Le Conflit (207) Balkans (41)

Quand débute l’année 1953 il devient évident pour tout le monde que la guerre est sur le point d’être gagné par les alliés même si tout le monde reste prudent que ce soit en Europe, en Méditerranée ou dans le Pacifique.

Sur le front occidental, le Rhin est sur le point d’être franchit pour permettre aux alliés de foncer jusqu’au cœur du Vaterland. La résistance acharnée des allemands en France et au Benelux à vacciné les derniers naïfs pensant que la future Campagne d’Allemagne (1953/54) serait une promenade militaire.

En Scandinavie la pression alliée augmente pour forcer les allemands à y maintenir des forces importantes qui feront forcément défaut sur le front allemand. Ca c’est attendant d’y reprendre pied (opération BOREALIS).

En Méditerranée, l’Italie est à l’agonie. Mal secondée par l’Allemagne qui à bien d’autres chats à fouetter, elle à perdu la Corse, la Sardaigne, la Sicile, les îles de Pantelleria et de Lampedusa. La prochaine étape : l’Italie péninsulaire.

En Asie-Pacifique le Japon connait des moments de plus en plus compliqués. La Birmanie est libérée, des troupes alliées ont été débarquées à Rabaul et en Nouvelle-Guinée en attendant de nouvelles opérations majeures en direction de l’Insulinde, de l’Indochine, des Phillipines.

L’armée italienne dans les Balkans est sortie durablement affaiblie de l’opération ANVIL ayant encaissé la majorité de l’énergie cinétique de l’offensive alliée.

A cela s’ajoutait une profonde démotivation en raison des informations dramatiques venues d’Italie qui tel un lépreux perdait peu à peu toutes ses possessions : la Corse considérée comme une terre irrédente, quelques cols dans les Alpes, la Sardaigne, la Sicile et horreur ultime, l’Italie péninsulaire envahie en janvier 1953.

La question n’est pas de savoir si l’Italie va perdre la guerre mais quand. De plus des rumeurs de paix séparée se font de plus en plus insistants ce qui ne peut que dégrader davantage les relations avec les allemands qui n’ont depuis longtemps plus aucune confiance vis à vis des troupes transalpines si tant est qu’ils en ont eu un jour.

Pour en revenir au dispositif militaire, les italiens se concentrent sur l’Albanie qu’ils veulent défendre à tout prix. Les allemands fort occupés en Macédoine n’insistent pas pour que les italiens envoient d’éventuels renforts ce qui est significatif.

Pour ne rien arranger au sein des divisions italiennes des fissures apparaissent entre fascistes de stricte obédience et monarchistes ce qui ne peut qu’obérer les capacités militaires déjà affaiblies des divisions transalpines.

NdA couvre la partie de la Yougoslavie occupée par les italiens

Réserve d’armée : 2ème division de cavalerie « Emanuele Filiberto Teste di Fero»

5ème Corps d’Armée (5ème CA)

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-3ème Division Alpine «Julia»

-17ème DI «Pavia»

7ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-14ème DI «Isonzo»

-1ère Division Alpine «Taurinense»

NdA : défend la frontière albano-grecque

Réserve d’Armée : un «groupement mécanisé» avec deux bataillons de chars P-26 et deux bataillons de canons d’assaut Semovente. Il remplace _tout est relatif_ la division blindée Littorio repliée dans le nord de l’Italie officiellement pour recomplément.

9ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-23ème DI «Ferrara»

-28ème DI «Aosta»

11ème Corps d’Armée

-Un Etat-Major

-Unités d’artillerie lourde

-Unités du génie

-Unités de transmission

-Unités de carabiniers

-Unités de soutien logistique

-29ème DI «Piemonte»

-48ème DI «Taro»

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Forces Aériennes

Sans surprise elles sont très affaiblies entre les pertes au combat et le transfert d’unités en Italie péninsulaire pour défendre le «sol sacré de l’Italie contre la souillure étrangère». Que vaut donc quelques arpents de mauvaise terre grecque ou albanaise face à elle. Rien ou si peu de chose.

-Un Etat-Major

-7ème division mixte : un groupe de chasse (Macchi C-202), un groupe de bombardement (CANT Z-1018), un groupe de reconnaissance (Reggiane Re-2003) et un groupe de lutte anti-guerilla (Fiat CR-42).

-20ème division mixte : Un groupe de chasse volant sur Reggiane Re-2005, un groupe anti-guerilla volant sur Reggiane Re-2003, un groupe d’attaque légère volant sur Caproni Ca-310.

Aux moyens déployés en Albanie s’ajoute ceux couvrant la Yougoslavie aux mains des italiens qui sont les suivants :

A noter que les divisions présentes jadis ont été dissoutes ce que certains critiquent estimant que cela perturbe la fluidité du commandement.

-Deux groupes de chasse : un volant sur Macchi C-202 et un autre volant sur Macchi C-205.

-Un groupement de bombardement volant sur Savoia-Marchetti SM-79

-Un groupe d’attaque au sol volant sur CANSA FC-20

-Un groupe de reconnaissance et de coopération disposant d’une flotte mixte (Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II et Reggiane Re-2003)

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Forces navales

Les moyens aériens de feu Comando Navale Grecia se sont repliés sur l’Albanie mais sans changement de nom probablement parce que cela ne changerait pas grand chose au final. Ce commandement dispose de moyens suivants :

-Croiseur léger Vesuvio

-Torpilleur léger Nicola Fabrizi et Giovanni Acerbi

-Quatre dragueurs de mines type RD

-Douze vedettes lance-torpilles

L’aéronavale italienne (qui dépend de la Regia Aeronautica) déploie encore quelques hydravions CANT Z-506 et quelques bombardiers CANT Z-1018 Leone.

En ce qui concerne la défense côtière, quelques batteries défendent les ports de Valona et de Durres en liaison avec des champs de mines.

Le Conflit (158) Europe Occidentale (123)

DANS LES AIRS ET SOUS LA MER

Bataille pour le ciel européen

Avant-propos

Bien entendu j’ai parlé à de nombreuses reprises des opérations aériennes dans le ciel européen mais toujours en lien avec les opérations terrestres soit en appui direct ou alors pour maintenir la pression sur les allemands.

Ici je vais davantage parler des opérations aériennes à caractère stratégique le plus souvent découplées de la manœuvre d’ensemble. Je dis bien le plus souvent car parfois les cibles frappées étaient en lien avec une future offensive.

Par exemple quand une attaque d’envergure se préparait, les bombardiers lourds français, britanniques et américains axaient leurs frappes sur les gares, les gares de triage, les ponts, les axes routiers. Pour la France ces opérations avaient reçut le nom de code de CHARRETTE.

En revanche quand il s’agissait de frapper les industries le code était FORGERON, les carburants FOSSILE et pour des cibles à haute valeur ajoutée c’était VENDOME (en référence à la place parisienne célèbre pour ses bijouteries).

Influencés par des théoriciens comme Douhet et Mitchell, des aviateurs français, britanniques et américains vont être persuadés qu’une campagne de bombardement massive sera suffisante pour pousser les allemands à la capitulation. Comme nous le savons cette campagne va certes avoir un impact mais pas celui escompté par ses partisans.

Cette stratégie ne manque pas de détracteurs. En effet certains estiment que c’est une perte de temps, un gâchis de moyens humains et techniques pour des résultats médiocres.

On ne compte plus les querelles entre différents services et l’attitude des unités de bombardement lourd qui par exemple rechigneront à détourner leurs moyens pour aider à la manœuvre terrestre même quand la situation était compliquée pour ne pas dire critique. Le général Villeneuve ne se privera pas de rappeler à l’ordre les «gonfleurs d’hélice».

Dans cette partie nous allons parler des opérations aériennes sur l’Allemagne, missions visant aussi bien les villes que les aérodromes, les industries, les voies de communication.

Les bombardiers engagés seront les B-17 et B-24 américains, les Lancaster, Halifax, Stirling et Lincoln britanniques (et du Commonwealth), les Bloch MB-162, Consolidated modèle 32F et 33F (plus connus sous le nom de B-24 Giant et B-32 Dominator) et Amiot 374 français.

Si les premiers et les troisièmes opéraient surtout de jour, les seconds préféraient opérer de nuit ce qui permettait en théorie une action continue sur le Vaterland.

Des bombardiers tactiques furent parfois utilisés notamment les Amiot Berry et les Lioré et Olivier Léo 458 qui ont remplacé les modèles précédents.

Face à ce déluge de feu, les allemands vont tenter de trouver la parade en multipliant les batteries de DCA pardon de Flak, les radars, les ballons statiques, les unités de chasse qu’elles soient diurnes ou nocturnes.

Ils travailleront même sur les premiers missiles surface-air qui arrivèrent trop tard pour avoir un impact sur les opérations.

C’est le début de quatre années d’opérations d’une violence inouië

Chronique de l’offensive stratégique alliée.

Campagne de Norvège (1948) et hiver 1948-49

Dès l’invasion allemande du Danemark et de la Norvège, les français et les britanniques vont bombarder l’Allemagne dans l’espoir de ralentir l’envoi des moyens teutons en Scandinavie et gagner un temps précieux pour permettre l’envoi d’un corps expéditionnaire digne de ce nom.

L’impact de ces bombardements sera très limité, entrainant des doutes chez les théoriciens du bombardement stratégique même si ces sceptiques étaient peu nombreux.

A l’époque il n’y à pas encore de stratégie arrêtée. Il y à bien eu des discussions avant guerre mais à part des échanges informels rien de concret n’en est sortit à la fois en raison de divergences tactiques et techniques (les français préféraient opérer de jour les britanniques de nuit) mais aussi politiques, Paris craignant de sanglants raids de représailles sur l’Alsace et la Lorraine.

L’Armée de l’Air mobilise quatre escadres, une escadre de bombardement lourd, la 15ème EBL et trois escadres de bombardement médian les 31ème 38ème et 47ème EBM. La première vole sur Consolidated modèle 32F Géant (plus connu sous le nom de B-24 Giant), les deuxième et troisième sur Lioré et Olivier Léo 451 alors que la quatrième vole sur Amiot 356 et 357.

Les français tout en ayant expérimenté le bombardement de nuit vont privilégier les frappes diurnes en sachant parfaitement qu’elles sont diablement risquées avec les menaces de la Flak et de la chasse.

En ce qui concerne l’escorte, au début on hésite à affaiblir les unités de chasse principalement chargées de couvrir le «corps de bataille» et certaines missions seront menées sans escorte ce qui suscitera des pertes mais ce ne sera pas la saignée annoncée.

Les cibles visées sont d’abord les bases navales et les ports de la mer du Nord pour bloquer l’envoi de renforts en hommes et en matériel. Très vite d’autres cibles sont visées comme des gares de triage ou des usines stratégiques (aéronautique, armement).

Les Consolidated modèle 32F Géant (Consolidated B-24 Giant) vont également bombarder la Norvège en dépit des réserves du gouvernement norvégien qui craignait des dégats collatéraux.

Durant la Campagne de Norvège (1948) et les semaines suivantes, douze Géant sont perdus au cours des opérations, huit au dessus de l’Allemagne et quatre au dessus de la Norvège.

Huit quadrimoteurs ont été perdus au dessus de l’Allemagne, quatre sous les coups de la chasse, deux sous les coups de la DCA et deux de manière accidentelle.

Un premier appareil est abattu par un Me-109 dès le 6 septembre 1948 au dessus d’Hambourg suivit d’un second appareil abattu par un Fw-190 le 9 septembre 1948 au dessus de Francfort.

Un troisième quadrimoteur est abattu par la chasse allemande le 11 octobre 1948 lors d’un raid contre le port de Brême (l’identité de l’appareil est restée inconnue, plusieurs hypothèses étant émises mais aucune ne faisant consensus).

Le quatrième appareil abattu par la chasse l’est le 5 novembre 1948 alors qu’il venait de bombarder une usine près de Cologne. Le bourreau est un Me-110 qui endommagé par les mitrailleurs français s’écrasa à l’atterrissage.

Deux Géant sont abattus par la Flak, le premier le 4 janvier 1949 au dessus de Augsbourg et le second le 14 avril 1949 au dessus de Kiel.

Deux appareils de la 15ème EBL sont perdus de manière accidentelle, le premier endommagé (chasse ou Flak on l’ignore) s’écrase près de Verdun (six morts et cinq survivants) le 4 mars 1949 alors que le second victime d’un problème de moteur s’écrase à son retour à Evreux le 8 avril 1949.

Les quatre autres Géant sont perdus au dessus de la Norvège (un par la chasse, deux par la DCA et un par accident lié au mauvais temps).

Le premier est abattu par un Focke-Wulf Fw-190 le 12 septembre 1948 après un bombardement d’Oslo, le second est victime de la DCA allemande protégeant le port de Copenhague le 4 octobre 1948.

Un troisième appareil est perdu sous les coups de la Flak au dessus de Bergen le 14 octobre 1948 même si il y à un doute, certains historiens accordant cette destruction à la DCA de navires allemands déployés au large.

Le dernier est victime d’un accident le 8 octobre 1948, s’écrasant dans le massif du Telemark suite à une erreur de navigation.

Les appareils perdus sont partiellement remplacés par des avions issus des stocks en l’occurrence huit quadrimoteurs. Au 5 septembre 1948 33 Géant étaient stockés. En retirant les huit appareils qui vont remplacer les appareils perdus, le stock tombe à 25. Il ne sera pas augmenté, la France ayant choisit de faire confiance au successeur du B-24, le B-32 Dominator qui sera plus connu en France sous la désignation de Consolidated modèle 33F Géant II.

Les unités de bombardement médian connaissent également des pertes. C’est ainsi que la 31ème EBM à perdu douze appareils, quatre suite à des accidents, quatre sous les coups de la chasse et quatre sous les coups de la Flak.

Un appareil est abattu par la DCA allemande au dessus de la Norvège le 9 septembre 1948, un appareil abattu alors qu’il bombardait Oslo. Les trois autres sont perdus au dessus de l’Allemagne à savoir le 8 octobre 1948 au dessus de Stuttgart, le 21 octobre 1948 au dessus d’Augsbourg et le 5 février 1949 au dessus de Brême.

Quatre Lioré et Olivier Léo 451 de la «31» sont abattus par la chasse allemande, un bimoteur au dessus de Bergen le 17 septembre 1948 les trois autres au dessus de l’Allemagne le 5 décembre 1948 au dessus de Munich, le 21 janvier 1949 au dessus d’Augsbourg et le 4 mars 1949 au dessus de Cologne.

Quatre autres appareils sont perdus de manière accidentelle. Le premier est perdu le 10 septembre 1948 au dessus de la Norvège. Forcé à voler à très basse altitude, il heurte les flots et se désintègre ne laissant aucune chance à son équipage.

Un appareil s’écrase en Allemagne dans la région de Nuremberg le 4 novembre 1948, l’appareil endommagé par la DCA s’écrase en tentant de rallier la France pour échapper à une longue et douloureuse captivité. Sur les quatre membres d’équipage deux sont tués et deux blessés sont faits prisonniers.

Les deux derniers Léo 451 perdus par accident le sont en France, le premier le 14 mars 1949 au décollage de sa base de Coulommiers-Voisin en région parisien suite à un problème moteur (un mort et trois blessés) et le second à l’atterrissage le 8 mai 1949 suite à une mission de bombardement au dessus de Cologne, l’appareil ayant été endommagé par la Flak.

Les pertes de la 38ème EBM sont plus faibles avec deux avions abattus par la chasse allemande au dessus de l’Allemagne, cinq victimes de la Flak et un dernier victime d’un accident au décollage.

Deux appareils sont abattus par la chasse allemande, le premier le 14 septembre 1948 au dessus d’Hanovre et le second le 30 janvier 1949 au dessus de Francfort, à chaque fois l’équipage est tué.

Pas moins de cinq Lioré et Olivier Léo 451 sont abattus par la DCA allemande, la Flak. Le premier est abattu le 8 septembre 1948 au dessus de la Frise Orientale, le second le 12 octobre 1948 au dessus de Stuttgart, le troisième le 24 novembre 1948 au dessus de Padeborn, le quatrième le 4 janvier 1949 au dessus de Hambourg et le cinquième le 9….mai 1949 au dessus de Duisbourg.

Un huitième appareil de l’escadre est considéré comme ayant été perdu par un accident, un Léo 451 endommagé par la chasse lors d’un raid au dessus de Cologne et qui s’écrasa à l’atterrissage tuant trois des quatre membres d’équipage, seul le pilote survivant au crash.

-La 47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) qui volait sur Amiot 356 et 357 à perdu quatre Amiot 356 trois victimes de la chasse et un victime de la DCA. Les trois appareils victimes de la chasse sont perdus le 17 septembre 1948 au dessus de Francfort, le 4 décembre 1948 au dessus de Munich et le 7 mars 1949 au dessus de Nuremberg alors qu’il venait symboliquement de bombarder le lieu où se tenaient les grandes messes du parti nazi. Le 4 février 1949 un Amiot 356 attaquant un pont près de Cologne est abattu par la Flak et s’écrase dans le Rhin ne laissant aucune chance à son équipage.

-Le GB I/49 était un groupe indépendant disposant de vingt-sept Lioré et Olivier Léo 457, des bombardiers pressurisés attaquant à haute altitude. Ces appareils sont censés frapper en dehors de la chasse et de la DCA. Aucun appareil n’est perdu avant le début de la Campagne de France (1949).

En dépit des réserves «terriens», l’Armée de l’Air va également utiliser les bombardiers moyens détachés auprès des différents GRAVIA (Groupements d’Aviation d’Armée).

-Le Groupement d’Aviation de la 3ème Armée engage ses deux groupes de bombardement moyen, les GB II/34 et GB III/34 volant sur Amiot 351 soit cinquante-quatre rutilants bombardiers moyens rapides qui visent essentiellement les villes de Rhénanie.

Au 10 mai sur les cinquante-quatre appareils disponibles au 5 septembre 1948 il restait quarante-huit appareils, six bimoteurs ayant été perdus répartis à égalité entre les deux groupes, le 1er groupe ayant perdu un appareil sous les coups de la DCA le 17 octobre 1948 au dessus de Kehl, un autre abattu par la chasse le 21 janvier 1949 au dessus de Cologne et un autre s’écrasant lors d’un vol d’entrainement le 7 février 1949 en Alsace.

Le 2ème groupe à lui perdu ses trois appareils au combat, un premier appareil abattu le 30 novembre 1948 par un Me-109 au dessus du Rhin, le second victime de la DCA le 4 janvier 1949 au dessus de la Sarre et le troisième abattu par un Fw-190 au dessus de la Forêt-Noire le 14 avril 1949.

A noter qu’il existait des appareils de réserve stockés en France mais avant l’attaque allemande peu de GB ont reçu de nouveaux appareils.

-Le Groupement d’Aviation de la 4ème Armée mobilise son escadre de bombardement moyen, la 21ème EBM qui dispose de 27 Amiot 354 et 54 Amiot 356.

Cette escadre perd deux Amiot 354 abattus par la chasse (7 octobre 1948 et 21 décembre 1948 respectivement au dessus de Stuttgart et de Fribourg), un Amiot 354 victime d’un accident lors d’un vol d’entrainement le 4 février 1949 près d’Epinal et deux Amiot 356 perdus sous les coups de la Flak au dessus de Mannheim les 2 et 7 février 1949 respectivement. L’escadre ne dispose donc plus que de soixante-seize appareils au 10 mai 1949.

-Le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée engage ses deux Groupes de Bombardement Median, les GB I/11 et II/11 volant sur Lioré et Olivier Léo 458. Sur les cinquante-quatre appareils disponibles le 5 septembre 1948, dix sont perdus jusqu’en au 10 mai 1949.

Deux endommagés par la Flak doivent être rayés des cadres, les appareils étaient cannibalisés pour récupérer toutes les pièces afin d’abord de soutenir les appareils en service et économiser les stocks de pièces de rechange pour une guerre que l’on savait longue.

Quatre sont abattus par la chasse allemande respectivement les 17 septembre, 4 octobre, 21 octobre et 4 novembre 1948 à chaque fois au dessus du Vaterland. Quatre sont victimes de la Flak au dessus du territoire allemand les 21 septembre 1948, 7 octobre 1948, 4 décembre et 17 janvier 1949.

Les deux groupes sont respectivement tombés début février à vingt et un (GB I/11) et vingt-trois (GB II/11). Ce nombre va remonter respectivement à vingt-quatre et vingt-sept appareils soit 51 bombardiers Lioré et Olivier Léo 458 prêts à déclencher le feu de Wotan en soutien de la 6ème Armée qui rappelons le couvrait la frontière entre Colmar et Montbéliard soit les secteurs fortifiés de Colmar, de Mulhouse et d’Altkirch.

-Le Groupement d’Aviation de la 8ème Armée utilise son unique groupe de bombardement médian le GB III/11 qui vole sur Lioré et Olivier Léo 458.

Sur les vingt-sept appareils disponibles le 5 septembre 1948, quatre sont perdus deux sous les coups de la DCA le 7 octobre et 30 novembre 1948 (respectivement au dessus de Fribourg et d’Augsbourg) et deux sous les coups de la chasse le 14 janvier et le 21 février 1949 (le premier au dessus de Khel et le second au dessus d’Ulm). Ces appareils sont remplacés.

Aux côtés des quatre escadres de bombardement françaises les britanniques engagent pas moins de douze escadres de bombardement, huit équipées de bombardiers lourds et quatre équipés de bombardiers moyens.

L’appareil dominant est le remarquable Avro Lancaster qui équipe les 1st 3rd 5th et 7th Heavy Bomber Wing soit 240 appareils en ligne. A cela s’ajoute le Handley-Page Halifax qui équipe les 9th et 11th Heavy Bomber Wing soit 120 appareils en ligne, le Short Stirling qui équipe les 13th et 15th Heavy Bomber Wing soit 120 appareils en ligne.

En ce qui concerne les bombardiers moyens, on compte 120 Vickers Wellington qui équipe les 1st 3rd et 5th Medium Bomber Wing, le quatrième wing de bombardement moyen, le 7th Medium Bomber Wing volant sur le Martin 187 Baltimore.

Tous ces appareils ne sont naturellement pas engagés au dessus de l’Allemagne et de la Norvège en dépit de la demande de certains qui voulaient visiblement transformé l’Allemagne en champ de ruines.

On verra par la suite que cette façon de tout détruire par des tapis de bombes aura un impact stratégique fort limité.

Durant la Campagne de Norvège (1948), le Bomber Command à perdu seize Avro Lancaster (quatre victimes d’accident, huit abattus par la chasse et quatre par la Flak), dix Handley-Page Halifax (quatre abattus par la Flak, six victimes de la chasse), six Short Stirling (deux victimes d’accident, deux victimes de la Flak et deux victimes de la chasse), seize Vickers Wellington (quatre victimes d’accident, six victimes de la chasse allemande et six victimes de la Flak) et quatre Martin 187 Baltimore (deux victimes de la Flak et deux victimes de la chasse).

Le Conflit (150) Europe Occidentale (115)

Opération ECLIPSE : feu à volonté !

Si franchir le Rhin c’était facile cela se saurait : opérations CREPUSCULE et MAGELLAN

Préambule

Quand les alliés sont parvenus en Belgique et aux Pays-Bas la question se pose de savoir comment faire pour déboucher en Allemagne.

Pas vraiment d’alternatives à un franchissement du Rhin, les hypothèses de débarquement sur les côtes baltes ou sur les côtes de la mer du Nord étant rapidement écartées même pour une diversion.

Les alliés sont pourtant confiants. Ils ont réussit à franchir La Seine sous le feu ennemi avec des résultats contrastés comme nous l’avons vu même si le temps jouait en faveur des alliés bien supérieurs en nombre et en matériel.

Seulement voilà là on parle du Rhin, un fleuve mythique dans la mythologie allemande (et dans l’imaginaire nazi), la dernière «barrière naturelle» protégeant le Vaterland.

Autant dire que les allemands vont se défendre de manière acharnée pour éviter que les alliés ne s’emparent des villes allemandes.

Tout en renforçant le Westwall/ligne Siegfried, les allemands vont préparer leur territoire à se défendre même si ils vont être réticents à construire des lignes fortifiées de peur de démoraliser définitivement les allemands.

Il faut ensuite occuper la rive gauche du Rhin chose tout sauf aisée tant les allemands vont se battre avec acharnement.

Reste à savoir où franchir le Rhin ? Les britanniques militent naturellement pour la voie nord avant de s’emparer des différents ports de mer du Nord pour bloquer définitivement la flotte allemande qui serait alors obligée de se replier sur la Norvège avec des conséquences logistiques majeures : stocks et capacité d’entretien plus limités qu’en Allemagne. De plus eux peuvent arguer qu’ils sont déjà sur le Rhin et qu’il n’y à pas besoin d’opérations intermédiaires avant le franchissement proprement dit.

Les français eux sont partisan d’un franchissement dans leur secteur pour s’enfoncer le plus vite possible dans le territoire tout en confiant aux anglais et aux britanniques la couverture des ailes, les premiers pour neutraliser les ports, les seconds pour empêcher un réduit bavarois. Les britanniques et les américaines peuvent arguer que les français ne sont pas encore sur le Rhin sauf quelques rares secteurs où le franchissement est pour ne rien arranger compliqué.

Finalement l’opération ECLIPSE verra les trois groupes d’armées attaquer en même temps pour créer trois têtes de pont : une aux Pays-Bas, une deuxième en Rhénanie et une troisième entre Strasbourg et Bale.

Une fois les trois têtes de pont solidement établies, il s’agira de foncer le plus loin possible à l’est pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’ouest. Comme le dira le général Villeneuve «L’Elbe je prends mais si vous m’offrez l’Oder, la Neisse voir la Vistule je prends aussi».

Pour les opérations, la tactique utilisée lors d’AVALANCHE est reprise mais affinée et adaptée à un contexte géographique et tactique différent. Notamment la puissance aérienne allemande était réduite et surtout concentrée à l’est et dans la défense des villes contre les bombardiers lourds français, britanniques et américains. En revanche sur la ligne de contact, les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance portant la Balkenkreuze se font de plus en plus rares.

Même chose pour l’artillerie lourde allemande, la Schwere Artillerie qui quand elle tire est impitoyablement châtiée par son homologue ennemie.

Les unités allemandes, les WestKampfer sont pour certaines encore très solides, d’autres plus friables mais toutes sont motivées à l’idée de défendre leur pays, se retrouvant dans la situation des belges, des néerlandais et des français presque quatre années plus tôt.

En ce qui concerne les unités motomécaniques, quelques «vieilles» Panzerdivisionen sont toujours là aux côtés de PanzerBrigade, des unités allégées jugées plus adaptées au caractère défensif des combats menés par les allemands.

En effet ces unités déployées sur le front ouest comme sur le front est disposent de peu de Panzergrenadiers, d’un peu d’artillerie automotrice et surtout de beaucoup de véhicules blindés de combat.

Pourquoi utiliser le terme «véhicule blindé de combat» et pas char ? Tout simplement parce que les PanzerBrigaden disposent de chars mais surtout d’une majorité de chasseurs de chars et de canons d’assaut aux qualités comme aux limites reconnues.

Plus que jamais les allemands utilisent davantage les Kampfgruppe, les «groupes de combat», des entités conçues pour une mission particulière plutôt que les unités constituées.

Cela avait l’avantage de la souplesse mais cela pouvait se payer au prix d’un manque de cohésion quand le niveau des unités était faible ou qu’elles n’avaient pas l’habitude de combattre ensembles.

Les alliés ont essayé d’imiter les allemands mais si les américains ont à la fin de la guerre organisé leurs Grandes Unités en Combat Command, les français et les britanniques n’ont pas systématisé le processus.

Cela s’explique en grande partie par des résistances intellectuelles que l’on peut aisement valider vu qu’au final ce sont les alliés et non les allemands qui ont gagné la guerre et pas uniquement par leur supériorité numérique et industrielle.

En bref l’opération ECLIPSE c’est quoi ?

Avant de franchir le Rhin, les français doivent rejoindre le fleuve et obtenir des zones aisées pour le franchissement. Dans le cadre de l’opération ECLIPSE, ils lancent deux offensives préliminaires, l’opération CREPUSCULE et l’opération MAGELLAN.

La première engagée le 11 janvier 1953 voit l’engagement de la 1ère Armée Française qui après de violents combats s’empare d’Aix la Chapelle, atteignant l’ancienne capitale de Charlemagne le 15 janvier 1953. Deux semaines plus tard, celle qui se considère comme la meilleure armée française atteint le Rhin, commençant immédiatement à préparer le franchissement du grand fleuve allemand.

La 2nd Army (UK) en profite pour pénétrer en Allemagne et éviter la création d’un saillant entre le 21st Army Group et le GAF-R qui pourrait être utilisé par les allemands pour contre-attaquer mais ces derniers ne sont pas aptes à le faire. Les troupes allemande préfèrent d’ailleurs se replier en combattant sur le Rhin. Ils ont cependant ordre de tenir Cologne le plus longtemps possible

La deuxième déclenchée le 25 janvier 1953 à pour objectif la Moselle, un affluent du Rhin. Les débuts sont compliqués et poussifs pour la 3ème Armée qui doit combattre un ennemi décidé qui à reçu des troupes fraiches (si si les allemands en possède encore à ce stade de la guerre) sur un terrain difficile avec de nombreux fleuves à franchir et sans moyens de pontage suffisants.

Finalement le poids numérique et matériel des alliés finit par l’emport et la Moselle est bordée à la mi-février soit avec un retard de dix jours sur le calendrier initial. Comme le général Villeneuve ne veut prendre aucun risque, il décide de repousser le franchissement du Rhin en espérant qu’un surcroit de préparation facilitera le franchissement et l’exploitation. On connait la suite…… .

Et le Rhin fût franchit (1) : préparatifs

Comme nous l’avons vu plus haut, les alliés ont beaucoup débattu pour savoir où franchir le Rhin, chaque pays militant pour sa zone de responsabilité avec de nombreuses impensées et de nombreuses arrières pensées.

Le général Villeneuve qui s’est finalement résolu à être tout autant un chef de guerre qu’un politicien décide de ménager les egos et les susceptibilitées nationales en offrant à chaque groupe d’armées une zone de franchissement.

Ensuite on pourra toujours privilégier le Commonwealth, la France ou les Etats-Unis pour l’axe principal de progression même si les buts de guerre sont tout autant variés que parfois contradictoires. On comprend dans ces conditions que le «Général Tornade» ait songé à plusieurs reprises d’être remplacé.

Initialement l’opération ECLIPSE était prévue le 5 mars mais le mauvais temps fait grossir le Rhin qui se met à charrier boue, troncs d’arbres et objets divers. Même les mines mouillées par les alliés pour bloquer les navires allemands sur le fleuve sont arrachées et ballotées.

L’opération est reportée le 7 mars puis suspendue tant la météo ne s’améliore pas, génant considérablement les préparatifs logistiques et surtout les opérations aériennes tactiques.

Finalement le jour J est fixé au 17 mars 1953. La légende raconte qu’avant de choisir le jour le général Villeneuve aurait scrupuleusement vérifié qu’il n’y avait aucune victoire anglaise sur la France.

Entre-temps les préparatifs ont été menés tambour battant avec plus ou moins de discrétion même si les allemands qui se savent acculés ne peuvent guère s’y opposer.

On construit et on reconstruit les infrastructures routières et ferroviaires, on remet en service nombre d’aérodromes d’avant guerre qui avaient été réutilisés et parfois modernisés par les allemands.

Des terrains de secours et des terrains tactiques sont également aménagés par des unités du génie pour disperser au maximum les forces aériennes et éviter une frappe dévastatrice sur des aérodromes surpeuplés.

Les routes sont remises en état tout comme les voies ferrées, certaines sont doublées. Les ponts sont renforcés pour supporter des chars, des convois lourds.

Des dépôts sont aménagés, certains existaient déjà avant guerre, d’autres ont été construits par les allemands.

La ligne Maginot est également mise à contribution, certains ouvrages étant utilisés comme dépôts et comme abris. Certains nostalgiques de la «Muraille de France» militent pour réarmer des ouvrages mais le «Général Tornade» leur fait vite comprendre qu’ils avaient une guerre de retard.

Une fois les infrastructures (re)construites, on peut accumuler les quantités incroyables de carburant, de munitions, de vivres, de pièces détachées nécessaires à la guerre moderne.

Les unités logistiques alliées travaillent d’arrache pied permettant aux unités de combat de se préparer à l’acmé de leur carrière militaire : le franchissement du Rhin et la ruée vers la plaine germano-russe, la prise des grandes villes.

Certains espèrent achever la guerre d’ici l’été 1953. En réalité il faudra presque un an de plus pour mettre à genoux les allemands. Était-il possible de faire mieux ? C’est un débat qui déchire la communauté historienne depuis près de 70 ans.

Et le Rhin fût franchit (2) «A côté Avalanche c’était une promenade de santé»

En dépit d’une préparation intense, méticuleuse voir maniaque, nul doute que les officiers, les sous-officiers et les hommes du rang n’en mènent pas large au moment de déclencher l’opération ECLIPSE.

Le 7 mars 1953, le temps s’améliore enfin, il pleut moins, le vent est tombé. C’est comme si la nature avait dit «Bon d’accord je vous laisse une période de calme pour vous mettre sur la tronche mais cela risque de ne pas durer».

Le général Villeneuve ordonne aux forces aériennes d’attaquer tout ce qui bouge et tout ce qui ne bouge pas sur le territoire allemand ou sur les territoires occupés par les fridolins.

Si quelques missions sont menées par des bombardiers lourds, l’immense majorité des missions sont menées par des chasseurs-bombardiers, des avions d’attaque, des bombardiers en piqué et des bombardiers bimoteurs.

Outre les cibles fixes (bases, postes de commandement, routes, ponts), on visait des cibles mobiles notamment les rares convois qui osaient se déplacer en pleine journée malgré les consignes.

Parfois certains convois sensibles se déplaçaient de jour mais sous très haute protection de la chasse allemande qui possédait encore de beaux restes. Cela générait de sérieux combats aériens qui parfois douchaient l’enthousiasme des jeunes pilotes persuadés de l’emporter sur une Luftwaffe très affaiblie.

Le 13 mars 1953, deux jours avant le déclenchement de l’opération ECLIPSE, la Luftwaffe mobilise ses rares moyens de bombardement pour attaquer les aérodromes alliés. Ces derniers sont surpris par cette opération BODENPLATTE.

Plusieurs dizaines d’avions alliés sont détruits et endommagés mais pour des pertes non négligeables en avions et pilotes. Si les alliés sont secoués, très vite, ils se rendent compte que cet assaut était plus spectaculaire que militairement efficace.

Le lendemain 14 mars 1953 l’artillerie donne de la voix. Les pièces lourdes dite de Réserve Générale bombardent les arrières du front, épargnant si l’on peut dire les troupes en première ligne.

L’aviation est également de la partie pour éclairer et couvrir les troupes se préparant au franchissement en attendant de devoir les appuyer. En revanche fort peu de missions de bombardement sont menées sur l’Allemagne pour des raisons de planification et de priorisation.

L’artillerie divisionnaire commence à ouvrir le feu de manière épisodique sur les troupes en première ligne le 15 mars, des bombardements aussi brefs que violents avec un mélange d’obus explosifs et fumigènes pour assommer et démanteler le dispositif allemand.

Le 16 mars 1953 des éclaireurs de combat, des commandos et des sapeurs commencent à franchir le fleuve en pleine nuit pour préparer la mise en place des ponts. Ils utilisent pour cela des embarcations pneumatiques à rame pour des questions de discrétion.

Leur mission est de neutraliser les avant-poste, de déminer des corridors et de priver les allemands de toute information pour leur permettre de réagir le plus vite possible.

Des combats violents ont lieu aussi bien en secteur britannique qu’en secteur français ou encore en secteur américain. Les résultats sont contrastés mais cela met la puce à l’oreille des allemands qui sont confortés dans leur idée qu’un gros truc se prépare. De toute façon les alliés savent depuis longtemps qu’une surprise totale et complète est impossible à obtenir.

17 mars 1953 : Jour J. Les alliés vont franchir ou tenter de franchir le terrain. Peuvent-ils échouer ? Bien sur mais les allemands savent que le temps jouent pour leurs ennemis. Comme jadis les alliés face aux japonais, nombre de soldats allemands, nombre de WestKampfer veulent emporter avec eux le plus de soldats ennemis.

En face les alliés savent les allemands vont être ultra-motivés car combattant à domicile. Ils le savent car il y à quelques années ils occupaient la situation inverse. Aucun risque de condescendance ou de sous-estimation du soldat allemand.

Les plans et les tactiques sont simples et éprouvées. A ce stade de la guerre on ne peut ou on ne veut plus expérimenter, on utilise des tactiques qui ont marché ailleurs, sur d’autres fleuves.

L’aviation et l’artillerie matraquent des cibles soigneusement répérées : postes de commandement, casernes, bunkers, routes, ponts, voies ferrées….. . Point de longs barrages mais des barrages flash, barrages inventés ironie de l’histoire par les allemands pendant le premier conflit mondial.

Es-ce à dire que les barrages massifs appartiennent au passé ? Non bien sur mais ils seront déclenchés quand les troupes au sol franchiront le Rhin pour faire baisser la tête aux Westkampfter.

Le franchissement va se faire avec des chalands de débarquement, des embarcations pneumatiques et des tracteurs amphibies.

La première vague comprend des éclaireurs de combat (pour la coordination des feux), des sapeurs (pour le déminage) et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes et éviter d’être culbutés dans le Rhin.

Cette vague est couverte par l’artillerie via un tir de barrage, par l’aviation qui assure essentiellement couverture et éclairage, l’appui-feu étant provisoirement en retrait le temps d’en savoir plus. Des canons d’assaut assurent également des tirs directs pour notamment neutraliser des bunkers.

La deuxième vague concerne les Grandes Unités, des divisions d’infanterie qui pour beaucoup sont devenues entièrement motorisées. Les fantassins franchissent le fleuve sur des embarcations pneumatiques, des tracteurs amphibies et des chalands de débarquement.

Ils relèvent les «commandos» et vont étendre peu à peu les têtes de pont pour permettre la mise en place des ponts pour permettre le franchissement d’abord des chasseurs de chars et des canons d’assaut avant le passage des chars de combat au sein des unités motomécaniques.

Parallèlement, un volet aéroporté est prévu. Toutes les divisions aéroportées vont être engagées. Il était initialement prévu un largage concentré dans une zone précise (certains visaient rien de moins que l’Elbe !) avant de préférer un largage par zone, les britanniques dans leur zone, les français dans leur zone et les américains dans la leur.

Cela désolent certains qui estiment que c’est un gaspillage d’unités d’élite et va à l’encontre de l’unité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée qui n’aura jamais l’occasion d’être employé en bloc pour faire basculer la guerre du bon côté.

Quand on connait la suite des événements, on peut se demander si un saut groupé par exemple à l’est du Rhin côté allemand n’aura pas éviter plusieurs mois d’enlisement et de guerre d’usure qui rappelait davantage le premier que le deuxième conflit mondial.

Une fois les têtes de pont consolidées, les unités motomécaniques doivent foncer dans la profondeur du Vaterland et des anciennes Provinces Unies pour tronçonner, découper le dispositif ennemi et ainsi faciliter la désintégration de l’Allemagne nazie.

Cela ne se fera pas en raison de problèmes de coordination, de doutes, d’hésitation et surtout d’une résistance allemande qui montre une surprenante vigueur pour un pays censé être à l’agonie.

C’est clairement cette résistance qui va léver les derniers doutes sur l’opération BOREALIS qui bien que décidée bien avant était toujours en sursis. Les opposants à cette opération auront néanmoins beau jeu de dire que les troupes réservées au débarquement en Scandinavie auraient été précieuses pour abréger le conflit en frappant bien plus vigoureusement l’Allemagne.

Comme à Fontenoy ce sont les anglais pardon les anglo-canadiens qui ouvrent le feu en premier pour libérer les Pays-Bas du joug allemand.

Le gouvernement néerlandais en exil avait demandé que des unités de l’ABL soient engagés mais comme l’Armée Belge Libre était sous commandement français cela se révélera impossible.

Néanmoins pour le symbole et pour la connaissance du terrain le commandant du 21st Army Group (UK) accepta que des éclaireurs néerlandais ou néerlandophones soient détachés auprès des unités de tête pour faciliter la progression une fois le Rhin franchit.

Ces éclaireurs étaient issus des divisions néerlandais ce qui fit craindre au commandement de l’ABL une saignée des effectifs mais fort heureusement ce ne fût pas le cas.

Après des frappes aériennes, l’artillerie lourde de corps d’armée et l’artillerie des groupes de réserve prend le relais pour des frappes ciblées afin d’accentuer les attaques aériennes. On cherche à démanteler, à désorganiser plus qu’à détruire.

Alors que les troupes de combat se préparent à franchir un fleuve énervé et tumultueux, les lance-roquettes multiples entrent en scène pour dresser un écran fumigène.

Les premiers à franchir le fleuve sont donc comme nous l’avons vu des éclaireurs de combat, des sapeurs et des «commandos» pour s’emparer des avant-postes.

Ce ne sont cependant pas les premières troupes engagées puisque quelques heures plus tôt entre chien et loup, la 1st Airborne (UK) ayant été larguée au nord du Rhin pour faciliter le franchissement avec un résultat mitigé.

En effet le mauvais temps à entraîné une forte dispersion et si les troupes aéroportées sont habituées à combattre seules, encerclées et par petits groupes, elles ne peuvent pas faire des miracles. Cela ne peut que donner du grain à moudre à ceux qui avaient milité pour un engagement groupé de la totalité de la 1ère Armée Aéroportée Alliée.

Le largage n’est cependant pas totalement improductif car il va forcer les allemands à monter ce qu’on pourrait appeler des groupes de chasse pour tenter de neutraliser les parachutistes anglais qui pour certains vont se planquer et attendre l’arrivée de la cavalerie qui comme chacun sait arrive toujours après la bataille (NdA ça va doucement les cavaliers c’est une vanne).

Le franchissement à lieu à l’est de Dordrecht. Il se passe sans problèmes les allemands sachant parfaitement qu’ils ne peuvent pas vraiment repousser une telle offensive. Ils laissent quelques groupes en arrière pour retarder la mise en place des ponts pour permettre le franchissement des unités motomécaniques canadiennes et britanniques.

L’artillerie allemande tente de contrer le travail des sapeurs et des pontonniers avec mine de rien quelques résultats, plusieurs ponts sont détruits, certains dépôts sont également détruits par les quelques avions allemands notamment un drôle d’engin appelé Mistel combinant un gros bimoteur bourré d’explosif (généralement un Ju-88) et un monomoteur chargé de le conduire jusqu’à destination. Son efficacité s’est révélé inversement proportionnelle à la peur et à la psychose suscitée.

Les premières troupes du 21st Army Group franchissent donc le Rhin le 17 mars, les combats pour s’ancrer fermement sur la rive nord ont lieu du 17 au 20 mars avec plusieurs contre-attaques allemandes qui sont certes repoussées mais cela génére incertitudes et pertes.

Les premiers pont sont mis en place dans l’après midi du 19 mars mais comme nous l’avons vu ils sont détruits ou endommagés par l’artillerie et les fameux Mistel. Après une brutale réaction de la chasse anglo-canadienne et de l’artillerie, les ponts sont (re)construits le lendemain.

La situation étant jugé suffisamment stabilisée, les chars vont pouvoir passer sur la rive nord et ainsi reconquérir le reste des Pays-Bas occupé depuis bientôt quatre ans.

Les britanniques de la 1st Army (UK) sont les premiers à être engagés. Ils forment le «poing d’acier» du 21st Army Group (UK), les autres armées doivent franchir le Rhin par la suite.

Pour cette opération, la 1ère Armée britannique aligne le 1st British Corps (52nd Lowland Infantry Division et 4th Infantry Division), le 2nd British Corps (2nd Infantry Division et 50th Northumberland Division) et le 3rd British Corps (6th Infantry Division et 48th South Middland Division) soit six divisions d’infanterie auxquelles il faut ajouter le 1st British Armoured Corps (2nd Armoured Division, 8th et 10th Independant Armoured Brigade) mais aussi des divisions en réserve d’armée (1st Infantry Division, 1st Armoured Division, 44th Home Counties Division et 3rd Infantry Division).

La 52nd Lowland Infantry Division est la première à franchir le fleuve suivit de la 2nd Infantry Division et de la 48th South Middland Division. Ces trois divisions doivent se battre avec acharnement contre les allemands du 7.Armee Korps (7.AK) qui ne laissent par leur part aux chiens si je peux parler familièrement.

Les divisions allemandes subissent de lourdes pertes mais leur résistance évite que la retraite se transforme en désastre. Les britanniques ayant besoin de reprendre leur souffle, les allemands se replient en bon ordre. Encore cette incapacité des alliés à profiter du flottement au sein des troupes allemandes pour porter un coup décisif.

Les autres corps d’armées allemands (5.AK et 9.AK) résistent également fermement bien soutenu par un 1.Pzk qui mènent de violentes et brève contre-attaques qui gènent considérablement les britanniques.

Le lendemain, les autres divisions en ligne (4th ID 50th Northumberland Division 6th ID) commencent à passer sur la rive nord du Rhin pour renforcer la tête de pont anglo-canadienne.

En revanche les blindés restent sur la rive sud à la fois parce qu’il faut construire les ponts et surtout pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Ce n’est que le 25 mars 1953 que le 1st British Armoured Corps (1st BAC) commence à passer le Rhin pour se préparer à exploiter les percées faites par les trois corps d’armées d’infanterie. En revanche les divisions en réserve d’armée restent sur la rive sud.

Cette partie des Pays-Bas à connu un hiver 1952-1953 particulièrement pénible et éprouvant avec un froid glacial, des pluies particulièrement abondantes rendant la vie des civils compliquée.

La nourriture vint à manquer et si les alliés vont larguer des vivres, ceux-ci étaient souvent détournés par les allemands. Voilà pourquoi l’hiver 1952/53 est resté dans les mémoires néerlandaises comme le Honger Winter (l’hiver de la faim).

Es-ce le début d’une folle chevauchée ? Encore une fois non car les alliés semblent manquer de punch, d’énergie pour décrocher un uppercut décisif dans la mâchoire allemande.

Encore aujourd’hui il est difficile de comprendre comment les britanniques ont pu mettre autant de temps pour libérer les derniers arpents du territoire néerlandais.

Certes le terrain était difficile _plaines gorgées d’eau, nombreux fleuves à franchir, villes transformées en forteresses_, la résistance allemande acharnée mais tout de même….. .

En face les allemands utilisent la défense totale, plus un pas en arrière. Nombre de soldats allemands se font tuer sur place ou lancent des charges désespérées ce qui revient pour ainsi dire au même.

Les différentes villes néerlandaises tombent les unes après les autres. Le territoire néerlandais est totalement libéré à l’été 1953 à une époque où le front occidental n’est pas bloqué mais gelé tant la résistance allemande à surpris les alliés par sa vigueur. L’image de la bête blessée qui se défend bien mieux qu’un animal en pleine forme prend ici tout son sens….. .

Successivement Rotterdam est reprise le 4 avril, La Haye le 8 avril 1953, Amsterdam le 15 avril, Utrecht le 24 avril, Arnhem le 1er mai, Zwolle le 14 mai 1953, Groninguen le 2 juin et après des opérations de nettoyage la frontière néerlando-allemande est entièrement bordée le 22 juin 1953.

A noter que tout le territoire néerlandais n’à pas été libéré après des combats, certains territoires notamment des îles ont été évacuées par les allemands et donc occupées par les anglo-canadiens sans combat. Tenir garnison dans ces îles de Frise allait devenir une affectation prisée pour certains soldats considérant avoir trop fait la guerre….. .

La 1st Army doit se préparer à foncer en Allemagne mais foncer à la mode britannique cela va s’en dire. De toute façon des divisions doivent être relevées pour permettre à leurs soldats de prendre un peu de repos.

C’est ainsi que la 1st ID «The French Division» va remplacer la 52nd Lowland Infantry Division, la 1st Armoured Division va remplacer la 2nd Armored Division, la 44th Home Counties Division va remplacer la 50th Northumberland Division et enfin la 3rd Infantry Division va remplacer la 6th Infantry Division.

Les Pays-Bas ne sont pas les seuls objectifs du 21ème Groupe d’Armées Britannique. En effet la limite entre le 21st Army Group (UK) et le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) se situe au nord de Cologne.

Des territoires allemands sont donc visés par les anglo-canadiens. Néanmoins dans un premier temps les troupes déployées entre Nimégue et Cologne reçoivent comme ordres de fixer les troupes allemandes sans franchir le Rhin.

C’est le cas de la 1ère Armée Canadienne avec ses deux corps d’armées composés pour le premier de la 3ème Division d’Infanterie et la 2ème Division Blindée alors que la seconde disposait de la 1ère Division Blindée et de la 4ème Division d’Infanterie.

Comme pour la 1ère armée britannique, des divisions sont en réserve d’armée à savoir les 1ère et 2ème Division d’Infanterie.

C’est aussi le cas de la 2nd Army (UK) qui comprend trois corps d’armées, le 4th British Corps(58th Northumbrian Division 49th West Ridding Infantry Division), le 5th British Corps (55th West Lancashire et 42nd East Lancashire) et le 6th British Corps (5th Infantry Division et 46th North Middland Division). Elle dispose en réserve d’armée de trois divisions d’infanterie : 51st Highland Division, 54th East Anglian Infantry Division et la 38th (Welsh) Infantry Division.

L’artillerie bombarde copieusement les positions allemandes, les chasseurs-bombardiers volent en essaims en attaquant toute concentration de troupes et tout convoi surpris à découvert. Les troupes au sol simulent des franchissements pour encore et toujours fixer les troupes allemandes qui se demandent à quel jeu pervers jouent les troupes alliées de leur secteur. En effet certaines unités lançaient des barges avec mannequins pour simuler un franchissement obligeant les allemands à dévoiler leurs positions, positions bombardées par l’artillerie. De quoi rendre fou n’importe quel WestKampfer.

De toute façon il est peu probable que les allemands auraient pu déplacer des troupes vers le nord pour soutenir les troupes allemandes malmenées aux Pays-Bas car il ne fallait pas être un génie pour imaginer la réaction des alliés si des mouvements importants avaient été détectés en ce sens.

Dans la nuit du 18 au 19 mars, des soldats allemands s’infiltrent sur la rive gauche du Rhin au nord de Cologne. Contre-attaque ? Non pas vraiment mais un raid commando d’ampleur mené par la Brigade Valkyrie, une brigade commando de l’«Ordre Noir».

Ce raid surprend les troupes britanniques. Comme souvent dans ces moments là, c’est un panique à bord. On les voit partout et surtout on tire partout.

Des dépôts de carburant et de munitions sont détruits, des sentinelles sont égorgées, des prisonniers faits. Après quelques heures de panique, les britanniques se ressaisissent et capturent la majorité des assaillants qui heureusement pour eux vont être considérés comme prisonniers de guerre.

Cette opération va faire plus de mal que de bien pour les allemands qui dans les jours qui vont suivre vont tenter de nouvelles opérations avec des échecs cuisants à chaque fois….. .

Même chose pour l’aviation qui va tenter quelques coups d’épingle dans le dispositif allié dans l’espoir de semer la mort et la désolation.

Pour cela outre les chasseurs-bombardiers Fw-190 et les bombardiers bimoteurs Ju-288, on trouve quelques bombardiers à réaction comme l’Arado Ar-234 qui va mener des «attaques éclairs» contre des cibles d’importance.

Les alliés ne vont pas tarder à déployer leurs premiers chasseurs à réaction et les rares témoins au sol vont comprendre que le combat aérien est sur le point d’entrer dans une nouvelle ère. Il faut cependant reconnaître que les avions à réaction ne vont réaliser qu’une infime partie des opérations aériennes sur le front occidental, les avions à moteur à piston étant en quasi-position de monopole.

Le Conflit (149) Europe Occidentale (114)

Situation des forces terrestres allemandes au moment de l’opération ECLIPSE

Après le repli sur le nord des Pays-Bas (c’est-à-dire au delà du Rhin), sur le Rhin (pour la partie formant la frontière franco-allemande) et sur la rive gauche du Rhin tant recherchée par la France, le dispositif allemand à été à nouveau réorganisé pour tenter de freiner l’avancée alliée.

Si la propagande promet l’enfer, un flot de feu et de sang aux troupes «au service de la ploutocratie judéo-bolchévique» (sic), sur le terrain pas certain que les Westkampfter soient convaincus par toutes les grosses ficèles de la propagande comme les fameuses «armes miracles» censées renverser le cours de la guerre.

Pourquoi se battent-ils encore ? Difficile de formuler une réponse claire. Il y à la peur du régime, la volonté de ne pas décevoir les copains et la famille, une sorte de fatalisme qui peut pousser aux pires excès. N’en jeter plus….. .

Pour protéger le Vaterland, les allemands peuvent compter sur deux groupes d’armées, le Heeresgruppe Nederland et le Heeresgruppe Rhein, des expressions géographiques qui parlent d’elles mêmes.

Le premier regroupe deux armées tout comme le second avec des divisions qui sont pour certaines de véritables Phenix qui semblent renaitre sans arrêt de leurs cendres mais probablement moins performantes à chaque renaissance.

Le Groupe d’Armées Pays-Bas comprend tout d’abord la 16.Armee avec pas moins de quatre corps d’armées, un Panzerkorps à deux divisions blindées, le 1.Panzerkorps (2.PzD 13.PzD) et trois corps d’armées d’infanterie, le 7.AK (262.ID 6.ID 7.VolksgrenadierDivision), le 5.AK (26.ID 9.ID et 91.ID) et le 9.AK (16.ID 59.ID et 92.ID) auxquelles il faut ajouter différentes unités de réserve d’appui comme la 1.S.S Fallschirmjäger Division et la PanzerBrigade 112.

En apparence cette armée est puissante avec onze divisions mais derrière le nombre se cache une réalité moins avouable : des divisions affaiblies, souvent démotivées bien loin des divisions fringantes qui avaient attaqué ces mêmes Pays-Bas trois ans et demi plus tôt.

La 12.Armee comprend notamment en réserve la PanzerBrigade 113 un assemblage hétéroclite de chars, chasseurs de chars et canons d’assaut ce qui ne va pas sans poser des problèmes tactiques et logistiques faciles à deviner.

Cette armée ne comprend que deux corps d’armées qui n’à cessé d’étonner officiers alliés de renseignement et historiens. Le premier est le 13.AK avec la 5.VolksgrenadierDivision, la 45.ID et la 357.ID alors que le second le 14.AK comprend la 49.ID, la 352.ID et la 93.ID.

Le Groupe d’Armées du Rhin comprend lui les 8 et 7.Armee, la première disposant de trois corps d’armées, un corps blindé le 4.Panzerkorps (8.PzD 10.PzD et 131.PanzerBrigade) et deux corps d’infanterie, le 25.AK (6.S.S Division «Valkyrie» et 273.ID) et le 23.AK (64.ID 354.ID et 8.VolksgrenadierDivision).

La seconde dispose également de trois corps d’armée mais trois corps d’armée d’infanterie, le 15.AK (34.ID 36.ID et 17.S.S GrenadierDivision [Galician n°1]), le 16.AK (4.VolksgrenadierDivision, 44.ID et 94.ID) et le 3.AK (3.SchutzenDivision, 273.ID et 275.ID)

A cela s’ajoute différentes unités de réserve pour le «renforcement», l’appui et le soutien des troupes au contact.

Situation des forces aériennes allemandes au moment de l’opération ECLIPSE

Si la situation des forces terrestres allemandes est critique mais encore sous contrôle, la situation de la Luftwaffe est nettement plus problématique.

Clairement les différentes unités aériennes alliées ont pris le dessus et en face même les Experten, ces as aux dizaines voir centaines de victoire mis en valeur par la propagande ne peuvent faire grand chose.

Ils sont certes redoutables, pouvant tirer 150% d’un appareil même en voie de déclassement mais ils ne peuvent que compenser la baisse des effectifs et surtout ne peuvent être partout à la fois.

De plus un fossé s’est creusé entre ces as et de nouveaux venus qui mal formés doivent apprendre leur métier à la dure. La terrible ordalie du combat fait le reste….. .

La priorité est enfin donnée aux unités de chasse, les unités de reconnaissance, de bombardement et d’attaque sont réduites à la portion congrue.

Sur le plan de l’organisation, la Luftflotte NordWest (Flotte Aérienne du Nord-Ouest) est créée pour chapeauter deux Fliegerkorps, le XV.Fliegerkorps déployé aux Pays-Bas et le XVI.Fliegerkorps qui couvre la Rhénanie.

Ces deux unités ont fort à faire car elles doivent non seulement couvrir, éclairer et appuyer les troupes au sol mais aussi participer à la protection du Vaterland, le 14ème Corps Aérien par exemple devant intercepter les bombardiers américains et britanniques décollant de Grande-Bretagne.

Le XV.Fliegerkorps comprend cinq gruppen de chasse sur monomoteur (trois équipés de Me-309 et deux équipés des dernières version du Me-109), un gruppen de chasse lourde équipé de Me-410 Hornisse, deux gruppen de bombardement et d’attaque (un équipé d’une flotte mixte de Do-317 et de Ju-288 et un autre équipé de Fw-190K), un gruppen de bombardement en piqué volant sur Ju-187 et un gruppen de reconnaissance volant toujours sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch.

Le XVI.Fliegerkorps comprend cinq gruppen de chasse, quatre sur monomoteurs (trois volant sur Me-309, un sur Me-109M) et un gruppen de chasse lourde volant sur Me-410 Hornisse. On trouve également deux gruppen de bombardement et d’attaque (un volant sur Fw-190G et un autre volant sur Do-317) et un gruppen de bombardement en piqué volant sur Ju-187.

Le Conflit (144) Europe Occidentale (109)

ECLIPSE : RIDEAU SUR LA GUERRE A L’OUEST

Situation militaire des alliés au moment de l’opération ECLIPSE (17 mars 1953)

Avant de franchir le Rhin en ce dix-septième jour du troisième mois de l’année 1953, les alliés ont du s’employer pour déboucher en Allemagne depuis la Belgique pour s’emparer de la rive gauche du Rhin et obtenir de solides bases de départ.

Après guerre certains ont reproché une lenteur dans le processus opérationnel. Le général Villeneuve le reconnaît à demi-mot dans ses Mémoires mais pour ajouter aussitôt qu’il est facile de réécrire l’histoire en utilisant des informations que les acteurs n’avaient pas à l’époque.

«Chasseur dans l’âme je me méfie triplement d’une bête blessée surtout si elle doit défendre son terrier» disait-il bien volontiers aux plus optimistes.

Sur le plan militaire, la question n’est pas de savoir si les alliés vont remporter la guerre mais plutôt quand. Sur le front occidental, ils sont à deux doigts de pénétrer dans le Vaterland, en Scandinavie, les alliés se préparent non sans hésitations à reprendre pied au Danemark et en Norvège.

En Italie, les alliés ont conquis la Sardaigne et la Sicile avant de prendre pied dans le sud de la péninsule (opération SKYLOCK), rendant difficile le maintien du régime fasciste dans la guerre.

Dans les Balkans, les alliés se préparent à lancer une opération majeure (opération SLEDGEHAMMER) pour exploiter la totale libération de la Grèce et foncer dans les Balkans pour prendre le flanc du dispositif allemand engagé en Russie et secondairement pour éviter que les soviétiques ne se rapprochent trop de l’occident. Eh oui on pense déjà à l’après guerre…… .

Sur le plan plus strictement militaire, le dispositif allié ne change pas avec au nord le 21ème Groupe d’Armées britannique présent en Belgique et surtout dans le sud des Pays-Bas, au centre le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) qui se déploie à l’est de Maastricht au Luxembourg et sur la quelques territoires allemandes et au sud le 1er Groupe d’Armées US qui à son flanc oriental couvert par les Alpes et l’Armée du même nom qui maintien la pression sur une Italie en pleine déliquescence politique et militaire, Strasbourg étant la limite de l’AOR du groupe d’armées US.

Le plan général des opérations adopté en décembre 1952 au cours du conseil interallié de Londres prévoit deux axes majeurs d’avancée, au nord pour bloquer le maximum de troupes en Scandinavie et empêcher leur redéploiement vers l’Europe ce qui peut paraître étonnant quand on souhaite reconquérir un territoire aussi contraint que le Danemark (pas assez montagneux) et la Norvège (qui l’est beaucoup trop).

Au sud les américains doivent s’occuper de la Bavière pour empêcher un potentiel réduit alpin où les jusqu’aux-boutistes du régime pourraient tenter de résister ce qui imposerait des combats aussi violents qu’impitoyables. Des rumeurs d’une base secrète ne cessent d’arriver aux oreilles des alliés sans que l’on sache si c’est uniquement de la propagande ou si il y à un truc….. .

Au centre les français doivent pousser les allemands devant avec tout de même l’espoir de s’emparer de Berlin comme Napoléon 147 ans plus tôt.

Bien entendu il s’agit d’un plan global, pour les opérations détaillés il faudra attendre encore un peu…. .

Situation militaire des allemands au moment de l’opération ECLIPSE

Côté allemand la situation est quasiment désespérée même si officiellement tout est sous contrôle alors que pourtant les forces armées allemandes reculent sur tous les fronts. Bien entendu selon la propagande ces replis ne sont que «des tactiques pour endormir l’ennemi avant de le foudroyer avec de nouvelles armes miracles».

Sur le front occidental donc le front suite le cours du Rhin au Pays-Bas puis la frontière allemande (sauf quelques arpents du Vaterland occupés par les unités avancées alliées) avant de reprendre le cours du Rhin jusqu’à la frontière suisse.

La Scandinavie est ciblée par des opérations aériennes, navales et aéronavales pour maintenir sous pression le dispositif militaire allemand et préparer une future opération amphibie, la future opération BOREALIS.

Dans les Balkans les allemands sont dans une situation périlleuse car ils sont aidés, assistés par des alliés passablement démotivés que sont les italiens et les bulgares.

Sur le front russe après l’échec de l’opération CITADELLE/ZITADEL, les allemands sont clairement sur la défensive et vont tenter d’échanger de l’espace contre du temps.

Sur le plan plus strictement militaire, le régime se méfie de plus en plus de l’armée régulière et tente de dévelloper l’ordre noir, la Waffen S.S jugé plus sure et plus fidèle au régime.

Au niveau de l’équipement de nouvelles armes plus modernes, plus puissantes sont mises en service et si unitairement elles sont souvent plus performantes que les armées alliées et soviétiques elles ne peuvent être disponibles en nombre suffisant pour faire basculer le cours de la guerre.

Le Conflit (138) Europe Occidentale (103)

Phase 4 : Belgique, Pays-Bas et Luxembourg libérés délivrés !

Situation des alliés en mars 1952

Après la réussite de l’opération ARCHANGE, les alliés sont parvenus à la frontière belge pour la nouvelle année 1952. Es-ce la préparation d’une nouvelle opération ? Oui et non car il faut d’abord nettoyer les territoires libérés d’éléments isolés voit d’éléments infiltrés (dans l’espoir de mener une guérilla sanglante) puis préparer l’infrastructure nécessaire à une offensive moderne gourmande en munitions, carburant, vivres et pièces détachées.

Sur le plan militaire, les unités en réserve pour l’opération ARCHANGE sont remontées en ligne pour relever certaines unités même si certaines Grandes Unités restent en ligne pour des raisons de réservoir humain limité (cas canadien) et politique (cas belgo-néerlandais). L’équipement à aussi évolué avec des armes, des véhicules et des avions plus modernes.

NdA voir «ordre de bataille de l’opération EQUINOXE» pour le détail de la composition des forces armées alliées.

Situation des allemands en mars 1952

Alors que les alliés se preparent à repasser à l’attaque quelle est la situation militaire allemande ?

Elle est mitigée mais pas totalement désespérée pour la simple et bonne raison que le haut-commandement militaire allemand prépare une offensive d’envergure en…..Russie pour dégager la ville de Smolensk.

C’est l’opération CITADELLE/ZITADEL dans laquelle les allemands placent énormément d’espoir. Divulgachâge, ce sera une demi-réussite ou un demi-échec et consommera des unités mobiles qui ne seront pas là pour une autre contre-offensive.

Si les meilleures unités allemandes sont sur le front russe, sur le front occidental il n’y à pas que des unités de seconde ordre, certaines sont très solides ayant survécu depuis juin 1951 aux différentes ordalies.

Elles sont de plus motivées à l’idée de défendre le Vaterland contre l’ennemi. Tous on en tête une affiche de propagande célèbre «Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un violeur de moins pour les femmes allemandes ! Tout soldat ennemi tué en Belgique c’est un tueur de moins pour les enfants d’Allemagne ! Soldat allemand fais ton devoir !».

Quel plan d’attaque ?

Clairement en ce début d’année 1952 les alliés ont l’initiative et ne vont plus la lâcher. Ils sont surs de leurs forces et savent que désormais les allemands au delà d’offensives locales et tactiques ne sont plus en mesure de leur disputer la préeminence stratégique sur le front occidental.

Reste à savoir où quand et comment frapper. C’est là que cela se complique. Moins en raison de la puissance des fortifications allemandes _les alliés savent comment percer un front défensif multicouches et ne se laissent pas abuser par la propagande allemande qui présente la ligne WAGNER comme «un nouveau limes séparant les «combattants de la liberté» (sic) contre les «milices de la lèpre judéo-bolchévique» (re-sic)- que de querelles de préséance, d’impensées politiques.

Comme il le confiera plus tard, le général Villeneuve à détesté cette époque «Je n’étais plus chef de guerre mais chef de gare. Je devais trancher des querelles minables, picrocholines entre telle unité et telle autre. Je devais entendre les supplications des politiques, les sollicitations pour l’après guerre, les demandes de décoration…..»

A plusieurs reprises il envisagea non pas de démissionner mais de demander son remplacement officiellement pour raison de santé. Finalement le «général Tornade» va se reprendre mais à partir du printemps 1952 ne souhaite qu’une chose : en finir au plus vite avec ce maudit conflit. Hélas pour lui et pour ses nerfs, il faudra encore deux ans de combat pour mettre fin au volet européen de la deuxième guerre mondiale.

La Deuxième Campagne de France terminée, il est de temps de savoir si on pénétre directement en Allemagne où si il faut s’occuper d’abord de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg.

L’audace militaire pourrait conduire à une offensive directe vers l’Allemagne «un glaive vengeur dans le cœur de l’ours allemand» pour reprendre les termes de la propagande française de l’époque mais pour des raisons politiques c’est impossible.

Primo cela pourrait donner le beau rôle aux américains mieux placés que les alliés avec le 1er groupe d’armées américain et ça les français et dans une moindre mesure les britanniques ne le veulent pas.

Secundo il faut tenir compte du poids politique des autorités belges, néerlandaises et luxembourgeoises, du poids politique et médiatique. Nul doute qu’une offensive délaissant le Benelux serait fort mal vécue par les gouvernements en exil qui disposent de relais dans la presse britannique, française et surtout américaine.

Tercio même le chef politique le plus audacieux est toujours réticent à laisser son flanc sous la menace d’une contre-attaque ennemie. Alors oui certes si le 1er groupe d’armées américain et le GA n°2 attaquaient sur le Rhin il y aurait le GA n°1 pour couvrir mais tout de même….. .

Très vite donc le général Villeneuve demande une offensive dans les plaines belges avant toute action sur le territoire allemand.

Les officiers planificateurs vont phosphorer même si les options sont au final pas si nombreuses que cela. En dépit de la volonté de certains, un débarquement amphibie dans l’estuaire de l’Escaut ou aux Pays-Bas est rapidement écarté car jugé trop risqué. Ce sera donc une offensive classique et donc une offensive attendue.

Côté allemand on ne sait naturellement que les alliés se préparent à l’assaut mais on ne sait ni quand ni où. Si certains craignent une attaque directe sur le Rhin, la majorité des officiers allemands pensent que les alliés vont d’abord chercher à reconquérir le Benelux avant de basculer en Allemagne ce qui va imposer un périlleux franchissement du Rhin.

Faute de mieux on renforce les fortifications, on remplume les unités en faisant la chasse aux planqués.

Cela n’empêchera pas jusqu’au bout les exemptions de complaisance ce qui n’améliorera pas la réputation des hiérarques du régime alias les «faisans dorés» très va-t’en guerre dans les discours, très virulents dans les menaces contre les «défaitistes» mais nettement moins énergiques quand il s’agissait d’aller combattre sur le front.

Les plans alliés n’ont naturellement pas été décidés sur un coin de table. L’expérience acquise par les états-majors à permis d’aller bien plus vite dans la planification. Très vite les grandes lignes de l’opération EQUINOXE sont arrêtées :

-Le 1er Groupe d’Armées Américain et le GA n°2 vont fixer les allemands en Rhénanie et sur le Rhin en multipliant les coups de sonde, les reconnaissance en force mais sans assaut majeur. Néanmoins comme il faut saisir toute éventualité, le 3ème CCB est placé de telle façon qu’il pourrait profiter de toute opportunité pour foncer dans les plaines d’Allemagne.

-Le GA n°1 qui comprend des unités françaises, canadiennes, britanniques et belgo-néerlandaises (initialement l’Armée Belge Libre devait repasser en réserve mais il à été jugé politiquement malvenu de libérer la Belgique et les Pays-Bas sans participation de troupes des pays concernées alors que celles-ci si elles ont été entamées ne sont pas pour autant trop affaiblies) doit foncer dans les plaines du Benelux pour border le plus vite possible le Rhin et empêcher les allemands de défendre de manière ferme un fleuve qui représente beaucoup dans l’imaginaire allemand.

Plus encore que les autres l’opération EQUINOXE va tenter d’appliquer les principes de l’art opératif mais avec toujours des limites propres aux pensées militaires des pays occidentaux notamment la difficulté à appréhender réellement l’incertitude, à être capable de faire rapidement face à un événement imprévu.

Le plan prévoit ainsi des attaques échelonnées sur sept jours pour empêcher les allemands de déplacer leurs réserves d’un point à l’autre.

D’un dès qu’un point faible sera détecté, les unités motomécaniques alliées et surtout françaises devront foncer vers le Rhin et si possible le franchir dans la foulée. Ensuite il sera toujours l’occasion d’aviser en fonction de la situation.

Ordre de Bataille Allié de l’opération EQUINOXE (1) : forces terrestres

-Armée Canadienne en France (ACF)

Malgré des violents combats, l’ACF est moins entamée que d’autres armées. Sa mise en réserve à été étudiée mais finalement on préfère réorganiser les différents corps d’armée en mettant au repos les divisions à tour de rôle. Exit donc les deux corps d’armée d’infanterie et le corps d’armée blindé et place à deux corps d’armée qui comprend généralement au moins une des deux divisions blindées.

Etat-major de l’ACF implanté à Deauville

Au repos :

3rd Canadian (Infantry) Division et 1st Canadian Armoured Division

1st Canadian Army Corps/1er Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-2nd Canadian Armoured Division

2nd Canadian Army Corps/2ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers


-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

1ère Armée Française

Après une période en réserve pour régénération, réentrainement et rééquipement la 1ère Armée française remonte en ligne pour s’insérer entre l’Armée Canadienne en France et l’Armée Belge Libre.

Sa composition évolue puisque le 17ème Corps d’Armée va rallier l’Asie du Sud-Est pour participer aux combats contre les japonais notamment en Birmanie. Exit donc la 15ème DIM et la 3ème DIC tandis que la 24ème DI est placée en réserve d’armée. Cette décision provoque de sérieux murmures dans les rangs de cette division qui se voyait déjà connaître l’Asie et ses mystères.

La 1ère Armée est donc provisoirement réduite à deux corps d’armée mais avec tout de même six (plus une) division c’est largement suffisant pour faire face à des troupes allemandes passablement affaiblies.

Finalement les français décident de renforcer la 1ère Armée Française via un corps d’armée issu de la 2ème Armée passée en réserve. C’est donc le 5ème CA moins entamé que ces confrères polonais qui est sélectionné.

-Un Etat-major

-Un Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement d’Aviation de la 1ère Armée (GRAVIA-IA)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne de la 1ère Armée (GAAC-IA)

-Groupement de Bataillons de Chars n°501 (GBCC-501)

-En Réserve d’Armée :

24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT)

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501):

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA)

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT)

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM)

1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-5ème Corps d’Armée (5ème CA)

-Un Etat-Major

-605ème Régiment de Pionniers

-5ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (5ème GRCA)

-110ème RALT :

-Element Aérien de Corps d’Armée 505 (EACA-505)

-3ème Division d’Infanterie Motorisée (3ème DIM)

-23ème Division d’Infanterie (23ème DI)

-7ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (7ème DINA)

Armée Belge Libre (ABL)

Engagée depuis l’opération ARCHANGE, l’Armée Belge Libre devait être relevée pour la future opération EQUINOXE mais cette mesure de bon sens se heurte à des considérations politiques et diplomatiques.

Finalement les trois corps d’armée néerlando-belges sont maintenus en ligne pour participer à la libération de tout ou partie du Benelux.

-Un Etat-Major d’Armée

-Groupement des Volontaires luxembourgeois (GVL)

-Un Groupement de Soutien Logisitique d’Armée

-Un Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC)

-1er Corps d’Armée Belge (1er CA-BEL)

-Un Etat-Major

-Un Groupement de Soutien Logistique

-Un Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée

-Un Régiment d’Artillerie Lourde

-1ère Division d’Infanterie (BEL)

-2ème Division d’Infanterie (BEL)

-2ème Corps d’Armée Belge (2ème CA-BEL)

-Un Etat-Major

-Un Groupement de Soutien Logistique

-Un Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée

-Un Régiment d’Artillerie Lourde disposant de deux groupes de 105mm belges et deux groupes de 155mm néerlandais.

-3ème Division d’Infanterie (BEL)

-1ère Division Cuirassée Belge/Division Blindée «Piron»

-Corps d’Armée Néerlando-Belge (CA-NLBE)

-Un Etat-Major

-Un Groupement de Soutien Logistique

-Un Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée disposant de chars légers M-24 Chaffee fournis par la Belgique et d’autos blindées Daimler Armoured Car fournis par les Pays-Bas

-Un Régiment d’Artillerie Lourde néerlandais disposant de canons de 155mm M1A1.

-1ère Division d’Infanterie (Néerlandaise)

-4ème Division d’Infanterie (Belgique)

-1ère Division Blindée Néerlandaise/Division «Princesse Irène»

1st Army (UK)

Sans surprise la 1ère Armée britannique remonte en ligne pour remplacer la 2nd Army (UK) qui repasse en réserve. De nouvelles unités arrivent en France, deux brigades blindées pour relever une division blindée. Des divisions d’infanterie passe en réserve d’armée pour ménager un outil militaire de plus en plus tendu.

-Un Etat-Major

-Un Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Réserve d’armée :

52nd Lowland Infantry Division, 2nd Armoured Division (UK), 2nd Infantry Division (2nd ID) et 6th Infantry Division (6th ID)

1st British Corps (1st BC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-1st Infantry Division (1st ID)

-4th Infantry Division (4th ID)

1st British Armoured Corps (1st BAC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et de soutien logistique

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un régiment antiaérien

-1st Armoured Division (UK)

-8th Independent Armoured Brigade

-10th Independent Armoured Brigade

2nd British Corps (2nd BC)

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-44th «Home Counties» Division

-50th Northumberland Division

3rd British Corps

-Un Etat-Major

-Des unités du génie et du soutien logistique

-Deux régiments d’artillerie lourde

-Un régiment antichar (canons de 6 livres et de 17 livres)

-Un régiment antiaérien (canons de 94mm et de 40mm)

-3rd Infantry Division

-48th «South Middland» Division

4ème Armée Française

Cette armée relève la 3ème Armée qui passe en réserve. Elle couvre le flanc oriental de la 1ère armée britannique et tend la main au First US Armies Group, le 1er Groupe d’Armée américain dont elle couvre le flanc occidental.

Unités dépendant directement de la 4ème Armée

-Un Etat-Major d’Armée

-4ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (4ème GAAC)

-Groupement d’Aviation de la 4ème Armée (GRAVIA-IVA)

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-26ème Corps d’Armée (26ème CA)

-Etat-Major de Corps d’Armée

-626ème Régiment de Pionniers (626ème RP)

-26ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (26ème GRCA)

-182ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (182ème RALT)

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 526 (EACA-526)

-4ème Division d’Infanterie Coloniale (4ème DIC)

-22ème Division d’Infanterie (22ème DI)

-53ème Division d’Infanterie (53ème DI)

-8ème Corps d’Armée (8ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-608ème Régiment de Pionniers

-8ème Groupement de Reconnaisance de Corps d’Armée (8ème GRCA)

-108ème Régiment d’Artilerie Lourde à Tracteurs (108ème RALT)

-Unité de Génie et de Soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 508 (EACA-508)

-45ème Division d’Infanterie (45ème DI)

-2ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (2ème DINA)

-2ème Division d’Infanterie Tchècoslovaque (2ème DIT)

-16ème Corps d’Armée (16ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-616ème Régiment de Pionniers

-16ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (16ème GRCA)
-142ème RALT

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 516 (EACA-516)

-6ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (6ème DINA)

-8ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (8ème DINA)

-52ème Division d’Infanterie (52ème DI)

Le Conflit (137) Europe Occidentale (102)

Phase 3 : opération ARCHANGE (7 décembre 1951) : enfin la percée ?

Quelles opérations aéroportées pour la reconquête ?

Si l’opération ARCHANGE est la première opération aéroportée majeure en Europe, elle aurait pu être précédée d’autres puisque plusieurs projets ont été étudiés dans le cadre d’une manœuvre d’ensemble. Rendons à César ce qui est à César ce sont les français qui ont réalisé la première opération aéroportée alliée en sautant près de Dijon pour couvrir le repli du GA n°2.

Rappelons rapidement que l’Option A ne prévoyait pas d’opération aéroportée stricto sensu mais que la volonté de foncer le plus vite possible en se moquant de la sureté des flancs rendrait possible le déclenchement de sauts tactiques pour déstabiliser, fragmenter le dispositif allemand et favoriser la percée ultérieure.

Même chose pour l’option B qui prévoyait un double percée et un encerclement sur la Somme (NdA tiens tiens) des troupes allemandes. Nul doute qu’un tapis de troupes aéroportées sur cette rivière symbolisant la violence de la guerre aurait pu faciliter une telle opération surtout pour déborder la ligne fortifiée WOLFGANG.

Seule l’option C prévoyait une véritable opération aéroportée au nord de Paris. Il s’agissait de «sauter» la ligne fortifiée ALARIC (voir pour les plus gourmands la ligne ATTILA), de dégager Paris pour éviter une sorte d’«opération kamikaze» contre la capitale pour déstabiliser les alliés.

Comme nous le savons c’est l’option D qui à été retenue, option qui ne prévoit pas d’opération aéroportée majeure, laissant les paras français, britanniques et américains l’arme au pied au grand dam de ces derniers même si il est évident que ce n’était que partie remise….. .

Après la stabilisation du front sur la Somme les alliés sont bien décidé à forcer le destin en allant beaucoup plus vite. La question est de savoir comment et ça c’est tout sauf évident, six mois de durs combats avec une supériorité numérique, tout cela avait rendu les alliés prudents peut être trop.

L’audace est à l’ordre du jour voilà pourquoi au PC ATLANTIDE II cela phosphore sévère parmi les «grosses têtes» de l’état-major. Plusieurs options pour faire sauter le verrou sont envisagées :

-Un débarquement amphibie au nord de la Somme, une tête de pont solide, inexpugnable d’où partiraient des unités motomécaniques en direction du Rhin pendant que le reste du front maintiendrait les troupes allemandes sous pression en les grignotant.

-Une percée sur plusieurs zones du front avant l’introduction d’unités motomécaniques _probablement françaises_ pour que les pinces se referment le plus à l’est possible pour encercler le gros des forces armées allemandes. Ironie de l’histoire c’est un modus operandi très allemand.

-Une opération aéroportée majeure impliquant plusieurs divisions parachutistes pour créer une sorte de tapis sur lequel passeraient des unités motomécaniques puis des unités d’infanterie.

C’est ce dernier scénario qui va être choisit pour enfin engager la 1ère Armée Aéroportée Alliée y compris la 11ème DP qui avait été engagé avec le succès mitigé que l’ont sait.

En réalité seules la 11ème DP, les 82nd et 101st Airborne Division vont être engagées au grand dam des britanniques qui ne vont pas participer à la fête.

Le plan est simple : un largage à 20km au nord de la ligne WOLFGANG, la création de corridors au profit des unités motomécaniques alliées (françaises, britanniques et canadiennes) qui vont être chargées de tronçonner le dispositif allemand sans se préoccuper des flancs, laissant aux unités de ligne le soin de tout nettoyer.

L’objectif est de border non pas la ligne GOTHIC mais la ligne WAGNER qui suit la frontière belge avant de se connecter au Westwall (la ligne Siegfried) en revanche la percée n’est pas envisagée probablement pour éviter la déception d’objectifs trop grand non remplis. En revanche si une opportunité se présente…… .

Archange est déclenchée !

Le 3 décembre 1951 l’aviation alliée lance une série de raids aériens pour bloquer l’arrivée potentielle de renforts.

Les bombardiers, bombardiers en piqué et chasseurs-bombardiers qu’ils soient français, canadiens, belges, néerlandais, britanniques et américains se lancent dans une série de bombardements. Ils s’occupent principalement du front et de ses arrières immédiats.

Les bombardiers bimoteurs et quelques bombardiers quadrimoteurs mènent des opérations sur des cibles de grande taille avec notamment la pratique du carpet bombing dont l’efficacité est largement surestimée par les état-major.

Comme le dira un troupier anonyme «le carpet bombing est plus dangereux pour nous que pour l’ennemi. Faut dire que nos aviateurs et la précision ça fait deux». Les principaux intéressés apprécieront…… .

Les chasseurs-bombardiers eux même plutôt des opérations à la bombe légère et à la roquette. Ils visent des convois automobiles plus ou moins camouflés, des positions d’artillerie, des postes de commandement, des bunkers….. .

Les frappes aériennes sont particulièrement efficaces. Il faut dire que les officiers d’état-major ont bien calculé leur coup, ont tiré les leçons des opérations précédentes. De plus les aviateurs ont bénéficié de l’aide d’éclaireurs avancés voir d’éléments infiltrés derrière les lignes ennemies.

Après deux jours d’intenses opérations (3-4 décembre 1951), les alliés ont clairement pris le dessus et les allemands ne sont guère en mesure de s’opposer à une opération aéroportée d’envergure.

Il faut dire que tous les moyens de transport alliés vont être engagés qu’ils soient français, britanniques, américains ou même canadiens et belges. Toutes les autres opérations de transport sont d’ailleurs mis en sommeil comme les convois transatlantiques avaient été stoppés pour l’opération AVALANCHE.

L’opération aéroportée est d’abord prévue le 5 décembre 1951 à l’aube mais le mauvais temps va clouer les appareils de transport et de combat sur leurs aérodromes.

Pour éviter que les allemands ne relèvent trop la tête l’artillerie lourde alliée est chargée de maintenir les allemands sous pression.

L’opération est reportée de 24 puis de 48h. Elle est finalement déclenchée le 7 décembre 1951 à l’aube. Le largage est nocturne mais se passe dans l’ensemble plutôt bien. Dans la nuit des éclaireurs ont été largués pour installer des balises de guidage.

La première vague est larguée sur les coups de 04.45. La zone de largage ou Drop Zone est située à 20km au nord de la ligne WOLFGANG. Il y à une relative dispersion mais les allemands assommés ne sont pas en mesure de mener une contre-attaque décidée.

Pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les différentes divisions sont engagées dans cette première vague, les français sautent en premier suivis des américains.

Selon la légende pour définir l’ordre de largage des différents régiments français, on organisa des combats de boxe anglaise entre les meilleurs puncheurs de chaque régiment. Voilà pourquoi le 3ème RCP va être largué en premier suivit du 4ème RCP, le 1er RCP fermant la marche.

Côté américain, la 82nd Airborne comprend quatre régiments d’infanterie, trois régiments parachutistes (504ème, 505ème et 507ème RIP) et un régiment d’infanterie aérotransporté par planeur (325ème) alors que la 101st Airborne comprend trois régiments d’infanterie aéroportée (501ème, 502ème et 506ème) et un régiment d’infanterie aérotransporté (327ème).

La deuxième vague est larguée à 07.30 alors que le jour commence à pointer le bout de son nez. Il est plus difficile que le premier mais la résistance allemande cesse rapidement.

La troisième vague est larguée à 11.30 avec notamment les armes lourdes. Des planeurs sont chargés de déposer les pièces d’artillerie du 8ème RAP et les chars légers M-24 Chaffee utilisés par les parachutistes français. Bien entendu des planeurs américains font pareil pour déposer des obusiers de 105mm légers et des M-24 Chaffee.

Ce saut aéroporté est considéré comme un modèle du genre : concentration des largages, faible dispersion, faible résistance au sol. «On n’à pas fait mieux jusqu’à l’apparition de l’hélicoptère» dira un officier planificateur.

Le haut-commandement allié ne perd pas de temps. Dès le lendemain 8 décembre, l’artillerie des corps d’armée en ligne ouvre un feu nourri et ciblé. Je vais peut être me répéter mais le temps des barrages interminables comme trente ans plus tôt est révolu. On frappe fort mais c’est bref, brutal et surtout ciblé. «Plutôt qu’anéantir on préférer démanteler, démantibuler» dira un officier d’artillerie anonyme. En dépit des précautions, les parachutistes alliés sont touchés par des «tirs amis».

Les unités en ligne passent à l’assaut mais leur rôle s’arrête à obtenir la percée pour permettre l’introduction des unités motomécaniques. Selon nombre d’historiens contemporains, l’opération ARCHANGE est la seule opération militaire alliée que l’on peut comparer à l’art opératif tel qu’il à été théorisé par les soviétiques.

L’ensemble du front est concerné y compris les unités alliées situées loin de la zone où les divisions aéroportées alliées ont été larguées. Comme toujours il s’agit de maintenir les allemands sous pression.

Sur l’ensemble du secteur couvert par le GA n°1 plusieurs percées sont obtenues, percées dans lesquelles le corps blindé canadien, le corps blindé britannique, les 1er et 2ème CCB vont s’engouffrer sur les arrières de l’ennemi qui est sérieusement bousculé. Les Landser vont cependant parvenir cahin caha à se replier sur la ligne WAGNER.

Une fois l’exploitation acquise, les troupes aéroportées vont être progressivement relevées par les unités en ligne avant de revenir sur leurs bases arrières pour préparer de nouvelles opérations majeures. On parle déjà d’un saut sur le Rhin voir carrément sur Berlin !

Ca c’est pour les grandes lignes. En détail cela va donner les combats suivants qui vont aboutir à la libération de la totalité du territoire français ou peu s’en faut !

Les canadiens tirent les premiers. Longeant les côtes de la Manche, les canucks traversent la Somme et libèrent enfin Abbeville le 10 décembre 1951, une ville détruite à 75%.

L’Armée Canadienne en France (ACF) engage très vite son corps blindé qui perce très vite vers le nord.

Les ordres sont clairs : foncer vers le nord tout droit sans se poser de question et ainsi couper les allemands de la Manche même si les historiens se demandent si cela avait un intérêt de priver les allemands d’un accès à la mer. Ce serait faire peu de cas de l’inconfort que connait tout soldat d’être attaqué sur son flanc.

Les allemands résistent pied à pied, certaines unités se faisant tuer sur place, d’autres résistant de manière plus «intelligente» en optant pour une défense élastique.

Es-ce à dire que les différents ports du nord vont tomber sans coup férir ? Hélas pour les alliés non et les allemands vont tenter de faire des ports de Boulogne sur Mer, de Calais et de Dunkerque des festung, des forteresses sur lesquelles les alliés vont buter. En réalité les canadiens vont se contenter de surveiller ses forteresses, de les noyer dans un torrent de feu au cas où elles se montreraient plus remuantes que prévues.

Finalement Boulogne sur Mer va se rendre le 21 décembre 1951, Calais le 4 janvier 1952 et Dunkerque le 12 janvier 1952.

Sur le flanc est des canadiens, on trouve l’Armée Belge Libre (ABL) qui va enfin être engagée après avoir passé des mois en réserve. Autant dire que les belgo-néerlandais sont particulièrement motivés d’autant qu’ils s’approchent de leurs pays d’origine.

En absence de corps blindés néerlando-belge, les trois corps d’armée de l’ABL doivent percer et ouvrir le chemin à un corps motomécanique français en l’occurrence le 1er CCB. Celui parvient à percer loin dans le dispositif ennemi mais plus il s’enfonce et plus il rencontre une résistance acharnée des allemands qui cherchent à se replier sur la ligne WAGNER.

A l’est des belges, on trouve la 2nd Army (UK) qui engage ses trois corps d’armée d’infanterie pour relever progressivement les unités parachutistes qui peuvent se replier vers l’arrière pour être régénérés et préparés à une nouvelle opération.

Ces trois corps vont ouvrir des brèches dans le dispositif allemand pour permettre l’introduction du 1st British Armoured Corps qui va encercler de nombreuses unités allemandes en faisant sa fonction le 15 décembre 1951 avec le 1er CCB.

Les grandes villes du nord sont libérées les unes après les autres : Lens tombe le 12 décembre, Valenciennes le 13 décembre, Lille le 15 décembre.

La 3ème Armée Française n’est pas directement concernée par l’opération ARCHANGE car les troupes aéroportées ont été larguées dans les zones de responsabilité canadiennes, belges et britanniques. Elle maintient les troupes allemandes sous pressions par de vigoureuses attaques pour empêcher tout transfert de troupes d’un secteur à l’autre.

Les allemands sous pression doivent se replier permettant à cette armée de libérer à la fin du mois de décembre les villes de Charleville-Mézières et de Sedan respectivement les 23 et 24 décembre 1951.

Les américains jouent le même rôle que la 3ème Armée Française en fixant les allemands et en profitant du repli allemand pour libérer les grandes villes du nord-est et de l’est.

Longwy tombe le 17 décembre 1951, Verdun le 21 décembre 1951, Thionville le 25 décembre et Metz le 27 décembre 1951.

Les deux armées américaines sont en compétition pour libérer le maximum de villes. Bien que novice la 7ème Armée se montre à la hauteur de la 3ème Armée plus expérimentée.

Couvrant le flanc oriental du dispositif américain, on trouve la 6ème Armée Française puis la 2ème Armée Française, ces deux armées vont d’abord maintenir les allemands sous pression avant de passer à l’assaut pour notamment libérer les grandes villes de l’est de la France, libérer les derniers arpents du territoire national.

Nancy tombe le 28 décembre 1951, Epinal le 30 décembre 1951, Belfort le 2 janvier 1952, Mulhouse le 3 janvier 1952, Colmar le 4 janvier 1952 et Strasbourg le 6 janvier 1952.

Pour la France, la guerre se termine pour ainsi dire le 7 janvier 1952 quand les derniers arpents du territoire national sont libérés. En réalité il faudra encore quelques jours de plus pour que le territoire française soit totalement sécurisé.

C’est le début d’une période tendue avec le déminage du territoire, les débuts de la reconstruction et la nécessité de maintenir l’ordre dans des territoires ou de pseudos-résistants veulent se venger de personnes accusées d’avoir collaboré avec l’ennemi.

Bilan d’une opération majeure (qui en appelera d’autres)

Quel bilan peut-on faire de l’opération ARCHANGE ? Il est plutôt positif car la percée à été obtenue et le territoire français entièrement libéré puisque les allemands se sont repliés sur le frontière belge, sur le Westwall et le Rhin.

En revanche encore une fois les alliés n’ont pu obtenir la «percée décisive» et ebranler suffisamment les allemands pour les empêcher de se rétablir sur un front cohérent et continu.

Les raisons sont encore et toujours la «friction» chère à Clausewitz et selon certains un manque de mordant de certaines unités mais aussi un manque de chance et un manque d’informations.

Les interrogatoires d’officiers allemands menés après guerre réveleront aux alliés qu’ils sont passés à un cheveu d’une victoire bien plus rapide et bien plus brillante.

En effet à plusieurs reprises il y eut une véritable panique au sein de l’état-major de l’Heeresgruppe Frankreich qui ne savait plus où axer son effort défensif.

Avec une morgue intacte, un colonel allemand dira à un capitaine français l’interrogeant «Si vous aviez été plus durs vous auriez été meilleurs» et le capitaine Villemoret de répondre «Dites moi her oberst qui à gagné la guerre vous ou nous ?».

Sur le plan tactique les alliés ont amélioré la coordination air-sol et surtout la tactique opérative chère aux soviétiques.

Sur le plan stratégique, les alliés se fixent comme prochains objectifs de libérer le Benelux d’ici la fin 1952 puis de basculer en Allemagne le plus vite possible pour aller jusqu’au cœur du Vaterland et ainsi éviter une troisième guerre mondiale.

Et côté allemand ? Face à la puissance de l’opération ARCHANGE les allemands ne peuvent qu’échanger de l’espace contre du temps. Ils mènent une politique de terre brulée, détruisant tout ce qu’ils ne pouvaient pas emporter.

Une partie des habitants est déportée, d’autres s’enfuient, certains sont massacrés après s’être rebellés. Des villages détruits ont ainsi été laissés en l’état comme souvenir des crimes allemands, crimes qui furent vengés avant et après guerre et pas toujours en passant par la case tribunal si vous voyez ce que je veux dire….. .

Sur le plan militaire, les divisions allemandes se replient sur la ligne WAGNER. Cette dernière est longtemps resté assez lâche, assez légère mais avec la destruction des lignes la précédant, la ligne W fût renforcée avec des obstacles, des positions supplémentaires, le déploiement de troupes pour couvrir le repli des unités présentes sur WOLFGANG et GOTHIC.

La question est de savoir si il faut défendre le Benelux ou se replier sur le Vaterland. Les deux écoles ont leurs arguments mais comme souvent le haut-commandement allemand décide de ne pas choisir.

En clair la décision est prise de défendre fermement mais pas trop sur la ligne WAGNER (en clair éviter de se consommer sur la frontière franco-belge) mais d’envisager déjà d’abandonner les conquêtes du printemps et de l’été 1949 pour défendre l’Allemagne et le Reich censé durer 1000 ans même si en cette fin 1951 c’est plutôt mal parti

Le Conflit (126) Europe Occidentale (91)

Phase III : Paris dégagé Paris libéré ! (14 juillet 1951)

Revenons maintenant sur le front de Paris. La diversion à très vite fait pschitt. Les allemands ont échangé de l’espace contre du temps, jouant sur l’art fin et délicat de la défense élastique. Un chef plus énergique à la tête de la 8ème Armée aurait peut être changé les choses mais bien entendu on ne le sera jamais.

Des amateurs d’uchronie ont imaginé un chef énergique et décidé choisissant une tactique plus agressive à la tête de la 8ème Armée mais face à un joueur allemand utilisant les mêmes tactiques les résultats ont été décevants signe que cela n’aurait au final pas changer grand chose.

Alors qu’ailleurs les allemands connaissent des sorts contrastés, sur le front de Paris le 25.AK réalise des prodiges, un miracle même à tel point qu’après sa libération le général Gretcher sera invité par un panel de haut gradés français et alliés pour distiller son expérience en matière de combat défensif en infériorité numérique, scénario qui pourrait se reproduire face à un nouvel adversaire plus oriental.

Hélas pour les allemands et heureusement pour les alliés le temps et le nombre vont avoir raison des hommes du général Gretcher qui tendent un baroud d’honneur dans la nuit du 7 au 8 juillet à une époque où le lancement de la phase d’exploitation ne peut que signifier la fin des exploits du général allemand.

Cette ultime attaque ne surprend pas les alliés qui s’y attendaient par leurs écoutes et par la capture de prisonniers qui se montrent volontiers loquaces et prolixes en informations. L’assaut allemand est ainsi durement châtié par l’artillerie puis par l’aviation.

Le 25.ArmeeKorps (25.AK) cesse clairement d’exister le 8 juillet 1951 au matin. Des débris épars fuient en tout sens comme une volée de moineau, quelques véhicules tentent d’échapper aux chasseurs-bombardiers alliés qui se font plaisir de tout détruire au canon, à la mitrailleuse et à la roquette. Rares seront les hommes qui parviendront à échapper à la mort ou à la captivité.

Le 10 juillet 1951 Paris est considérée comme définitivement dégagée. Il faut dire que non seulement le 25.AK à été détruit mais qu’en plus la phase d’exploitation à enfin commencé rendant totalement illusoire la possibilité pour les allemands de s’emparer de Paris. Et quand bien même ils y seraient parvenus cela ne leur aurait pas servit à grand chose.

Le général Villeneuve aurait pu en profiter pou entrer dans la ville tel un imperator connaissant les joies du triomphe mais il sait que les valeurs et les habitudes de la Troisième République ont encore la vie dure. Voilà pourquoi il propose au président Paul Reynaud d’entrer le premier à Paris.

Le protecteur du «Général Tornade» accepte. Ce triomphe à lieu le 14 juillet 1951. Les deux hommes sont accueillis par le général Moreau, gouverneur militaire de Paris. Les trois hommes traversent la ville selon un circuit allant d’un monument parisien à l’autre.

L’après midi un défilé militaire est organisé avec des unités de la 8ème Armée dont le sort reste encore incertain, sa dissolution un temps envisagé est remise en cause par le bon comportement des unités engagées en dépit d’une victoire longue à se dessiner.

Après une nuit symboliquement passée dans son bunker des Invalides, le général Villeneuve retourne à Bourges dans son PC Atlantide II pour suivre la suite des opérations. Il sera toujours de temps de réinstaller aux Invalides ou à Vincennes comme avant guerre.

Phase 2 : une exploitation facile ? Faut voir !

En guise d’introduction (oui je sais encore)

En dépit d’une supériorité évidente de moyens, les alliés ont eu du mal à franchir la Seine et à déborder la ligne ALARIC qui couvrait la Seine, épousait le périmètre de Paris puis suivait les piémonts du Morvan.

Alors qu’on espérait pouvoir exploiter à J+3, les alliés ont mis deux semaines (18 juin-2 juillet 1951) pour ne serait-ce que sécuriser les têtes de pont et nettoyer les interstices de trainards et de quelques jusqu’aux boutistes bien décidé à mourir pour «la grandeur de l’Allemagne».

Avant de continuer l’avancée, les alliés veulent dégager Paris. A la fois pour des questions bassement militaires mais aussi pour des questions politiques et de propagande.

Comme nous l’avons vu cela à été tout sauf une partie de plaisir, le 25.AK se montrant d’une redoutable efficacité pour fixer un maximum d’unités et ainsi éviter que la retraite allemande sur la ligne ATTILA ne tourne à la déroute. Le dégagement acté le 14 juillet 1951 se fera au prix de l’anéantissement du 25.ArmeeKorps.

Es-ce le début de la folle avancée ? Hélas pour les alliés non. Les allemands montrent que si ils sont habiles dans l’offensive ils ne sont pas des peintres en matière de combat défensif, utilisant très habilement les différentes lignes fortifiées qui permet de libérer des forces pour retrouver une relative force de manœuvre.

Fin 1951 alors que le temps se dégrade, le front se stabilise sur je vous le donne en mille sur la Somme probablement au grand dam des habitants d’Abbeville et d’Amiens. Pas étonnant que certains picards ont surnommé le bassin versant de la Somme «La vallée des larmes et des martyrs».

On ne compte plus le nombre de terrains martyrisés par les combats, les monuments aux morts et les monuments commémoratifs.

Hors de question d’attendre plusieurs années pour percer. Il faut aller vite mais l’hiver 1951/52 empêche toute manœuvre d’ensemble (cet hiver est le plus froid du 20ème siècle en Europe) et il faudra attendre février pour qu’enfin les alliés trouvent la clé du cadenas sous la forme de l’opération ARCHANGE.

Situation des alliés au début du mois de juillet

Alors que les troupes alliées combattent sur la rive nord de La Seine, les phases suivantes de l’opération AVALANCHE sont enclenchées. Les unités motomécaniques passent le fleuve en à partir du 3 juillet tout d’abord le corps blindé canadien puis le 1er CCB français et le 1st British Armored Corps, le 3ème CCB restant en réserve. A l’est de Paris les deux divisions blindées américaines et le 2ème CCB sont prêtes à foncer vers le Rhin pour qui sait couper la retraite aux allemands.

Parallèlement les unités de la Réserve Stratégique se préparent à relever les unités engagées depuis le 18 juin. Parmi ces unités ont trouve la 2ème Armée Britannique et l’Armée Belge Libre (ABL) qui est en réalité néerlando-belge. Pour cela ces deux armées vont occuper les positions tenues par les armées alliées jusqu’au 17 juin 1951.

Cette réserve stratégique c’est aussi la très symbolique demi-brigade de marche de chasseurs pyrenéens qui à mené des raids sur le littoral (autant dire un véritable contre-emploi) puis à participé à des opérations de nettoyage.

Cette réserve stratégique va aussi intégrer les différents Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF) qui ont tenu la ligne Morice pendant plus d’un an entre l’opération NIBELUNGEN et l’opération AVALANCHE.

Que faire de ces unités ? Si ces hommes ce sont bien battus leur existence ne se justifie plus. La demi-brigade de marche est dissoute le 17 juillet 1951. Les chasseurs pyrenéens retournent pour beaucoup monter la garde sur la frontière espagnole au cas où Franco se montrait d’un seul coup menaçant (divulgachâge : il ne le sera pas) mais beaucoup vont demander leur transfert au sein d’unités combattant au sein du GA n°1 et du GA n°2.

Le haut-commandement va se montrer d’abord réticent craignant une hémorragie mais au final les demandes ne vont pas mettre en péril l’existence des BCPyr.

Mieux même nombre de pyrenéens seront accueillis avec beaucoup de respect et de sympathie. Certains régiments modifieront ainsi leur insignes pour intégrer une marque d’un BCPyr.

Pour les RIF c’est différent. Leur existence ne justifie plus en l’absence de fortifications à tenir mais on ne peut pas les rayer d’un trait de plume. Alors que faire ?

Pour faire passer la pilule de la dissolution, le haut-commandement décide que le drapeau de chaque RIF reconstitué pour garder la Ligne Morice sera confié à une division de première ligne.

C’est ainsi que le drapeau du 54ème RIF est confié à la 68ème DI, celui du 87ème RIF à la 4ème DI , celui du 155ème RIF à la 21ème DI, celui du 128ème RIF à la 9ème DIM, celui du 167ème RIF à la 1ère DINA. Si le drapeau du 164ème RIF est confié à la garde de la 5ème DIC, celui du 146ème RIF est confié à la 15ème DIM.

Le drapeau du 133ème RIF est confié à la garde de la 3ème DIC, celui du 153ème RIF à la 24ème DI, celui du 165ème RIF à la 3ème DIM, celui du 79ème RIF à la 23ème DI, celui du 172ème RIF à la 7ème DINA, celui du 42ème RIF à la 2ème DI, celui du 10ème RIF à la 56ème DI, celui du 173ème RIF à la 5ème DIM et enfin celui du 12ème RIF à la 26ème DI.

Pour beaucoup de «fantassins du béton» la pilule est tout de même amère à avaler mais passé le brève moment de tristesse et d’humeur la volonté de libérer la Terre de France prend le dessus sur tout le reste. Le haut-commandement veille à ne pas casser les «noyaux essentiels» en acceptant plus qu’à l’accoutumé les mutations collectives. Personne n’aura à se plaindre d’une telle décision au contraire même.

Après cette longue introduction il est de temps de préciser la situation des unités alliées au moment où le volet d’exploitation de l’opération AVALANCHE est lancé.

Des unités de combat ont naturellement souffert notamment en fonction de leurs résultats lors de la délicate étape du franchissement de La Seine mais aucune n’à subit des pertes au point de devoir être immédiatement relevée.

Les alliés se sont évités le casse-tête de devoir demanteler leurs armées de réserve pour y placer une division britannique là, une division belge ici. Certes des divisions américaines supplémentaires arrivent mais il leur faudra du temps pour être pleinement opérationnelles (sans oublier que les américains sont plus que réticents à placer leurs unités sous un commandement étranger).

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Armée Canadienne en France (ACF)

Le dispositif global à évolué, les deux corps d’armée d’infanterie qui étaient mitoyens sur la Seine ont fait une place au 3rd Canadian Army Corps (3rd CANAC) qui composé de deux divisions blindées doit faire office de pointe de diamand pour foncer dans la profondeur du dispositif allié. En revanche la composition interne ne change mais il est quand même bon de la rappeler ici.

Etat-major de l’ACF implanté à Orléans

1st Canadian Army Corps/1er Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-3ème Division Canadienne (3rd Canadian (Infantry) Division)

3rd Canadian Army Corps/3ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Blindée Canadienne (1st Canadian Armoured Division)

-2ème Division Blindée Canadienne (2nd Canadian Armoured Division)

2nd Canadian Army Corps/2ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

1ère Armée Française

-Un état-major implanté à Dreux

-Unités dépendant directement de la 1ère Armée

-GRAVIA-IA (Groupement d’Aviation de la 1ère Armée)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 1ère Armée : six batteries polyvalentes disposant chacune de huit canons de 75mm et de douze canons de 37mm soit un total de 120 pièces permettant soit de réaliser un barrage groupé ou de protéger les installations sensibles des trois corps d’armée.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 501 :

71ème 73ème et 75ème BCC avec 34 ARL-44 chacun. N’ayant pas été engagés durant la phase de franchissement, ils disposent donc de toutes leurs capacités soit un total de 102 chars lourds. Ce GBCC-501 est rattaché pour emploi au 1er CCB.

-Renforts d’artillerie : 351ème RALT, 191ème RALP et un bataillon du 701ème régiment de lance-roquettes multiples

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) :

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501)

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA)

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT)

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) :

-1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

-5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-17ème Corps d’Armée (17ème CA)

-617ème Régiment de Pionniers

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA)

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (143ème RALT)

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Element Aérien de Corps d »Armée 517 (EACA-517)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM)

-24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

-3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC)

Le Conflit (125) Europe Occidentale (90)

Phase II : les américains (et les français) passent à l’action

Le Groupe d’Armées n°2 lui entre en action le 19 juin 1951 après une première journée à fixer les allemands par de violents bombardements aériens et des tirs flash d’artillerie pour faire croire à l’ennemi que l’assaut est imminent ce qui doit empêcher tout transfert d’unités vers l’ouest.

De toute façon même si la partie orientale du front avait été calme, les allemands connaissent parfaitement leur affaire et n’auraient pas tenté un hasardeux transfert vers l’ouest pour faciliter une éventuelle avancée alliée bien plus directe vers le Vaterland.

Le 3rd Army Corps (US) est le premier corps d’armée engagé via la 24th Infantry Division (US) qui tape sur la 64.ID. L’offensive américaine est un échec, la division allemande si elle est affaiblie est loin d’être éliminée.

Très vite il faut songer à engager la 58th Infantry Division (US) qui doit faire face à une contre-attaque des allemands qui bénéficient du soutien d’un Kampfgruppe fournit par la 8.PzD. C’est un échec mais les alliés sont vaccinés à l’idée d’une offensive orientale facile.

Heureusement pour les alliés et malheureusement pour les allemands, cela se passe mieux pour le 8th Army Corps (US) qui ne fait aucun cadeau à la 66.ID. Cette dernière cesse très vite d’exister comme entité constituée. Seuls des éléments éparts résistent plus ou moins fermement peut être inspirés par la 64.ID voir par des initiatives individuelles.

La 52th Infantry Division (US) tape dans le secteur de la 354.ID. Les débuts sont poussifs malgré la présence de chars lourds M-26 Pershing et de chasseurs de chars M-36. Il semble qu’il y ait eut des problèmes de coordination entre l’aviation, l’artillerie et les troupes au sol dont profitèrent les allemands qui collèrent aux troupes américaines, privant le G.I de précieux moyens d’appui (même si à l’époque la volonté d’éviter les friendly fires n’était pas aussi évidente qu’aujourd’hui).

Il faut attendre la fin d’après midi pour que l’offensive américaine soit considérée comme victorieuse. Dès le lendemain, les autres divisions américaines sont engagées notamment dans les secteurs des 8ème et 12ème CA avec les derniers éléments de la 58ème et de la 42ème DI qui va aider la 1ère DI, la célèbre «Big Red One».

Dans le secteur du 12ème CA, la 38ème DI est engagée pour consolider la tête de pont et préparer l’introduction à J+5/7 des deux divisions blindées américaines (1st AD qui dépendait du 3rd Army Corps et 10th AD au sein du 12th Army Corps).

Les opérations majeures de combat vont continuer jusqu’au 23 juin 1951. Les divisions allemandes sont affaiblies mais ont pu se replier en bon ordre vers la ligne ATTILA où ils attendent de pied ferme les alliés en espérant l’arrivée de renforts venus d’Allemagne puisque la rumeur court que des unités de l’opération FRIEDRICH ont été retirées du front pour effectuer un gigantesque et peut être inutile basculement vers l’ouest (NdA Cette rumeur est effectivement vrai, un Panzerkorps et un S.S Panzerkorps ont reçu l’ordre de regagner l’Europe Occidentale le plus vite possible).

Bien entendu et peut être plus encore que leurs alliés européens, les américains font confiance dans leur puissance aérienne pour remporter le combat.

Les moyens aériens américains déployés sur le continent sont regroupés sous l’autorité de la 9th Air Force (9ème Force Aérienne), l’une des deux entités avec la 8th Air Force sous l’autorité de l’United State Air Forces in Europe (USAFE).

Toutes les unités de la 9th AF ne participent pas aux premiers combats de l’opération AVALANCHE pour ménager un outil qui certes va grandir mais qui pourraient être amené à être engagé ailleurs sans oublier des contraintes logistiques et de saturation des aérodromes.

Comme le dira un aviateur anonyme «Heureusement que la Luftwaffe était affaiblie parce qu’elle aurait pu faire de jolis cartons».

Le 70th Fighter Wing qui disposait de quatre groupes de Republic P-47 Thunderbolt engage deux d’entre-eux (48th et 474th Fighter Group), les deux autres (367 et 371th Fighter Group) étant conservés en réserve.

Bien que The Jug (La Cruche pour sa forme) soit plus à l’aise pour les missions de chasse-bombardement, il mena des missions de supériorité aérienne pour chasser la Luftwaffe de la zone des combats, d’autres P-47 étant chargés stricto sensu des missions de chasse-bombardement.

Le 84th Fighter Wing disposait lui aussi de quatre groupes de chasse équipés non pas de P-47 mais de Bell P-39 Airacobra. Seuls les 50th et 406th Fighter Group sont engagés dès le 19 juin pour mener de véritables missions de chasse-bombardement avec son canon de 37mm, des bombes et des roquettes air-sol. Par la suite les 404th et 405th Fighter Group seront engagés pour appuyer les troupes au sol.

Aux côtés des quatre groupes de chasse, les américains vont déployer pas moins de cinq wings de bombardement et d’attaque.

Le 2nd Combat Bombardement Wing (2nd CBW) vole sur North American B-25 Mitchell, un bombardier médian bimoteur que la France connait bien pour l’avoir choisit pour remplacer les DB-7 et autres Glenn-Martin.

Ce wing se compose de trois groupes (389th 445th 453th CBG) et contrairement aux unités de chasse ils vont être tous engagés, se relayant pour maintenir les allemands sous pression. A la différence des chasseurs-bombardiers monomoteurs, les bimoteurs Mitchelle menaient surtout des missions de bombardement de zone avec le aussi célèbre que moyennement efficace carpet bombing.

Le 20th Combat Bombardement Wing (20th CBW) comprend lui aussi trois groupes (93th 446th 448th CBG) mais ils volent sur le rival du Mitchell, le Martin B-26 Marauder surnommé the widow maker (le faiseur de veuves) car comme le Léo 451 il ne pardonne pas facilement les erreurs de vol.

A la différence du 2nd CBW, le 20th CBW ne va engager que le 93th CBG durant les premières opérations d’appui de l’opération AVALANCHE, laissant les deux autres sur la réserve au grand dam de pilotes qui voulaient en découdre. Ce choix est probablement plus logistique que réellement opérationnel.

Le 99th Combat Attack Wing (99th CAW) était équipé de trois groupes d’attaque, les 344th 391st 394th Attack Group voulant sur Douglas A-26 Invader, un bimoteur d’attaque. Les deux premiers groupes seulement sont engagés pour la simple et bonne raison que le troisième groupe n’est arrivé que depuis deux semaines.

Pour faciliter la mise en place, des pilotes du 394th AG seront détachés comme observateurs lors des missions, à charge pour eux de transmettre à leurs camarades les informations recueillies et leur ressenti de professionnels des missions de combat.

Deux wings de chasse-bombardement et d’attaque sont également déployés, des wings également équipés de P-47 Thunderbolt. On trouve ainsi le 97th Combat Attack Wing (97th CAW) avec les 397th 409th 401th Attack Group ainsi que le 98th Combat Attack Wing (98th CAW) qui disposait des 322nd 323rd et 349th Attack Group.

Sur ces six groupes, quatre seulement sont engagés pour les mêmes raisons que le 394th AG à savoir une arrivée tardive, la 9th AF conservant en réserve les deux unités les plus novices à savoir les 349th et 410th AG.

La 4ème Armée Française doit s’occuper des deux unités du 3.AK (72 et 275.ID). Deux ou plutôt trois divisions puisque la 3ème division de Chasseurs s’est déployée en toute discrétion échappant aux yeux et aux oreilles des SR alliés.

Pour renforcer son appui-feu elle bénéficie du soutien supplémentaire de deux régiments de la Réserve Générale en l’occurrence le 356ème RALT (54 canons de 105L modèle 1936S) et le 364ème RALP (54 canons de 155L modèle GPF-T)

La 4ème DIC s’occupe de la 72.ID. Très vite les coloniaux submergent une unité passablement démotivée. Elle ne cède pas pour la simple et bonne raison qu’un Kampfgruppe de la 10.PzD s’est déployé pour corseter le dispositif allemand et éviter toute débandade. L’engagement des 22ème et 53ème DI est différé le temps d’y voir plus clair.

La 22ème DI est déployée sur de nouvelles positions du 20 au 23 juin, la 53ème DI du 24 au 27 juin sans que les allemands ne soient en mesure de s’y opposer en raison de la quasi débandade des troupes allemandes et surtout de la garde vigilante de l’artillerie (très sollicitée par les troupes au sol) et de l’aviation (qui était tout aussi vigilante que l’artillerie).

La 3ème Division de Chasseurs (3.SchutzenDivision) est attaquée par la 45ème DI. Les combats sont équilibrés mais clairement le temps joue clairement pour les français qui prévoient d’engager la 2ème DIT à J+2 et la 2ème DINA à J+4.

Finalement le mauvais temps entraine deux jours de retard heureusement sans conséquences. La 2ème DIT monte en ligne le 22 juin, devant repousser quelques attaques allemandes pour s’installer en première ligne. La 2ème DINA se déploie du 24 au 26 juin 1951.

La 275.ID bénéficie de la sollicitude de la 6ème DINA. Les combats sont durs, violents, impitoyables même. Des tirailleurs capturés sont sommairement exécutés ce qui ne poussera pas les soldats français à se comporter comme des gentilhommes vis à vis des prisonniers de guerre allemands, certains étant exécutés d’autres gravement blessés étant laissés sans soins. La division allemande est très affaiblie mais pas vraiment détruite.

La 8ème DINA monte en ligne le 23 juin, la 52ème DI monte en ligne le 25 juin, permettant de chasser les dernières troupes allemandes. Les survivants des différentes grandes unités allemandes se replient sur la ligne ATTILA où ils sont bien décidés à attendre les alliés de pied ferme.

Au soir du 19 juin, la 4ème Armée Française est loin d’avoir submergé le 3.AK mais comme ailleurs le temps jouait en faveur pour les alliés qui ne veulent pas se précipiter et provoquer des pertes évitables.

L’appui aérien est assurée par des unités aériennes françaises et polonaises, des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance.

La couverture aérienne est assurée par la 14ème Escadre de Chasse «Auvergne» qui comme les autres EC dispose de trois groupes de chasse monomoteur (GC I/14 «Aubrac» GC II/14 «Bourbonnais» et GC III/14 «Cantal»), groupes volant respectivement sur Arsenal VG-40bis, Arsenal VG-36 et Arsenal VG-36. Le GC IV/14 «Allier» volait lui sur Bréguet Br700C2.

Ces quatre groupes vont mener des missions de supériorité aérienne, d’interception et de chasse-bombardement avec bombes et roquettes, la «14» étant connue pour être particulièrement agressive ce qui la faisait redouter par ses ennemis et provoquait des pertes que certains estimaient évitables.

Aux côtés de la 14ème EC, on trouve également la 1ère Escadre de Chasse Polonaise appelée également 21ème EC. Celle-ci comprend quatre groupes de chasse (GC I/21 «Varsovie» GC II/21 «Szcezin» GC III/21 «Wilno» GC IV/21 «Lublin») volant sur Supermarine Spitfire Mk IX. Certains pilotes polonais regrettaient néanmoins de ne pas avoir été chargés de couvrir les corps d’armée polonais déployés plus à l’ouest.

L’appui-feu est principalement assuré par la 42ème Escadre de Bombardement en Piqué (42ème EBp) qui dispose de trois groupes volant sur des Loire-Nieuport LN-435,évolution du LN-430 qui lui même était la version terrestre d’un bombardier en piqué embarqué, le LN-420.

L’action de la 42ème EBp est relayée par la 47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) qui comprend trois groupes, les GB I/47 et III/47 volant sur Amiot 371, le GB II/47 volant encore sur Amiot 356 pour des missions de frappe dans la profondeur, des missions d’interdiction.

Tout comme dans le domaine de la chasse, les polonais sont présents dans le domaine du bombardement avec la 37ème Escadre de Bombardement Léger (37ème EBLg) qui dispose pour deux groupes de Douglas A-20 Havoc (GB I/37 «Poméranie» GB II/37 «Silésie») et pour le troisième, le GB III/37 «Grande Pologne» de Douglas DB-7D en voie d’obsolescence.

La reconnaissance est assurée par les unités de la 47ème Escadre de Reconnaissance Tactique (47ème ERT) fournissant aux différents EACA des groupes occasionnels clés en main avec des Bloch MB-176, des Bloch MB-175, des Dewoitine D-720 et des ANF-Les Mureaux ANF-123. Leur action est relayée par les GR «Cracovie» et GR «Poznan» volant sur Bloch MB-176.

La 6ème Armée Française doit s’occuper de deux corps d’armée soit cinq divisions considérées comme solides et résilientes. En plus de ses propres moyens elle bénéficie du renfort de deux régiments de la Réserve Générale et de deux bataillons de lance-roquettes multiples.

Il s’agit du 357ème RALT avec ses 54 canons de 105L modèle 1941T et du 194ème RALP avec ses 24 canons de 220L modèle 1950 mais aussi des deux bataillons du 700ème RLRM.

Chose étonnant c’est le seul régiment qui est déployé en bloc au sein d’une armée, les autres unités étant dispersées au sein des différents corps d’armée à croire qu’il s’agissait tout autant d’une utilisation opérationnelle que d’une évaluation pour choisir le meilleur modus operandi.

La 31ème Division Alpine (31ème DIAlp) est la première à attaquer la 34.ID. Très vite les «hommes à la tarte» prennent le dessus sur des troupes allemandes qui restent cependant menaçantes, quelques contre-attaques locales et brutales obligent les chasseurs alpins à rester prudents.

De plus des informations remontant des premières lignes montrent l’engagement de la 17ème division de grenadiers S.S, une division de recrutement galicien. Cela évite toute panique.

Plus grave des rumeurs annonçant l’arrivée de plusieurs divisions fraiches. En attendant d’en savoir plus, le 34ème Corps d’Armée est mis en alerte pour faire face à toute éventualité.

Dans la nuit du 19 au 20 juin 1951, les chasseurs alpins élargissent leur tête de pont pour faciliter l’introduction des deux autres divisions du 9ème CA. La 32ème DI est engagée du 20 au 22 juin en devant repousser plusieurs contre-attaques de la 17ème division de grenadiers S.S.

En revanche pas de traces des divisions supplémentaires dont on soupçonnait la présence. La 13ème DI peut monter en ligne quasiment dans un fauteuil du 23 au 25 juin 1951.

La 36.ID doit encaisser l’assaut de la 35ème DI. La division qui s’était illustrée deux ans plus tôt en reprenant Troyes durant la Campagne de France. Les vétérans de cette bataille et les nouveaux venus bousculent la division allemande qui peine à encaisser l’énergie cinétique du choc. Elle conserve cependant sa cohésion et évite ainsi la désintégration.

La 40ème DI monte en ligne le 21 juin 1951, mettant deux jours à s’installer soit jusqu’au 22. Le lendemain 23 juin c’est la 1ère DIT (1ère Division d’Infanterie Tchécoslovaque) qui monte en ligne, son déploiement s’achevant dès le 25 juin 1951.

Enfin la 43ème DI attaque la 44.ID. Cette dernière est la plus faible des trois divisions du 16.AK. La 27ème DIAlp et la 54ème DI elles fixent les deux autres divisions (40 et 50.ID), la première journée se termine sur un match nul si je devais prendre une métaphore footballistique.

A l’aube, le 20 juin 1951 les allemands contre-attaquent. Les français sont d’abord surpris mais se ressaisissent très vite. Les allemands doivent très vite battre en retraite, les trois divisions formant des groupements tactiques qui tiennent tant bien que mal le front. La 27ème DIAlp est engagée les 21 et 22 juin, la 54ème DI monte elle en ligne les 23 et 24 juin 1951.

Clairement (bis) quand la nuit tombe le 19 juin 1951 le GA n°2 à pris le dessus sur le Heeresgruppe F et pense que le plus dur est fait. Ils vont très vite se rendre compte que la partie est loin d’être gagnée.

La 6ème Armée Française bénéficie naturellement d’un solide appui aérien fournit par la France mais aussi par les tchécoslovaques.

La couverture aérienne et les interceptions sont menées par la 15ème Escadre de Chasse «Gascogne» qui comme les autres EC disposaient de trois groupes monomoteurs et d’un groupe bimoteur.

Comme la «14» l’équipement n’est pas homogène puisque si les GC I/15 «Quercy» et GC II/15 «Armagnac» volent sur l’Arsenal VG-36 le GC III/15 «Medoc» vole sur Arsenal VG-39. Le GC IV/15 «Béarn» vole lui sur Bréguet Br700C2, la version chasse lourde de la famille Br690.

Son action est relayée par la 1ère Escadre de Chasse Tchécoslovaque (1ère ECT) qui est aussi connue sous le nom de 22ème EC. Elle dispose de seulement trois groupes, les GC I/22 «Cechy» GC II/22 «Rus» et GC III/22 «Karpathy» qui volent sur Supermarine Spitfire Mk IX.

Dans le domaine du bombardement les tchécoslovaques sont encore là avec leur 50ème Escadre de Bombardement Médian (50ème EBM). Appelée également 1ère Escadre de Bombardement Tchécoslovaque (1ère EBT) elle disposait de trois groupes d’Amiot 351 (en attendant le Amiot 371 Berry), des groupes portant les noms de ville tchécoslovaques en l’occurence les GB I/50 «Praha» (Prague), GB II/50 «Bracislava» (Bratislava) et GB III/50 «Liberec» (Liberec).

Avec ce rutilant bimoteur qui est lui aussi en fin de carrière, les tchécoslovaques mènent des missions de frappe dans la profondeur, d’interdiction voir de bombardement quasiment stratégique en frappant l’Allemagne dans l’espoir de bloquer renforts et ravitaillement sur la rive droite du Rhin.

Les bombardiers français sont également là avec pas moins de trois escadres mais pour des missions différentes.

On trouve tout d’abord la 41ème Escadre de Bombardement d’Assaut (41ème EBA) qui dispose de trois groupes volant sur Bréguet Br697, l’ultime évolution du Bréguet Br690. Ils vont bombarder la ligne de contact et les arrières immédiats du front.

L’action de la 41ème EBA est relayée par celle de la 62ème Escadre de Bombardement Léger (62ème EBLg) qui à troqué ses appareils d’origine (Glenn-Martin 167 et 187F) par des Martin B-26 Marauder, des appareils qui comme nous le savons ne pardonnent rien. Pas étonnant que les pilotes de ces unités se considéraient comme les meilleurs ce que les autres leur déniait bien entendu.

Enfin la 11ème EBM mène des missions de bombardement quasiment stratégique avec non pas trois groupes mais deux. En effet le GB I/11 était inactif (sa réactivation n’était pas prévue à l’époque) ne laissant que les GB II/11 et GB III/11 volant sur Lioré et Olivier Léo 458bis.

Les missions de reconnaissance sont menées également par la 47ème ERT et par deux groupes de reconnaissance tchécoslovaques, les GR I/51 et GR II/51 volant sur Bloch MB-176.

Le Conflit (111) Europe Occidentale (77)

AVALANCHE : LIBERATION

Mai 1950-Juin 1951 : La Seine morne plaine

Avalanche : une gestation longue et douloureuse

L’échec prévisible (?) de NIEBELUNGEN est un tournant de la guerre à l’ouest. Côté allié il devient évident que les allemands qui ont massé la majeure partie de leurs moyens à l’est ne sont plus en mesure de prendre un avantage décisif sur les alliés qui vont être renforcés par les américains à court et surtout à moyen terme.

Côté allemand si officiellement l’opération est présentée comme une «magnifique victoire» (sic) officieusement les généraux allemands sont inquiets. Pour ceux qui estimaient dans leur for intérieur qu’attaquer l’URSS sans avoir neutralisé les alliés était une folie, l’échec de la dernière offensive stratégique allemande renforce leur inquiétude.

En clair si le «problème judéo-bolchévique» n’est pas réglé en six mois un an maximum l’Allemagne se retrouvera dans une situation pire que trente ans plus tôt quand elle devait déjà combattre sur deux fronts.

L’été 1950 passe, l’automne et l’hiver 1950-1951 également sans que les alliés n’attaquent. Outre le fait que les plans ont été comme nous l’avons vu bousculés par NIBELUNGEN, il faut choisir un plan d’attaque, répartir les missions et les postes.

Une offensive stratégique comme AVALANCHE ne s’improvise pas si on veut qu’elle produise les fruits désirés, escomptés, espérés.

Autant dire que du côté d’ATLANTIDE II près de Bourges cela phosphore sévère. Sous l’impulsion du général Juin chargé par le général Villeneuve de la planification stratégique, les meilleurs officiers, les meilleurs cerveaux du monde libre (NdA je laisse à chacun le soit d’apprécier cette expression à cette juste valeur) multiplie les mémos, les textes, les brouillons.

Toutes les hypothèses sont étudiées même celles qui paraissent totalement iréelles. Faut-il franchir la Seine de jour ou de nuit ? Par beau ou mauvais temps ? Peut-on lancer une offensive aéroportée majeure au nord de Paris ? Un débarquement en baie de Somme ou dans les bouches de l’Escaut ?

Cela génère une masse incroyable de papiers et de documents tous précieusement conservés dans le PC. Plus ou moins bien classés, tous ces documents sont restés classés secret défense jusqu’en 1985 quand des historiens habilités ont pu commencer à trier cette masse qui représente 17km de rayonnage ! Oui 17 km vous avez bien lu !

Comment expliquer une telle masse ? Outre la compétition intellectuelle entre officiers et civils, cela traduisait les hésitations liées aux enjeux du moment.

On l’à oublié aujourd’hui mais le général Villeneuve était très contesté moins par l’opinion publique que par ses pairs et par les politiques qui se méfiaient de plus en plus de lui, la. A sa femme Agnès il dira un jour «En déclenchant l’opération AVALANCHE je mettais ma tête sur le billot. Un échec et le bourreau aurait fait son oeuvre».

Le «Général Tornade» ne veut rien laisser au hasard. Il voudrait tout prévoir. Nul doute qu’il aurait été fasciné par les récents progrès de l’intelligence artificielle.

Le tri à été achevé en 1992 et les premiers ouvrages vraiment détaillés sur la conception de l’opération AVALANCHE ont pu être publié à partir de 1993 en français d’abord puis en anglais mais aussi en allemande et plus étonnant en russe.

L’auteur de référence sur le sujet est le colonel Remy Walzer. Né en 1950 dans une famille de marins, il choisit pourtant l’armée de terre mais comme on n’échappe pas totalement à ses attaches familiales, il choisit l’infanterie de marine à sa sortie de Saint Cyr en 1973 (Promotion n°158 «Capitaine Danjou» le héros de Camerone).

Officier compétent et apprécié de ses subordonnés il l’est moins par ses supérieurs en raison d’un franc-parler et d’une répartie acide qui à tendance à faire mouche et à blesser bien de vaniteux orgueils.

De 1973 à 1988, il participe à de nombreuses opérations extérieures notamment en Afrique où la France tente tant bien que mal de maintenir un pré-carré où se mèle volonté de puissance, paternalisme, affairisme et coups tordus.

Gravement blessé lors d’une intervention française au Tchad, il doit abandonner la carrière active des armes. Refusant les différents placards dorés proposés, il finit par quitter l’armée en 1990.

Après avoir publié ses souvenirs en 1995 («Et au Nom de Dieu Vive la Coloniale !»), il s’intéresse à ceux des derniers survivants du second conflit mondial. Dans son livre «Paroles de Furieux» publié en 2005, il à recueillit les témoignages de 75 vétérans français du second conflit mondial.

Ce livre lui ouvre de nombreuses portes et d’archives personnelles. En les compulsant il découvre bien des anecdotes sur l’opération AVALANCHE.

Cette opération était à l’époque bien connue mais dans ses grandes lignes uniquement, de nombreuses questions restaient à trancher.

Le colonel Walzer se lance dès 2006 dans la rédaction d’un livre sur la question non sans connaître des moments de découragement. Comme il le dira lui même dans un entretien télévisé en 2020 «Dès que je fermai une porte et que je pensai pouvoir passer à autre chose je découvrais un nouveau carton qui remettait en cause ce que je venai d’écrire. C’était à la fois stimulant et épuisant.»

La masse de données devient telle qu’il décide de rédiger plusieurs volumes. Le premier baptisé Avalanche sur Seine concernant la gestation de l’opération, les plans étudiés et abandonnés, les plans choisis, les tiraillements politiques et militaires est publié en 2010.

Il fait d’office ouvrage de référence mais génère aussi un certain nombre de débats pas toujours innocents, certains historiens professionnels accusant le colonel Walzer de minorer certains problèmes pour garder intacte la réputation de l’armée française. Bon on va être honnête, certaines critiques dissimulaient mal une jalousie corporatiste.

Le deuxième volume baptisé Avalanche : embrasement sur Seine est publié en 2012 et concerne les combats. Le récit est détaillé mais n’est pas aussi étouffant que certains ouvrages qui par la volonté de tout dire n’arrivent pas à entrainer le lecteur par une plume alerte (NdA les lecteurs qui ont essayé de lire le Louis XV de Michel Antoine savent de quoi je parle).

Au contraire une plume alerte et vivante rend la lecture particulièrement agréable même pour le nom initié. A cela s’ajoute de nombreuses cartes et des tableaux didactiques pour comprendre la chose militaire.

Passée la promo médiatique, le colonel Walzer donnera plusieurs conférences et enregistrera plusieurs vidéos pour présenter ses livrés et compléter ses propos, «Achille» (son nom de code radio) recevant régulièrement des lettres et de nouveaux documents.

Enfin en 2015 un troisième et dernier volume est publié. Baptisé Avalanche : Mémoires et Débats il revient sur la mémoire de l’opération, ce que l’opinion publique en à gardé, ce que les politiques et militaires ont gardé. Il effectue un véritable parcours mémoriel sur les lieux des combats en parlant des monuments au morts, des mémoriaux, des champs de bataille dont certains ont été en partie préservés non sans débats.

Il parle avec franchise des débats historiographiques sur l’opération notamment la question principale de savoir si les alliés auraient pu l’emporter sans les américians. Pour les historiens anglo-saxons c’était évident que non. Pour les historiens français et certains historiens européens c’était possible.

Le colonel Walzer qu’on ne peut soupçonner d’être un centriste ou un normand (puisqu’il est issu d’une famille alsacienne) choisit une fois n’est pas coutume une voie médiane en estimant que les français, les britanniques, les canadiens, les belges et les néerlandais auraient pu libérer seuls l’Europe mais cela aurait pris bien plus de temps que prévu et que les soviétiques ne se seraient probablement pas arrêtés sur les rives de l’Oder et de la Neisse avec des conséquences diplomatiques et politiques facile à imaginer.

Ces trois volumes sont le couronement d’une carrière ce qui permet au colonel Walzer d’intégrer l’Académie Française en 2017.

Toujours alerte malgré ses soixante-douze printemps, il continue de publier des ouvrages militaires notamment consacrés à l’infanterie de marine et notamment au 21ème RIMA, le régiment qu’il dirigea de 1986 à 1988. Son prochain ouvrage qui sortira au printemps 2023 sera consacré aux grandes batailles des unités coloniales qu’il s’agisse des marsouins ou des bigors (artilleurs de marine)

Après cette longue parenthèse historiographique il est temps de revenir à la génèse de l’opération AVALANCHE.

Un premier plan baptisé Option A est présenté en comité restreint le 17 septembre 1950. Il prévoit un franchissement de la Seine mais aussi une offensive à l’est de Paris. Une prise en tenaille ? Non pas vraiment car la branche ouest devait continuer vers le nord direction la Picardie, les Flandres puis le Benelux en attendant de basculer en Allemagne. La branche est devait foncer vers le Rhin et le franchir sans se préoccuper de ses flancs, les planificateurs alliés estimant que cela ne représenterait qu’une menace résiduelle.

Ce plan est séduisant mais il est jugé trop risqué et trop aléatoire sans compter que les troupes américaines pourraient vite déboucher en Allemagne et se tailler le beau rôle dans la conquête de l’Allemagne ce que les anglais et surtout les français ne peuvent pas admettre (et surtout les français).

Les planificateurs sont donc invités à retravailler leur copie. Une Option B présentée le 8 octobre reprend les bases de la A mais avec une prise en tenaille sur la Somme ce qui crééerai un immense Kessel qu’il faudrait réduire.

Si les allemands sont encerclés comme prévu, la phase 2 de cette option prévoit une opération de nettoyage pour ne laisser aucune unité allemande capable de combattre voir même de s’évader.

Une fois un front cohérent parfaitement _tout est relatif_ rétablit sur la Somme et sur la Moselle, il sera toujours temps d’avancer à travers le Benelux, de border puis de franchir le Rhin.

Une Option C présentée le 21 octobre 1950 prévoit une opération aéroportée majeure au nord de Paris pour déstabiliser le dispositif allemand.

Ce serait ensuite une offensive généralisée sur tout le front selon le principe de l’art opératif pour empêcher les allemands de mobiliser rapidement leurs réserves vers le point menacé.

Une fois le front stabilisé sur une ligne Somme-Moselle grosso modo, les forces alliées vont border le Rhin, libérer le Benelux avant de basculer en Allemagne pour foncer en direction de Berlin dans l’espoir de prendre Ivan de vitesse.

C’est finalement l’Option D présentée le 4 décembre 1950 qui est choisit comme plan général. Une diversion sera lancée depuis Paris pour fixer un maximum de troupes allemandes.

Parallèlement le Groupe d’Armées n°1 franchira la Seine en profitant de diversions, de coups de mains de descente sur les côtes.

Avec un décalage de quelques jours le GA n°2 passera à l’offensive dans le Morvan pour forcer les allemands à se replier le plus vite possible vers l’est voir meilleur scénario affaiblir cette partie du front pour renforcer l’aile marchante du dispositif allié. Il s’agira ensuite de foncer vers le Rhin puis de basculer en Allemagne, les autorités militaires et politiques alliées étant déterminées à ne pas reproduire l’erreur de 1918 en s’abstenant à combattre sur le sol allemand.

Le plan est validé officiellement le 17 décembre 1950. Aussitôt commence la répartition des rôles et des postes. Quelle division doit mener quelle mission ? Quelle tactique employées ? Plus important encore, on cherche le maximum d’informations sur le dispositif allemand ses forces et surtout ses faiblesses.

Après plusieurs semaines de travail (autant dire que les fêtes de fin d’année sont passées à la trappe pour nombre d’officiers planificateurs), les plans définitifs sont validés le 24 janvier 1951 pour une exécution d’abord fixée au 17 février puis au 7 mars 1951.

Le 1er mars 1951 de nouvelles informations sur une prochaine offensive allemande à l’est (l’opération FRIEDRICH) pousse le général Villeneuve à repousser l’offensive au 15 mars 1951.

Es-ce la fin du suspens ? Non puisque l’opération est reportée encore trois fois en raison d’une météo absolument épouvantable (le printemps 1951 est le plus froid et le plus humide depuis trente ans). C’est ainsi que le jour J est reporté d’abord au 30 mars puis au 7 avril puis au 2 mai avant d’être fixé au 18 juin 1951.

Le général Villeneuve en apprennant de la part de ses officiers d’état-major que c’était le 136ème anniversaire de la bataille de Waterloo aurait lâché un «Et merde !» explicite.

Es-ce le prémice d’un nouveau report ? Non l’opération sera bien déclenchée le 18 juin 1951 en ce qui concerne les opérations principales, la préparation par l’artillerie, l’aviation et les commandos commençant bien en amont. Personne ne sait à l’époque qu’il faudra vingt mois pour atteindre le Rhin et le franchir avec des pertes absolument terrifiantes des deux côtés.

Des combats tout de même

Si les état-majors alliés sont en pleine éffervescence pour dessiner les plans de la contre-offensive cela ne signifie pas qu’en première ligne on se la coule douce.

Outre des travaux continus de fortification et d’aménagement du terrain (essentiellement pour empêcher l’ennemi de repasser à l’attaque), on multiplie les coups de main, les raids de reconnaissance pour alimenter en informations fraiches les SR qui tentent ensuite d’analyser la situation pour permettre aux états-majors d’affiner leur plan de bataille.

A cela s’ajoute de véritables duels d’artillerie notamment de nuit pour empêcher les unités ennemies de dormir. Cela était d’autant plus épuisant que les secteurs, les heures, les cibles changeaient en permanence. Impossible de savoir si cette nuit hors de vos périodes de garde vous alliez pouvoir dormir.

Certains bombardements de harcèlement étaient parfois menés pour couvrir le retour dans les lignes amies de corps francs et de groupes d’assaut ayant mené des missions loin derrière les lignes ennemies.

Certains bombardements furent si intense qu’on aurait pu croire qu’il s’agissait des prémices de l’offensive décisive tant attendue tant côté allié que côté allemand.

Des écoutes menées par les français ont montré une certaine agitation après ce genre de bombardement qui était souvent accompagné d’infiltration nocturnes de bimoteurs de combat pour perturber toute la structure opérationnelle allemande qu’elle soit de combat ou de soutien.

Prennons un exemple : l’opération VAUTOUR lancée dans la nuit du 12 au 13 mars 1951. Elle visait la «ville» du Havre ou du moins ce qu’il en reste. L’objectif est de vérifier la présence ou non d’une nouvelle division allemande, la 352.ID.

C’est le Bataillon de Choc qui est choisit pour cette mission. A cette époque l’ancien bataillon de chasseur spécial avait acquis une solide expérience. Il avait opéré jusqu’au printemps 1950 sur le front occidental puis avait effectué plusieurs missions en Méditerranée à l’été 1950 notamment du côté de la Corse et de l’Ile d’Elbe.

Revenu à Cercottes à la fin de 1950, il continue ses missions de reconnaissance, d’infiltration et de coup de main durant tout l’hiver 1950/51.

L’opération VAUTOUR voit la compagnie SOLFERINO s’infiltrer en pleine nuit sur des vedettes rapides qui vont déposer l’unité au nord du Havre. Les hommes du lieutenant Davieux s’approchent de la ville puis s’enterrent pour passer la journée à l’abri des regards indiscrets.

C’est à partir de cette occasion que le Bataillon de Choc va apprendre l’art délicat de la cache, du point d’observation clandestin. Cela sera utile dans un tout autre contexte géopolitique.

Ils observent le lieu de déploiement de la 352.ID et peuvent confirmer sa présence. Son exfiltration est prévue la nuit suivante soit celle du 13 au 14 mars 1951.

Elle se fait par la Seine grâce à des embarcations motorisées mais pour couvrir la dite évacuation, l’artillerie va ouvrir le feu et la chasse de nuit va multiplier les coups de sonde pour rendre fous d’incertitudes les allemands.

Mis à part un affrontement fortuit avec une patrouille de Feldgendarmes (qui n’insista guère devant la détermination des Assomeurs _surnom des hommes du Bataillon de Choc issu de leur devise «Cours aussi vite que tu assomme»_), les hommes du Bataillon de Choc parviennent à regagner les lignes amies puis leur base de Cercottes.

Tout en confirmant la présence de la division allemande, ils ont pu ramener d’autres précieuses informations qui vont permettre aux etat-majors d’affiner la future opération AVALANCHE dont le déclenchement est imminent.

Durant cette période il y eut donc également des combats aériens importants de jour mais aussi de nuit. La journée des patrouilles de chasse décollaient à intervalle régulier dans les deux camps (même si les allemands avaient tendance à ménager leurs moyens plus contingentés que ceux de leurs adversaires) ce qui entrainaient un certain nombre de combats qui dessinaient d’élégantes arabesques dans le ciel normand ou bourguignon ou franc-comtois.

Les combats aériens ayant essentiellement lieu à moyenne altitude les terriens n’en profitaient guère au point qu’ils étaient persuadés que les aviateurs n’étaient jamais là où il fallait.

Parfois certains combats avaient lieu à basse altitude ce qui permettait aux fantassins, cavaliers, artilleurs et autres sapeurs d’assister à l’interception de chasseurs par d’autres chasseurs, de bombardiers ou d’avions de reconnaissance.

Quand les avions étaient abattus au dessus du territoire contrôlé par les alliés, les troupes au sol avaient pour mission de s’emparer du pilote. Des primes furent même promises à ceux parvenant à capturer les meilleurs pilotes allemands mais de l’avis même de nombre de soldats ses primes étaient aussi réelles que les licornes et le dahut.

Une fois capturé, le pilote était d’abord pris en charge par un médecin puis si il était en état, il était confié à la gendarmerie qui le conduisait dans un camp de transit à l’arrière avant un transfert en Afrique du Nord ce qui signifiait que la capture équivalait à la fin du conflit.

Même chose pour les pilotes alliés qui en plus devaient subir l’accueil véhément de la population allemande bombardée nuit et jour (il semble néanmoins que les histoires de pilotes lynchés par une foule hystérique sont des légendes plus que des faits avérés).

Côté allié les opérations aériens comprennait de nombreuses missions de reconnaissance, des missions de bombardement et d’interdiction. Ces opérations étaient donc menées de jour mais aussi de nuit pour réduire les risques d’interdiction.

Il y avait aussi des missions d’infiltration, un bimoteur lourdement armé généralement un Mosquito ou un Hanriot NC-600 franchissait la Seine ou le plateau du Morvan pour voler le plus loin possible et mener des bombardements de harcèlement.

Ces opérations avaient un impact militaire direct limité mais psychologiquement c’était dévastateur car les allemands qui espéraient un peu de sérénité devaient rester sur les gardes ce qui était nerveusement épuisant.

En revanche sur le plan naval rien de bien croustillant. Et pour cause la géographie ne le permettait pas et de plus les alliés avaient tissé au travers du Pas de Calais un imposant champ de mines.

Associé à des batteries côtières et des avions de patrouille maritime, il rendait le passage du Détroit du Pas de Calais particulèrement aléatoire.

Si les grandes unités de surface lancées dans les opérations de guerre de course (aux résultats inversement proportionnels aux investissements engagés) ne se risquaient pas dans le Channel en revanche les sous-marins pour s’épargner l’interminable contournement des îles britanniques tentaient parfois leur chance. Quelques submersibles réussirent à franchir le champ de mines mais très peu parvinrent à rallier effectivement l’Atlantique pour attaquer les convois ennemis.

En revanche les unités légères pouvaient opérer notamment depuis le port du Havre ou du moins ce qu’il en restait. Des S-Boot et des R-Boote sont ainsi parvenus à rallier la ville fondée par François 1er pour mener une sorte de «guerilla navale» contre les alliés avec des résultats mine de rien non négligeables.

Les alliés vont s’opposer aux allemands en utilisant les mêmes armes qu’eux à savoir les vedettes lance-torpilles qu’elles soient françaises, britanniques ou canadiennes. A ces opérations de nuit brutales et spectaculaires vont s’ajouter de jour à des opérations «anti-vedettes» menées par les chasseurs-bombardiers alliés.

Ces opérations n’ont eu qu’un succès limité, les S-Boote et les R-Boote étant soigneusement camouflées avant de sortir de leurs tanières une fois la nuit tombée.

Ces bases étaient d’abord de simples bassins recouverts de toiles de camouflage avant que des installations en dur soient construites, prémices à une base fortifiée qui ne sera jamais construite faute de temps.

Outre les navires de charge coulés durant un long transit entre Cherbourg et l’estuaire de la Seine, outre les mouilleurs de mines auxiliaires victimes de torpilles avec les conséquences que l’on imagine, des navires de combat vont être endommagés et coulés par ces terribles navires.

Le croiseur léger Montcalm après avoir combattu en Norvège où il avait été endommagé participe à la Campagne de France. Endommagé une première fois le 17 août 1949 par l’aviation allemande (une bombe), il est rapidement réparé pour repartir au combat.

Il assure des escortes de convois et surtout des missions d’appui-feu, ses canons de 152mm étant particulièrement appréciés par les alliés et particulièrement détestés par les allemands qui sont bien décidés à faire disparaître ce géneur.

Endommagé par une batterie côtière le 4 mars 1950 (deux obus de 150mm mais un seul provoque vraiment des dégâts), il l’est nettement plus sérieusement le 8 mars 1951. Après avoir bombardé des cibles au nord de Dieppe (frappant sans le savoir le bunker de communication de l’état-major du Heeresgruppe Normandie), il se replie pour échapper aux vedettes lance-torpilles allemandes.

Il encaisse deux torpilles et si il échappe à la destruction c’est probablement parce que les allemands étaient persuadés de l’avoir coulé. Ramené cahin caha à Cherbourg, il subit des réparations d’urgence avant une remise en état complète à Brest. Il est de retour au combat en janvier 1952, ralliant ensuite la Mer du Nord au détriment de la Manche.

Le contre-torpilleur Bugeaud à participé lui aussi à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il est sérieusement endommagé ce qui lui impose plusieurs mois de réparations (septembre 1948-février 1949).

Il est à nouveau endommagé durant la Campagne de France, il est immobilisé pour réparations de novembre 1949 à février 1951 ! De retour au combat en Manche, il est à nouveau endommagé par des vedettes lance-torpilles après une mission d’escorte de convois. Il est ainsi en réparations à nouveau de mai à juillet 1951 manquant donc les premiers combats de l’opération AVALANCHE.

Son sister-ship Dupetit-Thouars participe lui aussi à des opérations en Manche quand bien entendu il n’escorte pas des convois dans l’Atlantique. Il est endommagé le 4 septembre 1950 quand une torpille arrache une partie de sa proue. Les réparations sont heureusement rapides, le navire étant de retour au combat deux semaines plus tard.

Le contre-torpilleur Du Chayla à moins de chance que ses sister-ship. Après avoir participé à la Campagne de Norvège au cours de laquelle il coule Z-25, il est engagé dans la Campagne de France menant des missions d’escorte et d’appui-feu.

Endommagé légèrement à plusieurs reprises il est coulé le 18 mars 1951. Après avoir bombardé au crépuscule des positions allemandes dans la région de Fécamp il se replie mais tombe dans une embuscade de S-Boote.

Le contre-torpilleur se défend comme un beau diable, détruisant plusieurs de ces embarcations mais encaisse deux torpilles. Le navire pourtant est toujours à flot ! Encore une fois les allemands ont surestimé leurs résultats en estimant avoir coulé ce navire.

Après des heures d’effort, la proue en partie arrachée et une large brèche au milieu, le navire peut se trainer à huit puis six nœuds. Un remorqueur de haute-mer venu de Cherbourg le Sanglier tente de le prendre en remorque mais une alerte aérienne retentit.

En dépit de l’intervention de la chasse française, les bombardiers allemands ne loupent pas l’occasion d’achever le travail des vedettes lance-torpilles. Une bombe suffit pour envoyer le contre-torpilleur par le fond. Sa mémoire sera célébrée en rebaptisant un contre-torpilleur de classe Surcouf, le La Bourdonnais.

Des navires britanniques sont également coulés en Manche alors qu’ils escortaient des convois où génaient les mouvements des troupes allemandes par voie cotière ou par voie terrestre.

-Le HMS Boadicea un destroyer type B réarmé comme escorteur est coulé le 17 février 1951 après avoir accompagné un convoi entre Portsmouth et le mouillage protégé de Honfleur.

Apprenant à la radio que des vedettes lance-torpilles ont été repérées, il appareille prêt à courir sus à l’ennemi et en dépit des ordres du commandement lui interdisant de le faire. Il ouvre le feu avec son canon de 120mm avant en direction des vedettes provoquant une brutale dispersion.

Pari gagné ? Hummm pas vraiment car les vedettes se ressaississent et lancent leurs torpilles. Une seule suffit à couler le vénérable navire (vingt ans de service). Ce sacrifice à néanmoins éviter la destruction de plusieurs navires de charge, les S-Boote renonçant à une nouvelle attaque.

Le 8 mars 1951 le HMS Muskeeter est engagé dans une mission de bombardement dans la région d’Abbeville. En liaison avec des opérations commandos et des bombardements aériens ciblés il s’agit de faire croire aux allemands que les alliés ne vont pas franchir la Seine mais vont prendre pied dans l’estuaire de la Somme pour couper les unités allemandes du Vaterland et provoquer un beau bazzar.

Entre 22.30 et 22.47, il tire 132 coups de 120mm sur des batteries côtières, des postes d’observation, des postes de commandement, un dépôt de munitions saute même. La joie est de courte durée, le destroyer doit se replier en urgence après avoir détecté une nuée de contacts surface rapides.

Tout en se repliant dare dare il ouvre le feu avec son artillerie légère, détruisant plusieurs vedettes qui disparaissent dans de sublimes boules de feu mais d’autres parviennent à lancer.

La chance et l’habileté de ses manoeuvriers lui permettent d’éviter deux peut être trois torpilles mais deux anguilles touchent le destroyer qui est coupé en deux.

L’avant coule rapidement mais l’arrière dérive avant s’échouer en zone alliée après plusieurs heures de dérive (!). Les marins finissent par évacuer l’épave qui sera achevée le lendemain par un chasseur bombardier allemand.

Le HMS Somali, un destroyer de type Tribal basé normalement à Chatham est lui aussi détaché en Manche pour renforcer la protection de convois capitaux en vue de la future opération AVALANCHE.

A son corps défendant il justifie le bien fondé de ce détachement en étant coulé le 8 mai 1951 par une combinaison mortelle : des chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190G et ces maudites SchnellBoote.

Après avoir protégé un convoi de munitions et de carburant _convoi ô combien sensible et ô combien vulnérable_ le destroyer reçoit l’ordre de patrouiller dans l’estuaire de la Seine pour couvrir des dragueurs de mines.

Alors que la nuit commence tout doucement à tomber, une alerte aérienne retentit, surgissant des nuages, quatre Phoques-Loup (déformation française du nom du constructeur) attaquent à la roquette. Si deux appareils sont abattus, tous parviennent à lancer leurs roquettes provoquant de sérieux dégâts mais surtout une terrible confusion.

Alors que le destroyer tente de se replier vers le sud pour se mettre à l’abri, une nouvelle alarme retentit cette fois concernant des contacts rapides en surface. Le destroyer éclopé ouvre le feu avec son artillerie principale (seules les tourelles II et IV sont opérationnelles) et ce qu’il reste de son artillerie légère.

Cela est suffisant pour couler deux vedettes mais hélas trois fois hélas, le navire encaisse deux torpilles. Il chavire et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Une semaine plus tard, un autre destroyer détaché est victime de l’aviation et de ses foutues S-Boot.

Il s’agit du HMS Juno coulé le 14 mai 1951. Après avoir couvert un raid commando, le destroyer est attaqué par un Ju-288 qui place une bombe de 250kg qui endommage sérieusement le navire.

Ce dernier n’à pas le temps de souffler puisqu’il va encaisser deux torpilles lancées par des vedettes venues attirées par l’odeur du sang. Le navire se casse en deux et coule rapidement, laissant fort peu de survivants.