Le Conflit (195) Balkans (29)

Alors que l’année 1952 semble devoir être l’année de la contre-offensive sur le front grec, le dispositif allié est enfin stabilisé. Aux troupes alliées la défense ferme de l’isthme de Corinthe, aux grecs la défense des rives du Golfe de Corinthe et du Golfe de Patras ainsi que de l’île de Zakynthos où la 14ème DI à relevé la 1ère DLI et la brigade de montagne polonaise.

Ce choix s’explique par le fait qu’initialement l’offensive devait être lancée dans l’isthme de Corinthe avec des diversions ailleurs. Finalement comme nous le verrons pour des raisons politiques, l’offensive principale aura pour théâtre une zone tenue par les grecs.

Comme nous allons le voir, la France à retiré ses unités aériennes et terrestres, ne laissant que la marine. Il reste tout de même des combattants au sol sous la forme du Corps Franc des Balkans (CFB) placé sous l’autorité directe du haut-commandement allié dans la région.

-Bataillon Sacré

-La 5ème compagnie du 10ème commando interallié était grecque

-Huit bataillons d’evzones

-14ème DI (HL) : défense de l’île de Zakynthos

-6ème DLI (HL) : défense du Dodécanèse, de Lesbos et de Chios

-7ème DLI (HL) : défense des institutions grecques en Crète

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

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-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-23.Mira Dioxes : Arsenal VG-40

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-24.Mira Dioxes : Bristol Beaufighter

-33.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

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-Commandement de la Force de Combat

-Cuirassé Salamis

-Croiseur cuirassé Georgios Averoff

-Croiseur léger Lemnos

-1. Tagma thalasso opliti (Bataillon des Hoplites de la Mer) organisé en une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses, mortiers, tireurs de précision et éclaireurs)

-Destroyers classe Kantouriotis : Kontouriotis Hydra Spetsai Psara

-Destroyers classe Vasilefs Georgios : Vasilefs Georgios Vasilefs Konstantinos Vasilissa Sofia

-Destroyers classe Aetos : Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genia

-Huit vedettes lance-torpilles MPE-17/19/21/23/25/27/29/31

-Huit vedettes lance-torpilles MPE-18/20/22/24/26/28/30/32

-Sous-marins Katsonis (ex-Ventôse) et Protefs (ex-Messidor)

-Commandement de la Logistique et de l’entretien

-Navire-atelier Hifaistos

-Pétroliers Prometheus et Nymphea

-Cargos Zeus

Commandement de l’Aviation Navale

-Un squadron de bombardement-torpillage disposant de seize Bristol Beaumon Mk IIIH, la marine grecque recevant au total vingt-huit appareils pour compenser les pertes.

-Un squadron de chasse-bombardement disposant de seize Hawker Fury II

-Un squadron de patrouille maritime disposant de douze Consolidated PBY-5 Catalina, la Grèce recevant au total douze PBY-5A et huit PBY-6

Bien que l’armée de terre yougoslave n’ait été engagé que lors de l’opération SLEDGEHAMMER (mai 1953 !), je cite son organisation pour information, les alliés ayant eut jusqu’au bout l’espoir de pouvoir l’engager pour ANVIL certes pas pour les opérations initiales mais très vite en relève d’unités britanniques, sud-africaines ou grecques même si politiquement c’était plus délicat.

Il semble aussi que les britanniques aient songé à insérer des régiments d’infanterie au sein de leurs divisions pour accélérer la montée en puissance mais le gouvernement yougoslave à refusé.

-Un Etat-Major d’Armée

-Unités dépendant directement de l’état-major

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando. Cette unité est placée sous le commandement opérationnel du 10ème Commando Interallié qui comprend deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème compagnie), une compagnie grecque (5ème compagnie) et une compagnie sud-africaine (6ème compagnie)

-Un bataillon parachutiste utilisé davantage comme infanterie légère puisqu’il n’effectuera aucun saut opérationnel d’ampleur

-A la fin du conflit deux DLI (4ème et 7ème DI) seront créées mais ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux opérations.

1er Corps d’Armée Yougoslave (1er CA[Y])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

2ème Corps d’Armée Yougoslave (2ème CA [Y])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

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Si l’armée de terre yougoslave à été d’une lenteur exaspérante à remettre sur pied, en revanche pour l’armée de l’air ce fût nettement plus rapide en raison de sa compacité et d’une question des nationalités moins présente que dans l’armée de terre.

-Un Etat-Major

-Commandement du Soutien Logistique

-Groupement-Ecole : (Meknes)

-Unités de chasse

-1er Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-4ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-5ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-8ème Groupe de Chasse : Arsenal VG-40

-2ème Groupe de Chasse Lourde : Bréguet Br700C2

-6ème Groupe de Chasse Lourde : De Havilland Hornet

-Unités d’attaque et de bombardement

-3ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

-7ème Groupe de Chasse-Bombardement : Hawker Tempest

-8ème Groupe de Chasse-bombardement : Hawker Tempest

-4ème Groupe de Bombardement : Bristol Beaumont

-Autres unités

-11ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-15ème Groupe de Coopération : Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y

-17ème Groupe de Transport : Douglas C-47 Skytrain

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La marine yougoslave est sortie durablement affaiblie de la Campagne de Yougoslavie (1949) avec notamment l’épisode traumatique de la mutinerie du 14 juillet 1949. Elle à également subit de lourdes pertes en navires ce qui limita drastiquement ses ambitions en terme d’équipement.

Pire encore les alliés ne lui faisait pas vraiment confiance, limitant son action à des opérations très secondaires. Il faudra attendre l’engagement clair et entier en Adriatique pour que les français, les britanniques et les grecs acceptent de lui donner une nouvelle chance de faire réellement ses preuves.

-Un Etat-Major

-Groupement de soutien logistique installé à Benghazi

Hors Rang

-Un bataillon d’infanterie de marine, le 1. Bataljon mormaricka pjecastro

Force de Combat

-Destroyer Beograd (classe Beograd)

-Destroyers Podgoritsa et Sarajevo (classe Split)

-Douze vedettes lance-torpilles type Fairmile D

Force de Guerre des Mines

-Mouilleurs de Mines Kobac et Sokol

-Mouilleurs de mines classe Malinska Malinska Melpine Mosor

-Trois Dragueurs de Mines type D : D-5 D-6 D-7

Force Auxiliaire

-Torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires T-5 et T-6

-Ravitailleur de sous-marins Hvar

-Pétrolier Lovcen

-Aéronavale

-Un squadron de chasse et de chasse-bombardement volant sur Arsenal VG-40

-Un squadron de bombardement-torpillage volant sur Bristol Beaumont

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Privateer

-Un squadron de patrouille maritime volant sur Consolidated Catalina ne sera finalement créé qu’en septembre 1953 en raison de retards dans la livraison des appareils commandés.

Le Conflit (179) Balkans (13)

«Malheur aux vaincus !» aurait hurlé Brennus lors de la chute de Rome en 390 a.C. Nul doute que les grecs se savaient davantage dans la position des romains que des gaulois.

Dès l’invasion de la Yougoslavie, la Grèce se sait menacée par les italiens _qui n’ont pas digéré lors de la défaite_ par les allemands et secondairement par les bulgares qui peuvent rêver à un retour sur les rives de la Mer Egée.

Les yougoslaves avaient espéré une intervention grecque dans le Vardar macédonien par exemple pour créer une zone inexpugnable mais les grecs ont vite faite comprendre à Belgrade qu’ils n’en avaient ni les moyens ni la volonté.

Néanmoins pour ne pas désespérer Belgrade (comme jadis il ne fallait pas désespérer Billancourt), des opérations aériennes sont menées pour soulager les troupes yougoslaves.

Cependant comme je l’ai mentionné plus haut, pas certain que Belgrade aurait aimé in fine des troupes grecques dans des zones potentiellement annexables par la Grèce.

On le verra d’ailleurs quand la 1ère Armée Grecque au cours de la contre-offensive alliée pénétrera en Macédoine. Pour dissiper tout malentendu il faudra une rencontre entre Paul 1er et Pierre II, le «Roi Soldat» jura à son «frère» que la Grèce n’avait aucunement l’intention d’annexer des territoires yougoslaves.

Les unités de bombardement sont mises à contribution et subissent des pertes assez sévères mais parfois leur intervention à stoppé l’avancée des troupes ennemies et peut être plus important à permis d’éviter une panique au sein des troupes au sol.

Les grecs soutenus par les franco-britanniques sont confiants dans leur capacité à tenir le plus longtemps possible.

Certains à Athènes pensent que si le front tient le plus longtemps les alliés pourraient être tentés d’envoyer d’autres unités pour libérer la Grèce voir pour avancer en Bulgarie, en Yougoslavie et en Albanie.

Initialement seules les troupes allemandes et italiennes devaient participer à l’offensive, Berlin comme Rome doutant de la capacité des bulgares à mener une offensive en bonne et due forme. A cela s’ajoutait la crainte que la présence de troupes bulgares ne poussent les unités héllènes à être encore plus motivées donc dures à battre.

Finalement les bulgares vont être engagés en raison d’une résistance alliée plus importante que prévue.

Le plan est simple : les italiens attaquent depuis l’Albanie et couvrent le flanc occidental du dispositif de l’Axe, les allemands avancent au centre et les bulgares doivent avancer pour occuper le nord de la Grèce voir certaines îles.

En face les alliés sont dans l’expectative : où l’ennemi va-t-il attaquer ? La seule certitude c’est l’improbabilité d’un assaut par la mer par exemple un débarquement dans le Péloponnèse par l’est ou par l’ouest. En revanche l’assaut principal peut très bien venir des italiens, des allemands voir des bulgares.

On date généralement le début de la Campagne de Grèce au 25 septembre 1949 mais cette date ne fait pas l’unanimité chez les historiens.

Cette date correspond aux premières frappes aériennes et aux premiers combats sur le sol grec mais entre des troupes yougoslaves en retraite et des unités allemandes qui épuisées doivent attendre l’arrivée du reste du dispositif et surtout d’une logistique toujours trop faible surtout dans un territoire aussi pauvre en infrastructures qui plus est ravagées par les combats et les sabotages.

Cela explique pourquoi la chasse alliée va longtemps disputer le contrôle du ciel aux unités aériennes allemandes, italiennes et bulgares.

L’aviation alliée va également mener des missions de chasse-bombardement, les Hawker Tempest britanniques et canadiens notamment attaquant les troupes ennemies à la bombe et à la roquette.

Les chasseurs quand ils ne devaient pas lutter contre les chasseurs, les bombardiers et les avions de reconnaissance ennemis mitraillaient les troupes au sol moins les unités au contact que la logistique aggravant les difficultés dans un secteur où l’Axe n’à jamais brillé sans compter que le terrain et les infrastructures n’étaient pas au niveau d’une guerre moderne gourmande en carburant, munitions, pièces détachées et fournitures diverses et variées.

D’autres historiens retiennent la date du 4 octobre 1949 qui elle au moins ne suscite aucun débat et pour cause ce sont les bulgares qui attaquent sans avoir prévenu leurs alliés !

Es-ce un succès des armées de Boris III ? Hélas non l’avancée est timide pour ne pas dire pusilanime et les grecs leur réserve un comité d’accueil musclé. Les grecs bloquent l’avancée bulgare à l’ouest de Xanthi et vont même contre-attaquer ! Certaines unités découvriront après guerre qu’ils avaient franchit la frontière bulgare.

Hélas pour Athènes le 6 octobre 1949 les allemands attaquent depuis la Macédoine yougoslave ce qui oblige les troupes grecques à devoir se replier sur Serrès puis sur Kavala pour éviter d’être tournés par les allemands.

Heureusement pour les grecs, les allemands ne peuvent engager tous leurs moyens en raison d’un terrain contraint et d’une logistique anémique.

Il est décidé de faire porter l’effort sur les trois corps d’armée en ligne (18ème Corps de Montagne ou XVIII.Gebirgskorps, 31ème Corps d’Armée ou XXXI.AK et 32ème Corps d’Armée ou XXXII.AK) mais de manière successive, un corps avançant (ou tentant de le faire) pendant que les deux autres fixent les troupes ennemies.

Quant au 35.PzK (35ème Corps Blindé) il reste en arrière en attendant la percée qui ne viendra jamais vraiment envoyant aux oubliettes la possibilité d’une offensive blindée de grand style. Les Panzermann frustrés tenteront de renouer avec les folles chevauchées de la cavalerie de jadis dans les steppes russes.

Ils interviendront bien sur mais souvent par petits paquets, formant le cœur de Kampfgruppe pour s’emparer d’un objectif mineur et non d’une cible stratégique.

Les combats sont violents et impitoyables. Dès les premiers jours on signale les premières exactions de la soldatesque teutone sur les civils grecs (qui prennaient souvent les armes pour aider leurs soldats) et les premiers crimes de guerre sur des prisonniers abattus ou laissés sans soins, sans eau, sans nourriture.

Difficile de savoir si tout cela était délibéré. C’est qui est certain en revanche c’est que ceux qui espéraient que ces exactions allaient provoquer l’effondrement du pays et de son armée ont du vite revoir leurs plans.

Résultat la ville de Thessalonique ne tombe que le 30 novembre 1949 ! De l’aveu même des grecs c’est un miracle mais cela se fait au prix d’une ville détruite à 72% et un port ravagé, encombré d’épaves diverses et variées.

Symboliquement ce sont les bulgares qui rentrent les premiers dans la grande ville du nord mais quand on demande à un officier allemand de liaison la part du boulot réalisée par les troupes de Sofia il répond «10%». Ambiance….. .

Quand à la ville de Thessalonique elle sera (très) partiellement reconstruite par les bulgares peuplées de colons bulgares, le port lui aussi en partie dégagé dans l’espoir d’en faire une potentielle base navale bulgare puis dans l’après guerre la vitrine portuaire et industrielle d’une nouvelle Bulgarie. On connait la suite…. .

Non ? Bah en réalité le port ne va accueillir qu’une poussière navale incapable de faire autre chose que sécuriser les approches immédiates du port. Ce dernier sera fortifié mais comme le montrera l’opération THUNDERBOLT, ces défenses seront loin d’être infranchissables.

Par la suite les allemands demandent aux bulgares d’occuper le nord-est de la Grèce et le maximum d’îles à proximité plutôt que de leur confier une avancée vers le sud par exemple en direction d’Athènes. C’est ainsi qu’ils s’emparent de Lemnos le 5 décembre 1949 et de l’île de Samothrace le 7 décembre 1949.

A chaque fois pas de véritables combats mais plutôt quelques escarmouches symboliques avant que les troupes grecques n’évacuent cahin caha en direction du sud après avoir saboté le maximum d’installations et après avoir laissé des «cadeaux souvenirs» (αναμνηστικά δώρα/anamnistiká dóra) sous la forme de mines et de pièges explosifs qui vont engendrer une véritable psychose chez les unités en garnison dans ces îles qui pensaient avoir tiré le gros lot en évitant les combats les plus durs.

Les italiens attaquent eux le 6 octobre 1949 mais ne sont pas plus heureux que cinq mois plus tôt lors de l’opération CAESAR. Les troupes sont pourtant reposées, des renforts sont arrivés, les leçons tirées mais c’est comme si les italiens jouaient systématiquement de malchance.

Plusieurs attaques sont menées (6, 10 et 15 octobre 1949) mais il faut attendre la quatrième le 19 octobre 1949 pour qu’enfin les italiens avancent en territoire grec en profitant essentiellement de l’épuisement des unités qui pour beaucoup étaient déjà là au mois de mai.

Certes de jeunes recrues étaient arrivées pour recompléter les unités mais si la fatigue physique avait été atténuée, la fatigue mentale était toujours là et bien là.

Le premier objectif, la ville de Ioanina tombe aux mains des troupes transalpines le 24 octobre 1949 en l’occurence des unités de la 3ème Armée, la 15ème DI italienne se voyant attribuer les lauriers de cette conquête ô combien importante notamment pour le moral du fante italien.

A cette époque les allemands et les bulgares sont encore loin d’avoir pris Thessalonique ce qui fait que les italiens étaient en avance sur leurs alliés mais hélas pour la gloire des armes de Rome les troupes italiennes étaient dans l’incapacité de poursuivre leur avancée vers Larissa qui ne va tomber que le 5 décembre 1949 et encore avec le concours des troupes allemandes qui s’étaient entre-temps emparés de Thessalonique.

Etonnamment ou pas les italiens ne s’intéressent pas à Corfou qui va rester aux mains des grecs jusqu’en février 1950.

Ce choix peut s’expliquer par la difficulté d’y prendre pied et sur le fait que la Regia Marina montait une garde vigilante pour empêcher l’île de servir de forteresse refuge ou de point d’appui pour un futur assaut en direction par exemple de l’Albanie dans une logique de combat à front renversé.

Quelques coups de main sont bien menés mais il s’agit de timides piqures d’épingle qui ne changent pas grand chose à la situation.

Les allemands tentent une première offensive contre Athènes le 12 décembre 1949 mais les grecs comme les français à Verdun en 1916 leur hurlent «δεν περνάμε !» (On ne passe pas !) et repoussent un premier assaut non sans subir de lourdes pertes, des pertes quasiment impossibles à compenser malgré une mobilisation totale de la population grecque.

Les allemands et les italiens vont prendre leur temps, préparant soigneusement une nouvelle offensive accumulant non sans mal en raison d’infrastructures déficientes et/ou détruites les quantités incroyables de munitions, de carburant, de vivres, de pièces détachées nécessaires pour une offensive en bonne et due forme.

La Luftwaffe redéploie ses unités sur des aérodromes en plus ou moins bon état. Les aviations alliées qui avaient pu reprendre un peu du poil de la bête ces derniers jours doivent à nouveau s’employer face à des unités allemands qui vont pouvoir durer davantage au dessus de l’Attique et du Peloponnèse.

Les allemands mènent plusieurs coups de main pour tester le dispositif allié. De leur côté les italiens fixent les troupes grecques et alliées encore déployées sur la rive nord du Golfe de Patras. La ville elle même située sur la rive sud est copieusement bombardée par l’aviation ou par l’artillerie de marine, devenant un champ de ruine. L’aviation grecque et alliée intervient pour calmer les ardeurs des artilleurs italiens qu’ils soient terriens ou marins.

Aux assauts directs l’Axe préfère le contournement et l’infiltration. La raison n’est pas difficile à cerner : éviter de coûteux assauts frontaux _depuis le premier conflit mondial on sait que ce n’est pas une bonne tactique_ et espérer appuyer le levier qui fera s’écrouler tout le dispositif ennemi.

L’année 1949 se termine par un front se situant sur la rive nord du Golfe de Patras et au nord d’Athènes à environ 180km de la capitale grecque, les allemands étant passés par le célèbre détroit des Thermopyles où les grecs se sont accrochés le plus longtemps possible avant de décrocher.

Comme le dira un soldat grec anonyme «Impossible de ne pas se battre ici ! Sans ça les âmes des fiers guerriers spartiates nous auraient maudits à jamais !».

Entre-temps l’Axe s’est emparé de différentes îles que ce soit l’île d’Eubée pour les allemands (20-21 décembre 1949) où les grecs mènent d’habiles combats retardateurs alors que les italiens se sont emparés de l’île de Céphalonie le 23 janvier 1950 mais vont échouer à s’emparer de l’île de Zanthe (ou Zante) qui va rester jusqu’au bout sous contrôle allié.

Les fêtes de fin d’année sont plus calmes (NdA oui je sais les grecs sont orthodoxes donc ils ne sont pas concernés mais vous avez compris le truc) avec des combats aériens quelques duels d’artillerie mais dans l’ensemble les deux bêtes lèchent leurs plaies en attendant de se sauter à nouveau mutuellement à la gorge.

Symboliquement le premier obus de l’année 1950 est tiré par un canon grec qui tire une salve de douze obus entre 23.59 et 00.01 avant que d’autres canons alliés ne tirent. Les allemands se contentent de quelques tirs pour montrer qu’ils sont là mais ne cherchent pas à faire taire les canons alliés. Ce n’était que partie remise….. .

Quand l’année 1950 commence les alliés savent qu’il leur saura très dur de résister à une offensive germano-italienne décidée. Les grecs pressent Paris et Londres d’envoyer davantage de troupes pour éloigner le front de la capitale mais les franco-britanniques font comprendre aux grecs que le front balkanique n’est pas prioritaire par rapport au front occidental.

Clairement la ville d’Athènes est condamnée. Le gouvernement grec et le roi décident d’évacuer la capitale direction la Crète et Heraklion. C’est chose faite le 9 janvier 1950 dans le plus grand secret au point que les habitants d’Athènes ne l’apprendront pas avant la chute de la ville.

On presse alors Paul 1er de quitter le territoire grec pour l’Egypte, les anglais lui propose même une splendide villa à côté d’Alexandrie.

Le roi grec est furieux. Devant l’ambassadeur de Grande-Bretagne, il se coupe la paume de la main avec une dague qui ne le quittait jamais et macule de son sang le sol de la Crète. «Ecoutez moi bien monsieur l’ambassadeur ! Je ne quitterai jamais le sol grec ! Jamais !». Les britanniques n’insisteront pas ayant compris que le roi grec était du genre obtus et obstiné.

Dès que les combats le permettront il se rendra en Grèce pour soutenir le moral des troupes, visitant les premières lignes, remontant le moral, s’inquiétant sincèrement du sort des soldats. Il n’hésite pas à tancer un général qui selon lui méprisait ses soldats et notamment leurs besoins essentiels : nourriture, soins, repos.

Tout cela lui valu le surnom de «Roi-Soldat» (βασιλιάς στρατιώτης vasiliás stratiótis). Blessé lors d’un bombardement aérien allemand sa popularité est à son comble ce qui semble augurer d’un avenir radieux pour la monarchie grecque. C’est bien simple les soldats en première ligne le considère comme leur «frère de sang».

Comme le dira un soldat anonyme «Si mon roi est capable de verser son sang pour libérer notre patrie, qui suis-je moi simple paysan pour refuser de faire mon devoir ?».

Entre-temps les allemands ont repris leur assaut en direction d’Athènes, les combats sont violents, furieux et impitoyables.

Un premier assaut échoue le 6 janvier 1950 mais le deuxième le lendemain permet de percer le front. Les grecs et les alliés résistent le plus longtemps possible pour permettre d’évacuer le maximum d’hommes, de matériel mais aussi de civils qui fuient la soldatesque allemande dont ils connaissent ou redoutent la brutalité.

Le 13 janvier 1950, le croiseur lourd HMS Drake bombarde l’île d’Eubée où les allemands préparaient visiblement un assaut de type commando sur Athènes. Ce bombardement est un succès _les allemands ne tenteront pas un tel assaut pour déstabiliser le dispositif allié_ mais il entraine une riposte de l’aviation allemande.

Le HMS Drake le sait et se replie rapidement vers le sud dans l’espoir d’échapper à toute riposte. Le temps se dégrade avec des grains réguliers ce qui rassure les marins britanniques.

Hélas pour eux, une brusque éclaircie le révèle à des bombardiers allemands, des Junkers Ju-188 qui passent à l’attaque. Malgré une DCA rageuse, ils placent deux bombes qui endommagent sérieusement le croiseur lourd qui parvient néanmoins à se replier. Il en est quitte pour six mois de réparations jusqu’en juillet 1950, revenant donc à une date où la Campagne de Grèce était terminée tout comme l’engagement du croiseur de classe Admiral dans le bassin oriental de la Méditerranée.

Résultat la capitale Athènes ne va tomber que le 17 janvier 1950. La ville est ravagée. Des photos mémorables sont prises notamment de nuit où l’Acropole se détache d’une ville ravagée par les incendies provoqués par l’artillerie, l’aviation mais aussi les sabotages et les pillages.

Après cette prise compliquée, les allemands tentent de prendre les alliés de vitesse. Pour cela ils sortent une carte magique, le Brandeburger Regiment, une unité commando spécialisée dans les raids et les coups tordus, l’équivalent pour la Heer du Bataillon Valkyrie de la S.S.

L’objectif c’est la prise du pont qui traverse le canal de Corinthe. Si cet ouvrage est pris intact, non seulement les allemands pourront occuper le Péloponnèse et de là viser la Crète (une opération IKARUS est déjà prévue avec d’abord des frappes aériennes en attendant soit un assaut aéroporté ou un assaut amphibie voir les deux même si Berlin doute de la capacité de la marine italienne à assurer sa part du boulot) mais aussi pourront couper la retraite des alliés.

Seulement voilà les alliés connaissent parfaitement l’importance de cet ouvrage. Il est donc solidement protégé avec des blockhaus, des champs de mines, des barbelés, de nombreux canons antichars et antiaériens.

Mieux même des troupes fraiches essentiellement canadiennes et australiennes montent une garde vigilante. Ce n’est pas la même chose de combattre des troupes reposées brûlant d’en découdre que d’affronter des unités fatiguées, démotivées et en retraite.

Le 24 janvier 1950 à l’aube, les Brandebourgeois déposés à distance par des planeurs et déguisés en soldats grecs tentent de s’emparer du pont mais se trompant dans le code du jour, ils déclenchent une terrible fusillade sur la rive nord du canal.

En dépit du fait que des troupes grecques, britanniques et françaises soient encore sur la rive nord, le pont saute immédiatement. C’est un cuisant échec pour les brandebourgeois qui perdent 32 hommes sur 68 engagés, les 36 autres parvenant non sans mal à regagner les lignes allemandes.

Si pour les alliés la situation est compliquée, pour les allemands la situation est dramatique. En effet il faut soit monter une offensive en bonne et due forme ou alors confier aux italiens une tentative de débordement par le golfe de Patras. Autant dire deux possibilités aux chances de réussite assez réduites….. .

Si l’Axe hésite sur la marche à suivre, les alliés eux ont plus de certitudes : il faut absolument tenir le Péloponnèse.

En contrôlant cette immense presqu’île de 21379 kilomètres carrés ils s’offrent à peu de frais un «porte-avions incoulable» (pour reprendre une expression attribuée à Mussolini) et surtout maintiennent la pression sur la Grèce occupée et sur les accès à l’Adriatique.

La presqu’île se transforme en une forteresse avec lignes fortifiées, aérodromes, dépôts de toute sorte. Un travail de titan sur un sol aussi pauvre qu’ingrat. C’est bien simple il faut quasiment tout importer.

Le trafic en direction des ports du Péloponnèse quintuple en quelques jours. Les aviations de l’Axe tentent de s’y opposer, remportent quelques beau succès mais la réaction des aviations alliées est énergique et plutôt efficace. Quant aux sous-marins italiens leur impact est assez limité moins faute de moyens qu’en raison d’une stratégie largement perfectible.

La Crète devient une base arrière vitale pour l’effort de guerre allié. On trouve quelques bases opérationnelles qu’elles soient aériennes (Maleme Heraklion Kestell notamment) ou navales comme La Sude mais surtout des dépôts logistiques, des centres de regroupement où dans un premier temps les troupes dispersées retrouvent leurs camarades ou se reposent en attendant un transfert vers l’Egypte pour réentrainement et rééquipement.

Généralement des convois amènent d’Egypte et de Libye (occupée par les alliés depuis l’été 1949 et le succès de l’opération BAYARD) du carburant, des pièces détachées, des munitions, des vivres et tout ce qui est nécessaire à une armée moderne c’est-à-dire motorisée.

Ensuite des caboteurs isolés (pour les plus rapides) ou en convois (pour les plus lents) rallient le Peloponnèse où des ports de campagne ont été aménagés.

Leurs capacités sont bien plus limités qu’un port comme Le Pirée ou Patras mais les alliés n’ont pas le choix, le premier étant aux mains des allemands et le second sous le menace constante de l’aviation ennemie qu’elle soit italienne ou allemande.

Le transbordement se faisait essentiellement de nuit même si parfois le jour était bien avancé que les navires étaient toujours au mouillage pour débarquer leur précieux chargement.

Cela attirait parfois l’aviation ennemie qui réalisa quelques beaux cartons mais au prix de lourdes pertes face à une DCA puisante et une chasse alliée mordante.

Une fois vidés les navires reprenaient la mer direction la Crète où ils étaient promptement rechargés pour une nouvelle rotation. Certains étaient transformés en navires hôpitaux pour évacuer vers la Crète les blessés et les malades, le haut-commandement allié voulant éviter à tout prix qu’une épidémie n’éclate sur cette presqu’île surpeuplée.

Alors que les alliés ont l’oeil rivé sur l’isthme de Corinthe (qui devient l’une des zones les plus minées du monde) ils hésitent sur la conduite à tenir concernant les Cyclades. Certains sont partisans d’un effort conséquent pour conserver ses îles mais d’autres estiment que cela apporterait davantage de problèmes que de solutions.

Cette hésitation est fatale à l’effort de guerre allié. Les petites garnisons grecques font ce qu’elles peuvent tout comme l’appui allié assuré par l’aviation et la marine.

Les allemands finissent par s’en emparer mais pour un prix jugé excessif à Berlin. Ces îles ne seront d’ailleurs d’aucun avantage pour l’Axe mais une servitude supplémentaire en imposant une dispersion des forces.

Le 2 février 1950 un nouveau gouvernement grec est créé à Athènes. Dirigé par le colonel Soriotis, il est immédiatement rejeté par une bonne partie de la population grecque.

Ancien protégé de Metaxas mais viré de l’armée pour alcoolisme et corruption, le colonel Soriotis y voit ici la chance de sa vie.

Hélas pour lui il n’aura qu’un rôle très limité les allemands lui faisant comprendre qu’il n’est qu’un gouvernement fantôche de plus.

Le 9 février 1950 le gouvernement grec légitime installé à Heraklion annonce qu’un conseil de guerre s’est réuni et à condamné à mort le colonel Soriotis par contumace pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison. La justice n’aura pas le temps de s’exercer car le colonel Soriotis sera tué par un bombardement aérien allié sur Athènes le 17 mars 1952.

Pour protéger son «pouvoir» il dispose d’une Force de Sécurité aussi féroce qu’inefficace qui se distinguera davantage par les tortures, les viols et les exactions que par la répression des différents mouvements de résistance.

Les italiens comme les allemands ne confieront d’ailleurs à la FS que des missions de garde statique pas trop exigeantes. Même des missions de nettoyage semblaient hors de leur portée.

Revenons aux opérations militaires. Après trois semaines de pause (24 janvier-14 février 1950) au cours desquelles les combats se sont limitées à des escarmouches et des duels d’artillerie _davantage pour maintenir la pression sur l’ennemi que pour obtenir un quelconque avantage_, des combats aériens et quelques affrontements navals, l’Axe reprend l’initiative en lançant l’opération MARTELLO/HAMMER (Marteau).

Lancée le 14 février 1950 elle doit combiner une diversion bulgare (qui fait vite pschit ce qui ne va pas améliorer les relations militaires entre allemands et bulgares), une fixation allemande dans l’isthme de Corinthe et une traversée du Golfe de Patras par trois divisions italiennes (23ème DI, 1ère DIAlp et 30ème DI).

C’est un plan complexe qui rappelle une certaine opération….ANVIL que les alliés lanceront en 1952 avec le succès que l’ont sait. Quand on voit que ces deux opérations sont pour ainsi dire des décalques, on à du mal à comprendre pourquoi le haut-commandement de l’Axe aura du mal à percevoir les axes de progression alliés.

Les allemands remplissent leur part du contrat en parvenant par endroit à franchir l’isthme et le canal mais les ponts mis en place pour faire passer renforts et matériel lourd sont systématiquement détruits par une artillerie alliée diablement efficace et une aviation alliée qui n’hésite à prendre tous les risques pour empêcher les chars de passer.

Résultat : les allemands ne parviennent pas à réunir une «masse critique» pour déstabiliser un dispositif allié qui s’est organisé en profondeur pour absorber le traumatisme d’une percée, ayant parfaitement intégré les leçons de la Campagne de France, les troupes alliées déployées sur le front grec utilisant comme à l’ouest la tactique du herisson pour séparer les chars de leur infanterie d’accompagnement.

De leur côté les italiens ont semble-t-il plus de succès mais l’exploitation est d’une désespérante lenteur ce qui permet aux unités alliées de se resaissir et de contre-attaquer.

Il semble admis aujourd’hui que les alliés étaient prêts à laisser les allemands avancer (en comptant sur le fait que l’isthme rendait difficile une exploitation rapide) mais que les assauts italiens devaient être impitoyablement châtiés.

Cette première tentative (14-19 février 1950) est suivit d’une seconde (22-25 février) et d’une troisième qui menée du 28 février au 3 mars semble prometteuse.

Hélas pour l’Axe et heureusement pour les alliés les têtes de pont italiennes et allemandes chétives et malingres vont être peu à peu réduites, forçant troupes transalpines et d’outre-Rhin à repasser pour les premiers le Golfe de Patras et pour les seconds le canal de Corinthe.

L’opération MARTEAU est considérée comme terminée le 8 mars 1950 une fois les derniers points de résistance germano-italiens brisés et nettoyés.

Les deux camps se replient sur leurs positions et se préparent à un nouveau round tels deux boxeurs groggys mais qui ne veulent surtout pas jeter l’éponge.

A cette époque aucun belligérant ne pense que la Campagne de Grèce touche à sa fin. Il faut dire que la décision ne va pas se faire sur terre ou dans les airs mais sur mer (NdA voir la partie consacrée à la Bataille du Golfe de Zant(h)e).

Le Conflit (174) Balkans (8)

L’opération MARITSA commence à l’aube du 7 juillet 1949 quand les allemands attaquent la Yougoslavie par le nord depuis un territoire qui jusqu’en 1938 était autrichien. Berlin déclenche le feu de Wotan dès 04.45.

Le modus operandi est classique : des frappes aériennes pour anéantir sur les aérodromes l’aviation yougoslave. Il s’agit aussi de perturber la montée en ligne des renforts yougoslaves en détruisant routes, chemin de fer et ponts. Comme souvent les résultats sont contrastés selon les secteurs.

Des missions «anti-cités» sont également menées sur les villes, des raids de terreur, des raids terroristes dans l’espoir de provoquer l’effroi dans les populations et pousser le gouvernement yougoslave à la capitulation. Sans succès, ces raids aériens vont en réalité provoquer la haine et la rage des populations civiles.

Des chasseurs-parachutistes de la 3.FallschirmjägerDivision sont largués par petits paquets au grand dam de certains qui auraient voulu un saut groupé sur une ville ou un objectif précis comme Zagreb ou une autre ville du nord de la Yougoslavie.

Selon eux cela aurait permis de déstabiliser durablement le dispositif yougoslave et de permettre aux divisions d’infanterie et aux trois panzerdivisionen de foncer rapidement vers Sarajevo et Zagreb.

Les partisans des «petits paquets» étaient persuadés de provoquer une psychose, une panique dans les rangs yougoslaves. Si cela à parfois réussit, si cela à parfois entrainé la défection de troupes (notamment croates), dans l’ensemble l’impact est assez limité. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que les espoirs mis dans les troupes aéroportées vont être déçus.

La tactique allemande va être classique : l’infanterie perce et les chars exploitent. La résistance yougoslave est inégale, certaines unités se font tuer sur place, d’autres paniquent, d’autres font défection.

Les yougoslaves qui avaient adapté la défense en profondeur se replient dans l’ensemble dans l’ordre sans panique.

Ils disputent aux allemands le contrôle des accès des villes avant de se replier plus ou moins rapidement, repli couvert par les Tcheniks, des paramilitaires censés mener des missions de guerilla en territoire occupé.

Ces «commandos» vont faire renaître chez les allemands la peur panique du «franc-tireur» pour le plus grand malheur des populations civiles.

Reste à savoir si les exactions ont été «excusées» par la présence des tcheniks ou si il était inévitable que les populations civiles souffrent sous les actions d’une soldatesque allemande biberonnée au nazisme depuis sa prime jeunesse.

Les combats ont également lieu en Adriatique où la marine yougoslave va tenter de faire ce qu’elle peut se sachant en parfaite infériorité face à la marine italienne. A cela s’ajoute la crainte d’une aviation allemande dont on connait depuis septembre 1948 l’efficacité.


Le 11 juillet le destroyer Split est victime de l’aviation allemande, deux bombardiers Junkers Ju-88 du II/KpfG-44 (2ème groupe de la 44ème Escadre de Combat) placent deux bombes de 500kg qui ne laissent aucune chance au navire qui coule rapidement.

Le 13 juillet, le conducteur de flotille Dubrovnik est endommagé par l’aviation allemande au large de Split, encaissant deux bombes de 250kg, un cadeau de deux Focke-Wulf Fw-190D du IV/KpfG-42. Il arrive à Split et les réparations commencent pour être arrêtées quasiment aussitôt quand les ouvriers croates refusent de travailler à la réparation du navire.

Néanmoins quelques marins plus yougoslaves que croates parviennent à saborder le navire en eaux peu profondes. Es-ce la fin du navire-amiral de la marine yougoslave ? Hélas non mais patience on en reparlera bientôt….. .

Pendant ce temps la situation se dégrade mais plus lentement que ne l’avait craint les yougoslaves et que ne l’avait espéré allemands et italiens.

Le 14 juillet 1949, Zagreb tombe aux mains des allemands. C’est un coup dur pour les yougoslaves à la fois pour le symbole et pour son impact politique.

Des unités croates se mutinent puis se rallient aux oustachis d’Ante Pavelic. Le futur Povglanik proclame l’indépendance de la Croatie le 15 juillet.

A noter que certaines unités croates vont masquer leurs origines pour continuer à combattre pour la Yougoslavie.

Le 16 juillet 1949, une partie de la marine yougoslave se mutine. Certains navires rallient le régime oustachi, d’autres vont tenter de rallier la Méditerranée dans l’espoir de continuer la lutte aux côtés des alliés occidentaux dont l’intervention est espérée.

Parmi les navires choisissant le camp oustachi on trouve des navires qui soient ont été endommagés et saisis par les croates ou les italiens ou des navires livrés si l’on peut dire clé en main au nouveau pouvoir d’Ante Pavelic. Certains navires seront conservés par les italiens au grand dam des croates.

C’est le cas du Dubrovnik relevé par les italiens et remis en service après réparations sous le nom de Premuda mais aussi du Zagreb qui une fois réparé sera remis en service sous le nom de Dalmatia. En revanche le Lubjana est bien volontiers cédé aux croates qui vont le remette en service sous le nom de Slavonija. L’Osijek lui se rallie directement aux autorités croates.

Si le sous-marin Hrabri se saborde, l’Ostvenik se rallie aux oustachis après la mutinerie de son équipage. Une déloyauté bien mal recompensée car le sous-marin sera récupéré par les italiens. Le Smeli capturé par les allemands est cédé aux croates qui n’en feront rien, le navire étant trop usé pour être réutilisé.

Parmi les navires qui vont rallier la marine en exil on trouve par exemple les destroyer Beograd Pogoritsa et Sarajevo. Le Nebojsa est le seul sous-marin à parvenir en Egypte mais trop usé et surtout trop ancien il sera utilisé en Egypte comme but sonar et non comme sous-marin opérationnel.

Les vedettes lance-torpilles subissent de lourdes pertes ce qui est en partie lié à leur utilisation très agressive.

Neuf sont coulées et les sept survivantes repliées à Corfou y seront sabordées lors de l’évacuation de l’île, leur transfert vers la Crète voir l’Egypte se révélant impossible.

L’expérience ne sera cependant pas dilapidée car les britanniques vont livrer douze Fairmile D à des équipages expérimentés qui brûlaient d’en découdre.

La majorité de ces hommes étaient croates ce qui prouve que le ralliement au régime oustachi était tout autant une question de nationalité que d’idéologie. Nul doute que les communistes croates n’avaient aucune envie de soutenir le Poglavnik.

En ce qui concerne les navires auxiliaires leur sort sera contrasté. Le Zmaj sera capturé par les allemands et réutilisé sous le nom de Drache. Le Sitnica aura une guerre brève puisqu’il est coulé par des bombardiers allemands au large de Rijeka le 8 juillet 1949.

Le Hvar lui va rallier la marine yougoslave en exil en continuant son rôle de l’ombre même si sa mission sera différente faute de sous-marins yougoslaves à soutenir.

Le Spasilac va être capturé par les italiens et devenir l’Instancabile, le Lovcen va rallier la marine en exil alors que la citerne à eau Perun va être coulée par l’aviation allemande le 15 juillet 1949.

Dans le domaine des navires de guerre des mines, la situation est tout aussi contrastées. Sur les cinq unités de classe Malinska, trois vont rallier la marine en exil (Malinska Meljine Mosor) et deux la légion navale croate (Mayan Mlept).

En ce qui concerne les unités de type D, quatre vont rallier la marine yougoslave en exil (D-5 D-6 D-7 D-8), une unité va être coulée (D-1 par des vedettes lance-torpilles italiennes dès le 8 juillet 1949), deux capturées et réutilisées par la légion navale croate (D-2 D-4) et la dernière capturée par les italiens (D-3)

En ce qui concerne les quatre vieux torpilleurs de 250 tonnes ex-austro hongrois encore utilisés en 1949 comme auxiliaires, ils connaissent également des sorts contrastés puisque le T-1 est victime de chasseurs-bombardiers Focke-Wulf Fw-190D allemands au large de Split le 10 juillet 1949, le T-3 est sabordé à Kotor, les T-5 et T-6 servant de navires bons à tout faire à La Sude.

En ce qui concerne les navires fluviaux, le Vardar est coulé par des Junkers Ju-188 le 12 juillet 1949 alors qu’il opérait sur le Danube, les Sava et Drava sont capturés par les allemands et cédés aux croates alors que le Morava bien que capturé est dans un tel état qu’il va être rapidement démoli.

L’aéronavale yougoslave va faire ce qu’elle peut avec ce qu’elle à c’est-à-dire in fine pas grand chose sans compter qu’en raison d’un ciel disputé, les avions et les hydravions sont particulièrement vulnérables.

Cela n’empêchera pas certaines unités de s’illustrer, s’attirant le respect de leurs alliés et chose plus étonnante de leurs ennemis.

On comprend pourquoi le gouvernement royal en exil veillera à reconstituer une aéronavale digne de ce nom alors que certains n’auraient pas été contre l’intégration des pilotes de la marine au sein de l’armée de l’air royale yougoslave en exil.

Résultat dès le mois de juin 1950 des unités équipées d’avions auxquels ils n’auraient pas osé rêver sont déjà opérationnelles ce qui contraste avec la lenteur de la montée en puissance des unités terrestres qui ne seront que tardivement engagées au grand dam des alliés.

Les hydravions Rogorzarski SIM-XIV-H et SIM-XIVB-H subissent de lourdes pertes avec respectivement six et douze appareils détruits, quatre et dix respectivement parvenant en Grèce puis en Crète où ils vont être utilisés pour des missions de servitude et d’entrainement.

Deux SIM-XIV-H et six SIM-XIVB-H sont capturés par les italiens, six SIM-XIV-H et SIM-XIVB-H étant capturés par les croates.

Trente Bréguet Br790Y sont disponibles en juillet 1949 mais seulement dix sont encore là à la fin de la Campagne de Yougoslavie et seulement deux arrivent en Egypte.

En ce qui concerne les Rogorzarski PVT, huit sont capturés par les croates et quatre vont rallier Corfou puis la Crète, les premiers étant utilisés pour la lutte anti-guerilla et les seconds pour des missions de servitude.

Les croates vont également récupérer quatre Rogorzarski SIM-XII-H via leurs protecteurs allemands.

En ce qui concerne les Dornier Do-22, sur les dix appareils disponibles au début de l’opération MARITSA, deux sont détruits au mouillage par la chasse allemande lancée dans des missions de chasse libre (Freiejagd), deux autres sont abattus par la DCA, les six autres opérant jusqu’à la fin, deux seulement parvenant en Crète puis en Egypte pour être ferraillés.

La marine yougoslave avait acquis durant la Pax Armada trente-six Bloch MB-481. Trente-quatre exemplaires sont encore là en juillet 1949. Dix appareils sont là à la fin de la campagne, volant jusqu’en septembre 1951. Six appareils seront rachetés par la France pour récupérer des pièces détachées.

Seize Heinkel He-117 ont été livrés par l’Allemagne au printemps 1947. Seuls deux appareils sont parvenus en Egypte pour être utilisés pour des missions secondaires. Quatre appareils capturés par les allemands seront rétrocédés aux croates et deux seront capturés par les italiens. Aucun de ses huit appareils ne survivra à la terrible ordalie du second conflit mondial.

L’aéronavale yougoslave se sont aussi des avions notamment des chasseurs. C’est ainsi que la Croatie récupéra dix Rogorzarski IK-3, deux opérationnels et huit stockés pour former un premier escadron de chasse.

Les Hawker Hurricane ont moins de chance puisque sur les seize exemplaires disponibles en juillet 1949, seulement deux parviennent à se replier sur Corfou où ils sont détruits en décembre 1949.

les allemands capturent trois Rogorzarski R-313 mais au grand dam des croates les envoient directement à la ferraille.

Les seize Bristol Blenheim disponibles en juillet 1949 étaient censés lutter contre la marine italienne mais vont devoir s’employer avec des cibles terrestres, subissant de lourdes pertes. Tous les appareils sont détruits, les deux derniers en mauvais état sont incendiés par leurs équipages avant que ces derniers ne franchissent la frontière greco-yougoslave. Ils ne tarderont pas à reprendre la lutte sur des appareils plus modernes.

-Les douze Savoia-Marchetti SM-79 subissent de lourdes pertes puisque six appareils sont détruits au sol, quatre sont livrés aux allemands par leurs pilotes croates et deux abattus par la chasse.

-L’aéronavale yougoslave va recevoir un total de seize Dornier Do-17K pour des missions de patrouille maritime et d’assaut aéromaritime.

Aux huit appareils en ligne vont s’ajouter huit autres utilisés pour la formation, l’entrainement et les liaisons.

En juillet 1949 seulement douze sont encore opérationnels. Prévus pour des cibles navales, ces appareils vont être surtout engagés au sol, le haut-commandement de la marine yougoslave estimant non sans raison que la destruction d’un croiseur ou d’un cuirassé italien serait certes spectaculaire et utile sur le plan de la propagande mais en pratique son impact serait des plus limités.

Quatre appareils sont engagés à basse altitude contre une colonne motorisée italienne. L’attaque est un succès mais deux appareils sont abattus et le troisième est si gravement endommagé qu’il ne volera plus.

A la fin du mois de juillet, il restait quatre appareils qui vont opérer de nuit pour échapper à la chasse et à la DCA ennemie. Ils sont tous détruits avant la fin de la Campagne de Yougoslavie (deux par la chasse, un par la DCA et le dernier au sol lors du bombardement d’un aérodrome yougoslave par l’artillerie italienne)

-L’aéronavale yougoslave possédait également douze Lioré et Olivier Léo 456, la version bombardement-torpillage du Léo 451. Tous les appareils n’étaient pas en ligne puisque seulement huit étaient immédiatement disponibles, les quatre autres étant en réserve pour entrainement, formation des jeunes pilotes et expérimentations.

Deux appareils seulement vont survivre à la Campagne de Yougoslavie, deux appareils utiliséés pour l’entrainement en Egypte jusqu’en septembre 1952 quand ils sont interdits de vol puis ferraillés.

La marine yougoslave se sont aussi des batteries côtières notamment pour protéger Split (quatre batteries disposant chacune de deux tourelles doubles de 120mm) et Kotor (quatre batteries à deux tourelles doubles de 120mm et quatre batteries légères disposant de quatre canons de 100mm).

Ces batteries vont opérer contre la mer et même contre terre, les yougoslaves ayant eut la sagesse de permettre aux canons de tirer tous azimut. Ils vont dissuader la marine italienne de se rapprocher exagérément des côtes mais aussi d’appuyer les troupes au sol. Ils vont parfois servir d’ilôts de fixation pour permettre un repli en ordre. Néanmoins ces batteries vont être progressivement neutralisées par la marine italienne mais surtout par l’aviation.

La marine yougoslave c’est également un bataillon d’infanterie navale (1.Bataljon mormaricko prjesastvo) qui bien que composé majoritairement de croates (environ 75% des effectifs, le reste étant composé de slovènes _environ 2%_ de bosniaques _environ 8%_ , de monténégrins _environ 9%_ et de serbes _environ 6%_) va combattre loyalement comme unité de choc.

Sa présence va galvaniser les troupes de l’armée de terre qui vont trouver dans l’exemple des fantassins navals yougoslaves une source de motivation.

L’unité mène des contre-attaque et même quelques raids sur les arrières de l’ennemi anticipant sans le savoir son futur rôle. L’unité est repliée sur Corfou puis sur l’Egypte où l’unité va devenir une véritable unité commando.

Les combats se passent également au dessus de la Yougoslavie. Comme auparavant en Scandinavie et en Europe Occidentale, les allemands tentent de s’emparer rapidement de la maitrise du ciel.

Cela passe par des raids massifs pour tenter d’écraser l’armée de l’air yougoslave au sol. Comme auparavant et comme par la suite ce sera un échec. Il y à trop peu d’avions et trop de terrains à traiter.

Es-ce à dire que jusqu’au bout les allemands (et dans une moindre mesure les italiens et les hongrois) vont devoir s’employer ? Non bien entendu car dès le 12 les allemands considèrent le ciel yougoslave comme leur chasse gardée.

Cinq jours plus tard, le 17 juillet 1949, le gouvernement yougoslave replié à Nis dans le sud du pays ordonne que tous les pilotes sans appareil soient évacués vers la Grèce pour reconstitution d’unités dans un délai plus ou moins long et plutôt plus que moins.

Certains pilotes vont refuser de suivre ralliant le gouvernement croate (où ils vont former deux armées de l’air !). D’autres estimant qu’ils devaient mourir pour la Yougoslavie décidèrent de combattre au sol avec l’armée de terre avec rarement de bons résultats car si il y à bien une chose qui ne s’improvise pas c’est le combat d’infanterie (qui ne se résume pas à prendre un fusil et tirer).

A cette époque, les rares avions yougoslaves encore actifs opèrent de nuit pour éviter la chasse et la DCA mais cela se fait au détriment de la précision. Cela entraine également un certain nombre d’accidents lié à un manque d’entrainement à ce type d’opérations avant guerre.

Quand l’Axe attaque, l’armée de l’air yougoslave dispose de cinquante-deux Messerschmitt Me-109 en différents modèles. 22 sont détruits et 30 capturés (ou livrés aux allemands) vont être réutilisés par la nouvelle armée de l’air croate.

Le Hawker Hurricane était l’autre appareil majeur de la chasse yougoslave. Sur les 88 exemplaires livrés il n’en restait que 25 exemplaires. Huit appareils survivant aux combats vont être remis e n service dans la ZNDH mais pour mieux être détruits le 14 novembre 1949 par un raid mortier mené par les partisans communistes.

En juillet 1949 l’armée de l’air royale yougoslave disposait de six Focke-Wulf Fw-190A et dix-huit Focke-Wulf Fw-190E. A la fin des combats en Yougoslavie, il ne reste plus qu’un Anton et que trois Emil. Ils sont capturés par les allemands qui les envoient immédiatement à la ferraille, leur état rendant inutile toute tentative de remise en état.

Le Rogorzarski IK-3 était le principal chasseur yougoslave en service en juillet 1949. 45 appareils étaient disponibles mais on n’en trouvait plus que 18 en état. Quelques appareils vont être réutilisés par les croates en attendant des appareils plus modernes.

L’Ikarus IK-7 était le chasseur yougoslave le plus moderne en 1949. 54 étaient en service et 90 autres disponibles en réserve, une mesure provisoire en attendant la mise sur pied de nouvelles unités de chasse le temps que de nouveaux pilotes soient formés. On connait la suite….. .

Aucun appareil ne sera utilisé par les croates, les quelques appareils capturés étant évalués par les italiens et par les allemands (qui les utilisèrent pour l’entrainement à la chasse).

L’Ikarus IK-5 était en service à raison de dix-huit exemplaires en juillet 1949. Douze appareils en service sont détruits tout comme 22 des 30 appareils de réserve. Les quelques appareils capturés par les hongrois, les italiens et les allemands ont été fort peu utilisés en raison d’un stock de pièces détachées trop faible.

-Trente-six Bristol Blenheim étaient en ligne en juillet 1949 mais seulement dix étaient encore disponibles à la fin de la Campagne de Yougoslavie dont seulement six encore en état de vol et quatre indisponibles. Tous les appareils sont envoyés à la ferraille.

-Trente Rogorzarski R-313 sont en service quand les allemands déclenchent l’opération MARITSA. A la fin de la Campagne de Yougoslavie, il restait seulement quatre appareils _deux en version reconnaissance et deux en version bombardement_ capturés par les italiens dans le sud du Monténégro. En mauvais état, les appareils sont sommairement inspectés puis envoyés à la ferraille pour libérer de la place sur l’aérodrome où ils avaient été capturés.

-Trente-six Dornier Do-17K étaient disponibles en juillet 1949. Douze exemplaires survivent et vont être réutilisés par les croates en attendant des appareils plus modernes en l’occurence le Junkers Ju-288.

-Dix-huit Savoia-Marchetti SM-79 Sparviero sont disponibles en juillet 1949. Quelques appareils (quatre à six selon les sources) sont capturés par les allemands qui vont les utiliser pour des missions de transport. Ils disparaissent durant le conflit.

-La force de bombardement yougoslave disposait également de vingt-quatre Lioré et Olivier Léo 451 et douze Lioré et Olivier Léo 456.

A la fin de la Campagne, il restait quatre Léo 451 et quatre Léo 456 aux mains des yougoslaves qui vont être utilisés pour l’entrainement en Egypte avant d’être ferraillés durant le conflit.

Quatre appareils Léo 451 capturés par les allemands ont été cédés aux roumains en compagnie de six appareils ex-grecs. Seulement deux appareils de chaque origine ont été remis en ligne les autres étant ferraillés.

-Dix-huit Ikarus IK-5R sont disponibles en juillet 1949. Six exemplaires sont encore là à la fin du mois de juillet. Quatre sont détruits à Kotor et deux volant jusqu’en Grèce où on perd leur trace.

-Aucun des six Caproni Ca-310 ne survit au conflit.

-Douze Caproni Ca-313 sont en service en juillet 1949. Quatre appareils sont détruits au sol le premier jour, deux autres seront victimes de la Flak et deeux autres victimes de la chasse italienne. Quatre appareils capturés par les allemands seront rétrocédés aux croates. Aucun ne survit au conflit.

-Trente-six ANF-Les Mureaux ANF-123 sont en service en juillet 1949. Vingt-quatre sont perdus au dessus de la Yougoslavie, douze avions parvenant en Grèce.

Si on ignore le sort de quatre appareils, on sait que six autres sont perdus (deux sous les coups de la DCA, deux sous les coups de la chasse et deux au sol par un bombardement d’artillerie). Les deux derniers repliés sur le Peloponnèse sont ferraillés au cours du conflit.

-Sur les dix Fieseler Fi-156 Storch disponibles, quatre sont perdus les six autres étant rétrocédés aux croates qui vont les utiliser pour la liaison et le ravitaillement des postes isolés qui tentaient de géner les mouvements de la guérilla qu’elle soit royaliste ou communiste.

-Les croates vont récupérer des Bréguet 19 et des Potez 25 qui bien que dépassés vont être réutilisés pour des missions de lutte anti-guerilla en attendant la livraison d’appareils plus modernes (Fieseler Fi-167, Henschel Hs-123 et Henschel Hs-126)

Les italiens attaquent le même jour que les allemands enfin presque, ils bombardent les positions yougoslaves avec l’artillerie et l’aviation, mènent quelques reconnaissances en force mais attendront le lendemain pour engager leur «corps de bataille».

Ils vont combattre en Istrie et en Dalmatie, espérant récupérant un maximum de territoires possible au grand dam des oustachis qui ne voulaient pas se retrouver avec un état croupion.

Lubjana est la première grande ville yougoslave à tomber aux mains de l’ennemi en l’occurence les italiens et le 10 juillet 1949 après trois jours de combat. Les yougoslaves n’ont ni les moyens ni l’ambition de combattre en ville.

Ils disputent aux italiens le contrôle des accès des villes avant de se replier plus ou moins rapidement, repli couvert comme nous le savons par les Tcheniks, des paramilitaires censés mener des missions de guerilla en territoire occupé.

Les italiens vont longer la côte Adriatique couvrant le flanc occidental des allemands qui foncent en plein centre du territoire yougoslave.

Les combats sont particulièrement violents, les yougoslaves galvanisés sont loin de s’abandonner à la panique y compris après la mutinerie d’une partie des unités croates.

Rijeka tombe aux mains des italiens le 16 juillet suivit de Pula deux jours plus tard. Split tombe une semaine plus tard le 25 et Ploce le 28 juillet. Mostar tombe le 2 août, Podgorica tombe le 6 août et Cetinje le 8 août.

Après une phase de nettoyage et sécurisation (5-15 août 1949), la 2ème Armée va se déployer à proximité de la Macédoine pour couvrir le flanc occidental du réduit yougoslave, dernière zone contrôlée par Belgrade dans le sud-ouest de la Macédoine.

Les allemands se lancent dans l’offensive dans l’Axe central. Étrangement ils laissent aux hongrois le chemin de Belgrade du moins initialement. Il sera toujours temps de revenir sur cette décision car la prise d’une capitale est tout sauf anodine.

Les allemands pensent pouvoir l’emporter rapidement mais les troupes de la 2ème Armée Yougoslave combattent avec énergie, acharnement mais surtout et c’est sûrement le plus important avec intelligence.

Sans le savoir ils pratiquent la défense élastique en laissant les allemands approcher pour contre-attaquer. Cette stratégie n’est pas simple à mener nécessitant discipline et intelligence tactique.

Cela n’empêche pas les allemands de s’emparer d’Osijek le 18 juillet 1949 en profitant de la défection d’unités croates qui se rallient au régime d’Ante Pavelic.

Les troupes yougoslaves se replient sans panique derrière la Sava qui à bénéficié de quelques menus travaux pour en faire une barrière naturelle. Le repli est couvert par des «corps francs», les fameux tcheniks.

Les allemands qui se savent supérieurs prennent leur temps peut être informés que ni les grecs ni les franco-britanniques ne vont aider les yougoslaves en déployant des troupes pour soutenir les troupes de Pierre II.

De toute façon même une telle décision si elle avait été prise aurait nécessité une bonne semaine le temps de déployer une division en Yougoslavie et pour quoi faire ? Repoussez les allemands et les italiens ? Illusoire ! Donner du temps aux grecs et aux alliés pour affermir la défense du berceau de la civilisation occidentale ? Plus raisonnable mais tout aussi aléatoire.

La Sava est franchie le 25 juillet 1949 avec un double mouvement, un avancée en ligne droite vers le sud en direction de Sarajevo et un mouvement tournant pour s’emparer par l’ouest et le sud-ouest de la ville de Banja Luka.

Les combats sont toujours aussi violents mais les allemands sont désespérement supérieurs. La ville de Banja Luka tombe le 26 juillet malgré une contre-attaque de la 6ème Armée Indépendante et de la 1ère brigade mécanisée qui malgré son inferiorité s’attire le respect des allemands.

La Bataille de Sarajevo commence le 2 août 1949. Les yougoslaves veulent tenir le plus longtemps possible et sont pour une fois prêts à se lancer dans une guerre urbaine.

Ils n’auront pas le temps, les allemands vaccinés par ce type de combat sur le front occidental vont tout faire pour empêcher les yougoslaves d’y mener la ratkrieg.

Après quatre jours de combat, la ville tombe le 6 août 1949 mais les troupes yougoslaves peuvent se replier en bon ordre vers le sud alors qu’ils sont menacés sur leur flanc occidental par les italiens qui progressent à bonne vitesse mais pas suffisamment pour permettre aux transalpins de déborder les yougoslaves. Les allemands reprocheront à leurs italiens un manque de vigueur préjudiciable à l’avancée globale. Ambiance….. .

Plevjia tombe le 14 août, Ivanagrad le 17 août, Mitrovica tombe le 24 août mais quand ils arrivent à Pristina le 27, les hongrois sont déjà là. Les allemands avancent en direction de Skopje, la dernière grande ville de Yougoslavie dont la chute à lieu le 4 septembre 1949.

Es-ce la fin de la Campagne de Yougoslavie (1949) ? Pas tout à fait car des troupes yougoslaves se sont repliés dans une sorte de réduit national dans le candidat espoir de convaincre enfin les alliés voir les grecs d’envoyer des troupes pour reprendre la lutte. On connait la suite…… .

Le «réduit national» tombe après quelques combats le 16 septembre, des éléments isolés qui annoncent la résistance royaliste et communiste continuant de tirailler contre les allemands, les italiens et les bulgares avant soit de rester sur place ou de franchir la frontière greco-yougoslave.

Les hongrois vont attaquer seulement le 8 juillet 1949, espérant une avancée rapide notamment parce que la Voïvodine est peuplée par une forte minorité hongroise.

Ils s’attendent à être accueillis en libérateurs ou à avancer l’arme à la bretelle. En réalité ils vont devoir combattre une armée yougoslave motivée, une armée composée des meilleures unités puisqu’elles doivent défendre Belgrade.

La 3ème Armée Hongroise doit utiliser toute sa puissance avec son artillerie et son aviation ce qui génère des «dégats colatéraux» alimentant la colère des civils et la motivation des troupes yougoslaves.

Ces dernières doivent cependant se replier progressivement pour éviter par exemple un envellopement depuis la Bosnie où progressent les troupes allemandes.

La ville de Novi Sad tombe le 13 juillet 1949 après de violents combats, les yougoslaves contre-attaquant à plusieurs reprises calmant les prétentions hongroises. Belgrade tombe le 17 juillet 1949, la ville est gravement endommagée par les bombardements aériens…..allemands.

Les soldats hongrois qui traversent la ville pour combattre au sud peuvent sentir sur eux des regards d’une sourde hostilité.

Cela confirme ce qui se passe plus au nord où l’occupation hongroise d’un territoire magyarophone est très dure, implacable un peu comme plus au sud les bulgares qui vont occuper des territoires bulgarophones en Macedoine et vont imposer une domination implacable qui va vite faire regretter aux habitants le «joug de Belgrade».

Comment expliquer cette situation ? Essentiellement par un décalage entre le discours un peu éthéré de la «Grande Bulgarie» et la réalité.

Côté bulgare, malgré la volonté de regrouper sous une même souveraineté tous les bulgarophones, les bulgares de Bulgarie ne pouvaient s’empêcher de mépriser les bulgares de Macédoine qui n’étaient pas de «vrais bulgares».

Côté macédonien même si l’idée de Grande Bulgarie était séduisante elle était loin de faire l’unanimité et certains ne trouvaient pas déshonorant d’être sous souveraineté yougoslave.

Très vite des mouvements de résistance voient le jour. C’est un incroyable kaleïdoscope de bandits de grand chemin _toujours à l’aise dans ces périodes troublées où l’autorité s’effondre_ , de soldats égarés, de jeunes hommes trop jeunes pour combattre, d’aventuriers.

Les bulgares vont réagir avec une incroyable brutalité, multipliant les raids de ratissage et les opérations de «pacification», délicats euphémismes pour parler d’hommes exécutés, de femmes violées et tuées, d’enfants massacrés, de villages incendiés….. .

Ce sera le cercle infernal des attentats entrainant une répression qui à son tour alimente la haine et la rage des habitants qui quand ils n’étaient pas prêts à aider directement les résistants ne faisaient rien pour aider l’occupant.

Cette situation évoluera défavorablement dans les années suivante (surtout à partir de 1952) notamment grâce à l’action des Services de Renseignement alliés qui vont encadrer, équiper et entrainer des maquis pas toujours dociles. Le rêve d’une action intégrée maquis/unités commandos/unités régulières sera très vite à ranger dans le tiroir.

Le 24 août 1949 les hongrois font leur jonction avec les troupes bulgares qui vont profiter des efforts des autres, occupant la Macédoine, une région majoritairement bulgarophone. Pour l’armée hongroise c’est la fin des combats majeurs et le début de «missions de police».

Le dispositif magyar est réorganisé, les deux brigades aériennes sont dissoutes mais très vite une brigade sera recrée pour appuyer les troupes hongroises occupant la Serbie.

Les pertes magyares ont été non négligeables puisque la MKHL à perdu 22 Me-109, 4 Me-110, 6 Focke-Wulf Fw-190, 4 Junkers Ju-188, 3 Dornier Do-17, 8 Ju-87A/B, 6 Fiat BR-20, 4 Junkers Ju-86, 1 Focke-Wulf Fw-189 et 6 Fieseler Fi-156 Storch.

A l’automne 1949 les italiens occupent le Monténégro, une partie de la Dalmatie et de l’Istrie, l’Etat indépendant de la Croatie occupe une bonne partie de la Croatie actuelle et la Bosnie. Les allemands occupent une bonne partie de la Serbie.

Côté yougoslave, les troupes encore en état de combattre se replient en ordre sur la Grèce mais très vite leur fatigue, leur épuisement et leur manque d’équipement fait que la possibilité de rester en ligne devint impossible.

Le gouvernement royal décide d’évacuer le maximum de troupes et de civils vers la Crète puis vers l’Afrique du Nord pour reconstituer un Etat en exil et surtout une armée, une double reconstitution pénible et longue. Certains soldats yougoslaves préférons s’engager dans la Légion Etrangère ou dans les Services de Renseignement pour combattre plus tôt.

Le mois de septembre 1949 marque l’arrivée de l’automne et surtout la fin d’une Campagne et le début d’une autre. Adieu Campagne de Yougoslavie et bonjour Campagne de Grèce.

Le Conflit (173) Balkans (7)

Depuis le début du second conflit mondial en septembre 1948, les tensions entre Rome et Athènes ont repris de plus belle avec des incidents de frontière qu’ils soient terrestres, aériens et mêmes navals. Si cela ne dégénère pas en conflit ouvert c’est que les deux pays ne sont pas prêts à se sauter à la gorge.

Le plan italien est simple : une offensive principale en Epire à l’ouest de la chaine du Pinde et une diversion en Macédoine.

Les objectifs finaux de l’armée italienne sont incertains. Rome avait-elle l’ambition de conquérir la Grèce ? C’est peu probable car les moyens engagés sont tout de même limités, que le terrain est difficile et que les franco-britanniques pourraient être tentés de profiter d’un engagement massif des italiens pour par exemple reprendre la Sardaigne, s’emparer de l’ASI voir pire prendre pied en Sicile et en Italie péninsulaire. Crainte justifiée car les alliés mènent la vie dure aux italiens en Méditerranée occidentale en attendant une déclaration de guerre italienne pour passer à la vitesse supérieure.

Non clairement le but de l’opération CAESAR est de donner une bonne leçon aux grecs voir de s’emparer de territoires supplémentaires, un glacis protecteur pour protéger l’Albanie.

Ce qui conforte cette hypothèse c’est les axes de progression : au nord vers Thessalonique et au sud un mouvement envellopant qui doit permettre de longer le Pinde puis de prendre Larissa par le sud.

Les manœuvres italiennes commencent à la fin du mois d’avril. On rassemble troupes, matériel, munitions. On refait des routes, on aménage des aérodromes et des bases supplémentaires.

Tout cela n’échappe ni aux alliés ni aux grecs qui mènent quelques coups de main et disposent d’agents infiltrés en Albanie mais aussi en Italie péninsulaire qui abreuvent Athènes de rapports. Autant dire que pour l’effet de surprise on repassera….. .

Des frappes aériennes sont menées sur des cibles importantes. Cela entraine des combats aériens mais les grecs veulent conserver une partie de leurs moyens pour protéger Athènes, Larissa et Thessalonique. La Regia Aeronautica maitrise le ciel mais les plus lucides savent que c’est une domination trompeuse.

L’artillerie prend le relais à partir du 3 mai 1949 avec des frappes «massives». Massive à l’échelle italienne ce qui est bien peu par rapport aux démonstrations de feu sur le front de l’est avec des milliers de bouches à feu.

En face l’artillerie grecque riposte mais réserve une partie de ses forces pour repousser l’ennemi quand celui-ci attaquera vraiment.

C’est d’autant plus nécessaires que l’on sait l’artillerie grecque faible en terme de quantité, une partie des pièces des RAD (Régiments d’Artillerie Divisionnaire) servant d’artillerie de corps d’armée pour compenser l’absence d’une artillerie lourde en terme de qualité et de quantité.

L’attaque est initialement prévue le 4 mais le temps est tellement mauvais (pluie, vent) que l’assaut est retardé en attendant que la météo soit plus clémente. Certes le mauvais temps pourrait faciliter l’assaut italien mais un trop mauvais temps est tout aussi nocif pour l’attaquant comme pour le défenseur.

Les fante italiens attaquent le 5 mai 1949 à l’aube. Dès le début le troupier italien sent que la promenade militaire promise par la propagande est à jeter à la poubelle.

Les grecs attendent les italiens de pied ferme. Ils connaissent parfaitement le terrain et depuis septembre 1948 de nombreux blockhaus ont été construits, des tranchées creusées, des barbelés installés, des mines posées.

Par endroit des percées sont obtenues mais comme durant le premier conflit mondial, l’exploitation tarde permettant aux grecs de rétablir un front cohérent et continu.

Les corps d’armées italiens possèdent certes des compagnies de chars mais soit des chars sont dispersés en duos au profit de l’infanterie ou sont tellement peu protégés que même une arme antichar improvisée (comme les fameux cocktails molotovs) pour en venir à bout.

Certains officiers italiens vont amèrement regretter que la division blindée Littorio soit déployée si loin du front pour exploiter les percées. A cette hypothèse certains vont répondre qu’engager une division blindée dans un col sans contrôler les hauteurs c’est un non-sens militaire.

Les grecs plient mais ne rompent pas sur le front thessalien. Ils encaissent, encaissent puis contre-attaquent le 9 mai 1949 pour reprendre une partie du territoire perdu. En face les italiens s’accrochent. Les combats sont violents et impitoyables, on se bagarre à courte distance, à l’arme blanche et à la grenade.

Sur le front macédonien qui devait faire office de diversion, la situation est un peu meilleure, les italiens espèrent basculer leur effort de la Thessalie vers la Macédoine mais ils vont très vite déchanter car les grecs contre-attaquent également sur le front.

De plus pour ne rien arranger la logistique ne suit pas rendant difficile par exemple le déplacement d’une division d’un secteur à l’autre et je ne parle même pas de la réaction des grecs notamment l’engagement de leurs unités de bombardement.

Les italiens sont sérieusement bousculés. L’offensive en Thessalie est suspendue le 12 mai 1949 alors qu’à cette époque les italiens sont pratiquement revenus sur leurs positions de départ.

La Regia Aeronautica mène une offensive massive dans l’espoir de casser les reins ennemis mais elle se heurte à un surprenant effort de l’armée de l’air grecque qui délaisse un temps la protection d’Athènes et de Thessalonique.

La Regia Marina fait preuve d’une grande timidité. Au lieu d’engager ses forces massivement pour casser le dispositif grec, elle se contente de quelques timides bombardements des côtes, de quelques frappes aériennes depuis son porte-avions. Encore aujourd’hui cette attitude reste incompréhensible pour les historiens et devrait le rester sauf découverte de nouveaux documents.

Le 17 mai 1949 les italiens relancent leur attaque en Macédoine. Plusieurs percées sont obtenues mais encore une fois l’exploitation tarde et les grecs peuvent reprendre le terrain perdu.

L’opération CAESAR est officiellement terminée le 21 mai 1949. C’est clairement un échec italien et une victoire grecque.

Non seulement les italiens n’ont gagné aucun territoire mais sans une compréhensible prudence des généraux grecs ils auraient pu perdre une partie de l’Albanie italienne !

Cela à également pour conséquence de décrédibiliser aux yeux des allemands l’armée italienne en particulier et l’Italie en général.

Il va falloir que les allemands s’emploient pour neutraliser la Yougoslavie et la Grèce avant que les alliés ne déploient des troupes pour rendre la neutralisation de la Yougoslavie et de la Grèce trop difficile.

Les alliés décident d’ailleurs d’envoyer des troupes au début du mois de juin. Jusqu’ici ils n’avaient envoyé que des armes, des munitions et des «conseillers» pour remonter le niveau des unités grecques.

Cette aide est appréciée par Athènes tout comme les frappes aériennes, les démonstrations de force navales et des opérations commandos pour titiller le dispositif italien mais elle n’est pas aussi concrète que l’envoi de plusieurs divisions.

Il semble que Paris et Londres aient eu des doutes sur la capacité des grecs à tenir. Les victoires contre les italiens finissent de convaincre de l’utilitée d’envoyer plusieurs divisions pour permettre aux grecs de tenir voir de tendre la main aux yougoslaves dont l’attitude est toujours ambiguë géographie complexe oblige.

Les premiers éléments arrivent à la mi-juin et à la fin du mois plusieurs divisions français, britanniques et une brigade polonaise sont là prêts à repousser une nouvelle offensive italienne ou plus vraisemblablement une offensive combinée germano-italienne.

Les grecs sont plus ambitieux. Ils proposent aux alliés de contre-attaquer en direction de l’Albanie pour rattacher à la mère-patrie l’Epire du Nord mais l’opération Maritsa déclenchée le 7 juillet 1949 va bouleverser les plans grecs.

Cela ne veut pas dire que les grecs vont se tourner les pouces et attendre passivement l’arrivée des italiens et des allemands.

Ils réorganisent leurs unités, remplument des unités affaiblies, entrainent des soldats trop jeunes en mai 1949. Ils tentent de remettre en état fortifications, routes, ponts…… .

Ils maintiennent les italiens sous pressions avec quelques attaques aériennes et surtout des bombardements d’artillerie.

Quelques coups de main sont menés ce qui fait que les avant-postes italiens sont régulièrement assaillis mais les grecs ne se maintiennent pas préférant tout détruire. Parallèlement les alliés mènent des opérations commandos en liaison avec les grecs.

Après deux mois de combat la Yougoslavie finit par succomber. Sans le dire vraiment Belgrade n’à pas apprécié que les alliés comme les grecs aient refusé de déployer des troupes sur leur territoire.

On peut cependant se poser la question si Belgrade aurait accepté la présence de soldats grecs en Macédoine, des régions où on pouvait trouver des populations hellénophones…… .

Le 25 septembre 1949 les dernières unités yougoslaves quittent leur territoire pour se replier sur la Grèce. La Campagne de Yougoslavie se termine, la Campagne de Grèce débute mais avant d’en parler il faut revenir quelques mois en arrière….. .

L’opération CAESAR ce sont aussi des combats sur mer. Le 12 mai 1949 le sous-marin Katsonis est victime des charges de profondeur d’un hydravion italien en mer Egée. Comme c’est souvent le cas avec les sous-marins, il n’y à aucun survivant.

Les combats navals vont se poursuivre puisque le Protefs est perdu après le 7 juin 1949. La cause exacte est inconnue car l’épave n’à toujours pas été retrouvée malgré plusieurs campagnes de recherche.

En surface, les deux marines restent étrangement prudentes. Cela peut se comprendre pour les grecs qui n’ont que des moyens limités et impossible à remplacer rapidement mais pour les italiens s’est moins admissible. Il faut peut être y voir la crainte de devoir combattre les marines grecques, britanniques et françaises.