Le Conflit (166) Europe Occidentale (131)

Miscellanées sur la bataille de l’Atlantique (2) : aviation et navires de surface

La Bataille de l’Atlantique et son extension en Mer du Nord ne se limite pas aux sous-marins. Des avions, des hydravions et même des navires de surface sont engagés dans les deux camps pour frapper les convois (et les navires isolés) ou pour protéger ces regroupements de navires marchands.

Là encore la géographie va jouer pour les alliés. L’aviation navale allemande va certes se montrer menaçante mais surtout en Mer du Nord et en Océan Glacial Arctique en profitant des bases possédées d’abord en Allemagne puis acquises au Danemark, en Norvège, en Belgique, aux Pays-Bas et même en France. En revanche dans l’Atlantique, les hydravions et les avions allemands vont se montrer assez discrets en raison d’un rayon d’action souvent insuffisant.

En revanche l’aéronavale américaine, l’Aviation Navale française et surtout le Coastal Command de la RAF vont se montrer redoutable. Les avions de patrouille maritime, les avions d’assaut aéromaritime, les hydravions vont assurer la couverture rapprochée et éloignée des convois mais aussi des missions de surveillance générale, de mouillage de mines et d’assaut des ports allemands.

Comme nous l’avons vu plus haut, de nombreux sous-marins allemands vont être victimes de l’aviation. Souvent surpris en surface, ils tentent soit de plonger le plus vite possible pour échapper au futur grenadage. Parfois ils préféraient lutter en ouvrant le feu avec leur Flak ce qui faisait que parfois le chasseur devenait chassé et le chassé un chasseur sachant chassé.

Néanmoins avec le temps les U-Boot préféraient rester en plongée la journée et ne remonter en surface ou à immersion périscopique _snorchel oblige_ que la nuit pour minimiser les risques de destruction.

Là encore les alliés s’adaptent en mettant au point des radars capable de répérer des objets toujours plus petits ce qui en conséquence va pousser les allemands à s’équiper de détecteurs de radar. Et ce n’est pas finit car à la fin de la guerre les alliés posséderont des détecteurs de détecteurs de radar.

Outre les unités aériennes basées ou hydrobasées à terre les alliés vont disposer de porte-avions légers qui vont participer à la couverture des convois et à la traque des sous-marins. Bien que pensée avant guerre cette tactique va mettre du temps à se mettre sérieusement en place.

Certains vont ainsi militer pour la présence du porte-avions au milieu du convoi et ainsi dissuader les sous-marins d’attaquer que ce soit en surface et en plongée alors que pour d’autres c’est un non sens car un porte-avions se doit être manoeuvrier ce qu’est tout sauf un convoi qui est un pesant troupeau naviguant rarement au delà de 9 à 10 nœuds.

C’est cette deuxième école de pensée qui va l’emporter. Des groupes de chasse (Hunter Killer Group) vont ainsi voir le jour avec un porte-avions léger (britannique, français, américain et même canadien) et des escorteurs (généralement des TE ou des destroyers pour la protection rapprochée du pont plat, des corvettes, des sloops, des frégates ou des escorteurs rapides pour la traque des U-Boot).

Si on ajoute à cela une ou plusieurs unités à long rayon d’action on comprend que la U-Bootwaffe à vécu des moments de plus en plus durs dans l’Atlantique puis en Mer du Nord.

L’aviation navale (Aviation Navale française et Coastal Command britannique) vont également participer au soutien de l’opération AVALANCHE notamment pour sécuriser le flanc découvert du dispositif allié.

Un groupement occasionnel baptisé Force ZF assurait deux barrages, un au niveau de l’estuaire de la Seine et un second à l’entrée de la Manche, le premier étant tenu par les britanniques, le second par les français.

L’Aviation Navale avait ainsi mobilisé huit escadrilles, cinq d’hydravions (1T et 3T équipés de Latécoère Laté 299-7, 1R avec des Bréguet Br790, 5E avec des Potez-C.A.M.S 143 et 3E avec des Latécoère Laté 612) et trois avions (1B avec des Bloch MB-175T, 15T avec des Lioré et Olivier Léo 456 et 9E avec des SNCAO CAO-700M).

Le Coastal Command va lui mobiliser cinq squadrons, un squadron d’hydravions (Squadron 204 volant sur Short Sunderland) et quatre d’avions (Squadron 22 volant sur De Havilland Mosquito, Squadron 224 volant sur Bristol Beaumont, Squadron 130 et 612 volant sur Blackburn Buccaneer).

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Depuis 1856 la guerre de course est officiellement interdite mais cela ne va pas empêcher les allemands de l’utiliser dans une stratégie mondiale en vue de provoquer des pertes telles chez alliés que poursuivre la guerre était une totale absurdité. Divulgachâge comme disent nos amis québecois : cela n’à pas fonctionné.

Face aux croiseurs auxiliaires, cuirassés, croiseurs de bataille et croiseurs lourds allemands, les alliés vont d’abord tenter de rendre le passage dans l’Atlantique impossible ou du moins très difficile.

Première décision : barrer le détroit du Pas de Calais avec un barrage de mines comparable à celui esquissé à la fin du premier conflit mondial en Mer du Nord pour y bloquer la Hochseeflot, la Flotte de Haute Mer, l’orgueil de la Kaiserliche Marine.

Plusieurs milliers de mines vont être mouillés par des mouilleurs de mines dédiés et des mouilleurs de mines auxiliaires. A cela s’ajoute le renforcement des batteries côtières.

Si les allemands renoncent à y faire passer leurs grosses unités de surface (sauf pendant la Campagne de France mais le contexte tactique était différent), les sous-marins vont tenter leur chance avec des succès variés mais généralement peu rentables. En clair beaucoup de pertes de sous-marins pour peu de victoires.

Reste donc à contourner les îles britanniques ce qui est tout sauf une partie de plaisir. Non seulement la Home Fleet et la 7ème Escadre rôdent depuis leurs bases de Rosyth, du Loch Ewe, de Scapa Flow ou même de Chatham et de Faslane mais en plus la météo mettait souvent des batons dans les roues des allemands.

Et ce n’était pas fini car les alliés possédaient encore des forces non négligeables déployées à Brest et à Gibraltar.

Il y eut fort peu d’interceptions et de destruction mais leur simple présence rendaient les mouvements allemands bien plus compliqués. En dépit de ses contraintes, plusieurs campagnes de guerre de course vont être menées jusqu’à une date assez tardive de la guerre avec des succès spectaculaires mais dans l’ensemble un bilan mitigé.

Ces forces sont composées de navires de ligne, de croiseurs et parfois de contre-torpilleurs.

Parmi les navires déployés figurent côté français les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg qui bien que déployés en Méditerranée devinrent des habitués de Gibraltar notamment quand un raider était signalé quelquepart dans l’Atlantique. Si le Dunkerque manqua de peu la destruction du Bayern, son sister-ship fit choux blanc.

Ces deux splendides navires étaient relayés par un autre navire de ligne venu de Méditerranée, le cuirassé Bourgogne qui remplaçait les deux croiseurs de bataille quand ces derniers étaient immobilisés pour réparations ou d’autres missions en Méditerranée.

La Royale va aussi déployer le cuirassé Gascogne depuis Brest pout pincer d’éventuels navires allemands débouchant moins de La Manche que du détroit du Danemark après avoir contourné les îles britanniques.

Parmi les navires engagés dans cette mission figurent les «Ugly Sister» les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau, de rutilants navires de 26000 tonnes disposant initialement de trois tourelles doubles de 280mm (deux avant une arrière) avant de les remplacer par trois tourelles doubles de 280mm.

Ces deux navires vont se glisser dans l’Atlantique quelques heures seulement avant le début du conflit. Ils pénètrent dans la «Mare Atlanticum» le 8 et lancent leurs premières attaques le 12 septembre.

Les alliés réagissent rapidement et vont mobiliser deux cuirassés, le Gascogne français comme on à vu et le HMS Howe britannique.

A cette époque deux convois passent à travers l’Atlantique l’un ralliant les Etats-Unis et le second la France et les îles britanniques. Leur escorte est assurée essentiellement par des corvettes, des frégates et des croiseurs, les grosses unités étant censées former des groupes de chasse et se servir des convois comme appâts.

Le 18 septembre 1948 les Ugly Sisters sont surpris dans l’Atlantique par les deux cuirassés, un duel incertain dans un temps épouvantable est fatale au Gneiseneau qui doit être sabordé (une exploration sous-marine menée dans les années quatre-vingt démontrera que le navire à reçu plus d’une vingtaine d’obus de gros calibres), les deux navires de ligne alliés sérieusement endommagés ne peuvent que laisser le Scharnhorst qui bien qu’en endommagé va parvenir à rallier l’Allemagne (vous avez dit miracle ?).

C’est en effet un miracle et un sacré coup de chance. Contournant les îles britanniques, échappant aux reconnaissances aériennes et aux sous-marins ennemis, le Scharnhorst se ravitaille auprès d’un pétrolier prépositionné avant de rallier très péniblement Wilhelmshaven pour être réparé. C’était digne de l’Anabase de Xenophon….. .

De septembre 1948 à février 1953, le croiseur lourd Colbert va participer à des missions de couverture de convois, de traque des raiders allemands. Le navire va voir du pays puisque des ports comme Halifax, Dakar, Casablanca et même Gibraltar lui devienne aussi familier que Brest ou Lorient.

Là encore aucune interception de grande unités ennemie même si plusieurs ravitailleurs prépositionnés vont se saborder à l’approche du «10000 tonnes» battant pavillon tricolore.

Depuis Fort de France un croiseur montait une garde vigilante dans les Antilles. Il s’agit du croiseur Jeanne d’Arc qui abandonne un temps les missions de formation pour de véritables missions de combat. Outre des patrouilles anti-raiders, le navire va couvrir certains convois notamment dans le Golfe du Mexique. Un travail de l’ombre mais un travail ô combien nécessaire.

Le croiseur léger Dupuy de Lôme mis en service en juillet 1949 est envoyé en Méditerranée, opérant depuis Mers-El-Kébir au sein de la 10ème DC. Régulièrement il est détaché Gibraltar ou à Casablanca pour tenter d’intercepter raiders et autres forceurs de blocus dans l’Atlantique mais sans succès direct comme nous l’avons vu.

Parfois des contre-torpilleurs étaient également engagés comme le Chevalier Paul (classe Vauquelin) qui parfois délaissait les eaux chaudes de la Méditerranée pour celles moins clémentes de l’Atlantique.

Si lui arrivait parfois de courir sus au raider suite à une alerte émise, sa mission était davantage de protéger la navigation notamment le moment ô combien délicat du rassemblement et de la dispersion d’un convoi qu’il relie les îles britanniques ou la France à l’Afrique du Nord et de l’Ouest ou un convoi venant d’Amérique direction la Méditerranée.

Le contre-torpilleur Turenne lui aussi engagé essentiellement en Méditerranée va également opérer dans l’Atlantique essentiellement depuis Casablanca pour lutter contre ces «foutus raiders» qui déclenchaient à certains moments une véritable psychose dans les état-majors alliés.

Même situation pour le Dunois qui à plusieurs reprises à renforcé l’escorte d’un convoi venant de l’Atlantique ou à mener des patrouilles de recherche et de destruction en vue d’envoyer par le fond un ou plusieurs raiders allemands.

De septembre 1948 à février 1949 le croiseur lourd KMS Admiral Graf Spee réalise une campagne de courses aussi riche que celle de son prédécesseur mais qui se termine bien mieux puisque le navire après avoir 34500 tonnes de navires parvient à regagner non pas l’Allemagne mais la Norvège sans s’être fait intercepter une seule fois. Il aura moins de chance le 11 décembre 1951 quand il sera coulé par des croiseurs britanniques en Mer du Nord.

De mars à juin 1949 c’est le puissant cuirassé (huit canons de 406mm) KMS Kaiser Wilhem II qui se lance dans un raid solitaire dans l’Atlantique. A la différence de la précédente cette campagne est peu concluante avec peu de victimes, essentiellement des trainards ayant perdu le contact avec les convois. 7500 tonnes de navires simplement sont coulés, le cuirassé type H ayant échappé à plusieurs reprises à une interception. Il sera finalement coulé par le cuirassé HMS Anson le 12 janvier 1953.

De mars à juin 1949 et de mars à juin 1950, le croiseur lourd KMS Admiral Hipper se lance lui aussi dans la guerre de courses. Les victimes sont peu nombreuses, le dispositif de convois étant désormais rodé, les navires et les avions ennemis trop nombreux. Il sera finalement coulé lors de l’opération BOREALIS par les croiseurs légers Montcalm et Sully.

De juin à octobre 1949 et de février à juin 1950, le croiseur de bataille KMS Oldenburg (type O) mènent des campagnes de guerre de course. La première est considérée comme un musée avec 18500 tonnes de navires coulés mais la seconde avec seulemet 9500 tonnes est considérée comme un échec. Il sera coulé lors de la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952.

De juin à septembre 1949, son sister-ship, le croiseur de bataille KMS Bayern se lance à son tour dans la chasse aux navires dans l’Atlantique, les allemands voulant profiter de la Campagne de France pour pousser les alliés à disperser leurs efforts.

Cet objectif ne va être qu’imparfaitement rempli et cette mission aurait pu se terminer de manière saumâtre. En effet le 12 août 1949 le croiseur de bataille est encadré par des gerbes signalant l’arrivée d’une unité majeure.

Cette unité c’est le croiseur de bataille Dunkerque déployé à Gibraltar pour intercepter ces «maudits raiders». Les obus de 330mm encadrent le croiseur de bataille qui est visiblement touché à plusieurs reprises. Es-ce là fin ? Hélas pour les français et heureusement pour les allemands un grain prive le Dunkerque d’une victoire qui lui tendait les bras. Il parvient à rentrer en Allemagne non sans mal. Sa guerre allait s’achever sous les coups des avions du Painlevé le 9 février 1952.

De juin à août 1950 et de janvier à mars 1951, le cuirassé KMS Hidenburg va mener des campagnes de guerre de course avec respectivement 17800 et 12500 tonnes de navires coulés. Au retour de cette dernière campagne, il fait détonner deux mines ce qui entraine son naufrage (17 mars 1951).

En ce qui concerne les croiseurs auxiliaires, les allemands vont en lancer huit essentiellement dans l’Océan Indien et dans le Pacifique. Tous vont être détruits après avoir réalisés quelques exploits dignes de leurs ainés du premier conflit mondial.

NdA Je rentrerai davantage dans les détails dans le Tome consacré à l’Asie-Pacifique. Patience donc….. .

Avec le recul il était évident que les allemands à moins d’éjecter la France de la guerre aurait eu bien du mal à remporter cette bataille de l’Atlantique.

On frissonne à l’idée d’imaginer des U-Boot stationnés à Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux et dont l’action aurait été relayée par quelques unités majeures _croiseurs, croiseurs de bataille et cuirassés_ et des avions spécialisés. Nul doute que les alliés auraient la partie nettement moins facile qu’historiquement.

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Cette avec cette partie que s’achève ce volume 2 du Tome 13. Je suis pas mécontent d’enfin le terminer et je promet de trouver une solution pour passer moins de temps sur une aire géographique.

Le Tome 13 n’est cependant pas terminé puisqu’il me reste à traiter les combats dans les Balkans.

FIN

Italie (28) Croiseurs légers (2)

Croiseurs-éclaireurs classe Capitani Romani

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Le Pompeo Magno

Avant-propos

C’est en 1935/36 que les ingénieurs du génie naval italien commencent à travailler sur un projet d’éclaireur océanique, désignation destinée à ne pas les confondre avec les Navigatori initialement classés comme des éclaireurs légers.

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Italie (25) Croiseurs lourds (2)

Croiseurs lourds classe Zara

CA Zara 10

Le Zara

Avant-propos

Comme nous l’avons vu plus haut les premiers Incrociatori Pesanti étaient des navires bien armés, rapides mais à la protection plus symbolique qu’efficace. La seconde génération de croiseurs lourds est marquée par une diminution de la vitesse et un renforcement de la protection.

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10-Contre-torpilleurs (48)

Le Dunois

Jean Dunois (1402-1468) compagnon de Jeanne d'Arc

Jean Dunois (1402-1468) compagnon de Jeanne d’Arc

-Le Dunois est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) sis à Nantes le 1er septembre 1943, ne tardant pas à avoir comme voisin son sister-ship Magon. Les deux contre-torpilleurs sont d’ailleurs lancés en même temps le 4 juin 1945, le Dunois étant achevé à 73% au moment de son lancement.

Les deux contre-torpilleurs quittent Nantes le 2 mars 1946, mouillant dans la nuit du 2 au 3 mars dans l’estuaire de La Loire avant d’effectuer leur essais constructeurs du 3 au 7 mars, date à laquelle ils arrivent à Lorient.

Le 7 mars 1946, une cérémonie est organisée au large de la Pointe de l’Espérance pour transférer la responsabilité juridique du Dunois qui passe de son chantier constructeur à la marine nationale.

Armé pour essais le 9 mars 1946, le Dunois effectue sa première campagne d’essais officiels du 9 au 25 mars, campagne qui se déroule avec quelques difficultés plus liées à une météo capricieuse qu’à de réels problèmes mécaniques même si comme tout navire neuf, le Dunois à des maladies de jeunesse.

Il passe au bassin (bassin occidental) du 26 mars au 11 avril avant de réaliser sa deuxième campagne d’essais du 12 au 30 avril, essais qui montre une série de problèmes mécaniques notamment des vibrations prononcées. Cela nécessite un deuxième passage au bassin du 1er au 14 mai puis une troisième campagne d’essais qui montre l’efficacité des solutions curatives choisies.

Il passe une dernière fois au bassin du 1er au 8 juin pour d’ultimes travaux avant de réaliser ses essais artillerie du 9 au 16 juin notamment au large de Quiberon.

Il quitte Lorient le 17 juin pour Brest où il arrive le lendemain 18 juin pour ses essais de recette de ses tubes lance-torpilles, de ses grenadeurs et de ses rails de mouillage de mines, essais qui ont lieu du 18 au 28 juin, le contre-torpilleur ralliant Lorient le 29 juin 1946.

Le 1er juillet 1946, le Dunois et le Magon quittent Lorient pour leur traversée de longue durée en direction des Antilles.

Traversant l’Atlantique, ils font escale à Pointe à Pitre du 8 au 12 juillet, à Fort de France du 13 au 17 juillet, à Caracas du 20 au 24 juillet, à Cayenne du 27 au 30 juillet, à Rio de Janeiro du 3 au 7 août, traversant ensuite l’Atlantique en direction de Dakar où ils arrivent ensemble le 14 août 1946.

Après une école à feux à Rufisque du 15 au 22 août, les deux contre-torpilleurs quittent Dakar le 23 août, se ravitaillent à Casablanca le 28 août avant de rallier à Mers-El-Kébir le 1er septembre 1946.

Le contre-torpilleur Dunois est admis au service actif le 1er septembre 1946, formant la 4ème DCT avec ses sister-ships Magon et La Hire, cette division appartenant au groupement des contre-torpilleurs de la 4ème Escadre basée à Mers-El-Kébir.

Le 4 septembre 1946, le Magon _navire-amiral de la 4ème DCT_ et son sister-ship Dunois quittent Mers-El-Kébir pour accueillir en haute mer leur sister-ship La Hire dont l’arrivée permet de compléter la 4ème DCT.

Les trois navires rentrent aussitôt à leur port d’attache pour se ravitailler et préparer un exercice majeur en l’occurence un entrainement avec les croiseurs légers Latouche-Tréville et Gambetta de la 8ème DC du 7 au 17 septembre suivit d’une escale à Tunis du 18 au 22 avant un entrainement avec la 7ème DCT venue de Bizerte du 23 septembre au 27 octobre, la petite escadre relâchant à Bizerte jusqu’au 3 novembre quand la 4ème DCT et la 8ème DC mettent cap sur Mers-El-Kébir où ils arrivent le 6 novembre.

Après une période d’entretien à flot commune du 7 au 21 novembre, les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT dont le Dunois sortent pour essais du 22 au 25 novembre avant un exercice de remise en condition opérationnelle et ce du 27 novembre au 12 décembre 1946, restant au port jusqu’à la fin de l’année civile.

Le 5 janvier 1947, le Dunois, le Magon et le La Hire quittent Mers-El-Kébir pour leur premier entrainement de division au large des côtes nord-africaines, entrainement qui occupe la 4ème DCT du 5 janvier au 2 mars, date de leur retour à Mers-El-Kébir.

Le 10 mars 1947, la 4ème DCT quitte Mers-El-Kébir pour un entrainement au large de la Tunisie. Après un entrainement de division du 10 au 17 mars, les trois contre-torpilleurs effectuent un ravitaillement rapide à Bizerte le 18 mars avant un entrainement commun avec la 3ème DT du 19 mars au 10 avril, la 4ème DCT rentrant à Mers-El-Kébir le 12 avril 1947.

Alors que le Magon est indisponible et que le La Hire effectue un entrainement à la défense aérienne à la mer, le Dunois effectue une école à feux du 18 au 27 avril puis après une escale à Bône du 28 avril au 2 mai, rentre à Mers-El-Kébir le lendemain 3 mai.

Le Dunois et le La Hire participent ensuite aux essais (6 au 9 mai) et à la remise en condition (11 au 30 mai) du Magon,  les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT faisant escale à Alger du 1er au 5 juin avant de rentrer le lendemain à Mers-El-Kébir.

Le Dunois et le Magon sortent pour entrainement du 12 au 23 juin, effectuant des écoles à feux, des lancements et des grenadages simulés. Ils rentrent le lendemain 24 juin 1947 à Mers-El-Kébir.

Le Dunois est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 28 juin au 19 juillet, sortant pour essais du 20 au 23 juillet et pour remise en condition du 24 juillet au 9 août, à chaque fois en compagnie de son sister-ship La Hire.

Les deux contre-torpilleurs gagnent ensuite Alger où ils arrivent le 10 août pour une escale qui est partagée à partir du 15 août par le Magon qui retrouve ses deux compères pour sa remise en condition. Les trois navires sont à la mer du 16 au 23 août, se ravitaillent au port le 24 août avant une deuxième phase d’entrainement du 25 août au 3 septembre, date à laquelle ils rentrent tous à Mers-El-Kébir.

Le Dunois passe sur le dock-flottant de la base du 4 au 14 septembre, une inspection technique des oeuvres vives doublée de quelques menues réparations, une sorte de petit carénage très allégé pour faire simple. Il sort ensuite pour essais du 15 au 18 septembre puis pour remise en condition du 20 au 30 septembre, rentrant dans la foulée à Mers-El-Kébir attendant la disponibilité de ses deux compères de la division.

Les trois contre-torpilleurs sortent pour un entrainement de base du 6 au 17 octobre, prélude à l’entrainement de division automnal mené toujours au large des côtes nord-africaines du 24 octobre au 17 décembre avec notamment des escales à Bonifacio et Alger.

Le Dunois, le Magon et le La Hire commence l’année 1948 comme ils ont terminé l’année 1947 à savoir par un entrainement de division qui occupe la division du 5 janvier au 23 février 1948.

Le 2 mars 1948, la 4ème DCT quitte Mers-El-Kébir, filant plein nord en direction de Port-Vendres où depuis quelques jours, le croiseur de bataille Dunkerque et ses deux torpilleurs d’escadre étaient en escale. Les six navires effectuent un exercice commun jusqu’au 18 mars quand ils gagnent Ajaccio pour une escale jusqu’au 22.

Reprenant la mer, le croiseur de bataille Dunkerque, les deux torpilleurs d’escadre et les contre-torpilleurs retrouvent le Strasbourg pour un exercice jusqu’au 1er avril avec un affrontement entre croiseurs de bataille et contre-torpilleurs puis un exercice d’interception, le Dunkerque et le Strasbourg étant alternativement le chasseur et le gibier, les contre-torpilleurs et les torpilleurs étant les rabatteurs. Tous les navires rentrent à Mers-El-Kébir le 4 avril 1948.

Le 12 avril 1948, la 4ème DCT aurait du appareiller pour un entrainement de division mais une avarie mécanique immobilise La Hire. Le Dunois et le Magon sortent seuls pour une école à feux du 12 au 17 avril, ralliant Alger où ils sont rejoints le 20 avril par le La Hire réparé. L’entrainement de division peut ainsi avoir lieu du 21 avril au 14 juin

Alors que le Magon est indisponible pour entretien et permissions d’été de l’équipage, le Dunois et le La Hire sortent pour une école à feux du 17 au 26 juin, les deux navires rentrant dans la foulée à Mers-El-Kébir.

Le Dunois est indisponible à son tour du 30 juin au 15 juillet, sortant pour essais du 16 au 19 juillet puis pour remise en condition du 20 au 30 juillet, à chaque fois en compagnie du Magon, les deux contre-torpilleurs participant ensuite aux essais (1er au 4 août) et à la remise en condition (5 au 16 août) du La Hire, dernier des trois contre-torpilleurs de la division à avoir connu sa période d’indisponibilité estivale.

Le 20 août, le Dunois et les deux autres contre-torpilleurs de la 4ème DCT passent aux effectifs de guerre, surchargeant le navire de carburant et de munitions (pas de risque d’instabilité, il s’agit simplement de lever les limitations du temps de paix) et se tenait prêt à appareiller en quelques heures.

Le 27 août 1948, suite à l’appareillage d’un croiseur et de deux contre-torpilleurs italiens du port sicilien de Syracuse, le commandant de la 4ème Escadre, l’amiral Orioli ordonne à la 4ème DCT d’appareiller pour «marquer à la culotte» les trois navires italiens dont l’attitude à l’appareillage paraissait suspecte aux agents français du deuxième bureau.

Les trois navires français gagnent la haute-mer mais peu après la mission de poursuite est annulée, les trois navires ralliant directement Tarente en longeant scrupuleusement les côtes italiennes. Les trois contre-torpilleurs restent en mer jusqu’au 1er septembre quand ils rallient Mers-El-Kébir.

Les trois contre-torpilleurs restent au port jusqu’au 5 septembre quand à l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, la 4ème DCT reçoit l’ordre d’appareiller pour une mission de chasse dans le détroit de Sicile.