17-Aviation navale (58)

G-Hydravions de chasse

Loire 210

Loire 210, tentative d'infructueuse d'hydravion de chasse

Loire 210, tentative d’infructueuse d’hydravion de chasse

Le dévellopement de l’hydraviation embarquée suscita l’émergence de l’idée d’un hydravion de chasse destiné à protéger les cuirassés et les croiseurs des hydravions de reconnaissance ennemis.

L’hydravion de chasse semblait par la même occasion être une idée intéressante pour assurer une présence de chasse sur les îles et les atolls du Pacifique.

Ce concept déboucha en France sur le Loire 210, un monoplan à flotteur central à ballonets latéraux  qui effectue son premier vol le 21 mars 1935.

21 exemplaires sont construits et équipent les escadrilles HC1 (Dunkerque Strasbourg) et HC2 (Richelieu et Jean Bart) à partir d’août 1939 mais après la perte de 5 appareils en trois mois en raison de faiblesses structurelles à l’aile, les autres appareils sont retirés du service, le personnel de ces unités formant l’AC-3 basée à Bizerte.

Caractéristiques Techniques du Loire 210

Type : hydravion de chasse monoplace embarqué

Poids à vide 1440kg à pleine charge 2100kg

Dimensions : Envergure 11.79m Longueur : 9.51m  Hauteur : 3.80m

Motorisation : Un moteur en étoile Hispano Suiza 9Vbs de 980ch

Vitesse maximale : 315 km/h plafond 8000m autonomie : 750 km

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm dans les ailes

Equipage : un pilote

Dewoitine HD-780

Dewoitine HD780

Dewoitine HD780

L’échec du Loire 210 ne découragea pas la marine nationale qui croyait plus que jamais au concept d’hydravion de chasse. En 1938, le Service Technique Aéronautique (STAé) lança le programme A75 pour un hydravion de chasse pouvant être mis en œuvre depuis les croiseurs de bataille classe Dunkerque et les cuirassés de 35000 tonnes (Richelieu, Jean Bart, Clemenceau et Gascogne).

Deux constructeurs répondirent au concours : le Potez-CAMS 170 et le Dewoitine HD780 directement dérivé du D520, le meilleur chasseur français de 1940.

Le Dewoitine HD-780 effectua son premier vol le 15 mai 1940 et restait seul en piste, Potez-CAMS ayant renoncé à achever son prototype.

Le programme fût un temps menacé, le Dewoitine HD-780 ne devant plus être embarqué à bord des cuirassés et des croiseurs de bataille français. La production en série fût cependant décidé pour renforcer les capacités de la marine nationale.

36 appareils sont commandés mais devant la surcharge de son constructeur, cette commande est gelée jusqu’en septembre 1944 quand le constructeur peut lancer la production, les appareils étant livrés à la marine entre janvier et juin 1945.

Ils vont équiper trois escadrilles d’hydravions de chasse :

-L’escadrille 17C basée à Lanvéoc-Poulmic est équipée en janvier 1947 de douze Dewoitine HD-780, appareils toujours en service en septembre 1948.

-L’escadrille 23C basée à Fare-Ute près de Papeete est équipée au printemps 1947 de huit Dewoitine HD-780, cette escadrille étant la seule composante de chasse en Polynésie.

-L’escadrille 24C basée à Aspretto est équipée en juin 1947 de douze Dewoitine HD-780, cette escadrille disposant en septembre 1948 de dix appareils opérationnels, deux appareils étant aux Mureaux pour soit être remis en état ou cannibalisés.

A noter qu’aucun appareil de réserve n’est commandé ce qui en dit long sur l’intérêt du commandement pour l’hydravion de chasse même si Dewoitine travaillait de son côté sur une version hydravion du D-551.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine HD-780

Type : Hydravion de chasse monoplace bi-flotteurs

Poids : à vide 1942kg à pleine charge 2380 à 2430kg

Dimensions : Envergure 12m Longueur (totale) 8.75m (flotteurs) 2.70m hauteur : 2.57m

Propulsion : un moteur Hispano Suiza 12Y50 développant 1050ch et entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale : 400 km/h au niveau de la mer 442 km/h à 2000m vitesse minimale à l’amerrissage : 103 km/h  Rayon d’action 650km Autonomie 2h10  

Armement : un canon de 20mm HS404 dans le moyeu de l’hélice avec 60 coups et deux mitrailleuses MAC 34 M39 de 7.5mm alimentées par bandes avec un total de 300 coups par mitrailleuse.

17-Aviation navale (50)

Gourdou-Lesseure GL.832 HY

Catapultage d'un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

Catapultage d’un Gourdou-Lesseure GL.832 par le croiseur léger Emile Bertin

En 1930, la marine nationale lança un appel d’offre pour un nouvel hydravion d’observation embarqué. La firme Gourdou-Lesseure proposa le GL.831 HY qui effectua son premier vol le 23 décembre 1931.

Sélectionné par la marine nationale, il donna naissance au Gourdou-Lesseure GL.832 HY qui effectua son premier vol le 17 décembre 1934. Il est produit à 22 exemplaires.

En septembre 1939, il équipe encore le croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin, les croiseurs légers Duguay Trouin et Primauguet à raison de deux exemplaires chacun ainsi que les aviso-coloniaux Bougainville Dumont d’Urville Savorgnan de Brazza Rigault de Genouilly et d’Iberville à raison d’un exemplaire chacun soit un total de onze appareils en ligne

Les appareils de l’Emile Bertin sont remplacés à l’automne 1945 par deux Dewoitine HD-731 ce qui nécessite le remplacement de la catapulte d’origine par une catapulte plus puissante.

Le Lamotte-Picquet reçoit un GL.832 HY en septembre 1940 et le conserve jusqu’à son désarmement mais le Duguay-Trouin reçoit deux Dewoitine HD-731 en 1946 et le Primauguet au printemps 1947 avec lui aussi deux appareils.

Les avisos-coloniaux ne tardent pas à débarquer leur appareil qui va opérer depuis la terre jusqu’à leur réformé qui intervient généralement en 1943/44.

Caractéristiques Techniques du Gourdou Leseure GL-832 HY

Type : hydravion biplace d’observation embarqué

Poids : à vide 1110kg total 1695kg

Dimensions : Envergure : 13.00 m Longueur : 8.74 m Hauteur : 3.48 m  

Motorisation : un moteur en ligne  Hispano-Suiza 9Qb de 230 ch

Performances : Vitesse maximale : 196 km/h  Plafond : 5000 m Autonomie : 590 km

Armement : 1 mitrailleuse Vickers de 7.7 mm mobile arrière
 
Loire 130

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Loire 130 sur la catapulte du croiseur La Gloire

Le 29 juin 1933, l’état-major de la marine autorise le lancement d’un nouveau programme d’équipement pour l’Aviation Maritime en l’occurence un hydravion de surveillance. Six constructeurs se présentent.

La firme Loire présente le modèle 130, la firme CAMS son modèle 120 _deux hydravions à coque_ alors que les quatre autres constructeurs (Bréguet 610 Gourdou-Lesseure 820 Levasseur PL.200 et Lioré et Olivier H43) présentaient des hydravions à flotteurs.

Le Loire 130 n°1 effectue son premier vol le 19 novembre 1934 et le Loire 130 va être déclaré vainqueur du concours en compagnie du Lioré et Olivier H43 qui sera lui produit à un faible nombre d’exemplaires en raison d’un certain nombre de vices de fabrication.

Ce hydravion à coque monomoteur à hélice propulsive va être fabriqué en deux versions : une version «standard» embarquée sur les navires de la marine ou servant à terre mais également une version coloniale qui muni d’un refroidisseur Chausson augmentait à la hauteur de 20cm ce qui les empêchait d’être stockés dans les hangars des cuirassés et des croiseurs. Cette deuxième version initialement prévue pour l’armée de l’air, sera également utilisée par la marine.

Un total de 200 Loire 130 vont être produits pour la marine mais «seulement» 113 appareils vont être mis en ligne en permanence au sein des unités embarquées et des unités de surveillance depuis la terre.

Le Loire 130 est d’abord conçu comme hydravion embarqué et va équiper des groupements d’hydraviation basés quand leurs bâtiments étaient à quai à Lanvéoc-Poulmic (pour les navires porte-hydravions brestois), à Saint Mandrier pour les bâtiments toulonais, à Karouba et à Arzew pour les bâtiments stationnés en Afrique du Nord.

-Le Groupement d’Hydraviation de l’Atlantique (GH-ATL) dispose en septembre 1939 de seize appareils dont dix Loire 130. Ils sont répartis entre les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC à raison de deux appareils chacun même si souvent en mer, seul un appareil est embarqué, le second restant à terre.

Suite à la réorganisation du 15 septembre 1940, le GH-ATL voit le nombre d’hydravions se réduire à douze appareils. Il y à toujours dix Loire 130 mais ceux-ci sont désormais embarqués sur les croiseurs lourds Foch et Colbert de la 3ème DC ainsi que les croiseurs légers Gloire Montcalm et Georges Leygues de la 4ème DC.

Le 14 janvier 1942, la mise en service du cuirassé Jean Bart augmente de deux unités la flotte de Loire 130 du GH-ATL.

A partir de mars 1943, les Dewoitine HD-731 vont remplacer les Loire 130. Le GH-ATL va cependant conserver deux Loire 130 pour le croiseur-école Jeanne d’Arc.

Les autres navires porte-hydravions vont tous embarquer le nouvel hydravion dans le courant de l’été soit douze hydravions type Dewoitine HD-731. Les Loire 130 du Jeanne d’Arc sont remplacés par deux Dewoitine HD-731 courant 1947.

-Le Groupement d’Hydraviation de la Méditerranée (GH-MED) basé à Saint Mandrier dispose le 3 septembre 1939 de  douze hydravions Loire 130 embarqués sur les croiseurs lourds Algérie, Foch, Dupleix, Duquesne, Colbert et Tourville à raison donc de deux appareils par navire.

La situation évolue au cours de l’année 1940, la réorganisation de septembre 1940 et le redéploiement de certains navires portant le nombre d’hydravions à vingt-deux dont seize Loire 130 embarqué sur le cuirassé Lorraine, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg et les croiseurs lourds Algérie, Tourville, Duquesne, Suffren et Dupleix.

Au 31 décembre 1941, le groupement dispose de vingt-quatre hydravions dont dix-huit Loire 130 embarqués deux par deux à bord des cuirassés Richelieu et Lorraine des croiseurs de bataille Strasbourg et Dunkerque et à bord des croiseurs lourds Algérie Tourville Duquesne Suffren et Dupleix.

Comme pour le GH-ATL, le GH-MED remplace ses Loire 130 par des Dewoitine HD-731, le remplacement étant achevé en septembre 1943.

-Le Groupement d’Hydraviation d’Afrique du Nord (GH-AFN) regroupe comme son nom l’indique tous les hydravions des navires stationnés en Afrique du Nord.

En septembre 1939, il dispose de dix hydravions d’observation Loire 130, deux étant basés à Arzew quand ils ne sont pas embarqués par le cuirassé Lorraine et six à Karouba quand ils ne sont pas embarqués sur les croiseurs légers La Galissonnière Jean de Vienne et La Marseillaise.

En septembre 1940, la réorganisation réduit le nombre d’hydravions à six, le cuirassé Lorraine et ses deux Loire 130 ralliant Toulon et la 2ème Escadre ce qui ne laisse que six Loire 130 regroupés à Karouba quand les trois croiseurs légers sont à quai à Bizerte.

Le GH-AFN remplace ses Loire 130 courant 1945 par huit Dewoitine HD-731 qui remplace également les 2 GL.832HY de l’Emile Bertin.

Le Loire 130 va également équiper des unités de surveillance basés à terre :

-L’Escadrille 1R est issue de l’escadrille 1S2. Issue de la 1S1, elle regroupe huit Loire 130 basés à Cherbourg-Querqueville pour une mission de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

La réorganisation du 15 septembre 1940 intègre l’escadrille 1S2 à la 1ère flottille d’hydravions, la 1S2 étant renumérotée 1R le 1er octobre 1940.

En septembre 1943, l’unité qui ne dispose plus que de six hydravions en état de vol rejoint l’hydrobase des Mureaux pour prendre en main dix Bréguet Br790, cet hydravion monocoque à hélice propulsive étant le nouveau maitre-étalon des unités de surveillance côtière.

-L’Escadrille 3R est issue de l’escadrille 2S1 basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois CAMS-55 et un GL.810, 2 GL.811 et 2 GL.812.

En janvier 1940, son équipement est modernisé avec la mise en service de huit Loire 130 qui remplace avantageusement les sept hydravions plus anciens.

La réorganisation décidée le 15 septembre 1940 l’intègre à la 3ème flottille d’hydravions (3ème FH) et reste basée à Lanvéoc-Poulmic. Le 1er octobre 1940, suite à la simplification des désignations, l’escadrille 2S1 devient l’escadrille 3R.

Cette escadrille 3R est équipée de Loire 130 jusqu’en juillet 1941 quand elle est transformée sur Bréguet Br790, huit appareils étant pris en compte à l’hydrobase  des Mureaux et ramenés par leurs équipages à Lanvéoc-Poulmic où elle reprend sa mission de surveillance des approches de Brest et de plus en plus de la lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 5R est issue de l’escadrille 8S3 activée à Dakar en février 1940 avec huit Gourdou-Lesseure GL.812.

Le 15 septembre 1940, elle intègre le Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN), hors rang et mise à la disposition de Marine Dakar. Cette escadrille 8S3 est rebaptisée 5R le 1er octobre 1940.

En septembre 1941, les huit Gourdou-Lesseure GL.812 à bout de souffle, usés par les ans et le climat tropical sont remplacés par huit Loire 130 ayant appartenu auparavant à l’escadrille 3R de Lanvéoc-Poulmic.

Longtemps placée hors rang, elle intègre à l’automne 1947 la 1ère flottille mixte d’aviation navale qui regroupe les avions et les hydravions basés à Dakar.

Les huit Loire 130 sont encore en service en septembre 1948, l’escadrille 5R participant à la couverture de convois et à des patrouilles anti-sous-marines. Deux hydravions perdus par accident (un à l’amerrissage _capotage_ et un autre en mer suite à une panne de moteur) étant remplacés par  deux nouveaux appareils.

-L’Escadrille 6R est issue de l’escadrille HS-1, l’escadrille de surveillance de la flottille du Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Le 1eroctobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R (les appareils retirés à l’unité vont servir à alimenter la réserve d’appareils).

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 7R est issue de l’escadrille 8S2, numéro attribuée le 17 septembre 1939 à la Section de Surveillance des Antilles. Elle est alors équipée d’un Gourdou Leseure GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Gourdou-Lesseure GL.832 HY attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Courant 1943, le Gourdou-Lesseure GL.832 HY des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des huit appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

-L’Escadrille 10R est issue de l’escadrille 8S4 activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 en attendant l’arrivée des six Loire 130C comme prévu avec le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrive en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.
En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

-L’Escadrille 11R est issue de l’escadrille 8S6 activée en septembre 1939 sur l’aérodrome de Than-Son-Nut avec pour premier équipement six Loire 130C et deux CAMS-55 pour l’entrainement et les taches de servitude.

Le 1er octobre 1940, l’escadrille 8S6 du Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) devient l’escadrille 11R.

Cette escadrille perd au cours de l’année 1941 ses CAMS-55 mais reçoit deux autres Loire 130 ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à huit. Elle est redéployée à Cam-Ranh à partir de janvier 1945.

En juin 1947, les cinq Loire 130C survivants sont remplacés par douze Consolidated PBY-5 Catalina, la version amphibie du célèbre hydravion de patrouille ce qui accroit ses capacités de patrouille et d’action.

Après avoir été retiré des unités de première ligne et remplacé tantôt par le Bréguet Br790 tantôt par le Dewoitine HD-731, le Loire 130 va servir au sein des unités de soutien et d’entrainement, généralement après avoir été privé de tout armement.

-L’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA) basée à Hourtin reçoit ainsi en janvier 1946 quatre Loire 130 pour remplacer un nombre équivalent de CAMS-55 retirés du service car usés. Ces appareils sont toujours en service au 31 août 1948.

-La Section de Servitude d’Hourtin dispose également de Loire 130 en l’occurence deux appareils qui remplacent les deux CAMS-55 précédemment utilisés.

-L’Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM) créée sur la base aéronavale de Cuers-Pierrefeu en septembre 1946 dispose de dix hydravions dont quatre Loire 130 issus des stocks de la marine.

Au final, la marine à reçu 200 Loire 130 et Loire 130C mais jamais plus de 110 appareils n’ont été mis en ligne. Un total de dix appareils ont été perdu laissant un stock théorique de 176 appareils en comptant les appareils encore en service aux Antilles et au Liban.

Sur ces 176 appareils, 54 trop usés ont été feraillés après avoir été privés de toutes les pièces récupérables laissant donc 126 appareils de disponibles dont dix réutilisés par l’EEA, l’EEM et la S.S d’Hourtin soit un stock de 116 appareils qui n’est plus que de 92 appareils au 5 septembre 1948 même si tous ne sont pas en état de vol.

Caractéristiques Techniques du Loire 130 (Loire 130C)

Type : hydravion triplace de surveillance monomoteur monoplan

Poids : à vide 2090kg maximale au décollage 3396kg

Dimensions : Envergure 16m (4.69m une fois les ailes repliées) Longueur totale 11.30m Hauteur 3.85m (4.03m)

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xirs.1 12 cylindres en V dévellopant 720ch entrainant une hélice tripale Ratier

Performances : vitesse maximale 226 km/h Autonomie 1100km Plafond 6000m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34 dans le poste avant et une autre en tourelle arrière et deux bombes de 75kg.

17-Aviation navale (36)

Evolution des différentes unités entre septembre 1940 et septembre 1948

-Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) :

Six Morane-Saulnier MS-230 et six CAMS-37 même si le remplacement de ces appareils est prévu à moyen terme.

Ce remplacement à lieu en juillet 1942 quand les six Morane-Saulnier MS-230 sont remplacés par six North American NA-57 alors que les six CAMS-37 sont remplacés par quatre CAO-30. Deux Bloch MB-131 sont également utilisés pour l’entrainement sur appareils multimoteurs.

En juin 1944, les deux Bloch MB-131 à bout de souffle sont remplacés par deux Dewoitine D-720M neufs qui sont utilisés pour l’entrainement sur multimoteurs mais également pour le remorqueur de cible et les liaisons.

Le 31 août 1948, la S.E de Cherbourg dispose de six NA-57, de quatre CAO-30 et de quatre Dewoitine D-720M.

Section de servitude de Calais

Cette S.S est créée en juillet 1943 sur la base de Calais-Marck. Elle dispose de deux CAMS-55, de deux Dewoitine D-720M et de deux Morane-Saulnier MS-472.

Au 31 août 1948, la S.S Calais dispose de deux CAO-30, de quatre Dewoitine D-720M et de quatre Morane-Saulnier MS-472.

Section d’entrainement de Brest

Sur la base Lanvéoc-Poulmic, la S.E de Brest dispose en septembre 1940 de six Morane-Saulnier MS-230 et de quatre CAMS-55 mais en décembre 1941, les MS-230 ont été remplacés par huit North American NA-57 plus modernes et les quatre CAMS-55 par quatre CAO-30 conçus dès l’origine pour l’entrainement.

-Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn :

Basée à Lanvéoc-Poulmic, elle dispose de deux Bloch MB-220 ayant appartenu à la compagnie Air France pour du transport de matériel et de personnel. L’entrainement à terre et embarqué est assuré par deux Bloch MB-131, huit Morane-Saulnier MS-230 et quatre North American NA-57.

En décembre 1942, les huit MS-230 sont retirés du service et remplacés par six North American NA-57 qui eux sont navalisés pour pouvoir apponter sur porte-avions.

En août 1945, la Section d’Entrainement de Brest et la Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn fusionnent pour former la Section d’Entrainement et de Servitude de Brest avec Lanvéoc-Poulmic comme base.

Elle est équipée de douze North-American NA-57, de quatre CAMS-55, de deux SNCASO SO-30 et de quatre Dewoitine D-720M soit un total de 22 avions,.

Le 31 août 1948, la SES-Brest dispose de douze North-American NA-57, de quatre CAO-30, de deux SNCASO SO-30 et de quatre Dewoitine D-720M.

-Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA)

Cette unité dispose à sa mise sur pied de trois prototypes en l’occurence un Potez-CAMS 141, un Latécoère Laté 611 et un Bréguet 730. Leur utilisation intensive fait que leur retrait du service est proche. Ils doivent être remplacés par des hydravions déclassés pour former pilotes, navigateurs et mitrailleurs pour l’aéronavale.

Ces appareils sont remplacés en mars 1942 par quatre CAMS-55, quatre CAO-30, deux Potez-CAMS 141 de série et les deux prototypes Bloch MB-480.

En janvier 1946, les quatre CAMS-55 sont remplacés par quatre Loire 130 reconditionés par l’atelier de le l’hydrobase des Mureaux, les autres appareils sont toujours en service.

Au 31 août 1948, l’EEA dispose de quatre Loire 130, de quatre CAO-30, deux Potez-CAMS 141 et deux Bloch MB-480.

-Section de soutien du Painlevé (7ème flottille d’aviation navale)

La flottille du Painlevé dispose d’une S.S équipée de quatre North American NA-57 navalisés et deux SNCASO SO-30 de transport (non embarquables sur porte-avions, utilisés pour les transports et les liaisons entre bases terrestres).

La SS du Painlevé dispose toujours de ces mêmes appareils le 31 août 1948 avec le renfort de deux Dewoitine D-720M.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 11ème FAN

C’est la SES du groupe aérien du porte-avions léger Henriette d’Angleterre avec pour équipement quatre Morane-Saulnier MS-474 et deux Dewoitine D-720M.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948.

-Ecole de pilotage et du personnel volant :

Elle dispose en décembre 1941 de huit North Amercain NA-57, de quatre Morane Saulnier MS-230, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAO-30 qui ont remplacé les CAMS-55.

Un an plus tard, en décembre 1942, la base de Rochefort dispose de douze North American NA-57, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAO-30.

Au 31 août 1948, l’Ecole de pilotage et du personnel volant dispose de douze North American NA-57, de deux Dewoitine D-720M et de quatre CAO-30.

Section de Servitude d’Hourtin

Elle dispose de deux CAMS-55 désarmés pour la liaison et le transport même si la S.S d’Hourtin à pour principale mission l’entretien des installations de cette base-école.

Les deux CAMS-55 sont retirés du service en septembre 1945 car trop usés et remplacés par deux Loire 130.

-Section d’Entrainement de Berre :

Elle dispose de quatre hydravions à coque CAMS-55 jusqu’en septembre 1942 quand ils sont remplacés par quatre CAO-30.

Ces quatre appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948.

-Cours d’application à la mer :

Cette unité ne dispose pas d’appareils, il s’agit d’un centre d’entrainement et de formation théorique.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères :

En janvier 1942, elle dispose de deux CAMS-55 et deux CAMS-37 plus deux Bloch MB-131 et quatre Morane Saulnier MS-230. Onze mois plus tard, elle dispose de quatre CAO-30, de deux CAMS-55, de six North American NA-57 et de deux Bloch MB-131.

Les CAMS-55 sont retirés du service en septembre 1945 et remplacés par deux CAO-30 portant leur nombre à six. Les NA-57 sont toujours en service mais les deux Bloch MB-131 sont remplacés en janvier 1946 par deux Dewoitine D-720M.

-Section de Servitude de la 6ème flottille d’aviation navale

Le groupe aérien du Joffre dispose d’une S.S équipée de quatre North American NA-57 navalisés et deux SNCASO SO-30 de transport (non embarquables sur porte-avions, utilisés pour les transports et les liaisons entre bases terrestres). Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto :

Elle dispose de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les liaisons, appareils remplacés par deux CAO-30 en mars 1945.

-Section de Servitude de Marignane :

Elle ne dispose pas d’appareils, elle est chargée d’accueillir les avions de la marine de passage dans la région de Marseille, notamment ceux neufs venant d’Orly pour rallier l’Afrique du Nord.

-Section d’Entrainement de Saint Mandrier :

Elle dispose deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison jusqu’en novembre 1942 quand ils sont remplacés par deux CAO-30. Ces deux appareils sont toujours en service en septembre 1948.

-Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM)

Cette Escadrille est créée en septembre 1946 pour soulager l’EE-Atlantique à Hourtin. Elle est composée de quatre Loire 130, de quatre Bréguet Bizerte et des deux prototypes du Dewoitine HD-730 soit un total de dix appareils qui sont toujours en service en septembre 1948, tous stationnés à Cuers-Pierrefeu.

-Section d’Entrainement et de Soutien d’Arzew

Création en juin 1944 avec quatre CAO-30 d’entrainement et de liaison, quatre Morane-Saulnier MS-472 d’entrainement et quatre Dewoitine D-720M d’entrainement, de transport et de liaison.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 10ème FAN

Cette SES est chargée du soutien des appareils et des hommes du groupe aérien du Commandant Teste et dispose de huit Morane-Saulnier MS-474 d’entrainement à l’appontage et au catapultage, deux Dewoitine D-720M de liaison et deux SO-30 de transport et de liaison entre deux bases à terre.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement de Karouba :

Elle dispose de deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison remplacés en octobre 1942 par deux CAO-30.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed :

Elle dispose de deux Bloch MB-131 et de huit Morane Saulnier MS-230 jusqu’en juin 1942 quand les MS-230 sont remplacés par huit Morane-Saulnier MS-472. Les deux Bloch MB-131 sont remplacés par deux Martin 167F démilitarisés en septembre 1946.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 9ème FAN

C’est la SES du groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine (9ème FAN) avec quatre Morane-Saulnier MS-474 et deux Dewoitine D-720M.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

17-Aviation navale (31)

Escadrille 11T

Cette escadrille est créée le 1er juin 1943 en même temps que la 7ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du Painlevé sur lequel sont embarqués les six avions torpilleurs Latécoère Laté 299 de l’unité du moins quand le porte-avions n’est pas dans la Rade-Abri. Dans ce cas là, l’escadrille est à Lanvéoc-Poulmic.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions avant de participer à sa Traversée Longue Durée du 15 au 18 août, ces deux dates marquant l’appareillage et le retour à Brest.

L’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme admise au service actif le 18 août 1944.

A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 11T menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 11T de changer de monture, les Latécoère Laté 299 cédant la place à de rutilants Latécoère Laté 299-5.

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Du 2 au 21 novembre 1947, le Painlevé participe à un exercice avec les cuirassés Normandie et Lorraine, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine accompagnés par huit torpilleurs d’escadre et le PRE La Seine.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre, en mer d’Iroise, l’escadrille 11T et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont revisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic. L’escadrille 11T change ainsi deux de ses six avions torpilleurs, les deux appareils réformés étant cannibalisés pour récupérer des pièces.

Escadrille 12T

Cette escadrille est créée à Arzew près d’Oran à l’automne 1941 pour renforcer les capacités de surveillance et de combat dont le principal bénéficiaire était la 4ème escadre.

Officiellement activée le 30 septembre 1941 avec douze Bloch MB-481, l’escadrille 12T intègre la 10ème flottille d’hydravions qui se compose également de l’escadrille 14E (douze Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 14R (douze Consolidated Catalina).

La mission de cette unité est d’être le bras armé des deux autres unités de la 10ème FH. En clair, une force navale ennemie repérée par un Catalina de la 14R ou un Potez-CAMS 141 de la 14E à de grandes chances de voir débouler les hydravions-torpilleurs de la 12T à moins que les Bloch MB-481 ne l’ait repéré tout seul puisque ces bimoteurs sont à la fois capable d’attaquer à la torpille, de surveiller une zone, de pister une escadre et de traquer les submersibles.

Deux appareils sont perdus au cours d’exercices et de mission de surveillance. Le premier le 14 mars 1947, écrasé au nord d’Alger (trois tués et deux blessés graves parmi l’équipage, trois morts au sol) et le second le 5 mai 1948, disparu au large de la Sicile. Son épave sera retrouvée près de Gela au cours d’une mission de reconnaissance menée en plein conflit, l’épave présentant des impacts de balle…… . Ces deux appareils sont promptement remplacés par des appareils de réserve.

A partir du 1er septembre 1948, les hydravions-torpilleurs de la 12T vont participer au dispositif de surveillance des côtes nord-africaines tout en se préparant si nécessaire à mener des raids à la torpille notamment contre le trafic de cabotage entre la Sicile et la péninsule italique.

Escadrille 13T

Le 12 mars 1942, sur la base aéronavale de Djibouti, arrivent douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 venus de métropole après un vol en plusieurs étapes.

Décollant de l’hydrobase des Mureaux _annexe de la BAN d’Orly_, ils ont fait étape sur l’Etang de Berre, à Karouba, à Alexandrie et à Suez avant d’arriver à Djibouti. Si six d’entre d’eux restent à Djibouti pour former la 9T, les six autres reprennent leur route pour rallier Diego-Suarez via les Seychelles, les six hydravions arrivant à destination le 17 mars 1942.

Leur arrivée marque la naissance de l’escadrille 13T qui renforce les capacités militaires françaises dans la région, ces bimoteurs pouvant servir à la surveillance maritime, au torpillage, au bombardement naval et terrestre ainsi qu’à la lutte anti-sous-marine.

Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si un appareil perdu en mer à du être remplacé. L’appareil de remplacement est arrivé de métropole démonté sur un cargo en compagnie de cinq autres appareils démontés qui servent de réserve d’attrition.

A partir du 2 septembre 1948, les hydravions de la 13T vont mener des patrouilles anti-sous-marines et des patrouilles anti-raiders dans l’Océan Indien pour contrer sous-marins et croiseurs auxiliaires ennemis qu’ils soient italiens ou allemands.

Escadrille 14T

Cette escadrille est activée le 25 septembre 1941 à Tripoli-du-Liban avec pour équipement huit Latécoère Laté 298. Cette escadrille doit donner un bras armé à l’escadrille de surveillance 10R équipée de Loire 130 pour traquer sous-marins et navires de surface.
Contrairement à d’autres unités d’hydravions-torpilleurs, l’escadrille 14T est encore équipée de Latécoère Laté 298, sa transformation sur Laté 299-7 étant reporté sine die en raison du déclenchement de la guerre alors qu’il était prévu à l’automne 1948.

Au 5 septembre 1948, l’escadrille (qui à utilisé au total onze Laté 298) participe aux patrouilles de surveillance au large des côtes syro-libanaises, se préparant à mener également des attaques à la bombe et à la torpille contre les navires italiens dans le Dodécanèse si l’Italie entrait en guerre.

Escadrille 15T

Au printemps 1945, la 1ère flottille d’aviation navale dispose sur la base de Calais-Marck de deux escadrilles de chasse et une escadrille de reconnaissance et d’attaque maritime soit trente-six appareils.

Pour compléter cette 1ère FAN et augmenter ses capacités, décision est prise de créer une escadrille de bombardiers-torpilleurs, l’escadrille 15T qui créée le 15 juin 1945 aligne douze Lioré et Olivier Léo456.

Cette escadrille déclarée opérationnelle le 4 août 1945 doit interdire La Manche et les côtes du Benelux à la marine allemande si cette dernière voulait appuyer une progression de la Heer en Belgique selon un plan inspiré du plan Schlieffen de 1914. Elle pourra aussi participer à l’appui du corps de bataille.

Au 5 septembre 1948, les douze appareils d’origine sont pleinement opérationnels, se préparant à participer à de futures opérations de guerre.

17-Aviation navale (17)

Escadrille 6R

En septembre 1939, existe la flottille F1H rattachée au transport d’hydravions Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R.

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement.

A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 7R

La Section de Surveillance des Antilles devient le 17 septembre l’escadrille 8S2. Basée à Fort de France, elle est équipée d’un Gourdou-Leseurre GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Chargés de la protection des Antilles contre les sous-marins et contre les raiders, elle reste pendant de nombreuses années la seule unité de l’aéronavale dans la région.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Potez 452 attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Potez 452

Potez 452

Courant 1943, les Potez 452 des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des sept appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

Escadrille 8R

Le 1er septembre 1939, l’escadrille 4S1 est l’escadrille d’active de surveillance de la 4ème région maritime (Premar IV). Basée à Karouba, elle est équipée de neuf CAMS 55.2 et trois CAMS 55.10.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés à Karouba prêt de Bizerte avant de devenir l’escadrille 8R en octobre 1940 avec toujours des CAMS 55 en service.

Le 13 décembre 1940, les six premiers Bréguet Br790 destinés à la 8R arrivent à l’hydrobase des Mureaux pour être pris en charge par leurs équipages. Durant un mois, ils forment leurs équipages et leurs collègues encore sans «montures», les six autres Bréguet n’arrivant aux Mureaux qu’à la mi-janvier.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

Escadrille 9R

En septembre 1939, la Section de Surveillance de Tahiti basée à Fare-Ute prêt de Papeete devient l’escadrille 8S5 mais son équipement ne bouge pas avec un CAMS 37.11 et de deux CAMS 55.1.

Véritable escadrille de souveraineté, elle devient en septembre 1940, l’escadrille 9R ne dispose plus à la fin de 1941 que de deux CAMS 55.1, le CAMS 37.11 ayant été réformé.

Les CAMS 55.1 sont remplacés en 1942 par quatre Latécoère 298 utilisés comme hydravions de surveillance et non comme hydravions torpilleurs. Ces appareils ayant appartenu à la 2T avant sa transformation sur CAO-700M sont toujours en service le 31 août 1948.

Escadrille 10R

L’escadrille 8S4 est activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 réquisitionné, une mesure transitoire en attendant l’arrivée en unité de six Loire 130 prévus par le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrivent en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.

En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

17-Aviation navale (16)

B-Escadrilles d’exploration et de surveillance

Avant-propos

Dans l’aéronautique navale de septembre 1939, les escadrilles de reconnaissance et de surveillance dominent largement par leur nombre, les autres spécialités (bombardement, torpillage, chasse), sont présentes en nombre nettement plus restreint.

En février 1940, on trouve quinze escadrilles de surveillance et sept escadrilles d’exploration. La séparation est souvent ténue entre ses deux unités mais à l’usage, les escadrilles de surveillance sont chargées de la surveillance côtière et de l’appui direct aux Escadres alors que les escadrilles d’exploration sont chargées de missions de surveillance à long rayon d’action.

A ces unités s’ajoutent l’escadrille HS-1 de la flottille F-1H rattachée au Commandant Teste mais rapidement dispersée et l’escadrille AB-2 de la flottille F-1A qui va devenir rapidement une unité d’instruction pour former pilotes et navigants destinés aux CAO-600.

Enfin, ajoutons à ce panorama pour être complet les groupements d’hydraviation qui regroupe les hydravions embarqués à bord des croiseurs légers, des croiseurs lourds et des cuirassés.

Comme dans les autres domaines, l’aviation d’exploration et de surveillance (à laquelle on peut ajouter la lutte ASM même si il n’y avait pas d’unités spécifiquement dédiée à cette mission) connait à la fois une expansion quantitative et qualitative.

C’est ainsi qu’au 31 août 1948, l’Aviation Navale dispose de 34 escadrilles de reconnaissance et d’exploration plus cinq escadrilles mixtes qui dispose à la fois d’avions de reconnaissance et de surveillance mais également d’avions d’assaut voir même de chasseurs comme l’Escadrille de l’Aviation Navale des Antilles (EANA).

Sur le plan matériel, la métamorphose est spectaculaire. Le matériel s’accroit nettement en qualité et en varieté, les avions absents des unités de surveillance et d’exploration apparaissent sous la forme des lourds quadrimoteurs CAO-700M ou des bimoteurs embarqués CAO-600 (auquel succède sa version améliorée baptisée CAO-610) même si les hydravions reste majoritaires avec 309 hydravions terrestres et embarqués contre 136 avions de surveillance et de reconnaissance.

On compte également de drôles d’oiseaux en l’occurence des autogires, l’ancètre de l’hélicoptère mais leur utilisation bien que sans réels problèmes ne sera pas dévellopée, l’escadrille 4R restant la seule unité de ce genre.

Escadrille 1R

Latécoère Laté 290

Latécoère Laté 290 (Aviafrance)

Une première escadrille 1S2 existait en septembre 1939, escadrille basée à Lanvéoc-Poulmic après avoir été créée à Cherbourg-Chantereyne. Elle disposait d’un équipement particulièrement hétéroclite avec trois CAMS 37-11 (qui sont rapidement interdits de vol et ferraillés), de trois CAMS-55 d’entrainement, de six Latécoère Laté 290 et de neuf hydravions type Gourdou-Lesseure 810/811/812/813.

Cette escadrille est dissoute en janvier 1940 et son numéro est repris par une nouvelle unité qui est issue de la 1S1 qui disposait à la fois des Latécoère Laté 298 et des Loire 130. Pour simplifier la logistique, les huit Loire 130 sont intégrées à une nouvelle unité renumérotée 1S2.

La nouvelle 1S2 est basée à Cherbourg-Querqueville et est chargée de la surveillance de la Manche, devant traquer des sous-marins et couvrir d’éventuels convois en cas de reprise du conflit.

La réorganisation du 15 septembre 1940 intègre l’escadrille 1S2 à la 1ère flottille d’hydravions, la 1S2 étant renumérotée 1R en octobre 1940.

Cette escadrille de surveillance dispose encore de six hydravions Loire 130 quand en septembre 1943 ses hommes rejoignent l’hydrobase des Mureaux où ils prennent en main dix Bréguet Br790, cet hydravion monocoque à hélice propulsive étant le nouveau maitre-étalon des unités de surveillance côtière.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si trois des dix appareils de l’unité ont remplacé des appareils accidentés et trop endommagés pour être réparés à un coup raisonnable.

Le 1er septembre 1948, l’unité reçoit l’ordre de maintenir des patrouilles permanentes au large de Cherbourg et de l’estuaire de la Seine. Ce dispositif est maintenu en raison du conflit en mer du Nord qui pourrait déborder en Manche.

Escadrille 2R

En septembre 1939, cette escadrille est numérotée 3S1 et basée à Hyères-Le Palyvestre. Equipée de Gourdou-Lesseure GL.812, elle se redéploie à Saint Mandrier pour assurer la protection des approches maritimes de Toulon.

Lioré et Olivier H43 sur une catapulte du Commandant Teste

Lioré et Olivier H43 sur une catapulte du Commandant Teste

A l’issue de la guerre de Pologne, l’escadrille est transformée sur Lioré et Olivier H43, un hydravion monoplan bi-flotteur à l’esthétique et à l’aérodynamisme douteux mais il n’y à pas de meilleur appareil disponible pour le moment.

A partir du 15 septembre 1940, l’escadrille 3S1 intègre la 2ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés dans la région de Toulon, la 3S1 retrouvant Hyères-Le Palyvestre. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille 3S1 devient l’escadrille 2R.

Le 12 juin 1941, le personnel de l’escadrille 2R rallie Les Mureaux où ils prennent en charge douze Consolidated PBY-2 Catalina qui vont avantageusement remplacer les H43 qui sont retirés du service et feraillés.

Après six semaines d’entrainement, l’escadrille 2R quitte l’hydrobase des Mureaux le 27 juillet pour rallier Hyères le lendemain et reprendre sa mission de surveillance des approches de Toulon, les Catalina allant régulièrement jusqu’au Golfe de Gênes et au Cap Corse.

Les nombreuses patrouilles et les nombreux exercice occasionne la perte de deux appareils qui sont remplacés par des appareils neufs.

Le 1er septembre 1948, un dispositif de surveillance de Toulon est mis sur pied et la 2R va y participer avec ses Catalina. L’escadrille 2R assure la couverture de convois qui amène en métropole des troupes venues d’Afrique du Nord, le nombre de ces convois augmentant à partir du 5 septembre 1948.

Escadrille 3R

Au 1er septembre 1939, l’escadrille 2S1 est basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois CAMS-55 et quatre Gourdou-Lesseure, sa mission est d’assurer la couverture des approches du port de Brest en patrouillant en mer d’Iroise voir jusque dans le Golfe de Gascogne.

En janvier 1940, son équipement est modernisé avec la mise en service de huit Loire 130 qui remplace avantageusement les sept hydravions plus anciens.

La réorganisation décidée le 15 septembre 1940 l’intègre à la 3ème flottille d’hydravions (3ème FH) et reste basée à Lanvéoc-Poulmic. Un mois plus tard, suite à la simplification des désignations, l’escadrille 2S1 devient l’escadrille 3R.

Cette escadrille 3R est équipée de Loire 130 jusqu’en juillet 1941 quand elle est transformée sur Bréguet Br790, huit appareils étant pris en compte à l’hydrobase  des Mureaux et ramenés par leurs équipages à Lanvéoc-Poulmic où elle reprend sa mission de surveillance des approches de Brest et de plus en plus de la lutte anti-sous-marine.

A noter que les Loire 130 de cette unité sont reconditionnés à Saint-Nazaire par leur constructeur et remis à l’escadrille 5R basée à Dakar, les Loire 130 remplaçant les Gourdou-Lesseure GL.812.

Les Bréguet Br790 sont toujours en service en août 1948, l’unité ayant perdu deux appareils par accident, appareils remplacés, l’escadrille 3R disposant de huit appareils le 31 août 1948, nombre porté à partir du 5 septembre à douze appareils par apport d’appareils neufs et de réservistes.

L’escadrille 3R va mener des patrouilles permanentes dans le Golfe de Gascogne pour couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.

Escadrille 4R

autogire Lioré et Olivier C301

autogire Lioré et Olivier C301 (Aviafrance)

Au 1er septembre 1939, l’escadrille 3S2 dispose à Cuers-Pierrefeu de douze autogires, trois Avro C30 et neuf Lioré et Olivier C301 _le C30 construit sous licence_. C’est la seule unité à être équipée de ces drôles d’engins utilisés pour la surveillance.

Cette unité est toujours active en février 1940 et est affectée le 15 septembre 1940 à la 2ème flottille d’hydravions, restant déployée à Cuers-Pierrefeu y compris quand elle est renumérotée 4R.

En septembre 1941, les douze Avro C30 et Lioré et Olivier C301 sont remplacés par douze Lioré et Olivier C40, un autogire plus puissant et plus efficace. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 et mène des patrouilles régulières au large de Toulon.

Escadrille 5R

Dans le cadre du plan de mobilisation de septembre 1939, il était prévu d’activer à Dakar, l’escadrille 8S3 mais le manque de matériel fait qu’en décembre 1939, c’était une escadrille de papier.

Elle aurait pu connaître le sort des escadrilles désactivées lors du retaillage en février 1940 mais au final elle reçoit huit Gourdou-Lesseure GL.812 de seconde main pour surveiller les approches de Dakar.

Le 15 septembre 1940, elle intègre le Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN), hors rang et mise à la disposition de Marine Dakar. Cette escadrille 8S3 est rebaptisée 5R en octobre 1940.

En septembre 1941, les huit Gourdou-Lesseure GL.812 à bout de souffle, usés par les ans et le climat tropical sont remplacés par huit Loire 130 ayant appartenu auparavant à l’escadrille 3R de Lanvéoc-Poulmic.

Longtemps placée hors rang, elle intègre à l’automne 1947 la 1ère flottille mixte d’aviation navale qui regroupe les avions et les hydravions basés à Dakar.

Les huit Loire 130 sont encore en service en septembre 1948, l’escadrille 5R participant à la couverture de convois et à des patrouilles anti-sous-marines. Deux hydravions perdus par accident (un à l’amerrissage _capotage_ et un autre en mer suite à une panne de moteur) étant remplacés par  deux nouveaux appareils.

17-Aviation Navale (15)

Escadrille 21C

Cette escadrille est créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en même temps que la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 19C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Elle suit donc le même historique que l’escadrille 19C même si à la différence de sa consoeur, elle connait des pertes, deux appareils perdus par accident lors d’un entrainement lors du petit carénage de l’Henriette d’Angleterre (10 juin au 5 août 1948). Les appareils sont rapidement remplacés.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre.

L’escadrille 21C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

Escadrille 22C

Cette escadrille est l’une des trois escadrilles de chasse de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Cette escadrille est comme ses deux consoeurs équipée de neuf Bloch MB-159M, la version navalisée du MB-159, le meilleur chasseur français en service en septembre 1948.

Cette escadrille à perdu deux avions au cours de différents exercices. Ces appareils sont promptements remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard.

Escadrille 23C

Cette escadrille est une unité d’hydravions de chasse équipée de huit Dewoitine HD-780 déployée à Fare-Uté prêt de Papeete pour assurer la protection aérienne de la Polynésie même si la menace est faible. C’est plus une question de souveraineté qu’une réelle menace. Les huit hydravions sont toujours en service le 5 septembre 1948.

Escadrille 24C

Le 7 juin 1947 est activée à l’hydrobase des Mureaux l’escadrille 24C destinée à protéger Ajaccio des bombardements allemands. Cette escadrille est déployée en Corse à l’automne 1947 et va effectuer à partir du 5 septembre 1948 des patrouilles avec les dix appareils survivants, deux appareils accidentés ayant été renvoyés aux Mureaux pour soit être remis en état ou être réformés et cannibalisés pour les autres appareils encore en service.

Escadrille 25C

Le 17 juin 1947, le cargo Anadyr des Messageries Maritimes arrive à Nouméa et décharge douze Dewoitine D-520 en caisse.

Les appareils encore en caisse sont transportés sur la base aéronavale de Tantouta, remontés et déclarés bon pour le service le 27 juin 1947 jour où est activée cette escadrille chargée de la protection de la Nouvelle Calédonie. Elle dispose toujours de douze appareils le 5 septembre 1948.

17-Aviation Navale (14)

Escadrille 16C

Cette escadrille est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où va monter en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Ce porte-avions d’une conception nouvelle (inspirée notamment des Essex américains) doit remplacer numériquement le Béarn et donner un punch supplémentaire à la 4ème Escadre de Mers-El-Kébir.

Dôté d’un groupe aérien de soixante-douze appareils, elle dispose de pas moins de trois escadrilles de chasse, les 16C 18C et 22C, chacune équipée de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M, version navalisée du redoutable Bloch MB-159 à coup sur le meilleur chasseur français en service en septembre 1948 avec une vitesse de pointe estimée à 740 km/h !

L’escadrille 16C effectue ses premiers «vrais» appontages et ses premiers catapultages du 9 au 13 octobre 1946.

Les premiers vrais exercices ont cependant lieu au large de Dakar du 15 au 30 novembre, exercices au cours desquelles, l’escadrille 16C perd un appareil qui victime d’une panne moteur doit amerrir.

Récupéré par le torpilleur d’escadre Spahi, le pilote ne peut constater que l’avion sombre sans qu’il soit possible de le récupérer. L’appareil sera cependant vite remplacé par un appareil flambant neuf.

Un autre Bloch MB-159M sera perdu lors d’un exercice contre l’armée de l’air au printemps 1948, le pilote décédant dans l’incendie de son appareil. Là encore l’appareil sera remplacé par un appareil neuf qui lui sortait des stocks de la marine de la BAN d’Orly.

Le temps fort pour la 16C est la participation du 15 mai au 20 juin 1948 à une importante série d’exercices avec le cuirassé Bretagne et du croiseur de bataille Strasbourg  mais également en compagnie de six torpilleurs d’escadre et des trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT à savoir le Mogador, le Volta et le Hoche.

Du 7 au 18 juillet 1948, l’escadrille 16C participe à un entrainement au large d’Alger. Le 14 juillet 1948, la 9ème flottille au complet soit  27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474 et 4 Dewoitine D-720M survole la ville en émettant des fumigènes bleu-blanc-rouge du plus bel effet.

La 16C sort à nouveau pour entrainement du 25 juillet au 8 août, rentrant à Mers-El-Kébir le 15 août après une escale à La Valette du 9 au 13 août 1948. Elle sort à nouveau pour entrainement du21 au 29 août 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. L’escadrille 16C va ainsi protéger le groupement Teste en maintenant en mer une patrouille de deux chasseurs.

Escadrille 17C

Dewoitine HD780

Dewoitine HD780

Le dévellopement de l’hydraviation embarquée suscita l’émergence de l’idée d’un hydravion de chasse destiné à protéger les cuirassés et les croiseurs des hydravions de reconnaissance ennemis.

L’hydravion de chasse semblait par la même occasion être une idée intéressante pour assurer une présence de chasse sur les îles et les atolls du Pacifique.

Loire 210

Loire 210

Ce concept déboucha en France sur le Loire 210, un monoplan à flotteur central à ballonnets latéraux  qui effectue son premier vol le 21 mars 1935.

21 exemplaires sont construits et équipent les escadrilles HC1 (Dunkerque Strasbourg) et HC2 (Richelieu et Jean Bart) à partir d’août 1939 mais après la perte de 5 appareils en trois mois en raison de faiblesses structurelles à l’aile, les autres appareils sont retirés du service, le personnel de ces unités formant l’AC-3 basée à Bizerte.

Cette première tentative ne dissuade pas la marine nationale de se doter d’hydravions de chasse et un nouveau concours est lancé qui aboutit au Dewoitine HD-780, la version embarquée du D-520.

Un certain temps s’écoulant entre la réalisation des prototypes et la décision d’une commande en série, la marine à abandonné l’idée d’embarquer des hydravions de chasse sur ses cuirassés, estimant l’intérêt des plus réduits.

Le Dewoitine HD-780 va cependant être commandé en série pour équiper trois escadrilles : une à Lanvéoc-Poulmic, une à Aspretto et une en Polynésie à Fare-Ute.

L’escadrille 17C est officiellement créée le 27 janvier 1947 sur l’hydrobase des Mureaux, l’annexe à la BAN d’Orly où un personnel fraichement formé prend en main douze HD-780 et les conduit jusqu’à leur base de Lanvéoc-Poulmic.

Cette unité doit en cas de menace sur Brest assurer la protection du port contre les avions et hydravions ennemis, assurer la protection des hydravions de reconnaissance et de torpillage mais également sur un plan plus théorique, théorisé l’emploi de ces hydravions de chasse.

Régulièrement, ces hydravions embarquaient à bord des cuirassés de la 1ère escadre pour un entrainement au catapultage, à la récupération en haute mer, aux opérations de chasse et d’attaque…….. .

A plusieurs reprises également, quatre ou six Dewoitine HD-780 décollaient pour un plan d’eau éloigné, soutenu par le Sans Souci qui servait de base de ravitaillement et de maintenance.

En septembre 1948, les douze hydravions de la commande initiale sont toujours en service et le 5 septembre 1948, l’unité est mise en alerte, devant se préparer à un éventuel déploiement outre-mer.

Escadrille 18C

Cette escadrille est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où va monter en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste. C’est l’une des trois unités de chasse de cette flottille en compagnie de la 16C et de la 22C.

Son histoire est donc identique à la 16C sauf son taux d’attrition plus élevé puisqu’elle va perdre quatre appareils : un en mer (pilote tué), deux à terre (pilotes indemnes) et un sur le Commandant Teste, une avarie de catapultage précipitant l’avion par dessus bord, avion broyé par la proue mais par miracle, le pilote est parvenu à s’extirper du cockpit, échappant à une mort certaine.

Ces quatre appareils perdus sont promptement remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard

Escadrille 19C

Cette escadrille est créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en même temps que la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 21C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Du 25 juin au 12 août 1947, l’escadrille 19C participe avec le reste de la 11ème FAN à un entrainement aviation intensif entre Casablanca et Dakar avant de rentrer à Brest le 19 août. Après la traversée de longue durée du 24 septembre au 29 novembre, la 19C sort à nouveau pour entrainement du du 25 au 30 décembre 1947 et du 4 au 12 janvier 1948.

Du 12 au 18 février 1948, elle participe à l’exercice «Centaure» avec les croiseurs de la 3ème Escadre Légère avant de s’entrainer du 27 février au 12 mars 1948 puis du 29 avril au 8 mai dans le Golfe de Gascogne avant un entrainement au large de Dakar du 16 mai au 2 juin.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre. L’escadrille 19C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

Escadrille 20C

Pour renforcer les capacités de l’aéronavale depuis Dakar, décision est prise de créer une flottille mixte regroupant hydravions et avions.

L’escadrille 5R équipée de Loire 130 étant la seule unité basée en AOF, décision est prise de créer en  cette année 1947 plusieurs escadrilles dont une escadrille de chasse qui reçoit excuser du peu douze Dewoitine D-551 amenés à Dakar en caisse par bateaux, remontés, essayés et déclarés bons pour le service.

Cette unité créée officiellement le 12 septembre 1947 va assurer la protection du port de Dakar même si la menace semble peu évidente au premier abord. Il n’est donc pas impossible que cette unité rejoigne l’Afrique du Nord voir même la Métropole si le besoin s’en faisait sentir.

Le taux d’attrition pour cette unité est nul au 5 septembre 1948, tous les appareils sont opérationnels.