l’opération EQUINOXE est declenchée officiellement le 5 mars 1952. Naturellement la préparation à commencé quelques jours plus tôt avec des frappes aériennes sur toute la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Ces frappes ne sont guère contrées par une Luftwaffe très affaiblie et qui surtout réserve ses forces pour la défense du Vaterland et la future opération CITADELLE à quelques milliers de kilomètres plus à l’est.
Après quatre jours d’opérations aériennes, l’artillerie prend le relais, les pièces lourdes et les lance-roquettes multiples frappant les premières lignes et les arrières immédiats du front.
Alors que l’artillerie alliée allonge son tir, les troupes d’assaut engagent le combat. Les progrès des troupes françaises, belges, néerlandaises et britanniques sont évidents. L’expérience accumulée depuis bientôt deux ans fait son effet.
Les fantassins transportés dans des véhicules chenillés ou tout-chemin sont accompagnés par des canons d’assaut (qui ne sont plus côté français les improvisations du début), des sapeurs de combat, des éclaireurs pour régler les tirs de l’artillerie et de l’aviation.
Ils percent et exploitent très vite. Ils ne perdent pas de temps à tout nettoyer, laissant ce boulot aux vagues suivantes. Les allemands tentent de se rétablir sur une ligne, un front cohérent mais sont bien en peine de le faire
Dans les premiers jours c’est davantage la météo et des problèmes logistiques qui gènent les alliés, les allemands n’opposant qu’une résistance fort limitée ayant conscience qu’ils ne peuvent faire mieux.
Es-ce le début de l’offensive avec un grand O ? Hélas pour les alliés non car la résistance allemande va se raidir en tentant de tenir les villes belges, en faire autant de Festung sur lesquelles les armées alliées vont échouer.
Sans surprise cela ne va remporter qu’un succès très limité et ce pour plusieurs raisons : les limites inhérentes de la fortification, la faiblesse tant quantitative que qualitative des troupes allemandes et la supériorité aérienne et matérielle alliée.
Les canadiens qui ont leur flanc occidental couvert par la mer du Nord sont les premiers à attaquer le 5 mars 1952 et à franchir la frontière belge. Ils sont bien aidés par les marines alliées qui bombardent les côtes et les batteries côtières tout en couvrant des raids commandos pour maintenir la pression et l’incertitude dans les états-majors allemands.
Cela facilite la progression des canucks qui vont s’emparer d’Ostende le 9 mars 1952 après quatre jours de très durs combats, les allemands s’accrochant au terrain, se faisant pour ainsi dire tuer sur place. Ils vont ensuite suivre la côte avec Bruges pour objectif.
Cette ville que certains ont surnommé «La Venise du Nord» tombe aux mains des canadiens le 16 mars 1952. La ville de Ghent est prise après trois tentatives infructueuses le 20 mars 1952.
Ils tentent ensuite un coup de main en direction d’Anvers mais les allemands qui connaissent le poids et l’intérêt stratégique du grand port du nord bloquent des canadiens qui ont besoin de retrouver un deuxième souffle.
Cela pourrait passer par la relève d’unités, la 1ère Armée Canadienne (ex-Armée Canadienne en France) n’ayant comme on l’à vu pas mobilisé toutes ses forces qui ne sont guère extensibles.
Côté allemand, les unités en ligne sont bousculés. Inutile d’espérer trouver une Grande Unité constituée. Il s’agit davantage de Kampfgruppe, des groupes de combat composés de soldats encore capables de combattre autour d’une poignée de chefs charismatiques capables de tirer 150% de soldats épuisés mais qui paradoxalement semblent de plus en plus motivés en sentant le souffle du Vaterland dans leur nuque.
Le 6 mars 1952 ce sont ces «diables de français» qui attaquent sous la forme des unités de la 1ère Armée. Occupant une zone comprise entre la Lys et l’Escaut elle est idéalement placée pour s’emparer de Bruxelles même si politiquement on à fait comprendre à son commandant qu’il serait «élégant» de laisser les belges reprendre «seuls» leur capitale.
Le premier objectif des Furieux est la ville de Tournai de l’autre côté de la frontière. Si la ville en elle même est prise dès le 8 mars 1952, les allemands solidement retranchés à l’extérieur de la ville empêchent toute exploitation rapide. Il faudra un engagement maximum pour que les allemands soient obligés de se replier pour éviter un encerclement problématique et destructeur.
Une semaine plus tard le 15 mars 1952 la 1ère Armée participe à la prise de Mons en liaison avec l’Armée Belge Libre (ABL).
Rien n’empêcherait au final les français de foncer vers Bruxelles mais le politique prend le pas sur le militaire. A cela s’ajoute un nouveau raidissement allemand, l’armée allemande semblant ne pas manquer in fine de ressources pour retarder l’invasion du Vaterland.
Une nouvelle ligne fortifiée barre, balafre le territoire belge, une ligne fortifiée baptisée PARSIFAL reliant les festung d’Anvers, de Bruxelles et de Charleroi avant que le front ne suive quasiment une ligne droite en direction d’un point bien précis celui où les frontières belges françaises et luxembourgeoises se rejoignent.
En réalité les français vont décaler leur axe de progression pour couvrir le flanc de l’ABL surtout rejoindre le plus vite possible les canadiens pour s’emparer du port d’Anvers.
Le 7 mars 1952 l’Armée Belge Libre (ABL) passe à son tour à l’action. Initialement elle devait repasser en réserve mais politiquement il était incompréhensible de libérer le Benelux sans troupes originaires des pays concernés.
Les soldats belges, néerlandais et luxembourgeois sont _on le saurait à moins_ particulièrement motivé. Tout comme jadis les soldats français ils vont combattre à la maison, libérer leurs villes, leurs villages, combattre peut être sous les yeux de leurs proches. Autant de motivations de supplémentaires….. .
Les trois corps d’armée attaquent ensemble, le 1er CA belge attaque au nord, le CA néerlando-belge au centre, le 2ème CA belge attaque au sud. Les objectifs des trois corps d’armée sont Charleroi, Florennes et Philippeville.
Les combats sont très durs, aussi durs que plus au nord. Les belges, les néerlandais se heurtent à des troupes allemandes toujours motivées à l’idée de défendre l’avant-poste de protection du Vaterland.
Charleroi tombe le 19 mars 1952, Florennes le 20 mars et Philippeville le 21 mars. Les allemands peuvent se replier en bon ordre sur une ligne Anvers-Bruxelles-Namur-Dinant-Rochefort-Neuchateau-Arlon-Luxembourg.
Au sud la 1st Army (UK) attaque le 8 mars 1952 toujours dans le but de prendre de vitesse les allemands, de les bousculer, de les empêcher de se rétablir sur une ligne de front cohérente et solide.
Malheureusement les britanniques se hâtent lentement comme dirait l’empereur Auguste et si ils se montrent énergiques et agressifs, cela se double d’une lenteur qui permet aux allemands de se replier sans trop de mal.
Cette lenteur exaspérait le sergent-chef Brown. Celui n’avait pas changé, combattant toujours de manière hétérodoxe avec sa «bande». Multi-médaillé et multi-puni, le sergent Brown est tué le 12 mars 1952 dans la banlieue de Dinan lors d’un raid de reconnaissance.
Il est frappé à mort par un tireur d’élite allemand qui ne lui laisse aucune chance. «ses» hommes vont retrouver le tireur d’élite, vont l’abattre avant de ramener le corps de leur chef dans les lignes alliées. Il sera enterré près de Lille dans le caveau de la famille de sa femme.
Le front va se stabiliser pendant une quinzaine de jours jusqu’au 23 mars quand une nouvelle attaque se poursuit sur tout le front toujours dans le but de tenter de faire craquer le front et de foncer vers l’Allemagne.
La 1ère Armée Canadienne et la 1ère Armée Française passent à l’attaque le 23 mars 1952 avec Anvers pour objectif. L’objectif est moins de s’emparer de la ville que du port.
A terme il y à la volonté d’accélérer le tempo des opérations en livrant directement munitions, carburant, nourriture, pièces détachées de Grande-Bretagne vers la Belgique.
Les allemands savent que la perte d’Anvers sera non seulement symboliquement problématique mais surtout ouvrirait la porte à une offensive aux Pays-Bas.
Le plan allié est très «allemand» puisqu’il s’agit de percer au nord et au sud du périmètre de la Festung Anvers et d’encercler un maximum de troupes en se rabattant à l’est du grand port belge.
Les combats sont violents, les allemands tentent d’user les pointes canadiennes et françaises pour ainsi gagner le temps nécessaire aux troupes bloquées à Anvers d’échapper à l’encerclement.
En réalité cette tactique n’aura qu’un impact limité car les alliés vont bombarder massivement le port belge (peut être en contradiction avec l’objectif de s’en servir de hub logistique) par l’aviation et la marine, rendant les déplacements fort aléatoires.
Après une semaine de rudes combats, canucks et furieux font leur jonction à 15km à l’est d’Anvers mais le kessel (chaudron) est fort peu garni. On trouve surtout des blessés et des hommes des services fort peu d’unités combattantes qui ont réussi à s’échapper du centre-ville mais pour souvent être détruits ou faits prisonniers par les alliés.
Le 24 mars 1952 les troupes belgo-néerlandaises de l’Armée Belge Libre repassent à l’assaut avec un objectif de taille : rien de moins que la capitale belge Bruxelles. Les alliés veulent profiter de l’attaque sur Anvers pour reprendre la ville et si possible mettre le roi Léopold III à l’abri.
Très vite ce dernier objectif politique devient sans objet. La Résistance Flamande informe les alliés que le roi à été enmené de force en Bavière en janvier 1952. Que cette information ne soit pas parvenu aux alliés est étonnante.
On apprendra après guerre que l’agent infiltré dans l’entourage du quatrième roi des belges avait été retourné par les allemands et transmettait des informations erronées aux alliées mais suffisamment crédibles pour que cela ne perturbe pas les SR alliés. Ce fiasco fit tomber quelques têtes au sein des services de renseignement.
Il faudra attendre janvier 1954 pour que le roi des belges soit libéré suite à une audacieuse opération commando menée par les français, les américains et les belges, opération qui fera l’objet d’un film dans les années soixante, un film appelé Quand les Aigles attaquent même si ce film sera polémique en Belgique, les habitants d’Outre-Quievrain trouvant que les français et les américains s’attribuaient le beau rôle alors que les belges ont joué un rôle majeur dans l’opération.
Si l’objectif politique est devenu nul et non avenu, en revanche sur le plan militaire il y à de quoi faire car la prise de la ville permettrait aux alliés d’empêcher les allemands de se replier d’Anvers en cas d’échec de l’encerclement du port belge.
Les troupes belges connaissent cependant des ratés. Un problème de coordination entre aviation, artillerie et troupes au sol provoquent dans certains secteurs plus de tirs amis que de tirs contre l’ennemi. Il faut quelques heures pour régler ces problèmes et permettre aux belgo-néerlandais de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Je n’oublie naturellement pas les luxembourgeois rattachés à la 3ème division d’infanterie belge. Les hommes du GVL (Groupement des Volontaires Luxembourgeois) sont particulièrement motivés, frustrés qu’ils ont été par plusieurs mois à assurer la protection de l’état-major de l’ABL.
L’axe de progression belge surprend les allemands. Alors que l’état-major teuton attendait une attaque directe sur Bruxelles, l’état-major belgo-néerlandais attaque à l’ouest de Namur avec un axe faisant croire à un assaut direct sur Liège ce qui aurait été catastrophique pour l’ensemble du dispositif allemand.
En réalité les belges ne sont pas aussi ambitieux. De plus ils ne veulent pas empiéter dans la zone de responsabilité de la 1ère Armée britannique. Une fois le front percé, ils vont rabattre vers l’ouest pour envelopper la capitale et faire leur jonction avec les français.
Les combats sont rudes, violents, impitoyables. Les allemands rendent coup pour coup mais faiblissent très vite devant la puissance des armées belgo-néerlandaises.
Le 30 mars 1952, la 1ère Armée Française et l’Armée Belge Libre font leur jonction à Louvain à 30km à l’est de Bruxelles emprisonnant près de 17000 soldats allemands mais encore fort peu de troupes combattantes. Il s’agit souvent de blessés, de malades ou d’hommes appartenant à des unités d’appui et de soutien.
En clair les alliés marquent des points mais sont incapables d’infliger un K.O définitif à l’armée allemande. Certes le temps comme depuis longtemps jouait en faveur des alliés mais cette incapacité à porter un coup fatal aux «fridolins» exaspérait le haut commandement allié et le «Général Tornade» n’était pas le moins véhément.
Début avril 1952, le front suit grosso modo une ligne Hassel-Liège-Bastone avant de traverser le duché du Luxembourg, Luxembourgville étant libérée le 30 mars 1952.
Les alliés décident alors de réorganiser totalement leur dispositif ce qui impose une pause opérationnelle majeure, reportant de plusieurs mois la libération des Pays-Bas au grand dam du gouvernement néerlandais en exil. Pour les allemands c’est une «divine surprise» ce qui permet aux plus optimistes de rêver à une improbable contre-attaque voir même à une victoire !
Ce dispositif impose de sérieux transferts de troupes, une option qui est loin de faire l’unanimité tant cela rend les alliés vulnérables à une action allemande. Le général Villeneuve à semble-t-il hésité avant de s’incliner devant des pressions politiques.
Cette réorganisation à également lieu en prévision d’une future Campagne d’Allemagne. En clair les britanniques et les canadiens doivent occuper le nord du front, les français et les belgo-néerlandais le centre, les américains le sud. Les dénominations changent également avec au nord le 21st Army Group regroupant canadiens et britanniques, le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) regroupant plusieurs armées françaises et l’armée belgo-néerlandaise et enfin au sud le First US Armies Group regroupant les 3ème et 7ème Armées américaines.
Pour éviter que les allemands ne profitent de ces mouvements pour lancer quelques opérations, l’artillerie et l’aviation alliées vont se charger de faire baisser la tête aux troupes teutonnes.
A cela s’ajoute des opérations commandos mais l’idée de mener une grande opération aéroportée comparable à ARCHANGE est abandonnée, le haut-commandement allié préférant conserver ces unités d’élite pour un futur franchissement du Rhin.
En dépit de l’expérience des état-major, déplacer des divisions et leurs éléments associés sur plusieurs centaines de kilomètres ne s’improvise surtout sur un territoire dévasté par les combats et les sabotages. Autant dire que les logisticiens, les tringlots et les sapeurs ne manquent pas de travail.
Il faut remettre en état les routes, les voies ferrées, construire ou reconstruire des ponts, aménager des dépôts, organiser la circulation des troupes pour éviter les embouteillages entre les différentes unités.
Il va falloir plusieurs semaines pour que les alliés parviennent à se réorganiser et être prêts à repasser à l’action.
Les alliés sont prêts à repasser à l’action à la fin du mois d’août. Que vont-ils faire ? Une attaque massive et majeure ? Une série d’assaut localisés pour ébranler le front et profiter de la moindre opportunité ?
Finalement ce sera un peu des deux. En attendant de se lancer dans une offensive majeure pour franchir le Rhin et débouler en Allemagne, le général Villeneuve va multiplier les attaques localisées pour notamment libérer les Pays-Bas ou du moins la partie située à l’ouest du Rhin.
Cette offensive est lancée le 8 septembre 1952. Nom de code MARKET. Les canadiens et les britanniques bousculent des unités allemandes démotivées et n’ont guère envie de mourir pour Rotterdam, Amsterdam ou Utrecht.
Les villes tombent les unes après les autres. Les combats ne sont cependant pas des promenades de santé, certaines unités allemandes contre-attaquent voir se font tuer sur place. Autant dire que si les canadiens et les britanniques pensaient les allemands à l’agonie, ils ont du être durablement affaiblis.
Hélas pour les néerlandais, les alliés sont dans l’incapacité de franchir le Rhin aux Pays-Bas, des villes comme Amsterdam et même Rotterdam sont encore hors de portée mais sont copieusement bombardées par les aviations alliées au grand dam des populations civiles néerlandaises.
Pour ménager une logistique qui n’est pas inépuisable, le général Villeneuve attend le 17 septembre 1952 pour lancer l’opération GARDEN/JARDIN, une opération engageant le Groupe d’Armées Française du Rhin qui aligne quatre des six armées françaises disponibles et actives en l’occurence pour cette opération, la 2ème, la 3ème, la 6ème et la 8ème, laissant l’Armée Belge Libre (ABL) ainsi que les 1ère et 4ème Armées en réserve pour régénération, rééquipement et repos des corps et des esprits.
Ce sont donc les français qui libèrent la ville de Liège qui tombe aux mains des alliés le 19 septembre 1952 même si il faudra attendre trois jours de plus pour que la ville soit pleinement sécurisée, des éléments allemands isolés continuant de tirailler, attaquant moins les unités de première ligne que les services et les unités de soutien logistique.
La Belgique est totalement libérée à la fin du mois de septembre 1952 y compris la région de Maastricht que les allemands évacuent après avoir pratiqué la politique de la terre brûlée.
Quand se termine l’année 1952 la situation des alliés est prometteuse. La Belgique est entièrement libéré tout comme le Luxembourg. En revanche les Pays-Bas ne sont que partiellement libérés.
Des arpents du Vaterland sont occupés par les alliés qui parviennent à border en partie le Rhin, se préparant à un défi de taille : franchir ce fleuve mythique pour les allemands et porter la guerre au cœur du territoire allemand et ainsi ne pas commettre la même erreur qu’en 1918.
En dépit de réserves de certains officiers planificateurs, l’état-major à décidé que l’effort principal serait mené entre Paris et La Manche ce qui imposait un perilleux franchissement de la Seine sous le feu ennemi.
De cette opération de précieuses leçons seront tirées pour une autre opération menée dans un contexte similaire (opération ANVIL 21 septembre 1952 avec le franchissement par l’Armée Grecque Libre du Golfe de Patras) notamment en termes d’appui-feu et de coordination air-sol.
L’opération se veut à la fois classique et complexe. Une préparation d’artillerie courte (une heure à peine) mais brutale pour assommer l’ennemi. Le tir de fusées chargées de fumigènes (l’emploi d’émetteurs de fumée fixes à été jugé inefficace) pour masquer le franchissement de la première vague d’assaut sur des embarcations motorisées.
Canon de 105mm long modèle 1936 Schneider
Si les canadiens et les britanniques emploient leurs unités régulières, les français vont préférer employer leurs corps francs (qui sont au final des unités issues de la régulière avec un petit truc en plus). Ces derniers n’ont pas été pérennisés au sein des unités (contrairement à ce que certains avaient espéré) mais les soldats concernés bénéficiaient de certains avantages ce qui n’était pas toujours bien vu par leurs camarades.
Comme le dira l’un d’eux un peu lassé de cette jalousie «On nous dit que nous sommes des salauds parce qu’on à un régime spécial mais au combat notre régime il est très spécial sauf que là les jaloux ne veulent pas y aller curieux non ?».
Aux côtés de ces hommes on trouve des sapeurs pour le déminage et des éclaireurs avancés, les ancêtres de nos Forward Air Controller (FAC) ou en bon français contrôleurs aériens avancés qui doivent guider le tir de l’artillerie et les frappes aériennes pour minimiser les tirs amis et maximiser les tirs ennemis.
Une fois la première vague d’assaut sur la rive, celle-ci doit neutraliser les avant-poste et permetttre l’arrivée très rapide des renforts pour éviter d’être culbutés dans la mer ou plutôt dans la Seine ce qui est tout aussi désagréable.
Selon les plans minutieusement tracés, les deux premières vagues doivent s’emparer de quatre à six têtes de pont pour multiplier les secteurs où doivent être engagés les unités motomécaniques destinées à l’exploitation.
Comme les deux CCB sont placés assez loin de la rive sud de la Seine, les premiers véhicules blindés hors division à passer le fleuve sont les chars britanniques et canadiens. Certains officiers français le déplore mais le général Villeneuve à expliqué que c’était tout aussi politique que militaire.
A son aide de camp qui lui dira «Alors patron vous êtes devenu un politicien ?» le «Général Tornade» aurait répondu en soupirant «J’ai bien peur que oui…..».
Après une période de stabilisation (pour le combat lacunaire ou l’art opératif à la soviétique on repassera), il est prévu une offensive dans la profondeur avec pour fer de lance les deux Corps de Cavalerie Blindée français.
soldats canadiens à l’entrainement
Contrairement à ce qui s’est passé à Fontenoy ce ne sont pas les anglais qui ont tiré les premiers mais les canadiens encore que la 1st Canadian (Infantry) Division était une division de recrutement anglophone.
Soutenus par leur artillerie de corps d’armée mais aussi par des régiments français issus de la Réserve Générale comme le 185ème RALT (cinquante-quatre 155L GPF-T) et le 174ème RALP (24 canons de 220L modèle 1950S), les canucks doivent franchir la Seine dans la partie la plus large de l’estuaire de la Seine autant dire tout sauf une sinécure.
LCM-6. Les canadiens ont utilisé ce type d’embarcation pour franchir l’Estuaire de la Seine
Dès le début rien ne se passe comme prévu. La coordination avec l’artillerie française n’est pas optimale, les frappes aériennes manquent leurs cibles («Nos aviateurs ont tué davantage de vaches que d’allemands» dira un caporal de la division) et le courant disperse une partie des embarcations. A cela s’ajoute la défense ferme, décidée et intelligente de la 262.ID qui rejette les canadiens à la mer ou plutôt dans la Seine.
A cela s’ajoute selon certains officiers de liaison français un manque de discrétion et de mordant de la part d’une division reconstituée après une très honorable Campagne de France mais avec peut être trop de jeunes soldats inexpérimentés et un manque de cadres expérimentés, un manque de «vieilles moustaches» comme on dit dans certaines unités françaises.
Pour une raison qu’on ignore encore aujourd’hui, la 3rd Canadian (Infantry) Division n’est pas immédiatement engagée alors que son envoi aurait probablement été l’envoi de trop pour une division allemande qui était sur la corde raide.
Décision est prise en début d’après midi d’attendre le 19 juin pour retenter un nouveau franchissement. Es-ce à dire que les canadiens vont se tourner les pouces ? Non bien l’artillerie canuck s’en donne à cœur joie tout comme l’aviation.
Dans la nuit des éléments des deux divisions canadiens s’infiltrent sur la rive opposée pour neutraliser la défense allemande.
Ils tombent sur du vide et pour cause la 262.ID s’est repliée sur une nouvelle ligne de défense jugée plus apte à encaisser un nouveau franchissement non sans laisser quelques souvenirs explosifs qui vont produire son lot de perte.
Les deux divisions du 1st Canadian Army Corps passent le fleuve le lendemain à l’aube. Il faudra deux jours pour que les unités de combat, d’appui et de soutien passent l’estuaire de La Seine. Des ponts lourds et des ponts légers sont mis en place même si les courants vont provoquer un certain nombre de ruptures poussant les alliés à conserver une imposante batelerie pour compenser la rupture des ponts, rupture provoquée par les éléments ou par des mines allemandes.
Dans le secteur du 1er CACAN (1er Corps d’Armée Canadien) le nettoyage du secteur et son réaménagement va durer jusqu’au 23 juin mais les premiers raids pour tater le dispositif de la 262ème division d’infanterie allemande sont des échecs ce qui tendraient à donner raison aux français sur le manque de mordant des canucks.
Heureusement pour l’honneur des armes canadiennes, la 2nd Canadian (Infantry) Division enregistre de meilleurs résultats face à la 6.ID allemand mais les mauvaises langues disent que c’est simplement parce que les canadiens n’ont pas été rejetés dans le fleuve.
En clair les allemands n’ont pas pu n’ont pas su ou n’ont pas voulu rayez les mentions inutiles renvoyé les canadiens d’où ils venaient.
L’engagement de la 4th Canadian (Infantry) Division aurait été possible mais la décision n’à pas été prise visiblement par crainte de goulots d’étranglement logistiques. La nuit du 18 au 19 juin, les soldats de la 2ème DI (CAN) vont élargir le périmètre de leur tête de pont par de réguliers coups de boutoir.
Toute la 2ème division canadienne passe La Seine le 20 juin 1951, la 4ème division canadienne franchit elle le fleuve du 22 au 24 juin d’abord sur des embarcations motorisées, des pontons puis des ponts lourds et des ponts légers.
Comment expliquer les résultats si mitigés de l’Armée Canadienne en France (ACF) ? Les canadiens reprochent aux français un soutien d’artillerie médiocre et peu efficace mais Paris estime que les canadiens ont dans l’ensemble fait preuve d’un singulier manque de mordant au moment de franchir La Seine et d’en découdre avec Fritz. Des nuages s’amoncèlent sur les relations franco-canadiennes mais ce désamour ne dure pas.
Les canadiens vont cependant libérer Le Havre (ou ce qu’il en restait) le 21 juin 1951 comme une revanche aux durs combats menés en 1949 par la 2nd Canadian Division qui imposa une sanglante ratkrieg aux allemands.
Les canucks combattent également dans les airs avec la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF).
Supermarine Spitfire canadien
Les Supermarine Spitfire se jettent sur tout ce qui vole et tout ce qui porte une Balkenkreuze pour empêcher les allemands de couvrir, d’éclairer et d’appuyer leurs troupes au sol. Ils sont relayés par des bimoteurs Bristol Beaufighter qui mènent des raids dans la profondeur pour par exemple neutraliser au sol des chasseurs allemands.
Les chasseurs-bombardiers Hawker Typhoon et Hawker Tempest assurent l’appui-feu des troupes au sol. A l’aide de bombes et de roquettes ils neutralisent les points durs ennemies. On ne compte plus les «Achtung Jagbo !» lancés par des soldats allemands combatifs mais sans illusion sur le sort final de la bataille.
Les bombardiers médians Vickers Wellington et Bristol Bolingbroke (une version canadienne du Bristol Blenheim) lancent des raids sur l’arrière du front pour frapper aérodromes, gares de triages, ponts, concentration de troupes.
Les De Havilland Mosquito et les Dewoitine D-720C sont utilisés pour la reconnaisance tactique, la reconnaisance stratégique, l’observation et la coopération. Cela passe par l’utilisation d’appareils photos, de fusées éclairantes et de roquettes fumigènes.
Enfin les Douglas C-47 Skytrain et assurent des missions de transport moins en direction du front que pour accélérer le tempo du ravitaillement. Ce n’est que bien plus tard que les Skytrain se poseront sur la rive nord de la Seine pour évacuer les blessés après avoir amené du matériel.
Dans le secteur de la 1ère Armée Française, c’est le 1er Corps d’Armée qui ouvre le bal avec notamment l’engagement de la 68ème DI reconstituée après la Campagne de Belgique où elle avait notamment combattu pour Anvers.
Les différents corps francs des trois régiments d’infanterie de la division (224ème, 225ème et 341ème RI) sont regroupés sous la forme d’un groupement occasionnel franchissent le fleuve sous la couverture de l’artillerie divisionnaire et de l’artillerie du 1er Corps d’Armée.
En compagnie de sapeurs et d’éclaireurs avancés, les corps francs bousculent les sentinelles et sonnettes allemandes. Très vite la division prend à la gorge la 352.ID pourtant réputée pour être une unité d’élite.
Canon de 47mm APX modèle 1937.
Quelques heures plus tard l’infanterie de la division franchit le fleuve pour renforcer et élargir la tête de pont. Les premières armes lourdes arrivent sous la forme de canons antichars et antiaériens qui montrent leur efficacité lors de quelques contre-attaques allemandes mais ces assauts sont assez décousus et assez facilement repoussés.
Dans l’après midi du 18 juin les chasseurs de chars et les canons d’assaut passent le fleuve sur des pontons motorisés. Si les allemands n’avaient pu repousser les français avant, cette fois cela devient mission impossible.
La tête de pont est solide au point qu’on envisage déjà d’y engager le 3ème Corps d’Armée Canadien qui est un corps motomécanique composé de deux divisions blindées.
On y renonce officiellement pour des raisons logistiques mais il semble que des raisons politiques n’y soient pas étrangères ce qui aurait provoqué la colère du «Général Tornade» qui n’était visiblement pas si politicien que cela.
A noter que pour renforcer l’appui-feu de la 68ème Division d’Infanterie, la Réserve Générale à déployé le 351ème RALT (54 canons de 105mm modèle 1936) et le 191ème RALP qui disposait de 24 canons de 220mm modèle 1950S. De quoi «attendrir le fridolin» selon l’expression chère au général Villeneuve. Ces pièces restent sur la rive sud de La Seine et vont y rester jusqu’à ce que leur portée soit insuffisante pour appuyer l’avancée de la 68ème DI.
Les deux autres divisions du corps d’armée ne restent pas inactives. La 4ème DI se charge de fixer les allemands en simulant des franchissements pour semer le doute au sein de l’état-major allemand tandis que la 21ème DI se place en réserve prête à soutenir la 68ème DI si celle-ci rencontrait de sérieuses difficultés ou la 4ème DI si jamais les allemands tentaient un baroud d’honneur sous la forme d’un franchissement ce qui n’aurait probablement pas changé grand chose mais aurait sûrement mis une belle pagaille.
L’artillerie des deux divisions restées sur la rive sud aident leur homologue de la 68ème DI permettant de ménager les pièces de 105 et de 155mm.
Les premiers ponts flottants lourds et ponts mobiles flottants sont lancés dans la matinée du 19 juin 1951 pour permettre d’accélérer le franchissement d’abord de la 68ème DI puis des autres divisions du corps d’armée. En revanche l’ALCA (Artillerie Lourde de Corps d’Armée) doit rester sur la rive sud tout comme les deux régiments détachés par la Réserve Générale.
La 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) commence à franchir la Seine le 21 juin 1951. D’abord l’infanterie puis les unités antichars et antiaériennes, l’artillerie divisionnaire, les canons d’assaut et les chasseurs de chars avant que les unités logistiques ne terminent l’interminable procession d’hommes et de véhicules.
La 21ème Division d’Infanterie (21ème DI) doit patienter jusqu’au 23 juin 1951 pour commencer son franchissement, franchissement qui se termine le 27 juin, un retard causé par une dégradation de la météo qui à entrainer la destruction de plusieurs ponts et le naufrage hélas meurtrier de plusieurs embarcations utilisées pour compenser la destruction des ponts.
L’état-major du 1er CA se donne alors cinq jours pour être prêt à repasser à l’assaut ce qui donne alors le 2 juillet comme date probable/possible/potentielle _rayez les mentions inutiles_ d’un nouvel assaut contre ce qui restait de la 352.InfanterieDivision (352.ID).
troupes nord-africaines de l’armée française
La 1ère DINA est la deuxième division française à passer à l’action. Elle attaque dans le secteur de la 26.ID. Considérée comme la meilleure division nord-africaine, elle bouscule sérieusement la 26ème division d’infanterie allemande mais cette dernière est sauvée par l’engagement précoce de la 15 S.S Grenadier Division, une division de recrutement hongrois. La tête de pont n’est pas détruite mais elle est sérieusement corsetée.
C’est une situation particulièrement inconfortable car elle n’est ni trop faible pour être rapidement éliminée mais ni trop solide pour permettre l’installation des Ponts Mobiles Flottants et des Ponts Flottants Lourds pour faire passer respectivement l’infanterie et les véhicules.
Les allemands contre-attaquent dans la nuit du 19 au 20 juin 1951 pour limiter l’engagement de l’aviation. Malheureusement pour eux l’attaque est mal conçue et mal menée. Très vite l’artillerie bloque l’avancée allemande et sauve les tirailleurs de l’anhiliation.
Le 20 juin 1951 la 5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC) commence à franchir le fleuve avec d’abord son infanterie pour soutenir la 1ère DINA. Ce sont en l’occurence les tirailleurs sénégalais des 11ème, 21ème et 23ème RTS.
Appuyés par des canons antichars, quelques canons d’assaut et quelques chasseurs de chars, les hommes à la chéchia rouge (même si au combat ils portent naturellement le casque Adrian) bousculent les allemands qui doivent se replier.
La tête de pont est peu à peu élargie et consolidée. Dans la soirée du 20 juin, les premiers ponts sont mis en place permettant le franchissement du gros de la 5ème DIC notamment l’artillerie de campagne, les chasseurs de chars et canons d’assaut. Ce franchissement se termine le 22 juin.
Dès le lendemain 23 juin la 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) commence à passer sur la rive nord de la Seine à temps pour soutenir la 1ère DINA et la 5ème DIC assaillie par une contre-attaque allemande bien mieux pensée et exécutée que celle de la nuit du 19 au 20 juin 1951.
Durement châtiés par l’artillerie, l’infanterie et l’aviation, les allemands doivent se replier en désordre, cessant clairement de représenter une véritable menace, tout juste une nuisance.
Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands
Peu à peu le 18ème Corps d’Armée s’installe, aménage ses positions et prépare le potentiel ou plutôt le probable engagement du GBCC-501, les bataillons de ARL-44 indépendants.
La 15ème DIM attaque elle dans le secteur tenu par la 268.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée ce qui provoque son quasi-anéantissement. Très vite la tête de pont qui se forme est considérée comme la plus solide de la 1ère Armée.
Dès 12.00 sous la couverture de l’artillerie lourde et la protection de l’aviation, les pontonniers commencent à mettre en place les premiers ponts à savoir deux PFL et quatre PMF. Ces ponts sont achevés pour la majorité à la tombée de la nuit. L’artillerie allemande tente de les détruire mais les tirs sont imprécis et très vite contrebattus. Un des PFL sera détruit mais par une surcharge et sera très vite réparé.
Le lendemain 19 juin 1951, la 3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC) commence à passer sur la rive nord dans un certain confort. Cela s’explique par l’absence de réaction allemande et la solicitude de la 15ème DIM qui lance une série d’attaques aussi brèves que violentes, des coups de main dirions nous pour éviter un sursaut allemand.
Le franchissement de la 3ème DIC est cependant retardé par le mauvais temps et la rupture de quelques ponts.
On découvrira que certains éléments avaient été mal assemblés ce qui fera soupçonner un sabotage mais une enquête rapidement menée prouvera qu’il s’agissait de l’oeuvre de jeunes pontonniers inexpérimentés et/ou stressés. Il ne s’achève que le 21 juin soit 24h de retard sur le planning initial.
Le 22 juin 1951 c’est au tour de la 24ème Division d’Infanterie (24ème DI) de passer le fleuve et de s’insérer entre la 15ème DIM à sa gauche et la 3ème DIC à sa droite alors que pour AVALANCHE le 17ème Corps d’Armée était composée d’ouest en est de la 15ème DIM, de la 3ème DIC et de la 24ème DI.
Dès le 25 juin 1951, le secteur de la 1ère Armée est considéré comme apte à recevoir des unités motomécaniques pour foncer loin dans le dispositif ennemi. Nul doute qu’un engagement aussi précoce (J+7) aurait pu déstabiliser un dispositif allemand entre deux eaux ni totalement volatil ni solidifié car le repli sur la ligne ATTILA n’à pas encore été décidé. Bien entendu on ne pourra jamais le savoir totalement.
Arsenal VG-36
Naturellement les soldats français bénéficient du soutien de leur aviation. En ce qui concerne la 1ère Armée la couverture aérienne est assurée par la 2ème Escadre de Chasse «Corse» qui dispose de 108 chasseurs, 81 Arsenal VG-36 et 27 Farman F.275 Frelon, une version francisée du De Havilland Hornet.
Comme leurs homologues canadiens, les chasseurs français assurent la protection de la délicate étape du franchissement en veillant à ce qu’aucun avion allemand ne vienne perturber le processus.
Outre les missions classiques de supériorité aérienne les VG-36 vont mener des missions de mitraillage (strafing) et de chasse-bombardement avec des bombes et des roquettes. Les Frelon vont mener des missions de chasse loin sur les arrières de l’ennemi.
Bréguet Br695
Pour l’appui-feu, la 1ère Armée va bénéficier de la 51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) équipée pour deux groupes de Bréguet Br697 et pour le troisième de Bréguet Br695 un poil moins performant mais qui pouvaient encore faire le boulot.
Tirant les leçons de la Campagne de France, les Bréguet menaient des assauts non pas en vol horizontal mais en semi-piqué. Outre des bombes de 125 et de 250kg, les Bréguet vont utiliser également des roquettes.
La 31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) va opérer elle aussi en soutien de la 1ère Armée mais pas directement, menant avec ses Lioré et Olivier Léo 458 des missions d’interdiction.
Rappelons que le troisième groupe était faute de pilotes, de navigants et d’appareils inactif même si sa réactivation était prévue à défaut d’avoir été lancée.
La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 1ère Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaient opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.
En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.
Bloch MB-161.
Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne. Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.
C’est cette armée qui va libérer Rouen ou plutôt les ruines de la ville normande qui avait été cependant moins endommagée que sa consœur havraise. La ville où à été brûlée sainte Jeanne d’Arc est officiellement libérée le 21 juin 1951 quand les derniers soldats se rendent ou se replient vers le nord.
La Campagne de Belgique (4) : D’une ville à l’autre mais jusqu’à quand ?
Ligne KW
Le 19 mai 1949 le haut-commandement belge ordonne aux unités encore engagées sur la frontière de se replier sur la ligne KW où les troupes françaises et anglaises les attendent pour affronter des troupes allemandes qui sont déjà passablement fatiguées.
La place Forte de Liège tiens encore et reçoit l’ordre de tenir le plus longtemps possible avant de déposer les armes. On pense que les vieilles forteresses liégeoises vont tenir jusqu’au 21 mais mais en réalité la position va tenir jusqu’au 25 mai ! Pas étonnant que les allemands aient rendu les honneurs militaires aux survivants d’un siège de quinze jours.
Devant réduire la place forte de Liège, les allemands entre le 19 et le 23 mai 1949 se sont montrés assez timides se contentant de tater le dispositif allié avec des reconnaissances, des coups de main, le tout couvert par l’artillerie et l’aviation. De son côté les alliés ripostent avec les mêmes moyens.
Panzer IV
Le 23 mai 1949 les allemands décident d’en finir avec Liège. Un ultime assaut est mené le 24 mai par la 47.InfanterieDivision appuyée par l’aviation, l’artillerie et un détachement blindé fournit par la 11.PanzerDivision qui finit par l’emporter. Les belges acceptent de se rendre en échange des honneurs militaires. Les allemands acceptent et donc la place forte de Liège se rend le 25 mai dans la matinée.
Les allemands ont réorganisé leur dispositif pour reprendre leur avancée même si la 18ème Armée est encore bloquée par les ultimes combats de la Campagne des Pays-Bas.
Les alliés ont fait de même notamment les belges qui ont perdu des effectifs importants, certaines divisions littéralement exsangues étant dissoutes pour remplumer les divisions disposant encore d’une certaine capacité de combat.
Au moment où la phase dite intérieure de la Campagne de Belgique (1949) va commencer il semble capital de rappeler l’organisation du dispositif allié le long de la ligne KW.
Avant de le détailler, il faut rappeler l’état de l’armée belge qui à particulièrement souffert des premiers combats, subissant le choc initial avant que les alliés n’interviennent en force dans les plaines belges.
Sur les vingt-deux divisions disponibles le 10 mai 1949, il ne reste plus le 25 mai 1949 que neuf divisions :
-Les 2ème et 7ème DI ont fusionné pour former une Division Belge de Marche au sein du 1er Corps d’Armée franco-belge.
-12ème DI
-5ème DI
-6ème DI
-13ème DI
-14ème DI
-18ème DI
-Division de Marche de Cavalerie
-1ère Division de Chasseurs Ardennais.
Comme vous pouvez le constater un certain nombre de divisions belges ont été détruites, d’autres dissoutes pour remplumer des divisions moins entamées.
C’est ainsi que la 3ème DI à été totalement détruite tout comme la 4ème, la 9ème, la 11ème, la 16ème et la 17ème, la 18ème. Les survivants de ces divisions ont été expédiés à l’arrière du front, les plus combatifs étant affectés aux divisions restantes, les autres plus ou moins blessés retrouvant la France avec des recrues pour former les nouvelles divisions avec lesquelles Bruxelles compte bien participer à la future contre-offensive.
D’autres divisions ont été dissoutes pour remplumer les divisions survivantes. C’est par exemple le cas de la 15ème DI dont la dissolution à permis de regonfler les effectifs de la 12ème DI, de la 10ème DI dont la dissolution permet de renforcer la 5ème DI. alors que les chasseurs ardennais repliés en France ont maintenu une seule division, la 1ère division de chasseurs ardennais.
Le dispositif allié devait être à l’origine simple avec les belges au nord, les français et les anglais plus au sud mais pour conserver un front solide le général Villeneuve décide d’insérer les unités belges entre des unités françaises et britanniques. Pour faire passer la pillule d’une éventuelle défiance, les divisions belges restent au sein de corps d’armée belge.
C’est ainsi que la 5ème et la 12ème DI forment un 2ème Corps d’Armée, la 6ème et la 13ème DI forment un 3ème Corps d’Armée, la 14ème et la 18ème DI un 4ème Corps d’Armée, la Division de Marche de Cavalerie étant placée en réserve stratégique (sic).
Quand les allemands repassent à l’offensive, les alliés ont disposé leurs forces de la manière suivante du nord au sud.
NdA pour éviter d’alourdir le récit je vais uniquement parler des unités de première ligne, renvoyant aux passages ci-dessus pour le détail de l’organisation des différentes armées et des différents corps d’armée.
-1er Corps d’Armée franco-belge : couvrant la ville d’Anvers et devant en théorie tendre la main aux ultimes unités néerlandaises qui résistaient encore dans le sud du pays.
Célèbre planche représentant l’uniforme de campagne de l’armée française en 1939/40. En 1948 il est semblable mais avec quelques différences notamment sur l’équipement plus moderne et le remplacement des bandes molletières par des guêtres plus modernes.
Commandé par les belges malgré son nom, Il comprend la 1ère division d’infanterie belge, la Division Belge de Marche issue de la fusion des 2ème et 7ème DI et la 68ème DI française qui à retrouvé son 59ème GRDI qui constitue le «poing blindé» du corps d’armée.
-1er Corps d’Armée (FRA) : placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 25ème DIM et la 4ème DI, la 21ème DI étant placée en réserve d’armée mais son engagement va être probablement très rapide.
-18ème Corps d’Armée (FRA) : lui aussi placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 9ème DIM et la 60ème DI.
-2ème Corps d’Armée (BEL) : 5ème et 12ème DI
Soldats britanniques ou du Commonwealth en tenue de campagne
-1st British Corps : (1st Infantry Division, 1st Canadian Infantry Division, 44th Home Counties Division)
-2nd British Corps : (2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 48th «South Middland»)
-3rd British Corps : (4th Infantry Division 6th Infantry Division 50th Northumberland Division)
Char médian A-27M Cromwell. C’était le principal blindé utilisé par les deux divisions blindées du BEF
-1st British Armoured Corps : (1st Armoured Division [UK] et 2nd British Armoured Division [UK]) placée en réserve stratégique
-2ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 1ère DIM et la 2ème DINA
-19ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 15ème DIM et la 1ère Division Marocaine)
-20ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère armée, il est d’ailleurs placé en réserve d’armée avec la 12ème DIM et la 5ème DINA.
-3ème Corps d’Armée (BEL) : 6ème et 13ème DI
-4ème Corps d’Armée (BEL) : 14ème et 18ème DI
-La Division de Cavalerie de Marche est placée en réserve stratégique
Le dispositif allié se poursuit comme on l’à vu en France avec la 9ème Armée qui à replié ses éléments engagés dans les Ardennes sur la frontière franco-belge, attendant les allemands de pied ferme avec la 2ème Armée.
De leur côté les allemands ont aussi réorganisé leur dispositif en mettant en ligne des divisions levées quelques moins plus tôt et qui sont montés en puissance en attendant de relever les unité ayant mené le premier assaut.
Pour des raisons de compréhension je vais également parler de la 18.Armee engagée aux Pays-Bas et qui ne va pénétrer en Belgique que le 1er juin 1949. Cela nous donne le panorama suivant :
Heeresgruppe A :
18.Armee
8.8cm Flak 36. Un canon aussi redoutable pour la DCA que pour la DCB (Défense Contre Blindés)
-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm) et d’un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).
-1. ArmeeKorps : maintenu aux Pays-Bas pour défendre le pays au cas où les alliés débarqueraient au pays. Il comprend un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (36 pièces de 150mm en théorie, 32 en réalité), un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.
Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.
-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.
Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.
-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.
Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.
-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.
Panzer V Panther Ausf G. Si la majorité des Panther en service en 1949 étaient des D, il y avait quelques Ausf G
Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.
5.Armee
Réserve d’armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung) et la 264. InfanterieDivision
-6. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-7. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung)
1.S.S ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-4. S.S Division «Der Fuhrer»
-1. S.S Panzerdivision
-18. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-51. InfanterieDivision
-53. InfanterieDivision
-55. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 266.ID
-19. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-57.InfanterieDivision
-59. InfanterieDivision
-61. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 268.ID
HeeresGruppe B
4.Armee
-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 265. et 267 InfanterieDivision.
-9. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-15.InfanterieDivision
-17.InfanterieDivision
-19.InfanterieDivision
-11. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-16.InfanterieDivision
-18.InfanterieDivision
-29.InfanterieDivision
-3. Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
Panzer VI Tiger
-4ème division blindée (4. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars Tigre)
-9ème division blindée (9. Panzerdivision) (Panzer III et IV + un bataillon de chars Tigre)
-11ème division blindée (11. Panzerdivision) (Panzer III et IV + bataillon de chars Tigre)
6.Armee
-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 269. et 271 InfanterieDivision.
-12. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-33. InfanterieDivision)
-37. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 269.ID
-3ème division S.S «Germania»
-13.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-39. InfanterieDivision
-41. InfanterieDivision
-43. InfanterieDivision
-14. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-45. InfanterieDivision)
-47. InfanterieDivision
-49. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 271.ID
8.Armee
-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 270. et 272 InfanterieDivision.
20.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-63. InfanterieDivision
-65. InfanterieDivision
-67. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 270.ID
21.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-54. InfanterieDivision
-56. InfanterieDivision
-5ème division S.S «Totenkopf» mise au repos et remplacée par la 272.InfanterieDivision
22.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-58. InfanterieDivision
-60. InfanterieDivision
-62. InfanterieDivision
HeeresGruppe C
1.Armee
-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 273. et 275 InfanterieDivision.
-23. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-64. InfanterieDivision
-6ème division S.S «S.S Polizei»
-66. InfanterieDivision
-2.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-3.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-7. S.S Division «Das Reich»
-70. InfanterieDivision
-72. InfanterieDivision
7.Armee
-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 274. et 276 InfanterieDivision.
-15.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-34. InfanterieDivision
-36. InfanterieDivision
-38. InfanterieDivision
-16.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-40. InfanterieDivision
-42. InfanterieDivision
-44. InfanterieDivision
-17.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-46. InfanterieDivision
-48. InfanterieDivision
-50. InfanterieDivision
9.Armee
-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 277. et 278 InfanterieDivision.
SdKfz 231 8 rad
-4.Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-8ème division blindée (8. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars lourds Tigre)
-10ème division blindée (10. Panzerdivision) (Panzer III et IV + deux bataillons de chars lourds Tigre)
-8ème division S.S «Nordland»
-8.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-71. InfanterieDivision
-73. InfanterieDivision
-75. InfanterieDivision
-10.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)
-72. InfanterieDivision
-74. InfanterieDivision
-76. InfanterieDivision
La chute de Liège libère des troupes et des moyens d’appui permettant aux allemands de jeter tout leur poids dans la balance.
Le 30 mai 1949 la ville de Genk dans le Limbourg tombe après une résistance héroïque qui hélas à laissé moins de traces historiques et historiographiques que la chute de Liège. La ville est détruite à 95 % et la reconstruction prendra dix ans (1954-1964) !
Deux jours plus tard le 1er juin 1949 la 18.Armee libérée par la fin des combats aux Pays-Bas (moins un corps d’armée destiné à occuper et défendre feu les Provinces Unies) est engagée en Belgique avec pour objectif la ville et le port d’Anvers défendu par le 1er Corps d’Armée Franco-Belge.
Les combats sont extrêmement violents entre franco-belges et allemands. La ville est assez endommagée mais le port va être littéralement ravagé par les bombardements et les sabotages.
Les alliés découvrent l’horreur de la guerre en milieu urbain, une guerre appelée ratkrieg (guerre des rats) par les allemands.
Le grand port flamand tombe dans la soirée du 3 juin 1949. Les installations portuaires sont ravagées rendant improbable leur réutilisation à court terme si jamais bien entendu les allemands en avait l’intention. Les troupes alliées parviennent à évacuer vers la Grande-Bretagne même si une bonne partie du matériel motorisé doit être laissé sur place faute de navires capables de les récupérer.
Le lendemain 4 juin 1949 le gouvernement prend la décision de se replier sur Ostende alors que les troupes allemandes s’approchent de la capitale belge. Après quelques hésitations, Léopold III décide de rester à Bruxelles pour partager les souffrances de son peuple.
Bruxelles tombe le 6 juin 1949 après de violents combats, les alliés n’ayant pas laissé leur part aux chiens. Les allemands sont cependant trop nombreux pour permettre aux alliés de tenir. Certes la France aurait pu engager sa réserve stratégique mais le général Villeneuve refuse pour «ne pas mettre ses œufs dans le même panier» ce qui aurait froissé certains politiciens belges qui estimaient que leur pays était sacrifié par son grand voisin méridional.
Informé de ces bruits le «Général Tornade» aurait dit à ses proches «Si ces bons messieurs veulent se battre je peux leur fournir un uniforme, un casque et un fusil et on verra si ils sont meilleurs que nos soldats qui sont morts sur le sol belge».
Ces petites tensions au niveau politico-militaire disparaissent quasiment au niveau opérationnel où une vraie fraternité d’armes est née entre soldats belges, français et britanniques.
Somua S-45
Les alliés résistent le plus longtemps possible pour couvrir les destructions destinés à géner les allemands dans leur avancée. Le repli se fait en bon ordre, l’infanterie décrochant couvert par le 2ème Corps de Cavalerie (3ème et 7ème DLM), par le 1er Corps Blindé britannique et par la Division de Marche de Cavalerie belge même les moyens de cette division «pétrole-picotin» sont plus limités que ceux de ses consoeurs alliées.
Après la chute d’Anvers les allemands auraient pu continuer vers le sud, longer la côte, remporter une nouvelle course à la mer et ainsi isoler une partie des forces alliées qui auraient été pris entre deux feux.
Au grand soulagement des alliés les allemands décident de basculer le centre de gravité de leur offensive vers le sud pour sécuriser la frontière et empêcher par exemple les alliés de contre-attaquer depuis le nord de la France.
Cela montre ici les limites de la machine de guerre allemande que la propagande présentait comme implacable : la logistique grande sacrifiée de la pensée militaire d’outre-Rhin est incapable de fournir suffisamment de carburant, d’armes, de munitions, de vivres, est incapable de réparer suffisamment de véhicules, d’évacuer rapidement les blessés pour permettre aux deux Heeresgruppe d’attaquer en même temps.
Il faut dire que les alliés tout en combattant ont saboté avec soin ponts, routes, voies de chemin de fer, transformant certains coins de Belgique en désert. Certes ce n’était pas aussi dévasté que plus tard l’URSS mais c’était quelque chose d’assez ahurissant.
Cela me permet de faire un petit encart sur les tactiques utilisées par les alliés pour freiner et contenir les allemands.
Cela se résume en deux mots «séparer et éliminer». Le dispositif allié est dans la mesure du possible organisé en profondeur pour éviter qu’une percée ne soit trop facilement exploitable par l’ennemi.
Pour cela le terrain est mis à contribution, le moindre village, la moindre ferme devient une mini-forteresse tenue par l’infanterie (généralement par un bataillon mais c’est parfois moins) disposant de mortiers, de mitrailleuses, de canons antichars à profusion avec hélas un manque criant de mines et de pièges explosifs.
Ces herissons sont couverts en arrière par des canons antichars tractés ou portés, l’infanterie devant laisser passer les chars ou les canons d’assaut pour traiter les panzergrenadiers, laissant aux canons antichars et à l’artillerie le soin de détruire tout ce qui roulait.
Les unités motomécaniques se tiennent à l’arrière prêts à contre-attaquer si la percée locale s’entendait jusqu’à menacer la structure du front. Si l’obsession du «front continu» est un peu passée de mode nous ne sommes pas à l’époque du «combat lacunaire» loin de là même sans oublier qu’un soldat sauf rares exceptions n’est pas vraiment à l’aise face à l’idée de combattre avec un ennemi pouvant se trouver devant, derrière et sur ses côtés.
En ce qui concerne l’aviation la chasse tente de couvrir les positions alliées contre les bombardiers allemands alors que les avions d’assaut, les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué alliés vont tenter de mener des frappes d’interdiction loin du front, laissant à l’artillerie le soin de traiter les premières lignes. Bien entendu comme d’habitude cette séparation n’est pas aussi nette sur le terrain.
Les allemands vont donc avancer mais la note du Boucher va être chaque jour un peu plus lourde au point qu’au pays on va étaler l’annonce des pertes pour ne pas affoler la population. Néanmoins les SR allemands constateront à l’été et à l’automne 1949 un fléchissement du moral devant les pertes et la dureté des combats. Si la censure veillait en Allemagne, certains allemands pouvaient s’informer via notamment l’écoute à leurs risques et périls de radios étrangères voir la lecture de tracts largués sur le Vaterland entre deux bombardements.
Les villes du sud tombent les unes après les autres toujours après de violents combats. Namur tombe le 12 juin, Mons le 14, Charleroi le 16, Tournai le 17, Mouscron le 18 et enfin Gand le 19 juin 1949. Le jour de la prise de Mouscron les allemands ont enfin pénétré en France mais se heurtent à des troupes fatiguées mais motivées, troupes bien aidées par l’arrivée de troupes de la Réserve Stratégique.
Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la Belgique ne soit entièrement occupée par les allemands.
Le 25 juin 1949 la ville de Bruges succombe après quelques combats, davantage des combats retardateurs qu’une volonté farouche de défendre la ville, défense assurée par les troupes belges associées à quelques troupes britanniques et quelques troupes françaises en l’occurrence respectivement la 5ème DI belge (ou plutôt ce qu’il en reste), la 4ème DI française et la 48th South Middland Division.
Ces unités parviennent à se replier sur la côte pour être évacuées en direction des îles britanniques avant de repasser rapidement sur le continent pour reprendre le combat du moins sur le papier puisqu’en pratique ces unités vont avoir plusieurs semaines pour être à nouveau opérationnelles.
Le 27 juin 1949 la Poche d’Ostende (triangle Ostende/Dunkerque/Ypres grosso modo) tombe ce qui marque la fin de la Campagne de Belgique mais pas la fin de la guerre pour la Belgique puisqu’un gouvernement en exil va continuer la lutte depuis Caen, menant une restructuration profonde de ses forces armées avant de retourner au combat. Ce sont les prémices de l’Armée Belge Libre (ABL).
La Campagne de Belgique (1) : batailles aux frontières
Position Fortifié de Liège (PFL). En bleu les forts déjà présents en 1914 et en rouge les forts construits dans les années trente. Le fort d’Eben-Emael est celui le plus au nord, couvrant la frontière néerlandaise et le canal Albert.
La première phase de la Campagne de Belgique (1949) est une phase de combats à la frontière belgo-allemande, frontière couverte par des fortifications, la Position Fortifiée de Liège (PFL), des fortifications plus ou moins anciennes, modernisées durant l’entre-deux-guerre avec la construction de nouveaux ouvrages comme l’imposant fort d’Eben-Emael. Cette PFL est couverte au sud par la Position Fortifiée de Namur et au nord par la Position Fortifiée d’Anvers.
Initialement les belges ne voulaient pas défendre les Ardennes, les chasseurs ardennais devant couvrir des destructions pour gêner les mouvements allemands avant de se replier mais l’insistance des français et peut être des doutes sur une telle stratégie _rappelons qu’un obstacle ou une destruction non battue par les feux ne sert à rien_ ont provoqué un changement majeur : désormais les Ardennes seront défendues avec l’aide d’unités françaises placées sous commandement belge.
Le Hotchkiss H-39
Ces unités comme nous le verrons par la suite seront la 18ème Division d’Infanterie (18ème DI), la 3ème Brigade de Spahis, le 3ème GRCA (chars légers Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes) et la 16ème BCC (quarante-cinq chars légers Renault R-40), les autres unités du 3ème Corps d’Armée (3ème CA) restant en France prêts à pénétrer en Belgique (Nda récit des combats dans la partie (3)).
Tout comme en 1914 la défense de la Belgique repose sur des lignes fortifiées qui offrent un «triangle de fer» Liège-Anvers-Namur. La plupart de ces ouvrages étaient déjà là en 1914 et avaient offert une magnifique résistance aux troupes du Kaiser.
Si certains ouvrages avaient été modernisés a minima d’autres trop endommagés par les combats ou jugés inutiles n’avaient pas été remis en état et/ou modernisés.
Quelques ouvrages modernes avaient vu le jour dont le splendide fort d’Eben-Emael qui dominait de toute sa masse le canal Albert.
Les lignes fortifiées belges ont un rôle crucial dans la stratégie générale de Bruxelles : bloquer le plus longtemps possible les troupes allemandes pour donner le temps aux alliés d’arriver dans de bonnes conditions mais aussi appuyer les unités de manœuvres par leurs feux (sans oublier naturellement le soutien moral).
Je ne vais pas ici me lancer dans un panorama exhaustif des fortifications frontalières belges mais il semble quand même important d’effectuer une présentation a minima.
-Position Fortifiée de Liège (PFL) : construite entre 1888 et 1891 elle se compose initialement de douze forts en béton armé situé à 7km du centre-ville de l’ancienne capitale de la principauté épiscopale de Liège. A cette occasion la citadelle de Liège et le fort de la Chartreuse sont déclassés mais intégrés dans le schéma général.
Ces forts sont ceux de Barchon, d’Evegnée, du Fleron, de Chaudfontaine, d’Embourg, de Boncelles, de Flemalle, d’Hollogne, de Lancin, de Lantin, de Liers et du Pontice.
Tous sont attaqués par les allemands en août 1914, le fort d’Hollogne étant d’ailleurs tellement endommagé qu’il ne sera pas concerné par les travaux de modernisation décidés dans les années trente.
En effet durant la période 1919-39 des travaux importants sont menés pour moderniser ces forts avec le remplacement de l’armement obsolète, l’amélioration des locaux vie, le renforcement de la protection des zones sensibles…… .
Fort d’Eben-Emael
Moderniser ne suffisant pas des forts neufs sont construits à l’écart de cette première ligne fortifiée comme le fort d’Eben-Emael pour couvrir le canal Albert et empêcher une nouvelle invasion allemande par ce qu’on appelle «la trouée du Limbourg», le fort d’Aubin-Neufchâteau, le fort de Battice ou le fort de Tancremont (appelé également fort Pepinster).
Ces nouveaux forts reprennent grosso modo le schéma des forts du XIXème siècle ce qui est un choix très conservateur par rapport à celui fait par exemple en France pour la ligne Maginot.
A noter que deux autres forts devaient être construits mais n’ont jamais vu le jour : le fort des Waides et le fort de Sougé-Remouchamps.
Durant la Pax Armada des travaux complémentaires ont été entrepris pour renforcer notamment la défense rapprochée de certains forts pour éviter une attaque surprise de type coup de main. Ces travaux ont été menés en liaison avec la construction de P.O à la frontière et d’une ligne antichar, la ligne KW (voir ci-après)
Dispositif de la PFN
-Position Fortifiée de Namur (PFN) : Cette position est contemporaine de celle de Liège à savoir la fin du 19ème siècle (1888-1891). Elle se compose de neuf forts situés soit sur la rive gauche (Fort de Cognelée, Fort de Marchavelette, Fort de St Heribert, Fort de Malonne, Fort de Suarlée, Fort de l’Emires) ou sur la rive droite de la Meuse (Fort de Maizeret, Fort d’Andoy, Fort de Dave).
Ces forts ont été attaqués durant le premier conflit mondial avec la douloureuse chance que la chute de Liège avait libéré des moyens côté allemand et que les troupes du Kaiser avaient appris de leurs échecs.
Durant les années trente certains ouvrages ont été modernisés (les forts de Cognelée et de l’Empires sont restés si l’on peut dire dans leur jus), les travaux étant semblables à ceux menés à Liège avec le remplacement de l’armement obsolète par un armement moderne, l’amélioration des locaux-vie, l’augmentation de la protection.
Durant la Pax Armada des travaux sont menés mais les projets de construire de nouveaux forts comme au nord à Liège n’aboutissent pas.
De septembre 1948 à mai 1949 de nouveaux travaux sont menés avec le renforcement de la protection antiaérienne et antichar et la construction de petits ouvrages pour entraver les mouvements de l’infanterie allemande et rendre plus difficile et plus sanglante l’approche.
Place Forte d’Anvers
-Ligne Fortifiée d’Anvers : Les forts ont été construits entre 1859 et 1914, deux lignes de forts représentant 95km de circonférence. C’était la théorie du réduit national où le gouvernement belge espérait résister le temps qu’arrive l’aide alliée aka britannique.
En 1914 les allemands ont attaqué les forts avec les pièces les plus lourdes de leur arsenal (305 et 420mm), ces canons tirant des obus qui ne laissaient aucune chance aux forts anversois qui révélèrent les limites de la fortification. Néanmoins ce siège retint 150000 hommes loin de la Marne.
Après guerre les fortifications sont pour beaucoup déclassées mais certaines sont modernisées moins pour refaire d’Anvers une place-forte inexpugnable que pour permettre à l’armée en campagne d’y trouver un appui et une protection.
Comme pour les autres forts belges, les forts d’Anvers sont pour certains rénovés avec une protection améliorée, des locaux-vie plus moderne, un armement régénéré par le remplacement des armes obsolètes par des armes modernes. Signe qui traduit un changement de rôle : les pièces longue portée sont remplacés par des armes ayant une plus courte portée mais étant mieux adaptées à l’appui de l’infanterie.
Durant la période comprise entre septembre 1948 et mai 1949 de petits ouvrages supplémentaires ont été construits, un fossé antichar inondable aménagé….. .
Certains ouvrages de la ligne KW ont été préservés et/ou reconstruits
-Ligne KW et postes d’alerte :
La Ligne KW est aménagée en 1939 et surtout en 1948/49 suivant le cours de la Dyle allant globalement d’Anvers à la frontière française en passant par Namur. Elle comprend plus de 400 bunkers.
Plus précisément elle part du fort de Koningshooikt (position fortifiée d’Anvers), passe par Lierre,Louvain, Wavre, Gembloux et Rhisnes où elle fait sa jonction avec la position fortifiée de Namur.
Elle était comparable à notre ligne Doumer ou la ligne Chauvineau avec des blockhaus tactiques couvrant un fossé antichar, des obstacles antichars (tétraedres) et antipersonnelles (barrières Cointet).
C’est sur cette ligne que les troupes alliées devaient se déployer pour soutenir les troupes belges à un délai de huit à dix jours.
Cette ligne KW est le cœur de la stratégie de défense belge en septembre 1948 avec également des éléments avancés sur la frontière même. Il s’agissait de prévenir le franchissement de la frontière plus que pour résister fermement même si certains «observateurs» ne se sont pas contentés de signaler l’invasion allemande.
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Le plan général de l’offensive à l’ouest est donc grosso modo une redite du plan Schlieffen à savoir une offensive en Belgique, un mouvement tournant pour prendre à revers les troupes alliées qui n’hésiteront pas à pénétrer en Belgique comme en 1914.
Plusieurs plans vont être envisagés donc prévoyant le largage sur la ligne Liège-Namur-Charleroi de trois divisions parachutistes pour déstabiliser le dispositif belge et faciliter l’avancée du corps de bataille que ce soit des divisions d’infanterie ou des divisions blindées.
Ce plan est rejeté car jugé trop audacieux. Les Fallschirmjäger vont être engagés mais uniquement dans un assaut contre le fort d’Eben-Emael sous la forme d’un Kampfgruppe Granit issu de la 5. Fliegerdivision engagée aux Pays-Bas.
Une fois ce fort neutralisé les allemands espèrent déborder le dispositif belge et foncer dans la profondeur du territoire belge avant l’arrivée des alliés qui ont besoin selon des calculs d’avant-guerre de huit à dix jours pour être sereinement en place et ne pas avoir à combattre pour se mettre en position sur la ligne KW.
Cela ne va pas se passer comme ça puisque le raid sur Eben-Emael est un semi-échec ou une demi réussite. Les troupes belges mises en alerte vont résister pied à pied en dépit d’une infériorité manifeste en terme de puissance de feu.
Les raisons de cette résistance sont multiples : volonté d’imiter les ainés de 1914, discours galvanisant de Léopold III mais aussi comme nous le savons les premières exactions allemandes qui rendent fou de rage les soldats et civils belges. Il y à aussi la promesse de l’intervention alliée, les premières unités françaises et britanniques recevant un accueil délirant sur les routes du plat-pays.
Pour frapper la Belgique, l’Allemagne va engager pas moins de cinq armées, douze corps d’armées (dont un S.S) et un Panzerkorps soit un total de trente-cinq divisions d’infanterie et quatre divisions blindées dont une S.S.
En face les moyens belges sont nettement moins importants ce qui aurait du rendre la campagne facile mais bien entendu à la guerre ce n’est jamais aussi simple que cela. De plus toutes les divisions ne sont pas engagées en même temps pour à la fois ménager un outil militaire pas extensible à l’infini et parce que la logistique allemande fonctionne toujours à flux tendu et connait de nombreux goulots d’étranglements.
Planeur DFS-230
La bataille des frontières commence aux premières heures du 10 mai 1949 quand des planeurs DFS-230 remorqués par des Heinkel He-111 s’approchent du fort d’Eben-Emael pour se poser sur le toit du fort qui domine de toute sa puissance le canal Albert et trois ponts vitaux pour la future offensive allemande.
L’approche des planeurs est bien signalée mais dans un premier temps comme sidérés les belges ne réagissent pas. Ils se reprennent assez rapidement et si douze planeurs se posent sur le toit de la forteresse, quatre sont abattus par la DCA belge même si lucides les artilleurs antiaériens d’outre-quievrain reconnaitront qu’il s’agissait davantage de chance que d’autre chose.
Les parachutistes allemandes neutralisent plusieurs coupoles amoindrissant la capacité de résistance du fort mais ne parviennent pas à le neutraliser complètement. Se repliant sur le toit ils en sont chassés par le tir de l’artillerie du 7ème Corps d’Armée puis par une contre-attaque de la 5ème DI.
Les paras allemands doivent se replier sur les ponts du canal Albert, deux d’entre-eux sautent (Kane Vroenhoven) mais un est capturé intact (Weldwezelt) ce qui permettra aux allemands de franchir la voie d’eau mais de manière moins confortable que si ils avaient pu neutraliser totalement la forteresse et si ils avaient pu s’emparer des trois ponts intacts.
Plus au sud des parachutistes allemands sont largués sur Aubin-Neufchauteau, Battice et Tancremont mais ils sont dispersés et sont quasiment tous anéantis par de vigoureuses contre-attaques des garnisons et des troupes de couverture.
Clairement l’assaut aéroporté est un échec. Si certains l’attribue au manque de moyens engagés d’autres estiment que les parachutistes seuls ne peuvent faire basculer le sort d’une campagne à eux seuls.
Dans la foulée de ces largages de parachutistes les bombardiers allemands escortés par la chasse se lancent dans une série de raids sur les aérodromes belges mais aussi français dans l’espoir de neutraliser au sol les aviations ennemis ou du moins de provoquer une telle pagaille que leur intervention serait aussi tardive qu’inefficace.
Là encore les résultats sont decevants surtout à la hauteur des moyens et des espoirs engagés. Non seulement les pertes d’avions au sol sont assez faibles mais en plus des avions sont en vol ou décollent et surprennent bombardiers et chasseurs allemands, en abattant certains.
Après l’aviation le «dieu de la guerre» entre en action en l’occurence l’artillerie sous la forme de pièces lourdes qui tentent de neutraliser les postes d’observation frontaliers, les lignes fortifiées de campagne, de couper les lignes de communication, de frapper les infrastructures routières et ferroviaires pour géner au maximum les mouvements des troupes belges.
21cm Mörser 18
L’artillerie en question est celle de la Heeres-Artillerie qu’il s’agisse de canons de 150mm, de 170mm, de 210mm mais aussi de lance-roquettes multiples (Nebelwerfer) et de pièces lourdes sur voie ferrée (280mm).
Cette préparation d’artillerie ressemble à celle du premier conflit mondial même si à la différence de celle qui ne fût pas la Der des ders la préparation d’artillerie est plus ciblée en visant des cibles particulières plutôt que tout vouloir écraser sous un déluge de feu.
Les troupes belges sont soumises à un déluge de feu qui provoquent des dégâts qu’ils soient physiques ou psychologiques. Certains craquent mais d’autres tiennent bon.
Comme le dira le caporal Edouard Demorel «J’ai tellement eu peur sous ce bombardement d’artillerie ! Mon dieu ! J’ai cru mourir un nombre incalculable de fois ! Quand le bombardement à cessé j’ai vu que j’étais encore en vie. Cela m’à vacciné contre le désespoir et contre toute tentative téméraire. Je n’avais qu’une hâte ! Que les allemands arrivent pour que je règle quelques contentieux familiaux avec eux».
Très vite les allemands passent à l’assaut. Pas une offensive massive mais des coups de sonde pour neutraliser les postes d’observation et les postes d’alerte situés sur la frontière.
A la différence de la France il n’y à pas vraiment de maisons fortes avec des moyens non-négligeables mais plutôt de simples bunkers, de simples blockhaus qui à part donner l’alerte ne permettent pas de faire grand chose. On trouve également des tourelles monoplaces dans des encuvements avec des mitrailleuses.
Selon les endroits de la frontière le comportement de ces unités frontalières et variables. Certains se rendent immédiatement sans la moindre résistance, d’autres préviennent le haut-commandement, tiraille avant de se replier (certains vont piéger l’accès à leur poste provoquant un certain nombre de pertes) alors que certains décident de combattre jusqu’à la mort, les allemands devant neutraliser certains blockhaus et certaines tourelles démontables au lance-roquettes, au lance-flammes ou au canon antichar.
La réaction des allemands sera également variable. Certaines brutes ne vont pas hésiter à exécuter sommairement un prisonnier de guerre alors que d’autres plus «chevaleresques» rendront les honneurs militaires à des prisonniers ou même à des corps de braves.
Cette résistance était tout simplement symbolique mais le symbole en temps de guerre est capital que ce soit pour le moral des troupes, le moral de l’arrière ou pour des questions de politique (confere le Luxembourg qui veilla à ne pas rééditer l’erreur de 1914 où les troupes allemandes ne connurent aucune opposition).
Les premiers combats majeurs de la Campagne de Belgique (1949) ont lieu dans le nord du pays opposant les 5ème et 7ème Corps d’Armée belges aux deux corps d’armée de la 5ème Armée allemande (6.AK 12.ID 13.ID 1.S.S Division Leibstandarte Adolf Hitler et 7.AK _27.ID 30.ID et 2. S.S Division Deutschland) soit quatre divisions belges contre six divisions allemandes.
En apparence les allemands doivent l’emporter facilement mais rien ne va se passer comme prévu, les belges se montrant bien plus mordants qu’espéré et côté allemand toute les divisions ne s’illustrent pas notamment les divisions S.S. Comme le dira un combattant de la Division Deutschland «Heureusement que nous avions un bon service de propagande pour masquer nos déficiences».
Comme expliquer un tel écart ? Les raisons sont multiples mais il y à un manque de motivation pour le combat, un niveau général médiocre, la Heer ne faisant rien pour aider ces divisions à devenir meilleures.
Avec le temps la sélection naturelle fera son œuvre et les divisions S.S verront leur niveau global s’améliorer.
Le 4ème Corps d’Armée belge est engagé à la marge pour épauler le 6ème CA et surtout éviter que les allemands ne prennent à revers le dispositif belge avec les conséquences que l’on imagine, aucun soldat n’aimant combattre en sachant que l’ennemi est devant et derrière.
Les combats sont âpres et violents, on ne se fait aucun cadeau notamment lors des combats rapprochés, les duels à l’arme blanche et à la grenade sont légions. On signale ainsi plusieurs charges belges à la baïonnette et plusieurs échanges de grenades d’un camp à l’autre !
Très vite le haut-commandement belge prend la décision de déployer la 1ère Division d’Infanterie (BEL) pour couvrir Anvers en vue d’une éventuelle évacuation ou pour éviter un effondrement trop rapide de la partie septentrionale du dispositif.
Cette division va bénéficier très vite du soutien de la 68ème Division d’Infanterie (FRA) qui va rallier Anvers par la mer (NdA dans le plan Dyle-Breda cette division devait rallier Breda), ces deux divisions vont donner du fil à retorde aux unités allemandes mais nous y reviendront.
La division française quitte Dunkerque à bord de ferrys transmanches réquisitionnés escortés par l’Escadre Légère du Nord (ELN) le 11 mai 1949 et parvient à Anvers le lendemain 12 mai. Son arrivée sera saluée par les allemands qui bombardent le port mais fort heureusement les pertes parmi les fantassins français sont limités. Ces deux division vont former le 1er Corps d’Armée Belgo-Français (1er CABF) à l’existence éphémère.
De son côté la 12ème Armée allemande bouscule le 3ème Corps d’Armée qui bénéficie très vite du renfort de la 14ème Division d’Infanterie (BEL) issue de la Réserve Stratégique.
Les belges parviennent à transférer leurs divisions jusqu’au front avec relativement peu de pertes ce qui est une véritable gageure quand on sait que très vite la Luftwaffe à dominé le ciel belge (hors zone où étaient déployées les unités franco-anglaises) et qui à provoqué une série de limogeage parmi les hautes sphères de l’armée de l’air allemande toujours pas en odeur de sainteté auprès du duo Himmler/Heydrich guerre civile passée oblige.
Plus au sud le 8ème Corps d’Armée Belge est engagé par les 9. et 11.ArmeeKorps (4ème Armée allemande) et sérieusement bousculé ce qui oblige le haut-commandement belge à engager le 1er Corps de Cavalerie (BEL) qui doit néanmoins se partager entre les 3ème et 8ème CA.
Il restait alors au haut-commandement belge deux divisions mais celles-ci se déploient dès le 12 mai pour couvrir Bruxelles (16ème et 18ème DI).
En clair dès cette époque la Belgique n’à plus aucune réserve opérationnelle disponible. Certes des jeunes conscrits sont mobilisés, certes des vétérans de l’armée reprennent du service mais il faudrait plusieurs semaines pour que ces unités soient opérationnelles avec un résultat pour le moins incertains.
Très vite d’ailleurs le gouvernement belge avec l’accord du roi Léopold III et du gouvernement français prend la décision de transférer les recrues en France pour anticiper une reconstitution d’une armée belge moins sur le territoire national qu’en France.
Voilà pourquoi les belges attendent avec impatience l’arrivée des alliés, des français et des britanniques.
Dès le premier jour le gouvernement belge solicite l’aide des alliés. Signe qui ne trompe pas, la demande belge transmise à 06.15 est acceptée à 07.30 par le président du conseil, le ministre de la Guerre et le général Villeneuve.
Ce dernier préssentait que l’offensive allemande était imminente, les informations recueillies allaient toutes dans le même sens.
Le «Général Tornade» qui devait se rendre aux Etats-Unis pour discuter avec des officiels américains avaient ainsi obtenu le report de ce voyage «Tant pis dira-t-il à sa femme Agnès nous prendront le Normandie une autre fois».
Il avait donc fait préciser les ordres de marche, avaient demandé à toutes les unités d’être capables de «décaler» le plus vite possible «Dans la journée de l’offensive allemande si cela était possible».
Les différentes unités firent des prodiges pour accéder aux demandes du généralissime. On vit même des permissionnaires renoncer à deux jours de perm pour être là «avec les copains». Inutile de préciser que jamais le prédécesseur de Villeneuve n’aurait obtenu un tel dévouement.
Si aujourd’hui on déploie très vite une division d’infanterie, à l’époque c’est plus compliqué, il faut plusieurs jours pour la transporter à bord de camions et surtout à bord de trains. Outre le temps incompressible, il faut compter sur la possibilité que les infrastructures soient bombardées par l’aviation.
Il faut donc gagner du temps et pour cela envoyer en avant des unités conçues pour aller le plus vite possible : des unités motomécaniques.
Pas surprenant que les premières unités alliées à franchir la frontière belge sont côté français les GRCA (Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) et les GRDI (Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie) en attendant les Divisions Légères Mécaniques (DLM), des unités qui n’ont rien à envier aux Panzerdivisionen qu’aligne le camp adverse.
Les GRCA et les GRDI disposaient de chars légers, d’automitrailleuses puissantes (AMP) et de fusiliers motocyclistes.
Ces unités devaient éclairer et flanquer, ouvrir la voie aux Grandes Unités mais en théorie ne devaient pas combattre en l’absence des DI ou des DLM. Bien entendu ça c’est dans la théorie parce que dans la pratique ce sera différent.
En théorie les unités motomécaniques françaises et britanniques doivent rallier en trois ou quatre jours maximum la ligne KW pour soutenir les unités belges et freiner les unités allemandes toujours dans l’optique de gagner du temps pour permettre aux DI et aux DIM de s’installer sans avoir à combattre en même temps.
Dewoitine D-520 en vol. En mai 1949 le D-520 est clairement en fin de carrière mais entre les mains d’un pilote expérimenté il n’est pas à prendre à la légère.
Ces mouvements vont se faire sous une solide couverture aérienne, les unités de la Luftwaffe persuadés de faire de jolis cartons sur les chars, les véhicules de dragons portés et autres automitrailleuses puissantes vont avoir la désagréable surprise de tomber sur une aviation alliée mordante.
Canon de 37mm Schneider modèle 1941. Ces canons provoquèrent de lourdes pertes chez les unités aériennes allemandes
A cela s’ajoute une DCA qui si elle ne possède pas l’aura historique de la Flak est tout sauf à prendre à la légère.
Selon un processus imaginé avant-guerre et rodé par différentes exercices sur carte, les différentes unités du GA n°1 vont «décaler». Certaines unités vont cependant rester initialement en France au grand dam des principaux concernés qui regrettaient de ne pas participer à la «grande bagarre».
Les différents GRCA et GRDI vont former des groupements occasionnels prenant le nom du commandant du GRCA.
C’est ainsi que les unités du 1er Corps d’Armée (FRA) vont former le Groupement Marchand du nom du commandant du 1er GRCA. Ce dernier comprenait douze chars légers AMX-42, seize automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.
A cela s’ajoute les 5ème et 27ème GRDI qui disposent pour le premier de chars légers Hotchkisss H-39 et des automitrailleuses puissantes et pour le second de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes. En revanche le 12ème GRDI reste en «réserve».
Bloch MB-175
Ce groupement occasionnel bénéficie de l’aide du GAO-501 qui comprend comme les autres Groupements Aériens d’Observation des bimoteurs de reconnaissance tactique (en l’occurrence ici huit Bloch MB-175), des triplaces de travaille Dewoitine D-720 (douze appareils) et quinze petits monomoteurs à aile haute et train fixe ANF-Les Mureaux ANF-123.
Les Bloch MB-175 décollent en premier pour ouvrir la voie et repérer les grandes axes de progression, les Dewoitine D-720 doivent eux assurer davantage la coordination air-sol alors que les ANF-123 sont mis à la disposition du groupement Marchand pour lui permettre d’avoir un coup d’avance en repérant par exemple précocement l’ennemi.
Bloch MB-157
La couverture aérienne est assurée par les Bloch MB-157 et les Lockheed H-322 Eclair de la 8ème Escadre de Chasse (8ème EC). En revanche les unités de bombardement et d’assaut sont conservées à l’écart, le haut-commandement allié voulant en savoir plus avant de lancer des attaques aériennes.
Les divisions d’infanterie de ce corps (25ème DIM et 21ème DI) suivent, la première par la route grâce à une motorisation totale et la seconde par la route et par la voie ferrée ce qui peut entrainer un découplage relançant l’idée de créer avant-guerre des corps d’armée entièrement motorisés vus par ces partisans comme le prolongement des Corps de Cavalerie et des Corps Cuirassés mais ceci est une autre histoire.
Au même moment le 18ème Corps d’Armée (FRA) franchit la frontière belge, le 18ème GRCA formant le Groupement Terrachini avec les 2ème, 68ème et 59ème GRDI qui doivent couvrir respectivement les 9ème Division d’Infanterie Motorisées, 60ème DI et 68ème DI, cette dernière comme on l’à vu ralliant Anvers par bateau mais son GRDI probablement pour des raisons logistiques prenant le chemin de la Belgique par la route sans qu’il soit question du moins pour l’instant de l’envoyer dans le grand port belge.
L’équipement de ce groupement est hétéroclite avec des AMX-42 (18ème GRCA), des Hotchkisss H-39 (2ème et 68ème GRDI) et des AMX-44 (59ème GRDI) mais uniquement des AM modèle 1940P sans oublier les différents modèles de motos side-cars utilisés par les fusiliers motocyclistes sans compter les véhicules légers pour remorquer les armes lourdes.
Le groupement Terrachini bénéficie lui aussi de «jumelles aéroportées» avec le GAO-518 qui dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123. Ces trente-cinq appareils vont être utilisés de manière nettement plus offensive puisque leur commandant le commandant Vatrillier va mener des missions de reconnaissance armée sur tout ce qui était allemand.
En ce qui concerne les divisions d’infanterie là encore risque élevé de découplage puisqu’on trouve une division d’infanterie motorisée (la 9ème DIM) et une division de type Nord-Est (60ème DI).
Le BEF engage lui aussi ses unités motorisées pour gagner le plus de temps possible et permettre aux divisions d’infanterie de se déployer le plus sereinement possible. Ces unités motorisées en question étant deux régiments de cavalerie qui ont depuis très longtemps abandonné le cheval pour des autos blindées, des canons portés et de l’infanterie portée, ces deux régiments ressemblant aux GRDI français.
Le 2ème GRCA forme le cœur du Groupement Pellosi avec ces douze AMX-44, ses seize AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes. Ce groupement intègre également les 7ème et 92ème GRDI qui disposant du même équipement permet au colonel Pellosi de disposer un équipement homogène.
Les deux divisions de ce corps d’armée ne tardent pas à se mettre en route, deux solides divisions d’actives, la 1ère DIM et la 2ème DINA (Division d’Infanterie Nord-Africaine).
Sur le plan aérien le groupement Pellosi bénéficie du soutien du GAO-502 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et des chasseurs Arsenal VG-33 de la 2ème EC.
Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.
FCM-42.
Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P), ces deux groupements assurant normalement l’éclairage de la 1ère Division Marocaine et de la 15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM).
Pour voir plus loin le groupement Montanier peut compter sur le GAO-520 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et comme une intervention de la Luftwaffe est toujours possible sur celle de la 2ème Escadre de Chasse et de ses Arsenal VG-33 (sans oublier le Lockheed H-322).
Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) n’est pas immédiatement engagé pour éviter de surcharger et d’engorger le réseau routier et ferroviaire belge. Il va ainsi se mettre en mouvement que le 13 mai 1949 (J+3) pour être en place le 21 mai 1949.
Une fois engagé il va former le Groupement Dutilleux avec le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B), ces deux dernières entités assurant en temps normal l’éclairage de la 12ème DIM et de la 5ème DINA.
Ce groupement va être couvert par le GAO-520 (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par les Dewoitine D-520 de la 3ème Escadre de Chasse enfin engagée après plusieurs jours en retrait.
Le 3ème GRCA est lui engagée dans les Ardennes et placé sous commandement belge, ses Hotchkiss H-39 et ses AM modèle 1940P étant très appréciés des chasseurs ardennais qui ne sont pas aussi bien équipés en chars.
Char léger modèle 1940R dit Renault R-40
Ce groupement de reconnaissance de corps d’armée s’engage dans les sous-bois ardennais avec la 3ème brigade de spahis (qui se déplace à cheval mais combat à pied tels les dragons d’autrefois), le 30ème GRDI (chars légers FCM-42 et AM modèle 1940) et la 18ème DI. On trouve également le 16ème BCC (16ème Bataillon de Chars de Combat) qui dispose de quarante-cinq Renault R-40. Les autres unités du 3ème Corps reste en France.
Arsenal VG-33
Le GAO-503 est engagé au dessus des Ardennes avec ses huit Bloch MB-175, ses douze Dewoitine D-720 et ses quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 tout comme la 1ère Escadre de Chasse avec ses Arsenal VG-33 et ses Bréguet Br700C2.
Le 4ème GRCA est lui aussi engagé en Belgique mais reste sous commandement français. Cette unité d’éclairage du 4ème Corps d’Armée (FRA) forme le cœur du Groupement Moustier avec ses H-39 (qui remplacent les AMX-44 qui se font attendre), ses AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes.
Son action est relayée et renforcée par le 24ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) et le 94ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) qui normalement doit flanquer et éclairer respectivement la 22ème DI et la 4ème DINA.
Il bénéficie du soutien du GAO-504 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et de la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).
A la base du Groupement Degravier figure le 21ème GRCA qui dispose encore de son matériel de mobilisation (H-39 et AMD-178B) à défaut du matériel prévu (AMX-44 et AM modèle 1940P). Ce groupement intègre également les 9ème et 66ème GRDI qui disposent pour le premier de H-39 et de AMD-178 alors que le second dispose d’AMX-42 et d’AM modèle 1940P. Ces deux GRDI doivent couvrir l’engagement des 61ème et 53ème DI.
Le Groupement Degravier est couvert par le GAO-521 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).
Dans la foulée des différents groupements le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) décale pour atteindre le plus vite possible la Dyle voir la Meuse et ainsi affronter les allemands le plus loin possible de la ligne KW où doivent se déployer les troupes alliées.
« Pan Pan »
La première unité à prendre la route est le 35ème GRCA qui dispose de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte AMD-178B et de fusiliers motocyclistes. Il est suivit par le 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S doit couvrir l’engagement des deux DLM et si besoin appuyer les troupes belges en repli.
Canon de 105mm long modèle 1936 Schneider
En dépit des progrès techniques, l’envoi de chars par la route est impossible sur d’aussi grandes distances. Si les chars et les canons d’assaut vont prendre place sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues vont logiquement prendre la route.
La 1ère DLM répartit ses moyens sur trois colonnes mêlant automitrailleuses puissantes du 6ème Régiment de Cuirassiers, Voitures de Dragons Portés (VDP), véhicules antiaériens et antichars (des Laffly W15 disposant soit d’un canon antichar de 47mm ou d’un bitube de 25mm)
La 5ème DLM va faire pareille que son ainée, les chars et les canons d’assaut sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues (VDP, chasseurs de chars, VDAA _Véhicules de Défense Anti-Aérienne_ , automitrailleuses puissantes du 11ème Régiment de Cuirassiers) prenant la route sous la forme de trois colonnes.
Le haut-commandement allié craint un embouteillage sur les routes belges voir des attaques aériennes et va donc veiller à protéger ces mouvements du mieux possible. On déploie des unités de DCA, des unités de chasse et surtout on donne de strictes consignes de camouflage et de dispersion pour échapper aux avions de reconnaissance et de bombardement à la Balkenkreuz.
Cette crainte explique probablement pourquoi le 2ème Corps de Cavalerie et le 1er Corps d’Armée Cuirassé sont préservés dans le nord de la France et pas engagés en Belgique.
Les mouvements des divisions d’infanterie vont se faire par la route et par voie ferrée. On étudiera même l’utilisation des voies fluviales avant d’y renoncer probablement pour des raisons techniques.
Si les DIM disposant de leurs propres moyens de transport pouvaient rallier plus vite le front, les DI type Nord-Est devaient être véhicules par les groupements du train de Corps d’Armée et par la voie ferrée. Pour ne pas alourdir inutilement le récit je ne vais pas détailler le mouvement de chaque division mais en général les régiments d’infanterie partaient séparément, chaque régiment de la division (ou demi-brigade quand il s’agissait de chasseurs à pied) partant sur une colonne, l’artillerie étant également séparée.
Si les organes de commandement se trouvaient au milieu, les unités de soutien fermaient la marche avec généralement un détachement d’infanterie ad hoc pour protéger des éléments aussi précieux pour la résilience de la division.
Des mouvements aussi amples ne peuvent échapper aux allemands qui vont tenter de les contrer en engageant leur aviation contre les gares, les gares de triage, les aiguillages. Ils vont également tenter d’attaquer les colonnes en mouvement.
Ces opérations d’interdiction vont rencontrer quelques succès mais dans l’ensemble cette phase critique du mouvement allié s’est passé presque comme les planificateurs de Vincennes l’avait prévu.
C’est ainsi que des divisions d’infanterie parties de leurs garnisons et/ou de leurs bases avancées le 11 mai 1949 vont être en position dès le 17 mai soit à J+6 ce qui constitue un prodige.
Les alliés annoncent au gouvernement belge le 17 au soir qu’une solide position de repli peut accueillir les troupes belges mais à condition que les unités soient en mesure de combattre, le général Villeneuve refusant que ces hommes accueille des trainards et des fuyards qui font souvent plus de mal que de bien.
Voilà pourquoi les soldats belges isolés sont regroupés à l’arrière du front et fonction de leur état seront soit intégrés à des unités qui manquaient d’hommes ou évacués vers la France et la Grande-Bretagne en vue de préparer la reconstitution et la régénération d’une armée belge qui à passablement souffert des premiers combats.
Alors que le Corps de Cavalerie et certains groupements occasionnels vont combattre le Panzerkorps et d’autres unités allemandes les DI et les DIM vont pouvoir s’installer et préparer un solide comité d’accueil aux allemands qui vont apprendre que la conquête de la Belgique ne sera pas une partie de plaisir (NdA la suite dans la partie «d’une ville à l’autre mais jusqu’à quand)
-En 1944 deux croiseurs type D sont transférés à la marine polonaise libre, les HMS Danae et HMS Dragon. Si le second conserve son nom d’origine le premier devient l’ORP Conrad.
En dépit du fait qu’ils soient en passe d’être obsolètes, ces navires sont toujours stationnés en Europe, le gouvernement polonais en exil étant réticent à l’idée de déployer ailleurs des moyens navals somme toute limités.
En septembre 1948 les deux croiseurs sont déployés à Chatham en mer du Nord, couvrant le passage sur le continent des divisions britanniques du corps expéditionnaire destiné à combattre aux côtés des unités du GA n°1.
L’ORP Conrad est endommagé le 17 décembre 1948 par un échouage alors qu’il rentrait à Chatham mais les dégâts limités sont vite réparés.
Il participe ensuite à la Campagne de France opérant en Manche et en mer du Nord protégeant des navires de transport amenant des renforts (et évacuant des blessés), luttant contre l’aviation allemande, bombardant les troupes ennemies, assurant l’appui-feu lors des contre-attaques, le général Villeneuve commandant en chef des troupes alliées en Europe ayant fait passer le mot «On ne lâche rien et on leur prend tout !» (la légende prétend que le «Général Tornade» aurait utilisé un langage moins châtié mais impossible à reproduire ici car faisant explicitement référence à une partie de l’anatomie masculine).
Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement à croire qu’il à un ange gardien. Cet ange gardien l’abandonne le 24 juin 1950 lors de l’opération Avalanche. A l’aube alors qu’il bombardait des positions allemandes il repère au radar des échos rapides.
L’alarme aux vedettes est déclenchée, la DCA légère déclenche un déluge de feu sur les huit (certaines sources disent douze) S-Boot attaquant le croiseur. Opérant à la japonaise, les vedettes larguent toutes leurs torpilles (dont le nombre exact est inconnu) qui filent dans le jour naissant.
Le croiseur se bat comme un beau diable, évitant trois, quatre peut être cinq torpilles. D’autres anguilles se perdent mais deux frappent le vieux croiseur qui coupé en deux coule rapidement ne laissant que peu de survivants qui parviennent à rallier la terre puis rejoindre les troupes alliées.
L’épave repose à faible profondeur au large de Dieppe mais son statut de tombe de guerre interdit toute plongée hors commémorations, chaque 24 juin une équipe de plongeur franco-polonaise se chargeant de remplacer le pavillon polonais et de déposer une couronne mortuaire.
ORP Dragon
Son sister-ship l’ORP Dragon ne participe pas aux premières opérations du second conflit puisqu’il est immobilisé jusqu’au mois de novembre 1948 par un carénage. Remis en service, il est détaché à Halifax sous commandement canadien pour couvrir les convois et traquer croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands.
De retour en Grande-Bretagne en mars 1949 il participe à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé par deux bombes allemandes ce qui lui impose six mois de réparations de juin à décembre 1949, ces réparations étant l’occasion d’une modernisation, modernisation limitée par l’état du navire et notamment son ancienneté.
Voilà pourquoi le 17 juin 1952 l’ORP Dragon est désarmé après une nouvelle avarie. Cette avarie aurait pu être réparée mais l’ancienneté du navire la rend peu pertinente. Les polonais ne perdent pas au change puisqu’il est remplacé par un croiseur léger de classe Dido, le HMS Black Prince qui devient l’ORP Conrad en hommage au premier du nom.
Le HMS Black Prince
A noter qu’initialement les polonais voulaient le rebaptiser ORP Czarny Ksiaze qui signifie tout simplement Prince Noir en polonais mais les britanniques ont poliment décliné en disant que cela poserait des problèmes au niveau des transmissions.
Remis en service officiellement le 4 septembre 1952, il est loué pour cinq ans renouvelable à la marine polonaise qui va l’engager en mer du Nord, le croiseur polonais participant à des raids contre le trafic maritime allemande, couvrant des raids commandos……. .
Il participe à l’opération BOREALIS en octobre 1953, assurant la Défense Aérienne à la Mer (DAM) de la tête de pont de Trondheim où débarquent la 26ème DI américaine, la 10ème Division de Montagne américaine et la 4ème brigade norvégienne. Il assure une mission d’appui-feu ainsi que la coordination entre l’aviation et les troupes au sol.
Endommagé par une mine le 14 janvier 1954, le croiseur léger polonais était immobilisé pour réparations quand l’Allemagne capitule le 30 avril 1954. A nouveau opérationnel le 18 mai 1954, il se rend en mer Baltique où sa présence n’est guère goûtée par les soviétiques. Il rallie vite la mer du Nord et va opérer sous contrôle polonais à partir du 14 septembre 1954.
Un temps la Pologne envisage de l’acheter mais la Grande-Bretagne comme l’URSS n’ont pas intérêt pour des raisons différentes qu’un tel navire rejoigne la Baltique. Le 14 septembre 1957 il est rendu à la Grande-Bretagne, reprend son nom d’origine pour mieux être désarmé dès le 14 mars 1958 avant d’être vendu à la démolition deux ans plus tard en 1960.
Destroyers
Classe Wicher
Les deux unités de classe Wicher sont des torpilleurs d’escadre type Bourrasque modifiés, l’ORP Wicher (grand vent) étant mis en service en juillet 1930 alors que son sister-ship l’ORP Burza (tempête) était mis en service en mars 1932.
ORP Burza
Ces deux navires connaissent des sorts différents, le premier étant coulé le 3 septembre 1939 par l’aviation allemande (quatre bombes _trois au but et un coup à toucher_), l’épave relevée en novembre 1939 n’étant pas remis en service.
Le second est exfiltré vers la Grande-Bretagne suite à l’opération PEKING. Il est utilisé comme navire opérationnel et comme navire d’entrainement jusqu’à ce que son usure entraine sa mise en réserve en juin 1944.
Remis en service en septembre 1952 il est utilisé davantage comme transport rapide que comme destroyer. Rentré en Pologne en mai 1955, il est utilisé comme navire-école jusqu’en mars 1963 quand il est désarmé. Il sert de navire musée jusqu’en 1977 quand il est remplacé par le Blyskawica puis démoli.
Ces deux navire déplaçaient 1540 tonnes, mesuraient 106.9m de long pour 10.5m de large et 3.5m de tirant d’eau, pouvaient filer à 33.8 nœuds, étaient armés de quatre canons de 130mm, de deux canons de 40mm wz.40 (remplacés ensuite par quatre canons de 40mm Bofors et six canons de 20mm Oerlikon), de deux affûts triples lance-torpilles de 533mm, de quatre grenadeurs et pouvaient embarquer jusqu’à soixante mines, l’équipage se composant de 162 officiers et marins.
Classe Grom
ORP Grom et Blyskawica
Cette classe de destroyers est composée de deux unités de conception et de fabrication britannique, l’ORP Grom (tonnerre) et ORP Blyskawica (éclair) mis en service respectivement le 11 mai et le 25 novembre 1937. Deux autres unités baptisées Huragan et Orkan _ouragan et vent tempêtueux_ devaient être construits en Pologne mais aucun navire n’était encore sur cale quand les allemands ont envahit le pays.
Le Grom et le Blyskawica s’échappent du pays dans le cadre du plan Peking et rallient la Grande-Bretagne pour intégrer la marine polonaise libre et continuer la lutte même si il faudra pour cela attendre septembre 1948.
Stationnés à Devonport, les deux destroyers sont engagés au large de la Norvège au cours ils sont endommagés, le Grom plus sévèrement que son sister-ship. Si le Blyskawica participe à la campagne de France, le Grom endommagé sérieusement le 7 octobre 1948 par deux bombes n’est de retour au combat qu’en juillet 1949. ironie de l’histoire il revient au moment son sister-ship est endommagé par une mine allemande lui imposant six mois de réparations à Brest (juillet 1949-janvier 1950).
Ces navires sont redéployés en mer du Nord en juin 1950 pour maintenir la pression sur la Norvège, les destroyers polonais assurant notamment la protection de cuirassés et de porte-avions français et britanniques menant des raids contre la Norvège.
En mars 1952 ils rallient Chatham et vont davantage appuyer les troupes alliés progressant en Belgique puis aux Pays-Bas. Ils couvrent également le déminage du port d’Anvers.
Endommagés à plusieurs reprises jusqu’à la fin du conflit ils rentrent en Pologne en septembre 1955 dans un contexte de guerre fratricide entre le gouvernement polonais installé désormais à Londres et le gouvernement pro-soviétique dit comité de Lublin.
La marine polonaise comme les autres armées se déchirent entre pro-occidentaux et pro-soviétiques, ces derniers finissant par l’emporter.
Ces deux navires vont rester en Pologne et former le cœur de la nouvelle marine polonaise jusqu’à leur désarmement en septembre 1965 et juin 1966 respectivement. Si le Grom est démoli, le Blyskawica après un temps d’abandon est remis en état et transformé en musée flottant à Gdansk.
Ces navires déplaçaient 2144 tonnes (2560 tonnes en charge), mesuraient 114m de long pour 11.3m de large et 3.3m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 54000ch produite par des turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières ce qui leur permettait d’atteindre la vitesse maximale de 39 nœuds.
L’armement se composait de sept canons de 120mm (un affût simple en position «A», trois affûts doubles en position «B», «X» et «Y»), deux affûts doubles de 40mm (puis quatre affûts doubles), quatre affûts doubles de 13.2mm puis six canons de 20mm Oerlikon, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples et des grenades ASM, l’équipage se composait de 192 officiers et marins.
Type N
-L’arrêt brutal de la guerre de Pologne met la marine britannique dans l’embarras, la Royal Navy qui s’était inscrite dans une guerre longue se retrouve avec de nombreux navires en construction dont elle ne sait que faire.
Voilà pourquoi les type N ne vont jamais combattre sous pavillon britannique mais sous pavillon australien (six) et polonais (deux) où ils remplacent un destroyer type Bourrasque usé par un usage intensif.
HMS Noble futur ORP Warsawa
C’est ainsi que le Noble (G-84) est mis en service le 2 juin 1942 sous le nom de ORP Warsazwa alors que le NonPareil (G-16) est lui mis en service le 30 octobre 1942 sous le nom d’ORP Kracow.
HMS Nonpareil futur ORP Krakow
Ces deux navires sont stationnés à Devonport et forment avec le HMS Amazon et des chalutiers armés un groupe de combat destiné à des missions de patrouille et d’escorte. En temps de paix ils assurent de nombreux exercices avec l’Escadre Légère du Nord (ELN) et d’autres unités de la marine britannique.
En temps ils doivent protéger les convois et les navires auxiliaires en Manche contre l’ennemi qu’il soit aérien, de surface ou sous-marin. L’ORP Warszawa participe par exemple à la Campagne de France au cours de laquelle il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.
Il à moins de chance le 17 septembre 1953. Menant une mission de recherche et de destruction au large des côtes allemandes, il est surpris par des chasseur-bombardiers allemands qui en dépit d’une DCA féroce placent deux bombes sur le destroyer qui coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.
Son sister-ship l’ORP Krakow participe lui aussi à la Campagne de France puis à la reconquête du nord-est de la France et du Benelux avant le franchissement du Rhin et la conquête de l’Allemagne. Survivant au second conflit mondial, il est vendu à la Pologne en mai 1955, utilisé jusqu’en 1970 puis démoli.
Les destroyers type N étaient des navires déplaçant 1717 tonnes (2367 tonnes à pleine charge), mesurant 108.7m de long pour 10.90m de large et 3.8m de tirant d’eau.
Propulsés par deux groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par deux groupes de chaudières Amirauté développant 40000ch et entrainant deux hélices, ils pouvaient atteindre la vitesse maximale de 36 nœuds (32 à pleine charge), et franchir 5500 nautiques à 15 nœuds et 1500 à 32 nœuds.
L’armement se composait de six canons de 120mm en trois affûts doubles (deux avant “A” et “B” et un arrière “X”), d’un Pom-Pom quadruple et de deux affûts quadruples de 12.7mm, ces deux derniers étant remplacés ultérieurement par six canons de 20mm Oerlikon, de deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm, d’un grenadeur axial et de deux projecteurs latéraux. L’équipage se composait de 163 officiers et marins (218 avec un état-major).
Ansgar appelé aussi Oscar ou Anschaire de Brême est né le 8 septembre 801 à Fouilloy dans la Somme et mort à Brême le 3 février 865. C’est un homme d’Eglise du Haut Moyen-Age qui est le saint patron du Danemark et qui à été archevêque de Hambourg et évêque de Brême. C’est celui qui initié l’évangélisation de la Scandinavie.
Moine à l’abbaye de Corbie près d’Amiens, il forme et organise d’autres communautés monastiques dans la région.
Il arrive au Danemark en 826 pour profiter de la conversion du roi danois Harald Klak mais ce dernier est vite chassé du pays ce qui interrompt très vite l’action du moine picard. En 829 il arrive en Suède pour reprendre son action, une première communauté chrétienne de Suède voit le jour à Birka en 831.
Il est nommé archevêque de Hambourg en 831 mais manque de moyens pour sa mission d’évangélisation. En 845 il négocie la paix avec les vikings suite à un raid qui à dévasté Hambourg.
En 845 l’évêché de Brême est rattaché à l’archevêché d’Hambourg ce qui augmente les ressouces pour permettre à Anschaire d’évangéliser le Danemark. Il faudra cependant attendre deux siècles pour que la Scandinavie bascule définitivement au christianisme.
Gustav 1er Vasa
Gustave Vasa (12 mai 1496-29 septembre 1560) est roi de Suède (6 juin 1523 au 29 septembre 1560) après qu’il eut prit la tête de la révolte suédoise contre le tyran Christian II qui s’illustra tristement dans le Bain de Sang de Stockholm au cours duquel il perdit son père et son beau-frère.
Il est élu régent du royaume (Riksföreståndare) le 23 août 1521 par les révoltés et grâce au soutien de la Hanse les danois sont chassés de Suède en 1523. Le 6 juin 1523 il est élu roi de Suède brisant ainsi l’Union de Kalmar.
Il impose le luthéranisme, développe l’économie du pays et réforme les structures du royaume, augmentant le pouvoir du roi au détriment des nobles. Il réorganisé aussi l’Eglise. Si la Suède devient officiellement luthérienne dès 1536 en pratique il faudra attendre 1571 pour que la transformation soit réellement achevée.
On assiste par exemple en 1532 à la Révolte des Cloches quand les paysans se révoltent suite à la décision du roi de Suède de vendre les cloches pour rembourser la dette qu’il avait auprès des marchands de Lübeck.
En 1544 il impose la succession héréditaire dans la maison de Vasa, successeur ouverte aux femmes à partir de 1604.
Il met sur pied une armée permanente composée essentiellement de mercenaires, une armée dont l’entretien absorbe 70% du budget national.
Pour résoudre les problèmes financiers, il remplace les pièces rondes par des pièces carrées, il fait exploiter les mines d’argent et de cuivre et lance un plan de colonisation des terres en Suède.
Cette politique est un succès et quand il meurt en 1560 le premier roi de la dynastie Vasa laisse à son fils et successeur Eric XIV un royaume bien gouverné, bien géré et aux finances florissantes.
Côté vie privée il épouse en 1531 Catherine de Saxe-Lauenbourg qui lui donne un fils, le futur Eric XIV.
Il se remarie dès 1536 avec Marguerite Lejonhufvud qui lui donne plusieurs enfants dont Jean III futur roi de Suède, Catherine, Cécile, Magnus, Anne-Marie, Sophie Elisabeth et Charles IX.
Le troisième mariage avec Catherine Stenbock en 1552 est sans descendance.
Axel Oxenstierna
Axel Gustafsson Oxenstierna af Södermöre ( Fånö Uppland16 juin 1583 Stockholm 28 août 1654) est un homme d’Etat suédois du 17ème siècle qui voit un rôle clé auprès de Gustave II Adolphe et de sa fille Christine.
Il devient membre du conseil privé suédois en 1609 et devient lord haut-chancelier en 1612 et ce jusqu’à sa mort. Il est considéré comme l’égal d’un Richelieu ou d’un Mazarin à savoir un homme d’Etat de premier plan.
Le 5 juin 1608 il se marie à Anna Akesdotter qui va lui donner treize enfants mais seulement ont atteint l’âge adulte dont l’ainé Johan qui suivit les traces paternelles.
En 1603 il devient valet de chambre (Kammarjunkare) de Charles IX. Pour l’anecdote il maitrise la langue écossaise car fréquentant l’importante communauté écossaise présente en Suède.
En 1606 il réalise sa première mission diplomatique en Allemagne tout en intégrant le conseil privé (Riksrådet), devenant un conseiller écouté du roi. En 1610 il échoue à convaincre le roi de Danemark de ne pas entrer en guerre. Les danois envahissent en 1611 la Suède (guerre de Kalmar).
Toujours en 1611 le roi Charles IX remplacé par son fils le célèbre Gustave II Adolphe alias le Lion du Nord. Connaissant parfaitement Axel Oxenstierna, il le nomme lord haut-chancelier de Suède le 6 janvier 1612.
Il impose très vite sa marque en réformant l’administration et en cherchant à mettre fin aux guerres dans lesquelles était engagée la Suède. Gustave II Adolphe étant régulièrement absent, Oxenstierna est un véritable vice-roi. En octobre 1617, le roi est couronné et Oxenstierna est fait chevalier.
Le 6 novembre 1632 le Lion du Nord est tué à la bataille de Lützen. Oxenstierna devvient le commandant en chef des troupes suédoises déployées en Allemagne même si en pratique ce sont ses généraux qui assuraient le commandement au quotidien.
Le nouveau roi de Suède est une reine à savoir la célèbre Christine de Suède alors âgée de six ans ce qui impose une longue régence, une période toujours sensible («malheur au royaume dont le prince est un enfant») pour une monarchie. Sans surprise c’est Oxenstierna qui devient régent à la tête d’un conseil de régence. En 1636 il quitte l’Allemagne pour retrouver Stockholm.
Quand Christine devint en âge de régner elle tenta de pousser son mentor sur les côtés mais sans succès. A la différence de son père, Christine de Suède ne fût jamais proche d’Oxenstierna. Et pourtant il tenta de s’opposer à l’abdication de la fantasque reine de Suède, un personnage fascinant qui fascine encore.
Axel Oxenstierna est mort quelques mois après l’avénement du nouveau roi le 28 août 1654. Il est enterré à Stockholm le 18 mars 1655.
Gustave II Adolphe
Gustave II Adolphe (Château Tre Kronor 19 décembre 1594 Lützen 6 novembre 1632) est avec Charles XII probablement le plus célèbre des rois de Suède notamment par son surnom (le Lion du Nord) et par sa mort à la bataille de Lützen.
Fils de Charles IX et de Christina de Holstein-Gottorp il règne du 30 octobre 1611 au 6 novembre 1632. De son mariage avec Maria-Eleonora de Brandenburg sont nés plusieurs enfants mais seule la flamboyante Christine de Suède à atteint l’âge adulte.
Il fait de la Suède une grande puissance par une série de réformes militaires qui fait du roi de Suède l’un des grands stratèges du 17ème siècle aux côtés d’un Maurice de Nassau. Disposant d’une armée réduite, il combine habilement infanterie, cavalerie et artillerie. Supportée par une excellente administration, l’armée suédoise fait l’admiration de toute l’Europe. Il bénéficie comme nous l’avons vu du soutien d’Axel Oxenstierna.
Il pilote les réformes administratives comme un rencesement très fin de la population ce qui permettait une taxtation et une conscription plus facile. Cela favorisa la modernisation des structures économiques de la Suède.
Christine de Suède
Christine de Suède en Minerve
Kristina Alexandra Vasa (Stockholm 18 décembre 1626 Rome 19 avril 1689) est la fille de Gustave II Adolphe et de Maria-Eleonora de Brandebourg, roi de Suède (et non reine) du 6 décembre 1632 à 6 juin 1654. Elle est également duchesse de Brême-et-Verden de 1648 à 1654.
Roi de Suède à six ans, elle est sous la régence d’Axel Oxenstierna, le conseiller de son père, un homme de la trempe et de l’envergure d’un Richelieu. Elle reçoit une éducation soignée qui explique probablement son insatiable curiosité intellectuelle pendant et surtout après son règne.
Oxenstierna éloigne sa mère de Christine, Maria-Eleonora ne parvenant pas à faire le deuil de son mari et donc le caractère névrosé était considéré comme une menace sur la jeune fille.
Majeure en 1644, elle s’oppose rapidement au chancelier Oxenstierna et l’écarte après le traité de Westphalie. Elle est favorable à la paix alors que le vieux chancelier est davantage belliciste.
Couronnée en 1650, son entourage la pousse à se marier mais comme Elisabeth 1ère d’Angleterre elle à le mariage en horreur. Elle s’illustre par un mécénat actif attirant les grands esprits du temps comme Descartes qui y meurt en février 1650.
Très vite impopulaire vis à vis de l’opinion, elle envisage dès 1651 l’abdication, obtenant de la diète la désignation de son cousin Charles-Gustave comme successeur puis comme prince héritier. Elle annonce son abdication le 11 février 1654, abdication effective le 6 juin 1654.
Les raisons en sont certainement complexes : lassitude et dégoût du pouvoir, difficultés financières proches de la banqueroute ou cheminement spirituel qui conduira cette fille d’un des champions protestants de la guerre de Trente Ans à se convertir au catholicisme.
Elle obtient des donations et une pension pour ne pas finir dans la misère. Elle quitte très vite la Suède faisant étape à Hambourg, Anvers et Bruxelles où elle se convertit secrètement au catholicisme. Après une abjuration publique, elle est accueillie à Rome par Alexandre VII le 20 décembre 1655.
Logée au palais Farnèse, elle entretien une relation avec le cardinal Decio Azzolino. Son comportement très libéré lui aliène bien des sympathie et le pape qui voulait l’utiliser politiquement prend très vite ses distances.
Présente en France pour renégocier ses revenus suédois, elle fait assassiner son écuyer Giovanni Monaldeschi persuadé de son double-jeu avec les espagnols (10 novembre 1657). Cette affaire embarasse Louis XIV et Mazarin mais la France ménage l’ancienne reine de Suède. Elle est de retour à Rome le 15 mai 1658.
Le 13 février 1660 son cousin Charles X Gustave meurt laissant la couronne à son fils de cinq ans Charles XI. Elle rentre en Suède en octobre 1660 et demande le rétablissement de ses droits héréditaires en cas de disparition du jeune roi. Une opposition unanime la pousse à reprendre le chemin de Rome en 1662. Elle fait une nouvelle tentative en 1666 mais c’est un nouvel échec.
En 1668 suite à l’abdication de Jean II Casimir, roi de Pologne, elle pose sa candidature à cette monarchie élective mais c’est un nouvel échec.
Christine de Suède s’installe définitivement à Rome en octobre 1668. Elle fait preuve d’une intense activité de mécène, accumulant les tableaux, les sculptures, les dessins, les objets et les ouvrages avec une bibliothèque de 5000 volumes. Plus généralement elle fait preuve d’une intense curiosité intellectuelle, une soif d’apprendre jamais rassasiée.
Sa conversion la rend très tolérante ce qui ne passe pas toujours dans des temps où les passions religieuses sont encore vives. A la fin de sa vie elle critique vigoureusement la France et sa politique de conversion forcée des protestants. A sa mort en 1689 elle est enterrée dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.
Charles XII
Charles XII de Suède né Karl von Pfaz-Zweibrücken-Kleeburg (Stockholm 17 juin 1682 Halden 11 décembre 1718) est roi de Suède et duc de Brême-et-Verden du 5 avril 1697 au 30 novembre 1718.
Dernier monarque absolu ayant régné en Suède, il est aussi le dernier qui anime une politique impérialiste, ses successeurs malgré quelques tentatives devront enteriner le fait que la Suède comme grande puissance avait clairement vécue.
Appelé également Karl XII mais aussi Carolus Rex (NdA je vous recommande la chanson du groupe suédois Sabaton) ou Demirbas Sarl (Charles tête de fer) par les ottomans, son règne est marqué par la Grande Guerre du Nord.
A la mort de son père il n’à que 15 ans. Il doit faire face à l’alliance entre la Russie, la Saxe (dont l’électeur est aussi roi de Pologne) et le Danemark qui veulent s’emparer des possessions de l’empire suédois.
Charles XII prend l’ascendant sur le Danemark en 1700, la Pologne en 1704 et la Saxe en 1706. Il échoue face à la Russie à la bataille de Poltava (1709) ce qui lui impose un exil dans l’empire ottoman jusqu’en octobre 1714 quand il est autorisé à quitté le territoire de la Sublime Porte. Il est parvenu à provoquer l’entrée en guerre des ottomans contre les russes mais la Suède n’en tire aucun avantage.
Rentré en Suède, il se lance dans une nouvelle guerre contre le Danemark, étant tué au siège de Fredriksten. Officiellement il à été tué par un tireur isolé mais selon une autre théorie il aurait été tué volontairement par un tir d’artillerie puis son corps trainé dans une tranchée où il à été déclaré abattu. Ce complot ayant été piloté par le prince allemand Frederic de Hesse, époux de Ulrique-Éléonore, sœur de Charles XII qui lui succède sur le trône de Suède avant d’abdiquer en faveur de son mari.
Charles XII se révéla un chef militaire talentueux, un excellence tacticien et un bon politique. Il n’était pas belliciste mais déclara dans une phrase citée par Voltaire dans son Histoire de Charles XII «J’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis».
Anders Celsius
Anders Celsius (Uppsala 27 novembre 1701-25 avril 1744) est un savant suédois, professeur d’astronomie à l’université d’Uppsala.
Il est surtout connu pour avoir donné son nom à une échelle des températures majoritairement utilisé dans le monde, le degré celsius. A noter que contrairement à ce que l’on fait de nos jours le degré d’ébullition était de 100 et le degré de solidification était de 0 et ce n’est qu’après sa mort qu’on à inversé l’échelle des températures.
Issu d’une famille de savants (ses deux grands-pères étaient professeurs d’astronomie à l’université d’Uppsala, son père lui aussi professeur d’astronomie), il est réputé pour sa basse des mathématiques. En 1730 à l’âge de 29 ans il devient professeur d’astronomie.
En 1732 il effectue un long voyage d’études à travers l’Europe (Allemagne, Italie, France, Angleterre). Devenu célèbre il parvient à convaincre les autorités suédoises à financer un observatoire astronomique qui est achevé en 1741 à Uppsala. C’est grâce à lui que la Suède adopte le calendrier grégorien même si il faudra attendre 1753 pour ce que cela devienne effectif.
Histoire de l’armée espagnole de la Reconquista à la guerre d’Espagne
Contrairement aux autres tomes je ne vais pas détailler l’histoire militaire de l’Espagne même si c’est diablement tentant. Je vais me contenter de quelques dates, de quelques événements saillants. Je renvoie également le lecteur à ma chronologie militaire située plus haut.
Statue du « Gran Capitan »
L’armée de terre espagnole voit le jour au 15ème siècle et s’illustre au cours des Guerres d’Italie (1494-1559) avec notamment El Gran Capitan Gonzalve de Cordoue qui va initier le processus aboutissant aux célèbres tercios. Ces derniers comprennent des piquiers, des hallebardiers et des arquebusiers.
L’armée espagnole est également engagée dans la Guerre de Quatre-Vingt Ans (1568-1648), lutte contre les raids ottomans, soutien les ligueurs français dans les différentes guerres de religion et combat les anglais durant la guerre anglo-espagnole (1585-1604).
Les effectifs ne cessent d’augmenter. On passe d’environ 20000 hommes dans les années 1470 à 300000 hommes dans les années 1630 alors que l’Espagne est engagée dans la Guerre de Trente Ans.
Les effectifs sont composés d’espagnols mais aussi d’italiens et de flamands. De 1703 à 1820 on trouve au sein de la Garde Royale espagnole une unité de Gardes Wallons (Guardia Valona). A cela s’ajoutait des régiments de ligne recrutés dans ce qui n’était pas encore la Belgique.
Viggo Mortensen dans « Capitaine Alatriste »
Souvent mal payés ou pas payés du tout (cf Capitaine Alatriste) ils vivent sur le pays, n’hésitant pas à saccager des villes (17000 morts à Anvers en 1576) ou à livrer des places fortes à l’ennemi.
La guerre de Trente Ans marque la fin de la supériorité militaire espagnole. Le tercio jadis roi des champs de bataille est sérieusement malmené par les néerlandais et les suédois avant que sa réputation d’invincibilité soit définitivement balayée par le duc d’Enghien à la bataille de Rocroi en 1643. Il faut dire que l’ennemi à appris, à mis au point des structures plus flexibles et plus souples que le tercio.
L’acte officiel de création du tercio peut être fixé à l’ordonance de Gênes de 1536. Initialement ils se composent de dix compagnies de piquiers et de deux d’arquebusiers, les premiers devant assurant la protection rapprochée des porteurs d’armes à feu. Cela représente en théorie 3000 hommes par tercio.
Ces unités tirent leur force de leur discipline, d’un sens de l’honneur exacerbé et d’une fidélité au roi et à la foi catholique, des éléments particulièrement utiles quand ces hommes combattaient ceux que l’Eglise catholique considéraient comme des hérétiques.
Les tercios se dispersent entre l’Espagne, la Flandre, l’Italie et l’Afrique. En 1685 l’effectif des tercios est réduit à environ un millier d’hommes. Plusieurs refontes ont ensuite lieu jusqu’en 1704 quand le terme disparaît.
L’armée espagnole participe également aux opérations outre-mer.
Avec l’arrivée des Bourbons à Madrid l’armée espagnole est réorganisée sur le modèle français. Les vieilles unités sont transformées en régiments.
En 1764 une première école militaire est créée en Espagne, l’Ecole Royale d’Artillerie à Ségovie.
En 1768 le roi Charles III publie l’ordonnance royale pour l’organisation, la discipline, l’obéissance et le service dans ses armées, un texte dont les grandes lignes seront encore appliquées en 1978 !
A la fin du 18ème siècle la menace terrestre et faible pour ne pas dire inexistante, l’Espagne délaissant son armée de terre au profit de la marine. Les officiers devaient davantage leur poste au patronage qu’à leur compétence, la troupe était composée de paysans peu instruits, peu entrainés et peu motivés. Comme souvent dans les armées de l’époque, les meilleures unités sont composées de volontaires étrangers qui y sont ici essentiellement irlandais, italiens, suisses et wallons. Les unités d’artillerie et du génie sont d’un bon niveau.
Si aux plus bas échelons le niveau tactique est bon en revanche aux échelons les plus élevés de la hiérarchie les tactiques sont démodées et ne prennent pas en compte la révolution tactique amorcée par les unités de la France républicaine, les espagnols n’étant ni les premiers ni les derniers à subir les conséquence de la Furia francese.
L’Espagne affronte la France de 1793 à 1795 puis le Portugal aux côtés de la France en 1804 dans la Guerre des Oranges. L’Espagne va ensuite participer à la guerre péninsulaire aux côtés des britanniques avec à la fois des unités régulières mais aussi un guérilla endémique qui va épuiser l’armée française.
A la fin des guerres napoléoniennes tout est à reconstruire notamment les infrastructures qu’il s’agisse des casernes, des dépôts ou des manufactures d’armes. Pour ne rien arranger le contexte politique est particulèrement compliqué.
Non seulement les colonies sud-américaines secouent le joug colonial espagnol mais l’Espagne métropolitaine doit faire face à une querelle entre le très réactionnaire Ferdinand VII et les libéraux.
Echaudée par les dernières expériences, l’armée espagnole tourne le dos aux volontaires et aux mercenaires au profit du conscrit. Si cela peut éliminer le problème de la discipline et réduire la charge financière cela ne résout pas tous les problèmes.
Ces réformes se heurtent à l’instabilité du pays, aux pronunciamento et aux guerres carlistes. Les militaires espagnols sont davantage préoccupés par la politique que par la capacité de l’armée à faire face à un adversaire digne ce nom.
En 1920 alors que l’armée espagnole s’enlise au Maroc les effectifs sont d’environ 500000 hommes.
En juillet 1936 si une majeure partie de l’armée rejoint par affinité idéologique le camp nationaliste une partie reste fidèle au gouvernement légal. A ces professionnels de la guerre pas toujours bien vu par les autres républicains vont s’ajouter des unités plus politisées venant aussi bien du parti socialiste que du parti communiste ou des différents mouvements anarchistes. A cela va s’ajouter des unités étrangères comme les Brigades Internationales qui quittent le conflit à la fin de 1938.
Soldats républicains
Après une période flottement, l’armée républicaine est réorganisée sous la forme d’une Ejercito Popular de la Republica très influencée par les communistes qui à la différence des anarchistes préféraient gagner la guerre avant de faire la révolution. Les différentes milices politiques sont dissoutes le 16 octobre 1936 et intégrées à la nouvelle armée populaire. Tous les hommes âgés de 20 à 45 ans sont appelés sous les drapeaux.
Aux colonnes et autres milices on préfère la brigade mixte, les six premières (dont deux brigades internationales) sont créées le 18 octobre 1936. Elles se composent chacune de quatre bataillons, chaque bataillon disposant d’un nombre variable de compagnies sachant que les effectifs ne devaient pas dépasser 3000 hommes.
Ultérieurement l’armée républicaine se composa de régiments, de divisions, de corps d’armées et d’armée de campagne.
Sur le plan matériel la situation est très difficile jusqu’au printemps 1937. Si nombre de carences et de manques ont alors été résolues certaines unités vont manquer d’armes, de munitions et d’uniformes et ce jusqu’à la fin de la guerre.
L’armée républicaine est très influencée par les communistes espagnoles et les soviétiques ce qui provoque des tensions et des tiraillements avec les socialistes, les trotskistes et les anarchistes.
L’armée républicaine atteint son efficacité maximale à la bataille de l’Ebre (deuxième semestre 1938) mais c’est aussi au cours de cette bataille qu’elle est détruite et que le gouvernement républicain ne pourra la reconstituer faute de moyens et faute de temps.
Après la victoire franquiste les soldats républicains sont souvent fusillés ou emprisonnés dans des camps. D’autres parviennent à passer la frontière et à se réfugier en France. Nombre d’entre-eux vont s’engager dans la Légion Etrangère dans l’espoir d’une future guerre contre l’Espagne devenue franquiste mais comme on le sait jamais la France ne se lancera dans une expédition militaire au sud des Pyrénées.
En mai 1937, l’armée populaire était structuré en plusieurs armées, l’armée du Centre autour de Madrid, l’armée du Sud en Andalousie et en Extremadure, l’armée du Levant, l’armée de l’Est en Aragon, l’Armée du Nord dans le pays Basque isolé du reste de la zone républicaine.
A la fin de l’année on trouvait l’Armée du Centre, l’Armée d’Andalousie, l’Armée du Levant, l’Armée de l’Est et l’Armée de Manoeuvre.
En avril 1938 le territoire républicain est coupé en deux quand les franquistes atteignent la Méditerranée au sud de Valence. Deux groupes d’armées sont alors formés, le groupe d’armées de la région centrale et le groupe d’armées de la région orientale.
Le premier comprend l’Armée du Centre (six corps d’armée et quinze divisions), l’Armée d’Extremadure (deux corps d’armées et cinq divisions), l’Armée d’Andalousie (deux corps d’amées et cinq divisions) et l’Armée du Levant (sept corps d’armée et 17 divisions) soit un total de dix-sept corps d’armée et trente-sept divisions.
Le second comprend l’Armée de l’Est (trois corps d’armée et neuf divisions) et l’Armée de l’Ebre (quatre corps d’armée et quatorze divisions) soit un total de sept corps d’armée et de vingt-trois divisions.
Défilé à Paris le 14 juillet d’un détachement de la Légion espagnole
Durant la guerre d’Espagne l’armée se divise entre républicains et nationalistes. Les seconds bénéficiant de l’aide précieuse de l’Armée d’Afrique avec ses unités d’élite comme les regulares ou encore le Tercio la Légion Etrangère espagnole. L’apport de contingents allemands, italiens mais aussi irlandais et portugais à joué aussi un rôle important.
En juillet 1936 quand l’armée d’Afrique se révolte, l’armée se divise mais pas aussi nettement qu’on l’à écrit puisque en ce qui concerne les officiers on trouve 9294 côté nationaliste et 8929 côté républicain. On trouve 140604 soldats et sous-officiers côté nationaliste (dont 47127 hommes pour l’Armée d’Afrique) et 116051 côté républicain.
Si les hauts gradés restent majoritairement loyaux à la république, les officiers subalternes rallient majoritairement la rébellion ce qui va faire la différence sur le terrain. Durant le conflit le nombre d’officiers va augmenter côté nationaliste mais va chuter dans le camp d’en face.
Une fois qu’il devint évident que la guerre allait durer, les unités insurgées vont être réorganisées pour pouvoir durer. On trouve ainsi l’Armée du Nord sous le commandement du général Mola et l’Armée du Sud sous le commandement du général Queipo de Llano.
En avril 1937 les divisions organiques sont transformées en corps d’armée, la 5ème division organique devenant le corps d’armée d’Aragon, la 6ème le corps d’armée de Navarre, la 7ème le corps d’armée de Castille et la 8ème le corps d’armée de Galice. La zone de responsabilité de ces divisions sont reprises par des régions militaires recrées.
Défilé d’une unité des réquetes
A l’époque on trouve sous le pavillon national environ 300000 hommes contre 500000 côté républicain mais ce écart numérique est compensé par un meilleur niveau global des unités nationales (Armée d’Afrique, carlistes……). Outre les unités en ligne on trouve le commandement du général Orgaz une réserve composée de plus de 200 bataillons d’infanterie de 70 batteries d’artillerie. A la fin de 1938 les nationalistes alignent plus d’un million d’hommes.
Les différents divisions sont placées sous l’autorité de l’Armée du Sud (Queipo de Llano) en Andalousie, de l’Armée du Centre (Saliquet), de l’Armée du Nord (Davila) et de l’Armée du Levant (Orgaz).
Alors que la guerre touche à son terme, le camp nationaliste regroupe 1065941 hommes avec un total de 61 divisions (840000 hommes), 15323 cavaliers, 19013 artilleurs, 35000 hommes de l’Armée d’Afrique, 32000 italiens (Corpo Truppe Volontarie), 5000 allemands de la Legion Condor et 119594 auxiliaires.
A la fin du conflit on compte 850000 fantassins, 19000 artilleurs et un grand nombre d’unités de cavalerie, l’armée espagnole étant fort peu motorisée et fort peu mécanisée.
A l’été 1939 le général Franco décide de démobiliser, l’objectif étant de passer de 61 à 30 divisions pour permettre de libérer de la main d’oeuvre pour relancer une économique exsangue et sinistrée.
Le déclenchement de la guerre de Pologne entrainera une suspension de la démobilisation de crainte que la France ne profite pour envahir l’Espagne. Elle ne reprendra qu’au début de 1940 quand il devint évident que la Pax Armada allait durer.
L’armée d’Afrique (Ejercito de Africa) voit officiellement le jour en 1859 et va durant presque un siècle symboliser la présence espagnole en Afrique notamment au Maroc, le Sahara occidental, la Guinée Equatoriale ne représentant que des territoires très secondaires.
Cette armée d’Afrique peut puiser ses racines jusqu’au 16ème siècle quand l’Espagne dans la foulée de la Reconquista occupe des territoires en Afrique du Nord notamment les villes de Ceuta et de Melilla, de véritables avant-postes qu’il faut défendre. Cette défense est assurée par des unités faites de bric et de broc : marins, compagnies disciplinaires, infanterie de marine (le Tercio de Armada fondé en 1537 est la plus ancienne unité d’infanterie de marine du monde) et détachements d’unités métropolitaines.
Une querelle existe sur la date exacte de création. Certaines sources donnent 1859 mais d’autres disent 1893 avec la constitution du 1er régiment d’infanterie d’Afrique (Regimiento de Africa N°1).
Après la campagne de Melilla de 1909/1910 l’Espagne augmente sa zone d’influence sur le Maroc ce qui impose une sérieuse augmentation des effectifs. Comme souvent en pareilles circonstances, on recrute du personnel indigène sous la forme d’une police appelée Policia Indigena (Police Indigène).
En 1911 les espagnoles créés les Regulares, des unités d’infanterie et de cavalerie composées d’indigènes encadrées par des officiers espagnols.
Appelées officiellement Fuerzas Regulares Indigenas, ces unités sont crées quand l’Espagne à besoin de davantage de troupes pour pacifier sa zone d’influence au Maroc mais que l’envoi de conscrits métropolitains peut se révéler délicat voir explosif (cf la Semaine Sanglante en Catalogne en 1909).
Un premier bataillon indigène (batallon indigena) est créé et en 1914 on quatre groupes (Grupos d’une taille équivalente à un régiment). Des unités de cavalerie sont aussi mises sur pied.
Chaque groupe se composait d’un état-major, d’une compagnie de soutien, de deux tabors (bataillons) d’infanterie, d’un tabor (escadron) de cavalerie, d’une fanfare et d’un corps de trompettes rattaché à l’état-major.
En 1922 les groupes sont passés au nombre de cinq, groupes basés respectivement à Melilla, Tétouan, Ceuta, Alhucemas et Larache.
Unité de Regulares
Les regulares s’illustrèrent dans la guerre non-conventionnelle ce qui déplaisait souvent aux officiers espagnols (durant la guerre d’Espagne les Regulares s’infiltraient dans les lignes républicaines pour capturer des chars, exécutant l’équipage à l’arme blanche avant de ramener le char dans les lignes nationalistes). Parmi ces officiers promis à un brillant avenir, un certain Francisco Franco.
En 1923 un détachement de Regulares montra la garde au palais royal de Madrid. En 1934 les Regulares participent avec le Tercio à la répression du soulèvement des mineurs asturiens, une répression féroce.
Les Regulares jouèrent un rôle clé durant les premières phases de la guerre d’Espagne. Durant la guerre cinq autres groupes d’infanterie furent levés plus deux de cavalerie. Très à l’aise dans les campagnes espagnoles, ils le furent moins en milieu urbain. Jusqu’à la fin de la guerre ils furent surtout utilisés comme troupes de choc.
La guerre d’Espagne terminée les unités furent réduites à huit groupes d’infanterie et deux groupes de cavalerie sans compter un détachement d’honneur qui accompagnait le Caudillo.
On trouve également des unités moins connues comme les Tiradores de Ifni (Tirailleurs d’Ifni), une unité destinée à protéger le territoire d’Ifni, un territoire situé au sud du Maroc qui finira par intégrer le territoire chérifien en 1969.
Les tirailleurs d’Ifini sont créés en 1934 (décret du 9 juin 1934) sur le modèle des tirailleurs nord-africains de l’armée française. Les effectifs sont ceux d’un régiment avec 1235 hommes dont 31 officiers (dont 10 marocains), 38 sous-officiers et 1166 hommes du rang, l’unité étant organisée en trois tabors.
Durant la guerre d’Espagne six tabors sont envoyés en Espagne. Une bandera indépendante (Bandera de Ifni-Sahara) est aussi présente. Ces unités vont participé au défilé de la victoire à Madrid en 1939.
Les tirailleurs d’Ifni vont retourner dans leur région d’origine, servant jusqu’à la rétrocession du territoire au Maroc, l’unité étant alors dissoute, les cadres espagnoles retrouvant la métropole et les hommes de troupes marocains étant transférés dans la nouvelle armée royale marocaine.
On trouve également la Guardia Colonial de la Guinea Espanola (garde coloniale de la Guinée Espagnole), une unité militaire qui assurait la fonction de gendarmerie et de douane au sein de la Guinée Espagnole (Guinée Equatoriale), une unité créée en 1908 et qui à disparue en 1968 quand la Guinée espagnole est devenue indépendante.
Elle se compose à sa création de 430 hommes, des espagnols et des indigènes. Elle va mener des opérations de pacification notamment contre l’ethnie Fang dans le Rio Muni.
En 1926 le corps déploie des garnisons sur tout le territoire et en 1929 la Guinée Espagnole est considérée comme pacifiée.
Au moment de la guerre d’Espagne, le corps se rallie à la rébellion sauf quelques éléments qui vont être évacués vers Barcelone et réintégrer l’armée républicaine.
Le conflit terminé, la garde est réorganisée, ses effectifs augmentés passant à 750 hommes pour assurer des missions régulières de pacification.
Autre unité de l’armée d’Afrique la Légion Espagnole créée par un décret royal du roi Alphonse XIII en date du 28 janvier 1920, une unité modelée sur la Légion Etrangère à savoir un corps de volontaires plus facilement employable que les conscrits espagnols. Les premières recrues arrivent le 20 septembre 1920, une date célébrée chaque année que l’on peut comparer toutes proportions gardées au 30 avril pour la Légion (célébration de la mémoire de la bataille de Camerone).
Bien qu’il y eut la volonté de recruter de nombreux étrangers, l’idéologie très nationaliste de ce corps fit que les étrangers furent très peu nombreux (aujourd’hui les étrangers peuvent intégrer ce corps mais doivent avoir une résidence espagnole).
Créé sous le nom de Tercio de Extranjeros (Tercio des étrangers), il connait son baptême du feu dans la guerre du Rif. L’unité est ensuite rebaptisée en 1925 Tercio de Marueccos (Tercio des marocains), terme très vite abrégé en Tercio puis enfin La Legion en 1937.
A notez qu’il y eut un précédent dans l’histoire de l’armée espagnole puisqu’en 1835 le roi Louis-Philippe 1er offrit à Isabelle II les services de la Légion Etrangère pour combattre durant la première guerre carliste. 4000 hommes débarquent à Tarragone le 17 août 1835 et vont combattre jusqu’à sa dissolution le 8 décembre 1838. A cette époque il restait seulement 500 hommes ! Il y eu également une légion britannique (Legion Britanica) qui participa à ce conflit.
Clairement son créateur le Lieutenant-Colonel José Millan-Astray Terreros s’est inspiré de la Légion Etrangère pour créer ce corps de volontaire qui très vite à acquis une mentalité d’unité d’élite mais comme nous l’avons vu plus haut le recrutement fût très majoritairement hispanisant pour ne pas dire espagnol.
L’unité devint un creuset nationaliste, le choix des termes (Tercio, Banderas plutôt que bataillons) étant des plus explicites. En 1934 pour la première fois les légionnaires vont combattre en Espagne pour réprimer avec les regulares la révolte des mineurs asturiens.
A son apogée durant la guerre d’Espagne, la Légion comprennait 18 banderas plus une bandera de chars, un bandera de génie d’assaut et un groupe d’opérations spéciales.
La guerre d’Espagne terminée le nombre de tercio va être réduit à huit tous déployés au Maroc espagnol. Leur nombre passe à douze suite à la mobilisation de septembre 1948 mais retombe à huit à la fin du second conflit mondial puis à six en 1970 et quatre aujourd’hui, tous portant des noms de grands capitaines espagnols :
-1er Tercio «Gran Capitan Gonzalez Fernandez de Cordoue»
-2ème Tercio «Fernando Alvarez de Tolède, duc d’Albe»
-3ème Tercio «Don Juan de Austria»
-4ème Tercio «Alexandre Farnèse, duc de Parme»
Lors de la guerre du Rif, l’armée d’Afrique était composée de la Légion espagnole, des Regulares, des cazadores (infanterie légère métropolitaine), de l’artillerie, du génie et des unités de soutien soit environ 30000 hommes la plupart professionnels à comparer aux 100000 hommes du reste de l’armée espagnole majoritairement des conscrits.
D’autres unités vont être créés notamment une gendarmerie (Mehalas de la Mehalla’Jalifiana) qui vont intervenir en soutien des autres unités militaires.
A la fin de la guerre du Rif l’armée d’Afrique voit ses effectifs réduits. Aux unités déjà citées vont s’ajouter sept bataillons d’infanterie, six escadrons de cavalerie et six batteries d’artillerie venus de métropole. Ces unités n’étaient pas permanentes mais envoyées par rotation par les différents régiments métropolitains.
Le rôle de l’armée d’Afrique fût capital dans la guerre d’Espagne. Grâce à un pont aérien au dessus du détroit de Gibraltar 1500 hommes furent envoyés en Andalousie jouant un rôle clé dans le contrôle de Séville. D’autres hommes gagnèrent la péninsule par la mer, la marine républicaine affaiblie par l’arrestation et l’exécution de nombreux officiers. Sans l’armée d’Afrique les nationalistes auraient eu du mal à l’emporter.
Durant la Pax Armada les effectifs furent réduits mais politiquement elle fût importante. Des tirailleurs d’Ifni furent envoyés en garnison aux Canaries et une garde maure (Guardia Mora) servait d’unité de parade pour les grandes cérémonies.
En 1960 avec l’indépendance du Maroc les marocains de l’armée d’Afrique furent transférées à la nouvelle armée marocaine. Il ne restait que la Legion et les Regulares de nationalité espagnole ce qui entraina la dissolution de l’armée d’Afrique.
Quand la guerre d’Espagne se termine l’armée franquiste aligne plus d’un million d’hommes répartis en soixante divisions. Au début de 1940 les effectifs sont tombés à 250000 hommes avec une majorité de conscrits qui effectuent un service militaire de deux ans.
Le territoire métropolitain espagnol est divisé en huit régions militaires (Madrid, Barcelone, Seville, Valence, Saragosse, Burgos, Valladolid et La Corogne). En 1944 une neuvième région (Grenade) va s’ajouter et l’armée de l’air devient indépendante.
Après la mobilisation de septembre 1948 l’armée de terre aligne 750000 hommes. Le territoire métropolitain est défendu par huit corps d’armée disposant pour quatre d’entre-eux de trois divisions d’infanterie et pour les quatre autres de deux divisions soit un total de 20 divisions d’infanterie.
Il faut ajouter l’Armée d’Afrique (deux corps d’armée), un commandement général aux Canaries, un autre aux Baléares, une division de cavalerie et une réserve générale d’artillerie. Durant le conflit une réserve générale à trois DI est mise sur pied tout comme une division blindée, la division Brunete à l’équipement baroque. Des unités spécialisées sont également mises sur pied.
Le second conflit mondial terminé les effectifs sont réduits à 22000 officiers, 3000 sous-officiers et environ 300000 hommes du rang.
L’équipement qui n’à pu être vraiment renouvelé depuis la fin de la guerre d’Espagne est en grande partie obsolète. En clair si l’armée espagnole s’était engagée aux côtés des alliés ou de l’Axe, elle aurait davantage représenté un poids qu’un atout. Il faudra attendre 1960 pour que la situation évolue.
Tout comme les autres armées, la Belgique possédait des canons antichars pour lutter contre les Panzer. On trouve un canon français, un canon britannique et un canon belge. Un projet de canon antichar de 60mm n’à pas le temps de voir le jour avant la fin de la Campagne de Belgique.
Après une telle expérience, les leçons du conflit ont-elles été tirées ? Pas vraiment mais la Belgique n’est pas isolée.
L’utilisation des chars et de l’aviation qui redonne ses lettres de noblesse à la guerre de mouvement n’à visiblement pas marqué les autorités belges qui pensent la guerre défensive pré-1914 encore possible.
En 1912, l’armée belge à entamé un processus de réorganisation, de rééquipement et de modernisation, un processus qui doit s’achever en 1926 avec un total de 350000 hommes (150000 actifs, 130000 dans les garnisons de forteresse et 70000 réservistes et auxiliaires). Ce processus est donc dans l’enfance quand le 4 août 1914, l’armée du Kaiser viole la neutralité belge pour attaquer la France par sa frontière du nord-est.