Très vite se pose la question de la reconstitution de l’armée de terre sur laquelle va reposer le poids non seulement de la libération du territoire national mais aussi de la défaite complète et définitive de l’Allemagne.
Caricature nazie décrivant la légende du coup de poignard dans le dos (Dolchlosslegend)
Hors de question de faire la même erreur (même si on ne le savait pas à l’époque) de s’arrêter à la frontière allemande. Comme le dira le général Villeneuve en privé «Je n’ai pas aimé ce film Dolchlosslegend et je n’ai pas envie d’en voir la suite».
Les pertes non négligeables imposent une réduction du format, le nombre de divisions d’infanterie devant être sérieusement réduit (on parle d’une trentaine de GU d’infanterie) auxquelles il faut ajouter deux divisions parachutistes, des unités motomécaniques mais aussi des unités d’appui et de soutien (artillerie, génie, transmissions, train, soutien logistique…..).
Les structures internes vont changer mais nous sommes loin de la révolution envisagée. Par exemple la DI reste une division ternaire avec trois régiments d’infanterie (ou trois demi-brigades pour les chasseurs alpins et les chasseurs à pied) mais le régiment d’artillerie redevient unitaire en raison de l’objectif de ne conserver que des pièces de 105 et de 155mm, le canon de 75mm ne devant être utilisé que pour la lutte antichar.
Les divisions d’infanterie conserve des unités du génie, de soutien logistique, de défense antichar, de défense antiaérienne, d’appui avec des canons d’assaut et d’éclairage, les GRDI étant intégrés aux DI, portant désormais le numéro de leur division. Cela nous donne l’organisation suivante :
-Un état-major divisionnaire
-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)
-Un groupement de reconnaissance au contact qui porte donc le numéro de sa division avec comme pour les anciens GRDI des chars légers, des automitrailleuses et des fusiliers motocyclistes.
Canon de 75mm TAZ modèle 1939. Après la Campagne de France il va surtout être utilisé comme canon antichar
-Un Bataillon Divisionnaire Antichar (BDAC)
-Un Bataillon Antiaérien Divisionnaire (BAAD)
-Un régiment d’artillerie divisionnaire (RAD)
-Trois régiments d’infanterie (ou demi-brigades pour les chasseurs à pied et les chasseurs alpins)
-Un bataillon de canons d’assaut
-Un bataillon de chasseurs de chars
A noter que les divisions d’infanterie coloniale et nord-africaine disposent d’un bataillon mixte de chasseurs de chars et de canons d’assaut.
Les divisions motomécaniques sont également reconstituées mais en nombre plus réduit. En septembre 1948, sur le front Nord-Est on trouvait sept DLM et six divisions cuirassées plus une 6ème DLM déployée dans les Alpes.
Après le processus de reconstitution, les DLM et Divisions Cuirassées devenues des Divisions Blindées ne vont être plus que huit avec une organisation différente et un équipement qui va être rationalisé même si cela va prendre du temps.
La 1ère Division Cuirassée devient la 1ère Division Blindée, la 2ème DLM devient la 2ème Division Blindée, la 1ère Division Légère Mécanique devient la 3ème Division Blindée, la 2ème Division Cuirassée est réorganisée sous le nom de 5ème Division Blindée.
La 4ème Division Cuirassée devient la 4ème Division Blindée, la 3ème Division Légère Mécanique devient la 6ème Division Blindée, la 5ème DLM devient la 7ème Division Blindée, la 6ème DLM devient la 8ème Division Blindée
En revanche des unités sont dissoutes, la 3ème Division Cuirassée, la 4ème DLM, les 5 et 6ème Divisions Cuirassées, les 7ème et 8ème DLM soit un total de six unités motomécaniques dissoutes ce qui ne se fait pas sans critiques et animosité mais aussi rancoeurs et déceptions.
Sur le plan des structures la Division Blindée type 1950 tente de réaliser une synthèse délicate entre les structures d’avant guerre des DLM et des Divisions Cuirassées et les leçons de la Campagne de France.
Finalement la Division Blindée type 1950 est organisée de la façon suivante :
-Un état-major divisionnaire
-Un groupement de soutien logistique
-Une compagnie de transmissions
-Un bataillon antiaérien Divisionnaire (BAAD)
-Un Bataillon Divisionnaire Antichar (BDAC)
-Un régiment de découverte (chars légers et automitrailleuses puissantes)
-Un régiment d’artillerie automotrice
G2R. Ce modèle est une évolution du G1R.
-Trois Bataillons de Chars de Combat médians
-Trois Bataillons de Chars de Combat lourds
-Trois Bataillons de Chasseurs ou de Dragons Portés qui intègrent des canons d’assaut et des chasseurs de chars ce qui en réalité en fait des régiments.
Cette organisation est donc simple, basique mais au combat les français tentent d’appliquer le concept allemand du Kampfgruppe mais avec moins de réussite. Certes les idées neuves avaient le vent en poupe mais comme toujours face aux évolutions il y avait des freins, des réticences voir des oppositions.
Cela dépendra donc de la personnalité des commandants des Divisions Blindées, certains seront très audacieux d’autres plus prudents, plus «réglément-réglement». Cela dépendra également des officiers subalternes et des sous-officiers.
Aux côtés des divisions d’infanterie et des divisions blindées on trouve deux divisions parachutistes, des divisions créées non pas ex-nihilo mais en profitant du transfert des quatre GIA (Groupes d’Infanterie de l’Air) à l’armée de terre en échange du retour sous le contrôle exclusif de l’Armée de l’Air des unités de reconnaissance.
Fantassins de l’air sur les Champs Elysées pour le défié du 14 juillet 1937
Ces deux divisions sont officiellement créés le 29 septembre 1949 jour qui n’à pas été choisit au hasard car il s’agit de la Saint Michel que les fantassins de l’air ont choisit comme saint patron.
Ces deux divisions portent les numéros 11 et 25, le 11 faisant référence à la 11ème DLI à l’existence éphémère et le 25 à la 25ème DIM qui s’était illustrée à Dunkerque. Cela entrainera par ricochet la fusion de la 1ère et de la 11ème DIM sous le nom de 1ère DIM
Ces deux divisions d’un nouveau genre sont organisées de la façon suivante :
-Un état-major divisionnaire
-Un groupement de soutien logistique
-Une compagnie d’éclaireurs parachutistes soit l’équivalent des Pathfinders anglo-saxons
-Trois régiments parachutistes : 3ème RCP (ex-602ème GIA), 4ème RCP (ex-604ème GIA) et 1er RPC (ex-1er RIPC) pour la 11ème DP, 1er RCP (ex-603ème GIA), 2ème RCP (ex-601ème GIA) et 1er BEP pour la 25ème DP.
-Un régiment d’artillerie parachutiste dont les numéros sont ceux des défuntes 11ème DIM et 25ème DIM soit respectivement 8ème et 16ème Régiment d’Artillerie Parachutiste.
-Un régiment du génie parachutiste, le 17ème RGP
Char léger M-24 Chaffee
-Un bataillon de chars légers équipé de M-24 Chaffee américains, le 11ème BCC pour la 11ème DP et le 25ème BCC pour la 25ème DP.
A côté de ces divisions déployées en Métropole (dans l’Empire et sur les autres théâtres d’opération les structures évoluent peu) on trouve également des brigades, des régiments et des bataillons indépendants notamment en ce qui concerne les unités d’appui.
Parmi les brigades on trouvait trois brigades de spahis, les dernières unités montées de la cavalerie française en métropole. Ces unités étaient d’ailleurs en voie de motorisation quand le conflit à éclaté.
Seule la 3ème brigade de spahis à été maintenue en Métropole, les autres combattant au Levant, en Méditerranée et dans les Balkans où une unité montée pouvait avoir une utilité. En revanche en Métropole c’est plus discutable.
Que faire donc de la 3ème brigade de spahis ? Décision est prise de motoriser ses régiments et de l’envoyer en Afrique du Nord pour intégrer la 1ère Division Légère de Cavalerie (1ère DLC) qui s’est illustrée lors de l’opération BAYARD en ASI. Après une intervention avortée dans la première campagne de Grèce, elle va se préparer à porter le fer et le feu quelque part en Méditerranée.
Quatre brigades du génie sont reconstituées avec l’aide de régiments existants et de spécialistes issus par exemple du génie de forteresse.
Ces brigades une fois opérationnelles vont être placées sous le commandement d’une arme pour une manœuvre que les soviétiques appeleraient «opérative» c’est-à-dire à mi-chemin entre la tactique et la stratégie.
En ce qui concerne les BCC jadis intégrés aux GBCC des différentes armées ils sont dissous, les moyens répartis entre d’autres bataillons motomécaniques que ce soit de nouveaux BCC pour les Divisions Blindées ou des bataillons de canons d’assaut et de chasseurs de chars au sein des Divisions d’Infanterie.
Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands
Finalement les seuls BCC indépendants préservés seront les huit BCC de quartier général qui vont être dispersés entre la 1ère Armée (trois BCC 71ème, 73ème et 75ème), la 2ème Armée (deux BCC 70ème et 72ème) et la 3ème Armée (trois BCC 74ème 76ème 77ème), ces bataillons perdant les B-1ter contre des ARL-44 nettement plus modernes.
En ce qui concerne l’artillerie, la Réserve Générale est réorganisée, des régiments dissous, d’autres recréés. On trouve encore quelques unités d’artillerie lourde sur voie ferrée, des unités d’artillerie lourde à tracteur mais aussi nouveauté des lance-roquettes multiples inspirés des Wurfgranate allemands. (Voir dans l’ordre de bataille ci-après)
Enfin pour terminer ce panorama on trouve des unités de type commando que les français ont appelé pour beaucoup Corps Franc. A la différence des unités précédentes ce sont des unités créées ex nihilo.
On trouve le Bataillon de Choc, on trouve le Corps Franc du Nord (CFN) qui va opérer en Scandinavie, le Corps Franc des Balkans (CFB) pour opérer dans les Balkans (aux côtés de la Compagnie de la Garde intégrée au 10ème commando interallié), le Corps Franc d’Afrique (CFA) qui va combattre moins en Afrique qu’en Méditerranée. On trouve également en Asie le Groupement Mixte Commando (GMC).
Organisation générale et organisation des grandes unités
NdA : ne seront abordées ici que les structures des grandes unités de l’armée royale yougoslave
Division d’Infanterie
Temps de paix
En temps de paix la division d’infanterie yougoslavie dispose de trois régiments d’infanterie et deux régiments d’artillerie qui forment une brigade. A cela s’ajoute des unités de cavalerie, d’appui et de soutien.
Temps de guerre
Quand éclate l’opération MARITSA, la divison d’infanterie yougoslave type comprends 26 à 27000 hommes avec 11200 chevaux et animaux de trait. Elle est organisée de la façon suivante :
-Un quartier général
-Un quartier général divisionnaire d’infanterie chapeautant trois ou quatre régiments d’infanterie
-Un quartier général divisionnaire d’artillerie avec deux régiments d’artillerie
-Un bataillon de cavalerie avec deux escadrons montés, un escadron cycliste, un peloton d’autos blindées (pour certaines) et un peloton de mitrailleuses
-Un bataillon de pionniers à trois compagnies
Canon de 37mm modèle 1937
-Une compagnie antichar avec douze canons antichars de 37 ou de 47mm
-Une compagnie de mitrailleuses
-Une compagnie de mitrailleuses antiaériennes
-Une compagnie de transmissions
-Unités logistiques
1ère Armée Yougoslave
Quand les yougoslaves parviennent à reconstituer une armée, le cœur est composé de quatre divisions d’infanterie organisées de la façon suivante :
-Un état-major
-Des unités logistiques
Char léger M-24 Chaffee
-Un bataillon de reconnaissance disposant d’autos blindées M-8 Greyhound et de chars légers M-24 Chaffee
-Trois régiments d’infanterie portée
-Un régiment d’artillerie équipé de M-7 Priest
-Un bataillon du génie
-Une compagnie antichar
-Une compagnie antiaérienne
Division Légère d’Infanterie
Ces deux divisions d’infanterie sont créées dans la foulée de la reconquête de la Yougoslavie avec des partisans et des maquisards, des jeunes recrues trop jeunes en 1949 le tout encadré par des officiers, des sous-officiers détachés de divisions existantes.
Ces deux divisions sont tout juste opérationnelles quand se termine le conflit et après plusieurs tentatives de réforme elles sont finalement dissoutes en 1957. Elles sont organisées de la façon suivante :
-Un état-major
-Des unités logistiques
-Une compagnie de reconnaissance équipée d’autos blindées
-Deux régiments d’infanterie
-Un régiment d’artillerie
-Une compagnie du génie
-Une compagnie antichar
-Une compagnie antiaérienne
Division d’Infanterie de Montagne
-Un état-major
-Des unités logistiques
-Une compagnie d’éclaireurs skieurs
-Trois régiments d’infanterie de montagne
-Un régiment d’artillerie de montagne
-Un bataillon du génie
-Une compagnie antichar
-Une compagnie antiaérienne
Division de Cavalerie
Temps de paix
En temps de paix les deux divisions de cavalerie existantes disposent de deux état-majors de brigade de cavalerie et de quatre régiments montés.
Temps de guerre
En temps de guerre les trois divisions de cavalerie disposent de 6 à 7000 hommes. Elles sont organisées de la façon suivante :
-Un bataillon divisionnaire de cavalerie disposant de deux escadrons montés, un escadron de mitrailleuses, un escadron du génie et une compagnie cycliste
-Une brigade de cavalerie à deux ou trois régiments de cavalerie
-Un bataillon d’artillerie à quatre batteries dont une batterie antichar motorisée
-Deux bataillons d’infanterie cycliste à trois compagnies de fusiliers et une compagnie de mitrailleuse
-Une compagnie de transmissions
-Une compagnie de pontonniers
-Un peloton de défense chimique
Division de la Garde
-Deux régiments de cavalerie
-Un régiment d’infanterie
-Un régiment d’artillerie
Brigade mécanisée
-Un état-major
-Une compagnie de reconnaissance motorisée
char léger modèle 1935 M.39 dit Hotchkis H-39
-Deux bataillons de chars légers Hotchkiss H-39
-Deux régiments à trois bataillons d’infanterie portée (camions d’origine américaine)
-Un régiment d’artillerie motorisée
-Un bataillon du génie
-Une compagnie de transmissions
-Une compagnie antichar
-Une compagnie antiaérienne
Division Blindée
Si la création de nouvelles divisions d’infanterie ne posait pas trop de problèmes, la création d’une division blindée ne paraissait pas si évident que cela, les alliés doutant de la capacité du gouvernement yougoslave en exil à créer ce type d’unité.
Finalement le personnel issu de la brigade mécanisée, d’anciens fusiliers cyclistes, d’anciens cavaliers qui durent faire le deuil de «la plus belle conquête de l’homme» et de jeunes fantassins avides de nouveauté et de modernité permis la création de la 1ère Division Blindée Yougoslave, une division entièrement équipée par les américains suite à un partage entre alliés, les français s’occupant essentiellement des divisions d’infanterie et les britanniques de l’artillerie et du génie (même si in fine la séparation n’était pas aussi étanche pour de basses raisons pratiques notamment la disponibilité du matériel)
Cette division blindée qui va dépendre directement de l’état-major de la 1ère Armée yougoslave était organisée de la façon suivante :
-Un état-major divisionnaire
-Une compagnie d’état-major
-Un groupement de soutien logistique
-Un bataillon de reconnaissance équipé d’autos blindées M-8 Greyhound et de M-24 Chaffee
M-10 Tank Destroyer
-Un bataillon de chasseurs de chars M-10 Tank Destroyer
M-4 Sherman à canon de 76mm
-Deux régiments de chars équipés de M-4 Sherman à canon de 76mm
Des passionnés d’histoire reconstituant des combats à bord d’un semi-chenillé M-3
-Deux régiments d’infanterie portée disposant de half-track M-3 et de canons d’assaut Somua Sau-40
Canon d’assaut Somua Sau40
-Un régiment d’artillerie automotrice équipée de M-7 Priest
-Un compagnie antiaérienne
-Un bataillon du génie
-Une compagnie de transmissions
Autres unités (1) : niveau régimentaire
Régiment d’Infanterie
Chaque régiment d’infanterie yougoslave dispose en juillet 1949 de trois ou quatre bataillons d’infanterie et une compagnie de mitrailleuses régimentaire. Cette compagnie devient pour certains régiments une compagnie régimentaire d’engins avec mitrailleuses et mortiers mais cela concerne quelques régiments, le temps et les moyens manquant pour réorganiser tous les RI.
Les régiments d’infanterie «nouvelle formule» créé à partir de 1950 sont organisés de la façon suivante :
-Un état-major régimentaire
-Trois bataillons disposant d’une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de combat et une compagnie d’appui (mitrailleuses et mortiers)
Régiment d’infanterie portée
Ce régiment est créé au sein de la brigade mécanisée, la seule unité motomécanique de l’armée yougoslave en juillet 1949. Deux régiments d’infanterie sont destinés à accompagner les chars Hotchkiss H-39 de la brigade, d’occuper le terrain, de neutraliser les positions fortifiées….. .
En temps de paix ces deux régiments dispose de deux bataillons plus un bataillon cadre destiné à la formation, bataillon qui en temps de guerre doit devenir un bataillon opérationnel.
Le régiment d’infanterie portée dispose d’un état-major régimentaire, d’une compagnie d’état-major, de trois bataillons d’infanterie portée et d’une compagnie antichar.
Quand la Yougoslavie peut mettre sur pied une division blindée en Egypte, les hommes des régiments portés qui n’ont pas démérité durant la Campagne de Yougoslavie vont participer à la renaissance de ce type d’unité avec des moyens supérieurs fournis notamment par les américains qui vont livrer des Halftrack M-3 qui va devenir le cheval de bataille de ces deux nouveaux régiments portés.
Tirant les leçons de leur propre expérience et de l’expérience des alliés, les yougoslaves ont fait évoluer l’organisation de l’unité :
-Un état-major régimentaire
-Trois bataillons disposant d’une compagnie de commandement et de soutien, de trois compagnies de combat et d’une compagnie d’appui
-Un bataillon de canons d’assaut Somua Sau-40 (des véhicules de seconde main, entièrement révisés et cédés à la Yougoslavie)
Régiment de Cavalerie
Chaque régiment de cavalerie dispose de quatre escadrons montés, d’un escadron de mitrailleuses et d’un escadron du génie.
Ce type d’unité n’est pas reconstitué dans la nouvelle armée yougoslave faute de moyens et en dépit du fait que le théâtre d’opérations des Balkans se prétait bien à l’utilisation d’unités montées.
Régiment de chars
Les deux régiments de chars de la 1ère division blindée sont organisées de la façon suivante :
-Un état-major régimentaire
M-8 Greyhound
-Un escadron d’éclairage et d’appui disposant d’un peloton de commandement et de soutien, de deux pelotons d’autos blindées M-8 Greyhound et d’un peloton de chasseurs de chars M-10.
-Trois escadrons disposant d’un peloton de commandement et de transmissions, de quatre pelotons de cinq chars Sherman et un peloton d’autos blindées M-8 Greyhound.
Régiment d’Artillerie
Le régiment d’artillerie divisionnaire type dispose de quatre bataillons d’artillerie, un bataillon d’obusiers légers de 100mm, un bataillon de canons de montagne (65 ou 75mm) et deux bataillons d’artillerie de campagne (canons de 75 ou de 80mm).
Le régiment d’artillerie de montagne ne dispose que de trois bataillons d’artillerie, un bataillon d’obusier léger de 100mm et deux bataillons d’artillerie de montagne équipés de canons de 65 ou de 75mm.
Les six régiments d’artillerie antiaérienne existant en juillet 1949 sont organisés en trois bataillons de douze pièces soit un total de 216 canons médians.
Les nouveaux régiments d’artillerie organisés après 1950 sont tous organisés sur le même modèle, seu l’équipement variant avec soit des pièces automotrices ou des pièces tractées. Le régiment comprend un état-major, une batterie de commandement et de soutien, deux groupes à trois batteries de quatre pièces soit 24 canons ou obusiers et une batterie de reconnaissance et de conduite de tir avec notamment un peloton de huit M-3 Scout Car.
M-3 Scout Car
Autres unités (2) : niveau bataillon
Bataillon d’infanterie cycliste
Au sein des deux divisions de cavalerie existantes en temps de paix on trouvait un total de six bataillons d’infanterie cyclistes. A la mobilisation ce nombre tombe à deux par divisions pour permettre la mise sur pied d’une troisième division de cavalerie.
Chaque bataillon de ce type se compose de trois compagnies de fusiliers cyclistes et une compagnie de mitrailleuses.
Ces unités ne sont pas reconstituées en 1949/50 mais nombre de fusiliers cyclistes vont se retrouver au sein de la division blindée au sein des régiments d’infanterie portée.
Bataillon parachutiste yougoslave
Ce bataillon est le bataillon des occasions manquées. Mis sur pied à l’automne 1951 il est à plusieurs reprises mis en alerte pour des sauts tactiques ou des raids commandos (au grand dam de la 7ème compagnie qui y voit une intolérable intrusion dans son domaine réservé) mais ne connaitra jamais de saut opérationnel.
A son grand dam il sera engagé comme unité d’infanterie légère, certes en avant du front pour des raids pour s’emparer d’une position stratégique mais jamais après un largage par avion.
Dissous après guerre, il sera reconstitué à l’époque communiste qui ira jusqu’à créer une véritable brigade aéroportée mais ceci est une autre histoire qui sort de ce cadre.
Le bataillon comprenait une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers parachutistes et une compagnie d’armes lourdes (mortiers, mitrailleuses et canons antichars d’infanterie utilisés comme canons d’appui et non pour leur rôle premier).
Bataillon de cavalerie
Pour éclairer, couvrir et flanquer, chaque division d’infanterie dispose d’un bataillon de cavalerie. Il est organisé de la façon suivante :
-Deux escadrons montés à quatre pelotons montés ou trois pelotons montés plus un peloton cycliste et un peloton de mitrailleuses
-Un escadron cycliste à trois pelotons cyclistes et un peloton de mitrailleuses
-Un peloton de mitrailleuses lourdes
-Un peloton d’autos blindées
Bataillon divisionnaire de cavalerie
Ce bataillon dépendait directement de l’état-major divisionnaire des divisions de cavalerie existants à l’époque de l’opération MARITSA. Ils étaient organisés de la façon suivante :
-Deux escadrons montés à trois pelotons plus un peloton de mitrailleuses
-Un escadron de mitrailleuses
-Un escadron du génie
-Une compagnie cycliste
Bataillon de chars légers
En juillet 1949 la brigade mécanisée disposait de deux bataillons de chars légers équipés d’Hotchkiss H-39.
La Yougoslavie en avait reçut 90 exemplaires de quoi équiper deux bataillons selon le modèle français mais à l’usage Belgrade va préférer réduire le nombre de chars en ligne pour faire durer son parc, l’idée de récupérer les R-35 ayant été écartée.
Le bataillon de char léger était organisé en un peloton de commandement et de soutien, trois pelotons de huit chars et un peloton de transmissions.
Cela donnait donc quarante-huit chars légers en ligne et le reste en volant de réserve, volant mobilisé au moment de l’opération MARITSA pour créer des compagnies de marche.
Renault R-35
L’armée yougoslave disposait également d’un bataillon de chars qui avait remplacé ses Renault FT antédéluviens par des Renault R-35, les Renault FT encore en état formant des compagnies indépendantes.
Bataillon de reconnaissance
Cette unité voit le jour au sein des divisions d’infanterie et de la division blindée reconstituées en Egypte par les alliés avec essentiellement un équipement américain. Il est organisé de la façon suivante :
-Une compagnie de commandement et de soutien
-Une compagnie de chars légers M-24 Chaffee
-Deux compagnies d’autos blindées M-8 Greyhound
Bataillon de pionniers
Ce bataillon est l’équivalent avant guerre des bataillons du génie des autres armées. Il comprend trois compagnies qu sont initialement identiques mais avec le temps on note une certaine spécialisation avec par exemple une compagnie de déminage, une compagnie de pionniers d’assaut et une compagnie d’aménagement.
Bataillon du génie
Ce bataillon est organisé de la façon suivante :
-Un état-major
-Une compagnie de pontonniers
-Une compagnie de pionniers d’assaut
-Une compagnie d’aménagement du terrain
Autres unités (3) : niveau compagnie
Compagnie d’infanterie type 1941
-Un état-major de compagnie, quatre pelotons d’infanterie et une compagnie de ravitaillement.
-L’état-major de compagnie comprend un capitaine, un sergent chef (armés de pistolets), deux estafettes disposant de fusils, deux clairons eux aussi armés de fusils, deux infirmiers de combat armés de pistolets, quatre aides médicales et un soldat s’occupant du chef du capitaine.
-Chaque peloton dirigé par un lieutenant (armé d’un pistolet) dispose d’une escouade de fusiliers dirigée par un caporal avec dix fusiliers et un grenadier. Ils sont tous armés d’un fusil, le dernier disposant d’un système permettant de lancer des grenades VB.
Aux côtés de l’escouade de fusiliers on trouve trois escouades de mitrailleuses légères dirigée chacune par un sergent armé d’un fusil, un caporal tireur disposant d’un fusil mitrailleur et d’un pistolet comme arme d’autodéfense, un pourvoyeur armé d’un pistolet, un transporteur de munitions armés d’un fusil, un caporal armé d’un fusil, cinq fusiliers et un grenadier.
-Le train de compagnie dirigée par un sergent armé d’un pistolet comprend un jeune sergent armé d’un pistolet, cinq soldats servant de Batmen, deux cuisiniers, un clerc, douze palfreniers et seize chevaux tractant une remorque
Au total la compagnie d’infanterie comprend cinq officiers, 214 sous-officiers et soldats, 34 pistolets, 160 fusils, 12 fusils mitrailleurs, douze lance-grenades et dix-sept chevaux.
Compagnie d’infanterie type 1950
Au sein de l’armée yougoslave reconstituée, la compagnie d’infanterie est organisée de la façon suivante :
-Un état-major de compagnie
-Quatre sections de combat avec un groupe d’état-major, quatre groupes de douze hommes organisé autour d’un ou deux fusils mitrailleurs et un groupe de mortiers avec deux mortiers de 60mm
-Une section d’appui avec un groupe de quatre mitrailleuses ou fusils mitrailleurs, un groupe de deux mortiers de 60mm et un groupe antichar avec des lance-roquettes
Compagnie de reconnaissance
Equipée d’autos blindées elle était organisée en un peloton de commandement et de soutien et trois pelotons de quatre autos blindées.
Compagnie de chars/Compagnie de marche
Renault FT
En septembre 1939 les chars en service dans l’armée yougoslave sont au nombre de 110, 54 Renault R-35 et 56 Renault FT, les premiers pouvant encore faire illusion contrairement aux seconds.
Si les Hotchkiss H-39 vont former le cœur de la brigade mécanisée, les Renault FT et les Renault R-35 vont être dispatchés entre différentes unités.
Au moment de l’opération MARITSA, on compte deux compagnies de quinze vénérables Renault FT soit 30 chars en service mais aussi trois compagnies de 15 Renault R-35 soit quarante-cinq chars en ligne, les cinq derniers étant en réserve. Si les compagnies de Renault FT sont indépendantes, celles équipées de R-35 forment un bataillon indépendant de char.
Les Hotchkiss H-39 en parc vont également former des compagnies indépendantes en l’occurence sept compagnies de six.
Ces différentes compagnies vont être engagés dans des opérations quasi-suicidaires de freinage des unités allemandes ou en appui de l’infanterie. Le personnel survivant ayant passé cette terrible ordalie va offrir un précieux vivier de personnel compétent pour créer la 1ère division blindée yougoslave.
Compagnie antichar
Avant l’opération MARITSA, les compagnies antichars yougoslaves sont organisées de la même façon avec douze canons antichars de 37 ou de 47mm, canons remorqués soit par des chevaux dans les unités hippomobiles ou par des camions pour les quelques unités motorisées.
Canon antichar QF 6 Pounder (57mm)
Dans les unités reconstituées, la compagnie antichar yougoslave est mieux structurée avec trois pelotons de quatre canons antichars (des canons de 57mm britanniques) et un peloton de casseurs de chars armés de Bazooka.
Compagnie antiaérienne/Compagnie de mitrailleuses antiaériennes
En juillet 1949 la compagnie antiaérienne yougoslave est organisée selon le même modèle que la compagnie antichar avec douze pièces soit des mitrailleuses lourdes de 13.2mm ou des canons antiaériens légers de 20mm.
Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre
Dans les unités reconstituées la compagnie antiaérienne yougoslave dispose de deux pelotons de six Bofors de 40mm et deux pelotons de huit Oerlikon de 20mm soit une puissance de feu nettement supérieure à celle de ces devancières.
Compagnie du génie
Elle était organisée en une section de commandement et de transmissions, une section de minage, une section de déminage et une section d’aménagement du terrain.
7ème compagnie de commandos
En dépit des difficultés dans la (re)mise sur pied de l’armée yougoslave les alliés acceptèrent très vite la proposition de mettre sur pied une compagnie commando.
Cette 7ème compagnie commando est ainsi créée le 7 janvier 1950 et va intégrer le 10ème commando interallié qui comme son nom l’indique était multinational.
Il comprenait en effet deux compagnies britanniques (1ère et 3ème), une compagnie française (la 2ème dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème), une compagnie grecque (5ème) et une compagnie sud-africaine (6ème).
Cette compagnie yougoslave était composée de soldats ayant notamment servit avant guerre dans les troupes de montagne ou dans la Division de la Garde. Ils étaient donc considérés comme appartenant aux meilleures unités de l’armée yougoslave. Cette compagnie était organisée de la façon suivante :
-Un état-major
-Une section de commandement et de transmissions
-Deux sections d’action directe
-Une section de tireurs de précision
-Une section de mitrailleuses
Cette compagnie va opérer dans des raids contre l’arrière du front en Grèce et en Yougoslavie, vont mener des opérations homo contre certains chefs collabos ou d’anciens résistants retournés par les allemands et les italiens.
Ils vont être les premiers soldats yougoslaves à reprendre officiellement la lutte et pénétrer sur le territoire yougoslave.
Le conflit terminé, cette 7ème compagnie quitte le giron interallié pour intégrer pleinement l’armée yougoslave. En 1956 cette compagnie devient bataillon va devenir le dernier rempart d’une monarchie aux abois. Pas étonnant qu’en 1958 à leur arrivée au pouvoir les communistes vont dissoudre ce bataillon avant de créer rapidement leurs propres unités de forces spéciales.