Mitteleuropa Balkans (143) Yougoslavie (31)

Artillerie antiaérienne

2cm M.1939

Sous la désignation yougoslave de canon de 20mm modèle 1939 se cache le Canon de 20mm Breda modèle 1935 soit en version originale dans la langue de Dante Cannone-Mitragliera da 20/65 modello 35 [Breda] (canon-mitrailleur de 20mm (65 calibres) modèle 1935 Breda).

Il s’agissait du principal canon antiaérien de 20mm en service dans les forces armées italiennes, le parc étant complété par un canon de même calibre de la firme Scotti.

Outre son pays d’origine, le canon-mitrailleur de 20mm modèle 1935 fût utilisé par l’Australie (armes capturées lors de l’opération BAYARD ou lors de l’opération GIDEON), la Chine, l’Equateur, la Finlande, l’Allemagne, la Slovaquie, la République Dominicaine, le Royaume Uni (armes capturées également) et la Yougoslavie.

Le canon de 20mm Breda à donc participé à de nombreux conflits à partir des années trente en Europe, en Afrique, en Asie et même en Amérique du Sud (conflit entre l’Equateur et le Pérou entre le 5 juillet 1941 et le 31 juillet 1942).

Ce canon à été utilisé à terre, à bord de véhicules (notamment le char léger Fiat L-6/40 et l’auto blindée AB-41) mais aussi sur des navires de la Regia Marina, le couple 20/37mm fourni par la firme Breda assurant la défense rapprochée des navires de la marine italienne.

Monté sur un affût à deux roues, il pouvait en théorie être remorqué par un véhicule automobile mais comme des faiblesses structurelles limitait la vitesse à 20 km/h on préférait l’embarquer sur le camion pour aller plus vite.

La Yougoslavie à reçu 120 pièces courant 1939. Elles sont utilisées pour protéger l’infanterie au sein de compagnies antiaériennes organisées selon le modèle des compagnies antichars soit avec 12 pièces en ligne même si il s’agissait d’une dotation toute théorique.

Au combat ces canons furent principalement utilisés pour la défense contre-avions mais aussi pour le tir contre les cibles terrestres, un canon-mitrailleur de 20mm étant d’une redoutable efficacité contre les cibles dites molles que ce soit les camions, les véhicules légers et le personnel à découvert.

Quelques canons sont parvenus à s’échapper en direction de la Crète où ils sont restés sur place bien que leur utilisation soit handicapée par le manque de munitions. Les italiens ont naturellement réutilisés les canons capturés alors que les allemands ont le plus souvent cédé leurs Breda à leurs alliés croates qui utilisaient davantage leurs canons de 20mm contre des cibles terrestres.

Le canon-mitrailleur de 20mm modèle 1935 Breda était un canon-mitrailleur de conception et de fabrication italienne pesant 330kg en ordre de combat (370kg en configuration transport), disposant d’un tube de 65 calibres (soit un longueur de 1.87m) permettant le tir d’un projectile (20x138mm) de 320g (explosif) ou 370g (perforant) à une distance maximale de 2500m en tir contre-avions et de 5500m en tir contre terre (avec une capacité de perforation de 14mm à 500m incidence 30°) à raison de 240 coups par minute (120 coups en pratique) sachant que l’alimentation se faisait par des lames-chargeurs de douze coups. L’équipe de pièce composée de trois à six hommes pouvait pointer le canon en site de -10° à +80° et en azimut sur 360°

Canon de 20mm Oerlikon

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

Si le canon de 20mm Oerlikon est une arme suisse tellement exportée qu’elle allait être utilisée par les deux camps durant le second conflit mondial, elle à pour origine un canon allemand, le Becker utilisé à la fin du conflit par des avions allemands et comme arme antiaérienne.

Le traité de Versailles interdisant toute recherche en matière militaire (ou en mettant tellement de contraintes que cela revenait au même), les ingénieurs allemands s’installent en Suisse, en Suède, aux Pays-Bas et dans d’autres pays pour continuer leurs recherches.

Les plans du canon Becker furent transférées à la firme SEMAG mais cette dernière fit faillite en 1924 et la firme Oerlikon récupéra les plans, les machines et les employés de la SEMAG pour continuer à produire un canon de 20mm qui n’était plus identique au Becker, utilisant par exemple une cartouche différente du Becker et du SEMAG L.

Des nouveaux modèles apparaissaient régulièrement, l’année 1935 voyant la mise en service d’un canon destiné aux avions de combat, différentes variantes s’adaptant aux désidératas des clients.

La firme Oerlikon ne tarda pas à vendre des licences de fabrication comme à la firme française Hispano-Suiza, à l’allemande Ikaria, au Japon mais également à la Grande-Bretagne, Londres équipant aussi bien sa marine que son aviation ou que son armée de terre.

Les premiers canons destinés aux forces armées britanniques sont produits directement en Suisse avant qu’une chaine de montage ne prenne le relais au printemps 1941, les premiers Oerlikon made in Great Britain sortant des usines à l’été.

Si à bord des navires il était utilisé en affûts simples, doubles et quadruples, à terre, il était utilisé depuis un affût léger équipé de deux roues qui se relevaient au moment du tir pour permettre à l’affût de reposer au sol et d’être plus mobile. Quelques canons étaient montés sur des camions mais leur utilisation était plus anecdotique qu’autre chose.
Ce n’est qu’au cours du conflit que se généralisa les SPAAG (Self Propelled Anti-Aircraft Gun), le canon antiaérien automoteur, le plus courant étant un châssis de Cruiser avec un affût quadruple de 20mm redoutable en antiaérien comme contre des cibles terrestres peu protégées.

La Yougoslavie connaissait bien le canon de 20mm Oerlikon pour l’avoir choisit pour sa marine comme arme antiaérienne et pour aviation comme canon de bord. Logiquement quand il fût question de remplacer les Breda par un canon léger automatique équivalent, le choix de l’Oerlikon tombait sous le sens.

Dans la nouvelle compagnie antiaérienne yougoslave (au nombre de cinq, une par division d’infanterie et la dernière pour la 1ère Division Blindée) on trouvait quatre pelotons antiaériens, deux équipés de canons de 40mm Bofors et deux équipés de canons de 20mm Oerlikon soit un total de douze Bofors (2×6) et de seize Oerlikon (2×8) soit un total de vingt-huit armes, une puissance de feu sacrément accrue par rapport à l’été 1949.

Si dans l’infanterie les armes étaient remorquées par des véhicules légers (certains équipages installaient leurs canons à l’arrière du véhicule tracteur), au sein de la compagnie antiaérienne blindée, les canons étaient montés sur le plateau de camions avec des boucliers de protection (Si la guerre s’était poursuivie, la Yougoslavie aurait envisagé l’acquisition de canons automoteurs antiaériens mais les combats se sont arrêtés avant).

Comme de coutume ces canons étaient utilisés aussi bien pour le tir antiaérien que pour le tir contre les cibles molles au sol. Toujours en service à la fin du conflit le Oerlikon à été remplacé au début des années soixante par des canons de 23mm de conception soviétique mais fabriqués sous licence en Yougoslavie.

Le canon de 20mm Oerlikon était un canon léger antiaérien de conception suisse pesant 480kg à vide disposant d’un tube de 70 calibres (soit 1.40m) lui permettant de tirer un projectile (20x110mm) de 0.123 kg à une distance maximale pratique de 914m à raison de 450 coups par minute (250 à 320 coups en pratique) sachant que l’alimentation se fait par des chargeurs cylindres de 60 coups. L’affût permet au canon de pointer en site de -15° à +90° et en azimut sur 360°

Canon de 40mm Bofors

Certaines armes sont légendaires. Il suffit de prononcer le mot «Bofors» et toute personne un temps soit peu averties sait que je fais référence au canon de 40mm mis au point à la fin des années vingt par la firme suédoise.

A l’origine de ce programme lancé en 1928 figure une demande de la marine suédoise pour un nouveau canon antiaérien léger destiné à remplacer les 2 Pounder acquis en 1922 auprès des britanniques.

Au moment du lancement du programme, la firme allemande Krupp prit un tiers du capital pour poursuivre ses recherches mais signe de l’importance du programme, le projet de canon de 40mm est dissimulé aux techniciens allemands.

Un prototype sort des usines en novembre 1931 après trois ans de développement mais les essais vont se poursuivre jusqu’en octobre 1933 bien que l’acceptation officielle du modèle remonte à 1932 ce qui explique le nom du canon à savoir 40mm akan M/32 plus connu sous le nom de Bofors 40mm L/60,le chiffre 60 correspondant à longueur du tube en calibre soit une longueur de 2.4m.

Ironie de l’histoire, la marine suédoise préféra se concentrer sur une artillerie antiaérienne de plus petit calibre dans la tranche 13/25mm, Bofors plaça un canon de 25mm en 1932. Elle n’acquis qu’ultérieurement ce canon de 40mm d’abord dans une version réservée aux sous-marins avec un canon de 42 calibres (longueur du tube : 1.680m) avant de choisir également la variante standard.

Le premier client du Bofors L/60 fût la marine néerlandaise qui passa commande de cinq affûts en août 1934.

En avril 1935, Bofors présenta en Belgique une version terrestre de son canon avec un affût muni de quatre roues, le tir pouvant se faire depuis cet affût ou depuis une plate-forme qui s’abaisse au sol pour améliorer la stabilité.

Les commandes ne tardèrent pa affluer, commandes venues de Belgique, de Pologne, de Norvège, de Finlande et de Suède en attendant la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

La Grande-Bretagne étudia le Bofors en acquérant quelques exemplaires produits sous licence en Pologne, les tests s’avérant concluants puisqu’une licence de fabrication fût acquise. Le Canada et l’Australie ne tardèrent pas à suivre pour équiper leurs armées nationales puis participer au réarmement de la Métropole. Ce canon allait équiper aussi bien la marine que l’armée de l’air ou l’armée de terre.

Outre les pays déjà cités ce canon à été utilisé par l’Allemagne (exemplaires capturés en Pologne en 1939, des exemplaires commandés directement à la Suède), la Chine (ce qui permis au Japon de le fabriquer sous licence), le Brésil, le Paraguay, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Yougoslavie.

Tout comme l’Oerlikon, le Bofors n’était pas un inconnu pour les forces armées yougoslaves puisqu’il était utilisé par la marine. Ce n’est cependant qu’après la reconstitution des forces armées en exil que le Bofors allait également équiper l’armée de terre.

Au sein des quatre divisions d’infanterie et de la 1ère division blindée on trouvait une compagnie antiaérienne qui disposait de quatre pelotons antiaériens, deux équipés d’Oerlikon et deux armés chacun de six Bofors soit douze pièces par compagnie et un total de soixante pièces en ligne, la Yougoslavie recevant également douze pièces pour l’entrainement des servants.

Les Bofors furent utilisés principalement comme canons antiaériens mais aussi comme pièces sol-sol, le second rôle prennant de plus en plus de place avec l’affaiblissement de l’aviation ennemie de plus en plus rare dans le ciel balkanique.

Toujours en service à la fin de la guerre, le canon de 40mm Bofors resta en service jusqu’à la fin des années soixante avant d’être remplacé par le canon de 57mm S-60 de conception et de fabrication soviétique.

Le canon de 40mm Bofors était un canon antiaérien de conception et de fabrication suédoise pesant 1981kg en configuration transport (sur un châssis à quatre roues) mais seulement 522kg en ordre de combat. Disposant d’un tube de 60 calibres (soit un longueur de 2.4m), il tirait un projectile de type 40x311R pesant 0.9kg à une distance maximale de 7160m à raison de 120 coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des lames-chargeurs de quatre obus.. L’affût permet aux quatre servants de pointer le canon en site de -5° à +90° et en azimut sur 360°

7.5cm M.1937

Ce canon antiaérien est une pièce tchèque créé par la firme Skoda. Après le démantèlement de la Tchécoslovaquie (1938/39), les canons disponibles ont été récupérés par l’Allemagne qui fit poursuivre la production au profit de ses alliés finlandais et italiens.

L’Italie récupéra selon les sources entre 150 et 200 pièces, la Finlande moins d’une centaine de pièces. Si Helsinki conserva ses pièces jusqu’à la fin du conflit, les pièces cédées à l’Italie et encore disponibles furent récupérées au profit des troupes allemandes déployées dans la péninsule.

Quelques pièces sont parvenus jusqu’à nos jours, faisant le bonheur des musées militaires d’Europe et d’Amérique.

La Yougoslavie à acquis 40 canons de ce type en 1937 pour équiper une partie de ses six régiments antiaériens créés au cours des années vingt et trente.

Ces pièces étaient surtout destinées à la défense antiaérienne du territoire mais durant la Campagne de Yougoslavie ils furent employés dans un rôle plus tactique. Il semble mais cela n’est pas avéré que quelques canons de ce type ont été utilisés non seulement pour la lutte antichar mais aussi comme pièce d’artillerie sol-sol.

Les italiens ont capturé quatre pièces, les allemands douze ce qui laissait un reliquat de vingt pièces puisque seulement trente-six pièces étaient encore en service en Yougoslavie en juillet 1949. Si les italiens ont conservé leurs pièces, les allemands les ont rétrocédés aux forces armées de l’Etat indépendant de Croatie. En ce qui concerne les canons yougoslaves aucun n’est parvenu jusqu’en Crète ou en Egypte.

Le 7.5cm kanon PL vz.37 était un canon antiaérien lourd de 75mm pesant 2800kg et tirant via un tube de 48.7 calibres (3.65m) un projectile type 75x656mmR de 6.5kg à une distance maximale de 9200m en tir antiaérien et de 4 à 6000m en tir sol-sol à raison de 10 à 15 coups par minute. L’affût permettait à l’équipe de pièce de neuf hommes de pointer le canon en azimut sur 360° et en site de 0° à +85°.

7.62cm M.1936

Le canon de 76.2mm modèle 1936 était ô surprise un canon antiaérien lourd de conception et de fabrication tchécoslovaque.

80 exemplaires ont été acquis par l’armée yougoslave pour équiper ses régiments antiaériens et assurer la défense du territoire plus que celle des troupes au sol. Ces canons ont participé à la campagne de Yougoslavie, quatre pièces parvenant jusqu’en Crète où elles n’ont pu servir à grand chose faute de munitions adaptées.

L’immense majorité du parc à soit été détruit ou alors capturé par les italiens (seize pièces) et par les allemands qui ont capturé trente-six pièces qui ont été pour la plupart transférées aux croates qui ne mirent en ligne qu’une partie des pièces pour faire durer l’arme. Deux canons ont survécu et sont aujourd’hui exposés dans des musées, la première à Zagreb et la seconde à Londres.

Le canon de 7.62cm modèle 1936 était un canon antiaérien de conception et de fabrication tchèque d’un calibre réel de 76.5mm pesant 3800kg en position de tir mais 5370kg en configuration transport.

Disposant d’un tube de 52.8 calibres (longueur du tube 4.04m) il tirait un projectile explosif de 14.58kg à une distance maximale de 16900m en tir sol-sol et 11500m en tir antiaérien à raison de 10 à 15 coups par minute.

L’équipe de pièce composée de neuf hommes pouvait pointer le canon en site de -1° à +85° et en azimut sur 360°.

7.65cm M.1928

Le canon de 76.5mm modèle 1928 était encore en juillet 1949 le principal canon antiaérien médian de l’armée yougoslave avec pas moins de 132 exemplaires acquis en 1930 pour équiper des régiments antiaériens créés à la même époque.

Quand les germano-italo-hongrois déclenchent l’opération MARITSA, il restait 96 canons en service, les trente-six autres ayant été réformés ou détruits suite à des incidents de tir. Comme il ne fallait rien gâcher, les canons réformés étaient cannibalisés pour récupérer la moindre pièce possible.

Lors de la Campagne de Yougoslavie ces canons furent utilisés pour la défense contre-avions mais aussi pour la lutte antichar (au moins six chars allemands ont été détruits) et pour le tir sol-sol même si ce n’était pas son domaine de prédilection.

Sur les 96 canons disponibles le 7 juillet 1949 54 ont été détruits au combat ou suite à des problèmes de munitions dont certains ont probablement été sabotées. Si l’armée yougoslave à réussi à en évacuer huit jusque dans le Péloponnèse (où elles ne serviront guère faute de munitions en quantité suffisante), les autres soit 34 ont été capturées par l’ennemi et réutilisées par celui-ci jusqu’à la fin du conflit ou leur destruction ce qui revenait au même puisqu’aucun n’à survécu à la fournaise du conflit.

Le Canon de 76.5mm modèle 1928 était un canon antiaérien de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 2440kg en batterie, disposant d’un tube de 50 calibres (soit une longueur de 3.825m) lui permettant de tirer un obus explosif de 14.9kg à une distance maximale en tir antiaérien de 8388m à raison de 15 à 20 coups par minute. L’équipe de pièce composée de neuf servants pouvait pointer le canon en site de 0° à +85° et en azimut sur 360°

Ordnance QF 3.7 Inch Gun

En 1914, l’avion est un appareil chetif fait de bois et de toile aux performances incertaines. Quatre ans plus tard, l’avion est toujours en bois et en toile mais l’enfant chétif à laissé la place à un vigoureux adolescent avec lequel il faut compter.

Si tous les pays n’ont pas créé une armée de l’air indépendante comme la Grande-Bretagne, le facteur aérien doit être pris en compte par les troupes au sol qui doivent se protéger.

Quand le premier conflit mondial se termine, le principal canon antiaérien britannique est le 3 Inch 20 cwt, un bon canon mais qui aurait du être remplacé par un canon de 3.6 pouces. Bien qu’officiellement accepté, ce canon n’entra jamais en production et à fortiori en service.

Seuls les canons de 3 pouces restèrent en service mais les unités de défense antiaériennes furent démantelées, la DCA étant absente de l’armée britannique jusqu’en 1922 quand elles renaissent, l’augmentation de la performance des avions rendant impensable l’absence d’unités de DCA dédiées.

Outre la recherche sur les canons, cette période voit la multiplication des projets, des démonstrateurs technologiques pour trouver les moyens d’employer au mieux les futurs canons antiaériens lourds.

En 1928, le portrait robot du futur canon antiaérien lourd est définit : 3.7 pouces pour le calibre (94mm), un obus de 25kg pouvant atteindre l’attitude de 8500m mais faute de financements, rien ne change jusqu’à la décennie suivante où les spécifications évoluent avec un obus de 13kg, une vitesse initiale de 910 m/s, un plafond de 11000m, la capacité d’être remorquée à la vitesse de 40 km/h avec un poids maximal de 8 tonnes et un délai de mise en oeuvre maximal de 15 minutes.

En 1934, Vickers-Armstrong se lança dans la réalisation de prototypes qui passèrent leurs tests d’acceptation en 1936 qui révèlèrent un poids plus important que demandé et une vélocité qui n’atteignait pas le chiffre demandé. En dépit de ces problèmes, la production fût lancé en 1937, le contexte international y étant certainement pour beaucoup.

La production commença doucement mais pris peu à peu sa vitesse de croisière, permettant d’équiper les douze divisions antiaériennes entre 1938 et 1945, les derniers 3 pouces quittant le service cette année là.

Le canon de 3.7 pouces installé sur un affût à quatre roues fût aussi employé sur des camions et sur des emplacements fixes. Comme ses homologues américains (M-1 de 90mm) français (canon de 90mm modèle 1939) et allemands (canon de 88mm), ce canon fût aussi employé comme pièce antichar.

Outre l’armée de terre, il fût utilisé par la Royal Navy pour la protection de ses bases navales. Il fût également exporté en Australie (produit sous licence), au Canada (produit sous licence), en Belgique, en Inde, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Yougoslavie et en Grèce.

La Yougoslavie à acquis quelques canons de ce type avant le début de la seconde guerre mondiale, canons déployés autour de Belgrade pour protéger la capitale yougoslave. Ces douze canons furent tous détruits durant la Campagne de Yougoslavie.

Au moment de la reconstitution de l’armée yougoslave, un régiment antiaérien lourd fût mis sur pied avec trois groupes de trois batteries de quatre pièces soit un total de 36 canons de ce type, canons employés d’abord comme pures pièces antiaériennes puis peu à peu comme canons sol-sol, la menace aérienne diminuant sensiblement tant les alliés maitrisaient le ciel des Balkans.

Ces canons sont conservés dans l’immédiat après guerre mais remplacés dans les années soixante par quelques canons de 85mm mais surtout par des canons de 100mm en attendant la livraison des premiers missiles antiaériens.

L’Ordnance QF 3.7 Inch Gun était un canon antiaérien de conception et de fabrication britannique pesant 9317kg et disposant d’un tube de 50 calibres (longueur 4.7m) lui permettant de tirer un obus de 12.96kg à une distance maximale de 9754m en tir antiaérien et de 5600m en tir sol-sol à raison de 10 à 20 coups par minute, l’équipe de pièce pouvant pointer ce canon de 94mm en site de -5° à +80° et en azimut sur 360°

Grande Bretagne (77) Armée de terre (2)

Les grandes structures

Divisions d’infanterie

En dépit de l’augmentation des forces blindées-mécanisées, l’infanterie reste la reine des batailles avec un grand nombre de Grandes Unités (GU).

En septembre 1939, la division d’infanterie de la British Army (armée d’active) est organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Trois brigades d’infanterie à trois bataillons

-Trois régiments d’artillerie de campagne à vingt-quatre canons de 25 livres (88mm)

-Un régiment antichar avec 48 pièces

-Un régiment d’artillerie antiaérienne avec 54 canons antiaériens de 40mm Bofors

-Un régiment de reconnaissance

mortier lourd Ordnance ML 4.2 Inch Mortar (107mm)

mortier lourd Ordnance ML 4.2 Inch Mortar (107mm)

-Un bataillon de mitrailleuses moyennes à trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 4.2 inch (107mm)

-Un bataillon du génie à quatre compagnies (trois field compagnies et une field park company)

-Une unité de transmission du Royal Corps of Signals

-Une unité de soutien logistique du Royal Army Service Corps avec trois compagnies de transport,

-Une compagnie du Royal Army Ordnance Corps (munitions)

-Une compagnie de police militaire (Royal Military Police)

Au cours de la Pax Armada les structures évoluent à la marge, l’absence de contact avec le feu ennemi ne permet guère de faire évoluer les structures.

Néanmoins en septembre 1948, les structures de l’Infantry Division ont légèrement évolué :

-Un état-major

-Trois brigades d’infanterie à trois bataillons

-Trois régiments d’artillerie de campagne à vingt-quatre canons de 25 livres (88mm)

-Un régiment antichar avec 48 pièces

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

-Un régiment d’artillerie antiaérienne avec 54 canons antiaériens de 20mm Oerlikon/Polsten et de 40mm Bofors

-Le régiment de reconnaissance est devenu bataillon avec autos blindées et motos side-cars

-Un bataillon de mitrailleuses moyennes à trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 4.2 inch (107mm)

-Un bataillon du génie à quatre compagnies (trois field compagnies et une field park company)

-Une unité de transmission du Royal Corps of Signals

-La logistique est désormais assuré par un bataillon regroupant trois compagnies de transport, une compagnie de ravitaillement en munitions et une compagnie de maintenance

-Une compagnie de police militaire (Royal Military Police)

Ce n’est qu’au cours de la guerre que les structures des divisions britanniques évolueront pour s’adapter aux leçons du conflit mais également au terrain, plusieurs divisions étant transformées en divisions de Montagne pour de futures opérations en Norvège ou en climat difficile.

Unités de Cavalerie et de Chars

Avant-Propos

Les britanniques ont été les premiers à utiliser le char au combat en 1916. L’engagement d’une poignée de chars losanges Mark I provoqua la panique chez les troupes allemandes même si un engagement massif aurait eu des effets nettement plus importants car le premier moment de stupeur passé, les allemands se ressaisissent et prennent des mesures passives et actives contre les chars.

Quand aux britanniques, ils ne tirent guère profit de cette première durant l’entre-deux-guerre où une poignée de passionnés comme Fuller ou Lidell-Hart ne parvient à déboucher sur une doctrine cohérente d’utilisation des chars.

Elle s’équipe ainsi de chars légers rapides, mal armés et mal protégés pour les missions de la cavalerie (éclairage, exploitation de la percée) et de chars d’infanterie bien protégés mais lents et mal armés, adaptés au soutien des fantassins mais inaptes à une chevauchée dans la profondeur.

La situation de l’arme blindée britannique est donc semblable à la France et son évolution va être comparable avec la création d’unités à base de chars.

En septembre 1939, le Royal Tank Corps dispose de deux divisions blindées, la Mobile Division devenue ultérieurement 1st Armoured Division stationnée en Grande-Bretagne et d’une Mobile Division (Egypt) rebaptisée 7th Armoured Division en mars 1940 et stationnée comme son nom l’indique en Egypte.

Des brigades de chars sont également formées durant ce court conflit. Citons la 1st Army Tank Brigade déployée avec le BEF mais également des unités mises sur pied par la Territorial Army à savoir les 21st 23rd 24th et 25th Army Tank Brigade.

Des brigades blindées indépendantes (Armoured qui se distingue des précédentes par la présence d’une infanterie organique) sont également mises sur pied comme la 4th Armoured Brigade stationnées en Egypte ou la 20th Light Armoured Brigade de la Territorial Army.

Durant la guerre de Pologne, une 2nd Armoured Division est formée en Grande-Bretagne sur le même modèle que la 1st Armoured Division. Est également formée une 1st Cavalry Division qui deviendra ultérieurement une 3rd Armoured Division, division composée de trois brigades de cavalerie (4th 5th 6th Cavalry Brigade).

Le Royal Tank Corps est totalement réorganisé à l’automne 1942 avec quatre divisions blindées et six brigades blindées indépendantes.

Si la 7th Armoured Division reste déployée en Egypte, les trois autres (1st 2nd 3rd Armoured Division) sont stationnées en Grande-Bretagne.

Les six brigades blindées indépendantes (4th 5th 6th 8th 9th 10th Independent Armoured Brigade) sont réparties en la Grande-Bretagne (5th 8th 10th), en Palestine Mandataire (4th), en Malaisie (6th) et en Inde (9th).

Quand éclate le second conflit mondial, deux divisions (1st 2nd Armoured Division) sont déployées sur le continent au sein du BEF, la troisième restant en réserve en Grande-Bretagne pour créér une cinquième division blindée qui pourrait gagner la Malaisie même si le tonnage et le temps nécessaire rend assez improbable cet envoi.

Organisation

En septembre 1948, la British Armoured Division est composée de la façon suivante :

-Un Etat-Major Divisionnaire

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

-Deux brigades blindées avec un état-major, trois régiments de chars (un régiment de chars lourds Churchill et deux régiments de chars moyens Cromwell), un bataillon d’infanterie motorisé et une unité de soutien.

-Un groupe de soutien (Support Group) avec un état-major, un bataillon d’infanterie (Lorried Infantry Batallion), un régiment d’artillerie de campagne, un régiment d’artillerie antichar et un régiment d’artillerie antiaérienne.

-Des unités hors-rang avec un régiment d’autos blindées et de chars légers pour la reconnaissance, une unité sanitaire, une unité de transmissions, une unité du génie, une unité de service et une unité de police militaire.

Les Independent Armoured Brigade devaient à l’origine être équipées entièrement de chars Churchill mais au final elles seront considérées comme des divisions blindées allégées. Elles sont organisées de la façon suivante :

-Un état-major

-Deux régiments de chars moyens Cromwell

-Un batailllon de chars lourds Churchill

-Deux bataillons d’infanterie motorisée

-Un régiment d’artillerie

-Un bataillon antichar

-Un bataillon antiaérien

-Un batailllon de soutien logistique (deux compagnies de ravitaillement, une compagnie de maintenance, une compagnie sanitaire)

-Une compagnie de reconnaissance motorisée

-Un bataillon du génie

L’organisation des unités subalternes

Infanterie

A la différence de la France ou de l’Allemagne, les unités d’infanterie britanniques sont organisées en bataillons et en brigades au lieu de régiments.

Chaque brigade dispose d’une compagnie d’état-major et de trois bataillons d’infanterie. L’appui-feu est assuré par le bataillon de mitrailleuses moyennes et de mortiers lourds qui détachent auprès des bataillons un élément d’appui-feu. On peut ajouter également des sapeurs du génie et des moyens antichars fournit par le régiment d’artillerie antichar.

Ce modèle théorique connut ses limites durant les premières opérations du second conflit mondial et après la campagne de Norvège et surtout les opérations en Méditerranée et en Afrique du Nord, les brigades d’infanterie allaient devenir autonomes.

Le bataillon d’infanterie est organisé en un état-major, une compagnie d’état-major (transmissions et administration), quatre compagnies de combat (état-major et trois pelotons/section) et une compagnie d’appui avec un peloton de transport équipé de chenillettes Universal Carrier, un peloton de mortiers, un peloton antichar équipés de canons de 2 puis de 6 pouces et enfin un peloton de pionniers.

Universal Carrier Mk II

Universal Carrier Mk II

Le peloton de combat dispose d’un état-major avec un mortier de 51mm (2-inch mortar), des équipes antichars équipés de PIAT et trois sections (groupes en français) avec sept fusiliers et un fusil-mitrailleur Bren servit par un trio.

Cavalerie et Chars

Chaque brigade blindée dispose de trois régiments de chars, un régiment de chars lourds Churchill et deux régiments de chars moyens Cromwell.

Chaque régiment dispose d’un état-major, d’un squadron d’état-major (transmissions et administration), trois squadron à trois troops de cinq chars plus un troop de commandement avec deux chars (le commandant du squadron et son adjoint) et un squadron d’appui avec un troop de sept chars légers, un troop antiaérien, un troop de maintenance, un troop de ravitaillement et un troop EVASAN.

Chaque régiment de chars dispose de cinquante-huit chars soit un total de 348 chars légers, moyens et lourds.

Chaque régiment de reconnaissance dispose d’un état-major, d’un squadron de commandement, d’un squadron de soutien (transmission, logistique, ravitaillement) et de trois squadrons de combat avec des chars légers (un squadron) des autos blindées (deux squadrons) et des unités motocyclistes.

Artillerie

Les régiments d’artillerie sont majoritairement intégrés aux divisions d’infanterie et aux divisions blindées mais certains équipés de pièces lourdes forment l’équivalent britannique de la Réserve Générale, cette RG disposant également des pièces sur voie ferrée, concentrées en métropole dans le Sud-Est pour d’abord la défense côtière.

Le Royal Artillery Corps dispose également de régiments d’artillerie antichar et de régiments d’artillerie antiaérienne.

Le régiment d’artillerie de campagne (Field Artillery Regiment) des divisions d’infanterie et des divisions blindées disposent d’un état-major, d’une batterie de soutien (maintenance, ravitaillement, soutien sanitaire), d’une batterie de conduite de tir et de trois batteries de huit canons, des obusiers de 25 livres qui ont remplacé les 18 livres du premier conflit mondial.

L’organisation des régiments d’artillerie médiane et lourde est identique, seule variant le nombre de pièces inférieur pour les canons de moyen et de gros calibre.

La “Réserve Générale” de l’Armée britannique voit le jour en septembre 1946 sous le forme de quatre Royal Artillery Support Group (RASG) qui disposent chacun de six régiments médians à trois batteries de huit canons (576 pièces), de quatre régiments de siège à trois batteries de quatre canons (48 canons) et d’un régiment d’artillerie super-lourde sur voie ferrée (12 pièces).

Les 1st et 2nd RASG vont être déployés sur le Continent (moins l’ALVF) au sein du BEF tandis que les deux autres vont rester en Grande-Bretagne.

BL 4.5 Inch Medium Field

BL 4.5 Inch Medium Field

Des régiments d’artillerie médiane et lourdes indépendants sont également déployés au Moyen-Orient (quatre, trois équipés de canons de 4.5 Inch et un de canon de 5.5 Inch), au Proche-Orient (un de chaque calibre) ainsi qu’en Malaisie (deux régiments de 4.5 Inch et deux de 5.5 Inch).

B.L 5.5 Inch Medium Gun

B.L 5.5 Inch Medium Gun

Les régiments antichars ont une organisation différente. Si il dispose d’une batterie de commandement et une batterie de soutien, il aligne quatre batteries de douze canons d’abord des canons de 2 livres (ou des 25mm Hotchkiss de fabrication française) puis dès 1942 des canons de 6 livres (57mm) aux performances semblables au 50mm allemand et au 47mm français.

QF 6 Pounder

QF 6 Pounder

A l’instar des RAAC (Régiments d’Artillerie Antichar) français, des Anti-Tank (Heavy) Regiment sont mis sur pied, quatre en Grande-Bretagne et un en Egypte, des régiments organisés en un état-major, une batterie de commandement, une batterie de soutien et trois batteries à huit canons de 17 livres. Trois de ces régiments passent sur le continent en septembre 1948, le quatrième ralliant la Norvège.

Chaque division dispose également d’un régiment d’artillerie antiaérienne, des régiments à trois batteries avec des troops (pelotons) de quatre canons, nombre réduit ensuite à trois puis augmenté à six canons, chacune des trois batteries disposant de dix-huit canons Bofors de 40mm pour deux d’entre-elles, la troisième disposant de canons de 20mm.

Un Anti-Aircraft Command dispose en septembre de douze divisions d’artillerie antiaérienne équipées de pièces lourdes (76 et 94mm notamment), de projecteurs et de ballons.

A but territorial, elles sont peu mobiles et peu souples d’utilisation. Elles sont donc réorganisées au printemps 1945, chaque division disposant de trois brigades totalement autonomes capables de protéger seules un secteur.

Si huit divisions sont déployées sur le territoire britannique (quatre en Angleterre, une en Irlande du Nord, une au Pays de Galles et deux en Ecosse), une est déployée en Egypte, une à Malte et deux en Malaisie.

Pour couvrir le BEF, quatre brigades sont déployées sur le continent, renforçant par la même occasion l’action de la DAT française.

A noter l’absence de canons automoteurs à la différence de la France et de l’Allemagne. Ce n’est qu’au cours du conflit que des châssis de chars déclassés reçurent des pièces d’artillerie de 25 livres pour équiper les régiments d’artillerie des divisions et brigades blindées.

Unités de soutien

En dehors des divisions d’infanterie et des divisions blindées, il n’existe pas de grandes unités appartenant aux autres armes. Le génie ne dispose que de bataillons intégrés aux divisions, la logistique et les transmissions sont dans la même situation.

Les projets de créer des brigades du génie à partir des bataillons de pionniers existants n’aboutissent pas avant guerre.