Pologne et Pays Neutres (28) Portugal (8)

FORCES ARMEES PORTUGAISES

Armée de Terre

Une histoire militaire du Portugal (1) : De la Reconquista à la Restauration

Viriate, le « Vercingetorix portugais »

Le futur territoire portugais à été le théâtre de nombreux combats à l’époque antique que ce soit entre romains et carthaginois, entre romains et lusitaniens, entre romains et différents peuples «barbares» (comme les wisigoths, les vandales et les suèves qui n’hésitaient pas à se combattre entre eux).

En 711 les berbères islamisés de Tarik franchissent le futur détroit de Gibraltar (déformation de Dejebel-Tarik «le rocher de Tarik») et balayent un royaume wisigoth agonisant.

Le roi des Asturies Pelage (Pelayo) considéré comme l’initiateur de la Reconquista

Très vite pour ne pas dire immédiatement les royaumes chrétiens organisent la reconquête de la péninsule ibérique (Reconquista), la région comprise entre les fleuves Minho et Douro jouant un rôle capital dans ce processus qui comme nous le savons va prendre plus de sept siècles avec des avancées et des reflux.

Le comté puis le royaume de Portugal va jouer un rôle important dans cette reconquête qui s’achève dès 1249 par la conquête de l’Algarve.

Par la suite les souverains portugais vont hésiter entre la poursuite de la croisade en direction de l’Afrique du Nord et les grandes découvertes.

Cela dépendait du contexte diplomatique mais aussi économique, les grandes découvertes étant souvent plus lucratives que les expéditions au Maghreb qui pouvaient parfois aboutir à une catastrophe comme suite à la mort de Sébastien 1er et d’une bonne partie de la noblesse portugaise à la bataille de Ksar-El-Kébir en 1578. Deux ans plus tard le roi d’Espagne Philippe II devenait Philippe 1er du Portugal, marquant le début d’une union ibérique qui allait durer soixante ans (1580-1640).

A plusieurs reprises les portugais vont affronter les ottomans. Si ils arrivent trop tard pour combattre à Otrante en 1481, ils gagnent une bataille à Goa en 1510 mais perdent à Djeddah en 1517 tout comme à Dui en 1531 alors que sept ans plus tard au même endroit les portugais prennent leur revanche.

En revanche en 1548 et 1552 les batailles pour le contrôle d’Aden et de Mascate se terminent par des victoires ottomanes. Les combats sont se poursuivre de manière épisodique jusqu’en 1559.

De nouveaux affrontements ont lieu entre 1586 et 1589 en Afrique orientale, affrontements qui se terminent par une victoire portguaise.

De 1505 à 1517 les portugais affrontent les mameluks dans l’Océan Indien. C’est essentiellement une guerre navale avec néanmoins quelques batailles terrestres.

Si la Bataille de Chaul en mars 1508 est une défaite portugaise en revanche la Bataille de Diu le 3 février 1509 se termine par une victoire lusitanienne. En 1513 dans le cadre de ce conflit les portugais mènent une campagne de raids en mer Rouge et de 1514 à 1517 les mameluks et les ottomans font de même.

De 1507 à 1622 les portugais affrontent les perses pour le contrôle d’Hormuz et du détroit du même nom. Si les portugais se sont emparés de la ville en 1507 ils la perde définitivement en 1622.

De 1529 à 1543 les portugais soutiennent les ethiopiens chrétiens dans leur lutte contre le sultanat d’Adal (Somalie actuelle) soutenu par l’empire ottoman.

En 1538 des soldats portugais participent à l’expédition de Charles Quint contre Tunis. La ville prise sera sous contrôle espagnol via un monarque client jusqu’en 1574 quand les ottomans via leurs alliés barbaresques reprendront la ville qui restera sous leur contrôle jusqu’en 1881 quand la Tunisie devient un protectorat français.

De 1560 à 1621 les portugais s’emparent de la totalité de l’île de Ceylan sachant que les lusitaniens ont pris sur pied sur l’actuelle île de Sri Lanka dès 1505. Ils en sont chassés en 1658 dans le cadre de la guerre luso-hollandaise.

Ce conflit à lieu de 1602 à 1663 entre les Provinces Unies indépendantes de facto mais pas de jure (l’Espagne ne reconnaitra leur indépendance qu’en 1648) et le Portugal qui jusqu’en 1640 était uni par un lien personnel avec l’Espagne.

Les portugais estimant que les espagnols ont négligé la défense des colonies lusitaniennes au détriment des leurs cela va clairement alimenter le ressentiment portugais qui va aboutir à la révolte de décembre 1640 même si ce n’est qu’en 1668 que Madrid reconnaitra l’indépendance de son voisin occidental.

Pour revenir au conflit qui nous intéresse si un traité est signé en 1661 (Traité de La Haye) ce n’est qu’en 1663 que la paix revient. Ce conflit qui n’à concerné que les territoires ultramarins voit le Portugal conserver ses positions au Brésil, en Angola, en Afrique orientale, à Goa, à Hormuz (jusqu’en 1622) et à Macao, les bataves eux étant victorieux au Ghana, à Malacca, Ceyland, Formose et dans l’actuelle Indonésie.

De 1580 à 1583 à lieu la guerre de Succession Portugaise. Elle oppose l’Espagne et la faction pro-habsbourgeoise et le camp d’Antoine, Prieur de Crato soutenu par la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies.

Le 24 juillet 1580 Antoine s’est proclamé roi de Portugal, un règne éphémère de trente-trois jours jusqu’à sa défaite à la Bataille d’Alacantara (25 août 1580).

Cette bataille oppose le camp du prieur de Crato qui aligne 8000 fantassins, 500 cavaliers et 30 canons face aux 13000 fantassins, 1800 cavaliers et 22 canons de l’armée espagnole.

C’est donc un triomphe pour le fils de Charles Quint, son armée n’ayant «que» 500 morts et blessés alors qu’en face c’est une véritable saignée avec 4000 morts et prisonniers.

Après cette défaite les forces du prieur de Crato se replient sur Porto dans l’espoir de continuer la lutte mais elles sont totalement détruites par les forces du duc d’Albe qui s’emparent de la grande ville du nord le 24 octobre 1580 (Lisbonne est tombée dès le 27 août 1580). Les dés sont jetés, le conflit ne peut plus basculer même si les combats vont se poursuivre aux Açores en 1582 et 1583.

Du 1er décembre 1640 aau 13 février 1668 à lieu la Guerre de Restauration Portugais qui marque la fin de l’Union Iberique. Le Traité de Lisbonne (13 février 1668) oblige le Portugal en échange de son indépendance à céder à l’Espagne Ceuta, Salvattera de Mino et Reimisende.

Le 26 mai 1644 à lieu la Bataille de Monitjo qui oppose 6000 fantassins, 1100 cavaliers et six canons côté portugais face à une armée espagnole composée de 4000 fantassins 1700 cavaliers et deux canons. Le bilan est incertain avec 900 à 3000 morts et blessés côté portugais face à 433 tués et 380 blessés espagnols. Le résultat est incertain.

On assiste également à une petite guerre avec de nombreuses frictions, la guerre coûte très cher à l’Espagne qui doit également combattre dans les Flandres.

Le 14 janvier 1659 à lieu la Bataille d’Elvas, bataille qui oppose 10500 portugais et 50 canons face à 15800 espagnols et 10 canons. Les portguais remportent là une victoire décisive avec 898 tués blessés et prisonniers pour les vainqueurs, 11200 tués, blessés et prisonniers pour les vaincus.

De 1662 à 1667 un corps expéditionnaire composé notamment de vétérans de la guerre civile anglaise et la New Model Army va assister les portguais.

Le 8 juin 1663 les anglo-portugais remportent la Bataille d’Ameixial, 17000 anglo-portugais (3000 britanniques) (14000 fantassins 3000 cavaliers 15 canons) vont vaincre 18500 «espagnols» (12500 fantassins répartis en vingt-six Tercios, huit Tercios italiens, cinq Tercios allemands et un Tercio français, 6000 cavaliers et 18 canons). Le bilan fait état de 1000 portugais tués ou blessés, 100 britanniques tués ou blessés face à 4 à 10000 pertes ainsi que toute l’artillerie capturée.

Le 7 juillet 1664 à lieu la Bataille de Castelo Rodrigo, 3000 portugais affrontent 7000 espagnols avec neuf canons. Le bilan fait état d’un tué côté portugais mais de 2000 tués et 500 blessés daans le camp adverse. Toute l’artillerie espagnole est capturée.

Le 17 juin 1665 à lieu la Bataille de Montes Claros, 22000 anglo-portugais affrontent 22600 espagnols. Les anglo-portugais l’emporte avec tout de même 2700 tués et blessés. Ils peuvent se consoler en se disant qu’en face le bilan est encore plus lourd avec 8000 tués et blessés plus 6000 capturés.

Une histoire militaire du Portugal (2) : au temps de la guerre en dentelles

Soldat portugais 18ème siècle

De juillet 1701 à septembre 1714 à lieu la Guerre de Succession d’Espagne. La mort sans héritier de Charles II, dernier roi habsbourg offre la couronne des Rois Catholiques à celui qui sera capable de s’en emparer.

Louis XIV la voulait pour son petit-fils Philippe, duc d’Anjou mais refuse que soient dissociées les couronnes espagnoles et françaises ce que ne peuvent accepter ni les britanniques ni les autrichiens.

Le Portugal bien que lié avec la France par un traité choisit le camp allié après la Bataille de la baie de Vigo (23 octobre 1702), Pierre II va donc combattre aux côtés du Saint Empire Romain Germanique, de l’Autriche, de la Grande-Bretagne, des Provinces-Unies, des espagnols pro-habsbourgeois, de la Prusse (à partir de 1702) et de la Savoie (1703 changement de camp «Monseigneur le duc de Savoie termine rarement un conflit dans le camp où il l’à commencé à moins bien sur qu’il n’est déjà changé de camp»).

En mars 1704 l’archiduc Charles débarque à Lisbonne pour s’emparer du trône qu’il revendiquait. Le Portugal sert de base arrière pour les alliés mais ne participe pas vraiment aux combats.

Très vite les alliés vont perdre la main. Le 11 décembre 1710 les franco-espagnols du duc de Vendôme et de Philippe V défont l’armée alliée austro-hispano-hollando-lusitano-britannique lors de la Bataille de Villaviciosa.

20000 franco-espagnols sont opposés à 14000 alliés. Les franco-espagnols ont eu 2000/3000 tués et blessés, les alliés la même chose.

Auparavant les portugais avaient remporté avec les autrichiens, les britanniques et les néerlandais à la Bataille d’Almenar (27 juillet 1710), 22000 espagnols affrontent 24000 alliés en Catalogne, les espagnols ayant 1000 morts et 3000 prisonniers (400 tués dans l’autre camp).

Dans leur lancée les alliés remportent la Bataille de Saragosse (20 août 1710), 20000 espagnols affrontant 30000 alliés, les premiers ayant 5 à 6000 tués (plus 700 prisonniers) face à 1500 tués et blessés.

Des troupes portugaises ont aidé les vénitiens dans leur guerre contre les ottomans de 1714 à 1718 qui se termine par la victoire de la Sublime Porte qui s’empare de la Morée (Péloponnèse), la Serenissime étant sauvée par l’intervention autrichienne en 1716.

Du 14 octobre 1735 à août 1737 à lieu la guerre hispano-portugaise dans la Banda Orientale. Les 2000 soldats portugais affrontent 2000 espagnols et 4000 guaranis.

En février 1756 les troupes portugaises doivent s’employer contre les guaranis en Amérique du Sud.

En 1762/63 à lieu une nouvelle guerre hispano-portugaise dans le cadre du contexte de la Guerre de Sept Ans. C’est la France qui pousse l’Espagne au nom du pacte de famille d’attaquer le Portugal dans l’espoirr de détourner des hommes et des ressources britanniques. Le Portugal est de plus affaiblit par le tremblement de terre en 1755.

Les espagnols envahissent le Portugal métropolitain et les colonies portugaises le 5 mai 1762. En Europe les espagnols sont humiliés en revanche en Amérique du Sud c’est plus compliqué. De juillet à novembre 1762, les espagnols envahissent à nouveau le Portugal.

Le 27 août 1762 à eu lieu la Bataille de Valencia de Alcantara, 3000 anglo-portugais affrontent 4000 espagnols, les premiers remportant la bataille avec 25 morts et blessés contre 600 tués, blessés et prisonniers. Le traité de Paris marque un retour au statu quo ante bellum.

Outre la guerre hispano-portugaise que nous avons vu, les troupes portugaises participent à la guerre anglo-espagnole à Cuba, aux Philippines et en Nouvelle Espagne.

Entre février 1776 et février 1777 à lieu une nouvelle guerre hispano-portugaise. Cette guerre à pour théâtre l’Amérique du Sud. 9000 portugais vont affronter 6000 espagnols. Cela se termine par le premier traité de San Ildefonso qui régle les disputes frontalières dans la région du Rio de la Plata.

Pologne et Pays Neutres (26) Portugal (6)

Sébastien 1er

Dom Sebastião (Lisbonne 20 janvier 1554 Ksar-El-Kébir 4 août 1578) est roi de Portugal de 1557 à 1578, l’avant dernier monarque de la dynastie d’Aviz.

Fils du prince héritier Jean-Manuel et de l’infante Jeanne d’Espagne, il naît dix-huit jours après le décès de son père. Il à trois ans à la mort de son grand-père Jean III, sa grand-mère Catherine de Castille assurant la régence de 1557 à 1562 suivit par son grand-oncle le cardinal Henri d’Evora de 1562 à 1568.

Sous son règne, l’empire colonial s’étend et sur le plan législatif l’Eglise se réorganise (nouveaux évêchés, inquisition aux Indes) dans le cadre de la réforme catholique.

Une fois seul au pouvoir, Sébastien se montre tout à la fois religieux et violent, austère et emporté, belliqueux, rêvant à nouveau de Reconquista en entendant le Portugal en Afrique du Nord. Il lance une première expédition au Maroc en 1574 puis une nouvelle expédition en 1578, expédition qui lui sera fatale.

Il mobilise des soldats portugais, des mercenaires flamands, italiens et castillans soit 15500 fantassins, 1500 cavaliers et quelques centaines de surnuméraires. Ils embarquent à Lisbonne le 17 ou le 24 juin et arrivent à Tanger le 6 juillet sous le commandement direct du roi qui n’est ni marié et n’à aucun héritier.

Sébastien se montre arrogant et emporté, se considérant à l’aube d’un immense succès. L’affrontement final à lieu à Ksar-El-Kébir le 4 août 1579. Aux 15000 fantassins qui avaient débarqué à Tanger se sont ajoutés 2000 cavaliers arabes et 36 canons. En face l’armée ennemie se compose de 14000 fantassins et plus de 40000 cavaliers sans compter les troupes irrégulières et une quarantaine de canons. Si l’ennemi connait parfaitement l’armée portugaise, les lusitaniens ne connaissent guère l’ennemi ignorant totalement la présence de canons.

La bataille tourne très vite au désastre en raison notamment de l’impulsivité de Sébastien 1er. L’artillerie portugaise est ainsi prise ou réduite au silence. Cela tourne à la mêlée où le roi portugais succombe. 7000 «portugais» sont tués, les autres sont faits prisonniers sauf une centaine de portugais qui peuvent rentrer au pays. Les deux autres rois engagés sont également tués.

C’est un désastre comparable à celui qu’à connu la France à Crecy, Poitiers et Azincourt. Le corps est d’abord enseveli le 7 août à Ksar-El-Kébir. En décembre 1578, les restes royaux sont déterres et transportés à Ceuta. Ils sont à nouveau exhumés en novembre 1582 pour être transferés au monastère des Hieronymites de Bélem.

Longtemps les portugais ne voudront croire à la mort de Sébastien 1er. Un mouvement messianique nait le sebastianisme disant qu’un jour le «roi dormant» reviendrait pour libérer le pays de l’oppression notamment espagnole. Plusieurs faux Sébastien se présenteront mais seront vite démasqués.

Le Portugal est désormais à la merci de l’Espagne. Le grand-oncle de Sébastien devient roi mais le cardinal Henri n’à pas d’héritier. Philippe II d’Espagne petit-fils de Manuel 1er va s’emparer de la couronne lusitanienne marquant le début de soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Jean IV

Dom Joao IV o Restaurador (Jean IV le Restaurateur) (Vila Viçosa 18 mars 1604 Lisbonne 6 novembre 1656) fût roi de Portugal de 1640 à 1656. Duc de Bragance (Jean II) de 1630 à 1940 il secoue le joug espagnol et met fin à soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Fils de Theodose II de Bragance (1568-1630), septième duc de Bragance (1583-1630) et d’Anne de Velasco, il se marie à Louise-Françoise de Guzman (1613-1666), une cousine au troisième degré.

De ce mariage sont nés Théodose de Portugal (1634-1652), Catherine de Portugal (1638-1705) future épouse de Charles II, Alphonse (futur Alphonse VI) (1643-1683), Pierre (le futur Pierre II) (1648-1706)

Le 1er décembre 1640 il accepte la couronne portugaise, déposant Philippe III (Philippe IV en Espagne), sson choix étant ratifié par le parlement portugaise en janvier 1641. Il engagea le Portugal dans la guerre de Trente Ans pour récupérer les possessions attaquées par la Hollande, l’Angleterre et la France.

En 1646 il fait de la Vierge Marie la reine et la patronne du Portugal. Après ce geste plus aucun souverain portugais ne portera la couronne sur sa tête. Il modernise l’armée et l’administration portugaise.

Joseph 1er de Portugal

José I o Reformador (Joseph 1er le Reformateur) (Lisbonne 6 juin 1714 Sintra 24 février 1777) est roi de Portugal de 1750 à 1777, son titre complet étant Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de dieu.

Fils de Jean V de Portugal et de Marie-Anne d’Autriche, il modernise le pays en s’appuyant sur un ministre remarquable, Sebastien José de Carvalho et Melo plus connu sous le titre de Marquis de Pombal.

Le 19 janvier 1729 il épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d’Espagne, fille de Philippe V d’Espagne et d’Elisabeth Farnèse (un temps promise à Louis XV).

De cette union sont nées quatre filles : Marie (1734-1816), Marie-Anne-Françoise (1717-1786), Marie-Dorothée (1739-1771) et Benedicte (1746-1829)

Il hérite à son avènement d’une situation économique délicate avec une banqueroute liée à la baisse des arrivées d’or du Brésil. Des réformes s’imposent.

Cinq ans après son avénement, Lisbonne est ravagée par un terrible tremblement de terre qui traumatise la famille royale bien que celle-ci ait été épargnée.

Le marquis de Pombal prend rapidement les reines et fait montre de la fermeté, de l’énergie et de l’autorité nécessaire pour éviter que la catastrophe naturelle se transforme en catastrophe économique et surtout politique.

Le 3 septembre 1758 il échappe à une tentative d’assassinat qui aurait été organisée par la famille Tavora.

Onze personnes sont exécutées le 13 janvier 1759 ce qui provoque un scandale en Europe (la famille sera réhabilitée par Marie 1ère le 23 mai 1781) mais pour un temps la turbulente noblesse lusitanienne se tient tranquille. C’est également sous son règne que les jésuites sont expulsés du royaume.

Le 6 juillet 1760 sa fille unique et héritière Maria épouse son oncle paternel ce qui provoque un beau scandale. Le nonce apostolique est expulsé de la cour pour avoir refusé d’assister à ce mariage.

Parmi les autres réformes figure une volonté autarcique et la a fin de l’Inquisition. A sa mort le marquis de Pombal est disgracié.

Marquis de Pombal

Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d’Oeiras et marquis de Pombal (Lisbonne 13 mai 1699 – Lisbonne 8 mai 1782) est un homme politique portugais.

C’est un homme d’Etat de première envergure et peu dans l’histoire lusitanienne peuvent lui dire «Je suis plus important que toi».

En profitant de la faiblesse de Joseph 1er durablement traumatisé par le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 il agit en véritable despote éclairé. Ces succès sont aussi nombreux que ces ennemis.

Quand Joseph 1er meurt, la première décision de sa fille Marie 1ère est d’écarter le vieux marquis qui est vu comme le responsable de tous les maux du pays.

Issu de la petite noblesse portugaise, il suit des études de droit à l’université de Coimbra, sert un temps dans l’armée. Il se marie à 23 ans avec Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada (1687-1789), une veuve de dix ans son ainée.

Il est ambassadeur à Londres en 1738 puis à Vienne en 1745. Devenu veuf il se remarie avec Maria Eleonore Ernestine Eva Volfanga Josepha von und zu Daun auf Sassenheim und Callaborn, comtesse de Daun (NdA pas simple pour les cartes de visite) qui va lui donner cinq enfants : Henrique, Teresa, Maria Francisca, José Isabel et Maria Amalia.

Son expérience anglaise est formatrice. Il va clairement s’inspirer du modèle anglais pour moderniser le Portugal sans pour autant devenir anglophile, le futur marquis de Pombal n’était pas le premier portugais à trouvé les anglais arrogants et méprisants vis à vis de leur allié ibérique. Ce n’est cependant pas pour cela qu’il n’apprend pas l’anglais mais simplement parce qu’à l’époque la langue de la diplomatie était le français.

Il se rend à Vienne pour tenter de reconcilier le pape Benoit XIV et Marie-Thérèse d’Autriche. Il n’apprécie guère cette mission car il à le sentiment que la mission est impossible et qu’en plus on veut écarter son projet de compagnie des Indes, projet qui sera d’ailleurs abandonné officiellement pour des raisons financières. Il parviendra néanmoins à un accord mais non sans de multiples difficultés.

Rappelé à Lisbonne par Jean V qui ne l’apprecie guère, il profite de l’avénement de Jean 1er qui au contraire l’apprécie. Il le nomme ministre des Affaires Etrangères et le fait comte d’Oreias en 1759.

Le tremblement de terre du 1er novembre 1755 qui ravage Lisbonne est le moment clé pour le futur marquis de Pombal qui révèle au monde ses qualités d’homme d’Etat. Il gère la crise immédiate et profite du chaos pour avancer ses réformes ce qui génère son lot d’ennemi. Il mène une politique de despotisme éclairée, une politique mercantiliste pour favoriser l’enrichissement du pays tout en évitant la sortie du métal précieux.

Il interdit l’esclavage en 1761 soumet l’Inquisition à l’autorité royale, réprime des révoltes nobiliaires, réforme l’enseignement (développement de l’université de Coimbra), dote le pays d’une police moderne.

En récompense de son action, le roi le fait marquis de Pombal le 16 septembre 1769. La mort de José 1er est l’occasion attendue par tous ses opposants pour obtenir sa tête. Marie 1ère, dévote à la santé mentale chancelante écarte le vieux marquis qui meurt peu après retiré sur ses terres.

Charles 1er de Portugal

Carlos I (Palais d’Ajuda, Lisbonne 28 septembre 1863 Lisbonne 1er février 1908) est l’avant-dernier roi du Portugal. Son titre complet est Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Fils de Louis 1er et de Maria Pia de Savoie, il devient roi le 19 octobre 1889. Le contexte socio-politique est particulièrement difficile, la monarchie très contestée, la classe politique éclaboussée par de multiples scandales ce qui fait monter le mouvement républicain.

Le 22 mai 1886 il épouse la princesse Amélie d’Orléans, fille du comte de Paris. Les célébrations à Paris choquent les républicains qui ripostent par le vote d’une loi d’exil pour les membres des familles ayant régné sur la France (elle sera abrogée en 1948 peu avant le début du conflit, certains membres des familles s’engageant dans l’armée pour défendre le pays).

De cette union sont nés trois enfants, si la petite Marie-Anne de Bragance est morte bébé, les deux fils Louis-Philippe et Manuel nés respectivement en 1887 et 1889 ont survécu. Grand amateur de femme, il à eu plusieurs enfants naturels, enfants jamais reconnus.

Le 30 janvier 1896, le roi est victime d’un attentat à la personne commis par un ouvrier anarchiste tandis qu’il rentrait en voiture au palais royal .

Le 1er février 1908 il est assassiné par Alfredo Luís da Costa et Manuel Buíça à Praça do Comércio (« place du Commerce ») à Lisbonne, avec son fils aîné dom Louis-Philippe par des révolutionnaires de la Carbonaria, une organisation républicaine portugaise à caractère ésotérique.

Son fils cadet le futur Manuel II, blessé au bras, est sauvé par sa mère.

Louis-Philippe de Bragance

Luis Felipe de Braganza (Santa Maria de Belèm, Lisbonne 21 mars 1887 Praça do Comercio, Lisbonne 1er février 1908) est le fils ainé de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans.

Né en 1887 alors que son père était encore prince royal, il reçoit les titres de prince de Beira (4ème) et duc de Barcelos (14ème). A la mort de son grand-père, le roi Louis 1er devient prince royal de Portugal avec les titres de 21ème duc de Bragance, de 20ème marquis de Vila Viçosa, 28e comte de Barcelos, 25e comte d’Ourém, 23e comte de Arraiolos et 22e comte de Neiva.

En 1907 le prince royal âgé de vingt ans est régent du royaume alors que son père est à l’extérieur et la même année il est le premier membre de la famille royale à se rendre dans les colonies lusitaniennes d’Afrique.

Au moment de son assassinat, des négociations de mariage étaient en cours avec la princesse Patricia de Connaught, petite-fille de la reine Victoria.

Louis-Philippe à le triste privilège de devenir célèbre en étant victime du seul regicide de l’histoire lusitanienne. Le 1er février 1908, Louis-Philippe et sa famille venant du palais de Vila Viçosa (Alentejo), lieu d’origine de la maison de Bragance, sont de retour à Lisbonne.

Deux membres de la charbonnerie portugaise, Alfredo Costa et Manuel Buiça tirent sur la calèche de la famille royale. Le roi est mortellement touché, le prince agonisant vingt minutes. Si le prince Manuel survit ce qu’il à été protégé par sa mère qui lui à évité de recevoir autre chose qu’une balle ddans le bras. Au lieu d’un Louis-Philippe 1er sur le trone de Portugal ce sera Manuel II qui sera le dernier roi de l’histoire lusitanienne.

Manuel II

Manuel II (Lisbonne 15 novembre 1889 Twickenham 2 juillet 1932) est entré dans l’histoire comme étant le dernier roi de Portugal. Fils cadet de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans, il succède à son père après l’assassinat de celui-ci et de son frère ainé.

Il va régner un peu plus de deux ans de février 1908 à octobre 1910 sans avoir été préparé pour son rôle. La situation politique est particulièrement difficile, la monarchie est pour ainsi dire condamnée par le double regicide de 1908. Un roi plus mur et mieux formé aurait-il fait mieux ? Difficile à dire.

Le 5 octobre 1910 une révolute républicaine l’oblige à fuir vers Gibraltar. Il termine sa vie en Grande-Bretagne où il épouse en 1913 Augusta Victoria de Hohenzollern, ce mariage restant sans descendance.

Avant de mourir, il se reconcilia avec son cousin Duarte, duc de Bragance, descendant du roi Michel 1er l’Usurpateur. Il ne le désigna jamais comme son successeur mais il fût reconnu comme le prétendant du mouvement monarchiste. Il meurt à Twickenham mais il est enterré au Panthéon royal des Bragance à Lisbonne.

Antonio de Oliveira Salazar

Antonio de Oliveira Salazar (Vimieiro 28 avril 1889 Lisbonne 27 juillet 1970) est l’homme politique majeur de la période qui nous intéresse. Professeur d’économie de l’université de Coimbra, il s’impose en devenant indispensable à la junte militaire qui fait preuve d’une totale incurie sur le plan financier.

Officiellement président du conseil, il est réalité l’homme fort d’un régime qu’il contribue à battir, l’Estado Novo (Etat nouveau), un régime autoritaire, conservateur et nationaliste.

Durant sa longue période au pouvoir (de la fin des années vingt à la fin des années soixante), il cumule de nombreuses fonctions. Jugez plutôt :

-Président du conseil des ministres du Portugal du 5 juillet 1932 au 25 septembre 1968.

-Président de la République portugaise par interim du 18 avril au 9 août 1951

-Ministre de la Défense du 5 juillet 1932 au 5 septembre 1948 et du 3 septembre 1954 au 4 août 1960

-Ministre de la Marine du 25 janvier au 5 février 1936 et du 30 janvier au 2 février 1939

-Ministre des Affaires Etrangères du 6 novembre 1936 au 4 février 1944

-Ministre de la Guerre du 11 mai 1936 au 6 septembre 1944

-Ministre des Colonies du 21 janvier au 20 juillet 1930

-Ministre des Finances du 3 au 19 juin 1926 et du 28 avril 1928 au 28 août 1940

Salazar est le quatrième enfant d’une famille modeste originaire de la Beira Alta. Il à trois sœurs aînées. Ses parents auraient souhaité pour lui une carrière dans le commerce, le curé de la paroisse leur conseille le séminaire religieux de Viseu où le jeune Antonio entre en 1900 à onze ans.

Il est diplômé en 1908 et reçoit même les ordres mineurs. A l’automne 1910 il entre à l’université de Coimbra. Accéder à cette université c’est la garantie d’occuper très vite de hautes fonctions ou du moins de se faire d’utiles relations pour plus tard.

Il s’inscrit d’abord en lettres avant de bifurquer vers le droit. Parallèlement il commence à s’engager en politique dans un courant chrétien conservateur qui va lutter contre la première république portugaise, une république athée et anticléricale.

Il obtient sa licence de droit en 1914 puis devient enseignant tout en préparant un doctorat en sciences économiques. En 1919 il est accusé de participer à un complot royaliste puis en 1921 est élu député mais renoncer à siéger après la première session. Sa pensée politique évolue, très influencée par le maurrassissme.

En 1926 l’armée prend le pouvoir mais ne parvient pas à résoudre la crise financière. Les militaires font appel à Salazar qui devient très vite un homme incontournable du régime. Le 25 juin 1932 il devient président du conseil.

Il met en place en 1933 l’Estado Novo. C’est un régime autoritaire (avec une police secrète la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado et des camps de sinistre mémoire comme Caxias ou Tarrafal) , conservateur, corporatiste, catholique et nationaliste.

En 1936 éclate la guerre d’Espagne. Sans surprise le Portugal de Salazar va soutenir le camp nationaliste : ouverture des ports, envoi de volontaires (Viriates), levée de fonds, mise à disposition des médias. En revanche la relation entre Franco et Salazar ne sera jamais chaleureuse, la faute probablement à la crainte atavique des portugais d’être avalés par les espagnols.

Si certains dictateurs sont connus pour leurs excès et leur flamboyance, Salazar en revanche est selon ses amis «un animal d’habitude». Il mène une vie modeste, ascetique. On ne lui connait par exemple aucune liaison féminine.

Durant la guerre de Pologne puis durant la deuxième guerre mondiale il maintient le Portugal dans la neutralité, une neutralité flexible avec une ouverture de certains ports aux sous-marins allemands puis les Açores qui accueillent une base aérienne pour des avions ASM traquant les sous-marins allemands présents dans l’Atlantique.

Il se maintient au pouvoir après le second conflit mondial, refusant toute ouverture, toute libéralisation ce qui provoque la naissance de complots militaires et civils, de l’agitation dans les colonies. Victime d’un AVC en 1968, il doit renoncer au pouvoir. Il meurt deux ans plus tard le 27 juillet 1970.

Pologne et Pays Neutres (23) Portugal (3)

Chronologie militaire

-155-139 (a.C) : Guerre lusitanienne

-456 : Bataille de Bracara défaite des Suèves face aux Wisigoths

-868 : Braga est reprise par les forces chrétiennes

-1064 : reprise définitive de Coimbra (après une reprise éphémère en 871)

-1071 : Bataille de Pedroso. Le dernier titulaire du comté de Portucale est défait par Garcia II de Galice qui proclame comte (ou roi selon les sources) de Portugal.

-1139 : bataille d’Ourique

-1147 (15 mars) : Reprise de la ville de Santarem

-1147 (juillet-octobre) : siège de Lisbonne

-1184 : Echec du siège de Santarem par les Almohades de Yusuf 1er

Bataille de Las Navas de Tolosa

-1212 (16 juillet) : Bataille de Las Navas de Tolosa. Des troupes portugaises y participent

-1319 : suite à la dissolution de l’Ordre du Temple, le roi du Portugal reçoit l’autorisation de créer un nouvel ordre militaire, l’Ordre du Christ qui assure la défense des frontières et va jouer un rôle clé dans les grandes découvertes.

-1384 (6 avril) : Bataille des Atoleiros. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (juin) : Bataille de Trancoso. Victoire des portugais sur les castillans

-1385 (octobre) : Bataille de Valverde. Victoire définitive des portugais sur les castillans

-1385 (14 août) : Bataille d’Aljubarrota. Victoire des portugais appuyés par les anglais sur les castillans soutenus par les aragonais, les français et les italiens.

-1415 : les portugais s’emparent de la ville de Ceuta

-1437 : échec des portugais devant Tanger qui sera prise par les portugais en 1471. Les différentes places portugaises au Maroc seront abandonnées non sans débats ni critiques entre 1541 et 1550.

-1578 (4 août) Bataille de Ksar-El-Kébir

-1580 (25 août) : Bataille d’Alcantara marquant la défaite des partisans d’Antoine, prieur de Crato qui contestait à Philippe II sa prise de contrôle de la couronne de Portugal

-1585/1604 : guerre anglo-espagnole. Les portugais participent à la guerre côté espagnol car à l’époque les lusitaniens et les ibères sont unis sous la domination du roi d’Espagne (Union Iberique)

-1602-1663 : guerre hollando-portugaise pour le contrôle des colonies d’Asie du Sud-Est

-1644 : Victoire des portugais sur les espagnols à Montijo

-1665 (17 juin) : Bataille de Monte Claros

-1801 : Guerre des Oranges

-1807 (20 novembre) : Invasion du Portugal par les troupes françaises du général Junot.

-02 mai 1808 au 17 avril 1814 : Guerre péninsulaire

-1808 (17 août) : défaite française à Vimeiro

-1810 : défaite française à Biçaco

-1832 (8 juillet) : un corps expéditionnaire libéral venu des Açores fort de 7500 hommes et de 60 navires débarque près de Porto («Débarquement de Mindalo»)

-Juillet 1832 à juillet 1833 : les libéraux retranchés dans Porto sont assiégés par les forces du camp absolutiste.

-1912 et 1915 : des groupes armés monarchistes venus d’Espagne tentent de renverser la République et de rétablir la monarchie que ce soit en faveur de Manuel II ou des descendants de Michel 1er.

-1914 (24 août) : Raid allemand contre le poste frontalier de Maziua (Mozambique portugais)

-1916 (9 mars) : L’Allemagne déclare la guerre au Portugal, Lisbonne ne tardant pas à faire de même

-1916 (15 mars) : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Portugal

Soldats portugais mettant en œuvre un mortier Stokes. Ils sont équipés à la britannique

-1916 (22 juillet) : Création du Corpo Expediconario Portugues

-1917 (7 janvier) : Création du Corpo de Artilharia Pesada Independente (corps d’artillerie lourde indépendant)

-1917 (2 février) : Les premiers soldats lusitaniens arrivent à Brest.

-1917 (4 avril) : Arrivée sur le front des premiers soldats portugais

-1917 (4 juin) : Baptême du feu pour les troupes portugaises

-1917 (7 octobre) : Le corps d’artillerie lourde portugais arrive sur le front

-1918 (9 avril) : bataille de la Lys (opération Georgette). Les portugais subissent de lourdes pertes.

Chronologie politique

Les rois de Portugal

Le titre officiel du roi de Portugal est le suivant : roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Comtes de Portugal

Le Portugal devient un royaume en 1139 alors qu’il était un comté auparavant. Plusieurs maisons vont se succéder.

De 868 à 1071 on trouve la Maison de Vimara Peres suivie ensuite de la Maison de Jimenez de 1071 à 1094 et enfin de la Maison de Bourgogne de 1095 à 1139. Alphonse Henriques, fils d’Henri de Bourgogne et de Thérèse de Léon qui était déjà duc se proclame après sa victoire à la bataille d’Ourique.

Maison de Bourgogne

Cette première dynastie royale est fondée par Henri de Bourgogne, comt de Portugal (1066-1112).

-Alphonse 1er le Conquérant (1139-1185)

-Sanche 1er le Colonisateur (1185-1211)

-Alphonse II le Gros (1211-1223)

-Sanche II le Preux (1223-1248)

-Alphonse III le Boulonnais (1248-1279, régent à la place de son frère de 1245 à 1248)

-Denis 1er le Cultivateur (1279-1325)

-Alphonse IV le Brave (1325-1357)

Pierre 1er

-Pierre 1er le Justicier ou le Cruel (1357-1367)

-Ferdinand 1er le Beau ou l’Inconstant (1367-1383)

-Régence d’Eleonore Teles de Menezes (1383-84) et Jean, grand maitre de l’Ordre d’Aviz (1383-1385)

-Beatrice 1er (1383-1384)

Maison d’Aviz (branche directe)

Jean 1er, fondateur de la maison d’Aviz

-Jean 1er le Prince de Bonne Mémoire (1385-1433)

-Edouard 1er l’Eloquent (1433-1438)

-Alphonse V l’Africain (1438-1481). Ayant six ans à son avènement il ne peut gouverner seul, la régence est assurée par Alienor d’Aragon (1438/39) puis par Pierre de Portugal, duc de Coimbra (1439-1448)

-Jean II le Prince parfait (1481-1495)

Maison d’Aviz (Branche de Beja)

Manuel 1er

-Manuel 1er le Fortuné (1495-1521) cousin germain de Jean II et petit fils d’Edouard 1er

-Jean III le Pieux (1521-1557)

-Sébastien 1er le Désiré (1557-1578). Petit-fils de Jean III n’à que trois ans à son avénement. Sa grand mère Catherine de Castille (1557-1562) assure la régence suivit de son oncle, le cardinal Henri de Portugal (1562-1568)

-Henri 1er le Chaste (1578-1580)

-Antoine 1er le Déterminé (1580). Petit-fils de Manuel 1er, son règne est plus symbolique que réel, Philippe II d’Espagne s’emparant de la couronne de Portugal.

Maison de Habsbourg

-Philippe 1er de Portugal (Philippe II d’Espagne) (1580-1598)

-Philippe II de Portugal (Philippe III d’Espagne) (1598-1621)

-Philippe III de Portugal (Philippe IV d’Espagne) (1621-1640)

Maison de Bragance

Jean IV le Restaurateur

Jean IV le Restaurateur (1640-1656) arrière-arrière-petite fils de Manuel 1er

-Alphonse VI le Victorieux (1656-1683) : Il n’à que treize ans à son avènement. Sa mère Louise Marine Françoise de Guzman assure la régence jusqu’en 1661. Instable mentalement il sera exilé aux Açores, son frère Pierre de Bragance assurant la régence de 1668 à 1683.

-Pierre II Le Pacifique (1683-1706)

-Jean V Le Magnanime (1706-1750)

-Joseph 1er le Reformateur (1750-1777)

-Marie 1ère La Pieuse (1777-1816). Instable mentalement (sa folie à été aggravée par une piété extrême et les conséquences de la Révolution Française), elle n’assure pas la réalité du pouvoir tenu d’abord par son oncle et mari (sic) Pierre III le Sacristain de 1777 à 1786 et par son fils Jean, prince de Brésil de 1791 à 1816.

-Jean VI le Clément (1816-1826)

-Pierre IV le Roi Soldat (1826) Empereur du Brésil il abdique rapidement ses droits à la couronne du Portugal au profit de sa fille Marie âgée de sept ans. La régence est assurée par Isabel Maria de Bragance (1826-1828) et par Michel de Bragance son oncle (1827-1828).

-Marie II l’Educatrice (1826-1828) (1834-1853)

-Michel 1er l’Usurpateur (1828-1834) (chef du camp réactionnaire renverse sa nièce et épouse ce qui provoque une guerre civile et l’intervention du père de Marie II).

-Ferdinand II le roi artiste (1837-1853). Règne en compagnie de son épouse Marie II (le mariage de Marie et de Michel à été annulé en 1834)

Maison de Bragance-Saxe-Cobourg et Gotha

-Régence de Ferdinand II de 1853 à 1855

-Pierre V l’Optimiste (1853-1861)

-Louis 1er le Populaire frère du précédent (1861-1889)

Charles 1er

-Charles 1er le Diplomate (1889-1908)

Manuel II, le dernier roi de Portugal

-Manuel II Le Patriote (1908-1910)

Présidents et chef de l’Etat portugais

Première République

-Teofilo Braga (1843-1924) président du gouvernement provisoire de la république portugaise du 5 octobre 1910 au 24 août 1911.

-Manuel de Arriaga (1840-1917) président du 24 août 1911 au 26 mai 1915

-Teofilo Braga à nouveau président du 29 mai au 5 octobre 1915

-Bernadino Machado (1851-1944) président du 5 octobre 1915 au 5 décembre 1917

-Suite à un coup d’état Sidonio Pais (1872-1918) prend le pouvoir. Il est président de la Junte révolutionnaire du 8 au 12 décembre 1917, premier ministre du 12 décembre 1917 au 9 mai 1918 et président du 28 avril au 14 décembre 1918,date de son assassinat.

-Joao do Canto e Castro (1862-1934) président du 16 décembre 1918 au 5 octobre 1919

-Antonio Jose de Almeida (1866-1929) président du 5 octobre 1919 au 5 octobre 1923.

-Manuel Teixeira Gomes (1860-1941) président du 5 octobre 1923 au 11 décembre 1925 date de sa démission

–Bernadino Machado à nouveau président du 11 décembre 1925 au 31 mai 1926

Ditadura Nacional (1926-1932)

-Amiral José Meendes Cabeçadas (1883-1965) président du 31 mai au 17 juin 1926

-Général Manuel Gomes da Costa 1er ministre du 17 juin au 9 juillet 1926, président du 29 juin au 9 juillet 1926

-Général Oscar Carmona (1869-1951) 9 juillet 1926 au 16 novembre 1926 (premier ministre) 16 novembre 1926 au 25 mars 1928 (président)

Estado Novo

-Oscar Carmona 15 avril 1928 au 18 avril 1951, date de son décès

-Salazar assure l’interim à la président du 18 avril au 21 juillet 1951.

-Francesco Caveiro Lopes (1894-1964) président du 21 juillet 1951 au 9 août 1958

Pologne et Pays Neutres (22) Portugal (2)

HISTOIRE DU PORTUGAL

Cronologia (Chronologie)

Les grandes dates qui ont fait l’histoire du Portugal

Tout comme l’Espagne je vais dans cette partie parler des grandes dates qui font fait l’histoire du Portugal, un choix pleinement subjectif et arbitraire. Bien entendu si une date importante semble manquer les commentaires sont là.

Statue de Viriate avec l’inscription « Terreur des romains »

-180 a.C : Naissance de Viriate le «Vercingetorix portugais»

-155-139 (a.C) : Guerre lusitanienne

-139 a.C : assassinat de Viriate par l’un des siens

-13 p.C : La province romaine d’Hispanie Ultérieure est divisée en provinces de Lusitanie et de Bétique, provinces séparées par le fleuve Guadiana. La province de Lusitanie couvre la plus grande partie du Portugal actuel au sud du Douro plus une partie du Leon et de l’Estremadure.

-286 : Création de la Province de Gallecie qui couvre le nord du Portugal et le nord de l’Espagne actuelle

-409 à 416 : Les Alains sont présents dans la péninsule ibérique

-419 : Les Suèves s’installent en Gallaecia qui inclus le futur territoire du comté du Portugal

-468 : les Wisigoths s’emparent de la Lusitanie et l’intègre à leur royaume qui à son apogée couvrait toute la péninsule ibérique mais aussi la Septimanie (sud-est de la France)

-1097 : Henri de Bourgogne reçoit du roi de Castille et de Léon Alphonse VI le comté de Portugal

Alphonse 1er de Portugal

-1139 : Alphonse-Henri se proclame roi du Portugal après la bataille d’Ourique. Alphonse VII de Castille et Leon le reconnaît en 1143 sous le nom d’Alphonse 1er de Portugal

-1147 : Lisbonne est reprise par les chrétiens à l’issue d’un siège de plus de trois mois (1er juillet au 25 octobre). La reconquête de la future capitale portugaise occupée par les musulmans depuis l’an 711 s’est faite dans le contexte de la deuxième croisade.

-1179 : le pape Alexandre III reconnaît officiellement Alphonse 1er comme roi de Portugal

-1249 : la conquête de l’Algarve par Alphonse III marque la fin du volet portugais de la Reconquista.

-1255 : Lisbonne devient la capitale du royaume de Portugal en remplacement de Coimbra

-1267 : Traité de Badajoz qui fixe les frontières entre le Portugal et la Castille.

-1297 : Traité d’Alcanices qui remanie le traité précédent à la marge

-1355 : La maitresse du futur Pierre 1er Ines de Castro est assassiné sur ordre d’Alphonse IV. A son avènement deux ans plus tard il chatiera les assassins, exhumera le corps de sa maitresse qui couronnée vera les nobles portugais lui baiser la main.

-1385 (14 août) : Bataille d’Aljubarrota. Victoire des portugais appuyés par les anglais sur les castillans soutenus par les aragonais, les français et les italiens.

C’est la fin de l’Interrègne Portugais (2 avril 1383 au 14 août 1385) qui faisait suite à la mort sans héritier masculin de Ferdinand 1er. Jean, maitre de l’ordre militaire d’Aviz et accessoirement fils illégitime du roi défunt devient roi. Cet événement est vu comme un élément majeur dans l’éveil de la conscience nationale portugaise.

-1373 (16 juin) : traité de perpétuelle amitié entre l’Angleterre et le Portugal qui annonce le Traité de Windsor

-1386 (9 mai) : Traité de Windsor. Traité diplomatique entre l’Angleterre et le Portugal, alliance scellée par le mariage de Jean 1er de Portugal avec Philippa de Lancastre, fille de Jean de Gand, 1er comte de Lancastre, troisième des cinq fils d’Edouard III.

Henri le Navigateur

-1394 (4 mars) : naissance à Porto de Dom Henrique de Avis, 1° duque de Viseu plus connu sous le nom d’Henri le Navigateur (mort à Sagres le 13 novembre 1460)

-1415 : les portugais s’emparent de la ville de Ceuta

-1419 : les portugais découvrent Madère

-1427 : les portugais s’emparent des Açores

-1434 : début de la campagne d’exploration menée sous l’impulsion de l’infant Henrique plus connu sous le nom d’Henri le Navigateur.

-1479 : Traité d’Alcaçaves : la Castille contrôle définitivement les Canaries, le Portugal contrôlant Madère, les Açores et le Cap Vert. Le royaume lusitanien reçoit le droit de conquérir Fez et le monopole du commerce avec la Guinée.

Bartolomeu Dias

-1488 : Bartolomeu Dias découvre et dépasse le cap de Bonne Espérance. Néanmoins les portugais laisseront aux hollandais le site préférant s’installer plus à l’est dans l’actuel Mozambique

-1494 : Jean II de Portugal et les rois Catholiques signent le traité de Tordesillas dit traité de partage du monde. Les portugais peuvent occuper tout ce qui se trouve à l’est d’une ligne à 370 lieues à l’ouest des îles du Cap Vert.

Vasco de Gama

-1498 : Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut

-1500 : Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil

-1519 à 1521 : le portugais Fernão de Magalhães (Fernand de Magellan) au service de Charles Quint réalise le premier tour du monde même si il ne reverra jamais l’Europe, étant tué aux Philippines.

-1524/25 : naissance de Luis Vaz de Camoes (mort le 20 juin 1580)

-1530 : le Portugal débute la colonisation du Brésil

-1536 : l’Inquisition s’installe au Portugal

-1553 : pour récompenser les portugais de les avoir aidés à lutter contre la piraterie les chinois cèdent un territoire, la colonie de Macao.

-1578 : Sébastien 1er, avant-dernier roi de la maison d’Aviz est tué à la Bataille des Trois Rois à Ksar-El-Kébir.

-1580 : Henri 1er qui avait quitté les ordres (mais sans pouvoir avoir de descendance) meurt après deux ans de règne. Le Portugal perd son indépendance après la bataille d’Alcantara (25 août 1580). Philippe II d’Espagne devient Philippe 1er de Portugal après les Cortes de Tomar (1581). Début d’une Union Personnelle de 60 ans entre l’Espagne et le Portugal.

-1585/1604 : guerre anglo-espagnole. Les portugais participent à la guerre côté espagnol car à l’époque les lusitaniens et les ibères sont unis sous la domination du roi d’Espagne (Union Iberique)

-1602-1663 : guerre hollando-portugaise pour le contrôle des colonies d’Asie du Sud-Est

Jean IV

-1640 (1er décembre) : Révolution du 1er décembre, restauration de l’indépendance du Portugal avec l’avénement le 15 décembre de Jean IV, premier roi de la maison de Bragance qui va régner jusqu’en 1910.

-1668 (13 février) : Traité de Lisbonne l’Espagne reconnaît l’indépendance du Portugal

-1703 : Traité de Methuen. Les textiles anglais entrent au Portugal sans être taxés contre un abaissement des charges sur les vins portugais en Angleterre. Considéré comme le début du «protectorat» britannique sur le royaume lusitanien.

Marquis de Pombal

-1750-1777 : le marquis de Pombal dirige le royaume du Portugal. Politique de despotisme éclairé.

-1755 (1er novembre) : Tremblement de Terre de Lisbonne d’une magnitude de 8.75. 15000 morts sur une population de 250000 habitants, 85% des maison inhabitables.

-1759 (7 septembre) : les jésuites sont expulsés du royaume

-1777 : le Portugal signe avec l’Espagne le Traité de San Ildefonso, traité qui fixe les frontières des deux empires latins en Amérique du Sud

-1791 : Marie 1er au pouvoir depuis 1777 est officiellement déclarée folle. Son fils Jean assure la régence avant devenir roi sous le nom de Jean VI en 1816.

-1801 : Guerre des Oranges. Le Portugal perd la ville d’Olivences au détriment de l’Espagne.

-1807 (20 novembre) : Invasion du Portugal par les troupes françaises du général Junot. Lisbonne est prise sans résistance dès le 30 novembre. La veille dans la plus grande confusion la famille royale, le gouvernement et une partie de la noblesse ont quitté le pays pour Rio de Janeiro qui va être la capitale de l’Empire de 1808 à 1822.

-02 mai 1808 au 17 avril 1814 : Guerre péninsulaire

-1808 (juillet) : Les troupes anglaises du général Arthur Wellesley, duc de Wellington débarquent au Portugal pour profiter de la révolte qui à éclaté dans tout le pays au mois de juin.

-1808 (21 août) : défaite française à Vimeiro qui fait suite à la défaite de Roliça quatre jours plus tôt.

-1809 (Mars) : deuxième invasion française du Portugal menée par Soult

-1809 (29 mars) : Soult s’empare de Porto peu défendue par les troupes lusitaniennes.

-1809 (mai) : le général Wellesley est de retour au Portugal. Victoires anglo-portugaises à Orejo et Porto. Wellington protège Lisbonne avec les lignes fortifiées de Torres Vedras dont l’action est renforcée par une politique de terre brûlée.

-1810 (juillet) : troisième invasion française du Portugal menée par le duo Ney/Massena. Nouvel échec. En mars 1811 Massena doit replier ses troupes sur Salamanque.

-1812 (Automne) : Wellington doit lever le siège de Burgos suite à une contre-attaque française et doit se replier sur le Portugal.

-1813 : offensive anglo-hispano-portugaise venu du Portugal en direction de l’Espagne

-1815 : le Portugal prend le nom de Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves.

-1820 (août) à avril (1823) : Vintisme période radicale de la Révolution libérale

-1820 (24 août) : révolte libérale à Porto

-1820 (15 septembre) : révolte libérale à Lisbonne

-1820 (28 septembre) : la Junte du Nord implantée à Porto et celle de Lisbonne s’unissent. Le général anglais William Beresford qui sert de régent en absence du roi du Portugal est expulsé du pays.

-1820 (22 novembre) : Elections à l’Assemblée Constituante

-1821 : le roi Jean VI retourne au Portugal et laisse son fils aîné Pierre comme régent au Brésil.

-1821 (11 novembre) : échec d’un coup d’état militaire (Martinhada)

-1822 : le régent Pierre, Pierre Ier, proclame l’indépendance du Brésil (7 septembre), reconnue par le Portugal en 1825. Le gouvernement adopte une nouvelle constitution très libérale inspirée de la constitution française de 1791 (23 septembre).

-1824 (avril) : révolte du camp réactionnaire (Abrilada)

-1826 (10 mars) : mort de Jean VI à Lisbonne. Pierre devenu empereur du Brésil abdique ses droits portugais en faveur de sa fille Marie qui doit épouser son oncle Michel.

-1828 (juillet) : Michel, troisième fils de Jean VI et oncle de Marie II se proclame roi pour rétablir l’absolutisme sous le nom de Michel 1er. C’est le début de la guerre civile.

-1831 (7 avril) : Pierre 1er du Brésil abdique en faveur de son fils Pierre II, deuxième et dernier empereur du Brésil. Il débarque aux Açores prend la tête des libéraux avant de rallier le Portugal débarquant près de Porto le 8 juillet 1832. La ville est assiégée par le camp absolutiste pendant un an.

-1833 (24 juillet) : les libéraux s’emparent de Lisbonne et marchent vers le nord pour prendre à revers les troupes absolutistes.

-1834 (26 mai) : Accords d’Evora Monte qui marquent la fin de la guerre civile. Une amnistie générale est proclamée, Michel s’exile en Italie, le mariage avec sa nièce Marie II est annulé. Cette dernière est rétablie sur le trône.

-1836 (8 septembre) : révolution septembriste. Le Portugal interdit l’esclavage dans ses colonies.

-1838 : nouvelle constitution un compromis entre la constitution libérale de 1822 et la Charte de 1826.

-1842 (27 janvier) : Coup d’Etat militaire. Rétablissement de la Charte de 1826.

-Octobre 1846 à juin 1847 : nouvelle guerre civile

Antonio de Oliveira Salazar

-1889 (28 avril) : naissance à Vimieiro d’Antonio de Oliveira Salazar

-1890 : Le Portugal qui rêve de se taille un empire Mare a Mare, une carte rose (mapa cor-de-rosa) c’est-à-dire relier les colonies d’Angola et du Mozambique en annexant les territoires couvrant les actuelles Zambie et Zimbabwe doit reculer devant l’ultimatum britannique du 11 janvier. Vague d’indignation dans le pays, la monarchie et la classe portugaise sont discrédités. C’est dans ce contexte que le futur hymne national portugais A Portugesa est composé.

-31 janvier 1891 : soulèvement militaire à Porto. Augusto Alves da Veiga proclame la République mais le mouvement est écrasé par la Garde Municipale restée loyale au gouvernement. Le bilan est lourd (12 morts et 40 blessés), 250 personnes sont condamnées à des peines de relégation en Afrique (18 mois à 15 ans).

-1907 (10 mai) : coup d’Etat de Joao Franco soutenu par le roi Charles 1er

-1908 (1er février) : le roi Charles Ier et son fils aîné Louis Philippe sont assassinés.

-1910 (5 octobre) : suite à une révolte militaire, le roi Manuel II doit fuir le pays direction Gibraltar. La République est proclamée, une constitution étant proclamée l’année suivante en 1911.

-1915 (janvier-mai) Dictature de Pimenta de Castro

-1916 (9 mars) : L’Allemagne déclare la guerre au Portugal, Lisbonne ne tardant pas à faire de même

-1916 (15 mars) : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre au Portugal

-1916-1918 : le Portugal participe à la première guerre mondiale avec notamment un corps expéditionnaire combattant en France.

-1917 (5 décembre) : coup d’état qui porte au pouvoir Sidonio Pais qui mène une politique autoritaire qui lui aliène peu à peu tous ses soutiens.

-1918 (9 avril) : bataille de la Lys (opération Georgette). Les portugais subissent de lourdes pertes.

-1918 (14 décembre) : assassinat de Sidonio Pais

-1919 (19 janvier) : la restauration de la monarchie est proclamée dans le nord du pays mais le 13 février 1919 les monarchistes sont chassés de Porto

-1919 (23 janvier) insurrection monarchiste Lisbonne

-1921 (19 octobre) Noite Sangrenta (Nuit Sanglante). Un coup de force aboutit à la démission du gouvernement mais le président refuse de reconnaître le gouvernement issu de la rébellion. Dans la nuit des tueurs abattent cinq personnes plus ou moins liées au régime sidoniste.

-1926 (28 mai) : coup d’état militaire du général Gomes da Costa.Début de la Ditatdura Nacional (Dictature nationale)

-1926 (3 juin) Antonio de Oliveira Salazar est nommé ministre des Finances. Il démissione dès le 19 car il ne peut obtenir les pleins pouvoirs.

-1928 (28 avril) : Antonio de Oliveira Salazar devient ministre des Finances. En un an il rétablit les finances de l’Etat portugais et devient une figure incontournable du régime.

-1930 (30 juillet) : création de l’Uniao Nacional (Union Nationale), parti unique de la Dictature Nationale puis de l’Estado Novo.

-1932 (25 juin) : Salazar est nommé président du Ministère (chef du gouvernement)

-1933 (19 mars) : adoption de la constitution qui met en place l’Estado Novo

-1936-1939 : le régime «national-catholique» de Salazar soutien Franco dans sa lutte contre les républicains espagnols.

-1939 (17 mars) : signature du Pacte Ibérique entre Franco et Salazar. Les deux pays décident de coordonner leurs politiques étrangères pour notamment empêcher un nouveau conflit dans la péninsule (ce qui ne peut que satisfaire la Grande-Bretagne et la France).

Pologne et Pays Neutres (21) Portugal (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.2 : PORTUGAL

AVANT-PROPOS

Le 24 juin 2021 j’ai terminé après tout de même un mois de travail une fiche synthétique (sic) de 91 pages sur l’Espagne portant le total des pages écrites dans cette monstrueuse uchronie à 9908 pages !

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

*

**

J’ai commencé par l’Espagne et donc logiquement je passe à son voisin occidental, son voisin lusitanien le Portugal. Ce petit pays qui se considère comme le plus ancien état nation d’Europe à longtemps souffert d’un complexe d’infériorité vis à vis de son puissant voisin oriental, un complexe qui s’explique par plusieurs facteurs.

Et pourtant si il y à bien un pays qui n’à pas à rougir de son histoire c’est bien le Portugal avec une construction liée avec le mouvement général de la Reconquista, les grandes découvertes, la colonisation.

Sébastien 1er.

Au 16ème siècle suite à la bataille de Ksar-El-Kébir (4 août 1578) et la mort du roi Sébastien 1er, le Portugal connait une éclipse en étant unie avec l’Espagne, Philippe II devenant Philippe 1er du Portugal.

En 1640 suite à une révolte, le pays redevient indépendant et va le rester jusqu’à nos jours sauf la rare éclipse de l’époque napoléonienne.

Longtemps puissant le pays va s’arrimer à l’Angleterre devenant pour certains une colonie anglaise et surtout comme l’Espagne va manquer la révolution industrielle.

Charles 1er du Portugal

Le 19ème siècle portugais est marqué à la fois par un processus de colonisation qui donne une illusion de puissance et par une instabilité politique qui sera fatale à la monarchie. En 1908 le roi Charles 1er est assassiné en compagnie du prince héritier Louis-Philippe. Le nouveau roi Manuel II n’allait régner que deux ans avant que le 5 octobre 1910 la République soit proclamée.

Es-ce le dépit de la «régénération» du pays ? Hélas non puisque l’instabilité continue, instabilité aggravée par la participation du Portugal à la première guerre mondiale.

Antonio de Oliveira Salazar

Es-ce à dire que la monarchie va être restaurée ? Non puisqu’en 1926 les militaires prennent le pouvoir mais cela ne change rien jusqu’à ce qu’arrive au pouvoir un jeune professeur de l’université de Coimbra, un certain Antonio de Oliverai Salazar.

Nommé ministre des Finances ce dernier va non seulement remettre le budget de l’Etat portugais en ordre mais surtout devenir le chef de l’Etat avec un régime «national-catholique» entré dans l’histoire sous le nom d’Estado Novo.

Ce dernier rusé et madré va jouer un habile jeu d’équilibriste entre l’Axe et les alliés à la fois pour permettre la survie de son état mais aussi parce qu’il connait les liens profonds qui lient la nation lusitanienne à la Grande-Bretagne.

Si par exemple il soutient les nationalistes espagnols dans la guerre d’Espagne (soutien financier et médiatique, envoi de volontaires les Viriates) il se garde bien comme Franco de s’engager dans la guerre de Pologne puis dans le second conflit mondial.

Durant la Pax Armada ce jeu d’équilibriste continue ce qui est favorise par Paris et Londres qui ont tout intérêt à ce que la péninsule ibérique reste neutre.

Cette neutralité portugaise sera comme la neutralité espagnole du genre élastique avec par exemple les Açores servant de base à partir de 1951 pour les aviations alliées traquant sous-marins, raiders et forceurs de blocus alors qu’au même moment des sous-marins allemands étaient (discrètement) ravitaillés et tout aussi discrètement réparés.

Cette situation baroque cessa fin 1952 quand non seulement les U-Boot peinaient à pénétrer dans l’Atlantique mais aussi parce que les alliés ont gentillement sifflé la fin de la recré.

Quand le second conflit mondial se termine en septembre 1954 le Portugal à préservé sa neutralité et si Franco peut craindre un temps (qui ne dure pas) que son régime soit renversé, Salazar sait qu’il est intouchable.

Reste à savoir ce que va devenir le pays de Viriatos, de Camoes et d’Henri le Navigateur. Une nation pluricontinentale et multinationale comme le pense les thuriféraires de l’Estado Novo ? Un pays qui doit faire sa mue et se raccrocher à l’Europe ? Les années soixante et soixante-dix seront révélatrices à ce sujet mais c’est une autre histoire comme on dit……. .