Le Conflit (5) Norvège (5)

Allemagne

Kriegsmarine

Pour cette première opération du second conflit mondial la marine de guerre allemande, l’héritière de la Kaiserliche Marine effectue un immense effort, un effort concernant aussi bien l’Atlantique (envoie de grandes unités pour détourner l’attention des alliés en menant une guerre de course), la Baltique (surveillance d’une marine soviétique au comportement incertain) et bien entendu la mer du Nord pour transporter, protéger et appuyer le corps expéditionnaire envoyé à la conquête de la Norvège et du Danemark.

Même si cette partie concerne la Campagne de Norvège (1948) je vais citer pour information les navires engagés dans l’Atlantique et en mer Baltique (pour le détail de leurs opérations j’en parlerai ultérieurement plus précisément dans le volume 2).

En mer Baltique les grosses unités sont chargées comme on dirait aujourd’hui de monitorer les mouvements de la Flotte de la Baltique et dissuader Moscou de profiter de l’engagement allemand en Norvège pour avancer ses pions voir pire.

Dans l’Atlantique les capital ships de la Kriegsmarine doivent détruire le trafic commercial ennemi en attaquant les convois qui commencent déjà à traverser cette immense étendue d’eau.

Les alliés se doutent bien que les allemands vont lancer quelques grosses unités en enfants perdus dans l’Atlantique et vont mettre en place des groupes de chasse pour tenter de contrer cette menace.

Le cuirassé de poche KMS Deutschland en 1936

Parmi les unités engagées dans l’Atlantique nous trouvons le cuirassé de poche Deutschland mais aussi les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau. Ces deux inséparables ont reçu des surnoms évocateurs. Ce sont les Ugly Sisters pour les britanniques et les Soeurs Papin pour les français.

Si le premier avec ses six canons de 280mm peut difficilement s’opposer à plus qu’aux croiseurs lourds, les seconds avec leurs six canons de 380mm représentent une menace bien supérieure pour le trafic commercial allié.

Le passage des deux croiseurs de bataille dans l’Atlantique est couvert par quatre Zerstorer, les Z.21 Wilhelm Heidkamp K.22 Anton Schmitt Z.27 et Z.28. Cette mission terminée ces quatre navires de combat médian vont rallier la force B devant Kristiansand.

Le croiseur lourd Admiral Graf Spee est également envoyé dans l’Atlantique comme pour venger son ainé disparu en décembre 1939.

Le KMS Tirpitz peu après sa mise en service

En mer Baltique la Kriegsmarine déploie le cuirassé de poche Admiral Scheer, le cuirassé Friedrich der Gross, le croiseur bataille Bayern le croiseur de bataille Saschen (qui lui ne va pas tarder à rallier la mer du Nord). On trouve également le cuirassé Tirpitz, le porte-avions Peter Strasser (avec à son bord le Tragergruppe 188 composé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, de douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C) accompagnés comme pour chaque grosse unité de leurs destroyers pardon de leurs Zerstörer d’escorte.

KMS Hans Lody (Z-10)

On trouve par exemple les KMS Z.10 Hans Lody et Z.11 Bernd vont Armin qui protègent le sister-ship du Bismarck aka Tirpitz alors que les Z.29 et Z.30 assurent la protection antisurface, antiaérienne et anti-sous-marine du cuirassé Friedrich der Gross, les Z.37 et Z.38 protègent le porte-avions Peter Strasser. Les Z.43 et Z.44 assurent la protection rapprochée du croiseur de bataille Bayern alors que les Z.45 et Z.46 sont les garde du corps du Sachsen.

Les Z.47 et Z.48 opèrent en Baltique pour mener une mission de présence et se tenir prêts à attaquer les lignes de communication ennemies au canon et à la torpille. Même chose pour les KMS Z.49, Z.50, Z.51 et Z.52.

Même si tous ces navires ne sont pas disponibles en même temps nul doute que ce dispositif à éteindre les dernières velléités soviétiques si velléités il y eu.

A cela s’ajoute naturellement des sous-marins envoyés en éclaireurs, les «premiers de cordée» étant les U-93/U-136/U-144/U-146 (type VII) et le duo U-168/U-173 (type III), sous-marins régulièrement relevés pour maintenir dans la mesure du possible un dispositif permanent de surveillance. Ce dispositif sera allégé à la mi-octobre, la marine soviétique ne bougeant pas.

La Kriegsmarine engage donc le gros de ses moyens dans l’appui, l’escorte et la protection des opérations menées contre le Danemark et la Norvège.

Il s’agit moins de combattre les marines danoises et norvégiennes que les marines alliées qui ne tarderont pas à intervenir.

Force A (Bergen)

Messerschmitt Me-109T

-Porte-avions léger Bautzen disposant d’un groupe aérien (Tragergruppe 189) composé de 18 Messerchmit Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169.

-Cuirassé Bismarck

-Croiseur lourd Admiral Reuter

-Croiseur léger Dantzig

-Destroyers Z.8 Bruno Heinemann et Z.9 Wolfgang Zenker (escorte rapprochée du Bismarck) Z.12 Erich Giese Z.19 Hermann Kühne (protection rapprochée des navires de transport d’assaut) Z.35 et Z.36 (escorte rapprochée du porte-avions Bautzen)

KMS Z.36

-Six transports, un pétrolier, un transport d’eau et un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.22, T.24, T.26 et T.30

Force B (Kristiansand)

KMS Karlsruhe

-Croiseurs légers Karlsruhe Köln Leipzig

-Quatre transports, un pétrolier, un transport d’eau escortés par les T.23, T.25 et T.27

Force C (Trondheim)

-Cuirassé Hidenburg

-Porte-avions Graf Zeppelin dispsosant d’un groupe aérien (Tragergruppe 186) composé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw-195, douze Fieseler Fi-167 et seize Junkers Ju-87C.

-Croiseur lourd Tegetthoff

-Croiseur léger Hamburg

-Zerstörer KMS Z.1 Leberecht Maas Z.2 Georg Thiel (escorte rapprochée du Graf Zeppelin), Z.5 Paul Jacobi Z.6 Theodor Riedel Z.7 Heinan Schoemann Z.20 Karl Gaster (escorte rapprochée du cuirassé Hidenburg)

Un torpilleur allemand, le T.35 semblable aux T.29 et T.31.

-Huit transports, deux pétroliers, un transport d’eau, un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.29 et T.31

Force D (Bodo et îles Lofoten)

-Porte-avions légers Lutzen disposant d’un groupe aérien (Tragergruppe 187) composé de 18 Messerchmit Me-109T, six Junkers Ju-87C et huit Fieseler Fi-169.

Junkers Ju-87C

-Croiseur léger Frankfurt am Main et Magdeburg

-Zerstörer Z.33 et Z.34 (escorte rapprochée du porte-avions Lutzen)

-Deux transports et un pétrolier escortés par les torpilleurs T.2, T.4 et T.9

Force E (Narvik)

-Cuirassés Von der Tann et Derfflinger

-Croiseurs de bataille Oldenburg et Nassau

Kreuzer « Blücher »

-Croiseur lourd Blücher

-Zerstörer Z.25 et Z.26 (escorte du croiseur de bataille Oldenbourg), Z.31 et Z.32 (escorte du croiseur de bataille Nassau), Z.39 et Z.40 (escorte du Von der Tann) Z.41 et Z.42 (escorte du Derfflinger)

-Huit transports, un pétrolier et un navire-hôpital escortés par les torpilleurs T.5, T.6, T.7 et T.8

Force F (couverture des détroits danois)

-Cuirassés les KMS Kaiser Wilhem II et Ludendorff

-Zerstörer Z.17 Diether von Roeder Z.18 Hans Ludemann (escorte rapprochée du cuirassée Ludendorff) Z.23 et Z.24 (escorte rapprochée du cuirassé Kaiser Wilhelm II)

Force G (Copenhague)

-Croiseur lourd Seydlitz

Croiseur léger Koeningsberg

-Destroyers KMS Z.3 Max Schultz et Z.15 Erich Steinbrick.

-Quatre transports escortés par les T.32 et T.34

Force H (couverture côte occidentale du Danemark)

Croiseur lourd Alexander von Humbolt

-Croiseur léger Dresden

Force L (soutien logistique)

-Quatre pétroliers, quatre cargos, un navire-hôpital protégés par les torpilleurs T.33, T.35 et T.36.

Ecran sous-marin

Pour éviter les mauvaises surprises, la marine allemande va déployer des sous-marins comme piquets d’alerte (on ne parle pas encore de piquet radar) pour alerter rapidement les navires allemands en cas d’arrivée des flottes alliées, la Home Fleet mais aussi la Royale.

Les moyens ne sont pas illimités car certains U-Boot ont été envoyés dans l’Atlantique pour tenter d’attaquer la navigation alliée.

Pas moins de vingt-cinq torpilleurs submersibles sont envoyés dans l’Atlantique dès la fin du mois d’août mais tous ne sont pas aptes à l’attaque quand l’opération Weserubung est déclenchée. Ce sont les unités suivantes :

-Type VIIA : U-28, U-33 , U-34,

-Type VIIB : U-54, U-85, U-102,

-Type VIIC : U-78,U-79, U-88,U-90,U-92

Un sous-marin type IX au bassin

-Type IXB : U-64, U-65,U-108, U-110,

-Type IXC : U-68, U-105, U-125, U-150, U-155, U-156, U-159, U-166, U-183

-Type IXD : U-145,

Les sous-marins utilisés en écran pour «exercice Weser» sont les suivants :

-Type VIIB : U-48, U-53, U-75, U-76, U-100

-Type VIIC : U-82

-Type IXA : U-44

-Type IXB : U-109

-Type IXC : U-129, U-163, U-180

A noter que paradoxalement les quatre croiseurs-sous marins prévus pour la guerre de course n’appareillent pas à temps pour attaquer les premiers convois alliés.

A ces groupes occasionnels s’ajoute l’engagement en Baltique et en Mer du Nord des navires légers destinés à la sécurisation des côtes et l’engagement des unités du Kriegsmarine Fliegerkorps stationnées sur les côtes allemandes :

Pour couvrir les rivages de la mer du Nord, l’aéronavale allemande dispose des moyens suivants regroupés au sein du Kriegsmarine FliegerKorps NordSee Kommando :

Le 2. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné à Nordenay en Frise Orientale. Il dispose des unités suivantes :

Le Condor en vol

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 2. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Focke-Wulf Fw200 Condor puis d’Heinkel He-179M, version de patrouille maritime du bombardier Heinkel He179, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Une unité de reconnaissance et d’observation maritime la 4. KFK-Aufklärungsgruppe équipée de vingt-sept Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor, ce groupe disposant de trois staffel de neuf appareils .

Junkers Ju-188

-Deux unités de bombardement-torpillage les 6. et 8. KFK-Kampfgruppe disposant chacune de vingt-quatre Junkers Ju-188 répartis en deux staffel de douze appareils.

-Une unité de chasse, le 10. KFK-Jagdgruppe composé de trois staffel de neuf Messerchmit Me-109F.

Au déclenchement du second conflit, le 10 KFK-Jagdgruppe rejoint l’île d’Heligoland pour en renforcer la défense aérienne contre de probables raids aériens britanniques. Deux staffel fournis par les 6. et 8. Kampfgruppe se joignent à ce déploiement avancé.

Le 4. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné à Hambourg et dispose des unités suivantes :

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime, les 10. et 12. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 11. et 13. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de quatre-vingt seize Junkers Ju-188.

Le 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader est stationné sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List. Il dispose des unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-188.

-Une unité de mouillage de mines rapides, le 19. SchnellMinenKampf Gruppe équipé de seize Junkers Ju-290M, ces appareils répartis en deux staffel de huit appareils peuvent également être utilisés pour la patrouille maritime.

Messerschmitt Me-109G

-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerchmit Me-109G répartis en trois staffel de neuf appareils.

Arado Ar196

A ces 418 avions basés à terre s’ajoutent des hydravions embarqués (32 Arado Ar198 et 20 Ar196) et des hydravions basés à terre si l’on peut dire, hydravions regroupés au sein du NWG (NordSee Wasserflugzeug Geschwader)-Kustenfliegergruppe :

Blohm & Voss Bv138

-12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138.

-14. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Nordenay avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-16. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Nordenay avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée sur l’île de Sylt avec pour équipement seize Heinkel He-117

-20. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Wilhelhmshaven avec pour équipement seize Heinkel He-117.

-22. Marine Kampf Staffel : unité de lutte anti-sous-marine stationnée à Wesermunde avec pour équipement de douze Blohm & Voss Bv138 adaptés à cette mission

Le Kustenfliegergruppe dispose au total de six staffel et de 80 hydravions.

Pour couvrir les côtes de la mer Baltique, l’aéronavale allemande dispose des moyens regroupées au sein du Kriegsmarine FliegerKorps OstSee Kommando avec comme en mer du Nord des avions basés à terre et des hydravions basés à terre.

Le 1. Marineflieger Geschwader (puis KriegsmarineFliegerKorps-Geschwader ou KFK-Geschwader) est stationné sur la base aéronavale de Dantzig, une base aménagée entre 1941 et 1943. Cette unité dispose des unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 1. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M,

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime les 3. et 5. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

-Deux unités de bombardement-torpillage les 7. et 9. KFK-Kampfgruppe équipées chacune de quarante-huit Junkers Ju-188.

Le 1. KFK-Geschwader dispose donc de cinq gruppe et dix-sept staffel ainsi que de 174 appareils.

La base aéronavale de Dantzig se révélant saturée, une partie des moyens sont déployés à Rugen (7. KFK-Kampfgruppe) et à Memel (5. KFK-Aufklärungsgruppe), les autres unités restant à Dantzig.

L’OstSee Wasserflugzeug Geschwader (OWG) regroupe les hydravions embarqués et les hydravions basés à terre. Les hydravions embarqués sont au nombre de 48 (40 Arado Ar196 et 8 Arado Ar198) tandis que les hydravions basés à terre si l’on peut dire sont regroupés au sein des unités suivantes :

-11. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Rugen avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-13. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Memel avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-15. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Dievenow avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138

-17. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Dievenow en Poméranie avec pour équipement seize Heinkel He-117

Heinkel He-115

-19. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage stationnée à Rugen avec pour équipement seize Heinkel He-115.

-21. Marine Kampf Staffel : unité de lutte anti-sous-marine stationnée à Memel avec pour équipement de douze Blohm & Voss Bv138 adaptés à cette mission

L’OWG-Kustenflieggergruppe dispose au total de quatre-vingt hydravions chargés en temps de guerre de surveiller la Baltique, d’éclairer la flotte, d’attaquer la flotte ennemie, de mener des missions de mouillage de mines.

Luftwaffe

L’armée de l’air allemande à un rôle important à jouer. Même si le projet d’une opération aéroportée massive à été abandonnée au profit d’un assaut amphibie, la Luftwaffe doit engager d’importants moyens pour s’emparer de la maitrise de l’espace aérien et rendre la vie impossible aux troupes, aux aviations et aux marines ennemies.

Des bombardiers médians et lourds vont se lancer à l’assaut des aérodromes, des fortifications, des gardes de triage, des usines, des casernes, des postes de commandement le tout couvert par des chasseurs monomoteurs et bimoteurs, certains servant de chasseurs-bombardiers.

Des avions de reconnaissance sont rapidement déployés pour localiser l’arrivée des flottes alliées. Cette mission empiète sur les plates-bandes du KFK mais à part quelques récriminations et quelques critiques voilées, la coopération entre les deux rivaux est étonnamment bonne. Heureusement pour les alliés cela ne va pas durer.

Les moyens engagés sont issus des Luftflotte 1 (Berlin) et Luftflotte 2 (Braunschweig) qui s’occupent du nord et de l’est du Reich avec des escadres (Geschwader) de chasse, de bombardement et de reconnaissance, escadres regroupant un certain nombre de Gruppen eux mêmes divisés en Staffel (escadrilles).

Comme en septembre 1948 les Geschwader de chasse sont homogènes pour des raisons logistiques décision est prise d’engager en Norvège et au Danemark des Geschwader provisoires composés de gruppen venant des geschwader existants.

Cela avait certes l’avantage de créer des escadres sur mesure mais cela avait l’inconvénient de faire cohabiter des unités n’ayant pas l’habitude de combattre ensemble.

Visiblement ce choix controversé répondait surtout à la volonté d’offrir à un maximum de gruppen l’expérience du combat pour diffuser celle-ci à l’intérieur d’une armée de l’air jeune qui après une formidable expansion dans les années trente avait connu une sorte de glaciation liée à la Pax Armada et à la guerre civile allemande qui avait entrainé une série de purges au sein de la Luftwaffe.

Néanmoins décision sera prise à l’issue de la Campagne de Norvège (1948) de pérenniser ces Geschwader hétérogènes ce qui entrainera la dissolution de certains Geschwader ou leur réaffectation à d’autres missions.

L’échelon du Fliegerkorps sera également pérennisé, le «corps aérien» étant souvent activé pour une opération précise (par exemple pour l’opération MERKUR contre la Corse, les allemands déploieront un Fliegerkorps Korsika).

Avec le temps certains Fliegerkorps vont devenir permanents mais ceci est une autre histoire qui dépasse le cadre de ce tome.

Pour coordonner les opérations au dessus du Danemark et de la Norvège il était impossible de passer des geschwader aux Luftflotte. Voilà pourquoi dès le mois d’août dans le plus grand secret sont créés deux Corps Aériens ou Fliegerkorps, un pour les opérations au dessus du Danemark (X Fliegerkorps) et un autre pour les opérations au dessus de la Norvège (XI Fliegerkorps)

Ces corps aériens disposent d’une très large autonomie d’action pour mener leurs missions. Il y eut une tentative de placer sous leurs ordres les unités du KFK mais la marine allemande à refusé estimant que cela ferait trop pour les aviateurs.

Focke-Wulf Fw-190D

Le X Fliegerkorps comprend un Geschwader de chasse à trois Gruppen (un équipé de Messerschmitt Me-109, un équipé de Focke-Wulf Fw-190 et un équipé de Messerschmitt Me-110), un Geschwader de bombardement à trois Gruppen (deux équipés de Dornier Do-217 et un équipé de Junkers Ju-188) et un Kampfgruppen comprenant un Gruppen de reconnaissance (Focke-Wulf Fw-189) et un Gruppen de transport (Junkers Ju-52/3m).

Focke-Wulf Fw-189 en Finlande

Le XI Fliegerkorps comprend lui deux Geschwader de chasse à trois Gruppen chacun regroupant au total six Gruppen de chasse (trois de Messerschmitt Me-109, deux de Focke-Wulf Fw-190 et un de Me-110), un Geschwader de bombardement à trois Gruppen (trois Gruppen de Junkers Ju-188), un Geschwader de bombardement en piqué à trois Gruppen (trois Gruppen de Ju-87) et un Kampfgruppe disposant d’un groupe de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un groupe d’observation sur Fieseler Fi-156 et un groupe de transport volant sur Junkers Ju-52.

Cela nous donne l’ordre de bataille suivant :

X Fliegerkorps (Fliegerkorps Danmark)

Jagdgeschwader 10 : I.Gruppe/Jdg-3 (1er groupe du JG-3) volant sur Messerschmitt Me-109, II.Gruppe/Jdg-51 (2ème groupe du JG-51) volant sur Focke-Wulf Fw-190 et IV.Gruppe/ZG-3 (4ème groupe de la 3ème escadrille de Zerstörer) volant sur Messerschmitt Me-110.

Messerschmitt Me-110

Kampfgeschwader 10 : I.Gruppe/KpfG-1 (1er groupe de la 1ère escadre de bombardement) volant sur Dornier Do-217, II.Gruppe/KpfG-4 (2ème groupe de la 4ème escadre de bombardement) volant également sur Dornier Do-217 et III.Gruppe/KpfG-76 (3ème groupe de la 76ème escadre de bombardement) volant sur Junkers Ju-188.

Kampfgruppen 10 : groupement temporaire regroupant sous son autorité l’Aufklärungruppe 132 disposant de Focke-Wulf Fw-189 et de Fieseler Fi-156 Storch et du 1er groupe de la 1ère escadre de transport (I.Gruppe/1.TransportGeschwader) volant sur Junkers Ju-52/3m.

XI Fliegerkorps (Fliegerkorps Norge)

Jagdgeschwader 11 : I.Gruppe/ZG-26 volant sur Messerschmitt Me-110, I.Gruppe/JdG-26 volant sur Messerschmitt Me-109 et I.Gruppe/JdG-27 volant lui aussi sur Messerschmitt Me-109

Jagdgeschwader 110 : III.Gruppe/JdG-54 volant sur Messerschmitt Me-109, I.Gruppe/JdG-2 volant sur Focke-Wulf Fw-190 et I.Gruppe/JdG-53 volant sur Focke-Wulf Fw-190

Kampfgeschwader 11 : I.Gruppe/KpfG-76 (Ju-188), II.Gruppe et II.Gruppe du Kampfgeschwader 3 (Junkers Ju-188)

Sturzkampfgeschwader 11 : I.Gruppe/SkpfG-1, II.Gruppe/SkpfG-2 et III.Gruppe/SkpfG-3 volant tous sur Junkers Ju-87.

Kampfgruppen11 : Aufklärunggruppe 121 volant sur Focke-Wulf Fw-189 et Aufklärunggruppe-123 volant sur Fieseler Fi-156, 2ème groupe de la 2ème escadre de transport (II.Gruppe/II.TransportGeschwader) volant sur Junkers Ju-52/3m.

Naturellement tous ces moyens ne sont pas immédiatement engagés notamment en raison de leur rayon d’action mais le contrôle rapidement des principaux aérodromes danois et norvégiens facilite grandement la tâche de la Luftwaffe.

Heer

Le corps expéditionnaire allemand envoyé pour l’opération WESERÜBUNG comprend cinq divisions d’infanterie, deux divisions d’infanterie de montagne, un groupement parachutiste de la 3. Fliegerdivision, un groupement blindé fournit par les 1. et 5. Panzerdivision. Des éléments d’artillerie et du génie sont également envoyées.

Ces moyens sont divisés en différentes forces portant des lettres de l’alphabet. Concernant la Norvège ce sont les moyens suivants qui sont engagés :

Panzer III Ausf G à canon de 50mm

La Force A est chargée de débarquer à Bergen. Elle comprend deux divisions d’infanterie (163 et 181.ID), deux bataillons de chars (un bataillon équipé de Panzer III à canon de 50mm et un bataillon équipé de Panzer IV à canon de 75mm fournis respectivement par les 1. et 5. Panzerdivision), une batterie antiaérienne équipée de canons de 20mm et une batterie antiaérienne équipée de canons de 37mm.

Panzer IV à canon de 75mm long

La Force B chargée de débarquer à Kristiansand comprend deux régiments d’infanterie de la 169.ID, un bataillon de Panzer III à canons de 50mm de la 1. PzD, une batterie de canons de 105mm, une batterie antichar équipée de canons de 50mm, une batterie antiaérienne équipée de canons de 20mm. A noter que le reste de la division d’infanterie est en alerte en Allemagne.

La Force C chargée de débarquer à Trondheim comprend une division d’infanterie la 196.ID, un régiment de montagne fournit par la 3. Gebirgsdivision, un bataillon de Panzer III à canons de 50mm de la 5. Panzerdivision et un bataillon de parachutistes fournit par la 3. Fliegerdivision.

Fallschirmjäger

La Force D chargée de prendre Bodo comprend un régiment de la 3ème division de montagne et un détachement motorisé comparable à un GRDI. Un régiment de la 5. LeichteDivision doit s’emparer des îles Lofoten.

La Force E chargée de s’emparer du port stratégique de Narvik comprend deux divisions d’infanterie (214.ID et 2. Gebirgsdivision), un bataillon de Panzer III à canons de 50mm et une compagnie de parachutistes de la 3. Fliegerdivision.

Ultérieurement d’autres unités vont être engagées, traversant le Danemark avant d’être transbordé par voie maritime en Norvège.

Outre le reliquat des unités déjà citées les allemands vont engager en Norvège deux divisions d’infanterie supplémentaires (25.ID 32.ID), des éléments d’artillerie et du génie. En ce qui concerne les Panzerdivisionen, si la 1. PzD conserve des éléments en Allemagne, la 5. PzD est entièrement engagée en Norvège.

Le Danemark justement l’Allemagne va engager le 31. ArmeeKorps (31ème Corps d’Armée) composé des unités terrestres suivantes :

-Deux divisions d’infanterie (4.ID et 8.ID)

-Un groupement blindé, le PanzerKampfGruppe Danmark fournit par la 3. Panzerdivision

-Un groupement parachutiste fournit par la 3. Fliegerdivision

-Des unités d’artillerie, du génie et de soutien

Dominions (95) Nouvelle-Zélande (6)

Les navires de la Royal New Zealand Navy

Croiseurs légers type D (classe Danae)

HMS Dunedin 2

Le HMS Dunedin

Cette classe de huit navires (douze initialement prévus, quatre annulés à cause de la fin du premier conflit mondial) est une évolution du type C avec une coque allongée pour améliorer la tenue à la mer et d’embarquer un sixième canon de 152mm.

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15-Pétroliers et ravitailleurs rapides (9)

G-Pétroliers-ravitailleurs d’escadre (PRE) classe La Seine

Avant-propos

Dans le cadre du plan national de ravitaillement en combustible, quatre pétroliers rapides sont prévus, les deux premiers étant financés par le décret-loi du 2 mai 1938 (La Seine et La Saône) et pour les deux suivants  par la loi du 31 décembre 1938 (Liamone et Medjerda).

Ces quatre pétroliers doivent à la fois ravitailler le pays en combustible et servir de ravitailleur aux unités des différentes escadres.

Ca c’était le plan originel mais le dévellopement de notre marine nationale et surtout la généralisation du ravitaillement à la mer fait que ces navires vont être utilisés pour le ravitaillement des navires en mer et dans une moindre mesure le ravitaillement des dépôts des bases navales depuis les terminaux pétroliers.

Deux autres pétroliers rapides semblables aux quatre premiers (mais prennant en compte des modifications tirées de leur utlisation) sont financées à la tranche 1944 du programme naval du 14 mai 1941, des navires baptisés Rhône et Garonne.

La Seine

Le PRE La Seine

Le PRE La Seine

-La Seine est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) de Dunkerque le 15 novembre  1939 lancé le 22 avril 1941 et admis au service actif à Cherbourg le 25 juillet 1942.

Il quitte Cherbourg le 26 juillet et rallie Brest en fin de journée. Il est affecté au groupement de soutien de la Flotte de l’Atlantique. Il va servir principalement de ravitailleur et secondairement de transport pétrolier. Il est équipé dès l’origine d’un système de ravitaillement à la mer avec un portique avant et un portique arrière.

Le 17 octobre 1942, le Pétrolier Ravitailleur d’Escadre (PRE) La Seine assure l’entrainement au ravitaillement à la mer des contre-torpilleurs Jaguar et Léopard avec des contacts à sec et des contacts humides.

La 17 janvier 1943, le PRE La Seine quitte Brest en compagnie des contre-torpilleurs Jaguar Léopard Chacal de la 1ère DCT pour Dakar où les quatre navires arrivent le 22 janvier 1943.

Durant l’école à feux des contre-torpilleurs, La Seine reste à Dakar avant de reprendre la mer pour ravitailler les trois contre-torpilleurs le 13 février avant d’assister à un exercice de défense aérienne à la mer du 14 au 27 février.

Après une ultime escale à Dakar du 28 février au 2 mars, le pétrolier-ravitailleur et les trois contre-torpilleurs quittent Dakar le 3 mars, se ravitaillent à Casablanca le 7 mars avant de rentrer à Brest le 11 mars 1943.

Le 2 septembre 1944, La Seine ravitaille le cuirassé Gascogne venu de Calais pour lui permettre de rallier de Brest le lendemain 3 septembre.

Le 5 janvier 1945, La Seine quitte Brest en compagnie des contre-torpilleurs Vautour Milan Epervier de la 6ème DCT, des sous-marins Agosta et Bévéziers de la 8ème DSM et du ravitailleur de sous-marins Jules Verne.

Alors que les sous-marins et le ravitailleur vont mouiller dans l’estuaire de la Loire, les trois contre-torpilleurs vont assurer l’escorte du PRE qui simule un convoi entre Brest et Casablanca.

Du 6 au 11 janvier, les deux sous-marins vont tenter d’intercepter le convoi, pourchassé par deux contre-torpilleurs, le troisième assurant l’escorte rapproché du pétrolier qui parvient à arriver avec ses contre-torpilleurs à Casablanca le 13 janvier 1945.

Du 14 au 23 janvier 1945, les trois contre-torpilleurs subissent un entrainement de défense aérienne à la mer au large de Casablanca avant d’enchainer par une école à feux du 24 au 31 janvier dans le Golfe de Gascogne. Durant ce délai, le PRE La Seine subit une période d’entretien à flot à Casablanca.

Après une escale à Bordeaux du 1er au 7 février en compagnie du PRE La Seine, du Jules Verne et des sous-marins Agosta et Bévéziers, la 6ème DCT rentre à Brest avec les autres navires le 8 février 1945.

Du 4 au 17 mars 1945, le porte-avions Painlevé s’entraine dans le Golfe de Gascogne, le PRE La Seine ravitaille le porte-avions à plusieurs reprises avant que le porte-avions, le pétrolier et les torpilleurs d’escadre Arquebuse et Cimeterre ne rentrent à Brest le 18 mars 1945.

Le 16 avril 1945, la rade de Brest est brutalement dépeuplée avec le départ des cuirassés Gascogne et Alsace, du porte-avions Painlevé, des contre-torpilleurs Vautour Milan Epervier (6ème DCT), des torpilleurs d’escadre Forbin Basque Durandal Dague Arquebuse et Cimeterre, des sous-marins  Ajax  et Pasteur  (6ème DSM) Antiope  et Sibylle (16ème DSM) et donc du PRE La Seine.

Cette escadre baptisée Force N fait escale à Liverpool du 25 au 28 avril puis à Greenock du 30 avril au 3 mai où il retrouve la force M composée du porte-avions Victorious, du cuirassé Anson, des croiseurs légers Dido et Southampton, de quatre destroyers et de quatre sous-marins. L’exercice «Entente Cordiale 1945» à lieu du 5 au 15 mai.

Les deux escadres se séparent le 17 mai 1945 après une revue navale à Rosyth. Les navires français font ensuite escale à Dunkerque du 19 au 22 mai, Cherbourg du 24 au 26 mai avant de rentrer à Brest le 27 mai dans la soirée.

Du 28 mai au 20 juillet 1945, il est échoué au bassin n°4 du Salou pour son premier grand carénage qui voit le PRE être totalement remis en état, recevoir un radar de navigation et un renforcement de sa DCA. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 5 août, sortant pour essais les 6 et 7 août puis pour remise en condition du 9 au 20 août 1945.

Le porte-avions Painlevé est armé pour essais le 14 mars et sort en compagnie du cuirassé Lorraine du 15 au 22 mars, les deux navires et leurs quatre torpilleurs d’escadre faisant escale à Saint-Nazaire du 23 au 27 mars avant de reprendre la mer pour entamer la remise en condition.

Le 28 mars 1947, le porte-avions Painlevé récupère son groupe aérien venu de Lanvéoc-Poulmic à savoir  quinze chasseurs-bombardiers Dewoitine D-795, huit éclaireurs-torpilleurs SNCAO CAO-600, neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 et huit bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299.

La remise en condition devait avoir lieu dans le Golfe du Gascogne mais le mauvais temps provoque un changement de programme, l’exercice étant maintenant prévu au large de Dakar. Le pétrolier-ravitailleur La Seine rejoint la petite escadre pour la ravitailler et lui permettre de rejoindre Dakar le 5 avril 1947.

Le PRE La Seine soutient les navires engagés du 11 au 30 avril 1947 avant de faire escale à  Dakar du 1er au 5 mai. Il quitte Dakar le 6 mai pour rentrer à Brest le 11 mai afin de participer à l’exercice Entente Cordiale.

Le 15 mai 1947, le PRE La Seine quitte Brest en compagnie des cuirassés Jean Bart et Normandie, de leurs torpilleurs d’escorte L’Opiniâtre L’Aventurier Sabre et Claymore; du croiseur lourd Foch, du croiseur léger Gloire, des contre-torpilleurs Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars de la 3ème DCT et des sous-marins Casabianca Rolland Morillot et Guadeloupe.

Cette force occasionnelle baptisée Force G met cap sur Greenock où elle arrive le 21 mai 1947 après une série de manoeuvre pour améliorer la cohesion de navires qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble.

Elle reprend la mer le 24 mai 1947 et arrive à Scapa Flow le 28 mai où elle retrouve les cuirassés King George V et Vanguard (classe Hood, des Lion améliorés), le porte-avions lourd Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Le 14 décembre 1947, le cuirassé Gascogne et ses torpilleurs d’escadre Durandal et Dague quittent Brest en compagnie du PRE La Seine, la petite escadre traversant l’Atlantique direction les Antilles pour une série d’exercices. Il arrive à Fort de France le 21 décembre pour cinq jours d’escale jusqu’au 26 décembre avant un exercice avec l’aviso colonial Bougainville du 27 décembre au 2 janvier 1948.

Après ravitaillement auprès du PRE La Seine le 3 janvier, le cuirassé fait escale à La Havane du 4 au 10 janvier, à Miami du 12 au 17 janvier, à Charleston du 19 au 23 janvier, à Norfolk du 26 janvier au 2 février avant de retraverser l’Atlantique pour rentrer à Brest le 7 février 1948.

Le 23 février 1948, le cuirassé Gascogne se ravitaille auprès du PRE La Seine avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 24 février au 5 mars.

Du 5 mars au 20 mai 1948, le PRE La Seine est échoué au bassin n°4 du Salou pour un nouveau grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Après des travaux complémentaires, il est armé pour essais le 5 juin, sortant pour essais les 6 et 7 juin puis pour remise en condition du 9 au 19 juin 1948.

Le 3 août 1948, le PRE La Seine quitte Brest en compagnie du porte-avions Painlevé, du cuirassé Lorraine et des torpilleurs d’escadre Arquebuse Cimeterre Intrepide Temeraire pour effectuer une importante phase d’entrainement au large de l’Afrique.

Ils arrivent à Dakar le 7 août et s’entrainent au polygone de Rufisque du 9 au 23 août 1948. Après une escale à Dakar du 24 au 26 août, la petite escadre appareille de Dakar pour rentrer à Brest le 30 août 1948.

La Seine ressort en compagnie du Painlevé et du Lorraine du 1er au 5 septembre pour entrainement, rentrant à Brest au moment de l’attaque de Norvège, se ravitaillant à quai pour reprendre la mer le plus rapidement possible afin de rejoindre à Rosyth le cuirassé Normandie qui l’ont précédé de quelques heures.

La Saône

PRE La Saône

PRE La Saône

-La Saône est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) de Dunkerque le 20 mai 1939 lancé le 5 juin 1941 et mis en service à Cherbourg le 12 octobre 1942.

Il quitte la Normandie le 15 octobre, charge à Brest les 16 et 17 octobre du mazout, du gazole, des munitions et des pièces détachées, fait escale à Casablanca du 21 au 23 octobre avant de rallier Toulon le 27 octobre à l’aube.

Il intègre le groupement de soutien de la 2ème Escadre où il va soutenir les cuirassés, les porte-avions et les croiseurs principalement.

Du 5 au 25 juin 1945, le PRE La Saône assure le soutien du porte-avions Painlevé, du cuirassé Provence et de leurs navires d’escorte, les torpilleurs L’Inconstant Lancier Mameluk et Casque.

Après une escale à Bastia du 26 au 30 juin, le porte-avions et le cuirassé effectuent un entrainement anti-sous-marin du 1er au 13 juillet 1945.

Cet exercice baptisé «Némo» voit les sous-marins des 3ème et 5ème escadrilles de sous-marins tendent une série d’embuscades contre le porte-avions, le cuirassé, les quatre torpilleurs d’escadre et le PRE La Saône.

Cet exercice mené dans le Golfe du Lion voit les CAO-600 maintenir une veille permanente autour du porte-avions guidant les Latécoère Laté 299 utilisés comme appareils de lutte ASM tout comme les Dewoitine HD-731 du cuirassé qui à cours de carburant allaient amerrir à Saint Mandrier pour se ravitailler. L’escadre rentre à Toulon le 14 juillet 1945 et la veille il avait ravitaillé le cuirassé Alsace alors engagé dans une série d’exercices.

Le 22 septembre 1945, le PRE La Saône quitte Toulon et ravitaille en haute mer le cuirassé Clemenceau et ses torpilleurs d’escadre Rapière et Hallebarde pour leur permettre de rallier Rufisque.

Les quatre navires franchissent le détroit de Gibraltar le 27 septembre et arrivent à Dakar sans aucune escale le 3 octobre 1945.

Après une semaine d’escale pour remettre le navire en état _la mer ayant causé quelques dégâts_, le cuirassé effectue une première école à feux du 11 au 21 octobre suivit d’une nouvelles escale de représentation à Dakar du 22 au 25 octobre et à chaque fois, La Saône assure le ravitaillement en carburant.

La Saône ravitaille à nouveau le cuirassé et les torpilleurs d’escadre le 5 novembre avant que les trois navires de combat ne s’entrainent au combat de nuit du 6 au 10 novembre avant de rentrer à Dakar pour les commémorations du 11 novembre.

Le cuirassé, ses torpilleurs et le PRE effectuent une deuxième Ecole à feux du 12 au 27 novembre avant de regagner Dakar pour une ultime escale jusqu’au 1er décembre 1945 date de leur appareillage de Dakar pour rentrer à Toulon. Il font escale à Casablanca du 4 au 7 décembre, rentrant à son port d’attache le 11 décembre 1945.

Du 15 décembre 1945 au 25 février 1946, il est échoué au bassin Vauban n°7 pour son premier grand carénage. Outre une remise en état complète, il  reçoit un radar de navigation tandis que sa DCA est renforcée.

Après des travaux complémentaires à quai, le PRE est armé pour essais le 15 mars 1946, sortant pour essais les 16 et 17 mars puis pour remise en condition du 19 au 30 mars 1946.

Le 8 janvier 1947, le PRE La Saône ravitaille le cuirassé Clemenceau et ses torpilleurs d’escadre qui venaient de s’entrainer du 2 au 7 janvier et qui poursuivent leur entrainement du 9 janvier au 5 février 1947.

Suite à des émeutes anti-françaises à Iskenderun, la France décide de montrer les dents face à la Turquie en envoyant sur zone une puissante escadre composée du porte-avions Joffre, des cuirassés Richelieu et Provence, des torpilleurs d’escadre L’Inconstant Lancier Corsaire Flibustier Mameluk et Casque, les navires de combat étant soutenus par le PRE La Saône.
L’escadre ainsi constituée Toulon le 7 février, arrivant sur zone le 12 février et y restant jusqu’au 27 février avant des exercices jusqu’au 5 mars quand elle met cap sur Toulon où elle arrive le 8 mars 1947.

Le 7 octobre 1947, le PRE La Saône quitte Toulon en compagnie du croiseur lourd Henri IV et du croiseur léger Guichen pour une croisière en Amérique du Sud. Ils arrivent à Dakar le 14 octobre 1947. L’escadre française quitte l’AOF le 17 octobre, manoeuvre ensemble jusqu’au 21 octobre, durant le transit jusqu’à Fortaleza où les navires tricolores font escale jusqu’au 24 octobre.

Les deux croiseurs et le pétrolier sont ensuite à Rio de Janeiro du 27 au 31 octobre, à Montevideo du 4 au 7 novembre, à Buenos Aires du 8 au 12 novembre avant que les trois navires ne rentrent en métropole, traversant l’Atlantique jusqu’à Dakar où la division fait escale du 17 au 25 novembre pour ravitaillement et entretien. Ils sont à Port-Etienne du 27 au 30 novembre, à Casablanca du 2 au 7 décembre, à Alger du 10 au 15 décembre avant de rentrer à Toulon le 17 décembre 1947.

Du 4 au 20 août 1948, le PRE La Saône quitte Toulon en compagnie du porte-avions Joffre, des cuirassés Provence et Alsace et des torpilleurs d’escadre Mameluk Casque l’Inconstant Lancier Mousquet et Bombardier pour un exercice aéronaval entre la Corse et le Continent, rentrant à Toulon le 22 août 1948.

Le 5 septembre 1948, le pétrolier ravitailleur d’escadre était en entretien à quai.

La Medjerda
-La Medjerda est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) sis à Dunkerque le 8 janvier 1940 lancé le 8 mars 1942 et mis en service à Cherbourg le 12 juin 1943.

Le troisième pétrolier-ravitailleur d’escadre de classe La Seine quitte Cherbourg le 15 juin 1943, fait escale à Brest du 16 au 20 juin _où il charge mazout, gazole, munitions et pièces détachées_ puis reprend la mer le 21 juin à l’aube, direction Mers-El-Kébir où il arrive le 29 juin 1943. Il est donc affecté à la 4ème Escadre.

Le 10 mars 1945, La Medjerda largue les amarres et quitte Mers-El-Kébir en compagnie des contre-torpilleurs Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable de la 10ème DCT pour un entrainement de division dans l’Atlantique Sud au large de l’Afrique et de la Guyane. Les quatre navires rallient Dakar sans escale le 18 mars 1945.

Après trois jours de relache, les trois contre-torpilleurs entament leur entrainement par une école à feux au polygone de Rufisque du 22 au 28 mars avant d’enchainer les exercices : entrainement au combat antisurface du 30 mars au 4 avril, entrainement à la défense aérienne à la mer du 5 au 10 avril, entrainement au mouillage de mines du 11 au 13 avril avant un exercice de synthèse du 15 au 25 avril durant lesquels La Medjerda assure le ravitaillement en carburant, les vivres et les munitions étant eux transférés au mouillage.

La 10ème DCT et le pétrolier-ravitailleur quittent Dakar le 30 avril et traversent l’Atlantique, arrivant à Cayenne le 7 mai. Après trois jours d’escale, les trois contre-torpilleurs participent à un exercice d’interdiction du 11 au 18 mai, le pétrolier La Medjerda simulant un croiseur auxiliaire cherchant à attaquer le port de Cayenne à la manière des descentes du temps de la marine à voile.

Du 20 au 25 mai, Le Terrible et Le Triomphant protège La Medjerda contre L’Indomptable qui simulait un raider cherchant à détruire le pétrolier. Du 26 au 30 mai, c’est Le Terrible qui devient le méchant avant que du 31 mai au 4 juin, Le Triomphant ne devienne à son tour l’assaillant.

Les trois contre-torpilleurs après une relâche du 5 au 12 juin pour reposer les équipages et réparer le matériel effectuent une dernière série d’exercices : école à feux du 13 au 16 juin, entrainement à la défense aérienne à la mer du 17 au 21 juin et entrainement au combat antisurface du 23 au 27 juin et comme précédemment, le PRE assure le ravitaillement en mazout et en charges solides.

La 10ème DCT et La Medjerda quittent Cayenne le 29 juin, sont à Fort de France du 2 au 6 juillet, à Pointe à Pitre du 8 au 11 juillet, à Casablanca du 17 au 20 juillet avant de rentrer à Mers-El-Kébir le 24 juillet à l’aube après plus de trois mois loin de son port d’attache.

Le 12 août 1945, La Medjerda quitte Mers-El-Kébir pour rallier Bizerte afin de subir son premier grand carénage. Arrivé à destination le 14 août, il est échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 16 août au 21 octobre 1945 pour une remise en état complète et une modernisation de ses capacités militaires (radars, compléments de DCA).

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 5 novembre 1945, sortant pour ses essais officiels les 6 et 7 novembre au cours duquel il connait quelques avaries mineures qui oblige les ouvriers de l’Arsenal et l’équipage à des travaux supplémentaires.

Les essais menés le 14 novembre se révélant concluants, le pétrolier-ravitailleur effectue sa remise en condition du 15 au 25 novembre 1945. Il quitte Bizerte le 26 novembre pour rallier Mers-El-Kébir le 28 novembre.

Le 8 novembre 1947, une petites escadre composée du porte-avions Commandant Teste, du cuirassé Bretagne, des torpilleurs d’escadre L’Eveillé l’Alerte Hussard et Spahi et donc du PRE La Medjerda quitte Mers-El-Kébir pour Dakar où elle arrive le 10 novembre 1947.

Ils sont en exercices du 12 au 27 novembre et pendant le passage au bassin du porte-avions (28 novembre au 10 décembre), la Medjerda soutien le cuirassé Bretagne durant son école à feux.

Le porte-avions effectue des essais de routine jusqu’au 13 décembre quand il met cap sur l’Algérie en compagnie de son garde du corps, les torpilleurs et le PRE, les quatre navires franchissant le détroit de Gibraltar le 16 et arrivant à Mers-El-Kebir le 19 décembre 1947.

Le 24 juillet 1948, le PRE La Medjerda quitte Mers-El-Kébir pour rallier le 26 Bizerte afin de subir un nouveau grand carénage. Il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah le 28 juillet, succédant au porte-avions Joffre.

Les travaux devaient s’achever le 15 septembre mais le début du conflit précipite les choses. Le PRE est remis à flot dès le 7 septembre, les travaux complémentaires sont menés en cinq jours au lieux de dix.

C’est ainsi qu’il est armé pour essais le 12 septembre au lieu du 25 septembre comme il était initialement prévu. Les essais sont menés tambour battant le 26 septembre et la remise en condition à  lieu du 27 septembre au 3 octobre 1948, date à laquelle le PRE est à nouveau disponible, ralliant Mers-El-Kébir le 5 octobre 1948.