Mitteleuropa Balkans (105) Roumanie (35)

ARMEE DE L’AIR ROUMAINE

Histoire

Prémices

Comme dans de nombreux pays, des pionniers mettent au point en Roumanie les premiers «plus lourds que l’air». Trois noms sont à retenir : Henri Coandă, Aurel Vlaicu et Traian Vuia. Ces trrois hommes vont créer successivement le Vuia I en 1905, le Vuia II en 1907, le Vlaicu I en 1910, le Vlaicu II en 1911, le Coandă en 1910 et le Vlaicu III en 1912.

A ces appareils s’ajoute même l’un des premiers avions à réaction (oui vous avez bien lu) le Coanda 1910 qui bien entendu n’aboutit à aucune utilisation militaire ou civile. On peut également noter que le Vlaicu III est le premier avion de construction métallique au monde.

Le 20 novembre 1909 l’Ecole de Pilotage de Chitila est créée avec l’aide d’instructeurs français. On trouve cinq hangars, des tribunes pour les spectateurs assistant aux démonstrations et des ateliers où étaient assemblés les avions Farman importés de France. Inaugurée le 9 juillet 1910, cette école forme plusieurs pilotes (six officiers entrainés mais deux macaronés comme on dirait en France) avant de mettre la clé sous la porte en 1912 en raison de problèmes financiers.

Parallèlement l’armée roumaine commence à s’initier à l’utilisation de l’aéroplane. Le 28 septembre 1910 lors d’un exercice militaire Aurel Vlaicu à bord d’un appareil de sa conception transporte un message entre Slatina et Piatra Olt.

Quelques missions sont menées durant la deuxième guerre Balkanique, des missions de reconnaissance pour éclairer l’avancée des troupes roumaines dont l’engagement allait pousser la Bulgarie à demander les conditions d’un armistice.

Quand la Roumanie entre en guerre, l’aéronautique militaire roumaine ne comprends que 28 appareils (10 biplans Bristol T.B.8, 7 monoplans Bristol Coanda, 4 biplans Farman HF.20 et 4 monoplans Bleriot XI). A cela s’ajoute deux monoplans Morane type F et les deux appareils mis au point par Vlaicu.

Comme partout les moyens aériens roumains explosent durant le conflit puisque Bucarest va acquérir 322 appareils venant de France et de Grande-Bretagne. On trouve ainsi des chasseurs monoplaces Nieuport 11 et 17, des chasseurs biplaces Morane-Saulnier LA et Nieuport 12, plusieurs modèles d’avions de reconnaissance (Caudron G.3, Henri Farman HF.20, Farman MF.11, Farman F.40 et F.46) mais aussi plusieurs modèles de bombardiers (Caudron G.4, Breguet-Michelin BLM et Voisin LA).

Le 16 septembre 1916 un Farman F.40 descend un avion allemand près de Slobozia. C’est la première victoire aérienne de l’histoire militaire roumaine. Quand le conflit se termine les pilotes roumains ont volé environ 11000 heures et effectué 750 missions de guerre. Cela ne put empêcher la défaite roumaine, l’armistice puis le traité de Bucarest.

D’une guerre à l’autre

L’importance de l’aviation n’à pas échappé au gouvernement roumain qui cherche à tirer les leçons du premier conflit mondial où le pays à connu la défaite et l’occupation.

C’est ainsi que voit le jour trois entreprises aéronautiques, la première créée en 1923 est la Societatea pentru Exploatări Tehnice (SET) (Société pour l’expérimentation technique) suivit en 1925 de l’Industria Aeronautică Română (IAR) (Industrie Aéronautique Roumaine) qui à partir de 1927 et jusqu’en 1953 va produire une série d’appareils de conception nationale mais aussi des appareils étrangers sous licence. On trouve également l’Întreprinderea de Construcții Aeronautice Românești (ICAR) (Entreprise de Conception Aéronautique Roumaine) créée en 1932.

Grâce à ces trois constructeurs aéronautiques, l’armée de l’air royale de Roumanie pouvait s’estimer relativement bien équipée quand se termine la guerre de Pologne. Malheureusement durant la Pax Armada les efforts menés n’aboutissent qu’à une modernisation partielle des forces aériennes roumaines qui perdent en capacité et en compétence.

Comme les autres armées de l’air, l’aviation militaire commence d’abord à grandir dans le giron de l’armée de terre. Elle ne prend son indépendance qu’en septembre 1941 quand elle prend le nom de Forţele Aeriene Regale ale României ou Forces Aériennes Royales Roumaines.

L’insigne fût d’abord une croix jaune (le monogramme du roi Michel) peinte sur le fuselage, sur et sous les ailes plus une dérive peinte aux couleurs roumaines bleu-jaune-rouge. Le moteur était souvent peint en jaune qui était la couleur d’une bande souvent peinte sur le fuselage.

Au milieu des années quarante le monogramme fût remplacé par une cocarde tricolore rouge-jaune-bleu (de l’extérieur vers l’intérieur) peinte sur le fuselage et les ailes plus une bande tricolore sur la dérive, bande qui disparaissait en temps de guerre pour des raisons de discrétion du moins en théorie.

Au sein des FARR l’unité de base était le Grup soit l’équivalent du Groupe dans l’Armée de l’Air mais du Squadron dans les armées de l’air anglo-saxonne. Ces Grup étaient divisés en Flotila (escadrilles).

Le nombre d’appareils variait selon les unités avec en théorie vingt-sept appareils pour la chasse, dix-huit pour le bombardement et douze pour la reconnaissance et la coopération.

Initialement ils étaient indépendants mais en septembre 1946 ces unités forment des Corpul (corps aériens), des corps spécialisés avec un corpul de chasse, un corpul de bombardement, un corpul de reconnaissance et de coopération, un corpul de transport et d’entrainement et un corpul de DCA.

Ces corps sont davantage comparables aux Command de la RAF ou aux Commandement de l’Armée de l’Air. Ils préparent et soutiennent les unités opérationnelles mais pour la partie opérationnelle ils dépendent des armées qu’ils appuient.

Seul exception la défense aérienne du territoire roumain pilotée par l’Armée de l’Air avec l’aide d’unités de DCA de l’Armée de Terre, cette dernière faisant preuve d’un zèle coopératif très modéré au point qu’on envisagera de regrouper toutes les unités antiaériennes lourdes sous commandement de l’armée de l’air mais ce projet ne dépassera pas le stade de l’intention.

En matière d’équipement les forces aériennes royales roumaines utilisent un vaste échantillonage d’appareils avec des avions allemands, italiens, britanniques, français et roumains. Certains sont modernes d’autres obsolètes. Surtout la multiplicité des modèles va rendre le soutien logistique compliqué.

L’aviation militaire roumaine dans le second conflit mondial

Comme les autres armées de l’air engagées dans le second conflit mondial, l’armée de l’air royale de Roumanie doit à la fois protéger le territoire national mais aussi assurer l’appui et la protection des troupes au sol. Pour cela elle dispose de 1152 appareils de première ligne soit bien plus qu’en septembre 1948, le nombre ayant doublé.

La mission de défense aérienne est d’autant plus critique qu’une cible de choix s’offre aux aviations ennemies : les champs pétrolifères de Ploesti que sécurisent allemands et roumains. Au début du conflit les franco-britanniques ont bien étudié une mission de sabotage voir un bombardement aérien mais ces projets n’ont pas aboutit et quand ils furent repris au moment de la campagne de Grèce, les défenses étaient telles qu’il fallait envisager l’engagement d’une véritable campagne de bombardement et non une opération unitaire.

A cela s’ajoute la protection des grandes villes, des industries et des grandes lignes de communication qu’elles soient routières ou ferroviaires.

Pour cela l’aviation roumaine déployait des unités de chasse équipées pour certaines de Messerschmitt Me-109, des batteries de DCA en complément de celles de l’armée de terre ainsi que des ballons de barrage et des projecteurs. Un soin particulier fût également apporté au camouflage qu’il soit diurne ou nocturne.

En ce qui concerne l’appui-protection des troupes au sol, l’aviation roumaine employait des avions d’attaque monomoteurs mais aussi des bombardiers bimoteurs italiens, britanniques, allemands mais aussi français. C’est ainsi que des SM-79B italiens (version bimoteur du SM-79 Sparviero) cohabitaient avec des Heinkel He-111 allemands mais aussi avec des Bristol Blenheim britanniques ou encore des Lioré et Olivier Léo 451 français.

Là encore pas de recettes miracles, pas d’innovations tactiques mais du classique du standard avec une influence allemande marquée entre la présence d’officiers de liaison (Flivo) au sein des unités terrestres pour améliorer la coordination et la coopération avec l’aviation (avec visiblement de moins bons résultats qu’au sein de la Luftwaffe), l’utilisation de la chasse comme élément de nuisance en lui laissant mener des missions de chasse libre (Freie Jagd) et l’emploi des bombardiers comme élément tactique plus que comme élément stratégique.

Jamais la Roumanie faute de moyens mais aussi de volonté ne mena des missions que l’on pourrait qualifier de stratégique contre l’URSS et même contre les alliés une fois ces derniers rendus dans le nord de la Grèce.

En matière d’équipement on assiste à une germanisation et une romanisation. Les appareils d’origine italienne, britannique ou française sont peu à peu retirés du service en raison du manque de pièces détachées et de leur usure.

C’est aussi la nécessité de faire des économies en matière de fonctionnement et de logistique. Un peu comme les hongrois les roumains auraient voulu un modèle de chasseur monoplace, un modèle de chasseur biplace, un modèle d’avion de reconnaissance et un modèle de bombardier mais ce projet bien pensé ne pu jamais être mis à bien en raison de livraisons trop faibles mais aussi de toxiques jeux de lobbying entre constructeurs aéronautiques allemands et roumains.

De septembre 1948 à juin 1950 le ciel roumain est plutôt tranquille. Les avions ennemis se font rares et la chasse roumaine n’à aucun mal à défendre le ciel national. Cela commence à se corser un peu après le déclenchement de l’opération BARBAROSSA quand quelques bombardiers soviétiques rescapés des pertes abominables des premiers jours parviennent à bombarder l’est de la Roumanie même si les dégâts sont plus symboliques qu’autre chose.

Par la suite les forces aériennes soviétiques n’ont pas les moyens de frapper le territoire roumain avec leurs bombardiers et encore moins avec leurs avions d’assaut Sturmovik. Des cibles roumaines sont bien visées mais elles sont situées en Crimée et à Odessa mais pas vraiment en Bessarabie et en Bucovine du Nord et encore moins sur le territoire roumain historique.

C’est à partir du printemps 1952 que les alliés ont enfin les moyens de leurs ambitions avec des appareils, des infrastructures et une stratégie concertée de bombardement sur les cibles stratégiques roumaines.

Il s’agit de préparer le terrain en vue d’une reprise de l’offensive sur le front Balkanique. Certes la Roumanie est loin mais les infrastructures routières, ferroviaires et industrielles roumaines sont vitales pour l’effort de guerre allemand et leur destruction pourrait non pas paralyser les mouvements de l’Axe mais rendre la situation logistique sur le front russe encore plus compliquée.

Ces missions voient des bombardiers lourds décoller de Crète ou du Dodécannèse, des bombardiers médians décollant du Péloponnèse, bombardiers escortés par des chasseurs (les américains mettront du temps à s’y résoudre ce qui fait dire aux historiens que nombre de pertes auraient pu être évitées) décollant d’îles aux mains des alliés et de la péninsule péloponnésienne.

Un temps l’escorte de chasse ne semble pas si efficace que cela avec de nombreuses interceptions et des pertes non négligeables. Les américains vont estimer que des bombardiers non escortés avançant en box peuvent se défendre seuls mais une analyse plus fine des rapports montrent que si interception il y à les pertes sont au final nettement moins lourdes que les américains.

Une étude menée après guerre par un think tank américain à montré qu’en moyenne pour un bombardier français ou britannique abattu, 1.7 bombardier américain (soit presque deux appareils) était envoyé au tapis.

A cela s’ajoute les appareils tellement endommagés qu’après un retour miraculeux au sol il n’y avait d’autres solutions que de l’envoyer à la casse. Le taux de perte des américains était donc bien plus élevé que celui des français et des britanniques.

Si les français et les américains attaquent de jour, les britanniques préfèrent attaquer de nuit en espérant diminuer le risque d’interception ce qui sera un temps le cas même si la mise en place d’unités de chasse de nuit par la Luftwaffe rendit les opérations périlleuses encore que les équipages du Bomber Command ayant connu les opérations au dessus de l’Allemagne trouvaient «distrayantes» les missions au dessus des Balkans (NdA nul doute qu’il faut y voir l’humour so british et le flegme typiquement britannique et non une description de la réalité des missions).

Ces missions visaient dans le cadre de l’opération Tidal Wave les raffineries de Ploesti tandis que dans le cadre de l’opération Stocker (de Bram Stocker) s’attachaient à paralyser l’économie et les mouvements de troupe en visant gares, ponts et routes.

Ces opérations ne rencontrèrent qu’un succès partiel, démentant les théories d’un Douhet ou d’un Mitchell qui prétendaient que l’aviation pourrait mettre fin à une guerre en raison des dommages causés. La réalité montrera que les économies de guerre sont bien plus résilientes que ne l’imaginait l’italien et l’américain.

Longtemps les villes ne sont pas expressément visées contrairement à l’Allemagne où le Bomber Command et dans une moindre mesure le Commandement des Forces de Bombardement (CFB) (NdA grand commandement français précurseur des Forces Aériennes Stratégiques (FAS) créé en avril 1950 par la fusion du Commandement des Forces Aériennes Tactiques et du Commandement du Bombardement Lourd) mènent clairement une stratégie anti-cités, une stratégie de terreur qui se révèlera globalement improductive.

Bucarest commence à être bombardée le 25 mars 1953. Jusqu’au basculement roumain, la capitale roumaine va être bombardéeà trente reprises, provoquant de nombreux dégâts notamment sur le patrimoine historique de la ville. D’autres villes de Roumanie sont bombardées mais moins fréquement et sont donc moins endommagées.

Le 8 et 18 octobre ainsi que les 4 et 12 novembre 1953 dans le cadre de l’opération Rache (vengeance), la Luftwaffe bombarde la capitale roumaine mais il s’agit de piqures d’épingle et non de coups de massue.

En effet ces opérations menées uniquement à des fins politiques pour rassurer des alliés inquiets ou hésitants n’engagent qu’une poignée d’appareils essentiellement des bombardiers bimoteurs Dornier Do-317 et des bombardiers quadrimoteurs Heinkel He-179.

Plusieurs appareils sont abattus par la chasse soviétique (l’aviation roumaine à été clouée au sol par l’occupant soviétique qui s’en méfie) et par la DCA roumaine.

Les pertes ne sont pas gigantesques mais à cette époque pour la Luftwaffe le moindre appareil perdu est une catastrophe surtout si c’est avec son pilote.

L’aviation roumaine va donc d’abord combattre les alliés occidentaux et l’URSS puis va se retourner contre les allemands.

Si dans les premiers jours qui suivent le coup d’état communiste, les avions roumains continuent de voler et se mettent à attaquer leurs anciens alliés allemands cela va très vite changer et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord certains pilotes refusent de suivre les nouvelles autorités et une partie d’entre-eux va décoller pour rallier le camp allemand où il seront souvent fraichement accueillis pour ne pas dire pire.

Ensuite les appareils sont pour beaucoup usés, dépassés et manquent de pièces détachées voir de munitions sans compter le carburant.

Enfin sur le plan politique l’URSS veut montrer au gouvernement communiste qui est vraiment le patron à Bucarest.

C’est donc le 5 octobre 1953 que la seconde guerre mondiale se termine pour l’aviation royale roumaine.

Certains pilotes vont continuer à se battre côté allemand mais aussi côté soviétique avec une escadrille de pilotes dont la fidélité à l’idéologie communiste n’à d’égale que les compétences en matière de pilotage.

Encore que si l’on croit le colonel Aranenko il faut relativiser le niveau. Officier de liaison soviétique au sein de l’unité volant sur Yakovlev Yak-9 il raconta dans ses mémoires publiées en 1974 deux ans après son passage à l’ouest («Au sein de l’escadrille roumaine sur les vingt pilotes, deux ou trois étaient très bons, la majorité correcte mais certains avaient du avoir leurs ailes uniquement parce qu’ils étaient membres du parti communiste»).

Cette escadrille qu’aucune marque extérieure ne distinguait des autres unités soviétiques (leur volonté de peindre la casserole d’hélice en bleu-jaune-rouge leur fût par exemple refusée) fût essentiellement employée pour la couverture et l’appui-feu des troupes roumaines engagées aux côtés de la RKKA, les unités soviétiques n’ayant aucune confiance dans ces pilotes dont on pouvait se méfier de la fidélité à la cause.

Cela eut au moins le mérite de préserver même symboliquement une aviation militaire roumaine qui après avoir été royale allait devenir populaire (sic) en recevant dès la fin des années cinquante des avions de seconde main en attendant des appareils neufs notamment les premiers chasseurs à réaction.

Les années soixante verront également la reconstitution d’une industrie aéronautique roumaine avec l’unique entreprise IAR qui allait produire quelques modèles nationaux mais surtout allait construire des avions et des hélicoptères étrangers sous licence mais ceci est une autre histoire qui sort du cadre de ce récit.

Mitteleuropa Balkans (104) Roumanie (24)

Autoblindat model 1941

L’Autoblindat model 1941 est fortement inspirée de la célèbre Panhard AMD-178

L’Autoblindat model 1941 est une tentative partiellement réussie de produire une auto blindée si ce n’est 100% roumaine du moins offrant à Bucarest une relative autonomie qui doit éviter une trop grande dépendance à l’Allemagne mais aussi montrer à Berlin souvent injustement sceptique que ses alliés balkaniques investissaient dans le domaine militaire.

Le projet émerge en 1941 et bien que la désignation laisse supposer une adoption en 1941 naturellement celle-ci est bien plus tardive. Ce n’est en effet qu’en septembre 1947 que les premiers véhicules sont enfin mis en service après une interminable mise au point liée en partie à l’inexpérience des ouvriers et des ingénieurs responsables.

La production de ce véhicule inspiré (mais point copié) de la célèbre «Pan Pan» française est très lente et en septembre 1948 seulement vingt-quatre exemplaires sont en service mais à peine la moitié est opérationnelle !

Après un temps d’hésitation, l’armée roumaine décide de commander un lot de quarante-huit véhicules d’un modèle amélioré baptisé model 1949. Ces véhicules vont être livrés à un train de sénateur entre septembre 1949 et juin 1953 soit quarante-cinq mois pour livrer 48 véhicules !

Au combat ce véhicule se révéla pourtant bon sans être excellent. En somme un honnête véhicule sans qualités extraordinaires mais sans défauts qui rendaient ses utilisateurs circonspects.

Sur les soixante-douze véhicules livrés à l’armée royale roumaine, cinquante-deux ont été détruits au combat ne laissant que vingt-deux véhicules quand la Roumanie change de camp après le désastre provoqué par l’opération PIOTR VELIKYI.

Ces véhicules sont stockés pour des raisons politiques, Moscou tenant à montrer les limites de son indépendance au nouveau gouvernement roumain d’obédience communiste ce qui ne chagrine pas encore les principaux intéressés.

Maintenus en réserve jusqu’en 1975, ces véhicules sont envoyés à la casse sauf deux exemplaires conservés à l’entrée d’une caserne de Brasov pour l’un et dans un musée de Constansa pour le second.

Caractéristiques Techniques de l’Autoblindat model 1941

Poids en ordre de combat : 8.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.84m largeur hors tout 2.20m hauteur sans tourelle 1.75m (2.45m avec tourelle)

Motorisation : moteur essence dévellopant 105ch à 2200 tours/min

Performances : vitesse maximale sur route 70 km/h moyenne 45 km/h Autonomie : 300km sur route avec 140 litres d’essence

Blindage : 20mm maximum

Armement : tourelle biplace disposant d’un canon de 37mm tchèque et d’une mitrailleuse de 7.92mm

Equipage : quatre hommes (chef de voiture et tireur en tourelle, conducteur avant et inverseur en caisse)

BA-10

La Broneavtomobil 10 est une auto blindée soviétique mise au point en 1938 et produite jusqu’en 1945. Au final se sont 5600 véhicules qui sont sortis des chaines de montage en trois versions, la version de base BA-10, une version améliorée baptisée BA-10M (avec notamment de nouvelles radios) et la BA-10ZhD destinée à rouler sur les voies de chemin de fer.

La BA-10 est une descendante de la BA-6 avec un dessin de caisse différent, une plus grande puissance moteur ce qui permet une augmentation des performances du véhicules. Pour permettre aux autos blindées BA-10 d’opérer en tout terrain, les deux roues arrières peuvent recevoir des chenilles pour améliorer leurs performances en tout terrain.

La BA-10 connait son baptême du feu en Mandchourie contre les japonais lors de la bataille de Khalkin-Gol en 1939. Elle est également engagée dans la guerre d’Hiver même durant le second conflit mondial.

Progressivement remplacée par la BA-11, la BA-10 cesse globalement d’opérer en première ligne à l’été 1953. Elle est reléguée aux troupes du ministère de l’intérieur (NKVD) pour des missions de sécurité sur les arrières.

Au combat un certain nombre de véhicules à été capturée par les finlandais, les allemands, les hongrois et les roumains. Ces véhicules ont été généralement retournés contre leur ancien propriétaire après avoir plus ou moins de modifications.

Les roumains qui pour une fois ne manquent pas d’autos blindées vont d’abord les utiliser à l’arrière du front pour escorter des convois et protéger les dépôts logistiques contre les premières actions des partisans, actions qui seront plus du domaine de la nuisance que de la véritable menace sur la structure du front.

Vingt-cinq véhicules ont été capturés durant les premières semaines de BARBAROSSA mais seulement seize ont pu être remises en état et remises en service. Elles vont être utilisées jusqu’en décembre 1952 quand la dernière des seize à été perdue suite à sa destruction par une mine posée par des partisans ukrainiens alors qu’elle protégeait l’arrivée d’un convoi à Odessa.

Caractéristiques Techniques

Type : auto blindée

Poids : 5.14 tonnes

Dimensions : longueur 4.65m largeur 2m hauteur 2.20m

Motorisation : moteur essence GAZ-MM de 50ch

Performances : vitesse maximale 53km/h distance franchissable 300km

Blindage : 6 à 15mm

Armement : un canon de 45mm 20-K avec 49 coups et deux mitrailleuses de 7.62mm DT avec 2079 coups

Equipage : 4 hommes

BA-64

Au sein de l’armée rouge les chars sont très employés pour les missions de reconnaissance plus que dans certaines armées, la RKKA engageant aussi bien des chars conçus pour cette mission (T-60 et T-70 par exemple) que des chars dont ce n’était normalement pas le rôle premier (T-34).

En dépit de cette situation l’Armée Rouge décide en 1950 de développer une auto blindée pour des missions d’éclairage en liaison avec les chars. C’est l’acte de naissance de la Bronirovaniy Avtomobil 64 (BA-64) qui s’inspire clairement de la Sdkfz 221 en utilisant pour basse le châssis de deux véhicules comparables à la Jeep américaine à savoir la GAZ-64 ou de la GAZ-67.

Deux prototypes sont livrés au printemps 1951. Après quelques modifications mineures, la production est lancée. Elle est très rapide, les composants de base sont largement disponibles, le design conçu pour faciliter la production de masse.

Voilà pourquoi entre l’été 1951 et l’automne 1956, 9000 véhicules sont sortis, véhicules utilisés jusqu’au milieu des années soixante-dix quand elle est définitivement remplacée par les BRDM-1 et 2, des autos blindées amphibies.

Rapides, à l’aise sur tout type de terrain mais peu armées, ces autos blindées étaient destinés à l’éclairage, évitant les points de résistance, découvrant les faiblesses du dispositif ennemi pour faciliter l’avancée des chars et de l’infanterie et limiter l’impact de la «friction» chère à ce bon vieux Claus (Nda le penseur militaire prussien pas votre serviteur) .

Outre la reconnaissance et l’observation, la BA-64 était parfois chargée d’escorter des convois logistiques qui pouvaient tomber sur des éléments ennemis isolés. Elle pouvait également être utilisée pour la liaison en transportant sur le front des officiers.

Les 3780 premiers exemplaires sont produits sur le châssis du GAZ-64 avant que la production des BA-64 passe à un nouveau châssis le GAZ-67B qui possédait des essieux plus large. Cela entraine un changement de désignation, les nouveaux véhicules étant désignés BA-64B, certains véhicules remplaçant la mitrailleuse de 7.62mm par un fusil antichar automatique de 14.5mm.

Cette arme ne donnant pas franchement satisfaction, les BA-64M qui sont les derniers véhicules produits recevaient une mitrailleuse de 12.7mm et une mitrailleuse de 7.62mm dans une tourelle fermée.

Sur les 9000 exemplaires produits on trouve donc 3780 BA-64, 1250 BA-64B et 3970 BA-64M. Des projets de variantes (transport de troupes, appui-feu à canon de 37 ou de 45mm, version ferroviaire, semi-chenillé) ne dépassèrent pas le stade du projet.

Après guerre des BA-64 de différents modèles furent cédés à l’Albanie, la Bulgarie, la Chine communiste, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie et la Yougoslavie.

Jusqu’ici on pensait que les roumains n’avaient employé la BA-64 qu’après guerre mais en 1995 la découverte de photos et de documents dans les archives du ministère de la Défense à Bucarest à modifié notre perception en montrant clairement que trente-deux BA-64 ont été utilisés par l’armée royale roumaine.

Ces véhicules ont engagés sur le front où elles ont été toutes détruites voir pour certaines recapturées par les soviétiques qui généralement se contentaient de les cannibaliser pour récupérer des pièces.

Caractéristiques Techniques

Type : auto blindée

Poids : 2.4 tonnes

Dimensions : longueur 3.66m largeur 1.74m hauteur 1.9m

Motorisation : un moteur GAZ-MM de 50ch

Performances : vitesse maximale 80km/h distance franchissable 500km

Blindage : inconnu

Armement : une mitrailleuse de 7.62mm DT (1070 coups)

Equipage : 2 ou 3 hommes

Autres véhicules

Dans cette partie je vais parler rapidement des autres véhicules employés par l’Armata Regala Romana. Il s’agit essentiellement de véhicules de soutien et de ravitaillement.

MALAXA Tip UE

Renault UE avec des marques allemandes.

-L’armée royale roumaine à ainsi utilisé 126 Malaxa Tip UE, une chenillette de ravitaillement plus connue sous son nom français de Renault UE. Ces véhicules ont été produits sous licence en Roumanie.

D’abord utilisé comme tracteur d’artillerie pour une autre création française, le canon antichar de 47mm Schneider mais aussi comme ravitailleur au profit de l’infanterie. La Roumanie essaya d’en commander d’autres durant la Pax Armada voir de relancer la production sous licence mais ces deux projets ne se concrétisèrent pas.

Durant le conflit il semble que quelques chenillettes de ce type capturées par les allemands dans le nord de la France mais aussi en Belgique ont été rétrocédées aux roumains. Le chiffre de ces livraisons tardives est cependant très incertain, les sources donnant entre 12 et 72 véhicules !

Durant le second conflit mondial ces véhicules outre les rôles cités plus haut vont être utilisés pour évacuer des blessés mais aussi servir de canon antichar automoteur en installant dans le compartiment logistique un canon de 47mm ou de 50mm. Ces aménagements étant des bricolages de terrain elles n’ont fait l’objet d’aucune mise en service officielle.

A la fin du conflit il restait une trentaine de ces véhicules en service. Une partie à été réutilisée par les soviétiques à l’arrière du front comme engin de remorquage pour des véhicules légers endommagés ou comme tracteur d’aérodrome. Tous ces véhicules ont été rapidement ferraillés.

Caractéristiques Techniques

Type : chenillette de ravitaillement et de remorquage

Poids à vide 2640kg (3300kg en ordre de combat) remorque d’un poids total de 776kg qui pèse 1276kg à pleine charge

Dimensions : longueur 2.80m largeur 1.74m hauteur 1.25m. La remorque mesure 2.59m de long sur 1.62m de large pour 0.77m de haut.

Motorisation : un moteur essence Renault de 40ch à 2800 tours par minute

Performances : vitesse maximale 30km/h distance franchissable 100km Autonomie 5h

Blindage : 6 à 9mm

Armement : théoriquement aucun

Equipage : 2 hommes

FORD RUSESC DE CAPTURA

Tracteur d’artillerie Komsomolets capturé et réutilisé par les finlandais

Sous ce nom nous trouvons un tracteur léger d’artillerie de conception et de fabrication soviétique le Komsomolets. Les roumains ont capturé un grand nombre de ces véhicules solides et robustes mais pas toujours en très bon état.

Voilà pourquoi sur le total des véhicules capturés seulement une quarantaine (certaines sources disent 40 d’autres 46) à été remise en service pour remorquer des canons et des charges lourdes. Quelques véhicules ont survécu au conflit mais ont été rapidement envoyés à la ferraille.

Caractéristiques Techniques

Type : tracteur d’artillerie léger

Poids en ordre de combat 3460kg

Dimensions : longueur 6.22m largeur 2.35m hauteur 2.74m

Motorisation : un moteur essence

Performances : vitesse maximale 48km/h sur route et 12 km/h en tout-terrain distance franchissable 200km sur route 150km en tout terrain

Protection : 7 à 16mm

Armement : une mitrailleuse de 7.62mm DT

Equipage : deux hommes plus l’équipe de pièce du canon remorqué

Tracteur T-1

Le Tracteur T-1 (appelé également DT-1 pour Directia Tehnica 1) est un tracteur d’artillerie conçu pour tracter le canon de 75mm Resista. 1000 exemplaires furent commandés en décembre 1952 mais après la production de cinq prototypes et de vingt-cinq exemplaires l’armée roumaine ordonne l’arrêt du projet en juin 1953 pour privilégier la sortie du chasseur de char Maresal avec le succès que l’on sait.

Les trente exemplaires sont réceptionnés par l’Armée Royale Roumaine et employés pour remorquer des pièces d’artillerie mais aussi des remorques pour le ravitaillement de l’avant. Des exemplaires sont capturés par les soviétiques et au moment du grand basculement l’armée roumaine n’aligne plus que huit exemplaires qui sont stockés et ferraillés une fois le conflit terminé.

Caractéristiques Techniques

Type : tracteur d’artillerie

Poids : 7 tonnes charge utile 4 tonnes masse remorquable 6 tonnes

Dimensions : nc

Motorisation : moteur de 75ch à 1800 tours par minute

Performances : 32km/h

Blindage : aucun

Armement : aucun

Equipage : 2 hommes

Miscellanées

Comme la majorité des armées du second conflit mondial, l’armée roumaine n’était que très partiellement motorisée et n’alignait que fort peu de camions. Il s’agissait essentiellement de camions Ford produits en Allemagne, de camions Renault, Latil et Berliet importés de France et de camions tchécoslovaques Praga. Il y eut quelques tests de semi-chenillés mais son usage au sein de l’armée roumaine fût très limité.

Mitteleuropa Balkans (103) Roumanie (33)

Autos blindées

Avant-Propos

Un mot caractérise le parc d’autos blindées de l’armée royale roumaine durant le second conflit mondial : disparatre. De nombreux micro-parcs, des véhicules pas toujours adaptés et quelques modèles efficaces mais hélas disponibles en trop faible nombre. Comme dans d’autres domaines de nombreux véhicules soviétiques capturés vont être réutilisés ce qui aggravera encore les problèmes logistiques.

TNSPE

Ce véhicule blindé de conception et de fabrication roumaine n’est pas à proprement parlé une auto blindée de reconnaissance mais plutôt un véhicule de maintien de l’ordre pouvant éventuellement mener des missions militaires à condition que l’opposition ne soit pas trop importante.

Utilisant un châssis de camion Praga TN, ce véhicule est armé d’une mitrailleuse de 7.92mm et d’un canon à eau très utile pour le maintien de l’ordre moins pour les opérations militaires. De quatre à sept exemplaires auraient été fabriqués et utilisés pour le maintien de l’ordre à Bucarest, leur sort final est inconnu mais ce qui est sur c’est qu’aucun véhicule n’à survécu au second conflit mondial.

Austin-Putilov

L’Austin-Putilov est une vieille auto blindée de conception et de fabrication britannique produite durant le premier conflit mondial, première guerre où des engins automobiles ont été employés même si très vite sur le front occidental la mise en place d’un double réseau de 700km de tranchées de la Suisse à la mer du Nord empêcha leur utilisation.

Ce fût différent sur le front de l’est où la géographie permettait l’utilisation de véhicules automobiles, véhicules également utilisés dans la guerre civile russe et dans les différents conflits qui suivent la fin de la der des ders.

La Russie à commandé des autos blindées Austin avant d’en produire quelques exemplaires au pays, des véhicules devenus des Austin-Putilov ou Austin-Kegresse quand elles étaient transformées en véhicules semi-chenillés.

Au début du premier conflit mondial la Russie des Romanov décida de mettre sur pied des unités d’autos blindées mais faute de capacités industrielles suffisantes elle se tourne vers la Grande-Bretagne pour produire les autos blindées nécessaires. C’est Austin qui remporta le contrat au détriment de Armstrong Whitworth, Renault et Sheffield-Simplex.

Une première commande de quarante-huit véhicules est passée suivit par soixante exemplaires en mars 1915 et soixante autres le 25 août 1916. Une ultime version baptisée Austin modèle 1918 est commandée mais aucun véhicule n’est livré en raison des événements de Russie.

Entre-temps en 1916 décision est prise de produire une auto blindée en Russie. Soixante châssis sont commandés à Austin qui devaient recevoir une caisse blindée chez Putilovski à Saint-Pétersbourg. Les véhicules blindés devaient être produits à partir de juillet 1917 mais la Révolution de février fracasse tout. Les premiers véhicules sont finalement produits en mars 1918 mais seulement trente-trois exemplaires sont produits auxquels il faut ajouter douze autos blindées semi-chenillées. La production s’arrrête en mars 1920 suite au manque de pièces et de matériaux.

Sur le plan opérationnel les autos blindées furent utilsiées au sein de «pelotons de mitrailleuses automobiles», les premières unités (numérotées de 5 à 12) disposant de trois voitures, quatre voitures d’état-major, un camion, un camion-atelier, un camion citerne et quatre motos, les effectifs étant de quatre officiers avec quarante-cinq ou quarante-six hommes.

Les autres pelotons (13 à 24, 26 à 28 et 30 à 36) disposaient de seulement deux véhicules type Austin mais disposaient également d’une auto blindée Garford-Putilov armée d’un canon, une voiture d’état-major, un camion et une moto. Les pelotons numérotés 5 à 12 disposaient d’une autre Garford-Putilov. Au combat ces pelotons étaient rattachés à des divisions et des régiments.

A la mi-1916 ces pelotons furent regroupés en douze bataillons d’autos blindées rattachés à différentes armées. Chacun de ces bataillons étant formés de deux à cinq pelotons qui sont rebaptisés en sections gardant leur ancien numéro.

En 1921 la RKKA disposait de seize Austin de première série, quinze de deuxième série, soixante-dix huit de troisième série ainsi que les autos blindées produites chez Putilov. Les «britanniques» sont retirées du service en 1931, les Putilov en 1933.

Ces autos blindées furent également utilisées par les britanniques (seize autos blindées initialement prévues pour la Russie), le Japon, la Pologne (vingt autos blindées capturées), la Finlande (deux capturées), l’Estone (deux capturées), la Lettonie (un exemplaire), la Mongolie (quatre exemplaires), l’Allemagne (quatre véhicules utilisés par un corps franc), l’Autriche, la Bulgarie et donc la Roumanie.

L’armée roumaine disposait en septembre 1939 de quatre exemplaires d’abord utilisées au sein de la cavalerie pour des missions de reconnaissance. En septembre 1943 elles sont transférées à la gendarmerie pour des missions de sécurité intérieure et assurent toujours cette mission en septembre 1948.

Assurant des missions d’escorte entre l’arrière et le front ces véhicules sont appréciés pour leur fiabilité même si le manque de pièces détachées est de plus en plus difficilement compensée par le travail des mécaniciens. En mars 1952 il n’en reste plus que deux exemplaires, exemplaires qui sont détruits lors d’un bombardement aérien sur Bucarest (opération Rache bombardement de la Luftwaffe le 18 octobre 1953) et ferraillées après guerre.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5.3 tonnes

Dimensions : longueur 4.9m largeur 2.03m hauteur 2.84m

Motorisation : un moteur Austin de 50ch

Performances : vitesse maximale 56km/h distance franchissable 201km

Protection : 3 à 6mm

Armement : deux mitrailleuses (Maxim ou Hotchkiss)

Equipage : 4 ou 5 hommes

Autos blindées Peugeot

En septembre 1948 l’armée roumaine possède deux vénérables autos blindées de marque Peugeot, des autos blindées développées dans l’urgence des premières semaines du premier conflit mondial.

Si les autos blindées ultérieures pouvaient disposer d’un canon et d’une mitrailleuse, l’auto blindée Peugeot fût déclinée en deux versions, une version armée avec une mitrailleuse (une Hotchkiss de 8mm modèle 1914) et une version appelée autocannon disposant d’un canon de 37mm Hotchkiss datant de…..1887.

120 exemplaires conçus par l’installation d’une caisse blindée sur un châssis de Peugeot type 153 sont d’abord produits suivis de 150 exemplaires sur le chassis type 146 puis sur le type 148 portant la production à 270 exemplaires.

Inutiles en première ligne, ces autos blindées furent utilisées par la France pour patrouiller sur l’arrière du front. En 1918 il n’en restait plus que 28 exemplaires au sein de l’armée française. 18 véhicules furent cédés à la Pologne et participèrent à la guerre russo-polonaise de 1920, servant dans l’armée polonaise jusqu’au début des années trente avant de terminer leur carrière dans la police et de faire ainsi le coup de feu contre les allemands en septembre 1939.

Quatre exemplaires furent également livrés à la Yougoslavie et bien qu’obsolètes ces véhicules étaient toujours en service en 1949 quand l’Allemagne déclenche l’opération MARITSA, l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce pour sécuriser le flanc sud de la future opération BARBAROSSA, les quatre véhicules étant détruits au combat (un par mine, un par un canon antichar italien, un par accident et le quatrième par un tir d’artillerie).

La Roumanie disposait en septembre 1939 de deux véhicules utilisées par l’armée roumaine mais en septembre 1942 elles sont retirées du service et stockées. Elles sont finalement remises en état avec un nouveau moteur et un nouvel armement (deux mitrailleuses tchèques de 7.92mm) pour assurer la protection des déplacements du Conducator, le maréchal Antonescu. Ces deux véhicules ont disparu dans la tourmente du second conflit mondial et leur sort final est inconnu.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5 tonnes

Dimensions : longueur 4.8m largeur 1.8m hauteur 2.8m

Motorisation : un moteur essence de 40ch à 2500 tours par minute, suspension 4×2

Performances : vitesse maximale 40km/h sur route distance franchissable 140km

Armement : une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm (version mitrailleuse) ou un canon de 37mm Hotchkiss M1887 (version autocanon)

Equipage : 3 ou 4 hommes

OA vz.27

L’Obrněný automobil vzor 27 est une auto blindée de conception et de fabrication tchécoslovaque utilisée d’abord par les forces armées de Prague (1929) mais aussi par l’Allemagne, la Slovaquie et la Roumanie. Quinze exemplaires plus un prototype ont été produits et son utilisateur principal fût au final la Roumanie comme nous le verrons ultérieurement.

Cette auto blindée est un pur véhicule militaire avec un chassis conçu pour les opérations militaires. Elle se distingue par deux postes de conduite pour permettre de se replier rapidement en cas de contact avec l’ennemi.

Cette auto blindée se révela robuste et facile à entretenir mais son poids et son coût étaient des défauts importants. Six véhicules équipèrent le régiment blindé tchèque tandis que les neuf autres étaient utilisés par la cavalerie.

Au milieu des années trente, trois véhicules supplémentaires furent envoyés au 1er régiment blindé portant le nombre à neuf alors que les 2ème et 3ème régiments disposaient de trois véhicules chacun.

Ces véhicules furent employés dans des opérations de maintien de l’ordre contre le parti pro-nazi des Sudètes qui voulaient rattacher leur région à l’Allemagne.

Après les désastreux accords de Munich, un peloton fût envoyé en Slovaquie et en Ruthenie pour contrer les attaques frontalières menées par les hongrois et les polonais. L’un d’eux se réfugia en Roumanie et les véhicules furent récupérés par l’armée roumaine qui reçut ultérieurement les neuf véhicules capturés par les allemands et ce en dépit des demandes slovaques qui au moment de leur indépendance avaient récupéré trois véhicules.

Les douze autos blindées roumaines furent utilisées par la cavalerie au sein de divisions mixtes, l’équivalent sur les bords du Danube de nos divisions «pétrole-picotin».

Appréciées par leurs nouveaux utilisateurs qui les avaient répartis en deux compagnies de six véhicules (une au sein de la 1ère division de cavalerie et l’autre au sein de la 3ème), elles sont modernisées durant la Pax Armada pour compenser la production trop lente d’une auto blindée de conception roumaine. Son moteur est changé, l’armement est modifié (un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle, une fusil mitrailleur de 7.92mm en caisse) et différentes autres modifications de détail sont menées.

En dépit des travaux ce véhicule était clairement dépassé quand débute le second conflit mondial mais cela n’empêchera pas cette auto blindée de faire le coup de feu, d’éclairer, de flanquer, de freiner les troupes soviétiques lors des combats de l’été 1950.

Deux véhicules sont détruits par des canons antichars de 45mm réduisant le parc à dix puis très vite à six puisque quatre autres véhicules sont détruits dans des combats de plus en plus violents (deux par mine, un par un tir de barrage soviétique et le quatrième par une auto blindée soviétique).

Les six véhicules sont alors retirés du front et utilisés pour des missions de sécurité à Odessa et dans sa région. Ils patrouillaient, assuraient des escortes et appuyaient les forces de sécurité.

En septembre 1953 quand les VDV (parachutistes soviétiques) sautent sur la grande ville du sud de l’Ukraine, il ne restait plus que deux véhicules opérationnels, véhicules détruits au cours des violents combats entre troupes roumaines et soviétiques.

Caracteristiques Techniques

Poids : 6.6 tonnes

Dimensions : longueur 5.35m largeur 1.95m hauteur 2.66m

Motorisation : un moteur essence Skoda de 60ch transmission 4×2

Performances : vitesse maximale 35km/h distance franchissable 250km sur route

Blindage : 3 à 5.5mm

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm Schwarzlose MG vz.07/24 en tourelle et un fusil mitrailleur ZB vz.26 en caisse

Equipage : cinq hommes

OA vz.30

L’Obrněný automobil vzor 30 est une autre auto blindée de conception et de fabrication tchècoslovaque utilisée par l’armée roumaine. Elle à également été employée par l’Allemagne, la Slovaquie et la Hongrie.

51 exemplaires ont été produits, 24 étant saisis par les allemands lors de l’occupation de la Bohème-Moravie en mars 1939, 16 par la Slovaquie quand celle-ci déclaré son indépendance, 9 par la Roumanie (véhicules tchèques internés pour échapper à l’occupation hongroise de l’Ukraine subcarpathique) et 2 exemplaires par la Hongrie.

Cette auto blindée est composée d’un chassis de camion Tatra 6×4 sur lequel on à installé une caisse blindée avec un armement composé d’une mitrailleuse de caisse et d’une autre en tourelle.

L’armée tchécoslovaque passe commande de 51 exemplaires en mars 1933 pour des livraisons en décembre mais Tatra prend énormément de retard et les six premiers exemplaires ne sont livrés mars 1934 suivis par seize en février et le reliquat en juillet 1934.

Cette auto blindée connait de sérieux problèmes techniques notamment au niveau du moteur ce qui empêchait l’équipage de profiter pleinement des capacités d’un chassis à roues indépendantes offrant des performances tout terrain remarquable. Le blindage était très faible et les fusils mitrailleurs ne pouvaient tirer longtemps sans s’échauffer.

Ces autos blindées étaient regroupés en pelotons de trois véhicules intégrées aux compagnies de reconnaissance des quatre Divisions Mobiles de l’armée tchèque, le reliquat formant des pelotons déployés dans les zones frontalières et qui durent donc s’employer contre les menées séparatistes du parti des Sudètes qui par les accords de Munich obtint le rattachement de la région à l’Allemagne.

Après ces accords deux compagnies furent envoyées en Slovaquie et en Ruthenie pour défendre le territoire contres les apétits polonais et hongrois.

Ces unités couvrent l’évacuation par l’infanterie tchécoslovaque du sud de la Slovaquie rattaché à la Hongrie.

Au printemps 1939 dix véhicules sont revendus à la Gendarmerie et deux compagnies qui combattent contre les hongrois en Ukraine subcarpathique doivent donc se réfugier en Slovaquie et en Roumanie ce qui explique l’utilisation de cette auto blindée par ces pays.

Les allemands ont réutilisé ces engins comme engins de propagande radio et de police, la Hongrie n’à rien fait de ces deux véhicules alors que la Slovaquie et la Roumanie ont utilisé ce véhicule de manière plus opérationnelle, les véhicules roumains servant à des opérations de maintien de l’ordre sur le territoire national et ne seront employés au combat qu’au printemps 1953 à un moment où l’Armée Royale Roumaine faisait feu de tout bois. Il restait alors quatre véhicules qui sont tous détruits.

Caracteristiques Techniques

Poids : 2.78 tonnes

Dimensions : longueur 4.02m largeur 1.52m hauteur 2.02m

Motorisation : un moteur Tatra de 32ch

Performances : vitesse maximale 60km/h distance franchissable 300km

Blindage : 3 à 6mm

Armement : deux fusils mitrailleurs ZB vz.26 de 7.92mm

Equipage : 3 hommes

Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Les premières automitrailleuses allemandes étaient des véhicules lourds et encombrants dont la puissance n’était pas toujours efficiente. Il fallait donc imaginer des autos blindées plus légères, plus compactes.

Au début des années trente apparait la Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 221, un véhicule 4×4 entièrement neuf et non dévellopé à partir d’un chassis civil. Cette automitrailleuse n’est armée que d’une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle biplace.

Rapidement une version améliorée baptisées Sdkfz 222 est mise au point, cette version se distinguant par un armement nettement plus puissant avec un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm.

Ces véhicules de reconnaissance furent déclinés en une version de commandement (Sdkfz 233), une version radio (Sdkfz 260 et 261) et une version de transport de troupes (Sdkfz 247) avec une simple mitrailleuse sous bouclier, l’habitacle pouvant abriter cinq hommes.

La version Sdkfz 222 est exportée en Chine (douze exemplaires sont vendus à la fin des années trente. Certains exemplaires reçurent des armes plus puissantes comme un canon antichar de 47mm sous bouclier en remplacement de la tourelle) mais aussi en Bulgarie et en Roumanie qui vont récupèrer des véhicules neufs mais aussi d’anciens véhicules allemands reconditionnés.

L’Armata Regala Romana reçoit un premier lot de 46 exemplaires en 1945. Ces véhicules étaient prêts dès 1943 mais la guerre civile allemande avait incité Bucarest à retarder la livraison pour éviter d’être dans le mauvais camp.

A ces quarante-six exemplaires neufs vont s’ajouter en septembre 1947 cinquante-quatre exemplaires de seconde main reconditionnés avec un armement plus puissant en l’occurence un canon tchèque de 37mm en lieu et place du canon de 20mm d’origine.

Cela porte la flotte roumaine à 100 exemplaires mais ce n’est pas finit puisque la Roumanie va encore recevoir soixante-douze exemplaires d’une version améliorée baptisée Sdkfz 222B.

A ces cent soixante-douze exemplaires vont s’ajouter trente-six exemplaires d’une version de commandement équipée de deux mitrailleuses de 7.92mm en lieu et place de l’armement original, une superstructure prenant la place de la tourelle pour offrir de la place nécessaire aux lourds équipements radios.

Cette version baptisée Sdkfz 223 n’est pas vraiment appréciée par les roumains qui vont transformer une partie du parc en Sdkfz 222 avec une tourelle armée d’un canon de 20mm ou d’une mitrailleuse de 13.2mm associée à une mitrailleuse de 7.92mm. Les chiffres sont incertains mais il semble que seize des trente-six véhicules ont été ainsi transformés pour mener une guerre plus active.

Ces véhicules vont être utilisés par la cavalerie mais aussi par la division blindée. Elles vont mener les missions classiques de la cavalerie légère à savoir l’éclairage, le flanquement et le harcèlement.

A plusieurs reprises ces autos blindées allemandes vont être engagées pour contrer une percée soviétique ou pour rassurer des unités d’infanterie qui pouvaient être rapidement sujettes à des crises de panique quand les Frontoviki donnaient l’assaut aux cris de Houraaaaaaaaaaaaaaah.

Les pertes sont évidemment très lourdes et en septembre 1953 quand la Roumanie bascule il ne restait que cinquante-quatre véhicules tout type confondu, véhicules qui furent réutilisés contre les allemands et les hongrois, leur présence provoquant parfois surprises et quiproquos dans les rangs germano-magyars.

Une fois le conflit terminé les véhicules encore en état sont soit utilisés pour l’entrainement ou au sein des unités de police pour mâter une agitation communiste de plus en plus remuante. Les derniers Leichte Panzerspähwagen sont retirées du service en octobre 1959 et en 2020 deux d’entre-elles peuvent être admirées au musée de la guerre de Bucarest.

Caractéristiques Techniques du Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Type : automitrailleuse légère

Poids : 4.8 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 4.80m largeur : 1.95m hauteur (grille pare-grenades incluse) : 2m

Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km

Rayon d’action tout-terrain : 180 km

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Autoblinda AB-40/41/43

Ces autos blindées 4×4 sont les armoured car les plus nombreuses en service dans l’armée de terre italienne en septembre 1948.

Produites jusqu’à la fin du conflit à environ 1050 exemplaires, elles vont combattre en Italie, en Afrique du Nord, en Afrique orientale, dans les Balkans et sur le front russe. Trois modèles vont être mis au point pour équiper les unités de reconnaissance du Regio Esercito Italiano.

Le premier modèle est l’AB-40 disposant de deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 alors que les deux suivants baptisés AB-41 et 43 sont armés d’un canon de 20mm et de deux mitrailleuses de 8mm.

A l’origine de ces autos blindées figure une demande du ministère de la guerre italien en date de 1937 pour une auto blindée capable à la fois d’éclairer les futures divisions cuirassées mais également de mener des missions de police coloniale. Deux prototypes sont commandés, un dans chaque version.

L’AB-40 va entrer en service au printemps 1941. Par rapport au prototype, l’AB-40 dispose d’une caisse avant redessinée, d’un blindage de plancher plus épais, d’une ventilation améliorée, de pneumatiques de meilleure qualité.

L’AB-40 est produite de 1941 à 1944 à raison de 425 exemplaires. Elle est suivie par l’AB-41 produite entre 1945 et 1948 à 340 exemplaires, l’AB-43 étant produite à 295 exemplaires de 1948 à 1953.

A noter que certaines AB-40 ont été modifiées en AB-41 avec le même armement mais il s’agissait le plus souvent du prélèvement de la tourelle sur des AB-41 dont le chassis était hors service plutôt qu’une véritable modernisation.

Le chassis de ces autos blindées fût utilisé pour le véhicule blindé léger SPA-Viberti AS-42 ainsi que pour un projet d’auto blindée AB-44 disposant d’un canon de 47mm qui ne dépassa pas le stade du projet pour des raisons obscures.

Généralement les autos blindées italiennes formaient des compagnies ou des groupes de reconnaissance disposant de trois ou quatre pelotons disposant chacun de 3 ou 4 véhicules soit en théorie 9 à 16 véhicules généralement renforcées par des motocyclistes mais cela représentait peu de chose par rapport aux autres pays.

Les trois divisions de cavalerie et les trois divisions cuirassées disposaient de moyens plus importants avec un bataillon d’éclairage disposant de trois compagnies à quatre pelotons de quatre autos blindées soit sur le papier 48 autos blindées sans compter les véhicules du commandement de compagnie et du commandant de bataillon soit 52 autos blindées sur le papier.

Présentes sur tous les théâtres d’opération dans lesquels fût engagée l’Italie, ces autos blindées ne déméritèrent pas. Elle effectua aussi bien des missions d’éclairage que de police coloniale, traquant également les partisans dans les Balkans et sur le front russe.

Si elles pouvaient tenir tête à certaines autos blindées, elles étaient plus en difficulté face à la puissance automitrailleuse Panhard modèle 1940P même si plus véloces et plus petites, elles pouvaient parfois jouer sur ses qualités face à la puissante AMP.

Cette auto blindée à également été utilisée par l’Allemagne et par la Hongrie qui récupéra auprès de Berlin des autoblinda saisies par les allemands lors du basculement italien d’avril 1953. L’ENR à également utilisé ces véhicules au combat moins pour de l’éclairage que traquer les partisans.

La Roumanie à également utilisé six véhicules livrés par Himmler au Conducator pour renforcer sa protection alors que sa politique était de plus en plus critiquée. Elles n’ont jamais été engagées au combat, se contentant de patrouiller dans les rues de Bucarest ou assurant l’escorte de convois transportant le maréchal Antonescu et son gouvernement lors de tournées d’inspection dans le pays, tournées de plus en plus rares tant le dictateur roumain avait conscience de son impopularité.

Sur les six véhicules livrés au printemps 1953 après la défection italienne, quatre furent détruits en quelques semaines.

Une première est détruite le 17 mai 1953 à Cluj-Napoca quand la caserne que venait de visiter le Conducator est attaquée par des chasseurs bombardiers britanniques Hawker Tempest suivit d’une seconde le 23 mai 1953 par des commandos britanniques en mission de sabotage (certains ont parlé d’une tentative d’assassinat du dictateur roumain mais aucun document n’est encore venu étayer cette thèse, les documents de cette période étant classifiés jusqu’en 2054).

Le troisième est victime d’un accident avec un camion allemand et la quatrième est détruite par un autre bombardement aérien allié mais sur Bucarest cette fois. Les deux derniers véhicules sont saisis par le nouveau gouvernement communiste qui décident de ne pas les réutiliser et va les envoyer à la ferraille peu après la fin de la guerre.

Caracteristiques Techniques

Type : auto blindée de reconnaissance

Poids : 7.52 tonnes

Dimensions : longueur 5.21m largeur 1.93m hauteur 2.48m

Motorisation : un moteur essence SPA l6 de 88ch

Performances : vitesse maximale 78 km/h distance franchissable 400km

Blindage : 18mm maximum

Armement : (AB-40) deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 en tourelle (AB-41 et 43) un canon de 20mm Breda et une mitrailleuse Breda de 8mm en tourelle et une mitrailleuse de 8mm dans l’arrière de la caisse. Le canon de 20mm dispose de 456 coups alors que les mitrailleuses disposent de 1992 coups. Equipage : quatre hommes (chef de char, tireur, deux conducteurs)

Mitteleuropa Balkans (102) Roumanie (32)

Chasseurs de chars et canons d’assaut

TACAM R-2

Le TACAM R-2 est un chasseur de char mis au point durant le second conflit mondial pour renforcer les moyens antichars de l’Armée Royale Roumaine.

Vingt-quatre Skoda LT vz.35 sont transformés en perdant leur tourelle et recevant sur la caisse une superstructure inclinée abritant un canon de 76.2mm d’origine soviétique. A noter que le châssis est renforcé pour supporter l’augmentation du poids.

Ces vingt-quatre chars sont disponibles en février 1952 et vont former trois compagnies indépendantes de huit véhicules détachées en fonction des besoins aux divisions d’infanterie combattant les soviétiques puis les allemands après le basculement roumain de septembre 1953.

A l’époque il restait douze exemplaires qui vont former un régiment indépendant composé de TACAM R-2 et de SU-76 fournis par les soviétiques mais ceci est une autre histoire. Ces véhicules vont combattre en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Il restait deux exemplaires à la fin du conflit, exemplaires qui vont être préservés à Bucarest.

Caractéristiques Techniques

Poids : 12 tonnes

Dimensions : longueur 5m largeur 2.064m hauteur 2.32m

Motorisation : un moteur Skoda T11/0 de 125ch

Performances : vitesse maximale 30km/h distance franchissable 130 à 160km

Blindage : 10-25mm

Armement : un canon de 76.2mm Zis-3 une mitrailleuse de 7.92mm ZB-53

Equipage : 3 hommes

TACAM T-60

Le TACAM (Tun Anticar pe Afet Mobil) T-60 est un autre chasseur de chars roumain et lui aussi issu d’une transformation d’un char en chasseur de chars. Seulement voilà si le R-2 était issu d’un char roumain, le T-60 était la transformation d’un char léger capturé à savoir le T-60.

Les T-60 perdirent leur tourelle d’origine remplacée par une superstructure ouverte à l’arrière et au dessus, superstructure abritant un canon de 76.2mm lui aussi d’origine soviétique.

Ces véhicules mis en service à l’automne 1953 (trente-six exemplaires) vont d’abord combattre les soviétiques puis après le basculement roumain les allemands. Ces véhicules se montrèrent efficaces même si à la fin du conflit il n’en restait plus que seize.

Ces seize véhicules sont stockés et certains réutilisés à la fin des années cinquante pour l’entrainement. La majorité est ferraillée au milieu des années soixante-dix, certains étaient préservés dans des musées.

Caractéristiques Techniques

Poids : 9 tonnes

Dimensions : longueur totale 5.51m largeur 2.35m hauteur 1.7m

Motorisation : moteur six cylindres GAZ 202 de 80ch

Performances : vitesse maximale 20km/h en tout terrain 40km/h sur route Distance franchissable 150km en tout-terrain 200km sur route

Protection : 15 à 25mm

Armement : un canon de 76.2mm F-22 et une mitrailleuse de 7.92mm ZB-53

Équipage : 3 hommes

Chasseur de char Maresal

Après les réussites des conversions la Roumanie tenta de mettre au point un chasseur de char et canon d’assaut de conception neuve mais en utilisant différents éléments disponibles pour gagner du temps.

C’est l’acte de naissance du chasseur de char Maresal, un chasseur de char léger d’abord armé d’un canon de 122mm puis après un certain nombre de problèmes de recul un canon de 75mm roumain.

Deux prototypes sont prêts au printemps 1953 et la production doit être lancée à l’été mais des difficultés d’approvisionement et des bombardements alliés fit qu’au moment du basculement roumain il n’y avait que deux prototypes prêts et quatre véhicules de pré-série à un stage avancé du montage.

Bucarest espéra un temps pouvoir produire le véhicule pour les unités devant combattre aux côtés de la RKKA mais Moscou soucieux de montrer qui était le patron désormais mit son véto.

Les quatre véhicules en assemblage ne furent jamais terminés et les deux prototypes furent expédiés en URSS pour essais et expérimentation avant d’être stockés. Ils sont aujourd’hui exposés au musée des blindés de Kubinka.

Caractéristiques Techniques

Poids : 10 tonnes

Dimensions : longueur 5.8m largeur 2.44m hauteur 1.54m

Motorisation : un moteur diesel de 120ch

Performances : vitesse maximale 45km/h sur route vitesse sur route 25km/h Distance franchissable 150km en tout terrain 300km sur route

Blindage : 10-20mm

Armement : un canon de 75mm en superstructure et une mitrailleuse de 7.92mm ZB-53

Equipage : 3 hommes

Sturmgeschütz III (Stug III)

Comme vous le savez, le char d’assaut, le tank à été inventé pour percer le front, franchir barbelés et tranchées, permettant à l’infanterie d’occuper le terrain même si le sol bouleversé par les obus, rempli de boue et d’eau n’était pas le plus facile pour les fantassins.

Emergea au délà du char le besoin d’un véhicule d’appui pour l’infanterie qui pouvait suivre les fantassins sur le terrain pour détruire les obstacles, les blockhaus. C’est l’acte de naissance du canon d’assaut.

C’est en 1936 que ce projet est lancé. Sur un chassis de Panzer III on installait une superstructure abritant un canon de 75mm court, canon tirant des obus explosifs. L’installation en superstructure facilitait la production et le rendait plus discret car il était ainsi moins haut qu’un homme debout. Le véhicule pouvait donc

Les premiers Sturmgeschütz III (Ausf A à D) étaient armés de ce canon court et une mitrailleuse de 7.92mm, intégrés à un bataillon de quarante-huit véhicules au sein de chaque Panzerdivision.

En septembre 1944 apparait la version Ausf E équipé d’un canon long de 75mm identique à celui des dernières versions du Panzer IV tirant des obus explosifs et des obus perforants, faisant du canon d’assaut un chasseur de chars.

En raison d’une priorité donné au réarmement des Panzer IV à canon court, les premiers Sturmgeschütz III Ausf E n’arrivent en unité qu’au printemps 1946 et en septembre 1948, seules six des douze Panzerdivisionen ont reçut des Ausf E, les autres devant disposer encore de Stug III à canon court moins performants même si aux mains d’équipage expérimentés il ne devait surtout pas être sous-estimé.

La Roumanie s’intéresse au Sturmgeschütz III au printemps 1949 alors que l’invasion de l’URSS commence à être sérieusement étudiée par les états-majors allemands et que la Roumanie doit jouer un rôle majeur. Ces véhicules sont baptisés TAS-1 (Tun de Asalt canon d’assaut n°1).

Bucarest contrairement à Sofia est prêt à s’engager mais réclame une aide militaire importante et notamment la livraison de chars et de canons d’assaut pour muscler les grandes unités roumaines.

Les allemands acceptent et livrent dès l’automne 1949 seize Stug Ausf D pour entrainer les futurs équipages des véhicules opérationnels qui doivent être des Ausf E, la première variante du Sturmgeschütz III à canon de 75mm long ce qui lui permet d’appuyer l’infanterie avec des obus explosifs et lutter contre les chars avec des obus perforants.

Les premiers Stug III Ausf E sont livrés en mars 1950 et vont être engagés dans l’opération BARBAROSSA. Au total l’armée roumaine va recevoir soixante-douze Stug III Ausf E, trente-deux Stug III Ausf F et vingt-quatre Stug III Ausf G soit un total de 128 véhicules qui vont participer à l’opération FRIEDRICH mais aussi vont résister à l’opération URANUS, la contre-offensive soviétique déclenchée très trop tôt pour les roumains.

Au combat les canons d’assaut vont jouer un rôle capital en appuyant l’infanterie roumaine en assurant également sa protection contre les blindés soviétique, son utilisation en embuscade permettant à certains équipages de devenir de redoutables chasseurs.

Quand la Roumanie bascule dans le camp soviétique il restait huit Ausf D, trente-six Ausf E, douze Ausf F et dix Ausf G soit un total de soixante-six exemplaires. Pour éviter les tirs fratricides ces véhicules ne sont pas engagés dans les combats contre l’Allemagne en Hongrie et en Tchécoslovaquie.

En revanche après guerre certains véhicules sont utilisés pour l’entrainement et la formation de nouveaux équipages en attendant la disponibilité de véhicules mieux adaptés et moins problématiques politiquement et idéologiquement parlant. Un Ausf D, deux Ausf E, deux Ausf F et un Ausf G ont été préservés dans différents musées de Roumanie.

Caractéristiques Techniques du Stug III Ausf E

Poids : 23.9 tonnes

Dimensions : Longueur : 6.85m largeur 2.95m hauteur 2.16m

Motorisation : Moteur à essence Maybach de 440ch

Performances : Vitesse maximale sur route 40 km/h 20 à 25km/h en tout terrain Autonomie sur route 155km (100km en tout terrain)

Protection : 80mm en frontal pour la caisse 30mm latéralement 15mm pour le plancher de la caisse, 50mm pour la superstructure en frontal 30mm pour les parois latérales de la superstructure 30mm pour l’arrière, 16mm pour le toit du compartiment de combat

Armement : un canon long de 75mm Stuk 40 de 48 calibres avec 54 obus et deux mitrailleuses de 7.92mm avec 1200 cartouches

Equipage : 4 hommes (chef de char, pilote, tireur, radio-pourvoyeur)

Mitteleuropa Balkans (101) Roumanie (31)

Véhicules

Chars

Renault FT

Surnommé le «char de la victoire», le Renault FT (et non FT-17 comme on l’écrit parfois) peut être considéré comme un char canonique car il fixe l’organisation générale d’un char moderne avec le moteur à l’arrière, la tourelle au centre et le pilote à l’avant, les chars s’éloignant de ce concept étant peu nombreux.

Produit en masse (4516 exemplaires), il va équiper l’armée française et ses alliés, participant aux offensives finales de l’été 1918 aboutissant à l’armistice de Rethondes.

Dans l’immédiat après guerre un certain nombre d’exemplaires sont cédés à des pays étrangers ce qui permet à nombre d’entre-eux de faire connaissance avec le char et développer des unités motomécaniques en fonction bien entendu de leurs ambitions et de leurs moyens.

En 1919 l’Armata Regala Romana reçoit 76 Renault FT ce qui permet la création d’un premier régiment blindé. Ce char va être peu à peu remplacé par des chars de conception et de fabrication tchécoslovaque.

En septembre 1941 il est officiellement retiré du service et les véhicules survivants sont stockés et entretenus pour participer éventuellement au maintien de l’ordre.

Sept ans plus tard quand le second conflit mondial éclate il ne restait plus que vingt-quatre exemplaires en état de marche, les autres ayant été ferraillés ou cannibalisés pour fournir des pièces détachées.

Ils reprennent du service sur l’aéroport de Bucarest pour protéger le site d’un éventuel assaut parachutiste soviétique qui ne sera jamais mené. Quelques véhicules sont transférés à la Gendarmerie pour participer au maintien de l’ordre en zone rurale.

Quand le second conflit mondial se termine il ne reste plus que six chars de ce type qui sont rassemblés puis utilisés comme cible pour les exercices de tir des unités de l’Armée Rouge déployés en Roumanie.

Si un Renault FT est bien exposé au musée de la Guerre à Bucarest c’est qu’il s’agit d’un char acquis aux Etats-Unis, transféré en Roumanie, restauré et exposé.

Caractéristiques Techniques du Renault FT

Poids total : (char-mitrailleur) 6.5 tonnes (char-canon de 37mm) 6.7 tonnes

Dimensions : longueur 4m (5.10m avec la queue passe tranchée) largeur 1.74m hauteur 2.14m

Motorisation : un moteur Renault 4 cylindres développant 35 ch à 1300 tours minutes. Boite à quatre vitesse + une marche arrière. Réservoir de 96 litres d’essence

Vitesse maximale 7.8 km/h, environ 2 km/h en terrain varié Pente 45° Autonomie : 8 heures

Blindage : tourelle blindée à 22 et 16mm, parois verticales 16mm parois obliques 8mm plancher 6mm

Armement : (char-mitrailleur) une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm avec 4800 coups en 50 bandes articulées de 96 cartouches ou un canon de 37mm semi-automatique modèle 1916 avec 237 obus. Certains Renault FT mitrailleurs ont été réarmés avec une mitrailleuse Darne de 7.5mm.

Equipage : 2 hommes (mécanicien pilote et chef de char tireur).

AH-IV

Strigsvan M/1937, version utilisée par la Suède de l’AH-IV

Le AH-IV est une chenillette tchécoslovaque mise au point dans les années trente et qui connu un certain succès à l’export puisqu’il fût exporté en Romanie, en Suède et en Iran.

A l’origine de ce véhicule figure la volonté de la Českomoravská Kolben-Daněk (CKD) de mettre au point un véhicule mieux conçu que le Tancik vz.33 avec notamment un mitrailleur en tourelle alors qu’il était installé en caisse sur le vz.33.

Le premier client est l’armée iranienne qui passe commande dès 1935 de cinquante exemplaires plus un prototype. Les premiers exemplaires arrivent en août 1936 et la commande est honorée en mai 1937 même si l’armement ne fût installée qu’en novembre 1937. Très satisfaits les iraniens souhaitèrent commander entre 100 et 300 exemplaires supplémentaires mais la guerre de Pologne plus le veto allemand empêcha la commande de se concrétiser.

La Roumanie elle passe commande de trente-six exemplaires baptisés AH-IV-R (AH-IV-Roumanie) via un contrat le 14 août 1936. Les premiers véhicules sont livrés en octobre 1937 à temps pour les manœuvres automnales où ils donnent satisfaction. Ce sera moins le cas pour les exemplaires suivants ce qui explique qu’ils ne seront officiellement acceptés qu’en août 1938. Le projet de le produire sous licence ne dépassa pas le stade de l’unique prototype.

Aux commandes iraniennes s’ajoutèrent également une commande suédoise de quarante-huit chenillettes désignées Stridsvagn m/37 et qui vont être livrées en 1938 après une évaluation concluante en 1937.

Au sein de l’armée royale roumaine les AH-IV désignés R-1 furent déployés au sein des unités de cavalerie, les cinq divisions de cavalerie se partageant les trente-six chenillettes sous la forme de douze pelotons de trois véhicules.

Si les 1ère, 3ème et 5ème divisions de cavalerie disposaient chacune de trois pelotons, les 2ème et 4ème possédaient un unique peloton pour la première et deux pour la seconde.

Ces véhicules ont été vité déclassés et vont être retirés des unités de première ligne à l’automne 1945. Après une méticuleuse inspection sur les vingt-huit véhicules encore disponibles seuls vingt ont été préservés pour être réutilisés en cas de besoin.

Utilisés pour l’entrainement et la formation les R-1 ont pour certains repris du service pour la sécurisation des arrières.

Au moins un exemplaire à été modifié pour recevoir un canon antichar sovietique de 45mm en superstructure mais on ignore son utilisation comme son sort final. Les quelques exemplaires ayant survécu à la guerre ont été rapidement envoyés à la casse à la fin des années cinquante.

Caractéristiques Techniques

Poids : 3.9 tonnes

Dimensions : longueur 3.2m largeur 1.73m hauteur 1.67m

Motorisation : un moteur 6 cylindre Praga RHP de 55ch

Performances : vitesse maximale 45 km/h Distance franchissable 170km

Blindage : 6 à 12mm

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm

Equipage : deux hommes

Skoda LT vz.35 (S-II)

Skoda LT vz.35

Le Skoda LT vz.35 (S-II) est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. Avec son compère le Panzer 38(t), le futur Panzer 35(t) allait compléter les Panzer III et IV produits en nombre insuffisant pour équiper les Panzerdivsionen. A leur apogée, quatre divisions blindées (4. PzD, 6. PzD, 7. PzD, 8. PzD) furent équipées de chars tchèques.

Ce char de 9 tonnes était un char médiocre. Son blindage riveté était son défaut principal car quand il était touché, il projetait à l’intérieur ces rivets, tuant ou blessant l’équipage.

Le dévellopement de ce char léger commença en 1934 quand l’armée tchécoslovaque demanda un nouveau char léger dit de cavalerie pour succéder au LT vz.34 déjà en service. La firme CKD implantée à Prague perdit face au projet de la firme Skoda.

La première commande de 160 exemplaires est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936 suivit de commandes supplémentaires, la production étant partagée entre Skoda et CKD suite à un accord de production.

La production fût laborieuse, les problèmes de mise au point nombreux, nécessitant de fréquents retours en usine.

En dépit de ces problèmes, l’étranger se montrant intéressé par ce char léger qui fût commandé par la Roumanie (126 exemplaires) et la Bulgarie qui récupéra dix exemplaires initialement commandés par l’Afghanistan. L’URSS évalua ce char mais ne donna pas suite. La Slovaquie indépendante récupéra 52 exemplaires auprès des allemands à qui ils devaient leur indépendance.

Ces chars furent retirés du service avec la mise en service du Panther qui avait finit de rééquiper ces quatre divisions quand éclate le second conflit mondial.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est feraillée mais certains sont conservés en réserve au cas où utiliser pour l’instruction.

Une demi-douzaine de chassis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le chassis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

L’Armata Regala Romana mis en service 126 exemplaires et voulu acquérir 382 exemplaires mais cette commande fût annulée en raison du démantèlement de la Tchécoslovaquie en mars 1939 et surtout la prise de contrôle allemande des industries militaires tchèques.

Les 126 exemplaires vont être essentiellement utilisés par la 1. diviziune blindată, une division blindée l’unité division motomécanique de l’armée royale roumaine avant le début du second conflit mondial.

Ces chars étaient déclassés pour ne pas dire obsolètes en septembre 1948 mais la Roumanie n’à pas vraiment le choix et doit conserver ses R-2 _désignation roumaine de ce char_ et ses Renault R-35 en service en attendant la livraison de Panzer III et de Panzer IV.

Ces chars sont mêmes engagés en juin 1950 en URSS. Certes à l’époque ils n’étaient plus utilisés que dans la reconnaissance et non le combat mais c’était signe que l’équipement de l’armée roumaine n’était pas à la hauteur pour des combats de haut intensité.

Si il pouvait combattre les chars légers amphibies de reconnaissance de la RKKA il devait fuir le combat contre des chars BT et T-34 dont certains équipaient des unités de reconnaissance de l’Armée Rouge.

Les pertes sont lourdes lors des phases estivales de l’opération BARBAROSSA et bien entendu lors de la contre-offensive ennemie.

Fin 1950 il restait 64 chars disponibles qui sont maintenus au sein de la division blindée pour la reconnaissance avec deux pelotons de huit véhicules soit seize blindés, seize autres formant quatre pelotons de quatre véhicules pour renforcer les divisions de cavalerie.

Le reste soit 32 véhicules est d’abord conservé en réserve puis 24 d’entre-eux sont transformés en chasseurs de chars sous le nom de TACAM R-2, un véhicule combinant le châssis renforcé du char tchèque avec une superstructure abritant un canon de 76.2mm soviétique.

Ces vingt-quatre chars vont former trois compagnies indépendantes de huit véhicules détachées en fonction des besoins aux divisions d’infanterie combattant les soviétiques puis les allemands après le basculement roumain de septembre 1953.

A l’époque il restait douze exemplaires qui vont former un régiment indépendant composé de TACAM R-2 et de SU-76 mais ceci est une autre histoire.

A la fin du conflit il restait quatre R-2 en version char léger qui sont tous envoyés à la ferraille car d’aucune utilité pour la nouvelle armée roumaine bien équipée en chars d’origine soviétique.

Caractéristiques Techniques du Skoda L.T vzor 35

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.45m largeur 2.14m hauteur 2.20m

Motorisation : moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie sur route 190km (115km en tout terrain)

Blindage : maximale 25mm

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm Skoda de 40 calibres pouvant pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +25° avec 72 obus en réserve. Il est associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse le stock global de 1800 cartouches

Equipage : 4 hommes (pilote, opérateur radio-mitrailleur, pourvoyeur et chef de char/tireur)

Renault R-35

Défilé de R-35 roumains

Au début des années trente le char léger français standard est encore le vénérable Renault FT alias le «char de la victoire» autant dire une antiquité militaire. De plus sur le plan quantitatif la flotte souffrait d’une usure et d’un vieillissement important qui rendait peu probable la mobilisation de la totalité du parc en cas de guerre.

Un programme pour un char léger de 6 tonnes à deux hommes, 40mm de blindage et armement mixte (canon et mitrailleuses) est officiellement lancé le 2 août 1933. A ce programme répondent Renault, Batignolles-Châtillon, Hotchkiss, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), APX et Delaunay-Belville.

Le concours lancé le 2 août 1933 est modifié le 22 mai 1934 aboutissant à la construction de prototypes par tous les constructeurs sauf Delaunay-Belville.

La firme de Billancourt propose un char biplace de 11 tonnes armé d’un canon de 37mm SA modèle 1918 (le même que le FT) et une mitrailleuse. Le prototype va être testé à partir d’août 1934 et adopté le 25 juin 1936 sous le nom de char léger modèle 1935R tout comme ses concurrents FCM et Hotchkiss, les futurs FCM-36 et Hotchkiss H-35.

Quand éclate la guerre de Pologne, pas moins de dix-sept bataillons de chars de combat sont équipés de Renault R-35 soit un total de 765 chars, le total étant porté à 900 chars au printemps 1940, à l’apogée de la puissance des forces armées françaises avant que la démobilisation ne soit enclenchée pour soulager une économie en souffrance. A cela s’ajoute des véhicules en réserve et d’autres véhicules déployés dans l’Empire.

Un certain nombre de chars ont également été exportés essentiellement pour des raisons diplomatiques, cinquante envoyés en Pologne en juillet 1939, quarante envoyés en août-septembre 1939 en Roumanie et cent en Turquie en février et en mars 1940. Un deuxième lot aurait du être envoyé à la Pologne mais il va équiper le voir le 68ème BCC.

La production cesse à la fin du mois d’avril quand le R-40 prend le relais. Au total 1460 chars sont sortis des chaines de montage.

Après la démobilisation, quatorze bataillons de chars de combat restent stationnés en métropole avec ce Renault R-35 soit un total de 630 chars en service.

A ces chars s’ajoute ceux déployés dans l’Empire au sein des 62ème et 66ème BCC stationnés au Maroc et au sein du 64ème BCC stationné en Algérie soit un total de 135 chars auxquels s’ajoutent les deux BCC du Levant, portant le total à 225 chars.

Cela nous donne un total de 855 chars plus les 190 chars exportés et 120 utilisés pour l’expérimentation, les tests, l’instruction soit un total en ligne en France de 975, le reliquat soit 295 étant stockés.

Ces stocks vont servir à rééquiper la section de chars de Madagascar (huit blindés en ligne plus six en réserve soit un total de quatorze véhicules) ainsi que les deux compagnies de chars d’Indochine soit un total de trente chars en ligne plus quinze en réserve soit un total de quarante-cinq blindés sortis des stocks.

Cela nous laisse donc un total dans les stocks de 236 Renault R-35. Ce nombre va en réalité augmenter car un certain nombre de bataillons vont remplacer ces blindés par des chars plus modernes, ne laissant que trois BCC équipés de Renault R-35 soit un total en ligne de 135 chars, laissant un stock confortable de 631 exemplaires.

Du moins officiellement car en toute discrétion, un bataillon à été livré à l’armée portugaise (45 chars + 21 en réserve) et un autre à l’armée espagnole (45 chars +21 en réserve) soit un total corrigé de 599 chars disponibles plus les 120 cités soit 719 chars.

Ces chars vont participer au second conflit mondial durant la phase initiale de la mobilisation en attendant la disponibilité de chars plus modernes comme le FCM-42 et l’AMX-44 même si durant le conflit certains BCC remplaceront leurs chars légers par des canons d’assaut peut être plus modernes et surtout mieux adaptés ce qui avait également l’avantage de réserver la production des chars aux divisions blindées [NdA en 1952 les DLM et les Divisions Cuirassées ont été rebaptisées et uniformisées]).

En décembre 1937 la Roumanie décide de commander 200 exemplaires du Renault R-35 (baptisés Tancuri R-35) qui doivent être produits sous licence mais devant la difficulté du projet on décide de commander 41 exemplaires directement à la France, ces chars étant tous livrés en septembre 1939.

Aucun R-35 ne sera construit en Roumanie, Bucarest récupérant 34 chars ayant appartenu à l’armée polonaise portant son parc à 75 exemplaires, le reste du projet étant annulé, Bucarest préférant acquérir des chars plus modernes venant notamment d’Allemagne mais ceci est une autre histoire.

En septembre 1948 le Renault R-35 est encore en service. Sur les 75 exemplaires disponibles en 1940 il n’en restait plus que 54 en état de combattre. Ils ont été réarmés avec un canon de 45mm d’origine soviétique et rebaptisés Vanatorul de Care R-35.

Vanatorul de Care R-35

Les douze premiers véhicules ont été armés avec des canons récupérés dans une zone disputée de la frontière roumano-soviétique avant que d’autres canons soient récupérés sur certains chars soviétiques capturés ou dans les convois immobilisés par l’aviation et abandonnés par des unités de la RKKA cherchant à se replier vers l’est.

Trente-six exemplaires ont été ainsi modifiés avec une nuque de tourelle allongée pour absorber le recul supplémentaire. Ces véhicules pouvaient tirer leur épingle du jeu contre les chars BT ou les chars plus anciens mais évidemment face aux T-34 et aux KV ils ne pouvaient rien faire.

Ils vont rester en service jusqu’à la fin du second conflit mondial. En avril 1954 il restait huit exemplaires qui sont tous envoyés à la casse sauf deux, un exposé à Bucarest un deuxième exposé au musée des blindés à Saumur en France.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1935R

Poids total : 11 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.02m Largeur totale 1.85m Hauteur totale 2.13m (1.37m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Renault 447 4 cylindres développant 85ch à 2200 tours/minute alimenté par 166 litres

Vitesse maximale : 20 km/h Pente : 75% Autonomie : 130km

Blindage : 40mm maximum

Armement : (configuration initiale) un canon de 37mm SA modèle 1918 puis SA38 alimenté à 100 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches (configuration modernisée) un canon de 47mm SA35 alimenté à 90 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Tancuri T-38

Skoda LT Vzor.38

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du vz.35 avec un blindage en partie boulonné, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant. La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le développement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz 35 qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis. Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le chassis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un chassis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont feraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

La Roumanie va ainsi récupérer 50 exemplaires en septembre 1945 pour compléter ses R-2 mais ces chars étaient clairement dépassés pour ne pas dire pire. Bucarest apprit que c’était une mesure interimaire en attendant la livraison de Panzer III et de Panzer IV ce qui sera effectivement le cas.

Néanmoins en septembre 1948 le Tancuri T-38 était encore en service au sein de l’Armée Royale Roumaine comme char léger de reconnaissance. Après quelques semaines de combat sur le front russe, ce char est retiré des unités de première ligne pour sécuriser les arrières participant aux sinistres opérations de nettoyage menées par l’armée roumaine contre les partisans, les communistes et les juifs.

Ce n’était pas toujours des promenades de santé avec parfois de sérieuses contre-attaque menées par des partisans qui étaient souvent des soldats soviétiques égarés derrière les lignes ennemies et qui avaient préféré «provoquer la discorde chez l’ennemi» plutôt que d’essayer de rallier le gros des forces.

Si longtemps la propagande à été prise pour argent comptant, aujourd’hui les historiens relativisent beaucoup l’impact des partisans dans la guerre sur le front russe.

A la fin du conflit il ne restait qu’une poignée de chars de ce type en service, chars souvent en très mauvais état. Résultat ils sont rapidement envoyés à la casse sans autre forme de procès.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen 38 (t)

Poids : 9.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : Moteur PRAGA EPA de 125ch

Blindage : 15 à 25mm

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 15 km/h en tout-terrain Autonomie 230km sur route et 165 km en tout terrain

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37.2mm Skoda A7 alimenté à 90 coups et associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage le stock de 2550 coups avec la mitrailleuse de caisse.

Equipage : chef de char, chargeur, conducteur, mitrailleur/opérateur radio

Panzer III

Panzer III à canon de 50mm

Durant la période 1919-1939 l’armée allemande décide de développer une force blindée la Panzerwaffe, une force qui allait marquer les années de victoire comme les années de défaite du IIIème Reich.

Créer une force motomécanique ne s’improvise pas. Cela demande de la volonté, du temps et des moyens. Les allemands vont procéder par étape en mettant d’abord au point des chars légers destinés à former pilotes, tireurs et chefs de chars. Ce sont les Panzer I et II qui n’étaient pas censés être engagés au combat. On connait la suite.

Les premiers chars allemands modernes devaient être le Panzer III destiné à lutter contre les chars ennemis (avec son canon de 37mm au lieu du canon de 50mm initialement prévu) et le Panzer IV destiné à l’appui de l’infanterie.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités produites jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les scènes de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le chassis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconvertion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce chassis à aussi servit au développement du Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du chassis du Panzer III et du IV, on obtint le chassis du canon automoteur Hummel.

La Roumanie récupère en mars 1942 32 Panzer III Ausf F à canon de 37mm puis très vite 72 Panzer III Ausf H à canon de 50mm, les premiers servant essentiellement à l’entrainement et à la sécurité intérieure alors que les H équipaient les unités de première ligne.

En compagnie de Panzer IV, les Panzer III roumains (connus sous le nom de R-3) vont combattre dans les plaines et les steppes russes, remportant quelques succès contre des unités blindées soviétiques imposante mais dont le niveau technico-tactique n’était pas à la hauteur de certaines unités ennemies.

Toujours présents lors de l’opération FRIEDRICH ils subissent de telles pertes qu’ils sont retirés des unités de première ligne, le Panzer IV (en attendant une livraison de Panther qui n’eut jamais lieu en raison du basculement roumain dans le camp soviétique) devenant l’unique de char de combat roumain de première ligne.

Débur 1952 il restait 12 Panzer III Ausf F et 22 Panzer III Ausf H. Ces chars sont d’abord stockés, on étudie leur transformation en chasseur de chars ou en canon d’assaut mais aucun projet ne voit le jour.

Au moment de l’opération PIOTRE VELIKY, les chars encore en état forment un groupement de marche, le Groupement Codreanu (un homonyme du leader de la Garde de Fer) pour tenter de sauver ce qui peut l’être c’est-à-dire pas grand chose.

Quand le second conflit mondial se termine il ne reste plus que quatre Ausf F et dix Ausf H, souvent en mauvais état. Voilà pourquoi ces véhicules sont rapidement envoyés à la casse.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzer IV

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwafe, elle identifa deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mélés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.

Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du chassis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le dévellopement prennant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dôtés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürtzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III. Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

La Roumanie va recevoir de nombreux Panzer IV en l’occurrence d’abord seize Panzer IV Ausf D pour entrainement puis 148 Panzer IV à canon long en l’occurrence 64 Ausf F et 84 Ausf H. Ces blindés vont principalement armer la 1ère division blindée mais aussi la 2ème brigade blindée.

Cette brigade à été créée en mars 1952 pour former à terme une division mais les moyens ont manqué pour aboutir à cet objectif. Cette brigade allait intégrer le Groupement Mobile Vanescu en compagnie de la 1ère division blindée et de la 8ème division de cavalerie.

Ce groupement était déployé en Ukraine, servant de Réserve Stratégique pour soutenir les divisions d’infanterie qui tenaient le front.

Ce groupement va contre-attaquer à plusieurs reprises pour tenter de reprendre Odessa mais sans succès. Les débris de ce groupement vont retraiter en direction de la Roumanie, restant mine de rien opérationnel là où d’autres unités se liquéfient.

De temps à autre le groupement essentiellement équipé de Panzer IV menait des brusques et brutales contre-attaques pour maintenir les soviétiques à distance imitant sans le savoir les allemands.

Quand la Roumanie bascule dans le camp soviétique il restait huit Panzer IV ausf D, vingt-huit Panzer IV Ausf F et trente-neuf Ausf H soit un total de soixante-six chars sur les cent soixante-quatre livrés par les allemands.

Ces chars sont remis en état et vont combattre les allemands aux côtés des soviétiques, opérant en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Ce sera leur dernière campagne car dès la fin du conflit les chars survivants seront retirés du service et remplacés par des T-34/85 de seconde main en attendant des chars neufs plus modernes.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes

Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres développant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

Chars soviétiques capturés et réutilisés

Si je regroupe ici tous les chars soviétiques capturés réutilisés par les roumains c’est que tout simplement la réutilisation est incertaine en raison d’un manque de source qu’il s’agisse d’archives ou de photos. Il s’agit souvent de témoignages de survivants mais les témoins sont humains à la mémoire forcement faillible.

L’armée roumaine à ainsi capturé huit T-26 dans une caserne au nord d’Odessa mais ces chars ne sont en réalité des chars réformés en attente de démolition. Il semble que l’armée roumaine à fait déplacer les véhicules sur un champ de tir pour s’entrainer tout en libérant des locaux pour les troupes d’occupation.

Les roumains ont également capturé une poignée de T-37A dont l’utilisation reste nébuleuse à la différence des autres pays de l’Axe. Selon certains l’Armata Regala Romana n’en à rien fait mais pour d’autres elle les auraient utilisés comme tracteur d’artillerie et véhicule de sécurité pour protéger les autorités à Odessa. Aucune de ces deux théories ne s’appui sur un texte indiscutable et les rares photos sont de très mauvaise qualité.

-En revanche les dix T-38 capturés ont été immédiatement ferraillés après quelques tests en raison de problèmes techniques importants.

-Le T-60 à été capturé en assez grand nombre, un nombre suffisant pour justifier la transformation des véhicules capturés en chasseurs de chars avec un canon de 76.2mm en superstructure en remplacement de la tourelle (NdA voir partie suivante pour plus de détails).

-Les huit T-50 capturés n’ont visiblement pas été réutilisés opérationnellement parlant mais uniquement à des fins de tests et pour des opérations de propagande.

-Les douze T-70 capturés ont surtout été utilisés en Transnistrie pour des opérations de sécurité intérieure contre des partisans de plus en plus remuants et de plus en plus dangereux.

-Les seize BT-7 capturés ont d’abord été stockés en attendant qu’une décision ne soit prise. Après inspection seulement huit peuvent être réparés, les autres étant cannibalisés pour fournir de précieuses pièces détachées. Les huit véhicules en question servent d’abord à la sécurité intérieure à Bucarest puis à l’été 1953 vont intégrer le Groupement Codreanu, un regroupement baroque d’unités pour tenter de stopper la RKKA lancée dans une folle chevauchée. Aucun véhicule n’à survécu au conflit.

-Contrairement à ce qui à été écrit les roumains n’ont jamais capturé de BT-9, le dernier rejeton de la famille des Bystrokhodny Tank.

Mitteleuropa Balkans (100) Roumanie (30)

Artillerie antiaérienne

TUNUL ANTIAERIAN 2cm Mod. 1938

Le canon antiaérien de 2cm modèle 1938 est un canon de conception et de fabrication allemande plus connu sous le nom de 2cm Flak 38, une pièce d’artillerie légère utilisée en affûts simples, doubles ou quadruples.

Pour les pièces de DCA légère, les allemands sélectionnèrent non pas un ni deux mais trois calibres à savoir 20,37 et 50mm même si dernier connu un dévellopement limité.

A l’origine de ces deux canons de 20mm _le second étant une version améliorée du premier figure le Flak 28_, un canon mis au point à la fin du premier conflit mondial. Mises hors la loi par le traité de Versailles, ces armes furent vendues à la Suisse.

Le Flak 30 à pour origine le Solothurn ST-5, un canon conçu pour la Kriegsmarine qui l’adopta sous le nom de 20mm C/30 avant que Rheinmetall ne produise une version adaptée pour l’armée de terre qui l’adopta sous le nom de 2cm Flak 30.

L’affût était composé de deux roues mais pour le tir, il reposait sur le sol sur une plate-forme qui permettait un tir plus précis car le tir était plus stable.

Seul problème, la cadence de tir 120 coups/minute était faible pour une arme de ce calibre. D’où le lancement du modèle Flak 38 qui affichait une cadence quasiment doublée avec 220 coups/minute avec un poids légèrement plus faible (420 au lieu de 450kg).

Le Flak 38 est mis en service en 1939 et la Kriegsmarine l’adopte également sous le nom du C/38.

2cm Gebirgsflak, version allégée du 2cm Flak 38

Une version allégée destinée aux troupes de montagne et aux parachutistes baptisée Gebirgsflak 38 (2cm GebFlak 38) est également mise au point par Mauser, les performances étant identiques mais le poids nettement plus faible avec seulement 276kg. Les premières pièces sont produites en 1942.

Ces canons de 20mm sont utilisés en affûts simples, en affûts doubles et en affûts quadruples pour améliorer les performances en concentrant davantage de munitions dans un plus petit périmètre.

Ces affûts étaient montés sur des camions et des semi-chenillés, des prototypes de canons antiaériens chenillés étant mis au point en installant un affût quadruple sur un chassis de Panzer III. Les trains blindés étaient également équipés de ces canons.

Outre l’Allemagne, la Finlande, la Lituanie et la Roumanie ont reçu ces canons. L’Armata Regala Romana à reçut 300 pièces commandées en septembre 1940 et livrées à partir de mai 1941, des canons eux aussi connus sous le nom de Gustloff du nom d’un des constructeurs de ces canons.

Ces canons sont remorqués par des véhicules légers mais vont aussi être montés sur des camions pour augmenter leur mobilité même si jamais la Roumanie ne mit en service de véritables canons automoteurs antiaériens. Ce canon à aussi été utilisé comme arme sol-sol en appui de l’infanterie, l’obus de 20mm (20x138R) étant redoutable contre les cibles molles et contre l’infanterie à découvert. Il à été retiré du service en 1961 et remplacé par des canons de 23mm d’origine soviétique.

Caractéristiques Techniques (2cm Flak 38)

Calibre : 20mm (20x138R) Poids : 751 en configuration transport 405kg en position de tir Projectile 0.136kg Longueur du tube : 1.3m (65 calibres) Champ de tir vertical : -20° à +90° Champ de tir horizontal : 360° Cadence de tir maximale : 180 coups/minute en pratique (450 coups théorique) Portée effective : 2697m en tir sol-sol 2134 en tir antiaérien Alimentation : chargeurs de vingt-coups Equipe de pièce 5 hommes protégés par un bouclier de 5mm d’épaisseur.

TUNUL ANTIAERIAN 2.5cm Mod. 1939

Canon de 25mm antiaérien

Sous cette désignation se cache un autre produit de la firme Hotchkiss, le canon de 25mm modèle 1938, canon qui n’allait être adopté par l’armée française qu’en 1940 sous le nom de canon de 25mm CA (Contre-Avions) modèle 1940 soit après plusieurs ventes à l’export comme la Roumanie qui commanda soixante-douze exemplaires en 1939, exemplaires livrés courant 1940.

Ce canon est toujours en service en septembre 1948 et va faire le coup de feu sur le front russe en protégeant les unités de mêlée mais aussi en appuyant l’infanterie en frappant cibles molles et personnel au sol. Peu de canons ont survécu au second conflit mondial et les survivants ont été rapidement envoyés à la ferraille.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 25mm (25x163mm) Poids en configuration transport 1150kg Poids en batterie 850kg Poids du projectile 2.50kg (explosif) 3kg (perforant) Longueur du tube 3m (60 calibres) Champ de tir horizontal 360° Champ de tir vertical -5° à +80° Cadence de tir 260 coups par minute (110 coups en pratique) Portée maximale 1600m en tir antiaérien 2500m en tir sol-sol Alimentation chargeurs de 15 coups Equipe de pièce : neuf hommes

TUNUL ANTIAERIAN 3.7cm Mod. 1939

Le Tunul Antiaerian 3.7cm Mod.1939 est une version produite sous licence par la Roumanie du 3.7cm Flak 36/37, un canon mis au point par la célèbre firme Rheinmetall.

Les premières pièces d’artillerie antiaériennes légères allemandes étaient des canons de 20mm, un calibre modeste mais utilisé par d’autres pays. Néanmoins, les allemands estimèrent ce calibre trop faible pour être efficace, imposant un calibre léger plus important.

Comme la France, les allemands sélectionnèrent le calibre 37mm et dévellopèrent plusieurs modèles.

Le premier est le 3.7cm Flak 18, un canon de 57 calibres qui lui offre une portée maximale de 4800m. Ce modèle est produit en faible quantité, la production étant stoppée dès 1936.

Au Flak 18 succède le 3.7cm Flak 36, un canon semblable au précédent mais la cadence de tir augmentée. Dès 1937, un modèle amélioré baptisé Flak 37 lui succède, ces deux variantes étant les canons de 37mm les plus produits.

Le 3.7cm Flak 43 est le dernier modèle de canon de ce calibre, un canon à la cadence de tir améliorée.

Quelque soit le modèle, ces canons étaient utilisés en affûts simples, affûts doubles et en affûts quadruples, certains étant montés sur des semi-chenillés ou des camions.

La Roumanie va produire 540 exemplaires de ce canon antiaérien, une partie étant utilisée pour défendre les champs pétroliers de Ploesti aux côtés de canons de 75mm. Le reste fût utilisé sur le champ de bataille pour protéger les troupes au sol contre l’aviation soviétique. Ces canons ont été retirés du service au début des années soixante quand des canons plus modernes les ont remplacés.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 37mm (37×263) Poids en configuration transport 2414kg Poids en position 1544kg Poids du projectile 0.742kg Longueur du tube 2.112m (57 calibres) Champ de tir horizontal 360° Champ de tir vertical -5° à +85° Cadence de tir 160 coups par minute (120 coups en pratique) Portée maximale 6585m en tir sol-sol et 4800m en tir antiaérien Alimentation chargeurs de huit coups Equipe de pièce : onze hommes (protégés par un bouclier de 10mm).

TUNUL ANTIAERIAN 4cm Mod. 1930

Sous cette désignation roumaine se cache le célèbre canon de 40mm Bofors, une véritable légende de l’armement puisqu’il suffit de dire «Bofors» pour que l’on sache de quel arme on parle. Ce canon à été mis au point initialement pour la marine suédoise mais cette dernière préféra un canon de 25mm.

C’est donc d’abord à l’export que le canon de 40mm va connaître le succès aux Pays-Bas pour sa version navale et en Belgique pour sa version terrestre. Très vite les commandes vont se multiplier et le Bofors devient une valeur sure de l’artillerie légère antiaérienne.

La Roumanie va produire le canon sous licence avec 665 exemplaires plus 54 exemplaires livrés par les allemands (il s’agissait essentiellement de canons capturés en Pologne et en Scandinavie), des canons utilisés essentiellement sur le front et pour couvrir les grandes villes de Roumanie contre les bombardements soviétiques et alliés. Quelques canons ont survécu au second conflit mondial mais n’ont pas réalisé une très longue carrière.

Caracteristiques Technique

Calibre : 40mm (40x311R) Poids en configuration transport 2400kg en position de tir 1730kg Poids du projectile 0.907kg Longueur du tube 2.24m (56 calibres) Champ de tir horizontal 360° Champ de tir vertical -5° à +85° Cadence de tir maximale 120 coups par minute (90 en pratique) Portée maximale 2800m en tir antiaérien et 4275m en tir sol-sol Alimentation : clips de quatre obus Equipe de pièce : neuf à onze hommes.

TUNUL ANTIAERIAN 7.5cm Mod. 1936/39

Canon antiaérien de 75mm Vickers mis en oeuvre par des artilleurs néerlandais

En 1931 la firme Vickers dévellopa un canon antiaérien d’un calibre inhabituel pour les britanniques à savoir 75mm, un calibre assez courant en revanche sur le continent européen.

C’est l’acte de naissance du Vickers model 1931 qui allait connaître un grand succès à l’exportation puisqu’il fût vendu au Danemark (qui le produisit sous licence), aux Pays-Bas, à la Belgique, à la Lituanie, à la Turquie, au Portugal, à la Suisse, à la Finlande, à la Chine et donc à la Roumanie qui en 1936 acheta la licence pour produire 100 canons, la production se poursuivant jusqu’en 1950 avec la sortie de 450 exemplaires.

Principale pièce antiaérienne medium de l’armée roumaine, le Tunul Antiaérian 7.5cm Mod.1936/39 fût principalement utilisé pour la défense antiaérienne territoriale, protégeant les grandes villes, les centres industriels et naturellement les puis de pétrole et les raffinerie de Ploesti.

Quelques canons ont aussi combattu sur le front russe servant comme c’est souvent le cas avec ce type de pièce à la fois de canon antichar et de canon antiaérien.

A la fin du second conflit mondial il restait quarante-huit canons en service dans l’armée roumaine soit à peine 10% du parc d’origine. Ces canons furent stockés jusqu’en 1975 quand ils furent envoyés à la ferraille sauf quelques exemplaires conservés à titre patrimonial.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 75mm (75x495R) Poids en position de tir 2825kg Poids du projectile 6.5kg Longueur du tube 3.225m (45 calibres) Champ de tir horizontal 360° Champ de tir vertical 0° à +90° Cadence de tir 12 à 15 coups minute Portée maximale 5000m en tir antiaérien 10000m en tir sol-sol Equipe de pièce : onze hommes.

Mitteleuropa Balkans (98) Roumanie (28)

Artillerie lourde

NdA Comme pour les autres volumes j’ai décidé de classer comme pièce d’artillerie lourde tout canon ou tout obusier d’un calibre supérieur à 105mm et ce quelque soit son usage (artillerie divisionnaire ou artillerie de corps d’armée).

OBUZIERUL 15cm Mod. 1934

Sous l’empire austro-hongrois, la firme tchèque Skoda était déjà réputée pour la qualité de ses productions dans le domaine de l’artillerie. Cette réputation se poursuivit sous la Tchécoslovaquie indépendante qui exportait des canons et des obusiers légers et lourds avec le même succès qu’auparavant.

Après avoir exploité l’expérience accumulée au cours du premier conflit mondial, Skoda commença à dévelloper des armes vraiment nouvelles dont le K1, un obusier de 149.1mm. Cet obusier fût modifié et amélioré pour aboutir au K4 qui fût adopté par l’armée tchécoslovaque sous le nom de 15cm hruba houfnize vzor 37.

Alors que la production commença à peine, les Sudètes furent annexées par les allemands privant Prague de ses fortifcations, la mettant à la merci d’une invasion allemande qui eut lieu au printemps suivant.

Connaissant la qualité des armes tchèques, les allemands firent tourner les usines d’armement à leur profit. Après avoir récupéré les K4 tchèques, ils continuèrent la production de ce modèle pour leur profit. Ces obusiers étaient naturellement toujours en service en septembre 1948.

La Roumanie à acheté 184 pièces entre 1936 et 1939. Si elle ne put produire l’obusier sous licence elle pu fabriquer de nouveaux tubes et quelques pièces ce qui permettait à la pièce de durer à défaut de remplacer les canons hors d’usage par des pièces neuves.

Avec le canon de 105L Schneider modèle 1936 cet obusier forma le cœur de l’artillerie de corps d’armée roumaine, assurant l’appui-feu des grandes unités mais aussi des tirs de contrebatterie pour faire taire l’artillerie ennemie.

Sur les 184 pièces acquises il en restait 48 en service en avril 1954, pièces qui furent utilisées pour l’entrainement avant d’être stockées pour équiper des unités en cas de mobilisation générale. Les dernières pièces de ce type n’ont été envoyées à la ferraillé qu’en 2005 ! Deux obusiers ont été préservés en Roumanie et une pièce à été rachetée par la France pour être exposée au musée de l’Artillerie de Draguignan.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 149.1mm Poids en ordre de route 5900kg en batterie 5260kg Poids de l’obus : 42kg Longueur du tube : 4.036m (27 calibres) Champ de tir horizontal : 45° Champ de tir vertical : -5° à +70° Portée maximale : 15100m Cadence de tir : 3 coups par minute Equipe de pièce : 11 hommes protégés par un bouclier de 4.7mm d’épaisseur

Obusier de 120mm modèle 1915TR

L’obusier de 120mm modèle 1915 à Tir Rapide (TR) était un obusier de conception et de fabrication française, un modèle mis au point par la firme Schneider.

Le modèle 1915TR est issu du modèle 1909, un obusier très mobile et très stable au tir ce qui était un plus évident pour augmenter la cadence de tir.

Exporté en Russie le modèle 1909 donna naissance à l’obusier de 122mm M1910. Le modèle 1909 fût également exporté en Serbie et en Bulgarie, une partie de la commande bulgare bloquée en France par le déclenchement de la première guerre mondiale fût finalement utilisée par l’artillerie française entrée en guerre avec de sérieuses lacunes en matière d’artillerie lourde.

Après guerre la Belgique et la Roumanie vont utiliser des pièces de seconde main pour renouveler leur parc d’artillerie à moindres frais. Quelques pièces ont encore en service en septembre 1948 mais leur carrière sera très limitée. Ce qui est sur c’est qu’aucune pièce n’à survécu au conflit.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 120mm (120x142R) Poids 2228kg en configuration transport 1416kg en position de tir 21kg (obus type séparé) Longueur du tube 1.74m (13 calibres) Champ de tir horizontal 5° Champ de tir vertical -3° à +43° Cadence de tir 10 coups par minute Portée maximale 8300m

Obusier de 149mm modèle 1914 (Obice da 149/12 modello 14)

15cm Schwere Feldhaubitze M.14

Cet obusier de 150mm (149.1mm pour être précis) est une arme de conception et de fabrication austro-hongroise plus précisément tchécoslovaque puisque conçue et produit par la firme Skoda.

L’arme est ainsi initialement connue sous la désignation de 15cm Schwere Feldhaubitze M.14 (obusier de campagne lourd de 15cm modèle 1914) va donc participer à la première guerre mondiale sous les couleurs de la Double-Monarchie.

Outre l’armée austro-hongroise, cet obusier à été utilisé par la république d’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et donc l’Italie qui récupéra un nombre appréciable d’obusiers au titre des dommages de guerre.

Ce canon est d’une facture classique avec deux sièges sur le bouclier pour deux servants, la possibilité d’être démonté en deux fardeaux pour faciliter le transport.

Après le modèle 1914, une variante améliorée baptisée modèle 1914/16 est mise au point, une variante guère différente de la variante d’origine.

Une fois le premier conflit mondial terminé certaines pièces furent transformées pour la traction automobile avec notamment l’installation de pneumatiques.

La Roumanie à récupéré des obusiers de ce type à la fin du premier conflit mondial au titre des dommages de guerre. Elles les à modernisées pour les conserver le plus longtemps possible même si clairement en septembre 1948 l’arme était déclassée. Ne pouvant pas s’en passer les roumains vont la réutiliser jusqu’à la fin du conflit sur le front. Fort peu de pièces ont survécu à la guerre.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 149.1mm Poids en batterie : 2765kg Poids du projectile 41kg Longueur du tube : 2.09m (14 calibres) Champ de tir horizontal 6° Champ de tir vertical -5° à +70° Cadence de tir : 1 ou 2 coups par minute Portée maximale 8760m

Canon-obusier de 152mm M1937 (ML-20)

Le canon-obusier de 152mm modèle 1937 (ML-20) est considéré comme le meilleur canon soviétique du conflit. Il à été mis au point par le même bureau d’étude qui à procédé à la modernisation de l’obusier M1910 qui devint à cette occasion, le M1910/34.

Sa production lancée en 1937 s’est poursuivie jusqu’en 1957 avec parfois des interruptions. Sa qualité n’échappa ni aux allemands, ni aux finlandais, ni aux hongrois ni aux roumains qui s’empressèrent de les retourner contre leurs anciens propriétaires. Aux pièces tractées s’ajoutent l’armement de canons d’assauts et autres chasseurs de chars.

La dénomination de canon-obusier correspond à l’emprunt aux deux types d’arme de leurs meilleurs caractéristiques. C’est ainsi que le ML-20 disposait du long tube d’un canon mais d’un angle de pointage et d’instruments de visée qui en aurait fait un excellent obusier.

Le tube était selon les versions monobloc ou en deux parties, un frein de bouche permettait d’attenuer le recul qui était absorbé par un frein hydraulique et un récupérateur hydropneumatiques.

L’affût était bi-flèches avec un bouclier pour protéger les servants, des pneumatiques permettant la traction automobile. En configuration de transport, le tube était retracté sur son affût mais pour des courtes distances et à une vitesse limitée (4 à 5 km/h contre 20 km/h), on pouvait le remorquer avec le canon en position de tir. Il fallait 8 à 10 minutes pour mettre le canon-obusier en position de tir. A noter que cet affut était également utilisé pour le canon de 122mm modèle 1931/37 (A-19).

Le dévellopement de cette remarquable pièce d’artillerie commença en 1935/36 quand il devint évident que la modernisation des canons de siège hérités du tsar ne suffirait pas (mais qui pouvait sérieusement en douter ?).

Deux modèles furent proposés au directorat général de l’artillerie, le ML-15 et le ML-20. Le premier modèle fût testé en avril 1936, le second en décembre. C’est le second modèle qui fût sélectionné. Il est officiellement adopté le 22 septembre 1937.

Les raisons de ce choix ne vont pas clairs car le ML-15 était plus léger et plus mobile mais il semble que le ML-20 était plus proche du M1910/34 donc nécessitant moins de modifications des chaines de fabrication.

La production commença en 1937, prenant sa vitesse de croisière courant 1939. Elle s’interrompu brièvement entre juin et décembre 1950 en raison du déménagement des usines pour échapper à l’invasion allemande. Elle reprend début 1951 pour ne s’achever qu’en mars 1957.

Outre la sortie de 10450 ML-20 complet s’ajoutent environ 5200 ML-20S, des canons destinés à armer à la fois les canons d’assaut SU-152 et les canons automoteurs ISU-152.

Au sein de l’armée soviétique il à été remplacé par le D-20 dont les performances étaient semblables mais l’affût plus moderne avec notamment un petit moteur électrique pour faciliter les déplacements sur de très courtes distances.

Sur le plan de l’organisation, le canon-obusier M1937 était une pièce de corps d’armée et de la réserve générale.

Chaque corps d’armée disposant de deux régiments, des régiments homogènes ou mixtes selon les besoins et les disponibilités du moment. On trouvait aussi des régiments de réserve générale et des divisions de rupture qui concentraient une redoutable puissance de feu.

Le canon-obusier de 152mm M1937 connait son baptême du feu lors de la bataille de Khalkhin Gol contre les japonais avant d’être engagé contre la ligne Mannerheim lors de la guerre d’Hiver contre les finlandais.

Ce canon-obusier à donc été également utilisé durant le second conflit mondial par les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains.

Les chiffres exacts des pièces capturées sont incertaines mais selon des sources concordantes, les allemands auraient capturé 150 ML-20, les finlandais 48, les hongrois 16 et les roumains 8.

Le second conflit mondial terminé, le canon-obusier M1937 (ML-20) fût largement exporté pour équiper les armées des «démocraties populaires» mais aussi différents pays du tiers-monde.

Le canon-obusier s’est donc retrouvé en Afghanistan, en Algérie (après son indépendance), en Chine, à Cuba, en Egypte, en Irak, en Libye, en Mongolie, en Namibie, en Somalie et en Syrie.

Naturellement les républiques indépendantes ayant émergé après l’implosion de l’URSS ont continué à utiliser cette puissance pièce, le D-20 ne l’ayant pas totalement remplacé. Le ML-20 est encore en service dans certains pays.

La Roumanie n’à donc récupéré que huit pièces qui ont été utilisés en Crimée comme pièce de forteresse pour défendre l’est de la presqu’île contre un possible débarquement amphibie soviétique qui se produisit en septembre 1953 lors de l’opération PIOTR VELIKY. Il restait alors quatre pièces opérationnelles qui vont être sabotées par leurs servants une fois les obus épuisés.

Comme un pied de nez de l’histoire, l’armée roumaine allait réutiliser ce canon-obusier après la livraison de nombreux exemplaires par l’URSS, pièces utilisées jusqu’au début des années soixante-dix quand le D-20 l’à remplacé.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 152mm (réel : 152.4mm) Poids en configuration route 7930kg en ordre de combat 7270kg
Poids du projectile : 43.56kg Longueur du tube : 4.24m (27.9 calibres) Champ de tir vertical -2° à +65° Champ de tir horizontal 58° Portée maximale effective 17230m Cadence de tir 3 à 4 coups par minute

TUNUL DE CAMP 15.5cm Mod. 1917

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Sous cette désignation se cache l’obusier de 155C modèle 1917S, un obusier de campagne créé par la firme Schneider pour concurrencer la firme Saint-Chamond et donner à l’artillerie française une pièce lourde de campagne capable de tir à contre-pente ce qui était capital dans un conflit où la guerre de mouvement avait cédé la place à la guerre de mouvement.

Cet obusier fût également utilisé par de nombreux pays étrangers qu’ils aient été équipés durant le premier conflit mondial ou après. On trouve l’Argentine, la Belgique, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Pologne, les Phillipines, le Portugal, la Pologne, la Russie, l’Espagne, les Etats-Unis, la Yougoslavie et donc la Roumanie.

Cette dernière à d’abord reçu douze exemplaires en 1917 puis d’autres canons par la suite sans que le chiffre exact des obusiers livrés ne soit connu. Toujours en service en septembre 1948 cet obusier va opérer sur le front russe au sein de batteries motorisées qui dépendaient théoriquement du corps d’armée mais qui étaient souvent détachées auprès des divisions. Aucune pièce de ce type n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 155mm Poids en configuration transport 9900kg en batterie 8956kg projectile 44.85kg Longueur du tube 4.686m (31.9 calibres) Champ de tir horizontal 5° Champ de tir vertical -0° à +42° Portée maximale 15900m Cadence de tir 3 coups par minute Equipe de pièce : onze hommes protégés par un bouclier de 4mm d’épaisseur

Mitteleuropa Balkans (97) Roumanie (27)

Artillerie de montagne

TUNUL DE MUNTE 76.2cm Mod. 1909

Le combat en milieu montagneux à toujours été complexe et toujours redouté par les différents état-majors. Ici la résistance aux éléments et un relief particulièrement escarpé rendait la manœuvre particulièrement difficile ce qui en faisait un lieu idéal pour la défense, défense qui voyait l’emploi de troupes spécialisées qui n’ont pour la plupart vu le jour qu’à la fin du XIXème siècle.

En dépit de progrès en matière de route et de chemins carossables il était impossible d’utiliser les pièces d’artillerie standards. Il fallait des canons ou des obusiers de petite taille, facile à utiliser et pouvant être démontés en plusieurs fardeaux pour par exemple être portés sur des animaux de bât.

Le canon de 76mm modèle 1909 est un canon français de la compagnie Schneider. Il est issu d’un canon de 75mm, le 75mm Schneider-Danglis 06/09, un canon mis au point par le colonel Danglis, un officier grec.

Ce canon par un étrange concours termina sa carrière en Finlande, quarante pièces étant vendues en 1939 à Helsinki par Athènes.

Ce canon intéressa les russes qui demandèrent une version compatible avec les calibres qu’ils utilisaient à savoir le 76.2mm. Il s’agissait de remplacer le canon de montagne de 3 pouces modèle 1909.

Ce canon mis en service comme son nom l’indique en 1909 va donner naissance à une variante de forteresse en 1910 et une variante à canon court en 1913. 2108 canons ont été produits dont 48 directement par Schneider et les autres sous licence par la Russie.

Remplacé par un canon de même calibre à partir de 1938, il n’était en théorie plus en service en juin 1950. Et pourtant quelques exemplaires ont été capturés par les allemands.

Les archives étant muettes sur l’origine de ces canons, l’hypothèse la plus célèbre est la capture par les troupes allemandes dans la région de Leningrad de canons de forteresse et non de pièces de montagne. On ignore également ce que les allemands ont fait des antédiluviennes pièces d’artillerie.

La Roumanie à acquis cette pièce auprès de la Russie un peu avant le début du premier conflit mondial mais aussi après guerre en profitant des années turbulentes qui permettaient d’acquérir rapidement des armes en raison des immenses surplus.

Ce canon bien qu’ancien était encore en service en septembre 1948 et va donc faire le coup de feu en soutien des vanatori de munte au combat sur le front russe. Aucune pièce n’à survécu au conflit.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 76.2mm (76.2x191mmR) Poids en configuration de route 1225kg en configuration de combat 627kg Poids du projectile 6.23kg Longueur du tube : 1.25m (16.5 calibres) Champ de tir vertical -6° à +28° Champ de tir horizontal 50° Portée maximale effective 8550m Cadence de tir dix coups par minute Equipe de pièce : six hommes (protégés par un bouclier de 3.5mm)

TUNUL DE MUNTE 7.5cm Mod. 1915

7.5cm Gebirgskanone 15 utilisé ici en octobre 1918 pour l’appui de l’infanterie

Connu en version originale sous le nom de Skoda 7.5cm Gebirgskanone M.15, le canon de 75mm Skoda modèle 1915 est comme son nom l’indique un canon de montagne dont le caractère démontable entraina un fragilité préjudiciable lors des remorquages en terrain difficile.

Utilisé durant le premier conflit mondial par les austro-hongrois et par les allemands (ces derniers comme canon d’infanterie), il à été utilisé une fois le conflit terminé par l’Italie qui à reçu ces canons au titre des dommages de guerre.

Il à été naturellement utilisé par les pays ayant succédé à la Double-Monarchie à savoir l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne et la Yougoslavie mais aussi la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie.

La mise au point de ce ce canon à été longue en raison des incertitudes des services techniques qui hésitaient entre un canon démontable en multiples fardeaux ou un canon démontable en ensembles plus gros.

Voilà pourquoi ce canon dont l’étude à été lancé en 1911 n’à été mis en service qu’en avril 1915 soit un an de retard sur le planning initial. Après guerre une version améliorée baptisée modèle 1928 à été mise au point.

La Roumanie à récupéré quelques canons durant le conflit et d’autres en profitant de dommages de guerre et de surplus. Sa carrière à duré jusqu’au milieu des années quarante, l’ancienne pièce de montagne austro-hongroise étant retirée du service en 1945. Visiblement aucune pièce n’à repris du service durant le second conflit mondial.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 75mm (75x129R) Poids 620kg (transport) 614kg (batterie) 6.35kg (projectile) Longueur du tube 1.15m (15.4 calibres) Champ de tir horizontal 7° Champ de tir vertical -10° à +50° Portée maximale 8250m Cadence de tir 6 à 8 coups par minute Equipe de pièce : cinq ou six hommes (protégés par un bouclier 4.2mm)

TUNUL DE MUNTE 7.5cm Mod. 1939

Ce canon de 75mm de montagne est une autre pièce de conception et de fabrication tchèque conçue pour l’export qui allait être vendue en Roumanie mais aussi à l’Iran.

Comme toute pièce de montagne il pouvait être démonté en huit élements pour permettre le transport sur des animaux de bât.

La Roumanie à acquis suffisamment de pièces pour équiper deux bataillons d’artillerie de montagne qui vont faire le coup de feu en Russie mais pas vraiment en zone montagneuse sauf peut être en Crimée. Les troupes de montagne roumaines ont aussi combattu dans les Carpathes aux côtés des soviétiques après le basculement ce qui n’empêcha pas Moscou d’ordonner la dissolution des troupes de montagne roumaine. Les quelques pièces ayant survécu au second conflit mondial ont été envoyées à la ferraille peu après.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 75mm (75x212R) Poids en batterie 613kg Poids du projectile 6.38kg Longueur du tube 1.57m (21 calibres) Champ de tir horizontal 7° Champ de tir vertical -30° à +70° Portée maximale 8250m Cadence de tir 12 coups par minute Equipe de pièce : 6 hommes (protégés par un bouclier de 4mm).

TUNUL DE MUNTE 10cm Mod. 1916

Sous cette désignation nous trouvons l’obusier de montagne de 100mm Skoda modèle 1916, une pièce d’artillerie mise au point pour l’armée austro-hongroise mais qui va connaître une très longue carrière dans de nombreux pays.

Outre son pays d’origine il à été utilisé par l’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, la Yougoslavie et la Turquie, cette dernière dans une variante en calibre 105mm.

Au sein de l’armée roumaine il équipait les bataillons d’obusiers de montagne qui complétaient les unités d’artillerie de montagne utilisant des canons de 75mm. Comme souvent au combat l’obusier de montagne de 100mm à connu un dépassement de fonction en servant également comme pièce de campagne en dépit des limites inhérentes à sa conception.

A la fin du conflit il restait encore quelques pièces en service dans l’armée roumaine mais il ne semble pas que la nouvelle armée populaire roumaines les aient réutilisés. Leur sort final est inconnu mais il ne sera guère surprenant d’apprendre qu’ils ont succombé sous les coups des chalumeaux des ferrailleurs.

La Roumanie à également utilisé la variante améliorée baptisée Tunul de Munte 10cm Mod.1916/19 et ce au sein des mêmes unités et dans le même cadre opérationnel.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 100mm (100x132R) Poids en position de tir 1235kg (1280kg pour le modèle 1916/19) Poids du projectile explosif 14kg (16kg pour le modèle 1916/19) Longueur du tube 1.9m (19 calibres) (2.4m soit 24 calibres pour le modèle 1916/19) Champ de tir vertical -8° à +70° (-7° à +70° pour le modèle 1916/19) Champ de tir horizontal 5° Portée maximale 8490m (9800m pour le modèle 1916/19) Cadence de tir 5 coups par minute Equipe de pièce 11 hommes protégés par un bouclier de 4.2mm d’épaisseur.

TUNUL DE MUNTE 10.5cm Mod. 1939

Le canon de montagne de 105mm modèle 1939 était également une pièce de montagne de conception et de fabrication tchécoslovaque utilisée par l’armée roumaine en complément des canons de 75mm.

Cette pièce n’à pas été directement livrée par les tchécoslovaques mais par les allemands qui après le démantèlement du pays ont fait main basse sur l’industrie militaire tchécoslovaque et ses stocks.

La Roumanie à pu récupérer près de 300 pièces de ce type qui vont partiellement relever les pièces plus anciennes (modèle 1916 et modèle 1916/19). Elles vont opérer sur le front russe mais aussi dans les Carpathes aussi bien côté soviétique après le basculement de septembre 1953 que côté allemand, des unités de montagne ayant choisit de continuer le combat aux côtés des allemands.

Quelques pièces ont survécu au conflit. Elles ont été utilisées jusqu’au milieu des années soixante pour l’entrainement avant d’être envoyées à la casse.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 105mm Poids en batterie 1400kg Poids du projectile 15kg Longueur du tube : 2.51m (24 calibres) Champ de tir horizontal 6° Champ de tir vertical -7° à +70° Portée maximale 11000m Cadence de tir 5 coups à la minute Equipe de pièce : 11 hommes protégés par un bouclier de 4.2mm d’épaisseur

Mitteleuropa Balkans (96) Roumanie (26)

Artillerie de campagne

TUNUL DE CAMP 7.5cm Mod. 1902/36

Le canon de 75mm modèle 1902/36 était un canon d’origine russe (Putilov) utilisé par la Russie durant la première guerre mondiale et la guerre civile russe. Acquis par la Roumanie après 1918, il àété modernisé à la fin des années trente par l’industrie roumaine. Outre une modernisation le processus s’accompagne d’un rechambrage, le calibre passant du 76.2 au 75mm.

Ce canon qui était hippomobile (six chevaux) était utilisé par l’artillerie divisionnaire roumaine. Peu à peu remplacé par des pièces plus modernes, il était encore en service en septembre 1948 en petit nombre essentiellement dans des unités de seconde ligne.

Il fit le coup de feu en septembre 1953 lors de l’invasion de la Roumanie par l’URSS mais face à la puissance de l’artillerie soviétique ces vétérans furent impitoyablement chatiés ce qui explique qu’aucune pièce n’à survécu au second conflit mondial.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 75mm Poids 2380kg (configuration transport) 1092kg (position de tir) 7.45kg (projectile) Longueur du tube : 2.25m (30 calibres) Portée maximale 11000m Cadence de tir 15 coups par minute Champ de tir horizontal 3° Champ de tir vertical -6° à +17° Equipe de pièce : 6 hommes (protégés par un bouclier de 7mm).

TUNUL DE CAMP 7.5cm Mod. 1897

Certaines armes deviennent des mythes. Tel est le cas de l’arme qui nous intéresse maintenant avec le canon de 75mm modèle 1897, une pièce d’artillerie de conception et de fabrication française entourée d’une telle aura qu’il devint simplement le «75».

Mythe avant même le conflit il stérilisa quasiment tout dévellopement en matière d’artillerie car vu comme l’arme miracle capable de tout faire. On connait la suite…… . Durant le conflit cette remarquable pièce d’artillerie fût utilisée comme pièce de campagne, canon antichar et même canon antiaérien. Il fût même utilisé comme pièce de forteresse et même comme pièce de marine.

Il resta en service dans l’armée française longtemps après la fin du conflit et ne fût que tardivement remplacé par le canon de 75mm TAZ modèle 1939 plus moderne. C’est ainsi que l’artillerie divisionnaire fût entièrement rééquipée en 1944 mais des unités de mobilisation ont retrouvé le vénérable «75» en attendant la disponibilité de pièces modernes.

Ce canon à naturellement été utilisé par de nombreux alliés de la France, Paris équipant et rééquipant de nombreuses unités étrangères combattant du côté de l’Entente.

La Roumanie à reçu un grand nombre de canons de 75mm modèle 1897 dont 80 connurent une nouvelle modernisation dans les années trente avec un nouveau canon en acier doublé de chrome et de nickel. L’affût fût également modifié ce qui permettait d’augmenter la portée de 8.5 à 11.2km avec une cadence de tir pratique de 20 coups par minute.

Ce canon était encore en service en septembre 1948 et fit le coup de feu sur le front de l’est comme pièce de campagne et comme canon antichar. Aucune pièce n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 75mm (75x350R) Poids 1938kg (configuration route) 1190kg (batterie) 5.55kg (obus explosif) Longueur du tube 2.720m (36 calibres) Champ de tir horizontal 6° Champ de tir vertical -11° à +18° Portée maximale 11200m Cadence de tir maximale 28 coups par minute (20 en pratique) Equipe de pièce : six hommes protégés par un bouclier de 8mm.

TUNUL DE CAMP 7.5cm Mod. 1928

Sous cette désignation figure un canon de conception et de fabrication tchécoslovaque, le canon de 75mm modèle 1928, un canon destiné principalement aux troupes de montagne mais utilisable également comme pièce d’artillerie de campagne légère.

Cette pièce à été utilisée par la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l’Allemagne, l’Etat indépendant de Croatie, la Roumanie et la Colombie.

La Roumanie à principalement uitlisé cette pièce dans ses unités de montagne mais quelques unités d’artillerie divisionnaire ont reçu ce canon souvent à titre provisoire. Quelques pièces étaient encore en service en avril 1954. Deux d’entre-elles ont été conservées à titre patrimonial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 75mm (75x174R) Poids : 2977kg (transport configuration hippomobile) 2086kg (transport configuration automobile) 1816kg (en batterie) 8kg (projectile explosif) Longueur du tube 3.060m (40 calibres) Champ de tir horizontal 8° Champ de tir vertical -8° à +80° Portée maximale 13500m Cadence de tir 12 coups par minute Equipe de pièce : 6 hommes (protégés par un bouclier 4.2mm).

Canon de 76.2mm divisionnaire M1939 F-22 (USV)

Ce canon de 76.2mm (3 pouces pour nos amis anglo-saxons) est mis en service comme son nom l’indique en 1939 pour remplacer les canons plus anciens des modèle 1902 et 1902/30. Il équipait la division de fusiliers et plus précisémment l’unique ou les deux régiments d’artillerie.

Ce canon disposait d’un affût à double flèche pour faciliter le pointage, un bouclier et un tube de 42 calibres. Signe des temps il dispose de pneumatiques et non de roues en bois ce qui signifie qu’il est prévu dès l’origine pour la traction automobile.

La culasse est à ouverture verticale avec un mécanisme d’absorbtion du recul à fonctionnement hydraulique. Les systèmes de visée et les mécanismes de pointage sont placés de part et d’autre du tube.

Le dévellopement de ce canon commence en 1937 pour remplacer le modèle 1902/30 mais aussi le 76.2mm modèle 1936 (F-22) pourtant tout récent mais qui ne donnait visiblement pas satisfaction.

La RKKA émet une spécification en mars 1937 pour un canon capable d’atteindre une élévation de 45° avec un poids limité à 1500kg. Les munitions doivent être celles des canons précédents pour conserver une communauté logistique.

Trois bureaux d’étude (Kirovskiy, bureau de l’usine n°92 et le bureau AKB-43) se lancent dans le projet. C’est le bureau n°92 sous la direction de V.G. Grabin qui l’emporte. Bien que le canon soit désigné F-22 (USV), il s’agissait d’un canon d’une conception entièrement neuve.

La production est lancée en 1939 avec cette année là la production de 140 canons et 1010 en 1940, la production se poursuivant en 1941 (1500), 1942 (2000) et 1943 (2500). La production cesse donc après la sortie de 7150 canons.

Cet arrêt s’explique par la volonté pour la RKKA de passer au 107mm pour l’artillerie divisionnaire (un peu comme l’Allemagne abandonna rapidement le 77mm au profit du 105mm) mais ce plan n’était pas totalement achevé en juin 1950.

Voilà pourquoi nombre de divisions de fusiliers utilisaient aussi bien des canons de 76, de 107mm ou de 122mm au sein de leurs régiments d’artillerie ce qui se révéla une bonne solution.

Voilà pourquoi durant le conflit la production de canons de 76mm se poursuivit, ces canons équipés d’obus explosifs et d’obus perforants permettant de se servir de ces canons aussi bien pour l’appui-feu que pour la lutte antichar.

Selon l’organisation de 1939 chaque division de fusiliers disposait de deux régiments d’artillerie, un régiment léger avec un bataillon à trois batteries de quatre canons de 76mm et deux bataillons mixtes (une batterie de 76mm et deux batteries de 122mm) et un régiment d »obusiers avec 20 obusiers de 122 et de 152mm.

En mars 1942, les divisions de fusiliers virent leur composante artillerie totalement réorganisée avec deux régiments mixtes, un régiment disposant d’un bataillon de 76mm (trois batteries de quatre pièces) et de deux bataillons mixtes (une batterie de quatre canons de 76mm et deux batteries d’obusiers de 122mm), un deuxième régiment étant équipé de trois bataillons de trois batteries de quatre pièces, deux batteries de quatre canons de 107mm et une batterie de quatre obusiers de 152mm.

Attention néanmoins à ne pas prendre cette description au pied de la lettre, il y avait parfois des exceptions en raison d’un problème d’approvisionement de tel ou tel modèle de canon.

Le canon de 76mm modèle 1939 (F-22 USV) était aussi utilisé par l’artillerie de réserve au sein des divisions d’artillerie et des unités antichars.

Produit à 12700 exemplaires, ce canon à été aussi utilisé par les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains.

Si les premiers pour des raisons de communauté logistique préférait l’utiliser sur des positions fixes (bien que certains furent utilisés sur des chasseurs de chars et des canons d’assaut improvisés), les trois autres l’utilisaient au combat dès qu’il y avait suffisamment de munitions.

Ce canon à été retiré du service actif courant 1957, les soviétiques décidant d’unifier leur artillerie divisionnaire avec des canons de 107mm même si au final des obusiers de 122mm allaient équiper les divisions d’infanterie de l’armée soviétique.

La Roumanie à capturé pas moins de 750 exemplaires de ce canon qui finit par devenir pour ainsi dire le canon standard de l’artillerie divisionnaire roumaine. Ce canon à été utilisé aussi bien pour le tir sol-sol comme pour la lutte antichar notamment contre les chars soviétiques les plus lourds.

Ce canon était encore en service en avril 1954 mais n’à pas connu une très longue carrière en raison de son usure.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 76.2mm (76.2x385mm R) Poids en configuration de voyage 2500kg Poids en position de combat 1470kg Poids de l’obus 6.2kg (explosif) 5.28kg (perforant) Longueur du tube 3.2m (42 calibres) Champ de tir vertical : -6° à +45° Champ de tir horizontal 60° (30° de par et d’autre de l’axe) Portée maximale effective 13290m Cadence de tir : 15 coups par minute Equipe de pièce : 5 hommes

Canon de 76.2mm modèle 1942 (Zis-3)

Le canon de 76.2mm modèle 1939 (F-22 USV) était un bon canon mais les soviétiques n’étaient pas totalement satisfaits.

Un nouveau modèle ou plutôt une évolution du F-22 est lancée au printemps 1940 avec un nouvel affût inspiré de celui du canon antichar de 57mm Zis-2. Cet affût supportait une nouvelle évolution du F-22 avec un tube muni d’un frein de bouche pour réduire l’impact du recul.

Signe des temps la facilité de fabrication fût prise en compte pour produire toujours plus vite toujours plus d’armes. Les allemands ne prirent ce facteur en compte que trop tard pour renverser la vapeur même si cela n’aurait pas changé grand chose.

La production commence fin 1942 d’abord aux côtés du F-22 USV puis seul. 750 canons sont produits en 1942/43, 1200 en 1944, 1500 en 1945, 800 en en 1946, 1000 en 1947, 750 en 1948, 1200 en 1949 et 450 jusqu’en juin 1950 soit un total de 7650 canons.

La production se poursuit pendant le conflit pour équiper l’artillerie divisionnaire, les divisions d’artillerie, les unités antichars et ce n’est qu’une partie de l’utilisation puisque des canons Zis-3 furent utilisés à bord de canons d’assaut notamment le SU-76.

La production va littéralement exploser. Si en 1950 seulement 950 pièces ont été produites en raison du déménagement des usines, la production devient massive en 1951 avec la sortie de 18500 pièces, 25000 pièces en 1952, 17500 en 1953 et 12000 en 1954, la production ne cessant qu’en 1956 avec la sortie de 85750 canons.

Ce canon était très apprécié par les soldats soviétiques par sa fiabilité, sa robustesse et sa facilité d’utilisation même par des servants inexpérimentés. Comme les autres canons, le Zis-3 était utilisé au sein de batterie de quatre canons, un bataillon comprennant trois batteries, trois bataillons pouvant former un régiment.

Ce canon va aussi être utilisé par les allemands sur des positions fixes mais aussi sur des chasseurs de chars (Panzerjäger), les finlandais pour l’appui-feu de l’infanterie, les roumains l’utilisant comme canon antichar d’abord en pièce tractée puis en chasseur de char, montant sur le chassis du char R-2 et un Zis-3 en superstructure.

Un prototype de canon d’assaut utilisant ce même canon ne dépassant pas le stade du prototype suite au basculement roumain du côté soviétique, la RKKA livrant à son nouvel allié des canons d’assaut SU-76 déjà en voie de déclassement.

Le nombre de canons récupéré par l’armée de Bucarest est incertain. Il est supérieur à la centaine mais le chiffre exact faute d’archives reste nimbé de mystères.

Après le second conflit mondial ce canon équipa les armées des «Démocraties Populaires» (Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Albanie en attendant la Yougoslavie), la Chine et différents pays africains ayant adopté le modèle soviétique. Certains pays pauvres continuant d’utiliser ce canon en 2020.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 76.2mm (76.2x385mm R) Poids en configuration de voyage : 2150kg Poids en ordre de combat : 1116kg Longueur du tube : 3.4m (42.6 calibres) Champ de tir vertical : -5° à +37° Champ de tir horizontal 54° Portée maximale 13290m Cadence de tir : supérieure à 25 coups par minute Equipe de pièce : sept hommes

OBUZIERUL 10cm Mod. 1934

100mm Houfnice vz30

L’obuzierul 10cm Mod.1934 est un obusier de campagne tchécoslovaque connu sous le nom de 10cm houfnice vz.30. Variante modifiée de l’houfnice vz.28, il à été mis au point pour remplacer des pièces héritées de l’empire austro-hongrois.

Cette pièce va être utilisée par les allemands (158 exemplaires essentiellement par la S.S), par les slovaques (30 exemplaires) et surtout par la Roumanie qui commanda 720 pièces, 248 auprès de la Tchécoslovaquie et 472 exemplaires auprès des allemands durant la Pax Armada.

A noter que la production de pièces détachées en Roumanie ont permis à l’Armata Regala Romana de faire durer son parc jusqu’à la fin de la guerre.

Cette arme va naturellement combattre sur le front russe, assurant l’appui-feu des troupes roumaines aussi bien dans l’offensive que dans la défensive. Il y eut visiblement des tentatives d’emploi comme arme antichar mais avec la trajectoire courbe des projectiles cela était une gageure de toucher un char sauf coup heureux.

En mai 1954 il restait 250 pièces dont certaines furent conservées en ligne avant d’être remplacées par des pièces soviétiques. Les pièces encore en état vont être conservées en réserve en cas de besoin avant d’être envoyée à la ferraille durant les années soixante.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 100mm (100x241R) Poids : 3077kg (configuration transport) 1766kg (en batterie) 16kg (projectile) Longueur du tube : 2.5m (25 calibres) Champ de tir horizontal 8° Champ de tir vertical -8° à +80° Portée maximale 10600m Cadence de tir 6 à 8 coups par minute Equipe de pièce : onze hommes (protégés par un bouclier de 4.7mm)

TUNUL LUNG 10.5cm Mod. 1913

Canon de 105L modèle 1913S

Sous ce nom figure une arme que nous connaissons mieux sous la désignation de canon de 105L modèle 1913S, un canon de 105mm mis au point par la firme Schneider mais qui devait beaucoup au canon de 107mm Putilov ce qui s’explique par le fait que la firme française avait investit dans la firme russe avant le premier conflit mondial.

Ce canon à été utilisé par la France mais aussi après guerre par la Belgique, l’Italie, la Pologne, la Yougoslavie et la Roumanie qui à reçu 45 exemplaires qui étaient utilisés au niveau corps d’armée au sein de bataillons d’artillerie hippomobile. Ces canons étaient encore en service en septembre 1948 en petit nombre pour compléter les pièces plus modernes. Quatre canons étaient encore en service en avril 1954 mais envoyés à la ferraille à la fin des années cinquante.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 105mm (105x390R) Poids en configuration transport 2650kg Poids en batterie 2300kg Poids du projectile 16kg Longueur du tube : 2.987m (28.5 calibres) Champ de tir horizontal 6° Champ de tir vertical -5° à +37° Portée maximale 12700m Cadence de tir 4 coups par minute Equie de pièce : sept hommes (protégés par un bouclier de 4mm d’épaisseur).

TUNUL LUNG 10.5cm Mod. 1936

Le Tunul Lung 10.5cm Mod.1936 (canon long de 105mm modèle 1936) est le successeur du canon précédent. Il à été mis au point pour remplacer le 105L modèle 1913S.

Ce dernier avait certes été modernisé (avec notamment des pneumatiques en remplacement des roues en bois pour la traction automobile) mais sa portée était devenue insuffisante pour faire face aux nouvelles pièces d’artillerie de corps d’armée.

La Roumanie va passer commande de 180 canons de ce type qui vont équiper dans une version différente (pas de frein de bouche ni de bouclier) l’artillerie française qui elle aussi avait constaté l’usure et le déclassement de ses modèle 1936S.

En septembre 1939 la Roumanie n’à reçut que 132 exemplaires. Le reliquat ne sera livré qu’au cours de l’année 1940 soit après la fin de la guerre de la Pologne, la France priorisant l’équipement de son armée ne laissant que la portion congrue à l’exportation ce qui est hautement compréhensible.

La Roumanie à envisagé une commande supplémentaire durant la Pax Armada sans donner suite soit par manque de fonds soit parce qu’elle ne pensait pas obtenir gain de cause auprès d’une France qui avait compris la nouvelle orientation de la politique extérieure roumaine.

En septembre 1948 il restait 172 pièces en service, des pièces utilisées au sein des régiments d’artillerie de corps d’armée, des régiments motorisés qui devaient assurer l’appui-feu des troupes au sol mais aussi assurer la contrebatterie.

Engagés sur le front russe ces canons vont accompagner les troupes roumaines dans les plaines ukrainiennes, en Crimée, dans la steppe et jusqu’aux contreforts caucasiens.

Quelques pièces sont perdues durant la contre-offensive soviétique de la fin 1950 mais les soviétiques ne les ont visiblement pas réutilisés probablement en raison d’un manque de munitions ou parce qu’ils n’en voyaient pas l’utilité.

Le canon français va appuyer les troupes roumaines jusqu’à la fin de la guerre. Selon un inventaire effectué en mars 1955 il ne restait plus que trente-deux pièces en service. En dépit d’un calibre hétérodoxe, vingt-quatre d’entre-eux vont rester en service après modernisation jusqu’en 1967 date à laquelle ils ont été envoyés à la casse sauf deux préservés à titre patrimonial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 105mm (105x390R) Poids en batterie 3920kg Poids du projectile 15.7kg Longueur du tube 3.905m (37.6 calibres) Champ de tir horizontal 49° Champ de tir vertical 0° à +43° Portée maximale 16000m Cadence de tir 4 coups par minute Equipe de pièce : 7 hommes protégés par un bouclier de 4mm d’épaisseur.

Mitteleuropa Balkans (95) Roumanie (25)

Armes de l’infanterie (5) : mortiers

ARUNCĂTORULUI 6cm Mod. 1935

mortier de 60mm modèle 1935

Plus connu sous le nom de mortier de 60mm Brandt modèle 1935, ce mortier léger était le mortier standard de l’armée roumaine. De conception et de fabrication française il à été copié par d’autres pays comme les Etats-Unis et la Chine alors que la Roumanie va acheter des exemplaires aux usines Brandt avant d’acquérir la licence de fabrication.

Cette arme était de conception classique pour un mortier avec une plaque de base, un tube et un bipied. Cela s’explique en partie parce que ce mortier de 60mm est la version réduite du mortier de 81mm modèle 1927/31 lui même étant un descendant du Stokes, le premier mortier d’infanterie.

La France avait produit 9250 exemplaires jusqu’en septembre 1944 pour équiper ses compagnies d’infanterie à raison d’une puis deux exemplaires le tout à effectifs constants. Des armes capturées par les allemands furent réutilisées au cours du second conflit mondial sous la désignation de 6cm Granatwerfer 225(f).

La Roumanie va donc acheter cette arme puis la produire sous licence chez Voina Works à Brasov, les chiffres exacts ne sont pas connus avec certitude mais les évaluations les plus fines donnent 1400 exemplaires produits jusqu’à la fin de la guerre.

Ces mortiers ont été utilisés pour la défense et pour l’attaque, menant parfois des missions de harcèlement contre les positions soviétiques tirant quelques obus avant de rapidement se replier pour semer le doute et le désordre chez l’ennemi.

Cette arme était toujours en service en avril 1954 et quelques exemplaires ont connu une nouvelle carrière dans l’armée populaire roumaine pour entrainer de nouveaux tireurs de mortiers avant que des mortiers soviétiques ne prennent le relais. Quelques pièces ont pu être stockés pour une éventuelle réutilisation en cas de conflit.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 60mm Poids 19.7kg Poids du projectile 1.3kg (2.2kg pour le projectile lourd) Longueur du tube 72.4cm Portée maximale effective 100 à 1700m pour l’obus standard 100 à 950m pour l’obus explosif lourd Cadence de tir maximale théorique 20 à 26 coups par minute Champ de tir vertical +40 à +83° Champ de tir horizontal 14° Equipe de pièce : trois à cinq hommes

ARUNCĂTORULUI 8cm Mod. 1939

Mortier de 81mm modèle 1927/31 mis en œuvre par des soldats français

Sous ce nom se cache le mortier de 81mm Brandt modèle 1927/31, le mortier pour ainsi dire standard de l’époque puisqu’issu du Stokes et largement produit pour la France et pour l’export.

Par rapport à son devancier, le mortier Brandt dispose d’un amortisseur de recul (disjoncteur) par le verrouillage du tube sur la plaque de base, par un appareil de pointage perfectionné et un bipied permettant de réaliser des corrections de devers qui élimine la nécessité d’un terrassement pour mettre l’engin en batterie.

Cette arme est issue du programme du 21 février 1921 qui demandait un poids total de 46kg (le Stokes pèse 54kg), une vitesse de tir maximale assortie d’une bonne précision, un nombre de charges réduit, un projectile ne dépassant pas 3kg avec une portée comprise entre 1500 et 1800m.

Six constructeurs se proposent, cinq avec un projet de mortier de 75mm et Brandt avec un projet de mortier de 81mm mais aucun n’atteint les spécifications demandées.

La mise au point d’un projectile plus sur pour le mortier Stokes (modèle 24) permet à Brandt de prendre une avance décisive avec un nouveau mortier de 81mm, le modèle 1927 qui modifié et adopté en octobre 1929 devient le mortier modèle 1927/31.

1573 mortiers sont commandés en 1930 mais seulement 602 sont livrés un an plus tard en raison de problèmes techniques nécessitant la modification de la plaque de base. Au 1er janvier 1937 cependant, 2600 mortiers sont en service, 2800 au 1er septembre 1939.

Les dotations atteintes la production se poursuit pour permettre d’équiper de nouvelles unités et surtout pour former un volant de fonctionnement.

C’est ainsi que la production se poursuit jusqu’en juin 1942 au rythme de 150 par mois d’octobre 1939 à mai 1940 portant le total de mortiers produit à 4000 en mai 1940, 5400 en décembre 1940, 7800 en décembre 1941 et donc au final 9000 mortiers en juin 1942 quand la production est stoppée.

Il est utilisé par la compagnie d’accompagnement des bataillons d’infanterie à raison de deux engins par compagnie, chaque mortier étant servit par cinq hommes (un chef de pièce, un pointeur, un télémetreur, un chargeur et un artificier) soit huit mortiers par régiment (deux pièces pour chaque compagnie d’accompagnement au sein du bataillon et deux à la compagnie régimentaire d’engins).

Il utilise trois types de projectiles : explosif non préfragmenté, explosif à grande capacité fumigène et un obus d’exercice fumigène.

Ce mortier à été progressivement remplacé à partir de 1942 au sein des unités d’infanterie par le mortier de 120mm mais avec la mobilisation, le vénérable mortier reprendra du service.

Ce mortier fût utilisé produit en Pologne (d’abord en copie pirate puis sous licence officielle) mais aussi en Roumanie. Il à été également exporté en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Chine, au Danemark, en Estonie, en Finlande, en Irlande, en Italie, au Japon, aux Pays-Bas, au Portugal, en URSS, aux Etats-Unis et en Yougoslavie

La Roumanie va d’abord acquérir 188 exemplaires auprès de la France avant d’acquérir la licence de fabrication pour produire 1000 exemplaires mais en septembre 1948 seulement 750 pièces ont été livrées à l’armée roumaine. Il faudra attendre mars 1950 pour que la commande soit enfin honorée.

De nombreux exemplaires sont perdus durant la première phase de l’opération BARBAROSSA. La production de quelques pièces permet de compenser un peu les pertes tout comme la livraison par l’Allemagne de mortiers de ce type capturés en France soit sur le champ de bataille ou alors dans des dépôts qui n’avaient été vidés à temps. Cette arme est restée en service jusqu’à la fin du conflit et pas impossible que quelques mortiers aient été un temps conservés dans les dépôts d’une armée roumaine qui n’était plus royale mais populaire.

Caractéristiques Techniques du mortier de 81mm modèle 1927/31

Calibre : 81mm Poids: 58.5kg (divisible en trois fardeaux) Longueur du tube : 1267mm Cadence de tir : 12 à 18 coups/minute Portée : 240 à 1200m avec l’obus à grande capacité de 6.5kg et 2000m avec l’obus standard modèle 1924 de 3.25kg Champ de tir vertical +45° à +85° Champ de tir horizontal 12° Equipe de pièce 5 hommes

ARUNCĂTORULUI 12cm Mod. 1952

Mortier de 120mm modèle 1938

Durant la période de la Pax Armada l’armée roumaine envisage d’acquérir le mortier de 120mm Brandt modèle 1942 mais ce projet n’aboutit pas du moins pas totalement puisque la Roumanie commande simplement douze pièces pour des tests avant de les stocker.

L’Armata Regala Romana entre donc en guerre en septembre 1948 avec un mortier de 60 et un autre de 81mm. Dès juin 1950 elle est confrontée au redoutable mortier de 120mm modèle 1938 de la RKKA, mortier qui ironie de l’histoire devait beaucoup au mortier Brandt que Bucarest n’à pas acquis en quantité suffisante.

La capture de quelques pièces fût l’occasion qui fit le larron. Impressionnés par les performances de l’arme soviétique, les roumains décidèrent purement et simplement de la copier mais aussi de remettre en service les mortiers français encore disponibles (en l’occurence dix des douze exemplaires, un ayant explosé au cours d’essais intensifs et un autre ayant été rayé car trop usé).

Les travaux furent menés avec toute la célérité possible et les premiers Aruncatorului 12cm Mod.1952 purent participer à l’opération FRIEDRICH à savoir l’offensive en direction du Caucase.

Elles se montrèrent à leur avantage et furent d’un précieux réconfort pour l’infanterie roumaine qui avait fort à faire en face d’Ivan qui en dépit de pertes abominables s’accrochait au terrain, ne reculant qu’à l’extrême limite de ses forces.

A la fin du conflit l’armée roumaine possédait environ 120 mortiers de ce type sur un total de 450 pièces produites en deux ans ce qui assez remarquable quand on connait l’état de l’industrie roumaine.

Ces pièces ont été stockées à la fin des années cinquante puis ressorties périodiquement dans les années soixante-dix lors de manœuvres et d’exercices de mobilisation. Les derniers mortiers de 120mm modèle 1952 ont visiblement été retirés du service en 1980 et envoyés à la casse sauf deux préservés à titre patrimonial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 120mm Poids en ordre de combat 285kg Poids du projectile 15.6kg Longueur du tube 1862mm Champ de tir vertical +45° à +85° Champ de tir horizontal 6° Portée 1300 à 6049m Cadence de tir 12 coups par minute (cinq en pratique) Equipe de pièce 6 hommes

Armes de l’infanterie (6) : armes antichars individuelles

PTRD-41

En septembre 1948 l’armée royale roumaine ne possède pas d’arme antichar individuelle, son infanterie devant compter sur les canons antichars avec toutes les limites inhérentes à ce type d’arme.

Voilà pourquoi les fantassins roumains utilisaient des armes improvisées comme le célèbre Cocktail Molotov, des paquets de grenades ou des fusils antichars soviétiques capturés et retournés contre leurs anciens propriétaires.

Le ProtivoTankovoye Ruzhyo Degtyaryova modèle 1941 (fusil antichar Degtyarev modèle 1941) est un fusil antichar tirant la puissante cartouche de 14.5x114mm.

Arme tirant au coup par coup, ce fusil est incapable de percer le blindage d’un Panther ou d’un Tiger mais peut le neutraliser en visant le moteur, les optiques voir un Borderfuhrer (chef de char) exposé en dehors de la tourelle. Voilà pourquoi certaines équipes de PTRD-41 furent sommairement exécutées sur le champ de bataille.

En ce qui concerne les chars et les véhicules plus légers il pouvait percer leur blindage et les détruire.

Au cours du conflit ce fusil antichar annonça les prémices du sniping lourd, le tir de précision lourd pour la destruction des points d’appui renforcés ou pour la neutralisation des sniper en milieu urbain. Je dis bien prémices car les résultats furent décevants en raison d’un manque d’expérience mais surtout de cartouches inadaptées au tir de précision.

Le développement de ce fusil commence en 1939 après la capture en Pologne de fusils antichar wzor modèle 1935, des fusils qui avaient prouvé leur efficacité au combat. Vassili Degtyarev s’est aussi inspiré du fusil antichar allemand Panzerbüchse 38.

Cette arme est présentée à l’été 1941. Les essais sont rapides et après quelques modifications pour la forme, la production est lancée. Les premières armes sont livrées en 1942, la production cessant en 1946 après la livraison de toutes les armes commandées.

Accompagné par le PTRS-41 (semi-automatique), le PTRD-41 est toujours en service en juin 1950 même si elle est en voie de déclassement. Elle va néanmoins rester en service jusqu’en 1960 quand les derniers fusils antichars sont retirés du service actif car obsolètes.

Des armes ont été capturées par les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains mais peu utilisés en raison du manque de munitions. Durant les conflits de la décolonisation, quelques PTRD-41 sont capturés par les français, les anglais, les portugais et les américains.

Le second conflit mondial terminé, des PTRD-41 sont livrés à la Bulgarie, aux communistes chinoises, à la Tchécoslovaquie et à la Pologne. La production totale est estimée à 140000 exemplaires.

Les roumains vont donc utiliser cette arme sur le champ de bataille dès que l’occasion s’en faisait sentir. Certains soldats roumains faisaient preuve d’une extrême témérité en plaçant un paquet de grenade sur un char et en tirant dessus avec un PTRD-41 pour provoquer l’explosion en espérant que cela suffise non pas à détruire le char mais au moins à l’immobiliser pour qu’il ne représente plus une menace majeure. Le nombre de fusils récupéré par les roumains est incertains mais tourne visiblement autour d’une centaine.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 14.5mm (14.5x114mm) Poids : 17.4kg à vide Longueur hors tout 2020mm Longueur du tube 1350mm Portée maximale effective : 300m sur du personnel à découvert Portée maximale : 1000m Performances : 35 à 40mm de blindage à 100m à incindence 0° Alimentation : coup par coup

Panzerschreck et Panzerfaust

La Roumanie va également recevoir quelques lance-roquettes réutilisables Panzerschreck et quelques lance-roquettes jetables Panzerfaust.

Ces armes ont été mises au point pour fournir à l’infanterie un moyen de se protéger contre les chars ennemis alors que l’augmentation de l’épaisseur des blindages avait entrainé le déclassement des canons antichars légers d’infanterie.

Les alliés comme les allemands imaginèrent une arme simple et légère combinant pour simplifier une charge creuse avec une fusée.

Les allemands inspirés du Bazooka américain (même si ils s’en défendaient) mirent d’abord au point un lance-roquettes réutilisable fonctionnant selon le même principe que ses homologues américains, français et britanniques avec un calibre plus élevé et un petit bouclier pour protéger le tireur d’un éventuel retour de flamme.

Cette arme se révéla efficace mais jamais l’industrie allemande ne fût capable d’en produire suffisamment pour répondre aux besoins colossaux de ses forces voir de celles de ses alliés.

Si la Roumanie à pu mettre en œuvre le Panzerschreck c’est visiblement selon une initiative locale et non une décision politique au sommet. En clair les troupes allemandes en dépit de leurs remarques acerbes sur leurs alliés (qui étaient les boucs-émissaires de toutes leurs débacles militaires) voulaient qu’ils puissent les appuyer ce qui explique l’utilisation par l’armée roumaine de quelques centaines (le chiffre de 250 est souvent avancé mais ne réponse sur aucun archive fiable) de ces lance-roquettes.

Ironie de l’histoire, ces armes tout comme le Panzerfaust que nous verrons après ont été davantage utilisées comme arme anti-bunker en combat urbain que comme arme antichar pure.

A la fin du conflit les roumains possédaient encore quelques armes de ce type et on ignore le sort final de ces armes.

Outre l’Allemagne et la Roumanie, cette arme à été utilisée par la Finlande, l’Italie (le gouvernement fasciste combattant aux côtés des allemands après le basculement de mars 1953), la Hongrie, la Bulgarie, l’URSS et la résistance intérieure polonaise.

Panzerschreck

Le Panzerschreck pesait 11kg à vide, mesurait 1640mm de long, affichait un calibre de 88mm et une portée maximale effective de 150m. Selon des tests réalisés après guerre, il pouvait percer 95mm de blindage à inclinaison de 30°.

Le Panzerschreck était sans conteste une bonne arme mais elle souffrait de deux défauts. Le premier c’est qu’elle était relativement longue à fabriquer et que son utilisation réclamait de nombreuses heures d’entrainement.

Or l’Allemagne reculait sur tous les fronts et manquait de temps pour produire des armes et pour former ses soldats. D’où l’idée d’un lance-roquettes facile à produire et à utiliser. Cela excluait donc un lance-roquettes réutilisable au profit d’un lance-roquettes jetable nécessitant une instruction minimale.

C’est l’acte de naissance du «poing blindé», une arme d’une simplicité biblique. On lance et on jette. Produit à plusieurs millions d’exemplaires, cette arme fût utilisée aussi bien comme arme antichar que comme arme anti-bunker et anti-bâtiment même si sur la défensive, les allemands n’avaient pas forcément beaucoup l’occasion d’attaquer des blockhaus ennemis.

Si la Roumanie n’à reçut que fort peu de Panzerschreck, en revanche l’Allemagne fût plus prodigue en ce qui concerne le Panzerfaust qui fût utilisé par les roumains à plusieurs milliers d’exemplaires, des armes utilisées avec succès contre les chars alliés et contre des positions fortifiées de campagne que les alliés aménageaient dès que le front se figeait ou était figé. Il semble que des usines roumaines ont produit des Panzerfaust pour les unités nationales mais aussi pour les allemands (chiffre exact inconnu)

Outre le nombre exact inconnu on ignore quels modèles ont été utilisés par les bulgares entre le Panzerfaust 30 klein, le Panzerfaust 30, le Panzerfaust 60 (la version la plus courante), le Panzerfaust 100, le Panzerfaust 150 et le Panzerfaust 250.

Outre l’Allemagne et la Roumanie, le Panzerfaust à été utilisé par la Finlande, la Hongrie, l’Italie pro-allemande, la résistance intérieure polonaise, la résistance intérieure tchécoslovaque, la Bulgarie, l’URSS (armes capturées), les Etats-Unis (armes capturées). Après guerre l’Argentine, la Pologne et la Suède produisirent des copies plus ou moins directes du premier lance-roquettes jetable de l’histoire.

Panzerfaust

Le Panzerfaust 60 pesait 6.8kg mesurait environ 1m pouvait atteindre une cible à 60m. Sa tête militaire de 149mm pouvait pénétrer 200mm de blindage homogène.