Le Conflit (109) Europe Occidentale (75)

Ordre de Bataille des Forces Allemandes (2) : Forces Aériennes

En guise d’introduction

Le dispositif aérien allemand est lui aussi réorganisé à la fois pour durer mais aussi et probablement surtout parce que l’aviation allemande va devoir s’employer au dessus de l’URSS sans compter que les combats dans les Balkans imposent un engagement plus important que prévu.

Comme nous l’avons vu plus haut après les combats en Norvège, les allemands ont maintenu les FliegerKorps regroupés au sein d’une Luftflotte Norge. En clair les Corps Aériens censés être temporaires ont été pérennisés. Le même schéma va se reproduire sur le front occidental avec néanmoins de légères différences.

C’est ainsi que le XIII.FliegerKorps (FliegerKorps Nederland) reste indépendant tout comme le XIV.FliegerKorps (FliegerKorps Belgium) même si leurs moyens sont réduits en terme qualitatif et quantitatif toujours pour privilégier l’opération BARBAROSSA.

Les XV et XVI.FliegerKorps sont ceux regroupés au sein d’une Luftflotte Frankreich qui dépend en théorie de l’OberKommando-West mais comme pour les Heeresgruppe Normandie et Burgund cette soumission est très théorique le commandant des forces aériennes allemandes en France ayant davantage tendance à prendre ses ordres auprès de l’OKL (OberKommando der Luftwaffe). Là encore ce sont les relations entre hommes qui vont faire la différence plus que les règles les plus élémentaires de la soumission hierarchique.

A la différence des deux FliegerKorps plus haut les moyens des 15ème et 16ème ne sont pas fondamentalement réduits en raison de la pression aérienne alliée qui se maintient de façon constante. On peut plutôt dire que les moyens sont redirigés et réadaptés.

En ce qui concerne les unités, certaines sont toujours là, d’autres sont parties sur d’autres cieux plus à l’est, d’autres ont changé de nom. Pour des questions pratiques, la Luftwaffe à tenté de déployer à l’ouest des Geschwader homogènes pour favoriser l’esprit de corps.

L’équipement évolue, les Me-109E à G sont peu à peu retirés du service au profit de modèles plus modernes en attendant le Messerschmitt Me-309, le nouveau chasseur monomoteur imaginé par Willy Messerschmitt.

En ce qui concerne le Fw-190 même situation, les A et D sont retirés du service au profit du Fw-190G et d’un nouveau modèle, le Fw-190H.

En ce qui concerne la chasse lourde, le Me-110 est peu à peu remplacé par le Me-210 et le Me-410, évolution du précédent.

En ce qui concerne le bombardement, l’équipement évolue également avec le retrait du Heinkel He-111 au profit non pas du He-119 à la mise au point interminable mais à de nouvelles versions du Do-217 et du Ju-188. Le Do-317 fait même son apparition, ultime évolution du Do-17.

Dans le domaine de l’assaut et du bombardement en piqué, le Henschel Hs-129 en dépit de résultats décevants est toujours en service alors que les Ju-87 ont été remplacés par des Ju-187 plus modernes. A noter qu’un Ju-287 est dans les cartons.

Dans le domaine de la reconnaissance les Fw-189 et les Fi-156 sont toujours là même si le premier pourrait être remplacé par le Me-410B, version de reconnaissance du Hornisse. Même chose pour le transport avec toujours la «Tante Ju», le Ju-90 et le Me-323.

-XIII.FliegerKorps (FliegerKorps Nederland)

NdA je cite de mémoire ce corps aérien qui couvre les Pays-Bas contre les bombardements britanniques qu’ils soient directs ou qu’ils soient liés aux bombardements en Allemagne. Cela me permet de parler de l’évolution de Corps Aérien qui à perdu des unités redeployées à l’est pour ce que vous savez.

-Un Etat-Major

-Quatre Gruppen de chasse :

I./JG-4 (Messerschmitt Me-109H) II./JG-4 (Messerschmitt Me-109H), III./JG-4 (Messerschmitt Me-109H) et IV./JG-4 (Messerschmitt Me-109H)

-Deux Gruppen de chasse lourde :

I./ZG-4 (Messerschmitt Me-110G) et II./ZG-4 (Messerschmitt Me-210)

-Trois Gruppen de bombardement :

I./Kpfg-27 (Dornier Do-217), II./Kpfg-27 (Dornier Do-217 en remplacement des He-111), III.Kpfg-27 (Dornier Do-217)

-Les deux Sturzkampfgruppen (groupes de bombardement en piqué) ont été rééquipés avec Junkers Ju-187 et redéployés à l’est, la présence de telles unités d’appui-rapproché ne se justifiant pas sur cette zone.

-Un Gruppen de transport :

le II./TrG-1 équipé de Junkers Ju-52/3m. Ce groupe va intégrer des planeurs remorqués par des bombardiers déclassés.

-XIV.FliegerKorps (FliegerKorps Belgium)

Ce 14ème Corps Aérien après avoir opéré au dessus de la Belgique et de la France est désormais chargé de défendre l’espace aérien belge contre les incursions britanniques que ce soit pour des missions d’attaque ou de reconnaissance. Comme pour son homologue chargé de la défense des Pays-Bas ces moyens sont réduits et adaptés.

-Un Etat-Major

-Quatre Gruppen de Chasse :

II./JG-52 (Focke-Wulf Fw-190G), I./JG-52 (Focke-Wulf Fw-190H en remplacement des Fw-190E), III./JG-52 et IV./Jg-52 (Focke-Wulf Fw-190H)

-Un Gruppen de chasse lourde :

le I./ZG-3 volant sur Messerschmitt Me-210B, les deux autres unités étant redéployées en Allemagne. Si le I./ZG-76 conserve pour le moment ses Me-110G en revanche le I./ZG-2 reçoit des Me-410

-Trois Gruppen de bombardement et d’attaque :

I., II et III./KpfG-1 volant sur Dornier Do-317

-Les deux groupes de bombardement en piqué ont été redéployés à l’est et rééquipés avec des Ju-187 plus modernes

-Un Gruppen de Reconnaissance :

l’Aufklarunggruppe 32 avec des Focke-Wulf Fw-189 et des Fieseler Fi-156.

-Un Gruppen de Transport :

le III./TrG-1 volant sur Junkers Ju-90.

-XV. FliegerKorps (dépend de la Luftflotte Frankreich)

-Un Etat-Major

-Six Gruppen de Chasse :

I./JG-27 (Messerschmitt Me-109G) II./JG-27 (Messerschmitt Me-109H), III./JG-27 (Messerschmitt Me-109K), III./JG-53 (Focke-Wulf Fw-190H), I./JG-77 (Messerschmitt Me-109K), II./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

-Deux Gruppen de chasse lourde :

II./ZG-2 (Messerschmitt Me-210B) et III./ZG-2 (Messerschmitt Me-410 Hornisse)

-Sept Gruppen d’attaque et de bombardement :

II./Kpfg-2 : ( Dornier Do-217), III./Kpfg-2 : ( Dornier Do-217), II./Kpfg-53 : (Ju-188), I./Kpfg-4 : (Dornier Do-217), IV./Kpfg-41 : (24 Focke-Wulf Fw-190G), I./Kpfg-42 : (18 Focke-Wulf Fw-190G), II./Kpfg-46 : (Henschel Hs-129)

-Deux Gruppen de bombardement en piqué :

IV./Stkpfg-1 (Junkers Ju-187) et IV./Stkpfg-2 (Junkers Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance :

l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 Storch

-Un Gruppen de transport :

le III./TransportGeschwader 3 volant sur une flotte mixte Junkers Ju-52/3m et Ju-90.

-XVI.FliegerKorps (dépend de la Luftflotte Frankreich) :

-Quatre gruppen de chasse :

III./JG-3 (Messerschmitt Me-109G) II./JG-4 (Messerschmitt Me-109K) I./JG-52 (Focke-Wulf Fw-190G) et IV./JG-77 (Messerschmitt Me-109L)

-Deux gruppen de chasse lourde :

les I./ZG-5 et III./ZG-5 volant sur Messerschmitt Me-410A Hornisse

-Quatre gruppen de bombardement et d’attaque :

III./Kpfg-4 (Dornier Do-217), II./Kpfg-27 (Dornier Do-217), II./Kpfg-42 et IV./Kpfg-42 (Focke-Wulf Fw-190G)

-Deux gruppen de bombardement en piqué :

III./Stkpfg-1 (Ju-187) et III./Stkpfg-2 (Ju-187)

-Un Gruppen de reconnaissance

le Aufklarunggruppe 123 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156 soit 36 appareils de reconnaissance

-Un Gruppen de transport :

le I./TransportGeschwader 3 disposant de Junkers Ju-90 et de planeurs remorqués par des Do-17.

Combats et opérations aériennes

Si les opérations terrestres connaissent une longue pause entre le 1er novembre 1949 et le 4 mai 1950 en revanche pour les combats aériens c’est une toute autre histoire.

Certes le mauvais temps va bloquer nombre de jours les chasseurs et les bombardiers des deux camps sur leurs bases mais dès que le temps s’améliore le ciel de France était strié de trainées de condensation.

Outre le contrôle de l’espace aérien au dessus de front les deux belligérants se livraient à une guerre du renseignement mais aussi à des opérations d’affaiblissement par des frappes d’interdiction mais aussi par des missions d’infiltration.

Bien que la Seine soit particulièrement bien surveillée (postes de guêt, radars…..) il était toujours possible pour un petit avion (généralement un Fieseler Fi-156 Storch pour les allemands, un ANF-123 Criquet ou un Westland Lysander pour les alliés) de se glisser dans le camp ennemi pour y déposer des saboteurs ou des agents de renseignement.

Ces opérations moins glamours mais pas moins dangereuses que les bombardements massifs vont entrainer une véritable psychose dans les deux camps, relançant le mythe (ou pas) de la «cinquième colonne».

Quand un agent ou un saboteur était capturé la convention de Genève n’était pas appliquée. Il ne bénéficiait d’aucune protection ce qui pouvait entrainer tous les sévices que l’on pouvait imaginer et qui hélas se produisirent dans les deux camps.

Certains agents étaient des agents dormants devant rester immobiles jusqu’au moment où on aurait besoin d’eux pour une mission particulière. D’autres devaient mettre sur pied un réseau de renseignement ou d’évacuation de pilotes abattus.

Ces agents bénéficiaient que ce soit au nord ou au sud de la Seine de complicités locales, complicités aux origines multiples et qui n’étaient pas toujours louables et désintéressées. En clair de l’argent bien utilisé pouvait délier bien des volontés et pouvait faire taire les cris assourdissants d’une conscience trop présente.

Pour revenir aux opérations aériennes conventionnelles la chasse alliée après un temps à se contenter de couvrir son camp commença à s’infiltrer au dessus du territoire occupé par les allemands pour mener des missions connues chez les allemands sous le nom de Jagdfrei (chasse libre) pour titiller l’ennemi et l’empêcher de se reposer sur ses lauriers.

Des monomoteurs et des bimoteurs furent employés, parfois avec des bombardiers bimoteurs comme appâts. Des combats violents ont lieu permettant à certains pilotes alliés de devenir des as et à des pilotes allemands de devenir des Experten.

Des missions de bombardement sont également menées contre les infrastructures alliées, des opérations menées par les français de jour sous escorte (les rares missions de bombardement diurnes sans escorte s’étant révélées aussi sanglantes que coûteuses) et de nuit par les britanniques avec des quadrimoteurs mais aussi des bimoteurs. Le territoire déjà ravagé par les combats devient un véritable no man’s land.

Des missions de reconnaissance sont également menés pour surveiller les mouvements de l’ennemi mais aussi pour mettre à jour le dispositif ennemi sans oublier la rédaction de carte, prémices à la création de l’IGN.

En ce qui concerne les unités de transport, elles sont utilisées à l’arrière pour des missions de transport rapide et d’évacuation sanitaire en attendant peut être de nouvelles opérations aéroportées.

Raids commandos et opérations spéciales

Après le repli allié au sud de la Seine, sur Paris et sur le Morvan, des soldats sont restés bloqués au nord du fleuve arrosant Paris. Certains étaient blessés, d’autre étaient démoralisés, d’autres n’avaient pas envie de mourir pour la Gueuse.

Le général Villeneuve qui sait ses moyens humains limités souhaite récupérer le maximum d’hommes en récupérant les isolés et les égarés mais aussi en favorisant l’évasion des prisonniers qui sont regroupés dans des camps provisoires en France en attendant leur transfert en Allemagne dans des stalag et des oflag.

Problème comment faire ? Impossible de mener des attaques directes. Il faut donc mener des opérations discrètes avec une poignée d’hommes décidé profitant du mauvais temps pour se glisser derrière les lignes ennemies.

Ces hommes étaient issus des Corps Francs, des corps francs issus des unités régulières et qui en plusieurs mois de combat avaient affiné leurs techniques et leurs tactiques de combat.

Profitant de complicités locales, ces hommes parfois en civil (ce qui pose d’évidents problèmes juridiques) vont franchir la Seine ou les lignes ennemies pour retrouver des groupes plus ou moins importants de soldats voulant reprendre la lutte sous l’uniforme.

C’est l’opération EXODE qui va permettre à plusieurs milliers de soldats français, britanniques mais aussi belges de reprendre le combat au sein d’unités régulières.

A noter que certains vont refuser cette évacuation, préférant la lutte clandestine ce qui était tout sauf une évidence tant la France n’avait pas vraiment de tradition bien établie de guérilla. Cette action clandestine aura une certaine efficacité moins dans le domaine des destructions pures que dans le domaine du renseignement, de la propagande et de l’évacuation des pilotes abattus.

Après le déclenchement de l’opération AVALANCHE, les hommes qui avaient opéré en clandestinité intégreront les services de renseignement encore que certains ayant pris goût à la clandestinité et à l’illégalité basculeront du mauvais côté en continuant vols, braquages et racket comme du temps de l’occupation allemande.

Outre l’opération EXODE, la France va mener au delà de la Seine de véritables raids commandos sur des cibles à haute valeur ajoutée comme un poste de commandement, un gare de triage (dont la destruction par voie aérienne aurait été trop coûteuse par un bombardement aérien), des ponts….. .

Le 8 septembre 1949 est créé à Cercottes dans le Loiret un Bataillon Spécial de Chasseur rapidement rebaptisé Bataillon de Choc. Il s’agit de dôter le haut-commandement de l’armée de terre d’une unité de raid sur le modèle des Corps Francs du Nord, des Balkans, d’Afrique en attendant le Groupement Mixte Commando en Asie.

Ce bataillon de choc organisé en une compagnie de commandement et de transmissions, de trois compagnies de choc et une compagnie d’armes lourdes.

A noter que ces cinq compagnies portent les noms de batailles où les diables bleus se sont illustrés à savoir SIDI BRAHIM pour la CCT, ISLY SEBASTOPOL et SOLFERINO pour les trois compagnies de choc et enfin REICHSHOFFEN pour la compagnie d’armes lourdes.

Opérationnel en novembre 1949, ce bataillon va d’abord mener des missions de reconnaissance dans la profondeur pour connaître le mieux possible sa zone d’engagement. Elle est modeste : jusqu’à 150km derrière les lignes ennemies !

Entre deux opérations de reconnaissance dans la profondeur, les chasseurs continuent à s’entrainer étant bien conscients qu’ils sont encore novices dans le domaine des opérations commandos.

Cet entrainement est non seulement pratique mais aussi théorique. On compulse les rapports, les études sur les combats depuis le début de la guerre, les mémoires sur des idées tactiques et techniques.

Une Ecole Commando est ainsi créée au printemps 1950 du côté de Perpignan, école qui va former tous les commandos de l’armée de terre ce qui ne va pas sans créer certaines jalousies entre unités.

Durant le conflit, l’Ecole Commando devient le Centre National d’Entrainement Commando (CNEC) absborbant au passage les structures du 10ème Bataillon de chasseurs pyrénéens qui assurait la formation et l’entrainement de l’équivalent méridional des chasseurs alpins.

Dans un premier temps le Bataillon de Choc privilégie l’infiltration par voie terrestre ou fluviale, délaissant le parachute ou le planeur. Choix délibéré ? Hummm pas vraiment car dans un premier temps l’infanterie de l’air refuse de former les chasseurs à l’art délicat du parachutisme. C’est finalement le transfert de l’infanterie de l’air à l’armée de terre qui va résoudre les problèmes.

La première opération majeure du Bataillon de Choc à lieu le 2 décembre 1949. Ce jour là le Bataillon de Choc mène un raid contre un aérodrome du côté de Dieppe.

Douze planeurs remorqués par des Bloch MB-131 déposent la compagnie SOLFERINO à proximité d’un aérodrome allemand. Les résultats sont contrastés mais l’expérience acquise est précieuse.

22 ou 27 appareils selon les sources sont détruits ainsi que certaines infrastructures techniques et logistiques. Hélas deux commandos capturés sont torturés et exécutés et des civils fusillés pour avoir aidé le bataillon de choc.

Cette première opération sera suivit d’opérations plus ou moins importantes durant l’hiver avec des infiltrations terrestres, fluviales et aériennes (par planeur mais aussi par parachute). Deux opérations nom de code PHOSPHORE et TUNGSTENE engagent le bataillon au complet.

La première vise un aérodrome du côté de Rouen avec la compagnie ISLY engagée par voie fluviale, la compagnie SOLFERINO engagée par infiltration aérienne via des planeurs, la compagnie SIDI-BRAHIM étant engagée par parachute. C’est une demi réussite ou un demi-échec à la différence de la seconde.

L’opération TUNGSTENE lancée sur Besançon est une vraie réussite surprennant les allemands. Le bataillon est parachuté au nord de la ville, tend plusieurs embuscades à des convois logistiques allemands, offrant en ce 17 mars 1950 un feu d’artifice digne d’un 14 juillet.

Les allemands sont sur les dents et s’attendent à une attaque majeure sur le front, incertitude alimentée par la 6ème Armée qui multiplie tirs d’artillerie et coups de main pour faire croire à une offensive prochaine. Cela génère quiproquos mais aussi «tirs amis» entre unités allemandes.

Bref comme l’avait dit un célèbre général français le Bataillon de Choc à semé la discorde chez l’ennemi.

Après quatre jours d’embuscade et de coups de main, après quatre jours de raids, le Bataillon de Choc qui à tout de même perdu 17 hommes tués (12 blessés ont été cachés par la Résistance) se replie derrière les lignes amies en s’infiltrant par voie terrestre, devant parfois forcer le passage.

Après cette opération le Bataillon de Choc est mis au repos pour d’autres opérations. Il rejoint donc sa base de Cercottes pour repos et reconditionnement. Les vétérans vont ainsi voir arriver de nouvelles recrues venues d’unités régulières via l’Ecole Commando récemment créée du côté de Perpignan.

Le Conflit (57) Europe Occidentale (23)

A l’ouest rien de nouveau ou presque

En guise d’avant-propos

Les deux ennemis vont-ils se sauter dessus immédiatement ? Non une «drôle de guerre» se trame sur le front occidental. En attendant la prochaine offensive majeure qu’elle vienne de l’est ou de l’ouest, des combats ont lieu sur terre mais aussi dans les airs.

Dans les airs les aviations des deux camps vont mener des bombardements pour fragiliser le dispositif ennemi en s’attaquant à son industrie, à ses infrastructures et bientôt à ses villes en espérant pousser les populations à demander la paix avec le succès qu’on connait.

Ces bombardements vont se heurter à la riposte de l’ennemi, riposte passant par la chasse et par la DCA. Les bombardements de jour se doublent très vite de bombardements de nuit imposant de nouvelles techniques et de nouvelles tactiques.

Certes la France possédait des unités de chasse de nuit mais en réalité tout restait à faire notamment la mise en place de radars, de systèmes de communication, la mise en place de tactiques adaptées…… .

Au sol français et allemands se regardent si l’ont peut dire en chien de faïence depuis leurs lignes fortifiées respectives, le Westwall ou Ligne Siegfried côté allemand, la Muraille de France ou Ligne Maginot côté français.

Entre les deux un gigantesque no-man’s land, une zone où les populations civiles ont été évacuées, zone où vont opérer agent de renseignement et surtout des petites unités connues en France sous le nom de Groupes puis de Corps Francs.

Ce sont les prémices d’une glorieuse histoire qui allait aboutir ultérieurement à la création d’unités aussi célèbres que le Corps Franc du Nord (CFN), le Corps Franc des Balkans (CFB), le Corps Franc d’Afrique (CFA) ou encore en Asie le Groupement Mixte Commando (GMC). N’oublions pas bien entendu le Bataillon de Choc.

Des combats sporadiques ont lieu avec parfois des duels d’artillerie mais il s’agit davantage de maintenir la pression que d’aboutir à l’offensive avec un grand O.

De toute façon les deux camps sont très occupés en Scandinavie et l’hiver arrive rapidement, annulant toute possibilité d’une offensive majeure à l’ouest.

Comme jadis les armées vont prendre leurs quartiers d’hiver (heureusement l’hiver 1948/49 va être bien moins rigoureux que l’hiver 1939/40) et attendre le printemps pour s’expliquer.

Et le ciel s’embrasa : combats aériens à l’ouest

Dès la déclaration de guerre les opérations aériennes commencèrent d’abord des missions de reconnaissance puis très vite des opérations plus offensives, des attaques limitées visant côté allemand à perturber la mobilisation générale et côté allié à empêcher les allemands d’attaquer trop rapidement.

Cette attitude offensive des aviations alliées tranchait avec l’attitude prudente pour ne pas dire pusillanime observée durant la guerre de Pologne neuf ans plus tard. Il faut dire qu’en neuf ans beaucoup de choses ont changé.

Ce basculement vers une attitude plus agressive s’explique aussi par le fait qu’en bombardement l’Allemagne les alliées espéraient freiner l’envoi de troupes et de matériel en Norvège et ainsi peu à peu paralyser la machine de guerre allemande.

Les opérations de reconnaissance tentaient de repérer les mouvements de troupes, l’appareillage et le retour des navires dans les ports et les bases navales de mer du Nord mais aussi servaient à alimenter les SR en clichés qui étaient ensuite analysés et interprétés.

Ces bimoteurs de reconnaissance qu’il s’agisse des MB-176 ou des MB-178 devaient jouer au chat et à la souris avec la chasse et la Flak.

Les bombardiers alliés menaient également des frappes sur les ports et les usines en dépit des craintes de voir les allemands en représaille viser les installations sidérurgiques et metallurgiques de Lorraine.

Quand à la chasse, elle aurait pu se contenter de combattre au dessus du territoire national pour le sanctuariser mais très vite des consignes sont données pour qu’autant que faire se peu les chasseurs français qu’ils soient mono ou bimoteurs aillent jouer à l’extérieur.

Dès le 5 septembre 1948 les premiers bombardiers français et anglais se lancèrent dans leurs premières opérations offensives contre l’Allemagne, visant les ports d’où partaient les navires de guerre et les navires de charge qui alimentaient les unités de l’opération WESERÛBUNG.

Le temps étant souvent mauvais, les équipages assez inexpérimentés le résultat fût pour le moins médiocre jamais les ports allemands ne furent empêchés d’envoyer des moyens en direction du Danemark et de la Norvège.

Sur le plan tactique, les bombardiers français devaient opérer à moyenne ou haute altitude mais le temps souvent mauvais au dessus de l’Allemagne et de la Norvège obligeait souvent les équipages à descendre à basse altitude devenant vulnérables à la Flak et à la chasse, double combo en quelques sorte.

La question de l’escorte fût longtemps une question irrésolue. Si la France avait été brièvement influencée par les écrits de Giulio Douhet (débouchant sur le catastrophique concept BCR Bombardement Combat Reconnaissance donnant naissance à des avions bons à rien et mauvais en tout comme le Potez 542 ou le Bloch MB-131) elle s’en était rapidement détourné mais sans pour autant choisir un concept clair d’escorte.

Plusieurs écoles tentèrent d’imposer leurs vues durant la Pax Armada : aucune escorte, escorte rapprochée, bombardiers utilisés comme appâts, emploi de monomoteurs et de bimoteurs…… .

Face aux premières pertes, l’Armée de l’Air tentera de trouver la meilleure solution mais encore une fois il y eu de nombreuses hésitations. Rien ne sera tranché avant la fin de la Campagne de France (1949).

Les pertes furent lourdes parmi les appareils et les équipages mais l’expérience acquise était naturellement irremplaçable.

Entre septembre 1948 et mai 1949 la 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) à perdu douze de ses quatre-vingt un Consolidated modèle 32F Géant (plus connu sous le nom de Consolidated B-24 Giant) au dessus de l’Allemagne et de la Norvège.

Huit quadrimoteurs ont été perdus au dessus de l’Allemagne, quatre sous les coups de la chasse, deux sous les coups de la DCA et deux de manière accidentelle.

Un premier appareil est abattu par un Me-109 dès le 6 septembre 1948 au dessus d’Hambourg suivit d’un second appareil abattu par un Fw-190 le 9 septembre 1948 au dessus de Francfort.

Un troisième quadrimoteur est abattu par la chasse allemande le 11 octobre 1948 lors d’un raid contre le port de Brême. Le quatrième appareil abattu par la chasse l’est le 5 novembre 1948 alors qu’il venait de bombarder une usine près de Cologne.

Deux Géant sont abattus par la Flak, le premier le 4 janvier 1949 au dessus de Augsbourg et le second le 14 avril 1949 au dessus de Kiel.

Deux appareils de la 15ème EBL sont perdus de manière accidentelle, le premier endommagé (chasse ou Flak on l’ignore) s’écrase près de Verdun (six morts et cinq survivants) le 4 mars 1949 alors que le second victime d’un problème de moteur s’écrase à son retour à Evreux le 8 avril 1949.

Les quatre autres Géant sont perdus au dessus de la Norvège (un par la chasse, deux par la DCA et un par accident lié au mauvais temps).

Des bombardiers moyens sont également engagés contre l’Allemagne, des bombardiers destinés à cette mission et non à appuyer le corps de bataille. La 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) perd douze appareils avec une répartition équilibrée : quatre par accident, quatre par la chasse et quatre par la Flak.

Un appareil est abattu par la DCA allemande au dessus de la Norvège le 9 septembre 1948, un appareil abattu alors qu’il bombardait Oslo. Les trois autres sont perdus au dessus de l’Allemagne à savoir le 8 octobre 1948 au dessus de Stuttgart, le 21 octobre 1948 au dessus d’Augsbourg et le 5 février 1949 au dessus de Brême.

Quatre Lioré et Olivier Léo 451 de la «31» sont abattus par la chasse allemande, un bimoteur au dessus de Bergen le 17 septembre 1948 les trois autres au dessus de l’Allemagne le 5 décembre 1948 au dessus de Munich, le 21 janvier 1949 au dessus d’Augsbourg et le 4 mars 1949 au dessus de Cologne.

Quatre autres appareils sont perdus de manière accidentelle. Le premier est perdu le 10 septembre 1948 au dessus de la Norvège. Forcé à voler à très basse altitude, il heurte les flots et se désintègre ne laissant aucune chance à son équipage.

Un appareil s’écrase en Allemagne dans la région de Nuremberg le 4 novembre 1948, l’appareil endommagé par la DCA s’écrase en tentant de rallier la France pour échapper à une longue et douloureuse captivité. Sur les quatre membres d’équipage deux sont tués et deux blessés sont faits prisonniers.

Les deux derniers Léo 451 perdus par accident le sont en France, le premier le 14 mars 1949 au décollage de sa base de Coulommiers-Voisin en région parisien suite à un problème moteur (un mort et trois blessés) et le second à l’atterrissage le 8 mai 1949 suite à une mission de bombardement au dessus de Cologne.

La 38ème Escadre de Bombardement Moyen (38ème EBM) à perdu huit appareils tous au dessus de l’Allemagne. Deux appareils sont abattus par la chasse allemande, le premier le 14 septembre 1948 au dessus d’Hanovre et le second le 30 janvier 1949 au dessus de Francfort, à chaque fois l’équipage est tué.

Pas moins de cinq Lioré et Olivier Léo 451 sont abattus par la DCA allemande, la Flak. Le premier est abattu le 8 septembre 1948 au dessus de la Frise Orientale, le second le 12 octobre 1948 au dessus de Stuttgart, le troisième le 24 novembre 1948 au dessus de Padeborn, le quatrième le 4 janvier 1949 au dessus de Hambourg et le cinquième le 9….mai 1949 au dessus de Duisbourg.

Un huitième appareil de l’escadre est considéré comme ayant été perdu par un accident, un Léo 451 endommagé par la chasse lors d’un raid au dessus de Cologne et qui s’écrasa à l’atterrissage tuant trois des quatre membres d’équipage, seul le pilote survivant au crash.

-La 47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) qui volait sur Amiot 356 et 357 à perdu quatre Amiot 356 trois victimes de la chasse et un victime de la DCA. Les trois appareils victimes de la chasse sont perdus le 17 septembre 1948 au dessus de Francfort, le 4 décembre 1948 au dessus de Munich et le 7 mars 1949 au dessus de Nuremberg alors qu’il venait symboliquement de bombarder le lieu où se tenaient les grandes messes du parti nazi. Le 4 février 1949 un Amiot 356 attaquant un pont près de Cologne est abattu par la Flak et s’écrase dans le Rhin.

Le GB I/49 était un groupe indépendant disposant de vingt-sept Lioré et Olivier Léo 457, des bombardiers pressurisés attaquant à haute altitude. Ces appareils sont censés frapper en dehors de la chasse et de la DCA.

Les résultats vont être initialement décevants et il faudra du temps pour que cet investissement soit considéré comme rentable. Aucun appareil n’à été perdu avant le 10 mai 1949.

Si les différentes escadres de bombardement ont été engagées pleinement au dessus de l’Allemagne, les unités de bombardement des GRAVIA ont été engagés dans ces opérations non sans que l’armée de terre ne s’inquiète de perdre une partie de ses appuis au moment de l’offensive terrestre.

Certains un poil parano y ont même vu une vengeance mesquine des aviateurs frustrés de ne pas contrôler tout ce qui volait !

Naturellement les premiers GRAVIA engagés sont ceux du Groupe d’Armées n°2, ceux du GA n°1 étant préservés pour la future offensive dans les plaines belges.

Les pertes des GRAVIA furent au grand soulagement des terriens limités, les appareils souvent des bimoteurs légers n’étant engagés qu’à faible distance de la frontière allemande.

Le Groupement d’Aviation de la 3ème Armée engage ses deux groupes de bombardement moyen, les GB II/34 et GB III/34 volant sur Amiot 351 soit cinquante-quatre rutilants bombardiers moyens rapides qui visent essentiellement les villes de Rhénanie.

Au 10 mai sur les cinquante-quatre appareils disponibles au 5 septembre 1948 il restait quarante-huit appareils, six bimoteurs ayant été perdus répartis à égalité entre les deux groupes, le 1er groupe ayant perdu un appareil sous les coups de la DCA le 17 octobre 1948, un autre abattu par la chasse le 21 janvier 1949 et un autre s’écrasant lors d’un vol d’entrainement le 7 février 1949.

Le 2ème groupe à lui perdu ses trois appareils au combat, un premier appareil abattu le 30 novembre 1948 par la chasse au dessus du Rhin, le second victime de la DCA le 4 janvier 1949 au dessus de la Sarre et le troisième abattu par un chasseur allemand au dessus de la Forêt Noire le 14 avril 1949.

A noter qu’il existait des appareils de réserve stockés en France mais avant l’attaque allemande peut de GB ont reçu de nouveaux appareils.

Le Groupement d’Aviation de la 4ème Armée mobilise son escadre de bombardement moyen, la 21ème EBM qui dispose de 27 Amiot 354 et 54 Amiot 356. Cette escadre perd deux Amiot 354 abattus par la chasse (7 octobre 1948 et 21 décembre 1948), un Amiot 354 victime d’un accident lors d’un vol d’entrainement le 4 février 1949 et deux Amiot 356 perdus sous les coups de la Flak au dessus de Mannheim les 2 et 7 février 1949 respectivement. L’escadre ne dispose plus que de soixante-seize appareils au 10 mai 1949.

Le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée engage ses deux Groupes de Bombardement Median, les GB I/11 et II/11 volant sur Lioré et Olivier Léo 458. Sur les cinquante-quatre appareils disponibles le 5 septembre 1948, dix sont perdus jusqu’en au 10 mai 1949.

Deux endommagés par la Flak doivent être rayés des cadres, les appareils étaient cannibalisés pour récupérer toutes les pièces afin d’abord de soutenir les appareils en service et économiser les stocks de pièces de rechange pour une guerre que l’on savait longue.

Quatre sont abattus par la chasse allemande respectivement les 17 septembre, 4 octobre, 21 octobre et 4 novembre 1948. Quatre sont victimes de la Flak au dessus du territoire allemande les 21 septembre, 7 octobre, 4 décembre et 17 janvier 1949.

Les deux groupes sont respectivement tombés début février vingt et un (GB I/11) et vingt-trois (GB II/11). Ce nombre va remonter respectivement à vingt-quatre et vingt-sept appareils soit 51 bombardiers Lioré et Olivier Léo 458 prêts à déclencher le feu de Wotan en soutien de la 6ème Armée qui rappelons le couvrait la frontière entre Colmar et Montbéliard soit les secteurs fortifiés de Colmar, de Mulhouse et d’Altkirch.

Le Groupement d’Aviation de la 8ème Armée utilise son unique groupe de bombardement médian le GB III/11 qui vole sur Lioré et Olivier Léo 458.

Sur les vingt-sept appareils disponibles le 5 septembre 1948, quatre sont perdus deux sous les coups de la DCA le 7 octobre et 30 novembre 1948 et deux sous les coups de la chasse le 14 janvier et le 21 février 1949. Ces appareils sont remplacés.

En ce qui concerne la reconnaissance tactique, les GRAVIA sont de la partie se penchant surtout sur le renseignement tactique pour alimenter les SR alliés en informations sur les troupes, les unités, l’évolution des fortifications, les exercices indiquant un axe ou un type de progression…… .

En revanche les avions de reconnaissance des Escadres de Reconnaissance s’interessaient surtout au renseignement stratégique et opératif.

Commençons d’abord par les unités de reconnaissance rattachés aux GRAVIA.

Le Groupement d’Aviation de la 3ème Armée disposait d’un groupe de reconnaissance tactique, le GR I/33 qui volait sur de rutilants bimoteurs, des Bloch MB-175. Ces derniers sont au nombre de trente-six. Au 10 mai 1949 ils ne sont plus que 32, deux appareils ayant été abattus par la chasse, un troisième par la DCA et un quatrième victime d’une panne moteur au décollage.

Le Groupement d’Aviation de la 4ème Armée disposait lui aussi d’un groupe de reconnaissance tactique, le GR II/33 qui comme le GR I/33 volait sur Bloch MB-175. Ce groupe perd quatre appareils durant la «drôle de guerre», un bimoteur abattu par la chasse, deux abattus par la Flak et un quatrième victime d’un accident.

Le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée disposait du GR III/33 qui je vous le donne en mille volait sur Bloch MB-175. Sur les trente-six appareils disponibles au 5 septembre 1948, six ont été perdus (trois victimes de la chasse, deux victimes de la DCA et un dernier victime d’un accident lors d’un vol d’entrainement).

Le Groupement d’Aviation de la 8ème Armée disposait du GR IV/33 qui disposait de trente-six Bloch MB-175. Au 10 mai 1949 le groupe ne possède plus que vingt-huit des appareils d’origine ayant du rayer deux appareils victimes d’une collision en vol lors d’un vol d’entrainement, quatre abattus par la DCA et deux victimes de la chasse. L’unité à reçu quatre appareils de remplacement.

Deux Escadres de Reconnaissance _une Tactique et une Stratégique_ vont combattre au dessus de l’Allemagne.

La 55ème Escadre de Reconnaissance Tactique (55ème ERT) stationnée dans l’ouest de la France ne tardent pas à rallier l’est du pays pour savoir ce qui se passe de l’autre côté du terrain.

Sur ces 144 appareils, douze ont été perdus entre septembre 1948 et mai 1949 trois de manière accidentelle lors de vols d’entrainement, deux dans un incendie suspect d’un hangar de maintenance (un ressortissant espagnol Juan Pedro Alcaraz reconnu coupable sera fusillé avant qu’on se rende compte qu’il n’était pas là lors de l’incendie. Il à cependant fallu attendre 1979 pour que la France reconnaissent son tort et indemnise les descendants d’Alcaraz) et sept au dessus de l’Allemagne (trois sous les coups de la DCA et quatre sous les coups de la chasse).

La 14ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (14ème ERS) disposait de soixante-douze Bloch MB-178 répartis en trois groupes de vingt-quatre.

Ces appareils initialement conçus comme bombardiers à haute altitude furent utilisés pour la reconnaissance stratégique. Ils volaient vite à très haute altitude essayant de prendre les meilleurs clichés possibles en échappant à la chasse allemande.

Quand les allemands attaquent le 10 mai 1949 l’escadre à perdu quatre appareils un de manière accidentelle lors d’un vol d’entrainement, un autre abattu par la DCA au dessus de Linz et deux victimes de la chasse au dessus de Munich et de Francfort respectivement.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air à adopté le principe d’une défense des zones stratégiques notamment les industries stratégiques concentrées dans le nord et dans l’est en dépit d’un effort mené depuis 1940 pour déplacer vers le sud, l’ouest et le sud-ouest des industries sensibles.

Cela passait par l’engagement d’escadres de chasse, d’escadres de chasse de nuit, d’escadrilles régionales de chasse et de batteries antiaériennes.

On comptait également quelques radars pardon quelques détecteurs électromagnétiques mais les projets imaginés par certains de lignes continues n’avaient pas dépassé le stade du projet à la fois par manque de moyens et par un scepticisme dans ce drôle d’engin.

Certains officiers pas vraiment clairvoyants parlant même de gadget voulant faire davantage confiance aux guetteurs (sic) et aux détecteurs sonores (re-sic).

Au tout début du conflit des patrouilles permanentes sont mises en place mais le système est énergivore et surtout jugé rapidement surdimensionnés les incursions allemandes étaient assez limitées. On remplace assez rapidement ce système par des décollages sur alerte pour intercepter avions de reconnaissance et bombardiers.

C’est ainsi que du 5 septembre 1948 au 10 mai 1949 122 avions allemands de tout type (chasseurs, bombardiers, avions de reconnaissance) sont abattus par la chasse et par la DCA.

En ce qui concerne les unités de chasse on voit l’engagement des unités rattachées aux groupements d’aviation (avec toujours les mêmes réserves que pour l’engagement des unités de bombardement), les escadres conservées par l’armée de l’air, l’escadrille régionale de chasse et la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT).

L’unique ERC concernée est l’Escadrille Régionale de Chasse 503 qui depuis la base aérienne 244 de Strasbourg-Entzheim couvrait la capitale alsacienne avec douze Arsenal VG-36. Très vite engagée, elle fait taire les sarcasmes sur les « pilotes du dimanche» mais au prix de pertes sensibles.

En effet ce sont pas moins de six appareils qui sont perdus et quatre pilotes tués ou gravement blessés entre septembre 1948 et mai 1949. Fort heureusement l’unité reçoit de nouveaux avions et de jeunes pilotes très vite surnommés les «Marie-Louise» en référence à la deuxième épouse de Napoléon 1er et surtout aux jeunes soldats de la campagne de 1814, inexpérimentés mais plein d’ardeur.

Le Groupement d’Aviation de la 3ème Armée disposait de deux escadres de chasse pour couvrir les unités sous sa responsabilité et accessoirement défendre le territoire national.

On trouvait tout d’abord la 5ème Escadre de Chasse (5ème EC) qui comprenait trois groupes de trente-six appareils soit 108 chasseurs en l’occurrence 81 Curtiss H-81 (plus connu sous le nom de Curtiss P-40 Warhawk) et 27 Bréguet Br700C2, un chasseur lourd bimoteur issu de la prolifique famille du Bréguet Br690.

Cette escadre va mener une bataille acharnée au dessus de la terre de France contre les bombardiers, les chasseurs et les avions de reconnaissance allemands mais aussi au dessus du territoire allemand, titillant la chasse allemande ou tentant de protéger du mieux qu’elle pouvait les bombardiers français.

Sur les 108 appareils disponibles en septembre 1948, douze ont été perdus jusqu’en mars 1948 en l’occurrence quatre Bréguet Br700C2 (deux par la chasse et deux par la DCA) et huit Curtiss H-81 (un accident au décollage, trois sous les coups de la DCA et quatre sous les coups de la chasse).

Aux côtés de la 5ème EC, on trouve la 7ème Escadre de Chasse (7ème EC) qui comprend 81 Dewoitine D-520 et 27 Bréguet Br700C2 répartis en trois groupes, chaque groupe disposant de quatre escadrilles trois de monomoteurs et une de bimoteurs .

Cette escadre va perdre durant la drôle de guerre huit appareils, deux Bréguet Br700C2 (abattus par la chasse) et six Dewoitine D-520 (deux abattus par la DCA et quatre par la chasse).

Ces unités ont retrouvé une partie du potentiel perdu. Quand les allemands attaquent, la 5ème escadre qui était tombée à 96 appareils est remontée à 102 appareils (déficit de deux Br700C2 et de quatre Curtiss H-81). La 7ème escadre tombée à 100 appareils est remontée à 108 en récupérant des appareils stockés sur tout le territoire.

Le Groupement d’Aviation de la 4ème Armée comprend lui aussi deux escadres de chasse soit 216 chasseurs (162 monomoteurs et 54 bimoteurs).

La 6ème Escadre de Chasse (6ème EC) dispose de 81 Dewoitine D-520 et de 27 Lockheed H-322 Eclair répartis comme dans les autres escadres en trois groupes de trente-six appareils (vingt-sept monomoteurs et neuf bimoteurs).

Entre le 5 septembre 1948 et le 10 mai 1949, l’escadre à perdu seize appareils mais heureusement pas autant de pilote.

Dix Dewoitine D-520 ont été perdus de manière accidentelle (deux), sous les coups de la chasse (quatre) et sous les coups d’une Flak particulièrement hargneuse (quatre). Ces appareils ont été partiellement remplacés puis six «520» sont arrivés soit un déficit de quatre appareils.

Six Lockheed H-322 Eclair ont également été perdus en raison d’accidents (deux), sous les coups de la chasse (deux) et enfin sous les coups de la DCA (deux). Ces appareils n’ont pas été remplacés réduisant donc l’efficacité des escadrilles de multimoteurs des trois groupes de chasse de l’escadre.

La 19ème Escadre de Chasse (19ème EC) comprend 81 Dewoitine D-551, 9 Lockheed H-322 Eclair et 18 Bréguet Br700C2 soit 108 appareils. Cette escadre perd douze appareils, six Dewoitine D-551 victimes d’accidents (deux), de la Flak (trois) et de la chasse (un), trois Lockheed H-322 Eclair (tous victimes de la Flak) et trois Bréguet Br700C2 (un par accident et deux par la chasse).

Cette escadre est en partie rééquipée recevant quatre D-551 pour six pertes, trois Lockheed H-322 Eclair et trois Bréguet Br700C2 soit 106 appareils en ligne.

Le Groupement d’Aviation de la 6ème Armée dispose d’une seule escadre de chasse, la 14ème Escadre de Chasse (14ème EC) qui dispose de cinquante-quatre Arsenal VG-33, de vingt-sept Arsenal VG-36 et de vingt-sept Bréguet Br700C2 soit un total de 108 appareils répartis en trois groupes de trente-six appareils (vingt-sept monomoteurs et neuf bimoteurs).

En l’espace de huit mois l’escadre moins exposée que les autres à tout de même perdu dix appareils à savoir quatre VG-33 (deux par la chasse et deux par la Flak), deux VG-36 (deux abattus par la chasse allemande) et quatre Bréguet Br700C2 (un perdu par accident, deux perdus sous les coups de la chasse et un par la Flak). Les appareils perdus n’ont pas été remplacés avant l’attaque allemande.

Le Groupement d’Aviation de la 8ème Armée dispose d’une seule escadre de chasse en l’occurrence la 15ème Escadre de Chasse (15ème EC) qui dispose de cinquante-quatre Arsenal VG-36, vingt-sept Arsenal VG-39 et vingt-sept Bréguet Br700C2.

Cette escadre perd entre le 5 septembre 1948 et le 10 mai 1949 quatre Arsenal VG-36 (deux sous les coups de la Flak et deux sous les coups de la chasse), deux Arsenal VG-39 (un par accident et un autre lors d’un duel contre la chasse allemande) et deux Bréguet Br700C2 victimes d’une collision en plein vol soit un perte totale de huit appareils qui sont partiellement remplacés (deux Arsenal VG-36 et deux VG-39 pas de Br700C2).

En septembre 1948 l’Armée de l’Air dispose de quatre Escadres de Chasse de Nuit (ECN) pour défendre la Métropole et l’Empire. Une seule est vraiment concernée par la drôle de guerre en l’occurrence la 25ème ECN qui est basée en temps de paix à Metz-Chambières.

Disposant le 5 septembre 1948 de 81 Hanriot NC-600, l’escadre opère finalement de jour comme de nuit perdant quatre appareils deux de manière accidentelle et deux victimes de la chasse allemande. Ces appareils n’ont pas encore été remplacés le 10 mai 1949.

Aux unités de chasse vont s’ajouter des batteries antiaériennes de la DAT la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT). Pour la zone qui nous concerne on trouve des unités déployées à Strasbourg, Metz et Nancy.

La capitale alsacienne est protégée par une batterie antiaérienne lourde (huit canons de 75mm modèle 1936) et deux batteries antiaériennes légères (une disposant de douze canons de 25mm et une seconde de douze canons de 37mm). Ces pièces protègent essentiellement la base aérienne de Strasbourg-Entzheim.

La ville de Metz est protégée par une batterie lourde de 75mm et deux batteries antiaériennes légères de 37mm tout comme sa voisine la ville de Nancy.

Benelux (38) Pays-Bas (38)

Les avions équipant les armées de l’air néerlandaises (2) : bombardiers

Fokker C.X

Fokker C.X 3

Fokker C.X finlandais

Le Fokker C.X est un biplan biplace monomoteur utilisé pour le bombardement léger et la reconnaissance. Sa mise au point commence en 1933 pour l’armée de l’air déployée aux Indes Néerlandaises. Il est mis en service en 1934.

Lire la suite

Allemagne (72) Armée de l’Air (5)

Messerschmitt Me-210

Deux Messerschmitt Me-210 en vol

Deux Messerschmitt Me-210 en vol

De tout temps, les militaires et les politiques ont rêvé d’un appareil polyvalent pouvant mener toutes les missions. On esperait gagner sur le plan de l’efficacité, de l’entrainement et du coût.

On peut parler du concept français BCR (Bombardement Combat Reconnaissance) qui donna naissance à des appareils médiocres (Amiot 143, Bloch MB-131), des appareils bons à rien et mauvais en tout.

En 1937, les ingénieurs de la firme Messerschmitt étudièrent un successeur au Bf-110 alors que les exemplaires de série du Zerstörer n’ont pas encore volé, les premiers appareils entrant en service en 1938.

maquette de l'Arado Ar-240

maquette de l’Arado Ar-240

Opposé à l’Arado Ar240, le projet de Messerschmitt baptisé Me-210 triompha. L’objectif était de disposer d’un chasseur lourd polyvalent pouvant mener de la chasse de nuit, de l’escorte, des missions de chasse-bombardement, de bombardement rapide voir de reconnaissance.

Il partageait ainsi de nombreux éléments de son prédécesseur. Sur le papier, les performances du nouvel appareil étaient impressionnantes avec une vitesse maximale de 620 km/h soit 80 km/h de plus que son prédécesseur.

Avant même que le prototype n’effectue son premier vol en septembre 1939, une commande de 1000 exemplaires est passée, façon de faire qui se révéla une erreur en raison de graves problèmes de stabilité, obligeant à de multiples modifications appliquées sur le deuxième prototype qui fût pourtant perdu en septembre 1940. Pas moins de seize prototypes et de 94 appareils de pré-série furent produits pour tenter d’obtenir un appareil convenable.

Le projet passa à deux doigts de l’abandon, seul l’entregent de Willy Messerschmitt et l’obsolescence à venir du Bf110 poussa le bureau d’étude de Messerschmitt à poursuivre le développement d’un appareil considéré comme un vilain petit canard.

Finalement deux nouveaux prototypes largement modifiés, largement remaniés effectuent leurs premiers vols respectivement le 4 septembre 1942 et le 7 mai 1943.

Si les performances sont moins brillantes qu’attendues, l’appareil est pilotable et utilisable au combat.

Les premiers appareils de série sont livrés en janvier 1944, la production perturbée par la guerre civile provoquant une série de retard ce qui fait que les 124 appareils de série (90 pour l’unique escadre équipée et 34 appareils de réserve pour entrainement, réserve d’attrition et essais) ne sont livrés qu’en mai 1945.

Les appareils de série sont la version -B, la désignation -A couvrant les appareils de pré-série qui ne furent jamais mis en ligne.

Des projets de version de reconnaissance (Me-210C), de bombardement en piqué (Me-210D) et de bombardement rapide (Me-210E) n’ont pas débouché tout comme une vente à l’export, la Hongrie n’ayant pas donné suite à un intérêt visiblement refroidit par les difficultés de mise au point.

Les appareils sont toujours en service en septembre 1948. Stationnés dans le nord-ouest de l’Allemagne, ils vont maintenir des patrouilles permanentes au dessus de la baie d’Heligoland, affrontant avions de patrouille maritime et bombardiers-torpilleurs britanniques et français.

Messerschmitt Me210 2

Caractéristiques Techniques du Messerschmitt Me-210B

Type : chasseur lourd bimoteur biplace

Masse : à vide 7070kg maximale au décollage 9706kg

Dimensions : longueur 11.30m envergure 16.45m hauteur 3.7m

Motorisation : deux moteurs en ligne Daimler-Benz DB-601F de 1332ch chacun

Performances : vitesse maximale 564 km/h à 5400m Distance franchissable 1820km Plafond opérationnel 8900m

Armement : deux canons de 20mm MG-151 et deux mitrailleuses de 7.92mm MG-17 dans le nez, les deux mitrailleuses MG-131 de 13mm assurant la défense arrière est assurée par des affûts motorisés installés latéralement. Deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou 8 de 50kg dans une soute interne.

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

Messerschmitt Me-410 Hornisse (Frelon)

Comme nous venons de le voir, le développement du Me-210 fût un véritable cauchemar pour les ingénieurs allemands qui rapidement se penchèrent sur un nouvel appareil tout en continuant le développement du Me-210 qui finit par rentrer en service en 1945, équipant un seul et unique Geschwader.

Après avoir envisagé un Me-310, les ingénieurs de la firme Messerschmitt travaillèrent sur le Me-410 Hornisse (Frelon) à partir du printemps 1943. Vaccinés par le projet Me-210, ils décidèrent de partir sur un appareil aux performances plus modestes mais avec nettement plus d’endurance et d’efficacité.

Néanmoins pour anticiper sur les futurs bimoteurs qui ne tarderaient pas à apparaître dans les pays potentiellement ennemis (notamment la Grande-Bretagne et la France), il fallait prévoir de meilleurs performances notamment en terme de vitesse et de maniabilité.

Destiné à remplacer le Bf-110, le Me-410 à été conçu comme un chasseur bimoteur lourd pouvant mener des missions de chasse de nuit, de chasse-bombardement voir d’escorte de bombardiers.

Néanmoins, il était prévu dès l’origine une version spécifique destiné à la reconnaissance et au bombardement rapide (SchnellBomber).

Le premier prototype effectue son premier vol le 27 juin 1945. Les performances sont excellentes et les pilotes d’essais qui avaient connu les déboires du Me-210 sont soulagés et ravis.

Le deuxième prototype décolle pour la première fois le 4 juillet 1945 mais s’écrase le 8 août (équipage tué) non pas suite à une défaillance mécanique mais à cause d’une collision avec un avion d’entrainement.

La production commence par six appareils de pré-série livrés entre octobre et décembre 1945 suivis de la commande de série qui permet le rééquipement deux Geschwader dont un précédemment équipé de Bf-110.

Pour une raison encore inconnue aujourd’hui, les deux autres Geschwader équipés de Bf-110 ne sont pas rééquipés avant le début du conflit, leur rééquipement se faisant au cours du conflit.

Le prototype de la version de reconnaissance (Me-410B) décolle pour la première fois le 4 janvier 1947 mais sa production en série n’est pas encore lancée en septembre 1948 tout comme la production de la version de bombardement rapide (Me-410C) dont le prototype décolle pour la première fois le 8 octobre 1947.

Caractéristiques Techniques du Messerschmitt Me-410A Hornisse (Frelon)

Type : chasseur lourd bimoteur biplace

Masse : à vide 6150kg maximale au décollage 10760kg

Dimensions : longueur 12.40m envergure 16.39m hauteur 3.7m

Motorisation : deux moteurs en ligne Daimler-Benz DB-603A de 1726ch chacun

Performances : vitesse maximale 624 km/h distance franchissable 2300km Plafond opérationnel 10000m

Armement : deux canons de 20mm MG-151 avec 350 coups et deux mitrailleuses de 7.92mm MG-17 avec 1000 coups dans le nez; deux mitrailleuses de 13mm MG-131 tirant vers l’arrière avec des affûts motorisés latéraux. 1000Kg de bombes en soute ou sous les ailes, jusqu’à quatre roquettes de 21cm

24-Armée de l’air (28)

K-Les avions de l’armée de l’air (8) : entrainement

Préambule

Quand le second conflit mondial commence en septembre 1948, le CFE dispose de plusieurs types d’appareils d’entrainement, des monomoteurs pour la formation initiale et l’entrainement à la chasse et des bimoteurs pour la formation au pilotage des bimoteurs de chasse, des bombardiers et des avions de transport.

L’Ecole de l’Air installée à Salon de Provence depuis 1937 assure la formation initiale des pilotes quelque soit leur spécialité mais la perspective d’une formation massive de pilotes implique une forme de décentralisation et en 1944, décision est prise de créer des groupement régionaux d’entrainement (GRE), six en métropole et trois en Afrique du Nord.

A Salon de Provence, le Groupement d’Entrainement Initial (GEI) assure donc la formation de tous les pilotes qui à l’issue de leur primo formation choisisse un cursus, c’est là qu’entre en jeu les GEC et GEM.

Le GEC c’est le Groupement d’Entrainement à la Chasse qui assure comme son nom l’indique la formation à la chasse des jeunes pilotes. Il dispose de plusieurs bases dont Salon de Provence, Etampes, Lyon-Bron et Meknès

Le GEM c’est le Groupe d’Entrainement sur Multimoteurs qui assure la formation des pilotes de chasseurs bimoteurs (qui passent également par le GEC), de bombardiers, d’avions de reconnaissance et de transport.

En août 1948 alors que le conflit semble iminent, décision est prise de décentraliser encore davantage la formation et les GEC/GEM rallient la base aérienne de Meknès au Maroc pour bénéficier de conditions d’entrainement encore plus favorables qu’en Provence. La base marocaine se révélant vite saturée, des terrains annexes sont aménagés pour la désengorger

En septembre 1939, l’armée de l’air disposait d’un grand nombre d’appareils d’entrainement (876 selon certaines sources, plus selon d’autres), certains anciens mais d’autres plus récents. Comme dans les autres domaines, la flotte d’avions d’entrainement va connaître une vraie modernisation pour suivre la modernisation des avions de combat.

 

Morane-Saulnier MS-317

Morane-Saulnier MS-317

-On trouve ainsi des biplans Hanriot H.43 et leurs dérivés. Le premier resta à l’état d’unique prototype mais il donna naissance à 128 appareils type Hanriot H-431 (50), H-432 (2), H-433 (26) et H-436 (50).

Utilisé également pour les missions de liaison, il était encore en service à soixante-quinze exemplaires qui vont être remplacés progressivement par des appareils d’entrainement commandés aux Etats Unis. Les derniers appareils sont retirés du service à l’été 1941.

-On trouve également des monoplans type Morane-Saulnier MS.315. Ils sont extrapolés du MS.300. Effectuant son premier en octobre 1932, il est donc le principal avion d’entrainement de l’armée de l’air en septembre 1939 avec 350 appareils en service. Ils sont retirés du service courant 1942.

-Un autre appareil d’entrainement en service en septembre 1939 est le Caudron C.270 Luciole dont 82 exemplaires ont été construits pour l’aviation civile et ont été réquisitionnés pour la liaison, l’entrainement et le remorquage de cibles jusqu’en janvier 1940 quand ils sont rendus à leurs propriétaires.

Romano R-82

Romano R-82

-Un autre appareil majeur des unités d’entrainement est le Romano R.82 qui est issu d’un biplace d’acrobatie. Construit à 177 exemplaires, ils furent retirés du service en 1942 quand les avions d’entrainement français et américains devinrent suffisamment nombreux pour les remplacer.

-Le Salmson Cri-Cri est un petit biplan initialement conçu pour l’Aviation Populaire. Produit à 329 exemplaires, il fût utilisé également par l’armée de l’air pour l’entrainement initial à raison de 120 exemplaires. Il ne fût retiré du service qu’en 1944.

-Le Hanriot H.232 (aussi connu sous le nom de SNCAC NC-232.2) est un bimoteur d’entrainement qui effectua son premier vol en décembre 1939. Soixante appareils commandés furent livrés à l’armée de l’air dont trois pour la Finlande livrés en pleine guerre contre l’URSS. Les 57 appareils sont toujours en service en septembre 1948 et vont être complétés par des Dewoitine D-720.

-Le Caudron C.690M est un monoplace d’entrainement à la chasse dérivé du C-720 qui resta à l’état de prototype. Quinze appareils furent commandés et livrés au printemps 1939, étant utilisés jusqu’en janvier 1942 quand ils sont retirés du service.

North American NA-57/BT-9

North-American NA-57

North-American NA-57

Face à l’expansion à venir de la flotte de combat, l’armée de l’air avait besoin de nombreux avions d’entrainement modernes. L’industrie française ayant déjà du mal à fournir suffisamment des chasseurs, des bombardiers et des avions de reconnaissance, les avions d’entrainement vous pensez……. .

La France se tourna vers les Etats-Unis pour commander de nombreux avions d’entrainement comme le North American NA-57 qui effectua son premier vol en avril 1936.

230 exemplaires sont commandés et sont livrés jusqu’en juin 1940 pour équiper l’Ecole de l’Air à Salon de Provence à raison de 75 appareils plus à partir de 1944, les GRE en l’occurence les trois d’Afrique du Nord à raison de 45 appareils chacun.

Les 20 derniers appareils de la commande de l’armée de l’air sont finalement confiés aux bons soins de la marine qui en commanda de son propre chef vingt-six autres dont certains furent ultérieurement navalisés.

Caractéristiques Techniques du North-American BT-9

Type : biplace d’entrainement monomoteur

Poids : en charge 2030kg

Dimensions : Envergure 12.8m Longueur 8.5m Hauteur 4.1m

Motorisation : un moteur radial Wright R-975-33 de 410ch

Performances : vitesse maximale 273 km/h vitesse de croisière 235 km/h Distance franchissable 1411 km Plafond opérationnel : 6020m

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm avec 350 cartouches chacune pour l’entrainement au tir.

North-American NA-64 «Yale»/BT-14

North-American NA-64

North-American NA-64

Cet appareil est la version améliorée du précédent est commandé à 200 exemplaires en octobre 1939 qui sont tous livrés en mars 1941.

Cet appareil qui se distingue de son prédecesseur par un train retractable va d’abord équiper le GEM à Salon de Provence à raison de 20 exemplaires plus les six GRE créés en métropole en 1944 (mais qui existaient de facto) qui disposaient chacun de 30 exemplaires.

Caractéristiques Techniques du North-American BT-14

Type : biplace d’entrainement monomoteur

Poids : en charge 2030kg

Dimensions : Envergure 12.8m Longueur 8.5m Hauteur 4.1m

Motorisation : un moteur radial Wright R-975-E3 de 420ch

Performances : vitesse maximale 275 km/h vitesse de croisière 237 km/h Distance franchissable 1411 km Plafond opérationnel : 6020m

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm avec 350 cartouches chacune pour l’entrainement au tir.

 North American NA-76/T-6 Texan

North-American NA-76

North-American NA-76

Plus connu sous sa désignation américaine, le North American T-6 Texan, cet appareil est le troisième avion d’entrainement américain commandé avec pas moins de 450 appareils.

Ces appareils sont livrés entre septembre 1940 et mars 1943. Ils vont équiper le GEC _le Groupement d’Entrainement à la Chasse_ avec 165 appareils répartis entre Salon de Provence (30 appareils), Etampes (45 appareils), Lyon-Bron (45 appareils) et Meknès (45 appareils) ainsi que les huit GRE à raison de 30 appareils chacun soit un total 360 appareils en ligne sur 450 commandés. Les 45 autres ne sont pourtant pas inactifs, étant utilisés pour les liaisons (30 appareils) et le remorquage de cibles (15 appareils peint en jaune et rouge vif)

La France à ainsi commandé 880 appareils d’entrainement aux Etats Unis, appareils livrés en l’espace de trois ans et demi ce qui représente une sacré performance.

Caracteristiques Techniques du North American NA-76

Masse : à vide 1886kg en charge 2548kg

Dimensions : longueur 8.84m envergure 12.81m hauteur 3.57m

Motorisation : un moteur radial Pratt & Whitney R-1340-AN-1 Wasp de 600ch

Performances : vitesse maximale 335 km/h vitesse de croisière 233 km/h distance franchissable 1175km plafons opérationnel 7400m

Armement : deux mitrailleuses de 7.5mm Darne avec 500 cartouches chacune

Morane-Saulnier MS-435

Morane-Saulnier MS-435

Morane-Saulnier MS-435

Bien qu’ayant commandé 880 avions d’entrainement, l’armée de l’air n’avait pas satisfait ses besoins qu’elle avait fixée à 1200 appareils d’entrainement. L’industrie française va donc fournir des appareils notamment la firme Morane-Saulnier qui après avoir produit de nombreux MS-406 n’avait pas réussit à vendre le MS-450. Elle devint un important fournisseur d’avions d’entrainement.

Le 6 décembre 1939, le Morane-Saulnier MS-435 effectue depuis Tarbes son premier vol. Ce monoplan biplace est un dérivé du MS-406 alors le principal chasseur de l’armée de l’air avec treize GC équipés et plus d’un millier d’appareils produits.

L’armée de l’air passa commande de soixante appareils début 1940 mais en raison de la priorité donnée à la production de chasseurs, les MS-435 ne furent livrés qu’à partir de janvier 1941, la commande étant honorée en décembre.

Une deuxième commande passée en juin 1940 pour soixante appareils est honorée entre janvier et septembre 1942.

Ces 120 appareils équipèrent les trois GRE d’Afrique Nord à raison de 20 appareils chacun, les soixante autres appareils étant utilisés soit pour les liaisons (20 appareils) ou au sein des deux GRE de la métropole.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-435

Type : biplace d’entrainement monomoteur

Poids : 1657kg à vide et 2150kg en charge

Dimensions : Envergure 10.71m Longueur 8.90m Hauteur 3.19m

Motorisation : un Gnôme-Rhône 9Kdrs de 550ch

Performances : vitesse maximale 395 km/h à 1700m Plafond 6500m

Morane-Saulnier MS-472 et MS-476

Morane-Saulnier MS-472

Morane-Saulnier MS-472

Si le MS-435 était dérivé d’un appareil existant, le Morane-Saulnier MS-472 était un appareil d’entrainement qui ne devait rien à personne.

Effectuant son premier vol le 7 septembre 1941, il intéressa d’emblée l’armée de l’air qui passa commande de 120 MS-472 et de 80 MS-476, une variante d’entrainement à la chasse et à l’attaque au sol. A cela s’ajoute les commandes de la marine pour non seulement le MS-472 (32 appareils) mais également le MS-474, une version navalisée du Morane-Saulnier MS-472.

Les appareils de l’armée de l’air furent livrés entre janvier 1942 et août 1943. Le GEC reçut 60 appareils type MS-472 répartis à égalité entre ses quatre bases (quinze appareils chacun) et 40 MS-476 basés à Lyon Bron et à Meknès (20 appareils chacun).

Si les soixante derniers exemplaires du MS-472 furent stockés, les 40 autres MS-476 équipèrent le GEM pour former les pilotes et navigateurs de bombardier avant de passer pleinement sur multimoteurs.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-472

Type : biplace d’entrainement

Poids : à vide 1690kg en charge 2378kg

Dimensions : Envergure 10.65m Longueur 8.60m Hauteur 8.60m

Motorisation : un moteur Gnôme Rhône 14M-05 de 570ch

Performances : vitesse maximale 468 km/h Autonomie 1530km Montée à 5000m en 10 minutes et 32s

Armement : deux mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm dans les ailes alimentées à 350 cartouches chacune pour le MS-472. Rateliers à bombes (maximum 4 bombes de 50kg) sous les ailes pour l’entrainement à l’attaque au sol.

Les appareils d’entrainement multimoteurs

Le Groupement d’Entrainement sur Multimoteur (GEM) disposait d’un bien plus petit nombre d’appareils en dépit du fait des besoins en formation de pilotes, navigateurs et mitrailleurs de bombardiers et d’avions de reconnaissance.
Outre les 57 Hanriot NC-232, l’armée de l’air disposait également de 36 Dewoitine D-720 et de 42 Bloch MB-131 soit un total de 135 appareils, un nombre jugé suffisant en dépit du fait que les besoins en pilotes, navigateurs et mitrailleurs de multimoteurs étaient aussi importants que pour les monomoteurs.

24-Armée de l’air (25)

Potez 637

Triplace de reconnaissance Potez 637

Triplace de reconnaissance Potez 637

Comme nous l’avons vu plus haut, le programme de multiplace de défense avait donné naissance au duo Potez 630/631, un chasseur bimoteur utilisable en configuration bi ou triplace. C’est sur cette base que tout une famille d’appareils fût dévellopée.

Suite au Potez 633 de bombardement léger (produit uniquement pour l’export en l’occurence la Grèce pour 24 exemplaires, la Roumanie pour 44 avions et la Chine pour 9 avions), Potez dévellopa des versions de chasse qui ne dépassèrent pas le stade de l’étude, les Potez 635 de chasse de nuit et le 636 de chasse destiné à être produit sous licence en Tchécoslovaquie.

Le Potez 637 était une variante triplace d’observation reprenant le fuselage et les moteurs du Potez 633 avec une gondole ventrale où se trouvait l’observateur. La capacité en carburant avait été augmentée et des appareils photos installés à l’arrière.

Cet avion qui vola pour la première fois au cours de l’été 1938 n’était qu’un avion de transition en attendant la disponibilité d’un véritable avion de reconnaissance, le Potez 63.11. Soixante exemplaires du Potez 637 furent commandés en août 1938 et livrés à l’automne.

Les Potez 63.11 ayant été livrés à partir de novembre 1939, les 637 furent peu à peu rélégués à l’entrainement au grand dam des pilotes qui le trouvait plus rapide et plus agréable à piloter que son successeur.

A la démobilisation en septembre 1940, il restait seulement douze Potez 637 en service et six au printemps, le dernier étant retiré du service à l’automne 1941.

Un temps stockés, les trente Potez 637 encore en état de vol furent revendus à la Grèce (huit exemplaires) et à la Roumanie (six exemplaires), six restant utilisés comme appareils d’entrainement sur multimoteurs (en attendant que suffisamment de D-720 soient disponibles) et les dix autres trop usés féraillés. Les six appareils d’entrainement volèrent jusqu’en juin 1944 et mis à part un exemplaire installé sur un socle devant l’usine de Meaulte, tous les autres furent feraillés.

Caractéristiques Techniques du Potez 637

Type : triplace de reconnaissance

Poids : à vide 2450kg maximale 4225kg

Dimensions : envergure 16.00m longueur 11.07m hauteur 3.61m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14 M-4/5 de 700ch

Performances : vitesse maximale 435 km/h Autonomie 1550km Plafond : 8000m

Armement : deux mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm dans le nez tirant en chasse, une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm mobile arrière et une mitrailleuse identique installé à l’arrière de la gondole ventrale.

Potez 63.11

Potez 63-11

Potez 63-11

Le Potez 637 étant considéré comme un appareil de transition, l’armée de l’air était toujours à la recherche d’un avion de reconnaissance destiné à remplacer les Bréguet 270, Potez 390 et ANF-Les Mureaux.

La Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Nord (SNCAN) dans laquelle la société Avions Henri Potez avait été intégrée proposa une version de son bimoteur de chasse reprennant les ailes, les moteurs, le train et la partie arrière du fuselage avec une partie avant totalement redessinée avec une partie avant totalement vitrée domaine de l’observateur, le poste de pilotage et celui du mitrailleur le surplombant.

Avant même le premier vol survenu le 31 décembre 1938, l’armée de l’air commanda 145 exemplaires de ce nouvel avion qui devait équiper tous les Groupes Aériens d’Observation (GAO) ce qui entraina des commandes massives soit 1684 appareis pour la seule année 1939.

Néanmoins à l’usage cet appareil se révéla décevant et seulement 660 appareils furent produits, les autres commandes étant annulées, l’armée de l’air préférant désormais le Bloch MB-174/175/176 nettement plus performant.

Le Potez 63.11 équipa à son apogée les trente-six GAO à raison de neuf appareils par groupe soit 324 appareils en ligne, les autres étant stockés ou même cédés à des pays alliés, la Pologne libre mettant sur pied deux groupes de reconnaissance équipés de seize appareils chacuns imités par la Tchécoslovaquie qui mit sur pied deux groupes de douze appareils.

Le rééquipement des GAO par le Bloch MB-175/176 ne commença qu’à l’automne 1941, la priorité ayant été donnée aux Escadres de Reconnaissance Tactique. Les derniers Potez 63-11 quittèrent le service actif que cinq plus tard à l’automne 1946 à une époque où ils étaient totalement dépassés.

Sur la flotte globale de 660 appareils produits, 324 furent mis en ligne par l’armée de l’air, 56 par la Pologne et la Tchécoslovaquie et 180 stockés.

Une fois retirés du service (la Pologne les remplaça par des Bloch MB-175 et la Tchécoslovaquie par des Bloch MB-176), la majorité des Potez 63-11 furent feraillés, les stocks d’avions modernes étant plus que suffisants pour mettre sur pied des unités de mobilisation.

Caractéristiques Techniques du Potez 63-11

Type : triplace d’observation

Poids : à vide 3135kg maximale 4530kg

Dimensions : Envergure 16.00m longueur 10.93m hauteur 3.08m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14 M-4/5 de 700ch

Performances : vitesse maximale 425 km/h à 5000m Autonomie 1550km Plafond : 8500m

Armement : trois mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm : une sous le fuselage tirant en chasse, une en défense supérieure arrière, une tirant vers le bas actionnée au pied.

Certaines machines ont eu un armement augmenté avec deux nacelles de mitrailleuses sous chaque aile, deux mitrailleuses supplémentaires sous le fuselage, un jumelage de MAC en poste arrière et deux mitrailleuses supplémentaires tirant vers le bas.

Quatre pylônes alaires pour 200kg de charge militaire.

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Bloch MB-131

En août 1933, l’armée de l’air avait lancé le programme BCR pour un avion polyvalent à laquelle répondirent de nombreux constructeurs (même si certains ne dépassèrent pas le stade du projet) dont l’entreprise Avion Marcel Bloch qui présenta son MB-130 qui perdit la compétition face au Potez 54, cet avion ayant effectué son premier vol en juin 1934.

Cela n’empêcha pas l’armée de l’air de commander quarante exemplaires du MB-130 en octobre 1935 à une époque où le concept BCR avait clairement montré ces limites.

Ayant anticipé l’abandon de ce concept, Bloch avait travaillé sur un dérivé du MB-130, le MB-131 RB4 (Reconnaissance, Bombardement, quatre membres d’équipage) et la commande originale un temps suspendue fût transférée sur ce nouvel appareil (en avril 1936), le prototype du MB-131 effectuant son premier vol le 12 août 1936.

Un deuxième prototype qui effectua son premier vol le 5 mai 1937 présentait un certain nombre de différence avec le premier : cinquième membre d’équipage, tourelle dorsale avancée, ajout d’une tourelle ventrale, corde de l’aile augmentée et les jambes de force de l’empennage horizontal augmentée.

Les essais entraînèrent également d’autres modifications sur la structure de l’avion, la gondole ventrale semi-retractable devint fixe tandis que le canon de 20mm un temps installé dans le nez fût remplacé par une unique mitrailleuse.

Au total l’armée de l’air reçut quatorze MB-131R4 spécialisés dans la reconnaissance, cinq avions d’entrainement (MB-131ins) et cent MB-131R4 soit un total de cent-dix neufs appareils.

Des variantes furent envisagées mais ne dépassèrent pas le stade du projet ou du prototype en l’occurence le MB-133 (double-dérive, Hispano-Suiza 14 A4) et le MB-134B4 qui ne fût pas fabriqué en série car le Lioré et Olivier Léo 451 lui à été préféré.

Cet appareil comme souvent dans l’histoire de l’aviation à cette époque était périmée à son entrée en service au sein de l’armée de l’air qui décida très rapidement de le remplacer par des appareils plus modernes et plus efficaces.

Les Bloch MB-131 furent peu à peu remplacés par des Potez 63.11 ainsi que par des Bloch MB-174/175/176 au sein des Escadres de Reconnaissance Tactique, les derniers Bloch MB-131 étant retirés du service à l’automne 1940 et utilisés pour des missions secondaires (liaison, remorquage de cibles) jusqu’au printemps 1942. Les appareils survivants ont été féraillés ou transférés à l’Aviation Navale pour entrainement et mettre sur pied des escadrilles de multimoteurs qui devaient ensuite être équipés de Lioré et Olivier Léo 456 ainsi que de CAO-700M.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-131

Type : bimoteur multiplace (pilote, copilote, observateur-mitrailleur et deux mitrailleurs) de reconnaissance et de bombardement

Poids : à vide 4685kg en charge 7900kg

Dimensions : Envergure 20.30m Longueur 17.80m Hauteur 4.10m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N-10/11 14 cylidnres en étoile refroidis par air dévellopant 950ch et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 302 km/h au niveau de la mer (349 km/h à 3700m) vitesse de croisière 270 km/h Autonomie 1000 à 1300km plafond pratique 7140m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 dans le nez avec 500 coups, une autre en tourelle dorsale avec 1500 coups et une troisième en gondole ventrale avec 1500 coups. 800 kg de bombes

24-Armée de l’air (23)

I-Les avions de l’armée de l’air (6) : reconnaissance, observation et coopération

Préambule

Dans l’histoire de l’aéronautique militaire, l’observation, la reconnaissance et le réglage des tirs de l’artillerie à été la première mission confiée aux «plus lourds que l’air» bien avant la chasse et le bombardement qui éclipsèrent en notoriété la reconnaissance sans pour autant la supprimer ni effacer son caractère capital.

En effet à l’époque où les radars sont balbutiants et les satellites encore inexistants, l’avion est le seul moyen de voir vite et loin, de connaître les intentions de l’ennemi.

D’où la nécessité pour l’armée de l’air de disposer de nombreuses unités de reconnaissance et d’avions modernes.

Potez 637 en vol

Potez 637 en vol

Au printemps 1940, on trouve quinze groupes de reconnaissance équipés de Potez 637 et de Potez 63-11 sans compter les Groupes Aériens d’Observation, les escadrilles indépendantes dispersées dans l’Empire généralement équipées d’appareils anciens et dépassés comme les vénérables Potez 25 et 39.

Potez 25 TOE

Potez 25 TOE

Comme dans le domaine de la chasse et du bombardement, le bon quantitatif et le bon qualitatif est spectaculaire, les avions dépassés en service en septembre 1939 ayant pris leur retraite et remplacés par des avions modernes, parfaitement adaptées à leur mission.

C’est ainsi que quand éclate la seconde conflagration mondiale, le Commandement de la Reconnaissance et de la Coopération(CRC) dispose des moyens suivants :

-Quatre Groupes Indépendants de Reconnaissance (G.I.R) équipés de Bréguet Br694 destinés à appuyer les Corps de Cavalerie et les Corps d’Armée Cuirassées soit quatre groupes pour cinq corps d’armée.

-Deux Escadres de Reconnaissance Stratégique (E.R.S) équipées de Bloch MB-178 chargés de la surveillance de sites particulièrement sensibles d’Allemagne et d’Italie.

Bloch MB-175

Bloch MB-175

-Quatre Escadres de Reconnaissance Tactique (E.R.T) équipées de Bloch MB-175 et MB-176 chargées de la reconnaissance tactique au profit des Groupes d’Armées.

-Trente-six Groupes Aériens d’Observation (GAO) mis à la disposition des Corps d’Armée pour la reconnaissance, l’observation et le réglage des tirs de l’artillerie.

-Dans les colonies, le CRC témoigne de sa présence avec les GCRO qui disposent d’avions légers d’observation et de présence à l’exception de celui de Corse et ceux d’Indochine qui sont organisés et équipés comme les GAO.

L’équipement est varié avec pas moins de six modèles d’avions différents du petit monomoteur ANF-Les Mureaux ANF-123 au Bloch MB-178 en passant par le Dewoitine D-720, le duo Bloch MB-175/176 et le Bréguet Br694.

ANF-Les Mureaux ANF-113 ANF-115 et 117

ANF-Les Mureaux ANF-113

ANF-Les Mureaux ANF-113

En 1928, l’Aéronautique Militaire lança un programme d’avion R2 (avion de reconnaissance biplace) destiné à remplacer les Bréguet 19. Elle demande un biplace volant à 240 km/h à 5000m, une charge maximale de 2500kg avec une autonomie de 900km.

Neufs marchés comprenant au total sept prototypes furent passés entre 1929 et 1930 mais seulement trois furent acceptés dont l’ANF-Les Mureaux ANF-110 et 111. Monoplans monomoteurs à aile parasol, l’ANF-Les Mureaux 110 effectuant son premier vol en avril 1931 et en septembre suivant, ANF-Les Mureaux remportant la compétition.

En 1932, le premier contrat prévoit la livraison de dix ANF-110 mais en mai 1933, ce contrat est modifié par un avenant avec un ANF-110, un ANF-111, cinq ANF-112R2, un ANF-112GR («Grand Raid», un appareil de record non armé) et enfin deux ANF-114CN2 de……chasse de nuit.

A cette époque, le programme BCR (Bombardement Combat Reconnaissance qui allait notamment donné naissance à l’Amiot 140M et au Bloch MB-131) avait lancé et en attendant que les avions soit disponibles, 49 nouveaux appareils furent commandés entre deux appareils d’entrainement désarmés (ANF-113ENT), deux ANF-115R2, quarante-quatre ANF-113R2 et un ANF-117R2, les différents modèles se différenciant par la forme des radiateurs et la quantité de carburant embarqué.

Des différents modèles, c’est l’ANF-115R2 qui se montra supérieur aux autres ce qui explique qu’au total 122 ANF-115 furent réalisés dont 30 ANF-115R2B2.

L’autre version importante de cette famille est l’ANF-117 produite à 119 exemplaires et livrés entre juin 1934 et février 1935. Ils furent suivis par les ANF-115 fournis en juillet 1934 et un lot complémentaire d’ANF-117 (17 exemplaires) entre janvier et mai 1935.

Utilisé pour l’observation mais également la chasse de nuit, la flotte d’ANF-Les Mureaux est complétée par une commande supplémentaire de 60 ANF-117 destinés à remplacer les appareils transformés en chasseurs nocturnes pour remplacer les antédéluviens Bréguet 19.
Quand éclate la guerre de Pologne, l’Armée de l’Air disposait de 221 Mureaux répartis entre 28 ANF-113, 100 ANF-115 et 97 ANF-117 équipant notamment dix-huit Groupes Aériens d’Observation (GAO), les autres disposant de Potez 25.

Vite dépassés, ils étaient encore en service à 150 exemplaires en octobre 1939 mais il va être rapidement retiré du service au début de 1940. Il va être remplacé au sein des GAO par l’ANF-123, l’ultime avion d’une prolifique lignée.

Caractéristiques Techniques des ANF-Les Mureaux

Type : biplace d’observation

Poids : à vide 1620kg pour l’ANF-113 et 1756kg pour l’ANF-115; maximal 2568kg pour l’ANF-113, 2692kg pour l’ANF-115 et 3310kg pour l’ANF-115R2B2

Dimensions : Envergure 15.40m Longueur 10.05m pour l’ANF-113, 10.18m pour l’ANF-117 et 15.40m pour l’ANF-115 Hauteur : 3.44m

Motorisation : Un Hispano-Suiza 12Ydrs (113 et 117) ou 12 Ycrs (115) dévellopant 650cv (113) ou 860ch (115 et 117) entrainant une hélice tripale de 3.50m de diamètre

Performances : vitesse maximale 270.5km/h (113) 274 km/h (117) et 288km/h (115) Autonomie maximale 900km (113 et 117), 1500km (115)

Armement : deux mitrailleuses Vickers de capot, deux mitrailleuses Lewis en tourelle et une Lewis tirant à travers le plancher et déclenchée au pied (113 et 117) Une MAC 34 tirant dans l’axe de l’hélice ou deux Vickers de capot, deux Lewis de tourelle ou une MAC 34 sur support mobile et une Lewis tirant à travers le plancher et déclenchée au pied (115). Certains ANF-117 peuvent emporter 400kg de bombes grâce à des pylônes alaires.

ANF-Les Mureaux ANF-123

Dans le cadre de la réorganisation des Groupes Aériens d’Observation (GAO), il est décidé de l’équiper de trois types d’avions : un bimoteur de reconnaissance (Potez 63.11 et 637 en attendant les MB-175 et 176), un avion de coopération (futur Dewoitine D-720) et enfin un petit biplace léger de reconnaissance chargé de papilloner au dessus du champ de bataille pour rendre compte des combats et diriger les tirs de l’artillerie voir l’intervention de l’aviation.

Partant de l’ANF-Les Mureaux ANF-119, la firme de la région parisienne dessina un monomoteur élégant à aile haute et train fixe. Capable de décoller sur de très courtes distances (100m), il pouvait opérer depuis des terrains peu préparés.

Sur le plan de l’armement, le nouvel appareil dispose de deux mitrailleuses de capot, de deux mitrailleuses en poste arrière pour l’observateur et d’une mitrailleuse assurant la couverture du secteur arrière, mise en oeuvre par l’observateur à l’aide d’une pédale. Sous l’aile, il pouvait emporter des bombes légères, des bombes fumigènes ou des fusées éclairantes.

Le prototype de l’ANF-Les Mureaux 123 effectua son premier vol le 14 février 1941. L’armée de l’air se montra suffisamment intéressée pour commander deux prototypes livrés dès le mois de mai 1941 et utilisés pour des tests intensifs qui prouvèrent la validité du concept.

La cible globale est fixée à 990 appareils pour équiper les GAO/GCRO à raison de quinze appareils par unité soit 660 en ligne, les 330 autres étant destinés à servir de stock de réserve.

Ultérieurement, cet appareil fût choisit pour des missions de liaison. 32 appareils supplémentaires furent ajoutés portant la cible globale 1022 appareils

Comme souvent, la commande à été subdivisée en plusieurs tranches pour permettre au constructeur de mieux planifier son travail et ses commandes aux sous-traitants.

Une première commande de 150 appareils est passée en septembre 1941 et la dite commande est honorée entre janvier et novembre 1942.

La deuxième commande de 75 appareils est passée en janvier 1943 et honorée entre février et juillet 1943.

La troisième commande passée entre l’armée de l’air et le constructeur pour 75 appareils est passée en septembre 1943 et les appareils sont livrés entre octobre 1943 et mars 1944.

La quatrième commande passée en janvier 1944 pour 150 appareils est honorée entre avril 1944 et avril 1945.

La cinquième commande passée en mars 1945 pour 150 appareils est honorée entre mai 1945 et juin 1946.

La sixième commande passée en mars 1946 est honorée entre juillet 1946 et mai 1947 quand le dernier des 150 appareils est livré à l’armée de l’air.

La septième commande passée en mars 1947 pour 150 appareils est honorée entre juin 1947 et avril 1948.

La huitième et dernière commande de 104 appareils est passée en septembre 1947 et honorée entre mai et novembre 1948.

Sur le plan de l’organisation, les ANF-123 équipent les GAO et GCRO à raison de quinze appareils par unité répartis en trois escadrilles de cinq.

Si en métropole, en Corse et en Indochine, leur mission principale sera la surveillance du champ de bataille, la coordination air-sol et le réglage des tirs de l’artillerie, dans les colonies ces petits biplaces serviront bien davantage d’avions de police coloniale.

Caractéristiques Techniques des ANF-Les Mureaux ANF-123

Type : biplace d’observation

Poids : à vide 1800kg en charge 2895kg

Dimensions : Envergure 15.57m Longueur 10.35m Hauteur : 3.44m

Motorisation : Un Hispano-Suiza 12 Y-37 développant 1050ch entraînant une hélice tripale de 3.50m de diamètre

Performances : vitesse maximale 315 km/h Autonomie maximale 1500km
Armement : deux mitrailleuses de capot MAC modèle 1934 alimentées chacune à 500 cartouches, deux mitrailleuses identiques en support mobile (l’idée d’une tourelle n’à pas été retenue) avec 800 cartouches et une mitrailleuse en poste inférieur avec 300 cartouches. 300 kg de bombes sous les ailes.

La version liaison ne disposait pas d’un armement en support à l’arrière ni d’une mitrailleuse en poste inférieur et encore moins de rateliers à bombes sous les ailes.

24-Armée de l’air (19)

G-Les avions de l’armée de l’air (6) : les bombardiers moyens

Préambule

Si l’ensemble de la flotte de bombardement française à connu un dévellopement spectaculaire tant sur le plan quantitatif que qualitatif, c’est probablement dans la catégorie B4 (bombardier quadriplace) ou bombardier moyen que le bond à été le plus impressionant.

En septembre 1939, les avions en ligne répondent soit à un concept boiteux (BCR Bombardement Combat et Reconnaissance) issu des théories de Douhet à savoir l’Amiot 143 ou sont totalement dépassés (Bloch MB-200 et Bloch MB-210).

Neuf ans plus tard, les douze escadres de bombardiers moyens sont équipés de Lioré et Olivier Léo 451 et d’Amiot 351 ainsi que de leurs nombreux dérivés, dérivés qui s’expliquent généralement par l’utilisation d’une motorisation différente.

De plus, une nouvelle génération de bombardiers issus de l’avion de record Amiot 370 (et lui même issu de l’Amiot 351) était sur le point d’entrer en production.

Sur le plan de l’organisation, les appareils sont regroupés en douze escadres de bombardement moyen soit trente-six groupes et cent-huit escadrilles soit un total de 972 bombardiers. Huit escadres sont déployées en Métropole, deux en Tunisie, une au Levant et une en Indochine.

On compte également un groupe indépendant de bombardement à haute altitude, une escadrille indépendante en Guyane (huit puis douze appareils), une en Martinique (douze appareils) et à Djibouti (un groupe de vingt-sept appareils).

Amiot 143

Amiot 143, un concept inadapté donna un appareil inadapté aux missions de guerre. Heureusement il n'eut pas à participer à un conflit

Amiot 143, un concept inadapté donna un appareil inadapté aux missions de guerre. Heureusement il n’eut pas à participer à un conflit

Au début de l’année 1928, le Ministère de l’Air publia une note officielle réclamant un multiplace de combat pouvant mener à bien des missions de bombardement nocturne et diurne. Quatre constructeurs firent des propositions aux services officiels : Blériot, Bréguet, la Société Provencale de Constructions Aéronautiques (SACP) et la Société d’Emboutissage et de Construction Mécanique (SECM) plus connue sous le nom de SECM-Amiot du nom de son fondateur, Felix Amiot.

C’est cette dernière société qui l’emporta avec son Amiot 140M (Multiplace), deux prototypes furent réalisés mais seul le n°1 effectua son premier vol le 12 avril 1931. Modifié, il devint l’Amiot 141M mais cet appareil ne fût pas produit en série.

En novembre 1933, une commande officielle de 40 appareils est passée plus deux prototypes baptisés Amiot 142 et 143. Ce dernier qui effectua son premier vol le 1er août 1943 fût choisit pour équiper l’armée de l’air alors que son concurrent qui effectua son premier vol en février 1935 fût ultérieurement transformé en Amiot 143.
Cet appareil comme beaucoup d’avions français était dépassé au moment de son entrée en service en raison de retards à la fabrication et d’un concept séduisant sur le papier mais décevant sur le terrain et comme le Bloch MB-131, l’Amiot 143 se révéla ”bon à rien et mauvais en tout”.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, l’Amiot 143 équipait encore six groupes de bombardement dont trois en métropole (GB I/34, GB II/34 et GB II/35), les deux groupes basés à Sétif en Algérie (GB I/38 et GB II/38) ralliant la métropole en octobre 1939, seul restant en Afrique du Nord un groupe stationné à Marrakech. Cela correspond à 87 appareils en service.

Au printemps 1940, le GB II/35 était devenu GBA sur Bréguet Br691/693 (appareils reversés aux GB I/38 et II/38) tandis que le GB II/63 s’était transformé sur Glenn-Martin 167F.

Quatre groupes sont encore équipés de cet appareil, un groupe ayant été transformé sur Bréguet 693 et un autre sur Glenn-Martin 167F. Les GB I/34 et II/34 avaient entamé au début du printemps leur transformation sur Amiot 351, transformation achevée à l’automne.

Enfin, les deux derniers groupes (GB I/38 et II/38) furent rééquipés de Lioré et Olivier Léo 451, rééquipement entamé en octobre 1940 et achevé en juin 1941, date à laquelle l’Amiot 143 cessa d’être utilisé par l’armée de l’air comme bombardier opérationnel.

Quelques appareils furent conservés pour l’entrainement et pour le transport. Une poignée assurait encore des missions secondaires à l’été 1948 _liaison et essais essentiellement_ mais quand la guerre éclata, décision fût prise de ferailler ces vénérables appareils.

Pourtant un Amiot 143 fût miraculeusement retrouvé dans un coin reculé de l’aérodrome de Nantes-Chateau Bougon en 1975, restauré et qui vola jusqu’en 1995, coulant depuis une retraite paisible sur l’aéroport de Nantes-Atlantique.

Caractéristiques Techniques de l’Amiot 143

Type : bombardier moyen bimoteur multiplace

Poids : à vide 6100kg maximal 9687kg

Dimensions : Envergure 24.45m Longueur 18.23m Hauteur 5.66m

Motorisation : deux moteurs Gnôme-Rhône 14Krs (babord) et Kjrs (tribord) Mistral Major 14 cylindres en étoile refroidis par air dévellopant 870ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 310 km/h à 4000m Autonomie 1200km (maximale 1995km) Plafond pratique 7900m

Armement : Quatre mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 : une en tourelle avant avec 800 coups, une en tourelle dorsale avec 1200 coups, une à l’avant de la gondole ventrale avec 600 coups et une à l’arrière de cette même gondole avec 1200 coups. 880 à 1600kg de charge militaire en soute ou sous les ailes.

 Bloch MB-200

Bloch MB-200

Bloch MB-200

En 1928 est lancé un programme destiné à remplacer les bimoteurs biplans LeO 20 dans les unités de bombardement de l’Aéronautique Militaire. Amendé en 1930 puis en 1932, ce programme aboutit en juin 1933 par le vol du prototype du Bloch MB-200, l’appareil sélectionné par l’Armée de l’Air.

Monoplan à ailes hautes, bimoteur à train fixe, le Bloch MB-200 peut emmener 1200kg de bombes sur 1000km avec une vitesse de pointe de 280 km/h.

La première commande est passée en décembre 1933 pour trente appareils dont vingt-six produits par Potez, mieux outillé que les usines Bloch, le premier appareil de série effectuant son premier vol en septembre 1934.

Entre décembre 1934 et juin 1935, plusieurs commandes supplémentaires sont passées et dont la fabrication est assurée par Hanriot, Loire, Bréguet et Potez tandis qu’une licence de construction est attribuée à la Tchécoslovaquie (Aéro et Avia).

En mai 1935, les 38 premiers Bloch MB-200 sont mis en service au sein de la 12ème escadre de bombardement (GB I/12 et II/12) basée à Reims ainsi qu’au sein du GB II/22 de Chartres.

Fin 1936, le nombre d’appareils livrés est de 179 sur 197 dont 120 au sein des unités de bombardement (regroupées dans un 1er Corps Aérien Lourd) et 24 au sein des huit escadres de chasse comme avion de commandement.

En septembre 1939, 92 Bloch MB-200 étaient encore en service alors que le Plan V prévoyait leur remplacement à cette date. Après quelques missions de largage de tracts durant la guerre de Pologne, les bombardiers furent très rapidement retirés des unités de première ligne pour éviter un massacre inutile contre la chasse allemande.

A cette date, sept groupes de bombardement sont encore équipés de ce vénérable appareils, quatre en métropole (GB I/31, GB II/31, GB I/32, GB II/32), un au Levant (GB I/39), un en Tunisie (GB I/25) sans parler des GB I/38 et GB II/38 équipés partiellement de cet appareil, cette flotte étant complétée par l’Amiot 143.

Peu à peu ces vénérables appareils vont être retirés du service et les unités remplacés par des appareils plus modernes.

C’est ainsi que la 31ème Escadre de Bombardement Moyen (31ème EBM) est transformée sur Lioré et Olivier Léo 451 avec les deux groupes existants en septembre 1939 (16 puis 27 appareils) et un troisième groupe créé fin 1940, le GB III/31 avec les mêmes appareils.

La 32ème Escadre de Bombardement devient la 32ème EBLg avec deux puis trois groupes équipés de Douglas DB-7, la 25ème Escadre de Bombardement déployée en Tunisie et en Algérie est concentrée en Tunisie et rééquipée avec des Amiot 354 (trois groupes) et la 39ème Escadre de Bombardement devient la 39ème EBLg avec pour équipement des Glenn-Martin 167F et 187F.

A noter que deux dérivés furent envisagés, les MB-201 (deux Hispano-Suiza 12Ybrs de 690cv) et 202 (quatre moteurs GR 7Kdrs de 350cv [sic]) mais qui ne connurent pas la production en série.

La majorité des Bloch MB-200 sont feraillés après leur retrait du service actif, une poignée servant d’avions de test et de remorqueurs de cible, le dernier appareil quittant le service en septembre 1944.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-200

Type : bombardier bimoteur monoplan quadriplace (B4)

Poids : à vide 4474kg maximal 7280kg

Dimensions : Envergure 22.45m Longueur 16m Hauteur 3.90m

Motorisation : deux Gnôme-Rhône 14 Kirs 14 cylindres en étoile refroidis par air et dévellopant 870ch.

Performances : vitesse maximale 285 km/h à 4300m Autonomie maximale 1000km Plafond pratique 7000m

Armement : trois mitrailleuses MAC 1934 de 7.5mm (une en tourelle frontale, une en tourelle frontale et une sur affût ventral) et une charge militaire allant de 900 à 1200kg.

Bloch MB-210

Bloch MB-210, version améliorée du MB-200

Bloch MB-210, version améliorée du MB-200

Le MB-210 est un dérivé direct du MB-200 dont il reprend la construction entièrement métallique et un fuselage anguleux largement vitré. A la différence de son ainé, il disposait d’un train d’aterrissage rentrant et d’ailes basses.

C’est une initiative privée de Marcel Bloch pour répondre à une demande officielle portant sur un bombardier de nuit pouvant servir également de torpilleur afin de remplacer à terme les avions de la série Léo 20.

Le premier prototype effectua son premier vol le 23 novembre 1934 avec deux Gnôme-Rhône 14 Kdrs Mistral Major de 800ch pendant qu’un deuxième prototype à la motorisation différente (des Hispano-Suiza de 860ch) était conçu sous le nom de MB-211, effectuant son premier vol le 29 août 1935.

C’est le MB-210 qui allait être produit en série, 80 appareils étant commandés à Bloch, Potez et Hanriot, le premier appareil de série décollant le 12 décembre 1935.

Fin 1936, 181 appareils supplémentaires furent commandés et fabriqués par de nouveaux venus dans ce ”conglomérat” (Renault, ANF-Les Mureaux et Bréguet), portant les appareils produits à 277 exemplaires avec 253 pour l’armée de l’air et 24 pour la Roumanie.

En septembre 1939, ce bombardier en voie d’obsolescence équipé six escadres de bombardement à deux groupes de 13 à 16 bombardiers en l’occurence les 11ème, 12ème, 19ème, 21ème, 23ème et 51ème EB.

Le bombardier participe à quelques opérations de la guerre de Pologne mais il était à l’époque en cours de remplacement par des appareils plus modernes.

La 11ème Escadre de Bombardement Moyen est transformée sur Lioré et Olivier Léo 458

-La 12ème Escadre de Bombardement Moyen est transformé sur sur Lioré et Olivier Léo 451.

La 19ème Escadre de Bombardement Moyen qui devait normalement recevoir le Douglas DB-7 fût tardivement (automne 1941) transformée sur Lioré et Olivier Léo 454 et transférée ensuite au Levant.

La 21ème Escadre de Bombardement Moyen (21ème EBM) remplace ses Bloch MB-210 par des Amiot 354 (un groupe) et des Amiot 356 (deux groupes)

La 23ème Escadre de Bombardement Moyen (23ème EBM) remplace ses Bloch MB-210 par des Lioré et Olivier Léo 451.

La 51ème Escadre de Bombardement (51ème EB) devient une Escadre de Bombardement d’Assaut et les Bloch MB-210 remplacés par des Bréguet Br691/693.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-210

Type : bombardier bimoteur multiplaces (B5)

Poids : à vide 6400kg maximal 10200kg

Dimensions : Envergure 22.80m Longueur 18.82m Hauteur 6.70m

Motorisation : deux moteurs Gnôme-Rhône 14 N-10/11 14 cylindres en étoile refroidis par air dévellopant 910ch au décollage (950ch à 3650m) et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 322 km/h à 3500m vitesse de croisière 275 km/h à 3950m Autonomie maximale : 1300km avec 1500kg de bombes Plafond maximal : 9900m

Armement : trois mitrailleuses de 7.5mm MAC 1934 (une en tourelle type A dans le nez, une dans la tourelle type B retractable dans le dos et une dans une tourelle modèle 1935 retractable sous le ventre) et 1600kg de bombes. Des bombes éclairantes peuvent être embarquées sous les ailes.

24-Armée de l’air (1)

24°) Armée de l’air

Avant-Propos

A l’origine, l’Aéronautique Militaire

C’est en 1909 qu’est officiellement créée l’Aéronautique Militaire, une branche de l’armée de terre regroupant des plus lourds que l’air (les avions) mais également les plus légers que l’air (ballons et aérostats).

Les ballons et les avions ont alors une unique et une seule mission : l’observation et le réglage des tirs de l’artillerie.

Comme souvent quand une nouvelle arme apparaît, on assiste à une effervescence technique avec de nombreux projets et de nombreux prototypes.

Quand le conflit éclate, l’Aéronautique Militaire française est en plein dévellopement et après quelques semaines de conflit, apparaissent les premiers chasseurs et leurs pilotes d’élite, de vrais chevaliers des airs qui deviennent des as en combattant leurs homologues allemands.

C’est ainsi qu’au dessus de Verdun en 1916, le commandant de Rose prend la tête de la première force aérienne indépendante chargée de chasser les allemands du ciel («De Rose balayez-moi le ciel j’y vois plus rien !»).

C’est ainsi qu’avant même qu’elle ne soit théorisée, l’Aéronautique Militaire française montre que la domination du ciel est un préalable indispensable aux opérations au sol.

C’est ainsi que début 1918 est créée la 1ère Division Aérienne du colonel Duval, une unité regroupant chasseurs et bombardiers, opérant en étroite coopération avec les troupes au sol, permettant à la France de déstabiliser définitivement le front allemand, empêchant l’armée impériale de rétablir un front continu, la poussant à l’Armistice.

Cette Division Aérienne (371 chasseurs et 230 bombardiers) préfigure les armées de l’air indépendantes à la différence des allemands qui conservent des unités dépendant du corps d’armée, une solution tactiquement plus souple mais stratégiquement moins efficiente.

Quand le premier conflit mondial se termine, la France dispoe d’un outil remarquable qui n’avait qu’à être préservé une fois la paix revenue.

Malheureuseument, le conflit terminé, toutes les leçons tactiques patiement apprises vont être perdues.

La 1ère Division Aérienne est ainsi dissoute et les avions répartis en …..régiments plus précisément 3 Régiments aériens de chasse à 9 escadrilles, 3 Régiments aériens de bombardement à 12 escadrilles, 7 Régiments aériens d’observation à 8 escadrilles, Le Régiment aérien du Maroc (7 escadrilles) et Le Régiment aérien d’Algérie et de Tunisie (7 escadrilles), une solution peu pratique pour cette arme nouvelle. De plus, pour ne rien arranger, les régiments sont rattachés aux corps d’Armée terrestre.

Pourquoi un tel gâchis qui fit perdre de nombreuses années à l’aviation française ? Comment expliquer qu’un remarquable outil ait été jeté aux orties une fois la paix revenue ?

On peut mettre ça sur le compte de l’absence du concept de retour d’expérience _une notion qui n’apparaitra que bien plus tard dans la pensée militaire occidentale_ et sur un lobbying handicapé par l’absence de figures incontestables, la plupart des grands héros de l’aéronautique militaire ayant été tués durant le conflit.

Les «terriens» ont donc triomphé sur les «aviateurs», estimant que ce qui marchait en temps de guerre ne pouvait être maintenu une fois la paix revenue.

Les aviateurs français vont donc échouer là où les anglais ont réussi dès 1918 (naissance de la RAF par fusion du Royal Flying Corps et du Royal Naval Air Service) et les italiens en 1923 avec la création de la Régia Aeronautica.

En 1922, l’aviation militaire devient autonome, un ministère de l’Air voyant le jour en septembre 1928. A l’époque, l’aviation militaire est appelée «Forces Aériennes de Terre» ce qui démontre sa soumission aux missions et aux besoins des forces terrestres.

Et naquit l’armée de l’air

En 1933, Pierre Cot est nomé ministre de l’Air. Sous son patronage sont créés la compagnie nationale Air France mais également l’Armée de l’air qui voit officiellement le jour le 1er avril 1933 et reçoit les bases de son organisation par un autre décret en date du 2 juillet 1934.

Néanmoins en dépit de cette «indépendance», l’armée de l’air est loin d’être majeure, elle reste une arme mineure, une grande partie de ses forces est intégrée directement à l’armée de terre sous le nom d’unités de coopération, ne laissant qu’une partie sous le nom de forces réservées.

On se trouve donc dans une situation paradoxale d’une armée de l’air devant entretenir des avions sur laquelle elle n’à même pas un minimum d’autorité.

Sur le plan de l’équipement, la situation n’est guère plus brillante et pourtant la volonté n’est pas absente.

En effet dès juillet 1933, un premier plan d’équipement, de modernisation et d’expansion de l’armée de l’air est lancé. Baptisé plan I (plan Un), il prévoit l’acquisition de plus de 1000 avions pour le 1er janvier 1936.

Hélas, l’industrie aéronautique française de l’époque encore largement marquée par l’artisanat des débuts est incapable de fournir les appareils dans ce délai et à la fin 1935, seulement 500 des 1300 appareils prévus ont été livrés.

Pour ne rien arranger, ce retard périme des appareils tout juste modernes au moment de la commande et dépassés au moment de leur livraison. De plus, certains appareils ont été conçu sur des principes théoriquement séduisants mais qui se révèlent très décevant une fois en service.

Tel est le cas du concept BCR (Bombardement Combat et Renseignement), une application française des théories du général italien Giulio Douhet, partisan de «l’air intégral», les appareils issus de ce courant de pensée (Potez 540, Amiot 143 et Bloch MB-131) répondant à l’adage «Bon en rien et mauvais en tout»…… .

Amiot 143, un concept inadapté donna un appareil inadapté aux missions de guerre. Heureusement il n'eut pas à participer à un conflit

Amiot 143, un concept inadapté donna un appareil inadapté aux missions de guerre. Heureusement il n’eut pas à participer à un conflit

Un nouveau plan quiquennal est lancé à l’été 1936. Baptisé Plan II ou «Plan des 1500 avions», il privilégie l’aviation de bombardement dans un état tout simplement lamentable. Il intègre les avions du plan I, des avions dépassés que l’industrie va être incapable de fournir.
Outre les mouvements sociaux de mai-juin 1936 s’ajoute les nationalisation qui doivent permettre la montée en puissance de l’industrie mais il faut du temps entre la nationalisation et le moment où l’industrie va pouvoir sortir massivement les appareils.

Les plan III (qui privilégiait le renforcement de la défense antiaérienne et envisageait le dévellopement de la chasse) et IV (qui mettait l’accent sur l’aviation de renseignement) furent abandonnés avant même d’être mis en oeuvre.

Il faut en réalité attendre mars 1938 et l’adoption du plan V pour qu’enfin le réarmement de l’armée de l’air soit lancé sur de bons rails. Néanmoins, les retards furent encore conséquents avec seulement 527 avions livrés sur les 1878 appareils prévus pour la première tranche d’un programme qui prévoyait 4739 appareils puis 8000 appareils en juin 1939, donnant naissance au plan V renforcé.

Devant la menace de guerre et la nécessité pour l’armée de l’air de disposer rapidement d’appareils modernes, la France du se tourner vers l’étranger, essentiellement vers les Etats Unis, les apports néerlandais et italiens étant anecdotiques.

Lorsque la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, le plan V fait à peine sentir ses effets avec seulement 1400 appareils «modernes» dont 500 capables d’intervenir immédiatement, bien loin des 1730 envisagés par le plan V.

Fort heureusement pour l’armée de l’air, la guerre de Pologne s’acheva avant qu’une attaque à l’ouest ne mette à l’épreuve l’armée de l’air qui bénéficia de huit années pour parfaire son rééquipement et mettre sur pied un outil parfaitement affuté.

Ainsi en septembre 1948, l’armée de l’air dispose de près de 9000 appareils en première ligne et des stocks importants sont constitués pour combler les pertes à venir.

Sur le plan des structures, une réforme de mars 1944 réorganise l’armée de l’air sur le modèle anglais avec des commandements par spécialités chargés de préparer les forces en vue du conflit en liaison avec une organisation territoriale, les Zones Aériennes Militaires (ZAM) chargées de la gestion des bases et la gestion administrative des personnels et du matériel.

Sur le plan opérationnel, en temps de guerre, une partie des unités du CDAT, les unités de la CFAT et du CRC sont mises à la disposition pour emploi des Groupes d’Armées ou des différentes armées, étant théoriquement prévu un groupement occassionnel d’environ 200 appareils par Groupe d’Armées. Le CBL reste sous le commandement du CEMAA tout comme le CFE et le CoTAM.

Nous allons étudier successivement l’organisation de l’armée de l’air en septembre 1948, les tactiques de combat et la stratégie générale, les avions en service, les équipements auxiliaires et enfin l’ordre de bataille de l’armée de l’air quand éclate le second conflit mondial.

17-Aviation navale (56)

Latécoère Laté 299-7

L’hydravion torpilleur Laté 298 avait donné naissance à une version embarquée sur porte-avions, version baptisée Laté 299.

Cet appareil était largement perfectible et la firme de Biscarosse avait développé un appareil baptisé Laté 299-5. Cet appareil qui effectue son premier vol le 4 avril 1943 est commandé sous la forme de quatre appareils de pré-série le 2 septembre 1943, appareils livrés en janvier 1944.

Parallèlement, la marine souhaitant remplacer le Latécoère Laté 298, elle demande à Latécoère de développer une version hydravion du 299-5 sous le nom de 299-7. Deux prototypes sont commandés  le 17 octobre 1943 et sortent des chaines de l’usine Latécoère de Biscarosse en avril 1944.
Le Latécoère Laté 299-7 n°01 effectue son premier vol le 12 avril 1944, un vol de trente minutes qui se passe bien mais un problème de flotteur provoque le crash de l’appareil sur le lac de Biscarosse, le pilote étant quitte pour un bain forcé.

Cet incident entraine un retard de 3 semaines sur le programme de dévellopement et le Laté 299-7 n°02 n’effectue son premier vol que 25 mai 1944 avec suffisamment de modifications pour sa configuration soit proche de celle des appareils de série.

Rassurée, la marine passe commande de quatre appareils de pré-série qui sont livrés en octobre 1944. Ils sont utilisés en même temps pour tester les différents systèmes des futurs appareils de série (radios, armement….).

Le 17 mars 1945, la marine passe commande de 72 appareils pour rééquiper six unités alors équipées de Laté 298. Ces appareils sont livrés entre juillet 1945 et avril 1946 soit une cadence plus qu’honorable de huit appareils par mois, le 299-7 n’étant pas le seul hydravion produit à cette époque par la firme landaise.

Le 5 septembre 1946, 36 appareils supplémentaires sont commandés pour servir de volant de fonctionnement, ces appareils étant livrés entre janvier et juillet 1947. Le prototype n°02 trop usé est ferraillé en septembre 1945 mais les quatre appareils de pré-série sont reconditionnés et sont autant d’appareils de réserve supplémentaires.

-L’escadrille 7T est la première unité à mettre en œuvre le nouvel hydravion de torpillage en l’occurence dès le mois d’octobre 1946 avec douze Laté 299-7 qui remplacent autant de Laté 298 avec lesquels l’unité de Lann-Bihoué mène les même missions : surveillance maritime, torpillage et lutte anti-sous-marine.

Le 2 septembre 1948, l’escadrille 7T passe aux effectifs de guerre et renforce sa présence au dessus du Golfe de Gascogne alors qu’on parle d’un possible déploiement dans les Orcades pour soutenir notre allié britannique………. .

-L’escadrille 10T basée à Karouba en Tunisie est la deuxième unité à recevoir le nouvel hydravion, douze appareils flambants neufs remplaçant huit Laté 298 encore en état de vol, les quatre autres étant réformés avant même leur remplacement et ce en janvier 1947.

En septembre 1948, l’unité est toujours stationnée à Karouba et se prépare à ses futures opérations de guerre : patrouilles anti-sous-marines et attaques à la torpille avec toujours les appareils du lot d’origine.

-L’Escadrille 1T basée à Cherbourg-Chantereyne est déclarée opérationnelle sur le nouvel appareil à la mi-avril 1947 après six semaines de formation et d’entrainement intensif à la surveillance, à l’attaque à la torpille et à la lute anti-sous-marine. Comme les autres escadrilles, elle dispose de douze appareils.

Le 1er septembre 1948, l’escadrille est mise sur le pied de guerre avec le rappel des réservistes et l’arrivée à Cherbourg d’appareils supplémentaires pour servir de réserve en cas de perte. Elle va assurer des missions de surveillance au dessus de La Manche, des patrouilles en solitaire et des couvertures de convois qu’ils s’agissent de convois français ou britanniques.

-L’Escadrille 3T basée elle aussi à Cherbourg-Chantereyne est la quatrième à être transformée sur le nouvel appareil. Avec douze Latécoère Laté 299-7, elle est déclaré opérationnelle le 12 juin 1947, relayant l’action de la 1T.
Le 1er septembre 1948, l’escadrille est mise sur le pied de guerre avec le rappel des réservistes et l’arrivée à Cherbourg d’appareils supplémentaires pour servir de réserve en cas de perte.

Elle va assurer des missions de surveillance au dessus de La Manche, des patrouilles en solitaire et des couvertures de convois qu’ils s’agissent de convois français ou britanniques en coopération avec sa jumelle 1T.

-L’Escadrille 6T basée à Aspretto en Corse reçoit douze appareils en septembre 1947, remplaçant un nombre identique de Laté 298. A partir du 1er septembre 1948, ces appareils participent aux patrouilles de surveillance des approches d’Ajaccio, allant parfois jusqu’au détroit de Bonifaccio au sud voir le cap Corse au nord.

-L’Escadrille 4T est la dernière unité à être transformée sur le nouvel appareil, recevant douze appareil en octobre 1947, étant jugé apte à utiliser le nouvel appareil au maximum de ses possibilités au mois de décembre après plusieurs semaines d’entrainement intensif à la navigation de combat et au lancement de torpilles.

A partir du 2 septembre 1948, l’escadrille 4T va maintenir une patrouille permanente de deux appareils au large de Marseille pour empêcher de possibles sous-marins italiens voir allemands de se sentir comme chez eux et s’en prendre ainsi aux convois venant d’Afrique du Nord qui commencent à déverser en métropole des troupes, du matériel mais également des matières premières pour faire tourner une industrie vorace qui n’en avait jamais assez.

Au 5 septembre 1948, les soixante-douze appareils du premier lot sont toujours en service, le taux d’attrition étant donc nul et les stocks d’appareils neufs intacts soit un total de 40 appareils de disponibles, appareils dispersés entre la Normandie (Cherbourg-Querqueville 12 appareils), le Var (Cuers-Pierrefeu 12 appareils), la Corse (Aspretto, six appareils démontés pour prendre moins de place) et la Tunisie (Karouba, six appareils démontés pour prendre moins de place).

Caractéristiques techniques du Latécoère Laté 299-7

Type : hydravion bombardier-torpilleur triplace monomoteur

Poids : à vide 3500kg totale 5100kg

Dimensions : Envergure 16.30m Longueur 12.80m Hauteur : 3.20m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-55 de 1300ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 429 km/h autonomie 1000km montée à 4000m en 10mn43s

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm dans les ailes (2800 cartouches au total) et une mitrailleuse similaire dans le poste arrière avec 800 cartouches. Soute semi-encastrée dans le fuselage pour une torpille ou 800kg de bombes. Rateliers à bombes sous les ailes.

Lioré et Olivier H257bis

Lioré et Olivier H257bis

Lioré et Olivier H257bis

Dans l’immédiat du premier conflit mondial, l’aéronautique militaire française alignait un bombardier biplan géant, le Léo 20. En 1928 est lancé le programme BN4 (Bombardier Nocturne 4 places) pour lequel la firme Lioré et Olivier propose le Léo 25 qui est finalement abandonné (il était à peine plus rapide alors que pour une masse semblable à celle du Léo 20, il disposait de moteurs plus puissants, des Hispano-Suiza de 575ch contre des Gnôme-Rhône de 420ch).
Les six appareils construits sont navalisés et proposés à la marine, recevant à cette occasion les désignations H-250 à H-255. Un nouveau prototype baptisé H-256 effectue son premier vol en 1931 et va donner naissance au H-257bis, un biplan bimoteur commandé à 58 exemplaires et livré entre 1936 et 1939.

En septembre 1939, 31 appareils sont encore en service au sein de trois escadrilles de bombardement qui vont davantage utilisés pour des patrouilles anti-sous-marines au dessus des flots pour couvrir notamment les convois.

-L’Escadrille B-2 est basée le 1er septembre 1939 sur l’Etang de Berre au sein d’une éphémère 1ère flottille de bombardement (F-1B). Elle dispose de dix Léo H-257bis. Sans la fin de la guerre de Pologne le 15 décembre 1939, elle aurait été redéployée à Lanvéoc-Poulmic.

Le 15 septembre 1940, elle quitte le giron de la 3ème région maritime au profit de celle de la 4ème flottille d’hydravions et un mois plus tard, elle devient l’escadrille 2B avec toujours de vénérables biplans comme monture.

En juillet 1941 enfin, les sept Lioré et Olivier H257bis encore en état de vol sont remplacés par douze hydravions de bombardement-torpillage Bloch MB-481, la version de série du MB-480 qui n’avait été réalisé qu’à deux prototypes.

-L’Escadrille B-3 est basée elle aussi sur l’Etang de Berre avec pour équipement sept Lioré et Olivier H257bis.

Un temps il était prévu de le transformer sur Martin 167F au printemps 1940 mais au final, cette transformation n’à pas lieu et le 15 septembre 1940 quand elle intègre la 4ème flottille d’hydravions, elle dispose toujours de biplans aux capacités militaires des plus limitées. Un mois plus tard, l’escadrille B-3 devient l’escadrille 4B.

En juillet 1941, les trois Lioré et Olivier H257bis encore en état de vol sont retirés du service, ferraillés après avoir vu l’arrivée de douze Bloch MB-481 bien plus modernes et bien plus efficaces bien que ce dernier appareil soit dérivé du MB-131 mais entre un MB-131 et un H257bis………. .

-L’Escadrille B-1 est basée le 1er septembre 1939 sur l’Etang de Berre avec quatorze Lioré et Olivier H257bis. A la mobilisation, elle rallie Port Lyautey pour mener en Méditerranée comme dans l’Atlantique des patrouilles anti-sous-marines.

Après la fin de la guerre de Pologne, l’unité reste déployée à Port-Lyautey et intègre le 15 septembre 1940 la 6ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés au Maroc. Un mois plus tard, l’escadrille B-1 devient l’escadrille 8B avec toujours ces vénérables biplans comme équipement.

En avril 1941, les dix appareils encore en état de vol sont remplacés par douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 nettement plus modernes.

En septembre 1948, aucun de ces biplans n’est en service ni même stockés, tous ayant finis à la feraille.

Caractéristiques Techniques du Lioré et Olivier H257bis

Type : hydravion bimoteur quadriplace de bombardement et de torpillage

Poids : à vide 5300kg  maximal 8000kg

Dimensions : Envergure 25.50m  Longueur  17.08m Hauteur 6.76m 

Motorisation :  deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14Knrs/Kors Mistral Major dévellopant chacun 870ch et entrainant des hélices tripales Ratier 

Performances :  vitesse maximale 240 km/h à 4000m  autonomie maximale 2000km plafond pratique  5800m

Armement : trois mitrailleuses Darne de 7.5mm dans les postes avant ventral et arrière. Une torpille de 670kg ou 700kg de bombes sur des pylônes externes