Le Conflit (15) Norvège (15)

Naturellement de nombreux destroyers vont être commandés et construits, les Fleet Destroyer pouvant aussi bien escorter des grosses unités qu’attaquer les lignes de communication ennemies au canon et à la torpille.

Durant le second conflit mondial la Royal Navy va construire huit type Q, huit type R, huit type S, huit type T, huit type U, huit type V, huit type W, huit type Z, six type Ca (sur huit commandés et mis sur cale), huit type Ch, quatre type Co (deux abandonnés sur cale et deux annulés), huit type Cr et quatre Ce (quatre annulés et non baptisés). Certains navires dès leur mise en service ou peu après sont transférés à des marines étrangères moins par altruisme et générosité qu’en raison d’une pénurie de main d’œuvre.

Le HMS Queenborough

Un mot d’abord sur les huit type Q. En septembre 1948 quatre sont en achèvement à flot et quatre encore sur cale. Ces huit navires sont baptisés HMS Queenborough (mis en service le 25 septembre 1949), Quadrant (5 septembre 1949), Quail (27 octobre 1949), Quality (8 février 1950), Quentin (17 septembre 1950), Quiberon (8 janvier 1951), Quickmatch (12 mars 1951) et Quilliam (7 mai 1951).

Ces huit destroyers forment la 23th Destroyer Flottilla. Celle-ci est envoyée en Méditerranée pour opérer contre l’Italie essentiellement.

Cette flottille va vite être amputée de trois navires, le Queenborough ralliant l’Australie en février 1952, les Quadrant et Quilliam la marine canadienne, opérant dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Les cinq autres vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, certaines unités étant coulées dans la Mare Nostrum.

Les unités survivantes vont être transformées en frégates ASM pour contrer les sous-marins rapides qui pouvaient facilement distancer les escorteurs du second conflit mondial mais ceci est une autre histoire.

Les destroyers type Q 2ème série sont baptisés HMS Valhalla (mis en service en septembre 1951), Valkyrie (septembre 1951), Valorous (septembre 1951), Vanessa (décembre 1951), Vanity (mars 1952), Vanoc (mars 1952), Vanquish (juillet 1952) et Vectis (juillet 1952).

Formant la 24ème flottille de destroyers, elle est déployée en mer du Nord pour opérer aussi bien en escorte de convois (escorte directe ou groupes de couverture), en escorte de grandes unités ou en missions autonomes comme l’attaque des lignes de communication au canon et à la torpille.

Quatre destroyers de ce type sont perdus durant le conflit, le Valhalla est victime d’une mine magnétique au large de Narvik le 14 septembre 1952, le Valorous coule suite à une collision avec un transport de troupes le 8 juin 1953, le Vanessa est coulé par un chasseur-bombardier allemand le 12 juin 1953 alors que le Vectis est torpillé par le U-189 lors de l’opération BOREALIS le 11 octobre 1953.

Les survivants sont utilisés comme destroyers jusqu’à leur désarmement survenu en 1964 (Valkyrie), 1965 (Vanity Vanoc) et 1966 (Vanquisher) et leur démolition, le projet de les transformer en frégates ayant été abandonné pour des raisons techniques et budgétaires.

Le HMS Rotherham

Les huit destroyers type R sont mis en service en 1951 et 1952. Les HMS Rotherham et Racehorse sont mis en service en décembre 1951, les HMS Raider Rapid Redoubt en janvier 1952, les HMS Relentless Rocket Roebuck en février 1952.

Formant la 25th Destroyer Flottilla ils sont déployés en mer du Nord. Deux d’entre-eux sont perdus, le Rotherham victime de l’aviation allemande au large de Tromso le 14 octobre 1952 et le Roebuck victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 janvier 1954.

Les six autres connaissent des sorts différents, les Racehorse et Raider sont transformés en frégates ASM, les Rapid et Redoubt sont transférés au Pakistan après l’indépendance du pays issu de l’empire des Indes alors que les Relentless et Rocket sont transférées à l’Egypte.

HMS Saumarez

Les huit destroyers type S sont mis en service entre février et juillet 1952 soit un rythme plutôt soutenu. Le HMS Saumarez est mis en service en février, les HMS Savage Scorpion Scourge Serapis en mars, le HMS Shark en mai, le HMS Success en juin et le HMS Swift en juillet.

Formant la 26ème flottille de destroyers elle opère en Méditerranée basculant dans l’Océan Indien en juillet 1953, une flottille amputée de deux navires, le Savage victime de vedettes lance-torpilles italiennes en janvier 1953 et le Swift coulé par l’aviation allemande en mars 1953.

Les six autres vont participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER avant de rester stationnés à Singapour jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante, les navires ayant été modernisés entre-temps.

Le Saumarez et le Scorpion sont revendus à la marine birmane, les Scourge Serapis Shark Success proposés à des pays étrangers (Thaïlande, Inde et Phillipines) sont finalement démolis à Singapour n’ayant donc jamais revu la métropole depuis leur construction.

Le HMS Teazer

Les huit destroyers type T sont mis en service entre septembre et décembre 1952, le HMS Teazer et le HMS Termagant sont mis en service en septembre, le HMS Tenancious et Troubridge en octobre, les HMS Terpsichore et Tumult en novembre et enfin les HMS Tuscan et Tyrian en décembre.

Formant la 27th Destroyer Flottilla, ils vont opérer en mer du Nord et en Arctique ne subissant aucune perte. Si le Teazer et le Tenancious sont désarmés en 1964 et 1965 toujours en destroyers, les six autres désarmés entre 1967 et 1970 étaient à l’époque des frégates anti-sous-marines.

Logiquement les huit destroyers type U forment la 28ème flottille de destroyers opérant en mer du Nord de leur admission au service actif à la fin du conflit. A noter que dès le neuvage deux unités sont transférées à la marine néerlandaise en exil.

Le HMS Grenville

Le HMS Grenville est mis en service en décembre 1951 tout comme le HMNLS Van Galen qui n’est autre que le futur ex-Ulster. Les HMS Ulysses et Undaunted sont mis en service en mars 1952 un mois après le HMNLS Isaac Swers qui aurait du être mis en service sous le nom de HMS Undine.

Le HMS Ursa est mis en service en juillet 1952, le HMS Urchin en septembre et le HMS Urania en octobre 1952.

Sept des huit destroyers de ce type survivent au conflit, le HMS Grenville étant coulé en juin 1952 lors d’un combat antisurface contre des Zerstörer allemands qui assuraient la couverture d’un convoi côtier, couverture non repérée par le destroyer qui avait été détaché avec son sister-ship HMS Ursa pour faire un mauvais sort au convoi. Si le Ursa n’est que légèrement endommagé, le Grenville est coulé après avoir encaissé une torpille et une volée d’obus de 127mm.

Les deux destroyers néerlandais sont cédés après guerre à la Koninklijke Marine. Les cinq destroyers encore en service au sein de la marine britannique auraient du être transformés en frégates mais sont finalement modernisés comme destroyers et désarmés entre 1969 et 1971.

Le HMS Verulam

Les huit destroyers de type V sont mis en service en 1953 pour former la 29th DF. Les HMS Venus et Vigilant sont mis en service en mars 1953, les HMS Verulam et Valentine en avril 1953, les HMS Virago et Hardy en mai, le HMS Vixen en juillet et le HMS Volage en août.

Cette unité va opérer en Méditerranée et en Adriatique à une époque où l’Italie est sur le point de basculer. Elle va opérer jusqu’à l’été 1954 mais son envoi dans l’Océan Indien est annulé car le besoin ne se faisait pas ou plus sentir. La flottille va rester en Méditerranée jusqu’en 1962 avant de rallier la Métropole, les navires étant désarmés entre 1964 et 1966.

La situation des huit destroyers type W est similaire puisque sur les huit construits deux vont immédiatement passer sous pavillon étranger en l’occurrence le pavillon de la jeune (1947) marine sud-africaine. Néanmoins pour calmer les afrikaners les plus extrémistes la marine britannique doit accepter que ces deux destroyers soient détachés aux Antipodes.

Les deux destroyers en question sont feu les HMS Wessex et Whelp qui après quelques jours sous pavillon britannique deviennent en décembre 1952 les HMSAS Transvaal et Rhodesia.

Le HMS Wager

Les autres type W sont mis en service en septembre 1952 (HMS Kempenfelt Wager), en novembre 1952 (HMS Wakeful), en janvier 1953 (HMS Whirlwind), en février 1953 (HMS Wizard) et en mars 1953 (HMS Wrangler). Ces six destroyers forment la 29th Destroyer Flottilla.

Déployée en Méditerranée elle participe à différentes opérations jusqu’à la fin de la guerre en Europe, poussant jusqu’au mois de juin.

Elle bascule ensuite dans l’Océan Indien pour relever certaines unités engagées et participer au retour des forces alliées dans tous les territoires jadis occupés par les japonais. Ces destroyers sont succinctement modernisés puis désarmés au milieu des années soixante et démolis.

Les huit destroyer type Z vont former au sein de la Home Fleet la 30ème flottille de destroyers. Pour des raisons industrielles ces navires vont être mis en service dès 1950/51. Deux d’entre-eux vont rallier la marine norvégienne dès leur mise en service, les Zephyr et Zealous mis en service en septembre 1950 sous les noms respectifs de Gyller et Aeger le second étant d’ailleurs coulé durant le conflit.

Le HMS Zebra

Les HMS Myngs et Zambesi sont mis en service en mars 1951, le HMS Zebra en juin, le HMS Zenith en juillet, le HMS Zest en octobre et enfin le HMS Zodiac en novembre 1951.

Outre l’Aeger, le Myngs est coulé par des vedettes lance-torpilles allemandes le 14 août 1952 au large de Narvik alors qu’il venait de couvrir un nouveau raid commando contre une batterie côtière en construction.

Une torpille arrache sa proue et après l’échec d’une prise en remorque par son sister-ship Zodiac le commandant prend la décision de saborder le navire ce qui lui sera reproché au cours d’une enquête de commandement, enquête vite classée pour des raisons politiques.

La flottille reste en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit en Europe, subit une période de travaux avant de passer trois mois en Méditerranée de juin à septembre 1954 puis dans l’Océan Indien et dans le Pacifique d’octobre 1954 à décembre 1956.

Rentrés en métropole les cinq destroyers sont transformés en frégates rapides (travaux menés de 1957 à 1959) ce qui permet de prolonger leur carrière jusqu’en 1969 date à laquelle ces frégates sont désarmées et démolies.

Les classes suivantes forment une nouvelle classe C divisé en sous-classes (Ca, Ch,Co, Cr et Ce), ces classes ne seront que partiellement construites en raison de besoins couverts et de la fin proche du conflit.

Sur les huit unités type Ca prévues seulement six sont achevées, les deux destroyers abandonnés sur cale étant les Cassandra et Carysfort.

Le HMS Caprice est mis en service en janvier 1953, le HMS Caesar en janvier 1953, le HMS Cavendish en février 1953, le HMS Cambrian en mars 1953, le HMS Carron en avril 1953 tout comme le HMS Cavalier.

Formant la 31st Destroyer Flottilla, elle opère sous l’autorité de la Home Fleet jusqu’à la fin du conflit en Europe, participant notamment à l’opération BOREALIS. Sortant indemne de la guerre en Europe, ces six destroyers rallient l’Asie du Sud-Est pour opérer sous l’autorité de la British Eastern Fleet.

Ils vont rester sur zone jusqu’en 1957 avant de rentrer en métropole pour être modernisés avant un séjour en Méditerranée de 1959 à 1962 date de leur retour au sein de la Home Fleet où ils vont opérer jusqu’en 1964/65 date de leur désarmement.

Les huit destroyers de type Ch sont en revanche tout achevés, formant la 32th Destroyer Flottilla elle aussi placée sous l’autorité de la Home Fleet.

Le HMS Chaplet

Le HMS Chaplet est mis en service en juin 1953 en compagnie du HMS Chequers, les HMS Charity et Chieftain en août 1953, les HMS Chevron et Childers en septembre 1953, les HMS Cheviot et Chilvarous en octobre 1953.

Ces destroyers sortent tous indemnes du second conflit mondial et restent en service jusqu’au milieu des années soixante, étant désarmés entre 1965 et 1967. Tous sont démolis à l’exception des Charity et Chieftain qui sont revendus à la marine mexicaine après modernisation.

Sur les huit type Co, quatre seulement seront achevés, deux seront abandonnés sur cale (et donc démantelés) et deux annulés avant leur mise sur cale.

Cela ne laisse donc que quatre navires qui sont mis en service après la fin de la guerre en Europe en l’occurrence en juin 1954 (Comus Concord) et en juillet 1954 (Contest Consort).

Le Cockade et le Constance sont demantelés sur cale, les Comet et Cossack sont abandonnés le 30 novembre 1953 avant toute construction.

Formant la 34th DF avec les quatre destroyers type Ce, ces destroyers vont opérer dans la Home Fleet jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante. Ils sont proposés à des marines étrangères mais ne trouve aucun acquéreur et sont donc tous démolis.

Les huit type Cr sont eux tous achevés. La 33rd Destroyer Flottilla est déployée en mer du Nord avec deux unités de la marine canadienne, les HCMS Crescent et Crusader sont mis en service en avril 1953, les HMS Croziers et Crystal en juin 1953, le HMS Crispin en juillet 1953, le HMS Creole en août 1953, le HMS Cromwell en septembre 1953 et enfin le HMS Crown en novembre 1953.

Ils vont participer aux derniers combats en Europe avant de passer dans l’Océan Indien à l’été 1954 trop tard pour participer aux grandes opérations mais à temps pour assurer des missions de pacification.

Ils restent déployés dans la région jusqu’en septembre 1958 (sauf les destroyers canadiens) avant de rallier la Méditerranée pour un déploiement qui s’achève en octobre 1967 quand ils sont retirés du service à leur retour en métropole. Ils sont ensuite démolis.

Les destroyers type Ce ne vont être que quatre, les quatre derniers étant annulés avant même la mise sur cale essentiellement pour des raisons de planification industrielle.

Les quatre navires construits sont les HMS Centaurus Celt Celi et Ceolis, des navires mis en service respectivement en septembre, octobre, novembre et novembre 1954 soit donc après la fin du conflit. Ils vont opérer en compagnie de la 34th DF et vont connaître un sort identique.

Les destroyers de la marine britannique qui ont participé à la Campagne de Norvège (1948) et qui y ont survécu vont continuer à attaquer les navires allemands et surtout à escorter cuirassés et porte-avions.

Naturellement tous ne seront pas là pour participer à BOREALIS ou pour goûter au retour de la paix en Europe.

Le HMS Jervis

Le 10 octobre 1951 le HMS Jervis couvre un raid commando dans la région de Stavanger, un raid destiné à évacuer plusieurs scientifiques norvégiens de haut niveau dont le double-jeu avait été découvert par les allemands et leurs alliés, les tristement célèbres « Quisling».

L’opération terminée, le destroyer se replie mais tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote. Six torpilles sont lancées, deux sont détruites par l’artillerie légère du destroyer, une tombe au fond, un se perd dans la nuit mais deux frappent le destroyer qui coupé en deux coule rapidement. Maigre consolation pour les survivants, les scientifiques sont parvenus en Grande-Bretagne et les vedettes responsables ont été détruites le lendemain par les Bristol Beaufighter du Coastal Command.

Le HMS Eclipse

Le 8 novembre 1951 le destroyer HMS Eclipse appareille de Newcastle pour retrouver un convoi à protéger en direction de Scapa Flow. Le temps est magnifique mais se dégrade au bout de quelques heures. Le brouillard tombe et dans ces moments les collisions sont nombreuses.

Le destroyer balayant la mer à la recherche des navires protégés voit avec horreur l’étrave du pétrolier Esso King émerger à tribord. Rien ne peut empêcher la collision, l’étrave du pétrolier coupant le destroyer en deux. Si l’avant coule rapidement l’arrière émerge permettant aux marins d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le 17 juin 1952 à lieu la Bataille du Cap Nord le grand affrontement dans cette zone. De nombreux navires sont coulés comme par le HMS Pakenham coulé alors qu’il protégeait le cuirassé King George V. Il encaisse une torpille et des obus de 127mm qui lui sont fatales. Au cours de la même bataille le HMS Fearless est surpris par le croiseur de bataille Oldenburg qui le fusille avec son artillerie secondaire (canons de 105mm).

Le 17 juillet 1952 le HMS Opportune est victime d’une mine allemande au large des Lofoten. Une brèche de 8m sur 4m s’ouvre immédiatement. Les avaries semble d’abord sous contrôle mais une alerte aérienne empêche de prendre le navire en remorque.

L’attaque passée, le destroyer est sur le point de chavirer. Impossible de le prendre en remorque tant la situation est dégradée.

La mort dans l’âme le commandant doit ordonner l’évacuation des derniers survivants avant qu’un autre navire ne l’achève avec une torpille et une floppée d’obus de moyens calibres.

Le 8 août 1952 le destroyer HMS Fury est victime d’une mine magnétique allemande. Sérieusement endommagé, on espère néanmoins le sauver mais la menace de l’aviation allemande entraine son évacuation avant que d’autres navires britanniques ne l’achève pour éviter qu’il ne soit récupéré par les allemands.

Le HMS Jupiter est coulé le 11 octobre 1953 par une batterie côtière remuante lors de l’opération BOREALIS. Cette batterie qui couvrait Narvik était restée silencieuse et mieux camouflée que ces consœurs avait échappé aux missions de reconnaissance et étonnamment à la résistance norvégienne.

Cette batterie disposait de deux canons de 127mm et de deux canons de 150mm issus de Zerstörer désarmés ou immobilisés en Norvège et qui ne pouvaient rentrer en Allemagne pour être totalement remis en état.

Le destroyer britannique se met en position pour tirer mais avant même d’ouvrir le feu il est visé par les canons allemands selon un tir «inconfortablement précis» selon le témoignage d’un survivant.

Il est touché par six obus de moyen calibre. Désemparé, il chavire et coule rapidement en laissant fort peu de survivants.

En ce qui concerne les sous-marins la marine britannique à des ambitions modestes à la différence de l’ennemi allemand. Il faut dire que les besoins et les objectifs de la RN sont différents de la Kriegsmarine.

HMS Amphion

Le WEP (War Emergency Programm) finance la commande de trente-deux sous-marins, seize type S et seize type A (plus connus sous le nom de Classe Amphion). Tous ces navires vont être construits mais si les Amphion ont tous été construits comme prévus, les seize type S deviendront finalement huit type S et huit type V.

Douze d’entre-eux sont mis en service avant la fin de la guerre et quatre une fois le second conflit mondial terminé. Les unités dès leur mise en service sont envoyées dans l’Océan Indien (les quatre unités mises en service après guerre resteront en mer du Nord).

Trois unités sont mises en service en 1952 (le HMS Amphion le 8 octobre, le HMS Astute le 30 octobre et le HMS Auriga le 12 novembre), cinq unités en 1953 (HMS Aurochs le 1er février, le HMS Alcide le 9 février, le HMS Aidernay le 21 février, le HMS Alliance le 6 juillet et le HMS Ambush le 9 septembre) et quatre unités avant la capitulation japonaise en l’occurence le HMS Anchorite le 14 février 1954, le HMS Andrew le 21 février 1954, les HMS Affray et Aeneas le 30 mars 1954.

Ces douze sous-marins forment deux flottilles de six submersibles, les 10thet 12th Submarine Flottilla.

Les quatre unités arrivées trop tard sont le HMS Alaric le 15 octobre 1954, le HMS Artemis le 3 mars 1955, le HMS Artful le 12 mars 1955 et le HMS Acheron le 8 août 1955.

Ces sous-marins performants sont modernisés au milieu des années soixante et seront désarmés entre 1974 et 1980.

Les seize sous-marins type S sont finalement achevés en huit type S et huit type V. Les huit type S sont baptisés du nom de sous-marins coulés durant le conflit en l’occurence les HMS Tarpon Swordfish Spearfish Umpire Sunfish Satyr Unbroken et Unison.

A noter que les quatre derniers ont d’abord été baptisés P-191, P-192, P-193 et P-194 avant d’être rebaptisés.

Ces huit sous-marins sont mis en service en juin 1950 et octobre 1951. Ils forment une nouvelle flottille, la 13th Submarine Flottilla qui est envoyée en Méditerranée en un seul bloc à la fin de l’année 1951 (NdA plus d’informations dans le tome suivant). Ces sous-marins sont désarmés au milieu des années soixante.

Les huit sous-marins type V sont une évolution du type S. Ils sont baptisés HMS Venturer Viking Velt Vampire Vox Vigourous Virtus et Visigoth.

Mis en service entre septembre 1952 et août 1953, ils forment la 14th Submarine Flottilla qui va opérer en mer du Nord sous autorité de la Home Fleet.

Deux unités sont perdues, le HMS Venturer perdu le 14 août 1953 alors qu’il venait de déposer des commandos et des armes pour la résistance norvégienne.

Surpris en surface par un hydravion allemand, il plonge en urgence mais le Bv138 peut larguer trois charges de profondeur qui sont fatales au submersible britannique. La seconde unité détruite est le HMS Visigoth qui à été visiblement victime d’une mine en baie d’Heligoland entre le 5 et le 10 février 1954. Les autres sous-marins type V vont être désarmés entre 1966 et 1969.

Le programme de guerre va aussi prévoir la commande de navires légers d’escorte, des destroyers légers type Hunt et des frégates type River.

Un Hunt type IV

En ce qui concerne les Hunt, douze type IV avaient été commandés dès l’ouverture des hostilités puis intégrés avec seize unités supplémentaires au WEP. Cela porte le total des navires commandés à vingt-huit mais quatre sont rapidement rétrocédés à la marine sud-africaine réduisant le nombre de navires à vingt-quatre.

Ultérieurement deux unités seront transférées dès leur neuvage à la marine norvégienne en exil, une unité sera transférée à la marine australienne et plus précisément à son entité déployée en Méditerranée après la perte du HMAS Lake Bathurst le 7 septembre 1953. Après guerre deux Hunt IV seront transférés à la marine danoise.

Les Hunt de la marine britannique vont former de nouvelles flottilles, quatre flottilles recevant les désignation de 40th 41th 42ndet 43rd Destroyer Flottilla. Les deux premières vont opérer en mer du Nord, la troisième en Manche et la dernière en Méditerranée. A noter que la 43rd DF ne va recevoir finalement que quatre navires, deux destroyers filant sous les couleurs norvégiennes

Les quatre premiers navires sont mis en service à la fin de l’année 1949 respectivement le 7 août (HMS Andromache Answer Antagonist Antaeus) et vont former le cœur de la 40th DF.

Les quatre unités suivantes sont attribuées à l’Afrique du Sud, unités baptisées du nom de batailles de l’histoire sud-africaine à savoir le HMSAS Mogersfontein Stormberg Kambula Ulundi, des navires mis en service respectivement le 27 octobre 1949 pour les deux premiers et le 21 février 1950 pour les deux derniers.

Pas moins de dix Hunt IV sont mis en service dans la marine britannique en 1950. Les HMS Anzac et Aphrodite mis en service respectivement le 30 mars et le 4 avril 1950 complètent la 40ème flottille de destroyers.

Les HMS Approach et Arcadian mis en service les 15 et 30 mai 1950 respectivement activent la 43ème flottille de destroyers et ne vont pas tarder à rallier la Méditerranée même si ils arriveront trop tard pour participer à la phase active de la Campagne de Grèce (NdA as usual plus de détails dans le Tome 14).

Les HMS Ardent et Agosy mis en service respectivement les 8 juillet et 12 août 1950 permettent l’activation de la 41ème flottille de destroyers. En revanche les HMS Atlantis et Admirable mis en service respectivement les 30 septembre et 12 octobre 1950 vont rallier la 43ème flottille.

Les HMS Asperity et Austere mis en service les 14 novembre et 9 décembre 1950 vont eux rallier la 41ème flottille.

Les unités suivantes mises en service les 20 et 27 mai 1951 devaient permettre l’activation de la 42ème flottille déployée en Manche mais finalement ces deux unités vont être transférées à la marine norvégienne en exil devenant les HMNoS Spleiner et Draug.

Les deux dernières unités mises en service en 1951 au sein de la Royal Navy sont les HMS Adversary et Awake qui vont permettre de compléter l’équipement de la 43ème flottille, ces navires étant mis en service respectivement le 9 septembre et le 30 octobre 1951.

Les six derniers Hunt IV de la marine britannique sont mis en service en 1952. Les deux premiers baptisés HMS Aztec et Abelard sont mis en service respectivement le 4 janvier et le 12 février et vont rejoindre la 41ème flottille elle aussi déployée en mer du Nord.

Les HMS Asgard et Agate mis en service respectivement les 3 mars et 4 avril 1952 vont permettre l’activation de la 42ème flottille de destroyers, flottille réduite à seulement quatre unités avec l’arrivée des HMS Agressor et Agile mis en service respectivement les 30 mai et 6 juin 1952.

Ces unités vont opérer à la fois en escorte de convois mais aussi en soutien aux opérations littorales que ce soit lors de raids menés contre la navigation allemande que lors des raids commandos, les Hunt couvrant souvent les raids commandos.

Sur les seize Hunt IV déployés au sein de la Home Fleet quatre vont être coulés par les allemands, le HMS Andromache est victime de l’aviation allemande au large de Narvik le 14 mars 1951 (trois bombes de 250kg), l’Antagonist saute sur une mine le 8 février 1952 au large des Lofoten, l’Aztec est torpillé par un sous-marin allemand en mer du Nord le 10 octobre 1953 alors que son sister-ship Austere est lui aussi victime d’une anguille en baie d’Héligoland le 17 février 1954.

Les autres Hunt IV seront retirés du service dans l’immédiat après guerre en raison de leur usure et de l’impossibilité de les transformer pour les adapter à une nouvelle forme de guerre.

Aux côtés des destroyers de type Hunt IV des frégates de classe River supplémentaires sont commandées, seize exemplaires dans le cadre du WEP, seize exemplaires à l’automne 1949.

En revanche une commande de trente-deux exemplaires envisagée en juin 1951 est finalement annulée pour des raisons militaires (besoins couverts) et industrielles (limite de l’outil industriel britannique). Cela porte les unités de classe River à un total de 64 exemplaires pour la marine britannique.

la frégate Annan de classe River

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1948 sont baptisées HMS Evenlode Fal Findhom From Glenarm Halladale Helforde Helmsdale Inver Lagan Lachy Lossie Mean Monnow Moune et Mayola.

Les HMS Evenlode Fal Findhom et From sont mises en service en décembre 1949 permettant l’activation d’une 10th Escort Flottilla qui déployée en mer du Nord va couvrir les convois arctiques à destination de l’URSS.

Les HMS Glenarm Halldale Helforde et Helmsdale mises en service en mars 1950 permettent l’activation d’une 12th EF qui basée à Devonport va assurer des escortes transatlantiques et transmanches notamment durant la période où l’Allemagne occupe le Benelux et le Nord-Est de la France.

Les HMS Inver, Lagan, Lachy et Lossie mises en service en juin 1950 vont compléter l’équipement de la 10th EF alors que les HMS Meon Monnow Moune et Moyola mises en service en septembre 1950 vont compléter l’équipement de la 12th EF.

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1949 sont baptisées HMS Nadder Nene Ozani Parret Plym Ribble Shiel Taff Tary Tees Terne Torridge Towy Ush Windrush et Wye.

Les HMS Nadder Nene Ozanu et Parret mises en service en avril 1951 activent la 14th EF stationnée ) Devonport alors que les HMS Plym Ribble Shiel et Taff activent une 16th EF déployée en mer du Nord, les trois premières étant mises en service en septembre 1951, la quatrième en novembre de la même année.

La 14th EF complète ses moyens avec les HMS Tarry Tees Terne et Torridge mises en service respectivement en novembre 1951, février 1952, février 1952 et juin 1952.

la 16th complète ses moyens avec les HMS Towy Ush Windrush et Wye mises en service respectivement en juin 1952 pour la première, juillet 1952 pour la seconde, août 1952 pour la troisième et août 1952 pour la quatrième.

NdA : pour des raisons de commodité, j’aborderai la question des pertes liées à la guerre des convois dans la partie consacrée à la Campagne de France pour les convois transatlantiques et dans le Tome consacré au Front Russe pour ce qui est des pertes liées aux convois arctiques. Il n’est pas impossible qu’il y ait parfois des redites mais je préfère la répétition à l’omission.

Des navires légers vont également être commandés en l’occurrence trente-six dragueurs de mines océaniques type Algerine et vingt-quatre dragueurs de mines côtiers type Bangor soit un total de soixante navires commandés dans le cadre du WEP. Trente-deux vedettes lance-torpilles et quarante-huit vedettes dites de sureté sont également commandées.

Ces premières commandes seront suivies également d’autres pendant le conflit portant le total à quatre-vingt seize dragueurs de mines (seize Algerine et vingt Bangor), à cent-trente deux vedettes lance-torpilles et quatre-vingt seize vedettes de sureté.

Des navires de soutien vont également être commandés dans le cadre du programme de guerre aussi bien pour la Royal Navy que pour la Royal Fleet Auxiliary (RFA).

Ce sont quatre navires-ateliers, deux mouilleurs de mines, deux bâtiments-base d’aviation, quatre pétroliers de 15000 tonnes type Dale, six pétroliers-caboteurs type Ranger, quatre cargos rapides et huit cargos lents.

Pologne et Pays Neutres (123) Turquie (13)

Avions

Chasse et Chasse-Bombardement

-14 PZL P.24A et 26 P.24C livrés par la Pologne avant une production sous licence de 20 P.24A/C et 30 P.24G soit un total de 90 exemplaires. Une partie est encore en service en septembre 1948 au sein de deux groupes puis un seul à la fin du conflit alors que l’appareil était totalement obsolète.

-Avia B.534 : appareils retirés du service en 1944 faute de pièces détachées

-Curtiss H-75 : 72 appareils ex-français ayant appartenus aux Groupes de Chasse français déployés au Levant. 48 appareils en ligne et 24 en réserve. Deux groupes sont équipés de cet appareil.

-Morane-Saulnier MS-410 : 92 appareils acquis mais seulement 64 en ligne. Deux groupes de chasse turcs volent sur cet appareil

-Hawker Hurricane : quatre groupes de chasse équipés

-Supermarine Spitfire : deux groupes de chasse équipés

-Curtiss P-40 : deux groupes de chasse équipés

-Focke-Wulf Fw-190 : deux groupes de chasse équipés

-Republic P-47 Thunderbolt : deux groupes de chasse équipés

Bristol Beaufighter

-Bristol Beaufighter : deux groupes de chasse

Bombardement

-Vultée V-11 : un groupe

Le Vultee V-11 est un avion d’attaque au sol monomoteur triplace issu du V-1. Avec le V-12 il à été exporté mais n’à pas été utilisé par l’USAAC qui ne donna pas suite au programme du YA-19.

Effectuant son premier vol le 17 septembre 1935 il à été produit à 224 exemplaires entre 1936 et 1940, étant mis en service à partir de 1937. Il à été utilisé par la Turquie (41 exemplaires), par la Chine, par le Brésil et par l’URSS.

La Turquie possédait encore un groupe de Vultee V-11 en service en septembre 1948, groupe opérant sur les côtes de la mer égéenne. Plusieurs appareils sont perdus que ce soit par accident ou abattus suite à des méprises de la part de chasseurs de l’Axe ou des alliés ou plus embarrassant par la chasse turque. Il restait une poignée d’appareils en mai 1954 et leur carrière d’après guerre à été pour le moins éphémère.

Le Vultee V-11 est un monomoteur monoplan triplace de conception et de fabrication américaine pesant 4736kg au décollage, mesurant 11.53m de long pour 15.24m d’envergure et 3.05m de haut.

Motorisé par un Pratt & Whitney R-1830-17 Twin Wasp de 1200ch, il pouvait voler à 370km/h, pouvait franchir 2174km et voler à une altitude maximale de 6250m.

L’armement se composait de quatre mitrailleuses de 7.7mm dans les ailes, une mitrailleuse de 7.7mm ventrale et une autre en poste arrière, 500kg de bombes.

-Martin B.10 : un groupe

-Bristol Blenheim : deux groupes

-Bristol Beaufort : un groupe

-Heinkel He-111 : deux groupes

Martin Baltimore

-Martin 187 Baltimore : deux groupes

-Martin B-26 Marauder : un groupe

-Consolidated B-24 Giant : un groupe

-Consolidated B-32 Dominator : un groupe

-Short Stirling : un groupe

Reconnaissance et Coopération

-Avro Anson : un groupe

-Polikarpov Po-2 : un groupe mixte avec des R-5

-Polikarpov R-5 : un groupe mixte avec des Po-2

Westland Lysander

-Westland Lysander : deux groupes

-De Havilland Mosquito : deux groupes

-Bloch MB-176 : deux groupes

-Heinkel He-111 : un groupe

Transport et Entrainement

-Miles Master et Magister

-Beechcraft model 18

-Airspeed AS.10

-Gotha Go-145 produit sous licence

Focke-Wulf Fw-44 Stieglitz

-Focke-Wulf Fw-44

-Focke-Wulf Fw-58 Weihe

-Le Nuri Demirağ Nu D.36 est un avion d’entrainement biplan biplace de conception et de construction turque.

C’était un appareil de 650kg à vide et 1000kg en charge, mesurant 7.3m de long pour 9.74m d’envergure et 2.44m de haut. Propulsé par un Walter Gemma de 150ch entrainant une hélice bipale, il pouvait voler à 182km/h, franchir 500km et voler à une altitude maximale de 3350m.

-Le TKH-2 est un avion d’entrainement à l’acrobatie de conception et de fabrication turque. Ayant effectué son premier vol en 1944 il n’à été produit qu’à six exemplaires. Ces appareils ont été utilisés jusqu’en 1954 puis envoyés à la ferraille.

Le THK-2 était un monoplan monomoteur pesant 490kg à vide et 660kg en charge, mesurant 6.98m de long pour 8m d’envergure et 2.08m de hauteur. Propulsé par un moteur De Havilland Gipsy Major de 135ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 265km/h, franchir 700km et voler à une altitude maximale de 6000m.

Le SNC-1 est la version embarquée du Curtiss-Wright CW-22

-Le Curtiss-Wright CW-22 est un avion d’entrainement avancé de conception et de fabrication américaine. Monoplan biplace, il effectua son premier vol en 1940, il à été mis en service en 1942, étant produit à 442 exemplaires.

Issu du CW-19 et du chasseur CW-21, le CW-22 fût également développé en une version navale baptisée SNC-1. L’appareil à été exporté aux Indes Néerlandaises mais aussi en Turquie avec cinquante exemplaires. L’appareil à été également utilisé par la Bolivie, par la force aérienne des volontaires birmans, le Japon (appareils néerlandais capturés), le Pérou, l’Inde Britannique, l’Uruguay et les Etats-Unis.

Le Curtiss-Wright CW-22 pesait 1718kg en charge, mesurant 8.23m de long pour 10.67m d’envergure et 3.02m de hauteur. Motorisé par un Wright R-975-28 de 450ch entrainant une hélice bipale, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 319km/h, franchissait 1260km et voler à une altitude de 6600m. Il était armé d’une mitrailleuse de 7.62mm fixe vers l’avant et une autre à l’arrière.

-22 Fairey Battle initialement commandés par la Pologne utilisés essentiellement pour l’entrainement

-De Havilland DH.89 Dragon Rapide

Junkers G.24He

-Douglas C-47 Dakota

Pologne et Pays Neutres (39) Portugal (19)

Navires de surface

-Croiseurs

Le HMS Arethusa. On peut dire que le Vasco da Gama est son cousin (mais pas sa copie)

Le croiseur léger Vasco da Gama mis en service en septembre 1945 est naturellement le navire-amiral de la marine portugaise. Inspiré des unités britanniques de classe Arethusa, ce navire déplace 5200 tonnes (6400 tonnes), mesure 150m de long pour 15m de large et 5m de tirant d’eau.

Propulsé par des turbines à engrenages et des chaudières à vapeur surchauffée, le nouveau fleuron de la marine lusitanienne peut filer à 32 nœuds grâce à ses 60000ch.

Légèrement protégé (ceinture de 75mm, ponts blindés 15 et 25mm), ce croiseur était armé de trois tourelles doubles de 152mm (deux avant et une arrière), quatre affûts doubles de 102mm installés latéralement, huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm. Il dispose d’une catapulte pouvant mettre en œuvre un ou deux Supermarine Walrus.

Ce croiseur léger n’aura pas l’occasion de combattre durant le second conflit mondial neutralité portugaise oblige. Modernisé entre 1958 et 1960 en Grande-Bretagne, le Vasco da Gama est désarmé en 1973 puis démoli.

-Destroyers

Le destroyer portugais Douro photographié après guerre ce qui explique la présence d’une immatriculation permanente

-La marine lusitanienne possède en septembre 1948 neuf destroyers assez modernes. La première classe, la Classe Douro (classe Vouga au Portugal) se compose de cinq navires mis en service en 1933 (Lima Vouga), en 1935 (Dao Tejo) et 1936 (Douro).

A noter que deux navires initialement mis sur cale pour la marine portugaise ont été revendus à la marine colombienne.

Ces navires sont semblables à tous les destroyers construits depuis l’après première guerre mondiale avec un déplacement de 1105 tonnes standard (1407 tonnes à pleine charge), une longueur de 98.48m pour une largeur de 9.50m et un tirant d’eau de 2.59m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 36 nœuds grâce à une puissance de 33000ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), trois canons de 40mm Vickers, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et jusqu’à 20 mines. Son équipage se compose de 147 officiers et marins.

Si le Dao non-modernisé est désarmé dès 1959, les autres sont désarmés en 1965 (Lima), 1967 (Vouga) et 1969 (Tejo Dourou) après avoir été modernisés, recevant radar, sonar, mortier ASM et une DCA digne de ce nom, l’armement final se composant de deux canons de 120mm, un mortier ASM Squid, deux plate-formes triples lance-torpilles ASM, huit canons de 40mm en deux affûts doubles mais ils perdent leur capacité de mouillage de mines.

-Les quatre unités de la Classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) sont dérivés des précédents plus lourds et moins rapides. Ils sont mis en service respectivement en 1941, 1942 et 1943 pour les deux derniers.

Ces navires déplacent 1300 tonnes standard (1695 tonnes à pleine charge), une longueur de 102m pour une largeur de 10m et un tirant d’eau de 3.50m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 34.5 nœuds grâce à une puissance de 34500ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), six canons de 40mm Bofors en trois affûts doubles et quatre canons de 20mm Oerlikon, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et à la place d’une capacité de mouillage de mines deux grenadeurs de sillage avec 24 projectiles. Son équipage se compose de 152 officiers et marins.

Ces navires subissent la même modernisation que les unités de la classe Douro et vont servir jusqu’en 1970/71 quand elles sont désarmées et démolies.

-Torpilleurs

Les torpilleurs légers de la Classe Zezere reprennent les noms des torpilleurs de 250 tonnes cédés par l’Autriche-Hongrie au titre des dommages de guerre. Ces navires sont mis en service en 1944 ( Zezere Ave Cavado) 1945(Sado Liz) et 1946 (Mondego).

Ces navires sont de conception portugaise avec néanmoins une influence anglaise (Hunt) et française (classe Le Fier).

Ils déplacent 1000 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 92m de long pour 10m de large et un tirant d’eau de 3.25m.

Son appareil propulsif (turbines à engrenages et chaudières à vapeur) développe 27000ch lui permettant d’atteindre une vitesse de 30 nœuds. Ils ne possèdent aucune protection en dehors de soutes et d’un appareil propulsif blindé.

L’armement se compose de trois canons de 102mm en affûts simples sous masque (deux avant et un arrière), quatre canons de 40mm Bofors, quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles, deux grenadeurs de sillage. L’équipage se compose de 124 officiers et marins.

Contrairement aux destroyers, les torpilleurs ne sont pas modernisés en raison d’une instabilité et surtout de la faiblesse des marges de manœuvre. Ils sont désarmés respectivement en 1962 (Zezere Cavado), en 1963 (Aveg), en 1964 (Sado Mondego) et en 1965 (Liz) puis démolis.

-Avisos

-L’aviso Republica mis en service en 1915 au sein de la marine britannique est cédé à la marine portugaise après le premier conflit mondial. Déplaçant 1250 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 81.7m de long pour 10.2m de large avec un tirant d’eau de 3.40m.

Sa puissance propulsive de 2000ch lui permet d’atteindre la vitesse maximale de 16 nœuds, son armement se composant de deux canons de 102mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 37mm. Son équipage se composait de 137 officiers et marins.

Après une longue carrière notamment outre-mer, l’aviso est désarmé machines usées en 1961 avant d’être démoli.

Gonçalvo Velho

-Les deux unités de la Classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) sont mises en service en 1933. Ces unités sont désarmées respectivement en 1963 et 1966.

Ces navires déplacent 950 tonnes (1414 tonnes à pleine charge), une longueur de 81.7m pour une largeur de 10.8m et un tirant d’eau de 3.43m. Grâce à sa puissance propulsive de 2000ch, ils peuvent atteindre la vitesse de 16.5 nœuds. Son armement se composait de trois canons de 120mm et de quatre canons de 40mm.

Pedro Nunes

-Les deux unités de la Classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) sont mises en service respectivement en 1935 et 1937. Ces navires ont connu une très longue carrière puisque le premier transformé en navire-atelier en 1965 est désarmé et démoli en 1980 alors que le seconde devenu bâtiment-base de sous-marins en 1969 à quitté le service actif en 1981. Ils sont été tous les deux démolis.

Du temps de leur carrière d’aviso, les unités de classe Pedro Nunes déplaçaient 960 tonnes (1220 tonnes à pleine charge), mesuraient 68m de long pour 9.98m de large et un tirant d’eau de 2.84m, une puissance propulsive de 2400ch leur permettant d’atteindre 16.5 nœuds. Leur armement se composait initialement de deux canons de 120mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm. L’équipage se composait de 138 officiers et marins.

Afonso Albuquerque

-Les deux unités de la Classe Afonso Albuquerque (Afonso Albuquerque Bartolomeu Dias) sont elles mises en service en 1935.

La première est endommagé en Inde où elle était déployée lors d’un incident de frontière en 1965. Echouée, elle finit par être démolie par les effets de la nature. La seconde unité va opérer dans les guerres coloniales portugaises (1961-1974) notamment au Mozambique jusqu’à son désarmement survenu en 1969.

Elles déplacent 1788 tonnes (2480 tonnes à pleine charge) pour une longueur de 103.2m, une largeur de 13.5m et un tirant d’eau de 3.83m. Sa puissance propulsive de 8000ch lui permet d’atteindre la vitesse honorable pour un navire de ce type de 21 nœuds.

L’armement était particulièrement puissant avec 4 canons de 120mm (remplacés ultérieurement par 3 canons de 127mm), deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm (remplacés ultérieurement par des canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Bofors), deux grenadeurs, quarante mines et un hydravion (débarqué en 1952).

-Patrouilleurs

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Navires de guerre des mines

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

-Navires de soutien

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Des cargos, des pétroliers et des paquebots réquisitionnés

Sous-marins

Dans les années trente la marine portugaise passe commande de quatre sous-marins à des chantiers navals italiens mais ne pouvant les payer elle doit les céder à la Regia Marina.

Ironie de l’histoire certaines de ces unités (Glauco Otaria Argo Vellela, les deux premières unités formant la classe Glauco, les deux autres formant la classe Argo) vont opérer dans l’Atlantique durant le second conflit mondial en s’appuyant discrètement sur des facilités portugaires lusitaniennes.

Es-ce à dire que la marine portugaise va se retrouver dépourvue de submersibles ? Non puisque les lusitaniens font finalement commander trois sous-marin à leur allié/protecteur britannique. Ces submersibles Delfim Espadarte Golfinho sont mis en service en 1934 pour le premier et 1935 pour les deux autres.

Il s’agit de sous-marins de moyenne patrouille déplaçant 800 tonnes en surface pour 1092 en plongée, une longueur de 69.2m pour 6.50m de large et 3.86m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 2300ch en surface et de 1000ch en plongée, une vitesse maximale de 16.5 nœuds en surface et de 9.2 nœuds en plongée.

L’armement se composait d’un canon de 102mm, de deux mitrailleuses de 12.7mm et de six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe).

Ces submersibles qui ont échappé à la destruction à plusieurs reprises (pris tantôt pour des sous-marins alliés tantôt pour des U-Boot) ont été modernisés entre 1958 et 1960 puis remplacés par des sous-marins neufs de conception et de fabrication britannique.

Aéronavale (Serviço de Aviaçao da Armada)

L’aéronavale portugaise voit officiellement le jour le 28 septembre 1917 mais en réalité dès le mois de mars, des marins portugais ont quitté la surface des flots pour le ciel. Ils volent à bord de deux hydravions FBA type B acquis auprès de la France.

Face à la menace des sous-marins allemands les portugais construisent avec les conseils des français trois hydrobases au Portugal mais aussi une aux Açores, hydrobase qui est accompagnée par une deuxième armée par les américains.

En 1918 l’aéronavale portugaise est rebaptisée Serviços de Aeronautica Naval. Elle dispose d’hydravions français : FBA type B, des Donnet-Denhaut DD-8, des Tellier T3, des Georges Levy GL 40 HB. Aux Açores on trouve des Curtiss HS-2L cédés par les américains en 1919. Elle dispose également d’Avro 504K pour former les pilotes.

Dans l’immédiat après guerre des marins volants réalisent un certain nombre de raids de prestige comme en 1921 quand un des trois hydravions Felixstowe F.3 acquis auprès des britanniques réalisent la première liaison Lisbonne-Madère en moins de 8h. En 1922 un Fairey IIID Mk II traverse l’Atlantique en plusieurs étapes et en 1926 un Fokker T.III relie la métropole aux Açores.

Fairey IIID portugais

En 1927 six Fairey IIID sont acquis pour lutter contre la piraterie au large de Macau. En 1931 comme nous l’avons plus haut le cargo Cubango est transformé en ravitailleur d’hydravions pour soutenir quatre CAMS 37B acquis auprès de la France. Deux Hawker Osprey sont également acquis pour embarquer à bord des avisos de classe Alfonso de Albuquerque suivis de quatre autres destinés à être déployés à Macau.

D’autres appareils sont ensuite acquis (Hanriot H.41, Macchi M.18 et Junkers K-43W mais aussi six Blackburn Shark de bombardement-torpillage) donnant naissance à une flotte assez hétéroclite et dont l’entretien se révèle problématique.

En 1931 le Servicicos de Aeronautica Naval disparaît au profit des Forças Aéreas de Armada qui deviennent en 1942 le Serviço de Aviaçao de Armada. Au moins sur le papier les escadrilles se composent de douze monomoteurs ou de six bimoteurs. La marine possède également sa propre Ecole de pilotage.

Durant la Pax Armada la Marinha da Guerra tente de moderniser ses moyens aériens mais comme souvent les ambitions sont aussi élevés que les résultats médiocres. Les raisons sont multiples : méfiance de Salazar vis à vis de militaires trop forts, manque de moyens, rivalités et jalousies entre service.

Catapultage d’un Supermarine Walrus

Une flottille d’hydravions basée à Lisbonne dispose de douze Supermarine Walrus acquis à la fois pour embarquer sur le Vasco da Gama et surveiller les côtes européennes du Portugal.

Bloch MB-481

Une flottille de six hydravions de bombardement-torpillage Bloch MB-481 est également mise sur pied en 1945, des appareils officiellement acquis par une souscription de «portugais patriotes» qui les cédèrent gracieusement à la marine portugaise.

D’autres appareils sont dispersés dans les colonies et l’empire portugais comme trois Fokker T.IV encore en service en 1948 mais qui déployés à Macau seront rapidement détruits par les japonais alors qu’ils n’étaient visiblement plus opérationnels car trop usés ou manquant de pièces détachées) ou encore des Hawker Osprey, des Fairey IIIF sans oublier des Avro 626 et Tiger Moth d’entrainement ainsi que des Grumman G-21B et des G.44 de transport et de liaison.

Durant le conflit les hydravions lusitaniens vont tenter tant bien que mal de préserver la neutralité des eaux portugaises, une neutralité flexible et évolutive comme nous l’avons vu précédement.

A la fin du conflit décision est prise de créer une armée de l’air indépendante qui regroupe sous son autorité tout ce qui vole marquant la disparition le 1er janvier 1960 de l’aéronavale portugaise qui renaitra sous une autre forme en 1965 quand les premiers hélicoptères seront acquis par la marine portugaise, d’abord pour la recherche et le sauvetage en attendant le transport de commandos lors des guerres coloniales et la lutte anti-sous-marine.

Infanterie de Marine

En 1618 est créé le Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal soit en version originale le Terço da Armada da Coroa de Portugal. Cette unité n’est cependant pas née telle une génération spontanée puisque dès 1585 des fantassins et des artilleurs sont embarqués sur des navires.

Le Terco da Armada da Coroa de Portugal considérée comme une unité d’élite sert de garde du corps pour la famille royale qui en dehors de la Garde Royale des Hallbardiers une unité de cérémonie ne possède pas de garde royale proprement dite.

Au 18ème siècle un deuxième régiment d’infanterie naval est créé suivit en 1791 d’un régiment d’artillerie naval. En 1797 tous les régiments de la marine sont regroupés et intégrés au sein d’une Brigada Real da Marinha (Brigade Royale de Marine). Elle est divisée entre des fusiliers ou fuzileiros, des artilleurs ou artilheiros et des artificiers (artifices e lastradores). En 1807 la brigade est réorganisée avec trois bataillons composés d’artilleurs.

La brigade royale de marine rallie le Brésil en 1807 accompagnant la famille royale et les élites portugaises. En 1822 le Brésil devient indépendant et si de nombreux fusiliers marins lusitaniens rentrent au pays, une partie reste au Brésil et est à l’origine du Corps des Marines brésilien.

Entre-temps en 1809 une force issue de la brigade royale de marine participe à la conquête de la Guyane française.

En 1823 la brigade est à nouveau réorganisée en deux bataillons. Durant la guerre civile portugaise, la brigade royale de marine opère dans le camp migueliste. Dans le camp libéral, un bataillon de la marine (Batalhão de Marinha) est mis sur pied avant de devenir un régiment (Regimento da Armada) à quatre bataillons.

En 1836 la Brigada Real de Marinha est supprimée mais dès 1837 un bataillon naval ou Batalhão Naval est créé.

Au sein de chaque équipage des navires de la marine portugaise seuls les officiers et les membres des détachements embarqués du Bataillon Naval sont des militaires, les marins étant des civils ce qui provoque un certain nombre de problèmes.

En 1851 décision est prise de militariser les marins des équipages. C’est la création du Corpo de Marinheiros Militares (Corps des Marines militaires) composé de 22 compagnies d’équipage divisée en deux demi-compagnies plus une compagnie du dépôt. Chaque compagnie et chaque demi-compagnie doivent former par rotation l’équipage du navire. Tous les marins du corps reçoivent un entrainement général avec notamment les techniques de combat d’infanterie et d’artillerie.

Infanterie de marine portugaise en 1915

Jugeant le bataillon naval inutile, les autorités navales décident de dissoudre l’unité. Désormais en cas de besoin ce seront des marins détachés qui combattront à terre notamment durant les campagnes coloniales. Des unités plus importantes sont mises sur pied durant le premier conflit mondial pour combattre notamment en Afrique.

En 1924 une unité d’infanterie permanente est créée à savoir la Brigada da Guarda Naval (Brigade de la Garde Navale) mais cette unité est dissoute en 1934. On en revient au système en vigueur de 1851 à 1924.

En septembre 1942 une nouvelle Brigada da Guarda Naval est mise sur pied pour fournir une unité d’intervention à l’armée portugaise.

Cette brigade rebaptisé Brigada da Fuzileiros (Brigade de fusiliers) en mars 1949 était organisée en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, deux bataillons d’infanterie (un troisième existant sous forme d’unité-cadre devant être activé en cas de mobilisation générale), un bataillon d’artillerie, une compagnie du génie, une compagnie de soutien et une compagnie de transmissions.

Cette brigade n’eut naturellement pas à s’employer durant le second conflit mondial et son existence fût remise en question. Elle fût sauvée par la nécessité de posséder des unités aguerries pour combattre les rébellions au sein des colonies portugaises. La Brigade des Fusiliers est préservée même après le retour de la démocratie au Portugal et encore aujourd’hui fait partie des meilleures unités de combat de l’armée lusitanienne.

En ce qui concerne les uniformes, les «marines» portugais portent normalement l’uniforme standard du marin à bord des navires et un uniforme semblable à celui de l’armée de terre lors des opérations et exercices amphibies mais ça naturellement c’est la théorie, la pratique c’est souvent différent.

En revanche en ce qui concerne l’armement, il est identique à celui de l’armée portugaise.

Batteries côtières

Canon de 152mm utilisé par la défense côtière portugaise

Ne disposant pas d’une grosse marine, le Portugal se savait vulnérable à un blocus mené par une marine plus puissante.

D’où l’importance des défenses côtières pour défendre notamment l’estuaire du Tage et l’accès au port de Lisbonne. Porto mais aussi les îles. Les colonies devaient être protégés mais la plupart des positions prévues restèrent à l’état de projets faute de moyens et de temps.

Les portugais rénovèrent régulièrement jusqu’au début des années quatre-vingt leurs installations de défense côtière même si depuis 1954 certains se demandaient si l’artillerie côtière avait encore une utilité.

Les principaux canons utilisés par les portugais étaient des canons de 234 et de 152mm d’origine britannique, l’estuaire du Tage était par exemple défendu par deux batteries de quatre canons de 234mm et deux batteries de quatre canons de 152mm soit un total de seize pièces auxquelles pouvaient s’ajouter si nécessaire des pièces tractées de l’armée. Ces batteries étaient installées à Lisbonne et Setubal.

Ces pièces étaient installés sur des positions bétonnées avec des soutes à munitions, des postes de commandement, des postes de conduite de tir munis des télémètres, des casemates et des abris pour l’infanterie.

Deux batteries de trois canons de 152mm défendaient l’accès au port de Porto et plus généralement l’estuaire du Douro, batteries installées à Leixoes.

Aux Açores et à Madère on trouve des canons de 120 et de 152mm, trois batteries aux Açores (Ponta Delgada Horta et Faial) et une batterie à Madère.

On trouve également une batterie de canons de 152mm à Sao Vincente (Cap Vert).

FIN

Pologne et Pays Neutres (23) Portugal (3)

Chronologie militaire

-155-139 (a.C) : Guerre lusitanienne

-456 : Bataille de Bracara défaite des Suèves face aux Wisigoths

-868 : Braga est reprise par les forces chrétiennes

-1064 : reprise définitive de Coimbra (après une reprise éphémère en 871)

-1071 : Bataille de Pedroso. Le dernier titulaire du comté de Portucale est défait par Garcia II de Galice qui proclame comte (ou roi selon les sources) de Portugal.

-1139 : bataille d’Ourique

-1147 (15 mars) : Reprise de la ville de Santarem

-1147 (juillet-octobre) : siège de Lisbonne

-1184 : Echec du siège de Santarem par les Almohades de Yusuf 1er

Bataille de Las Navas de Tolosa

-1212 (16 juillet) : Bataille de Las Navas de Tolosa. Des troupes portugaises y participent

-1319 : suite à la dissolution de l’Ordre du Temple, le roi du Portugal reçoit l’autorisation de créer un nouvel ordre militaire, l’Ordre du Christ qui assure la défense des frontières et va jouer un rôle clé dans les grandes découvertes.

-1384 (6 avril) : Bataille des Atoleiros. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (juin) : Bataille de Trancoso. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (octobre) : Bataille de Valverde. Victoire définitive des portugais sur les castillans

-1385 (14 août) : Bataille d’Aljubarrota. Victoire des portugais appuyés par les anglais sur les castillans soutenus par les aragonais, les français et les italiens.

-1415 : les portugais s’emparent de la ville de Ceuta

-1437 : échec des portugais devant Tanger qui sera prise par les portugais en 1471. Les différentes places portugaises au Maroc seront abandonnées non sans débats ni critiques entre 1541 et 1550.

-1578 (4 août) Bataille de Ksar-El-Kébir

-1580 (25 août) : Bataille d’Alcantara marquant la défaite des partisans d’Antoine, prieur de Crato qui contestait à Philippe II sa prise de contrôle de la couronne de Portugal

-1585/1604 : guerre anglo-espagnole. Les portugais participent à la guerre côté espagnol car à l’époque les lusitaniens et les ibères sont unis sous la domination du roi d’Espagne (Union Iberique)

-1602-1663 : guerre hollando-portugaise pour le contrôle des colonies d’Asie du Sud-Est

-1644 : Victoire des portugais sur les espagnols à Montijo

-1665 (17 juin) : Bataille de Monte Claros

-1801 : Guerre des Oranges

-1807 (20 novembre) : Invasion du Portugal par les troupes françaises du général Junot.

-02 mai 1808 au 17 avril 1814 : Guerre péninsulaire

-1808 (17 août) : défaite française à Vimeiro

-1810 : défaite française à Biçaco

-1832 (8 juillet) : un corps expéditionnaire libéral venu des Açores fort de 7500 hommes et de 60 navires débarque près de Porto («Débarquement de Mindalo»)

-Juillet 1832 à juillet 1833 : les libéraux retranchés dans Porto sont assiégés par les forces du camp absolutiste.

-1912 et 1915 : des groupes armés monarchistes venus d’Espagne tentent de renverser la République et de rétablir la monarchie que ce soit en faveur de Manuel II ou des descendants de Michel 1er.

-1914 (24 août) : Raid allemand contre le poste frontalier de Maziua (Mozambique portugais)

-1916 (9 mars) : L’Allemagne déclare la guerre au Portugal, Lisbonne ne tardant pas à faire de même

-1916 (15 mars) : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Portugal

Soldats portugais mettant en œuvre un mortier Stokes. Ils sont équipés à la britannique

-1916 (22 juillet) : Création du Corpo Expediconario Portugues

-1917 (7 janvier) : Création du Corpo de Artilharia Pesada Independente (corps d’artillerie lourde indépendant)

-1917 (2 février) : Les premiers soldats lusitaniens arrivent à Brest.

-1917 (4 avril) : Arrivée sur le front des premiers soldats portugais

-1917 (4 juin) : Baptême du feu pour les troupes portugaises

-1917 (7 octobre) : Le corps d’artillerie lourde portugais arrive sur le front

-1918 (9 avril) : bataille de la Lys (opération Georgette). Les portugais subissent de lourdes pertes.

Chronologie politique

Les rois de Portugal

Le titre officiel du roi de Portugal est le suivant : roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Comtes de Portugal

Le Portugal devient un royaume en 1139 alors qu’il était un comté auparavant. Plusieurs maisons vont se succéder.

De 868 à 1071 on trouve la Maison de Vimara Peres suivie ensuite de la Maison de Jimenez de 1071 à 1094 et enfin de la Maison de Bourgogne de 1095 à 1139. Alphonse Henriques, fils d’Henri de Bourgogne et de Thérèse de Léon qui était déjà duc se proclame après sa victoire à la bataille d’Ourique.

Maison de Bourgogne

Cette première dynastie royale est fondée par Henri de Bourgogne, comt de Portugal (1066-1112).

-Alphonse 1er le Conquérant (1139-1185)

-Sanche 1er le Colonisateur (1185-1211)

-Alphonse II le Gros (1211-1223)

-Sanche II le Preux (1223-1248)

-Alphonse III le Boulonnais (1248-1279, régent à la place de son frère de 1245 à 1248)

-Denis 1er le Cultivateur (1279-1325)

-Alphonse IV le Brave (1325-1357)

Pierre 1er

-Pierre 1er le Justicier ou le Cruel (1357-1367)

-Ferdinand 1er le Beau ou l’Inconstant (1367-1383)

-Régence d’Eleonore Teles de Menezes (1383-84) et Jean, grand maitre de l’Ordre d’Aviz (1383-1385)

-Beatrice 1er (1383-1384)

Maison d’Aviz (branche directe)

Jean 1er, fondateur de la maison d’Aviz

-Jean 1er le Prince de Bonne Mémoire (1385-1433)

-Edouard 1er l’Eloquent (1433-1438)

-Alphonse V l’Africain (1438-1481). Ayant six ans à son avènement il ne peut gouverner seul, la régence est assurée par Alienor d’Aragon (1438/39) puis par Pierre de Portugal, duc de Coimbra (1439-1448)

-Jean II le Prince parfait (1481-1495)

Maison d’Aviz (Branche de Beja)

Manuel 1er

-Manuel 1er le Fortuné (1495-1521) cousin germain de Jean II et petit fils d’Edouard 1er

-Jean III le Pieux (1521-1557)

-Sébastien 1er le Désiré (1557-1578). Petit-fils de Jean III n’à que trois ans à son avénement. Sa grand mère Catherine de Castille (1557-1562) assure la régence suivit de son oncle, le cardinal Henri de Portugal (1562-1568)

-Henri 1er le Chaste (1578-1580)

-Antoine 1er le Déterminé (1580). Petit-fils de Manuel 1er, son règne est plus symbolique que réel, Philippe II d’Espagne s’emparant de la couronne de Portugal.

Maison de Habsbourg

-Philippe 1er de Portugal (Philippe II d’Espagne) (1580-1598)

-Philippe II de Portugal (Philippe III d’Espagne) (1598-1621)

-Philippe III de Portugal (Philippe IV d’Espagne) (1621-1640)

Maison de Bragance

Jean IV le Restaurateur

Jean IV le Restaurateur (1640-1656) arrière-arrière-petite fils de Manuel 1er

-Alphonse VI le Victorieux (1656-1683) : Il n’à que treize ans à son avènement. Sa mère Louise Marine Françoise de Guzman assure la régence jusqu’en 1661. Instable mentalement il sera exilé aux Açores, son frère Pierre de Bragance assurant la régence de 1668 à 1683.

-Pierre II Le Pacifique (1683-1706)

-Jean V Le Magnanime (1706-1750)

-Joseph 1er le Reformateur (1750-1777)

-Marie 1ère La Pieuse (1777-1816). Instable mentalement (sa folie à été aggravée par une piété extrême et les conséquences de la Révolution Française), elle n’assure pas la réalité du pouvoir tenu d’abord par son oncle et mari (sic) Pierre III le Sacristain de 1777 à 1786 et par son fils Jean, prince de Brésil de 1791 à 1816.

-Jean VI le Clément (1816-1826)

-Pierre IV le Roi Soldat (1826) Empereur du Brésil il abdique rapidement ses droits à la couronne du Portugal au profit de sa fille Marie âgée de sept ans. La régence est assurée par Isabel Maria de Bragance (1826-1828) et par Michel de Bragance son oncle (1827-1828).

-Marie II l’Educatrice (1826-1828) (1834-1853)

-Michel 1er l’Usurpateur (1828-1834) (chef du camp réactionnaire renverse sa nièce et épouse ce qui provoque une guerre civile et l’intervention du père de Marie II).

-Ferdinand II le roi artiste (1837-1853). Règne en compagnie de son épouse Marie II (le mariage de Marie et de Michel à été annulé en 1834)

Maison de Bragance-Saxe-Cobourg et Gotha

-Régence de Ferdinand II de 1853 à 1855

-Pierre V l’Optimiste (1853-1861)

-Louis 1er le Populaire frère du précédent (1861-1889)

Charles 1er

-Charles 1er le Diplomate (1889-1908)

Manuel II, le dernier roi de Portugal

-Manuel II Le Patriote (1908-1910)

Présidents et chef de l’Etat portugais

Première République

-Teofilo Braga (1843-1924) président du gouvernement provisoire de la république portugaise du 5 octobre 1910 au 24 août 1911.

-Manuel de Arriaga (1840-1917) président du 24 août 1911 au 26 mai 1915

-Teofilo Braga à nouveau président du 29 mai au 5 octobre 1915

-Bernadino Machado (1851-1944) président du 5 octobre 1915 au 5 décembre 1917

-Suite à un coup d’état Sidonio Pais (1872-1918) prend le pouvoir. Il est président de la Junte révolutionnaire du 8 au 12 décembre 1917, premier ministre du 12 décembre 1917 au 9 mai 1918 et président du 28 avril au 14 décembre 1918,date de son assassinat.

-Joao do Canto e Castro (1862-1934) président du 16 décembre 1918 au 5 octobre 1919

-Antonio Jose de Almeida (1866-1929) président du 5 octobre 1919 au 5 octobre 1923.

-Manuel Teixeira Gomes (1860-1941) président du 5 octobre 1923 au 11 décembre 1925 date de sa démission

–Bernadino Machado à nouveau président du 11 décembre 1925 au 31 mai 1926

Ditadura Nacional (1926-1932)

-Amiral José Meendes Cabeçadas (1883-1965) président du 31 mai au 17 juin 1926

-Général Manuel Gomes da Costa 1er ministre du 17 juin au 9 juillet 1926, président du 29 juin au 9 juillet 1926

-Général Oscar Carmona (1869-1951) 9 juillet 1926 au 16 novembre 1926 (premier ministre) 16 novembre 1926 au 25 mars 1928 (président)

Estado Novo

-Oscar Carmona 15 avril 1928 au 18 avril 1951, date de son décès

-Salazar assure l’interim à la président du 18 avril au 21 juillet 1951.

-Francesco Caveiro Lopes (1894-1964) président du 21 juillet 1951 au 9 août 1958

Mitteleuropa Balkans (194) Grèce (38)

Artillerie antichar

Canon antichar de 47mm Puteaux modèle 1937

En septembre 1939 l’armée grecque souffre d’un manque dramatique en terme d’armes antichars et si neuf ans plus tard toutes les lacunes n’ont pas été comblées la situation s’est nettement améliorée avec l’acquisition de canons de 47mm français.

La France envisage sa défense contre blindés (DCB) dès le premier conflit mondial même si les allemands ne vont pas utiliser beaucoup le char de combat. Elle va beaucoup hésiter entre le canon et la mitrailleuse. Finalement elle finit par adopter un canon de 25mm.

Entre-temps la construction de la Ligne Maginot à entrainer la mise en place de protections antichars sous la forme de vieux canons de marine de 47mm, des modèle 1902. Cela donna l’idée à l’armée de terre de se doter d’un canon antichar de même calibre.

Modernisé, le canon de 47mm modèle 1902 devenait le modèle 1934 pour les ouvrages de la ligne Maginot et le modèle 1935 pour les véhicules.

Cela donne l’idée à l’armée française d’équiper l’infanterie avec un canon antichar de 47mm destiné à compléter les canons de 25mm Hotchkiss.

Deux candidats proposent leurs produits, APX (l’Etablissement étatique du Puteaux) et Schneider du Creusot, le premier étant choisit en raison de performances nettement supérieures avec 89mm de blindage percé à 400m pour l’APX contre seulement 70mm pour son concurrent.

L’infanterie s’en détourne et c’est finalement sous le haut-patronage de l’artillerie que le programme se poursuit. Le 14 décembre 1936, le canon APX de 47mm est adopté sous le nom de «matériel de 47 modèle 1937».

En terme de portée, le canon de 47mm peut détruire à 1000m les chars allemands les plus lourds, les Panzer III et IV et jusqu’à 1600m, les performances sont excellentes. Sa grande cadence de tir (15 à 20 coups/minute) permettant à un canon de stopper net une attaque de blindés si le canon est bien employé et que le terrain s’y prête.

Ce canon était remorqué par des véhicules à roues ou des semi-chenillés quelque soit le type de divisions. En septembre 1939, 339 exemplaires ont été livrés aux armées, nombre porté ultérieurement à 1094 exemplaires.

La production du modèle 1937 s’arrête au chiffre 1646, le modèle 1939 prenant le relais selon un rythme plus lent _temps de paix armée oblige_ et pour un rôle différent comme nous allons le voir dans la partie suivante.

Au modèle 1937 succède deux modèles, le modèle 1939 en attendant le modèle 1941. Le modèle 1939 se distingue par la présence d’un affût triflêche permettant de pointer sur 360° ce qui est un avantage évident pour la lutte antichar. Il dispose également d’un frein de bouche et de roues à pneumatiques increvables Baudou. La production commence en juillet 1940, les premiers exemplaires étant livrés à la mi-août. La commande initiale de 1000 exemplaires est réduite à 500 puis à 240 exemplaires qui sont stockés en attendant la mobilisation.

Voilà pourquoi la production s’arrête en mai 1941 mais reprend en 1944 avec le modèle 1941, un canon semblable au modèle 1939 avec néanmoins un tube plus long (54 calibres contre 50) pour augmenter la vitesse initiale et donc la force de pénétration.

La Grèce va commander 120 pièces en septembre 1943, pièces livrées entre juin 1944 et juillet 1946, ces canons équipant les compagnies antichar et antiaériennes généralement avec 6 pièces par compagnie.

D’autres canons vont être commandés pour reconstituer l’AGL qui cette fois renforce sérieusement les moyens antichars de son infanterie. C’est ainsi que les trois DLI possèdent une compagnie antichar à 12 pièces plus un peloton au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) (quatre pièces) soit 24 pièces pour la division.

La DI et la DB possèdent un bataillon antichar et antiaérien avec deux compagnies de trois pelotons de quatre pièces soit un total de 24 pièces par bataillon plus 12 pièces au niveau des régiments d’infanterie soit 36 canons antichars.

Les régiments antichars de corps d’armée disposaient de trois groupes à trois batteries de quatre pièces soit 36 canons antichars lourds.

Durant le conflit ce canon resta efficace contre les chars moyens italiens et allemands n’ayant du mal que contre les chars lourds. Ces canons antichars sont restés en service jusqu’en 1965 quand ils sont définitivement retirés du service

Le canon de 47mm modèle 1941 pèse 1375kg en batterie, dispose d’un tube de 2.538m (54 calibres), tirant un obus de 1.726kg à une distance maximale théorique de 6500m et pratique de 1600m. Le champ de tir en azimut est de 360° et en site de -13° à +16.80°.

QF 17 Pounder Gun

Comme souvent à l’époque, les bureaux d’études opéraient tels des joueurs d’échec avec toujours un ou deux coups d’avance. En clair on mettait au point une arme, un véhicule, un avion et on préparait déjà son remplaçant. C’est certain qu’à l’époque on n’avait pas peur d’une perte de compétences chez les ingénieurs qui avaient toujours de quoi s’occuper……. .

Le développement de ce canon commence à l’automne 1942 pour anticiper sur l’arrivée côté allemand de chars mieux protégés que les Panzer III et IV qui eux pouvaient être traités par le canon de 57mm. Comme souvent ce canon va également devenir un canon de char sous le nom de canon de 77mm HV (High Velocity).

Ce calibre de 17 livres (76.2mm) à été choisit de préférence au 20 livres (84mm) ou au 25 livres (87.6mm) visiblement pour des question de poids. Après un développement plus long que prévu, les premiers prototypes sont disponibles début 1944.

Adopté officiellement en septembre 1945, ce canon va équiper côté britannique des régiments antichars indépendants en attendant les régiments antichars des DI et des DB pardon des Infantry Division et des Armoured Division en complément du canon de 6 livres.

Outre les obus adaptés à la lutte antichar (perforant et explosif-perforant) d’autres obus ont été dévellopés : explosifs, éclairants, incendiaires et à shrapnels.

Dans la reconstitution de son armée, la Grèce décide de mettre sur pied trois régiments antichars _un par corps d’armée_ , chaque régiment disposant de trois groupes de tir à trois batteries de quatre pièces soit un total de 36 canons.

L’Armée Grecque de Libération (AGL) disposait de 108 canons en ligne plus 12 canons pour des tests et l’entrainement. Ces pièces vont être utilisées comme canon antichar et comme pièce d’artillerie de campagne improvisée. Ces canons sont restés en service dans l’armée de terre grecque jusqu’en 1975.

L’Ordnance QF 17 Pounder était un canon de 17 livres (76.2mm) tirant via son canon de 46 calibres (3.562m) un obus de 7.650kg capable de percer 130mm de blindage à 915m raison de dix coups par minute. L’affût permet au canon de pointer en azimut sur 60° et en site de -6° à +16.5°.

Artillerie antiaérienne

20mm Flakabwehrkanone 30 et 38 (20mm Flak 30 et 38)

Dès l’apparition de l’avion des contre-mesures furent prises par les troupes au sol. Tant que les «plus lourds que l’air» se contentaient d’observer on veilla surtout à améliorer au maximum le camouflage et la dissimulation mais quand l’avion devint bombardier, quand le chasseur délaissant les combats aériens mitraillaient les troupes au sol il fallait trouver une riposte.

On utilisa d’abord des mitrailleuses d’infanterie montées sur des affûts improvisés puis des canons médians à tir rapide (la France utilisa par exemple son fameux «75») avant que l’arsenal antiaérien ne s’étoffe.

Comme les performances des mitrailleuses d’infanterie devenaient incompatibles avec celles des avions on dévellopa d’abord des mitrailleuses lourdes puis des canons légers à tir rapide d’un calibre allant de 20 à 50mm.

L’Allemagne sélectionna le 20, le 37 et le 50mm même si ce dernier ne connu qu’un dévellopement limité.

Suite à l’interdiction par le traité de Versailles du dévellopement d’armes modernes, les firmes allemandes achetèrent des entreprises dans des pays neutres pour continuer à dévelloper des armes pour être prêtes le jour venu.

Les canons de DCA n’échappèrent pas à la règle et c’est ainsi que le 2cm Flak 30 à pour origine le Flak 28 mis au point à la fin du premier conflit mondial qui vendu à la Suisse devint le Solothurn ST-5 qui acquis par la marine allemande devint le 20mm C/30, ce canon étant ensuite décliné en version terrestre sous la désignation de 2cm Flak 30.

Ce canon disposait d’un cadence de tir de 120 coups par minute on décide de mettre au point un modèle amélioré le 2cm Flak 38 qui allait être décliné en version anvale sous la désignation de 2cm C/30. Il se distinguait par un poids plus faible (420 contre 450kg) mais une cadence de tir doublée avec 220 coups par minute.

Une version allégée destinée aux troupes de montagne et aux parachutistes baptisée Gebirgsflak 38 (2cm GebFlak 38) est également mise au point par Mauser, les performances étant identiques mais le poids nettement plus faible avec seulement 276kg. Les premières pièces sont produites en 1942.

Ces canons de 20mm sont utilisés en affûts simples, en affûts doubles et en affûts quadruples pour améliorer les performances en concentrant davantage de munitions dans un plus petit périmètre.

Ces affûts étaient montés sur des camions et des semi-chenillés, des prototypes de canons antiaériens chenillés étant mis au point en installant un affût quadruple sur un chassis de Panzer III. Les trains blindés étaient également équipés de ces canons.

Ce canon va être utilisé par l’Allemagne, la Lituanie (150 exemplaires), la Finlande (163 exemplaires), la Grèce (108 exemplaires _56 Flak 30 et 52 Flak 38_), la Roumanie (300 exemplaires), le Danemark et la Suède.

Ces canon vont être utilisés par les grecs, le premier au sein de l’infanterie et le second au sein de la cavalerie durant la guerre contre les italiens mais aussi durant la Campagne de Grèce contre les allemands et les bulgares. Comme souvent ces canons légers antiaériens furent également utilisés en tir sol-sol, une telle arme étant redoutable contre le personnel à découvert et les véhicules légers. Dans l’AGL il à été remplacé par des canons de 25mm Hotchkiss.

Le 2cm Flakabwehrkanone 30 était un canon antiaérien léger de 20mm de conception et de fabrication allemande pesant 364kg (470kg en configuration route) et tirant des projectiles de 136g (20x138mmB) via un canon de 65 calibres (1.3m) à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2134m en tir antiaérien à raison de 120 à 240 coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes peut pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -20° à +90°. L’alimentation se fait par des chargeurs de douze à vingt obus.

Le 2cm Flakabwehrkanone 38 était un canon antiaérien léger de 20mm de conception et de fabrication allemande pesant 450kg (kg en configuration route) et tirant des projectiles de 136g (20x138mmB) via un canon de 65 calibres (1.3m) à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2200m en tir antiaérien à raison de 120 à 240 coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes peut pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -20° à +90°. L’alimentation se fait par des chargeurs de vingt projectiles.

37mm Flugzeugabwehrkanone 36 (3.7cm Flak 36)

Les premières pièces d’artillerie antiaériennes légères allemandes étaient des canons de 20mm, un calibre modeste mais utilisé par d’autres pays. Néanmoins, les allemands estimèrent ce calibre trop faible pour être efficace, imposant un calibre léger plus important.

Comme la France, les allemands sélectionnèrent le calibre 37mm et dévellopèrent plusieurs modèles.

Le premier est le 3.7cm Flak 18, un canon de 57 calibres qui lui offre une portée maximale de 4800m. Ce modèle est produit en faible quantité, la production étant stoppée dès 1936.

Au Flak 18 succède le 3.7cm Flak 36, un canon semblable au précédent mais la cadence de tir augmentée. Dès 1937, un modèle amélioré baptisé Flak 37 lui succède, ces deux variantes étant les canons de 37mm les plus produits.

Le 3.7cm Flak 43 est le dernier modèle de canon de ce calibre, un canon à la cadence de tir améliorée.

Quelque soit le modèle, ces canons étaient utilisés en affûts simples, affûts doubles et en affûts quadruples, certains étant montés sur des semi-chenillés ou des camions.

L’armée grecque à acquis 54 canons du type Flak 36, des canons utilisés aussi bien pour le tir antiaérien que pour le tir sol-sol. Certains canons de ce type ont été utilisés pour la lutte antichar même si l’arme n’était pas forcément adaptée. Cette arme à été remplacée au sein de l’AGL par un canon de même calibre mais de conception française, le canon de 37mm Schneider modèle 1941.

Le canon de 37mm Flak 36 était un canon de conception et de fabrication allemande pesant 1544kg en position de tir (mais 2414kg en configuration transport) qui grâce à un tube de 57 calibres (longueur du tube 2.11m) tirait un projectile de 0.625kg (37×263) à une distance maximale de 4800m en tir antiaérien et de 6585m en tir sol-sol à raison de 160 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des clips de 6 projectiles. L’équipe de pièce de sept hommes pouvait pointer le canon en site de -8° à 85° et en azimut sur 360°.

Canon de 25mm Hotchkiss modèle 1940

Canon de 25mm antiaérien

Quand la Grèce décida de reconstituer une armée moderne baptisée Armée Grecque de Libération (AGL), elle veilla à éliminer les carences d’avant guerre et notamment le manque d’armes antiaériennes au sein de ses unités de mêlée.

Elle sélectionna deux armes françaises, le canon de 25mm Hotchkiss et le canon de 37mm Schneider.

A l’origine du canon de 25mm CA modèle 1940 un long processus comme ce fût souvent le cas pour les armes françaises depuis 1918.

Durant le premier conflit mondial, l’armée française avait utilisé comme armes antiaériennes, la mitrailleuse et l’universel canon de 75mm qui était décidément une arme pleine de ressources.

Durant l’entre-deux-guerre, la défense antiaérienne n’était guère une priorité et les régiments antiaériens utilisaient le canon de 75mm alors que ces performances contre les avions rapides pouvaient laisser à désirer.

Des canons antiaériens légers existaient pourtant comme le 25mm de la maison Hotchkiss mais l’armée de terre préféra dans un premier temps le canon de 37mm de la firme Schneider.

Ce dernier nécessitant une mise au point plus longue que prévue, l’armée de terre décida de commander le canon de la firme Hotchkiss qui produisait déjà une arme de même calibre mais pour la lutte antichar, une arme utilisant un projectile différent.

Adopté sous le nom de canon CA (Contre Avions) modèle 1940, il allait être utilisé massivement par l’armée de terre qui fût l’une des premières servies bien qu’elle soit la troisième à avoir choisit après l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et la marine pour renforcer sa défense aérienne à la mer, le canon de 25mm remplaçant les mitrailleuses de 8 et de 13.2mm.

Il équipait en septembre 1939 des batteries autonomes de douze canons de 25mm, batteries distribuées en priorité aux DLM.

Suite à la «révolution villeneuvienne», la défense antiaérienne des unités de campagne va être nettement plus musclée avec pour les divisions d’infanterie, les divisions cuirassées et les divisions légères mécaniques un bataillon antiaérien avec un état-major, une batterie hors-rang et quatre batteries antiaériennes.

Si les DLM et les DCr sont équipés de bataillons entièrement mécanisés, les DI qu’elles soient motorisés ou du type Nord-Est sont équipés d’une batterie motorisée et de trois batteries équipées de pièces tractées, à traction motorisée ou hippomobile puis entièrement motorisée.

Les DLI, les DIA et les DM disposent d’une simple compagnie antiaérienne avec un état-major, une section hors-rang et deux batteries de six canons de 25mm.

Les DLM et les DCr sont également équipés d’escadrons antiaériens portés destinés à protéger les chars de l’aviation ennemie, des canons antiaériens de 25mm (ou de 37mm voir ci-après) montés soit sur des véhicules à roues tout terrain Laffly W15 ou sur des chassis chenillés identiques aux VBCP (Véhicules Blindés de Chasseurs Portés) soit le Lorraine 39L ou le Renault DAJ-1/VBCP-40.

Pour faciliter les livraisons, des commandes réduites mais régulières sont passées ce qui permettait au constructeur de mieux organiser la production. 2816 pièces ont été livrées au moment de la mobilisation générale de l’automne 1948.

La production ne cessa pas pour autant car il fallait constituer des parcs de réserve _longtemps négligés pour équiper en priorité les unités en ligne_ et prévoir pour la mobilisation de quoi équiper les divisions d’infanterie de mobilisation, division devant recevoir dans un premier temps une compagnie antiaérienne en attendant mieux mais ceci est une autre histoire.

Les cinq divisions d’infanterie et l’unique division blindée de l’AGL disposaient d’un bataillon antichar et antiaérien avec deux compagnies antichars et deux compagnies antiaériennes qui disposaient de trois pelotons à quatre pièces soit un total de vingt-quatre canons sachant que c’était un peloton de 37mm pour deux de 25mm.

On trouve au total douze compagnies antiaériennes et trente-six pelotons de quatre pièces soit un total de 144 pièces répartis entre 48 canons de 37mm et 96 canons de 25mm. A cela s’ajoute pour les trois DLI une compagnie de douze canons de 37mm soit 36 pièces.

L’armée grecque va donc recevoir un total de 108 canons de 25mm, 96 pour les unités en ligne et 12 pour l’entrainement et les essais. Ces pièces étaient remorquées par des camions 4×4 mais certains servants les utilisaient comme pièces autoportées en les installant dans la partie cargo du tracteur pour ainsi gagner en mobilité.

Avec le temps la menace aérienne ennemie devint résiduelle et les canons de 25mm furent davantages utilisées comme arme sol-sol. Même chose durant la guerre civile grecque où les partisans communistes n’avaient pas d’aviation mais ont représenté un adversaire redoutable pour les troupes régulières grecques.

Les canons de 25mm ont été utilisés par l’armée grecque jusqu’en 1966 quand ils ont été remplacés par des canons de 20mm Oerlikon.

Le canon CA (Contre Avions) modèle 1940 était un canon de conception et de fabrication française pesant 850kg en position de tir. Avec son tube de 60 calibres (longueur du tube 1.50m) il tirait un projectile de 0.290kg à une distance maximale théorique de 7500m (3000m en pratique) à raison de 350 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par boitiers-chargeurs de quinze coups.

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, le canon de 25mm proposé par la firme Hotchkiss avait été rejeté par l’armée de terre au profit d’un canon de 37mm proposé par la firme Schneider. Comme nombre de projets d’avant la guerre de Pologne, le développement prit énormément de retard et n’était pas encore en service en septembre 1939.

En dépit des difficultés, le dévellopement du canon fût mené à bien, canon officiellement adopté en mars 1941 sous le nom de canon CA modèle 1941.

Comme pour son petit frère Hotchkiss, le canon de la firme Schneider fût sélectionné par l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et par la marine nationale qui lassée d’attendre l’ACAD modèle 1935 décida de presser les choses en adoptant un canon complémentaire qui avait l’avantage d’être disponible rapidement et pouvant être embarqué sur les navires en affûts simples, doubles ou quadruples.

Au sein de l’armée de terre, ce canon équipait les bataillons antiaériens à raison d’une batterie de douze canons en six affûts doubles montés sur camions tout-terrain soit un total de trente-quatre batterie de douze canons soit un total de 408 canons montés en 204 affûts doubles.

Ces canons vont également équiper les Groupes Antiaériens de Campagne (GAAC). Mis sur pied à la mobilisation, ils sont chargés de protéger les arrières des armées.

Huit GAAC sont mis sur pied avec un état-major, une batterie hors rang et quatre batteries de tir dont deux équipées chacune de douze canons de 37mm remorqués par des véhicules tout-terrain Laffly, des essais de transport et de tir porté ayant eut lieu avec succès au moment de la mobilisation.

Au final donc, on trouve 600 canons en ligne, d’autres étant produits pour équiper les unités de mobilisation et pour pouvoir avoir une réserve mobilisable en cas de besoin.

La Grèce sélectionna ce canon de préférence au Bofors pour équiper les unités antiaériennes de ces unités de mêlée.

Au sein de la nouvelle armée grecque on trouvait au total douze compagnies antiaériennes et trente-six pelotons de quatre pièces soit un total de 144 pièces répartis entre 48 canons de 37mm et 96 canons de 25mm. A cela s’ajoute pour les trois DLI une compagnie de douze canons de 37mm soit 36 pièces.

L’AGL va donc recevoir 84 canons de 37mm pour son équipement opérationnel plus 16 pièces pour l’entrainement des nouveaux canonniers.

Ces canons vont accompagner les troupes de mêlée d’abord comme pièces tractées puis souvent comme pièces autoportées, des servants ingénieux montant leur pièce sur le camion porteur pour gagner en mobilité.

A la fin du conflit ces canons furent davantage utilisés pour le tir terrestre que pour le tir antiaérien, les cibles ennemies se faisant rares. Ce canon à été remplacé dès la fin des années cinquante par des canons de 40mm Bofors.

Le canon CA modèle 1941 était un canon antiaérien de 37mm de conception et de fabrication française pesant 1340kg en position de tir. Disposant d’un tube de 60 calibres (2.22m), il tirait un projectile de 0.7kg à une distance maximale de 6800m (3000m en pratique) à raison de 150 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des lame-chargeurs de 25 cartouches. Le canon peut pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 360°.

Canon de 80mm modèle 1929

Ce canon de 80mm de la firme Bofors à pour origine un canon de 75mm mis au point dans l’immédiat après guerre pour tirer les leçons du premier conflit mondial.

Celui qui aurait du être la der des ders avait montré que l’aviation nécessitait une riposte apropriée qui passait par des armes légères (mitrailleuses en attendant mieux) et des canons médians.

Après une première génération où on adaptait tant bien mal des canons de campagne à ce nouveau rôle vint le temps des premiers canons antiaériens médians conçus dès l’origine pour ce rôle.

Le traité de Versailles interdisant à l’Allemagne de produire des armes ce qu’on pourrait appeler par anachronisme le Complexe Militaro-Industriel (CMI) allemand ne tarde pas à trouver la parade en exilant bureaux d’études et usine dans des pays neutres comme les Pays-Bas, la Suède ou la Suisse. Des projets en développement en novembre 1918 sont poursuivis et d’autres lancés.

Le canon de 75mm fût ainsi dévellopé sous influence allemande avant que les teutons ne préfèrent un calibre plus élevé, calibre déjà utilisé notamment par la marine à savoir le 88mm. Cela n’empêcha pas Bofors de lancer la production et de le promouvoir activement à l’export.

Ce canon va d’abord être mis en service dans l’armée suédoise en compagnie d’un canon de 80mm bientôt suivis de la Finlande qui à acquis huit exemplaires dont l’utilisation durant la guerre d’Hiver est incertaine.

D’autres pays vont acquérir ce canon à savoir la Perse (six batteries de quatre canons de 75mm et quatre batteries de quatre canons de 80mm), la Grèce (des canons de 80mm pour assurer la défense antiaérienne de la ligne Metaxas), les Indes Néerlandaises et la Hongrie qui va recevoir 167 canons de 80mm qui vont être utilisés en Yougoslavie et en URSS comme canon antiaérien et canon antichar (77mm de blindage percé à 500m incidence 30°).

La Grèce va donc le déployer sur la Ligne Metaxas, une ligne fortifiée de 155km protégeant la frontière gréco-bulgare. Ces canons furent utilisés aussi bien comme canon antiaérien que comme canon antichar voir canon sol-sol. Aucune pièce n’à survécu à la Campagne de Grèce.

Le canon de 80mm modèle 1929 était un canon de conception et de fabrication suédoise pesant 3300kg en position de tir (et 4200kg en configuration transport) disposant d’un tube de 50 calibres (4m) lui permettant le titre d’un obus de 8kg (80x275mm) à un distance maximale de 14500m en tir sol-sol et de 9700m en tir antiaérien à raison de 15 à 25 coups par minute. L’affût du type cruciforme permet aux neufs servants de pointer le canon en azimut sur 360° et en site de -3° à +85°.

8.8cm Flugzeugabwehrkanone 18 (Flak 18)

8.8cm Flak 18 sur affût Flak 36

Le traité de Versailles imposait de sévères limitations militaires à l’Allemagne reconnue comme la seule coupable de la guerre qui fit près de 10 millions de morts.

Elle ne pouvait ainsi dévelloper de nouvelles armes lourdes notamment en matière d’artillerie, contrainte que la République de Weimar contourna très rapidement en installant des bureaux d’études à l’étranger.

Des ingénieurs de chez Krupp s’installèrent en Suède où ils bénéficièrent de l’aide de la célèbre firme Bofors. Ils travaillèrent d’abord sur un canon antiaérien de 75mm mais la Reichswher ne fût guère satisfaite du résultat.

Le projet repris et devint un canon de 88mm, le futur 8.8cm Flugabwehrkanone 18.

Ce canon fût une vraie réussite et commença à entrer en service en 1933 au moment où les nazis arrivaient au pouvoir.

Toujours en service en septembre 1939, ce canon fût peu à peu remplacé par des modèles plus modernes, les Flak 36 et 37 qui se distinguaient par leur tube démontable en trois éléments pour faciliter la maintenance et la présence sur le second nommé d’un calculateur.

Les Flak 18, 36 et 37 furent utilisés en campagne par la Heer et la S.S, en emplacements statiques par la Luftwafe et la Kriegsmarine.

Outre la guerre de Pologne, il participa à la guerre d’Espagne où on découvrit à cette occasion son efficacité dans la lutte antichar.

La Grèce à acquis trente-neuf exemplaires de ce canon dont 24 pour l’armée de terre, pièces déployées au niveau du corps d’armée en six batteries de quatre pièces. Elles assuraient donc la protection des postes de commandement et de l’arrière du dispositif.

Toujours en service en septembre 1948, ces canons vont participer à la guerre italo-grecque ainsi qu’à la campagne de Grèce. Comme leurs devanciers allemands en Espagne, à plusieurs reprises ces canons vont aussi être utilisés pour la lutte antichar.

Quelques pièces ont survécu à la Campagne de Grèce mais n’ont pas été réutilisées par la suite faute de munitions compatibles. Elles ont été remplacées par des canons britanniques QF 3.7 Inch Gun.

Le 8.8cm Flak 18 était un canon antiaérien lourd de conception et de fabrication allemande pesant 5150kg en batteries (mais 7000kg en configuration transport).

Disposant d’un tube de 56 calivres (longueur du tube 4.93m), il tirait un projectile de 9.24kg à une distance maximale de 14680m en tir sol-sol et de 9900m en tir antiaérien à raison de 15 coups par minute. L’équipe de pièce qui se composait de 8 hommes pouvait pointer en site de -3° à +85° et en azimut sur 360°.

QF 3.7 Inch Gun

En 1914, l’avion est un appareil chetif fait de bois et de toile aux performances incertaines. Quatre ans plus tard, l’avion est toujours en bois et en toile mais l’enfant chétif à laissé la place à un vigoureux adolescent avec lequel il faut compter.

Si tous les pays n’ont pas créé une armée de l’air indépendante comme la Grande-Bretagne, le facteur aérien doit être pris en compte par les troupes au sol qui doivent se protéger.

Quand le premier conflit mondial se termine, le principal canon antiaérien britannique est le 3 Inch 20 cwt, un bon canon mais qui aurait du être remplacé par un canon de 3.6 pouces. Bien qu’officiellement accepté, ce canon n’entra jamais en production et à fortiori en service.

Seuls les canons de 3 pouces restèrent en service mais les unités de défense antiaériennes furent démantelées, la DCA étant absente de l’armée britannique jusqu’en 1922 quand elles renaissent, l’augmentation de la performance des avions rendant impensable l’absence d’unités de DCA dédiées.

Outre la recherche sur les canons, cette période voit la multiplication des projets, des démonstrateurs technologiques pour trouver les moyens d’employer au mieux les futurs canons antiaériens lourds.

En 1928, le portrait robot du futur canon antiaérien lourd est définit : 3.7 pouces pour le calibre (94mm), un obus de 25kg pouvant atteindre l’attitude de 8500m mais faute de financements, rien ne change jusqu’à la décennie suivante où les spécifications évoluent avec un obus de 13kg, une vitesse initiale de 910 m/s, un plafond de 11000m, la capacité d’être remorquée à la vitesse de 40 km/h avec un poids maximal de 8 tonnes et un délai de mise en oeuvre maximal de 15 minutes.

En 1934, Vickers-Armstrong se lança dans la réalisation de prototypes qui passèrent leurs tests d’acceptation en 1936 qui révèlèrent un poids plus important que demandé et une vélocité qui n’atteignait pas le chiffre demandé. En dépit de ces problèmes, la production fût lancé en 1937, le contexte international y étant certainement pour beaucoup.

La production commença doucement mais pris peu à peu sa vitesse de croisière, permettant d’équiper les douze divisions antiaériennes entre 1938 et 1945, les derniers 3 pouces quittant le service cette année là.

Le canon de 3.7 pouces installé sur un affût à quatre roues fût aussi employé sur des camions et sur des emplacements fixes. Comme ses homologues américains (M-1 de 90mm) français (canon de 90mm modèle 1939) et allemands (canon de 88mm), ce canon fût aussi employé comme pièce antichar.

Outre l’armée de terre, il fût utilisé par la Royal Navy pour la protection de ses bases navales. Il fût également exporté en Australie (produit sous licence), au Canada (produit sous licence), en Belgique, en Inde, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Yougoslavie et en Grèce.

La Grèce sélectionne ce canon pour équiper ces trois régiments antiaériens lourds (un par corps d’armée), chaque régiment étant organisé en un état-major, une batterie de conduite de tir et de soutien et trois groupes de tir disposant de trois batteries lourdes à quatre pièces chacune soit un total de trente-six pièces par régiment.

L’AGL va donc recevoir 108 canons de ce type pour les unités opérationnelles plus douze pièces pour l’entrainement, la formation et les essais divers et variés. Ces canons vont opérer au niveau du corps d’armée, assurant la protection d’un large périmètre.

Comme pour la DCA légère, la raréfaction de l’activité aérienne ennemie entraina la réutilisation de ces canons pour la lutte antichar voir pour l’appui-feu, quelques canons de ce type servant par exemple pour l’appui-feu en milieu urbain.

Ces canons participèrent également à la guerre civile grecque. Ils ont été retirés du service à la fin des années soixante, remplacés par des missiles sol-air mais ceci est une autre histoire.

L’Ordnance QF 3.7 Inch Gun était un canon antiaérien de conception et de fabrication britannique pesant 9317kg et disposant d’un tube de 50 calibres (longueur 4.7m) lui permettant de tirer un obus de 12.96kg à une distance maximale de 9754m en tir antiaérien et de 5600m en tir sol-sol à raison de 10 à 20 coups par minute, l’équipe de pièce pouvant pointer ce canon de 94mm en site de -5° à +80° et en azimut sur 360°

Mitteleuropa Balkans (190) Grèce (34)

Mitrailleuses

Schwartzlose modèle 1907/12

La Schwartzlose modèle 1907/12 était une mitrailleuse de conception et de fabrication austro-hongroise à l’aspect inimitable. Mitrailleuse standard de l’armée de la Double-Monarchie, elle à été utilisée après guerre par les pays ayant succédé à la monarchie danubienne mais aussi par les Pays-Bas, l’Albanie, la Bulgarie, la Chine, la Colombie, la Finlande, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, l’Empire Ottoman, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Suède et l’Espagne.

Cette mitrailleuse était obsolète en septembre 1948 mais toujours en service dans l’armée grecque que ne l’utilisait plus que sur la Ligne Metaxas ce qui explique probablement pourquoi aucune arme de ce type n’à survécu à la Campagne de Grèce.

La mitrailleuse M07/12 était une mitrailleuse refroidie par eau, servie par cinq hommes et qui pèse 43.9kg en ordre de combat (20kg pour la mitrailleuse, 19.9kg pour l’affût, 4kg pour l’eau), mesurant 945mm de long (dont 530mm pour le canon), tirant des cartouches d’un calibre de 8mm (8x56mmR) à une distance maximale de 3500m (1800m en pratique) à raison de 520 coups par minute (350 en pratique), l’alimentation se faisant par des bandes de 100 à 250 cartouches.

Mitrailleuse de 8mm St Etienne modèle 1907/1916

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Comme tous les pays la mitrailleuse fût d’abord vu avec une certaine suspicion lors de son apparition au tournant du 20ème siècle.

Oui même l’armée allemande fût un temps sceptique, les premières mitrailleuses étant payées par la casette personnelle de Guillaume II.

En France une première mitrailleuse nationale fût mise en service en 1905, la Puteaux modèle 1905 rapidement remplacée par la Saint-Etienne modèle 1907, une mitrailleuse qui cohabita un temps avec la Hotchkiss modèle 1914 avant que la mitrailleuse privée ne supplante la mitrailleuse «nationale».

La mise au point d’une mitrailleuse «publique» était difficile en raison de l’épais matelas de brevets qui protégeait la création Hotchkiss mais la MAS y parvint, obtenant une mitrailleuse médiocre au fonctionnement compliqué, fonctionnement encore compliqué par la boue des tranchées, problème que ne rencontra pas la Hotchkiss. Résultat, la Saint Etienne fût progressivement retirée du service dès le début du premier conflit mondial.

Cette arme était toujours en service en septembre 1939 en France mais durant la Pax Armada elle retourne en dépôt.

Quelques exemplaires sont ressortis au moment de la mobilisation en septembre 1948 mais il s’agit d’une mesure très provisoire le temps que des armes plus modernes rééquipent les unités concernés non pas l’infanterie mais la cavalerie, le génie et l’artillerie comme arme de DCA rapprochée (sic).

La Grèce à reçu 2300 exemplaires de cette mitrailleuse en 1918 au moment de la reconstitution d’une armée grecque. Cette arme est restée en service après guerre, quelques exemplaires étant toujours en septembre 1948, faisant le coup de feu contre les italiens puis contre les allemands et les bulgares. Aucune arme n’à survécu à la Campagne de Grèce.

La Mitrailleuse St Etienne modèle 1907/1918 était une mitrailleuse de conception et de fabrication française pesant 25.73kg en ordre de combat, mesurant 1180mm de long dont 710mm pour le canon. D’un calibre de 8mm (8x50mmR), elle pouvait atteindre des cibles à une portée maximale de 800m (effective) à 2400m (théorique) à raison de 450 à 650 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des bandes rigides de 25 cartouches.

Mitrailleuse de 8mm Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Cette mitrailleuse robuste (on disait que la Hotchkiss modèle 1914 pouvait fonctionner même après avoir été plongée dans un bain de boue) était issue d’un brevet déposé par un capitaine austro-hongrois racheté par la firme française qui développa une arme automatique qui connu son baptême du feu au cours de la guerre russo-japonaise dans le camp japonais, obtenant ce qu’on appelle aujourd’hui le label combat proven.

Cette mitrailleuse fût donc mis en service dans les rangs de l’armée française, deux cents armes étant en ligne au début du premier conflit mondial, ne tardant pas à supplanter la Saint Etienne comme mitrailleuse standard de l’armée française.

Cette arme resta en service même après l’adoption de la cartouche de 7.5mm, plusieurs projets n’aboutissant pas à tel point qu’en 1938 la production est reprise pour disposer de suffisamment d’armes pour équiper tous les régiments d’infanterie, chaque RI disposant au sein de chaque bataillon d’une compagnie d’accompagnement disposant de quatre sections de quatre mitrailleuses, chaque arme étant servie par cinq hommes.

Cette mitrailleuse était fiable, solide mais son calibre de 8mm gênait l’infanterie qui tendait vers le calibre 7.5mm et rien d’autre. La mise au point de la MAC modèle 1936 entraina le retrait à partir de septembre 1941 de la vénérable Hotchkiss mais il n’est pas impossible que certaines armes aient repris du service en septembre 1948 au moins pour l’instruction ou l‘équipement des unités de mobilisation.

La Grèce à reçu cette arme au cours du premier conflit mondial et dans l’immédiat après guerre, l’armée héllène la connaissant sous le nom de mitrailleuse modèle 1926. La firme EPK proposa de la moderniser mais à part quelques armes pour des tests ce projet n’à pas aboutit.

Cette mitrailleuse participa aux combats contre l’Italie puis contre les allemands et les bulgares, certaines armes se trouvant dans le Péloponnèse. Cette arme fût ensuite releguée à l’entrainement, étant remplacée par une autre mitrailleuse française, la MAC modèle 1936.

La Hotchkiss modèle 1914 était une mitrailleuse de conception et de fabrication française pesant 25kg à vide mesurant 1270mm de long dont 770mm pour le canon. D’un calibre de 8mm, elle pouvait toucher une cible située à 2500m à raison de 450 coups par minute sachant que l’alimentation se faisant par des bandes-rigides de 25 cartouches ou des bande de toile de 251 coups.

Mitrailleuse MAC modèle 1936

La MAC-44 ici dans sa version prototype

Dans les années trente, l’armée grecque utilisait principalement comme mitrailleuses la Hotchkiss modèle 1914 et la Schwartzlose modèle 1907/12 soit deux armes clairement dépassées. Le remplacement est étudié mais rien n’aboutit avant la seconde guerre mondiale.

Comme une partie des archives à disparu il est impossible de retracer ce processus interminable qui n’allait pas aboutir. Il semble que plusieurs projets nationaux ont été lancés par EPK tout comme à été étudié l’acquisition d’une mitrailleuse moyenne qu’il s’agisse de la ZB-53 tchèque ou de la SG-43 soviétique.

Quand l’Armée Grecque de Libération (AGL) est remise sur pied la Browning M1919 fait figure de favori (elle à visiblement fait partie des armes dont l’acquisition à été étudiée durant la Pax Armada) mais estimant que deux calibres s’était suffisant au sein de l’infanterie, le gouvernement grec faute de mitrailleuse moyenne britannique moderne sélectionne la mitrailleuse français MAC (Manufacture d’Armes de Chatellerault) modèle 1936 ou plutôt une version améliorée, la MAC modèle 1936/44.

Si la Hotchkiss modèle 1914 est restée si longtemps en service c’est faute d’une mitrailleuse moderne en calibre 7.5mm pour la remplacer.

Ce ne sont pas les candidates qui manquaient qu’il s’agisse d’armes dérivées du Chatelleraut (MAC-31 pour les chars et les ouvrages de la ligne Maginot, MAC-34 pour les avions) ou une proposition privée dédaignée par les services officiels à savoir la Darne, une arme extrêmement moderne pour son époque. Voilà pourquoi la production de la modèle 1914 fût relancée pour compléter les stocks et remplacer les armes promises à la réforme.

Il faut y voir moins l’incapacité de voir les besoins de la troupe que tout simplement un perfectionisme extrême des services officiels ce qui retardait énormément la mise en service ce qui aurait pu avoir de terribles conséquences si jamais la guerre de Pologne s’était prolongée d’une attaque allemande par exemple au printemps 1940.

Finalement, le choix des services officiels se porta sur la MAC modèle 1936, une arme extrêmement sophistiquée avec notamment de deux cadences de tir différentes, l’une pour le tir terrestre et une autre pour le tir antiaérien.

La mise au point d’un système d’alimentation fiable et performant retarde la mise en service de l’arme qui n’est officiellement prononcée qu’en septembre 1941, les premières armes étant livrées peu après pour permettre la relève de la Hotchkiss.

Cette arme va équiper tous les régiments d’infanterie à raison d’une compagnie de quatre sections de quatre mitrailleuses par bataillon soit seize armes par bataillon et quarante-huit pour l’ensemble du régiment.

Une version simplifiée, la MAC modèle 1936 modifiée 1944 voit le jour en 1944 selon le principe qui à vu en Allemagne la MG-42 succéder à la MG-34, très efficace mais chère et compliquée à construire. Les principales modifications sont une simplification de la production et la suppression de la double cadence qui au final n’apportait aucun plus.

La Grèce va recevoir des armes de ce type pour équiper les unités d’appui de l’infanterie mais aussi les chars et les véhicules blindés. Cette mitrailleuse va rester en service jusqu’à son remplacement au cours des années soixante par la FN MAG toujours en service dans l’armée grecque en 2021.

La MAC modèle 1936 est une mitrailleuse polyvalente de conception et de fabrication française utilisable sur bipied pour l’assaut et sur trépied pour la défense fixe ou le tir prolongé. Elle pèse 14.6kg avec la crosse, mesure 1160mm de long dont 700mm pour le canon, tire la cartouche française standard à une distance maximale de 2500m à raison de 500 coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des bandes à maillon détachables de 250 cartouches.

Mitrailleuse de 13.2mm Hotchkiss modèle 1930

Cette mitrailleuse lourde à été mise au point dans les années vingt comme arme antiaérienne et antichar en s’inspirant des fusils antichars allemands Mauser, la Browning M-2 américaine ayant la même filiation.

L’armée de terre refusa cette arme pour l’infanterie en raison d’une cartouche trop lourde qui risquait de blesser les troupes en retombant au sol. Elle l’adopta néanmoins comme arme antichar sur la ligne Maginot notamment dans les casemates du Rhin mais également sur certains véhicules blindés légers notamment l’AMR-35.

En juin 1940, deux-cent mitrailleuses furent commandées par l’armée de terre pour servir d’armes antiaériennes de l’arrière pour permettre aux état-majors et aux «plots» logistiques de se protéger des avions ennemis qui pourraient être tentés de frapper dans la profondeur.

Ces armes livrées entre février et décembre 1941 furent suivies de trois centre-autres commandées en septembre 1944 et livrés entre juin 1945 et juillet 1946, toujours pour la même mission.

Cette mitrailleuse à aussi été utilisée par la Belgique, l’Allemagne (armes capturées), la Pologne, la Chine, la Roumanie, l’Espagne, la Yougoslavie, l’Italie (produite sous licence), le Japon (produite sous licence) et donc la Grèce qui à reçu trente-deux exemplaires avant le second conflit mondial. Ces armes furent surtout utilisées comme arme de défense antiaérienne.

Quelques armes sont parvenues dans le Péloponnèse et vont être complétées par des armes fournies par la France pour servir à protéger les plots logistiques et les postes de commandes. Leur carrière à été éphémère puisque très vite elles ont été remplacées par des Browning M-2 de 12.7mm.

La mitrailleuse Hotchkiss modèle 1930 pèse 94.5kg en ordre de combat (mitrailleuse 37.5kg à vide plus 57kg pour l’affût), mesurant 1670mm de long disposant d’un tube de 992mm, tirant des cartouches de 13.2mm (13.2x99mm) à une distance maximale de comprise entre 1200 et 6500m à la cadence de 180 à 450 coups par minute, l’alimentation se faisant par des barrettes de 15 coups ou des bandes de 150 coups. L’affût permet à l’arme de pointer en site de -10° à +90° et en azimut sur 360°. L’équipe de pièce était composée de cinq hommes

Armes antichars individuelles

PIAT

Suite à l’échec du fusil antichar Boys, l’armée britannique chercha une nouvelle arme antichar individuelle. Après avoir envisagé une grenade à fusil, on préféra inventer un projecteur, un système muni d’un puissant ressort lançant une bombe de 1.1kg d’où le nom attribué à l’arme Projector Infantry Anti-Tank (PIAT) en français Projecteur Antichar d’infanterie.

Cette arme se révéla plus efficace que le Boys mais n’étais pas sans défaut avec une portée réduite (110m) et un ressort qui devait parfois être réarmé manuellement ce qui nécessitait beaucoup de force. Néanmoins l’absence de fumée rendait le tireur plus discret.

Les premiers PIAT sont mis en service courant 1943 mais un temps la production est suspendue suite à plusieurs incidents au moment du lancement. Les problèmes sont résolus au printemps 1944 et la distribution peut se poursuivre pour remplacer le fusil antichar Boys.

Intégrée au niveau du platoon (équivalent de la section), cette arme était servie par deux hommes, un tireur et un pourvoyeur. Chaque platoon disposait de trois équipes ce qui offrait un duo antichar à chaque section (équivalent du groupe).

Cette arme à été exportée en Australie, au Canada, en Grèce, en Inde, en Nouvelle-Zélande et en Yougoslavie.

Après la production d’un PIAT MK I, un Mk II amélioré (ressort plus facile à réarmer, projectiles plus aérodynamiques ce qui permet d’augmenter la portée) est produit à partir de mars 1947.

Cette arme ne connaitra pas de descendance, la Grande Bretagne et la France mettant au point une arme appelée à un grand avenir : le lance-roquettes portatif.

La Grèce à reçu quelques exemplaires au printemps 1945 pour des tests. Son acquisition en série à été étudiée et même approuvée mais sans cesse repoussée en raison du manque de moyens financiers.

La cinquantaine d’exemplaires encore disponible à été utilisée durant la Campagne de Grèce remportant quelques succès contre les blindés allemands.

Toujours en service au moment de la reconstitution de l’armée grecque, le PIAT va être remplacé par des lance-roquettes portatifs fournis par les britanniques.

Le Projector Infantry Anti-Tank (PIAT) était une arme antichar de conception et de fabrication britannique pesant 14.52kg, mesurant 991mm avec un diamètre de 89mm, tirant un projectile de 1.13kg à une distance maximale théorique de 300m mais de 110m en pratique à raison de deux coups par minute

Fire Crossbow

Face à l’augmentation du blindage des chars, l’infanterie en l’absence de chars ou de chasseurs de chars se trouvait fort dépourvue, subissant les afres de ce que les allemands ont appelé Panzerschreck (la peur du blindé).

Le canon antichar fût longtemps le protecteur de l’infanterie mais devant l’augmentation des blindages son poids le réservait désormais à l’artillerie. Il fallait trouver une nouvelle arme, une arme portable d’un poids modeste pouvant détruire ou du moins neutraliser un char. C’est l’acte de naissance du Lance-Roquettes Portatif (LRP) plus connu sous le nom de Bazooka.

Sans se concerter les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont mis au point une arme semblable à savoir simple et efficace mais qui connu un destin paradoxal.

Enfin conçu initialement pour détruire des chars et ne pas laisser l’infanterie sans protection, il fût au final davantage utilisé pour neutraliser des bunkers et autres positions fortifiés. On verra certains sapeurs l’utiliser faire détonner des champs de mines !

Appelé Bazooka aux Etats-Unis, Fire Crossbow (arbalète de feu) en Grande-Bretagne et Metro en France (en référence au tube du métro parisien), le lance-roquettes portatif va être largement distribué aux alliés

A la fin du conflit des LRP (Lance-roquettes portatifs) de plus gros calibre furent mis au point. Si celui de 90mm fût d’un usage relativement courant, l’usage de celui de 120mm côté américain, de 107mm côté britannique et de 112mm côté français fût au mieux anecdotique.

Les grecs ont fait cohabiter les deux armes durant un certain temps avant que l’«Arbalète de feu» ne supplante définitivement le PIAT.

Le LRP était une arme pesant 6.5kg mesurant 1.52m de long tirant une roquette de 90mm pesant 4.06kg à une distance maximale théorique de 913m qui en pratique tombait à 250 au mieux 300m, roquette pouvant percer 152mm de blindage à 0° d’incidence ce qui ne mettait aucun char allemand à l’abri de cette arme.

Mortiers

Mortier de 60mm modèle 1935

mortier de 60mm modèle 1935

Ce mortier est une version réduite du mortier de 81mm Brandt.

Elle est servit par cinq hommes et est toujours en service en septembre 1948 après que le projet initial de deux armes par compagnie soit devenue réalité avec un deuxième mortier nécessitant de réduire le groupe de chaque pièce à un chef de pièce, un tireur, un pourvoyeur-artificier et un conducteur soit huit hommes pour deux pièces.

Sur le plan industriel, 1500 mortiers de 60mm sont commandés pour équiper les unités d’active et les unités de série A. 350 sont disponibles en juin 1936, 1050 le 1er février 1937, 2100 au 1er janvier 1938 sur les 4200 jugés nécessaires.

Quand éclate la guerre de Pologne, 4646 mortiers de 60mm ont été livrés mais la production continue pour au moins constituer un volant de fonctionnement, la cadence étant de 150 pièces par mois, cadence qui aurait été portée à 300 au printemps 1940 si la guerre s’était poursuivit.

La production ne cesse qu’en septembre 1944. Au 1er mai 1940, on trouvait 4900 mortiers en ligne, chiffre porté à 5800 en décembre 1940, 7000 en décembre 1941, 8200 en décembre 1942, 8800 en décembre 1943 et 9250 en septembre 1944.

La production va reprendre à la mobilisation pour être sur de pouvoir équiper les unités françaises mais également des unités tchèques et polonaises.

Tout comme pour son homologue yougoslave, l’armée grecque va recevoir ce mortier au moment de sa reconstitution, ce mortier de 60mm servant au niveau de la compagnie d’infanterie en l’occurence le peloton mortier composé de quatre pièces soit une par peloton même si parfois les armes étaient rassemblées pour faire une base feu.

Ce mortier est resté en service dans l’armée grecque jusqu’au milieu des années soixante-dix quand il est remplacé par un nouveau modèle de mortier de 60mm.

Le mortier de 60mm Brandt modèle 1935 était un mortier de conception et de fabrication française pesant 17.7kg, disposant d’un tube de 727mm permettant le tirer d’un obus de 1.33 ou de 1.6kg à une distance maximale pratique de 1700 ou de 1000m à raison de 20 coups par minute.

8.1cm M1927/31

Sous sa désignation grecque de mortier de 8.1cm modèle 1927/31 se cache le célèbre mortier Brandt de 81mm modèle 1927/31.

Le mortier d’infanterie est apparu durant le premier conflit mondial sous la forme du mortier Stokes, une arme d’une simplicité biblique avec un tube, un bipied et une plaque de base. Cela explique sa formidable longévité alors que son cousin le mortier de tranchée qu’il soit appelé Crapouillot ou Minenwerfer n’à pas eu de descendance.

Perfectionné par la firme Brandt, le mortier d’infanterie allait devenir la principale arme d’appui des fantassins, le canon d’infanterie se révélant in fine une fausse bonne idée.

L’armée grecque à ainsi acquis 323 mortiers. Ces armes étaient toujours en service en 1948 (six par régiment d’infanterie et 4 par régiment de cavalerie) et vont jouer le rôle qu’on attendait d’eux à savoir appuyer l’infanterie grecque aussi bien durant les phases offensives que durant les phases défensives.

Quand l’armée grecque fût reconstituée, les mortiers qui avaient survécu à la Campagne de Grèce étaient en ligne dans le Péloponnèse. Ils ont été complétés par des armes livrées par la France sans que l’on sache comme pour les néerlandais si il s’agissait de pièces neuves ou de pièces de seconde main.

Ils ont été employés jusqu’à la fin de la guerre au sein de la compagnie régimentaire d’appui qui disposait d’un peloton de canons antichars, d »un peloton de mitrailleuses et d’un peloton de mortiers qui disposait de six pièces ce qui permettait en théorie d’en affecter deux à chaque compagnie même si comme les mortiers de 60mm ils pouvaient être rassemblés pour provoquer un effet de masse. Ce mortier qui à également participé à la guerre civile grecque à été remplacé dans les années soixante-dix par un mortier plus moderne lui aussi de conception française.

Le mortier 8.1cm M27/31 était un mortier d’infanterie de conception française d’un calibre de 81mm, pesant 58.5kg en ordre de combat et disposant d’un tube de 1.267m. Tirant un projectile de 3.25kg, il pouvait atteindre une cible à une distance comprise entre 240 et 1200m à raison de 12 à 18 coups par minute, l’équipe de pièce se composant de six hommes. Le pointage se fait en site de °45° à +80° et en azimut sur 6°

Mitteleuropa Balkans (153) Yougoslavie (41)

Les avions de l’armée de l’air yougoslave (2) : Bombardement

Bristol Blenheim

Le Bristol Blenheim est un bombardier léger bimoteur de conception et de fabrication britannique issu d’un appareil civil, le Bristol type 142 plus rapide de 48km/h que le Gloster Gladiator, dernier chasseur commandé par la RAF.

Parallèlement au type 142, la firme étudia le projet du type 143, un type 142 avec les moteurs prévus pour le type 135 mais ce projet qui intéressa un temps le Coastal Command et la Finlande ne firent pas le poids face au Bristol type 142M, une version militarisée plus connue sous le nom de Blenheim.

Le projet type 142M fût proposé aux services compétents le 9 juillet 1935, donnant un bombardier biplace transportant 450kg de bombes sur 1600km. En août, l’appel à projet B.29/35 fût lancé et une commande 150 exemplaires passée sans commande préalable de prototypes.

Le premier appareil de série effectue son premier vol le 25 juin 1936 et dès le moins de décembre une commande de 434 bimoteurs est passée. La production était rapide puisqu’en 1937 vingt-cinq appareils sortaient pas jour. 5500 Blenheim en différentes versions sont produits pour la RAF et pour l’export. L’appareil entre en service en mars 1937.

Suite au Mk I et à sa version de chasse lourde Mk IF, on trouve le Mk IV (premier vol le 24 septembre 1937, mise en service en mars 1939) qui lui aussi disposait d’une version de chasse lourde (Mk IVF) et d’entrainement/liaison/remorquage de cibles (Mk IVT).

Les Blenheim Mk II et Mk III n’ont été que des projets, le premier disposant d’ailes et de réservoirs agrandis, le second étant propulsé par un moteur en ligne Hispano-Suiza suite semble-t-il à un intérêt de la Suisse mais comme la Confédération Helvétique n’à pas donné suite, ce projet n’à pas vu le jour.

Le Blenheim Mk V est une version issue du Mk IV avec des moteurs plus puissants et un armement défensif plus important. Les Mk V vont remplacer les Mk I mais la production qui devait se poursuivre sous la forme d’un Mk VI avec des moteurs Bristol Hercules est finalement abandonné, la RAF préférant produire en masse le Bristol Beaumont, un bombardier moyen issu du Bristol Beaufort.

A noter que le Bristol type 149 Bolingbroke dérivé du Mk I n’à été produit que pour le Canada, la RAF un temps intéressée par l’appareil préféra au final poursuivre la production du Mk I. Sorti par la porte, le Bolingbroke revint par la fenêtre puisqu’il fût à l’origine du Mk IV. Un projet de quadrimoteur baptisé Bristol type 150 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin.

Le Blenheim à connu un grand succès à l’export puisqu’il à été exporté en Afrique du Sud, en Australie, au Canada (sous la forme du Bolingbroke), en Yougoslavie, en Finlande (construction sous licence), en Grèce (appareils ex-britanniques utilisés en attendant la livraison de Léo 451 mais qui vont finalement restés en service), Nouvelle-Zélande, Portugal, Roumanie, Suède et Turquie.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, le Bristol Blenheim est déployé en Egypte (trois squadrons équipés de Mk V), un wing de trois squadrons est déployé en Inde avec des Blenheim Mk IV. Un squadron de reconnaissance déployé en Extrême-Orient dispose de Blenheim Mk V qui ont remplacés des Mosquito prématurément usés par le chaud et lourd climat tropical.

Ce sont donc sept squadrons qui sont encore équipés de Blenheim au sein de la RAF, les appareils exportés étant encore largement en service dans leur mission initiale de bombardier.

La Yougoslavie va recevoir des Bristol Blenheim qu’il s’agisse d’appareils livrés directement par les britanniques ou d’appareils produits en Yougoslavie.

Au début de la Pax Armada neuf appareils sont en service dans un groupe de reconnaissance dépendant directement de l’état major de l’armée de l’air, deux groupes du 8ème régiment de bombardement, les 68ème et 69ème groupes disposant chacune de douze appareils et enfin deux groupes du 1er régiment de bombardement, les 61ème et 62ème groupes disposant respectivement de onze et de douze appareils.

Si le premier régiment dépend de la 2ème brigade aérienne mixte, le second dépend de la 4ème brigade de bombardement.

Ce sont donc cinquante-six appareils qui sont en service dans les unités de première ligne, quelques appareils servant pour l’entrainement et la formation des pilotes, des bombardiers et des navigateurs.

L’appareil va peu à peu être déclassé par les ans mais en juillet 1949 l’appareil était toujours en service au sein du 8ème régiment de bombardement (1ère brigade aérienne multirôle) et du 1er régiment de bombardement (4ème brigade aérienne multirôle), chaque régiment disposant de dix-huit appareils soit trente-six appareils en ligne qui ont été portés au standard Mk IV.

Les appareils vont participer à l’opération Maritsa. Une dizaine d’appareils à été détruite au sol par les allemands lors des bombardements préliminaires menés à l’aube du 7 juillet 1949 par la Luftwaffe.

D’autres appareils parviennent à décoller pour attaquer les colonnes allemandes subissant de lourdes pertes sous les coups de la chasse et de la Flak. Les appareils survivants finiront par attaquer de nuit pour limiter les pertes. A la fin de la Campagne de Yougoslavie, il restait seulement six appareils encore en état de vol. Ces avions sont saisis par les allemands mais rapidement ferraillés sans visiblement avoir été utilisés même pour des missions d’entrainement.

Caractéristiques Techniques du Bristol Blenheim Mk I

Type : bombardier léger bimoteur triplace

Masse : à vode 3674kg en charge 5662kg

Dimensions : envergure 17.17m longueur 12.12m hauteur 3.05m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury VIII dévellopant 840ch chacun

Performances : vitesse maximale 450 km/h rayon d’action 1800km plafond opérationnel 8475m

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et une autre en tourelle dorsale 454kg de bombes

Caractéristiques Techniques du Bristol type 149 Blenheim Mk IV

Type : bombardier léger bimoteur triplace

Masse : à vide 4065kg en charge 6576kg

Dimensions : longueur 13m envergure 17.2m hauteur 3m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury XV dévellopant 905ch

Performances : vitesse maximale 422 km/h Rayon d’action 3140km plafond opérationnel 8660m

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et deux mitrailleuses identiques en tourelle dorsale 454kg de bombes.

Rogorzarski R-313

Le Rogorzarski R-313 est un bimoteur conçu comme un appareil polyvalent capable de mener des missions de chasse, de bombardement léger et de reconnaissance. L’appareil à effectué son premier vol en 1940, l’appareil est mis en service en 1943 dans l’armée de l’air et en 1945 dans l’aéronavale. Si cette dernière va utiliser l’appareil comme chasseur, l’armée de l’air va l’utiliser comme bombardier et comme avion de reconnaissance.

Si le prototype avait volé avec des Daimer-Benz DB-601 les appareils de série vont recevoir des Rolls-Royce Merlin dont la licence fût acquise de haute lutte dans le cadre du contrat des Hurricane.

L’armée de l’air royale yougoslave va recevoir dix-huit appareils en version bombardement pour équiper le 12ème régiment de bombardement qui dépendait de la Brigade Aérienne Stratégique (strateška zračna brigada) et douze appareils en version reconnaissance pour équiper le 19ème régiment de reconnaissance de la 4ème brigade aérienne multirôle.

Ces appareils était identiques car triplaces. La seule différence était la présence dans la soute à bombes d’appareils photos pour la version de reconnaissance qui remplaçaient les bombes de la version bombardement.

Ces appareils vont participer à la Campagne de Yougoslavie. Ils ont mener des missions de reconnaissance pour les uns, de bombardement pour les autres. Un point commun : ces unités vont subir de lourdes pertes au point qu’il restait que deux appareils de reconnaissance et deux bombardiers quand la campagne se termine, appareils en mauvais état que les italiens qui les avaient capturés dans le sud de Monténégro vont inspecter puis ferrailler.

Caracteristiques Techniques

Type : bimoteur triplace de bombardement et de reconnaissance

Masse à vide 3495kg en charge 5500kg

Dimensions : longueur 11.50m envergure 13m hauteur 2.75m

Motorisation : deux moteurs en ligne Rolls-Royce Merlin de 1500ch chacun entrainant une hélice tripale à pas variable

Performances : vitesse maximale 507km/h au niveau de la mer distance franchissable 1000km plafond opérationnel 8000m

Armement : deux canons de 20mm Oerlikon FF et deux mitrailleuses FN-Browning de 7.92mm dans le nez, deux mitrailleuses FN-Browning de 7.92mm dans le poste arrière. Soute à bombes pouvant accueillir quatre bombes de 500kg ou des appareils de reconnaissance.

Dornier Do-17K

A l’origine du “crayon volant” figure un appel d’offres lancé en 1932 pour un courrier postal destiné à la Lufthansa et un avion cargo pour la Deutschebahn. La firme Dornier dont l’usine était installée à Friedrichshafen sur les rives du lac de Constance remporte le contrat de développement.

Le projet lancé en août 1932 puis accéléré par l’arrivée des nazis au pouvoir. La construction des prototypes ne commencent que le 20 mai 1934 et le 23 novembre, le Do-17V1 décolle pour la première fois.

Ce prototype est muni d’une dérive unique à la différence des deux autres, la configuration à double dérive se révélant plus stable et est donc sélectionnée. Au total neuf prototypes furent produits.

L’appareil est mis en service début 1937 avec le Do-17E suivit d’une variante pour la reconnaissance tactique baptisée Do-17F mais cette variante est produite en petit nombre, la Luftwaffe préférant utiliser le Focke-Wulf Fw-189 et des variantes de la famille Ju-88/Ju-188 pour ce type de mission.

La variante Do-17L n’est pas produite en série à la différence de la variante Do-17M qui abandonnait les moteurs radiaux pour des moteurs en ligne. Une autre variante de reconnaissance baptisée Do-17P est envisagée mais non produite.

Quand commence la guerre de Pologne, cinq escadres sont équipées des différentes variantes du Do-17, trois équipées de Do-17E et deux équipées de Do-17M.

A l’origine il était prévu la production du Dornier Do-17Z mais les allemands préférèrent passer au Do-217, un appareil étroitement issu du Do-17.

Résultat en septembre 1948, les Do-17 ne sont plus en service sous les couleurs allemandes. Des appareils sont utilisés pour les liaisons, l’entrainement, le remorquage des cibles et les expérimentations.

Il est encore en service en Yougoslavie, en Espagne, en Bulgarie, en Finlande, en Hongrie et en Roumanie.

La Yougoslavie s’intéresse très tôt au bombardier bimoteur allemand mais décide de développer sa propre version baptisée Do-17K qui se distingue notamment par de nouveaux moteurs Gnome-Rhône en étoile plus performants ainsi qu’un armement différent.

Initialement l’armée de l’air royale yougoslave avait prévu d’utiliser l’appareil allemand comme bombardier et avion de reconnaissance mais au final seuls des Do-17 de bombardement allait être utilisés par les forces aériennes de Belgrade.

Soixante-neuf appareils vont être livrés encore que ce chiffre soit incertain. Ce qui est certain en revanche c’est qu’au début de la Pax Armada, l’armée de l’air royale yougoslave dispose de deux groupes de trente appareils, les 63ème et 64ème groupes, groupes dépendant du 3ème régiment lui même placé sous l’autorité de la 3ème brigade aérienne mixte.

En juillet 1949 quand débute la Campagne de Yougoslavie, la flotte à connu une certaines déflation avec trente-six appareils en ligne répartis entre les 3ème et 7ème régiments de bombardement, régiments dépendant respectivement de la 2ème et de la 4ème brigade aérienne multirôle.

En théorie ces bombardiers ont pour mission de mener des missions «stratégiques» c’est-à-dire de viser l’arrière du front, les zones logistiques, les infrastructures de transport pour paralyser les mouvements de l’ennemi qu’il soit italien, allemand ou hongrois.

Dans la pratique, ce sera nettement moins clair et on verra des Dornier attaquer le front, subissant des pertes sensibles sous les coups de la chasse et de la DCA.

A la fin de la campagne il restait une douzaine d’appareils en état. Certains d’entre-eux furent réutilisés par l’armée de l’air croate avant d’être remplacés par des Junkers Ju-288 nettement plus modernes. Aucun Do-17K n’à survécu au conflit.

Caractéristiques Techniques du Dornier Do-17

Type : bombardier moyen bimoteur quadriplace

Masse : à vide 5210kg à vide équipé 5963kg maximale au décollage 8837kg

Dimensions : longueur 15.8m envergure 18m hauteur 4.56m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bramo 323P 9 cylindres développant 986ch et entrainant des hélices tripales.

Performances : vitesse maximale 350 km/h au niveau de la mer vitesse de croisière 300km/h Distance franchissable 600km avec 1540 litres de carburant et 1000kg de bombes Plafond opérationnel 8200m

Armement : six mitrailleuses MG-15 de 7.92mm, 1000kg de bombes en soute, la charge pouvant être emportée à l’extérieur

Savoia-Marchetti SM-79 Sparviero

Un point commun pour de nombreux moteurs italiens dans les années trente : un manque de puissance et de fiabilité. Résultat les constructeurs aéronautiques transalpins furent contraints de choisir une configuration trimoteur pour obtenir une puissance suffisante.

Cela avait de nombreux inconvénients notamment un poids supplémentaire et surtout l’impossibilité d’installer un armement frontal.

A l’origine de cet appareil figure comme souvent à cette époque un avion civil. En octobre 1934 pour célébrer le centenaire de la fondation de Melbourne, le lord-maire proposa un prix pour l’avion capable de faire le trajet Londres-Melbourne le plus rapidement possible.

Les italiens qui voyaient dans l’aviation un formidable outil de propagande décidèrent de dévelloper un appareil destiné à ce record mais il partit trop tard dans la compétition.

Ayant montré de bonnes performances, il attira l’intention des militaires italiens qui décidèrent de transformer ce trimoteur racé et élégant en bombardier. La production en série fût lancée en 1936 et se poursuivit jusqu’en septembre 1948 permettant la sortie de 1800 exemplaires, une partie étant vendu à l’export.

Conçu initialement comme bombardier terrestre, le SM-79 à connu son baptême du feu durant la guerre d’Espagne, 19 appareils étant perdus sur les 99 engagés.

Il fût ensuite engagé dans la campagne d’Albanie moins comme bombardier que comme avion de transport dans un pont aérien au dessus de l’Adriatique.

L’appareil qui fût également dévellopé en version bombardement-torpilleur, version dans laquelle il s’illustra durant le second conflit mondial dans les unités d’aerosiluranti.

Outre l’Italie l’appareil à été utilisé par le Brésil (deux exemplaires), la Yougoslavie, l’Allemagne (appareils ex-yougoslaves), l’Espagne (80 appareils ayant été utilisés par l’Aviazione Legionaria et cédés à l’Espagne nationaliste une fois le conflit terminé) et la Roumanie (104 exemplaires en différentes versions).

L’appareil participe à tout le conflit jusqu’au printemps 1953 même si à l’époque le nombre d’appareils en service était fort réduit en raison du manque de pièces détachées.

L’aviation co-belligérante conserve des Sparviero comme appareil de transport et de liaison mais après plusieurs tirs fratricides les appareils sont cloués au sol.

En septembre 1954, il reste une douzaine d’appareils disponible. Certains ont été préservés jusqu’à nos jours, un en vol en Italie et quatre dans des musées (un en France, deux aux Etats-Unis et un en Grande-Bretagne).

La Yougoslavie va être un utilisateur important de l’épervier puisqu’au début des années quarante quarante appareils étaient en service dans des unités opérationnelles, quatorze dépendant du 81ème groupe de bombardement (placé sous l’autorité directe de l’état-major de l’armée de l’air) et vingt-six au sein des 66ème et 67ème groupes de bombardement, entités constituant le 7ème régiment de bombardement (4ème brigade de bombardement).

Durant la Pax Armada la flotte connait une certaine déflation avec en juillet 1949 seulement dix-huit appareils en service au sein d’un 10ème régiment de bombardement, régiment dépendant de la Brigade Aérienne Stratégique (BAS).

Ces appareils vont tenter de freiner les opérations terrestres ennemies au moment de l’opération MARITSA mais sans grand succès. Non seulement l’appareil était dépassé mais en plus les pilotes novices pour beaucoup se heurtaient à des défenses particulièrement etoffées.

A la fin de la Campagne de Yougoslavie il restait quelques appareils que les allemands vont réutiliser essentiellement pour le transport et la logistique. Leur sort final exact est inconnu mais ce qui est certain c’est qu’aucun n’existait encore à la fin du second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier multiplace trimoteur

Masse à vide : 7700kg Masse en charge : 10050kg

Longueur : 16.2m Envergure : 20.2m Hauteur : 4.1m

Motorisation : trois moteurs radiaux Alfa-Romeo 128-RC18 de 860ch chacun

Performances : vitesse maximale 460 km/h Distance franchissable : 2600km Plafond opérationnel : 7500m

Armement : un canon de 20mm Mauser MG151 à l’avant, une mitrailleuse de 12.7mm Breda-SAFAT dans le poste dorsal et deux mitrailleuses de 7.7mm dans des postes latéraux (armes optionelles). 1200kg de charge militaire en soute ou deux torpilles de 450mm sous le fuselage en extérieur.

Equipage : six hommes (pilotes, co-pilotes, mécanicien-canonnier, opérateur radio, bombardier et mitrailleur arrière)

Lioré et Olivier Léo 451

L’acte de naissance de cet élégant bombardier bimoteur qui ne laissait personne indifférent («Les jeunes pilotes le redoutait et le détestait en même temps alors que les pilotes expérimentés comme moi l’aimait d’amour» in Pilotes français au combat : récit d’une épopée héroïque) date de novembre 1934 quand le Ministère de l’Air lance un programme destiné à corriger les défauts (sic) du concept BCR à savoir le programme B5 (Bombardier à cinq hommes d’équipage).

Un an plus tard l’équipage est réduit à quatre hommes. La firme Lioré et Olivier qui n’en était pas à son premier bombardier proposa le Lioré et Olivier Léo 45 qui effectua son vol inaugural le 16 janvier 1937 cinq semaines avant sa nationalisation et son intégration à la SNACSE.

Après vingt exemplaires produits et des problèmes permanents de moteur, l’Armée de l’Air décide de passer au Léo 451 qui reprend les essais officiels le 21 octobre 1938.

Parallèlement les commandes s’envolent, commandes qui voient l’apparition de plusieurs variantes se distinguant notamment au niveau de la motorisation.

C’est ainsi qu’en septembre 1939 749 appareils ont été commandés répartis entre 722 Lioré et Olivier Léo 451, cinq Lioré et Olivier Léo 457 de bombardement à haute altitude, dix Lioré et Olivier Léo 458 à moteurs américains et douze Léo 451 destinés à la Grèce.

En septembre 1948 ce sont 24 groupes répartis en huit escadres qui volent sur cet appareil soit 648 appareils en ligne.

1700 appareils ont été commandés au total ce qui représente un effort très important d’une industrie aéronautique enfin passée du stade semi-industriel au stade de la production de masse. Certes nous n’étions pas chez Ford mais cela ne ressemblait plus à l’industrie aéronautique de papa ou de grand papa.

Au sein de l’Armée de l’Air, le Léo 451 équipait douze des vingt-quatre groupes de bombardement sachant que d’autres Léo 451 équipaient des unités de l’Aviation Navale aux côtés du Léo 456 spécialement conçu pour l’aviation de la Royale.

On trouve également trois groupes volant sur Lioré et Olivier Léo 453, une variante propulsée par des moteurs Pratt & Whitney R-1830 Twin Wasp, trois groupes volant sur Lioré et Olivier Léo 454 (moteurs Bristol Hercules II), un groupe indépendant volant sur une variante de bombardement à haute altitude baptisée Lioré et Olivier Léo 457 et enfin trois groupes de Lioré et Olivier Léo 458 (moteurs Wright Cyclone)

Au total, l’armée de l’air à reçu 1033 Lioré et Olivier Léo 451/453/454/457/458 auxquels s’ajoute 174 appareils pour la marine et 132 pour l’export (24 exemplaires pour la Grèce et pour la Yougoslavie, 36 pour la Roumanie et 48 pour la Belgique) ce qui porte le total des appareils produits avant guerre à 1339.

1700 appareils ayant été commandé, le solde de 361 appareils ayant été annulé suite à un addendum au contrat. Il est cependant prévu des commandes supplémentaires à l’entrée en guerre, commandes dont le nombre n’est pas fixé puisque l’armée de l’air ignore les pertes de ces unités de bombardement moyen.

Cela pousse la firme Lioré et Olivier de travailler sur des versions améliorées de son bombardier qui fait l’unanimité au sein des unités l’équipant.

Elle privilégie le Léo 458 et dévellope le Léo 458bis propulsé par des moteurs radiaux Bristol Hercules XVII de 1750ch et le Léo 458ter propulsé par des moteurs radiaux Wright Cyclone R-2600-29 de 1750ch. Quatre prototypes sont commandés à l’automne 1947 et livrés au printemps 1948.

Sur le plan de l’organisation on trouve en Métropole cinq escadres volant sur «Leo» (12ème, 23ème, 31ème et 38ème EBM toutes équipés de «451», le groupe indépendant volant sur Léo 457 et la 11ème EBM volant sur Léo 458) auxquelles il faut ajouter une Escadre déployée en Tunisie (la 46ème EBM volant sur Léo 458), une Escadre déployée en Indochine à Than-Son-Nhut près de Saigon (48ème EBM Lioré et Olivier 453) et une Escadre déployée au Levant, la 19ème EBM volant sur Léo 454.

L’armée de l’air yougoslave avait commandé vingt-quatre exemplaires du Léo 451 pendant que l’aviation de la marine avait commandé des Léo 456, version adaptée aux opérations maritimes et commandée en nombre important par l’Aviation Navale.

Suite au succès du Léo 451, la Yougoslavie à décidé de commander des Lioré et Olivier Léo 458 pour renforcer ses unités de bombardement. Il semble qu’un projet de production sous licence à été envisagé mais n’à pas pu se concrétiser avant l’opération MARITSA.

Douze Léo 458 sont commandés au printemps 1946 et livrés à l’automne 1946 et au printemps 1947. Ces appareils vont opérer avec les 451 en dépit du fait que ces appareils disposaient de moteurs différents ce qui pouvaient poser des problèmes logistiques.

Le 2ème régiment de bombardement dépendant de la Brigade Aérienne Stratégique disposait de douze Léo 451 et de six Léo 458 tout comme le 4ème régiment de bombardement qui lui dépendait de la 3ème Brigade Aérienne multirôle.

Ce sont donc quarante appareils qui étaient en ligne mais sans appareils de réserve même si la France avait transmis officieusement la promesse à Belgrade qu’en cas de conflit sur la durée, de nouveaux appareils de ce type pourrait lui être livré avec paiement après guerre.

Ces appareils vont participer à la Campagne de Yougoslavie en tentant de mener des bombardements stratégiques c’est-à-dire en évitant d’attaquer la ligne de front au profit de zones où les défenses ennemies sont normalement un peu moins fortes.

Les pertes sont néanmoins lourdes, les deux unités ne possédant à la fin de la campagne de Yougoslavie que quatre Léo 451 et quatre Léo 456 soit huit appareils sur quarante ! Ces avions repliés en Grèce sont ensuite envoyés en Egypte où ils vont servir pour l’entrainement et la formation.

La logique aurait voulu que de nouveaux Léo 458 équipent le ou les groupes de bombardement d’une armée de l’air yougoslave reconstituée mais pour des raisons politiques, le gouvernement yougoslave en exil à choisit le Bristol Beaumont ce que parait-il regretteront beaucoup les pilotes yougoslaves ayant connu l’appareil français. Quand aux appareils, un Léo 451 et un Léo 458 ont été préservés, le premier dans un musée en Tunisie et le second dans un musée italien.

Quatre appareils Léo 451 capturés par les allemands ont été cédés aux roumains en compagnie de six appareils ex-grecs. Seulement deux appareils de chaque origine ont été remis en ligne les autres étant ferraillés.

Caractéristiques Techniques du Lioré et Olivier Léo 451

Type : bombardier bimoteur quadriplace (B4)

Poids : à vide 7530kg maximal 11400kg

Dimensions : Envergure 22.52m Longueur 17.20m Hauteur 5.24m

Motorisation : deux moteurs Gnôme-Rhône 14N-38/39 développant 1030ch à 4800m entrainant une hélice tripale Ratier de 3.20m

Performances : vitesse maximale 495 km/h à 4800m vitesse de croisière 360 km/h Autonomie maximale 2900km (2300km avec 500kg de bombes) Plafond pratique : 9000m

Armement : (Léo français) un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 avec 120 coups à l’arrière (couplé ensuite avec un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm), une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm fixe dans le nez avec 300 coups et une autre dans une cuve retractable avec 100 coups. 1400 kg de bombes dont 1000kg en soute.

(Léo yougoslaves) un canon de 20mm Oerlikon FF couplé avec deux mitrailleuses de 7.92mm, une mitrailleuse du même type fixe dans le nez ainsi qu’une mitrailleuse dans une cuve rétractable en soute. 1400Kg de bombes dont 1000kg en soute.

Bristol Beaumont

Le Bristol Beaumont est issu du Beaufort (ici en vol)

Le Bristol Beaumont est un bombardier bimoteur issu du Beaufort. Ce dernier était ce qu’on pourrait appeler un «honnête appareil» sans défauts majeurs mais sans qualités qui pourrait en faire une légende aéronautique. L’appareil étant amené à être rapidement déclassé, la firme Bristol travailla rapidement sur un nouvel avion.

A l’époque du dévellopement du Beaufort, Bristol travaillait déjà sur le Beaufighter mais cela ne l’empêcha pas de détacher une partie du bureau d’études pour étudier un nouveau bombardier bimoteur capable de remplacer le Beaufort mais aussi le Wellington.

L’appel d’offres est lancé en septembre 1944. Bristol, Fairey et Armstrong-Whitworth proposèrent des projets mais seul Bristol proposa deux prototypes, les autres ne dépassant pas le stade de la maquette en bois.

Le fuselage du Beaufort était repris dans sa forme générale mais l’avant était affiné et la dérive simple était devenue double, tout cela grace à un travail en soufflerie pour éviter tous les problèmes aérodynamiques.

Les ailes furent allongées et des moteurs Bristol Hercules XIX installés donnant à l’appareil un punch redoutable. A cela s’ajoutait des modifications de détail et une meilleur ergonomie pour rendre le vol et les opérations de guerre moins fatigantes pour l’équipage.

Sur le plan de l’armement, celui était sacrément renforcé avec une tourelle dorsale double, deux mitrailleuses dans le nez, une mitrailleuse automatique couvrant le secteur inférieur et quatre mitrailleuses dans les ailes soit un total de neuf mitrailleuses de 7.7mm, total qui pouvait passer à quinze avec le remplacement du nez vitré par un nez plein à l’instar du B-25 Mitchell.

Baptisé Beaumont, le nouvel appareil fût conçu aussi bien comme bombardier-torpilleur que comme bombardier médian, cette dernière mission prennant d’ailleurs le pas sur la première, laissant au Beaufighter le redoutable privilège de lancer la torpille.

Le premier prototype effectue son premier vol le 18 août 1946. Sa mise au point est rapide puisque les premiers appareils de série sont livrés à l’automne 1947.

Les Bristol Beaumont Mk I sont des bombardier-torpilleurs destinés au Coastal Command, les Bristl Beaumont Mk II seront les bombardiers médians que pourrait commander le Bomber Command alors que les Bristol Beaumont Mk III sont les appareils destinés à l’exportation même si aucun appareil n’à été vendu à l’étranger avant le début du second conflit mondial.

La Yougoslavie étudie sérieusement l’acquisition de Beaumont pour remplacer ses Blenheim mais naturellement rien ne se passe avant l’opération MARITSA. Il va fallloir attendre la reconstitution des forces armées yougoslaves en Egypte pour que des Beaumont volent sous les couleurs yougoslaves.

Outre un escadron de bombardement de l’aéronavale [escadron n°2 de bombardement «Vengeance» (2. eskadrilla bombaski napad «Osveta»)], le nouveau bombardier bimoteur britannique va équiper un groupe de bombardement de l’armée de l’air en l’occurence le 4ème groupe de bombardement qui disposait de vingt-sept appareils.

Si les Beaumont de l’aéronavale vont surtout opérer contre la navigation ennemie, subissant de lourdes pertes, les Bristol Beaumont MkIIIY de l’armée de l’air vont être employé contre des cibles terrestres notamment celles situées juste à l’arrière du front comme les postes de commandement, les gares, les concentrations de troupe. Ils opéraient parfois en soutien des troupes au sol mais laissait le plus souvent cette mission aux Hawker Tempest.

Le Beaumont était toujours en service en 1954 quand le conflit se termine et même en 1958 quand la monarchie yougoslave est renversée par les communistes. Ce fût cependant leur chant du cygne puisque ces bimoteurs déjà anciens sont retirés du service en 1960.

Caractéristiques Techniques du Bristol Beaumont Mk I

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse : à vide 6350kg en charge 9890kg

Dimensions : longueur 14.76m envergure 18.23m hauteur 4.45m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Hercules XIX de 1750ch chacun entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 490 km/h à 1981m vitesse de croisière 450 km/h à 1981m distance franchissable 2900km plafond opérationnel 7150m

Armement : neuf mitrailleuses de 7.7mm Browning avec quatre dans les ailes, deux dans la tourelle dorsale, deux dans le nez et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur.

Le nombre peut passer à treize en configuration “nez plein” avec huit mitrailleuses dans le nez, deux en tourelle dorsale, quatre dans les ailes et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur soit un total de quinze armes. Une torpille de 900kg ou 1500kg de bombes.

Equipage : Quatre hommes

Mitteleuropa Balkans (151) Yougoslavie (39)

Hawker Hurricane

Hawker Hurricane aux couleurs yougoslaves

Au milieu des années trente, l’ère du chasseur biplan s’achevait, l’ère du monoplan s’ouvrait. Oh certes il y eut des monoplans de chasse durant le premier conflit mondial mais ils étaient largement marginaux par rapport aux biplans.

Dans le cadre de l’appel d’offres F.7/30, Sydney Camm, chef du bureau d’études d’Hawker proposa le Hawker P.V.3, un appareil issu du Hawker Fury qui fût rejeté par l’Air Ministry.

Suite à cet échec, Sydney Camm travailla sur un monoplan aux ailes cantiveler et train fixe mais il n’attira pas l’intérêt du ministère de l’Air.

La firme Hawker ne se découragea pas et continua à travailler sur un nouvel appareil avec une révision complète du désign, un moteur Rolls Royce Merlin (alors connu comme le PV-12) et un train d’atterrissage rétractable. En septembre 1934, trois mois après le refus de poursuivre le design précédent, le ministre de l’Air accepta de financer la construction d’un prototype.

En novembre 1934 fût lancée l’appel d’offre F.5/34 qui demandait un intercepteur monoplan armé de huit mitrailleuses dans les ailes. En janvier 1935 une maquette en bois est terminée et après quelques modifications mineures, la production du prototype est approuvée, l’appel d’offres devient le F.36/34 suite à une modification de l’armement.

Le prototype est assemblé en octobre 1935 et effectue son premier vol le 6 novembre 1935, les tests officiels commençant en mars 1936. Ils se révèlèrent très satisfaisants et sur proposition du constructeur, l’appareil fût officiellement baptisé Hurricane le 26 juin 1936. Une faiblesse structurelle fût cependant détectée et ne fût modifiée qu’à partir du 61ème exemplaire de série.

La production en série du Hurricane est décidée en juin 1936, le premier appareil de série effectuant son premier vol le 12 octobre 1937, les livraisons suivant rapidement puisque dix-sept squadrons sont équipés en septembre 1939.

Le nombre passe rapidement à vingt-deux par rééquipement des unités équipées de biplans (Gladiator et Gauntlet) mais à terme le Hurricane va être surclassé par le Spitfire plus moderne mais surtout au potentiel de dévellopement plus prometteur et intéressant.

Le Hurricane peut cependant toujours rendre des services outre-mer. Il équipe ainsi encore des unités déployées en Extrême-Orient et au Moyen-Orient soit six squadron équipées de Hurricane Mk II.

Il équipe également des unités de chasse-bombardement intégrées non au Fighter Command mais au Bomber Command.

Si pour les missions de chasse, le Hurricane est surclassé par les Me-109 et les Fw-190, en matière de chasse-bombardement, il est toujours largement capable même si à terme il doit être remplacé complètement par le Typhoon et le Tempest.

Quatre squadrons sont encore équipés de Hurricane Mk III, appareils déployés en Inde et au Soudan.

Dix squadrons volent encore sur “Hurri” en septembre 1948. La production ayant été stoppée en septembre 1945 après la satisfaction des commandes export.

Le Hawker Hurricane à ainsi équipé l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Egypte, la Finlande (durant la guerre d’Hiver), la Grèce, l’Inde britannique, l’Iran, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l’Afrique du Sud, la Turquie et la Yougoslavie.

Il va aussi équiper un temps la Fleet Air Arm (FAA) dans une version embarquée (Sea Hurricane), un appareil en service de juillet 1940 à avril 1944.

Fin 1937 l’armée de l’air royale yougoslave passe commande de douze Hawker Hurricane Mk I pour ce qui concerne le premier succès export de l’appareil. La commande est doublée passant à vingt-quatre appareils.

De nouveaux avions vont être produits sous licence par Zmaj, une production assez lente puisqu’entre 1940 et 1945 seulement soixante-quatre autres appareils vont être produits avant que la Yougoslavie ne concentre son potentiel aéronautique sur des modèles nationaux.

C’est donc un total de quatre-vingt huit appareils qui vont être livrés à l’armée de l’air royale yougoslave.

En juillet 1949, trois régiments de chasse sont partiellement ou totalement équipés de Hawker Hurricane, le 6ème régiment de chasse de la 1ère brigade aérienne multirôle (vingt-sept appareils), le 3ème régiment de chasse de la 2ème brigade aérienne multirôle (vingt-sept appareils) et le 9ème régiment de chasse qui disposait de dix-huit appareils complétés par neuf Rogožarski IK-3.

Certains de ces appareils sont détruits au sol par les bombardements aériens préliminaires menés par la Luftwaffe mais d’autres parviennent à décoller pour intercepter les appareils ennemis non sans un certain succès même si clairement le Hurricane était déclassé par les dernières versions du Me-109 et du Focke-Wulf Fw-190.

A cela s’ajoutait le différentiel de niveau entre des pilotes allemands aguerris par presque un an de lutte et des pilotes yougoslaves qui étaient certes bien entrainés mais tout le monde sait que l’entrainement même le plus réaliste du monde ne peut remplacer l’expérience du combat.

A la fin de la Campagne de Yougoslavie sur les quatre-vingt huit appareils livrés à l’armée de l’air royale yougoslave il ne restait plus que vingt-cinq appareils de disponibles mais pour beaucoup en mauvais état.

Huit sont tout de même rassemblés sur l’aérodrome de Banja Luka par la nouvelle armée de l’air croate.

Ces appareils sont remis en état, repeints avec une nouvelle cocarde à damier et auraient pu former la première unité de chasse de cette nouvelle armée de l’air si les partisans communistes n’avaient pas détruits ces appareils au cours d’un raid mortier mené le 14 novembre 1949 à la veille d’une cérémonie officielle. Aucun Hurricane yougoslave n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC

Type : chasseur et chasseur-bombardier monoplan monomoteur

Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg

Dimensions : longueur 9.84m envergure 12.19m hauteur 4m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin XX de 1185ch à 6400m

Performances : vitesse maximale 547km/h à 6400m distance franchissable 965km plafond opérationnel 10970m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.

Focke-Wulf Fw-190

A l’origine du Fw-190 figure une demande du Reichsluftministerium (RLM) à différents constructeurs pour la mise au point d’un nouveau chasseur. Le Bf/Me-109 était un excellent appareil mais à l’époque l’aviation évoluait tellement vite qu’il fallait avoir deux ou trois coups d’avance.

L’un des constructeurs sollicité était la firme Focke-Wulf et son ingénieur en chef Kurt Tank qui proposa plusieurs projets tous proposés avec des moteurs en ligne ce qui suscita….aucun intérêt des services officiels.

Quand l’ingénieur proposa un projet propulsé par un moteur radial, le projet intéressa bien davantage le RLM.

En effet, les moteurs en ligne étaient très demandés et le choix d’un moteur refroidit par air permettait une production rapide des appareils sans problèmes (ou presque) pour la fourniture des moteurs.

L’appareil dessiné autour d’un moteur BMW était fin et élégant, un vrai pur-sang taillé pour la vitesse. Son train large le rendait moins soumis aux accidents à l’atterrissage qui causèrent la perte d’un grand nombre de Me-109.

Le premier prototype effectue son premier vol le 1er juin 1939 suivit par un second le 31 octobre suivant, les deux derniers prototypes ne volèrent jamais, les cellules étant utilisées pour des tests et des essais statiques.

Les appareils de pré-série ne sont commandés qu’en novembre 1940, vingt-huit appareils sont livrés en janvier 1941. Les premiers appareils de série entre en service (Fw-190A) en janvier 1942.

Cette première variante va équiper deux Geschwader avec différentes sous-variantes baptisées A-1 à A-5. Les différences sont minimes.

A la variante -A succède la variante -B apparaît mais produit en petit nombre équipant une escadre. La variante -C n’est finalement pas produite _les différences entre le B et le C sont minimes_, cédant aussitôt la place à la variante -D au moteur plus puissant, à la protection et l’armement renforcé.

Les premiers Focke-Wulf Fw-190 entrent en service en juin 1943, les D-1 à D-3 équipant deux escadres de chasse. Les sous-variantes D-4 à D-6 sont une version chasse-bombardement (Jagdbomber) qui équipent deux escadres de chasse-bombardement (Schlachtgeschwader).

Aux côtés du Focke-Wulf Fw-195 _version embarquée du Fw-190_ est produite une nouvelle variante, le Fw-190E, une version équipée deux escadres de chasse et une escadre de chasse-bombardement.

La variante -F ne dépasse pas le stade du prototype à la différence de la variante -G dite «long-nez» avec un capot allongé pour accueillir un moteur plus puissant. La production lancée en septembre 1947 à permis le rééquipement d’une des deux escadres équipées jusque là de Fw-190A, le rééquipement de l’autre étant suspendue quand le conflit éclate.

Une variante embarquée du Fw-190G baptisée Fw-195V (Verbesert améliorée) est en développement mais les prototypes n’ont pas encore volé en septembre 1948.

Le Focke-Wulf Fw-190 est exporté en Hongrie, en Espagne, en Roumanie, en Turquie et en Yougoslavie dans une tentative vaine pour rallier Belgrade à l’Axe.

Belgrade va recevoir vingt-quatre Focke-Wulf Fw-190, six Fw-190A pour former les pilotes et dix-huit Fw-190E destinés à équiper les unités opérationnels en l’occurence les 2ème et 8ème régiments de chasse qui disposaient également de Me-109E.

En juillet 1949 il restait quatre Fw-190A et les dix-huit Fw-190E. Les appareils opérationnels mais aussi les quatre Fw-190A pilotés par des instructeurs de l’Ecole de l’Air de Zemun vont décoller pour mener la traque des appareils allemands. Certains mèneront même des missions de chasse-bombardement contre les colonnes allemandes, subissant des pertes face à la puissance de la Flak.

A la fin des combats en Yougoslavie il restait un Fw-190A et trois Fw-190E mais dans un tel état que les allemands qui les ont récupéré les ont envoyés à la casse après avoir récupéré toutes les pièces réutilisables.

Caractéristiques Techniques du Focke-Wulf Fw-190

Type : chasseur monomoteur monoplan monoplace

Masse : à vide 3200kg en charge 44417kg maximale au décollage 4900kg

Dimensions : longueur 9.00m envergure 10.51m hauteur 3.95m

Motorisation : un moteur radial BMW 801 D-2 de 1700ch

Performances : vitesse maximale 656 km/h à 5920m distance franchisable 800km Plafond opérationnel 11410m

Armement : deux mitrailleuses MG-131 de 13mm avec 475 coups chacune et quatre canons de 20mm MG-151 avec un total de 780 coups. 500 à 1000kg de bombes, de roquettes….. .

Rogozarski IK-3

Le Rogozarski IK-3 est un chasseur monomoteur monoplace monoplan de conception et de fabrication yougoslave même si le moteur était français (Hispano-Suiza). Destiné à remplacer l’Ikarus IK-2 obsolète à sa mise en service il était de la même classe en terme de performances que le Me-109.

Son premier vol à lieu en mai 1938 et après un assez long processus de développement marqué par le crash du prototype au cours d’une campagne d’essais il est mis en service en mars 1940. La production va être assez lente et seulement quarante-cinq appareils équipaient la JKRV en juillet 1949.

Si le 4ème régiment de chasse (2ème brigade aérienne multirôle) disposait de vingt-sept appareils, le 5ème régiment de chasse qui dépendait lui de la 3ème brigade aérienne multirôle ne disposaient que de dix-huit appareils, neuf Ikarus IK-5 bimoteurs complétant l’équipement de l’unité.

A cette date l’appareil était clairement dépassé mais c’était cet appareil ou pas d’avion du tout. Leur remplacement par des Ikarus Ik-7 était prévu même si la décision n’avait pas été officiellement prise par les autorités militaires yougoslaves.

Les chasseurs yougoslaves vont décoller dès les premières attaque aériennes allemandes, italiennes et hongroises. Certains vont escorter les Blenheim et les Léo dans des tentatives de bombardement sur l’Autriche mais peu habitués à voler de concert, bombardiers et chasseurs se perdirent de vue ce qui entraina des pertes sensibles chez les unités de bombardier.

Au cours de la campagne les Rogozarski IK-3 menèrent également des missions de mitraillage, surprenant parfois certaines unités allemandes même si la Flak n’était jamais loin et la chasse ennemie rapidement appelée sur les lieux.

A la fin du conflit sur les 45 appareils en ligne, il n’en restait que 18 en état de voler. Quelques appareils vont voler sous les couleurs croates mais très vite des chasseurs plus modernes vont les remplacer. Un appareil à été préservé en Serbie et un autre est en cours de restauration en Croatie.

Caracteristiques Techniques

Type : chasseur monomoteur monoplan monoplace

Masse à vide 2048kg en charge 2630kg

Capacité carburant : 330l

Dimensions : longueur 8m envergure 10.3m hauteur 3.25m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y51 de 1300ch entrainant une hélice tripale à pas variable

Performances : vitesse maximale 550 km/h vitesse de croisière 423km/h distance franchissable 770km

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS.404 avec 60 coups et deux mitrailleuses de 7.92mm Browning FN avec 500 coups par arme.

Ikarus IK-7

Après quelques Ikarus IK-7 furent utilisés pour l’entrainement à la chasse y compris par les communistes arrivés au pouvoir en 1958

L’Ikarus IK-7 était un chasseur monomoteur monoplace de conception et de fabrication yougoslave qui était l’appareil le plus moderne de la chasse yougoslave en septembre 1948. Contrairement à ce qu’on écrit parfois ce n’est pas un simple dérivé de l’IK-3 mais un appareil quasiment nouveau même si naturellement les ingénieurs yougoslaves ne sont pas partis d’une feuille blanche.

Alors que le développement de l’IK-3 était en cours, les autorités yougoslaves lancèrent de nouveaux projets, deux projets en particulier, un chasseur bimoteur (le futur IK-5) et un nouveau chasseur monomoteur destiné d’abord à compléter l’IK-3 puis à terme de le remplacer dans des versions plus évoluées.

Plusieurs configurations sont étudiées avec un moteur radial, un moteur en ligne et c’est finalement cette configuration qui est choisit avec un moteur yougoslave mais qui devait beaucoup aux conseils de la firme Hispano-Suiza et de discussions informelles avec des ingénieurs de Rolls-Royce.

Deux prototypes sont commandés en septembre 1943. Le premier effectue son vol inaugural le 14 mars 1944 et le second le 9 juin 1944. Les essais se passent realtivement bien, quelques problèmes à régler mais c’est le lot de tout prototype.

Si avant guerre l’armée de l’air royale yougoslave avait tendance à retarder les commandes cette fois elle ne perd pas de temps et passe commande de 250 appareils dès le mois d’octobre 1944.

Très vite le contrat est amendé, l’industrie aéronautique yougoslave qui doit produire d’autres appareils en parallèle ne peut rapidement satisfaire une telle commande.

On peut même se demander si commander autant d’appareils d’un seul coup est bien sérieux car même si à l’époque on stocke beaucoup d’appareils pour former un volant de fonctionnement important, cette commande paraît surréaliste pour les besoins et les capacités de la JKRV.

Au contrat unitaire de 250 appareils, la JKRV préféra bientôt une première commande de soixante-douze appareils suivit en théorie de trois autres de 64, 48 et 32 appareils soit un total de 216 appareils.

Selon les plans dressés par l’armée de l’air royale yougoslave, la première commande devait être composée de IK-7A, la deuxième de IK-7A à nouveau mais les deux dernières commandes devaient permettre aux pilotes yougoslaves de mettre en œuvre respectivement des IK-7B et IK-7C disposant d’un moteur plus puissant et d’un armement renforcé sans compte quelques menues modifications en fonction du retour d’expérience des pilotes volant sur IK-7A.

Le premier appareil de série effectue son vol inaugural le 17 juin 1945 mais il s’écrase le 8 juillet 1945.

Il y avait à l’époque seize appareils livrés ou en cours de livraison. Ils sont interdits de vol jusqu’en septembre le temps de l’enquête qui entraine un certain nombre de modifications techniques, l’accident ayant certes une cause humaine mais à été aggravé par un certain nombre de problèmes techniques.

La première commande est honorée en juin 1946, la deuxième le sera en juin 1948 mais les deux dernières ne seront que partiellement honorées avec respectivement douze et huit appareils.

Ce sont donc 140 IK-7 qui ont été livrés sur les 216 appareils prévus. Des appareils étaient encore présents sur les chaines de montagne quand l’opération MARITSA est déclenchée le 7 juillet 1949 mais ils sont tous détruits soit par les ouvriers avant l’évacuation de l’usine ou par les bombardements allemands.

Sur le plan plus opérationnel, cinquante-quatre appareils seulement sont service, vingt-sept au sein du 1er régiment de chasse qui dépendait de la Brigade Aérienne Stratégique et vingt-sept autres au sein du 7ème régiment de chasse qui dépendait lui de la 3ème brigade aérienne multirôle.

Cela laissait donc quatre-vingt dix appareils en réserve. On peut s’étonner d’un tel stock mais on ne sait si il s’agissait d’une situation transitoire en attendant la transformation d’une autre unité sur cet appareil (par exemle celles volant sur Ikarus IK-3) ou d’une volonté de faire durer la flotte.

Les IK-7 vont naturellement participer à la Campagne de Yougoslavie donnant du fil à retordre aux unités allemandes surprises par les qualités de cet appareil alors qu’on leur avait que les avions yougoslaves étaient tous dépassés.

Les pertes vont néanmoins être lourdes et quand les combats cessent en Yougoslavie, les IK-7 survivants sont peu nombreux. Certains sont capturés par les italiens qui vont les évaluer, d’autres par les allemands qui les enverront en Allemagne pour servir d’appareil d’entrainement à la chasse plutôt que de les céder à leurs alliés croates.

Quelques appareils retrouvés après guerre vont servir d’appareils d’entrainement à la chasse ce qui explique que quelques IK-7 ont été préservés dans des musées en Serbie, en Croatie et à l’étranger.

Caracteristiques Techniques

Type : chasseur monomoteur monoplan monoplace

Masse à vide 2818kg maximale au décollage 3568kg

Dimensions : longueur 9.06m envergure 10.3m hauteur 2.9m

Motorisation : un moteur Rogozarski X-47 en ligne de 1685ch entrainant une hélice tripale à pas variable

Performances : vitesse maximale 650km/h à 1700m d’altitude, distance franchissable 690km plafond opérationnel 10000m

Armement : un canon de 20mm dans le moyeu de l’hélice (60 coups), deux mitrailleuses de 12.7mm sur le dessus du capot moteur (350 coups par arme), quatre mitrailleuses de 7.92mm FN-Browning dans les ailes (700 coups chacun), 250kg de bombes.

Mitteleuropa Balkans (143) Yougoslavie (31)

Artillerie antiaérienne

2cm M.1939

Sous la désignation yougoslave de canon de 20mm modèle 1939 se cache le Canon de 20mm Breda modèle 1935 soit en version originale dans la langue de Dante Cannone-Mitragliera da 20/65 modello 35 [Breda] (canon-mitrailleur de 20mm (65 calibres) modèle 1935 Breda).

Il s’agissait du principal canon antiaérien de 20mm en service dans les forces armées italiennes, le parc étant complété par un canon de même calibre de la firme Scotti.

Outre son pays d’origine, le canon-mitrailleur de 20mm modèle 1935 fût utilisé par l’Australie (armes capturées lors de l’opération BAYARD ou lors de l’opération GIDEON), la Chine, l’Equateur, la Finlande, l’Allemagne, la Slovaquie, la République Dominicaine, le Royaume Uni (armes capturées également) et la Yougoslavie.

Le canon de 20mm Breda à donc participé à de nombreux conflits à partir des années trente en Europe, en Afrique, en Asie et même en Amérique du Sud (conflit entre l’Equateur et le Pérou entre le 5 juillet 1941 et le 31 juillet 1942).

Ce canon à été utilisé à terre, à bord de véhicules (notamment le char léger Fiat L-6/40 et l’auto blindée AB-41) mais aussi sur des navires de la Regia Marina, le couple 20/37mm fourni par la firme Breda assurant la défense rapprochée des navires de la marine italienne.

Monté sur un affût à deux roues, il pouvait en théorie être remorqué par un véhicule automobile mais comme des faiblesses structurelles limitait la vitesse à 20 km/h on préférait l’embarquer sur le camion pour aller plus vite.

La Yougoslavie à reçu 120 pièces courant 1939. Elles sont utilisées pour protéger l’infanterie au sein de compagnies antiaériennes organisées selon le modèle des compagnies antichars soit avec 12 pièces en ligne même si il s’agissait d’une dotation toute théorique.

Au combat ces canons furent principalement utilisés pour la défense contre-avions mais aussi pour le tir contre les cibles terrestres, un canon-mitrailleur de 20mm étant d’une redoutable efficacité contre les cibles dites molles que ce soit les camions, les véhicules légers et le personnel à découvert.

Quelques canons sont parvenus à s’échapper en direction de la Crète où ils sont restés sur place bien que leur utilisation soit handicapée par le manque de munitions. Les italiens ont naturellement réutilisés les canons capturés alors que les allemands ont le plus souvent cédé leurs Breda à leurs alliés croates qui utilisaient davantage leurs canons de 20mm contre des cibles terrestres.

Le canon-mitrailleur de 20mm modèle 1935 Breda était un canon-mitrailleur de conception et de fabrication italienne pesant 330kg en ordre de combat (370kg en configuration transport), disposant d’un tube de 65 calibres (soit un longueur de 1.87m) permettant le tir d’un projectile (20x138mm) de 320g (explosif) ou 370g (perforant) à une distance maximale de 2500m en tir contre-avions et de 5500m en tir contre terre (avec une capacité de perforation de 14mm à 500m incidence 30°) à raison de 240 coups par minute (120 coups en pratique) sachant que l’alimentation se faisait par des lames-chargeurs de douze coups. L’équipe de pièce composée de trois à six hommes pouvait pointer le canon en site de -10° à +80° et en azimut sur 360°

Canon de 20mm Oerlikon

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

Si le canon de 20mm Oerlikon est une arme suisse tellement exportée qu’elle allait être utilisée par les deux camps durant le second conflit mondial, elle à pour origine un canon allemand, le Becker utilisé à la fin du conflit par des avions allemands et comme arme antiaérienne.

Le traité de Versailles interdisant toute recherche en matière militaire (ou en mettant tellement de contraintes que cela revenait au même), les ingénieurs allemands s’installent en Suisse, en Suède, aux Pays-Bas et dans d’autres pays pour continuer leurs recherches.

Les plans du canon Becker furent transférées à la firme SEMAG mais cette dernière fit faillite en 1924 et la firme Oerlikon récupéra les plans, les machines et les employés de la SEMAG pour continuer à produire un canon de 20mm qui n’était plus identique au Becker, utilisant par exemple une cartouche différente du Becker et du SEMAG L.

Des nouveaux modèles apparaissaient régulièrement, l’année 1935 voyant la mise en service d’un canon destiné aux avions de combat, différentes variantes s’adaptant aux désidératas des clients.

La firme Oerlikon ne tarda pas à vendre des licences de fabrication comme à la firme française Hispano-Suiza, à l’allemande Ikaria, au Japon mais également à la Grande-Bretagne, Londres équipant aussi bien sa marine que son aviation ou que son armée de terre.

Les premiers canons destinés aux forces armées britanniques sont produits directement en Suisse avant qu’une chaine de montage ne prenne le relais au printemps 1941, les premiers Oerlikon made in Great Britain sortant des usines à l’été.

Si à bord des navires il était utilisé en affûts simples, doubles et quadruples, à terre, il était utilisé depuis un affût léger équipé de deux roues qui se relevaient au moment du tir pour permettre à l’affût de reposer au sol et d’être plus mobile. Quelques canons étaient montés sur des camions mais leur utilisation était plus anecdotique qu’autre chose.
Ce n’est qu’au cours du conflit que se généralisa les SPAAG (Self Propelled Anti-Aircraft Gun), le canon antiaérien automoteur, le plus courant étant un châssis de Cruiser avec un affût quadruple de 20mm redoutable en antiaérien comme contre des cibles terrestres peu protégées.

La Yougoslavie connaissait bien le canon de 20mm Oerlikon pour l’avoir choisit pour sa marine comme arme antiaérienne et pour aviation comme canon de bord. Logiquement quand il fût question de remplacer les Breda par un canon léger automatique équivalent, le choix de l’Oerlikon tombait sous le sens.

Dans la nouvelle compagnie antiaérienne yougoslave (au nombre de cinq, une par division d’infanterie et la dernière pour la 1ère Division Blindée) on trouvait quatre pelotons antiaériens, deux équipés de canons de 40mm Bofors et deux équipés de canons de 20mm Oerlikon soit un total de douze Bofors (2×6) et de seize Oerlikon (2×8) soit un total de vingt-huit armes, une puissance de feu sacrément accrue par rapport à l’été 1949.

Si dans l’infanterie les armes étaient remorquées par des véhicules légers (certains équipages installaient leurs canons à l’arrière du véhicule tracteur), au sein de la compagnie antiaérienne blindée, les canons étaient montés sur le plateau de camions avec des boucliers de protection (Si la guerre s’était poursuivie, la Yougoslavie aurait envisagé l’acquisition de canons automoteurs antiaériens mais les combats se sont arrêtés avant).

Comme de coutume ces canons étaient utilisés aussi bien pour le tir antiaérien que pour le tir contre les cibles molles au sol. Toujours en service à la fin du conflit le Oerlikon à été remplacé au début des années soixante par des canons de 23mm de conception soviétique mais fabriqués sous licence en Yougoslavie.

Le canon de 20mm Oerlikon était un canon léger antiaérien de conception suisse pesant 480kg à vide disposant d’un tube de 70 calibres (soit 1.40m) lui permettant de tirer un projectile (20x110mm) de 0.123 kg à une distance maximale pratique de 914m à raison de 450 coups par minute (250 à 320 coups en pratique) sachant que l’alimentation se fait par des chargeurs cylindres de 60 coups. L’affût permet au canon de pointer en site de -15° à +90° et en azimut sur 360°

Canon de 40mm Bofors

Certaines armes sont légendaires. Il suffit de prononcer le mot «Bofors» et toute personne un temps soit peu averties sait que je fais référence au canon de 40mm mis au point à la fin des années vingt par la firme suédoise.

A l’origine de ce programme lancé en 1928 figure une demande de la marine suédoise pour un nouveau canon antiaérien léger destiné à remplacer les 2 Pounder acquis en 1922 auprès des britanniques.

Au moment du lancement du programme, la firme allemande Krupp prit un tiers du capital pour poursuivre ses recherches mais signe de l’importance du programme, le projet de canon de 40mm est dissimulé aux techniciens allemands.

Un prototype sort des usines en novembre 1931 après trois ans de développement mais les essais vont se poursuivre jusqu’en octobre 1933 bien que l’acceptation officielle du modèle remonte à 1932 ce qui explique le nom du canon à savoir 40mm akan M/32 plus connu sous le nom de Bofors 40mm L/60,le chiffre 60 correspondant à longueur du tube en calibre soit une longueur de 2.4m.

Ironie de l’histoire, la marine suédoise préféra se concentrer sur une artillerie antiaérienne de plus petit calibre dans la tranche 13/25mm, Bofors plaça un canon de 25mm en 1932. Elle n’acquis qu’ultérieurement ce canon de 40mm d’abord dans une version réservée aux sous-marins avec un canon de 42 calibres (longueur du tube : 1.680m) avant de choisir également la variante standard.

Le premier client du Bofors L/60 fût la marine néerlandaise qui passa commande de cinq affûts en août 1934.

En avril 1935, Bofors présenta en Belgique une version terrestre de son canon avec un affût muni de quatre roues, le tir pouvant se faire depuis cet affût ou depuis une plate-forme qui s’abaisse au sol pour améliorer la stabilité.

Les commandes ne tardèrent pa affluer, commandes venues de Belgique, de Pologne, de Norvège, de Finlande et de Suède en attendant la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

La Grande-Bretagne étudia le Bofors en acquérant quelques exemplaires produits sous licence en Pologne, les tests s’avérant concluants puisqu’une licence de fabrication fût acquise. Le Canada et l’Australie ne tardèrent pas à suivre pour équiper leurs armées nationales puis participer au réarmement de la Métropole. Ce canon allait équiper aussi bien la marine que l’armée de l’air ou l’armée de terre.

Outre les pays déjà cités ce canon à été utilisé par l’Allemagne (exemplaires capturés en Pologne en 1939, des exemplaires commandés directement à la Suède), la Chine (ce qui permis au Japon de le fabriquer sous licence), le Brésil, le Paraguay, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Yougoslavie.

Tout comme l’Oerlikon, le Bofors n’était pas un inconnu pour les forces armées yougoslaves puisqu’il était utilisé par la marine. Ce n’est cependant qu’après la reconstitution des forces armées en exil que le Bofors allait également équiper l’armée de terre.

Au sein des quatre divisions d’infanterie et de la 1ère division blindée on trouvait une compagnie antiaérienne qui disposait de quatre pelotons antiaériens, deux équipés d’Oerlikon et deux armés chacun de six Bofors soit douze pièces par compagnie et un total de soixante pièces en ligne, la Yougoslavie recevant également douze pièces pour l’entrainement des servants.

Les Bofors furent utilisés principalement comme canons antiaériens mais aussi comme pièces sol-sol, le second rôle prennant de plus en plus de place avec l’affaiblissement de l’aviation ennemie de plus en plus rare dans le ciel balkanique.

Toujours en service à la fin de la guerre, le canon de 40mm Bofors resta en service jusqu’à la fin des années soixante avant d’être remplacé par le canon de 57mm S-60 de conception et de fabrication soviétique.

Le canon de 40mm Bofors était un canon antiaérien de conception et de fabrication suédoise pesant 1981kg en configuration transport (sur un châssis à quatre roues) mais seulement 522kg en ordre de combat. Disposant d’un tube de 60 calibres (soit un longueur de 2.4m), il tirait un projectile de type 40x311R pesant 0.9kg à une distance maximale de 7160m à raison de 120 coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des lames-chargeurs de quatre obus.. L’affût permet aux quatre servants de pointer le canon en site de -5° à +90° et en azimut sur 360°

7.5cm M.1937

Ce canon antiaérien est une pièce tchèque créé par la firme Skoda. Après le démantèlement de la Tchécoslovaquie (1938/39), les canons disponibles ont été récupérés par l’Allemagne qui fit poursuivre la production au profit de ses alliés finlandais et italiens.

L’Italie récupéra selon les sources entre 150 et 200 pièces, la Finlande moins d’une centaine de pièces. Si Helsinki conserva ses pièces jusqu’à la fin du conflit, les pièces cédées à l’Italie et encore disponibles furent récupérées au profit des troupes allemandes déployées dans la péninsule.

Quelques pièces sont parvenus jusqu’à nos jours, faisant le bonheur des musées militaires d’Europe et d’Amérique.

La Yougoslavie à acquis 40 canons de ce type en 1937 pour équiper une partie de ses six régiments antiaériens créés au cours des années vingt et trente.

Ces pièces étaient surtout destinées à la défense antiaérienne du territoire mais durant la Campagne de Yougoslavie ils furent employés dans un rôle plus tactique. Il semble mais cela n’est pas avéré que quelques canons de ce type ont été utilisés non seulement pour la lutte antichar mais aussi comme pièce d’artillerie sol-sol.

Les italiens ont capturé quatre pièces, les allemands douze ce qui laissait un reliquat de vingt pièces puisque seulement trente-six pièces étaient encore en service en Yougoslavie en juillet 1949. Si les italiens ont conservé leurs pièces, les allemands les ont rétrocédés aux forces armées de l’Etat indépendant de Croatie. En ce qui concerne les canons yougoslaves aucun n’est parvenu jusqu’en Crète ou en Egypte.

Le 7.5cm kanon PL vz.37 était un canon antiaérien lourd de 75mm pesant 2800kg et tirant via un tube de 48.7 calibres (3.65m) un projectile type 75x656mmR de 6.5kg à une distance maximale de 9200m en tir antiaérien et de 4 à 6000m en tir sol-sol à raison de 10 à 15 coups par minute. L’affût permettait à l’équipe de pièce de neuf hommes de pointer le canon en azimut sur 360° et en site de 0° à +85°.

7.62cm M.1936

Le canon de 76.2mm modèle 1936 était ô surprise un canon antiaérien lourd de conception et de fabrication tchécoslovaque.

80 exemplaires ont été acquis par l’armée yougoslave pour équiper ses régiments antiaériens et assurer la défense du territoire plus que celle des troupes au sol. Ces canons ont participé à la campagne de Yougoslavie, quatre pièces parvenant jusqu’en Crète où elles n’ont pu servir à grand chose faute de munitions adaptées.

L’immense majorité du parc à soit été détruit ou alors capturé par les italiens (seize pièces) et par les allemands qui ont capturé trente-six pièces qui ont été pour la plupart transférées aux croates qui ne mirent en ligne qu’une partie des pièces pour faire durer l’arme. Deux canons ont survécu et sont aujourd’hui exposés dans des musées, la première à Zagreb et la seconde à Londres.

Le canon de 7.62cm modèle 1936 était un canon antiaérien de conception et de fabrication tchèque d’un calibre réel de 76.5mm pesant 3800kg en position de tir mais 5370kg en configuration transport.

Disposant d’un tube de 52.8 calibres (longueur du tube 4.04m) il tirait un projectile explosif de 14.58kg à une distance maximale de 16900m en tir sol-sol et 11500m en tir antiaérien à raison de 10 à 15 coups par minute.

L’équipe de pièce composée de neuf hommes pouvait pointer le canon en site de -1° à +85° et en azimut sur 360°.

7.65cm M.1928

Le canon de 76.5mm modèle 1928 était encore en juillet 1949 le principal canon antiaérien médian de l’armée yougoslave avec pas moins de 132 exemplaires acquis en 1930 pour équiper des régiments antiaériens créés à la même époque.

Quand les germano-italo-hongrois déclenchent l’opération MARITSA, il restait 96 canons en service, les trente-six autres ayant été réformés ou détruits suite à des incidents de tir. Comme il ne fallait rien gâcher, les canons réformés étaient cannibalisés pour récupérer la moindre pièce possible.

Lors de la Campagne de Yougoslavie ces canons furent utilisés pour la défense contre-avions mais aussi pour la lutte antichar (au moins six chars allemands ont été détruits) et pour le tir sol-sol même si ce n’était pas son domaine de prédilection.

Sur les 96 canons disponibles le 7 juillet 1949 54 ont été détruits au combat ou suite à des problèmes de munitions dont certains ont probablement été sabotées. Si l’armée yougoslave à réussi à en évacuer huit jusque dans le Péloponnèse (où elles ne serviront guère faute de munitions en quantité suffisante), les autres soit 34 ont été capturées par l’ennemi et réutilisées par celui-ci jusqu’à la fin du conflit ou leur destruction ce qui revenait au même puisqu’aucun n’à survécu à la fournaise du conflit.

Le Canon de 76.5mm modèle 1928 était un canon antiaérien de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 2440kg en batterie, disposant d’un tube de 50 calibres (soit une longueur de 3.825m) lui permettant de tirer un obus explosif de 14.9kg à une distance maximale en tir antiaérien de 8388m à raison de 15 à 20 coups par minute. L’équipe de pièce composée de neuf servants pouvait pointer le canon en site de 0° à +85° et en azimut sur 360°

Ordnance QF 3.7 Inch Gun

En 1914, l’avion est un appareil chetif fait de bois et de toile aux performances incertaines. Quatre ans plus tard, l’avion est toujours en bois et en toile mais l’enfant chétif à laissé la place à un vigoureux adolescent avec lequel il faut compter.

Si tous les pays n’ont pas créé une armée de l’air indépendante comme la Grande-Bretagne, le facteur aérien doit être pris en compte par les troupes au sol qui doivent se protéger.

Quand le premier conflit mondial se termine, le principal canon antiaérien britannique est le 3 Inch 20 cwt, un bon canon mais qui aurait du être remplacé par un canon de 3.6 pouces. Bien qu’officiellement accepté, ce canon n’entra jamais en production et à fortiori en service.

Seuls les canons de 3 pouces restèrent en service mais les unités de défense antiaériennes furent démantelées, la DCA étant absente de l’armée britannique jusqu’en 1922 quand elles renaissent, l’augmentation de la performance des avions rendant impensable l’absence d’unités de DCA dédiées.

Outre la recherche sur les canons, cette période voit la multiplication des projets, des démonstrateurs technologiques pour trouver les moyens d’employer au mieux les futurs canons antiaériens lourds.

En 1928, le portrait robot du futur canon antiaérien lourd est définit : 3.7 pouces pour le calibre (94mm), un obus de 25kg pouvant atteindre l’attitude de 8500m mais faute de financements, rien ne change jusqu’à la décennie suivante où les spécifications évoluent avec un obus de 13kg, une vitesse initiale de 910 m/s, un plafond de 11000m, la capacité d’être remorquée à la vitesse de 40 km/h avec un poids maximal de 8 tonnes et un délai de mise en oeuvre maximal de 15 minutes.

En 1934, Vickers-Armstrong se lança dans la réalisation de prototypes qui passèrent leurs tests d’acceptation en 1936 qui révèlèrent un poids plus important que demandé et une vélocité qui n’atteignait pas le chiffre demandé. En dépit de ces problèmes, la production fût lancé en 1937, le contexte international y étant certainement pour beaucoup.

La production commença doucement mais pris peu à peu sa vitesse de croisière, permettant d’équiper les douze divisions antiaériennes entre 1938 et 1945, les derniers 3 pouces quittant le service cette année là.

Le canon de 3.7 pouces installé sur un affût à quatre roues fût aussi employé sur des camions et sur des emplacements fixes. Comme ses homologues américains (M-1 de 90mm) français (canon de 90mm modèle 1939) et allemands (canon de 88mm), ce canon fût aussi employé comme pièce antichar.

Outre l’armée de terre, il fût utilisé par la Royal Navy pour la protection de ses bases navales. Il fût également exporté en Australie (produit sous licence), au Canada (produit sous licence), en Belgique, en Inde, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Yougoslavie et en Grèce.

La Yougoslavie à acquis quelques canons de ce type avant le début de la seconde guerre mondiale, canons déployés autour de Belgrade pour protéger la capitale yougoslave. Ces douze canons furent tous détruits durant la Campagne de Yougoslavie.

Au moment de la reconstitution de l’armée yougoslave, un régiment antiaérien lourd fût mis sur pied avec trois groupes de trois batteries de quatre pièces soit un total de 36 canons de ce type, canons employés d’abord comme pures pièces antiaériennes puis peu à peu comme canons sol-sol, la menace aérienne diminuant sensiblement tant les alliés maitrisaient le ciel des Balkans.

Ces canons sont conservés dans l’immédiat après guerre mais remplacés dans les années soixante par quelques canons de 85mm mais surtout par des canons de 100mm en attendant la livraison des premiers missiles antiaériens.

L’Ordnance QF 3.7 Inch Gun était un canon antiaérien de conception et de fabrication britannique pesant 9317kg et disposant d’un tube de 50 calibres (longueur 4.7m) lui permettant de tirer un obus de 12.96kg à une distance maximale de 9754m en tir antiaérien et de 5600m en tir sol-sol à raison de 10 à 20 coups par minute, l’équipe de pièce pouvant pointer ce canon de 94mm en site de -5° à +80° et en azimut sur 360°

Mitteleuropa Balkans (139) Yougoslavie (27)

Mortiers

Mortier de 60mm modèle 1935

mortier de 60mm modèle 1935

Ce mortier est une version réduite du mortier de 81mm Brandt.

Elle est servit par cinq hommes et est toujours en service en septembre 1948 après que le projet initial de deux armes par compagnie soit devenue réalité avec un deuxième mortier nécessitant de réduire le groupe de chaque pièce à un chef de pièce, un tireur, un pourvoyeur-artificier et un conducteur soit huit hommes pour deux pièces.

Sur le plan industriel, 1500 mortiers de 60mm sont commandés pour équiper les unités d’active et les unités de série A. 350 sont disponibles en juin 1936, 1050 le 1er février 1937, 2100 au 1er janvier 1938 sur les 4200 jugés nécessaires.

Quand éclate la guerre de Pologne, 4646 mortiers de 60mm ont été livrés mais la production continue pour au moins constituer un volant de fonctionnement, la cadence étant de 150 pièces par mois, cadence qui aurait été portée à 300 au printemps 1940 si la guerre s’était poursuivit.

La production ne cesse qu’en septembre 1944. Au 1er mai 1940, on trouvait 4900 mortiers en ligne, chiffre porté à 5800 en décembre 1940, 7000 en décembre 1941, 8200 en décembre 1942, 8800 en décembre 1943 et 9250 en septembre 1944.

La production va reprendre à la mobilisation pour être sur de pouvoir équiper les unités françaises mais également des unités tchèques et polonaises.

L’armée yougoslave reçoit ce mortier pour rééquiper ses unités péniblement reconstituées en Egypte. Ces armes vont compléter les mortiers de 76.2mm d’origine britannique.

Au sein de la Compagnie d’infanterie type 1950, ce mortier va équiper chacune des quatre sections de combat à raison d’un groupe de deux mortiers de 60mm plus un groupe de mortiers de 60mm au sein de la section d’appui de la compagnie de combat.

Cette arme va être utilisée par l’armée de terre yougoslave jusqu’en 1964 quand ces mortiers sont remplacés par des mortiers soviétiques de même calibre.

Caractéristiques Techniques du mortier de 60mm Brandt modèle 1935

Calibre : 60mm Poids : 17.7kg Longueur du tube : 727mm Cadence de tir : 20 coups/minute Portée pratique : 1700m avec l’obus de 1.33kg, 1000m avec l’obus de 1.6kg

8.1cm M31/38

Mortier de 81mm modèle 1927/31

Sous sa désignation yougoslave de mortier de 8.1cm modèle 1931/38 se cache le célèbre mortier Brandt de 81mm modèle 1927/31.

Le mortier d’infanterie est apparu durant le premier conflit mondial sous la forme du mortier Stokes, une arme d’une simplicité biblique avec un tube, un bipied et une plaque de base. Cela explique sa formidable longévité alors que son cousin le mortier de tranchée qu’il soit appelé Crapouillot ou Minenwerfer n’à pas eu de descendance.

Perfectionné par la firme Brandt, le mortier d’infanterie allait devenir la principale arme d’appui des fantassins, le canon d’infanterie se révélant in fine une fausse bonne idée.

L’armée yougoslave à ainsi acquis 1600 mortiers, une partie ayant été produite en France et le reste sous licence dans le désormais très connu arsenal de Kragujevac. Ces armes étaient toujours en service en juillet 1949 et vont jouer le rôle qu’on attendait d’eux à savoir appuyer l’infanterie yougoslave aussi bien durant les phases offensives que durant les phases défensives.

Quelques mortiers ont pu échapper à l’enfer de la Campagne de Yougoslavie mais généralement en raison de l’encombrement les armes étaient sabotées ou démontées puis enterrées. Des décennies plus tard il n’est pas rare de retrouver un mortier démonté lors de travaux de terrassement.

Quand l’armée yougoslave se reconstitua en Egypte, elle ne reçut pas de nouveaux mortiers de 81mm comme on pouvait s’y attendre mais des mortiers de 3 pouces d’origine britannique ce qui encore aujourd’hui est assez incompréhensible.

Le mortier 8.1cm M31/38 était un mortier d’infanterie de conception française d’un calibre de 81mm, pesant 58.5kg en ordre de combat et disposant d’un tube de 1.267m. Tirant un projectile de 3.25kg, il pouvait atteindre une cible à une distance comprise entre 240 et 1200m à raison de 12 à 18 coups par minute, l’équipe de pièce se composant de six hommes. Le pointage se fait en site de °45° à +80° et en azimut sur 6°

Ordnance ML 3 inch Mortar Mk II

Petite infidélité faite à la France, l’infanterie yougoslave choisit comme mortier d’infanterie non pas une arme de chez Brandt mais un mortier de 76.2mm de conception et de fabrication britannique.

Ce mortier est issu du Stokes et peut donc être considéré comme le cousin du précédent. Le Mark I était identique au Stokes mais d’un calibre inférieur à savoir 76.2mm au lieu de 81mm mais le Mark II apportait un certain nombre de modifications qui le rapproche du modèle 1927/31.

Ces mortiers sont livrés par les britanniques début 1950 pour participer à la montée en puissance des unités yougoslaves, une montée en puissance laborieuse comme nous le savons.

Avec ces mortiers, l’infanterie yougoslave va combattre dans les Balkans, le mortier de 3 pouces appuyant l’infanterie durant les phases offensives mais aussi pour briser les offensives ennemies.

Ce mortier est resté en service jusqu’en 1962 quand il est remplacé par des mortiers de 82mm de conception et de fabrication soviétique.

L’Ordnance ML 3 inch Mortar Mk II était un mortier de conception et de fabrication britannique de 76.2mm (3 pouces) pesant 57.2kg en ordre de combat et tirant un projectile explosif de 4.540kg à une distance maximale de 2515m à raison de douze coups par minute, l’équipe de pièce se composant de quatre hommes. L’arme peut pointer en site de +45° à +80° et en azimut sur 11°.

Armes antichars individuelles

Projector Infantry Anti-Tank (PIAT)

Projector Infantry Anti-Tank utilisé par des fantassins canadiens

Après l’apparition du char l’infanterie chercha la parade pour stopper ce monstre. Après des solutions de type bricolage (paquets de grenades par exemple) des armes adaptées furent mises en service notamment le fusil antichar, le premier exemple étant le Mauser Gewher-T, une arme d’un calibre de 13mm tirant des projectiles spéciaux.

Les britanniques mirent au point leur propre fusil antichar le fusil antichar Boys mais cette arme se révéla ratée ou du moins moyenne. Londres à remis l’ouvrage sur le métier aboutissant non pas à une grenade à fusil comme en France mais à un projecteur, un système muni d’un puissant ressort lançant une bombe de 1.1kg d’où le nom attribué à l’arme Projector Infantry Anti-Tank (PIAT) en français Projecteur Antichar d’infanterie.

Cette arme se révéla plus efficace que le Boys mais n’étais pas sans défaut avec une portée réduite (110m) et un ressort qui devait parfois être réarmé manuellement ce qui nécessitait beaucoup de force. Néanmoins l’absence de fumée rendait le tireur plus discret.

Les premiers PIAT sont mis en service courant 1943 mais un temps la production est suspendue suite à plusieurs incidents au moment du lancement. Les problèmes sont résolus au printemps 1944 et la distribution peut se poursuivre pour remplacer le fusil antichar Boys.

Intégrée au niveau du platoon (équivalent de la section), cette arme était servie par deux hommes, un tireur et un pourvoyeur. Chaque platoon disposait de trois équipes ce qui offrait un duo antichar à chaque section (équivalent du groupe).

Cette arme à été exportée en Australie, au Canada, en Grèce, en Inde, en Nouvelle-Zélande et en Yougoslavie.

Après la production d’un PIAT MK I, un Mk II amélioré (ressort plus facile à réarmer, projectiles plus aérodynamiques ce qui permet d’augmenter la portée) est produit à partir de mars 1947.

Cette arme ne connaitra pas de descendance, la Grande Bretagne et la France mettant au point une arme appelée à un grand avenir : le lance-roquettes portatif.

La Yougoslavie à reçu quelques exemplaires avant guerre mais son utilisation durant l’opération MARITSA à été pour le moins limitée. Quelques armes ont été exfiltrés par l’Egypte mais la plupart des armes utilisées par l’armée yougoslave reconstituée étaient des exemplaires neufs fournis par des britanniques.

Cette arme fût utilisé aussi bien contre les chars que contre les véhicules blindés ou les positions fortifiées. Durant le conflit les PIAT furent remplacés par des lance-roquettes plus modernes.

Le PIAT Mk I était une arme de conception et de fabrication britannique pesant 14.52kg d’une longueur 991mm et tirant un projectile de 89mm de 1.13kg à une distance maximale de 300m (110m pratique) à raison de deux coups par minute.

Fire Crossbow

Bazooka

Face à l’augmentation du blindage des chars, l’infanterie en l’absence de chars ou de chasseurs de chars se trouvait fort dépourvue, subissant les afres de ce que les allemands ont appelé Panzerschreck (la peur du blindé).

Le canon antichar fût longtemps le protecteur de l’infanterie mais devant l’augmentation des blindages son poids le réservait à l’artillerie. Il fallait trouver une nouvelle arme, une arme portable d’un poids modeste pouvant détruire ou du moins neutraliser un char. C’est l’acte de naissance du Lance-Roquettes Portatif (LRP) plus connu sous le nom de Bazooka.

Sans se concerter les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont mis au point une arme semblable à savoir simple et efficace mais qui connu un destin paradoxal.

Enfin conçu initialement pour détruire des chars et ne pas laisser l’infanterie sans protection, il fût au final davantage utilisé pour neutraliser des bunkers et autres positions fortifiés. On verra certains sapeurs l’utiliser faire détonner des champs de mines !

Appelé Bazooka aux Etats-Unis, Fire Crossbow (arbalète de feu) en Grande-Bretagne et Metro en France (en référence au tube du métro parisien), le lance-roquettes portatif va être largement distribué aux alliés

A la fin du conflit des LRP (Lance-roquettes portatifs) de plus gros calibre furent mis au point. Si celui de 90mm fût d’un usage relativement courant, l’usage de celui de 120mm côté américain, de 107mm côté britannique et de 112mm côté français fût au mieux anecdotique.

Les yougoslaves ont reçu leurs premières «arbalète de feu» en septembre 1952 mais en petit nombre. C’est ainsi que lors du baptême du feu des troupes yougoslaves lors de l’opération SLEDGEHAMMER (mai 1953), le PIAT et la Fire Crossbow ont cohabité, la seconde remportant nettement plus de suffrages que le premier. Quelques mois plus tard tous les PIAT ont été remplacés dans les unités de première ligne.

Le LRP était une arme pesant 6.5kg mesurant 1.52m de long tirant une roquette de 90mm pesant 4.06kg à une distance maximale théorique de 913m qui en pratique tombait à 250 au mieux 300m, roquette pouvant percer 152mm de blindage à 0° d’incidence ce qui ne mettait aucun char allemand à l’abri de cette arme.