Pologne et Pays Neutres (49) Irlande (10)

Corps Aérien (An tAerchór)

Historique

En septembre 1948 l’Irlande ne possède pas d’armée de l’air indépendante mais un corps aérien ou An tAerchór. Ce corps aérien à pour origine le service aérien de l’armée nationale qui réalisa sa première mission durant les négociations du traité anglo-irlandais quand un Martinsyde type A Mark II fût mis en alerte sur l’aéroport de Croydon pour permettre à Michaels Collins de rentrer rapidement en Irlande en cas d’échec des négociations.

Martinsyde Buzzard

Le service aéronautique est officiellement mis sur pied en juillet 1922, les appareils mis en service étant issus des surplus britanniques. Elle comprend à la fin de l’année dix avions à savoir six chasseurs Bristol F2B et quatre Martinsyde F4. Les effectifs sont de 400 hommes. Le Corps Aérien est mis sur pied en 1924 quand l’armée nationale est remplacée par les forces de défense.

Gloster Gladiator

En 1938 quatre chasseurs Gloster Gladiator furent livrés. Huit autres commandés furent bloqués un temps par la guerre de Pologne avant qu’au final les appareils soient livrés. D’autres appareils furent par la suite acquis comme seize Avro Anson Mk I de bombardement léger et de patrouille maritime, trois hydravions Supermarine Walrus, six Westland Lysander de coopération et de liaison et des appareils d’entrainement (Avro 621, Avro 626, Miles Master et Magister, DH.84 Dragon).

Certains Hawker Hurricane ont été préservés jusqu’à aujourd’hui en état de vol

Durant la Pax Armada l’aviation irlandaise fût réorganisée et rééquipée. Si les Hawker Hind de seconde main furent utilisés pour l’entrainement, les seize Hawker Hurricane vont compléter et peu à peu supplanter des Gloster Gladiator usés et clairement dépassés. Des Lockheed Hudson sont également acquis.

En septembre 1948 l’ An tAerchór dispose de deux squadrons de chasse, le N°1 Squadron volant sur Hawker Hurricane Mk II et le N°3 Squadron volant sur Gloster Gladiator. Ils sont associés avec le N°2 Squadron de bombardement disposant de douze Avro Anson et de huit Lockheed Hudson. Ces derniers vont par la suite former le N°4 Squadron pour des raisons logistiques.

A ces quatre squadrons de combat s’ajoute un squadron d’hydravion, le N°5 Squadron disposant de trois Supermarine Walrus et de trois Bréguet Br790 cédés par la France, un squadron de coopération le N°6 Squadron volant sur six Westland Lysander. Un squadron d’entrainement non numéroté regroupe les appareils d’entrainement.

Dès le début du second conflit mondial le corps aérien irlandais va mettre l’île en état de défense avec des ballons captifs destinés à protéger les villes des bombardements en liaison avec l’artillerie antiaérienne lourde, deux compagnies protégeant Cork et Dublin.

Durant le conflit d’autres canons antiaériennes seront acquis pour renforcer le dispositif, renforcement qui devint très vite inutile, les bombardements aériens allemands se faisant de plus en plus rare en raison de besoins plus urgents et probablement parce que cela était politiquement contre-productif.

Il y eut quelques interceptions de bombardiers allemands (selon les sources quatre à sept appareils abattus) et d’avions alliés égarés mais à part cela peu d’opérations à mener.

En fait les pilotes irlandais les plus actifs furent ceux qui s’engagèrent dans l’Armée de l’Air voir dans la RAF, certains combattant au sein de la RCAF (Royal Canadian Air Force) ou de l’USAAF.

Le meilleur as irlandais de la guerre fût Rory MacEllroy engagé dans l’Armée de l’Air qui aux commandes de son Arsenal VG-40 remportant vingt-sept victoires. Rentré en Irlande, il devint commandant du corps aérien irlandais en 1965 la faisant passer à la propulsion à réaction.

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Hawker Hurricane et des Gloster Gladiator par des Supermarine Sptifire, les Avro Anson et les Lysander par des Dewoitine D-720 français de seconde main, les Lockheed Hudson par des Bristol Beaufighter. En revanche les hydravions ne sont pas remplacés.

Organisation

Un état-major

Un commandement de l’entrainement et de la logistique

Spitfire Mk V

N°1 Squadron : seize Hawker Hurricane puis douze Supermarine Spitfire

N°2 Squadron : douze Avro Anson puis douze Dewoitine D-720

N°3 Squadron : douze Gloster Gladiator puis douze Supermarine Spitfire

Bristol Beaufighter

N°4 Squadron : huit Lockheed Hudson puis six Bristol Beaufighter

N°5 Squadron : trois Supermarine Walrus et trois Bréguet Br790

N°6 Squadron : six Westland Lysander puis six Dewoitine D-720

Squadron d’entrainement : Avro 621 Avro 626 Hawker Hind De Havilland DH.84 Dragon Miles Master et Magister

Unité de ballons de barrage

Avions et hydravions en service

Chasse

-Gloster Gladiator

-Hawker Hurricane

-Supermarine Spitfire

Bombardement

Des Avro Anson sont encore en état de vol de nos jours

-Avro Anson

-Lockheed Hudson

-Bristol Beaufighter

Reconnaissance et coopération

-Westland Lysander

Dewoitine D-720

-Dewoitine D-720

-Supermarine Walrus

-Bréguet 790

Entrainement

Avro 621

-Avro 621

-Avro 626

-Hawker Hind

-Miles Master

-Miles Magister

Pologne et Pays Neutres (46) Irlande (7)

Une histoire militaire de l’Irlande (3) : première guerre mondiale, indépendance et guerre civile

Soldat britannique de la première guerre mondiale

Durant le premier conflit mondial en dépit des débats sur la nécessité ou non de soutenir George V, les irlandais ont fait leur part avec 206000 hommes engagés ce qui est tout sauf un chiffre insignifiant.

58000 étaient déjà enrolés quand la guerre éclate (21000 réguliers, 18000 réservistes, 12000 appartenant à la réserve spéciale, 5000 marins et 2000 officiers). 130000 volontaires vont rejoindre les rangs de l’armée britannique durant le conflit (NdA j’ignore la raison de l’écart obtenu entre le chiffre total des engagés et le chiffre de 188000 obtenu). Les principaux régions pourvoyeuses sont l’Ulster, le Leinster et le Munster, les autres régions étant plus en retrait.

Les unités irlandaises sont regroupées au sein de trois divisions, les 10th 16thet 36th (Irish) Division, la première s’illustrant à Gallipoli, les deux autres sur la Somme. Les lourdes pertes font chuter les recrutements sans compter la condamnation de la guerre par l’Eglise Catholique en juillet 1915.

Pour ne rien arranger les irlandais les Paddies comme les appellent avec mépris avec les britanniques sont rudement traités (pour ne pas dire maltraités) par leurs officiers britanniques.

Certes les républicains étaient opposés à tout soutien à la Grande-Bretagne mais même les irlandais partisans du Home Rule et bien disposés vis à vis de George V sont écœurés et exaspérés. Un chiffre peut traduire ce sentiment : un soldat britannique sur 3000 sera fusillé après un passage par la cour martiale, chiffre qui tombe à un pour 600 pour les irlandais sachant que vingt-six fusillés seront ultérieurement pardonnés.

La situation est tellement tendue que la conscription ne sera étendue en irlande qu’en 1918 mais avec un apport plus symbolique que réel.

Les allemands tentent de soutenir l’IRA mais c’est un échec que ce soit la livraison d’armes pour le soulèvement de Pâques ou la levée d’une brigade irlandaise parmi les prisonniers irlandais en Allemagne, une brigade qui se limitera à cinquante-cinq hommes.

Au début du conflit les nouvelles recrues rejoignent les nouveaux bataillons au sein des huit régiments basés en Irlande. Les bataillons rejoignent ensuite les trois divisions citées plus haut.

Les huit régiments professionnels déployés en Irlande disposaient chacun de leur propre zone de recrutement.

On trouve le Royal Irish Regiment, le Royal Inniskilling Fusiliers, le Royal Irish Rifles, le Princess Victoria’s Royal Irish Fusiliers, le Connaugh Rangers, le Prince of Wale’s Leinster Regiment (Royal Canadian), le Royal Dublin Fusiliers et le Royal Munster Fusiliers.

Ces régiments sont affectés non pas aux divisions que je vais présenter par la suite mais à d’autres divisions de l’armée britannique (1ère, 6ème, 14ème, 24ème, 27ème, 29ème, 30ème, 31ème, 34ème,50ème, 57ème et 66ème division d’infanterie).

Après le début de la guerre ces régiments lèvent et entrainent des bataillons de service destinées aux trois divisions irlandaises.

Aux huit régiments d’infanterie s’ajoutent quatre régiments de cavalerie (4th [Royal Irish] Dragoon Guards, 5th [Royal Irish] Lancers, le 6th [Inshiskilling] Dragoons et le 8th [King Royal Irish] Hussars), un régiment d’infanterie régulier (The Irish Guards), deux régiments de cavalerie de la Special Reserve (North et South Irish Horse), deux unités de la Territorial Force (Liverpool Irish et London Irish Rifles)

A noter que la 16ème division est surtout composée de Volontaires Irlandais alors que la 36ème division est plus composée de d’hommes issues de l’UVF (Ulster Volunteers Force).

La 10ème division est créée en août 1914. Elle combat à Gallipoli, Salonique et en Palestine. La 16ème division mise sur pied en septembre 1914 n’est déployée en France qu’à partir de décembre 1915. Elle combat jusqu’au printemps 1918 quand elle est détruite par l’offensive allemande. Elle est reconstituée en juin, redéployée sur le continent en France mais n’à désormais d’irlandais que le nom.

La 36ème division ancienne Ulster Division est elle aussi mise sur pied en septembre 1914. Elle passe sur le continent en octobre 1915, combattant sur la Somme en 1916, à Messine, Ypres Courtrai avant d’être détruite en mars 1918 puis reconstituée mais perdant son caractère irlandais et même unioniste.

Quand le premier conflit mondial se termine, 27405 irlandais ont été tués soit un taux de 14% similaire au reste de l’armée britannique ce qui tendrai à démonter la légende des irlandais «chair à canon» de l’empire britannique.

De nombreux irlandais démobilisés vont émigrer hors d’Irlande, d’autres vont reprendre du service aussi bien au sein de l’armée du nouvel Etat libre qu’au sein d’unités de sinistre réputation : les Black & Tans et les Auxiliaries Auxies»). D’autres vont rejoindre une nouvelle police armée, l’Ulster Special Constabulary.

A la fin du premier conflit mondial sur les huit régiments disponibles en 1914 il n’en restait plus que cinq (a noter que certains ont changé de nom) : Royal Dublin Fusiliers, Royal Munster Fusiliers, le Connaugh Rangers, le Leinster Regiment et le Royal Irish Regiment. Ces régiments qui ont souffert de la guerre vont être dissous ou amalgamés après la création de l’Etat libre d’Irlande.

C’est ainsi que le 4th (Royal Irish) Dragoon Guards est amalgamé avec 7th Dragoon Guards (Princess Royal’s) pour former le 4th/7th Dragoon Guards. Même chose pour le 5th [Royal Irish] Lancers qui amalgamé avec le 16th The Queen’s Lancers va former le 16th/5th Lancers. Quand au 6th [Inshiskilling] Dragoons il s’amalgame avec l 5th (Princess Charlotte of Wale’s) Dragoon Guards pour former le 5th/6th Dragoons.

Le Connaugh Rangers est le résultat des 88th Regiment of Foot et du 94th Regiment of Foot, le premier formant le 1er bataillon, le 2ème régiment le 2ème bataillon du nouveau régiment. Stationné à Galway le régiment est dissous le 31 juillet 1922.

Le Prince of Wales ‘s Leinster Regiment (Royal Canadian) lui aussi avait été créé en 1881 par amalgamation du 100th Regiment of Foot (Prince of Wales ‘s Royal Canadian) et du 109th Regiment of Foot (Bombay Infantry), deux régiments levés respectivement en 1858 et 1853. Il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Dublin Fusiliers est issu de l’amalgamation du Royal Bombay Fusiliers et du Royal Madras Fusiliers avec des unités de milice de Dublin et de Kildare, le régiment possédant deux bataillons d’active et deux bataillons de milice. Il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Inniskilling Fusiliers connait un sort légèrement différent puisqu’il survit après 1922. Il est créé en 1881 par l’amalgamation du 27th (Inniskilling) Régiment of Foot et le 108th Regiment of Foot. Après le 31 juillet 1922 le 2ème bataillon va être préservé au sein de l’armée britannique aux côtés du 2nd Bataillon Royal Irish Fusiliers, du 89th Foot et du 108th Foot.

Le Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s) est issu de l’amalgamation du 97th (Prince of Wales ‘s Irish) Regiment of Foot et du 89th (Princess Victoria ‘s) Regiment of Foot. Il devient en 1920 le Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s).

Le Royal Irish Regiment est né en 1684 prennant son nom actuel en 1881 après avoir été successivement baptisé Earl’s of Granard ‘s régiment of Foot, Royal Regiment of Foot of Ireland, le 18th (The Royal Irish) Regiment of Foot.

Le Royal Munster Fusiliers est issus de la fusion du 101st Regiment of Foot (Royal Bengal Fusiliers) et du 104th Regiment of Foot (Bengal Fusiliers). Composé lui aussi de deux bataillons d’active et de deux bataillons de milice, il est dissous le 31 juillet 1922.

Le Royal Ulster Rifles est l’ancien Royal Irish Rifles (changement de nom en date du 1er janvier 1921) qui à été créé en 1881 par l’amalgamation du 83rd (County of Dublin) Regiment of Foot et du 86th (Royal County Down) Regiment of Foot.

Une histoire militaire de l’Irlande (4) : Etat libre et république, Etat d’urgence et second conflit mondial

Soldats de la National Army à bord d’un navire durant la guerre civile irlandaise

L’Etat libre d’Irlande met en place son Armée Nationale dont le cœur est formé à la fois par des vétérans de l’armée britannique (qui ont représenté jusqu’à 20% des officiers et 50% des sous-officiers, l’immense majorité des vétérans expérimentés) et par d’anciens membres de l’IRA. Leur commandant en chef est un certain Michaels Collins jusqu’à sa mort en août 1922.

Les effectifs autorisés par le Dail sont de 35000 en juillet 1922 et de 58000 en mai 1923, cette augmentation d’effectifs étant rendue nécessaire par la guerre civile irlandaise opposant pro et anti-traité alors qu’il était initialement envisagé une armée réduite de 4000 hommes.

Cette An t Arm Naisiunta va exister jusqu’au 1er octobre 1924 quand va être remplacée par les forces de défense (Oglaigh na h Eireann).

Les armes sont fournies par les britanniques que ce soit les armes légères, les armes automatiques, de l’artillerie, des autos blindées et même des avions.

La guerre civile irlandaise se termine le 24 mai 1923 quand les anti-traités déposent les armes. Il faut réduire les effectifs pour des raisons politiques, sécuritaires et économiques. Cela ne se fait pas sans mal puisqu’en mars 1924 on assistera à un mouvement d’humeur, une quasi-mutinerie.

Le 3 août 1923 le parlement irlandais vote le Defense Forces Act qui décide la mise en place pour le 1er octobre 1924 de Forces de défense.

Initialement l’armée nationale était organisée comme l’était l’IRA avec des divisions et des brigades mais en janvier 1923 elle est totalement réorganisée avec neuf commandements territoriaux et des corps spécialisés.

Les neuf commandements territoriaux sont Dublin, Athlone, Donegal, Claremorris, Limerick, Kerry, Waterford, Cork et Curragh.

Les corps spécialisés sont le Corps des autos blindées, le corps d’artillerie, le corps des ingénieurs de l’armée, le corps des travailleurs, le corps de maintenance, de réparation et de protection ferroviaire, le corps de sauvetage, le corps des transmissions de l’armée, le corps de transport, le corps de police militaire et le service aéronautique.

QF 18 Pounder Mk IV

En ce qui concerne l’armement on compte pour l’infanterie des pistolets Webley, des pistolets mitrailleurs Thompson, des fusils Lee-Enfield, de mitrailleuses Hotchkiss modèle 1909, Lewis et Vickers. L’artillerie n’à reçu que neuf canons de 18 livres, deux d’entre-eux devant tirer sur le tribunal de Dublin occupé par les anti-traités.

Les véhicules blindés sont treize autos blindées Rolls Royce, sept autos blindées Peerless et soixante-quatre Lancia.

Les avions sont de plusieurs modèles : un Martinsyde type A Mk2, six Avro 504K, un SE.5a, huit Bristol F2B, quatre Martinsyde F.4 et huit De Havilland DH.9

Après le retour à la paix l’armée est donc réorganisée, ses effectifs grandement réduits mais cette réduction est compensée par la mise en place d’une réserve. Enfin une réserve il y eut plusieurs organisations successives.

En mai 1927 c’est la Classe A Reserve avec des sous-officiers et des hommes du rang soit 5000 hommes bien entrainés.

En janvier 1928 est mise en place la Classe B Reserve, les personnes concernées subissant un entrainement initial de trois mois plus un mois par an. L’engagement minimal est de 6 ans. Elle va compter 3600 hommes mais elle va cesser d’exister en 1934.

A l’automne 1929 est mise sur pied la Volunteer Reserve Force (Force Volontaire de Réserve) mais cette force à une existence éphémère puisqu’elle disparaît en 1935.

En mars 1934 est mise sur pied une Volunteer Force avec des régiments territoriaux (Régiments de Oriel, de Leinster, de Dublin, d’Ormond, de Thomond, Connacht, Breffni, Tyrconnell, Uisneach et Desmond) plus le Régiment Pearse du nom du leader de l’insurrection de 1916 fusillé par les britanniques. Cette réserve comprend trois échelons (deux premiers échelons entrainés et un troisième composé de spécialistes civils).

Enfin en septembre 1948 au moment du second conflit mondial est mis sur pied une Local Security Force (LSF) avec 44870 hommes divisés entre un échelon A qui intervient en soutien de l’armée et un echelon B qui intervient en soutien de la police.

Si l’Etat libre d’Irlande reste neutre durant toute la période qui nous intéresse cela ne veut pas dire que les irlandais ne se battent pas quelque part et je ne fais pas ici allusion à leur réputation de bagarreur. Non je parle par exemple de la guerre d’Espagne où l’on trouve des irlandais engagés aussi bien du côté républicain que du côté nationaliste.

Côté républicain on trouve par exemple la Colonne Connolly. Portant le nom du leader républicain irlandais fusillé par les britanniques après l’échec du soulèvement de Pâques, la Colùn Ui Chonghaile regroupait des républicains irlandais de tendance socialiste qui ont combattu aux sein des brigades internationales.

De la taille d’une compagnie, elle était intégrée au sein du bataillon américain «Abraham Lincoln» qui lui même dépendait de la 15ème brigade internationale. 145 se sont engagés au début mais 61 ne sont pas rentrés au moment de la dissolution des Brigades Internationales en septembre 1938.

Dans le camp d’en face on compte une Brigade irlandaise ou en version originale Briogaid na hEireann. Mise sur pied par Eoin O’Duffy, elle ne va pas compter plus de 700 hommes.

Sa mise sur pied est d’abord politique. Les carlistes (catholiques traditionnels, partisan d’une restauration de la monarchie) sollicitent les catholiques irlandais pour les aider dans un conflit qu’ils considèrent comme étant une croisade contre le communisme et l’athéisme.

Cette demande est appuyée par Franco du moins tant que ce dernier aura besoin de s’assurer du soutien des carlistes. Une fois ceci fait il se montrera nettement moins enthousiaste sur l’utilité d’une telle unité.

Fin 1936 7000 volontaires qui étaient loin d’être des partisans enthousiastes du leader «fasciste» irlandais se sont presentés mais seulement 700 parviendront non sans mal en Espagne entre l’opposition du gouvernement irlandais et les réticences du généralissime.

Basés à Caceres, ces volontaires étrangers sont rattachés à la Légion sous le nom de 15ème bataillon, un bataillon à quatre compagnies. Très vite ils se font remarquer par leur excès liés à une consommation excessive de boissons alcoolisées. Cela leur est beaucoup reproché par leurs supérieurs espagnols.

Le seul engagement de la «brigade irlandaise» est la Bataille de Jarama (19 février 1937) enfin engagement c’est vite puisqu’après un duel fratricide avec des phalangistes venus des Canaries (deux irlandais et neuf canariens tués) la seule attaque tourne à la farce quand les irlandais refusent d’avancer.

En janvier 1937 600 autres volontaires tentent de rallier l’Espagne mais ils sont bloqués à Galway suite au vote d’une loi interdisant à tout citoyen irlandais de s’engager dans ce conflit. La brigade retourne en Irlande en juin 1937 mais certains retenteront leur chance en indiviuel.

Les Forces de Défense sont mobilisées durant la guerre de Pologne. Elles bénéficient durant la Pax Armada d’une modernisation de leurs moyens avec l’acquisition d’armes plus modernes, la petite armée irlandaise disposant même de quelques chars légers. Plus anecdotique l’équipement évolue avec un nouvel uniforme et un nouveau casque.

Soldats irlandais au début des années quarante. On comprend pourquoi un nouveau casque à été introduit durant la Pax Armada.

L’uniforme d’un vert gris assez proche du feldgrau est remplacé par un vert un peu plus clair et le casque qui ressemblait beaucoup au Stalhem allemand est remplacé par un casque que certains ont décrit comme le fils illégitime du casque anglais et du casque Adrian.

Au moment de la mobilisation l’armée de terre irlandaise dispose de huit brigades réparties sur tout le territoire national.

Pour améliorer la réactivité des troupes il est décidé de créer deux divisions regroupant chacune trois brigades laissant deux brigades indépendantes.

C’est ainsi que la 1ère division (QG Cork) regroupe la 1ère brigade (10ème, 13ème et 21ème bataillons), la 3ème brigade (4ème, 19ème et 31ème bataillons) et la 7ème brigade (9ème, 12ème et 15ème bataillons).

La 2ème division (QG Dublin) regroupe la 2ème brigade (2ème, 5ème et 11ème bataillons), la 4ème brigade (6ème, 8ème et 20ème bataillons) et la 6ème brigade (7ème, 18ème et 22ème bataillons).

Les deux brigades indépendantes sont la 5ème (3ème, 16ème et 25ème bataillons) alors que la 8ème brigade possède les 1er et 23ème bataillons.

On trouve également trois bataillons de garnison et la défense côtière.

Au printemps 1949 les divisions sont réorganisées tous comme les brigades. L’un de leur bataillon devient une colonne mobile (colúin shochorraithe) c’est à dire un groupement motorisé avec quelques chars légers, des autos blindées et de l’infanterie portée sur camion.

En cas de débarquement amphibie ou aéroporté ennemi ces colonnes mobiles doivent se porter au devant de l’ennemi et soutenir les défenses côtières ou les défenses des aéroports. Il semble qu’un temps on envisagea de regrouper les différents colonnes mobiles en un groupement motorisé pour faire masse mais cela ne se fit pas probablement pour des raisons de coût.

L’armée irlandaise va passer le second conflit mondial à se préparer à une guerre qu’elle ne souhaite, renforçant ses défenses côtières et frontalières, multipliant exercices et patrouilles, modernisant son armement avec l’aide discrète des alliés.

Quand le second conflit mondial se termine l’armée irlandaise n’à certes pas combattu du moins pas directement mais se trouve plus forte qu’en 1948.

Un temps le débat court sur l’utilité de maintenir la neutralité et de passer à une alliance avec d’autres pays d’Europe mais ce débat est vite enterré par la Statue du Commandeur aka Eamon de Valera.

La République d’Irlande va donc rester neutre ce qui ne l’empêchera une fois admise au sein des Nationes Unies en 1962 de participer sous casque bleu à des opérations dites de maintien de la paix.

On sait aujourd’hui après la déclassification des archives qu’en cas de nouvelle guerre contre l’URSS et les alliés, la verte Erin aurait pu servir de refuge en cas d’invasion de tout le continent. En revanche on ne connait pas le détail de la coopération prévue entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Irlande.

Pologne et Pays Neutres (43) Irlande (4)

Arthur Griffith

Arthur Griffith Art Ó Gríobhtha (Dublin 31 mars 1871 Dublin 12 août 1922) était un journaliste et homme d’Etat irlandais qui créa le Sinn Fein avant de symboliser avec Michaels Collins et Eamon de Valera la lutte de l’Irlande pour sa liberté et son indépendance.

Après une formation d’imprimeur, il devient journaliste mais aussi écrivain. Il devient très vite un moteur du nationalisme irlandais, intégrant plusieurs organisations et notamment l’IRB qu’il quitte en 1910.

Il émigré en Afrique du Sud entre 1896 et 1898, soutenant les Boers contre les britanniques. Il devient un admirateur inconditionnel de Paul Kruger.

A son retour en Irlande il reprend l’hebdomadaire The United Irishman (créé en 1848) pui fonde en 1900 le Cumann na nGaedhael. En 1905 il créé le Sinn Fein mais l’année suivante son journal fait faillite mais il le relance en 1907 sous le nom de Sinn Fein (il est interdit en 1914 mais recréé sous le nom de Nationality).

En 1913 il soutien la création des Irish Volunteers en réponse à la création par les unionistes protestants d’Ulster de l’UVF (Ulster Volunteer Force).

En juillet 1914 il participe aux incidents de Howth, un débarquement de fusils par le romancier Robert Erskine Childers provoque l’intervention de l’armée britannique et la mort de trois personnes.

Nationaliste, Griffith n’était pas parmi les plus extrémistes, n’excluant pas forcément un lien avec l’empire britannique rêvant d’une monarchie duale anglo-irlandaise où les deux partenaires seraient sur un pied d’égalité.

Signe qui ne trompe pas il ne participe pas au soulèvement de Pâques le 24 avril 1916 le jugeant non seulement prématuré mais surtout contre-productif.

Il est pourtant arrêté car considéré à l’origine du soulèvement. Cela donne le coup de fouet nécessaire au développement du parti. Surtout l’impitoyable répression britannique en partie liée au fait que nous étions en pleine première guerre mondiale retourne l’opinion. Alors qu’initialement les insurgés étaient vus comme des traitres (de nombreux irlandais combattaient en France) ils sont bientôt vus comme des martyrs et des héros.

Il à nouveau arrêté dans la nuit du 17 mai 1918 et durant sa détention il est élu député de l’East Cavan. Libéré il va siéger non pas à Westminster mais à l’hôtel de ville de Dublin où un parlement irlandais est rreconstitué. Il devient président du Dail en juin 1919 en remplacement de De Valera parti plaider la cause irlandaise aux Etats-Unis. Il est à nouveau emprisonné ce qui à un impact sérieux sur sa santé.

En octobre 1921 il est à la tête avec Michaels Collins de la délégation irlandaise chargée de négocier la paix. Le traité anglo-irlandais met fin à la guerre d’indépendance mais marque le début de la guerre civile irlandaise, pro et anti-traités se déchirant, Griffith faisant naturellement parti des premiers.

Il meurt d’une hemorragie cérébrale le 12 août 1922 sans avoir pu voir la fin de la lutte fratricide entre anciens compagnons d’armes.

Très vite oublié, Arthur Griffith n’à été à nouveau mis en valeur qu’au début des années soixante-dix au moment du cinquantième anniversaire de la création de l’Etat Libre d’Irlande (1921-1971), une statue et une plaque étant inaugurées. Si la plaque est toujours là, la statue à été détruite par un attentat à l’explosif en 1980 et jamais remplacée.

Nationaliste avant d’être démocrate, capable d’accepter une forme monarchique de gouvernement, bref plus un pragmatique qu’un idéologique.

Cathal Brugha

Cathal Brugha né Charles William St John Burgess à Dublin le 18 juillet 1874 et mort dans la même ville le 7 juillet 1922 est un révolutionnaire et homme politique irlandais. Il occupe de nombreux postes politiques et militaires (chef d’état-major de l’IRA de 1917 à 1919) durant la guerre d’indépendance irlandaise. Opposé au traité de paix, il est tué au début de la guerre civile irlandaise.

Il est député (Teachta Dàla) du comté de Waterford du 21 janvier 1919 au 10 mai 1921, de la circonscription de Waterford-Tipperary Est du 16 août 1921 au 8 juin 1922 et du 9 septembre 1922 au 9 août 1923, il est président du parlement (Ceann Comhairle) les 21 et 22 janvier 1919, il est ministre de la défense du 1er avril 1919 au 9 janvier 1922, président du parlement (Dáil Éireann) du 22 janvier au 1er avril 1919.

Patrick Pearse

Patrick Henry Pearse (Padraig Mac Piarais) (Dublin 10 novembre 1879 prison de Kilmainham 3 mai 1916) est un poète, enseignant, avocat et militant nationaliste irlandais. Il est un des leaders du soulèvement de Pâques. Condamné à mort, il est fusillé.

Issu d’une riche famille, il grandit dans la culture gaélique et à 16 ans il rejoint la Ligue Gaélique. En 1900 il obtient un baccalauréat en langues modernes et s’inscrit comme avocat. En 1908 il créé l’école bilingue de St Enda à Ranelagh en banlieue de Dublin, école qui déménage à Rathfarnham.

En 1912 il est favorable au projet de Home Rule mais met en garde les britanniques : si ils ne respectent pas leur engagement il y aura la guerre dans toute l’Irlande. En 1913 il est présent à la création des Irish Volunteers.

Comme nous l’avons le projet fût ralenti par le refus de la Champbre des Lords et le déclenchement du premier conflit mondial. Cela entraine la division des volontaires irlandais pour savoir si il fallait soutenir la Grande-Bretagne. La majorité adopta la position de soutien en espérant avoir une récompense en retour.

En décembre 1913 Pearse adgère à l’IRB et devient en 1914 commandant de l’organisation militaire des volontaires. En 1915 il intègre l’organe dirigeant des volontaires et commence à préparer un soulèvement alors que la première guerre mondiale fait rage dans toute l’Europe.

Le soulèvement de Pâques 1916 se déroula dans l’improvisation et la confusion avec des divergences de vue entre chefs. Le 24 avril 1916 à la Poste Centrale de Dublin il proclame la République d’Irlande dans l’indifférence générale, le peuple irlandais les considérant comme des traitres plus que comme des héros ce qu’ils deviendront suite à la répression britannique qui suit l’écrasement d’un soulèvement mal conçu et surement prématuré.

Jugé et condamné à mort, il est fusillé le 3 mai 1916.

Eamon de Valera

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

Eamon de Valera (New York 14 octobre 1882 Dublin 29 août 1975) est un homme politique irlandais, probablement la figure la plus importante de l’histoire irlandaise au 20ème siècle par son rôle dans l’indépendance de l’Irlande puis dans la guerre civile et enfin dans l’évolution du pays dans un monde pas toujours simple ce qui fait qu’aujourd’hui si son rôle historique fait consensus, son action fait l’objet de débats nourris et parfois virulents.

Il est donc né aux Etats-Unis, le fils de Catherine Coll venant de Bruree dans le comté de Limerick et de Juan Vivion de Valera, un artiste basque espagnol né en 1853. Ses parents n’ont visiblement jamais été mariés.

Son père meurt en 1885 laissant la famille dans le plus grand dénuement. Sa mère le renvoi en Irlande chez son onccle et bien qu’elle se soit (re)mariée dans le milieu des années 80 le futur leader de la cause irlandaise ne reviendra pas vivre avec sa mère. Il est d’abord enseignant après avoir été un temps tenté par une carrière ecclésiastique.

Selon certains historiens c’est son statut d’enfant illégitime (car né hors mariage) qui aurait poussé Eamon de Valera à ne pas poursuivre dans cette voie comme si justement il se sentait pas légitime de devenir prêtre.

En 1908 il intègre l’Árdchraobh of Conradh na Gaeilge (Ligue Gaélique) où il rencontre Sinead Flanagan qui allait devenir son épouse. Il se marie avec cette enseignante de quatre ans son ainée le 8 janvier 1910 à l’Eglise Saint Paul de Dublin. De cette union sont nés sept enfants, cinq fils et deux filles.

Militant républicain radical à l’origine il est peu à peu devenu un conservateur très strict que ce soit sur les questions fiscales ou sur les questions sociétales.

Leader du soulèvement de Pâques 1916 il est condamné à mort mais n’est pas exécuté. Si on à longtemps mis en avant sa citoyenneté américaine il semble que ce soit en raison du tollé provoqué par l’exécution des leaders indépendantistes, exécution qui comme nous le savons à retourné l’opinion en faveur des nationalistes irlandais.

Refusant le traité anglo-irlandais il participe dans le camp des anti-traités à la sanglante guerre civile irlandaise. Après avoir été brièvement emprisonné, il revient dans le jeu politique en 1926 au sein du Fianna Fail issu d’une scission du Sinn Fein entre pragmatiques et jusqu’au-boutistes.

En février 1932 il devient président du conseil exécutif soit chef du gouvernement de l’Etat libre d’Irlande.

Suite à la mise en place de la nouvelle constitution en décembre 1937 il devient premier ministre (Taioseach) en décembre 1937 poste qu’il occupe jusqu’en mars 1946 quand suite à la proclamation d’une République d’Irlande pleinement souveraine il devient président de la République.

En théorie ce dernier poste est sans pouvoirs mais naturellement avec un tel personnage à cette fonction les Taioseach doivent composer avec une personnalité encombrante et envahissante.

En poste jusqu’en mars 1960 il est très populaire pour avoir vu préserver l’Irlande du second conflit mondial mais des critiques sur ses idées se font entendre de plus en plus. Voilà pourquoi il renonce à briguer un nouveau mandat et se retire de la vie publique irlandaise. Il interviendra de temps en temps pour critiquer ses successeurs ce qui ne sera pas toujours bien vu.

James Joyce

James Augustine Aloysius Joyce (Dublin 2 février 1882 Zurich 13 janvier 1941) est un romancier et poète irlandais dont les œuvres majeures sont Les Gens de Dublin (1914) et des romans tels que Portrait de l’artiste en jeune homme (1916), Ulysse (1922) et Finnegans Wake (1939).

Si il à vécu la majeure partie de sa vie hors d’Irlande et qu’il écrivait en anglais, son expérience irlandaise à marqué son œuvre d’une empreinte indélébile.

Né dans une famille catholique de la banlieue de Dublin, il est l’aîné de dix enfants survivants, ayant perdu deux frères et deux sœurs de la fièvre typhoïde. Sa mère aurait été enceinte quinze fois en dix-sept ans. Son père possédait une petite usine de sel et de chaux, usine vendue puis qui fait faillite alors que son père était gérant.

Sans vivre dans une famille richissime, James Joyce n’est pas misérable même si il aura tendance à dilapider l’argent familial. Pour ne rien arranger, le père sombre dans l’alcoolisme ce qui provoque le déclassement social de la famille. Il faudra attendre la maladie mentale de sa fille Lucie pour que James Joyce devienne plus économe.

De 1888 à 1892 il étudie chez les jésuites du Clongowes Wood College jusqu’à ce que son père soit incapable de payer les frais de scolarité.

A l’age de seize ans il rejette le catholicisme se considérant comme agnostique. En 1898 il entre à l’University College de Dublin, suivant un enseignement de lettres, de français et d’italien. Il en sort diplômé en 1903.

En 1904 il s’installe à Zurich en compagnie de sa future épouse Nora. Il vit ensuite à Trieste puis à Pola d’où il est expulsé en mars 1905 suite à la découverte d’un réseau d’espionnage. Les autorités austro-hongroises prennent alors la décision d’expulser tous les étrangers d’une ville surtout connu pour abriter une importante base navale de la marine austro-hongroise. Il s’installe à nouveau Trieste.

Aimant une vie nomade et bohème, James Joyce à du mal à se fixer entre Trieste et Rome. Il retourne à plusieurs reprises à Dublin, la dernière fois en 1912.

En 1915 il doit quitter le territoire austro-hongrois comme tous les citoyens britanniques. Les Joyce s’installent à nouveau à Zurich. Bien que de plus en plus célèbre, les finances ne suivent pas forcément. Après guerre il se réinstalle brièvement à Trieste avant de finalement s’installer à Paris où il va passer vingt ans jusqu’en 1940, terminant sa vie en Suisse comme un retour aux sources. En 1931, il épouse sa compagne Nora avec laquelle il vivait près de

Harry Boland

Harry Boland (Dublin 27 avril 1887 1er août 1922) est un homme politique et révolutionnaire irlandaise qui joua un rôle clé dans l’indépendance de l’Irlande et dans la guerre civile qui suivit entre pro et anti-traités.

Elu à la Chambre des Communes en 1918 pour la circonscription de South Roscommon mais comme les autres du députés du Sinn Fein il va siéger au sein du premier Dail à Dublin. Lors des élections générales de 1921 il est élu teachta dala de la circonscription du sud de Mayo et du sud de Roscommon. Réélu en 1922 comme candidat anti-traité, il est tué durant la guerre civile irlandaise.

Fils de James Boland et de Kate Woods il baigne dans le nationalisme irlandais puisque son père est membre de l’IRB (Harry en serra le président du 1er mai 1919 au 13 septembre 1920). Il est également membre de la GAA (Gaelic Athletic Association).

Il rejoint les Volontaires Irlandais et participe au soulèvement de Pâques, un échec militaire mais une victoire politique. Il accompagne De Valera dans sa tournée américaine ce que Michael Collins verra comme un moyen de séparer deux amis dont le futur président irlandais se méfie.

Il est grièvement blessé lors de son arrestation. Non armé, il est blessé par balles par deux officiers et meurt après plusieurs jours d’agonie à l’hôpital Saint Vincent.

Selon certains c’est sa mort qui aurait convaincu Michaels Collins de négocier la paix avec De Valera. La suite est connue : une embuscade et la mort du charismatique chef irlandais.

Eoin O’Duffy

Eoin O’Duffy (Lough Egish, comtéé de Monaghan 28 janvier 1890 30 novembre 1944) est un homme politique et leader nationaliste irlandais. Considéré comme fasciste, il participa d’abord à la guerre d’indépendance avant de choisir le camp favorable au traité anglo-irlandais, devenant général de la nouvelle armée nationale.

Il devient le chef (Commissioner) de la police irlandaise (Garda Siochana) du 30 septembre 1922 qu 4 février 1933. Il est député de Monaghan de mai 1921 à août 1923.

En 1923 il commence son flirt qui va le mener vers l’idéologie fasciste, dirigeant brièvement le Fine Gael (4 mai 1933 au 16 juin 1934) avant de devenir le leader des Chemises Bleues du Parti National Corporatiste (1935-1937). Il lève une unité de volontaires pour combattre aux côtés de Franco dans la guerre d’Espagne.

Né dans une famille pauvre il est le plus jeune des sept enfants d’Owen Duffy. Ce dernier possédait bien des terres mais elles étaient insuffisantes pour faire vivre sa famille. Sa mère Bridget Fealy est morte d’un cancer alors qu’il n’avait que douze ans.

Il parvient à faire quelques études et devient fonctionnaire puis ingénieur. En 1917 il rejoint les volontaires irlandaises et participe à la guerre d’indépendance irlandaise. Il devient le protégé de Michael Collins, ce dernier décrivant O’Duffy comme le meilleur homme de l’Ulster. Il est emprisonné de septembre à novembre 1918. Il reprend ensuite la lutte et se montre particulièrement efficace dans le domaine du renseignement. En 1920 il effectue un nouveau séjour en prison.

Son action est cependant marquée par un sectarisme religieux qui provoque des tensions probablement évitables entre catholiques et protestants. Son action devient plus brutale ce qui correspond au durcissement du conflit entre irlandais et britanniques.

Chef d’état-major de l’IRA en janvier 1922, il est le plus jeune général d’Europe (record battu ensuite par Franco). Il se rallie cependant aux pro-traités non par enthousiasme mais par pragmatisme : non seulement l’action de l’IRA semble sans issue militaire contre la puissance britannique même affaiblie mais aussi parce qu’il considère que c’est une première étape vers l’unification de l’île.

Général de l’armée nationale, il participe à la guerre civile irlandaise, étant l’architecte des débarquements amphibies menés dans les zones contrôlées par les anti-traités. A noter que les inimitiés de la guerre civile vont poursuivre O’Duffy durant toute sa carrière politique.

En septembre 1922 il est nommé à la tête de la nouvellement formée Garda Síochána pour y rétablir l’ordre et la discipline. Il se montre bonne organisateur pour mettre sur pied une force de police non armée mais capable de se faire respecter pour sa neutralité et un comportement diamétralement opposée à l’entité précédente, la Royal Irish Constabulary (RIC).

L’arrivée d’Eamon de Valera aux commandes du pays entraine son limogeage car on aurait découvert qu’il aurait poussé le président du conseil executif W.T Cosgrave à mener un coup d’état.

Le 20 juillet 1933 il devient le chef de l’Army Comrades Association le service d’ordre du Cumann na nGaedheal accusés d’être des traitres par l’IRA. C’est à cette époque que l’ancien chef de la police épouse de plus en plus les idées fascistes qui à l’instar des idées communistes exercent une profonde influence sur l’ensemble du continent européen.

A peine nommé il rebaptis son mouvement Garde Nationale. Admirateur de Mussolini, il adopte l’uniforme, le salut romain. Il publie une nouvelle constitution promouvant le corporatisme, l’unification de l’Irlande et l’opposition à toute influence et contrôle étranger.

En août 1933 une parade des Chemises Bleues est prévue à Dublin pour commémorer la mort de Michael Collins et d’Arthur Griffith. Craignant une redite de la Marche sur Rome, De Valera lance une rafle préventive pour saisir documents et armes. Il fait interdire la parade et déploie la police aux endroits stratégiques. Le 22 août les Chemises Bleues sont mises hors la loi.

En 1935 il propose 1000 Chemises Bleues pour combattre en Abyssinie aux côtés des italiens. Signe qu’il n’était pas si fasciste que cela en 1934 lors de la conférence fasciste de Montreux il déclare qu’il n’y à aucun problème juif en Irlande et qu’il s’oppose à toute persécution raciale.

Entre-temps le 8 septembre 1933 le Cumann na nGaedheal, le parti centriste et les Chemises Bleues fusionnent pour former le Fine Gael dont O’Duffy devient président avec Cosgrave comme vice-président et leader au parlement. La Garde Nationale devient l’Association Jeune Irlande qui passe donc d’un groupe paramilitaire à un l’aile militante d’un mouvement politique légal.

Les réunions du nouveau parti sont toujours perturbées par l’IRA, O’Duffy étant blessé, sa voiture incendiée. Suite à la découverte de la nature réelle de l’association Jeune Irlande, elle est interdite.

Bouillant et caractériel, O’Duffy était plus un soldat qu’un politicien. Ses idées étaient très critiquées par ses opposants et il se trouva vite isolé au sein de son parti. Il démissionne le 18 septembre 1934 après avoir refusé de restreindre son activisme politique.

Il tente de relancer le mouvement des chemises bleues mais elles se déchirent et se désintègrent entre partisans de O’Duffy et de Ned Cronin.

Il lance le parti national corporatiste en juin 1935, un parti clairement fasciste et en 1936 donc il envoie une brigade irlandaise combattre aux côtés de Franco avec des résultats pour le moins mitigés. 700 chemises bleues auraient combattu jusqu’en juin 1937.

Sur la touche politiquement, O’Duffy sombre dans l’extrémisme politique et l’alcoolisme lui qui avait banni l’alcool de la police irlandaise.

En 1939 il propose ses services à l’Allemagne et à l’Italie mais ces deux pays déclinent, n’ayant pas confiance vis à vis d’un nom de toute façon particulièrement surveillé par la police irlandaise et les services de renseignement britanniques.

Mort à 54 ans, il reçoit cependant des funerailles nationales en raison de ses états de service.

Michael Collins

Michaels James Collins (Woodfield, comté de Cork 12 ou 16 octobre 1890 Béal na mBláth 22 août 1922) est un leader révolutionnaire républicain irlandais qui joua un rôle clé dans la guerre d’indépendance irlandaise. Signataire avec Arthur Griffith du traité anglo-irlandais, il est tué dans une embuscade au cours de la guerre civile irlandaise alors qu’il se rendait à des négociations avec Eamon de Valera le chef des anti-traités. Sa mort à 31 ans en fait une icône de l’histoire irlandaise.

Issu d’une famille de fermiers vivant mieux que la moyenne il est le troisième garçon et le cadet d’une famille de huit enfants. Il baigne dans le nationalisme irlandais et la culture gaélique.

Il n’à que sept ans quand son père meurt. Sa mère l’envoie suivre des cours pour intégrer la Poste Britannique. De 1905 à 1915 il vit à Londres travaillant aux services financiers de La Poste puis pour divers employeurs. En 1909 il devient membre de l’IRB et ne tarde pas à occuper de très hautes responsabilités

Il rentre début 1916 en Irlande et va participer au soulèvement du printemps 1916 combattant à la Poste Centrale de Dublin aux côtés de Patrick Pearse. Il est emprisonné mais cet échec est formateur puisqu’il parvient à imposer ses vues. A un soulèvement et des combats classiques, il préfère un harcèlement constant des britanniques et de ceux que l’IRA appelle des traitres.

Il intègre dès sa libération du camp de Frongoch (Pays de Galles) le Sinn Fein mais aussi les volontaires irlandais. Il est élu député (circonscription du sud du comté de Cork) mais ne siégera jamais à la Chambre des Communes puisque les 73 députés Sinn Fein décident de siéger dans un parlementa irlandais à Dublin (Dáil Éireann), se réunit pour la première fois à Mansion House à Dublin le 21 janvier 1919, et proclame aussitôt l’indépendance de la République d’Irlande .

En février 1919 il fait évadé De Valera de sa prison de Lincoln et l’envoi aux Etats-Unis. Il s’occupe aussi bien des finances que des opérations militaires. En dépit de son rôle majeur, les britanniques n’ont que peu d’infos sur lui. Il faudra attendre les négociations du traité anglo-irlandais pour que l’on connaisse son visage.

Ce traité provoque comme on l’à vu une scission du camp nationaliste entre pro et anti-traités et conséquence une guerre civile au cours de laquelle il est tué dans une embuscade. Il n’avait que 31 ans. Michael Collins est enterré à Dublin au cimetière de Glasnevin.

Pologne et Pays Neutres (40) Irlande (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.3 : IRLANDE

AVANT-PROPOS

En ce 30 juillet 2021 j’ai terminé ma deuxième fiche synthétique (sic) consacrée au Portugal portant le total à 9998 pages écrites Road to Ten Thousand…… .

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Perou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les bélligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques devaient s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

J’ai donc dis devais s’organiser ainsi. J’ai décidé de faire évoluer le plan pour les F.S n°3 et 4 consacrées respectivement à l’Irlande et à la Suisse qui s’organiseront de la façon suivante :

-Une chronologie générale

-Les grandes figures de l’histoire irlandaise et de l’histoire suisse

-Une histoire plus détaillé qui pourrait débuter dès 1937 pour l’Irlande quand celle-ci devient pleinement indépendante quinze ans après la naissance de l’Etat Libre d’Irlande et qui débutera en novembre 1939 pour la Suisse faute d’événements saillant.

-Les forces armées irlandaises et suisses : histoire militaire, organisation et armement

En revanche pour les F.S5 (Suède), F.S6 (Pologne) et F.S7 (Turquie) je reviendrai au plan initial sauf nouveau changement mais ça chers lecteurs vous commencez à être habitués.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

*

**

Après avoir évoqué les tribulations des patries de Cervantes et de Camoes place désormais à la Verte Erin, l’Irlande et son histoire aussi tragique que magnifique, aussi héroïque que pathétique, bref une histoire vivante que ne peut qu’emballer, qui ne peut que charmer celui qui s’y intéresse surtout si comme moi on viens de Bretagne ce qui forcément créé des liens.

Cette histoire c’est un peuplement précoce mais une difficulté à constituer un état unitaire. Cette histoire c’est huit siècles (12ème-20ème siècle) de lutte contre l’impérialisme anglais qui considérait l’Irlande comme une colonie. Cette histoire c’est la lutte pour la reconnaissance de l’identité irlandaise que cela passe par les écrits, les idées ou les armes.

Cette histoire ce sont des invasions vikings et une christianisation lente mais qui finira par porter ses fruits.

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

En 1922 l’Irlande du Sud devient l’Etat libre d’Irlandais un compromis signé entre Lloyd Georges qui souhaitait mettre fin à une guerre de plus en plus impopulaire (en raison notamment des exactions qui «acceptables» dans les colonies étaient totalement injustifiables en Europe) et Michael Collins, l’un des leaders indépendantistes. Cela déclenche aussitôt une sanglante guerre civile (28 juin 1922 au 23 mai 1923) entre partisans et adversaires du traité.

L’Etat libre d’Irlande devient la République d’Irlande en décembre 1937 (constitution promulguée le 29 décembre) et coupe quasiment tout lien avec le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande.

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

C’est la période où Eamond De Valera ancien opposant au traité anglo-irlandais du 6 décembre 1921 domine la vie politique irlandaise (président du conseil exécutif de 1932 à 1937, Taoiseach de 1937 à 1944, président de l’Irlande de 1944 à 1958).

L’Irlande proclame sa neutralité quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939 et durant la Pax Armada s’enferme officiellement dans un splendide isolement. Je dis bien officiellement car dans la pratique l’Irlande continue de nouer des relations avec la France, la Grande-Bretagne mais aussi l’Allemagne et l’Italie.

Bien consciente de sa position stratégique, l’Irlande se sait menacée d’occupation aussi bien par les alliés que par l’Axe, les différents belligérants ayant prévu des plans d’occupation en cas de besoin (plan W pour la Grande-Bretagne avec plusieurs variantes en fonction du degré de complicité du gouvernement irlandais, plan Vert pour l’Allemagne) et va tenter de s’en sortir au mieux.

Cela ne veut pas dire que l’Irlande vit à l’écart du second conflit mondial. Dublin le comprend d’autant mieux que l’état d’urgence déjà en vigueur du 3 septembre 1939 au 14 juin 1940 est à nouveau proclamé dès le 10 septembre 1948. Il va rester en vigueur jusqu’au 17 mars 1955 quand suite à des manifestations monstres il est enfin levé.

Le pays se met en état de se défendre contre toute invasion étrangère, met en place une véritable économie de guerre pour être la moins dépendante possible d’un trafic maritime perturbé par la guerre.

Des incidents de frontière ont lieu mais aussi des bombardements sur Dublin menés par des appareils allemands officiellement égarés mais c’est du même niveau que les livraisons clandestines d’appareils au Portugal sous la forme de faux atterrissages d’urgence.

Durant le conflit (mais on ne l’apprendra que bien plus tard), les irlandais fourniront des renseignements aux américains, aux français et horrisco referens aux britanniques.

Des irlandais auront un engagement plus direct, certains désertant l’armée irlandaise pour combattre aux côtés des alliés voir pour certains aux côtés des allemands (même si ces derniers seront ultra-minoritaires.

Leur sort dans l’immédiat après guerre ne sera pas enviable puisque les survivants seront souvents emprisonnés avant d’être discrètement libérés au milieu des années soixante. Il faudra attendre 2012 pour que le gouvernement irlandais reconnaisse que les soldats irlandais ayant déserté pour rejoindre les alliés avaient «fait honneur à l’histoire et à l’âme de l’Irlande en combattant pour la liberté et la démocratie».

Grande-Bretagne (3) Politique (2)

Un après guerre compliqué (1918-1936)

-L’Armistice est signé le 11 novembre 1918. 800000 militaires britanniques ont été tués sans compter les militaires issus des Dominions.

-L’immédiat après guerre est marqué le problème irlandais. Le Home Rule avait été voté en 1914 mais en raison du déclenchement du premier conflit mondial, son application avait été repoussé sine die.

Eamon de Valera, l'un des chefs de l'insurrection irlandaise avec Michaels Collins

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

-L’insurrection de Pâques 1916 à Dublin est d’abord mal vue, les insurgés comme Edmond de Valera et Michael Collins sont d’abord vu comme des traitres alors que des soldats irlandais se battent et meurent sur la Somme.

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

-La dure répression britannique change la donne. Aux élections de décembre 1918, le Sinn Fein _branche politique de l’IRA_ remporte la majorité des sièges irlandais mais refuse de siéger à Westminster, préférant recréer un parlement irlandais qui proclame l’indépendance de l’Irlande en janvier 1919.

-La guerre anglo-irlandaise oppose les britanniques à l’IRA de janvier 1919 à juin 1921 aboutissant à un traité de paix en décembre 1921, traité donnant naissance à l’Etat Libre d’Irlande composé du sud de l’île, le nord à majorité protestante restant sous l’autorité britannique. le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande devient le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (Royal and Parliamentary Act 1927).

Lloyd George

Lloyd George

-Après dix-sept années de pouvoir seuls ou en coalition, les libéraux de Lloyd George cèdent la place en 1922 aux conservateurs de Andrew Bonar Law puis de Stanley Baldwin, les deux premiers ministres conservateurs n’effectuant qu’un passage éphémère, le premier pour raisons de santé, le second suite à un vote de confiance négatif.

Andrew Bonar Law

Andrew Bonar Law

Stanley Baldwin

Stanley Baldwin

Après un court intermède travailliste (gouvernement minoritaire de Ramsay MacDonald soutenu par les libéraux janvier-novembre 1924), les conservateurs reviennent au pouvoir fin 1924. La stratégie « populaire » de Stanley Baldwin cristallise le paysage politique britannique, provoquant la quasi-disparition des libéraux, réduit à jouer les utilités.

Ramsay MacDonald

Ramsay MacDonald

-En 1929, les travaillistes l’emportent avec à sa tête Ramsay MacDonald mais la crise de 1929 oblige les travaillistes à des mesures drastiques, des mesures d’austérité dirions-nous aujourd’hui.

-Cette crise provoquée par le krach de Wall-Street (24 octobre 1929) fragilise un peu plus une économie britannique qui connait des difficultés structurelles notamment au sein des Black County de la révolution industrielle du charbon et de l’acier.

-A partir de 1931 et jusqu’en 1940, des gouvernements d’Union Nationale dirigent la Grande-Bretagne pour tenter de sortir le pays du marasme. Ils sont dirigés successivement par Ramsay MacDonald (jusqu’en juin 1935) avant de céder la place aux conservateurs toujours soutenus par les libéraux et les travaillistes avec d’abord Stanley Baldwin jusqu’en 1937 puis Neville Chamberlain jusqu’en mai 1940 quand il est remplacé par Winston Churchill.

-Le 20 janvier 1936, le roi George V décède. Lui succède son fils qui devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord sous le nom d’Edouard VIII. Les débuts sont difficiles avec la volonté du roi de véritablement gouverner et non pas de régner comme le veut l’usage et la coutume.

Le futur Edouard VIII alors qu'il n'était que prince de Galles

Le futur Edouard VIII alors qu’il n’était que prince de Galles

Plus problématique, il souhaite épouser une américaine deux fois divorcée, Wallis Simpson. Le gouvernement et les dominions s’y opposent. Sachant que le gouvernement démissionnerai en cas de mariage provoquant des élections anticipées, Edouard VIII préfère abdiquer le 11 décembre 1936. Il devient duc de Windsor et est remplacé par son frère cadet Albert qui devient roi sous le nom de George VI.