Le Conflit (122) Europe Occidentale (87)

Opération AVALANCHE (18 juin 1951) : les combats

Phase 1 : franchissement et sécurisation ça cogne fort !

Préparatifs et diversion

Un mois avant le jour J, les alliés préparent vraiment l’opération AVALANCHE, les troupes commencent leurs mouvements (quasi exclusivement de nuit), les dépôts sont établis, les chemins sont préparés, la batelerie et les pontons rassemblés le plus discrètement possible en espérant que les allemands regardent ailleurs.

Les travaux sont herculéens, on ne compte plus les kilomètres de voie ferrée, de route, les ponts doublés, triplés ou renforcés, les dépôts aménagés. Les pièces d’artillerie rallient leurs positions aux côtés de pièces leurres.

Au 30 mai 1951 l’essentiel des troupes prévues pour cette opération majeure est en place. Les unités de Réserve Stratégique rallient les zones d’attente sauf celles qui sont appelées à jouer un rôle majeur dans la phase 1 de l’opération AVALANCHE.

C’est ensuite la phase de préparation avec l’engagement d’unités aériennes et d’unités d’artillerie lourde pour comme dit le général Villeneuve en privé «attendrir le fridolin».

Les premières frappes aériennes liées directement à l’opération AVALANCHE ont lieu dans la nuit du 3 au 4 juin 1951. Il s’agit d’isoler les troupes allemandes de leur hinterland.

On espère ainsi faciliter le franchissement de La Seine, la sécurisation des têtes de pont et surtout l’exploitation qui doit être menée par deux corps blindés français et un corps blindé britannique.

Sont visées les ponts, les routes, les voies de chemin de fer, les gares de triages, les gares de voyageur, les casernes….. .

Les opérations sont menées de jour et de nuit. Les résultats sont médiocres en dépit des efforts de planification et bien entendu du courage des pilotes. Il faut aussi ajouter que la Luftwaffe bien que très engagée à l’est conservait des moyens non négligeables à l’ouest ne serais-ce pour protéger le glacis qui lui même protégeait le Vaterland.

Néanmoins l’impact des attaques aériennes fait l’effet d’un acide à effet lent. Je m’explique, la destruction des infrastructures rendait difficile le ravitaillement des unités de première ligne mais aussi l’envoi rapide de renforts.

Plus que jamais la guerre moderne est une question de vitesse, plus vous allez vite et plus l’ennemi sera dans l’incapacité de rétablir un front ou du moins un dispositif cohérent.

Du 3 au 10 juin 1951, les frappes sont régulières mais leur intensité ne surprend pas les allemands qui se demandent alors si ils ne se sont pas trompés et si les alliés (les allemands ont fait prisonnier des pilotes canadiens, français et britanniques) n’ont mené qu’une opération aérienne de longue durée pour user le Heeresgruppe D en vue d’une opération qui ne serait déclenchée qu’à moyen terme.

Dès le 11 juin ils se rendent compte de leur erreur. Les opérations aériennes sont nettement plus intenses et certaines unités de bombardement venues de Grande-Bretagne abandonnent un temps la destruction de l’industrie et des villes allemandes au profit de bombardement sur le sol de France. Si on ignore la réaction des pilotes britanniques et du Commonwealth, nul doute que les pilotes français n’ont pas décollé de gaïeté de ccoeur en sachant qu’ils allaient bombarder des villes de France.

A cela s’ajoute à partir du 12 des tirs d’artillerie qui ressemblent d’abord à des tirs de réglage avant d’être des tirs nettement plus soutenus sans pour autant être aussi puissants et vigoureux qu’à l’aube d’une attaque massive.

Si dans les état-majors on se perd en conjectures, sur le front les Westkampfer («combattants de l’ouest») les plus expérimentés sont convaincus que la Grande Explication est pour bientôt.

En profitant de la grande autonomie laissée aux officiers subalternes et aux sous-officiers, l’armée allemande permet aux unités qui le souhaite de prendre des mesures de précaution comme par exemple évacuer rapidement les avant-poste sur le front pour se replier sur la deuxième ligne dans l’espoir que l’artillerie ennemie se concentre sur les AP en oubliant l’arrière.

Es-ce efficace comme tactique ? Probablement pas autant qu’espéré pour la simple et bonne raison que les alliés se sont déjà retrouvés dans la situation d’attendre l’assaut ennemi.

L’intensité des tirs d’artillerie est très variable. Tant que la préparation est limitée à quelques salves de pièces lourdes et super lourdes les allemands ne s’inquiètent pas mais quand les canons de 105 et de 155mm des corps d’armée français, les canons de 4.5 et de 5.5 pouces des corps d’armée britanniques et du Commonwealth ouvrent le feu l’inquiétude monte d’un cran.

L’inquiétude atteint un tel niveau que les unités de première ligne réclament un tir de contre-préparation mais le haut-commandement refuse de dilapider une ressource d’autant plus limitée que le ravitaillement est difficile et que les usines situées en Allemagne si elles tournent à plein régime doivent d’abord alimenter un front de l’est très gourmand en munitions.

Dans la nuit du 16 au 17 juin 1951 quelques infiltrations d’éléments ennemis sont signalées côté allemand. Officiellement selon la propagande du Reich, les unités ennemies ont été repoussées avec de lourdes pertes de leur côté.

Qu’en est-il réellement ? Outre l’infiltration de commandos pour semer la discorde chez l’ennemi, des sapeurs du génie ont franchit La Seine pour tenter de supprimer des pièges et de préparer quelques passages qu’il sera toujours temps d’élargir.

Ces opérations rencontrent un succès variable en fonction des secteurs. A cela s’ajoute le fait que certains secteurs sont marqués comme faussement déminés pour tromper l’ennemi mais hélas trois hélas cela provoquera de terribles confusions.

La journée du 17 juin 1951 est marqué par de violentes attaques aériennes alliées et quelques attaques aériennes allemandes même si les raids sur les aérodromes ont provoqué des pertes et surtout une belle confusion. On signale également quelques duels d’artillerie dans le secteur du GA n°1 mais aussi du GA n°2 pour maintenir les allemands dans un total état d’incertitude.

Comme à chaque fois ces diversions remportent un succès médiocre. Les allemands ont repéré les barges plus ou moins camouflées, des pontons motorisés, des éléments de ponts pour franchir la Seine. Ils sont convaincus que l’effort principal allié sera mené entre Paris et la Manche et non entre Paris et le lac Léman.

La nuit du 17 au 18 juin 1951 c’est clairement une veillée d’arme. Peu de soldats dorment cette nuit là. Il faut dire que les premières opérations vont commencer à l’aube en profitant d’un soleil qui se lève très tôt (05h09).

Dès minuit, les hommes se préparent au combat. Le matériel est vérifié et vérifié à nouveau. Des hommes prient, d’autres écrivent une dernière lettre confiée au vaguemestre.

Les derniers ordres sont également donnés, les consignes en cas d’imprévus même si on sait qu’à la guerre la première victime est le plan…. .

A 00.30, les premières salves d’artillerie partent du camp allié en direction du camp allemand. Ce sont les canons lourds sur voie ferrée qui font les basses avant d’être relayé par des canons plus légers venant de la Réserve Stratégique, les canons de l’artillerie de corps d’armée préservant leurs tubes et leurs munitions pour une autre phase de la préparation celle précédant l’engagement des fantassins.

La préparation à été orchestrée comme une symphonie, chaque batterie ayant une liste de cibles à traiter à une période donnée. Ordre est donnée de ménager les pièces et rares sont les batteries qui font tirer en même temps toutes leurs pièces.

De toute façon en cas de besoin des pièces de réserve ont été accumulées à l’arrière du front pour remplacer des pièces usées et/ou détruites.

Les obus tirés sont à la fois des explosifs mais aussi des fumigènes et des éclairants pour provoquer une belle pagaille chez les allemands qui se terrent dans leurs abris en attendant de pouvoir riposter.

Et l’artillerie allemande dans tout ça ? Elle tente de riposter et contrebattre l’artillerie alliée avec des résultats décevants, les artilleurs allemands manquant d’informations sur l’origine des tirs (les radars de contrebatterie n’existent pas encore et la destruction des transmissions gênent l’afflux des informations).

Pour ne rien arranger côté allemand l’aviation alliée va relayer l’action des artilleurs en prolongeant leur action. Les infrastructures sont systématiquement matraquées, les ponts, les routes, les voies ferrées sont visées pour «encager» les unités allemandes et empêcher l’arrivée des renforts allemands qui vont devoir faire mouvement sous un ciel disputé.

L’artillerie alliée ouvrent le feu de manière continue ou peu s’en faut de 00.30 à 02.30 avant une pause jusqu’à 03.30 quand l’artillerie et l’aviation combinent leur puissance de feu pour faire baisser la tête aux allemands et couvrir l’engagement des premières unités alliées et contrairement à ce qu’on pouvait penser ne sont pas engagées sur la Seine….. .

Diversion vous avez dit diversion

Dans le domaine de la diversion/déception les maitres sont clairement les russes avec le concept de déception appelé maskirovka que l’ont peut traduire par déception et tromperie. Il s’agit de camoufler les préparatifs à l’ennemi mais aussi lui montrer ce qu’on veut qu’il sache. Reste à savoir si l’ennemi va mordre à l’hameçon.

Dès le début de la planification des diversions sont prévues. Moultes opérations sont envisagées, étudiées et pour beaucoup abandonnées.

Finalement deux diversions vont être menées : des raids courts et brutaux sur les côtes du Nord et de la Picardie et surtout une offensive baptisée GLACIATION menée depuis la Poche de Paris avec les unités défendant la capitale et le 6ème Corps d’Armée qui couvre la capitale face au 25.AK allemand.

Plusieurs raids amphibies vont être menés par les Royal Marines britanniques, les fusiliers marins commandos français et plus étonnant la Demi-Brigade de Marche des Chasseurs Pyrenéens, des montagnards qui débarquent sur les plages de la Manche pour des raids cours et brutaux.

A l’aube du 18 juin 1951, des navires français et britanniques approchent de l’estuaire de la Somme.

Sous l’autorité du croiseur léger HMS Southampton nous trouvons le contre-torpilleur pardon l’escorteur d’escadre Dupetit-Thouars, le destroyer polonais ORP Warszawa, les torpilleurs légers Le Parisien et Le Provencal, les destroyers légers HMS Exemoor et Derwent qui couvrent le mouilleur de mines HMS Abdiel et des navires amphibies transportant les troupes d’assaut.

Le tout est accompagné par les sous-marins La Praya et Ile de Ré chargé de faire écran vers le nord pour le premier et vers le sud pour le second mais aussi par un dispositif aérien composé des hydravions Bréguet Br790 de l’escadrille 1R, des hydravions Potez-CAMS 143 de la 5E, des avions Bloch MB-175T de l’escadrille 1B ainsi que des chasseurs Arsenal VG-36 et Farman F.275 Frelon de la 2ème Escadre de Chasse.

Le croiseur léger, l’escorteur d’escadre et le destroyer polonais mènent un bombardement court et violent mélant obus explosifs et fumigènes.

Profitant de la confusion créé par le bombardement, l’Abdiel met à l’eau les troupes d’assaut dans des chalands de débarquement pendant que d’autres navires amphibies au tirant d’eau plus faible avancent dans l’estuaire du fleuve picard.

De petits groupes de combat débarquent à Abbeville pour semer la discorde chez l’ennemi. Ces groupes sont composés de Royal Marines Commandos, de fusiliers-marins commandos et plus étonnant de chasseurs pyrénéens qui trouvent enfin l’occasion d’en découdre eux qui se morfondaient dans leurs belles montagnes.

En dépit des consignes données aux abbevillois de rester chez eux (ce n’est qu’un raid pas la libération attendue depuis presque deux ans), des civils accueillent chaleureusement soldats français et britanniques. Certains tommies vont ainsi repartir au pays avec du maroilles, des bouteilles d’alcool local que certains soldats britanniques ont trouvé plus fait pour récurer les cuivres que pour soulager des gosiers assoiffés.

Sur le plan militaire, les soldats français et britanniques ont pour mission de neutraliser le port et les défenses côtières mais aussi toutes les unités allemandes présentes sur les côtes, des unités généralement de seconde zone, loin des meilleures logiquement déployées sur le front.

Après une journée de combat, les soldats français et britanniques rembarquent direction Douvres où ils parviennent sans encombre dans la soirée.

Deux autres opérations sont menées dans la phase I de l’opération AVALANCHE, un raid sur Dieppe le 20 juin 1951 et un autre contre Boulogne le 23 juin 1951.

Le premier voit le port normand être sérieusement endommagé mais au prix de pertes sérieuses pour les unités d’assaut. Plusieurs navires sont légèrement endommagés mais cela aurait pu être pire, l’aviation britannique déployée dans le sud du pays se mettant en quatre pour empêcher la Luftwaffe de faire un sort aux navires d’assaut (les mêmes que pour le raid sur Abbeville) et aux troupes embarqués.

Le raid sur Boulogne est lui un raid réduit mené uniquement par les Royal Marines Commandos qui déposés par des vedettes lance-torpilles (débarrassées de leurs anguilles) vont tenter de saboter des navires allemands. Attendus de pied ferme, ils sont violement repoussés ce qui poussera le haut-commandement allié à abandonner des raids plus ambitieux contre Zeebruge ou le Helder au grand dam des belges et des néerlandais qui espéraient y participer avec leurs forces aériennes, navales et terrestres.

En dépit de la bravoure des soldats alliés ces opérations n’ont donc pas eu un impact démentiel sur le cours des combats menés depuis le 18 juin 1951. De l’utilité et des limites des diversions…… .

Alors que les fusiliers marins commandos, les Royal Marines et les chasseurs pyrenéens opèrent sur les côtes de la Manche, des soldats français sont engagés depuis la Poche de Paris.

Deux corps d’armée sont engagés, les 6ème et 31ème CA (ex-Garnison de Paris) regroupés sous l’autorité de la 8ème Armée réactivée pour l’occasion, une réactivation normalement temporaire et éphémère.

Cette 8ème armée nouvelle version comprend les éléments suivants :

-6ème Corps d’Armée (6ème CA) :

606ème régiment de pionniers, 6ème GRCA (FCM-42, AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 118ème RALT (deux groupes de 105mm et deux groupes de 155mm équipés respectivement 105L modèle 1936S et 155L modèle 1945S), EACA-506, 1ère DIC, 3ème DINA, 55ème DI. Ce corps d’armée reçoit les renforts du 346ème RALC (24 canons de 105mm et 12 canons de 155mm) et du 184ème RALT (36 canons de 194L GPF-T).

-31ème Corps d’Armée (31ème CA) :

42ème Demi-Brigade de Mitrailleurs Coloniaux (42ème DBMC), 148ème RIF, 160ème RAP, 31ème GRCA (AMX-42, AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes), 144ème RALT (deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S), 6ème DIC et 12ème DIM.

Ces deux corps d’armée doivent fixer puis déborder le 25.ArmeeKorps (25.AK) et faciliter la progression tant du GA n°1 et du GA n°2. Ensuite il sera toujours temps d’envisager une autre opération probablement sous le contrôle de l’un des GA.

Comme nous le savons rien ne va se passer comme prévu. En dépit d’une supériorité écrasante, les deux corps d’armée vont faire preuve d’une prudence telle que le général Villeneuve envisagera de relever ses commandants avant d’y renoncer probablement pour des raisons de moral et de propagande.

Avec un art consommé du combat défensif, les troupes du général Grecht commandant le 25.AK et les troupes qui lui sont rattachés pour l’occasion vont empêcher tout débouché allié depuis Paris et éviter le scénario catastrophe de deux Groupes d’Armées séparées et ne pouvant se soutenir mutuellement en cas de besoin.

Nul doute qu’un tel scénario aurait changé le cours de la guerre. Certains pensent que la guerre aurait pu être racccourcie de plusieurs mois mais ce ne sont que des hypothèses qui ne prennent pas en compte nombre de paramètres.

De toute façon il devient évident que le sort de la guerre ne va pas se jouer depuis la Poche de Paris mais depuis la Seine voir depuis le Morvan mais là encore tout ne va pas se passer comme prévu.

Le Conflit (120) Europe Occidentale (85)

Ordre de Bataille allié (5) : Royal Air Force (RAF) et Royal Canadian Air Force (RCAF)

Advanced Air Strike Force (AASF)

Les unités d’origines sont toujours là mais elles vont être rejointes par des unités venues de Grande-Bretagne, l’impossibilité pour les allemands de débarquer dans les îles britanniques permettant à Londres de renforcer ses moyens aériens sur le continent européen.

-9th Medium Bomber Wing (9th MBW) : squadron 9 (Bristol Beaumont) squadron 57 (Martin 187 Baltimore), squadron 99 (Bristol Beaumont) et squadron 215 (Vickers Wellington)

-11th Medium Bomber Wing (11th MBW) : squadron 115 (Bristol Beaumont), squadron 148 (Bristol Beaumont) et squadron 149 (Bristol Beaumont)

-9th Tactical Air Wing (9th TAW) : squadron 35 (Hawker Fury II), squadron 88 (De Havilland Mosquito), squadron 40 (Hawker Typhoon) squadron 616 (Bristol Beaufighter)

-17th Fighter Wing (17th FW) : squadron 1 (Supermarine Spitfire Mk XII), squadron 23 (De Havilland Hornet), squadron 67 (Supermarine Spitfire Mk IX) et squadron 85 (Supermarine Spitfire Mk IX)

-18th Fighter Wing (18th FW) : squadron 146 (Supermarine Spitfire Mk IX), squadron 213 (Supermarine Spitfire Mk XII), squadron 79 (Hawker Fury II), squadron 41 (Supermarine Spitfire Mk IX) et squadron 602 (Hawker Fury II).

-Unités hors rang : squadron 59 (Westland Lysander), squadron 25 (De Havilland Mosquito) et squadron 2 (Westland Lysander)

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

Canadian Air Component in France (CACF)

Si les canadiens ont combattu durant la Campagne de France (1949) ils n’ont pas eu la chance de posséder un appui aérien national, la RCAF tardant à s’installer sur le continent. Ce n’est qu’au printemps 1950 que les premiers squadrons de la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF) arrivent sur notre territoire, participant à la riposte alliée lors de l’opération NIBELUNGEN.

Cette dernière terminée, le CACF peut se déployer sereinement en France, occupant de nombreux aérodromes et terrains tactiques de Normandie avec des bases arrières en Bretagne.

-5th Canadian Fighter Wing (5th CFW) : squadron 32 (Supermarine Spitfire), squadron 34 (Supermarine Spitfire), squadron 36 (Supermarine Spitfire) et squadron 38 (Bristol Beaufighter)

-6th Canadian Fighter Wing (6th CFW) : squadron 40 (Supermarine Spitfire), squadron 42 (Supermarine Spitfire), squadron 44 (Supermarine Spitfire) et squadron 46 (Bristol Beaufighter)

-7th Canadian Fighter Wing (7th CFW) : squadron 48 (Hawker Typhoon), squadron 50 (Hawker Typhoon), squadron 52 (Hawker Tempest) et squadron 95 (Hawker Tempest)

-2nd Canadian Bomber Wing (2nd CBW) : squadron 45 (Vickers Wellington), squadron 47 (Bristol Bollingbroke), squadron 49 (Vickers Wellington)

-4th Canadian Bomber Wing (4th CBW) : squadron 51 (Bristol Bollingbroke), squadron 53 (Vickers Wellington), squadron 55 (Vickers Wellington)

-3rd Canadian Reconnaisance Wing (3rd CRW) : squadron 57 (De Havilland Mosquito), squadron 59 (De Havilland Mosquito) et squadron 61 (Dewoitine D-720C)

-2nd Canadian Transport Wing (2nd CTW) : squadron 63 (Douglas C-47 Skytrain), squadron 65 (Douglas C-47 Skytrain) et squadron 67 (Douglas C-54 Skymaster)

Ordre de Bataille allié (6) : United States Air Forces in Europe (USAFE)

En guise d’avant-propos

Dès le début les américains prévoient d’envoyer d’importantes forces aériennes pour appuyer leurs troupes au sol mais aussi pour participer à la campagne de bombardements stratégiques contre l’Allemagne.

Les premières unités sont déployées en Grande-Bretagne au sein d’une 8th Air Force qui doit initialement regrouper tous les moyens aériens déployés en Europe mais devant la masse d’unités de chasse, de reconnaissance et de bombardement il faut très vite répartir les unités entre la 8ème Force Aérienne essentiellement tournée vers le bombardement stratégique et la 9th Air Force qui à un objectif, un but tactique en appui direct des forces au sol.

Quand les alliés déclenchent l’opération AVALANCHE le 18 juin 1951, les américains n’ont pas déployé toutes les unités prévues. On estime que 65% des unités prévues sont en Europe, en Grande-Bretagne et sur le continent.

8th Air Force

Cette 8ème Force Aérienne regroupe donc les unités à vocation stratégique. Comme le front français à une solidité incertaine, l’USAAF à décidé de baser ses bombardiers lourds, ses unités de chasse de reconnaissance en Grande-Bretagne, les îles britanniques devenant un gigantesque porte-avions incoulable. En juin 1951, cette grande force dispose des moyens suivants :

-Un Etat-Major

-65th Fighter Wing :

55th 78th 339th 361th Fighter Group (Lockheed P-38)

-67th Fighter Wing :

20th 352nd 356th 359th Fighter Group (Curtiss P-40 Warhawk) 384 appareils

-1st Combat Bombardement Wing (1st CBW) :

91st 381st 398th Combat Bombardement Group (Boeing B-17 Flying Fortress) 216 appareils

-94th Combat Bombardement Wing (94th CBW) :

351st 384th 401th Combat Bombardement Group (Consolidated B-24 Giant) 216 appareils

-50th Troop Carrier Wing :

439th Troop Carrier Group (Curtiss C-46 Commando) 440th 441st 442nd Troop Carrier Group (Douglas C-47 Skytrain) 360 appareils (288 C-47 et 72 C-46)

Total : 1464 appareils

9th Air Force

Si les forces de la 8th Air Force rallient la Grande-Bretagne pour leur immense majorité, la 9th Air Force doit elle gagner le continent et plus précisément la France ce qui ne va pas sans poser de problèmes avec des aérodromes pour certains saturés ce qui ne peut que poser des problèmes de sécurité.

De nouveaux terrains sont aménagés mais il faudra souvent jongler entre aérodromes en durs et terrains sommairement aménagés. Heureusement à l’époque les appareils ne sont pas trop exigeants et se contentent de peu….. .

Au moment où est declenché AVALANCHE, la 9ème Force Aérienne comprend les unités suivantes :

-Un Etat-major

-70th Fighter Wing :

48th 367th 371th 474th Fighter Group (Republic P-47 Thunderbolt) 384 appareils

-84th Fighter Wing :

50th 404th 405th 406th Fighter Group (Bell P-39 Airacobra) 384 appareils

-2nd Combat Bombardement Wing :

389th 445th 453th Combat Bombardement Group (North American B-25 Mitchell) 288 appareils

-20th Combat Bombardement Wing :

93th 446th 448th Combat Bombardement Group (Martin B-26 Marauder) 288 appareils

-97th Combat Attack Wing :

397th 409th 410th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

-98th Combat Attack Wing :

322nd 323rd 349th Attack Group (Republic P-47 Thunderbolt) 288 appareils

-99th Combat Attack Wing :

344th 391st 394th Attack Group (Douglas A-26 Invader) 192 appareils

Total : 2112 appareils

NdA les autres unités vont progressivement arriver mais ce n’est qu’au moment de BOREALIS en octobre 1953 que l’USAFE à atteignera l’apogée de sa puissance.

Ordre de Bataille allié (7) : autres unités aériennes alliées

Aéronautique Militaire Belge Libre (AMBL)

Dès la fin de la Campagne de Belgique et dès la certitude que la capitulation des troupes belges le 27 juin 1949 n’annonçait pas celle du gouvernement s’est posée la question de la reconstitution des forces armées belges, un outil forcément dépendant du bon vouloir allié et limité par le contexte et les circonstances.

Si quelques officiers ont voulu profiter de la situation pour créer une armée de l’air indépendante, la majorité préféra conserver une armée de l’air semi-autonome dépendant de l’armée de terre.

Un temps on pensa appeler cette nouvelle entité Forces Aériennes Belges Libres (FABL) avant de choisir un nom plus consensuel à savoir celui d’Aeronautique Militaire Belge Libre (AMBL).

L’AMBL voit officiellement le jour le 27 février 1950 sur la base aérienne de Caen-Carpiquet, une cérémonie symbolique car la montée en puissance de la force aérienne belge se faisait loin des bombes allemandes sur la base aérienne de Montoir de Bretagne près de Saint-Nazaire.

Cette force aérienne est une grosse escadre avec quatre squadrons de chasse, un squadron de bombardement, un squadron de reconnaissance et un squadron de transport. A cela s’ajoute une unité d’entrainement qui dispose d’abord d’appareils ayant survécu à cette ordalie que fût la Campagne de Belgique.

A noter que ces unités disposaient d’une double désignation, une désignation belge et française et une désignation dite Commonwealth dans la série des 400.

Le général Villeneuve dira ainsi sous forme de boutade à un général belge «Donc maintenant c’est George VI votre roi ?» ce qui parait-il à peu fait rire le général en question et que cela à quasiment déclenché un incident diplomatique. Comme le dira le «Général Tornade» à un journaliste du «Plat pays» : «Visiblement on peut rire de tout mais pas avec tout le monde».

Au moment du déclenchement d’Avalanche, les forces aériennes belges comprennent les unités et les moyens suivants :

-Escadron de Chasse n°1/N°448 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-39

-Escadron de Bombardement n°2/n°449 (Belgian) Squadron : Lioré et Olivier Léo 458ter

-Escadron de Chasse n°3/N°450 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-39

-Escadron de Reconnaissance n°4/n°451 (Belgian) Squadron : Bloch MB-176bis

-Escadron de Chasse n°5/n°452 (Belgian) Squadron : Bréguet Br700bis

-Escadron de Transport n°6/N°453 (Belgian) Squadron : Douglas C-47 Skytrain

-Escadron de Chasse-bombardement n°7/N°454 (Belgian) Squadron : Arsenal VG-40.

-Belgian Training Unit (BTU) : deux Bréguet Br694, douze North American T-6 et huit Dewoitine D-720

1ère Escadre Aérienne Néerlandaise (1. Nederlandische luchtvleugel)

Pour l’opération AVALANCHE, les alliés mobilisent de nouvelles unités notamment des unités néerlandaises. Ceux-ci ont formé en février 1950 l’Escadre Néerlandaise en Grande-Bretagne ce qui donnait en version originale : Nederlandse Vleugel in Groot-Brittannië.

Une fois sur le continent, elle prend le nom de 1ère Escadre Aérienne Néerlandaise ou 1. Nederlandische luchtvleugel. Elle comprend les unités suivantes :


-N°434 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°436 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°438 Squadron (NL) : Hawker Fury II

-N°440 Squadron (NL) : Bristol Beaufighter Mk IVF

-N°435 Squadron (NL) : North American B-25 Mitchell

-N°437 Squadron (NL) : North American B-25 Mitchell

-N°439 Squadron (NL) : De Havilland Mosquito

-N°441 Squadron (NL) : Douglas C-47 Skytrain.

Aviation Polonaise en France (Polskie Siły Powietrzne we Francji)

Comme nous l’avons vu plus haut à l’origine les unités aériennes polonaises en France se composaient de deux escadres de chasse, d’une escadre de bombardement et de deux groupes de reconnaissance indépendants.

Les pertes de la Campagne de France (1949) ont imposé la dissolution d’une escadre de chasse et le transfert de groupes de chasse à l’escadre survivante. Cela nous donne le panorama suivant :

-21ème Escadre de Chasse/1ère Escadre de Chasse Polonaise : GC I/21 «Varsovie», GC II/21 «Szczecin» (ex-GC II/23), GC III/21 «Wilno» (ex-GC-IV/23) et GC IV/21 «Lublin», quatre groupes alignant au total 108 Supermarine Spitfire Mk IX.

-37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) : GB I/37 «Poméranie», GB II/37 «Silésie» et GB III/37 «Grande Pologne» volant initialement sur 81 Douglas DB-7, appareils remplacés progressivement par des Douglas A-20 Havoc. En juin 1951, le 1er et le 2ème groupe ont terminé leur transformation, le 3ème groupe attendant encore.

-GR «Cracovie» : douze Bloch MB-176

-GR «Poznan» : douze Bloch MB-176

Unités aériennes tchécoslovaques

-22ème Escadre de Chasse (1ère Escadre de Chasse Tchècoslovaque) : GC I/22 «Cechy», GC II/22 «Rus», GC III/22 «Karpathy» soit 81 Supermarine Spitfire Mk IX

-50ème Escadre de Bombardement Moyen (50ème EBM) : GB I/50 «Praha» GB II/50 «Bracislava» et GB III/50 «Liberec» 81 Amiot 351 (en attendant les 371)

-GR I/51 «Tatras» : douze Bloch MB-176

-GR II/51 «Vitava» : douze Bloch MB-176

Le Conflit (82) Europe Occidentale (48)

Les Alpes s’embrasent ou presque

Si durant la Guerre de Pologne l’Italie est restée neutre, en revanche dès le début du second conflit mondial l’Italie doit s’engager en partie parce que la France et la Grande-Bretagne ont très vite mordu les mollets du Duce.

Es-ce à dire que les alliés voulaient à tout prix ouvrir un deuxième front ? Non probablement pas mais ils voulaient éviter de laisser les italiens en situation de confort.

Après avoir occupé la Sardaigne (octobre 1948-février 1949), les alliés vont se charger de neutraliser l’actuelle Libye à l’été 1949.

Entre-temps la situation sur les Alpes se tend. Durant la Campagne de France (1949), la 5ème Armée dite Armée des Alpes reçoit l’ordre de maintenir la pression sur le dispositif italien, les alliés craignant que comme du temps de la Triplice des divisions italiennes ne soient déployées sur le Rhin. On sait aujourd’hui que les allemands n’ont jamais eu l’intention de demander l’aide de leur «allié» italien mais bien entendu nous nous connaissons la fin de l’histoire.

Les consignes données à l’Armée des Alpes sont donc de maintenir la pression avec les unités d’artillerie lourde qui doivent si besoin est neutraliser leurs homologues italiennes, les Sections d’Eclaireurs Skieurs (SES) qui doivent mener des patrouilles offensives pour titiller les unités de la Guardia Alla Frontera (GAF) et les unités aériennes même si le théâtre d’opérations est contraignant pour les avions de l’époque.

Pourquoi cela n’à pas dégénéré ? Probablement parce que les italiens redoutent un bain de sang pour franchir la Ligne Maginot Alpine et les français parce qu’ils ne cherchent pas encore à envahir l’Italie, ayant déjà fort à faire avec les allemands.

Cela reste donc au niveau de la basse intensité avec des escarmouches, des duels d’artillerie lourde et quelques combats aériens. Dans l’ensemble les français prennent le dessus sans que l’on sache si les italiens y sont vraiment allés à fond.

Rappelons rapidement les unités de la Ligne Maginot Alpine (seules engagées, les unités de campagne restant l’arme au pied si l’on peut dire) :

-Secteur Fortifié de Savoie :

-16ème DBAF (16ème Demi-Brigade Alpine de Forteresse) avec les 10ème et 11ème Bataillons Alpins de Forteresse (10ème et 11ème BAF) et le 6ème Bataillon de Chasseurs de Montagne (6ème BCM)

-30ème DBAF : 70ème et 71ème BAF 8ème BCM

-les 2ème et 3ème Compagnies du 440ème Régiment de Pionniers (II/440ème RP et III/440ème RP)

-4 groupes du 164ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm et un groupe antichar mixte disposant de canons antichars de 47 et de 75mm).

-214ème Bataillon du Génie de Forteresse (214ème BGF)

-Secteur Fortifié du Dauphiné :

-75ème DBAF : 72ème, 82ème et 92ème BAF

-157ème DBAF : 73ème, 83ème et 102ème BAF

-4ème et 5ème compagnies du 440ème RP

-154ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 105mm et un groupe de 155mm)

-162ème RAP (un groupe d’ouvrages, deux groupes à trois batteries _une batterie de 75mm, une batterie de 105mm et une batterie de 155mm)

-216ème Bataillon du Génie de Forteresse (216ème BGF)

-Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM)

-40ème DBAF : 74ème, 75ème et 84ème BAF

-58ème DBAF : 76ème, 86ème et 96ème BAF

-61ème DBAF : 94ème, 95ème et 97ème BAF

-450ème Régiment de Pionniers (450ème RP)

-157ème RAP (un groupe mixte 105/155mm, un groupe de 75mm, un groupe antichar et deux groupes armant les forts)

-158ème RAP (un groupe lourd disposant de canons de 220mm modèle 1917, un groupe de 155mm, deux groupes de 75mm et un groupe antichar)

-167ème RAP (un groupe de 155mm et deux groupes de 75mm)

-251ème Bataillon du Génie de Forteresse (251ème BGF)

Durant l’automne 1948 français et italiens se regardent en chiens de faïence. La guerre à certes éclaté en Méditerranée, la Sardaigne est tombée aux mains de ces «diables de français» mais sur le massif alpin c’est plutôt la veillée d’armes.

Durant l’hiver 1948-49 c’est encore plus calme, la faute cette fois aux conditions météos. Si les SES multiplient les patrouilles pour garder le contrôle du terrain, les italiens eux brillent par leur absence, restant confinés dans leurs bunkers du Valle Alpino l’équivalent italien de la Ligne Maginot.

Avec l’opération MERKUR cela commence clairement à changer. En effet les conditions météos s’améliorent mais surtout les français craignent que les italiens n’attaquent également sur les Alpes soit pour fixer les unités du GA n°3 voir pour envahir le sud de la France en liaison avec une offensive allemande dans le nord-est. Certains jouent même à se faire peur en craignant également une offensive espagnole dans les Pyrenées !

En réalité les italiens n’ont jamais eu l’intention de se lancer dans une offensive générale dans le massif alpin. Tout juste des plans de prise de gage ont été étudiés mais jamais exécutés. Il faut rappeler que si des plans ont été dressés par la France ils n’ont jamais été exécutés sauf en guise de diversion pour une autre opération.

Au printemps 1949 (mars-mai 1949), les escarmouches vont se multiplier, les italiens voulant montrer aux chasseurs alpins qu’ils connaissaient aussi bien la guerre en montagne.

Ces incidents avaient des scenarii différents à chaque fois ou presque. Soit c’était les SES qui venaient provoquer les italiens engageant le combat jusqu’au pied des fortifications italiennes ou c’était les italiens qui venaient quasiment au contact des ouvrages de la Ligne Maginot avant d’être repoussés par les mitrailleuses et les canons des ouvrages voir en étant pourchassés par les SES.

De nombreux incidents ou combats limités ont lieu entre septembre 1948 et juin 1949. Tous les BAF sont concernés. En revanche les unités de campagne ne sont pas concernés directement, le haut-commandement de la 5ème Armée préférant garder ces unités pour repousser une offensive italienne ou attaquer et déboucher dans la plaine du Pô tel un Bonaparte du nouveau siècle.

En face les principaux engagés étaient ceux des GAF (Guardia Alla Frontera Gardes-Frontières) mais il y avait aussi les Alpini (notamment la 4ème Division Alpine «Cuneense») et des unités de ligne.

Comme le dira le lieutenant Roger Frison-Roche du 71ème BAF «En face il y avait du très bon, du médiocre et du très mauvais».

Parfois l’artillerie des différents RAP (Régiments d’Artillerie de Position) est engagée soit pour permettre à une SES de se dégager ou pour repousser une attaque italienne plus intense que les autres. A plusieurs reprises certaines attaques seront si intenses que le haut-commandement français pensera à une offensive italienne de grande ampleur. Ces alertes ne durent cependant pas.

Par exemple le 10ème BAF connait l’engagement les 14 et 24 octobre, le 8 novembre, le 12 décembre 1948, le 15 janvier 1949, les 2 et 18 février mais aussi le 4 mars 1949.

Le 11ème BAF connait davantage d’engagement puisque le JMO de l’unité relève des combats plus ou moins violents, plus ou moins longs les 13, 15 et 27 octobre 1948, les 5, 7,15,16, 21 et 27 novembre, les 5 et 10 décembre 1948, les 8 et 12 janvier 1949, les 2, 10, 17 et 21 février 1949.

Le 6ème BCM ne chôme pas non plus, ses SES et ses unités «régulières» étant engagées les 10,11,21, 24 et 30 octobre 1948, les 4,5,8,10,15 et 21 novembre 1948, les 2 et 10 décembre 1948, le 21 janvier 1949, les 8 et 12 février 1949, les 2 et 17 mars 1949, le 30 avril et le 5 mai 1949.

Le 70ème BAF est engagé les 7 et 12 octobre 1948, les 16 et 21 novembre, les 4,9,13, 21 et 23 décembre, les 4,9 et 16 janvier 1949, les 1,3,10,17 février et enfin le 1er mars 1949. Ensuite le secteur se calme.

Le 71ème BAF est engagé les 21,24 et 28 octobre, les 4, 7, 12,19,23 et 25 novembre, les 3,10,18 et 30 décembre, les 7 et 14 janvier 1949, les 9 et 18 février 1949, le 12 mars, le 4 avril et le 5 mai 1949.

Le 8ème BCM est engagé les 25 et 30 octobre, les 1er, 2,17 et 24 novembre, les 3 et 13 décembre 1948, les 14 et 30 janvier 1949, 11 et 18 février, 30 mars, 7 et 19 avril, 8 et 18 mai, 2 juin 1949.

Si les six BAF du Secteur Fortifié de Savoie sont assez fortement engagés, ceux du Dauphiné ne chôment pas vraiment jugez plutôt :

-Le 72ème BAF connait ainsi des engagements les 19 et 29 octobre, les 3, 12,21 et 30 novembre, les 1et et 11 décembre 1948, les 13 et 23 janvier 1949, les 9 et 19 février, les 1er, 11, 22 et 30 mars, les 12 avril et 1er mai.

-Le 82ème BAF est engagé contre les italiens les 13 et 24 octobre, les 9 et 12 novembre, les 3 et 23 décembre 1948, les 15 et 30 janvier 1949, les 12 et 25 février, les 11 et 15 mars 1949.

-Le 92ème BAF est engagé pour la première fois le 17 octobre 1948 quand une patrouille d’éclaireurs-skieurs échangent des coups de feu contre une patrouille italienne venue tâter le dispositif. Ce premier engagement est suivit par de nombreux autres le 30 octobre, les 7, 15 et 25 novembre, le 9 décembre, les 12 et 23 janvier 1949, les 4 et 14 février, les 7 et 17 mars, le 21 avril, les 5, 15 et 30 mai 1949.

-Le 73ème BAF connait son baptême du feu le 6 octobre 1948 avec là encore un affrontement entre patrouilles, affrontement qui entraine le déclenchement par le 154ème RAP d’un tir de barrage qui calme pour un temps les ardeurs italiennes puisque l’escarmouche suivante à lieu le 11 octobre.

Il connait ensuite l’odeur de la poudre et le stress des combats les 15, 21, 25 et 30 octobre 1948, le 4 novembre, le 21 décembre 1948, les 3, 12 et 30 janvier 1949, les 7, 17 et 27 février, les 9, 13 et 23 mars, les 4, 8,14 et 30 avril ainsi que le 9 mai 1949.

-Le 83ème BAF est engagé les 8, 10,21 et 30 octobre, les 4,14 et 30 novembre, le 12 décembre 1948, les 4 et 14 janvier 1949, le 22 février, les 3, 15 et 20 mars ainsi que le 8 avril.

-Le 102ème BAF est lui engagé les 21 et 27 octobre, les 8 et 24 novembre, les 1er et 11 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 14 février, le 13 mars, le 8 et le 29 avril 1949.

Les six BAF du Secteur Fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) sont également engagés dans ces séries d’escarmouches qui laissent morts et blessés de chaque côté et qui sont tout sauf des parties de plaisir.

C’est ainsi que le 74ème BAF est engagé le 14 et le 24 octobre, les 1er, 7 et 13 novembre, les 9 et 18 décembre 1948, le 23 janvier 1949, les 7, 19 et 28 février, les 17, 23 et 27 mars 1949.

Le 75ème BAF connait le combat pour la première fois le 19 octobre 1948. Il est à nouveau sur la brèche les 21 et 24 octobre, les 2, 8 et 19 novembre, le 7 décembre 1948, les 17 et 21 janvier 1949, le 12 février, le 9 mars, les 2 et 21 avril ainsi que le 5 mai 1949.

Le 84ème BAF est engagé les 9 et 27 octobre, les 4 et 11 novembre, le 2 décembre 1948, le 19 janvier 1949, les 7 et 11 février, les 3, 13 et 22 mars, les 9 et 15 avril ainsi que le 1er mai.

Le 76ème BAF est engagé les 7, 12, 24 et 30 octobre, 4 et 14 novembre, 2, 7,9 et 14 décembre 1948, les 7 et 27 janvier 1949, les 7, 9, 13 et 14 février, les 3, 12 et 30 mars,, les 4 et 19 avril, les 4, 14 et 22 mai 1949.

Le 86ème BAF connait son baptême du feu le 11 octobre. Il est engagé à nouveau les 19, 25 et 30 octobre, les 7 et 9 novembre, le 12 décembre 1948, les 5 et 15 janvier 1949, les 5,11,20 et 21 février, les 5 et 11 mars 1949, le 20 avril et le 3 mai 1949.

Le 96ème BAF est engagé les 11, 15 et 22 octobre, les 4 et 7 novembre, les 1er et 30 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 12 février, les 4, 15 et 25 mars ainsi que le 4 avril 1949.

Des duels d’artillerie lourde ont lieu, le Fort du Chaberton perdant deux tourelles de 149mm sous les coups de mortiers de 280mm Schneider du 172ème RALGP (le «cuirassé des nuages» continuera à tirer régulièrement jusqu’à sa neutralisation définitive lors de l’opération ARCOLE déclenchée le 15 août 1951, le fort restant un poste d’observation). D’autres positions sont neutralisées et côté français on signale quelques pertes mais dans l’ensemble la Ligne Maginot Alpine est pour ainsi dire intacte.

Dans le ciel les avions françaises et italiens vont s’affronter. Le GRAVIA-VA et les GAO de la 5ème Armée vont lancer des opérations de reconnaissance et quelques missions de bombardement pour perturber le renforcement du front italien. Cela va entrainer l’intervention de la chasse italienne et quelques combats perrmettant à certains pilotes de devenir des as.

Le Groupement d’Aviation de la 5ème Armée était le plus petit des GRAVIA en raison d’une menace jugée plus faible qu’ailleurs. Il comprend les éléments suivants :

-16ème Escadre de Chasse : trois groupes de chasse avec vingt-sept Arsenal VG-39 et neuf Bréguet Br700C2 chacun soit 108 chasseurs.

-33ème Escadre de Bombardement Léger : trois groupes de bombardement volant sur Douglas DB-7D soit 81 bombardiers légers

-Un Groupe de Reconnaissance, le GR I/39 volant sur trente-six Bloch MB-176.

A ces 225 appareils vont s’ajouter les appareils des trois GAO de la 5ème Armée en l’occurrence le GAO-513 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123), le GAO-529 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et le GAO-530 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) soit un total de 105 appareils.

En face la Regia Aeronautica aligne une division de chasse (la 2ème avec des Macchi C-205, Macchi C-202 et des Savoia-Marchetti SM-91), deux divisions de bombardement (4ème et 6ème avec des Fiat BR-20, des CANT Z-1017 et Z-1018, des CANSA FC-20) et un groupe indépendant de reconnaissance volant sur Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II.

Les combats aériens n’ont rien à voir avec l’intensité de ceux au dessus de la Scandinavie, restant au niveau des escarmouches comme si les deux belligérants se testaient.

Les pertes sont d’ailleurs limitées, l’Italie admettant la perte d’une vingtaine d’appareils (essentiellement des chasseurs) alors que côté français on admet mezzo voce la perte de huit Arsenal VG-39, de quatre Bréguet Br700C2, de six Douglas DB-7D et de neuf Bloch MB-176, appareils vite remplacés par des appareils issus des stocks ce qui peut paraître curieux quand on sait que certaines unités du Nord-Est était en déficit.

Durant la Bataille de France, les Alpes restèrent relativement calmes même si les français restèrent attentifs, craignant que Rome ne profite de la situation pour s’emparer d’une partie du massif alpin ou pour suivre la propagande fasciste «récupérer le duché de Savoie et le Comté de Nice».

Même quand certaines unités vont être redéployées sur La Seine, les italiens n’en profitèrent pas soit parce qu’ils ne le voulaient pas ou parce que tout simplement ils ne pouvaient pas.

Et si l’Espagne s’en mêlait ?

A la fin de la guerre d’Espagne, le Maréchal Pétain avait été nommé ambassadeur de France auprès du nouveau gouvernement espagnol dirigé par le général Franco. Son objectif principal : éviter que l’Espagne ne s’allie avec l’Italie et l’Allemagne pour imposer à Paris une guerre sur trois fronts.

Très vite la France est rassurée. Franco qui connait l’état d’épuisement de son pays, qui est encore peu sur de son pouvoir (la preuve la répression extraordinairement féroce contre les anciens républicains) n’à aucunement l’intention de se lancer dans une nouvelle guerre.

La Guerre de Pologne s’interrompt très vite et ne dégénère pas en guerre mondiale. Tout est réglé ?

Pas vraiment car un autre facteur entre en jeu en l’occurence la volonté des républicains de reprendre le pouvoir à Madrid. La guerilla reprend à partir de mars 1944, des maquis communistes, socialistes et anarchistes multipliant attentats et assassinats.

Comme souvent dans cette situation ils frappent en Espagne avant de se replier en France où ils bénéficient du soutien plus ou moins volontaire de la diaspora espagnole présente dans le Sud-Ouest.

Excédé le Caudillo menace d’accorder à l’armée et à la Guardia Civil un droit de poursuite en clair ignorer la frontière franco-espagnole au risque d’entrainer un nouveau conflit majeur. La France qui n’à aucunement l’intention d’entrer en guerre contre l’Espagne décide de réagir.

Le dispositif militaire est renforcé avec la renaissance des unités de chasseurs pyrénéens qui faute de combat majeur dans leur région d’origine n’ont jamais acquis l’aura des chasseurs alpins. Par la suite une division tchécoslovaque et une division d’infanterie de montagne sont mises sur pied.

Parallèlement la gendarmerie multiplie les enquêtes en liaison avec la Surêté pour géner le soutien aux maquis espagnols menés par la diaspora espagnole. Rassuré, Franco par des canaux parallèles rassure Paris : il n’entrainera pas en guerre à condition que Paris mette le prix.

Alors pourquoi au moment de la mobilisation déployer autant de moyens militaires ? Probablement pour donner le change aux allemands et permettre à Franco de continuer à faire croire à Berlin qu’il pourrait entrer en guerre.

Ces moyens militaires sont regroupés au sein du Détachement d’Armées du Sud-Ouest (DASO) qui succède à l’ancien Détachement d’Armées des Pyrénées (DAP). Ce DASO comprend les moyens suivants :

-Etat-Major à Pau

-Secteur opérationnel de l’Adour

Ce SO doit devenir le 40ème Corps d’Armée (40ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Bayonne, il comprend la 2ème Division d’Infanterie Tchécoslovaque (2ème DIT), la 1ère Demi-Brigade de Chasseurs Pyréenéens (1ère DBCPyr), le 7ème Régiment de Mitrailleurs, le 1er Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère et le 1er Bataillon du Génie de Montagne

-Secteur opérationnel de Geronne

Ce SO doit devenir le 41ème Corps d’Armée (41ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Tarbes il comprend la 2ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (2ème DBCPyr), le 11ème Régiment de Mitrailleurs, le 2ème Bataillon du Génie de Montagne et le 2ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère.

-Secteur opérationnel du Roussillon

Ce SO doit devenir le 42ème Corps d’Armée (42ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major à Perpignan, il comprend la 31ème Division d’Infanterie Alpine (31ème DIAlp), la 3ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (3ème DBCPyr), le 10ème Bataillon de Chasseurs Pyrénéens, le 14ème Régiment de Mitrailleurs, le 3ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie légère et le 3ème Bataillon du Génie de Montagne.

Quand le second conflit mondial éclate, la France déploie donc des moyens important sur le massif pyrénéen. En face l’armée espagnole déploie des effectifs non négligeables sur la frontière pour à la fois donner le change aux allemands mais aussi parce que les guerillas anarchistes, communistes et socialistes étaient de plus en plus remuantes, probablement persuadées que ce conflit allait favoriser leur cause.

Quelques incidents de frontière sont à signaler mais il s’agissait plus d’erreurs d’orientation, d’incompréhensions, de quiproquos que d’une volonté de provoquer un incident qui aurait entrainé un conflit plus ou moins limité.

Très vite le DASO multiplie des opérations anti-guerilla contre les républicains espagnols. Elle empêche les mouvements de groupes armés et n’hésite pas à désarmer les guerilleros. On menace même certains de les renvoyer en Espagne !

Ces opérations rassurent les espagnols qui vont monayer tellement cher leur soutien à l’Allemagne que Berlin à très vite compris que cela ne servait à rien.

Le gouvernement républicain en exil installé au Mexique annonce officiellement la fin de la lutte armée en mai 1949. Si les socialistes acceptent, les communistes et les anarchistes vont continuer jusqu’au printemps 1952 quand les derniers maquis sont neutralisés dans le Val d’Aran.

Depuis longtemps le DASO à perdu de sa substance, certaines unités ayant rallié La Seine pour renforcer la défense de cette «barrière naturelle».

Néanmoins jusqu’à la fin du conflit la France va rester vigilante sur sa frontière méridionale même si avec le temps une certaine coopération va naitre entre Paris et Madrid pour éviter qu’un incident malheureux n’entraine un conflit.

Le Conflit (51) Europe Occidentale (17)

Ordre de Bataille (5) Grande-Bretagne

NdA bien qu’ayant déjà parlé des unités britanniques plus haut je me dis que répéter ce n’est pas inutile.

British Expedtionnary Forces (BEF)

Zone de responsabilité : Armentières-Condé sur l’Escaut

-Etat-major implanté à Lille

-Deux régiments d’artillerie légère

-Deux régiments d’artillerie de campagne

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Deux brigades antiaériennes

-Trois régiments antichars

-Deux régiments de cavalerie

-1st British Corps

-1st Infantry Division

-1st Canadian (Infantry) Division

-44th «Home Counties» Division

-2nd British Corps

-2nd Infantry Division

-3rd Infantry Division

-48th «South Middland» Division

-3rd British Corps

-4th Infantry Division

-6th Infantry Division

-50th «Northumbriand» Division

-(En réserve) 46th «North Middland» Division

-1st British Armoured Corps

-1st Armoured Division (UK)

-2nd Armoured Division (UK)

Les unités britanniques sous commandement français

Pour célébrer l’Entente Cordiale Londres propose à la France de prendre sous son commandement un ou deux secteurs fortifiés sur la Ligne Maginot. Paris accepte non sans quelques réticences vite balayées par le poids du symbole. Deux corps d’armée sont ainsi mis sur pied, corps logiquement baptisés 4th et 5th British Corps.

4th British Corps

NdA couvre le secteur fortifié de Faulquemont

-Deux régiments d’artillerie légère

-Un régiment d’artillerie de campagne

-Un régiment d’artillerie lourde

-Deux brigades antiaériennes

-51th Highland Division

-58th Northumberland Division

5th British Corps

NdA : couvre le secteur fortifié des Vosges

-Deux régiments d’artillerie légère

-Un régiment d’artillerie de campagne

-Un régiment d’artillerie lourde

-Une brigade antiaérienne

-5th Infantry Division

-42nd «East Lancashire» Division

Royal Air Force (RAF)

L’Armée de l’Air Royale va déployer des moyens non négligeables sur le continent même si les français les estimeront toujours insuffisants.

Comme pour la Campagne de Norvège (1948), les britanniques vont déployer des unités de chasse, de chasse-bombardement, de bombardement et de reconnaissance sur le continent, conservant ses unités de bombardement lourd en Grande-Bretagne, les Lancaster, Halifax et autres Stirling se posant en France uniquement en cas d’avarie ou pour se ravitailler sur le chemin du retour.

Bomber Command

-1st Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 53 59 et 82

-3rd Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) : squadron 107 110 et 114

-5th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 10, 51 et 58

-7th Heavy Bomber Wing (Avro Lancaster) squadron 77 78 et 102

-9th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax): squadron 75, 185 et 226

-11th Heavy Bomber Wing (Handley-Page Halifax) : squadron 90,101 et 139

-13th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) : squadron 150 609 218

-15th Heavy Bomber Wing (Short Stirling) squadron 207 610 613

Ces vingt-quatre squadrons de bombardement lourd ne sont pas tous engagés à l’ouest, certains bombardant la Norvège et le Danemark. Si leur usage est normalement stratégique on verra durant la campagne de France ces unités mener des missions plus tactiques ou du moins plus opératives, des missions bien éloignées de celles imaginées à l’origine.

En revanche certaines unités de bombardement moyen vont opérer depuis des aérodromes français pour participer à la grande bataille de rencontre en Belgique.

En septembre 1948 il existe quatre Medium Bomber Wing (MBW) stationnés dans les îles britannqiues :

-1st Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 9 38 et 115

-3rd Medium Bomber Wing (Vickers Wellington): squadron 37 99 et 148

-5th Medium Bomber Wing (Vickers Wellington) : squadron 149 214 et 215

-7th Medium Bomber Wing (Martin 187 Baltimore) : squadron 18 21 et 57

Dès le mois de septembre 1948 décision est prise de déployer quatre squadrons sur le continent en soutien direct du BEF déployé entre la 7ème et la 1ère Armée au sein du Groupe d’Armées n°1.

Le 9th Medium Bomber Wing (9th MBW) est officiellement activé le 8 octobre 1948 avec les squadrons 9, 99, 215 et 57 équipés pour les trois premiers de Vickers Wellington et pour le dernier de Martin 187 Baltimore.

Des unités de chasse-bombardement vont également rallier le Continent pour soutenir les tommies au plus près. Ils vont former le 9th Tactical Air Wing (9th TAW) en prélevant des unités venant de Grande-Bretagne.

On trouve ainsi le squadron 35 volant sur Hawker Typhoon, le squadron 88 volant sur De Havilland Mosquito, le squadron 40 volant sur Hawker Typhoon et le squadron 616 volant sur Bristol Beaufighter.

Fighter Command

Naturellement des unités de chasse sont déployées pour couvrir les unités de combat déployées sur le Continent.

Regroupées au sein du 17th Fighter Wing, ces unités sont au nombre de sept squadrons, le squadron 1 volant sur Supermarine Spitfire Mk IX, le squadron 23 volant sur Bristol Beaufighter Mk IF, le squadron 67 volant sur Supermarine Spitfire Mk V, le squadron 85 volant lui aussi sur Supermarine Spitfire Mk V, le squadron 146 volant sur Spitfire Mk V, le squadron 213 volant sur Spitfire Mk V et le squadron 602 volant sur Spitfire Mk V.

Army Cooperation Command (ACC)

A la différence de la Campagne de Norvège, l’Army Cooperation Command (ACC) va déployer des unités sur le sol de France pour éclairer les unités de la force expéditionnaire britannique :


-le squadron 59 volant sur Westland Lysander

-le squadron 245 volant sur De Havilland Mosquito

-le squadron 2 volant sur Westland Lysander

Transport Command

Le Transport Command est aussi engagé dans la Campagne de France, assurant des transports urgents entre les îles britanniques et le continent, des évacuations sanitaires, du transport de personnalité pour des inspections et des visites politiques :

-1st Tactical Transport Wing : Squadron 254 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 255 (Douglas DC-3) et Squadron 256 (Avro York)

-3rd Tactical Transport Wing : Squadron 257 (Vickers Valetta Mk I) Squadron 258 (Handley-Page Hasting) et Squadron 259 (Vickers VC-1)

Le Conflit (17) Norvège (17)

Après la conquête de la Norvège et du Danemark les allemands vont transformer ces deux paisibles démocraties scandinaves en véritables forteresses en fortifiant les côtes, en aménagéant bases navales et bases aériennes, construisant dépôts et casernes non sans mal car les alliés bombardent les chantiers sans compter l’action de la Résistance qui sabote les chantiers ou vole plans et outillage sans parler des ouvriers norvégiens qui mènent une grève du zèle.

Tout comme la France et la Grande-Bretagne, l’Allemagne va mettre sur pied un programme de guerre mais cette mise en place va être plus tardive puisque le Programm für einen siegreichen Seekrieg (Programme pour une guerre navale victorieuse) est officialisé le 8 février 1949.

Il prévoit la construction de deux porte-avions, de six croiseurs légers, de douze Zerstörer type 48, de huit torpilleurs type 46, de douze sous-marins type XII, de douze sous-marins type XVII, de douze M-Boote, de douze Neue Geleitbotte, de trente-deux vedettes lance-torpilles, de douze R-Boote, de douze navires amphibies (Marine Infanterie Schiff MIS) et de deux pétroliers.

On note l’absence de cuirassés pour la simple et bonne raison que plusieurs unités sont encore en construction mais ni le Moltke ni le Goeben ne seront achevés. Cela n’aurait de toute façon pas changé grand chose si vous voulez mon avis.

Ce programme de guerre va être partiellement réalisé surtout qu’au bout d’un moment les allemands vont privilégier navires légers et surtout sous-marins au détriment des grandes unités de combat.

Schéma du projet original de Kleinen Flugzeugträger. Les Lutzen et Bautzen en sont dérivés

En dépit des avantages, les deux porte-avions prévus ne seront pas achevés faute de temps et de moyens. Evolution du des Lutzen et Bautzen, les Gneisenau et Blücher sont mis sur cale en septembre 1949 et mars 1950 à Kiel mais leur construction ne bénéficie pas d’une grande priorité.

Si le premier est lancé en juin 1951 il ne sera jamais achevé et sera coulé à Kiel par l’aviation alliée, le second n’aura même pas l’honneur d’un lancement même technique, les éléments sur cale étant démantelés en octobre 1951 six mois après l’abandon de la construction.

Après avoir hésité les allemands décident de construire non pas des croiseurs lourds mais des croiseurs légers. Six unités du type Berlin modifié sont ainsi prévues mais seulement trois seront achevées et mises en service, deux unités étant mises sur cale mais jamais lancées et une dernière annulée avant d’être mise sur cale.

Ces croiseurs sont baptisés du nom de villes allemandes en l’occurence les KMS Köningsberg Strasburg Lübeck Stettin Stuttgart et Breslau.

Le KMS Köningsberg mit en service en décembre 1951 opère d’abord en Baltique jusqu’en mars 1953 avant de rallier la mer du Nord. Il est torpillé par le sous-marin français Mayotte le 14 juillet 1953, trois torpilles symboliquement baptisées LIBERTE EGALITE et FRATERNITE avec leurs têtes peintes en bleu blanc et rouge envoyant le croiseur par le fond.

Le KMS Strasburg mis sur cale en septembre 1950 à Brême est détruit sur cale par des bombardiers français le 14 juin 1952 à trois jours du lancement. La légende veut que des pilotes de l’unité venaient d’Alsace et on pris tous les risques pour détruire sur cale le navire portant le nom de la capitale alsacienne.

Le KMS Lübeck est mis en service le 17 mars 1952. Confiné en mer Baltique, il affronte la marine et l’aviation soviétique jusqu’à sa destruction par des bombardiers-torpilleurs soviétiques le 8 août 1953, deux torpilles l’envoyant par le fond.

Le KMS Stettin est mis en service le 8 octobre 1952, ralliant la mer du Nord pour renforcer les défenses de la Norvège alors que la pression alliée ne cesse de s’accentuer. Il mène plusieurs raids contre des convois alliés et contre des sorties des escadres alliées. Endommagé à plusieurs reprises il succombe sous les coups de l’aviation embarquée britannique à la veille de BOREALIS le 10 octobre 1953.

Le KMS Stuttgart mis sur cale en août 1953 voit sa construction stoppée en janvier 1954 alors que les travaux avaient peu avancé. C’est mieux que le Breslau qui lui ne sera jamais mis sur cale.

En septembre 1948 huit Zerstörer étaient en construction et donc ne peuvent participer à la Campagne de Norvège (1948). Si certains sont en achèvement à flot (Z.53 Z.54 Z.55 Z.56) les autres sont encore sur cale (Z.57 Z.58 Z.59 Z.60).

Les quatre premiers sont mis en service respectivement en avril 1949, juillet 1949, septembre et octobre 1949.

Les quatre derniers encore sur cale vont être mis en service au printemps 1950 avec plusieurs semaines de retard.

Ces huit destroyers vont former deux nouvelles divisions, les 17. et 18. Z-Division, la première composée des Z.53/55/57 et 59 opérant en Baltique alors que la seconde composée des Z.54/56/58 et 60 opère en mer du Nord depuis la Norvège.

Comme leurs homologues alliés ils vont à la fois escorter de grandes unités remplaçant leurs confrères coulés mais aussi mener des missions d’escorte de convois et des raids contre des navires isolés d’un convoi en liaison avec les sous-marins, l’aviation et d’autres unités de surface.

Sur ces quatre destroyers déployés en Norvège aux côtés d’autres unités (voir ci-après) trois sont coulés, le Z.54 victime de destroyers britanniques le 14 janvier 1952 (deux torpilles, une vingtaine d’obus de 114 et de 120mm), le Z.56 qui saute sur une mine allemande le 8 décembre 1952 et enfin le Z.58 qui est victime de l’aviation embarquée française le 10 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS.

Le Z.60 lui va survivre au conflit. Saisi dans le port d’Oslo par les norvégiens il est cependant en très mauvais état. Après avoir étudié sa remise en service la marine royale norvégienne préfère l’envoyer à la ferraille.

Dans le cadre du programme de guerre, d’autres destroyers pardon d’autres Zerstörer sont commandés, des Zerstörer type 48 qui sont une évolution du type 42.

Douze unités baptisées Z.61 à Z.72 sont ainsi prévues et seront toutes achevées non sans mal en raison de difficultés d’approvisionnement, de querelles entre décideurs et accessoirement des bombardements aériens alliés sur les chantiers de construction. Voilà pourquoi le projet de construire seize nouveaux destroyers sera abandonné à l’automne 1952.

Le Z.61 et le Z.62 sont mis en service en mai 1950, les Z.63 et Z.64 en août 1950, les Z.65 et Z.66 en mars 1951, les Z.67 et Z.68 en août 1951, les Z.69 et Z.70 en mars 1952, les Z.71 et Z.72 en janvier 1953.

Ces douze Zerstörer forment trois nouvelles divisions, des divisions numérotées 19. Z-Division, 20. Z-Division et 21. Z-Division. Si la 21ème division (Z.61/Z.63/65/67) reste en mer Baltique, les autres type 48 sont envoyés en Norvège, la 19ème division étant composée des Z.62/Z.64/Z.66/Z.68 et la 20ème des Z.69/Z.70/Z.71/Z.72.

Sur les huit Zerstörer déployés en Norvège, six sont coulés et deux ayant survécu (Z.62 et Z.72). Les autres ont été victimes de l’aviation (Z.64, Z.66, Z.68, Z.70), de sous-marins (Z.69), des mines (Z.71).

Le Z.62 est capturé à Trondheim par les américains après BOREALIS. Il est évalué par l’US Navy avant d’être coulé comme cible à l’été 1955. Le Z.72 capturé à Bergen également par les américains était en très mauvais état (un marin américain dira que son maintien à flot tenait du miracle) et est remorqué en haute-mer et coulé comme cible en février 1954.

Aux côtés des destroyers on trouve également des torpilleurs. En septembre 1948 des torpilleurs type 46 sont en construction en attendant la commande de nouvelles unités dans le cadre du programme de guerre.

Huit torpilleurs sont à différents stades de construction quand le second conflit mondial éclate, Le T.45 et le T.46 sont en phase d’essais, les T.47 et T.48 sont en achèvement à flot, les T.49, T.50, les T.51 et T.52 sont encore sur cale.

Les T.45 et T.46 mis en service à la mi-octobre retrouvent les T.43 et T.44 (type 43) et forment la 10. Torpedobooteflottille, flottille qui va être engagée en mer du Nord au cours de la Campagne de Norvège notamment pour escorter des convois et assurer le contrôle de la bande littoral contre les unités légères alliées.

Les T.47 et T.48 sont mis en service en février 1949, les T.49 et T.50 lancés en mars 1949 et mis en service en octobre 1949 forment la 11. Torpedobooteflottille déployée en mer Baltique.

Les T.51 et T.52 sont mis en service en janvier 1950 et vont permettre l’activation de la 12. Torpedobooteflottille qui va être renforcée par les deux premiers type 46 du programme de guerre, les T.53 et T.54 mis en service en octobre 1950. Cette flottille va rallier également la mer du Nord pour combattre dans les eaux norvégiennes.

Les six derniers type 46 (T.55 T.56 T.57 T.58 T.59 T.60) mis en service respectivement en janvier 1951, mars 1951, juin 1951, août 1951, septembre 1951 et janvier 1952 forment une 13. Torpedobooteflottille qui va opérer en mer Baltique contre la marine soviétique.

Sur les huit torpilleurs engagés en mer du Nord, six sont perdus sous les coups des sous-marins alliés (T.43 T.44), des mines (T.45 T.46) et lors d’affrontements de surface (T.51 T.54), le T.52 est capturé par les danois à Aalborg (démoli sans être remis en service) et le T.53 capturé par les français coule lors de son remorquage en direction de la France en janvier 1954 suite visiblement à un sabotage (une enquête ne permettra pas de trouver le responsable).

Naturellement des sous-marins supplémentaires vont être commandés pour renforcer les moyens de l’U-Bootwaffe.

Schéma simplifié des Rolland Morillot. Les type XII sont semblables.

Quand la guerre éclate en septembre 1948 un certain nombre de U-Boot sont en construction dans les chantiers navals allemands. Deux types ont été choisis : le type XII comparable à nos Rolland Morillot et le type XVII comparable à nos Aurore/Phenix.

Sur les douze sous-marins type XII (U-193 à U-204) commandés en septembre 1942, les six premiers (U-193 à U-198) sont sur le point d’entamer leurs essais à la mer ou d’entrer en service. Les six autres sont encore en construction (U-199 à U-204) plus précisément en achèvement à flot leur mise en service ne pouvant avoir lieu avant le printemps ou l’été 1949.

-Sur les douze sous-marins type XVII commandés en janvier 1946 (U-205 à U-216), les six premiers sont sur le point d’entrer en service, les six autres sont encore en construction (trois sur cale et trois en achèvement à flot).

Ces sous-marins vont permettre l’activation de nouvelles flottilles de sous-marins à raison de six U-Boot par flottille. Comme avant guerre les flottilles en mer Baltique portent des numéros pair et celles déployées en mer du Nord des numéros impairs.

C’est ainsi que les U-193/U-194/U-195/U-196/U-197/U-198 mis en service respectivement en janvier (U-193 et U-195), février (U-194 et U-198) et mars 1949 (U-196 et U-197) sont regroupés au sein de la 29. U-Flottille stationnée à Heligoland pour opérer d’abord en mer du Nord puis dans l’Atlantique après un long et périlleux contournement des îles britanniques.

Les six autres unités (U-199/U-200/U-201/U-202/U-203/U-204) mis en service en septembre (U-199 et U-204), octobre (U-200 et U-201) et décembre 1949 (U-202 et U-203) vont former la 31. U-Flottille stationnée à Wesermunde pour opérer elle aussi en mer du Nord et secondairement dans l’Atlantique voir à l’entrée de la Manche notamment durant la Campagne de France alors que le barrage de mines est loin d’être en place et a fortiori étanche.

En ce qui concerne les douze sous-marins type XVII (U-205 et U-216), les six premiers mis en service en mars (U-205/U-207/U-209) et mai 1949 (U-206/U-208/U-210) vont former la 16. U-Flottille qui comme son nom l’indique va être déployée en mer Baltique pour faire face à la marine soviétique.

Les six autres étaient encore en construction. Le U-211 en achèvement à flot et mis en service en janvier 1950 suivit en février par le U-212 puis en mars par le U-213. Le U-214 est mis en service en juillet 1950 suivit en août par le U-215 et en septembre par le U-216. Ces trois derniers vont former la 3 3. U-Flottille déployée dès son activation en Norvège depuis la base sous-marine de Trondheim.

Dans le cadre du programme de guerre, douze type XII et douze type XVII supplémentaires sont commandés, des sous-marins baptisés U-217 à U-228 et U-229 à U-240 respectivement.

Ces sous-marins vont être mis sur cale à l’été 1949, la construction de sous-marins devenant peu à peu prioritaire pour la Kriegsmarine qui mettait en sourdine ses rêves de grandeur (abandon de la construction de cuirassés et de porte-avions, priorité moindre à la construction de croiseurs et de Zerstörer) au profit d’ambitions moindres.

En clair à la fin du conflit la marine allemande construisait des sous-marins et des unités légères de combat.

La construction des type XVII est effectuée avec plus de célérité et ces submersibles côtiers sont mis en service à l’automne 1950 et à l’hiver 1950/51 ne créant pas de nouvelles unités mais intégrant les U-Flottilles existantes.

Les type XII sont construits en parallèle mais leur mise en service à lieu au printemps 1951 là encore au sein d’unités existantes pour remplacer les U-Boot perdus par accident ou sous les coups de l’ennemi.

Les commandes vont ensuite se multiplier aboutissant au final à la construction de quatre-vingt douze type XII et de cent-vingt huit type XVII. D’autres sont surpris sur cale et ne seront jamais achevés, ces sous-marins étant immatriculés U-437 à U-499.

Quelques exemplaires seront capturés par les soviétiques, les français, les britanniques et les américains, certains remis en service moins comme sous-marins opérationnels que comme sous-marins d’essais mais ceci est une autre histoire.

Des navires légers et des navires de soutien vont également être construits. Les besoins allemands sont néanmoins différents des besoins alliés notamment dans les tâches d’escorte qui sont moins ardues que pour les alliés.

Voilà pourquoi le programme de guerre ne prévoir initialement que douze M-Boot (de grands dragueurs de mines également utilisables comme patrouilleurs et escorteurs), douze Neue Geleitbotte (ce qui se rapproche le plus des escorteurs utilisés par les alliés), de trente-deux S-Boote, de douze R-Boote, de douze Marine Infanterie Schift (MIS), de deux pétroliers mais aussi quatre ravitailleurs et deux navires-ateliers (ces deux dernières catégories concernaient des navires mis sur cale avant le début du conflit).

Le Geleitboote KMS F-9. Les Neue Geleitboote en sont dérivés

Les douze Neue Geleitboote bénéficient d’une grande priorité aussi haute que celle des sous-marins puisque les navires sont mis sur cale dès le mois de novembre 1948 pour les premières unités. Ce sont des navires d’une conception simple pour que la construction soit la plus rapide possible.

Voilà pourquoi ces douze unités que l’ont peut comparer aux River britanniques sont mis en service à l’automne 1949 pour les premières (G.25/G.26/G.28/G.29/G.31/G34) et au printemps 1950 pour les dernières (G.27/G.30/G.32/G.33/G.35/G.36).

Ces unités donnant toute satisfaction vingt-quatre nouvelles unités sont commandées mais pour différentes raisons seulement huit navires seront achevés avant la fin du conflit (G.37/G.38/G.39/G.42/G.43/G.47/G.49 et G.55), les autres étant soient annulées avant la construction pour des raisons industrielles (G.40/G.41/G.44/G.45/G.46/G.48) abandonnées après la commande des matériaux mais avant la mise sur cale (G.49/G.51/G.53/G.59) ou abandonnées après avoir été mises sur cale (G.50/G.52/G.54/G.56/G.57/G.58).

Les pertes vont être très lourdes. Sur les vingt navires construits et utilisés aussi bien en mer Baltique qu’en mer du Nord, seulement quatre vont survivre en l’occurrence les G.25 et G.26 capturés à Brème par les britanniques (ramenés au pays ces navires seront étudiés puis coulés comme cibles).

Le G.39 est capturé à Oslo par les norvégiens, remis en servir comme patrouilleur des pêches sous le nom de Frihet (liberté) jusqu’en 1975 quand il est coule dans une tempête. Le G.55 capturé en Pologne par les soviétiques est utilisé comme auxiliaire puis démoli en septembre 1958.

Les autres navires ont été victimes de l’aviation (G.27, G.28, G.35, G.36, G.47, G.49), de sous-marins (G.29, G.30), de mines (G.31, G.33) et de navires de surface (G.32, G.34, G.37, G.38, G.42 et G.43).

S-Boote en mer

Les trente-deux vedettes lance-torpilles (S.86 à S.117) sont toutes construites. D’autres unités sont ultérieurement commandées portant le total des vedettes lance-torpilles construites à cent-vingt quatre.

Sur ce total quatre-vingt seize ont été détruites ne laissant que vingt-quatre exemplaires qui sont pour beaucoup en trop mauvais état pour être réutilisées.

Les norvégiens ont capturé quatre vedettes réutilisées brièvement après guerre pour le déminage sous la désignation de O-1 à O-4 (O = Omtalt = vedette) avant d’être envoyés à la casse en 1960/61.

Les danois ont capturé quatre à Copenhague mais elles étaient dans un tel état de décrépitude qu’elles ont été immédiatement envoyées à la casse.

Les britanniques ont capturé cinq, les américains quatre et les français cinq mais toutes ont été envoyées à la casse là encore pour un état de décrépitude avancée.

R-Boote

En revanche le nombre de Raum-Boote construit sera plus faible. En effet aux douze navires immatriculés R.49 à R.60 et mis en service dès la fin 1949, il n’y aura que quarante-huit navires supplémentaires portant le total à soixante.

A la fin du conflit, les norvégiens ont capturé les R.50 et R.72 utilisés sous la désignation de O-5 et O-6 pour différentes travaux de remise en état des ports. Les danois ont capturé deux navires qui n’ont pas été réutilisés. D’autres navires ont été capturés dans les ports allemands et néerlandais par les alliés mais ils n’ont pas été non plus réutilisés.

Les douze M-Boot du programme de guerre (M-61 à M-72) sont mis en service à l’été 1950 et si quatre d’entre-eux vont rester en Baltique (M-61/62/64/65), les huit autres vont rallier la Mer du Nord et la Norvège (M-63/66/67/68/69/70/71/72). Ils seront suivis par trente-six autres exemplaires (M-73 à M-108) mis en service entre l’automne 1950 et le printemps 1953.

Sur les huit dragueurs de mines ayant rallié la mer du Nord, six sont perdus que ce soit sous les coups de l’aviation (M-63 M-70 et M-72) ou de mines (M-66 M-67 et M-71). Deux survivent (M-68 et M-69), navires remis en service respectivement dans la marine danoise et dans la marine norvégienne comme dragueur de mines jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 et 1969 respectivement.

Des navires de soutien sont également prévus comme nous l’avons vu que ce soit quatre ravitailleurs type Siegfried, deux pétroliers type Dithmarschen, deux navires-ateliers et douze MarineInfanterieSchiff (MIS).

Au final seulement deux ravitailleurs seront achevés (Siegfried Thor) aux côtés d’un pétrolier type Dithmarschen (Ostmark), d’un navire-atelier (Loki) et de douze MarineInfanterieSchiff.

Si le Siegfried à été coulé par le sous-marin Casabianca en mer du Nord le 27 août 1951, le Thor à été capturé par les soviétiques à Dantzig. Sabordé en eau peu profondes il peut être relevé, réparé et remis en service au profit des sous-marins de la Flotte de la Baltique jusqu’à son désarmement dans les années soixante-dix.

L’Ostmark est capturé par les français à Brème après parait-il coups bas et coups fourés avec des marins britanniques est remis en service dans la marine française sous le nom de Durance inspirant la future génération de pétroliers-ravitailleurs de la marine nationale. Il est désarmé en 1977 et coulé comme cible lors de manœuvres communes impliquant les Escadres de l’Atlantique et de la Méditerranée en juin 1980.

Le navire-atelier Loki capturé sabordé à Kiel par les britanniques est relevé et sommairement remis en état pour être totalement transformé en Grande-Bretagne en navire-atelier de nouvelle génération mais ce projet étonnant ne vit jamais le jour car le navire sombra dans les détroits danois lors de son remorquage.

Sur les douze MarineInfanterieSchiff (MIS) construits, huit ont été détruits (MIS-1/2/4/7/8/9/10/11), quatre capturés (deux par les américains _MIS-3 et 5_ deux par les britanniques _MIS-6 et 12_).

Le Conflit (13) Norvège (13)

La Home Fleet était en septembre 1948 la principale flotte de la marine britannique et le reste bien après la Campagne de Norvège car Londres combat à domicile mais surtout parce que si la France contrôle les opérations en Méditerranée (non sans frictions avec les britanniques sur les choix stratégiques) c’est la Grande-Bretagne qui donne le là en Mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.

Vue aérienne du cuirassé King George V

Le HMS King George V (41) premier «35000 tonnes» de la Royal Navy est déployé à la mi-septembre, achevant un carénage quand le second conflit mondial éclate. Il ne participe pas directement à la Campagne de Norvège, veillant à éviter le passage dans l’Atlantique de grandes unités de la Kriegsmarine.

Cette campagne achevée, il va assurer une mission de présence en mer du Nord, maintenir la pression en couvrant les porte-avions engagés contre la Norvège, en appuyant des raids commandos en attendant de couvrir (mais pas d’escorter directement) les convois à destination de l’URSS.

Outre l’importance de ces convois, la protection des navires de charge ralliant Mourmansk et Arkangelsk pouvait attirer de grandes unités allemandes que l’on pourrait in fine détruire directement au canon ou indirectement par les sous-marins et l’aviation.

Il est endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement, la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 étant l’acmé des dégâts puisqu’il va encaisser deux obus de 380mm de l’Oldenburg, deux obus de 203mm du Prinz Eugen et différents d’obus de moindre calibre. Les dégâts sont très sérieux mais comme la propulsion est toujours opérationnelle le navire peut rentrer au pays pour être remis en état.

Il va ainsi être immobilisé pour réparations jusqu’en décembre 1953, retournant au combat en janvier 1954 à une époque où la menace de la Kriegsmarine et de ses grandes unités est résiduelle pour ne pas dire plus, toutes s’étant réfugiées en mer Baltique où elles sont relativement à l’abri.

La guerre en Europe terminée, il va rallier le Pacifique puis l’Océan Indien restant déployé sur zone jusqu’en septembre 1956 quand il rentre en Métropole. Il sera mis en réserve en mars 1957, officiellement désarmé en décembre 1958 avant d’être démoli en 1961.

Le HMS Anson à la mer

Son sister-ship le HMS Anson manque la Campagne de Norvège car immobilisé par un grand carénage qui devait initialement s’achever en septembre 1949.

Les travaux sont accélérés (certains non prioritaires sont reportés) et sont ainsi achevés en mars 1949. Il est alors disponible pour contrer les grandes unités de la Kriegsmarine déployées en Norvège, pour couvrir des convois à destination de l’URSS et différentes opérations.

Le 12 janvier 1953 il coule le cuirassé allemand KMS Kaiser Wilhelm II qui encaisse douze obus de 356mm avant de sombrer dans le bruit et la fureur, le temps d’abord clément se dégradant rapidement donnant un aspect apocalyptique à l’affrontement.

Il participe à l’opération BOREALIS pour couvrir cette opération amphibie majeure déclenchée le 11 octobre 1953. Une fois les têtes de pont solidement accrochées, le dispositif naval allié est allégé.

Le Anson peut ainsi subir une période de travaux de novembre 1953 à février 1954. Une fois à nouveau opérationnel il va rallier l’Asie du Sud-Est pour les différents volets de l’opération ZIPPER (NdA que je détaillerai dans le tome «Asie-Pacifique» of course).

Il quitte la région en mai 1955, ralliant d’abord la Méditerranée où il est déployé de juillet 1955 à décembre 1957 date à laquelle le sister-ship du KGV rallie la Home Fleet où il va servir essentiellement de navire-école voir de yacht de luxe pour la famille royale ou des autorités politico-militaires. Il est mis en réserve en septembre 1960 et démoli deux ans plus tard.

Le HMS Howe en 1943

Le HMS Howe n’à pas participé à la Campagne de Norvège car après avoir été déployé initialement dans les Orcades avait rallié l’Atlantique pour préter main forte au Gascogne afin d’intercepter des raiders allemands voulant faire un mauvais sort aux convois transatlantiques.

Parmi les grandes unités lancées dans ces opérations aussi risquées que potentiellement fructueuses figure le Scharnhorst et le Gneiseneau. Ces derniers atteignent l’Atlantique dès le 8 et se lancent dans leurs premières attaques dès le 12 septembre 1948.

A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.

Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).

C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .

Comme le dira le quartier maitre Weistfold du Scharnhorst :

«Jusqu’ici je n’avais jamais été trop croyant, j’allais à l’Eglise uniquement par convention sociale mais après ça je me suis dit que là haut quelqu’un ou quelque chose avait estimé que je ne méritais pas de mourir au milieu de l’Atlantique, ma foi est devenu ardente».

Le quartier maitre Weistfold à survécu à la guerre ce qu’il attribue à sa foi. En apprenant les détails des crimes nazis _dont il avouera sur son lit de mort avoir douté mais sans pouvoir l’admettre probablement par fierté_, il décida d’expier les péchés d’une nation en entrant dans les ordres, devenant missionnaire et un saint homme même si son procès en canonisation est toujours en cours en 2022 trente ans après sa mort en 1992, son passé militaire étant probablement le principal frein.

Les dégâts sur le HMS Howe sont tels (les anglais jamais à court d’une vacherie ont dit que le 35000 tonnes avait encaissé tous les obus destinés au Gascogne) qu’on envisage de désarmer le sister-ship du King George V.

Finalement décision est prise de le remettre en état (certaines mauvaises langues _peut être les mêmes que les précédentes_ estimant que c’était pour se démarquer des français qui avaient décidé de ne pas remettre en état le Normandie après ses graves avaries au large de la Norvège).

Le 35000 tonnes made in great britain est remis en état et modernisé, retournant au combat en février 1950. Il est engagé en Méditerranée jusqu’au basculement italien au printemps 1953. Revenu en mer du Nord en juin 1953 après une période de travaux, il va participer à l’opération BOREALIS , restant déployé dans cette zone jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale en septembre 1954. Rapidement mis en réserve (juin 1955), il est démoli dès 1958 probablement en raison des conséquences des dégâts du conflit.

Si les KGV étaient les plus petits des 35000 tonnes avec leurs canons de 356mm, les Lion et leurs successeurs les Vanguard occupaient le haut du spectre avec pour armement des canons de 406mm.

Le premier d’entre-eux le HMS Lion avait été endommagé par l’aviation durant la Campagne de Norvège. Une fois réparé il va lutter contre les raiders allemands depuis les Western Approaches soit les atterrages immédiats des îles britanniques.

Il est de retour en Mer du Nord en janvier 1952 y passant deux années, participant à la Bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération Borealis.

De février à juillet 1954 il est immobilisé pour remise en état complète et modernisation en vue d’un redéploiement dans le Pacifique en soutien des américains mais ce redéploiement est finalement annulé car l’évolution des combats ne le justifiant pas ou plus.

Il va rester au sein de la Home Fleet jusqu’à sa mise en réserve en novembre 1956. Désarmé en 1959 il est démoli en 1964 en dépit de tentatives pour le préserver comme musée.

Schéma de la classe Lion

Le HMS Temeraire étant immobilisé pour un petit carénage il n’est disponible qu’au début du mois d’octobre, remplaçant alors le Howe dans la traque des raiders allemands.

Redéployé en mer du Nord en septembre 1950, il participe à différentes opérations mais si il participe à la Bataille d’Heligoland il manque la bataille du Cap Nord en raison d’une période d’entretien.

Le 11 octobre 1953 alors qu’il couvrait le flanc sud de l’opération BOREALIS il est sérieusement endommagé par une mine (d’autres sources disent deux). Les dégâts sont sérieux, le retour en Grande-Bretagne long et périlleux. Les réparations sont aussitôt lancées mais en juin 1954 les travaux n’étaient toujours pas achevées.

Retrouvant la mer à l’automne il reste intégré à la Home Fleet qui maintient en service plusieurs cuirassés mais comme jadis des familles aristocratiques dinant dans de la vaiselle d’or dans un château en ruine c’est une image en trompe l’oeil. Désarmé et mis en réserve en septembre 1958 il est démoli en 1960.

Le HMS Thunderer participe pleinement à la Campagne de Norvège, couvrant les porte-avions, tirant contre terre et traquant vainement l’Hidenburg, le bourreau du cuirassé français Lorraine. Il opère en mer du Nord jusqu’en janvier 1950, passant en Méditerranée avant de revenir dans le giron de la Home Fleet en avril 1953.

Après avoir participé à BOREALIS en octobre 1953 le cuirassé subit une refonte et une modernisation de janvier à mars 1954 ralliant dans la foulée Singapour où il est stationné pendant quasiment un an puisqu’il rentre en métropole en mars 1955. Mis en réserve à son retour, il sert un temps de ponton-école à Devonport avant d’être démoli en 1962.

Le quatrième et dernier cuirassé de classe Lion le HMS Conqueror participe à la campagne de Norvège au cours de laquelle il est légèrement endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Il assure ensuite des couvertures de convois, l’appui à des opérations commandos et la traque des grandes unités de surface allemandes. Il rallie la Méditerranée en juin 1952 pour participer à HUSKY (débarquement en Sicile) et SKYLOCK (Débarquement dans la péninsule italique).

Il est de retour en mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS et y était toujours quand le second conflit mondial se termine. Il est désarmé en septembre 1956 et démoli en 1966 après avoir servit d’abord de décor de film puis à avoir été utilisé pour des tests d’armes, l’ex-fleuron de la marine britannique encaissant bombes, torpilles, roquettes et missiles, subissant le martyr au nom de la science.

Le HMS Vanguard est un cuirassé de 45000 tonnes, une évolution des Lion. Il n’est disponible qu’à la fin du mois de septembre mais peut participer à la Campagne de Norvège au cours de laquelle comme nous l’avons vu il à été légèrement endommagé par l’aviation allemande.

Les combats terminés il passe un peu de temps à Rosyth pour une remise en état complète. Il va opérer en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit, participant à la bataille d’Heligoland manquant néanmoins la bataille du Cap Nord et les premiers combats de l’opération BOREALIS en raison d’une série d’avaries mécaniques.

Il reste en service dans l’immédiat après guerre. Désarmé en septembre 1962 il est démoli trois ans plus tard en 1965.

Le HMS Royal Oak participe à la Campagne de Norvège où il à été sérieusement endommagé par l’aviation allemande. Il ainsi immobilisé pour réparations jusqu’en juillet 1949.

Une fois réparé et remis en condition le sister-ship du Vanguard mène les mêmes missions que ces congénères à savoir la couverture de convois, des raids antisurface, la protection des porte-avions et l’appui-feu aux opérations commandos.

D’octobre 1951 à septembre 1952 il traine ses hélices dans des eaux plus clémentes météorologiquement parlant à savoir la Méditerranée. Il participe moins à des combats contre une marine italienne très affaiblie qu’à l’appui aux différentes opérations amphibies, ses canons de 16 pouces donnant de la voix contre la Sicile.

Après un carénage doublé d’une modernisation (DCA et électronique notamment) menée en Grande-Bretagne d’octobre 1952 à février 1953 le cuirassé rallie non pas la mer du Nord mais l’Océan Indien en vue de participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER.

Il rentre en Grande-Bretagne en mars 1955 avant d’être mis en réserve, d’être désarmé en 1959 puis démoli en 1962.

Le HMS Iron Duke est mis en service le 19 septembre 1948. Il ne participe pas à la Campagne de Norvège car l’Amirauté estime que son entrainement n’à pas été assez poussé et ne veut pas risquer un équipage inexpérimenté face à une marine allemande que la Royal Navy estime beaucoup (certains disent que la Royal Navy surestime grandement la Kriegsmarine, abusée par une habile propagande mais c’est un autre débat).

Il reste déployé en mer du Nord, participant à la bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est assez sérieusement endommagé par des obus de gros et de moyen calibres.

Il est ainsi immobilisé pour réparations jusqu’en juin 1953 soit quasiment un an de travail ! Il participe ensuite à BOREALIS, opération au cours de laquelle il est à nouveau endommagé mais bien plus légèrement.

Réparé il reprend rapidement le combat servant au sein de la marine britannique jusqu’en décembre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Il est finalement démoli en 1961.

Quatre cuirassés de classe Vanguard était encore en construction en septembre 1948, des cuirassés qui reprennent les noms envisagés pour les cuirassés type N3 abandonnés dans l’immédiat après guerre.

Si le Saint Andrew et le Saint David sont achevés et mis en service respectivement les 10 octobre 1949 et 2 mars 1950, les deux derniers baptisés St George et St Patrick resteront inachevés, les coques étant lancées pour libérer les cales et c’est tout.

On étudiera bien leur achèvement en porte-avions mais ce projet n’aboutira pas, les coques étant démolies une fois la guerre terminée.

Se posera la question des pièces d’artillerie forgées soit au total dix-huit canons de 16 pouces. Si quatre affûts furent transformés en pièces d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée et envoyées sur la côte sud-est, que deux ont été utilisées pour des tests, il semble que les autres ont été revendues à la France pour ses cuirassés Languedoc et Moselle mais les archives sont assez contradictoires sur le sujet.

Le HMS Saint Andrew et le HMS Saint David vont opérer durant tout le conflit en mer du Nord et si le premier manque la bataille du cap Nord mais participe à BOREALIS alors que pour le second c’est l’inverse.

Ils ne sont que légèrement endommagés durant leur carrière qui s’achève respectivement en 1959 et 1961 quand ils sont désarmés. Un temps on étudie leur transformation en cuirassé lance-missiles mais ce projet est bien trop onéreux pour la Grande-Bretagne qui doit se résoudre en 1970 à envoyé ses deux derniers cuirassés à la démolition.

Le HMS Illustrious

La Home Fleet c’est aussi des porte-avions comme le HMS Illustrious le deuxième «porte-avions blindé» (après l’Ark Royal déployé en Méditerranée), un porte-avions très protégé ce qui avait ses avantages comme ses inconvénients.

Il ne participe pas à la Campagne de Norvège car il est immobilisé pour un grand carénage. Bien que les travaux aient été accélérés il y à un certain nombre d’impondérables ce qui explique qu’il n’est à nouveau disponible qu’en mars 1949.

Déployé en mer du Nord, il opère contre les lignes de communications allemandes ce qui lui vaut un amical hommage de l’aviation allemande. Gravement endommagé le 8 février 1950 (confere la partie sur les opérations aériennes), il est sauvé de justesse alors que l’un de ses escorteurs, le destroyer HMS Escapade est coulé.

Les réparations sont longues et difficiles en raison notamment de l’architecture contraignante du navire car le porte-avions blindé n’est de retour au combat que le 17 mars 1952.

Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin de l’année (participant notamment à la bataille du Cap Nord) avant de rallier la Méditerranée pour couvrir différentes opérations (amphibies ou non) avant et après le basculement italien du printemps 1953, l’Illustrious trainant ses hélices en mer Méditerranée et en Adriatique, au large de l’Italie et des Balkans.

Après une refonte de janvier à mai 1954 le porte-avions blindé sert de porte-avions école et de transport d’avions jusqu’à son désarmement survenu en septembre 1958, le porte-avions étant démoli en 1960.

NdA si je parle des autres océans c’est à la fois pour des raisons pratiques mais aussi pour donner envie pour la suite……. .

Le HMS Formidable

Le HMS Formidable termine la Campagne de Norvège sans aucune égratignure, une gageure pourrait-on dire même si ses canonniers et ses pilotes considèrent tout simplement que c’est tout à fait normal car ils sont meilleurs de la Navy, un fait bien entendu contesté par les équipages des autres porte-avions de Sa Majesté.

Il rallie ensuite les Western Approaches pour traquer les raiders allemands et autres forceurs de blocus. Après un carénage d’octobre 1949 à mars 1950, il retourne en mer du Nord, effectuant de nombreuses missions de frappe, d’escorte et de couverture et ce d’avril 1950 à septembre 1951.

Endommagé par un sous-marin le 14 septembre 1951 (confere la partie idoine) il est immobilisé pour réparations jusqu’en mars 1952. Il va y opérer jusqu’en février 1954, manquant la bataille du Cap Nord à cause d’une avarie de propulsion mais participe à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’attaque surprise d’un bombardier allemand promptement expédié en mer par les patrouilles de chasse après avoir commis son forfait.

Il reste cependant en ligne jusqu’en février 1954 date à laquelle il devient urgent de l’envoyer en réparations et en remise en état.

La guerre s’arrête ici pour lui car les travaux s’achèvent en septembre 1954. Il est à nouveau opérationnel en octobre. Enfin opérationnel si l’on peut dire car jusqu’à sa mise en réserve en décembre 1956 il sert essentiellement de transport d’avions au profit de la FAA, de la RAF mais aussi plus insolite d’avions capturés en Allemagne et ramenés en Grande-Bretagne pour remise en état, évaluation avant pour les plus chanceux de finir dans des musées.

Après dix mois de réserve jusqu’en juin 1958 il est remis en service comme porte-avions école en remplacement de son sister-ship Illustrious. Il joue ce rôle discret mais vital jusqu’en septembre 1964 quand après une ultime avarie il est désarmé avant d’être démoli deux ans plus tard.

Le HMS Victorious

Le HMS Victorious gravement endommagé le 5 octobre 1948 par l’aviation allemande n’est de retour au combat qu’au début du mois de septembre 1949 relevant le Formidable dans sa mission de traque des raiders allemands.

Après un petit carénage de septembre 1950 à février 1951, le porte-avions blindé rallie la Méditerranée pour dix-huit mois d’intense opérations puisqu’il participe aux grands débarquements amphibies menées contre l’Italie (Dragon en Sardaigne et Husky en Sicile).

Après un petit carénage à Alexandrie d’octobre à décembre 1952 le porte-avions est engagé dans l’opération SKYLOCK (le débarquement à Tarente), le Victorious opérant dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1954.

Rentré en métropole son usure est telle (sans compter les conséquences des dégâts du 5 octobre 1948) qu’il est désarmé dès juin 1955.

Il sert de ponton-école et de ponton-magasin jusqu’en 1969 date à laquelle il est démoli. A noter qu’à cette époque il avait déjà perdu son ilot et n’était plus qu’un pont plat sans aucune superstructure au point qu’il était appelé Victor par les marins servant à bord.

Le porte-avions lourd HMS Malta avait été sérieusement endommagé le 30 septembre 1948 par une torpille du sous-marin allemand U-81 au large de Bodo, une torpille le touchant à l’arrière, le privant d’une partie de son appareil propulsif.

Après des réparations provisoires à Scapa Flow puis une remise en état complète à Rosyth, le premier porte-avions lourd britannique est de retour au combat au mois de janvier 1949.

Après plus de deux années d’intense activité (janvier 1949 à mars 1951), le porte-avions est immobilisé pour un carénage doublé d’une refonte (avril à septembre 1951).

Il opère en mer du Nord jusqu’en janvier 1952 date à laquelle il rallie une nouvelle zone opérationnelle à savoir l’Océan Indien pour des opérations menées contre la Birmanie (GYMNASTIC et VAMPYR). Il va opérer dans la région jusqu’en octobre 1953 participant notamment à l’opération OVERLORD.

Rentré en métropole, il est immobilisé pour refonte de novembre 1953 à avril 1954, retrouvant ensuite la Home Fleet. En juillet 1955 il rallie la Méditerranée où il va rester deux ans soit jusqu’en juillet 1957.

Profondément transformé d’août 1957 à décembre 1959 (piste oblique, catapultes à vapeur, nouveaux brins d’arrêts et ascenseurs, allégement du blindage et de l’armement, augmentation de la capacité carburant), le Malta remis en service en mars 1960 est désarmé en septembre 1971 et démoli deux ans plus tard.

Le porte-avions lourd HMS Hermes couvre le passage dans l’Atlantique pour empêcher l’infiltration de raiders allemands, ne participant donc pas directement à la Campagne de Norvège. Il multiplie les missions de reconnaissance en liaison avec le Coastal Command.

A plusieurs reprises des alertes sont lancées, on prépare fébrilement les bombardiers en piqué et les bombardiers-torpilleurs pour envoyer par le fond des navires ennemis cherchant à faire un mauvais sort aux convois.

Hélas ou heureusement pour les pilotes aucune opération ne fût lancée contre un cuirassé, un croiseur de bataille ou encore un croiseur auxiliaire qui se rapproche le plus d’un corsaire.

Il est ensuite redéployé dans les Western Approaches à la fois pour réduire le délai d’intervention et parce que la Royal Navy répugne à exposer ses porte-avions qui deviennent presque aussi importants que ses cuirassés.

Le 10 mai 1949 l’offensive à l’ouest tant attendue et tant redoutée débute. Les combats sont violents, les porte-avions étant engagés en Manche en liaison avec la RAF et l’Armée de l’Air.

Sérieusement endommagé le 14 août 1949 (quatre bombes), le porte-avions lourd rallie d’abord Cherbourg pour des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Faslane, le porte-avions n’étant à nouveau disponible qu’en mars 1951 ! Nul doute que si la fin du conflit avait été proche on aurait hésité à réparer le porte-avions lourd.

Déployé en mer du Nord jusqu’en octobre 1952 il participe à la bataille du Cap Nord pour des missions de reconnaissance, de couverture aérienne et de frappe.

Après un petit carénage de novembre 1952 à mars 1953 (cela inclus les essais et la remise en condition de l’équipage et du groupe aérien), le porte-avions retourne en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS.

Maintenu en service après guerre, il est profondément transformé de 1957 à 1960 (piste oblique, proue fermée, catapultes à vapeur, brins d’arrêts plus modernes), restant en service jusqu’en décembre 1969 quand il est désarmé. Il est démoli deux ans plus tard.

D’autres porte-avions vont être construits durant la guerre dans le cadre du War Emergency Programm (WEP). On assiste à une véritable «carriermania» avec la commande de huit porte-avions de classe Colossus, deux porte-avions lourd de classe Malta modifié, quatre porte-avions médians de classe Audacious et huit porte-avions de classe Majestic, une évolution des Colossus.

En raison d’un certain nombre de contraintes techniques, industrielles et militaires tous ces navires ne seront pas construits comme nous allons le voir maintenant.

Les huit porte-avions de type Colossus ont été commandés avant même le WEP, les crédits débloqués ayant permis l’achat de certains éléments cruciaux pour la construction des navires.

Le HMS Glory à Malte

Ces navires font suite au HMS Colossus et HMS Glory construits durant la Pax Armada après tout de même une commande française de deux unités (NdA ce cher Horatio Nelson à du se retourner dans sa tombe).

Ces huit navires sont mis en service en février 1950 (Terrific), en mars 1950 (Ocean et Pioneer), en mars 1951 (Triumph), en avril 1951 (Venerable), en août 1951 (Theseus), en février 1952 (Vengeance) et en mars 1952 (Warrior).

Quatre d’entre-eux vont opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord à savoir les HMS Ocean Pioneer Triumph et Venerable.

Ces porte-avions initialement conçus pour soulager les porte-avions d’escadre de missions secondaire vont finalement opérer comme porte-avions de première ligne, soutenant les «gros» porte-avions blindés mais assurant aussi des missions qui leur sont quasiment spécifique à savoir le transport d’avions et la couverture des convois.

Tous ne vont pas voir la fin du conflit, certains succombent sous les coups de l’ennemi. Le HMS Ocean quasiment deux ans après sa mise en service est victime le 14 février 1952 d’un sous-marin allemand en maraude qui vengea un congénère victime des avions du porte-avions léger alors qu’il attaquait un convoi à destination de l’URSS. Une torpille lancée par le U-228 est suffisante pour envoyer le porte-avions de classe Colossus par le fond.

Le HMS Triumph

Trois mois plus tard c’est le Triumph qui est lui aussi victime d’un torpilleur submersible. Alors qu’il venait de participer à des opérations contre la navigation littorale allemande au large des Lofoten il est touché par une torpille le 4 mai 1952, torpille lancée par le U-235.

Les dégâts sont en apparence peu graves mais le temps se dégrade, les éléments ajoutant aux dégâts de la torpille.

Dans la soirée il devient évidant que le porte-avions est condamné. L’équipage est évacué et un destroyer léger type Hunt achève son agonie en plaçant une torpille et une volée d’obus de 102mm pardon de quatre pouces.

Les autres porte-avions type Colossus déployés en mer du Nord vont eux survivre au conflit non sans être légèrement endommagé à plusieurs reprises. Paradoxalement leur absence de protection leur à parfois rendu service notamment quand il était touché par une munition perforante que faute d’épaisseur traversait sans exploser.

Le HMS Pioneer après avoir participé à des couvertures de convois, à des raids commandos mais aussi à l’opération BOREALIS est désarmé en 1961. Il est voué à la démolition quand on décide de le réarmer en porte-hélicoptères au profit des Royal Marines. Il va ainsi servir dans son nouveau rôle en compagnie du Theseus (déployé lui dans l’Océan Indien) jusqu’à son désarmement en 1977.

Le HMS Venerable lui sert de porte-avions école en compagnie de vétérans du second conflit mondial (Illustrious puis Formidable) de 1959 à 1972 son désarmement laissant la Royal Navy sans porte-avions école dédié, les porte-avions opérationnels servant à qualifier puis à entrainer les jeunes pilotes.

Les huit unités de classe Majestic sont une évolution des Colossus. Les différences ne sont pas si évidentes que cela au point qu’on parle parfois de «Classe Colossus-Majestic».

Ces huit navires sont tous construits mais tous ne vont pas faire carrière sous pavillon britannique, deux étant cédés ultérieurement à la marine canadienne (le Majestic devenu le Bonaventure, le Leviathan devenu le Magnificent) et deux autres à la marine néerlandaise (l’Argus devenu le Willemn van Oranje l’Hercules devenu le Hollandia) sans compter que deux autres vont être cédés après guerre à la marine australienne.

Les cinq premiers sont mis en service dès 1950 avec le Majestic dès le mois de janvier, le Terrible au mois de février, le Leviathan au mois d’avril, l’Argus au mois de juin et l’Hercules au mois de septembre. Il faut ensuite attendre l’année 1952 pour de nouvelles admissions au service actif avec celle du Powerful en mars et du Perseus en décembre, le Pluton bouclant la boucle en juillet 1953.

Le HMS Majestic est d’abord engagé en mer du Nord sous pavillon britannique, étant endommagé par une bombe en mai 1951 et par le souffle d’une mine en septembre 1951. Transféré à la marine canadienne en juillet 1952, il est rebaptisé HMCS Bonaventure.

Sous ses nouvelles couleurs il va opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS puis à l’opération ARCHANGE, l’équivalent canadien de MAGIC CARPET. Modernisé de septembre 1962 à mars 1964, il n’à été désarmé que le 4 juin 1982.

Le futur Terrible paré au lancement

Le HMS Terrible effectue toute sa guerre en mer du Nord, couvrant des convois, traquant la navigation allemande, appuyant l’opération BOREALIS….. .Il à été désarmé en septembre 1959 et démoli en 1965 après l’échec d’un transfert à un pays étranger.

Le HMS Powerful effectue lui aussi toute sa carrière dans l’hémisphère trainant ses hélices dans l’Atlantique, dans l’Océan Glacial Arctique et bien entendu en mer du Nord. Il participe à la Bataille du Cap Nord mais manque l’opération BOREALIS en raison d’une avarie de chaudière nécessitant un passage par la case chantier. Il est désarmé en septembre 1958 et démoli après l’échec d’une vente à un pays étranger.

Après avoir construit seize porte-avions légers les britanniques ont-ils continué sur leur lancée ? Eh bien oui et non car si la construction des Malta modifiés baptisés Glorious et Courageous sans cesse repoussée à été abandonnée en septembre 1952, deux des quatre Audacious ont été mis sur cale, lancés et mis en service.

Le HMS Audacious est mis en service en janvier 1954 alors que la guerre approche de sa fin. Il opère d’abord en mer du Nord mais dès le mois de mars il est envoyé en Asie du Sud-Est pour permettre la relève d’unités ayant besoin d’une sérieuse période d’entretien.

Il va rester dans la région depuis Singapour jusqu’en décembre 1964 quand il rentre en Métropole pour être transformé avec catapultes à vapeur, brins d’arrêts plus modernes, nouveaux ascenseurs…… . Remis en service en septembre 1966, il est désarmé en octobre 1979 et démoli.

Son sister-ship le HMS New Zealand est mis en service en juillet 1954 trop tard pour des opérations majeures puisqu’il arrive en Asie du Sud-Est après la capitulation japonaise (NdA la suite dans le tome idoine comme on dit).

En revanche les Irresistible et Africa n’ont jamais été mis sur cale, la construction du premier étant abandonné en novembre 1953 et celle du second en mars 1954 alors que la mise sur cale était imminente.

Le Conflit (11) Norvège (11)

Que faire ?

En guise d’avant-propos

Très vite les gouvernements norvégiens et danois en exil souhaitent reconstituer une armée (on parle un temps d’une armée dano-norvégienne avant que le projet pour des raisons politiques ne tombe à l’eau) pour reconquérir les pays occupés.

Très vite les alliés et la réalité douchent l’enthousiasme de Frederic IX et de Haakon VII. Les deux armées seront des armées réduites, des apports négligeables à la merci des alliés. Ces derniers vont d’ailleurs longtemps renâcler à reprendre pied en Scandinavie comme nous le verrons ultérieurement.

La renaissance militaire de la Norvège

Suite à un décompte effectué le 15 janvier 1950 ce sont près de 40000 norvégiens en âge de porter les armes qui ont réussi à gagner la Grande-Bretagne.

C’est un atout de poids dans le jeu du gouvernement en exil qui peut imaginer remettre sur pied une armée et une aviation afin de participer à la libération du pays à plus ou moins brève échéance.

Le gouvernement norvégiens est cependant conscient que l’équipement de cette armée dépend uniquement de la Grande-Bretagne.

Le projet initial prévoyait deux divisions d’infanterie légère et une division blindée mais au final la nouvelle armée norvégienne allait être organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Quatre brigades d’infanterie motorisées

-Deux régiments d’artillerie

-Un régiment blindé indépendant

-Deux groupes commandos

L’équipement va être essentiellement assuré par les britanniques. Ces quatre brigades appelées brigades légères norvégiennes (Norske Lysbrigader) sont être progressivement mises sur pied, la 1ère étant opérationnelle en juin 1949, la 2ème en janvier 1950, la 3ème en mars 1950 et la 4ème en septembre 1950.

Ces unités vont d’abord servir d’unités de garnison notamment en Islande (après accord du gouvernement danois) et aux Spitzberg. Une brigade sera même envoyée au Canada pour protéger Terre Neuve.

Daimler Dingo

Ces brigades étaient organisés en un état-major, un groupement de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance (autos blindées Daimler Dingo et chars légers M-24 Chaffee), trois bataillons d’infanterie portée, un bataillon d’artillerie (canons-obusiers de 25 livres), un bataillon du génie et des éléments de soutien soit environ 4500 hommes chacune.

M-24 Chaffee

Les deux régiments d’artillerie norvégiens sont équipés pour l’un de canon-obusiers de 25 livres et pour l’autre de canons antichars de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne. Ils sont organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces.

Canon de 17 livres en action

Le régiment blindé indépendant était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman et un escadron d’autos blindées M-8 Greyhound.

M-4 Sherman

Les deux groupes commandos vont opérer aux côtés des britanniques et des français pour maintenir la pression sur les allemands. Ils vont aussi jouer un rôle clé dans l’encadrement et le soutien de la Résistance Norvégienne.

Après quelques essais sous pavillon britannique, le HMS Zealous est devenu le HMNoS Aeger

La marine norvégienne qui à réussit à évacuer un certain nombre de ces navires va bénéficier de l’aide britannique sous la forme de navires modernes avec deux destroyer type Z, des navires neufs les HMS Zealous et Zephyr rebaptisés Aeger et Gyller, deux Hunt IV du programme de guerre rebaptisés Sleipner et Draug, quatre chalutiers armés mais surtout deux sous-marins type U, les HMS Ursula et Unbeaten respectivement rebaptisés Ula et Urred.

En ce qui concerne l’aviation elle bénéficie d’une priorité supérieure à celle de l’armée de terre puisque dès le 4 septembre 1949 est créé le Norwegian Air Wing [Royal Air Force] (NAW[RAF]) regroupant plusieurs squadrons composés de pilotes norvégiens dont certains ont un temps combattu au sein de la RAF.

La mise sur pied du wing aérien norvégien à d’ailleurs été assez compliquée puisque les britanniques auraient bien aimé intégrer les pilotes norvégiens au sein d’unités britanniques et ainsi compenser une relative pénurie de pilotes (très vite les britanniques vont connaître une pénurie en terme d’effectifs les obligeant à faire des choix drastiques).

Supermarine Spitfire

Ce wing va se composer d’un squadron de chasse équipé de Supermarine Spitfire, d’un squadron de chasse-bombardement équipé de Hawker Tempest, un squadron de bombardement équipé de Martin B-26 Marauder, un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito et un squadron de transport équipé de Douglas C-47.

Ces unités sont placées sous le commandement nominal de la Norvège mais en pratique ils sont placés sous le commandement opérationnel de la Grande-Bretagne.

Ces squadrons sont d’abord connus sous leur seul désignation norvégienne avant d’adopter des numéros dans la tranche des 400 en l’occurence de 455 à 459.

C’est ainsi que le 1er escadron de chasse norvégien est également connu sous la désignation de n°455 Squadron (Norge), le 3ème escadron de chasse norvégien est aussi le n°457 Squadron (Norge), le 2ème escadron de bombardement norvégien est aussi connu sous la désignation de n°456 Squadron (Norge), le 4ème escadron de reconnaissance norvégien est aussi connu sous la désignation de n°458 Squadron (Norge) alors que le 5ème escadron de transport norvégien est aussi connu sous la désignation de n°459 Squadron (Norge).

Martin B-26 Marauder

Durant le conflit l’équipement évolue avec le remplacement des Spitfire et des Tempest par des Fury II (ce qui facilitait la formation, l’entrainement et la logistique), l’arrivée de nouveaux Martin B-26 Marauder et de nouveaux Mosquito, les C-47 eux restant en service.

Le 4 septembre 1953 la Royal Norwegian Air Force (RNoAF) ou en version originale Luftforsvaret est mise sur pied d’abord à titre provisoire même si dès mars 1954 la fusion du NAW[RAF) et du Naval Air Group est annoncée comme durable.

Voilà pourquoi le 1er squadron de patrouille maritime ou eskvadron 740 équipé de Short Sunderland devient également le n°460 Squadron (Norge), le 2ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 732 équipé de Consolidated Catalina devient également le n°461 Squadron (Norge), le 3ème squadron de patrouille maritime ou eskvadron 736 équipé de Vickers Wellington devient également le n°462 Squadron (Norge), les Supermarine Walrus formant un 4ème squadron également connu sous la désignation du n°463 Squadron (Norge).

En ce qui concerne l’entrainement, une école norvégienne est mise sur pied à Toronto (Canada) loin des bombes allemandes, un centre d’entrainement formant pilotes, navigateurs, opérateurs radios et rampants qui ensuite ralliaient les îles britanniques pour intégrer des unités opérationnelles.

La renaissance militaire du Danemark

Le gouvernement danois en exil va lui aussi se consacrer à la reconstitution d’une armée avec des moyens bien plus réduits que son grand voisin septentrional. Plus encore que l’armée norvégienne en exil, l’armée danoise en exil va être essentiellement un outil politique pour défendre l’idée que le Danemark à été libéré par les danois, véritable fiction qui ne trompait que ceux qui voulaient être trompés.

La Nye Danske Haerens (NDH) (Nouvelle Armée Danoise) est une armée de taille réduite mais bien équipée et bien entrainée même si elle va être sous-employée au point que certains danois demanderont leur transfert au SOE (Special Operations Executive) _les services spéciaux britanniques_ ou aux unités commandos plutôt que d’attendre un hypothétique signe des alliés.

Celle-ci va se composer d’un état-major, d’un bataillon logistique, de deux brigades mobiles, d’un régiment de chars et quelques unités indépendantes d’artillerie et du génie. Le tout représentant environ 20000 hommes :

-Un bataillon logistique organisé en un état-major, une compagnie de maintenance, une compagnie de soutien sanitaire et trois compagnies de transport.

M-7 Priest

-Deux brigades mobiles organisées en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie antichar, une compagnie antiaérienne, deux régiments d’infanterie mécanisée (Half-track M-3), un bataillon de chars M-4 Sherman, un régiment d’artillerie autoportée (M-7 Priest), un bataillon de soutien logistique et un bataillon du génie.

-Un régiment indépendant de chars, le Régiment des Dragons du Jutland organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars M-4 Sherman (trois pelotons de quatre chars plus deux chars pour le commandant de l’escadron et son adjoint soit un total pour trois escadrons de 42 chars, le total passant à 44 pour l’ensemble du régiment)

Canon-obusier de 25 livres

-Un régiment d’artillerie de campagne organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre canons soit un total de 36 canons-obusiers de 25 livres.

-Un bataillon du génie

Vickers Wellington

En ce qui concerne l’aviation des projets ambitieux sont étudiés mais très vite il faut en rabattre avec la création de seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX (N°464 Squadron {Danish]) alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont (N°465 Squadron {Danish]).

En ce qui concerne la marine la situation est semblable à celle de son homologue norvégienne avec la conservation d’un certain nombre de navires en service en septembre 1948 et la cession de quelques unités par les britanniques

C’est ainsi que le Danish Naval Group (DNG) va se composer du navire-amiral statique (sic) Niels Juel, du croiseur léger Herluf Trolle, des destroyers Zealand et Bonrholm, des sous-marins Havmanden et Havhesten et de quelques navires cédés par les britanniques à savoir de deux corvettes de classe Flower et huit vedettes lance-torpilles type Fairmile C pour former une petite escadrille.

Supermarine Walrus

Placé sous l’autorité de la Royal Navy, le DNG qui reçut ultérieurement un pétrolier-caboteur, un cargo et quelques hydravions Supermarine Walrus pour l’éclairage et les patrouilles anti-sous-marines va opérer en mer du Nord, sur le Dogger Bank voir au large des côtes norvégiennes.

Le Conflit (2) Norvège (2)

TOME 13 VOLUME 1 : FEU SUR LA NORVEGE !

En guise d’avant-propos une explication méthodologique

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce plan Z

Pourquoi commencer un conflit en 1948 ? Avec le recul je me dis que c’était un poil trop tardif mais si j’ai choisit cette date c’est parce que j’ai toujours été fasciné par le fameux Plan Z, le plan d’expansion de la Kriegsmarine, un plan gigantesque voir irréaliste, un plan qui devait s’achever en 1948.

Georg Elser. L’auteur de l’attentat qui à coûté la vie à Hitler bouleversant l’histoire comme jamais

Pour «affaiblir» l’Allemagne je fais tuer Hitler en novembre 1939 (un attentat qui historiquement à échoué) puis je met en place un triumvirat Himmler/Borman/Goering en sachant que cela ne peut durer.

Après la mort de l’ancien Kaiser rappelé comme marionnette en 1941 c’est son fils le Kronprinz qui est renversé en 1943 ce qui entraine une guerre civile jusqu’en 1945, guerre civile qui aboutit à la mort de Borman et de Goering, laissant le duo Himmler/Heydrich qui relance le réarmement de l’Allemagne qui à continué depuis 1939 mais à été perturbé par des rivalités, des rancœurs et par une organisation anarchique, organisation anarchique qu’à tenté de simplifier Albert Speer mais avec des résultats décevants par rapports aux efforts du ReichKommissar.

La guerre n’est qu’une question de temps. Reste à savoir quand peut-elle éclater ? J’ai décidé de maintenir 1948 et l’automne comme un début en miroir du second conflit mondial «officiel».

Il fallait décider l’endroit où la deuxième conflagration mondiale allait débuter. Je pouvais exclure la Méditerranée puisqu’il faudrait imaginer une Italie prennant l’initiative des hostilités. Le front occidental ? Cela me paraissait peu subtil, frapper du fort au fort.

En revanche choisir une solution périphérique me semblait plus intéressante. Comme les Balkans ne me semblait pas utile pour une stratégie allemande globale du moins pas immédiatement il restait la Scandinavie et plus précisément la Norvège pour obtenir une fenêtre sur le large et surtout rendre inexpugnable la Baltique aux marines françaises et britanniques, en faire un sanctuaire allemande même si la RKKF, la marine soviétique était nettement plus forte qu’historiquement.

Pour ce qui est du sort de la Campagne de Norvège (1948) (NdA c’est le nom officiel inscrit notamment sur les drapeaux des régiments et des divisions engagées) il me semblait peu ou pas crédible que les alliés triomphent à la fois pour des raisons logistiques mais aussi parce que si l’Allemagne peut engager des moyens très importants la France et la Grande-Bretagne ne peuvent se permettre au moins politiquement de dégarnir le front occidental, le lieu de la potentielle/possible/probable bataille décisive.

Il était donc écrit que la Norvège allait succomber mais après de rudes combats. Restait à savoir si comme historiquement le pays des fjords allait rester à l’écart des grandes offensives où si il allait jouer un rôle important.

Après avoir un peu hésité j’ai choisit de réaliser une opération stratégique, une opération baptisée BOREALIS exécutée en octobre 1953 à une époque où le sort final de la guerre ne fait guère de doutes au moins en Europe.

Cela ne veut pas dire qu’entre-temps les alliés se sont tournés les pouces en mer du Nord. Bien au contraire ils ont maintenu les allemands sous pression avec des bombardements aériens et navals, une campagne sous-marine et des raids commandos avec le soutien d’une résistance bien structurée. Cela à non seulement usé le dispositif allemand mais surtout à obligé Berlin à maintenir des forces très importantes qui vont faire défaut ailleurs.

Voilà le cadre général dans lequel les opérations du Théâtre de Scandinavie vont se dérouler.

Pologne et Pays Neutres (126) Turquie (16)

Navires de surface

Cuirassés

En guise d’avant-propos

La marine ottomane à peiné à s’équiper d’un cuirassé digne de ce nom, un vrai chemin de croix si je peux me permettre cette expression.

Le premier cuirassé ottoman aurait du être l’Abdül Kadir mis sur cale à l’Arsenal Impérial de Constantinople en 1892 mais il ne sera jamais lancé, les éléments sur cale déformés étant ferraillés en 1914 !

Le cuirassé Barbaros Hayreddin ex-SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm

Entre-temps la marine ottomane à acquis deux cuirassés type prédreadnought allemand, le Kurfürst Friedrich Wilhelm et le Weissenbourg acquis en septembre 1910 et qui sont rebaptisés Barbaros Hayreddin et Turgut Reis, le premier étant torpillé par un sous-marin britannique, le HMS E-11 le 8 août 1915 alors que le second avant survécu au premier conflit mondial sert de navire-école de 1924 à 1933 puis de ponton-école jusqu’en 1960 quand il est démoli.

Cette acquisition était une première étape, une mesure transitoire avant la construction de cuirassés neufs de type dreadnought ou superdreadnought. Trois unités étaient prévues, trois unités formant la Classe Resadiye.

HMS Erin

Le Resadiye est saisi par la Royal Navy alors qu’il était sur le point de partir pour Constantinople avec son équipage. Il devient le HMS Erin va survivre au premier conflit mondial, étant désarmé et démoli après guerre en raison du traité de Washington.

Le Sultan Osmân-i Evvel futur HMS Agincourt

Le Reshad-i Hannis est annulé et démoli sur cale en 1912 remplacé par un cuirassé commandé par le Brésil sous le nom de Rio de Janeiro et dans la foulée rebaptisé Sultan Osmân-i Evvel mais qui servira sous le nom de HMS Agincourt.

HMS Agincourt

Enfin le troisième baptisé Fatih commandé en 1914 suite au transfert du Mississippi à la marine grecque et dont l’achèvement était prévu pour 1917 est annulé par le déclenchement de la première guerre mondiale, les quelques éléments mis sur cale étant promptement ferraillés.

Il était donc écrit que les deux seuls navires de ligne de la marine turque allaient être le Yavuz Sultan Selim et le Suleiman.

Le Yavuz Sultan Selim

Le SMS Goeben

-Le SMS Goeben est mis sur cale aux chantiers navals Blohm & Voss de Hambourg le 28 août 1909 lancé le 28 mars 1911 et admis au service actif le 2 juillet 1912.

Présent en Méditerranée depuis novembre 1912 en compagnie du croiseur léger SMS Breslau, il reste après le début du premier conflit mondial, échappant aux alliés pour se réfugier dans les eaux ottomanes.

Il est transféré à la marine turque le 16 août 1914 devenant le Yavuz Sultan Selim mais conservant leur équipage allemand. Il va ensuite être engagé en mer Noire, bombardant Sébastopol et affronta à plusieurs reprises la marine russe mais sans succès définitifs.

Endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement le croiseur de bataille survit au conflit, étant remis en service dans la nouvelle marine turque.

Le Yavuz

Modernisé entre 1927 et 1930, il est rebaptisé Yavuz en 1936 et toujours en service en septembre 1939 comme navire-amiral de la marine turque.

Déclassé pour ne pas dire obsolète, le fleuron de la marine turque est finalement désarmé en 1946 remplacé par le Suleiman. Servant de batterie flottante durant le second conflit mondial puis de ponton-école après guerre, l’ex-Goeben est finalement désarmé en septembre 1960 puis démoli en 1980 après l’échec d’un projet de conservation comme navire musée.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 20846 tonnes pleine charge 23042 tonnes

Dimensions : longueur 186.6m largeur 30m tirant d’eau 9.2m

Propulsion : quatre turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Schulz-Thornycroft développant 52000ch entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 28.4 nœuds (25.5 nœuds en service courant) distance franchissable 4120 miles nautiques à 14 nœuds

Protection : ceinture blindée de 76.2 à 280mm, barbettes 230mm tourelles 60 à 230mm casemates 150 à 200mm tour de commandement 80 à 300mm ponts blindés 25.4 à 76.2mm

Armement : 10 canons de 280mm modèle 1909 (11 pouces) SK L/50 en cinq tourelles doubles (une avant, deux arrières et deux latérales), 10 canons de 150mm SK L/45 modèle 1908 en 10 casemates (cinq bâbord et cinq tribord), 12 canons de 88mm SK/L 45 modèle 1906 en douze affûts simples sous masque et 4 tubes lance-torpilles sous marins de 450mm.

Equipage : 43 officiers et 1010 marins

Le Suleiman

Longtemps le Yavuz était jugé suffisant pour dissuader nombre de pays d’attaquer la Turquie. Après tout l’URSS n’avait pas de cuirassés modernes en mer Noire (et ailleurs non plus d’ailleurs), la Grèce possédait deux cuirassés type prédreadnought totalement obsolètes.

La décision prise par la RKKF de construire des cuirassés et des croiseurs de bataille pousse la Turquie à envisager la construction d’un ou plusieurs cuirassés modernes.

Dès le départ une construction en Turquie est écartée car le pays ne possède ni les chantiers ni les ouvriers capables de produire un tel navire. Plusieurs pays sont approchés que ce soit l’Italie, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

C’est Washington qui est choisit avec son croiseur de bataille type Alaska initialement armé de canons de 305mm en trois tourelles triples. Initialement les turcs sont prêts à acquérir ce modèle mais en apprennant que les Sovietsky Soyouz vont être armés de canons de 406mm les turcs souhaitent posséder ce type d’artillerie.

Problème les Alaska ne sont capables de recevoir un canon de 16 pouces et les américains refusent d’exporter le nec plus ultra de sa technologie. Pour ne pas perdre ce contrat, les américains proposent un compromis avec des canons de 356mm britanniques.

Les turcs estimant qu’ils n’auront pas mieux acceptent. Ironie de l’histoire les Alaska américains vont être également armés de canons de 356mm. Ironie de l’histoire (bis) les grecs vont faire construire un navire identique le Salamis ce qui fait que le TCG Suleiman et le cuirassé grec ont été baptisés les «frères ennemis». Mieux que cela les deux navires ont été construits sur des cales voisines dans le même chantier !

-Le TCG Suleiman est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company le 17 septembre 1942 mis à flot le 8 novembre 1945 et commissioned le 17 juin 1947.

Affecté en mer Noire, il va remplacer le Yavuz désarmé dès 1946. Il n’est pas totalement opérationnel en septembre 1948 mais peu participer à différents exercices et différentes démonstrations de force en mer Noire, la marine turque ne voulant pas l’exposer en Méditerranée même si à plusieurs reprises on le verra mouiller dans le port d’Istanbul, un message parfaitement reçu par les différents belligérants.

Sorti indemne du second conflit mondial, il est modernisé entre 1958 et 1961 et continue à servir comme navire-amiral de la marine turque jusqu’au 14 juin 1973 date de son désarmement.

Il est mouillé à Trebizonde dans l’attente que l’on décide de son sort. Un projet de musée flottant est évoqué mais malheureusement pour les amateurs de gros canons ce projet tombe à l’eau et le dernier cuirassé turc est envoyé à la démolition en 1980 et démoli au pays.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 29771 tonnes pleine charge 34253 tonnes

Dimensions : longueur 246.4m largeur 28m tirant d’eau 8.3m

Propulsion : 4 turbines à engrenages General Electric alimentées par 8 chaudières Babcox & Wilcox développant une puissance totale de 150000ch et entrainant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 31.4 à 33 noeuds distance franchissable : 12000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture de 127 à 228mm pont blindé 96 à 101mm pont principal 35mm troisième pont 15mm barbettes 279 à 330mm tourelles 325mm pour la face avant 127mm sur le toit 133 à 152mm pour les faces latérales et arrières. Passerelle : 269mm pour la face et 127mm pour le toit

Armement : six canons de 14 pouces (356mm) Mark 13 en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), seize canons de 127mm Mark 12 en huit tourelles doubles (trois à tribord, trois à babord et deux au dessus de la tourelle III de 356mm), vingt-quatre canons de 40mm Bofors en six affûts quadruples et 32 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.

Après sa modernisation (1958-1961) l’armement se compose de six canons de 356mm en trois tourelles doubles (même si généralement seules les tourelles I et II étaient actives), douze canons de 127mm en six tourelles double et huit canons de 76mm automatiques en affûts doubles.

Aviation : Deux catapultes et un hangar pour un total de 2 hydravions Supermarine Walrus. Ces installations sont débarquées en 195_, une plate-forme hélicoptères est aménagée à la poupe.

Equipage : 1517 officiers et marins en version croiseur de bataille

Pologne et Pays Neutres (118) Turquie (8)

Histoire de l’armée de terre turque

Soldats turcs dans une tranchée durant la guerre gréco-turque

Parfois l’histoire donne des coups de pouce pour l’amateur d’uchronie que je suis. Si pour le tome précédent sur la Pologne j’ai été obligé de faire des choix arbitraires là c’est plus simple et après avoir parlé de l’histoire de l’armée (de terre) ottomane je vais enchainer par l’histoire de l’armée turque.

Issue de l’armée de Mustapha Kemal, l’armée de terre turque va devenir un pilier du régime au point d’intervenir dans la vie politique en réalisant plusieurs coups d’état quand la Harika Sessiz estimait l’oeuvre d’Atatürk en péril.

En 1934 l’armée turque comprend neuf corps d’armées avec dix-huit divisions d’infanterie et cinq divisions de cavalerie (trois d’active et deux de réserve). Chaque corps d’armée comprend de la cavalerie, un régiment d’artillerie de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de transmissions et un bataillon de transport motorisé.

Chaque division d’infanterie comprend trois régiments d’infanterie et un régiment d’artillerie à deux bataillons comme éléments majeurs.

Chaque division de cavalerie comprend trois ou quatre régiments montés et un escadron d’artillerie à cheval avec deux ou trois batteries.

Les 54 régiments d’infanterie comprennent trois bataillons à quatre compagnies, trois compagnies de combat et une compagnie de fusils mitrailleurs/mitrailleuses. Les 24 régiments de cavalerie comprennent trois escadrons et un bataillon de mitrailleuses. L’artillerie c’est vingt-sept régiments.

Les effectifs globaux représentent 198000 hommes en été et 133000 hommes en hiver. En pratique les effectifs ne dépassent pas 120 à 150000 hommes. 175000 conscrits sont normalement appelés chaque année. 5000 officiers encadrent ces appelés.

En 1939 l’armée turque est une armée de conscription comme la majorité des armées du monde, une armée de conscription reposant sur un service militaire sélectif de trois ans ce qui signifie que tous le contingent annuel n’était pas forcément appelé sous les drapeaux.

Quand la guerre de Pologne commence l’armée de terre turque comprend 195000 hommes dont 20000 officiers, des effectifs comparables à ceux des Etats-Unis sauf que la Turquie à une population dix fois moins nombreuse (la population turque en 1940 est de 17.8 millions d’habitants).

L’armée de terre dépend du ministère de la Guerre et de l’Etat-Major général implantés tous les deux à Ankara. On trouve sous cette double autorité trois inspections qui en temps de guerre doivent former des état-majors d’armée (Ordu).

La 1ère Armée dont l’état-major est implanté à Istanbul à pour mission de défense la Thrace orientale contre une attaque grecque ou bulgare ou combinant les deux voisins. A noter que la défense d’Istanbul est placée sous l’autorité d’un gouvernorat particulier.

La 2ème Armée dont l’état-major est implanté à Balikesir (535km à l’ouest d’Ankara et 280km au sud-ouest d’Istanbul) est chargée de couvrir l’ouest de l’Anatolie, les côtes de la mer Egée et le détroit des Dardanelles.

La 3ème Armée dont l’état-major est implanté à Erzincan (679km à l’est d’Ankara sur le fleuve Euphrate) doit couvrir l’est de l’Anatolie, le Kurdistan et l’Arménie.

Cela regroupe au total neuf corps d’armée qui elles mêmes regroupent vingt divisions d’infanterie, trois divisions de cavalerie plus des brigades autonomes dont trois de montagne.

Cela représente 124 régiments de combat (21 de cavalerie, 60 d’infanterie, 6 de montagne, 20 d’artillerie de campagne, 10 d’artillerie lourde et 7 d’artillerie de forteresse).

Au moment de la mobilisation de 1939, deux divisions de cavalerie sont levées avec huit régiments de cavalerie supplémentaires portant le total à 132 régiments de combat.

En ce qui concerne le matériel c’est l’hétérogénéité la plus complète avec des armes essentiellement héritées du premier conflit mondial.

L’armée turque possédait des MG-08

On trouve par exemple des fusils Mauser et des mitrailleuses MG-08, des fusils austro-hongrois Mannlicher, italiens Martini, russes Mosin-Nagant, des Lebel français, des Lee-Enfield britanniques.

Les lacunes sont très importantes notamment en terme de DCA et de défense antichar mais aussi en terme de motorisation et de mécanisation.

Certes pendant la Pax Armada il y aura des améliorations avec la rationalisation du parc en matière d’armes et de véhicules mais les lacunes seront encore importantes en septembre 1948 ce qui explique également pourquoi la Turquie s’est bien gardé de s’engager dans le second conflit mondial.

Un premier bataillon de chars est créé en 1934 suivit d’une brigade en 1937 et un 1er régiment blindé (Zirhli Alayi) est créé en 1940.

En septembre 1948 la mobilisation générale voit une nette augmentation des effectifs avec un 1.3 millions d’hommes sous les drapeaux.

Quatre corps d’armée supplémentaires sont mis sur pied les 12ème, 17ème, 18ème et 20ème portant le total à quatorze corps d’armée (dix-sept étaient visiblement prévus), quarante-sept divisions (43 d’infanterie, deux de cavalerie et deux divisions partiellement mécanisées).

Le Renault R-35 était l’un des chars de l’armée turque

Durant le second conflit mondial l’armée turque multiplie les manœuvres pour montrer les dents et dissuader les belligérants d’utiliser le territoire turc pour prendre l’avantage sur leur ennemi. Ces manœuvres montrent les nombreuses lacunes de l’armée turque ce qui limite l’impact d’une telle démonstration de forces.

De 1948 à 1950 l’Axe fournit des armes modernes à la Turquie aux côtés des alliés, Ankara faisant monter les enchères au risque d’indisposer l’un et l’autre le camp. Cela aggrave les contraintes logistiques en multipliant les modèles d’armes, de véhicules et de canons, nécessitant des dépôts et des ateliers.

Après 1950 les alliés ont clairement pris l’ascendant sur l’Axe et la Turquie se fournit uniquement auprès de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Elle simplifie sa logistique en réduisant les modèles d’armes, de canons et de véhicules en service.

Le second conflit mondial terminé l’armée turque rejoint clairement le camp occidental, réorganise et rééquipe son armée avec du matériel neuf et du matériel de surplus mais ceci est une autre histoire