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Marine

Une histoire navale du Portugal : entre grandes découvertes et batailles navales

Quand l’histoire navale portugaise commence-t-elle ? On peut citer l’année 1180 quand à lieu une bataille de la Reconquista en 1180 au large du Cap Espichel une escadre lusitanienne commandée par le chevalier Fuas Roupinho défait une escadre musulmane.

Ce chevalier lance en 1181 et 1182 deux raids pour s’emparer de Ceuta, décédant au cours de la deuxième tentative. Il faudra attendre 1414/15 pour que la ville tombe aux mains des portugais (avant de passer sous souveraineté espagnole).

Si la majorité des batailles de la Reconquista sont terrestres, la marine portugaise joue un rôle capitale en sécurisant les côtes et en ravitaillant les troupes. Elle participe à la prise des villes d’Alcacer do Sal, de Silves et de Faro. Elle combat également la Castille lors d’incursions menées par cette dernière dans les terres portugaises.

Par la suite elle va naturellement être engagée dans la croisade menée par les portugais contre l’Afrique du Nord avant que les monarques lusitaniens ne préfèrent les grandes découvertes moins risquées _tout est relatif_ et plus lucratives _tout est relatif_ (bis).

Le 12 décembre 1317 le roi Denis organise la marine portugaise en faisant de Manuel Pessanha, un génois (Emmanuel Pessagno de son vrai nom) le premier amiral du royaume. Cette date est considérée aujourd’hui comme la date de création officielle de la marine portugaise qui à célébré son 700ème anniversaire le 12 décembre 2017.

En 1321 la marine portugaise attaque des ports musulmans d’Afrique du Nord. Entre 1336 et 1341, les portugais posent les jalons de l’expansion en direction notamment des Canaries (qui seront finalement conquises et colonisées par l’Espagne).

Durant la guerre de succession portugaise de 1383 à 1385, la marine portugaise combat son homologue castillane. Une campagne navale portugaise est menée en Galice pour s’emparer de villes côtières mais aussi détruire la base du Ferrol d’où sont partis les navires castillans assiégeant Lisbonne.

La marine portugaise va ensuite participer aux explorations et à la constitution de l’empire colonial portugais en direction de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.

Henri le Navigateur

Le patron de cette exploration c’est naturellement Henri le Navigateur (1394-1460), un infant qui en dépit de son surnom n’à jamais navigué !

En 1419 les portugais découvrent l’île de Madère puis en 1427 découvrent les Açores. En 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

Après la mort de Dom Henrique l’exploration se poursuit avec la découverte du cap de Bonne Espérance en 1488 que son découvreur Bartolomeu Dias avait baptisé «Cap des Tempêtes». Dix ans plus tard Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut (1498) et en 1500 Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui va devenir le joyau du premier empire colonial portugais.

Entre 1519 et 1521 un navigateur portugais Fernand de Magellan est le premier à tenter une circumnavigation (tour du monde). Je dis bien tenter puisqu’il est mort aux Philippines dans une querelle entre roitelets locaux.

La mise en place de l’empire colonial n’est ni une sinécure ni une partie de plaisir notamment dans l’Océan Indien où les ottomans s’opposent aux portugais directement ou via des royaumes clients.

En 1509 la bataille de Diu voit une escadre portugaise commandée par Francisco de Almeida remporte une victoire contre les ottomans et les musulmans d’Inde asseyant définitivement l’emprise lusitanienne dans la région.

Les navigateurs portugais se rendent également en Chine (1517), à Formose et au Japon où ils sont les premiers européens à s’y rendre. Ils découvrent ce qui se révélera ultérieurement (mais on le sait pas encore) l’Australie (1522). Les portugais détruisent une escadre ottomane à l’entrée de la mer Rouge en 1542 et la même année se rendent jusqu’en Californie. Dès 1520 des navigateurs portugais se rendent dans ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. En 1588 ils explorent la baie d’Hudson.

Entre-temps en 1520 le roi Manuel 1er organise la flotte portugaise en trois flottes permanentes : une flotte côtière pour les patrouilles le long du littoral, une flotte des îles basées aux Açores pour protéger les îles lusitaniennes et la flotte des détroits qui opérait dans la zone du détroit de Gibraltar pour sécuriser les lignes de communications en direction de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord.

Si les deux premières flottes possédaient majoritairement des navires à voile, la flotte des détroits était essentiellement composée de navires à rames (galères et fustes). Cette organisation va rester en place jusqu’au début du 19ème siècle. Aux côtés de ces flottes, des groupes occasionnels ont également été mis sur pied.

En 1535 le gallion Botafogo armé de 366 canons et d’un belier participe à l’expédition de Tunis en 1535. En 1567 une escadre portugaise expulse les français installés en baie de Guanabara (Brésil).

En 1580 Philippe II devient Philippe 1er de Portugal. Le Portugal reste en théorie un royaume indépendant mais en réalité la patrie de Camoes est unie à celle de Cervantes. La marine portugaise reste opérationnelle mais les portugais ont eu la désagréable sensation que la défense de leurs possessions coloniales à été sacrifiée au profit de la défense de l’empire espagnol. Cela jouera clairement dans la révolte de 1640.

C’est ainsi qu’en 1588 l’Invincible Armada est composée en partie de navires portugais avec leur fleuron, le navire-amiral Sao Martinho , un escadron de neuf galions renforcé d’un galion venant de Toscane et de deux zabras ainsi qu’un escadron de quatre galères soit un total de seize navires et de plus de 5800 marins.

Cette Union Iberique à aussi un impact sur l’empire colonial portugais qui est attaqué par les anglais, les français et les néerlandais, trois ennemis de l’Espagne. La marine portugaise à aussi mené des missions de luttre contre la piraterie en Méditerranée et dans l’Océan Indien.

En 1618 le premier régiment d’infanterie de marine est créé. C’est le Terço da Armada da Coroa de Portugal qui est l’une des plus anciennes unités de ce type. Ce «Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal» n’est pas né de rien puisque dès 1585 des unités d’infanterie et d’artillerie sont mises sur pied.

En 1625 une flotte portugaise dirigée par Rui Freire de Andrade expulse les anglo-néerlandais du détroit d’Ormuz ce qui permet aux portugais de reprendre le contrôle du golfe Persique. La même année la ville de Salvador de Bahia tombée aux mains des néerlandais en 1624 est reprise par une force luso-espagnole de 52 navires et 12000 marins dont l’infanterie de marine portugaise.

Le 1er décembre 1640 le Portugal se révolte et doit se battre contre les espagnols pour que l’indépendance passe de l’idée à la réalité. La marine portugaise est du côté des révoltés.

Elle parvient à défendre les colonies portugaises et même à reconquérir certains territoires tombés aux mains des néerlandais.

Elle participe quelques années plus tard à la Guerre de Succession d’Espagne (1700-1714) aux côtés des anglais. Un escadron de huit navires de ligne est ainsi envoyé au large de Gibraltar en 1705 alors que le rocher est assiégé par une armée franco-espagnole.

Cet escadron participe notamment à la bataille de Cabrita Point (21 mars 1705 35 navires anglo-luso-néerlandais contre 18 navires franco-espagnols. Pertes inconnues mais les franco-espagnols perdent cinq navires _2 détruits et 3 capturés_ ).

En 1716 à la demande du pape, le Portugal accepte de soutenir Venise dans sa défense contre l’avancée ottomane. Le 19 juillet 1717 une flotte luso-malto-vénitienne dirigée par l’amira-comte de Rio Grande défait la marine ottomane au large du cap Matapan.

De 1762 à 1777, les forces navales portugaises sont également engagées dans la défense du Brésil lors de différents conflits et autres querelles frontalières avec l’Espagne.

A la fin du 18ème siècle, le secrétaire d’Etat à la marine D. Martinho de Melo e Castro réorganise totalement la marine portugaise avec la création d’une académie royale d’enseignes (Academia Real dos Guardas-Marinhas) en 1792. La même année les trois régiments navals (deux d’infanterie et un d’artillerie) sont réorganisés et fusionnés au sein d’une Brigada Real de Marinha (Brigade Royale de Marine) qui dispose de plus de 5000 hommes.

La marine portugaise participe aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Une escadre de cinq navires de ligne, deux frégates, deux brigantines et un navire-hôpital est envoyé en Grande-Bretagne pour patrouiller dans La Manche et empêcher la France de se montrer trop remuante.

A la fin du siècle la marine portugaise possède 13 navires de ligne, 16 frégates, trois corvettes, 17 bricks et huit navires de soutien. A cela s’ajoute les moyens déployés en permanence aux Indes à savoir un navire de ligne et six frégates.

En 1798 la marine portugaise est engagée aux côtés des anglais contre la France, des navires lusitaniens opérant au large de l’Egypte et lors du Siège de Malte.

En 1807 le général Junot envahit le royaume de Portugal. Suivant un vieux plan le prince-régent Jean (futur Jean VI) décide d’évacuer la famille royale, la couronne et les élites en direction du Brésil pour se mettre à l’abri de ceux que ses ennemis ont baptisé «l’ogre corse».

Le 29 novembre 1807 la famille royale, le gouvernement et 15000 fonctionnaires et militaires (avec leurs familles) quittent le Portugal direction le Brésil. La flotte concernée comprend huit navires de ligne, cinq frégates et cinq navires plus petits. Elle arrive à Bahia le 22 décembre 1807 et enfin à Rio de Janeiro le 8 mars 1808.

En janvier 1809 le Portugal envahit la Guyane Française, une véritable opération amphibie menée par une flottille portugaise, 550 fantassins de marine lusitaniens, 700 fusiliers brésiliens et une frégate britannique.

La marine portugaise combat également en Asie (campagne antipiraterie depuis la colonie de Macau entre novembre 1809 et février 1810).

Après le retour de la paix suite à la fin des guerres napoléoniennes la marine portugaise est engagée dans une guerre civile opposant libéraux et conservateurs, les premiers défendant les droits de Marie II les seconds ceux de Michel 1er, oncle et mari (sic) de la précédente que l’histoire à retenu sous le nom de Michel 1er l’Usurpateur. C’est aussi à cette époque que le Brésil s’émancipe et se sépare du Portugal, devenant un empire.

C’est ainsi que la marine brésilienne est composée essentiellement d’hommes et de navires issus de la marine portugaise et qui avaient choisit de suivre le futur Pierre 1er.

Cela explique peut être pourquoi bien plus tard la marine auriverde aura elle aussi une prompention à la mutinerie et au coup d’état.

L’indépendance du Brésil ne se fait pas sans heurts, une guerre est nécessaire. Si l’essentiel des engagements est terrestre il y à quelques batailles navales opposants navires portugais et brésiliens donc quasiment des combats fratricides.

En 1825 quand le Portugal reconnaît officiellement l’indépendance de son ancien colonie sud-américaine, l’Académie Royale d’Aspirants se divisee en deux, une pour le Brésil et une pour le Portugal.

La guerre civile portugaise (1828-1834) est essentiellement un conflit terrestre mais il y à tout de même des batailles navales en partie en raison du fait qu’initialement seules les Açores restent fidèles à la reine légitime ce qui impose une reconquête du Portugal continental. Autre problème la marine reste fidèle à l’usurpateur (sic) ce qui impose aux libéraux la lourde tâche de construire une nouvelle marine.

En 1829 la marine migueliste tente de reprendre le contrôle de l’île de Terceira dans l’archipel des Açores mais elle est battue lors de la Bataille de Praia de Vitoria. Celle-ci à lieu le 11 août 1829 quand les miguelistes tentent de s’emparer de la capitale de l’île de Terceira. Après une défense énergique des libéraux, la flotte migueliste est repoussée. Désormais les libéraux disposaient d’une solide base de départ pour reconquérir le Portugal continental.

Enfin presque puisque les miguelistes vont maintenir le blocus de l’île jusqu’en 1831. Une flotte française est envoyée au Portugal pour bloquer Lisbonne et chatouiller les arrières de la flotte migueliste. Elle mouille à l’embouchure du Tage le 11 juillet 1831 avec une nette supériorité puisqu’aux six navires de ligne, trois frégates, trois corvettes et quatre bricks, les forces fidèles à Michel 1er ne disposent que d’un navire de ligne, de quatre frégates et de deux corvettes qui plus est en sous-effectifs.

En juillet 1832 Pierre est parvenu à rassembler une flotte de 60 navires sous le commandement de George Rose Sartorius qui débarque 7500 hommes à Mindelo. La petite armée rallie Porto où elle est bientôt assiégée par l’armée migueliste. Le siège allait durer un an avec plusieurs tentatives libérales pour biser le siège mais sans succès.

Le 20 juin 1833 une partie de cette armée quitte Porto à bord des navires commandés par un autre anglais Charles Napier (qui à succédé à Sartorius) direction l’Algarve pour prendre les forces miguelistes à revers. Sur le chemin du retour, la flotte libérale affronte la flotte migueliste.

C’est la Bataille du Cap St Vincent qui à lieu le 5 juillet 1833. Les libéraux alignent trois frégates, une corvette, un brick et plusieurs navires auxiliaires contre trois vaisseaux de lignes, une frégate, trois corvettes, un chebec et deux bricks.

Les deux flottes se sont mutuellement repérés dès le 3 juillet mais nous sommes à l’époque de la voile et les manœuvres sont dépendantes des éléments. Cela aurait pu aller plus vite avec la présence de navires à vapeur mais ces derniers fuient le camp libéral le 4 juillet. Il faudra donc combattre à l’ancienne.

La bataille se termine par une victoire des libéraux (30 morts et 60 blessés) sur les miguelistes qui ont perdus six navires capturés, 200 à 300 hommes tués ou blessés.

Les libéraux prennent l’initiative et montent à l’abordage, la décision se fera à l’ancienne au corps à corps, les libéraux capturant trois vaisseaux de ligne, une frégate et une corvette dont les équipages se rallient. Un sixième navire va ensuite faire défection et rejoindre le camp libéral. Le reste de la flotte migueliste se replie sur Lisbonne. Pierre fait de Napier le vicomte du cap Saint-Vincent. Peu après la flotte fût décimée par le cholera.

En raison de l’instabilité de la monarchie portugaise la marine du royaume est largement délaissée durant le reste du siècle. D’une marine océanique la marine portugaise devient une marine tout juste capable de patrouiller dans les eaux littorales. Autant dire que pour protéger ou étendre les colonies on repassera…… .

Dans les années 1830 les premiers bâtiments à vapeur entrent en service mais on produit encore des navires de ligne à voile (le Vasco de Gama armé de 80 canons est mis en service en 1841) et des frégates à voile (la dernière de ce type, la Dom Fernando II e Gloria est construite aux Indes en 1845).

A la fin des années 1850 la marine portugaise remplace ses dernières unités à voile par des unités à vapeur (ou mixtes), des corvettes à propulsion mixte opérant en haute-mer et des canonnières pour la défense des côtes et des colonies.

En 1880 la marine lusitanienne comprend une corvette blindée, six corvettes, treize canonnières, trois navires-école et quatre navires de soutien. Cette marine est cependant trop faible pour faire autre chose que de la figuration ce qui explique qu’en 1890 Lisbonne doit céder devant l’ultimatum britannique qui enterre le rêve d’un empire colonial allant de l’Atlantique à l’Océan Indien, rêve qui avait été amorcé grâce à une série d’expéditions qui faisait que l’Afrique était de moins en moins une terra incognita.

La marine portugaise veille également à maintenir une garde vigilante en Europe en construisant de solides défenses côtières pour protéger les principales villes du pays à savoir Lisbonne et Porto. En 1876 la marine royale portugaise met en service le monitor Vasco da Gama, son premier navire blindé pensé pour être utilisé comme batterie flottante en liaison avec des batteries côtières, des torpilleurs et même des sous-marins.

Le croiseur Alfonso de Albuquerque

Justement le premier torpilleur est mis en service en 1882 suivit deux ans plus tard d’une corvette, l’Alfonso de Albuquerque, le premier croiseur sans protection (c’est-à-dire sans blindage). En 1889 un prototype de sous-marin, le Fontes du nom de son inventeur est presenté mais n’aboutit pas.

Tout comme la marine française plus tard si son homologue lusitanienne s’interesse au sous-marin c’est dans une stratégie du faible au fort, un moyen de contrebalancer une infériorité quantitative et qualitative.

En 1896 le ministre de la marine Jacinto Candida da Silva fait voter un programme naval d’urgence, une conséquence de l’ultimatum britannique de 1890 qui avait conduit nombre de portugais à participer à la souscription nationale ouverte pour offrir à la marine un croiseur. Le programme en question prévoir la construction de quatre croiseurs protégés qui doivent remplacer les corvettes à propulsion mixtes comme navires majeurs de la marine portugaise.

En 1901 le vénérable monitor Vasco da Gama est reconstruit sous la forme d’un croiseur cuirassé et en 1907 un premier sous-marin est commandé.

Faute de guerres majeures, la marine portugaise ne participe qu’à des opérations de police coloniale, des opérations de «pacification» où un navire bien armé transporte dans des territoires mal connus des troupes pour maintenir la souveraineté portugaise. Des canonnières fluviales sont construites pour opérer aux côtés d’unités d’infanterie.

La principale opération de ce type est la campagne de pacification de la région de Barué dans le centre du Mozambique, territoire traversé par la rivière Pungwe. C’est une véritable opération combinée qui voit l’engagement des croiseurs Sao Gabriel et Sao Rafael mais aussi des canonnières Chainmite et Liberal qui vont appuyer les canonnières fluviales de la flottilles du Zambezi, cette dernière étant renforcée par des navires marchands réquisitionnés, navires qui assurent le transport d’unités d’infanterie et d’artillerie appartenant à l’Armée de Terre mais aussi des unités d’infanterie de marine ainsi que des unités composées comme on disait à l’époque «d’indigènes».

Au début du vingtième siècle la Ligue Navale Portugaise un organisme d’influence et de propagande lance une série d’études pour réformer et rééquiper la marine portugaise qui dispose durant les dernières années de la Monarchie de six croiseurs, quatre torpilleurs, une canonnière-torpilleur, treize canonnières plus des navires de soutien. Un sous-marin est également en construction.

Le 10 octobre 1910 la monarchie des Bragance est renversée, la république proclamée. Celle-ci à de grands projets pour la marine avec pas moins de trois cuirassés type dreadnought, troi croiseurs, douze destroyers et six sous-marins.

Hélas pour les marines lusitaniens le projet déposé au parlement en 1912 se heurte à un problème majeur : le manque d’argent. Peu à peu l’instabilité politique provoque une nouvelle période de crise pour la marine portugaise qui semble ne jamais pouvoir sortir de la décrépitude qui est la sienne depuis trop d’années. A la fin des années 1920 la marine portugaise n’existe que sur le papier tant l’état matériel des navires est préoccupant.

La marine portugaise est donc clairement dans l’incapacité de défendre efficacement les colonies portugaises contre les attaques menées par les allemands sur le continent africain. En août 1914 le poste de Mazuia (Mozambique portugais) est attaqué, la garnison massacrée. Le sergent Eduardo Rodrigues da Costa de la marine portugais est le premier mort lusitanien du conflit.

D’autres attaques sont menées dans le sud de l’Angola depuis le Sud-Ouest Africain allemand. Le gouvernement portugais décide d’envoyer des renforts, un bataillon expéditionnaire commandé par le Lieutenant-Commander Afonso Cerqueira est envoyé en Angola en novembre 1914.

Avant même la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal (mars 1916), des combats opposent les deux pays sur le continent africain.

Le 23 février 1916 trente-huit navires allemands sont saisis dans le port de Lisbonne suivis d’autres dans les ports de Porto, de Setubal, de Horta et de Ponta Delgada aux Açores, de Funchal (Madère), de Sao Vicente (Cap Vert), de Luanda (Angola), de Beira et de Lourenço Marques (Mozambique) et de Mormugao (Indes portugaises). Au total de sont soixante-douze navires allemands et austro-hongrois qui sont saisis. Le 9 mars 1916 l’Allemange déclare la guerre au Portugal suivie par son allié austro-hongrois deux jours plus tard.

Quand le premier conflit mondial éclate, la marine portugaise dispose de cinq croiseurs, d’un aviso, d’un destroyer, d’un sous-marin, de douze canonnières, de sept canonnières fluviales, de quatre torpilleurs, de deux navires-écoles et de sept autres navires armés.

Durant le conflit les marins lusitaniens ont reçu deux destroyers, trois sous-marins et trois canonnières auxquels il fallait ajouter les navires réquisitionnés (paquebots, cargos, chalutiers, remorqueurs) pour permettre à la marine portugaise de dispose de trois croiseurs auxiliaires, d’un navire-hôpital, de quatre navires de transports et de vingt chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et dragueurs de mines. Toujours durant le conflit une aéronavale est créée avec des hydravions.

Au Mozambique on trouvait le croiseur Adamastor et la canonnière Chaimite auxquels il faut ajouter des canonnières fluviales et d’autres petits navires de la Flottille du Zambezi.

En mai 1916 le croiseur et la canonnière bombardent les positions ennemis dans l’embouchure de la Rovuma et débarquent des troupes pour s’emparer des fortifications allemandes de l’île de Namaca.

En revanche le débarquement sur la rive nord est repoussé par des troupes allemandes bien retranchées, les mitrailleuses teutonnes provoquant de lourdes pertes chez les portugais. Il faudra attendre trois mois de plus pour que la zone soit occupée par les lusitaniens.

Au printemps 1918 le croiseur Sao Gabriel assure la défense du Cap pendant quatre jours et s’illustre en engageant un U-Boot.

Outre Lisbonne la marine portugaise surveillait attentivement le port cap-verdien de Sao Vincente qui était l’interface des cables télégraphiques sous-marins connectant l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. C’était aussi une station de charbonnage vitale.

Dès 1914 la marine portugaise à envoyé une force d’infanterie de marine ainsi que les canonnières Beira et Ibo. Ultérieurement la canonnière Bengo ainsi que barrages anti-sous-marins et des batteries côtières. A plusieurs reprises des attaques de sous-marins allemands sont repoussés.

Les ports de Leixões, Horta, Ponta Delgada, Funchal ainsi que la côte de l’Algarve sont également surveillés et défendus surtout après que Ponta Delgada et Funchal aient été bombardés par les U-Boat.

Le 14 octobre 1918 le chalutier armé Augusto de Castilho commandé par le lieutenant Carvalho Araujo surprend le croiseur sous-marin U-139 qui attaquait le paquebot San Miguel.

Ce dernier naviguait entre Funchal et Ponta Delgada avec 209 passagers à bord, le chalutier armé (un canon de 65mm et un canon de 47mm) assurant l’escorte. En dépit d’une infériorité manifeste (le U-139 disposait de torpilles et de deux canons de 150mm) le navire portugais couvrit la fuite du paquebot, coulant après un combat inégal (le capitaine et nombre de marins ont été tués).

La marine portugaise fût également chargée de transporter des troupes en France (56000 hommes), en Angola (15000) et au Mozambique (17000) sans oublier les personnels envoyés sur de plus petits territoires. Cela ne se fit pas sans pertes pour la marine marchande lusitanienne qui perdit 115 navires sous les coups des sous-marins allemands.

Le destroyer Douro après la seconde guerre mondiale avec une marque de coque permanente

En dépit de la fin du premier conflit mondial, le Portugal continue de construire des navires neufs avec notamment les destroyers de classe Douro et les canonnières de classe Beira. Le pays à également reçu six torpilleurs austro-hongrois type F mais seulement quatre ont été mis en service aux côtés de deux sloops britanniques de classe Arabis qui sont mis en service comme croiseurs.

Durant la période 1919-1939 la marine portugaise entame à Alfeite sur la rive sud de l’estuaire du Tage la construction d’une base navale moderne pour remplacer l’Arsenal de Lisbonne et différentes installations dispersées dans la région. La base aéronavale de Lisbonne installée à Bon Sucesso est transférée à Montijo.

La base d’Alfeite commence à être utilisée en 1924 mais il faudra attendre 1936 pour que l’Ecole Navale y soit transférée et un an de plus pour que l’Arsenal d’Alfeite soit prêt à construire ses premiers navires. Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 1955.

Croiseur Adamastor

Pour faire face à la piraterie endémique en mer de Chine les portugais renforcent les moyens navals déployés à Macau, les croiseurs Republica et Adamastor sont envoyés sur place pour renforcer les moyens navals déjà présents en l’occurrence les canonnières Macau et Patria. Une base aéronavale est même mise sur pied à Taipa avec des Fairey III. Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise en 1937 entraine un nouveau renforcement des moyens navals et aériens avec des hydravions Hawker Osprey.

La marine portugaise est aussi engagée dans des opérations de police notamment à Madère où le 4 avril 1931 la garnison se rebelle contre le gouvernement de la dictature nationale. Cette révolte faisait partie d’un mouvement national mais ailleurs les rébellions ont été étouffés dans l’oeuf.

En dépit d’une situation matérielle déplorable, la marine portugaise à pu mobiliser une flottile ad hoc pour reprendre le contrôle de l’île. Cette flottille est composée du ravitailleur d’hydravions Cubango, de deux croiseurs auxiliaires, de deux transports, de quatre chalutiers mais aussi du croiseur Vasco da Gama, d’un destroyer et de trois canonnières. Quatre hydravions CAMS 37 sont également de la partie.

La petite escadre quitte Lisbonne le 24 avril et l’opération est lancée le 26. Les rebelles capitulent le 2 mai. Cette réussite va pousser le gouvernement à enfin investir dans une marine digne de ce nom alors que le Portugal doit défendre non seulement des îles et des colonies outre-mer.

Le but est de créer une marine basée sur des destroyers en Europe et des avisos dans les colonies, le tout soutenu par une force de frappe composée de deux croiseurs, un transport d’hydravions, des sous-marins, des navires de soutien et une aéronavale. Comme souvent à peine la moitié du programme sera réalisé.

De 1933 à 1939 vingt-deux nouveaux navires sont acquis comme des destroyers de classe Vouga (ou Douro selon les sources), des sous-marins de classe Delfim (Delfim Espadarte Golfinho), des avisos de classe Afonso de Albuquerque, Golçalo Velho et Pedro Nunes.

La construction des croiseurs fût abandonnée et le transport d’hydravions fût bien mis sur cale mais la construction stoppée au profit d’autres projets jugés plus importants.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Marinha de Guerra dispose de six destroyers, sept avisos, trois sous-marins, trois torpilleurs, cinq canonnières, deux canonnières fluviales, trois patrouilleurs, deux dragueurs de mines, deux navires hydrographiques, deux navires de soutien et deux navires d’entrainement. L’aéronavale dispose d’une quarantaine d’appareils stationnés à Lisbonne, Aveiro et Macau, les hydravions pouvant opérer depuis les avisos de classe Alfonso de Albuquerque.

Durant ce court conflit la marine portugaise mène des patrouilles de neutralité, ses navires ainsi que les navires marchands lusitaniens portant des marques de neutralité pour éviter les attaques ce qui ne sera pas toujours le cas.

Les défenses côtières sont renforcées, des troupes supplémentaires envoyées aux Açores et à Madère notamment pour renforcer les défenses et éviter que ces territoires soient capturés par les alliés comme par l’Axe.

Le conflit terminé la marine portugaise soit relancer un programme de construction navale pour remplacer les navires les plus anciens et augmenter ses capacités. Salazar ne se montre pas d’un enthousiasme débordant en raison d’une grande méfiance que le dictateur portugais affiche vis à vis des militaires. Des navires seront bien construits mais ce ne sera pas le grand programme naval caressé par certains marins lusitaniens qui révèrent de cuirassés et de porte-avions (sic).

En septembre 1948 la marine lusitanienne affiche le visage suivant :

-Un croiseur léger navire-amiral le Vasco da Gama mis en service en septembre 1945. Inspiré des Arethusa britanniques sa construction à été aussi lente que pénible en raison du manque d’expérience des chantiers portugais qui pourtant bénéficièrent de l’aide de la firme Vickers qui dépêcha sur place des ingénieurs et des ouvriers expérimentés. Il semble que par fierté les lusitaniens avaient parfois du mal à accepter les solutions proposées par les britanniques.

C’était un élégant navire aux superstructures resserées avec une cheminée unique, un armement composé de six canons de 152mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, une DCA légère.

-Ce croiseur est accompagné d’une flotte de destroyers plutôt moderne. On trouve cinq destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo) et quatre destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) dérivés des précédents.

-Six torpilleurs légers qui reprennent les noms de torpilleurs cédés au titre des dommages de guerre par l’Autriche-Hongrie (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

avisos Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

Dès le début du second conflit mondial la marine portugaise montre les dents en menant des patrouilles de neutralité pour protéger les eaux territoriales portugaises. Les navires étrangers étaient monitorés comme dirait maintenant par les destroyers, les patrouilleurs mais aussi les hydravions de l’aéronavale.

De nouvelles batteries côtières sont construites dont l’action est relayée par des filets et des champs de mines. Quelques navires et sous-marins alliés et allemands ont été victimes des mines et des batteries côtières. Quelques navires portugais sont également coulés soit par accident ou au cours d’incidents qui dégénèrent pas pour des raisons politiques.

A la fin du conflit la marine portugaise à encore fière allure même si les navires intensivement utilisés sont usés.

Certains navires sont rapidement désarmés mais très vite des navires neufs en partie financés par les américains vont arriver, ces derniers cédant également des navires de seconde main pour faire la soudure. Ce sera la même chose pour l’aéronavale.

Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Pologne et Pays Neutres (6) Espagne (6)

Les Grands d’Espagne

Ici il ne sera pas simplement question des nobles d’Espagne mais des grands noms de l’histoire hispanique. Bien entendu ce choix comme ailleurs est totalement arbitraire. N’hésitez pas chers lecteurs dans les commentaires à citer le nom d’une personnalité que j’aurais oublié et qui selon vous aurait mérité d’y figurer.

Le Cid

Rodrigo Diaz de Vivar (né vers 1043 à Vivar mort à Valence le 10 juillet 1099) surnommé El Cid Campeador (le Cid conquérant) est un chevalier chrétien mercenaire, héros de la Reconquista bien que comme souvent la légende est plus belle que l’histoire nettement plus prosaïque.

En 1074 il épouse la nièce du roi Jimena (Chimène) mais en 1081 il est banni par le roi Alphonse VI dit le Brave qui craint son ambition (il l’accuse d’avoir participé à l’assassinat de Sanche II de Castille).

Il s’exile et entre au service de Yusuf al-Mutaman, l’émir de Saragosse qui lui donne le titre de Sid (seigneur).

Le 25 mai 1085, Alphonse VI de Léon conquiert le taïfa de Tolède et en 1086 met le siège devant Saragosse. En août une armée almoravide l’oblige à lever le siège, les chrétiens étant battus à Sagrajas. L’année suivante Alphonse et Rodrigue se reconcilie mais pour peu de temps car dès 1088 il est à nouveau banni.

Il s’empare de Valence le 17 juin 1094, tenant la ville du Levant jusqu’à sa mort. Sa veuve la conserve jusqu’en 1102 quand elle doit quitter la ville qui retombe sous domination musulmane.

L’histoire en à fait un héros de la Reconquista mais en réalité il s’agissait davantage d’une épée louée, d’un mercenaire, servant différents seigneurs qu’ils soient chrétiens ou musulmans et n’oublions pas de servir ses propres intérêts notamment en se taillant une seigneurie au Levant, seigneurie indépendante des royaumes chrétiens comme de l’empire almoravide.

Néanmoins force est de constater qu’à la fin de son règne il combattait davantage les almoravides que les autres royaumes chrétiens, combattant notamment les almoravides au sommet de leur puissance.

Ce qui à fait que le Cid est devenu un personnage légendaire c’est qu’il est le héros d’une pièce de théâtre de Pierre Corneille («Ô rage ô désespoir ô vieillesse ennemie….» «Aux âmes bien nées la valeur n’attends pas le nombre des années») ou encore d’un poème épique le Cantar de mio Cid composé vers 1128.

Les Rois Catholiques

Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon symbolisent à eux seuls la Reconquista puisqu’il ont achevé un processus de quatre siècles en s’emparant de Grenade en 1492 tout un symbole puisque la fin de la présence musulmane dans la péninsule ibérique coïncide avec la découverte par les européens de l’Amérique, une année considérée comme la fin du Moyen-Age et le début des temps modernes.

Isabelle 1ère de Castille dite Isabelle la Catholique est née à Madrigal de las Altas Torres le 22 avril 1451. C’est la fille de Jean II de Castille et d’Isabelle de Portugal, sa seconde épouse. En compagnie de son frère Alphonse, elle n’à aucun espoir d’accéder au trône de Castille car son demi-frère Henri IV doit succéder à son père.

Son frère Alphonse meurt en 1468 (probablement empoisonné) ce qui fait d’Isabelle l’héritière putative de son demi-frère, un roi débauché et faible, méprisé par la noblesse et son épouse, une femme très libérée au point qu’on murmure que sa fille Jeanne ne serait pas la fille du roi mais celle d’un seigneur Bertrand de Cueva d’où son surnom de Beltraneja (la «fille de Bertrand»).

Le 14 septembre 1468 elle prend le titre de princesse des Asturies bien que ce titre soit déjà porté par sa nièce. Un an plus tard le 14 octobre 1469, elle épouse Ferdinand d’Aragon, un mariage politique qui devint un mariage d’amour ce qui n’empêchera pas Ferdinand d’aller voir ailleurs et d’avoir plusieurs enfants naturels.

Elle devient reine de Castille le 13 décembre 1474 puis en 1479 devient reine d’Aragon, de Majorque, de Valence, de Sardaigne et de Sicile et enfin reine de Naples en 1503. Isabelle et Ferdinand règnent conjoitement mais ils restent les patrons de leurs royaumes respectifs.

De ce mariage sont nés six enfants : Isabelle, Jean, Jeanne la Folle, Marie d’Aragon, Catherine d’Aragon (épouse d’Henri VIII après avoir été promise à son frère ainé Arthur) et Pierre.

Durant son règne Isabelle achève la Reconquista, patronne la découverte de l’Amérique. Encore aujourd’hui sont image est contrastée, la mise en place de l’Inquisition ou encore son action contre les juifs, les musulmans et les indigènes étant particulièrement critiquées et critiquables. Cela n’empêche pas certains et certaines d’espérer sa béatification (procès ouvert en 1958).

Ferdinand II d’Aragon est né à Sos le 10 mai 1452 et mort à Madrigalejo le 23 janvier 1516. Fils de Jean II d’Aragon et de sa deuxième épouse Jeanne Enriquez, il devient héritier de la couronne en 1461 après la révolte et la mort de son demi-frère Charles.

Le 14 octobre 1469 il épouse Isabelle de Castille, un mariage politique mais qui devient un mariage d’amour. Attention à ne pas y voir une folle passion : Ferdinand trompe ouvertement la reine (il aura plusieurs enfants naturels) et les relations entre ces deux fortes personnalités sont houleuses, Isabelle refusant à son époux qu’il joue un rôle quelconque en Castille.

Il est certes roi de Castille et de Leon dès 1474 et l’accession au trône de son épouse mais il n’y joue aucun rôle. Il faudra attendre la mort d’Isabelle et la folie de sa fille pour que Ferdinand (qui porte le numéro V en Castille) ne joue un rôle important. Un temps il est concurrencé par son gendre Philippe de Bourgogne dit le Beau mais il meurt prématurément. Ferdinand reprend les commandes cette fois au nom de son petit-fils Charles de Gand plus connu sous le nom de Charles Quint.

Les Rois Catholiques achèvent la Reconquista, patronnent la découverte de l’Amérique mais mène également une politique active en Europe notamment en Italie où il lutte contre la France pour le contrôle du royaume de Naples et du Milanais.

En 1512 il annexe la partie espagnole du royaume de Navarre au nom de son épouse Germaine de Foix qui ne serait pas étrangère à sa mort puisque l’ancien mari d’Isabelle la Catholique aurait succombé à une potion de fertilité mal dosée.

Christophe Colomb

Navigateur génois, Cristophe Colomb est né entre le 26 août et le 31 octobre 1451 sur le territoire de la république de Gênes. Il est mort à Valladolid le 20 mai 1506.

Il découvre l’Amérique sans en avoir conscience en cherchant une route permettant d’atteindre l’Asie orientale (les Indes) par l’ouest et ainsi court-circuiter les portugais et les turcs.

Selon ses propres dires, ce fils de tisserand aurait été matelot dès l’âge de dix ans au service de René d’Anjou combattant donc l’Aragon comme corsaire.

C’est en 1484 qu’il commence à réflechir sur son grand projet. Contrairement à ce qu’on à parfois écrit, Christophe Colomb n’est pas un génie au milieu d’ignares. Ses idées sont partagées par nombre de savants.

Il propose d’abord son projet au Portugal (où il à rencontre son épouse Filipa Moniz) mais des savants mandatés par Jean II rejettent ce projet. Il le propose alors à la Castille mais il essuie un échec en 1486 et 1490.

En 1491 il est sur le point d’obtenir gain de cause mais il manque d’échouer car ses demandes sont jugées irréalistes. Finalement un accord est trouvé le 17 avril 1492 (Capitulations de Santa Fe), accord qui le fait «amiral de la mer Océane», vice-roi et gouverneur général des territoires à découvrir, un dixième des richesses et un huitième des profits de l’expédition.

Il quitte Palos de Frontera le 3 août 1492 avec trois navires (Santa Maria Pinta Nina) et après une traversée longue et difficile, la terre est aperçue le 12 octobre 1492, une île baptisée San Salvador. Il découvre ensuite l’île de Cuba.

En décembre il arrive dans l’actuelle Haïti sur l’île actuelle de Saint Domingue, une île qu’il baptisé Hispanola.

Suite à la perte de la Santa Maria, il doit laisser trente-neuf hommes sur place, les autres appareillant à bord de deux navires rescapés le 16 janvier 1493 pour rentrer en mars d’abord au Portugal (4 mars) puis à Palos le 15 mars 1493.

Christophe Colomb prépare déjà une deuxième expédition nettement plus ambitieuse avec 17 navires, environ 1500 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires. Il appareille le 25 septembre 1493 pour quasiment trois ans d’expéditions puisqu’il allait rentrer en Espagne le 11 juin 1496.

Au cours de ce voyage, il va découvrir la Désirade, Marie-Galante, la Dominique, Basse-Terre, Montserrat, St Martin, St Barthelemy. Il retrouve la colonie de La Navidad détruite. Il fonde ailleurs La Isabela.

En février 1494, douze navires repartent vers l’Espagne. Christophe Colomb grand marin, grand explorateur mais piètre politicien reprend alors les explorations. Il repart pour l’Espagne le 20 avril 1496 arrivant à Cadix le 11 juin.

Le troisième voyage à lieu du 30 mai 1498 à octobre 1500. Six navires sont engagés, navires visitant St Vincent, Grenade, Trinité et Margarita. Il débarque au Venezuela le 5 août 1498 mais à Hispanola il est arrêté avec ses fils par le représentant de la couronne. C’est enchainé qu’il débarque à Cadix à la fin du mois d’octobre.

Cette disgrâce ne dure pas car un quatrième voyage est organisé du 9 mai 1502 au 7 novembre 1504, un voyage avec quatre caravalles et 140 marins. On sait peu de choses sur ce voyage. Ce qui est sur c’est qu’il se rend en Martinique, à Saint Domingue, au Costa Rica, à Veragua et au Panama.

Bloqué un an sur l’île de la Jamaïque (juin 1503-juin 1504) il manque de succomber à la malaria à une époque où sa santé est très dégradée. Il quitte la région le 12 septembre 1504 et arrive le 7 novembre à Sanlucar de Barrameda.

Il meurt le 20 mai 1506 non pas dans la misère et l’oubli contrairement à la légende. Son corps est d’abord enterré à Valladolid puis à Séville (1529), à Saint Domingue (1541), à Cuba (1795) et enfin à Séville (1898) ou pas puisqu’il existe une querelle entre Séville et St Domingue. Des tests ADN pratiqués sur le corps enterré à Séville suggèrent simplement que le corps est apparenté à Christophe Colomb.

Gonzalve de Cordoue

«El Gran Capitan» (le grand capitaine) est né à Montillo le 1er septembre 1453. De son nom complet Gonzalo Fernandez de Cordoba y Aguilar est un militaire espagnol, brillant chef de guerre qui fût aussi théoricien puisque comme nous le verrons il sera à l’origine du processus créant les redoutables tercios réputés invincibles jusqu’à leur défaite de Rocroi en 1643.

Au service d’Isabelle la Catholique il connait son baptême du feu lors de la guerre de succession de Castille, conflit opposant Isabelle à sa nièce Jeanne dont la légitimité était non seulement contestée mais plus encore contestable.

En 1492 c’est lui qui négocie la reddition du dernier émir de Grenade Boabdil (vous savez celui qui pleurant à son départ de la ville aurait été ainsi apostrophé par sa mère «Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme»).

Pour ses succès il reçoit une commanderie de l’Ordre de Santiago, un ordre de chevalerie créé pour mener à bien la Reconquista.

De 1495 à 1498, il effectue une premier expédition en Italie contre les français de Charles VIII qui cherchaient à contrôle le royaume de Naples. Il libère également la ville d’Ostie occupée par un corsaire basque.

Il est de retour en Italie entre 1501 et 1507. Il combat d’abord les ottomans sur l’île grecque de Céphalonie aux côtés des vénitiens puis à nouveau les français. Il bat les armées françaises à Cérignole et au Garigliano (1503).

Vice-roi de Naples il est de plus en plus en butte à la jalousie et à la méfiance de Ferdinand II d’Aragon qui craint El Gran Capitan comme jadis Justinien avait craint Bélisaire.

Rappelé en Espagne en 1507 il est même accusé de détournement de fonds. Bien qu’ayant été disculpé (il à eut la précaution de tenir des comptes précis) il ne retrouva jamais la faveur du roi et mouru en 1515.

Sur le plan théorique il est donc à l’origine du processus ayant aboutit à la création des tercios. Il invente la coronelia, une unité militaire composée de 3000 piquiers, 2000 fantassins armés d’une épée et d’une targe (petit bouclier) et de 1000 arquebusiers. Cette unité peut être soit engagée en bloc ou alors divisée en douze bataillons.

Deux coronelias forment une armée auxquels il faut ajouter deux escadrons de cavalerie lourde, deux escadrons de cavalerie légère et une garde de 150 hommes destinée au capitaine général qui commande l’armée.

Hernan Cortès

Fernando Cortes de Monroy Pizarro Altamirano 1er marquis de la vallée d’Oaxaca est né à Medellin en Estremadure probablement en 1485 (d’autres sources donnent 1483 et 1484) et mort à Castilleja de la Cuesta près de Seville le 2 décembre 1547. Son principal fait d’armes est d’avoir conquis l’empire aztèque au profit de l’empereur Charles Quint.

Issu de la noblesse espagnole il n’est contrairement à la légende ni issu d’une famille pauvre ni un enfant chétif. Il est cousin au deuxième degré de Fancisco Pizarro. Il est également fils unique, s’entendant très bien avec son père mais très mal avec sa mère pour qui il à plus de respect que d’amour.

Il étudie à l’université de Salamanque entre 14 et 16 ans mais n’à visiblement pas obtenu de diplôme. Après avoir été brièvement apprenti-notaire à Valladolid il choisit au grand dam de ses parents le métier des armes.

Après avoir envisagé de rallier l’Italie pour participer aux guerres continuelles que l’Espagne mène contre la France il choisit de rallier cette terre d’opportunité qu’est le Nouveau Monde tout juste découvert. En effet il s’embarque entre 1504 et 1506 direction l’île d’Hispanola.

Il participe d’abord au processus de colonisation avant de participer à la conquête de l’île de Cuba à partir de 1511. Il se marie alors avec Catalina Juarez Marcaida.

Il vend alors ses biens pour monter une expédition en direction du Yucatan, une région qui parait-il regorge de richesses notamment d’or. Il appareille le 10 février 1519 avec onze navires, 16 cavaliers, 518 fantassins, 13 artilleurs et huit canons, 32 arbalétriers, 13 arquebusiers, 110 marins et 200 noirs et indiens qui servent comme auxiliaires.

Il débarque près de l’actuelle ville de Veracruz le 23 avril 1519. Il entre d’abord en contact avec les mayas faisant notamment la connaisance de sa future maitresse que l’histoire à retenue sous le nom de La Malinche.

Il entre ensuite en contact avec les aztèques qui se demandent si ce n’est pas Quetzalcoatl ou son émissaire. Il exacerbe les tensions entre les peuples locaux tout en devant gérer des subordonnés pas toujours dociles et coopératifs. Il fait ainsi détruire sa flotte pour couper les ponts avec Cuba.

Il avance vers l’intérieur des terres, se heurtant aux Tlaxcaltèques qui ne tardent à devenir ses alliés par détestation des aztèques.

Hernan Cortès fait preuve de brutalité dans la conquête n’hésitant pas à pratiquer des massacres préventifs. Il entre à Tenochtitlan le 8 novembre 1519, réclamant immédiatement l’or aztèque.

Après avoir rallié Veracruz pour stopper puis retourner une expédition destiné à l’arrêter, Cortès revient à Tenochtitlan le 24 juin 1520 dans une ville en rébellion. Moctézuma est tué dans des circonstances troubles.

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1520 (La Noche Triste) les espagnols évacuent la ville en combattant. Les pertes sont terribles, les espagnols qui ne sont pas tués sont sacrifiés (ce qui motivera les survivants qui préféront la mort au supplice du sacrifice), Cortès y réchappant de justesse.

Après une victoire à Otumba le 7 juillet 1520, Cortès contre-attaque reprennant Tenochtitlan, le dernier empereur aztèque Cuauhtemoc se rendant le 13 août 1521.

Après un retour en Espagne en 1529 il est de retour au Mexique en 1532 et décide de mener une politique d’exploration et de colonisation mais les résultats sont décevants. Il découvre la péninsule de Basse-Californie et l’embouchure du fleuve Colorado.

La conquête espagnole est un supplice pour les amérindiens qui en un peu plus d’un siècle passe de plus de onze millions d’habitants à à peine 1.5 millions,. Les causes sont multiples : choc viral, combats, massacres, réduction en esclavage (en dépit de l’opposition de l’Eglise).

Son dernier fait d’arme est une tentative de conquête d’Alger mené en 1541. Il meurt de la dysentrie en décembre 1547, pauvre et quasiment oublié de tous.

Si son premier mariage est resté sterile, son deuxième avec dona Juana Ramirez de Arellano de Zuniga à été à l’origine de la naissance de six enfants. Il eut également plusieurs enfants naturels dont un avec la Malinche.

Francisco Pizzaro

Francisco Pizzaro Gonzalez marques de los Atobillos est un conquistador né à Trujillo le 16 mars 1475 (couronne de Castille) et mort à Lima le 26 juin 1541.

Fils naturel et analphabète d’un officier d’infanterie, il est cousin au deuxième degré de Cortès. Il suit son père à l’armée et après avoir participer aux guerres d’Italie il rallie l’Amérique dès 1502. Il accompagne Vasco Nunez de Balboa qui traverse l’actuel Panama et devient en 1513 le premier européen à apercevoir le Pacifique.

Pizzaro organisé deux expéditions infructueuses vers le sud en 1524 et entre 1526 et 1528 respectivement. Voilà pourquoi le gouvernement de Panama refuse de financer une troisième expédition. Pour obtenir gain de cause il rentre en Espagne pour convaincre Charles Quint.

Il parvient à ses fins et à la fin du mois de janvier 1531 il quitte le Panama pour ce qui n’est pas encore le Pérou. Il arrive dans un empire inca déchiré par une guerre civile. Depuis 1529 et la mort de Huayna Capac, deux de ses fils se disputent la succession en l’occurrence Huascar et Atahualpa.

Pizzaro propose une entrevue à ce dernier et le capture par traitrise le 16 novembre 1532. Il promet de libérer en échange de six tonnes d’or. En dépit de la livraison du précieux métal, Francisco Pizzaro ne libère pas Atahualpa. Pire même il l’exécute.

Il est remplacé d’abord par Topa Hualpa puis par Manco Inca. En 1534, Pizzaro entre à Cuzco, deux ans après avoir créé San Miguel de Piura et un an avant de fonder le 6 janvier 1535 Ciudad de Los Reyes la future Lima.

Très vite les conquistadors se déchirent entre eux, la haine étant particulièrement virulente entre Pizzaro et Almagro. En 1536 le pays lassé des abus des frères Pizzaro se révolte. En 1538 Pizarro capture et fait executer Almagro.

Madrid décide de siffler la fin de la recréation et envoie Cristobal Vaca de Castro. Les almagristes prennent les devants, attaquent le palais du vice-roi le 26 juin 1541 pour capturer et mettre à mort Pizarro. Ils proclament le fils d’Almagro gouverneur mais Vaca de Castro le capture et le fit décapiter.

Comme au Mexique la conquête espagnole à été terrifiante pour les amérindiens qui furent décimés par le choc bactériologique, les combats, les massacres, la réduction en esclavage passant d’environ 80 millions à à peine dix au milieu du 16ème siècle. Certains on pu parler d’un génocide mais il faudrait pour cela qu’il y ait eu volonté d’extermination et là je ne peux qu’émettre des doutes.

Charles Quint

Charles de Habsbourg (Gand 24 février 1500 Monastère de Yuste 21 septembre 1555) est considéré comme le premier roi d’Espagne. Pas mal pour un homme de culture flamande qui parla très mal le castillan (au contraire du français qu’il maitrisait parfaitement).

Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, il va réunir sur sa tête un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. Il à un frère Ferdinand et quatre sœurs Eleonore (qui deviendra le deuxième épouse de François 1er), Isabelle, Marie et Cathernie.

Il est empereur du Saint Empire Romain Germanique du 23 octobre 1520 au 27 août 1556), roi des Espagnes du 14 mars 1516 au 16 janvier 1556 sous le nom de Charles 1er, Duc de Bourgogne du 25 septembre 1506 au 25 octobre 1555, Roi de Naples et de Sicile et duc de Milan du 13 mars 1516 au 25 juillet 1554, roi des Romains du 28 juin 1519 au 24 février 1530, archiduc souverain d’Autriche du 12 janvier 1519 au 28 avril 1521.

Marié à Isabelle de Portugal, il eut avec elle quatre enfants (Philippe II, Jean mort à deux ans, Marie d’Autriche, Ferdinand et Jeanne d’Autriche, on peut ajouter un petit Jean hélas mort né). Il eut également des enfants naturels mais avant son mariage et lors de son veuvage, le plus célèbre étant le fils né de sa liaison avec Barbara Blomberg, un certain Don Juan d’Autriche.

Il devient roi des Espagnes non sans difficultés puisqu’il se proclame roi en Castille aux côtés de sa mère l’héritière légitime mais qui était victime de troubles mentaux. Charles usurpe donc son titre de régent. De plus il commet l’erreur de placer de nombreux flamands aux places les plus prestigieuses et les plus lucratives ce qui dilapide le capital symathie dont bénéficiait le petit-fils des Rois Catholiques.

Cela provoque d’ailleurs une révolte en Castille en 1520/21. Charles 1er en tire d’ailleurs les conséquences puisqu’il va rester sur place de 1522 à 1529 et va regagner la sympathie de ses sujets hispaniques en épousant Isabelle de Portugal que les castillans considèrent comme espagnole.

De 1519 à 1523 les milices du Levant (Germanias) se révoltent.

Il impulse la conquête et la colonisation des Amériques en appuyant l’action d’Hernan Cortès et de Francisco Pizzaro qui mettent respectivement part terre l’empire aztèque et l’empire incas.

Le 28 juin 1519 il est élu roi des Romains au détriment de François 1er puis couronné empereur le 23 octobre 1520.

Il rève d’une monarchie universelle mais à du très vite comprendre que c’était devenu une chimère.

Il lutte contre les ottomans et la France de François 1er et d’Henri II sur différents fronts que ce soit dans le nord de la France ou en Italie.

Il doit également lutter contre le luthéranisme qui fracture la chrétienté. C’est une lutte armée mais aussi une lutte idéologique, Charles Quint et le pape Paul III ouvrant le 5 décembre 1545 le concile de Trente qui amorce la Réforme Catholique. Sa lutte contre l’hérésie protestante est un échec et la mort dans l’âme, le 3 octobre 1555 l’empereur doit accorder la Paix d’Augsbourg qui impose à chaque sujet de suivre la foi de son souverain (Cujus Regio Ejus Religio «La religion du prince est la religion du pays»).

En 1535 il s’empare de Tunis (qui sera perdue en 1574) mais échouera à s’emparer d’Alger en 1541.

Epuisé, Charles Quint va fait rarissime dans l’histoire abdiquer volontairement partageant ses couronnes entre son fils Philippe II et son frère Ferdinand, ce dernier récupérant le titre impérial.

Philippe II

Né à Valladolid le 21 mai 1527 et mort à l’Escurial le 13 septembre 1598 il est le fils ainé de Charles Quint et d’Isabelle de Portugal.

Tout comme son père il cumule sur sa tête de nombreux titres puisqu’il est roi des Espagnes de 16 janvier 1556 au 13 septembre 1598, roi de Portugal et des Algarves du 12 septembre 1580 au 13 septembre 1598 (sous le nom de Philippe 1er pour ménager la fiction d’une union personnelle), duc de Bourgogne du 25 octobre 1555 au 6 mai 1598, roi de Naples et de Sicile du 28 octobre 1554 au 13 septembre 1598, roi jure uxoris d’Angleterre et d’Irlande par son mariage avec Marie Tudor (25 juillet 1554 au 17 novembre 1558) et duc de Milan du 11 octobre 1540 au 13 septembre 1598.

Il est d’abord marié de 1543 à 1545 à Marie-Manuelle de Portugal qui lui donne un fils l’infortuné don Carlos. Il se marie ensuite à Marie Tudor (1554-1558) mais ce mariage reste sans descendance.

Après avoir songé à se marier avec la demi-soeur de Marie, une certaine Elisabeth il épouse finalement Elisabeth de France, fille d’Henri II et de Marie de Médicis qui va lui donner deux filles (Isabelle-Claire-Eugénie et Catherine-Michèle) descendant en étant enceinte d’une fille. Il se remarie enfin avec d’Anne d’Autriche sa nièce qui lui donne plusieurs enfants mais seul le futur Philippe III atteint l’âge adulte.

Il reçoit une éducation soignée, parlant espagnol, portugais, latin, italien et français. C’est cette dernière langue qu’il maitrisait le mieux mais paradoxalement utilisait le moins car il était gêné par un fort accent hispanique. Outre une solide formation intellectuelle et religieuse, le futur Philippe II pratique la chasse et la joute, disciplines aristocratiques par excellence.

Dès 1543 alors qu’il n’à que seize ans, son père l’associe au pouvoir pour préparer sa succession.

Farouche défenseur du catholicisme il en paiera le prix aux yeux de l’histoire avec une véritable légende noire qui s’appuyait certes sur des faits avérés mais qui était surtout alimentée par la propagande protestante venue d’Angleterre.

La preuve c’est que roi consort d’Angleterre il fait preuve de modération sauvant la vie de sa future némesis Elisabeth que sa demi-soeur voulait condamner à mort. Ce n’est qu’à la fin de son règne qu’il perd toute modération. L’autre facteur de sa légende noire c’est la conversion forcée des morisques qui fait suite à la révolte des Alpujarras de 1568 à 1571.

Toujours en 1571 la marine espagnole joue un rôle clé dans la victoire de Lepante le 7 octobre 1571 où s’illustre son demi-frère naturel Juan d’Autriche qui conçoit un fort dépit quand Philippe II refuse une véritable offensive en Méditerranée contre les ottomans ce qui fait que la bataille de Lepante restera une victoire sans lendemain.

Il combat également la France, héritant de son père un conflit qu’il va poursuivre contre le fils de François 1er qui n’à pas oublié la rude détention à Madrid après la capture de François 1er à Pavie. Le roi d’Espagne participe également aux guerres de religion en France en soutenant les ligueurs.

Il fait également face à la révolte des protestants dans les Pays Bas. C’est le début de la Guerre de 80 ans (1568-1648). Au cours de ce conflit Don Carlos est arrêté par l’inquisition accuse de vouloir prendre la tête des révoltés. Il meurt en prison dans des circonstances troubles.

En 1588 suite à l’exécution de Marie Stuart, Philippe II tente d’envahir l’Angleterre. C’est l’épisode de l’Invincible Armada qui se termine par un tel désastre que pour certains historiens c’est le début du lent declin d’une Espagne qui connaissait alors un âge d’or.

Huit ans plus tôt, le petit-fils légitime de Manuel 1er s’empare de la couronne de Portugal. C’est le début de l’Union Ibérique qui va durer jusqu’en 1640.

Outre-mer il poursuit le processus de colonisation avec la conquête des Philippines (baptisées en son honneur) et la colonisation de la Floride.

A la différence de son père roi nomade par excellence, Philippe II se déplace très peu ce qui lui vaut le surnom de l’Ermite de l’Escurial du nom du palais qu’il fait construire pour célébrer la victoire de St Quentin en 1557. Cela impose une administration nombreuse qui à l’avantage ou le désavantage de ralentir considérablement la prise de décision. Cela lui vaut ainsi les surnoms de El Rey Prudente (le roi prudent) ou de El Rey Papelero (le roi-paperasse).

En dépit de l’afflux de métaux précieux, la couronne d’Espagne est constamment à court d’argent et en dépit de mesures d’assainissement, la banqueroute survient en 1557, 1575 et 1597.

Don Juan d’Autriche

Né à Ratisbonne le 24 février 1545 ou 1547, Don Juan est le fruit des amours illégitimes entre Charles Quint et Barbara Blomberg. Gouverneur des Pays-Nas de 1576 à 1578, il s’illustre à Lepante comme commandant de la flotte de Saint Ligue. Il participe également à la répression de la révolte des Alpujarras et à la guerre des Quatre-Vingt au cours de laquelle il meurt des suites du typhus près de Namur le 1er octobre 1578. Il est d’abord enterré à Namur puis à l’Escurial.

Né sous le nom de Jéronim (Jérome), il ne fait la connaisance de son père qu’à l’âge de neuf en 1556 au monastère de Yuste où Charles Quint s’était retiré après son abdication. Suivant les demandes de son père, El Rey Prudente accepte de considérer son demi-frère naturel comme son frère de sang.

Promis initialement à une carrière ecclésiastique il préfère s’engager dans le métier des armes où il va s’illustrer. Il n’eut que deux filles mais aucune descendance légitime.

Miguel de Cervantès

Comme aucun portrait de Cervantès n’à été authentifié, ce tableau est à prendre avec moultes précautions

Comment définir la place d’un écrivain ou d’un dramaturge dans l’histoire culturelle d’un pays. L’un des moyens c’est de désigner la langue du pays par une périphrase incluant le nom de l’auteur comme la langue de Molière pour le français, de Shakespeare pour l’anglais, de Goethe pour l’allemand, de Dante pour l’italien ou de Cervantès pour l’espagnol.

Miguel de Cervantès est né à Alcala de Henarès le 29 septembre 1547. C’est donc un romancier, poète et dramaturge espagnol célèbre pour avoir écrit le roman pastoral La Galatea en 1585 et surtout le roman de chevalier L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Mancha publié en deux parties, la première en 1605 et la seconde en 1615.

Cervantès est d’abord un soldat. Il participe à la bataille de Lépante au cours de laquelle il perd l’usage de sa main gauche ce qui lui vaut le surnom du «Manchot de Lepante».

Captif des barbaresques de 1575 à 1580, il tente de s’évader à quatre reprises avant d’être racheté puis ramené en Espagne.

Marié à Catalina de Salazar y Palacios, il à eut une fille prénomée Isabel de Saavedra. Il meurt à Madrid le 23 avril 1616.

Duc de Lerma

Francisco Gomez de Sandoval y Rojas, duc de Lerma (Tordesillas 1552/53 Valladolid 1625) est un homme politique espagnol, favori et ministre de Philippe III. C’est le premier valido (favori). Il est au pouvoir de 1598 à 1618.

Manquant de vision et vaniteux, il s’appuie tel un patron antique sur des réseaux de clients ce qui accroit la corruption en Espagne.

Suite à sa chute il devient cardinal en 1618 ce qui lui sauve probablement la vie. Il se retire sur ses terres situées autour de la ville de Lerma.

De son mariage avec Catalina de la Cerda est né un fils prénomé Cristobal de Sandoval et une fille Juana de Sandoval.

Comte-Duc Olivares

Gaspar de Guzman y Pimentel Ribero y Velasco de Tolevar, comte d’Olivares et duc de Sanlucar la Mayor (Rome 5 janvier 1587 Toro près de Zamora 22 juillet 1645)

Ministre et favori espagnol du roi Philippe IV. Il est souvent appelé comte-duc Olivares. Il vit en Italie jusqu’à l’âge de douze ans où son père était ambassadeur auprès du Saint-Siège. Son père est ensuite nommé vice-roi de Sicile et de Naples.

Puiné d’une branche cadette cadette de la Maison de Guzman, il est envoyé étudier le droit canon à l’université de Salamanque en vue d’une carrière ecclésiastique.

Avec la mort de ses frères ainés, il abandonne ce projet professionnel. Il arrive avec son père à la cour de Philippe III en 1604.

Membre du Conseil d’Etat et premier contrôleur des comptes, il perd son père en 1607. La même année il se marie avec Dona Ines de Zuniga y Velasco (une fille Maria de Guzman y Zuniga).

En 1615 le duc de Lerma le nomme gentilhomme de la chambre du prince héritier, le futur Philippe IV. Il prend le parti du fils du duc de Lerna, le duc d’Uceda.

Il devient Grand d’Espagne en 1621. A la mort de son oncle Baltasar de Zuniga en octobre 1622, il devient premier ministre et valido du roi.

Il tente de réformer profondément le pays mais se heurte à de nombreuses résistances et nombreuses inerties.

A l’étranger il relance la guerre contre les Provinces Unies et appuie la Maison d’Autriche engagée dans la guerre de Trente Ans contre les puissances protestantes soutenues par la France de Louis XIII et de Richelieu (au grand dam du parti devot).

Le pays est victime d’une banqueroute en 1627. Le comte-duc est de plus en plus contesté avec une révolte fiscale en Biscaye en 1630/31 avant des révoltes nationalistes en Catalogne et au Portugal en 1640. Si la Catalogne va rester dans le giron de la couronne d’Espagne, le Portugal après soixante années d’unité avec l’Espagne va retrouver son indépendance sous l’autorité de la maison de Bragance.

Le comte-duc Olivares est exilé en 1643. Il est même jugé par l’Inquisition en 1644 mais meurt l’année suivante. Sa mort est vue comme un soulagement mais l’histoire lui à rendu justice, certains historiens estimant qu’Olivares à eu raison trop tôt.

Diego Velazquez

Diego Rodriguez de Silva y Velazquez (Seville 6 juin 1599-Madrid 6 août 1660) est un peintre baroque espagnol et l’un des plus grands peintres ibériques. D’un style naturaliste en clair obscur il passe peu à peu à un style tout en lumière et en énergie ce qui en fera le peintre préféré de certains peintres impressionistes.

A 24 ans il est nommé Peintre du roi par Philippe IV et quatre ans plus tard il devient Peintre de la Chambre du Roi.

Parmi ces œuvres plus célèbres citons la Reddition de Breda (1634-1635), les Fileuses (1657) et surtout les Menines (1656-1657).

Il à travaillé à Seville de 1611 à 1622, à Madrid de 1622 à 1660, à Venise en 1629, à Rome en 1629/1630, à Naples en 1630/31, à Rome à nouveau en 1636/37 et en Italie de 1649 à 1651 avant de terminer sa vie en Espagne.

Marié à Juana Pacheco, il à eu une fille Francisca de Silva Velaequez y Pacheco.

Pologne et Pays Neutres (3) Espagne (3)

Chronologie militaire

Dans cette chronologie je vais me concentrer sur les conflits voir les batailles de l’histoire militaire espagnole. Bien que le pays soit resté neutre durant les deux conflits mondiaux, son histoire militaire n’est pas moins riche ni moins glorieuse que celles de ses voisins.

Comme à chaque fois si vous pensez qu’une date mérite d’y figurer les commentaires sont là pour cela.

-De -218 à -202 : deuxième guerre punique

-De -80 à -72 : guerre sertorienne en Hispanie

-De -29 à -19 : les romains achèvent la conquête de l’Hispanie

-722 victoire de Pelage à Covadanga sur les Musulmans. Sept ans à peine après l’arrivée des musulmans dans la Péninsule ibérique cet événement est considéré comme la première étape de la Reconquista.

Rolland à Roncevaux

778 Bataille du col de Roncevaux où les basques anéantissent l’arrière garde franque commandée par le comte Rolland

-23 octobre 1086 : victoire musulmane à la bataille de Zalaca

-30 mai 1108 : victoire musulmane à la bataille d’Uclès

-24 janvuer 1110 : déroute musulmane à la bataille de Valtierra

-17 juin 1120 : victoire chrétienne à Cutanda

-18 juillet 1195 : défaite chrétienne à Alaicas

Tableau représentant la bataille de Las Navas de Tolosa, bataille décisive de la Reconquista

-16 juillet 1212 : Bataille de Las Navas de Tolosas

-30 octobre 1340 : victoire chrétienne à Tarifa

-1352 à 1361 : première guerre civile de Castille

-1474 à 1479 : deuxième guerre civile de Castille

-1494-1498 : première guerre d’Italie

-1499-1501 : deuxième guerre d’Italie

-1502-1504 : troisième guerre d’Italie

-1508-1516 : guerre de la Ligue de Cambrai (appartenant au cycle des guerres d’Italie)

-1519-1521 : conquête de l’empire aztêque par Hernan Cortès

-1521 à 1526 : cinquième guerre d’Italie

-1526 à 1530 : guerre de la Ligue de Cognac

-1531 à 1572 : conquête de l’empire Inca

-1536-1538 : sixième guerre d’Italie

-1542-1546 : septième guerre d’Italie

-1551-1559 : huitième guerre d’Italie

-1568-1648 : guerre de 80 ans aboutissant à l’indépendance des Provinces Unies

-1571 : victoire de Lepante

-1580-1583 : guerre de Succession portugaise aboutissant à l’annexion du Portugal par l’Espagne

-1585-1604 : guerre hispano-anglaise

-1588 : Désastre de l’Invincible Armada

-1595-1598 : guerre franco-espagnole (épisode des guerres de religion)

-1618-1648 : Guerre de Trente Ans, l’Espagne y participe de 1618 à 1625 et de 1630 à 1648

-1625 à 1630 : guerre hispano-anglaise

-1635-1659 : guerre franco-espagnole qui accompagne puis prolonge la guerre de Trente Ans

-1640-1659 : Révolte de la Catalogne

-1640-1668 : guerre portugaise de restauration. Le Portugal redevient indépendant avec à sa tête la Maison de Bragance

Tercio !

-1643 : les tercios espagnols sont défaits à Rocroi par le duc d’Enghien futur Grand Condé

-1654-1660 : guerre hispano-anglaise

-1667-68 : guerre de Dévolution

-1672 à 1678 : guerre de Hollande

-1683-84 : guerre des Réunions

-1688-1697 : guerre de Neuf Ans dite aussi Guerre de la Ligue d’Augsbourg

-1701 à 1714 : guerre de Succession d’Espagne

-1718-1720 : guerre de la Quadruple Alliance

-1727-1729 : guerre hispano-anglaise

-1733-1738 : guerre de Succession de Pologne

-1739-1748 : Guerre de l’oreille de Jenkins

-1740-1748 : Guerre de succession d’Autriche

-1756-1763 : guerre de Sept Ans

-1762-1763 : guerre hispano-anglaise (partie de la guerre de Sept Ans)

-1779-1783 : guerre hispano-anglaise (partie de la guerre d’indépendance américaine)

-1792-1797 : guerre de la 1ère coalition, l’Espagne y participe en 1796/97

-7 mars 1793 au 22 juillet 1795 : guerre des Pyrenées

-1796-1808 : guerre hispano-anglaise (belligérance d’août 1796 à mars 1802 et de mai 1804 à juillet 1808)

-1798-1802 : guerre de la 2ème coalition

-1801 : guerre des Oranges entre la France alliée de l’Espagne et le Portugal

-1803-1806 : Guerre de la 3ème coalition

-1806-1807 : Guerre de la 4ème coalition

-2 mai 1808-17 avril 1814 : guerre Péninsulaire

-1809 : Guerre de la 5ème coalition

-25 mai 1809 au 6 août 1825 : guerre d’indépendance bolivarienne

-1810-1818 : guerre d’indépendance argentine

-1810-1826 : guerre d’indépendance chilienne

-16 septembre 1810 au 27 septembre 1821 : guerre d’indépendance mexicaine

-1811-1823 : guerre d’indépendance vénézuelienne

-1811-1824 : guerre d’indépendance péruvienne

-1813-1814 : guerre de la sixième coalition

-1815 : guerre de la septième coalition

-avril 1815-mai 1816 : reconquête de la Nouvelle-Grenade par l’Espagne

-1820-1822 : guerre d’indépendance equatorienne

-1821-1829 : tentatives de reconquête du Mexique par l’Espagne

-Avril à novembre 1823 : un corps expéditionnaire français commandé par le duc d’Angoulême («les 100000 fils de Saint Louis») rétablit le pouvoir absolutiste de Ferdinand VII en s’emparant de Cadix où étaient retranchées les Cortès libérales

-1833 à 1840 : première guerre carliste : victoire libérale

-1846 à 1849 : deuxième guerre carliste : victoire libérale

-8 décembre 1861 au 21 juin 1867 : Expédition du Mexique (l’Espagne y participe jusqu’en avril 1862)

-1865-1866 : guerre hispano-américaine entre l’Espagne et des pays sud-américains (Chili Pérou Bolivie Equateur)

-10 octobre 1868 au 28 mai 1878 : Guerre de Dix Ans (Cuba)

-1872 à 1876 : troisième guerre carliste : victoire du pouvoir royal

-26 août 1879 à septembre 1880 : Petite guerre (Cuba)

-1893-1894 : première campagne de Melilla

-24 février 1895 au 15 février 1898 : guerre d’indépendance cubaine

-21 avril au 13 août 1898 : guerre hispano-américaine entre l’Espagne et les Etats-Unis

La Legion Espagnole défilant à Paris lors du défilé du 14 juillet

-1909-1910 : deuxième campagne de Melilla

-1920-1926 : guerre du Rif avec l’aide de la France

-17 juillet 1936 au 1er avril 1939 : guerre d’Espagne

-21 juillet au 27 septembre 1936 : siège d’Alcazar de Tolède

-16 août au 3 septembre 1936 : bataille pour le contrôle de l’île de Majorque

-1er au 23 novembre 1936 : bataille de Madrid, échec des troupes nationalistes

-8 au 19 mars : Bataille de Guadalajara.

-26 avril 1937 : bombardement de Guernica

-6 au 26 juillet 1937 : offensive de Brunete

-15 décembre 1937 au 20 février 1938 : Bataille de Teruel

-24 juillet au 16 novembre 1938 : Bataille de l’Elbe

URSS (41) Navires amphibies et troupes de marine

NAVIRES AMPHIBIES ET TROUPES DE MARINE

infanterie de marine russe.jpg

Fin du conflit pour les fusiliers marins soviétiques qui posent pour la photo sur les hauteurs de Port Arthur

Avant-propos

Si vous demandez à une personne lambda quand sont apparues les débarquements, les opérations amphibies, il y à de grandes chances pour qu’il vous réponde la seconde guerre mondiale.

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Grande-Bretagne (71) Royal Marines

ROYAL MARINES

Historique

Royal Marines en tenue de parade en 1972

Royal Marines en tenue de parade en 1972

Pendant longtemps les batailles navales ressemblaient beaucoup à des combats terrestres. En l’absence d’artillerie, les navires cherchaient à s’aborder pour terminer l’affrontement par un combat entre fantassins, les romains mettant au point le corbeau, une passerelle mobile pour permettre aux légionnaires d’aborder les galères et autres trirèmes ennemies.

Autre mode de combat, la descente. Une flotte mouillait au large d’un port, débarquait des soldats qui détruisaient les dépôts de vivres, de munitions, les navires au mouillage avant que ces ancètres des commandos rembarquaient pour échapper à une éventuelle riposte d’une flotte ennemie.

Le raid sur Cadix de Francis Drake en 1587 retarda de plus d’un an l’envoi de l’Armada au large des côtes britanniques avec le résultat que l’on sait, l’échec de l’Invincible Armada rendant impossible toute restauration catholique en Angleterre.

Ce mode d’action entraina la création d’unités d’infanterie dédiées à ce type de missions comme les Compagnies de la Mer en 1622 pour la France ou le Tercio de Armada pour la marine espagnole.

Quand à la Royal Navy, elle créa une unité spécifique, les Royal Marines qui reçoivent cette apelation seulement en 1802 après plus d’un siècle d’existence.

Le 5 avril 1755, cinquante compagnies sont créées, formant trois divisions (Chatham, Portsmouth, Plymouth) au sein de la force des marines de sa majesté (His Majesty Marine Forces) qui peut cependant faire remonter son existence à 1664 date de la création du Duke of York & Albany Regiment of Foot, un régiment d’infanterie levé par le Lord de l’Amirauté, Jacques Stuart, futur Jacques II d’Angleterre et dernier roi catholique d’Angleterre.

Ces Marines sont embarqués sur des navires pour deux missions : le combat à l’abordage, le tir de précision depuis les matures pour abattre les officiers ennemis et la sécurité des officiers face à un équipage pas toujours composés des éléments sains de la société.

En 1802, la force des Marines obtient le titre Royal de George III, devenant les Royal Marines qui sont rejoints par des artilleurs en 1804, les Royal Marines Artillery, ces derniers se distinguant par un uniforme Bleu d’où leur surnom de Blue Marine aux artilleurs et de Red Marine aux fantassins qui conservaient la tenue rouge classique de l’infanterie britannique.

En 1855, les fantassins des Royal Marines forme le Royal Marines Light Infantry qui devient sept ans plus tard, le Royal Marine Light Infantry. Comme le reste de l’armée britannique, les marines participent à la conquête coloniale.

Quand éclate le premier conflit mondial, les marines sont les premières troupes britanniques déployées sur le continent, les Royal Marines formant une partie de la Naval Division débarquée à Anvers pour protéger ce port d’une occupation allemande mortelle pour Londres.

Les Royal Marines vont participer à toutes les grandes opérations du premier conflit mondial puisqu’ils sont engagés dans les Dardannelles en 1915 mais également sur le front occidental, menant les raids sur Zeebruge en 1916 et 1918.

Quand le premier conflit mondial se termine, les Royal Marines sont 55000 sous les drapeaux mais cet apogée est forcément provisoire puisque le retour de la paix entraine une brutale et brusque déflation des effectifs qui retombent à 15000 hommes en 1922.

Et ce n’est pas fini car en 1923, les deux branches (infanterie et artillerie) fusionnent, entamant une nouvelle baisse des effectifs avec 9500 hommes après que le Trésor eut demandé 6000 hommes voir même une disparition pure et simple !

Perdant son artillerie, les Royal Marines dépendent désormais de la Royal Artillery pour son appui-feu. Le corps serait donc capable de mener des raids limités, une saisie d’objectifs peu défendus mais bien incapables de combattre contre des unités armées et motivées.

En septembre 1939, les Royal Marines sont réduits à quatre bataillons, trois en métropole et un en Egypte.

La mobilisation permet de créer une Royal Marines Naval Brigade destinée à opérer sur le continent ou en Norvège mais comme le conflit se termine rapidement, cette brigade est dissoute en mars 1940.

En septembre 1941, décision est prise d’accroitre et de réorganiser totalement le corps des Royal Marines. Les marines britanniques de l’époque considèrent qu’il s’agit d’une véritable renaissance d’une arme qui va écrire de glorieuses pages dans le second conflit mondial.

Organisation des Royal Marines en septembre 1948

C’est le rapport Taylor-Bowen remis au premier lord de l’Amirauté en mars 1942 qui va piloter la réforme, la réorganisation et l’accroissement des effectifs du Royal Marines Corps (RMC).

Ce rapport distingue clairement désormais les missions de l’infanterie de marine britannique :

-Sécurité des bases navales

-Prise d’objectifs stratégiques

-Participation aux opérations expéditionnaires (on ne parle pas encore d’opérations
amphibies)

Sur le plan de l’organisation, le rapport Taylor-Bowen va créer quatre branches, une organisation simple et claire :

-Royal Marines Security Force (RMSF) : bataillons et compagnies chargées de la protection des bases navales et des dépôts.

-Royal Marines Light Infantry (RMLI) : c’est la force de combat du corps avec des
brigades navales en métropole, Méditerranée et Extrême-Orient.

-Royal Marines Artillery (RMA) : trois bataillons d’artillerie destinés à renforcer l’artillerie des Naval Brigade

-Royal Marines Training Force (RMTF) : C’est cette branche qui gère le recrutement,
l’entrainement et le maintien en condition des Marines.

Royal Marines Security Force (RMSF)

Cette première branche est celle concentra la majorité des effectifs puisque que les Naval Brigades n’ont que des effectifs réduits en temps de paix. Il ne s’agit pas d’unités-cadre mais sur les trois bataillons de chaque brigade, un seul est à effectifs plein, le second à 50% alors que le troisième doit être activé à la mobilisation.

La RMSF est subdivisée en brigades, des brigades territoriales, une pour la métropole, une pour la Méditerranée, une pour le Moyen-Orient, une pour l’Extrême-Orient et une pour les colonies.

Les bases majeures disposent d’un bataillon organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de sécurité et une compagnie d’appui (mitrailleuses et mortiers). Il s’agit donc de véritables bataillons d’infanterie et non d’une simple force de sécurité.

RMSF-Home Brigade

-1st Battalion RMSF : Rosyth

-3rd Batallion RMSF : Faslane

-5th Batallion RMSF : Chatham

-7th Batallion RMSF : Devonport

-9th Batallion RMSF : Plymouth

-Une compagnie indépendante à Scapa Flow et une autre à Portland

RMSF-Mediterranean Brigade

-2nd Batallion RMSF : Malte

-4th Batallion RMSF : Alexandrie

-Une compagnie indépendante à Gibraltar

RMSF-Middle East

-Un bataillon à trois compagnies de sécurité, une compagnie déployé à Aden avec compagnie de commandement, une compagnie déployée à Bassorah et la troisième compagnie à Bombay. Il reçoit le numéro 6 en 1948 (6th Batallion RMSF).

RMSF-Eastern Fleet

-8th Batallion RMSF : Alor Setar

-10th Batallion RMSF : Singapour

-11th Batallion RMSF : Singapour

-12th Batallion RMSF : Hong-Kong

-Une compagnie indépendante déployée à Kuching

RMSF-Colonial

-Une compagnie déployée aux Bermudes et une autre déployée à Freetown

Royal Marines Light Infantry (RMLI)

Reprenant la désignation historique des unités d’infanterie des Royal Marines, le RMLI se compose de trois brigades organisés en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de soutien logistique, une compagnie de transmission, trois bataillons d’infanterie (un à pleins effectifs, un à 50% et un activé à la mobilisation), un bataillon d’appui (mortiers lourds, mitrailleuses, canons antichars, éclaireurs).

1st Naval Brigade-RMLI (Grande-Bretagne)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-1st Batallion-RMLI (bataillon d’active)

-3rd Batallion-RMLI (batailon à 50% d’effectifs)

-5th Batallion-RMLI (bataillon à activer)

Suite aux tensions récurentes et à des informations évanescentes sur une possible invasion allemande de la Norvège, la Royal Navy décide d’activer à 50% le 5th Batallion-RMLI ce qui rendit la brigade plus puissante lors de son engagement en Norvège.

-Un bataillon d’appui avec une compagnie de mortiers lourds (106.7mm), une compagnie de mitrailleuses (Vickers de 7.7mm), une compagnie de canons antichars (canons de 6 livres) et une compagnie d’éclaireurs (les ancètres du SBS).

2nd Naval Brigade-RMLI (Méditerranée)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-2nd Batallion-RMLI (bataillon d’active) stationné à Gibraltar

-4th Batallion-RMLI (bataillon à 50% d’effectifs) stationné à Malte

-6th Batallion-RMLI (bataillon à activer) doit être stationné en Egypte.

-Bataillon d’appui stationné en Egypte

3rd Naval Brigade-RMLI (Extrême-Orient)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-7th Batallion-RMLI (bataillon d’active) déployé à Singapour

-8th Batallion-RMLI (bataillon à 50% d’effectifs) déployé à Alor Setar

-9th Batallion-RMLI (bataillon à activer) déployé à Singapour
-Bataillon d’appui

Royal Marines Artillery (RMA)

En 1923 pour de basses raisons budgétaires, les Royal Marines avaient perdu leur artillerie, passant d’une véritable force de combat à une simple force de sécurité.

Le rapport Taylor-Bowen préconise de recréer des unités d’artillerie. Pas moins de huit bataillons sont jugés nécessaires mais en raison d’un manque de budgets seulement quatre bataillon sont créés, deux en métropole, un en Méditerranée et un quatrième en Extrême-Orient.

Chaque bataillon d’artillerie est organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien, une batterie de soutien logistique, une batterie de conduite de tir et trois batteries de six canons de 25 livres.

Le 1st Batallion-RMA est stationné à Inverness, le 2nd Batallion-RMA est stationné à Alexandrie, le 3rd Batallion-RMA est stationné à Chatham et enfin le 4th Batallion-RMA est déployé à Singapour.

Royal Marines Training Force (RMTF)

Installé à Londres, l’état-major de la RMTF gère l’administration, le recrutement, la formation et l’entrainement des Royal Marines.

L’entrainement initial à lieu à Plymouth Barrack à Devonport avant une spécialisation soit à Salisbury pour l’artillerie ou à Exeter pour l’infanterie.

Une fois formées les recrues sont affectées soit à des unités de combat ou à des unités de sécurité en métropole ou en outre-mer.

Pour anticiper une rupture des communications, des camps d’entrainement sont mis sur pied à Chypre pour la Méditerranée, à Karachi aux Indes et à Kuching en Malaisie. Cela permettra aux réservistes ou aux jeunes britanniques de pouvoir devenir des Royal Marines.

Equipement

L’armement est identique à celui de l’armée de terre à l’exception des pistolets mitrailleurs, les Royal Marines disposant de mitraillettes Lanchester inspirées de la MP-28 allemande.

Outre le fusil Lee-Enfield, les Royal Marines disposent de révolvers Webley, de fusils mitrailleurs Bren, de mitrailleurs Vickers, de mortiers de 2 pouces (51mm), de mortiers de 3 pouces (76.2mm) et de mortiers de 4.2 pouces (106.7mm).

Pour ses éclaireurs (Royal Marines Scouts), le RMC à acquis des fusils antichars Boys et des fusils Springfield modèle 1903 pour le tir de précision.

On trouve également des canons antichars de 6 livres (57mm) utilisés pour la lutte antichar mais également comme canon d’infanterie notamment au moment du débarquement et de la prise d’objectifs stratégiques. Des PIAT sont également disponibles pour permettre aux fantassins de se défendre contre des chars.
En ce qui concerne l’artillerie, le seul canon utilisé est le classique 25 livres, le canon-obusier standard de l’artillerie britannique, arme mise en œuvre par les quatre bataillons de la Royal Marines Artillery (RMA).

Les bataillons de sécurité et d’infanterie disposent de camions et de véhicules légers mais pas de blindés.

Ce n’est qu’au cours du conflit que les Royal Marines disposeront d’autos blindées et même de chars amphibies.

Grande Bretagne (68) Bases Navales (1)

BASES NAVALES

Avant-Propos

C’est le théoricien américain Alfred Mahan qui rappela l’importance des bases dans une stratégie navale cohérente.

Durant l’Antiquité, les besoins sont modestes et les trirèmes grecques sont souvent tirées au sec sur la plage pour la nuit. Peut-on parler de base navale ? Probablement que non.

Rome dispose de bases navales mais là encore on peut difficilement les comparer à nos bases et arsenaux modernes.

Il faut en réalité attendre le Moyen-Age pour que les premières bases navales au sens modernes du nom voit le jour. En France, Saint Louis fait construire le port d’Aigues-Mortes pour ses croisades et en Manche, le Clos-des-Gallées à Rouen permet la constitution d’une première flotte française dirigée par Jean de Vienne qui ravage les côtes anglaises. Ailleurs c’est l’Arsenal de Venise, probablement le premier site industriel de construction navale.

L'entrée de l'Arsenal de Venise

L’entrée de l’Arsenal de Venise

A l’époque moderne, des bases modernes voient le jour à Brest et à Toulon pour la France, à Portsmouth et à Devonport pour la Grande-Bretagne. L’absence de port abrité sur les côtes de La Manche explique en partie l’absence de résultats probants de la marine Royale française en Manche.

Les servitudes techniques déjà importantes du temps de la marine à voile (il faut calfater les coques, fournir les gréements, les vivres pour les marins, la poudre et les projectiles) augmentent encore avec la vapeur.

Désormais une marine sans base était impossible à concevoir, des bases spécifiques avec des ateliers, des dépôts, des formes de radoub le tout protéger par des défenses côtières plus ou moins importantes en fonction des menaces.

Pour le cas particulier de la Royal Navy, les bases historiques sont situées en Manche face à la France (Devonport, Portsmouth). Ce n’est que plus tard que la mer du Nord reçut des bases équipées (Chatham, Rosyth).

En septembre 1948, la Royal Navy dispose en Métropole d’un mouillage protégé à Scapa Flow ainsi que de bases à Rosyth, Chatham, Portsmouth, Devonport, Portland et Faslane.

Marine aux responsabilités mondiales, la Royal Navy dispose d’un réseau inégalé de bases navales sur tous les océans du globe.

En Méditerranée, l’île de Malte est stratégiquement positionnée pour couper les communications italiennes entre la péninsule et la Libye mais également couvrir le passage de convois entre les Colonnes d’Hercules (Détroit de Gibraltar) et le canal de Suez, la nouvelle base navale d’Alexandrie ayant un double rôle : agir en Méditerranée orientale et protéger le canal de Suez. Chypre et Haïfa peuvent accueillir des navires en escale mais il n’y à pas de véritables bases navales.

L’autre zone d’importance c’est la zone de responsabilité (Area of Responsability AoR) de la British Eastern Fleet zone allant du canal de Suez à Hong Kong avec des sous-commandements régionaux très autonomes.

La base principale c’est Singapour, le “Gibraltar d’Extrême-Orient”, base parfaitement outillée suite à des travaux importants menés entre 1942 et 1948 pour améliorer ses défenses et ses capacités de radoub et d’entretien.

Elle est relayée par la base d’Alor Setar à l’entrée du détroit de Malacca, base dont la mission principale est de surveiller le Golfe du Bengale.

A ces deux bases équipées en installations d’entretien figurent des bases tactiques moins bien équipées comme Kuching sur l’île de Bornéo, une base de ravitaillement pour opérer dans le Golfe de Thaïlande sans oublier Hong Kong qui ne dispose pas d’une véritable base, la colonie étant jugée trop menacée par le Japon pour recevoir d’importantes installations navales.

Des bases tactiques sont également installées à Aden et à Bombay pour couvrir la mer d’Arabie et notamment le passage des convois allant ou venant en direction de l’Extrême-Orient et l’Océanie, des convois transportant du matériel et des troupes.

Ailleurs les bases sont moins bien équipées et ont un rôle moins important qu’il s’agisse de Simonstown (Afrique du Sud), de Freetown (Sierra Leone) et aux Bermudes.

Suite à des accords formels et informels, les navires britanniques pourront utiliser des bases françaises, néerlandaises et américaines.

Bases de la Home Fleet

Rosyth His Majesty Naval Base (Rosyth HMNB)

Bassins de la base navale de Rosyth durant le second conflit mondial

Bassins de la base navale de Rosyth durant le second conflit mondial

Cette base est installée dans l’estuaire du Firth of Forth dans la ville de Rosyth, une ville du comté de Fife.

Cette base à été implantée au début du vingtième siècle, l’Arsenal (Rosyth His Majesty Dockyard) voyant le jour en 1909, l’implantation de cette base répondant à la montée en puissance de la Kaiserliche Marine qui menace la domination britannique de la mer du Nord.

C’est la principale base de la Home Fleet en raison de la présence du corps de bataille de la flotte métropolitaine.

Comme toutes les bases britanniques, elle est modernisée pour faire face aux nouveaux besoins de la Royal Navy notamment l’augmentation de la taille des navires. Les formes de raddoub sont agrandies et approfondies pour suivre cette croissance.

Les ateliers sont modernisés, les dépôts augmentés tout comme sont accrus les moyens de levage et de manutention.

Les défenses côtières sont également modernisés pour sécuriser l’accès au Firth of Forth même si l’hypothèse d’un débarquement allemand est peu probable.

En septembre 1948, les navires suivants sont stationnés à Rosyth :

-Cuirassés HMS Lion Conqueror Temeraire Thunderer (classe Lion)

-Cuirassés HMS King George V Anson Howe (classe King George V)

-Cuirassés HMS Vanguard Iron Duke Royal Oak Centurion (classe Vanguard)

-Porte-avions HMS Illustrious Formidable Victorious (classe Illustrious)

-Croiseurs légers HMS Birmingham Southampton Glasgow Belfast (classe Town)

-Croiseurs légers HMS Bermuda Gambia Kenya (classe Crown Colony)

-Croiseurs légers HMS Bellona Black Prince Diadem Sirius Naïad Euryalus (classe Dido)

-Les destroyers d’escadre déployés à Rosyth appartiennent à quatre flottilles ou plutôt à deux flottilles complètes et deux flottilles qui se partagent entre Rosyth et son pendant occidental de Faslane.

-8th Destroyer Flottilla sept destroyers type F (HMS Fearless Forester Fame Fortune Firedrake Foresight Faulknor, les Fury Foxhound sont détachés à Faslane mais font sur le papier toujours partie de la 8th DF).

-12th Destroyer Flottilla cinq destroyers type E (HMS Escapade Electra Esk Echo Escort, les Eclipse Excounter Express Exmouth sont détachés à Faslane)

-18th Destroyer Flottilla huit destroyers type O (HMS Onslow Offa Onslaught Oribi Obdurate Obedient Opportune Orwell)

-19th Destroyer Flottilla : huit destroyers type P (HMS Pakenham Paladin Panther Partridge Pathinder Penn Petard Porcupine).

Les sous-marins sont également présents en nombre à Rosyth :

1st Submarine Flottilla : sous-marins type T HMS Triton Trident Tarpoon Triad Talisman Tempest Traveller Turbulent

7th Submarine Flottilla : sous-marins type S HMS Swordfish Sturgeon Seawolf Shark Syrtis Safari Scorcher Scotsman

-2nd Submarine Flottilla : sous-marins type U HMS Undine Unity Ursula Umpire Una Unbeaten Undaunted Union

-Chalutiers armés classe Tree : six navires groupés autour d’une 12th Escort Flottilla (Ensay Fara Fetlar Filla Flotta Foulness)

-La 1st Minesweeping Flottilla stationnée à Rosyth dispose des Halcyon Harrier Speedwell Salamander (machines verticales) Franklin Gossamer Hebe (turbines).

-Pour ce qui est des unités légères, si on trouve pas de vedettes lance-torpilles, on trouve pour assurer la protection rapprochée de la base deux canonnières, deux patrouileurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, une vedette émettrice de fumée et quatre HDML (Harbour Defence Motor Launch).

-Des navires de soutien de la Royal Navy sont également stationnés à Rosyth

-Poseur de filets HMS Guardian

-Bâtiment-base de sous-marins HMS Forth (soutien de la 7th Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Hazard (soutien de la 1st Submarine Flottilla)

-Ravitailleur de sous-marin HMS Shearwater (soutien de la 2nd Submarine Flottilla)

-Mouilleur de mines HMS Latona

-La RFA utilise également la base navale de Rosyth pour abriter certains de ces navires auxiliaires :

-Deux pétroliers classe Trinol, les RFA Appeleaf et Brambleleaf

-Deux pétroliers classe War, les RFA War Brahmin et War Sepoy

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Cairndale

-Un pétrolier côtier (Harbour Tanker) le RFA Black Ranger

-Citerne à eau classe Fresh, la RFA Freshpond

-Transport de produits pétroliers RFA Petrella

-Ravitailleur (Coastal Stores Carrier) RFA Bacchus

-Cargo rapide RFA Fort Beauharnais

Dès le début du conflit et pour désengortger la base, une partie des navires notamment plusieurs cuirassés vont rejoindre Scapa Flow, d’autres Inverness à 144 miles plus au nord, le tout être plus réactif et surtout diminuer la vulnérabilité de la flotte britannique.

Chatham Royal Naval Base /His Majesty Dockyard

Implanté sur l’estuaire de la rivière Medway, la base navale de Chatham fût longtemps la seule base de la marine britannique en mer du Nord jusqu’à la construction de la base navale de Rosyth, mieux à même d’abriter la Home Fleet/Grand Fleet.

Le Chatham His/Her Majesty Dockyard voit le jour en 1570, la dégradation des relations avec les puissances continentales imposant de nouvelles mesures de défense.

A son apogée, cet arsenal fermé en 1984 car disposant d’infrastructures obsolètes occupait 1.6km² (1600 hectares) et faisait travailler 10000 personnes, civils et militaires.

A noter qu’en 1622, l’Arsenal de Chatham déménage pour un site mieux adapté à ses besoins, l’envasement de la rivière Medway gênant son activité.

D’importants travaux sont menés entre 1862 et 1885 pour adapter les infrastructures aux besoins imposés par la marine à vapeur, nettement plus exigeante que la marine à voile. Trois bassins à flots sont creusés ainsi que quatre formes de radoub.

La fermeture de Woolwich et de Depford en 1869 permet à Chatham de devenir jusqu’à l’ouverture de Rosyth juste avant le premier conflit mondial le principal arsenal de la Royal Navy avec Portsmouth.

Les infrastructures évoluent ensuite peu jusqu’au premier conflit mondial. Les installations sont modernisés, les bâtiments réaffectés à d’autres usages que ceux initialement envisagés mais il n’y à pas de nouveaux travaux.

Il faut attendre 1940 pour que de nouveaux travaux soient menés. Il s’agit d’augmenter la capacité d’entretien de l’Arsenal et d’améliorer l’efficacité d’infrastructures vieillissantes.

C’est ainsi que sur St Mary’s Island est installé une nouvelle zone d’entretien, un bassin à flot accessible par une écluse depuis la rivière Medway avec un bassin de radoub couvert de 250m et un bassin de 250m non couvert, le premier étant plus destiné aux sous-marins.
En aval du Chatham Dockyard une base de ravitaillement est implanté avec dépôt de munitions, dépôts de carburants, dépôts de vivres. C’est là que les navires en escale s’amarraient plutôt que dans les bassins à flot où la place était limitée.

En septembre 1948, les navires suivants étaient stationnés en permanence à Chatham :

-Aucun cuirassé ni porte-avions n’est stationné à Chatham, les plus gros navires sont des croiseurs :

-10th Cruiser Squadron : croiseurs lourds Cornwallis Blake Albermale (classe Admiral)

-12th Cruiser Squadron : croiseurs légers HMS Nigeria et Trinidad (classe Crown Colony)

-11th Submarine Flottilla : sous-marins type S HMS Seahorse Starfish Snapper Sahib Saracen Scythian Sea Devil

-Sous-marins mouilleurs de mines hMS Grampus Narwhal Rorqual Seal

-8th Minesweeping Flottilla avec les HMS Alarm Algerine Arcturus Bramble Cadmus Cheerful (classe Algerine)

-Deux canonnières, deux partrouilleurs ASM et une vedette de sauvetage

-Pétroliers RFA Rapidol (classe Belgol) RFA Cedardale (classe Dale)

-Pétrolier côtier Green Ranger (classe Ranger)

-Navire-hôpital RFA Maine

-Navire-dépôt de sous-marin HMS Medway

-Mouilleur de mines HMS Abdiel

Portsmouth His Majesty Dockyard

La base navale de Portsmouth en 2015

La base navale de Portsmouth en 2015

Avant la construction du port militaire de Cherbourg, la France ne disposait pas de port en eau profonde naturel sur les côtes de la Manche ce qui l’handicapait sérieusement dans sa lutte contre la Royal Navy qui elle disposait d’une géographie favorable.

Très tôt (dès le 16ème siècle quand l’Angleterre fait le choix du grand large après la perte de Calais voir même avant), elle fait construire plusieurs arsenaux sur les côtes du Channel. Parmi ces établissements on trouve le Portsmouth His Majesty Dockyard.

Les premières installations du Portsmouth His Majesty Dockyard et de la base navale (His Majesty Naval Base) voient le jour dès 1495. Il fait partie des arsenaux historiques avec Chatham, Woolwich et Devport.

A la fin du 17ème siècle de nombreux travaux sont menés, augmentant la capacité d’accueil de la base avec deux bassins à flot et cinq formes de radoub.
Des travaux sont régulièrement menés pour permettre à la base d’accueillir des navires, de les ravitailler, de les réparer. Des navires sont également construits.

En septembre 1948, le Portsmouth His Majesty Dockyard dispose de trois bassins à flot, de huit formes de radoub (deux de 250m, une de 300m, deux de 170m, deux de 180m et une de 150m) et de quatre cales de 250m.

Ces importantes installations sont cependant sous utilisées, aucun cuirassé ni porte-avions n’était stationné, la base navale de Portsmouth ayant perdu de son importance stratégique surtout depuis que la France n’est plus considérée comme un ennemi potentiel.

Aussi quand éclate le second conflit mondial éclate, les navires suivants sont stationnés :

-Deux croiseurs légers de la Marine Libre Polonaise (Free Polish Navy), les ORP Piorun (ex- HMS Danae) et ORP Dragon (ex-HMS Dragon)

-11th Destoyer Flottilla (11th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Atherstone Berkeley Cattistok Cleveland Eglington Exmoor

-16th Destroyer Flottilla (16th DF) équipée de destroyers légers type Hunt en l’occurence les HMS Zetland Tetcoot Southwold Chiddingfold Cowdray Croome

-14th Destroyer Flottilla (14th DF) équipée de destroyers légers type Hunt, les HMS Mendip Meynell Pytchley Quantock Quorn Southdown

-2nd Escort Flottilla (2nd EF) équipée de huit frégates de classe River, les HMS Ballinderry
Bann Chelmer Dart Exe Derg Ettrick Itchen

-Deux flottilles de vedettes lance-torpilles, les 1st MTB Flottilla (MTB-1 3 5 7 9 11 13 15) et
3rd MTB Flottilla (MTB-17 19 21 23 25 27 29 31)

-Deux pétroliers classe Dale, les RFA Bishopdale et Boardale

-Training Squadron avec le porte-avions HMS Commander Edward Dunning (ex-Hermes),
les croiseurs HMS Vindictive et Emerald, les destroyers HMS Amazone et Ambuscade.

Peu de navires sont donc stationés en temps normal à Portsmouth mais avec le déclenchement du conflit, il est probable que la situation va changer

Devonport His Majesty Dockyard/Royal Naval Base

La base navale de Devonport en 1909

La base navale de Devonport en 1909

Situé à l’ouest de la ville de Plymouth, la base navale de Devonport est l’autre base majeure de la marine britannique sur les côtes de la Manche.

En 1588 pour affronter l’Invincible Armada, la flotte britannique commandée notamment par Francis Drake appareille de l’estuaire de la rivière Plym ce qui marque la première utilisation militaire du site.

Il faut cependant attendre un siècle pour voir la construction d’un premier arsenal au sud de l’emplacement, du coeur actuel du Devonport His Majesty Dockyard. C’est à Devonport qu’est construit le premier bassin de radoub en pierre, remplaçant avantageusement le bois jusque là utilisé.

Une ville voit le jour autour site, une ville appelée Plymouth Dock jusqu’en 1823 quand ses habitants obtiennent de rebaptiser la ville Devonport.

Le South Yard qui est la partie la plus ancienne de l’Arsenal de Devonport à souffert des bombardements allemands durant le second conflit mondial. Une partie à été laissée à l’abandon puis rasée. Seul le bâtiment abritant les officiers de l’Arsenal existe encore aujourd’hui.

Les installations de production et de réparations se composaient de quatre cales ou slipeways et de quatre bassins. Deux des quatre cales ont disparu et seule la n°1 à été préservée sous son état initial avec son toit en bois.

Sur les quatre bassins, deux ont été comblés en 1960 pour accueillir des ateliers de maintenance, un à été désaffecté et le dernier accueille un sous-marin de type U accessible au public.

Le South Yard à cessé d’être utilisé comme Arsenal actif en 1974, les réductions de la flotte britannique rendant les besoins de maintenance moins importants et la tentative de créer une industrie de réparation et de démolition navale à échoué.

Trente ans après l’installation de l’Arsenal à lieu une première extension, au nord du site d’origine, un site d’approvisionnement appelé Morice Yard, ce site remplaçant les installations implantées à Plymouth même et trop exiguës. Si ce site à connu quelques dégâts liés aux bombardements allemands, bien plus de bâtiments d’origine ont été préservés.

Ce site à été utilisé jusqu’en 1985 quand un site plus moderne à été batit au nord de l’Arsenal, la raison était l’usure des bâtiments, des bâtiments trop exigus et des raisons de sécurité.

L’étape suivante de l’extension eut lieu au 19ème siècle au moment où le bois et la voile, le calfat et les cordages cédèrent la place à l’acier et à la vapeur.

Un nouveau site est construit à Keyham, le North Yard implanté au nord du Morice Yard, un tunnel reliant les deux arsenaux. Deux bassins sont construits, le bassin n°2 donnant accès à trois formes de radoub alors que le n°3 baignait les ateliers.

En 1895, décision est prise d’agrandir le North Yard avec deux nouveaux bassins (n°4 et n°5) reliés par un dock-écluse (type forme Joubert). Trois nouveaux bassins de radoub sont construits, bassins capables d’accueillir les plus gros navires de l’époque.

D’autres travaux sont menés entre 1939 et 1948 avec un nouveau bassin (n°6) accueillant trois nouvelles formes de radoub dont une couverte. Cela porte le total à neuf formes de radoub de différentes tailles.

Les moyens de levage sont également accrus, les défenses modernisées. De nouveaux logements sont construits pour pouvoir accueillir les équipages en escale.

Quand éclate le second conflit mondial, les navires suivants sont stationnés à Devonport :

-Trois croiseurs légers de classe Town, les HMS Newcastle Sheffield Edimbourg (18th Cruiser Squadron)

-Huit destroyers type J (HMS Jervis Jackal Juno Janus Javelin Jersey Jupiter Jaguar) formant la 7th Destroyer Flottilla

-Huit destroyers type M (HMS Milne Mahratta Muskeeter Myrmidon Matchless Meteor
Marne Martin) formant la 10th Destroyer Flottilla

-Six destroyers légers type Hunt (HMS Tynedale Whaddon Blankney Blencathral Brockesby Avon Vale) formant la 15th Destroyer Flottilla

-Trois sloops classe Kingfisher, les HMS Kingfisher Mallara Puffin

-HMS Pelican (classe Egret) du Fishery Protection Squadron

-Six sloops classe Black Swan (HMS Flamingo Erne Chanticleer Pheasant Starling Lapwing)

-Six dragueurs de mines classe Algerine (HMS Acute Albacore Antares Aries Brave Chameleon)

-La défense rapprochée est assurée par deux canonnières, deux patrouilleurs ASM, une vedette de sauvetage, deux vedettes ASM et quatre Harbour Defence Motor Launch (HDML).

-Deux pétroliers classe Belgol, les RFA Francol Montenol

-Un pétrolier classe War, le RFA War Hindoo

-Un pétrolier classe Dale, le RFA Emmerdale

-Un pétrolier “portuaire” de classe Ranger, le RFA Gold Ranger

-Un ponton pétrolier, le RFA Red Dragon

Portland Naval Base

La base navale de Portland en 1937

La base navale de Portland en 1937

Dans le comté du Dorset se trouve l’île de Portland reliée par une chaussée submersible au continent et à la ville de Weymouth.

Cette particularité géographique offrit dès le 15ème siècle un port naturel à la Royal Navy qui l’utilisa régulièrement.

Ce n’est qu’à partir du milieu du 19ème siècle que des brise-lames furent construits pour former un port en eaux profondes, un port de 9km² où d’importantes escadres pouvaient être rassemblées.

Il n’y avait cependant pas de formes de radoub en septembre 1939 et le projet d’en creuser une se heurtant à de nombreux problèmes au point qu’on préféra faire construire à Devonport un dock-flottant de 250m de long pour pouvoir caréner des navires si le besoin s’en faisait sentir.

Il s’agit plus là de réparer un navire trop endommagé pour rallier Devonport ou Portsmouth que pour réaliser un entretien, un carénage prévu de longue date.

La base qui à été fermée en 1995 sert aujourd’hui de cimetière marin pour la Royal Navy, l’équivalent grand-breton de Landevennec.

En dépit de cette limite, des moyens non négligeables étaient stationnés à Portland quand éclate le second conflit mondial :

-Croiseurs légers classe Town HMS Gloucester Liverpool Manchester formant le 4th Cruiser Squadron

-Destroyers type Hunt HMS Blean Bleadsale Bolebrooke Border Catterick Derwent formant la 20th Destroyer Flottilla

-Corvettes classe Flower HMS Abella Acanthus Alyssum Amaranthus Anchusa Anemone Arabis Arbutus formant la 1st Escort Flottilla.

-Corvettes classe Flower HMS Convolvulus Coreopis Coriander Cowslip Crocus Cyclamen Dahlia Delphinium

Faslane His Majesty Dockyard Royal Naval Base

La base navale de Rosyth se révélant saturée et exposée à de potentiels (voir plus que probables) bombardements allemands, la Royal Navy décide d’aménager une nouvelle base sur la côte orientale de l’Ecosse.

Greenock était déjà utilisée par le passé mais la Royal Navy préfère s’implanter plus en aval en l’occurence à 25 miles (50km) de Glasgow. Le choix de l’estuaire de la Clyde est tout sauf innocent, c’est là que se concentre une part non négligeable de l’industrie navale britannique avec notamment le chantier naval John Brown.

Les travaux commencent en 1940 et vont s’achever en 1947 mais dès 1944 la base est considérée comme opérationnelle, permettant d’accueillir des navires importants notamment des porte-avions de classe Malta.

Pour ce qui est des installations d’entretien, trois formes de radoub sont creusées, une de 300m, une seconde de 250m et une troisième de 170m. Des ateliers sont également construits ainsi que des dépôts de ravitaillement qui pour des raisons de sécurité sont situées un peu à l’écart de la base.

En septembre 1948, les navires suivants sont stationnés à Faslane :

-Porte-avions classe Malta, les HMS Malta Gibraltar Hermes

-Croiseurs légers classe Minotaur, les HMS Minotaur Swiftsure Superb Vigilant formant le 16th Cruiser Squadron

-Croiseurs légers classe Dido, les HMS Charybdis Scylla Argonaut qui assurent la protection des porte-avions Malta Gibraltar Hermes

-Destroyers classe Tribal HMS Matabele Ashanti Mashona Somali Punjabi Tartar Bedouin Eskimo formant la 6th Destroyer Flottilla

-Destroyers type F, les HMS Fury & Foxhound de la 8th Destroyer Flottilla

-Destroyers type E, les HMS Eclipse Excounter Express Exmouth de la 12th Destroyer Flottilla

-Faslane étant située sur la côte occidentale des îles britanniques, la base dispose de nombreux navires d’escorte, des sloops, des corvettes et des frégates.

-Trois sloops de classe Kingfisher, les HMS Kittawake Sheldrake Widgeon formant le Faslane Group ayant pour mission la lutte anti-sous-marine côtière

-Six sloops classe Black Swan, les HMS Black Swan Ibis Crane Lark Redpole Woodcock formant la 2nd Anti-Submarine Flottilla

-Seize corvettes classe Flower formant la 7th (HMS Bryonyt Buttercup Camellia Campion Carnation Chrysanthemum Clematis Coltsfoot) et la 9th Escort Flottilla (Burdock Calendula Campanula Candytuft Celandine Clarkia Clover Columbine)

-Huit frégates classe River formant la 4th Escort Flottilla (HMS Jed Kale Ness Nith Ribble Rother Spey Swale)

-Dragueurs de mines classe Bangor, les HMS Bangor Blackpool Bridlington Bridport Ardrossan Beaumaris Bootle Boston de la 4th Minesweeping Flottilla

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Navire de maintenance aéronautique HMS Unicorn

-Pétroliers classe Leaf RFA Cherryleaf & Orangeleaf

-Pétroliers classe War RFA War Diwan & War Pindari

-Pétroliers classe Dale RFA Arnsdale Aldersdale Echodale

-Ravitailleur rapide RFA Charlotte

-La défense de la base est assurée par deux canonnières, deux patrouilleurs anti-sous-marins, une vedette de sauvetage, une vedette émettrice de fumée et quatre HDML

Ports civils et mouillage

Outre les bases navales identifiées comme telles, certains ports comme Douvres (Dover) accueillent des navires, généralement des navires d’escorte et de patrouille.

Situé sur le détroit du Pas de Calais, ce port de commerce accueille la 5th Escort Flottilla et quelques navires de soutien.

La 5th Escort Flottilla est composée de huit corvettes de classe Flower, les HMS Armeria Arrowhead Aubretia Auricula Begonia Bellwort Bluebell et Borage

Sont également stationnées à Dover, quatre Harbour Defence Motor Launch et le pétrolier-caboteur RFA Gray Ranger.

A Harwich est stationnée la 3rd Anti-Submarine Flottilla avec des sloops classe Black Swan et Black Swan améliorés en l’occurence les HMS Whimbrel Woodpecker Cygnet Magpie Snipe Actaeon.

Scapa Flow n’est pas à proprement parlé une base mais un mouillage protégé situé dans les Orcades au nord de l’Ecosse. Ce mouillage à été utilisé durant le premier conflit mondial par la Grand Fleet, afin d’être plus apte à intercepter une sortie de la Hochseeflot.

En septembre 1939, une partie de la flotte y avait déjà été déployée mais après la destruction du Royal Oak par le U-47 et en attendant la sécurisation du site, la flotte avait été dispersée dans différentes bases et mouillage.

En septembre 1948, le mouillage est nettement plus sécurisé et les britanniques bien plus vigilant sur l’intrusion de sous-marins

Quand éclate le second conflit mondial, les navires suivants sont présents à Scapa Flow :

-L’ex-cuirassé HMS Resolution sert de ponton où il à remplacé l’ancien cuirassé Iron Duke

-Deux cuirassés, les HMS Royal Oak et Centurion (5th Battleship Division) accompagnés de leurs destroyers d’escorte type F HMS Fame Fortune Firedrake Foresight

-La 2nd Submarine Flottilla et son navire de soutien HMS Shearwater doivent rejoindre le mouillage dès le début du conflit

-1st Polish Minesweeping Flottilla avec les dragueurs de mines M.1 à M.8, d’anciens Hunt transférés à la Free Polish Navy

-Quatre HDML

-Pétroliers RFA Celerol (classe Belgol) RFA War Chrisna (classe War) et RFA Blue Ranger (classe Ranger)

-Bâtiment-base de destroyers HMS Woolwitch

-Ravitailleurs d’hydravions HMS Pegasus et Dumana

Grande-Bretagne (9) Royal Navy (1)

UNE BREVE HISTOIRE DE LA ROYAL NAVY

Avant-Propos

Encore aujourd’hui, la Royal Navy est la fierté du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Certes elle n’est plus que l’ombre de la flotte du premier conflit mondial aux somptueuses escadres de cuirassés mais elle représente encore une force avec laquelle il faut compter.

Si dès le 9ème siècle, il existe des forces navales, si les Tudors sont les premiers monarques à se préoccuper de constituer une puissante marine de guerre (tout en gardant un œil sur des possessions continentales comme Calais redevenu français uniquement en 1558), la Royal Navy voit officiellement le jour en 1660 au moment de la restauration des Stuarts avec Charles II, le fils du roi martyr Charles 1er.

Charles II de Grande-Bretagne

Charles II de Grande-Bretagne

En 1707, elle intègre les navires de la Royal Scots Navy, les navires de la marine écossaise bien que depuis 1603 et l’union personnelle des deux royaumes, les deux marines opéraient ensemble.

Elle va rapidement s’opposer aux différentes marines européennes, d’abord la marine espagnole défaite en 1588 (Invincible Armada,un nom ironique attribué par les anglais) puis la marine des Provinces Unies et la marine royale française.

Composée de navires performants,manœuvrés par des marins compétents et des chefs énergiques et choisis sur des critères de compétence (à la différence de la France où les critères de noblesse provoquaient parfois la nomination d’incompétents notoires ou d’amiraux trop vieux pour être efficaces), elle va s’imposer au 18ème comme la première marine mondiale même si au cours de plusieurs conflits, elle subit des pertes non négligeables.

Durant la guerre de Sept Ans (1756-63), elle impose sa supériorité sur les marines françaises et espagnoles ce qui n’empêche pas les échecs comme celui de l’amiral Byng lors de la bataille de Minorque, échec qu’il paiera de sa vie.

La France prit néanmoins sa revanche durant la guerre d’indépendance américaine. La splendide marine de Louis XVI l’une des plus belles de l’histoire de la France (avec celle de Napoléon III et celle du second conflit mondial) infligea une série de défaites qui obligèrent la Grande-Bretagne à renoncer à ramener dans le giron impérial les treize colonies insurgées.

La Révolution Française entraine une totale désorganisation de la marine française, les officiers nobles émigrent, les équipages peuvent élire leurs officiers _rarement une bonne chose, la démagogie et l’idéologie prenant le pas sur la discipline et la compétence_,se montrent revendicatifs et prompts à crier à la trahison.

La Royal Navy devient une marine supérieure à tout ce que les pays européens peuvent lui opposer, la compétence, de bons navires, l’expérience des marins et des officiers sans oublier une politique continue rend cet outil redoutable.

Voilà pourquoi Napoléon maitre en Europe ne pourra jamais faire défiler ses grognards de la garde sur White Hall ou devant Buckingham Palace, la défaite de Trafalgar le 21 octobre 1805 scellant les espoirs de la France impériale de contester la supériorité de la Royal Navy sur les mers même si des corsaires causèrent des pertes au commerce britannique.

Cette puissance colossale permet à la Grande-Bretagne d’étendre son emprise coloniale, annonçant le Britannia rules the waves, cette puissance permet à Londres de maintenir une armée de terre réduite, les risques d’invasion étaient nuls. La guerre de 1812 contre les Etats-Unis marque la dernière utilisation majeure des corsaires pour augmenter la puissance de la marine britannique.

Sans rival, la Royal Navy établit une véritable Pax Britannica, marquant le début d’une domination mondial qui allait perturber jusqu’au premier conflit mondial.

Pax Britannica

Jusqu’au premier conflit mondial, il n’y eut guère de conflits majeurs dans laquelle s’illustrèrent les navires portant fièrement la White Ensign.

Bataille de Navarin (1827)

Bataille de Navarin (1827)

Il y eut bien la bataille de Navarin en 1827 mais cette bataille opposa la France, la Russie et la Grande-Bretagne à la Turquie mais en dehors de cette bataille, l’essentiel des opérations furent des missions de police coloniale et de diplomatie de la canonnière, une escadre chargée de mettre la pression au sens propre comme au figuré en bombardant des places fortes comme celles des Barbaresques en Afrique du Nord ou la Chine durant les deux guerres de l’Opium.

Bataille de Sinope qui ouvre la guerre de Crimée

Bataille de Sinope qui ouvre la guerre de Crimée

La guerre de Crimée s’ouvrit bien sur la bataille navale de Sinope mais cette bataille opposa la Russie à la Turquie. Quand aux bombardements en Baltique, ils n’eurent que peu d’influence sur les opérations à terre, l’apport essentiel de ce conflit qui marqua le retour de la France au premier plan fût l’intégration de nouvelles technologies comme les obus explosifs Paixan qui allaient ringardiser les coques en bois ainsi que la propulsion à vapeur qui ouvrait de nombreuses possibilités.

Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, une rivalité navale oppose la France et la Grande-Bretagne. La marine française revitalisée par Napoléon III et un grand ingénieur comme Dupuy de Lôme mis en service le premier cuirassé _La Gloire_ et de nombreux torpilleurs, obligeant la Royal Navy à réagir en construisant des cuirassés (appelés cuirassés à coque en fer pour les distinguer des futures pré-dreadnought) et à inventer le Torpedo Boat Destroyer rapidement connu sous le simple nom de destroyer (destructeur).

Conquêtes coloniales et expansion navales sont plus jamais étroitement liées. L’importance de Gibraltar augmente encore avec l’ouverture du canal de Suez en 1869, économisant l’épuisant contournement par le cap de Bonne Espérance.

Les britanniques sont les premiers à ma connaissance à comprendre la relative inutilité des empires immenses mais l’importance de contrôler les passages obligés, les détroits.

Ce n’est pas un hasard si ils refusent avec la dernière énergie de rendre Gibraltar revendiquée par l’Espagne ou si ils s’installent au Cap de Bonne Espérance, à Aden, à l’entrée du détroit d’Ormuz et à Singapour.

Quand ils ne peuvent pas s’installer sur un passage obligé, ils font tout pour empêcher qu’une puissance rivale ne le contrôle.

C’est ainsi qu’ils empêchent les russes de démanteler l’empire ottoman pour reconstituer l’empire byzantin ce qui aurait donné le contrôle à la marine tsariste du détroit du Bosphore et des Dardannelles.

Si ils appuient la France durant les crises de Tanger et d’Agadir c’est à la fois suite à l’Entente Cordiale mais également pour empêcher l’Allemagne de s’installer en face de Gibraltar. Même situation en Tunisie où ils appuient les revendications françaises pour empêcher l’Italie de contrôler les deux rives du détroit de Sicile qui sépare le bassin méditerranéen en deux.

Si la vapeur apparait dès les années 1820, les machines à vapeur ne sont pas encore suffisamment fiables pour les voyages au long cours.

Résultat, la vapeur est utilisée au combat, la voile servant pour le transit et les voyages à longue distance. Les navires sont soit des constructions neuves ou des conversions. Les coques en acier s’imposent peu à peu, la course entre le boulet et la cuirasse reprenant avec toujours plus de vigueur.

The Two power standard et la rivalité avec l’Allemagne wilhelhmienne

La merveilleuse marine de Napoléon III n’est hélas d’aucune utilité durant la guerre de 1870 ce qui va discréditer l’idée de la puissance navale en France, la jeune Ecole vouant un culte au sous-marin et au torpilleur (jugé plus “républicain) et dénigrant le cuirassé (vu comme “réactionnaire”), la trop fameuse flotte d’échantillon voyant la Royale se doter de cuirassés périmés dès la construction, des navires comme le Hoche sûrement plus dangereux pour leurs utilisateurs que pour l’ennemi.

La Royal Navy ne connait pas ce problème. Le Naval Defence Act de 1889 impose le concept de “two power standard” à savoir que la Royal Navy doit être aussi puissante que les deux marines qui la suivent à savoir la France et la Russie.

Comme il est impossible que les deux marines regroupent toutes leurs forces en Europe, cela revient en pratique à une supériorité très nette dans les eaux européennes. Sur le plan pratique, ce sont dix cuirassés et trente-huit croiseurs qui sont financés. Un autre programme est proposé en 1894 mais Gladstone échoue à convaincre les Communes de le financer.

Le contexte géopolitique ne tarde pas à évoluer en défaveur de Londres. En 1893, une alliance formelle unie la France et la Russie renforçant les inquiétudes de l’opinion publique.

Et si seulement il y avait que cela car au même moment l’Allemagne de Guillaume II entame la création à marche forcée d’une puissante marine océanique, les Etats-Unis et le Japon faisant de même.

Amiral Fisher

Amiral Fisher

Cette course aux armements navals devient couteuse pour la Grande-Bretagne et en 1904, l’amiral Fisher est nommé First Sea Lord pour faire des économies, le budget de la Royal Navy ayant été baissé, un comble au pays de Nelson !

Avec énergie, le bouillant Fisher réforma la Royal Navy, mettant à la casse des navires obsolètes (too old to figth too slow to run _trop vieux pour combattre, trop lents pour fuir_ 154 navires dont 17 cuirassés sont ainsi rayés des registres) et obtenant la construction de nombreux cuirassés dont deux innovations, le dreadnought et le croiseur de bataille.

Le premier est l’application du concept all big gun battleship, le cuirassé avec une artillerie à calibre unique ce qui devait améliorer la puissance des navires mais également faciliter la conduite de tir ainsi que le stockage des munitions.

Le HMS Dreadnought

Le HMS Dreadnought

Si le HMS Dreadnought est le premier navire de ce type à entrer en service, il s’en fallut de peu pour qu’il soit américain.

Le HMS Invincible, premier croiseur de bataille de l'histoire

Le HMS Invincible, premier croiseur de bataille de l’histoire

Le croiseur de bataille est une création issue de l’imagination fertile de Fisher (speed is armour) qui comme tous les observateurs mondiaux avait vu la vitesse des cuirassés japonais surclassés les navires russes, oubliant un peu vite que la malheureuse escadre était partie de Baltique, avait contourné le cap de Bonne Espérance avant de rejoindre la zones des opérations avec des navires usés, des équipages en état de quasi-mutinerie.

Le Battlecruiser était né, un navire qui disposait d’une artillerie aussi puissante que celle d’un cuirassé mais sans véritable protection, sa vitesse supérieure devant lui permettre d’éclairer la flotte, de si nécessaire attaquer les premiers navires ennemis mais jamais l’amiral Fisher avait envisagé que ces croiseurs de bataille combattent dans la ligne de bataille.

Une course aux armements dantesque oppose Berlin à Londres. A une construction chez l’un répond une construction chez l’autre, l’armement augmentant, les allemands passant du 280 au 305 puis au 380mm, les britanniques du 305 au 343 puis au 381mm.

La supériorité britannique ne sera jamais vraiment remise en cause en raison des limites financières de l’Allemagne qui devait entretenir une importante armée de terre. De plus les alliances avec le Japon (1902) et la France (1904) permettait aux britanniques de concentrer leurs moyens en mer du Nord, une situation fort différente de celle prévalant à la fin du 19ème siècle.

Les dominions apportent également leur contribution, une marine canadienne et une marine australienne voyant le jour en 1911.

Si la marine allemande ne peut sérieusement remettre en cause la supériorité de la marine britannique, c’est un adversaire à prendre au sérieux avec des navires bien armés, bien protégés et servis par des équipages compétents, les canonniers allemands ayant remporté de nombreux concours de tir avant guerre en s’appuyant sur leur compétence mais également sur des optiques de haut niveau et un système de conduite de tir performant.

Ainsi quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy dispose de 74 navires de ligne avec 64 cuirassés (dont 40 pré-dreadnought à la valeur militaire douteuse) et 10 croiseurs de bataille, la Kaiserliche Machine ne disposant que de 46 navires de ligne avec 39 cuirassés (dont 22 pré-dreadnought) et 7 croiseurs de bataille.

Outre les cuirassés et les croiseurs de bataille, la Royal Navy s’équipe de sous-marins, des torpilleurs submersibles qui ne tardèrent à faire preuve de leur efficacité au détriment des navires de la White Ensign et surtout ceux portant le Red Ensign à savoir la marine marchande.