Le Conflit (126) Europe Occidentale (91)

Phase III : Paris dégagé Paris libéré ! (14 juillet 1951)

Revenons maintenant sur le front de Paris. La diversion à très vite fait pschitt. Les allemands ont échangé de l’espace contre du temps, jouant sur l’art fin et délicat de la défense élastique. Un chef plus énergique à la tête de la 8ème Armée aurait peut être changé les choses mais bien entendu on ne le sera jamais.

Des amateurs d’uchronie ont imaginé un chef énergique et décidé choisissant une tactique plus agressive à la tête de la 8ème Armée mais face à un joueur allemand utilisant les mêmes tactiques les résultats ont été décevants signe que cela n’aurait au final pas changer grand chose.

Alors qu’ailleurs les allemands connaissent des sorts contrastés, sur le front de Paris le 25.AK réalise des prodiges, un miracle même à tel point qu’après sa libération le général Gretcher sera invité par un panel de haut gradés français et alliés pour distiller son expérience en matière de combat défensif en infériorité numérique, scénario qui pourrait se reproduire face à un nouvel adversaire plus oriental.

Hélas pour les allemands et heureusement pour les alliés le temps et le nombre vont avoir raison des hommes du général Gretcher qui tendent un baroud d’honneur dans la nuit du 7 au 8 juillet à une époque où le lancement de la phase d’exploitation ne peut que signifier la fin des exploits du général allemand.

Cette ultime attaque ne surprend pas les alliés qui s’y attendaient par leurs écoutes et par la capture de prisonniers qui se montrent volontiers loquaces et prolixes en informations. L’assaut allemand est ainsi durement châtié par l’artillerie puis par l’aviation.

Le 25.ArmeeKorps (25.AK) cesse clairement d’exister le 8 juillet 1951 au matin. Des débris épars fuient en tout sens comme une volée de moineau, quelques véhicules tentent d’échapper aux chasseurs-bombardiers alliés qui se font plaisir de tout détruire au canon, à la mitrailleuse et à la roquette. Rares seront les hommes qui parviendront à échapper à la mort ou à la captivité.

Le 10 juillet 1951 Paris est considérée comme définitivement dégagée. Il faut dire que non seulement le 25.AK à été détruit mais qu’en plus la phase d’exploitation à enfin commencé rendant totalement illusoire la possibilité pour les allemands de s’emparer de Paris. Et quand bien même ils y seraient parvenus cela ne leur aurait pas servit à grand chose.

Le général Villeneuve aurait pu en profiter pou entrer dans la ville tel un imperator connaissant les joies du triomphe mais il sait que les valeurs et les habitudes de la Troisième République ont encore la vie dure. Voilà pourquoi il propose au président Paul Reynaud d’entrer le premier à Paris.

Le protecteur du «Général Tornade» accepte. Ce triomphe à lieu le 14 juillet 1951. Les deux hommes sont accueillis par le général Moreau, gouverneur militaire de Paris. Les trois hommes traversent la ville selon un circuit allant d’un monument parisien à l’autre.

L’après midi un défilé militaire est organisé avec des unités de la 8ème Armée dont le sort reste encore incertain, sa dissolution un temps envisagé est remise en cause par le bon comportement des unités engagées en dépit d’une victoire longue à se dessiner.

Après une nuit symboliquement passée dans son bunker des Invalides, le général Villeneuve retourne à Bourges dans son PC Atlantide II pour suivre la suite des opérations. Il sera toujours de temps de réinstaller aux Invalides ou à Vincennes comme avant guerre.

Phase 2 : une exploitation facile ? Faut voir !

En guise d’introduction (oui je sais encore)

En dépit d’une supériorité évidente de moyens, les alliés ont eu du mal à franchir la Seine et à déborder la ligne ALARIC qui couvrait la Seine, épousait le périmètre de Paris puis suivait les piémonts du Morvan.

Alors qu’on espérait pouvoir exploiter à J+3, les alliés ont mis deux semaines (18 juin-2 juillet 1951) pour ne serait-ce que sécuriser les têtes de pont et nettoyer les interstices de trainards et de quelques jusqu’aux boutistes bien décidé à mourir pour «la grandeur de l’Allemagne».

Avant de continuer l’avancée, les alliés veulent dégager Paris. A la fois pour des questions bassement militaires mais aussi pour des questions politiques et de propagande.

Comme nous l’avons vu cela à été tout sauf une partie de plaisir, le 25.AK se montrant d’une redoutable efficacité pour fixer un maximum d’unités et ainsi éviter que la retraite allemande sur la ligne ATTILA ne tourne à la déroute. Le dégagement acté le 14 juillet 1951 se fera au prix de l’anéantissement du 25.ArmeeKorps.

Es-ce le début de la folle avancée ? Hélas pour les alliés non. Les allemands montrent que si ils sont habiles dans l’offensive ils ne sont pas des peintres en matière de combat défensif, utilisant très habilement les différentes lignes fortifiées qui permet de libérer des forces pour retrouver une relative force de manœuvre.

Fin 1951 alors que le temps se dégrade, le front se stabilise sur je vous le donne en mille sur la Somme probablement au grand dam des habitants d’Abbeville et d’Amiens. Pas étonnant que certains picards ont surnommé le bassin versant de la Somme «La vallée des larmes et des martyrs».

On ne compte plus le nombre de terrains martyrisés par les combats, les monuments aux morts et les monuments commémoratifs.

Hors de question d’attendre plusieurs années pour percer. Il faut aller vite mais l’hiver 1951/52 empêche toute manœuvre d’ensemble (cet hiver est le plus froid du 20ème siècle en Europe) et il faudra attendre février pour qu’enfin les alliés trouvent la clé du cadenas sous la forme de l’opération ARCHANGE.

Situation des alliés au début du mois de juillet

Alors que les troupes alliées combattent sur la rive nord de La Seine, les phases suivantes de l’opération AVALANCHE sont enclenchées. Les unités motomécaniques passent le fleuve en à partir du 3 juillet tout d’abord le corps blindé canadien puis le 1er CCB français et le 1st British Armored Corps, le 3ème CCB restant en réserve. A l’est de Paris les deux divisions blindées américaines et le 2ème CCB sont prêtes à foncer vers le Rhin pour qui sait couper la retraite aux allemands.

Parallèlement les unités de la Réserve Stratégique se préparent à relever les unités engagées depuis le 18 juin. Parmi ces unités ont trouve la 2ème Armée Britannique et l’Armée Belge Libre (ABL) qui est en réalité néerlando-belge. Pour cela ces deux armées vont occuper les positions tenues par les armées alliées jusqu’au 17 juin 1951.

Cette réserve stratégique c’est aussi la très symbolique demi-brigade de marche de chasseurs pyrenéens qui à mené des raids sur le littoral (autant dire un véritable contre-emploi) puis à participé à des opérations de nettoyage.

Cette réserve stratégique va aussi intégrer les différents Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF) qui ont tenu la ligne Morice pendant plus d’un an entre l’opération NIBELUNGEN et l’opération AVALANCHE.

Que faire de ces unités ? Si ces hommes ce sont bien battus leur existence ne se justifie plus. La demi-brigade de marche est dissoute le 17 juillet 1951. Les chasseurs pyrenéens retournent pour beaucoup monter la garde sur la frontière espagnole au cas où Franco se montrait d’un seul coup menaçant (divulgachâge : il ne le sera pas) mais beaucoup vont demander leur transfert au sein d’unités combattant au sein du GA n°1 et du GA n°2.

Le haut-commandement va se montrer d’abord réticent craignant une hémorragie mais au final les demandes ne vont pas mettre en péril l’existence des BCPyr.

Mieux même nombre de pyrenéens seront accueillis avec beaucoup de respect et de sympathie. Certains régiments modifieront ainsi leur insignes pour intégrer une marque d’un BCPyr.

Pour les RIF c’est différent. Leur existence ne justifie plus en l’absence de fortifications à tenir mais on ne peut pas les rayer d’un trait de plume. Alors que faire ?

Pour faire passer la pilule de la dissolution, le haut-commandement décide que le drapeau de chaque RIF reconstitué pour garder la Ligne Morice sera confié à une division de première ligne.

C’est ainsi que le drapeau du 54ème RIF est confié à la 68ème DI, celui du 87ème RIF à la 4ème DI , celui du 155ème RIF à la 21ème DI, celui du 128ème RIF à la 9ème DIM, celui du 167ème RIF à la 1ère DINA. Si le drapeau du 164ème RIF est confié à la garde de la 5ème DIC, celui du 146ème RIF est confié à la 15ème DIM.

Le drapeau du 133ème RIF est confié à la garde de la 3ème DIC, celui du 153ème RIF à la 24ème DI, celui du 165ème RIF à la 3ème DIM, celui du 79ème RIF à la 23ème DI, celui du 172ème RIF à la 7ème DINA, celui du 42ème RIF à la 2ème DI, celui du 10ème RIF à la 56ème DI, celui du 173ème RIF à la 5ème DIM et enfin celui du 12ème RIF à la 26ème DI.

Pour beaucoup de «fantassins du béton» la pilule est tout de même amère à avaler mais passé le brève moment de tristesse et d’humeur la volonté de libérer la Terre de France prend le dessus sur tout le reste. Le haut-commandement veille à ne pas casser les «noyaux essentiels» en acceptant plus qu’à l’accoutumé les mutations collectives. Personne n’aura à se plaindre d’une telle décision au contraire même.

Après cette longue introduction il est de temps de préciser la situation des unités alliées au moment où le volet d’exploitation de l’opération AVALANCHE est lancé.

Des unités de combat ont naturellement souffert notamment en fonction de leurs résultats lors de la délicate étape du franchissement de La Seine mais aucune n’à subit des pertes au point de devoir être immédiatement relevée.

Les alliés se sont évités le casse-tête de devoir demanteler leurs armées de réserve pour y placer une division britannique là, une division belge ici. Certes des divisions américaines supplémentaires arrivent mais il leur faudra du temps pour être pleinement opérationnelles (sans oublier que les américains sont plus que réticents à placer leurs unités sous un commandement étranger).

GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1 GA n°1

Armée Canadienne en France (ACF)

Le dispositif global à évolué, les deux corps d’armée d’infanterie qui étaient mitoyens sur la Seine ont fait une place au 3rd Canadian Army Corps (3rd CANAC) qui composé de deux divisions blindées doit faire office de pointe de diamand pour foncer dans la profondeur du dispositif allié. En revanche la composition interne ne change mais il est quand même bon de la rappeler ici.

Etat-major de l’ACF implanté à Orléans

1st Canadian Army Corps/1er Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Canadienne (1st Canadian (Infantry) Division)

-3ème Division Canadienne (3rd Canadian (Infantry) Division)

3rd Canadian Army Corps/3ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-1ère Division Blindée Canadienne (1st Canadian Armoured Division)

-2ème Division Blindée Canadienne (2nd Canadian Armoured Division)

2nd Canadian Army Corps/2ème Corps d’Armée Canadien

-Un état-major

-Unités de soutien logistique

-Un bataillon de reconnaissance motorisé (chars légers et autos blindées)

-Un régiment d’artillerie lourde

-Un bataillon de lance-roquettes multiples

-Un bataillon de pontonniers

-2ème Division Canadienne (2nd Canadian (Infantry) Division)

-4ème Division Canadienne (4th Canadian (Infantry) Division)

1ère Armée Française

-Un état-major implanté à Dreux

-Unités dépendant directement de la 1ère Armée

-GRAVIA-IA (Groupement d’Aviation de la 1ère Armée)

-Groupement Anti-Aérien de Campagne (GAAC) de la 1ère Armée : six batteries polyvalentes disposant chacune de huit canons de 75mm et de douze canons de 37mm soit un total de 120 pièces permettant soit de réaliser un barrage groupé ou de protéger les installations sensibles des trois corps d’armée.

-Groupement de Soutien Logistique d’Armée

-Groupement de Bataillons de Chars de Combats 501 :

71ème 73ème et 75ème BCC avec 34 ARL-44 chacun. N’ayant pas été engagés durant la phase de franchissement, ils disposent donc de toutes leurs capacités soit un total de 102 chars lourds. Ce GBCC-501 est rattaché pour emploi au 1er CCB.

-Renforts d’artillerie : 351ème RALT, 191ème RALP et un bataillon du 701ème régiment de lance-roquettes multiples

-1er Corps d’Armée (1er CA)

-Un état-major

-601ème Régiment de Pionniers (601ème RP)

-1er GRCA

-101ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (101ème RALT) :

-Unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 501 (EACA-501)

-68ème Division d’Infanterie (68ème DI)

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI)

-21ème Division d’Infanterie (21ème DI) :

-18ème Corps d’Armée (18ème CA)

-Un Etat-Major de Corps d’Armée

-618ème régiment de pionniers

-18ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (18ème GRCA)

-115ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (115ème RALT)

-Différentes unités du génie et de soutien

-Element Aérien de Corps d’Armée 518 (EACA-518)

-9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) :

-1ère Division d’Infanterie Nord-Africaine (1ère DINA)

-5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC)

-17ème Corps d’Armée (17ème CA)

-617ème Régiment de Pionniers

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA)

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (143ème RALT)

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Element Aérien de Corps d »Armée 517 (EACA-517)

-15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM)

-24ème Division d’Infanterie (24ème DI)

-3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC)

Le Conflit (110) Europe Occidentale (76)

Opération NIBELUNGEN (4 mai 1950) les allemands remettent ça !

En guise d’avant-propos

Le 4 mai 1950 les allemands passent à nouveau à l’action. Une redite de l’opération HUBERTUS ? Humm pas vraiment car les moyens sont nettement plus limités.

Si pour l’opération HUBERTUS il y à débat sur son étendue pour l’opération NIBELUNGEN, il s’agit clairement d’une opération tactique pour repousser la contre-offensive alliée.

Cette opération menée par deux ArmeeKorps (AK) soit six divisions d’infanterie et deux divisions blindées à pour objectif Avranches pour couper le Cotentin du reste du territoire allié et surtout épuisée les moyens alliés (en cours de renforcement par l’arrivée des américains).

A cela s’ajoutait des attaques locales pour fixer des troupes ailleurs sur le front et éviter tout transfert.

Cette opération va réaliser une partie de ses objectifs. Si Avranches reste hors de portée des allemands, en revanche cet assaut va gravement perturber les plans alliés.

L’opération OURAGAN qui devait être engagée quelques jours plus tard va être torpillée et les alliés vont remettre le métier sur l’ouvrage. Exit OURAGAN et place à AVALANCHE qui sera déclenchée comme nous le savons le 18 juin 1951.

En réalité je simplifie. L’opération OURAGAN n’était pas la contre-offensive avec un grand C. C’était davantage une opération à vocation opérative si l’on reprend le jargon soviétique. Il fallait dégager Paris et surtout conquérir de solides têtes de ponts en attendant le lancement d’une offensive majeure.

Cette action allemande va pousser les alliés à changer leur fusil d’épaule. Si la possibilité d’attaquer à l’est de Paris est vite écartée, en revanche pour le franchissement de La Seine on hésite longtemps entre un franchissement majeur et une exploitation directe ou des offensives limitées pour obtenir trois ou quatre têtes de pont pour ensuite reconquérir la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas en attendant de mettre pied dans le Vaterland.

Ordre de Combat de l’opération NIBELUNGEN (1) : Allemagne

NdA Dans cette partie je vais parler uniquement des unités allemandes engagées directement dans l’opération.

-7.ArmeeKorps (2.AK) : 2.S.S Division «Deutschland», 262.InfanterieDivision et 6.InfanterieDivision + des moyens d’appui et de soutien

-5.ArmeeKorps (5.AK) : 26.InfanterieDivision, 61.InfanterieDivision et 268.InfanterieDivision + des moyens d’appui et de soutien

-1.PanzerKorps (1.PzK) : 2.PanzerDivision, 13.PanzerDivision + des moyens d’appui et de soutien

Ces trois corps d’armée bénéficient de l’appui d’unités dépendant du Heeresgruppe Normandie mais aussi de renforts venus d’Allemagne en dépit du fait que la priorité était donnée à la future opération BARBAROSSA.

Ces appuis sont essentiellement des unités du génie avec une 7.PioniereBrigade (7ème brigade de pionniers) et des unités d’artillerie avec un régiment de marche regroupant des canons de 280 et de 406mm sur voie ferrée, un déploiement qui n’à pas échappé aux SR alliés qui ont déclenché des frappes aériennes pour tenter de neutraliser ces monstres mais hélas sans succès.

Outre les attaques menées par ces trois corps d’armée, l’opérateur NIBELUNGEN implique des attaques locales, des attaques de diversion menées par des divisions sous l’autorité du Heeresgruppe Burgund qui couvre le front occidental de Paris à la frontière suisse.

Quatre divisions d’infanterie sont engagées en l’occurence les 64. 72. 46. 50.InfanterieDivision, les deux premières divisions disposant du soutien de Kampfgruppe fournis respectivement par les 8 et 10.Panzerdivision.

Sur le plan aérien c’est le XV.Fliegerkorps qui assure le soutien de l’attaque principale pendant que le XVI.Fliegerkorps assure la couverture et l’appui-feu des opérations de diversion.

Ordre de Combat de l’opération NIBELUNGEN (2) : Alliés

En face les alliés attendent les allemands de pied ferme. Même si ils savent les allemands massés aux frontières de l’URSS ils craignent un «Coup de Jarnac» pour perturber leur remontée en puissance en vue de l’opération OURAGAN qui mort-née n’à guère laissée de traces dans les livres d’histoire.

Les troupes de première ligne ont reçu la priorité en terme d’armes, de véhicules, de fournitures diverses et surtout la Ligne Morice ne cesse de gagner en épaisseur. Les franco-britanniques sont donc confiants dans leur capacité à repousser une nouvelle tentative allemande.

Comme pour l’Allemagne je ne vais pas rappeler l’ensemble du dispositif allié mais simplement je vais spoiler, divulgâcher en parlant des unités qui vont devoir combattre cette nouvelle offensive allemande.

Le 7.ArmeeKorps va ainsi attaquer dans le secteur du 2ème Corps d’Armée Canadien qui comprend deux divisions d’infanterie, les 2nd et 4th Canadian (Infantry) Division.

Le 5.ArmeeKorps va lui attaquer le 1er Corps d’Armée Français qui comprend comme GU (Grandes Unités) trois divisions d’infanterie, les 68ème, 4ème et 21ème DI.

Le 1.Panzerkorps lui ne doit être engagé que pour l’exploitation en profitant de la tête de pont la plus intéressante.

A l’est de Paris, la 64.ID et le Kampfgruppe Werner vont attaquer dans le secteur du 2ème Corps d’Armée Polonais et plus précisement celui tenu par la 1er Division de Grenadiers de la Garde (1ère DGG)

la 72.ID et le Kampfgruppe Ostfrank vont attaquer le secteur tenu par la 2ème DI (23ème CA) que l’Abwehr considère comme la plus faible de son corps d’armée (NdA si les hommes de la division avaient su ça avant l’assaut nul doute que leur motivation aurait été décuplée).

La 46.ID va lui attaquer le secteur de la 26ème DI (qui dépend du 24ème CA) alors que la 50.ID va attaquer la 4ème DIC (qui dépend du 26ème CA). Ces deux divisions ne vont pas disposer d’un groupement blindé signe que leur mission est plus encore que les autres une diversion/fixation plus qu’une attaque qui pourrait aboutir à une percée.

En ce qui concerne les forces aériennes, les alliés vont engager des moyens importants, ces moyens qui dépendent soit de l’AASF britannique ou des différents GRAVIA qui sont devenus de simples états-majors piochant dans les unités de l’Armée de l’Air pour mettre sur pied des groupements de circonstance pour une mission précise. A cela s’ajoute les EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) qui ont succédé aux GAO.

NIBELUNGEN oui mais encore

Le 4 mai 1950 le temps est frais et humide, printanier dirions les poètes. La météo les combattants présents sur les deux rives de la Seine, sur les contreforts du Morvan s’en moquent un peu. Ils savent qu’ils sont à la veille d’un combat avec un grand C.

A l’aube l’artillerie allemande ouvre le feu, un matraquage digne de la Campagne de France (1949) un an plus tôt. C’est comme si toute l’artillerie allemande rassemblée en France avait ouvert le feu de concert.

Les pièces de l’artillerie divisionnaire, de l’artillerie de corps d’armée, de l’artillerie de réserve, les canons, les obusiers, les lance-fusées ouvrent le feu contre les positions alliées.

En face ce Grand Matraquage surprend les troupes alliées. Certes depuis quelques jours les troupes allemandes étaient plus agitées que d’habitude, les différents RIF avaient remonté de nombreuses informations mais les alliés sont surpris par la violence de la préparation d’artillerie qui font suite à plusieurs duels d’artillerie depuis une quinzaine de jours.

La préparation d’artillerie qui laisse sonnées les troupes alliées s’accompagne bien vite de frappes aériennes pour bloquer l’arrivée de renforts notamment les unités motomécaniques qui pourraient perturber l’offensive allemande.

S’ajoutant à la fumée et au brouillard naturel, les allemands émettent un brouillard artificiel qui fait d’abord craindre une attaque au gaz ce qui ajoute à la panique et à la confusion du moment.

Comme souvent dans ces moments là certaines unités tiennent le choc, d’autres flanchent pour des raisons qui tiennent aussi bien de l’inexpérience, d’une peur physique incontrolable mais aussi d’un encadrement moins ferme que dans d’autres unités.

Je vais encore une fois me répéter mais un soldat bien encadré, ayant confiance dans ses supérieurs ce sera toujours meilleur au combat qu’un soldat individuellement mieux entrainé mais qui n’à aucune confiance dans les capacités de ses cadres qu’ils soient officiers ou sous-officiers.

Les allemands ne perdent pas de temps et alors que les obus, les roquettes, les bombes pleuvent encore les premiers soldats se lancent dans un périlleux franchissement de la Seine à l’aide d’embarcations motorisées pour gagner du temps.

Ces premiers combattants sont des fantassins ayant bénéficié d’une formation de Stosstrupen et des sapeurs pour éliminer le maximum d’obstacles. Selon les secteurs les allemands prennent fermement pied ou alors sont rapidement culbutés dans La Seine.

Néanmoins dans l’ensemble les allemands ont surpris les alliés qui après plusieurs semaines de vigilance étaient moins attentifs à une possible attaque allemande.

D’autant que quelques heures après l’assaut sur La Seine des attaques sont signalées dans le Morvan. Certes très vite on comprend qu’il s’agit d’avantage d’attaque de diversion, de fixation mais on peut penser que du côté de Bourges on à passé quelques jours et quelques nuits compliquées.

Deux solides têtes de pont sont créées par les allemands, têtes de pont très vite contre-attaquées par les alliés qui mobilisent très vite leurs unités motomécaniques qui néanmoins souffrent sous les coups d’armes antichars allemandes, les Panzerschreck et les Panzerfaust provoquant des trainées sanglantes au sein des Divisions Blindées ou des Armoured Division.

La situation devient telle que le général Villeneuve ordonne aux unités de chars de ne plus attaquer directement sans le concours de l’infanterie, certains «lévriers» et «gros frères» ayant tendance à foncer dans le tas sans trop se préoccuper d’être couverts par l’infanterie, l’artillerie et le génie.

Les allemands ont l’impression d’avoir gagné. Le lendemain 5 mai 1950 les premiers ponts lourds sont mis à l’eau pour permettre aux chars de passer sur la rive sud.

Ces constructions ne sont pas des parties de plaisir, l’artillerie française, britannique et canadienne se reprend tandis que l’aviation alliée dispute aux allemands le contrôle de l’espace aérien, les unités de chasse se rendant coup pour coup.

Les allemands parviennent à franchir la Seine en force en fin d’après midi le 5 mai et surtout le 6 mai 1950. Les deux têtes de pont sont solidement corsetées par les unités alliées mais sont en passe de se rejoindre ce qui serait une véritable catastrophe.

Cette fois le généralissime Villeneuve n’à pas le choix IL FAUT LÂCHER LES CHIENS ! Les deux Corps de Cavalerie Blindée (CCB) sont engagés. Les ordres sont clairs pour les unités motomécaniques françaises bientôt rejointes par le corps blindé britannique et le corps blindé canadien : écraser les allemands.

Le 7 mai 1950 débute la Bataille de Lisieux, la ville normande étant le point le plus extrême de l’avancée allemande en France. Elle oppose les deux corps d’armée ayant franchit La Seine plus le 1.Panzerkorps mais ce dernier à été passablement affaiblit par le franchissement (certains chars ont sombré dans la Seine quand les ponts étaient détruits) ou par la phase d’approche.

Les allemands n’ont pas le temps de préparer leur engagement qu’ils sont agressés par les troupes canadiennes et ceux de la 1ère Armée Française qui vont préparer l’engagement des unités motomécaniques alliées.

Les combats sont d’une violence inouïe. Les combats rapprochés se faisant à la grenade et à l’arme blanche. Les allemands sont ultra-motivés car ils ont le sentiment d’être à un point de bascule alors que les alliés en général et les français en particulier car ils défendent leur pays ce qui est une motivation particulièrement forte vous en conviendrez.

Il faut aussi rappeler que depuis un mois et demi les américains sont enfin rentrés en guerre et si ils sont fort occupés avec les japonais nul doute qu’ils ne tarderont pas à envoyer des troupes en Europe pour aider leurs alliés.

De plus l’opération BARBAROSSA approche et tout affaiblissement des alliés est bon à prendre pour les allemands.

Les enjeux ne manquent et certains historiens se demandent pourquoi ne pas avoir engagé des moyens plus importants pour NIBELUNGEN. Probablement ne le pouvait-il pas eux qui étaient lourdement engagés dans les Balkans et qui devaient également occuper et défendre la Scandinavie contre un possible retour en force des alliés notamment des britanniques.

En milieu d’après midi les chars sont engagés des deux côtés, une gigantesque mêlée où les règles tactiques disparaissent très vite au profit de bagarres de chiffonniers, certains chars se tirent dessus presque à bout portant ! On trouvera ainsi plusieurs épaves calcinées où il était impossible de séparer le char allemand du char allié !

Après une nuit plus calme que la journée, les combats reprennent le lendemain 8 mai 1950. Les alliés prennent le dessus sur les allemands qui comprennent que sauf miracle ils n’iront pas plus loin que Lisieux.

Décision est prise de se replier sur la Seine et de repasser tant bien que mal le fleuve. Il s’agit de ne pas perdre un personnel et un matériel précieux.

Pour couvrir le repli l’aviation allemande se lance à corps perdu en multipliant les opérations d’interdiction, des chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190G armés de bombes et de roquettes tentent de stopper les unités motomécaniques alliées pendant que parallèlement les chasseurs tentent d’obtenir la supériorité aérienne pour permettre aux bombardiers Ju-188 et Do-217 de frapper sans être trop facilement interceptés.

Cette opération d’interdiction aérienne porte ses fruits, les allemands vont pouvoir se replier sans être trop pressés par les alliés qui sont comme un peu sonnés, considérant qu’ils sont passés à deux doigts de la catastrophe.

La Bataille de Lisieux se termine le 10 mai 1950 même si quelques combats résiduels sont encore signalés le 11. Les allemands se replient sans trop de casse, parvennant à franchir le fleuve au moment où les alliés se resaisissent enfin.

L’opération NIBELUNGEN se termine le 13 mai 1950 quand les dernières unités allemandes constituées repassent la Seine. Ils s’en doutent peut être mais c’est la dernière fois. Des opérations de nettoyage ont lieu encore jusqu’au 16 date à laquelle les alliés considèrent que la menace allemande est définitivement derrière eux.

De toute façon à cette époque les allemands regardent vers l’est, les alliés vers l’ouest….. .

Vla les américains !

Dès l’entrée en guerre des Etats-Unis, le président Linbergh (élu en 1944, réelu en 1948 et qui est donc en plein deuxième et dernier mandat) à assuré les alliés de leur soutien tant politique que militaire. Cela passe par des escortes de convois, par l’envoi d’unités aériennes et surtout d’unités terrestres en vue de la contre-offensive alliée prévue pour le printemps ou l’été 1951 au plus tard.

Les américains n’ont pas attendu le printemps 1950 pour débarquer en France. Dès septembre 1948 des officiers américains se sont rendus discrètement en France pour inspecter les ports, les routes, les ponts, les bases en vue d’une future participation.

A la différence du premier conflit mondial les américains voient qu’ils n’auront pas à construire d’imposantes infrastructures, la France ayant massivement investit durant la Pax Armada. Les travaux vont se limiter si l’on peut dire à aménager des casernements et des camps d’entrainement.

Dès le mois de juin alors que les ruines de l’opération NIBELUNGEN sont encore fumantes les premiers officiers américains arrivent auprès des état-majors alliés. Si certains se montrent présomptueux et arrogants, beaucoup ne demandent qu’à apprendre.

Côté français, britannique et canadien, les réactions sont contrastées, certains ont peur que les américains ne s’arrogent les lauriers d’une future victoire, d’autres estiment ces «yankees» trop arrogants, trop bien équipés, trop tout quoi. La majorité cependant fait bon accueil aux officiers américains qui après tout ne demandent qu’à apporter leur écot à la victoire finale.

Des travaux importants vont être nécessaires pour construire les bases et les camps nécessaires à accueillir les dizaines de milliers de soldats, de tankistes, d’artilleurs et de sapeurs américains.

L’opération BOLERO est déclenchée le 6 juillet 1950. Les premiers convois arrivent à Brest, à Saint-Nazaire, à La Rochelle et à Bordeaux dès la mi-juillet.

Les dockers français aidés de collègues belges et néerlandais repliés en France (d’autres avaient ralliés la Grande-Bretagne) vont débarquer les hommes, les véhicules, les armes, les munitions, le carburant dans des quantités croissantes. Malgré les sous-marins et les corsaires allemands, la montée en puissance des troupes américaines est rapide.

L’accueil de la population civile est dans l’ensemble aussi enthousiaste qu’en 1917. Bon il y à des personnes inquiets de l’influence sur les «femmes et filles de France», des ronchons mais comme on dit on ne peut pas plaire à tout le monde.

Dans un premier temps les américains vont envoyer deux divisions blindées et six divisions d’infanterie soit huit Grandes Unités auxquelles il faut ajouter des unités d’appui et de soutien. On trouve également deux divisions aéroportées.

Rapidement des divisions supplémentaires sont envoyées portant le total à six divisions blindées et dix divisions d’infanterie (NdA en gras et italique les divisions participant à Avalanche).

Ces divisions sont les 1st, 2nd, 6th, 9th, 10th et 14th Armoured Division mais aussi les 1st, 4th, 5th, 24th, 25th, 38th 42nd, 47th, 52nd et 58th Infantry Division.

Ces seize divisions vont former deux armées, la 3ème Armée US qui va relever la 3ème Armée Française au sein du GA n°2 et la 7ème Armée qui après son arrivée permettra la création d’un Groupe d’Armées US (même si cette création ne sera effective qu’après la première phase de l’opération AVALANCHE).

On trouvera également donc deux divisions aéroportées, les 82nd et 101st Airborne Division, les «All American» et les «Screaming Eagle» n’allant pas tarder à entrer dans la légende. Ces deux divisions dépendent de la Réserve Stratégique Interalliée.

Le Conflit (94) Europe Occidentale (60)

A L’HEURE DE LA GLACIATION

Et le front se figea

La Seine comme nouveau Limes

Généralités

Comme nous l’avons vu plus haut, La Seine devient un fleuve frontière, un fleuve qui se couvre de part et d’autre de solides fortifications de campagne. Ce n’est certes pas la Ligne Maginot mais ce ne sont pas, ce ne sont plus les abris et les tranchées du premier conflit mondial.

En fait cette Ligne Morice ressemble beaucoup à la Ligne Doumer qui couvre le nord de l’Indochine avec des ouvrages bétonnés garnis de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles démontables, des puits de mortier (que les servants ont rebaptisé «pots de chambre» car à chaque coup on allait se faire ch…. dessus), des tranchées, des obstacles antichars et antipersonnels, des barbelés et des mines.

Ces travaux sont menés par des unités du génie et des unités de travailleurs. Ils ne sont guère interrompus par les allemands même si parfois il y à quelques duels d’artillerie et quelques attaques aériennes qui provoquent la destruction de certains chantiers et la mort d’ouvriers du génie ou de travailleurs.

Pour tenir ces ouvrages le haut-commandement décide confier leur garde à des RIF, des Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF).

Si les CEO (Compagnies d’Equipages d’Ouvrages) ont été pour la plus tard détruites (la majorité de ces «preux du béton» ont tués ou faits prisonniers, seule une minorité à pu rejoindre non sans mal les territoires sous contrôle allié), les troupes d’intervalles et les unités de mitrailleurs sont parvenus à rallier un territoire allié.

Après avoir envisagé de transférer ses hommes dans des unités de campagne, le général Villeneuve soucieux du moral des troupes et voulant rendre hommage aux «preux du béton» décide de recréer plusieurs régiments d’infanterie de forteresse.

Le rôle de ces nouveaux régiments est différent. Il ne s’agit pas de tenir fermement et d’opposer une résistance farouche mais davantage de servir de sonnette pour contrer une nouvelle tentative de franchissement allemande. Ce dispositif se révélera précieux lors de NIBELUNGEN.

Bien entendu le choix des régiments recréés ne va pas sans querelles et déceptions. Pour montrer que symboliquement tous les RIF ont «bien mérité de la patrie» comme on disait jadis, on choisit un régiment par secteur fortifié ou secteur défensif.

C’est ainsi qu’ouest en est (hors place de Paris malgré le projet de créer un Régiment d’Infanterie de Forteresse de Paris) les régiments suivants sont déployés : 54ème RIF, 87ème RIF, 155ème RIF, 128ème RIF, 167ème RIF, 164ème RIF, 146ème RIF, 133ème RIF, 153ème RIF, 165ème RIF, 79ème RIF, 172ème RIF, 42ème RIF, 10ème RIF, 173ème RIF et 12ème RIF..

Ces régiments sont reconstitués selon un format allégé avec deux bataillons, un en position sur le fleuve ou sur le plateau du Morvan et un autre en réserve prêt à monter en ligne en cas de besoin même si nous le savons leur rôle n’était pas la défense ferme mais l’alerte et la surveillance.

Le haut-commandement ne fait d’ailleurs pas mystère de ces attentions : une fois la contre-offensive engagée, ces régiments seront soit dissous ou réintégrés aux unités de campagne pour participer à la libération du territoire national.

Ouvrages, Points d’Appui, la Ligne…. en détails (ou presque)

Comment donc s’organise la Ligne Morice. C’est clairement une ligne de fortifications de campagne, à mi-chemin entre les tranchées du premier conflit mondial et les ouvrages de la défunte «Muraille de France».

Elle est naturellement construire en profondeur sur plusieurs kilomètres pour encaisser l’énergie cinétique d’une offensive aussi décidée que l’opération HUBERTUS. Les plans n’ont pas été dressés avant guerre _on ne pouvait pas imaginer une France coupée en deux sur La Seine_ mais elle à bénéficié des travaux des Lignes Chauvineau et Doumer mais aussi du retour d’expérience des récents combats de la Campagne de France.

Elle commence les pieds dans l’eau avec des mines et des pieux enfoncés dans la vase, des pieux inclinés à 60° pour qu’une embarcation ne s’empale dessus avec les conséquences que l’on imagine surtout si ces pieux sont garnis de différents pièges explosifs.

Ce niveau «aquatique» ne concerne naturellement pas la partie à l’est de Paris où La Seine se fait plus discrète. A la place des dits obstacles on trouve plutôt un immense fossé antichar.

La rive était couverte de mines, d’obstacles antichars et antipersonnels avant une première tranchée avec des avant-postes bétonnés, des avant-postes disposant d’armes automatiques (mitrailleuses et fusils mitrailleurs).

Ce sont les véritables sonnettes de la Ligne Morice, les hommes présents ici ne doivent pas opposer une résistance acharnée mais doivent vite se replier vers l’arrière quand bien entendu ils le peuvent.

Ces avant-postes sont tenus par les RIF reconstitués tout comme la ligne de contact qui comprend des blockhaus type STG amélioré avec canons antichars de 47mm et mitrailleuses de 7.5mm, fusils mitrailleurs (7.5mm), des cloches d’observation et de tir, le tout accompagné par des puits à mortiers et des tourelles démontables (qui existaient en plusieurs modèles : mitrailleuse de 7.5mm, de 13.2mm, canon de 25mm et de 47mm).

La Ligne Principale de Résistance (LPR) était elle tenue par des unités de campagne. Elle disposait d’ouvrages similaires à ceux de la ligne de contact même si le temps avait permis de soigner davantage la construction.

Aux blockaus de combat s’ajoutaient des abris pour la troupe, des postes de commandement et d’observation, le tout relié entre eux par des tranchées dont une partie était souterraine.

Encore en arrière on trouve des positions d’artillerie pour l’artillerie lourde (105 et 155mm au niveau du corps d’armée mais aussi des pièces plus lourdes). Les positions sont bien aménagées et solidement camouflées, certaines étant des positions factices qui recevaient parfois les hommages de l’artillerie ou de l’aviation allemande.

Pour l’anecdote on verra certains artilleurs chambreurs placer des panneaux rédigés en allemand «Bravo vous avez détruit des canons en bois et des mannequins en mousse. Ne vous découragez pas vous y arriverez la prochaine fois». Si cette blague faisait beaucoup rire les français, elle provoquait plutôt chez allemands de l’énervement et de l’agacement.

En arrière des positions d’artillerie on trouve les zones de regroupement des unités motomécaniques, divisions légères mécaniques et divisions cuirassées.

On passe ensuite dans l’arrière du front avec des routes, des voies ferrées, des aérodromes, des dépôts, des hôpitaux et naturellement toute l’infrastructure de commandement. On trouvait aussi des camps pour les unités qui n’étaient pas en ligne.

Le tout est couvert par de nombreuses batteries de DCA qui saluaient à leur façon l’aviation allemande. Ces batteries d’abord constituées de positions de sac de sable vont se durcir notamment après l’opération NIBELUNGEN.

Si le canon est à l’air libre, les soutes à munitions et les casernements sont souterrains. On trouve également des postes d’observation, des stations radars, des postes de commandement.

Quant aux pièces utilisées on trouve des canons français de 25, 37, 75 et 90mm, des canons britanniques de 20, de 40, de 76.2 et de 94mm en attendant des pièces venues d’Outre-Atlantique.

Renaissance du pays

A l’automne 1949 le quart nord-est du territoire métropolitain est occupé par les allemands. Le territoire à été ravagé par les combats, les populations déplacées ne sont pas encore rentrées chez elles. L’hiver 1949/50 qui va se révéler assez froid va entrainer une disette, une quasi-famine.

En zone non-occupée, le gouvernement de la République Française s’est installé à Tours plutôt qu’à Bordeaux. Le gouvernement polonais s’est installé à Nantes, le gouvernement belge à Caen. Le haut commandement s’installe à Bourges dans un poste de commandement souterrain baptisé ATLANTIDE II.

Tout en réorganisant les institutions (dont le jeu est naturellement mis sous l’éteignoir conflit oblige), le gouvernement français doit également remettre sur pied une économie passablement perturbée par l’occupation d’une grande partie du territoire national.

Certes durant la Pax Armada le gouvernement à mené une politique de déconcentration industrielle en éloignant des frontières des industries sensibles. Certes durant la Campagne les usines ont été peu à peu déménagées au sud de la Loire voir sur la Loire elle même mais il va falloir du temps pour remettre la machine en route.

Des mesures dirigistes sont mises en place ce qui fait dire à certains que la France du PSF est devenue un régime communiste !

En réalité il y à certes une planification mais on laisse suffisamment de latitude aux industriels pour s’adapter.

C’est du pur pragmatisme. La capacité industrielle à été réduite ? Eh bien on va simplifier l’équipement en réduisant le nombre de modèles d’armes, de canons, de chars et d’avions à produire.

Si on prend les armes de l’infanterie, on décide de produire un seul modèle d’arme de poing (MAB modèle 1950 en 9mm), un seul modèle de pistolet mitrailleur (le MAT-49), un seul modèle de fusil en l’occurrence le MAS-40, le MAS-44 étant jugé trop cher à produire et n’apportant finalement qu’une plus-value limitée par rapport au fusil MAS modèle 1940. Naturellement les MAS-36 et 44 restent en dotation dans les unités équipées jusqu’à ce que les combats et leur impact ne nécessite un rééquipement majeur.

Dans le domaine des armes automatiques, le Chatelleraut continue à être produit en grande quantité pour équiper la France mais aussi ses alliés comme la Belgique avec un calibre particulier le 7.65mm. Même chose pour les mortiers (60, 81 et 120mm), les armes antichars (Lance-Roquettes Portables ou LRP).

Dans le domaine de l’artillerie, les pièces les plus anciennes et/ou les plus lourdes sont retirées du service et ferraillées sauf si les stocks de munitions sont encore importants et quand les stocks sont insuffisants mais pas insignifiants eh bien on s’en débarasse sur les allemands pour le plus grand «bonheur» de ces derniers.

Dans le domaine de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de corps d’armée aucun nouveau modèle ne sont mis en service, l’artillerie française étant assez moderne dans ce domaine quand éclate le second conflit mondial.

Néanmoins le canon de 75mm TAZ modèle 1939 devient quasi exclusivement un canon antichar, laissant à l’artillerie divisionnaire l’obusier de 105C modèle 1935B et le canon de 155C modèle 1946, évolution du 155C modèle 1917S. De nouveaux modèles sont certes étudiés mais ne seront mis en service qu’après la guerre.

Dans le domaine de l’artillerie lourde, l’artillerie hippomobile devait totalement disparaître suite à la décision du 1er octobre 1948 de ne mettre sur pied que des régiments à tracteurs mais il y à toujours un fossé entre la théorie et la pratique et jusqu’à la fin du conflit il y aura quelques régiments hippomobiles mais dont le nombre sans cesse décroissant montrait que la volonté de motoriser entièrement l’artillerie lourde était toujours là.

Sur le plan des modèles on fait le ménage en conservant en production uniquement le 105L modèle 1936S, le 105L modèle 1941T (Tarbes) restant en service mais dans les nefs de la cité gascone désormais le modèle concurrent est monté.

En ce qui concerne les canons de 155mm, le GPF-T est privilégié par rapport au 155L modèle 1945S même si la production des deux modèles va continuer jusqu’en septembre 1952 quand le 155L modèle 1952 est mis en production, ce canon devant devenir après guerre le canon de 155mm standard de l’armée de terre.

Cela ne veut naturellement pas dire que les 155 plus anciens sont retirés du service, les trois modèles cohabitant jusqu’à la fin du conflit quand le dernier arrivé met à la retraite les anciens dont certains vont connaître une nouvelle carrière pour assurer la défense côtière.

En ce qui concerne l’artillerie automotrice, le Renault R-40 AU-105B reste l’obusier automoteur standars des divisions motomécaniques et de certaines divisions d’infanterie. Il va être complété par un nouvel automoteur de 155mm, le Renault G1R Au-155S qui comme son nom l’indique combine un châssis renforcé du Renault G1R avec un canon de 155L modèle 1945S.

Néanmoins contrairement à ce qui se passe aujourd’hui ce dernier automoteur sera mis en œuvre par l’artillerie de corps d’armée et par la Réserve Générale.

Pour l’artillerie plus lourde, la production du 194mm GPF est stoppée au profit d’un nouveau canon de 220mm, la production du 240mm TAZ modèle 1944 se poursuit à faible cadence mais les modèles plus gros ne sont plus produits. L’ALVF réduit également la voilure en ne concernant que fort peu de modèle (canon de 320mm et obusier de 400mm).

Dans le domaine antichar, le canon de 47mm est toujours là pouvant détruire la majorité des chars allemands, seul le Tigre échappant à sa puissance pour être mieux traité par le canon de 75mm. En revanche le canon de 25mm est peu à peu retiré du service et n’est plus utilisé que dans les fortifications.

Pour l’artillerie antiaérienne, il avait été initialement décidé de ne plus produire que des canons de 37 et des canons de 90mm mais là encore des problèmes industriels ont entrainé la poursuite de la production du canon de 25mm alors que pour les canons de 75mm on se contente d’alimenter un stock abondant de pièces détachées pour maintenir les pièces en service jusqu’à usure complète du tube et/ou épuisement des stocks des munitions.

Dans le domaine des chars et des véhicules blindés il est évidemment impossible de produire un modèle encore que l’idée d’un char de combat unique commence à émerger. L’ARL-44 continue à être produit tandis qu’un modèle amélioré est à l’étude mais la production peine à être lancée (elle le sera d’ailleurs après guerre).

Le char moyen modèle 1943R est toujours produit mais le G1R (son nom usuel) doit être progressivement remplacé par le G2R. En revanche la production du Somua S-45 est stoppée au grand dam de leurs utilisateurs qui le préférait au G1R «On va remplacer notre pur-sang par un percheron» dira un utilisateur du Somua dont l’histoire à oublié le nom.

Pour les chars légers il est impossible de continuer à produire l’AMX-42, l’AMX-44, le FCM-42, le FCM-44. Si le Hotchkiss H-39 à été vite éliminé, les autorités militaires ont longtemps hésité sur le modèle à maintenir en production. Finalement c’est l’AMX-44 qui va continuer à être produit au détriment des autres.

Cela signifie naturellement pas que les autres modèles ont été immédiatement retirés du service, les AMX-42, FCM-42 et 44 sont utilisés jusqu’à leur usure totale ou leur destruction sans parler des imposants stocks. Résultat encore en avril 1954 on trouvera des FCM-42 et 44 en service en petit nombre aux côtés de l’AMX-44 alors que l’AMX-42 n’était plus en service, certains ayant été transformés en chasseurs de chars et en canons d’assaut.

Pour les automitrailleuses, les stocks sont toujours importants malgré les pertes au combat. La production de l’AM modèle 1940P se poursuit dans un modèle amélioré baptisé AM modèle 1950P mais pour des raisons industrielles il est décidé de stopper la production des variantes. Aucune modèle 1950P n’est encore en service au moment de NIBELUNGEN. Des projets sont étudiés au cas où….. .

Les «Pan Pan» devaient être toutes retirées du service mais au final elles vont rester en ligne. A noter qu’il n’est pas exclu qu’une nouvelle AMD plus facile à produire que l’AMP ne soit finalement produite mais rien n’à encore été tranché à l’époque.

En ce qui concerne les canons d’assaut, il était prévu initialement de remplacer les ARL-39V et les Somua Sau-40 par des canons automoteurs mais le retour d’expérience à entrainé un revirement avec le maintien des canons d’assaut en service et le maintien d’une production limitée.

C’est ainsi que les divisions blindées vont conserver les canons d’assaut d’avant guerre, le Somua Sau-40 supplantant peu à peu l’ARL V-39.

En ce qui concerne l’infanterie, les différentes divisions vont recevoir de nouveaux canons d’assaut combinant un châssis de char déclassé (Hotchkiss H-39, Renault R-40 mais aussi AMX-42 et FCM-42) avec une caisse redessinée pour abriter un canon de 75mm ou un obusier de 105mm, les projets de canons d’assaut de 90 et 105mm n’aboutissant qu’après guerre.

En ce qui concerne les chasseurs de chars, toutes les divisions qu’elles soient d’infanterie ou motomécaniques vont recevoir des véhicules inspirés des GPM (Giens Projet Militaire) avec toujours un châssis de chars existant (essentiellement des chars issus des dépôts après revision mais il y eut également de plus en plus des châssis neufs de produits ).

Le chasseur de chars standard de l’armée français est le Chasseur de Chars modèle 1950 combinant un châssis de Somua S-40 renforcé avec un moteur suralimenté pour supporter le poids de la superstructure qui abrite un canon de 90mm modèle 1950, une adaptation antichar du canon antiaérien modèle 1939.

La caisse frustre sur les premiers modèles produits en urgence sera régulièrement améliorée ce qui permet aux spécialistes de distinguer huit lots de production avant qu’en décembre 1952 la production cesse au profit d’un chasseur de chars nettement plus efficient, le Chasseur de chars modèle 1953, un véhicule de conception entièrement nouvelle.

Ce premier modèle est efficace mais jugé perfectible et très vite apparaît un modèle 1951 combinant un châssis de G1R ou de Somua S-45 (en profitant du fait que peu à peu le G2R va supplanter le G1R) avec une superstructure soigneusement dessinée pour abriter un canon antichar de 90mm. Si les véhicules à châssis G1R sont les modèle 1951A, ceux à châssis Somua S-45 sont les modèle 1951B. La production de ce modèle cesse en même temps que celle du modèle 1950.

En ce qui concerne le transport de l’infanterie, la réduction du format de l’armée doit en théorie permettre d’obtenir une infanterie 100% motorisée. Certains rêvent d’une armée de terre disposant uniquement de DIM mais en réalité ce projet ne verra le jour qu’après guerre.

Si pour le transport de l’infanterie, des camions vont être utilisés pour le transport des chasseurs et des dragons portés, la question se pose : roues, chenilles ou semi-chenillés. Le semi-chenillé qui semble unir les inconvénients des deux modes de déplacement est rapidement abandonné.

En revanche la roue et la chenille ont chacun leurs partisans et leurs détracteurs. Finalement le regroupement des DLM et des Divisions Cuirassées sous une même dénomination à savoir la Division Blindée fait triompher la chenille même si on continue d’étudier des véhicules de transport à roues tout chemin toujours utile par exemple pour les missions de police coloniale.

En septembre 1948, deux modèles de véhicules chenillés de transport de troupes existent, le Renault VBCP-40 et le Lorraine 39L. Après le repli industriel, le haut-commandement veut choisir un seul modèle.

Pour se partager le gâteau, Renault et Lorraine propose un modèle commun, le Véhicule Blindé d’Infanterie (VBI) qui reprend les meilleurs éléments des deux constructeurs auxquels il faut ajouter des améliorations liées notamment au retour d’exérience.

Disposant d’une caisse entièrement fermée, d’une tourelle monoplace avec une mitrailleuse de 7.5mm, le VBI modèle 1950 peut embarquer un pilote, un mitrailleur et jusqu’à douze combattants équipés.

Très vite des variantes forment une véritable famille, Renault et Lorraine étant à l’écoute des demandes des opérationnels, multipliant les projets au point que le Ministère de l’Armement doit très vite rappeler les deux industriels à leurs priorités.

Certaines variantes resteront à l’état de projet, de prototype ou ne serront produites qu’après guerre.

Le VBI modèle 1950 très en avance pour son époque va inspirer des créations américaines, britanniques et même soviétique mais ceci se passe après guerre et cela sort du cadre de notre récit.

On assiste également à un effort de standardisation des modèles de camions, de véhicules légers et de motos, toujours pour compenser la perte de potentiel industriel et augmenter les capacités des usines encore disponibles.

Dans le domaine aéronautique, la volonté est identique même si le rêve de «un chasseur, un chasseur lourd, un avion d’assaut, un bombardier médian, un bombardier lourd, un avion de reconnaissance» ne pourra se réaliser pour des raisons de disponibilité, de planification industrielles et de rivalités entre constructeurs.

En ce qui concerne la chasse c’est l’Arsenal VG-52 Phenix qui est choisit pour devenir à terme le chasseur monomoteur standard (NdA il effectuera son premier vol le 17 janvier 1952, à l’époque son nom n’est pas connu).

La production du Dewoitine D-551 et du Bloch MB-159 est progressivement ralentie mais comme Emile Dewoitine et Marcel Bloch ont obtenu de poursuivre la production de pièces détachées, les unités équipées vont pouvoir retarder le rééquipement de leurs unités avec l’ultime évolution du VG-33. Résultat à la fin de la guerre, il y aura toujours des unités équipées de D-551, de Bloch MB-157 et 159.

Dans le domaine de la chasse lourde en dépit de ses performances, le Lockheed H-322 Eclair est peu à peu remplacé par le Farman F.275 qui ne rééquipera pas toutes les unités car le Bréguet Br700C2 va évoluer sous la forme de Br700bis et ter (il y eut bien un projet de Br696 mais le projet ne dépassa pas le stade prototypal, les améliorations n’apportant pas le gain de performances espéré). Même chose pour la chasse de nuit, le Hanriot NC-600 étant décliné en NC-600bis et NC-600ter.

Dans le domaine de l’attaque, le Potez 640 d’appui rapproché est retiré du service car n’ayant pas donné satisfaction tant sur le plan tactique que sur le plan technique. Même chose pour le Bréguet Brr698 de bombardement en piqué, les unités de ce type étant rééquipées de monomoteurs LN-435, ultime déclinaison du LN-420 (qui donna également naissance au LN-430 terrestre ainsi qu’au LN-425 embarqué). Le Bréguet Br697 va lui remplacer les Bréguet Br691 693 et 695 encore en service.

La question du remplacement des bombardiers légers Douglas DB-7 et Glenn-Martin 167F et 187F à été un temps débattue. Certains estimaient que les avions d’assaut faisaient double emploi et qu’il n’était pas nécessaire d’acquérir un nouveau modèle de bombardier léger.

Finalement la France qui avait mis des options sur le B-25 et le B-26 transforme ces options en commandes fermes avec 240 B-25 (120 B-25D, 80 B-25E et 40 B-25F) et surtout 1200 B-26 (400 B-26B, 600 B-26C, 100 B-26D et BB-26E).

Dans le domaine du bombardement médian sont conservés, le Léo 458 dans ses déclinaisons bis et ter mais aussi l’Amiot 371 plus connu sous sa désignation canadienne de Amiot Berry.

Dans le domaine du bombardement lourd, l’armée de l’air conserve ses Géant (B-24 Giant) commandés à 480 exemplaires en attendant ses 160 Géant II (B-32 Dominator) qui ne firent que compléter les précédents.

En ce qui concerne les bombardiers lourds, le Bloch MB-162 doit être remplacé par l’Amiot 374, une version quadrimoteur de l’Amiot 371 plus connu sous le nom de l’Amiot Berry. En ce qui concerne le Bréguet Br482 il fût un temps question d’un Br482bis voir d’un Br482ter mais finalement la décision est prise de remplacer le Br482 et le CAO-700 par le CAO-710, évolution du dernier nommé.

En ce qui concerne l’Amiot 415, cet élégant hexamoteur réponse au Ta-400 basé en Tunisie fût sous utilisé en raison de problèmes techniques récurrents pour ne pas dire constants. Après une ultime tentative, décision est prise de le retirer du service en mars 1952.

Dans le domaine de la reconnaissance, le MB-176 est maintenu notamment dans ses versions évoluées bis et ter. Il est complété par des évolutions du D-720 (D-720F) et de l’ANF-123 (ANF-123bis). L’Amiot 372 de reconnaissance un temps menacé va finalement remplacer le Bloch MB-178 comme avion de reconnaissance à haute altitude en profitant d’un équipage concentré dans un capsule pressurisée à l’avant.

Bien que la situation militaire soit difficile, le gouvernement prépare l’avenir en s’intéressant à la propulsion à réaction. Un accord trilateral anglo-américano-français rationnalise les projets de chasseur et de bombardier disposant d’un nouveau mode de propulsion, le moteur à piston ayant atteint les limites de son dévellopement technologique.

Cet accord signé dès le mois d’octobre 1948 va aboutir à la mise au point d’appareils aussi célèbres que le Gloster Meteor, le Bloch Ouragan, le Bell P-64 Airacomet, le Lockheed P-65 Shooting Star ou encore le Bréguet Vautour.

Ces appareils vont apparaître à la fin du conflit, menant quelques missions mais à une époque où la Luftwaffe était clairement affaiblie. Autant dire que l’impact des avions à réaction sur les opérations à été pour le moins limité. Il va néanmoins préparer le passage dans une nouvelle ère des différentes armées de l’air.

En ce qui concerne la construction navale, la perte des chantiers au nord de la Seine est durement ressentie. La construction des grandes unités est un temps remise en question au profit des unités légères.

Finalement la construction des unités majeures reprend avec les deux derniers cuirassés construits par la France et trois porte-avions d’un nouveau type plus gros, plus rapides et plus modernes.

Le Conflit (83) Europe Occidentale (49)

Combats à l’ouest (3) : Et la ligne Maginot céda : l’opération TIGER

Percer, déborder, envelopper

Plus haut j’ai parlé sommairement de l’opération TIGER dans le cadre de la manœuvre générale. Il est temps de rentrer plus dans les détails de cette opération que les allemands auraient bien aimé ne pas avoir à mener.

L’opération TIGER est lancée le 22 juin 1949. Comme pour l’opération FALL GELB, les allemands lancent à l’aube (04.45) des attaques aériennes massives. Menées par le XVI.Fliegerkorps dont c’est le baptême du feu elle obtient les mêmes résultats que celle menée le 10 mai 1949 à savoir des résultats très décevants.

Non seulement les unités aériennes alliées sont loin d’avoir été rayées du ciel mais certains lancent des attaques sur les aérodromes allemands, surprenant au sol des bombardiers parés au décollage provoquant un véritable massacre. Hélas cela se fait au prix des pertes extraordinairement lourdes, certaines unités de l’Armée de l’Air étant rayées de la carte (NdA voir plus haut).

Sur les coups de 07.00 du matin, le Heeresgruppe C lance le volet terrestre de l’opération TIGER. Elle commence par une préparation d’artillerie.

Toutes les unités d’artillerie du Groupe d’Armées C plus des unités d’artillerie issues de la Réserve d’Artillerie (Heeres-Artillerie dans la langue de Goethe) vont ouvrir le feu sur la Muraille de France, des canons d’un calibre allant de 150 à 406mm en passant par des lance-roquettes multiples.

Les «fantassins du béton» connaissent ce que leurs ainés ont connu à Douaumont, à Vaux, un déluge de feu avec l’impact de lourds obus sur le béton et les ouvrages métalliques, le bruit, la fumée, la sensation d’être coupés du monde.

Les allemands ont choisit ensuite d’attaquer avec des groupes d’assaut, des Stosstruppen en référence aux unités d’élité de l’armée allemande du premier conflit mondial (qui vidèrent l’armée impériale de sa substance, accélérant son déclin mais c’est un autre sujet).

Ces unités sont créées ex-nihilo au sein des unités avec les meilleurs éléments et/ou les plus motivés/préparés/entrainés.

Elles sont entrainées par des vétérans des troupes d’assaut du premier conflit mondial qui leur enseigne des tactiques d’assaut imprégnées également d’essais menés contre les ouvrages tchécoslovaques qui ressemblaient beaucoup aux ouvrages du type Maginot (sans pour autant être de simples copies).

Ces groupes d’assaut reçoivent des armes automatiques (pistolets mitrailleurs, fusils mitrailleurs, mitrailleuses légères) et des grenades supplémentaires, des charges creuses, des lance-flammes et des armes blanches.

Ils sont appuyés par des Sturmgeschütz III qui doivent réaliser des tirs directs contre les ouvrages au risque néanmoins d’être chaudement accueillis par les canons antichars de 37 et de 47mm des ouvrages et des intervalles. Un certain nombre de Stug III seront d’ailleurs détruits, entrainant l’apparition de nouveaux obstacles rendant le terrain encore plus hostile pour les allemands.

En face les français vont engager l’artillerie des Corps d’Armée des 3ème, 4ème et 6ème Armée (même si les unités en question avaient tendance à ménager leurs pièces en attendant d’appuyer les unités de combat des CA au moment où ces derniers allaient entrer au contact des unités du Heeresgruppe C), l’artillerie des ouvrages et surtout l’artillerie des Régiments d’Artillerie de Position (RAP) (mais aussi les Régiments d’Artillerie Mobile de Forteresse [RAMF] et les Régiments d’Artillerie de Région Fortifiée [RARF]), des pièces souvent anciennes mais qui peuvent encore faire mal.

Face aux Stosstrupen, les français vont d’abord fait le dos rond en utilisant mitrailleuses, fusils mitrailleurs et mortiers pour repousser les assauts avant de montrer que l’audace n’était pas une qualité militaire spécifique à l’Allemagne.

Les corps francs des RIF et des régiments de ligne vont ainsi mener des raids en profiter des hésitations et des atermoiements de certaines unités allemandes, histoire de faire baisser la pression et rendre les allemands encore plus prudents.

Très vite néanmoins la puissance de l’assaut allemande va rendre ces corps francs moins à l’aise et après de lourdes pertes le haut commandement français réduira drastiquement les sorties et les opérations coups de poing. Cela changera naturellement au moment du repli du GA n°2 laissant les ouvrages seuls sans troupes d’intervalles, leur donnant donc une précieuse mais précaire autonomie.

Comme souvent les allemands ont choisit un plan en tenaille : on perce, on encercle et on nettoie la poche. Un système efficace mais qui prend du temps et qui entraine de sérieuses dépenses en carburant et munitions (sans oublier les pertes bien entendu).

Le plan TIGER prévoit une pince nord passant par le Secteur Fortifié de la Sarre et une pince sud par le Secteur Fortifié d’Altkirch qui doivent se retrouver le plus loin possible à l’ouest pour encercler le maximum de troupes alliées.

Ensuite les allemands espèrent foncer vers le sud, franchir La Seine et pourquoi pas prendre à revers un GA n°1 mis sous pression par les Heeresgruppen A et B. Toujours cette obsession de la Entscheidungsschlacht (Bataille décisive) tellement peu adaptée à une guerre moderne et industrielle comme l’ont montré des penseurs soviétiques comme Svietchine ou Triantafilos.

L’opération TIGER est donc lancée le 22 juin 1949. Tous les secteurs de la Ligne Maginot sont concernés mais naturellement les deux secteurs concernés par les Schwerpunkt sont davantage assaillis, les autres SF étant maintenus sous pression par l’artillerie, l’aviation et quelques coups de main pour maintenir le doute au sein du haut-commandement (et éviter les transferts d’unités d’un secteur à l’autre). Comme souvent ce genre de diversions fait rapidement pschitt.

Le Secteur Défensif de la Sarre est un «secteur faible» de la Ligne Maginot pour la simple et bonne raison que jusqu’en 1935 le statut de la Sarre était incertain : indépendance ? annexion par la France ? Annexion par l’Allemagne ? Comme nous le savons le plébiscite de 1935 organise le retour de la province à l’Allemagne nazie.

Cette évolution géopolitique est une catastrophe pour la France qui voit s’ouvrir une nouvelle voie d’invasion, voie défendue par des…..inondations.

En 1935 l’ère des grands ouvrages est révolue et même si le CEZF effectua quelques travaux on ne peut pas dire que le SD de la Sarre soit capable de stopper une attaque allemande décidée. On trouve quelques rares ouvrages CORF et surtout des ouvrages type MOM (Main d’Oeuvre Militaire) et STG (Service Technique du Génie).

Ce Secteur Fortifié est tenu par plusieurs régiments, un régiment d’infanterie de forteresse (133ème RIF), trois régiments de mitrailleurs d’infanterie de forteresse (69ème 82ème 174ème RMIF) , deux régiments de mitrailleurs d’infanterie coloniale (41ème 51ème RMIC), deux régiments d’artillerie (166ème RAP et 49ème RAMRF) et un bataillon du génie (208ème BGF).

A cela s’ajoute le 24ème Corps d’Armée (24ème CA) qui comprend un régiment de pionniers (624ème RP), un groupement de reconnaissance de corps d’armée (24ème GRCA), un régiment d’artillerie lourde à tracteurs (103ème RALT), un groupe aérien d’observation (GAO-524), le 14ème GRDI, la 26ème DI, le 37ème GRDI et la 42ème DI.

A cela peut s’ajouter des moyens de la 3ème Armée ou de la Réserve Générale. Le 24ème CA va ainsi bénéficier du soutien du 403ème Régiment de Pionniers et de deux bataillons de chars de combat, les 13ème et 36ème BCC équipés respectivement de 45 Hotchkiss H-39 et de 45 AMX-44.

Très vite d’autres moyens vont être déployés à savoir le 184ème RALT (trois groupes de 194GPF sur affûts chenillés Rimailho), le 371ème RALVF ( 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915 en deux batteries de quatre pièces, 2ème groupe disposant de huit canons de 340mm en deux batteries de quatre pièces et un 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces) et le 403ème RAAC (Régiment Antichar avec des canons de 47 et de 75mm).

Face au 24ème Corps d’Armée (24ème CA), les allemands alignent la 1.Armee qui comprend trois corps d’armée (23.AK 2.AK et 3.AK) mais cela ne veut pas dire que trois corps d’armée vont attaquer un corps d’armée français puisque les deux corps d’armée doivent également surveiller les autres CA de la 3ème Armée.

C’est essentiellement le 3.AK qui va donner l’assaut au SF de la Sarre, un corps d’armée composée de deux divisions, la 7ème division S.S et la 70.InfanterieDivision sans oublier un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique et un bataillon de reconnaissance de corps d’armée.

Plus au sud le Secteur Fortifié d’Altkirch est défendu par deux régiments d’infanterie de forteresse (171ème et 173ème RIF), deux groupes d’artillerie (III et IV./159ème RAP) disposant de canons de 75mm, de 155mm ainsi que de canons antichars de 47mm et le 208ème Bataillon du Génie de Forteresse (208ème BGF).

A cela s’ajoute les unités de campagne déployées dans le secteur fortifié, unités regroupées sous l’autorité du 28ème Corps d’Armée (28ème CA) avec le 628ème Régiment de Pionniers, le 28ème GRCA, le 120ème RALT, le 32ème GRDI, la 43ème DI, le 20ème GRDI et la 27ème DIAlp.

Le 28ème CA bénéficie également de moyens issus de la 6ème Armée (406ème régiment de pionniers, 6ème et 40ème BCC équipés respectivement de Renault R-40 et d’AMX-44). Si le 195ème RAL (quatre groupes de 220C16) est placé sous le commandement du 28ème CA, le 372ème RALVF et le 404ème RAAC dépendent de la 6ème Armée et non d’un corps d’armée stricto sensu.

En face les allemands vont mobiliser les 8. et 10.AK de la 9ème Armée (9.Armee) soit six divisions d’infanterie (71. 73. 75. 72. 74. et 76.InfanterieDivision) plus des moyens d’appui en attendant l’engagement possible/potentiel/probable du 4.Panzerkorps.

Curieusement les allemands semblent attendre davantage de la flèche sud que de la flèche nord mais c’est toujours difficile de faire ce genre de suppositions.

La première attaque lancée le 22 juin 1949. Les combats sont tout de suite très violents malgré la débauche de moyens. Les allemands persuadés que leurs tactiques vont l’emporter sont très vite déçus.

Si certains ouvrages sont neutralisés, d’autres résistent même une fois encerclés par les allemands qui parfois se concentent de couper l’ouvrage des autres pour le laisser «mourir». D’autres ouvrages sont brièvement repris dans une sorte du jeu du chat et de la souris.

Très vite néanmoins ces deux secteurs plient sous le poids de l’attaque allemande. En dépit de l’appui de l’aviation et de l’artillerie, les troupes françaises doivent se replier en laissant le champ libre aux allemands qui peuvent se tailler deux solides têtes de pont.

Il faudra néanmoins pour cela quatre autres assauts menés les 25 juin, 28 juin, 30 juin et 1er juillet 1949. Le 6 juillet 1949 les deux têtes de pont sont considérées comme impossibles à réduire.

Les 24ème et 28ème CA après neuf jours de violents de combat sont considérés comme en très mauvaise posture. Certes les unités sont encore en ligne mais elles ne peuvent que défendre et seraient bien incapables de passer à l’attaque pour rejeter les allemands sur leur base de départ.

De leur côté les allemands ont subit des pertes sensibles ce qui impose la relève de la 7ème division S.S par la 273.InfanterieDivision et de la 71.InfanterieDivision par la 277.InfanterieDivision, les divisions relevées étant mises au repos en Allemagne pour repos et reconstitution.

Dans les autres secteurs les combats sont moins violents pour la simple et bonne raison que les allemands ne voulaient que fixer les troupes de ligne et les troupes de forteresse pour empêcher que des éléments ne passent sur les secteurs attaqués.

Cette tactique manque de peu de se retourner contre les allemands car le 8 juillet 1949 les français engagent le 27ème Corps d’Armée (27ème CA) dans une vigoureuse contre-attaque dans l’espoir de reconquérir la région d’Altkirch.

Ce corps d’armée on s’en souvient avait été conservé pour éventuellement donner la main à la Confédération Helvétique en cas d’agression allemande.

Comme cette dernière hypothèse à beaucoup perdu de sa superbe, le haut-commandement allié décidé d’engager de corps d’armée dans une contre-attaque.

Es-ce le début de la fin pour l’opération TIGER ? Hélas non car après trois jours de violents combats entre le 10.ArmeeKorps (10.AK) et le 27ème CA (composé essentiellement de la 7ème DI et de la 28ème DIAlp), ce dernier doit se replier mais ce repli n’est pas contesté par les allemands (11 juillet 1949).

En dépit du fait que les deux têtes de pont soit solidement arrimées, les allemands peinent à avancer car harcelés à l’est et à l’ouest.

Les alliés fatiguent peu à peu et de toute façon sur le front nord le repli sur La Somme risque de provoquer un possible envellopement du GA n°2.

Décision est prise à la fin du mois de juillet de se replier vers l’ouest et de laisser les équipages d’ouvrage seuls face aux allemands avec la consigne de tenir le plus longtemps possible avant d’évacuer ou de se rendre.

A la mi-août la majorité des ouvrages est neutralisée, certains sont totalement détruits d’autres vont pouvoir être récupérés par les allemands pour une réutilisation ultérieure comme abri antiaérien, poste de commandement et au moment de la défense du Vaterland comme blockhaus avec des armes allemandes ou françaises quand les munitions étaient disponibles.

Certains ouvrages ne sont neutralisés qu’à la fin du mois d’août et les derniers ouvrages ne vont se rendre qu’au début du mois de septembre !

Les hommes de ces derniers, digne des preux du commandant Raynal (commandant du fort de Vaux pendant la Bataille de Verdun) recevront les honneurs militaires et pourront gagner les camps de prisonniers allemands en défilant tout en conservant leurs armes. Rare exemple de respect quasiment chevaleresque dans un conflit où hélas les crimes de guerre ont été nombreux.

Comme par le passé, les replis sont assurés par les groupements de transport du train et quelques trains (malgré le fait que les gares étaient naturellement visées par les bombardiers allemands) couverts par les unités motomécaniques (GRCA, GRDI, DLM et DCui) souvent organisées en groupements occasionnels pour une mission particulière.

Le Conflit (58) Europe Occidentale (24)

Groupes/Corps Francs et Duels d’artillerie

Dès la fin du mois d’août les ouvrages de la ligne Maginot en sommeil/veille depuis 1940 sortent de leur torpeur pour protéger la France d’une attaque surprise des allemands.

Comme on craint que les allemands n’attaquent immédiatement pour empêcher la montée en puissance de la «Muraille de France» dès la fin du mois d’août la frontière est fermée, surveillée plus que protégée par des gardes-frontières.

Ces hommes sont issus des villages situés entre la frontière et la ligne Maginot. Ils rejoignent aussitôt les cadres des Groupes Frontaliers (GF), cadres issus de la Garde Républicaine Mobile (GRM) issus des légions de la GRM venant des 15ème, 16ème et 17ème régions militaires (Chalons en Champagne, Strasbourg et Metz).

Ces gardes-frontières vont patrouiller sur la frontière servant de sonnette, n’ayant pas à s’employer contre les allemands. De toute façon armés uniquement de pistolets et de mousquetons ils ne pouvaient pas faire grand chose. Même chose pour les Grenzschutzen côté allemand.

Dès la mi-septembre, le dispositif Maginot est suffisament puissant pour repousser une attaque allemande sans compter que les unités de campagne sont presque toutes en place. Les hommes rejoignent des régiments territoriaux, les cadres de la GRM des unités chargés du maintien de l’ordre sur les arrières des armées.

Les villages situées à la frontière c’est à dire devant la ligne Maginot sont évacués, les populations transférées dans le sud-ouest.

Un gigantesque no man’s land sépare les deux lignes fortifiées, un espace où l’homme est encore présent sous la forme de patrouilles côté allemand et de groupes francs côté français.

Il s’agit d’éviter que l’ennemi ne s’installe dans cet espace, ne prenne trop ses aises et se facilite ainsi la tâche en cas d’attaque.

Ces groupes/corps francs sont généralement composés d’un capitaine, d’un lieutenant lui servant d’ajoint, d’un médecin (les combats entre patrouilles vont permettre à la médecine de guerre de faire de gros progrès permettant l’invention de techniques qui bien plus tard allaient sauver des vies), de huit sous-officiers et de trente à quarante soldats.

L’armement varie lui aussi beaucoup entre les unités, chaque groupe franc adaptant ces armes à son contexte/cadre d’emploi. Le plus souvent on trouve quatre à six fusils-mitrailleurs, des fusils semi-automatiques ou des mousquetons, des pistolets ou des révolvers, des pistolets mitrailleurs, des fusils à grenade VB et même des mortiers légers de 60mm.

Chaque patrouille se composait généralement d’un chef de patrouille disposant d’un revolver et/ou d’un pistolet mitrailleur, d’un tireur de précision avec fusil semi-automatique à lunette, un tireur de grenades VB et cinq patrouilleurs disposant d’un mousqueton ou d’un pistolet mitrailleur, de grenades, tous possédant des armes blanches à profusion qu’elles soient réglémentaires ou non.

L’équipement individuel est modifié pour obtenir un confort maximum et surtout réduire le bruit, augmenter pour utiliser un anachronisme la «furtivité».

Par exemple les effets des troupes motorisées (casque à bourrelet, salopette, veste en lin……) étaient très appréciées plutôt que les effets standards jugés inadaptés aux patrouilles et à la guerre de mouvement et ceux en dépit d’efforts importants réalisés dès la fin des années trente et surtout après 1940.

On ne compte plus les micro adaptations locales qui font encore aujourd’hui les délices des amateurs d’uniformologie.

En face les allemands vont engager des unités semblables appelées Stosstruppe.

Dès le début le Groupe d’Armées n°2 aiguillonné par le général Villeneuve fait preuve de dynamisme et d’agressivité avec des patrouilles de combat qui débouchent souvent sur des accrochages plus ou moins prolongés, plus ou moins violents avec l’ennemi.

Si certains combats n’opposent que les patrouilles engagées de part et d’autre, d’autres voient l’engagement de moyens plus importants comme l’artillerie lourde et l’aviation. Cependant les combats ne dégénèrent pas en une attaque d’ampleur car aucun des belligérants n’y à vraiment intérêt.

Composés généralement des meilleurs soldats du régiment, les groupes francs devait mener patrouilles de reconnaissance et coup de main, renounant avec les patrouilleurs et autres nettoyeurs de tranchée de l’autre guerre.

Ils devaient également soutenir et aider les avant-postes des troupes de ligne situées devant les ouvrages de la Ligne Maginot.

La mise en place de ce type d’unité ne faisait pas forcément l’unanimité à la fois pour des raisons politiques (crainte de créer des prétoriens amateurs de putsch) et pratiques (crainte de perdre les meilleurs soldats du régiment, démotiver les autres et en payer le prix en cas d’offensive ennemie).

Le général Villeneuve appuya toutes les initiatives pour «embêter» au maximum les allemands quitte à déclencher une offensive même si le Général Tornade était convaincu que les allemands n’allaient pas attaquer massivement pour un affrontement entre patrouilles.

Si la mise sur pied de groupes francs par les unités de campagne paraissait évident, la mise en place de telles unités par les RIF semblait moins évident de prime abord.

Ce fût pourtant le cas avec des patrouilles menées par ces «fantassins du béton» qui montraient qu’ils n’étaient vissées à leurs ouvrages et qu’ils pouvaient combattre comme n’importe quelle unité d’infanterie de l’armée française.

Du 5 septembre 1948 au 10 mai 1949 de nombreux incidents ont eu lieu dans les secteurs fortifiés couverts par le GA n°2, les secteurs tenus par la 3ème, la 4ème, la 6ème et la 8ème Armée ce qui représentait un total de treize corps d’armée (plus un quatorzième le 27ème CA en réserve pour une intervention en Suisse).

Chaque corps d’armée couvrait un ou deux secteurs fortifiés, secteurs fortifiés devenus pour certains des DIF ou Divisions d’Infanterie Fortifiées (DIF).

Naturellement tous les SF/DIF ne sont pas sur le même plan, certains étant marqués par davantage d’incidents, de combats que d’autres. Les plus exposés étant ceux de Faulquemont, de Sarre, de Rorbach tenus respectivement par le 4th British Corps, le 24ème Corps d’Armée et le 8ème Corps d’Armée.

C’est dans ces secteurs qu’ont eu lieu les combats les plus importants, les escarmouches les plus importantes. Les pertes ont été lourdes des deux côtés, les alliés souffrant du goût immodéré des allemands pour les mines antipersonnelles et pièges divers, les allemands découvrant le goût des alliés et notamment de ces «maudits français» pour le corps à corps où il était plus facile d’utiliser le couteau, le pistolet ou la grenade que le pistolet mitrailleur et a fortiori le mousqueton.

Je vais donc d’aborder des combats dans ce secteur avant de parler des autres secteurs concernés par les menées allemandes et la riposte alliée.

Commençons d’abord par la 3ème Armée qui couvrait les secteurs fortifiés de Crusnes et de Thionville (7ème CA), du Boulay (23ème CA), de Faulquemont (4th British Corps) et de la Sarre (24ème CA). Elle concentre deux des secteurs les plus exposés parmi ceux listés ci-dessus.

Le Secteur Fortifié de Faulquemont est couvert par le 4ème Corps d’Armée britannique qui comprend deux divisions d’infanterie, la 51th Highland Division et la 58th Northumbrian Division sans oublier différentes unités d’appui.

Les tommies s’appuient sur les unités du SF de Faulquemont qui comprend deux régiments d’infanterie de forteresse (146ème 156ème RIF), une compagnie de pionniers (5ème Compagnie 400ème régiment de pionniers), d’un régiment d’artillerie (163ème RAP) disposant de deux groupes de 75mm, un groupe de 155C Saint Chamond et un groupe de canons de 155L, d’un deuxième régiment d’artillerie le 39ème RAMF qui comprend deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm court et un groupe antichar de 47mm. Le 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio ferme le ban.

Comme nous le savons la décision de confier aux britanniques une partie de la défense de la France avait suscité quelques polémiques vites éteintes par la puissance du symbole que cela représentait.

Certaines mauvaises langues avaient émis des doutes en disant que les anglais y avait envoyé une seule division anglaise et que l’autre était écossaise.

Ces sarcasmes sont vite éteints par le sang que versent les tommies lors des premières escarmouches dans le no man’s land, les premières victimes de mines antipersonnelles, de tireurs isolés ou d’embuscade.

Commençons par nos amis écossais de la Auld Alliance, la 51st Highland Division qui comme toutes les autres divisions d’infanterie britanniques ne comprend pas des régiments divisés en compagnies mais des brigades divisés en bataillons :

-La 152e brigade comprend le 2e bataillon, The Seaforth Highlanders, le 4e bataillon, The Seaforth Highlanders et 4e bataillon, The Queen’s Own Cameron Highlanders

-La 153e brigade comprend le 4e bataillon, The Black Watch, le 1er bataillon, The Gordon Highlanders et le 5e bataillon, The Gordon Highlanders

-La 154e brigade comprend le 1er bataillon, The Black Watch, le 7e bataillon, The Argyll and Sutherland Highlanders et le 8e bataillon, The Argyll and Sutherland Highlanders.

Suite à un accord avec les unités de forteresse, les britanniques ont organisé des avant-poste sur la frontière allemande, avant-poste régulièrement visités par des patrouilles.

Ces détachements d’une semaine en avant-poste n’étaient pas aimés par les soldats qui craignaient toujours d’être attaqués par les Huns _le surnom péjoratif donné aux allemands par les anglais équivalent de notre fridolin_ et d’être totalement submergés avant l’arrivée de renforts.

Certes les français leur promettait un soutien d’artillerie rapide et efficace mais nombre d’écossais et d’anglais étaient sceptiques et dubitatifs.

Dans un premier temps ils furent confortés avec plusieurs appuis inefficaces voir meurtriers avec des tirs amis en raison de problèmes de coordination. Peu à peu néanmoins les alliés ont pu s’accorder et trouver la bonne carburation.

Le dispositif fût également repensé, certains avant-poste trop exposés ou trop difficiles à défendre furent abandonnés. Cela ne voulait pas dire que les allemands pouvaient occuper le terrain, la zone était minée ou battue par l’artillerie de manière quotidienne de façon à faire comprendre aux allemands qu’installer un PO ou un AP ici serait une perte de temps et de moyens.

La division écossaise arrive sur place à la fin du mois de septembre 1948 et s’installe immédiatement à l’arrière de la Ligne Maginot avant d’installer dans le no man’s land les fameux avant-poste qui vont générer des combats avec les Stosstrups.

Plusieurs combats, plusieurs incidents ont lieu, le plus grave datant du 6 octobre quand un avant-poste tenu par le 1er bataillon du Black Watch est emporté par un assaut allemand en bonne et due forme qui fait un temps craindre l’attaque avec un grand A. Si les allemands ont perdu 8 soldats plus douze blessés, les écossais ont perdu dix-neuf hommes (douze tués et sept prisonniers).

Ce n’est heureusement pas le cas, l’avant-poste étant repris quatre jours plus tard par un assaut mené par les écossais soutenus par l’artillerie de la ligne Maginot et par les canons de 155mm du 163ème RAP.

La 58th Northumbrian Division connait également des combats contre les allemands mais les assauts n’ont pas été aussi violents, le combat le plus important ayant eu lieu le 14 novembre 1948 quand une patrouille tombe dans une embuscade provoquant la mort de neuf soldats plus quatre disparus et quatre prisonniers. En représailles l’artillerie de la Ligne Maginot ouvre le feu sur le secteur.

Le Secteur Fortifié de la Sarre est couvert par la 24ème Corps d’Armée (24ème CA) qui comprend notamment deux divisions d’infanterie de ligne, les 26ème et 42ème DI sans oublier des unités d’appui et de soutien, je renvoie le lecteur aux parties consacrées à l’ordre de bataille pour cela.

Le SF-Sarre comprend de nombreuses unités de combat peut être pour compenser l’absence d’ouvrages puissants, la région étant sous mandat français jusqu’en 1935 date de son rattachement à l’Allemagne. Et à cette époque l’heure était plutôt à la mécanisation et à la motorisation qu’à la bétonisation. Certes quelques ouvrages ont été construits rien d’ultra-puissant.

On trouve le 133ème RIF, les 69ème 82ème et 174ème RMIF (Régiments de Mitrailleurs de l’Infanterie de Forteresse), les 41ème et 51ème RMIC (Régiments de Mitrailleurs de l’Infanterie Coloniale), le tout appuyer par deux régiments d’artillerie (166ème RAP et 49ème RAMRF) et le 208ème BGF.

Les fantassins et les mitrailleurs sont donc ouvert par un premier régiment d’artillerie qui comprend un groupe de canons de 75mm et de 155C Saint-Chamond, un groupe équipé de canons de 75mm et de 155mm long et un groupe équipé de pièces dites lourdes (120mm, 220mm et 280mm). Le second régiment comprend deux groupes de 75mm et un groupe de 155mm court, ce régiment ayant été créé à partir du premier à la mobilisation.

La 26ème DI comprend trois régiments d’infanterie (86ème, 98ème et 105ème RI) alors que la 42ème DI (80ème RIA, 94ème et 151ème RI), chaque régiment mettant sur pied un groupe/corps franc avec des volontaires.

Les corps francs vont mener des patrouilles, des coups de main et même quelques raids sur le territoire allemand pour maintenir la pression et empêcher les allemands de sentir à l’aise devant leur «Mur de l’ouest».

Naturellement ces combats font des morts, la 26ème DI perdant neuf hommes lors d’un seul engagement en Sarre où le corps franc du 86ème RI avait pénétré pour une patrouille agressive le 14 octobre 1948.

Deux patrouilles du corps franc tombent dans des embuscades bien préparées par des allemands aux aguets et/ou bien renseignés. En dépit d’une vigoureuse réaction de l’artillerie du secteur, neuf soldats sont tués et sept fait prisonniers, seuls huit soldats rentrant à leur base. Autant dire que pendant quelques temps le groupe franc du 86ème RI à été mis hors de combat.

La 42ème DI connait également des difficultés au cours de plusieurs incidents le plus grave ayant lieu le 4 mars 1949 quand un avant-poste est attaqué. Huit soldats du 80ème RIA sont tués, les autres tiennent mais doivent se replier après le tir de couverture déclenchée par les canons de 155mm long du 166ème RAP.

L’avant-poste est occupé par les allemands jusqu’au 17 mars quand un assaut mené par le 80ème RIA récupère la position qui sera sérieusement renforcée, dissuadant les allemands de lancer de nouveaux coups de sonde. Il sera toujours temps de l’occuper ou de balayer quand l’offensive avec un grand O sera déclenchée.

Le Secteur Fortifié de Rorbach est couvert par la 8ème Corps d’Armée (8ème CA) qui comprend la 45ème Division d’Infanterie (45ème DI) et la 2ème Division d’Infanterie Polonaise (2ème DIP).

La 45ème DI comprend trois régiments d’infanterie de ligne (31ème, 85ème et 113ème RI) alors que la 2ème DIP comprend les 4ème, 5ème et 6ème RIP (Régiments d’Infanterie Polonaise) également connu sous les noms respectivement de 1er, 2ème et 3ème régiments de chasseurs.

Les six régiments d’infanterie du 24ème CA mettent donc sur pied des groupes francs qui vont mener des patrouilles et des coups de main, les polonais se montrant particulièrement agressifs, des «semi-déments» dira le colonel Peyrolle du 85ème RI qui avait accompagné un group franc du 3ème régiment de chasseurs comme observateur.

Les pertes sont naturellement lourdes avec une telle attitude agressive mais en face les allemands ont mangé cher comme on dit avec de nombreux accrochages, des secteurs que parait-il les allemands évitaient soigneusement.

Il y à également eu des combats sont des avant-poste, les polonais du 1er régiment de chasseurs perdant l’un de leur avant-poste, les dix hommes présents étant tous tués, les allemands racontant que le dernier survivant dégoupilla une grenade quand quatre landser pénétrèrent dans l’avant-poste. Si les allemands avaient des doutes sur la détermination sur les alliés et notamment les polonais ces doutes ont été balayés le 7 octobre 1948.

la 45ème DI à aussi connu des pertes sensibles le 113ème RI perdant le 24 octobre 1948 douze hommes lors de l’assaut d’un observatoire qui comprend un avant-poste emporté une semaine plus tôt. L’attaque menée sans renseignement frais en utilisant les mêmes tactiques et les mêmes régles d’engagement.

Le groupe franc engagé fût d’abord attaqué au mortier avant que les mines antipersonnelles n’alourdissent la note du boucher. L’attaque fût abandonnée mais le groupe franc durant son repli va conserver sa cohésion ce que tout le monde salua.

Dans les autres secteurs des affrontements ont eu lieu mais ils n’ont pas atteint l’intensité des trois secteurs sus-nommés. Ce qui est sur c’est que cela créa du ressentiment, de l’aigreur et de la haine, comptes qui seront réglés lors de l’opération TIGER.

Autre affrontement sur la frontière orientale les duels d’artillerie engageant des pièces plus ou moins lourdes que ce soit celles des RAP (Régiments d’Artillerie de Position), des RAMF (Régiments d’Artillerie Mobile de Forteresse) ou des RARF (Régiments d’Artillerie de Région Fortifiée) voir des RALVF (Régiments d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée), un rassemblement de pièces plus ou moins (plutôt plus que moins) anciennes (même si la Pax Armada à permis la mise à retraite de certaines antiquités).

Ces affrontements vont également engager certains ouvrages munis de canons, d’obusiers et de mortiers.

Le contexte pouvait varier. Généralement c’était un affrontement entre patrouilles et des tirs déclenchés par l’un ou par l’autre ou encore par les deux pour permettre à son unité de dégager et de se replier.

A cela s’ajoutait des tests de la détermination ennemie ou des tirs préventifs sur des préparatifs d’attaque jugés suffisamment sérieux pour justifier un tel engagement qui pouvait faire boule de neige ou qui pouvait permettre à l’ennemi d’affiner sa connaissance du dispositif ennemi.

Dans l’ensemble ces engagements ont fait peu de dégâts, quelques pièces sont détruites de part et d’autre mais par exemple aucun bloc d’artillerie de la Ligne Maginot ne fût neutralisé par l’artillerie allemande y compris les pièces sur voie ferrée déployée par la Heer.

Dominions (51) Afrique du Sud (16)

Chars de combat

Avant-propos

Light Tank Mk VII (1).jpg

Tetrach I

En septembre 1948 les moyens blindés des United Defence Force (UDF) étaient assez limités avec quelques chars légers Vickers Mk VIII Tetrach II à canon de 6 livres en l’occurrence 39 exemplaires répartis en trois Independent Tank Company.

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22-Armée de terre : armement et matériel (21)

Canon de 37mm TR modèle 1916

Canon de 37mm TR modèle 1916

Canon de 37mm TR modèle 1916

Ce canon de 37mm à été mis au point par les Établissements de Puteaux (APX) pour lutter contre les nids de mitrailleuse des tranchées avant de connaître une deuxième utilisation sous la forme du canon de 37mm SA modèle 1916 sur le petit Renault FT.

Ce canon utilisant une munition explosive fût un temps utilisé comme arme antichar, rôle pour lequel il n’était absolument conçu. Mis en œuvre par les unités de mobilisation, il quitte les unités de mobilisation lors de la démobilisation ou peu avant, remplacés dans les unités maintenus par des canons de 25mm Hotchkiss ou Puteaux.

Caractéristiques Techniques du canon de 37mm TR (Tir Rapide) modèle 1916

Calibre : 37mm Longueur hors tout : 3.50m Longueur de la partie rayée du canon : 790mm Longueur en calibres : 21 Poids en batterie : 108kg Poids sur affût rouleur : 160kg Cadence de tir : 15 coups/minute

Canon de 29/20mm Larsen

Ce canon d’origine danoise est une arme antichar à grande vitesse initiale tirant un projectile sous calibré, l’obus en lui même ayant un diamètre de 20mm avec une jupe de 29mm. Ce canon est expérimenté au printemps 1939, canon monté sur le même affût que le canon de 25mm modèle 1937.

Les essais montrent une usure rapide du tube (durée de vie de 250 coups), Manhurin est chargé de développer une munition moins agressive qui permet de doubler la durée de vie soit 500 coups.

Ce canon va être commandé en série seulement en septembre 1942 en petite série pour équiper les Bataillons de Chasseurs Alpins (BCA) en remplacement des canons de 25mm soit six canons par BCA soit un total de soixante-douze canons plus trente-six canons de réserve soit un total de cent huit canons livrés entre novembre 1942 et août 1943.

Ces canons sont toujours en service en septembre 1948, des canons pouvant être remorqué par un véhicule léger type Laffly V10 ou par traction hippomobile.

Caractéristiques Techniques du canon de 29/20mm Larsen

Calibre : 29/20mm Poids : environ 200kg Longueur : 3.4m

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934

canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934

canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934

Prélude

Quand s’achève le premier conflit mondial, l’armée française dispose de deux armes de Défense contre les blindés (DCB) mais deux armes inadaptées à cette mission et pour cause, les blindés étant apparus au cours du conflit.

La première est le canon de 37mm modèle 1916 utilisé par les fantassins et les cavaliers. Conçu pour neutraliser les blockhaus de mitrailleuses, il tirait des obus explosifs donc impropres à détruire les blindés tout comme le canon de 75mm modèle 1897.

Dans l’immédiat après guerre, un programme est lancé le 11 mai 1921 pour deux armes. Le «programme Duval» envisage deux armes : une mitrailleuse de 15mm antiaérienne et antichar et un canon d’un calibre inférieur à 37mm, ces deux armes compensant la modestie de leur calibre par une grande vitesse initiale pour leur permettre de percer 20mm de blindage.

En attendant une solution intérimaire est trouvée avec la remise en état de 200 canons de 37mm bien qu’il s’agisse d’une solution d’urgence largement inadaptée.

Pour ne rien arranger, le programme du 11 mai 1921 ne débouche sur rien de concret qu’il s’agisse de la mitrailleuse de 13.5mm (non poursuivie), celle de 13.2mm devient une arme antiaérienne et le canon Puteaux de 20mm montre aussitôt les limites d’un calibre trop réduit.

Il faut attendre 1928 pour qu’un nouveau programme soit lancé. Exit la mitrailleuse et place au seul canon, un canon de 25mm suffisamment léger pour pouvoir être utilisé par l’infanterie.

Deux concurrents vont ainsi participer au programme, l’établissement national APX et le constructeur privé Hotchkiss de Levallois.

Les prototypes sont prêts en 1933, Hotchkiss et APX présentant leurs armes aux essais en mars 1934 et c’est l’arme d’Hotchkiss est rapidement préférée, devenant le canon de 25mm SA (Semi-Automatique) modèle 1934.

Devant l’urgence des besoins, une commande de 200 exemplaires est passée alors que l’expérimentation par les services officiels se poursuit.

On verra rapidement que cet empressement se paiera par de nombreux problèmes techniques nécessitant une interruption des livraisons entre janvier et juin 1939 suite à la volonté de l’infanterie d’adopter un matériel plus léger sous la forme de deux modèles, le modèle 1937 de l’APX et le modèle 1934 modifié 39 d’Hotchkiss.

Durant la phase d’industrialisation, est étudiée la mise en œuvre de ces canons de 25mm. Le programme d’armement 1937-40 dit des 14 milliards prévoit pas moins de 8000 canons de 25mm ce qui doit au moins sur le papier équiper chaque régiment d’infanterie de douze pièces (six à la CRE et deux dans chaque bataillon à  la compagnie d’accompagnement) alors que chaque division d’infanterie doit disposer de trois compagnies divisionnaires antichars qui à terme pourraient former un bataillon antichar. En ajoutant les quatre canons du GRDI, chaque division pourrait disposer de 76 canons.

Les livraisons ne cessent d’augmenter, 980 pièces ayant été réceptionnées au 1er janvier 1936 et juste avant l’interruption, 3655 pièces ont été livrées aux armées. Pourquoi une telle interruption ?

Tout simplement parce que comme l’avons vu, l’infanterie souhaite la pièce la plus légère possible et que le modèle 1934 est loin d’être la pièce la plus légère. La production doit bifurquer vers le modèle 1937 et surtout le modèle 1934 mod.39.

Néanmoins durant la guerre de Pologne, la production du modèle 1934 est reprise, le temps que l’industrialisation du modèle 1934 mod.39 aboutisse ce qui fait qu’un total de 4450 pièces sont produites jusqu’au 30 juin 1940 quand la production est définitivement stoppée pour ne jamais reprendre.

Tous les canons de 25mm ne vont pas être mis en ligne, une grande partie va être stockée. En effet avec la démobilisation, le nombre de divisions d’infanterie est réduit de manière très importante avec notamment dix sept DI qui reçoivent les 76 canons prévus (soixante-douze pour la division stricto sensu et quatre pour le GRDI rattaché à la division) soit un total de 1292 pièces en ligne, pièces qui sont d’abors à traction automobile ou hippomobile puis totalement motorisées.

Les quatre DIC et les quatre DINA disposent également de soixante-seize pièces ce qui fait un total de 304 canons. Les trois DIAlp disposent elles aussi de soixante-seize canons soit un total de 228 pièces ce qui porte le total à 1824 canons en ligne sur 5150 pièces produites.

Les autres canons de ce modèle vont être distribués progressivement aux unités dans l’Empire notamment au sein des deux Divisions Marocaines et des huit Divisions d’Infanterie d’Afrique soit un total de 736 pièces.

Cela porte le total à 2560 pièces sur 4450 canons. Le solde de 2590 n’est pas totalement stocké, une partie est cédée ou plutôt vendue aux pays alliés que ce soit la Grande Bretagne (voir ci-après), le gouvernement polonais libre (100 pièces), la Yougoslavie (120 pièces), la Belgique (45 pièces) et les Pays Bas (45 pièces) soit un total de 310 canons, laissant en stock un total de 1580 canons qui sont stockés ou utilisés pour tests et autres expérimentations notamment de nouveaux projectiles destinées à prolonger la carrière de ce canon.

La Grande Bretagne va également recevoir des canons. Entre octobre 1939 et décembre 1940, l’armée britannique reçut cinquante canons par mois soit un total de 700 canons dont un grand nombre montés sur véhicules.

Progressivement, le nombre de canons en service va se réduire, les DI, les DIM, les DIC et les DINA  recevant notamment des canons de 47mm plus à même de faire face aux blindés allemands mais ce canon de 25mm était toujours en service en septembre 1948 dans l’Empire.

Caractéristiques Techniques du Hotchkiss modèle 1934

Calibre : 25mm Poids du matériel complet en batterie : 480kg Longueur hors tout 3.71m Hauteur en batterie 1.10m Portée pratique : 800 à 1000m Cadence de tir : théorique 30 coups pratique 15 à 20 coups Pointage en direction : 30° à gauche et à droite Pointage en hauteur : -5° à +15° Perforation : acier dur 50mm à 400m  

Canon de 25mm Puteaux modèle 1937

Canon de 25mm Puteaux modèle 1937

Canon de 25mm Puteaux modèle 1937

Comme nous l’avons vu plus haut, le programme de 1928 avait vu le lancement de deux projets concurrents, l’un proposé par l’industrie (celui de Hotchkiss) et l’autre proposé par l’atelier de construction de Puteaux (APX).

La mise au point de ce canon fût très longue. Un premier projet de 1931 fût rejeté, obligeant l’APX à remettre l’ouvrage sur le métier pour présenter une nouvelle arme en septembre 1933, un projet de 398kg.

En dépit de nombreux défauts techniques, le prototype APX reste en course en dépit d’une infériorité évidente vis à vis d’Hotchkiss. Peut être faut-il y voir la méfiance viscérale des ingénieurs d’État vis à vis de tout ce qui viens de l’industrie privée……… .

Après l’adoption du modèle Hotchkiss, le modèle APX est présenté à nouveau en janvier 1935, les problèmes sont réglés mais à cette époque, l’armée à besoin d’un matériel nettement plus léger. Le général Gamelin réclamant un canon nettement plus léger que les 480kg du modèle Hotchkiss, le matériel APX pesant 400kg n’est pas adopté.

Puteaux décide de reprendre totalement le projet pour obtenir un canon antichar léger qui est présenté en mars 1936 pour expérimentations. Le 7 septembre 1936, l’état-major demande que 400 canons soit commandés, canons adopté officiellement sous le nom de matériel de 25mm SA modèle 1937 puis de canon de 25mm SA léger modèle 1937.

Les premiers canons sont livrés en septembre 1938 et quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, 319 canons ont été livrés aux armés, nombre porté début juin à 1065 exemplaires sur un total de 2550 canons commandés.

Cette commande est annulée le 1er juillet 1940 suite à la démobilisation et la volonté de privilégier les projets de Hotchkiss, une vraie rupture, le général Villeneuve n’ayant pas une véritable méfiance vis à vis de l’industrie privée.

Les canons Puteaux étaient utilisés de manière  indistincte dans les différentes unités. Cela change à partir de septembre 1940. Décision est prise d’affecter ces canons aux RIF (où pourtant une pièce lourde n’est pas un vrai handicap) et aux RIl, des régiments à créer.

Au final, quatorze régiments d’infanterie légère sont équipés de ce canon tout comme vingt-sept régiments d’infanterie de forteresse ou assimilés soit un total respectif de 252 et de 752 canons, le total global de pièces en ligne étant de 904 canons sur un total de 1065 canons en ligne, le reliquat étant stocké, une réserve limitée, la reprise de la production n’étant pas prévue.

Caractéristiques Techniques du canon de 25mm SA léger modèle 1937

Calibre : 25mm Poids du matériel complet en batterie : 300kg Longueur hors tout 3.46m Hauteur en batterie 1.03m Portée pratique : 1500m Cadence de tir :  20 coups Pointage en direction : 30° à gauche et à droite Pointage en hauteur : -10° à +15°

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934 mod.39

Comme nous l’avons vu, le canon de 25mm Hotchkiss modèle 1934 était une excellente arme balistiquement parlant. Le seul défaut qu’on pourrait reprocher à cette arme est un poids élevé qui rend délicate la manoeuvre à bras nécessaire pour l’entrée et la sortie de batterie.

Cette arme donna ainsi naissance à trois dérivés, le modèle 1935 raccourci pour équiper les automitrailleuses chenillées et surtout les automitrailleuses à roues type Panhard et Gendron-Somua, le modèle destiné à la ligne Maginot et enfin le modèle 1934 mod.39, une version allégée du modèle 1934.

Pour alléger le modèle 1934, la firme Hotchkiss va s’inspirer du modèle de Puteaux _au dévellopement long et chaotique_ et présente son prototype le 28 août 1938, un prototype qui à perdu près de cent kilos par rapport au modèle 1934.

Au final, ce canon pèse 70kg de plus que le projet APX mais il est bien équilibré et supporte des vitesses de traction bien supérieures. Le canon modèle 1934 modifié 1939 est adopté officiellement au mois de mars et va être livré aux dragons portés (dont certains possédaient des canons de 25mm modèle 1934) et aux chasseurs portés.

Chaque régiment de dragons portés dispose de 12 canons de 25mm ce qui porte le total à 192 pièces alors que les bataillons de chasseurs portés dispose de quatre canons soit un total de 48 pièces, portant le total à 240 pièces pour les canons en ligne plus 120 canons de réserve soit une production totale de 360 canons.

Paradoxalement cette pièce la plus moderne des trois va être l’une des premières à être remplacée puisque rapidement (automne 1945), les dragons portés et les chasseurs portés vont recevoir un canon de 47mm modèle 1941 plus à même de combattre les nouveaux chars allemands. Les pièces retirées du service vont être précieusement stockées.

Caractéristiques Techniques du Hotchkiss modèle 1934 mod.39

Calibre : 25mm Poids du matériel complet en batterie : 370kg Longueur hors tout 1.13m Longueur totale 3.46m Hauteur en batterie 1.08m Portée pratique : 800 à 1000m Cadence de tir : théorique 30 coups pratique 15 à 20 coups Pointage en direction : 30° à gauche et à droite Pointage en hauteur : -5° à +15° Perforation : acier dur 50mm à 400m