Le Conflit (15) Norvège (15)

Naturellement de nombreux destroyers vont être commandés et construits, les Fleet Destroyer pouvant aussi bien escorter des grosses unités qu’attaquer les lignes de communication ennemies au canon et à la torpille.

Durant le second conflit mondial la Royal Navy va construire huit type Q, huit type R, huit type S, huit type T, huit type U, huit type V, huit type W, huit type Z, six type Ca (sur huit commandés et mis sur cale), huit type Ch, quatre type Co (deux abandonnés sur cale et deux annulés), huit type Cr et quatre Ce (quatre annulés et non baptisés). Certains navires dès leur mise en service ou peu après sont transférés à des marines étrangères moins par altruisme et générosité qu’en raison d’une pénurie de main d’œuvre.

Le HMS Queenborough

Un mot d’abord sur les huit type Q. En septembre 1948 quatre sont en achèvement à flot et quatre encore sur cale. Ces huit navires sont baptisés HMS Queenborough (mis en service le 25 septembre 1949), Quadrant (5 septembre 1949), Quail (27 octobre 1949), Quality (8 février 1950), Quentin (17 septembre 1950), Quiberon (8 janvier 1951), Quickmatch (12 mars 1951) et Quilliam (7 mai 1951).

Ces huit destroyers forment la 23th Destroyer Flottilla. Celle-ci est envoyée en Méditerranée pour opérer contre l’Italie essentiellement.

Cette flottille va vite être amputée de trois navires, le Queenborough ralliant l’Australie en février 1952, les Quadrant et Quilliam la marine canadienne, opérant dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Les cinq autres vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin du conflit, certaines unités étant coulées dans la Mare Nostrum.

Les unités survivantes vont être transformées en frégates ASM pour contrer les sous-marins rapides qui pouvaient facilement distancer les escorteurs du second conflit mondial mais ceci est une autre histoire.

Les destroyers type Q 2ème série sont baptisés HMS Valhalla (mis en service en septembre 1951), Valkyrie (septembre 1951), Valorous (septembre 1951), Vanessa (décembre 1951), Vanity (mars 1952), Vanoc (mars 1952), Vanquish (juillet 1952) et Vectis (juillet 1952).

Formant la 24ème flottille de destroyers, elle est déployée en mer du Nord pour opérer aussi bien en escorte de convois (escorte directe ou groupes de couverture), en escorte de grandes unités ou en missions autonomes comme l’attaque des lignes de communication au canon et à la torpille.

Quatre destroyers de ce type sont perdus durant le conflit, le Valhalla est victime d’une mine magnétique au large de Narvik le 14 septembre 1952, le Valorous coule suite à une collision avec un transport de troupes le 8 juin 1953, le Vanessa est coulé par un chasseur-bombardier allemand le 12 juin 1953 alors que le Vectis est torpillé par le U-189 lors de l’opération BOREALIS le 11 octobre 1953.

Les survivants sont utilisés comme destroyers jusqu’à leur désarmement survenu en 1964 (Valkyrie), 1965 (Vanity Vanoc) et 1966 (Vanquisher) et leur démolition, le projet de les transformer en frégates ayant été abandonné pour des raisons techniques et budgétaires.

Le HMS Rotherham

Les huit destroyers type R sont mis en service en 1951 et 1952. Les HMS Rotherham et Racehorse sont mis en service en décembre 1951, les HMS Raider Rapid Redoubt en janvier 1952, les HMS Relentless Rocket Roebuck en février 1952.

Formant la 25th Destroyer Flottilla ils sont déployés en mer du Nord. Deux d’entre-eux sont perdus, le Rotherham victime de l’aviation allemande au large de Tromso le 14 octobre 1952 et le Roebuck victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 janvier 1954.

Les six autres connaissent des sorts différents, les Racehorse et Raider sont transformés en frégates ASM, les Rapid et Redoubt sont transférés au Pakistan après l’indépendance du pays issu de l’empire des Indes alors que les Relentless et Rocket sont transférées à l’Egypte.

HMS Saumarez

Les huit destroyers type S sont mis en service entre février et juillet 1952 soit un rythme plutôt soutenu. Le HMS Saumarez est mis en service en février, les HMS Savage Scorpion Scourge Serapis en mars, le HMS Shark en mai, le HMS Success en juin et le HMS Swift en juillet.

Formant la 26ème flottille de destroyers elle opère en Méditerranée basculant dans l’Océan Indien en juillet 1953, une flottille amputée de deux navires, le Savage victime de vedettes lance-torpilles italiennes en janvier 1953 et le Swift coulé par l’aviation allemande en mars 1953.

Les six autres vont participer aux opérations OVERLORD et ZIPPER avant de rester stationnés à Singapour jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante, les navires ayant été modernisés entre-temps.

Le Saumarez et le Scorpion sont revendus à la marine birmane, les Scourge Serapis Shark Success proposés à des pays étrangers (Thaïlande, Inde et Phillipines) sont finalement démolis à Singapour n’ayant donc jamais revu la métropole depuis leur construction.

Le HMS Teazer

Les huit destroyers type T sont mis en service entre septembre et décembre 1952, le HMS Teazer et le HMS Termagant sont mis en service en septembre, le HMS Tenancious et Troubridge en octobre, les HMS Terpsichore et Tumult en novembre et enfin les HMS Tuscan et Tyrian en décembre.

Formant la 27th Destroyer Flottilla, ils vont opérer en mer du Nord et en Arctique ne subissant aucune perte. Si le Teazer et le Tenancious sont désarmés en 1964 et 1965 toujours en destroyers, les six autres désarmés entre 1967 et 1970 étaient à l’époque des frégates anti-sous-marines.

Logiquement les huit destroyers type U forment la 28ème flottille de destroyers opérant en mer du Nord de leur admission au service actif à la fin du conflit. A noter que dès le neuvage deux unités sont transférées à la marine néerlandaise en exil.

Le HMS Grenville

Le HMS Grenville est mis en service en décembre 1951 tout comme le HMNLS Van Galen qui n’est autre que le futur ex-Ulster. Les HMS Ulysses et Undaunted sont mis en service en mars 1952 un mois après le HMNLS Isaac Swers qui aurait du être mis en service sous le nom de HMS Undine.

Le HMS Ursa est mis en service en juillet 1952, le HMS Urchin en septembre et le HMS Urania en octobre 1952.

Sept des huit destroyers de ce type survivent au conflit, le HMS Grenville étant coulé en juin 1952 lors d’un combat antisurface contre des Zerstörer allemands qui assuraient la couverture d’un convoi côtier, couverture non repérée par le destroyer qui avait été détaché avec son sister-ship HMS Ursa pour faire un mauvais sort au convoi. Si le Ursa n’est que légèrement endommagé, le Grenville est coulé après avoir encaissé une torpille et une volée d’obus de 127mm.

Les deux destroyers néerlandais sont cédés après guerre à la Koninklijke Marine. Les cinq destroyers encore en service au sein de la marine britannique auraient du être transformés en frégates mais sont finalement modernisés comme destroyers et désarmés entre 1969 et 1971.

Le HMS Verulam

Les huit destroyers de type V sont mis en service en 1953 pour former la 29th DF. Les HMS Venus et Vigilant sont mis en service en mars 1953, les HMS Verulam et Valentine en avril 1953, les HMS Virago et Hardy en mai, le HMS Vixen en juillet et le HMS Volage en août.

Cette unité va opérer en Méditerranée et en Adriatique à une époque où l’Italie est sur le point de basculer. Elle va opérer jusqu’à l’été 1954 mais son envoi dans l’Océan Indien est annulé car le besoin ne se faisait pas ou plus sentir. La flottille va rester en Méditerranée jusqu’en 1962 avant de rallier la Métropole, les navires étant désarmés entre 1964 et 1966.

La situation des huit destroyers type W est similaire puisque sur les huit construits deux vont immédiatement passer sous pavillon étranger en l’occurrence le pavillon de la jeune (1947) marine sud-africaine. Néanmoins pour calmer les afrikaners les plus extrémistes la marine britannique doit accepter que ces deux destroyers soient détachés aux Antipodes.

Les deux destroyers en question sont feu les HMS Wessex et Whelp qui après quelques jours sous pavillon britannique deviennent en décembre 1952 les HMSAS Transvaal et Rhodesia.

Le HMS Wager

Les autres type W sont mis en service en septembre 1952 (HMS Kempenfelt Wager), en novembre 1952 (HMS Wakeful), en janvier 1953 (HMS Whirlwind), en février 1953 (HMS Wizard) et en mars 1953 (HMS Wrangler). Ces six destroyers forment la 29th Destroyer Flottilla.

Déployée en Méditerranée elle participe à différentes opérations jusqu’à la fin de la guerre en Europe, poussant jusqu’au mois de juin.

Elle bascule ensuite dans l’Océan Indien pour relever certaines unités engagées et participer au retour des forces alliées dans tous les territoires jadis occupés par les japonais. Ces destroyers sont succinctement modernisés puis désarmés au milieu des années soixante et démolis.

Les huit destroyer type Z vont former au sein de la Home Fleet la 30ème flottille de destroyers. Pour des raisons industrielles ces navires vont être mis en service dès 1950/51. Deux d’entre-eux vont rallier la marine norvégienne dès leur mise en service, les Zephyr et Zealous mis en service en septembre 1950 sous les noms respectifs de Gyller et Aeger le second étant d’ailleurs coulé durant le conflit.

Le HMS Zebra

Les HMS Myngs et Zambesi sont mis en service en mars 1951, le HMS Zebra en juin, le HMS Zenith en juillet, le HMS Zest en octobre et enfin le HMS Zodiac en novembre 1951.

Outre l’Aeger, le Myngs est coulé par des vedettes lance-torpilles allemandes le 14 août 1952 au large de Narvik alors qu’il venait de couvrir un nouveau raid commando contre une batterie côtière en construction.

Une torpille arrache sa proue et après l’échec d’une prise en remorque par son sister-ship Zodiac le commandant prend la décision de saborder le navire ce qui lui sera reproché au cours d’une enquête de commandement, enquête vite classée pour des raisons politiques.

La flottille reste en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit en Europe, subit une période de travaux avant de passer trois mois en Méditerranée de juin à septembre 1954 puis dans l’Océan Indien et dans le Pacifique d’octobre 1954 à décembre 1956.

Rentrés en métropole les cinq destroyers sont transformés en frégates rapides (travaux menés de 1957 à 1959) ce qui permet de prolonger leur carrière jusqu’en 1969 date à laquelle ces frégates sont désarmées et démolies.

Les classes suivantes forment une nouvelle classe C divisé en sous-classes (Ca, Ch,Co, Cr et Ce), ces classes ne seront que partiellement construites en raison de besoins couverts et de la fin proche du conflit.

Sur les huit unités type Ca prévues seulement six sont achevées, les deux destroyers abandonnés sur cale étant les Cassandra et Carysfort.

Le HMS Caprice est mis en service en janvier 1953, le HMS Caesar en janvier 1953, le HMS Cavendish en février 1953, le HMS Cambrian en mars 1953, le HMS Carron en avril 1953 tout comme le HMS Cavalier.

Formant la 31st Destroyer Flottilla, elle opère sous l’autorité de la Home Fleet jusqu’à la fin du conflit en Europe, participant notamment à l’opération BOREALIS. Sortant indemne de la guerre en Europe, ces six destroyers rallient l’Asie du Sud-Est pour opérer sous l’autorité de la British Eastern Fleet.

Ils vont rester sur zone jusqu’en 1957 avant de rentrer en métropole pour être modernisés avant un séjour en Méditerranée de 1959 à 1962 date de leur retour au sein de la Home Fleet où ils vont opérer jusqu’en 1964/65 date de leur désarmement.

Les huit destroyers de type Ch sont en revanche tout achevés, formant la 32th Destroyer Flottilla elle aussi placée sous l’autorité de la Home Fleet.

Le HMS Chaplet

Le HMS Chaplet est mis en service en juin 1953 en compagnie du HMS Chequers, les HMS Charity et Chieftain en août 1953, les HMS Chevron et Childers en septembre 1953, les HMS Cheviot et Chilvarous en octobre 1953.

Ces destroyers sortent tous indemnes du second conflit mondial et restent en service jusqu’au milieu des années soixante, étant désarmés entre 1965 et 1967. Tous sont démolis à l’exception des Charity et Chieftain qui sont revendus à la marine mexicaine après modernisation.

Sur les huit type Co, quatre seulement seront achevés, deux seront abandonnés sur cale (et donc démantelés) et deux annulés avant leur mise sur cale.

Cela ne laisse donc que quatre navires qui sont mis en service après la fin de la guerre en Europe en l’occurrence en juin 1954 (Comus Concord) et en juillet 1954 (Contest Consort).

Le Cockade et le Constance sont demantelés sur cale, les Comet et Cossack sont abandonnés le 30 novembre 1953 avant toute construction.

Formant la 34th DF avec les quatre destroyers type Ce, ces destroyers vont opérer dans la Home Fleet jusqu’à leur désarmement à la fin des années soixante. Ils sont proposés à des marines étrangères mais ne trouve aucun acquéreur et sont donc tous démolis.

Les huit type Cr sont eux tous achevés. La 33rd Destroyer Flottilla est déployée en mer du Nord avec deux unités de la marine canadienne, les HCMS Crescent et Crusader sont mis en service en avril 1953, les HMS Croziers et Crystal en juin 1953, le HMS Crispin en juillet 1953, le HMS Creole en août 1953, le HMS Cromwell en septembre 1953 et enfin le HMS Crown en novembre 1953.

Ils vont participer aux derniers combats en Europe avant de passer dans l’Océan Indien à l’été 1954 trop tard pour participer aux grandes opérations mais à temps pour assurer des missions de pacification.

Ils restent déployés dans la région jusqu’en septembre 1958 (sauf les destroyers canadiens) avant de rallier la Méditerranée pour un déploiement qui s’achève en octobre 1967 quand ils sont retirés du service à leur retour en métropole. Ils sont ensuite démolis.

Les destroyers type Ce ne vont être que quatre, les quatre derniers étant annulés avant même la mise sur cale essentiellement pour des raisons de planification industrielle.

Les quatre navires construits sont les HMS Centaurus Celt Celi et Ceolis, des navires mis en service respectivement en septembre, octobre, novembre et novembre 1954 soit donc après la fin du conflit. Ils vont opérer en compagnie de la 34th DF et vont connaître un sort identique.

Les destroyers de la marine britannique qui ont participé à la Campagne de Norvège (1948) et qui y ont survécu vont continuer à attaquer les navires allemands et surtout à escorter cuirassés et porte-avions.

Naturellement tous ne seront pas là pour participer à BOREALIS ou pour goûter au retour de la paix en Europe.

Le HMS Jervis

Le 10 octobre 1951 le HMS Jervis couvre un raid commando dans la région de Stavanger, un raid destiné à évacuer plusieurs scientifiques norvégiens de haut niveau dont le double-jeu avait été découvert par les allemands et leurs alliés, les tristement célèbres « Quisling».

L’opération terminée, le destroyer se replie mais tombe dans une embuscade tendue par des S-Boote. Six torpilles sont lancées, deux sont détruites par l’artillerie légère du destroyer, une tombe au fond, un se perd dans la nuit mais deux frappent le destroyer qui coupé en deux coule rapidement. Maigre consolation pour les survivants, les scientifiques sont parvenus en Grande-Bretagne et les vedettes responsables ont été détruites le lendemain par les Bristol Beaufighter du Coastal Command.

Le HMS Eclipse

Le 8 novembre 1951 le destroyer HMS Eclipse appareille de Newcastle pour retrouver un convoi à protéger en direction de Scapa Flow. Le temps est magnifique mais se dégrade au bout de quelques heures. Le brouillard tombe et dans ces moments les collisions sont nombreuses.

Le destroyer balayant la mer à la recherche des navires protégés voit avec horreur l’étrave du pétrolier Esso King émerger à tribord. Rien ne peut empêcher la collision, l’étrave du pétrolier coupant le destroyer en deux. Si l’avant coule rapidement l’arrière émerge permettant aux marins d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le 17 juin 1952 à lieu la Bataille du Cap Nord le grand affrontement dans cette zone. De nombreux navires sont coulés comme par le HMS Pakenham coulé alors qu’il protégeait le cuirassé King George V. Il encaisse une torpille et des obus de 127mm qui lui sont fatales. Au cours de la même bataille le HMS Fearless est surpris par le croiseur de bataille Oldenburg qui le fusille avec son artillerie secondaire (canons de 105mm).

Le 17 juillet 1952 le HMS Opportune est victime d’une mine allemande au large des Lofoten. Une brèche de 8m sur 4m s’ouvre immédiatement. Les avaries semble d’abord sous contrôle mais une alerte aérienne empêche de prendre le navire en remorque.

L’attaque passée, le destroyer est sur le point de chavirer. Impossible de le prendre en remorque tant la situation est dégradée.

La mort dans l’âme le commandant doit ordonner l’évacuation des derniers survivants avant qu’un autre navire ne l’achève avec une torpille et une floppée d’obus de moyens calibres.

Le 8 août 1952 le destroyer HMS Fury est victime d’une mine magnétique allemande. Sérieusement endommagé, on espère néanmoins le sauver mais la menace de l’aviation allemande entraine son évacuation avant que d’autres navires britanniques ne l’achève pour éviter qu’il ne soit récupéré par les allemands.

Le HMS Jupiter est coulé le 11 octobre 1953 par une batterie côtière remuante lors de l’opération BOREALIS. Cette batterie qui couvrait Narvik était restée silencieuse et mieux camouflée que ces consœurs avait échappé aux missions de reconnaissance et étonnamment à la résistance norvégienne.

Cette batterie disposait de deux canons de 127mm et de deux canons de 150mm issus de Zerstörer désarmés ou immobilisés en Norvège et qui ne pouvaient rentrer en Allemagne pour être totalement remis en état.

Le destroyer britannique se met en position pour tirer mais avant même d’ouvrir le feu il est visé par les canons allemands selon un tir «inconfortablement précis» selon le témoignage d’un survivant.

Il est touché par six obus de moyen calibre. Désemparé, il chavire et coule rapidement en laissant fort peu de survivants.

En ce qui concerne les sous-marins la marine britannique à des ambitions modestes à la différence de l’ennemi allemand. Il faut dire que les besoins et les objectifs de la RN sont différents de la Kriegsmarine.

HMS Amphion

Le WEP (War Emergency Programm) finance la commande de trente-deux sous-marins, seize type S et seize type A (plus connus sous le nom de Classe Amphion). Tous ces navires vont être construits mais si les Amphion ont tous été construits comme prévus, les seize type S deviendront finalement huit type S et huit type V.

Douze d’entre-eux sont mis en service avant la fin de la guerre et quatre une fois le second conflit mondial terminé. Les unités dès leur mise en service sont envoyées dans l’Océan Indien (les quatre unités mises en service après guerre resteront en mer du Nord).

Trois unités sont mises en service en 1952 (le HMS Amphion le 8 octobre, le HMS Astute le 30 octobre et le HMS Auriga le 12 novembre), cinq unités en 1953 (HMS Aurochs le 1er février, le HMS Alcide le 9 février, le HMS Aidernay le 21 février, le HMS Alliance le 6 juillet et le HMS Ambush le 9 septembre) et quatre unités avant la capitulation japonaise en l’occurence le HMS Anchorite le 14 février 1954, le HMS Andrew le 21 février 1954, les HMS Affray et Aeneas le 30 mars 1954.

Ces douze sous-marins forment deux flottilles de six submersibles, les 10thet 12th Submarine Flottilla.

Les quatre unités arrivées trop tard sont le HMS Alaric le 15 octobre 1954, le HMS Artemis le 3 mars 1955, le HMS Artful le 12 mars 1955 et le HMS Acheron le 8 août 1955.

Ces sous-marins performants sont modernisés au milieu des années soixante et seront désarmés entre 1974 et 1980.

Les seize sous-marins type S sont finalement achevés en huit type S et huit type V. Les huit type S sont baptisés du nom de sous-marins coulés durant le conflit en l’occurence les HMS Tarpon Swordfish Spearfish Umpire Sunfish Satyr Unbroken et Unison.

A noter que les quatre derniers ont d’abord été baptisés P-191, P-192, P-193 et P-194 avant d’être rebaptisés.

Ces huit sous-marins sont mis en service en juin 1950 et octobre 1951. Ils forment une nouvelle flottille, la 13th Submarine Flottilla qui est envoyée en Méditerranée en un seul bloc à la fin de l’année 1951 (NdA plus d’informations dans le tome suivant). Ces sous-marins sont désarmés au milieu des années soixante.

Les huit sous-marins type V sont une évolution du type S. Ils sont baptisés HMS Venturer Viking Velt Vampire Vox Vigourous Virtus et Visigoth.

Mis en service entre septembre 1952 et août 1953, ils forment la 14th Submarine Flottilla qui va opérer en mer du Nord sous autorité de la Home Fleet.

Deux unités sont perdues, le HMS Venturer perdu le 14 août 1953 alors qu’il venait de déposer des commandos et des armes pour la résistance norvégienne.

Surpris en surface par un hydravion allemand, il plonge en urgence mais le Bv138 peut larguer trois charges de profondeur qui sont fatales au submersible britannique. La seconde unité détruite est le HMS Visigoth qui à été visiblement victime d’une mine en baie d’Heligoland entre le 5 et le 10 février 1954. Les autres sous-marins type V vont être désarmés entre 1966 et 1969.

Le programme de guerre va aussi prévoir la commande de navires légers d’escorte, des destroyers légers type Hunt et des frégates type River.

Un Hunt type IV

En ce qui concerne les Hunt, douze type IV avaient été commandés dès l’ouverture des hostilités puis intégrés avec seize unités supplémentaires au WEP. Cela porte le total des navires commandés à vingt-huit mais quatre sont rapidement rétrocédés à la marine sud-africaine réduisant le nombre de navires à vingt-quatre.

Ultérieurement deux unités seront transférées dès leur neuvage à la marine norvégienne en exil, une unité sera transférée à la marine australienne et plus précisément à son entité déployée en Méditerranée après la perte du HMAS Lake Bathurst le 7 septembre 1953. Après guerre deux Hunt IV seront transférés à la marine danoise.

Les Hunt de la marine britannique vont former de nouvelles flottilles, quatre flottilles recevant les désignation de 40th 41th 42ndet 43rd Destroyer Flottilla. Les deux premières vont opérer en mer du Nord, la troisième en Manche et la dernière en Méditerranée. A noter que la 43rd DF ne va recevoir finalement que quatre navires, deux destroyers filant sous les couleurs norvégiennes

Les quatre premiers navires sont mis en service à la fin de l’année 1949 respectivement le 7 août (HMS Andromache Answer Antagonist Antaeus) et vont former le cœur de la 40th DF.

Les quatre unités suivantes sont attribuées à l’Afrique du Sud, unités baptisées du nom de batailles de l’histoire sud-africaine à savoir le HMSAS Mogersfontein Stormberg Kambula Ulundi, des navires mis en service respectivement le 27 octobre 1949 pour les deux premiers et le 21 février 1950 pour les deux derniers.

Pas moins de dix Hunt IV sont mis en service dans la marine britannique en 1950. Les HMS Anzac et Aphrodite mis en service respectivement le 30 mars et le 4 avril 1950 complètent la 40ème flottille de destroyers.

Les HMS Approach et Arcadian mis en service les 15 et 30 mai 1950 respectivement activent la 43ème flottille de destroyers et ne vont pas tarder à rallier la Méditerranée même si ils arriveront trop tard pour participer à la phase active de la Campagne de Grèce (NdA as usual plus de détails dans le Tome 14).

Les HMS Ardent et Agosy mis en service respectivement les 8 juillet et 12 août 1950 permettent l’activation de la 41ème flottille de destroyers. En revanche les HMS Atlantis et Admirable mis en service respectivement les 30 septembre et 12 octobre 1950 vont rallier la 43ème flottille.

Les HMS Asperity et Austere mis en service les 14 novembre et 9 décembre 1950 vont eux rallier la 41ème flottille.

Les unités suivantes mises en service les 20 et 27 mai 1951 devaient permettre l’activation de la 42ème flottille déployée en Manche mais finalement ces deux unités vont être transférées à la marine norvégienne en exil devenant les HMNoS Spleiner et Draug.

Les deux dernières unités mises en service en 1951 au sein de la Royal Navy sont les HMS Adversary et Awake qui vont permettre de compléter l’équipement de la 43ème flottille, ces navires étant mis en service respectivement le 9 septembre et le 30 octobre 1951.

Les six derniers Hunt IV de la marine britannique sont mis en service en 1952. Les deux premiers baptisés HMS Aztec et Abelard sont mis en service respectivement le 4 janvier et le 12 février et vont rejoindre la 41ème flottille elle aussi déployée en mer du Nord.

Les HMS Asgard et Agate mis en service respectivement les 3 mars et 4 avril 1952 vont permettre l’activation de la 42ème flottille de destroyers, flottille réduite à seulement quatre unités avec l’arrivée des HMS Agressor et Agile mis en service respectivement les 30 mai et 6 juin 1952.

Ces unités vont opérer à la fois en escorte de convois mais aussi en soutien aux opérations littorales que ce soit lors de raids menés contre la navigation allemande que lors des raids commandos, les Hunt couvrant souvent les raids commandos.

Sur les seize Hunt IV déployés au sein de la Home Fleet quatre vont être coulés par les allemands, le HMS Andromache est victime de l’aviation allemande au large de Narvik le 14 mars 1951 (trois bombes de 250kg), l’Antagonist saute sur une mine le 8 février 1952 au large des Lofoten, l’Aztec est torpillé par un sous-marin allemand en mer du Nord le 10 octobre 1953 alors que son sister-ship Austere est lui aussi victime d’une anguille en baie d’Héligoland le 17 février 1954.

Les autres Hunt IV seront retirés du service dans l’immédiat après guerre en raison de leur usure et de l’impossibilité de les transformer pour les adapter à une nouvelle forme de guerre.

Aux côtés des destroyers de type Hunt IV des frégates de classe River supplémentaires sont commandées, seize exemplaires dans le cadre du WEP, seize exemplaires à l’automne 1949.

En revanche une commande de trente-deux exemplaires envisagée en juin 1951 est finalement annulée pour des raisons militaires (besoins couverts) et industrielles (limite de l’outil industriel britannique). Cela porte les unités de classe River à un total de 64 exemplaires pour la marine britannique.

la frégate Annan de classe River

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1948 sont baptisées HMS Evenlode Fal Findhom From Glenarm Halladale Helforde Helmsdale Inver Lagan Lachy Lossie Mean Monnow Moune et Mayola.

Les HMS Evenlode Fal Findhom et From sont mises en service en décembre 1949 permettant l’activation d’une 10th Escort Flottilla qui déployée en mer du Nord va couvrir les convois arctiques à destination de l’URSS.

Les HMS Glenarm Halldale Helforde et Helmsdale mises en service en mars 1950 permettent l’activation d’une 12th EF qui basée à Devonport va assurer des escortes transatlantiques et transmanches notamment durant la période où l’Allemagne occupe le Benelux et le Nord-Est de la France.

Les HMS Inver, Lagan, Lachy et Lossie mises en service en juin 1950 vont compléter l’équipement de la 10th EF alors que les HMS Meon Monnow Moune et Moyola mises en service en septembre 1950 vont compléter l’équipement de la 12th EF.

Les seize frégates de classe River commandées en septembre 1949 sont baptisées HMS Nadder Nene Ozani Parret Plym Ribble Shiel Taff Tary Tees Terne Torridge Towy Ush Windrush et Wye.

Les HMS Nadder Nene Ozanu et Parret mises en service en avril 1951 activent la 14th EF stationnée ) Devonport alors que les HMS Plym Ribble Shiel et Taff activent une 16th EF déployée en mer du Nord, les trois premières étant mises en service en septembre 1951, la quatrième en novembre de la même année.

La 14th EF complète ses moyens avec les HMS Tarry Tees Terne et Torridge mises en service respectivement en novembre 1951, février 1952, février 1952 et juin 1952.

la 16th complète ses moyens avec les HMS Towy Ush Windrush et Wye mises en service respectivement en juin 1952 pour la première, juillet 1952 pour la seconde, août 1952 pour la troisième et août 1952 pour la quatrième.

NdA : pour des raisons de commodité, j’aborderai la question des pertes liées à la guerre des convois dans la partie consacrée à la Campagne de France pour les convois transatlantiques et dans le Tome consacré au Front Russe pour ce qui est des pertes liées aux convois arctiques. Il n’est pas impossible qu’il y ait parfois des redites mais je préfère la répétition à l’omission.

Des navires légers vont également être commandés en l’occurrence trente-six dragueurs de mines océaniques type Algerine et vingt-quatre dragueurs de mines côtiers type Bangor soit un total de soixante navires commandés dans le cadre du WEP. Trente-deux vedettes lance-torpilles et quarante-huit vedettes dites de sureté sont également commandées.

Ces premières commandes seront suivies également d’autres pendant le conflit portant le total à quatre-vingt seize dragueurs de mines (seize Algerine et vingt Bangor), à cent-trente deux vedettes lance-torpilles et quatre-vingt seize vedettes de sureté.

Des navires de soutien vont également être commandés dans le cadre du programme de guerre aussi bien pour la Royal Navy que pour la Royal Fleet Auxiliary (RFA).

Ce sont quatre navires-ateliers, deux mouilleurs de mines, deux bâtiments-base d’aviation, quatre pétroliers de 15000 tonnes type Dale, six pétroliers-caboteurs type Ranger, quatre cargos rapides et huit cargos lents.

Mitteleuropa Balkans (160) Grèce (4)

Alexandre le Grand : splendeur et misère d’un empire

Buste d’Alexandre le Grand

Avant de parler des conquêtes, parlons brièvement de l’homme, un homme dont la vie et le destin ont fasciné des générations de conquérants et fascine encore aujourd’hui.

Philippe II de Macédoine

Avant d’être le Grand, il était Alexandre III de Macédoine. Né le 21 juillet de l’an 356 avant notre ère à Pella (capitale du royaume de Macédoine) et décédé à Babylone le 11 juin 323, il était le fils de Philippe II de Macédoine et d’une de ses épouses Olympias, une princesse épirote (réputée pour dormir avec des serpents). Alexandre eut également une sœur prénommée Cléopatre.

Il est l’un des plus célèbres personnages de l’histoire pour avoir conquis un immense empire s’étendant de la Macédoine à l’Egypte et de l’Asie Mineure aux rives de l’Indus. Sa mort brutale à seulement 33 ans (de maladie et non d’empoisonnement comme on l’à longtemps soupçonné) fit également pour sa légende car qui sait ce qui se serait passé si il avait vécu quelques années de plus.

Tout comme le roi de Prusse Frédéric II après lui, Alexandre III de Macédoine va bénéficier du travail d’un père avec lequel il entretenait des relations houleuses même si Philippe n’était pas ce tyran alcoolique et violent que les historiens ont repris à leur compte en faisant trop confiance aux sources contemporaines souvent biaisées.

Si Alexandre peut se lancer à l’assaut de la Perse à tout juste 22 ans c’est parce que son père lui à laissé un royaume pacifié, prospère et surtout une armée bien organisée, bien équipée et plus important expérimentée.

En 334 il passe en Asie mineure, s’empare de l’Anatolie, de la Phenicie, de l’Egypte (où il est couronné Pharaon en 331), de la Perse (roi de Perse de 330 à sa mort), affronte les scythes et se rend jusqu’aux rives de l’Indus. Ces soldats qui pour certains l’accompagne depuis le début refusent d’aller plus loin (-326), marquant la fin des conquêtes d’Alexandre.

Conquérant, il fût aussi batisseur en fondant une vingtaine de cités portant son nom dont la plus célèbre est bien entendu Alexandrie d’Egypte. Il infuse la culture grecque dans tout son empire tentant de réaliser le syncrétisme entre culture grecque et perse. Ce n’est pas pour rien si on fixe à sa mort la fin de l’époque classique et le début de l’époque hellénistique.

Il avait espéré préserver son empire mais sa mort prématurée ne lui permet pas de désigner un héritier incontestable. C’est ainsi qu’à sa mort ses héritiers sont assassinés et son empire partagé entre ses généraux que l’histoire à retenu sous le nom de Diadoques.

De ses trois épouses ou compagnes (Parzysatis/Stateira/Roxanne) sont nés deux fils, Alexandre IV né de son union avec Roxanne (assassiné sur ordre de Cassandre, fils du régent de Macédoine Antipater) et Héraclès de Macédoine, un fils illégitime né d’une liaison avec la fille d’un satrape perse.

Sa formation intellectuelle doit beaucoup à Aristote même si visiblement les historiens modernes ont surévalué l’influence du philosophe qui voulait rayer la Perse de la carte ce que son plus célèbre élève ne fit pas.

La question se pose de savoir si il s’agit d’un génie militaire ? Cela se discute. Ce qui est certain c’est qu’il à bénéficié de l’outil militaire légué par son père et qu’il à bénéficié du concours de brillants généraux. Il se montre capable sur le champ de bataille d’exploiter la moindre opportunité.

Son œuvre politique est en revanche inachevée en raison de sa mort prématurée. Son empire est multi-ethnique et multi-culturel. Il ne bouleverse pas les structures de l’empire perse.

Faute de sources on sait peu de choses de sa politique économique alors que sa politique culturelle est importante.

On ne sait aujourd’hui où se trouve sa tombe, probablement à Alexandrie mais le lieu exact reste aujourd’hui un mystère.

Après avoir parlé de l’homme, parlons de ses conquêtes. Qui dit conquête dit armée et pour cela Alexandre bénéficie d’une solide force militaire. Elle se compose notamment d’une phalange puissante et mobile _tout est relatif_ , d’une cavalerie lourde idéale pour le choc, d’une cavalerie légère parfaite pour le flanquement et l’éclairage, des tirailleurs, des engins de siège et comme toujours des unités d’élite que sont les hétaires (compagnons) en attendant les épigones (héritiers) perses.

Les phalangistes macédoniens ou perzetaires sont moins protégés que les hoplites pour gagner en mobilité et accessoirement pour faire des économies. Leur arme de prédilection est la sarisse, une longue pique de 5.5m de long. La cavalerie protégeant les flancs, Alexandre utilisera souveent la phalange comme enclume et la cavalerie comme marteau.

L’armée initialement engagée comprend environ 40000 fantassins et 1800 cavaliers macédoniens (1500 cavaliers et 12000 fantassins sont laissés en Macédoine pour défendre le royaume) auxquels il faut ajouter 1800 cavaliers thessaliens, 600 fournis par la ligne de Corinthe et 10000 hommes déjà présents en Asie mineure. Cette armée va progressivement intégrer des contingents provenant de l’empire perse.

En face difficile de se faire une idée sur les effectifs perses, les chiffres donnés par les historiens antiques étant souvent exagérés et fantaisistes.

En 335 Alexandre défait les Gètes et les Triballes près du delta du Danube, défait les illyriens puis les cités grecques qui s’étaient rebellées. Si Thèbes est rasée, Athènes est préservée.

L’expédition proprement dite commence en -334 avec le débarquement en Asie mineure et la victoire à la bataille du Granique contre les satrapes perses. Alexandre conquiert ensuite le littoral anatolien, s’empare de Millet, d’Halicarnasse, de la Lycie, de la Pamphylie, de la Pisidie, de la Phrygie et de la Cilicie.

En novembre -333 il emporte une victoire décisive sur les rives de l’Issos, Darius III s’enfuyant du champ de bataille. C’est ensuite la conquête de la Phenicie marquée par le long siège de Tyr. Les princes de Chypre et de Rhodes se soumettent.

A l’été 332 Alexandre refuse les propositions de paix de Darius III. Parallèlement la flotte perse est vaincue en mer Egée.

En décembre 332 l’Egypte se rend sans combattre. Au printemps 331 l’Armée d’Alexandre met cap sur la Mésopotamie. L’Euphrate est franchit en juillet, le Tigre en septembre pour détruire l’armée Perse ce qui est chose faite à la bataille de Gaugaméles. En octobre Babylone est occupée sans combattre.

Entre 333 et 331, les macédoniens affrontent Sparte, dernière cité indépendante du monde grecque.

En 331 Alexandre mène une campagne en Susiane (capitale Suse) et en Perside (actuelle région de Chiraz). Persepolis est prise en janvier 330 mais incendiée en mai. Le même mois Alexandre le Grand proclame la fin de la guerre panhellenique, libérant les contingents de la ligue de Corinthe.

Il poursuit Darius III qui est assassiné par un satrape. Les régions tombent les unes après les autres, les différents satrapes sont vaincus les uns après les autres. Cette série de campagne s’achève en décembre 328.

Certains satrapes se soumettent de leur plein gré et sont recompensés comme Oxyartès qui voit sa fille Roxane épouser le conquérant macédonien.

De 327 à 325 il mène une campagne en Inde, traversant les actuels Afghanistan, Pakistan et Inde et si il peut franchit l’Indus son armée refuse de passer l’Hyphase (auj. Béas) en octobre 325. Alexandre ne verra jamais la Chine et doit rebrousser chemin, ralliant Babylone au printemps 323 en fractionnant son armée en trois groupes, une partie prenant la voie des flots.

Peu avant sa mort, il assiste aux premiers tiraillements et craquements qui annoncent les Guerres des Diadoques. Cet empire multi-culturel et multi-ethnique était probablement trop vaste et trop fragile pour tenir une fois son créateur disparu.

Bien entendu sa mort prématurée ne lui à pas permis de préparer sereinement sa succession. Si nous faisons de l’uchronie peut-on imaginer un homme de la trempe d’Alexandre le Grand préparer sa succession ce qui signifie sa mortalité alors que lui même se considérait comme le descendant d’un dieu ?

La guerre des Diadoques va durer près de quarante ans (323 à 281) avec naturellement des trèves, des changements d’alliance….. . Plus qu’une guerre unitaire c’est une succession d’affrontements, de conflits plus ou moins brefs :

-La guerre lamiaque de 323 à 322, opposant Macédoniens et Grecs coalisés

-La première guerre des Diadoques de 322 à 321, opposant Perdiccas à une coalition

-La deuxième guerre des Diadoques de 319 à 315, opposant Antigone le Borgne à une coalition

-La troisième guerre des Diadoques de 314 à 311, opposant Antigone à une coalition

-La guerre babylonienne de 311 à 309 , opposant Antigone et Séleucos

-La quatrième guerre des Diadoques de 308 à 301, opposant Antigone à une coalition

-Les guerres de Démétrios Poliorcète en Asie Mineure et en Grèce de 296 à 288 ;

-La guerre pour la Macédoine entre Lysimaque et Séleucos de 285 à 281.

Cela se termine à l’effrondrement définitif de l’empire et sa division entre les dynasties antigonides, lagides et seleucides.

Dominions (90) Nouvelle-Zélande (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T.8 : LES DOMINIONS (4) NOUVELLE-ZELANDE

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AVANT-PROPOS

Depuis 2011 je me suis lancé dans une œuvre gigantesque, titanesque, une uchronie traitant d’un second conflit mondial ayant débuté en septembre 1948 et s’étant achevé en septembre 1954 soit un décalage de neuf ans par rapport au second conflit mondial tel que nous l’avons connu.

Je crois que si j’avais su qu’en 2019 je serais encore dans la partie préparatoire au conflit je crois que j’aurais reculé devant une telle ampleur que je suis certain à découragé certains de mes lecteurs.

Commencée en 2011 par la France, je suis toujours rendu en 2018 à la présentation des différentes volumes. Initialement je voulais attendre pour rédiger mon second conflit mondial mais devant l’étendue j’ai donc fait de grandes entorses à cette règle d’or.

Après un Tome 1 beaucoup trop long consacré à la France, j’ai effectué un Tome 2 consacré à l’Allemagne entamé comme la France mais que j’ai fini par réduire de manière drastique avant de finalement faire un tome mêlant parties très détailles, parties (trop) synthétiques et parties équilibrées.

C’est avec le Tome 3 consacré à la Grande-Bretagne que j’ai atteint un vrai équilibre ni trop ni pas assez détaillé. J’ai poursuivi avec le tome 4 consacré aux Etats-Unis, le tome 5 consacré au Japon et le tome 6 dédié à l’Italie.

Dans ces tomes j’ai intégré des éléments consacré au conflit et même à l’après guerre ce qui à provoqué des contradictions avec les tomes précédents.

J’ai l’intention de corriger tout ça mais si je n’arrive pas à le faire à temps la règle édictée dans le tome 6 s’applique toujours à savoir qu’une information récente prime sur une information plus ancienne.

J’ai dit dernier des tomes majeurs tout simplement parce que les tomes suivants seront consacrés non seulement à des puissances secondaires mais à des pays qui ne disposent pas forcément uniquement d’armes nationales.

A quoi bon détailler un avion, un navire ou un char déjà présenté ailleurs ? D’où cette nouvelle distinction entre tomes majeurs et tomes mineurs.

Les Tomes Majeurs sont au nombre de sept (T.1 pour la France T.2 pour l’Allemagne T.3 pour Grande-Bretagne T.4 pour les Etats-Unis T.5 pour le Japon T.6 pour l’Italie et le T.7 pour l’URSS) suivis de Tomes mineurs.

Le Tome 8 va traiter des Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande), le Tome 9 du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), un Tome 10 consacré au Portugal, à l’Espagne et à la Turquie, les Tome 11 et 12 consacrés aux autres pays européens, le Tome 13 aux pays d’Amérique Centrale et Latine.

Plus précisément le Tome 11 sera consacré aux pays scandinaves (Norvège, Danemark,Suède,Finlande) mais aussi à la Suisse et à la République d’Irlande alors que le Tome 12 sera consacré aux pays de l’Est et des Balkans (Grèce, Yougoslavie, Hongrie, Bulgarie,Roumanie,Slovaquie) et que le Tome 13 traitera des pays d’Amérique Centrale et Latine à savoir le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Uruguay, le Paraguay, le Pérou, l’Equateur, la Bolivie, la Colombie, le Venezuela, le Mexique et les petits états d’Amérique Centrale (Salvador, Nicaragua, Honduras,Salvador,Panama,Costa Rica)

Mise à jour du 14 novembre 2019 : J’envisage non pas d’abandonner les tomes suivant le Tome 9 (en cours de rédaction) mais les réorganiser avec peut être un Tome sur les pays neutres avec des fiches synthétiques et un ou deux Tome avec les autres petits pays en espérant rester court et synthétique sachant que j’ai toujours tendance à vouloir en faire plus.

Ce Tome 8 va donc être consacré aux principaux dominions britannique en l’occurrence le Canada, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Dans ce tome je vais donc aborder l’histoire de ces dominions, l’organisation de leurs forces armées (dont une partie est placée sous le commandement de l’ancienne puissance impériale) et leur équipement.

Je vais traiter successivement du Canada, de l’Afrique du Sud et deux dominions du Pacifique en première ligne face au Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande souvent traduit par le signe ANZAC (Australian New Zealand Army Corps), le corps d’armée australo-néo zelandais qui s’illustra à Gallipoli et aux Dardanelles en 1915 au point de faire de l’ANZAC Day une fête plus importante pour les Aussies et les Kiwis que le jour du souvenir commémorant la fin du premier conflit mondial.

Comme d’habitude bonne lecture.

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Ce texte est le dernier volume du tome 8 consacré au deuxième dominion du Pacifique en l’occurrence Aotearoa (pays du long nuage blanc), la Nouvelle-Zélande, colonie britannique depuis 1840 et dominion en 1907 succédant au Canada (1867) et à l’Australie (1907) mais précédent l’Afrique du Sud (1910).

Pays composé de deux îles indépendantes (île du Nord et île du Sud), isolé du reste du monde mais très proche de l’Australie, la Nouvelle-Zélande fait souvent figure de petit frère au puissant voisin australien, la politique extérieure néo-zélandaise étant souvent la même que celle de l’île-continent.

Même chose sur le plan militaire avec une armée de milice qui envoie des forces expéditionnaires en Afrique du Sud pour combattre aux côtés des britanniques contre les boers (NdA ce qui est assez ironique pour un pays découvert par un explorateur hollandais), en Europe pour le premier conflit mondial en attendant un engagement en Méditerranée et dans le Pacifique pour le seconde conflit mondial.

Si l’influence britannique est naturellement majeure histoire oblige, après le second conflit mondial, l’influence américaine devient importante mais sans être exclusive. Pour preuve depuis 1985 aucun navire américain ne peut faire escale dans les ports du pays car la Nouvelle-Zélande à été déclarée «territoire non nucléaire».

Sur le plan militaire les moyens sont nettement plus réduits, la marine néo-zélandaise ne voit le jour que tardivement et ses moyens sont plus limités. Même chose pour les armées de terre (même si aotearoa lèvera trois divisions d’infanterie et complétera des divisions australiennes) et pour l’armée de l’air.

Cela n’empêchera pas les kiwis de faire bonne figure sur les champs de bataille qu’il s’agisse de la Méditerranée (opération ACOLADE contre Lampedusa et Pantelleria) ou du théâtre d’opérations Asie-Pacifique.

Le conflit terminé, l’occident semble ultra-dominant en Asie-Pacifique. La Corée, le Japon et la Chine sont clairement des satellites américains même si la situation ne semble pas si simple notamment parce qu’il va falloir gérer la délicate question de la décolonisation.

Un traité de coopération et de sécurité (traité de Brisbane) est signé en octobre 1957 entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, les Philippines et la Thaïlande qui est passée du statut d’allié du Japon à celui de pilier du camp occidental dans la région.

Les pays de la région (Inde, Pakistan, Laos, Cambodge, Vietnam, Malaisie, Singapour,Indonésie) vont rejoindre ce traité qui va donner naissance à L’Organisation de Sécurité et de Coopération de l’Asie-Pacifique (OSCAP) censée permettre aux différents pays de coopérer et de se défendre en cas de menace intérieure et extérieure.

En réalité cette organisation se montrera assez inefficace, étant incapable d’empêcher la chute de la Chine dans le camp communiste ou les deux guerres du Vietnam. Elle sera d’ailleurs mise en sommeil en 1980.

HISTOIRE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE

NdA Comme pour les autres dominions je fais commencer cette historique au moment de la découverte de ce territoire par les européens

Des découvertes européennes au traité de Waitangi (1642-1840)

Abel Tasman et les autres

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Abel Tasman

C’est le 13 décembre 1642 que le néerlandais Abel Tasman découvre l’île du Nord. Ce territoire n’est pas vide, il est peuplé de populations d’origine polynésienne, les maoris dont la date d’arrivée est incertaine. Après avoir fixé une fourchette très large (11ème-14ème siècle 1150-1350), les historiens sont aujourd’hui arrivés à un consensus à savoir une arrivée comprise entre 1250 et 1350.

Au début du seizième siècle, des maoris s’installent sur les îles Chatham développant une culture spécifique, la culture moriori.

Abel Tasman tente bien de débarquer pour explorer mais ses navires sont assaillis par onze waka contre lesquels il ouvre le feu. Quatre de ses marins ont été tués et l’explorateur néerlandais rebaptise ce lieu la baie des Meurtriers.

Au cours de son exploration, Abel Tasman se doute de l’existence du futur détroit de Cook mais le mauvais temps l’empêche de pousser plus loin son exploration.

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James Cook

C’est donc James Cook qui va vraiment découvrir la future Nouvelle-Zélande. Il se rend à trois reprises dans le futur dominion, la première fois en 1769, la seconde en 1773 et la troisième fois en 1777.

L’explorateur britannique réalise des cartes très précises du littoral néo-zélandais au point que ces cartes seront utilisés très longtemps par les différents explorateurs. La future Nouvelle-Zélande va servir de base pour explorer le littoral de l’Australie, marquant les débuts d’un lien puissant entre les deux futurs dominions du Pacifique.

C’est grâce à James Cook que définitivement on comprend que ce nouveau territoire n’appartient au mythique et légendaire «continent austral» que les européens recherchent tout au long du 18ème siècle (Terra Australis Incognita).

D’autres explorateurs vont suivre notamment des français comme De Surville en 1769, Marion Du Fresne en 1772 (au cours de laquelle il décède lors d’affrontements avec les maoris le 12 décembre), D’Entrecasteaux, Duperey et D’Urville.

George Vancouver et William Broughton découvrent en novembre 1791 les îles Snares pour le premier, les îles Chatham pour le second. En février 1793, l’italien Alexandro Malaspina à la tête de deux navires espagnols se rend dans la région mais réalise assez peu de cartes.

Après les explorateurs ce sont les chasseurs de baleine et de phoque mais aussi des marchands qui arrivent en «Nouvelle-Zélande». Des échanges ont lieu avec les maoris qui découvrent à cette occasion les pommes de terre, les mousquets (guerre du Mousquet entre différents groupes maoris entre 1807 et 1842, 3000 affrontements de différente ampleur) mais aussi les maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés, une épidémie de grippe ravageant l’île du Nord en 1790.

Comme dans toutes les sociétés pré-coloniales, le contact avec les européens provoque un bouleversement des structures traditionnelles, l’arrivée de missionnaires chrétiens entraînant de nombreuses conversions plus ou moins sincères.

Un processus de colonisation chaotique

A la différence de l’Australie, le gouvernement britannique n’à pas de plans précis de colonisation, le territoire dépend de la Nouvelle-Galles du Sud. Son isolement et l’absence de ressources importantes semble avoir dissuadé Londres d’investir massivement dans ce territoire.

Les maoris sont partagés sur l’attitude à adopter vis à vis des pakeha (blancs). Certains collaborent en se convertissant à la religion chrétienne tandis que d’autres se réfugient dans une résistance active.

Au début des années 1830, les chefs maoris de l’île du Nord s’inquiètent de l’arrivée des pakeha qui par la présence perturbent la société traditionnelle. Outre leur simple présence, il y à des vols, des viols, des destructions. Les relations se tendent entre maoris et pakehas.

En 1831, treize chefs maoris écrivent à Guillaume IV pour lui demander sa protection. Londres donne son accord car le contexte est tendu, la présence régulière de navires français laissant craindre la possibilité d’une colonisation française.

Si aujourd’hui l’alliance franco-britannique est solide, à l’époque c’est nettement moins évident car après tout nous ne sommes que quinze ans après la fin des guerres napoléoniennes ce qui est fort peu (au 20ème siècle, un diplomate français Paul Cambon dira à propos de l’attitude ambiguë de Londres vis à vis de Paris «le problème des britanniques c’est qu’ils ne savent toujours pas que Napoléon est mort»).

Un représentant britannique, James Busby arrive en 1833 à une époque où on craint une colonisation française mais aussi américaine.

James Busby demande aux chefs maoris de se choisir un drapeau national. Cela s’explique par son caractère symbolique et peu contraignant mais aussi pour une raison bassement pratique : plusieurs chefs maoris se sont lancés dans le commerce maritime et sans pavillon un navire pouvait être saisi (ce sera le cas en 1830 à Sydney).

Le drapeau est adopté le 20 mars 1834. Trente-quatre chefs sont présents lors de la proclamation d’indépendance le 28 octobre 1835. C’est l’acte de naissance des Tribus Unies de Nouvelle Zélande (en maori Wokaminenga o nga Hapu o Nu Tirene) qui représente un pas décisif dans l’unification politique des maoris mais aussi dans le processus de colonisation britannique.

Entre 1835 et 1840, dix-huit autres chefs rejoignent les trente-quatre chefs. Ces cinquante-deux chefs appartiennent tous à l’île du Nord, les chefs maoris de l’île du Sud restant à l’écart de ce processus.

Seule la Grande-Bretagne reconnaît officiellement ce nouvel état, la France et les Etats-Unis se contentant de prendre note.

Il était prévu la réunion d’un parlement ou d’un congrès annuel avec les chefs des différents tribus mais cela restera théorique.

Ce proto-Etat néo-zélandais va prendre fin avec le traité de Waitangi signé le 6 février 1840.

Le Traité de Waitangi ou l’acte de naissance de la véritable colonisation britannique

Depuis presque deux siècles, le traité de Waitangi (Te Triti o Waitangi) fait polémique en Nouvelle-Zélande. Signé entre la couronne britannique et les chefs maoris réunis au sein des Tribus Unies de Nouvelle-Zélande, ce court traité de trois articles met fin à l’indépendance des tribus unies et marque le début de la période coloniale de la Nouvelle-Zélande.

Le traité est d’abord proposé par le capitaine William Hobson. Il reçoit mandat du gouvernement britannique et adopte le titre de lieutenant-gouverneur.

Revenu en Nouvelle-Zélande, il rédige un texte avec l’aide de James Busby, texte traduit par le missionnaire Henry Williams (qui allait assurer également la traduction orale).

De février à septembre 1840 plus de cinquante réunions de discussion furent organisées et près de 500 signatures supplémentaires sont enregistrées. Un nombre équivalent de chefs refusent de signer. Ce traité devient une colonie distincte de la Nouvelle-Galles du Sud le 16 novembre 1840.

Cette signature est depuis devenu un jour férié, le Waitangi Day, le premier ayant eu lieu en 1934 même si ce jour est devenu férié uniquement à partir de 1970. Ce jour est souvent l’occasion pour les maoris de manifester contre le gouvernement néo-zélandais.

Ce traité est court. L’Art 1 reconnaît la souveraineté de la Couronne britannique sur la Nouvelle-Zélande, l’Art 2 garantit aux chefs signataires et à leurs tribus le maintien de leurs prérogatives et possessions immobilières (notamment leurs terres avec un droit de préemption sur les terres mises en vente) et l’Art 3 garantit l’égalité des droits entre maoris et sujets britanniques.

La polémique provient du fait qu’en maori il y à une nuance entre le mot de kawanatanga (gouvernorat au sens littéral) et rangatiratanga (commandement). Cette nuance à pu échapper à de nombreux chefs maoris qui n’ont peut être pas saisi l’importance de l’engagement dans cette signature. De plus en ce qui concerne la propriété foncière, les maoris n’avaient pas la même notion que les pakehas.

A court terme, le traité empêcha l’acquisition de terres par des colons privés, colons qui n’étaient parfois pas des plus scrupuleux. Cela permettait aux maoris de vendre à prix considéré comme juste et aux colons d’être juridiquement couverts.

Rapidement pourtant, le système se délita, les maoris étaient moins vendeurs, les colons avides de terres faisant pression sur les fonctionnaires de la couronne pour obtenir de nouvelles terres ce qui entraîna pots de vin et corruption. Les maoris se révoltèrent à plusieurs reprises et ces révoltes furent réprimées dans le sang. Cela allait aboutir aux guerres maories. En dépit de la mise en place ultérieure de tribunaux fonciers maoris, les récriminations étaient quasi-permanentes.

Ce traité ne peut pas être considéré comme une constitution mais il fait figure de mythe fondateur pour la nation néo-zélandaise, un mythe qui est comme nous l’avons vu loin de faire l’unanimité. Il fait néanmoins partie du bouquet constitutionnel néo-zélandais.

Si la vision idyllique d’une nation unie entre maoris et pakehas ne résiste pas vraiment à l’analyse, ce traité peut être considéré comme un modèle de «colonisation progressiste» qui correspond assez bien au modèle britannique qui évite autant que faire se peut de bouleverser les structures locales.

Avant la signature du traité de Waitangi, les britanniques avaient lancé un premier processus de colonisation systémique avec la création en 1837 d’une Compagnie de Nouvelle-Zélande.

Cette compagnie établit des colonies à Wellington (1840), Nelson (1842), Wanganui (1840) et Dunedin (1848). Elle participa également au peuplement de New Plymouth (1841) et de Christchurch (1850) via des filiales. Elle atteint son apogée en 1841 mais rencontre à partir de 1843 de nombreux problèmes financiers qui conduisent à sa faillite en 1858.

Cette colonie profita d’une situation économique délicate avec un chômage important et une misère qui ne l’était pas moins. Nombre de travailleurs pauvres songèrent à émigrer et cette compagnie devait encadrer l’arrivée de colons européens en Nouvelle-Zélande.

Son action assez mal connue en raison de la disparition de nombreuses archives est néanmoins importante puisque le nombre de colons passe de 2000 en 1839 à 28000 en 1852. Cette compagnie réussit là une précédente compagnie portant le même nom avait échoué en 1825.

Guerres Maories et marche au Dominion (1840-1907)

Guerres Maories

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Hone Heke abat le drapeau à Kororareka. C’est l’acte fondateur des guerres maories

Nous avons l’image d’une colonisation néo-zélandaise pacifique, quasiment parfaite mais en réalité ce processus fût nettement plus heurté avec notamment une série de guerres entre 1845 et 1872, une série de guerres appelées tantôt guerres maories ou guerres néo-zélandaises voir guerres des terres.

Ces conflits opposent britanniques, des miliciens néo-zélandais, des australiens mais aussi des alliés maoris contre des maoris. Au plus fort des combats, le camp britannique engagea 18000 hommes alors que les maoris n’ont jamais pu engager plus de 5000 hommes.

Le conflit ou plutôt les conflits ont pour origines les tensions agraires. La question de la propriété de la terre va générer quiproquos, malentendus et tensions entre maoris et pakehas, dégénérant sur des massacres et des affrontements.

Sur le plan tactique, la guerre n’est pas qu’un conflit du faible (maoris) au fort (britanniques et leurs alliés) mais un conflit où les autochtones de Nouvelle-Zélande vont alterner guérilla et guerre de siège obligeant les britanniques à déployer de l’artillerie lourde pour y venir à bout.

Cette série de conflit fait comprendre aux colons et aux maoris fidèles à la couronne (appelées kupaya ou queenies car fidèles à la reine Victoria) la nécessité de posséder une milice pour la défense locale.

C’est ainsi que l’action des troupes britanniques venues d’Australie mais aussi de la (très) lointaine métropole est relayé par une Militia ainsi que des unités de volontaires levées pour l’occasion comme des groupes de fusiliers volontaires (Volunteer Rifle Groups), des Forest Rangers et donc des kupaya.

Les opposants maoris vaincus voient leurs terres saisies, la vente permettant de financer le conflit.

Le 1er conflit est connu sous le nom de Guerre de Flagstaff (mars 1845-janvier 1846) autour de la baie des Iles sur la côte ouest de l’île du Nord.

Elle est suivie par la Campagne de la Vallée de Hutt en 1846 avec comme toujours le même élément déclencheur : des acquisitions foncières douteuses liées aux interprétations du traité de Waitangi, le forcing des colons pour rendre la situation irrémédiable.

Le 16 mai 1846, un raid maori provoque la mort de huit britanniques et de deux maoris. Ce raid est suivit par la bataille de Battle Hill (la bataille de la colline de la bataille) du 6 au 13 août 1846.

Après une période de relatif calme, une famille de colons est massacré après un incident entre britanniques et maoris.

Un raid de représailles à lieu suivit d’une attaque maori en juillet de la même année. La paix revient début 1848 sans que les problèmes à l’origine du conflit ne soient vraiment réglés.

On trouve ensuite les deux guerres de Taranaki, la première ayant lieu en 1860 engageant 3500 hommes du côté britannique contre un nombre fluctuant de maoris, les chiffres avant de 300 à 1500 hommes. Ce premier conflit se termine par la mort de 238 hommes côté britannique et leurs alliés contre 200 côté maoris.

Le deuxième conflit dure de 1863 à 1866. Les britanniques et leurs alliés engagent pas moins de 14000 hommes. Cela commence par l’invasion de la région de Waikato, invasion terminée en avril 1864 avec la perte de 700 britanniques et assimilés contre 1000 maoris.

En 1865, la confiscation de 12000 km² suite au New Zealand Settlement Act de 1863 relance le conflit. 4000 km² seront confisqués suite à cette guerre.

Ces deux guerres sont l’apogée des affrontements, les trois dernières guerres (Guerre des Cap de l’Est entre avril 1865 et octobre 1866 puis Guerre de Titokawaru de juin 1868 à mars 1869 et enfin le conflit dit guerre de Te Kooti’ de juillet 1868 à mai 1872) étant pour ainsi dire des épiphénomènes.

La marche au dominion

Comme dans tous les territoires sous contrôle britannique se pose la question de l’organisation institutionnelle sachant que contrairement aux pays de droit romain, les pays anglo-saxons n’ont pas de constitution à proprement parler mais une série de texte, une jurisprudence et surtout un usage qui à imposé certaines pratiques et en à ringardisé d’autres.

Le 30 juin 1852, le parlement de Londres vote un texte capital pour l’avenir de l’île au long nuage blanc. C’est le New Zealand Constitution Act qui dote la colonie d’un régiment fédéral, première étape avant celle du gouvernement responsable. Ce dernier est acquis en 1856 dans le contexte troublé que nous venons de voir.

Le 24 mai 1854, le premier parlement de Nouvelle-Zélande se réunit. Moins de dix ans apèrs le gouvernement responsable, le régime fédérale est supprimé avec un renforcement du pouvoir central.

C’est l’occasion de recentrer la capitale qui quitte Auckland pour rallier Wellington. En 1876, le régiment fédérale supprimé de facto est supprimé de jure avec le remplacement des provinces par neuf districts (Abolition of Provinces Act 1875).

Ces neuf provinces sont celle d’Auckland (17 janvier 1873-1er novembre 1876), celle de New Plymouth (17 janvier 1853-1er novembre 1876), celle de Hawke’s Bay issue de celle Wellington (1er novembre 1858 au 1er novembre 1876), celle de Wellington (17 janvier 1853-1er novembre 1876), celle de Nelson (17 janvier 1853 au 1er novembre 1876), celle de Marlborough issue de celle de Nelson (1er novembre 1859-1er novembre 1876), celle de Westland (1er décembre 1873 au 1er novembre 1875, un comté de la province de Canterbury), celle de Canterbury (17 janvier 1853 au 1er novembre 1876) et celle de Southland issue d’Otago (25 mars 1861-5 octobre 1870).

Cette période est marquée par une chute de la population maorie qui passe de 80 à 42000 personnes alors que la population d’origine européenne est multipliée par huit passant de 30000 hommes en 1853 à 250000 hommes en 1870.

Il va falloir attendre plus de trente ans pour devenir un dominion puisque ce n’est qu’en 1907 que la Nouvelle-Zélande décide de devenir un dominion indépendant de l’Australie qui elle avec acquis ce statut dès 1901.

C’est la chambre des représentants néo-zélandaise qui demande respectueusement au roi d’Edouard VII de pouvoir changer la titulature de l’état néo-zélandais, le Dominion of New Zealand devant remplacer le terme de Colony of New Zealand. Le fils de la reine Victoria donne son accord le 9 septembre 1907 sous la forme d’une proclamation lue devant le parlement néo-zélandais le 26.

De 1891 à 1912, les libéraux sont au pouvoir faisant de la Nouvelle-Zélande un véritable laboratoire qui faisait plus envie que pitié. Les femmes néo-zélandaises sont les premières à recevoir le droit de vote en 1893, une loi de conciliation sociale en 1894 et une épargne retraite en 1898.

Etats Unis (136) Armée de l’Air (10)

Les avions de l’USAAF (5) : avions de transport

Avant-propos

Après la glaciation du front à l’automne 1914, les alliés comme les allemands cherchent d’obtenir la percée avec un grand P pour mettre fin à un conflit qui de frais et joyeux devient violent, sanglant et meurtrier.

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Etats Unis (129) Armée de l’air (3)

Republic P-47 Thunderbolt

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Republic P-47D Thunderbolt

Si le Curtiss P-40 était destiné à remplacer le Curtiss P-36, le P-47 Thunderbolt allait être conçu pour remplacer le Seversky P-35. Si la descendance entre le P-36 et le P-40 était directe, celle entre le P-35 et le P-47 allait être plus tortueuse avec l’intermédiaire d’ avions totalement oubliés aujourd’hui, les Republic P-43 Lancer et P-44 Rocket.

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Etats Unis (122) Armée de Terre (12)

Chasseurs de chars

3 Inch Gun Motor Carriage M10 (M10 Tank Destroyer)

M-10 Tank Destroyer

C’est au printemps 1942 que l’US Army lance un appel à projet pour un tank destroyer équipé d’une tourelle armé d’un canon antichar et non un canon installé en superstructure comme on l’avait envisagé pour les premiers projets de «destructeur de chars».

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Etats Unis (121) Armée de terre (11)

M2 Medium Tank

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Le char moyen M2 à été produit par le Rock Island Arsenal juste avant le déclenchement de la guerre de Pologne. Cent douze exemplaires (18 M2 et 94 M2A1) sont sortis des chaines de montage.

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Etats Unis (120) Armée de Terre (10)

Chars de combat

Avant-propos

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Mark VIII Liberty 

Rentré en guerre en avril 1917, les américains ne disposent d’aucun char et doivent compter sur la production française (Renault FT) et britannique (les Mark). Sans l’armistice de novembre 1918, l’US Army aurait disposé du Mark VIII Liberty, un char international inspiré des Mark britanniques.

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Etats Unis (104) OdB et Programme de Guerre (14)

Sous-Marins

Avant-propos

Pays de la culture du samouraï et du bushido, le Japon portait au pinacle les valeurs de courage, d’honneur et de sacrifice, portant au sommet le combat, l’attaque et négligeant voir méprisant les taches défensives, la retraite, le repli.

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Etats Unis (73) Navires de soutien (8)

-En septembre 1946, l’US Navy rachète sur cale deux pétroliers commandés initialement par la Standard Oil of New Jersey, des navires baptisés initialement Esso Trenton et Esso Albany, navires rebaptisés Chicopee (AO-34) et Housatonic (AO-35). Ces navires sont mis en service au printemps 1948.

USS Chicopee (AO-34) 9

USS Chicopee (AO-34)

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