Pologne et Pays Neutres (39) Portugal (19)

Navires de surface

-Croiseurs

Le HMS Arethusa. On peut dire que le Vasco da Gama est son cousin (mais pas sa copie)

Le croiseur léger Vasco da Gama mis en service en septembre 1945 est naturellement le navire-amiral de la marine portugaise. Inspiré des unités britanniques de classe Arethusa, ce navire déplace 5200 tonnes (6400 tonnes), mesure 150m de long pour 15m de large et 5m de tirant d’eau.

Propulsé par des turbines à engrenages et des chaudières à vapeur surchauffée, le nouveau fleuron de la marine lusitanienne peut filer à 32 nœuds grâce à ses 60000ch.

Légèrement protégé (ceinture de 75mm, ponts blindés 15 et 25mm), ce croiseur était armé de trois tourelles doubles de 152mm (deux avant et une arrière), quatre affûts doubles de 102mm installés latéralement, huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm. Il dispose d’une catapulte pouvant mettre en œuvre un ou deux Supermarine Walrus.

Ce croiseur léger n’aura pas l’occasion de combattre durant le second conflit mondial neutralité portugaise oblige. Modernisé entre 1958 et 1960 en Grande-Bretagne, le Vasco da Gama est désarmé en 1973 puis démoli.

-Destroyers

Le destroyer portugais Douro photographié après guerre ce qui explique la présence d’une immatriculation permanente

-La marine lusitanienne possède en septembre 1948 neuf destroyers assez modernes. La première classe, la Classe Douro (classe Vouga au Portugal) se compose de cinq navires mis en service en 1933 (Lima Vouga), en 1935 (Dao Tejo) et 1936 (Douro).

A noter que deux navires initialement mis sur cale pour la marine portugaise ont été revendus à la marine colombienne.

Ces navires sont semblables à tous les destroyers construits depuis l’après première guerre mondiale avec un déplacement de 1105 tonnes standard (1407 tonnes à pleine charge), une longueur de 98.48m pour une largeur de 9.50m et un tirant d’eau de 2.59m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 36 nœuds grâce à une puissance de 33000ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), trois canons de 40mm Vickers, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et jusqu’à 20 mines. Son équipage se compose de 147 officiers et marins.

Si le Dao non-modernisé est désarmé dès 1959, les autres sont désarmés en 1965 (Lima), 1967 (Vouga) et 1969 (Tejo Dourou) après avoir été modernisés, recevant radar, sonar, mortier ASM et une DCA digne de ce nom, l’armement final se composant de deux canons de 120mm, un mortier ASM Squid, deux plate-formes triples lance-torpilles ASM, huit canons de 40mm en deux affûts doubles mais ils perdent leur capacité de mouillage de mines.

-Les quatre unités de la Classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) sont dérivés des précédents plus lourds et moins rapides. Ils sont mis en service respectivement en 1941, 1942 et 1943 pour les deux derniers.

Ces navires déplacent 1300 tonnes standard (1695 tonnes à pleine charge), une longueur de 102m pour une largeur de 10m et un tirant d’eau de 3.50m.

Ses turbines à engrenages et ses chaudières à vapeur permettent à ces navires de filer à 34.5 nœuds grâce à une puissance de 34500ch.

Son armement d’origine se compose de quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), six canons de 40mm Bofors en trois affûts doubles et quatre canons de 20mm Oerlikon, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples et à la place d’une capacité de mouillage de mines deux grenadeurs de sillage avec 24 projectiles. Son équipage se compose de 152 officiers et marins.

Ces navires subissent la même modernisation que les unités de la classe Douro et vont servir jusqu’en 1970/71 quand elles sont désarmées et démolies.

-Torpilleurs

Les torpilleurs légers de la Classe Zezere reprennent les noms des torpilleurs de 250 tonnes cédés par l’Autriche-Hongrie au titre des dommages de guerre. Ces navires sont mis en service en 1944 ( Zezere Ave Cavado) 1945(Sado Liz) et 1946 (Mondego).

Ces navires sont de conception portugaise avec néanmoins une influence anglaise (Hunt) et française (classe Le Fier).

Ils déplacent 1000 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 92m de long pour 10m de large et un tirant d’eau de 3.25m.

Son appareil propulsif (turbines à engrenages et chaudières à vapeur) développe 27000ch lui permettant d’atteindre une vitesse de 30 nœuds. Ils ne possèdent aucune protection en dehors de soutes et d’un appareil propulsif blindé.

L’armement se compose de trois canons de 102mm en affûts simples sous masque (deux avant et un arrière), quatre canons de 40mm Bofors, quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles, deux grenadeurs de sillage. L’équipage se compose de 124 officiers et marins.

Contrairement aux destroyers, les torpilleurs ne sont pas modernisés en raison d’une instabilité et surtout de la faiblesse des marges de manœuvre. Ils sont désarmés respectivement en 1962 (Zezere Cavado), en 1963 (Aveg), en 1964 (Sado Mondego) et en 1965 (Liz) puis démolis.

-Avisos

-L’aviso Republica mis en service en 1915 au sein de la marine britannique est cédé à la marine portugaise après le premier conflit mondial. Déplaçant 1250 tonnes (1350 tonnes à pleine charge), mesurant 81.7m de long pour 10.2m de large avec un tirant d’eau de 3.40m.

Sa puissance propulsive de 2000ch lui permet d’atteindre la vitesse maximale de 16 nœuds, son armement se composant de deux canons de 102mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 37mm. Son équipage se composait de 137 officiers et marins.

Après une longue carrière notamment outre-mer, l’aviso est désarmé machines usées en 1961 avant d’être démoli.

Gonçalvo Velho

-Les deux unités de la Classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) sont mises en service en 1933. Ces unités sont désarmées respectivement en 1963 et 1966.

Ces navires déplacent 950 tonnes (1414 tonnes à pleine charge), une longueur de 81.7m pour une largeur de 10.8m et un tirant d’eau de 3.43m. Grâce à sa puissance propulsive de 2000ch, ils peuvent atteindre la vitesse de 16.5 nœuds. Son armement se composait de trois canons de 120mm et de quatre canons de 40mm.

Pedro Nunes

-Les deux unités de la Classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) sont mises en service respectivement en 1935 et 1937. Ces navires ont connu une très longue carrière puisque le premier transformé en navire-atelier en 1965 est désarmé et démoli en 1980 alors que le seconde devenu bâtiment-base de sous-marins en 1969 à quitté le service actif en 1981. Ils sont été tous les deux démolis.

Du temps de leur carrière d’aviso, les unités de classe Pedro Nunes déplaçaient 960 tonnes (1220 tonnes à pleine charge), mesuraient 68m de long pour 9.98m de large et un tirant d’eau de 2.84m, une puissance propulsive de 2400ch leur permettant d’atteindre 16.5 nœuds. Leur armement se composait initialement de deux canons de 120mm, deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm. L’équipage se composait de 138 officiers et marins.

Afonso Albuquerque

-Les deux unités de la Classe Afonso Albuquerque (Afonso Albuquerque Bartolomeu Dias) sont elles mises en service en 1935.

La première est endommagé en Inde où elle était déployée lors d’un incident de frontière en 1965. Echouée, elle finit par être démolie par les effets de la nature. La seconde unité va opérer dans les guerres coloniales portugaises (1961-1974) notamment au Mozambique jusqu’à son désarmement survenu en 1969.

Elles déplacent 1788 tonnes (2480 tonnes à pleine charge) pour une longueur de 103.2m, une largeur de 13.5m et un tirant d’eau de 3.83m. Sa puissance propulsive de 8000ch lui permet d’atteindre la vitesse honorable pour un navire de ce type de 21 nœuds.

L’armement était particulièrement puissant avec 4 canons de 120mm (remplacés ultérieurement par 3 canons de 127mm), deux canons de 76mm et quatre canons de 40mm (remplacés ultérieurement par des canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Bofors), deux grenadeurs, quarante mines et un hydravion (débarqué en 1952).

-Patrouilleurs

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Navires de guerre des mines

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

-Navires de soutien

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Des cargos, des pétroliers et des paquebots réquisitionnés

Sous-marins

Dans les années trente la marine portugaise passe commande de quatre sous-marins à des chantiers navals italiens mais ne pouvant les payer elle doit les céder à la Regia Marina.

Ironie de l’histoire certaines de ces unités (Glauco Otaria Argo Vellela, les deux premières unités formant la classe Glauco, les deux autres formant la classe Argo) vont opérer dans l’Atlantique durant le second conflit mondial en s’appuyant discrètement sur des facilités portugaires lusitaniennes.

Es-ce à dire que la marine portugaise va se retrouver dépourvue de submersibles ? Non puisque les lusitaniens font finalement commander trois sous-marin à leur allié/protecteur britannique. Ces submersibles Delfim Espadarte Golfinho sont mis en service en 1934 pour le premier et 1935 pour les deux autres.

Il s’agit de sous-marins de moyenne patrouille déplaçant 800 tonnes en surface pour 1092 en plongée, une longueur de 69.2m pour 6.50m de large et 3.86m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 2300ch en surface et de 1000ch en plongée, une vitesse maximale de 16.5 nœuds en surface et de 9.2 nœuds en plongée.

L’armement se composait d’un canon de 102mm, de deux mitrailleuses de 12.7mm et de six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe).

Ces submersibles qui ont échappé à la destruction à plusieurs reprises (pris tantôt pour des sous-marins alliés tantôt pour des U-Boot) ont été modernisés entre 1958 et 1960 puis remplacés par des sous-marins neufs de conception et de fabrication britannique.

Aéronavale (Serviço de Aviaçao da Armada)

L’aéronavale portugaise voit officiellement le jour le 28 septembre 1917 mais en réalité dès le mois de mars, des marins portugais ont quitté la surface des flots pour le ciel. Ils volent à bord de deux hydravions FBA type B acquis auprès de la France.

Face à la menace des sous-marins allemands les portugais construisent avec les conseils des français trois hydrobases au Portugal mais aussi une aux Açores, hydrobase qui est accompagnée par une deuxième armée par les américains.

En 1918 l’aéronavale portugaise est rebaptisée Serviços de Aeronautica Naval. Elle dispose d’hydravions français : FBA type B, des Donnet-Denhaut DD-8, des Tellier T3, des Georges Levy GL 40 HB. Aux Açores on trouve des Curtiss HS-2L cédés par les américains en 1919. Elle dispose également d’Avro 504K pour former les pilotes.

Dans l’immédiat après guerre des marins volants réalisent un certain nombre de raids de prestige comme en 1921 quand un des trois hydravions Felixstowe F.3 acquis auprès des britanniques réalisent la première liaison Lisbonne-Madère en moins de 8h. En 1922 un Fairey IIID Mk II traverse l’Atlantique en plusieurs étapes et en 1926 un Fokker T.III relie la métropole aux Açores.

Fairey IIID portugais

En 1927 six Fairey IIID sont acquis pour lutter contre la piraterie au large de Macau. En 1931 comme nous l’avons plus haut le cargo Cubango est transformé en ravitailleur d’hydravions pour soutenir quatre CAMS 37B acquis auprès de la France. Deux Hawker Osprey sont également acquis pour embarquer à bord des avisos de classe Alfonso de Albuquerque suivis de quatre autres destinés à être déployés à Macau.

D’autres appareils sont ensuite acquis (Hanriot H.41, Macchi M.18 et Junkers K-43W mais aussi six Blackburn Shark de bombardement-torpillage) donnant naissance à une flotte assez hétéroclite et dont l’entretien se révèle problématique.

En 1931 le Servicicos de Aeronautica Naval disparaît au profit des Forças Aéreas de Armada qui deviennent en 1942 le Serviço de Aviaçao de Armada. Au moins sur le papier les escadrilles se composent de douze monomoteurs ou de six bimoteurs. La marine possède également sa propre Ecole de pilotage.

Durant la Pax Armada la Marinha da Guerra tente de moderniser ses moyens aériens mais comme souvent les ambitions sont aussi élevés que les résultats médiocres. Les raisons sont multiples : méfiance de Salazar vis à vis de militaires trop forts, manque de moyens, rivalités et jalousies entre service.

Catapultage d’un Supermarine Walrus

Une flottille d’hydravions basée à Lisbonne dispose de douze Supermarine Walrus acquis à la fois pour embarquer sur le Vasco da Gama et surveiller les côtes européennes du Portugal.

Bloch MB-481

Une flottille de six hydravions de bombardement-torpillage Bloch MB-481 est également mise sur pied en 1945, des appareils officiellement acquis par une souscription de «portugais patriotes» qui les cédèrent gracieusement à la marine portugaise.

D’autres appareils sont dispersés dans les colonies et l’empire portugais comme trois Fokker T.IV encore en service en 1948 mais qui déployés à Macau seront rapidement détruits par les japonais alors qu’ils n’étaient visiblement plus opérationnels car trop usés ou manquant de pièces détachées) ou encore des Hawker Osprey, des Fairey IIIF sans oublier des Avro 626 et Tiger Moth d’entrainement ainsi que des Grumman G-21B et des G.44 de transport et de liaison.

Durant le conflit les hydravions lusitaniens vont tenter tant bien que mal de préserver la neutralité des eaux portugaises, une neutralité flexible et évolutive comme nous l’avons vu précédement.

A la fin du conflit décision est prise de créer une armée de l’air indépendante qui regroupe sous son autorité tout ce qui vole marquant la disparition le 1er janvier 1960 de l’aéronavale portugaise qui renaitra sous une autre forme en 1965 quand les premiers hélicoptères seront acquis par la marine portugaise, d’abord pour la recherche et le sauvetage en attendant le transport de commandos lors des guerres coloniales et la lutte anti-sous-marine.

Infanterie de Marine

En 1618 est créé le Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal soit en version originale le Terço da Armada da Coroa de Portugal. Cette unité n’est cependant pas née telle une génération spontanée puisque dès 1585 des fantassins et des artilleurs sont embarqués sur des navires.

Le Terco da Armada da Coroa de Portugal considérée comme une unité d’élite sert de garde du corps pour la famille royale qui en dehors de la Garde Royale des Hallbardiers une unité de cérémonie ne possède pas de garde royale proprement dite.

Au 18ème siècle un deuxième régiment d’infanterie naval est créé suivit en 1791 d’un régiment d’artillerie naval. En 1797 tous les régiments de la marine sont regroupés et intégrés au sein d’une Brigada Real da Marinha (Brigade Royale de Marine). Elle est divisée entre des fusiliers ou fuzileiros, des artilleurs ou artilheiros et des artificiers (artifices e lastradores). En 1807 la brigade est réorganisée avec trois bataillons composés d’artilleurs.

La brigade royale de marine rallie le Brésil en 1807 accompagnant la famille royale et les élites portugaises. En 1822 le Brésil devient indépendant et si de nombreux fusiliers marins lusitaniens rentrent au pays, une partie reste au Brésil et est à l’origine du Corps des Marines brésilien.

Entre-temps en 1809 une force issue de la brigade royale de marine participe à la conquête de la Guyane française.

En 1823 la brigade est à nouveau réorganisée en deux bataillons. Durant la guerre civile portugaise, la brigade royale de marine opère dans le camp migueliste. Dans le camp libéral, un bataillon de la marine (Batalhão de Marinha) est mis sur pied avant de devenir un régiment (Regimento da Armada) à quatre bataillons.

En 1836 la Brigada Real de Marinha est supprimée mais dès 1837 un bataillon naval ou Batalhão Naval est créé.

Au sein de chaque équipage des navires de la marine portugaise seuls les officiers et les membres des détachements embarqués du Bataillon Naval sont des militaires, les marins étant des civils ce qui provoque un certain nombre de problèmes.

En 1851 décision est prise de militariser les marins des équipages. C’est la création du Corpo de Marinheiros Militares (Corps des Marines militaires) composé de 22 compagnies d’équipage divisée en deux demi-compagnies plus une compagnie du dépôt. Chaque compagnie et chaque demi-compagnie doivent former par rotation l’équipage du navire. Tous les marins du corps reçoivent un entrainement général avec notamment les techniques de combat d’infanterie et d’artillerie.

Infanterie de marine portugaise en 1915

Jugeant le bataillon naval inutile, les autorités navales décident de dissoudre l’unité. Désormais en cas de besoin ce seront des marins détachés qui combattront à terre notamment durant les campagnes coloniales. Des unités plus importantes sont mises sur pied durant le premier conflit mondial pour combattre notamment en Afrique.

En 1924 une unité d’infanterie permanente est créée à savoir la Brigada da Guarda Naval (Brigade de la Garde Navale) mais cette unité est dissoute en 1934. On en revient au système en vigueur de 1851 à 1924.

En septembre 1942 une nouvelle Brigada da Guarda Naval est mise sur pied pour fournir une unité d’intervention à l’armée portugaise.

Cette brigade rebaptisé Brigada da Fuzileiros (Brigade de fusiliers) en mars 1949 était organisée en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, deux bataillons d’infanterie (un troisième existant sous forme d’unité-cadre devant être activé en cas de mobilisation générale), un bataillon d’artillerie, une compagnie du génie, une compagnie de soutien et une compagnie de transmissions.

Cette brigade n’eut naturellement pas à s’employer durant le second conflit mondial et son existence fût remise en question. Elle fût sauvée par la nécessité de posséder des unités aguerries pour combattre les rébellions au sein des colonies portugaises. La Brigade des Fusiliers est préservée même après le retour de la démocratie au Portugal et encore aujourd’hui fait partie des meilleures unités de combat de l’armée lusitanienne.

En ce qui concerne les uniformes, les «marines» portugais portent normalement l’uniforme standard du marin à bord des navires et un uniforme semblable à celui de l’armée de terre lors des opérations et exercices amphibies mais ça naturellement c’est la théorie, la pratique c’est souvent différent.

En revanche en ce qui concerne l’armement, il est identique à celui de l’armée portugaise.

Batteries côtières

Canon de 152mm utilisé par la défense côtière portugaise

Ne disposant pas d’une grosse marine, le Portugal se savait vulnérable à un blocus mené par une marine plus puissante.

D’où l’importance des défenses côtières pour défendre notamment l’estuaire du Tage et l’accès au port de Lisbonne. Porto mais aussi les îles. Les colonies devaient être protégés mais la plupart des positions prévues restèrent à l’état de projets faute de moyens et de temps.

Les portugais rénovèrent régulièrement jusqu’au début des années quatre-vingt leurs installations de défense côtière même si depuis 1954 certains se demandaient si l’artillerie côtière avait encore une utilité.

Les principaux canons utilisés par les portugais étaient des canons de 234 et de 152mm d’origine britannique, l’estuaire du Tage était par exemple défendu par deux batteries de quatre canons de 234mm et deux batteries de quatre canons de 152mm soit un total de seize pièces auxquelles pouvaient s’ajouter si nécessaire des pièces tractées de l’armée. Ces batteries étaient installées à Lisbonne et Setubal.

Ces pièces étaient installés sur des positions bétonnées avec des soutes à munitions, des postes de commandement, des postes de conduite de tir munis des télémètres, des casemates et des abris pour l’infanterie.

Deux batteries de trois canons de 152mm défendaient l’accès au port de Porto et plus généralement l’estuaire du Douro, batteries installées à Leixoes.

Aux Açores et à Madère on trouve des canons de 120 et de 152mm, trois batteries aux Açores (Ponta Delgada Horta et Faial) et une batterie à Madère.

On trouve également une batterie de canons de 152mm à Sao Vincente (Cap Vert).

FIN

Pologne et Pays Neutres (38) Portugal (18)

Organisation

-Un état-major

-Une inspection générale

-Commandement de la Force de Combat (Comando da Força de Combate)

Ce commandement regroupe les principaux navires de combat de la marine portugaise

-Croiseur léger Vasco da Gama

Le destroyer Lima (1934)

-Destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo)

-Destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem)

-Six torpilleurs légers classe Zezere (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Commandement de la Force Sous-Marine (Comando da Força Submarina)

Le Delfim

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

-Commandement de la Défense Côtière (Comando de Defesa Costeira)

-Batteries côtières

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

L’aviso Republica

-aviso Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

-Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Commandements locaux

Les archipels et les colonies disposent d’un commandement naval (Comando naval) avec des navires légers de sécurité :

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Commandement de soutien logistique (Comando de Apoio Logístico)

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Des cargos, des pétroliers et des paquebots réquisitionnés

-Serviço de Aviaçao da Armada

-Brigada da Guarda Naval

Pologne et Pays Neutres (37) Portugal (17)

Marine

Une histoire navale du Portugal : entre grandes découvertes et batailles navales

Quand l’histoire navale portugaise commence-t-elle ? On peut citer l’année 1180 quand à lieu une bataille de la Reconquista en 1180 au large du Cap Espichel une escadre lusitanienne commandée par le chevalier Fuas Roupinho défait une escadre musulmane.

Ce chevalier lance en 1181 et 1182 deux raids pour s’emparer de Ceuta, décédant au cours de la deuxième tentative. Il faudra attendre 1414/15 pour que la ville tombe aux mains des portugais (avant de passer sous souveraineté espagnole).

Si la majorité des batailles de la Reconquista sont terrestres, la marine portugaise joue un rôle capitale en sécurisant les côtes et en ravitaillant les troupes. Elle participe à la prise des villes d’Alcacer do Sal, de Silves et de Faro. Elle combat également la Castille lors d’incursions menées par cette dernière dans les terres portugaises.

Par la suite elle va naturellement être engagée dans la croisade menée par les portugais contre l’Afrique du Nord avant que les monarques lusitaniens ne préfèrent les grandes découvertes moins risquées _tout est relatif_ et plus lucratives _tout est relatif_ (bis).

Le 12 décembre 1317 le roi Denis organise la marine portugaise en faisant de Manuel Pessanha, un génois (Emmanuel Pessagno de son vrai nom) le premier amiral du royaume. Cette date est considérée aujourd’hui comme la date de création officielle de la marine portugaise qui à célébré son 700ème anniversaire le 12 décembre 2017.

En 1321 la marine portugaise attaque des ports musulmans d’Afrique du Nord. Entre 1336 et 1341, les portugais posent les jalons de l’expansion en direction notamment des Canaries (qui seront finalement conquises et colonisées par l’Espagne).

Durant la guerre de succession portugaise de 1383 à 1385, la marine portugaise combat son homologue castillane. Une campagne navale portugaise est menée en Galice pour s’emparer de villes côtières mais aussi détruire la base du Ferrol d’où sont partis les navires castillans assiégeant Lisbonne.

La marine portugaise va ensuite participer aux explorations et à la constitution de l’empire colonial portugais en direction de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.

Henri le Navigateur

Le patron de cette exploration c’est naturellement Henri le Navigateur (1394-1460), un infant qui en dépit de son surnom n’à jamais navigué !

En 1419 les portugais découvrent l’île de Madère puis en 1427 découvrent les Açores. En 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

Après la mort de Dom Henrique l’exploration se poursuit avec la découverte du cap de Bonne Espérance en 1488 que son découvreur Bartolomeu Dias avait baptisé «Cap des Tempêtes». Dix ans plus tard Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut (1498) et en 1500 Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui va devenir le joyau du premier empire colonial portugais.

Entre 1519 et 1521 un navigateur portugais Fernand de Magellan est le premier à tenter une circumnavigation (tour du monde). Je dis bien tenter puisqu’il est mort aux Philippines dans une querelle entre roitelets locaux.

La mise en place de l’empire colonial n’est ni une sinécure ni une partie de plaisir notamment dans l’Océan Indien où les ottomans s’opposent aux portugais directement ou via des royaumes clients.

En 1509 la bataille de Diu voit une escadre portugaise commandée par Francisco de Almeida remporte une victoire contre les ottomans et les musulmans d’Inde asseyant définitivement l’emprise lusitanienne dans la région.

Les navigateurs portugais se rendent également en Chine (1517), à Formose et au Japon où ils sont les premiers européens à s’y rendre. Ils découvrent ce qui se révélera ultérieurement (mais on le sait pas encore) l’Australie (1522). Les portugais détruisent une escadre ottomane à l’entrée de la mer Rouge en 1542 et la même année se rendent jusqu’en Californie. Dès 1520 des navigateurs portugais se rendent dans ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. En 1588 ils explorent la baie d’Hudson.

Entre-temps en 1520 le roi Manuel 1er organise la flotte portugaise en trois flottes permanentes : une flotte côtière pour les patrouilles le long du littoral, une flotte des îles basées aux Açores pour protéger les îles lusitaniennes et la flotte des détroits qui opérait dans la zone du détroit de Gibraltar pour sécuriser les lignes de communications en direction de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord.

Si les deux premières flottes possédaient majoritairement des navires à voile, la flotte des détroits était essentiellement composée de navires à rames (galères et fustes). Cette organisation va rester en place jusqu’au début du 19ème siècle. Aux côtés de ces flottes, des groupes occasionnels ont également été mis sur pied.

En 1535 le gallion Botafogo armé de 366 canons et d’un belier participe à l’expédition de Tunis en 1535. En 1567 une escadre portugaise expulse les français installés en baie de Guanabara (Brésil).

En 1580 Philippe II devient Philippe 1er de Portugal. Le Portugal reste en théorie un royaume indépendant mais en réalité la patrie de Camoes est unie à celle de Cervantes. La marine portugaise reste opérationnelle mais les portugais ont eu la désagréable sensation que la défense de leurs possessions coloniales à été sacrifiée au profit de la défense de l’empire espagnol. Cela jouera clairement dans la révolte de 1640.

C’est ainsi qu’en 1588 l’Invincible Armada est composée en partie de navires portugais avec leur fleuron, le navire-amiral Sao Martinho , un escadron de neuf galions renforcé d’un galion venant de Toscane et de deux zabras ainsi qu’un escadron de quatre galères soit un total de seize navires et de plus de 5800 marins.

Cette Union Iberique à aussi un impact sur l’empire colonial portugais qui est attaqué par les anglais, les français et les néerlandais, trois ennemis de l’Espagne. La marine portugaise à aussi mené des missions de luttre contre la piraterie en Méditerranée et dans l’Océan Indien.

En 1618 le premier régiment d’infanterie de marine est créé. C’est le Terço da Armada da Coroa de Portugal qui est l’une des plus anciennes unités de ce type. Ce «Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal» n’est pas né de rien puisque dès 1585 des unités d’infanterie et d’artillerie sont mises sur pied.

En 1625 une flotte portugaise dirigée par Rui Freire de Andrade expulse les anglo-néerlandais du détroit d’Ormuz ce qui permet aux portugais de reprendre le contrôle du golfe Persique. La même année la ville de Salvador de Bahia tombée aux mains des néerlandais en 1624 est reprise par une force luso-espagnole de 52 navires et 12000 marins dont l’infanterie de marine portugaise.

Le 1er décembre 1640 le Portugal se révolte et doit se battre contre les espagnols pour que l’indépendance passe de l’idée à la réalité. La marine portugaise est du côté des révoltés.

Elle parvient à défendre les colonies portugaises et même à reconquérir certains territoires tombés aux mains des néerlandais.

Elle participe quelques années plus tard à la Guerre de Succession d’Espagne (1700-1714) aux côtés des anglais. Un escadron de huit navires de ligne est ainsi envoyé au large de Gibraltar en 1705 alors que le rocher est assiégé par une armée franco-espagnole.

Cet escadron participe notamment à la bataille de Cabrita Point (21 mars 1705 35 navires anglo-luso-néerlandais contre 18 navires franco-espagnols. Pertes inconnues mais les franco-espagnols perdent cinq navires _2 détruits et 3 capturés_ ).

En 1716 à la demande du pape, le Portugal accepte de soutenir Venise dans sa défense contre l’avancée ottomane. Le 19 juillet 1717 une flotte luso-malto-vénitienne dirigée par l’amira-comte de Rio Grande défait la marine ottomane au large du cap Matapan.

De 1762 à 1777, les forces navales portugaises sont également engagées dans la défense du Brésil lors de différents conflits et autres querelles frontalières avec l’Espagne.

A la fin du 18ème siècle, le secrétaire d’Etat à la marine D. Martinho de Melo e Castro réorganise totalement la marine portugaise avec la création d’une académie royale d’enseignes (Academia Real dos Guardas-Marinhas) en 1792. La même année les trois régiments navals (deux d’infanterie et un d’artillerie) sont réorganisés et fusionnés au sein d’une Brigada Real de Marinha (Brigade Royale de Marine) qui dispose de plus de 5000 hommes.

La marine portugaise participe aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Une escadre de cinq navires de ligne, deux frégates, deux brigantines et un navire-hôpital est envoyé en Grande-Bretagne pour patrouiller dans La Manche et empêcher la France de se montrer trop remuante.

A la fin du siècle la marine portugaise possède 13 navires de ligne, 16 frégates, trois corvettes, 17 bricks et huit navires de soutien. A cela s’ajoute les moyens déployés en permanence aux Indes à savoir un navire de ligne et six frégates.

En 1798 la marine portugaise est engagée aux côtés des anglais contre la France, des navires lusitaniens opérant au large de l’Egypte et lors du Siège de Malte.

En 1807 le général Junot envahit le royaume de Portugal. Suivant un vieux plan le prince-régent Jean (futur Jean VI) décide d’évacuer la famille royale, la couronne et les élites en direction du Brésil pour se mettre à l’abri de ceux que ses ennemis ont baptisé «l’ogre corse».

Le 29 novembre 1807 la famille royale, le gouvernement et 15000 fonctionnaires et militaires (avec leurs familles) quittent le Portugal direction le Brésil. La flotte concernée comprend huit navires de ligne, cinq frégates et cinq navires plus petits. Elle arrive à Bahia le 22 décembre 1807 et enfin à Rio de Janeiro le 8 mars 1808.

En janvier 1809 le Portugal envahit la Guyane Française, une véritable opération amphibie menée par une flottille portugaise, 550 fantassins de marine lusitaniens, 700 fusiliers brésiliens et une frégate britannique.

La marine portugaise combat également en Asie (campagne antipiraterie depuis la colonie de Macau entre novembre 1809 et février 1810).

Après le retour de la paix suite à la fin des guerres napoléoniennes la marine portugaise est engagée dans une guerre civile opposant libéraux et conservateurs, les premiers défendant les droits de Marie II les seconds ceux de Michel 1er, oncle et mari (sic) de la précédente que l’histoire à retenu sous le nom de Michel 1er l’Usurpateur. C’est aussi à cette époque que le Brésil s’émancipe et se sépare du Portugal, devenant un empire.

C’est ainsi que la marine brésilienne est composée essentiellement d’hommes et de navires issus de la marine portugaise et qui avaient choisit de suivre le futur Pierre 1er.

Cela explique peut être pourquoi bien plus tard la marine auriverde aura elle aussi une prompention à la mutinerie et au coup d’état.

L’indépendance du Brésil ne se fait pas sans heurts, une guerre est nécessaire. Si l’essentiel des engagements est terrestre il y à quelques batailles navales opposants navires portugais et brésiliens donc quasiment des combats fratricides.

En 1825 quand le Portugal reconnaît officiellement l’indépendance de son ancien colonie sud-américaine, l’Académie Royale d’Aspirants se divisee en deux, une pour le Brésil et une pour le Portugal.

La guerre civile portugaise (1828-1834) est essentiellement un conflit terrestre mais il y à tout de même des batailles navales en partie en raison du fait qu’initialement seules les Açores restent fidèles à la reine légitime ce qui impose une reconquête du Portugal continental. Autre problème la marine reste fidèle à l’usurpateur (sic) ce qui impose aux libéraux la lourde tâche de construire une nouvelle marine.

En 1829 la marine migueliste tente de reprendre le contrôle de l’île de Terceira dans l’archipel des Açores mais elle est battue lors de la Bataille de Praia de Vitoria. Celle-ci à lieu le 11 août 1829 quand les miguelistes tentent de s’emparer de la capitale de l’île de Terceira. Après une défense énergique des libéraux, la flotte migueliste est repoussée. Désormais les libéraux disposaient d’une solide base de départ pour reconquérir le Portugal continental.

Enfin presque puisque les miguelistes vont maintenir le blocus de l’île jusqu’en 1831. Une flotte française est envoyée au Portugal pour bloquer Lisbonne et chatouiller les arrières de la flotte migueliste. Elle mouille à l’embouchure du Tage le 11 juillet 1831 avec une nette supériorité puisqu’aux six navires de ligne, trois frégates, trois corvettes et quatre bricks, les forces fidèles à Michel 1er ne disposent que d’un navire de ligne, de quatre frégates et de deux corvettes qui plus est en sous-effectifs.

En juillet 1832 Pierre est parvenu à rassembler une flotte de 60 navires sous le commandement de George Rose Sartorius qui débarque 7500 hommes à Mindelo. La petite armée rallie Porto où elle est bientôt assiégée par l’armée migueliste. Le siège allait durer un an avec plusieurs tentatives libérales pour biser le siège mais sans succès.

Le 20 juin 1833 une partie de cette armée quitte Porto à bord des navires commandés par un autre anglais Charles Napier (qui à succédé à Sartorius) direction l’Algarve pour prendre les forces miguelistes à revers. Sur le chemin du retour, la flotte libérale affronte la flotte migueliste.

C’est la Bataille du Cap St Vincent qui à lieu le 5 juillet 1833. Les libéraux alignent trois frégates, une corvette, un brick et plusieurs navires auxiliaires contre trois vaisseaux de lignes, une frégate, trois corvettes, un chebec et deux bricks.

Les deux flottes se sont mutuellement repérés dès le 3 juillet mais nous sommes à l’époque de la voile et les manœuvres sont dépendantes des éléments. Cela aurait pu aller plus vite avec la présence de navires à vapeur mais ces derniers fuient le camp libéral le 4 juillet. Il faudra donc combattre à l’ancienne.

La bataille se termine par une victoire des libéraux (30 morts et 60 blessés) sur les miguelistes qui ont perdus six navires capturés, 200 à 300 hommes tués ou blessés.

Les libéraux prennent l’initiative et montent à l’abordage, la décision se fera à l’ancienne au corps à corps, les libéraux capturant trois vaisseaux de ligne, une frégate et une corvette dont les équipages se rallient. Un sixième navire va ensuite faire défection et rejoindre le camp libéral. Le reste de la flotte migueliste se replie sur Lisbonne. Pierre fait de Napier le vicomte du cap Saint-Vincent. Peu après la flotte fût décimée par le cholera.

En raison de l’instabilité de la monarchie portugaise la marine du royaume est largement délaissée durant le reste du siècle. D’une marine océanique la marine portugaise devient une marine tout juste capable de patrouiller dans les eaux littorales. Autant dire que pour protéger ou étendre les colonies on repassera…… .

Dans les années 1830 les premiers bâtiments à vapeur entrent en service mais on produit encore des navires de ligne à voile (le Vasco de Gama armé de 80 canons est mis en service en 1841) et des frégates à voile (la dernière de ce type, la Dom Fernando II e Gloria est construite aux Indes en 1845).

A la fin des années 1850 la marine portugaise remplace ses dernières unités à voile par des unités à vapeur (ou mixtes), des corvettes à propulsion mixte opérant en haute-mer et des canonnières pour la défense des côtes et des colonies.

En 1880 la marine lusitanienne comprend une corvette blindée, six corvettes, treize canonnières, trois navires-école et quatre navires de soutien. Cette marine est cependant trop faible pour faire autre chose que de la figuration ce qui explique qu’en 1890 Lisbonne doit céder devant l’ultimatum britannique qui enterre le rêve d’un empire colonial allant de l’Atlantique à l’Océan Indien, rêve qui avait été amorcé grâce à une série d’expéditions qui faisait que l’Afrique était de moins en moins une terra incognita.

La marine portugaise veille également à maintenir une garde vigilante en Europe en construisant de solides défenses côtières pour protéger les principales villes du pays à savoir Lisbonne et Porto. En 1876 la marine royale portugaise met en service le monitor Vasco da Gama, son premier navire blindé pensé pour être utilisé comme batterie flottante en liaison avec des batteries côtières, des torpilleurs et même des sous-marins.

Le croiseur Alfonso de Albuquerque

Justement le premier torpilleur est mis en service en 1882 suivit deux ans plus tard d’une corvette, l’Alfonso de Albuquerque, le premier croiseur sans protection (c’est-à-dire sans blindage). En 1889 un prototype de sous-marin, le Fontes du nom de son inventeur est presenté mais n’aboutit pas.

Tout comme la marine française plus tard si son homologue lusitanienne s’interesse au sous-marin c’est dans une stratégie du faible au fort, un moyen de contrebalancer une infériorité quantitative et qualitative.

En 1896 le ministre de la marine Jacinto Candida da Silva fait voter un programme naval d’urgence, une conséquence de l’ultimatum britannique de 1890 qui avait conduit nombre de portugais à participer à la souscription nationale ouverte pour offrir à la marine un croiseur. Le programme en question prévoir la construction de quatre croiseurs protégés qui doivent remplacer les corvettes à propulsion mixtes comme navires majeurs de la marine portugaise.

En 1901 le vénérable monitor Vasco da Gama est reconstruit sous la forme d’un croiseur cuirassé et en 1907 un premier sous-marin est commandé.

Faute de guerres majeures, la marine portugaise ne participe qu’à des opérations de police coloniale, des opérations de «pacification» où un navire bien armé transporte dans des territoires mal connus des troupes pour maintenir la souveraineté portugaise. Des canonnières fluviales sont construites pour opérer aux côtés d’unités d’infanterie.

La principale opération de ce type est la campagne de pacification de la région de Barué dans le centre du Mozambique, territoire traversé par la rivière Pungwe. C’est une véritable opération combinée qui voit l’engagement des croiseurs Sao Gabriel et Sao Rafael mais aussi des canonnières Chainmite et Liberal qui vont appuyer les canonnières fluviales de la flottilles du Zambezi, cette dernière étant renforcée par des navires marchands réquisitionnés, navires qui assurent le transport d’unités d’infanterie et d’artillerie appartenant à l’Armée de Terre mais aussi des unités d’infanterie de marine ainsi que des unités composées comme on disait à l’époque «d’indigènes».

Au début du vingtième siècle la Ligue Navale Portugaise un organisme d’influence et de propagande lance une série d’études pour réformer et rééquiper la marine portugaise qui dispose durant les dernières années de la Monarchie de six croiseurs, quatre torpilleurs, une canonnière-torpilleur, treize canonnières plus des navires de soutien. Un sous-marin est également en construction.

Le 10 octobre 1910 la monarchie des Bragance est renversée, la république proclamée. Celle-ci à de grands projets pour la marine avec pas moins de trois cuirassés type dreadnought, troi croiseurs, douze destroyers et six sous-marins.

Hélas pour les marines lusitaniens le projet déposé au parlement en 1912 se heurte à un problème majeur : le manque d’argent. Peu à peu l’instabilité politique provoque une nouvelle période de crise pour la marine portugaise qui semble ne jamais pouvoir sortir de la décrépitude qui est la sienne depuis trop d’années. A la fin des années 1920 la marine portugaise n’existe que sur le papier tant l’état matériel des navires est préoccupant.

La marine portugaise est donc clairement dans l’incapacité de défendre efficacement les colonies portugaises contre les attaques menées par les allemands sur le continent africain. En août 1914 le poste de Mazuia (Mozambique portugais) est attaqué, la garnison massacrée. Le sergent Eduardo Rodrigues da Costa de la marine portugais est le premier mort lusitanien du conflit.

D’autres attaques sont menées dans le sud de l’Angola depuis le Sud-Ouest Africain allemand. Le gouvernement portugais décide d’envoyer des renforts, un bataillon expéditionnaire commandé par le Lieutenant-Commander Afonso Cerqueira est envoyé en Angola en novembre 1914.

Avant même la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal (mars 1916), des combats opposent les deux pays sur le continent africain.

Le 23 février 1916 trente-huit navires allemands sont saisis dans le port de Lisbonne suivis d’autres dans les ports de Porto, de Setubal, de Horta et de Ponta Delgada aux Açores, de Funchal (Madère), de Sao Vicente (Cap Vert), de Luanda (Angola), de Beira et de Lourenço Marques (Mozambique) et de Mormugao (Indes portugaises). Au total de sont soixante-douze navires allemands et austro-hongrois qui sont saisis. Le 9 mars 1916 l’Allemange déclare la guerre au Portugal suivie par son allié austro-hongrois deux jours plus tard.

Quand le premier conflit mondial éclate, la marine portugaise dispose de cinq croiseurs, d’un aviso, d’un destroyer, d’un sous-marin, de douze canonnières, de sept canonnières fluviales, de quatre torpilleurs, de deux navires-écoles et de sept autres navires armés.

Durant le conflit les marins lusitaniens ont reçu deux destroyers, trois sous-marins et trois canonnières auxquels il fallait ajouter les navires réquisitionnés (paquebots, cargos, chalutiers, remorqueurs) pour permettre à la marine portugaise de dispose de trois croiseurs auxiliaires, d’un navire-hôpital, de quatre navires de transports et de vingt chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et dragueurs de mines. Toujours durant le conflit une aéronavale est créée avec des hydravions.

Au Mozambique on trouvait le croiseur Adamastor et la canonnière Chaimite auxquels il faut ajouter des canonnières fluviales et d’autres petits navires de la Flottille du Zambezi.

En mai 1916 le croiseur et la canonnière bombardent les positions ennemis dans l’embouchure de la Rovuma et débarquent des troupes pour s’emparer des fortifications allemandes de l’île de Namaca.

En revanche le débarquement sur la rive nord est repoussé par des troupes allemandes bien retranchées, les mitrailleuses teutonnes provoquant de lourdes pertes chez les portugais. Il faudra attendre trois mois de plus pour que la zone soit occupée par les lusitaniens.

Au printemps 1918 le croiseur Sao Gabriel assure la défense du Cap pendant quatre jours et s’illustre en engageant un U-Boot.

Outre Lisbonne la marine portugaise surveillait attentivement le port cap-verdien de Sao Vincente qui était l’interface des cables télégraphiques sous-marins connectant l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. C’était aussi une station de charbonnage vitale.

Dès 1914 la marine portugaise à envoyé une force d’infanterie de marine ainsi que les canonnières Beira et Ibo. Ultérieurement la canonnière Bengo ainsi que barrages anti-sous-marins et des batteries côtières. A plusieurs reprises des attaques de sous-marins allemands sont repoussés.

Les ports de Leixões, Horta, Ponta Delgada, Funchal ainsi que la côte de l’Algarve sont également surveillés et défendus surtout après que Ponta Delgada et Funchal aient été bombardés par les U-Boat.

Le 14 octobre 1918 le chalutier armé Augusto de Castilho commandé par le lieutenant Carvalho Araujo surprend le croiseur sous-marin U-139 qui attaquait le paquebot San Miguel.

Ce dernier naviguait entre Funchal et Ponta Delgada avec 209 passagers à bord, le chalutier armé (un canon de 65mm et un canon de 47mm) assurant l’escorte. En dépit d’une infériorité manifeste (le U-139 disposait de torpilles et de deux canons de 150mm) le navire portugais couvrit la fuite du paquebot, coulant après un combat inégal (le capitaine et nombre de marins ont été tués).

La marine portugaise fût également chargée de transporter des troupes en France (56000 hommes), en Angola (15000) et au Mozambique (17000) sans oublier les personnels envoyés sur de plus petits territoires. Cela ne se fit pas sans pertes pour la marine marchande lusitanienne qui perdit 115 navires sous les coups des sous-marins allemands.

Le destroyer Douro après la seconde guerre mondiale avec une marque de coque permanente

En dépit de la fin du premier conflit mondial, le Portugal continue de construire des navires neufs avec notamment les destroyers de classe Douro et les canonnières de classe Beira. Le pays à également reçu six torpilleurs austro-hongrois type F mais seulement quatre ont été mis en service aux côtés de deux sloops britanniques de classe Arabis qui sont mis en service comme croiseurs.

Durant la période 1919-1939 la marine portugaise entame à Alfeite sur la rive sud de l’estuaire du Tage la construction d’une base navale moderne pour remplacer l’Arsenal de Lisbonne et différentes installations dispersées dans la région. La base aéronavale de Lisbonne installée à Bon Sucesso est transférée à Montijo.

La base d’Alfeite commence à être utilisée en 1924 mais il faudra attendre 1936 pour que l’Ecole Navale y soit transférée et un an de plus pour que l’Arsenal d’Alfeite soit prêt à construire ses premiers navires. Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 1955.

Croiseur Adamastor

Pour faire face à la piraterie endémique en mer de Chine les portugais renforcent les moyens navals déployés à Macau, les croiseurs Republica et Adamastor sont envoyés sur place pour renforcer les moyens navals déjà présents en l’occurrence les canonnières Macau et Patria. Une base aéronavale est même mise sur pied à Taipa avec des Fairey III. Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise en 1937 entraine un nouveau renforcement des moyens navals et aériens avec des hydravions Hawker Osprey.

La marine portugaise est aussi engagée dans des opérations de police notamment à Madère où le 4 avril 1931 la garnison se rebelle contre le gouvernement de la dictature nationale. Cette révolte faisait partie d’un mouvement national mais ailleurs les rébellions ont été étouffés dans l’oeuf.

En dépit d’une situation matérielle déplorable, la marine portugaise à pu mobiliser une flottile ad hoc pour reprendre le contrôle de l’île. Cette flottille est composée du ravitailleur d’hydravions Cubango, de deux croiseurs auxiliaires, de deux transports, de quatre chalutiers mais aussi du croiseur Vasco da Gama, d’un destroyer et de trois canonnières. Quatre hydravions CAMS 37 sont également de la partie.

La petite escadre quitte Lisbonne le 24 avril et l’opération est lancée le 26. Les rebelles capitulent le 2 mai. Cette réussite va pousser le gouvernement à enfin investir dans une marine digne de ce nom alors que le Portugal doit défendre non seulement des îles et des colonies outre-mer.

Le but est de créer une marine basée sur des destroyers en Europe et des avisos dans les colonies, le tout soutenu par une force de frappe composée de deux croiseurs, un transport d’hydravions, des sous-marins, des navires de soutien et une aéronavale. Comme souvent à peine la moitié du programme sera réalisé.

De 1933 à 1939 vingt-deux nouveaux navires sont acquis comme des destroyers de classe Vouga (ou Douro selon les sources), des sous-marins de classe Delfim (Delfim Espadarte Golfinho), des avisos de classe Afonso de Albuquerque, Golçalo Velho et Pedro Nunes.

La construction des croiseurs fût abandonnée et le transport d’hydravions fût bien mis sur cale mais la construction stoppée au profit d’autres projets jugés plus importants.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Marinha de Guerra dispose de six destroyers, sept avisos, trois sous-marins, trois torpilleurs, cinq canonnières, deux canonnières fluviales, trois patrouilleurs, deux dragueurs de mines, deux navires hydrographiques, deux navires de soutien et deux navires d’entrainement. L’aéronavale dispose d’une quarantaine d’appareils stationnés à Lisbonne, Aveiro et Macau, les hydravions pouvant opérer depuis les avisos de classe Alfonso de Albuquerque.

Durant ce court conflit la marine portugaise mène des patrouilles de neutralité, ses navires ainsi que les navires marchands lusitaniens portant des marques de neutralité pour éviter les attaques ce qui ne sera pas toujours le cas.

Les défenses côtières sont renforcées, des troupes supplémentaires envoyées aux Açores et à Madère notamment pour renforcer les défenses et éviter que ces territoires soient capturés par les alliés comme par l’Axe.

Le conflit terminé la marine portugaise soit relancer un programme de construction navale pour remplacer les navires les plus anciens et augmenter ses capacités. Salazar ne se montre pas d’un enthousiasme débordant en raison d’une grande méfiance que le dictateur portugais affiche vis à vis des militaires. Des navires seront bien construits mais ce ne sera pas le grand programme naval caressé par certains marins lusitaniens qui révèrent de cuirassés et de porte-avions (sic).

En septembre 1948 la marine lusitanienne affiche le visage suivant :

-Un croiseur léger navire-amiral le Vasco da Gama mis en service en septembre 1945. Inspiré des Arethusa britanniques sa construction à été aussi lente que pénible en raison du manque d’expérience des chantiers portugais qui pourtant bénéficièrent de l’aide de la firme Vickers qui dépêcha sur place des ingénieurs et des ouvriers expérimentés. Il semble que par fierté les lusitaniens avaient parfois du mal à accepter les solutions proposées par les britanniques.

C’était un élégant navire aux superstructures resserées avec une cheminée unique, un armement composé de six canons de 152mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, une DCA légère.

-Ce croiseur est accompagné d’une flotte de destroyers plutôt moderne. On trouve cinq destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo) et quatre destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) dérivés des précédents.

-Six torpilleurs légers qui reprennent les noms de torpilleurs cédés au titre des dommages de guerre par l’Autriche-Hongrie (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

avisos Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

Dès le début du second conflit mondial la marine portugaise montre les dents en menant des patrouilles de neutralité pour protéger les eaux territoriales portugaises. Les navires étrangers étaient monitorés comme dirait maintenant par les destroyers, les patrouilleurs mais aussi les hydravions de l’aéronavale.

De nouvelles batteries côtières sont construites dont l’action est relayée par des filets et des champs de mines. Quelques navires et sous-marins alliés et allemands ont été victimes des mines et des batteries côtières. Quelques navires portugais sont également coulés soit par accident ou au cours d’incidents qui dégénèrent pas pour des raisons politiques.

A la fin du conflit la marine portugaise à encore fière allure même si les navires intensivement utilisés sont usés.

Certains navires sont rapidement désarmés mais très vite des navires neufs en partie financés par les américains vont arriver, ces derniers cédant également des navires de seconde main pour faire la soudure. Ce sera la même chose pour l’aéronavale.

Pologne et Pays Neutres (36) Portugal (16)

Avions en service

Chasse

-Hawker Fury

-Gloster Gladiator

-Curtiss P-36 Hawk

-Hawker Hurricane

Supermarine Spitfire Mk V

– Supermarine Spitfire

-Bristol Beaufighter

Lockheed P-38 Ligthning de l’USAAF

– Lockheed P-38 Lightning

Bombardement

-Hawker Hind

Bristol Blenheim

-Bristol Blenheim

-Vickers Wellington

-Junkers Ju-52/3m

Junkers Ju-86

-Junkers Ju-86

Reconnaissance et Coopération

Potez 25TOE (Théâtre des Opérations Extérieures)

-Potez 25

-Westland Lysander

-Lockheed Hudson

-Avro Anson

Breda Ba-65

-Breda Ba-65

Entrainement et Transport

-Beechcraft model 18

-Airspeed AS.10 Oxford

-De Havilland DH.82 Tiger Moth

-Miles Master

-Miles M.14 Magister

-Avro 626

Caproni Ca.100

-Caproni Ca.100

-Ju-52/3m

-Fokker F.VII

-De Havilland DH.89 Dragon Rapide

-Avro 504

-Morane-Saulnier MS-230

-De Havilland DH.84 Dragon

Pologne et Pays Neutres (35) Portugal (15)

Armée de l’Air

Histoire

En 1885 l’armée portugaise achète des aérostats pour l’observation et les réglages des tirs de l’artillerie. Comme souvent c’est l’arme du génie qui est à l’origine de cette acquisition, l’Ecole de Tancos pouvant être considéré comme le berceau de l’aérien militaire lusitanien. Néanmoins il faudra attendre 1911 pour que soit créée une Companhia de Aerosteiros (Compagnie d’Aérostiers), compagnie qui recevra ultérieurement des avions.

En décembre 1909 un Aero-Club de Portugal (AeCP) est créé pour favoriser le développement de l’aviation au Portugal. Des appareils sont acquis par l’armée en 1912 mais problème ils sont cloués au sol faute de pilotes !

Un premier pilote militaire est breveté en France en l’occurrence Miguel Freitas Homen issu du Commissariat de la Marine.

En mai 1914 l’Esccola Militar de Aeronautica voit le jour. Les instructeurs sont formés aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France. L’Ecole de l’air portugaise s’installe à Vila Nova de Rainha à 60km au nord de Lisbonne.

Le site est idéal : plat, à proximité d’une gare de triage et une pièce d’eau permettant l’emploi d’hydravions. Les bâtiments sont inaugurés en octobre 1916.

En mars 1916 le Portugal est entré en guerre aux côtés des alliés. Si quelques combats ont lieu en Afrique, Lisbonne va surtout porter son effort sur le front occidental avec l’envoi d’un corps expéditionnaire portugais.

Il était prévu que le CEP soit appuyé par des unités aériennes lusitaniennes mais pour une raison obscure Londres refuse de prêter des appareils à son allié lusitanien. Les pilotes portugais s’engagent dans l’Aéronautique Militaire française pour combattre.

La France va prendre le relais dans la mise sur pied d’une véritable aviation militaire portugaise qui va notamment profiter comme bien d’autres des immenses surplus post-premier conflit mondial.

Le 29 juin 1918 le Servicio Aeronautico Militar qui comme son nom l’indique dépend de l’armée de terre est officiellement créé avec des unités déployées en métropole mais aussi dans les îles et dans les colonies.

Il faut dire que l’immensité du territoire à couvrir impose de telles servitudes aux portugais que l’emploi d’avions et d’hydravions s’impose pour démultiplier l’efficacité de moyens limités.

Toujours en 1918 le Portugal inaugure à Ribatejo près de Lisbonne le Parque de Material Aeronautico (Dépôt de l’Aéronautique Militaire), une sorte de société d’Etat contrôlée par les militaires, société chargée de stocker, réparer et d’entretenir les avions.

Très vite elle va également produire des appareils sous licence. Dix ans après sa création en 1928 elle devient l’Oficinas Gerais de Material Aeronautico (Office Général des Matériels Aéronautiques).

Bréguet 14

Peu à peu l’aviation militaire portugaise se structure avec un Groupe d’Escadrilles d’Aviation d’Angola (Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao de Angola) ou encore un Groupe d’Escadrilles d’Aviation «République» (Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao «Republica»), ces deux groupes utilisant des Caudron G.3, des Breguet 14 et des SPAD S.VII donc pas vraiment des appareils de première jeunesse.

En 1920 l’Ecole militaire d’aéronautique quitte Vila Nova da Rainha pour Granja do Marques sur la grande base aérienne de Sintra récemment créée.

Des appareils sont acquis en petite serie essentiellement vis à vis de la France et de la Grande-Bretagne.

En septembre 1924 l’aviation devient une arme de l’armée de terre c’est-à-dire qu’elle acquiert le même statut que l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie ou encore le génie. A cette occasion le Servicio Aeronautico Militar devient l’Arma de Aeronautica.

Cette Arme de l’Aéronautique est dirigée par un général s’appuyant sur un état-major. Un poste d’inspecteur est créé, poste capital pour permettre aux aviateurs portugais d’influencer la classe politique et leurs hiérarchie pour améliorer l’équipement, l’installation et l’entrainement. L’aviation militaire portugaise sera d’ailleurs la grande gagnante du coup d’état du général Gomes da Costa en mai 1926.

En ce qui concerne l’organisation tactique des unités elle est classique, l’escadrille (Esquadrilha) comprend généralement sept avions. Elle est dirigée par un capitaine (Capitao en V.O), plusieurs escadrilles forment un groupe dirigé par un colonel (Coronel) parfois par un major.

SPAD S.VII

De nouvelles unités sont créées dans les années suivantes comme l’Esquadrilha Mista de Aviaço e Deposito qui récupère les vieux SPAD S.VII du Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao «Republica».

Ce dernier devient l’Esquadrilha n°1 de Caça (Escadrille n°1 de chasse) rattachée au Grupo Independente de Aviaçao de Protecçao de Combate (Groupe indépendant d’aviation de protection et de combat).

En 1925 est créé le Grupo de Aviaçao de Informaçao à Amadora spécialisé comme son nom l’indique (Groupe d’Aviation de reconnaissance) dans des missions de reconnaissance. Un an plus tard en 1926 est mis sur pied le Grupo Independente de Aviaçao de Bombardeamento (Groupe indépendant d’aviation de bombardement). En 1928, le Portugal brevète la première femme pilote militaire, Maria de Lourdes Sa Teixeira.

Comme nombre d’armées de l’air de l’époque, l’armée de l’air portugaise réalise plusieurs raids longue distance, raids qui satisfont l’orgueil national portugais mais qui peine à masquer une réalité : le dénuement de l’Arma de Aeronautica.

Dans les années trente l’Arma de Aeronautica devient semi-indépendante un peu comme quand l’USAAC devint l’USAAF. De nouvelles bases sont créées en métropole, dans les îles et les colonies. La défense antiaérienne du territoire est également de son ressort.

L’Esquadrilha de Caça passe à quinze pilotes et douze appareils et si l’Esquadrilha de Bombardeamento ne dispose que de cinq appareils mais les équipages sont doublés.

Une commission d’achat sillone l’Europe pour renouveler l’équipement des unités aériennes militaires portugaises. Des Hawker Fury et des PZL P.11 doivent être acquis mais finalement sous la pression des britanniques le Portugal va acquérir des Fury et trente Gloster Gladiator livrés en 1938 et 1939.

Gloster Gladiator

A la même époque la base aérienne de Sintra qui abrite l’Ecole de l’Air voit arriver l’Esquadrilha Independente de Avioes de Assalto (Escadrille indépendante d’avions d’assaut) équipée de dix Breda Ba.65 acquis auprès de l’Italie après que la mission militaire portugaise ait pu voir ces appareils en action en Espagne.

Breda Ba-65

En 1940 l’aérodrome d’Ota situé à 50km au nord de Lisbonne est inauguré. Il va acquérir la «force de frappe» portugaise avec le N°1 grupo de Bombardeamento de Dia (1er groupe de bombardement de jour) avec pour équipement des Junkers Ju-52/3m puis des Junkers Ju-86 plus modernes (même si naturellement tout est relatif).

Junkers Ju-86

Les «Tante Ju» ne quittent pourtant pas le service actif puisqu’ils sont transférés au Grupo de Bombardeamento de Noite (Groupe de bombardement de nuit).

Toujours à Oita est stationné l’Esquadrilha de Caça N°1 qui vole sur quinze des trente Gloster Gladiator, les quinze autres étant utilisés par le Grupo Independente de Aviaçao de Protecçao de Combate qui regroupe un fatras d’appareils dépassés sans réelle valeur militaire.

Durant la guerre de Pologne, l’Arma de Aeronautica veille à faire respecter la neutralité lusitanienne même si les menaçes sont plutôt du genre évanescent.

De ce court conflit est tiré une leçon capitale : les aviateurs portugais ont urgement besoin d’appareils plus modernes.

Plus facile à dire qu’à faire car même si la Pax Armada est là, les grands pays sont réticents à détourner leur production aéronautique en direction d’un pays neutre au positionement incertain en cas de conflit.

C’est ainsi que l’acqusition de Supermarine Spitfire fût retardée. Le pays de Camoes s’intéresse au cracheur de feu dès le printemps 1939 mais à l’époque Londres est en manque de chasseurs modernes et refuse d’honorer la demande pour une quinzaine d’appareils. C’est finalement à l’automne 1940 que le gouvernement britannique acceptera de livrer des Spitfire.

Durant la Pax Armada l’Arma de Aeronautica connait une vrai modernisation. Si quelques Gloster Gladiator et Hawker Fury sont encore en service en septembre 1948 mais sont totalement dépassés, la majorité des chasseurs portugais sont modernes avec des Supermarine Spitfire, des Hawker Hurricane avec quelques Bristol Beaufighter en attendant des Lockheed P-38 Lighthing qui seront livrés durant le conflit de manière détournées (caisses livrées en toute discretion mais aussi appareils faussement en difficulté ou en panne de carburant).

Dans le domaine du bombardement les quelques Hawker Hind, Ju-52 et Ju-86 sont relevés par des Bristol Blenheim et des Vickers Wellington plus modernes.

En revanche dans le domaine de la reconnaissance et de l’observation le Grupo de Reconhecimento e Informaçao ne dispose que d’une flotte obsolète ou au minimum déclassée avec des Potez 25, Breda Ba.65, des Avro Anson, des Lockheed Hudson et des Westland Lysander.

Durant le second conflit mondial l’Arma de Aeronautica n’à guère à s’employer car le pays reste neutre.

Tout juste notons des décollages sur alerte pour intercepter des avions ennemis ou supposés tels qui avaient violé l’espace aérien portugais. Ces appareils sont parfois raccompagnés ou interceptés avec soit un crash si l’avion se défend ou un atterrissage si l’appareil accepte de suivre les avions lusitaniens.

Comme nous l’avons vu plus haut certains atterrissages ont été faits sur commande permettant aux alliés de livrer des appareils sans que cela ne remette en cause la neutralité portugaise.

A la fin du conflit et notamment après l’installation d’une base aérienne aux Açores les livraisons se feront de manière plus visible. Il faut dire qu’à l’époque les allemands ne sont plus en mesure de protester contre la livraison d’armes par les alliés.

Quand le second conflit mondial se termine l’Arma de Aeronautica dispose d’un parc relativement moderne pour l’époque avec des chasseurs Hurricane et Spitfire, des bombardiers Blenheim et Wellington, des avions de reconnaissance Anson, Hudson et Lysander.

A la fin des années cinquante des appareils plus modernes sont livrés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne notamment. Cela permettra aux toutes nouvelles Força Aera Portuguesa d’attendre sereinement le passage rapide à la réaction, les pilotes de la FAP étant considérés comme parmi les meilleurs d’Europe.

Organisation en septembre 1948

-Un état-major

-Commandement Général

Ce Comando Geral gère la logistique, l’entretien et la défense des terrains avec les comandos aéreos independentes (Commandos Aériens Indépendants) qui contrairement à leur nom ne sont aucunement des unités d’élite mais des unités d’infanterie doublées de sapeurs et d’artilleurs (antiaériens).

C’est sous son autorité qu’est également placé l’Esquadrilha de Treino e Transporte (Escadrille d’entrainement et de transport) avec des avions d’entrainement et de transport.

-Grupo Independente de Aviaçao de Proteçao de Combate

Ce groupe indépendante d’aviation de protection et de combat est une sorte de réserve stratégique destiné à la fois à alimenter les unités de première ligne et défendre la capitale portugaise qui durant le second conflit mondial est protégé par un véritable camp retranché.

Hawker Hurricane Mk II

Longtemps mal équipé ce groupe indépendant reçoit enfin des appareils plus modernes avec une escadrille de Supermarine Spitfire, une escadrille d’Hawker Hurricane, une escadrille de Bristol Blenheim et une escadrille de Potez 25.

-Grupo Independente de Aviaçao de Bombardeamento

Ce groupe indépendant de bombardement regroupe la majeure partie des bombardiers portugais avec d’abord des Junkers Ju-52/3m remplacés ensuite par des Junkers Ju-86. Ces derniers appareils sont ensuite transférés au Grupo de Bombardeamento de Noite (où ils vont cohabiter avec les Tante Ju encore en vol) remplacés par des Vickers Wellington et des Bristol Blenheim.

-Grupo de Bombardeamento de Noite

Ce groupe de bombardement de nuit regroupe des Junkers Ju-52 (souvent utilisés pour l’entrainement car très usés) et des Junkers Ju-86 plus modernes mais passablement déclassés.

-Grupo de Caça do Norte

Comme son nom l’indique ce groupe de chasse couvre le nord du pays et en particulier la région de Porto. Il dispose d’un escadrille de Supermarine Spitfire, de deux escadrilles d’Hurricane et d’une escadrille de Bristol Beaufighter

-Grupo de Caça do Sul

Bristol Beaufighter

Pendant méridionnal du précédent, il assure la protection de l’Algarve du cap Saint Vincent, le véritable Finisterre de l’Europe. Il dispose d »une escadrille de Supermarine Spitfire, d’une escadrille de Hawker Hurricane et d’une escadrille de Bristol Beaufighter.

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°1

Cette première escadrille expéditionnaire de chasse assure la défense des Açores. Elle dispose d’abord de Gloster Gladiator qui sont ensuite remplacés par des Hawker Hurricane.

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°2

Curtiss H-75

La deuxième escadrille expéditionnaire de chasse assure avec des Curtiss P-36 Hawk issus des stocks américains la défense du Cap Vert

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°3

La troisième escadrille expéditionnaire de chasse assure avec des Hawker Hurricane la défense de l’Angola

-Grupo de Reconhecimento e Informaçao

Ce groupe de reconnaissance et de renseignement regroupe les moyens dédiés à la reconnaissance, l’observation et à la coopération. Elle dispsose notamment de l’Esquadrilha Independente de Avioes de Assalto volant sur Ba-65. Les autres escadrilles de l’unités disposent d’Avro Anson, de Lockheed Hudson, de Westland Lysander et même de vénérables Potez 25.

Pologne et Pays Neutres (34) Portugal (14)

Artillerie

Artillerie de campagne et de montagne

Canon de 75mm modèle 1897

-Canon de 75mm modèle 1897

-Canon de 75mm Schneider PD-6

Obice da 75/18 modello 34

-Obusier de 75mm modèle 1934 (Obice da 75/18 modello 34)

-Ordnance QF 25 Pounder

-Rock Island Arsenal M-101 Howitzer

Artillerie lourde

10.5cm Leiche FeldHaubitze 18

-10.5cm Leichte Feldhaubitze 18

-Ordnance QF 4.5 Inch Howitzer

-Ordnance BL 5.5 Inch Medium Gun

-15cm Schwere Feldhaubitze 18

Canon de 155C Schneider modèle 1917

-Canon de 155C modèle 1917S

-M-114 155mm (155mm Howitzer M1)

Artillerie antichar

Canon antichar de 37mm Bofors

-Canon antichar de 37mm Bofors

-Canon antichar de 57mm QF 6 Pounder

Artillerie antiaérienne

-Canon antiaérien de 40mm

Canon de 75mm Vickers modèle 1931 mis en œuvre par des néerlandais

-Canon antiaérien de 75mm Vickers model 1931

-Canon antiaérien de 90mm Ansaldo modèle 1939 (deux batteries de huit pièces)

Chars et Véhicules blindés

-FN Tricar

-Carden-Lloyd Tankette

-M-3 Scout Car

-M-2 Half-Track et M-3 Half-Track

Daimler Dingo

-Daimler Dingo

-Humber Armoured Car

-M-8 Greyhound

-Chars légers Carden-Lloyd Mk VI

Vickers 6-Ton Mark E

-Deux chars Vickers 6-Ton Mark E

-Valentine Tank

-66 Renault R-35 livrés au Portugal

-Des M-24 Chaffee, des M-4 Sherman et des Grizzly livrés à la fin de la guerre

Pologne et Pays Neutres (33) Portugal (13)

Armes de l’infanterie

Armes de poing

Beretta modèle 1934

-Pistolet automatique Luger et Beretta M-1934

MP-28

-Pistolet mitrailleur MP-28 en 7.65mm, MP-34 et Sten

FBP

-Dans le second conflit mondial est mis en service un pistolet mitrailleur de conception et de fabrication portugaise, le FBP, une arme produite en petite nombre surtout utilisée par les unités les plus fidèles du régime ainsi que par la police.

C’était une arme en calibre 9mm tirant la cartouche 9x19mm Parabellum. Pesant 3.77kg, elle mesurait 807mm de long tirant à 150m à raison de 500 coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des chargeurs de 21 ou de 32 cartouches.

Fusils

Le deuxième fusil en partant du haut est un fusil portugais de type Kropatschek

-Les fusils les plus anciens utilisés par les portugais étaient des fusils type Kropatschek datant de 1886. Si en métropole les modèles destinés à l’infanterie et à la cavalerie n’étaient plus en service, en revanche le modèle destiné à l’artillerie et aux Douanes était toujours utilisé. Tous les modèles étaient encore en service dans les colonies.

On trouvait pas moins de six modèles avec un fusil d’infanterie (Espingarda de Infantaria 8 mm m/1886), une carabine pour l’infanterie légère (Carabina de Caçadores 8 mm m/1886), une carabine de cavalerie (Carabina de Cavalaria 8 mm m/1886), une carabine pour la Douane (Carabina da Guarda Fiscal 8 mm m/1886/88), un fusil pour l’infanterie coloniale (Espingarda de Infantaria 8 mm m/1886/89) et une carabine pour l’artillerie (Carabina de Artilharia 8 mm m/1886/91).

Ce fusil de 1320mm de long (820mm pour le canon) pesait 4.3kg tirant la cartouche 8x56mmR à une distance maximale de 2200m, l’alimentation se faisant par un chargeur tubulaire de 8 coups.

Mannlicher modèle 1895

-Fusil Mannlicher modèle 1895

-Karabiner 98K

Mauser-Vergueiro m/1904-39

-Fusil Mauser-Vergueiro m/1904-39. Ce fusil de conception et de fabrication portugaise reprenant des éléments du Gewehr 1888, du Mauser 98 et du Mannlicher-Schönauer. Cela lui à valu le surnom à l’étranger de Portugese Mauser.

Cette arme à remplacé les fusils type Kropatschek décrits plus haut. Il à été lui même partiellement remplacé par les Karabiner 98K en 1939.

Connu dans la langue de Camoes sous le nom de Espingarda 6.5mm m/1904 (Fusil de 6.5mm modèle 1904), il à été décliné en version carabine (Carabina 6.5mm m/1904).

Cette arme à été produite à 100000 exemplaires pour le Portugal et à 5000 exemplaires en 7x57mm pour la police fédérale brésilienne. En 1915 20000 fusils furent vendus à l’Afrique du Sud pour compenser le manque de Lee-Enfield SMLE. Ultérieurement modernisées ces armes devinrent des Espingarda 6.5mm m/1904-39 et Carabina 6.5mm m/1904-39, le calibre 6.5mm étant remplacé par le 8mm.

L’Espingarda 6.5mm m/1904 était un fusil de 3.92kg mesurant 1225mm (735mm pour le canon) tirant la cartouche 6.5x58mm Vergueiro à une distance maximale de 2000m avec pour alimentation un clip de cinq cartouches.

Fusils mitrailleurs, mitrailleuses et mortiers

Fusil mitrailleur Madsen

-Fusil mitrailleur Madsen modèle 1922

-Mitrailleuses Lewis Vickers modèle 1912 MG-13 et Breda modèle 1937

-Mortier de 81mm modèle 1927/31 et modèle 1942

Pologne et Pays Neutres (32) Portugal (12)

Organisation

Ordre de Bataille simplifié de l’armée de terre portugaise

Renault R-35

Etat-major général installé à Lisbonne qui dispose sous son autorité d’un Groupement Blindé avec deux bataillons de chars Renault R-35 discrètement cédés par la France et différentes unités rattachées.

Région Militaire Nord avec deux divisions d’infanterie, la 1ère division déployée à Porto et la 3ème division chargée de défendre l’Alentejo. On trouve également deux bataillons de chasseurs, un régiment d’artillerie lourde, des unités du génie et de soutien.

Bataillon de chasseurs. En cas d’invasion ces hommes auraient pour mission de freiner l’ennemi, de le contenir pour permettre au reste de l’armée de contre-attaquer mais si nombre de militaires lusitaniens n’étaient guère optimistes sur les capacités de leur armée à défendre le pays contre une attaque étrangère décidée qu’elle soit espagnole, française ou britannique.

Region Militaire Centre avec une brigade de cavalerie, deux bataillons de chasseurs, un régiment d’artillerie lourde, des unités du génie et de soutien.

Camp Entrincheirado de Lisboa (Camp Retranché de Lisbonne) avec les 4ème, 5ème et 6ème divisions d’infanterie soutenues par deux régiments d’artillerie lourde et un régiment du génie

Région Militaire Sud avec la 2ème division d’infanterie, une brigade de cavalerie et deux bataillons de chasseurs, unités appuyées par un régiment d’artillerie lourde.

Zone Militaire des Açores : 7ème division d’infanterie plus différentes unités rattachées pour des effectifs globaux de 35000 hommes.

Les colonies sont défendues par des unités plus symboliques avec 5000 hommes en Angola, 2500 en Mozambique, 1000 hommes au Cap-Vert et 1500 en Guinée portugaise.

Divisions d’Infanterie

-Etat-major

-Une compagnie d’état-major

-Une compagnie de transmissions

-Une compagnie antichar

-Une compagnie antiaérienne

Soldats français servant un mortier de 81mm modèle 1927/31. Au sein de l’armée portugaise ce mortier à remplacé le Stokes de 75mm hérité du premier conflit mondial et des livraisons britanniques.

-Trois régiments d’infanterie organisés en un état-major, trois bataillons de fusiliers et une compagnie de mitrailleuses lourdes et de mortiers.

-Un régiment d’artillerie

-Une compagnie du génie

Brigade de cavalerie

-Un état-major

-Une compagnie d’état-major

-Une compagnie de transmissions

-Une compagnie antiaérienne et antichar

-Deux régiments montés à trois escadrons montés et un escadron de mitrailleuses et de mortiers

-Un bataillon d’artillerie hippomobile

-Une compagnie du génie

Régiment d’infanterie

-Un état-major

-Trois bataillons de fusiliers à trois compagnies

-Une compagnie de mitrailleuses lourdes et de mortiers

Régiment de cavalerie

-Un état-major

-Une compagnie d’état-major

-Trois escadrons montés à trois pelotons montés et un peloton de mitrailleuses

-Un escadron de mitrailleuses et de mortiers

Bataillon de chasseurs

-Un état-major

-Une compagnie de commandement et de soutien

-Un section d’éclaireurs

-Trois compagnies de chasseurs à trois sections

-Une compagnie de mitrailleuses et de mortiers

Régiment d’artillerie

-Un état-major

-Une batterie de commandement et de soutien

-Une batterie de conduite de tir

-Trois groupes de trois batteries de quatre pièces

Régiment du génie

-Un état-major

-Une compagnie de travailleurs

-Une compagnie de pontonniers

-Deux compagnies de sapeurs mineurs

Pologne et Pays Neutres (31) Portugal (11)

Une histoire militaire du Portugal (5) : le Portugal dans le premier conflit mondial

Infanterie portugaise début du 20ème siècle.

Quand la première guerre mondiale éclate le Portugal décide de rester neutre. Cela ne va pas durer et outre les combats en Afrique que nous verrons ultérieurement les soldats lusitaniens vont combattre sur le front occidental.

Le 9 mars 1916 après plusieurs mois de tensions et de vexations mutuelles, l’Allemagne déclare la guerre au Portugal. Le 15 juillet 1916 les britanniques demandent une participation militaire effective.

Soldats du Corpo Expedicionario Portugues (CEP) armés d’une mitrailleuse Lewis

Une semaine plus tard le 22 juillet 1916 est créé le Corpo Expedicionario Portugues (CEP) fort de 55 à 60000 hommes selon les sources, le CEP devant être logiquement placé sous commandement britannique et plus précisément sous celui de la 1ère Armée britannique.

Parallèlement les portugais décident de soutenir la France en créant un corps d’artillerie lourde sur voie ferrée, le Corpo de Artilharia Pesada Independente (CAPI). Ce corps doit comprendre neuf batteries regroupés en trois groupes.

Initialement les portugais n’avaient prévu qu’une division d’infanterie renforcée mais finalement les divisions seront levées sur le modèle britannique. Le CEP va donc devenir un corps d’armée à deux divisions plus des unités d’appui et de soutien. Cela offre plus de souplesse dans l’organisation et l’utilisation.

Mortier Stokes de 75mm

La 1ère Division d’Infanterie du Corpo Expedicionario Portugues (CEP) est organisé de la façon suivante :

-1ère brigade (21ème, 22ème, 28ème et 34ème bataillons plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-2ème brigade (7ème, 23ème, 24ème et 25ème BI plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-3ème brigade (9ème, 12ème, 14ème et 15ème bataillons plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-Unités divisionnaires : trois bataillons de mitrailleuses lourdes, trois bataillons d’artillerie, trois batteries de mortiers de 152mm, une batterie de mortiers de 236mm, trois compagnies de sapeur-mineurs, une compagnie télégraphiste et un bataillon motorisé.

La 2ème Division d’Infanterie du Corpo Expedicionario Portugues (CEP) est organisé de la façon suivante :

-4ème brigade (3ème, 8ème, 20ème et 29ème bataillons plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-5ème brigade (4ème, 10ème, 13ème et 17ème bataillons plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-6ème brigade (1er, 2ème, 5ème et 11ème bataillons plus une batterie de mortiers de 75mm Stokes)

-Unités divisionnaires : trois bataillons de mitrailleuses lourdes, trois bataillons d’artillerie, trois batteries de mortiers de 152mm, une batterie de mortiers de 236mm, trois compagnies de sapeur-mineurrs, une compagnie télégraphiste et un bataillon motorisé.

Corpo de Artilharia Pesada Independente (CAPI)

Moins connu que le corps expéditionnaire portugais on trouve le Corpo de Artilharia Pesada Independente (CAPI) destiné à appuyer les unités françaises. Le CAPI comprend un état-major, trois groupes mixtes de la taille d’un bataillon et une batterie dépôt. Chaque groupe comprend trois batteries, une équipée de canons de 320mm et les deux autres de canons de 190 et de 240mm. Si le premier modèle est français, les deux autres sont d’origine britannique.

Canons de 320mm sur voie ferrée

A son apogée le CAPI comprends 70 officiers et 1569 hommes mais au printemps 1918 il est tombé à 38 officiers et 553 hommes en raison de la réorganisation des forces portugaises, les deux derniers groupes devant intégrer le CEP, le premier groupe restant sous commandement français.

Le CAPI à été dissous le 30 novembre 1918 mais les soldats portugais ne sont rentrés qu’en avril 1919 après avoir participé au nettoyage du territoire français ravagé par les combats.

Après un entrainement au Portugal, les soldats lusitaniens rallient Brest par voie maritime. Le 6 novembre le CEP prend le contrôle d’un secteur de 18km organisé en trois lignes successives. Le secteur est divisé en quatre secteurs (niveau brigade), chaque secteur disposant de deux bataillons en ligne, un bataillon en soutien direct et un autre en réserve. Chaque division du CEP contrôle deux secteurs de niveau brigade, la troisième brigade de la division étant placée en réserve.

Soldats portugais en position. Ils portent la tenue standard de l’infanterie britannique.

Les soldats lusitaniens connaissent leur baptême du feu dès le 4 juin 1917 dans le secteur de Neuve-Chapelle. L’attaque allemande est repoussée par le 35ème bataillon d’infanterie arrivé seulement deux jours plus tôt. Dans la nuit du 12 juin, une attaque plus intense est repoussée par les 2ème, 3ème et 7ème bataillons.

Le 14 août 1917 le secteur tenu par les portugais subit une violente préparation d’artillerie. Elle est immédiatement suvit par l’infiltration des Stosstrupen, ces unités d’élite véritables précurseurs des commandos. L’assaut mené contre Neuve-Chapelle et Fauquissart est repoussé, des allemands sont faits prisonniers.

Un membre des Stosstrupen

Le 14 septembre 1917 les portugais lancent une contre-attaque locale qui aboutit à la capture de soldats allemands qui sont de précieuses sources pour les SR alliés. Signe qui ne trompe pas, l’ordre du jour de la 1ère Armée cite les faits d’armes des soldats lusitaniens.

Avant que les portugais ne prennent en charge seuls un secteur celui prévu est réduit de 18 à 12km , un secteur divisé en quatre secteurs (Fauquissart, Chapigny, Neuve-Chapelle et la Ferme du Bois).

A l’hiver 1917-1918, le moral des troupes lusitaniennes chute faute notamment de relève et aussi parce que certains se demandent clairement ce qu’ils font là.

Le 2 mars 1918 les allemands attaquent. Le 4ème bataillon d’infanterie recule puis contre-attaque avec l’aide des 12ème et 17ème bataillons. Cette attaque se termine par 146 pertes côté portugais contre 200 pour les allemands.

Les portugais lancent des attaques locales le 9 mars, le 18 mars et le 3 avril 1918. Le lendemain 4 avril 1918, le 7ème bataillon se mutine ce qui pousse les alliés à relever les unités portugaises pour leur permettre de se régénérer.

Le 6 avril 1918 la 1ère division est relevée par la 55th (West Lancashire) Division qui doit étendre son secteur tout comme la 2ème division portugaise. Cette dernière doit être relevée le 9 avril 1918 par deux divisions britanniques mais le matin même les allemands lancent l’opération Georgette. C’est la Bataille de la Lys (7-29 avril 1918).

Pour cette bataille les alliés alignent 118300 à 119040 hommes accompagnés de 118 canons et 60 avions alors que les allemands alignent 86000 à 109300 hommes.

La 6ème Armée Allemande lance huit divisions (35ème DI, 42ème DI, 1ère division bavaroise de réserve, 8ème division bavaroise de réserve qui constituent la 1ère vague, la 2ème vague se composait des 8ème et 117ème DI, 81ème division de réserve et 10ème division de remplacement) de qui frappent le secteur de la 2ème Division Portugaise qui doit se replier en combattant. Cela entraine le repli des unités à gauche et à droite. L’avancée de 15km de long sur 8km de large est bloquée par des divisions britanniques de réserve.

La 4ème brigade est sur le front au nord, la 6ème au centre et la 5ème brigade au sud. A cela s’ajoute la 3ème brigade (1ère division portugaise) qui est en réserve. Les 80 canons portugais doivent faire face à 1700 pièces allemandes.

La 4ème brigade portugaise (8ème et 20ème bataillons d’infanterie au front, 29ème bataillon en soutien et 3ème en réserve) est attaquée par la 42ème division. Les deux bataillons au front résistent mais vers 8h le flanc gauche est menacé d’être enveloppé en profitant de la brèche provoquée par l’effondrement de la 119ème brigade (40ème DI britannique). Les portugais sont obligés de se replier.

La 6ème brigade portugaise est elle assaillie par la 35ème DI allemande. La 8ème division division bavaroise submerge le 17ème bataillon (5ème brigade) en ligne et le 11ème bataillon (6ème brigade) qui était en soutien.

Le 10ème bataillon d’infanterie (5ème brigade) et le 4ème bataillon d’infanterie en soutien parviennent à bloquer et ralentir la progression de la 1ère division bavaroise de réserve. Elle atteint le QG de la 5ème brigade dont le chef le colonel Manuel Martins est tué en combattant.

A 10.30 les batteries d’artillerie sont à leur tour au contact de l’infanterie ennemie. Elles résistent jusqu’à 11.00 avant d’être mises hors de combat. La 2ème division portugaise cesse d’exister comme unité constituée ce qui n’empêche pas certains de s’illustrer.

Anibal Milhais couvre la retraite de ses camarades avec l’aide d’une mitrailleuse légère Lewis ce qui lui vaut le surnom de Soldado Milhoes (Le soldat plus fort qu’un million de soldats). Des renforts britanniques évitent que le repli ne se transforme en débâcle.

La principale brèche fût bloquée par le déploiement de deux divisons britanniques (la 50th [Northumbrian] Division et la 51st [Highland] Division).

Au final le corps expéditionnaire portugais à eu 400 tués et 6500 prisonniers soit un tiers des effectifs en ligne. Les restes du CEP sont regroupés à l’arrière, étant utilisé pour des missions de sécurité et de pionniers. Si pour la 2ème division la guerre est terminée, la 1ère division est de retour sur le front le 16 juin 1918.

En septembre 1918 le CEP est totalement réorganisé avec pour objectif de former trois brigades à neuf bataillons chacune. Fin octobre quatre bataillons sont opérationnels aux côtés d’unités d’artillerie, du génie et de mitrailleuses lourdes. Ces unités vont participer à l’Offensive des Cents Jours (8 août au 11 novembre 1918).

Le jour de l’entrée en vigueur de l’armistice (11 novembre 1918), la 4ème compagnie du 4ème bataillon (ex-23ème bataillon de la 1ère DI) attaque les allemands sur la rivière Scheldt.

La guerre se termine pour l’armée portugaise en Europe avec 2160 tués, 5224 blessés et 6678 prisonniers soit 14000 pertes sur 60000 hommes engagés.

Les soldats portugais ont ainsi combattu en Afrique. D’octobre 1914 à juillet 1915 les allemands présents dans l’actuelle Namibie occupent le sud de l’Angola portugais.

2000 soldats allemands affrontent 12000 soldats portugais avec un bilan de 16 tués et 30 blessés côté allemand, de 810 tués, 638 blessés et 268 prisonniers et disparus côté lusitanien.

La bataille majeure de cette campagne à lieu à Naulila le 18 décembre 1914 et se termine par une victoire allemande. Les portugais ont 69 tués, 76 blessés et 37 prisonniers (3009 hommes, neuf canons et six mitrailleuses engagées) alors que les allemands qui ont engagé 640 hommes, 6 canons et deux mitrailleuses ont 12 tués et 25 blessés.

Si la colonie portugaise est entièrement libérée en juillet, on note des escarmouches jusqu’en septembre 1915.

En novembre 1917 les allemands attaquent au Mozambique avec le 25 novembre la Bataille de Ngomano qui se termine par une victoire allemande.

L’armée portugaise termine le premier conflit mondial avec 7222 militaires tués ainsi que 13 civils dans les colonies mais pour ce dernier chiffre cela ne concerne que les morts liés directement au combat. 82000 civils portugais sont morts des conséquences du conflit. Cela porte le nombre de tués à 89235 soit 1.5% de la population. A cela s’ajoute 13751 militaires blessés.

Une histoire militaire du Portugal (6) : D’une guerre à l’autre

Le 28 mai 1926 l’armée portugaise renverse la première république. Dès le mois de juillet le nouveau régime se préoccupe de réorganiser l’armée en tirant les leçons du premier conflit mondial.

Le concept inspiré du système de milice suisse est abandonné au profit d’un système mixte pour améliorer la réactivité des forces.

Des unités territoriales doivent mailler le territoire avec des unités issues de l’infanterie, de l’artillerie, de la cavalerie du génie……. .

Ces unités formées essentiellement en temps de paix d’officiers et de sous-officiers de carrière doivent servir à l’entrainement du contingent appelé chaque année et en temps de guerre participer à la mobilisation générale.

Batalhoes de Cacadores

Des unités «d’intervention rapide» doivent permettre au gouvernement d’intervenir rapidement en cas de menace aux frontières. On trouve ainsi dix bataillons renforcés appelés Batalhoes de Cacadores (bataillons de chasseurs) et deux brigades de cavalerie.

Les divisions ne doivent être créées qu’en temps de guerre, les divisions territoriales sont supprimées au profit de quatre régions militaires et du gouvernorat militaire de Lisbonne.

En juillet 1936 la guerre d’Espagne éclate. Le Portugal soutien le camp nationaliste via notamment l’envoi de volontaires les Viriates qui vont combattre au sein des unités franquistes et non sous la forme d’unités constituées comme les allemands ou les italiens.

Parmi ces hommes on trouve un certain nombre d’officiers et de sous-officiers de l’armée portugaise (ndA j’ignore si ils étaient détachés ou en congé).

Une nouvelle réorganisation à lieu en 1937. Elle garde l’essentiel de la réforme précédente. Le nombre de régiments d’infanterie passe de 22 à 16. Des unités blindées avec des chars et des autos blindées sont mises sur pied.

La Légion Portugaise une milice politique est intégrée à l’armée. L’Aéronautique Militaire reçoit un commandement central ce qui la rend très autonome voir quasiment indépendante.

Une histoire m ilitaire du Portugal (7) : le Portugal dans le second conflit mondial

Durant le second conflit mondial le Portugal est officiellement resté neutre, une neutralité flexible et évolutive qui arrangeait tout le monde même si cela engendrait des situations baroques comme le déploiement d’avions de patrouille maritime alliés aux Açores pour traquer sous-marins et forceurs de blocus qui ont longtemps utilisé des ports lusitaniens pour un ravitaillement et un entretien sommaire.

Les forces coloniales indépendantes en temps de paix sont placées dès septembre 1948 sous l’autorité de l’armée. Des renforts sont envoyés en Angola et au Mozambique moins en raison d’une menace extérieure que pour éviter une agitation des populations colonisées.

Les moyens sont également renforcés aux Açores. Pas moins de 35000 hommes doivent assurer la défense d’un archipel qui en cas d’invasion du territoire métropolitain aurait du accueillir le gouvernement portugais.

La mobilisation générale de septembre 1948 permet la levée de nombreuses divisions pour défendre le Portugal et ses territoires d’outre-mer.

Une division est déployée pour défendre Porto et le nord du pays, une autre division est déployée pour défendre l’Algarve, une troisième division pour défendre l’Alentejo. Un corps d’armées de trois divisions est chargée de défendre le Campo entrincheirado de Lisboa (Camp retranché de Lisbonne) soit six divisions.

Renault R-35.

A cela s’ajoute six bataillons de chasseurs, deux brigades de cavalerie, des unités d’artillerie et du génie. On trouve également un groupement blindé mécanisé avec notamment deux bataillons de Renault R-35 alors que les autos blindées sont essentiellement déployées au sein des Divisions d’Infanterie et des brigades de cavalerie, une version portugaise de nos «divisions pétrole-picotin».

Aux Açores les 35000 hommes sont regroupés au sein d’une division et d’unités rattachées. En Angola on trouve 5000 hommes (essentiellement des indigènes), 2500 hommes au Mozambique, 1000 au Cap Vert et 1500 en Guinée portugaise.

Les frontières sont renforcées par des blockhaus de campagne entourées de tranchées avec barbelés et champs de mines pour protéger le pays d’une attaque surprise.

Es-ce à dire qu’aucun soldat portugais n’à combattu durant le second conflit mondial ? Non certains lusitaniens vont connaître l’odeur de la poudre durant la deuxième conflagration mondiale.

Soldat espagnol (ou portugais ?) de la Division Azul

Hors de l’armée portugaise stricto sensu on trouve des soldats parlant la langue de Camoes au sein de la Legion Etrangère (portugais exilés de longue date) et au sein de la Division Azul, ces derniers étant souvent des portugais partis durant la Pax Armada travailler en Allemagne et qui pour des raisons diverses ont rejoint une division de volontaires espagnols pour combattre sur le front de l’est mais cela n’à représenté que fort peu d’hommes.

En ce qui concerne l’armée portugaise, elle connait le feu contre l’Afrique du Sud et contre le Japon ce qui était plutôt inattendu. Passons rapidement sur les combats en Afrique qui ne sont que des incidents de frontière provoqués par les opérations de pacification menées par les troupes coloniales portugaises déployées dans la colonie, incidents qui dégénèrent pas en guerre ouverte tout simplement parce que personne n’y à intérêt.

Les combats sont plus violents contre le Japon. Si la petite garnison de Macau résiste pour la forme et dépose vite les armes (les hommes seront internés jusqu’à la fin de la guerre et rapatriés au Portugal à l’automne 1954 non sans que certains aient succombé à la faim, aux mauvais traitements, aux maladies voir à des bombardements alliés) celle défendait Timor résiste plus longtemps pour comme le dira un soldat «pour l’honneur des armes de notre pays». Ils seront eux aussi internés mais certains s’évaderont pour combattre aux côtés des alliés.

En septembre 1954 l’armée portugaise n’à pas vraiment combattu. Très vite l’armée est démobilisée puis réorganisée avec une armée territoriale maillant le territoire à la fois pour des raisons militaires et des raisons politiques.

Une armée dite d’intervention est mise sur pied pour défendre le pays et plus généralement l’Europe en cas d’invasion de l’Europe par les forces soviétiques. Des divisions d’infanterie, une division blindée et différentes unités légères sont ainsi mises sur pied mais c’est une autre histoire.

Pologne et Pays Neutres (30) Portugal (10)

Une histoire militaire du Portugal (4) : guerres coloniales et guerre civile

De 1816 à 1820 les portugais et les espagnols s’affrontent pour le contrôle de la Banda Orientale, la région frontalière entre le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay.

C’est une victoire du Royaume-Uni du Portugal, de l’Algarve et du Brésil, la région étant annexée à cet état s’étendant sur les deux rives de l’Atlantique. Cela fait suite à une première tentative infructueuse en 1811/12.

Du 9 janvier 1822 au 13 mai 1825 à lieu la guerre d’indépendance du Brésil. Le 9 janvier 1822, le futur Pierre 1er du Brésil refuse de rentrer au Portugal alors que les Cortès lui demande. C’est le Dio da Fico (le jour du Je reste). Cela fait suite à la volonté des Cortès de refaire du Brésil une colonie portugaise.

Le 7 septembre 1822 Pierre proclame l’indépendance du Brésil et devient l’empereur Pierre 1er (le titre d’empereur à été choisit car son père Jean VI était roi du Brésil).

En novembre 1823 les dernières garnisons portugaises quittent le Brésil et pourtant les combats vont continuer. Des combats terrestres et maritimes voient l’engagement de forces régulières et de milices.

On trouve des sièges (Recife Belem, Caxias, Salvador et Montevideo) et des batailles rangées. Les forces brésiliennes regroupent 27000 soldats réguliers et miliciens plus 90 navires alors que les portugais disposent de 16000 soldats réguliers et 55 navires.

Le Siège de Salvador (2 mars 1822 au 2 juillet 1823) se termine par une victoire brésilienne. Les troupes de Pierre 1er ont engagé 1500 (début) à 14000 hommes (fin) associés à onze navires face à 3000 à 10500 portugais appuyés par quatorze navires. Les pertes sont lourdes des deux côtés avec 750 morts et 280 blessés côté brésilien contre 2500 morts 700 blessés et 3000 prisonniers dans le camp d’en face.

La Bataille de Piraja (8 novembre 1822) est une victoire brésilienne quand 1300 brésiliens défont 3200 portugais. Le bilan est de 286 tués pour les brésiliens contre 350 tués pour les portugais (chiffres incertaines).

La Bataille d’Itaparica (7 au 9 janvier 1823) est une autre victoire brésilienne. Les brésiliens mobilisent 3257 soldats et deux canonnières face à 12000 portugais qui disposaient également de deux bricks, un schooner, une barque et trente-cinq petits navires.

Le Siège de Montevideo (20 janvier 1823 au 8 mars 1824) se termine par une victoire brésilienne décisive. Ces derniers avaient engagé 3000 hommes appuyés par six navires pour faire face à 4000 portugais qui étaient soutenus par quatre navires.

La Bataille de Jenipao (13 mars 1823) est une victoire portugaise (16000 soldats 11 canons/116 tués et 600 blessés) sur les brésiliens qui disposaient de 2000 miliciens et de 2 canons (200 tués, 542 prisonniers).

La Bataille du 4 mai (1823) est un affrontement naval qui se termine par une victoire brésilienne.

Le Siège de Caxias (23 mai au 31 juillet 1823) se termine par une victoire brésilienne quand 8000 soldats auriverde l’emporte sur une garnison de 1600 portugais qui défendait la ville.

Soldat portugais 19ème siècle

Du 28 juin 1828 au 26 mai 1834 le Portugal est frappé par une guerre civile entre libéraux et absolutistes.

Cela débute par une crise de succession quand Pierre de Portugal alors héritier du trône proclame en 1822 l’indépendance du Brésil (7 septembre). En 1826 Jean VI meurt et l’année précédente en 1825 le Traité de Rio de Janeiro avait reconnu l’indépendance du Brésil après une tentative de refaire du Brésil une colonie portugaise après une période d’autonomie liée à la présence de la famille royale après l’invasion française de 1807.

Cela pose un problème car la loi de succession de 1641 interdit à un roi de Portugal de posséder une couronne étrangère or Pierre est devenu l’empereur Pierre 1er du Brésil.

Michel 2ème fils de Jean VI tente de s’imposer avec l’aide de sa mère Charlotte-Joachim au détriment de sa nièce, Marie fille de Pierre 1er.

Michel s’est exilé à Vienne après plusieurs tentatives subversives. Pierre est reconnu nouveau souverain portugais. Pierre 1er de Brésil devient Pierre IV de Portugal, sa sœur cadette l’infante Isabelle-Marie de Portugal assure la régence.

Pierre IV pour des raisons pratiques tout autant légales renonce à ses droits sur la couronne portugaise au profit de sa fille Marie qui devient Marie II le 2 mai 1826. Pierre IV accorde une charte et associé son frère Michel en la fiançant à Marie et en le nommant régent.

Le 9 janvier 1827 un premier affrontement militaire à lieu. C’est la Bataille de Coruche, une bataille qui à lieu au moment du soulèvement absolutiste (1826/27) contre l’application de la charte constitutionnelle de 1826. Véritable Prodome à la guerre civile portugaise (1828-1834).

Les libéraux (5500 hommes, 10 canons et 3 obusiers) l’emporte avec 10 tués, 51 blessés, 11 prisonniers et 18 disparus face aux absolutistes qui alignaient 8 à 11000 hommes selon les sources (pertes inconnues).

En 1828 Michel réunit de nouvelles Cortes à Lisbonne. Il est acclamé au roi au détriment de sa nièce le 23 juin 1828. Si quelques pays le reconnaisse comme le roi légitime, la plupart préfèrent rester neutres et ne pas s’engager dans un conflit entre lusitaniens.

Pierre 1er renonce au trône du Brésil en 1831 au profit de son fils Pierre qui devient Pierre II du Brésil (second et dernier empereur du Brésil) et rentre en Europe pour restaurer sa fille sur le trône.

En 1832 il débarque aux Açores seul territoire portugais à être resté fidèle à Marie. Deux ans plus tard les miguelistes (partisans de Michel 1er) sont battus, Marie II restaurée dans ses droits.

Cet affrontement est un affrontement politique mais surtout militaire avec plusieurs batailles qu’elles soient navales et terrestres.

Le 11 août 1829 à lieu la Bataille de Vila da Praia, une bataille navale qui se termine par une victoire des libéraux.

Le 8 juillet 1832 l’ancien empereur du Brésil débarque au Portugal avec 7500 hommes embarqués sur 40 navires sur la plage de Mindelo. Il entre à Porto le lendemain mais les libéraux sont très vites assiégés à Porto (juillet 1832-août 1833).

Le 23 juillet 1832 à lieu la Bataille de Ponte Ferreira, une bataillon opposant 8000 libéraux (infanterie, cavalerie, artillerie, un bataillon de mercenaires français et un bataillon «d’affreux» britanniques) qui cherchent à franchir un pont en granit sur la rivière de Ferreira.

L’action débute le 17 juillet 1832 avec de brèves escarmouches. Le 22, l’armée libérale reçoit l’ordre d’attaquer l’armée de Michel 1er sur les monts installés devant les habitations de Granja sur la rive opposée.

Le 23, l’armée libérale franchit la rivière. Les combats durent douze heures mais ils sont indécis. Les absolutistes (miguelistes) remportent une victoire tactique car ils ont empêché les libéraux d’atteindre leurs objectifs.

Le 7 août 1832 à lieu la Bataille de Souto Redondo près d’Aveiro. Les libéraux assiégés à Porto tentent une sortie pour desserrer l’étau absolutiste. C’est un échec cuisant mais cette victoire n’est pas exploitée par les miguelistes alors que les libéraux refluent en désordre vers Porto (70 tués, 105 blessés et 234 prisonniers).

Le 5 juillet 1833 les libéraux remportent une nouvelle bataille navale au large du Cap St Vincent. Le 24 juillet 1833 la ville de Lisbonne est prise.

Le 2 novembre 1833 libéraux et miguelistes s’affrontent à la Bataille d’Alcacer do Sail. Les miguelistes l’emporte. 26 officiers libéraux considérés comme des déserteurs de l’armée portugaise sont sommairement exécutés (trois autres sont libérés).

Le 30 janvier 1834 à lieu la Bataille de Pernes ou plutôt la deuxième puisqu’il y avait eu une première bataille le 11 novembre entre les libéraux du maréchal Saldanha et les troupes miguelistes pour le contrôle de moulins vitaux pour le ravitaillement des troupes. Les moulins sont détruits et les royalistes sont mis en fuite. La bataille de janvier 1834 est une nouvelle et lourde défaite des miguelistes.

Le 18 février 1934 à lieu la Bataille d’Almoster. 4500 libéraux commandés par le maréchal Saldanha défont près de Santarem les absolutistes (4500 à 5000 hommes), les libéraux ayant 374 tués, blessés et disparus contre environ 1000 pertes de l’autre côté.

Le 24 avril 1834 c’est la Bataille de Sant’Ana, une bataille qui eu lieu à Ermida au nord de Sao Bartolomeu de Messines (Algarve). C’est une victoire migueliste.

Le 16 mai 1834 la Bataille d’Asseiceira voit les libéraux du duc de Terceira (5500 hommes et onze canons) l’emporter sur les absolutistes du colonel Guedes (6000 hommes et 12 canons). Cette bataille qui à lieu près de la ville de Tomar voit les libéraux perdre 400 hommes contre 2900 pertes et 1400 prisonniers côté migueliste.

La guerre civile portugaise que nous venons de voir n’est pas le dernier engagement politique de l’armée portugaise. C’est plutôt le début, le 19ème siècle portugais tout aussi agité que le 19ème siècle espagnol étant marqué par un grand nombre de coups de force, de rébellions.

En 1835 il y à un coup d’état militaire et la même année débute la guerilla du Remexido, une guerilla pro-migueliste qui va durer jusqu’en 1838.

En 1836 on note une révolution libérale la Belezenda suivie l’année suivante par la Conspiration des Marmotas, la Révolte des Maréchaux. En 1838 c’est le Massacre du Rossio suivit des Emeutes de l’Arsenal.

Il faut ensuite attendre 1840 pour que l’armée s’agite à nouveau ou doive s’employer pour faire face à une agitation politique avec des émeutes à Lisbonne. En 1842 il y à un nouveau coup d’Etat et la mutinerie du 20ème bataillon de chasseurs.

Deux ans pus tard en 1844 c’est la révolte militaire de Torres Rivas, l’Emboxada, la Patulera (qui dure jusqu’en 1847) et la Revolte des Pinotes. Le 29 avril 1847 c’est la Montaria suivie en août 1848 de la Conspiration des Hidras. Cela se calme ensuite avec le coup d’état de la Régénération en 1851 et un coup de force républicain à Porto en 1881.