Japon (46) Navires de soutien (3)

Ravitailleurs d’hydravions

Avant-propos

Pendant longtemps, l’observation en mer était limitée par les capacités des vigies dans le nid de pie. Même avec un regard perçant, même avec des optiques perfectionnées, les «yeux de la flotte» étaient limitées par la ligne d’horizon liée à la rotondité de la terre.

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Etats Unis (66) Navires de soutien (1)

NAVIRES DE SOUTIEN

Avant-Propos

Longtemps le fardeau logistique imposé par la marine de guerre était pour le moins limité notamment en terme d’infrastructures. Les galères et autres trirèmes étaient tirées au sec sur la plage qui faisait office de base navale. Il fallait prévoir des vivres pour les rameurs et les soldats embarqués mais sorti de cela, point besoin de munitions ou de carburant.

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17-Aviation navale (30)

Escadrille 6T

L’Escadrille 3S6 est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 sur la nouvelle base aéronavale d’Aspretto près d’Ajaccio. Comme souvent, son équipement ressemble à un inventaire à la Prévert avec neuf Levasseur PL.15, deux GL.812 et un Loire 130.

Cette situation est heureusement provisoire puisqu’elle reçoit en décembre 1939 douze hydravions torpilleurs Latécoère Laté 298 avec pour mission de s’attaquer à la navigation au large de la Sardaigne. Comme souvent cette mission de torpillage se double de missions de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 2ème flottille d’hydravions et quelques semaines plus tard, en octobre 1940, elle devient l’escadrille 6T.

En septembre 1947, pour faciliter et rationnaliser commandement et soutien logistique est créée la 12ème flottille d’hydravions qui regroupe toutes les unités d’hydravions basées à Aspretto. Jusque là seule, la 6T est rejointe par une escadrille de surveillance (la 23E) et une escadrille de chasse (la 24C).

Parallèlement à cette réorganisation, l’escadrille 6T remplace ses Latécoère Laté 298 (neuf appareils encore opérationnels, trois appareils ayant perdus en l’espace de dix-huit mois suite à des accidents aux causes diverses) par douze Latécoère Laté 299-7.

A partir du 1er septembre 1948, ces appareils participent aux patrouilles de surveillance des approches d’Ajaccio, allant parfois jusqu’au détroit de Bonifaccio au sud voir le cap Corse au nord.

Escadrille 7T

L’escadrille T3 est créée à Balaruc sur l’Etang de Thau en septembre 1939 au moment de la mobilisation mais rapidement, elle et ses dix-huit Latécoère Laté 298 de torpillage (et secondairement de lutte ASM) rejoignent Cherbourg-Chantereyne et la 1ère région maritime.

En février 1940, cette unité décidement nomade est transférée à la 2ème région maritime avec Lorient-Lann Bihoué comme nouvelle base.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 5ème flottille d’aviation navale, étant la seule unité de la 5ème FAN, la B5 étant en sommeil, faute d’appareils disponibles. Le 1er octobre 1940, l’escadrille T3 devient l’escadrille 7T.

Courant de l’année 1942, l’escadrille 7T quitte la 5ème flottille d’aviation navale pour rejoindre la 3ème flottille d’hydravions même si elle reste basée à Lorient-Lann Bihoué.

En octobre/novembre 1946, les douze Latécoère Laté 298 survivants sont remplacés par douze Latécoère Laté 299-7 qui reprennent les missions de leurs prédecesseurs : surveillance maritime, torpillage et lutte anti-sous-marine.

Le 2 septembre 1948, l’escadrille 7T passe aux effectifs de guerre et renforce sa présence au dessus du Golfe de Gascogne alors qu’on parle d’un possible déploiement dans les Orcades pour soutenir notre allié britannique………. .

Escadrille 8T

A l’origine de l’escadrille 8T, figure l’escadrille HB-1, l’unité de torpillage de la flottille du Commandant Teste équipée de dix-sept Latécoère Laté 298, escadrille basée à Saint Mandrier quand le transport d’hydravions est à quai.

Ayant perdu un appareil (crash à l’amerrissage, équipage quitte pour un bain forcé), c’est avec seize Laté 298 que l’escadrille HB-1 intègre la 4ème flottille d’hydravions (15 septembre 1940) avant de devenir quinze jours plus tard (1er octobre), l’escadrille 8T.

En novembre 1941, décision est prise de transformer l’unité d’hydravions en unité d’avions terrestre en l’équipant de seize bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

Une fois sa transformation achevée, l’unité est transferée de la 4ème FH à la 2ème FAN et de Saint Mandrier, elle rejoint Fréjus-Saint Raphaël.

Ces appareils étaient toujours en service en septembre 1948 même si sur les seize du début, seuls onze étaient encore présents, trois ayant été perdus au cours d’exercices et deux réformés suite à une usure prononcée et à la découverte de faiblesses structurelles rendant le vol à basse altitude dangereux.

Escadrille 9T

Le 12 mars 1942, sur la base aéronavale de Djibouti, arrivent douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 venus de métropole après un vol en plusieurs étapes.

Décollant de l’hydrobase des Mureaux _annexe de la BAN d’Orly_, ils ont fait étape sur l’Etang de Berre, à Karouba, à Alexandrie et à Suez avant d’arriver à Djibouti. Six d’entre d’eux ne font cependant que passer.

Leur arrivée marque la naissance de l’escadrille 9T qui renforce les capacités militaires françaises dans la région, ces bimoteurs pouvant servir à la surveillance maritime, au torpillage, au bombardement naval et terrestre ainsi qu’à la lutte anti-sous-marine.

Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si la perte d’un appareil à Arta en septembre 1947 nécessita l’envoi d’un appareil complet en renfort de la métropole, quatre autres étant envoyés démontés par cargo, remontés sur place et utilisés comme appareils de réserve.

A partir de ces dates, les hydravions bimoteurs de la 9ème escadrille de torpillage vont maintenir une présence quasi-permanente au dessus de la mer Rouge.

Escadrille 10T

A l’origine de cette escadrille figure l’escadrille HB-2, une unité de torpillage créée en septembre 1939, basée sur l’Etang de Berre quand le Commandant Teste était à quai à Toulon.

Equipée de dix Latécoère Laté 298, elle va se spécialiser dans la lutte ASM. Elle rallie Saint Mandrier début novembre mais devant l’enconbrement de l’hydrobase, la décision est prise d’envoyer l’unité en Tunisie à Karouba où elle arrive le 15 décembre 1939……. .

Rattachée le 15 septembre 1940 à la 8ème flottille d’hydravions, l’escadrille HB-2 devient le 1er octobre 1940, l’escadrille 10T avec douze Latécoère Laté 298 dont les équipages sont donc aussi bien formés à l’attaque à la torpille qu’à la lutte anti-sous-marine.

En janvier 1947, la 10T dispose de huit Latécoère Laté 298 encore en état de vol (quatre appareils réformés pour usure, l’unité ayant au total utilisé 17 Laté 298 depuis septembre 1940) quand elle est transformée sur Latécoère Laté 299-7 dont douze exemplaires sont utilisés par l’unité.

En septembre 1948, l’unité est toujours stationnée à Karouba et se prépare à ses futures opérations de guerre : patrouilles anti-sous-marines et attaques à la torpille.

17-Aviation navale (17)

Escadrille 6R

En septembre 1939, existe la flottille F1H rattachée au transport d’hydravions Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R.

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement.

A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 7R

La Section de Surveillance des Antilles devient le 17 septembre l’escadrille 8S2. Basée à Fort de France, elle est équipée d’un Gourdou-Leseurre GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Chargés de la protection des Antilles contre les sous-marins et contre les raiders, elle reste pendant de nombreuses années la seule unité de l’aéronavale dans la région.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Potez 452 attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Potez 452

Potez 452

Courant 1943, les Potez 452 des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des sept appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

Escadrille 8R

Le 1er septembre 1939, l’escadrille 4S1 est l’escadrille d’active de surveillance de la 4ème région maritime (Premar IV). Basée à Karouba, elle est équipée de neuf CAMS 55.2 et trois CAMS 55.10.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés à Karouba prêt de Bizerte avant de devenir l’escadrille 8R en octobre 1940 avec toujours des CAMS 55 en service.

Le 13 décembre 1940, les six premiers Bréguet Br790 destinés à la 8R arrivent à l’hydrobase des Mureaux pour être pris en charge par leurs équipages. Durant un mois, ils forment leurs équipages et leurs collègues encore sans «montures», les six autres Bréguet n’arrivant aux Mureaux qu’à la mi-janvier.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

Escadrille 9R

En septembre 1939, la Section de Surveillance de Tahiti basée à Fare-Ute prêt de Papeete devient l’escadrille 8S5 mais son équipement ne bouge pas avec un CAMS 37.11 et de deux CAMS 55.1.

Véritable escadrille de souveraineté, elle devient en septembre 1940, l’escadrille 9R ne dispose plus à la fin de 1941 que de deux CAMS 55.1, le CAMS 37.11 ayant été réformé.

Les CAMS 55.1 sont remplacés en 1942 par quatre Latécoère 298 utilisés comme hydravions de surveillance et non comme hydravions torpilleurs. Ces appareils ayant appartenu à la 2T avant sa transformation sur CAO-700M sont toujours en service le 31 août 1948.

Escadrille 10R

L’escadrille 8S4 est activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 réquisitionné, une mesure transitoire en attendant l’arrivée en unité de six Loire 130 prévus par le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrivent en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.

En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

17-Aviation navale (16)

B-Escadrilles d’exploration et de surveillance

Avant-propos

Dans l’aéronautique navale de septembre 1939, les escadrilles de reconnaissance et de surveillance dominent largement par leur nombre, les autres spécialités (bombardement, torpillage, chasse), sont présentes en nombre nettement plus restreint.

En février 1940, on trouve quinze escadrilles de surveillance et sept escadrilles d’exploration. La séparation est souvent ténue entre ses deux unités mais à l’usage, les escadrilles de surveillance sont chargées de la surveillance côtière et de l’appui direct aux Escadres alors que les escadrilles d’exploration sont chargées de missions de surveillance à long rayon d’action.

A ces unités s’ajoutent l’escadrille HS-1 de la flottille F-1H rattachée au Commandant Teste mais rapidement dispersée et l’escadrille AB-2 de la flottille F-1A qui va devenir rapidement une unité d’instruction pour former pilotes et navigants destinés aux CAO-600.

Enfin, ajoutons à ce panorama pour être complet les groupements d’hydraviation qui regroupe les hydravions embarqués à bord des croiseurs légers, des croiseurs lourds et des cuirassés.

Comme dans les autres domaines, l’aviation d’exploration et de surveillance (à laquelle on peut ajouter la lutte ASM même si il n’y avait pas d’unités spécifiquement dédiée à cette mission) connait à la fois une expansion quantitative et qualitative.

C’est ainsi qu’au 31 août 1948, l’Aviation Navale dispose de 34 escadrilles de reconnaissance et d’exploration plus cinq escadrilles mixtes qui dispose à la fois d’avions de reconnaissance et de surveillance mais également d’avions d’assaut voir même de chasseurs comme l’Escadrille de l’Aviation Navale des Antilles (EANA).

Sur le plan matériel, la métamorphose est spectaculaire. Le matériel s’accroit nettement en qualité et en varieté, les avions absents des unités de surveillance et d’exploration apparaissent sous la forme des lourds quadrimoteurs CAO-700M ou des bimoteurs embarqués CAO-600 (auquel succède sa version améliorée baptisée CAO-610) même si les hydravions reste majoritaires avec 309 hydravions terrestres et embarqués contre 136 avions de surveillance et de reconnaissance.

On compte également de drôles d’oiseaux en l’occurence des autogires, l’ancètre de l’hélicoptère mais leur utilisation bien que sans réels problèmes ne sera pas dévellopée, l’escadrille 4R restant la seule unité de ce genre.

Escadrille 1R

Latécoère Laté 290

Latécoère Laté 290 (Aviafrance)

Une première escadrille 1S2 existait en septembre 1939, escadrille basée à Lanvéoc-Poulmic après avoir été créée à Cherbourg-Chantereyne. Elle disposait d’un équipement particulièrement hétéroclite avec trois CAMS 37-11 (qui sont rapidement interdits de vol et ferraillés), de trois CAMS-55 d’entrainement, de six Latécoère Laté 290 et de neuf hydravions type Gourdou-Lesseure 810/811/812/813.

Cette escadrille est dissoute en janvier 1940 et son numéro est repris par une nouvelle unité qui est issue de la 1S1 qui disposait à la fois des Latécoère Laté 298 et des Loire 130. Pour simplifier la logistique, les huit Loire 130 sont intégrées à une nouvelle unité renumérotée 1S2.

La nouvelle 1S2 est basée à Cherbourg-Querqueville et est chargée de la surveillance de la Manche, devant traquer des sous-marins et couvrir d’éventuels convois en cas de reprise du conflit.

La réorganisation du 15 septembre 1940 intègre l’escadrille 1S2 à la 1ère flottille d’hydravions, la 1S2 étant renumérotée 1R en octobre 1940.

Cette escadrille de surveillance dispose encore de six hydravions Loire 130 quand en septembre 1943 ses hommes rejoignent l’hydrobase des Mureaux où ils prennent en main dix Bréguet Br790, cet hydravion monocoque à hélice propulsive étant le nouveau maitre-étalon des unités de surveillance côtière.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si trois des dix appareils de l’unité ont remplacé des appareils accidentés et trop endommagés pour être réparés à un coup raisonnable.

Le 1er septembre 1948, l’unité reçoit l’ordre de maintenir des patrouilles permanentes au large de Cherbourg et de l’estuaire de la Seine. Ce dispositif est maintenu en raison du conflit en mer du Nord qui pourrait déborder en Manche.

Escadrille 2R

En septembre 1939, cette escadrille est numérotée 3S1 et basée à Hyères-Le Palyvestre. Equipée de Gourdou-Lesseure GL.812, elle se redéploie à Saint Mandrier pour assurer la protection des approches maritimes de Toulon.

Lioré et Olivier H43 sur une catapulte du Commandant Teste

Lioré et Olivier H43 sur une catapulte du Commandant Teste

A l’issue de la guerre de Pologne, l’escadrille est transformée sur Lioré et Olivier H43, un hydravion monoplan bi-flotteur à l’esthétique et à l’aérodynamisme douteux mais il n’y à pas de meilleur appareil disponible pour le moment.

A partir du 15 septembre 1940, l’escadrille 3S1 intègre la 2ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés dans la région de Toulon, la 3S1 retrouvant Hyères-Le Palyvestre. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille 3S1 devient l’escadrille 2R.

Le 12 juin 1941, le personnel de l’escadrille 2R rallie Les Mureaux où ils prennent en charge douze Consolidated PBY-2 Catalina qui vont avantageusement remplacer les H43 qui sont retirés du service et feraillés.

Après six semaines d’entrainement, l’escadrille 2R quitte l’hydrobase des Mureaux le 27 juillet pour rallier Hyères le lendemain et reprendre sa mission de surveillance des approches de Toulon, les Catalina allant régulièrement jusqu’au Golfe de Gênes et au Cap Corse.

Les nombreuses patrouilles et les nombreux exercice occasionne la perte de deux appareils qui sont remplacés par des appareils neufs.

Le 1er septembre 1948, un dispositif de surveillance de Toulon est mis sur pied et la 2R va y participer avec ses Catalina. L’escadrille 2R assure la couverture de convois qui amène en métropole des troupes venues d’Afrique du Nord, le nombre de ces convois augmentant à partir du 5 septembre 1948.

Escadrille 3R

Au 1er septembre 1939, l’escadrille 2S1 est basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois CAMS-55 et quatre Gourdou-Lesseure, sa mission est d’assurer la couverture des approches du port de Brest en patrouillant en mer d’Iroise voir jusque dans le Golfe de Gascogne.

En janvier 1940, son équipement est modernisé avec la mise en service de huit Loire 130 qui remplace avantageusement les sept hydravions plus anciens.

La réorganisation décidée le 15 septembre 1940 l’intègre à la 3ème flottille d’hydravions (3ème FH) et reste basée à Lanvéoc-Poulmic. Un mois plus tard, suite à la simplification des désignations, l’escadrille 2S1 devient l’escadrille 3R.

Cette escadrille 3R est équipée de Loire 130 jusqu’en juillet 1941 quand elle est transformée sur Bréguet Br790, huit appareils étant pris en compte à l’hydrobase  des Mureaux et ramenés par leurs équipages à Lanvéoc-Poulmic où elle reprend sa mission de surveillance des approches de Brest et de plus en plus de la lutte anti-sous-marine.

A noter que les Loire 130 de cette unité sont reconditionnés à Saint-Nazaire par leur constructeur et remis à l’escadrille 5R basée à Dakar, les Loire 130 remplaçant les Gourdou-Lesseure GL.812.

Les Bréguet Br790 sont toujours en service en août 1948, l’unité ayant perdu deux appareils par accident, appareils remplacés, l’escadrille 3R disposant de huit appareils le 31 août 1948, nombre porté à partir du 5 septembre à douze appareils par apport d’appareils neufs et de réservistes.

L’escadrille 3R va mener des patrouilles permanentes dans le Golfe de Gascogne pour couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.

Escadrille 4R

autogire Lioré et Olivier C301

autogire Lioré et Olivier C301 (Aviafrance)

Au 1er septembre 1939, l’escadrille 3S2 dispose à Cuers-Pierrefeu de douze autogires, trois Avro C30 et neuf Lioré et Olivier C301 _le C30 construit sous licence_. C’est la seule unité à être équipée de ces drôles d’engins utilisés pour la surveillance.

Cette unité est toujours active en février 1940 et est affectée le 15 septembre 1940 à la 2ème flottille d’hydravions, restant déployée à Cuers-Pierrefeu y compris quand elle est renumérotée 4R.

En septembre 1941, les douze Avro C30 et Lioré et Olivier C301 sont remplacés par douze Lioré et Olivier C40, un autogire plus puissant et plus efficace. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et mène des patrouilles régulières au large de Toulon.

Escadrille 5R

Dans le cadre du plan de mobilisation de septembre 1939, il était prévu d’activer à Dakar, l’escadrille 8S3 mais le manque de matériel fait qu’en décembre 1939, c’était une escadrille de papier.

Elle aurait pu connaître le sort des escadrilles désactivées lors du retaillage en février 1940 mais au final elle reçoit huit Gourdou-Lesseure GL.812 de seconde main pour surveiller les approches de Dakar.

Le 15 septembre 1940, elle intègre le Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN), hors rang et mise à la disposition de Marine Dakar. Cette escadrille 8S3 est rebaptisée 5R en octobre 1940.

En septembre 1941, les huit Gourdou-Lesseure GL.812 à bout de souffle, usés par les ans et le climat tropical sont remplacés par huit Loire 130 ayant appartenu auparavant à l’escadrille 3R de Lanvéoc-Poulmic.

Longtemps placée hors rang, elle intègre à l’automne 1947 la 1ère flottille mixte d’aviation navale qui regroupe les avions et les hydravions basés à Dakar.

Les huit Loire 130 sont encore en service en septembre 1948, l’escadrille 5R participant à la couverture de convois et à des patrouilles anti-sous-marines. Deux hydravions perdus par accident (un à l’amerrissage _capotage_ et un autre en mer suite à une panne de moteur) étant remplacés par  deux nouveaux appareils.

7-Porte-avions et porte-aéronefs (5)

D-Porte-avions Commandant Teste

1-Baignoires pour canons de 25mm 2-Tourelles doubles de 130mm 3-Ilôt 4-Cheminée 5-Affûts ACAD de 37mm 6-Affût ACAQ de 37mm

Genèse d’un porte-avions

Comme nous avons pu le voir dans l’introduction concernant les porte-avions français, la genèse des Joffre à été particulièrement longue et pénible et sans la mise sur cale du porte-avions allemand Graf Zeppelin en 1936, peut être le Béarn serait longtemps resté le seul navire de son type au sein de la Royale.

Même une fois les Joffre sur cale, la question du porte-avions était loin d’être tranchée. Non seulement les partisans des «gros» étaient sceptiques sur l’utilité du porte-avions par rapport aux cuirassés mais au sein de la communauté des partisans des «ponts plats», l’utilisation finale du porte-avions était encore peu assurée.

Autre sujet de polémique : l’architecture générale des porte-avions. Les japonais avaient disposé de porte-avions avec trois ponts d’envols superposés, une configuration aussi hétérodoxe que celle des Joffre au pont d’envol dont l’axe était décalé de 5.20m à babord par rapport à l’axe du navire tout comme celui du hangar supérieur pour équilibrer le poids d’un ilôt hypertrophié.

Cette architecture était sujette à caution, certains militant pour un nouvel modèle de porte-avions afin de remplacer le vénérable Béarn.

Le programme naval de mai 1941 finance la construction à la tranche 1944 d’un porte-avions de 20000 tonnes soit 2000 tonnes de plus que les Joffre. Un temps, on envisage tout simplement un Joffre plus gros mais au final on préfère choisir un nouveau design, ce choix étant acté en janvier 1942.

Une fois n’est pas coutume la France se tourne vers l’étranger pour prendre le meilleur et rejeter le mauvais, en somme le STCN fait le tri entre le bon grain et l’ivraie. Une mission navale se rend tout d’abord en Grande Bretagne pour un échange de vue avec Sir Stanley Goodall, le concepteur des porte-avions blindés.

La mission dirigée par le capitaine de vaisseau Santoni se montre séduite par le pont blindé mais la faible capacité du groupe aérien (36 appareils en tassant bien) empêche que le PA17 soit une simple copie des Illustrious.

Elle se rend ensuite à Washington pour converser avec des officiers américains notamment les amiraux Nimitz et Halsey. Le CV Santoni espère obtenir les plans des porte-avions de classe Essex alors en construction mais il se heurte au refus de l’US Navy et n’obtient qu’une version austere peu exploitable.

Néanmoins, les recherches menés par la Division Porte-avions du STCN et les informations récueillis par la mission Santoni permettent de défricher de nombreuses pistes. En mai 1942, les grandes lignes du futur porte-avions d’escadre  sont arrêtés :

-Déplacement de 20000 tonnes standard soit 23/25000 tonnes en charge normale, flirtant avec les 27000 tonnes en charge maximale

-Vitesse en service de 30 noeuds

-Une distance franchissable supérieure aux Joffre

-Une protection plus importante tout en excluant un pont d’envol blindé jugé trop lourd et trop handicapant pour l’aviation embarquée

-Une simplification des installations de manœuvre aéronautique

-Deux catapultes pour permettre le lancement d’avions plus lourds

-L’installation de radars

-L’axe du pont d’envol confondu avec celui du navire.

Plusieurs plans sont dressés. Une première version donne un navire à l’aspect extérieur semblable aux Lexington avec une étrave fermée mais rapidement l’étrave fermée est abandonnée. Au lieu d’une synthèse entre le modèle américain et le modèle britannique, la France se rallie au modèle américain.

La coque du navire forme un ensemble continu et fermé, le pont principal est blindé avec 75mm et devient le pont du hangar. Le hangar unique est formé par l’espace compris entre le pont du hangar et le pont d’envol qui est blindé à 15mm à la différence du pont en bois des porte-avions américains.

Le hangar est relié au pont d’envol par deux ascenseurs axiaux, l’un à l’avant entre les catapultes et le second au milieu du navire. Le décollage des avions est facilité par deux catapultes H-2 d’origine américaine alors que l’appontage est assurée par huit brins d’arrêts.

Au niveau de l’armement, on envisage un temps de le limiter à une DCA légère mais au final, on conserve la DCA des Joffre à savoir huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles complétés par des pièces légères à savoir un affût quadruple ACAQ et huit tourelles doubles ACAD de 37mm soit un total de 20 canons et douze affûts doubles de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 soit vingt-quatre pièces.

L’ilot est plus compact avec une cheminée imposante mais cette architecture rendra complexe l’installation de radars suscitant de nombreux problèmes de détection qui ne seront que tardivement résolus.

Quand au groupe aérien, il passe de 40 à 80 appareils (même si dans la pratique, il sera réduit à 68-72) avec toujours des monomoteurs de chasse, de bombardement en piqué et de torpillage et des bimoteurs d’observation et de torpillage, la mise en œuvre de ces derniers étant grandement facilité par la présence de catapultes qui permet leur décollage en charge.

Le projet PA18 est définitivement validé en mai 1943. Un temps il est prévu de baptiser le nouveau porte-avions Gallieni puis le nom de  Maréchal Lyautey est envisagé tout comme celui de France mais au final, le ministre de la marine décide de le baptiser Commandant Teste, rendant hommage à Paul Teste qui partisan du porte-avions avait vu son nom donné à un porte-hydravions qui est alors rebaptisé Albert Caquot puis transformé en navire-atelier pour notre nouvelle base en Indochine.

Comme pour les Joffre, la commande est passé aux chantiers nazairiens et plus particulièrement les ACL qui ont déjà construits le Painlevé, commande signée le 17 juin 1943, la mise en chantier datant du 5 septembre 1943.

Construction et carrière opérationnelle

-Le Commandant Teste est mis sur cale le 17 novembre 1943 sur la cale n°1. La soudure est généralisé sur environ 75% du navire, le rivetage continuant d’être utilisé pour des parties soumises à très fortes vibrations.

Il est lancé le 15 décembre 1945 en présence de la veuve de Paul Teste décédé en juin 1925 au cours d’un accident d’avion alors qu’il s’entrainait pour la traversée de l’Atlantique. La coque est remorqué au quai d’armement et aussitôt l’achèvement à flot commence.

Le Commandant Teste est armé pour essais le 14 février 1947. Après les essais constructeurs menés du 15 au 22 février, le porte-avions est solennellement remis à la marine nationale le lendemain 23 février 1947.

Le porte-avions rejoint Brest le 24 février mais devant la saturation de l’Arsenal, le Commandant Teste gagne Cherbourg le 26 février en compagnie du cuirassé Bretagne et des torpilleurs d’escadre du cuirassé.

Le porte-avions est au bassin pour travaux du 26 février au 19 mars avant d’effectuer ses essais officiels qui ont lieu du 21 mars au 4 avril et du 10 au 30 avril en compagnie du cuirassé Bretagne , le cuirassé, le porte-avions et les deux torpilleurs d’escadre effectuant une escale à Dunkerque du 1er au 5 mai et à Anvers du 6 au 10 mai, rentrant à Cherbourg le 12 mai 1947.

Il passe à nouveau au bassin du 13 au 27 mai avant une ultime phase d’essais exécutée du 28 mai au 8 juin en compagnie du cuirassé et de ses deux torpilleurs d’escadre. La cloture d’armement est prononcée le 9 juin alors que le porte-avions est indisponible, sortant pour essais du 1er au 4 juillet et pour entrainement du 6 au 21 juillet 1947.

Après un ultime passage au bassin du 25 juillet au 12 août pour résoudre des problèmes de vibration, le Commandant Teste sort pour essais du 19 au 22 août en compagnie du Bretagne, de l’Eveillé et de l’Alerte avant de préparer sa traversée de longue durée en mer du Nord.

Le Commandant Teste quitte Cherbourg en compagnie du cuirassé et ses torpilleurs d’escadre le 27 août, faisant escale au Havre du 29 août au 2 septembre, à Dunkerque du 3 au 8 septembre, à Anvers du 9 au 12 septembre, à Oslo du 15 au 18 septembre, à Aberdeen du 20 au 25 septembre, à Douvres du 27 au 30 septembre avant de rallier Brest le 2 octobre pour charger carburant et munitions.

La petite escadre (un porte-avions, un cuirassé et les quatre torpilleurs L’Eveillé L’Alerte Spahi et Hussard) quitte Brest le 5 octobre 1947.

Du 6 au 9 octobre, le porte-avions fait escale à Lorient qui devient ville marraine du bâtiment puisque Paul Teste était origine de cette ville.

En mer, il reçoit son groupe aérien qui s’était regroupé sur la base aérienne de Lann-Bihoué et qui est composé de vingt-sept Bloch MB-159, de douze CAO-610, de seize Laté 299-5 et de dix-huit Loire-Nieuport LN-420.

Durant le transit jusqu’à Casablanca, le groupe aérien s’entraine de manière intensive avec comme plastron l’armée de l’air dont les pilotes _amicale rivalité oblige_ sont toujours impatients d’en découdre avec leurs homologues de la marine.

Le porte-avions relâche à Casablanca du 13 au 16 octobre, franchit le détroit de Gibraltar le 18 octobre et gagne Mers-El-Kebir où il arrive le 22 octobre dans la matinée.

Le 23 octobre 1947, le porte-avions Commandant Teste est admis au service actif, affecté à la 4ème Escadre (Flotte de la Méditerranée) avec Mers-El-Kebir pour port d’attache.

Le 8 novembre 1947, le porte-avions appareille pour Dakar en compagnie du cuirassé avec quatre torpilleurs d’escorte (L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard) et le pétrolier-ravitailleur La Medjerda afin d’entrainer son groupe aérien.

Arrivé dans la capitale de l’AOF le 15 novembre, le porte-avions et le cuirassé accompagnés par leurs torpilleurs d’escorte s’entrainent au large de Dakar du 16 au 30 novembre, faisant escale à Dakar même du 1er au 5 décembre avant de mettre cap sur l’Algérie, les sept navires faisant escale à Casablanca du 9 au 12 décembre avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 16 décembre 1947 au matin puis de rester au port jusqu’à la fin de l’année.

Le Commandant Teste et le Bretagne  ressortent pour la première fois le 7 janvier 1948 pour entrainement de son groupe aérien, entrainement qui le voit opérer au large de l’Algérie jusqu’au 17 janvier puis après un ravitaillement à la mer avec le pétrolier Tarn, le porte-avions opère au large de Bizerte, s’entrainant du 18 janvier au 2 février avant une escale à Malte du 4 au 11 février suivie d’un retour à Mers-El-Kebir le 13 dans la soirée.

Le Commandant Teste sort à nouveau en compagnie du cuirassé Bretagne pour entrainement du groupe aérien du 20 au 27 février, le cuirassé et le porte-avions faisant escale à Tunis du 28 février au 2 mars avant un nouvel entrainement commun du 3 au 18 mars, les deux navires faisant escale à Alger du 19 au 24 mars avant de rentrer à Mers-El-Kébir le lendemain 25 mars 1948.

Après un passage au bassin à Bizerte du 8 avril au 2 mai 1948 (changement des hélices défectueuses, entretien des catapultes……….) et des essais du 4 au 9 mai, le porte-avions manœuvre en Méditerranée orientale en compagnie du cuirassé Bretagne et du croiseur de bataille Strasbourg du 15 mai au 20 juin 1948, mais également en compagnie de six torpilleurs d’escadre et des trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT à savoir le Mogador, le Volta et le Hoche.

Au cours de ce cycle d’entrainement, les navires ne rentrèrent pas au port, se ravitaillant à la mer avec notamment le pétrolier Mékong et le Tarn multipliant les aller-retour entre la force navale toujours mouvante et Bizerte pour recharger les soutes.

Le programme était chargé pour ne pas dire copieux avec un exercice de défense aérienne à la mer d’une force navale, la lutte ASM (avec les sous-marins  Minerve  Junon  Cornélie  et Amirde, le raid antisurface au cours duquel le Strasbourg et le Commandant Teste attaquèrent les contre-torpilleurs au canon et avec l’aviation embarqué avant que les contre-torpilleurs et les torpilleurs d’escadre ne tentent d’attaquer les deux gros. Le Bretagne lui à surtout servit de navire de commandement, ne participant que de loin à l’exercice.

La force navale occasionnelle exécuta également des tirs contre la terre sur des ilôts inhabités du territoire tunisien pour simuler un assaut amphibie. Il termina par un exercice d’escorte de convois composé de deux pétroliers et de deux cargos escortés par les trois contre-torpilleurs et un torpilleur  à l’arrière; le porte-avions, le cuirassé et le croiseur de bataille plus les trois torpilleurs restant formant un groupe de couverture. Le convoi est ainsi attaqué par des sous-marins et des avions basés à terre.

La force navale rentre à Bizerte le 21 juin et si les contre-torpilleurs restent en Tunisie puisque Bizerte est leur port d’attache, le croiseur de bataille, le cuirassé et les quatre torpilleurs plus le Tarn rentrent à Mers-El-Kebir le 28 juin 1948.

Le Commandant Teste sort accompagné de ses torpilleurs d’escadre pour entrainement de ses pilotes du 7 au 18 juillet. Pour la fête nationale, les avions embarqués ont survolé la ville d’Alger en émettant des fumigènes bleu-blanc-rouge du plus bel effet. Le porte-avions rentrer à Mers-El-Kébir le lendemain 19 juillet 1948. Il sort ensuite avec le cuirassé Bretagne du 25 juillet au 8 août, les deux navires faisant escale à La Valette du 9 au 13 août avant de rallier Mers-El-Kébir le 15 août.

Le porte-avions passe au régime de guerre le 20 août et sort à nouveau pour entrainement en compagnie du Bretagne du 21 au 29 août, étant à quai à Mers-El-Kébir quand éclate le second conflit mondial.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord.

7-Catapultes hydrauliques type H 8-Ascenseurs 9-Brins d’arrêts 10-Grue de poupe 11-Grue de l’ilôt

Caractéristiques Techniques du porte-avions Commandant Teste

Déplacement :  standard 21 620 t  24 165 t en charge normale et 26 200 t à pleine charge

Dimensions : Longueur hors tout : 248m Longueur de la coque : 243m  (à la flottaison) 230m

Largeur à la flottaison : 25m largeur du pont d’envol 32m Tirant d’eau : 7.4 à 7.9m

Propulsion :  4 turbines Parson développant une puissance totale de 120000ch alimentés par 9 chaudières Babcock & Wilcox et entrainant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 32 nœuds  Distance franchissable : 12500 miles nautiques à 15 nœuds

Electronique : un radar de veille aérienne, un radar de veille surface, un radar de conduite de tir pour les canons de 130mm et un autre pour l’artillerie légère.

Armement :  8 canons de 130mm en quatre tourelles doubles installés à l’avant et à l’arrière de l’îlôt 20 canons de 37mm modèle 1935 en un affût quadruple ACAQ et huit affûts doubles ACAD  et 24 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en douze affûts doubles.

Installations aéronautiques :

-Pont d’envol de 248m de long sur 32m de large relié au hangar unique de 164m de long sur 18m de large par deux ascenseurs axiaux de 18m de long sur 12m de large

-Deux catapultes H-2 axiales

-Huit brins d’arrêt et deux barrières

-Une grue de 12 tonnes installé au niveau du pont principal derrière l’ilôt

Groupe aérien :
Total : 27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474, 4 Dewoitine D-720 soit un total de 84 appareils

Equipage : 2200 officiers et matelots

7-Porte-avions et porte-aéronefs (2)

Le Commandant Teste

Le Commandant Teste comme transport d’hydravions photographié en 1937

Avant-propos

Dès les premiers essais naval de l’avion, un redoutable concurrent est apparu : l’hydravion qui à la différence de son cousin pouvait décoller et amerrir en mer ce qui résolvait en théorie la question de la récupération de l’appareil.

A l’usage, on verra cependant que la récupération en haute mer est difficile voir impossible dès que la mer est un peu formée sans parler de la vulnérabilité du navire qui doit ralentir à trois à quatre noeuds ce qui en fait une cible idéale pour un sous marin et les tapis d’amerissage se révéleront une fausse bonne idée.

Un hydravion comme un avion à besoin d’être ravitaillé et réparé d’où le besoin d’un navire de soutien d’hydravions, un navire que les anglo-saxons connaissent sous le nom de seaplane tender.  Durant la première guerre mondiale, la France nous l’avons vu à mis utilisé des cargos et des paquebots réquisitionnés pour soutenir les hydravions.

Ce besoin n’à pas disparu avec le retour à la paix et la Royale songe en 1923 à se doter d’un «transport d’aviation».

Le cargo Député Charles Nortier, l’un des navires envisagé comme transport d’hydravions

Après avoir envisagé la conversion d’un navire existant et recensé les bâtiments marchands suffisamment grands pour embarquer des hydravions (Député Charles Nortier, Députe Georges Chaigne,Hercule,Michigan,Jacques Cartier), elle prend la décision de construire un navire neuf.

Financé à la tranche 1925 votée le 13 juillet 1925 (avec le croiseur lourd Suffren, le croiseur mouilleur de mines Pluton, les contre-torpilleurs Guépard Bison et Lion, les torpilleurs d’escadre Brestois Boulonnais Basque et Bordelais, sept sous marins de 1ère classe, deux sous marins mouilleur de mines, la canonnière fluviale Francis Garnier et quatre vedettes rapides), le transport d’aviation reçoit le nom de Commandant Teste en référence à un pionnier de l’aéronautique navale en France, pionnier pourtant favorable au porte-avions…………….. .

Construction

Le Commandant Teste à la mer

-Le Commandant Teste est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux le 6 septembre 1927 lancé le 12 avril 1929 et admis au service actif le 18 avril 1932 au sein de l’Escadre de la Méditerranée.

Basé à Toulon, le Commandant Teste subit un grand carénage de novembre 1935 à août 1936. Basé à Oran à partir de septembre 1937, il participa aux patrouilles destinés à faire respecter la non-intervention dans la guerre d’Espagne.

Modifié encore une fois à Toulon en février 1938 notamment pour adapter ses catapultes à des hydravions plus gros, le Commandant Teste multiplie les rotations entre la France et l’Afrique du Nord pour transporter des avions.

En août 1939, il embarqua six Loire 130 d’observation et huit Latécoère Laté 298 de torpillage et quitte Toulon pour Oran. Il resta dans les eaux nord-africaines jusqu’en décembre 1939 quand il regagna Toulon pour débarquer ses hydravions avant de reprendre ses missions de transport d’avions.

Après une période d’entretien à flot du 7 au 27 janvier 1940, le transport d’hydravions sort pour essais du 28 janvier au 2 février avant remise en condition du 3 au 12 février. Il charge des appareils neufs à destination des Antilles, quittant ainsi Toulon le 15 février 1940.

Il fait escale à Casablanca du 19 au 23 février avant de traverser l’Atlantique et d’arriver à Fort de France le 2 mars 1940. Il débarque ses avions et le matériel embarqué pour les forces armées françaises déployées aux Antilles avant de quitter Fort de France le 12 mars, de faire escale à Casablanca du 19 au 23 mars avant de rentrer à Toulon le 27 mars 1940.

Le Commandant Teste est échoué le 4 avril 1940 dans le bassin n°1 du Missiessy pour un grand carénage. Au bassin jusqu’au 8 août, le transport d’hydravion voit sa coque grattée, sablée et repeinte, ses hélices changées, ses chaudières retubées, ses turbines inspectées et réparées. Deux des quatre catapultes sont débarquées et l’armement modifié avec le débarquement de deux canons de 100mm. Les locaux-vie sont refondus.

Remis à flot le 8 août donc, il subit un mois de travaux à quai soit jusqu’au 10 septembre 1940 quand il est armé pour essais, essais à la mer effectués du 11 au 15 septembre avant remise en condition du 17 au 22 septembre 1940.

Il effectue une mission de transport d’avions à destination du Levant, quittant Toulon le 25 septembre, faisant escale à Bizerte du 28 au 30 septembre avant d’arriver à Beyrouth le 3 octobre où  il débarque son chargement. Il quitte le Liban le 6 octobre pour rentrer à Toulon le 11 octobre 1940.

Il enchaine par une mission de transport d’avions à destination de l’AOF, quittant Toulon le 17 octobre, faisant escale à Casablanca du 21 au 23 octobre avant de gagner Dakar où il arrive le 27 octobre. Les avions sont déchargés en caisse et l’équipage du Commandant Teste participe au remontage ce qui explique que le navire ne quitte le Sénégal que le 10 novembre, relâche à Casablanca du 14 au 16 novembre avant de rentrer à Toulon le 19 novembre 1940.

Les besoins en transport se raréfiant, le Commandant Teste est mis en position de complément le 4 décembre 1940 et mouillé au Brégaillon.

Le Commandant Teste est réarmé le 14 septembre 1941 pour reprendre ses missions de transport d’avion. En bon état matériel, il sort pour essais du 15 au 18 septembre avant de préparer une mission qui doit le conduite en Indochine.

Il quitte Toulon le 24 septembre, fait escale à Casablanca du 28 au 30 septembre, à Fort de France du 5 au 8 octobre, à Panama du 11 au 13 octobre, franchissant le canal de Panama le 14 octobre, se retrouvant dans le Pacifique le lendemain 15 octobre. Il fait à nouveau escale à Hawaï du 22 au 24 octobre puis à Manille du 28 au 30 octobre, arrivant à Saïgon le 5 novembre où il décharge ses avions.

Reprenant la mer le 8 novembre, il fait à nouveau escale à Manille du 14 au 16 novembre, à Hawaï du 22 au 24 novembre, franchit le canal de Panama le 1er décembre, est à Fort de France du 6 au 9 décembre, à Casablanca du 15 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 20 décembre 1941.

Après une période d’entretien à flot du 21 décembre au 12 janvier, le Commandant Teste sort pour essais du 13 au 17 janvier avant remise en condition du 18 au 27 janvier. Il reprend alors sa mission de transport d’aviation.

Il effectue une nouvelle rotation en direction du Levant, quittant Toulon le 5 février, se ravitaillant à Bizerte le 9 avant de cingler en direction de Beyrouth où il arrive le 13 février 1942.

Il débarque ses avions ainsi que du matériel pour les bases françaises de la région (projecteurs, émetteurs radios, pièces légères de DCA, tracteurs d’aérodrome……..) avant de reprendre la mer le 17 février, direction Toulon qu’il rallie le 25 février après une escale de ravitaillement à Bizerte le 21.

Le 4 mars, le Commandant Teste quitte Toulon pour l’Océan Indien. Il fait escale à Bizerte le 8 mars, à Alexandrie le 12, franchit le canal de Suez le 13 et arrive à Djibouti le 17 mars.

Après avoir déchargé une partie de sa cargaison, il reprend la mer direction Diego Suarez où il arrive le 26 mars après une semaine de navigation.

Ses avions et sa logistique déchargée, il reprend la mer le 28 mars, se ravitaille à Djibouti le 3 avril, franchit le canal de Suez le 7, se ravitaille à Bizerte le 11 avant de rentrer à Toulon le 15 avril 1942.

Le 21 avril 1942,  le transport d’hydravions commandant Teste quitte Toulon direction les Antilles pour un nouveau transport d’avions. Il fait escale à Casablanca du 26 au 30 avril avant de traverser l’Atlantique et d’arriver à Fort de France le 7 mai. Son chargement déchargé, il reprend la mer, traverse l’Atlantique dans l’autre sens, se ravitaille à Casablanca le 17 mai pour rentrer à Toulon le 22 mai.

Après une période d’indisponibilité pour entretien du 23 mai au 15 juillet 1942 (avec passage au bassin du 25 mai au 5 juillet), le Commandant Teste sort pour essais du 16 au 19 juillet avant remise en condition du 20 au 30 juillet 1942.

Le transport d’avions quitte Toulon le 4 août direction la Guyane pour mettre sur place une petite force aérienne dite de souveraineté. Il embarque ainsi douze Morane-Saulnier MS-410 destinés à assurer la défense de la Guyane française et en caisses, huit bombardiers Bloch MB-210, dépassés en Europe mais qui peuvent encore faire l’affaire là-bas.

Le Commandant Teste fait escale à Casablanca du 8 au 10 août, à Dakar du 11 au 14 août pour résoudre un problème technique avant de gagner le port de Cayenne le 21 août. Les avions sont débarqués, remontés et testés.

Il repart le 1er septembre, traverse l’Atlantique en direction Dakar où il arrive le 9 septembre. Il reprend la mer le 11 septembre, se ravitaille à Casablanca le 15 septembre avant de rentrer à Toulon le 20 septembre 1942.

Le 27 septembre 1942, le Commandant Teste appareille de Toulon, fait escale à Bizerte du 1er au 4 octobre avant d’arriver à Beyrouth le 9 octobre. Le matériel et les avions débarqués, il reprend la mer 14 octobre, se ravitaille à Bizerte le 18 octobre avant de rentrer à Toulon le 22 octobre.

Le 26 octobre, le Commandant Teste quitte Toulon, fait escale à Casablanca du 2 au 5 novembre avant d’arriver à Fort de France le 12 novembre. Il repart le 18 novembre, se ravitaille à Casablanca le 23 novembre et rentre à Toulon le 27 novembre 1942.

Le Commandant Teste est mis en réserve le 28 novembre 1942 et mouillé au Brégaillon. Il semble admis à l’époque que le navire finira comme ponton à l’instar du Béarn.

Schéma simplifié de l’organisation de la base navale de Cam-Ranh

L’aménagement d’une grande base en Indochine à Cam Ranh nécessite d’importants moyens d’entretien. La menace japonaise étant plus que crédible, on rechigne à construire d’importantes installations à terre, installations vulnérables.

D’où l’idée d’aménager un navire-atelier. La construction d’un navire neuf étant jugée trop lente, on décide de convertir un navire existant. Le choix se porte sur l’ancien transport d’hydravions alors mouillé au Bregaillon.

Le Commandant Teste est mis au bassin à Toulon le 27 avril 1943 et modifié, des travaux qui l’immobilise jusqu’au 5 décembre 1943 avec le débarquement des catapultes, d’une grande partie de l’armement (six canons de 100mm conservés et embarquement de huit canons Hotchkiss modèle 1939-40 de 25mm), le maintien des grues mais le réaménagement des structures internes.

Il entame ses essais à la mer le 20 décembre sous un nouveau nom, Albert Caquot, un grand ingénieur français, libérant son nom d’origine pour un nouveau porte-avions ce qui rendait justice à Paul Teste, convaincu de la supériorité de l’avion sur l’hydravion.

Les essais à la mer ont lieu du 20 au 31 décembre avant un nouveau passage au bassin du 1er au 15 janvier 1944. Il effectue des essais complémentaires du 16 au 27 janvier avant de préparer son long voyage jusqu’en Indochine.

Le 4 février 1944, il appareille pour l’Indochine avec à son bord huit hydravions de chasse Dewoitine HD780. Il franchit le détroit de Gibraltar le 9 février, traverse l’Atlantique et fait escale à Fort de France du 16 au 18 février 1944.

Reprenant la mer, il franchit le canal de Panama le 24 février et traverse le Pacifique, arrivant à Papeete le 8 mars 1944. Les huit hydravions sont remontés sur place pour former la seule unité de chasse défendant l’île. L’Albert Caquot appareille le 15 mars 1944 direction l’Indochine où il arrive le 25 mars 1944.

Le nouveau navire-atelier est amarré au fond de la baie. Il va ainsi assurer le soutien technique des navires des FNEO. Les petites unités vont ainsi s’amarrer à couple pour des travaux à flot alors que les plus grosses unités comme le croiseur lourd Duquesne ou le croiseur léger Duguay-Trouin sont généralement entretenues à leur poste d’amarrage, les équipes du navire-atelier se déplaçant.

Si dans les premiers mois, le navire-atelier va encore naviguer entre les différents ports indochinois, il s’enkyste peu à peu à son poste d’amarrage où il est la pièce maitresse d’un complexe d’entretien avec des bâtiments en dur, le navire se révélant au final trop petit pour accueillir tous les moyens nécessaires.

La dernière sortie à la mer de l’Albert Caquot à ainsi lieu du 8 au 14 septembre 1946 quand il effectue une rotation entre Cam Ranh et Haïphong où une base avancée à été installée pour surveiller la base japonaise installée à Haïnan. Si au départ sur cette base sont déployés des navires de surface, rapidement seules des unités de type «poussière navale» et des sous-marins y seront stationnés.

Rentré à Cam Ranh le 15 septembre 1946, l’Albert Caquot est amarré à son poste habituel et désarmé le 22 septembre 1946, étant reclassé comme ponton devenant le Centre d’Entretien et de Soutien Albert Caquot.

Caractéristiques Techniques du Commandant Teste/Albert Caquot

Déplacement : standard 10160 tonnes en charge 11500 tonnes en charge maximale 12134 tonnes

Dimensions : longueur hors tout : 167m largeur : 27m tirant d’eau : 6.7m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Schneider-Zoelly alimentées par quatre chaudières à surchauffe Loire-Yarrow à petits tubes dévellopant une puissance totale de 23230ch et entrainant deux hélices. Les deux chaudières arrières pouvaient utiliser du fioul comme du charbon.

Performances : vitesse maximale : 21 noeuds (22 noeuds réalisés aux essais); distance franchissable : 2000 miles nautiques à 18 noeuds et 2500 miles nautiques à 10 noeuds.

Protection : ceinture blindée plongeant sous la ligne de flottaison de 50mm d’épaisseur et de 3.76m de hauteur. Bulkheads partiel de 20mm. Les soutes à munitions sont protégés par 50mm sur les parois et de 20mm sur les côtés et le toit. Pont blindé de 24 à 36mm. L’appareil à gouverner est protégé par 26mm de blindage et le bloc passerelle par des parois blindés de 80mm et un toit de 30mm.

Armement d’origine : 12 canons de 100mm modèle 1927 en douze affûts simples (six sur le bloc-passerelle avant, deux entre les catapultes et quatre sur les superstructures arrières). 8 canons de 37mm modèle 1925 en huit affûts simples (deux à l’avant, deux à l’arrière et quatre autour de la cheminée) et 12 mitrailleuses de 13.2mm modèle 1929 en six affûts doubles.

En navire atelier, il embarque six canons de 100mm et huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

Installations d’aviation

-Hangar de 80m de long sur 26.5m de large, partiellement divisé en deux par un bulkhead qui intégré notament les conduits de cheminée et de ventilation. Il peut embarqué dix hydravions torpilleurs ou vingt hydravions plus petits. Six autres appareils peuvent être en outre emportés démontés.

-Quatre catapultes à air comprimé Penhöet capable de lancer des appareils de 2.5 tonnes débarquées lors de la transformation en navire-atelier.

-Quatre grues.

Comme navire-atelier, il disposait de quatre ateliers de mécanique, trois ateliers d’armurerie et de mécanique de précision, deux chaudronneries, deux ateliers de soudure et de métallisation, deux forges avec une fonderie, un atelier de charpentage, un atelier d’électricité, un atelier radio et radar, une usine de production d’acétylène et d’oxygène.

Equipage : 644 officiers et marins