Le Conflit (206) Balkans (40)

Naturellement, les combats ont lieu également sur mer, sous les mers et dans les airs. Sur mer les alliés ont une supériorité incontestable tant la Regia Marina est affaiblie par les pertes, par la démotivation et par le manque de carburant.

Dans les airs c’est moins clair, l’Axe possède encore de solides capacités qui sont certes incapables de renverser le cours de la guerre sur le front balkanique mais qui peuvent gêner l’avancée des alliés et provoquer une thrombose opérationnelle et logistique.

Rappelons que pour l’opération ANVIL, les alliés vont déployer deux forces à l’est et à l’ouest du Peloponnèse auxquels il faut ajouter d’autres moyens notamment ceux de la marine grecque.

Le Groupe Ouest comprend les cuirassés HMS Duke of York et Prince of Wales, le porte-avions HMS Furious, le croiseur lourd Charles Martel, les croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe, les Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant, les destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid et HMAS Nestor, les escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux ainsi que les sous-marins HMS Unbending Unison et Ulmost.

Le Groupe Est comprend le cuirassé HMS Nelson, le croiseur lourd HMS Blenheim, les croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland, les destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound, les destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal et les sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion.

Ces unités vont assurer le contrôle des côtes, l’appui-feu et le contrôle de l’espace aérien en coordonant la DCA et la chasse pour éviter les «tirs amis».

Si la menace navale italienne, allemande et bulgare est limitée pour différentes raisons que nous avons déjà vu en revanche les alliés se méfient des moyens aériens allemands qui sont certes limités en quantité mais qui en qualité c’est autre chose avec notamment des unités de bombardement qui n’ont rien à apprendre des alliés en terme d’assaut aéromaritime.

Le croiseur léger HMAS Perth est ainsi endommagé le 30 septembre 1952 alors qu’il bombardait le port du Pirée pour neutraliser les derniers navires allemands. Se repliant, il est attaqué par des Ju-188 qui passant au travers de la chasse et de la DCA placent deux bombes de 250kg. Le navire est hors de combat pendant plusieurs semaines mais les marins australiens peuvent se consoler en apprennant les résultats de leur bombardement et les pertes allemandes.

Le croiseur lourd Charles Martel est sérieusement endommagé par les bombardiers allemands qui avaient pour une fois répondu à l’appel à l’aide des troupes italiennes sérieusement malmenés par les troupes grecques et le tir précis des canons de 203mm du croiseur lourd français.

Le 14 octobre 1952 est donc marqué d’une pierre noire pour le croiseur de 1ère classe qui encaisse trois bombes malgré l’intervention de la chasse alliée et une puissante DCA. Les dégâts sont sérieux mais le navire à la peau dure et les équipes de lutte contre les avaries sont expérimentées. Le bilan humain est lourd avec 79 morts et 120 blessés dont 32 décéderont dans les hôpitaux de Crète.

Le croiseur lourd rallie La Sude pour des réparations d’urgence et pour hélas évacuer les corps des marins tués qui seront enterrés sur place (si certains après guerre seront rapatriés en France, beaucoup sont encore à Heraklion. Dès qu’un navire français fait escale en Crète, une gerbe est déposé sur un monument dressé en 1965).

Le navire solidement escorté va rallier Bizerte début novembre et va rester immobilisé jusqu’à la fin du mois de janvier, le croiseur lourd étant à nouveau opérationnel en février 1953.

Le 8 novembre 1952 c’est le croiseur léger Emile Bertin qui est sérieusement endommagé par une torpille aéroportée italienne. Le navire se replie tant bien que mal vers le Péloponnèse puis vers la Crète.

Jouant de malchance, il est touché le 15 novembre 1952 par un cargo au gouvernail bloqué. Une voie d’eau manque d’envoyer le navire par le fond. Les dégâts sont tels qu’on envisage de désarmer le navire mais finalement décision est prise de le réparer et de le remettre en service dès que possible. Il rallie début décembre Bizerte, les travaux commençant aussitôt, le croiseur léger mouilleur de mines étant remis en service en juin 1953.

L’escorteur d’escadre ex-contre torpilleur Tartu est légèrement endommagé par une bombe le 14 décembre 1952 imposant tout de même un mois de réparations à La Sude.

Reprenant son activité opérationnelle, il est refondu entre juillet et décembre 1953, opérant en Adriatique de janvier à juillet 1954 soit jusqu’à la fin du conflit, le navire terminant sa carrière comme navire-école de canonnage de septembre 1955 à décembre 1959 avant d’être envoyé à la ferraille.

Le Volta à moins de chance le 30 septembre 1952 quand il est sérieusement endommagé par une bombe et une torpille de la Regia Aeronautica au large de Céphalonie. Il survit de justesse et va être immobilisé pour quatre mois de réparations, réparations qui sont également accompagnées d’une modernisation de l’armement (renforcement de la DCA légère, radars plus performants). Il sera de retour au combat en mars 1953.

Le cuirassé HMS Nelson manque de passer de vie à trépas le 31 octobre 1952 au large de l’île d’Eubée. Victime d’une panne de propulsion, il devient un corps mort qui pourrait attirer l’aviation ennemie. Deux attaques aériennes allemandes sont menées mais la chasse alliée monte une garde vigilante. Une bombe tombe sur le puit à chaine et une autre est un coup à toucher à l’arrière.

Le vénérable cuirassé (vingt-deux années de service à l’époque) répare sa propulsion et peut rallier Alexandrie pour deux semaines de réparations. Nul doute que quelques mois plus tôt le résultat aurait été différent.

Le porte-avions HMS Furious lui échappe à des dégâts importants _quelques coups à toucher sans plus_ mais l’impact de son groupe aérien est très important, créant une bulle de protection contre l’aviation italienne et assure un appui-feu efficace en liaison avec l’artillerie navale et l’artillerie terrestre.

Le croiseur lourd HMS Blenheim est endommagé par l’explosion d’une mine le 30 septembre 1952 alors qu’il venait de tirer 134 obus sur l’île d’Eubée où l’aviation avait repéré une concentration de troupes. Les dégâts sont cependant limités et après trois semaines à La Sude, le croiseur lourd peut retourner au combat.

Le croiseur léger HMS Spartan est endommagé le 1er octobre 1952 par deux coups à toucher tirer par une batterie côtière récalcitrante au large d’Athènes, batterie qu’il fait taire avec dix-huit obus de 133mm pardon de 5.5 pouces. Le navire reste en ligne, les dégâts pouvant être réparés avec les moyens présents à bord ce qui est significatif.

Le croiseur léger HMS Newfoundland à lui moins de chance. Le 25 septembre 1952, il est surpris par l’aviation allemande bien décidée à châtier le perturbateur qui attaquait convois et bombardait les batteries d’artillerie.

Malgré une DCA déchainée, les bombardiers allemands et bulgares larguent quatre bombes de 500kg. Le navire coupé en deux coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Trois jours plus tard le 28 septembre 1952, le HMS Delight est coulé lui aussi mais en faisant détonner une mine magnétique allemande.

Une brèche de 12m de long sur 3m de large entraine la rupture de la coque, l’avant coulant rapidement mais l’arrière dérivant suffisamment longtemps pour permettre à nombre de marins d’échapper à l’enfer

Le 2 novembre, le HMS Glowworm est victime d’une collision avec le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre au large de Corinthe suite à un problème de barre du dernier nommé. Le navire français heurte le destroyer en plein milieu le privant d’une bonne partie de sa puissance propulsive.

Fort heureusement le navire française ne se retire pas immédiatement permettant à des marins britanniques de passer sur le navire français. En bonne intelligence et bonne coordination, le navire français recule en espérant que la voie d’eau puisse être colmatée.

Malheureusement la voie d’eau provoque un déferlement hydrique dans les coursives, balayant tout sur son passage. Le commandant du destroyer n’à d’autre choix que d’ordonner l’abandon du navire qui se fait dans une discipline impeccable même si nombre de marins devaient scruter le ciel avec intérêt et surtout angoisse. Le navire chavire et coule rapidement.

Après avoir vu les pertes des navires directement engagés dans ANVIL il faut parler des navires qui après avoir participé aux opérations de diversion, s’être ravitaillés vont soutenir leurs collègues des Force Ouest et Force Est.

Le cuirassé HMS Rodney est victime d’une bombe italienne le 24 septembre 1952 alors qu’il ralliait Bizerte pour réparations. Le vieux cuirassé est clairement à l’agonie et on envisage très sérieusement de le désarmer. Ce sera d’ailleurs chose faite dès le 14 juin 1953.

Le cuirassé grec Salamis après avoir couvert le raid sur Lemnos reste déployé en mer Egée. Il bombarde la côte occupée par la Bulgarie à plusieurs reprises.

Le 1er décembre 1952 un frisson parcours le navire. Le Suleiman son cousin turc à été signalé à Istanbul. Es-ce l’annonce d’un engagement de la Turquie dans la guerre ? Hélas ou heureusement selon les points de vue ce n’était que pour les besoins d’un film de propagande.

Que ce serait-il passé si le cuirassé turc avait pénétré en Méditerranée ? Nul ne peut le dire mais ce qui est certain c’est que les alliés auraient été a minima fort embarrassés par l’arrivée d’un nouveau joueur dans la cour de récré.

Les porte-avions HMS Ark Royal et Terrific vont être déployés à l’ouest de la Crète pour couvrir le dispositif allié contre une possible intervention de la flotte italienne. Comme cette intervention ne s’est jamais matérialisée, leurs groupes aériens vont relayer celui du HMS Furious pour maintenir la pression sur les italiens et les allemands en liaison avec les unités basées à terre.

Le 14 octobre 1952, l’Ark Royal est victime d’un tir ami ! Un Bristol Beaumont grec le prenant pour un porte-avions italien lance sa torpille qui fort heureusement n’explose pas. L’avion parvient à s’échapper.

Dans un premier temps on craint une infiltration des unités grecques par des soriotistes mais il s’agit d’une simple méprise.

L’équipage s’excusera platement en envoyant une caisse d’ouzo, l’alcool national grec même si pour beaucoup de gosiers anglais il était davantage fait pour nettoyer les cuivres qu’apaiser une soif tenace. Certains marins diront qu’ils auraient finalement préféré être torpillés ! Humour anglais probablement.

Plus sérieusement une enquête de commandement montrera un certain nombre de négligences dans la veille et la protection du navire. Certains officiers seront relevés de leur commandement et affectés dans des postes à terre histoire de faire passer le message.

Le croiseur lourd Charlemagne après avoir participé à THUNDERBOLT se ravitaille à La Sude, effectue quelques travaux sur une turbine haute pression avant capricieuse puis rallie l’ouest de la Grèce, se plaçant sous l’autorité de la Force Ouest.

Il assure une mission de couverture, regardant davantage vers l’Italie que vers la Grèce. Il est endommagé le 30 octobre 1952 par les éclats d’une bombe d’un Savoia-Marchetti SM-79 largué à proximité de la poupe. Autant dire peu très peu de choses. Il relève certains navires de la Western Task Force lors de leurs ravitaillements et de leur phases de réparations pour couvrir la navigation et assurer l’appui des troupes grecques.

Le croiseur lourd HMS Marlborough est légèrement endommagé le 30 novembre 1952 quand un Ju-187 Stuka désemparé par la DCA s’écrase sur la plage avant du croiseur.

Fort heureusement l’appareil avait largué sa bombe pour échapper à un chasseur grec lancé à sa poursuite qui se retrouva frustré d’une victoire aérienne par un artilleur britannique qui bon prince (NdA vous aussi cela vous étonne de la part des anglais ? _on se calme les fragilus maximus c’est une vanne_) lui paiera une bière quelques jours plus tard. Quant au croiseur il est quitte pour quelques jours de réparations à La Sude.

Le croiseur léger Gambetta est légèrement endommagé par une bombe le 21 novembre 1952 au large d’Athènes. Après des réparations provisoires en Crète, il rallie Bizerte pour une remise en état avant de préparer la future opération SKYLOCK, le débarquement de Tarente, le «8000 tonnes» sort donc de ce tome.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure s’illustre le 14 octobre 1952 quand détaché de la force T il bombarde le port d’Alexandropoulis tirant 280 obus de 133mm ravageant les installations portuaires et incendiant la ville.

Le navire se replie à grande vitesse vers le sud. Il fait détonner une mine mais les dégâts sont miraculeusement limités. Il devra néanmoins rallier Alexandrie pour trois semaines de réparations, le système propulsif n’ayant pas vraiment digéré les vibrations provoquées par l’explosion.

Le croiseur léger Lemnos est légèrement endommagé par une mine le 14 octobre 1952. Il parvient à rallier non seulement la Crète puis Alexandrie pour une remise en état qui va néanmoins l’éloigner des opérations jusqu’au début de l’année 1953.

Le destroyer HMS Dainty est coulé par des chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 au large de l’île d’Eubée le 3 octobre 1952, deux bombes de 250kg étant suffisantes pour l’envoyer par le fond, la première détruisant le bloc passerelle paralysant les commandes et les secours, la deuxième faisant détonner les grenades anti-sous-marines. Le navire coule rapidement et les survivants peu nombreux.

Son compère le HMS Ivanhoe est lui victime le 14 novembre 1952 de l’explosion de ses charges de profondeur. La déflagration arrache et détruit la coque sur une vingtaine de mètre. Clairement le navire est condamné mais les marins britanniques tentent de sauver le navire.

Ce sera hélas peine perdue et après une demi-heure de lutte, le commandant se résout à ordonner l’abandon du navire.

Le destroyer type I se casse en deux, l’avant coule rapidement et ce qui reste de l’arrière suit peu après. Une enquête révèlera que certains marins s’étaient inquiétés de l’état des grenades ASM embarquées à Alexandrie mais leur hiérarchie n’avait rien voulu savoir.

L’escorteur d’escadre Duperré est légèrement endommagé le 1er décembre 1952 au large d’Athènes par une bombe de 250kg d’un chasseur-bombardier allemand qui tente ensuite de s’écraser sur le navire sans que l’on sache si il s’agissait d’un geste délibéré ou de la conséquence de l’action de la DCA. Le navire est quitte pour trois semaines de réparations à Alexandrie.

Le destroyer Kontouriotis à moins de chance le 14 juin 1952. Une mine déchire sa coque à l’arrière le privant de propulsion et dans une zone où l’ennemi est fort présent en l’occurrence les Cyclades.

Les grecs vont tenter de le sauver avec le soutien des alliés mais la voie d’eau ne cesse de s’agrandir, mettant les pompes de refoulement au supplice.

Trois quart d’heures après l’explosion alors qu’un remorqueur était sur le point de passer une élingue, l’arrière du navire cède brutalement.

La situation passe en un instant de compliquée à désespérée. L’ordre d’abandonner le navire est aussitôt transmis alors qu’une alerte aérienne retentit. Le navire ou ce qu’il en reste chavire peu après avant de sombrer.

Le destroyer Vasilefs Georgios est sérieusement endommagé le 25 septembre 1952 par une batterie côtière qui avait échappé à la vigilance des alliés. Le navire est si endommagé que parvenu en Crète il ne sera pas réparé et serait désarmé le 17 décembre suivant. Il va servir de batterie flottante plus pour le symbole qu’autre chose.

La série noire n’est pas terminée pour les destroyers grecs puisque le 8 octobre 1952 le Nea Genea est victime de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190D après avoir attaqué en solitaire un convoi côtier reliant Athènes à l’île d’Eubée. Il encaisse trois bombes de 250kg et des roquettes ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le pétrolier grec Nymphea est victime des torpilles d’un sous-marin italien entre Alexandrie et la Crète le 14 mars 1952. Comme le submersible à été immédiatement coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command, son identité reste un mystère et sujet à d’interminables débats entre historiens et spécialistes.

Le cargo grec Zeus est endommagé par des chasseurs bombardiers allemands au large de la Crète le 17 septembre 1952. Incendié par des roquettes il est drossé à la côte ce qui sauve la vie d’une partie de son équipage. L’épave elle va se décomposer sous les coups des éléments, les dernies disparaissant au printemps 2019.

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Les moyens navals de l’Axe vont naturellement souffrir des combats liés à l’opération ANVIL, c’était même écrit à tel point que certains amiraux italiens se demandaient si il n’aurait pas fallu abandonner la Grèce pour concentrer des moyens limités et non renouvelables sur l’Italie péninsulaire.

Cette hypothèse militairement acceptable l’était nettement moins sur les plans politiques et de propagande.

Le cacciatorpinidiere Folgore est victime le 4 octobre 1952 d’un sous-marin français, La Réunion qui le surprend au large de Corfou plaçant trois torpilles qui ne lui laisse aucune chance.

Le Giovanni da Verazano est lui coulé le 17 octobre au large de l’île de Céphalonie par l’action combinée du croiseur léger Emile Bertin et du destroyer HMS Ilex. Le cacciatorpinidiere de classe Navigatori encaisse quatre obus de 152mm et cinq obus de 120mm.

Ravagé par les obus, incendiés, le navire commence à chavirer avant de disparaître dans une terrifiante boule de feu. On repêchera neuf survivants mais seulement cinq survivront à leurs blessures.

L’Alfredo Oriani est coulé le 13 novembre 1952 par l’aviation sud-africaine, des Martin B-26 Marauder plaçant deux bombes de 250kg. Le navire est coupé en deux, l’avant coulant quasi immédiatement, l’arrière dérivant avant de couler ce qui à permis aux survivants d’évacuer même si cela signifiait une longue captivité.

Le Grecale est sérieusement endommagé par la torpille du sous-marin britannique HMS Ulmost mais parvient la proue arrachée à se réfugier dans le port de Leucade le 2 novembre 1952. Les grecs arrivant, décision est prise de saborder le navire pour embouteiller le port. C’est chose faite le 5 novembre 1952.

Le torpilleur léger Enrico Cosenz est victime le 10 novembre 1952 de l’aviation embarquée du HMS Furious alors qu’il se repliait vers Tarente pour réparer après une série d’avaries. Il pense arriver à destination en profitant du mauvais temps mais une brusque éclaircie le laisse apparaître à l’ennemi. Quatre Blackburn Firebrand escortés par quatre Hawker Sea Fury attaquent.

Le torpidiniere se défend comme un beau diable, abattant un Firebrand et un Sea Fury mais les autres sont trop nombreux, deux bombes et un mitraillage en règle envoient le navire par le fond.

Les vedettes lance-torpilles encore présentes tentent de harceler la navigation alliée mais non seulement ne coulent aucun navire mais sont toutes détruites par l’aviation (trois) et par des unités de surface (les autres).

Le sous-marin de poche CM-7 tente de s’attaquer à la Force Ouest. Surpris par l’escorteur rapide Bourrasque à l’aube le 25 octobre 1952, il encaisse une gerbe de grenades ASM qui l’envoie par le fond.

Le CM-9 est surpris par un Short Sunderland du Coastal Command. Il plonge en catastrophe mais ne peut échapper au chapelet de charges de profondeur. Il devient le tombeau de son équipage.

Les quatre dragueurs de mines type RD parviennent à se réfugier en Albanie non sans avoir été traqués par l’aviation.

Le mouilleur de mines Gallipoli est victime le 4 décembre 1952 d’une torpille lancée par le sous-marin HMS Ulmost qui coupe le navire en deux permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Cela aurait pu être bien pire puisque le navire venait de mouiller un champ de mines pour protéger le port de Valona.

Le remorqueur Titano est surpris par l’escorteur rapide Le Fougueux le 23 septembre 1952. Surpris oui mais comment ? A l’abordage ! Oui vous avez bien entendu comme au temps de la marine à voile.

Le remorqueur de sauvetage essayait de se sauver sur la pointe des pieds. Sommé de stopper par l’ER, il est pris d’assaut par un détachement de la compagnie de débarquement. Le remorqueur est ramené en Crète où cet exploit est célébré par la propagande alliée.

Le navire rebaptisé Titan ne va pas tarder à reprendre le combat sous de nouvelles couleurs à savoir les couleurs françaises non sans que nos «amis anglais» aient proposé de le céder à la Grèce ! (NdA je serais taquin je dirais qu’avec de tels amis on à pas besoin d’ennemis)

C’est encore pire pour les allemands et les bulgares, les flottilles qui ne peuvent se replier sur des bases situées relativement à l’abri de l’aviation ou des marines ennemies.

Le GkT-2 tout comme le GkT-8 sont victimes de chasseurs-bombardiers alliés le 25 septembre 1952 au large du Pirée. Le GkT-4 doit être sabordé au Pirée car victime d’une avarie rendant son repli impossible. Enfin le GkT-6 saute sur une mine larguée par l’Emile Bertin au large de l’île d’Eubée.

Les vedettes lance-torpilles SG-3 et SG-4 sont coulées par l’aviation alliée au large de Corinthe lors d’une tentative d’attaquer la Force Est. Les SG-7 et 12 sont coulés au port au Pirée par un autre bombardement aérien alors que les SG-14 et SG-15 sont détruites par le destroyer HMS Diana.

Le RG-1 saute sur une mine protégeant les côtes au large de l’isthme de Corinthe alors que le RG-4 est victime de l’explosion d’un dépôt de munitions au Pirée, le petit navire chavirant après avoir été troué comme un écumoire.

Le RG-9 est coulé par l’aviation le 30 septembre 1952 au large d’Athènes alors que le RG-11 est victime d’une collision avec le Hilspatrouillenboot-2, les deux navires sombrant après avoir été achevé le 2 octobre 1952 par l’aviation sud-africaine.

Les HpB-3 et 4 sont sabordés au Pirée pour embouteiller le port (14 décembre 1952), les HpB-5 et 6 sont victimes de mines (30 septembre et 9 octobre), les HpB-7 et 8 sont coulées par le destroyers HMS Glowworm et Greyhound respectivement les 29 septembre et 8 octobre 1952. Enfin les HpB-11 et 12 sont coulés lors d’un bombardement du port du Pirée les 9 et 17 novembre.

Et côté bulgare, les torpilleurs T-2 et T-4 sont victimes de l’aviation alliée lors de leur arrivée à Alexandropoulis le 9 octobre 1952.

les SPK-2 et 5 sont coulés à Thessalonique le 4 janvier 1953 lors d’un bombardement aérien, les SPK-7 et 8 sautent sur des mines mouillées au large d’Alexandropoulis le 31 décembre 1952.

Le dragueur de mines M-1 saute sur une mine qu’il essayait de désamorcer (31 octobre 1952). Le M-3 est coulé par les roquettes d’un chasseurs bombardiers Hawker Typhoon le 21 novembre 1952 alors que le M-6 victime d’une avarie est sabordé à Thessalonique pour embouteiller le port grec du nord-est à la veille de la chute de la ville (6 février 1953).

Les LK-8 et 10 sont coulés à Lemnos après s’être replié lors d’un bombardement aérien sur Thessalonique le 14 janvier 1953. Hélas pour eux le lendemain, Lemnos est bombardé et les navires sont coulés.

Les LK-11 et 12 sont victimes du destroyer léger HMAS Lake Bathurst, les canons de 102mm du destroyer léger australien étant trop puissants pour eux.

Les VT-2 et 3 sont coulés les 17 octobre par le croiseur léger HMS Spartan, le VT-4 est victime d’une mine le 18 février 1953 alors que le VT-5 est victime de l’aviation grecque au large d’Alexandropoulis le 9 février 1953.

Le Conflit (203) Balkans (37)

Le 17 septembre 1952, les evzones des 6ème et 7ème bataillons mènent un raid en franchissant le Golfe de Patras sur des embarcations rapides pour un ultime coup de main destiné à vérifier l’état des positions italiennes et les maintenir sous pression.

Ce raid se heurte à une solide résistance italienne montrant que les troupes transalpines sont encore motivées. Si certains espéraient une promenade militaire, nul doute qu’ils ont été calmés et vaccinés.

Les informations recueillies par les fantassins légers grecs sont transmises aux état-majors pour peaufiner les plans d’action. On renforce notamment les appuis avec l’artillerie et l’aviation qui vont augmenter leur matraquage même si comme je l’ai dis à plusieurs reprises, les préparations d’artillerie étaient davantage des préparations flash et ciblées qu’un matraquage indistinct et indéterminé.

L’aviation va augmenter ses missions d’interdiction pour priver l’ennemi de toute capacité d’envoyer renforts et ravitaillement.

Les opérations aériennes qui se sont maintenues à un niveau important durant tout l’été 1952 décroissent fin août en raison de problèmes logistiques, d’appareils usés à remplacer et de pilotes fatigués.

Officiellement c’était prévu officieusement c’est moins évident. Peut être un manque d’anticipation ou un optimisme trop grand sur les capacités logistiques alliées qui étaient grandes mais pas extensibles à l’infini surtout pour un front secondaire.

L’Axe se doute de quelque chose mais comme le temps se dégrade au moment de cette «pause» alliée le rapprochement n’est pas forcément fait. La chance est visiblement du côté du Groupe d’Armées Alliées des Balkans (GAAB).

Les opérations reprennent à un rythme plus soutenu à partir du 4 septembre 1952 augmentant crescendo pour viser ponts, routes, voies de chemin de fer, dépôts, casernement. Les résultats se révèlent cependant mitigés en raison de problèmes de visée et de renseignement souvent imprécis.

A partir du 15 septembre, l’artillerie et l’aviation multiplie les frappes d’abord sans réponse mais surprise les 17 et 18 septembre une importante bataille aérienne à lieu au dessus du Golfe de Patras, du Golfe de Corinthe entre les unités alliées et les unités italiennes et allemandes.

Les pertes sont lourdes des deux côtés mais si les alliés peuvent remplacer les appareils et les pilotes relativement facilement c’est plus difficile dans le camp opposé.

Le 19 septembre, tout est prêt côté grec comme côté britannique et sud-africain. Toutes les unités sont en place, les objectifs sont attribués, les dépôts de matériel remplis à rabord.

Le 20 septembre ce sont les ultimes opérations de reconnaissance aérienne et surtout les premiers barrages d’artillerie qui commencent, cessent puis reprennent à un rythme totalement erratique. De quoi rendre fou n’importe quel fante.

21 septembre 1952 : les dés sont jetés ! Alea Jacta Est dirait Jules Cesar mais nul doute qu’on préfère dire Η μήτρα ρίχνεται.

Comme nous l’avons vu plus haut, le plan choisit pour ANVIL prévoit un axe principal à travers du Golfe de Patras et du Golfe de Corinthe avec une fixation dans l’isthme de Corinthe menée par les troupes britanniques et sud-africaines. Ce n’est pas le plan le plus simple mais celui qui est politiquement et diplomatiquement le plus acceptable en ménageant la susceptibilité des grecs.

Le franchissement doit être mené par le 1er puis le 2ème Corps d’Armée grecs, le 3ème CA devant assurer l’exploitation avec notamment l’unique division blindée grecque.

Les troupes régulières grecques sont accompagnées par les 1er et 8ème bataillons d’evzones mais aussi par des moyens supplémentaires d’artillerie fournis par la Grande-Bretagne (artillerie lourde et LRM).

La France un temps prête à envoyer des moyens supplémentaires à du décliner pour d’autres fronts.

En ce qui concerne les unités aériennes, des unités de chasse, de chasse-bombardement, de reconnaissance et de bombardement sont engagées.

-Squadron 41 (Royal Air Force) : Supermarine Spitfire Mk IX

-n°13 Squadron (RSAF) : Supermarine Spitfire Mk IX

-N°22 Squadron (RAAF) : Hawker Fury II

-N°26 Squadron (RAAF) : North American P-51 Mustang

-Squadron 26 (RCAF) : Hawker Tempest

-Squadron 30 (RCAF) : De Havilland Hornet

-Escadron de chasse n°1 «Liberté» (1. eskadrilla lovci «sloboda») (Aéronavale yougoslave) : Arsenal VG-40

-1ère escadrille de chasse navale (1η Μοίρα Ναυτικών Μαχητών [1i Moíra Naftikón Machitón])(Aéronavale Grecque) : Arsenal VG-40

-21.Mira Dioxes (Armée de l’Air grecque) : Hawker Fury II

-N°28 Squadron (RAAF) : North American B-25

-N°18 Squadron (RAAF) : Handley-Page Halifax

-N°7 Squadron (RSAF) : Vickers Wellington

-33.Mira Vonvardismon (Armée de l’Air grecque) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-1ère escadrille de bombardement naval ( 1η Ναυτική Μοίρα Βομβαρδισμού [1i Naftikí Moíra Vomvardismon]) : Bristol Beaumont Mk IIIH

-Escadron n°2 de bombardement «Vengeance» (2. eskadrilla bombaski napad «Osveta») (Aéronavale Yougoslave) : Bristol Beaumont Mk IIIY

-Squadron 217 (RAF) : Blackburn Buccaneer

-Squadron 228 (RAF) : Short Sunderland

-Escadrille 25T (Aviation Navale) : seize Lioré et Olivier Léo 456ter

-Escadrille 4B (Aviation Navale) : seize Bloch MB-483 qui doivent notamment surveiller la mer Ionienne au cas où les italiens tenteraient un baroud d’honneur.

-Escadrille 25E (Aviation Navale) : douze SNCAO CAO-710M

-Escadron n°3 de patrouille maritime «Patrie» (3. Eskadrilla Pormoska Patrola «Zemjla») (Aéroanavale Yougoslave) : Consolidated PB4Y-2 Privateer

-1ère escadrille de patrouille maritime (1η Μοίρα Ναυτικής Περιπολίας
[1i Moíra Naftikís Peripolías]) : Consolidated Catalina

-N°11 Squadron (RSAF) : Douglas C-47 Skytrain

-A cela s’ajoute le groupe aérien embarqué sur le porte-avions HMS Furious, le 6th Carrier Air Group (6th CAG) qui comprend les squadrons de chasse 860 862 et 864 volant pour le premier sur Hawker Sea Fury et pour les deux derniers sur Seafire, les squadrons d’attaque 863 865 et 867 volant tous sur Blackburn Firebrand et le squadron 868 volant sur Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine naval, une importante battelerie est prévue pour permettre aux troupes grecques de franchir les deux Golfes les séparant de la Thessalie. Des navires hauturiers vont également être engagés à l’ouest et à l’est du Péloponnèse (NdA répartition ci-après) :

-Porte-avions HMS Furious

-Cuirassés HMS Nelson Duke of York Prince of Wales et Languedoc

-Croiseurs lourds Charles Martel et Blenheim

-Croiseurs légers Emile Bertin HMS Phoebe Spartan Newfoundland HMAS Perth

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal

-Sous-marins : le déploiement de sous-marins n’à pas été immédiatement considéré comme nécessaire en raison de la supériorité navale et aérienne alliée sans compter que le raid sur Corfou avait été mené par des submersibles. Si certains ont pu caresser l’idée d’utiliser ces navires pour former un écran de protection, très vite on à préféré engager d’autres submersibles pour éviter le surmenage des équipages.

Les britanniques déploient les HMS Unbending Unison Ulmost Sceptre et les français Le Glorieux et La Réunion

Ces moyens sont donc divisés en un Groupe Ouest et un Groupe Est, le premier en Mer Ionienne et le second en Mer Egée :

-Cuirassé Languedoc Duke of York Prince of Wales

-Porte-Avions HMS Furious

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe

-Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant

Destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid HMAS Nestor

-Escorteurs rapides Bourrasque Fougueux

Sous-marins HMS Unbending Unison Ulmost

-Cuirassé HMS Nelson

-Croiseur lourd Blenheim

-Croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland

-Destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound

-Destroyers légers HMAS Lake Bathurst Lake Cowal

-Sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion