Le Conflit (227) Méditerranée (7)

Tout en maintenant la flotte italienne et l’Italie sous pression, les alliés vont réfléchir à une opération majeure avec un objectif ambitieux : neutraliser la flotte italienne dans ses ports puisqu’elle refusait le combat en haute-mer.

C’est l’acte de naissance de l’opération JUDGMENT (Jugement) qui à pour origine un plan imaginé par le capitaine de vaisseau Lyster en pleine guerre italo-ethiopienne.

Alors que les tensions entre Rome et Londres menaçaient de dégénérer en conflit ouvert, le commandant du porte-avions HMS Glorious proposa une frappe préventive contre la flotte italienne embusquée à Tarente et donc menaçant la ligne de communication britannique entre Malte et le canal de Suez.

Ce plan n’à pas été exécuté immédiatement mais il n’à pas été oublié et dès que la guerre menaçait vraiment en Europe le plan à été ressortit mais dans une version impliquant les français et à une échelle bien plus importante avec l’objectif d’attaquer EN MÊME TEMPS TOUTES les bases navales italiennes et faire sombrer dans la rade cuirassés, croiseurs et porte-avions italiens.

Rien n’aurait empêché le déclenchement de l’opération JUDGMENT dès le début du mois d’octobre mais on à préféré l’opération SCIPION et l’invasion de la Sardaigne.

Ensuite le déclenchement de cette opération aurait été possible mais le mauvais temps et de multiples contre-temps ont repoussé l’opération au mois de janvier 1949 alors que les alliés soupçonnaient l’Axe de préparer un mauvais coup.

L’opération JUDGMENT doit viser les ports et les bases navales de Gênes, de La Spezia, de Naples, d’Augusta, de Brindisi et d’Ancone avec l’engagement des porte-avions Joffre Commandant Teste HMS Ark Royal Indomitable Furious, d’unités de bombardement et d’assaut aéromaritime de l’Aviation Navale, de l’Armée de l’Air, de la Fleet Air Arm et de la Royal Air Force.

Les sous-marins doivent servir d’éclairer et achever les navires qui auraient été endommagés au large ou alors qui auraient réussi à appareiller.

Les unités de surface doivent tenir une sorte de blocus des côtes en menant des bombardements littoraux pour forcer la flotte italienne au combat.

Des raids commandos sont également prévus mais très vite certains officiers de marine vont craindre une opération trop complexe, trop dure à gérer sur la durée.

En 2004 l’Ecole Navale de Brest à organisé un jeu de guerre avec le plan initial. Cette simulation à été menée d’abord avec les moyens de communication d’aujourd’hui pour voir la faisabilité d’une opération aussi complexe.

De nombreux problèmes ont été mis à jour ce qui laisse imaginer une simulation organisée avec les moyens de commandement et de contrôle de 1949. Sans surprise la deuxième simulation à été pire que la première.

La variante finale de l’opération JUDGMENT prévoit ainsi des assaut sur la région de Gênes (Gênes et La Spezia), Naples et Tarente mais abandonne les autres cibles.

L’aviation basée à terre et embarquée doit donner le premier assaut sur les ports et les bases navales des régions citées plus haut.

Les sous-marins doivent éclairer les différents groupe occasionnels mais les groupes de surface doivent rester en retrait pour soit soutenir les porte-avions ou faire face à un appareillage brutal et sans préavis de la flotte italienne comme si Supermarina voulait faire tapis comme on dit au poker.

En revanche les opérations de type commando sont abandonnées au grand dam des Royal Marines et des compagnies de débarquement françaises.

L’opération initialement prévue pour le 5 janvier est repoussée au 10 puis finalement au 15 quand le temps s’améliore enfin pour permettre l’utilisation de l’aviation embarquée et de l’aviation basée à terre.

Les italiens sont-ils au courant ? Ils se doutent de quelquechose car les alliés font sortir beaucoup de navires, que les agents italiens font remonter beaucoup d’informations et que les rares avions de reconnaissance italien parvenant au dessus des bases alliées découvrent des ports quasiment vides.

Trois groupes occasionnels sont créés, une Force G pour s’attaquer à Gênes et à La Spezia, une Force N pour viser Naples et une Force T pour viser Tarente. Chaque force comprend des navires français et britanniques.

-Porte-avions Joffre et HMS Ark Royal

-Cuirassé Provence (escorte du Joffre) Richelieu Clemenceau

-Croiseurs lourds Suffren Dupleix

-Croiseurs légers Chateaurenault Guichen HMS Bonaventure

-Contre-Torpilleurs Aigle Albatros Desaix Kleber La Tour d’Auvergne

-Torpilleurs d’Escadre L’Inconstant Lancier (protection du Joffre) Mameluk Casque (protection du cuirassé Provence) Corsaire Flibustier (protection du Richelieu) Rapière Hallebarde (protection du Clemenceau)

-Destroyers HMS Gallant Garland (protection de l’Ark Royal)

-Sous-marins Le Glorieux La Réunion Ile de Bréhat HMS Urchin

En ce qui concerne la partie aérienne il y à d’abord deux groupes aériens embarqués sur les «ponts plats» en l’occurrence la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) embarquée sur le premier porte-avions français et le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) embarquée sur celui qui est considéré comme le premier porte-avions britannique vraiment moderne et efficace.

La 6ème FAN dispose de chasseurs embarqués Dewoitine D-790 (version embarquée du D-520), des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 (évolution du 299 qui devait beaucoup à l’hydravion Laté 298), des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 et des bimoteurs de reconnaissance SNCAO CAO-610, évolution du CAO-600.

Le 2nd CAG disposait lui de chasseurs Supermarine Seafire Mk V (version embarquée du Spitfire), des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance Blackburn Buccaneer.

A cela va s’ajouter des unités de l’Aviation Navale basées à terre en l’occurrence dans le sud de la France. Les unités d’avions de combat vont essentiellement mener des actions contre les infrastructures terrestres alors que les hydravions seront davantage chargés d’éclairer la flotte, de la couvrir contre une potentielle offensive sous-marine italienne, les submersibles transalpins étant considérés comme les éléments les plus efficaces de la Regia Marina.

Sont engagées les escadrilles 2R (Consolidated Catalina), 4T (Latécoère Laté 299-7), 2B (Bloch MB-481), 6B (Bloch MB-175T), 2C (Dewoitine D-551) et 8T (Lioré et Olivier Léo 456)

Et l’armée de l’air dans tout cela ? Elle mobilise les moyens déployés dans le Sud-Est que nous avons déjà vu plus haut notamment ceux du GRAVIA-VA et des unités qui dépendent directement de l’Armée de l’Air qu’elles soient de chasse, de reconnaissance ou de bombardement.

Ce sont donc les Douglas DB-7D de la 33ème EBLg, les Lioré et Olivier Léo 451 de la 23ème EBM et les Bloch MB-162 de la 17ème EBL.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (protection rapprochée du Commandant Teste) Dunkerque Strasbourg Nelson Prince of Wales

-Croiseur lourd Saint Louis

-Croiseurs légers Gambetta Condé HMS Arethusa Uganda Newfoundland

-Contre-Torpilleurs Chevalier Paul L’Audacieux Le Malin Le Triomphant Du Guesclin

-Torpilleurs d’Escadre Hussard Spahi (protection du Commandant Teste) L’Eveillé L’Alerte (protection du cuirassé Bretagne) Le Hardi L’Epée (protection du Dunkerque) Lansquenet Fleuret (protection du Strasbourg)

-Destroyers HMS Glowworm Greyhound (protection du Nelson) Grenade Griffon (protection du Prince of Wales)

-Sous-marins Aurore Venus La Gorgone HMS Sea Nymph

Sur le plan aérien, on trouve tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) embarquée sur le porte-avions, une flottille disposant de chasseurs Bloch MB-159M, des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 et des avions de reconnaissance et d’éclairage SNCAO CAO-610.

En ce qui concerne les unités basées à terre, on trouve l’escadrille 23E (Bréguet Br790), 2E (Potez-C.A.M.S 143), 12E (SNCAO CAO-700M), 12T (Bloch MB-481), 16E (SNCAO CAO-700M) et 12B (Lioré et Olivier Léo 456).

L’Armée de l’Air va engager des moyens venus d’Afrique du Nord mais aussi de Sardaigne en dépit des réticences à affaiblir les défenses d’une île que les alliés veulent conserver même si devant penser à une guerre globale ils ne peuvent engager tous leurs moyens sur cette première conquête de la guerre.

On trouve les Douglas DB-7D de la 36ème EBLg, les Bloch MB-176 du GR III/39 (utilisé en mission de reconnaissance armée), les Amiot 354 de la 25ème EBM et les bombardiers lourds de la 27ème EBM (CAO-700, CAO-710 et Bréguet Br482, les hexamoteurs Amiot 415 étant maintenus en réserve).

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force N, les britanniques vont engager les Short Stirling du squadron 97, les Bristol Beaufighter du squadron 135 et les Supermarine Walrus du squadron 202.

-Porte-avions HMS Furious et Indomitable

-Cuirassés Bourgogne Barham Rodney

-Croiseurs lourds Charlemagne HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers La Galissonnière La Marseillaise HMS Penelope Phoebe Hermione

-Contre-Torpilleurs Vauquelin Tartu Baya

-Torpilleurs d’Escadre Lannes Augereau (protection du cuirassé Bourgogne)

-Destroyers HMS Ilex Intrepid (protection du porte-avions HMS Furious) Impulsive Ivanhoe (protection du porte-avions HMS Indomitable) Imogen Isis (protection du HMS Barham) Dainty Grafton (protection du HMS Rodney)

-Sous-marins L’Andromaque Minerve La Cornelie HMS Umbria

Sur le plan aérien, les britanniques mobilisent déjà deux groupes aériens embarqués, les 4th& 6th Carrier Air Group (CAG) qui sont les bras armés respectivement des HMS Indomitable et Furious soit un porte-avions blindé, un Fleet Carrier et un porte-avions lourd paradoxalement (ou pas) moins protégé.

Le premier comprend des chasseurs Supermarine Seafire Mk V, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et des bombardiers en piqué Douglas Dauntless. Le second comprend des Seafire Mk VII, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance et d’éclairage Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine des unités basées à terre on trouve d’abord des unités de l’Aviation Navale, the French Fleet Air Arm pour les anglais. On trouve l’escadrille 22E (CAO-700M), l’escadrille 16T (Lioré et Olivier Léo 456), l’escadrille 8R (Bréguet Br790), l’escadrille 6E (Potez-C.A.M.S 143) et l’escadrille 10B (Bloch MB-175T).

L’armée de l’air n’est pas en reste engageant un groupe de la 45èm EBLg venu du Maroc avec ses Douglas DB-7D ainsi que la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458.

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force T donc les britanniques vont engager les Armstrong-Whitworth Whitley du squadron 166, les Bristol Blenheim du squadron 55, les Lockheed Hudson du squadron 500 et les Bristol Beaufighter du squadron 135.

Théoriquement les trois forces doivent opérer en même temps pour obtenir un effet de surprise et un effet militaire maximal. Malheureusement la coordination bien que travaillée entre état-majors ne sera pas aussi parfaite qu’espérée.

De plus la météo va jouer un vilain tour aux alliés les obligeant à décaler de quelques heures les raids sur Naples et Tarente, les unités aériennes engagées tombant donc sur des défenseurs qui seront tout sauf surpris.

Et au final qu’es-ce que cela à donné ? Ils sont spectaculaires à La Spezia, mitigés à Naples et médiocres à Tarente.

Plus que les navires en eux mêmes ce sont surtout les infrastructures qui ont souffert ce qui sur le moment est une perte moins spectaculaire qu’un cuirassé ou un croiseur mais qui agit comme un acide lent.

De nombreux kilomètres de quai sont détruits, des grues se sont effondrées dans les bassins, des réservoirs de carburant incendiés, des ateliers détruits, plusieurs dépôts de munitions disparaissent dans de spectaculaires explosions

A cela s’ajoute des ponts détruits, des kilomètres de voies ferrées et de route à reconstruire, des épaves d’avions et d’hydravions à dégager….. .

Clairement l’ambitieux objectif de détruire la marine italienne dans ses bases à été un échec mais mine de rien le coup pour la Regia Marina à été rude, elle qui avait déjà subit des pertes sensibles durant les premières semaines du conflit.

La perte la plus spectaculaire est probablement celle du cuirassé Conte di Cavour. Présent à La Spezia, il devait appareiller la veille pour une mission de recherche et de destruction en Mer Tyrrhénienne. Hélas (ou pas) pour lui une avarie l’immobilisa. On imagine ce que cela aurait donné si il avait déboulé tel un chien dans un jeu de quille dans la zone d’évolution de la Force G.

Alors que les réparations venaient d’être achevées et que les chaudières étaient mises sous pression, une alerte aérienne retentit.

A l’époque point de filets de camouflage ou de complexe dispositif de masquage fumigène. La base était pourtant largement exposée aux bombardiers français venus de Provence ou de Corse. On ne peut que s’étonner d’une défense plutôt faible pour une cible aussi sensible.

Alors que la DCA fait rage, les Loire-Nieuport LN-420 et les Latécoère Laté 299-5 passent à l’attaque couverts par les Dewoitine D-790.

Si trois bombardiers en piqué, deux avions torpilleurs et un chasseur sont abattus, pas moins de six bombes de 500kg et quatre torpilles touchent le cuirassé qui coule droit.

Quoi qu’il arrive, le navire est hors service pour un très long moment qui s’avera finalement définitif, le cuirassé un temps renfloué sera définitivement coulé le 17 mars 1952 mais ceci est une autre histoire.

Les autres cuirassés présents à La Spezia et à Gênes sont plus ou moins endommagés mais moins gravement que le Conte di Cavour.

C’est le cas de son sister-ship Giulio Cesare touché par une bombe de 250kg ou encore du Littorio touché par une bombe et endommagé par le souffle d’autres projectiles. Le Vittorio Veneto lui est intact si on excepte des éclats de pierre d’un quai et le souffle de plusieurs projectiles tombés à proximité.

A Tarente l’Andrea Doria est miraculeusement épargné par les bombes et les torpilles britanniques mais ce ne sera que partie remise car le 24 janvier 1949 dans ce qu’on pourrait appeler les prolongations de JUDGMENT, le sous-marin français Phenix parvient à envoyer le cuirassé transalpin par le fond avec une gerbe de quatre torpilles. Hélas l’équipage n’aura pas l’occasion de revenir à Bizerte pour fêter son succès puisqu’il sera coulé le lendemain par les charges de profondeur d’un CANT Z-506 en maraude.

Son sister-ship Caio Duilio est touché par une bombe de 250kg et une torpille n’explose pas ce qui aurait provoqué de terribles dégâts puisqu’elle à heurté la ceinture blindée au niveau d’une soute à munitions !

Le Roma et l’Impero étaient eux à la mer, le premier pour une mission de présence et le second pour couvrir un convoi à destination de l’Afrique du Nord.

Sans le savoir il est passé à moins de 25 miles nautiques de la Force T nettement moins puissante ! Nul doute qu’une interception aurait changé le cours de la guerre en Méditerranée.

A l’annonce des bombardements, les deux cuirassés reçoivent l’ordre de se replier sur Brindisi. Cette décision fera polémique, certains estimant qu’il aurait mieux fallut envoyer les cuirassés chercher les groupes de combat ennemis.

Prétextant un problème de communication, le cuirassé Marcantonio Colonna prétendra ne pas avoir reçu le message de repli et continuera sa mission de chasse entre Malte et la Libye mais heureusement pour lui (ou malheureusement pour la marine italienne), il ne trouvera aucun navire allié.

Le dernier né des cuirassés italien se replia sur Brindisi et participa à la protection antiaérienne du port, arrivant en plein raid aérien allié ! Il revendiqua la destruction de douze bombardiers mais problème les archives alliées ne trouvent aucune trace de ces pertes. Es-ce à dire que ses pertes non pas existées ? Non mais elles sont probablement exagérées.

En ce qui concerne les porte-avions, les deux «ponts plats» italiens sont en mer ce qui inquiète les alliés qui craignaient une brutale contre-attaque italienne mais heureusement pour eux elle n’aura pas lieu.

L’Italia à l’annonce des raids sur Naples court au «son du canon» pour couvrir le grand port méridional avec sa chasse. Son intervention très vite connue des alliés à semble-t-il poussé le haut-commandement allié à interrompre prématurément l’opération JUDGMENT même si cette hypothèse fait débat chez les historiens.

Le Don Juan de Austria déployé au sud du canal d’Otrante lance ses avions pour couvrir Tarente contre un nouveau raid des bombardiers alliés mais ses chasseurs ne trouvent aucune cible à se mettre sous la dent.

Les croiseurs lourds ne sont pas plus épargnés que les cuirassés. Le Fiume qui avait déjà été endommagé lors d’une escorte de convois vers l’Afrique du Nord (deux bombes) et lors de l’opération SCIPION (une bombe) est à nouveau touché par une bombe alors que le navire était au mouillage à Tarente. Les dégâts sont heureusement plus limités que précédemment.

Le Gorizia patrouillait au large de Brindisi quand l’opération JUDGMENT est déclenchée. Il va aider la DCA du port contre les aviations britanniques et françaises, revendiquant huit appareils abattus (quatre reconnus) ce qui lui vaudra en retour de recevoir une bombe qui provoque des dégâts importants mais pas dramatiques. Il va d’ailleurs poursuivre sa carrière après quelques jours de réparations.

Son sister-ship Pola à quai à La Spezia ressort indemne de l’opération et peut se targuer d’avoir abattu deux avions embarqués français.

Le Ragusa qui avait participé à SCIPION mais sans engagement majeur en raison de consignes trop prudentes était immobilisé au bassin à Naples pour des travaux de maintenance. Cela le sauve d’une torpille britannique mais pas d’une bombe qui détruit un affût double de 100mm qui ne sera d’ailleurs pas remplacé avant l’opération MERKUR.

Son sister-ship Nissa était en mer à la recherche d’un convoi allié entre la Tunisie et l’Egypte, convoi qui n’à jamais existé ! (on apprendra par la suite que les italiens avaient été intoxiqués par un agent double et par un faux trafic radio).

Equipé d’un radar expérimental (si mauvais dirons ses marins qu’il à du être fourni par les britanniques), il ouvre le feu sur des formes indistinctes mais ne met aucun coup au but et pour cause.

Il est survolé à plusieurs reprises par des avions de reconnaissance ennemis et met cap sur Tarente, arrivant quelques heures après le dernier raid ennemi sur la base. On imagine facilement la réaction des marins du croiseurs lourd à leur retour…… .

Dans le domaine des croiseurs légers, citons le cas du croiseur-éclaireur Ciao Mario qui après avoir échappé aux bombes ennemies le 15 janvier 1949 appareille en fin d’après midi pour retrouver la flotte ennemie et la châtier.

Il passe la nuit en mer, tirant plusieurs fois des obus éclairants pour retrouver l’ennemi mais sans succès. Au contraire c’est l’ennemi qui va le retrouver.

Le 16 vers 11.30 une brutale explosion secoue le navire alors qu’il se trouvait au large de l’île d’Elbe.

On pense d’abord à une mine mais on sait aujourd’hui que c’est le sous-marin britannique HMS Sea Nymph qui avait lancé deux torpilles qui ne laissèrent aucune chance à l’unité de classe Capitani Romani qui coule en moins de vingt minutes.

Et côté allié ? Faute de riposte italienne, aucun navire n’est endommagé ou même coulé et les seules pertes concernent l’aviation qu’elle soit basée à terre ou embarquée.

L’expérience acquise est précieuse notamment en terme de coordination entre chasseurs, bombardiers-torpilleurs et bombardiers en piqué ce qui sera capital pour une future bataille aéronavale majeure du côté de la Grèce.

En revanche si les bases italiennes sont endommagées plus (La Spezia,Gênes) ou moins (Tarente, Naples), si de nombreux navires sont coulés ou endommagés, l’espoir de neutraliser la marine italienne dans ses ports à donc été un échec.

Certains reprocheront aux planificateurs d’avoir abandonné le projet de bombarder les côtes et de mettre à terre des «commandos» pour amplifier l’impact des bombardements aériens. Es-ce que cela aurait changé des choses ?

Rien n’est moins sur car cela aurait exposé des unités précieuses _croiseurs, contre-torpilleurs, destroyers voir cuirassés_ à une revanche de la Regia Aeronautica ou à une sortie de navires encore en état avec la possibilité de pertes très lourdes des deux côtés.

De toute façon les alliés n’ont pas vraiment le temps de gamberger. Des infos recueillies un peu partout annonce une opération majeure du côté de l’Axe et mieux vaut être prêt à y faire face qu’à ressasser ce que certains considèrent comme une occasion manquée.

Le Conflit (225) Méditerranée (5) (2ème partie)

La tête de pont de couleur verte est considérée comme la plus sensible, la plus proche de la capitale et d’une potentielle intervention de la flotte italienne. Ses moyens navals ne sont pourtant pas exagérément puissants ce qui trahit une certaine confiance ou une bonne connaissance de l’attitude future de la flotte italienne :

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bourgogne

-Bâtiment de commandant Etoile du Sahel

-Croiseur léger Condé

-Contre-torpilleurs L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi Lannes Augereau

-Torpilleurs légers Somali Touareg

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère

-Pétrolier-ravitailleur La Medjerda

-Cargos Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette Le Borgne Bougainville

-Transport de Troupes Desirade

-Pétrolier Euphrosyne

En ce qui concerne les forces terrestres on trouve la 4ème DLI, le 2ème REC, le 66ème BCC et le 180ème RALT.

Le 11 octobre 1948 la préparation d’artillerie commence à l’aube. Le cuirassé Bourgogne est le premier à ouvrir le feu suivit par le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs L’Indomptable et Dunois, leur tir étant guidé par les CAO-610 du Commandant Teste pendant que les Bloch MB-159M assurent la couverture aérienne, abattant plusieurs avions italiens (en l’occurrence deux SM-79 et deux CANT Z-1018) qui tentent de s’attaquer à la flotte française mais avec un succès fort mitigé.

Des unités de bombardement venues d’Algérie complètent le tout en visant notamment la ville de Cagliari qui subit de lourdes pertes qu’elles soient matérielles ou humaines.

Cette importante préparation _plus importante qu’ailleurs_ s’explique par la présence de la 21ème DI considérée comme nettement plus solide que sa consoeur du nord. Les français s’attendent donc à une solide résistance.

La 4ème DLI est mise à terre sous la protection d’un puissant tir de barrage mené par la flotte, la tête de pont se situant entre Pula et Sarroch c’est-à-dire au sud-ouest de Cagliari.

Le 1er REI est le premier à prendre pied sur les plages sardes. Les légionnaires venus du Maroc et dont certains doutaient de la capacité à combattre un ennemi plus puissant que les tribus indociles du sud marocain bousculent les unités italiennes qui ne tardent pas à plier.

Dans l’après midi les canons d’assaut contre-attaquent avec des chemises noires. Les légionnaires plient un temps mais bien soutenus par l’aviation embarquée et les canons de la flotte ils se resaississent et brisent définitivement les derniers espoirs italiens de rejetter l’ennemi à la mer.

Le 4ème REI est mis à terre le lendemain 12 octobre 1948. La tête de pont est élargie permettant la mise à terre des unités motomécaniques en l’occurence le 2ème REC (Panhard AMD-178B à canon de 47mm) et le 66ème BCC (Renault R-35), offrant à la 4ème DLI un appui que ne possèdent pas les troupes italiennes.

Le 13 octobre 1948 les canons de 155mm du 180ème RALT sont mis à terre et commencent à bombarder les positions italiennes ce qui permet à certains navires de se replier pour reposer l’équipage et effectuer de nécessaires réparations.

Une fois la tête de pont parfaitement organisée, les troupes françaises, les képis blancs avancent vers Cagliari. Le temps pris peut être nécessaire à néanmoins permis aux italiens de se replier en bon ordre et d’espérer pouvoir tenir autour de Cagliari surtout si des renforts arrivent de Sicile et d’Italie péninsulaire.

Hélas pour les fante de la 21ème DI, le haut-commandement italien va se contenter d’envoyer des munitions, de la nourriture mais aucune unité majeure comme une division d’infanterie supplémentaire. Quelques centaines d’hommes parviendront en Sardaigne mais leur impact sera très limité.

Le 25 octobre 1948, Cagliari est encerclée, une poche s’étant formée autour de la capitale sarde, une poche suivant la ligne Capoterre-Assemini-Sinnal-Muravera.

Les troupes italiennes sont littéralement acculées par les troupes françaises en ligne à savoir la 4ème DLI et la 82ème DIA, la 83ème DIA occupant le nord de l’Italie, menant des opérations de nettoyage.

La propagande fasciste parlera de viols de masse, de crimes de guerre menés notamment par les tirailleurs algériens. Quelques cas sont signalés mais ils n’ont pas atteint le niveau décrit par l’agence de presse Stefani et complaisamment relayée vers les pays neutres.

Rien n’aurait empeché les français de prendre Cagliari au bout de quelques jours. Alors pourquoi les combats ne se sont terminés que le 11 novembre 1948 ?

Difficile de savoir pourquoi. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées comme une mauvaise connaissance des moyens italiens, la crainte de lourdes pertes ou l’espoir que les italiens demandent grâce avant l’assaut final.

La Poche de Cagliari est maintenue sous pression par les canons de 155mm du 180ème RALT, par les canons de la flotte et l’aviation. Les raids se font de plus en plus puissants, de plus en plus insistants.

Les deux divisions françaises soutenues par le 66ème BCC et le 2ème REC passent à l’assaut le 4 novembre 1948.

Dans un premier temps les italiens tiennent bon mais le temps joue pour les alliés. Cagliari est encerclée le 6 novembre au soir. Les français qui redoutent le combat urbain hésitent à s’engager dans les rues étroites de la capitale sarde.

Finalement il faut y aller et l’assaut final est lancé le 8 novembre au soir. Après trois jours de combat qui aggravent les dégâts causés par l’aviation et l’artillerie, la ville capitule avec elle les dernières troupes italiennes.

Cette première victoire françaises provoque la consternation en Italie mais aussi en Allemagne qui espérait ne pas avoir à déclencher une offensive aussi rapidement en Méditerranée.

Dix jours seulement après la victoire française en Sardaigne, Berlin annonce à Rome que d’ici quelques mois une opération majeure en Méditerranée sera lancée. Oui mais où ? La réponse interviendra un certain 5 février 1949.

En attendant les français vont réorganiser leur dispositif et l’alléger. C’est ainsi que sur le plan terrestre certaines unités vont retourner en Afrique du Nord pour repos, réorganisation et rééquipement.

C’est ainsi qu’au moment de l’opération MERKUR les italiens se heurteront à la 4ème DLI et à la 83ème DIA comme principales unités de combat.

Ces deux divisions d’infanterie seront soutenues par le 64ème BCC qui reçoit des Renault R-40 en remplacement des R-35, le 5ème RCA (qui reçoit quelques AM modèle 1940P pour compléter les AMD-178B) et le 83ème GRDI. Le 180ème RALT reste là.

Cela signifie que la 82ème DIA et le 2ème REC vont retourner en Tunisie pour se préparer à une nouvelle opération. Ces unités auraient pu intervenir à nouveau en Sardaigne pour l’opération MERKUR mais finalement ils vont opérer en Grèce mais ceci est une histoire qui sort du cadre de ce volume.

Cela permet aux navires de charge de rentrer en Afrique du Nord, le convoi se composant d’une seule colonne avec d’avant en arrière le Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette le Borgne Bougainville Euphrosyne, l’escorte étant assurée par les torpilleurs légers Somali et Touareg sur les flancs, la Desirade à l’arrière tandis que la route est ouverte par le contre-torpilleur Dunois. Tous les navires vont rentrer à Oran sans aucune perte malgré plusieurs tentatives italiennes.

Des unités aériennes sont déployées en Sardaigne pour couvrir l’Italie en attendant de l’utiliser comme base de départ pour des opérations de bombardement en direction de la Sicile et de l’Italie péninsulaire.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air décide de déployer l’ERC-515 normalement chargée de défendre Alger avec ses Arsenal VG-39 et une escadrille issue du Groupe Régional de Chasse (GRC) de Corse volant sur Dewoitine D-520.

Avec la menace croissante de l’Allemagne _les préparatifs de MERKUR ne peuvent pas totalement passer inaperçus_ des renforts de chasse sont envoyés en Corse et en Sardaigne.

C’est la 17ème Escadre de Chasse qui est choisie envoyant un groupe en Corse (Bloch MB-159 et Bréguet Br700) et un groupe en Sardaigne (même équipement).

En ce qui concerne le bombardement la 63ème EBLg reste en Corse avec ses Glenn-Martin 167/187F pendant que la 36ème EBLg quitte l’Algérie avec ses Douglas DB-7D direction la Sardaigne et notamment l’aérodrome de Cagliari-Elmas.

La mission de reconnaissance va être assurée par le GR III/39 venu de Perpignan avec des Bloch MB-176.

L’Aviation Navale va déployer des moyens de patrouille maritime et de lutte ASM pour renforcer la maitrise d’une zone vitale pour l’effort de guerre allié. Des détachements issues de l’escadrille 14E (Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (Bloch MB-481) vont ainsi être déployés en Sardaigne.

A noter que des appareils neufs arrivent pour recompléter les unités en compagnie de jeunes pilotes qui doivent remplacer les pilotes tués ou convalescents. Dès la fin de 1948 les unités ont quasiment toutes retrouvées leur niveau du début de la guerre sur le plan matériel.

En ce qui concerne les navires, des navires légers de combat y seront affectés pour protéger les côtes, les unités majeures restant à Mers-El-Kébir et à Bizerte mieux équipées que des ports déjà sous équipés en temps normal et qui ont été ravagés par les combats et les sabotages.

Un groupe occasionnel est déployé à Cagliari avec le croiseur léger Latouche-Treville, les contre-torpilleurs Dunois et La Hire, les torpilleurs légers Kabyle et Bambara, les aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, le pétrolier-caboteur Aube et le remorqueur de 750ch Amarante.

Dans le nord du pays des navires venus de Corse et de Toulon vont assurer la défense du nord de l’île-soeur de la Corse. Cela ne se fait pas sans hésitations de crainte d’affaiblir la défense de la Corse mais aussi d’affaiblir la 2ème Escadre.

Ce groupe occasionnel nord comprend les torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, le chalutier ASM La Lorientaise, les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, les vedettes lance-torpilles VTB-41 43 45 47 49 de la 1ère ELM mais aussi deux sous-marins, les Ile d’Aix et Ile d’If soutenus par l’ancien aviso Somme.

Et côté italien ? Les pertes ont été très lourdes que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Les deux divisions d’infanterie (12ème et 21ème DI) sont détruites mais un certain nombre de cadres et de soldats parviennent à quitter la Sardaigne pour rallier certains la Sicile et pour d’autres l’Italie péninsulaire. Elles seront reconstituées et redéployées dans l’île après la reconquête de l’opération MERKUR comme si l’occupation française n’avait jamais existé.

En ce qui concerne la Regia Aeronautica les pertes sont lourdes surtout sur le plan matériel, les pertes humaines étant heureusement (ou pas) plus faibles car si avoir des pilotes et des navigants c’est bien les doter d’appareils modernes c’est mieux.

Si la majorité des appareils sont perdus d’autres vont parvenir à fuir vers la Sicile ou l’Italie péninsulaire. Ces appareils ont mené des attaques sur les troupes françaises avec des succès limités pour ne pas dire mitigés.

Par exemple si des Fiat BR-20 et des CANT Z-1018 ont survécu à l’opération SCIPION en revanche tous les Ju-87B sont perdus que ce soit au sol ou en vol, le bombardier en piqué allemand montrant ses limites face à une chasse mordante et décidée. De toute façon cet appareil était totalement dépassé donc la perte de ces appareils chagrine peu les italiens.

La chasse italienne va tenter de faire ce qu’elle peut et va clairement relever le gant du défi imposé par les unités de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Aviation Navale.

Aucun chasseur italien probablement en raison d’un rayon d’action insuffisant ne parviendra en Italie péninsulaire ou en Sicile.

En revanche une poignée de Caproni Ca-313, de CANT Z-506, de Fiat RS-16, de Savoia-Marchetti SM-79 et de Reggiane Re-2003 survivent au combat pour rallier l’Italie même si beaucoup usés et en mauvais en état serviront finalement de réserve de pièces détachées et non d’appareils opérationnels.

En ce qui concerne la Regia Marina les pertes sont tous aussi lourdes avec des navires coulés et d’autres que l’on doit saborder faute de pouvoir les évacuer.

Sur les sept sous-marins déployés en Sardaigne au début de la guerre, quatre sont coulés durant l’opération SCIPION en l’occurrence le Corello coulé par un Consolidated Catalina français le 14 octobre 1949, l’Alagi victime d’un Potez-CAMS 141 au large de Cagliari le 15 octobre 1948, l’Adua victime du sous-marin britannique HMS Sunfish le 24 octobre 1948 alors que l’Axuna est coulé par le torpilleur d’escadre Lansquenet le 25 octobre 1948 après une tentative de torpillage contre le Strasbourg.

Le torpilleur General Antonino Cascino est coulé par les bombes d’un Lioré et Olivier Léo 456 de l’escadrille 16T, deux bombes étant suffisante pour envoyer le petit navire transalpin par le fond.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles présentent en Sardaigne, six sont coulées (deux par navire de surface deux par l’aviation et deux autres suites à une collision dans le brouillard), quatre endommagées sont sabordées pour embouteiller le port et deux survivantes rallient miraculeusement l’Italie péninsulaire.

Le mouilleur de mines Durazzo endommagé légèrement par l’aviation embarquée français se reple sur la Sicile. Le Pelagosa à lui moins de chance car endommagé par le bombardement naval préparant le débarquement en zone pourpre il doit être sabordé.

Le Caralis est coulé par deux Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste le 13 octobre 1948 alors qu’il tentait de s’échapper de Cagliari.

Le Deffenu est surpris dans la nuit du 13 au 14 octobre par le contre-torpilleur Turenne. Transportant des munitions, il disparaît dans une gigantesque gerbe de feu après avoir encaissé huit obus de 130mm.

Le Mazzora victime d’une avarie mécanique est sabordé à La Maddalena le 19 octobre 1948 peu avant la chute du port.

A cela s’ajoute la perte d’un croiseur-éclaireur de classe Capitani Romani, le Claudio Tibero. Ces puissants navires armés de huit canons de 135mm avaient été conçus pour combattre les non moins puissants contre-torpilleurs français.

Stationné à Tarente, il avait mené plusieurs missions de recherche pour retrouver la flotte française et guider sur elle les grosses unités de la Regia Marina stationnées à Tarente.

Cette recherche fût infructueuse jusqu’au 12 octobre 1948 au sud-est de la Sardaigne où le croiseur-éclaireur cherchait à retrouver les navires français qui couvraient le débarquement près de Cagliari.

Dans un temps épouvantable, le croiseur-éclaireur croit repérer des troupes françaises opérant sur la côte. Il ouvre aussitôt le feu, tirant une quarantaine d’obus de 135mm pour un résultat désolant : les soldats français étaient en réalité un troupeau de chèvres. Bien entendu ce fait fût soigneusement occulté dans le rapport.

Le navire se resaissit et met cap au sud-ouest. Equipé d’un radar expérimental, le croiseur-éclaireur pense pouvoir détecter l’ennemi avant qu’il ne le détecte.

Hélas pour lui les radars français quoi que largement perfectibles disposent de capacités bien plus élevées.

Les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT, les Magon Dunois La Hire l’ont répéré depuis de longues minutes et se mettent en position. Ils adoptent la bonne stratégie en lançant une salve de neuf torpilles avant d’ouvrir le feu.

Le croiseur-éclaireur italien qui à enfin répéré les sillages des trois «French SuperDestroyer» ouvre le feu avec son artillerie principale, son tir étant comme on dit souvent «inconfortablement précis» et même pire puisque le Magon encaisse très vite six ou sept obus de 135mm.

En guise de punition le croiseur-éclaireur encaisse trois torpilles et une bonne trentaine d’obus de 130mm ce qui provoque un incendie et une voie d’eau qui sera fatale au navire italien.

De son côté le Magon mal en point reçoit le douteux privilège d’avoir été torpillé par une anguille française défectueuse. La proue arrachée, le navire est comme un corps mort sur les flots. Son sister-ship Dunois tente de le remorquer mais après plusieurs heures d’effort, une nouvelle voie d’eau entraine son naufrage.

A noter que sur les neuf torpilles, quatre ont touché une cible, trois ont coulé au fond de l’eau et deux se sont perdues sur la côte sarde où elles seront pétardées par des sapeurs français de la 4ème DLI.

Trois jours plus tard le croiseur lourd Zara est coulé par des navires français et britanniques. Le 15 octobre 1948, surprenant les français il bombarde des positions françaises au nord de Cagliari, profitant du mauvais temps qui le protège de l’aviation.

En revanche elle ne le protège par des navires de surface en l’occurence le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs La Hire et Dunois.

Plus puissant que ces adversaires il est cependant touché rapidement par une torpille et matraqué par des obus de 130 et de 152mm, l’incrociatori pesante touchant le Condé avec deux obus de 203mm et le Dunois avec un autre obus du même calibre mais les deux navires français restent en ligne.

Alors que les trois navires français allaient achever leur proie, un grain providentiel masque la cible aux navires français. Le Zara tente de rallier Naples mais le lendemain il sera surpris par le sous-marin anglais HMS Upholder et exécuté avec trois torpilles.

Dans le domaine des croiseurs légers le Giovanni delle Bande Nere avait été sérieusement endommagé le 6 octobre 1948 par le sous-marin français Ile de Brehat. Il rallie miraculeusement Cagliari où les italiens espèrent réaliser des réparations provisoires pour lui permettre de rallier la péninsule.

Alors que les français menacent l’île, les italiens espèrent l’utiliser comme batterie flottante faute de mieux. En réalité le navire sera peu efficace, peu efficient, le navire étant touché par plusieurs bombes avant d’être achevé par la préparation navale française, le navire sombrant dans le port, l’épave étant relevée après guerre et demantelée.

D’autres navires italiens sont endommagés comme le croiseur lourd Fiume qui à l’annonce du débarquement en Sardaigne appareille de Tarente, contourne la péninsule italique, franchit le détroit de Messine avant de rallier les eaux sardes.

Il effectue plusieurs bombardements des côtes, dépose des troupes embarquées à Tarente et tente de s’opposer aux navires alliés mais en restant à distance. Il sera endommagé le 21 octobre 1948 par une bombe de 250kg qui détruit un affût de 100mm et l’oblige à se replier sur Naples pour réparations.

Le croiseur lourd Ragusa est légèrement endommagé le 4 novembre 1948 par une bombe de 250kg d’un bombardier en piqué Loire-Nieuport LN-420 embarqué sur le Commandant Teste. La bombe perforante détruit la tourelle II (avant supérieure) de l’incrociatori pesanti qui doit rallier Naples pour réparations.

Le cacciatorpidiniere Fulmine est coulé le 12 novembre 1948 au large de Vintimille. Alors en mission de patrouille anti-sous-marine, il est surpris par des vedettes lance-torpilles françaises qui opéraient depuis une base avancée installée à Villefranche sur Mer. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer le cacciatorpidiniere italien par le fond, la première anguille arrachant la proue et la seconde privant le navire de propulsion. Le navire chavire et coule rapidement, ne laissant que fort peu de survivants.

Le Conflit (223) Méditerranée (3) (1ère partie)

Cette opération menée sous commandement français voit donc l’engagement de moyens importants que ce soit sur les plans terrestres, aériens et navals. Nous sommes cependant loin des moyens engagés par les américains lors de leurs grandes opérations amphibies dans le Pacifique mais nous ne sommes pas dans la même division.

-Un état-major embarqué sur le paquebot rapide transformé en transport de troupes Etoile du Sahel

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) (1er et 6ème REI)

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) (1er régiment de zouaves et 6ème régiment de tirailleurs algériens)

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) (3ème et 7ème régiments de tirailleurs algériens)

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA)

-82ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème GRDI)

-83ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (83ème GRDI)

-64ème Bataillon de Chasseurs de Combat (64ème BCC) (Renault R-35)

-66ème Bataillon de Chasseurs de Combat (66ème BCC) (Renault R-35)

-180ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (180ème RALT)

-Unités du génie et de soutien.

Les moyens aériens engagés le sont depuis les bases aériennes françaises d’Algérie mais aussi depuis le porte-avions Commandant Teste qui tout en se préparant à affronter la marine italienne va assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec des bombardiers en piqué et ses bombardiers-torpilleurs utilisés quasi exclusivement comme bombardiers.

Les bombardiers et les avions d’attaque sont libres de leurs mouvements faute de réelle menace italienne. Il y à bien la DCA mais son efficacité restera toujours limité faute de suffisamment de canons et en l’absence de radars, de guetteurs et d’un système coordonné.

Un commandement spécifique est activé sur l’aérodrome d’Alger-Maison Blanche le 15 septembre 1948 pour coordonner les actions aériennes qu’elles soient menées par l’Aviation Navale ou par l’Armée de l’Air.

Ce commandement est dirigé par le général de division aérienne Deverieux assisté par le contre-amiral Million. Les deux hommes qui se connaissent bien _Charles Deverieux à épousé la sœur du contre-amiral_ vont opérer en bonne intelligence.

Bien que destinée à défendre les villes de Blida et de Meknès, les ERC-513 et ERC-515 vont être engagés au dessus de la Sardaigne avec leurs Arsenal VG-39 munis de réservoirs supplémentaires.

C’est un moyen de compenser l’absence d’Escadre de Chasse en Algérie et de ne pas dégarnir (du moins pour le moment) la 10ème EC qui couvre la Tunisie.

Au cours de ces combats ils vont faire taire les ricaneurs qui les considéraient comme des «planqués» et des «pilotes du dimanche».

Le Groupe Régional de Chasse de Corse (GRC-Corse) qui dispose de trente-six Dewoitine D-520 va être engagé au dessus du nord de La Sardaigne.

En ce qui concerne les unités de bombardement, l’Armée de l’Air engage la 25ème EBM stationnée en Tunisie avec ses Amiot 354 et la 36ème EBLg volant sur Douglas DB-7D.

L’Armée de l’Air va également engager la 63ème EBLg volant sur Glenn-Martin 167F/187F, une escadre déployée initialement en Tunisie mais qui avait été redéployée en Corse dès la fin du mois d’août.

La reconnaissance va être assurée par le Groupe Aérien d’Observation (GAO-538) anciennement Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation de Corse avec huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

En ce qui concerne le transport, le GLT n°2 (Groupement Léger de Transport) se tient prêt avec ses cinq DC-3 et ses dix D-720bis à mener des missions de transport rapide ou d’évacuation sanitaire, le haut-commandement français ne voulant pas revivre les catastrophes de l’été et de l’automne 1914 où nombre de blessés avaient succombé moins de leurs blessures que d’une prise en charge trop tardive et/ou inadaptée.

L’Aviation Navale déploie tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) déployée sur le porte-avions d’escadre Commandant Teste.

Certes le «grand frère» des Joffre et Painlevé doit surtout surveiller les mouvements de la flotte italienne pour y déclencher le feu de Wotan sur elle mais les avions embarqués sur le porte-avions de 20000 tonnes pourront si besoin est appuyer les troupes engagées sur le sol sarde.

Pour rappel cette flottille comprend les unités suivantes :

-Trois escadrilles de chasse, les 16C 18C et 22C volant sur Bloch MB-159M

-Deux escadrilles de reconnaissance, les 16R et 18R volant sur SNCAO CAO-610

-Deux escadrilles de bombardement-torpillage les 18T et 20T volant sur Latécoère Laté 299-5

-Deux escadrilles de bombardement en piqué les 18B et 20B volant sur Loire-Nieuport LN-420.

-La Section d’Entrainement et de Servitude à été laissée en Algérie avec ses huit Morane-Saulnier MS-474, ses deux D-720M et ses deux SO-30.

Des unités basées à terre vont également être engagées pour couvrir la flotte, l’appuyer et l’éclairer :

-Escadrille 22E volant sur SNCAO CAO-700M

-Escadrille 16T volant sur Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 14E volant sur Potez-CAMS 141

-Escadrille 12T volant sur Bloch MB-481

-Escadrille 14R volant sur Consolidated Catalina

-Escadrille 24C volant sur Dewoitine HD-780

Sans qu’il y est une séparation étanche, les CAO-700M menaient des missions de patrouille maritime à long rayon d’action pour repérer les mouvements de la flotte italienne en liaison avec les Léo 456 qui se tenaient prêt à mener des missions de torpillage. Ces bimoteurs pouvaient également mener des missions de reconnaissance armée avec deux bombes de 250kg pour des attaques sur des objectifs d’opportunité.

Les hydravions étaient davantage destiné à opérer en liaison avec la flotte, menant des missions de reconnaissance et d’observation (Potez-CAMS 141 et Consolidated Catalina) et de lutte anti-sous-marine (Bloch MB-481).

Les Dewoitine HD-780 vont participer à la couverture de la Corse mais nul doute que ses pilotes espèrent méner des missions plus offensives.

Les moyens engagés dépendent de la 4ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée stationnée à Mers-El-Kébir près d’Oran mais aussi de la 6ème Escadre Légère stationnée à Bizerte en Tunisie. A noter que quelques navires de la 2ème Escadre basée à Toulon sont également engagés.

En revanche les transports vont partir des ports d’Oran, d’Alger, de Nemours et de Philippeville, rallier un point de ralliement sous la protection d’escorteurs qui doivent protéger les transports de troupes _hautement vulnérables_ contre les menace aériennes, navales et sous-marines. Aucun navire ne sera perdu au grand soulagement des planificateurs.

-Navire de commandement Etoile du Sahel, un paquebot transformé en transport de troupes et utilisé comme PC flottant.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (escorte antiaérienne et antisurface du porte-avions, appui-feu)

-Croiseur de bataille Strasbourg

-Cuirassé Bourgogne

-Croiseurs lourds Algérie et Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne La Marseillaise Condé

-Contre-torpilleurs Aigle Vauquelin Tartu Le Terrible L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre : Hussard et Spahi (escorte du Commandant Teste), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne), Lannes et Augereau (escorte du Bourgogne) Lansquenet et Fleuret (escorte du Strasbourg)

-Navires légers : torpilleurs légers Kabyle Tonkinois Somali Touareg avisos dragueurs Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière Chamois Gazelle chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère (déployé devant Cagliari) L’Hermione et Belle Ile (golfe d’Asinara débouché de la ville de Sassari) La Cornelie et Ile d’If (surveillance de La Maddalena)

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur La Medjerda ravitailleur rapide Tarn ravitailleur d’hydravions Sans Reproche cargo rapide Oran

-Le transport de troupes est assuré par des navires marchands réquisitionnés essentiellement des paquebots et des ferrys. Le manque de navires immédiatement disponible imposera plusieurs rotations. L’ère des navires amphibies spécialisés arrivera plus tard.

Dans ces paquebots, dans ces ferrys et autres paquebots-ferrys, l’ameublement d’origine est débarqué, tout ce qui pourrait brûler également. Des cloisons sont démontées voir carrément détruites pour créer de vastes espaces pouvant accueillir des troupes et du matériel. Les navires sont repeints en gris (uni ou plusieurs tons) et munis de canons antiaériens légers. Des moyens de communication et de signalisation supplémentaires sont installés. Les navires suivants sont engagés :

-Cargos Charles LD Leopold LD Maurice LD Diderot Ange Schiaffino Nicole Schiaffino Finistere Etang de Thau Charles Le Borgne Ginette Le Borgne Bougainville

-Croiseurs auxiliaires (utilisés comme transports de troupes) Côte d’Albatre Kita Desirade

-Transport de Troupes Ville de Sidi-Bel Abbès et Belle Province

-Pétroliers Roxane Euphrosyne Etoile du Désert

Mitteleuropa Balkans (178) Grèce (22)

Hydravions

Dornier Do-22

Dornier Do-22 sous les couleurs finlandais

Le Dornier Do-22 était un hydravion de conception et de fabrication allemande qui effectua son premier vol le 15 juillet 1938.

En dépit de performances correctes il ne fût pas retenu par l’Allemagne et ne connu le succès qu’à l’export en Finlande (des appareils initialement prévus pour la Lettonie non livrés avant l’annexion du pays), en Yougoslavie et en Grèce. Une variante terrestre baptisé Do-22L ne dépassa pas le stade du prototype.

La Grèce à commandé douze appareils qui sont en service en septembre 1939 et en septembre 1948 même si le nombre est tombé à dix appareils, un hydravion ayant été victime d’un crash à l’amerissage et un autre ayant été abattu par un chasseur italien lors d’un incident de frontière à l’automne 1948.

Les dix appareils restant vont opérer essentiellement en mer Ionienne et en mer Adriatique pour répérer les mouvements navals italiens annonçant une future offensive.

Quand les italiens déclenchent l’opération CAESAR il ne restait plus que six appareils opérationnels à la fois du fait des pertes au combat (deux) mais aussi parce que l’usure rendait leur utilisation dangereuse.

Les six appareils vont faire leur maximum mais ils doivent mettre bas les armes. Un appareil est abattu par la DCA italien le 5 mai au matin, un deuxième est victime de la chasse transalpine le 15 mai, un troisième est détruit au mouillage par les tirs d’un torpilleur italien le 21 mai, deux sont abattus par des chasseurs allemands le 5 juin et le dernier se crashe à l’amerrissage alors qu’il était parvenu en Crète.

Caracteristiques Techniques

Type : hydravion triplace de reconnaissance monoplan

Masse à vide 2600kg en charge 4000kg

Dimensions : longueur 13.12m envergure 16.2m hauteur 4.85m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Ybrs de 860ch

Performances : vitesse maximale 350km/h à 3000m vitesse de croisière 310km/h distance franchissable 2300km plafond opérationnel 9000m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm MG-15 en position ventrale et en position dorsale, une mitrailleuse MG-17 de 7.92mm dans le nez, une torpille de 800kg ou quatre bombes de 50kg

Equipage : pilote, mitrailleur et opérateur radio

Fairey IIIF

Fairey IIID sous les couleurs portugaises

Le Fairey IIIF est l’un des rejetons d’une famille de biplans de reconnaissance développé en version terrestre et hydravion. Produit à 964 exemplaires, ayant donné également naissance aux Fairey Gordon et Fairey Seal, le prototype à effectué son vol initial le 14 septembre 1917 pour une mise en service en 1918. Il va connaître une longue carrière notamment en Grèce où il était encore en service en septembre 1939 à une époque où il était obsolète.

Les premières variantes (IIIA et IIIB) sont produits en petit nombre et participent à quelques opérations à la fin du premier conflit mondial à la différence du IIIC qui entre en service en novembre 1918 au sein des forces armées britanniques dont le volet aérien à été unifié avec la création de la RAF.

La variante suivante baptisé Fairey IIID est la première connaître le succès à l’export puisqu’il va être utilisé à la fois par les britanniques mais aussi par la marine portugaise et par les australiens avec respectivement onze et six exemplaires.

La variante qui nous intéresse le plus ici est donc la variante IIF, une variante apparue en 1927 qui allait être utilisée par les britanniques mais aussi par les néo-zélandais en attendant les grecs comme nous le verrons ultérieurement.

Cette variante était utilisé aussi bien avec des flotteurs qu’avec des roues, les premiers opérant depuis les navires de ligne et les seconds depuis les porte-avions ou depuis des hydrobases.

Au final il y eut de produit un prototype baptisé Fairey N.10, cinquante biplaces Fairey IIIA, trente triplaces Fairey IIIB, trente-six biplaces Fairey IIIC, 227 biplaces Fairey IIID, trois Fairey IIIE (projet à moteur radial qui n’à pas connu le succès commercial), trois Queen IIIF (avion d’entrainement radiocommandé), trois Fairey IIM civil et surtout 622 Fairey IIIF qu’il s’agisse de triplaces (55 Mk I, 33 Mk II et 291 Mk III) ou de biplaces ( 243 Mk IV), les Fairey Gordon et Fairey Seal étant initialement connu sous les désignation de Fairey IIIF MkV et Fairey IIIF Mk VI.

Cet appareil à été utilisé par la Grande-Bretagne l’Australie, l’Argentine, le Canada, le Chili, l’Egypte, l’Irlande, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, la Suède, l’URSS et la Grèce.

Cette dernière via son armée de l’air commande en 1929 dix Fairey IIIF qui vont être utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la patrouille maritime. Ces avions sont déjà en passe d’être déclassés mais sont toujours en service dix ans plus tard quand éclate la guerre de Pologne qui fort heureusement pour Athènes ne dégénère pas en second conflit mondial ce qui aurait été une catastrophe tant les lacunes des forces armées héllènes étaient grandes.

Ces appareils sont remplacés en 1942 par des Supermarine Walrus plus modernes. Comme un symbole si en 1929 les Fairey IIIF avait été commandés par une aéronavale qui disparu peu après cette fois ce fût la situation inverse avec des appareils commandés par l’armée de l’air et qui allaient être pris en main par une aéronavale revenue d’entre les morts.

Après inspection quatre appareils sont conservés pour l’entrainement et différentes missions de servitude jusqu’en 1947 quand le dernier appareil disponible est interdit de vol puis envoyés à la casse.

Caracteristiques Techniques (Fairey IIIF Mk.IV)

Type : hydravion triplace biplan de reconnaissance et de patrouille maritime

Masse à vide 1749kg en charge 2740kg

Dimensions : longueur 10.46m envergure 13.94m hauteur 3.78m

Motorisation : un moteur en ligne Napier Lion XI de 570ch entrainant une hélice bipale à pas fixe

Performances : vitesse maximale 190km/h à 3048m distance franchissable 2450km (capacité carburant maximum aucun armement) plafond opérationnel 6100m

Armement : une mitrailleuse Vickers de 7.7mm tirant vers l’avant, une mitrailleuse Lewis en position arrière, plus de 227kg sous les ailes.

Supermarine Walrus

le roi George VI (1936-1952) passant en revue une unité de Supermarine Walrus

En septembre 1948, le Supermarine Walrus à une position monopolistique au sein des unités de la Fleet Air Arm (FAA).

Mis au point par le père du Spitfire, Reginald Mitchell, c’était un hydravion biplan monomoteur à hélice propulsive.

C’était le premier hydravion britannique à disposer d’un train totalement rectractable (ce qui en faisait un véritable hydravion amphibie), d’un habitacle fermé et d’un fuselage entièrement en métal.

Conçu dans un premier temps comme hydravion de reconnaissance destiné aux cuirassés et aux croiseurs, il fût également utilisé pour la lutte anti-sous-marine, l’entrainement, la liaison, le sauvetage en mer.

A l’origine de cet appareil figure une initiative de la firme Supermarine pour la Royal Australian Air Force (RAAF), l’armée de l’air australienne qui demandait un hydravion catapultable pour les croiseurs de la Royal Australian Navy (RAN).

Cet appareil baptisé Seagull V n’apparut qu’en 1933, effectuant son premier vol le 21 juin 1933 avant d’être confié à la Royal Navy pour des tests de validation.

La RAAF commanda 24 appareils qui furent livrés entre 1935 et 1937 suivis par douze appareils pour la RAF qui le rebaptisa Walrus.

Les commandes se succédèrent et en septembre 1948, le Walrus équipait au sein de la FAA deux groupements au sein du Home Command (soixante-huit appareils), deux groupements au sein du Mediterranean Command (trente appareils), un groupement au sein du Far East Command (vingt-deux appareils), un groupement au sein de l’India Command (dix appareils), un groupement au sein du West Indies Command (dix appareils), un groupement au sein du South Atlantic Command (huit appareils) soit 148 appareils en service (100 Mk I et 48 Mk II). A cela s’ajoute des appareils de réserve, 48 Supermarine Walrus Mk III et 42 Supermarine Walrus Mk IV.

Le Walrus équipe également des squadron du Coastal Command en l’occurence six squadron disposant de Supermarine Walrus Mk V, une version adaptée aux besoins de la force de patrouille maritime de la RAF.

La production n’est pas poursuivie, un nouvel appareil baptisé Supermarine Sea Otter doit être introduit au printemps 1949. L’appareil à été largement exporté en Argentine, en Australie, au Canada, en Egypte, en Irlande, en Nouvelle-Zélande,en Turquie et en Grèce (usage militaire) sans parler des utilisateurs civils.

La Grèce va recevoir des appareils pour remplacer ses hydravions Fairey IIIF clairement dépassés, les premiers appareils étant d’anciens hydravions de la FAA reconditionnés ce qui explique que chez certains auteurs peu scrupuleux la Grèce ne figure pas parmi les utilisateurs de l’appareil.

Six hydravions sont livrés en mars 1942 suivis de quatre autres appareils en septembre. Ces appareils sont utilisés pour l’entrainement et comme mesure intérimaire en attendant la livraison d’appareils neufs. La Grèce avait initialement voulu commander quarante-deux appareils mais très vite la renaissante aéronavale grecque à du réduire ses prétentions.

Finalement aux dix appareils de seconde main vont s’ajouter vingt-quatre appareils neufs livrés entre juin 1943 et février 1944. Ces appareils vont équiper pour seize d’entre-eux une flottille de reconnaissance, les autres étant utilisés pour les liaisons, l’entrainement et pour servir de volant de fonctionnement, les grecs faisant durer leur flotte en faisant tourner les appareils.

La mise en service du Salamis à entrainé l’embarquement de quatre Walrus (deux en pratique), ces avions étant intégrés au croiseur de bataille en formant son service aviation.

Sur les trente-quatre appareils reçus entre mars 1942 et février 1944, il en restait vingt-huit en service en mai 1949 quand les italiens déclenchent l’opération CAESAR.

Ces hydravions vont mener d’incessantes patrouilles de surveillance et de lutte ASM, vont couvrir les convois, éclairer les unités de combat, récupérer des pilotes abattus et même poser des mines.

On parle également d’une attaque à la bombe et à la torpille de navires italiens mais il semble qu’il s’agisse d’une légende ou d’une confusion avec un autre modèle d’appareil.

Les pertes sont naturellement lourdes que ce soit au sol (ou plutôt à flot) ou en vol sous les coups de la chasse et de la DCA. A la fin de la campagne de Grèce, il ne restait plus que huit appareils qui ont rallié le gouvernement grec en exil, l’ennemi ayant capturé six appareils (deux par les italiens et quatre par les allemands) mais à notre connaissance aucun appareil n’à été remis en état et réutilisé probablement faute de temps, de moyen et de volonté.

Du côté des hydravions ayant échappé à l’ordalie de la Campagne de Grèce ils sont usés par une utilisation intensive et ne peuvent plus être vraiment considérés comme des hydravions de première ligne.

Voilà pourquoi quand l’aéronavale reconstituera une flottille de patrouille maritime elle choisira le Consolidated Catalina, laissant trois Walrus être utilisés pour l’entrainement, les liaisons et les missions de servitude au profit des «PeeBeeWee». Un Walrus à été préservé et est aujourd’hui exposé au musée de la Marine du Pirée (magnifique musée dont je vous recommande la visite).

Caractéristiques Techniques du Supermarine Walrus

Type : hydravion de reconnaissance, d’observation et de soutien

Masse : à vide 2200kg en charge 3265kg maximale au décollage 3650kg

Dimensions : longueur 11,45m envergure 14m hauteur 4.6m

Motorisation : un moteur radial Bristol Pegasus VI de 680ch

Performances : vitesse maximale 215 km/h à 1450m distance franchissable 956km plafond opérationnel 5650m

Armement : deux ou trois mitrailleuses Vickers K de 7.7mm six bombes de 45kg ou deux bombes de 110kg ou deux charges de profondeur Mk VIII de 110kg

Equipage : trois ou quatre hommes

Arado Ar198

Arado Ar196

L’Arado Ar196 était un bon appareil, robuste et agréable à piloter. Néanmoins, il était jugé perfectible et dès le printemps 1943, la firme Arado travailla sur une version améliorée de son Ar-196.

Le nouvel appareil baptisé Arado Ar-198 est identique extérieurement à l’Arado Ar196 mais il est mieux armé, mieux protégé et plus rapide.

A noter que l’appareil reprend la désignation d’un bimoteur de reconnaissance qui resta à l’état de prototype après sa défaite contre le Focke-Wulf Fw-189.

Deux prototypes sont commandés en janvier 1945, l’Arado Ar198 effectuant son premier vol le 7 avril 1945 et le deuxième décolla pour la première fois le 8 août 1945.

48 appareils sont commandés en janvier 1946 et livrés entre juin 1946 et février 1947. Il va équiper les cuirassés de la Kriegsmarine.

Quatre appareils sont embarqués sur les cuirassés Lunderdoff Kaiser Wilhelm II Hidenburg Friedrich der Grosse Von der Tann Derfflinger Bismarck Tirpitz mais aussi sur les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau soit un total de quarante appareils auxquels il faut ajouter huit appareils qui servent de volant de fonctionnement.

Cet appareil va aussi être utilisé par la Grèce qui bien que se rapprochant de la France cherche à disposer d’une relative autonomie en matière d’équipements militaires.

Néanmoins il y à fort à parier que la commande de seize hydravions à l’Allemagne à du mal passer à Paris qui espéraient probablement placer d’autres hydravions fabriqués dans notre pays.

Ces seize appareils vont équiper l’une des cinq unités de l’aéronavale grecque et vont ironie de l’histoire se trouver à combattre les italiens et les allemands.

Ils vont être engagés pour les appareils basés à terre selon le même mode opératoire que les Walrus, subissant des pertes assez sensibles.

A la fin de la Campagne de Grèce il restait quatre appareils qui ne sont utilisés que pour l’entrainement mais après la destruction de l’un d’eux lors d’un tir fratricide au dessus de la Crète, les trois derniers appareils sont interdits de vol. On ignore tout de leus sort final mais il est probable qu’ils ont été ferraillés dans l’immédiat après guerre.

Caracteristiques Techniques de l’Arado Ar198

Type : hydravion biplace embarqué de reconnaissance et d’observation

Poids : à vide 3050kg maximal au décollage 3800kg

Dimensions : longueur 11.50m envergure 12.60m hauteur 4.50m

Motorisation : un moteur radial BMW-136 de 1050ch

Performances : vitesse maximale 361 km/h distance franchissable 1110km plafond opérationnel 8010m

Armement : deux canons de 20mm MG-151 et deux mitrailleuses MG-17 de 7.92mm dans les ailes, une mitrailleuse MG-15 de 7.92mm dans le poste arrière. Deux bombes de 50kg

Consolidated Catalina

Le Consolidated Catalina à été utilisé par la Suède

Après la victoire du Japon sur la Russie en 1905, la question ce n’était pas si il y aurait un conflit entre Tokyo et Washington mais quand. Les deux pays se préparèrent donc à une grande bataille de rencontre généralement localisée au large des Philippines alors colonie américaine.

Ainsi naquit dans la tête des planificateurs de l’US Navy l’idée d’un hydravion à très long rayon d’action capable de surveiller de très larges portions de l’océan (ou de patrouiller au dessus d’un secteur donné pendant de très longues heures) et d’attaquer les lignes de communication ennemies, les «dents» étant paralysés par l’anéantissement de la «queue».

C’est le concept du Patrol Bomber (PB), du patrouilleur-bombardier, un concept décliné également par l’aviation embarquée américaine (Scout-Bomber ou éclaireur-bombardier) mais aussi par la France, les Bloch MB-175T de reconnaissance maritime effectuant leurs missions avec deux bombes de 125 ou de 250kg (selon les besoins en autonomie) pour pouvoir si besoin est attaquer des cibles d’opportunité.

C’est en octobre 1933 que l’US Navy lance officiellement un appel d’offres pour un patrol bomber, appel d’offres auquel répondirent Consolidated Aircraft et Douglas Aircraft Corporation.

Ce nouvel appareil avait été lancé pour remplacer les Martin P3M et Consolidated P2Y qui à l’utilisation s’étaient révélés sous motorisés, sous-armés sans parler de leurs «jambes courtes».

Sur le papier, le projet de Douglas baptisé XP3D-1 est meilleur mais au niveau prix, c’est le XP3Y-1 de Consolidated qui l’emporte et est donc choisit. Cela n’empêche pas le futur Calina d’intégrer un certain nombre de perfections techniques notamment des flotteurs de stabilisation retractables.

Le XP3Y-1 effectua son premier vol le 28 mars 1935 et fût ensuite intensivement testé par l’US Navy qui sure de son fait commanda 60 PBY-1 le 29 juin 1935. Les premiers appareils de série furent livrés au squadron VP-11F en octobre 1936.

Le PBY-1 produit à 60 exemplaires occupe ainsi les chaines de montage de septembre 1936 à juin 1937, les 50 PBY-2 sont produits entre mai 1937 et février 1938, les 66 PBY-3 entre novembre 1936 et août 1938, les 32 PBY-4 entre mai 1938 et juin 1939 et les 120 PBY-5 de septembre 1940 à juillet 1943, cette dernière version étant la première version amphibie du Catalina capable à la fois de se poser sur une piste en dur et sur une hydrobase.

Une version améliorée baptisée PBY-6 est commandée à 250 exemplaires en septembre 1946 et livrée entre janvier 1947 et décembre 1948.

Quand l’Europe s’embrase trente ans après l’armistice de Rethondes, onze squadrons de l’US Navy sont équipés des différents modèles du Catalina. Si quelques PBY-2 sont encore en service, la majorité sont des PBY-5 et 6.

Quatre squadrons soit 80 appareils sont déployés dans l’Atlantique et les Caraïbes et sept dans le Pacifique soit un total de 140 appareils, 220 appareils étant en ligne, 20 PBY-2, 120 PBY-5 et 80 PBY-6, les autres versions ayant été feraillées ou étant utilisées pour les liaisons, le transport, la sevitude et l’entrainement.

Sans des problémes importants de mise au point, le Martin PBM Mariner aurait remplacé les Catalina avant septembre 1948.

Résultat, le Mariner ne remplaça que très (trop?) progressivement les Catalina, le Consolidated PBY-6 étant encore en service en septembre 1954 en petit nombre, la production ayant cessée en septembre 1953.

Outre l’US Navy, des pays étrangers ont mis en œuvre le Catalina pendant ou après guerre qu’il s’agisse de l’Argentine, de l’Australie, du Brésil, du Canada, de la Colombie, de Cuba, du Danemark, de la France (80 appareils), de la Grèce, de l’Islande (Garde-Côtes), du Japon (après guerre), des Pays-Bas (aux Indes Néerlandaises), de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, du Paraguay, de l’Afrique du Sud, de la Suède, de la Yougoslavie, de l’URSS et de la Grande-Bretagne.

L’US Navy à retiré l’appareil du service en 1958, conservant pendant quelques années ses Mariner et ses Coronado, tournant au milieu des années soixante, la page des hydravions au profit des avions de patrouille maritime basés à terre après avoir essayé de mettre au point des hydravions de combat à réaction.

La Grèce sélectionne cet hydravion pour remplacer ses Walrus après avoir étudié le Sea Otter et le Potez-CAMS 143.

Douze Consolidated PBY-5 Catalina sont ainsi livrés à l’aéronavale grecque en juillet 1951, l’unité étant considéré comme opérationnelle à l’automne. Elle opère d’abord depuis Benghazi en Libye pour parfaire son entrainement et couvrir la mer Ionienne.

En septembre 1952 elle se déplace en Crète y opérant jusqu’en décembre 1953 quand l’unité rallie l’Epire pour surveiller l’Adriatique, pister les rares navires ennemis encore à flot et guider sur eux leur ange exterminateur qu’il prenne la forme d’un avion, d’un sous-marin ou d’un navire de surface.

Sur les douze appareils livrés à l’été 1951, cinq sont perdus (un par accident à l’entrainement, deux par la DCA et deux par la chasse) mais ils sont remplacés par des PBY-6. Au final la Grèce à reçu douze PBY-5A et huit PBY-6.

Le conflit terminé ces hydravions vont participer au répérage des épaves et des mines pour les éliminer.

Certains appareils vont être engagés dans la guerre civile pour repérer les maquisards communistes ou pour assurer le ravitaillement de garnisons isolés par exemple par largage de conteneurs. Le Catalina à été retiré du service en 1965 remplacé signe des temps par des Lockheed Neptune.

Caractéristiques Techniques du Consolidated PBY-5A Catalina

Type : hydravion à coque bimoteur de patrouille maritime

Masse : à vide 9485kg maximale au décollage 16066kg

Dimensions : longueur 19.46m envergure 31.70m hauteur : 6.15m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-92 Twin Wasp de 1200ch chacun

Performances : vitesse maximale 314 km/h vitesse de croisière 201 km/h distance franchissablekm plafond opérationnel : 4000m

Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm latérales, deux autres dans la tourelle de nez et une mitrailleuse de 7.7mm dans le tunnel ventral. 1814 kg de charge militaire (torpilles, bombes, charges de profondeurs, mines).

Equipage : deux pilotes, trois mitrailleurs, un mécanicien , un radio et un navigateur soit 8 hommes

Bloch MB-481

Bloch MB-481

Le Bloch MB-481 est un hydravion bimoteur monoplan de bombardement-torpillage de conception et de fabrication française. Il à pour origine un appel d’offres de la marine française qui réclamait un éclaireur de combat capable de mener des missions de reconnaissance, de bombardement et de torpillage.

Trois constructeurs français proposent leurs projets : Bloch avec son MB-480, Loire-Nieuport avec son LN-10 et Hanriot avec son NC-410.

Le prototype du MB-480 vole pour la premier fois en juin 1939 suivit du premier vol d’un second prototype en octobre. Un temps le programme est menacé, la marine se demandant si la mission d’éclaireur de combat ne serait pas mieux assurée par un avion terrestre et notamment par une version adaptée du Léo 451.

Finalement le programme se poursuit. Si la production du MB-480 resta limité à 2 prototypes (qui finirent leur carrière à l’EEA [Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique] d’Hourtin), celle du MB-481 allait être bien plus importante. Il va en effet remplacer le Lioré et Olivier H257bis mais également équiper de nouvelles unités.

150 appareils sont ainsi commandés et livrés entre janvier 1941 et octobre 1946. Quand le second conflit mondial éclate, l’Aviation Navale dispose de neuf escadrilles volant sur cet appareil en l’occurence l’escadrille 8B basée à Port-Lyautey au Maroc, l’escadrille 2B stationnée sur l’Etang de Berre tout comme sa consoeur l’escadrille 4B, l’escadrille 12T stationnée à Arzew, l’escadrille 9T stationnée Djibouti, l’escadrille 13T basée à Diego Suarez, l’escadrille 19T stationnée en Martinique sur la base aéronavale de Fort de France-Schoelcher, l’escadrille 22T stationnée à Dakar et enfin l’escadrille 23T déployée à Cam-Ranh en Indochine.

Au 5 septembre 1948, 96 Bloch MB-481 sont en service. Sur les 150 appareils commandés et livés, 96 sont en ligne, 11 ont été perdus ce qui réduit 43 le nombre d’appareils sont stockés dont 16 outre-mer et 27 en métropole. De nouveaux appareils appartenant à une version améliorée, le MB-483 vont être produits dans le cadre des commandes de guerre.

La Grèce s’intéresse l’appareil dans la foulée de l’intérêt yougoslave. La commande est passée en septembre 1944, commande de vingt-quatre appareils (seize appareils en ligne et huit appareils de réserve) qui est honorée entre février et septembre 1945.

L’unité ainsi équipée va opérer d’abord au dessus de la mer Egée pour calmer les véilleitées turques puis au dessus de l’Adriatique et de la mer Ionienne. Des incidents opposent les Bloch à des chasseurs italiens et un appareil est abattu le 4 juillet 1948 suscitant la protestation d’Athènes.

L’Italie qui n’est pas encore prête à régler son compte aux grecs s’excuse et verse des indemnités pour l’appareil perdu et pour la famille de l’équipage tué dans cet incident officiellement lié à une incompréhension mutuelle.

A partir de septembre 1948 les Bloch MB-481 grecs vont accentuer les patrouilles pour surveiller les mouvements italiens et pour couvrir la navigation.

Lors du déclenchement de l’opération CAESAR certains Bloch vont attaquer la flotte italienne subissant de lourdes pertes face à la DCA et à la chasse italienne puisque l’unité est rapidement réduite à neuf appareils qui vont se replier sur le sud du Péloponnèse.

Ces appareils vont continuer à combattre jusqu’au printemps 1950. L’unité ayant été réduite à quatre appareils, elle est dissoute et le personnel transféré en Egypte en vue de mettre sur pied de nouvelles unités.

Les quatre appareils très usés sont cannibalisés par les français pour soutenir leur flotte de MB-481/483.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-481

Type : hydravion bimoteur multiplace de bombardement, d’éclairage et de torpillage

Poids : à vide 6800kg totale 10000kg

Dimensions : Envergure 23.50m Longueur 19.10m Hauteur 4.60m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N de 1200ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 350 km/h à 2000m Autonomie 1200km plafond 7100m

Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm dans le nez avec 900 cartouches, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en ventrale arrière avec 900 cartouches et un canon de 20mm Hispano-Suiza en tourelle dorsale avec 60 obus. 1340Kg de bombes ou deux torpilles de 400mm

Equipage : deux pilotes et trois mitrailleurs

Heinkel He-115

Heinkel He-115 sous les couleurs finlandaises

En 1935, le Reichsluftfahrtministerium (RLM) (Ministère de l’Air) lance un appel d’offres pour un hydravion bimoteur d’usage général, pouvant mener aussi bien des missions de reconnaissance que de bombardement, de torpillage ou encore de mouillage de mines.

Deux constructeurs proposèrent leurs projets : la Heinkel Flugzeugwerke et la Hamburger Flugzeugbau qui n’était que la division aéronautique des chantiers navals Blohm & Voss. Trois prototypes furent commandés le 1er novembre 1935, les avions Heinkel sont baptisés He115 et son concurrent, Ha140.

Le premier prototype du Heinkel He115 effectue son premier vol en août 1937 et début 1938, il est sélectionné au détriment de son concurrent hambourgeois. Il est mis en service en 1939 et va être exporté en Norvège, en Finlande, en Suède et en Grèce.

L’appareil est encore en service en septembre 1948 au sein du Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) mais il à été largement remplacé par son successeur le Heinkel He-117.

La Grèce passe commande de vingt appareils en septembre 1945 à une époque où la chaine de montage était sur le point de fermer. Les allemands produisent douze appareils neufs et reconditionnent huit appareils ayant servis dans leurs unités, information qu’ils se garderont bien de divulguer aux grecs.

Cette unité va opérer avec les Bloch MB-481 pour des missions de patrouille maritime, de bombardement, de torpillage et même de lutte anti-sous-marine. Au cours de la campagne de Grèce sur les dix-neufs appareils existants, deux sont détruits dès le premier jour lors d’une frappe aérienne italienne suivis le lendemain de deux appareils abattus lors d’une mission de bombardement-torpillage.

La flotte est donc tombée à quinze appareils et ce n’est pas finit puisqu’à la fin de la Campagne de Grèce il ne restait que cinq appareils, la plupart étant particulièrement usés.

Ces avions se sont repliés sur la Crète mais ne vont guère voler à la fois pour éviter les tirs fratricides mais aussi parce qu’il manque de pièces détachées ce qui obère fortement leur disponibilité. Le dernier vol d’un He-115 grec à lieu le 14 septembre 1951 et les deux appareils survivants (les trois autres avaient été cannibalisés) sont envoyés à la ferraille.

Caractéristiques Techniques du Heinkel He-115

Type : hydravion triplace bimoteur de bombardement-torpillage

Poids : à vide 5290kg en charge 10400kg

Dimensions : longueur 17.30m envergure 22.28m hauteur 6.60m

Motorisation : deux moteurs radiaux BMW-132K de 970ch chacun

Performances : vitesse maximale 327 km/h rayon d’action de combat 2100km plafond opérationnel 5200m

Armement : une mitrailleuse fixe MG-17 de 7.92mm, une mitrailleuse MG-15 dans un poste dorsal et une autre dans le nez; cinq bombes de 250kg ou deux bombes de 250kg et une torpille de 800kg ou une mine marine de 920kg

17-Aviation navale (64)

Commandement Nord-Méditerranéen de l’Aviation Navale (CNMAN) (Hyères-Le Palyvestre)

2ème flottille d’hydravions

Escadrille 2R (Hyères-Le Palyvestre) : douze Consolidated Catalina.

Escadrille 4R (Hyères-Le Palyvestre) :  douze Lioré et Olivier C40.

Escadrille 4T (Hyères-Le Palyvestre): douze Latécoère Laté 299-7.

Total : douze Consolidated Catalina, douze Lioré et Olivier C40 et douze Laté 299-7 soit un total de trente-six appareils (24 hydravions et 12 autogires)

12ème flottille d’hydravions

-Escadrille 6T (Aspretto) : douze Latécoère Laté 299-7.

-Escadrille 23E (Aspretto) : douze Bréguet Br790

-Escadrille 24C (Aspretto) : douze Dewoitine HD-780
Total : douze Laté 299-7, douze Bréguet Br-790 et douze Dewoitine HD-780 soit un total trente-six hydravions

4ème flottille d’hydravions :

Escadrille 2B (Berre) : douze Bloch MB-481 de reconnaissance, de bombardement et de torpillage.

Escadrille 4B (Berre) : douze Bloch MB-481 de reconnaissance, de bombardement et de torpillage.

Escadrille 6R (Berre) : douze Bréguet Br790

Escadrille 2E (Berre) : douze Potez-CAMS 143.

Escadrille 20E (Berre) : six  Latécoère Laté 612.

Total :vingt-quatre Bloch MB-481, douze Bréguet Br790, six  Latécoère Laté 612 et douze Potez-CAMS 143 soit un total de 54 appareils

2ème flottille d’aviation navale

Escadrille 6B (Fréjus-Saint Raphaël) : douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Escadrille 2C (Fréjus-Saint Raphaël) : douze Dewoitine D-551.

Escadrille 12E (Fréjus-Saint Raphaël) : douze CAO-700M.

Escadrille 8T (Fréjus-Saint Raphaël): seize Lioré et Olivier Léo-456.

Total : douze Bloch MB-175T, douze Dewoitine D-551, douze CAO-700M et seize Lioré et Olivier Léo-456 soit un total de cinquante-deux appareils

6ème flottille d’aviation navale (Hyères-Le Palyvestre) (porte-avions Joffre)

-Escadrille 12R : neuf CAO-610 utilisés pour l’observation et secondairement pour l’attaque et le torpillage.

-Escadrille 6C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790.

-Escadrille 8C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790.

-Escadrille 16B : escadrille de bombardement équipée de neuf LN 420.

-Escadrille 2T : escadrille de torpillage équipée de six Latécoère Laté 299-5.

-Une Section d’Entrainement et de Servitude à terre pour entrainement et liaison avec quatre NA-57 et deux Dewoitine D-720M

Total : neuf CAO-610, seize Dewoitine D-790, neuf LN-420, six Latécoère Laté 299-5, quatre NAA-57 et deux Dewoitine D-720M soit un total de quarante-six appareils

Escadrille Ecole de la Méditerranée (Cuers-Pierrefeu) :

Elle est composée de quatre Loire 130, de quatre Bréguet Bizerte et des deux prototypes du Dewoitine HD-730 soit un total de dix appareils soit un total le 31-08-1948 de douze appareils

Groupement d’hydraviation de la Méditerranée :

Au 31 août 1948, le GH-Med dispose de 28 Dewoitine HD-731 repartis entre les cuirassés Richelieu Clemenceau Alsace Flandre et Provence, les croiseurs lourds Suffren Dupleix Algérie Saint Louis Henri IV Charlemagne ainsi que les croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen.

-Section d’Entrainement de Berre : quatre CAO-30

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères : six CAO-30, six NA-57 et deux Dewoitine D-720 soit un total de quatorze appareils

-Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto : deux CAO-30

-Section d’Entrainement de Saint Mandrier : deux CAO-30

Le CNMAN dispose au 05-09-1948 de 286 appareils (164 hydravions, 12 autogires et 110 avions)

Commandement Sud-Méditerranéen de l’Aviation Navale (CSMAN) (Arzew)

8ème flottille d’aviation navale (Alger-Maison Blanche)

-Escadrille de chasse 14C : douze Dewoitine D-520.

-Escadrille de reconnaissance maritime 22E : douze CAO-700M.

-Escadrille de bombardiers-torpilleurs 16T : douze Lioré et Olivier Léo 456.

Total : douze D-520, douze CAO-700M et douze Lioré et Olivier Léo 456 soit un total de trente-six appareils

6ème flottille d’hydravions (Port-Lyautey) :

Escadrille 8B : douze Bloch MB-481.

Escadrille 4E  : douze Potez-CAMS 143.

Escadrille 10E : huit Potez-CAMS 141.

Total : douze Bloch MB-481, douze Potez-CAMS 143 et huit Potez-CAMS 141 soit un total de trente deux appareils

8ème flottille d’hydravions (Karouba) :

Escadrille 8R :  douze Bréguet Br790. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Escadrille 10T : douze Latécoère Laté 299-7. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Escadrille 6E : huit Potez-CAMS 143. Appareils toujours en service le 31 août 1948

escadrille 8E : douze Bréguet Br790. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Total : vingt-quatre Bréguet Br790, douze Latécoère Laté 299-7 et huit Potez-CAMS 143 soit un total de 44 appareils

10ème flottille d’hydravions (Arzew) :

-Escadrille 14E : douze Potez-CAMS 141.

-Escadrille 12T : douze Bloch MB-481.

-Escadrille 14R : douze Consolidated Catalina.

Total : dix Potez-CAMS 141, douze Bloch MB-481 et douze Consolidated Catalina soit un total de trente six hydravions

4ème flottille d’aviation navale (Sidi-Ahmed) :

-Escadrille 4C : douze Dewoitine D-551.

-Escadrille 16E : douze CAO-700M de patrouille maritime.

-Escadrille 10B : douze Bloch MB-175T.

-Escadrille 12B : seize Lioré et Olivier Léo456

Total : douze Dewoitine D-551, seize CAO-700M, seize Bloch MB-175T et seize Lioré et Olivier Léo 45- soit un total de cinquante-deux appareils

10ème flottille d’aviation navale (Arzew et porte-avions Commandant Teste)

-Escadrille 16C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 18C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 22C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 16R : six CAO-610.

-Escadrille 18R : six CAO-610.

-Escadrille 18T : huit Latécoère Laté 299-5.

-Escadrille 20T : huit Latécoère Laté 299-5.

-Escadrille 18B : neuf Loire-Nieuport LN-420.

-Escadrille 20B : neuf Loire-Nieuport LN-420.

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30

Total : 27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474, 2 Dewoitine D-720 et 2 SO-30 soit un total de 84 appareils

Groupement d’hydraviation d’Afrique du Nord  :

-Escadrille des Hydravions de Tunisie (EHT) : huit Dewoitine HD-731 basés à Karouba pour les croiseurs de la 6ème Escadre Légère (croiseur léger mouilleur de mines  Emile Bertin croiseurs de 7600 tonnes La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise)

-Escadrille des Hydravions d’Algérie (EHA) : seize hydravions Dewoitine HD-731 basés à Arzew pour les cuirassés Bretagne Bourgogne et Jean Bart, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Latouche Treville, Gambetta et Condé.

Total : vingt-quatre hydravions Dewoitine HD-731

-Section d’Entrainement de Karouba : deux CAO-30

-Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed : 8 MS-472 et deux Martin 167F soit un total de dix appareils

-Section d’Entrainement et de Servitude d’Arzew : quatre CAO-30, quatre Morane-Saulnier MS-472 et quatre Dewoitine D-720 soit un total de douze appareils

Le CSMAN dispose de 332 appareils (142 hydravions et 190 avions)

17-Aviation navale (57)

Bloch MB-481

Bloch MB-481

Bloch MB-481

En mai 1937, la marine lance un appel d’offres pour un éclaireur de combat, un avion capable de mener des missions de reconnaissance, de bombardement et de torpillage. Trois constructeurs proposent leurs créations : Bloch avec le MB-480, Loire-Nieuport avec le LN-10 _deux constructeurs intégrés à la SNCAO_ et  la SNCAC (Hanriot) avec le NC-410.

Le premier prototype du MB-480 vole en juin 1939 et le second en octobre. Un temps le programme est menacé, la marine se demandant si la mission d’éclaireur de combat ne serait pas mieux assurée par un avion terrestre et notamment par une version adaptée du Léo 451.

Finalement le programme se poursuit. Si la production du MB-480 restant limité à 2 prototypes (qui finirent leur carrière à l’EEA d’Hourtin), celle du MB-481 allait être bien plus importante. Il va en effet remplacer le Lioré et Olivier H257bis mais également équiper de nouvelles unités.

La marine commande en septembre 1940, 60 MB-481, appareils livrés entre janvier et novembre 1941.

Une deuxième commande destinée à constituer un volant de réserve est passée en mars 1942 pour 30 appareils qui sont livrés entre juin et novembre 1942.

Une troisième commande est passée en mai 1945 pour trente-six appareils destinés à de nouvelles unités. Ces appareils sont livrés entre juin et décembre 1945.

Enfin une quatrième et dernière commande est passée pour vingt-quatre appareils destiné à renforcer la réserve en mars 1946, les appareils étant livrés entre juin et octobre 1946.

Le Bloch MB-481 va au total équiper neuf escadrilles de bombardement et de torpillage :

-La première à recevoir ce nouveau bimoteur est l’escadrille 8B basée à Port-Lyautey au Maroc, cette escadrille de la 6ème FH recevant en mars 1941, douze appareils qui remplacent avantageusement le H257bis.

Ces appareils (dix appareils du lot d’origine, deux de remplacement) sont encore en service le 31 août 1948 et vont maintenir une présence permanente au dessus des convois entre Brest et Casablanca, se relayant avec des unités du CAAN à partir du 5 septembre 1948.

Ils vont également surveiller la possible irruption sur les côtes marocaines de raiders ou de navires allemands pour une démonstration semblable à celle du Goeben en 1914 en Algérie, cette crainte avait d’ailleurs été indirectement à l’origine de la perte du Pluton.

-L’escadrille 2B basée à Berre au nord de Marseille est la deuxième unité à être transformée sur le nouvel appareil en l’occurence en juillet 1941 quand douze bimoteurs se  posent sur ce lac situé au nord de la cité phocéenne. Ils remplacent sept H257bis encore en état de vol.

Cette unité est toujours équipée du même appareil le 31 août 1948 même si l’entrainement intensif à entrainé la réforme de deux appareils, promptement remplacés. Après avoir mené des patrouilles anti-sous-marines entre Marseille et Toulon jusqu’au 5 septembre, l’escadrille 2B va assurer la couverture des convois Marseille-Ajaccio-Alger ou Marseille-Alger ou Marseille-Oran.

-En même temps que l’escadrille 2B, sa voisine de la 4B est également transformée sur le nouvel appareil, recevant également douze appareils type MB-481. Ce choix de transformer deux unités voisines en même temps n’est bien entendu pas un hasard………… .

Ces appareils de la 4B vont opérer avec l’escadrille 2B qui dispose également de douze appareils du même type soit une puissance de feu dissuasive en Méditerranée. Cette unité est toujours équipée du même appareil le 31 août 1948 même si l’entrainement intensif à entrainé la réforme de trois appareils, rapidement remplacés.

Après avoir mené des patrouilles anti-sous-marines entre Marseille et Toulon jusqu’au 5 septembre, l’escadrille 4B va assurer la couverture des convois Marseille-Ajaccio-Alger ou Marseille-Alger ou Marseille-Oran en coopération avec l’escadrille 2B, la 4B trainant également ses hélices et ses flotteurs en direction de la Corse.

-L’Escadrille 12T est officiellement créée le 30 septembre 1941 sur la base aéronavale d’Arzew, la 12ème escadrille de torpillage appuyant la 4ème Escadre en compagnie de la 14E et de la 14R.

La mission de cette unité est d’être le bras armé des deux autres unités de la 10ème FH. En clair, une force navale ennemie repérée par un Catalina de la 14R ou un Potez-CAMS 141 de la 14E à de grande chasse de voir débouler les hydravions-torpilleurs de la 12T à moins que les Bloch MB-481 ne l’ait repéré tout seul puisque ces bimoteurs sont à la fois capable d’attaquer à la torpille, de surveiller une zone, de pister une escadre et de traquer les submersibles.

Deux appareils sont perdus au cours d’exercices et de mission de surveillance. Le premier le 14 mars 1947, écrasé au nord d’Alger (trois tués et deux blessés graves parmi l’équipage, trois morts au sol) et le second le 5 mai 1948, disparu au large de la Sicile. Son épave sera retrouvée près de Gela au cours d’une mission de reconnaissance menée en plein conflit, l’épave présentant des impacts de balle…… . Ces deux appareils sont promptement remplacés par des appareils de réserve.

A partir du 1er septembre 1948, les hydravions-torpilleurs de la 12T vont participer au dispositif de surveillance des côtes nord-africaines tout en se préparant si nécessaire à mener des raids à la torpille notamment contre le trafic de cabotage entre la Sicile et la péninsule italique.

-L’Escadrille 9T est créée le 12 mars 1942 sur la base aéronavale de Djibouti quand arrivent six hydravions bimoteurs Bloch MB-481.
Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si la perte d’un appareil à Arta en septembre 1947 nécessita l’envoi d’un appareil complet en renfort de la métropole, quatre autres étant envoyés démontés par cargo, remontés sur place et utilisés comme appareils de réserve.

A partir de ces dates, les hydravions bimoteurs de la 9ème escadrille de torpillage vont maintenir une présence quasi-permanente au dessus de la mer Rouge.

-L’Escadrille 13T est créée le 17 mars 1942 sur la base aéronavale de Diego Suarez avec six Bloch MB-481.

Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si un appareil perdu en mer à du être remplacé. L’appareil de remplacement est arrivé de métropole démonté sur un cargo en compagnie de cinq autres appareils démontés qui servent de réserve d’attrition.

A partir du 2 septembre 1948, les hydravions de la 13T vont mener des patrouilles anti-sous-marines et des patrouilles anti-raiders dans l’Océan Indien pour contrer sous-marins et croiseurs auxiliaires ennemis qu’ils soient italiens ou allemands.

-L’Escadrille 19T est activée le 11 octobre 1946 sur la base aéronavale de Fort de France-Schoelcher avec douze Bloch MB-481. Cette unité bien que qualifiée de torpillage va surtout mener des missions de surveillance et de lutte anti-sous-marine dans les Antilles.

A partir du 1er septembre 1948, les douze hydravions bimoteurs vont relayer au dessus des petites Antilles, poussant des pointes jusqu’en Guyane où ils se ravitaillent pour poursuivre leurs patrouilles ou tout simplement rentrer à Fort de France.

-L’Escadrille 22T est officiellement créée le 12 septembre 1947 sur la base de Dakar-Bel Air avec douze hydravions Bloch MB-481 utilisés davantage pour la surveillance et la lutte anti-sous-marine que pour le torpillage.

Au 5 septembre 1948, l’unité qui dispose de douze hydravions (tous du lot d’origine) multiplie les patrouilles anti-sous-marines au large de Dakar pour protéger les convois partant de ce port et ralliant Casablanca, Le Verdon et Brest.

-L’Escadrille 23T est créée en mars 1947 sur la base aéronavale de Cam-Ranh avec huit hydravions Bloch MB-481.

Sa mission est d’appuyer les FNEO et compenser la probable infériorité des forces navales françaises contre les japonais en menant de nuit un raid surprise contre les forces japonaises.

En septembre 1948, le nombre d’hydravions à été porté à douze avec l’arrivée de douze appareils démontés. Si quatre d’entre-eux sont montés et utilisés par la 23T, les huit autres sont montés mais stockés à Than-Son-Nut comme réserve d’attrition.

Au 5 septembre 1948, 96 Bloch MB-481 sont en service. Sur les 150 appareils commandés et livés, 96 sont en ligne, 11 ont été perdus ce qui réduit 43 le nombre d’appareils sont stockés dont 16 outre-mer et 27 en métropole. De nouveaux appareils appartenant à une version améliorée, le MB-483 vont être produits dans le cadre des commandes de guerre.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-481

Type : hydravion bimoteur multiplace de bombardement, d’éclairage et de torpillage

Poids : à vide 6800kg totale 10000kg

Dimensions : Envergure 23.50m Longueur 19.10m Hauteur 4.60m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N de 1200ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 350 km/h à 2000m Autonomie 1200km plafond 7100m

Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm dans le nez avec 900 cartouches, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en ventrale arrière avec 900 cartouches et un canon de 20mm Hispano-Suiza en tourelle dorsale avec 60 obus. 1340Kg de bombes ou deux torpilles de 400mm

Equipage : deux pilotes et trois mitrailleurs

17-Aviation navale (31)

Escadrille 11T

Cette escadrille est créée le 1er juin 1943 en même temps que la 7ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du Painlevé sur lequel sont embarqués les six avions torpilleurs Latécoère Laté 299 de l’unité du moins quand le porte-avions n’est pas dans la Rade-Abri. Dans ce cas là, l’escadrille est à Lanvéoc-Poulmic.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions avant de participer à sa Traversée Longue Durée du 15 au 18 août, ces deux dates marquant l’appareillage et le retour à Brest.

L’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme admise au service actif le 18 août 1944.

A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 11T menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 11T de changer de monture, les Latécoère Laté 299 cédant la place à de rutilants Latécoère Laté 299-5.

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Du 2 au 21 novembre 1947, le Painlevé participe à un exercice avec les cuirassés Normandie et Lorraine, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine accompagnés par huit torpilleurs d’escadre et le PRE La Seine.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre, en mer d’Iroise, l’escadrille 11T et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont revisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic. L’escadrille 11T change ainsi deux de ses six avions torpilleurs, les deux appareils réformés étant cannibalisés pour récupérer des pièces.

Escadrille 12T

Cette escadrille est créée à Arzew près d’Oran à l’automne 1941 pour renforcer les capacités de surveillance et de combat dont le principal bénéficiaire était la 4ème escadre.

Officiellement activée le 30 septembre 1941 avec douze Bloch MB-481, l’escadrille 12T intègre la 10ème flottille d’hydravions qui se compose également de l’escadrille 14E (douze Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 14R (douze Consolidated Catalina).

La mission de cette unité est d’être le bras armé des deux autres unités de la 10ème FH. En clair, une force navale ennemie repérée par un Catalina de la 14R ou un Potez-CAMS 141 de la 14E à de grandes chances de voir débouler les hydravions-torpilleurs de la 12T à moins que les Bloch MB-481 ne l’ait repéré tout seul puisque ces bimoteurs sont à la fois capable d’attaquer à la torpille, de surveiller une zone, de pister une escadre et de traquer les submersibles.

Deux appareils sont perdus au cours d’exercices et de mission de surveillance. Le premier le 14 mars 1947, écrasé au nord d’Alger (trois tués et deux blessés graves parmi l’équipage, trois morts au sol) et le second le 5 mai 1948, disparu au large de la Sicile. Son épave sera retrouvée près de Gela au cours d’une mission de reconnaissance menée en plein conflit, l’épave présentant des impacts de balle…… . Ces deux appareils sont promptement remplacés par des appareils de réserve.

A partir du 1er septembre 1948, les hydravions-torpilleurs de la 12T vont participer au dispositif de surveillance des côtes nord-africaines tout en se préparant si nécessaire à mener des raids à la torpille notamment contre le trafic de cabotage entre la Sicile et la péninsule italique.

Escadrille 13T

Le 12 mars 1942, sur la base aéronavale de Djibouti, arrivent douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 venus de métropole après un vol en plusieurs étapes.

Décollant de l’hydrobase des Mureaux _annexe de la BAN d’Orly_, ils ont fait étape sur l’Etang de Berre, à Karouba, à Alexandrie et à Suez avant d’arriver à Djibouti. Si six d’entre d’eux restent à Djibouti pour former la 9T, les six autres reprennent leur route pour rallier Diego-Suarez via les Seychelles, les six hydravions arrivant à destination le 17 mars 1942.

Leur arrivée marque la naissance de l’escadrille 13T qui renforce les capacités militaires françaises dans la région, ces bimoteurs pouvant servir à la surveillance maritime, au torpillage, au bombardement naval et terrestre ainsi qu’à la lutte anti-sous-marine.

Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si un appareil perdu en mer à du être remplacé. L’appareil de remplacement est arrivé de métropole démonté sur un cargo en compagnie de cinq autres appareils démontés qui servent de réserve d’attrition.

A partir du 2 septembre 1948, les hydravions de la 13T vont mener des patrouilles anti-sous-marines et des patrouilles anti-raiders dans l’Océan Indien pour contrer sous-marins et croiseurs auxiliaires ennemis qu’ils soient italiens ou allemands.

Escadrille 14T

Cette escadrille est activée le 25 septembre 1941 à Tripoli-du-Liban avec pour équipement huit Latécoère Laté 298. Cette escadrille doit donner un bras armé à l’escadrille de surveillance 10R équipée de Loire 130 pour traquer sous-marins et navires de surface.
Contrairement à d’autres unités d’hydravions-torpilleurs, l’escadrille 14T est encore équipée de Latécoère Laté 298, sa transformation sur Laté 299-7 étant reporté sine die en raison du déclenchement de la guerre alors qu’il était prévu à l’automne 1948.

Au 5 septembre 1948, l’escadrille (qui à utilisé au total onze Laté 298) participe aux patrouilles de surveillance au large des côtes syro-libanaises, se préparant à mener également des attaques à la bombe et à la torpille contre les navires italiens dans le Dodécanèse si l’Italie entrait en guerre.

Escadrille 15T

Au printemps 1945, la 1ère flottille d’aviation navale dispose sur la base de Calais-Marck de deux escadrilles de chasse et une escadrille de reconnaissance et d’attaque maritime soit trente-six appareils.

Pour compléter cette 1ère FAN et augmenter ses capacités, décision est prise de créer une escadrille de bombardiers-torpilleurs, l’escadrille 15T qui créée le 15 juin 1945 aligne douze Lioré et Olivier Léo456.

Cette escadrille déclarée opérationnelle le 4 août 1945 doit interdire La Manche et les côtes du Benelux à la marine allemande si cette dernière voulait appuyer une progression de la Heer en Belgique selon un plan inspiré du plan Schlieffen de 1914. Elle pourra aussi participer à l’appui du corps de bataille.

Au 5 septembre 1948, les douze appareils d’origine sont pleinement opérationnels, se préparant à participer à de futures opérations de guerre.

17-Aviation navale (18)

Escadrille 11R

En septembre 1939 est activée à Saïgon sur l’aérodrome de Than-Son-Nut l’escadrille 8S6 qui dispose de six Loire 130C et de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Cette unité assure des missions de surveillance côtière et doit en cas de conflit appuyer en haute mer les FNEO.

En octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 11R participe à un dispositif de surveillance des côtes de la Cochinchine.

Escadrille 12R

L’ascendance de l’escadrille 12R est particulièrement complexe. En septembre 1939 existe une escadrille AB-2, l’escadrille de reconnaissance et de surveillance de la F1A, la flottille du Béarn qui est équipée de dix Levasseur PL.101, sa base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre (même si les PL.101 sont plus des antiquités volantes qu’autre chose) et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre.

Cette unité est chargée d’une mission d’éclairage au profit du porte-avions et des forces navales avec secondairement des missions de torpillage et d’attaque. Secondairement, on verra certains CAO-600 expérimenter le commandement de la chasse voir même la chasse lourde.

Du 2 septembre au 12 décembre 1946, le Joffre est immobilisé pour un petit carénage et l’escadrille 12R troque ses huit CAO-600 (trois appareils perdus et remplacés, un appareil perdu mais non remplacé) par neuf CAO-610 qui sont tous en service en septembre 1948.

Escadrille 13R

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Le 12 septembre 1941 est activée à Than-Son-Nut l’escadrille 13R destinée à renforcer les capacités de surveillance aéromaritime au profit des FNEO. Faute d’un matériel moderne, elle dispose de douze Bloch MB-131 cédés sans déplaisir par l’armée de l’air.

Le 21 juillet 1943, douze CAO-700M arrivent à Than-Son-Nut pour remplacer les Bloch MB-131 dont seulement huit étaient encore en service, quatre appareils ayant été réformés suite à une usure prononcé de la cellule et des moteurs.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin et dans le Golfe du Siam.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol (!) rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

Escadrille 14R

Cette escadrille est créée à Arzew près d’Oran à l’automne 1941 pour renforcer les capacités de surveillance au profit de la 4ème escadre.

Officiellement activée le 30 septembre 1941 avec douze Consolidated Catalina, l’escadrille 14R intègre la 10ème flottille d’hydravions qui se compose également de l’escadrille 14E (douze Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (douze Bloch MB-481).

Ces appareils assurent des patrouilles vers le détroit de Gibraltar en liaison avec les britanniques installés à Gibraltar mais également vers l’est jusqu’aux approches immédiates de la Sardaigne et de la Sicile. Outre la surveillance pure, la lutte anti-sous-marine devient une mission prégnante pour l’unité.

Deux appareils sont perdus en patrouille (équipages disparus présumés morts) et remplacés par deux PBY-2.

Comme les autres unités de surveillance, la 14R participent à des patrouilles permanentes au large des côtes nord-africaines avant de se préparer à couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 15R

Le 1er juin 1943 est créée la 7ème flottille d’aviation navale à Lanvéoc-Poulmic, la 7ème FAN étant le groupe aérien du porte-avions Painlevé.

Comme la 12R, l’escadrille 15R est équipée de neuf CAO-600 de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde.

Au cours du transit Atlantique lors de la traversée de longue durée du Painlevé (15-20 juillet 1944), un CAO-600 en exercice de torpillage est victime d’une panne de moteur. S’écrasant en mer, il ne laisse aucune chance à son équipage.

Entre décembre 1946 et janvier 1947, cette unité est transformée sur CAO-610, version améliorée du CAO-600.

Après un exercice du 1er au 5 septembre 1948, l’escadrille 15R se prépare aussitôt à participer à des opérations de guerre en mer du Nord à bord du Painlevé en compagnie notamment des cuirassés Lorraine et Normandie.