Le Conflit (164) Europe Occidentale (129)

C’est un euphémisme de dire que l’U-Bootwaffe va subir de lourdes pertes durant le conflit sous les coups des escorteurs, des avions, des hydravions, des mines voir des accidents liés en partie à l’inexpérience de certains équipages. Ces pertes ne furent que très partiellement compensées par la construction de nombreux sous-marins durant le second conflit mondial.

Par exemple voici la liste des sous-marins encore disponibles au moment de l’opération BOREALIS (ce qui ne signifie pas qu’ils soient forcément engagés contre la force alliée débarquant en Scandinavie)

-33. U-Flottille (Trondheim) : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

-35. U-Flottille (Bergen) : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

-37. U-Flottille (Bodo) : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

-1. U-Flottille (Aalborg) : U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-239 et U-240

-11. U-Flottille (Heligoland) : U-218 U-220 U-222 U-226 U-291 U-293 U.296 U.322 U.383 et U.384

-13. U-Flottille (Heligoland) : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

-29. U-Flottille (Heligoland) : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

-7. U-Flottile (Wesermunde) : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

-15. U-Flottille (Wesermunde) : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

-31. U-Flottile (Wesermunde) : U-260 U-261 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

-5. U-Flottille (Wilhemshaven) : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

-17. U-Flottile (Wilhemshaven) : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Cela nous laisse un total de vingt-quatre sous-marins en Norvège, 8 au Danemark et 74 en Allemagne soit 106 submersibles ce qui est une force imposante sur le papier mais qui en réalité ne va jouer qu’un faible rôle opérationnel. Le temps où les allemands pouvaient espérer renverser le cours de la guerre avec leurs «loups gris» était révolu depuis longtemps.

Ces sous-marins vont pour beaucoup être coulés lors de BOREALIS en tentant d’attaquer la flotte alliée ou vont être traqués par les avions et les hydravions ou vont être victimes des escorteurs qui maintenaient néanmoins une garde vigilante autour des navires de charges.

Certains immobilisés au port vont être sabordés et pour certains capturés par les alliés notamment en Scandinavie. Ces derniers n’ont pas besoin de sous-marins supplémentaires mais comme tout est bon à prendre, certains U-Boot vont être inspectés pour éventuellement récupérer des informations pour les futurs sous-marins français, britanniques et américains. La plupart sont ensuite sabordés ou coulés comme cibles.

Comme je vais parler des convois arctiques dans le tome consacré au front russe, je vais me contenter ici de parler des sous-marins coulés en Mer du Nord et dans l’Atlantique. Pour éviter également d’être inutilement long je vais regrouper les pertes par type (aviation, mines, navires de surface, sous-marins, cause inconnue….)

Clairement en cette fin de second conflit mondial, la principale menace pour le sous-marin est l’avion et l’hydravion.

Le «torpilleur submersible» doit passer de plus en plus de temps en plongée pour échapper à ces redoutables prédateurs. Certes parfois des sous-marins ont pu abattre des avions avec leur DCA mais ces cas sont rares.

-U-34 : coulé le 11 octobre 1953 au large du Jutland par un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-41 : Coulé par l’aviation en Mer du Nord le 13 octobre 1953. L’identité de son bourreau est inconnue, deux appareils se disputant la victoire, un hydravion Short Sunderland britannique et un Potez-CAMS 143 français.

-U-189 : Coulé en mer du Nord le 11 octobre 1953 par un Consolidated Privateer du Coastal Command. Ce dernier endommagé par la Flak du submersible s’écrasa à l’atterrissage ne laissant aucune chance à son équipage qui n’eut donc pas le temps de savourer sa victoire.

-U-214 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 11 octobre 1953

-U-217 : coulé au large de Narvik par un Consolidated Catalina américain le 11 octobre 1953

-U-218 : rentré à Heligoland après une patrouille décevante, il est surpris en surface par des chasseurs-bombardiers britanniques De Havilland Mosquito. Touché par des roquettes et des bombes, il sombre dans le port (8 décembre 1953)

-U-219 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-221 : coulé dans l’Atlantique le 14 octobre 1953 par un hydravion français Potez-CAMS 143

-U-227 : coulé dans l’Atlantique le 27 octobre 1953 par un Short Sunderland du Coastal Command

-U-230 : coulé en mer du Nord par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 3 mars 1954. Il à le triste privilége d’être le dernier sous-marin allemand coulé en Mer du Nord.

-U-234 : Il est victime d’un Short Sunderland du Coastal Command le 30 novembre 1953

-U-240 : coulé en mer du Nord par un Potez-CAMS 143 de la marine nationale le 19 octobre 1953

-U-255 : coulé par un Bréguet Br790 en Mer du Nord le 8 novembre 1953

-U-258 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 6 décembre 1953

-U-259 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 12 février 1954

-U-260 : coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 13 février 1954

-U-261 : coulé par un Consolidated Privateer du Coastal Command le 8 décembre 1953

-U-263 : coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 10 décembre 1953

-U-268 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-270 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 9 novembre 1953

-U-272 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 31 décembre 1953

-U-276 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 1er janvier 1954

-U-278 : Coulé par un Potez-CAMS 143 de l’Aviation Navale le 7 février 1954

-U-286 : coulé par Consolidated Catalina du Coastal Command au large de Bergen le 11 octobre 1953

-U-287 : victime des charges de profondeur d’un Short Suderland du Coastal Command

-U-288 : victime des charges de profondeur d’un Consolidated Catalina du Coastal Command

-U-293 : Il est victime d’un Grumman Avenger de lutte ASM américain le surprenant à immersion périscopique dans l’Atlantique le 4 novembre 1953

-U-298 : Coulé par un Bloch MB-175T de l’Aviation Navale le 28 novembre 1953

-U-299 : Coulé par Blackburn Buccaneer britannique le 15 décembre 1953

-U-300 : Coulé par un Potez-CAMS 143 français le 16 décembre 1953

-U-301 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 21 décembre 1953

-U-302 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 24 décembre 1953

-U-303 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 3 novembre 1953

-U-304 : Coulé par un Short Sunderland du Coastal Command le 5 novembre 1953

-U-305 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 7 novembre 1953

-U-306 : Coulé par un Bréguet Br790 de l’Aviation Navale le 8 novembre 1953

-U-322 : coulé au large d’Heligoland_ dernier bastion allemand en mer du Nord_ par un Bréguet Br790 français le 18 février 1954.

-U-324 : Coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command le 19 octobre 1953

-U-383 : Coulé par un hydravion Short Sunderland du Coastal Command en mer du Nord le 30 décembre 1953.

La mine marine est aussi une arme redoutable pour les sous-marins. Les alliés en font un usage très important tant sur le plan défensif (le barrage du pas de Calais, les accès des bases navales) que sur le plan offensif en mouillant des bouchons de mines pour surprendre les U-Boot lors de leurs phases de transit.

-Le U-64 en service depuis de longues années ne verra pas la fin du conflit. En effet il est victime d’une mine au large d’Heligoland le 4 novembre 1953.

-Le U-124 en service lui aussi depuis de nombreuses années est victime de cette arme diabolique qu’est la mine marine en l’occurence toujours au large d’Heligoland le 21 octobre 1953.

-Le U-220 est coulé aux environs du 12 décembre 1953. La cause est officiellement inconnue mais la plupart des historiens s’accordent à dire qu’il à été victime d’une mine marine.

-Le U-241 est victime d’une mine britannique mouillée au large de Bodo le 14 octobre 1953 alors qu’il tentait de rentrer au port pourtant menacé par les alliés. Le sous-marin coule très rapidement, ne laissant aucune chance à l’équipage.

-Le U-239 est victime d’une mine marine en mer du Nord le 17 octobre 1953.

-Le U-246 est victime d’une mine à l’origine douteuse (britannique pour certains, française voir allemande pour d’autre). La coque est déchirée par une terrifiante explosion le 24 octobre 1953 alors qu’il était en surface ce qui arrivait fort peu aux sous-marins allemands à l’époque. Cela permet au moins à une partie de l’équipage de se sauver. Ballotés dans des canots, ils seront récupérés deux jours plus tard par un navire britannique.

-Le U-254 est coulé en mer du Nord le 10 décembre 1953. Longtemps les causes de la perte de ce sous-marin ont été inconnues. En 1980 une compagnie pétrolière norvégienne en campagne de prospection retrouve l’épave d’un sous-marin allemand. Celle-ci est identifiée en 1983 et les photos prises par un mini sous-marin seront éloquentes : le U-254 à été coulé par une mine.

-Le U-229 est victime d’une mine le 14 février 1954 au lendemain de son appareillage depuis la base sous-marine d’Heligoland, dernier bastion allemand en mer du Nord.

-Le U-231 coulé par une mine française le 30 octobre 1953 à pour privilège d’être le dernier sous-marin (sauf nouvelle découverte) allemand à avoir tenté de franchir le détroit du pas de Calais pourtant miné pour tenter une guerre de course dans l’Atlantique. Ce choix surprenant peut s’expliquer par un baroud d’honneur voir la croyance que les alliés y ont relâché leur vigilance.

-Le U-233 est coulé par deux mines magnétiques britanniques le 23 novembre 1953 alors qu’il opérait au large des Orcades.

-Le U-274 est victime d’une mine en Mer du Nord le 4 janvier 1954.

-Le U-277 est victime d’une mine en Mer du Nord le 3 février 1954

-Les U-279 et U-280 sont victimes le même jour (14 octobre 1953) de mines marines.

-Le U-281 est victime d’une mine marine le 18 octobre 1953

-Le U-282 est victime d’une mine marine le 21 octobre 1953.

-Le U-297 est coulé le 27 novembre 1953 par une mine au large du Jutland alors qu’il rentrait d’une mission en Mer du Nord.

-Le U-384 est victime d’une mine française larguée par un sous-marin mouilleur de mines en l’occurence le Diamant le 5 décembre 1953. Son épave retrouvée en 1957 à faible profondeur dans l’estuaire de la Weser à été relevée en 1965 car de plus en plus génante pour la navigation (elle ne cessait de bouger et de plus le tirant d’eau des navires marchands ne cessait d’augmenter).

L’aviation et la mine ne sont pas les seuls «prédateurs» des sous-marins encore en service quand débute l’opération BOREALIS. Les navires de surface sont également à la manœuvre.

-Le U-83 est coulé par un escorteur britannique le 4 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Ibis (classe Black Swan).

-Le U-85 est coulé par la corvette française La Malouine en mer d’Iroise le 9 novembre 1953. La corvette de classe Flower largue une vingtaine de grenades ASM ne laissant aucune chance au torpilleur submersible allemand.

-Le U-87 est coulé par un escorteur britannique le 13 novembre 1953 en l’occurence la frégate de classe River, la HMS Chelmer.

-Les U-195 et U-196 sont coulés par des escorteurs britanniques le 30 novembre 1953 à quelques heures d’intervalle.

Le premier est victime du sloop HMS Kittawake (classe Kingfisher) qui le force à faire surface après un tapis de grenade. Quelques obus de 4 pouces l’achèvent, l’équipage n’ayant montré aucune volonté de se rendre.

Le second à été coulé par une corvette de classe Flower, la HMS Arbutus qui va traquer le long sous-marin pendant de longues heures, vidant quasiment son stock de grenades ASM. Une épaisse tâche huileuse à la surface montre sans doutes possibles que le U-196 à finit au fond de la Mer du Nord avec l’ensemble de son équipage.

-Le U-198 est victime d’un escorteur français en mer du Nord le 5 décembre 1953. Le bourreau du sous-marin type XII est la corvette La Nimoise qui le surprend en surface. Cannoné le sous-marin plonge en urgence non sans avoir été endommagé.

Le sous-marin allemand lance une torpille qui manque la corvette qui se venge avec un chapelet de grenades ASM. L’huile à la surface et le sous-marin est considéré comme perdu. Son épave n’à été retrouvé qu’en mars 2000 au cours d’une campagne de prospection pétrolière.

-Le U-212 est ainsi coulé dans l’Atlantique le 4 novembre 1953 par deux escorteurs, un britannique et un canadien, le premier est une corvette de classe Flower, la HMS Cyclamen et le second une autre corvette de classe Flower, le HMCS Arrowhead.

-Le U-215 est coulé le 11 octobre 1953 par l’escorteur rapide La Tempête au cours de l’opération BOREALIS.

-Le U-232 est victime d’escorteurs alliés en Mer du Nord le 2 novembre 1953. Une victoire multinationale puisqu’il est victime d’un torpilleur néerlandais le HMNLS Hermelyn, l’escorteur rapide français Le Sirocco et le destroyer américaine USS Ralph Talbot (DD-390).

-Le U-248 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 5 novembre 1953, une destruction elle aussi multinationale avec une frégate de classe River battant pavillon canadien, la HMCS Montreal, une corvette de classe Flower battant pavillon français La Bastiaise et un destroyer d’escorte américaine de classe Island, le USS Bayless (DE-6).

C’est la frégate canadienne qui repère au sonar le premier. Il largue un paquet de charges de profondeur puis sonne l’halali. La corvette française passe ensuite à l’attaque ce qui oblige cette fois le sous-marin à faire surface. La Bastiaise tente de l’éperoner mais le destroyer d’escorte américian ouvre le feu avec son canon de 127mm. Deux obus de cinq pouces achèvent le sous-marin type XII avant toute tentative d’évacuation.

-Le U-249 est coulé dans l’Atlantique le 4 décembre 1953 par des escorteurs alliés. Pas moins de quatre navires vont revendiquer sa destruction. En dépit des protestations des équipages, la commission de validation interallié à refusé de trancher.

Le sous-marin type XII aurait ainsi été victime des grenades larguées par la frégate canadienne HMCS Monnow, la frégate britannique HMS Spey et les destroyers d’escorte américains USS North Island (DE-41) et Cayo Costa (DE-34).

-Le U-250 est coulé par des escorteurs alliés dans l’Atlantique le 9 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Black Swan et la frégate de classe Castle HMCS Arnprior.

-Le U-251 est coulé en mer du Nord par un destroyer britannique en l’occurence le HMS Javelin le 10 décembre 1953.

-Le U-269 à été coulé par des escorteurs britanniques en Mer du Nord le 7 novembre 1953 en l’occurence le sloop HMS Snipe (classe Black Swan) et la corvette HMS Begonia (classe Flower).

Paradoxalement fort peu de sous-marins allemands ont été coulés par leurs congénères probablement en raison de problèmes d’acquisition de cibles notamment en plongée.

-Le U-256 est coulé le 10 novembre 1953 par le sous-marin britannique HMS Amphion

-Le U-257 est coulé le 14 novembre 1953 en Mer du Nord par le Rolland Morillot.

-Le U-307 est coulé le 17 novembre 1953 par un sous-marin britannique en l’occurence le HMS Talisman qui avait déjà coulé le destroyer KMS Z.29 le 21 septembre 1948 et le croiseur léger KMS Bremen le 17 octobre 1952.

-Le U-308 est coulé le 19 novembre 1953 par un sous-marin français déployé en mer du Nord en l’occurence le sous-marin Mayotte qui par le passé avait envoyé par le fond le croiseur léger KMS Karlsruhe (27 septembre 1951).

Dans la partie suivante je vais parler des sous-marins perdus de cause inconnue ou d’autres causes que celles citées plus haut.

-Le U-48 immobilisé pour réparations est sabordé à Aalborg (26 novembre 1953). L’épave est relevée après guerre mais trop dégradée, elle est rapidement envoyée à la ferraille.

-Le U-213 est endommagé en mer du Nord le 12 novembre 1953 par des escorteurs français en l’occurence les escorteurs rapides La Palme et Sirocco. Le sous-marin est capturé par la marine nationale et remorqué d’abord en Grande-Bretagne pour inspection et remise en état. Le sous-marin est ramené en France, remis en état, utilisé comme sous-marin d’essais et d’expérimentation sous le nom de Gymnote. Désarmé le 30 mars 1960, il est coulé comme cible.

-Le U-222 (coulé au large du Jutland le 4 janvier 1954) et le U-226 (coulé au large de Cuxhaven le 14 janvier 1954) ont été de causes inconnues et pas forcément militaires. Comme les épaves n’ont pas été retrouvées, impossible de connaître l’origine de la perte même si la mine est considérée comme le principal suspect.

-Le U-242 est capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 8 novembre 1953 par le sloop HMS Woodcock. Ramené en Grande-Bretagne, il est sommairement remis en état, utilisé pour vendre des war bunds avant d’être coulé comme cible dans l’immédiat après guerre au cours d’un exercice britannique.

-Le U-243 est lui aussi capturé par la Royal Navy en Mer du Nord le 4 novembre 1953 par la frégate HMS Derg. Ramené à Rosyth et mouillé dans un coin de la base navale, il est heurté par un remorqueur faisant manœuvrer le HMS Thunderer ce qui entraine une voie d’eau et son naufrage (12 décembre 1953). L’épave est relevée en mars 1955 et démantelée.

-Les U-244 et U-245 perdus respectivement le 30 et le 22 octobre 1953 l’ont été de causes inconnues car plusieurs facteurs seraient entrés en compte sans qu’il soit possible de connaître la cause principale et les causes accessoires. L’hypothèse est que des mines ont provoqué une explosion et que l’état de la mer à entrainé un naufrage a priori évitable.

-Le U-275 est coulé en Mer du Nord le 23 janvier 1954, la cause étant inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

-Les sous-marins U-283 et U-285 sont sabordés à Trondheim le 11 octobre 1953, le premier en entretien est sabordé dans une alvéole et le second dans le port après avoir été victime d’un grenadage sévère une semaine plus tôt.

-Le sous-marin U-284 est lui sabordé à Bergen le 11 octobre 1953. Victime d’une avarie cinq jours plus tôt, il était encore en phase de réparations et l’équipage faute de pouvoir appareiller doit la mort dans l’âme saborder le navire dans le port.

Le navire est relevé après guerre par les norvégiens qui envisagent de le remettre en service mais renonce en raison des dégâts causés par le sabordage, le séjour prolongé dans l’eau et les dégâts causés par différents bombardements et manœuvres portuaires agressives.

Le navire est finalement démantelé dans une des alvéoles de la base sous-marine de Bergen mais ceci est une autre histoire.

Le U-291 (coulé au large de la Frise orientale le 22 décembre 1953) l’à été d’une cause qui reste encore inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

Etats Unis (65) Navires légers (4)

Destroyer Escort (DE) classe Island

USS Albert T. Harris (DE-447)

Entre le Destroyer et le Patrol Craft Escort

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les forces légères, les flottilles d’escorte furent globalement négligées durant la période 1919-1939 la faute à un manque d’intérêt et à des budgets contraints qui obligeaient les amiraux à faire des choix souvent douloureux.

Néanmoins en septembre 1939 les marines européennes disposent toutes de navires légers plus ou moins bien adaptés à la mission d’escorte qu’il s’agisse de sloops pour les anglais, des aviso-dragueurs et des avisos pour la France, des torpilleurs légers pour notre marine nationale…. .

Côté américain la situation est moins nette. La flotte de destroyers à été modernisée, de nombreux flush-decker sont en réserve mais il manque des navires légers pour escorter des convois, tactiques qui laisse sceptiques beaucoup d’amiraux de l’US Navy alors construire des navires pour protéger ces formations…… .

Néanmoins la réalité rattrape les américains qui construisent des PCC et des PCE, équipant leurs dragueurs de mines d’armes ASM pour en faire des escorteurs de fortune. De plus en cas de guerre, ils prévoient d’utiliser des destroyers voir de réarmer des flush-decker en les modifiant avec un Asdic, une propulsion diminuée pour augmenter l’endurance au détriment de la vitesse, un armement ASM important….. .

Cette situation fait cependant pale figure face aux corvettes et destroyers légers britanniques ainsi qu’aux corvettes et torpilleurs légers français.

Les PCE ayant montré leurs limites en haute-mer et la flotte de flush-decker vieillissant, les américains se rendent à l’évidence qu’il manque un navire médian entre le PCE et le destroyer d’escadre, un navire chargé d’escorter des convois de navires marchands à travers l’Atlantique et le Pacifique.

Il doit être grand, pas forcément rapide mais endurant, une artillerie antisurface pour détruire des sous-marins _qui en l’absence de radar privilégient l’attaque au canon en surface_ , une DCA légère et des grenades ASM en abondance.

D’abord appelé Destroyer Light (DL), il devient Destroyer Escort (DE) pour éviter la confusion avec un projet de Destroyer Leader, de grands destroyers de 3500-4000 tonnes destinés à mener des flottilles de torpilleurs, projet qui n’aboutira pas avant guerre car le BuShip estime qu’il ferait doublon avec les Atlanta conçu comme conducteur de flottille.

HMS Aldenham (L-22)

Un destroyer léger type Hunt de la Royal Navy, le HMS Aldenham (L-22)

Après avoir envisagé la fabrication sous licence des River ou des Hunt britanniques, les américains choisissent un projet indigène, un navire de 1300 tonnes, filant à 23 nœuds avec un armement composé de deux canons de 127mm (ou 3 de 76mm ou 4 de 100/102mm, les américains envisageant de produire pour des marines étrangères), une DCA légère (Bofors de 40mm Oerlikon de 20mm) et un important stock de grenades ASM.

Un temps l’embarquement de tubes lance-torpilles est envisagé mais au final on y renonce.

Seize navires sont commandés en octobre 1945 (DE-1 à DE-16) stationnés dans l’Atlantique à Norfolk, Charleston et Mayport (respectivement huit, quatre et quatre).

Trente-deux nouveaux exemplaires (DE-17 à DE-48) sont commandés en septembre 1948 mais en dépit d’une mise sur cale précipitée, aucun n’est en service le 21 mars 1950.

Le programme de guerre prévoit une commande supplémentaire de soixante-quatre exemplaires (DE-49 à DE-112) suivit de deux nouvelles commandes de soixante-quatre exemplaires portant le total des DE à construire à 240 exemplaires, certains DE étant adaptés à d’autres missions que l’escorte de convois.

Si les seize premiers navires portent des noms d’îles américaines tout comme les trente-deux commandés en septembre 1948, les DE du programme de guerre porteront des noms de marins tués au début ou au cours du conflit.

Carrière opérationnelle

USS Howard F. Clark (DE-533) 2

Ces nouveaux venus dans le domaine militaires sont baptisés du nom d’îles des Etats-Unis, des îles situées aux Etats-Unis ou dans les colonies américaines.

Les seize premiers navires commandés en octobre 1945 sont mis sur cale au printemps 1946 et mis en service à l’automne 1947, ces navires étant tous stationnés sur la côte est.

Sont stationnés à Norfolk huit navires, les USS Adak (DE-1) Afognak (DE-2) Aiktak (DE-3) Alameda Island (DE-9) San Pedro Rock (DE-11) Favallon Island (DE-13) Staten Island (DE-15) Victoria Island (DE-16).

Sont stationnés à Charleston quatre navires, les USS Adugak (DE-4) Bayless (DE-6) Bogeslof (DE-7) Sugarloaf (DE-8)

Sont stationnés à Mayport quatre navires, les USS Aghiyuk (DE-5) Hog Island (DE-10) Sears Rock (DE-12) Jersey Island (DE-14)

Sur ces seize navires mis en service avant le début du conflit et employés durant tout le conflit dans l’Atlantique, six sont détruits, deux par les sous-marins allemands (Hog Island Sears Rock), deux lors d’une collision avec des cargos qu’ils escortaient (Afognak Jersey Island), un suite à un incendie accidentel à Halifax (Sugarloaf) et le dernier par l’aviation allemande au large de la Norvège alors qu’il participait à l’opération Borealis (Aghiyuk).

Les dix survivants sont utilisés par l’US Navy jusqu’en en 1957 puis désarmés. Quatre sont démolis ou coulés comme cible dans les années soixante (Aiktak, Alameda Island, Adugak Bogeslof) et les six autres transférés aux gardes-côtes pour servir de patrouilleur de souveraineté (San Pedro Rock, Favallon Island,Staten Island,Victoria Islans Bayless) jusqu’au milieu des années soixante-dix, étant remplacés par des cutter spécialement conçus pour ce rôle.

Quand la guerre éclate en septembre 1948 en Europe, les américains accélèrent leur réarmement et passent commande de trente-deux destroyers d’escorte supplémentaires, navires immatriculés DE-17 à DE-48 et principalement destinés à opérer dans l’Atlantique même si au final des DE seront engagés dans le Pacifique.

Devant l’urgence de la situation, les DE sont mis sur cale dès le début de 1949 mais en dépit d’une construction précipitée, aucun n’est en service en mars 1950 quand le Japon attaque. Les premiers sont mis en service en juin et les derniers en mars 1951, vingt-quatre étant engagés dans l’Atlantique et huit dans le Pacifique.

Huit navires sont mis en service en juin 1950 à savoir les USS Amak (DE-17) Biorka (DE-19), Besboro (DE-22) Aziak (DE-24) Ryer Island (DE-27) Merriott Island (DE-29) Anacapa (DE-31) et Begg Rock (DE-32) et déployés dans l’Atlantique puis en mer du Nord, trois étant coulés durant le conflit (Amak Ryer Island et Merriott Island), les cinq autres étant utilisés par l’US Navy jusqu’en 1957 avant d’être désarmés et placés sous cocon pour un éventuel réarmement.

Deux d’entre-eux, les USS Begg Rock et Aziak sont utilisés pour l’entrainement des réservistes de 1962 à 1967 puis comme navires d’expérimentation jusqu’à ce que l’usure ne les envoient à la casse en 1975 pour le premier, en 1982 pour le second. Les trois autres DE sont démolis dans les années soixante-dix.

Huit autres navires sont mis en service en septembre 1950 à savoir les USS Andreanof (DE-18) Beehive (DE-20) Bolrof (DE-21) Attu (DE-23) Chipps Island (DE-25) Roe Island (DE-26) Andrus Island (DE-28) et Woodward Island (DE-30).

Ces huit destroyers d’escorte sont envoyés dans le Pacifique où si les besoins d’escorte sont moindres, ils ne sont pas inexistants. Deux sont coulés durant le conflit (Andreanof Woodward Island), un tellement endommagé qu’il ne sera pas réparé et sabordé après guerre au large d’Okinawa (Chipps Island), les cinq autres étant désarmés en 1956 et mis sous cocon à Bremerton.

Le Beehive est transféré en 1964 aux forces d’autodéfenses japonaises récemment reconstituées en compagnie du Bolrof et de l’Attu, ces navires étant utilisés jusqu’en 1974 quand ils sont rendus aux Etats-Unis et démolis. Les Roe Island et Andrus Island devaient être transférés à l’Irak mais au dernier moment le projet tombe à l’eau.

USS Formoe (DE-509).jpg

Huit navires sont mis en service en janvier 1951 pour opérer dans l’Atlantique, les USS Caladesi Island (DE-33) Cayo Costa (DE-34) Santa Rosa Island (DE-35) Hutchinson Island (DE-36) Avoa Island (DE-37) Appledore (DE-38) Badger’s (DE-39) et Bustine (DE-40).

Sur ces huit navires, deux sont coulés par les sous-marins allemands (Caladesi Island Avoa Island), les six autres survivant au conflit. Trois sont transférés au Chili (Cayo Costa Santa Rosa Island Hutchinson Island) et les trois derniers après avoir été utilisés pour l’entrainement pour les réservistes sont désarmés en 1973 et démolis.

Les huit derniers affectés dans l’Atlantique sont mis en service en mars 1951, ces navires étant baptisés USS North Island (DE-41) Monasha Key (DE-42) Siesta Key (DE-43) St George Island (DE-44) Avery Island (DE-45) Allen Island (DE-46) Ayers (DE-47) et Black Rocks (DE-48).

Deux sont coulés lors de l’escorte de convois, un dans l’Atlantique (Black Rocks) et le second lors de l’opération Borealis (Siesta Key).

Les autres survivent au conflit, sont utilisés par l’US Navy jusqu’en 1960 puis transférés à des marines étrangères, trois à l’Italie (North Island, St George Island Avery Island et trois à l’Allemagne (Monasha Key, Allen Island Ayers) qui en dépit de réticences profondes notamment côté français avaient été autorisée à reconstituer des forces armées pour faire face à la menace soviétique.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1350 tonnes

Dimensions : longueur 95m largeur 11.17m tirant d’eau 2.87m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 12000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 24 nœuds distance franchissable 4500 miles nautiques à 12 nœuds

Canon de 127mm 38 calibres US Navy 55

Canons de 127mm à bord d’un destroyer type Fletcher

Armement : deux canons de 127mm en affûts simples (un avant un arrière) quatre canons de 40mm Bofors en affûts doubles, dix canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux grenadeurs de sillage, huit mortiers. Ultérieurement s’ajouteront un lance-roquettes ASM appelé Herisson (Hedgehog en V.O) et une plate-forme triple lance-torpilles de 533mm

Equipage : 186 à 200 officiers et marins