Grande Bretagne (100) Armée de l’Air (11)

Les avions de la RAF (6) : transport

Avant-Propos

Posséder aujourd’hui des avions de transport en grand nombre est la norme pour une puissance militaire de premier plan notamment en Occident mais celà n’à pas toujours été ainsi.

Longtemps, très (trop ?) longtemps, le transport aérien à été le parent pauvre des différentes armées de l’air. Outre des besoins limités, les budgets contraints obligaient à faire des choix et entre une escadrille de chasse, un groupe de bombardiers et une escadrille de transport, le choix était vite fait.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, très peu de pays possèdent de nombreux appareils de transport qui souvent dérivés de bombardiers ou des bombardiers déclassés comme le Savoia-Marchetti SM-81, le Junkers Ju-52 ou le Farman 224 dérivé du Farman 222. On trouvait aussi des avions de transport conçus dès l’origine pour ce rôle comme le Potez 650 ou le Vickers type 264 Valentia.

Côté britannique, le dévellopement du transport est limité aux colonies. Puissance coloniale ancienne, devant faire face à l’agitation de tribus remuantes qui menaient une guerilla qui causait son lot de pertes.

Les pertes étaient causées non dans des batailles rangées mais dans des embuscades qui visaient moins les troupes de combat que les caravanes de ravitaillement.

Outre des cibles plus faciles à atteindre, la destruction d’un convoi de ravitaillement démoralisait l’ennemi et pouvait constituer pour les tribus un butin intéressant.

Pour alléger le fardeau logistique, les britanniques eurent l’idée d’utiliser l’avion pour ravitailler les colonnes de combat, les rendant plus mobiles. En 1928 eut même lieu à Kaboul la première évacuation de civils par voie aérienne.

En dépit de ces expérimentations, l’aviation de transport était famélique. La preuve jusqu’en 1944 et la création du Transport Command il n’y avait pas de commandement spécifique pour les avions de transport.

Suite à la création de ce commandement, de nombreux appareils de transports sont commandés dans un but essentiellement logistique qu’il s’agisse de fret, de matériel et de transport de troupes.

Des expérimentations de largage de parachutistes ont lieu mais ni la RAF ni la British Army ne vont jusqu’à créer des unités comparables à l’Infanterie de l’Air ou aux Fallschirmjager.

En septembre 1948, le Transport Command dispose en Métropole de deux wings de trois squadrons soit six unités (aucune neuf ans plus tôt), deux squadrons étant équipés de Vickers Valetta Mk I, un de Douglas DC-3, un de Handley-Page Hasting (version de transport du Halifax), un d’Avro York (appareil dérivé du Lancaster) et un de Vickers VC-1.

En Méditerranée, un squadron de Douglas DC-3 est déployé à Malte, deux squadrons déjà présents en septembre 1939 en Egypte disposent en septembre 1948 de Vickers Valetta pour l’un, d’une flotte mixte Lancastrian/Hasting/Lysander pour le second alors que le squadron déployé en Palestine remplaçait ses Hawker Hardy par des Westland Lysander. Un squadron de DC-3 est déployé au Soudan.

Dans la zone Océan Indien, on trouvait en septembre 1939 un squadron de Vickers Valentia stationné en Inde, un squadron de Vickers Vincent déployé à Aden et deux squadrons de Westland Wapiti stationnés en Inde.

Seul le premier était un véritable squadron de transport, les trois autres étaient des squadrons de police coloniale. Ces appareils ont tous été remplacés par de véritables appareils de transport parfois complétés par des Lysander.

En 1948, le squadron 31 à troqué ses Valentia contre des Douglas DC-3, le squadron 5 et le squadron 27 disposant de Lysander. Ces différentes unités forment théoriquement un wing mais en raison de la dispersion géographique, ce wing est plus théorique qu’autre chose . De nouveaux squadrons ont vu le jour avec des appareils parfaitement adaptés aux missions de transport.

Enfin en Extrême-Orient, là où il n’existait pas de squadron de transport en septembre 1939, on trouve un wing lui aussi dispersé entre Ceylan (un squadron équipé de Douglas DC-3 et d’une poignée d’Handley-Page Hasting), Singapour (un squadron de Vickers Valetta associé à une poignée de Vickers VC.1, de Westland Lysander et d’Avro York), Malaisie (un squadron stationné à Kuching avec des Lancastrian et des Lysander) et Hong-Kong (un squadron de Vickers Valetta).

Le Transport Command dispose au total de seize squadrons. Cette force va augmenter avec le début du conflit par la réquisition d’appareils civils privés de lignes commerciales en attendant la production d’appareils de transport notamment pour les troupes aéroportées britanniques fraichement créées.

Vickers type 264 Valentia

Vickers type 264 Valentia

Vickers type 264 Valentia

Le Vickers type 264 Valentia est en septembre 1939 le seul avion de transport conçu comme tel pour la RAF. L’appareil conçu dans le cadre de la Specification 30/34 effectue son premier vol en 1934.

28 appareils sont produits neufs plus 54 appareils issus de la conversion de Vickers Victoria, un avion servant aussi bien de bombardier que d’appareil de transport. La production s’achève dès 1936.

Trois squadrons sont encore équipés de cet appareil en septembre 1939, un déployé en Inde et deux en Egypte, le premier les remplaçant par des Douglas DC-3, les deux autres recevant pour le premier des Vickers Valetta et pour le second une flotte mixte Avro York, Handley-Page Hasting et Westland Lysander.

Cet appareil fût utilisé pour des missions de transport, de police coloniale, d’opérations psychologiques (à l’aide de haut-parleurs) et d’essais de ravitaillement en vol.

Les derniers Valentia quittent le service actif fin 1946 et les appareils usés sont promptement feraillés de sorte qu’il ne reste plus d’appareil complet aujourd’hui.

Caractéristiques Techniques du Vickers Valentia Mk I

Type : avion de transport bimoteur biplan

Masse : à vide 4975kg en charge 8864kg

Dimensions : longueur 18.14m envergure 26.63m hauteur 5.41m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Pegasus L3 ou M3 de 650ch chacun

Performances : vitesse maximale 209 km/h vitesse de croisière 188 km/h distance franchissable 1288km plafond opérationnel 4950m

Armement : peut recevoir 2200 livres de bombes

Equipage : deux hommes plus vingt-deux soldats

NdA : pour les Vickers VC-1, Vickers Valetta et Douglas DC-3 voir la partie consacrée à la FAA.

Handley-Page Hasting

Handley-Page HP-67 Hastings

Handley-Page HP-67 Hastings

Après un long combat, les pilotes d’avions de transport obtinrent en mars 1944 la création du Transport Command ainsi que la mise sur pied d’un certain nombre de squadrons de transport.

Ces squadrons nécessitaient des avions. Si des appareils étrangers ont été commandés (Douglas DC-3), la RAF voulait acheter britannique (buy british) en faisant travailler la puissante industrie aéronautique britannique.

Dès le mois de juin 1944, l’Air Ministry en charge des acquisitions lança l’appel d’offres C.3/44 demandant un appareil de transport bi ou quadrimoteur à long rayon d’action.

Handley-Page fût opposée à Avro, Fairey et Gloster mais seuls les deux premiers proposèrent des projets et fabriquèrent des prototypes, donnant naissance au Handley-Page Hasting et à l’Avro York. Ultérieurement, l’Avro Lancastrian, version désarmée du Lancaster s’y ajouta.

Au final, la RAF refusa de choisir et décida de commander en série les deux appareils. Le prototype du Handley-Page Hasting HP.67 effectua son premier vol le 14 septembre 1944.

Le dévellopement de l’appareil à été promptement accéléré par l’utilisation de nombreux composants du Halifax notamment les ailes, la dérive, les moteurs. Le fuselage est cependant neuf avec une nouvelle structure mieux adaptée aux missions de transport.

Prévoyant l’avenir, la firme Handley-Page dévellopa le Hermes, une version civile du Hasting mais aucune compagnie ne commanda l’appareil avant septembre 1948.

Quand éclate le second conflit mondial, le Transport Command dispose de deux squadron équipés pleinement de Hasting C.1, d’autres étant dispersés au sein d’un squadron déployés en Egypte et au sein d’un squadron opérant en Extrême-Orient avec des Douglas DC-3.

L’appareil exporté en Nouvelle-Zélande continue à être produit dans une version Hasting C.2 aux capacités améliorées.

Caractéristiques Techniques du Handley-Page Hastings C.2

Type : avion de transport quadrimoteur

Masse : à vide 21987kg maximale au décollage 36287kg

Dimensions : longueur 24.89m envergure 34.44m hauteur 6.86m

Moteur : quatre moteurs radiaux Bristol Hercules de 1675ch chacun entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 560 km/h à 6800m vitesse de croisière 468 km/h à 4600m distance franchissable 2270km avec charge maximale plafond opérationnel 8077m

Equipage : 5 hommes (pilote, copilote, opérateur radio, navigateur et ingénieur de vol) 50 soldats ou 35 parachutistes, 32 civières et 29 blessés assis ou 9 tonnes de fret.

Avro York

Avro 685 York

Avro 685 York

Les promesses du Avro Lancaster poussèrent la firme Avro à envisager d’en tirer un appareil commercial alors que le transport de passagers continuait de connaitre un important développement bien que nous soyons encore loin du transport aérien de masse.

Le développement de l’Avro York commença dès 1942 mais en raison de la charge imposée par le programme Lancaster, les travaux avancèrent lentement. Ils furent accélérés par la publication de la Specification C.3/44 qui demandait un appareil de transport bi ou quadrimoteur à long rayon d’action.

L’Avro 685 effectue son premier vol le 4 décembre 1944. Il reprend les ailes, les moteurs Merlin, les dérives. Le fuselage est neuf, plus ventru que le bombardier. La double dérive est remplacée ultérieurement par une dérive triple pour améliorer la stabilité.

Comme nous l’avons vu à propos du Hasting, la RAF décide de ne pas choisir entre les deux appareils qui sont sélectionnés tous les deux. A la différence de l’appareil Handley-Page, l’Avro 685 York sera vendu à des compagnies aériennes pour le transport de passagers. Deux Avro York transformés en appareils VIP furent acquis, appareils utilisés par le gouvernement, la famille royale et les autorités militaires.

En septembre 1948, la RAF dispose d’un squadron en Métropole pleinement équipé de York plus des appareils dispersés sans un squadron stationné en Egypte, en Inde et en Malaisie.

Tous ces appareils sont des Avro York C.1 mais les nouveaux appareils produits sont des C.2. L’appareil n’à pas été exporté à l’étranger, l’Australie préférant acheter des DC-3.

avro-685-york-11Caractéristiques Techniques de l’Avro 685 York

Type : avion de transport quadrimoteur à long rayon d’action

Masse : à vide 18150kg en charge 29480kg charge utile 9100kg

Dimensions : longueur 23.9m envergure 31.1m hauteur 5m

Motorisation : quatre moteurs en lignes Rolls-Royce Merlin 24 de 1280ch chacun

Performances : vitesse maximale 479 km/h à 6400m distance franchissable 4800km plafond opérationnel 7010m

Armement : aucun

Equipage 5 hommes (deux pilotes, un navigateur, un opérateur radio et un opérateur cabine) et 56 passagers.

Avro Lancastrian

Avro 691 Lancastrian

Avro 691 Lancastrian

A l’origine de l’Avro 691 Lancastrian figure une demande de la Trans-Canada Airlines pour un appareil de transport de passagers et de frets. Cette demande adressée à la firme Avro poussa cette dernière à proposer son Avro York alors en développement.

Comme le besoin était urgent et pour éviter que la compagnie aérienne canadienne ne se tourne vers un constructeur américain voir français, Avro proposa une adaptation de son Lancaster qui commençait à entrer en service au sein de la RAF.

Cette adaptation était minimale puisque l’appareil était identique au bombardier sauf l’absence de tourelles et un nouveau nez plein remplaçait le nez d’origine des bombardiers.

La compagnie canadienne commanda seize appareils livrés dès mars 1945 dix mois après la demande, les huit premiers étant des bombardiers modifiés sur les chaines de montage après accord de la RAF.

Cette dernière finit par passer commande de Avro 691 Lancastrian pour compléter sa flotte de transport. Cet appareil va équiper le squadron transport déployé à Kuching avec quelques Lysander, ces appareils étant utilisés pour du transport de personnel et de la logistique entre Kuching, Singapour, Hong-Kong et Alor Setar notamment.

L’appareil va être exporté en Argentine (transport de passagers civils), en Australie (civil et militaire) et au Canada (civil).

La production pourrait se poursuivre même si le développement d’un nouveau bombardier issu du Lancaster pourrait pousser soit à l’abandon du Lancastrian soit à la transformation des bombardiers réformés en avions de transport.

Caractéristiques Techniques de l’Avro Lancastrian C.1

Type : avion de transport quadrimoteur à long rayon d’action

Masse : à vide 13800kg en charge 29480kg charge utile 3560kg

Dimensions : longueur 23.4m envergure 31.1m hauteur 5.9m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Rolls-Royce Merlin de 1250ch chacun

Performances : vitesse maximale 499 km/h à 1524m distance franchissable 6677km plafond opérationnel 7010m

Armement : aucun

Equipage : cinq hommes et neuf passagers.

Grande Bretagne (99) Armée de l’Air (10)

Les avions de la RAF (5) : les hydravions

Avant-propos

Les différentes armées de terre des principales puissances du début du vingtième siècle ne furent pas les seules à expérimenter le “plus lourd que l’air”. Les marines furent également intéressée pour voir ce qui se passait au delà de l’horizon, au delà des vigies et de leurs longues vues.

Le problème c’est que les premiers avions étaient de fragiles constructions de bois et de toile et que les éléments de l’océan étaient bien plus rudes que les éléments au dessus des terres.

D’où la concurrence d’un drôle d’engin, l’ornythorinque du monde aéronautique, l’hydravion, un avion pouvant décoller et aterrir sur l’eau ce qui permettait aux différentes marines d’avoir des yeux loin au delà de l’horizon.

Néanmoins l’utilisation de l’hydravion depuis des navires se heurta à un certain nombre de problèmes. Si le décollage fût résolu par la catapulte à poudre puis hydraulique, la récupération resta un problème insoluble, la récupération à la grue rendant le navire vulnérable aux sous-marins et le tapis séduisant sur le papier se révéla calamiteux sur le terrain.

L’utilisation d’hydravions depuis la terre posait nettement moins de problèmes. Mis à part la vulnérabilité au mouillage et la dangerosité de l’amerissage, l’utilisation d’hydravions à terre était assez facile surtout quand ils étaient amphibies et pouvant si besoin est se poser sur une piste d’avion.

Si en France et en Allemagne, les hydravions appartiennent tous à la marine, en Grande-Bretagne ce n’est pas le cas. Si les hydravions embarqués sur les cuirassés et les croiseurs dépendaient de la Fleet Air Arm, les hydravions basés à terre appartenaient au Coastal Command de la RAF.

En septembre 1939, le Coastal Command dispose d’un squadron de Supermarine Stranaer, deux équipés de Short Singapore et quatre équipés de Short Sunderland. Sur ces sept unités, quatre sont déployées hors de Grande-Bretagne.

Le nombre d’unités d’hydravion augmente ainsi que la qualité du matériel. Les Short Singapore et les Supermarine Stranaer sont remplacés par des Consolidated Catalina et des Supermarine Walrus, les Short Sunderland restant en service.

En septembre 1948, le Coastal Command dispose de huit squadrons d’hydravions en Métropole (quatre équipés de Sunderland, deux de Catalina et deux de Walrus), trois étant déployé en Méditerranée (un de Catalina à Gibraltar, un de Walrus à Malte et un de Sunderland en Egypte), deux au Moyen-Orient (un en Palestine et un à Aden, tous équipés de Catalina), deux en Inde (Bombay et Calcutta, le premier équipé de Sunderland, le second de Walrus), quatre en Extrême-Orient (deux à Singapour, un à Kuching et un à Alor Setar respectivement équipés de Catalina et de Sunderland, de Catalina et de Walrus), un à Hong-Kong équipé de Walrus et un aux Bermudes équipé de Catalina soit un total de vingt et un squadrons d’hydravions.

NdA : Pour le Supermarine Stranaer, voir la partie consacrée à la Fleet Air Arm (FAA) tout comme le Supermarine Walrus, le Saro London et le Saro Lerwick

Short Singapore

Short Singapore

Short Singapore

Effectuant son premier vol le 15 juin 1934, ce hydravion à coque biplan propulsé par quatre moteurs (deux tractifs deux propulsifs) était en réalité le Singapore III, le Singapore I apparut en 1926 n’ayant pas été produit au delà d’un exemplaire alors que Singapore II n’à servit qu’à l’évaluation dans le cadre de l’Air Ministry Specification R.3/33 avant que le Singapore III ne soit produit dans le cadre de la Specification R.14/34.

Déjà obsolète, l’appareil ne fût produit qu’à 37 exemplaires, la production cessant dès juin 1937 deux ans et demi après la mise en service survenue en janvier 1935.

En septembre 1939, deux squadrons sont équipés de cet appareil. Ces hydravions sont remplacés par des Supermarine Walrus et des Consolidated Catalina. Douze hydravions furent utilisés pour l’entrainement jusqu’en juin 1947 quand leur usure provoqua leur interdiction de vol.

Caractéristiques du Short Singapore III

Type : hydravion quadrimoteur de patrouille maritime

Masse : à vide 9237kg en charge 12773kg maximale au décollage 14692kg

Dimensions : longueur 19.56m envergure 27.43m hauteur 7.19m

Motorisation : quatre moteurs Rolls-Royce Kestrel VIII/IX de 675ch dans deux nacelles entrainant à chaque fois une hélice tractive et une hélice propulsive.

Performances : vitesse maximale 219 km/h à 5000 pieds vitesse de croisière 198 km/h distance franchissable 1610km Endurance 6h15 Plafond opérationnel 4570m

Armement : plus de trois mitrailleuses Lewis de 7.7mm plus de 500kg de bombes sous les ailes.

Equipage : six hommes

Short S.25 Sunderland

Short Sunderland

Short Sunderland

Short Sunderland survolant un convoi

Short Sunderland survolant un convoi

Surnommé le “porc-épic volant” (Fliegendes Stachelschwein) par les allemands, le Short S.25 Sunderland est l’un des plus célèbres hydravions du second conflit mondial. Il était issu du Short S.23 Empire, un hydravion commercial mais il serait réducteur de considérer le S.25 comme une version militarisée du S-23.

Outre la traque des submersibles allemands, italiens et japonais, l’hydravion géant mouilla des mines, ravitailla des mouvements irréguliers et servir d’appareil de transport qu’il s’agisse de personnel ou de fret.

C’est l’Air Ministry Specification R.2/33 qui encadra le dévellopement du S.25 Sunderland. Publiée en 1933, elle déboucha en 1934 sur la présentation de projets par les firmes Saunders-Roe, Supermarine, Blackburn et Shorts mais seuls Short et Saunders-Roe (Saro) furent sélectionnés pour produire respectivement le Sunderland et le Lerwick. Le prototype du S.25 effectue son premier vol le 16 octobre 1937.

En septembre 1939, quatre squadrons sont équipés de Sunderland, deux déployés en Grande-Bretagne, un en Egypte et le quatrième à Singapour.

La flotte de Short Sunderland connu ensuite une expansion importante puisqu’en septembre 1948 un total de sept squadron vont être équipés de ce formidable hydravion, nombre qui allait augmenter avec la mobilisation puisqu’il était prévu pas moins de douze squadron équipés de Sunderland.

Quand le second conflit mondial éclate, deux squadrons sont encore équipés de Mk I, deux disposent de Mk II et trois de Mk III.

Les Mk I doivent être remplacés par des Mk IV disposant de moteurs plus puissant et d’un armement renforcé, les mitrailleuses de 7.7mm devant être remplacé par des mitrailleuses de 12.7mm plus puissantes et à la portée accrue.

Voyant loin, la firme Short avait pensé au successeur du Sunderland. Baptisé initialement Sunderland Mk V, le Short Seaford ne devait entrer en production qu’en 1951.

A noter qu’une version hexamoteur du Sunderland, baptisée Sunderland Mk VI fût étudiée mais le projet ne fût pas mené à son terme.

Quand à la désignation Short Sunderland Mk VII, elle désignait les Sunderland de la Royal Australian Air Force (RAAF), des appareils adaptés pour opérer sous les tropiques tout comme les Sunderland de la RAF déployés à Singapour sans que ces derniers ne disposent d’une désignation particulière.

Les appareils de transport adoptés durant le conflit ne reçurent d’abord qu’une astérisque derrière leur numéro (par exemple Mk I*) avant de devenir des Mk VIII suivit d’une * pour le Mk I, deux ** pour les Mk II, trois *** pour le Mk III et enfin quatre **** pout le Mk IV. Ces appareils étaient dépourvus d’armement mais la soute n’était pas scellée pour parachuter conteneurs et sacs de courrier.

En ce qui concerne les utilisateurs étrangers, on trouve la RAAF avec trois squadrons, le Canada avec deux, la Nouvelle-Zélande avec trois, la Norvège (après la reconstitution d’une aviation libre après l’invasion du pays par l’Allemagne, un squadron) et l’Afrique du Sud avec un squadron.

Caractéristiques Techniques du Short Sunderland Mk III

Type : hydravion de patrouille maritime quadrimoteur multiplace

Masse : à vide 15663kg en charge 26332kg

Dimensions : longueur 26m envergure 34.39m hauteur 10m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Bristol Pegasus XVIII de 1065ch chacun

Performances : vitesse maximale 336 km/h à 2000m vitesse de croisière 285 km/h à 1500m distance franchissable 2848km plafond opérationnel 4880m

Armement : seize mitrailleuses de 7.7mm en tourelles avant (quadruple) dorsale (quadruple) et arrière (quatre), quatre mitrailleuses sont installés dans des postes latéraux arrières en affût doubles plus une grande variante de charges offensives (bombes, mines, torpilles, charges de profondeur) en soute et sous les ailes.

Equipage : onze hommes (deux pilotes, opérateur radio, navigateur,ingénieur de vol, opérateur armement cinq mitrailleurs)

Consolidated PBY Catalina

Consolidated Catalina britannique approchant de l'île de Malte

Consolidated Catalina britannique approchant de l’île de Malte

Après avoir forcé le Japon à s’ouvrir au monde (1853), les Etats-Unis commencèrent peu à peu à voir dans l’Empire du Soleil Levant une menace pour le contrôle du Pacifique. En jouant les modérateurs lors des négociations suivant la guerre russo-japonaise de 1904/05, ils privèrent selon Tokyo des fruits politiques d’une victoire militairement incontestable notamment sur mer.

Néanmoins à l’époque, l’alliance anglo-japonaise de 1902 interdisait toute aventure militaire américaine. Le traité de Washington de 1922 vit l’abandon par Londres de cette alliance au nom d’une certaine solidarité anglo-saxonne.

La question était de savoir désormais non pas si il y aurait un conflit entre Washington et Tokyo mais quand.

Ce conflit devait avoir pour théâtre le Pacifique, une zone immense où les contraintes logistiques pésaient presque plus que les forces militaires. Le contrôle des bases et des voies de communication étaient donc des facteurs cruciaux tout comme l’attaque de lignes de communication de l’ennemi.

C’est dans ce contexte que les américains rédigèrent une série de plan Orange préparant la bataille décisive entre les deux marines. Ces plans qui situaient la bataille entre Okinawa et les Phillipines auraient été précédée de frappes aériennes contre la “queue”, la logistique adverse.

D’où le dévellopement du concept du “Patrol Bomber”, du patrouilleur-bombardier, un aéronef à très long rayon d’action capable de détecter l’ennemi et de l’attaquer à la bombe ou à la torpille.

Comme à l’époque l’hydravion semblait mieux adapté à la guerre aéronavale que l’avion, nombre de PB étaient des hydravions comme le Consolidated PBY Catalina, le Y désignant la firme constructrice.

A l’origine directe du Catalina figure une demande d’octobre 1933 pour des prototypes de patrouilleur-bombardiers,demande transmise à Consolidated, Martin et Douglas. Le ou les appareils dévellopés dans le cadre de cette demande devaient remplacés les imparfaits Consolidated P2Y et Martin P3M mis en service seulement en 1931.

La compétition finale opposa Consolidated et son XP3Y-1 à Douglas et son XP3D-1. Bien que l’appareil Douglas soit meilleur, le projet de Consolidated moins cher lui fût préféré.

Le vol inaugural du Consolidated XP3Y-1 eut lieu le 28 mars 1935. Bien que prometteur l’appareil fût renvoyé chez Consolidated pour quelques modifications (moteurs plus puissants notamment).

Rebaptisé XPBY-1, l’appareil effectua un nouveau vol inaugural le 19 mai 1936 avant que les premiers appareils de série ne soit livrés en octobre 1936. Jusqu’en 1939, le Catalina évolua avec des modifications successives.

Bien que possédant de très bons constructeurs d’hydravions, la Grande-Bretagne et plus précisément le Coastal Command de la RAF s’enticha du Catalina pour renouveler et acroitre sa puissance.

En juillet 1939, un exemplaire est acquis par le ministère de l’Air pour expérimentations et essais, une campagne abrégée par le déclenchement de la guerre de Pologne. Cet appareil est la version amphibie (capable de se poser sur l’eau ou sur une piste) du Catalina soit le PBY-5, la seule différence se situant au niveau de l’armement.

L’expérimentation reprend dès janvier 1940 et confirme tout le bien que les équipages du Marine Aircraft Experimental Establishment de Felixstowe pensent de l’appareil qui ne tarde pas à être commandé en série sous le nom de Catalina Mk I (PBY-5).

Trois squadrons (deux en métropole et un à Gibraltar) sont équipés de cet appareil utilisé pour la patrouille maritime, la lutte anti-sous-marine, le mouillage de mines et le sauvetage en mer.

Suite à l’apparition du PBY-6, la RAF décide d’abandonner la commande de nouveaux PBY-5 au profit de cette nouvelle version qui va équiper deux squadrons déployés au Moyen-Orient, un en Palestine et le second à Aden sous le nom de Catalina Mk II.

Les deux derniers squadrons déployés en Extrême-Orient (un à Singapour et à Kuching) sont équipés de Catalina Mk III, la version la plus moderne du Catalina, cette version disposant de la capacité de lancer deux torpilles aéroportées.

Outre leur pays d’origine et la Grande-Bretagne, le Catalina à été exporté en Argentine, en Australie, en France, au Brésil, au Canada, au Chili, en Chine nationaliste, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, en Suède et en Afrique du Sud.

Caractéristiques Techniques du Consolidated Catalina Mk I

Type : hydravion de patrouille maritime à long rayon d’action

Masse : à vide 9485kg maximale au décollage 16066kg

Dimensions : longueur 19.46m envergure 31.70m hauteur 6.15m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-92 Twin Wasp de 1200ch chacun

Performances : vitesse maximale 314 km/h vitesse de croisire 201 km/h distance franchissable 4030km plafond opérationnel 4000m

Armement : cinq mitrailleuses Browning ou Vickers de 7.7mm (deux en tourelle de nez, une ventrale à l’arrière et deux dans chaque postes arrières) 1814kg de charge militaire (bombes, charges de profondeurs voir torpilles)

Equipage : dix hommes (pilote, copilote, mitrailleur tourelle avant, ingénieur de vol, opérateur radio, navigateur, opérateur radar, trois mitrailleurs _deux latéraux et un ventral_)

Grande Bretagne (98) Armée de l’Air (9)

Les avions de la RAF (5) : coopération

Avant-propos

L’apparition de l’avion comme vecteur militaire avait pour origine une volonté vieille comme la guerre : celle de voir de l’autre côté de la colline, de dissiper le brouillard de guerre, de limiter ce que Clausewitz appelle la friction qui fait du plan la première victime de la guerre, situation résumée par l’acronyme américain SNAFU ! (Situation Normal All Fucking Up ! Situation normale tout se barre en couille !).

Les essais des plus légers que l’air encore utilisés durant le premier conflit mondial avaient été prometteurs mais leur efficacité était limitée par leur vulnérabilité aux coups de l’ennemi et aux éléments.

Le plus lourd le supplanta et la première mission de l’avion fût d’observer les mouvements de troupes de l’ennemi et de diriger sur eux les forces amies et de déclencher sur eux le feu de Wotan. C’est l’observation par un avion français d’un changement d’axe de progression de l’aile gauche allemande qui permis la contre-offensive et le “Miracle de la Marne”.

A l’observation s’ajoutèrent des missions de chasse et de bombardement. A plusieurs reprises le regroupement des forces dans un corps autonome donna de bons résultats mais pourtant la paix revenue, l’armée de terre et la marine voulurent remettre la main sur LEUR aviation, déniant aux aviateurs le droit de former un corps autonome.

Même la RAF première force aérienne autonome du monde du se battre contre les revendications de l’Army et de la Royal Navy et sanctuariser une indépendance acquise alors que le premier conflit mondial n’était pas terminé.

Tout en dévellopant ses unités de chasse et de bombardement, la RAF dévellopa son aviation de coopération avec les unités de l’armée de terre, des unités chargées essentiellement de missions de reconnaissance ,d’observation et de réglage de tirs d’artillerie.

Nombre de ces unités sont déployées outre-mer où elles assurent des missions de police coloniale où la British Rule est maintenue par la puissance de l’aviation qui permet de limiter le déploiement de troupes au sol et de réduire la vulnérabilité des longues et lourdes colonnes de ravitaillement cibles toutes trouvées pour des groupes irréguliers.

Les moyens de coopération son regroupés pour la métropole au sein d’une Tactical Air Force qui devient l’Army Cooperation Command (ACC) en 1944 qui dispose de moyens nettement plus importants en septembre 1948 tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

Ce commandement dispose d’un squadron équipé d’Avro Anson, de deux squadrons de Hawker Audax stationnés en outre-mer, trois squadrons de Hawker Hector, huit squadrons de Westland Lysander (dont un déployé outre-mer), deux squadrons déployés outre-mer équipés de Vickers Vincent et deux squadrons déployés outre-mer avec des Westland Wapiti soit un total de dix-huit squadrons.

Ce commandement connait une certaine expansion durant la Pax Armada ainsi qu’un renouvelement du parc (qui était assez ancien en septembre 1939).

Le principal appareil utilisé est le Westland Lysander, un petit monomoteur à aterrissage et décollage court utilisé aussi bien pour la police coloniale que pour l’observation, le réglage du tir d’artillerie voir le bombardement léger et la reconnaissance.

Il est complété par des De Havilland Mosquito, un appareil construit entièrement en bois et utilisant sa vitesse pour échapper à l’interception même si avec l’amélioration des chasseurs allemands, de plus en plus d’appareils de reconnaissance seront armés pour assurer leur autodéfense en cas de mauvaise rencontre.

Il manquera rapidement un appareil intermédiaire comparable au Dewoitine D-720 français mais bien que cette lacune soit connue, il faudra attendre le début du conflit pour voir l’Army Cooperation Command disposer d’un appareil adapté en l’occurence le Lockheed Hudson.

En septembre 1948, l’ACC dispose en Métropole de deux wing multimissions disposant chacun de deux squadrons de Westland Lysander et deux squadrons de De Havilland Mosquito de reconnaissance.

En Méditerranée (donc pas sous le commandement direct du AAC), on trouve un squadron de De Havilland Mosquito stationné à Malte, en Egypte deux squadrons de Westland Lysander et un squadron de De Havilland Mosquito, en Palestine un squadron de Westland Lysander, en Irak un squadron de Westland Lysander.

Au Soudan on trouve un squadron de Westland Lysander et un squadron de Fairey Battle, à Aden un squadron de police coloniale équipé de Westland Lysander alors qu’en Inde on trouve un squadron de De Havilland Mosquito et deux squadrons de Westland Lysander.

Enfin en Malaisie, on trouve un squadron de reconnaissance équipé de Bristol Blenheim Mk V qui ont remplacé les Mosquito qui sont révélés inadaptés au climat colonial et deux squadrons de coopération équipés de Lysander.

L’AAC dispose au total de vingt-trois squadron de reconnaissance et de coopération avec l’armée de terre.

Hawker Audax

Hawker Audax

Hawker Audax

Le Hawker Audax est un dérivé du Hart mis au point spécialement pour des missions de coopération. L’avion se distingue par la présence d’une hook (crochetpour récupérer les messages et d’un armement composé d’une mitrailleuse Lewis de 7.7mm et d’une Vickers. Son moteur est un Kestrel plus puissant.

Outre la RAF, cet appareil à été exporté au Canada, en Inde britannique, en Afrique du Sud, en Egypte, en Irak, en Iran, les Etablissements des Détroits (Straits Stellements), la Rhodésie du Sud. Une version du Audax dédiée à l’Afrique du Sud et baptisée Hartebeest à également été produite.

En septembre 1939, deux squadrons de Hawker Audax sont encore opérationnels. Ces appareils déployés outre-mer sont remplacés au cours des années quarante par des Westland Lysander.

Hawker Hector

Hawker Hector

Hawker Hector

Le Hawker Hector est un appareil de coopération qui effectue son premier vol le 14 février 1936. Ce biplan à été produit à 178 exemplaires. Sa carrière à été brève puisque dès 1938, le Westland Lysander à commencé à le remplacer au sein des sept unités équipées mais trois squadrons étaient encore équipés de Hawker Hector quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939.

Ces appareils sont remplacés par des Westland Lysander et retirés des unités de première ligne courant 1941. Ils seront encore utilisés pour l’entrainement et pour diverses expérimentations. Un achat par l’Irlande de quelques appareils ne dépassa pas le stade de la lettre d’intention en raison du mauvais état des appareils proposés.

Caractéristiques Techniques du Hawker Hector

Type : avion biplace de coopération

Masse : à vide 1537kg en charge 2227kg

Dimensions : longueur 9.09m envergure 11.26m hauteur 3.18m

Motorisation : un Napier Dagger III 24 cylindres de 805ch

Performances : vitesse maximale 301 km/h à 1999m d’altitude distance franchissable 483km plafond opérationnel 483km plafond opérationnel 7815m

Armement : une mitrailleuse de 7.7mm Vickers tirant vers l’avant et une mitrailleuse Lewis de même calibre en place arrière. Appareils photos, fusées éclairantes, deux bombes de 50kg ou des containers.

Westland Wapiti

Westland Wapiti

Westland Wapiti larguant des bombes légères

A l’origine du Westland Wapiti figure l’Air Ministry Specification 26/27 qui demandait un appareil destiné à remplacer l’Airco DH.9 conçu durant le premier conflit mondial. Le nouvel appareil devait néanmoins utiliser de nombreux composants du DH.9 pour écluser les pièces détachées dont la RAF possédait des stocks très importants.

Le prototype du Wapiti décolle pour la première fois le 7 mars 1927 et après une mise au point et des modifications techniques, une première commande pour vingt-cinq appareils en octobre 1927. L’appareil est mis en service en juin 1928 et utilisé notamment pour des missions de police coloniale en Irak ou dans le monde indien. L’appareil à également été exporté en Australie, au Canada, en Chine nationaliste, en Inde britannique et en Afrique du Sud.

En septembre 1939, deux squadrons sont encore équipés de Westland Wapiti, deux squadrons déployés en Inde. Ces appareils vont être remplacés par des Westland Lysander, le nouvel avion bon à tout à faire de la RAF. Les appareils survivants trop usés pour un autre usage ont été rapidement feraillés. Aucun appareil complet n’à été conservé et seules des répliques construites par des passionnés ont vu le jour.

Caractéristiques Techniques du Westland Wapiti Mk IIA

Type : monomoteur monoplan biplace de coopération

Masse : à vide 1732kg en charge 2459kg

Dimensions : longueur 9.65m envergure 14.15m hauteur 3.96m

Motorisation: un moteur radial Bristol Jupiter VI de 420ch

Performances : vitesse maximale 208 km/h à 1980m vitesse de croisière 177 km/h distance franchissable 580km plafond opérationnel 5730m

Armement : une mitrailleuse Vickers de 7.7mm tirant vers l’avant et une mitrailleuse de même calibre Lewis installé en poste arrière Possibilité d’embarquer plus de 580 livres (232kg).

Vickers Vincent

Vickers Vildebeest

Vickers Vildebeest

Le Vickers Vincent est un dérivé direct du Vickers Vildebeest, un dérivé destiné à des missions de servitude et de police coloniale (general purpose). A l’origine, il s’agit d’une initiative de la firme de Yeovil pour remplacer les Westland Wapiti et les Fairey III.

Suite à une campagne d’expérimentations menée avec des Vildebeest modifiés pour des missions GP, le ministère de l’Air rédigé la Specification 16/34 qui valide l’initiative de la firme Westland.

Les différences entre les deux appareils sont minimales avec le remplacement de l’équipement destiné au torpillage par un réservoir supplémentaire et son moteur était plus puissant.

A noter que sur les 197 appareils produits, certains étaient en réalité des conversions de Vildebeest.

Douze squadrons de la RAF furent équipés de cet appareil mais en septembre 1939 deux squadrons sont encore équipés de cet appareil, squadrons déployés outre-mer. Ces appareils sont remplacés en 1944/45 par des Westland Lysander. L’appareil n’à pas été exporté.

Westland Lysander

Westland Lysander

Westland Lysander

A l’origine du Lysander figure l’Air Ministry Specification A.39/34 publiée en 1934 pour un avion de coopération avec l’armée destiné à remplacer l’Hawker Hector. A ce concours répondirent Hawker, Avro, Bristol et Westland.

L’appareil de Westland issu de conversations d’Arthur Devonport et de Teddy Petter avec des pilotes de coopération. Cela donna un petit appareil à train fixe et aile haute aux capacités de décollage et d’aterrissage court remarquable.

Le prototype du Westland P.8 décolle pour la première fois le 15 juin 1936. L’Air Ministry passe commande de deux prototypes en compagnie du Bristol type 148. C’est le Westland P.8 qui est sélectionné en septembre 1936.

Les premiers appareils entrent en service en juin 1938 à la fois pour des unités de coopération mais également pour des unités de police coloniale.

En septembre 1948, les unités suivantes sont équipées de Westland Lysander :

-Quatre squadrons de coopération de Westland Lysander déployés en Métropole

-Deux squadrons de coopération et de police coloniale déployés en Egypte avec des Westland Lysander

-Un squadron de police coloniale déployé au Soudan avec des Westland Lysander

-Un squadron de police coloniale déployé en Palestine

-Un squadron de surveillance, de coopération et de police coloniale déployé en Irak

-Un squadron de police coloniale et de surveillance côtière déployé à Aden avec des Westland Lysander

-Deux squadrons de Westland Lysander sont déployés en Inde

-Deux squadrons de coopération équipés de Lysander sont déployés en Malaisie.

Ce sont donc au total quatorze squadrons de la RAF qui sont équipés de cet appareil. Au Lysander Mk I à succédé un Mk II dôté d’un moteur plus puissant et d’un armement défensif renforcé puis à un Mk III aux performances par temps chauds améliorées.

Le Lysander Mk IV qui entre en production en septembre 1948 sera la dernière version de ce robuste petit appareil à être produite, les premières leçons du conflit montra la vulnérabilité de l’appareil face à la chasse ennemie.

Outre des squadrons totalement équipés de ce drôle de petit appareil figure des appareils isolés au sein d’unités de transport, le Lysander servant d’éclaireur voir d’escorteurs de fortune.

La RAF préférera utiliser désormais des avions d’entrainement armés voir des chasseurs monoplaces pour ces missions de coopération, le projet de produire sous licence le Dewoitine D-720bis n’ayant pas abouti.

Outre la coopération et la police coloniale, la RAF à utilisé le Lysander pour le remorquage de cibles.

L’appareil à été exporté et produit sous licence au Canada, la RCAF utilisant le Lysander pour la coopération mais également pour l’entrainement. Il à été vendu en Finlande, en Irlande, en Turquie, au Portugal, en Inde et en Egypte.

Caractéristiques Techniques du Westland Lysander Mk I

Type : monomoteur monoplan de coopération

Masse : à vide 1984kg maximale au décollage 2877kg

Dimensions : longueur 9.29m envergure 15.24m hauteur 4.42m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury XX de 870ch

Performances : vitesse maximale 341 km/h à 1520m distance franchissable 966km plafond opérationnel 6550m

Armement : deux mitrailleuses Browning de 7.7mm tirant vers l’avant et deux Lewis manoeuvrées par l’observateur Quatre bombes de 9kg sous le fuselage et possibilité d’embarquer 500kg de bombes sur les ailes inférieures démontables.

Equipage : un pilote plus un passager ou un observateur

Grande Bretagne (97) Armée de l’Air (8)

Les avions de la RAF (4) : avions-torpilleurs et avions du Coastal Command

Avant-Propos

L’apparition de l’avion donna une allonge considérable au combat sur mer. Le porte-avions permettait de combattre au delà de l’horizon et le second conflit mondial verra l’impensable : une bataille entre ennemis ne se voyant pas directement.

Certes avec la portée accrue des canons des cuirassés, il était de plus en plus difficile d’apercevoir nettement l’ennemi mais là la distance se mesurait en centaines de miles notamment dans le Pacifique entre les alliés et les japonais.

Outre l’aviation embarquée, on trouvait l’aviation navale basée à terre, la PatMar (Patrouille Maritime) en jargon français qui pouvait jouer un rôle capital notamment dans les mers fermées.

Pour prendre le seul exemple de la mer du Nord, les trois belligérants majeurs (France, Grande-Bretagne et Allemagne) dévellopèrent une puissante aviation à terre pour éclairer leurs forces, attaquer le trafic maritime, mouiller des mines, détruire les sous-marins….. .

Si la France dès le début et l’Allemagne “en cours de route” regroupèrent aviation embarquée et basée à terre sous le contrôle de la marine, la Grande-Bretagne sépara ses forces en deux entités.

En effet si l’aviation embarquée dépendait de la Fleet Air Arm (FAA) sous commandement direct de la Royal Navy, l’aviation basée à terre dépendait du Coastal Command, une entitée de la RAF.

Une chose est cependant commune aux trois pays c’est l’évolution quantitative et surtout qualitative des moyens mis en oeuvres, les avions et les hydravions présents en septembre 1948 ont des capacités bien supérieures à celles des avions en service en septembre 1939 qu’il s’agisse de nouveaux modèles ou de versions améliorées de modèles présents lors du déclenchement de la guerre de Pologne.

Pour mener à bien ses missions, le Coastal Command dispose d’avions de patrouille maritime, d’avions de lutte anti-sous-marine, de bombardier-torpilleurs, de chasseur-bombardiers et d’hydravions de surveillance, la RAF n’ayant pas dévellopé d’hydravions torpilleurs à la différence de la France et de l’Allemagne.

Avro Anson

Des Avro Anson sont encore en état de vol de nos jours

Des Avro Anson sont encore en état de vol de nos jours

La mise au point de l’Avro Anson est lié à la fois à un appareil civil, l’Avro 652 mais également une demande des services officiels britanniques à savoir l’Air Ministry Specification 18/35 demandant un appareil de reconnaissance maritime. L’appareil effectue son premier vol le 24 mars 1935 et le Coastal Command reçoit ses premiers appareils un an plus tard en mars 1936.

En septembre 1939, neuf squadrons du Coastal Command sont équipés d’Avro Anson dont quatre Auxiliary c’est à dire composés non d’engagés mais de réservistes mobilisés. Outre cette utilisation pour la patrouille maritime, ce petit bimoteur rapidement dépassé va servir pour l’entrainement qu’il s’agisse de l’entrainement au pilotage sur multimoteur (chaque squadron du Bomber Command dispose de quelques Anson) ainsi que l’entrainement au bombardement au sein d’Operational Training Unit (OTU).

La guerre de Pologne terminée, l’Anson va peu à peu être remplacé par des appareils plus modernes, les derniers Anson quittant le Coastal Command courant 1945 pour se concentrer sur l’entrainement, les liaisons, le remorquage de cibles et les expérimentations techniques et tactiques.

Les unités concernées reçoivent des Blackburn Buccaneer Mk II _version de surveillance côtière du Mk I embarquée sur les porte-avions de la RN_ pour quatre d’entre-eux, deux recevant des Vickers Wellington GR. Mk VIII, les trois derniers étant équipés de Lockheed Hudson.

L’appareil à été également utilisé par l’Australie (essentiellement pour l’entrainement, le transport léger et les liaisons), le Canada (Armée de l’Air et Marine), l’Inde britannique, la Nouvelle-Zélande, la Belgique, l’Argentine, la Finlande, la Grèce, l’Irlande, la Norvège, le Portugal, la Rhodésie, l’Afrique du Sud et la Turquie.

avro-anson-7

Caractéristiques Techniques de l’Avro Anson Mk I

Type : bimoteur de surveillance maritime et d’entrainement

Masse : à vide 2500kg en charge 3608kg maximale au décollage 3900kg

Dimensions : longueur 12.88m envergure 17.22m hauteur 3.99m

Motorisation : deux moteurs radiaux Armstrong-Siddeley Cheetah IX de 350ch chacun

Performances : vitesse maximale 302 km/h à 2100m distance franchissable 1271km plafond opérationnel 5791m

Armement : une mitrailleuse de 7.7mm tirant vers l’avant une mitrailleuse Vickers K en tourelle dorsale 163kg de bombes

Lockheed Hudson

Lockheed Hudson de la Royal Canadian Air Force (RCAF)

Lockheed Hudson de la Royal Canadian Air Force (RCAF)

Bien que possédant une industrie aéronautique puissante, la RAF n’hésita pas à se tourner vers l’étranger et notamment les Etats-Unis pour compléter une force aérienne qui connaissait une expansion si rapide que les constructeurs aéronautiques britanniques avaient du mal à suivre.

Parmi les avions étrangers choisis figure le Lockheed Hudson, un petit bimoteur issu du Lockheed Model 14 Super Electra. Baptisé Hudson, il est sélectionné par la commission des achats britanniques en 1938 pour soutenir au sein des unités du Coastal Command l’Avro Anson.

Les premiers Hudson sont livrés en février 1939 et quand la guerre de Pologne éclate, deux squadrons du Coastal Command sont équipés de Lockheed Hudson Mk I. Ces unités sont ultérieurement transformés sur bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort. Les appareils vont être utilisés pour l’entrainement et les essais.

Trois squadrons équipés d’Avro Anson sont rééquipés avec des Lockheed Hudson Mk II, deux nouvelles unités recevant en 1944/45, des Lockheed Hudson Mk III.

Si deux unités sont déployées en Grande-Bretagne, un squadron est déployé en Méditerranée (Malte) et deux en Extrême-Orient (un à Calcutta et un à Kuching).

Suite aux premières leçons du conflit, une nouvelle version du Lockheed Hudson va être commandée par la RAF pour équiper l’Army Cooperation Command (ACC). Ce Mk IV mène des missions de reconnaissance tactique, de bombardement léger voir de transport léger et d’EVASAN suivant un rôle semblable au Dewoitine D-720.

Le Hudson à aussi été exporté en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine nationaliste, en Irlande, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, au Portugal, en Afrique du Sud sans oublier que l’USAAC et l’US Navy ont acquis cet appareil.

Caractéristiques Techniques du Lockheed Hudson Mk I

Type : bimoteur de reconnaissance et de bombardement léger

Masse : à vide 5400kg en charge 7930kg maximale au décollage 8390kg

Dimensions : longueur 13.51m envergure 19.96m hauteur 3.62m

Motorisation : deux moteurs radiaux Wright Cyclone 9 cylindres de 1100ch chacun

Performances : vitesse maximale 397 km/h distance franchissable 3150km plafond opérationnel 7470m

Armement : deux mitrailleuses Browning de 7.7mm en tourelle dorsale, deux mitrailleuses identiques dans le nez, 340kg de bombes ou de grenades ASM

Equipage : six hommes

NdA Pour le Blackburn Buccaneer cf la partie consacrée à la Fleet Air Arm

Bristol Beaufort

torpille de 18 pouces Mark XII et un Bristol Beaufort

torpille de 18 pouces Mark XII et un Bristol Beaufort

Arme fragile par excellence, la torpille devait être lancée à basse vitesse. Comme le biplan possédait une vitesse de décrochage inférieure au monoplan, il avait été longtemps privilégié dans ce domaine très particulier de la guerre navale.

Néanmoins l’augmentation des performances des chasseurs rendaient les bombardiers-torpilleurs biplans vulnérables ce qui imposa un passage au monoplan en dépit des réticences de certains opérationnels britanniques.

A l’origine du Beaufort figure l’Air Ministry Specification M.15/35 & G.24/35 qui demandaient respectivement un bombardier-torpilleur bimoteur basé à terre et un appareil de reconnaissance générale.

Deux candidats se présentèrent, le Bristol type 152 (futur Beaufort) et le Blackburn B.26 futur Botha mais ce second sous-motorisé et connaissant une instabilité génératrice de crash ne connut qu’une carrière éphèmère, la production cessant rapidement et l’appareil rélégué aux missions secondaires.

L’appareil ressemblait au Blenheim mais il était plus large, une envergure plus importante, un fuselage allongé pour intégrer un quatrième membre d’équipage. Plus lourd, le Beaufort du abandonner les Mercury pour des moteurs plus puissants (Bristol Perseus) ce qui ne l’empéchait pas d’être plus lent que le Blenheim. Ces moteurs furent d’ailleurs remplacés sur les avions de série par des Bristol Taurus.

Le premier vol eut lieu le 15 octobre 1938 mais en raison de problèmes de surchauffe de moteurs, la production n’est lancée qu’en novembre 1939 et la mise en service n’est prononcé qu’en janvier 1940.

Le nouveau bombardier-torpilleur va équiper deux squadrons précédement dôtés de Lockheed Hudson ainsi que trois squadrons précédement équipés de biplans Vickers Vildebest. Si les deux premiers sont stationnés en Grande-Bretagne, les trois autres sont déployés outre-mer. L’un des squadrons équipés de Beaufort à été ultérieurement rééquipé de Beaumont, une version très améliorée du Beaufort.

En septembre 1948 ce sont donc quatre squadrons qui sont encore équipés de Bristol Beaufort mais cet appareil est en voie de déclassement puisque sa production à été stoppée en mai 1946 au profit exclusif du Beaumont.

L’appareil à également été produit sous licence par l’Australie, devenant le principal bombardier de la RAAF même si ses performances en matière de bombardement horizontal n’étaient pas fameuses. Il était également utilisé pour le mouillage de mines.

Le Beaufort à été également utilisé en petit nombre par le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et la Turquie.

Caractéristiques Techniques du Bristol Beaufort Mk I

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse : à vide 5945kg en charge 9629kg

Dimensions : longueur 13.46m envergure 17.63m hauteur 4.34m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Taurus 14 cylindres de 1130ch chacun

Performances : vitesse maximale 420 km/h à 1981m vitesse de croisière 410 km/h à 1981m distance franchissable 2600km plafond opérationnel 5030m

Armement : trois mitrailleuses de 7.7mm (deux en tourelle dorsale et une dans l’aile droite) puis six mitrailleuses de même calibre (deux dans le nez, deux en tourelle dorsale, une dans l’aile droite et une latérale) une torpille de 18 pouces (457mm) ou 907kg de bombes

Vickers Vildebest

Vickers Vildebeest

Vickers Vildebeest

A l’origine de ce bombardier-torpilleur biplan figure l’Air Ministry Specification 24/25 qui demandait un bombardier-torpilleur basé à terre pour remplacer le Hawker Horsley. Vickers proposa son type 132 qui décolla pour la première fois en avril 1928.

Opposé au Blackburn Beagle et au Handley-Page Hare, le Vickers type 132 connu des problèmes avec son Bristol Jupiter de moteur et Vickers proposa un second prototype, le Vickers type 204 propulsé par un Armstrong Siddeley Panther qui remporta le concours. Au final le futur Vildebest allait recevoir une nouvelle version du Jupiter qui devint plus tard le Pegasus.

L’appareil produit en relativement grand nombre donna naissance à un avion de coopération, d’usage général, le Vickers Vincent dont nous reparlerons ultérieurement.

Cinq squadron vont être équipés de Vildebest, appareils toujours en service en septembre 1939, presque sept ans après sa mise en service.

Les deux unités déployées en Métropole vont être transformées très (trop ?) tardivement sur chasseurs bombardiers De Havilland Mosquito alors que les trois unités déployées outre-mer vont recevoir des Bristol Beaufort, l’un d’entre-eux recevant des Bristol Beaumont.

Les Vildebest n’ont pas été conservés pour l’entrainement et les expérimentations en raison de leur obsoclescence. Les appareils ont été vite feraillés.

L’appareil à été également utilisé par l’Espagne (vingt-cinq exemplaires pour la marine) et la Nouvelle-Zélande qui acquis douze exemplaires en 1935 pour la défense côtière.

Caractéristiques Techniques du Vickers Vildebest Mk III

Type : bombardier-torpilleur monomoteur triplace

Masse : à vide 2170kg en charge 3864kg

Dimensions : longueur 11.18m envergure 14.94m hauteur 4.47m

Motorisation : un moteur Bristol Pegasus II-M3 radial de 635ch

Performances : vitesse maximale 230 km/h distance franchissable 2010km plafond opérationnel 5800m

Armement : une mitrailleuse fixe tirant vers l’avant de 7.7mm Vickers et une mitrailleuse Lewis de 7.7mm tirant vers l’arrière une torpille de 18 pouces ou 500kg de bombes

Bristol Beaumont

Le Bristol Beaufort était un bon appareil, sans défauts importants mais sans qualités qui en faisait un appareil extraordinaire. L’appareil étant amené à être rapidement déclassé, la firme Bristol travailla rapidement sur un nouvel avion.

A l’époque du dévellopement du Beaufort, Bristol travaillait déjà sur le Beaufigther dont une version torpilleur. Rien n’aurait pu empêcher la firme de remplacer les Beaufort par des Beaufigther mais au final la RAF préféra demander un bombardier-torpilleur bimoteur plus rapide et plus puissant.

L’appel d’offres est lancé en septembre 1944. Bristol, Fairey et Armstrong-Whitworth proposèrent des projets mais seul Bristol proposa deux prototypes.

Le fuselage du Beaufort était repris dans sa forme générale mais l’avant était affiné et la dérive simple était devenue double. Les ailes furent allongées et des moteurs Bristol Hercules XIX installés donnant à l’appareil un punch redoutable.

Sur le plan de l’armement, celui était sacrément renforcé avec une tourelle dorsale double, deux mitrailleuses dans le nez, une mitrailleuse automatique couvrant le secteur inférieur et quatre mitrailleuses dans les ailes soit un total de neuf mitrailleuses de 7.7mm, total qui pouvait passer à quinze avec le remplacement du nez vitré par un nez plein à l’instar du B-25 Mitchell.

Bien que conçu comme bombardier-torpilleur, le Bristol Beaumont allait être également acquis comme bombardier médian après le début du second conflit mondial.

Le premier prototype effectue son premier vol le 18 août 1946. Sa mise au point est rapide puisque les premiers appareils de série sont livrés à l’automne 1947.

Le Beaumont Mk I désigne les avions-torpilleurs du Coastal Command, le Mk II les futurs bombardiers médians que pourrait commander le Bomber Command. Quand au Mk III cette désignation va être réservée aux appareils exportés.

En septembre 1948, le Coastal Command dispose de seulement deux squadrons équipés de Beaumont même si le remplacement des Beaufort était planifié, le déclenchement du second conflit mondial à reporté ce remplacement sine die.

Caractéristiques Techniques du Bristol Beaumont Mk I

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse : à vide 6350kg en charge 9890kg

Dimensions : longueur 14.76m envergure 18.23m hauteur 4.45m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Hercules XIX de 1750ch chacun entrainant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 490 km/h à 1981m vitesse de croisière 450 km/h à 1981m distance franchissable 2900km plafond opérationnel 7150m

Armement : neuf mitrailleuses de 7.7mm Browning avec quatre dans les ailes, deux dans la tourelle dorsale, deux dans le nez et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur.

Le nombre peut passer à treize en configuration “nez plein” avec huit mitrailleuses dans le nez, deux en tourelle dorsale, quatre dans les ailes et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur soit un total de quinze armes. Une torpille de 900kg ou 1500kg de bombes.

Equipage : Quatre hommes

Consolidated Privateer

consolidated-pb4y-2-privateer-9

Si la mer du Nord et la Méditerranée étaient de mers refermées que l’on pouvait surveiller avec des avions à court ou moyen rayon d’action, ce n’était pas le cas de l’Atlantique bien plus vaste où les sous-marins se trouvaient à l’aise.

Il fallait donc trouver un avion lourd et puissant, disposant d’un très grand rayon d’action pour pouvoir surveiller les mouvements navals ennemis et lutter contre les sous-marins.

Problème qui dit avion lourd et puissant dit aussi avion coûteux. A l’époque de la Pax Armada, des bombardiers quadrimoteurs sont en dévellopement et même en production pour le Bomber Command et ce dernier prioritaire n’entend pas détourner un appareil si précieux au profit du Coastal Command.

Après avoir envisagé d’obtenir des bombardiers déclassés puis avoir échoué dans l’acquisition d’Avro Lancaster, le Coastal Command décida de se tourner vers les Etats-Unis.

Après avoir étudié l’acquisition de Boeing B-17 puis de Consolidated B-24 Giant, la RAF sélectionna le Privateer, un appareil spécialement conçu pour la patrouille maritime issu du B-24 plus connu en France sous le nom de Consolidated model 32F Géant.

A l’origine de ce dernier figure une demande des autorités américaines à la firme Consolidated de produire sous licence le B-17.

Après avoir visité les usines Boeing de Seattle, le président de la firme de San Diego Reuben Fleet décida de dévelloper son propre bombardier lourd et en janvier 1939, l’USAAC officialisa la proposition de Consolidated (proposition C-212). En mars, un contrat est signé pour un prototype à livrer avant la fin de l’année. Le prototype décolle pour la première fois le 9 décembre 1939.

Le Privateer se distingue du Géant par un fuselage plus long (pour pouvoir accueillir un ingénieur de vol), une dérive unique et un armement défensif accru avec six mitrailleuses de 12.7mm Browning M-2 en six tourelles doubles.

L’appareil conçu à la demande de l’US Navy entre en service en 1944 au sein de l’US Navy et ne tarde pas à rejoindre les rangs du Coastal Command.

Quatre squadrons de patrouille maritime à long rayon d’action sont mis sur pied entre 1944 et 1946, un stationné en Ecosse, un aux Bermudes, un autre à Gibraltar et un quatrième dans les îles Andaman dans l’Océan Indien.

En septembre 1948, cet appareil était toujours en service et une nouvelle version était en passe d’entrer en production, permettant d’envisager l’avenir de la flotte des Privateer avec sérénité.

Caractéristiques Techniques du Consolidated PB4Y-2 Privateer

Type : avion de patrouille maritime

Masse : à vide 12467kg maximale au décollage 29500kg

Dimensions : longueur 22.73m envergure 33.53m hauteur 9.17m

Motorisation : quatre Pratt & Whitney R-1830 radiaux de 1350ch chacun

Performances : vitesse maximale 482 km/h vitesse de croisire 224 km/h distance franchissable 4540km plafond opérationnel 6400m

Armement : douze mitrailleuses de 12.7mm Browning M-2 en six tourelles doubles (deux dorsales, une avant une arrière et deux latérales) plus de 5800kg de bombes, mines ou de torpilles.

Equipage : onze hommes (deux pilotes, un navigateur, un bombardier, cinq mitrailleurs et deux radio-opérateurs)

Grande Bretagne (96) Armée de l’Air (7)

Les avions de la RAF (3) les bombardiers lourds

Handley-Page HP.54 Harrow

Handley-Page HP-54 Harrow

Handley-Page HP-54 Harrow

Le plus souvent les avions sont issus d’une lignée de modèles, chaque modèle apportant son lot d’évolution par rapport au précédent tout en annonçant le suivant.

Le Handley-Page HP.54 Harrow n’échappe pas à la règle puisqu’il est directement issu du HP.51 qui était lui même une conversion du biplan trimoteur Handley-Page H.P 43,les deux appareils répondant à la Spécification C.26/31 demandant un appareil de bombardement capable de mener des missions de transport.

Cet appel d’offres ne déboucha que sur une nouvelle compétition, répondant à la Spécification B.29/35 qui majorait la capacité bombardier et minorait (sans la supprimer) la capacité transport.

Signe de l’empressement des services officiels, une commande de 100 exemplaires fût passsée dès le mois d’août 1936 alors que l’appareil n’effectua son vol inaugural que le 10 octobre 1936. La mise au point de l’appareil est rapide puisque le premier appareil de série est livré en janvier 1937, la fin de l’année voyant la commande honorée, commande suffisante pour équiper cinq squadrons du Bomber Command.

Sur ces cent appareils, les dix-neuf premiers appartenaient au type Mk I et les autres au type Mk II, ces derniers possédant un Pegasus XX de 925ch

Rapidement dépassé, ce monoplan à aile haute et train fixe fût rapidement exfiltré des unités de première ligne, étant néanmoins encore utilisés comme transports et avions sanitaires. Quelques exemplaires étaient encore en service en septembre 1948 mais leur carrière avait atteint le crépuscule. Vu le faible nombre d’appareils produits, l’appareil n’à naturellement pas été exporté.

Caractéristiques Techniques du Handley-Page HP.54 Harrow Mk II

Type : bombardier lourd bimoteur multiplace

Masse : à vide 6180kg en charge 10500kg

Dimensions : longueur 25.05m envergure 26.96m hauteur 5.92m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Pegasus XX de 925ch chacun

Performances : vitesse maximale 322 km/h vitesse de croisière 262 km/h distance franchissable 6950m

Armement : quatre mitrailleuses Lewis de 7.7mm plus de 1400kg de bombes

Equipage : cinq hommes + 20 soldats ou douze civières en configuration transport.

Armstrong-Whitworth A.W 38 Whitley

Armstrong Whitworth Whitley

Armstrong Whitworth Whitley

A l’origine du Whitley figure l’Air Ministry Specification B.3/34 qui demandait un bombardier lourd nocturne. Il était issu du AW.23 qui avait perdu face au Bristol Bombay dans le cadre de la spécification C.26/31 en raison notamment de ses moteurs Tiger.

Le premier prototype décolle pour la première fois le 17 mars 1936 suivit peu après par un second prototype.

En raison de l’urgence du remplacement des bombardiers biplans encore en service, une commande de 80 exemplaires est passée alors que l’avion est encore au stade de la planche à dessin.

Sur cette commande initiale, les trente-quatre premiers appareils sont des Mk I, les autres des Mk II aux moteurs plus puissants. En remplaçant les tourelles manuelles par des tourelles à commande hydraulique, les appareils deviennent des Whitley Mk III.

Le Whitley Mk IV est un Whitley remotorisé avec des moteurs Rolls-Royce Merlin alors que le Whitley Mk V lui aussi propulsé par des Merlin disposaient de petites modifications notamment un armement défensif plus important.

L’appareil entre en service en mars 1937, remplaçant les biplans Handley-Page Heyford. Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, dix squadrons sont équipés de ce bombardier qui forme l’épine dorsale du Bomber Command en compagnie du Hampden et du Wellington.

Conçu dès l’origine comme un bombardier nocturne, il n’est pas engagé de jour ce qui lui épargne les pertes sévères que vont subir les unités de Hampden et de Wellington sous les coups de la chasse allemande.

Rapidement déclassé comme tous les appareils conçus au début des années trente, dépassé par les quadrimoteurs Stirling, Halifax et Lancaster, le Whitley est encore en service au sein d’un squadron déployé en Egypte au sein d’un wing composé de deux squadrons de Short Stirling.

La transformation du squadron devait être réalisée en octobre 1948 mais suite au déclenchement du second conflit mondial, cette transformation est reportée sine die.

Les appareils retirés du service ont été utilisés pour l’entrainement, des expérimentations et des missions de transport au sein du Transport Command en attendant la livraisons d’appareils dédiés aux missions de transport. L’appareil n’à pas été exporté.

Caractéristiques Techniques du Armstrong-Whitworth Whitley Mk V

Type : bombardier lourd bimoteur

Masse : à vide 8768kg maximale au décollage 15196kg

Dimensions : longueur 21.49m envergure 25.60m hauteur 4.57m

Motorisation : deux moteurs en ligne Rolls-Royce Merlin X de 1145ch chacun

Performances : vitesse maximale 370 km/h à 5000m distance franchissable 2650km (3900km en configuration convoyage) plafond opérationnel 7900m

Armement : une mitrailleuse Vickers K de 7.7mm dans le nez, quatre mitrailleuses Browning de 7.7mm en tourelle de queue plus de 3175kg de bombes (poids maximal unitaire 907kg)

Equipage : 5 hommes

Avro 679 Manchester

Avro Manchester

Avro Manchester

A l’origine de cet infortuné appareil à l’origine du formidable Lancaster figure l’Air Ministry Specification P.13/36 à laquelle répondit la firme Avro avec son type 679 mais également Handley-Page avec son H.P 56 dont allait être issu le futur Halifax.

Publiée en mai 1936, cette spécification demandait un bombardier bimoteur median capable de transporter 3630kg de bombes ou deux torpilles de 457mm, un bombardier à long rayon d’action capable de mener des missions en piqué. La vitesse de croisière devait être de 275 miles par heure à 15000 pieds.

Outre Avro et Handley-Page, Boulton-Paul, Bristol et Fairey. Vickers avait son Warwick disposant de moteurs Napier Sabre mais ne le présenta pas à cette compétition. Au final seuls Avro et Handley-Page furent sélectionnés et des prototypes commandés, les commandes de série ne devant pas tarder, la menace de la guerre poussant le Ministère de l’Air à multiplier les commandes sur la planche à dessin.

Le prototype du Avro Manchester effectue son premier vol le 25 juillet 1939, un deuxième prototype décollant pour la première fois le 26 mai 1940. Contrairement à ce qui à été écrit, le choix du Rolls-Royce Vulture était un choix du constructeur Avro et non du ministère de l’Air.

A noter que suite aux premiers problèmes de mise au point des moteurs Vulture, Handley-Page modifia son HP.56 qui passa d’une configuration bimoteur à moteurs Vulture à une configuration quadrimoteur avec des Bristol Hercules sous le nom de HP.57.

Les vingt premier Manchester de série sont des Avro Manchester Mk I avec une dérive unique alors que les suivants baptisés Mk IA disposent d’une double-dérive comme décidé initialement.

Au final 202 Avro Manchester ont été produits mais leur carrière au sein de sept squadrons à été brève en raison des problèmes chroniques rencontrés par les Vulture. Le premier appareil à été livré en octobre 1940 et l’appareil mis en service en avril 1941.

Bien que le temps aurait permis de corriger les défauts du Vulture mais au prix d’un investissement massif, la RAF lassée d’immobiliser sa flotte de Manchester au sol préféra arrêter les frais en septembre 1942.

La mise au point du Avro Lancaster (qui contrairement à ce qui est écrit parfois n’est pas une simple version quadrimoteur du Manchester), du Short Stirling mais également du Handley-Page Halifax condamna l’Avro Manchester qui est officiellement retiré du service en juin 1943.

L’appareil qui intéressa le Canada (qui testa quelques appareils et renonça rapidement à l’acquérir) ne fût pas stocké, les différents appareils étant ferraillés comme pour conjurer le mauvais sort. Seuls cinq appareils ont été préservés dans des musées, deux en GB, deux aux Etats-Unis et un en France.

Caractéristiques Techniques du Avro Manchester Mk I

Type : bombardier lourd bimoteur multiplace

Masse : à vide 14152kg maximale au décollage 22680kg

Dimensions : longueur 21.34m envergure 27.46m hauteur 5.94m

Motorisation : deux moteurs en ligne Rolls-Royce Vulture 24 cylindres en X dévellopant 1760ch

Performances : vitesse maximale 426 km/h à 5180m distance franchissable 1930km avec la charge maximale de bombes (4695kg) plafond opérationnel 5852m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning en tourelles Nash & Thomson de nez, dorsale et de queue avec respectivement deux, deux et quatre mitrailleuses 4695kg de bombes.

Equipage : sept hommes

Short Stirling

Short Stirling

Short Stirling

Bien qu’ayant choisit le bombardement stratégique, la RAF était limitée par des capacités techniques, humaines et financières. Elle privilégiait les bombardiers bimoteurs moins coûteux à produire, à entretenir et à utiliser.

Néanmoins si les moteurs étaient de plus en plus puissants, les performances étaient encore limitées et les recherches en matière de moteurs de plus de 2000ch étaient difficiles et délicates, l’exemple du Vulture rappelant que la technologie est parfois capricieuse et retive à la maitrise.

Si la puissance unitaire était limitée, on pouvait augmenter le nombre de moteurs et la Grande-Bretagne imitant les Etats-Unis et l’URSS étudia des bombardiers lourds quadrimoteurs.

L’Air Ministry Specification B.12/36 demandait un avion capable d’embarquer 6350kg de bombes pouvant franchir 3218km ou une charge de 3629kg à 4800km, une demande extraordinaire pour l’époque mais peut être banale dans trois, cinq ou dix ans.

Sa vitesse de croisière devait être de 230 mph (370 km/h) ou plus à 15000 pieds (4600m) avec pour trois tourelles pour armement. Cet appareil devait pouvoir emporter 24 soldats en configuration transport et utiliser une assistance au décollage. La construction, l’entretien et le transport était pensée puisque l’appareil pouvait être démonté en plusieurs éléments, le bombardier pouvant décoller de terrains peu préparés.

La firme Short Brothers aux capacités de recherche et de production importantes avaient travaillé sur des appareils quadrimoteurs notamment l’hydravion Short Sunderland. Le S.29 était pour simplifié un Sunderland dont on avait retiré la partie amphibie. Les ailes et les surfaces de contrôle étaient identiques.

Le Short S.29 était opposé au Supermarien type 316 mais Short était vu avec plus de confiance en raison de son expérience dans le domaine des multimoteurs sans oublier la mort de Reginald Mitchell, l’ingénieur en chef de Supermarine.

Tout n’était pas gagné et il fallut attendre juin 1937 pour que le S.31 soit accepté par les services officiels.

Le futur Stirling effectue son premier vol le 14 mai 1939 et se montre prometteur. Sa production est donc rapidement décidée même si fallut près de vingt-quatre mois pour que les premiers appareils de série soient livrés soit avril 1941. Suite au succès de cet appareil, le type 316 est abandonné au printemps 1940.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, le Short Stirling équipe au total dix squadrons plus deux en cours de transformation, transformation suspendue en attendant que l’attitude de l’Italie et du Japon soit clairement fixée.

En métropole, les deux wings sont équipés de Short Stirling Mk IV, la dernière version produite de l’appareil avec des moteurs plus puissants, un armement défensif renforcé, des équipements de radio-navigation à la pointe de la technologie de l’époque.

En Egypte, les deux squadrons (en attendant le troisième encore équipé de Whitley), les appareils en service sont des Stirling Mk III guère différents des Mk II et des Mk I, le wing déployé en Malaisie disposant de Mk I et de Mk II.

Suite à une décision de septembre 1947, la production du Stirling est stoppée en mars 1948. Les projets d’un Short Stirling Mk VI à moteurs Grifon et Mk VII avec six moteurs Bristol Hercules (appareil provisoirement baptisé Super Stirling) sont donc abandonnés.

Il est prévu que les squadrons équipés de Stirling utilise l’appareil jusqu’à ce que les stocks d’appareils neufs et les pièces détachées menacent leur intégrité opérationnelle. Ils seront alors transformés soit sur Lancaster soit sur Halifax à moins que des Consolidated model 32 ne soient commandés aux Etats-Unis.

Caractéristiques Techniques du Short Stirling Mk I

Type : bombardier lourd quadrimoteur

Masse : à vide 21274kg en charge 26944kg maximale au décollage 31752kg

Dimensions : longueur 26.6m envergure 30.2m hauteur 6.9m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Bristol Hercules II de 1375ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 454 km/h à 3800m vitesse de croisière 320 km/h distance franchissable 3750km plafond opérationnel 5030m

Armement : huit mitrailleuses Browning de 7.7mm (deux dans une tourelle de nez, quatre en tourelle de queue, deux en tourelle dorsale) 6350kg de bombes

Equipage : sept hommes (deux pilotes, un bombardier-navigateur, un mitrailleur-opérateur radio, deux mitrailleurs et un ingénieur de vol)

Handley-Page H.P 57 Halifax

Handley-Page Halifax B Mk II

Handley-Page Halifax B Mk II

Si l’Avro Manchester se révéla être un vilain petit canard, son concurrent se révéla nettement plus efficace. Répondant comme son homologue à l’Air Ministry Specification P.13/36, le Handley-Page H.P 56 était à l’origine un bimoteur utilisant des moteurs plus puissants que ceux existants, des moteurs existant que sur le papier et qui comme le Vulture se révéla raté.

Le programme évolua vers un bombardier quadrimoteur en raison des problèmes rencontrés par le Vulture et l’Air Ministry demanda à Handley-Page dont le projet avait été sélectionné comme second choix derrière l’Avro 679 de proposer une version quadrimoteur avec des moteurs existants et donc fiables et éprouvés.

Ce changement eut un impact sur l’envergure (27 à 30m) et le poids augmenta de 5.9 tonnes. Les moteurs choisis étaient des Merlin suivant une demande du ministère de l’Air en septembre 1937.

Une maquette est réalisée suivie de la construction de deux prototypes HP.57 demarre en mars 1938 alors qu’une première commande de Handley-Page Halifax Mk I à été passée dès le mois de janvier.

Le premier vol à lieu le 25 octobre 1939 alors que le conflit fait rage entre la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne suite à l’invasion de la Pologne qui à été époque à déjà mis bas les armes.

Les premiers appareils de série sont livrés en septembre 1940 et le bombardier est déclaré bon pour le service en juin 1941.

Après la commande des Mk I, une variante Mk II (moteurs plus puissants, armement défensif accru, meilleure protection de l’équipage) et une variante Mk III apparaissent, cette dernière voyant les Merlin remplacés par des Bristol Hercules plus puissants, permettant de réserver les Merlin aux chasseurs ainsi qu’aux Avro Lancaster.

Une variante Mk IV n’est finalement pas produite en série à la différence du Mk V et du Mk VI, ces deux versions se distinguant pas des points de détail. Quand au Mk VII et Mk VIII, il désigne les bombardiers exportés respectivement en Australie et au Canada, la RAAF mettant en oeuvre trois squadrons et la RCAF six squadrons dont trois doivent être déployés en Grande-Bretagne.

Enfin la désignation Halifax Mk IX désigne les bombardiers transformés à l’usine ou sur une base en appareils de transports bien que le Handley-Page Hasting ait vite pris le relais.

En septembre 1948, le Bomber Command met en ligne deux wings de trois squadrons soit six squadrons équipés de Handley-Page Halifax. Un squadron dispose de Mk I, un autre de Mk II, deux disposent de Mk III, un est équipé de Mk V et le dernier de Mk VI.

Avec la mobilisation, le nombre de Halifax doit augmenter sans parler du remplacement des Stirling dont la production à été stoppée.

Caractéristiques Techniques du Handley-Page Halifax Mk III

Type : bombardier lourd quadrimoteur

Masse : à vide nc en charge 24675 kg

Dimensions : longueur 21.81m envergure 31.75m hauteur 6.32m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Bristol Hercules XVI de 1615ch

Performances : vitesse maximale 454 km/h à 4115m distance franchissable 3000km (combat) plafond opérationnel 7315m

Armement : huit mitrailleuses Browning de 7.7mm (quatre en tourelle dorsale, quatre en tourelle de queue), une mitrailleuse Vickers K dans le nez 5897kg de bombes

Equipage : sept hommes (pilote, copilote-ingénieur de vol, navigateur, bombardier, opérateur radio-mitrailleur, deux mitrailleurs)

Avro 683 Lancaster

Avro Lancaster B Mk III

Avro Lancaster B Mk III

Après l’échec de l’Avro Manchester, la firme du Lancashire ne se découragea pas et décida de suivre le même chemin que la firme Handley-Page en métamorphosant un bimoteur sous-motorisé en un élégant et puissant quadrimoteur même si comme nous l’avons vu plus haut, il serait réducteur de considérer le Lancaster comme une version quadrimoteur du Manchester bien que le Lancaster soit initialement connu comme Avro type 683 Manchester III.

Le Lancaster effectue son premier vol le 9 janvier 1941 et se montre dès le début remarquable, l’Avro Lancaster étant l’un de ses appareils sans graves défauts et à la mise au point facile.

Commandé rapidement en série, les premiers appareils sont en livrés en septembre 1942 mais suite à un accident lors d’un vol d’essais, la RAF qui ne veut prendre aucun risque _la mésaventure du Manchester est dans tous les esprits et le temps de paix est moins exigeant en terme de delais_ et la mise en service n’est officiellement prononcée que le 20 mars 1943.

Après le Lancaster B. Mk I suit le B. Mk II et le B. Mk III, chaque version disposant de Rolls-Royce Merlin plus puissants, une amélioration de l’avionique embarquée et quelques menues modification liées au retour d’expérience des nombreux vols d’entrainement avec parfois largage de bombes réelles.

Le B. Mk IV est la version acquise par le Canada pour compléter le Halifax et moderniser son industrie aéronautique puisqu’à la différence des Halifax, les Lancaster canadiens ont été produits outre-atlantique. Deux squadrons de bombardement vont être équipés de cet appareil, des squadrons déployés en Afrique du Nord, pour frapper l’Italie.

Le B. Mk V tropicalisé n’est pas produit mais le B. Mk VI va prendre au printemps 1949 la suite du B. Mk III en attendant la mise en production de l’Avro Lincoln, un bombardier étroitement dérivé du Lancaster mais avec un armement plus puissant.

Des versions de reconnaissance photo et de patrouille maritime sont étudiées mais non réalisées avant guerre à la différence de l’Avro Lancastrian, version de transport (civil et militaire) du Lancaster. Quand à l’Avro York, il s’agit d’un appareil de transport dévellopé à partir du Lancaster.

Quand le second conflit mondial éclate, la RAF dispose de douze squadrons d’Avro Lancaster répartis en quatre wings. Sur ces douze unités, quatre sont équipés de B. Mk I, deux de B. Mk II et six de B. Mk III.

Mis à part le Canada, l’appareil n’à pas été exporté avant guerre, l’Argentine un temps intéressée ne donna pas suite.

Les raisons sont inconnues mais outre le manque de fond, il semble que Londres se soit montrée réticente à vendre des bombardiers lourds modernes à un pays connu pour ses sympathies pro-allemandes.

Caractéristiques Techniques du Avro Lancaster B. Mk I

Type : bombardier lourd quadrimoteur

Masse : à vide 16571kg en charge 30909kg maximale au décollage 32727kg (avec 10 tonnes de bombes)

Dimensions : longueur 21.11m envergure 31.09m hauteur 6.25m

Motorisation : quatre moteurs en ligne Rolls-Royce MerlinXX de 1280ch chacun

Performances : vitesse maximale 453 km/h (poids 29 tonnes 4000m d’altitude) vitesse de croisière 322 km/h distance franchissable 4073km plafond opérationnel 6500m (poids 29 tonnes)

Armement : deux mitrailleuses Browning Mk II dans le nez, deux mitrailleuses identiques en tourelle dorsale et quatre autres dans la tourelle de queue 6350kg de bombes

Equipage : sept hommes (pilote, ingénieur de vol, navigateur, bombardier-mitrailleur de nez, opérateur radio et deux mitrailleurs)

Grande Bretagne (94) Armée de l’Air (5)

Boulton-Paul Defiant

Boulton-Paul Defiant Mk I

Boulton-Paul Defiant Mk I

Les premiers chasseurs étaient tous armés d’une voir deux mitrailleuses de moyen calibre, une arme suffisante pour affronter leurs congénères mais également les bombardiers et les avions de reconnaissance construits comme eux en bois recouvert de toile.

Enfant puis vigoureux adolescent, l’avion ne cessait de prendre en taille et en poids. Les bombardiers volaient toujours plus vite et toujours plus haut ce qui rendait délicate l’interception au point que certains penseurs comme Mitchell et Douhet prédirent que les futurs conflits seraient décidés par des escadres de bombardiers écrasant tout sur leur passage.

L’armement des chasseurs augmenta graduelement passant de deux à huit mitrailleuses en quelques années. Plus que la batterie c’était la concentration qui était recherchée.

Certains constructeurs britanniques eurent donc l’idée de concentrer l’armement dans une tourelle dans un chasseur biplace. Le pilote devait ainsi se concentrer sur le pilotage, laissant au mitrailleur le soin d’envoyer la sauce.

Sur le papier c’était parfait mais dans la pratique, même l’absence de combats réels, on s’aperçut des limites du concept notamment sur l’absence d’armement frontal et sur l’obligation du pilote de se positionner correctement pour faciliter le travail du mitrailleur.

La Fleet Air Arm fût ainsi équipée de chasseurs Blackburn Roc et la Royal Air Force de Boulton-Paul Defiant.

A l’origine de ce dernier figure la Spécification F.9/35 demandant un chasseur biplace de chasse diurne et nocturne équipé d’une tourelle capable de filer à 466 km/h à 4572m.

La firme Boulton-Paul proposa son P.82 dont deux prototypes furent commandés par le ministère de l’Air en compagnie de deux appareils de la firme Hawker, deux de Fairey et un de Armstrong-Whitworth qui était le seul à proposer une configuration bimoteur. Au final seuls les prototypes Boulton-Paul et Hawker furent construits.

La firme Hawker proposa son Hotspur et la firme Boulton-Paul son Defiant. Seule la surcharge de la firme très occupée avec le Hurricane permis au Defiant de s’imposer sur le fil. A noter pour l’anecdote que la tourelle Boulton-Paul était un modèle français SAMM dont la firme avait acheté la licence de production.

Le premier prototype est prêt en 1937 mais sans sa tourelle ce qui le fait rassembler à un Hawker Hurricane. Il effectue son premier vol le 11 août 1937 suivit d’un second équipé de la tourelle.

Occupée avec la production du Blackburn Roc, la firme Boulton-Paul ne fût en mesure de livrer seulement trois appareils avant septembre 1939. Des projets de version navalisée (P.84) et de version monoplace sans tourelle (douze mitrailleuses de 7.7mm ou quatre canons de 20mm et quatre mitrailleuses) ne virent pas le jour.

Alors que la production avait démarré, l’armée de l’air britannique décida de privilégier pour la chasse de nuit le bimoteur Bristol Beaufighter (en attendant le Mosquito), abandonnant le concept du Defiant qui allait au final équiper uniquement les squadrons 264 et 141 comme appareils opérationnels et ce jusqu’en mars 1943 quand ils sont remplacés par celui que les japonais surnomèrent “la mort sifflotante”.

Les autres unités n’allaient utiliser le Defiant que pour des missions d’entrainement et comme plastron au profit des appareils opérationnels.

Une fois retiré du service, le Defiant allait servir de remorqueur de cible pour l’entrainement de la DCA. C’est dans ce rôle ingrat mais au combien nécessaire qu’il allait participer au second conflit mondial. Il à également été utilisé pour des expérimentations de guerre électronique et pour le sauvetage en mer. Aucun pays ne s’est montré intéressé par cet appareil qui connu le même sort que son cousin naval, le Blackburn Roc.

Caractéristiques Techniques du Boulton-Paul Defiant Mk I

Type : chasseur biplace

Masse : à vide 2763kg en charge 3781kg maximale au décollage 3909kg

Dimensions : longueur 10.7èm envergure 11.99m hauteur 3.46m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin III de 1030ch

Performances : vitesse maximale 489 km/h à 5180m vitesse de croisière 282 km/h à 4570m distance franchissable 749km plafond opérationnel 9250m

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm Browning (600 coups par arme) dans une tourelle à commande hydraulique.

Equipage : un pilote et un mitrailleur.

Curtiss Kittyhawk et Tomahawk

Curtiss P-40 dans le désert

Curtiss P-40 dans le désert

La fin des années trente voit la RAF connaitre une importante expansion quantitative et qualitative en raison d’un conflit que l’on préssent chaque jour plus proche.

Il faut toujours plus d’avions modernes notamment de chasseurs. Le choix du Hurricane et du Spitfire n’étanche pas la soif de la Royal Air Force qui se tourne vers les Etats-Unis pour obtenir rapidement des chasseurs modernes.

Après avoir étudié le Curtiss H-75 (choisit par la France), elle sélectionne comme l’Armée de l’Air le Curtiss H-81 plus connu sous le nom de P-40 Warhawk. Comme les britanniques ne font jamais rien comme les autres, ils décident de baptiser leurs P-40 Kittyhawk.

Le futur Kittyhawk est une évolution radicale du H-75, la principale modification étant le remplacement du moteur radial par un moteur en ligne.

L’appareil qui effectue son premier vol le 14 octobre 1938 est choisit un an plus tard le 15 octobre 1939. Face à un conflit incertain, une série de commandes sont passées qui totalisent près de 800 exemplaires qui s’ajoutent aux commandes françaises.

Suite à la fin du conflit, beaucoup de commandes sont annulées ou les appareils transférés à la France. Les deux variantes du P-40 (Kittyhawk et Tomahawk) vont néanmoins équiper au total quatre squadron, trois de Kittyhawk et un de Tomahawk soit un total de 108 appareils en ligne plus un nombre équivalent de stockés.

Caractéristiques Techniques du Curtiss P-40

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2880kg en charge 3760kg maximale au décollage 4000kg

Dimensions : envergure 11.38m longueur 9.66m hauteur 3.76m

Motorisation : un moteur en ligne Allison V-1710-39 de 1150ch

Performances : vitesse maximale 580 km/h vitesse de croisière 435 km/h distance franchissable 1100km plafond opérationnel 8800m

Armement : six mitrailleuses de 7.7mm (trois dans chaque aile) avec 700 cartouches chacune. Le Kittyhawk pouvait embarquer un réservoir supplémentaire sous le fuselage ou 907kg de bombes (par exemple une de 454kg sous le fuselage et deux de 227kg sous les ailles).

Hawker Typhoon

Hawker Typhoon

Hawker Typhoon

Comme nous l’avons vu plus haut le Hawker Hurricane était à terme condamné. Ses performances moins bonnes que le Spitfire (il était d’ailleurs prévu qu’en cas de conflit avec des attaques aériennes massives que les Hurricane se chargent des bombardiers, les Spitfire devant s’occuper des chasseurs d’escorte) et son potentiel d’évolution moindre le condamnait donc à terme.

Très rapidement la firme Hawker se lança dans le dévellopement du remplaçant du “Hurri” ne se doutant pas qu’il allait prendre des chemins de traverse.

En effet le successeur officiel du Hawker Hurricane le Hawker Fury II n’était toujours pas en service en septembre 1948 bien que les premiers appareils de série aient été livrés aux unités.

Entre-temps la firme Hawker à produit deux appareils, les Hawker Typhoon et Tempest, deux appareils conçus comme des chasseurs mais qui finirent pas être utilisés comme chasseur-bombardiers, un rôle dans lequel ils vont remplacer le Hurricane “déclassé” comme chasseur-bombardier.

Le dévellopement du Typhoon commença dès mars 1937 alors que le Hurricane n’était pas encore entré en production. Sydney Camm plancha sur deux design appelés “N” et “R” en référence à la première lettre de leur moteur, le Napier Sabre et le Roll-Royce Vulture, des moteurs de 2000ch. Les projets furent présentés en juillet 1937 mais il était beaucoup trop tôt pour songer à un nouvel appareil.

Du moins c’est que l’on pourrait croire car en mars 1938, l’Air Ministry lance l’appel d’offres F.18/37 demandant un chasseur pouvant filer à 644 km/h à 4600m équipé d’un moteur britannique à turbocompresseur à double étage, un armement composé de douze mitrailleuses Browning (avec 500 cartouches par arme) tout en préservant la possibilité d’un armement différent.

Le premier prototype effectue son premier vol seulement le 24 février 1940 en raison de problèmes de dévellopement du moteur Sabre. Le dévellopement fût ralentit par des problèmes structurels révélés sur le prototype.

Avec un conflit interrompu rapidement dès le mois de décembre 1939, le dévellopement du Typhoon fût mené sans empressement. Le deuxième prototype effectua son premier vol seulement le 14 juillet 1941 avec un armement composé de quatre canons de 20mm en remplacement des douze mitrailleuses de 7.7mm.

Au final , le premier appareil de série effectua son premier vol en septembre 1942 à une époque où il avait été décidé que le nouvel appareil remplacerait les Fairey Battle au sein d’unités de chasse-bombardement du Bomber Command.

Il avait également été décidé de dévelloper une version sensiblement amélioré du Typhoon appelé Tempest (voir ci-après).

Au total ce sont vingt-sept squadrons de Fighter-Bomber répartis en neuf wings de trois squadrons plus un squadron indépendant.

Deux wings soit six squadrons de Typhoon sont déployés en Grande-Bretagne, un troisième wing l’est en Extrême-Orient (en Malaisie plus précisément) soit un total de neuf squadrons de Hawker Typhoon Mk IB (pour six d’entre-eux) et de Mk II plus modernes pour les trois autres (tous stationnés en Grande-Bretagne).

La production du Typhoon est stoppée au printemps 1949, le Hawker Tempest étant privilégié bien que ce dernier doive également céder sa place au Fury II certes conçu comme chasseur-intercepteur mais qui pouvait également être utilisé comme chasseur-bombardier.

Caractéristiques Techniques du Hawker Typhoon Mk IB

Type : monoplace monoplan de chasse-bombardement

Masse : à vide 4010kg en charge 5170kg maximale au décollage 6010kg

Dimensions : longueur 9.73m envergure 12.67m hauteur 4.66m

Motorisation : un moteur en ligne Napier Sabre de 2200ch entrainant une hélice tri ou quadri-pale

Performances : vitesse maximale 663 km/h à 5485m (avec un Sabre IIB et une hélice quadriplace) distance franchissable 821km plafond opérationnel 10279m

Armement : quatre canons de 20mm Hispano Mk II huit roquettes RP-3 ou deux bombes de 500 livres ou deux de 1000 livres (respectivement 227 et 454kg)

Hawker Tempest

Hawker Tempest

Hawker Tempest

Comme nous l’avons vu plus haut, le Hawker Typhoon avait été conçu à l’origine comme un chasseur que l’on qualifierai aujourd’hui du supériorité aérienne. Des performances décevantes à moyenne altitude l’avait rélégué à la mission de chasse-bombardement.

La problématique du remplacement du Hurricane se posait toujours. Sydney Camm travailla sur un projet baptisé Tornado, un concurrent du Typhoon (les N et R cités plus haut) équipé d’un moteur Rolls-Royce Vulture mais ce moteur se révéla déficient, le projet fût abandonné après la construction de deux prototypes et de six appareils de pré-série. Cet état de fait fût commun aux deux autres appareils propulsés par des Vulture en l’occurence le Westland Whirlwind et l’Avro Manchester.

Il fallut donc repartir du Typhoon pour tenter de réaliser un appareil capable de remplacer le Hurricane dans ses missions de chasse et d’interception.

Dès le dévellopement du Typhoon, une version améliorée baptisée Typhoon II fût étudiée. Le principal point d’amélioration était l’aile dont le profil gênait l’appareil à haute altitude et à haute vitesse.

Suite à une coopération avec les Etats-Unis qui travaillaient sur de nombreux projets d’avions dans une véritable frénésie de prototypes, la firme Hawker parvint à obtenir un appareil aux performances plus importantes que le Typhoon notamment en terme de vitesse mais quand le Tempest apparu début 1944, la firme Hawker travaillait déjà sur le futur Fury II plus prometteur.

Comme son devancier Typhoon, le Tempest allait donc servir de chasseur-bombardier et non de chasseur de supériorité aérienne.

Le design final est prêt en octobre 1941 et l’appareil baptisé un temps Typhoon Mk II reçoit finalement le nom de Tempest en juin 1942. Le premier prototype effectue son premier vol le 14 octobre 1942 suivit d’un second le 4 janvier 1943.

La production en série est décidée en juin 1943 en parallèle avec le Typhoon. Les premiers appareils sont mis en service en février 1944.

Seulement trois squadrons de vingt-sept appareils sont mis en service avant septembre 1948, des squadrons déployés en Egypte. La production continue pour à terme remplacer les Hurricane, anticiper les pertes et permettre la mise sur pied de nouvelles unités notamment celles issues des dominions.

Si la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud décident de ne pas s’équiper de Tempest, l’Australie et le Canada décide de commander cet appareil pour compléter les squadrons équipées de Typhoon.

Suite à l’invasion du pays, le gouvernement norvégien décide de mettre sur pied une petite force aérienne avec des pilotes rescapés des combats, pilotes formés sur Hurricane et qui furent équipés de Tempest à leur arrivée en Grande-Bretagne.

Caractéristiques Techniques du Hawker Tempest Mk I

Type : monoplace monoplan de chasse-bombardement

Masse : à vide 4195kg en charge 5176kg maximale au décollage 6190kg

Dimensions : longueur 10.26m envergure 12.49m hauteur 4.90m

Motorisation : un moteur en ligne Napier Sabre II de 2180ch entrainant une hélice quadripale

Performances : vitesse maximale 695 km/h à 5608m distance franchissable 1190km (2462km avec des réservoirs largables) plafond opérationnel 11125m

Armement : quatre canons de 20mm Hispano Mk II avec 200 obus par canon deux bombes de 500 ou de 1000 livres ou 8 roquettes de 76.2mm RP-3.

Hawker Fury II

Hawker Fury II sous les couleurs de la FAA

Hawker Fury II sous les couleurs de la FAA

Comme nous l’avons vu plus haut, le remplacement du Hawker Hurricane était un véritable serpent de mer. Successivement deux projets avaient été lancés mais si les Typhoon et le Tempest étaient de bons appareils de chasse-bombardement, pour la chasse et l’interception, un nouvel appareil était nécessaire.

Si le conflit s’était prolongé nul doute que le dévellopement du Fury II (initialement appelé Tempest Light Fighter) aurait été mené avec célérité mais la paix même armée n’à pas le même pouvoir accélérateur que la guerre.

Aussi le Hawker Fury II et sa variante embarquée le Sea Fury ne sont pas en service en septembre 1948 mais c’est une question de semaine, les premiers appareils de série ayant été livrés en juin 1948, la RAF espérant mettre en service le Fury II à la fin de l’année.

Le Fury II conçu à l’origine comme une version allégée du Tempest est un appareil ressemblant au Bloch MB-157 conçu quelques années plus tôt. Armé de quatre canons de 20mm Hispano dans les ailes, il pouvait aussi recevoir quatre mitrailleuses de 7.7mm en remplacement de deux canons de 20mm ou six mitrailleuses de 12.7mm Browning en remplacement des canons de 20mm.

Ces trois versions étaient respectivement baptisées Fury II Mk IA (quatre canons de 20mm), Mk IB (canons de 20mm et mitrailleuses de 7.7mm) et Mk IC (six mitrailleuses de 12.7mm) mais seules les deux premières furent produites en série, la troisième ayant été dévellopé en cas d’intérêt de la part des Etats-Unis ou d’un pays utilisant des armes américaines.

Westland Whirlwind

Westland Whirlwind

Westland Whirlwind

Plus haut plus vite plus fort, la devise olympique pouvait parfaitement être appliquée aux bombardiers qui menaçaient de raser des cites entières, démoralisant les populations et les poussa contre leurs gouvernements. C’est l’inverse qui se produisit comme le conflit le montrera notamment en Allemagne.

Les chasseurs monomoteurs qu’ils soient mono ou biplans peinaient à intercepter des bombardiers au point qu’on privilégiait la DCA lourde. On eut l’idée de chasseurs bimoteurs pouvant intercepter les bombardiers à longue distance ou patrouiller longtemps pour protéger une zone donnée. De plus on pouvait renforcer l’armement forcément limité pour des chasseurs monomoteurs.

Un premier projet baptisé F.5/34 fût rendu caduc par les progrès apportés par les Hurricane et les Spitfire. En 1935, la spécification F.37/35 fût lancée pour un chasseur monoplace capable de missions de chasse de jour comme de nuit avec quatre canons de 20mm. La vitesse maximale doit être supérieure de 64 km/h aux bombardiers soit un minimum de 530 km/h à 4570m.

Huit projets furent proposés par Boulton-Paul, Bristol, Hawker, Supermarine et Westland. En mai 1936, la configuration bimoteur est privilégiée et le comité recommande le Supermarine 313 mais le fabricant du Spitfire est très occupé par la production de cet appareil, la situation de Hawker étant similaire.

Westland était moins occupée et son projet était plus avancée. Un contrat pour deux Westland P.9 est passé en février 1937. Le futur Westland Whirlwind sera le seul produit, les projets de Boulton-Paul et de Supermarine étant annulés en janvier 1938.

Le premier prototype effectue son vol inaugural le 11 octobre 1938 avant d’être confié aux bons soins des testeurs de la RAF. Confiants dans les capacités de l’appareil, pas moins de 400 appareils sont commandés mais rapidement des problèmes importants (moteurs, distance franchissable) se font jour.

La mise en service de versions du Spitfire et de Hurricane armées de canons rend peu utile un appareil spécifiquement armé de canons.

Le dévellopement du Westland Whirlwind va être stoppé dès le printemps 1941 après la production de 250 exemplaires brièvement mis en service au sein d’unités de chasse lourde qui accueilleront avec plaisir l’arrivée du Bristol Beaufighter et du De Havilland Mosquito.

Avec le recul, il semble que l’appareil était prometteur mais aurait nécessité un dévellopement long et soigné que la RAF refusa d’accorder en dépit du fait que la paix était revenue et que la guerre ne pouvait être un pretexte pour accélérer les choses. Encore aujourd’hui une telle décision reste incompréhensible.

La majorité des appareils fût stockée ou feraillée, quelques appareils étant utilisés pour différents tests notamment pour le dévellopement du De Havilland Hornet.

Quand à Westland elle se concentra sur la production du Lysander et la production d’autres appareils qu’il s’agisse de chasseurs, de bombardiers ou d’avions de reconnaissance.

Caractéristiques Techniques du Westland Whirlwind

Type : chasseur bimoteur monoplace

Masse : à vide 3777kg en charge 4707kg maximale au décollage 5202kg

Dimensions : longueur 9.83m envergure 13.72m hauteur 3.35m

Motorisation : deux moteurs en ligne Rolls-Royce Peregrine de 885ch à 3050m

Performances : vitesse maximale 580 km/h à 4570m distance franchissable 1288km rayon d’action de combat 240km plafond opérationnel 9240m

Armement : quatre canons de 20mm Hispano avec soixante coups par pièce, deux bombes de 115 ou de 230kg.

NdA : pour la version de chasse du Bristol Blenheim, voir la partie consacrée au Blenheim dans la catégorie bombardiers légers

Bristol Beaufighter

Bristol Beaufighter

Bristol Beaufighter

Le bombardier-torpilleur Bristol Beaufort peut se targuer d’une prolifique descendance puisqu’il est à l’origine directe de deux avions et à l’origine indirecte d’un troisième appareil.

En effet, le Beaufort donna naissance au Beaufighter mais également au Beaumont (version améliorée du Beaufort connu initialement sous le nom de Beaufort Mk V) et indirectement au Brigand, une évolution du Beaufighter entrée en service à la fin du conflit mais trop tardivement pour participer à des opérations majeures.

A l’origine du Beaufighter figure une proposition de Bristol au ministère de l’Air pour un chasseur armé de canons alors que le dévellopement du Westland Whirlwind s’annonçait long et compliqué.

Comme il s’agissait d’un appareil interimaire, il fallait le dévelloper rapidement. La proposition d’adapter le Beaufort à la chasse avec notamment des moteurs Bristol Hercules plus performants que les Taurus du bombardier-torpilleur.

La spécification F.11/37 est rédigée autour de la proposition de Bristol, les prototypes étant d’ailleurs construits à partir de cellules de Beaufort prélevées sur les chaines de montage. Il fallait faire vite car il était prévu des commandes en février 1939 pour des livraisons début 1940.

En dépit du choix de partir d’un appareil existant, la mise au point du Bristol type 156 prit beaucoup plus de temps que prévu et le calendrier du être totalement repensé à une époque où le sort du Whirlwind était de plus en plus incertain.

Le premier prototype effectue son premier vol le 17 juillet 1939 seulement huit mois après le début du projet (décembre 1938). Deux semaines avant cet événement majeur, 300 appareils sont commandées. Un deuxième prototype qui décolle le 14 mars 1940 est équipé de moteurs en ligne Merlin mais ce moteur rendant l’appareil sous-motorisé et instable, le Bristol type 156 Beaufighter n’allait être propulsé que par des Bristol Hercules à refroidissement par air.

Entre le Beaufort et le Beaufighter les différences ne sont pas si grandes puisque les deux appareils partagent les ailes, les surfaces de contrôle, le train d’aterrissage et la partie arrière du fuselage, la partie centrale étant assez proche.

Le Beaufighter se distingue par l’absence de soute à bombes et l’avant est entièrement nouveau avec quatre canons de 20mm Hispano, cet armement étant complèté par six mitrailleuses de 7.7mm dans les ailes. L’équipage est réduit à deux personnes (au lieu de quatre pour le Beaufort), le pilote prennant place à l’avant, le navigateur à l’arrière dans un poste muni d’une “bulle”.

L’appareil dévellopé comme chasseur lourd allait également être utilisé comme chasseur-bombardier, chasseur de nuit et bombardier-torpilleur en complément du Beaufort et du Beaumont.

Après le vol d’un troisième et d’un quatrième prototypes les 4 juin et 12 août 1940, la production en série est décidée pour équiper des wings de chasse lourde ainsi que des wings de chassee-bombardement, les premiers étant mis en oeuvre par le Figther Command, les seconds par le Bomber Command.

La premier version du Bristol Beaufigther est le Mk IF, la version de chasse qui va équiper deux Wing de chasse lourde, le premier stationné en Métropole et le second en Extrême-Orient. Une version améliorée baptisée Mk IIF va elle équiper un wing déployé en Méditerranée.

La version de chasse bombardement est peu différente de la version de chasse lourde mais elle reçoit une nouvelle désignation, les appareils étant les Bristol type 156 Beaufigther FB. Mk III. Il va équiper trois wings de trois squadrons, un déployé en Métropole, un deuxième en Méditerranée et un troisième en Extrême-Orient.

Cette version va également équiper le Coastal Command plus précisément deux squadrons d’attaque aéromaritime créés en 1947, l’un étant déployé en Grande-Bretagne et le second en Egypte.

La production se poursuit pour équiper les Dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) mais également des pays étrangers intéressés par cet appareil à savoir le Portugal, la Suisse et la Turquie. La production sous licence est assurée par l’Australie.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, la production se poursuit dans des versions améliorées à savoir le Mk IVF, le Mk VNF (chasse de nuit avec radar), FB. Mk VI et une version de bombardement-torpillage, le T. Mk VII attend le feu vert pour la production d’un appareil qui pourrait être amené à cédé la place au De Havilland Hornet pour la chasse lourde et au Bristol Brigand pour les autres missions mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques Techniques du Bristol type 156 Beaufigther

Type : chasseur lourd bimoteur

Masse : à vide 6623kg maximale au décollage 9798kg

Dimensions : longueur 12.70m envergure 17.63m hauteur 4.83m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Hercules Mk XVI de 1670ch

Performances : vitesse maximale 536 km/h à 4755m Distance franchissable 2382km plafond pratique 8075m

Armement : quatre canons de 20mm à l’avant, six mitrailleuses de 7.7mm dans les ailes une mitrailleuse de 7.7mm dans le poste arrière

Equipage : deux hommes

De Havilland DH.98 Mosquito

De Havilland Mosquito

De Havilland Mosquito

Les premiers avions bien que connus comme des “plus lourds que l’air” étaient de bien fragiles construction, un assemblage de tubes de bois et de toile. Avec l’évolution ultra-rapide des techniques de construction, le bois et la toile fût peu à peu délaissé au profit du métal notamment les alliages légers comme le duralium ou l’aluminium.

Ces matériaux pouvaient être couteux et difficiles à se procurer à la différence du bois facile à se procurer et à travailler par du personnel moins formé que le travail de l’acier et de métaux.

D’où le maintien de projets d’avions construits totalement en bois, des chasseurs généralement notamment en France avec les avions d’Arsenal et de Caudron.

Outre la facilité de construction, le bois avait le mérite de la légéreté ce qui associé à des moteurs puissants pouvait donner des avions extrêmement rapides.

Le dévellopement du Mosquito commença avant guerre avec un appareil très différent, une adaptation de l’Albatross avec trois tourelles, deux moteurs Rolls-Royce Merlin et six membres d’équipage.

Le résultat obtenu est médiocre aussi les ingénieurs de la firme De Havilland choisisse une solution audacieuse à savoir un petit bombardier en bois désarmé, biplace côte à côte et bimoteur. Les performances obtenues sont tout bonnenement remarquables puisqu’avec 454kg de bombes, il peut franchir la distance de 2500km et atteindre la vitesse maximale de 650 km/h, le double des bombardiers de l’époque et bien plus rapide que les chasseurs allemands contemporains.

Dans un premier temps les services officiels sont peu intéressés et le projet est refusé en octobre 1938. Le bureau d’études poursuit le dévellopement du projet, suscitant l’intérêt de Wilfrid Freeman chargé du réarmement de la RAF et qui avait soutenu le dévellopement du Spitfire et du Hurricane.

Le 15 avril 1940, la firme De Havilland obtient un contrat pour cinq prototypes qui devaient être tous identiques mais au final deux seront construits en version bombardier, un en version chasse lourde, un en version reconnaissance et un en version bombardement-torpillage, ces prototypes étant respectivement numérotés 1 à 5.

Le premier prototype (bombardier rapide) décolle pour la première fois le 14 janvier 1941 suivi le 5 février 1941 par un deuxième prototype en version chasse lourde (quatre canons de 20mm et quatre mitrailleuses de 7.7mm dans le nez), un troisième en version bombardement-torpillage décollant pour la première fois le 14 mars 1941.

Le quatrième prototype (bombardier rapide) quitte le plancher des vaches pour la première fois le 27 juin 1941 suivit du cinquième prototype en version reconnaissance qui décolle le 4 juillet 1941.

Les test intensifs sont menés jusqu’à l’automne 1942 quand décision est prise de passer à la production en série.

Suite à un changement de priorité, la version bombardier rapide est abandonnée. Décision est prise de produire la version de reconnaissance et la version de chasse lourde avec priorité pour la première version sur la seconde, le Bristol Beaufighter étant mis au point pour cette mission.

Le De Havilland Mosquito PR Mk III (le Mk I et le Mk II étant des désignations pour les prototypes, Mk I pour la reconnaissance et la chasse lourde, Mk II pour le bombardement rapide et le bombardement-torpillage) est mis en service en septembre 1943 au sein de l’Army Cooperation Command selon le schéma suivant :

-En Métropole, on trouve deux wings multimissions disposant chacun de quatre squadrons dont deux de Mosquito de reconnaissance (PR ou Photographic Reconnaissance). En septembre 1948, deux sont équipés de PR Mk III et deux autres de PR Mk V disposant d’équipements de photographie et de navigation plus modernes.

-En Méditerranée (donc pas sous le commandement direct du AAC), on trouve un squadron de De Havilland Mosquito PR. Mk III déployés à Malte, un squadron de De Havilland Mosquito PR Mk V est déployé en Egypte.

-En Inde est déployé un squadron de De Havilland Mosquito PR. Mk III.

Sept squadrons de reconnaissance sont donc opérationnels en septembre 1948, la production de la version de reconnaissance se poursuivant dans une version PR. Mk VII.

Le De Havilland Mosquito est également un chasseur lourd utilisé principalement la nuit bien que la RAF ne distingue pas entre unités de chasse lourde diurne et unités de chasse de nuit.

La première version de chasse lourde est le Mosquito F. Mk IV qui équipe en septembre 1948 une partie des squadron de chasse lourde en compagnie du Bristol Beaufighter mais également du F. Mk VI, une version équipée d’un radar.

Il équipe un wing de trois squadrons stationné en Métropole, deux squadrons équipés de F. Mk IV et un squadron équipé de F. Mk VI.

Une version de chasse-bombardement baptisée FB. Mk IV puis rebaptisé FB. Mk VIII va équiper des unités du Bomber Command en l’occurence un wing de trois squadrons stationné en Métropole ainsi que deux squadrons du Coastal Command.

La production se poursuit bien qu’à terme doit le succéder dans cette mission le De Havilland DH.103 Hornet, un bimoteur de chasse monoplace qui pourrait également être produit en France puisque Farman à acquis la licence pour produire cet appareil, l’armée de l’air ayant décidé de poursuivre dans la voie du chasseur bimoteur monoplace défrichée avec le Lockheed H-322 Eclair.

L’appareil à été exporté au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Suisse et en Suède.

Caractéristiques Techniques du De Havilland DH.98 Mosquito F. Mk IV

Type : chasseur bimoteur

Masse à vide 5942kg avec armement 8210kg maximale au décollage 10150kg

Dimensions : envergure16.52m longueur 13.57m hauteur 5.3m

Motorisation : deux moteurs en ligne Rolls-Royce Merlin XXXIII de 1480ch chacun

Performances : vitesse maximale 612 km/h rayon d’action 2301km plafond opérationnel 10520m

Armement : quatre canons de 20mm Hispano-Suiza dans le nez et quatre mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes. La version chasse-bombardement embarquait 900kg de bombes.

Grande Bretagne (93) Armée de l’Air (4)

Les avions de la Royal Air Force (RAF) (1) : les chasseurs

Avant-Propos

Comme les autres pays engagés dans le premier conflit mondial, la Grande-Bretagne à d’abord utilisé ses avions pour des missions de reconnaissance, d’observation et de réglage de tir au profit de son artillerie.

Pour crever cet oeil indiscret naquirent la chasse. Après l’utilisation de la carabine dans des biplaces, on en vint à une arme plus redoutable, la mitrailleuse utilisé seule ou par paire sur des biplans et quelques rares monoplans ou triplans. Des pilotes comme Guynemer côté français, Richtofen côté allemand ou Mannock côté britannique écrivirent les premières légendes du combat aérien.

Durant la période 1918-1939, la Grande-Bretagne et sa RAF ne distinguèrent pas des autres forces aériennes. Les chasseurs restèrent longtemps des biplans donc la vitesse ne cessait d’augmenter et en dépit du fait qu’une école prétendait qu’un biplan très maniable pouvait tirer son épingle du jeu face à un monoplan, l’ère des “deux ailes” touchait à sa fin.

La guerre d’Espagne fût un révélateur cruel. Les biplans italiens Fiat CR.32 et allemands Heinkel He-51 des nationalistes pouvaient tenir la dragée haute aux Polikarpov I-15 des républicains mais l’arrivée du I-16, un monoplan ventru sonna le glas des biplans et entraîna l’envoi en Espagne des premiers Bf-109.

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator

Fort heureusement après avoir acquis un dernier chasseur biplan (le Gloster Gladiator), la RAF sélectionna deux chasseurs monoplans, le Hawker Hurricane et le Supermarine Spitfire qui allaient écrire des pages glorieuses de la RAF surtout le second, le premier étant en voie de déclassement au sein des unités du Fighter Command.

Certains Hawker Hurricane ont été préservés jusqu'à aujourd'hui en état de vol

Certains Hawker Hurricane ont été préservés jusqu’à aujourd’hui en état de vol

En septembre 1939, les unités de chasse de la RAF sont au nombre de 45, trente-sept appartenant en propre à la RAF et huit à la Royal Air Force Auxiliary. Vingt-sept d’entre-eux sont équipés de Hawker Hurricane et de Supermarine Spitfire (respectivement dix-sept et dix), les autres disposant de biplans (Gloster Gladiator pour huit d’entre-eux, Gauntlet pour deux d’entre-eux) ou d’avions dont les performances de chasse sont limitées, le Bristol Blenheim Mk IF était un appareil polyvalent aux performances moyennes, équipant huit squadrons.

Supermarine Spitfire Mk V

Supermarine Spitfire Mk V

Tous ces squadrons ne sont pas stationnés en métropole une partie l’étant en Egypte (trois), en Palestine (un) et à Aden (un) mais cette dispersion est limitée par la quantité d’appareils et leur qualité puisqu’aucune unité n’est équipée de monoplans modernes réservées à la défense de la métropole.

Ce nombre va augmenter durant la Pax Armada. Le nombre de squadrons de chasse va passer à quarante-huit répartis en douze wing de quatre squadrons avec un wing déployé en Malaisie (un squadron détaché à Hong-Kong), un wing couvrant le monde indien (un squadron à Aden, deux squadrons en Inde, un squadron en Birmanie), un wing à Singapour (avec un squadron couvrant la base d’Alor Setar en Malaisie), deux wing en Méditerranée (un en Egypte avec un squadron déployé au Soudan, un en Palestine avec deux squadrons à Malte, un en Palestine et un à Chypre) et sept en métropole (deux couvrant l’Ecosse et l’Irlande du Nord, les cinq autres couvrant l’Angleterre et le Pays de Galles).

Toutes ces unités sont équipées de Supermarine Spitfire et de Hawker Hurricane, le premier équipant la totalité des wing de métropole, le Hurricane étant dominant outre-mer même si le Spitfire commence ça et là à pointer le bout de son nez. On trouve également une poignée de squadron équipés de Curtiss H-81 plus connu sous le nom de P-40 (deux squadrons pour être plus précis).

De Havilland Mosquito

De Havilland Mosquito

Le Fighter Command dispose également de wings de chasse lourde, un wing en Extrême-Orient, un wing en Méditerranée et deux wing en métropole, ces wing de trois squadrons disposant de Bristol Beaufigther et de De Havilland Mosquito. Un temps on trouve des squadrons de Westland Whirlwind mais en raison de problèmes de moteurs, ils sont rapidement retirés du service.

Quand le second conflit mondial éclate, les Spitfire, les Hurricane, les Beaufigther et les Mosquito sont en service.

De nouveaux appareils sont en dévellopement. Le Hawker Fury II est entré en production mais les livraisons aux unités de combat n’ont pas encore eu lieu. Le De Havilland Hornet, un chasseur bimoteur monoplace doit lui aussi remplacer le Beaufigther et le Mosquito dans les unités de chasse lourde et de chasse de nuit.

Gloster Gauntlet

Gloster Gauntlet

Gloster Gauntlet aux couleurs finlandaises

Comme nous l’avons vu dans l’introduction, l’ère du biplan ne s’acheva qu’avec la guerre d’Espagne qui démontra de manière irréfutable et définitive qu’un biplan maniable ne faisait pas le poids face à un monoplan.

Pourtant en septembre 1939, la Royal Air Force disposait encore de chasseurs biplans appartenant à deux modèles de la firme Gloster, le Gauntlet et le Gladiator. Fort heureusement pour leurs pilotes, ils n’eurent pas à affronter la Luftwafe, le duel l’opposant à la Regia Aeronautica étant plus équilibré puisque l’armée de l’air italienne disposait de Fiat CR-32 et 42, les derniers chasseurs biplans mis en service dans le monde avec le Gladiator.

A l’origine du Gauntlet figure le Gloster S.S 18, un chasseur biplan qui effectua son premier vol en janvier 1929. De cet appareil naquit le S.S 19 qui effectua son premier vol en 1933, le futur Gauntlet étant le S.S 19B, une version remotorisée du précédent commandé à vingt-quatre exemplaires en septembre 1933.

Rapidement une version Mk II succède au Mk I, une version qui se distingue par de nouvelles méthodes de construction imposées par Hawker qui venait de racheter Gloster. Pas moins de 204 Gauntlet Mk II furent produits en Grande-Bretagne.

Le Gauntlet entre en service au sein du squadron 19 en mai 1935, remplaçant le Bristol Bulldog qu’il surclassait en terme de vitesse maximale (90 km/h de plus). A son apogée, vingt-six squadron du Fighter Command sont équipés.

A une époque où l’aviation évoluait vite où la conception des avions répondait à la logique du jeu d’échec (toujours avoir deux ou trois coups d’avance), la carrière du Gloster Gauntlet allait forcément être courte.

La mise en service du Gladiator _dernier chasseur biplan de la RAF_ suivit des modernes Spitfire et Hurricane entraine le retrait du service du Gauntlet qui en septembre 1939 n’équipe plus que deux squadrons.

Le squadron 6 stationné en Palestine était une unité de chasse et de coopération avec pour équipement des Gloster Gauntlet et des Hawker Hardy. Elle devient une unité de coopération entièrement équipée de Lysander.

Le squadron 616 de la Royal Auxiliary Air Force stationné dans le Yorkshire dispose en septembre 1939 de Gauntlet mais dès octobre il est transformé sur Supermarine Spitfire Mk I.

La majorité des appareils survivants sont feraillés mais une poignée est utilisée pour l’entrainement à la chasse des nouveaux pilotes. Le dernier vol enregistré d’un Gauntlet date du 14 mars 1945.

Cet appareil à connu un certain succès à l’export. Dix-sept appareils furent produits sous licence au Danemark, la Finlande reçut de l’Afrique du Sud vingt-cinq appareils de la RAF mais l’armée de l’air finlandaise n’utilisa cet appareil dépassé que pour l’entrainement. L’appareil à également été utilisé par l’Australie, par la Rhodésie du Sud et l’Afrique du Sud.

Caractéristiques Techniques du Gloster Gauntlet Mk II

Type : monoplace de chasse biplan

Masse : à vide 1259kg en charge 1805kg

Dimensions : longueur 8.05m envergure 10m hauteur 3.13m

Motorisation : un moteur radial 9 cylindre Bristol Mercury VI de 645ch

Performances : vitesse maximale 370 km/h à 4820m (15800 pieds) distance franchissable 740km plafond opérationnel 10210m

Armement : deux mitrailleuses Vickers .303

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator

A l’origine du Gloster SS.37 (le nom Gladiator est un nom officiel et non celui du constructeur) figure un appel d’offres (F.7/30) de 1930 demanda un chasseur biplan capable de filer à 400 km/h et armé de quatre mitrailleuses. La propulsion devait être assuré par un Rolls-Royce Goshawk mais ce moteur se révéla deffectueux et fût remplacé par un Bristol Mercury.

Le prototype du Gladiator effectua son premier vol le 12 septembre 1934 et après trois mois d’évaluation (avril-juillet 1935), l’appareil est commandé en série par la RAF puis par la Fleet Air Arm sans parler de pays étrangers (Chine, Finlande, Norvège, Belgique, Grèce,Egypte, Irak, Irlande,Lettonie,Lituanie, Afrique du Sud, Portugal et Suède, seuls les deux premiers l’employant au combat). Au final 747 appareils furent produits, 483 pour la RAF, 98 pour la FAA et 216 pour l’exportation.

En septembre 1939, huit squadron de chasse sont encore équipés de Gloster Gladiator dont quatre appartenant à la Royal Air Auxiliary Force.

-Le squadron 33 stationné en Egypte avec ses Gloster Gladiator est transformé sur Hawker Hurricane Mk II en octobre 1940. Il est toujours déployé au pays des Pharaon en septembre 1948 mais à reçu des Spitfire Mk V en mars 1946 en remplacement de ses Hurricane.

-Le squadron 80 dispose à sa création de Gauntlet (mars 1937) mais il reçoit rapidement des Gloster Gladiator qu’il va conserver jusqu’en juillet 1941 quand il est transformé sur Hawker Hurricane. Il devait être transformé sur Spitfire Mk V à partir de juin 1948 mais le conflit semblant iminant, sa transformation est reportée sine die.

-Le squadron 94 stationné à Aden dispose de Gloster Gladiator à sa recréation en mars 1939. Il reçoit des Curtiss Kittyhawk en mars 1941 toujours en service en septembre 1948, cet appareil étant jugé suffisant pour affronter les avions italiens déployés en Afrique orientale.

-Le squadron 112 recréé en Egypte en mai 1939 avec des Gloster Gladiator reçoit lui aussi des Curtiss Kittyhawk en juin 1941. Il quitte alors l’Egypte pour rallier la Palestine où il est toujours déployé en septembre 1948 avec le même appareil même si sa transformation sur Spitfire est prévu à court terme.

Les quatre autres squadrons équipés de Gloster Gladiator sont des squadrons de la Royal Air Auxiliary Force, les squadron 603 605 607 et 615, tous déployés en métropole. Ils sont intégrés aux wings d’active, n’atteignant leur pleine puissance opérationnelle qu’en temps de guerre ou d’exercice.

-Le squadron 603 qui couvre l’Ecosse dispose de Gloster Gladiator d’octobre 1938 à août 1939 au moment où il commence sa transformation sur Spitfire. Il n’est cependant opérationnel que fin octobre sur Spitfire Mk I, participant à la défense de Scapa Flow. Il est toujours équipé de Spitfire en septembre 1948 mais le Mk I à été remplacé par le Mk II en décembre 1943, l’appareil ayant lui même été remplacé par des Mk V en septembre 1946 en attendant la livraison de Mk VIII ou de Mk IX.

-Le squadron 605 qui couvre le Sud-Est de l’Angleterre dispose de Gloster Gladiator de février à octobre 1939 avant de recevoir des Hawker Hurricane utilisés jusqu’en septembre 1943 quand ils sont remplacés par des Supermarine Spitfire Mk II, appareils remplacés par des Mk V en janvier 1947, appareils toujours en service en septembre 1948.

-Le squadron 607 qui couvre le Nord-Est dispose de Gloster Gladiator jusqu’en mars 1940 quand il reçoit des Hawker Hurricane. Les Hurricane sont remplacés par des Supermarine Spitfire Mk II en mars 1944 et toujours en service en septembre 1948 bien que la transformation sur Mk V ait débuté depuis le printemps, le squadron disposant d’un équipement mixte.

-Le squadron 615 (County of Surrey) couvre le Sud-Ouest de l’Angleterre et dispose pour se faire de Gloster Gladiator qui ne sont remplacés par des Hawker Hurricane qu’en mai 1940, les Hurricane cédant la place à des Supermarine Spitfire Mk II en septembre 1945, appareils en cours de remplacement en septembre 1948 par des Mk V plus modernes mais l’escadron va participer aux premières interceptions avec un équipement mixte.

Caractéristiques Techniques du Gloster Gladiator

Type : chasseur biplan monoplace

Masse : à vide 1155kg en charge 2205kg

Dimensions : longueur 8,38m envergure 9,85m hauteur 3,17m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIIIA ou AS 9 cylindres dévellopant 850ch

Performances : vitesse maximale 414 km/h plafond opérationnel 11570m distance franchissable 714km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux Vickers et deux Lewis puis quatre Browning)

Hawker Hurricane

Hawker Hurricane Mk I

Hawker Hurricane Mk I

Au milieu des années trente, l’ère du chasseur biplan s’achevait, l’ère du monoplan s’ouvrait. Oh certes il y eut des monoplans de chasse durant le premier conflit mondial comme le Morane-Saulnier L ou le Fokker E.III, des monoplans à aile haute mais ils étaient largement marginaux par rapport aux biplans.

Dans le cadre de l’appel d’offres F.7/30, Sydney Camm, chef du bureau d’études d’Hawker proposa le Hawker P.V.3, un appareil issu du Hawker Fury qui fût rejeté par l’Air Ministry.

Suite à cet échec, Sydney Camm travailla sur un monoplan aux ailes cantiveler et train fixe mais il n’attira pas l’intérêt du ministère de l’Air. La firme Hawker ne se découragea pas et continua à travailler sur un nouvel appareil avec une revision complète du désign, un moteur Rolls Royce Merlin (alors connu comme le PV-12) et un train d’aterrissage retractable. En septembre 1934,trois mois après le refus de poursuivre le design précédent, le ministre de l’Air accepta de financer la construction d’un prototype.

En novembre 1934 fût lancée l’appel d’offre F.5/34 qui demandait un intercepteur monoplan armé de huit mitrailleuses dans les ailes. En janvier 1935 une maquette en bois est terminée et après quelques modifications mineures, la production du prototype est approuvée, l’appel d’offres devient le F.36/34 suite à une modification de l’armement.

Le prototype est assemblé en octobre 1935 et effectue son premier vol le 6 novembre 1935, les tests officiels commençant en mars 1936. Ils se révèlèrent très satisfaisants et sur proposition du constructeur, l’appareil fût officiellement baptisé Hurricane le 26 juin 1936. Une faiblesse structurelle fût cependant détectée et ne fût modifiée qu’à partir du 61ème exemplaire de série.

La production en série du Hurricane est décidée en juin 1936, le premier appareil de série effectuant son premier vol le 12 octobre 1937, les livraisons suivant rapidement puisque dix-sept squadrons sont équipés en septembre 1939.

Le nombre passe rapidement à vingt-deux par rééquipement des unités équipées de biplans (Gladiator et Gauntlet) mais à terme le Hurricane va être surclassé par le Spitfire plus moderne mais surtout au potentiel de dévellopement plus prometteur et intéressant.

Le Hurricane peut cependant toujours rendre des services outre-mer. Il équipe ainsi encore des unités déployées en Extrême-Orient et au Moyen-Orient soit six squadron équipées de Hurricane Mk II.

Il équipe également des unités de chasse-bombardement intégrées non au Figther Command mais au Bomber Command.

Si pour les missions de chasse, le Hurricane est surclassé par les Me-109 et les Fw-190, en matière de chasse-bombardement, il est toujours largement capable même si à terme il doit être remplacé complètement par le Typhoon et le Tempest. Quatre squadrons sont encore équipés de Hurricane Mk III, appareils déployés en Inde et au Soudan.

Dix squadrons sont encore équipés de “Hurri” en septembre 1948. La production ayant été stoppée en septembre 1945 après la satisfaction des commandes export.

Le Hawker Hurricane à ainsi équipé l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Egypte, la Finlande (durant la guerre d’Hiver), la Grèce, l’Inde britannique, l’Iran, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l’Afrique du Sud, la Turquie et la Yougoslavie.

Hawker Sea Hurricane à l'appontage

Hawker Sea Hurricane à l’appontage

Il va aussi équiper un temps la Fleet Air Arm (FAA) dans une version embarquée (Sea Hurricane), un appareil en service de juillet 1940 à avril 1944.

Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC

Type : chasseur-bombardier monoplan monomoteur

Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg

Dimensions : longueur 9.84m envergure 12.19m hauteur 4m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin XX de 1185ch à 6400m

Performances : vitesse maximale 547km/h à 6400m distance franchissable 965km plafond opérationnel 10970m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.

Supermarine Spitfire

Supermarine Spitfire Mk II

Supermarine Spitfire Mk II

Dans les années vingt et trente, l’aviation évoluait très vite. Comme aux échecs, il fallait avoir deux ou trois coups d’avance, les avions entrant en service étant pour ainsi dire périmés tant les technologies évoluaient rapidement.

La firme Supermarine s’était fait connaitre pour ses hydravions de course participant à la coupe Schneider, une compétition où tombaient de nombreux records, une formidable publicité pour les constructeurs, le Supermarine S.6B remportant l’édition 1931 avec un record de vitesse (654km/h) à une époque où les chasseurs atteignaient péniblement 400 km/h.

A la tête du bureau d’études figure un ingénieur pétrit de talent, Reginald Mitchell qui veillait à dessiner des avions fins, élégants, aérodynamiques ce qui permettait d’obtenir des avions rapides, une qualité majeure pour un chasseur.

Après un échec dans l’appel d’offres F.7/30 où le Gloster Gladiator battit le projet de Supermarine (le Supermarine type 224),Reginald Mitchell dessina un nouvel appareil, le Supermarine type 300, un avion monoplan à aile cantiveler, cabine fermée, train rentrant. Il manque une seule chose mais cette chose n’est pas insignifiant puisqu’il s’agit du moteur.

A la même époque la célèbre firme Rolls-Royce travaillait sur le PV-12 plus connu sous le nom de Rolls-Royce Merlin. De cette association allait naitre un remarquable chasseur, le Supermarine Spitfire.

Le dévellopement du Spitfire est d’abord un projet privé de la firme Supermarine mais l’Air Ministry s’intéresse rapidement à ce prometteur projet et le finance au travers de l’appel d’offres F.37/34.

Le prototype (K5054) effectue son premier vol le 5 mars 1936, un vol d’une heure à l’issue duquel le chef-pilote de Vickers Aviation déclare “Ne touchez à rien”.

Dès le 3 juin 1936, les premières commandes sont passées avec 310 avions. Un nouvel appareil et de nouvelles techniques de construction entrainent un certain nombre de retards ce qui fait hésiter le ministère de l’Air qui finalement passe une nouvelle commande de 200 exemplaires en septembre 1938.

La tension augmentant et la guerre chaque jour plus menaçante, une nouvelle commande de 200 exemplaires est passée en avril 1939 et 450 en août de la même année, portant les commandes globales à 1160 exemplaires.

De nouvelles commandes sont passées en octobre et novembre 1939 (respectivement 250 et 400 exemplaires) mais ces commandes sont gélées en raison de l’arrêt prématuré du conflit.

Les qualités de l’appareil attire également l’attention de pays étrangers. Si la guerre s’était poursuivie, il est probable que ces commandes n’auraient pas été honorés mais comme le conflit s’est vite stoppé, des Spitfire vont voler sous d’autres cocardes en l’occurence celles du Portugal (trente-six) et la Turquie (seize) en attendant les Dominions (Canada, Australie, Afrique du Sud,Nouvelle-Zélande), l’Inde britannique, le Brésil. La Finlande se montre un temps intéressée mais ne donne pas suite tout comme la Grèce.

En septembre 1939, dix squadrons sont équipés de Spitfire (mais tous ne sont pas opérationnels), leur nombre augmentant peu à peu puisqu’en septembre 1948, vingt-huit squadrons de chasse sont équipées de différentes versions du Supermarine Spitfire.

Le Supermarine Mk I n’est plus en service quand éclate le second conflit mondial. Certains appareils sont utilisés pour l’entrainement et d’autres pour des tests notamment le radioguidage pour permettre d’utiliser des appareils sans risquer la vie de pilotes dont la formation est longue et couteuse.

La version Mk II est encore en service dans six des vingt-huit squadrons déployés en Métropole.

Les Mk III et IV sont produites en petites quantités sans avoir été mis en service dans des unités de première ligne en raison notamment de performances guère supérieures à celle du Mk II.

La Royal Air Force (R.A.F) préfère miser sur le Mk V, un appareil muni d’un moteur Merlin plus puissant qui va peu à peu remplacer le Mk I, le remplacement étant achevé à l’automne 1945, le Supermarine type 300 étant le chasseur majeur du Figther Command en septembre 1948 puisqu’équipant seize squadrons sur vingt-huit déployés en Métropole.

Les Supermarine Spitfire Mk VI et VII équipent respectivement un et deux squadrons. Le premier est destiné à l’interception à haute altitude (appareil allégé, moteur à turbocompresseur, armement réduit à quatre mitrailleuses) et le second bien que destiné à mener des missions de reconnaissance photo est avant tout considéré comme un chasseur ce qui explique son affectation au Figther Command et non à l’Army Cooperation Command.

Le Supermarine Spitfire Mk VIII est une évolution du Mk V avec un moteur Merlin plus puissant, le Mark VIII étant d’ailleurs la dernière version du Spitfire à disposer du Merlin, le Mk IX passant au moteur Griffon.

Le Spitfire Mk VIII équipe trois squadrons en septembre 1948. Il devait remplacer tous les Mk II mais il est probable qu’avec l’arrivée du Mk IX ce ne sera pas le cas.

Bien que le Hawker Fury II doive devenir le chasseur standard de la Royal Air Force, le dévellopement du Spitfire va continuer. Si le Mk X et le Mk XI ne sont produits qu’en petite quantité, le Mk XII va être produit en masse, la RAF se disant qu’avoir le Fury II et le Spitfire en ligne c’est plus que nécessaire pour faire face aux chasseurs allemands, italiens et japonais.

Le Supermarine Spitfire va aussi donner naissance à une variante embarquée, le Supermarine Seafire.

Dès 1938, alors que les premiers Spitfire commençaient à sortir d’usine, la firme proposa une version navalisée que l’Amirauté déclinant, préférant se concentrer sur le Fairey Fulmar.

Le chasseur biplace à long rayon d’action s’étant révéler décevant, la marine britannique décida de relancer le projet d’une version embarquée du Spitfire. Le projet ne fût officiellement lancé qu’en juin 1941, deux Spitfire Mk V furent modifiés en version navale et baptisés Seafire MkV, effectuant une campagne d’essais sur le HMS Illustrious qui révèlèrent un certain nombre de défauts.

Cette campagne d’essais et d’évaluation mis à jour les tares d’un appareil qui n’avait pas été conçu à l’origine pour être utilisé sur un porte-avions : visibilité vers l’avant médiocre, avion ayant tendance à «sauter» au moment de l’appontage et train d’atterissage étroit et trop fragile sans parler d’une vitesse trop élevée à l’appontage ce qui rendait son utilisation sur de petits et lents porte-avions hasardeuse.

Il se révela cependant un excellent intercepteur pour couvrir la flotte mais son faible rayon d’action pouvait se revéler handicapant pour des opérations au dessus de vastes océans comme le Pacifique.

N’ayant pas les moyens de dévelloper un appareil conçu dès l’origine pour être embarqué, la Fleet Air Arm accepta ses défauts qui furent communs à son potentiel adversaire, le Me-109T.

Les premiers appareils de série ne furent livrés qu’à partir de septembre 1942 mais permirent à la fois le rééquipement des unités existantes et l’équipement des nouveaux squadrons mis sur pied pour équiper en chasseurs modernes des porte-avions qui ne l’était pas moins.

Sur les trente-six squadrons de chasse de la Fleet Air Arm en septembre 1948, trente-deux soit un total de 256 appareils étaient équipés de Seafire répartis en deux versions, le Seafire Mk V _première version de série_ équipant quatorze squadrons alors que le Seafire Mk VII (le Mk VI était une version de reconnaissance photo non produite en série) équipait pas moins de dix-huit squadrons.

Aux 256 appareils en ligne s’ajoutaient 188 appareils de réserve répartis entre la métropole (80 appareils), la Méditerranée (44 appareils) et l’Extrême-Orient (64 appareils).

En attendant la disponibilité du Sea Fury (la production n’à été lancée qu’en juin 1948), de nouvelles commandes de Seafire ont été passées, un Seafire Mk VIII produit à 24 exemplaires suivit d’un Mk IX commandé à 180 exemplaires.

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

Supermarine Seafire à bord du HMS Formidable

A noter que le Seafire Mk V fût évalué par la marine néerlandaise (Koninklijke Marine) pour un chasseur destiné à son porte-avions Guillaume d’Orange mais comme le Bloch MB-700, il dût cédé devant le Grumman Hellcat F6F-3.

Caractéristiques Techniques du Supermarine Spitfire Mk V

Type : monoplace de chasse

Masse : à vide 2297kg en charge 3000kg maximale au décollage 3039kg

Dimensions : longueur 9.12m envergure 11.23m hauteur 3.86m

Motorisation : un moteur en ligne douze cylindres Merlin 45 dévellopant 1470ch à 2819m

Performances : vitesse maximale 595 km/h distance franchissable 786km (1827km en configuration convoyage) Plafond opérationnel 11125m

Armement : Deux canons de 20mm et 4 mitrailleuses de 7.7mm. Peut également emporter une bombe de 227kg sous le fuselage ou deux de 113kg sous les ailes.

 

Caractéristiques Techniques du Supermarine Seafire Mk V

Type : Monoplace monoplan de chasse embarquée

Masse à vide : 2449kg à pleine charge au décollage : 3175kg

Longueur : 9.12m Envergure : 11.23m Hauteur : 3.48m

Moteur : Rolls Royce Merlin 45, 50 ou 55 à 12 cylindres en V dévellopant une puissance totale de 1470ch

Vitesse maximale à 3734m : 566 km/h Plafons opérationnel : 10302m Distance franchissable : 748km

Armement : Deux canons de 20mm et 4 mitrailleuses de 7.7mm. Peut également emporter une bombe de 227kg sous le fuselage ou deux de 113kg sous les ailes.

Grande Bretagne (91) Armée de l’Air (1)

ARMEE DE L’AIR (ROYAL AIR FORCE)

Avant-Propos

Quand le premier conflit mondial éclate, les perspectives, les performances de l’avion, du plus lourd que l’air sont incertaines. D’accord, ils peuvent éventuellement assurer des missions d’observation et de réglage du tir d’artillerie mais delà à imaginer de véritables missions de combat….. .

Quatre ans plus tard, l’avion est devenu un outil indispensable aux opérations militaires. La chasse et le bombardement ont connu un dévellopement formidable, les avions fragiles constructions de bois et de toile sont devenus de formidables outils de projection de puissance, les premiers bombardiers stratégiques opérant à la fin du conflit.

Le premier conflit mondial terminé, on s’interroge sur le devenir de l’outil aérien. Si la France dissous un outil rodé par la guerre et confiant l’aviation à l’armée de terre qui l’organise sous forme de régiments et à la marine, la Grande-Bretagne décide de choisir une toute autre voie.

Durant le premier conflit mondial, deux entités utilisent des avions, l’armée de terre disposant du Royal Flying Corps (RFC) et la marine le Royal Naval Air Service (RNAS) qui parfois se concurrençaient dans leurs missions notamment l’action à terre.

Pour régler ce problème, alors que le conflit n’est pas terminé, la Grande-Bretagne choisit une solution radicale : la fusion qui à lieu le 1er avril 1918 donnant naissance à la première armée de l’air autonome du monde, la Royal Air Force.

Il faudra attendre 1923 pour l’Italie (création de la Regia Aeronautica), 1933 pour la France (création de l’Armée de l’Air) et 1935 pour l’Allemagne (création de la Luftwafe).

Hawker Hurricane Mk I

Hawker Hurricane Mk I

Comme le reste des forces armées britanniques, le réarmement de l’armée de l’air britannique est tardif mais la RAF rentre dans la guerre de Pologne dans un meilleur état que son homologue française notamment au niveau des unités de chasse largement équipées de Supermarine Sptifire et de Hawker Hurricane.

Vickers Wellington B. Mk II

Vickers Wellington B. Mk II

Les forces de bombardement sont relativement bien équipées notamment de Bristol Blenheim et de Vickers Wellington, attendant l’arrivée des bombardiers lourds Short Stirling, Avro Manchester et Handley-Page Halifax censés mettre à genoux l’Allemagne.

Billy Mitchell

Billy Mitchell

En effet à la différence de la France, la Grande-Bretagne à adopté la stratégie du bombardement stratégique, du bombardement “terroriste” censé démoraliser l’ennemi en visant délibérement sa population comme le préconise Guillermo Douhet ou Billy Mitchell, une prédiction qui se révélera éronée, les populations allemandes et italiennes frappées par les bombardiers britanniques, américains et français ayant tendance à serrer les rangs autour de leur gouvernement.

La guerre de Pologne s’achève avant que le Bomber Command ne soit en mesure de lancer une campagne massive de bombardements contre l’industrie et les villes allemandes mais la Pax Armada comme nous l’allons le voir allaiit lui permettre de s’équiper en bombardiers lourds modernes et puissants n’ayant rien à envier aux réalisations françaises et allemandes.

Si les structures générales (Command Group Wing Squadron) ne changent pas ou à la marge, les effectifs augmentent pour suivre la tendance continentale (l’Armée de l’Air française possède 27 Groupe de Chasse en septembre 1939, 48 en septembre 1948) et coloniale, la Royal Air Force déployant par exemple des bombardiers lourds en Inde et en Malaisie pour pouvoir appuyer la bataille ou dissuader le Japon en attaquant ses installations stratégiques en Chine à défaut de pouvoir attaquer le Japon lui même.

Brève historique de la Royal Air Force (RAF)

Alors que la première guerre mondiale entraine sa phase finale, les britanniques réalisent une révolution dans le domaine militaire en créant quinze ans après le premier vol des frères Wright la première armée de l’air autonome du monde.

Suivant les recomandations du rapport Smuts, les autorités britanniques fusionnent le Royal Flying Corps (créé à partir du Air Battalion des Royal Engineers) et le Royal Naval Air Service issu comme son nom l’indique de la Royal Navy.

Comme souvent dans les fusions, on cherche à ménager les susceptibilités pour créer un esprit de corps à partir de deux entités qui avaient eu tendance à entrer en concurrence dans les limbes.

Si les squadrons du RFC gardent leurs numéros d’origine, ceux du RNAS sont renumérotés à partir de 201 mais pour compenser ce changement un certain nombre de grades issus de la marine et donc du RNAS sont adoptés.

A sa création la RAF aligne 20000 avions et 300000 hommes et participe aux dernières opérations du premier conflit mondial. Il faut attendre le 1er août 1919 pour que la RAF soit pérénisée comme la troisième arme après la British Army et la Royal Navy.

Naturellement les effectifs sont réduits, passant de 300000 à 35000 hommes dans une période de paix de vingt ans.

Sir Hugh Trenchard

Sir Hugh Trenchard

Durant cette période les investissements sont limités ce qui n’empêche pas les unités de la RAF de connaitre l’odeur de la poudre en participant à des missions de police coloniale, le chef d’état-major de l’armée de l’air (Chief of Air Staff) Sir Hugh Trenchard montrant l’utilité de l’avion pour mettre au pas des tribus turbulentes en évitant de lourds déploiements de troupes.

Ainsi en 1921, la RAF prend la tête de toutes les forces britanniques en Irak et en 1928 elle organise la première évacuation de civils par voie aérienne depuis Kaboul alors secoué par une guerre civile.

En Grande-Bretagne, la RAF fait face aux menées de l’Army et de la Navy qui n’auraient pas pleuré sur un éventuel démantèlement. La Royal Air Force va organiser de nombreuses opérations de public relation (relations publiques) comme un meeting aérien annuel à Hendon ou son soutien au Schneider Trophy, une compétition d’aviation sportive, véritable vitrine pour les constructeurs.

En 1936 est mise en place l’organisation entrée dans la “légende” de la RAF avec les grands commandements, organisation qui allait inspirer l’armée de l’air française dans la réforme de 1944. Ces commandements sont les suivants :

Fighter Command (commandement de la chasse)

Bomber Command (commandement du bombardememt)

Coastal Command (surveillance des côtes, patrouille maritime)

Transport Command (commandement du transport) créé en 1944

Balloon Command (observation statique)

Flying Training Command (école de l’Air)

Technical Training Command (école des mécaniciens)

Maintenance Command (réparation et parc)

Tactical Air Force (coopération avec l’armée de terre) qui devient en 1944 le Army Cooperation Command

Chaque commandement est organisé en groups (divisions aériennes) disposant de wings (escadres), chaque wing disposant de trois ou quatre squadron (escadron) eux mêmes divisés en flights disposant chacune de douze chasseurs ou de huit à dix bombardiers.

La fusion RFC/RNAS avait fait perdre à la Royal Navy son aéronavale et stoppe son dévellopement ce qui va entrainer un très important retard.

La création officielle de la Fleet Air Arm of the Royal Air Force le 1er avril 1924 ne résout rien. L’équipement dépend de l’Air Ministry (ministère de l’Air) et les maigres budgets disponibles sont orientés en priorités vers les unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance, l’aviation navale étant le parent pauvre.

La Royal Navy cherche à récupérer son aéronavale mais il faut attendre le 30 juillet 1937 pour qu’un accord soit signé entre la RAF. Un compromis est trouvé : la RAF va conserver l’aviation basée à terre regroupée au sein d’un Coastal Command alors que la RN va pouvoir récupérer son aéronavale.

C’est chose faite le 24 mai 1939, la Fleet Air Arm of th Royal Air Force devient l’Air Branch of the Royal Navy même si dans la pratique le terme FAA reste utilisé à tel point qu’en juin 1947, le terme Fleet Air Arm (FAA) redevient officiel pour désigner l’aéronavale britannique.

L’organisation évolue peu jusqu’en septembre 1948, la fusion des deux commandements école est envisagée mais n’est pas menée à bien.

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator

Sur le plan de l’équipement, le parc évolue de manière assez nette avec la disparition des derniers chasseurs biplans Gloster Gladiator au profit de chasseurs monoplans.

Supermarine Spitfire MkV

Supermarine Spitfire MkV

En matière de chasse, le Supermarine Spitfire est le principal chasseur de “supériorité aérienne” en compagnie du Hawker Hurricane peu à peu déclassé comme chasseur-bombardier, rôle où il est concurrencé par le Typhoon et le Tempest, deux avions d’attaque qui allaient donner sueurs froides, migraines et nausées aux troupiers allemands.

Hawker Typhoon

Hawker Typhoon

En septembre 1948, le Spitfire est le seul chasseur de supériorité aérienne déployé en Métropole, les premièrs appareils (Mk I) ont été retirés des unités au profit des versions plus modernes, les appareils étant utilisés pour des tests (notamment d’avions radio-guidés pour les missions dangereuses) ou cédés à des pays alliés ou neutres. Le Mk II commence lui aussi à tirer sa révérence même si il aura l’honneur de connaitre l’odeur de la poudre.

Insatisfaite du Mk III et du Mk IV produits en petite quantité, la RAF à misé sur le Mk V qui remplace le Mk I.

L’aviation évoluant rapidement, on assiste à une floraison rapide des versions, les Mk VI et Mk VII étant produites en petite quantité car des versions spéciales, la première pour l’interception à haute altitude, le second pour la reconnaissance.

La version Mk VIII est une évolution du Mk V et la dernière à utiliser le moteur Merlin. Cette version va remplacer le Mk II mais ce remplacement n’est pas complétement terminé en septembre 1948 et les transformations prévues sont naturellement suspendues pour ne pas perturber les opérations.

Cette version du Spitfire doit rapidement céder la place au Spitfire Mk IX considéré avant l’apparition du Mk XII comme la meilleure version du Spit à l’aise aussi bien en haute qu’en basse altitude.

Fairey Battle

Fairey Battle

La Pax Armada voit le dévellopement des unités de chasse-bombardement. En septembre 1939 le bombardier léger standard est le Fairey Battle, un appareil totalement dépassé qui heureusement pour ses équipage ne sera jamais engagé contre l’Allemagne.

Il va peu à peu être remplacé par le Hurricane qui trouve dans cette mission une porte de sortie honorable en Métropole, le Hurricane étant encore déployé en Extrême-Orient. La production du “Hurri” à d’ailleurs cessé fin 1945 après la satisfaction de commandes export notamment pour la Norvège.

L’aviation évoluant rapidement, le Hurricane commence à être remplacé en 1947 par le Hawker Typhoon, un chasseur-bombardier conçu dès l’origine comme tel. Très performant à basse altitude, il est moins à l’aise plus haut ce qui entraine la mise au point d’un dérivé, le Tempest plus à l’aise en haute altitude.

Ces deux appareils qui devaient avoir remplacés le Hurricane au printemps 1949 vont être à l’origine du Fury II, un chasseur léger comparable au Bloch MB-157 et capable d’affronter le redoutable Focke-Wulf Fw-190.

Le Fury II et sa variante embarquée Sea Fury ne sont cependant pas encore en service en septembre 1948, la production venant de démarrer avec une série de difficultés qui repoussa sine die la mise en service de cet appareil.

La période de Paix Armée, de Pax Armada voit également le dévellopement de la chasse lourde et de la chasse de nuit.

Dans un premier temps, la RAF tatonne _bien plus que l’Armée de l’Air_ testant différents appareils comme le chasseur monomoteur Boulton-Paul Defiant, le bimoteur Bristol Blenheim ou même des chasseurs de jour avant de se fixer sur le Bristol Beaufigther conçu à l’origine comme un chasseur lourd diurne. Il sera complété peu avant le début du conflit par une version adaptée du Mosquito.

Westland Whirlwind

Westland Whirlwind

A noter qu’un autre chasseur bimoteur, le Westland Whirlwind à été mis au point mais en raison de problèmes récurrents de moteurs, il n’à connu qu’une courte utilisation. Quand aux Lockheed H-322 futurs Ligthning, la commande à été réduite et les soixante-quinze appareils utilisés pour des tests (12), les autres étant finalement cédés à la RCAF.

Quand le second conflit mondial éclate, les deux chasseurs lourds standards sont le Beaufigther et le Mosquito, un nouvel appareil dérivé du Mosquito, le De Havilland Hornet était sur le point d’entrer en fabrication.

Bristol Beaufort

Bristol Beaufort

A côtés des bombardiers légers Bristol Beaumont _dérivé du Bristol Beaufort et remplaçant du Blenheim_ et De Havilland Mosquito _véritable couteau suisse de la RAF car utilisé pour la reconnaissance, la chasse de nuit, le chasse-bombardement et le bombardement de précision_ , on trouve des bombardiers lourds Short Stirling, Avro Lancaster _successeur du Manchester à la carrière éphémère en raison de problèmes de moteurs récurrents_ et Handley-Page Halifax.

Avro Lancaster

Avro Lancaster

Pour la reconnaissance, on utilise des De Havilland Mosquito, des avions de reconnaissance désarmés, utilisant leur vitesse pour échapper à l’interception. Néanmoins son potentiel en fera rapidement un concurrent du Bristol Beaufigther pour la chasse-bombardement, la chasse de nuit.

De Havilland Mosquito

De Havilland Mosquito

Le Mosquito est utilisé pour la reconnaissance stratégique, le Westland Lysander pour la coopération et le réglage d’artillerie. Il manque un appareil de reconnaissance tactique dédié, le Fairey Battle étant totalement dépassé.

Cette lacune connue n’est réglée qu’après le début du second conflit mondial. Après avoir envisagé de produire sous licence une version du Bloch MB-176, elle utilisa des Lockheed Hudson cédés par le Coastal Command en attendant que soit dévellopé une version adaptée du Blackburn Buccaneer.

Consolidated Catalina

Consolidated Catalina

Le Coastal Command va utiliser de nombreux avions et hydravions. Parmi les hydravions on trouve des Short Sunderland et des Consolidated Catalina.

Enfin pour les avions, on trouve des avions de patrouille maritime Consolidated Privateer _version adaptée du Consolidated B-24 Giant_ , Vickers Wellington et Blackburn Buccaneer, des bombardiers torpilleurs Bristol Beaufort et Beaumont, des chasseurs bombardiers De Havilland Mosquito attaquant la navigation côtière ou couvrant des convois.

Le transport est véritablement le parent pauvre de la RAF en septembre 1939 avec peu d’unités et des appareils dépassés.

Avro York

Avro York

Neuf ans plus tard le Transport Command créé en 1944 dispose d’unités équipés d’avions modernes, des Douglas DC-3, des Vickers VC.1 et Valetta, d’Avro York mais également des Handley-Page Hasting et Avro Lancastrian, des version adaptées du Halifax et du Lancaster.

Les unités d’entrainement connaissent une importante expansion à partir de 1945 pour anticiper sur les besoins du conflit à venir. Pour réduire la vulnérabilité de ces unités, des écoles de formation sont ouvertes au Canada, en Inde et en Australie, formant pilotes britanniques et des Dominions.

Si la Royal Canadian Air Force (RCAF), la Royal Australian Air Force (RAAF) et la Royal New-Zealand Air Force (RNZAF) connaissent une certaine expansion avant-guerre, ces pays sont tombés d’accord pour déployer des squadron en Europe pour appuyer la RAF.

Selon un accord signé en décembre 1939, la Grande-Bretagne et les Dominions (Australie Nouvelle-Zélande, Canada et Afrique du Sud) devaient participer à l’entrainement de nouveaux pilotes loin du théâtre d’opérations européens mais également fournir des squadrons placés sous le contrôle de la RAF en Europe mais également en Méditerranée et en Extrême-Orient.

La guerre de Pologne s’étant terminée rapidement, cet accord n’à pas le temps d’entrer immédiatement en application mais les graines sont semées.

Durant la Pax Armada, les Dominions décident de dévelloper leurs forces aériennes. Le Canada souhaite offrir un soutien aérien “national” aux divisions envoyées en Europe, l’Afrique du Sud souhaite participer à la conquête des possessions italiennes, l’Australie et la Nouvelle-Zélande souhaitant augmenter leur autonomie par rapport à Londres et faire face à la menace japonaise.

Pour faciliter l’intégration des unités, la RAF décide au printemps 1940 de réserver la tranche “400-499” aux unités issues des Dominions.

Ainsi tous les squadron de la RAAF, de la RCAF, de la RNZAF et de la RSAF disposeront d’une double appelation, une appelation nationale et une appelation “RAF” ce qui permettait parfois de gonfler les effectifs disponibles. Néanmoins seulement une partie de ces numéros ont été pris par les différentes armées de l’air concernées.

En septembre 1948 si les squadrons canadiens rejoignent l’Europe et en particulier la Grande-Bretagne en attendant de passer sur le continent, les sud-africains restent en Afrique ou rejoignent l’Egypte, l’Australie et la Nouvelle-Zélande restant d’abord sur une attitude prudente mais comme le Japon ne bouge pas encore, des squadrons “ANZAC” rallient le Moyen-Orient et notamment la Palestine.

Sur le plan de l’entrainement des écoles sont ouvertes au Canada, dans le nord et le sud de l’Australie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande pour former pilotes et navigateurs.

Pour l’équipement de ces unités, on trouve à la fois des avions britanniques, des avions américains (notamment pour les canadiens) et des avions nationaux notamment l’Australie qui loin de la métropole craint que Londres ne puisse fournir suffisamment d’appareils ce qui explique également la production sous licence de certains appareils.

Allemagne (85) Armée de l’Air (18)

Ordre de bataille de la Luftwafe en septembre 1948

Etat-Major Général (OberKommando der Luftwafe OKL) : implanté à Berlin à proximité du ministère de l’Air (Reichluftministerium RLM)

Luftflotte 1 (Berlin)

Couvrant le nord et l’est de l’Allemagne, la 1ère flotte aérienne de la Luftwafe dispose des moyens suivants :

-Quatre Geschwader de chasse de jour, deux équipés de Me-109 et deux de Focke-Wulf Fw-190

-Deux Geschwader de chasse lourde équipés de Me-110

Les six Geschwader de chasse sont regroupés au sein de deux Fliegerkorps avec deux unités de monomoteurs et une unité de bimoteurs

-Quatre Geschwader de bombardement, deux équipées de Dornier Do-217 et deux équipées de Ju-88 et de Ju-188

-Deux Geschwader de bombardement en piqué équipées de Junkers Ju-87

Comme pour la chasse, les Geschwader de bombardement sont répartis en deux Fliegerkorps composé chacun d’un Geschwader de bombardement en piqué et de deux de bombardement horizontal.

-Une Geschwader de reconnaissance stratégique équipée de Dornier Do-217

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Focke-Wulf Fw-189 et

de Fieseler Fi-156 Storch

-Un Geschwader de transport équipé de Junkers Ju-90 (2/3) et de Junkers Ju-52/3m (1/3)

Ces unités restent indépendantes, dépendant directement de l’état-major de la Luftflotte 1

-Des unités de planeurs et d’écolage

Luftflotte 2 (Braunschweig)

Couvrant le nord-ouest de l’Allemagne, cette 2ème flotte aérienne dispose des moyens suivants :

-Six Geschwader de chasse jour, quatre équipées de Me-109 et deux équipées de Fw- 190 répartis en deux Fliegerkorps

-Deux Geschwader de chasse lourde équipés pour l’un de Me-110 et pour l’autre de Me-210 formant un Fliegerkorps

-Quatre Geschwader de bombardement, deux équipées de Heinkel He-111, un de

Dornier Do-217 et un équipé de Heinkel He-179, le tout formant un puissant Fliegerkorps

-Un Geschwader de bombardement en piqué équipé de Junkers Ju-87

-Deux Geschwader d’attaque au sol équipés pour de Focke-Wulf Fw-190D

Ces trois unités forment un Fliegerkorps

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Focke-Wulf Fw-189 et de

Fieseler Fi-156 Storch

-Un Geschwader spécial de transport équipé de Messerschmitt Me-323 Giant et de

de Focke-Wulf Fw-200 Condor

-Des unités de planeurs et d’écolage

Luftflotte 3 (Munich)

Cette troisième flotte aérienne couvre le sud-ouest de l’Allemagne et dispose des moyens suivants

-Quatre Geschwader de chasse équipées pour deux d’entre-eux de Me-109 et pour les

deux autres de Fw-190

-Un Geschwader de chasse lourde équipé de Messerschmitt Me-210

Si un Fliegerkorps ne dispose que de deux Geschwader de Me-109, le deuxième regroupe les Fw-190 et les Me-210.

-Deux Geschwader de bombardement équipées de Junkers Ju-88/188 formant un

Fliegerkorps

-Un Geschwader de bombardement en piqué équipé de Junkers Ju-87

-Deux Geschwader d’attaque au sol, un équipé de Fw-190D et un équipé de Henschel

Hs-129

Les Geschwader de bombardement en piqué et d’attaque au sol sont regroupés au sein d’un

Fliegerkorps

-Un Geschwader de reconnaissance tactique équipé de Junkers Ju-188

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Focke-Wulf Fw-189 et de

Fieseler Fi-156 Storch

-Une escadre de transport équipé de Junkers Ju-90 (½) et de Junkers Ju-52/3m (½).

-Des unités de planeurs et d’écolage

Luftflotte 4 (Vienne)

Cette 4ème flotte aérienne qui couvre le sud-est de l’Allemagne dispose des moyens suivants :

-Deux Geschwader de chasse, un équipé de Me-109 et le second de Fw-190

-Un Geschwader de chasse lourde équipé de Me-410

Ces trois escadres forment un Fliegerkorps

-Deux Geschwader de bombardement horizontal, un équipé de Heinkel He-179 et un

second équipé de Dornier Do-217

-Un Geschwader de bombardement en piqué équipé de Junkers Ju-87

Ces trois escadres forment un Fliegerkorps

-Un groupe de reconnaissance tactique équipé de Focke-Wulf Fw-189 et de

Fieseler Fi-156 Storh

-Des unités de planeurs et d’écolages

FallschirmjägerKorps

-3rd FliegerDivision

-5th FliegerDivision

-7th FliegerDivision

Allemagne (84) Armée de l’Air (17)

Les unités parachutistes

Historique

Fallschirmjäger

De tous temps les généraux ont rêvé de surprendre l’adversaire et de lui infliger des pertes décisives. L’apparition de l’avion et du parachute donna l’idée de projeter par voie aérienne des troupes qui seraient déposés sous parachute à proximité de l’objectif. Ces troupes devant combattre en infériorité numérique, elles devaient être supérieurement entrainées et bien équipées.

C’est l’acte de naissance des troupes aéroportées apparues d’abord en URSS avant de faire école en Allemagne. Si la majorité des pays ont confié la mise sur pied de ces troupes par leur armée de terre, l’Allemagne comme la France préféra laisser leur armée de l’air se charger de cette besogne.

Pour l’Allemagne, ces troupes sont baptisées d’un nom composé de Fallschirm _parachute_ et de Jäger _chasseur_ qui désignait les troupes d’élite de l’armée prussienne, les paras allemands sont donc des chasseurs parachutistes.

En 1933, Herman Goering ordonne la mise sur pied d’unités aéroportées au sein de la police bavaroise (il était alors ministre de l’Intérieur de Bavière), ces unités étant l’ancêtre du régiment General Göring.

Ce régiment parachutiste considéré comme la garde prétorienne du « Gros Herman » sera dissous en septembre 1944 après avoir été incorporé à la Luftwafe le 1er octobre 1935. En janvier 1936, une école de parachutiste est établie à Stendal à 96km à l’ouest de Berlin.

Fallschirmjäger insigne

Insigne des Fallschirmjäger

Aux bataillons succédèrent les régiments puis enfin une division, la 7th Fliegerdivision composé de trois régiments de Fallschirmjäger. Une deuxième division, la 5th Fliegerdivision est mise sur pied en 1943 juste avant le début de la guerre civile suivit d’une troisième, la 3rd FliegerDivision créée en 1946. Ces trois divisions sont regroupées dans un FallschirmjägerKorps (FjK).

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, les parachutistes allemands dans le cadre de l’opération Weserübung vont être parachutés sur le Danemark et la Norvège pour s’emparer des points stratégiques.

Organisation

Les trois divisions de parachutistes sont organisées de la façon suivante :

-Un Etat-Major

-Un groupement logistique

-Trois régiments de Fallschirmjager à trois bataillons, chaque bataillon disposant d’une compagnie de commandement, de trois compagnies de combat et d’une compagnie d’appui

-Un régiment d’artillerie parachutiste

-Une unité antichar

-Une unité antiaérienne

-Une unité spéciale de transmissions

Tactiques et opérations projetées

-L’engagement des trois divisions au complet est impossible. A la fois parce que la formation d’un parachutiste prend plus de temps qu’un soldat lambda (et donc que sa perte est plus préjudiciable à l’effort de guerre) mais parce que la Luftwafe n’à pas assez d’avions de transports pour envoyer sur un objectif ses trois divisions.

-Il est probable que les Fallschirmjäger vont être engagés sous la forme de compagnies ou de bataillons pour saisir des objectifs stratégiques comme les aérodromes et permettre l’arrivée de renforts par voie aérienne.

L’opération Weserübung prévoit des opérations aéroportées contre les aérodromes danois et norvégiens qui une fois sous contrôle permettront l’arrivée de renforts par voie aérienne.

Nettement plus ambitieux sont les projets en direction de l’Europe Occidentale, de la France et de la Grande Bretagne notamment.

Le général Kurt Student

Le général Kurt Student

Le général Student, chef des paras allemands envisage de larguer sur la Belgique ses trois divisions, de faire un tapis de troupes aéroportées pour faciliter la progression des divisions de Panzer dans une redite du plan Schlieffen.

Des projets d’assaut sur la Grande-Bretagne sont étudiés mais sans la maitrise des aérodromes belges, néerlandais ainsi que la neutralisation des aérodromes du nord de la France, ces opérations sont impossibles.

Plus tangible est le projet d’assaut contre la Corse et Malte pour couper la Méditerranée en deux et protéger la péninsule italienne voir de projeter un assaut sur l’Afrique du Nord, véritable base arrière économique et militaire de la France.

En ce qui concerne l’URSS, aucune opération majeure n’est planifiée en raison probablement de l’immensité du pays. Il n’est pas cependant pas impossible que des opérations tactiques sur des objectifs bien ciblés soient planifiés.

Armements et équipements spécifiques

Si la majorité des équipements sont semblables à l’armée de terre, les parachutistes disposent de certains équipements spécifiques.

Casque modèle 1938 adapté aux contraintes du saut

Casque modèle 1938 adapté aux contraintes du saut

Le casque n’est ainsi pas identique, c’est le modèle 1938 qui se distingue par une forme différente et des équipements de fixation renforcés pour permettre de mieux protéger le Fallschirmjäger lors de la descente vers le sol.

L’armement est similaire mais on note la présence d’une arme automatique révolutionnaire pour l’époque, la FG-42. Cette arme après une mise au point compliquée donne un punch certain et un certain punch à des troupes qui doivent combattre en nombre inférieur.

fusil automatique FG-42

fusil automatique FG-42