comme trente ans plus tôt est révolu. On frappe fort mais c’est bref, brutal et surtout ciblé. «Plutôt qu’anéantir on préférer démanteler, démantibuler» dira un officier d’artillerie anonyme. En dépit des précautions, les parachutistes alliés sont touchés par des «tirs amis».

Les unités en ligne passent à l’assaut mais leur rôle s’arrête à obtenir la percée pour permettre l’introduction des unités motomécaniques. Selon nombre d’historiens contemporains, l’opération ARCHANGE est la seule opération militaire alliée que l’on peut comparer à l’art opératif tel qu’il à été théorisé par les soviétiques.

L’ensemble du front est concerné y compris les unités alliées situées loin de la zone où les divisions aéroportées alliées ont été larguées. Comme toujours il s’agit de maintenir les allemands sous pression.

Sur l’ensemble du secteur couvert par le GA n°1 plusieurs percées sont obtenues, percées dans lesquelles le corps blindé canadien, le corps blindé britannique, les 1er et 2ème CCB vont s’engouffrer sur les arrières de l’ennemi qui est sérieusement bousculé. Les Landser vont cependant parvenir cahin caha à se replier sur la ligne WAGNER.

Une fois l’exploitation acquise, les troupes aéroportées vont être progressivement relevées par les unités en ligne avant de revenir sur leurs bases arrières pour préparer de nouvelles opérations majeures. On parle déjà d’un saut sur le Rhin voir carrément sur Berlin !

Ca c’est pour les grandes lignes. En détail cela va donner les combats suivants qui vont aboutir à la libération de la totalité du territoire français ou peu s’en faut !

Les canadiens tirent les premiers. Longeant les côtes de la Manche, les canucks traversent la Somme et libèrent enfin Abbeville le 10 décembre 1951, une ville détruite à 75%.

L’Armée Canadienne en France (ACF) engage très vite son corps blindé qui perce très vite vers le nord.

Les ordres sont clairs : foncer vers le nord tout droit sans se poser de question et ainsi couper les allemands de la Manche même si les historiens se demandent si cela avait un intérêt de priver les allemands d’un accès à la mer. Ce serait faire peu de cas de l’inconfort que connait tout soldat d’être attaqué sur son flanc.

Les allemands résistent pied à pied, certaines unités se faisant tuer sur place, d’autres résistant de manière plus «intelligente» en optant pour une défense élastique.

Es-ce à dire que les différents ports du nord vont tomber sans coup férir ? Hélas pour les alliés non et les allemands vont tenter de faire des ports de Boulogne sur Mer, de Calais et de Dunkerque des festung, des forteresses sur lesquelles les alliés vont buter. En réalité les canadiens vont se contenter de surveiller ses forteresses, de les noyer dans un torrent de feu au cas où elles se montreraient plus remuantes que prévues.

Finalement Boulogne sur Mer va se rendre le 21 décembre 1951, Calais le 4 janvier 1952 et Dunkerque le 12 janvier 1952.

Sur le flanc est des canadiens, on trouve l’Armée Belge Libre (ABL) qui va enfin être engagée après avoir passé des mois en réserve. Autant dire que les belgo-néerlandais sont particulièrement motivés d’autant qu’ils s’approchent de leurs pays d’origine.

En absence de corps blindés néerlando-belge, les trois corps d’armée de l’ABL doivent percer et ouvrir le chemin à un corps motomécanique français en l’occurrence le 1er CCB. Celui parvient à percer loin dans le dispositif ennemi mais plus il s’enfonce et plus il rencontre une résistance acharnée des allemands qui cherchent à se replier sur la ligne WAGNER.

A l’est des belges, on trouve la 2nd Army (UK) qui engage ses trois corps d’armée d’infanterie pour relever progressivement les unités parachutistes qui peuvent se replier vers l’arrière pour être régénérés et préparés à une nouvelle opération.

Ces trois corps vont ouvrir des brèches dans le dispositif allemand pour permettre l’introduction du 1st British Armoured Corps qui va encercler de nombreuses unités allemandes en faisant sa fonction le 15 décembre 1951 avec le 1er CCB.

Les grandes villes du nord sont libérées les unes après les autres : Lens tombe le 12 décembre, Valenciennes le 13 décembre, Lille le 15 décembre.

La 3ème Armée Française n’est pas directement concernée par l’opération ARCHANGE car les troupes aéroportées ont été larguées dans les zones de responsabilité canadiennes, belges et britanniques. Elle maintient les troupes allemandes sous pressions par de vigoureuses attaques pour empêcher tout transfert de troupes d’un secteur à l’autre.

Les allemands sous pression doivent se replier permettant à cette armée de libérer à la fin du mois de décembre les villes de Charleville-Mézières et de Sedan respectivement les 23 et 24 décembre 1951.

Les américains jouent le même rôle que la 3ème Armée Française en fixant les allemands et en profitant du repli allemand pour libérer les grandes villes du nord-est et de l’est.

Longwy tombe le 17 décembre 1951, Verdun le 21 décembre 1951, Thionville le 25 décembre et Metz le 27 décembre 1951.

Les deux armées américaines sont en compétition pour libérer le maximum de villes. Bien que novice la 7ème Armée se montre à la hauteur de la 3ème Armée plus expérimentée.

Couvrant le flanc oriental du dispositif américain, on trouve la 6ème Armée Française puis la 2ème Armée Française, ces deux armées vont d’abord maintenir les allemands sous pression avant de passer à l’assaut pour notamment libérer les grandes villes de l’est de la France, libérer les derniers arpents du territoire national.

Nancy tombe le 28 décembre 1951, Epinal le 30 décembre 1951, Belfort le 2 janvier 1952, Mulhouse le 3 janvier 1952, Colmar le 4 janvier 1952 et Strasbourg le 6 janvier 1952.

Pour la France, la guerre se termine pour ainsi dire le 7 janvier 1952 quand les derniers arpents du territoire national sont libérés. En réalité il faudra encore quelques jours de plus pour que le territoire française soit totalement sécurisé.

C’est le début d’une période tendue avec le déminage du territoire, les débuts de la reconstruction et la nécessité de maintenir l’ordre dans des territoires ou de pseudos-résistants veulent se venger de personnes accusées d’avoir collaboré avec l’ennemi.

Bilan d’une opération majeure (qui en appelera d’autres)

Quel bilan peut-on faire de l’opération ARCHANGE ? Il est plutôt positif car la percée à été obtenue et le territoire français entièrement libéré puisque les allemands se sont repliés sur le frontière belge, sur le Westwall et le Rhin.

En revanche encore une fois les alliés n’ont pu obtenir la «percée décisive» et ebranler suffisamment les allemands pour les empêcher de se rétablir sur un front cohérent et continu.

Les raisons sont encore et toujours la «friction» chère à Clausewitz et selon certains un manque de mordant de certaines unités mais aussi un manque de chance et un manque d’informations.

Les interrogatoires d’officiers allemands menés après guerre réveleront aux alliés qu’ils sont passés à un cheveu d’une victoire bien plus rapide et bien plus brillante.

En effet à plusieurs reprises il y eut une véritable panique au sein de l’état-major de l’Heeresgruppe Frankreich qui ne savait plus où axer son effort défensif.

Avec une morgue intacte, un colonel allemand dira à un capitaine français l’interrogeant «Si vous aviez été plus durs vous auriez été meilleurs» et le capitaine Villemoret de répondre «Dites moi her oberst qui à gagné la guerre vous ou nous ?».

Sur le plan tactique les alliés ont amélioré la coordination air-sol et surtout la tactique opérative chère aux soviétiques.

Sur le plan stratégique, les alliés se fixent comme prochains objectifs de libérer le Benelux d’ici la fin 1952 puis de basculer en Allemagne le plus vite possible pour aller jusqu’au cœur du Vaterland et ainsi éviter une troisième guerre mondiale.

Et côté allemand ? Face à la puissance de l’opération ARCHANGE les allemands ne peuvent qu’échanger de l’espace contre du temps. Ils mènent une politique de terre brulée, détruisant tout ce qu’ils ne pouvaient pas emporter.

Une partie des habitants est déportée, d’autres s’enfuient, certains sont massacrés après s’être rebellés. Des villages détruits ont ainsi été laissés en l’état comme souvenir des crimes allemands, crimes qui furent vengés avant et après guerre et pas toujours en passant par la case tribunal si vous voyez ce que je veux dire….. .

Sur le plan militaire, les divisions allemandes se replient sur la ligne WAGNER. Cette dernière est longtemps resté assez lâche, assez légère mais avec la destruction des lignes la précédant, la ligne W fût renforcée avec des obstacles, des positions supplémentaires, le déploiement de troupes pour couvrir le repli des unités présentes sur WOLFGANG et GOTHIC.

La question est de savoir si il faut défendre le Benelux ou se replier sur le Vaterland. Les deux écoles ont leurs arguments mais comme souvent le haut-commandement allemand décide de ne pas choisir.

En clair la décision est prise de défendre fermement mais pas trop sur la ligne WAGNER (en clair éviter de se consommer sur la frontière franco-belge) mais d’envisager déjà d’abandonner les conquêtes du printemps et de l’été 1949 pour défendre l’Allemagne et le Reich censé durer 1000 ans même si en cette fin 1951 c’est plutôt mal parti

Le Conflit (131) Europe de l’Ouest (96)

FORCES AERIENNES ALLIEES SITUATION————————- FORCES AERIENNES ALLIEES SITUATION

Les forces aériennes ont joué un rôle clé dans l’avancée alliée. Ils se sont heurtés aux allemands qui certes avaient basculé une bonne partie de leurs moyens sur le front est mais qui possédaient encore de sérieux moyens pour faire face aux chasseurs, aux bombardiers et aux avions de reconnaissance alliés.

Il y à naturellement eu des pertes mais pas si sérieuses que cela. Il à fallu les remplacer par de nouveaux pilotes qu’ils soient novices ou venant d’autres unités (par exemple pour la chasse des ERC voir des pilotes de bombardiers qui voulaient connaître de nouvelles choses).

En ce qui concerne les appareils, les appareils anciens ou en voie d’obsolescence vont être progressivement remplacés. Des unités en sommeil réactivées.

Un nouveau type d’opération va également être mené sous la forme de sauts aéroportés tactiques menés notamment par la 11ème DP, véritable répétition avant l’opération ARCHANGE.

Au moment de la phase d’exploitation quelle est la situation globale de l’Armée de l’Air mais aussi des unités alliées. C’est ce que nous allons voir maintenant.

-Etat-Major Général de l’Armée de l’Air :

Il est implanté près de Tours dans un complexe souterrain appelé EOLE.

-Défense Antiaérienne du Territoire (DAT) :

Le dispositif n’évolue guère car le front est encore trop proche pour l’alléger. On trouve toujours la Brigade Antiaérienne de Paris, le Groupement Anti-Aérien de la Seine et le Groupement Anti-Aérien de Bourgogne.

En ce qui concerne les batteries indépendantes, celles-ci sont déplacées ou dissoutes. C’est ainsi que celles de Rennes, Nantes, Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux disparaissent. En revanche celles de Toulouse, de Pau, de Marseille, de Port-Vendres, de Nice et de Lyon sont toujours là car l’ennemi déclaré ou potentiel est jugé trop proche et trop puissant.

-Escadrilles Régionales de Chasse (ERC)

Tout comme la DAT, le dispositif des ERC évolue. Certaines ERC ont participé aux opérations liées à AVALANCHE. Alors que la phase d’exploitation va commencer, certaines ERC vont changer de terrain.

-ERC-500 (Tours) : douze Dewoitine D-551. Cette escadrille assure la protection des institutions gouvernementales mais aussi du poste de commandement EOLE.

-ERC-501 (Caen) : douze Arsenal VG-36 protection des institutions gouvernementales belges

-ERC-502 (Cherbourg) : jadis stationnée à Nantes avec douze Dewoitine D-551, elle rallie Cherbourg pour renforcer la protection de l’Arsenal suite à plusieurs incursions de bombardiers et d’avions de reconnaisance allemands.

-ERC-503 (Bourges) : avec ses douze Arsenal VG-39, elle assure la protection d’ATLANTIDE II, le poste de commandement, l’antre du «Général Tornade».

-ERC-504 (Marseille) : avec ses douze Dewoitine D-551 elle assure la protection du grand port méridionale contre les rares incursions venues de Corse, essentiellement des avions de reconnaisance.

-ERC-505 (Paris) : avec ses Douze Arsenal VG-36 (en passe d’être remplacés par des VG-40 plus modernes), elle assure la protection de Paris moins contre des opérations massives de la Luftwaffe que contre des raids isolés de bombardement et de reconnaisance.

-ERC-506 (Lyon) : avec ses douze Dewoitine D-551, il assure la protection de la capitale des Gaules, pas si loin du front même après le début de l’opération AVALANCHE.

-ERC-507 : stationnée un temps à Tours, cette escadrille qui dispose de douze Arsenal VG-36 va retrouver la Région Parisienne pour protéger la capitale d’un éventuel retour offensif de la Luftwaffe. Elle va intercepter quelques avions de reconnaissance mais fort peu de bombardiers.

-ERC-508 : stationnée d’abord à Bordeaux, elle rallie le pays Basque pour remplacer avec ses douze Bloch MB-157 la 9ème Escadre de Chasse qui va se remonter vers le nord.

-ERC-509 : stationnée d’abord à Toulouse, elle va d’abord rallier Bordeaux avant de gagner Marseille pour renforcer l’action de l’ERC-504 avec ses douze Arsenal VG-39. Elle n’aura pas la partie facile, devant intercepter des avions allemands et surtout italiens stationnés sur l’île de Beauté.

ERC-510 (Clermont Ferrand) : douze Bloch MB-157

-Commandement des Forces et de Chasse et d’Appui (CFCA)

-2ème Escadre de Chasse «Corse» : GC I/2 «Balagne» GC II/2 «Monte Cito» GC III/2 «Cap Corse» volant toujours sur Arsenal VG-36 GC IV/2 «Alta Rocca» volant sur Farman F.275 Frelon.

Après deux semaines de combat, cette escadre est mise au repos et remplacée par la 7ème EC qui depuis le Contentin avait un peu été spectatrice des premiers combats d’Avalanche.

-4ème Escadre de Chasse «Normandie» : GC I/4 «Le Havre» GC II/4 «Caen» GC III/4 «Rouen» volant sur Bloch MB-159 GC IV/4 «Cherbourg» volant sur Lockheed Martin H-322 mais qui doit à terme passer soit sur Frelon soit sur Br700bis/ter.

-7ème Escadre de Chasse «Provence» : GC I/7 «Luberon» GC II/7 «Camargue» GC III/7 «Comtat» et GC IV/7 «Queyras», les trois premiers groupes volent sur Dewoitine D-551 et le quatrième sur Bréguet Br700C2 en attendant le Br700bis ou le Br700ter.

-8ème Escadre de Chasse «Flandre» : GC I/8 «Dunkerque» GC II/8 «Lille» GC III/8 «Cassel» volant sur Bloch MB-157 alors que le GC IV/8 «Gravelines» volait sur Lockheed H-322 Eclair.

Après deux semaines de combat, cette escadre est mise au repos et remplacée par la 18ème EC qui pour certains se la coulait douce sur les rives de la Loire.

-9ème Escadre de Chasse «Berry» : GC I/9 «Bourges» GC II/9 «Chateauroux» GC III/9 «Vierzon» et GC IV/9 «Sologne», le premier à troqué ses Bloch MB-157 contre des MB-159, les deux suivants volent toujours sur MB-157 alors que le quatrième groupe dispose des premiers Bréguet Br700bis.

Cette escadre qui montait la garde dans le Sud-Ouest est remontée vers le nord et va relever la 14ème Escadre de Chasse qui est elle aussi mise au repos.

-14ème Escadre de Chasse «Auvergne» : GC I/14 «Aubrac» GC II/14 «Bourdonnais» GC III/14 «Cantal» et GC IV/14 «Allier».

Cette escadre est mise au repos ce qui permet d’unifier son équipement, les trois groupes de monomoteurs volant désormais sur VG-40bis alors que le groupe multimoteur est passé sur Bréguet Br700bis.

-15ème Escadre de Chasse «Gascogne» : GC I/15 «Quercy» GC II/15 «Armagnac» GC III/15 «Medoc» et GC IV/15 «Béarn».

Mise au repos et remplacée par la 19ème EC, la 15ème EC voit son équipement se modifier avec des VG-40bis en remplacement des VG-36 et VG-39 tandis que les Br700C2 sont remplacés par Farman F.275 Frelon.

-16ème Escadre de Chasse «Poitou» : GC I/16 «Saintongeais» GC II/16 «Angoumois» GC III/16 «Cognaçais» volant sur Arsenal VG-39 et GC IV/16 «Aunis» volant sur Bréguet Br700bis

-17ème Escadre de Chasse «Occitanie» : GC I/17 «Ariège» GC II/17 «Comminges» GC III/17 «Bigorre» volant sur Bloch MB-159 alors que le GC IV/17 «Lavedan» volant sur Bréguet Br700C2 en attendant l’arrivée des Br700bis.

-18ème Escadre de Chasse «Alpes» : GC I/18 «Dauphinois» GC II/18 «Queyras» GC III/18 «Verdon» volant sur Bloch MB-159 alors que le GC IV/18 «Briançonnais» volait sur Bréguet Br700bis

-19ème Escadre de Chasse «Alsace» : GC I/19 «Strasbourg» GC II/19 «Mulhouse» GC III/19 «Colmar» volant sur Dewoitine D-551 GC IV/19 «Haguenau» volant sur Bréguet Br700bis

-24ème Escadre de Chasse de Nuit (24ème ECN) «Artois» : GC I/24 «Arras» GC II/24 «Lens» et GC III/24 «Bethune» tous volant sur Hanriot NC-600bis

-25ème Escadre de Chasse de Nuit (25ème ECN) «Bourgogne» : GC I/25 «Dijon» GC II/25 «Beaune» et GC III/25 «Autun» tous volant sur Hanriot NC-600bis

-26ème Escadre de Chasse de Nuit (26ème ECN) «Hainaut» : GC I/26 «Valenciennes» GC II/26 «Maubeuge» et GC III/26 «Condé» volant sur Hanriot NC-600bis. Cette escadre est redéployée à l’été 1951 pour couvrir les Alpes suite à plusieurs incursions italiennes.

-Commandement Supérieur d’Appui Tactique (CSAT)

Toutes les EBA ont été engagées. Comme il n’y à aucune EBA en réserve, elles restent en ligne, reçoivent de nouveaux appareils pour remplacer les avions perdus, sont transformées sur de nouveaux modèles d’appareils si besoin.

Si tous les groupes sont là, ils ne sont pas tous à 100% en terme de matériel et d’équipement.

-35ème Escadre de Bombardement d’Assaut (35ème EBA) : GBA I/35 (Bréguet Br697) GBA II/35 (Bréguet Br697) et GBA III/35 (Bréguet Br697 qui ont remplacé les Br695 engagés au début d’Avalanche)

-41ème Escadre de Bombardement d’Assaut (41ème EBA) : GBA I/41 II/41 et III/41 (Bréguet Br697)

-51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) : GBA I/51 GBA II/51 et GBA III/51 tous trois volant sur Bréguet Br697, le dernier groupe ayant ainsi remplacé ses Br695 ou du moins ceux qui ont échappé à la chasse et à la Flak allemande.

-40ème Escadre de Bombardement en Piqué (40ème EBp) : GB I/40 GB II/40 et GB III/40 tous volant désormais sur Loire-Nieuport LN-435.

-42ème Escadre de Bombardement en Piqué (42ème EBp) : GB I/42 GB II/42 et GB III/42 tous volant sur Loire-Nieuport LN-435. Il est d’ailleurs prévu à terme que les LN-435 soient remplacés par des chasseurs-bombardiers, l’Armée de l’Air tardivement ralliée au concept de bombardement en piqué (à la différence de l’Aviation Navale) ayant estimé que son apport était pour le moins limité.

-Commandement des Forces de Bombardement (CFB)

-32ème Escadre de Bombardement Léger (32ème EBLg) : GB I/32 (Bloch Guyenne) GB II/32 (Bloch Guyenne) et GB III/32 (Bloch Guyenne).

NdA rappelons que le Bloch Guyenne est plus connu sous le nom de North American B-25 Mitchell

-33ème Escadre de Bombardement Léger (33ème EBLg) : GB I/33 : en cours de transformation sur Loire-Nieuport Voltigeur plus connu sous le nom de Martin B-26 Maraudeur et donc provisoirement inactif GB II/33 : Douglas DB-7D GB III/33 : Douglas DB-7D

-62ème Escadre de Bombardement Léger (62ème EBLg) : GB I/62 GB II/62 et GB III/62 volant tous sur Loire-Nieuport Voltigeur

-11ème Escadre de Bombardement Médian (11ème EBM) : GB I/11 toujours inactif GB II/11 (Lioré et Olivier Léo 458bis) GB III/11 (Lioré et Olivier Léo 458bis)

-12ème Escadre de Bombardement Médian (12ème EBM) : GB I/12 GB II/12 et GB III/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 458

-21ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) : GB I/21 GB II/21 et GB III/21 volant sur Amiot 371 Berry

-31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) : GB I/31 et GB II/31 volant sur Lioré et Olivier Léo 458. En revanche le GB III/31 est toujours inactif.

-34ème Escadre de Bombardement Médian (34ème EBM) : GB I/34 GB II/34 et GB III/34 : Amiot 371 Berry

-38ème Escadre de Bombardement Médian (38ème EBM) : GB I/38 GB II/38 et GB III/38 volant sur Lioré et Olivier Léo 458bis

-47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) : GB I/47 Amiot 371 GB II/47 Amiot 371 GB III/47 : Amiot 371.

-L’unique GB I/49 volant sur Lioré et Olivier Léo 457 (bombardier pressurisé à haute altitude) à été dissous suite à de lourdes pertes. Le personnel à été dispersé dans les autres unités de bombardement.

-15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) : GB I/15 GB II/15 et GB III/15 volant sur Consolidated modèle 32F Géant en attendant l’arrivée du modèle 33F Géant II plus connu sous le nom de Consolidated B-32 Dominator

-17ème Escadre de Bombardement Lourd (17ème EBL) : GB I/17 GB II/17 et GB III/17 volant sur Bloch MB-162, appareil qui doit être remplacé par l’Amiot 374, version quadrimoteur de l’Amiot 371 ce qui lui vaut le surnom de Super Berry. Cette transformation est prévue à l’automne 1951, les MB-162 encore en état devant être transformés en avions de transport.

-Commandement de la Reconnaisance de l’Observation et de la Coopération (CROC)

-14ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (14ème ERS) : GR I/14 (Bloch MB-178) GR II/14 (Bloch MB-178) GR III/14 (Bloch MB-178). La flotte globale à été réduite à 32 appareils plus 6 appareils de réserve soit un total de 38 Bloch MB-178. La Transformation de l’escadre sur Amiot 372 _version de reconnaissance de l’Amiot 371_ est prévue au printemps 1952.

-33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) : GR I/33 : Bloch MB-176bis GR II/33 toujours inactif (mais sa réactivation est prévue à court terme) GR III/33 : Bloch MB-176 (en remplacement des MB-175) GR IV/33 : Bloch MB-176.

-35ème Escadre de Reconnaissance Tactique (35ème ERT) : GR I/35 : Bloch MB-176 GR II/35 : Bloch MB-176bis GR III/35 : Bloch MB-176 GR IV/35 toujours inactif mais sa réactivation est prévue à court terme.

-39ème Escadre de Reconnaissance Tactique (39ème ERT) : GR I/39 : toujours inactif mais sa réactivation est prévue à court terme GR II/39 Bloch MB-176bis GR III/39 Bloch MB-176 GR IV/39 Bloch MB-176bis

-55ème Escadre de Reconnaissance Tactique (55ème ERT) : GR I/55 : toujours inactif mais sa réactivation est prévue GR II/55 : Bloch MB-176 GR III/55 Bloch MB-176bis GR IV/55 : Bloch MB-176bis

-19ème Escadre de Reconnaissance Tactique (19ème ERT) : GR I/19 IV/19 et VII/19 Bloch MB-176 GR II/19 V/19 VII/19 Dewoitine D-720 GR III/19 V/19 IX/19 ANF-Les Mureaux ANF-123

-47ème Escadre de Reconnaissance Tactique (47ème ERT) : GR I/47 GR IV/47 et GR VII/47 : Bloch MB-176 GR II/47 V/47 et VIII/47 : Dewoitine D-720 GR III/47 VI/47 IX/47 : ANF-Les Mureaux ANF-123.

-Commandement du Soutien Logistique (CSL)

1ère ETM : GTM I/1 Douglas DC-3 Transporteur GTM II/1 Bloch MB-161 et MB-165 GT III/1 Bloch MB-161 Dewoitine D-720 et Douglas DC-3 Transporteur

2ème ETM : GTM I/2 Douglas DC-3 Transporteur GTM II/2 SNCASO SO-60P GTM III/2 Bloch MB-165 Dewoitine D-720 et SNCASO SO-30P

Le Conflit (126) Europe Occidentale (91)

Phase III : Paris dégagé Paris libéré ! (14 juillet 1951)

Revenons maintenant sur le front de Paris. La diversion à très vite fait pschitt. Les allemands ont échangé de l’espace contre du temps, jouant sur l’art fin et délicat de la défense élastique. Un chef plus énergique à la tête de la 8ème Armée aurait peut être changé les choses mais bien entendu on ne le sera jamais.

Des amateurs d’uchronie ont imaginé un chef énergique et décidé choisissant une tactique plus agressive à la tête de la 8ème Armée mais face à un joueur allemand utilisant les mêmes tactiques les résultats ont été décevants signe que cela n’aurait au final pas changer grand chose.

Alors qu’ailleurs les allemands connaissent des sorts contrastés, sur le front de Paris le 25.AK réalise des prodiges, un miracle même à tel point qu’après sa libération le général Gretcher sera invité par un panel de haut gradés français et alliés pour distiller son expérience en matière de combat défensif en infériorité numérique, scénario qui pourrait se reproduire face à un nouvel adversaire plus oriental.

Hélas pour les allemands et heureusement pour les alliés le temps et le nombre vont avoir raison des hommes du général Gretcher qui tendent un baroud d’honneur dans la nuit du 7 au 8 juillet à une époque où le lancement de la phase d’exploitation ne peut que signifier la fin des exploits du général allemand.

Cette ultime attaque ne surprend pas les alliés qui s’y attendaient par leurs écoutes et par la capture de prisonniers qui se montrent volontiers loquaces et prolixes en informations. L’assaut allemand est ainsi durement châtié par l’artillerie puis par l’aviation.

Le 25.ArmeeKorps (25.AK) cesse clairement d’exister le 8 juillet 1951 au matin. Des débris épars fuient en tout sens comme une volée de moineau, quelques véhicules tentent d’échapper aux chasseurs-bombardiers alliés qui se font plaisir de tout détruire au canon, à la mitrailleuse et à la roquette. Rares seront les hommes qui parviendront à échapper à la mort ou à la captivité.

Le 10 juillet 1951 Paris est considérée comme définitivement dégagée. Il faut dire que non seulement le 25.AK à été détruit mais qu’en plus la phase d’exploitation à enfin commencé rendant totalement illusoire la possibilité pour les allemands de s’emparer de Paris. Et quand bien même ils y seraient parvenus cela ne leur aurait pas servit à grand chose.

Le général Villeneuve aurait pu en profiter pou entrer dans la ville tel un imperator connaissant les joies du triomphe mais il sait que les valeurs et les habitudes de la Troisième République ont encore la vie dure. Voilà pourquoi il propose au président Paul Reynaud d’entrer le premier à Paris.

Le protecteur du «Général Tornade» accepte. Ce triomphe à lieu le 14 juillet 1951. Les deux hommes sont accueillis par le général Moreau, gouverneur militaire de Paris. Les trois hommes traversent la ville selon un circuit allant d’un monument parisien à l’autre.

L’après midi un défilé militaire est organisé avec des unités de la 8ème Armée dont le sort reste encore incertain, sa dissolution un temps envisagé est remise en cause par le bon comportement des unités engagées en dépit d’une victoire longue à se dessiner.

Après une nuit symboliquement passée dans son bunker des Invalides, le général Villeneuve retourne à Bourges dans son PC Atlantide II pour suivre la suite des opérations. Il sera toujours de temps de réinstaller aux Invalides ou à Vincennes comme avant guerre.

Phase 2 : une exploitation facile ? Faut voir !

En guise d’introduction (oui je sais encore)

En dépit d’une supériorité évidente de moyens, les alliés ont eu du mal à franchir la Seine et à déborder la ligne ALARIC qui couvrait la Seine, épousait le périmètre de Paris puis suivait les piémonts du Morvan.

Alors qu’on espérait pouvoir exploiter à J+3, les alliés ont mis deux semaines (18 juin-2 juillet 1951) pour ne serait-ce que sécuriser les têtes de pont et nettoyer les interstices de trainards et de quelques jusqu’aux boutistes bien décidé à mourir pour «la grandeur de l’Allemagne».

Avant de continuer l’avancée, les alliés veulent dégager Paris. A la fois pour des questions bassement militaires mais aussi pour des questions politiques et de propagande.

Comme nous l’avons vu cela à été tout sauf une partie de plaisir, le 25.AK se montrant d’une redoutable efficacité pour fixer un maximum d’unités et ainsi éviter que la retraite allemande sur la ligne ATTILA ne tourne à la déroute. Le dégagement acté le 14 juillet 1951 se fera au prix de l’anéantissement du 25.ArmeeKorps.

Es-ce le début de la folle avancée ? Hélas pour les alliés non. Les allemands montrent que si ils sont habiles dans l’offensive ils ne sont pas des peintres en matière de combat défensif, utilisant très habilement les différentes lignes fortifiées qui permet de libérer des forces pour retrouver une relative force de manœuvre.

Fin 1951 alors que le temps se dégrade, le front se stabilise sur je vous le donne en mille sur la Somme probablement au grand dam des habitants d’Abbeville et d’Amiens. Pas étonnant que certains picards ont surnommé le bassin versant de la Somme «La vallée des larmes et des martyrs».

On ne compte plus le nombre de terrains martyrisés par les combats, les monuments aux morts et les monuments commémoratifs.

Hors de question d’attendre plusieurs années pour percer. Il faut aller vite mais l’hiver 1951/52 empêche toute manœuvre d’ensemble (cet hiver est le plus froid du 20ème siècle en Europe) et il faudra attendre février pour qu’enfin les alliés trouvent la clé du cadenas sous la forme de l’opération ARCHANGE.

Situation des alliés au début du mois de juillet

Alors que les troupes alliées combattent sur la rive nord de La Seine, les phases suivantes de l’opération AVALANCHE sont enclenchées. Les unités motomécaniques passent le fleuve en à partir du 3 juillet tout d’abord le corps blindé canadien puis le 1er CCB français et le 1st British Armored Corps, le 3ème CCB restant en réserve. A l’est de Paris les deux divisions blindées américaines et le 2ème CCB sont prêtes à foncer vers le Rhin pour qui sait couper la retraite aux allemands.

Parallèlement les unités de la Réserve Stratégique se préparent à relever les unités engagées depuis le 18 juin. Parmi ces unités ont trouve la 2ème Armée Britannique et l’Armée Belge Libre (ABL) qui est en réalité néerlando-belge. Pour cela ces deux armées vont occuper les positions tenues par les armées alliées jusqu’au 17 juin 1951.

Cette réserve stratégique c’est aussi la très symbolique demi-brigade de marche de chasseurs pyrenéens qui à mené des raids sur le littoral (autant dire un véritable contre-emploi) puis à participé à des opérations de nettoyage.

Cette réserve stratégique va aussi intégrer les différents Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF) qui ont tenu la ligne Morice pendant plus d’un an entre l’opération NIBELUNGEN et l’opération AVALANCHE.

Que faire de ces unités ? Si ces hommes ce sont bien battus leur existence ne se justifie plus. La demi-brigade de marche est dissoute le 17 juillet 1951. Les chasseurs pyrenéens retournent pour beaucoup monter la garde sur la frontière espagnole au cas où Franco se montrait d’un seul coup menaçant (divulgachâge : il ne le sera pas) mais beaucoup vont demander leur transfert au sein d’unités combattant au sein du GA n°1 et du GA n°2.

Le haut-commandement va se montrer d’abord réticent craignant une hémorragie mais au final les demandes ne vont pas mettre en péril l’existence des BCPyr.

Mieux même nombre de pyrenéens seront accueillis avec beaucoup de respect et de sympathie. Certains régiments modifieront ainsi leur insignes pour intégrer une marque d’un BCPyr.

Pour les RIF c’est différent. Leur existence ne justifie plus en l’absence de fortifications à tenir mais on ne peut pas les rayer d’un trait de plume. Alors que faire ?

Pour faire passer la pilule de la dissolution, le haut-commandement décide que le drapeau de chaque RIF reconstitué pour garder la Ligne Morice sera confié à une division de première ligne.

C’est ainsi que le drapeau du 54ème RIF est confié à la 68ème DI, celui du 87ème RIF à la 4ème DI , celui du 155ème RIF à la 21ème DI, celui du 128ème RIF à la 9ème DIM, celui du 167ème RIF à la 1ère DINA. Si le drapeau du 164ème RIF est confié à la garde de la 5ème DIC, celui du 146ème RIF est confié à la 15ème DIM.

Le drapeau du 133ème RIF est confié à la garde de la 3ème DIC, celui du 153ème RIF à la 24ème DI, celui du 165ème RIF à la 3ème DIM, celui du 79ème RIF à la 23ème DI, celui du 172ème RIF à la 7ème DINA, celui du 42ème RIF à la 2ème DI, celui du 10ème RIF à la 56ème DI, celui du 173ème RIF à la 5ème DIM et enfin celui du 12ème RIF à la 26ème DI.

Pour beaucoup de «fantassins du béton» la pilule est tout de même amère à avaler mais passé le brève moment de tristesse et d’humeur la volonté de libérer la Terre de France prend le dessus sur tout le reste. Le haut-commandement veille à ne pas casser les «noyaux essentiels» en acceptant plus qu’à l’accoutumé les mutations collectives. Personne n’aura à se plaindre d’une telle décision au contraire même.

Après cette longue introduction il est de temps de préciser la situation des unités alliées au moment où le volet d’exploitation de l’opération AVALANCHE est lancé.

Des unités de combat ont naturellement souffert notamment en fonction de leurs résultats lors de la délicate étape du franchissement de La Seine mais aucune n’à subit des pertes au point de devoir être immédiatement relevée.

Les alliés se sont évités le casse-tête de devoir demanteler leurs armées de réserve pour y placer une division britannique là, une division belge ici. Certes des divisions américaines supplémentaires arrivent mais il leur faudra du temps pour être pleinement opérationnelles (sans oublier que les américains sont plus que réticents à placer leurs unités sous un commandement étranger).

GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1

Armée Canadienne en France (ACF)

Le dispositif global à évolué, les deux corps d’armée d’infanterie qui étaient mitoyens sur la Seine ont fait une place au 3rd Canadian Army Corps (3rd CANAC) qui composé de deux divisions blindées doit faire office de pointe de diamand pour foncer dans la profondeur du dispositif allié. En revanche la composition interne ne change mais il est quand même bon de la rappeler ici.

Etat-major de l’ACF implanté à Orléans

1st Canadian Army Corps/1er Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-3ème Division Canadienne (3rd Canadian (Infantry) Division)

3rd Canadian Army Corps/3ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Blindée Canadienne (1st Canadian Armoured Division)

-2ème Division Blindée Canadienne (2nd Canadian Armoured Division)

2nd Canadian Army Corps/2ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

1ère Armée Française

-Un état-major implanté à Dreux

-Unités dépendant directement de la 1ère Armée

-GRAVIA-IA (Groupement d’Aviation de la 1ère Armée)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 1ère Armée : six batteries polyvalentes disposant chacune de huit canons de 75mm et de douze canons de 37mm soit un total de 120 pièces permettant soit de réaliser un barrage groupé ou de protéger les installations sensibles des trois corps d’armée.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 501 :

71ème 73ème et 75ème BCC avec 34 ARL-44 chacun. N’ayant pas été engagés durant la phase de franchissement, ils disposent donc de toutes leurs capacités soit un total de 102 chars lourds. Ce GBCC-501 est rattaché pour emploi au 1er CCB.

-Renforts d’artillerie : 351ème RALT, 191ème RALP et un bataillon du 701ème régiment de lance-roquettes multiples

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) :

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501)

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA)

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT)

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) :

-1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

-5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-17ème Corps d’Armée (17ème CA)

-617ème Régiment de Pionniers

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA)

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (143ème RALT)

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Element Aérien de Corps d »Armée 517 (EACA-517)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM)

-24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

-3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC)

Le Conflit (124) Europe Occidentale (89)

Aux côtés des canadiens et des français, les britanniques passent également La Seine avec leur 1st Army (UK). La 1st Infantry Division surnommée The French Division car basée à Lille depuis 1940 attaque la 9.ID mais tape dans le point dur du dispositif allemand. Résultat, la tête de pont est malingre et chétive.

Voilà pourquoi l’engagement de la 52nd Lowland Infantry Division prévu initialement à J+3 est avancé à J+1 et celui de la 4th Infantry Division à J+3 au lieu de J+5.

Néanmoins rien ne va se passer comme prévu avec des ptoblèmes météos, des ordres et contre-ordres. Bref un sacré bordel qui va provoquer son lot de pertes à mon sens évitable.

C’est ainsi que la 1ère division passe entièrement le fleuve seulement le 21 juin, la 4ème division le 23 et la 52ème le 26 juin 1951. Heureusement que les allemands n’avaient pas les moyens d’une offensive de grande style parce que nul doute qu’on aurait pu assister à une scénario périlleux pour les alliés : celui d’une tête de pont solide et indestructible _celle de la 1ère Armée Française_ entourée de zones où les allemands étaient loin d’avoir été vaincus.

La 44th «Home Counties» Division attaque dans le secteur de la 16.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée par les britanniques qui engagent plus vite les renforts que dans le secteur de la 1ère division.

En revanche les britanniques reportent au lendemain 19 juin la mise en place des ponts estimant que la situation n’est ni assez sure ni assez stabilisée.

Dans la nuit du 18 au 19 juin, des escarmouches opposent tommies et huns, des patrouilles envoyées par l’un et l’autre camp se tombant dessus pour des combats aussi brefs que violents. Les britanniques en profitent pour élargir leur périmètre. En pleine nuit ils font passer de l’artillerie antichar et antiaérienne.

Le 19 juin les travaux destinés à mettre en place des ponts sont lancés mais la météo retarde la mise en place d’un modèle de pont de conception et de fabrication britannique. En théorie il est plus simple à mettre en place que les PMF et PFL mais en pratique le mauvais temps et quelques raids aériens de la Luftwaffe rendent la mise en place longue et pénible.

Résultat au soir du 19 juin à peine la moitié de la division est sur la rive nord. Le franchissement de la division s’achève le 20 juin au soir. La 50th Northumberland Division passe la Seine du 21 au 23 et la 2ème division d’infanterie du 24 au 27 juin 1951.

Comme en secteur français, les alliés élargissent peu à peu leur tête de pont, nettoie le secteur, réoccupant des positions allemandes pour préparer la phase d’exploitation qui tarde à venir.

La 59.ID est elle assaillie par la 48th «South Middland» Division mais la division allemande attend de pied ferme les Tommies. Les britanniques sont bousculés et même rejetés dans la Seine.

Le haut-commandement britannique prend la décision d’engager très vite la 3rd Infantry Division (UK) pour profiter de la situation incertaine.

C’est un succès et la tête de pont est considérée comme sécurisée le 19 juin à la tombée de la nuit. Il y à bien une ultime contre-attaque allemande dans la nuit du 19 au 20 juin mais il s’agit plus d’un baroud d’honneur qu’autre chose. Les trois divisions du 3ème Corps d’Armée britannique sont ainsi sur la rive nord de la Seine le 25 juin à la nuit tombée.

La couverture, l’éclairage et l’appui des troupes de la 1ère Armée Britannique est assurée par l’Advanced Air Strike Force (AASF).

Si le 18th Fighter Wing est gardé en réserve, le 17th FW est lui pleinement engagé pour obtenir une supériorité aérienne au dessus de l’AOR (Area of Responsability) de la 1st Army (UK). Si les Supermarine Spitfire mènent des missions d’interception et de supériorité aérienne, les De Havilland Hornet sont plus engagés dans des missions de chasse lourde lointaine voir de chasse-bombardement avec bombes et roquettes.

Cette dernière mission se fait en bonne intelligence avec le 9th Tactical Air Wing (9th TAW) qui est en théorie chargée de l’appui-feu au profit des troupes au sol. Disposant de quatre modèles différents d’avions (ce qui ne va pas sans poser des problèmes logistiques), le 9th TAW laisse ses Fury II et Hawker Typhoon mener des missions d’appui à la demande (nom de code Black Cab «Taxi noir») pendant que ses Beaufighter et ses Mosquito sont envoyés plus en profondeur pour des missions d’interdiction en liaison avec les Bristol Beaumont du 11st Medium Bomber Wing (11st MBW).

Les Bristol Beaumont, Martin 187 Baltimore et Vickers Wellington du 9th MBW étant eux engagés pour des missions au dessus de la Manche ce qui va poser des problèmes de coordination avec d’autres unités aériennes et provoquer des tirs amis.

Pour la reconnaissance, une Task Force à été mis sur pied en puisant dans les moyens fournis par les squadrons 2 et 59 équipés de Westland Lysander et le squadron 25 disposant de De Havilland Mosquito, les deux premiers assurant la coopération, la coordination air-sol et le réglage des tirs d’artillerie alors que le troisième mène des missions de reconnaissance dite opérative soit entre 50 et 200km en arrière du front.

Le transport est assuré par les Douglas C-47 Skytrain du squadron 255 qui vont mener des missions de ravitaillement rapide et des largages sur le front.

La 2ème Armée Française est elle aussi de la partie. Son objectif : les unités du 13.AK qui dépend de la 12.Armee.

La 3ème DIM attaque la première. Division du 5ème CA, elle est particulièrement motivée pour faire taire une blague ou plutôt une rumeur qui circule au sein des autres unités : elle est préservée des combats les plus durs car le général Villeneuve y avait servit comme colonel.

La 41.ID fait les frais de la mauvaise humeur des soldats de la division et ne représente très vite plus qu’une menace limitée mais pas résiduelle, quelques contre-attaques locales devant être durement châtiées.

Dans le milieu de l’après midi, les PFL et PMF sont lancés au travers de la Seine non sans que l’artillerie ou l’aviation allemande ne perturbent les travaux des pontonniers français.

L’introduction de la 7ème DINA est prévu à J+2 alors que la 23ème DI doit attendre le début de l’exploitation, le haut-commandement allié voulant éviter un engagement trop précoce pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Le franchissement de la 7ème Division Nord-Africaine commence ainsi le 21 juin 1951 et s’achève trois jours plus tard le 24. La 23ème DI est elle transbordée du 27 juin au 1er juillet 1951.

Si les français sont motivés à l’idée de libérer la Terre de France que dire des polonais qui doivent libérer un pays qui n’est pas le leur dans l’espoir de libérer leur propre terre natale. On sait malheureusement ce qu’il en advint……. .

Le 1er CA Polonais est lui engagé contre la 45.ID. C’est la 2ème DIP qui est ouvre le bal mais connait un succès moindre que la 3ème DIM, la tête de pont est tout juste sécurisée ce qui empêche certes son annihilation par les allemands mais empêche également la mise en place de ponts ce qui retarde l’engagement de la 3ème DIP.

Il faudra attendre le 22 juin pour que la 3ème Division d’Infanterie Polonaise puisse passer sur la rive nord de la Seine pour augmenter la tête de pont et nettoyer les quelques positions encore occupées par les allemands et qui représentaient davantage une nuisance qu’une menace.

La 7ème DIP qui dépend elle du 3ème CA polonais attaque dans le secteur de la 357.ID et connait un meilleur succès que son homologue. La tête de pont est sécurisée mais jugée encore trop limitée pour engager la 10ème DB avant deux ou trois jours.

Celle-ci franchit finalement le fleuve le 23 juin, étant on l’oublie trop souvent la première unité motomécanique alliée à passer La Seine. Pourquoi un tel oubli ? Probablement parce qu’elle doit tenir un secteur opérationnel et non s’enfoncer dans la profondeur du dispositif ennemi.

En revanche les unités du 2ème CA Polonais ne sont pas engagées au grand dam on l’imagine des unités qui espéraient en découdre avec le fridolin. Ce choix est encore aujourd’hui entouré de mystère.

Il faudra attendre le 25 juin 1951 pour que les polonais du 2ème CAPol franchissent le fleuve arrosant Paris, un franchissement qui ne sera aucunement géné par des allemands qui n’étaient plus en état de le faire.

Plus précisément la 1ère DGG passe le fleuve du 25 au 27 juin, la 2ème DGG du 28 juin au 1er juillet 1951.

La couverture, l’éclairage et l’appui-feu des unités de la 2ème Armée est assuré par des unités placées sous l’autorité temporaire du GRAVIA-IIA.

La couverture aérienne est assurée par la 4ème Escadre de Chasse «Normandie» qui comme les autres escadres comprend quatre groupes, trois équipés de monomoteurs Bloch MB-159 (GC I/4 «Le Havre» GC II/4 «Caen» GC III/4 «Rouen») et un groupe équipé de Lockheed H-322 Eclair le GC IV/4 «Cherbourg».

Comme les autres unités de chasse, les «Normands» vont mener des missions de supériorité aérienne et de chasse-bombardement. Les bimoteurs bipoutres aka Lockheed H-322 Eclair vont mener des missions de supériorité aérienne loin dans la profondeur du dispositif ennemi.

Couvrir les troupes au sol c’est bien les appuyer c’est mieux ou c’est tout aussi utile. C’est le rôle de la 40ème Escadre de Bombardement en Piqué (40ème EBp) qui dispose de trois groupes équipés de Loire-Nieuport LN-430 pour deux d’entre-eux et de LN-435 _version améliorée du précédent_ pour le dernier.

Ces bombardiers en piqué se relayent en permanence au dessus du front sous la forme d’un carrousel. Une paire ou une double paire bombardent les points durs du dispositif ennemi avant de rallier un aérodrome plus ou moins préparé pour être réarmés. Les alliés tenteront ainsi de maintenir une permanence sur le front pour éviter que les allemands ne relèvent la tête.

Pour compléter l’action des «French Stukas» comme le disait les anglais (ce qui avait le don d’agacer un poil nos aviateurs), la 32ème Escadre de Bombardement Léger (32ème EBLg) est engagée en soutien de la 2ème Armée avec ses deux groupes (GB I/32 et GB III/32) volant désormais sur North American B-25 Mitchell plus connu sous le nom de Bloch Guyenne.

Ce nom s’explique par le fait que les appareils fabriqués aux Etats-Unis étaient démontés, traversaient l’Atlantique en caisses puis étaient remontés à Mérignac à l’usine Bloch près de Bordeaux soit dans l’ancienne Guyenne britannique. A noter que le GB II/32 était en cours de remontée en puissance mais ne va être engagé que durant la phase d’exploitation.

La 21ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) volant sur Amiot 371 Berry est aussi engagée mais de manière épisodique en faveur de la 2ème Armée.

Si la 32ème EBLg opérait sur les arrières immédiats du front, la 21ème EBM ménait davantage des missions d’interdiction loin sur les arrières de l’ennemi. Bien entendu cette distinction n’était pas aussi stricte et rigide.

La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 3ème comme à la 2ème Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaint opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.

Ces missions étaient de type «reconnaissance au contact» avec la transmission en phonie d’informations chaudes ou «reconnaissance photographique» de jour et de nuit avec l’utilisation d’appareils photos en soute associés (ou pas) avec des fusées éclairantes.

Il y avait également des missions de «reconnaissance armée» avec deux bombes de 250kg permettant l’attaque de cibles d’opportunité. Ce dernier type de mission était cependant plus courant au sein de l’Aviation Navale qu’au sein de l’Armée de l’Air.

En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.

Ces éléments s’adaptaient aux besoins du moment et les EACA ne comportaient pas forcément huit bimoteurs Bloch, douze bimoteurs Dewoitine et quinze ANF-Les Mureaux d’autant qu’il y avait parfois des chasseurs, des bombardiers et des avions d’attaque.

Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne.

Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.

La 3ème Armée Française est engagé au combat contre le 14.AK. Ce dernier corps d’armée ne comprend que deux divisions d’infanterie. La 3ème Armée à en théorie la partie facile ce qui explique l’engagement des 23ème et 24ème CA et non du 7ème CA qui reste en réserve pour faire face à toute éventualité.

Avec le recul on peut s’étonner du nombre d’unités conservées en réserve surtout quand on sait le temps qu’il à fallu pour sécuriser les têtes de pont. Après il semble que l’engagement de davantage d’unités aurait fait plus de mal que de bien en provoquant de véritables thromboses.

C’est la 5ème DIM qui à l’honneur d’être engagée contre la 49.InfanterieDivision (49.ID). La division allemande est sérieusement bousculée. Elle tente plusieurs contre-attaques et est durement châtiée notamment par l’artillerie lourde et l’aviation. Dès le lendemain la 5ème Division d’Infanterie Motorisée élargit sa tête de pont et prend contact avec la 42ème DI (24ème CA) pour former la plus solide des têtes de pont.

Clairement dès le 19 juin, le 14.AK cesse d’être une unité combattante, plutôt un conglomérat d’unités aux capacités hétérogènes.

La 2ème DI franchit la Seine du 21 au 24 juin suivit par la 56ème DI du 26 au 30 juin, les trois divisions du 23ème CA s’installant sur leurs nouvelles positions, préparant sans attendre la phase d’exploitation de l’opération AVALANCHE.

La 3ème Armée Française peut lancer les ponts et préparer le franchissement des unités de ces trois corps d’armée restées sur la rive sud de la Seine. A noter que le 7ème CA va passer par Paris pour relever et soutenir la 8ème Armée qui rencontre des difficultés inattendues. Cela permet aux hommes du 7ème Corps d’Armée de s’offrir un défilé dans les rues de Paris.

Sur le plan aérien, la 8ème Escadre de Chasse «Flandre» est chargée de missions de couverture aérienne, d’interception et secondairement de chasse-bombardement.

Pour cela elle comprend trois groupes de monomoteurs volant sur Bloch MB-157 (GC I/8 «Dunkerque» GC II/8 «Lille» GC III/8 «Cassel») et un groupe de bimoteurs, le GC IV/8 «Gravelines» volant lui sur Lockheed H-322 Eclair.

Les Bloch MB-157 opéraient soit en configuration lisse ou avec des réservoirs supplémentaires pour durer sur zone. Ils pouvaient être utilisés comme chasseurs-bombardiers avec des bombes, des conteneurs à sous-munitions (copiés sur les allemands) et des roquettes.

Les Lockheed H-322 menaient des missions de chasse sur les arrières du front et parfois des missions de chasse-bombardement.

En ce qui concerne l’appui-feu cette mission est assurée principalement par la 35ème Escadre de Bombardement d’Assaut (35ème EBA) qui disposait de trois groupes, deux volant sur Bréguet Br697 et un groupe volant encore sur Bréguet Br695. Ces appareils opéraient en semi-piqué, une leçon des opérations du printemps, de l’été et de l’automne 1949.

Son action est relayée par la 12ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) qui dispose de trois groupes de Lioré et Olivier Léo 458bis, l’avant-dernière évolution du Léo 451.

Ces rutilants bimoteurs vont opérer sur l’arrière du front ou réaliser des bombardements en tapis sur la ligne de contact avec des résultats décevants c’est-à-dire plus psychologiques que militairement prégnants notamment en zone urbaine (pertes civils évitables, destructions qui augmentaient les défenses ennemies).

La reconnaissance tactique était menée par la 35ème Escadre de Reconnaissance Tactique (35ème ERT) disposant de trois groupes volant sur Bloch MB-176 pour le premier et le troisième, Bloch MB-176bis pour le deuxième. Pour l’observation et la coopération, les EACA sont alimentés par la 19ème ERT. La 1ère ETM assure également les missions de transport logistique, de soutien et d’évacuation sanitaire.

Clairement dès le 19 juin au soir, AVALANCHE est une réussite. Et pourtant les alliés vont mettre plus de 15 jours pour sécuriser définitivement la rive nord de la Seine. Maigre consolation, le GA n°2 va connaître des difficultés similaires.