Dominions (97) Nouvelle-Zélande (8)

Autres navires

Pétroliers

USS Cimarron (AO-22) 38

Le USS Cimarron (AO-22). Le HMNZS Endeavour est en une quasi-copie

En septembre 1948, la marine néo-zélandaise ne possède qu’un pétrolier militaire, le HMNZS Endeavour, un navire mis en service en 1946 et inspiré par le type américain Cimarron. Pour compléter ces moyens, trois autres navires sont acquis, trois pétroliers un peu plus petits et réquisitionnés auprès d’armateurs néo-zélandais.

Ces navires sont les HMNZS Endeavour, Monowai,Resolution et Tarapunga. Ils sont tous déployés dans le Pacifique mais aucun n’est capable de ravitailler les navires à la mer. Ils se contentent d’alimenter les dépôts ou de ravitailler au mouillage.

Ils survivent tous au conflit et sont rendus à leurs armateurs pour les trois navires réquisitionnés, l’Endeavour restant en service dans la marine néo-zélandaise jusqu’en 1965, étant modernisé et recevant (enfin) un système de ravitaillement à la mer, une DCA moderne, une électronique qui l’était tout autant.

Caractéristiques technique du HMNZ Endeavour

Déplacement : standard 7000 tonnes pleine charge 21000 tonnes

Dimensions : longueur 152m largeur 19m tirant d’eau : 8.50m

Propulsion : turbines à engrenages, chaudières à vapeur, 10000ch, deux hélices

Performances : vitesse maximale 21 noeuds distance franchissable 13000 miles nautiques à 10 noeuds

Capacités : 19000 mètres cubes

Armement : quatre canons de 102mm en affûts simples sous masque, quatre canons de 40mm Bofors, six canons de 20mm Oerlikon. Après guerre, l’armement est transformé avec simplement trois affûts doubles de 76mm

Equipage : 270 officiers et marins

Les trois pétroliers réquisitionnés étaient plus petits, déplaçant environ 15000 tonnes à pleine charge, une vitesse maximale de 15 noeuds, une capacité d’environ 12000 mètres cubes et un armement limité à un canon de 102mm à la poupe et quatre canons de 40mm Bofors.

Cargos

Les quatre cargos utilisés par la mariné néo-zélandaise sont quatre cargos réquisitionnés, le cargo disponible en septembre 1948 coulant suite à un incendie accidentel. Les quatre cargos sont des cargos type C2 américain, des cargos construits aux Etats-Unis pour des armateurs néo-zélandais et baptisés HMNZS Tui,Viti,Waiho et Waipu. Ces navires sont mis en service respectivement en septembre 1949, mai 1950, octobre 1951 et mai 1952.

Le HMNZS Tui est transformé en bâtiment-base pour vedettes lance-torpilles. On aménage un stock de torpilles, des citernes de carburant, des logements et des ateliers. Comme le dira un marin néo-zélandais ayant servit à bord “Pour tout y faire rentrer on à du utiliser un chausse-pied”.

Le navire modifié en Nouvelle-Zélande rallie la Méditerranée au printemps 1950. Il est d’abord déployé au sud du Péloponnèse avant de rallier Lampedusa puis enfin de mouiller à Bari. Il est endommagé par une mine lors du transit entre Lampedusa et Bari.

Il va servir jusqu’à la fin du conflit en Europe avant de rapatrier les vedettes en Nouvelle-Zélande à l’été 1954. Il en restait douze et il à fallu ressortir le chausse-pied pour tout embarquer. Les vedettes arrivent cependant trop tard pour reprendre la guerre contre le Japon.

Le HMNZS Tui est déréquisitionné en janvier 1955, rendu à la son armateur qui l’envoie à la démolition, le jugeant trop usé pour être utilisé longtemps.

Les HMNZS Viti, Waiho et Waipu sont eux déployés dans le Pacifique pour des missions classiques de transport de matériel. Si le Viti et le Waipu survivent au conflit, le Waiho est coulé en juin 1951 par l’aviation japonaise dans les Salomons.

Les Viti et le Waipu sont déréquisitionnés au printemps 1955 mais problème quand il s’agit de rendre à leurs armateurs, problème ces derniers ont disparu ! La marine néo-zélandaise récupère donc le Waipu et conserve le Viti en réserve jusqu’en 1965 quand il est vendu à un armateur suédois qui le transformera en petite paquebot de croisière.

Le Waipu va être utilisé par la marine néo-zélandaise jusqu’en 1985. Transformé en ravitailleur rapide en 1972, il est utilisé pour soutenir les navires néo-zélandais à la mer. Il est vendu à la démolition à un chantier coréen mais il coule durant son remorquage entre Wellington et Pusan.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 12000 tonnes pleine charge 17500 tonnes

Dimensions : longueur 125m largeur 14.50m tirant d’eau 7.20m

Motorisation : deux moteurs diesels de 7500ch entraînant une hélice

Performances : vitesse maximale 15 nœuds distance franchissable 5500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : deux canons de 102mm en deux affûts simples sous masque, quatre canons de 40mm Bofors en affûts simples

Capacités : 5000 tonnes

Equipage : 215 hommes

bâtiment-base de plongeur HMNZS Maui

La plongée n’est pas née avec le second conflit mondial. Depuis des années, les “pieds lourds” effectuaient des travaux sous-marins dans des conditions particulièrement difficiles. Au milieu des années quarante, les français via Jacques Yves Cousteau inventent un système de respiration autonome, facilitant le travail sous-marin.

Cela pose de nouveaux problèmes aux plongeurs qu’il faut régler même si la sécurité n’avait pas la même importance à l’époque que de nos jours.

La guerre nécessite de nombreux travaux sous-marins et pour faciliter maintenance et soutien logistique, les néo-zélandais décident d’aménager un bâtiment-base de plongeurs. Ce bâtiment est le HMNZS Maui, un caboteur de 1937 racheté à un armateur ruiné et transformé entre septembre 1949 et juin 1950.

Il va être utilisé en soutien des plongeurs néo-zélandais, australiens, américains, britanniques et même français. Ces plongeurs vont inspecter les coques des navires, vont participer à des travaux sous-marins qu’il s’agisse de l’entretien des ports ou du relevage des épaves gênantes.

Outre le pur soutien aux opérations de plongée, le Maui à aussi servit de navire-atelier en soutien et/ou en remplacement de l’Aotearoa.

Efficace, le Maui va rester en service jusqu’en 1977 quand il est remplacé par un nouveau navire qui reprend ce nom. Ce “Maui II” à été remplacé par un “Maui III” en 2010.

Le “Maui I” était un petit caboteur de 3500m, mesurant 65m de long sur 10m de large, propulsé par des moteurs diesels lui permettant une vitesse de 12 noeuds. Il disposait de tout l’attirail nécessaire au soutien des opérations de plongée et un armement composé de deux canons de 40mm Bofors en affûts simples sous masque.

Navire-atelier HMNZS Aotearoa

Le navire-atelier HMNZS Aotearoa est un navire construit à Wellington durant le second conflit mondial. Mis sur cale en juin 1949, il est mis à l’eau en mars 1950 et mis en service en octobre 1950.

Ce navire déplaçait 8000 tonnes, pouvait filer à 15 noeuds, était armé de deux canons de 102mm et de quatre canons de 40mm Bofors en deux affûts doubles.

Il disposait de huit ateliers spécialisés, de stocks de pièces détachées et d’un stock limité de carburant pour essais et recomplément des soutes des navires réparés. Initialement il était prévu une catapulte pour hydravions mais elle ne fût jamais embarquée.

Ce navire fût d’abord envoyé à Darwin puis à partir de mars 1952 à Port Moresby. En septembre 1953, il rallie les Philippines, mouillant dans le golfe de Lingayen pour relayer l’action des repair ship américains mais dès mars 1954, il va mouiller dans l’estuaire de la rivière Saigon en Indochine et ce jusqu’en octobre 1954 quand il rallie le Japon pour aider à nettoyer de ses épaves le port d’Osaka.

Il rentre en Nouvelle-Zélande à l’été 1955 et mis en réserve. Il est réarmé en 1962 et va rester en service jusqu’en 1979 quand il est désarmé et démoli sans être remplacé, la marine royale néo-zélandaise estimant ne plus avoir besoin de navire-atelier.

Navires amphibies

uss lst-911 3

Un LST

La marine néo-zélandaise reçoit des américains quatre LST et LSM qui sont baptisés LST-1[NZ] à 4[NZ] et LSM-1[NZ] à LSM-4 [NZ]. Ces navires vont participer à différentes opérations amphibies, celles où des troupes néo-zélandaises sont engagées mais aussi des opérations où aucun kiwi ne doit prendre pied au sol.

Sur les quatre Landing Ship Tank (LST), un seul est perdu en l’occurence le LST-4[NZ] coulé suite à l’impact d’un kamikaze dans le golfe de Lingayen le 25 février 1954.

Les trois LST sont un temps conservés mais finalement le LST-1[NZ] est désarmé et démoli, ne laissant que les LST-2 et 3[NZ]. Ces deux navires sont transformés en transport classiques en 1963 en soudant la porte d’étrave et en retirant tout ce qui était nécessaire pour les opérations amphibies. Ils sont désarmés en 1975, remplacés par un roulier et démolis.

LSM

Un LSM

En ce qui concerne, les quatre LSM, les LSM-1(NZ) et 3(NZ) survivent au conflit mais leurs confrères immatriculés LSM-2 et 4 sont perdus durant le conflit, le premier suite à une attaque aérienne japonaise dans les Salomons et le second suite à une collision avec un transport de munitions néerlandais au large de Port-Moresby («La plus belle explosion depuis le Big Bang» selon un témoin de la scène).

Les deux LSM sont un temps conservés par les néo-zélandais mais finalement rendus aux américains qui les conservent en réserve jusqu’à leur envoie à la démolition en 1990 après plus de trente ans en réserve (1958-1990 !)

Les LST déplacent 5000 tonnes en tonnage standard, mesurent 116m de long pour 19m de large, un tirant d’eau de 4.2m à pleine charge. Ces navires étaient propulsés par des machines verticales à expansion dévellopant 3000ch et entraînant deux hélices. Sa vitesse maximale était de 15 nœuds même si en pratique cela dépassait rarement 10-12 nœuds.

Armé d’un canon de 102mm, de quatre canons de 40mm et de six canons de 20mm, les LST pouvaient embarquer 18 à 25 chars ou 33 camions plus 217 hommes (les équipages des chars), l’équipage du navire étant de 98 officiers et marins.

Les LSM déplaçaient 550 tonnes standard (930 à pleine charge), mesuraient 63m de long sur 10m de large avec un tirant d’eau variant à pleine charge de 1.98 à 3m.

Propulsés par des moteurs diesels, ces navires peuvent avec une puissance propulsive de 2800ch atteindre la vitesse maximale de 12.5 nœuds ainsi qu’une distance franchissable de 4800 miles nautiques à 7 nœuds.

Disposant d’un armement généralement composé de deux canons de 40mm et de quatre canons de 20mm, ces LSM pouvaient embarquer trois à cinq chars ou 150 tonnes de fret ou 75 à 150 hommes de troupes. L’équipage se composait de 4 officiers et de 54 hommes.

Aéronavale, Défense côtière et Troupes de Marine

Aéronavale

Il n’existe pas à proprement parler d’aéronavale, la Nouvelle-Zélande ayant regroupé tout ce qui vole sous l’autorité de la Royal New Zealand Air Force(RNZAF).

Supermarine Walrus 7

Supermarine Walrus à bord d’un croiseur australien

On trouve ainsi en septembre 1948, le n°6 RNZAF Squadron qui dispose de Supermarine Walrus destinés notamment à embarquer sur les croiseurs légers Leander et Achilles pour la reconnaissance, l’observation, la patrouille anti-sous-marine, le réglage de tir.

Durant le second conflit mondial, l’armée de l’air néo-zélandaise va utiliser des Lockheed Hudson pour la surveillance maritime, des Consolidated Catalina et des Short Sunderland pour la patrouille maritime ainsi que des Bristol Beaufort pour le bombardement-torpillage.

NdA Plus de détails dans la partie consacrée à la RNZAF

Défenses Côtières

Bien que la Nouvelle-Zélande soit isolée, elle dispose de défenses côtières dont les plus anciennes ont été aménagées à la fin du XIXème siècle quand on craignait une invasion……russe. D’autres fortifications ont été aménagées au moment du second conflit mondial. Elles sont désactivées dans les années soixante.

Ces fortifications comprennaient des batteries d’artillerie mais aussi des postes d’observation, des bunkers pour l’infanterie parfois reliés entre-eux par des tunnels.

En 1885, le gouvernement néo-zélandais commande dix Armstrong BL 8 Inch et treize BL 6 Inch auxquels vont s’ajouter ultérieurement 11 RML 7 Inch 7 ton et 9 RML 64-pr Mk3 guns. Ces canons vont être répartis sur différents points du territoire néo-zélandais.

C’est ainsi que le port d’Auckland est défendu par les forts de North Head, Bastion Point,Fort Resolution,Fort Takapuna et Fort Victoria, celui de Wellington par les Fort Ballance, Fort Gordon,Fort Buckley, l’Haswell Battery, Kau Point Battery et Fort Kelburne.

Le port de Lyttelton est défendu par Battery Point, Fort Jervois et Spur Point Battery alors que Port Chalmers est défendu par les forts de Lawyer’s Head Battery, Ocean Beach Battery,St Clair Battery et Fort Talaroo.

Ces forts n’ont pas à s’employer durant le premier conflit mondial, se contentant d’exercices de tir réguliers. Elles ne sont guère entretenues durant la période 1919-1948 ce qui explique leur totale obsolescence quand éclate le second conflit mondial.

Devant une menace japonaise pas si farfelue que cela, le gouvernement néo-zélandais décide d’investir à nouveau dans la défense côtière. Comme souvent ce sont des armes de seconde main qui vont être employées.

C’est ainsi que les positions défendant Auckland, Wellington, Lyttelton et Port Chalmers reçoivent de “nouveaux canons” en l’occurrence des canons de 9.2 pouces (234mm), des canons de 6 pouces (152mm) ainsi que des canons de 3 (76mm) et 4 pouces (102mm).

Ces pièces étaient disposés sur des emplacements bétonnés avec une protection en acier. A ces pièces d’artillerie vont s’ajouter des postes d’observation, des blockhaus pour l’infanterie.

Bien entendu les japonais n’ont jamais tenté d’envahir la Nouvelle-Zélande et les défenses côtières sont restées au chômage technique. Elles ont été progressivement désactivées, la dernière batterie cessant d’être considérée comme opérationnelle en 1962. Après plusieurs années de complet abandon, certaines ont été réhabilitées par des passionnées et font la joie des vétérans comme des touristes.

Troupes de Marine

En septembre 1948, la Royal New Zealand Navy (RNZN) ne possède aucune unité d’infanterie tout simplement parce qu’elle n’en ressent pas le besoin. Elle n’à aucune volonté expéditionnaire, pas de véritables colonies à défendre et la surêté de ses bases est assurée par l’armée de terre.

En juin 1950 pourtant une Royal New Zealand Marines Company est mise sur pied. Cette compagnie devait être l’embryon d’un bataillon destiné à combattre sur le théâtre Asie-Pacifique mais ce projet fût abandonné et la compagnie dissoute en janvier 1951 après être restée l’arme au pied au pays.

Depuis il y eu des projets de créer une unité d’infanterie de marine au sein de la RNZN mais ce projet se heurta toujours à un profond scepticisme et à l’opposition de l’armée de terre.

En 2019 quelques unités de l’armée de terre néo-zélandaise sont entraînées aux opérations amphibies, manœuvrant régulièrement avec leurs homologues australiennes, américaines, britanniques et françaises, la présence d’une forte proportion de polynésiens au sein des TDM (Troupes de Marine) rendant la relation entre ces unités particulièrement fortes.

Laisser un commentaire