Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Pologne et Pays Neutres (14) Espagne (14)

Armée de l’Air

Histoire

Dès 1896 l’armée espagnole décolle en utilisant des ballons à air chaud. En 1905 le premier dirigeable espagnol voit le jour et est mis en œuvre par le service d’aérostats militaires de l’armée créé dès 1896.

En 1909 deux officiers espagnols, le colonel Pedro Vives Vich et le capitaine Alfredo Kindelan effectuent une tournée européenne pour évaluer l’acquisition potentielle d’aérostats mais surtout d’aéroplanes en vue d’une utilisation militaire.

En 1910 un décret royal pris par Alphonse XIII créé l’Ecole Nationale d’Aviation (Escuela Nacional de Aviacion) à Getafe près de Madrid, une école civile placée sous le contrôle du ministre des travaux publics et des transports (Ministerio de Formento).

Très vite cette école se militarise pour fournir les pilotes nécessaires à l’Aeronautica Militar qui voit le jour le 28 février 1913. Dès le mois de décembre les avions espagnols font le coup de feu contre les tribus marocaines, deux ans à peine après les débuts de l’aviation militaire au dessus de la Libye lors de la guerre entre l’Italie et l’empire ottoman.

En 1915 une école d’hydraviaiton est implanté à Los Alcazares en Murcie suivit en 1916 d’une école catalane d’aviation. La même année l’aérodrome de Getafe devient une véritable base aérienne.

En 1916 un décret royal créé l’aéronavale (Aeronautica Naval) mais il faut attendre 1920 pour que cette décision d’Alphonse XIII se matérialise, le berceau de l’aéronavale espagnole étant le site d’El Prat en Catalogne, site qu’il accueille aujourd’hui l’aéroport de Barcelone.

L’aviation militaire espagnole participe à la guerre du Rif. L’aérodrome de Zeluan est pris par les rifains ce qui impose la construction d’une nouvelle base à Nador.

Pour promouvoir l’aviation les espagnols imitant d’autres pays décident de se lancer à l’assaut de plusieurs records et de réaliser plusieurs traversées à longue distance, tout sauf une sinécure à l’époque.

En janvier 1926 les aviateurs Ramon Franco (oui le frère de), Julio Ruiz de Alda, Juan Manuel Duran et Pablo Rada effectuent une traversée transatlantique entre l’Espagne et l’Amérique du Sud à bord de l’hydravion Plus Ultra.

La même année les pilotes Gonzalez Gallarza Joaquin Loriga Taboada et Rafael Martinez Esteve effectuent le premier vol entre l’Espagne et les Philippines en moins d’un mois à bord de deux Bréguet 19 de l’Esucadrilla Elcano.

En 1930 une base aéronavale est installée à San Javier (Murcie) et un coup d’état pro-républicain est écrasé sur l »aérodrome militaire Cutrao Vientos près de Madrid.

En 1931 suite à la proclamation de la républicaine, l’aviation militaire devient républicaine. La même année le capitaine Cipriano Rodriguez Diaz et le lieutenant Carlos de Haya Gonzalez effectuent un vol sans escale en direction de la Guinée Espagnole.

En 1933 le capitaine Wardela cartographie l’Espagne en utilisant la photographie aérienne et en 1934 l’ingénieur Juan de la Cervia décolle du ravitailleur d’hydravions Dedalo à bord d’autogyre de sa conception.

Le 2 octobre 1935 un decret gouvernemental place la Direccion General de l’Aeronautica (Direction Générale de l’Aéronautique) sous l’autorité de ministre de la Geurre et non plus de la présience du Conseil.

En 1936 suite à la rébellion de l’Armée d’Afrique et d’une partie de l’armée métropolitaine, l’aviation se divise entre une armée de l’air fidèle au gouvernement légal (Fuerzas Aéreas de la República Española (FARE) _Forces Aériennes de la République Espagnole_ regroupant les forces aériennes de l’armée et de la marine) et l’Aviacion Nacional.

Les FARE ne vont guère briller durant le conflit. En dépit d’une aide militaire soviétique (et secondairement d’autres pays) massive, une mauvaise organisation et de mauvaises décisions vont clairement impacter l’efficacité des unités et quand l’aviation nationaliste va disposer d’appareils plus efficaces que son homologue républicaine il devint évident que la bascule était faite et qu’il était impossible de revenir en arrière.

Bréguet 19

Dans les premières semaines les républicains vont récupérer la majeure partie des moyens disponibles, les appareils étant leur immense majorité obsolètes (Bréguet 19, Vickers Vildebest et Hispano-Nieuport Ni-52).

Sentant que le conflit allait durer le gouvernement républicain passe commande à la France d’appareils déjà déclassés pour ne pas dire plus à savoir quatorze Dewoitine D-371, dix Dewoitine D-373, 49 Potez 540 plus d’autres appareils. Trois DC-2 sont réquisitionnés et utilisés pour du transport militaire.

Dewoitine D-371

En septembre 1936 le Ministerio de Marina y Aire (Ministère de la Marine et de l’Air) et le Subsecretaria del Aire intègrent le ministère de la défense nationale (Ministerio de la Defensa Nacional).

Face à la livraisons d’avions modernes par l’Italie et l’Allemagne, le gouvernement républicain se heurte à des difficultés d’approvisionnement. Si l’URSS livre de nombreux appareils modernes (chasseurs Polikarpov I-15 et I-16, bombardiers et avions de reconnaissance Polikarpov R-5 et R-Z, bombardiers Tupolev SB), les avions français sont obsolètes (vingt Potez 540, cinq Bloch MB-210, dix Bréguet 19, dix-sept Dewoitine D-371, deux D-500/510, cinq Amiot 143, cinq Potez 25 et six Loire 46).

Tupolev SB

La formation des pilotes républicains se fait dans différents écoles comme la Escuela de Vuelo de Alta Velocidad (Ecole de vol à a grande vitesse) implanté à Carthagène sur la base aérienne d’El Carmoli, l’Escuela de Bombardeo (Ecole de bombardement) implanté sur les bases aériennes de Santiago de la Ribera et de Los Alcazares, l’Escuela de Polimotores (école de sur multimoteurs) implantée sur les mêmes bases que la précédente, l’Escuela de Mecanicos (Ecole de mécaniciens) implantée à Godella (province de Valence) et l’Escuela de Armeros (Ecole des armuriers) implantée à Eibar (Pays Basque).

Sur le plan tactique, les FARE vont se heurter à de nombreuses difficultés notamment en raison des nouvelles tactiques expérimentées par la Legion Condor, l’une des entités aériennes appuyant les nationalistes, la seconde étant l’Aviazione Legionaria. Après la bataille de l’Ebre en 1938, les FARE ne sont plus en mesure de s’opposer à l’ennemi.

Le 7 octobre 1939 l’armée de l’air espagnole voit officiellement le jour. C’est donc en pleine guerre de Pologne que l’Ejercito del Aire voit le jour. Elle récupère dans un premier temps un fatras d’appareils hérité des défuntes FARE, de l’ancienne Aviacion Nacional, de la Legion Condor et de l’Aviazione Legionaria.

La nouvelle armée de l’air s’appuie sur une organisation territoriale avec une 1ère région pour couvrir le centre du pays, la 2ème région couvrant le détroit de Gibraltar et le sud du pays, la 3ème région couvre l’est, la 4ème couvre les Pyrenées, la 5ème région l’Atlantique. A cela s’ajoute une zone aérienne couvrant les Baléares, une autre le Maroc et une autre les Canaries.

Ces régions sont chargées de préparer au combat les escadres (Ala) qui regroupent deux ou trois escadrons (Escuadrones).

Les plans d’origine prévoyaient que chaque région militaire possède quatre Ala de chasse, trois de bombardement et deux de reconnaissance. Très vite il faut réduire la voilure tant l’économie espagnole ne peut «digérer» de tels besoins d’autant que les autres armées ne sont pas prêtes à laisser leur part au nouveau venu.

Dans le domaine de l’équipement la volonté de rationnaliser le parc ne sera que partiellement appliquée.

Quand le second conflit mondial éclate, la jeune armée de l’air espagnole (qui à perdu le contrôle de l’aviation navale en 1944) doit faire respecter la neutralité du pays. Des missions de reconnaissance et de patrouille maritime doivent faire respecter la «neutralité» des eaux espagnoles.

Des unités de chasse mènent des patrouilles et des bombardiers mènent parfois des raids agressifs à proximité de la frontière française ou de Gibraltar ce qui provoque quelques incidents qui ne dégénèrent uniquement parce que les parties concernées n’y ont aucun intérêt.

Quand le conflit se termine le parc aérien espagnol est usé et obsolète. Comme pour les autres armes il faudra attendre les années soixante pour que des avions modernes n’équipent l’Ejercito del Aire.

Organisation

-Un état-major général

-Un état-major tactique censé mener les unités au combat à la différence des régions aériennes qui n’ont que des fonctions administratives et logistiques

-Des écoles de formation

-Un bataillon parachutiste la Primera Bandera de la Primera Legión de Tropas de Aviación

1er région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

2ème région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

3ème région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

4ème région aérienne

-Trois Ala de chasse à Trois Escuadrones chacun

-Deux Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

5ème région aérienne

-Un Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

Baléares

-Un Ala de chasse à deux Escuadrones

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

Maroc espagnol

-Un Escuadron de chasse

-Un Escuadron de bombardement

-Un Escuadron de reconnaissance

Canaries

-Un Ala de chasse à deux escuadrons

-Un Ala de bombardement et de reconnaissance à trois Escuadrones (deux de reconnaissance et un bombardement)

Mitteleuropa Balkans (118) Yougoslavie (6)

L’Etat indépendant de Croatie

Un certain Ante Pavelic

Ante Pavelic est né le 14 juillet 1889 à Bradina dans le centre de la Bosnie-Herzegovine alors sous occupation austro-hongroise. Il est issu d’une famille modeste, son père ayant travaillé dans les travaux publics, sa mère étant sans profession.

Il parvient néanmoins à faire de longues études puisqu’il entre à l’université de Zagreb en 1910. En 1912 il est arrêté par la police austro-hongroise car soupçonné d’un projet d’assassinat du ban (gouverneur) de Croatie-Slavonie Slavko Cuvaj. Il n’est pas condamné puisqu’il sort diplomé en 1914, obtenant son doctorat en 1915. Clerc de notaire de 1915 à 1918, il devient ensuite avocat.

Durant le premier conflit mondial il joue un rôle clé dans l’action du Parti des Droits. Dès le début il refuse l’union de l’Etat des Slovènes, Croates et Serbes avec le Royaume de Serbie.

En mars 1919 le Parti des Droits réclame une république croate plutôt qu’un roi serbe. En 1921 il élu à l’assemblée locale de la ville de Zagreb. Il est arrêté pour activités anti-yougoslaves en 1921, soupçonné de connexions avec le Comité Croate mais au procès faute de preuves il est acquitté.

Le 12 août 1922 il se marie à une femme d’origine juive Maria Loviencevic qui lui donnera trois enfants, deux filles Visnja et Mirjana et un fils Velimir. Si je précise «origine juive» c’est qu’à l’époque l’antisémitisme est étranger au futur Poglavnik. Cela hélas évoluera même si j’ignore l’origine de cette future haine contre les juifs.

En 1927 il devient vice-président du Parti des Droits et entame un travail d’influence vis à vis de l’Italie pour obtenir le soutien de Rome en vue de démanteler la Yougoslavie. Il est même prêt à l’époque à accepter un protectorat italien et à accepter l’annexion italienne sur les territoires peuplés de croates que Rome considérait comme des terres irrédentes.

Quelques mois plus tard il s’adresse à Mussolini pour obtenir son soutien à une Grande Croatie. Les italiens acceptent.

Le 1er octobre 1928 il se lance dans l’activité subversive sous le camouflage d’un club de sport mais les autorités yougoslaves ne sont pas dupes et le club est très vite interdit.

Le 7 janvier 1929, Il fonde le mouvement Oustachi soit en version originale Ustaša (Ustaša – Hrvatski revolucionarni pokret/ Oustachis _Mouvement Révolutionnaire Croate)

Il quitte la Croatie pour l’Autriche dans la nuit du 19 au 20 janvier 1929 officiellement pour se faire soigner.

Il rallie ensuite Budapest puis Sofia où il signe la Déclaration de Sofia le 29 avril 1929, un accord de coopération avec le mouvement révolutionnaire macédonien VMRO (Vatreshna Makendonska Revolutsionna Organizatasiya). Il est condamné à mort par contumace le 17 août 1929.

Le 25 septembre 1929 il est arrêté à Vienne et expulsé vers l’Allemagne. Il rallie ensuite l’Italie où les autorités fascistes italiennes autorise la mise sur pied de camps d’entrainement pour former des combattants destinés à destabiliser la Yougoslavie.

Des attentats à l’explosif et des assassinats ciblés sont menés ce qui génère une féroce répression, répression qui ne touche pas toujours des coupables mais souvent des innocents qui comme souvent dans ces moments là sont victimes de répresailles aussi stupides qu’aveugles.

En 1932 il y eut une tentative de soulevement qui fût un véritable coup d’épée dans l’eau signe peut être que la situation n’était pas encore assez mure.

Suite à l’assassinat d’Alexandre 1er, il est jugé en France en son absence et condamnué à nouveau à mort. Sous la pression internationale l’Italie l’emprisonne pendant 18 mois avant de l’assigner à résidence jusqu’en septembre 1939 puis de l’expulser en Amérique du Sud.

En 1937 l’Italie signe un accord avec la Yougoslavie retirant son soutien aux oustachis en fermant les camps d’entrainement les plus voyants. Le soutien se fait davantage financier et logistique par des dons en numéraire et fournitures d’armes.

Après s’être fait oublié quelques temps il rentre en Italie en 1942 et relance le mouvement oustachis qui prend de l’ampleur. A plusieurs reprises il est victime de tentatives d’assassinat sans que l’on sache si il il s’agit d’une action de la Yougoslavie ou de rivaux dans le mouvement nationaliste croate.

Après la défaite et l’occupation de la Yougoslavie, il devient le chef de l’Etat indépendant de Croatie soit en version originale Nezavisna Država Hrvatska (NDH), un état qui n’avait d’indépendant que le nom car totalement dépendant de l’Allemagne tandis que l’Italie avait annexé une partie de la Dalmatie et des îles de l’Adriatique.

Zagreb tombe le 14 juillet 1949 et le lendemain 15 juillet l’état indépendant de Croatie est proclamé avec à sa tête Ante Pavelic qui prend le titre de Poglavnik (guide). Un régime autoritaire se met en place, un régime nationaliste, xénophobe et antisémite.

Aussitôt il met en place une politique de purification ethnique en s’attaquant aux serbes, aux juifs, aux roms mais aussi aux communistes. Il va ainsi faciliter l’action des maquisards royalistes et des partisans communistes.

Plus de 100000 serbes, roms et juifs vont périr dans des camps dits de «relocalisation» mais qui sont vérité de véritables camp d’extermination, le taux de mortalité étant estimé à 95% des suites des travaux forcés, des privations, des maladies et des exactions commis par les gardiens et les gardiennes du camp.

Cela atteignit un tel point que les allemands firent pression sur Ante Pavelic pour que cette politique soit assouplie. Non pour des raisons humanitaires mais pour des raisons militaires (éviter de renforcer les groupes armés et éviter l’envoi de nouvelles troupes plus utiles ailleurs).

Sur le plan extérieur il est fidèle allié de l’Allemagne, engageant des unités sur le front russe dans le cadre de la «croisade antibolchevique».

De la taille d’un régiment, l’unité croate appuyée par des unités aériennes se comportera remarquablement du moins au début mais avec le temps les désertions vont augmenter et la motivation chuter à un tel point que début 1952 le régiment est rapatrié en Croatie et dissous.

L’Etat indépendant de Croatie disparaît dans les convulsions du second conflit mondial. Des unités alliées remontant de Grèce et d’Albanie arrivent en Croatie mais l’essentiel à été fait par les maquisards royalistes et par les partisans communistes unis par une alliance contre-nature qui ne résistera pas à la fin du conflit.

A la fin du conflit Ante Pavelic bascule dans la clandestinité. Pendant plusieurs années on le voit partout en Italie, en Grèce, en Turquie, au Maroc et même en Argentine. Il devient pour ainsi dire une légende.

Traqué par la police royale yougoslave mais aussi par des partisans communistes sans compter différentes initiatives individuelles de juifs, de serbes ou de roms voulant se venger, il est abattu le 18 décembre 1959 lors de l’assaut d’une ferme de la région d’Osijek où il s’était réfugié par une unité parachutiste de l’armée yougoslave communiste. Son corps à été enterré dans un lieu resté secret jusqu’en 2000 quand ses ossements ont été exhumés et rendue à sa famille.

Un Etat croupion au service des allemands : l’Etat indépendant («sic») de Croatie

Le 14 juillet 1949 la ville de Zagreb tombe aux mains des allemands. L’armée yougoslave n’à pas réellement disputé la ville aux forces d’invasion préférant se replier au sud de la ville sur des positions mieux préparéées et plus solides (tout est relatif).

Dès le lendemain, Ante Pavelic, leader du mouvement oustachi proclame la naissance du Nezasvina Dorzava Hrvatska (NDH), l’Etat indépendant de Croatie même si cet état croupion n’à d’indépendant que le nom.

Loin des rêves de Grande Croatie, le Poglavnik doit céder des territoires à l’Italie mais aussi à la Hongrie. La première récupère une partie de la Dalmatie, l’Istrie ainsi que des îles de l’Adriatique tandis que les magyars récupèrent la région de Medimurje (nord-est de la Croatie). Le NDH s’étend également sur la Bosnie-Herzegovine, une partie de la Slovenie et une partie de la Serbie soit 115133 km² et presque sept millions d’habitants.

Les frontières de cet état croupion sont définies au travers d’une série d’accords signé avec l’Allemagne (13 août 1949), avec l’Italie (19 août et 27 octobre en ce qui concerne la frontière croato-monténégrine), avec la Serbie (gouvernorat militaire allemand de Serbie le 7 septembre 1949).

Dès le début se met en place un régime nationaliste, xénophobe et antisémite. Un régime fasciste dans le plus pur et le plus terrifiant sens du terme. Dès le début les serbes, les juifs et les roms sont persécutés.

Les chiffres sont incertains mais ont estime à plus de 100000 morts dans les camps de concentration (22 sur le territoire du NDH), les déplacements forcés de population, les marches de la mort, les opérations de ratissage qui se terminaient invariablement par quelques villages où les habitants étaient massacrés, les habitations incendiées.

Cela génère une guerilla endémique qu’elle soit communiste ou royaliste. De larges parties du territoire échappent très vite à l’autorité de Zagreb.

Sans des querelles entre maquisards et partisans nul doute que l’Etat Indépendant de Croatie aurait été vite submergé par des groupes armées de mieux en mieux organisés, de plus en plus déterminés et de mieux en mieux soutenus par les alliés qui privilégiaient les groupes royalistes tout en offrant une aide limitée aux communistes à la fois pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais aussi pour montrer au gouvernement yougoslave en exil au Caire les limites de son pouvoir réel.

Sur le plan de la politique extérieure, la Croatie d’Ante Pavelic est comme la Slovaquie un état satellite du Reich et de l’Italie.

Cette dernière espéraient placer à la tête du pays un prince de la maison de Savoie mais le Poglavnik n’avait pas digéré l’accord italo-yougoslave de 1937 qui avait singulièrement diminué le soutien italien à la cause oustachi.

En avril 1953 l’Italie bascule dans le camp allié et en dépit du maintien d’un état fasciste dans le nord de la péninsule, l’Allemagne donne son accord à l’annexion par la Croatie de tous les territoires occupés par les italiens à l’été 1949.

En ce qui concerne les relations diplomatiques elles sont bien entendues très limitées, les seuls pays reconnaissant le NDH étant l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Finlande, le Japon, la Suisse, la Suède, le Portugal, l’Argentine et le Brésil (même si tous n’envoient pas d’ambassadeurs à Zagreb).

Sur le plan militaire, une garde nationale et une armée nationale croate sont mises en place, deux entités concurrentes. La première doit surtout assurer la défense du territoire contre les partisans et les maquisards alors que la seconde est plus destinée à opérer à l’étranger.

Soldats croates sur le front de l’est.

C’est ainsi que l’armée nationale croate va envoyer un régiment d’infanterie sur le front de l’est, régiment rattaché à une division d’infanterie allemande. Elle participe dès le début à l’opération BARBAROSSA avec un comportement honorable. En clair ce n’est ni la meilleure ni la pire unité de l’Axe sur le front russe.

Très vite la situation va dégrader avec de plus en plus de désertions surtout après la contre-attaque russe de l’hiver 1950/51. Le régiment est réorganisé et complété avec des recrues venues de Croatie mais ces recrues ne sont pas toutes des soldats de premier ordre et il n’est pas impossible que certains ne soient que des criminels cherchant à se faire oublier en s’engageant dans l’armée.

La situation devient telle que les allemands exigent le rapatriement du régiment en Croatie au début de l’année 1952.

Pendant ce temps la Garde Nationale Croate est montée en puissance car considérée comme plus sur par le régime oustachi. En novembre 1952 l’armée nationale croate et la garde nationale fusionne ou plutôt la seconde absorbe la première après avoir fait le ménage.

Cette garde nationale croate nouvelle version s’identifie de plus en plus avec le régime oustachis au point que certains l’ont comparé avec la Waffen S.S ce qui probablement lui faire trop d’honneur.

Cette garde nationale croate si elle se montre à son avantage face aux maquisards et aux partisans va être en dessous de tout face aux troupes alliées.

Elle se désintègre totalement au printemps 1954, les plus chanceux parvenant à rallier le nord de l’Italie, se fondant dans la masse des réfugiés et si certains sont découverts et livrés aux royalistes yougoslaves d’autres parviennent à fuir en Amérique du Sud ou à s’engager dans la Légion Etrangère.

Les plus malchanceux sont capturés par les partisans et/ou les maquisards et le plus souvent sommairement exécutés.

Une petite aviation et une petite marine sont également mis sur pied mais leur utilité va être très limitée.

Mitteleuropa Balkans (117) Yougoslavie (5)

La Yougoslavie dans le second conflit mondial

La Yougoslavie en guerre : une courte mais héroïque résistance

Situation politique et militaire de la Yougoslavie en septembre 1948

Le 5 septembre 1948 ce que de nombreuses personnes redoutaient se produit : l’Europe bascule dans la guerre.

Cette fois tout le monde est certain, cette guerre n’allait pas durer trois mois mais partait pour plusieurs années, presque six pour être exact avec à la clé des dizaines de millions de morts et des milliards de francs, de dollars et de livres sterling de dégats.

La Yougoslavie est dans une situation très inconfortable. Elle n’est ni pro-alliée (malgré l’accord le 14 septembre 1945) ni pro-Axe, elle cherche une troisième voie en maintenant une forme de neutralité.

Neutralité ne veut pas dire faiblesse puisque dès le 30 août 1948 le gouvernement de Pierre II ordonne la mobilisation générale officiellement pour préserver «la paix et la neutralité dans la région».

Cette mobilisation se passe bien. Le plan rédigé en 1930 et révise à plusieurs reprises (la dernière fois en 1947 avec l’influence de la MMFY) est bien exécuté. Il y à des incidents dans quelques régions mais dans l’ensemble les croates et les slovènes acceptent de rejoindre les casernes et de renforcer l’armée royale yougoslave.

En septembre 1948 le roi Pierre II est officiellement au pouvoir depuis six ans, sa majorité et la fin de la régence de son oncle Paul. Ce dernier à quitté le pays en septembre 1943 et partage sa vie entre la Grande-Bretagne, la France (Riviera) et l’Amérique du Sud.

Paul de Yougoslavie

Il rejoint le pays en août 1948 pour offrir ses services. Il est nommé officiellement inspecteur général des forces armées yougoslaves et en pratique il est le commandant en chef de l’armée yougoslave ce qui est critiqué par une partie de l’opinion qui estime que le jeune roi (25 ans) devait imiter son grand père Pierre 1er en 1914 oubliant à cette occasion que le roi serbe déjà âgé avait confié le rôle effectif à son fils Alexandre.

Ce choix n’est pas forcément heureux moins en raison d’une éventuelle l’incompétence de l’ancien régent (ce n’est pas Napoléon mais ce n’est pas un ignare en matière militaire) que parce qu’il ne s’entend pas avec le commandant en chef officiel, le général Dusan Simovic, ancien premier ministre. Il y aura donc comme on dit de la friture sur la ligne, une mésentente sur la stratégie à suivre.

Dusan Simovic

La mobilisation se passe bien comme nous l’avons vu. Il y à néanmoins des lacunes sur le plan de l’équipement notamment en matière de chars et d’armes automatiques.

Renault R-35. Avec le Hotchkiss H-39 il était le char majeur de l’armée yougoslave

L’armée de terre yougoslave aligne à sa mobilisation vingt-huit divisions d’infanterie, deux divisions d’infanterie de montagne, trois divisions de cavalerie et une brigade mécanisée regroupant une bonne partie des chars de l’armée royale yougoslave. On trouvait également des unités de forteresse, de garde-frontières, d’artillerie et de génie.

Rogozarski IK-3

L’armée de l’air yougoslave dispose d’environ 500 appareils plus ou moins modernes de différents origines (françaises, britanniques, italiennes, allemandes et même yougoslaves).

Le conducteur de flottille Dubrovnil

La marine yougoslave est une Green Water Navy, une marine essentiellement composée d’unités légères (destroyers, torpilleurs, vedettes lance-torpilles), de quelques sous-marins, une marine à l’équipement assez ancien, les moyens ayant manqué pour renforcer une marine qui aurait de toute façon du affronter une marine italienne puissante.

Sur le plan stratégique l’armée yougoslave souhaite conserver l’intégrité totale du territoire national mais il s’agit plus d’un vœux pieux qu’autre chose. Elle à cependant aménagé des positions fortifiés aux frontières pour freiner l’assaillant qu’il soit italien, allemand, hongrois voir roumain ou bulgare.

Contrairement à ce qu’à écrit la propagande à l’époque il ne s’agit par d’une «Ligne Maginot Slave» mais d’une série de positions tactiques avec blockhaus de campagne disposant de canons et de mitrailleuses, de tranchées, de barbelés et de champ de mines.

Ces dispositifs seront renforcés jusqu’en juillet 1949, les yougoslaves informés par des officiers amis des leçons tirées de la campagne de France ayant compris l’importance de la profondeur du dispositif pour casser l’énergie cinétique des offensives blindées. Ils manqueront néanmoins de temps pour appliquer ce retour d’expérience et surtout manqueront d’une ou plusieurs unités motomécaniques pour contre-attaquer et éviter de s’enfermer dans une défensive stérile.

Les yougoslaves tentent de s’entendre avec la Grèce et souhaite le déploiement de troupes grecques dans le Vardar Macédonien. Athènes décline estimant ne pas avoir suffisamment de troupes pour une telle mission. Elle est de toute façon engagée contre les italiens qui ont attaqué depuis l’Albanie dans l’espoir de mener une guerre parallèle.

Belgrade n’à pas plus de succès avec les alliés occidentaux. Ces derniers sont fortement engagés sur le front français et ne peuvent guère divertir de troupes pour une véritable aventure militaire car sans le dire trop ouvertement Paris et Londres doutent des capacités de la Jugoslovenska vojska pour résister suffisamment longtemps pour permettre l’arrivée dans le sud de la Serbie de troupes capables de soutenir les divisions yougoslaves encore opérationnelles.

Le gouvernement de Belgrade comprend très vite qu’il sera seul face au minimum à une offensive italienne ou au pire face à une offensive combinée germano-italo-hongroise (voir pire).

Quand l’Axe attaque la Yougoslavie (opération MARITSA) l’ordre de bataille de l’armée de terre yougoslave est le suivant (NdA il s’agit d’une version simplifiée, la version détaillée sera présentée dans la partie concernant l’armée de terre).

En 1949 l’armée yougoslave était toujours équipée à la française, les projets de changement d’équipement n’ayant pas aboutit faute de temps, faute de moyens et peut être faute de volonté ou de scepticisme sur l’utilité de changer l’uniforme alors qu’il y à bien d’autres priorités comme la modernisation de l’armement individuel, de l’artillerie et des armes collectives de l’infanterie.

La Jugoslovenska vosjka déploie ses forces en groupes d’armées, armées et divisions, l’échelon corps d’armée n’existant pas essentiellement parce que l’armée yougoslave manque d’officiers compétents pour faire fonctionner à la fois des états-majors de groupes d’armées, d’armées et de corps d’armées.

Le 1er Groupe d’Armées couvre la frontière avec l’Italie et celle avec l’Autriche. C’est elle qui à priori va recevoir le choc principal même si certains officiers yougoslaves estiment qu’il ne faut pas écarter un assaut par la Hongrie pour ainsi foncer rapidement sur Belgrade et déstabiliser tout le pays.

Il comprend la 1ère Armée disposant de la 1ère, de la 7ème et de la 10ème DI ainsi que la 2ème Armée qui aligne la 17ème, la 24ème et la 30ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 1ère division de cavalerie et la 1ère division de montagne.

Le 2ème Groupe d’Armées couvre la frontière avec la Hongrie. Son rôle est donc crucial pour protéger la capitale Belgrade.

Il comprend la 4ème Armée disposant de trois divisions d’infanterie (27ème, 40ème et 42ème DI) alors que la 7ème Armée dispose des 32ème, 36ème et 38ème DI. A ces six divisions s’ajoutent pour chaque armée des moyens d’appui (artillerie, reconnaissance aérienne) et de soutien ainsi qu’en réserve de groupes d’armée la 3ème division de cavalerie et la 2ème division de montagne.

Le 3ème Groupe d’Armées couvre le sud du pays contre une éventuelle offensive italienne depuis l’Albanie que Rome a occupé puis annexé au printemps 1939.

Elle comprend la 3ème Armée qui dispose de trois divisions d’infanterie (13ème, 15ème et 25ème DI) alors que la 8ème Armée (ex-3ème Armée territoriale) comprend les 5èmes, 20ème et 46ème DI. A cela s’ajoute des unités d’appui, de soutien ainsi qu’une division d’infanterie en réserve générale, la 22ème DI.

La 5ème Armée indépendante couvre la frontière que la Yougoslavie partage avec la Roumanie et la Bulgarie. Elle aligne les 8ème, 9ème, 34ème et 50ème DI ainsi que la 2ème division de cavalerie.

La 6ème Armée indépendante déployée à cheval sur la Serbie et la Bosnie Herzegovine doit servir de réserve opérationnelle immédiate pour se porter à l’aide de l’un des groupes. Elle comprend trois divisions d’infanterie (3ème, 49ème et 14ème DI) plus trois régiments indépendants de cavalerie (49ème, 75ème et 94ème régiments) ainsi que des unités d’appui et de soutien

La Réserve Stratégique comprend les deux dernières divisions d’infanterie (4ème et 6ème DI) ainsi que la 1ère brigade mécanisée.

Sur le papier ces moyens sont importants mais ils ne doivent pas faire illusions. Les divisions d’infanterie yougoslave manquent souvent d’entrainement et l’armement pourrait être meilleur même si il n’est pas aussi obsolète que raconté.

Cela s’ajoute la question nationale. Malgré une politique de promotion des nationalités aux postes de responsabilités, le gouvernement yougoslave qui a du mal à se débarrasser de son tropisme serbe craint une défaillance des unités croates et slovènes.

Ce qui est certain c’est qu’en l’absence d’une garantie ferme des alliés occidentaux peu de généraux yougoslaves se pensent capables de repousser une attaque combinée de l’Allemagne, de l’Italie voir de la Hongrie.

Les plus optimistes espèrent tenir suffisamment longtemps pour que Paris et Londres revenant sur leur répugnance initiale ne se décident à voler au secours des yougoslaves.

La Yougoslavie au combat

Face à ce déploiement imposant sur le papier, l’Axe germano-italo-hongrois décide de mobiliser des moyens conséquents. Il s’agit d’aller vite et de neutraliser la péninsule balkanique, d’en faire une zone sous total contrôle de l’Axe pour éviter que les alliés n’utilisent ce territoire pour frapper le flanc de la future opération BARBAROSSA.

Il faut en effet le répéter encore et toujours : l’opération MARITSA n’à pas été décidé en urgence pour sauver Mussolini de sa débâcle militaire grecque mais était prévue et planifiée par les allemands.

Panzerkampfwagen Panzer IV

Les allemands ne déploient pas moins de douze divisions, trois divisions blindées (1ère, 5ème et 12ème Panzerdivisionen), une division d’infanterie de montagne (1. Gebirgjäger Division), une division parachutiste (3. Fallschitmjäger Division) et sept divisions d’infanterie (3ème, 9ème, 14ème, 25ème, 31ème, 35ème DI + la 5. Leichte Division).

Les italiens déploient six divisions dépendant de la 2ème Armée, armée disposant de deux corps d’armées à deux divisions, les deux dernières divisions dépendant directement de l’Armée comme réserve stratégique.

C’est ainsi que le 5ème Corps d’Armée dispose de la 3ème division alpine «Julia» et la 5ème DI «Cosseria» alors que le 7ème Corps d’Armée dispose de la 14ème DI «Isonzo» et la 17ème DI «Pavia». La 47ème DI «Bari» ainsi que la 48ème DI «Taro» sont en réserve d’armée.

Enfin les hongrois sont de la partie avec leur 3ème Armée qui aligne pas moins de neuf divisions d’infanterie réparties en trois corps d’armée. Le 1er Corps d’Armée comprend les 16ème, 21ème et 25ème DI, le 2ème CA engerbe les 17ème, 22ème et 26ème DI alors que le 3ème CA à sous son commandement les 18ème, 24ème et 27ème DI.

Potentiellement ce sont donc 21 divisions ennemies qui vont attaquer un nombre inférieur de Grandes Unités (G.U) yougoslaves. De plus les allemands vont mobiliser trois divisions blindées, un type d’unité que ne possède pas l’armée de terre yougoslave, la brigade mécanisée était bien plus faible qu’une Panzerdivision.

Les yougoslaves vont choisir une défense élastique s’appuyant sur les coupures humides, les obstacles offerts par le relief et des lignes fortifiées aménagées durant la Pax Armada.

Les Tcheniks vont commencer dès l’opération Maritsa à mener des opérations de guérilla, tuant par exemple dans l’œuf certaines mutineries dans des unités croates et slovènes. Leur harcèlement va ressusciter la peur du franc-tireur chez les troupes allemandes pour le plus grand malheur des populations civiles qui paieront lourdement les attaques qui ont été magnifiées par la propagande mais dont l’impact militaire a été limité.

Le 7 juillet 1949 4h45 l’opération MARITSA est déclenchée. Les allemands sont les premiers à attaquer avec un barrage d’artillerie comme durant le premier conflit mondial et des frappes aériennes.

Fallschirmjager

Les parachutistes de la 3. Fallschirmajger sont largués non en bloc (par exemple sur Zagreb) mais par petits paquets pour tenter déstabiliser le dispositif yougoslave avec des résultats contrastés montrant encore une fois que le largage de parachutistes est très aléatoire.

Les troupes yougoslaves encaissent même si il y a des mouvements de panique et de découragement devant une telle puissance de feu. Il y a quelques cas de mutineries et de refus de combattre mais dans l’ensemble le haut-commandement yougoslave (à majorité serbe) est agréablement surpris par la résistance et la résilience des unités de recrutement slovène ou croate.

Difficile de connaitre la ou les causes de cette résistance. Nul doute que la politique libérale de Pierre II et auparavant du régent Paul ont permis à une partie des slovènes et des croates d’avoir envie de se battre pour un pays qui pour beaucoup leur paraissait étranger.

Les italiens attaquent quelques heures plus tard mais pour le Jour J de l’opération MARITSA ils se contentent de reconnaissances armées auxquelles les yougoslaves ripostent de manière féroce.

Les hongrois vont attaquer le 8 juillet 1949 ce qui aurait pu compliquer la tâche des yougoslaves mais les troupes magyares ne montrent guère d’ardeur au combat, étant probablement persuadés que leur offensive serait une promenade militaire.

Les combats sont violents à terre comme en l’air même si très vite l’armée de l’air yougoslave va perdre le contrôle de l’espace aérien au profit de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica. Elle parviendra à tenir plus longtemps face à la MKHL (armée de l’air hongroise).

En dépit d’un grand courage, les troupes yougoslaves doivent rapidement se replier sur les montagnes de Bosnie mais cette retraite est méthodique.

Les grandes villes tombent les unes après les autres, Lubjana tombe dès le 10, Zagreb le 14 et dès le lendemain des oustachis proclament l’indépendance de la Croatie. Cette déclaration va accélérer la désagrégation des unités de recrutement croate au point que les dernières unités venant de cette région seront désarmées.

Certaines unités croates cacheront soigneusement leur origine pour ne pas être désarmées et continuer la lutte.

Le 16 juillet une partie de la marine yougoslave se mutine. Certains navires parviennent à quitter les ports de Split et de Kotor pour rallier la Crète puis l’Egypte.

Le 17 juillet Belgrade tombe aux mains des hongrois. La ville à été dévastée par de nombreuses attaques aériennes menées par les allemands.

Les combats perdent en intensité. Non seulement les allemands, les italiens et les hongrois doivent retrouver leur second souffle mais en plus la logistique peine à suivre. De leur côté les yougoslaves sont au bord de l’effondrement.

L’invasion italo-germano-hongroise se poursuit de manière inexorable, les yougoslaves continuant de se battre. Le 9 août les troupes hongroises et bulgares font leur jonction.

Les bulgares n’ont pas participé directement à l’opération MARITSA mais vont occuper la partie bulgarophone de la Macédoine.

Les allemands de leur côté se sont arrêtés dans le sud de la Serbie, les italiens opérant au Monténégro qu’ils considèrent comme leur pré-carré.

Les dernières troupes yougoslaves passent en Grèce à l’automne 1949 mais déjà dans les territoires occupés par les italiens, les allemands, les hongrois et les bulgares des mouvements de résistance plus ou moins spontanées commencent à tendre des embuscades voir à attaquer des personnels isolés (voir la partie «résistance et collaboration»).

D’autres vont faire le choix de la collaboration, opérant aux côtés des allemands, des italiens, des hongrois et des bulgares pour participer aux sinistres opérations de nettoyage avec son lot de massacres et d’exactions.

Les troupes yougoslaves épuisées vont rallier la Crète puis l’Egypte pour permettre la reconstitution d’une véritable armée capable de participer à la libération de l’ancien Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Scandinavie (83) Finlande (21)

Artillerie antichar

En novembre 1939 la Finlande ne possède pas de canons antichars lourds et utilise en cas de besoin son artillerie de campagne qu’il s’agisse de canons alors en sa possession, de canons capturés sur les soviétiques ou de canons livrés notamment par la France.

Durant la Pax Armada la volonté de posséder une véritable artillerie antichar est là mais ici encore les budgets font défaut et les besoins sont tels qu’il faut faire des choix. L’acquisition de canons antichars lourds que l’on pourrait estimer prioritaire n’est pas estimé comme urgente.

Il faut attendre le début du second conflit mondial pour qu’enfin la situation se débloque, l’Allemagne soucieuse de son allié finlandais livrant des canons antichars de 75 et même de 88mm en vue d’une guerre future avec l’URSS.

Helsinki va ainsi recevoir vingt-quatre 7.5cm PanzerabwehrKanone 43 (7.5cm Pak 43) et seize 8.8 PanzerabwehrKanone 45 (8.8cm Pak 45), ces canons formant respectivement six et quatre batteries antichars indépendantes.

7.5 cm Pak 40 2

Le premier canon cité, le 7.5cm Pak 43 à été mis au point à partir de l’été 1941 selon une règle immuable à l’époque dans le dévellopement des projets militaires : toujours avoir deux coups d’avance.

A peine le 5cm Pak 38 en service qu’un projet de canon antichar de 75mm est lancé. Les allemands utilisaient plutôt le 77 voir le 88mm mais il semble que le 75mm à été choisit pour si besoin utiliser les obus français sur le champ de bataille.

Pour gagne du temps la firme Rheinmettall-Borsig prit son canon antichar de 50mm comme base de travail. L’affût d’origine est redessiné et renforcé, le canon est muni d’un double frein de bouche pour améliorer sa stabilité.

Ce canon est officiellement adopté en mars 1943 et comme souvent à l’époque il va également servir de canon de char, armant le Panzerkampfwagen V Panther, un char moyen dont les qualités n’avaient rien à envier à notre rutilant Renault G-1R.

Ce canon est toujours en service en septembre 1948 et le sera même en avril 1954 quand l’Allemagne capitule. Il à bien entendu été modifié, modernisé, recevant de nouveaux projectiles plus performants.

La Finlande va utiliser ce canon comme pièce antichar et comme pièce d’artillerie de campagne, recevant au total une centaine de canons de ce type qui vont être conservés un temps après guerre avant d’être remplacés comme arme antichar par des armements plus modernes notamment des missiles filoguidés.

Le 7.5cm PanzerabwehrKanone 43 était un canon antichar de 75mm pesant 1500kg (1425kg en batterie) qui tire un obus explosif de 6.8kg ou un obus perforant de 4.1kg via un tube de 32 calibre (2.461m) à une distance maximale de 7680m pour l’obus explosif alors que l’obus perforant perce 98mm de blindage à 2000. l’affût permet au canon de pointer en azimut sur 45° et en hauteur de -5° à 22°.

8.8cm Pak 45

Canon antichar de 88mm Pak 45

Pour compléter le canon de 75mm, les finlandais reçoivent dans un premier temps seize 8.8cm PanzerabwehrKanone 45 (8.8cm Pak 45). Ce canon fût mis au point au cours des années quarante suite à la semi-réussite des Pak 36 et Pak 37 qui eux même avaient pour origine la découverte durant la guerre d’Espagne de la puissance d’un canon antiaérien utilisé en antichar.

Au cours de ce conflit une batterie antiaérienne de la Légion Condor fût surprise par des T-26 républicains. Les canons furent pointés à hausse 0° et ouvrirent le feu en tir tendu avec des résultats dévastateurs.

Il y eut aussi le Pak 43, une tentative de canon polyvalent antiaérien et antichar mais il ne fût produite qu’en petite quantité tant elle était complexe à produire et à utiliser.

-A rebours des traditions militaires et industrielles allemandes, les ingénieurs de Krupp décidèrent de faire simple, une arme performante mais simple à utiliser, ne nécessitant pas des semaines d’entrainement pour l’utiliser correctement.

Plutôt que de développer une arme polyvalente, ils mirent au point deux modèles, un modèle antichar (Panzerabwehrkanone 45) et un modèle antiaérien (Fliegerabwehrkanone 45) qui partageaient néanmoins un grand nombre de pièces. Ce canon allait également armer le char lourd Panzerkampfwagen VI Tiger en attendant de futurs chasseurs de chars.

Au total les finlandais vont recevoir quarante-huit canons de ce type, canons utilisés comme pièces tractées, les quelques projets de chasseurs de chars en réutilisant des châssis de chars soviétiques ne débouchèrent pas sur des modifications en série. Disposant encore de douze pièces en avril 1954 la Finlande doit s’en séparer suite à l’armistice signé avec Moscou et tous ces canons sont envoyés à la ferraille.

Le 8.8cm PanzerabwehrKanone 45 était un canon antichar lourd de 88mm pesant 4750kg («seulement» 3650kg en batterie) tirant des obus explosifs de 9.4kg ou perforants (7.3kg ou 10.16kg) via un tube de 58 calibre (5.125m) à une distance maximale de 15150m pour l’obus explosif, l’obus perforant perçant 184mm de blindage à 2000m. L’équipe de pièce pouvait pointer le canon en azimut sur 360° et en hauteur de -8° à +40°.

-Il y eu un projet de canon de 75mm antichar automatique mais les essais menés durant le conflit ne débouchèrent pas sur une production en série en raison de problèmes insolubles de fiabilité (rupture de nombreuses pièces, échauffement rapide en cas de tir……) et le programme fût abandonné. Les soviétiques testèrent ce prototype baptisé 75 KANUUNA 53 mais le rétrocédèrent rapidement aux finlandais ce qui est significatif.

Artillerie antiaérienne

2cm Flakabwehrkanone 30 et 38 (2cm Flak 30 et 38)

2 cm Flak 38 2

 

Dès l’apparition de l’avion des contre-mesures furent prises par les troupes au sol. Tant que les «plus lourds que l’air» se contentaient d’observer on veilla surtout à améliorer au maximum le camouflage et la dissimulation mais quand l’avion devint bombardier, quand le chasseur délaissant les combats aériens mitraillaient les troupes au sol il fallait trouver une riposte.

On utilisa d’abord des mitrailleuses d’infanterie montées sur des affûts improvisés puis des canons médians à tir rapide (la France utilisa par exemple son fameux «75») avant que l’arsenal antiaérien ne s’étoffe.

Comme les performances des mitrailleuses d’infanterie devenaient incompatibles avec celles des avions on développa d’abord des mitrailleuses lourdes puis des canons légers à tir rapide d’un calibre allant de 20 à 50mm.

L’Allemagne sélectionna le 20, le 37 et le 50mm même si ce dernier ne connu qu’un développement limité.

Suite à l’interdiction par le traité de Versailles du développement d’armes modernes, les firmes allemandes achetèrent des entreprises dans des pays neutres pour continuer à développer des armes pour être prêtes le jour venu.

Les canons de DCA n’échappèrent pas à la règle et c’est ainsi que le 2cm Flak 30 à pour origine le Flak 28 mis au point à la fin du premier conflit mondial qui vendu à la Suisse devint le Solothurn ST-5 qui acquis par la marine allemande devint le 20mm C/30, ce canon étant ensuite décliné en version terrestre sous la désignation de 2cm Flak 30.

Ce canon disposait d’un cadence de tir de 120 coups par minute on décide de mettre au point un modèle amélioré le 2cm Flak 38 qui allait être décliné en version navale sous la désignation de 2cm C/38. Il se distinguait par un poids plus faible (420 contre 450kg) mais une cadence de tir doublée avec 220 coups par minute.

Une version allégée destinée aux troupes de montagne et aux parachutistes baptisée Gebirgsflak 38 (2cm GebFlak 38) est également mise au point par Mauser, les performances étant identiques mais le poids nettement plus faible avec seulement 276kg. Les premières pièces sont produites en 1942.

Ces canons de 20mm sont utilisés en affûts simples, en affûts doubles et en affûts quadruples pour améliorer les performances en concentrant davantage de munitions dans un plus petit périmètre.

Ces affûts étaient montés sur des camions et des semi-chenillés, des prototypes de canons antiaériens chenillés étant mis au point en installant un affût quadruple sur un chassis de Panzer III. Les trains blindés étaient également équipés de ces canons.

Outre l’Allemagne, la Finlande et la Lituanie ont reçu ces canons. La Finlande va utiliser 150 canons de ce type pour défendre des positions fixes mais aussi ses troupes de mêlée en les installant sur des camions pour obtenir un automoteur léger improvisé et compléter les L-62 Anti II Tank 41.

Ces canons furent également utilisés pour le tir sol-sol avec des effets dévastateurs sur les troupes surprises à découvert. Ces canons furent retirés des unités de première ligne en 1959 mais seulement en 1966 pour la réserve. En Finlande il était désigné 20 ILMATORJUNTAKANUUNA ltK/30.

Le 2cm Flakabwehrkanone 30 était un canon antiaérien léger de 20mm pesant 364kg (470kg en configuration route) et tirant des projectiles de 136g (20x138mmB) via un canon de 65 calibres (1.3m) à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2234m en tir antiaérien à raison de 120 à 240 coups par minute. L’équipe de pièce de quatre hommes peut pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -12° à +90°. L’alimentation se fait par des chargeurs de douze à vingt obus.

Canon de 20mm Breda modèle 1935

Canon de 20mm Breda 12

Aux côtés des canons de 20mm allemands les finlandais ont également utilisé des Cannone-Mitragliera da 20/65 modello 35 [Breda] ce qui donne en français «canon-mitrailleur de 20mm et 65 calibres modèle 1935 Breda».

Ce canon de 20mm est le principal canon antiaérien léger de l’armée italienne. Il connu également le succès à l’export puisqu’il fût vendu à la Finlande, à la Chine, à l’Equateur, à la Slovaquie et à la Républicaine Dominicaine. D’autres pays l’ont utilisé à savoir l’Allemagne, l’Australie et la Grande-Bretagne mais il s’agissait d’armes capturées sur le champ de bataille et retournées contre leur ancien propriétaire.

Le canon de 20mm Breda à donc participé à de nombreux conflits à partir des années trente en Europe, en Afrique, en Asie et même en Amérique du Sud (conflit entre l’Equateur et le Pérou entre le 5 juillet 1941 et le 31 juillet 1942).

Ce canon à été utilisé à terre, à bord de véhicules (notamment le char léger Fiat L-6/40 et l’auto blindée AB-41) mais aussi sur des navires de la Regia Marina, le couple 20/37mm fourni par la firme Breda assurant la défense rapprochée des navires de la marine italienne.

Monté sur un affût à deux roues, il pouvait en théorie être remorqué par un véhicule automobile mais comme des faiblesses structurelles limitait la vitesse à 20 km/h on préférait l’embarquer sur le camion pour aller plus vite.

La Finlande à acquis un premier lot de 88 canons lors de la guerre d’Hiver même si toutes les pièces commandées n’ont pas été livrées avant le traité de Moscou de mars 1940. D’autres commandes ont ensuite été passées ce qui fait que la Finlande à pu recevoir 240 de ces canons utilisés aussi bien pour défendre les villes que pour couvrir le champ de bataille. Il y était désigné 20 ILMATORJUNTAKANUUNA ltK/35.

Toujours en service à la fin du conflit il fût remplacé quelques années plus tard par un canon de 23mm de conception et de fabrication soviétique.

Le Canon de 20mm Breda modèle 1935 était un canon antiaérien léger de 20mm (projectile : 20x138mmR) pesant 330kg et tirant via un canon de 65 calibres (1.87m) un projectile de 320g (HE) et 337g (perforant) à une distance maximale de 2200m en tir contre-avions et 5500m en tir contre-terre à raison de 240 coups par minute, l’alimentation se faisant par des plaquettes de douze obus.

L’affût permet au canon de pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +80°. L’équipe de pièces était de trois à six hommes mais en Finlande il était de quatre hommes.

20 ItK 40 VKT

 

Cet affût bitube de 20mm à été mis au point par Aimo Lathi à partir du canon antichar de 20mm que nous avons cu plus haut. Arme efficace elle n’à été produite qu’à 280 exemplaires ce qui est certes important à l’échelle finlandaise mais insuffisant à l’échelle d’un conflit engageant des moyens militaires absolument colossaux. Ce canon à d’ailleurs été maintenus en service jusqu’en 1965 dans les unités de première ligne et jusqu’en 1988 dans la réserve.

Le prototype est apparu juste avant le déclenchement de la guerre d’Hiver mais des modifications de dernière minute repoussèrent son adoption à 1940. L’arme fût d’abord utilisée par l’armée de l’air finlandaise pour protéger ses terrains puis en petit nombre par l’armée de terre qui compléta ainsi son duo Rheinmetall/Breda.

Le 20 ItK 40 VKT était un canon antiaérien léger de 20mm pesant 652kg en position de tir (mais 778kg en configuration de transport) disposant d’un canon de 1.3m (65 calibres) tirant un projectile Solothurn 20x138B de 135g à une distance maximale de 2200m (1200m en pratique) à raison de 250 à 700 coups par minute via des chargeurs de vingt coups. L’affût pouvait pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 360°

Canon de 37mm M1939 (61-K)

Canon de 37mm modèle 1939 2

Ce canon de 37mm à été développé à partir du canon de 25mm Bofors acquis en petit nombre par l’URSS et qui déboucha un temps sur un canon de 45mm mais ce dernier fût jugé trop gros par la RKKA pour faire un bon canon automatique et elle demanda le développement d’un canon de 37mm. C’est chose en faite en janvier 1938, les premiers essais étant lancés en octobre 1938 et l’armée adoptée l’année suivante.

Ce canon opéra au sein de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine soviétique en affûts simples, doubles puis quadruples créant de véritables murs de feu contre l’aviation ennemie. Il y eut des projets de canon automoteurs antiaériens mais rien ne vit le jour avant la fin du second conflit mondial. De 1940 à 1956 39500 canons sont sortis des chaines de montage. Il à été utilisé jusqu’au milieu des année soixante, étant progressivement remplacés par des canons de 57mm S-60 nettement plus performants.

La Finlande l’à acquis par la prise d’armes au cours de la guerre d’Hiver. A chaque fois les canons étaient capturés avec un stock appréciable de munitions à croire que les soviétiques voulaient que ces armes tombent aux mains de leurs ennemis.

D’autres canons furent capturés durant la guerre de Continuation. Le conflit terminé ce canon resta un temps en service mais il fût rapidement remplacé par des canons de 40mm Bofors qui complétèrent ceux acquis durant la guerre d’Hiver et le second conflit mondial.

Le canon de 37mm M1939 (61-K) était un canon de 37mm pesant 2100kg tirant un obus de 1,5kg (37x250mmR) via un tube de 2.7m (72 calibres) à une distance maximale de 4000m en tir antiaérien et de 5000m en tir antisurface à raison de 160 à 170 coups par minute. Le canon peut pointer en azimut sur 360° et en site de -5° à +85° par l’équipe de pièce composée de huit hommes.

Canon de 40mm Bofors

Canon de 40mm Bofors

Canon de 40mm Bofors

Attention légende ! Le canon de 40mm Bofors est probablement le seul canon avec le canon de 75mm modèle 1897 à avoir acquis une aura quasi-mythique. Il subit de dire «Bofors» pour que l’on sache à quel canon ont fait référence et ce sans parler de calibre. Même chose pour notre canon de campagne français, le simple fait de dire «le 75» et on sait à quoi on fait référence.

A l’origine de ce canon figure une demande de la marine suédoise pour remplacer ses canons de 2 livres acquis en 1922. Le contrat de développement est lancé fin 1928 et tout va très vite puisque le prototype apparaît en novembre 1931.

Il va être intensivement testé jusqu’en octobre 1933 bien que l’acceptation officielle du modèle remonte à 1932 ce qui explique le nom du canon à savoir 40mm akan M/32 plus connu sous le nom de Bofors 40mm L/60,le chiffre 60 correspondant à longueur du tube en calibre soit une longueur de 2.4m.

Ironie de l’histoire, la marine suédoise préféra se concentrer sur une artillerie antiaérienne de plus petit calibre dans la tranche 13/25mm, Bofors plaçant un canon de 25mm en 1932. Elle n’acquis qu’ultérieurement ce canon de 40mm d’abord dans une version réservée aux sous-marins avec un canon de 42 calibres (longueur du tube : 1.680m).

Bofors se consola en remportant un succès appréciable à l’export avec deux voisins pour premiers clients. Si la Koninklijke Marine la marine royale néerlandaise fût le premier client étranger pour la version navale, la version terrestre eut pour client inaugural l’armée belge.

D’autres commandes ne tardèrent pas à affluer que ce soit de Pologne, de Norvège, de Finlande, de France, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, plusieurs pays le produisant sous licence comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie mais aussi le Canada.

Outre les pays déjà cités ce canon à été utilisé par l’Allemagne (exemplaires capturés en Pologne en 1939, des exemplaires commandés directement à la Suède), la Chine (ce qui permis au Japon de le fabriquer sous licence), le Brésil, le Paraguay, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, l’Afrique du Sud.

La Finlande à acquis ce canon pour la guerre d’Hiver puis pour la guerre de Continuation le désignant 40 ILMATORJUNTAKANUUNA ltK/35-39B. Il était utilisé depuis un affût à quatre roues mais aussi depuis un châssis chenillé avec le L-62 Anti II Tank 41, un canon automoteur antiaérien d’origine suédoise. 550 Bofors de 40mm ont été acquis par l’armée de terre finlandaise.

Ce canon qui fût également utilisé avec des effets dévastateurs contre les troupes au sol et les véhicules blindés légers fût conservé après guerre en compagnie de canons neufs acquis auprès de la Suède. Il est resté en service dans l’armée finlandaise jusqu’en 1975 quand il fût remplacé par un canon de 35mm Oerlikon.

Le canon de 40mm Bofors était un canon antiaérien léger de 40mm (40x311R) pesant 1981kg (dont 522kg pour l’affût) en ordre de tir (2400kg en configuration transport) disposant d’un canon de 60 calibres (longueur du tube 2.4m) tirant des obus de 0.9kg (40x113mmR) à une distance maximale de 6790m en tir sol-sol et de 4300m en tir antiaérien à raison de 90 à 120 coups par minute, l’alimentation se faisant par des clips de quatre projectiles.

Le canon peut pointer en site de -5° à +90° à raison de 55° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 50° par seconde. L’équipe de pièce était composée de quatre à huit hommes.

Canon antiaérien de 75mm modèle 1937 (7.5 cm kanon PL vz. 37)

75 mm anti-aircraft gun Škoda R-3 M1937 2

Ce canon antiaérien est une tchèque créé par la firme Skoda. Après le démantèlement de la Tchécoslovaquie (1938/39), les canons disponibles ont été récupérés par l’Allemagne qui fit poursuivre la production au profit de ses alliés finlandais et italiens.

L’Italie récupéra selon les sources entre 150 et 200 pièces, la Finlande moins d’une centaine de pièces. Si Helsinki conserva ses pièces jusqu’à la fin du conflit, les pièces cédées à l’Italie et encore disponibles furent récupérées au profit des troupes allemandes déployées dans la péninsule.

Quelques pièces sont parvenus jusqu’à nos jours, faisant le bonheur des musées militaires d’Europe et d’Amérique.

Sous les couleurs finlandaises, le canon anciennement tchèque va servir de pièce d’artillerie antiaérienne territoriale mais aussi comme canon antichar lourd quand certaines se trouvaient à proximité du front que l’alarme antichar était donnée. Vingt exemplaires ont été acquis par Helsinki armant cinq batteries à quatre canons.

Ce canon antiaérien à été retiré du service faute de munitions adaptées en 1958 et son remplacement par des canons de 85mm soviétiques plus performants.

Le 7.5cm kanon PL vz.37 était un canon antiaérien lourd de 75mm pesant 2800kg et tirant via un tube de 48.7 calibres (3.65m) un projectile type 75x656mmR de 6.5kg à une distance maximale de 9200m en tir antiaérien et de 4 à 6000m en tir sol-sol à raison de 10 à 15 coups par minute. L’affût permettait de pointer le canon en azimut sur 360° et en site de 0° à +85°.

Canon antiaérien de 76.2mm Vickers modèle 1931

Vickers 7.5 cm AA gun

Canon de 75mm Vickers mis en oeuvre par des soldats néerlandais. Mis à part le calibre les canons finlandais étaient identiques

En 1931 la firme Vickers développa un canon antiaérien d’un calibre inhabituel pour les britanniques à savoir 75mm, un calibre assez courant en revanche sur le continent européen. En 1936 la Roumanie acheta une licence pour la production de 100 canons, la production se poursuivant jusqu’en 1950 avec la sortie de 450 exemplaires.

Ces pièces de ce type furent également acquis par le Danemark (qui le produisit sous licence), les Pays-Bas, la Belgique, la Lituanie, la Turquie,le Portugal, la Suisse et la Chine.
La Finlande à acquis des exemplaires pour réduire le déficit de la balance des paiements avec les britanniques en 1936 mais ces canons furent chambrés pour permettre l’utilisation d’obus de 76.2mm. Les allemands et les soviétiques utilisèrent également des canons de ce type après en avoir capturé un certain nombre dans toute l’Europe.

Le canon de 75mm Vickers est un canon de 43 calibres (longueur du tube 3.225m) pesant 2825kg, tirant des obus (75x495mm) de 6.5kg à une distance maximale pratique de 5000m à raison de 12 coups par minute. Le champ de tir grâce à un support cruciforme est de 360° en azimut et de 0° à +90° en site.

Scandinavie (45) Danemark (16)

Navires

Cuirassés garde-côtes

En guise d’avant propos

Le cuirassé garde-côtes est pour ainsi dire une spécificité scandinave puisqu’on retrouve peu de navires de ce type ailleurs qu’en Norvège, qu’au Danemark, qu’en Suède ou en Finlande, les seuls exemples que j’ai en tête étant ceux de la Thaïlande et des Pays-Bas encore que la Koniklijke Marine à basculé durant la Pax Armada vers le croiseur de bataille.

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Scandinavie (42) Danemark (13)

Reconstruire la flotte (bis) et l’engager : la marine danoise et le 19ème siècle

Danemark 23

Pavillon de la marine danoise

Le traité de Kiel signé en 1814 est en quelque sorte l’année zéro pour la marine danoise puisqu’elle doit faire le deuil de ses bases, de ses navires et de ses marins norvégiens. En clair tout est à reconstruire. Pour ne rien arranger les navires restants sont généralement en mauvais état en raison d’un manque d’entretien ou d’une construction avec du bois de mauvaise qualité.

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Benelux (4) Pays-Bas (4)

Du Siècle d’Or néerlandais à la Révolution française : puissance et déclin

«Le siècle d’or néerlandais»

Alors que l’indépendance des Provinces-Unies ne soit reconnue par la couronne d’Espagne, commence ce qu’on à appelé le «siècle d’or néerlandais» (De Gouden Euw en V.O), une période de prospérité qu’elle soit économique, financière, culturelle mais aussi politique, les sept provinces calvinistes ayant appartenu aux Pays-Bas espagnols tenant tête à l’Angleterre, contestant sa puissance navale et coloniale. Cette période dure grosso modo de 1584 à 1702.

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Benelux (1) Pays-Bas (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T-9 BENELUX (1) PAYS-BAS

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AVANT-PROPOS

En ce 28 août 2019 j’entame le Tome 9 de cette monumentale uchronie, une véritable œuvre de Sisyphe dont j’ai l’impression de ne jamais voir le bout. Pourtant quand je veux accélérer je me reprends rapidement pour continuer quelque chose de charpenté, de construit, de riche et d’intéressant. Je pense néanmoins que quand je l’aurais terminé je pousserai un ouf de soulagement.

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Dominions (43) Afrique du Sud (8)

Avions et hydravions

Consolidated PBY Catalina

Catalina aéronavale 2

Consolidated Catalina de l’Aviation Navale

 

Le Consolidated PBY (PB = Patrol Bomber Y = lettre du constructeur Consolidated) Catalina est un hydravion de patrouille maritime à long rayon d’action, un élégant hydravion à coque bimoteur avec une aile haute.

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