Pologne et Pays Neutres (27) Portugal (7)

Le Portugal (1933-1954)

Estado Novo

Antonio de Oliveira Salazar

Si vous demandez à une personne peu ou pas informée la nature du régime au pouvoir au Portugal à partir de 1933 il est probable qu’il parlera de régime fasciste. Un raccourci commode mais c’est un peu plus compliqué que cela.

Dès sa nomination au ministère des Finances, Salazar ne cache son ambition de toute-puissance même si à la différence de nombre de dictateurs il fera preuve d’une grande modestie et ne se montrera guère à l’aise dans les discours et les démonstrations de force face à la foule.

Opposé au communisme, au capitalisme et au libéralisme, l’ancien professeur de l’université de Coimbra est clairement un réactionnaire rêvant d’un âge d’or, rêvant de redonner au Portugal un statut de grande puissance perdue au 16ème siècle.

Il finit par être nommé premier ministre en juillet 1932 et va peu à peu mettre sur place un nouveau régime entré dans l’histoire sous le nom paradoxal d’Etat nouveau (Estado Novo).

Ce nouveau régime s’inscrit totalement dans la lignée de la Ditadura Nacional, le régiment en place depuis le coup d’état militaire de 1926 qui renversa une république en perpetuelle instabilité depuis son établissement en 1910.

C’est un régime autoritaire où le Conseil des Ministres à toute autorité sur le pouvoir législatif (Parlement et Chambre corporative). L’orthodoxie budgétaire et la conservation des colonies sont des dogmes intangibles de l’Etat Nouveau.

L’Estado Novo s’appuie sur les piliers traditionnels du Portugal à savoir l’Eglise, l’Armée, le Patronat, les relations sociales étant régulées par un système corporatiste. Il y à bien des élections mais avec un candidat unique forcément……. .

La constitution de l’Estado Novo est élaborée en 1932 et publiée au journal officiel portugais le 22 février 1933. Elle est approuvée par un plébiscite national le 19 mars 1933 avec pour la première fois le vote des femmes. L’abstention est faible mais cela est considéré comme de l’approbation ce qui fausse les résultats.

Le régime de Salazar suit la doctrine sociale de l’Eglise et s’inscrit dans la même mouvance qui portant Dolfuss au pouvoir en Autriche sans compter d’autres régimes autoritaires en Europe de l’Est.

L’Estado Novo se considère comme une république corporative avec de nombreux organismes chargés d’encadrer la société. Ses cinq piliers sont dieu, famille, travail, patrie et autorité.

Ce n’est pas un régime fasciste dans les années trente il y eu une tentation de singer les régimes au pouvoir en Allemagne et en Italie. En 1934 néanmoins le mouvement fascisant des Chemises Bleues de Rolao Preto est dissous, son leader exilé.

Francisco Rolão Preto

Salazar se nourrit des idées de l’intégralisme lusitanien, un mouvement monarchiste, traditionaliste mais non conservateur, anti-moderniste, anti-parlementariste, communaliste, corpo-syndicaliste, décentralisateur et catholique. L’absence de processus de politisation des masses, le cléricalisme et l’anti-modernisme éloignent le régiment portugais du fascisme.

Il existe néanmoins une police secrète, la tristement célèbre Policia internacional e de defesa do estado (PIDE) qui réprime les oppositions au Portugal et à l’étranger. Inspirée de l’OVRA fasciste, elle bénéficie des conseils du MI-5, le service de contre-espionnage britannique.

Un parti unique l’Union Nationale (UN) est créé dès le 30 juillet 1930. L’Assemblée nationale est élue sur un système de liste unique, la Chambre corporative n’ayant qu’une vocation consultative sur les projets qui sont ensuite soumis à l’assemblée.

Le chef de l’Etat élu pour sept ans au suffrage universel direct n’à qu’un pouvoir limité surtout en présence de Salazar le véritable maitre du pouvoir.

Comme je l’ai dit plus haut dans les années trente il y eu la tentation de fasciser le régimer portugais avec la création en 1935 de la Fédération Nationale pour l’Allégresse au travail inspiré du Krafft Durch Freude nazi pour encadrer les loisirs des ouvriers ou encore en 1936 la création de la Mocidade Portuguesa. Une Légion Portugaise est créée la même année mais toutes ses entités disparaitront à la fin de la seconde guerre mondiale sans avoir vraiment pesé de tout leur poids sur le régime.

Le Portugal et la guerre d’Espagne

Quand la guerre civile espagnole (qui très vite s’internationalise) éclate le gouvernement portugais est officiellement neutre mais naturellement la sympathie de Salazar va en direction des insurgés.

Les relations luso-espagnoles ont toujours été compliquées et marquées du sceau de la méfiance, les portugais n’ayant pas oublié l’Union Iberique (1580-1640), les six décennies au cours desquelles le roi d’Espagne à été également roi de Portugal.

La crainte de voir les souverains espagnols qu’ils soient hasbourgeois ou bourbons d’unifier sous leur sceptre toute la péninsule ibérique explique pourquoi le Portugal s’est très vite rapproché de l’Angleterre.

En 1931 l’arrivée des républicains au pouvoir provoque une dégradation des relations entre les deux pays, le gouvernement espagnol soutenant les opposants au régime portugais et ce dernier n’hésitant pas à accueillir des opposants notoires comme le général Sanjurjo qui tente un coup d’état en 1932 (Sanjurjada).

En ouvrant ses ports aux nationalistes le Portugal permet aux troupes de Franco de bénéficier d’un voie d’approvisionnement sure pour amener les armes et les munitions.

Le gouvernement portugais tente d’aller plus loin en tentant de mettre sur pied une Légion portugaise dont les hommes sont rapidement appelés Viriatos en référence au chef lusitanien mais des incidents pousse Salazar à dissoudre l’unité avant toute existence réelle.

Il y aura bien des volontaires lusitaniens, ils s’appeleront bien des viriatos mais contrairement à ce qui est parfois écrit il s’engageront à titre individuel dans la Légion, dans la phalange, chez les carlistes et chez les requetes. Des pilotes portugais vont également participer aux combats. Les chiffres sont incertains oscillant entre 4 et 12000 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre minimal de 6000 hommes.

En 1937 une mission militaire portugaise se rend aux côtés des nationalistes pour défendre les droits des volontaires portugais et pour étudier les combats et ainsi en tirer les leçons pour l’armée lusitanienne.

En 1938 le Portugal reconnaît le régiment franquiste et le 17 mars 1939 le Portugal et l’Espagne signe un traité de non-agression appelé Pacte Ibérique avec reconnaissance mutuelle des frontières, consultation pour concerter les actions diplomatiques et militaires. Le traité est complété le 29 juillet 1940 par une convention militaire. Cela n’empêchera pas une grande méfiance entre Salazar et Franco. Il faut dire qu’entre le professeur d’université et le militaire baroudeur, les atomes crochus devaient être peu nombreux.

Le Portugal et la Pax Armada

En septembre 1939 quand la guerre de Pologne éclate, le Portugal de Salazar se déclare neutre, fermant ses ports aux bélligerants jusqu’à la mi-octobre quand sous les pressions britanniques les ports lusitaniens sont rouverts au trafic étranger. Bien qu’officiellement neutre le pays de Camoes est plus favorable à l’Allemagne et à l’Italie.

Durant la Pax Armada le Portugal maintien sa neutralité en veillant à ce que l’Espagne reste elle aussi neutre, Salazar craignant qu’une entrée en guerre de l’Espagne n’entraine celle du Portugal contraint et forcée.

Durant l’époque 1939-1948 le régime durcit sa répression pour faire face à une certaine agitation en métropole comme dans les colonies. Le contrôle de la population se renforce avec une PIDE omniprésente, son encadrement également. On parle d’une forme de fascisation du régime portugais mais comme nous l’avons vu plus haut ce ne sera pas complet probablement en raison de la personnalité du dictateur portugais.

Sur le plan économique, la politique menée par Salazar est une politique à visée autarcique qui connait un succès inégal.

Face aux tensions persistantes en Europe, le Portugal se doit de moderniser ses forces armées pour faire face moins aux menaces sur son territoire métropolitain (assez limitées) qu’aux menaces sur ses îles et son empire colonial.

Cette modernisation est très insuffisante et très incomplète. A cause d’un manque de moyens ? Oui mais ce n’est pas la seule raison. Le dictateur portugais se méfie énormément de l’armée et des militaires.

Il à certes accédé au pouvoir grâce à eux mais il à vu les limites d’un régime militaire et ne veut surtout pas voir l’oeuvre de sa vie ruinée par un nouveau golpe militar fait par quelques galonnés en mal d’aventure.

L’armée de terre reçoit de nouveaux équipements, des unités sont réentrainées mais Salazar par orgueil refuse les propositions faites par des pays étrangers d’envoi d’une mission militaire pour former et entrainer les soldats, les sous-officiers et les officiers lusitaniens. L’armée de l’air bénéficie de quelques moyens supplémentaires tout comme la marine.

Comme le dira un officier portugais futur exilé «On avait juste de quoi faire le minimum rien de plus. Si un pays étranger nous avait envahit Lisbonne aurait été pris en deux jours comme en 1807».

Le Portugal dans le second conflit mondial

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 Salazar n’est pas sot. Il sait que le conflit va durer que cela se terminera par un K.O d’un des belligérants et non une victoire aux points. Il décide de conserver sa neutralité mais comme son voisin espagnol il espère en tirer des bénéfices.

Comme tout bon dictateur qui se respecte Salazar n’à qu’une obssession : la survie du régime. Il est pour cela près à tout. Il ne manque pas d’atouts, il sait par exemple que les alliés ont tout intérêt à neutraliser la péninsule ibérique.

Une Espagne et un Portugal basculant du côté de l’Allemagne et de l’Italie et ce serait une catastrophe absolue pour les alliés.

Cela genérait considérablement la France prise entre deux feux en Méditerranée et cela pourrait même conduire à la fermeture de la Mare Nostrum par la prise de Gibraltar et l’occupation de la partie française du Maroc.

Un tel alignement n’est pas non plus sans risque. Une alliance en bonne et due forme avec Rome et Berlin entrainerait immédiatement la perte des colonies ce que le régime de l’Etat neuf ne peut se permettre.

Salazar comme Franco va donc louvoyer en essayant de tirer le maximum de cette neutralité qui voir concilier l’inconciliable.

On verra donc parallèlement le régiment autoritaire lusitanien ouvrir discrètement certains ports et criques à des sous-marins de l’Axe pour ravitaillement et entretien sommaire (y compris auprès de navires allemands et italiens officiellement internés au Portugal) tout en acceptant que les Açores accueillent à Lajes une base aérienne destiné aux avions traquant les U-Boot et autres forceurs de blocus.

Durant le second conflit mondial le pays se protège en fortifiant ses frontières terrestres et maritimes, en interdisant son espace aérien aux avions des pays belligérants à l’exception d’avions en difficulté.

Nombre d’appareils anglais et américains se poseront au Portugal au point que certains pouvaient douter de la réelle nécessité de s’y poser. Ce doute sera confirmé après le retour de la démocratie, des aviateurs portugais dévoilant que c’était une astuce pour éviter les protestations de l’Axe.

En ce qui concerne les frontières terrestres, elles se couvrent de barbelés et de champs de mines, des blockhaus étant construits. Il ne s’agissait bien entendu pas d’une Ligne Maginot à la sauce portugaise mais plutôt d’un moyen de couvrir la frontière pour éviter une attaque brusquée qu’elle soit britannique, française ou même espagnole. Un véritable camp retranché protège Lisbonne.

Des champs de mines sont mouillés pour protéger l’accès aux bases de la marine portugaise ce qui provoquera quelques accidents visant des navires de l’Axe ou alliés qui n’étaient bien entendu pas au courant.

Dans les colonies on assiste à un processus similaire. Si il n’y à pas de minage des côtes de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée portugais ou du Cap Vert on assiste au renforcement de certaines positions fortifiées et à l’envoi de troupes moins parce que les colonies sont menacées par une invasion étrangère (Paris, Londres et Washington ont clairement fait comprendre à Salazar que seule une alliance pleine et entière avec l’Allemagne et l’Italie entrainerait une occupation des colonies lusitaniennes) que pour éviter une agitation des populations indigènes.

Des opérations de nettoyage sont menées durant le second conflit mondial en Angola, une sorte de guerre parallèle qui entrainera des incidents de frontière avec l’Union Sud Africaine mais cela ne dégénéra pas en conflit ouvert car ni Lisbonne ni Pretoria n’y avait intérêt.

Les seules unités portugaises régulières qui vont combattre sont celles chargées de défendre Macao et le Timor oriental, une colonie portugaise.

Si à Macao la petite garnison se rend rapidement (elle est internée en Chine mais sera victime de bombardements alliés qui tueront un certain nombre de portugais) à Timor la garnison de la taille d’un bataillon renforcé décide de combattre l’envahisseur pour «l’honneur du Portugal».

Elle se rend ensuite mais par son statut de neutre, la garnison est internée jusqu’à la fin de la guerre mais certains vont s’évader et vont combattre aux côtés des alliés pour libérer le Timor de l’occupation japonaise.

D’autres portugais vont combattre dans les deux camps. Une poignée de lusitaniens va s’engager dans la Division Azul et combattre sur le front de l’est tandis que d’autres refugiés politiques en France vont s’engager dans la Légion Etrangère, s’illustrant notamment dans les Balkans.

Quand le second conflit mondial se termine le Portugal est resté neutre mais cette neutralité à évolué vers une neutralité favorable aux alliés. Les ports lusitaniens se fermèrent aux sous-marins allemands (de toute façon de plus en plus rares dans l’Atlantique), les ressortissants allemands et italiens relativement libres internés, les espions pourchassés par la PIDE.

Le régime salazariste contrairement au régime franquiste savait avant même la fin du conflit que le régime ne serait pas attaqué.

Mieux même aucune compensation ni aucune réforme même cosmétique ne fût exigé au vieux dictateur portugais (65 ans en septembre 1954) qui pu croire que rien n’avait changé.

De toute façon avec le début de la guerre froide, la position du Portugal stratégique interdisait toute volonté de l’occident de déstabiliser un pays qui en cas de guerre nucléaire devait être avec son voisin espagnol une zone de repli pour les forces de l’OTAN bousculées par les forces du pacte de Varsovie, les unités portugaises modernisées et réorganisées devant barrer les soviétiques et leurs alliés sur les Pyrénées.

Pologne et Pays Neutres (26) Portugal (6)

Sébastien 1er

Dom Sebastião (Lisbonne 20 janvier 1554 Ksar-El-Kébir 4 août 1578) est roi de Portugal de 1557 à 1578, l’avant dernier monarque de la dynastie d’Aviz.

Fils du prince héritier Jean-Manuel et de l’infante Jeanne d’Espagne, il naît dix-huit jours après le décès de son père. Il à trois ans à la mort de son grand-père Jean III, sa grand-mère Catherine de Castille assurant la régence de 1557 à 1562 suivit par son grand-oncle le cardinal Henri d’Evora de 1562 à 1568.

Sous son règne, l’empire colonial s’étend et sur le plan législatif l’Eglise se réorganise (nouveaux évêchés, inquisition aux Indes) dans le cadre de la réforme catholique.

Une fois seul au pouvoir, Sébastien se montre tout à la fois religieux et violent, austère et emporté, belliqueux, rêvant à nouveau de Reconquista en entendant le Portugal en Afrique du Nord. Il lance une première expédition au Maroc en 1574 puis une nouvelle expédition en 1578, expédition qui lui sera fatale.

Il mobilise des soldats portugais, des mercenaires flamands, italiens et castillans soit 15500 fantassins, 1500 cavaliers et quelques centaines de surnuméraires. Ils embarquent à Lisbonne le 17 ou le 24 juin et arrivent à Tanger le 6 juillet sous le commandement direct du roi qui n’est ni marié et n’à aucun héritier.

Sébastien se montre arrogant et emporté, se considérant à l’aube d’un immense succès. L’affrontement final à lieu à Ksar-El-Kébir le 4 août 1579. Aux 15000 fantassins qui avaient débarqué à Tanger se sont ajoutés 2000 cavaliers arabes et 36 canons. En face l’armée ennemie se compose de 14000 fantassins et plus de 40000 cavaliers sans compter les troupes irrégulières et une quarantaine de canons. Si l’ennemi connait parfaitement l’armée portugaise, les lusitaniens ne connaissent guère l’ennemi ignorant totalement la présence de canons.

La bataille tourne très vite au désastre en raison notamment de l’impulsivité de Sébastien 1er. L’artillerie portugaise est ainsi prise ou réduite au silence. Cela tourne à la mêlée où le roi portugais succombe. 7000 «portugais» sont tués, les autres sont faits prisonniers sauf une centaine de portugais qui peuvent rentrer au pays. Les deux autres rois engagés sont également tués.

C’est un désastre comparable à celui qu’à connu la France à Crecy, Poitiers et Azincourt. Le corps est d’abord enseveli le 7 août à Ksar-El-Kébir. En décembre 1578, les restes royaux sont déterres et transportés à Ceuta. Ils sont à nouveau exhumés en novembre 1582 pour être transferés au monastère des Hieronymites de Bélem.

Longtemps les portugais ne voudront croire à la mort de Sébastien 1er. Un mouvement messianique nait le sebastianisme disant qu’un jour le «roi dormant» reviendrait pour libérer le pays de l’oppression notamment espagnole. Plusieurs faux Sébastien se présenteront mais seront vite démasqués.

Le Portugal est désormais à la merci de l’Espagne. Le grand-oncle de Sébastien devient roi mais le cardinal Henri n’à pas d’héritier. Philippe II d’Espagne petit-fils de Manuel 1er va s’emparer de la couronne lusitanienne marquant le début de soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Jean IV

Dom Joao IV o Restaurador (Jean IV le Restaurateur) (Vila Viçosa 18 mars 1604 Lisbonne 6 novembre 1656) fût roi de Portugal de 1640 à 1656. Duc de Bragance (Jean II) de 1630 à 1940 il secoue le joug espagnol et met fin à soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Fils de Theodose II de Bragance (1568-1630), septième duc de Bragance (1583-1630) et d’Anne de Velasco, il se marie à Louise-Françoise de Guzman (1613-1666), une cousine au troisième degré.

De ce mariage sont nés Théodose de Portugal (1634-1652), Catherine de Portugal (1638-1705) future épouse de Charles II, Alphonse (futur Alphonse VI) (1643-1683), Pierre (le futur Pierre II) (1648-1706)

Le 1er décembre 1640 il accepte la couronne portugaise, déposant Philippe III (Philippe IV en Espagne), sson choix étant ratifié par le parlement portugaise en janvier 1641. Il engagea le Portugal dans la guerre de Trente Ans pour récupérer les possessions attaquées par la Hollande, l’Angleterre et la France.

En 1646 il fait de la Vierge Marie la reine et la patronne du Portugal. Après ce geste plus aucun souverain portugais ne portera la couronne sur sa tête. Il modernise l’armée et l’administration portugaise.

Joseph 1er de Portugal

José I o Reformador (Joseph 1er le Reformateur) (Lisbonne 6 juin 1714 Sintra 24 février 1777) est roi de Portugal de 1750 à 1777, son titre complet étant Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de dieu.

Fils de Jean V de Portugal et de Marie-Anne d’Autriche, il modernise le pays en s’appuyant sur un ministre remarquable, Sebastien José de Carvalho et Melo plus connu sous le titre de Marquis de Pombal.

Le 19 janvier 1729 il épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d’Espagne, fille de Philippe V d’Espagne et d’Elisabeth Farnèse (un temps promise à Louis XV).

De cette union sont nées quatre filles : Marie (1734-1816), Marie-Anne-Françoise (1717-1786), Marie-Dorothée (1739-1771) et Benedicte (1746-1829)

Il hérite à son avènement d’une situation économique délicate avec une banqueroute liée à la baisse des arrivées d’or du Brésil. Des réformes s’imposent.

Cinq ans après son avénement, Lisbonne est ravagée par un terrible tremblement de terre qui traumatise la famille royale bien que celle-ci ait été épargnée.

Le marquis de Pombal prend rapidement les reines et fait montre de la fermeté, de l’énergie et de l’autorité nécessaire pour éviter que la catastrophe naturelle se transforme en catastrophe économique et surtout politique.

Le 3 septembre 1758 il échappe à une tentative d’assassinat qui aurait été organisée par la famille Tavora.

Onze personnes sont exécutées le 13 janvier 1759 ce qui provoque un scandale en Europe (la famille sera réhabilitée par Marie 1ère le 23 mai 1781) mais pour un temps la turbulente noblesse lusitanienne se tient tranquille. C’est également sous son règne que les jésuites sont expulsés du royaume.

Le 6 juillet 1760 sa fille unique et héritière Maria épouse son oncle paternel ce qui provoque un beau scandale. Le nonce apostolique est expulsé de la cour pour avoir refusé d’assister à ce mariage.

Parmi les autres réformes figure une volonté autarcique et la a fin de l’Inquisition. A sa mort le marquis de Pombal est disgracié.

Marquis de Pombal

Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d’Oeiras et marquis de Pombal (Lisbonne 13 mai 1699 – Lisbonne 8 mai 1782) est un homme politique portugais.

C’est un homme d’Etat de première envergure et peu dans l’histoire lusitanienne peuvent lui dire «Je suis plus important que toi».

En profitant de la faiblesse de Joseph 1er durablement traumatisé par le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 il agit en véritable despote éclairé. Ces succès sont aussi nombreux que ces ennemis.

Quand Joseph 1er meurt, la première décision de sa fille Marie 1ère est d’écarter le vieux marquis qui est vu comme le responsable de tous les maux du pays.

Issu de la petite noblesse portugaise, il suit des études de droit à l’université de Coimbra, sert un temps dans l’armée. Il se marie à 23 ans avec Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada (1687-1789), une veuve de dix ans son ainée.

Il est ambassadeur à Londres en 1738 puis à Vienne en 1745. Devenu veuf il se remarie avec Maria Eleonore Ernestine Eva Volfanga Josepha von und zu Daun auf Sassenheim und Callaborn, comtesse de Daun (NdA pas simple pour les cartes de visite) qui va lui donner cinq enfants : Henrique, Teresa, Maria Francisca, José Isabel et Maria Amalia.

Son expérience anglaise est formatrice. Il va clairement s’inspirer du modèle anglais pour moderniser le Portugal sans pour autant devenir anglophile, le futur marquis de Pombal n’était pas le premier portugais à trouvé les anglais arrogants et méprisants vis à vis de leur allié ibérique. Ce n’est cependant pas pour cela qu’il n’apprend pas l’anglais mais simplement parce qu’à l’époque la langue de la diplomatie était le français.

Il se rend à Vienne pour tenter de reconcilier le pape Benoit XIV et Marie-Thérèse d’Autriche. Il n’apprécie guère cette mission car il à le sentiment que la mission est impossible et qu’en plus on veut écarter son projet de compagnie des Indes, projet qui sera d’ailleurs abandonné officiellement pour des raisons financières. Il parviendra néanmoins à un accord mais non sans de multiples difficultés.

Rappelé à Lisbonne par Jean V qui ne l’apprecie guère, il profite de l’avénement de Jean 1er qui au contraire l’apprécie. Il le nomme ministre des Affaires Etrangères et le fait comte d’Oreias en 1759.

Le tremblement de terre du 1er novembre 1755 qui ravage Lisbonne est le moment clé pour le futur marquis de Pombal qui révèle au monde ses qualités d’homme d’Etat. Il gère la crise immédiate et profite du chaos pour avancer ses réformes ce qui génère son lot d’ennemi. Il mène une politique de despotisme éclairée, une politique mercantiliste pour favoriser l’enrichissement du pays tout en évitant la sortie du métal précieux.

Il interdit l’esclavage en 1761 soumet l’Inquisition à l’autorité royale, réprime des révoltes nobiliaires, réforme l’enseignement (développement de l’université de Coimbra), dote le pays d’une police moderne.

En récompense de son action, le roi le fait marquis de Pombal le 16 septembre 1769. La mort de José 1er est l’occasion attendue par tous ses opposants pour obtenir sa tête. Marie 1ère, dévote à la santé mentale chancelante écarte le vieux marquis qui meurt peu après retiré sur ses terres.

Charles 1er de Portugal

Carlos I (Palais d’Ajuda, Lisbonne 28 septembre 1863 Lisbonne 1er février 1908) est l’avant-dernier roi du Portugal. Son titre complet est Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Fils de Louis 1er et de Maria Pia de Savoie, il devient roi le 19 octobre 1889. Le contexte socio-politique est particulièrement difficile, la monarchie très contestée, la classe politique éclaboussée par de multiples scandales ce qui fait monter le mouvement républicain.

Le 22 mai 1886 il épouse la princesse Amélie d’Orléans, fille du comte de Paris. Les célébrations à Paris choquent les républicains qui ripostent par le vote d’une loi d’exil pour les membres des familles ayant régné sur la France (elle sera abrogée en 1948 peu avant le début du conflit, certains membres des familles s’engageant dans l’armée pour défendre le pays).

De cette union sont nés trois enfants, si la petite Marie-Anne de Bragance est morte bébé, les deux fils Louis-Philippe et Manuel nés respectivement en 1887 et 1889 ont survécu. Grand amateur de femme, il à eu plusieurs enfants naturels, enfants jamais reconnus.

Le 30 janvier 1896, le roi est victime d’un attentat à la personne commis par un ouvrier anarchiste tandis qu’il rentrait en voiture au palais royal .

Le 1er février 1908 il est assassiné par Alfredo Luís da Costa et Manuel Buíça à Praça do Comércio (« place du Commerce ») à Lisbonne, avec son fils aîné dom Louis-Philippe par des révolutionnaires de la Carbonaria, une organisation républicaine portugaise à caractère ésotérique.

Son fils cadet le futur Manuel II, blessé au bras, est sauvé par sa mère.

Louis-Philippe de Bragance

Luis Felipe de Braganza (Santa Maria de Belèm, Lisbonne 21 mars 1887 Praça do Comercio, Lisbonne 1er février 1908) est le fils ainé de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans.

Né en 1887 alors que son père était encore prince royal, il reçoit les titres de prince de Beira (4ème) et duc de Barcelos (14ème). A la mort de son grand-père, le roi Louis 1er devient prince royal de Portugal avec les titres de 21ème duc de Bragance, de 20ème marquis de Vila Viçosa, 28e comte de Barcelos, 25e comte d’Ourém, 23e comte de Arraiolos et 22e comte de Neiva.

En 1907 le prince royal âgé de vingt ans est régent du royaume alors que son père est à l’extérieur et la même année il est le premier membre de la famille royale à se rendre dans les colonies lusitaniennes d’Afrique.

Au moment de son assassinat, des négociations de mariage étaient en cours avec la princesse Patricia de Connaught, petite-fille de la reine Victoria.

Louis-Philippe à le triste privilège de devenir célèbre en étant victime du seul regicide de l’histoire lusitanienne. Le 1er février 1908, Louis-Philippe et sa famille venant du palais de Vila Viçosa (Alentejo), lieu d’origine de la maison de Bragance, sont de retour à Lisbonne.

Deux membres de la charbonnerie portugaise, Alfredo Costa et Manuel Buiça tirent sur la calèche de la famille royale. Le roi est mortellement touché, le prince agonisant vingt minutes. Si le prince Manuel survit ce qu’il à été protégé par sa mère qui lui à évité de recevoir autre chose qu’une balle ddans le bras. Au lieu d’un Louis-Philippe 1er sur le trone de Portugal ce sera Manuel II qui sera le dernier roi de l’histoire lusitanienne.

Manuel II

Manuel II (Lisbonne 15 novembre 1889 Twickenham 2 juillet 1932) est entré dans l’histoire comme étant le dernier roi de Portugal. Fils cadet de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans, il succède à son père après l’assassinat de celui-ci et de son frère ainé.

Il va régner un peu plus de deux ans de février 1908 à octobre 1910 sans avoir été préparé pour son rôle. La situation politique est particulièrement difficile, la monarchie est pour ainsi dire condamnée par le double regicide de 1908. Un roi plus mur et mieux formé aurait-il fait mieux ? Difficile à dire.

Le 5 octobre 1910 une révolute républicaine l’oblige à fuir vers Gibraltar. Il termine sa vie en Grande-Bretagne où il épouse en 1913 Augusta Victoria de Hohenzollern, ce mariage restant sans descendance.

Avant de mourir, il se reconcilia avec son cousin Duarte, duc de Bragance, descendant du roi Michel 1er l’Usurpateur. Il ne le désigna jamais comme son successeur mais il fût reconnu comme le prétendant du mouvement monarchiste. Il meurt à Twickenham mais il est enterré au Panthéon royal des Bragance à Lisbonne.

Antonio de Oliveira Salazar

Antonio de Oliveira Salazar (Vimieiro 28 avril 1889 Lisbonne 27 juillet 1970) est l’homme politique majeur de la période qui nous intéresse. Professeur d’économie de l’université de Coimbra, il s’impose en devenant indispensable à la junte militaire qui fait preuve d’une totale incurie sur le plan financier.

Officiellement président du conseil, il est réalité l’homme fort d’un régime qu’il contribue à battir, l’Estado Novo (Etat nouveau), un régime autoritaire, conservateur et nationaliste.

Durant sa longue période au pouvoir (de la fin des années vingt à la fin des années soixante), il cumule de nombreuses fonctions. Jugez plutôt :

-Président du conseil des ministres du Portugal du 5 juillet 1932 au 25 septembre 1968.

-Président de la République portugaise par interim du 18 avril au 9 août 1951

-Ministre de la Défense du 5 juillet 1932 au 5 septembre 1948 et du 3 septembre 1954 au 4 août 1960

-Ministre de la Marine du 25 janvier au 5 février 1936 et du 30 janvier au 2 février 1939

-Ministre des Affaires Etrangères du 6 novembre 1936 au 4 février 1944

-Ministre de la Guerre du 11 mai 1936 au 6 septembre 1944

-Ministre des Colonies du 21 janvier au 20 juillet 1930

-Ministre des Finances du 3 au 19 juin 1926 et du 28 avril 1928 au 28 août 1940

Salazar est le quatrième enfant d’une famille modeste originaire de la Beira Alta. Il à trois sœurs aînées. Ses parents auraient souhaité pour lui une carrière dans le commerce, le curé de la paroisse leur conseille le séminaire religieux de Viseu où le jeune Antonio entre en 1900 à onze ans.

Il est diplômé en 1908 et reçoit même les ordres mineurs. A l’automne 1910 il entre à l’université de Coimbra. Accéder à cette université c’est la garantie d’occuper très vite de hautes fonctions ou du moins de se faire d’utiles relations pour plus tard.

Il s’inscrit d’abord en lettres avant de bifurquer vers le droit. Parallèlement il commence à s’engager en politique dans un courant chrétien conservateur qui va lutter contre la première république portugaise, une république athée et anticléricale.

Il obtient sa licence de droit en 1914 puis devient enseignant tout en préparant un doctorat en sciences économiques. En 1919 il est accusé de participer à un complot royaliste puis en 1921 est élu député mais renoncer à siéger après la première session. Sa pensée politique évolue, très influencée par le maurrassissme.

En 1926 l’armée prend le pouvoir mais ne parvient pas à résoudre la crise financière. Les militaires font appel à Salazar qui devient très vite un homme incontournable du régime. Le 25 juin 1932 il devient président du conseil.

Il met en place en 1933 l’Estado Novo. C’est un régime autoritaire (avec une police secrète la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado et des camps de sinistre mémoire comme Caxias ou Tarrafal) , conservateur, corporatiste, catholique et nationaliste.

En 1936 éclate la guerre d’Espagne. Sans surprise le Portugal de Salazar va soutenir le camp nationaliste : ouverture des ports, envoi de volontaires (Viriates), levée de fonds, mise à disposition des médias. En revanche la relation entre Franco et Salazar ne sera jamais chaleureuse, la faute probablement à la crainte atavique des portugais d’être avalés par les espagnols.

Si certains dictateurs sont connus pour leurs excès et leur flamboyance, Salazar en revanche est selon ses amis «un animal d’habitude». Il mène une vie modeste, ascetique. On ne lui connait par exemple aucune liaison féminine.

Durant la guerre de Pologne puis durant la deuxième guerre mondiale il maintient le Portugal dans la neutralité, une neutralité flexible avec une ouverture de certains ports aux sous-marins allemands puis les Açores qui accueillent une base aérienne pour des avions ASM traquant les sous-marins allemands présents dans l’Atlantique.

Il se maintient au pouvoir après le second conflit mondial, refusant toute ouverture, toute libéralisation ce qui provoque la naissance de complots militaires et civils, de l’agitation dans les colonies. Victime d’un AVC en 1968, il doit renoncer au pouvoir. Il meurt deux ans plus tard le 27 juillet 1970.

Pologne et Pays Neutres (23) Portugal (3)

Chronologie militaire

-155-139 (a.C) : Guerre lusitanienne

-456 : Bataille de Bracara défaite des Suèves face aux Wisigoths

-868 : Braga est reprise par les forces chrétiennes

-1064 : reprise définitive de Coimbra (après une reprise éphémère en 871)

-1071 : Bataille de Pedroso. Le dernier titulaire du comté de Portucale est défait par Garcia II de Galice qui proclame comte (ou roi selon les sources) de Portugal.

-1139 : bataille d’Ourique

-1147 (15 mars) : Reprise de la ville de Santarem

-1147 (juillet-octobre) : siège de Lisbonne

-1184 : Echec du siège de Santarem par les Almohades de Yusuf 1er

Bataille de Las Navas de Tolosa

-1212 (16 juillet) : Bataille de Las Navas de Tolosa. Des troupes portugaises y participent

-1319 : suite à la dissolution de l’Ordre du Temple, le roi du Portugal reçoit l’autorisation de créer un nouvel ordre militaire, l’Ordre du Christ qui assure la défense des frontières et va jouer un rôle clé dans les grandes découvertes.

-1384 (6 avril) : Bataille des Atoleiros. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (juin) : Bataille de Trancoso. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (octobre) : Bataille de Valverde. Victoire définitive des portugais sur les castillans

-1385 (14 août) : Bataille d’Aljubarrota. Victoire des portugais appuyés par les anglais sur les castillans soutenus par les aragonais, les français et les italiens.

-1415 : les portugais s’emparent de la ville de Ceuta

-1437 : échec des portugais devant Tanger qui sera prise par les portugais en 1471. Les différentes places portugaises au Maroc seront abandonnées non sans débats ni critiques entre 1541 et 1550.

-1578 (4 août) Bataille de Ksar-El-Kébir

-1580 (25 août) : Bataille d’Alcantara marquant la défaite des partisans d’Antoine, prieur de Crato qui contestait à Philippe II sa prise de contrôle de la couronne de Portugal

-1585/1604 : guerre anglo-espagnole. Les portugais participent à la guerre côté espagnol car à l’époque les lusitaniens et les ibères sont unis sous la domination du roi d’Espagne (Union Iberique)

-1602-1663 : guerre hollando-portugaise pour le contrôle des colonies d’Asie du Sud-Est

-1644 : Victoire des portugais sur les espagnols à Montijo

-1665 (17 juin) : Bataille de Monte Claros

-1801 : Guerre des Oranges

-1807 (20 novembre) : Invasion du Portugal par les troupes françaises du général Junot.

-02 mai 1808 au 17 avril 1814 : Guerre péninsulaire

-1808 (17 août) : défaite française à Vimeiro

-1810 : défaite française à Biçaco

-1832 (8 juillet) : un corps expéditionnaire libéral venu des Açores fort de 7500 hommes et de 60 navires débarque près de Porto («Débarquement de Mindalo»)

-Juillet 1832 à juillet 1833 : les libéraux retranchés dans Porto sont assiégés par les forces du camp absolutiste.

-1912 et 1915 : des groupes armés monarchistes venus d’Espagne tentent de renverser la République et de rétablir la monarchie que ce soit en faveur de Manuel II ou des descendants de Michel 1er.

-1914 (24 août) : Raid allemand contre le poste frontalier de Maziua (Mozambique portugais)

-1916 (9 mars) : L’Allemagne déclare la guerre au Portugal, Lisbonne ne tardant pas à faire de même

-1916 (15 mars) : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Portugal

Soldats portugais mettant en œuvre un mortier Stokes. Ils sont équipés à la britannique

-1916 (22 juillet) : Création du Corpo Expediconario Portugues

-1917 (7 janvier) : Création du Corpo de Artilharia Pesada Independente (corps d’artillerie lourde indépendant)

-1917 (2 février) : Les premiers soldats lusitaniens arrivent à Brest.

-1917 (4 avril) : Arrivée sur le front des premiers soldats portugais

-1917 (4 juin) : Baptême du feu pour les troupes portugaises

-1917 (7 octobre) : Le corps d’artillerie lourde portugais arrive sur le front

-1918 (9 avril) : bataille de la Lys (opération Georgette). Les portugais subissent de lourdes pertes.

Chronologie politique

Les rois de Portugal

Le titre officiel du roi de Portugal est le suivant : roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Comtes de Portugal

Le Portugal devient un royaume en 1139 alors qu’il était un comté auparavant. Plusieurs maisons vont se succéder.

De 868 à 1071 on trouve la Maison de Vimara Peres suivie ensuite de la Maison de Jimenez de 1071 à 1094 et enfin de la Maison de Bourgogne de 1095 à 1139. Alphonse Henriques, fils d’Henri de Bourgogne et de Thérèse de Léon qui était déjà duc se proclame après sa victoire à la bataille d’Ourique.

Maison de Bourgogne

Cette première dynastie royale est fondée par Henri de Bourgogne, comt de Portugal (1066-1112).

-Alphonse 1er le Conquérant (1139-1185)

-Sanche 1er le Colonisateur (1185-1211)

-Alphonse II le Gros (1211-1223)

-Sanche II le Preux (1223-1248)

-Alphonse III le Boulonnais (1248-1279, régent à la place de son frère de 1245 à 1248)

-Denis 1er le Cultivateur (1279-1325)

-Alphonse IV le Brave (1325-1357)

Pierre 1er

-Pierre 1er le Justicier ou le Cruel (1357-1367)

-Ferdinand 1er le Beau ou l’Inconstant (1367-1383)

-Régence d’Eleonore Teles de Menezes (1383-84) et Jean, grand maitre de l’Ordre d’Aviz (1383-1385)

-Beatrice 1er (1383-1384)

Maison d’Aviz (branche directe)

Jean 1er, fondateur de la maison d’Aviz

-Jean 1er le Prince de Bonne Mémoire (1385-1433)

-Edouard 1er l’Eloquent (1433-1438)

-Alphonse V l’Africain (1438-1481). Ayant six ans à son avènement il ne peut gouverner seul, la régence est assurée par Alienor d’Aragon (1438/39) puis par Pierre de Portugal, duc de Coimbra (1439-1448)

-Jean II le Prince parfait (1481-1495)

Maison d’Aviz (Branche de Beja)

Manuel 1er

-Manuel 1er le Fortuné (1495-1521) cousin germain de Jean II et petit fils d’Edouard 1er

-Jean III le Pieux (1521-1557)

-Sébastien 1er le Désiré (1557-1578). Petit-fils de Jean III n’à que trois ans à son avénement. Sa grand mère Catherine de Castille (1557-1562) assure la régence suivit de son oncle, le cardinal Henri de Portugal (1562-1568)

-Henri 1er le Chaste (1578-1580)

-Antoine 1er le Déterminé (1580). Petit-fils de Manuel 1er, son règne est plus symbolique que réel, Philippe II d’Espagne s’emparant de la couronne de Portugal.

Maison de Habsbourg

-Philippe 1er de Portugal (Philippe II d’Espagne) (1580-1598)

-Philippe II de Portugal (Philippe III d’Espagne) (1598-1621)

-Philippe III de Portugal (Philippe IV d’Espagne) (1621-1640)

Maison de Bragance

Jean IV le Restaurateur

Jean IV le Restaurateur (1640-1656) arrière-arrière-petite fils de Manuel 1er

-Alphonse VI le Victorieux (1656-1683) : Il n’à que treize ans à son avènement. Sa mère Louise Marine Françoise de Guzman assure la régence jusqu’en 1661. Instable mentalement il sera exilé aux Açores, son frère Pierre de Bragance assurant la régence de 1668 à 1683.

-Pierre II Le Pacifique (1683-1706)

-Jean V Le Magnanime (1706-1750)

-Joseph 1er le Reformateur (1750-1777)

-Marie 1ère La Pieuse (1777-1816). Instable mentalement (sa folie à été aggravée par une piété extrême et les conséquences de la Révolution Française), elle n’assure pas la réalité du pouvoir tenu d’abord par son oncle et mari (sic) Pierre III le Sacristain de 1777 à 1786 et par son fils Jean, prince de Brésil de 1791 à 1816.

-Jean VI le Clément (1816-1826)

-Pierre IV le Roi Soldat (1826) Empereur du Brésil il abdique rapidement ses droits à la couronne du Portugal au profit de sa fille Marie âgée de sept ans. La régence est assurée par Isabel Maria de Bragance (1826-1828) et par Michel de Bragance son oncle (1827-1828).

-Marie II l’Educatrice (1826-1828) (1834-1853)

-Michel 1er l’Usurpateur (1828-1834) (chef du camp réactionnaire renverse sa nièce et épouse ce qui provoque une guerre civile et l’intervention du père de Marie II).

-Ferdinand II le roi artiste (1837-1853). Règne en compagnie de son épouse Marie II (le mariage de Marie et de Michel à été annulé en 1834)

Maison de Bragance-Saxe-Cobourg et Gotha

-Régence de Ferdinand II de 1853 à 1855

-Pierre V l’Optimiste (1853-1861)

-Louis 1er le Populaire frère du précédent (1861-1889)

Charles 1er

-Charles 1er le Diplomate (1889-1908)

Manuel II, le dernier roi de Portugal

-Manuel II Le Patriote (1908-1910)

Présidents et chef de l’Etat portugais

Première République

-Teofilo Braga (1843-1924) président du gouvernement provisoire de la république portugaise du 5 octobre 1910 au 24 août 1911.

-Manuel de Arriaga (1840-1917) président du 24 août 1911 au 26 mai 1915

-Teofilo Braga à nouveau président du 29 mai au 5 octobre 1915

-Bernadino Machado (1851-1944) président du 5 octobre 1915 au 5 décembre 1917

-Suite à un coup d’état Sidonio Pais (1872-1918) prend le pouvoir. Il est président de la Junte révolutionnaire du 8 au 12 décembre 1917, premier ministre du 12 décembre 1917 au 9 mai 1918 et président du 28 avril au 14 décembre 1918,date de son assassinat.

-Joao do Canto e Castro (1862-1934) président du 16 décembre 1918 au 5 octobre 1919

-Antonio Jose de Almeida (1866-1929) président du 5 octobre 1919 au 5 octobre 1923.

-Manuel Teixeira Gomes (1860-1941) président du 5 octobre 1923 au 11 décembre 1925 date de sa démission

–Bernadino Machado à nouveau président du 11 décembre 1925 au 31 mai 1926

Ditadura Nacional (1926-1932)

-Amiral José Meendes Cabeçadas (1883-1965) président du 31 mai au 17 juin 1926

-Général Manuel Gomes da Costa 1er ministre du 17 juin au 9 juillet 1926, président du 29 juin au 9 juillet 1926

-Général Oscar Carmona (1869-1951) 9 juillet 1926 au 16 novembre 1926 (premier ministre) 16 novembre 1926 au 25 mars 1928 (président)

Estado Novo

-Oscar Carmona 15 avril 1928 au 18 avril 1951, date de son décès

-Salazar assure l’interim à la président du 18 avril au 21 juillet 1951.

-Francesco Caveiro Lopes (1894-1964) président du 21 juillet 1951 au 9 août 1958

Pologne et Pays Neutres (22) Portugal (2)

HISTOIRE DU PORTUGAL

Cronologia (Chronologie)

Les grandes dates qui ont fait l’histoire du Portugal

Tout comme l’Espagne je vais dans cette partie parler des grandes dates qui font fait l’histoire du Portugal, un choix pleinement subjectif et arbitraire. Bien entendu si une date importante semble manquer les commentaires sont là.

Statue de Viriate avec l’inscription « Terreur des romains »

-180 a.C : Naissance de Viriate le «Vercingetorix portugais»

-155-139 (a.C) : Guerre lusitanienne

-139 a.C : assassinat de Viriate par l’un des siens

-13 p.C : La province romaine d’Hispanie Ultérieure est divisée en provinces de Lusitanie et de Bétique, provinces séparées par le fleuve Guadiana. La province de Lusitanie couvre la plus grande partie du Portugal actuel au sud du Douro plus une partie du Leon et de l’Estremadure.

-286 : Création de la Province de Gallecie qui couvre le nord du Portugal et le nord de l’Espagne actuelle

-409 à 416 : Les Alains sont présents dans la péninsule ibérique

-419 : Les Suèves s’installent en Gallaecia qui inclus le futur territoire du comté du Portugal

-468 : les Wisigoths s’emparent de la Lusitanie et l’intègre à leur royaume qui à son apogée couvrait toute la péninsule ibérique mais aussi la Septimanie (sud-est de la France)

-1097 : Henri de Bourgogne reçoit du roi de Castille et de Léon Alphonse VI le comté de Portugal

Alphonse 1er de Portugal

-1139 : Alphonse-Henri se proclame roi du Portugal après la bataille d’Ourique. Alphonse VII de Castille et Leon le reconnaît en 1143 sous le nom d’Alphonse 1er de Portugal

-1147 : Lisbonne est reprise par les chrétiens à l’issue d’un siège de plus de trois mois (1er juillet au 25 octobre). La reconquête de la future capitale portugaise occupée par les musulmans depuis l’an 711 s’est faite dans le contexte de la deuxième croisade.

-1179 : le pape Alexandre III reconnaît officiellement Alphonse 1er comme roi de Portugal

-1249 : la conquête de l’Algarve par Alphonse III marque la fin du volet portugais de la Reconquista.

-1255 : Lisbonne devient la capitale du royaume de Portugal en remplacement de Coimbra

-1267 : Traité de Badajoz qui fixe les frontières entre le Portugal et la Castille.

-1297 : Traité d’Alcanices qui remanie le traité précédent à la marge

-1355 : La maitresse du futur Pierre 1er Ines de Castro est assassiné sur ordre d’Alphonse IV. A son avènement deux ans plus tard il chatiera les assassins, exhumera le corps de sa maitresse qui couronnée vera les nobles portugais lui baiser la main.

-1385 (14 août) : Bataille d’Aljubarrota. Victoire des portugais appuyés par les anglais sur les castillans soutenus par les aragonais, les français et les italiens.

C’est la fin de l’Interrègne Portugais (2 avril 1383 au 14 août 1385) qui faisait suite à la mort sans héritier masculin de Ferdinand 1er. Jean, maitre de l’ordre militaire d’Aviz et accessoirement fils illégitime du roi défunt devient roi. Cet événement est vu comme un élément majeur dans l’éveil de la conscience nationale portugaise.

-1373 (16 juin) : traité de perpétuelle amitié entre l’Angleterre et le Portugal qui annonce le Traité de Windsor

-1386 (9 mai) : Traité de Windsor. Traité diplomatique entre l’Angleterre et le Portugal, alliance scellée par le mariage de Jean 1er de Portugal avec Philippa de Lancastre, fille de Jean de Gand, 1er comte de Lancastre, troisième des cinq fils d’Edouard III.

Henri le Navigateur

-1394 (4 mars) : naissance à Porto de Dom Henrique de Avis, 1° duque de Viseu plus connu sous le nom d’Henri le Navigateur (mort à Sagres le 13 novembre 1460)

-1415 : les portugais s’emparent de la ville de Ceuta

-1419 : les portugais découvrent Madère

-1427 : les portugais s’emparent des Açores

-1434 : début de la campagne d’exploration menée sous l’impulsion de l’infant Henrique plus connu sous le nom d’Henri le Navigateur.

-1479 : Traité d’Alcaçaves : la Castille contrôle définitivement les Canaries, le Portugal contrôlant Madère, les Açores et le Cap Vert. Le royaume lusitanien reçoit le droit de conquérir Fez et le monopole du commerce avec la Guinée.

Bartolomeu Dias

-1488 : Bartolomeu Dias découvre et dépasse le cap de Bonne Espérance. Néanmoins les portugais laisseront aux hollandais le site préférant s’installer plus à l’est dans l’actuel Mozambique

-1494 : Jean II de Portugal et les rois Catholiques signent le traité de Tordesillas dit traité de partage du monde. Les portugais peuvent occuper tout ce qui se trouve à l’est d’une ligne à 370 lieues à l’ouest des îles du Cap Vert.

Vasco de Gama

-1498 : Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut

-1500 : Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil

-1519 à 1521 : le portugais Fernão de Magalhães (Fernand de Magellan) au service de Charles Quint réalise le premier tour du monde même si il ne reverra jamais l’Europe, étant tué aux Philippines.

-1524/25 : naissance de Luis Vaz de Camoes (mort le 20 juin 1580)

-1530 : le Portugal débute la colonisation du Brésil

-1536 : l’Inquisition s’installe au Portugal

-1553 : pour récompenser les portugais de les avoir aidés à lutter contre la piraterie les chinois cèdent un territoire, la colonie de Macao.

-1578 : Sébastien 1er, avant-dernier roi de la maison d’Aviz est tué à la Bataille des Trois Rois à Ksar-El-Kébir.

-1580 : Henri 1er qui avait quitté les ordres (mais sans pouvoir avoir de descendance) meurt après deux ans de règne. Le Portugal perd son indépendance après la bataille d’Alcantara (25 août 1580). Philippe II d’Espagne devient Philippe 1er de Portugal après les Cortes de Tomar (1581). Début d’une Union Personnelle de 60 ans entre l’Espagne et le Portugal.

-1585/1604 : guerre anglo-espagnole. Les portugais participent à la guerre côté espagnol car à l’époque les lusitaniens et les ibères sont unis sous la domination du roi d’Espagne (Union Iberique)

-1602-1663 : guerre hollando-portugaise pour le contrôle des colonies d’Asie du Sud-Est

Jean IV

-1640 (1er décembre) : Révolution du 1er décembre, restauration de l’indépendance du Portugal avec l’avénement le 15 décembre de Jean IV, premier roi de la maison de Bragance qui va régner jusqu’en 1910.

-1668 (13 février) : Traité de Lisbonne l’Espagne reconnaît l’indépendance du Portugal

-1703 : Traité de Methuen. Les textiles anglais entrent au Portugal sans être taxés contre un abaissement des charges sur les vins portugais en Angleterre. Considéré comme le début du «protectorat» britannique sur le royaume lusitanien.

Marquis de Pombal

-1750-1777 : le marquis de Pombal dirige le royaume du Portugal. Politique de despotisme éclairé.

-1755 (1er novembre) : Tremblement de Terre de Lisbonne d’une magnitude de 8.75. 15000 morts sur une population de 250000 habitants, 85% des maison inhabitables.

-1759 (7 septembre) : les jésuites sont expulsés du royaume

-1777 : le Portugal signe avec l’Espagne le Traité de San Ildefonso, traité qui fixe les frontières des deux empires latins en Amérique du Sud

-1791 : Marie 1er au pouvoir depuis 1777 est officiellement déclarée folle. Son fils Jean assure la régence avant devenir roi sous le nom de Jean VI en 1816.

-1801 : Guerre des Oranges. Le Portugal perd la ville d’Olivences au détriment de l’Espagne.

-1807 (20 novembre) : Invasion du Portugal par les troupes françaises du général Junot. Lisbonne est prise sans résistance dès le 30 novembre. La veille dans la plus grande confusion la famille royale, le gouvernement et une partie de la noblesse ont quitté le pays pour Rio de Janeiro qui va être la capitale de l’Empire de 1808 à 1822.

-02 mai 1808 au 17 avril 1814 : Guerre péninsulaire

-1808 (juillet) : Les troupes anglaises du général Arthur Wellesley, duc de Wellington débarquent au Portugal pour profiter de la révolte qui à éclaté dans tout le pays au mois de juin.

-1808 (21 août) : défaite française à Vimeiro qui fait suite à la défaite de Roliça quatre jours plus tôt.

-1809 (Mars) : deuxième invasion française du Portugal menée par Soult

-1809 (29 mars) : Soult s’empare de Porto peu défendue par les troupes lusitaniennes.

-1809 (mai) : le général Wellesley est de retour au Portugal. Victoires anglo-portugaises à Orejo et Porto. Wellington protège Lisbonne avec les lignes fortifiées de Torres Vedras dont l’action est renforcée par une politique de terre brûlée.

-1810 (juillet) : troisième invasion française du Portugal menée par le duo Ney/Massena. Nouvel échec. En mars 1811 Massena doit replier ses troupes sur Salamanque.

-1812 (Automne) : Wellington doit lever le siège de Burgos suite à une contre-attaque française et doit se replier sur le Portugal.

-1813 : offensive anglo-hispano-portugaise venu du Portugal en direction de l’Espagne

-1815 : le Portugal prend le nom de Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves.

-1820 (août) à avril (1823) : Vintisme période radicale de la Révolution libérale

-1820 (24 août) : révolte libérale à Porto

-1820 (15 septembre) : révolte libérale à Lisbonne

-1820 (28 septembre) : la Junte du Nord implantée à Porto et celle de Lisbonne s’unissent. Le général anglais William Beresford qui sert de régent en absence du roi du Portugal est expulsé du pays.

-1820 (22 novembre) : Elections à l’Assemblée Constituante

-1821 : le roi Jean VI retourne au Portugal et laisse son fils aîné Pierre comme régent au Brésil.

-1821 (11 novembre) : échec d’un coup d’état militaire (Martinhada)

-1822 : le régent Pierre, Pierre Ier, proclame l’indépendance du Brésil (7 septembre), reconnue par le Portugal en 1825. Le gouvernement adopte une nouvelle constitution très libérale inspirée de la constitution française de 1791 (23 septembre).

-1824 (avril) : révolte du camp réactionnaire (Abrilada)

-1826 (10 mars) : mort de Jean VI à Lisbonne. Pierre devenu empereur du Brésil abdique ses droits portugais en faveur de sa fille Marie qui doit épouser son oncle Michel.

-1828 (juillet) : Michel, troisième fils de Jean VI et oncle de Marie II se proclame roi pour rétablir l’absolutisme sous le nom de Michel 1er. C’est le début de la guerre civile.

-1831 (7 avril) : Pierre 1er du Brésil abdique en faveur de son fils Pierre II, deuxième et dernier empereur du Brésil. Il débarque aux Açores prend la tête des libéraux avant de rallier le Portugal débarquant près de Porto le 8 juillet 1832. La ville est assiégée par le camp absolutiste pendant un an.

-1833 (24 juillet) : les libéraux s’emparent de Lisbonne et marchent vers le nord pour prendre à revers les troupes absolutistes.

-1834 (26 mai) : Accords d’Evora Monte qui marquent la fin de la guerre civile. Une amnistie générale est proclamée, Michel s’exile en Italie, le mariage avec sa nièce Marie II est annulé. Cette dernière est rétablie sur le trône.

-1836 (8 septembre) : révolution septembriste. Le Portugal interdit l’esclavage dans ses colonies.

-1838 : nouvelle constitution un compromis entre la constitution libérale de 1822 et la Charte de 1826.

-1842 (27 janvier) : Coup d’Etat militaire. Rétablissement de la Charte de 1826.

-Octobre 1846 à juin 1847 : nouvelle guerre civile

Antonio de Oliveira Salazar

-1889 (28 avril) : naissance à Vimieiro d’Antonio de Oliveira Salazar

-1890 : Le Portugal qui rêve de se taille un empire Mare a Mare, une carte rose (mapa cor-de-rosa) c’est-à-dire relier les colonies d’Angola et du Mozambique en annexant les territoires couvrant les actuelles Zambie et Zimbabwe doit reculer devant l’ultimatum britannique du 11 janvier. Vague d’indignation dans le pays, la monarchie et la classe portugaise sont discrédités. C’est dans ce contexte que le futur hymne national portugais A Portugesa est composé.

-31 janvier 1891 : soulèvement militaire à Porto. Augusto Alves da Veiga proclame la République mais le mouvement est écrasé par la Garde Municipale restée loyale au gouvernement. Le bilan est lourd (12 morts et 40 blessés), 250 personnes sont condamnées à des peines de relégation en Afrique (18 mois à 15 ans).

-1907 (10 mai) : coup d’Etat de Joao Franco soutenu par le roi Charles 1er

-1908 (1er février) : le roi Charles Ier et son fils aîné Louis Philippe sont assassinés.

-1910 (5 octobre) : suite à une révolte militaire, le roi Manuel II doit fuir le pays direction Gibraltar. La République est proclamée, une constitution étant proclamée l’année suivante en 1911.

-1915 (janvier-mai) Dictature de Pimenta de Castro

-1916 (9 mars) : L’Allemagne déclare la guerre au Portugal, Lisbonne ne tardant pas à faire de même

-1916 (15 mars) : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Portugal

-1916-1918 : le Portugal participe à la première guerre mondiale avec notamment un corps expéditionnaire combattant en France.

-1917 (5 décembre) : coup d’état qui porte au pouvoir Sidonio Pais qui mène une politique autoritaire qui lui aliène peu à peu tous ses soutiens.

-1918 (9 avril) : bataille de la Lys (opération Georgette). Les portugais subissent de lourdes pertes.

-1918 (14 décembre) : assassinat de Sidonio Pais

-1919 (19 janvier) : la restauration de la monarchie est proclamée dans le nord du pays mais le 13 février 1919 les monarchistes sont chassés de Porto

-1919 (23 janvier) insurrection monarchiste Lisbonne

-1921 (19 octobre) Noite Sangrenta (Nuit Sanglante). Un coup de force aboutit à la démission du gouvernement mais le président refuse de reconnaître le gouvernement issu de la rébellion. Dans la nuit des tueurs abattent cinq personnes plus ou moins liées au régime sidoniste.

-1926 (28 mai) : coup d’état militaire du général Gomes da Costa.Début de la Ditatdura Nacional (Dictature nationale)

-1926 (3 juin) Antonio de Oliveira Salazar est nommé ministre des Finances. Il démissione dès le 19 car il ne peut obtenir les pleins pouvoirs.

-1928 (28 avril) : Antonio de Oliveira Salazar devient ministre des Finances. En un an il rétablit les finances de l’Etat portugais et devient une figure incontournable du régime.

-1930 (30 juillet) : création de l’Uniao Nacional (Union Nationale), parti unique de la Dictature Nationale puis de l’Estado Novo.

-1932 (25 juin) : Salazar est nommé président du Ministère (chef du gouvernement)

-1933 (19 mars) : adoption de la constitution qui met en place l’Estado Novo

-1936-1939 : le régime «national-catholique» de Salazar soutien Franco dans sa lutte contre les républicains espagnols.

-1939 (17 mars) : signature du Pacte Ibérique entre Franco et Salazar. Les deux pays décident de coordonner leurs politiques étrangères pour notamment empêcher un nouveau conflit dans la péninsule (ce qui ne peut que satisfaire la Grande-Bretagne et la France).

Pologne et Pays Neutres (21) Portugal (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.2 : PORTUGAL

AVANT-PROPOS

Le 24 juin 2021 j’ai terminé après tout de même un mois de travail une fiche synthétique (sic) de 91 pages sur l’Espagne portant le total des pages écrites dans cette monstrueuse uchronie à 9908 pages !

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

*

**

J’ai commencé par l’Espagne et donc logiquement je passe à son voisin occidental, son voisin lusitanien le Portugal. Ce petit pays qui se considère comme le plus ancien état nation d’Europe à longtemps souffert d’un complexe d’infériorité vis à vis de son puissant voisin oriental, un complexe qui s’explique par plusieurs facteurs.

Et pourtant si il y à bien un pays qui n’à pas à rougir de son histoire c’est bien le Portugal avec une construction liée avec le mouvement général de la Reconquista, les grandes découvertes, la colonisation.

Sébastien 1er.

Au 16ème siècle suite à la bataille de Ksar-El-Kébir (4 août 1578) et la mort du roi Sébastien 1er, le Portugal connait une éclipse en étant unie avec l’Espagne, Philippe II devenant Philippe 1er du Portugal.

En 1640 suite à une révolte, le pays redevient indépendant et va le rester jusqu’à nos jours sauf la rare éclipse de l’époque napoléonienne.

Longtemps puissant le pays va s’arrimer à l’Angleterre devenant pour certains une colonie anglaise et surtout comme l’Espagne va manquer la révolution industrielle.

Charles 1er du Portugal

Le 19ème siècle portugais est marqué à la fois par un processus de colonisation qui donne une illusion de puissance et par une instabilité politique qui sera fatale à la monarchie. En 1908 le roi Charles 1er est assassiné en compagnie du prince héritier Louis-Philippe. Le nouveau roi Manuel II n’allait régner que deux ans avant que le 5 octobre 1910 la République soit proclamée.

Es-ce le dépit de la «régénération» du pays ? Hélas non puisque l’instabilité continue, instabilité aggravée par la participation du Portugal à la première guerre mondiale.

Antonio de Oliveira Salazar

Es-ce à dire que la monarchie va être restaurée ? Non puisqu’en 1926 les militaires prennent le pouvoir mais cela ne change rien jusqu’à ce qu’arrive au pouvoir un jeune professeur de l’université de Coimbra, un certain Antonio de Oliverai Salazar.

Nommé ministre des Finances ce dernier va non seulement remettre le budget de l’Etat portugais en ordre mais surtout devenir le chef de l’Etat avec un régime «national-catholique» entré dans l’histoire sous le nom d’Estado Novo.

Ce dernier rusé et madré va jouer un habile jeu d’équilibriste entre l’Axe et les alliés à la fois pour permettre la survie de son état mais aussi parce qu’il connait les liens profonds qui lient la nation lusitanienne à la Grande-Bretagne.

Si par exemple il soutient les nationalistes espagnols dans la guerre d’Espagne (soutien financier et médiatique, envoi de volontaires les Viriates) il se garde bien comme Franco de s’engager dans la guerre de Pologne puis dans le second conflit mondial.

Durant la Pax Armada ce jeu d’équilibriste continue ce qui est favorise par Paris et Londres qui ont tout intérêt à ce que la péninsule ibérique reste neutre.

Cette neutralité portugaise sera comme la neutralité espagnole du genre élastique avec par exemple les Açores servant de base à partir de 1951 pour les aviations alliées traquant sous-marins, raiders et forceurs de blocus alors qu’au même moment des sous-marins allemands étaient (discrètement) ravitaillés et tout aussi discrètement réparés.

Cette situation baroque cessa fin 1952 quand non seulement les U-Boot peinaient à pénétrer dans l’Atlantique mais aussi parce que les alliés ont gentillement sifflé la fin de la recré.

Quand le second conflit mondial se termine en septembre 1954 le Portugal à préservé sa neutralité et si Franco peut craindre un temps (qui ne dure pas) que son régime soit renversé, Salazar sait qu’il est intouchable.

Reste à savoir ce que va devenir le pays de Viriatos, de Camoes et d’Henri le Navigateur. Une nation pluricontinentale et multinationale comme le pense les thuriféraires de l’Estado Novo ? Un pays qui doit faire sa mue et se raccrocher à l’Europe ? Les années soixante et soixante-dix seront révélatrices à ce sujet mais c’est une autre histoire comme on dit……. .

Pologne et Pays Neutres (8) Espagne (8)

L’Espagne entre les alliés et l’Axe (1939-1954)

Un pays ruiné à reconstruire

Quand les combats de la guerre d’Espagne cessent enfin après quasiment trois ans de combat d’une violence inouie le pays est littéralement dévasté. L’économie est ruinée, des millions d’espagnols déplacés et nombre d’entre-eux ont tout à craindre du nouveau pouvoir.

Bien sur dans l’idéal il aurait été souhaitable que Franco offre une paix des braves à ses anciens ennemis républicains mais c’était mal connaître la personnalité du Caudillo et surtout les passions humaines.

Les premières années du régime franquiste sont marquées par une répression impitoyable. On ne compte plus les exécutions sommaires et celles réalisés après un jugement devant des tribunaux d’exception.

Ce n’est qu’à partir de fin 1941/42 que la répression se calme un peu, les cyniques disant que si cela s’est calmé en Espagne c’est parce qu’il n’y avait plus personne à fusiller ou à emprisonner.

C’est peut être aussi parce que Franco est convaincu que son pouvoir est solide et que la menace républicaine appartient au passé.

C’est aller un peu vite en besogne. En effet en 1944 des groupes armées recommencent à s’infiltrer en Espagne. Comme souvent dans ce genre de situation ces groupes frappent en Espagne avant de se replier dans le sud-ouest de la France où il bénéficient du soutien d’une importante diaspora.

Excédé Franco menace de ne plus reconnaître la frontière et donner quitus à l’armée et à la Guardia Civil pour poursuivre les guerilleros communistes, anarchistes et plus généralement républicains y compris sur le territoire français.

Le gouvernement français veut tout sauf une reprise de la guerre d’Espagne et va prendre des mesures de réassurance et de sécurisation en musclant le dispositif militaire et sécuritaire dans les Pyrenées.

Parallèlement des opérations de police décapitent les réseaux de soutien à la cause républicaine. Paris refuse cependant de livrer les militants au gouvernement espagnol faute de garanties sur le fait qu’ils ne seront ni torturés ni condamnés à mort.

L’arrivée au pouvoir du Parti Social Français (PSF) à été favorablement accueillie à Madrid. Un parti conservateur au pouvoir à Paris c’est l’assurance que le régime franquiste ne sera pas frontalement et immédiatement remis en cause.

Durant la Pax Armada l’Espagne tente de se reconstruire et de relancer son économie. Elle bénéficie pour cela de l’aide de la France et de la Grande-Bretagne qui ont tout intérêt à conserver la péninsule ibérique sous influence. C’est déjà le cas du Portugal qui est considéré par certains comme une colonie britannique ce qui à le don d’ulcérer la patrie de Camoes.

Comme Franco ne veut pas mettre tous ses œufs dans le même panier il ne ferme pas la porte aux investissements allemands et italiens même si ces derniers sont forcément limités.

Du 27 au 30 décembre 1939 une conférence à lieu à Coblence pour régler la question polonaise. Ce sommet est un échec avant même son ouverture puisque les alliés exigeaient l’évacuation du territoire polonais par les troupes étrangères, le maintien de l’ordre devant être assuré par des troupes de pays neutres à savoir venant d’Espagne, d’Irlande, d’Argentine et de Suède. On ne verra jamais donc de soldats venus de la péninsule ibérique assurer l’ordre dans les rues de Varsovie ou de Cracovie.

Sur le plan intérieur après une phase de répression massive et sanglante, le régime franquiste lève le pied et préfère une répression plus subtile, plus ciblée.

Sur le plan politique le régime se structure. Plutôt qu’un régime fasciste le régime franquiste est plutôt un régime «national-catholique» proche de l’Estado Novo portugais.

On trouve une forme autoritaire de gouvernement, le culte du chef et un parti unique. Les racines de l’idéologie au pouvoir reposant davantage sur le passé que sur la recherche d’un homme nouveau on peut difficilement classer Franco dans la catégorie des fascistes.

Durant la Pax Armada la péninsule ibérique est partagée entre neutralité et engagement aux côtés des forces de l’Axe notament l’Espagne, Franco devant son arrivée en pouvoir au soutien massif de l’Italie et de l’Allemagne et dans une moindre mesure le Portugal de Salazar.

L’hypothèse d’une attaque espagnole qui apparaît possible en 1939 devient de plus en plus improbable au fur et à mesure où les années passent, Franco devant assurer son pouvoir face à des maquis communistes et anarchistes remuants, relancer l’industrie et réparer les dégâts de la guerre civile.

Ramon Serrano Suner

De plus, une politique d’influence est menée vis à vis de la faction pro-alliée du gouvernement espagnol pour faire pencher du côté d’une neutralité bienveillante la politique extérieure espagnole au grand dam de Ramon Serrano Suner, le cunadissimo «le beaufrerissime», beau frère de Franco (il à épousé la sœur de Carmen Polo la femme de Franco) et accessoirement ministre des Affaires Etrangères, notoirement connu pour ses sympathies pro-allemandes.

Cette politique d’influence est mené en liaison avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis du moins jusqu’en 1944 quand le président Linbergh tourne le dos à l’Europe, renforçant l’isolationisme américain.

Outre l’action des diplomates français à Madrid et à Lisbonne, on trouve une aide économique en argent et en nature (huile, blé, charbon) sans parler d’une livraison très discrète de matériel militaire.

L’armée espagnole à reçu quelques Renault R-35 pour moderniser son armée

Résultat si en 1948, des troupes françaises sont déployées dans les Pyrénées c’est plus pour donner le change vis à vis des allemands ce que Franco dans son palais d’Orient à Madrid comprend très bien.

Sans que cela soit mirobolant la situation s’améliore peu à peu ce qui permet même à Franco d’engager le processus de modernisation de son armée pour faire face à toute éventualité qu’il s’agisse d’une reprise de la guérilla républicaine ou une invasion par une puissance étrangère. Des projets grandioses voient le jour mais ces projets doivent être rapidement remisés dans les cartons au grand dam de leurs partisans.

Es-ce à dire que l’Espagne va s’engager dans la guerre en cas de nouveau conflit ? La réponse ne va pas tarder.

L’Espagne dans le second conflit mondial

Le 5 septembre 1948 le monde s’embrase à nouveau sauf que cette fois tout le monde sait que cela se terminera par un K.O et non par une victoire aux points.

L’Espagne est en meilleure santé économique qu’en 1939, l’industrie est repartie, l’agriculture à été relancée, le tout bien aidé par la France et la Grande-Bretagne (et dans une moindre mesure par l’Allemagne et l’Italie) mais delà à s’engager dans un camp ou dans l’autre…… .

Très vite il devient évident que l’Espagne choisit à nouveau la voie de la neutralité qui lui permet de bénéficier de retombées économiques intéressantes tout en évitant d’avoir à choisir un camp quitte à s’en mordre les doigts si jamais c’est le camp opposé qui devait l’emporter.

L’Espagne va cependant être affectée par le conflit. Elle va ouvrir discrètement ses ports aux sous-marins allemands et italiens qui seront ravitaillés et parfois réparés, les alliés se chargeant de rappeler à Madrid de ne pas pousser le bouchon trop loin.

Le territoire espagnol va aussi être le théâtre d’une guerre de l’ombre dont on ne mesure pas encore toute l’ampleur, certaines archives n’étant pas encore accessibles.

Si le territoire espagnol ne sera pas directement touché par les combats, de nombreux espagnols vont participer à la guerre.

De nombreux espagnols se sont engagés dans la Légion Etrangère et vont combattre pour la France, devenant français par le sang versé.

En France de nombreux républicains ont trouvé refuge dans des camps de sinistre mémoire. Cette Retirada qui à marqué au fer rouge de nombreuses familles à fait place progressivement à une certaine assimilation à la France. Cette assimilation s’est effectuée notamment au travers de l’engagement de plusieurs dizaines de milliers d’espagnols dans la Légion Etrangère, de nombreux ibères au képi blanc s’illustrant sur tous les théâtres d’opérations où la Légion va être engagée.

Des espagnols vont également participer à la guerre aux côtés des allemands. Ces hommes étaient pour beaucoup des ouvriers qui fuyant la misère d’une Espagne ravagée avaient préféré tenter leur chance en Allemagne.

Au cours de la guerre civile les différents camps vont engager des espagnols comme troupes de choc pour tenter de s’emparer du pouvoir.

Quand le second conflit mondial éclate, l’attaché militaire espagnol à Berlin propose au gouvernement allemand de lever une division espagnole pour combattre sous l’uniforme allemand.

L’idée est d’abord accueillie avec scepticisme tant par le gouvernement allemand que par le gouvernement espagnol qui rappelle son attaché à Madrid (ce qui tenderait à prouver qu’il à agit de son propre chef).

Pourtant cette idée va aboutir au printemps 1949 avec la création du RVEA (Regimiento de voluntarios espanoles en alemania), un régiment d’infanterie légère, d’infanterie de choc considéré comme l’un des meilleur de l’armée allemande.

Ce régiment va attirer également des aventuriers venus d’Amérique Latine mais aussi des déserteurs espagnols de la Légion Etrangère !

Soldat de la Division Azul

En dépit de pertes sensibles les volontaires sont suffisamment nombreux pour créer une brigade puis division entrée dans l’histoire comme la Division Azul (Division Bleu), nombre de soldats étant des chemises bleuses phalangistes.

Cette division va combattre d’abord dans les Balkans non pas lors de l’opération MARITSA proprement dite mais durant les opérations de nettoyage menées alors que le gros des combats se déroulaient en Grèce.

La division va ensuite combattre en Russie lors de l’opération BARBAROSSA où elle s’illustre, s’attirant très vite le respect des allemands comme des soviétiques.

Elle subit de lourdes pertes lors de la contre-offensive soviétique. Reconstituée, elle combat durant l’opération FRIEDRICH où là encore les pertes sont lourdes, très lourdes, trop lourdes. La division réduit au statut de brigade est finalement évacuée en direction de l’Allemagne où elle est dissoute en mars 1953.

Certains restent en Allemagne comme ouvriers, d’autres s’engagent dans la Waffen S.S tandis que d’autres tentent de rentrer en Espagne non sans mal.

L’action de cette division est célébrée par la propagande franquiste. Les survivants de la division vont atteindre les postes les plus élevés de l’armée espagnole. A noter que quelques portugais (une petite centaine) ont également participé à cette aventure de la Division Bleue.

Comme nous l’avons vu plus haut des sous-marins allemands et italiens ont pu se ravitailler et être réparés dans les ports espagnols.

Les alliés sont au courant mais au moins dans un premier temps laisse faire car une péninsule ibérique neutre est plus intéressante pour eux. A la fin de 1952 ces escales cessent, les alliés sifflant la fin de la récréation sans que Franco n’y éprouve un quelconque chagrin, le madré Caudillo ayant compris que le sort de la guerre à tourné en faveur des alliés.

Durant le conflit, l’Espagne reconnaît le Nouvel Etat Croate du Poglavnik Ante Pavelic et envoie un ambassadeur qui va y rester jusqu’à la fin du conflit.

Quand le conflit s’arrête le 30 avril 1954, l’Espagne sort indemne du conflit. Elle en à même profité en partie avec des commandes passées par les alliées. La situation économique est assez bonne mais bien entendu la situation politique reste tendue avec une absence totale de libertés et un régime toujours aussi répressif. Il faudra plus de vingt ans pour l’Espagne redevienne une démocratie.

Mitteleuropa Balkans (169) Grèce (13)

La république ! quelle république ? (1924-1935)

Georges II

Suite à la Grande Catastrophe, l’armée royale humiliée se révolte contre la monarchie le 11 septembre 1922. Constantin 1er abdique définitivement le 27 septembre 1922 au profit de son fils ainé qui devient Georges II.

C’est le début d’une période très troublée avec les conséquences de la guerre gréco-turque qui ne sont soldées que par le traité de Lausanne le 24 juillet 1923.

Le 27 octobre 1923 des officiers royalistes soutenus indirectement par Ioannis Métaxas tentent un contre-coup d’état. Cet échec va précipiter l’abolition de la monarchie et la proclamation de la république le 25 mars 1924.

Le 13 avril 1924 un plébiscite est organisé. C’est un triomphe pour les partisans de la république avec 69.78% des voix pour les républicains et 30.02% pour les monarchistes avec 0.02% de voix invalidées.

Très vite la Deuxième République héllène (la première à lieu de 1827 à 1832) sombre dans l’anarchie et l’instabilité avec un coup d’état du général Pangalos le 24 juin 1925 qui est renversé le 24 août 1926 par celui du général Georgios Kondylis qui rétablit la démocratie.

Cette instabilité est traduisible par les dates des mandats des présidents de la République. C’est ainsi que l’amiral Pavlos Kontouriotis est en fonction d 25 mars 1924 au 15 mars 1926 et du 24 août 1926 au 9 décembre 1929, le lieutenant général Thedoros Pangalos est en fonction du 15 mars1926 au 22 août 1926 alors qu’Alexandros Zaimis est en fonction du 9 décembre 1929 au 10 octobre 1935 soit trois présidents en l’espace de onze ans.

Entre 1928 et 1932 le retour de Venizelos permet une certaine stabilité mais la défaite électorale de l’homme politique crétois ainsi que la Grande Dépression provoquent une nouvelle période d’instabilité.

Le 1er mars 1935 les vénizélistes lancent un coup d’état craignant une restauration de Georges II exilé depuis 1924. En effet ils soupçonnent le gouvernement de Panagis Tsaldaris de sympathies monarchiques.

Ce coup d’état mené par Nikolas Plastiras est un échec, la révolte étant écrasé par Kondylis. Eleftherios Vénizélos est obligé de s’exiler. Deux généraux, un major sont condamnés à mort et exécutés, Venizelos et Plastiras sont condamnés à mort par contumace.

La République déjà moribonde ne s’en relèvera pas c’était juste une question de temps. Le 10 octobre 1935 le général Kondylis pourtant ancien vénizéliste prend le pouvoir et se proclame régent, annonçant la future restauration de Georges II.

Un plébiscite est organisé dans des conditions douteuses le 3 novembre 1935 aboutissant à un vote sans appel : 97.87% en faveur du retour du roi contre seulement 2.13% pour le maintien de la république.

Le 5 novembre 1935 le roi en exil accepte les résultats du plébiscite et arrive à Athènes le 25 novembre. Il démet Kondylis de ses fonctions et proclame une amnistie politique.

Sur le plan de la politique intérieure, le gouvernement républicain doit gérer l’accueil et l’intégration des réfugiés de la Grande Catastrophe. Cela passe notamment par une politique volontariste de mise en valeur des terres agricoles mais les résultats sont décevants. En 1925 une université est créée à Thessalonique.

Des élections législatives sont organisées en 1926, en 1928, en 1929, en 1932, en 1933 et en 1935. Deux partis dominent avec le parti libéral (vénizélistes) et le parti populaire mais sans jamais obtenir une majorité claire. Seule exception celles de 1935 où le parti populaire à obtenu 65% des voix et 254 sièges mais uniquement parce que le parti libéral à boycotté le scrutin. Le Sénat est tout aussi instable.

La République grecque est divisée en dix régions : Grèce centrale et Eubée, Macédoine, Péloponnèse, Thessalie, Crète, Epire, Iles de l’Egée, Thrace occidentale, Iles Ioniennes et les Cyclades.

Sur le plan de la politique étrangère c’est nettement plus tendu avec outre la liquidation de la guerre gréco-ottomane plusieurs incidents qui menacent de dégénérer en guerres régionales.

Le premier est l’Incident de Corfou. Suite à un différent frontalier entre l’Albanie et la Grèce, les deux pays portent leur différent devant la conférence des ambassadeurs. Une mission italienne dirigée par le général Enrico Tellini est envoyée sur place mais cette mission est jugée comme pro-albanaise par le gouvernement grec.

Le 27 août 1923, le général Tellini, le major Luigi Corte, le lieutenant Luigi Bonani et un interprète albanais sont assassinés à Kakaira. Comme il n’y à eu aucun vol le motif politique peut s’expliquer ces assassinats.

Les italiens adressent un ultimatum le 29 août 1923 réclamant cinquante millions de lire et l’éxécution des tueurs. Les grecs ne pouvant ou ne voulant les identifier, l’Italie bombarde et occupe Corfou le 31 août 1923.

La Grèce fait appel à la SDN. Cette dernière avait condamné l’occupation italienne était génée par la menace d’un retrait italien alors que l’Italie était soutenue par la France. L’Italie accepte les excuses grecques et des indemnités, les italiens se retirent le 27 septembre 1923.

Du 19 au 29 octobre 1925, la Bulgarie et la Grèce sont à deux doigts d’entrer en guerre. C’est l’incident de Petrich.

L’incident est assez obscur avec deux versions de l’incident survenu le 18 octobre 1925. Selon une première version, un soldat héllene cherchant son chien pénètre en territoire bulgare et est abattu par des sentinelles bulgares.

Selon une deuxième version des soldats bulgares auraient franchit la frontière grecque, attaqué un poste à Belasitsa tuant un capitaine grec et une sentinelle.

Tout de suite la Bulgarie explique l’incident par un tragique quiproquo. Sofia propose une commission d’enquête mixte mais les grecs déclinent et exigent le départ des troupes bulgares présentes sur le territoire grec.

Athènes émet un ultimatum de 48h aux bulgares, exigeant la punition du responsable, des excuses officielles et deux millions de francs français pour les familles des victimes.

Le 22 octobre 1925 des troupes grecques occupent la ville bulgare de Petrich. La guerre bulgaro-grecque n’aura finalement pas lieu car la Société des Nations (SDN) décide d’intervenir et impose sa médiation.

Elle exige un cessez-le-feu, l’évacuation des troupes grecques du territoire bulgare et le paiement par la Grèce de 45000 livres à la Bulgarie.

Les deux pays acceptent et pour vérifier son application, des observateurs français, italiens et britanniques sont envoyés sur place, ces derniers interdisant aux bulgares de réoccuper immédiatement les territoires pour éviter un nouvel incident frontalier. L’incident à fait cinquante morts, essentiellement des civils bulgares.

Le 30 octobre 1930 une convention gréco-turque est signée pour applanir la majeure partie des différents entre Athènes et Ankara.

Le 9 février 1934 la Grèce, la Turquie, la Roumanie et la Yougoslavie signent le Pacte Balkanique.

Ce pacte appelé également Entente balkanique était destiné à maintenir le statu-quo et donc géler les acquis des traités de paix. Sans que cela soit clairement dit du moins au début, c’est un front contre une Bulgarie revancharde qui est mis sur pied.

Signe qui ne trompe pas d’autres pays ont été conviés à la conférence aboutissant à ce pacte mais ont refusé de signer.

Il s’agit de l’Italie, de l’Albanie, de la Bulgarie, de la Hongrie et de l’URSS soit des pays qui n’étaient pas satisfaits du nouveau découpage de l’Europe après la première conflagration mondiale. Ce pacte est reconnu par la SDN le 1er octobre 1934.

Cela ne cessa pourtant pas les intrigues régionales mais le 31 juillet 1938 les pays signataires du pacte signent avec la Bulgarie l’Accord de Salonique confirmant les clauses du traité de Neuilly-sur-Seine et de Lausanne mais en échange de zones démilitarisées sur ses frontières avec la Grèce et la Turquie, Sofia était autorisée à se réarmer.

Selon certains historiens ce pacte et cet accord à évité une troisième guerre balkanique dans la foulée ou au moment de la guerre de Pologne.

Restauration monarchique et metaxisme

Un certain Ioannis Metaxas

Ioannis Metaxas

Avant de parler de la période qui nous intéresse présentons brièvement l’homme fort de cette époque.

Ioannis Metaxas est né à Ithaque le 12 avril 1871 et mort à Athènes le 29 janvier 1941. Militaire et homme politique grec, il est issu d’une grande famille de Céphalonie, son père étant préfet mais après que ce dernier eut perdu son emploi la situation financière de la famille devint délicate.

En 1885 il entre à l’Ecole des Evelpides, une académie militaire, l’armée ayant toujours été un débouché naturel pour les fils de familles désargentées. Il en sort en 1890 avec le grade de sous-lieutenant du génie. En 1897 il entre au minstère de la Guerre grâce à un de ses parents Nicolas Metaxas qui est ministre.

La même année il participe à la guerre greco-ottomane et semble avoir fait bonne impression puisqu’il est envoyé par la suite à l’Académie militaire prussienne de Berlin. Revenu en Grèce il participe à la modernisation d’une armée qui se montrera bien plus efficace durant les deux guerres balkaniques. Comme beaucoup de membres de l’élite grecque il était franc-maçon.

Monarchiste fervent, il soutient Constantin 1er dans sa volonté de maintenir la Grèce hors de la première guerre mondiale. Pour protester contre la politique d’Eleftherios Venizelos il démissione de l’état-major et accompagne Constantin 1er dans son exil.

Il ne rentre en Grèce qu’en 1920, démissionant de l’armée puis entrant en politique au moment de l’abolition de la monarchie. En 1923 il créé un mouvement politique classé à l’extrême-droite, le Parti de la Libre Opinion.

En mars 1936, Georges II le nomme ministre de la Guerre d’un gouvernement de transition alors que la vie politique grecque est paralysée depuis des élections de 1936 incertaines. Le 13 avril 1936 il devient premier ministre suite à la mort du titulaire du poste.

Devant l’agitation sociale et le désordre, il proclame l’état d’urgence, suspend le parlement et différents articles de la constitution, interdit les partis politiques, arrête des opposants politiques (15000 grecs arrêtés durant la dictature de Metaxas), la presse est censurée, la Grèce déclarée illégale.

Le régime de Métaxas se révèle peu populaire. Il à triomphé essentiellement par discrédit de ses opposants et par lassitude de l’opinion prête à confier son avenir à n’importe qui pourvu que le calme et la stabilité reviennent au pays.

Metaxas et Georges II maintiennent la Grèce en dehors de la guerre de Pologne et veillent à préserver le pays en dépit de relations exécrables avec une Italie fasciste que pourtant Metaxas admire. A sa mort des généraux sans envergure lui succèdent sans parvenir à le remplacer vraiment.

Aujourd’hui Metaxas est une figure controversée qui suscite des jugements passionnés et des débats interminables.

Une monarchie instable, une dictature introuvable ?

Si les grecs lassés des atermoiements de la République avaient espéré un retour au calme et à la stabilité avec la restauration de Georges II ils sont rapidement déçus.

Incorrigible la classe politique grecque ne semble pas vouloir ou pouvoir tirer les leçons de ses échecs. Ce sont toujours veines querelles, corruption et incompétence qui sont à l’ordre du jour.

Pas étonnant que dans ce contexte les partis autoritaires et/ou protestataires aient le vent en oupe comme le parti communiste grec qui par ses gains électoraux empêchait le dégagement de toute majorité claire.

En janvier 1936 des élections législatives ont lieu. Elles débouchent sur une impasse puisque les monarchistes ont récupérés 143 sièges, les libéraux agrariens et républicains 142 et les communistes 15.

Après plusieurs mois de troubles, le premier ministre Ioannis Metaxas organise un coup d’état mettant en place ce que l’histoire à retenu sous le nom de Régime du 4 août en référence à la date du coup d’état à savoir le 4 août 1936.

Si il peut paraître commode de qualifier le régime de Métaxas de fasciste c’est plus compliqué que cela en raison de l’absence d’une idéologie claire (le «métaxisme» comme nous le verrons est un rassemblement de vagues slogans et de vagues idées), de l’absence d’un parti de masse et de nombre de marqueurs qui fondent le fascisme.

D’ailleurs si Métaxas admire le fascisme mussolinien, il entretien des relations épouvantables avec l’Italie, Athènes revendiquant le Dodécanèse et voyant d’un très mauvais œil l’annexion de l’Albanie en mars 1939. Plusieurs incidents de frontière en 1939 et 1940 menacent de dégénérer en guerre. Ouverte entre les deux pays. En réalité en matière de politique étrangère il serait plutôt pro-britannique.

En réalité le régime du 4 août 1936 se rapproche bien plus de l’Estado Novo du dictateur portugais Antonio de Oliveira Salazar.

C’est un régime autoritaire, nationaliste mais pas fasciste avec une relative non-violence, aucune politique antisémite, aucune politque expansionniste, pas de mouvement politique de masse.

Les racines du Nouvel Etat sont à rechercher dans l’histoire grecque, patriote et nationaliste ardent, Ioannis Metaxas cherche à concilier le paganisme de la Grèce antique avec les valeurs chrétiennes de feu l’Empire Byzantin au sein d’une «Troisième civilisation hellénique».

L’Archigos (chef) résume son «idéologie» par quatre mots : Pays, Loyauté, Famille et Religion. On peut aussi classer les grands axes du metaxisme avec la Monarchie, l’Anticommunisme, l’Antiparlementarisme, le Nationalisme, le Corporatisme et le Protectionisme.

Le régime adopte comme smybole le Labrys, une épée à double tranchant de l’époque minoenne.Une police politique est mis en place pour protéger le régime (Asfaleia).

Les vieux partis encaissent de rudes coups mais survivent. Un metaxiste anonyme dira «Les vieux partis étaient comme autant de mauvaises herbes, on les arrachaient mais ils repoussaient à chaque fois. C’était désespérant». Les opposants politiques sont arrêtés mais aux éxécutions de masse on préfère l’exil.

Comme nous l’avons vu plus haut, Metaxas ne créé par de parti unique mais tout de même met sur pied une organisation de jeunesse, l’Ethniki Organosi Neolaias (ENO) que l’on traduit simplement en français l’Organisation Nationale de la Jeunesse.

Il s’agit pour l’Archigos de perpétuer son œuvre au travers des jeunes grecs et des jeunes grecques. Les jeunes garçons doivent devenir des jeunes hommes robustes et disciplinés, les jeunes filles de bonnes mères et de bonnes épouses pour donner naissance à une nouvelle génération plus forte et plus saine.

Cette organisation va être le seul leg durable du dictature grecque puisqu’elle était toujours présente en 1949 au moment de l’attaque italienne.

L’organisation sera d’ailleurs dissoute par les italiens et les allemands puisque certains de ces membres trop jeunes pour combattre dans l’armée n’ont pas hésité à prendre les armes. Reconstituée dans la clandestinité elle fournira nombre de cadres à la résistance royaliste.

Si le régime est clairement nationaliste, Metaxas à toujours fait preuve de prudence et de réserve vis à vis de la Grande Idée et à critiqué la guerre en Asie mineure contre les turcs. Les minorités religieuses et ethniques (notamment les bulgares et les albanais) sont persécutées mais la communauté juive de Salonique n’est pas inquiété peut être parce qu’elle était très opposée au vénizélisme.

Sur le plan économique, le régime de Métaxas tourne le dos le libéralisme et au laisser-faire en adoptant le protectionnisme et le corporatisme. Une politique sociale volontariste doit lui permettre d’acquérir la sympathie des masses avec un certain succès.

Une ambitieuse politique de grands travaux est lancée à partir de 1938 (et sera poursuivie par les successeurs de Metaxas) ce qui permet d’améliorer les infrastructures de transport et de télécommunications du pays.

Dents de dragon (un obstacle antichar) de la Ligne Metaxas

L’agriculture n’est pas oubliée tout comme le réarmement du pays avec notamment la construction d’une ligne fortifiée qui prend logiquement le nom de Ligne Metaxas.

Dans un premier temps les revenus augmentent, le chômage baisse mais ces progrès ne vont être temporaires. Très vite l’inflation reprend, l’endettement croissant du pays provoque une chute de la drachme qui redevient une monnaie faible.

Le 28 juillet 1938 une révolte éclate en Crète contre le régime de Métaxas. La révolte est durement réprimée.

La Grèce dans la Pax Armada

La Grèce va rester neutre durant la Guerre de Pologne, ce conflit ne la concernant pas directement et comme en plus l’Italie est restée également en dehors du conflit….. .

A la mort de Metaxas, le roi Georges II tente un retour à la démocratie mais lassés des querelles picrocholines d’une classe politique incorrigible il préfère conserver les militaires au pouvoir jusqu’à sa mort en 1947. On assiste à une timide libéralisation du régime mais jusqu’à la guerre la Grèce est davantage une dictature qu’une démocratie.

Sur le plan constitutionnel la situation reste compliquée. En 1935 la restauration de la monarchie avait permis le retour de la constitution de 1911 mais pour peu de temps car le régime de Métaxas suspend nombre d’articles de la dite constitution.

De 1941 à 1943, il n’y à aucune évolution constitutionnelle, c’est un joyeux foutoir. Il faudra attendre 1944 pour que le premier ministre, le général Vastotris _également protecteur du Royaume_ passe une série de décrets avalisés par une chambre consultative pour donner un semblant de démocratie.

Ces Décrets Constitutionnels au nombre de quatre vont rester en vigueur jusqu’à l’invasion de la Grèce par l’Axe.

L’agitation reprend au milieu de la décennie imposant une sévère répression bien plus sanglante paradoxalement que sous la dictature métaxiste. Des projets de coup d’état sont déjoués, des projets venant aussi bien de militaires «démocrates» que de militaires jugeant le régime «trop mou».

Paul 1er

Le 1er avril 1947 le roi Georges II meurt. Sans enfant, c’est son frère Paul 1er qui lui succède. Il rappelle des civils au pouvoir même si les militaires conservent un poids très important.

Sur le plan extérieur les relations restent très tendues avec l’Italie. De nouveaux incidents frontaliers terrestres, aériens et navals ont lieu menaçant de dégénérer en guerre ouverte.

La Grèce s’est entre-temps rapprochée des alliés signant un accord militaire de coopération avec la France le 8 octobre 1946. Dès 1945 une Mission Militaire Française en Grèce (MMFG) arrive avec 128 officiers et sous-officiers dirigés par le général Georges.

Le général Georges en compagnie du général Gort durant la guerre de Pologne.

La MMFG sert d’officine de renseignement (comme n’importe quel attaché militaire dans une ambassade), d’organe d’influence diplomatique, de formation et d’enseignement. Elle promeut le matériel militaire français ce qui permet à l’industrie tricolore de remporter quelques beaux contrats.

Cette MMFG va rester sur place jusqu’en juin 1948 quand les officiers et les sous-officiers rentrent en France pour intégrer des postes plus importants.

Cette MMFG va naturellement participer à la modernisation de l’armée grecque qui est certes plus solide qu’en 1939/40 mais affiche un certain nombre de lacunes.