17-Aviation navale (59)

H-Hydravions de servitude et d’entrainement

Bréguet 730

Bréguet 730, prototype du Bréguet 731 un hydravion de transport pouvant devenir un hydravion de combat

Bréguet 730, prototype du Bréguet 731 un hydravion de transport pouvant devenir un hydravion de combat

Le Bréguet 730 répond au même programme que le Potez-CAMS 141 et le Latécoère Laté 611 à savoir un hydravion de grande patrouille mais à la différence de ses deux compères, le Bréguet 730 qui effectue son premier vol le 4 avril 1938 ne sera pas construit, restant à l’état d’un unique prototype.

Néanmoins, la marine décida de passer commande de 6 appareils mais en version transport notamment pour les liaisons à grande distance tout en demandant à Bréguet de poursuivre le dévellopement d’une version de combat pour une hypothétique production qui ne se concrétisa pas avant guerre.

Les six appareils produits baptisés Bréguet 731 vont donc servir d’appareils de transport moins pour du matériel que pour des personnalités civiles et militaires.

La commande est passée officiellement en janvier 1941 et les appareils sortent de l’usine Bréguet d’Anglet entre juin et décembre 1941 à raison d’un appareil par mois.

Ces six appareils vont être basés pour deux d’entre-eux à Lann-Bihoué, Deux appareils vont être basés à Dakar et deux autres à Fort de France, dépendant pour les deux premiers du préfet de la 2ème région maritime, pour les deux suivants de Marine Dakar et pour les deux derniers du Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Bréguet 731

Type : hydravion de transport

Poids à vide 16134kg en charge 28660kg

Dimensions : longueur 24.38m envergure 40.37m hauteur 8.60m

Motorisation : quatre Gnome-Rhone 14N-44/45 de 1120ch chacun

Performances : vitesse maximale 330 km/h vitesse de croisière 230 km/h distance franchissable 6923km Autonomie : 30 heures plafond opérationnel 6000m

Armement (prévu) un canon de 20mm, 5 mitrailleuses, 2 torpilles ou 4 bombes

Equipage : 6 hommes + 20 passagers

CAMS 37

CAMS 37-2 sur le croiseur-école Jeanne d'Arc

CAMS 37-2 sur le croiseur-école Jeanne d’Arc

Le CAMS 37 est un hydravion à coque biplan utilisé à l’origine pour l’observation mais qui va ensuite être utilisé comme hydravion d’entrainement et de servitude, le sort de nombre d’appareils en fin de carrière quand il devient hasardeux de les utiliser au combat.

En septembre 1939, les unités suivantes disposent de cet appareil :

-L’Escadrille 1S2 dispose de trois CAMS 37-11, un hydravion quadriplace de liaison et d’entrainement mais dès le mois d’octobre, ils sont remplacés par des CAMS-55 qui sont eux armés.

-L’Escadrille 2S2 créée à Rochefort le 1er septembre 1939 dispose de deux puis douze CAMS-37E qui sont déployés à Saint Trojan sur l’île d’Oleron et sur Saint-Nazaire. Cette escadrille est dissoute en janvier 1940 et les appareils sont retirés du service et stockés.

-L’Escadrille 2S4 créée le 31 août 1939 dispose de quatre CAMS 37-11 mais dès le mois d’octobre, l’unité redevient une unité terrestre et les appareils sont retirés du service et stockés.

-L’Escadrille 8S5 à Fare-Ute dispose d’un CAMS 37-11 qui est retiré du service à l’été 1941 et feraillé.

-La Section d’Entrainement de Cherbourg dispose de six CAMS-37 qui sont remplacés en juillet 1942 par des CAO-30.

-Le croiseur Jeanne d’Arc dispose de deux CAMS-37 utilisés pour la formation des officiers de marine et ce jusqu’en juin 1942 quand ils sont remplacés par des Loire 130.

Caractéristiques Techniques du CAMS-37

Poids : à vide 2150kg total 3080kg

Dimensions : Envergure 14.50m Longueur 11.37m Hauteur 4.72m

Motorisation : un moteur Lorraine 12Ed de 450ch

Performances : vitesse maximale 180 km/h plafond 3900m autonomie 800km  

Armement : (CAMS-37/2) deux mitrailleuses Lewis de 7.7mm mobiles avant et deux mobiles arrière 300kg de bombes

CAMS-55

Un hydravion CAMS-55 de la 4S1, escadrille stationnée à Karouba

Un hydravion CAMS-55 de la 4S1, escadrille stationnée à Karouba

C’est en 1928 que le CAMS-55 effectue son premier vol. Comme ses prédécesseurs produits par la firme de Sartrouville, c’est un hydravion à coque biplan qui à la différence du CAMS-37 disposait d’une hélice propulsive et d’une hélice tractive.

Il va être massivement (pour l’époque) produit et utilisé par l’Aéronautique Navale pour des missions opérationnelles et de soutien. Cent-onze exemplaires vont être produits en plusieurs sous-versions : un prototype baptisé 55.001, deux appareils de pré-série baptisés 55J et 55H, 43 CAMS-55/1, 29 CAMS-55/2, 1 CAMS-55/3 (détruit lors du premier vol), 1 CAMS-55/6, 32 CAMS-55/10, 1 CAMS-55/11 et un 1 CAMS-55/14.

Les unités suivantes sont équipées de cet hydravion :

-L’Escadrille 1S1 basée à Cherbourg-Chantereyne dispose de six CAMS-55 qui cohabitent avec huit Loire 130 mais rapidement, les CAMS-55 sont utilisés pour l’entrainement et ce jusqu’au mois d’octobre quand ils sont retirés du service et remplacés par des Latécoère Laté 298 qui à terme doivent remplacer les Loire 130. Les CAMS-55 sont alors stockés.

-L’Escadrille 1S2 basée à Lanvéoc-Poulmic dispose notamment de trois CAMS-55 qui sont retirés du service au moment de la dissolution de l’escadrille en janvier 1940.

-L’Escadrille 2S1 basée à Lanvéoc-Poulmic dispose en septembre 1939 de trois CAMS-55 qui sont remplacés en janvier 1940 par des Loire 130.

-L’Escadrille 3S4 basée sur l’Etang de Berre dispose de plusieurs modèles d’hydravions dont trois CAMS-55. Ils sont retirés du service en janvier 1940 lors de la dissolution de l’escadrille.

-L’Escadrille 4S1 basée à Karouba dispose en septembre 1939 de neuf CAMS 55-2 et trois CAMS 55-10 qui sont remplacés en décembre 1940 par des Bréguet Br790.

-L’Escadrille 4S2 est une escadrille de mobilisation qui dispose notamment de trois CAMS-55 qui sont retirés du service lors de la dissolution de l’unité en janvier 1940.

-L’Escadrille 8S5 de Fare-Ute près de Papeete dispose de deux CAMS 55-1 qui sont retirés du service en mars 1942 quand arrivent quatre Latécoère Laté 298 nettement plus modernes.

-L’Escadrille 8S6 basée à Saïgon en Indochine dispose de deux CAMS-55 utilisés pour l’entrainement et ce jusqu’en 1941 quand deux Loire 130C supplémentaires les remplacent. Ils sont conservés sur place mais ne semble pas avoir été réutilisés après 1945.

le CAMS-55 est également utilisé par des unités d’entrainement et de servitude :

-La Section de Servitude de Calais créée en juillet 1943 sur la base de Calais-Marck dispose de deux CAMS-55 qui sont remplacés en septembre 1945 par deux CAO-30.

-La Section d’Entrainement de Brest dispose de quatre CAMS-55 qui sont retirés du service en 1945 après la fusion de la S.E Brest et de la S.E.S Béarn.

-L’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) dispose de quatre CAMS-55 de mars 1942 à janvier 1946.

-L”Ecole de pilotage et du personnel volant dispose jusqu’en décembre 1941 de quatre CAMS-55 qui sont remplacés par un nombre identique de CAO-30.

-La Section de Servitude d’Hourtin dispose de deux CAMS-55 désarmés pour la liaison et le transport même si la S.S d’Hourtin à pour principale mission l’entretien des installations de cette base-école. Les deux CAMS-55 sont retirés du service en septembre 1945 car trop usés et remplacés par deux Loire 130 désarmés.

-La Section d’Entrainement de Berre dispose de quatre hydravions à coque CAMS-55 jusqu’en septembre 1942 quand ils sont remplacés par quatre CAO-30.

-La Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères dispose de deux CAMS-55 qui sont remplacés en septembre 1945 par deux CAO-30 supplémentaires.

-La Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto dispose de deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison qui sont remplacés par deux CAO-30 en mars 1945.

-La Section d’Entrainement de Saint Mandrier dispose de deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison jusqu’en novembre 1942 quand ils sont remplacés par deux CAO-30.

-La Section d’Entrainement de Karouba dispose de deux CAMS-55 remplacés en octobre 1942 par deux CAO-30.

Caractéristiques Techniques du CAMS-55

Type : hydravion bimoteur multiplace

Poids : à vide 4590kg en charge 6900kg

Dimensions : Envergure 20.40m Longueur 15.03m Hauteur 5.41m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône Jupiter de 373ch entrainant une hélice propulsive et une hélice tractive

Performances : vitesse maximale 195 km/h distance franchissable 1875km plafond opérationnel 3400m

Armement : quatre mitrailleuses Lewis de 7.7mm en affûts doubles avant et arrière deux bombes de 75kg

CAO-30

Hydravion d'entraînement S.N.C.A.O. CAO-30

Hydravion d’entraînement S.N.C.A.O. CAO-30

A la fin des années trente, la firme Loire-Nieuport développa le Loire-Nieuport LN-30 un hydravion biplace d’entrainement. Rebaptisé SNCAO CAO-30 quand la firme intégra une société nationale, il effectua son premier vol le 13 septembre 1938.

Il subit un certain nombre de modifications et vole à nouveau le 21 septembre, suivit par le second prototype le 19 mai 1939. L’appareil est loin d’être parfait et la mise au point est assez longue.

36 appareils vont être commandés pour équiper les unités suivantes :

-La Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) reçoit quatre CAO-30 en juillet 1942, appareils toujours en service en septembre 1948.

-La Section de servitude de Calais reçoit en septembre 1945 deux CAO-30 en remplacement de deux CAMS-55.

-La Section d’entrainement de Brest dispose à partir de décembre 1941 de quatre CAO-30 qui sont toujours en ligne lors de la fusion de la S.E Brest et de la S.E.S du Béarn donnant naissance à la S.E.S Brest.

-L’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) reçoit en mars 1942 quatre CAO-30 qui sont toujours en service en septembre 1948.
-L’Ecole de pilotage et du personnel volant reçoit courant 1941 quatre CAO-30 qui sont toujours en service quand éclate le second conflit mondial.

-La Section d’Entrainement de Berre reçoit quatre CAO-30 en septembre 1942, appareils toujours en service le 1er septembre 1948.

-La Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères reçoit en août 1942 quatre CAO-30, nombre passant à six quand deux appareils supplémentaires remplacent les CAMS-55 en septembre 1945.

-La Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto reçoit deux CAO-30 en mars 1945 pour remplacer deux CAMS-55.

-La Section d’Entrainement de Saint Mandrier remplace ses deux CAMS-55 par deux CAO-30 en novembre 1942.

-La Section d’Entrainement et de Soutien d’Arzew dispose dès sa création en juin 1944 de quatre CAO-30. Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-La Section d’Entrainement de Karouba dispose de deux CAO-30 à partir d’octobre 1942. Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du CAO-30

Type : hydravion biplace d’entrainement

Poids à vide 1375kg en charge 1790kg

Dimensions : Envergure 13m Longueur 9.20m Hauteur 3.21m

Motorisation : un moteur radial Salmson 9ABa de 280ch entrainant une hélice propulsive

Performances : vitesse maximale 192 km/h Endurance 4h plafond opérationnel 3999m

Armement : aucun

17-Aviation navale (50)

Gourdou-Lesseure GL.832 HY

Catapultage d'un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

Catapultage d’un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

En 1930, la marine nationale lança un appel d’offre pour un nouvel hydravion d’observation embarqué. La firme Gourdou-Lesseure proposa le GL.831 HY qui effectua son premier vol le 23 décembre 1931.

Sélectionné par la marine nationale, il donna naissance au Gourdou-Lesseure GL.832 HY qui effectua son premier vol le 17 décembre 1934. Il est produit à 22 exemplaires.

En septembre 1939, il équipe encore le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin, les croiseurs légers Duguay Trouin et Primauguet à raison de deux exemplaires chacun ainsi que les aviso-coloniaux Bougainville Dumont d’Urville Savorgnan de Brazza Rigault de Genouilly et d’Iberville à raison d’un exemplaire chacun soit un total de onze appareils en ligne

Les appareils de l’Emile Bertin sont remplacés à l’automne 1945 par deux Dewoitine HD-731 ce qui nécessite le remplacement de la catapulte d’origine par une catapulte plus puissante.

Le Lamotte-Picquet reçoit un GL.832 HY en septembre 1940 et le conserve jusqu’à son désarmement mais le Duguay-Trouin reçoit deux Dewoitine HD-731 en 1946 et le Primauguet au printemps 1947 avec lui aussi deux appareils.

Les avisos-coloniaux ne tardent pas à débarquer leur appareil qui va opérer depuis la terre jusqu’à leur réformé qui intervient généralement en 1943/44.

Caractéristiques Techniques du Gourdou Leseure GL-832 HY

Type : hydravion biplace d’observation embarqué

Poids : à vide 1110kg total 1695kg

Dimensions : Envergure : 13.00 m Longueur : 8.74 m Hauteur : 3.48 m  

Motorisation : un moteur en ligne  Hispano-Suiza 9Qb de 230 ch

Performances : Vitesse maximale : 196 km/h  Plafond : 5000 m Autonomie : 590 km

Armement : 1 mitrailleuse Vickers de 7.7 mm mobile arrière
 
Loire 130

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Le 29 juin 1933, l’état-major de la marine autorise le lancement d’un nouveau programme d’équipement pour l’Aviation Maritime en l’occurence un hydravion de surveillance. Six constructeurs se présentent.

La firme Loire présente le modèle 130, la firme CAMS son modèle 120 _deux hydravions à coque_ alors que les quatre autres constructeurs (Bréguet 610 Gourdou-Lesseure 820 Levasseur PL.200 et Lioré et Olivier H43) présentaient des hydravions à flotteurs.

Le Loire 130 n°1 effectue son premier vol le 19 novembre 1934 et le Loire 130 va être déclaré vainqueur du concours en compagnie du Lioré et Olivier H43 qui sera lui produit à un faible nombre d’exemplaires en raison d’un certain nombre de vices de fabrication.

Ce hydravion à coque monomoteur à hélice propulsive va être fabriqué en deux versions : une version «standard» embarquée sur les navires de la marine ou servant à terre mais également une version coloniale qui muni d’un refroidisseur Chausson augmentait à la hauteur de 20cm ce qui les empêchait d’être stockés dans les hangars des cuirassés et des croiseurs. Cette deuxième version initialement prévue pour l’armée de l’air, sera également utilisée par la marine.

Un total de 200 Loire 130 vont être produits pour la marine mais «seulement» 113 appareils vont être mis en ligne en permanence au sein des unités embarquées et des unités de surveillance depuis la terre.

Le Loire 130 est d’abord conçu comme hydravion embarqué et va équiper des groupements d’hydraviation basés quand leurs bâtiments étaient à quai à Lanvéoc-Poulmic (pour les navires porte-hydravions brestois), à Saint Mandrier pour les bâtiments toulonais, à Karouba et à Arzew pour les bâtiments stationnés en Afrique du Nord.

-Le Groupement d’Hydraviation de l’Atlantique (GH-ATL) dispose en septembre 1939 de seize appareils dont dix Loire 130. Ils sont répartis entre les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC à raison de deux appareils chacun même si souvent en mer, seul un appareil est embarqué, le second restant à terre.

Suite à la réorganisation du 15 septembre 1940, le GH-ATL voit le nombre d’hydravions se réduire à douze appareils. Il y à toujours dix Loire 130 mais ceux-ci sont désormais embarqués sur les croiseurs lourds Foch et Colbert de la 3ème DC ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC.

Le 14 janvier 1942, la mise en service du cuirassé Jean Bart augmente de deux unités la flotte de Loire 130 du GH-ATL.

A partir de mars 1943, les Dewoitine HD-731 vont remplacer les Loire 130. Le GH-ATL va cependant conserver deux Loire 130 pour le croiseur-école Jeanne d’Arc.

Les autres navires porte-hydravions vont tous embarquer le nouvel hydravion dans le courant de l’été soit douze hydravions type Dewoitine HD-731. Les Loire 130 du Jeanne d’Arc sont remplacés par deux Dewoitine HD-731 courant 1947.

-Le Groupement d’Hydraviation de la Méditerranée (GH-MED) basé à Saint Mandrier dispose le 3 septembre 1939 de  douze hydravions Loire 130 embarqués sur les croiseurs lourds Algérie, Foch, Dupleix, Duquesne, Colbert et Tourville à raison donc de deux appareils par navire.

La situation évolue au cours de l’année 1940, la réorganisation de septembre 1940 et le redéploiement de certains navires portant le nombre d’hydravions à vingt-deux dont seize Loire 130 embarqué sur le cuirassé Lorraine, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg et les croiseurs lourds Algérie, Tourville, Duquesne, Suffren et Dupleix.

Au 31 décembre 1941, le groupement dispose de vingt-quatre hydravions dont dix-huit Loire 130 embarqués deux par deux à bord des cuirassés Richelieu et Lorraine des croiseurs de bataille Strasbourg et Dunkerque et à bord des croiseurs lourds Algérie Tourville Duquesne Suffren et Dupleix.

Comme pour le GH-ATL, le GH-MED remplace ses Loire 130 par des Dewoitine HD-731, le remplacement étant achevé en septembre 1943.

-Le Groupement d’Hydraviation d’Afrique du Nord (GH-AFN) regroupe comme son nom l’indique tous les hydravions des navires stationnés en Afrique du Nord.

En septembre 1939, il dispose de dix hydravions d’observation Loire 130, deux étant basés à Arzew quand ils ne sont pas embarqués par le cuirassé Lorraine et six à Karouba quand ils ne sont pas embarqués sur les croiseurs légers La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise.

En septembre 1940, la réorganisation réduit le nombre d’hydravions à six, le cuirassé Lorraine et ses deux Loire 130 ralliant Toulon et la 2ème Escadre ce qui ne laisse que six Loire 130 regroupés à Karouba quand les trois croiseurs légers sont à quai à Bizerte.

Le GH-AFN remplace ses Loire 130 courant 1945 par huit Dewoitine HD-731 qui remplace également les 2 GL.832HY de l’Emile Bertin.

Le Loire 130 va également équiper des unités de surveillance basés à terre :

-L’Escadrille 1R est issue de l’escadrille 1S2. Issue de la 1S1, elle regroupe huit Loire 130 basés à Cherbourg-Querqueville pour une mission de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

La réorganisation du 15 septembre 1940 intègre l’escadrille 1S2 à la 1ère flottille d’hydravions, la 1S2 étant renumérotée 1R le 1er octobre 1940.

En septembre 1943, l’unité qui ne dispose plus que de six hydravions en état de vol rejoint l’hydrobase des Mureaux pour prendre en main dix Bréguet Br790, cet hydravion monocoque à hélice propulsive étant le nouveau maitre-étalon des unités de surveillance côtière.

-L’Escadrille 3R est issue de l’escadrille 2S1 basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois CAMS-55 et un GL.810, 2 GL.811 et 2 GL.812.

En janvier 1940, son équipement est modernisé avec la mise en service de huit Loire 130 qui remplace avantageusement les sept hydravions plus anciens.

La réorganisation décidée le 15 septembre 1940 l’intègre à la 3ème flottille d’hydravions (3ème FH) et reste basée à Lanvéoc-Poulmic. Le 1er octobre 1940, suite à la simplification des désignations, l’escadrille 2S1 devient l’escadrille 3R.

Cette escadrille 3R est équipée de Loire 130 jusqu’en juillet 1941 quand elle est transformée sur Bréguet Br790, huit appareils étant pris en compte à l’hydrobase  des Mureaux et ramenés par leurs équipages à Lanvéoc-Poulmic où elle reprend sa mission de surveillance des approches de Brest et de plus en plus de la lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 5R est issue de l’escadrille 8S3 activée à Dakar en février 1940 avec huit Gourdou-Lesseure GL.812.

Le 15 septembre 1940, elle intègre le Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN), hors rang et mise à la disposition de Marine Dakar. Cette escadrille 8S3 est rebaptisée 5R le 1er octobre 1940.

En septembre 1941, les huit Gourdou-Lesseure GL.812 à bout de souffle, usés par les ans et le climat tropical sont remplacés par huit Loire 130 ayant appartenu auparavant à l’escadrille 3R de Lanvéoc-Poulmic.

Longtemps placée hors rang, elle intègre à l’automne 1947 la 1ère flottille mixte d’aviation navale qui regroupe les avions et les hydravions basés à Dakar.

Les huit Loire 130 sont encore en service en septembre 1948, l’escadrille 5R participant à la couverture de convois et à des patrouilles anti-sous-marines. Deux hydravions perdus par accident (un à l’amerrissage _capotage_ et un autre en mer suite à une panne de moteur) étant remplacés par  deux nouveaux appareils.

-L’Escadrille 6R est issue de l’escadrille HS-1, l’escadrille de surveillance de la flottille du Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Le 1eroctobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R (les appareils retirés à l’unité vont servir à alimenter la réserve d’appareils).

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 7R est issue de l’escadrille 8S2, numéro attribuée le 17 septembre 1939 à la Section de Surveillance des Antilles. Elle est alors équipée d’un Gourdou Leseure GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Gourdou-Lesseure GL.832 HY attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Courant 1943, le Gourdou-Lesseure GL.832 HY des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des huit appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

-L’Escadrille 10R est issue de l’escadrille 8S4 activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 en attendant l’arrivée des six Loire 130C comme prévu avec le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrive en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.
En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

-L’Escadrille 11R est issue de l’escadrille 8S6 activée en septembre 1939 sur l’aérodrome de Than-Son-Nut avec pour premier équipement six Loire 130C et deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Le 1er octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Après avoir été retiré des unités de première ligne et remplacé tantôt par le Bréguet Br790 tantôt par le Dewoitine HD-731, le Loire 130 va servir au sein des unités de soutien et d’entrainement, généralement après avoir été privé de tout armement.

-L’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) basée à Hourtin reçoit ainsi en janvier 1946 quatre Loire 130 pour remplacer un nombre équivalent de CAMS-55 retirés du service car usés. Ces appareils sont toujours en service au 31 août 1948.

-La Section de Servitude d’Hourtin dispose également de Loire 130 en l’occurence deux appareils qui remplacent les deux CAMS-55 précédemment utilisés.

-L’Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM) créée sur la base aéronavale de Cuers-Pierrefeu en septembre 1946 dispose de dix hydravions dont quatre Loire 130 issus des stocks de la marine.

Au final, la marine à reçu 200 Loire 130 et Loire 130C mais jamais plus de 110 appareils n’ont été mis en ligne. Un total de dix appareils ont été perdu laissant un stock théorique de 176 appareils en comptant les appareils encore en service aux Antilles et au Liban.

Sur ces 176 appareils, 54 trop usés ont été feraillés après avoir été privés de toutes les pièces récupérables laissant donc 126 appareils de disponibles dont dix réutilisés par l’EEA, l’EEM et la S.S d’Hourtin soit un stock de 116 appareils qui n’est plus que de 92 appareils au 5 septembre 1948 même si tous ne sont pas en état de vol.

Caractéristiques Techniques du Loire 130 (Loire 130C)

Type : hydravion triplace de surveillance monomoteur monoplan

Poids : à vide 2090kg maximale au décollage 3396kg

Dimensions : Envergure 16m (4.69m une fois les ailes repliées) Longueur totale 11.30m Hauteur 3.85m (4.03m)

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xirs.1 12 cylindres en V dévellopant 720ch entrainant une hélice tripale Ratier

Performances : vitesse maximale 226 km/h Autonomie 1100km Plafond 6000m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34 dans le poste avant et une autre en tourelle arrière et deux bombes de 75kg.

17-Aviation navale (18)

Escadrille 11R

En septembre 1939 est activée à Saïgon sur l’aérodrome de Than-Son-Nut l’escadrille 8S6 qui dispose de six Loire 130C et de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Cette unité assure des missions de surveillance côtière et doit en cas de conflit appuyer en haute mer les FNEO.

En octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 11R participe à un dispositif de surveillance des côtes de la Cochinchine.

Escadrille 12R

L’ascendance de l’escadrille 12R est particulièrement complexe. En septembre 1939 existe une escadrille AB-2, l’escadrille de reconnaissance et de surveillance de la F1A, la flottille du Béarn qui est équipée de dix Levasseur PL.101, sa base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre (même si les PL.101 sont plus des antiquités volantes qu’autre chose) et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre.

Cette unité est chargée d’une mission d’éclairage au profit du porte-avions et des forces navales avec secondairement des missions de torpillage et d’attaque. Secondairement, on verra certains CAO-600 expérimenter le commandement de la chasse voir même la chasse lourde.

Du 2 septembre au 12 décembre 1946, le Joffre est immobilisé pour un petit carénage et l’escadrille 12R troque ses huit CAO-600 (trois appareils perdus et remplacés, un appareil perdu mais non remplacé) par neuf CAO-610 qui sont tous en service en septembre 1948.

Escadrille 13R

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Le 12 septembre 1941 est activée à Than-Son-Nut l’escadrille 13R destinée à renforcer les capacités de surveillance aéromaritime au profit des FNEO. Faute d’un matériel moderne, elle dispose de douze Bloch MB-131 cédés sans déplaisir par l’armée de l’air.

Le 21 juillet 1943, douze CAO-700M arrivent à Than-Son-Nut pour remplacer les Bloch MB-131 dont seulement huit étaient encore en service, quatre appareils ayant été réformés suite à une usure prononcé de la cellule et des moteurs.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin et dans le Golfe du Siam.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol (!) rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

Escadrille 14R

Cette escadrille est créée à Arzew près d’Oran à l’automne 1941 pour renforcer les capacités de surveillance au profit de la 4ème escadre.

Officiellement activée le 30 septembre 1941 avec douze Consolidated Catalina, l’escadrille 14R intègre la 10ème flottille d’hydravions qui se compose également de l’escadrille 14E (douze Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (douze Bloch MB-481).

Ces appareils assurent des patrouilles vers le détroit de Gibraltar en liaison avec les britanniques installés à Gibraltar mais également vers l’est jusqu’aux approches immédiates de la Sardaigne et de la Sicile. Outre la surveillance pure, la lutte anti-sous-marine devient une mission prégnante pour l’unité.

Deux appareils sont perdus en patrouille (équipages disparus présumés morts) et remplacés par deux PBY-2.

Comme les autres unités de surveillance, la 14R participent à des patrouilles permanentes au large des côtes nord-africaines avant de se préparer à couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 15R

Le 1er juin 1943 est créée la 7ème flottille d’aviation navale à Lanvéoc-Poulmic, la 7ème FAN étant le groupe aérien du porte-avions Painlevé.

Comme la 12R, l’escadrille 15R est équipée de neuf CAO-600 de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde.

Au cours du transit Atlantique lors de la traversée de longue durée du Painlevé (15-20 juillet 1944), un CAO-600 en exercice de torpillage est victime d’une panne de moteur. S’écrasant en mer, il ne laisse aucune chance à son équipage.

Entre décembre 1946 et janvier 1947, cette unité est transformée sur CAO-610, version améliorée du CAO-600.

Après un exercice du 1er au 5 septembre 1948, l’escadrille 15R se prépare aussitôt à participer à des opérations de guerre en mer du Nord à bord du Painlevé en compagnie notamment des cuirassés Lorraine et Normandie.