17-Aviation navale (63)

3-Ordre de bataille de l’Aviation Navale le 5 septembre 1948

Commandement Nord de l’Aviation Navale (CNAN) (Calais-Marck)

1ère Flottille d’hydravions (1ère FH) :

-Escadrille 1T (Cherbourg-Chantereyne) : douze Latécoère Laté 299-7.

-Escadrille 3T (Cherbourg-Chantereyne) : douze Latécoère Laté 299-7.

-Escadrille 1R (Cherbourg-Querqueville) : dix Bréguet Br790

-Escadrille 5E (Cherbourg-Querqueville): huit Potez-CAMS 143.

Total : 24 Latécoère Laté 299-7,  10 Bréguet Br790 et 8 Potez-CAMS 143 soit un total de 42 hydravions

1ère flottille d’aviation navale :  

Escadrille 1C (Calais-Marck)  : douze Dewoitine D-520.

Escadrille 3C (Calais-Marck) : douze Hanriot NC-600

Escadrille 1B (Calais-Marck) : douze bimoteurs Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

-Escadrille 15T : douze Lioré et Olivier Léo 456.

Total : 12 Dewoitine D-520, 12 Hanriot NC-600, 12 Lioré et Olivier Léo 456 et 12 Bloch MB-175T soit un total de 48 avions

-Section d’Entrainement de Cherbourg : six NA-57 quatre CAO-30 et quatre Dewoitine D-720M soit un total de 14 appareils

-Section de Servitude de Calais :  deux CAO-30, de quatre Dewoitine D-720M et de quatre Morane-Saulnier MS-472 soit un total de 124 appareils

Le CNAN dispose au 05-09-48 de 124 appareils (48 hydravions et 66 avions)

Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) (Lanvéoc-Poulmic)

3ème flottille d’hydravions :

Escadrille 3R (Lanvéoc-Poulmic) : huit Bréguet Br790.

Escadrille 3E (Lanvéoc-Poulmic) : six Latécoère Laté 612.

Escadrille 1E (Lanvéoc-Poulmic) : douze Potez-CAMS 143.
Escadrille 7T (Lanvéoc-Poulmic) : douze Latécoère Laté 299-7.

-Escadrille 17C (Lanvéoc-Poulmic) douze Dewoitine HD-780.

Total : 8 Bréguet Br790, 6 Latécoère Laté 612, 12 Potez-CAMS 143, douze Dewoitine HD-780 et 12 Latécoère Laté 299-7 soit un total de 50 hydravions

-3ème flottille d’aviation navale :

-Escadrille 5C (Lanvéoc-Poulmic) : douze Dewoitine D-520.

Escadrille 3B (Lorient-Lann Bihoué)  : douze Lioré et Olivier Léo 456 de bombardement et de torpillage.

Escadrille 9E (Lorient-Lann Bihoué) : douze CAO-700M.

Escadrille 11E (Lanvéoc-Poulmic) douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Total : douze Dewoitine D-520, douze Lioré et Olivier Léo 456, douze CAO-700M et douze Bloch MB-175T soit un total de 48 appareils

-5ème flottille d’aviation navale :

Escadrille 5T (Lorient-Lann Bihoué) : douze Bloch MB-175T.

Escadrille 7B (Lorient-Lann Bihoué) : seize Lioré et Olivier Léo 456.

Escadrille 7E (Lorient-Lann Bihoué) : douze CAO-700M de patrouille maritime.

Total : douze bloch MB-175T, seize Lioré et Olivier Léo 456 et douze CAO-700M soit un total de 40 appareils

Escadrille d’entrainement de l’Atlantique (EEA) (Hourtin) : Au 31 août 1948, l’EEA dispose de quatre Loire 130, de quatre CAO-30, deux Potez-CAMS 141 et deux Bloch MB-480.

Total : quatre Loire 130, quatre CAO-30, deux Potez CAMS-141,  deux Bloch MB-480 soit un total de 12 appareils

7ème flottille d’aviation navale (Lanvéoc-Poulmic) (porte-avions Painlevé)

-Escadrille 15R : neuf CAO-610 utilisés pour l’observation et secondairement pour l’attaque et le torpillage.

-Escadrille 7C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790

-Escadrille 9C : escadrille de chasse équipée de huit Dewoitine D-790

-Escadrille 9B : escadrille de bombardement équipée de neuf LN 420

-Escadrille 11T : escadrille de torpillage équipée de six Latécoère Laté 299-5

-Une Section d’Entrainement et de Servitude à terre pour entrainement et liaison avec quatre North American NA-57, deux SO-30 et deux Dewoitine D-720M

Total : neuf CAO-610, seize Dewoitine D-790, neuf LN-420, six Latécoère Laté 299-5, quatre NA-57, deux SO-30 et deux D-720M soit un total de quarante-huit appareils

11ème flottille d’aviation navale (Lann-Bihoué) (porte-avions léger Henriette de France)

-Escadrille 19C : six Dewoitine D-795.

-Escadrille 21C : six Dewoitine D-795.

-Escadrille 21T : six Latécoère Laté 299-5.

-Escadrille 13B : quatre Loire Nieuport LN-420.

-Section d’Entrainement et de Servitude : quatre NA-57 et deux Dewoitine D-720M

Total : douze Dewoitine D-795, six Latécoère Laté 299-5, quatre Loire-Nieuport LN-420, quatre NAA-57 et deux Dewoitine D-720M soit un total de 28 appareils

1ère Flottille mixte d’aviation navale (Dakar)

-Escadrille 5R  : huit Loire 130.

-Escadrille 22T : douze Bloch MB-481

-Escadrille 20C : douze Dewoitine D-551

-Escadrille 19E :  six CAO-700M et de huit Lioré et Olivier Léo 456

Total : huit Loire 130, douze Bloch MB-481, douze Dewoitine D-551, de six CAO-700M, de huit Lioré et Olivier Léo 456 soit un total de 46 appareils (vingt hydravions et vingt-six avions)

Groupement d’hydraviation de l’Atlantique (Lanvéoc-Poulmic):  

Au 31 août 1948, le GH-ATL  dispose de dix-huit HD-731.

-Section d’Entrainement et de Servitude de Brest :

Le 5 septembre 1948, la SES-Brest dispose de douze North-American NA-57, de quatre CAO-30, de deux SNCASO SO-30 et de quatre Dewoitine D-720M soit un total de 22 aéronefs (quatre hydravions et dix-huit avions)

-Ecole de pilotage et du personnel volant :

douze North American NA-57, de deux Dewoitine D-720M et de quatre CAO-30 dispose un total de dix-huit appareils

-Section de Servitude d’Hourtin : dispose de deux Loire 130

Le CAAN dispose le 05-09-48 de 332 appareils (110 hydravions et 222 avions)

17-Aviation navale (45)

SNCAO CAO-700M

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

Le CAO-700M est la version de patrouille maritime du bombardier CAO-700

En 1937, l’armée de l’air lance le programme technique A20 demandant un bombardier multimoteur à cinq membres d’équipage pour compléter les futurs Lioré et Olivier Léo 451 et Amiot 351 (sans parler de leurs dérivés respectifs).

Ce programme aboutit à la mise au point du SNCAO CAO-700, un bombardier lourd quadrimoteur qui reprenait le fuselage de l’hydravion torpilleur Loire-Nieuport LN-10 (le perdant de la compétition l’opposant au Bloch MB-480 qui donna naissance au MB-481) avec de nouvelles ailes et pour motorisation quatre moteurs Gnôme Rhône 14N-49 identiques à ceux du Léo 451.

Dès la mise au point de ce quadrimoteur, décision est prise de développer plusieurs variantes dont une variante de reconnaissance maritime pour la marine baptisé CAO-700M et qui permet à l’Aviation Navale de se doter de l’équivalent pour la Luftwafe du Focke-Wulf Fw200 Condor.

Le CAO-700 version bombardier effectue son premier vol le 24 juin 1940 et devant des résultats satisfaisants, la marine commande deux prototypes en version CAO-700M, prototypes qui effectuent leurs premiers vols respectivement le 8 octobre et le 2 novembre 1940.

Les essais se passent bien et dès le 4 janvier 1941, la marine passe une première commande de 54 appareils pour équiper cinq unités dont une composite ce qui explique ce chiffre de 54 alors que l’effectif type d’une escadrille c’est douze appareils. Cette commande est honorée entre mars et décembre 1941 à raison de six appareils par mois ce qui constitue une excellente cadence.
Une deuxième commande est passée en avril 1942 pour 46 appareils qui doivent équiper six escadrilles dont quatre composites et deux conventionnelles. Cette commande est honorée entre juillet  1942 et juin1943 à raison de quatre appareils par mois.

Les unités étant toutes équipées, les commandes auraient pu s’arrêter là mais il faut prévoir les pertes et donc un volant de fonctionnement d’où la commande en septembre 1943 de 50 appareils soit un taux de remplacement de 50%. Cette commande est honorée entre octobre 1943 et octobre 1944 (quatre appareils par mois environ).

Enfin, quatrième et dernière commande, en septembre 1947, 50 appareils sont commandés pour renouveler un stock qui à en partie fondu puisque 15 appareils ont déjà été perdus (et remplacés y compris dans les unités déployées dans l’Empire). Cette commande est honorée entre octobre 1947 et juin 1948.

Tous ces appareils sont de type CAO-700M mais après cette quatrième commande, ce modèle va céder la place au CAO-710M, version améliorée équipée de moteurs plus puissants, d’un armement défensif accru et d’une capacité nouvelle : un radar aéroporté.

-L’Escadrille 16E est la première à recevoir le nouvel appareil et ce dès sa création le 12 juillet 1941 sur la base aéronavale de Sidi-Ahmed. Douze CAO-700M flambants neufs lui sont ainsi confiés pour patrouiller en Méditerranée pour notamment surveiller les mouvements de la flotte italienne.

Elle participe également à de nombreux exercices avec d’autres unités de la marine mais également avec des unités de l’armée de l’air.

Au 1er septembre 1948, la 16E à utilisé un total de seize appareils soit quatre appareils perdus et remplacés par des appareils stockés en métropole et qui rejoignent donc en vol la Tunisie et Sidi-Ahmed.

A l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie, l’escadrille 16E renforce sa présence au dessus de la Mare Nostrum en surveillant notamment les mouvements de la flotte italienne depuis le port de Tarente.

-L’Escadrille 2T reçoit en septembre 1941 douze CAO-700M en remplacement de ses seize Latécoère Laté 298 et devient donc l’Escadrille 12E. Déployée à Fréjus-Saint Raphaël, elle assure la surveillance des approches de Toulon et l’appui des unités de la 2ème Escadre en leur offrant une capacité de surveillance à long rayon d’action.

Durant ses sept années d’utilisation opérationnelle, l’escadrille 12E perd trois appareils : un mer et deux suite à des atterrissage hasardeux, ces appareils sont remplacés par des appareils issus des stocks de la marine. Si le premier coûte malheureusement la vie à son équipage, les deux autres ne provoquent pas de pertes en vie humaines.

-Toujours en septembre 1941, une nouvelle escadrille reçoit le premier véritable avion de patrouille maritime français.

Il s’agit de la 14ème Escadrille de Bombardement (14B) basée à Tripoli-du-Liban qui dispose de 6 CAO-700M en plus de ses 8 bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

En dépit d’une activité intensive, elle ne perd jusqu’en septembre 1948, un appareil qui se crashe en mer après avoir manqué l’aterrissage à Tripoli-du-Liban, crash qui ne fait que des blessés parmi l’équipage.
-L’Escadrille 7E est officiellement créée le 7 décembre 1941 sur la base aéronavale de Lann-Bihoué prêt de Lorient. Elle reçoit douze CAO-700M pour assurer une mission de sanctuarisation du Golfe de Gascogne et de traque des sous-marins et des raiders allemands loin dans l’Atlantique.

Deux appareils sont perdus jusqu’au 31 août 1948, un en mer (équipage porté disparu présumé mort) et un à terre à l’atterrissage, l’équipage étant blessé mais l’appareil irrécupérable est cannibalisé pour fournir des pièces détachés. Les appareils perdus sont promptement remplacés.

A partir du 31 août 1948, les douze CAO-700M vont se relayer pour maintenir une patrouille permanente dans le Golfe de Gascogne en liaison avec leurs homologues mais rivaux de la 9E basée à Lanvéoc-Poulmic.

-L’escadrille 9E est activée en septembre 1942 sur la base de Lanvéoc-Poulmic. Elle remplace numériquement au sein de la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) l’escadrille 5B/12R qui devenue escadrille embarquée à rejoint Hyères-Le Palyvestre. Ses douze appareils sont les derniers de la commande n°1.

Elle est chargée de missions de surveillance et de patrouille maritime dans l’Atlantique et dans le Golfe de Gascogne en coopération avec le 7E basée à Lann-Bihoué prêt de Lorient.

Un appareil perdu en mars 1945 à l’atterrissage (deux morts et trois blessés) et un deuxième est réformé en septembre 1947 suite à des fragilités structurelles au niveau des bâtis moteurs 2 et 3, ces deux appareils étant  remplacés par des appareils stockés à cet effet.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et vont se relayer pour notamment couvrir les convois atlantique sans oublier la traque des sous-marins et d’éventuels croiseurs auxiliaires allemands même si leur présence si près des côtes françaises est assez peu probable.

-L’Escadrille 13R créée en septembre 1941 avec douze Bloch MB-131 sur la BAN de Than-Son-Nut près de Saïgon reçoit le 21 juillet 1943 douze CAO-700M, appareils venus de France en vol ce qui constitue un véritable périple. Ces appareils étant les premiers CAO-700M de la deuxième commande.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin que dans le Golfe du Siam.

Elle participait également à de nombreux exercices avec les FNEO, l’armée de l’air et l’armée de terre, s’essayant par exemple au parachutage de conteneurs en montagne pour ravitailler des garnisons isolées mais également au bombardement terrestre.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol  rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

-L’Escadrille 18E équipée depuis sa création (10 octobre 1941) de huit Bloch MB-131 reçoit enfin en septembre 1943 des appareils plus adaptés à sa mission. En effet, les cinq Bloch MB-131 encore en état de vol sont remplacés par quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.
Cette escadrille est chargée en cas de conflit d’attaquer la flotte italienne de la mer Rouge et son trafic commercial même si un conflit entre la Grande Bretagne et l’Italie entrainerai la fermeture du canal de Suez aux italiens.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 et maintiennent une garde vigilante dans le détroit de Bab-El-Mandeb en coopération avec les forces de surface et les forces britanniques présentent en force dans la région, les CAO-700M pistant les navires italiens et les Léo 456 se tenant prêts à neutraliser à la bombe ou à la torpille les navires de guerre italiens présents dans la région.

Entre septembre 1943 et septembre 1948, l’escadrille 18E à perdu un CAO-700M, vite remplacé par un avion venu de métropole.

-L’Escadrille 22E voit le jour le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec pour équipement douze CAO-700M de patrouille maritime.

Cette escadrille est chargée de renseigner la 4ème Escadre sur les mouvements de la flotte italienne notamment les unités venant de Sardaigne et de Sicile qui pourraient vouloir s’en prendre au trafic commercial entre les ports d’Afrique du Nord et ceux de métropole.

En septembre 1948, les douze appareils d’origine sont encore en service soit un taux d’attrition nul et dès le 1er septembre, la 22E va maintenir une présence permanente au dessus des flots, n’hésitant pas à aller jusqu’en Sardaigne, les CAO-700M se ravitaillant en Corse ou sur le continent en fonction de la durée de la patrouille avant de retourner à leur base d’Alger.

-L’Escadrille 24E est officiellement activée le 15 juin 1947. Équipée de huit CAO-700M et de huit Lioré et Olivier Léo 456, la 24ème escadrille d’exploration à pour mission à la fois de surveiller la Mer de Corail en coopération avec la marine et l’armée de l’air australienne et si nécessaire l’interdiction à l’ennemi _sous entendu japonais_ de ces eaux, le Léo 456 n’étant pas le plus mauvais des bombardiers-torpilleurs.

Quand éclate la guerre en Europe le 5 septembre 1948, les CAO-700M redouble d’activité tout comme les Léo 456 qui multiplie les entrainements au lancement de torpilles et au bombardement à moyenne et basse altitude. Tous les appareils arrivés en juin 1947 sont encore en service quinze mois plus tard.

-L’Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA) est créée administrativement en novembre 1946 mais ce n’est qu’en juin 1947 qu’elle reçoit ses appareils dont quatre CAO-700M de patrouille maritime et secondairement de bombardement.

Ces appareils qui sont encore tous en service en septembre 1948 ont pour mission de surveiller les petites Antilles depuis leur base de Fort de France-Schoelcher même si leur long rayon d’action leur permettait également de surveiller les côtes sud-américaines, les avions faisant alors une escale de ravitaillement à Cayenne avant de rentrer en Martinique.

-En octobre 1947, une nouvelle flottille voit le jour, la 1ère flottille mixte d’aviation navale basée à Dakar-Bel Air et qui regroupe comme son nom l’indique des hydravions et des avions terrestres dont ceux de la 19E (six CAO-700M et 8 Lioré et Olivier Léo 456).

Cette flottille créée le 7 juin 1947 doit lutter notamment contre les sous-marins et les raiders allemands dans l’Atlantique Sud.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et à partir du 5 septembre 1948, les CAO-700M et même les Léo 456 vont patrouiller au large de Dakar, assurant des patrouilles de surveillance mais également la couverture de convois.

Au 1er septembre 1948, l’Aviation Navale à commandé et reçut 200 CAO-700M mais seulement cent ont été mis en ligne au sein de onze unités (cinq composites et six conventionnelles).

Un total de quinze appareils à été perdu, appareils tous remplacés, le stock étant donc tombé à quatre-vingt cinq  appareils qui au 1er septembre 1948 sont dispersés en métropole. Si quarante reste stockés à Orly, vingt ont gagné en vol la Bretagne sur un site qui deviendra après guerre la base aéronavale de Landivisiau et vingt-cinq un site secret dans le Morvan.

Caractéristiques Techniques du CAO-700M

Type : avion quadrimoteur de patrouille et d’attaque maritime  basé à terre

Poids : à vide 11375kg maximale 18000kg

Dimensions : Envergure 24.92m Longueur 27.90m Hauteur : 4.80m

Motorisation : quatre moteurs radiaux Gnôme et Rhône 14 N-19 14 cylindres en étoile refroidis par air et développant 1140ch au décollage et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 540 km/h à 5300m Autonomie 2000km en version patrouille maritime Plafond opérationnel 12700m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm dans le nez vitré servie par le bombardier-navigateur (1200 cartouches), un canon de 20mm en tourelle SAMM à l’arrière avec 75 coups et deux mitrailleuses de 7.5mm alimentées à 3000 cartouches dans le poste inférieur arrière.

Une soute à bombe dans le fuselage pour 1500kg de bombes ou deux torpilles de 400mm. Les soutes à bombes dans les ailes de la version bombardier ont été remplacés par des réservoirs supplémentaires. En mission de patrouille maritime, la soute à bombe peut embarquer des fusées éclairantes voir des appareils photos.

Equipage : pilote et copilote installés en tandem dans le poste supérieur, un bombardier-navigateur dans le nez vitré, un canonnier dans la tourelle arrière et un radio dans le poste inférieur arrière

17-Aviation Navale (44)

SNCAO CAO-600

Le SNCAO CAO-600, les "yeux" des porte-avions et parfois leurs griffes

Le SNCAO CAO-600, les « yeux » des porte-avions et parfois leurs griffes

L’Aviation navale française peut s’enorgueillir d’avoir été la première à utiliser des bimoteurs à bord des porte-avions.
Une première expérimentation avait eu lieu courant 1936 sur le Béarn avec le Potez 56E qui avait montré qu’un bimoteur pouvait apponter et décoller d’un porte-avions.

Quand est décidée la construction des porte-avions Joffre et Painlevé est lancé le programme A47 pour un appareil de surveillance, de bombardement et de torpillage.

Deux bimoteurs répondent à ce programme : le SNCAO CAO-600 et le Dewoitine D-750. C’est le premier nommé qui est sélectionné et commandé à 40 appareils répartis entre les appareils en ligne (18), les appareils en réserve (18) et les appareils utilisés pour des tests techniques et tactiques (4 plus les deux prototypes).

-L’Escadrille 12R à une ascendance particulièrement complexe puisqu’elle est issue de l’escadrille AB-2 du Béarn avec pour équipement dix plans Levasseur PL.101, sa base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre  et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.
Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre.

Cette unité est chargée d’une mission d’éclairage au profit du porte-avions et des forces navales avec secondairement des missions de torpillage et d’attaque. Secondairement, on verra certains CAO-600 expérimenter le commandement de la chasse voir même la chasse lourde.

Du 2 septembre au 12 décembre 1946, le Joffre est immobilisé pour un petit carénage et l’escadrille 12R troque ses huit CAO-600 (trois appareils perdus et remplacés, un appareil perdu mais non remplacé) par neuf CAO-610 qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 15R est officiellement mise sur pied le 1er juin 1943 sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic en même temps que la 7ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions Painlevé.

Comme la 12R, l’escadrille 15R est équipée de neuf CAO-600 de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde.

Au cours du transit Atlantique lors de la traversée de longue durée du Painlevé (15-20 juillet 1944), un CAO-600 en exercice de torpillage est victime d’une panne de moteur. S’écrasant en mer, il ne laisse aucune chance à son équipage.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le porte-avions Painlevé subit son premier grand carénage ce qui permet à l’escadrille 15R de remplacer ses neuf CAO-600 (cinq appareils du lot d’origine et quatre appareils de remplacement ) par neuf CAO-610.

Après un exercice du 1er au 5 septembre 1948, l’escadrille 15R se prépare aussitôt à participer à des opérations de guerre en mer du Nord à bord du Painlevé en compagnie notamment des cuirassés Lorraine et Normandie.

Au 5 septembre 1948, la flotte de CAO-600 est de 23 appareils, stockés en région parisienne pour compenser la saturation de la BAN d’Orly. L’état technique de cette flotte est cependant incertain et il n’est pas impossible que certains appareils soient inaptes au combat.

Caractéristiques Techniques du SNCAO CAO-600

Type : bimoteur triplace embarqué d’observation, de bombardement et de torpillage

Poids : à vide : nc pleine charge 4660kg

Dimensions : Envergure 16.50m Longueur 12.40m Hauteur : 4.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M-3 de 670ch chacun actionnant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 380 km/h autonomie 1200km
Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm dans le nez, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière supérieur et une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière inférieure télécommandée par le pilote. Une torpille de 400mm ou 700kg de charge militaire.

Equipage : un pilote, un observateur et un mitrailleur en poste arrière

SNCAO CAO-610

Comme je l’ai fait remarqué à plusieurs reprises, nous sommes à une période où l’aviation évolue très vite. Il faut comme aux échecs jouer avec deux ou trois coups d’avance, prévoir le successeur d’un avion dès sa mise au point.

C’est le cas pour le CAO-600. Ce dernier donne toute satisfaction même si l’absence de catapulte sur les porte-avions Joffre et Painlevé impose certaines restrictions opérationnelles.

Le Commandant Teste devant être équipé de catapultes, les ingénieurs du bureau d’étude de la Société Nationale des Constructions Aéronautiques de l’Ouest peuvent voir plus gros même si cette prise de poids et de centimètres est limitée puisque le nouvel appareil doit opérer aussi sur les deux porte-avions susnommés.

Le projet CAO-610 est lancé officiellement au printemps 1944. Il s’agit d’améliorer la vitesse de l’appareil et son armement défensif. On anticipe déjà sur l’embarquement d’un radar ou plutôt un détecteur électromagnétique en dotant l’avion de deux nez interchangeables : un vitré et un plein.

Le premier prototype effectue son premier le 17 septembre 1944 mais des problèmes de moteurs l’oblige à interrompre ce premier vol pour des modifications validées par un nouveau «premier vol» le 30 septembre 1944. Le deuxième prototype modifié lui aussi effectue son premier vol le 18 novembre 1944.

La marine séduite commande en septembre 1945, 60 appareils répartis à parts égales entre les unités de première ligne et la réserve. Les appareils sont livrés entre décembre 1945 et septembre 1946 pour équiper deux nouvelles unités et rééquiper deux autres escadrilles.

-L’Escadrille 12R qui utilisait des CAO-600 est transformée sur CAO-610 à l’automne 1946, profitant du petit carénage du porte-avions Joffre à Toulon. Elle reçoit neuf appareils qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 15R qui utilisait elle aussi des CAO-600 reçoit ses CAO-610 au moment où le Painlevé subit son premier grand carénage (22 juillet 1946 au 14 mars 1947) et comme la 12R, reçoit neuf appareils qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 16R est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville en même temps que les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Équipée de six CAO-610 tout comme sa consœur de la 18R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

-L’Escadrille 18R est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville en même temps que les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Équipée de six CAO-610 tout comme sa consœur de la 16R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

Caractéristiques Techniques du SNCAO CAO-610

Type : bimoteur triplace embarqué d’observation, de bombardement et de torpillage

Poids : à vide : 4000kg pleine charge 4900kg

Dimensions : Envergure 17.30m Longueur 13.20m Hauteur : 4.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M-7 de 900ch chacun actionnant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 400 km/h autonomie 1450km

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm dans un nez plein avec 2800 cartouches, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière supérieur et une mitrailleuse de 7.5mm Darne automatique en poste arrière inférieure, les deux alimentées à 500 cartouches. Une torpille de 400mm ou 800kg de charge militaire.

Equipage : un pilote, un observateur et un mitrailleur en poste arrière

17-Aviation navale (43)

C-Avions d’observation et de surveillance

Levasseur PL.10

Levasseur PL.10 en vol

Levasseur PL.10 en vol

Le PL.10  est un biplan triplace de reconnaissance et de bombardement, construit en bois et en métal avec un fuselage marin. Les 30 exemplaires  construits sont mis en œuvre à bord du Béarn par l’escadrille de reconnaissance de 1930 à 1933.

En septembre 1939, le Levasseur PL.10 équipe des unités de mobilisation, faute d’appareils disponibles. Il équipe deux escadrilles de mobilisation, les escadrilles 2S3 et 2S4.

-L’Escadrille 2S3 est créée à Lanvéoc-Poulmic le 1er septembre 1939 avec quatre PL.10 et six PL.14. Cette unité est mise en sommeil à la fin janvier 1940 faute d’appareils modernes disponibles.

-L’Escadrille 2S4 créée à Lanvéoc-Poulmic le 1er septembre 1939 avec des hydravions puis des avions au mois d’octobre avec quatre PL.10 et neuf PL.101 qui sont utilisés jusqu’à la dissolution de l’unité en janvier 1940.

Caractéristiques Techniques du Levasseur PL.10

Type : triplace de reconnaissance et de bombardement

Poids à vide 1815kg à pleine charge 2880kg

Dimensions : Envergure 14.20m Longueur 9.75m Hauteur 3.75m

Moteur : un Hispano-Suiza 12Lb de 600ch

Performances : Vitesse maximale 198 km/h Plafond 5500m Autonomie : 400km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm à l’avant et deux mobiles arrières.

Levasseur PL.101

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Dérivé du PL.10, il effectue son premier vol en mars 1933. Il est produit à 30 exemplaires qui équipe encore deux escadrilles en septembre 1939.

-L’Escadrille AB-2 embarquée sur le porte-avions Béarn au sein de la 1ère flottille d’aviation (F1A) avec dix Levasseur PL.101, sa  base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre (même si les PL.101 sont plus des antiquités volantes qu’autre chose) et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre. Les PL.101 sont alors feraillés.

-L’Escadrille 2S4 créée le 31 août 1939 est issue comme la 2S3 de la S.E de Lanvéoc-Poulmic avec  un équipement hétéroclite : des Gourdou-Lesseure GL.812, des CAMS 37.11 et un Loire 130.

Installée sur la BAN de Lorient, elle redevient une escadrille terrestre avec quatre PL.10 et neuf PL.101 et est redéployée sur la BAN de La Baule-Escoublac où elle reste déployée jusqu’en janvier 1940 quand l’escadrille est dissoute et les avions feraillés.

Caractéristiques techniques du Levasseur PL.101

Type : triplace biplan de bombardement et de reconnaissance

Poids à vide 2020kg à pleine charge 3150kg

Dimensions : Envergure 14.20m Longueur 9.75m Hauteur : 3.75m

Moteur : un Hispano-Suiza 12Lb de 600ch

Performances : Vitesse maximale 220km/h au niveau de la mer Plafond 4200m Autonomie 550km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm avant et deux mobiles arrières et deux lance-bombes.

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Cet appareil est issu d’une demande de l’armée lancée en août 1933 pour un appareil répondant au concept BCR (Bombardement Combat Reconnaissance). Cet appareil devait emporter une tonne de bombes sur 1300km à 350 km/h et 4000m.

Plusieurs projets furent présentés mais seul le Bloch MB-131 vit effectivement le jour. Décollant pour la première en juin 1934, le Bloch MB-130 reprend le mode de construction du MB-210.

Les premiers appareils furent commandés en octobre 1935 à une époque où le concept BCR était sérieusement remis en question.

Bloch proposa un dérivé plus spécialisé baptisé MB-131RB4 (Renseignement Reconnaissance Bombardement quatre hommes d’équipage) et la commande de 40 exemplaires d’octobre 1935 _un temps suspendue_ est rétablie en avril 1936 à la différence que le MB-130 à été remplacé par le MB-131 dont le premier prototype volant pour la première fois le 12 août 1936.

Un second prototype présenté en novembre 1936 apportait plusieurs modifications dont la plus importante était l’embarquement d’un cinquième membre d’équipage.

Au total l’armée de l’air reçut quatorze MB-131R4 spécialisés dans la reconnaissance, cinq avions d’entrainement (MB-131ins) et cent MB-131R4 soit un total de cent-dix neufs appareils.

Cet appareil comme souvent dans l’histoire de l’aviation à cette époque était périmé à son entrée en service au sein de l’armée de l’air qui décida très rapidement de le remplacer par des appareils plus modernes et plus efficaces.

La marine n’avait pas l’intention de s’équiper de cet appareil opérationnellement parlant mais suite à un accord avec l’armée de l’air, l’Aviation Navale récupéra ses appareils à la fois pour l’entrainement mais également pour mettre sur pied de nouvelles unités de multimoteurs et ainsi permettre à des équipages souvent jeunes de se faire les dents.

-L’escadrille 13R est ainsi créée en septembre 1941 sur la base aéronavale de Than-Son-Nut près de Saïgon navec pour monture douze Bloch MB-131. Ces appareils sont utilisés jusqu’en juillet 1943 quand arrivent douze CAO-700M pour remplacer les sept appareils encore en état de vol. Ces appareils sont stockés, prêt à reprendre du service si nécessaire.

-L’escadrille 18E est créée le 10 octobre 1941 à Djibouti avec huit Bloch MB-131 remis en condition avant transfert. Ils vont être utilisés par l’unité jusqu’en septembre 1943 quand arrivent les quatre CAO-700M et les huit Lioré et Olivier Léo 456 chargés de les remplacer. Les cinq Bloch MB-131 restent sur place pour servir d’appareil de soutien (transport, remorquage de cibles…….).

Outre ces unités opérationnelles, des unités de soutien et d’entrainement vont recevoir quelques Bloch MB-131 :

-Ecole de pilotage du personnel volant (Rochefort) : deux Bloch MB-131 lui sont confiés en février 1940, appareils utilisés jusqu’en septembre 1946 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Brest : deux Bloch MB-131 utilisés de septembre 1940 à mai 1945 quand ils sont retirés du service et remplacés au sein de la S.E.S de Brest par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Cherbourg : deux Bloch MB-131 utilisés de juillet 1942 à juin 1944 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M

-S.E.S d’Hyères : deux Bloch MB-131 utilisés de septembre 1940 à janvier 1946 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Sidi-Ahmed : équipée à partir de septembre 1940 de deux Bloch MB-131, elle les remplace en septembre 1946 par deux Martin 167F démilitarisés.

Au total, la marine à utilisé un total de trente appareils qui mis à part les cinq de Djibouti et les sept de l’Indochine ont tous été retirés du service et feraillés.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-131

Type : bimoteur de reconnaissance maritime, d’entrainement et de soutien

Poids : à vide 4685kg en charge 7900kg

Dimensions : Envergure 20.30m Longueur 17.80m Hauteur 4.10m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N-10/11 14 cylidnres en étoile refroidis par air dévellopant 950ch et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 302 km/h au niveau de la mer (349 km/h à 3700m) vitesse de croisière 270 km/h Autonomie 1000 à 1300km plafond pratique 7140m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 dans le nez avec 500 coups, une autre en tourelle dorsale avec 1500 coups et une troisième en gondole ventrale avec 1500 coups. 800Kg de bombes

Equipage : cinq hommes (pilote, copilote, observateur-mitrailleur et deux mitrailleurs)  

17-Aviation navale (42)

Vought 156F

Vought 156F sur le pont d'envol du Béarn

Vought 156F sur le pont d’envol du Béarn

Contrairement à l’armée de l’air qui choisit le bombardement horizontal à basse ou moyenne altitude, la marine s’oriente vers le bombardement en piqué jugé plus efficace pour frapper une cible aussi réduite et aussi mobile qu’un navire de guerre.

Le 4 janvier 1936, le prototype du Vought Vindicator effectue son premier vol. Ce monoplan triplace doit opérer selon le principe du Scout-Bomber (éclaireur-bombardier). Commandé à 170 exemplaires par l’US Navy, il l’est aussi par l’aéronautique navale à 39 exemplaires qui sont livrés à partir de juillet 1939.

Ils auraient du opérer depuis le Béarn mais comme ce dernier va servir essentiellement de porte-avions d’entrainement, le Vought 156F va servir essentiellement à terre, le Loire-Nieuport LN-401 devant être le bombardier en piqué des porte-avions Joffre et Painlevé.

Les 39 appareils vont équiper deux escadrilles de bombardement en piqué, une servant plus d’unité école et une seconde servant d’unité opérationnelle mais à terre.

-L’escadrille AB-1 est équipée en septembre 1939 de Levasseur PL.7 mais elle est rapidement transformée sur Vought 156F. L’unité est basée à Lanvéoc-Poulmic et va servir d’unité d’entrainement au bombardement au profit des futurs pilotes de bombardiers en piqué du Joffre et du Painlevé équipés de Loire Nieuport LN-401.

Il est cependant évident qu’en cas de conflit, cette unité pourrait rapidement (re)devenir une unité opérationnelle embarquée ou non.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille AB-1 intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et le 1er octobre, devient l’escadrille 3B avec toujours douze appareils Vought 156F.

En mars 1942, l’unité réduite à neuf Vought 156F (trois appareils usés réformés) est transformée sur Lioré et Olivier Léo 456, devenant une unité terrestre de bombardiers-torpilleurs.

-L’escadrille AB-3 est créée à Lanvéoc-Poulmic en novembre 1939 avec douze Vought 156F avant d’être redéployée début décembre à Calais-Marck.

Depuis sa base nordiste, l’unité va servir d’unité de reconnaissance et d’assaut à la mer, en appui avec des unités amies. Elle peut aussi servir pour l’appui-feu à terre notamment en cas de grande bataille de rencontre en Belgique.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés à Calais-Marck et le 1er octobre, elle devient l’escadrille 1B, toujours équipée de douze Vought 156F.

En septembre 1942, les huit appareils survivants (deux perdus en mer _équipages tués_ et deux endommagés à l’aterrissage) sont remplacés par douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Quand l’AB-3 est transformée, il reste sur trente-neufs appareils commandés 25 appareils en état mais le nombre d’avions stockés décroit rapidement et en septembre 1948, il ne reste plus que huit appareils.

Caractéristiques techniques du Vought 156F

Type : bombardier en piqué triplace monoplan monomoteur embarqué

Poids à vide 2138kg en charge 2893kg maximale au décollage 3326kg

Dimensions : Envergure 12.80m Longueur : 10.36m Hauteur 3.12m
Moteur : Un moteur radial Pratt & Whitney R-1535-96 Twin Wasp Jr de 825ch

Performances : Vitesse maximale 404 km/h Distance franchissable 1014kg Plafond opérationnel 8382m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm dans l’aile tribord et une mitrailleuse de 7.5mm en poste arrière + une bombe de 227 ou de 454kg.

Loire-Nieuport LN-401

Loire-Nieuport LN-401 à l'appontage sur le Béarn

Loire-Nieuport LN-401 à l’appontage sur le Béarn

Après avoir commandé des Vought 156F, l’aviation navale va mettre en service un bombardier en piqué de conception et de construction navale, le Loire-Nieuport LN-401 qui à la différence de son devancier américain était monoplace.

Cet appareil aile basse cantilever avait une allure rappelant le Ju87 Stuka allemand ce qui en cas de conflit pourrait poser des soucis d’identification et de fatales méprises.

Le LN-401 va être commandé à trente-six exemplaires au profit des escadrilles d’assaut du Joffre et du Painlevé qui ne disposait chacune que de neufs appareils mais prévoyant une attrition élevée, la marine décida de prévoir un stock équivalent d’appareils de réserve.

-L’Escadrille 16B est créée officiellement le 5 mars 1942 en même temps que les autres unités de la 6ème flottille d’aviation navale qui constitue le groupe aérien du porte-avions Joffre. Quand leur bâtiment porteur est à quai, les avions de l’unité trouvent refuge à Hyères-Le Palyvestre.

Cette escadrille est l’unité d’assaut du Joffre avec pour équipement neuf bombardiers en piqué monomoteurs monoplaces Loire-Nieuport LN-401.

A bord du porte-avions, l’unité s’entraine intensivement, formant continuellement de jeunes pilotes et maintenant en condition des pilotes expérimentés qui une fois leur niveau validé, pouvaient s’entrainer au bombardement en piqué en mer ou sur terre.

Elle participe également à des expérimentations comme les appontages de nuit _guères pratiqués à bord du Béarn_ et à de nombreux exercices contre les autres unités de la 6ème FAN et les navires de la 2ème Escadre.

L’Escadrille 16B utilisa au total douze LN-401, perdant donc trois appareils rapidement remplacés par des appareils stockés. Les neufs appareils en ligne en 1947 sont remplacés par un nombre équivalent de LN-420, un bombardier piqué monomoteur biplace plus moderne.

Les neuf LN-401 ramenés à Orly sont inspectés. Si trois d’entre-eux trop usés sont réformés (après récupération des pièces détachées), six sont stockés et sont toujours en septembre 1948 pour servir si nécessaire d’appareils de remplacement.

-L’Escadrille 9B est officiellement créée le 1er juin 1943 sur la base de Lanvéoc-Poulmic en même que les autres unités de la 7ème flottille d’aviation navale _le groupe aérien du porte-avions Painlevé_.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions, l’escadrille 9B perdant un appareil qui se crashe sur le pont d’envol (pilote tué).

C’est donc à seulement huit appareils que l’escadrille participe à la traversée longue durée du porte-avions réalisée du 15 juillet au 18 août 1944.

Reconstituée à neuf appareils, l’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme mise en service le 18 août 1944.

A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 9B menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 9B de changer de monture, les LN-401 en service (neuf appareils dont quatre appareils de remplacement) sont remplacés par neuf LN-420.

Les anciens LN-401 de la 9B sont ramenés à Orly et sont inspectés. Quatre d’entre-eux sont réformés puis feraillés après récupération des pièces utilisables mais cinq sont conservés en stockage à Orly.

Au 5 septembre 1948, onze appareils sont disponibles en stock, de quoi lever une nouvelle unité de bombardier en piqué ou plutôt de combler les pertes.

Caractéristiques Techniques du Loire-Nieuport LN-401

Type : bombardier en piqué monomoteur monoplan embarqué

Poids : à vide 2135kg à pleine charge 3738kg

Dimensions : Envergure 14.00m Longueur 9.76m Hauteur 3.50m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xcrs de 690ch  

Performances : Vitesse maximale 380km/h à 4000m Plafond 9500m Autonomie 1200km

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm tirant dans l’axe de l’hélice, deux mitrailleuses Darne de 7.5mm en voilure et 500kg de bombes.  

Loire-Nieuport LN-420

Le Loire-Nieuport LN-420 s'est fortement inspiré du Douglas Dauntless américain

Le Loire-Nieuport LN-420 s’est fortement inspiré du Douglas Dauntless américain

Le LN-401 était un bon appareil mais il était perfectible. Surtout à l’usage, la formule du bombardier en piqué monoplace n’avait guère convaincu ses utilisateurs qui avaient conclu au cours de nombreux exercices que la configuration biplace était la meilleure en permettant d’embarquer un mitrailleur en place arrière pour défendre l’appareil contre la chasse ennemie lors de la phase délicate du piqué.

D’où la décision en juin 1944 de développer un bombardier en piqué biplace. La firme Loire-Nieuport (intégrée à la SNCAO en 1936 même si dans la pratique et pour des raisons commerciales, les anciennes dénominations avaient été maintenues) reçoit une commande de deux prototypes.

Le calendrier serré pousse la firme à partir du LN-401 pour aboutir au LN-420. L’armée de l’air intéressée, passa également commande d’une variante terrestre, le LN-430.

Le premier prototype effectue son premier vol le 17 mars 1945 et le second le 4 avril 1945. Le dévellopement se passe bien, sans réels problèmes  Le 17 septembre 1945, la marine nationale passe commande de 94 appareils répartis entre les appareils en ligne (44), le stock (44) et des appareils destinés aux tests techniques et tactiques (6), les deux prototypes trop usés ayant été réformés.

Ce nouvel appareil qui rassemble cette fois davantage au Dauntless qu’au Stuka va ainsi équiper six escadrilles, quatre dont c’est le premier appareil et deux où il remplace le LN-401. Les appareils sont livrés entre octobre 1945 et avril 1946, l’armée de l’air suivant dans la foulée.

-L’Escadrille 11B voit officiellement le jour le 11 juin 1946 sur la base de Lann-Bihoué où est rassemblée la 9ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine, appelé à renforcer les Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO). Cette unité est équipée de 4 Loire-Nieuport LN-420.

La 11B effectue ses premières opérations à bord du porte-avions le 22 mars 1947 dans le cadre de la mise en condition du groupe aérien qui ne doit plus faire qu’un avec le flotteur. L’entrainement à lieu du 22 mars au 4 mai entre Casablanca et Dakar avant un retour à Brest le 10 mai.

Le 10 décembre 1947, les quatre Loire-Nieuport LN-420 décollent de Lann-Bihoué et rejoignent en haute mer le porte-avions qui en franchissant le Goulet de la rade de Brest est officiellement mis en service. Ce n’est que le 19 janvier 1948 que le porte-avions arrive à Cam-Ranh, le groupe aérien quittant le bord alors que l’Alienor d’Aquitaine se trouvait à 50 miles nautiques de la base.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 11B était en plein exercice de défense aérienne à la mer en servant de cible aux chasseurs des escadrilles 13 et 15C dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo.

-L’Escadrille 9B à l’origine équipée de Loire-Nieuport LN-401 reçoit neuf Loire-Nieuport LN-420 en août 1946, profitant du premier grand carénage du Painlevé son bâtiment porteur  (22 juillet 1946 au 14 mars 1947)

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre 1948, en mer d’Iroise, l’escadrille 9B et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont révisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic où _sage précaution_, quelques appareils des modèles embarqués sur le Painlevé avaient été stockés. L’escadrille 9B change ainsi trois de ces neufs bombardiers en piqué.

-L’Escadrille 18B voit le jour le 13 octobre 1946 sur la base aéronavale de Cherbourg-Querqueville où monte en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Comme sa consœur la 20B, la 18ème escadrille de bombardement est équipée de neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

L’escadrille 18B effectue ses premiers «vrais» appontages et ses premiers catapultages du 9 au 13 octobre 1946.

Les premiers vrais exercices ont cependant lieu au large de Dakar du 15 au 30 novembre, la 18B perdant un appareil victime d’une panne moteur au dessus du polygone de Rufisque mais que le pilote parvient à poser en planeur à proximité de Dakar. Le pilote est légèrement blessé mais l’appareil irrécupérable sera cannibalisé et remplacé au sein de l’unité par un nouvel appareil.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. L’escadrille 18B se préparant à une riposte éventuelle contre la flotte italienne et ses bases.

-L’escadrille 20B voit le jour le 13 octobre 1946 sur la base aéronavale de Cherbourg-Querqueville où monte en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste. Comme sa consœur la 18B, la 20ème escadrille de bombardement est équipée de neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

Son histoire opérationnelle est quasi-similaire à celle de sa consœur de la 18B même si elle se distingue au niveau du taux d’attrition avec deux appareils perdus : un en mer (pilote disparu présumé mort) et un à terre (pilote blessé mais appareil irrécupérable).

-L’Escadrille 13B est créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en compagnie des autres unités de la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France. Comme la 11B, elle dispose de quatre bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre.

L’escadrille 13B va assurer une mission de chasse en coopération avec les 19 et 21C tout en se préparant à sa future mission d’assaut en Norvège.

Depuis son activation, l’escadrille 13B n’à perdu aucun appareil en exercice ou à l’entrainement.

-L’Escadrille 16B est l’unité d’assaut du porte-avions Joffre et dispose jusqu’en mai 1947 de neuf Loire-Nieuport LN-401 qu’elle remplace par un nombre équivalent de LN-420 en profitant de l’indisponibilité estivale du porte-avions (7 juin au 15 juillet)

Les premiers catapultages et appontages ont lieu du 20 juillet au 14 août 1947 lors de la remise en
condition du porte-avions.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre 1948, l’escadrille 16B était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, recomplément achevé le 6 septembre.

Depuis son activation, l’escadrille 16B n’à perdu aucun appareil en exercice ou à l’entrainement.

Caractéristiques Techniques du Loire-Nieuport LN-420

Type : bombardier en piqué monomoteur monoplan embarqué

Poids : à vide 2915kg à pleine charge 4865kg masse maximale au décollage 4975kg

Dimensions : envergure 12.75m  longueur 10.55m hauteur 4.25m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-55 de 1300ch entrainant une hélice tripale   

Performances : Vitesse maximale : 425 km/h distance franchissable : 1200km plafond opérationnel 7780m

Armement : un canon de 20mm Hispano Suiza HS-406 alimentée à 75 coups dans le moyeu de l’hélice, quatre mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes alimentées à 700 coups chacune et une mitrailleuse de 7.5mm Darne alimentée à 750 coups installés à l’arrière. 1000Kg de bombes répartis généralement avec une bombe de 500kg sous le fuselage et deux de 250kg sous les ailes (ou quatre de 125kg).

17-Aviation navale (38)

Grumman G-36A

Grumman G-36A

Grumman G-36A

En 1935, la marine américaine souhaite renouveler son parc de chasseurs. Plusieurs constructeurs proposent leurs produits qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P35 (l’ancêtre du P47), Curtiss propose une version navalisée du P36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster propose son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Les trois premiers sont des monoplans mais le prototype de Grumman est un biplan ce qui peut sembler un anachronisme à une époque où le monoplan s’impose. Il faut cependant se rappeler que le XF4F-1 est contemporain du Gloster Gladiator (en service en 1937 mais premier vol en 1934) et du Fiat CR-32 (premier vol en 1933).

Ce choix du biplan peut s’expliquer par les conditions particulières d’appontage et de catapultage sur un porte-avions. Un biplan à la surface alaire plus importante à une vitesse d’approche plus faible ce qui facilite la tache du pilote.
Le XF4F-1 (désignation constructeur Grumman G-16) effectue son premier vol le 2 septembre 1937. C’est une version réduite du F3F mais doté d’un moteur plus puissant ce qui permet des performances en vol plus importantes.

Son principal challenger est le Brewster XF2A-1, un monoplan d’une configuration plus moderne et qui semble avoir la préférence de la Navy. Cette dernière qui doute de la capacité de la firme Brewster à produire en masse son prototype demande à Grumman une version monoplan de son prototype pour se couvrir en cas d’échec du prototype Brewster qui vole pour la première fois le 2 décembre 1937.

le XF4F-2 bientôt modifié en XF4F-3 effectue son premier vol le 12 février 1939 et 78 appareils sont commandés en août 1939. Le premier appareil de série vole en février 1940. Les commandes à l’export ne tardent pas puisque la France passe commande  de 81 Grumman G36A, une version adaptée du F4F-3 qui effectue son premier vol le 11 mai 1940.

Ces appareils ne vont cependant pas servir à bord des porte-avions, le Béarn cessant d’être un porte-avions opérationnel pour devenir un porte-avions d’entrainement. Les G-36A vont servir donc à terre pour protéger les bases de la marine.

Quatre escadrilles vont être équipées de ce chasseur monoplan, petit et robuste.

-L’Escadrille 2C basée à Hyères-Le Palyvestre et chargée de la protection de Toulon contre les bombardiers ennemis. Elle reçoit seize Grumman G-36A en janvier 1941 qu’elle va utiliser jusqu’en avril 1946. Durant ces cinq années d’utilisation, l’escadrille 2C va perdre trois appareils, remplacés par des appareils stockés à Orly.

Le 12 avril 1946, douze Dewoitine D-551 flambants neufs arrivent de Toulouse sur la BAN d’Orly pour être confiés aux bons soins de la 2C qui hérite d’une monture remarquable.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Les Grumman G-36A ne vont pas être ferraillés. Reconditionnés, ils vont être stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de guerre.

-L’Escadrille 4C basée à Sidi-Ahmed est chargée de la protection de Bizerte avec des Bloch MB-151 qui sont remplacés en octobre 1941 par seize Grumman G-36A qui retrouvent Bizerte à la mi-novembre 1941.

Le 6 juin 1946, l’escadrille 4C rallie avec ses quatorze Grumman G-36A survivants (deux pilotes sans monture ralliant la région  parisienne par un avion de transport) à Orly pour être transformée sur un nouvel appareil en l’occurence le Dewoitine D-551. Les chasseurs américains ne sont pas détruits, ils vont être reconditionnés et stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de conflit.

-L’Escadrille 10C est créée le 8 septembre 1942 à Tripoli du Liban avec douze Grumman G-36A amenés au Liban par le transport d’hydravions Commandant Teste. Ce dernier à quitté Toulon le 27 septembre avec douze appareils stockés dans le hangar. Il arrive à Beyrouth le 9 octobre où les appareils sont pris en main par leurs pilotes qui les ramènent à Tripoli du Liban.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948, deux d’entre-eux étant des appareils de remplacement, un G-36A ayant été perdu en mer (pilote tué) et un autre gravement endommagé à l’atterrissage (pilote blessé).
Bien que le G-36A ne soit plus un appareil de première jeunesse, son remplacement au sein de la 10C n’étant pas jugé urgent à la vue de l’opposition dans la région : MS-406 turcs et Fiat G-50 côté italien.

Le 5 septembre 1948, la 10C est mise en alerte, recevant l’ordre de maintenir une patrouille de deux avions au dessus des côtes libanaises pour parer à tout raid surprise venant du Dodécanèse voir cas peu probable de la Turquie. Ce dispositif est levé le 12 septembre 1948 et remplacé par des décollages sur alerte.

-L’Escadrille 11C est créée le 14 juin 1942 à Djibouti avec douze Grumman G-36A destinés à protéger la Côte Française des Somalis (CFS). Les appareils sont amenés depuis la métropole par un cargo affrété à cette fin. Les avions démontés en caisse sont débarqués sur le port de Djibouti, convoyés jusqu’à la base aéronavale remontés, testés et déclarés opérationnels.

Les accidents et les conditions climatiques réduisent la flotte à seulement sept appareils en septembre 1945 mais la flotte remonte à douze appareils quand cinq appareils jusque là stockés sont livrés à l’unité, douze appareils toujours en service en septembre 1948.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille reçoit l’ordre de mettre en place une patrouille de deux chasseurs pour couvrir la ville en liaison avec les Bloch MB.155 de l’armée de l’air, dispositif prolongé jusqu’au 21 septembre quand il est abandonné, les forces italiennes en Érythrée et en Abyssinie se tenant tranquilles.

-Le Grumman G-36A équipe également l’imposante Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA). Cette unité composite à été créée en juin 1947 avec six Grumman G-36A, quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948.

Les seize G-36A de la 2C et les quatorze de la 4C sont reconditionnés et stockés à Orly, laissant une réserve globale de 30 appareils mais au 1er septembre 1948, il ne reste plus que 22 appareils disponibles pour un possible usage.

Caractéristiques Techniques du Grumman G-36A

Type : Monoplace de chasse monoplan à moteur radial

Masse à pleine charge 3200 kg

Dimensions : Envergure : 11.58m Longueur : 8.76m Hauteur : 3.60m

Motorisation : un moteur radial Pratt & Whitney R-1830-76 à deux étages dévellopant 1200ch et entrainant une hélice tripale

Performances : Vitesse maximale : 531 km/h distance franchissable : 1360km Plafond opérationnel : 12000m Vitesse de montée : 11.7m/s

Armement : 4 mitrailleuses de 7.5mm Darne armés de 900 cartouches chacune soit un total de  3600 coups. Deux bombes de 50kg ou deux réservoirs de 220 l sous les ailes

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Au milieu des années trente, le principal chasseur de l’USAAC était le Boeing P-26 Peashooter, le premier chasseur tout en métal de l’armée de l’air américaine, un monoplan à train fixe que l’on pourrait comparer au Dewoitine D-510.

Pour le remplacer, l’USAAC lança un appel à projet en août 1935. Curtiss avait anticipé cette demande et avait travaillé dès le mois de mai sur un monoplan de chasse qui marquait l’arrivée sur un avion américain du cockpit fermé et du train d’atterrissage rétractable.

Opposé au Seversky SEV-1XP, le Curtiss model 75B perdit face au P-35 mais cela ne l’empêcha pas d’être commandé en série par l’USAAC pour un nombre semblable à celui du P-35.

Soucieuse de rentabiliser son investissement, la firme de Buffalo entreprit de développer une version améliorée destinée à l’exportation et baptisée Curtiss Hawk 75.

Craignant de manquer de chasseurs modernes, l’armée de l’air se tourna vers les Etats-Unis pour se fournir en appareils modernes. Pas moins de 730 Curtiss H-75 furent commandés et livrés en quatre versions différentes.

L’Aviation Navale va ainsi recevoir 24 Curtiss H-75A-1 cédés par l’armée de l’air à une époque où l’approvisionnement en chasseurs est encore tendu. Ces vingt-quatre appareils vont ainsi équiper deux escadrilles à terre.

-L’Escadrille 1C est activée sous le nom d’escadrille AC-4. Basée à Cherbourg-Chantereyne, elle reçoit douze Curtiss H-75 pour assurer la défense de Cherbourg et plus généralement des ports de La Manche.

A partir du 15 septembre 1940 et de la naissance de l’Aviation Navale, l’escadrille AC-4 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés sur les côtes de la Manche. Un mois plus tard, l’escadrille est redésignée 1C.

Deux avions sont perdus par accident durant plus de deux années d’utilisation, des accidents que si ils rendent irrécupérables les avions préservent leurs pilotes qui ne sont que blessés.

Le 12 mars 1942, six Dewoitine D-520 sont pris en compte par l’unité, ces six premiers appareils sont d’anciens appareils de l’armée de l’air reconditionnés par la BAN d’Orly. Les six autres appareils _neufs cette fois-ci_ sont livrés le 15 juin 1942.

Les Curtiss H-75 sont stockés à Orly jusqu’en décembre 1947 quand ils sont ferraillés.

L’escadrille 5C est officiellement créée le 10 décembre 1939 à Lanvéoc-Poulmic sous le numéro AC-5 pour fournir une couverture de chasse à la base navale de Brest.

Quand la guerre de Pologne s’achève cinq jours plus tard, elle ne dispose toujours pas d’appareils et aurait pu être dissoute mais finalement en janvier 1940, elle reçoit douze Curtiss H-75A-1

L’escadrille AC-5 rejoint le 15 septembre 1940 la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et devient un mois plus tard, l’escadrille 5C.

L’utilisation intensive des appareils entraine la perte de trois appareils mais seule une perte est doublée d’une perte humaine.
Les neuf Curtiss H-75 survivants sont remplacés à l’été 1942 par douze Dewoitine D-520, l’unité ralliant Lanvéoc-Poulmic à la mi-septembre après six semaines d’entrainement intensif sur le nouvel appareil. Quand aux neufs chasseurs américains, ils sont stockés à Orly jusqu’en septembre 1947 quand les carcasses (après prélèvement de pièces) sont envoyées à la ferraille.

Caractéristiques Techniques des Curtiss H-75A1

Type : chasseur monoplan monoplace monomoteur

Poids : à vide 2138kg maximale 2680kg

Dimensions : envergure 11.36m hauteur 2.70m longueur 8.79m

Motorisation : un moteur radial 14 cylindres en double étoile Pratt & Whitney de 1050ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 487 km/h autonomie maximale 1470km plafond pratique 10000m

Armement : quatre mitrailleuses FN-Browning de 7.5mm (deux au dessus du capot moteur et deux dans les ailes)

Hanriot NC-600

L'élégant Hanriot NC-600

L’élégant Hanriot NC-600

La marine nationale peut s’enorgueillir d’avoir été la première marine du monde à embarquer des bimoteurs sur porte-avions sous la forme du SNCAO CAO-600. Elle voulut aller plus loin en imaginant embarquer des chasseurs bimoteurs.

L’idée était de pouvoir intercepter avions de reconnaissance et bombardiers ennemis avant qu’ils ne constituent une menace pour le porte-avions et son groupe de combat.

Cette idée ne se réalisa finalement pas mais cela n’empêcha pas l’Aviation Navale de disposer d’une escadrille de chasse sur multimoteurs, l’appareil en question étant le Hanriot NC-600 qui d’ailleurs donna naissance à une variante embarquée, le NC-650 qui s’avéra être un échec cuisant.

Le Hanriot NC-600 est un élégant bimoteur à ailes hautes et double-dérive qui effectua son premier vol le 15 mai 1940. Les performances sont très bonnes et six appareils de pré-série sont rapidement commandés pour accélérer les essais.

Sur ces 742 appareils, l’Aviation Navale reçut au total 24 appareils type Hanriot NC-600. Les douze premiers furent livrés à la BAN d’Orly le 21 juin 1943 par les pilotes de l’unité de convoyage qui avaient décollé depuis Bourges où l’appareil était fabriqué.

Après six semaines d’entrainement intensif, les Hanriot NC-600 de la 3C quittent Orly le 8 août 1943 pour rallier Calais-Marck. Il reprend sa mission de protection de Dunkerque en coopération avec la 1C équipée de Dewoitine D-520.

A l’annonce des attaques allemandes sur Danemark et la Norvège le 5 novembre 1948, la 3C participe au dispositif de protection de la région de Dunkerque en coopération avec la 1C.

Les douze NC-600 de l’unité étaient pour cinq d’entre-eux des appareils de remplacement de la première commande, trois appareils ayant été perdus à l’atterrissage (pilotes et mitrailleurs indemnes) et deux en mer (équipage tué).
Caractéristiques Techniques du Hanriot NC-600D  

Type : chasseur bimoteur biplace

Masse : 4025kg en charge

Dimensions : envergure 12.80m hauteur 3.40m longueur 8.80m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M00/05 14 cylindres en étoile de 990ch

Performances : vitesse maximale 564 km/h à 8000m Autonomie : 1100km Plafond : 8500m

Armement : deux canons de 20mm HS-404 et quatre mitrailleuses de 7.5mm dans le nez, deux mitrailleuses de 7.5mm dans le poste arrière et une mitrailleuse en poste ventral orienté vers l’arrière actionnée par le pilote via une pédale

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

En juin 1936, l’armée de l’air lance un programme de chasseur C1 (monoplace) pouvant atteindre une vitesse de 500 km/h et un plafond de 4000m avec un armement composé de deux canons ou d’un canon et de deux mitrailleuses.

Ce programme est amendé en septembre 1936 et la vitesse à atteindre est portée à 520 km/h pour éviter que l’appareil soit périmé au moment de sa mise en service.

Le projet D-520 est accepté le 12 janvier 1937 dans le cadre du «programme technique A23» auquel répond également le Morane-Saulnier MS-450, le Loire-Nieuport 60 (futur CAO-200), le Caudron-Renault 780 puis ultérieurement les Bloch MB-152/55 et l’Arsenal VG-33.

Les deux prototypes sont commandés en avril 1938, le premier des deux prototypes D-520 effectuant son premier vol le 2 octobre 1938, le deuxième suivant en janvier 1939.

L’Aviation Navale va commander 48 appareils pour armer ses escadrilles plus 24 autres appareils pour servir de volant de fonctionnement pour remplacer les appareils perdus soit un total de 72 exemplaires qui sont livrés entre janvier et septembre 1942.

-L’Escadrille 1C équipée de Curtiss H-75A1 est transformée sur Dewoitine D-520, douze appareils étant livrés entre mars et juin 1942. Cette transformation s’accompagnant d’une relocalisation à Calais-Marck.

-L’Escadrille 12C est activée le 20 octobre 1943 à Than-Son-Nut avec douze appareils arrivés à Saïgon le 7 octobre 1943. Cette escadrille est basée à Cam-Ranh à partir de septembre 1944. Au 5 septembre 1948, cette escadrille de la 12ème FAN était réduite à neuf appareils suite à la perte de trois appareils, appareils non remplacés pour le moment.

-L’Escadrille 14C est activée le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec douze Dewoitine D-520. Entre juin 1944 et septembre 1948, elle perd un appareil par accident, vite remplacé.

-L’Escadrille 25C est activée le 27 juin 1947 sur la base aéronavale de Nouméa-Tantouta pour assurer la protection de la Nouvelle Calédonie. Elle dispose de douze appareils qui sont toujours en service le 5 septembre 1948.

Au 5 septembre 1948, quarante-cinq appareils de ce type sont en ligne. Sept ont été perdus et vingt sont stockés.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-520

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2123kg en charge 2677kg

Dimensions : envergure 10.20m longueur 8.60m hauteur 2.56m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y45 12 cylindres en ligne dévellopant 935ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 529 km/h à 4000m autonomie maximale 998km plafond pratique 11000m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 675 coups chacune

17-Aviation navale (25)

C-Escadrilles de bombardement et de torpillage

Avant-propos

Aux côtés de la surveillance et de l’exploration, le bombardement et le torpillage sont les autres missions majeures des unités de l’Aéronautique navale en septembre 1939.

Quand éclate la guerre de Pologne le 3 septembre 1939, l’Aéronautique Navale dispose de treize escadrilles de bombardement et de torpillage dont l’équipement était en pleine mutation, des appareils dépassés comme le Lioré et Olivier Léo H257bis cédaient la place à des appareils nettement plus modernes comme le Latécoère Laté 298.

Comme les autres armes de l’Aéronautique Navale, le bombardement et le torpillage vont connaître une formidable expansion, l’amélioration étant quantitative et qualitative avec des appareils embarqués modernes (bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401, bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299) et des appareils terrestres qui n’avaient rien à envier à leurs homologues ou équivalents de l’armée de l’air (Lioré et Olivier Léo 456, Bloch MB-175T, Bloch MB-481).

C’est ainsi qu’en septembre 1948, la force de frappe de l’Aviation Navale se compose de 24 escadrilles de torpillage et de 17 escadrilles de bombardement sans parler des escadrilles mixtes mêlant avions d’éclairage et avions d’assaut. Une puissance de feu qui n’allait pas tarder à faire parler d’elle.

Escadrille 1B

Vought 156F sur le pont d'envol du Béarn

Vought 156F sur le pont d’envol du Béarn

En novembre 1939 est créée sur la base de Lanvéoc-Poulmic l’escadrille AB-3 qui reçoit pour équipement des bombardiers en piqué Vought 156F. Son séjour breton est de courte durée car début décembre, elle est redéployée à Calais-Marck pour opérer en Manche et en mer du Nord.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 1ère flottille d’aviation navale, conservant le même équipement (douze Vought 156F) et la même base (Calais-Marck). Un mois plus tard, elle devient l’escadrille 1B.

En septembre 1942, les neuf Vought 156F encore en service (deux appareils usés et reformés, un appareil abimé à l’atterrissage) sont remplacés par douze bimoteurs Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

En cas de conflit, la mission de cette unité est d’interdire à la flotte allemande l’accès à la Manche et d’appuyer à la fois l’ELN mais également si ils le souhaitent, le Corps Naval Belge et la marine néerlandaise.

Trois appareils sont perdus au cours de ces six années d’utilisation : un en mer en mars 1944 (équipage disparu présumé mort), un à atterrissage en septembre 1945 (équipage sauf) et un autre en mer en mai 1947 (équipage récupéré)

A partir de juin 1945, cette escadrille bénéficie du renfort de l’escadrille 15T équipée de douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456, les MB-175T pouvant pister un ou plusieurs navires ennemis et déclencher sur eux la foudre avec les bombadiers-torpilleurs de cette nouvelle escadrille.

A partir du 1er septembre 1948, les Bloch MB-175T de la 1B vont multiplier les patrouilles dans le détroit du Pas de Calais et en mer du Nord, patrouilles qui prennent une autre importance et une autre saveur avec les raids aériens allemands et l’invasion de la Norvège et du Danemark.

Escadrille 2B

Lioré et Olivier H257bis

Lioré et Olivier H257bis

En septembre 1939, l’escadrille B-2 basée sur l’Etang de Berre était l’une des unités d’une éphémère 1ère flottille de bombardement (F1B). Son équipement était composé de dix vieux hydravions Lioré et Olivier H257bis biplans. Sans la fin de la guerre de Pologne le 15 décembre 1939, elle aurait été redéployée à Lanvéoc-Poulmic.

Le 15 septembre 1940, elle quitte le giron de la 3ème région maritime au profit de celle de la 4ème flottille d’hydravions et un mois plus tard, elle devient l’escadrille 2B avec toujours de vénérables biplans comme monture.

En juillet 1941 enfin, les sept Lioré et Olivier H257bis encore en état de vol sont remplacés par douze hydravions de bombardement-torpillage Bloch MB-481, la version de série du MB-480 qui n’avait été réalisé qu’à deux prototypes.

Bombardier-torpilleur, cet hydravion va également mener des missions de lutte anti-sous-marine, cette dernière mission devenant une quasi obssession de l’Amirauté en cette décennie 1940.

Cette unité est toujours équipée du même appareil le 31 août 1948 même si l’entrainement intensif à entrainé la réforme de deux appareils, promptement remplacés.

Après avoir mené des patrouilles anti-sous-marines entre Marseille et Toulon jusqu’au 5 septembre, l’escadrille 2B va assurer la couverture des convois Marseille-Ajaccio-Alger ou Marseille-Alger ou Marseille-Oran.

Escadrille 3B

Un Levasseur PL.7 larguant une torpille

Un Levasseur PL.7 larguant une torpille

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, l’escadrille AB-1 est équipée de biplans Levasseur PL.7. Rééquipée de Vought 156F nettement plus modernes, elle est redéployée sur la base de Lanvéoc-Poulmic où elle va servir à la fois d’unité opérationnelle mais également d’unité d’entrainement au profit des futurs pilotes de bombardiers en piqué du Joffre et du Painlevé équipés de Loire Nieuport LN-401.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille AB-1 intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) qui regroupe les avions terrestres basés à Lanvéoc-Poulmic et un mois plus tard, dans le cadre de la simplification des dénominations, l’escadrille AB-1 devient l’escadrille 3B.

En mars 1942, le nombre de pilotes formés sur LN-401 étant jugé suffisant, décision est prise de transformer l’escadrille 3B en escadrille terrestre.

Elle est ainsi transformé sur Lioré et Olivier Léo 456, un élégant et moderne bombardier-torpilleur dont douze exemplaires vont être mis en œuvre par l’escadrille qui est considérée comme opérationnelle sur cet appareil en juin.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial même si il ne reste que neuf appareils du lot initial, les trois appareils restant étant des appareils de remplacement.

L’attaque sur la Norvège et le Danemark entraine la mise en alerte de l’escadrille qui reçoit l’ordre de se tenir prêt à être déployée en Angleterre ou en Ecosse.

Escadrille 4B

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, l’escadrille B-3 est basée sur l’Etang de Berre avec pour équipement sept hydravions biplans bimoteurs Lioré et Olivier H257bis.

Un temps il était prévu de le transformer sur Martin 167F au printemps 1940 mais au final, cette transformation n’à pas lieu et le 15 septembre 1940 quand elle intègre la 4ème flottille d’hydravions, elle dispose toujours de biplans aux capacités militaires des plus limitées. Un mois plus tard, l’escadrille B-3 devient l’escadrille 4B.

En juillet 1941, les trois Lioré et Olivier H257bis encore en état de vol sont retirés du service, ferraillés après avoir vu l’arrivée de douze Bloch MB-481 bien plus modernes et bien plus efficaces bien que ce dernier appareil soit dérivé du MB-131 mais entre un MB-131 et un H257bis………. .

Ces appareils de la 4B vont opérer avec l’escadrille 2B qui dispose également de douze appareils du même type soit une puissance de feu dissuasive en Méditerranée.

Cette unité est toujours équipée du même appareil le 31 août 1948 même si l’entrainement intensif à entrainé la réforme de trois appareils, promptement remplacés.

Après avoir mené des patrouilles anti-sous-marines entre Marseille et Toulon jusqu’au 5 septembre, l’escadrille 4B va assurer la couverture des convois Marseille-Ajaccio-Alger ou Marseille-Alger ou Marseille-Oran en coopération avec l’escadrille 2B, la 4B trainant également ses hélices et ses flotteurs en direction de la Corse.

Escadrille 5B

Voir B-Escadrilles de reconnaissance et de surveillance. Quand la 5B devient 12R, ce numéro n’est plus attribué.Il pourrait l’être si une nouvelle unité de bombardement est mise sur pied à la mobilisation ce qui n’est pas certain.

17-Aviation navale (21)

Escadrille 8E

Loire 70 en vol

Loire 70 en vol

En septembre 1939 est basée à Karouba l’escadrille E-7 équipée de six Loire 70, l’hydravion qui avait perdu la compétition contre le Bréguet Bizerte mais que la marine avait commandé pour se garder une roue de secours et ne pas trop dépendre d’un constructeur.

Cet appareil qui connait d’importants problèmes techniques est interdit de vol le 12 février 1940 après deux accidents. L’escadrille est faute de mieux rééquipée avec huit Lioré et Olivier H43 à l’origine prévue pour l’escadrille 3S5.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-7 intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Karouba (hors ceux rattachés aux croiseurs de la 6ème EL) et un mois plus tard en octobre 1940, l’escadrille E-7 devient escadrille 8E.

En juin 1941, l’escadrille 8E est transformée sur Bréguet Br790, recevant douze hydravions pour remplacer six Lioré et Olivier H43, appareils qui sont aussitôt feraillés qui ne seront pas regrettés par leurs équipages.

Ces appareils vont opérer principalement au profit de la 6ème Escadre Légère, étant les yeux des croiseurs Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise sans oublier au profit des autres unités. Ils menaient des missions de surveillance ainsi que de nombreux exercices en solitaire ou avec les unités de la 6ème EL.

L’escadrille 8E est toujours équipée de cet appareil le 31 août 1948, trois appareils de l’unité étant des appareils de remplacement. Ils vont alors participer à des missions de surveillance au large de la Tunisie.

Escadrille 9E

Cette escadrille est activée en septembre 1942 avec douze CAO-700M pour remplacer la 5B/12R au sein de la 3ème flottille d’aviation navale basée à Lanvéoc-Poulmic. Elle est chargée de missions de surveillance et de patrouille maritime dans l’Atlantique et dans le Golfe de Gascogne en coopération avec le 7E basée à Lann-Bihoué prêt de Lorient.

Un appareil perdu en mars 1945 à l’atterrissage (deux morts et trois blessés) et un deuxième est réformé en septembre 1947 suite à des fragilités structurelles au niveau des bâtis moteurs 2 et 3, ces deux appareils étant promptement remplacés.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et vont se relayer pour notamment couvrir les convois atlantique sans oublier la traque des sous-marins et d’éventuels croiseurs auxiliaires allemands.

Escadrille 10E

Le 7 juin 1941 est activée à Port Lyautey au sein de la 6ème flottille d’hydravions (6ème FH), l’escadrille 10E qui reçoit comme équipement huit hydravions Potez-CAMS 141 ce qui permet au CSMAN d’augmenter son rayon d’efficacité et d’efficience en Méditerranée pour des missions de surveillance générale et l’appui aux unités de la flotte en Méditerranée comme dans l’Atlantique.

Ces appareils (six du lot d’origine et deux de remplacement arrivés respectivement en septembre 1946 et avril 1947) sont encore en service le 31 août 1948 et à partir du 1er septembre 1948, l’escadrille reçoit l’ordre de surveiller les côtes du Sud-marocain et de tendre jusqu’à Dakar pour couvrir une voie de navigation de convois, la voie DCB (Dakar-Casablanca-Brest).

Escadrille 11E

Bloch MB-175T

Bloch MB-175T

Le 12 janvier 1943 est activée à Lanvéoc-Poulmic l’escadrille 11E, une escadrille de reconnaissance et d’attaque maritime équipée de douze Bloch MB-175T.

Ces bimoteurs inaugurent le concept de reconnaissance armée imaginé par certains officiers de marine.

Ils imaginent des avions patrouillant un secteur donné avec des bombes en soute et sous les ailes pour mener si nécessaire des attaques d’opportunité, compensant le handicap des CAO-700M qui doivent souvent attendre le décollage des bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456M  pour attaquer la cible repérée en essayant si possible de continuer à pister le navire sans se faire repérer.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si ils bénéficient d’améliorations constantes, inaugurant le concept du radar aéroporté _même si les premiers modèles sont encore peu fiables_ et l’emploi de roquettes air-sol. Deux appareils du lot d’origine ont été perdus et remplacés par des appareils issus des stocks.

Au 5 septembre 1948, les Bloch MB-175T de l’escadrille 11E sont mis en alerte, l’Amirauté envisageant leur redéploiement en Grande Bretagne pour opérer en mer du Nord contre les convois chargés d’amener les troupes et leur ravitaillement.

17-Aviation navale (18)

Escadrille 11R

En septembre 1939 est activée à Saïgon sur l’aérodrome de Than-Son-Nut l’escadrille 8S6 qui dispose de six Loire 130C et de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Cette unité assure des missions de surveillance côtière et doit en cas de conflit appuyer en haute mer les FNEO.

En octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 11R participe à un dispositif de surveillance des côtes de la Cochinchine.

Escadrille 12R

L’ascendance de l’escadrille 12R est particulièrement complexe. En septembre 1939 existe une escadrille AB-2, l’escadrille de reconnaissance et de surveillance de la F1A, la flottille du Béarn qui est équipée de dix Levasseur PL.101, sa base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre (même si les PL.101 sont plus des antiquités volantes qu’autre chose) et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre.

Cette unité est chargée d’une mission d’éclairage au profit du porte-avions et des forces navales avec secondairement des missions de torpillage et d’attaque. Secondairement, on verra certains CAO-600 expérimenter le commandement de la chasse voir même la chasse lourde.

Du 2 septembre au 12 décembre 1946, le Joffre est immobilisé pour un petit carénage et l’escadrille 12R troque ses huit CAO-600 (trois appareils perdus et remplacés, un appareil perdu mais non remplacé) par neuf CAO-610 qui sont tous en service en septembre 1948.

Escadrille 13R

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Le 12 septembre 1941 est activée à Than-Son-Nut l’escadrille 13R destinée à renforcer les capacités de surveillance aéromaritime au profit des FNEO. Faute d’un matériel moderne, elle dispose de douze Bloch MB-131 cédés sans déplaisir par l’armée de l’air.

Le 21 juillet 1943, douze CAO-700M arrivent à Than-Son-Nut pour remplacer les Bloch MB-131 dont seulement huit étaient encore en service, quatre appareils ayant été réformés suite à une usure prononcé de la cellule et des moteurs.

Cette unité quitte Than-Son-Nut en novembre 1947 pour rallier la base aéronavale de Cam-Ranh et poursuivre ses missions de surveillance qui le conduisait aussi bien dans le Golfe du Tonkin et dans le Golfe du Siam.

Cette unité perd deux appareils suite à des accidents à l’atterrissage à Than-Son-Nut en 1945 et 1946, deux appareils réformés et cannibalisés, deux appareils venus de France en vol (!) rejoignant Cam-Ranh en décembre 1947.

Du 1er au 12 septembre 1948, l’escadrille 13R participe à des missions de surveillance au large des côtes indochinoises de crainte que le Japon ne profite de la guerre en Europe pour attaquer en Indochine.

Escadrille 14R

Cette escadrille est créée à Arzew près d’Oran à l’automne 1941 pour renforcer les capacités de surveillance au profit de la 4ème escadre.

Officiellement activée le 30 septembre 1941 avec douze Consolidated Catalina, l’escadrille 14R intègre la 10ème flottille d’hydravions qui se compose également de l’escadrille 14E (douze Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (douze Bloch MB-481).

Ces appareils assurent des patrouilles vers le détroit de Gibraltar en liaison avec les britanniques installés à Gibraltar mais également vers l’est jusqu’aux approches immédiates de la Sardaigne et de la Sicile. Outre la surveillance pure, la lutte anti-sous-marine devient une mission prégnante pour l’unité.

Deux appareils sont perdus en patrouille (équipages disparus présumés morts) et remplacés par deux PBY-2.

Comme les autres unités de surveillance, la 14R participent à des patrouilles permanentes au large des côtes nord-africaines avant de se préparer à couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 15R

Le 1er juin 1943 est créée la 7ème flottille d’aviation navale à Lanvéoc-Poulmic, la 7ème FAN étant le groupe aérien du porte-avions Painlevé.

Comme la 12R, l’escadrille 15R est équipée de neuf CAO-600 de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde.

Au cours du transit Atlantique lors de la traversée de longue durée du Painlevé (15-20 juillet 1944), un CAO-600 en exercice de torpillage est victime d’une panne de moteur. S’écrasant en mer, il ne laisse aucune chance à son équipage.

Entre décembre 1946 et janvier 1947, cette unité est transformée sur CAO-610, version améliorée du CAO-600.

Après un exercice du 1er au 5 septembre 1948, l’escadrille 15R se prépare aussitôt à participer à des opérations de guerre en mer du Nord à bord du Painlevé en compagnie notamment des cuirassés Lorraine et Normandie.

17-Aviation navale (11)

2-Les différentes unités de l’Aviation Navale

A-Escadrilles de chasse

Avant propos

Un Dewoitine D-373 appontant sur le Béarn

Un Dewoitine D-373 appontant sur le Béarn

Au début de la guerre de Pologne, les chasseurs sont une denrée rare au sein de l’Aéronautique Navale avec seulement quatre escadrilles. Deux (AC-1 et AC-2) sont théoriquement embarquées mais leurs avions (Dewoitine D-373 et 376) comme leur porte-avions (Le Béarn) sont à bout de souffle et deux autres (AC-3 et AC-4) sont basées à terre pour la protection respective de Bizerte et de Cherbourg avec des appareils dépassés (Bloch MB-151) ou en voie de l’être (Curtiss H-75).

La situation s’améliore un peu durant le conflit avec le remplacement des Dewoitine D-373 et 376 par des bimoteurs ou des monomoteurs mais la situation n’est guère brillante. Par exemple, une escadrille AC-5 créée pour protéger Brest ne reçoit ses appareils (des Curtiss H-75) qu’en janvier 1940.

Heureusement, comme le reste de l’Aviation Navale, la composante chasse de la marine va connaître un bon spectaculaire. De cinq escadrilles à la fin de la guerre de Pologne, elle passe le 31 août 1948 à vingt-cinq escadrilles soit 253 appareils terrestres, embarqués et «hybrides» (hydravions de chasse).

Ces vingt-cinq escadrilles se répartissent en onze escadrilles de chasse terrestre dont une bimoteur, onze escadrilles de chasse embarquées sur cinq porte-avions (un lourd, deux d’escadre et deux légers) et trois escadrilles d’hydravions de chasse.

Le matériel à lui aussi fait un bon spectaculaire et n’à rien à envier aux meilleures réalisations terrestres. Une preuve si il en est : le chasseur le plus ancien en 1948 est le Dewoitine D-520 qui peut faire plus que bonne figure huit ans après sa mise en service.

Escadrille 1C

Curtiss H-75 en vol

Curtiss H-75 en vol

Crée sous le nom d’AC-4, elle est implantée à Cherbourg-Chantereyne qui avant la montée en puissance de Calais-Marck est la plus importante BAN de la 1ère région maritime. A son activation, elle reçoit douze Curtiss H-75 cédés de mauvaise grâce par l’armée de l’air.

En cas de conflit, la mission de cette escadrille est de participer à la défense du  port militaire de Cherbourg et plus généralement des ports de la façade Manche-Mer du Nord que ce soit Le Havre, Boulogne, Calais et même Dunkerque.

A partir du 15 septembre 1940 et de la naissance de l’Aviation Navale, l’escadrille AC-4 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés sur les côtes de la Manche. Un mois plus tard, l’escadrille est redésignée 1C.

Le 12 mars 1942, les premiers Dewoitine D-520 sont pris en compte par l’unité. Ses six premiers appareils sont d’anciens appareils de l’armée de l’air reconditionnés par la BAN d’Orly. Les six autres appareils _neufs cette fois-ci_ sont livrés le 15 juin 1942. Ils remplacent seulement dix Curtiss H-75, deux ayant été perdus par accident (pilotes indemnes à chaque fois).

L’escadrille 1C est donc totalement transformée sur D-520 à l’été 1942, sa mission ne change pas et les entrainements sont nombreux et variés, exercices d’interceptions contre des avions de l’armée de l’air et entrainement des navires à la défense aérienne à la mer constituant les principaux.

Cette transformation s’accompagne d’une relocalisation. L’escadrille 1C dit en effet adieu à Cherbourg-Chantereyne et bonjour à Calais-Marck pour assurer la protection de la base navale de Dunkerque, l’antre de l’Escadre Légère du Nord (ELN).

Au 5 septembre 1948, elle est toujours équipée de douze Dewoitine D-520 et à l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège, met en place une patrouille permanente de deux chasseurs au dessus de Dunkerque et de ses environs, étant relayée par la 3C équipée elle de bimoteurs de Hanriot NC-600 et plus apte à la chasse de nuit.

Sur les douze appareils de l’unité, neuf sont ceux livrés à l’été 1942, trois ayant été perdus par accident dont un malheureusement mortel.

Escadrille 2C

Créée sous le numéro 7C1, cette escadrille est l’une des deux unités de chasse de la 1ère flottille d’aviation embarquée (F1A), le groupe aérien du porte-avions Béarn.

Quand ce dernier est mis à terre en septembre 1939, cette escadrille qui à été numérotée AC-2 en 1938 dispose de quatre Dewoitine D-373 et de onze Dewoitine D-376, des monoplans à aile haute rapidement dépassés.

Cessant d’être une unité embarquée, l’escadrille quitte Lanvéoc-Poulmic pour Hyères-Le Palyvestre afin d’assurer une nouvelle mission : la défense aérienne de Toulon.

Peu avant la fin de la guerre de Pologne, l’AC-2 est transformée sur Bloch MB-151, un appareil plus moderne que son devancier mais connaissant un certain nombre de problèmes.

A partir du 15 septembre 1940, il intègre la 2ème flottille d’aviation navale (2ème FAN) qui va regrouper les avions terrestres basés à Hyères-Le Palyvestre et dans le mois qui suis, l’escadrille AC-2 devient l’escadrille 2C.

En janvier 1941, les dix Bloch MB-151 survivants sont remplacés par seize Grumman G-36A plus connu sous leur désignation américaine de F4F Wildcat. Ces appareils avaient été commandés en vue de servir sur le Béarn mais ces appareils embarqués ne le seront jamais.

Le 12 avril 1946, douze Dewoitine D-551 stockés sur la BAN d’Orly pour être confiés aux bons soins de la 2C qui hérite d’une monture remarquable.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Au 31 août 1948, l’escadrille 2C dispose toujours de douze Dewoitine D-551 mais trois d’entre-eux n’appartient pas à la livraison initiale, ayant remplacé des appareils accidentés (aucune perte chez leurs infortunés pilotes)

A partir du 1er septembre, décision est prise de maintenir une patrouille de deux chasseurs au dessus de Toulon. Ce dispositif est maintenu jusqu’au 15 septembre 1948 quand l’absence de menace sur Toulon entraine sa levée et son remplacement par des décollages sur alerte.

Escadrille 3C

Créée sous le numéro 7C2, cette escadrille est l’autre unité de chasse de la 1ère flottille d’aviation embarquée (F1A), le groupe aérien du porte-avions Béarn.

Quand ce dernier est mis à terre en septembre 1939, cette escadrille qui à été numérotée AC-1 en 1938 dispose de quatre Dewoitine D-373 et de onze Dewoitine D-376, des monoplans à aile haute rapidement dépassés.

Basée à Lanvéoc-Poulmic, elle cesse d’être une unité embarquée le 5 octobre 1939. Rééquipée de bimoteurs Potez 631, elle est redéployée début décembre 1939 à Calais-Marck.

Potez 631 en vol

Potez 631 en vol

Ce choix s’explique à la fois par la rareté des appareils modernes à l’époque et la volonté de la marine de préparer l’avenir, l’aéronautique navale envisageant sérieusement l’embarquement de chasseurs bimoteurs pour la défense aérienne de la flotte à longue distance, en détruisant hors de portée visuelle, les avions et hydravions d’observation.

Finalement, cette opportunité ne se réalisa, l’appareil envisagé _le Hanriot NC-650_ se révélant être une calamité volante avec des moteurs douées de performances pures remarquables mais aux faiblesses considérables et aux innombrables avaries sans parler d’une excessive perte de place sur des porte-avions (Joffre et Painlevé) aux dimensions restreintes.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille AC-1 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) et un mois plus tard, en octobre 1940, l’AC-1 devient l’escadrille 3C.

Le 21 juin 1943, douze Hanriot NC-600 flambant neufs sont amenés par les pilotes de l’unité de convoyage à Orly pour être confiés aux pilotes de l’escadrille 3C qui ne disposaient plus à cette époque que dix Potez 631.

Le Potez 631 était un triplace et le nouvel appareil un biplace, les hommes en surnuméraire sont transférés dans d’autres unités, généralement des unités d’instruction pour transmettre leur expérience aux jeunes pilotes et navigants.

Après six semaines d’entrainement intensif, les Hanriot NC-600 de la 3C quittent Orly le 8 août 1943 pour rallier Calais-Marck. Il reprend sa mission de protection de Dunkerque en coopération avec la 1C équipée de Dewoitine D-520.

A l’annonce des attaques allemandes sur Danemark et la Norvège le 5 novembre 1948, la 3C participe au dispositif de protection de la région de Dunkerque en coopération avec la 1C. Les douze NC-600 de l’unité étaient pour cinq d’entre-eux des appareils de remplacement de la première commande, trois appareils ayant été perdus à l’atterrissage (pilotes et mitrailleurs indemnes) et deux en mer (équipage tué)

Escadrille 4C

L’escadrille AC-3 est créée le 11 décembre 1939 pour renforcer la protection de la base navale de Bizerte qui pouvait être aisement menacée par l’aviation italienne venue de Libye ou de Sicile.

Le personnel est issu des escadrilles d’hydravions de chasse HC1 et HC2 dissoutes à la même date après le retrait du Loire 210. L’Escadrille est équipé de seize Bloch MB-151 pris en compte à Orly avant de rejoindre Sidi-Ahmed, la base aéronavale liée à la base navale de Bizerte, Karouba abritant les hydravions.

Placée hors rang, l’escadrille AC-3 devient en octobre 1940 l’escadrille 4C qui intègre en juillet 1941 la 4ème flottille d’aviation navale qui regroupe tous les avions terrestres basés à Sidi-Ahmed.

Le 8 octobre 1941, les pilotes de la 4C qui ont rejoint Orly par bateau entre Bizerte et Marseille puis par avion de la marine (les douze Bloch MB-151 survivants avaient un rayon d’action trop court pour rejoindre la métropole) prennent possession de seize Grumman G-36A. Après un mois d’entrainement en région parisienne, la 4C rallie par étapes la Tunisie pour reprendre sa mission de protection de Bizerte.

Comme les autres unités de chasse, elle participe à des exercices au profit de la 6ème escadre légère, entrainant les canonniers antiaériens de l’Emile Bertin, des croiseurs de la 2ème DC, des contre-torpilleurs et des torpilleurs légers.

Ces exercices sont poussés au maximum de réalisme. Les G-36A de l’unité (mais c’est aussi le cas des autres unités de chasse) utilisent des bombes d’exercice de 50kg et des hauts-parleurs fixés sous les ailes transmettent le bruit d’explosion de bombes pour habituer les marins au stress du combat.

L’escadrille 4C se livre également à des duels contre les autres unités de l’Aviation Navale déployée en Tunisie ainsi que contre des unités de l’armée de l’air avec lesquelles règne une saine rivalité.

Le 6 juin 1946, l’escadrille 4C rallie avec ses quatorze Grumman G-36A survivants (deux pilotes sans monture ralliant la région  parisienne par un avion de transport) à Orly pour être transformée sur un nouvel appareil en l’occurence le Dewoitine D-551. Les chasseurs américains ne sont pas détruits, ils vont être reconditionnés et stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de conflit.

Après cinq semaines d’entrainement intensif en région parisienne et en Normandie, la 4C rallie la Tunisie pour reprendre sa mission de protection de la base navale de Bizerte et plus généralement de la Tunisie, véritable tête de pont pour frapper l’Italie au coeur.

Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, la 4C est déjà sur la brèche, maintenant depuis le 1er septembre une patrouille de deux chasseurs en vol en permanence. L’Italie ne bougeant pas, le dispositif est levé le 13 septembre et remplacé par un décollage sur alerte.

Sur les douze Dewoitine D-551, deux sont des appareils de remplacement, un chasseur ayant été perdu lors d’une collision avec un avion de l’armée de l’air (piloté tué) et un deuxième ayant été perdu mystérieusement en mer (piloté disparu présumé mort), l’hypothèse la plus probable était une panne moteur suivit d’un crash si bref que le pilote n’à pas eu le temps de lancer un message de détresse.

Escadrille 5C

Cette escadrille de chasse est créée à Lanvéoc-Poulmic le 10 décembre 1939 pour fournir une couverture de chasse à la base navale de Brest.

Quand la guerre de Pologne s’achève cinq jours plus tard, elle ne dispose toujours pas d’appareils et aurait pu être dissoute mais finalement en janvier 1940, elle reçoit douze Curtiss H-75 qui comme les autres unités de chasse assurent la protection de la région de Brest et l’entrainement à la défense aérienne à la mer des unités navales de la région à savoir la 1ère Escadre et la 3ème Escadre Légère.

L’escadrille AC-5 rejoint le 15 septembre 1940 la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et devient un mois plus tard, l’escadrille 5C.

Au niveau du matériel, elle troque ses neuf Curtiss H-75 survivants (deux appareils perdus à l’atterrissage, pilote indemne mais appareils bons pour la casse après cannibalisation et un appareil perdu en mer _pilote disparu présumé mort_) contre des Dewoitine D-520. La transformation de l’unité se fait du 27 juillet au 7 septembre 1942, les douze rutilants monomoteurs rejoignant par étapes leur base de Lanvéoc-Poulmic.

Ces appareils sont toujours en service le 5 septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial mais à la différence des autres unités de chasse, elle ne met pas en place une permanence aérienne mais reçoit l’ordre de rallier dès que l’ordre sera donné le Nord de la France pour renforcer la protection des ports de la Manche alors que le transfert du BEF avait commencé en toute discrétion dès le 1er septembre.

Les douze appareils disponibles le 5 septembre 1948 appartiennent à la livraison initiale de l’été 1942 sauf trois qui ont remplacé un appareil perdu en mer (pilote tué) et deux appareils endommagés en vol au cours d’un entrainement au combat aérien, les deux avions parvenant à se poser on ne sait trop comment, leurs deux pilotes étant légèrement blessés. Trop endommagés, les deux appareils ont été cannibalisés.