Dominions (66) Australie (10)

Destroyers

«The British Antiquities»

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HMAS Stuart

C’est sous ce nom (antiquités britanniques) que sont désignés cinq destroyers transférés au milieu des années trente par la Royal Navy à sa petite sœur australienne pour remplacer d’autres destroyers.

Ces navires appartiennent pour l’un d’entre-eux à la classe Scott (conducteurs de flottille), pour deux autres au type V et pour les deux derniers au type W, tous ces navires construits pendant le premier conflit mondial étant regroupés sous le titre générique de «V&W class» (classe V&W).

Le HMAS Stuart (00) est un conducteur de flottille classe Scott mis en service le 21 décembre 1918 et transféré à la marine royale australienne en 1933, étant remis en service dans la RAN le 11 octobre 1933. Il est mis en réserve en 1938 puis réarmé le 1er septembre 1939. Il est définitivement désarmé le 17 septembre 1942 et coulé comme cible en 1944.

Le Stuart était un destroyer de 1530 tonnes (2053 tonnes), mesurant 101.38 de long sur 9.69m de large et un tirant d’eau de 3.45m. Avec une puissance propulsive de 43000ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 34 nœuds. Il était armé de cinq canons de 120mm, un canon antiaérien de 76mm, deux QF-2 pounder, cinq mitrailleuses de 7.7mm, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm et des grenades ASM.

Les HMAS Vampire (D-68) et Vendetta (D-69) sont deux destroyers type V mis en service respectivement le 22 septembre et le 17 octobre 1917. Le premier est désarmé dans la RN le 11 novembre 1933 et transféré le même jour à la RAN. Il est désarmé le 31 janvier 1934 puis réarmé le 11 mai 1938. Définitivement désarmé le 14 octobre 1945, il est démoli en 1954.

Le second est en service dans la marine britannique du 17 octobre 1917 au 11 octobre 1933 et dans la marine australienne du 11 octobre 1933 au 27 novembre 1945, date de son désarmement, il est démoli en 1947.

Les destroyers type V déplaçaient 1188 tonnes (1489 tonnes à pleine charge), mesuraient 95.1m de long sur 9m de large et 4.2m de tirant d’eau. Avec une puissance propulsive de 27000ch, il peut atteindre la vitesse maximale de 34 nœuds. Leur armement était composé de quatre canons de 102mm, un puis deux QF-2 Pounder, quatre mitrailleuses de 7.7mm, six puis huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes et des grenades ASM.

Les HMAS Voyager (D-31) et Waterhen (D-22) sont deux destroyers de type W. Le premier est en service dans la marine britannique du 24 juin 1918 au 11 octobre 1933 et dans la marine australienne du 11 octobre 1933 au 14 avril 1936 et du 26 avril 1938 au 17 juillet 1946. Il sert de ponton-école à Sydney pendant le conflit et démoli en 1956.

Le second est en service dans la RN de juillet 1918 à octobre 1933 puis dans la RAN du 11 octobre 1933 au 9 octobre 1934, du 14 avril 1936 au 1er juin 1938 et enfin du 1er septembre 1939 au 24 mai 1947.

Les destroyers type W déplaçaient 1100 tonnes (1470 tonnes à pleine charge), mesurant 95.1m sur 9m de large et 4.4m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 27000ch et une vitesse maximale de 34 nœuds. L’armement se compose de quatre canons de 102mm, un puis deux QF-2 Pounder, cinq mitrailleuses de 7.7mm, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm et des grenades ASM.

Destroyers classe Tribal

Depuis les Ambuscade et les Amazone, tous les destroyers britanniques étaient construits sur le même modèle avec un équilibre entre l’artillerie (quatre ou cinq canons de 4.7 pouces) et tubes lance-torpilles (huit ou dix tubes en deux plate-formes quadruples ou quintuples).

 

Ces modèles étaient de bons destroyers mais les amiraux britanniques étaient inquiets de les voir déclassés par des projets de nouveaux destroyers lourdement armés en développement en Allemagne, en Italie et au Japon sans oublier que les contre-torpilleurs français avec leurs cinq canons de 138mm ressemblaient plus à des croiseurs légers qu’à des destroyers.

 

On décida dans les bureaux de l’Amirauté de développer un nouveau modèle de destroyer qui mettait le paquet sur l’artillerie au détriment des tubes lance-torpilles, le design des futurs Tribal étant issu d’un projet de croiseur léger rejeté au profit d’un autre projet qui allait donner naissance aux croiseurs légers antiaériens de classe Dido.

 

Le projet en question donnait un navire de 1850 tonnes (limite basse pour les croiseurs autorisée par le traité de Londres) avec une vitesse de 36.25 noeuds et une distance franchissable de 5500 miles nautiques avec un armement initialement composé de cinq affûts doubles de 120mm.

 

Ce projet rejeté comme croiseur fût réorienté vers un rôle de destroyer avec seulement huit canons de 120mm en quatre affûts doubles, une DCA correcte pour l’époque (un affût quadruple Pom-Pom et deux affûts quadruples de 12.7mm) et seulement quatre tubes lance-torpilles en une plate-forme quadruple.

Ces navires étaient tellement différents des destroyers existants qu’on envisagea de ressusciter l’appellation de corvette avant de finalement les considérer comme des destroyers.

Les sept premiers navires sont commandés le 10 mars 1936 suivis d’un deuxième groupe de neuf navires le 9 juin suivant, permettant la création de deux flottilles homogènes.

L’Australie et le Canada vont également commander chacun une flottille. Si les huit navires australiens vont être construits aux Antipodes, les Tribal canadiens vont être produits pour moitié en Grande-Bretagne et pour le reste au Canada.

Si tous les Tribal britanniques sont en service en septembre 1939, les Tribal des dominions n’étaient même pas sur cale et ne seront mis en service que durant la Pax Armada.

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HMAS Arunta

-Le HMAS Arunta est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard situé à Sydney le 15 novembre 1939 lancé le 30 décembre 1940 et mis en service le 8 février 1942.

-Le HMAS Warramunga est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard situé à Sydney le 14 juin 1940 lancé le 7 septembre 1941 et mis en service le 8 juillet 1942.

-Le HMAS Kurnai est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard situé à Sydney le 12 février 1941 lancé le 4 mai 1942 et mis en service le 21 avril 1943.

-Le HMAS Anzac est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard le 12 janvier 1942 lancé le 21 mars 1943 et mis en service le 12 mai 1944.

-Le HMAS Stuart est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard le 17 juillet 1942 lancé le 21 septembre 1943 et mis en service le 10 octobre 1944.

-Le HMAS Ballarat est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard le 30 octobre 1943 lancé le 12 février 1945 et mis en service le 2 janvier 1946.

-Le HMAS Toowomba est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard le 12 novembre 1943 lancé le 7 mars 1945 et mis en service le 26 décembre 1945.

-Le HMAS Adelaïde est mis sur cale au Cockatoo Island Shipyard le 21 mars 1945 lancé le 8 juin 1946 et mis en service le 4 août 1947.

Quand le second conflit mondial éclate un certain 5 septembre 1948, les huit destroyers de classe Tribal forment la 2nd Australian Destroyer Flottilla stationnée à Sydney. Six d’entre-eux seulement sont disponibles, l’Arunta et le Stuart étant en entretien, les autres étant disponibles à quai ou en exercice à la mer.

Entre septembre 1948 et mars 1950, les Tribal participent essentiellement à des patrouilles et à des escorteurs de convois, certains intégrant les groupes de chasse mis sur pied par la RAN comme l’Arunta et l’Anzac (ALPHA GROUP) ou encore les Kurnai et Ballarat qui intègrent le CHARLIE GROUP stationné à Sydney.

Quand le Japon passe à l’attaque, les Tribal vont mener des missions plus conformes à celles ayant présidé à leur construction à savoir l’attaque des lignes de communication ennemies au canon et à la torpille.

Le premier Australian Tribal à succomber est le HMAS Anzac coulé lors de la bataille du Golfe de Thaïlande le 30 mars 1950. Après des attaques aéronavales infructueuses, les «Gros» _cuirassés et croiseurs de bataille_ vont s’expliquer.

Les croiseurs et les destroyers se mettent à leur service pour assurer leur protection rapprochée et c’est au cours de l’affrontement entre navires de lignes alliés et japonais que la quatrième unité de classe Tribal succombe.

En effet il tente une attaque au canon et à la torpille contre des destroyers japonais. Il ouvre rapidement le feu avec ses canons de 120mm mais avant même de lancer ses torpilles il est foudroyé par une Longue Lance qui le coupe en deux.

Si l’avant coule immédiatement, l’arrière va dériver sur plusieurs miles, apparaissant et disparaissant aux yeux des combattants des deux camps. Les survivants sont récupérés par un destroyer britannique qui détruit l’épave au canon.

Deux Tribal de la RAN sont perdus durant la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953). Cette campagne fait suite à la bataille de la mer de Corail qui stoppe définitivement toute avancée japonaise vers le sud. Il faudra cependant attendre quatre mois (février-juillet 1952) pour que les américains et leurs alliés débarquent en Nouvelle-Guinée.

Le HMS Arunta coule le 8 septembre 1952 en heurtant une mine américaine qui ayant rompu son orin s’est mise à dériver en direction du destroyer.

Le Tribal de la RAN ouvre le feu avec toute son artillerie pour faire détonner la mine mais l’explosion provoque une brèche de 15m à babord. La propulsion hors service, le navire dérive en direction de la côte, s’échouant sur un banc de sable.

Les marins blessés et ceux non nécessaires sont évacués, le commandant restant à bord avec une équipe réduite pour tenter une réparation d’urgence en vue d’un renflouement. Cette opération ne peut se faire en raison du mauvais temps qui disloque le navire. Les naufragés sont récupérés le lendemain par des navires américains.

Le HMAS Adelaïde est coulé le 2 janvier 1953 alors qu’il assurait l’appui-feu des troupes au sol avec ses canons de 120mm.

Le temps était nuageux, le protégeant d’un kamikaze mais une brusque éclaircie en fait une cible idéale pour un avion japonais qui largue sa bombe de 250kg qui explose au niveau de la tourelle III. L’incendie s’étend de manière très rapide et une violente explosion foudroie le destroyer qui coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Au cours de l’opération ZIPPER, la reconquête des colonies d’Asie du Sud-Est (Indes Néerlandaises, Singapour et Malaisie) par une force britannico-néerlando-française bien soutenue par les Etats-Unis et l’Australie, le destroyer HMAS Stuart est coulé.

Ce triste événement se passe le 12 novembre 1953 quand il est frappé par un kamikaze japonaise qui s’écrase sur la tourelle II de 120mm (supérieure avant) détruisant la passerelle et toute la partie avant du navire qui sombre immédiatement. La partie arrière reste à flot suffisamment longtemps pour permettre aux marins d’évacuer et d’être récupérés par d’autres navires alliés présents sur zone.

A noter que le Kurnai participe à l’opération PHENIX, l’opération aéroportée alliée menée en Corée, le Kurnai assurant avec trois autres destroyers le blocus des côtes coréennes et l’appui-feu des parachutistes.

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Le HMAS Warramunga

Quand le conflit se termine, quatre destroyers de classe Tribal sont encore disponibles. Le Warramunga est désarmé le 30 octobre 1955 et placé en réserve. Il ne sera jamais réarmé mais sera préservé du chalumeau des démolisseurs en devenant à partir de septembre 1960 un musée à Sydney, musée toujours ouvert en 2019.

Ce musée joue un rôle important lors de l’ANZAC Day (25 avril). En effet il tire une salve à blanc avec ses canons de 120mm, salve qui ouvre le défilé militaire organisé à Sydney. Le soir c’est à proximité de ce destroyer qu’est organisé un feu d’artifice.

Ses trois sister-ship n’ont pas cette chance, étant tous démolis quelques années après leur désarmement qu’il s’agisse du Kurnai (désarmé le 17 mai 1957, démoli en 1963), du Ballarat (désarmé le 8 octobre 1958 démoli en 1967) et du Toowomba (désarmé le 21 mars 1960, démoli en 1970).

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Le Warramunga bien usé par un usage intensif

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1870 tonnes pleine charge 1975 tonnes

Dimensions : longueur 115.10m largeur 11.13m tirant d’eau 2.74m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 44000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 noeuds distance franchissable 5700 miles nautiques à 15 noeuds

Electronique : un Asdic dans la coque, un radar de veille air, un radar de veille combinée, un radar de conduite de tir pour l’artillerie principale

Armement : (origine) huit canons de 120mm en quatre pseudo-tourelles doubles (deux avant et deux arrières), un affût quadruple Pom-Pom de 2 livres (40mm), deux affûts quadruples de 12.7mm Vickers, une plate-forme quadruple lance-torpilles de 533mm, un grenadeur axial et deux projecteurs pour des grenades ASM

(fin du conflit) huit canons de 120mm en quatre pseudo-tourelles doubles, huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, une plate-forme quadruple lance-torpilles de 533mm, un grenadeur axial et deux projecteurs pour grenades ASM.

Equipage : 190 officiers et marins (219 comme navire de commandement)

Destroyers type N

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Le HMAS Napier

Les huit destroyers de classe N sont identiques aux J et aux K et pourtant ils n’ont jamais servis sous pavillon de la Royal Navy.

La raison est simple. S’attendant à une guerre longue, la marine britannique commande de nombreux destroyers à partir de 1937 quand la guerre devient une hypothèse de plus en plus probable.

Cette guerre s’achevant beaucoup plus rapidement, la marine de Sa Majesté se retrouve avec des destroyers neufs. Elle pourrait les armer mais cela nécessiterait des moyens jugés normaux en temps de guerre mais qui même en temps de paix armée pouvaient choquer.

Les démolir étaient hors de question et il fût un temps envisager de les mettre en réserve pour les réarmer en cas de nouveau conflit.

Finalement c’est l’Australie qui cherchait à remplacer ses V&W par des destroyers modernes qui proposa de les racheter ou de les louer sur une longue durée, les navires restant propriété nominale de la Royal Navy.

Six navires furent récupérés par la Royal Australian Navy qui avec huit Tribal et six type N se dotait d’une force de combat appréciable, force associée à deux croiseurs lourds, trois croiseurs légers et un porte-avions, l’une des plus puissantes marines de l’histoire de l’Australie.

Les deux derniers furent proposés à des pays neutres comme la Norvège ou la Suède avant finalement d’être cédés à la marine libre polonaise pour remplacer ses torpilleurs type Bourrasque vieillissants et difficiles à entretenir faute de pièces détachées en dépit du soutien français qui vendait des pièces issues de ses propres Bourrasque. Si les type N australiens gardèrent leurs noms d’origine, les N polonais furent rebaptisés.

Les six navires loués à la Royal Australian Navy et stationnés à Perth, plus précisément à Garden Island, la nouvelle base de la marine australienne implantée sur les rives de l’Océan Indien.

-Le HMAS Napier (G97) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan le 26 juillet 1939 lancé le 22 mai 1940 et mis en service le 7 juillet 1941.

-Le HMAS Nestor (G02) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan le 26 juillet 1939 lancé le 9 juillet 1940 et mis en service le 14 septembre 1941.

-Le HMAS Nizam (G38) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 27 juillet 1939 lancé le 4 juillet 1940 et mis en service le 17 juillet 1941.

-Le HMAS Norman (G49) est mis sur cale aux chantiers navals John I. Thornycroft de Woolston le 27 juillet 1939 lancé le 30 octobre 1941 et mis en service le 1er mars 1942.

-Le HMAS Norseman (G25) est mis sur cale aux chantiers navals John I. Thornycroft de Woolston le 9 septembre 1939 lancé le 4 décembre 1941 et mis en service le 8 mars 1943.

-Le HMAS Nerissa (G65) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 26 juillet 1939 lancé le 8 juillet 1940 et mis en service le 22 septembre 1941.

Ces navires vont rallier l’Australie en un groupe accompagnés d’un pétrolier et d’un cargo pour assurer leur ravitaillement. Formant la 1st Australian Destroyer Flottilla, ils quittent Devonport le 10 mars 1943.

Ils traversent l’Atlantique font escale à Boston du 22 au 25 mars, à Jacksonville du 27 au 30 mars, à La Havanne du 2 au 5 avril, à Colon du 8 au 10 avril, franchissent le canal de Panama les 11 et 12 avril avant de relâcher à Balboa du 13 au 17 avril.

Ils mettent cap au nord direction San Francisco où ils font escale du 24 au 30 avril, les marins australiens s’illustrant par leur consommation d’alcool et leur goût de la bagarre notamment contre les marins américains au point que le maire de San Francisco aurait dit qu’il aurait préféré un nouveau tremblement de terre comme celui de 1909 plutôt que l’escale des navires australiens.

Reprenant la mer, ils font escale à Pearl Harbor du 10 au 14 mai _sous très haute surveillance on se demande bien pourquoi_ avant de rallier Suva aux îles Fidji après dix jours de mers le 25 mai 1943. Ils quittent les Fidji le 28 mai, ralliant Sydney le 6 juin 1943.

L’équipage à droit à quinze jours de permission après cette longue traversée pendant que les navires subissent des réparations bien nécessaires après presque trois mois de mer.

Après un entrainement avec d’autres navires de la marine australienne du 25 juin au 7 juillet, la 1st Australian Destroyer quitte Sydney pour rallier Perth sa nouvelle base. Ils arrivent à destination le 15 juillet 1943.

En septembre 1948, quatre destroyers sur six sont disponibles en l’occurrence les Napier Nestor Norseman et Nerissa (les deux premiers à quai, les deux autres à l’entrainement en mer), les Nizam et Norman étant en plein carénage.

A la différence des Tribal, les N ne vont pas tous être engagés sur le théâtre d’opérations Asie-Pacifique, deux d’entre-eux étant engagés au sein de l’Australian Mediterranean Squadron (AMS), la petite escadre ou plutôt le groupe occasionnel engagé en Méditerranée d’abord en soutien des troupes australiennes puis en soutien des troupes alliées.

Les deux destroyers concernés sont les HMAS Napier et Nestor qui restent déployés dans la Mare Nostrum après avoir assuré plusieurs missions d’escorte de convois en direction de l’Egypte et du Moyen-Orient. Ils vont opérer en compagnie du croiseur léger HMAS Perth mais aussi des destroyers légers type Hunt HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal sans oublier huit vedettes lance-torpilles, des navires amphibies et des navires de soutien.

Les autres destroyers de ce type sont engagés notamment dans des groupes de chasse comme les HMAS Norseman et Norman partie intégrante du Bravo Group en compagnie du Perth (avant son envoi en Méditerranée) et du Canberra.

En Méditerranée, le Nestor survit au conflit contre les forces germano-italiennes mais le Napier à moins de chance puisqu’il est coulé par un sous-marin allemand le 17 mars 1951 au large de la Crète, deux torpilles l’envoyant par le fond en seulement quelques minutes.

Le 17 juillet 1954, le Hobart, le Nestor, deux Hunt (Le Lake Cowal et le Lake Bathurst II), trois LST, un cargo et un pétrolier (dont les équipages étaient mixtes britannico-australiens) quittent la Méditeranée pour rentrer en Australie en vue de participer à la future invasion du Japon, invasion qui comme chacun sait n’aura jamais lieu.

Sur le théâtre Asie-Pacifique, les N connaissent également des pertes. Le premier à succomber est le HMAS Nizam coulé le 21 février 1951 par l’aviation japonaise alors qu’il participait à la défense de la Nouvelle-Guinée et notamment du port vital pour l’effort de guerre allié de Port Moresby.

Mitsubishi Ki-51

Mitsubishi Ki-51

Ce jour là il est attaqué par des bombardiers en piqué de l’Aviation de l’Armée de Terre Mitsubishi Ki-51. Huit avions piquent sur le destroyer australien qui ouvre un feu d’enfer en manœuvrant pour gêner la visibilité mais deux bombes touchent le destroyer qui coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants dont certains seront mitraillés par des avions japonais.

Son sister-ship, le HMS Norseman est coulé dans la nuit du 25 au 26 mars 1951 lors d’un affrontement de nuit avec des destroyers japonais.

Le destroyer australien est le premier à ouvrir le feu mais il ignore qu’il à déjà été repéré par l’ennemi qui avant d’ouvrir le feu avec son artillerie lance une salve de torpilles pour provoquer la discorde chez l’ennemi. Une seule Longue Lance coupe le destroyer en deux, l’infortuné destroyer coulant rapidement.

Il reste donc à la fin du conflit trois destroyers dont le Nerissa qui participe à la couverture navale de l’opération PHENIX. A noter que le 21 mars 1954 la RAN les à officiellement achetés même si il était peu probable que la Royal Navy ne demande leur retour en Europe.

Ils subissent une importante modernisation pour s’adapter aux nouvelles menaces qui sont à l’époque davantage sous-marines qu’aériennes ou de surface (même si la RKKF n’est pas une force négligeable au niveau des navires de surface)

Les trois destroyers sont ainsi modernisés entre 1955 et 1960 (1955-1956 pour le Nestor, 1956/57 pour le Norman et 1957/58 pour le Nerissa) avec pour tous un armement composé de deux canons de 114mm (un avant et un arrière), un affût double de 76mm en remplacement de toute la DCA d’origine, une plate-forme lance-torpilles quadruple anti-surface, deux plate-formes triples lance-torpilles ASM et un lance-roquettes ASM.

Ces navires vont rester en service jusqu’au 15 mars 1969 (Nestor), au 21 octobre 1971 (Nerissa) et au 12 décembre 1973 (Norman), étant démolis ou coulés comme cible.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1717 tonnes pleine charge 2367 tonnes

Dimensions : longueur 108.7m largeur 10.90m tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par deux groupes de chaudières Amirauté développant 40000ch et entraînant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 36 noeuds (32 noeuds à pleine charge) 5500 miles nautiques à 15 noeuds 1500 miles nautiques à 32 noeuds

Armement (origine) : six canons de 120mm en trois affûts doubles (deux avant “A” et “B” et un arrière “X”), un Pom-Pom quadruple et deux affûts quadruples de 12.7mm, Deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm et des charges de profondeur avec un grenadeur axial et deux projecteurs latéraux

(à la fin du conflit) six canons de 120mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 40mm Bofors en deux affûts quadruples et douze canons de 20mm Oerlikon en six affûts doubles, une plate-forme quintuple lance-torpilles de 533mm, un grenadeur axial et deux projecteurs latéraux

Equipage : 163 officiers et maris (218 avec un état-major).

Le HMAS Queenborough

En septembre 1948, la marine royale australienne aligne une force respectable de quatorze destroyers d’escadre (huit Tribal et six type N), une force moderne et puissante mais une force appelée à subir des pertes sérieuses sous les coups de l’ennemi.

Il faut donc sérieusement envisager de la recompléter avec des destroyers modernes. Plusieurs projets sont étudiés avec la production d’un modèle national (vite écarté car cela demanderait trop de temps et trop de moyens en R&D), l’acquisition de destroyers de seconde main américains ou britanniques (vite abandonné également car on remplacerait des navires neufs par des navires usés et fatigués) ou la production de destroyers américains ou britanniques.

Au final la Royal Australian Navy (RAN) va choisir de produire quatre destroyers modernes inspirés du type S/T britannique et d’accepter le transfert d’un destroyer ayant commencé sa carrière au sein de la Royal Navy.

Le destroyer transféré est une unité de type Q, le HMS Queenborough. A l’origine du type Q figure le choix de la Royal Navy pour un nouveau type de destroyer destiné à remplacer le type D, la quatrième classe d’une série de neuf classes regroupées sous le nom de Fleet Destroyer.

Si les type A et B avaient été remplacés par les type O et P, le type Q était destiné à remplacer le type D (les C avaient été transférés à la marine canadienne).

Plusieurs modèles furent étudiés, un destroyer à propulsion diesel, des torpilleurs plus légers construits en plus grand nombre, une reprise des Tribal.

Ces trois projets ne furent pas menés à terme pour des raisons différentes. Le premier projet fût jugé non mature quoi qu’intéressant à moyen ou long terme, le second donnait des navires militairement intéressant mais leur taille était jugée insuffisante pour combattre en mer du Nord et dans l’Océan Atlantique. Enfin le troisième modèle était jugé trop gros et trop coûteux.

Finalement, au printemps 1947, huit destroyer type Q furent commandés. Il s’agit de navires très semblables aux type P, les modifications sont mineures au point que certains ouvrages regroupent dans une même classe les destroyers type P et type Q.

Aucun n’est en service en septembre 1948, quatre sont en achèvement à flot et quatre encore sur cale.

Quand le second conflit mondial éclate, huit navires supplémentaires sont commandés suivis de huit autres. Les huit premiers restent des type Q avec des canons de 120mm mais les huit autres sont armés de canons de 114mm, ils deviennent donc des type R pour éviter toute confusion.

Les huit premiers type Q sont mis en service entre septembre 1949 et mai 1951. Trois d’entre-eux vont servir sous un autre pavillon, le Queenborough sous pavillon australien, le Quadrant et le Quilliam sous pavillon canadien.

-Le HMS Queenborough est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 17 septembre 1947 lancé le 1er août 1948 et mis en service le 25 septembre 1949.

Il sert dans la marine britannique jusqu’au 15 novembre 1951 quand décision est prise de le transférer à la marine australienne. En réalité depuis un mois les marins australiens se formaient sur le navire en relevant progressivement, en relevant en douceur leurs marins et officiers britanniques.

Le 25 novembre 1951 le destroyer quitte la Grande-Bretagne pour rallier les Antipodes, en escorte de plusieurs convois dont il renforçait la protection, un renforcement intéressant puisque le navire possédait le dernier cri britannique en matière de DCA et d’électronique embarquée.

Il arrive à Sydney le 12 février 1952 et passe aussitôt au bassin pour entretien et remise en état après une si longue traversée. A nouveau opérationnel à la mi-mars 1952, le destroyer va d’abord commencer par des patrouilles et des escortes de convois avant de mener des missions plus offensives notamment dans le cadre de la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée.

Endommagé par une bombe le 7 novembre 1952, il est immobilisé pour réparations jusqu’à la fin de l’année, reprenant du service pour les dernières opérations en Nouvelle-Guinée au sein de la 4th Australian Destroyer Flottilla. Le destroyer participe ensuite à la deuxième campagne des Philippines au cours de laquelle il est légèrement endommagé par le souffle de l’explosion d’une bombe tombée à proximité.

Il termine la guerre en opérant notamment dans le Golfe du Tonkin et le sud de la Chine pour l’opération BOXER mais aussi pour différentes opérations secondaires.

Rentré en Australie en novembre 1954, le destroyer continue sa carrière dans l’immédiat après guerre jusqu’à son désarmement survenu le 12 septembre 1956.

Mis en réserve, il est réarmé le 30 mars 1958 pour être modernisé selon le même modèle appliqué aux type N et aux type S/T de la RAN avec pour tous un armement composé de deux canons de 114mm (un avant et un arrière), un affût double de 76mm en remplacement de toute la DCA d’origine, une plate-forme lance-torpilles quadruple anti-surface, deux plate-formes triples lance-torpilles ASM et un lance-roquettes ASM.

Le destroyer ainsi modernisé n’aura cependant qu’une courte carrière. En effet le 5 mars 1962 il est coupé en deux lors d’une collision avec le porte-avions Sydney. Si l’avant coule immédiatement, l’arrière reste à flot suffisamment longtemps pour permettre aux marins d’évacuer. Il y à quand même 48 morts.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1964 tonnes pleine charge 2730 tonnes

Dimensions : longueur 111.9m largeur 11.78m tirant d’eau 3.15m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par deux chaudières Amirauté développant 48000ch et entraînant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 5500 miles nautiques à 15 nœuds

Electronique : un Asdic, un radar de conduite de tir antiaérienne type 285 et un radar de veille aérienne type 286M un radar de veille surface type 271

Armement : six canons de 120mm en trois affûts doubles (deux avant un arrière) ), deux affûts quadruples de 40mm Bofors, six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples. Deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, cinquante grenades ASM avec deux grenadeurs et deux projecteurs.

Equipage : 190 officiers et marins

Destroyers classe Vampire

HMS Scorpion (G-72) 2.jpg

Le Scorpion (type S)

Quand la Grande-Bretagne rentre en guerre en septembre 1948, huit destroyers de type Q sont à différents stades d’achèvement.

Immédiatement une commande de seize unités supplémentaires mais devant la pénurie de canons de 120mm, on choisit d’équiper huit d’entre-eux de canons de 114mm ce qui entraînent un changement de désignation, les type Q à canon de 114mm devenant des type R.

Les commandes s’enchainent alors avec seize destroyers type S et T (huit de chaque), seize destroyers U et V (huit de chaque), seize destroyers W et Z (huit de chaque) soit trente-deux destroyers. A cette occasion la décision est prise de faire du canon de 114mm pardon de 4.5 pouces le canon standard des destroyers britanniques (c’est toujours le cas aujourd’hui).

La marine royale australienne qui dispose d’une puissante force de destroyers (quatorze unités en septembre 1948) mais doit anticiper son renouvellement. Comme nous l’avons vu elle décide à la fois d’accepter de futurs transferts de la Royal Navy et de construire des navires neufs.

Un chantier naval est créé ex nihilo, le Williamsburg Naval Shipyard situé à Adelaïde. Il va construire la majorité des navires commandés pendant le conflit par la RAN.

Parmi ces navires figurent quatre destroyers classe Vampire, des destroyers inspirés des S/T de la Royal Navy.

-Le HMAS Vampire est mis sur cale aux chantiers navals Williamsburg d’Adelaïde le 5 octobre 1950 lancé le 17 août 1951 et mis en service le 21 janvier 1952.

-Le HMAS Vendetta est mis sur cale aux chantiers navals Williamsburg d’Adelaïde le 17 décembre 1950 lancé le 27 octobre 1951 et mis en service le 12 mars 1952.

-Le HMAS Voyager est mis sur cale aux chantiers navals Williamsburg d’Adelaïde le 21 juillet 1950 lancé le 12 juin 1951 et mis en service le 3 juin 1952.

-Le HMAS Waterhen est mis sur cale aux chantiers navals Williamsburg d’Adelaïde le 20 juin 1951 lancé le 30 mars 1952 et mis en service le 17 novembre 1952.

Les quatre destroyers forment la 4th Australian Destroyer Flottilla en compagnie du HMAS Queenborough. Ces cinq destroyers vont être engagés dans les derniers combats de la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953) puis dans la deuxième campagne des Philippines.

Le Vendetta est endommagé par l’aviation japonaise lors de la campagne de Nouvelle-Guinée, le Waterhen l’étant lors de la deuxième campagne des Philippines.

La 4th Australian Destroyer Flottilla termine la guerre dans les eaux chinoises et indochinoises, participant notamment au volet formosan de l’opération BOXER mais aussi à diverses opérations secondaires.

Enfin presque puisque les HMAS Vampire et Voyager participent à l’appui naval des parachutistes engagés dans l’opération PHENIX. Leurs sister-ship Vendetta et Waterhen vont couvrir le déploiement des troupes d’occupation australo-néo zelandaises au pays du soleil levant.

Ces quatre navires survivent au conflit et restent en service une fois la démobilisation achevée. Ils sont modernisés entre septembre 1960 et mars 1961 (Vampire), entre juin 1961 et mars 1962 (Vendetta), entre septembre 1962 et mai 1963 (Vendetta) et entre octobre 1963 et août 1964 (Waterhen).

Ces navires vont encore rester en service une petit dizaine d’années puisque le Vendetta est désarmé le 30 avril 1975 (démoli en 1978), le Waterhen est désarmé le 8 mars 1976 (démoli en 1980), le Vampire désarmé le 12 janvier 1977 (démoli en 1981) et le Voyager qui quitte le service actif le 12 juin 1977 (démoli en 1980).

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1737 tonnes charge normale 1809 tonnes pleine charge 2545 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 110.57m (103.48m entre perpendiculaires) largeur 10.87m tirant d’eau 4.32m

Propulsion : deux groupes de turbines Parsons alimentées en vapeur par des chaudières trois tubes Amirauté développant 40000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36.75 nœuds distance franchissable 4500 miles nautiques à 12 nœuds

Electronique : un radar de veille air, un radar de veille surface, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, un radar de navigation, un Asdic

Armement : quatre canons de 114mm (QF 4.5 Inch Mark V) en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrières), six canons de 40mm Bofors (un affût quadruple et un affût double), huit canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs

Equipage : 204 officiers et marins

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