C-Base navale de Brest

Plan général de la rade de Brest
Avant propos
Les bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n’importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable.
C’est comme si la nature avait tout fait que pour l’homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d’eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l’assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l’action des batteries côtières.
Les premiers travaux commencent au milieu du 17ème siècle sous l’impulsion de Richelieu dont l’oeuvre pour la marine est souvent éclipsée par celle de Colbert et ne cesseront jamais jusqu’au 20ème siècle.
La Rade-Abri
C’est le cœur de la base navale de Brest, un cœur opérationnel et de soutien avec des installations d’entretien importantes.
Elle commence à voir le jour au 19ème avec la construction d’une jetée Sud de 1500m entre 1889 et 1896 suivit d’une jetée Ouest de 200m entre 1895 et 1900m. Entre 1900 et 1905, la jetée Sud est allongée sur 750m portant sa longueur à 2050m.
A cette époque, la Rade Abri est protégée par trois jetées : Ouest, Sud et Est avec trois accès mais cette situation change au début des années trente avec la fermeture de la passe Ouest, ne laissant plus que deux accès : la Passe de l’Est entre le Château et la Jetée Est et la Passe du Sud entre la Jetée Est et la Jetée Sud.
Le long de sa jetée on trouve le groupe-école Armorique jusqu’en 1943 et c’est là que s’amarre les cuirassés de la 1ère Escadre ainsi que les deux porte-avions. Un projet d’épis perpendiculaires pour faciliter l’amarrage des grandes unités n’à pas le temps de voir le jour avant le début du second conflit mondial.
Cette vaste étendue d’eau artificielle intègre plusieurs zones géographiques comme le Quai des Flottilles où s’amarrent les contre-torpilleurs et les croiseurs, le Bassin des Torpilleurs qui comme son nom l’indique abrite les torpilleurs d’escadre (et les corvettes) et qui intègre également le Quai d’Armement.
Ce Quai d’Armement fait partie intégrante de la zone technique du Laninon, une zone importante pour les travaux notamment des plus grandes unités de la Royale.
Elle dispose en 1939 de deux bassins de radoub, les formes n°8 et n°9 creusées entre 1910 et 1916 et mesurant 250m de long sur 36m de large.
Ces deux formes pouvaient accueillir un Dunkerque ou un Richelieu mais pas une unité de classe Alsace ce qui nécessite la construction d’une nouvelle forme. En 1938, sont lancés les travaux pour deux formes, une forme n°10 installée à l’est du bassin n°8 et une forme n°11 installée à l’ouest du bassin n°9.
La forme n°10 destinée à la construction de grandes unités est la priorité de la marine et cette forme est inaugurée en mars 1942 alors qu’elle affichait 275m de long, 58m de large et un tirant d’eau de 13m, largement suffisant pour accueillir un cuirassé de classe Alsace. Prolongée à 300m, elle devait atteindre 360m de long mais la guerre interrompit les travaux.
La forme n°11 est inaugurée en janvier 1945 et aligne des dimensions différentes avec 320m de long (360m initialement prévus), 48m de large à l’entrée (58m à la fin du bassin) et un tirant d’eau de 13m.
A l’est de la zone du Laninon, La Pointe était une zone jusque là déserte mais à la fin des années trente, décision est prise de la transformer en zone technique.
Deux cales sont construites, des cales capables de construire et de caréner des unités légères, la cale Penfeld n°1 de 220m de long et la cale Penfeld n°2 de 175m de long, ces deux cales remplaçant à partir de 1947 la Cale du Point du Jour.
Cette zone technique de la pointe dispose également d’un atelier dédié au travail du métal, des magasins de stockage et une zone dédiée à l’artillerie navale.
Le Château
Cet emplacement est situé sur la rive gauche de la Penfeld. C’est le lieu de mouillage des remorqueurs, gabares et autres navires auxiliaires.
La Penfeld
La Penfeld est un fleuve côtier de 16km sur lequel s’est développé la ville et le port de Brest et jusqu’en 1865, elle était ouverte aux navires de commerce. A partir de cette date, c’est un site réservé à la Marine.
Ces rives abrite des ateliers, l’hôpital militaire et surtout pas moins de cinq formes de radoub qui comme leurs homologues du Laninon connaissent d’importantes modifications.
Le bassin n°1 dit Bassin Tourville est le seul bassin situé sur la rive gauche de la Penfeld. Il à été inauguré en 1683 modifié en 1745 puis en 1864. Long de 115m et large de 25m, il est modernisé en 1937 mais il est impossible de l’agrandir et le bassin 1 n’est plus utilisé que pour les navires légers comme les torpilleurs, les torpilleurs légers, les corvettes et les sous-marins.
La construction du bassin n°12 à l’emplacement de la Cale du Point du Jour doit entrainer son déclassement effectif en pleine guerre en 1950. Le conflit terminé, il est abandonné jusqu’en 1960 quand il est transformé en musée avec l’installation au sec du sous-marin Casabianca encore aujourd’hui préservé comme musée.
Au lieu dit du Pontaniou se trouve les bassins n°2 et n°3. Ils ont pour origine quatre formes construites au 18ème siècle, les formes 1 et 2 étant construites entre 1752 et 1756, la forme n°3 entre 1755 et 1757 et la forme n°4 entre 1803 et 1820.
Devenues inadaptées aux navires modernes, elles sont fusionnées entre 1899 et 1902 et deviennent deux bassins, le bassin n°2 (regroupant les formes 1 et 4) et le bassin n°3 (regroupant les formes 2 et 3) longs de 178m et larges de 28m.
Ces deux bassins sont allongés à 190m et élargis à 30m, des travaux menés sans interrompre l’utilisation des bassins ce qui est une véritable gageure surtout que le terrain n’était pas facile.
Au delà du pont transbordeur (installé à l’origine à Bizerte), on trouve la zone dite du Salou avec trois bassins et la cale du Point au Jour.
A l’origine se trouvait une montagne de 25m de schiste qui fût arasée pour pouvoir construire le bassin n°6. Ce bassin construit entre 1822 et 1827 est un bassin à gravité, se remplissant en fonction des marées. Son utilisation est arrêtée à partir de 1940 pour permettre l’extension du bassin n°7.
Le bassin n°7 situé au nord du bassin n°6 est creusé en 1864-65. Mesurant à l’origine 118m de long sur 26m de large, il est étendu à 130m ce qui lui permet de caréner tous les navires jusqu’au contre-torpilleur.
Le bassin n°4 est creusé entre 1856 et 1865, la durée des travaux s’expliquant par la dureté du sol (du schiste). Ce bassin de 200m de long sur 35m de large sert aux carénages et aux constructions, ce bassin construisant partiellement les cuirassés Dunkerque Richelieu et Clemenceau. Il va ensuite être utilisé pour les carénages de toutes les unités jusqu’aux croiseurs lourds.
En face de ces trois (puis deux bassins) nous trouvons la Cale du Point du Jour qui à construit un grand nombre de navires dont tous les croiseurs lourds français (sauf le Tourville et les Saint Louis construits à Lorient).
Cette cale est désaffectée en 1947 quand sont inaugurées les cales installées à La Pointe. Un temps, on envisage d’y installer un atelier de préfabrication mais finalement, on décide de lancer les travaux pour une forme de radoub de 150m de long sur 25m de large, une forme qui porte le n°12 mais en septembre 1948, les travaux sont loin d’être achevés. Ce n’est qu’en septembre 1950 que ce bassin couvert (tirant d’air 30m) est inauguré.
L’Ile Longue

L’Ile Longue (date inconnue)
Cette presqu’ile (uniquement à marée basse, le cordon sablonneux n’étant franchissable qu’à marée basse) à été fortifiée dès le 17ème siècle par Vauban pour renforcer la protection de la base de Brest.
Ces fortifications sont peu à peu abandonnées au 19ème siècle. Ainsi durant la première guerre mondiale, un camp de prisonnier allemand est installé de 1914 à 1919. Après guerre, cette zone de la rade de Brest est abandonnée.
En 1943, le groupe-école Armorique y est mouillé pour libérer de la place dans une rade-abri et en 1945, on envisage d’y établir une véritable base-sous-marine pour y regrouper les sous-marins alors dispersés entre la rade-abri et la Penfeld.
L’isthme reliant l’Ile Longue à la presqu’ile de Crozon est rendu insubmersible par des digues de béton et d’acier. Une route permet de relier la base de Lanvéoc-Poulmic à l’Ile-Longue.
Un mouillage protégé est dessiné par deux digues empierrées qui permet au groupe-école Armorique d’être mieux protégé lors des tempêtes tout comme les sous-marins qui entre deux exercices prennent l’habitude d’y mouiller.
La guerre approchant, les travaux ambitieux initialement prévus _bassins à flot pour le stationnement des sous-marins pouvant servir de formes de radoub protégés par des blockhaus, ouvrages de défense_ sont reportés sine die.
Une version austère de la base est construite avec des ateliers, des dépôts de carburant et de munitions (obus, torpilles, mines), des logements pour l’équipage et une batterie de défense antiaérienne avec huit canons de 25mm Hotchkiss.
Ce n’est que bien après guerre que le projet initial ira jusqu’à son terme mais ceci est une autre histoire qui sort de ce cadre.
Le Dépôt Naval de l’Atlantique (DNA) (cimetière marin de Landevennec)
En septembre 1941 est officiellement créé le Dépôt Naval de l’Atlantique (DNA) destiné à prendre en main et à gérer les navires désarmés en attendant qu’une décision soit prise : remise en service après modernisation ou modifications, démolition ou utilisation comme cibles.
Ce DNA à un lieu : Landevennec, une commune située sur une boucle de l’Aulne où depuis le milieu du 19ème siècle sont rassemblés les navires désarmés de la marine nationale.
Les années quarante voient un grand nombre de navires désarmés à tel point qu’à plusieurs reprises, il fallut faire de la place pour les nouveaux.
A partir du 15 mai 1943, le DNA dispose d’une base et quelle base puisqu’il s’agit rien de moins que l’ancien porte-avions Béarn qui servait de ponton. Il abritait des ateliers et des logements pour les ouvriers du DNA chargés de veiller au bon état des navires désarmés en évitant qu’une voie d’eau n’entraine le naufrage du navire.
Successivement, les navires suivants sont confiés aux bons soins du DNA :
-Le pétrolier Rhône remorqué à Landevennec le 7 octobre 1941 et toujours présent le 5 septembre 1948.
-Le chalutier armé La Sablaise remorqué à Landevennec le 12 août 1942 et toujours présent le 5 septembre 1948.
-Le torpilleur d’escadre Orage remorqué à Landevennec en septembre 1942 (date exacte inconnue) et est toujours présent le 5 septembre 1948.
-Le chalutier armé La Quimperoise est présent à Landevennec du 2 avril 1943 au 21 septembre 1945.
-Le torpilleur d’escadre Mistral est remorqué à Landevennec le 15 avril 1943 y est toujours présent le 5 septembre 1948.
-Le torpilleur d’escadre Siroco est présent à Landevennec du 21 avril 1943 au 12 avril 1946
-Le torpilleur d’escadre Cyclone est remorqué à Landevennec le 27 juin 1943 et y est toujours présent le 5 septembre 1948
-Le sous-marin Pascal est remorqué à Landevennec le 15 octobre 1943 et y est toujours présent le 5 septembre 1948
-Le sous-marin Henri Poincaré est remorqué à Landevennec le 31 janvier 1944 et y est toujours présent le 5 septembre 1948
-Le torpilleur d’escadre Brestois est présent à Landevennec du 18 avril 1944 au 17 juin 1947
-Le sous-marin Poncelet est présent à Landevennec du 21 juillet 1944 au 5 septembre 1946
-Le contre-torpilleur Chacal est remorqué à Landevennec le 7 septembre 1944 et y est toujours quatre ans plus tard
-Le contre-torpilleur Jaguar est remorqué au Dépôt Naval de l’Atlantique le 15 septembre 1944 et coulé comme cible le 14 mars 1946
-Le contre-torpilleur Léopard est remorqué au DNA de Landevennec le 5 octobre 1944 et y est toujours présent le 5 septembre 1948
-Le sous-marin Archimède est présente à Landevennec du 15 septembre 1944 au 18 mars 1947
-Le torpilleur d’escadre L’Adroit est présent à Landevennec du 8 janvier 1945 au 14 mars 1946, date à laquelle il est coulé comme cible en même temps que le Jaguar.
-Le torpilleur d’escadre Le Boulonnais est remorqué à Landevennec à partir du 10 janvier 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948.
-Le contre-torpilleur Panthère est remorqué à Landevennec le 13 juin 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948.
-Le sous-marin Achille est remorqué à Landevennec le 15 juin 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948
-Le contre-torpilleur Lynx est remorqué à Landevennec le 27 août 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948
-Le sous-marin Argo est remorqué à Landevennec le 5 septembre 1945 et y est toujours trois ans plus tard
-Le contre-torpilleur Bison est présent à Landevennec à partir du 8 novembre 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948
-Le contre-torpilleur Guépard est présent à Landevennec à partir du 30 novembre 1945 et y était toujours le 5 septembre 1948
-Le torpilleur d’escadre Le Fougueux est présent à Landevennec du 7 décembre 1945 au 12 septembre 1946
-Le contre-torpilleur Lion est présent à Landevennec à partir du 10 décembre 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948
-Le torpilleur d’escadre Le Foudroyant est présent à Landevennec du 18 décembre 1945 au 14 juin 1947
-Le sous-marin Ajax est présent à Landevennec du 4 janvier 1946 au 5 septembre 1948 quand il est réarmé comme sous-marin école
-Le sous-marin Persée est présent à Landevennec du 8 juillet 1946 au 15 septembre 1947
-Le sous-marin Pasteur est présent à Landevennec du 12 octobre 1946 au 14 décembre 1947
-Le torpilleur d’escadre Le Frondeur est présent à Landevennec à partir du 22 décembre 1946.
Quand le conflit éclate, le DNA de Landevennec est loin d’être vide puisqu’il regroupe dans ce mouillage, serrés au chausse pied pas moins de huit contre-torpilleurs (Léopard Chacal Tigre Lynx Panthère Guépard Bison Lion), de cinq torpilleurs d’escadre (Cyclone Mistral Orage Boulonnais Frondeur), de cinq sous-marins (Pascal Henri Poincaré Achille Ajax Argo), de l’ancien chalutier armé La Sablaise et de l’ancien pétrolier Le Rhône.
Les fortifications

En vert, les principales positions fortifiées et en rouge, la base aéronavale du Lanvéoc-Poulmic et avec l’étoile, le DNA
Comme nombre de bases de la marine nationale, les défenses de la place de Brest sont en 1939 dans un état lamentable, la faute à un sous-investissement et à dire vrai l’absence d’une menace réelle sur la principale base de la Flotte de l’Atlantique.
Quand éclate la guerre de Pologne, les fortifications de la place de Brest sont les suivantes :
-Aux Capucins, on trouve 3 canons de 240mm qui équipent également la batterie de Toulbroch qui dispose en sus de quatre canons de 105mm modèle 1893
-La batterie des Rospects dispose de quatre canons de 164mm modèle 1893 modifié 96 ainsi que deux canons de 75mm.
-Au Kerbonn et au lieu-dit La Chèvre sont implantés quatre canons de 164mm modèle 1893 modifié 1896.
-Au Minou, on trouve quatre canons de 105mm modèle 1893 alors qu’au Mengorn, se trouvent trois canons de 100mm et deux canons de 75mm.
-Au Portzic sont installés trois canons de 105mm, deux canons de 75mm pour la défense des passes et de quatre canons de 47mm modèle 1885.
-A la Pointe des Espagnols sont installés trois canons de 105mm modèle 1897 et quatre canons de 47mm modèle 1885
-A la Pointe de Cornouaille (entre les Capucins et les Espagnols) sont implantés trois canons de 105mm modèle 1897
-Aux lieu-dit Robert et Deliée sont installés respectivement quatre et deux canons de 75mm.
-Enfin sur l’île d’Ouessant, sont implantés quatre canons de 75mm, deux à Ouessant-Stiff et deux à Ouessant-Creach.
Néanmoins, au début de la décennie 1940, décision est prise de reconstruire les défenses de Brest en priorité côté mer et si le temps et les moyens suivent côté terre pour en faire une forteresse inexpugnable au cas où les choses tourneraient très mal.
Plutôt que de poser une emplâtre sur une jambe de bois, on préfère repartir de zéro en aménageant de toutes nouvelles positions à la pointe des Espagnols et au Portzic dont la prise couperait la rade de Brest de la mer.
Un temps, on envisage de réutiliser les tourelles de 305mm des Courbet après leur désarmement mais on préfère des travaux moins coûteux et plus raisonnables avec un fort de forme parallélépipédique.
Chaque fort dispose de quatre canons de 152mm modèle 1931 ayant appartenus au cuirassé Richelieu montés sur affût circulaire et sous masque, un à chaque angle pour battre par le feu sur 360°. Leur action peut être complétée par les deux affûts doubles de 90mm dont la mission première est le tir contre avions mais qui peut aussi assurer le tir contre terre et le tir contre but flottant.
La défense contre terre et contre une éventuelle attaque d’infanterie ennemie (on imagine plus se battre contre une compagnie de débarquement de la Kriegsmarine que contre la Werhmacht) est assurée par six affûts combinant un canon de 47mm modèle 1934 et deux mitrailleuses de 7.5mm.
La défense contre-avions n’est pas oubliée avec en plus des quatre canons de 90mm et un total de six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.
Chaque fort, celui du Portzic comme celui de la pointe des Espagnols est armé par une compagnie d’ouvrages semblables à celles armant les ouvrages de la ligne Maginot.
Pour protéger l’Anse du Poulmic et plus généralement le sud de la rade de Brest, deux positions sont implantées, l’une à la Pointe de l’Armorique et l’autre à la pointe de Lanvéoc.
Les ouvrages sont identiques pour protéger la base-aéronavale de Lanvéoc-Poulmic qui en 1948 avant la mobilisation et la déconcentration accueille pas moins de 162 appareils sur plusieurs dizaines d’hectares pour l’une des plus grandes implantations militaires de France.
On trouve une tourelle double de 130mm modèle 1936 _identique à celle des Intrépide, des Joffre et des cuirassés_ , quatre canons de 75mm modèle 1897 sous masque et sur plate-forme rotative aux quatre coins du fort et quatre affûts jumelant un canon de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm. La défense antiaérienne est assurée par six canons de 25mm en affûts simples.
Les autres défenses de la base doivent être mises en place à la mobilisation, des ouvrages de campagne avec tranchées, champs de mines et barbelés.
La défense antiaérienne de la rade de Brest est assurée par la 3ème Batterie Anti-Aérienne de Marine (3ème BAAM) qui dispose d’un total de vingt-huit canons de 75mm contre-avions répartis par groupe de quatre à Quelern, Lanvéoc-Poulmic, Trinité, Coat y Ogen,Kerguividic, Toralan et Corbeau.
Quand à la défense terrestre, elle est assurée par un bataillon de fusiliers marins, le 1er BFMA (Bataillons de Fusiliers-Marins de l’Atlantique) qui reçoit en juin 1948 le renfort d’une compagnie de chars légers Renault R-35.
A Ouessant, les canons de 75mm restent en position, positions réaménagées avec une amélioration du champ de tir.
Navires basés à Brest au 5 septembre 1948
A la veille du second conflit mondial, les navires suivants sont stationnés à Brest :
Rade-abri
-Cuirassés Lorraine, Gascogne et Normandie sont amarrés sur coffre le long de la Jetée Sud.
-Porte-avions Painlevé et Henriette de France sont amarrés sur coffre le long de la Jetée Sud.
-Pétrolier Le Var amarré sur coffre le long de la Jetée Sud
-Pétrolier Ravitailleur d’Escadre La Seine amarré sur coffre le long de la Jetée Sud
-Cargo rapide Mostaganem amarré sur coffre le long de la Jetée Sud
Quai des flottilles
-Croiseurs lourds Foch et Colbert
-Croiseurs légers Georges Leygues La Gloire et Montcalm
-Croiseur-école Jeanne d’Arc
-Contre-torpilleurs Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars (3ème DCT)
-Contre-torpilleurs Vautour Milan Epervier (6ème DCT)
-Ravitailleur rapide Lot
-Ravitailleur rapide La Charente
Bassin des torpilleurs
-Torpilleurs d’escadre L’Intrépide et Le Téméraire chargés de la protection du cuirassé Lorraine
-Torpilleurs d’escadre Durandal et Dague chargés de la protection du cuirassé Gascogne
-Torpilleurs d’escadre Sabre et Claymore chargés de la protection du cuirassé Normandie
-Torpilleurs d’escadre Arquebuse et Cimeterre chargés de la protection du porte-avions Painlevé
-Torpilleurs d’escadre Ney et Murat chargés de la protection du porte-avions léger Henriette de France
-Corvettes anti-sous-marines La Malouine La Dieppoise La Remoise et La Versaillaise (1ère DEO)
-Corvettes anti-sous-marines La Calaisienne La Troyenne La Rochelaise et La Paloise (4ème DEO)
Jetée Est
-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne
-Sous-marins Casabianca Sfax Centaure L’Espoir (2ème DSM)
-Sous-marins Rolland Morillot La Praya La Martinique et Ile de France (4ème DSM)
-Sous-marins Ile de Ré Ile d’Yeu Kerguelen et La Guadeloupe (6ème DSM)
-Sous-marins Agosta Bévéziers Ouessant et Sidi Ferruch (8ème DSM)
Le château
-Avisos Amiens et Arras utilisés comme auxiliaires
-Aviso hydrographe Beautemps-Beaupré
-Aviso-dragueurs L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse (3ème DEL)
-Patrouilleur ASM/navire-école L’Heureux (P-28)
-Patrouilleur ASM Patrie (P-36)
-Navire école Notre Dame de France (P-95)
-Chasseurs de sous-marins CH-7 et CH-8
-Chasseurs de sous-marins CH-53 et CH-54
-Dragueurs de mines Avranches et Pornic
-Voiliers-école L’Etoile et La Belle Poule
La Penfeld
-Pétrolier-caboteur La Lèze
-Aviso Calais utilisé comme ravitailleur d’hydravions
-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci
-Cargo rapide Mers-El-Kébir
-Remorqueur de haute mer Elephant
-Remorqueurs Champion L’Appliqué L’Attentif et L’Acharné (1000cv)
-Remorqueurs Penfeld Plougastel Portzic et Provençal (600cv)
-Remorqueurs Narcisse et Lotus (750cv)
-Gabares Le Titan La Résistante La Prévoyante et la Victorieuse