Scandinavie (31) Danemark (2)

HISTOIRE GENERALE

Chronologie etoffée : des origines à l’Union de Kalmar

Avant-propos

Dans cette partie je vais aborder les principaux événements de l’histoire du Danemark de manière très liminaire pour ne pas être long et surtout ne pas encombrer l’esprit du lecteur avec des événements qui n’ont pas de rapport avec mon uchronie.

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Benelux (40) Belgique (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T-9 BENELUX (2) BELGIQUE

Belgique 3

AVANT-PROPOS

Après avoir passé plus de trois mois sur les Pays-Bas, je passe au deuxième volet de ce Tome 9, volet consacré à la Belgique. Comme à chaque fois j’espère passer moins de temps que précédemment mais que cela va sans doute rester un vœux pieu.

La Belgique est longtemps restée une «expression géographique» pour reprendre le bon mot du chancelier autrichien Metternich à propos de l’Italie.

A quand dater la naissance de la Belgique ? A la Gaule Belgique dont les tribus affrontèrent les légions de César ? À l’émergence de la Bourgogne comme puissance majeure ? À la division politico-religieuse du XVIème siècle entre l’Union d’Utrecht et l’Union d’Arras ? Aux révolutions de la fin du 18ème ?

Difficile à dire ce qui est sur c’est qu’il fallut attendre 1830 pour qu’enfin la Belgique devienne un pays indépendant mais une nation c’est moins sur car très vite les relations entre flamands et wallons vont devenir tendues, les seconds plus riches snobant les premiers considérés comme des bouseux avant que la situation ne se renverse bien des décennies plus tard. En 2020, la Belgique est encore un pays uni mais es-ce que ce sera le cas encore dans cinquante ans rien n’est moins sur.

Pays neutre coincé entre des puissances militaires qui n’attendent qu’un prétexte pour se sauter mutuellement à la gorge, la Belgique est forcée de participer à la première guerre mondiale, parvenant sous l’impulsion du Roi-Chevalier Albert 1er à préserver une partie du territoire national.

Tirant les leçons de ce conflit, la Belgique abandonne sa sacro-sainte neutralité en s’alliant avec la France par un traité d’assistance mutuelle signé en 1920. En 1934, Albert 1er meurt accidentellement et son fils Léopold III lui succède.

Ce dernier est inquiet de la montée en puissance de l’Allemagne nazie et refuse d’être entraînée dans ce conflit. En 1936, la Belgique retourne à la neutralité au grand dam des puissances occidentales.

La guerre de Pologne semble valider cette hypothèse mais néanmoins ce conflit impose à la fois un réarmement du pays et un rapprochement mezzo voce avec Paris et Londres, Bruxelles adoptant une position semblable à celle de La Haye.

Le second conflit mondial, le pays se retrouvera divisé entre un gouvernement réfugié à Caen et un roi qui avait décidé de rester à Bruxelles pour dit-il «soulager les souffrances de son peuple».

Léopold III (1934-1951) 11

Léopold III

Son influence sera réelle mais limitée, les allemands imposant un gouvernement militaire qui s’appuyait sur des collaborateurs flamands et wallons. Le territoire libéré, la question du roi se posera, aboutissant à des affrontements et à un référendum qui aboutira en 1959 à l’abdication de Léopold III et à l’avènement de Baudouin 1er.

Tout comme le Tome 9(1), le Tome 9(2) sera organisé en une partie historique avant d’enchaîner par une partie navale consacré à la «marine belge», une marine qui allait connaître des éclipses jusqu’à la création d’un Corps Naval Belge/Belgium Naval Corps/Belgish MarineKorps.

Belgique 13

Pavillon de la marine belge

L’action courageuse et remarquable de cette petite marine allait convaincre le gouvernement belge de pérenniser un outil naval qui aujourd’hui opère de manière quasi-continuelle avec la Koninklijke Marine au point qu’on parle depuis des années de la création d’une marine néerlando-belge ou belgo-néerlandaise.

On passera ensuite à l’armée de terre belge avec son histoire, son organisation et son armement avant de terminer par l’armée de l’air belge, une armée de l’air qui comme son homologue néerlandaise n’était pas indépendante au début du second conflit mondial.

L’armée de terre est puissante et bien équipée même si il y à un certain nombre de lacunes. Elle peut raisonnablement espéré tenir suffisamment longtemps pour permettre l’entrée en Belgique de renforts franco-britanniques capables de repousser les troupes allemandes.

L’armée de l’air belge est en réalité une entité de l’armée de terre appelée Aéronautique Militaire et ne deviendra indépendante qu’après le second conflit mondial. L’équipement est essentiellement étranger, les avions de conception et de fabrication belge étant très peu nombreux, le gouvernement belge n’ayant pas pu ou su encourager l’émergence d’un constructeur national, la SABCA produisant davantage des avions étrangers sous licence qu’autre chose.

HISTOIRE DE LA BELGIQUE

Les prémices

Antiquité et Haut Moyen-Age

Dans cette première partie, quelques informations sur la «Belgique», un territoire qui allait être longtemps disputé et le théâtre de nombreux conflits en raison d’une géographie qui favorisait les envahisseurs : des fleuves qui formaient autant de pénétrantes, pas de montages infranchissables, des vastes plaines.

Le territoire actuel de la Belgique à été peuplé par les Celtes, un peuple indo-européen venu d’Europe centrale. La date d’installation est incertaine entre -1200 et -800 avant J.C.

Jules Cesar

Buste de Jules César repêché dans le Rhône 

Connus sous le nom de gaulois (de gallus coq) par les romains, ces habitants résistent ou s’allient avec la République Romaine et ce jusqu’en -58 quand Jules César pour des raisons politiques engage la conquête de la Gaule. Selon l’auteur des Commentaires sur la Guerre de Gaule, les Belges étaient plus belliqueux et les plus redoutables.

Après six ans de combat et une ultime victoire à Alésia en -52, la Gaule devient une possession romaine, possession divisée en trois provinces, la province de Lyonnaise, la province d’Aquitaine et la province de Belgique.

Cette province est bien plus vaste que l’actuel Royaume de Belgique puisqu’elle s’étend également sur le nord-est de la France (de la mer du Nord à la Franche-Comté) ainsi que sur une partie des Pays-Bas et de l’Allemagne (ex-Nouveaux Pays Allemands).

En l’an 84 de notre ère elle est divisée en deux provinces, la province de Germanie inférieure et la province de Germanie supérieure, cette dernière étant à nouveau divisée sous Dioclétien en Belgica prima et Belgia secunda.

Comme partout dans l’empire, les romains équipent le territoire, traçant des routes, établissant des forts qui sont autant d’embryons de villes. La défense est assurée par des légions romaines et par des auxiliaires barbares dont certains sont appelés à un grand avenir puisqu’il s’agit des Francs et notamment des plus puissants d’entre-eux, les francs saliens.

Le royaume franc à pour capitale Tournai et émerge au Vème siècle. En 496, Clovis se convertit au christianisme marquant le début de l’histoire du royaume de…..France fondé par l’alliance du trône et de l’autel ce qui sort du cadre de notre étude.

Aux Mérovingiens succèdent les Carolingiens et notamment le plus célèbre d’entre-eux, Charles le Grand ou Charlemagne. La future Belgique est au cœur de la puissance carolingienne, le premier empereur romain d’Occident depuis plus de trois siècles faisant d’Aix-La-Chapelle sa capitale.

Certes Aachen n’est pas en Belgique actuelle mais la capitale impériale irrigue les territoires alentours via notamment la vallée de la Meuse.

En 840, Louis le Pieux unique fils survivant de Charlemagne décède à son tour, laissant trois fils qui se partagent l’héritage paternel ou plutôt se querellent pour obtenir la plus grosse part. En 843 est signé le Traité de Verdun.

Traité de Verdun

Carte du traité de Verdun

Ce traité à une importance fondamentale. Pas vraiment pour ses clauses politiques _elles ne tiendront pas longtemps_ mais pour des raisons culturelles _le traité est rédigé en français et en allemand ou du moins dans des formes qui annoncent ces deux langues_ et géographiques puisque les limites sont fixées sur l’Escaut et le Rhin.

On trouve comme nous le savons à l’ouest la Francia Occidentalis confiée à Charles le Chauve et à l’est la Francia Orientalis confiée à Louis le Germanique. Ces deux royaumes annoncent la France et l’Allemagne. En revanche l’état central appelé Lotharingia _en référence à son souverain Lothaire_ n’allait pas survivre jusqu’à l’époque des Etats-Nations.

L’actuel territoire de la Belgique est essentiellement contenu par la Lotharingie (qui par déformation allait donner naissance à la Lorraine) mais des territoires actuellement en Belgique appartenaient par exemple à la Francia occidentalis puisque la frontière de celui-ci était fixé sur un fleuve aujourd’hui belge, l’Escaut.

En 870, le traité de Meersen provoque la disparition de la Lotharingie partagée entre les deux royaumes, la Meuse et l’Ourthe servant de frontière. En 879, tous les territoires de l’actuelle Belgique ont été rattachés à la future Germanie.

Les Carolingiens et les ascendants des Capétiens tout se disputant le trône n’ont pas renoncé à s’emparer de la Lotharingie. En 911, Charles le Simple envahit et va en garder le contrôle jusqu’en 923 quand Henri 1er dit l’Oiseleur récupère le territoire contesté.

Quand se termine le 10ème siècle, le territoire de l’actuelle Belgique est morcelée en de multiples entités territoriales, certaines éphémères et d’autres plus durables.

C’est aussi à cette époque que les villes se développent, tirant leur richesse du commerce maritime mais aussi du travail de la laine, de la laine anglaise ce qui expliquera nombre de positions politiques des villes «belges». Cette expansion sera continue jusqu’au 14ème siècle quand l’Europe est frappée par la Peste Noire provoquant des saignées démographiques qui ne seront effacées qu’au 19ème siècle.

Ces villes sont riches, puissantes et jalouses de leur indépendance. Même le roi le plus puissant peut s’y casser au moins temporairement les dents, Philippe IV le Bel étant bien placé pour le savoir quand son armée est écrasée à la bataille des Eperons d’or à Courtrai le 11 juillet 1302.

Principauté de Liège et Pays-Bas bourguignons

En l’an 985, la principauté de Liège voit le jour. Parti intégrante du Saint Empire Romain Germanique (En l’an 962, le roi de Germanie Othon 1er à rétablit la dignité impériale disparue en 888 à la mort de Charles le Gros), cette principauté ecclésiastique dirigée par un prince-évêque allait durant plus de 800 ans puisqu’elle ne disparaît qu’en 1789 (révolution liégoise).

Les autres territoires «belges» dépendaient plus ou moins directement des ducs de Bourgogne, des vassaux du roi de France mais qui parfois étaient plus puissants que leur suzerain ce qui rarement bon pour la stabilité d’une région surtout avec un personnage aussi charismatique que controversé comme Charles le Téméraire.

Les ducs de Bourgogne tenaient leur puissance de notre Bourgogne mais aussi de la Franche-Comté mais peu à peu ils vont acquérir essentiellement par mariage d’immenses territoires.

Bourgogne

Les possessions bourguignonnes étaient regroupées en deux grandes ensembles, les «pays de par deçà» qui regroupaient des territoires appartenant aujourd’hui à la France, à la Belgique et aux Pays-Bas à savoir la Flandre, l’Artois, le Brabant,le Limbourg,le Hainaut,le Naumurois, la Hollande et la Zélande notamment et les «pays de par delà» (Bourgogne Franche-Comté).

Les différents ducs de Bourgogne (Philippe le Hardi [1342-1404],Jean sans Peur [1371-1419] Philippe le Bon [1396-1467] et Charles le Téméraire [1433–1477]) tentèrent d’unifier leurs états, d’en faire un ensemble unitaire et centralisé mais cela fût impossible faute de temps mais aussi en raison des déjà forts particularismes locaux qui obligeaient les ducs de Bourgogne à multiplier les négociations et les compromis avec les élites locales.

C’était donc écrit qu’il n’y aurait jamais de Bourgogne comme il y eut de France, d’Allemagne ou d’Italie. La mort de Charles le Téméraire en 1477 donne le coup de grâce à cette politique.

Charles Quint 64

Ai-je besoin de le présenter ? 

Cependant tout n’est pas totalement perdu puisque l’unique héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne va épouser Maximilien 1er de Habsbourg. De cette union naît un fils prénommé Philippe le Beau, le père de Charles Quint. Ce dernier nait en 1500 à Gand et se considéra toujours comme flamand et bourguignon avant tout.

Cette union entre Marie et Maximilien empêcha le roi Louis XI de s’emparer de la totalité des possessions bourguignonnes. Il dut se contenter du duché de Bourgogne (qui avait été cédé à Philippe Le Hardi comme apanage) ne pouvant s’emparer du comté de Bourgogne (future Franche-Comté) ni des Pays-Bas qui passèrent dans le camp Habsbourg et ce pour près de quatre siècles.

Charles Quint à un œil particulier sur les possessions de sa famille du côté paternel et réunit par la pragmatique sanction en une seule entité, les dix-sept provinces couvrant l’actuel Benelux. Ce n’est pas un hasard si la cérémonie d’abdication de l’empereur n’à pas lieu à Vienne ou à Madrid mais à Bruxelles. Les territoires formant l’actuelle Belgique reviennent à son fils, Philippe II.

Pays-Bas Espagnols et Autrichiens

Né à Gand, Charles Quint se considérait comme un enfant du pays. Tout le contraire de son fils Philippe II né et élévé en Espagne. Farouche champion de la cause catholique, il s’opposait de toutes ses forces à l’hérésie protestante et rêvait comme son père de centraliser toutes ses possessions en ne montrant guère d’intérêts pour les particularismes locaux.

Les frictions et les querelles sont nombreuses. Les raisons sont multiples entre la volonté centralisatrice de Madrid, les impôts très lourds (les monarchies d’Ancien Régime sont perpétuellement à court d’argent) mais aussi les exactions de la soldatesque qui mal ou pas du tout payée vivait sur le pays, engendrant de terribles nuisances.

En 1568 commence ce qu’on va appeler la Guerre de 80 ans, la guerre qui allait aboutir en 1648 à la reconnaissance définitive de l’indépendance des Provinces Unies, l’union des sept provinces les plus septentrionales, provinces à majorité protestante alors que le sud restait fidèle à la foi catholique.

Cette Union d’Utrecht était la réponse protestante à l’Union D’Arras signée le 6 janvier 1579 et qui était une alliance défensive contre les calvinistes. Cette Union d’Atrecht regroupait les comté d’Artois et du Hainaut, le Cambresis et Douai. Le 17 mai 1579, la Paix Arras est signée, paix à laquelle se joignent également Orchies et Lille. D’autres entités territoriales appuyant cette pais sans la signer (Namur, Luxembourg, Limbourg).

Cette union et cette paix doivent beaucoup à Alessandro Farnese, grande capitaine et grand politique. Par cette union, l’emprise espagnole est renforcée et l’Union d’Arras peut servir de base de reconquête des provinces rebelles du Nord.

A la différence des Provinces-Unies du Nord, les Pays-Bas espagnols vont rester une vague confédération de provinces où chaque entité conservait jalousement ses lois et ses coutumes. Il appartient à ce vaste ensemble qu’est la couronne d’Espagne même si le siècle d’or espagnol est en passe de se terminer.

En 1700, Charles II dernier roi Habsbourg d’Espagne meurt sans héritier. Depuis des années les autres monarchies se préparent à sa mort et au partage des dépouilles.

Deux royaumes sont surtout concernés : la France de Louis XIV et le roi de Bohème et de Hongrie également empereur du Saint-Empire Romain Germanique. L’Angleterre à également son mot à dire au titre de son sacro-saint principe d’équilibre des puissances.

Comme souvent c’est la guerre qui va décidé du vainqueur. C’est la guerre de Succession d’Espagne qui va durer treize ans de 1701 à 1714, aboutissant par les traités de Rastadt et d’Utrecht à un partage des territoires ayant appartenu à Charles II.

C’est ainsi que les Pays-Bas Espagnols deviennent pour à peine un siècle les Pays-Bas autrichiens passant des Habsbourg d’Espagne aux Habsbourg d’Autriche (de la filiale à la maison mère si l’on peut dire).

Détail amusant, à Vienne, le bureau spécial chargé de gérer ces territoires portera le nom de Belgium Austriacum en français Provinces Belgiques et en thiois _dialecte flamand_ Oostenrijkse Nederlanden (Pays-Bas autrichiens).

En succédant au Conseil Suprême des Pays-Bas, ce bureau montrait de manière implicite que tout le monde avait compris qu’un système de communauté régnait au sein des Pays-Bas autrichiens et que tôt ou tard il faudrait en tenir compte.

Ce territoire à un rôle de zone tampon entre la France et les Provinces-Unies. Il s’agit aussi d’éviter la réalisation d’un cauchemar britannique : le drapeau français flottant sur Anvers, le grand port flamand ayant toujours été considéré comme un «potentiel pistolet braqué sur Londres».

Le traité de la Barrière signé en 1715 autorise le stationnement de troupes néerlandaises dans le pays, troupes déployées dans des forteresses, le siège étant encore considéré comme préférable à l’incertaine bataille en terrain libre.

Les débuts avec Vienne sont compliqués mais peu à peu à la situation s’apaise mais en 1744 éclate la guerre de Succession d’Autriche, un conflit qui fait suite à la volonté de Charles VI de défendre les droits de sa fille Marie-Thérèse en matière de succession à la tête de ses possessions patrimoniales, la couronne impériale allant à François-Etienne de Lorraine, le mari de l’ennemie jurée de Fréderic II de Prusse.

Cette guerre éclate d’ailleurs par l’invasion de la Silésie par la Prusse _que Marie-Thérèse considère comme son allié_ en décembre 1740. La situation de Marie-Thérèse est compliquée d’autant que George II et son premier ministre Walpole refusent d’intervenir. La France hésite, louvoie et finit par entrer en guerre contre Marie-Thérèse au nom de la vieille rivalité entre la maison de France et la maison d’Autriche. La France et la Prusse vont s’allier mais on ne peut pas dire que cette alliance soit productive et profitable.

On trouve donc d’un côté la Prusse, la France, l’Espagne et la Bavière et de l’autre l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies, la Sardaigne et la Saxe.

Les combats vont avoir lieu en Allemagne mais aussi dans les Pays-Bas autrichiens, théâtre de nombreuses guerre par le passé (en attendant le futur). Le 15 mars 1744, la France déclare officiellement la guerre à la Grande-Bretagne et à l’Autriche.

A l’époque les Pays-Bas autrichiens sont dérivés par l’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche, sœur de Marie-Thérèse et par son mari, le prince Charles-Alexandre de Lorraine, frère de François-Etienne.

Fin mai 1744, les troupes françaises sous la direction du maréchal de Noailles passent la frontière. Ils s’emparent sans difficulté des places de la barrière _aussi mal entretenues que défendues_ puis de villes. Maurice de Saxe parvient de son côté à bloquer l’armée ennemie en associant coups de main et raids de troupes légères. Les victoires s’enchaînent.

Maurice de Saxe

Tableau représentant Maurice de Saxe (photo prise dans le remarquable musée de la ville de Strasbourg dont je vous recommande chaudement la visite)

En trois campagnes, les 120000 hommes dirigés effectivement par Maurice de Saxe s’emparent de tous les territoires ennemis à l’exception de la Gueldre et du Luxembourg. Le 17 mai 1744, la ville de Courtrai est prise, les alliés se repliant pour couvrir Gand, Anvers et Bruxelles.

Après le traditionnel hivernage, les combats reprennent au printemps 1745 avec le siège de Tournai et surtout la bataille de Fontenoy le 11 mai 1745 où Maurice de Saxe remporte une splendide victoire contre les troupes anglo-hollandaises du duc de Cumberland sous le regard de Louis XV et du Dauphin Louis (décédé en 1765, il ne régnera jamais mais donnera trois rois à la France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X). Le 22 mai, Tournai est prise suivit de Gand le 15 juillet ou encore d’Ostende le 24 août.

En 1746, ce sont les villes de Bruxelles, Malines, Anvers, Mons et Charleroi qui tombent aux mains des français en attendant Namur. Le 11 octobre 1746, une armée autrichienne dirigée par Charles-Alexandre de Lorraine est battue à Rocourt ce qui ouvre à la France les portes des Provinces-Unies, porte franchie en 1747 avec la prise de Berg-op-Zoom et de Maastricht.

Le traité de paix est signé à Aix-La-Chapelle le 18 octobre 1748, traité très impopulaire en France puisque Louis XV rend ses conquêtes. La future Belgique allait donc rester sous souveraineté autrichienne. On peut cependant se poser la question de savoir ce qu’aurait fait l’Angleterre si les Pays-Bas autrichiens étaient devenus français….. .

Benelux (2) Pays-Bas (2)

Les «Pays-Bas» et le Moyen-Age

Barbares et Carolingiens

Les «invasions barbares» sont le déplacement de peuples entiers d’Europe Centrale voir des plaines d’Asie centrale, souvent sous la pression de peuples plus belliqueux et plus agressifs.

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8-Croiseurs lourds (8)

D-Croiseurs lourds classe Saint Louis

Les deux alternatives du projet C5 : avec ou sans aviation

Les deux alternatives du projet C5 : avec ou sans aviation

Genèse

Après la mise au point du croiseur lourd Algérie, la flotte de croiseurs français s’enrichit de deux classes de croiseurs légers à savoir les six classe La Galissonnière suivit des trois classe De Grasse, la version améliorée des précédents.

A la fin des années trente, la Royale est à la croisée des chemins, devant à la fois renforcer ses escadres contre les marines italiennes et allemandes mais également remplacer les navires construits juste après le premier conflit mondial notamment les trois croiseurs légers de classe Duguay Trouin.

Ces derniers devaient donc être remplacés par des navires plus modernes d’où le lancement du projet C5, un projet de croiseur lourd. La fin des traités permet ainsi aux ingénieurs navals français de voir large, de concevoir de manière plus aisée un navire rapide, bien armé et bien protégé.

Un projet C5 est présenté le 12 mai 1939 en deux versions avec ou sans aviation, déplaçant 10349 ou 10246 tW avec pour armement principal 9 canons de 203mm en trois tourelles triples et un armement secondaire de 10 à 14 canons de 100mm. Comme souvent le projet prend du poids atteignant 14770 tW en avril 1940 quand un décret daté du 1er avril autorise la construction de trois navires.

Sur le plan technique, ces navires sont assez proche de l’Algérie qui peut être considéré comme un véritable prototype avec une coque à pont ras cependant plus longue passant de 194 à 202m. La soudure est généralisée, seuls quelques éléments sensibles (notamment aux vibrations) sont encore rivetés.

Le choix de la soudure plus celui de matériaux légers pour les structures internes permet d’augmenter la protection qui fait des nouveaux croiseurs français des quasi croiseurs cuirassés. Les superstructures sont quasiment identiques à celle de l’Algérie mais le mat arrière est remplacé par une nouvelle superstructure pour abriter une plate-forme destinée à la DCA légère.

Au niveau de l’armement, les croiseurs C5 marquent une rupture avec neuf canons de 203mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière) et seize canons de 100mm en huit affûts doubles alors que la DCA était composée de six affûts doubles de 37mm ACAD modèle 1935 plus seize canons de 25mm Hotchkiss en affûts doubles.

Le 15 mai 1940, une circulaire propose les noms suivants pour les trois croiseurs : Saint Louis Brennus Henri IV Charles Martel Charlemagne et Vercingetorix. Le ministre de la Marine choisit les noms de Saint Louis Henri IV et Charlemagne.

La construction du Saint Louis est attribuée à l’Arsenal de Lorient, celle du Henri IV aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) et celui du Charlemagne aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque.

Alors qu’à l’origine ces navires devaient remplacer les Duguay-Trouin, ils vont finalement renforcer les positions de la marine nationale en Méditerranée ce qui décide l’Italie à commander en 1942 trois nouveaux croiseurs lourds.

En 1944, un quatrième croiseur est commandé obligeant la marine nationale à riposter en obtenant dans la tranche 1946, un Saint Louis amélioré baptisé Charles Martel et dont la construction attribuée à l’Arsenal de Lorient était encore en cours lors du début de la guerre.

Le Saint Louis

Statue de Louis IX dit Saint Louis à Aigues-Mortes ville qu'il fonda pour s'embarquer pour les croisades

Statue de Louis IX dit Saint Louis à Aigues-Mortes ville qu’il fonda pour s’embarquer pour les croisades

Le 2 juillet 1941, le croiseur léger De Grasse est mis à flot à Lorient, quittant la forme de Lanester pour rejoindre le quai d’armement et recevoir son artillerie, ses radars, ses tubes lance-torpilles, bref  devenir un véritable navire de combat.

Le croiseur de 8000 tonnes s’était à peine amarré au quai d’armement que déjà les portes de la forme avaient été refermées et que les pompes vidaient la forme.

La forme vide, de nouveaux tains furent mis en place pour permettre la construction du premier croiseur lourd de type C5.

Le Saint Louis est mis sur cale le 9 juillet 1941 et la construction progresse rapidement grâce à l’utilisation de la préfabrication et de la soudure.

Il est mis à flot le 13 août 1942 en présence des plus hautes autorités de la marine et remorqué au quai d’armement pour recevoir la fin de ses superstructures, l’artillerie et les radars.

Le Saint Louis est armé pour essais le 12 mai 1943 et effectue des essais statique au mouillage du 14 au 21 mai. La première sortie à la mer à lieu le 25 mai 1943 mais est rapidement interrompue en raison de problèmes techniques.

Après une période de travaux du 26 mai au 2 juin 1943, le Saint Louis reprend la mer pour de nouveaux essais du 7 au 21 juin et du 28 juin au 12 juillet, le croiseur passant la nuit au mouillage en baie de Douarnenez, à Quiberon ou à Lorient même.

La clôture d’armement est prononcée le 14 août 1943 et le croiseur lourd quitte Lorient le jour même pour Brest où il passe au bassin pour quelques travaux jusqu’au 24 août. Le 25 août 1943, il charge ses munitions (obus de 203, de 100mm, cartouches de 25 et de 37mm, torpilles) avant d’appareiller le 27 août pour Dakar où il arrive le 1er septembre 1943.

Il effectue une Ecole à feu à Rufisque du 2 au 5 septembre 1943 avant de mettre le cap sur Toulon où il arrive le 12 septembre 1943, la traversée Dakar-Toulon étant considérée comme sa traversée de longue durée.

Le croiseur lourd Saint Louis est admis au service actif le 15 septembre 1943 et affecté à la 2ème Escadre avec Toulon comme port d’attache. Il est placé hors-rang.

Le nouveau fleuron de la marine nationale en Méditerranée effectue sa première sortie à la mer du 2 au 20 octobre pour parfaire sa condition opérationnelle  qu’il s’agisse d’un entrainement à la défense aérienne à la mer, d’une escorte et d’une attaque de convois ou d’un entrainement au bombardement littoral.

Rentré à Toulon le 21 octobre 1943, il ressort pour entrainement individuel du 30 octobre au 7 novembre avant une escale à Marseille du 8 au 12 novembre et Nice du 14 au 21 novembre, rentrant à Toulon le 23 novembre 1943.

Indisponible du 24 novembre au 10 décembre 1943, le Saint Louis ressort du 15 au 24 décembre pour un entrainement au large du cap Corse avant de passer les fêtes de fin d’année à Bastia puis de rentrer à Toulon le 2 janvier 1944.

Le croiseur le plus moderne de la flotte ressort du 7 au 15 janvier pour un entrainement à la défense aérienne à la mer en collaboration avec l’armée de l’air avant de faire escale à Ajaccio du 16 au 24 janvier.

Rentré à Toulon le lendemain 25 janvier 1944, il est au mouillage jusqu’au 2 février avant de reprendre la mer pour s’entrainer au bombardement littoral avec pour plastron la défense côtière du secteur de Toulon du 3 au 12 février, le croiseur mouillant la nuit à Toulon ou aux salins d’Hyères avant de s’amarrer au quai Noël le 13 février 1944.

Le Saint Louis ressort pour entrainement individuel du 18 au 25 février 1944 avant un entrainement de nuit avec les contre-torpilleurs de la 2ème escadre du 26 février au 3 mars 1944 en l’occurrence les 9ème ( Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) et 12ème DCT (Desaix Marceau en attendant le Kléber).

Le 7 avril 1944, le Saint Louis appareille de Toulon et accueille en haute mer son sister-ship Henri IV le 9 avril au large des Baléares. Les deux navires manœuvrent ensemble avant de s’amarrer côte à côte au quai Noël le 12 avril 1944.

Le même jour, la 5ème DC composée des croiseurs lourds Duquesne et Tourville est dissoute, les deux vétérans devant être redéployés outre mer, l’un en Indochine et l’autre dans l’Océan Indien. Cette division est reconstituée le lendemain, 13  avril 1944 avec le Saint Louis et le Henri IV.

La 5ème DC appareille le 22 avril pour un exercice commun dans le Golfe de Guinée afin de profiter notamment des installations du polygone de Rufisque. Ils font escale à Mers-El-Kebir du 27 au 30 avril pour réparer quelques problèmes techniques et se ravitailler en carburant.

Le Saint Louis et le Henri IV franchissent le détroit de Gibraltar le 4 mai 1944 et font escale à Casablanca du 6 au 11 mai avant de faire d’une traite le dernier voyage jusqu’à Dakar où il arrive le 15 mai dans la nuit.

Les deux croiseurs lourds effectuent un stage d’entrainement au tir au polygone de Rufisque du 17 mai au 2 juin avant une période d’entretien à flot à Dakar jusqu’au 12 juin quand les deux croiseurs appareillent pour une croisière en Afrique Noire.

Les deux croiseurs font escale à Freetown du 14 au 17 juin, à Monrovia du 18 au 21juin, Abidjan du 23 au 27 juin, à Douala du 29 juin au 2 juillet et à Libreville du 4 au 8 juillet. Ils rentrent ensuite en métropole, faisant escale à Dakar du 12 au 16 juillet et à Casablanca du 19 au 21 juillet, franchissant le détroit de Gibraltar le 23 juillet avant de rentrer à Toulon le 28 juillet 1944 après presque trois mois loin du port.

Le Saint Louis est indisponible du 29 juillet au 15 août avant de reprendre la mer pour essais les 16 et 17 août suivit d’une sortie du 20 au 25 août pour une démonstration de ses capacités au profit de délégations militaires étrangères avant de mener un exercice de protection et d’attaque de convois du 27 août au 6 septembre 1944. Il rentre à Toulon le 11 septembre après une escale à Nice du 7 au 10 septembre.

Le Saint Louis aurait du participer à un exercice antisurface en compagnie de son sister-ship Henri IV, de l’Algérie et du Dupleix mais victime d’une avarie technique, le Saint Louis doit tristement regarder ses congénères prendre la mer alors que lui reste immobilisé au port.

Réparé, il effectue une sortie d’essais du 25 au 30 septembre avant de sortir pour entrainement du 2 au 27 octobre.
Après une période à quai à Toulon, le Saint Louis effectue une mission de surveillance en Méditerranée orientale en solitaire du 4 au 21 novembre séparée en deux par une escale à Bizerte du 10 au 13 novembre. Il est de retour à Toulon le 25 novembre et indisponible du 25 novembre au 5 décembre 1944.

Le Saint Louis termine l’année par de petites sorties d’entrainement individuelles du 10 au 14 décembre, du 17 au 24 décembre et du 27 au 31 décembre 1944.

Le Saint Louis ressort avec son sister-ship Henri IV pour entrainement du 7 au 20 janvier, les deux croiseurs jouant entre la Corse et le continent au chat à la souris, jouant tour à tour le navire corsaire et l’intercepteur. Ils sont de retour à Toulon le 21 janvier 1945.

Le croiseur lourd Saint Louis ressort pour s’entrainer avec la 2ème escadre du 27 janvier au 12 février avant une escale à Port Vendres du 13 au 17 février puis à Barcelone du 18 au 24 février 1945. Il est de retour à Toulon le 27 février 1945.

Le Saint Louis ressort le 7 mars 1945 en compagnie du Dupleix et du Suffren. Les trois croiseurs lourds vont effectuer une mission de présence en Adriatique, un an après celle du Joffre qui avait tellement enthousiasmé les marins yougoslaves que ceux-ci songèrent à en commander un avant de revenir à de plus sages dispositions.

Les trois croiseurs lourds quittent donc Toulon à l’aube le 7 mars, font escale à Ajaccio le 8 pour quelques heures (débarquement de matériel pour la base d’Aspretto), se ravitaillent à Bizerte le 9 mars puis gagne l’Adriatique faisant escale à Corfou du 11 au 13 mars avant de pénétrer dans l’Adriatique, faisant escale à Kotor du 14 au 21 mars, à Split du 22 au 27 mars et à Zadar du 28 au 31 mars 1945.

Les trois croiseurs lourds participent à un exercice avec la marine yougoslave, exercice suivit attentivement par des avions et des sous-marins officiellement non identifiés mais que tout le monde sait italiens.

L’exercice qui se déroule du 1er au 12 avril voit les croiseurs simuler des bombardements contre la terre, des raids amphibies (mise à terre des compagnies de débarquement soit environ 200 hommes), de la défense aérienne à la mer, de protection et d’attaque de convois………… .

L’exercice terminé, la division navale Adriatique franchit le canal d’Otrante et met cap à l’est, direction la Grèce. Elle fait escale à Patras du 14 au 20 avril, contourne la péninsule du Péloponnèse et arrive au Pirée le 23 avril et y restant jusqu’au 28 avril quand il appareille pour Thessalonique, le grand port du nord où la division fait escale du 29 avril au 4 mai. Pour ne pas mécontenter les turcs, la division fait escale à Istanbul du 5 au 9 mai, à Izmir du 10 au 12 mai et à Antalya du 13 au 16 mai.

La division navale Adriatique mène ensuite une mission de surveillance du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne du 17 au 27 mai (ce qui suscite une protestation officielle de l’ambassade d’Italie à Paris), un exercice avec la Division Navale du Levant (DNL) du 28 mai au 4 juin avant une escale à Alexandrie du 4 au 7 juin, le roi d’Égypte Farouk 1er visitant les trois croiseurs français en escale, se montrant impressionné par la modernité du Saint Louis. La division quitte l’Egypte le 7 juin, fait escale à Bizerte du 9 au 11 juin avant de rentrer à Toulon le 13 juin 1945.

Le Saint Louis est déclaré indisponible le 14 juin, débarquant ses munitions et vidant ses soutes pour entrer en petit carénage. Il est échoué dans le bassin n°2 du Missiessy le 20 juin 1945 et va y rester jusqu’au 5 octobre, date à laquelle il quitte le bassin.

Après des travaux complémentaires à quai du 6 octobre au 7 novembre, le croiseur lourd est armé pour essais le 8 novembre et effectue ses essais à la mer du 10 au 21 novembre avant sa remise en condition opérationnelle du 27 novembre au 20 décembre 1945, restant à quai pour les fêtes de fin d’année.

Il sort pour la première fois du 5 au 12 janvier 1946 pour un exercice en solitaire, une évaluation de ses capacités avant une escale à Ajaccio jusqu’au 25 janvier où sa compagnie de débarquement manœuvre avec les troupes déployées au Corse alors que ses techniciens soutiennent la station navale d’Aspretto pour des travaux destinés à effacer les dégâts provoqués par une violente tempête en début du mois. Le croiseur lourd est de retour à Toulon le 26 janvier 1946.

Le Saint Louis et le Henri IV ressortent ensemble du 28 janvier au 5 février 1946, accueillant le 4 février, une force navale soviétique composée du cuirassé Sovetskaya Ukrainia (59150 tonnes, 29 noeuds, 9 canons de 406mm en trois tourelles triples), le croiseur lourd Kirov (7780 tonnes,35 noeuds et 9 canons de 180mm en trois tourelles triples) et quatre destroyers. Ils sont ouverts au public du 5 au 8 février avant de repartir le 15 février après des exercices avec la marine française.

Les deux croiseurs lourds font escale à Ajaccio du 18 au 22 février et à Alger du 24 au 28 février avant un entrainement avec la 4ème escadre jusqu’au 12 mars 1946 quand les deux croiseurs rentrent à Toulon.

Quelques semaines plus tard, la France rend la pareille à l’URSS. Le cuirassé Alsace appareille le 20 mars 1946 en compagnie du croiseur lourd Saint Louis, de deux torpilleurs d’escadre, de deux sous-marins et du pétrolier ravitailleur Liamone .

La petite force navale fait escale à Bizerte le 23 mars, en baie de La Sude le 26 mars, franchit le détroit des Dardanelles le 29 mars, le Bosphore le lendemain 30 mars avant de mettre cap sur Sébastopol où la petite escadre arrive le 4 avril 1946.

Elle va participer à des exercices avec la marine soviétique du 7 au 25 avril 1946 avant de faire escale en Turquie, à Trabzon du 27 au 30 avril et Istanbul du 2 au 5 mai. Il retrouve la Méditerranée, fait escale au Pirée du 8 au 11 mai, à Haïfa du 12 au 14 mai, Bizerte du 16 au 19 mai avant de rentrer à Toulon le 21 mai 1946 après deux mois loin du port.

Indisponible du 22 mai au 15 juin, le Saint Louis ressort pour essais à la mer du 17 au 21 juin avant un stage de remise en condition du 24 juin au 7 juillet. Le 3 juillet 1946, la ville d’Aigues-mortes fondée par Louis IX devient la ville marraine du croiseur lourd.

Le Saint Louis appareille ensuite pour une croisière dans l’Océan Indien et en Extrême Orient pour montrer ses capacités à renforcer rapidement les forces navales déployées sur zone. Le croiseur lourd subit un rapide entretien technique du 9 au 20 juillet 1946.

Le croiseur lourd appareille de Toulon le 22 juillet, se ravitaille à Bizerte le 27 juillet et à Port Saïd le 2 août avant de franchir le canal de Suez le lendemain.

Le croiseur lourd arrive à Djibouti le 6 août et reste en escale du 7 au 12 août 1946. Il reprend la mer le 13 août pour Diego Suarez où il arrive le 19 août pour une escale d’une semaine.

Le 27 août 1946, le Saint Louis quitte Diego-Suarez, manœuvre avec les forces déployées dans la région avant de traverser l’Océan Indien en direction de Singapour où le croiseur lourd fait escale du 5 au 10 septembre.

Quittant le «Gibraltar de l’Extrême-Orient» le 11 septembre 1946, le Saint Louis met cap sur l’Indochine, arrivant à Saïgon le 16 septembre pour quatre jours d’escale.

Reprenant la mer le 21 septembre, il fait escale à Cam-Ranh du 23 au 30 septembre, subissant un période d’entretien sans passage au bassin (même si les hélices sont inspectées par les plongeurs du bord qui pratiquent un rapide nettoyage) puis gagne Haïphong où il fait escale du 6 au 11 octobre 1946. Durant le transit, il manœuvre avec la 7ème DT (torpilleurs Le Niçois, Le Savoyard, le Béarnais et le Catalan _classe Le Fier_).

A l’origine, il était prévu que le croiseur fasse demi-tour pour rentrer par le canal de Suez mais au final, on décide de lui faire traverser le Pacifique, permettant au Saint Louis de réaliser un véritable tour du monde.

Il quitte l’Indochine le 12 octobre, fait escale à Guam du 19 au 23 octobre, à Hawaï du 29 octobre au 2 novembre, à San Diego du 8 au 12 novembre, franchit le canal de Panama le 19 novembre, fait escale à Fort de France du 25 au 28 novembre avant de traverser l’Atlantique et de faire escale à Casablanca du 5 au 8 décembre. Le Saint Louis rentre à Toulon le 14 décembre 1946.

Indisponible du 15 décembre 1946 au 2 février 1947, le Saint Louis ressort pour essais du 3 au 12 février avant une remise en condition opérationnelle en compagnie de son sister-ship Charlemagne _récemment arrivé à Toulon et qui était devenu le troisième navire de la 5ème DC_ du 15 février au 5 mars 1947.

Alors que le Charlemagne effectue une croisière en Afrique du Nord en compagnie de l’Algérie et que le Henri IV prépare un exercice franco-britannique, le Saint Louis sort pour entrainement du 12 au 21 mars et du 25 mars au 4 avril, mouillant aux salins d’Hyères du 5 au 12 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain 13 avril.

Le Saint Louis sort pour un entrainement au combat de nuit du 20 au 27 avril puis un entrainement au combat antisurface avec lancement de torpilles du 29 avril au 3 mai avant de rentrer à Toulon le 4 mai pour se ravitailler.

Le Saint Louis ressort pour s’entrainer seul du 5 au 15 mai avant une escale à Bastia du 16 au 22 mai et à Nice du 23 mai au 1er juin, le croiseur lourd rentrant à Toulon le 3 juin 1947. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage jusqu’au 12 juillet.

Le Saint Louis, le Henri IV et le Charlemagne participent à la revue navale du 14 juillet 1947, présidée par le président Reynaud à bord du cuirassé Richelieu. La 5ème DC fait ensuite escale à Ajaccio du 15 au 20 juillet avant de manoeuvrer du 21 juillet au 12 août  avant de rentrer à Toulon le 14 août 1947.

Le Saint Louis quitte Toulon le 27 août pour une mission de représentation dans l’Atlantique et en Manche. Il fait escale à Casablanca du 2 au 5 septembre, à Lisbonne du 7 au 11 septembre, à Vigo du 14 au 17 septembre, à Hendaye du 19 au 22 septembre, à Bordeaux du 25 au 30 septembre, à La Pallice du 1er au 5 octobre, à Saint-Nazaire du 6 au 10 octobre et à Lorient du 11 au 15 octobre.

A Brest où il arrive le 16 octobre, il est victime d’une avarie technique qui retarde de deux jours son départ du grand port du Ponnant. Il quitte donc Brest le 22 octobre, fait escale à Cherbourg du 23 au 27 octobre, au Havre du 29 octobre au 2 novembre et à Dunkerque du 5 au 11 novembre 1947.

Pour le vingt-neuvième anniversaire de l’Armistice de 1918, le croiseur tire vingt-neuf coups de canon et sa compagnie de débarquement défile à Dunkerque en compagnie de détachements britanniques (Royal Marines) et belges.

Le Saint Louis quitte le grand port du nord de la France le lendemain 12 novembre, fait une escale de ravitaillement à Brest le 14 novembre, à Casablanca du 18 au 20 novembre avant de rentrer à Toulon le 26 novembre. Il est indisponible jusqu’au 15 décembre, ne sortant qu’une fois d’ici la fin de l’année du 20 au 24 décembre 1947.

La première sortie de l’année 1948 à lieu le 10 janvier 1948 quand la 5ème DC sort au complet pour exercices avec des contre-torpilleurs de la 2ème escadre soit la 5ème DCT (Aigle Albatros, Gerfaut) et la 2ème DCT (avec les seuls Du Guesclin et Turenne  , le Bayard étant immobilisé pour carénage) du 10 au 20 janvier avec une escale à Bastia pour les croiseurs, à Calvi (5ème DCT) et à l’Ile Rousse (2ème DCT) pour les contre-torpilleurs (21 au 27 janvier). Les huit navires sont de retour à Toulon le 28 janvier 1948.

Le Saint Louis quitte Toulon en compagnie du Charlemagne le 7 février 1948 pour un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 12 février avant un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 15 février.

Ce mouillage est suivi par un exercice de combat de nuit du 16 au 21 février, les croiseurs mouillant la journée aux salins d’Hyères. Après une escale à Port-Vendres du 23 au 27 février, les deux navires rentrent à Toulon le 1er mars 1948.

Le 9 mars 1948, Le croiseur Saint Louis appareille pour Malte en compagnie du porte-avions Joffre, du cuirassé Provence et de quatre torpilleurs d’escadre pour participer à un exercice avec la marine britannique qui engage dans cet exercice le cuirassé Rodney, le porte-avions Indomitable, le croiseur léger Belfast et six destroyers.

La force S arrive à Malte le 13 mars 1948, mouillant dans le port de La Valette. L’exercice binational commence le 15 mars avec un exercice d’état-major à bord du cuirassé Provence suivit le lendemain 16 mars par un exercice ASM.

A la lutte contre les submersibles succède un exercice de défense aérienne à la mer les 17 au 18 mars, un exercice d’assaut amphibie le 19 qui voit l’Indomitable défendre La Valette contre le Joffre avant la belle du lendemain 20 mars 1948. Les manœuvres bilatérales se terminent par un exercice de synthèse du 22 au 26 mars 1948. La force S rentre à Toulon le 30 mars 1948.

Le 12 avril 1948, le croiseur Algérie sort du bassin du Missiessy n°2 après six mois au sec et remorqué au quai pour des travaux complémentaires. Le Saint Louis est à son tour échoué dans le bassin le 15 avril pour un nouveau grand carénage.

Les travaux devaient se terminer le 15 octobre 1948 mais la guerre ayant éclaté le 5 septembre 1948, les travaux au bassin sont accélérés et le navire est remis à l’eau dès le 7 septembre avec deux semaines d’avance.

Les essais à la mer sont réduits à leur plus simple expression (du 15 au 17 septembre) avant une remise en condition du 18 au 24 septembre, le Saint Louis étant de nouveau disponible le 25 septembre avec un équipage renforcé de réservistes, une peinture plus sombre et une discrétion lumineuse accrue.