Dominions (10) Canada (10)

Situation de la marine royale canadienne en septembre 1954

En septembre 1954, la marine canadienne est considérée comme la cinquième ou la sixième marine mondiale. L’US Navy est la première devant la Royal Navy et la Royale, la marine soviétique serait la quatrième, la Royal Australian Navy se disputant la cinquième place avec son homologue canadienne.

La marine à rendu fier le Canada. Elle s’est donnée à fond pour protéger les convois, appuyer les troupes au sol, vaincre les sous-marins et les avions ennemis.

Quand la paix reviens, le format va être naturellement réduit pour démobiliser des marins et soulager une industrie qui manquait de bras à la fin du conflit même en mobilisant les femmes (au grand dam comme dans tous les pays des plus conservateurs).

Les navires les plus anciens sont rapidement désarmés et démolis, les plus récents restant en service jusqu’à l’arrivée de navires plus récents surtout au moment où comme les autres marines, la RCN passe du couple canon/torpilles au couple canon/missile.

Porte-avions

HMCS Warrior (R-31) 2

Les deux porte-avions cédés à la marine canadienne, les HMCS Bonaventure (ex-Majestic) et Magnificent (ex-Leviathan) survivent au conflit. Le premier à opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord, le second en Méditerranée.

Le conflit terminé les deux porte-avions rapatrient au pays les marins, militaires et aviateurs démobilisés dans le cadre de l’opération ARCHANGE. Ces transports terminés se pose la question de leur maintien en service ou de leur restitution à la marine britannique.

Finalement le HMCS Bonaventure est maintenu en service et le HMCS Magnificent désarmé et placé en réserve. Le désormais seul porte-avions canadien en service est modernisé entre 1962 et 1964 avec l’installation d’une piste oblique, de catapultes à vapeur, de nouveaux brins d’arrêt, de nouveaux radars et d’un nouvel armement.

Au milieu des années soixante le Magnificent est remis en service comme porte-hélicoptères s’inspirant des américains avec leurs Essex modifiés puis leurs Crown Point. Cette carrière se révélera courte, un incendie survenu en 1972 le rendant irréparable.

Le HMCS Bonaventure lui est désarmé en 1982 après une carrière de plus de trente ans. Il est remplacé par le HMCS Canada, un porte-avions conventionnel de 40000 tonnes construit en coopération avec l’Australie, l’Espagne et l’Italie, Ottawa ayant remplacé La Haye dans ce programme multinational.

Ce porte-avions à été remplacé en 2005 par un porte-avions conventionnel de conception et de fabrication canadienne le HMCS Bonaventure, le troisième du nom. Ce modèle à été exporté en Australie.

Croiseurs

HMCS Ontario

Le HMCS Ontario

Les deux croiseurs légers transférés par la Royal Navy durant le conflit, les HMCS Québec (ex-Tiger) et HMCS Ontario (ex-Eagle) survivent au second conflit mondial. Ils terminent le conflit en Europe dans le bassin oriental de la Méditerranée.

En juin 1954 ils rallient le Canada pour être remis en état avant un envoi dans le Pacifique pour combattre le Japon. Alors que les deux navires étaient au bassin, Tokyo à capitulé, annulant cet envoi.

Le HMCS Quebec est désarmé en septembre 1955 et mis en réserve. Il sera démoli en 1965 alors que son sister-ship le HMCS Ontario est maintenu en service, opérant dans le Pacifique. Entre 1962 et 1964 il est transformé en croiseur lance-missiles.

Il conserve sa tourelle de 152mm avant, la tourelle II est remplacée par une tourelle double de 76mm, la tourelle III de 152mm est remplacée par un affût lance-missiles Terrier mais aussi un lanceur de missiles ASM Asroc. Le reste de l’armement est remplacé par quatre affûts simples de 76mm.

Navire-amiral de la marine canadienne, l’Ontario est retiré du service actif en 1977 et conservé comme musée à Vancouver. C’est toujours le cas aujourd’hui.

Aucun croiseur n’est actuellement en service dans la RCN, les plus gros navires de combat en service sont des destroyers lance-missiles.

Destroyers

Quand le conflit se termine la flotte de destroyers canadienne à été bouleversée par des pertes mais aussi par différents navires mis en service.

HMCS Saguenay (D-79)

Le HMCS Saguenay

-Les deux type A sont désarmés au printemps 1955 après avoir passé la guerre à patrouiller le long des côtes du Pacifique puis dans la zone du canal de Panama. Les deux navires sont démolis en 1957.

-Sur les huit Tribal mis en service dans la marine canadienne avant le second conflit mondial, quatre y survivent. Le Huron est désarmé en 1957, le MicMac en 1958, les Nootka et Cayuga en 1959. Ce désarmement rapide après guerre s’explique par leur usure.

-Les type C ne survivent pas au conflit, deux étant coulés (Assiniboine Fraser) et les trois derniers désarmés avant même la fin du second conflit mondial (Restigouche en septembre 1953, Ottawa en janvier 1954, St Laurent en mars 1954), les trois désarmés étant coulés comme cible respectivement en 1964, 1966 et 1968.

-Les type Q transférés par la Royal Navy en juin 1952 survivent au conflit. Le HMCS Assiniboine (ex-Quadrant) et le HMCS Fraser (ex-Quilliam) sont transformés entre 1958 et 1960 en frégates ASM avec le remplacement de l’armement d’origine par un canon de 76mm à l’avant, deux canons de 40mm Bofors, un mortier ASM et deux plate-formes triples lance-torpilles ASM, navires utilisés jusqu’en 1969 quand ils sont désarmés et démolis.

-Les quatre destroyers type Cr (Crescent Crusader Iroquois Athabaskan) survivent au conflit. Le Crusader et l’Iroquois sont transformés en frégates ASM entre 1960 et 1962 sur un modèle semblable à celui des destroyers type Q, les Crescent et Athabaskan conservent leur armement d’origine jusqu’à leur désarmement en 1965 et 1967, les deux frégates ex-destroyers étant désarmées en 1970 et 1972.

Ils ont tous été remplacés par des destroyers lance-missiles pour la défense aérienne à la mer accompagnés de frégates pour la lutte anti-sous-marine.

Escorteurs et dragueurs de mines

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Une frégate type River

-En septembre 1954 il reste quarante-six escorteurs dans la marine canadienne en l’occurence quatorze Flower, vingt-deux River et dix Castle. Ces navires sont très usés et surtout en voie d’être dépassés par de nouveaux sous-marins.

Les Flower sont désarmés entre 1956 et 1959, les River entre 1959 et 1962 et les Castle entre 1960 et 1967. Les navires sont tous démolis.

-Sur les soixante-six dragueurs de mines construits avant ou pendant la guerre, dix-neuf sont coulés plus quatre unités de classe Bangor laissant donc quarante-trois navires à la fin du conflit.

En détail cela nous trois Fundy (un coulé durant la guerre), trente-deux Bangor (huit coulés plus quatre trop endommagés pour être réparés), douze Algérine (six coulés), huit Lake (quatre coulés) et six Llewellyn (aucun coulé).

Les trois Fundy sont désarmés en 1955 tout comme seize Bangor, six Algérine, quatre Lake et deux Llewellyn. Cela nous laisse seize Bangor, quatre Algérine, quatre Lake et quatre Llewellyn soit un total de vingt-huit dragueurs de mines, les autres étant maintenus en réserve en cas de besoin, la flotte de guerre des mines étant renouvelée à la fin des années soixante.

Navires amphibies

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Un LST

-Durant le second conflit mondial, la marine canadienne à fait construire trente-deux LST, quarante-six LSM, soixante-quatre LCI et LCT et cinq cent LCM soit un total de 642 navires et embarcations amphibies.

-Durant le conflit, huit LST, douze LSM, seize LCI/LCT et quatre-vingt dix LCM ont été détruits soit sous les coups de l’ennemi ou de causes accidentelles ou en raison de causes météorologiques soit un total de 126 pertes.

-Il ne reste donc que vingt-quatre LST, trente-quatre LSM, quarante-huit LCT/LCI et quatre-cent dix LCM soit un total de 516 navires et embarcations.

-La flotte amphibie canadienne est peu à peu réduite passant à seulement six LST, douze LSM, huit LCT, huit LCI et quarante-huit LCM (utilisés essentiellement pour des missions logistiques).

Navires de soutien

-En ce qui concerne les navires de soutien, la RCN dispose en septembre 1948 de six pétroliers (quatre dans l’Atlantique et deux dans le Pacifique) et de deux navires-ateliers (un dans le Pacifique et un dans l’Atlantique).

-Entre septembre 1948 et septembre 1954 la marine canadienne fait construire huit pétroliers militaires et douze cargos dont certains seront transformés en transport d’assaut pour les opérations amphibies.

-Sur cette flotte de quatorze pétroliers, douze cargos et deux navires-ateliers, trois pétroliers ont été perdus (un par l’aviation, un par mine et un par sous-marin), quatre cargos (un par collision accidentelle, un par l’aviation, un par sous-marin et un par mine), les deux navires-ateliers survivant au conflit.

Il ne reste donc que onze pétroliers, huit cargos et deux navires-ateliers. Les besoins d’une marine de temps de paix étant moindre, il ne reste plus que quatre pétroliers, quatre cargos (deux transformés en ravitailleurs rapides) et un navire-atelier. Cette flotte sera renouvelée durant les années soixante.

Infanterie de Marine

-Les deux bataillons de Royal Canadian Marines (RCM) sont utilisés durant la guerre pour des missions commandos. Un troisième bataillon existe durant le conflit mais est dissous courant 1956 tout comme la Brigade d’infanterie du Pacifique qui elle est dissoute dès avril 1955.

-Les deux bataillons créés respectivement en septembre 1944 et janvier 1947 sont préservés mais deviennent de véritables unités amphibies comparables à leurs cousins britanniques. Ils vont régulièrement manœuvrer avec leurs homologues américains, s’initiant aux opérations héliportées en réarmant le Magnificent.

-Aujourd’hui la marine canadienne dispose d’un porte-hélicoptères le HMCS Ontario accompagné de deux transport de chalands de débarquement les HMCS Quebec et Alberta permettant la mise en œuvre de la brigade des Marines, brigade créée en 2000 avec deux puis trois bataillons de Royal Canadian Marines accompagnés d’un bataillon de chars, d’un bataillon d’artillerie, d’un bataillon du génie et différentes unités de soutien.

Aéronavale

En septembre 1948 le Royal Canadian Naval Air Service (RCNAS) dispose de deux groupes aériens embarqués, quatre squadrons de Consolidated Catalina, trois squadrons de Lockheed Hudson, trois squadrons de Bristol Beaufort et deux squadrons de Bristol Beaufighter.

Fairey Barracuda 7

Fairey Barracuda « Ugly but effective »

Durant le conflit les deux groupes aériens voit leur équipement évoluer. Les Supermarine Seafire ont été remplacés par des Hawker Sea Fury, les Fairey Albacore par des Fairey Barracuda, les Douglas Dauntless par des Loire-Nieuport LN-425 puis des Grumman Avenger.

Les Consolidated Catalina restent en service jusqu’à la fin du conflit mais les Lockheed Hudson sont remplacés par des Consolidated Privateer.

Les Bristol Beaufighter sont conservés jusqu’à la fin du second conflit mondial mais les Beaufort sont remplacés par des Bristol Beaumont plus performants.

Les unités de l’aéronavale canadiennes subissent elles aussi le contrecoup du retour au temps avec un groupe aérien embarqué plus un de réserve (qui sera démantelé en 1965) et seulement quatre squadrons de patrouille maritime équipés d’abord de Martin PBM Mariner (deux) et de Consolidated PBY Privateer (deux), Mariner et Privateer étant ensuite remplacés par des Neptune.

En ce qui concerne l’aviation embarquée, les chasseurs-bombardiers Fairey Sea Fury vont être remplacés par des chasseurs embarqués à réaction, des North American FJ Fury qui vont opérer avec des Skyhawk d’attaque et des S-2 Tracker de lutte ASM qui remplacent respectivement les Barracuda et les Avenger.

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