Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Benelux (50) Belgique (11)

Les navires en service

Croiseur-éclaireur Léopold 1er

HMS Argonaut

Le croiseur léger antiaérien Argonaute. Le Léopold 1er s’est inspiré des Dido britanniques

Quand la décision fût prise de pérenniser la marine belge une fois la guerre de Pologne terminée, se posa immédiatement la question du format.

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Benelux (16) Pays-Bas (16)

Les navires de la Koningklijke Marine

Porte-avions

Le HMNLS Wilhem van Oranje

HMS Colossus (R-15)

Le HMS  Colossus

Le Guillaume d’Orange est un porte-avions de classe Colossus construit aux Pays-Bas par les chantiers navals RDM (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij) de Rotterdam.

La marine néerlandaise suit donc la France et la Grande-Bretagne qui décident de s’équiper de «porte-avions économiques» pour des missions secondaires pour les grandes marines alors que la marine néerlandaise va utiliser ce porte-avions économique pour des missions de combat la couverture des unités de surface, l’appui et l’éclairage.

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Dominions (18) Canada (18)

Navires de soutien et navires amphibies

Navires de soutien

USS Cimarron (AO-22) 4

Les pétroliers canadiens sont inspirés des Cimarron américains

En septembre 1948, la marine canadienne possède six pétroliers et deux navires-ateliers, quatre pétroliers et un navire-atelier sur la côte Atlantique, deux pétroliers et un navire-atelier sur la côte Pacifique.

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Grande-Bretagne (8) Géopolitique (3)

Et avec les alliés ? Et avec les neutres ?

France

-Avec la France, les relations ont toujours été empreintes d’une certaine méfiance. Au traité de Versailles en 1919, Lloyd George s’oppose aux prétentions de Clemenceau. Cette position continue durant les années vingt et le début des années trente.

-Faute de volonté mais de moyens, Paris est obligé de suivre Londres dans sa politique funeste d’apaisement.

-Dans les années quarante, l’arrivée au pouvoir du PSF entraine un rééquilibrage entre Paris et Londres, beaucoup de malentendus sont aplanis, une nouvelle Entente Cordiale voit le jour destinée à maintenir la paix en Europe au prix éventuel d’une guerre contre l’Allemagne.

-Coopération politique, économique et militaire intense. Le 4 juin 1947, à lieu une réunion entre le général Villeneuve, commandant en chef des armées et le général Brooke, chef d’état-major impérial. C’est une réunion préparatoire pour prévoir la guerre qui menace chaque jour davantage.

-Cette réunion ne fait que confirmer une politique plus ancienne de coopération militaire avec fourniture de renseignements et de matériels comme des chars français contre des radars et des sonars.

-L’accord de Windsor est signé le 7 juin 1947 et politiquement entériné par une visite d’Etat du président de la République Française, Paul Reynaud reçu par le premier ministre Clément Atlee et par le roi George VI.

-Cet accord prévoit une fois la guerre déclarée la mise en place d’un état major combiné franco-britannique installé au château de Vincennes avec un généralissime français ou anglais (le général Villeneuve occupant ce poste en septembre 1948) et un adjoint de l’autre nationalité.

Cet état-major devra coordonner les opérations menés en Europe mais également sur les autres théâtres d’opérations.

Les zones de coopération géographique sont clairement identifiées notamment sur le plan naval. La Grande Bretagne reçoit l’autorité sur la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique Nord alors que la France à autorité sur le Golfe de Gascogne, la zone Antilles-Guyane, l’Océan Indien et surtout la Méditerranée.

Sur le plan naval, chaque zone est dirigée par un état-major bi-national à dominante française ou anglaise avec des officiers liaison du pays non dominant et des pays alliés, essentiellement issus des Dominions (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Afrique du Sud) en attendant le basculement de certains neutres (Grèce, Norvège, Turquie……). Une stratégie d’ensemble est clairement définie pour faire face à chaque adversaire.

Etats-Unis

-Relations cordiales entre Londres et Washington ce qui n’exclut pas les tensions liées notamment aux limitations des armements navals.

-Les commandes britanniques et françaises permettent d’enclencher le réarmement des Etats-Unis et de réduire le chômage, chômage qui était reparti à la hausse en 1938 en dépit des mesures interventionnistes du New Deal.

Charles Linbergh

Charles Linbergh

-Cela change à partir de 1944 avec l’élection du président Linbergh. Ce républicain farouche isolationniste refuse de se laisser entrainer dans une future guerre européenne.

Ses sympathies pour le nazisme inquiètent et le projet d’une alliance germano-américaine est redoutée dans les chancelleries même si la révélation d’un accord informel en septembre 1945 se révéla être un mensonge monté de toutes pièces par un journaliste new-yorkais, Angus Mack, journaliste en mal de notoriété.

-Les relations entre Londres et Washington deviennent un poil plus fraiches mais restent cordiales. Il faudra attendre la montée des tensions à partir du printemps 1948 pour voir le président Linbergh se rapprocher des alliés même si souhaitant sa réélection, le premier homme à avoir officiellement traverser l’Atlantique en avion doit rester prudent.

URSS

-Relations inexistantes en raison d’un très fort anti-communisme régnant parmi les élites politiques britanniques et notamment chez les conservateurs.

-La Pologne est le principal point d’achoppement, l’URSS s’étant partagé le territoire polonais avec l’Allemagne. De plus, le gouvernement britannique avait reconnu le gouvernement polonais exil qui réclamait la libération du territoire dans ses frontières de 1939.

-La dénonciation du pacte germano-soviétique en avril 1945 permet de renouer des relations a minima entre les deux pays.

-Devant la menace allemande, on étudie une coopération militaire et navale mais cela ne dépasse pas le stade des notes sans accord concret, la faute à une méfiance réciproque, la paranoïa du régime stalinien s’opposa à la crainte du bolchévisme dans les élites politiques britanniques.

Espagne et Portugal

-Intérêt commun de la France et de la Grande-Bretagne de laisser la péninsule ibérique en dehors du conflit en les dissuadant de s’allier à l’Allemagne et à l’Italie. La France s’évite l’ouverture d’un troisième front et la Grande-Bretagne rend plus facile le contrôle de la Méditerranée.

-Pressions diplomatiques associée à une aide économique pour permettre le développement du Portugal et la reconstruction d’une Espagne dévastée par une guerre de près de trois ans (juillet 1936-mars 1939).

-Des plans sont néanmoins dressés au cas où notamment la saisie des possessions coloniales de l’Espagne (Maroc espagnol, Guinée espagnole, Canaries), des îles Baléares et pour le Portugal, l’occupation des colonies africaines (Cap Vert, Guinée portugaise, Sao Tome et Principe, Angola, Mozambique) ainsi que ses possessions insulaires, Madère et les Açores.

-Des opérations contre les métropoles sont également envisagées mais vues comme compliquées en raison d’un terrain difficile et d’infrastructures ravagées (Espagne) ou quasi-inexistantes (Portugal) sans oublier le précédent historique de Napoléon qui s’englua dans une guérilla qui lui coûta cher.

Turquie

-Relations diplomatiques normales entre Londres et Ankara, pas de différents coloniaux entre les deux pays. L’action de la Grande-Bretagne en Turquie se limite à une action de propagande, diplomatique, culturelle et économique avec une aide au développement ainsi que la fourniture d’armes pour moderniser l’armée turque qui souhaite faire pièce à une URSS jugée menaçante, URSS qui fidèle à la tradition russe lorgne vers les mers chaudes.

Les autres puissances neutres

-Suisse : relations normales aucune aménité entre Londres et Berne, la neutralité de la Confédération Helvétique étant bien commode pour servir d’intermédiaire avec des pays avec qui on à pas de relations diplomatiques en bonne et due forme.

-Pays Scandinaves : Relations normales avec ces pays, puissances secondaires mais dont le positionnement stratégique est utile pour encercler l’Allemagne, la corseter. La Grande-Bretagne envisage ainsi une alliance poussée avec le Danemark et la Norvège avec le déploiement de troupes mais Oslo et Copenhague refusent de déroger à leur sacro-sainte neutralité.

En cas de menace allemande, il faudra attendre que Berlin face le premier pas avant d’envisager l’envoi de troupes, d’avions et de navires.

Quand à la Suède et à la Finlande, la première à des liens économiques très étroits avec l’Allemagne alors que la seconde envisage de prendre sa revanche sur l’URSS et pense s’appuyer davantage sur l’Allemagne que sur les alliés pour obtenir armes, conseillers militaires voir un appui sous la forme de troupes combattantes.

-Irlande : Les relations entre Dublin et Londres sont fraiches surtout depuis 1937 et l’indépendance complète de la partie sud de l’île, devenue la République d’Irlande en remplacement de l’Etat Libre d’Irlande (équivalent d’un dominion).

Elles sont d’autant plus fraiches que Dublin n’exclut pas de parvenir à la réunification de l’île en annexant les six comtés qui forment l’Irlande du Nord ou Ulster pour les loyalistes.

Si un conflit armé est exclu, cet objectif qui explique la tolérance du gouvernement irlandais vis à vis de l’IRA rend compliquées les relations entre irlandais et britanniques.

Des plans sont néanmoins dressés pour occuper le pays en cas de basculement de la verte Eirin dans le camp allemand ou en cas de menace allemande directe sur le pays, le positionnement de l’Irlande en faisant un tremplin rêvé pour mener une guerre au commerce dans l’Atlantique.

Comme ces deux menaces sont faibles voir inexistantes, ces plans ressemblent plus à des exercices de simulation (wargames) qu’à des plans de bataille en bonne et due forme.

Le plan le plus abouti (dont la publication dans le Times en 1974 provoqua une crise diplomatique entre Dublin et Londres dont les relations étaient déjà malmenées avec les Troubles en Irlande du Nord) prévoyait la saisie des ports de l’île comme Dublin, Galway et Cork, une opération aéroportée sur l’aéroport de Dublin suivit d’un raid motorisé mené depuis l’Ulster.

Inutile de préciser que la Royal Navy aurait établit un solide blocus de l’île avec ou sans le concours de la marine française.

18-Bases et arsenaux (4)

D-Base Navale de Lorient

L'Arsenal de Lorient en 1910

L’Arsenal de Lorient en 1910

Un peu d’histoire

Bien que ce site ait été peuplé dès la préhistoire, la ville de Lorient à été fondée officiellement en 1666 sous le nom de L’Orient sous l’impulsion de Colbert qui voulait doter la Compagnie Française pour le commerce des Indes Orientales créée le 27 août 1664 d’une base de départ.

Lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), le chantier naval implanté à L’Orient est réquisitionné par la marine royale, marquant le début de la présence de la marine nationale sur le site bientôt connu sous le nom d’Arsenal Royal de Lorient.

Pendant longtemps cependant, le port vivote, reste chétif. Des travaux sont bien menés avec la création d’un avant port et d’un bassin à flot entre 1839 et 1848 qui suivent les travaux de modernisation menés dans l’enceinte de l’Arsenal avec une forme de radoub et une cale couverte.

Il  était cependant dit que Lorient, 26ème port commercial de France en 1860 ne serait jamais un port majeur en dépit des efforts de la chambre de commerce et l’essentiel (pour ne pas dire la totalité) de l’activité maritime serait celle de l’Arsenal.

Longtemps, l’Arsenal de Lorient va mener des constructions neuves et des entretiens mais la loi du 3 avril 1926 fait de l’établissement morbihanais un établissement consacré aux constructions neuves mais cette situation va de nouveau changer au début de la décennie 1940 en raison de l’augmentation d’unités à caréner et de la saturation régulière de Brest qui ne manque pas de travail entre les navires à armer, ceux à désarmer et ceux à entretenir.

Comme tous les établissements de la marine, l’Arsenal de Lorient va connaître des travaux pour améliorer ses capacités d’entretien et de soutien, le port morbihanais implanté à la confluence Scorff-Blavet et sur la rive orientale du Scorff devant devenir une base majeure en cas de conflit contre l’Espagne et pour nettoyer le Golfe de Gascogne des submersibles ennemis.

Les installations

-Le site original situé donc sur la confluence Scorff-Blavet dispose d’une forme de radoub (utilisée également pour l’armement des navires) de 240m de long sur 28m de large accompagnée de  deux cales, les cales n°4 et n°7 qui mesurent 175m de long sur 20m de large.

-Sur la rive orientale du Scorff nous trouvons la forme dite de Lanester, une forme de 240m de long sur 30m de large. Elle est accompagnée de trois cales.

La cale n°1 (couverte) mesure 230m de long sur 32m de large pouvant donc construire tous les navires jusqu’au croiseur lourd. La cale n°2 mesure 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large.

Ces cales étaient présentes en 1939 et ne sont pas agrandies mais installations annexes sont modernisées avec des grues plus puissantes et des ateliers totalement repensées pour prendre le virage de la soudure et de la préfabrication de plus en plus utilisée.

Quand la guerre éclate, une base de ravitaillement est inaugurée à Lorient avec des dépôts de carburant souterrains et plusieurs postes de ravitaillement ce qui facilite la mise en oeuvre de navires depuis Lorient.

Les fortifications

Comme toutes les autres positions fortifiées, celles défendant les accès à Lorient étaient dans un état lamentables, la faute à l’absence de menace crédible et un sous-investissement chronique.

Il était cependant hors de question de laisser une base de ravitaillement de premier ordre, une base opérationnelle pour opérer dans le Golfe de Gascogne à la merci d’un coup de main ennemi.

En septembre 1939, les fortifications défendant les approches de Lorient se compose des batteries et des moyens suivants :

-Au Talud sont implantés 4 canons de 240mm

-Au Mène sur l’île de Groix sont implantés 4 canons de 120mm

-Au Gâvres, sont implantés 3 canons de 105mm

-A Port Louis, sont implantés 3 canons de 75mm

-A Loquetas, sont implantés 2 canons de 75mm.

Plusieurs batteries de circonstance sont implantés dans les approches de Lorient avec des canons de 95mm, batteries désactivées à la fin de la guerre de Pologne.

Des travaux importants sont menés à partir de 1944. on fait table rase des fortifications passées pour construire des nouveaux points d’appui intermédiaires entre de véritables forts à l’ancienne et des fortifications de campagne.

Toutes les batteries existantes en septembre 1939 sont démantelés en 1942/43, la marine préférant repartir de zéro.

Les deux points d’appui sont installés respectivement à Port-Louis et à Larmor-Plage, leur construction est semblable à celle des fortifications défendant l’accès au Goulet de Brest avec quatre canons de 152mm modèle 1931 _ayant appartenu au Jean Bart_ montés sur affût circulaire sous masque, quatre canons de 90mm modèle 1939 en affûts doubles sous masque et une DCA légère composée de huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts doubles.

La défense des approches terrestres du point d’appui est assuré par quatre affûts jumelés armés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm. En temps de guerre, un fossé est creusé, des mines et des barbelés mis en place.

Sur l’ile de Groix est implantée la Batterie Ronar’ch qui couvre les approches lointaines de Lorient avec quatre canons de 240mm ayant appartenus au cuirassé Voltaire. Ces canons sont montés en affûts simples sur plate-forme circulaire permettant au canon de pointer à 360°.

Leur action est complétée par deux canons de 138mm modèle 1910 ayant appartenu au cuirassé Bretagne et par quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles. La DCA de la batterie Ronar’ch est assurée par huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

La défense des approches terrestres du point d’appui est assuré par quatre affûts jumelés armés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm. En temps de guerre, un fossé est creusé, des mines et des barbelés mis en place.
Ces trois positions forment une sorte de «triangle de la mort» rendant inexpugnables les approches de Lorient.

En ce qui concerne les défenses terrestres, rien n’est entrepris mais à la mobilisation, des postes de sécurité sont mis en place par la 3ème compagnie de fusiliers marins (3ème CFM) chargée de la défense de Lorient, compagnie qui à la mobilisation devient bataillon avec le rappel de territoriaux.

Navires stationnés à Lorient au 5 septembre 1948

Lorient est essentiellement une base de ravitaillement au profit des navires opérant dans le Golfe de Gascogne pour une mission ou pour entrainement. Néanmoins, un certain nombre de navires de combat et de soutien sont basés dans le port militaire morbihanais.

-Torpilleurs légers  L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain (classe Kabyle) formant la 6ème DT

-Patrouilleurs anti-sous-marins La Havraise et La Nantaise

-Corvettes anti-sous-marines La Nimoise La Calvaise La Rennaise et L’Agenaise de la 3ème DEO

-Chasseurs de sous-marins CH-11 et CH-12

-Vedettes lance-torpilles  VTB-16, VTB-18, VTB-20 et VTB-22 de la 1ère Escadrille Légère de l’Atlantique.

-Remorqueur de 1000cv L’Actif

-Remorqueur de 600cv Morbihan

E-Station navale de Casablanca

Un point de passage obligé

Principal port marocain sur la façade atlantique du royaume chérifien, Casablanca devient au cours de la décennie quarante un point d’appui majeur de la marine nationale.

Elle n’est pas une base de premier plan comme Brest, Toulon ou Bizerte mais est le point de passage  obligé des navires venant de Brest et se rendant à Toulon ou de ceux allant de la Méditerranée à l’Atlantique.

Son rôle augmente avec la création du polygone de Rufisque près de Dakar, voyant ainsi la multiplication des escales des navires revenant d’un entrainement intense sur ce champ de tir quasi unique au monde.

Pour faire face à cet afflux, une base mobile de ravitaillement est construite et si des ateliers sont également mis sur pied, aucune forme de radoub et les capacités d’entretien se limite à la présence de deux petits docks flottants (un de 90m de long et un autre de 120m). Les défenses côtières sont également améliorées.

Les navires en escale à Casablanca mouillent à l’est de la Jetée Delure ou Grande Jetée et les installations de ravitaillement sont installés dans son prolongement avec trois grands réservoirs enterrés.
Les ateliers d’entretien et les autres dépôts sont cependant installés à l’ouest de la Grande Jetée et une digue flottante constituée de pontons est établie, digue qui aurait du être durcie mais le déclenchement de la guerre stoppe les travaux qui avaient à peine commencés.

Fortifications

La défense de Casablanca est assurée par deux batteries, la Batterie d’El Hank à l’ouest et la Batterie d’Oukacha à l’est, chacune disposant de quatre canons de 194mm modèle 1902 et de quatre canons de 138mm modèle 1910.

Ces deux batteries sont modernisées entre 1945 et 1947. Si les canons de 194mm sont maintenus, les canons de 138mm sont remplacés par quatre canons de 130mm provenant des torpilleurs d’escadre de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés.

La DCA inexistante est assurée dans chacun des points d’appui par quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss en affûts doubles. Quand à la défense contre un assaut d’infanterie, elle est assurée par deux affûts jumelés, un canon de 47mm et deux mitrailleuses de 7.5mm pour chacun d’entre-eux.

Chaque batterie est armée par une compagnie d’ouvrage et une compagnie de fusiliers marins est chargée de la défense des approches terrestres, les 4ème et 5ème CFM.

Navires basés à Casablanca au 5 septembre 1948

Les navires basés à Casablanca sont amarrés à l’ouest de la Grande Jetée

-Patrouilleur anti-sous-marin L’Incomprise

-Patrouilleur anti-sous-marin Jutland (P-37)

-Corvettes anti-sous-marines La Bastiaise La Paimpolaise La Dunkerquoise et L’Antillaise (2ème DEO)

-Aviso-dragueurs Enseigne Balande La Trompeuse L’Ambitieuse et La Sérieuse (7ème DEL)

-Chasseurs de sous-marins CH-17 CH-18 et CH-19

-Remorqueur de 600cv Lavandou

-Navire-hydrographe Cormoran

17-Aviation navale (54)

Latécoère Laté 301 et 302

Latécoère Laté 302

Latécoère Laté 302

Les années trente c’est encore pour l’aviation le temps des grandes découvertes notamment la traversée des océans dont l’Atlantique fatale à Jean Mermoz qui disparaît avec un Laté 300 baptisé Croix du Sud le 7 décembre 1936 lors d’une traversée Dakar-Natal.

Air France prend ensuite livraison de trois Laté 301 et la Marine intéressée commande une version militarisée, baptisée Laté 302. On reste encore dans l’échantillonnage (il faut dire que l’industrie aéronautique française était encore au stade semi-industriel) avec la livraison de trois appareils baptisés Guilbaud Cavelier de Cuverville et Mouneyrès qui sont mis en service au sein de l’Escadrille d’exploration E-4.

Cette escadrille est transférée en août 1939 de Lanvéoc-Poulmic à Dakar où elle est renforcée par les trois Laté 301 réquisitionnés soit une escadrille de six hydravions chargés de surveiller l’Atlantique Sud et traquer les raiders allemands dans la région.

Ces appareils s’usent très vite et après avoir rendu les trois Laté 301 à Air France, les trois Laté 302 sont retirés du service dès janvier 1940 et l’escadrille E-4 est dissoute pour ne pas immobiliser inutilement un personnel précieux.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté302

Masse : à vide 13230kg maximale 24000kg

Dimensions : longueur 26.15m envergure 44.00m hauteur 7.98m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 835ch (deux propulsifs et deux tractifs

Performances : vitesse maximale 235km/h vitesse de croisière 215 km/h Rayon d’action 3250km Plafons opérationnel 5800m

Armement : 6 mitrailleuses de 7.5mm (deux avant, deux arrières et deux dans les ailes) 300kg de bombes

Equipage : 9 hommes

Latécoère Laté 523

Latécoère Laté 523

Latécoère Laté 523

En 1935, la firme implantée à Biscarosse fait voler pour la première un impressionnant hydravion hexamoteur, le Latécoère Laté 521. Il est propulsé par six moteurs _quatre tractifs et deux propulsifs_. Baptisé Lieutenant de Vaisseau Paris, il est utilisé pour des liaisons commerciales mais il finit par couler suite à un typhon.

Ramené en France et reconstruit, il bat plusieurs records et attire l’attention de la Marine Nationale qui commande trois exemplaires d’une version dérivée baptisée Laté 523. Les trois appareils sont baptisés Altaïr Algol et Aldébaran.

Les trois appareils arment l’Escadrille E-6 basée à la déclaration de guerre à Lanvéoc-Poulmic. L’Algol victime d’une avarie de moteur finit par couler suite à une tentative de remorquage  le 18 septembre.

Suite à cet incident, l’État-major décide de confier à l’escadrille, les uniques Laté 521 et Laté 522 qui devaient à l’origine armer l’Escadrille E12. Le Laté 522 sera rapidement rendu à Air France fin janvier et remplacé par le Laté 521 qui avait nécessité d’importants travaux de modifications. L’unité aligne donc alors deux Laté 523 et un Laté 521.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-6 intègre la 3ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Lanvéoc-Poulmic et un mois plus tard, elle est renumérotée 3E. Ses missions et son équipement ne change pas.

En novembre 1941, les deux Laté 523 et l’unique Laté 521 sont remplacés par six Latécoère Laté 612, une version améliorée issue de l’unique Latécoère Laté 611. Ces trois hydravions sont stockés à terre et ultérieurement feraillés.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 521

Type : hydravion de transport

Poids à vide : 20493 kg Masse totale : 37993 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.62 m Hauteur : 9.07 m   
Passagers 30           

Motorisation : six moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Ybrs de 860 ch

Performances : Vitesse maximale : 247 km/h  Plafond : 6300 m Autonomie : 3900 km

Caractéristiques techniques du Latécoère Laté 522

Type : hydravion de transport

Poids à vide : 22600 kg  total : 41800 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.77 m Hauteur : 9.07 m  

Passagers 30           

Motorisation : 6 Hispano-Suiza 12Y-37 de 920 ch

Performances : Vitesse maximale : 260 km/h  Plafond : 5600 m Autonomie : 5400 km

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 523

Type : hydravion de patrouille maritime

Poids à vide : 22820 kg total : 41800 kg

Dimensions : Envergure : 49.31 m Longueur : 31.77 m Hauteur : 9.07 m  
 
Equipage 10           

Motorisation : six moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-27 de 900 ch

Performances : Vitesse maximale : 260 km/h  Plafond : 5500 m Autonomie : 5940 km

Armement : 1 mitrailleuse Darne de 7.5 mm en tourelle dorsale, 4 autres latérales, 3100 kg de bombes  

Latécoère Laté 612

Le Latécoère Laté 611, prototype du Laté 612

Le Latécoère Laté 611, prototype du Laté 612

Le Latécoère Laté 611 répond au même programme que le Potez-C.A.M.S 141, le Bréguet 730 et le Léo 440 qui ne sera pas construit. Comme souvent, la marine nationale décide de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier et bien que le Potez-CAMS 141 soit commandé et considéré comme le vainqueur du concours, le Latécoère Laté 611 et le Bréguet 730 vont être construits.

Le Latécoère Laté 611 effectue son premier vol le 8 mars 1939 propulsé par quatre Gnôme-Rhône 14N-30. Sous cette configuration, l’appareil va rester unique, utilisés pour des tests et l’instruction au sein de l’EEA d’Hourtin mais une autre configuration va être produite en série.

Baptisée Latécoère Laté 612, elle remplace les moteurs français par quatre Wright R-1820 Cyclone 9 de 1200ch.

La marine commande un prototype de Latécoère Laté 612 qui effectue son premier vol en décembre 1940. Les essais sont tellement prometteurs que la marine commande aussitôt douze appareils pour équiper deux escadrilles, les appareils étant livrés entre mars et novembre 1941. A la différence d’autres hydravions, aucun appareil de réserve n’est commandé probablement en raison de la taille de ces hydravions qui en fait des appareils difficile à stocker.

-L’Escadrille 3E de Lanvéoc-Poulmic reçoit six appareils en novembre et décembre 1941 pour remplacer deux Latécoère Laté 523 et un Laté 521. Cette escadrille va pouvoir ainsi rayonner largement dans l’Atlantique et le Golfe de Gascogne. Cinq appareils sont encore en service en septembre 1948

-L’Escadrille 20E est activée sur l’Etang de Berre le 21 octobre 1942 avec pour équipement six Latécoère Laté 612. Cette escadrille intègre la 4ème flottille d’hydravions chargé de la surveillance principalement entre les Baléares, la Corse et le continent. Tous les appareils sont encore en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 612

Type : hydravion quadrimoteur de grande patrouille

Poids à vide : 15295kg totale 28834kg

Dimensions : longueur 27.05m envergure 40.55m hauteur 7.33m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Wright R-1820 Cyclone 9 dévellopant 1200ch chacun et entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 385 km/h Autonomie 4500km

Armement : 4 mitrailleuses Darne de 7.5mm latérales, 2 Darne de 7.5mm en tourelle dorsale et une dans la queue 7000kg de charges diverses (bombes, torpilles, grenades ASM)

Equipage : 11 hommes

Latécoère Laté 615

A l’usage le Latécoère Laté 612 s’était révélé un bon appareil mais aisement perfectible. Il fallait aussi tenir compte de son vieillissement inévitable. Très rapidement (pour ne pas dire tout de suite), le bureau d’étude Latécoère plancha sur des versions améliorées du Laté 612.

Les projets Laté 613 et 614 n’aboutirent pas car propulsés par des moteurs français très demandé qu’il s’agisse des V-12 Hispano Suiza pour le Laté 613 ou des Gnôme Rhône 14N pour le -614.

Le seul projet qui réussit à aboutir fût donc le Latécoère Laté 615 qui comme son dévancier allait être propulsé par des moteurs américains en l’occurence des Wright Cyclone R-2600 de 1700ch.

Deux prototypes sont commandés par la marine en mars 1944 et livrés par Latécoère en septembre de la même année.

Après quatre mois d’essais intensifs et satisfaisants, la marine décide de passer commande en janvier 1945 de seize hydravions pour équiper deux nouvelles unités d’exploration déployées dans l’Empire. Ces appareils sont livrés entre juin et novembre 1945.
-La première unité équipée est l’escadrille 15E activée à Port-Lyautey en septembre 1945 avec six appareils destinés à couvrir la navigation dans l’Atlantique. Ces six appareils sont toujours en service trois ans plus tard.

-La deuxième unité équipée est l’escadrille 21E activée à Diego-Suarez en mars 1946 avec six appareils destinés à couvrir la navigation commerciale alliée dans l’Océan Indien. Ces six appareils sont toujours en service trois ans plus tard.

Les quatre appareils restants et les deux prototypes reconditionnés servent d’appareils de réserve.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 615

Type : hydravion quadrimoteur de grande patrouille

Poids à vide : 15500kg totale 29104kg

Dimensions : longueur 28.45m envergure 41.05m hauteur 7.45m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Wright Cyclone R-2600 de 1700ch entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 425 km/h Autonomie 4500km

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm en tourelle avant avec 3000 cartouches, un canon de 20mm HS-404 en tourelle dorsale avec 75 obus (peut être remplacé par deux mitrailleuses de 7.5mm avec 1500 cartouches), deux mitrailleuses de 7.5mm en sabords latéraux arrière avec 1000 cartouches chacune et deux mitrailleuses de 7.5mm en tourelle de queue avec 2500 cartouches.

Soute à armement pouvant recevoir 7000kg de charge militaire (torpilles _2 à 4_ ; bombes et grenades ASM)

Equipage : deux pilotes, un observateur-navigateur, un opérateur radio et cinq mitrailleurs soit 9 hommes

Lioré et Olivier H-470

Lioré et Olivier H470

A l’époque où les moteurs d’avion ont une fiabilité incertaine, il vaut mieux traverser l’Atlantique avec un hydravion ce qui explique qu’Air France commande en 1936 cinq Lioré & Olivier H470, appareils produits par la SNCASE (Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est) qui sont réquisitionnés en septembre 1939 sans avoir été utilisé en service commercial.

Les cinq hydravions monoplans quadrimoteurs forment ainsi l’escadrille E-11 basé sur l’Etang de Berre.

Durant la guerre de Pologne, ces appareils vont mener d’intenses patrouilles de surveillance au dessus de la Méditerranée.

Les appareils sont déréquisitionnés le 20 janvier 1940 et rendus à Air France. Sans appareils, l’escadrille E-11 est dissoute le lendemain 21 janvier 1940.

Caractéristiques Techniques du Lioré & Olivier H470

Masse à vide : 10500kg totale : 18900kg

Dimensions : longueur 21.72m envergure 31.80m hauteur 7.10m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Y-34 de 860ch entrainant deux hélices tractives et deux hélices propulsives.

Performances : vitesse maximale 340 km/h autonomie 3250km plafond 7000m

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm et 600kg de bombes

Equipage : 5 hommes.

17-Aviation navale (46)

Bloch MB-175T

Bloch MB-175T

Bloch MB-175T

A la fin 1936, une équipe d’ingénieurs de la SNCAO issus de la compagnie «Avions Marcel Bloch» commença à travailler sur un projet de bimoteur bi ou triplace pouvant mener plusieurs missions et destinés à occuper l’espace séparant les avions type B4 (bombardiers quadriplaces comme l’Amiot 351 ou le Lioré et Olivier Léo 451), les bimoteurs légers C3 (chasseurs triplaces comme le Potez 631) et les avions d’assaut et de bombardement type AB2 (comme le Bréguet 691).

C’est l’acte de naissance du MB-170 dont deux prototypes furent réalisés, le premier effectuant son premier vol le 15 février 1938 mais fût perdu le 17 mars 1938, le second restant seul en piste, un second prototype à la configuration modifiée (suppression de la coupole ventrale notamment).

Les besoins officiels ayant changé, les projets MB-171/172/173 ne dépassèrent pas le stade la planche à dessin et seul resta en piste, le MB-174 conçu pour la reconnaissance stratégique, le premier prototype quittant le plancher des vaches la première fois le 5 janvier 1939.

Seuls cinquante MB-174 furent construits, l’armée de l’air préférant mise sur le Bloch MB-175 plus adapté à la mission de bombardement avec notamment une soute à bombes agrandie qui lui fit prendre quinze centimètres.

En septembre 1939, les plans officiels prévoyaient pour l’armée de l’air la commande de 814 MB-175 et de 323 MB-176. Ce dernier modèle était identique en tout point au MB-175. La seule différence était cependant de taille : les Gnome Rhône 14N très employés sur les chasseurs de l’époque cédaient la place aux Pratt & Whitney Twin Wasp. Ce plan fût revisé en février 1940 avec 660 MB-175 et 1550 MB-176 à livrer entre avril 1940 et juillet 1941.

Et la marine dans tout ça ? Cherchant un avion de reconnaissance et d’attaque maritime performant, elle s’intéressa d’abord au Bréguet 693 puis au Potez 631 avant de jeter son dévolu sur le Bloch MB-175 suite au rapport favorable d’un pilote de la marine détaché au sein de l’armée de l’air dans le cadre de la coopération interarmées.

Elle commanda deux prototypes d’une version de reconnaissance et d’attaque maritime qui effectuèrent leur premier vol en février 1940, respectivement les 2 et 12 février.

Satisfaite des modifications _traitement anti-corrosion, radios plus performantes, soute aménagée pour une torpille……_, la marine décida de passer commande. En juillet 1940, la SNCAO reçoit une commande de soixante-douze Bloch MB-175T destinés à équiper six escadrilles de douze appareils.

Ces appareils sont livrés entre septembre 1940 et mai 1941 et à cette première commande succède une deuxième en novembre 1941 pour trente-six appareils destinés à servir de volant de fonctionnement. Cette commande est honorée en février et juillet 1942.

Enfin, en juillet 1948, une troisième commande de 36 appareils est passée à la SNCAO, les premiers appareils étant livrés en octobre 1948, la commande étant totalement honorée en mars 1949.

-La première unité équipée de ce rutilant bimoteur est l’escadrille 6B de la 2ème flottille d’aviation navale. Basée à Fréjus-Saint Raphaël, elle dispose de douze Bloch MB-175T et est considérée comme opérationnelle sur sa nouvelle monture à la mi-décembre après six semaines d’entrainement intensif.

Ces appareils sont chargés de la surveillance de la Méditerranée et en cas de conflit contre l’Italie de s’attaquer à la navigation italienne dans le Golfe de Gênes à l’aide de bombes, de torpilles et nouveauté de roquettes air-sol particulièrement efficaces contre les navires marchands, les navires auxiliaires et les petites unités peu ou pas protégés.

Le 31 août 1948, l’unité dispose toujours de douze bimoteurs MB-175T même si sur ces douze appareils, quatre sont des appareils de remplacement, deux ayant été perdus au cours d’exercice et deux ayant été réformés suite à des problèmes récurrents de moteurs et une usure prononcée de certaines pièces vitales.

Dès le lendemain 1er septembre, l’unité maintien en vol au dessus de la Méditerranée une patrouille de deux MB-175T, chacun armés de deux bombes de 250kg pour une mission de reconnaissance armée.
Ce dispositif est maintenu jusqu’au 12 septembre 1948 _date de sa suppression_, l’Italie ne bougeant pas (encore ?).

-L’Escadrille 5T de la 5ème FAN basée à Lorient-Lann Bihoué est la deuxième unité à recevoir ce nouvel appareil. Les douze Bloch MB-175T de sa dotation organique lui sont livrés en février et mars 1941, la 5ème escadrille de torpillage étant déclarée opérationnelle sur ce nouvel appareil le 3 mai 1941.

Sa mission est de surveiller le Golfe de Gascogne et d’interdire cette «mer intérieure» aux forces navales et sous-marines de l’ennemi pour ainsi protéger les accès aux ports militaires (Brest et Lorient) et civils (Quimper, Saint-Nazaire et Nantes, La Rochelle-La Pallice, Bordeaux, Biaritz, Bayonne, Hendaye………..).

Ces appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si sur les douze appareils du lot d’origine, deux ont été perdus en mer et un à l’atterrissage, appareils remplacés par des appareils stockés à Orly.

Mise sur le pied de guerre, l’escadrille 5T va multiplier les patrouilles dans le Golfe de Gascogne pour empêcher tout mouvement ennemi qu’il soit allemand ou espagnol même si le premier est plus crédible que le second.

-L ‘Escadrille 10B voit officiellement le jour le 13 juillet 1941 au sein de la toute nouvelle 4ème flottille d’aviation navale (4ème FAN) qui regroupe les avions terrestres destinés à appuyer depuis la base de Sidi-Ahmed, les unités de la 6ème Escadre Légère. Comme ses cinq autres consoeurs, la 10ème escadrille de bombardement reçoit douze Bloch MB-175T.

Trois appareils ont été perdus durant l’utilisation de cet appareil mais fort heureusement sans perte en vies humaines.

Le 31 août 1948, l’unité est mise en alerte et voit ses effectifs complétés par le rappel de réservistes et d’anciens de l’unité qui se portent volontaires. L’escadrille 10B reçoit pour mission de surveiller le Golfe de Syrte et pour plus d’efficacité, un détachement avancé est établit à Gabès pour multiplier les patrouilles dans cette région.

-L’Escadrille 1B jadis équipée de bombardiers en piqué Vought 156F est transformée sur Bloch MB-175T, douze bimoteurs remplaçant en septembre 1942 sur la base aéronavale de Calais-Marck neuf bombardiers en piqué monomoteurs.

En cas de conflit, la mission de cette unité est d’interdire à la flotte allemande l’accès à la Manche et d’appuyer à la fois l’ELN mais également si ils le souhaitent, le Corps Naval Belge et la marine néerlandaise.

Trois appareils sont perdus au cours de ces six années d’utilisation : un en mer en mars 1944 (équipage disparu présumé mort), un à atterrissage en septembre 1945 (équipage sauf) et un autre en mer en mai 1947 (équipage récupéré par un Potez-CAMS 143 de l’escadrille 5E)

A partir de juin 1945, cette escadrille bénéficie du renfort de l’escadrille 15T équipée de douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456, les MB-175T pouvant pister un ou plusieurs navires ennemis et déclencher sur eux la foudre avec les bombadiers-torpilleurs de cette nouvelle escadrille.

A partir du 1er septembre 1948, les Bloch MB-175T de la 1B vont multiplier les patrouilles dans le détroit du Pas de Calais et en mer du Nord, patrouilles qui prennent une autre importance et une autre saveur avec les raids aériens allemands et l’invasion de la Norvège et du Danemark.

-L’escadrille 15B est la dernière à recevoir (avant guerre) le nouveau bimoteur. Créée le 21 septembre 1941 à Than-Son-Nut avec douze Martin 167F.

En novembre 1943, les dix Martin 167F sont remplacés par douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Cette escadrille basée sur ce qui n’est pas encore l’aéroport international de Saïgon doit donner de l’allonge aux FNEO en lui permettant d’affaiblir et d’amoindrir les forces navales adverses avant qu’elles n’entrent en contact avec les forces amies. Sa capacité de bombardier horizontal sera également précieuse pour appuyer les troupes au sol défendant l’Indochine.

En septembre 1945, l’unité intègre la 12ème flottille d’aviation navale et déménage à Cam-Ranh d’où elle mène ses missions de reconnaissance armée.

Au 1er septembre 1948, l’unité peut fièrement afficher un taux d’attrition nul _en dépit d’une utilisation intensive des bimoteurs MB-175T_ et à partir du 5 septembre 1948 renforce sa présence au dessus des flots au cas où le Japon aurait eut un plan concerté avec l’Allemagne.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-175T

Type : bimoteur d’attaque et de reconnaissance maritime

Poids : à vide 5600kg maximale 7150kg

Dimensions : Envergure 17.80m Longueur 12.15m Hauteur 3.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N-48 (G)/49 (D) 14 cylindres en étoile refroidis par air dévellopant 1140ch et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 530 km/h autonomie maximale 1800km plafond pratique 11000m

Armement : deux mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm dans les ailes alimentées à 1000 coups chacune, deux mitrailleuses de 7.5mm en un affût double en poste arrière, une puis trois mitrailleuses en poste de défense arrière.

Soute aménagée pour pouvoir emporter une torpille de 400mm (poids : 674kg). Points d’appui sous les ailes pour deux bombes de 125kg sous chaque aile ou pour un total de six roquettes de 130mm.

Equipage : pilote, observateur _dirige les mitrailleuses du poste inférieur arrière par une pédale_ et un mitrailleur en poste arrière

17-Aviation navale (45)

SNCAO CAO-700M

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

En 1937, l’armée de l’air lance le programme technique A20 demandant un bombardier multimoteur à cinq membres d’équipage pour compléter les futurs Lioré et Olivier Léo 451 et Amiot 351 (sans parler de leurs dérivés respectifs).

Ce programme aboutit à la mise au point du SNCAO CAO-700, un bombardier lourd quadrimoteur qui reprenait le fuselage de l’hydravion torpilleur Loire-Nieuport LN-10 (le perdant de la compétition l’opposant au Bloch MB-480 qui donna naissance au MB-481) avec de nouvelles ailes et pour motorisation quatre moteurs Gnôme Rhône 14N-49 identiques à ceux du Léo 451.

Dès la mise au point de ce quadrimoteur, décision est prise de développer plusieurs variantes dont une variante de reconnaissance maritime pour la marine baptisé CAO-700M et qui permet à l’Aviation Navale de se doter de l’équivalent pour la Luftwafe du Focke-Wulf Fw200 Condor.

Le CAO-700 version bombardier effectue son premier vol le 24 juin 1940 et devant des résultats satisfaisants, la marine commande deux prototypes en version CAO-700M, prototypes qui effectuent leurs premiers vols respectivement le 8 octobre et le 2 novembre 1940.

Les essais se passent bien et dès le 4 janvier 1941, la marine passe une première commande de 54 appareils pour équiper cinq unités dont une composite ce qui explique ce chiffre de 54 alors que l’effectif type d’une escadrille c’est douze appareils. Cette commande est honorée entre mars et décembre 1941 à raison de six appareils par mois ce qui constitue une excellente cadence.
Une deuxième commande est passée en avril 1942 pour 46 appareils qui doivent équiper six escadrilles dont quatre composites et deux conventionnelles. Cette commande est honorée entre juillet  1942 et juin1943 à raison de quatre appareils par mois.

Les unités étant toutes équipées, les commandes auraient pu s’arrêter là mais il faut prévoir les pertes et donc un volant de fonctionnement d’où la commande en septembre 1943 de 50 appareils soit un taux de remplacement de 50%. Cette commande est honorée entre octobre 1943 et octobre 1944 (quatre appareils par mois environ).

Enfin, quatrième et dernière commande, en septembre 1947, 50 appareils sont commandés pour renouveler un stock qui à en partie fondu puisque 15 appareils ont déjà été perdus (et remplacés y compris dans les unités déployées dans l’Empire). Cette commande est honorée entre octobre 1947 et juin 1948.

Tous ces appareils sont de type CAO-700M mais après cette quatrième commande, ce modèle va céder la place au CAO-710M, version améliorée équipée de moteurs plus puissants, d’un armement défensif accru et d’une capacité nouvelle : un radar aéroporté.

-L’Escadrille 16E est la première à recevoir le nouvel appareil et ce dès sa création le 12 juillet 1941 sur la base aéronavale de Sidi-Ahmed. Douze CAO-700M flambants neufs lui sont ainsi confiés pour patrouiller en Méditerranée pour notamment surveiller les mouvements de la flotte italienne.

Elle participe également à de nombreux exercices avec d’autres unités de la marine mais également avec des unités de l’armée de l’air.

Au 1er septembre 1948, la 16E à utilisé un total de seize appareils soit quatre appareils perdus et remplacés par des appareils stockés en métropole et qui rejoignent donc en vol la Tunisie et Sidi-Ahmed.

A l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie, l’escadrille 16E renforce sa présence au dessus de la Mare Nostrum en surveillant notamment les mouvements de la flotte italienne depuis le port de Tarente.

-L’Escadrille 2T reçoit en septembre 1941 douze CAO-700M en remplacement de ses seize Latécoère Laté 298 et devient donc l’Escadrille 12E. Déployée à Fréjus-Saint Raphaël, elle assure la surveillance des approches de Toulon et l’appui des unités de la 2ème Escadre en leur offrant une capacité de surveillance à long rayon d’action.

Durant ses sept années d’utilisation opérationnelle, l’escadrille 12E perd trois appareils : un mer et deux suite à des atterrissage hasardeux, ces appareils sont remplacés par des appareils issus des stocks de la marine. Si le premier coûte malheureusement la vie à son équipage, les deux autres ne provoquent pas de pertes en vie humaines.

-Toujours en septembre 1941, une nouvelle escadrille reçoit le premier véritable avion de patrouille maritime français.

Il s’agit de la 14ème Escadrille de Bombardement (14B) basée à Tripoli-du-Liban qui dispose de 6 CAO-700M en plus de ses 8 bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

En dépit d’une activité intensive, elle ne perd jusqu’en septembre 1948, un appareil qui se crashe en mer après avoir manqué l’aterrissage à Tripoli-du-Liban, crash qui ne fait que des blessés parmi l’équipage.
-L’Escadrille 7E est officiellement créée le 7 décembre 1941 sur la base aéronavale de Lann-Bihoué prêt de Lorient. Elle reçoit douze CAO-700M pour assurer une mission de sanctuarisation du Golfe de Gascogne et de traque des sous-marins et des raiders allemands loin dans l’Atlantique.

Deux appareils sont perdus jusqu’au 31 août 1948, un en mer (équipage porté disparu présumé mort) et un à terre à l’atterrissage, l’équipage étant blessé mais l’appareil irrécupérable est cannibalisé pour fournir des pièces détachés. Les appareils perdus sont promptement remplacés.

A partir du 31 août 1948, les douze CAO-700M vont se relayer pour maintenir une patrouille permanente dans le Golfe de Gascogne en liaison avec leurs homologues mais rivaux de la 9E basée à Lanvéoc-Poulmic.

-L’escadrille 9E est activée en septembre 1942 sur la base de Lanvéoc-Poulmic. Elle remplace numériquement au sein de la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) l’escadrille 5B/12R qui devenue escadrille embarquée à rejoint Hyères-Le Palyvestre. Ses douze appareils sont les derniers de la commande n°1.

Elle est chargée de missions de surveillance et de patrouille maritime dans l’Atlantique et dans le Golfe de Gascogne en coopération avec le 7E basée à Lann-Bihoué prêt de Lorient.

Un appareil perdu en mars 1945 à l’atterrissage (deux morts et trois blessés) et un deuxième est réformé en septembre 1947 suite à des fragilités structurelles au niveau des bâtis moteurs 2 et 3, ces deux appareils étant  remplacés par des appareils stockés à cet effet.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et vont se relayer pour notamment couvrir les convois atlantique sans oublier la traque des sous-marins et d’éventuels croiseurs auxiliaires allemands même si leur présence si près des côtes françaises est assez peu probable.

-L’Escadrille 13R créée en septembre 1941 avec douze Bloch MB-131 sur la BAN de Than-Son-Nut près de Saïgon reçoit le 21 juillet 1943 douze CAO-700M, appareils venus de France en vol ce qui constitue un véritable périple. Ces appareils étant les premiers CAO-700M de la deuxième commande.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin que dans le Golfe du Siam.

Elle participait également à de nombreux exercices avec les FNEO, l’armée de l’air et l’armée de terre, s’essayant par exemple au parachutage de conteneurs en montagne pour ravitailler des garnisons isolées mais également au bombardement terrestre.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol  rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

-L’Escadrille 18E équipée depuis sa création (10 octobre 1941) de huit Bloch MB-131 reçoit enfin en septembre 1943 des appareils plus adaptés à sa mission. En effet, les cinq Bloch MB-131 encore en état de vol sont remplacés par quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.
Cette escadrille est chargée en cas de conflit d’attaquer la flotte italienne de la mer Rouge et son trafic commercial même si un conflit entre la Grande Bretagne et l’Italie entrainerai la fermeture du canal de Suez aux italiens.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 et maintiennent une garde vigilante dans le détroit de Bab-El-Mandeb en coopération avec les forces de surface et les forces britanniques présentent en force dans la région, les CAO-700M pistant les navires italiens et les Léo 456 se tenant prêts à neutraliser à la bombe ou à la torpille les navires de guerre italiens présents dans la région.

Entre septembre 1943 et septembre 1948, l’escadrille 18E à perdu un CAO-700M, vite remplacé par un avion venu de métropole.

-L’Escadrille 22E voit le jour le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec pour équipement douze CAO-700M de patrouille maritime.

Cette escadrille est chargée de renseigner la 4ème Escadre sur les mouvements de la flotte italienne notamment les unités venant de Sardaigne et de Sicile qui pourraient vouloir s’en prendre au trafic commercial entre les ports d’Afrique du Nord et ceux de métropole.

En septembre 1948, les douze appareils d’origine sont encore en service soit un taux d’attrition nul et dès le 1er septembre, la 22E va maintenir une présence permanente au dessus des flots, n’hésitant pas à aller jusqu’en Sardaigne, les CAO-700M se ravitaillant en Corse ou sur le continent en fonction de la durée de la patrouille avant de retourner à leur base d’Alger.

-L’Escadrille 24E est officiellement activée le 15 juin 1947. Équipée de huit CAO-700M et de huit Lioré et Olivier Léo 456, la 24ème escadrille d’exploration à pour mission à la fois de surveiller la Mer de Corail en coopération avec la marine et l’armée de l’air australienne et si nécessaire l’interdiction à l’ennemi _sous entendu japonais_ de ces eaux, le Léo 456 n’étant pas le plus mauvais des bombardiers-torpilleurs.

Quand éclate la guerre en Europe le 5 septembre 1948, les CAO-700M redouble d’activité tout comme les Léo 456 qui multiplie les entrainements au lancement de torpilles et au bombardement à moyenne et basse altitude. Tous les appareils arrivés en juin 1947 sont encore en service quinze mois plus tard.

-L’Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA) est créée administrativement en novembre 1946 mais ce n’est qu’en juin 1947 qu’elle reçoit ses appareils dont quatre CAO-700M de patrouille maritime et secondairement de bombardement.

Ces appareils qui sont encore tous en service en septembre 1948 ont pour mission de surveiller les petites Antilles depuis leur base de Fort de France-Schoelcher même si leur long rayon d’action leur permettait également de surveiller les côtes sud-américaines, les avions faisant alors une escale de ravitaillement à Cayenne avant de rentrer en Martinique.

-En octobre 1947, une nouvelle flottille voit le jour, la 1ère flottille mixte d’aviation navale basée à Dakar-Bel Air et qui regroupe comme son nom l’indique des hydravions et des avions terrestres dont ceux de la 19E (six CAO-700M et 8 Lioré et Olivier Léo 456).

Cette flottille créée le 7 juin 1947 doit lutter notamment contre les sous-marins et les raiders allemands dans l’Atlantique Sud.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et à partir du 5 septembre 1948, les CAO-700M et même les Léo 456 vont patrouiller au large de Dakar, assurant des patrouilles de surveillance mais également la couverture de convois.

Au 1er septembre 1948, l’Aviation Navale à commandé et reçut 200 CAO-700M mais seulement cent ont été mis en ligne au sein de onze unités (cinq composites et six conventionnelles).

Un total de quinze appareils à été perdu, appareils tous remplacés, le stock étant donc tombé à quatre-vingt cinq  appareils qui au 1er septembre 1948 sont dispersés en métropole. Si quarante reste stockés à Orly, vingt ont gagné en vol la Bretagne sur un site qui deviendra après guerre la base aéronavale de Landivisiau et vingt-cinq un site secret dans le Morvan.

Caractéristiques Techniques du CAO-700M

Type : avion quadrimoteur de patrouille et d’attaque maritime  basé à terre

Poids : à vide 11375kg maximale 18000kg

Dimensions : Envergure 24.92m Longueur 27.90m Hauteur : 4.80m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Gnôme et Rhône 14 N-19 14 cylindres en étoile refroidis par air et développant 1140ch au décollage et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 540 km/h à 5300m Autonomie 2000km en version patrouille maritime Plafond opérationnel 12700m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm dans le nez vitré servie par le bombardier-navigateur (1200 cartouches), un canon de 20mm en tourelle SAMM à l’arrière avec 75 coups et deux mitrailleuses de 7.5mm alimentées à 3000 cartouches dans le poste inférieur arrière.

Une soute à bombe dans le fuselage pour 1500kg de bombes ou deux torpilles de 400mm. Les soutes à bombes dans les ailes de la version bombardier ont été remplacés par des réservoirs supplémentaires. En mission de patrouille maritime, la soute à bombe peut embarquer des fusées éclairantes voir des appareils photos.

Equipage : pilote et copilote installés en tandem dans le poste supérieur, un bombardier-navigateur dans le nez vitré, un canonnier dans la tourelle arrière et un radio dans le poste inférieur arrière

17-Aviation navale (39)

Dewoitine D-790

Schéma du Dewoitine D-790

Schéma du Dewoitine D-790

Pour armer les porte-avions Joffre et Painlevé, plusieurs programmes d’aviation sont lancés dont le programme A80 dont les avions (CAO 1000, Bloch MB-720, Bréguet-Latécoère 675 et Dewoitine D-790) sont initialement prévus pour opérer également sur le Béarn.

C’est le Dewoitine D-790 qui est choisit en partie pour des raisons de communauté logistique puisque le D-790 n’est autre que la version embarquée du D-520. Deux prototypes commandés en mars 1940 effectuent leur premier vol le 7 novembre 1940. Après six mois de tests intensifs, 64 appareils sont commandés.

La priorité allant au D-520, les premiers D-790 ne sortent des chaines de fabrication qu’en septembre 1941 et sont déclarés bons pour le service en février 1942, quelques semaines avant la création des escadrilles 6C et 8C. La totalité des 64 appareils commandés sont livrés à raison de 8 appareils par mois jusqu’en mai 1942.

Cet appareil qui n’à rien à envier au Me109T allemand, au Wildcat américain, au Zero japonais ou au Seafire britannique va ainsi équiper quatre escadrilles.

-L’escadrille 6C est officiellement créée le 5 mars 1942 en même temps que les autres unités de la 6ème flottille d’aviation navale (6ème FAN) _le groupe aérien du Joffre_ qui à sa base à terre à Hyères-Le Palyvestre.

Équipée de huit Dewoitine D-790, l’escadrille 6C à pour principale mission la couverture des forces de surface contre les avions ennemis même si avec l’aide de bombes de 125 et 250kg, les D-790 peuvent servir de chasseurs-bombardiers.

L’escadrille 6C était toujours équipée de Dewoitine D-790 le 31 août 1948 et sans le déclenchement de la guerre aurait du commencer à l’automne sa transformation sur D-795 _version embarquée du D-551_ , le Bloch MB-159M étant jugé trop rapide à l’appontage et trop difficile à mettre en œuvre à bord de porte-avions dépourvus de catapultes.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre, l’escadrille 6C était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, recomplément achevé le 6 septembre.

A noter que sur les huit D-790 du lot initial, seulement quatre étaient encore de ce monde, les quatre autres étant des appareils succédant à ceux perdus par accident à bord du Joffre (trois mais pilotes indemnes) et en mer (un appareil, pilote tué).

-L’Escadrille 7C est officiellement créée le 1er juin 1943 sur la base de Lanvéoc-Poulmic, la base terrestre de la 7ème flottille d’aviation navale _le groupe aérien du Painlevé_. Comme la 6C, l’escadrille 7C est équipée de huit Dewoitine D-790 utilisés comme intercepteurs, chasseurs et chasseurs bombardiers.

Sans le déclenchement de la guerre, la 7C aurait du commencer à l’hiver 1948-49 sa transformation sur D-795, transformation qui est reportée sine die.

Du 1er au 5 septembre, le Painlevé sort en compagnie du PRE La Seine pour entrainement au large de la Bretagne. A l’annonce des attaques allemandes, le porte-avions rallie Brest pour se ravitailler, le groupe aérien restant à bord pour gagner du temps et rejoindre le plus vite possible à Rosyth le cuirassé Normandie.

A noter que sur les huit appareils du lot d’origine, cinq étaient encore en service en septembre 1948, les trois autres ayant remplacés trois appareils perdus par accident, un à bord du porte-avions (pilote indemne), un à terre (pilote tué) et un en mer (piloté récupéré par un hydravion de surveillance après trois jours en mer).

-L’Escadrille 8C est l’autre escadrille de chasse de la 6ème FAN et comme sa consoeur de la 6C, elle est équipée de huit Dewoitine D-790.

L’escadrille 8C était toujours équipée de Dewoitine D-790 le 31 août 1948 et sans le déclenchement de la guerre aurait du commencer à l’automne sa transformation sur D-795 _version embarquée du D-551.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre, l’escadrille 8C était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, récomplément achevé le 6 septembre 1948.

Sur les huit appareils du lot d’origine, six étaient encore en service, la 8C ayant perdu un appareil lors d’une collision dans une montagne corse (pilote tué) et un autre à la suite d’un appontage manqué sur le porte-avions (appareil irrécupérable sauf pour cannibalisation mais pilote légèrement blessé).

-L’Escadrille 9C à été officiellement créée le 1er juin 1943 à Lanvéoc-Poulmic en même temps que la 7C, la quatrième escadrille équipée comme les autres de huit Dewoitine D-790 assurant les mêmes missions que sa consœur : interception, chasse et chasse bombardement.

Sans le déclenchement de la guerre, la 7C aurait du commencer au printemps 1949 sa transformation sur D-795, transformation qui est reportée sine die et se fera malheureusement pour compenser des pertes au combat.

Du 1er au 5 septembre, le Painlevé sort en compagnie du PRE La Seine pour entrainement au large de la Bretagne. A l’annonce des attaques allemandes, le porte-avions rallie Brest pour se ravitailler, le groupe aérien restant à bord pour gagner du temps et rejoindre le plus vite possible à Rosyth le cuirassé Normandie.
A noter que sur les huit appareils du lot d’origine, cinq étaient encore en service en septembre 1948, les trois autres ayant remplacés trois appareils perdus par accident, un à bord du porte-avions (pilote indemne), un à terre (pilote blessé, l’appareil ayant capoté) et un en mer (piloté tué quand son appareil à percuté la mer à pleine vitesse).

Sur les soixante-quatre appareils commandés en avril 1941, il ne restait plus que vingt en stock en septembre 1948 soit de quoi équiper quasiment trois escadrilles même si la décision de remplacer le D-790 par le D-795 n’à pas entrainé de nouvelles commandes.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-790

Type : chasseur monoplace monomoteur embarqué

Poids : à vide 2150kg en charge 2715kg

Dimensions : envergure 10.20m longueur 8.60m hauteur 2.56m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y45 12 cylindres en ligne dévellopant 935ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 525 km/h à 4000m autonomie maximale 998km plafond pratique 11000m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 675 coups chacune.

Le D-790 _contrairement au D-520_ dispose également de rateliers à bombe pour soit une bombe de 250kg sous le fuselage ou deux de 125kg sous les ailes

Dewoitine D-551

Dewoitine D-551 encore non peint

Dewoitine D-551 encore non peint

Le Dewoitine D-520 était un excellent appareil, capable de faire plus que bonne figure face au Messerchmitt Me109E mais il était largement perfectible. De plus, nous étions à une époque où de nombreux records étaient à battre.

La firme Dewoitine développa un avion de record, le Dewoitine D-550 qui effectua son premier vol le 23 juin 1939. Cet appareil était destiné à remporter le record de vitesse mais entre-temps, le Messerchmitt Me-209 avait porté le record à une vitesse hors de portée du Dewoitine D-550.

Cet effort ne fût pas perdu pour l’armée de l’air puisque de cet appareil de record, la firme Dewoitine en ressorti le D-551, un chasseur moderne et racé aux performances bien supérieures au D-520. Les trois prototypes effectuent leur premier vol respectivement le 15 octobre, le 5 novembre et le 13 novembre 1940.

Cet appareil intéressa la marine nationale non seulement dans une version embarquée (appelée D-795) mais également pour assurer à terre la défense des bases navales et des côtes.

Elle ne passa cependant commande qu’en mars 1944 pour soixante-douze appareils qui sont livrés entre septembre 1944 et mai 1945 même si les appareils livrés sont d’abord stockés à Orly en attendant l »activation ou le rééquipement des unités.

-L’Escadrille 2C est rééquipée de douze Dewoitine D-551 en remplacement de ses Grumman G-36A  qui sont stockés après avoir été remis en condition. La défense aérienne de Toulon assurée par l’unité de Hyères-Le Palyvestre est donc nettement durcie.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Au 31 août 1948, l’escadrille 2C dispose toujours de douze Dewoitine D-551 mais trois d’entre-eux n’appartient pas à la livraison initiale, ayant remplacé des appareils accidentés (aucune perte chez leurs infortunés pilotes)

A partir du 1er septembre, décision est prise de maintenir une patrouille de deux chasseurs au dessus de Toulon. Ce dispositif est maintenu jusqu’au 15 septembre 1948 quand l’absence de menace sur Toulon entraine sa levée et son remplacement par des décollages sur alerte.

-L’Escadrille 4C équipée de Grumman G-36A et basée à Sidi-Ahmed pour assurer la défense aérienne de Bizerte rallie Orly le 6 juin 1946 pour être transformée sur douze Dewoitine D-551.

Après cinq semaines d’entrainement intensif en région parisienne et en Normandie, la 4C rallie la Tunisie pour reprendre sa mission de protection de la base navale de Bizerte et plus généralement de la Tunisie, véritable tête de pont pour frapper l’Italie au cœur.

Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, la 4C est déjà sur la brèche, maintenant depuis le 1er septembre une patrouille de deux chasseurs en vol en permanence. L’Italie ne bougeant pas, le dispositif est levé le 13 septembre et remplacé par un décollage sur alerte.

Sur les douze Dewoitine D-551, deux sont des appareils de remplacement, un chasseur ayant été perdu lors d’une collision avec un avion de l’armée de l’air (piloté tué) et un deuxième ayant perdu mystérieusement en mer (piloté disparu présumé mort).

-L’escadrille 20C est créée le 12 septembre 1947 sur la base aéronavale de Dakar-Bel Air pour assurer la défense de Dakar avec douze Dewoitine D-551 amenés à Dakar en caisse par bateaux, remontés, essayés et déclarés bons pour le service.

Le taux d’attrition pour cette unité est nul au 5 septembre 1948, tous les appareils sont opérationnels.

Au 5 septembre 1948, le stock de Dewoitine D-551 de la marine s’établit à 31 appareils, de quoi équiper deux escadrilles à effectifs plein même si il est plus probable qu’ils serviront à remplacer les appareils perdus au sein des unités de la marine ou de l’armée de l’air……. .

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-551

Type : chasseur monomoteur monoplace

Poids : A vide 2150kg en charge 2980kg

Dimensions : envergure 9.33m longueur 8.20m hauteur 2.81m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-suiza 12Y-51 de 1000ch (prototype) puis 12Y-55 de 1300ch (série) entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 675 km/h Autonomie : 1150km plafond opérationnel 12500m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans le noyeu de l’hélice alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et trois mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 750 coups chacune.

Dewoitine D-795

Le Dewoitine D-795 est la version embarquée du Dewoitine D-551. La marine l’à choisit en toute logique pour succéder au D-790 à la fois pour équiper de nouveaux groupes aériens _ceux des porte-avions légers Alienor d’Aquitaine et Henriette de France_ et pour remplacer les D-790 des Joffre et Painlevé mais le conflit perturbe ce remplacement et c’est le D-790 qui va ferrailler en mer du Nord et en Méditerranée contre les chasseurs italiens et allemands.

La marine commande deux prototypes du D-795 le 17 octobre 1942, le premier décollant le 5 juin 1943 et le second le 17 août 1943. La mise au point est difficile, le premier prototype étant d’ailleurs perdu le 17 mai 1944.

Le programme est à deux doigts d’être abandonné mais finalement, après d’ultimes modifications, la marine nationale va commander 112 appareils pour armer quatre escadrilles et en rééquiper quatre autres plus une flotte de réserve équivalente à celle en ligne.

Les premiers appareils de série sortent des usines Dewoitine le 5 janvier 1946 et à raison de dix appareils par mois, la commande est honorée en janvier 1947.

Les premiers appareils de ce type sont destinés à armer les escadrilles de chasse des porte-avions légers Alienor d’Aquitaine et Henriette de France. Ces deux porte-avions de type Colossus embarquent douze chasseurs répartis en deux escadrilles de six appareils.

-L’Escadrille 13C est activée sur la base aéronavale de Lann-Bihoué le 11 juin 1946 en même que la 9ème flottille d’aviation navale (9ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine appelé à renforcer les FNEO.

Équipée de six appareils, elle effectue ses premières opérations à bord du porte-avions le 22 mars 1947 dans le cadre de la mise en condition du groupe aérien qui ne doit plus faire qu’un avec le flotteur. L’entrainement à lieu du 22 mars au 4 mai entre Casablanca et Dakar avant un retour à Brest le 10 mai.

L’entrainement à bord du porte-avions léger se poursuit du 24 juillet au 4 septembre 1947 essentiellement en Manche.

Après avoir participé à la traversée de longue durée du 12 au 31 octobre 1947 en Méditerranée, l’escadrille 13C (et bien entendu le reste de la 9ème FAN) s’entraine dans le Golfe de Gascogne du 2 au 21 novembre, le novice groupe aérien du porte-avions léger affrontant celui rodé et expérimenté du Painlevé.

Le 10 décembre 1947, les six Dewoitine D-795 décollent de Lann-Bihoué et rejoignent en haute mer le porte-avions qui en franchissant le Goulet de la rade de Brest est officiellement mis en service. Ce n’est que le 19 janvier 1948 que le porte-avions arrive à Cam-Ranh, le groupe aérien quittant le bord alors que l’Alienor d’Aquitaine se trouvait à 50 miles nautiques de la base.

Reprenant l’entrainement aéronaval le 24 février 1948, l’escadrille 13C apprend et met en pratique sa mission en cas de conflit : la couverture aérienne des navires des FNEO et un appui limité aux troupes au sol.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 13C était en plein exercice de défense aérienne à la mer dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo.

Le taux d’attrition de cette unité est nul au 5 septembre 1948.

-L’escadrille 15C est l’autre unité de chasse de la 9ème flottille d’aviation navale. Elle suit donc la même historique que l’escadrille 13C, ralliant avec sa consœur l’Indochine en janvier 1948, les deux unités au delà d’une fraternité d’armes bien compréhensible se tirant joyeusement la bourre.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 15C était en plein exercice de défense aérienne à la mer dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo. Le taux d’attrition de cette unité est nul au 5 septembre 1948.

-L’escadrille 19C est officiellement créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en même temps que la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 21C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Du 25 juin au 12 août 1947, l’escadrille 19C participe avec le reste de la 11ème FAN à un entrainement aviation intensif entre Casablanca et Dakar avant de rentrer à Brest le 19 août. Après la traversée de longue durée du 24 septembre au 29 novembre, la 19C sort à nouveau pour entrainement du du 25 au 30 décembre 1947 et du 4 au 12 janvier 1948.

Du 12 au 18 février 1948, elle participe à l’exercice «Centaure» avec les croiseurs de la 3ème Escadre Légère avant de s’entrainer du 27 février au 12 mars 1948 puis du 29 avril au 8 mai dans le Golfe de Gascogne avant un entrainement au large de Dakar du 16 mai au 2 juin.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande. L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transportant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre.

L’escadrille 19C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

-L’escadrille 21C est créée le 21 juin 1947 en même temps que la 19C avec lequel il forme la composante de chasse de la 11ème FAN (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 19C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Elle suit donc le même historique que l’escadrille 19C même si à la différence de sa consoeur, elle connait des pertes, deux appareils perdus par accident lors d’un entrainement lors du petit carénage de l’Henriette d’Angleterre (10 juin au 5 août 1948). Les appareils sont rapidement remplacés.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre. L’escadrille 21C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

Au 5 septembre 1948, sur 112 appareils commandés et livrés, 24 sont en ligne plus 2 tirés des stocks pour remplacer les pertes du 21C. Les appareils prévus pour les escadrilles 6C 7C 8C et 9C sont toujours stockés à Orly, le conflit bousculant le calendrier de remplacement des D-790.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-795

Type : chasseur monomoteur monoplace embarqué

Poids : à vide 2000kg Totale 2300kg

Dimensions : envergure 9.33m longueur 8.20m hauteur 2.81m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-suiza 12Y-55 de 1300ch (série) entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 675 km/h autonomie : 1050km plafond opérationnel 12500m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans le noyeu de l’hélice alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et trois mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 650 coups chacune.

Bloch MB-159M

Après avoir développé le Bloch MB-152 et le MB-155, les ingénieurs du bureau d’étude de la firme Bloch étudièrent un nouveau dérivé propulsé par le prometteur Gnôme-Rhône 14R Meteor de 1700ch, le plus puissant moteur français au début de la décennie quarante.

Ce dérivé baptisé Bloch MB-156 ne dépassa pas le stade du projet, les ingénieurs du bureau d’étude s’étant aperçus qu’il fallait totalement redessiné la cellule pour tirer la quintessence de ce moteur.

Ces efforts donnèrent naissance au Bloch MB-157, un appareil qui équipa l’armée de l’air mais pas la marine bien que pour la forme, elle demanda à Marcel Bloch une version embarquée baptisée MB-157M.

C’est finalement son dérivé MB-159 qui équipa la marine sous le nom de MB-159M. Il est d’ailleurs à noter que l’armée de l’air reçut après la marine ses appareils.

Le prototype du MB-159 effectua son premier vol le 4 décembre 1942 et celui de sa variante embarquée le 14 juillet 1945. La mise au point est rapide, les maladies de jeunesse peu nombreuses.

Après des essais satisfaisants, la marine commande le 12 octobre 1945 60 Bloch MB-159M répartis entre les appareils en ligne (27), ceux de réserve (27), le reliquat de six appareils devant être utilisés pour des tests techniques et tactiques.

Le premier appareil de série effectue son premier vol le 7 décembre 1945 et les livraisons vont s’échelonner sur cinq mois jusqu’en mai 1946.

Le nouveau chasseur embarqué de la marine nationale va équiper trois escadrilles de chasse, les escadrilles 16C 18C et 22C de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste basé à Mers-el-Kébir, le groupe aérien ayant donc sa base à terre à Arzew prêt d’Oran.

-L’Escadrille 16C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

L’escadrille 16C effectue ses premiers «vrais» appontages et ses premiers catapultages du 9 au 13 octobre 1946. Les premiers vrais exercices ont cependant lieu au large de Dakar du 15 au 30 novembre, exercices au cours desquelles, l’escadrille 16C perd un appareil qui victime d’une panne moteur doit amerrir.

Récupéré par le torpilleur d’escadre Spahi, le pilote ne peut constater que l’avion sombre sans qu’il soit possible de le récupérer. L’appareil sera cependant vite remplacé par un appareil flambant neuf.

Un autre Bloch MB-159M sera perdu lors d’un exercice contre l’armée de l’air au printemps 1948, le pilote décédant dans l’incendie de son appareil. Là encore l’appareil sera remplacé par un appareil neuf qui lui sortait des stocks de la marine de la BAN d’Orly.

Le temps fort pour la 16C est la participation du 15 mai au 20 juin 1948 à une importante série d’exercices avec le cuirassé Bretagne et du croiseur de bataille Strasbourg  mais également en compagnie de six torpilleurs d’escadre et des trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT à savoir le Mogador, le Volta et le Hoche.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. L’escadrille 16C va ainsi protéger le groupement Teste en maintenant en mer une patrouille de deux chasseurs, naturellement relayée par ses deux consœurs.

-L’Escadrille 18C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

Son histoire est donc identique à la 16C sauf son taux d’attrition plus élevé puisqu’elle va perdre quatre appareils : un en mer (pilote tué), deux à terre (pilotes indemnes) et un sur le Commandant Teste, une avarie de catapultage précipitant l’avion par dessus bord, avion broyé par la proue mais par miracle, le pilote est parvenu à s’extirper du cockpit, échappant à une mort certaine.

Ces quatre appareils perdus sont promptement remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard.

-L’Escadrille 22C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

Cette escadrille à perdu deux avions au cours de différents exercices. Ces appareils sont promptement remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard.

Au 5 septembre 1948, 27 Bloch MB-159M sont en ligne, 19 en réserve et 5 utilisés pour des tests techniques et tactique (un appareil perdu en novembre 1947).

Par précaution, une commande de 27 appareils est passée à la fin août 1948 mais bien entendu au 5 septembre 1948, aucun appareil de cette commande n’est en service.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-159M

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Poids : masse à vide 2415kg maximale au décollage 3265kg

Dimensions : envergure 10,70 m; longueur 9,70 m; hauteur

Motorisation : un moteur radial Gnome-Rhône Meteor 14R de 1800ch entrainant une hélice tripale
Performances : Vitesse maximale : 740 km/h Distance franchissable : 1 095 km

Armement : 2 canon de 20 mm dans les ailes et 6 mitrailleuses de 7,5 mm (deux au dessus du capot moteur et quatre dans les ailes)