C-Croiseur lourd Algérie

Le croiseur lourd Algérie
Un croiseur d’un nouveau type
Comme vous le savez, le traité de Washington signé en 1922 à stoppé la course au cuirassé et au croiseur de bataille notamment entre Tokyo et Washington.
La définition du cuirassé choisit par le traité (de 10 à 35000 tonnes, artillerie principale supérieure à 203mm et inférieure à 406mm) à logiquement entrainé une course au croiseur de 10000 tonnes armé de six à dix canons de 203mm.
Ces navires privilégiaient l’armement et la vitesse _cette dernière était vue comme une forme de protection_ mais sacrifiaient la protection passive ce qui leur valut le surnom de thinclad battleship ou cuirassé en papier d’étain au sein des marines anglo-saxonnes.
Avant même que la poudre et les obus n’aient fait leur œuvre, les différentes marines estimèrent qu’il fallait revenir à plus de mesure et qu’à défaut d’éviter les obus par une vitesse «supersonique», il fallait bien pouvoir les encaisser tout en restant opérationnel.
Le cas des quatre Suffren pour la marine nationale est à ce titre édifiant : chacun des navires apportait une amélioration par rapport au précédent avec notamment une protection toujours plus importante.
Pour le projet de croiseur C4, la Royale décide d’aller plus loin et de repenser la conception de ces croiseurs de 1ère classe. Au gaillard d’avant classique, on choisit cette fois un pont ras. La protection est nettement renforcée avec une ceinture de 120mm, un réduit central de 40 à 70mm, un pont blindé à 76mm, des tourelles protégées par 95mm de blindage tout comme le blockhaus.
Les superstructures sont refondues et le bloc-passerelle mis au point pour ce croiseur servira de modèle aux croiseurs de bataille de classe Strasbourg puis aux nouveaux cuirassés.
La mise au point de chaudières à surchauffe et une coque à l’hydrodynamisme soignée permet de propulser le nouveau croiseur à une vitesse semblable à celle des Suffren alors que la puissance est inférieure et le déplacement supérieur, un vrai tour de force.
Autre rupture, sur le plan du nom. Les six premiers croiseurs de 1ère classe français avaient été baptisés du nom de personnalités liés à l’histoire militaire et maritime mais le septième croiseur lourd est baptisé Algérie pour célébrer le centenaire de la conquête de notre seule colonie de peuplement.
Le croiseur lourd est financé à la tranche 1930 en compagnie du croiseur léger Emile Bertin, des six contre-torpilleurs de classe Le Fantasque, de six sous-marins de 1500 tonnes, d’un sous-marin mouilleur de mines, de deux avisos coloniaux et d’un mouilleur de filet, tranche complétée par un contingent voté en avril 1930 avec 4 sous-marins de 600 tonnes, deux goélettes et deux chasseurs de sous-marins
Carrière opérationnelle

Le croiseur lourd Algérie, une élégance rare
-L’Algérie est mis sur cale à l’Arsenal de Brest plus précisément sur la cale du Point au Jour où avaient déjà été construits tous les autres croiseurs de 1ère classe (sauf le Tourville) le 19 mars 1931 plus de cinq mois après le lancement du Dupleix survenu le 9 octobre 1930.
L’Algérie est lancé le 21 mai 1932 et armé pour essais le 15 mai 1933, les premiers essais statiques ayant lieu le 29 juillet 1933, quasiment un mois avant le début des essais à la mer (23 août 1933).
La présentation en recette ayant été acquise le 22 décembre 1933, le dernier né des croiseurs lourds français peut entamer les essais officiels qui l’occupent au mois de janvier mais également en février, le 2 février 1934 le croiseur lourd effectuant un essai officiel en roue libre où il atteint la vitesse maximale de 33 noeuds et effectue ses premiers tirs avec son artillerie principale.
Armé définitif le 15 juin 1934, il reprend ses essais après un passage au bassin. La clôture d’armement est prononcée le 5 septembre et l’Algérie quitte Brest le 8 octobre 1934 pour Toulon son port-base, la traversée servant de Traversée de Longue Durée (TLD).
Le croiseur lourd fait escale à Casablanca le 11 octobre, profitant de l’escale pour une nouvelle série d’essais au point fixe puis mouille aux Salins d’Hyères le 17 octobre avant d’entrer à Toulon le lendemain, 18 octobre.
Le croiseur lourd Algérie est admis au service actif le 19 octobre 1934.
Le 1er novembre 1934, les «10000 tonnes» français sont réorganisés en deux divisions avec la 1ère DL composée de l’Algérie, du Colbert et du Dupleix et la 3ème DL composée du Foch, du Tourville, du Duquesne, le Suffren étant en réparations jusqu’à la fin de 1934.
La mise en service des croiseurs légers provoque la réorganisation des forces légères françaises avec en novembre 1937, la création de la 2ème DC avec les croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren, les croiseurs Algérie Foch Colbert et Dupleix formant la 1ère DC.
Au printemps 1940, on décidé de clarifier le système, attribuant les numéros impairs aux croiseurs lourds et les numéros pairs aux croiseurs légers.
Les Tourville et Duquesne forment ainsi la 5ème Division de Croiseurs (5ème DC) basée à Toulon en compagnie de la 1ère DC formée des Dupleix et Suffren alors que la 3ème DC formée du Colbert et du Foch est basée à Brest. L’Algérie restant lui hors rang puisqu’il sert de navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.
Comme navire-amiral, le croiseur lourd va certes s’entrainer intensivement pour assurer les missions d’un croiseur lourd conventionnel mais son statut de navire de commandement va en faire un instrument privilégié de diplomatie navale en Méditerranée mais également sur d’autres mers et océans.
Après avoir assuré des escortes de convois en Méditerranée, la chasse aux raiders allemands et des transports d’or, le croiseur lourd Algérie termine l’année 1940 par un grand carénage. Il vidange ses soutes et débarque ses munitions le 14 décembre 1940 avant d’être échoué dans le bassin n°1 du Missiessy le 18 décembre 1940.
Les travaux voient d’abord le navire être totalement remis en état : coque grattée et repeinte, changement des hélices (les lignes d’arbre sont simplement toilettées et jugées capable de tenir jusqu’au prochain grand carénage prévu en 1942/43), remise en état des soutes à mazout et à munitions, remise en état des locaux-vie et des locaux de mission, installation de prototypes de radars français, changement de la catapulte mais la modernisation de la DCA attendra faute de disponibilité en pièces modernes.
En effet, le canon Schneider de 37mm n’est pas encore disponible en série et le Hotchkiss de 25mm est très demandé par l’armée de l’air pour la protection de ses terrains, l’armée de terre pour la protection de ses unités en campagne.
Le navire est remis à flot le 14 mai 1941 et rejoint le quai d’armement de l’Arsenal pour des travaux complémentaires à flot jusqu’au 8 juin. Il est armé pour essais le 10 juin 1941 et effectue ses essais post-carénage du 12 au 17 juin avant un stage de remise en condition préliminaire du 19 juin au 3 juillet 1941.
Pour ce dernier, le croiseur lourd appareille de Toulon le 7 juillet, franchit le détroit de Gibraltar le 10 juillet et arrive à Dakar le 15 juillet. Il effectue des exercices combinés du 17 au 24 juillet avant une école à feu au polygone de Rufisque du 26 juillet au 8 août avant de rentrer à Toulon le 17 août 1941.
Il redevient navire-amiral de la flotte de la Méditerranée le lendemain 18 août même si il ne ressort que le 24 août pour mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 2 septembre avant un exercice de défense aérienne à la mer du 4 au 12 septembre, rentrant à Toulon le lendemain 13 septembre 1941.
Il ressort pour un exercice de défense de convois du 17 au 24 septembre avant une escale à Bastia du 25 au 30 septembre puis à Nice du 1er au 4 octobre avant de rentrer à Toulon le 6 octobre 1941.
Le 9 octobre 1941, l’Algérie quitte Toulon en compagnie du Dupleix pour une mission de représentation en mer Noire.
Les deux navires font une brève escale à Bizerte pour se ravitailler les 12 et 13 octobre avant de traverser à bonne vitesse la Méditerranée orientale, faisant escale à Istanbul du 16 au 19 octobre avant de franchir le Bosphore le 20 octobre et de pénétrer en mer Noire.
Les deux navires font escale à Varna (Bulgarie) du 22 au 29 octobre, à Constanza du 31 octobre au 2 novembre, à Sébastopol du 4 au 9 novembre, à Novorossisk du 12 au 17 novembre, à Trabzon du 19 au 24 novembre, à Istanbul à nouveau du 28 novembre au 2 décembre avant de rentrer à Toulon le 7 décembre 1941. L’Algérie effectue deux petites sorties en direction des salins d’Hyères du 11 au 15 décembre et du 17 au 23 décembre avant de passer les fêtes de fin d’année à Toulon.
Le croiseur lourd s’entraine intensivement au large de la Provence et du Cap Corse du 9 au 15 janvier, du 21 au 28 janvier et du 31 janvier au 7 février 1942 avant de rentrer à Toulon le 9 février 1942.
Après une indisponibilité accidentelle du 10 au 25 février (problème de diesels-alternateurs), l’Algérie sort pour essais du 26 février au 2 mars avant un bref stage de remise en condition jusqu’au 12 mars 1942.
Il appareille ensuite pour une croisière en Afrique du Nord, destiné à montrer la puissance de la marine à l’Empire. Après une période d’entretien à flot du 15 au 27 mars, le croiseur lourd appareille de Toulon le 29 mars 1942 à l’aube, direction le Maroc, première étape de cette opération de propagande.
Il franchit le détroit de Gibraltar le 4 avril et fait escale à Casablanca du 6 au 10 avril, fait escale à Tanger du 12 au 17 avril et repasse les Colonnes d’Hercules le 18 avril.
Il est présent à Oran du 19 au 23 avril, à Alger du 25 au 30 avril, à Bone du 1er au 5 mai, à Bizerte du 6 au 12 mai, à Tunis du 13 au 17 mai et à Djerba du 19 au 22 mai.
Le croiseur lourd Algérie fait escale à La Valette sur l’île de Malte du 23 au 28 mai avant de rentrer à Toulon le 4 juin 1942 après plus de deux mois loin de son port d’attache. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage jusqu’au 20 juillet 1942.
L’Algérie reprend la mer le 27 juillet pour un exercice combiné destiné notamment à amariner les nouveaux appelés. L’exercice qui s’achève le 4 août est suivit par un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 9 août avant un nouvel exercice du 10 au 15 août, le croiseur rentrant à Toulon seulement le 21 août après une escale à Marseille du 16 au 20 août 1942.
Le navire-amiral de la flotte de la Méditerranée effectue une nouvelle sortie d’entrainement du 5 au 12 septembre avant une escale à Nice du 13 au 18 septembre où des échauffourées ont lieu entre marins du croiseurs et partisans du rattachement de Nice à l’Italie. Ces incidents sont rapidement minimisés par les diplomates des deux pays.
Rentré à Toulon le 20 septembre 1942, le croiseur lourd subit une évaluation de ses capacités militaires du 27 septembre au 3 octobre avant une escale à Port-Vendres du 5 au 8 octobre, à Marseille du 10 au 12 octobre et à Bastia du 13 au 17 octobre avant de rentrer à Toulon le lendemain, 18 octobre.
Le Quai d’Orsay étant soucieux de circonscrire une éventuelle hostilité de l’Espagne franquiste, la marine propose au ministère des Affaires Étrangères d’envoyer l’Algérie dans une tournée ibérique sur le modèle de la tournée menée en mer Noire.
Les diplomates français acceptent et après une période d’entretien et de préparation à flot du 21 au 28 octobre, le croiseur lourd appareille de Toulon le 29 octobre, direction Barcelone où il arrive le 2 novembre pour quatre jours d’escale jusqu’au 6 novembre 1942.
L’Algérie repart le lendemain direction Palma de Majorque dans les Baléares où le croiseur fait escale du 7 au 12 novembre avant de reprendre la mer dans la nuit, direction Valence où le fleuron de la marine nationale fait escale du 13 au 18 novembre.
Le tour de la péninsule se poursuit par une escale à Carthagène du 20 au 25 novembre, à Alméria du 26 au 30 novembre, et à Cadix du 3 au 8 décembre (pour des raisons évidentes, l’escale de Gibraltar est soigneusement évitée).
Pour ménager la susceptibilité d’Antonio Oliveira Salazar, l’Algérie fait également escale chez le peuple lusitanien, d’abord à Lisbonne du 11 au 15 décembre puis à Porto du 17 au 25 décembre avant de repartir pour Toulon, faisant escale à Casablanca du 28 décembre 1942 au 2 janvier 1943 avant de rentrer directement à Toulon le 7 janvier.
Après une période d’indisponibilité jusqu’au 28 janvier, l’Algérie effectue une sortie d’essais du 30 janvier au 3 février avant un exercice combiné avec l’armée de l’air du 7 au 12 février, un exercice de défense de convois du 15 au 21 février et enfin un exercice de défense aérienne à la mer du 23 au 27 février, exercice qui montre l’urgence de moderniser la DCA, modernisation prévue lors du prochain grand carénage.
Après une période au mouillage aux salins d’Hyères du 28 février au 2 mars, le croiseur lourd effectue une mission de transport de troupes en direction de la Corse, quittant Toulon le 8 mars pour Ajaccio où il arrive le 9 mars, débarquant 300 hommes pour ce qui constitue un exercice destiné à montrer la possibilité de renforcer rapidement les défenses d’une île revendiquée alto ou mezzo vocce par l’Italie mussolinienne. Il repart de Corse le 12 mars et rentre à Toulon le 14 mars 1943.
L’Algérie sort pour entrainement aviation du 18 au 23 mars au profit de ses Loire 130 qui doivent être remplacés au prochain carénage par des Dewoitine HD-731.
L’Algérie appareille de Toulon le 27 mars 1943 pour une mission de surveillance de l’île d’Elbe et du Golfe de Gênes, une mission de six semaines jusqu’au 6 mai, les patrouilles du croiseur étant entrecoupées de ravitaillement à Bastia ou à Nice en fonction de la zone de patrouille. Après une ultime escale à Bastia du 6 au 14 mai, le croiseur lourd rentre à Toulon le 15 mai 1943.
Après une période d’indisponibilité du 16 mai au 6 juin 1943, l’Algérie reprend la mer pour une mission de représentation en Grèce et en Turquie. Il largue ses amarres le 8 juin, se ravitaille à Bizerte le 15 juin puis met cap sur Patras où il arrive le 20 juin pour trois jours d’escale.Il fait ensuite escale à Héraklion du 26 au 29 juin, à Athènes du 1er au 4 juin et à Thessalonique du 7 au 11 juin.
Le croiseur fait ensuite escale à Istanbul du 15 au 20 juin, Izmir du 24 au 27 juin, Iskenderun du 29 juin au 2 juillet avant de gagner Beyrouth alors sous mandat français pour une escale du 4 au 12 juillet 1943.
Le croiseur met alors cap sur la métropole, ne faisant qu’une courte escale à Bizerte les 18 et 19 juillet pour ravitailler et effectuer quelques réparations d’urgence avant d’arriver à Toulon le 23 juillet. Le croiseur est indisponible pour permissions de l’équipage et entretien du 24 juillet au 15 août 1943.
Le croiseur Algérie ne ressort que le 5 septembre 1943 pour un exercice combiné avec unités de la 2ème Escadre du 5 au 17 septembre avant un mouillage à Villefranche jusqu’au 24 septembre quand il reprend la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 25 septembre au 1er octobre puis un exercice de protection et d’attaque de convois du 5 au 13 octobre, les deux exercices étant séparés par une escale à Nice. Il rentre à Toulon le 20 octobre 1943 après une escale à Bastia du 14 au 19 octobre.
L’Algérie quitte à nouveau Toulon le 27 octobre pour un nouvel exercice de transport de troupes rapides en direction de l’île de Beauté, cette fois réalisé en condition de guerre avec un appareillage sur alerte après l’embarquement d’un bataillon d’infanterie coloniale.
La traversée est effectuée à 27 nœuds de moyenne et le navire arrive à Bastia en fin de journée où les troupes sont débarquées sous la menace de l’aviation, des avions de l’armée de l’air basés en Corse simulant des bombardiers et des chasseurs ennemis, l’Algérie en abattant officiellement six sur un total de quatre vingt appareils engagés. Le croiseur rentre le lendemain 28 octobre à Toulon.
Au mois de novembre, le croiseur lourd n’effectue que des sorties locales d’entrainement à savoir du 4 au 10 novembre, du 15 au 22 novembre et du 26 au 30 novembre 1943. Sa dernière sortie avant son grand carénage à lieu du 9 au 15 décembre 1943.
Le croiseur lourd Algérie débarque ensuite ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué dans le bassin n°1 du Missiessy le 20 décembre 1943. Ce grand carénage serait probablement appelé aujourd’hui une refonte à mi-vie car outre la remise en état générale du navire, le croiseur va bénéficier d’une optimisation de ses performances.
Outre l’installation de radars plus performants, le navire-amiral va enfin recevoir une DCA digne de ce nom en l’occurrence douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en huit affûts doubles mais conserve sa catapulte, jugée plus importante que les tubes lance-torpilles qui sont débarqués.
Le croiseur lourd est remis à flot le 15 juin1944 après presque six mois de travaux. Il termine son grand carénage étoffé par un mois de travaux à quai. Armé pour essais le 18 juillet, il teste ses nouvelles capacités du 19 juillet au 5 août avant d’effectuer son stage de remise en condition.
Pour ce faire, le croiseur appareille de Toulon le 8 août 1944, franchit le détroit de Gibraltar le 12, fait escale à Casablanca les 13 et 14 août avant de gagner Dakar où le croiseur arrive le 18 août 1944. Il effectue une école à feu à Rufisque du 21 août au 2 septembre avant de rentrer à Toulon le 10 septembre 1944.
Le croiseur lourd Algérie reprend la mer pour exercices du 12 au 28 septembre 1944, un exercice à dominante antisurface (attaque et protection de convois) en compagnie des croiseurs lourds Dupleix et Henri IV sans oublier l’intervention de l’aviation et de sous-marins (quatre de la 4ème Escadre et deux de la 6ème Escadre Légère).
Après une indisponibilité accidentelle du 1er au 12 octobre, le croiseur effectue quelques essais à la mer du 13 au 17 octobre avant une série d’exercices : attaque et défense de convois entre Marseille et Alger du 20 au 27 octobre, défense aérienne à la mer entre Toulon et Nice du 1er au 5 novembre, bombardement contre la terre du 12 au 20 novembre et attaque de nuit d’une force navale du 24 novembre au 2 décembre 1944.
Rentré à Toulon le 7 décembre après une escale à Nice du 3 au 6 décembre, le croiseur lourd ressort une dernière fois du 12 au 20 décembre pour un exercice combiné avant d’attendre 1945 à quai à Toulon.
L’ Algérie ressort du 12 au 18 janvier pour un exercice combiné avant un mouillage aux salins d’Hyères du 19 au 23 janvier avant de rentrer à Toulon le 25 janvier 1945.
Il ressort pour une mission de transport rapide entre Toulon et Oran, quittant le Var le 4 février et arrivant en Algérie le 7 février. Il manoeuvre en solitaire du 10 au 25 février avant une escale à Bizerte du 27 février au 1er mars puis à La Valette du 3 au 8 mars avant de rentrer à Toulon le 11 mars 1945.
Après une indisponibilité accidentelle du 12 au 25 mars1945, le croiseur lourd Algérie appareille de Toulon en compagnie du Henri IV pour une croisière au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
Les deux croiseurs lourds quittent Toulon le 29 mars, traversent le bassin occidental de la Méditerranée jusqu’à Bizerte où arrivés le 2 avril, ils se ravitaillent en carburant avant de traverser à vie allure le bassin oriental de la Mare Nostrum direction Lattaquié où les deux navires font escale du 8 au 12 avril 1945.
Ils font ensuite escale à Beyrouth du 13 au 17 avril, à Haïfa du 18 au 21 avril, à Alexandrie du 23 au 27 avril, à Tunis du 3 au 7 mai, à Alger du 12 au 15 mai, à Tanger du 19 au 22 mai et à Casablanca du 24 au 30 mai avant de rentrer dans la foulée sur Toulon le 5 juin 1945.
L’Algérie ressort le 17 juin 1945 en compagnie de contre-torpilleurs de la 2ème escadre pour un exercice à double détente en l’occurrence la 2ème ( Bayard Du Guesclin Turenne) et 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin)
Du 18 au 25 juin, l’Algérie va simuler un navire corsaire tentant de franchir la barrière de Corse (Nice-Bastia), barrière défendue par des divisions de contre-torpilleurs puis après une courte escale à Bastia du 26 au 28 juin, l’Algérie va simuler un cargo rapide harcelé près des côtes par des sous-marins mais bénéficiant du soutien de l’aviation basée à terre pour cet exercice qui à lieu du 29 juin au 2 juillet.
Après une escale à Nice du 3 au 7 juillet, l’Algérie rentre à Toulon le 9 juillet 1945 puis est indisponible (permissions de l’équipage et entretien courant) jusqu’au 27 juillet. Il sort pour essais du 30 juillet au 7 août, rentrant à Toulon le 8 août.
Il ressort le 12 août pour un entrainement individuel jusqu’au 18 août avant un mouillage aux Salins d’Hyères jusqu’au 25 août date de son appareillage pour un nouvel exercice avec des sous-marins de la 2ème Escadre, exercice qui s’achève le 7 septembre et suivi d’un retour à Toulon dans la foulée. Il effectue ensuite un entrainement aviation du 10 au 16 août avec ses deux Dewoitine HD-731.
L’Algérie quitte à nouveau Toulon le 18 septembre pour une mission de surveillance en mer Tyrrhénienne, faisant escale à Bastia du 19 au 21 septembre pour régler un problème technique avant de commencer sa mission le lendemain 22 septembre.
Le croiseur lourd va effectuer une première patrouille du 22 au 30 septembre avant de faire escale à Bizerte pour ravitaillement et quelques travaux mineurs d’entretien, une mer agitée ayant provoquée quelques menus dégâts de structure.
La seconde patrouille à lieu du 3 au 15 octobre avant une nouvelle escale à Bizerte jusqu’au 18 octobre, date du début de la troisième patrouille qui s’achève le 30 octobre 1945.
Le croiseur lourd fait escale à Bizerte du 1er au 4 novembre, à La Valette du 5 au 8 novembre puis à Tunis du 9 au 13 novembre, la compagnie de débarquement du croiseur défilant dans les rues de la capitale du protectorat français pour commémorer l’armistice de 1918.
La quatrième patrouille à lieu du 14 au 22 novembre avant une escale de ravitaillement à Bizerte jusqu’au 24 novembre qui précède la cinquième et dernière patrouille du 25 novembre au 7 décembre 1945. Après une escale à Bizerte du 8 au 12 décembre et à Ajaccio du 14 au 20 décembre, le croiseur lourd rentre à Toulon le 21 décembre et reste à quai jusqu’à la fin de l’année.
Après une période d’entretien à flot du 5 au 20 janvier 1946, le croiseur lourd appareille pour un exercice au sein de la 2ème escadre avecles torpilleurs de la 1ère DT et les contre-torpilleurs des 2ème et 9ème DCT.
Le Bayard et ses compères effectuent une sortie d’entrainement commune du 7 au 17 janvier pour préparer un entrainement commun de six semaines avec leurs compères de la 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) ainsi que les torpilleurs de la 1ère DT (Le Fier L’Agile L’Entreprenant Le Farouche) et le croiseur lourd Algérie.
La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires effectuent un premier exercice de combat antisurface du 22 janvier au 2 février, l’Algérie menant les torpilleurs légers contre les contre-torpilleurs.
Après une escale à Nice du 3 au 6 février, la petite escadre effectue une école à feux du 7 au 15 février avant un ravitaillement à Toulon le 16 février. Ils enchainent par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant un exercice de synthèse du 28 février au 7 mars, date du retour des navires à Toulon.
De retour à Toulon le 7 mars 1946, le croiseur va effectuer une nouvelle croisière de représentation en Afrique du Nord et au Moyen Orient en compagnie cette fois du croiseur lourd Charlemagne, le troisième croiseur lourd de classe Saint Louis récemment mis en service (janvier 1946).
Après une période d’entretien à flot jusqu’au 20 mars, l’Algérie appareille en compagnie de son cadet, direction le Maroc.
Les deux croiseurs franchissent le détroit de Gibraltar le 26 mars avant de faire escale à Tanger du 27 au 31 mars puis à Casablanca du 3 au 7 avril et à Agadir du 8 au 12 avril, profitant ensuite de sa situation pour surveiller le renforcement des positions de l’armée espagnole aux Canaries.
Les deux croiseurs repassent le détroit de Gibraltar le 16 avril pour gagner l’Algérie, faisant escale successivement à Oran du 18 au 21 avril, à Alger du 22 au 27 avril, à Skikda du 29 avril au 2 mai avant de s’intéresser à la Tunisie pour escales à Bizerte le 4 mai (ravitaillement), à Tunis du 5 au 8 mai, à Sfax du 9 au 11 mai et à Gabès du 12 au 15 mai 1946.
L’Algérie et le Charlemagne traverse le bassin oriental de la Méditerranée à une vitesse élevée (27 nœuds de moyenne) direction Lattaquié où ils font escale du 20 au 25 mai avant une escale à Beyrouth du 27 mai au 2 juin. Les deux croiseurs rentrent directement à Toulon le 9 juin après une escale de ravitaillement à Bizerte.
Après une période d’indisponibilité du 10 juin au 15 juillet, l’Algérie ressort pour essais du 16 au 21 juillet avant un stage de remise en condition du 22 juillet au 4 août qui est suivit d’une escale à Nice du 5 au 10 août 1946.
Rentré à Toulon le 12 août, il en repart dès le 17 août pour le Sénégal et le polygone de tir de Rufisque. Il fait escale à Casablanca du 22 au 26 août, à Port Etienne du 29 août au 2 septembre avant d’arriver à Dakar le 5 septembre. Le stage de tir à lieu du 7 au 29 septembre suivit par une nouvelle escale à Dakar du 30 septembre au 2 octobre 1946, à Casablanca du 5 au 10 octobre avant de rentrer à Toulon le 15 octobre 1946.
Le croiseur lourd Algérie est à nouveau à la mer pour célébrer son parrainage par la ville d’Alger, la charte étant signée dans la ville blanche le 17 octobre alors que le croiseur lourd est en escale du 16 au 24 octobre. Il rentre à Toulon le lendemain 25 octobre.
Le croiseur lourd Algérie quitte Toulon le 2 novembre pour une mission de surveillance du Golfe de Gênes après le signalement par plusieurs sous-marins français d’un accroissement sensible de la navigation civile et militaire italienne en mer Tyrrhénienne notamment entre Naples et La Spezia.
Après une première patrouille du 2 au 9 novembre, le croiseur lourd fait escale à Bastia du 10 au 13 novembre, participant aux commémorations de l’armistice le 11 novembre 1946.
La seconde patrouille à lieu du 14 au 21 novembre avant une escale à Nice du 22 au 27 novembre et la troisième patrouille du 28 novembre au 5 décembre, patrouille suivie d’une escale à Bastia jusqu’au 9 décembre 1946. Après une dernière patrouille du 10 au 21 décembre, le croiseur rentre à Toulon qu’il ne quitte pas jusqu’à la fin de l’année.
Après une période d’indisponibilité du 1er au 11 janvier 1947, le croiseur lourd reprend la mer pour essais du 15 au 17 janvier puis entrainement individuel du 19 janvier au 10 février qui se termine par un mouillage au large de Calvi du 11 au 15 février, mouillage interrompu prématurément (il était prévu jusqu’au 18 février) en raison du mauvais temps. L’Algérie rentre à Toulon le 17 février 1947.
Le 20 février 1947, un début d’incendie éclate dans le local radio, l’incendie est vite maitrisé mais le croiseur lourd est immobilisé jusqu’au 12 mars pour réparations avant de pouvoir appareiller pour une tournée au Levant (Grèce, Turquie, Liban, Syrie, Palestine mandataire et Égypte).
Il quitte Toulon à l’aube le 13 mars 1947, fait escale à Ajaccio quelques heures le 14 mars pour débarquer deux marins blessés avant de piquer plein sud et de franchir le détroit de Sicile après s’être ravitaillé à Bizerte le 17 mars.
Au large de Malte, il retrouve le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin, navire-amiral de la 6ème Escadre Légère basée à Bizerte, les deux navires faisant leur jonction le 19 mars 1947 avant de filer en direction de la Grèce.
Les deux navires font escale ensemble à Corfou du 23 au 28 mars avant de se séparer, l’Emile Bertin faisant escale à Patras du 30 mars au 2 avril alors que l’Algérie mouillait au large de l’île de Zanthe.
Les deux navires se retrouvent à La Canée en Crète pour une nouvelle escale commune du 5 au 9 avril avant de remonter vers le nord pour une escale commune au Pirée du 12 au 17 avril 1947.
C’est ensuite Thessalonique qui est l’objet de la visite des deux croiseus français pour une escale du 20 au 24 avril avant une nouvelle séparation, l’Emile Bertin faisant escale à Mytilène sur l’île de Lesbos du 26 au 28 avril alors que l’Algérie gagne directement Rhodes où il arrive le 27 avril, y retrouvant l’Emile Bertin le 30 avril 1947.
Les deux croiseurs font ensuite escale à Antalya du 1er au 3 mai et à Iskenderun du 6 au 9 mai (théâtre au mois de février d’émeutes antifrançaises) avant de se séparer une nouvelle fois, l’Algérie gagnant directement Beyrouth où le croiseur lourd arrive le 11 mai 1947 alors que l’Emile Bertin lui fait escale à Lattaquié du 10 au 13 mai, retrouvant son compère de traversée le lendemain 14 mai 1947.
Après un exercice avec la Division Navale du Levant (16 au 21 mai), le croiseur lourd et le croiseur léger font escale à Haïfa du 22 au 27 mai, à Alexandrie du 30 mai au 3 juin puis à La Valette du 8 au 12 juin 1947. Les deux navires se séparent alors : l’Emile Bertin rentre à Bizerte le lendemain alors que l’Algérie file directement sur Toulon où il arrive le 16 juin.
Après une période d’indisponibilité du 16 juin au 9 juillet, le croiseur lourd Algérie appareille pour une sortie d’essais du 10 au 12 juillet avant de participer à la revue navale du 14 juillet, la flotte de la Méditerranée étant passée en revue par le président de la République Paul Reynaud à bord du cuirassé Richelieu qui avait déjà tenu ce rôle de «navire présidentiel».
Il reprend l’entrainement par une sortie pour une évaluation de ses capacités du 17 au 20 juillet avant un exercice de défense aérienne à la mer du 27 juillet au 4 août, un exercice de défense des approches de Toulon du 7 au 15 août, un exercice de défense de convois du 18 au 25 août et enfin un exercice de bombardement littoral du 27 août au 5 septembre 1947.
Après une dernière sortie d’entrainement du 12 au 21 septembre, l’Algérie qui doit subir un grand carénage cesse d’être le navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée, remplacé durant cette période par le croiseur lourd Charlemagne, le changement étant effectif le 25 septembre 1947.
L’Algérie débarque ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué au bassin n°2 du Missiessy le 5 octobre 1947 pour un grand carénage plus que nécessaire car non seulement le croiseur lourd vieillissait mais il était utilisé de manière intensive ce qui in fine accélérait son vieillissement.
L’Algérie est remis à flot le 12 avril 1948. Il subit quelques travaux complémentaires à quai du 13 avril au 5 mai avant d’être armé pour essais le 10 mai 1948. Les essais ont lieu du 11 au 20 mai et du 1er au 8 juin, la période séparant ces deux phases d’essais étant consacrée à des travaux à flot.
Déclaré de nouveau disponible le 12 juin 1948, il effectue un stage de remise en condition opérationnelle du 13 au 30 juin. Le 1er juillet 1948, il redevient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée.
Il quitte Toulon le lendemain 2 juillet pour une école à feu à Rufisque. Le croiseur lourd franchit le détroit de Gibraltar le 7 juillet puis fait escale à Casablanca du 9 au 11 juillet avant d’arriver le 14 juillet 1948 à Dakar.
L’Ecole à feu est volontairement limité à huit jours en raison d’une guerre jugée chaque jour plus probable et dès le 23 juillet, le croiseur lourd met cap sur Toulon où il arrive le 3 août 1948 après des escales à Casablanca et Oran essentiellement pour se ravitailler.
Le croiseur Algérie effectue une mission de transport de troupes entre Toulon et Bastia les 7 et 8 août et entre Toulon et Ajaccio les 12 et 13 août avant une mission de présence dans le Golfe de Gênes du 16 au 24 août. De retour à Toulon le 27 août après une escale à Nice, il ne sort plus jusqu’à un certain 5 septembre 1948.
Caracteristiques Techniques du croiseur lourd Algérie
Déplacement : (A la construction) standard 10000 tonnes pleine charge : 13641 tonnes (Après refonte) Déplacement : standard 10000 tonnes pleine charge : 14341 tonnes
Dimensions : longueur : 186.20m largeur : 20m tirant d’eau : 6.15m
Propulsion : 4 turbines Rateau-Bretagne alimentées par 6 chaudières Indret dévellopant 84000 ch et entrainant quatre hélices tripales.
Performances : Vitesse maximale : 31 noeuds Distance Franchissable : 8700 miles nautiques à 15 noeuds.
Protection : Ceinture de 120mm cloisons longitudinales 40mm cloisons tranversales 70mm
pont principal :80mm tourelles 95mm pour la face 70mm pour le toit et les côtés Tour 70 à 95mm
Electronique : Un radar de veille et de navigation. Un radar de conduite de tir pour l’artillerie principale. Un radar de conduite de tir pour l’artillerie secondaire et un radar de conduite de tir pour l’artillerie antiaérienne.
Aviation : Une catapulte orientable à air comprimé et deux hydravions Gourdou Lesseure GL812hy puis Loire 130 puis Dewoitine HD-731
Armement : (A sa mise en service) 8 canons de 203mm modèle 1924 en 4 tourelles doubles (deux en chasse deux en retraite) 12 canons de 100mm modèle 1930 en six affûts doubles modèle 1931 4 canons de 37mm modèle 1925 en affûts simples 16 mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en quatre affûts quadruples. (Contre Avions Quadruples CAQ) et 6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples orientales.
(Au déclenchement du conflit) 8 canons de 203mm modèle 1924 en 4 tourelles doubles (deux en chasse deux en retraite) 12 canons de 100mm modèle 1930 en six affûts doubles modèle 1931 12 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1938 automatiques en huit affûts doubles.
Equipage : (A la mise en service) 746 hommes (Au déclenchement de la guerre) 768 hommes