Le Conflit (124) Europe Occidentale (89)

Aux côtés des canadiens et des français, les britanniques passent également La Seine avec leur 1st Army (UK). La 1st Infantry Division surnommée The French Division car basée à Lille depuis 1940 attaque la 9.ID mais tape dans le point dur du dispositif allemand. Résultat, la tête de pont est malingre et chétive.

Voilà pourquoi l’engagement de la 52nd Lowland Infantry Division prévu initialement à J+3 est avancé à J+1 et celui de la 4th Infantry Division à J+3 au lieu de J+5.

Néanmoins rien ne va se passer comme prévu avec des ptoblèmes météos, des ordres et contre-ordres. Bref un sacré bordel qui va provoquer son lot de pertes à mon sens évitable.

C’est ainsi que la 1ère division passe entièrement le fleuve seulement le 21 juin, la 4ème division le 23 et la 52ème le 26 juin 1951. Heureusement que les allemands n’avaient pas les moyens d’une offensive de grande style parce que nul doute qu’on aurait pu assister à une scénario périlleux pour les alliés : celui d’une tête de pont solide et indestructible _celle de la 1ère Armée Française_ entourée de zones où les allemands étaient loin d’avoir été vaincus.

La 44th «Home Counties» Division attaque dans le secteur de la 16.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée par les britanniques qui engagent plus vite les renforts que dans le secteur de la 1ère division.

En revanche les britanniques reportent au lendemain 19 juin la mise en place des ponts estimant que la situation n’est ni assez sure ni assez stabilisée.

Dans la nuit du 18 au 19 juin, des escarmouches opposent tommies et huns, des patrouilles envoyées par l’un et l’autre camp se tombant dessus pour des combats aussi brefs que violents. Les britanniques en profitent pour élargir leur périmètre. En pleine nuit ils font passer de l’artillerie antichar et antiaérienne.

Le 19 juin les travaux destinés à mettre en place des ponts sont lancés mais la météo retarde la mise en place d’un modèle de pont de conception et de fabrication britannique. En théorie il est plus simple à mettre en place que les PMF et PFL mais en pratique le mauvais temps et quelques raids aériens de la Luftwaffe rendent la mise en place longue et pénible.

Résultat au soir du 19 juin à peine la moitié de la division est sur la rive nord. Le franchissement de la division s’achève le 20 juin au soir. La 50th Northumberland Division passe la Seine du 21 au 23 et la 2ème division d’infanterie du 24 au 27 juin 1951.

Comme en secteur français, les alliés élargissent peu à peu leur tête de pont, nettoie le secteur, réoccupant des positions allemandes pour préparer la phase d’exploitation qui tarde à venir.

La 59.ID est elle assaillie par la 48th «South Middland» Division mais la division allemande attend de pied ferme les Tommies. Les britanniques sont bousculés et même rejetés dans la Seine.

Le haut-commandement britannique prend la décision d’engager très vite la 3rd Infantry Division (UK) pour profiter de la situation incertaine.

C’est un succès et la tête de pont est considérée comme sécurisée le 19 juin à la tombée de la nuit. Il y à bien une ultime contre-attaque allemande dans la nuit du 19 au 20 juin mais il s’agit plus d’un baroud d’honneur qu’autre chose. Les trois divisions du 3ème Corps d’Armée britannique sont ainsi sur la rive nord de la Seine le 25 juin à la nuit tombée.

La couverture, l’éclairage et l’appui des troupes de la 1ère Armée Britannique est assurée par l’Advanced Air Strike Force (AASF).

Si le 18th Fighter Wing est gardé en réserve, le 17th FW est lui pleinement engagé pour obtenir une supériorité aérienne au dessus de l’AOR (Area of Responsability) de la 1st Army (UK). Si les Supermarine Spitfire mènent des missions d’interception et de supériorité aérienne, les De Havilland Hornet sont plus engagés dans des missions de chasse lourde lointaine voir de chasse-bombardement avec bombes et roquettes.

Cette dernière mission se fait en bonne intelligence avec le 9th Tactical Air Wing (9th TAW) qui est en théorie chargée de l’appui-feu au profit des troupes au sol. Disposant de quatre modèles différents d’avions (ce qui ne va pas sans poser des problèmes logistiques), le 9th TAW laisse ses Fury II et Hawker Typhoon mener des missions d’appui à la demande (nom de code Black Cab «Taxi noir») pendant que ses Beaufighter et ses Mosquito sont envoyés plus en profondeur pour des missions d’interdiction en liaison avec les Bristol Beaumont du 11st Medium Bomber Wing (11st MBW).

Les Bristol Beaumont, Martin 187 Baltimore et Vickers Wellington du 9th MBW étant eux engagés pour des missions au dessus de la Manche ce qui va poser des problèmes de coordination avec d’autres unités aériennes et provoquer des tirs amis.

Pour la reconnaissance, une Task Force à été mis sur pied en puisant dans les moyens fournis par les squadrons 2 et 59 équipés de Westland Lysander et le squadron 25 disposant de De Havilland Mosquito, les deux premiers assurant la coopération, la coordination air-sol et le réglage des tirs d’artillerie alors que le troisième mène des missions de reconnaissance dite opérative soit entre 50 et 200km en arrière du front.

Le transport est assuré par les Douglas C-47 Skytrain du squadron 255 qui vont mener des missions de ravitaillement rapide et des largages sur le front.

La 2ème Armée Française est elle aussi de la partie. Son objectif : les unités du 13.AK qui dépend de la 12.Armee.

La 3ème DIM attaque la première. Division du 5ème CA, elle est particulièrement motivée pour faire taire une blague ou plutôt une rumeur qui circule au sein des autres unités : elle est préservée des combats les plus durs car le général Villeneuve y avait servit comme colonel.

La 41.ID fait les frais de la mauvaise humeur des soldats de la division et ne représente très vite plus qu’une menace limitée mais pas résiduelle, quelques contre-attaques locales devant être durement châtiées.

Dans le milieu de l’après midi, les PFL et PMF sont lancés au travers de la Seine non sans que l’artillerie ou l’aviation allemande ne perturbent les travaux des pontonniers français.

L’introduction de la 7ème DINA est prévu à J+2 alors que la 23ème DI doit attendre le début de l’exploitation, le haut-commandement allié voulant éviter un engagement trop précoce pour éviter une thrombose logistique et opérationnelle.

Le franchissement de la 7ème Division Nord-Africaine commence ainsi le 21 juin 1951 et s’achève trois jours plus tard le 24. La 23ème DI est elle transbordée du 27 juin au 1er juillet 1951.

Si les français sont motivés à l’idée de libérer la Terre de France que dire des polonais qui doivent libérer un pays qui n’est pas le leur dans l’espoir de libérer leur propre terre natale. On sait malheureusement ce qu’il en advint……. .

Le 1er CA Polonais est lui engagé contre la 45.ID. C’est la 2ème DIP qui est ouvre le bal mais connait un succès moindre que la 3ème DIM, la tête de pont est tout juste sécurisée ce qui empêche certes son annihilation par les allemands mais empêche également la mise en place de ponts ce qui retarde l’engagement de la 3ème DIP.

Il faudra attendre le 22 juin pour que la 3ème Division d’Infanterie Polonaise puisse passer sur la rive nord de la Seine pour augmenter la tête de pont et nettoyer les quelques positions encore occupées par les allemands et qui représentaient davantage une nuisance qu’une menace.

La 7ème DIP qui dépend elle du 3ème CA polonais attaque dans le secteur de la 357.ID et connait un meilleur succès que son homologue. La tête de pont est sécurisée mais jugée encore trop limitée pour engager la 10ème DB avant deux ou trois jours.

Celle-ci franchit finalement le fleuve le 23 juin, étant on l’oublie trop souvent la première unité motomécanique alliée à passer La Seine. Pourquoi un tel oubli ? Probablement parce qu’elle doit tenir un secteur opérationnel et non s’enfoncer dans la profondeur du dispositif ennemi.

En revanche les unités du 2ème CA Polonais ne sont pas engagées au grand dam on l’imagine des unités qui espéraient en découdre avec le fridolin. Ce choix est encore aujourd’hui entouré de mystère.

Il faudra attendre le 25 juin 1951 pour que les polonais du 2ème CAPol franchissent le fleuve arrosant Paris, un franchissement qui ne sera aucunement géné par des allemands qui n’étaient plus en état de le faire.

Plus précisément la 1ère DGG passe le fleuve du 25 au 27 juin, la 2ème DGG du 28 juin au 1er juillet 1951.

La couverture, l’éclairage et l’appui-feu des unités de la 2ème Armée est assuré par des unités placées sous l’autorité temporaire du GRAVIA-IIA.

La couverture aérienne est assurée par la 4ème Escadre de Chasse «Normandie» qui comme les autres escadres comprend quatre groupes, trois équipés de monomoteurs Bloch MB-159 (GC I/4 «Le Havre» GC II/4 «Caen» GC III/4 «Rouen») et un groupe équipé de Lockheed H-322 Eclair le GC IV/4 «Cherbourg».

Comme les autres unités de chasse, les «Normands» vont mener des missions de supériorité aérienne et de chasse-bombardement. Les bimoteurs bipoutres aka Lockheed H-322 Eclair vont mener des missions de supériorité aérienne loin dans la profondeur du dispositif ennemi.

Couvrir les troupes au sol c’est bien les appuyer c’est mieux ou c’est tout aussi utile. C’est le rôle de la 40ème Escadre de Bombardement en Piqué (40ème EBp) qui dispose de trois groupes équipés de Loire-Nieuport LN-430 pour deux d’entre-eux et de LN-435 _version améliorée du précédent_ pour le dernier.

Ces bombardiers en piqué se relayent en permanence au dessus du front sous la forme d’un carrousel. Une paire ou une double paire bombardent les points durs du dispositif ennemi avant de rallier un aérodrome plus ou moins préparé pour être réarmés. Les alliés tenteront ainsi de maintenir une permanence sur le front pour éviter que les allemands ne relèvent la tête.

Pour compléter l’action des «French Stukas» comme le disait les anglais (ce qui avait le don d’agacer un poil nos aviateurs), la 32ème Escadre de Bombardement Léger (32ème EBLg) est engagée en soutien de la 2ème Armée avec ses deux groupes (GB I/32 et GB III/32) volant désormais sur North American B-25 Mitchell plus connu sous le nom de Bloch Guyenne.

Ce nom s’explique par le fait que les appareils fabriqués aux Etats-Unis étaient démontés, traversaient l’Atlantique en caisses puis étaient remontés à Mérignac à l’usine Bloch près de Bordeaux soit dans l’ancienne Guyenne britannique. A noter que le GB II/32 était en cours de remontée en puissance mais ne va être engagé que durant la phase d’exploitation.

La 21ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) volant sur Amiot 371 Berry est aussi engagée mais de manière épisodique en faveur de la 2ème Armée.

Si la 32ème EBLg opérait sur les arrières immédiats du front, la 21ème EBM ménait davantage des missions d’interdiction loin sur les arrières de l’ennemi. Bien entendu cette distinction n’était pas aussi stricte et rigide.

La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 3ème comme à la 2ème Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaint opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.

Ces missions étaient de type «reconnaissance au contact» avec la transmission en phonie d’informations chaudes ou «reconnaissance photographique» de jour et de nuit avec l’utilisation d’appareils photos en soute associés (ou pas) avec des fusées éclairantes.

Il y avait également des missions de «reconnaissance armée» avec deux bombes de 250kg permettant l’attaque de cibles d’opportunité. Ce dernier type de mission était cependant plus courant au sein de l’Aviation Navale qu’au sein de l’Armée de l’Air.

En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.

Ces éléments s’adaptaient aux besoins du moment et les EACA ne comportaient pas forcément huit bimoteurs Bloch, douze bimoteurs Dewoitine et quinze ANF-Les Mureaux d’autant qu’il y avait parfois des chasseurs, des bombardiers et des avions d’attaque.

Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne.

Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.

La 3ème Armée Française est engagé au combat contre le 14.AK. Ce dernier corps d’armée ne comprend que deux divisions d’infanterie. La 3ème Armée à en théorie la partie facile ce qui explique l’engagement des 23ème et 24ème CA et non du 7ème CA qui reste en réserve pour faire face à toute éventualité.

Avec le recul on peut s’étonner du nombre d’unités conservées en réserve surtout quand on sait le temps qu’il à fallu pour sécuriser les têtes de pont. Après il semble que l’engagement de davantage d’unités aurait fait plus de mal que de bien en provoquant de véritables thromboses.

C’est la 5ème DIM qui à l’honneur d’être engagée contre la 49.InfanterieDivision (49.ID). La division allemande est sérieusement bousculée. Elle tente plusieurs contre-attaques et est durement châtiée notamment par l’artillerie lourde et l’aviation. Dès le lendemain la 5ème Division d’Infanterie Motorisée élargit sa tête de pont et prend contact avec la 42ème DI (24ème CA) pour former la plus solide des têtes de pont.

Clairement dès le 19 juin, le 14.AK cesse d’être une unité combattante, plutôt un conglomérat d’unités aux capacités hétérogènes.

La 2ème DI franchit la Seine du 21 au 24 juin suivit par la 56ème DI du 26 au 30 juin, les trois divisions du 23ème CA s’installant sur leurs nouvelles positions, préparant sans attendre la phase d’exploitation de l’opération AVALANCHE.

La 3ème Armée Française peut lancer les ponts et préparer le franchissement des unités de ces trois corps d’armée restées sur la rive sud de la Seine. A noter que le 7ème CA va passer par Paris pour relever et soutenir la 8ème Armée qui rencontre des difficultés inattendues. Cela permet aux hommes du 7ème Corps d’Armée de s’offrir un défilé dans les rues de Paris.

Sur le plan aérien, la 8ème Escadre de Chasse «Flandre» est chargée de missions de couverture aérienne, d’interception et secondairement de chasse-bombardement.

Pour cela elle comprend trois groupes de monomoteurs volant sur Bloch MB-157 (GC I/8 «Dunkerque» GC II/8 «Lille» GC III/8 «Cassel») et un groupe de bimoteurs, le GC IV/8 «Gravelines» volant lui sur Lockheed H-322 Eclair.

Les Bloch MB-157 opéraient soit en configuration lisse ou avec des réservoirs supplémentaires pour durer sur zone. Ils pouvaient être utilisés comme chasseurs-bombardiers avec des bombes, des conteneurs à sous-munitions (copiés sur les allemands) et des roquettes.

Les Lockheed H-322 menaient des missions de chasse sur les arrières du front et parfois des missions de chasse-bombardement.

En ce qui concerne l’appui-feu cette mission est assurée principalement par la 35ème Escadre de Bombardement d’Assaut (35ème EBA) qui disposait de trois groupes, deux volant sur Bréguet Br697 et un groupe volant encore sur Bréguet Br695. Ces appareils opéraient en semi-piqué, une leçon des opérations du printemps, de l’été et de l’automne 1949.

Son action est relayée par la 12ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) qui dispose de trois groupes de Lioré et Olivier Léo 458bis, l’avant-dernière évolution du Léo 451.

Ces rutilants bimoteurs vont opérer sur l’arrière du front ou réaliser des bombardements en tapis sur la ligne de contact avec des résultats décevants c’est-à-dire plus psychologiques que militairement prégnants notamment en zone urbaine (pertes civils évitables, destructions qui augmentaient les défenses ennemies).

La reconnaissance tactique était menée par la 35ème Escadre de Reconnaissance Tactique (35ème ERT) disposant de trois groupes volant sur Bloch MB-176 pour le premier et le troisième, Bloch MB-176bis pour le deuxième. Pour l’observation et la coopération, les EACA sont alimentés par la 19ème ERT. La 1ère ETM assure également les missions de transport logistique, de soutien et d’évacuation sanitaire.

Clairement dès le 19 juin au soir, AVALANCHE est une réussite. Et pourtant les alliés vont mettre plus de 15 jours pour sécuriser définitivement la rive nord de la Seine. Maigre consolation, le GA n°2 va connaître des difficultés similaires.

Le Conflit (123) Europe Occidentale (88)

Phase I : La Seine ! La Seine !

En dépit de réserves de certains officiers planificateurs, l’état-major à décidé que l’effort principal serait mené entre Paris et La Manche ce qui imposait un perilleux franchissement de la Seine sous le feu ennemi.

De cette opération de précieuses leçons seront tirées pour une autre opération menée dans un contexte similaire (opération ANVIL 21 septembre 1952 avec le franchissement par l’Armée Grecque Libre du Golfe de Patras) notamment en termes d’appui-feu et de coordination air-sol.

L’opération se veut à la fois classique et complexe. Une préparation d’artillerie courte (une heure à peine) mais brutale pour assommer l’ennemi. Le tir de fusées chargées de fumigènes (l’emploi d’émetteurs de fumée fixes à été jugé inefficace) pour masquer le franchissement de la première vague d’assaut sur des embarcations motorisées.

Si les canadiens et les britanniques emploient leurs unités régulières, les français vont préférer employer leurs corps francs (qui sont au final des unités issues de la régulière avec un petit truc en plus). Ces derniers n’ont pas été pérennisés au sein des unités (contrairement à ce que certains avaient espéré) mais les soldats concernés bénéficiaient de certains avantages ce qui n’était pas toujours bien vu par leurs camarades.

Comme le dira l’un d’eux un peu lassé de cette jalousie «On nous dit que nous sommes des salauds parce qu’on à un régime spécial mais au combat notre régime il est très spécial sauf que là les jaloux ne veulent pas y aller curieux non ?».

Aux côtés de ces hommes on trouve des sapeurs pour le déminage et des éclaireurs avancés, les ancêtres de nos Forward Air Controller (FAC) ou en bon français contrôleurs aériens avancés qui doivent guider le tir de l’artillerie et les frappes aériennes pour minimiser les tirs amis et maximiser les tirs ennemis.

Une fois la première vague d’assaut sur la rive, celle-ci doit neutraliser les avant-poste et permetttre l’arrivée très rapide des renforts pour éviter d’être culbutés dans la mer ou plutôt dans la Seine ce qui est tout aussi désagréable.

Selon les plans minutieusement tracés, les deux premières vagues doivent s’emparer de quatre à six têtes de pont pour multiplier les secteurs où doivent être engagés les unités motomécaniques destinées à l’exploitation.

Comme les deux CCB sont placés assez loin de la rive sud de la Seine, les premiers véhicules blindés hors division à passer le fleuve sont les chars britanniques et canadiens. Certains officiers français le déplore mais le général Villeneuve à expliqué que c’était tout aussi politique que militaire.

A son aide de camp qui lui dira «Alors patron vous êtes devenu un politicien ?» le «Général Tornade» aurait répondu en soupirant «J’ai bien peur que oui…..».

Après une période de stabilisation (pour le combat lacunaire ou l’art opératif à la soviétique on repassera), il est prévu une offensive dans la profondeur avec pour fer de lance les deux Corps de Cavalerie Blindée français.

Contrairement à ce qui s’est passé à Fontenoy ce ne sont pas les anglais qui ont tiré les premiers mais les canadiens encore que la 1st Canadian (Infantry) Division était une division de recrutement anglophone.

Soutenus par leur artillerie de corps d’armée mais aussi par des régiments français issus de la Réserve Générale comme le 185ème RALT (cinquante-quatre 155L GPF-T) et le 174ème RALP (24 canons de 220L modèle 1950S), les canucks doivent franchir la Seine dans la partie la plus large de l’estuaire de la Seine autant dire tout sauf une sinécure.

Dès le début rien ne se passe comme prévu. La coordination avec l’artillerie française n’est pas optimale, les frappes aériennes manquent leurs cibles («Nos aviateurs ont tué davantage de vaches que d’allemands» dira un caporal de la division) et le courant disperse une partie des embarcations. A cela s’ajoute la défense ferme, décidée et intelligente de la 262.ID qui rejette les canadiens à la mer ou plutôt dans la Seine.

A cela s’ajoute selon certains officiers de liaison français un manque de discrétion et de mordant de la part d’une division reconstituée après une très honorable Campagne de France mais avec peut être trop de jeunes soldats inexpérimentés et un manque de cadres expérimentés, un manque de «vieilles moustaches» comme on dit dans certaines unités françaises.

Pour une raison qu’on ignore encore aujourd’hui, la 3rd Canadian (Infantry) Division n’est pas immédiatement engagée alors que son envoi aurait probablement été l’envoi de trop pour une division allemande qui était sur la corde raide.

Décision est prise en début d’après midi d’attendre le 19 juin pour retenter un nouveau franchissement. Es-ce à dire que les canadiens vont se tourner les pouces ? Non bien l’artillerie canuck s’en donne à cœur joie tout comme l’aviation.

Dans la nuit des éléments des deux divisions canadiens s’infiltrent sur la rive opposée pour neutraliser la défense allemande.

Ils tombent sur du vide et pour cause la 262.ID s’est repliée sur une nouvelle ligne de défense jugée plus apte à encaisser un nouveau franchissement non sans laisser quelques souvenirs explosifs qui vont produire son lot de perte.

Les deux divisions du 1st Canadian Army Corps passent le fleuve le lendemain à l’aube. Il faudra deux jours pour que les unités de combat, d’appui et de soutien passent l’estuaire de La Seine. Des ponts lourds et des ponts légers sont mis en place même si les courants vont provoquer un certain nombre de ruptures poussant les alliés à conserver une imposante batelerie pour compenser la rupture des ponts, rupture provoquée par les éléments ou par des mines allemandes.

Dans le secteur du 1er CACAN (1er Corps d’Armée Canadien) le nettoyage du secteur et son réaménagement va durer jusqu’au 23 juin mais les premiers raids pour tater le dispositif de la 262ème division d’infanterie allemande sont des échecs ce qui tendraient à donner raison aux français sur le manque de mordant des canucks.

Heureusement pour l’honneur des armes canadiennes, la 2nd Canadian (Infantry) Division enregistre de meilleurs résultats face à la 6.ID allemand mais les mauvaises langues disent que c’est simplement parce que les canadiens n’ont pas été rejetés dans le fleuve.

En clair les allemands n’ont pas pu n’ont pas su ou n’ont pas voulu rayez les mentions inutiles renvoyé les canadiens d’où ils venaient.

L’engagement de la 4th Canadian (Infantry) Division aurait été possible mais la décision n’à pas été prise visiblement par crainte de goulots d’étranglement logistiques. La nuit du 18 au 19 juin, les soldats de la 2ème DI (CAN) vont élargir le périmètre de leur tête de pont par de réguliers coups de boutoir.

Toute la 2ème division canadienne passe La Seine le 20 juin 1951, la 4ème division canadienne franchit elle le fleuve du 22 au 24 juin d’abord sur des embarcations motorisées, des pontons puis des ponts lourds et des ponts légers.

Comment expliquer les résultats si mitigés de l’Armée Canadienne en France (ACF) ? Les canadiens reprochent aux français un soutien d’artillerie médiocre et peu efficace mais Paris estime que les canadiens ont dans l’ensemble fait preuve d’un singulier manque de mordant au moment de franchir La Seine et d’en découdre avec Fritz. Des nuages s’amoncèlent sur les relations franco-canadiennes mais ce désamour ne dure pas.

Les canadiens vont cependant libérer Le Havre (ou ce qu’il en restait) le 21 juin 1951 comme une revanche aux durs combats menés en 1949 par la 2nd Canadian Division qui imposa une sanglante ratkrieg aux allemands.

Les canucks combattent également dans les airs avec la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF).

Les Supermarine Spitfire se jettent sur tout ce qui vole et tout ce qui porte une Balkenkreuze pour empêcher les allemands de couvrir, d’éclairer et d’appuyer leurs troupes au sol. Ils sont relayés par des bimoteurs Bristol Beaufighter qui mènent des raids dans la profondeur pour par exemple neutraliser au sol des chasseurs allemands.

Les chasseurs-bombardiers Hawker Typhoon et Hawker Tempest assurent l’appui-feu des troupes au sol. A l’aide de bombes et de roquettes ils neutralisent les points durs ennemies. On ne compte plus les «Achtung Jagbo !» lancés par des soldats allemands combatifs mais sans illusion sur le sort final de la bataille.

Les bombardiers médians Vickers Wellington et Bristol Bolingbroke (une version canadienne du Bristol Blenheim) lancent des raids sur l’arrière du front pour frapper aérodromes, gares de triages, ponts, concentration de troupes.

Les De Havilland Mosquito et les Dewoitine D-720C sont utilisés pour la reconnaisance tactique, la reconnaisance stratégique, l’observation et la coopération. Cela passe par l’utilisation d’appareils photos, de fusées éclairantes et de roquettes fumigènes.

Enfin les Douglas C-47 Skytrain et assurent des missions de transport moins en direction du front que pour accélérer le tempo du ravitaillement. Ce n’est que bien plus tard que les Skytrain se poseront sur la rive nord de la Seine pour évacuer les blessés après avoir amené du matériel.

Dans le secteur de la 1ère Armée Française, c’est le 1er Corps d’Armée qui ouvre le bal avec notamment l’engagement de la 68ème DI reconstituée après la Campagne de Belgique où elle avait notamment combattu pour Anvers.

Les différents corps francs des trois régiments d’infanterie de la division (224ème, 225ème et 341ème RI) sont regroupés sous la forme d’un groupement occasionnel franchissent le fleuve sous la couverture de l’artillerie divisionnaire et de l’artillerie du 1er Corps d’Armée.

En compagnie de sapeurs et d’éclaireurs avancés, les corps francs bousculent les sentinelles et sonnettes allemandes. Très vite la division prend à la gorge la 352.ID pourtant réputée pour être une unité d’élite.

Quelques heures plus tard l’infanterie de la division franchit le fleuve pour renforcer et élargir la tête de pont. Les premières armes lourdes arrivent sous la forme de canons antichars et antiaériens qui montrent leur efficacité lors de quelques contre-attaques allemandes mais ces assauts sont assez décousus et assez facilement repoussés.

Dans l’après midi du 18 juin les chasseurs de chars et les canons d’assaut passent le fleuve sur des pontons motorisés. Si les allemands n’avaient pu repousser les français avant, cette fois cela devient mission impossible.

La tête de pont est solide au point qu’on envisage déjà d’y engager le 3ème Corps d’Armée Canadien qui est un corps motomécanique composé de deux divisions blindées.

On y renonce officiellement pour des raisons logistiques mais il semble que des raisons politiques n’y soient pas étrangères ce qui aurait provoqué la colère du «Général Tornade» qui n’était visiblement pas si politicien que cela.

A noter que pour renforcer l’appui-feu de la 68ème Division d’Infanterie, la Réserve Générale à déployé le 351ème RALT (54 canons de 105mm modèle 1936) et le 191ème RALP qui disposait de 24 canons de 220mm modèle 1950S. De quoi «attendrir le fridolin» selon l’expression chère au général Villeneuve. Ces pièces restent sur la rive sud de La Seine et vont y rester jusqu’à ce que leur portée soit insuffisante pour appuyer l’avancée de la 68ème DI.

Les deux autres divisions du corps d’armée ne restent pas inactives. La 4ème DI se charge de fixer les allemands en simulant des franchissements pour semer le doute au sein de l’état-major allemand tandis que la 21ème DI se place en réserve prête à soutenir la 68ème DI si celle-ci rencontrait de sérieuses difficultés ou la 4ème DI si jamais les allemands tentaient un baroud d’honneur sous la forme d’un franchissement ce qui n’aurait probablement pas changé grand chose mais aurait sûrement mis une belle pagaille.

L’artillerie des deux divisions restées sur la rive sud aident leur homologue de la 68ème DI permettant de ménager les pièces de 105 et de 155mm.

Les premiers ponts flottants lourds et ponts mobiles flottants sont lancés dans la matinée du 19 juin 1951 pour permettre d’accélérer le franchissement d’abord de la 68ème DI puis des autres divisions du corps d’armée. En revanche l’ALCA (Artillerie Lourde de Corps d’Armée) doit rester sur la rive sud tout comme les deux régiments détachés par la Réserve Générale.

La 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) commence à franchir la Seine le 21 juin 1951. D’abord l’infanterie puis les unités antichars et antiaériennes, l’artillerie divisionnaire, les canons d’assaut et les chasseurs de chars avant que les unités logistiques ne terminent l’interminable procession d’hommes et de véhicules.

La 21ème Division d’Infanterie (21ème DI) doit patienter jusqu’au 23 juin 1951 pour commencer son franchissement, franchissement qui se termine le 27 juin, un retard causé par une dégradation de la météo qui à entrainer la destruction de plusieurs ponts et le naufrage hélas meurtrier de plusieurs embarcations utilisées pour compenser la destruction des ponts.

L’état-major du 1er CA se donne alors cinq jours pour être prêt à repasser à l’assaut ce qui donne alors le 2 juillet comme date probable/possible/potentielle _rayez les mentions inutiles_ d’un nouvel assaut contre ce qui restait de la 352.InfanterieDivision (352.ID).

La 1ère DINA est la deuxième division française à passer à l’action. Elle attaque dans le secteur de la 26.ID. Considérée comme la meilleure division nord-africaine, elle bouscule sérieusement la 26ème division d’infanterie allemande mais cette dernière est sauvée par l’engagement précoce de la 15 S.S Grenadier Division, une division de recrutement hongrois. La tête de pont n’est pas détruite mais elle est sérieusement corsetée.

C’est une situation particulièrement inconfortable car elle n’est ni trop faible pour être rapidement éliminée mais ni trop solide pour permettre l’installation des Ponts Mobiles Flottants et des Ponts Flottants Lourds pour faire passer respectivement l’infanterie et les véhicules.

Les allemands contre-attaquent dans la nuit du 19 au 20 juin 1951 pour limiter l’engagement de l’aviation. Malheureusement pour eux l’attaque est mal conçue et mal menée. Très vite l’artillerie bloque l’avancée allemande et sauve les tirailleurs de l’anhiliation.

Le 20 juin 1951 la 5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC) commence à franchir le fleuve avec d’abord son infanterie pour soutenir la 1ère DINA. Ce sont en l’occurence les tirailleurs sénégalais des 11ème, 21ème et 23ème RTS.

Appuyés par des canons antichars, quelques canons d’assaut et quelques chasseurs de chars, les hommes à la chéchia rouge (même si au combat ils portent naturellement le casque Adrian) bousculent les allemands qui doivent se replier.

La tête de pont est peu à peu élargie et consolidée. Dans la soirée du 20 juin, les premiers ponts sont mis en place permettant le franchissement du gros de la 5ème DIC notamment l’artillerie de campagne, les chasseurs de chars et canons d’assaut. Ce franchissement se termine le 22 juin.

Dès le lendemain 23 juin la 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) commence à passer sur la rive nord de la Seine à temps pour soutenir la 1ère DINA et la 5ème DIC assaillie par une contre-attaque allemande bien mieux pensée et exécutée que celle de la nuit du 19 au 20 juin 1951.

Durement châtiés par l’artillerie, l’infanterie et l’aviation, les allemands doivent se replier en désordre, cessant clairement de représenter une véritable menace, tout juste une nuisance.

Peu à peu le 18ème Corps d’Armée s’installe, aménage ses positions et prépare le potentiel ou plutôt le probable engagement du GBCC-501, les bataillons de ARL-44 indépendants.

La 15ème DIM attaque elle dans le secteur tenu par la 268.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée ce qui provoque son quasi-anéantissement. Très vite la tête de pont qui se forme est considérée comme la plus solide de la 1ère Armée.

Dès 12.00 sous la couverture de l’artillerie lourde et la protection de l’aviation, les pontonniers commencent à mettre en place les premiers ponts à savoir deux PFL et quatre PMF. Ces ponts sont achevés pour la majorité à la tombée de la nuit. L’artillerie allemande tente de les détruire mais les tirs sont imprécis et très vite contrebattus. Un des PFL sera détruit mais par une surcharge et sera très vite réparé.

Le lendemain 19 juin 1951, la 3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC) commence à passer sur la rive nord dans un certain confort. Cela s’explique par l’absence de réaction allemande et la solicitude de la 15ème DIM qui lance une série d’attaques aussi brèves que violentes, des coups de main dirions nous pour éviter un sursaut allemand.

Le franchissement de la 3ème DIC est cependant retardé par le mauvais temps et la rupture de quelques ponts.

On découvrira que certains éléments avaient été mal assemblés ce qui fera soupçonner un sabotage mais une enquête rapidement menée prouvera qu’il s’agissait de l’oeuvre de jeunes pontonniers inexpérimentés et/ou stressés. Il ne s’achève que le 21 juin soit 24h de retard sur le planning initial.

Le 22 juin 1951 c’est au tour de la 24ème Division d’Infanterie (24ème DI) de passer le fleuve et de s’insérer entre la 15ème DIM à sa gauche et la 3ème DIC à sa droite alors que pour AVALANCHE le 17ème Corps d’Armée était composée d’ouest en est de la 15ème DIM, de la 3ème DIC et de la 24ème DI.

Dès le 25 juin 1951, le secteur de la 1ère Armée est considéré comme apte à recevoir des unités motomécaniques pour foncer loin dans le dispositif ennemi. Nul doute qu’un engagement aussi précoce (J+7) aurait pu déstabiliser un dispositif allemand entre deux eaux ni totalement volatil ni solidifié car le repli sur la ligne ATTILA n’à pas encore été décidé. Bien entendu on ne pourra jamais le savoir totalement.

Naturellement les soldats français bénéficient du soutien de leur aviation. En ce qui concerne la 1ère Armée la couverture aérienne est assurée par la 2ème Escadre de Chasse «Corse» qui dispose de 108 chasseurs, 81 Arsenal VG-36 et 27 Farman F.275 Frelon, une version francisée du De Havilland Hornet.

Comme leurs homologues canadiens, les chasseurs français assurent la protection de la délicate étape du franchissement en veillant à ce qu’aucun avion allemand ne vienne perturber le processus.

Outre les missions classiques de supériorité aérienne les VG-36 vont mener des missions de mitraillage (strafing) et de chasse-bombardement avec des bombes et des roquettes. Les Frelon vont mener des missions de chasse loin sur les arrières de l’ennemi.

Pour l’appui-feu, la 1ère Armée va bénéficier de la 51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) équipée pour deux groupes de Bréguet Br697 et pour le troisième de Bréguet Br695 un poil moins performant mais qui pouvaient encore faire le boulot.

Tirant les leçons de la Campagne de France, les Bréguet menaient des assauts non pas en vol horizontal mais en semi-piqué. Outre des bombes de 125 et de 250kg, les Bréguet vont utiliser également des roquettes.

La 31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) va opérer elle aussi en soutien de la 1ère Armée mais pas directement, menant avec ses Lioré et Olivier Léo 458 des missions d’interdiction.

Rappelons que le troisième groupe était faute de pilotes, de navigants et d’appareils inactif même si sa réactivation était prévue à défaut d’avoir été lancée.

La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 1ère Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaient opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.

En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.


Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne. Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.

C’est cette armée qui va libérer Rouen ou plutôt les ruines de la ville normande qui avait été cependant moins endommagée que sa consœur havraise. La ville où à été brûlée sainte Jeanne d’Arc est officiellement libérée le 21 juin 1951 quand les derniers soldats se rendent ou se replient vers le nord.

Le Conflit (65) Europe Occidentale (31)

La Campagne de Belgique (4) : D’une ville à l’autre mais jusqu’à quand ?

Le 19 mai 1949 le haut-commandement belge ordonne aux unités encore engagées sur la frontière de se replier sur la ligne KW où les troupes françaises et anglaises les attendent pour affronter des troupes allemandes qui sont déjà passablement fatiguées.

La place Forte de Liège tiens encore et reçoit l’ordre de tenir le plus longtemps possible avant de déposer les armes. On pense que les vieilles forteresses liégeoises vont tenir jusqu’au 21 mais mais en réalité la position va tenir jusqu’au 25 mai ! Pas étonnant que les allemands aient rendu les honneurs militaires aux survivants d’un siège de quinze jours.

Devant réduire la place forte de Liège, les allemands entre le 19 et le 23 mai 1949 se sont montrés assez timides se contentant de tater le dispositif allié avec des reconnaissances, des coups de main, le tout couvert par l’artillerie et l’aviation. De son côté les alliés ripostent avec les mêmes moyens.

Le 23 mai 1949 les allemands décident d’en finir avec Liège. Un ultime assaut est mené le 24 mai par la 47.InfanterieDivision appuyée par l’aviation, l’artillerie et un détachement blindé fournit par la 11.PanzerDivision qui finit par l’emporter. Les belges acceptent de se rendre en échange des honneurs militaires. Les allemands acceptent et donc la place forte de Liège se rend le 25 mai dans la matinée.

Les allemands ont réorganisé leur dispositif pour reprendre leur avancée même si la 18ème Armée est encore bloquée par les ultimes combats de la Campagne des Pays-Bas. 

Les alliés ont fait de même notamment les belges qui ont perdu des effectifs importants, certaines divisions littéralement exsangues étant dissoutes pour remplumer les divisions disposant encore d’une certaine capacité de combat.

Au moment où la phase dite intérieure de la Campagne de Belgique (1949) va commencer il semble capital de rappeler l’organisation du dispositif allié le long de la ligne KW.

Avant de le détailler, il faut rappeler l’état de l’armée belge qui à particulièrement souffert des premiers combats, subissant le choc initial avant que les alliés n’interviennent en force dans les plaines belges.

Sur les vingt-deux divisions disponibles le 10 mai 1949, il ne reste plus le 25 mai 1949 que neuf divisions :

-Les 2ème et 7ème DI ont fusionné pour former une Division Belge de Marche au sein du 1er Corps d’Armée franco-belge.

-12ème DI

-5ème DI 

-6ème DI

-13ème DI

-14ème DI

-18ème DI

-Division de Marche de Cavalerie

-1ère Division de Chasseurs Ardennais.

Comme vous pouvez le constater un certain nombre de divisions belges ont été détruites, d’autres dissoutes pour remplumer des divisions moins entamées.

C’est ainsi que la 3ème DI à été totalement détruite tout comme la 4ème, la 9ème, la 11ème, la 16ème et la 17ème, la 18ème. Les survivants de ces divisions ont été expédiés à l’arrière du front, les plus combatifs étant affectés aux divisions restantes, les autres plus ou moins blessés retrouvant la France avec des recrues pour former les nouvelles divisions avec lesquelles Bruxelles compte bien participer à la future contre-offensive.

D’autres divisions ont été dissoutes pour remplumer les divisions survivantes. C’est par exemple le cas de la 15ème DI dont la dissolution à permis de regonfler les effectifs de la 12ème DI, de la 10ème DI dont la dissolution permet de renforcer la 5ème DI. alors que les chasseurs ardennais repliés en France ont maintenu une seule division, la 1ère division de chasseurs ardennais.

Le dispositif allié devait être à l’origine simple avec les belges au nord, les français et les anglais plus au sud mais pour conserver un front solide le général Villeneuve décide d’insérer les unités belges entre des unités françaises et britanniques. Pour faire passer la pillule d’une éventuelle défiance, les divisions belges restent au sein de corps d’armée belge.

C’est ainsi que la 5ème et la 12ème DI forment un 2ème Corps d’Armée, la 6ème et la 13ème DI forment un 3ème Corps d’Armée, la 14ème et la 18ème DI un 4ème Corps d’Armée, la Division de Marche de Cavalerie étant placée en réserve stratégique (sic).

Quand les allemands repassent à l’offensive, les alliés ont disposé leurs forces de la manière suivante du nord au sud.

NdA pour éviter d’alourdir le récit je vais uniquement parler des unités de première ligne, renvoyant aux passages ci-dessus pour le détail de l’organisation des différentes armées et des différents corps d’armée.

-1er Corps d’Armée franco-belge : couvrant la ville d’Anvers et devant en théorie tendre la main aux ultimes unités néerlandaises qui résistaient encore dans le sud du pays.

Commandé par les belges malgré son nom, Il comprend la 1ère division d’infanterie belge, la Division Belge de Marche issue de la fusion des 2ème et 7ème DI et la 68ème DI française qui à retrouvé son 59ème GRDI qui constitue le «poing blindé» du corps d’armée.

-1er Corps d’Armée (FRA) : placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 25ème DIM et la 4ème DI, la 21ème DI étant placée en réserve d’armée mais son engagement va être probablement très rapide.

-18ème Corps d’Armée (FRA) : lui aussi placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 9ème DIM et la 60ème DI.

-2ème Corps d’Armée (BEL) : 5ème et 12ème DI

-1st British Corps : (1st Infantry Division, 1st Canadian Infantry Division, 44th Home Counties Division)

-2nd British Corps : (2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 48th «South Middland»)

-3rd British Corps : (4th Infantry Division 6th Infantry Division 50th Northumberland Division)

-1st British Armoured Corps : (1st Armoured Division [UK] et 2nd British Armoured Division [UK]) placée en réserve stratégique

-2ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 1ère DIM et la 2ème DINA

-19ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 15ème DIM et la 1ère Division Marocaine)

-20ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère armée, il est d’ailleurs placé en réserve d’armée avec la 12ème DIM et la 5ème DINA.

-3ème Corps d’Armée (BEL) : 6ème et 13ème DI

-4ème Corps d’Armée (BEL) : 14ème et 18ème DI

-La Division de Cavalerie de Marche est placée en réserve stratégique

Le dispositif allié se poursuit comme on l’à vu en France avec la 9ème Armée qui à replié ses éléments engagés dans les Ardennes sur la frontière franco-belge, attendant les allemands de pied ferme avec la 2ème Armée.

De leur côté les allemands ont aussi réorganisé leur dispositif en mettant en ligne des divisions levées quelques moins plus tôt et qui sont montés en puissance en attendant de relever les unité ayant mené le premier assaut.

Pour des raisons de compréhension je vais également parler de la 18.Armee engagée aux Pays-Bas et qui ne va pénétrer en Belgique que le 1er juin 1949. Cela nous donne le panorama suivant :

Heeresgruppe A :

18.Armee

-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm) et d’un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).

-1. ArmeeKorps : maintenu aux Pays-Bas pour défendre le pays au cas où les alliés débarqueraient au pays. Il comprend un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (36 pièces de 150mm en théorie, 32 en réalité), un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.

-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.

-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.

-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.

5.Armee

Réserve d’armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung) et la 264. InfanterieDivision

-6. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-12ème division d’infanterie (12.ID InfanterieDivision)

-13ème division d’infanterie (13.ID InfanterieDivision)

-1. S.S Division «Leibstandarte Adolf Hitler»

-7. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-30ème division d’infanterie (30. InfanterieDivision)

-2. S.S Division «Deutschland»

262.InfanterieDivision

-27.InfanterieDivision mise au repos

12.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung)

1.S.S ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-4. S.S Division «Der Fuhrer»

-1. S.S Panzerdivision

-18. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-51. InfanterieDivision

-53. InfanterieDivision

-55. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 266.ID

-19. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-57.InfanterieDivision

-59. InfanterieDivision

-61. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 268.ID

HeeresGruppe B

4.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 265. et 267 InfanterieDivision.

-9. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-15.InfanterieDivision

-17.InfanterieDivision

-19.InfanterieDivision

-11. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-16.InfanterieDivision

-18.InfanterieDivision

-29.InfanterieDivision

-3. Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-4ème division blindée (4. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars Tigre)

-9ème division blindée (9. Panzerdivision) (Panzer III et IV + un bataillon de chars Tigre)

-11ème division blindée (11. Panzerdivision) (Panzer III et IV + bataillon de chars Tigre)

6.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 269. et 271 InfanterieDivision.


-12. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-33. InfanterieDivision)

-37. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 269.ID

-3ème division S.S «Germania»

-13.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-39. InfanterieDivision

-41. InfanterieDivision

-43. InfanterieDivision

-14. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-45. InfanterieDivision)

-47. InfanterieDivision

-49. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 271.ID

8.Armee

-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 270. et 272 InfanterieDivision.

20.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-63. InfanterieDivision

-65. InfanterieDivision

-67. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 270.ID

21.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-54. InfanterieDivision

-56. InfanterieDivision

-5ème division S.S «Totenkopf» mise au repos et remplacée par la 272.InfanterieDivision

22.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-58. InfanterieDivision

-60. InfanterieDivision

-62. InfanterieDivision

HeeresGruppe C

1.Armee

-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 273. et 275 InfanterieDivision.

-23. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-64. InfanterieDivision

-6ème division S.S «S.S Polizei»

-66. InfanterieDivision

-2.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-68.InfanterieDivision

-11ème division blindée S.S «Hitler Jugend» (11.PanzerDivision S.S «Hitler Jugend») (Panzer IV)

-69. InfanterieDivision

-3.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-7. S.S Division «Das Reich»

-70. InfanterieDivision

-72. InfanterieDivision

7.Armee

-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 274. et 276 InfanterieDivision.

-15.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-34. InfanterieDivision

-36. InfanterieDivision

-38. InfanterieDivision

-16.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-40. InfanterieDivision

-42. InfanterieDivision

-44. InfanterieDivision

-17.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-46. InfanterieDivision

-48. InfanterieDivision

-50. InfanterieDivision

9.Armee

-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 277. et 278 InfanterieDivision.

-4.Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-8ème division blindée (8. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars lourds Tigre)

-10ème division blindée (10. Panzerdivision) (Panzer III et IV + deux bataillons de chars lourds Tigre)

-8ème division S.S «Nordland»

-8.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-71. InfanterieDivision

-73. InfanterieDivision

-75. InfanterieDivision

-10.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-72. InfanterieDivision

-74. InfanterieDivision

-76. InfanterieDivision

La chute de Liège libère des troupes et des moyens d’appui permettant aux allemands de jeter tout leur poids dans la balance.

Le 30 mai 1949 la ville de Genk dans le Limbourg tombe après une résistance héroïque qui hélas à laissé moins de traces historiques et historiographiques que la chute de Liège. La ville est détruite à 95 % et la reconstruction prendra dix ans (1954-1964) !

Deux jours plus tard le 1er juin 1949 la 18.Armee libérée par la fin des combats aux Pays-Bas (moins un corps d’armée destiné à occuper et défendre feu les Provinces Unies) est engagée en Belgique avec pour objectif la ville et le port d’Anvers défendu par le 1er Corps d’Armée Franco-Belge.

Les combats sont extrêmement violents entre franco-belges et allemands. La ville est assez endommagée mais le port va être littéralement ravagé par les bombardements et les sabotages.

Les alliés découvrent l’horreur de la guerre en milieu urbain, une guerre appelée ratkrieg (guerre des rats) par les allemands.

Le grand port flamand tombe dans la soirée du 3 juin 1949. Les installations portuaires sont ravagées rendant improbable leur réutilisation à court terme si jamais bien entendu les allemands en avait l’intention. Les troupes alliées parviennent à évacuer vers la Grande-Bretagne même si une bonne partie du matériel motorisé doit être laissé sur place faute de navires capables de les récupérer.

Le lendemain 4 juin 1949 le gouvernement prend la décision de se replier sur Ostende alors que les troupes allemandes s’approchent de la capitale belge. Après quelques hésitations, Léopold III décide de rester à Bruxelles pour partager les souffrances de son peuple.

Bruxelles tombe le 6 juin 1949 après de violents combats, les alliés n’ayant pas laissé leur part aux chiens. Les allemands sont cependant trop nombreux pour permettre aux alliés de tenir. Certes la France aurait pu engager sa réserve stratégique mais le général Villeneuve refuse pour «ne pas mettre ses œufs dans le même panier» ce qui aurait froissé certains politiciens belges qui estimaient que leur pays était sacrifié par son grand voisin méridional.

Informé de ces bruits le «Général Tornade» aurait dit à ses proches «Si ces bons messieurs veulent se battre je peux leur fournir un uniforme, un casque et un fusil et on verra si ils sont meilleurs que nos soldats qui sont morts sur le sol belge».

Ces petites tensions au niveau politico-militaire disparaissent quasiment au niveau opérationnel où une vraie fraternité d’armes est née entre soldats belges, français et britanniques.

Les alliés résistent le plus longtemps possible pour couvrir les destructions destinés à géner les allemands dans leur avancée. Le repli se fait en bon ordre, l’infanterie décrochant couvert par le 2ème Corps de Cavalerie (3ème et 7ème DLM), par le 1er Corps Blindé britannique et par la Division de Marche de Cavalerie belge même les moyens de cette division «pétrole-picotin» sont plus limités que ceux de ses consoeurs alliées.

Après la chute d’Anvers les allemands auraient pu continuer vers le sud, longer la côte, remporter une nouvelle course à la mer et ainsi isoler une partie des forces alliées qui auraient été pris entre deux feux.

Au grand soulagement des alliés les allemands décident de basculer le centre de gravité de leur offensive vers le sud pour sécuriser la frontière et empêcher par exemple les alliés de contre-attaquer depuis le nord de la France.

Cela montre ici les limites de la machine de guerre allemande que la propagande présentait comme implacable : la logistique grande sacrifiée de la pensée militaire d’outre-Rhin est incapable de fournir suffisamment de carburant, d’armes, de munitions, de vivres, est incapable de réparer suffisamment de véhicules, d’évacuer rapidement les blessés pour permettre aux deux Heeresgruppe d’attaquer en même temps.

Il faut dire que les alliés tout en combattant ont saboté avec soin ponts, routes, voies de chemin de fer, transformant certains coins de Belgique en désert. Certes ce n’était pas aussi dévasté que plus tard l’URSS mais c’était quelque chose d’assez ahurissant.

Cela me permet de faire un petit encart sur les tactiques utilisées par les alliés pour freiner et contenir les allemands.

Cela se résume en deux mots «séparer et éliminer». Le dispositif allié est dans la mesure du possible organisé en profondeur pour éviter qu’une percée ne soit trop facilement exploitable par l’ennemi.

Pour cela le terrain est mis à contribution, le moindre village, la moindre ferme devient une mini-forteresse tenue par l’infanterie (généralement par un bataillon mais c’est parfois moins) disposant de mortiers, de mitrailleuses, de canons antichars à profusion avec hélas un manque criant de mines et de pièges explosifs.

Ces herissons sont couverts en arrière par des canons antichars tractés ou portés, l’infanterie devant laisser passer les chars ou les canons d’assaut pour traiter les panzergrenadiers, laissant aux canons antichars et à l’artillerie le soin de détruire tout ce qui roulait.

Les unités motomécaniques se tiennent à l’arrière prêts à contre-attaquer si la percée locale s’entendait jusqu’à menacer la structure du front. Si l’obsession du «front continu» est un peu passée de mode nous ne sommes pas à l’époque du «combat lacunaire» loin de là même sans oublier qu’un soldat sauf rares exceptions n’est pas vraiment à l’aise face à l’idée de combattre avec un ennemi pouvant se trouver devant, derrière et sur ses côtés.

En ce qui concerne l’aviation la chasse tente de couvrir les positions alliées contre les bombardiers allemands alors que les avions d’assaut, les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué alliés vont tenter de mener des frappes d’interdiction loin du front, laissant à l’artillerie le soin de traiter les premières lignes. Bien entendu comme d’habitude cette séparation n’est pas aussi nette sur le terrain.

Les allemands vont donc avancer mais la note du Boucher va être chaque jour un peu plus lourde au point qu’au pays on va étaler l’annonce des pertes pour ne pas affoler la population. Néanmoins les SR allemands constateront à l’été et à l’automne 1949 un fléchissement du moral devant les pertes et la dureté des combats. Si la censure veillait en Allemagne, certains allemands pouvaient s’informer via notamment l’écoute à leurs risques et périls de radios étrangères voir la lecture de tracts largués sur le Vaterland entre deux bombardements.

Les villes du sud tombent les unes après les autres toujours après de violents combats. Namur tombe le 12 juin, Mons le 14, Charleroi le 16, Tournai le 17, Mouscron le 18 et enfin Gand le 19 juin 1949. Le jour de la prise de Mouscron les allemands ont enfin pénétré en France mais se heurtent à des troupes fatiguées mais motivées, troupes bien aidées par l’arrivée de troupes de la Réserve Stratégique.

Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la Belgique ne soit entièrement occupée par les allemands.

Le 25 juin 1949 la ville de Bruges succombe après quelques combats, davantage des combats retardateurs qu’une volonté farouche de défendre la ville, défense assurée par les troupes belges associées à quelques troupes britanniques et quelques troupes françaises en l’occurrence respectivement la 5ème DI belge (ou plutôt ce qu’il en reste), la 4ème DI française et la 48th South Middland Division.

Ces unités parviennent à se replier sur la côte pour être évacuées en direction des îles britanniques avant de repasser rapidement sur le continent pour reprendre le combat du moins sur le papier puisqu’en pratique ces unités vont avoir plusieurs semaines pour être à nouveau opérationnelles.


Le 27 juin 1949 la Poche d’Ostende (triangle Ostende/Dunkerque/Ypres grosso modo) tombe ce qui marque la fin de la Campagne de Belgique mais pas la fin de la guerre pour la Belgique puisqu’un gouvernement en exil va continuer la lutte depuis Caen, menant une restructuration profonde de ses forces armées avant de retourner au combat. Ce sont les prémices de l’Armée Belge Libre (ABL).

Le Conflit (62) Europe Occidentale (28)

La Campagne de Belgique (1) : batailles aux frontières

La première phase de la Campagne de Belgique (1949) est une phase de combats à la frontière belgo-allemande, frontière couverte par des fortifications, la Position Fortifiée de Liège (PFL), des fortifications plus ou moins anciennes, modernisées durant l’entre-deux-guerre avec la construction de nouveaux ouvrages comme l’imposant fort d’Eben-Emael. Cette PFL est couverte au sud par la Position Fortifiée de Namur et au nord par la Position Fortifiée d’Anvers.

Initialement les belges ne voulaient pas défendre les Ardennes, les chasseurs ardennais devant couvrir des destructions pour gêner les mouvements allemands avant de se replier mais l’insistance des français et peut être des doutes sur une telle stratégie _rappelons qu’un obstacle ou une destruction non battue par les feux ne sert à rien_ ont provoqué un changement majeur : désormais les Ardennes seront défendues avec l’aide d’unités françaises placées sous commandement belge.

Ces unités comme nous le verrons par la suite seront la 18ème Division d’Infanterie (18ème DI), la 3ème Brigade de Spahis, le 3ème GRCA (chars légers Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes) et la 16ème BCC (quarante-cinq chars légers Renault R-40), les autres unités du 3ème Corps d’Armée (3ème CA) restant en France prêts à pénétrer en Belgique (Nda récit des combats dans la partie (3)).

Tout comme en 1914 la défense de la Belgique repose sur des lignes fortifiées qui offrent un «triangle de fer» Liège-Anvers-Namur. La plupart de ces ouvrages étaient déjà là en 1914 et avaient offert une magnifique résistance aux troupes du Kaiser.

Si certains ouvrages avaient été modernisés a minima d’autres trop endommagés par les combats ou jugés inutiles n’avaient pas été remis en état et/ou modernisés.

Quelques ouvrages modernes avaient vu le jour dont le splendide fort d’Eben-Emael qui dominait de toute sa masse le canal Albert.

Les lignes fortifiées belges ont un rôle crucial dans la stratégie générale de Bruxelles : bloquer le plus longtemps possible les troupes allemandes pour donner le temps aux alliés d’arriver dans de bonnes conditions mais aussi appuyer les unités de manœuvres par leurs feux (sans oublier naturellement le soutien moral).

Je ne vais pas ici me lancer dans un panorama exhaustif des fortifications frontalières belges mais il semble quand même important d’effectuer une présentation a minima.

-Position Fortifiée de Liège (PFL) : construite entre 1888 et 1891 elle se compose initialement de douze forts en béton armé situé à 7km du centre-ville de l’ancienne capitale de la principauté épiscopale de Liège. A cette occasion la citadelle de Liège et le fort de la Chartreuse sont déclassés mais intégrés dans le schéma général.

Ces forts sont ceux de Barchon, d’Evegnée, du Fleron, de Chaudfontaine, d’Embourg, de Boncelles, de Flemalle, d’Hollogne, de Lancin, de Lantin, de Liers et du Pontice.

Tous sont attaqués par les allemands en août 1914, le fort d’Hollogne étant d’ailleurs tellement endommagé qu’il ne sera pas concerné par les travaux de modernisation décidés dans les années trente.

En effet durant la période 1919-39 des travaux importants sont menés pour moderniser ces forts avec le remplacement de l’armement obsolète, l’amélioration des locaux vie, le renforcement de la protection des zones sensibles…… .

Moderniser ne suffisant pas des forts neufs sont construits à l’écart de cette première ligne fortifiée comme le fort d’Eben-Emael pour couvrir le canal Albert et empêcher une nouvelle invasion allemande par ce qu’on appelle «la trouée du Limbourg», le fort d’Aubin-Neufchâteau, le fort de Battice ou le fort de Tancremont (appelé également fort Pepinster).

Ces nouveaux forts reprennent grosso modo le schéma des forts du XIXème siècle ce qui est un choix très conservateur par rapport à celui fait par exemple en France pour la ligne Maginot.

A noter que deux autres forts devaient être construits mais n’ont jamais vu le jour : le fort des Waides et le fort de Sougé-Remouchamps.

Durant la Pax Armada des travaux complémentaires ont été entrepris pour renforcer notamment la défense rapprochée de certains forts pour éviter une attaque surprise de type coup de main. Ces travaux ont été menés en liaison avec la construction de P.O à la frontière et d’une ligne antichar, la ligne KW (voir ci-après)

-Position Fortifiée de Namur (PFN) : Cette position est contemporaine de celle de Liège à savoir la fin du 19ème siècle (1888-1891). Elle se compose de neuf forts situés soit sur la rive gauche (Fort de Cognelée, Fort de Marchavelette, Fort de St Heribert, Fort de Malonne, Fort de Suarlée, Fort de l’Emires) ou sur la rive droite de la Meuse (Fort de Maizeret, Fort d’Andoy, Fort de Dave).

Ces forts ont été attaqués durant le premier conflit mondial avec la douloureuse chance que la chute de Liège avait libéré des moyens côté allemand et que les troupes du Kaiser avaient appris de leurs échecs.

Durant les années trente certains ouvrages ont été modernisés (les forts de Cognelée et de l’Empires sont restés si l’on peut dire dans leur jus), les travaux étant semblables à ceux menés à Liège avec le remplacement de l’armement obsolète par un armement moderne, l’amélioration des locaux-vie, l’augmentation de la protection.

Durant la Pax Armada des travaux sont menés mais les projets de construire de nouveaux forts comme au nord à Liège n’aboutissent pas.

De septembre 1948 à mai 1949 de nouveaux travaux sont menés avec le renforcement de la protection antiaérienne et antichar et la construction de petits ouvrages pour entraver les mouvements de l’infanterie allemande et rendre plus difficile et plus sanglante l’approche.

-Ligne Fortifiée d’Anvers : Les forts ont été construits entre 1859 et 1914, deux lignes de forts représentant 95km de circonférence. C’était la théorie du réduit national où le gouvernement belge espérait résister le temps qu’arrive l’aide alliée aka britannique.

En 1914 les allemands ont attaqué les forts avec les pièces les plus lourdes de leur arsenal (305 et 420mm), ces canons tirant des obus qui ne laissaient aucune chance aux forts anversois qui révélèrent les limites de la fortification. Néanmoins ce siège retint 150000 hommes loin de la Marne.

Après guerre les fortifications sont pour beaucoup déclassées mais certaines sont modernisées moins pour refaire d’Anvers une place-forte inexpugnable que pour permettre à l’armée en campagne d’y trouver un appui et une protection.

Comme pour les autres forts belges, les forts d’Anvers sont pour certains rénovés avec une protection améliorée, des locaux-vie plus moderne, un armement régénéré par le remplacement des armes obsolètes par des armes modernes. Signe qui traduit un changement de rôle : les pièces longue portée sont remplacés par des armes ayant une plus courte portée mais étant mieux adaptées à l’appui de l’infanterie.

Durant la période comprise entre septembre 1948 et mai 1949 de petits ouvrages supplémentaires ont été construits, un fossé antichar inondable aménagé….. .

-Ligne KW et postes d’alerte :

La Ligne KW est aménagée en 1939 et surtout en 1948/49 suivant le cours de la Dyle allant globalement d’Anvers à la frontière française en passant par Namur. Elle comprend plus de 400 bunkers.

Plus précisément elle part du fort de Koningshooikt (position fortifiée d’Anvers), passe par Lierre,Louvain, Wavre, Gembloux et Rhisnes où elle fait sa jonction avec la position fortifiée de Namur.

Elle était comparable à notre ligne Doumer ou la ligne Chauvineau avec des blockhaus tactiques couvrant un fossé antichar, des obstacles antichars (tétraedres) et antipersonnelles (barrières Cointet).

C’est sur cette ligne que les troupes alliées devaient se déployer pour soutenir les troupes belges à un délai de huit à dix jours.

Cette ligne KW est le cœur de la stratégie de défense belge en septembre 1948 avec également des éléments avancés sur la frontière même. Il s’agissait de prévenir le franchissement de la frontière plus que pour résister fermement même si certains «observateurs» ne se sont pas contentés de signaler l’invasion allemande.

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Le plan général de l’offensive à l’ouest est donc grosso modo une redite du plan Schlieffen à savoir une offensive en Belgique, un mouvement tournant pour prendre à revers les troupes alliées qui n’hésiteront pas à pénétrer en Belgique comme en 1914.

Plusieurs plans vont être envisagés donc prévoyant le largage sur la ligne Liège-Namur-Charleroi de trois divisions parachutistes pour déstabiliser le dispositif belge et faciliter l’avancée du corps de bataille que ce soit des divisions d’infanterie ou des divisions blindées.

Ce plan est rejeté car jugé trop audacieux. Les Fallschirmjäger vont être engagés mais uniquement dans un assaut contre le fort d’Eben-Emael sous la forme d’un Kampfgruppe Granit issu de la 5. Fliegerdivision engagée aux Pays-Bas.

Une fois ce fort neutralisé les allemands espèrent déborder le dispositif belge et foncer dans la profondeur du territoire belge avant l’arrivée des alliés qui ont besoin selon des calculs d’avant-guerre de huit à dix jours pour être sereinement en place et ne pas avoir à combattre pour se mettre en position sur la ligne KW.

Cela ne va pas se passer comme ça puisque le raid sur Eben-Emael est un semi-échec ou une demi réussite. Les troupes belges mises en alerte vont résister pied à pied en dépit d’une infériorité manifeste en terme de puissance de feu.

Les raisons de cette résistance sont multiples : volonté d’imiter les ainés de 1914, discours galvanisant de Léopold III mais aussi comme nous le savons les premières exactions allemandes qui rendent fou de rage les soldats et civils belges. Il y à aussi la promesse de l’intervention alliée, les premières unités françaises et britanniques recevant un accueil délirant sur les routes du plat-pays.

Pour frapper la Belgique, l’Allemagne va engager pas moins de cinq armées, douze corps d’armées (dont un S.S) et un Panzerkorps soit un total de trente-cinq divisions d’infanterie et quatre divisions blindées dont une S.S.

En face les moyens belges sont nettement moins importants ce qui aurait du rendre la campagne facile mais bien entendu à la guerre ce n’est jamais aussi simple que cela. De plus toutes les divisions ne sont pas engagées en même temps pour à la fois ménager un outil militaire pas extensible à l’infini et parce que la logistique allemande fonctionne toujours à flux tendu et connait de nombreux goulots d’étranglements.

La bataille des frontières commence aux premières heures du 10 mai 1949 quand des planeurs DFS-230 remorqués par des Heinkel He-111 s’approchent du fort d’Eben-Emael pour se poser sur le toit du fort qui domine de toute sa puissance le canal Albert et trois ponts vitaux pour la future offensive allemande.

L’approche des planeurs est bien signalée mais dans un premier temps comme sidérés les belges ne réagissent pas. Ils se reprennent assez rapidement et si douze planeurs se posent sur le toit de la forteresse, quatre sont abattus par la DCA belge même si lucides les artilleurs antiaériens d’outre-quievrain reconnaitront qu’il s’agissait davantage de chance que d’autre chose.

Les parachutistes allemandes neutralisent plusieurs coupoles amoindrissant la capacité de résistance du fort mais ne parviennent pas à le neutraliser complètement. Se repliant sur le toit ils en sont chassés par le tir de l’artillerie du 7ème Corps d’Armée puis par une contre-attaque de la 5ème DI.

Les paras allemands doivent se replier sur les ponts du canal Albert, deux d’entre-eux sautent (Kane Vroenhoven) mais un est capturé intact (Weldwezelt) ce qui permettra aux allemands de franchir la voie d’eau mais de manière moins confortable que si ils avaient pu neutraliser totalement la forteresse et si ils avaient pu s’emparer des trois ponts intacts.

Plus au sud des parachutistes allemands sont largués sur Aubin-Neufchauteau, Battice et Tancremont mais ils sont dispersés et sont quasiment tous anéantis par de vigoureuses contre-attaques des garnisons et des troupes de couverture.

Clairement l’assaut aéroporté est un échec. Si certains l’attribue au manque de moyens engagés d’autres estiment que les parachutistes seuls ne peuvent faire basculer le sort d’une campagne à eux seuls.

Dans la foulée de ces largages de parachutistes les bombardiers allemands escortés par la chasse se lancent dans une série de raids sur les aérodromes belges mais aussi français dans l’espoir de neutraliser au sol les aviations ennemis ou du moins de provoquer une telle pagaille que leur intervention serait aussi tardive qu’inefficace.

Là encore les résultats sont decevants surtout à la hauteur des moyens et des espoirs engagés. Non seulement les pertes d’avions au sol sont assez faibles mais en plus des avions sont en vol ou décollent et surprennent bombardiers et chasseurs allemands, en abattant certains.

Après l’aviation le «dieu de la guerre» entre en action en l’occurence l’artillerie sous la forme de pièces lourdes qui tentent de neutraliser les postes d’observation frontaliers, les lignes fortifiées de campagne, de couper les lignes de communication, de frapper les infrastructures routières et ferroviaires pour géner au maximum les mouvements des troupes belges.

L’artillerie en question est celle de la Heeres-Artillerie qu’il s’agisse de canons de 150mm, de 170mm, de 210mm mais aussi de lance-roquettes multiples (Nebelwerfer) et de pièces lourdes sur voie ferrée (280mm).

Cette préparation d’artillerie ressemble à celle du premier conflit mondial même si à la différence de celle qui ne fût pas la Der des ders la préparation d’artillerie est plus ciblée en visant des cibles particulières plutôt que tout vouloir écraser sous un déluge de feu.

Les troupes belges sont soumises à un déluge de feu qui provoquent des dégâts qu’ils soient physiques ou psychologiques. Certains craquent mais d’autres tiennent bon.

Comme le dira le caporal Edouard Demorel «J’ai tellement eu peur sous ce bombardement d’artillerie ! Mon dieu ! J’ai cru mourir un nombre incalculable de fois ! Quand le bombardement à cessé j’ai vu que j’étais encore en vie. Cela m’à vacciné contre le désespoir et contre toute tentative téméraire. Je n’avais qu’une hâte ! Que les allemands arrivent pour que je règle quelques contentieux familiaux avec eux».

Très vite les allemands passent à l’assaut. Pas une offensive massive mais des coups de sonde pour neutraliser les postes d’observation et les postes d’alerte situés sur la frontière.

A la différence de la France il n’y à pas vraiment de maisons fortes avec des moyens non-négligeables mais plutôt de simples bunkers, de simples blockhaus qui à part donner l’alerte ne permettent pas de faire grand chose. On trouve également des tourelles monoplaces dans des encuvements avec des mitrailleuses.

Selon les endroits de la frontière le comportement de ces unités frontalières et variables. Certains se rendent immédiatement sans la moindre résistance, d’autres préviennent le haut-commandement, tiraille avant de se replier (certains vont piéger l’accès à leur poste provoquant un certain nombre de pertes) alors que certains décident de combattre jusqu’à la mort, les allemands devant neutraliser certains blockhaus et certaines tourelles démontables au lance-roquettes, au lance-flammes ou au canon antichar.

La réaction des allemands sera également variable. Certaines brutes ne vont pas hésiter à exécuter sommairement un prisonnier de guerre alors que d’autres plus «chevaleresques» rendront les honneurs militaires à des prisonniers ou même à des corps de braves.

Cette résistance était tout simplement symbolique mais le symbole en temps de guerre est capital que ce soit pour le moral des troupes, le moral de l’arrière ou pour des questions de politique (confere le Luxembourg qui veilla à ne pas rééditer l’erreur de 1914 où les troupes allemandes ne connurent aucune opposition).

Les premiers combats majeurs de la Campagne de Belgique (1949) ont lieu dans le nord du pays opposant les 5ème et 7ème Corps d’Armée belges aux deux corps d’armée de la 5ème Armée allemande (6.AK 12.ID 13.ID 1.S.S Division Leibstandarte Adolf Hitler et 7.AK _27.ID 30.ID et 2. S.S Division Deutschland) soit quatre divisions belges contre six divisions allemandes.

En apparence les allemands doivent l’emporter facilement mais rien ne va se passer comme prévu, les belges se montrant bien plus mordants qu’espéré et côté allemand toute les divisions ne s’illustrent pas notamment les divisions S.S. Comme le dira un combattant de la Division Deutschland «Heureusement que nous avions un bon service de propagande pour masquer nos déficiences».

Comme expliquer un tel écart ? Les raisons sont multiples mais il y à un manque de motivation pour le combat, un niveau général médiocre, la Heer ne faisant rien pour aider ces divisions à devenir meilleures.

Avec le temps la sélection naturelle fera son œuvre et les divisions S.S verront leur niveau global s’améliorer.

Le 4ème Corps d’Armée belge est engagé à la marge pour épauler le 6ème CA et surtout éviter que les allemands ne prennent à revers le dispositif belge avec les conséquences que l’on imagine, aucun soldat n’aimant combattre en sachant que l’ennemi est devant et derrière.

Les combats sont âpres et violents, on ne se fait aucun cadeau notamment lors des combats rapprochés, les duels à l’arme blanche et à la grenade sont légions. On signale ainsi plusieurs charges belges à la baïonnette et plusieurs échanges de grenades d’un camp à l’autre !

Très vite le haut-commandement belge prend la décision de déployer la 1ère Division d’Infanterie (BEL) pour couvrir Anvers en vue d’une éventuelle évacuation ou pour éviter un effondrement trop rapide de la partie septentrionale du dispositif.

Cette division va bénéficier très vite du soutien de la 68ème Division d’Infanterie (FRA) qui va rallier Anvers par la mer (NdA dans le plan Dyle-Breda cette division devait rallier Breda), ces deux divisions vont donner du fil à retorde aux unités allemandes mais nous y reviendront.

La division française quitte Dunkerque à bord de ferrys transmanches réquisitionnés escortés par l’Escadre Légère du Nord (ELN) le 11 mai 1949 et parvient à Anvers le lendemain 12 mai. Son arrivée sera saluée par les allemands qui bombardent le port mais fort heureusement les pertes parmi les fantassins français sont limités. Ces deux division vont former le 1er Corps d’Armée Belgo-Français (1er CABF) à l’existence éphémère.

De son côté la 12ème Armée allemande bouscule le 3ème Corps d’Armée qui bénéficie très vite du renfort de la 14ème Division d’Infanterie (BEL) issue de la Réserve Stratégique.

Les belges parviennent à transférer leurs divisions jusqu’au front avec relativement peu de pertes ce qui est une véritable gageure quand on sait que très vite la Luftwaffe à dominé le ciel belge (hors zone où étaient déployées les unités franco-anglaises) et qui à provoqué une série de limogeage parmi les hautes sphères de l’armée de l’air allemande toujours pas en odeur de sainteté auprès du duo Himmler/Heydrich guerre civile passée oblige.

Plus au sud le 8ème Corps d’Armée Belge est engagé par les 9. et 11.ArmeeKorps (4ème Armée allemande) et sérieusement bousculé ce qui oblige le haut-commandement belge à engager le 1er Corps de Cavalerie (BEL) qui doit néanmoins se partager entre les 3ème et 8ème CA.

Il restait alors au haut-commandement belge deux divisions mais celles-ci se déploient dès le 12 mai pour couvrir Bruxelles (16ème et 18ème DI).

En clair dès cette époque la Belgique n’à plus aucune réserve opérationnelle disponible. Certes des jeunes conscrits sont mobilisés, certes des vétérans de l’armée reprennent du service mais il faudrait plusieurs semaines pour que ces unités soient opérationnelles avec un résultat pour le moins incertains.

Très vite d’ailleurs le gouvernement belge avec l’accord du roi Léopold III et du gouvernement français prend la décision de transférer les recrues en France pour anticiper une reconstitution d’une armée belge moins sur le territoire national qu’en France.

Voilà pourquoi les belges attendent avec impatience l’arrivée des alliés, des français et des britanniques.

Dès le premier jour le gouvernement belge solicite l’aide des alliés. Signe qui ne trompe pas, la demande belge transmise à 06.15 est acceptée à 07.30 par le président du conseil, le ministre de la Guerre et le général Villeneuve.

Ce dernier préssentait que l’offensive allemande était imminente, les informations recueillies allaient toutes dans le même sens.

Le «Général Tornade» qui devait se rendre aux Etats-Unis pour discuter avec des officiels américains avaient ainsi obtenu le report de ce voyage «Tant pis dira-t-il à sa femme Agnès nous prendront le Normandie une autre fois».

Il avait donc fait préciser les ordres de marche, avaient demandé à toutes les unités d’être capables de «décaler» le plus vite possible «Dans la journée de l’offensive allemande si cela était possible».

Les différentes unités firent des prodiges pour accéder aux demandes du généralissime. On vit même des permissionnaires renoncer à deux jours de perm pour être là «avec les copains». Inutile de préciser que jamais le prédécesseur de Villeneuve n’aurait obtenu un tel dévouement.

Si aujourd’hui on déploie très vite une division d’infanterie, à l’époque c’est plus compliqué, il faut plusieurs jours pour la transporter à bord de camions et surtout à bord de trains. Outre le temps incompressible, il faut compter sur la possibilité que les infrastructures soient bombardées par l’aviation.

Il faut donc gagner du temps et pour cela envoyer en avant des unités conçues pour aller le plus vite possible : des unités motomécaniques.

Pas surprenant que les premières unités alliées à franchir la frontière belge sont côté français les GRCA (Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) et les GRDI (Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie) en attendant les Divisions Légères Mécaniques (DLM), des unités qui n’ont rien à envier aux Panzerdivisionen qu’aligne le camp adverse.

Les GRCA et les GRDI disposaient de chars légers, d’automitrailleuses puissantes (AMP) et de fusiliers motocyclistes.

Ces unités devaient éclairer et flanquer, ouvrir la voie aux Grandes Unités mais en théorie ne devaient pas combattre en l’absence des DI ou des DLM. Bien entendu ça c’est dans la théorie parce que dans la pratique ce sera différent.

En théorie les unités motomécaniques françaises et britanniques doivent rallier en trois ou quatre jours maximum la ligne KW pour soutenir les unités belges et freiner les unités allemandes toujours dans l’optique de gagner du temps pour permettre aux DI et aux DIM de s’installer sans avoir à combattre en même temps.

Ces mouvements vont se faire sous une solide couverture aérienne, les unités de la Luftwaffe persuadés de faire de jolis cartons sur les chars, les véhicules de dragons portés et autres automitrailleuses puissantes vont avoir la désagréable surprise de tomber sur une aviation alliée mordante.

A cela s’ajoute une DCA qui si elle ne possède pas l’aura historique de la Flak est tout sauf à prendre à la légère.

Selon un processus imaginé avant-guerre et rodé par différentes exercices sur carte, les différentes unités du GA n°1 vont «décaler». Certaines unités vont cependant rester initialement en France au grand dam des principaux concernés qui regrettaient de ne pas participer à la «grande bagarre».

Les différents GRCA et GRDI vont former des groupements occasionnels prenant le nom du commandant du GRCA.

C’est ainsi que les unités du 1er Corps d’Armée (FRA) vont former le Groupement Marchand du nom du commandant du 1er GRCA. Ce dernier comprenait douze chars légers AMX-42, seize automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.

A cela s’ajoute les 5ème et 27ème GRDI qui disposent pour le premier de chars légers Hotchkisss H-39 et des automitrailleuses puissantes et pour le second de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes. En revanche le 12ème GRDI reste en «réserve».

Ce groupement occasionnel bénéficie de l’aide du GAO-501 qui comprend comme les autres Groupements Aériens d’Observation des bimoteurs de reconnaissance tactique (en l’occurrence ici huit Bloch MB-175), des triplaces de travaille Dewoitine D-720 (douze appareils) et quinze petits monomoteurs à aile haute et train fixe ANF-Les Mureaux ANF-123.

Les Bloch MB-175 décollent en premier pour ouvrir la voie et repérer les grandes axes de progression, les Dewoitine D-720 doivent eux assurer davantage la coordination air-sol alors que les ANF-123 sont mis à la disposition du groupement Marchand pour lui permettre d’avoir un coup d’avance en repérant par exemple précocement l’ennemi.

La couverture aérienne est assurée par les Bloch MB-157 et les Lockheed H-322 Eclair de la 8ème Escadre de Chasse (8ème EC). En revanche les unités de bombardement et d’assaut sont conservées à l’écart, le haut-commandement allié voulant en savoir plus avant de lancer des attaques aériennes.

Les divisions d’infanterie de ce corps (25ème DIM et 21ème DI) suivent, la première par la route grâce à une motorisation totale et la seconde par la route et par la voie ferrée ce qui peut entrainer un découplage relançant l’idée de créer avant-guerre des corps d’armée entièrement motorisés vus par ces partisans comme le prolongement des Corps de Cavalerie et des Corps Cuirassés mais ceci est une autre histoire.

Au même moment le 18ème Corps d’Armée (FRA) franchit la frontière belge, le 18ème GRCA formant le Groupement Terrachini avec les 2ème, 68ème et 59ème GRDI qui doivent couvrir respectivement les 9ème Division d’Infanterie Motorisées, 60ème DI et 68ème DI, cette dernière comme on l’à vu ralliant Anvers par bateau mais son GRDI probablement pour des raisons logistiques prenant le chemin de la Belgique par la route sans qu’il soit question du moins pour l’instant de l’envoyer dans le grand port belge.

L’équipement de ce groupement est hétéroclite avec des AMX-42 (18ème GRCA), des Hotchkisss H-39 (2ème et 68ème GRDI) et des AMX-44 (59ème GRDI) mais uniquement des AM modèle 1940P sans oublier les différents modèles de motos side-cars utilisés par les fusiliers motocyclistes sans compter les véhicules légers pour remorquer les armes lourdes.

Le groupement Terrachini bénéficie lui aussi de «jumelles aéroportées» avec le GAO-518 qui dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123. Ces trente-cinq appareils vont être utilisés de manière nettement plus offensive puisque leur commandant le commandant Vatrillier va mener des missions de reconnaissance armée sur tout ce qui était allemand.

En ce qui concerne les divisions d’infanterie là encore risque élevé de découplage puisqu’on trouve une division d’infanterie motorisée (la 9ème DIM) et une division de type Nord-Est (60ème DI).

Le BEF engage lui aussi ses unités motorisées pour gagner le plus de temps possible et permettre aux divisions d’infanterie de se déployer le plus sereinement possible. Ces unités motorisées en question étant deux régiments de cavalerie qui ont depuis très longtemps abandonné le cheval pour des autos blindées, des canons portés et de l’infanterie portée, ces deux régiments ressemblant aux GRDI français.

Le 2ème GRCA forme le cœur du Groupement Pellosi avec ces douze AMX-44, ses seize AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes. Ce groupement intègre également les 7ème et 92ème GRDI qui disposant du même équipement permet au colonel Pellosi de disposer un équipement homogène.

Les deux divisions de ce corps d’armée ne tardent pas à se mettre en route, deux solides divisions d’actives, la 1ère DIM et la 2ème DINA (Division d’Infanterie Nord-Africaine).

Sur le plan aérien le groupement Pellosi bénéficie du soutien du GAO-502 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et des chasseurs Arsenal VG-33 de la 2ème EC.

Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.

Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P), ces deux groupements assurant normalement l’éclairage de la 1ère Division Marocaine et de la 15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM).

Pour voir plus loin le groupement Montanier peut compter sur le GAO-520 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et comme une intervention de la Luftwaffe est toujours possible sur celle de la 2ème Escadre de Chasse et de ses Arsenal VG-33 (sans oublier le Lockheed H-322).

Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) n’est pas immédiatement engagé pour éviter de surcharger et d’engorger le réseau routier et ferroviaire belge. Il va ainsi se mettre en mouvement que le 13 mai 1949 (J+3) pour être en place le 21 mai 1949.

Une fois engagé il va former le Groupement Dutilleux avec le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B), ces deux dernières entités assurant en temps normal l’éclairage de la 12ème DIM et de la 5ème DINA.

Ce groupement va être couvert par le GAO-520 (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par les Dewoitine D-520 de la 3ème Escadre de Chasse enfin engagée après plusieurs jours en retrait.

Le 3ème GRCA est lui engagée dans les Ardennes et placé sous commandement belge, ses Hotchkiss H-39 et ses AM modèle 1940P étant très appréciés des chasseurs ardennais qui ne sont pas aussi bien équipés en chars.

Ce groupement de reconnaissance de corps d’armée s’engage dans les sous-bois ardennais avec la 3ème brigade de spahis (qui se déplace à cheval mais combat à pied tels les dragons d’autrefois), le 30ème GRDI (chars légers FCM-42 et AM modèle 1940) et la 18ème DI. On trouve également le 16ème BCC (16ème Bataillon de Chars de Combat) qui dispose de quarante-cinq Renault R-40. Les autres unités du 3ème Corps reste en France.

Le GAO-503 est engagé au dessus des Ardennes avec ses huit Bloch MB-175, ses douze Dewoitine D-720 et ses quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 tout comme la 1ère Escadre de Chasse avec ses Arsenal VG-33 et ses Bréguet Br700C2.

Le 4ème GRCA est lui aussi engagé en Belgique mais reste sous commandement français. Cette unité d’éclairage du 4ème Corps d’Armée (FRA) forme le cœur du Groupement Moustier avec ses H-39 (qui remplacent les AMX-44 qui se font attendre), ses AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes.

Son action est relayée et renforcée par le 24ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) et le 94ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) qui normalement doit flanquer et éclairer respectivement la 22ème DI et la 4ème DINA.

Il bénéficie du soutien du GAO-504 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et de la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).

A la base du Groupement Degravier figure le 21ème GRCA qui dispose encore de son matériel de mobilisation (H-39 et AMD-178B) à défaut du matériel prévu (AMX-44 et AM modèle 1940P). Ce groupement intègre également les 9ème et 66ème GRDI qui disposent pour le premier de H-39 et de AMD-178 alors que le second dispose d’AMX-42 et d’AM modèle 1940P. Ces deux GRDI doivent couvrir l’engagement des 61ème et 53ème DI.

Le Groupement Degravier est couvert par le GAO-521 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).

Dans la foulée des différents groupements le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) décale pour atteindre le plus vite possible la Dyle voir la Meuse et ainsi affronter les allemands le plus loin possible de la ligne KW où doivent se déployer les troupes alliées.

La première unité à prendre la route est le 35ème GRCA qui dispose de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte AMD-178B et de fusiliers motocyclistes. Il est suivit par le 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S doit couvrir l’engagement des deux DLM et si besoin appuyer les troupes belges en repli.

En dépit des progrès techniques, l’envoi de chars par la route est impossible sur d’aussi grandes distances. Si les chars et les canons d’assaut vont prendre place sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues vont logiquement prendre la route.

La 1ère DLM répartit ses moyens sur trois colonnes mêlant automitrailleuses puissantes du 6ème Régiment de Cuirassiers, Voitures de Dragons Portés (VDP), véhicules antiaériens et antichars (des Laffly W15 disposant soit d’un canon antichar de 47mm ou d’un bitube de 25mm)

La 5ème DLM va faire pareille que son ainée, les chars et les canons d’assaut sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues (VDP, chasseurs de chars, VDAA _Véhicules de Défense Anti-Aérienne_ , automitrailleuses puissantes du 11ème Régiment de Cuirassiers) prenant la route sous la forme de trois colonnes.

Le haut-commandement allié craint un embouteillage sur les routes belges voir des attaques aériennes et va donc veiller à protéger ces mouvements du mieux possible. On déploie des unités de DCA, des unités de chasse et surtout on donne de strictes consignes de camouflage et de dispersion pour échapper aux avions de reconnaissance et de bombardement à la Balkenkreuz.

Cette crainte explique probablement pourquoi le 2ème Corps de Cavalerie et le 1er Corps d’Armée Cuirassé sont préservés dans le nord de la France et pas engagés en Belgique.

Les mouvements des divisions d’infanterie vont se faire par la route et par voie ferrée. On étudiera même l’utilisation des voies fluviales avant d’y renoncer probablement pour des raisons techniques.

Si les DIM disposant de leurs propres moyens de transport pouvaient rallier plus vite le front, les DI type Nord-Est devaient être véhicules par les groupements du train de Corps d’Armée et par la voie ferrée.
Pour ne pas alourdir inutilement le récit je ne vais pas détailler le mouvement de chaque division mais en général les régiments d’infanterie partaient séparément, chaque régiment de la division (ou demi-brigade quand il s’agissait de chasseurs à pied) partant sur une colonne, l’artillerie étant également séparée.

Si les organes de commandement se trouvaient au milieu, les unités de soutien fermaient la marche avec généralement un détachement d’infanterie ad hoc pour protéger des éléments aussi précieux pour la résilience de la division.

Des mouvements aussi amples ne peuvent échapper aux allemands qui vont tenter de les contrer en engageant leur aviation contre les gares, les gares de triage, les aiguillages. Ils vont également tenter d’attaquer les colonnes en mouvement.

Ces opérations d’interdiction vont rencontrer quelques succès mais dans l’ensemble cette phase critique du mouvement allié s’est passé presque comme les planificateurs de Vincennes l’avait prévu.

C’est ainsi que des divisions d’infanterie parties de leurs garnisons et/ou de leurs bases avancées le 11 mai 1949 vont être en position dès le 17 mai soit à J+6 ce qui constitue un prodige.

Les alliés annoncent au gouvernement belge le 17 au soir qu’une solide position de repli peut accueillir les troupes belges mais à condition que les unités soient en mesure de combattre, le général Villeneuve refusant que ces hommes accueille des trainards et des fuyards qui font souvent plus de mal que de bien.

Voilà pourquoi les soldats belges isolés sont regroupés à l’arrière du front et fonction de leur état seront soit intégrés à des unités qui manquaient d’hommes ou évacués vers la France et la Grande-Bretagne en vue de préparer la reconstitution et la régénération d’une armée belge qui à passablement souffert des premiers combats.

Alors que le Corps de Cavalerie et certains groupements occasionnels vont combattre le Panzerkorps et d’autres unités allemandes les DI et les DIM vont pouvoir s’installer et préparer un solide comité d’accueil aux allemands qui vont apprendre que la conquête de la Belgique ne sera pas une partie de plaisir (NdA la suite dans la partie «d’une ville à l’autre mais jusqu’à quand)

Benelux (61) Belgique (22)

Chars

En guise d’avant-propos ces quelques lignes

Apparu au printemps 1916, le char de combat ou le tank semble pouvoir permettre aux alliés d’aboutir à l’objectif recherché depuis 1915 : la percée du front allemand puis son exploitation et la fin de cette boucherie innommable.

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