17-Aviation navale (64)

Commandement Nord-Méditerranéen de l’Aviation Navale (CNMAN) (Hyères-Le Palyvestre)

2ème flottille d’hydravions

Escadrille 2R (Hyères-Le Palyvestre) : douze Consolidated Catalina.

Escadrille 4R (Hyères-Le Palyvestre) :  douze Lioré et Olivier C40.

Escadrille 4T (Hyères-Le Palyvestre): douze Latécoère Laté 299-7.

Total : douze Consolidated Catalina, douze Lioré et Olivier C40 et douze Laté 299-7 soit un total de trente-six appareils (24 hydravions et 12 autogires)

12ème flottille d’hydravions

-Escadrille 6T (Aspretto) : douze Latécoère Laté 299-7.

-Escadrille 23E (Aspretto) : douze Bréguet Br790

-Escadrille 24C (Aspretto) : douze Dewoitine HD-780
Total : douze Laté 299-7, douze Bréguet Br-790 et douze Dewoitine HD-780 soit un total trente-six hydravions

4ème flottille d’hydravions :

Escadrille 2B (Berre) : douze Bloch MB-481 de reconnaissance, de bombardement et de torpillage.

Escadrille 4B (Berre) : douze Bloch MB-481 de reconnaissance, de bombardement et de torpillage.

Escadrille 6R (Berre) : douze Bréguet Br790

Escadrille 2E (Berre) : douze Potez-CAMS 143.

Escadrille 20E (Berre) : six  Latécoère Laté 612.

Total :vingt-quatre Bloch MB-481, douze Bréguet Br790, six  Latécoère Laté 612 et douze Potez-CAMS 143 soit un total de 54 appareils

2ème flottille d’aviation navale

Escadrille 6B (Fréjus-Saint Raphaël) : douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Escadrille 2C (Fréjus-Saint Raphaël) : douze Dewoitine D-551.

Escadrille 12E (Fréjus-Saint Raphaël) : douze CAO-700M.

Escadrille 8T (Fréjus-Saint Raphaël): seize Lioré et Olivier Léo-456.

Total : douze Bloch MB-175T, douze Dewoitine D-551, douze CAO-700M et seize Lioré et Olivier Léo-456 soit un total de cinquante-deux appareils

6ème flottille d’aviation navale (Hyères-Le Palyvestre) (porte-avions Joffre)

-Escadrille 12R : neuf CAO-610 utilisés pour l’observation et secondairement pour l’attaque et le torpillage.

-Escadrille 6C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790.

-Escadrille 8C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790.

-Escadrille 16B : escadrille de bombardement équipée de neuf LN 420.

-Escadrille 2T : escadrille de torpillage équipée de six Latécoère Laté 299-5.

-Une Section d’Entrainement et de Servitude à terre pour entrainement et liaison avec quatre NA-57 et deux Dewoitine D-720M

Total : neuf CAO-610, seize Dewoitine D-790, neuf LN-420, six Latécoère Laté 299-5, quatre NAA-57 et deux Dewoitine D-720M soit un total de quarante-six appareils

Escadrille Ecole de la Méditerranée (Cuers-Pierrefeu) :

Elle est composée de quatre Loire 130, de quatre Bréguet Bizerte et des deux prototypes du Dewoitine HD-730 soit un total de dix appareils soit un total le 31-08-1948 de douze appareils

Groupement d’hydraviation de la Méditerranée :

Au 31 août 1948, le GH-Med dispose de 28 Dewoitine HD-731 repartis entre les cuirassés Richelieu Clemenceau Alsace Flandre et Provence, les croiseurs lourds Suffren Dupleix Algérie Saint Louis Henri IV Charlemagne ainsi que les croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen.

-Section d’Entrainement de Berre : quatre CAO-30

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères : six CAO-30, six NA-57 et deux Dewoitine D-720 soit un total de quatorze appareils

-Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto : deux CAO-30

-Section d’Entrainement de Saint Mandrier : deux CAO-30

Le CNMAN dispose au 05-09-1948 de 286 appareils (164 hydravions, 12 autogires et 110 avions)

Commandement Sud-Méditerranéen de l’Aviation Navale (CSMAN) (Arzew)

8ème flottille d’aviation navale (Alger-Maison Blanche)

-Escadrille de chasse 14C : douze Dewoitine D-520.

-Escadrille de reconnaissance maritime 22E : douze CAO-700M.

-Escadrille de bombardiers-torpilleurs 16T : douze Lioré et Olivier Léo 456.

Total : douze D-520, douze CAO-700M et douze Lioré et Olivier Léo 456 soit un total de trente-six appareils

6ème flottille d’hydravions (Port-Lyautey) :

Escadrille 8B : douze Bloch MB-481.

Escadrille 4E  : douze Potez-CAMS 143.

Escadrille 10E : huit Potez-CAMS 141.

Total : douze Bloch MB-481, douze Potez-CAMS 143 et huit Potez-CAMS 141 soit un total de trente deux appareils

8ème flottille d’hydravions (Karouba) :

Escadrille 8R :  douze Bréguet Br790. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Escadrille 10T : douze Latécoère Laté 299-7. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Escadrille 6E : huit Potez-CAMS 143. Appareils toujours en service le 31 août 1948

escadrille 8E : douze Bréguet Br790. Appareils toujours en service le 31 août 1948

Total : vingt-quatre Bréguet Br790, douze Latécoère Laté 299-7 et huit Potez-CAMS 143 soit un total de 44 appareils

10ème flottille d’hydravions (Arzew) :

-Escadrille 14E : douze Potez-CAMS 141.

-Escadrille 12T : douze Bloch MB-481.

-Escadrille 14R : douze Consolidated Catalina.

Total : dix Potez-CAMS 141, douze Bloch MB-481 et douze Consolidated Catalina soit un total de trente six hydravions

4ème flottille d’aviation navale (Sidi-Ahmed) :

-Escadrille 4C : douze Dewoitine D-551.

-Escadrille 16E : douze CAO-700M de patrouille maritime.

-Escadrille 10B : douze Bloch MB-175T.

-Escadrille 12B : seize Lioré et Olivier Léo456

Total : douze Dewoitine D-551, seize CAO-700M, seize Bloch MB-175T et seize Lioré et Olivier Léo 45- soit un total de cinquante-deux appareils

10ème flottille d’aviation navale (Arzew et porte-avions Commandant Teste)

-Escadrille 16C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 18C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 22C : neuf chasseurs Bloch MB-159M.

-Escadrille 16R : six CAO-610.

-Escadrille 18R : six CAO-610.

-Escadrille 18T : huit Latécoère Laté 299-5.

-Escadrille 20T : huit Latécoère Laté 299-5.

-Escadrille 18B : neuf Loire-Nieuport LN-420.

-Escadrille 20B : neuf Loire-Nieuport LN-420.

-Section de servitude et d’entrainement basée à terre avec huit Morane-Saulnier MS-474, version embarquée du MS-472, deux D-720M et deux SO-30

Total : 27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474, 2 Dewoitine D-720 et 2 SO-30 soit un total de 84 appareils

Groupement d’hydraviation d’Afrique du Nord  :

-Escadrille des Hydravions de Tunisie (EHT) : huit Dewoitine HD-731 basés à Karouba pour les croiseurs de la 6ème Escadre Légère (croiseur léger mouilleur de mines  Emile Bertin croiseurs de 7600 tonnes La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise)

-Escadrille des Hydravions d’Algérie (EHA) : seize hydravions Dewoitine HD-731 basés à Arzew pour les cuirassés Bretagne Bourgogne et Jean Bart, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Latouche Treville, Gambetta et Condé.

Total : vingt-quatre hydravions Dewoitine HD-731

-Section d’Entrainement de Karouba : deux CAO-30

-Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed : 8 MS-472 et deux Martin 167F soit un total de dix appareils

-Section d’Entrainement et de Servitude d’Arzew : quatre CAO-30, quatre Morane-Saulnier MS-472 et quatre Dewoitine D-720 soit un total de douze appareils

Le CSMAN dispose de 332 appareils (142 hydravions et 190 avions)

17-Aviation Navale (1)

17°) L’AVIATION NAVALE

Cocarde de l'Aviation Navale

Cocarde de l’Aviation Navale

Avant-propos

Si on retient souvent le nombre de cuirassés pour mesurer l’expansion de la Royale entre 1939 et 1948 (sept navires de ligne dont seulement deux modernes en service en 1939, treize cuirassés modernes en service en septembre 1948), l’aéronavale est sûrement l’arme qui connait la plus grande expansion qu’elle soit quantitative ou qualitative.

En 1939, l’aéronavale est le parent pauvre d’une flotte où domine les surfaciers qui ne croient pas au porte-avions comme l’amiral Darlan. Elle dispose d’avions et d’hydravions souvent dépassés, les appareils modernes se faisant rares et n’étaient pas exempts de défauts.

Le porte-avions Béarn

Le porte-avions Béarn

Son unique porte-avions le Béarn est par sa lenteur bien incapable d’accompagner les rutilants croiseurs et contre-torpilleurs et un transport d’hydravions baptisé Commandant Teste ne vaut pas un véritable «pont plat».

La transformation est donc spectaculaire puisque quand éclate le second conflit mondial, l’Aviation Navale dispose de trois porte-avions d’escadre, deux porte-avions légers avec des groupes aériens modernes et bien entrainés.

A terre, des avions de patrouille maritime et des avions antinavires se chargent de surveiller les approches de nos bases et de nos ports, aidés en cela par des hydravions bien plus modernes que ceux utilisés pour la guerre de Pologne.

1-Evolution générale de l’Aviation Navale

A-Organisation

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d'avion en 1968

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d’avion en 1968

En septembre 1939, l’Aéronautique Navale est dirigée par le contre-amiral Lartigue qui porte le titre de Chef du Service Central de l’Aéronautique Navale. Il est responsable de la formation, de l’entrainement et de la préparation opérationnelle des différentes escadrilles.

Les escadrilles basées à terre qu’elles soient équipées d’avions ou d’hydravions sont placées sous l’autorité de l’amiral préfet maritime commandant la Région Maritime où l’escadrille est stationnée via un officier supérieur (généralement un capitaine de vaisseau) qui porte le titre de Commandant de l’aéronautique de la ……. région»

En septembre 1939, il existe quatre régions maritimes : la 1ère dont le préfet est installé à Cherbourg, la 2ème dont le préfet est installé à Brest, la 3ème dont le préfet est installé à Toulon et la 4ème dont le préfet est installé à Bizerte. Une 5ème région maritime sera activée à Lorient.

Les rares formations détachées outre-mer, aux Antilles, en Océanie ou en Indochine dépendent du vice-amiral ou du contre-amiral commandant les forces navales françaises, cet officier supérieur disposant d’un officier aéronautique.

Les escadrilles du Béarn et du Commandant Teste dépendent elles du commandant de l’escadre tout comme les escadrilles de l’hydraviation embarquée appelée également Aviation d’Escadre.

Il existe également des formations de support, des sections d’entrainement, de liaison, de servitude dépendant soit d’une école soit des bases aéronavales.

Le nombre de formations augmente durant la guerre de Pologne avec la mobilisation des réservistes et l’activation des bases auxiliaires pour disperser les forces afin d’augmenter leur rayon d’efficacité et pour éviter qu’un raid aérien chanceux n’ampute l’aéronavale d’une part importante de ses maigres moyens.

L’unité de base est l’escadrille qui dispose normalement de douze appareils en ligne plus un volant de fonctionnement de quatre à six appareils. Unité autonome, l’escadrille dispose de ses propres mécaniciens et reçoit à la mobilisation un détachement de protection (pièces légères de DCA et fusiliers marins)

Plusieurs escadrilles forment une flottille, ces flottilles sont soient spécialisés ou alors comme c’est le cas du Béarn et du Commandant Teste polyvalentes.

Cette dernière configuration ne tarde pas à disparaître  avec la mise à terre du groupe aérien du Béarn puis son démantèlement pour permettre la montée en puissance des flottilles du Joffre et du Painlevé. La situation est identique pour la flottille du Commandant Teste qui est mis à terre au début du conflit, le transport d’hydravions effectuant des missions de transport d’avions avant d’être transformé en navire-atelier pour l’Indochine.

Les hydravions embarqués sur les cuirassés et les croiseurs forment des groupements d’Aviation d’Escadre, groupements qui ont une base géographique et spécialisée. Ces groupements sont informels, les détachements à bord des croiseurs et des cuirassés étant pleinement intégrés à l’équipage du bâtiment.

Les sections de support dépendent soit des écoles soit des bases aéronavales, cette situation ne change pas avec la déclaration même si ces unités montent en puissance avec le rappel des réservistes et l’incorporation de jeunes recrues.

Les unités sont identifiées par un code alphanumérique à deux caractères pour les unités basées à terre et de trois caractères pour les unités embarquées. Les chiffres pairs sont réservés aux unités déployées au dessus de l’Atlantique et les chiffres impairs aux unités déployées au dessus de la Méditerranée.

Les unités dépendant des préfets maritimes disposent donc de deux chiffres et d’une lettre : le premier chiffre désigne la région maritime (1 à 4), la lettre la spécialité (S pour Surveillance C pour chasse B pour bombardement T pour torpillage……) et le deuxième chiffre le rang de l’unité.

Les sections de surveillance déployées aux Antilles et à Tahiti reçoivent le préfixe 5 puis celui de 8 en octobre 1939 quand ces deux sections deviennent des escadrilles et que deux nouvelles formations sont créés à Dakar et à Tripoli.

Les flottilles sont désignées par un code alphanumérique de trois caractère : le F de flottille, un chiffre désignant le rang et une lettre de spécialité (A pour aviation embarquée, H pour hydraviation embarquée………..)

En février 1940, l’Aéronautique Navale réduit la voilure suite à la fin deux mois plus tôt de la Guerre de Pologne. Des unités sont dissoutes ou mises en sommeil, les réservistes démobilisés et un grand nombre de bases auxiliaires sont désaffectés ou rendu à leur usage civil antérieur.

Il faut cependant attendre septembre 1940 pour voir la mise en œuvre d’une véritable réorganisation de l’Aéronautique Navale.

Le 15 septembre 1940, le contre-amiral Lartigue est promu au grade d’amiral. Il cesse d’être commandant de l’Aéronautique Navale pour devenir commandant de l’Aviation Navale. Il dépend directement du Grand Amiral de la Flotte, François Darlan.

Son état-major installé à Paris à  autorité sur des commandements régionaux dirigés par des contre-amiraux. Ces commandements régionaux sont chargés de la préparation opérationnelle des unités et de leur soutien logistique. Ils sont au nombre de…… :

-Commandement Nord de l’Aviation Navale (CNAN) (QG Cherbourg Chantereyne) : ce commandement est chargé d’appuyer la marine en Manche et en mer du Nord. Son rôle va clairement s’accroitre avec la création prévue d’une escadre de la Manche et de la Mer du Nord (future ELN).

-Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) (QG Lanvéoc-Poulmic) : ce commandement est chargé d’appuyer la flotte de l’Atlantique et devrait avoir fort à faire si la marine allemande se lance comme durant le premier conflit mondial dans la guerre sous-marine à outrance.

-Commandement Nord-Méditerranée de l’Aviation Navale (CNMAN) (QG Hyères-Le Palyvestre) : ce commandement doit appuyer les unités de la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée basées à Toulon.

-Commandement Sud-Méditerranée de l’Aviation Navale (CSMAN) (QG Karouba) : ce commandement est chargé d’appuyer les unités de la 6ème Escadre Légère basée à Bizerte et celles de la 4ème Escadre basée dans la nouvelle base de Mers-El-Kébir.

-Commandement du Levant de l’Aviation Navale (CLAN)  (QG Tripoli du Liban) : ce commandement assure l’appui de la Division Navale du Levant (DNL) chargée de la défense des mandats syriens et libanais.

-Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale (CANGAN) : ce commandement assure l’appui des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) encore modestes à l’époque mais qui comme les autres forces de souveraineté ne vont pas tarder à prendre du muscle.

-Commandement AEF de l’Aviation Navale (CAEFAN) : ce commandement de taille fort réduite assure le soutien des forces navales françaises déployées dans l’Océan Indien depuis Djibouti et Diego-Suarez.

-Commandement Pacifique de l’Aviation Navale (CPAN) : ce commandement est l’un des plus grands géographiquement parlant puisque concernant aussi bien la Nouvelle Calédonie que la Polynésie.

-Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) : comme son nom l’indique, ce commandement assure l’appui aérien des Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO).

Pour leur emploi, ils sont mis à la disposition des différentes escadres et/ou flottes, l’amiral de la flotte, le vice-amiral ou le contre-amiral disposant d’un adjoint commandant les unités déployés dans sa zone de responsabilité.

Après plusieurs hésitations, on décide de regrouper les escadrilles en flottilles «régionales», une flottille étant (théoriquement) rattachée à une base. Ces flottilles portent des numéros impairs pour la Flotte de l’Atlantique et des numéros pairs pour la Flotte de la Méditerranée

En octobre 1940, la désignation des escadrilles est également changé pour simplifier la désignation et donner plus de libéralité.

Désormais les escadrilles sont désignés par un chiffre ou un nombre avec une lettre de spécialité : E pour exploration, C pour chasse, B pour bombardement, T pour torpillage, R pour reconnaissance…… .