Mitteleuropa Balkans (195) Grèce (39)

Chars et Véhicules

Chars de combat

Carden-Lloyd Mk VI

Un dicton populaire dit que «nul n’est prophète en son pays». C’est sûrement le cas du char de combat qui inventé en Grande-Bretagne fût brutalement boudé dès la fin de cette infâme boucherie que fût le premier conflit mondial.

Cela ne signifie pas la fin du char de combat, des manufacturiers privés comme Vickers continuant à produire des chars mais en format réduit, les monstrueux Mark I et consorts ne pouvant guère trouver preneur à l’export où les budgets comme les compétences sont limitées.

Ce n’est pas étonant si le Renault FT à connu un grand succès à l’export en raison de son poids modique qui permettait à un pays de s’initier au char sans pour longtemps y laisser sa chemise.

Les britanniques vont suivre en exportant quelques chars légers très légers, des véhicules biplaces ou triplaces armés de mitrailleuses destinés à la reconnaissance voir à l’accompagnement de l’infanterie.

La Grèce à reçu une poignée de ce char (chiffre exact inconnu) moins pour un usage opérationnel que pour permettre à l’armée héllène de s’initier à la chose blindée avant de s’équiper de chars plus modernes. Leur sort final est inconnu mais ce qui est certain en revanche c’est qu’en septembre 1948 aucun char de ce type n’à été mis en ligne signe qu’ils étaient hors service et/ou avaient été envoyés à la casse.

Le Carden-Lloyd Mk VI était un char léger très léger triplace de conception et de fabrication britannique pesant 4.877 tonnes, mesurant 3.97m de long pour 2.08m de large et une hauteur de 2.23m. Avec un moteur Meadows ESTL de 88ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 51.5kg et parcourir 201km. Son armement se composait d’une mitrailleuse Vickers calibre .50 associé à une mitrailleuse .303.

Vickers 6-Ton Mark E

Après le succès des chenillettes Carden-Lloyd, Vickers-Armstrong décida de produire un char plus gros, un char d’un design neuf et non dérivé de véhicules existants. Le raisonnement était le suivant : après avoir acquis des chars légers très légers nul doute que les pays voudraient des chars plus lourds. Ce char appelé Vickers 6-Ton Tank Mark E allait être ainsi à l’origine du T-26 soviétique.

Conçu pour l’export il devait donc être simple, fiable et capable de s’adapter aux besoins de clients pas toujours riches. Après un type A avec deux tourelles armées d’une mitrailleuse, le type B disposait d’une tourelle avec un canon et une mitrailleuse dans une tourelle biplace.

Le premier client fût l’URSS qui acheta 15 type A et acheta la licence du type B pour développer le T-26. La Pologne à acheté 38 exemplaires (16 type A et 22 type B) en 1932, le Siam trente, la Chine vingt, le Portugal deux exemplaires, la Grèce, quatre, la Bulgarie huit, la Bolivie trois. Ces chars étant utilisés dans la guerre du Chaco alors que les chars chinois et siamois sont engagés respectivement contre et avec les japonais.

Les quatre blindés grecs ont été utilisés un temps mais n’ont pas donné satisfaction à leurs propriétaires qui les stockèrent.

En septembre 1948 deux véhicules furent remis en état en cannibalisant les deux autres.

Ces deux chars furent surtout utilisés pour la parade, la propagande mais guère au combat. Leur sort est incertain mais comme les allemands ne les ont pas récupérés ils ont probablement été détruits à un niveau tel qu’ils n’étaient plus que des monceaux de ferraille.

Le Vickers 6-Ton Mark E était un char léger de conception et de fabrication britannique pesant 7.3 tonnes, mesurant 4.55m de long pour 2.32m de large et une hauteur de 2.21m.

Propulsé par un moteur à essence Armstrong-Siddeley Puma de 90ch, il pouvait atteindre la vitesse 31km/h sur route et 16km/h en tout terrain et parcourir 240km sur route et 140km en tout-terrain. Il était protégé par un blindage de 6 à 15mm et était armé d’un canon de 37mm Puteaux et d’une mitrailleuse de 7.92mm.

Hotchkiss H-39

Le char léger Hottchkiss H-39 était une évolution du Hotchkiss H-35 (appelé officiellement char léger modèle 1935H), un char issu du même concours que le Renault R-35 et le FCM-36 à savoir le concours destiné à remplacer les vénérables Renault FT.

Par rapport à ces deux compères, il va aussi être choisit par la cavalerie alors qu’il ne s’agit pas d’une Automitrailleuse de Combat (AMC) mais d’un char de soutien d’infanterie. D’ailleurs anecdote savoureuse, l’infanterie va être servie après la cavalerie !

Ce choix à été imposé à la cavalerie qui ne pouvait disposer de suffisamment de Somua S-35. Le petit char de chez Hotchkiss n’était absolument pas adapté aux missions demandées aux DLM (Divisions Légères Mécaniques) mais il n’y avait pas d’autres véhicules disponibles.

400 exemplaires ont été construits mais le char souffre de nombreux problèmes (moteur trop peu puissant, performances médiocres en tout terrain notamment), ces exemplaires étant répartis entre l’infanterie (90), la cavalerie (292) et les dépôts et les écoles.

Dès juillet 1942 , la cavalerie est parvenue à se débarrasser de ce «vilain petit canard» qui allait donner naissance à défaut d’un magnifique cygne d’un char nettement mieux adapté à la guerre telle qu’elle s’annonce en l’occurrence le char léger modèle 1935H modifié 1939 ou plus simplement le H-39.

La firme de Levallois en région parisienne à donc remis l’ouvrage sur le métier. Le nouveau char reprenait la ligne générale mais apportait de nombreuses modifications comme un moteur plus puissant, un canon long capable de lutter contre des chars ennemis et une queue passe-tranchée qui lui donnait une meilleure aisance en terrain difficile.

Il est adopté fin 1938 et comme son devancier va équiper l’infanterie (ce qui était attendu) et la cavalerie (ce qui l’était moins).

En ce qui concerne les unités d’infanterie il va équiper des BCC (Bataillon de Chars de Combat) dont certains vont intégrés les nouvelles Divisions Cuirassées.

La cavalerie va l’utiliser au sein de la 3ème DLM en attendant la livraison de suffisamment de Somua S-35 ou S-40 mais surtout au sein des GRDI (Groupement de Reconnaissance Divisionnaire), des GRCA (Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) ainsi que le Groupement Motorisé de Corse (GMC).

Le char à été exporté d’abord à dose homéopathique, trois à la Pologne et deux à la Turquie puis de manière plus massive avec deux bataillons pour l’armée polonaise en France (90 chars), trois bataillons à la Grèce (135 chars), deux pour les Pays Bas (90 chars) deux à la Yougoslavie (90 chars) et 32 pour la Grande Bretagne qui les utilisa pour perfectionner ses chars Cruiser à défaut de les utiliser comme véhicules opérationnels.

Pour l’anecdote durant la guerre un véhicule sera utilisé pour une opération de propagande destiné à célébrer l’alliance franco-britannique, un H-39 peint entièrement en bleu/blanc/rouge, le drapeau français sur la caisse, l’Union Jack sur la tourelle. Ce char est aujourd’hui exposé au musée de Bovington.

Au final le Hotchkiss H-39 va être produit à 1640 exemplaires jusqu’en mai 1947 quand la chaine de montage fermée mais pour peu de temps car dès le mois de septembre, elle va à nouveau fabriquer ce char à faible cadence (huit chars par mois) pour permettre un équipement rapide des GRDI/GRCA de mobilisation, la cadence passant à douze chars par mois dès le mois de juin 1948.

L’armée grecque va donc recevoir 135 chars de ce type et contrairement aux yougoslaves, ces chars vont être tous en ligne. Ils vont participer à la guerre contre l’Italie puis à l’opération Maritsa, l’offensive italo-germano-bulgare lancée en juillet 1949 contre la Yougoslavie puis «débordant» en septembre 1949 en Grèce pour la Campagne de Grèce stricto sensu.

Ces chars vont faire le maximum pour retarder l’échéance ne se montrant ni mauvais ni excellents, faisant ce qu’on attendait d’eux en quelque sorte.

Ces chars vont naturellement souffrir sous les coups de l’ennemi mais quelques véhicules vont parvenir jusque dans le Péloponnèse, servant ensuite à sécuriser les aérodromes et sites stratégiques et ce jusqu’à la fin du conflit date à laquelle ils sont retirés du service et feraillés.

Le char léger modèle 1935 H M. 39 était un char léger d’appui d’infanterie biplace pesant 12 tonnes, mesurant 4.22m de long pour 1.85m de large et 2.133m de haut. Propulsé par un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 120ch il pouvait atteindre la vitesse maximale de 36.5km/h sur route et franchir environ 150km. Protégé par 40mm de blindage au maximum, il disposait d’un canon de 37mm semi-automatique modèle 1938 avec 95 projectiles et une mitrailleuse MAC-31 de 7.5mm alimentée à 2200 cartouches.

FCM-44

Char léger modèle 1936FCM dit FCM-36

Pour équiper le régiment de reconnaissance de leur division blindée les grecs se tournèrent vers la France. Souhaitant un char léger pour des missions de reconnaissance, ils étudièrent plusieurs modèles avant de choisir le FCM-44.

A l’origine de ce char figure le FCM-36 un char conçu par un chantier naval, les Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM), un char au blindage laminé-soudé et moteur diesel. Ce char était issu du même programme qui allait donner naissance au Renault R-35 et au Hotchkiss H-35.

Ce char est produit à seulement 100 exemplaires, la construction de 200 exemplaires supplémentaires étant abandonné au moment de la guerre de Pologne pour permettre aux FCM de se concentrer sur la sortie massive du B1bis et rationaliser à la fois la production de guerre et le parc de chars légers.

Un temps la société de la Seyne sur Mer fût impliquée dans le programme de char de 20 tonnes qui allait donner naissance après moultes péripéties au Renault G-1R mais en 1938 elle concentra ses efforts sur un char de forteresse, le FCM F-1, renouant avec ses premières amours, les chars lourds FCM-1A et FCM-2C.

Maquette en bois du char de forteresse FCM F1

L’histoire connait alors une crise de hoquet puisqu’en juin 1941 l’armée lance un programme pour un char léger de nouvelle génération. Les FCM décident de concourir, partant du FCM-36 pour mettre au point un nouveau char.

Ce dernier s’inspire fortement du FCM-36 reprenant le design général avec une nouvelle suspension librement inspirée du système Christie, une caisse élargie et allongée, un moteur plus puissant et une tourelle biplace (ou triplace au choix) avec un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 ou SA modèle 1937 et une mitrailleuse coaxiale MAC modèle 1931 plus une mitrailleuse antiaérienne MAC modèle 1934.

Le prototype est présenté en janvier 1942 et testé intensivement par la commission qui décide de l’adopter sous le nom de char léger modèle 1942 FCM avec la tourelle biplace et comme pour l’AMX-42, il est prévu une version «améliorée» baptisée FCM-44 (officiellement char léger modèle 1944 FCM) avec une tourelle triplace soit quatre hommes d’équipage au lieu de trois.

Le FCM-42 va d’abord équiper les GRDI avant d’équiper le 24ème BCC puis les régiments de découverte et les groupes de reconnaissance des Divisions Cuirassées avant de nouveaux BCC notamment les deux bataillons équipés de FCM-36 (4ème et 7ème BCC).

Le total de chars en ligne atteint le chiffre respectable de 618 exemplaires auxquels s’ajoutent 124 chars en réserve, utilisés comme volant de fonctionnement, pour des tests ou pour l’écolage. La production se poursuit parallèlement au FCM-44, le modèle 1942 sortant de l’usine du Havre et le modèle 1944 de l’usine de la Seyne sur Mer tandis qu’une troisième chaine installée à La Ciotat doit entrer en fonction au printemps 1949.

Au total quand éclate la seconde guerre mondiale, on trouve 618 chars en ligne et 210 chars en réserve qui vont être utilisés pour la mise sur pied de quatre bataillons de mobilisation en l’occurence les 18ème, 32ème, 34ème et 38ème BCC soit 180 chars en ligne en plus portant le total à 798 chars en ligne et seulement 12 en réserve pour l’instruction notamment.

Le FCM-44 est une version améliorée du FCM-42 comme l’AMX-44 est la version améliorée de l’AMX-42. La principale différence entre le FCM-42 et FCM-44 est la tourelle qui devient triplace.

Ce char va équiper les groupes de reconnaissance de quatre DLM (1ère, 3ème, 5ème et 7ème DLM) ainsi que les unités de dragons portés dont les capacités de combat vont être sacrément boostées puisque ces chars légers remplacent des Automitrailleuses de Reconnaissance.

Outre les 608 chars en ligne, on trouve 120 en stock pour remplacer les véhicules détruits, armer de nouvelles unités et servir à l’écolage. 96 chars supplémentaires produits en octobre et novembre 1948 sont envoyés en Indochine pour équiper le 1er régiment de dragons portés coloniaux de la 2ème DLC soit 63 chars en ligne et 33 en réserve de fonctionnement.

La Grèce va recevoir ses chars à l’automne 1950, les premiers étant des chars issus des réserves mais très vite des chars neufs fabriqués à La Ciotat sont embarqués sur des cargos et convoyés jusqu’en Egypte où ils vont intégrer les rangs de la 1ère DB grecque ou des divisions d’infanterie.

La division blindée grecque disposait d’un régiment de reconnaissance qui disposait de quatre escadrons à deux pelotons de chars légers et deux pelotons d’autos blindées soit 46 chars légers et 40 autos blindées.

A cela s’ajoutait pour chacune des cinq divisions d’infanterie et pour les trois corps d’armée un bataillon de reconnaissance disposant d’une compagnie de dix-sept chars légers

Au total la Grèce à mis en ligne initialement 182 FCM-44 auxquels il fallait ajouter 16 FCM-44 pour l’entrainement et les essais. A la fin du conflit l’armée grecque à reçu pas moins de 245 FCM-44, un char qu’elle engagea dans la reconquête du territoire national.

Bien que conçu comme char de reconnaissance, le FCM-44 fût également utilisé pour l’appui de l’infanterie ou d’audacieux raids dans la profondeur.

Ces chars participèrent à la guerre civile grecque aux côtés de leurs remplaçants les M-24 Chaffee qui les remplacèrent définitivement en 1959.

Le Char léger modèle 1944 FCM était un char de conception et de fabrication française pesant 16.4 tonnes, mesurant 5.20m de long sur 2.75m de large pour une hauteur totale de 2.30m.

Avec son moteur diesel Aster 4 cylindres de 190ch, le FCM-44 pouvait atteindre la vitesse maximale de 40km/h et franchir 230km.

Protégé par un blindage dont l’épaisseur variait de 20 à 60mm, il était armé d’un canon de 47mm modèle 1937 en tourelle triplace, canon alimenté à 180 obus et deux mitrailleuses de 7.5mm (MAC 31 coaxiale et MAC 34 antiaérienne) avec 4000 cartouches pour les deux.

L’équipage se composait d’un mécanicien pilote en caisse, d’un chef de char, d’un tireur et d’un pourvoyeur en tourelle.

M-4 Sherman

Si aujourd’hui les américains sont capables de produire un char moderne et puissant cela n’à pas toujours été le cas.

Non seulement les premiers chars utilisés par les américains furent britanniques et français mais en plus le dévellopement fût entièrement stoppé ou peu s’en faut durant la période 1919-1939 («Rethondes-Coblence»).

Voilà pourquoi l’entrée en guerre des américains en septembre 1939 était non pas impossible mais hautement improbable.

Il va falloir du temps pour qu’un char fiable et performant _tout est relatif_ soit mis sur pied sous la forme du M-4 Medium Tank Sherman, un brave et honnête char qui ne paye pas de mine et qui si il fait partie du camp des vainqueurs n’à jamais eu l’aura d’un Renault G-1, d’un Cromwell, d’un Panther ou même d’un T-34.

Avant le M-4, il y eu le M-3, un char vite déclassé par les progrès techniques et qui souffrait non seulement d’un blindage boulonné potentiellement très dangereux et surtout d’un armement dual avec un canon de 75mm en sabord et un canon de 37mm en tourelle, une configuration en vogue dans les années vingt et trente mais qui était désormais totalement obsolète.

Comme l’ont compris les français et les britanniques, le canon principal devait être en tourelle pour une polyvalence maximale. Les américains s’orientèrent donc vers ce choix. Le projet est lancé au printemps 1943 mais le développement est lent car il n’y à aucune urgence.

Le char mis au point dispose d’un moteur essence, d’un blindage plus important et d’un canon de 75mm en tourelle, canon inspiré de celui utilisé par le M-3. Il est officiellement adopté en février 1945 sous le nom de M-4 Medium Tank avec comme surnom Sherman du nom d’un général nordiste de la guerre de Sécession.

1050 M-4A1 sont produits suivis de 3500 M-4A2, 9000 M-4A3 à canon de 76mm, 7500 M-4A4, 550 M-4A5, 250 M-4A6 et 150 M-4A7. Aux 22000 exemplaires produits aux Etats-Unis s’ajoutent 1200 exemplaires produits au Canada, 750 en Australie et 600 en Inde sans oublier les variantes spécialisées. On arrive au chiffre impressionnant de 27500 exemplaires.

Sur les 22000 Sherman produits aux Etats-Unis, 18500 ont été utilisés par l’US Army, 1500 par l’USMC et 2000 cédés à des pays étrangers au titre du prêt-bail.

Outre les Etats-Unis, le M4 Sherman à donc été utilisé par le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne (à titre de test), la Pologne, la Tchécoslovaquie (unités en exil), la Belgique, les Pays-Bas, Argentine, Brésil, Autriche (après guerre), Chili, Cuba, Danemark, Egypte, Ethiopie, Grèce, Inde,Iran,Italie (après guerre), Japon (après guerre), Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pakistan,Oman, Paraguay, Uruguay, Pérou, Ceylan, Vietnam, Yougoslavie, Portugal, Afrique du Sud et Turquie.

Ces pays ont utilisé soit des chars neufs ou des chars ex-américains, la réduction de la force blindée une fois le conflit terminé permettant à de nombreux pays de récupérer des chars à vil prix. Côté américain, le Sherman à été retiré du service en 1962.

Tout comme son allié et voisin yougoslave, la Grèce à sélectionné le Sherman pour équiper sa division blindée. Cette division blindée disposait de deux régiments de chars médians soit huit escadrons de 18 chars soit 144 chars Sherman en ligne.

Cette division participa à la libération de la Grèce puis combattit en Albanie, en Croatie et jusqu’en Slovenie où elle termina la guerre. La division retourna au pays à l’été 1954 (au grand soulagement des yougoslaves) mais ne retrouva pas la quiétude pour autant.

Elle fût en effet engagée dans la guerre civile grecque où elle employa ses chars en petits paquets pour soutenir l’infanterie engagée dans de rudes combats contre la guerilla communiste. Les Sherman ont été remplacés au début des années soixante par des chars plus modernes.

Le M-4 Medium Tank Sherman était un char moyen de conception et de fabrication américaine pesant 30.3 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.84m de long pour 2.62m de large et pour une hauteur de 2.74m.

Propulsé par un moteur Continental R975 de 400ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 40 à 48km/h et franchir 193km.

Son blindage variait selon les endroits entre 38 et 75mm et son armement était composé d’un canon de 76mm M-1 avec 55 puis 71 coups, une mitrailleuse Browning M-2 de 12.7mm avec 300 coups et deux Browning M-1919A4 avec 4750 coups.

L’équipage était composé de cinq hommes (chef de char, tireur, chargeur, conducteur et aide-conducteur).

Char lourd modèle 1944ARL

Après des années d’hésitation, la production du B1bis avec atteint son rythme de croisière au printemps 1940 avec la sortie de trente à quarante chars par mois, une vraie prouesse quand on connait d’où est parti ce programme qui n’atteignit cependant jamais les 1000 chars envisagés par le général Estienne.

Après le B1bis, avait été produit le B1ter, une version améliorée et plus simple à construire du précédent dont la conception en avait fait une véritable Rolls-Royce technologique, un petit bijou de technicité mais qui se payait par une construction et une maintenance difficile.

Il était ensuite prévu un char dérivé du B1ter baptisé B-40 mais ce char sorti sous la forme d’un prototype ne fût jamais produit en série en raison d’un changement de priorité au sein de l’arme des chars d’infanterie.

En effet après une gestation houleuse, les Divisions Cuirassées avaient fait leur trou et s’imposaient comme l’arme de la percée, de la manœuvre décisive, laissant aux DLM l’exploitation ce qui leur permettrait de renouer avec les manes de la cavalerie à cheval.

Le problème c’est que les chars équipant les DC n’avaient pas été conçus pour cette mission ce qui imposait la mise au point d’un nouveau char. De plus les B1bis manquaient d’autonomie, étaient techniquement très exigeants et leur armement dual _canon de 47mm en tourelle et obusier de 75mm en caisse_ plus adapté à l’appui de l’infanterie qu’à la lutte antichar en dépit de la présence d’un canon de 47mm.

Le nouveau char lourd ne devait pas forcément être rapide mais devait être plus mobile, disposer d’une autonomie importante, d’un bon blindage, d’un canon puissant et surtout signe des temps être facile à utiliser, à entretenir et à produire.

Le programme est lancé en septembre 1941 et les premières maquettes sont présentées début 1942. les FCM, l’Atelier de Construction de Rueil (ARL), Schneider et Renault présentèrent leurs projets avant de recevoir la commande de deux prototypes qui sont livrés début 1943.

Les Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) proposèrent un B1ter amélioré sans obusier de 75mm en caisse (remplacée par une mitrailleuse de 7.5mm) avec la tourelle ARL destinée à équiper le futur Renault G1.

L’Atelier de construction de Rueil (ARL) propose un char de conception nouvelle avec une caisse en acier blindé-laminé, un moteur diesel et une tourelle biplace à canon de 75mm de 32 calibres.

Schneider propose un char lui aussi inspiré du B1ter mais avec un canon de 75mm puissant en tourelle triplace alors que Renault proposa une version surblindée de son futur G1.

Les projets Schneider et FCM éliminés, seuls restaient en liste le projet de l’atelier de construction de Rueil et le projet Renault.

Les tests étaient satisfaisants, les deux projets étaient murs techniquement parlant mais la commission en charge du concours dirigée par l’ingénieur Piret se posa la question de l’utilité d’armer un char lourd d’un canon de même calibre que le char moyen.

Entre-temps, Renault accaparé par la production du G1 ainsi que de celle d’autres véhicules se retira du programme, laissant donc l’ARL seule en piste pour son projet baptisé ARL-40.

En juillet 1943, décision est prise d’armer le nouveau char lourd d’un canon de 90mm. A l’époque existait une tourelle armée d’un canon de 90mm, celle équipant le FCM F1, le char de forteresse équipant le 51ème BCF.

Cette tourelle avait cependant été conçue pour un char de forteresse de 142 tonnes en ordre de combat et pas pour un char de 50 tonnes maximum.

Il fallait donc repartir à zéro, Schneider producteur du canon de 90mm modèle 1939 partant de ce canon pour développer une pièce compatible avec une tourelle triplace en terme de recul, d’évacuation des douilles et des fumées.

L’Atelier de Construction de Rueil profita de ce contretemps pour reprendre la caisse en amélioration la suspension hydropneumatique _gracieusement fournie par Renault_, la caisse en acier laminé _sans éléments boulonnés_ et l’ergonomie intérieure sur les conseils des britanniques.

La tourelle Schneider est prête en janvier 1944 et installée sur quatre prototypes de l’ARL-44. Les prototypes sont intensivement testés et se révèlent prometteurs sans réels problèmes techniques, un vrai petit miracle selon ses concepteurs.

Adopté le 30 janvier 1944 sous le nom de char lourd modèle 1944L, ce premier char produit par l’Atelier de Construction de Rueil est un monstre de 53 tonnes en ordre de combat, des lignes assez carrées, un «véhicule d’hommes» dirions nous qui reçoit le 8 mai 1944, le nom officiel d’Estienne.

A l’avant, on trouve le pilote à l’avant droite et à sa gauche un radio-mitrailleur chargé des transmissions et de la défense rapprochée du char avec une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34 avec 2500 cartouches.

Au milieu du véhicule, on trouve une tourelle triplace avec quand on regarde le char de l’arrière, un chef de char à l’arrière gauche, le tireur pointeur devant lui et de l’autre côté du canon le pourvoyeur.

Cette tourelle intègre un canon de 90mm modèle 1944 (54 obus) associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.5mm MAC 34 alimentée à 3000 cartouches, une autre mitrailleuse est installée en position antiaérienne.

A l’arrière, on trouve un moteur Renault de 720cv inspiré du moteur Renault 12 cylindres de 550ch utilisé pour le FCM F1 (qui en dispose de deux).

Convaincue de la qualité de son char, l’ARL avait lancé la production en série avant même l’adoption officielle ce qu’apprécièrent finalement les autorités militaires et politiques pour permettre d’équiper rapidement les Divisions Cuirassées.

Chacune de ces divisions va recevoir deux bataillons de 34 chars, la 1ère DC (janvier à mars 1945), la 2ème DC (juillet à septembre 1945), la 3ème DC (janvier à mars 1946), la 4ème DC (juillet à septembre 1946), la 5ème DC (septembre/octobre 1947 et janvier/février 1948) et la 6ème DC (novembre/décembre 1947 et mars à mai 1948).

Au total, on trouve 408 chars ARL-44 en ligne plus des chars en réserve en l’occurrence les 92 chars produits entre octobre 1946 et juin 1947 puis de nouveaux chars de réserve produits en janvier 1948 (quatre), huit en février 1948, six en mars 1948, huit en avril 1948, dix en mai 1948, huit en juin 1948, neuf en juillet 1948 et douze en août 1948 soit un total de 65 chars portant le total à 157 chars de réserve.

La production se poursuit après mobilisation à raison d’une dizaine de chars par mois pour à terme rééquiper les bataillons de quartier général.

Une variante dépannage à été étudiée mais non produite, les B1bis détourellés étant tout à fait capable de dépanner leur successeur

La Grèce va être le seul utilisateur étranger de ce puissant char de combat, dernier rejetton de la famille B-1. Initialement elle envisagea de mettre sur pied un régiment de chars louds mais faute de moyens le régiment devint bataillon soit 44 chars en ligne au lieu de 72.

L’armée héllène va dond recevoir 44 ARL-44 plus 8 véhicules pour l’entrainement. Avec son canon de 90mm, il pouvait combattre tous les chars allemands y compris les redoutables Panther et Tigre respectivement armés d’un canon de 75 et de 88mm.

A la différence des Sherman, ces chars ne furent pas utilisés durant la guerre civile grecque car jugés surdimensionnés. Surtout déployés à la frontière gréco-bulgare, ces puissants blindés pouvaient dissuader les bulgares de toute aventure eux qui avaient succombé aux sirènes communistes.

Les ARL-44 n’ont pas été spécifiquement remplacés, l’armée grecque adoptant comme toutes les armées le char de combat principal en remplacement du char moyen et du char lourd.

Le char lourd modèle 1944L était un char lourd de conception et de fabrication française pesant 53.5 tonnes, mesurant 8.99m de long pour 3.75m de large et 2.95m de haut.

Motorisé par un moteur diesel Renault de 720ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 37km/h avec une autonomie de 290km.

Protégé par un blindage d’une épaisseur maximale de 80mm, il était armé d’un canon de 90mm modèle 1944 (54 obus) associé dans une tourelle triplace Schneider à une mitrailleuse MAC-34 de 7.5mm (3000 cartouches). On trouve également une mitrailleuse de coque MAC-34 avec 2500 cartouches et parfois une mitrailleuse de 7.5mm en position antiaérienne avec 1500 cartouches.

L’équipage du char se lourd se composait d’un pilote installé à l’avant droit, d’un radio-mitrailleur installé à l’avant gauche et en tourelle d’un chef de char à l’arrière gauche, d’un tireur-pointeur devant lui et de l’autre côté du canon le pourvoyeur.

Mitteleuropa Balkans (144) Yougoslavie (32)

Chars

Renault FT

BORNA KOLA RENO M.17

Surnommé le «char de la victoire», le Renault FT (et non FT-17 comme on l’écrit parfois) peut être considéré comme un char canonique car il fixe l’organisation générale d’un char moderne avec le moteur à l’arrière, la tourelle au centre et le pilote à l’avant, les chars s’éloignant de ce concept étant peu nombreux.

Produit en masse (4516 exemplaires), il va équiper l’armée française et ses alliés, participant aux offensives finales de l’été 1918 aboutissant à l’armistice de Rethondes.

Dans l’immédiat après guerre un certain nombre d’exemplaires sont cédés à des pays étrangers ce qui permet à nombre d’entre-eux de faire connaissance avec le char et dévelloper des unités motomécaniques en fonction bien entendu de leurs ambitions et de leurs moyens.

La Yougoslavie va recevoir ses Renault FT dès 1922, des chars connus à Belgrade sous la désignation de BORNA KOLA RENO M.17. Cinquante six exemplaires ont été livrés dont une partie dans un modèle amélioré, le modèle 1928 (BORNA KOLA RENO M.28).

Les livraisons ont été réalisées en trois lots, huit FT (trois char-mitrailleurs et cinq char-canon) en 1922, des FT et des M.28 (Renault FT avec suspension Kergresse dit Renault-Kegresse) entre 1928 et 1930 (28 exemplaires répartition entre les deux modèles inconnue) et vingt FT non pas donnés mais vendus en 1935.

Ces chars vont permettre aux yougoslaves de prendre leurs marques dans le domaine des chars de combat mais il faudra attendre 1936 pour que soit créé le premier bataillon de char de combat, un bataillon de trois compagnies à trois pelotons de cinq chars soit quarante-cinq véhicules en ligne.

A la mobilisation du 30 août 1948, ce sont deux compagnies de quinze exemplaires qui vont être mises sur pied soit trente chars en ligne, les seize restants étant stockés mais parés à être remis en ligne dès que le besoin se fera sentir.

Néanmoins on peut se demander l’utilité de tels chars totalement dépassés à part peut être le réconfort psychologique au profit de l’infanterie.

Face aux allemands et aux italiens, les deux compagnies indépendantes vont faire leur maximum mais comme ils ne pouvaient combattre les autres chars, les Borna Kola Reno se contentaient de viser l’infanterie ennemie mais cette dernière était bien armée pour se défendre contre la petite merveille de Louis Renault.

Très vite le haut-commandement yougoslave renonce à les envoyer au massacre et les survivants sont enterrés comme blockhaus mobiles.

Quand la Campagne de Yougoslavie se termine il restait huit chars en service, chars capturés par les croates et les allemands. En très mauvais état ces véhicules sont ferraillés, l’acier à blindage étant récupéré pour produire des camions blindés pour transporter à l’abri des troupes lors des opérations anti-partisans.

Le Renault FT ou Borna Kola Reno M.17 était un char léger d’appui d’infanterie pesant 6.5 tonnes (6.7 tonnes pour le char-canon) mesurant 4.95m de long pour 1.74m de large et 2.14m de haut. Motorisé par un moteur en essence Renault installé à l’arrière, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 7 km/h sur route et 6km/h en tout-terrain avec une distance franchissable variante de 35 (tout-terrain) à 66km (route).

Il était progégé par un blindage variant de 6 à 16mm avec 6mm pour le haut de la caisse, 8mm pour le toit de la tourelle et 16mm pour les autres endroits de la caisse.

Le pilote était installé à l’avant et le commandant/tireur était installé au milieu, manœuvrant une mitrailleuse ou un canon en tourelle, la mitrailleuse étant soit la Hotchkiss modèle 1914 de 8mm ou la MAC modèle 1931 de 7.5mm (3600 cartouches), le canon étant un canon de 37mm de 21 calibres semi-automatique modèle 1918 avec 237 projectiles, la tourelle pouvant pointer sur 306° en azimut et sur -20° à +35°.

Le Renault-Kegresse ou Borna Kola Reno M.28 était un char léger d’appui d’infanterie pesant 6.4 tonnes mesurant 4.50m de long pour 1.82m de large et 2.25m de haut. Motorisé par un moteur en essence Renault installé à l’arrière, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 16 km/h sur route avec une distance franchissable variante de 160km sur route.

Il était protégé par un blindage variant de 6 à 22mm avec 6mm pour le haut et le fond de la caisse, 8mm pour le toit de la tourelle et 16 ou 22mm (16mm pour les côtés de la caisse, pour l’arrière de la caisse et 22mm pour le mantelet du canon et pour la tourelle sauf le toit).

Le pilote était installé à l’avant et le commandant/tireur était installé au milieu, manoeuvrant une mitrailleuse ou un canon en tourelle, la mitrailleuse étant la MAC modèle 1931 de 7.5mm (3600 cartouches), le canon étant un canon de 37mm de 21 calibres semi-automatique modèle 1918 avec 237 projectiles, la tourelle pouvant pointer sur 306° en azimut et sur -20° à +35°.

Renault R-35

BORNA KOLA RENO M.40

Au début des années trente le char léger français standard est encore le vénérable Renault FT alias le «char de la victoire» autant dire une antiquité militaire. De plus sur le plan quantitatif la flotte souffrait d’une usure et d’un vieillissement important qui rendait peu probable la mobilisation de la totalité du parc en cas de guerre.

Un programme pour un char léger de 6 tonnes à deux hommes, 40mm de blindage et armement mixte (canon et mitrailleuses) est officiellement lancé le 2 août 1933. A ce programme répondent Renault, Batignolles-Châtillon, Hotchkiss, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), APX et Delaunay-Belville.

Le concours lancé le 2 août 1933 est modifié le 22 mai 1934 aboutissant à la construction de prototypes par tous les constructeurs sauf Delaunay-Belville.

La firme de Billancourt propose un char biplace de 11 tonnes armé d’un canon de 37mm SA modèle 1918 (le même que le FT) et une mitrailleuse. Le prototype va être testé à partir d’août 1934 et adopté le 25 juin 1936 sous le nom de char léger modèle 1935R tout comme ses concurrents FCM et Hotchkiss, les futurs FCM-36 et Hotchkiss H-35.

Quand éclate la guerre de Pologne, pas moins de dix-sept bataillons de chars de combat sont équipés de Renault R-35 soit un total de 765 chars, le total étant porté à 900 chars au printemps 1940, à l’apogée de la puissance des forces armées françaises avant que la démobilisation ne soit enclenchée pour soulager une économie en souffrance. A cela s’ajoute des véhicules en réserve et d’autres véhicules déployés dans l’Empire.

Un certain nombre de chars ont également été exportés essentiellement pour des raisons diplomatiques, cinquante envoyés en Pologne en juillet 1939, quarante envoyés en août-septembre 1939 en Roumanie et cent en Turquie en février et en mars 1940. Un deuxième lot aurait du être envoyé à la Pologne mais il va équiper le voir le 68ème BCC. La Yougoslavie va également recevoir cinquante-quatre exemplaires.

La production cesse à la fin du mois d’avril quand le R-40 prend le relais. Au total 1460 chars sont sortis des chaines de montage.

Après la démobilisation, quatorze bataillons de chars de combat restent stationnés en métropole avec ce Renault R-35 soit un total de 630 chars en service.

A ces chars s’ajoute ceux déployés dans l’Empire au sein des 62ème et 66ème BCC stationnés au Maroc et au sein du 64ème BCC stationné en Algérie soit un total de 135 chars auxquels s’ajoutent les deux BCC du Levant, portant le total à 225 chars.

Cela nous donne un total de 855 chars plus les 190 chars exportés et 120 utilisés pour l’expérimentation, les tests, l’instruction soit un total en ligne en France de 975, le reliquat soit 295 étant stockés.

Ces stocks vont servir à rééquiper la section de chars de Madagascar (huit blindés en ligne plus six en réserve soit un total de quatorze véhicules) ainsi que les deux compagnies de chars d’Indochine soit un total de trente chars en ligne plus quinze en réserve soit un total de quarante-cinq blindés sortis des stocks.

Cela nous laisse donc un total dans les stocks de 236 Renault R-35. Ce nombre va en réalité augmenter car un certain nombre de bataillons vont remplacer ces blindés par des chars plus modernes, ne laissant que trois BCC équipés de Renault R-35 soit un total en ligne de 135 chars, laissant un stock confortable de 631 exemplaires.

Du moins officiellement car en toute discrétion, un bataillon à été livré à l’armée portugaise (45 chars + 21 en réserve) et un autre à l’armée espagnole (45 chars +21 en réserve) soit un total corrigé de 599 chars disponibles plus les 120 cités soit 719 chars.

Ces chars vont participer au second conflit mondial durant la phase initiale de la mobilisation en attendant la disponibilité de chars plus modernes comme le FCM-42 et l’AMX-44 même si durant le conflit certains BCC remplaceront leurs chars légers par des canons d’assaut peut être plus modernes et surtout mieux adaptés ce qui avait également l’avantage de réserver la production des chars aux divisions blindées [NdA en 1952 les DLM et les Divisions Cuirassées ont été rebaptisées et uniformisées]).

La Yougoslavie va donc recevoir au printemps 1940 cinquante-quatre Renault R-35 connus là bas sous la désignation de BORNA KOLA RENO M.40 (char de combat modèle 1940).

Ils vont remplacer au sein de l’unique bataillon de chars yougoslave de l’époque les Renault FT soit trois compagnie de quinze chars soit 45 blindés en ligne et neuf chars en réserve.

Quand est créée la brigade mécanisée ce bataillon aurait du logiquement intégrer la seule véritable unité motomécanique de l’armée yougoslave mais pour une raison que l’on ignore ce bataillon est resté indépendant et n’à pas rejoint les deux bataillons équipés de Hotchkiss H-39.

Ce bataillon va naturellement participer à la Campagne de Yougoslavie opérant essentiellement contre les allemands avec des résultats plutôt encourageants.

Ce qui fit l’efficacité de ce bataillon c’est que son chef de corps, le commandant Simonovic obtint de le conserver comme entité constituée au lieu de le disperser par petits paquets au profit d’une compagnie ou d’un bataillon.

Ce bataillon va opérer en Slovenie, freinant pendant deux jours l’avancée allemande. Le bataillon évitait l’engagement des chars allemands bien plus nombreux pour s’attaquer à l’infanterie.

Quelques chars sont perdus et quand le bataillon se repli il ne possède plus que 39 chars sur les 45 du début, les six perdus l’ayant été sous les coups de l’ennemi (deux), par panne sèche (un) et par panne mécanique (trois). Les quatre derniers blindés récupérés par les allemands seront remis en état et transférés à l’armée de l’Etat indépendant de Croatie.

Les combats en Croatie sont nettement plus meurtriers et quand le bataillon se replit sur la montagneuse et touffue Bosnie il ne possède plus que 24 chars. L’unité est soudée, expérimentée mais l’usure des véhicules et des hommes va la rendre moins efficiente.

A la fin de la campagne de Yougoslavie le bataillon n’est plus que l’ombre de lui même avec seulement 5 chars encore en état de combattre. Leurs équipages ont au moins la satisfaction de franchir la frontière greco-yougoslave en unité constituée.

Ces cinq chars sont cependant à bout de force et leurs équipages doivent se résoudre à les abandonner. Oui mais pas intacts. Avec l’aide d’unités du génie grec ils vont les rendre totalement inutilisables. Évacués les preux du commandant Simonovic peuvent espérer reprendre le combat dans des meilleurs conditions. Ils vont intégrer la 1ère division blindée et en fournir parmi les meilleurs éléments.

Sur les cinquante-quatre Renault R-35 livrés par la France à la Yougoslavie, trente-deux ont été irrémédiablement détruits ne laissant que vingt-deux en état ou du moins réutilisables après réparations.

Les allemands qui ont capturé la quasi-totalité du parc (seuls quatre ont échappé leur convoitise car pris par les italiens) vont remettre en état douze chars ce qui ajouté aux seize permettra à l’armée croate de disposer d’une composante blindée utilisée contre les partisans. Résultat à la fin du conflit tous les BORNA KOLA RENO M.40 avaient été détruits.

Le BORNA KOLA RENO M.40 était un char léger d’appui d’infanterie biplace de conception et de fabrication française pesant 10.6 tonnes, mesurant 2.04m de long pour une largeur de 1.87m et une hauteur de 2.13m.

Motorisé par un moteur Renault 4 cylindres de 85ch (à 2200 tours/minute), il pouvait atteindre 20km/h sur route et 11km/h en tout terrain et franchir 138km sur route (mais seulement 80km en tout-terrain).

Il était protégé par un blindage dont l’épaisseur variait de 10 à 45mm. On trouvait du moins ou plus protégé le fond de la caisse (10mm), le toit de la tourelle (12mm), le toit de la caisse (14mm), l’avant, les côtés et l’arrière de la caisse plus le mantelet du canon ainsi que les côtés et l’arrière de la tourelle (40mm) et enfin le face avant de la tourelle (45mm).

L’armement se compose d’un canon de 37mm semi-automatique SA-18 puis SA-38 avec 58 projectiles et d’une mitrailleuse de 7.5mm MAC modèle 1931 avec 2400 cartouches, les deux armes solidaires pouvant pointer en site de -16° à +20° et en azimut sur 360°

BORNA KOLA RENO M.42 (Hotchkiss H-39)

Le Hotchkiss H-39

Le char léger Hotchkiss H-39 était une évolution du Hotchkiss H-35 (appelé officiellement char léger modèle 1935H), un char issu du même concours que le Renault R-35 et le FCM-36 à savoir le concours destiné à remplacer les vénérables Renault FT.

Par rapport à ces deux compères, il va aussi être choisit par la cavalerie alors qu’il ne s’agit pas d’une Automitrailleuse de Combat (AMC) mais d’un char de soutien d’infanterie. D’ailleurs anecdote savoureuse, l’infanterie va être servir après la cavalerie !

Ce choix à été imposé à la cavalerie qui ne pouvait disposer de suffisamment de Somua S-35. Le petit char de chez Hotchkiss n’était absolument pas adapté aux missions demandées aux DLM (Divisions Légères Mécaniques) mais il n’y avait pas d’autres véhicules disponibles.

400 exemplaires ont été construits mais le char souffre de nombreux problèmes (moteur trop peu puissant, performances médiocres en tout terrain notamment), exemplaires répartis entre l’infanterie (90), la cavalerie (292) et les dépôts et les écoles.

Dès juillet 1942 , la cavalerie est parvenue à se débarasser de ce «vilain petit canard» qui allait donner naissance à défaut d’un magnifique cygne d’un char nettement mieux adapté à la guerre telle qu’elle s’annonce en l’occurrence le char léger modèle 1935H modifié 1939 ou plus simplement le H-39.

La firme de Levallois en région parisienne à donc remis l’ouvrage sur le métier. Le nouveau char reprenait la ligne générale mais apportait de nombreuses modifications comme un moteur plus puissant, un canon long capable de lutter contre des chars ennemis et une queue passe-tranchée qui lui donnait une meilleure aisance en terrain difficile.

Il est adopté fin 1938 et comme son devancier va équiper l’infanterie (ce qui était attendu) et la cavalerie (ce qui l’était moins).

En ce qui concerne les infanterie il va équiper des BCC (Bataillon de Chars de Combat) dont certains vont intégrés les nouvelles Divisions Cuirassées.

La cavalerie va l’utiliser au sein de la 3ème DLM en attendant la livraison de suffisamment de Somua S-35 ou S-40 mais surtout au sein des GRDI (Groupement de Reconnaissance Divisionnaire) ainsi que le Groupement Motorisé de Corse.

Le char à été exporté d’abord à dose homéopathique, trois à la Pologne et deux à la Turquie puis de manière plus massive avec deux bataillons pour l’armée polonaise en France (90 chars), trois bataillons à la Grèce (135 chars), deux pour les Pays Bas (90 chars) deux à la Yougoslavie (90 chars) et 32 pour la Grande Bretagne qui les utilisa pour perfectionner ses chars Cruiser à défaut de les utiliser comme véhicules opérationnels.

Pour l’anecdote durant la guerre un véhicule sera utilisé pour une opération de propagande destiné à célébrer l’alliance franco-britannique, un H-39 peint entièrement en bleu/blanc/rouge, le drapeau français sur la caisse, l’Union Jack sur la tourelle. Ce char est aujourd’hui exposé au musée de Bovington.

Au final le Hotchkiss H-39 va être produit à 1640 exemplaires jusqu’en mai 1947 quand la chaine de montage fermée mais pour peu de temps car dès le mois de septembre 1947, elle va à nouveau fabriquer ce char à faible cadence (huit chars par mois) pour permettre un équipement rapide des GRDI/GRCA de mobilisation, la cadence passant à douze chars par mois dès le mois de juin 1948.

La Yougoslavie à donc reçu 90 chars en 1942 soit deux bataillons ce qui en théorie ne lui laissait aucun volant de fonctionnement. Seulement voilà Belgrade conscient que l’acquisition de nouveaux chars sera peut être difficile pour de multiples raisons est bien décidée à faire durer le parc le plus possible. Ces chars ont été baptisés BORNA KOLA RENO M.42.

C’est ainsi que les deux bataillons de la brigade mécanisée étaient organisé en un peloton de commandement et de soutien, trois pelotons de huit chars et un peloton de transmissions soit quarante-huit chars en ligne, laissant quarante-deux véhicules en réserve.

Ces véhicules vont être mobilisés au printemps pour former sept compagnies de marche de six véhicules. Il semble qu’il à été envisagé de créer un troisième bataillon de char et de l’intégrer à la brigade mécanisée mais cela ne s’est pas fait probablement faute de temps et de personne compétent.

Quand éclate l’opération MARITSA qui marque le début de la Campagne de Yougoslavie, la brigade mécanisée dépend de la Réserve Stratégique en compagnie des 4ème et 6ème divisions d’infanterie. Ces trois unités sont stationnées en Serbie de façon à pouvoir se porter soit sur le front nord/nord-ouest ou sur le front nord/nord-est.

Les sept compagnies de marche sont dispatchées sur la frontière pour renforcer les troupes déployées notamment face aux allemands.

Ces compagnies sont les premières à être engagées. Elles sont rapidement étrillées car souvent composées de jeunes pilotes et de jeunes chefs de char tout juste sortis des écoles au point qu’un officier serbe parlera d’un nouveau massacre des Innocents tant celui lui fendait le cœur de voir ces jeunes soldats pleins d’allant être envoyés dans une mission sans espoir.

La brigade mécanisée est engagée à partir du 17 juillet 1949 pour couvrir le repli des troupes yougoslaves défendant la Croatie.

Elle va mener de brutales attaques pour couvrir le repli de l’infanterie dans de bonnes conditions et les allemands surpris de voir une unité comparable à leurs Panzerdivisionen toutes proportions gardées furent d’accord décontenancés avant de se reprendre.

La brigade mécanisée est parvenue cependant à rester une unité constituée jusqu’à la fin de la campagne même si en passant en Grèce elle ne possédait plus que douze chars en ligne, tous en piteux état.

Ces chars furent repliés sur la péninsule du Péloponnèse où ils vont assurer la défense des aérodromes contre des coups de main allemands aux côtés de H-39 grecs ayant survécu à la Campagne de Grèce. Ils ont été ferraillés à la fin de la guerre, trop usés pour d’être un usage quelconque.

Sur les quarante-deux chars des compagnies indépendantes seulement douze ont survécu, reprennant du service dans l’armée croate pour huit d’entre-eux. Quatre furent détruits et quatre capturés par les partisans communistes qui les réarmèrent avec un canon de 57mm fourni par les britanniques, ces chars formant un peloton engagé dans l’opération WELCOME/BIENVENUE.

Sur ces quatre chars, deux furent détruits, un perdu lors d’un franchissement du Danube en mars 1956 et le dernier préservé dans le musée de la guerre de Belgrade.

Le char léger modèle 1935 H M. 39 était un char léger d’appui d’infanterie biplace pesant 12 tonnes, mesurant 4.22m de long pour 1.85m de large et 2.133m de haut. Propulsé par un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 120ch il pouvait atteindre la vitesse maximale de 36.5km/h sur route et franchir environ 150km. Protégé par 40mm de blindage au maximum, il disposait d’un canon de 37mm semi-automatique modèle 1938 avec 95 projectiles et une mitrailleuse MAC-31 de 7.5mm alimentée à 2200 cartouches.

M-24 Light Tank Chaffee

Les chars de l’époque étaient vite périmés. Cela concernait bien entendu les chars légers qui plus encore que les chars moyens et les chars lourds souffraient d’un faible blindage et d’un armement qui posait de menus problèmes : fallait-il un simple armement d’autodéfense ou un armement plus puissant au risque de chercher le combat alors qu’il faudrait esquiver, éclairer et renseigner.

Les américains avaient mis au point un char léger le M-2 mais vite obsolète il fût remplacé par le M-3 Stuart qui n’était pas parfait.

Tout en dévellopant le M-5 (un M-3 à canon de 57mm) les américains s’interrogèrent sur le char léger idéal, un char qui représenterait un bon compromis entre vitesse, armement et protection.

Avec le M-5 comme bon char léger interimaire, les américains ont pu prendre leur temps et étudier de multiples configurations en terme d’armement, de suspension et de blindage.

Deux prototypes sont commandés officiellement en septembre 1946 et livrés début 1947 pour une batterie complète de tests aboutissant à son adoption en janvier 1948 sous le nom de M-24 Light Tank. Pour rendre hommage à un partisan des divisions blindées, il est baptisé Chaffee.

Il va progressivement remplacer le duo M-3/M-5 au sein des divisions blindées, des divisions d’infanterie mais aussi au sein des divisions aéroportées où faute d’avion disponible, les chars étaient convoyés en planeurs.

750 M-24 sont produits suivis par 2500 M-24A1, 1250 M-24A2 et 750 M-24A3 portant la production totale à 5250 exemplaires.

Ce véhicule à été employé au combat sur tous les théâtres d’opération qu’il s’agisse du Pacifique, de l’Asie du Sud-Est, de la Chine, de la Méditerranée, de l’Europe occidentale et de l’Europe du Nord.

Outre la reconnaissance, le Chaffee à été utilisé pour l’appui de l’infanterie, la protection de convois dans des zones peu sures. Comme souvent, un véhicule à été utilisé au delà du périmètre initial ayant présidé à sa conception sans compter la mise au point de nombreuses variantes.

Durant le second conflit mondial, outre les Etats-Unis, le char fût utilisé par la Grande-Bretagne, l’URSS, la Chine, la France, la Belgique, les Pays-Bas et la Yougoslavie.

La Yougoslavie va choisir ce char léger pour équiper le bataillon de reconnaissance de la division blindée et celui des quatre divisions d’infanterie. Ces bataillons étaient organisés en une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de chars légers et deux compagnies d’autos blindées.

La compagnie de char dispose de trois pelotons de cinq M-24 plus un pour le commandant de compagnie et un deuxième pour son adjoint soit dix-sept chars par bataillon.

Avec cinq divisions concernées, la Yougoslavie à pu aligner 85 Chaffee plus un certain nombre de véhicules destinés à l’entrainement. Ces véhicules vont opérer comme le font les unités de reconnaissance en phase offensive à savoir éclairer, renseigner et flanquer. Ils vont parfois assurer le soutien de l’infanterie quand la situation s’y prêtait voir l’escorte de convois dans des zones encore insécures.

Ce char léger est resté en service dans l’armée yougoslave jusqu’en 1970 étant remplacé par un char amphibie de conception et de fabrication soviétique, le PT-76.

Le M-24 Light Tank Chaffee était un char léger de reconnaissance de conception et de fabrication américaine pesant 18.37 tonnes.

Mesurant 5.56m de long pour 3m de large et une hauteur de 2.77m, il était propulsé par deux moteurs Cadillac de 220ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 65km/h et de franchir 160km sur route. Son blindage varie entre 15 et 38mm et son armement était composé d’un canon de 75mm M6 avec quarante-huit coups, une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 440 coups, deux mitrailleuses Browning de 7.62mm avec 3750 coups. Son équipage était composé de cinq hommes (commandant, tireur, pourvoyeur, conducteur, aide-conducteur).

M-4 Sherman

Si aujourd’hui les américains sont capables de produire un char moderne et puissant cela n’à pas toujours été le cas.

Non seulement les premiers chars utilisés par les américains furent britanniques et français mais en plus le dévellopement fût entièrement stoppé ou peu s’en faut durant la période 1919-1939 («Rethondes-Coblence»).

Voilà pourquoi l’entrée en guerre des américains en septembre 1939 était non pas impossible mais hautement improbable.

Il va falloir du temps pour qu’un char fiable et performant tout est relatif soit mis sur pied sous la forme du M-4 Medium Tank Sherman, un brave et honnête char qui ne paye pas de mine et qui si il fait partie du camp des vainqueurs n’à jamais eu l’aura d’un Renault G-1, d’un Cromwell, d’un Panther ou même d’un T-34.

Avant le M-4, il y eu le M-3, un char vite déclassé par les progrès techniques et qui souffrait non seulement d’un blindage boulonné potentiellement très dangereux et surtout d’un armement dual avec un canon de 75mm en sabord et un canon de 37mm en tourelle, une configuration en vogue dans les années vingt et trente mais qui était désormais totalement obsolète.

Comme l’ont compris les français et les britanniques, le canon principal devait être en tourelle pour une polyvalence maximale. Les américains s’orientèrent donc vers ce choix. Le projet est lancé au printemps 1943 mais le développement est lent car il n’y à aucune urgence.

Le char mis au point dispose d’un moteur essence, d’un blindage plus important et d’un canon de 75mm en tourelle, canon inspiré de celui utilisé par le M-3. Il est officiellement adopté en février 1945 sous le nom de M-4 Medium Tank avec comme surnom Sherman du nom d’un général nordiste de la guerre de Sécession.

1050 M-4A1 sont produits suivis de 3500 M-4A2, 9000 M-4A3 à canon de 76mm, 7500 M-4A4, 550 M-4A5, 250 M-4A6 et 150 M-4A7. Aux 22000 exemplaires produits aux Etats-Unis s’ajoutent 1200 exemplaires produits au Canada, 750 en Australie et 600 en Inde sans oublier les variantes spécialisées. On arrive au chiffre impressionant de 27500 exemplaires.

Sur les 22000 Sherman produits aux Etats-Unis, 18500 ont été utilisés par l’US Army, 1500 par l’USMC et 2000 cédés à des pays étrangers au titre du prêt-bail.

Outre les Etats-Unis, le M4 Sherman à donc été utilisé par le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne (à titre de test), la Pologne, la Tchécoslovaquie (unités en exil), la Belgique, les Pays-Bas, Argentine, Brésil, Autriche (après guerre), Chili, Cuba, Danemark, Egypte, Ethiopie, Grèce, Inde,Iran,Italie (après guerre), Japon (après guerre), Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pakistan,Oman, Paraguay, Uruguay, Pérou, Ceylan, Vietnam, Yougoslavie, Portugal, Afrique du Sud et Turquie.

Ces pays ont utilisé soit des chars neufs ou des chars ex-américains, la réduction de la force blindée une fois le conflit terminé permettant à de nombreux pays de récupérer des chars à vil prix. Côté américain, le Sherman à été retiré du service en 1962.

La Yougoslavie va acquérir le Sherman pour équiper sa division blindée. Ce choix est loin de faire l’unanimité au sein de la 1ère division blindée yougoslave, certains officiers serbes francophiles militants pour le Renault G-1R alors que d’autres rêvaient du Cromwell britannique.

Le gouvernement en exil ne voulant pas trop dépendre des franco-britanniques, le choix du Sherman était dans la logique des choses. Petite consolation pour les francophiles et les anglophiles, le modèle choisit est le M-4A3 à canon de 76mm plus efficace que le canon de 75mm d’origine.

Le Sherman va équiper les deux régiments de chars de la division, chaque régiment disposant d’un état-major régimentaire, d’un escadron d’éclairage et d’appui et de trois escadrons de char, chaque escadron disposant de quatre pelotons de cinq chars Sherman ce à quoi il faut ajouter un char pour le chef d’escadron soit vingt et un blindés par escadron.

Aux 63 chars des unités de combat va s’ajouter deux chars pour le commandant du régiment et son adjoint soit 65 chars par régiment et 130 pour l’ensemble de la division ce qui fait dire à certaine que la 1ère DB yougoslave est plus une brigade qu’une division. Des projets de renforcer le nombre de chars ont été étudiés mais aucun n’à été mené à bien probablement faute de ressources humaines.

Au total la Yougoslavie à reçu 24 M-4A1 pour l’entrainement et 164 M-4A3 pour équiper les unités opérationnelles soit un total de 188 chars de ce type, chars qui vont être remplacés en 1962 par des T-34/85.

Le M-4 Medium Tank Sherman était un char moyen de conception et de fabrication américaine pesant 30.3 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.84m de long pour 2.62m de large et pour une hauteur de 2.74m.

Propulsé par un moteur Continental R975 de 400ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 40 à 48km/h et franchir 193km.

Son blindage variait selon les endroits entre 38 et 75mm et son armement était cimposé d’un canon de 76mm M-1 avec 55 puis 71 coups, une mitrailleuse Browning M-2 de 12.7mm avec 300 coups et deux Browning M-1919A4 avec 4750 coups. L’équipage était composé de cinq hommes (chef de char, tireur, chargeur, conducteur et aide-conducteur).

Benelux (63) Belgique (24)

Véhicules Blindés et Autres véhicules

Autos blindées

Minerva 5

Autos blindées Minerva

Comme toutes les armées, la Belgique possède des autos blindées pour l’éclairage et la reconnaissance. Le pays fût même un pionnier dans le domaine avec la Minerva en service en 1914 qui ne pouvant plus combattre sur le front occidental allait connaître une véritable épopée en Russie.

Ces véhicules vont d’ailleurs avoir une très longue carrière, certains véhicules faisant même le coup de feu en mai 1949 après avoir été sortis des dépôts ! Bien entendu il n’est pas difficile d’imaginer que leur apparition n’à fait que ralentir à la marge la progression des troupes allemandes dans les plaines belges.

Avant de parler des véhicules en particulier, quelques lignes sur l’organisation des unités d’autos blindées belges.

Avant mai 1949, les autos blindées dépendent de la cavalerie. Ils équipent les divisions d’infanterie au sein d’un bataillon d’éclairage qui dispose également d’unités cyclistes et d’unités montées, une unité connue en France sous le sobriquet de «pétrole-picotin».

Après la reconstitution de l’armée belge en France, le nombre d’autos blindées explose littéralement, la Belgique voulant disposer d’unités motomécaniques en nombre suffisant pour peser dans les choix stratégiques (tout en étant conscient d’appartenir au deuxième cercle).

C’est ainsi que les trois divisions d’infanterie remises sur pied en France disposent d’un bataillon de reconnaissance disposant d’autos blindées et d’unités motocyclistes.

Ce bataillon est organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, deux escadrons d’autos blindées et un escadron motocycliste.

Chaque escadron d’autos blindées est organisé en un peloton de commandement et de soutien, et trois pelotons de quatre autos blindées auxquelles il faut ajouter un véhicule pour le commandant de l’escadron et un autre pour son adjoint soit un total de quatorze véhicules par escadron, vingt-huit véhicules pour deux escadrons, trente pour le bataillon. Le besoin est donc de 90 véhicules.

Les deux divisions légères d’infanterie de la Force Publique ne disposent que d’une compagnie d’autos blindées avec un peloton de commandement et de soutien et trois pelotons de cinq autos blindées soit un total par compagnie de dix-sept véhicules. Le besoin est donc de trente-quatre véhicules.

M-4A3 Sherman 21

M-4 Sherman à canon de 76mm

La division cuirassée dispose comme nous l’avons vu plus haut d’un bataillon de reconnaissance disposant d’autos blindées et de chars moyens M-4 Sherman. Il était organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, un escadron motocycliste, un escadron de chars moyens et deux escadrons d’autos blindées.

Les deux escadrons d’autos blindées étaient organisés comme un escadron normal ce qui donnait vingt-huit autos blindées auxquelles il fallait ajouter un peloton de six autos blindées au sein de l’escadron de chars. Le besoin était donc trente-quatre autos blindées.

On trouvait également un peloton de six autos blindées au sein de la compagnie de chasseurs de chars tandis que les trois bataillons de canons d’assaut disposaient à la fois d’un peloton de six véhicules dans chaque compagnie (pour l’éclairage et la défense rapprochée) mais aussi d’une compagnie complète. Le régiment d’artillerie autoportée disposait d’un groupe de dix-huit autos blindées.

Les besoins étaient importants (305 véhicules en ligne) et il était impossible qu’un seul modèle d’armoured car équipe l’ABL et son annexe coloniale la FP. Plusieurs modèles vont donc être utilisés.

 

daimler-armoured-car

Daimler Armoured Car

-Le principal modèle utilisé était un modèle britannique, la Daimler Armoured Car

Ce véhicule à été développé parallèlement à la Daimler Scout Car, reprenant le design général, agrandit pour permettre l’installation d’une tourelle biplace issue du Tetrach, le char léger de la firme Vickers, cette tourelle disposant d’un canon de 2 livres.

Le prototype est prêt dès 1939 mais des problèmes de transmission (la même que le Dingo alors que le nouveau véhicule est deux fois plus lourd) obligèrent le concepteur à mener plusieurs modifications qui retardèrent la mise en service de la Daimler Armoured Car jusqu’au printemps 1942.

Quand éclate le second conflit mondial, seule la version Mark I est en service, la version d’appui-rapproché (Close Support) n’ayant pas été mise en production.

Une version Mark II équipée d’un canon de 6 livres entre en production en octobre 1948 pour remplacer après engagement au combat les Mark I. Ce véhicule à équipé les unités de la British Indian Army, l’Australie, la Belgique, le Canada et la Nouvelle-Zélande.

L’armée belge va recevoir la Daimler Armoured Car Mk I dès 1944 pour pour équiper ses divisions d’infanterie, chaque division disposant de seize véhicules d’éclairage, ce sont pas moins de 224 autos blindées qui vont équiper l’armée belge, opérant contre les unités d’éclairage de l’ennemi, couvrant également le repli des unités d’infanterie.

A la fin de la campagne de Belgique, il reste une cinquantaine de véhicules aux mains des belges, véhicules usés par un usage intensif. Ils ne peuvent donc en l’état être réutilisés comme véhicules de première ligne.

Voulant mettre sur pied trois divisions d’infanterie, le gouvernement belge installé à Caen sollicite la France et la Grande-Bretagne. Au grand dam de Paris, la Belgique choisit la Daimler Armoured Car Mk II à canon de 6 livres pour équiper le bataillon de reconnaissance de ces divisions d’infanterie soit un total de 90 véhicules sans oublier des véhicules de réserve, la commande totale s’élevant à 135 véhicules.

Ces véhicules vont opérer en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne, le choix du canon de 6 livres (57mm) un temps critiqué par ceux qui craignaient qu’un armement trop puissant ne pousse l’équipage à chercher le combat se révéla judicieux.

La Daimler Armoured Car reste en service jusqu’en 1961 quand elle va être remplacé par une auto blindée de conception franco-belge appelée AML-90 en France et Minerva II en Belgique mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques Techniques de la Daimler Armoured Car

Poids : 8 tonnes

Dimensions : longueur 4m largeur 2.46m hauteur 2.26m

Motorisation : moteur à essence Daimler 6 cylindres de 95ch

Performances : vitesse maximale 78 km/h distance franchissable 320km

Blindage 7 à 16mm

Armement : tourelle abritant un canon de 6 livres (57mm) approvisionné à 42 coups associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.65mm plus une autre en position antiaérienne.

Equipage : 3 hommes

 

Marmon Herrington armoured car 8

-Pour équiper la compagnie d’autos blindées des Divisions Légère d’Infanterie (DLI) de la Force Publique, les belges vont pour ainsi dire se servir sur place en faisant confiance à une armoured car sud-africaine, la Marmon-Herrington.

La Marmon-Herrington est une auto blindée sud-africaine et le premier véhicule militaire mis au point en Afrique du Sud.

C’est au début des années quarante que Pretoria décide donc de produire sa propre armoured car pour diminuer sa dépendance aux importations et donc gagner en autonomie par rapport à la Grande-Bretagne et dans une moindre mesure aux Etats-Unis.

Ce n’est pas gagné car tout était à faire. D’ailleurs une partie des composants venait tout de même de l’étranger même si on espérait qu’il s’agissait d’une première étape. C’est ainsi que le châssis était celui d’un camion Ford de 3-Ton mais la caisse était 100% sud-africaine.

Comme aucune entreprise sud-africaine n’avait les épaules pour gérer un programme aussi ambitieux, le gouvernement de Pretoria adopta une attitude pragmatique en confiant la gestion à une filiale sud-africaine de la compagnie américaine Marmon-Herrington d’où la désignation du véhicule.

Au final le projet était piloté par Marmon-Herrington avec le soutien de la compagnie ISCOR (South African Iron & Steel Industrial Corporation) pour toute la partie blindage.

Soixante-douze Marmon-Herrington Mk I sont livrées à l’armée sud-africaine entre janvier et mai 1941, ces véhicules étant des 4×2 plus adaptés à la route.

En juin 1943, l’armée sud-africaine passe commande de 150 Marmon-Herrington Mk II qui disposent d’un châssis 4×4, d’une caisse redessinée pour améliorer la tenue en terrain ouvert et surtout un tout nouvel armement avec à la place des deux mitrailleuses de 7.62mm un canon de 2 livres (40mm) et une mitrailleuse de 7.62mm.

La Belgique s’intéresse au véhicule en 1948 pour équiper sa Force Publique. Il semble qu’il s’agissait d’abord d’une volonté de renforcer les moyens coloniaux contre une possible sédition des populations locales mais très vite, ce rôle fût éclipsé par celui d’une véritable auto blindée pour la reconnaissance, l’éclairage et le flanquement.

Comme les deux DLI devaient disposer d’une compagnie de dix-sept véhicules, les belges passèrent commande d’un premier lot de trente-quatre véhicules type Mk III avec un canon de 6 livres et une mitrailleuse de 7.62mm. A ces véhicules de première ligne vont s’ajouter vingt véhicules de réserve.

Ironie de la situation ces véhicules ne vont rallier le Congo Belge qu’une fois le second conflit mondial terminé, les Marmon-Herrington étant embarquées à bord de cargos à Durban pour être envoyées à Monbassa.

Ces véhicules vont opérer comme des mini-chars de combat, les soldats belges ou plutôt congolo-belges menant davantage des opérations de nettoyage que des opérations de combat proprement dites.

Une fois l’AOI éliminée, ces autos blindées furent utilisées pour la sécurisation des convois ainsi que des missions de police armée contre des opposants au négus qui n’avaient pas renoncé ou des italiens qui rendaient certaines régions insécures notamment pour les militaires isolés.

La seconde guerre mondiale terminée, les Marmon-Herrington ont rallié le Congo Belge, servant au sein de la Force Publique puis au sein de l’armée congolaise. Elles ont quitté le service en 1975.

Caractéristiques Techniques de l’auto blindée Marmon-Herrington

Type : auto blindée 4×4

Masse : 6.4 tonnes

Dimensions : longueur 5.51m largeur 1.83m hauteur 2.29m

Motorisation : moteur essence Ford V-8 de 95ch

Performances : vitesse maximale 80km/h distance franchissable 322km

Blindage : supérieur à 20mm

Armement : (Mk I) tourelle abritant deux mitrailleuses Brownng de 7.62mm (Mk II) un canon de 2 livres et une mitrailleuse de 7.62mm Browning, une mitrailleuse Browning de 7.62mm dans la caisse (Mk III) tourelle abritant un canon de 6 livres et une mitrailleuse de 7.62mm Browning, une mitrailleuse Browning de 7.62mm dans la caisse

Equipage : trois ou quatre hommes

 

amd-40

-Pour équiper le bataillon de reconnaissance de leur unique Division Cuirassée, les belges reçoivent des Automitrailleuses Puissantes AM modèle 1940P.

Le programme est lancé le 3 mai 1938 pour offrir à l’armée de terre un véhicule de reconnaissance rapide (comme une AMD) mais si possible aussi bien protégée et aussi bien armée qu’une AMC.

D’emblée le choix d’un canon de 37mm semi-automatique modèle 1938 et d’un blindage de 40mm pose les bases d’un véhicule capable d’encaisser les coups et pouvant choisir autre chose que la simple esquive.

Le 27 février 1940, le général Gamelin décide de cesser la production des AMR et des AMD, ces deux concepts fusionnant pour donner naissance au concept AMP. Les AMD à roues vont être remplacées par des AMP alors que les AMR vont être remplacées par de véritables chars légers donnant un punch bienvenue aux unités de reconnaissance mais aussi aux unités de dragons portés.

Le programme demande une voiture de 7 tonnes en ordre de marche, blindée à 40mm, armée d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse, pouvant circuler en tout-terrain (25 à 40 km/h) et sur route de 80 à 100 km/h.

Très vite Panhard reste seule en course pour fournir un véhicule qui devait désormais avoir un blindage de 60mm et un canon de 47mm pour armement. Le prototype de la Panhard 201 est présentée au printemps 1940, une première commande de 600 exemplaires étant passée le 1er mai 1940 mais la production ne va commencer qu’en septembre le temps de mettre en route le processus industriel. La commande initiale sera honorée en septembre 1942.

Des commandes supplémentaires sont ensuite passées avec 600 exemplaires commandés en septembre 1941 (tous livrés en avril 1944), la chaine de montage produisant désormais des versions spécialisées de l’AMP.

Ces versions spécialisées sont une version PC (43 véhicules), appui-rapproché ou AMP-S (avec obusier de 75mm dérivé de l’obusier de montagne modèle 1942) et dépannage. D’autres variantes restant à l’état de prototypes comme une version antiaérienne (deux canons de 25mm), et porte-mortier de 120mm.

La production nécessaire aux unités de première s’achève en novembre 1945 après la sortie du 1643ème véhicules mais continue à rythme réduit (dix véhicules par moi) pour alimenter un stock qui loin d’apparaître comme surdimensionné se révéla utile en temps voulu.

Ce sont donc au total 320 véhicules qui sont sortis de l’usine Panhard, les trois quarts soit 240 véhicules étant en version AMP, 60 en version AMP-S, 10 en version PC et 10 en version dépannage.

La production va dès août 1948 reprendre à plus grande échelle, 30 et parfois même 40 véhicules par mois, montée en puissance facilitée par l’ouverture d’une deuxième chaîne de montage chez Delaunay-Belville et par la commande massive d’acier à blindage en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, on trouve un total de 1356 véhicules en ligne plus 671 véhicules de réserve donc beaucoup vont rejoindre les unités de mobilisation.

La Belgique décide de choisir cette automitrailleuse puissante pour équiper le bataillon de reconnaissance de sa Division Cuirassée. Le besoin s’élevant à trente-quatre véhicules, l’armée belge va recevoir soixante-dix véhicules pour prévoir un stock abondant de véhicules de remplacement.

Ce véhicule va être très apprécié par leurs équipages belges, les autos blindées lourdes modèle 1950 étant à la pointe des combats menés par la Division Piron. Ces véhicules vont rester en service jusqu’à leur remplacement par des Minerva II, des autos blindées 4×4 à canon de 90mm basse pression, auto blindée franco-belge.

Caractéristiques Techniques de l’AutoMitrailleuse modèle 1940 P

Poids en ordre de combat : 9750 kg

Dimensions : longueur 4.45m largeur 2.00m Hauteur 1.80m

Motorisation : un moteur Panhard SK 6 C12 délivrant 92ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 à 100 km/h vitesse maximale sur terrain varié 25 à 40 km/h Autonomie 400km (145 litres de carburant)

Blindage : 60mm maximum

Armement : tourelle monoplace avec un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 avec 90 obus associé à une mitrailleuse de 7.65mm avec 3500 cartouches

Equipage : un mécanicien-pilote et un chef-de char tireur

M-8 Greyhound 30
-Pour équiper la compagnie de chasseurs de char des quatre bataillons antichars et antiaériens, la Belgique choisit une auto blindée américaine, la M-8 Greyhound (lévrier), une honnête auto blindée 6×6.

A l’automne 1940, l’US Army s’interrogea sur les conflits futurs et notamment l’emploi des chars de combat. Elle identifia le besoin d’un véhicule de reconnaissance rapide et bien armé pour éclairer ces unités.

Après avoir hésité entre un chassis chenillé, un chassis mixte et un chassis à roues, l’US Army sélectionna en septembre 1943 le projet de Ford.

Baptisé à l’origine T22, il fût officiellement adopté en mars 1944 sous le nom de M8 Light Armored Car, son surnom «Greyhound» ayant été attribuée officiellement en mai 1950 sans que l’origine du nom (lévrier) ne soit connu avec exactitude.

Il s’agissait d’un véhicule 6×6, rapide (90 km/h sur route), bien protégé et armé d’un canon de 37mm qui constituait un bon compromis pour un véhicule de reconnaissance, permettant de détruire quasiment tous ses homologues adverses mais qui n’était pas trop puissant pour ne pas pousser les équipages à engager inconsidérément le combat.

Les premiers véhicules de série sont mis en service à l’été 1944. Toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en avril 1950, le M-8 Greyhound est l’automitrailleuse standard des forces armées américaines, étant utilisée par l’US Army mais également par les Marines.

La production cesse en janvier 1953, lui succédant une automitrailleuse 8×8, la M-17. La M-8 reste en service jusqu’à la fin du conflit, étant définitivement remplacée par la M-17 en 1957 dans les unités d’active, la réserve la conservant jusqu’au milieu des années soixante.

La seule variante de la M-8 fût un véhicule de transport blindé, la M-20 Armored Utility Car utilisé le transport logistique et le transport de troupes.

M-20 Armored Utility Car 5

M-20 variante utilitaire de la M-8

La M-20 disposait d’une caisse plus haute, sans tourelle avec pour tout armement une mitrailleuse de 12.7mm sous bouclier.

Le véhicule à été utilisé pendant et après la guerre par l’Arabie Saoudite, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, Chypre, Colombie, Corée, Ethiopie, Grèce, Guatemala, Haiti, Iran, Italie, Jamaïque, Madagascar, Mexique, Niger, Norvège, Paraguay,Pérou, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Chine, Thaïlande, Turquie, Venezuela, Vietnam et Yougoslavie.

L’armée belge reçoit un total de soixante dix exemplaires, quarante-deux en ligne et dix-huit en réserve, ces véhicules équipant un peloton de reconnaissance et de sûreté intégré à la compagnie de chasseurs de chars.

A la fin du conflit, il restait une dizaine de véhicules seulement en service. Ils sont rapidement retirés du service actif et feraillés sauf quelques exemplaires préservés dans des musées ou par des collectionneurs.

Caractéristiques Techniques de la M-8 Greyhound

Poids en ordre de marche 7.940 tonnes

Dimensions : Longueur 5m largeur 2.54m hauteur 2.248m

Motorisation : moteur à essence Hercules IXD de 110ch Vitesse maximale sur route 90 km/h vitesse maximale en tout terrain 48km/h Autonomie 640km Blindage 3 à 19mm

Armement : un canon de 37mm M6 avec 80 obus, une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm Browning M1919A4 avec 1500 cartouches et une mitrailleuse antiaérienne de 12.7mm avec 400 cartouches

Equipage : quatre hommes (chef de char, canonnier/chargeur, pilote, copilote/radio)

 

Panhard AMD-178

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée « Pan Pan » à cause du bruit de son moteur deux temps

-Pour équiper au sein de ces bataillons de canons d’assaut un peloton de six véhicules par compagnie ainsi qu’une compagnie par bataillon, la Belgique reçoit de la part de la France des automitrailleuses de découverte Panhard AMD-178.

Comme souvent à l’époque en France, la genèse de la future «Pan Pan» va être particulièrement longue puisque les prémices remontent à avril 1923 quand la cavalerie lance le programme AMC n°1 (AutoMitrailleuse de Cavalerie n°1) qui demandait une voiture de 4 tonnes à quatre hommes avec inverseur de marche blindée à 12mm, pouvant circuler sur route à 55 km/h.

Ce programme ne donna naissance à aucun véhicule et va muter en une AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) selon la nouvelle nomenclature de décembre 1931 : Découverte, Reconnaissance et Combat.

Un nouveau programme est donc lancé le 22 décembre 1931 pour une automitrailleuse de découverte d’un poids maximal de 4.7 tonnes avec une tourelle monoplace AVIS disposant d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm, pouvant circuler à 70 km/h sur route et pouvant manœuvrer en tout chemin. Ce programme est modifié le 9 décembre 1932 avec une tourelle biplace APX-3 armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Panhard, Renault, Berliet et Latil proposent leurs projets mais très vite Panhard restent seul en liste, des tests intensifs permettant l’adoption du véhicule en janvier 1935 qui devient officiellement l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle 1935 ou en version simplifiée «AMD 35».

La production est ralentie tout autant par les mouvements sociaux du printemps 1936 que par un schéma de production complexe avec plusieurs fournisseurs. Des retards apparaissent mais ils vont être vite comblés.

Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Avec la mise en service de l’AM modèle 1940P, l’AMD-35 va peu à peu s’effacer mais n’est pas pour autant terminée.

Non seulement elle va équiper des unités présentes outre-mer mais en plus elle va équiper les GRCA et les GRDI de mobilisation en attendant que le nombre d’AM 40 P soit suffisant ce qui ne sera pas le cas en mai 1949 ce qui permettra à «Pan Pan» de faire le coup de feu contre les allemands, se montrant tout sauf ridicule.

Si le véhicule est retiré du service en métropole courant 1953, dans l’Empire, elle va rester opérationnelle jusqu’à la fin du conflit.

La Belgique reçoit d’abord douze véhicules dès janvier 1950 pour entraîner ses futures unités de reconnaissance avant de recevoir de nouveaux véhicules pour équiper les trois bataillons de canons d’assaut de ses divisions d’infanterie soit un total de 105 véhicules en ligne auxquels il faut ajouter 50 véhicules de réserve.

Adoptée sous la désignation d’Automitrailleuse Légère de Combat modèle 1950, la Panhard sera très appréciée de ces équipages belges. Tout comme les autres automitrailleuses en service en Belgique durant la seconde guerre mondiale, l’ALC modèle 1950 est remplacée par la Minerva II.

Caractéristiques Techniques de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935

Poids en ordre de combat : 8200kg

Dimensions : longueur 4.79m largeur hors tout 2.01m hauteur sans tourelle 1.65m (2.31m avec tourelle)

Motorisation : moteur Panhard SK 4F 11 bis dévellopant 105ch à 2200 tours/min
Performances : vitesse maximale sur route 72 km/h moyenne 47 km/h Autonomie : 300km sur route avec 140 litres d’essence

Blindage : 20mm maximum

Armement : Tourelle Renault-Restany abritant un canon de 47mm modèle 1941 avec 84 obus et une mitrailleuse de 7.65mm avec 3750 cartouches. La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne.

Equipage : chef de voiture et tireur en tourelle, conducteur et inverseur en caisse

Transport de troupes et camions militaires

Carden Loyd tankette 11

tankette Carden-Lloyd

En mai 1949, l’armée de terre belge ne possède pas à proprement parler de transport de troupes que ce soit un modèle chenillé ou un half-track. Les véhicules se rapprochant le plus sont des chenillettes type Carden-Lloyd utilisées pour le remorquage de pièces d’artillerie ou le transport d’armes lourdes et de ravitaillement au profit de l’infanterie.

Tout va naturellement changer au moment de la reconstitution des unités belges en France. Non seulement il faut suivre le rythme des unités alliées ce qui impose une mécanisation et une motorisation totale (cela passera par une commande massive de camions à l’industrie américaine) mais en plus il faut permettre à l’infanterie de suivre les chars au sein de la 1re Division Cuirassée Belge.

FN_Tricar

-Un mot rapide sur le FN Tricar, un véhicule tricycle motorisé de 1050kg, propulsé par un moteur de 22ch, mesurant 3.4m de long sur 1.7m de large et 1.5m de haut. Ce véhicule à aussi été utilisé par l’Argentine, le Brésil, les Pays-Bas (aux Indes Néerlandaises), Allemagne (véhicules belges capturés), le Portugal et la Chine. Ce véhicule est utilisé pour le transport et le remorquage d’armes légères.

-L’armée belge utilisait également des semi-chenillés en l’occurrence avant mai 1949, le FN Kégresse 3T, un véhicule utilisant le système Kegresse. 250 véhicules ont été produits pour l’armée belge entre 1934 et 1944 quand la production cesse car les besoins sont couverts.

Le véhicule n’était pas armé et pour leur défense les deux hommes qui conduisaient le véhicule ne pouvaient compter que sur leurs armes individuelles.

En compagnie des semi-chenillés Citroën Kégresse P-14 et 300 chenillettes ainsi que des camions, les FN 3T furent utilisés pour le remorquage des pièces d’artillerie même si en dépit des efforts menés durant la Pax Armada nombre de canons étaient encore hippomobiles.

Quelques semi-chenillés de ce type ont réussi à rallier la France et vont continuer à combattre au sein de l’ABL même si très vite des camions américains les ont remplacés.

Les allemands ont récupéré tous les FN Kégresse 3T disponibles pour leur propre usage, certains véhicules permettant la motorisation d’unités d’artillerie hippomobile. Durant le conflit, quelques véhicules furent transformés en porteurs d’armes lourdes. Peu de véhicules ont survécu au conflit.

Caractéristiques Techniques

Masse : 4.05 tonnes

Dimensions : longueur 5.13m largeur 1.90m hauteur 2.12m

Motorisation : un moteur essence Minerva 36 de 55 puis 66ch

Performances : vitesse maximale 45km/h distance franchissable 400km

Pour transporter les troupes de la Division Cuirassée, la nouvelle armée belge va recevoir des half-tracks américains, les M-2 et surtout le M-3.

Si aujourd’hui, les véhicules à roues sont aussi mobiles et à l’aise en tout-terrain que les véhicules chenillés, à l’époque, la roue régnait en maître sur la route, la chenille en tout terrain.

Cela avait son impact sur les opérations car si la roue pouvait aller vite et loin, la chenille n’était pas aussi rapide. D’où l’idée de combiner la roue et la chenille sous la forme d’un semi-chenillé ou half-track qui était censée combiner les avantages des deux. En réalité ce fût plus les inconvénients des deux systèmes qui furent combinés.

Résultat, une fois le conflit terminé, le semi-chenillé fût relegué au musée des systèmes militaires disparus, les différentes armées choisissant soit la roue soit le chenillé pour assurer le transport de troupes.

Si le M3 est le half-track le plus célèbre et le plus nombreux, d’autres modèles de semi-chenillés ont été utilisés par l’US Army (et donc par leurs alliés) comme nous l’avons le voir.

-Le M-2 Halftrack est une production de la White Motor Company destiné à l’origine à être un tracteur d’artillerie mais il fût également utilisé comme véhicule de reconnaissance notamment au sein des unités de cavalerie.

A l’origine du choix du semi-chenillé par l’US Army figure l’évaluation de véhicules Citroen-Kégresse. Il s’agissait de trouver une solution aux pauvres performances en tout terrain des autos blindées alors utilisées par l’US Army.

La White Motor Company après l’échec de son T7 Half-track Car réussit à convaincre l’US Army de commander son semi-chenillé T14 devenu en 1940 la M2 Half-track car.

Après avoir été utilisé comme tracteur d’artillerie et comme véhicule de reconnaissance, le M2 fût un temps utilisé comme véhicule de transport de personnel (Armoured Personnal Carrier) avant d’être supplanté par son grand frère, le M3 plus gros et donc mieux adapté à cette mission. Les premiers M2 sont livrés au printemps 1941.

La production du M2 se poursuivit jusqu’en septembre 1954, permettant la sortie de 14500 véhicules. Ils ont été utilisés aux Phillipines, dans le Pacifique, en Italie et en Europe (occidentale et du nord).

Outre la version de base, le M2 fût développement en variante porte-mortier de 81mm (le tir pouvait se faire depuis le véhicule ou depuis la terre), antichar (canon antichar de 57mm remorqué ou utilisé sur le véhicule), antiaérien (avec un affût quadruple de 12.7mm) et Génie.

Outre les Etats-Unis, les M2 équipèrent la Grande-Bretagne, l’URSS, la Tchécoslovaquie, le Chili, la France, la Grèce, le Portugal, le Brésil, la République Dominicaine, le Paraguay, les Phillipines, la Pologne, le Mexique, la Belgique, les Pays-Bas, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, le Liban, l’Argentine et la Finlande.

Au sein de l’US Army, le M-2 à été retiré du service dès 1957, laissant le M3 seul half-track en service jusqu’à l’arrivée en 1962 du mythique M-113.

La Belgique à reçu 48 M-2 d’abord utilisés par l’infanterie portée de la Division Cuirassée puis après l’arrivée massive des M-3 relégués au remorquage de pièces d’artillerie ainsi qu’au dépannage.

Caractéristiques Techniques du M2 Half-track

Poids : 9 tonnes Dimensions : longueur 5.96m largeur 2.2m hauteur 2.26m

Motorisation : un moteur White 160AX dévellopant 148ch

Performances : vitesse maximale 72 km/h distance franchissable 350km

Blindage : 6-12mm

Armement : une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2. Embarquement de 14 mines et 10 grenades à main

Equipage : 2 hommes + sept passagers

M-3 Halftrack 22

-Le semi-chenillé le plus célèbre de l’armée américaine est sans contestation possible le M3 Half-track. Il est issu du même mouvement de réflexion que celui ayant abouti à la mise au point du M2 en l’occurrence l’évaluation de véhicules fournis par la firme Citroen, utilisant la licence Kegresse.

A la différence du M-2, le M-3 à été conçu dès l’origine comme un APC destiné à l’infanterie mécanisé, possédant une seule porte d’accès et des sièges pour douze hommes. Cinq sont installés dans le compartiment arrière sur les parois et trois dans la cabine. Généralement, les fantassins sont à l’arrière, la cabine accueillant le conducteur, un mitrailleur et le chef de groupe.

Standardisé début 1942 après la résolution de nombreuses maladies de jeunesse, le M3 est produit pour équiper les divisions blindées et les divisions d’infanterie, équipant également les Marines.

Toujours en production en septembre 1948, le M-3 est remplacé sur les chaines de montage par le M-3A1 en mars 1949 puis par le M-3A2 en juin 1952 et enfin le M-3A3 en septembre 1953. Les différences entre les variantes concernant le moteur (plus puissant), un blindage renforcé et une maintenance rendue plus aisée, le RETEX permettant au fabriquant d’améliorer quasiment en continu le véhicule.

La production cesse en mars 1955, le véhicule restant en service jusqu’en mars 1962 quand il est définitivement remplacé par un nouveau battlefield taxi, un taxi du champ de bataille, le M-113. Au total 44000 véhicules ont été produits.

Outre la variante de base utilisée pour le transport de troupes et le soutien logistique, le M3 à été décliné en de nombreuses variantes spécialisées comme commandement et contrôle, porte-mortier, antichar, antiaérien, génie, dépannage, évacuation sanitaire….. .

Outre les forces armées américaines, le M3 à été utilisé par la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, la Tchécoslovaquie, le Danemark, la République Dominicaine, la France, l’Allemagne (après guerre), la Grèce, l’Italie (après guerre mais également avec l’armée co-belligérante), l’Inde, le Japon (après guerre), le Liban, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, les Phillipines, le Portugal, la Pologne, l’URSS, la Turquie, la Grande-Bretagne et la Yougoslavie.

L’Armée Belge Libre (ABL) reçoit des M-3 d’abord pour les deux régiments d’infanterie portée de la Division Cuirassée puis pour transporter les fantassins des trois DI. Ils vont également être utilisés pour des missions d’appui et de soutien. Tout comme au sein de l’armée américaine, les half-tracks ont été remplacés dans l’armée belge par des chenillés type M-113.

Caractéristiques Techniques du M3

Poids : 9.07 tonnes Dimensions : longueur 6.17m largeur 1.96m hauteur 2.26m

Motorisation : un moteur White 160AX de 147ch

Performances : vitesse maximale 72 km/h sur route distance franchissable 320km

Blindage : 13.2 à 25.4mm

Armement : une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm et une mitrailleuse de 7.62mm Browning M1919A4

Equipage : un conducteur et douze passagers (généralement un mitrailleur et onze fantassins dont le chef de groupe)

-Comme véhicules légers et véhicules de liaison, l’armée belge va recevoir en 1950/51 des Jeep mais aussi la M-3 Scout Car, un petit blindé américain utilisé principalement pour la reconnaissance et la liaison mais qui se révéla nettement plus polyvalent, une sorte de «véhicule à tout faire» en somme.

M-3 Scout Car 47

Ce véhicule blindé léger connu par son constructeur comme la White Scout Car était le véhicule léger à tout faire de l’US Army avant l’apparition de la jeep. Conçu comme un petit véhicule de reconnaissance destiné à la cavalerie, il allait être utilisé également pour des missions de patrouille, de commandement, d’ambulance et de traction d’armes lourdes.

Après la production de 64 M-3, l’US Army décide de commander une version améliorée baptisée M-3A1. Celle ci disposait d’une coque plus longue et plus large lui permettant d’embarquer jusqu’à sept fantassins.

Après la production de 8500 M3A1 de septembre 1940 à octobre 1948, une version M3A2 lui succède sur les chaines de montage.

Le moteur est plus puissant, le blindage renforcé et le véhicule peut recevoir une véritable tourelle armée de deux mitrailleuses de 12.7mm, faisant d’elle une véritable auto-blindée. Au final ce sont 20000 véhicules qui sont produits jusqu’en décembre 1953 quand la production s’arrête.

Ce véhicule va être utilisé sur tous les théâtre d’opérations du Pacifique à la Norvège en passant par l’Europe du Nord-Ouest et la Méditerranée. Outre l’US Army, le véhicule à été livré à la Chine, à l’URSS, à la Grande-Bretagne, à la Belgique, la République Dominicaine, l’Australie, le Brésil, le Cambodge, le Canada, le Chili, la Colombie, la Grèce, le Liban, le Laos, le Mexique, la Norvège, les Philippines, le Portugal, le Vietnam et la Yougoslavie.

La Belgique à reçu 64 M-3 Scout Car pour des tâches de reconnaissance mais surtout de liaison au niveau des état-major de division comme de corps d’armées. Ces véhicules sont restés en service jusqu’en 1961.

Caractéristiques Techniques de la M3 Scout Car

Poids : 4 tonnes Dimensions : longueur 5.6m largeur 2m hauteur 2m

Motorisation : un moteur diesel Hercules JXD 6 cylindres développant 110ch Performances : vitesse maximale 89 km/h Distance franchissable 403km

Blindage : 6-13mm

Armement : une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2 et deux mitrailleuses Browning M1919A4 de 7.62mm

Equipage : conducteur + sept hommes

-En ce qui concerne les camions, l’essentiel de la flotte à été fournie par des constructeurs américains que ce soit Ford, GMC ou Chevrolet. Quelques camions Renault ont également été utilisés par les unités belges.

Benelux (33) Pays-Bas (33)

Chars de combat

Avant-Propos

Renault FT mitrailleur 10

Renault FT en char mitrailleur

En septembre 1939 le seul char de combat en service dans la Koninklijke Landmacht est un Renault FT, un char totalement dépassé à l’époque. De plus son pilote n’est formé qu’à éviter les obstacles antichars ! On imagine sans peine ce qui se serait passé si les allemands avaient par exemple attaqué au printemps 1940.

Fort heureusement ce scénario catastrophe ne s’est pas produit et La Haye à pu s’équiper de chars de combat aussi bien en Métropole qu’aux Indes Néerlandaises. Conscient des limites de sa puissance militaire, le char de combat était vu ici comme un outil défensif et d’appui de l’infanterie. Pour la percée et la chevauchée fantastique on repassera…… .

En dépit d’un tropisme allemand ou anglo-saxon, les chars acquis par les néerlandais seront français oui monsieur ! En effet les bataves vont recevoir des Hotchkiss H-39 et des Renault R-40, des chars bien adaptés à leur mission d’appui et de couverture de l’infanterie.

Grâce à ces deux chars, La Haye va même dévellopé le seul unique char de conception et de fabrication nationale, le gevechstank model 1944 inspiré du Renault R-40.

D’autres projets vont être étudiés pour des chars plus gros et plus lourds mais le temps, l’argent et l’expérience ont manqué et il faudra attendre la reconstitution des unités pour que les néerlandais mettent en œuvre des chars modernes comme le Sherman (avec toutes les limites inhérentes à ce «brave char»).

Ce qui est certain en revanche, c’est que la leçon ne sera pas oubliée et qu’au début des années soixante, l’armée néerlandaise alignerait une force de chars des plus respectables avec près de 400 MBT (Main Battle Tank).

Renault R-40

Renault R-40

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

Le Renault R-40 est un dérivé du Renault R-35. Ce dernier était issu d’un concours lancé le 2 août 1933 pour remplacer le «char de la victoire», le Renault FT désormais totalement inapte à la guerre moderne mais qui avait été maintenu en service pour de nombreuses raisons (budgets limités, pacifisme de l’opinion et opposition totale au char léger d’un sommité comme le général Estienne).

Le programme demande initialement un char de six tonnes à deux hommes, un blindage de 40mm et un armement mixte (canons et mitrailleuses). A ce programme répondent Renault, Batignolles-Châtillon, Hotchkiss, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), APX et Delaunay-Belville.

Le concours lancé le 2 août 1933 est modifié le 22 mai 1934 aboutissant à la construction de prototypes par tous les constructeurs sauf Delaunay-Belville.

Comme souvent à l’époque, les autorités pour des raisons aussi bien politiques (ne pas trop favoriser un constructeur) que pratique (faiblesse du tissu industriel pour produire vite en grande quantité) sélectionne Renault mais aussi FCM (FCM-36) et Hotchkiss (Hotchkiss H-35).

FCM-36 2

Char léger modèle 1936FCM dit FCM-36

Le Renault R-35 était un char honnête mais largement perfectible totalement en tenue tout terrain. Des essais sont menés qui aboutissent à la mise au point d’un nouveau char officiellement connu sous le nom de Char léger modèle 1940R.

La production est lancée en avril 1940 après la fin de celle du Renault R-35. Au sein de l’armée française il va équiper les BCC ou Bataillons de Chars de Combat d’abord en remplaçant ceux encore équipés de Renault FT avant d’équiper des bataillons équipés de chars légers modèle 1935R.

Renault R-35 888

Renault R-35

284 Renault R-40 ont été produits pour la France auxquels il faut ajouter les véhicules exportés en l’occurrence 64 pour la Belgique, 16 pour les Pays Bas et 64 pour l’armée polonaise en France (deux bataillons plus un volant de réserve) soit un total de 428 chars produits.

La production reprendra ultérieurement ce qui fait qu’il y aura 630 R-40 en ligne, 215 en réserve et 12 pour tests et essais soit un total de 857 véhicules. La production va se poursuivre à cadence réduite au début du conflit, ne s’achevant qu’à l’automne 1949 suite à une décision de rationaliser la production de chars en France.

L’armée néerlandaise commande seize exemplaires en septembre 1941 et les reçoit au printemps 1942. Ils vont d’abord servir à l’entrainement des équipages, à différents tests et surtout à la mise au point d’un char national.

Contrairement à ce qu’on écrit parfois, la mise au point du gevechtstank model 1944 n’est pas lié à l’acquisition du Renault R-40, le développement ayant été lancé dès l’été 1940 mais ce projet rencontrait énormément de difficultés, difficultés en grande partie résolue par l’acquisition du char français.

En mars 1944, les seize Renault R-40 sont chargés sur deux cargos et envoyés aux Indes Néerlandaises dont ils doivent former le poing blindé en compagnie des gevechtstank model 1944 dont les premiers exemplaires de série vont sortir en septembre de la même année.

Ces seize chars vont être répartis en deux compagnies, la 1ère compagnie déployé à Batavia et la 2ème à Bornéo. Ces deux compagnies vont recevoir huit chars chacun, leur dotation étant ultérieurement complétée par les gevechtstank (cinq dans chaque unité).

Ces chars sont destinés à assurer l’appui-feu de l’infanterie mais fort peu pour attaquer leurs congénères nippons. A noter qu’il était prévu de les réarmer avec un canon de 47mm identique à celui du gevechtstank model 1944 mais faute de temps et de budget cela ne pu se faire.

Les petits chars néerlandais venus de France sont en première ligne au printemps 1950 quand le Japon déclenche le feu de Wotan contre les colonies européennes d’Asie du Sud-Est. Les chars de la KNIL vont mener des contre-attaques locales quand les japonais parvenaient à percer et les chars immobilisés et pas réparables rapidement étaient souvent enterrés pour servir de bunkers ce qui allait à l’encontre de leur principale qualité à savoir la mobilité.

Sur les seize chars disponibles en avril 1950, il n’en reste plus que quatre à Batavia quand la future Djakarta tombe aux mains des japonais. Ces quatre véhicules sont exhibés par les vainqueurs à des fins de propagande mais leur utilisation s’arrête là.

Ils disparaissent dans la fournaise du second conflit mondial mais en 2002, un char est retrouvé dans un étang mis au sec par la sécheresse. Ils est retiré de sa gangue de boue, remis en état et exposé à l’entrée d’une base militaire indonésienne jusqu’en octobre 2007 quand le musée des blindés de Saumur le rachète pour l’exposer.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1940 R

Poids total : 11.6 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.30m sans la queue Largeur totale 2.01m Hauteur totale 2.15m (1.37m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Renault 447 4 cylindres développant 85ch à 2200 tours/minute alimenté par 166 litres

Performances : Vitesse maximale : 20 km/h Pente : 75% Autonomie : 130km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 37mm SA38 alimenté à 110 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Gevechtstank model 1944

Comme de nombreux pays, les Pays-Bas ont soigneusement étudié la rapide victoire des allemands contre la Pologne et notamment l’utilisation du char en formation massives. Si la création d’une division blindée type Panzerdivision était hors de portée pour le royaume batave, l’acquisition de chars était plus à sa portée.

Oui mais à qui les commander ? L’URSS était exclue d’office puisque La Haye ne reconnaissait pas le régime des soviets, les Etats-Unis n’avaient rien d’intéressant à leur catalogue (ce qui rendait hautement improbable une entrée en guerre en 1939 voir en 1940 si le conflit s’était prolongé) ce qui ne laissait que la France, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne (voir en dernier recours l’Italie).

Ces différents pays sont sondés mais ne répondent pas immédiatement à la demande néerlandaise qui est il est vrai modeste (une poignée de chars pour évaluation). La Haye décide de se lancer dans l’aventure d’un char de conception nationale.

C’est un pari risqué puisqu’il faut tout créer. On rassemble la documentation, des ingénieurs et le projet du futur gevechtstank model 1944 est lancé à l’été 1940. Les difficultés ne tardent pas à surgir, difficultés telles que le projet passe à deux doigts de l’abandon.

Au lieu de cela, le gouvernement néerlandais très pragmatique met un mouchoir sur son orgueil national et passe commande de seize Renault R-40 qui sont étudiés sous toutes les coutures ce qui va permettre de résoudre la majorité des problèmes rencontrés sur le premier et dernier char de conception néerlandaise.

Les deux prototypes du gevechtstank sont ainsi présentés aux autorités officielles en octobre 1942 et les essais sont suffisamment prometteurs pour pousser l’armée néerlandaise à commander ce char en série encore que la commande est modeste avec vingt-quatre exemplaires pour le service et quelques exemplaires pour la réserve, des tests voir soyons fou une possible vente à l’exportation (quelques pays sud-américains seront intéressés mais aucun ne donnera suite).

Tordons une fois pour toute le cou à une légende urbaine : le gevechtstank model 1944 n’est pas une copie du Renault R-40. Ils sont certes d’une taille comparable mais leur armement est différent tout comme le moteur plus puissant. Le blindage est plus épais et l’ergonomie à été soignée. De plus il à reçu dès l’origine une radio même si visiblement des problèmes d’interférence rendaient son utilisation problématique.

Les premiers exemplaires ne vont sortir d’usine qu’en octobre 1944. Ils sont envoyés directement aux Indes Néerlandaises, les vingt-quatre exemplaires prévus y étant tous fin 1945.

Comme nous l’avons vu plus haut, ils vont compléter les 1ère et 2ème compagnie à raison de cinq exemplaires, le reliquat formant une 3ème compagnie déployée à Sumatra.

Au combat, les gevechtstank model 1944 ne vont faire ni pire ni mieux que les Renault R-40. Ils vont assurer l’appui-feu de l’infanterie et contre-attaquer pour boucher des brèches dans le dispositif.

Sur les vingt-quatre exemplaires disponibles au moment de l’offensive japonaise, il n’en restait plus en février 1954 que huit exemplaires qui ont été évacués en Australie où ils furent utilisés pour l’entrainement en attendant la livraison de blindés modernes mieux adaptés au conflit moderne.

Tous ont été feraillés à la fin de la guerre sauf deux exemplaires, un conservé dans un musée australien et un second conservé dans un musée néerlandais.

Le succès du gevechtstank model 1944 donna des idées aux néerlandais qui se mirent alors à phosphorer sur de nombreux projets de blindés dont on ne connait que peu de choses.

On sait simplement qu’il à été question d’un char lourd à armement dual (canon de 75mm en tourelle et canon de 47mm en caisse) alors que cette configuration ne faisait plus recette en Europe, d’un char-croiseur rapide, peu protégé et armé soit d’un canon de 47mm à tir rapide ou d’un canon de 75mm (adaptation du Vickers model 1931) ou encore d’un char dérivé du gevechtstank avec un canon de 57mm antichar remplaçant le canon de 47mm d’origine.

Plus intéressant, on trouve la trace d’un char disposant d’un canon de 75mm en caisse avec une tourelle monoplace disposant d’un canon Bofors de 40mm, un char ressemblant au char strigsvan 103 suédois mis au point dans les années cinquante.

Comme nombre d’archives ont disparu (temporairement espérons le), il est difficile de faire le tri entre vérité et fantasmes.

Ce qui est sur c’est que tous ses projets n’ont pas dépassé le stade de la planche à dessin voir au maximum de la maquette puis-qu’aucun prototype n’à été saisi par les allemands.

Caractéristiques Techniques du gevechtstank model 1944

Poids total : 12.5 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.45m Largeur totale 2.10m Hauteur totale 2.30m

Motorisation : un moteur Dutch MAN 4 cylindres développant 110ch à 2000 tours par minute alimenté par 170l de carburant

Performances : Vitesse maximale : 27 km/h Pente : 75% Autonomie : 135km

Blindage : 45mm maximum

Armement : un canon de 47mm alimenté à 100 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Hotchkiss H-39

Hotchkiss H-39

Le Hotchkiss H-39

Tout comme le Renault R-40 était dérivé du Renault R-35, le Hotchkiss H-39 (désignation usuelle non officielle) était issu d’un autre char le Hotchkiss H-35 ou officiellement le char léger modèle 1935H.

Autre point commun avec le R-40, le H-39 était dérivé d’un char choisit en 1933/34 dans le cadre d’un concours destiné à remplacer le Renault FT qui était désormais à ranger dans le rayon «antiquités militaires».

Comme je l’ai dit plus haut, le Hotchkiss H-35 à été choisit en même temps que le Renault R-35 et le FCM-36 pour des raisons politiques et industrielles. Par rapport à ces deux compères, il va aussi être choisit par la cavalerie alors qu’il ne s’agit pas d’une Automitrailleuse de Combat (AMC) mais d’un char de soutien d’infanterie. D’ailleurs anecdote savoureuse, l’infanterie va être servir après la cavalerie !

Ce choix à été imposé à la cavalerie qui ne pouvait disposer de suffisamment de Somua S-35. Le petit char de chez Hotchkiss n’était absolument pas adapté aux missions demandées aux DLM (Divisions Légères Mécaniques) mais il n’y avait pas d’autres véhicules disponibles.

400 exemplaires ont été construits mais le char souffre de nombreux problèmes (moteur trop peu puissant, performances médiocres en tout terrain notamment), exemplaires répartis entre l’infanterie (90), la cavalerie (292) et les dépôts et les écoles.

Dès juillet 1942 , la cavalerie est parvenue à se débarrasser de ce «vilain petit canard» qui allait donner naissance à défaut d’un magnifique cygne d’un char nettement mieux adapté à la guerre telle qu’elle s’annonce en l’occurrence le char léger modèle 1935H modifié 1939 ou plus simplement le H-39.

La firme de Levallois en région parisienne à donc remis l’ouvrage sur le métier. Le nouveau char reprenait la ligne générale mais apportait de nombreuses modifications comme un moteur plus puissant, un canon long capable de lutter contre des chars ennemis et une queue passe-tranchée qui lui donnait une aisance en terrain difficile.

Il est adopté fin 1938 et comme son devancier va équiper l’infanterie (ce qui était attendu) et la cavalerie (ce qui l’était moins).

En ce qui concerne les infanterie il va équiper des BCC dont certains vont intégrés les nouvelles Divisions Cuirassés.

La cavalerie va l’utiliser au sein de la 3ème DLM en attendant la livraison de suffisamment de Somua S-35 ou S-40 mais surtout au sein des GRDI (Groupement de Reconnaissance Divisionnaire) ainsi que le Groupement Motorisé de Corse.

Le char à été exporté d’abord à dose homéopathique, trois à la Pologne et deux à la Turquie puis de manière plus massive avec deux bataillons pour l’armée polonaise en France (90 chars), trois bataillons à la Grèce (135 chars), deux pour les Pays Bas (90 chars) deux à la Yougoslavie (90 chars) et 32 pour la Grande Bretagne qui les utilisa pour perfectionner ses chars Cruiser.

Au final le Hotchkiss H-39 va être produit à 1640 exemplaires jusqu’en mai 1947 quand la chaîne de montage fermée mais pour peu de temps car dès le mois de septembre 1947, elle va à nouveau fabriquer ce char à faible cadence (huit chars par mois) pour permettre un équipement rapide des GRDI/GRCA de mobilisation, la cadence passant à douze chars par mois dès le mois de juin 1948.

Les néerlandais commandent 90 chars pour leur division légère en Métropole, vraisemblablement pour la transformer en division blindée mais ce projet ne déboucha finalement pas et la division légère resta une division mixte avec pour équipement un véritable inventaire à la Prevers avec des unités montées, des unités d’autos blindées, des unités cyclistes et deux bataillons de chars.

Ces deux bataillons n’alignaient que 42 chars chacun ce qui laissait six véhicules disponibles, véhicules destinés essentiellement à un (petit) volant de fonctionnement. Néanmoins au mois de mai 1949, ces huit véhicules restant vont former une compagnie légère indépendante destinée à soutenir les troupes combattant en Zélande.

Les bataillons de chars de la division légère loin d’être engagés en force constituée tel un bélier pour déstabiliser le dispositif allemand vont être éparpillés en fonction des besoin soit pour soutenir l’infanterie ou pour enrayer un début de panique.

Réarmés avec un canon de 47mm long identique à celui du gevechtstank model 1944, ils ont affronter à plusieurs reprises des chars allemands, ayant des résultats honorables notamment face aux Panzer II de reconnaissance mais aussi aux Panzer III (aucun info sur un affrontement potentiel contre des Panzer IV).

Sur les quatre-vingt dix chars disponibles en mai 1949, les néerlandais n’ont sont parvenus à en sauver qu’une quarantaine qui vont être utilisés pour l’entrainement et la formation en attendant la disponibilité de chars plus modernes. Deux de ces chars sont exposés dans un musée aux Pays-Bas.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1935 H M. 39

Poids total : 12 tonnes

Dimensions : longueur totale 4.22m largeur totale 1.85m hauteur totale : 2.133m (1.38m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 120ch à 2800 tours/minute

Vitesse maximale : 36.5 km/h Pente : 75% sur sol dur Autonomie : environ 150km (réservoir de 207 litres)

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 47mm en tourelle avec quatre-vingt quinze obus et une mitrailleuse MAC-31 de 7.5mm alimentées à 2200 cartouches.

Equipage : un chef de char en tourelle, un mécanicien-pilote en caisse

M-2 Light Tank

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M-2A4 Light Tank

Quand la décision est prise de réarmer les néerlandais au sein d’unités autonomes se pose la question de savoir quelques unités les bataves seront capables de mettre sur pied. Initialement on trouve deux divisions d’infanterie mais à l’automne 1951 une division blindée, la division blindée «Princesse Irène» va être mise sur pied.

En attendant la livraison des chars qui seront américains plutôt qu’anglais contrairement à ce qui était initialement prévus, Washington va livrer à celui qui deviendra son allié continental le plus proche des chars déclassés pour l’entrainement.

C’est ainsi qu’en octobre 1951, l’Armée néerlandaise libre reçoit 40 chars légers M-2 (M-2 Light Tank).

Ce char à été mis au point par l’Arsenal de Rock Island. Produit en série à partir de 1936, il n’est d’abord armé que de mitrailleuses qu’il s’agisse des dix M-2A1, des 239 M-2A2 ou encore des 72 M-2A3.

La guerre d’Espagne ayant montré qu’un char armé uniquement de mitrailleuses ne servait à rien dans la guerre moderne, la dernière version baptisée M-2A4 reçoit un canon de 37mm mais si ce canon installé sur 375 exemplaires allait vite être déclassé par les progrès en matière d’artillerie de char et de blindage. La production de ce blindé cesse en juin 1942 avec la sortie du 696ème et dernier exemplaire.

Bien qu’obsolète, le M-2 va être engagé aux Philippines où ils vont être étrillés souvent parce qu’ils ont été utilisés en dépit du bon sens alors que la défense antichar nippone n’était pas connue pour briller de mille feux.

Ailleurs ce char ne sera utilisé que pour la reconnaissance même si en septembre 1944, le M-3 Stuart le remplaçant définitivement, le reléguant à l’instruction, aux essais et aux expérimentations.

En dehors des Etats-Unis, ce char à été utilisé par la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas mais uniquement pour l’entrainement ce qu’il fit honorablement. Les M-2 survivants à la fin du conflit (vingt exemplaire) vont être déployés sur des champs de tirs et utilisés comme cibles pour l’aviation et l’artillerie.

Caractéristiques Techniques du char léger M-2

Type : char léger

Poids : 11.6 tonnes Dimensions : longueur 4.42m largeur 2.46m hauteur 2.64m

Motorisation : Continental diesel 7 cylindre 250ch

Performances : vitesse maximale 58 km/h distance franchissable 320km

Blindage : 6-25mm

Armement : un canon de 37mm avec 103 coups cinq mitrailleuses Browning M1919A4 avec 8470 coups

Equipage : 4 hommes

M-24 Light Tank Chaffee

M-24 Chaffee 9

M-24 Chaffee

Comme nous venons de le voir, le char léger M-2 à été vite rendu obsolète nécessitant sont remplacement par le M-3 Stuart. Ce dernier apportait un certain nombre de progrès mais n’était pas non plus char léger idéal.

Tout en développant une variante du M-3 à canon de 57mm baptisée M-5, les ingénieurs américains travaillèrent d’arrache pied sur un char léger qui marquait une nette rupture et serait à même de durer un certain temps. En clair obtenir un char léger qui ne sera pas obsolète à sa mise en service comme cela arrivait parfois.

L’arrivée rapide du M-5 permis aux ingénieurs américains de prendre leur temps. Devait-on privilégier, la vitesse et l’agilité au détriment de la protection ? Un armement puissant était-il nécessaire ?

Très rapidement, l’idée d’armer le nouveau char léger d’un canon de 37mm est abandonné car un autre projet _le futur Locust_ prévoit un tel armement.

Un armement en superstructure est étudié mais rapidement abandonné, le futur light tank doit comme son nom l’indique rester un char léger et doit disposer d’une tourelle.

Le canon de 57mm choisit pour le M5 est un temps envisagé et favori mais au final c’est un canon de 75mm basse pression et court recul qui est choisit pour armer ce nouveau char léger proposé par la firme Cadillac.

Les deux prototypes sont commandés officiellement en septembre 1946 et livrés début 1947 pour subir une batterie complète de tests qui aboutissent à son adoption en en janvier 1948 sous le nom de M24 Light Tank. Pour rendre hommage à un partisan des divisions blindées, il est baptisé Chaffee.

Il va progressivement remplacer le duo M-3/M-5 au sein des divisions blindées, des divisions d’infanterie mais aussi au sein des divisions aéroportées où faute d’avion disponible, les chars étaient convoyés en planeurs.

750 M-24 sont produits suivis par 2500 M-24A1, 1250 M-24A2 et 750 M-24A3 portant la production totale à 5250 exemplaires.

Ce véhicule à été employé au combat sur tous les théâtres d’opération qu’il s’agisse du Pacifique, de l’Asie du Sud-Est, de la Chine, de la Méditerranée, de l’Europe occidentale et de l’Europe du Nord.

Outre la reconnaissance,le Chaffee à été utilisé pour l’appui de l’infanterie, la protection de convois dans des zones peu sures. Comme souvent, un véhicule à été utilisé au delà du périmètre initial ayant présidé à sa conception sans compter la mise au point de nombreuses variantes.

Durant le second conflit mondial, outre les Etats-Unis, le char fût utilisé par la Grande-Bretagne, l’URSS, la Chine, la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Les néerlandais choisissent ce char léger pour équiper principalement leur division blindée déployée en Europe (division blindée «Princesse Irène») mais aussi pour des unités déployées en Asie-Pacifique.

La division blindée parrainée par la jeune princesse Irène (née en 1939) mais qui rendit visite à plusieurs reprises à la division en tenue militaire (au point de réclamer de combattre avec les hommes de la division) disposait d’un bataillon de reconnaissance organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, deux escadrons d’autos blindées et un escadron de char léger.

Cet escadron alignait notamment trois pelotons de quatre M-24A2 soit douze véhicules auxquels il fallait ajouter un char pour le commandant et un char pour son adjoint soit quinze véhicules.

La nouvelle armée néerlandaise reconstituée non sans mal en Asie-Pacifique disposait de trois bataillons de chars indépendants plus un régiment de cavalerie au sein de la 3. Nederlandische Licht Division composé de deux bataillons de chars et d’un bataillon d’autos blindées.

Sur ces cinq bataillons de chars (42 chars par bataillon soit 210 blindés), deux furent équipés de M-24 Chaffee, un au sein de la 3ème division légère néerlandaise et un indépendant soit en ligne 82 Chaffee qui se trouvèrent à l’aise dans les zones difficiles d’accès de l’Insulinde.

Au final ce sont 220 M-24 qui furent utilisés par les néerlandais. Ce char léger fût ensuite gardé en service aux Indes Néerlandaises jusqu’à l’indépendance de l’Indonésie.

En Europe, la reconnaissance fût surtout assurée par des autos blindées, l’armée néerlandaise comme les autres armées européennes ayant tendance à choisir un char de combat polyvalent au détriment d’un char léger, d’un char moyen ou d’un char lourd.

Le M-24 Chafee à été officiellement retiré du service en septembre 1963. Quelques exemplaires ont été préservés sur des mémoriaux ou dans des musées voir pour certains en état de marche pour des unités de reconstitueurs.

Caractéristiques Techniques du M24 Chaffee

Type : char léger

Poids : 18.37 tonnes

Dimensions : longueur 5.56m largeur 3m hauteur 2.77m

Motorisation : deux moteurs Cadillac 44T24 de 220ch à 3400 tours/minute

Performances : vitesse maximale 65 km/h sur route distance franchissable 160km

Blindage : 15-38mm

Armement : un canon de 75mm M6 avec quarante-huit coups, une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 440 coups, deux mitrailleuses Browning de 7.62mm avec 3750 coups

Equipage : cinq hommes (commandant, tireur, pourvoyeur, conducteur, aide-conducteur)

M-4 Sherman

M-4A1 Sherman 4

Si aujourd’hui les américains sont capables de produire un char moderne et puissant cela n’à pas toujours été le cas. Non seulement les premiers chars utilisés par les américains furent britanniques et français mais en plus le développement fût entièrement stoppé ou peu s’en faut durant la période 1919-1939 («Rethondes-Coblence»). Voilà pourquoi l’entrée en guerre des américains en septembre 1939 était non pas impossible mais hautement improbable.

Il va falloir du temps pour qu’un char fiable et performant _tout est relatif_ soit mis sur pied sous la forme du M-4 Medium Tank Sherman, un brave et honnête char qui ne paye pas de mine et qui si il fait partie du camp des vainqueurs n’à jamais eu l’aura d’un Renault G-1, d’un Cromwell, d’un Panther ou même d’un T-34.

Avant le M-4, il y eu le M-3, un char vite déclassé par les progrès techniques et qui souffrait non seulement d’un blindage boulonné potentiellement très dangereux et surtout d’un armement dual avec un canon de 75mm en sabord et un canon de 37mm en tourelle, une configuration en vogue dans les années vingt et trente mais qui était désormais totalement obsolète.

Comme l’ont compris les français et les britanniques, le canon principal devait être en tourelle pour une polyvalence maximale. Les américains s’orientèrent donc vers ce choix. Le projet est lancé au printemps 1943 mais le développement est lent car il n’y à aucune urgence.

Le char mis au point dispose d’un moteur essence, d’un blindage plus important et d’un canon de 75mm en tourelle, canon inspiré de celui utilisé par le M-3. Il est officiellement adopté en février 1945 sous le nom de M-4 Medium Tank avec comme surnom Sherman du nom d’un général nordiste de la guerre de Sécession.

1050 M-4A1 sont produits suivis de 3500 M-4A2, 9000 M-4A3 à canon de 76mm, 7500 M-4A4, 550 M-4A5, 250 M-4A6 et 150 M-4A7. Aux 22000 exemplaires produits aux Etats-Unis s’ajoutent 1200 exemplaires produits au Canada, 750 en Australie et 600 en Inde sans oublier les variantes spécialisées. On arrive au chiffre impressionnant de 27500 exemplaires.

Sur les 22000 Sherman produits aux Etats-Unis, 18500 ont été utilisés par l’US Army, 1500 par l’USMC et 2000 cédés à des pays étrangers au titre du prêt-bail.

Outre les Etats-Unis, le M4 Sherman à donc été utilisé par le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne (à titre de test), la Pologne, la Tchécoslovaquie (unités en exil), la Belgique, les Pays-Bas, Argentine, Brésil, Autriche (après guerre), Chili, Cuba, Danemark, Egypte, Ethiopie, Grèce, Inde,Iran,Italie (après guerre), Japon (après guerre), Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pakistan,Oman, Paraguay, Uruguay, Pérou, Ceylan, Vietnam, Yougoslavie, Portugal, Afrique du Sud et Turquie.

Ces pays ont utilisé soit des chars neufs ou des chars ex-américains, la réduction de la force blindée une fois le conflit terminé permettant à de nombreux pays de récupérer des chars à vil prix. Côté américain, le Sherman à été retiré du service en 1962.

En ce qui concerne les néerlandais, le Sherman à équipé la division «Princesse Irène» à raison de quatre bataillons de chars (164 exemplaires) mais aussi la 3. Nederlandische Licht Division (un bataillon soit 42 exemplaires) et deux bataillons indépendants (84 chars) soit un total de 290 chars même si au total les néerlandais ont reçu 350 M-4 en ce qui concerne uniquement les chars de combat (les variantes spécialisées les chiffres sont incertains).

Ces Sherman vont être engagés au combat en Asie-Pacifique mais aussi et surtout en Europe où ils ne se montreront pas toujours à leur avantage notamment les M-4 armés de canons de 75mm, ceux disposant du canon de 76mm M-1 s’en sortant mieux.

Le M-4 Sherman va rester en service dans l’armée néerlandaise jusqu’en 1965 même si dès 1958, le M-26 Pershing ex-char lourd et nouveau char moyen avait commencé à le remplacer en attendant des chars mieux adaptés notamment le Centurion britannique.

Caractéristiques Techniques du M4 Medium Tank «Sherman»

Type : char moyen

Poids : 30.3 tonnes

Dimensions : longueur 5.84m largeur 2.62m hauteur 2.74m

Motorisation : un moteur Continental R975 9 cylindres 400ch à 2400 t/minute ou pour le M4A4, un Chrysler A57 multibank développant 470ch à 2700 t/min

Performances : vitesse maximale 40 à 48 km/h distance franchissable 193km

Blindage : 93/118mm

Armement : un canon de 75mm M3 de 40 calibres avec 90 coups ou un canon de 76mm M1 avec 55 puis 71 coups; une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm avec 300 coups et deux Browning M1919A4 avec 4750 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, chargeur, conducteur et aide-conducteur)

Japon (70) Armée de Terre (10)

Chars de combat

Avant-Propos

Après trois mois de guerre de mouvement (août-novembre 1914), le front occidental se fige, la guerre fraiche et joyeuse se transforme en une guerre immonde où les hommes combattent aussi bien l’ennemi que la boue.

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Etats Unis (120) Armée de Terre (10)

Chars de combat

Avant-propos

Mark VIII tank 6.jpg

Mark VIII Liberty 

Rentré en guerre en avril 1917, les américains ne disposent d’aucun char et doivent compter sur la production française (Renault FT) et britannique (les Mark). Sans l’armistice de novembre 1918, l’US Army aurait disposé du Mark VIII Liberty, un char international inspiré des Mark britanniques.

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22-Armée de terre : armement et matériel (46)

Les Voitures de Dragons Portés (VDP)

De «l’infanterie» pour la cavalerie

Le premier conflit mondial nous l’avons vu à maintes reprises dans cette étude marque la fin de la cavalerie comme arme essentiellement montée. Le temps des charges sabre au clair est révolu, la boue des tranchées, les trous d’obus, les barbelés et les mitrailleuses rendant impossible les missions traditionnelles de la cavalerie : l’éclairage, la surêté et l’exploitation.

Elle aurait pu mourir de sa vieille gloire, laissant à la biffe le soin de combattre mais la cavalerie tel un phenix allait renaitre sous la forme d’une arme mécanique même si comme nous l’avons vu, le cheval n’avait pas pour autant disparu de l’armée française.

La gestation à pourtant été laborieuse notamment sur le type de véhicule de combat le mieux adapté aux missions de la cavalerie qui doit combattre sur la route et en terrain bouleversé.

La roue et la chenille avaient comme on dit les défauts de leurs qualités ce qui poussa la cavalerie à expérimenté le concept du semi-chenillé qui associait davantage les défauts que les qualités des deux modes de propulsion.

La fin des années vingt et le début des années trente voit la cavalerie bien décidée à ne pas choisir car estimant qu’en fonction des missions, il faut mieux privilégier la roue ou la chenille.

Si la reconnaissance et le combat virent la chenille dominer, la roue avait été privilégiée pour la découverte qui nécessitait d’aller vite sur route.

Combattre c’est bien mais aussi puissants soit-ils les véhicules de combat ont besoin d’être couverts par des soldats à pied pour les protéger de l’infanterie adverse, soldats à pied nécessaires aussi pour occuper le terrain coquin.

La cavalerie y à réfléchit dès 1913 avec la création au sein des unités de cavalerie, d’unités de chasseurs cyclistes, des fantassins qui sur des pliantes Gérard doivent pouvoir suivre les cavaliers montés.

Cette période héroïque est suivit après guerre par une véritable motorisation quand les groupes de chasseurs cyclistes deviennent des unités de dragons portés. Le choix du terme dragon est tout sauf un hasard : jadis, le dragon était un cavalier se déplaçant à cheval mais pouvant combattre à pied….. .

Qui dit portés dit véhicules et apparaît à cet instant, la VDP ou Voiture de Dragons Portés (VDP) destinée à permettre aux dragons de suivre les AutoMitrailleuses de Combat (AMC).

On fonde un temps de grands espoirs sur le semi-chenillé, la chenille souple Kergresse laissant entrevoir de prometteuse possibilités qui se fracasseront sur les limites techniques du temps.

Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que la chenille ne s’impose, c’est au contraire la roue qui va dominer dans cette catégorie, des véhicules routiers ou tout-terrain.

On aurait pu s’attendre également à ce que ces VDP soient protégés par un blindage. La cavalerie y renonce non pour des questions de poids mais tout simplement parce que la priorité est la vitesse et la capacité de transport.

Si la firme Lorraine allait placer son modèle 28, c’est la firme d’Asnières sur Seine, Laffly qui allait se tailler la part du lion dans ce domaine à tel point que la Voiture de Dragon Portés devint une Laffly dans le langage courant.

Lorraine 28

VDP Lorraine 28, un véhicule à la carrière éphémère

VDP Lorraine 28, un véhicule à la carrière éphémère

En 1931, la firme tchèque Tatra met au point un chassis d’un nouveau type à six roues dont quatre motrices utilisés sur deux véhicules tout terrains que la firme de Koprivnice propose à l’armée française qui est encore auréolée de son prestige du premier conflit mondial.

En dépit des qualités de ces véhicules, il est hors de question de commander à l’étranger au risque de perdre de rares et de précieuses devises.

Néanmoins, cette technologie est trop précieuse et trop intéressante pour être rejetée et le ministère de la Guerre encourage discrètement les constructeurs automobiles français à acquérir la licence Tatra pour satisfaire à nos besoins.

En 1933, la Société des moteurs et automobiles Lorraine établie à Argenteuil et à Luneville achète la licence Tatra pour développer un véhicule tout terrain de conception moderne qui est présentée aux services officiels en octobre 1934.

Le véhicule bénéficie d’une adoption de principe en 1935 mais les essais se poursuivent tout au long de l’année 1936 avant que les commandes en série ne soient réalisées en 1937.

Un premier marché de 220 exemplaires est passé dont 212 VDP suivit d’un second pour 120 voitures de dragons portés sur un total de 404 véhicules de ce type commandé.

Ce véhicules «six roues dont quatre motrices» va équiper un seul régiment de dragons portés, le 4ème RDP, le régiment de dragons portés de la 1ère DLM. A ce régiment s’ajoute également deux bataillons de chasseurs portés, les 5ème et 17ème BCP, une mesure transitoire en attendant la disponibilité des VBCP.

Ce n’est qu’en 1939 que toutes les unités sont équipées, le 4ème RDP disposant lui aussi de neuf escadrons équipés sur quinze soit un total de 180 véhicules plus le volant.

La carrière du Lorraine 28 n’ira pas plus loin car dès octobre 1937, le Laffly S20 TL s’est révélé nettement supérieur. Le 4ème RDP va rester l’unique régiment équipé de ce véhicule, recevant des Laffly au printemps 1941. Quand au 5ème et 17ème BCP, ils étaient déjà largement équipés de VBCP Lorraine 38L et ne conservaient qu’une poignée de Lorraine 28.

Caractéristiques Techniques de la VDP Lorraine 28

Poids en ordre de marche : 3780kg

Dimensions : longueur 4.84m largeur hors tout 2.08m hauteur : nc

Motorisation : Lorraine 4 cylindres développant 55ch à 2000 tours/minute

Performances : vitesse maximale 60 km/h Autonomie : 300km environ

Personnel transporté : dix hommes dont le conducteur

Laffly S20 TL

Laffly S20 TL

Laffly S20 TL

Ce véhicule tout terrain 6X6 est contemporain du Lorraine 28. Version agrandie du S15 plus petit, ce véhicule va devenir la Voiture de Dragons Portés (VDP) standard, équipant tous les régiments de dragons portés.

Chaque RDP dispose de six escadrons de fusiliers voltigeurs répartis entre les trois bataillons avec douze voitures de dragons portés par escadron soit un total de soixante-douze voitures par régiment.

La cavalerie puis l’arme blindée-cavalerie disposant d’un total de seize régiments de dragons portés, 1152 Laffly S20 TL sont en ligne plus un nombre équivalent de véhicules stockés pour rééquiper rapidement les régiments après engagement.

A ces VDP en service au sein des dragons portés, les régiments de dragons portés disposent également de Laffly S20TL au sein de l’Escadron de Mitrailleuses et d’Engins (EME) de chaque bataillon, chaque EME disposant de dix-huit VDP dont un véhicule citerne, portant le total à 80 véhicules par régiment.

La décision de motoriser complètement les unités de l’infanterie des DIM entraine la mise au point d’une version agrandie du S20 TL. Baptisée S20 TL-12, cette version embarque un chauffeur attaché au véhicule et les onze hommes du groupe de combat.

Caractéristiques Techniques du Laffly S20 TL

Poids en ordre de combat : 3.9 tonnes (charge utile : 1.75 tonnes)

Dimensions : longueur 5.35m largeur 2.00m hauteur 1.67m (2.45m couvert)

Motorisation : moteur Laffly 6 cylindres développant 68ch à 3200 tours/minute

Performances : vitesse maximale 65 km/h autonomie 138km

Equipage : dix hommes

Les Voitures Blindées de Chasseurs Portés (VBCP)

Préambule

Nous l’avons vu plus haut, au début des années trente, la France à lancé un programme de véhicules de transport de combattant, le type K, projet qui n’allait pas aboutir mis à part quelques véhicules spécifiques destinés aux colonies.

Alors que la cavalerie développe son concept de VDP ou voiture de dragons portés, l’infanterie va mettre au point un concept différent baptisé VBCP ou Voiture Blindée de Chasseurs Portés.

Alors que les dragons portés doivent occuper le terrain sans forcément suivre, coller aux AutoMitrailleuses de Combat (AMC), les chasseurs portés doivent coller au terrain, suivre au plus près les chars de combat pour les protéger de l’infanterie ennemie et de ses armes antichars.

En 1937, les 5ème et 17ème bataillons de chasseurs à pied sont recréés sous la forme de chasseurs portés, destinés aux deux premières divisions à base de chars, les futures divisions cuirassées.

Ces deux bataillons reçoivent comme véhicules des 6×4 Lorraine 28, des véhicules totalement inadaptés à leur mission mais seuls disponibles à l’époque.

Cela à moins le mérite de favoriser la phosphorescence des idées. Le temps pressant alors que la guerre menace chaque jour un peu plus, on part d’un tracteur de ravitaillement, le tracteur de ravitaillement de chars TRC modèle 1937 de la firme Lorraine pour aboutir à la VBCP 38L, un véhicule à deux parties, un tracteur et une remorque, quatre combattants prenant place dans la partie avant et six dans la partie arrière.

Ce véhicule va équiper les 5ème et 17ème BCP mais rapidement, il se révèle peu efficient. La guerre s’étant achevée rapidement, on peut reprendre plus sereinement les études.

La firme Lorraine reprend son Lorraine 38L pour aboutir au 39L, un véhicule plus gros pouvant transporter le groupe de combat dans un seul véhicule, une solution nettement préférable au concept présenté plus haut.

Les besoins énormes en terme de véhicules pousse l’état-major à favorisé l’émergence d’un autre VBCP pour éviter un trop grand retard dans les livraisons.

La firme Renault s’étant illustrée dans la fabrication des chenillettes UE, UE 2 et DAE, elle va mettre au point sa propre VBCP, un véhicule dérivé de la chenillette DAE mais nettement plus aboutie que le Lorraine 39L avec une tourelle armée d’une mitrailleuse, faisant du Renault VBCP 40R, le premier véritable véhicule de combat d’infanterie.

Ces deux véhicules vont équiper à part égales les quatre puis six divisions cuirassées sous la forme de VBCP mais également sous la forme d’automoteurs antiaériens et antichars comme nous l’avons vu plus haut.

Lorraine 38L

VBCP Lorraine 38L

VBCP Lorraine 38L

Le 17 avril 1936, le programme de tracteur de ravitaillement pour les chars de combat est lancé par l’état-major. Ce programme ne passionne pas les constructeurs puisque seule la firme Lorraine présente un projet en l’occurence une version allongée de sa chenillette d’infanterie.

Cette dernière avait été commandée à cent exemplaires mais avant même qu’un exemplaire du Lorraine modèle 1937L ne sorte, cette commande est transférée sur le nouveau modèle dont la désignation officielle est TRC (Tracteur de Ravitaillement de Chars) modèle 1937L (Lorraine).

Ce véhicule de ravitaillement produit à plus de six cent exemplaires pour équiper les BCC indépendants et les BCC des Divisions Cuirassées va servir de base de départ à une Voiture Blindée de Chasseurs Portés.

Dans l’urgence du moment, la VBCP combine un TRC modèle 1937L avec une remorque adaptée au transport de troupes.

Ce véhicule baptisé VBCP Lorraine 38L transporte ainsi deux membres d’équipage à l’avant _un mécanicien-pilote et un mitrailleur_ et dix hommes, quatre dans le tracteur et six dans une remorque. La commande est passée sans que le moindre essai soit réalisé ce qui traduit l’urgence du moment

Ce véhicule va néanmoins équiper les uniques 5ème et 17ème bataillons de chasseurs portés, les premiers essais du véhicule montrant que transporter le groupe de combat dans deux parties gênait sa cohésion tactique.

Chacun de ces deux BCP disposait de trois compagnies de fusiliers disposant chacun de vingt-trois VBCP 38L en version rang ou commandement soit soixante-neuf véhicules. A cela s’ajoute la CME (Compagnie de Mitrailleuses et d’Engins) qui dispose de huit VBCP 38L soit un total pour le bataillon de soixante-douze véhicules.

Cent quarante quatre véhicules étaient donc en ligne, le reliquat de la commande soit 96 véhicules étant transférée sur le modèle 39L.

Les 5ème et 17ème BCP vont utiliser le modèle 38L jusqu’au printemps 1943 quand des Lorraine 39L pour le premier et des Renault 40R pour le second remplaceront ses véhicules qui n’ont pas démérités mais qui n’étaient pas adaptés à la mission.

Caractéristiques Techniques du Lorraine 38L

Poids en ordre de combat : 7700kg

Dimensions : longueur 4.53m largeur 2.06m hauteur 1.74m

Motorisation : moteur Delahaye 6 cylindres de 70cv (réservoir de 120l de carburant)

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie 140km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC 34

Equipage : deux hommes plus un groupe de combat de dix hommes (quatre à l’avant et six dans la remorque)

Lorraine 39L

VBCP Lorraine modèle 1939

VBCP Lorraine modèle 1939

La configuration du Lorraine 38L à rapidement montré ses limites, le groupe de combat étant séparé entre le tracteur et la remorque.

Cette situation était provisoire car il était prévu qu’à partir du 214ème exemplaire qu’un nouvel modèle prenne le relais. En réalité, très rapidement, le Lorraine 39L va prendre le relais. C’est ainsi qu’après seulement 144 exemplaires, le modèle 38L étant remplacé par le 39L.

Par rapport à son devancier, le Lorraine 39L n’était guère différent avec néanmoins un moteur plus puissant et un écartement entre bogies plus important.

A l’origine, il était prévu un véhicule embarque dix membres d’équipage dont huit pour le groupe de combat mais au final, pour ne pas modifier la structure du groupe de combat, le véhicule pu embarquer dix hommes pour son groupe de combat plus un conducteur et un mitrailleur qui n’appartiennent pas en propre au groupe de combat.

Le Lorraine 39L va équiper dans sa version VBCP un total de six bataillons de chasseurs portés, les BCP des 1ère, 3ème et 5ème DC soit les 3ème, 5ème, 7ème, 9ème, 13ème et 15ème BCP.

Chaque bataillon de chasseurs portés disposant à l’origine de soixante-douze véhicules, ce sont donc un total de 432 VBCP.

Ultérieurement, une quatrième compagnie est ajoutée à chaque bataillon pour permettre à chaque BCC de disposer si besoin de deux compagnies. Cela porte le total des VBCP à quatre-vingt cinq véhicules soit un total de 510 véhicules en ligne.

Même après l’équipement des six bataillons, la production se poursuit pour constituer une réserve de véhicules dont on craint des pertes importantes. C’est ainsi quand éclate le second conflit mondial, le parc de réserve est proche des 100% avec 450 véhicules stockés soit une production de 960 auxquels s’ajoutent les Lorraine 39L servant d’automoteurs antichars et antiaériens.

Caractéristiques Techniques du Lorraine 39L TCC

Poids en ordre de combat : 5980kg

Dimensions : longueur 4.50m largeur 2.03m hauteur 1.74m

Motorisation : Delahaye 6 cylindres délivrant 95ch à 2800 tours/minute

Performances : vitesse maximale 40 km/h vitesse en tout terrain 20 km/h Autonomie 160km

Blindage : 15mm maximum

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm MAC-34 avec 2500 cartouches

Equipage : deux hommes plus un groupe de combat de dix hommes : 1 sergent chef de groupe,1 adjoint au chef de groupe/tireur d’élite, 1 grenadier VB et deux escouades composées chacune d’un caporal, un tireur FM et deux grenadiers-voltigeurs.

Renault DAJ-1

Cette Voiture Blindée de Chasseurs Portés (VBCP) est inspirée de la nouvelle chenillette de ravitaillement Renault DAE. Le projet est lancé au printemps 1940 sur une demande de l’état-major qui craignait que la firme Lorraine ne puisse produire suffisamment rapidement de Lorraine 39L.

Renault accepta de proposer un nouveau projet de VBCP en raison de la réduction de fabrication des chenillettes Renault UE 2 dont les besoins étant presque couverts et moins prioritaires que les VBCP.

Un premier prototype est présenté en avril 1940 mais il est refusé car ne pouvant embarquer que huit hommes. Rapidement modifié, il peut embarquer un conducteur et un groupe de combat de dix hommes soit un total de onze hommes.

La production commence début septembre 1940, permettant d’équiper le 6ème BCP de la 2ème Division Cuirassée puis les 11ème et 12ème BCP de la 4ème Division Cuirassée avant de rééquiper le 17ème BCP.

Ultérieurement, les quatre bataillons de chasseurs portés reçoivent une quatrième compagnie avant que deux nouveaux bataillons soient mis sur pied au sein de la 6ème DC en l’occurence les 14ème et 18ème BCP.

Au total, six bataillons de chasseurs portés furent équipés de quatre-vingt cinq Renault VBCP-40R soit un total de 510 véhicules en ligne.

Même après l’équipement des six bataillons, la production se poursuit pour constituer une réserve de véhicules dont on craint des pertes importantes. C’est ainsi quand éclate le second conflit mondial, le parc de réserve est proche des 100% avec 450 véhicules stockés soit une production de 960 auxquels s’ajoutent les Renault DAJ-1 servant d’automoteurs antichars et antiaériens.

22-Armée de terre : armement et matériel (41)

L-Canons d’assaut, canons automoteurs et canons portés

Préambule

Dans cette partie, nous allons aborder la question des canons montés sur véhicules qu’il s’agisse de véhicules destinés à l’appui-feu, de véhicules destinés à la lutte antichar ou encore de véhicules destinés à la lutte antiaérienne.

Cette catégorie particulièrement hétérogène n’existe quasiment pas quand éclate la guerre de Pologne, tout au plus est-elle dans les limbes. Elle connait un dévellopement formidable lié à la mécanisation de l’armée de terre qui passe de trois DLM et trois Dcr en 1940 à huit DLM et six DC en septembre 1948 sans oublier les deux DLC.

Les canons d’assaut sont mis au point pour assurer l’appui-feu rapproché des chars et des automitrailleuses de combat. La rivalité entre l’arme des chars de l’infanterie et celle de la cavalerie entraine la création de deux véhicules différents armés du même canon en l’occurence un canon de 75 puissant.

La mise en service de chars et d’automitrailleuses de combat à canon de 75mm en tourelle (Renault G1 d’un côté et Somua S-45 de l’autre) aurait pu sonner le glas du Somua Sau40 et de l’ARL V-39 mais ces véhicules restent en service.

Le canon automoteur lui apparaît au milieu des années quarante suite à la volonté de l’arme des chars de l’infanterie de disposer de l’artillerie la plus mobile possible pour suivre les chars. Elle choisit donc un chassis chenillé sur lequel sera installé une pièce de 105mm.

Ce canon automoteur aurait très bien pu équiper les DLM mais pour une raison inexplicable, les RADLM restèrent équipés de pièces tractées jusqu’au déclenchement du second conflit mondial.

La dernière catégorie, celle des canons portés concerne la lutte antichar et la lutte antiaérienne au sein des DC, des DLM mais également des DI. Utilisant soit un chassis à roue (Laffly W 15 ou camions tout-chemin) ou chenillé (Lorraine 39L ou Renault DAJ-1), ces canons portés disposent soit d’un canon de 47mm pour la lutte antichar ou de pièces de 25mm et de 37mm pour la lutte antiaérienne, la problématique de défense des colonnes trouvant enfin ici sa solution.

Somua Sau40

Canon d'assaut Somua Sau40

Canon d’assaut Somua Sau40

Les précurseurs

Près de quarante ans, c’est ce qu’il fallut à la France pour s’équiper d’un canon d’assaut, près de quarante années de projets, de réflexions, d’atermoiements et de rivalités entre services, de changement d’optiques, de concurrence entre projets………. .

Le 20ème siècle était naissant qu’un premier projet vit le jour, un projet étonnamment moderne pour l’époque, signé du capitaine Levavasseur, un canon de 75mm installé sur une caisse montée sur des roues à voussoirs (des chenilles pour simplifier). Ce projet destiné aux divisions de cavalerie ne vit pas le jour en raison de craintes sur sa fragilité technique.

Durant le premier conflit mondial, plusieurs matériels plus ou moins improvisés sont mis au point mais ce ne sont pas des canons d’assaut.

Bien qu’armés de canons de 75mm, ces véhicules qu’il s’agisse de l’autocanon 75 CA De Dion-Bouton modèle 1913, les tracteurs Jeffery avec un canon de 75mm porté pouvant tirer vers l’arrière ou encore du prototype du blockaus automobile De Dion-Bouton-Guye ne pouvant manoeuvrer en terrain bouleversé, restant scotchés aux routes. Le canon d’assaut est encore à créer……. .

Le premier conflit mondial se termine sans que la cavalerie dispose d’un véritable canon d’assaut adapté à ces besoins. Un projet chenille-roues, le canon de 75mm APX sur base Jeffery-Nash ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

A l’époque, le système mixte roues-chenilles était le seul système viable pour permettre de combiner  une vitesse élevée sur route et une bonne maniabilité en tout terrain.

En 1923-24, le colonel Rimailho, directeur des usines Saint-Chamond imagine un canon de cavalerie automoteur de 75mm et envisage un véhicule avec un obusier de 105mm. Ce projet n’aboutira pas, laissant encore irrésolu la question du canon automoteur destiné à l’appui de la cavalerie.

Et justement que fait la cavalerie ? Eh bien elle aussi elle réfléchie à la question, estimant que la motorisation de l’artillerie des divisions de cavalerie n’était pas la priorité des artilleurs comme le déplora le général Flavigny, directeur de la cavalerie de 1932 à 1936.

Dès son arrivée à la tête de la cavalerie, le général Flavigny se préoccupe de l’appui-feu des AutoMitrailleuses de Cavalerie (AMC) en envisageant un canon de 75mm monté sur le chassis AMC.

En attendant leur mise au point, des simulacres d’auto-canon sont utilisés en l’occurence des semi-chenillés Citroën-Kergresse P17 armé d’un canon de 37mm tirant à blanc et simulant un 75mm grâce à un tuyau le recouvrant totalement.

Le 23 novembre 1934, le directeur des forges (Ministère de la Guerre) écrit à Louis Renault pour lui demander de mettre au point un autocanon de cavalerie à partir du chassis de l’automitrailleuse de combat ACG-1 alors en cours de livraison.

Ce projet baptisé ACG-2 voit le chassis de l’ACG-1 modifié avec un poste de conduite à gauche au lieu de droite pour libérer l’espace nécessaire pour un canon de 75mm ABS à pointage latéral fourni par l’Etablissement de Puteaux (APX).
Le prototype Renault ACG-2 est officiellement commandé le 23 août 1935 mais le prototype prêt en 1937 n’ira pas plus loin faute de canon disponible, canon qui équipera le prototype bien plus tardif du B1ter. Son abandon s’explique probablement en partie par les déboires mécaniques de l’ACG-1 dont l’autocanon était étroitement dérivé.

Au même moment, signalons la présence d’un projet d’initiave privé, un Laffly S 35T à six roues motrices disposant d’un canon de 75mm mais ce projet ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

La mise sur pied des deux premières DLM relance la question de l’appui-feu des ces divisions qui avançant beaucoup plus vite qu’une DI doivent pouvoir disposer d’une artillerie mobile, plus mobile que les pièces tractées.

C’est l’acte de naissance des groupes de canons d’assaut des DLM qui dépendent de l’artillerie et sont inclus dans le projet de réorganisation du système d’artillerie du général Carence (27 novembre 1935» qui estime que «l’appui des engins motorisés exige l’adoption de canons de 75 automoteurs».

Le 7 septembre 1936, le parlement vote la loi des quatorze milliards, la première pierre du réarmement, réarmement que certains ont pu croire entamé trop tard face à la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne. On prévoit alors cinq groupes de canons d’assaut (ou automoteurs), un par division à savoir trois DLM et deux DCr.

Du char d’infanterie au canon d’assaut

Comme nous l’avons vu plus haut, dans le processus de motorisation des Divisions d’Infanterie se pose la question de leur surêté. Un char de protection est nécessaire et l’infanterie émet un appel à projet après avoir évalué les qualités et les défauts du Somua S-35, ce jugement critiqué permettant à la société Somua de mettre au point le S-40, version améliorée du S-35.

Partant de son «char de cavalerie», la Société d’Usinage de Mécanique d’Artillerie proposa un char de 20 tonnes à l’infanterie y compris une version à armement dual avec un 75 en caisse et un 47 en tourelle.

Le projet de Somua n’alla pas au bout, la société renonçant à poursuivre dans la voix défrichée par Renault avec un 75mm en tourelle mais ce projet de char d’accompagnement d’infanterie posa les bases mécaniques du futur automoteur dont la genèse encore obscure (une partie des archives de la Somua ont disparu) reste à éclaircir.

Il semble que ce projet réunissant artilleurs et cavaliers ait vu le jour fin 1935-début 1936. Trois projets furent ainsi présentés, un projet armé d’un 75mm puissant qui n’est autre que l’adaptation du 75mm contre-avions modèle 1933 de la firme Schneider, un projet armé d’un 75mm APX et un troisième projet entouré de mystère.

Un prototype est commandé de manière informelle en décembre 1936 et officiellement commandé en juin 1937 et livré aux services officiels le 25 décembre 1937. Il reçoit ensuite son armement, un canon de 75mm APX qu’il va partager avec son concurrent l’ARL V-39 qui sera adopté par les Divisions Cuirassées.

Le 27 septembre 1939, la commission d’études du matériel automoteur se prononce pour l’adoption des deux matériels et le 15 octobre 1939, le président du conseil Daladier ordonne de commander de quoi équiper douze groupe à deux batteries de quatre pièces soit soixante-douze canons automoteurs.
La mise en production est prévue pour l’été 1940, les premiers véhicules devant sortir à l’automne pour équiper les DLM. A noter qu’un temps fût envisagé de remplacer le canon de 75mm par un canon de 47mm puissant avant d’y renoncer.

Unités équipées

Dans un premier temps, il est prévu un groupe de deux batteries à quatre pièces soit un total de huit canons par DLM, un chiffre rapidement jugé insuffisant et un deuxième groupe est rapidement adjoint portant le total à seize canons d’assaut par DLM. En septembre 1942, chaque groupe passe à douze canons d’assaut, une troisième batterie étant créée dans chaque groupe.

D’abord placés sous le commandement direct du commandant de division, les groupes de canons d’assaut vont ensuite être placés sous le commandement des Brigades Légères Mécaniques (BLM) suite à la création en mars 1943 de la 6ème DLM et de la réorganisation des cinq premières sur ce modèle qui servit aussi pour les 7ème et 8ème DLM.

La première commande de soixante-douze exemplaires est amendée en mai 1940 avec l’ajout de dix véhicules de commandement (avec canon factice) et de vingt véhicules destinés notamment à offrir un volant de fonctionnement.

Une nouvelle commande est passée en mars 1942 pour quarante canons d’assaut destiné à créer une troisième batterie par groupe et douze autres véhicules destinés à constituer un parc de réserve, portant le nombre de véhicules commandés à 164 véhicules.

La création prochaine d’une 6ème DLM débloque la commande pour vingt-six véhicules (vingt-quatre canons automoteurs plus deux véhicule de commandement) plus cinq canons automoteurs de réserve.

Enfin la création prochaine des 7ème et 8ème DLM permet la commande de quarante-huit canons automoteurs et huit véhicules de commandement auxquels s’ajoutent seize véhicules de réserve portant le total des commandes à 267 véhicules.

Produit parallèlement au Somua S-40, les premiers Somua SAu 40 sortent des chaines de production en novembre 1940 à raison de six exemplaires par mois jusqu’en juin 1941 quand la décision de sous-traiter la fabrication à Citroën permet de passer à douze exemplaires par mois.

La 1ère DLM reçoit ses seize canons d’assaut accompagnés d’un véhicule de commandement  entre décembre 1940 et mars 1941. La 2ème DLM est équipée entre avril et juin 1941, la 3ème DLM est équipée entre juillet et septembre 1941, la 4ème DLM entre octobre et décembre 1941 et enfin la 5ème DLM entre janvier et mars 1942 soit un total de 85 véhicules en ligne et 12 véhicules en réserve.

La mise en place d’une troisième batterie de quatre pièces voit la livraison des canons automoteurs à la 1ère DLM en septembre/octobre 1942, à la 2ème DLM en novembre/décembre 1942, à la 3ème DLM en janvier/février 1943, à la 4ème DLM en mars/avril 1943 et à la 5ème DLM en mai/juin 1943.

La 6ème DLM nouvellement créée reçoit ses vingt-quatre canons automoteurs de 75mm et ces deux véhicules de commandement entre août et octobre 1943. La 7ème DLM reçoit ses vingt-cinq véhicules entre septembre et décembre 1947 suivie par la 8ème DLM entre janvier et mars 1948.

Quand éclate le second conflit mondial, un total de 208 Somua Sau40 sont en service au sein des DLM plus précisément 192 canons automoteurs et 16 véhicules de commandement, laissant 59 véhicules en réserve.

La production n’est pas reprise, le rééquipement de ces groupes après les premiers engagements étant prévu avec des canons automoteurs de 105mm identiques à ceux des DC à ceci près que le chassis est celui du Somua S-45 au lieu du Renault R-40 (en attendant le Renault G1).

Caractéristiques Techniques du Somua Sau40

Poids en ordre de marche : 21600kg

Dimensions : longueur hors tout 5.90m largeur 2.51m hauteur 2.60m

Motorisation : un moteur Somua de 190ch associé à une boite à cinq vitesses avant et une vitesse arrière Réservoir de 475 litres de carburant

Performances : vitesse maximale 35 km/h sur route Autonomie sur route 280km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 75mm APX de 30 calibres en casemate alimenté à 100 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 en tourelle

Equipage : 5 hommes

L-Canons d’assaut, canons automoteurs et canons portés

Préambule

Dans cette partie, nous allons aborder la question des canons montés sur véhicules qu’il s’agisse de véhicules destinés à l’appui-feu, de véhicules destinés à la lutte antichar ou encore de véhicules destinés à la lutte antiaérienne.

Cette catégorie particulièrement hétérogène n’existe quasiment pas quand éclate la guerre de Pologne, tout au plus est-elle dans les limbes. Elle connait un dévellopement formidable lié à la mécanisation de l’armée de terre qui passe de trois DLM et trois Dcr en 1940 à huit DLM et six DC en septembre 1948 sans oublier les deux DLC.

Les canons d’assaut sont mis au point pour assurer l’appui-feu rapproché des chars et des automitrailleuses de combat. La rivalité entre l’arme des chars de l’infanterie et celle de la cavalerie entraine la création de deux véhicules différents armés du même canon en l’occurence un canon de 75 puissant.

La mise en service de chars et d’automitrailleuses de combat à canon de 75mm en tourelle (Renault G1 d’un côté et Somua S-45 de l’autre) aurait pu sonner le glas du Somua Sau40 et de l’ARL V-39 mais ces véhicules restent en service.

Le canon automoteur lui apparaît au milieu des années quarante suite à la volonté de l’arme des chars de l’infanterie de disposer de l’artillerie la plus mobile possible pour suivre les chars. Elle choisit donc un chassis chenillé sur lequel sera installé une pièce de 105mm.

Ce canon automoteur aurait très bien pu équiper les DLM mais pour une raison inexpliquable, les RADLM restèrent équipés de pièces tractées jusqu’au déclenchement du second conflit mondial.

La dernière catégorie, celle des canons portés concerne la lutte antichar et la lutte antiaérienne au sein des DC, des DLM mais également des DI. Utilisant soit un chassis à roue (Laffly W 15 ou camions tout-chemin) ou chenillé (Lorraine 39L ou Renault DAJ-1), ces canons portés disposent soit d’un canon de 47mm pour la lutte antichar ou de pièces de 25mm et de 37mm pour la lutte antiaérienne, la problématique de défense des colonnes trouvant enfin ici sa solution.

Somua Sau40

Les précurseurs

Près de quarante ans, c’est ce qu’il fallut à la France pour s’équiper d’un canon d’assaut, près de quarante années de projets, de réflexions, d’atermoiements et de rivalités entre services, de changement d’optiques, de concurrence entre projets………. .

Le 20ème siècle était naissant qu’un premier projet vit le jour, un projet étonament moderne pour l’époque, signé du capitaine Levavasseur, un canon de 75mm installé sur une caisse montée sur des roues à voussoirs (des chenilles pour simplifier). Ce projet destiné aux divisions de cavalerie ne vit pas le jour en raison de craintes sur sa fragilité technique.

Durant le premier conflit mondial, plusieurs matériels plus ou moins improvisés sont mis au point mais ce ne sont pas des canons d’assaut.

Bien qu’armés de canons de 75mm, ces véhicules qu’il s’agisse de l’autocanon 75 CA De Dion-Bouton modèle 1913, les tracteurs Jeffery avec un canon de 75mm porté pouvant tirer vers l’arrière ou encore du prototype du blockaus automobile De Dion-Bouton-Guye ne pouvant manoeuvrer en terrain bouleversé, restant scotchés aux routes. Le canon d’assaut est encore à créé……. .

Le premier conflit mondial se termine sans que la cavalerie dispose d’un véritable canon d’assaut adapté à ces besoins. Un projet chenille-roues, le canon de 75mm APX sur base Jeffery-Nash ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

A l’époque, le système mixte roues-chenilles était le seul système viable pour permettre de combiner une vitesse élevée sur route et une bonne maniabilité en tout terrain.

En 1923-24, le colonel Rimailho, directeur des usines Saint-Chamond imagine un canon de cavalerie automoteur de 75mm et envisage un véhicule avec un obusier de 105mm. Ce projet n’aboutira pas, laissant encore irrésolu la question du canon automoteur destiné à l’appui de la cavalerie.

Et justement que fait la cavalerie ? Eh bien elle aussi elle réfléchie à la question, estimant que la motorisation de l’artillerie des divisions de cavalerie n’était pas la priorité des artilleurs comme le déplora le général Flavigny, directeur de la cavalerie de 1932 à 1936.

Dès son arrivée à la tête de la cavalerie, le général Flavigny se préoccupe de l’appui-feu des AutoMitrailleuses de Cavalerie (AMC) en envisageant un canon de 75mm monté sur le chassis AMC.

En attendant leur mise au point, des simulacres d’auto-canon sont utilisés en l’occurence des semi-chenillés Citroën-Kergresse P17 armé d’un canon de 37mm tirant à blanc et simulant un 75mm grâce à un tuyau le recouvrant totalement.

Le 23 novembre 1934, le directeur des forges (Ministère de la Guerre) écrit à Louis Renault pour lui demander de mettre au point un autocanon de cavalerie à partir du chassis de l’automitrailleuse de combat ACG-1 alors en cours de livraison.

Ce projet baptisé ACG-2 voit le chassis de l’ACG-1 modifié avec un poste de conduite à gauche au lieu de droite pour libérer l’espace nécessaire pour un canon de 75mm ABS à pointage latéral fourni par l’Etablissement de Puteaux (APX)

Le prototype Renault ACG-2 est officiellement commandé le 23 août 1935 mais le prototype prêt en 1937 n’ira pas plus loin faute de canon disponible, canon qui équipera le prototype bien plus tardif du B1ter. Son abandon s’explique probablement en partie par les déboires mécaniques de l’ACG-1 dont l’autocanon était étroitement dérivé.

Au même moment, signalons la présence d’un projet d’initiave privé, un Laffly S 35T à six roues motrices disposant d’un canon de 75mm mais ce projet ne dépasse pas le stade de l’étude préliminaire.

La mise sur pied des deux premières DLM relance la question de l’appui-feu des ces divisions qui avançant beaucoup plus vite qu’une DI doivent pouvoir disposer d’une artillerie mobile, plus mobile que les pièces tractées.

C’est l’acte de naissance des groupes de canons d’assaut des DLM qui dépendent de l’artillerie et sont inclus dans le projet de réorganisation du système d’artillerie du général Carence (27 novembre 1935» qui estime que «l’appui des engins motorisés exige l’adoption de canons de 75 automoteurs».

Le 7 septembre 1936, le parlement vote la loi des quatorze milliards, la première pierre du réarmement, réarmement que certains ont pu croire entamé trop tard face à la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne. On prévoit alors cinq groupes de canons d’assaut (ou automoteurs), un par division à savoir trois DLM et deux DCr.

Du char d’infanterie au canon d’assaut

Comme nous l’avons vu plus haut, dans le processus de motorisation des Divisions d’Infanterie se pose la question de leur surêté. Un char de protection est nécessaire et l’infanterie émet un appel à projet après avoir évalué les qualités et les défauts du Somua S-35, ce jugement critiqué permettant à la société Somua de mettre au point le S-40, version améliorée du S-35.

Partant de son «char de cavalerie», la Société d’Usinage de Mécanique d’Artillerie proposa un char de 20 tonnes à l’infanterie y compris une version à armement dual avec un 75 en caisse et un 47 en tourelle.

Le projet de Somua n’alla pas au bout, la société renonçant à poursuivre dans la voix défrichée par Renault avec un 75mm en tourelle mais ce projet de char d’accompagnement d’infanterie posa les bases mécaniques du futur automoteur dont la genèse encore obscure (une partie des archives de la Somua ont disparu) reste à éclaircir.

Il semble que ce projet réunissant artilleurs et cavaliers ait vu le jour fin 1935-début 1936. Trois projets furent ainsi présentés, un projet armé d’un 75mm puissant qui n’est autre que l’adaptation du 75mm contre-avions modèle 1933 de la firme Schneider, un projet armé d’un 75mm APX et un troisième projet entouré de mystère.

Un prototype est commandé de manière informelle en décembre 1936 et officiellement commandé en juin 1937 et livré aux services officiels le 25 décembre 1937. Il reçoit ensuite son armement, un canon de 75mm APX qu’il va partager avec son concurrent l’ARL V-39 qui sera adopté par les Divisions Cuirassées.

Le 27 septembre 1939, la commission d’études du matériel automoteur se prononce pour l’adoption des deux matériels et le 15 octobre 1939, le président du conseil Daladier ordonne de commander de quoi équiper douze groupe à deux batteries de quatre pièces soit soixante-douze canons automoteurs.

La mise en production est prévue pour l’été 1940, les premiers véhicules devant sortir à l’automne pour équiper les DLM. A noter qu’un temps fût envisagé de remplacer le canon de 75mm par un canon de 47mm puissant avant d’y renoncer.

Unités équipées

Dans un premier temps, il est prévu un groupe de deux batteries à quatre pièces soit un total de huit canons par DLM, un chiffre rapidement jugé insuffisant et un deuxième groupe est rapidement adjoint portant le total à seize canons d’assaut par DLM. En septembre 1942, chaque groupe passe à douze canons d’assaut, une troisième batterie étant créée dans chaque groupe.

D’abord placés sous le commandement direct du commandant de division, les groupes de canons d’assaut vont ensuite être placés sous le commandement des Brigades Légères Mécaniques (BLM) suite à la création en mars 1943 de la 6ème DLM et de la réorganisation des cinq premières sur ce modèle qui servit aussi pour les 7ème et 8ème DLM.

La première commande de soixante-douze exemplaires est amendée en mai 1940 avec l’ajout de dix véhicules de commandement (avec canon factice) et de vingt véhicules destinés notamment à offrir un volant de fonctionnement.

Une nouvelle commande est passée en mars 1942 pour quarante canons d’assaut destiné à créer une troisième batterie par groupe et douze autres véhicules destinés à constituer un parc de réserve, portant le nombre de véhicules commandés à 164 véhicules.

La création prochaine d’une 6ème DLM débloque la commande pour vingt-six véhicules (vingt-quatre canons automoteurs plus deux véhicule de commandement) plus cinq canons automoteurs de réserve.

Enfin la création prochaine des 7ème et 8ème DLM permet la commande de quarante-huit canons automoteurs et huit véhicules de commandement auxquels s’ajoutent seize véhicules de réserve portant le total des commandes à 267 véhicules.

Produit parallèlement au Somua S-40, les premiers Somua SAu 40 sortent des chaines de production en novembre 1940 à raison de six exemplaires par mois jusqu’en juin 1941 quand la décision de sous-traiter la fabrication à Citroën permet de passer à douze exemplaires par mois.

La 1ère DLM reçoit ses seize canons d’assaut accompagnés d’un véhicule de commandement entre décembre 1940 et mars 1941. La 2ème DLM est équipée entre avril et juin 1941, la 3ème DLM est équipée entre juillet et septembre 1941, la 4ème DLM entre octobre et décembre 1941 et enfin la 5ème DLM entre janvier et mars 1942 soit un total de 85 véhicules en ligne et 12 véhicules en réserve.

La mise en place d’une troisième batterie de quatre pièces voit la livraison des canons automoteurs à la 1ère DLM en septembre/octobre 1942, à la 2ème DLM en novembre/décembre 1942, à la 3ème DLM en janvier/février 1943, à la 4ème DLM en mars/avril 1943 et à la 5ème DLM en mai/juin 1943.

La 6ème DLM nouvellement créée reçoit ses vingt-quatre canons automoteurs de 75mm et ces deux véhicules de commandement entre août et octobre 1943.

La 7ème DLM reçoit ses vingt-cinq véhicules entre septembre et décembre 1947 suivie par la 8ème DLM entre janvier et mars 1948.

Quand éclate le second conflit mondial, un total de 208 Somua Sau40 sont en service au sein des DLM plus précisément 192 canons automoteurs et 16 véhicules de commandement, laissant 59 véhicules en réserve.

La production n’est pas reprise, le rééquipement de ces groupes après les premiers engagements étant prévu avec des canons automoteurs de 105mm identiques à ceux des DC à ceci près que le chassis est celui du Somua S-45 au lieu du Renault R-40 (en attendant le Renault G1).

Cractéristiques Techniques du Somua Sau40

Poids en ordre de marche : 21600kg

Dimensions : longueur hors tout 5.90m largeur 2.51m hauteur 2.60m

Motorisation : un moteur Somua de 190ch associé à une boite à cinq vitesses avant et une vitesse arrière Réservoir de 475 litres de carburant

Performances : vitesse maximale 35 km/h sur route Autonomie sur route 280km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 75mm APX de 30 calibres en casemate alimenté à 100 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 en tourelle

Equipage : 5 hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (36)

K-Automitrailleuses et véhicules de combat à roues

Préambule

L’apparition de l’automobile ne tarde à attirer le regard des militaires ou plutôt de certains penseurs qui y voient un nouveau moyen de combat capable de succéder au cheval. Evidement, comme souvent, ces précurseurs ne sont guère en odeur de sainteté au sein des état-majors et des ministères plus conservateurs pour des raisons de choix comme de raison.

En 1907, le général Gillain commandant de la 1ère Division de Cavalerie écrit que «la mitrailleuse automobile constitue bien une bouche à feu légère, excessivement mobile,toujours en batterie et prête à ouvrir le feu, tout à fait apte à suivre, sans être un impedimenta, une troupe de cavalerie. Elle est appelée à former ainsi l’arme des surprisees et des coupsde mains de l’avenir.»

Arme plutôt conservatrice, la cavalerie perçoit néamoins l’intérêt d’intégrer des véhicules motorisés à ses forces qui vont rester majoritairement composés de chevaux. Une première automitrailleuse, la CGV (Charron Girardot et Voigt) est expérimenté en 1903 mais non adopté malgré des essais concluants en raison d’un poids élevé (3 tonnes) et d’un prix qui ne l’est pas moins.

Après ce premier essais, deux chemins semblent s’ouvrir : celle de l’automobile blindée armée et protégée par blindage et celle de la «mitrailleuse automobile» qui en réalité une voiture de tourisme modifiée pour un usage militaire, sans blindage, usant de sa vitesse pour échapper aux cavaliers ennemis.

Aucune commande n’est passée et quand éclate le premier conflit mondial, aucune auto-mitrailleuse n’est en service en métropole, les seules étant au Maroc pour faire de la police coloniale contre des tribus remuantes.

On improvise donc différents modèles d’auto-mitrailleuses composées d’un chassis tourisme, armées soit d’une mitrailleuse Saint Etienne modèle 1907 ou d’une Hotchkiss modèle 1914 avec un blindage plus ou moins important.

C’est donc le triomphe de l’automitrailleuse blindée et armée sur la mitrailleuse automobile, la vitesse ne remplaçant les plaques de blindage.

Aux automitrailleuses armées de mitrailleuses vont bientôt s’ajouter des «torpilleurs à roulette», des auto blindées armées de canons de 37 et de 47mm issus des stocks de la marine pour lutter contre des auto blindées allemandes puissantes dont la présence était certifiée par des rapports alarmants faisant état de la présence au front de plusieurs milliers de ces engins………. .

C’est l’acte de naissance des AMAC (Automitrailleuses de Cavalerie) qui vont participer aux opérations de l’été et l’automne 1914 jusqu’à ce que la boue des tranchées révèlent l’impossibilité pour un véhicule à roues de manoeuvrer en terrain bouleversé, ouvrant la voie à l’utilisation de la chenille au sein de l’Artillerie d’Assaut qui comme son nom l’indique dépend de l’artillerie.

La guerre terminée, certains posent même l’idée même de l’existence de la cavalerie comme arme constituée. Son poids social lui permet de survivre à une disparition pure et simple.

En dépit de la présence de cavaliers s’opposant farouchement au moteur, la seule issue pour la cavalerie est de se motoriser, d’adopter le moteur, d’en faire un outil de combat pour compléter les chevaux car il est impensable en 1919 que la cavalerie abandonne ses nobles destriers pour des montures nettement moins glamour.
Dans la première décennie qui suit la fin du premier conflit mondial, la cavalerie se cherche, tâtonne et il faut attendre le plan général de motorisation de juillet 1930 pour que le brouillard s’éclaircisse et dix-huit mois de plus pour la cavalerie mette bon ordre en définissant trois catégories de véhicules de combat.

Si le domaine de la Reconnaissance et du Combat vont être sauf rarissimes exceptions être l’apanage des véhicules chenillés, le domaine de la Découverte va être lui dominé par la roue.

Véritable reconnaissance stratégique, elle doit éclairer les divisions loin devant. Devant aller vite et loin, la roue en dépit des progrès de la chenille se justifie parfaitement. Légèrement armées (canon de 25 et de 47mm pour les plus récentes, mitrailleuses pour les plus anciennes), elles ne doivent pas rechercher le combat avec l’ennemi jouant sur la vitesse, la surprise et l’esquive.

Ces AMD symbolisées par la célèbre AMD 178 «Pan Pan» vont équiper les régiments de découverte des Division Légère Mécanique ainsi que les GRDI/GRCA, les premiers étant pour certains préservés après la démobilisation alors que les autres sont dissous en raison de l’inexistence des corps d’armée en temps de paix.

En février 1940, le général Gamelin réorganise totalement ce triptyque à la lumière des leçons de la guerre de Pologne («j’estime de la façon la plus formelle qu’il ne peut plus être question de construire des véhicules de combat et reconnaissance faiblement blindés, l’expérience de la campagne de Pologne me paraît des plus nettes à ce sujet» [……])

Les catégories AMR et AMD fusionnent ainsi en AMP pour Automitrailleuses Puissantes symbolisées par un véhicule à roues, l’AM 40P ou Panhard 201 et par un char léger, l’Hotchkiss H-39 en attendant d’autres engins de conception nouvelle fournis par AMX et les FCM comme nous l’avons vu plus haut.

White TBC

Cette automitrailleuse peut être considérée comme la première automitrailleuse moderne de l’armée française après des années de talonnements et d’essais plus ou moins réussis. Elle est l’œuvre du capitaine de Castelbajac qui reprend à zéro un projet plus ancien sur un chassis de camionnette.

Pour construire cette nouvelle automitrailleuse, il choisit le chassis du camion léger de 2 tonnes White TBC sur lequel est installé une caisse blindée.

Cette automitrailleuse de 5700kg peut filer sur route à 40 km/h avec une vitesse moyenne de 18 à 20 km/h avec un armement monté en tourelle, un canon de 37mm semi-automatique avec 200 obus et une mitrailleuse de 8mm avec 6000 cartouches monté en opposition, la mitrailleuse de rechange pouvant être utilisée en position antiaérienne. Quant à l’équipage, il se compose de quatre hommes dont deux tourelles.

230 exemplaires de cette automitrailleuse sont mis en service à partir d’octobre 1918, trop tard pour participer à un conflit qui à quitté les tranchées pour la guerre de mouvement.

Le 29 juin 1916, les dix-sept GAMAC _Groupes d’Automitrailleuses et d’Autocanons_ sont rattachés à la cavalerie à raison de deux par division de cavalerie puis un dix-septième en réserve.

Le nombre de divisions de cavalerie est réduit ensuite à six mais le nombre de GAMAC n’est réduit qu’à seize, les autres étant réaffectés. Le nombre de GAMAC est réduit en 1919 à onze qui deviennent Escadrons d’Automitrailleuses de Cavalerie (EAMC) le 1er novembre 1922.
Les onze EAMC  sont regroupés en cinq groupes d’escadrons d’automitrailleuses de cavalerie (GEAMC) soit un par division de cavalerie, tous à deux escadrons sauf celui de la 3ème DC de Paris qui disposent de trois EAMC.

De 1922 à 1931-32, l’automitrailleuse White est la seule automitrailleuse en service en France avant que des véhicules plus modernes ne commencent à la remplacer en l’occurence des automitrailleuses semi-chenillées Schneider P16.

Ces automitrailleuses disparaissent peu à peu des unités de cavalerie même si par un tour de passe-passe, des caisses White vont être montées sur un nouveau chassis, permettant à l’armée de se doter à peu de frais d’automitrailleuses plus modernes. Des White allégées (sans tourelles) ont terminé leur carrière au Maroc pour pourchasser les bandes incontrôlées dans le Sud marocain.

Caractéristiques Techniques des AMC White TBC

Poids en ordre de combat : 5700kg

Dimensions : longueur 5.45m largeur 1.95m hauteur 2.50m

Motorisation : moteur White 4 cylindres dit «30 HP»

Performances : vitesse instantanée 40 km/h vitesse moyenne 18 à 20 km/h Autonomie : 200 à 250km avec 100 litres de carburant à bord

Blindage : 8mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37mm semi-automatique armé de 200 obus et une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm avec 6000 cartouches

Equipage : quatre hommes

Automitrailleuse semi-chenillée Schneider P 16

AMC Schneider P16

AMC Schneider P16

En 1923/24, la cavalerie s’interroge sur les futurs véhicules de combat et lance deux programmes baptisés AMC n°1 (approuvé en avril 1923 voiture de 4 tonnes, quatre hommes, 12mm de blindage, sur route et chemins avec une vitesse de 55 km/h) et AMC n°2 (approuvé en août 1924, voiture de 7.5 tonnes à trois hommes dont deux en tourelles, 20mm de blindage, pouvant circuler à travers champs avec une vitesse sur route de 30 km/h), annonçant l’AMD pour le premier et l’AMC pour le second.

On trouve ainsi des Citroën P 4 T et P 7 T qui restent à l’état de prototypes ou commandés en petite série (seize exemplaires  pour la P 4T), servant de véritables démonstrateurs technologiques en attendant de véritables véhicules de série en l’occurence le Schneider P 16.

Ce véhicule ne répond ni au programme AMC n°1 ni au programme AMC n°2  mais est commandée en série, étant assimilée à une AMC, un pseudo char de cavalerie en attendant l’entrée en service du Somua S-35.

La commande en série est envisagée dès novembre 1925 mais ce n’est qu’en 1928 que quatre exemplaires de pré-série sont commandés suivis de 96 véhicules de série utilisés encore en 1939  comme AutoMitrailleuse de Reconnaissance (AMR) une fois le «char de cavalerie» en service.

Durant la guerre de Pologne, elles équipent encore le 1er et le 6ème GRDI issus respectivement du 7ème régiment de chasseurs à cheval et du 6ème groupe d’automitrailleuses. Ces deux GRDI sont rééquipés avec des Panhard AMD 178 au printemps 1940,  marquant la fin de carrière de cette automitrailleuse semi-chenillée.

Caractéristiques Techniques de la Schneider P16

Poids en ordre de combat : 6300kg

Dimensions : longueur 4.815m largeur 1.75m hauteur 2.475m

Motorisation : un moteur Panhard PK 4E 3 16 CV, 4 cylindres développant 60ch à 2700 tr/minute

Vitesse maximale : 47 km/h vitesse moyenne sur route 30 km/h Autonomie : 250km (125 litres d’essence à bord)

Blindage : 11.5mm maximum

Armement : tourelle monoplace avec un canon de 37mm semi-automatique alimenté à 100 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm (3000 cartouches)

Equipage : chef de voiture en tourelle, conducteur et inverseur dans la caisse

22-Armée de terre : armement et matériel (30)

Somua S-35

Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

Vous avez dit char ?

Comme nous l’avons vu dans une partie précédente, la cavalerie connait au sortir du premier conflit mondial une sorte de crise existentielle où son existence même est posée même si ses missions sont toujours d’actualité en l’occurence l’éclairage, la reconnaissance, le flanquement, le combat.

Les divisions de cavalerie au nombre de dix en 1914 tombèrent à  seulement cinq en 1928 ce qui était mine de rien une part importante dans une armée de temps de paix qui se réduisait comme peau de chagrin avec à terme seulement vingt divisions.

L’avenir appartenant au moteur, la cavalerie tout en conservant des unités montés va s’intéresser toujours plus aux véhicules motorisés pour assurer ses missions, la cavalerie «renseigne, couvre, combat en liaison avec les autres armes» (instruction sur l’emploi tactique des Grandes Unités du 6 octobre 1921).

L’après guerre voit la cavalerie chercher les véhicules les mieux adaptés aux missions citées plus haut.

La mission n’est pas simple car la technique évolue vite, les type de propulsion ne manquant pas : la roue ? Adaptée à la route mais peu au terrain meuble, la chenille ? Adaptée au terrain meuble mais lente sur route, le chassis semi-chenillé aux possibilités incertaines ? De plus on doit se poser la question du blindage et de l’armement.

Le programme de 1922 définit deux automitrailleuses de cavalerie, une AMC n°1 blindée à 12mm pour un poids de 4 tonnes et une AMC n°2 blindée à 20mm avec un poids de 7.5 tonnes.

L’AMC n°1 voit le lancement d’un programme en août 1924 auxquels répond Renault avec sa ND _restée à l’état de prototype et abandonnée définitivement en 1931_ et Panhard avec son modèle 138 non construit mais qui allait donner naissance à la voiture spéciale modèle 165.

L’AMC n°2 voit le lancement d’un programme à la même époque pour un véhicule de combat, appel d’offres auquel répond la firme Citroën avec un semi-chenillé, formule en vogue à l’époque où la roue et la chenille ont des qualités et des défauts spécifiques mais qui se révélera in fine une impasse. Un autre véhicule semi-chenillé est testé en l’occurence le Schneider P16 qui sera d’abord considérée comme une AMC puis comme une AMR. Les essais du Renault NC n’aboutissent pas non plus.

Ces deux programmes n’aboutissent à rien de concret. La cavalerie reprend tout à zéro en profitant d’avancées technologiques. En effet au début des années trente, de nouvelles suspensions et la chenille métallique Carden-Loyd autorise un véhicule chenillé à rouler à 60 km/h, une vitesse difficilement imaginable quelques années plutôt.

Dès cet instant, la cavalerie décide de privilégier pour le combat la chenille intégrale, abandonnant les lubies du semi-chenillé qui combine davantage les inconvénients que les avantages de la roue et de la chenille. La roue n’à cependant pas encore dit son dernier mot.

En 1931, une nouvelle catégorisation voit le jour, la catégorisation «classique» avec l’AMD ou AutoMitrailleuse de Découverte où dominent les véhicules à roues, l’AMR ou AutoMitrailleuse de Reconnaissance et enfin l’AutoMitrailleuse de Combat ou AMC que l’ont peut facilement assimiler à un char de cavalerie.

Suite à la mise en place de la typologie que nous venons de voir, la cavalerie lance le 24 décembre 1931 un appel à projets pour une automitrailleuse de combat de 9 tonnes, à trois ou quatre hommes dont deux en tourelle, 20mm de blindage au minimum ayant une bonne capacité de franchissement en tout terrain avec une vitesse moyenne de 30 km/h.

Ce programme approuvé  le 23 janvier 1932 donne naissance à l’automitrailleuse Renault YR, un blindé de 9700kg adopté officiellement en mars 1934. Douze voitures sont commandées et livrées en janvier 1936 mais ne donnant pas satisfaction, elles seront rapidement envoyées au Maroc où elles poursuivront une carrière anecdotique.

Ce premier véhicule à chenilles intégrale de la cavalerie est suivit d’un deuxième, toujours fabriqué par Renault qui répond à une modification du programme du 23 janvier 1932 avec un blindage porté à 40mm et un poids en ordre de combat de 13 tonnes. Adopté dès septembre 1934 avant même la présentation du prototype sous le nom de Renault AMC 35 (Renault ACG 1).

Les essais sont menés de mars 1936 à janvier 1937 et bien que peu concluants en raison d’un grand nombre de problème mécaniques, il est commandé en série avec 50 exemplaires reçu par l’armée entre novembre 1938 et février 1940 et stockés, ces automitrailleuses étant utilisées pour l’entrainement. Ce modèle à aussi été exporté en Belgique à onze exemplaires.

La petite merveille de Saint-Ouen

Au moment où l’arme des chars de l’infanterie et la cavalerie développent leur propre vision du combat mécanisé et notamment la question de la tourelle. Pour l’infanterie, une tourelle monoplace est suffisante car dans un équipage à trois hommes, outre le pilote, s’ajoute un radio-télégraphiste installé dans la caisse.

Pour la cavalerie en revanche, le service des armes en tourelle nécessite deux voir même si c’était faisable trois hommes comme le démontrera un projet de tourelle triplace pour automitrailleuse imaginée par le capitaine de Castelbajac dès 1917.

Les premières AMC suivent donc cette logique d’un homme en caisse et deux tourelle. Cependant ce concept va se heurter à une difficulté inattendue : le blindage. En effet, l’infanterie choisit pour ses futurs chars légers (H-35, R-35, FCM-36), un blindage de 40mm d’épaisseur et il est inconcevable que les AMC soient moins bien protégés.

Seulement voilà, l’augmentation du blindage entraine une augmentation de poids non négligeable alors que la cavalerie cherche un véhicule de combat d’un poids raisonnable pour des raisons de coût mais également pour des raisons opérationnelles (franchissement des coupures humides notamment).

Pour maintenir le poids dans des limites raisonnables, la tourelle monoplace des chars d’infanterie s’impose au grand dam de la cavalerie qui en connait les imperfections mais qui ne peut que s’en prendre à elle même avec un devis de poids maximal de 13 tonnes.

Quand ce projet d’AMC 40mm est lancé en juin 1934, Renault semble le mieux placé après ses deux tentatives précédentes mais Billancourt est littéralement balayé par Saint-Ouen où la Société d’Outillage Mécanique d’Usinage d’Artillerie à mis au point une véritable petite merveille certes lourde (19 tonnes en ordre de combat) mais bien protégée, rapide et bien armé.

Pourtant Somua n’avait pas beaucoup d’expérience dans les chars que la production du Renault FT durant le premier conflit mondial mais l’étude de l’AMC par la société de Saint-Ouen est facilité par une autre filiale de Schneider, la firme tchèque Skoda.

Le projet est officiellement déposé le 12 octobre 1934 et le prototype est présenté à la commission de Vincennes au cours de l’été 1935 sous la dénomination AC3. De nombreuses maladies de jeunesse nécessitent de nombreux aller-retour en usine jusqu’en mars 1937 quand enfin le prototype peut être considéré comme prêt.

La cavalerie tient enfin son char et va largement s’en équiper pour enfin doter ses Divisions Légères Mécaniques (DLM) du char qu’elles méritent. Il va également équiper le Groupement Mécanisé Colonial future 2ème DLC.

Unités équipées

Les quatre prototypes baptisés AC3 par son constructeur sont testés intensivement par l’armée de terre d’avril à août 1935. Adopté, le char est baptisé Somua S-35 et aussitôt commandé en série.

Dès le 25 mars 1936, une première commande est passée après l’adoption officielle du char qui est connue sous le nom de char modèle 1935 S.

Les premiers chars sont livrés dès le mois de juillet mais sans les tourelles. En janvier 1937, soixante-chars ont ainsi été livrés mais seulement quatre tourelles, en juillet 1938, on trouve 128 chars mais seulement 48 avec tourelles.

Le Somua S-35 va équiper les Divisions Légères Mécaniques en compagnie du Hotchkiss H-35, un char d’infanterie peu adapté aux missions de la cavalerie mais qui avait l’avantage d’être disponible.

Les deux chars vont cohabiter au sein des trois premières DLM, la 4ème DLM mise sur pied à l’automne 1940 par transformation d’une Division de Cavalerie étant avec les premiers S-40 sortis des chaines de montage.

La 1ère DLM dispose au printemps 1940 de deux groupes d’escadrons équipés de Somua S-35 sur les quatre dont elle dispose. Chaque GE se compose donc de 47 chars répartis entre un char pour le commandant du GE, deux escadrons de 21 chars et quatre chars de réserve. Le total est donc de 94 chars auxquels s’ajoutent un char pour le commandant du 4ème régiment de cuirassiers et un pour le commandant du 18ème dragon.

La 2ème DLM dispose au printemps 1940 de deux groupes d’escadrons équipés de Somua S-35 sur les quatre dont elle dispose soit un total de 94 chars auxquels s’ajoutent un char pour le commandant du 13ème dragon et un char pour son homologue du 29ème régiment de dragon.

La 3ème DLM dispose au printemps 1940 de deux groupes d’escadrons équipés de Somua S-35 sur les quatre dont elle dispose soit un total de 94 chars auxquels s’ajoutent un char pour le commandant du 1er régiment de chasseurs à cheval et un autre pour son homologue du 8ème régiment de chasseurs à cheval.

288 chars sont donc en ligne au 1er juin 1940 auxquels s’ajoutent 112 chars qui sont stockés et utilisés pour l’entrainement, la formation et des expérimentations.

Ce char de cavalerie va être peu à peu retiré du service au sein des DLM, remplacé par le Somua S-45 qui en dépit d’une dénomination assez proche n’à aucun lien technique avec le S-35 et sa version améliorée le S-40.

La 1ère DLM reçoit ses Somua S-45 entre juin et décembre 1945 (les S-35 et les S-40 sont stockés, certains servant à armer les 7ème et 8ème DLM), la 2ème DLM l’est entre janvier et juin 1946, la 3ème DLM reçoit ses S-45 entre juillet 1946 et février 1947.

Les S-35 retirés du service vont servir à armer le Groupement Mécanisé Colonial _future 2ème Division Légère de Cavalerie_ qui disposait du 2ème Régiment de Cavalerie d’Indochine équipé de Somua S-35 avec pas moins de quatre escadrons à cinq pelotons de six véhicules soit un total de 120 chars en ligne plus 80 stockés en Indochine pour servir de volant de fonctionnement soit rien de moins que la moitié de la production de S-35.

Caractéristiques Techniques du char de cavalerie Somua S-35

Poids : 19.5 tonnes

Dimensions : longueur aux chenilles 5.10m (5.38m aux crochets) largeur hors tout 2.12m hauteur 2.624m

Motorisation, un moteur essence Somua 8 cylindres développant 190ch à 2000 tour/minute

Vitesse maximale : 40.7 km/h (30km/h en moyenne sur route) Autonomie 230km (réservoir de 410 litres)

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 alimenté à 118 obus et une mitrailleuse MAC modèle 1931 de 7.5mm alimentée à 3750 cartouches, le tout installé dans une tourelle APX-1-CE

Equipage : un mécanicien pilote et un opérateur radio en caisse, un chef de char/tireur en tourelle

Somua S-40

Somua S-40

Somua S-40

Une version améliorée  du S-35

En 1935, l’infanterie lança une étude pour un char d’infanterie de 20 tonnes, un char qui devait primitivement servir de char de sûreté pour les Divisions d’Infanterie Motorisée mais qui s’inscrivait comme une possible alternative au puissant B1bis qui avait le désavantage d’être long et coûteux à produire.

L’infanterie essaya le Somua S-35 et lui trouva d’évidentes qualités mais également des défauts suffisamment rédhibitoires pour empêcher son adoption : une incapacité à franchir des obstacles importants et un train de roulement conçu pour la vitesse sur route et non en terrain bouleversé.

Ces défauts identifiés furent corrigés dans un projet de char d’infanterie qui ne dépassa pas le stade du projet (nous en reparlerons plus tard) mais les études réalisées ne furent pas perdues puisqu’elles permirent la mise au point de l’automoteur Sau40 et du char de cavalerie Somua S-40.

Le projet d’améliorer les capacités de franchissement du S-35 est lancé dès 1938 quand l’arrivée en unité du S-35 montre à nouveau que le pur-sang des DLM à bien du mal à franchir les obstacles à la différence des chars de l’infanterie.

En avril 1939, la société Somua énumère à la Section Technique de la Cavalerie les améliorations qu’elle projette d’apporter à son produit phare, modifications concernant les chenilles mais également l’optique ou encore la motorisation avec un projet de moteur plus puissant, le futur char devant être plus lourd que son devancier.

Ce projet reçoit de la part du constructeur la désignation de AC 5. Rappelons pour mémoire qu’AC 3 concerne le prototype et AC 4 la version de série du S-35. Adopté officiellement, il devient le char de cavalerie modèle 1940 S mais à l’usage, on préféra le terme simplifié de S-40.

Par rapport au S-35, le S-40 est plus long avec un avant redessiné et une protection du moteur améliorée, il est plus haut mais sa largeur est inchangé.
Sur le plan technique, la chenille est davantage relevée ce qui améliore considérablement ses capacités de franchissement, améliorées également par un moteur plus puissant installé à partir du S-40 n°81 qui est également le premier à recevoir la nouvelle tourelle ARL 2C qui hélas reste monoplace.

Production

La première commande de série est officiellement passée le 21 septembre 1939 avec cinquante exemplaires qui doivent prendre le relais du S-35 après la production du 450ème et dernier exemplaire de ce modèle.

A l’époque, cette date est fixée pour octobre ou novembre 1940 mais en réalité, même après la guerre de Pologne, la production est plus rapide et le dernier S-35 de série sort le 12 juillet 1940 alors que les premiers S-40 sont déjà en cours d’assemblage sur la chaine de montage.

A la commande d’origine de 50 exemplaires (n°451 à 500) s’ajoutent cent chars supplémentaires commandés le même jour (n°501 à 600) portant le nombre d’exemplaires commandés à 150 bien peu par rapport aux besoins.

Peu avant la fin de la guerre de Pologne, des commandes de guerre sont passés à raison de 40 chars par mois de janvier 1940 à mars 1941 soit 700 chars supplémentaires portant le total à 850 blindés alors que les besoins immédiats pour cinq DLM (les deux DLM existant en septembre 1939 plus trois Divisions de Cavalerie à transformer) sont de 672 exemplaires, laissant un solde de 178 blindés qui serviront de volant de fonctionnement, pour les essais et l’écolage.

D’autres commandes vont être passées pour équiper la future 1ère Division Légère de Cavalerie (1ère DLC) en Tunisie, le futur Groupement Mécanisé Colonial _finalement équipé de Somua S-35 retirés des DLM lors de l’arrivée du Somua S-45 et reconditionnés avant envoi en Indochine mais également pour équiper d’autres DLM dont la constitution est prévue dans un temps encore indéfini, l’armée ayant choisit de ne pas toucher au stock cité plus haut.

En septembre 1944, la chaine est réouverte pour une commande de 660 chars à construire à raison de 28 chars par mois soit une production planifiée jusqu’en septembre 1946. Les chars produits vont équiper la 1ère DLC (96 chars), la 7ème et la 8ème DLM (384 chars) soit un total de 480 chars plus 180 en stock, portant le nombre de chars produits à 1510 avec 358 chars en réserve.

Paradoxalement alors que le char continue à être produit, il commence à être remplacé par le S-45 au sein des DLM. La 1ère DLM remplace ses 96 S-40 entre juin et décembre 1945 (ils vont être comme on l’à vu envoyés en Indochine au sein du GMC/2ème DLC), la 2ème DLM remplace ses 96 S-40 entre janvier et juin 1946 (une partie est envoyée en Indochine), la 3ème DLM remplace ses S-40 entre juillet 1946 et février 1947, la 4ème DLM remplace ses S-40 entre février et septembre 1947 et la 5ème DLM entre octobre 1947 et juin 1948.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, trois DLM sont encore équipées, les 6ème, 7ème et 8ème D.L.M, chacune disposant de 192 Somua S-40 soit un total de 576 chars auxquels s’ajoutent les 96 chars de la 1ère DLC et les 120 chars de la 2ème DLC soit un total de 792 chars en service et 718 chars stockés.

Unités équipées

Les premiers chars de série sortent à la fin du mois de juillet et vont aussitôt permettre à la 1ère DLM de remplacer ses Hotchkiss H-35 peu adapté aux missions de cavalerie (trop lent, mal armé pour le combat char contre char) et sujet à un grand nombre de problèmes mécaniques.

La mise en place d’autres DLM (notamment la 4ème activée en septembre 1940) fait que le projet initial de rééquiper les DLM mixtes puis d’équiper les DLM de nouvelle formation (même si elles sont issues de la transformation de Divisions de Cavalerie) sera largement bouleversé.

La 1ère DLM rééquipe ainsi un escadron du 4ème cuirassiers jusque là équipé de Hotchkiss H-35 avec les 23 premiers S-40 de série, encore équipés de la tourelle APX-1-CE. Le deuxième escadron de ce régiment équipé de H-35 reçoit ses 23 S-40 au mois de septembre.

La création de la 4ème DLM ayant eu lieu le 18 septembre 1940, elle reçoit peu après ses premiers S-40 en l’occurence de quoi équiper un escadron du 8ème régiment de dragons soit un total de 23 chars.

La 1ère DLM poursuit son rééquipement et transforme sur S-40, un escadron du 18ème régiment de dragons soit 23 Somua S-40 reçut au cours du mois de novembre. Un deuxième escadron de ce même régiment est transformé en décembre 1940.

A cette date donc, la 1ère DLM à été entièrement rééquipée avec des chars Somua en l’occurence 96 chars Somua S-35 et 96 Somua S-40 soit 192 blindés pour la 1ère Division Légère Mécanique.

La 4ème DLM reçoit au mois de janvier 1941 de quoi équiper un deuxième escadron du 8ème régiment de dragons soit 23 chars (quatre pelotons de cinq, un char pour le commandant d’escadron et deux chars de réserve).

La 2ème DLM reçoit ses premiers S-40 en février 1941 quand un escadron du 13ème régiment de dragons remplace ses H-35 par des S-40. Un deuxième escadron de ce régiment est rééquipé en mars 1941 permettant à la division d’aligner un régiment de combat entièrement monté sur Somua.

La 4ème DLM reçoit un nouvel escadron au mois d’avril 1941 permettant d’équiper le 18ème régiment de chasseurs (à cheval) de ses premiers S-40, un deuxième escadron du même régiment recevant ses chars au mois de mai 1941.

Le 7 juin 1941 est activée la 5ème DLM qui reçoit en ce même mois, un premier escadron de 23 chars pour équiper le 6ème régiment de dragons.

La 4ème DLM reçoit un nouvel escadron de S-40 en juillet 1941 pour pouvoir équiper le 8ème régiment de dragons qui est totalement rééquipé en août 1941 quand il reçoit son quatrième et dernier escadron de Somua S-40.

La 2ème DLM reçoit un escadron de 23 Somua S-40 en septembre 1941 pour continuer son rééquipement, l’escadron étant affecté au 29ème régiment de dragons qui reçoit son deuxième et dernier escadron en octobre 1941.

Quand arrive les frimas de novembre qui annoncent un hiver 1941-42 particulièrement froid (mais moins que le terrible hiver 39-40), les 1ère et 2ème DLM sont entièrement équipées de Somua.

La 4ème DLM poursuit elle sa montée en puissance en équipant le 18ème régiment de chasseurs à cheval avec un escadron en novembre 1941 et un autre en décembre 1941.

L’année 1941 se termine et trois des cinq DLM ont été équipées ou rééquipées avec des Somua S-40 qui sortent à un rythme élève des usines de Saint-Ouen, plus vite que les unités destinées à les recevoir ce qui explique l’existence de stocks importants.

La 5ème DLM qui avait du se contenter d’un unique escadron reçoit successivement  en janvier, février et mars 1942 trois escadrons de chars Somua S-40, un deuxième rejoignant le 6ème régiment de dragons et deux autres équipent le 4ème régiment de hussards.

La 3ème DLM commence son rééquipement en avril 1942 quand elle reçoit son premier escadron de Somua S-40 qui permet de rééquiper un escadron du 1er régiment de chasseurs à cheval. Un deuxième escadron reçut en mai 1942 permet de rééquiper un escadron du 8ème régiment de chasseurs à cheval.

La 3ème DLM achève son rééquipement en juillet 1942 après avoir reçut deux nouveaux escadrons de S-40.

La 5ème DLM reçoit ensuite quatre escadrons d’août à décembre 1942 pour compléter l’équipement du 6ème dragons et du 4ème régiments de hussards.

Il faut ensuite attendre le mois de mars 1943 pour que de nouveaux Somua S-40 soient mis en service en l’occurence au sein de la 6ème DLM qui marque l’apparition d’une nouvelle organisation à deux brigades légères mécaniques identiques (un régiment de combat et un régiment de dragons portés) sur laquelle vont être réorganisées les cinq premières unités de ce type.

La 6ème DLM dispose du 4ème régiment de dragons et du 11ème régiment de chasseurs à cheval qui disposent chacun de quatre escadrons en deux groupes.

Le 4ème régiment de dragons reçoit un escadron en mars 1943, le 11ème régiment de chasseurs à cheval reçoit un premier escadron en avril 1943, les deux régiments reçoivent leurs deuxième escadrons respectivement en mai et en juin 1943.

Le 11ème régiment de chasseurs à cheval reçoit son troisième escadron en juillet 1943 suivit un mois plus tard du 4ème régiment de dragons.

L’équipement de ces des deux régiments s’achève en octobre 1943 après que le 4ème dragon et le 11ème chasseur aient reçu leurs deux derniers escadrons en septembre et en octobre 1943.

Alors que se termine l’année 1943, le char de cavalerie modèle 1940 S est en service à raison de 1152 chars ce qui constituera l’apogée de ce char appelé à être rapidement remplacé par le S-45, un véritable char moyen, le cousin germain du Renault G1 avec lequel il partage le même armement : un canon de 75mm en tourelle.

Il va encore équiper la 1ère Division Légère de Cavalerie (1ère DLC) ex-4ème brigade de chasseurs d’Afrique déployée en Tunisie avec le 1er Régiment Etranger Cavalerie équipé de 96 Somua S-40 répartis en deux groupes d’escadrons totalisant quatre escadrons de 23 chars (quatre pelotons de cinq plus un pour le commandant et deux de réserve) soit 92 chars.

A ces 92 chars, s’ajoute un pour le commandant de chaque GE, un pour le commandant du régiment et un pour son adjoint soit 96 chars livrés entre septembre et décembre 1945.
A cette époque, la 1ère DLM à retiré du service ses 96 S-40 qui vont être envoyés en Indochine pour intégrer le Groupement Mécanisé Colonial futur 2ème Division Légère de Cavalerie qui disposera de 120 chars, 96 venus de la 1ère DLM et le reliquat de la 2ème DLM qui remplace ses S-40 entre janvier et juin 1946.

Le 2 septembre 1947, les 7ème et 8ème Divisions Légères Mécaniques sont créées respectivement à  Valenciennes et Epinal. Elles sont organisées sur le même modèle que la 6ème DLM.

La 7ème DLM aligne deux régiments de chars/automitrailleuses de combat, le 1er régiment de hussards et le 5ème régiment de dragons qui vont disposer chacun de 96 Somua S-40.

Le 1er régiment de hussards reçoit ses quatre escadrons en septembre 1947, en janvier 1948, en mai 1948 et en septembre 1948.

Le 5ème régiment de dragons reçoit ses quatre escadrons en novembre 1947, en mars 1948, en juillet et en octobre 1948.

La 8ème DLM aligne deux régiments de chars/automitrailleuses de combat, le 2ème régiment de hussards et le 3ème régiment de chasseurs à cheval qui vont disposer chacun de 96 Somua S-40

Le 2ème régiment de hussards reçoit ses quatre escadrons en octobre 1947, en février 1948, en juin et en septembre 1948.

Le 3ème régiment de chasseurs à cheval reçoit ses quatre escadrons en décembre 1947, en avril 1948, en août et en octobre 1948.

Caractéristiques Techniques du char de cavalerie modèle 1940 S

Poids en ordre de combat : 20 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 5.67m largeur hors tout : 2.12m hauteur avec tourelle 2.648m

Motorisation : la même que le S-35 jusqu’au S-40 n°81 qui voit l’installation d’un moteur Somua 8 cylindres dévellopant 220ch à 2000 tours/minute. Les chars produits à partir de septembre 1944 disposait d’un moteur de 250ch

Performances : vitesse maximale sur route 45 km/h (50 avec le moteur de 250ch) réservoir de 510 litres donnant une autonomie sur route de 300km qui pourrait être augmentée avec des réservoirs supplémentaires installés à l’automne 1948

Blindage : 40mm maximum pour la caisse. Les chars produits à partir de septembre 1944 disposait d’une tourelle à 60mm

Armement : (quatre-vingt premiers appareils) identique au S-35 soit un canon de 47mm SA modèle 1935 alimenté à 118 obus et une mitrailleuse MAC modèle 1931 de 7.5mm alimentée à 3750 cartouches, le tout installé dans une tourelle APX-1-CE

Le S-40 n°1 et suivant disposaient d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 alimenté à 113 obus et une mitrailleuse Mac modèle 1931 de 7.5mm alimentée à 3750 cartouches au sein d’une tourelle ARL 2C. Les lots tardifs de production disposaient d’un canon SA modèle 1941

Equipage : un mécanicien pilote et un opérateur radio en caisse, chef de char tireur en tourelle